<<

43e LÉGISLATURE, 2e SESSION

Comité permanent de la santé TÉMOIGNAGES

NUMÉRO 029 Le vendredi 16 avril 2021

Président : M. Ron McKinnon

1

Comité permanent de la santé

Le vendredi 16 avril 2021

● (1305) de l'information et de son évolution. L'information nous parvient en [Traduction] temps réel. Sur bien des fronts, nous apprenons au fur et à mesure, Le président (M. Ron McKinnon (—Port Coquit‐ et je tiens à prendre quelques instants pour remercier les scienti‐ lam, Lib.)): La séance est ouverte. fiques, les chercheurs et les responsables de la santé publique qui travaillent nuit et jour à mieux comprendre ce virus, à mieux com‐ Bienvenue à toutes et à tous à la 29e réunion du Comité perma‐ prendre les meilleures mesures pour nous en protéger et à mieux nent de la santé de la Chambre des communes. Le Comité se réunit comprendre ses effets sur les nombreuses collectivités du pays. aujourd'hui en vue d'étudier la situation d'urgence à laquelle les Ca‐ nadiens font face avec la pandémie de la COVID‑19. Monsieur le président, il importe de mettre les questions à l'étude J'aimerais souhaiter la bienvenue à l’honorable , mi‐ aujourd'hui en contexte. Tous les ordres de gouvernement sont dans nistre de la Santé, ainsi qu'à l’honorable , ministre des une course afin d'accélérer la cadence de vaccination et de réprimer Services publics et de l’Approvisionnement. la propagation rapide des variants inquiétants et du virus lui-même, J'aimerais aussi souhaiter la bienvenue aux hauts fonctionnaires en fait, pour essayer de contenir la pandémie. En date du 16 avril, qui sont parmi nous aujourd'hui. Nous accueillons M. Stephen Lu‐ plus de 12 millions de vaccins ont été distribués aux provinces et cas, sous-ministre du ministère de la Santé. Nous accueillons égale‐ aux territoires, et nous leur avions déjà livré plus de 10 millions de ment le Dr Michael Strong, président des Instituts de recherche en doses le week-end de Pâques, ce qui dépasse notre objectif initial santé du Canada. Du ministère des Travaux publics et des Services de 6 millions de doses avant la fin du premier trimestre de l'exer‐ gouvernementaux, nous entendrons M. Bill Matthews, sous-mi‐ cice. nistre, et M. Michael Vandergrift, sous-ministre délégué. De l'Agence de la santé publique du Canada, nous recevons M. Iain À ce jour, plus de neuf millions de doses de vaccins contre la Stewart, président; le Mgén Dany Fortin, vice-président, Logistique COVID‑19 ont été administrées au Canada; 81 % des personnes de et Opérations de la Force opérationnelle sur le déploiement des vac‐ 80 ans et plus en ont reçu une première dose, et 10 % d'entre elles cins; la Dre Theresa Tam, administratrice en chef de la santé pu‐ ont reçu les deux. Le gouvernement du Canada continuera de dé‐ blique, et M. Matthew Tunis, secrétaire général, Comité consultatif ployer tous les efforts pour obtenir toujours plus de doses pour le national de l'immunisation. Canada, et nous serons là pour les provinces et les territoires qui Nous commencerons par les exposés des témoins. J'invite la mi‐ auront besoin d'aide ou de ressources supplémentaires. nistre Hajdu à commencer. Madame Hajdu, la parole est à vous pour sept minutes. Nous continuerons également de prodiguer des conseils aux Ca‐ L’hon. Patty Hajdu (ministre de la Santé): Merci infiniment, nadiens sur la vaccination et sur la façon de se protéger contre la monsieur le président. Je présenterai ma déclaration en anglais pour COVID‑19, étant donné que la propagation du virus s'accélère dans faciliter la tâche aux interprètes, dans ce contexte virtuel. Je dois beaucoup de régions du pays. Nous travaillons avec des données en dire que je suis très heureuse de votre travail à toutes et à tous et temps réel, et Santé Canada analyse attentivement toute nouvelle que je remercie le Comité de me fournir l'occasion de venir vous information à sa disposition, de façon à ce que ses conseils conti‐ mettre à jour sur nos travaux pour protéger les Canadiens contre la nuent d'évoluer et d'être fondés sur les données scientifiques les COVID‑19. plus robustes et les plus récentes. Bien sûr, beaucoup de personnes ont utilisé les mots « sans pré‐ cédent » pour décrire cette pandémie. De fait, partout dans le monde, on parle de la nature sans précédent d'une pandémie mon‐ Pendant que la vaccination se poursuit, nous continuons de tra‐ diale de cette ampleur. Non seulement est‑elle d'une ampleur sans vailler avec nos partenaires de l'industrie et les organismes à but précédent, mais son évolution est imprévisible, évidemment, non lucratif pour augmenter la capacité de dépistage et le nombre puisque le virus change et se transforme, pendant que nous es‐ de tests effectués partout au pays. Les tests et le dépistage de‐ sayons d'affiner nos connaissances sur la meilleure façon de proté‐ meurent le fondement de nos efforts pour ralentir la propagation de ger la population contre la COVID‑19. la COVID‑19, même s'il est également très important, bien sûr, que les provinces et les territoires gèrent bien leur population et Pendant que nous voyons les chiffres continuer d'augmenter au viennent en aide aux personnes qui ont reçu un résultat positif au Canada, comme ailleurs dans le monde, nous ne ménageons aucun test de dépistage de la COVID‑19. Monsieur le président, il est im‐ effort pour contenir la propagation de la COVID‑19 et protéger nos portant de le savoir quand les gens sont malades et il est important citoyens, dans tous les coins du pays. À toutes les étapes, depuis de les aider, le cas échéant. C'est la meilleure façon d'arrêter la pro‐ janvier 2020, notre gouvernement a réagi et s'est adapté en fonction pagation de la COVID‑19. 2 HESA-29 16 avril 2021

Concernant le dépistage, en date du 8 avril 2021, plus de 25 mil‐ constitue un ajout à un programme qui connaissait déjà beaucoup lions de tests de dépistage rapide avaient été envoyés aux provinces de succès et a permis de mettre à la disposition des centres de soins et aux territoires. J'ai bien dit 25 millions, monsieur le président. Si de longue durée, des écoles, des hôpitaux et des refuges pour per‐ on les combine à l'allocation fédérale, plus de 41 millions de tests sonnes itinérantes plus de 1,2 million de tests rapides. Dans le cadre de dépistage rapide ont été distribués au pays. Non seulement de cette nouvelle phase du programme de l', des trousses de avons-nous approvisionné les provinces en tests de dépistage, mais dépistage seront fournies aux employeurs et aux fournisseurs de nous travaillons avec elles... services, la priorité étant accordée aux organisations qui travaillent auprès des personnes vulnérables. Les employés pourront ainsi se ● (1310) sentir plus en sécurité et être rassurés, lorsqu'ils rentrent chez eux le [Français] soir, auprès de leur famille, après avoir travaillé avec le public toute M. Luc Thériault (Montcalm, BQ): Je m'excuse, monsieur le la journée. président. Je m'excuse auprès de la ministre également. Il n'y a pas de solution miracle pour combattre la COVID‑19, mais les tests de dépistage rapide, un traçage adéquat des contacts Je suis vraiment désolé, mais j'ai un problème de son. Même si et le confinement sont des mesures de protection qui contribuent à j'ai activé le canal français, j'entends les propos de la ministre aussi garder les travailleurs essentiels en sécurité pendant qu'ils de‐ fort que ceux de l'interprète. Il m'est donc impossible de com‐ meurent à pied d'œuvre, en première ligne, pour l'ensemble de la prendre correctement ce qui se dit. société. Le gouvernement fédéral travaille avec les provinces et les Je ne sais pas quelle est la procédure à suivre dans ce cas, mais territoires tous les jours pour assurer la sécurité des Canadiens, j'ai déjà eu un problème similaire, que j'avais réglé en quittant la grâce à des mesures à la frontière, à des quarantaines obligatoires, réunion et en y revenant. Je suggère donc d'essayer cette méthode. aux outils numériques et à l'établissement et au financement de J'espère que je n'aurai pas manqué une trop grande partie du dis‐ lieux d'isolement sûrs. Nous continuerons d'utiliser tous les outils à cours de la ministre. Vous voudrez peut-être m'attendre. notre disposition pour aider le pays à vaincre la pandémie. Nous fe‐ rons tout ce qu'il faut, le temps qu'il le faudra, pour protéger les Ca‐ Quelle est votre décision, monsieur le président? nadiens. Le président: Je vous remercie, monsieur Thériault. Nous vous attendrons. Pour conclure, j'aimerais vous toucher quelques mots du rapport publié récemment par le Bureau du vérificateur général du Canada. [Traduction] Nous nous arrêterons brièvement, le temps de régler le problème Comme vous le savez, la vérificatrice générale a exprimé des de M. Thériault. préoccupations à l'égard de la réponse de l'Agence de la santé pu‐ ● (1310) blique du Canada devant l'urgence présentée par la COVID‑19. ______(Pause)______Nous avons accepté toutes les recommandations de cet audit, et nous nous affairons maintenant à y répondre. La santé et la sécurité ● (1310) des Canadiens doivent rester la priorité numéro un partout au gou‐ Le président: Madame Hajdu, je vous remercie de votre pa‐ vernement. tience. Je vous prie de reprendre là où vous vous étiez arrêtée, si vous le pouvez. C'est la raison pour laquelle le gouvernement du Canada investit L’hon. Patty Hajdu: Je reprendrai à la partie sur les tests et je du financement et des ressources importantes. Comme je l'ai déjà vous parlerai des tests de dépistage. dit, 8 $ de chaque 10 $ dépensés depuis le début de la pandémie Alors que la vaccination se poursuit, il importe de continuer de viennent du gouvernement fédéral. Cela comprend les 690,7 mil‐ tester les gens et de tracer leurs contacts, d'aider les personnes in‐ lions de dollars que notre gouvernement a investis au moyen de fectées à la COVID‑19 et de se confiner pour contenir la propaga‐ l'énoncé économique de l'automne 2020 pour renforcer la capacité tion du virus pendant que nous faisons ce travail important. Le gou‐ de pointe et la réponse de l'Agence de la santé publique du Canada. vernement travaille avec ses partenaires de l'industrie et les orga‐ nismes à but non lucratif pour augmenter la capacité de dépistage et L'agence connaît une croissance exponentielle. Les rangs de ses le nombre de tests effectués partout au pays. effectifs ont grossi de plus de 1 000 nouveaux employés pour ac‐ En date du 8 avril 2021, plus de 25 millions de tests rapides croître notre capacité d'aider et de protéger les Canadiens un peu avaient été envoyés aux provinces et aux territoires. Si on les com‐ partout. Elle continue d'ailleurs de croître dans le cadre de notre ré‐ bine à l'allocation fédérale, plus de 41 millions de tests de dépistage ponse à la COVID‑19. En octobre, l'agence a mis en place un nou‐ rapide ont été distribués au pays. Nous aidons les provinces et les veau portail national de données sur la santé publique dans la lutte territoires, tout comme les entreprises privées, pour suivre la propa‐ contre la COVID‑19, afin de favoriser la collecte, la diffusion et la gation de COVID‑19 dans les milieux de travail essentiels et les gestion de données, étant donné que nous savons que nous devons milieux de vie fermés grâce aux tests de dépistage rapide. En réali‐ nous améliorer à cet égard partout au pays. De même, j'ai demandé té, depuis le début de la pandémie, 8 $ de chaque 10 $ dépensés un examen indépendant du Réseau mondial du Canada d'informa‐ dans le cadre de la réponse nationale viennent du gouvernement fé‐ tion sur la santé publique, qu'on appelle communément le RMISP, déral. et on peut s'attendre à en recevoir le rapport final et les recomman‐ dations plus tard, ce printemps. Ces mesures nous aideront à amé‐ Récemment, l'Alberta a annoncé l'accès, pour les entreprises de liorer l'état de préparation et la capacité d'intervention du Canada la province, à plus de 2 millions de tests de dépistage rapide, ce qui pour réagir aux pandémies. 16 avril 2021 HESA-29 3

Nous avons offert une aide financière aux Canadiens grâce à la Le problème, c'est que si j'augmente le volume sur mon ordina‐ PCU, à la PCRE, à la Subvention salariale pour les entreprises, soit teur comme j'ai l'habitude de le faire, quand l'autre interprète pren‐ la SSUC, et les compléments de salaire pour les travailleurs de la dra la relève, le son sera beaucoup trop fort. Cela fait un an et demi santé. Mon portefeuille permet aussi de financer des choses comme que je prends part aux réunions par vidéoconférence et mon acuité des lieux d'isolement sûrs dans les communautés; le déploiement de auditive commence à diminuer. J'aimerais donc que cette remarque personnel de la Croix-Rouge canadienne, d'épidémiologistes et soit prise en considération, car ce n'est pas seulement la santé audi‐ d'autres experts sur le terrain; des services de traçage de contacts; tive des interprètes qui est en jeu, mais également la mienne. des ressources gratuites et accessibles directement aux Canadiens en santé mentale grâce à Espace mieux-être Canada. À cela Je vous remercie beaucoup. s'ajoutent les 19 milliards de dollars injectés dans l'Accord sur la re‐ Le président: Je vous remercie, monsieur Thériault. lance sécuritaire; l'équipement et les ressources fournis absolument [Traduction] gratuitement aux provinces et aux territoires pour effectuer des tests, tracer les contacts et traiter les personnes atteintes de la CO‐ Je demanderai au greffier de transmettre l'information aux inter‐ VID; des traitements contre la COVID‑19 et des millions et des prètes pour voir si nous pouvons régler ce problème. J'ai remarqué, millions pour les vaccins. Rien ne nous arrête depuis le début, pour moi aussi, que quand on retourne à l'anglais, il y a un petit délai aider les provinces et les territoires à s'acquitter de leurs responsa‐ avant que le volume se rétablisse. bilités de fournir des soins de santé aux Canadiens sur leur terri‐ toire. Quoi qu'il en soit, nous devons avancer. ● (1315) Je vous prie de nous tenir au courant, monsieur Thériault. Nous ferons de notre mieux. En ce moment où nous voyons la troisième vague menacer tant de vies, nous savons que nous devons continuer de travailler en‐ [Français] semble et de tous mettre la main à la pâte. C'est le moment de mo‐ M. Luc Thériault: Ce n'est toujours pas réglé, monsieur le pré‐ biliser l'Équipe Canada. Nous devons continuer de travailler en‐ sident. semble et avec nos partenaires, parce que c'est ce que les Canadiens Je ne veux pas augmenter mon volume à un niveau qui serait pré‐ attendent de nous. C'est ce qu'ils ont besoin que nous fassions. Ils judiciable pour mon tympan. Je regrette, mais le problème n'est pas ont besoin que nous continuions de travailler en collaboration et réglé. Je pense que le problème se situe dans la cabine des inter‐ que nous cherchions des façons de les aider. Ils veulent que nous prètes. sachions qu'ils ont besoin que nous travaillions ensemble et que c'est ensemble que nous réussirons à nous sortir de tout cela. Le greffier doit donner des directives à cet égard dès maintenant, parce que j'ai trois heures à passer avec vous, et je n'ai pas envie Je m'adresse à tous mes collègues ici rassemblés aujourd'hui: d'endurer cela pendant trois heures. J'aimerais donc que le pro‐ j'espère que vous utiliserez toutes vos tribunes, tous vos moyens de blème soit réglé. communication en tant que leaders de vos communautés pour en‐ courager les Canadiens à aller se faire tester, à rester chez eux Je m'excuse. Je sais que c'est déplaisant, mais c'est la réalité que quand ils sont malades, à porter un masque, à s'isoler lorsqu'ils ont je dois affronter depuis un an et demi. été en contact étroit avec un cas de COVID, à limiter leurs déplace‐ ments et à aller se faire vacciner lorsque ce sera leur tour. Il est très Je vous remercie. important que nous soyons tous au diapason dans la communication [Traduction] de ce message. Le président: Merci, monsieur Thériault. Merci beaucoup. J'ai hâte d'entendre vos questions. Je vois que le greffier est en train de parler avec les personnes ● (1320) qui se trouvent dans la cabine d'interprétation. Le président: Merci, madame la ministre. Nous suspendrons brièvement la séance. Je vous remercie. ● (1320) Nous entendrons maintenant la ministre Anand. ______(Pause)______

Madame Anand, je vous invite à nous présenter votre déclara‐ ● (1325) tion. Je vous donne la parole pour sept minutes. Le président: Merci, monsieur le greffier. L’hon. Anita Anand (ministre des Services publics et de l’Ap‐ provisionnement): Merci infiniment, monsieur le président. Merci de votre patience, monsieur Thériault. Nous ferons de notre mieux. Je tiens à remercier le Comité de m'avoir invitée à prendre la pa‐ L’hon. Patty Hajdu: Monsieur le président, j'ai réorganisé mon role ici, aujourd'hui... horaire pour pouvoir rester parmi vous jusqu'à 15 h 15 également. [Français] Le président: Merci, madame la ministre. Je vous en suis recon‐ M. Luc Thériault: Je m'excuse, monsieur le président. naissant. Je n'entends pas correctement l'interprète. Il semble y avoir un Sur ce, nous reprenons nos travaux. problème de volume sur le canal d'interprétation. Lorsqu'on change Je vous remercie tous et toutes de votre patience. C'est parfois d'interprète, le volume n'est pas au même niveau. Ce n'est pas la difficile pour l'interprétation. première fois que cela arrive. Il me semble qu'il faudrait faire atten‐ tion à cela. J'invite maintenant la ministre Anand à reprendre sa déclaration. 4 HESA-29 16 avril 2021

L’hon. Anita Anand: Merci beaucoup. J'étais en train de remer‐ À ce jour, mon ministère a acheté quelque 2,5 milliards de pièces cier tout le monde de m'accueillir ici. J'ai hâte de répondre à vos d'équipement, que nous continuons de recevoir. Une grande partie questions. de ces pièces sont fabriquées ici même, au pays.

Je voudrais également remercier les interprètes, je sais à quel Nous avons également acheté d'autres produits et services essen‐ point ils travaillent fort depuis le début de la pandémie pour offrir tiels pour l'Agence de la santé publique du Canada, tels que des des services aux divers comités pendant leurs réunions. tests de dépistage rapide et du matériel médical. J'aimerais aussi souligner que je vous parle depuis le territoire de plusieurs Premières Nations, dont les Mississaugas de Credit, les [Traduction] Anishinabes, les Chippewas, les Haudenosaunees et les Wendats. Comme les membres de ce comité le savent, notre priorité en ce [Français] moment est de faire entrer les vaccins au Canada — et de faire vac‐ ciner tous les Canadiens admissibles — le plus rapidement pos‐ Je comprends le sentiment d'urgence avec lequel cette réunion a sible. Nous travaillons également à l'appui de l'Agence de la santé été convoquée, alors que le gouvernement doit faire face à cette publique du Canada, ainsi que de toutes les provinces et de tous les crise depuis maintenant plus d'un an. Le Canada en est à la troi‐ territoires pour leur fournir ce dont ils ont besoin, y compris des se‐ sième vague du virus, et depuis le début, mon ministère, Services ringues à faible volume mort. publics et Approvisionnement Canada, travaille 24 heures sur 24... [Traduction] Concernant les vaccins, maintenant, monsieur le président, notre travail d’achat de vaccins au nom de l’Agence de la santé publique Le président: Je m'excuse, madame la ministre. Je suis désolé. du Canada est guidé par le Groupe de travail sur les vaccins contre En anglais, on entend maintenant l'interprétation et l'original au la COVID‑19, qui nous a conseillé, dès le premier jour, d’acheter même volume. Est‑ce que les interprètes pourraient vérifier rapide‐ des vaccins en priorité et de nous concentrer sur un large éventail ment ce qui se passe? d’options. Nous avons commencé à constituer un portefeuille diver‐ sifié de vaccins candidats aussitôt qu’ils semblaient prometteurs, en Je vous prie de continuer, madame la ministre. signant des ententes de principe avec des fournisseurs potentiels dès juillet 2020. ● (1330) [Français] [Français] L’hon. Anita Anand: Services publics et Approvisionnement Canada travaille 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, pour se procurer Notre objectif était de placer le Canada dans une solide position les biens et services nécessaires pour permettre au Canada de sur‐ afin de recevoir les doses dès que les vaccins étaient jugés sûrs et monter la pandémie. efficaces, et c'est précisément ce que nous avons fait. Nous avons obtenu l'accès à plus 400 millions de doses potentielles de vaccins [Traduction] provenant de huit différents fabricants. Cela donne lieu à l'un des portefeuilles de vaccins les plus diversifiés au monde. L'objectif principal de SPAC a toujours été — et il l'est tou‐ jours —de répondre aux besoins établis par l’Agence de la santé [Traduction] publique du Canada et Santé Canada, qui collaborent avec les pro‐ vinces et les territoires pour appuyer les professionnels de la santé Ce portefeuille diversifié apporte une certaine sécurité aux Cana‐ canadiens qui travaillent en première ligne. diens dans un marché des vaccins qui continue d'être volatile, et Dès le départ, nous nous sommes concentrés sur l’achat de c'est grâce à ce portefeuille diversifié que nous assistons maintenant l’équipement de protection individuelle dont nous avions besoin de aux campagnes de vaccination menées partout au pays. Nous avons toute urgence. Ces achats ont été faits dans un marché mondial qui aujourd'hui quatre vaccins approuvés. Nous avons reçu plus de s’est avéré hyper compétitif, avec une énorme demande internatio‐ 12 millions de doses depuis décembre. Des millions d'autres ar‐ nale pour une offre limitée de produits. Mon équipe a accéléré les rivent chaque semaine et nous travaillons directement avec nos processus d’approvisionnement et, dans certains cas, a établi de fournisseurs pour continuer d'en recevoir. toutes nouvelles chaînes d’approvisionnement internationales pour que la population canadienne ait accès aux articles d’EPI les plus En parallèle, nous continuons de négocier des délais de livraison essentiels, dont la plupart étaient fabriqués à l’étranger. plus courts avec les fournisseurs de vaccins. Comme le premier mi‐ nistre et moi-même venons tout juste de l'annoncer, nous avons ain‐ Nous avons également fait appel à l’ingéniosité et au talent des si pu obtenir huit millions de doses supplémentaires du vaccin de entreprises canadiennes, en mettant en place des contrats avec Pfizer. Les quatre premiers millions de doses supplémentaires de‐ celles qui ont répondu à notre appel et qui sont passées à l’action vraient arriver en mai. Nous recevrons alors deux millions de doses pour nous fournir ce qu’elles pouvaient. par semaine. C'est deux fois plus que ce que nous avions prévu [Français] avec le vaccin de Pfizer. De plus, notre gouvernement a fait d'importants investissements Il faut ajouter à cela deux millions de doses par semaine de plus dans la production nationale d'équipement de protection indivi‐ en juin et encore deux millions de doses supplémentaires en juillet. duelle, ou EPI, dont nous avions grand besoin, en aidant plusieurs Comme vous pouvez le constater, monsieur le président, Pfizer a entreprises canadiennes à convertir et à élargir leur chaîne d'appro‐ vraiment fait le nécessaire pour que les Canadiens puissent être visionnement. vaccinés aussitôt que possible. 16 avril 2021 HESA-29 5

Tout cela signifie qu'entre avril et la fin juin, nous devrions rece‐ L’hon. : J'invoque le Règlement, mon‐ voir au moins 24,2 millions de doses de Pfizer seulement. D'ici la sieur le président. fin septembre, le Canada aura reçu 48 millions de doses de Pfizer. C'est en plus des autres livraisons de vaccins qui nous viendront de Nous avons été saisis d'une motion dont nous devons maintenant Moderna, d'AstraZeneca et de Johnson & Johnson. traiter. ● (1335) Le président: Nous n'avons été saisis d'aucune motion. Vous ne pouvez pas présenter une motion en invoquant le Règlement. [Français] L’hon. Michelle Rempel Garner: Ce n'était pas un rappel au C'est une excellente nouvelle pour les Canadiens. Cela signifie Règlement. Vous m'avez donné la parole sans que j'invoque le Rè‐ que nous allons recevoir plus de doses du vaccin de Pfizer, et ce, glement. plus tôt que prévu, en plus des millions de doses d'autres vaccins Le président: Peu importe, nous allons poursuivre avec l'ordre que nous attendons déjà. du jour... Je veux aussi parler des livraisons du vaccin de Johnson & John‐ L’hon. Michelle Rempel Garner: Je conteste votre décision. son. Le président: Je vous pose donc la question. Est‑ce que la déci‐ [Traduction] sion de la présidence de poursuivre avec l'ordre du jour et les décla‐ rations des témoins est maintenue? Le Canada devrait recevoir une première livraison d'environ 300 000 doses pendant la semaine du 27 avril, puis des livraisons (La décision de la présidence est cassée par 6 voix contre 5) plus importantes à la fin du présent trimestre et au cours du troi‐ sième trimestre. Le président: Très bien, le Comité a rendu son verdict. Nous n'allons pas entendre les observations préliminaires de nos autres Dans le cas du vaccin d'AstraZeneca, le Canada devrait recevoir témoins. 4,1 millions de doses provenant de différentes sources d'ici la fin du mois de juin, avec des livraisons supplémentaires au cours du troi‐ Nous passons donc aux questions des députés en commençant sième trimestre. par les conservateurs. Au total, le Canada recevra entre 48 et 50 millions de doses de Je suppose que ce sera vous qui allez débuter, madame Rempel vaccins d'ici la fin juin. Garner. Monsieur le président, comme nous l'avons dit plusieurs fois, L’hon. Michelle Rempel Garner: C'est bien moi. Merci, mon‐ d'ici la fin septembre, nous aurons amplement de doses pour vacci‐ sieur le président. ner toutes les personnes admissibles au Canada. Ma question s'adresse au major-général Dany Fortin. [Français] Combien de doses du vaccin Moderna seront livrées au Canada Encore une fois, c'est une bonne nouvelle pour les Canadiens, d'ici la fin du mois d'avril? mais cela ne signifie pas que notre travail est terminé. Notre gou‐ ● (1340) vernement continue à travailler avec les fournisseurs et nos parte‐ naires internationaux afin d'assurer qu'un flux régulier de vaccins Major-général Dany Fortin (vice-président, Logistique et entre au pays, et nous continuons de faire pression sur nos fournis‐ Opérations de la Force Opérationnelle sur le déploiement des seurs afin qu'ils livrent les vaccins plus tôt. vaccins, Agence de la santé publique du Canada): Monsieur le président, il y en aura 650 000. [Traduction] L’hon. Michelle Rempel Garner: Combien de doses du vaccin Monsieur le président, il s'agit du travail le plus important que Pfizer arriveront au Canada d'ici la fin du mois d'avril? j'aie entrepris dans ma carrière professionnelle. Comme bon Mgén Dany Fortin: D'ici la fin avril, nous en recevrons deux nombre d'entre vous et une majorité de Canadiens, la troisième millions. vague me préoccupe beaucoup, et je m'emploie... L’hon. Michelle Rempel Garner: Combien de doses du vaccin Le président: Veuillez m'excuser, madame la ministre. Moderna seront livrées entre le 1er et le 15 mai? Je ne sais pas si c'est votre micro ou si c'est un problème de si‐ Mgén Dany Fortin: Monsieur le président, je ne saurais vous le gnal, mais le son était très mauvais pendant la dernière minute de dire pour l'instant. votre déclaration. L’hon. Michelle Rempel Garner: Combien de doses du vaccin er Est‑ce que les membres du Comité ont pu entendre ces dernières Pfizer arriveront au Canada entre le 1 et le 15 mai? observations? Mgén Dany Fortin: À compter du mois de mai, nous nous atten‐ Madame Rempel Garner, vous avez la parole. dons à recevoir environ deux millions de doses par semaine. L’hon. Michelle Rempel Garner (Calgary Nose Hill, PCC): L’hon. Michelle Rempel Garner: D'accord, et cela a été confir‐ mé si bien que nous recevrons quatre millions de doses de Pfizer Monsieur le président, je propose que le Comité passe dès mainte‐ er nant aux tours de questions. entre le 1 et le 15 mai. Le président: Nous avons un ordre du jour, et nous avons invité Mgén Dany Fortin: Oui, monsieur le président, ce sera deux d'autres témoins à présenter leurs observations. Nous allons donc millions de doses par semaine, toutes les semaines. continuer avec eux. L’hon. Michelle Rempel Garner: Merci. 6 HESA-29 16 avril 2021

Monsieur Tunis, à quel moment pensez-vous en arriver à une dé‐ voir leurs besoins à venir en matière de ressources humaines dans cision quant à savoir s'il convient de modifier les recommandations le secteur de la santé. du Comité consultatif national de l'immunisation (CCNI) concer‐ nant l'utilisation du vaccin AstraZeneca pour les personnes de Je vais demander à M. Lucas, notre sous-ministre, de vous en moins de 55 ans? dire plus long sur les échanges qu'il a avec ses homologues du reste M. Matthew Tunis (secrétaire générale, Comité consultatif du pays concernant cet enjeu. national de l'immunisation, Agence de la santé publique du L’hon. Michelle Rempel Garner: Monsieur Lucas, la question Canada): Monsieur le président, le Comité consultatif national de est la suivante: Est‑ce que le gouvernement fédéral a adressé une l'immunisation s'est réuni cette semaine pour discuter de l'évolution demande officielle à un autre pays ou à une organisation humani‐ de la situation et des conclusions de l'évaluation de Santé Canada. taire pour avoir accès à des travailleurs essentiels dans l'éventualité On s'emploie à travailler aussi rapidement que possible pour mettre où les provinces auraient besoin d'une capacité supplémentaire dans à jour les différentes recommandations à ce sujet afin de pouvoir le secteur de la santé au cours des semaines à venir? conseiller le gouvernement du Canada ainsi que les provinces et les territoires. M. Stephen Lucas (sous-ministre, ministère de la Santé): Nous discutons avec nos homologues provinciaux des besoins anti‐ Notre comité devrait pouvoir se prononcer au cours des pro‐ cipés pour ce qui est des ressources humaines, des équipements mé‐ chaines semaines. dicaux et des autres fournitures de santé. À la lumière de ces L’hon. Michelle Rempel Garner: De combien de semaines échanges, nous verrons ce qu'il est possible de faire au moyen des est‑il question ici? actifs fédéraux et de l'aide que les provinces peuvent s'offrir entre elles... M. Matthew Tunis: Ce sera sans doute la semaine prochaine. Le comité est en train d'en discuter au moment où l'on se parle. L’hon. Michelle Rempel Garner: Monsieur Lucas, avez-vous L’hon. Michelle Rempel Garner: Merci. demandé à un autre pays ou à une organisation humanitaire que l'on vous fournisse des travailleurs essentiels dans le secteur de la san‐ Docteur Tunis, j'ai une autre question pour vous. Les États-Unis té? ont interrompu la distribution des vaccins de Johnson & Johnson. Est‑ce que le CCNI prépare une recommandation semblable pour le M. Stephen Lucas: Non. Canada ou est‑ce que la distribution du vaccin se déroulera comme L’hon. Michelle Rempel Garner: Je vais maintenant m'adresser prévu à compter du mois de mai? au sous-ministre Matthews. Selon l'agence Reuters, Moderna de‐ M. Matthew Tunis: Le CCNI n'a pas encore formulé ses recom‐ vrait être en mesure de livrer le nombre de doses de vaccins promis mandations quant à l'intégration du vaccin de Janssen aux pro‐ à l'Union européenne ce mois‑ci, mais c'est dans un scénario où il grammes de distribution de la santé publique au Canada. Ce vaccin n'y aurait pas d'interruption pour ce continent. Il y a toutefois eu a bien sûr été autorisé dans notre pays, mais le comité poursuit ses une telle interruption dans les livraisons de ce fabricant au Canada. discussions à ce sujet en attendant des compléments d'information. Est‑ce qu'une forme quelconque de recours a été négociée dans Il va de soi que nous suivons de près l'évolution de la situation aux notre contrat avec Moderna pour le cas où on n'atteindrait pas une États-Unis. cible trimestrielle de livraison? Le comité se penche donc sur la situation du vaccin de Janssen et M. Bill Matthews (sous-ministre, ministère des Travaux pu‐ devrait pouvoir formuler ses recommandations avant l'arrivée des blics et des Services gouvernementaux): Les quantités prévues premières doses au Canada. Nous devrions savoir à quoi nous en te‐ pour les livraisons trimestrielles de Moderna, de Pfizer et des autres nir d'ici la fin du mois. C'est ce que prévoit le comité. entreprises qui fabriquent des vaccins sont en fait des cibles. Nous sommes en communication avec Moderna pour nous assurer que Nous ne savons pas à ce moment‑ci quelles seront les conclu‐ tout est mis en oeuvre pour atteindre la cible fixée pour le deuxième sions des délibérations en cours et si l'on jugera que le vaccin de trimestre. Nous savons qu'il y aura une baisse des quantités pour le Janssen doit être intégré aux programmes de distribution et recom‐ Canada et d'autres pays lors de la prochaine livraison... mandé aux provinces et aux territoires. L’hon. Michelle Rempel Garner: À quel moment pourra‑t‑on L’hon. Michelle Rempel Garner: Il s'agit donc de cibles. Ce ne connaître ces recommandations? sont pas des exigences fermes de livraison prévues dans le contrat pour la fin du trimestre. M. Matthew Tunis: Monsieur le président, le comité se penche actuellement sur la question. Le comité s'attend à pouvoir formuler ● (1345) ses recommandations avant l'arrivée des premières doses, soit d'ici M. Bill Matthews: Monsieur le président, je ne peux pas révéler la fin du mois. les dispositions confidentielles des contrats. L’hon. Michelle Rempel Garner: Merci. L’hon. Michelle Rempel Garner: Vous venez tout juste de nous Ma prochaine question est pour la ministre Hajdu. Est‑ce que le dire qu'il s'agit de cibles. Y a‑t‑il une différence entre une cible et gouvernement fédéral a adressé une demande officielle à un autre une obligation contractuelle ferme? pays ou à une organisation humanitaire pour avoir accès à des tra‐ vailleurs essentiels dans l'éventualité où les provinces auraient be‐ M. Bill Matthews: Je suis désolé, monsieur le président, mais je soin d'une capacité supplémentaire dans le secteur de la santé au ne peux pas en dire davantage à ce sujet pour le moment. cours des semaines à venir? L’hon. Michelle Rempel Garner: Est‑ce qu'une forme quel‐ L’hon. Patty Hajdu: Monsieur le président, nous travaillons en conque de recours a pu être négociée dans notre contrat avec Mo‐ étroite collaboration avec les provinces et les territoires pour pré‐ derna? 16 avril 2021 HESA-29 7

M. Bill Matthews: Encore là, monsieur le président, je ne peux Il y a des efforts concrets qui sont déployés pour protéger et ap‐ dévoiler aucune disposition confidentielle des contrats à ce mo‐ puyer les gens qui sont malades et qui doivent s'isoler en restant à ment‑ci. Nous avons des discussions avec nos fournisseurs en vue la maison. Il semble facile de dire aux gens de rester chez eux lors‐ d'offrir une plus grande transparence par rapport aux contrats si‐ qu'ils sont malades, mais les choses ne sont pas si simples. Vous ne gnés, mais rien n'a encore été décidé. pouvez pas alors quitter votre résidence. Vous ne pouvez pas aller L’hon. Michelle Rempel Garner: Merci, monsieur le président. faire l'épicerie. Souvent, ceux qui n'ont pas Internet ou un accès nu‐ mérique quelconque, sont carrément coupés du monde. La situation J'aimerais maintenant vous donner préavis de la motion suivante: est bien sûr d'autant plus pénible si vous êtes célibataire ou si vous Que, dans le cadre de son étude sur la situation d'urgence à laquelle vivez dans la pauvreté. les Canadiens font face avec la pandémie de la COVID‑19, le Co‐ mité assigne Patricia Gauthier, directrice générale de Moderna au Canada, à comparaître pendant au moins deux heures le Lorsque je pense aux gens de la côte Est et à la façon qu'ils ont 30 avril 2021. de toujours se serrer les coudes, je me dis que cela montre on ne peut mieux qu'il nous faut travailler tous ensemble lorsqu'une me‐ Merci, monsieur le président. Je n'ai pas d'autres questions. nace importante nous guette. Le président: Merci, madame Rempel Garner. Monsieur Kelloway, vous avez six minutes. M. : Merci pour cette réponse, madame la mi‐ nistre. M. Mike Kelloway (Cape Breton—Canso, Lib.): Merci, mon‐ sieur le président. Bonjour aux deux ministres et à nos autres témoins. Merci d'être Je vais aborder un sujet un peu différent. Tous les citoyens du des nôtres aujourd'hui. monde et tous les Canadiens ont hâte de pouvoir être vaccinés. Tout le monde est impatient de voir cette pandémie prendre fin. Mes Madame Hajdu, tous les Canadiens doivent lutter ensemble pensées accompagnent les nombreux Canadiens qui souffrent de la contre ce virus. Selon moi, le combat contre la COVID‑19 n'a rien situation, surtout dans les régions où la pandémie fait rage. de politique. Il nous faut examiner ce qui a été fait dans les pro‐ vinces et les territoires pour en tirer des enseignements quant aux moyens à privilégier pour protéger les Canadiens contre le virus. On a entendu bien des gens affirmer à tort que ces vaccins ne Dans notre région du pays, les provinces de l'Atlantique ont rapide‐ sont pas fiables et ne peuvent pas être sûrs compte tenu de la rapidi‐ ment fait front commun pour s'attaquer à la COVID‑19. C'est une té avec laquelle ils ont été conçus. Qu'avez-vous à répondre à ceux véritable équipe Atlantique que nos premiers ministres ont menée qui alimentent cette méfiance envers les vaccins? C'est une ques‐ au front. tion qui n'est pas facile, mais comment pouvons-nous contrer de telles pratiques? Nous en avons déjà discuté lors de séances du Co‐ À votre avis, pourquoi la région de l'Atlantique a‑t‑elle obtenu mité, mais des propos en ce sens réapparaissent sans cesse sous dif‐ d'aussi bons résultats dans ses efforts pour ralentir la propagation férentes formes sur les médias sociaux. Comment pouvons-nous du virus? lutter contre cette campagne et qu'avez-vous à dire à ce sujet? L’hon. Patty Hajdu: Cela montre bien à quel point la situation a pu être différente d'une province ou d'un territoire à l'autre. L’hon. Patty Hajdu: Ce n'est pas d'hier que des gens véhiculent Je dois dire qu'il est très agréable de travailler avec tous les mi‐ de fausses informations concernant les vaccins. Nous avons déjà été nistres de la Santé des provinces de l'Atlantique qui se montrent ex‐ témoins de campagnes menées dans les collectivités pour s'opposer trêmement solidaires de leurs homologues du reste du Canada. En‐ à la vaccination pour d'autres problèmes de santé, ce qui a entraîné core tout récemment, le ministre et le premier ministre de Terre- des pertes de vie et de grandes souffrances. Vous êtes sans doute Neuve ont offert leur soutien à l'. Comme vous le disiez si nombreux à avoir croisé Jill Promoli au fil de vos déplacements bien, cela témoigne de la prise de conscience des provinces et des dans votre rôle de député. C'est la mère qui a perdu un très jeune territoires qui comprennent bien que c'est une lutte que nous devons enfant, victime de l'influenza, et qui fait campagne depuis des an‐ livrer tous ensemble. Aucun Canadien ne sera en sécurité tant que nées pour inciter les gens à se faire vacciner contre la grippe. Des tous ne le seront pas. récits semblables nous rappellent que le problème existait déjà avant la COVID‑19. J'ai aussi noté que les provinces de l'Atlantique — pour dire vrai‐ ment les choses comme elles sont — n'ont pas tardé à agir lorsque des collectivités étaient touchées par des éclosions. En fait, les me‐ Il est bien certain que ces vaccins ont été conçus en un temps re‐ sures imposées ont sans doute pu paraître très strictes pour un dépu‐ cord, un témoignage concret de ce qu'on peut réaliser grâce à la dé‐ té de l'Atlantique comme vous, alors que les éclosions en question termination et à l'effort concerté de scientifiques et de chercheurs n'étaient parfois qu'une affaire de 5 ou 10 cas. Quoi qu'il en soit, les qui travaillent ensemble pour atteindre un but commun. Il est im‐ premiers ministres et les ministres de la Santé de ces provinces ont portant que les Canadiens puissent être dirigés vers des sources décidé d'agir très rapidement alors qu'il y avait très peu de cas pour d'information crédibles. Je dis toujours aux gens qui sont hésitants accomplir le travail très difficile que représentent le traçage des ou qui ne savent pas trop quoi penser que la meilleure source d'in‐ contacts et l'isolement. La population elle-même a bien compris formation pour eux est le professionnel de la santé qui s'occupe que, même si les cas étaient peu nombreux, il était préférable de d'eux, s'ils ont la chance d'en avoir un. Il y a bien sûr aussi les sites faire un sacrifice collectivement pour garder la région à l'abri du vi‐ Web administrés ou accrédités par le gouvernement dans le secteur rus. des soins de santé. 8 HESA-29 16 avril 2021

C'est notamment à nous qu'il incombe à titre de chefs de file de Quelle est la portée scientifique de cette situation et, par consé‐ veiller à diriger les gens qui nous font confiance dans la bonne di‐ quent, qu'allez-vous faire? rection et d'éviter de diffuser des messages susceptibles de semer la discorde. Nous devons plutôt permettre aux gens d'avoir accès à des Serions-nous à la merci des compagnies pharmaceutiques qui, sources d'information fiables pour que chacun puisse prendre la soudainement, en profitent pour remplir des carnets de com‐ meilleure décision pour lui-même en s'appuyant sur des données mandes? dignes de foi. Il ne s'agit pas d'obliger les gens à accepter d'être Quel sera le coût de tout cela? vaccinés; il faut plutôt s'assurer qu'ils disposent d'informations per‐ tinentes et crédibles. Allez-vous passer votre tour pour la troisième dose de Pfizer? Je vais conclure avec une mise en garde, monsieur Kelloway, car J'aimerais que Mme Anand et le représentant du Comité consul‐ je crois que c'est important. Les risques associés à la COVID‑19 tatif national de l'immunisation, ou CCNI, répondent à ces ques‐ dépassent largement ceux pouvant découler de la vaccination. Nous tions. le savons. Si vous le permettez, monsieur Kelloway et monsieur le ● (1355) président, j'aimerais beaucoup que le Dr Sharma puisse vous four‐ nir de plus amples détails du point de vue technique quant aux me‐ L’hon. Anita Anand: Je vous remercie de la question. sures prises par Santé Canada pour s'assurer que les vaccins sont Personnellement, je suis en attente de ma première dose. vraiment sûrs. C'est important de se rappeler que nous allons suivre les conseils ● (1350) de Santé Canada. M. Mike Kelloway: Oui, bien sûr. M. Luc Thériault: Alors, qu'est-ce que Santé Canada en pense? M. Stephen Lucas: J'interviendrais peut-être. Le Dr Sharma n'est pas un témoin de la réunion d'aujourd'hui. Quelles sont les directives que vous devrez suivre quant à un tel changement de donne, parce que cela change la donne en matière Santé Canada a un organisme de réglementation indépendant très d'approvisionnement. Vous êtes bien d'accord avec moi? rigoureux. Il a des normes d'innocuité, de qualité et d'efficacité très élevées. Nous avons publié nos normes au cours de l'automne, et L’hon. Anita Anand: Présentement, nous négocions avec nos elles concordent avec celles d'autres organismes de réglementation fournisseurs pour nous assurer que nos contrats nous procureront la importants. flexibilité nécessaire pour faire l'achat d'autres doses. Cependant, les négociations ne sont pas terminées parce que nous devons Des équipes de scientifiques de diverses disciplines participent d'abord attendre les conseils de Santé Canada. au processus d'examen. Nous avons pris un arrêté d'urgence afin M. Luc Thériault: Madame la ministre, en tout respect, on a d'accélérer les examens, sans sacrifier les analyses scientifiques ap‐ l'impression que la flexibilité n'est que du côté du gouvernement, profondies s'avérant nécessaires pour évaluer les demandes d'auto‐ du côté de l'acheteur. Présentement, on change la donne. On a deux risation de vaccin par rapport à ces normes. Cela a été possible doses et, maintenant, on vient d'en ajouter une troisième, alors qu'il grâce à un processus d'examen continu — c'est‑à‑dire la capacité y a encore des examens qui sont faits sur les délais d'inoculation d'examiner une demande d'autorisation lorsqu'elle est fournie — et entre les premières et les deuxièmes doses. à l'association de plusieurs équipes d'examinateurs à chaque de‐ mande. De cette façon, ils pouvaient travailler en tout temps en te‐ Qu'est-ce que cela vient changer par rapport aux autres types de nant compte de l'information fournie et, en collaboration avec vaccins? d'autres organismes de réglementation importants, s'assurer que chaque aspect de l'examen était évalué et que les décisions étaient Allez-vous privilégier davantage d'autres types de vaccins plutôt prises en temps opportun. que d'y aller avec une troisième dose qui va coûter encore trois fois plus cher? Le président: Merci, monsieur Kelloway. Quelle est votre réaction à cet égard? [Français] L’hon. Anita Anand: Est-ce que je peux vous répondre mainte‐ Monsieur Thériault, vous avez la parole pour les six prochaines nant? minutes. M. Luc Thériault: Oui, mais vous pouvez aussi répondre en an‐ M. Luc Thériault: Je vous remercie beaucoup, monsieur le pré‐ glais, parce que vous semblez avoir de la difficulté à préciser votre sident. pensée en français. J'essaie de comprendre et j'essaie de me mettre dans la peau d'un En fait, si l'interprétation est bonne, cela ne posera pas de pro‐ contribuable qui tente de comprendre comment le Canada a négocié blème. Je vous offre cette solution parce que vos réponses sont un son approvisionnement en vaccins. Hier, notamment, dans le cas de peu superficielles, madame la ministre. Pfizer, les grands patrons nous ont dit qu'une troisième dose du vac‐ cin serait probablement nécessaire après une période de 6 à 12 mois L’hon. Anita Anand: Je vous remercie beaucoup, mais je vais et que, ensuite, il faudrait un rappel chaque année. Vous avez négo‐ vous répondre en français. cié, avec Pfizer, un vaccin qui devait protéger à 95 % avec deux Soyons clairs, les recherches scientifiques sont toujours en cours doses. Est-ce que cela pourrait se comparer à des annonces publici‐ et la période de tests n'en est encore qu'à ses débuts. Toutefois, nous taires télévisées où l'on dit: « Achetez-en deux et vous avez un troi‐ ne restons pas inactifs. Les premiers vaccins contre la COVID‑19 sième gratuit »? ont été approuvés il y a seulement trois mois. Comment ce genre d'affirmation vient-il changer la donne dans M. Luc Thériault: Vous n'avez donc rien à dire à ce sujet. C'est vos négociations, puisqu'elle est effectivement changée? parfait. 16 avril 2021 HESA-29 9

Madame la ministre de la Santé, plus on a de la difficulté à vacci‐ Malgré les investissements ponctuels qui sont faits présentement, ner, plus il y a de décès. Plus la crise dure longtemps, plus il y a du les provinces, les territoires et le Québec ont besoin de prévisibilité délestage. Plus il y a du délestage, plus l'état des patients qui ne pour prendre soin des gens et redresser les systèmes de santé. Pour sont pas atteints de la COVID‑19 se détériore. Des représentants de cela, vous devez agir et accorder des transferts. Vous le savez très la Fédération des radiologistes sont venus nous dire qu'en raison bien, la situation nécessite 28 milliards de dollars de plus que ce qui des retards sur le plan des diagnostics, il y aurait des décès de pa‐ a été investi jusqu'à maintenant de façon ponctuelle. tients qui ne sont pas atteints de la COVID‑19 parce qu'on ne peut pas les traiter à temps. Le président: Je vous remercie, monsieur Thériault. Que comptez-vous faire à cet égard? [Traduction]

[Traduction] Nous passons maintenant à M. Davies. L’hon. Patty Hajdu: Nous avons dit clairement que nous sommes là pour les provinces et les territoires maintenant et que Monsieur Davies, allez‑y, s'il vous plaît. Vous disposez de six nous continuerons de l'être, tout d'abord, pour traverser la pandémie minutes. ensemble. Peu importe les mesures qu'il faudra prendre, peu im‐ porte ce qu'il en coûtera, le gouvernement fédéral sera là pour le M. (Vancouver Kingsway, NPD): Je remercie les Québec et les Québécois. Nous continuons de les soutenir sur le ministres de leur présence. plan financier, avec de l'équipement, des vaccins et des ressources humaines. Madame Hajdu, à titre de ministre de la Santé, êtes-vous respon‐ sable de l'Agence de la santé publique du Canada, de l'ASPC? Le premier ministre a clairement indiqué qu'une fois que nous aurons réussi à stabiliser la situation sanitaire du pays, il sera très L’hon. Patty Hajdu: Oui. heureux de discuter de ce que pourrait représenter une hausse des M. Don Davies: Sur le site de l'ASPC, on indique que l'ASPC transferts en santé à ce moment‑là. est l'organisme responsable de la santé publique, de la préparation [Français] et des interventions en cas d'urgence et de la prévention et du contrôle des maladies infectieuses. M. Luc Thériault: Excusez-moi. Je comprends que c'est votre intention, mais voulez-vous que je vous propose une solution, ma‐ dame la ministre? Est-ce ainsi que vous comprenez l'un des mandats de l'ASPC? Vous pourriez transférer les 28 milliards de dollars aux gouver‐ L’hon. Patty Hajdu: Oui. Évidemment, nous collaborons avec nements du Québec et des provinces pour qu'ils puissent dès main‐ des partenaires de tous les gouvernements, mais oui. tenant s'occuper du délestage et connaître leur marge de manœuvre M. Don Davies: Vous connaissez le concept de responsabilité pendant cette troisième vague qui s'amorce au lieu de penser que le ministérielle, n'est‑ce pas? problème sera réglé plus tard, comme si on pouvait déjà prévoir une après-pandémie. Nous n'avons même pas traversé la pandémie en‐ L’hon. Patty Hajdu: Je l'espère bien, après cinq ans. core. M. Don Davies: Le 25 mars dernier, la vérificatrice générale a Nous l'aurons traversée quand nous aurons réglé tous les cas de déposé ce qui, à mon avis, ne peut être décrit que comme un rap‐ patients ayant subi les répercussions du délestage, qui auront écopé port cinglant et exhaustif sur l'état de préparation de l'ASPC relati‐ pendant cette pandémie. La dévastation causée par la pandémie sera vement à la pandémie de COVID. liée au nombre de patients que nous aurons échappés, madame la ministre. Pourquoi ne pas donner tout de suite au Québec et aux Dans le rapport, on indique que l'ASPC n'a pas procédé à des provinces la marge de manœuvre dont ils ont besoin pour prendre tests ou à une mise à jour de ses plans de préparation avant la pan‐ soin des patients dès maintenant? démie de COVID‑19, ce qui contrevient directement aux normes de ● (1400) l'Agence et va à l'encontre des recommandations découlant de la pandémie de H1N1. [Traduction] L’hon. Patty Hajdu: Merci, monsieur Thériault. Madame la ministre, acceptez-vous la responsabilité de cet échec? Cette année seulement, le Québec a reçu le transfert direct de 13 milliards de dollars: 9,7 milliards de dollars pour le transfert en L’hon. Patty Hajdu: J'accepte la responsabilité d'avoir reçu le santé et 3,07 milliards de dollars dans le cadre de l'Accord sur la rapport de la vérificatrice générale, et j'ai bien dit que nous accep‐ relance sécuritaire. tions toutes les recommandations qu'il contient. De plus, nous avons déployé la Croix-Rouge canadienne. Nous M. Don Davies: Dans son rapport, la vérificatrice générale in‐ avons livré 4,7 millions de tests rapides et plus de 2,8 millions de dique également que l'ASPC n'a pas réussi à résoudre les lacunes vaccins et fourni 76 responsables de la recherche de contacts. Le dans l'information de surveillance de la santé et les systèmes de premier ministre a été clair, monsieur Thériault... données qui avaient été signalées par le Bureau du vérificateur gé‐ néral en 1999, en 2002 et en 2008. [Français] M. Luc Thériault: Ce n'est pas de cela que nous parlons, ma‐ Madame la ministre, acceptez-vous la responsabilité de cet dame la ministre. échec? 10 HESA-29 16 avril 2021

L’hon. Patty Hajdu: Je le dis clairement depuis le début de la l'ordonnance. Cela s'est produit alors que c'est vous qui étiez en pandémie, et à titre d'ancienne professionnelle de la santé publique, poste, madame la ministre. je crois qu'il est très important que nous investissions non seule‐ ment dans les soins de santé, mais également dans la protection et Madame la ministre, acceptez-vous la responsabilité de cet la promotion de la santé, ce que représente la santé publique. Je échec? continue de dire que nous devons faire ces investissements. En fait, L’hon. Patty Hajdu: Nous avons certainement beaucoup appris c'est pourquoi l'Énoncé économique de l'automne comprend un en‐ en travaillant avec nos partenaires provinciaux et locaux concernant gagement de centaines de millions de dollars pour soutenir la capa‐ le renforcement de l'application de la loi lorsque des personnes cité de l'Agence de la santé publique du Canada. doivent être mises en quarantaine conformément à la Loi sur la M. Don Davies: Dans son rapport, la vérificatrice générale in‐ mise en quarantaine. Je dirais que nous voulons remercier tous ces dique avoir constaté que l'ASPC « n'avait pas évalué le risque de partenaires pour leurs efforts continus. Il s'agit d'une approche pan‐ pandémie » que représentait la COVID‑19 ou « son incidence pos‐ canadienne et nous devons travailler tous ensemble pour nous assu‐ sible si elle était introduite au Canada ». Par conséquent, la vérifi‐ rer de protéger la santé des Canadiens. catrice générale a constaté que l'Agence avait « sous-estimé » le M. Don Davies: Madame la ministre, si vous n'êtes pas respon‐ danger potentiel de la COVID‑19 et avait continué d'estimer que le sable du manque de préparation de l'ASPC ou de sa réponse ineffi‐ risque était faible jusqu'à ce que l'Organisation mondiale de la San‐ cace à la pandémie de COVID‑19, qui l'est? té ait déclaré que la COVID‑19 représentait une pandémie mon‐ diale. À ce moment‑là, le Canada avait déjà recensé plus de 400 cas L’hon. Patty Hajdu: Monsieur Davies, j'aimerais prendre un confirmés, et la propagation communautaire était en cours. instant pour remercier la Dre Tam, qui travaille sept jours sur sept, et, en fait, les milliers d'employés de l'ASPC, qui travaillent égale‐ Madame la ministre, acceptez-vous la responsabilité de cet ment sept jours sur sept et font de leur mieux pour répondre à une échec? pandémie mondiale sans précédent. En fait, l'expérience du Canada L’hon. Patty Hajdu: Comme vous le savez, monsieur Davies, a été meilleure que celle de certains pays et pire que celle de cer‐ depuis le début, nous sommes guidés par les conseils de santé pu‐ tains autres pays, mais je vous dirais que nous devrions être extrê‐ blique, la science et la recherche. Nous avons répondu à la pandé‐ mement fiers des Canadiens vaillants qui risquent leur vie et qui ont mie en prenant des mesures renforcées à chaque étape. mis leur vie en veilleuse pour protéger leurs concitoyens, et nous devrions leur en être très reconnaissants. J'ai été claire: nous acceptons toutes les recommandations de la Le président: Merci, monsieur Davies. vérificatrice générale. Aucun Canadien ne conteste l'idée qu'il est nécessaire d'investir dans la santé publique, et c'est certainement C'est ce qui met fin à notre première série de questions. Nous al‐ l'engagement qu'a pris notre gouvernement. Nous veillerons à ce lons maintenant commencer la deuxième. que l'Agence de la santé publique du Canada dispose des fonds et des ressources dont elle a besoin pour continuer à renforcer ses me‐ Je crois comprendre que les partis d'opposition se sont entendus sures. pour changer l'ordre des interventions. Ce sera donc le NPD qui M. Don Davies: Le rapport indique également que le Réseau commencera, avec une intervention de cinq minutes. Allez‑y, s'il mondial d’information en santé publique, qui a été établi en 1997 vous plaît. expressément pour signaler rapidement une menace comme celle M. Don Davies: Mes questions s'adressent à la ministre Anand. que représente le SRAS‑CoV‑2, n'a pas été utilisé comme il se doit lorsque l'éclosion d'une pneumonie virale a été détectée en Chine à Madame la ministre, lorsque vous avez comparu devant le Comi‐ la fin de 2019 et au début de 2020. De plus, le rapport révèle que té, le 5 février, je vous ai demandé si vous alliez divulguer les l'ASPC a retiré aux analystes l'autorisation de diffuser des alertes clauses de confidentialité contenues dans les contrats d'achat de en 2018. vaccins du Canada. Vous avez répondu ce qui suit: C'est une très bonne question, et je vais y réfléchir afin de déterminer si cela est Madame la ministre, acceptez-vous la responsabilité de cet possible dans le cadre des paramètres juridiques des ententes. échec? Le 17 février, je vous ai envoyé une lettre dans laquelle je vous ● (1405) demandais de tenir cet engagement en temps opportun. Je n'ai en‐ L’hon. Patty Hajdu: Comme le député le sait, je n'étais pas mi‐ core reçu aucune réponse. Étant donné que vous avez eu plus de nistre de la Santé en 2018, et j'ai donc été surprise moi aussi de l'ap‐ deux mois pour examiner ma demande, allez-vous, oui ou non, dé‐ prendre dans le Globe and Mail, et c'est la raison pour laquelle j'ai poser auprès de ce comité les clauses de confidentialité contenues ordonné la tenue d'une enquête indépendante. Bien entendu, nous dans les contrats d'achat de vaccins? avons reçu un rapport provisoire des enquêteurs indépendants, qui ont conclu que bien que l'alerte n'avait pas été diffusée, cela ne L’hon. Anita Anand: Les clauses de confidentialité sont elles- nous avait pas empêchés de commencer à prendre des mesures et mêmes contenues dans les contrats. L'ensemble du contrat est assu‐ que nous avions agi très rapidement, puisque la Dre Tam avait des jetti à une clause de confidentialité. Je ne peux donc pas présenter renseignements internes et avait convoqué un comité composé que ces clauses de confidentialité. Cependant... d'agents de santé publique de partout au pays le 2 janvier. M. Don Davies: Merci. M. Don Davies: Le rapport de la vérificatrice générale a révélé L’hon. Anita Anand: Puis‑je continuer? que, pour deux tiers des voyageurs entrés au Canada, l'ASPC n'avait pas vérifié si l'ordonnance de mise en quarantaine était res‐ Je crois que la dernière fois, notre conversation portait non seule‐ pectée. Elle n'aurait pas non plus systématiquement fait de signale‐ ment sur les clauses de confidentialité, mais aussi sur les contrats ment pour un suivi des voyageurs soupçonnés de ne pas respecter dans leur ensemble. 16 avril 2021 HESA-29 11

M. Don Davies: En fait, avec tout le respect que je vous dois, Il y a encore du travail à faire. Nous devons faire venir des vac‐ madame la ministre, mon temps est limité, et ma question était as‐ cins dans notre pays le plus rapidement possible, et le sous-ministre sez précise. Je vous remercie d'y avoir répondu. Bill Matthews, moi-même et notre équipe travaillons chaque jour à ce dossier. Comme vous pouvez le constater d'après l'annonce de ce Cette semaine, le ministre de la Santé de la Colombie-Britan‐ matin, le pays recevra entre 48 et 50 millions de doses avant la fin nique, Adrian Dix, a dit que le vrai problème en ce qui concerne les du mois de juin, et voilà le travail que nous allons continuer à ac‐ vaccins, c'est la quantité de doses dont la province dispose et que complir pour les Canadiens. s'il était possible d'en obtenir un million de plus, les capacités en place seraient suffisantes pour une distribution rapide. Il a dit égale‐ M. Don Davies: Madame la ministre, la source de ces chiffres ment que malgré le caractère imprévisible des livraisons, la pro‐ est Our World in Data, qui est citée par à peu près tous les médias vince administre le vaccin de Moderna aussi efficacement que les d'information réputés du monde occidental. Voilà d'où proviennent quantités le permettent. ces chiffres. Le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, affirme que Major-général Fortin, lors de votre comparution devant ce comi‐ l'imprévisibilité liée aux livraisons vient bousculer le programme té, le 12 mars dernier, je vous ai demandé si vous aviez bon espoir de vaccination de sa province. La Ville d'Ottawa a annoncé qu'elle que toutes les provinces et tous les territoires seraient prêts à admi‐ cherchait à combler un manque dans son approvisionnement en nistrer rapidement les doses de vaccin au fur et à mesure que les li‐ vaccins contre la COVID‑19. La Ville de Toronto a annoncé qu'une vraisons arrivent au Canada. Vous avez répondu ceci: « les pro‐ pénurie de vaccins était à l'origine de la fermeture de cliniques lo‐ vinces et territoires nous ont donné l'assurance qu'ils ont de bons cales dans les points chauds de la ville. De plus, le Dr Isaac Bo‐ plans en place et qu'ils disposent de l'effectif nécessaire pour ac‐ goch, qui fait partie du groupe de travail sur la distribution des vac‐ croître le rythme [et] ils disent [...] ne pas avoir de problème avec le cins en Ontario, a déclaré « il est évident que nous n'avons pas as‐ volume ». sez de vaccins ». Madame la ministre, l'approvisionnement en vaccins au pays À l'heure actuelle, il y a manifestement un problème de vaccins est‑il suffisant actuellement? au pays. Est‑ce parce que les provinces ne sont pas prêtes, ou est‑ce en raison d'un manque d'approvisionnement? ● (1410) L’hon. Anita Anand: Dans un environnement mondial très Mgén Dany Fortin: Monsieur le président, je réitère ce que j'ai concurrentiel où tous les pays cherchent à obtenir le même produit, dit précédemment. Les provinces indiquent qu'elles ont les res‐ le Canada a été en mesure de se procurer des vaccins malgré le fait sources et la capacité qu'il faut et qu'elles sont en mesure d'accroître qu'il n'en produit pas lui-même à l'heure actuelle. En fait, il occupe le rythme. La situation n'est pas la même partout. On ne parle pas le deuxième rang parmi les pays du G20 pour ce qui est du taux de nécessairement d'une main-d'œuvre mobile qui peut se rendre par‐ vaccination, soit le nombre de doses administrées quotidiennement, tout au pays. selon une moyenne mobile sur sept jours. Il occupe le quatrième rang parmi les pays du G20 pour le nombre total de doses adminis‐ Elles ont demandé à plusieurs reprises qu'on leur donne une trées par tranche de 100 personnes. meilleure idée du nombre de doses disponibles au fur et à mesure. Nous nous efforçons de les informer autant que possible des quanti‐ Nous avons encore beaucoup de travail à faire et le pays recevra tés disponibles dès que nous disposons de cette information. davantage de doses, mais nous avons annoncé aujourd'hui, en fait, que nous recevrons deux fois plus de doses du vaccin de Pfizer que M. Don Davies: Merci, major-général. prévu en mai et en juin. Nous travaillons donc aussi dur que pos‐ sible pour faire livrer de plus en plus de doses au pays. Ce sont en Le président: Merci, monsieur Davies. fait des renseignements que nous fournissons aux Canadiens par l'intermédiaire de l'Agence de la santé publique du Canada dès que C'est maintenant au tour de M. Powlowski, qui dispose de cinq nous les obtenons. minutes.

Nous sommes tous dans le même bateau. Nous allons travailler M. (Thunder Bay—Rainy River, Lib.): Je avec les provinces et les territoires pour que tous les Canadiens dois avouer que je suis un peu confus quant à l'ordre des interven‐ aient accès à un vaccin. tions. M. Don Davies: Eh bien, selon les chiffres que j'ai, et je les ai vérifiés il y a à peine une heure environ, en date du 16 avril, le Je voulais parler des risques liés au vaccin d'AstraZeneca et Canada occupe le 41e rang dans le monde pour le nombre de doses maintenant à celui de Johnson & Johnson. Je pense que ces vaccins administrées par 100 personnes et le 63e rang pour ce qui est du et la question de leur innocuité inquiètent de nombreux Canadiens, nombre de personnes entièrement vaccinées. et je tiens donc à aborder cet enjeu.

Êtes-vous satisfaite de ces chiffres, madame Anand? Plus précisément, l'inquiétude porte sur la coagulation du sang, et L’hon. Anita Anand: De toute évidence, nous avons des don‐ plus exactement sur un type de coagulation du sang appelé TIPIV, nées différentes, mais je peux vous dire que mon objectif, au quoti‐ c'est‑à‑dire une thrombocytopénie immunitaire prothrombotique in‐ dien, c'est que ce pays reçoive de plus en plus de vaccins. Comme duite par le vaccin, qui est liée à la thrombose du sinus veineux cé‐ je l'ai dit, le Canada est au quatrième rang parmi les pays du G20 rébral. Ce problème touche surtout les femmes de moins de 55 ans. pour le nombre total de doses administrées par tranche de 100 per‐ Au Royaume-Uni, où l'on a administré de nombreuses doses du sonnes, malgré le fait qu'il ne produit pas lui-même de vaccins à vaccin d'AstraZeneca, le risque que ce problème surgisse a été esti‐ l'heure actuelle. mé entre 1 sur 100 000 et 100 sur 250 000. 12 HESA-29 16 avril 2021

Il y a longtemps que je suis médecin, et la médecine consiste à goureuses de l'innocuité des vaccins et a communiqué avec des or‐ trouver un équilibre entre les risques et les avantages. Dans cette ganismes de réglementation européens et internationaux pour obte‐ optique, j'aimerais parler un peu des risques et des avantages et ob‐ nir les informations nécessaires. tenir l'avis des médecins qui font partie de ce groupe de témoins, par exemple la Dre Tam et le représentant du Comité consultatif na‐ Nous avons agi rapidement lorsque nous avons vu des signale‐ tional de l'immunisation. ments en provenance de l'Europe. En même temps, le Comité consultatif national de l'immunisation a également procédé à une Ce que je comprends des données britanniques, jusqu'à la fin du évaluation initiale et a adopté une approche préventive en mettant mois de mars, le Royaume-Uni a administré plus de 20 millions de en veilleuse l'utilisation du vaccin d'AstraZeneca chez les per‐ doses d'AstraZeneca, et il y a eu 79 cas de VIPIT, dont 19 décès. Il sonnes de moins de 55 ans. s'agit probablement d'un lien de causalité, car c'est une combinaison très rare, mais on estime que les Britanniques ont sauvé environ 6 000 vies grâce à l'administration de ces vaccins. En médecine, il y À l'heure actuelle, Santé Canada, après avoir demandé plus de a toujours un risque pour presque tout. renseignements à la société AstraZeneca, a procédé à une évalua‐ tion et à une analyse qui lui ont permis de conclure que dans l'en‐ Pensez par exemple à une appendicectomie; c'est une opération semble, les avantages l'emportent sur le risque de cet incident indé‐ relativement simple, et j'en ai fait moi-même. S'il s'agit de votre en‐ sirable et rare, mais grave. Le Comité consultatif national de l'im‐ fant, vous lui dites tout simplement qu'il doit se faire enlever l'ap‐ munisation exerce actuellement la diligence raisonnable requise et pendice. Eh bien, selon mes lectures, le taux de mortalité à la suite analyse ces renseignements. Ce comité doit analyser non seulement de cette opération est d'environ 1 sur 100. Si on vous enlève la vési‐ le risque de cet effet secondaire rare, mais aussi comment il se com‐ cule biliaire, le risque est d'environ 1 sur 200. En outre, nous pas‐ pare aux avantages liés à la prévention de la COVID‑19 dans diffé‐ sons des tomodensitogrammes tout le temps. Les médecins doivent rents groupes d'âge. Ce comité s'acquitte de sa tâche avec diligence expliquer aux patients les risques et les avantages. Si un enfant et présentera bientôt une nouvelle réévaluation, comme l'a indiqué passe un tomodensitogramme, on lui dit qu'on ne connaît pas exac‐ le Dr Tunis. tement le risque, mais on sait qu'environ une personne sur 2 000 pourrait développer un cancer à la suite de cette procédure. Encore une fois, le système et le processus rigoureux par lesquels En ce qui concerne les médicaments et les antibiotiques, j'ai vu nous évaluons l'innocuité des vaccins devraient rassurer les Cana‐ des gens presque mourir d'une réaction à des antibiotiques. Quant diens. aux vaccins eux-mêmes, le vaccin contre la rougeole présente un risque de l'ordre de 1 sur 700 000 de contracter ce qu'on appelle une Le président: Je vous remercie, monsieur Powlowski et doc‐ PESS, c'est‑à‑dire une panencéphalite sclérosante subaiguë, qui est teure Tam. universellement mortelle. Pourtant, nous donnons le vaccin contre la rougeole à nos enfants tout le temps. Mon bébé, que vous avez La parole est maintenant à l'intervenant suivant. Si je ne me peut-être vu de temps en temps avec moi dans le groupe, recevra ce trompe pas, il s'agit de M. Thériault. vaccin dans quelques mois. Il y a toujours des risques et des avan‐ tages. Personne n'oblige les gens à recevoir le vaccin d'AstraZeneca [Français] ou celui de Johnson & Johnson. Mais je dois dire que le risque posé par le vaccin de Johnson & Johnson semble être de 1 sur 1 million. Monsieur Thériault, vous avez la parole pour cinq minutes.

Avant que le médecin ou le membre du personnel infirmier vous ● (1420) administre le vaccin d'AstraZeneca, il vous expliquera les risques et les avantages. Je dirais que le vaccin présente un risque très, très M. Luc Thériault: Je vous remercie beaucoup, monsieur le pré‐ faible. En fait, j'ai calculé que vous aviez sept fois plus de chances sident. de mourir dans un accident de voiture l'année qui suit votre vacci‐ nation avec AstraZeneca que de mourir d'un caillot de sang. Le Afin de maintenir la confiance et l'adhésion de la population à risque est donc très faible, mais les avantages en matière de protec‐ l'égard des normes et des messages de l'Agence de la santé pu‐ tion contre le virus sont importants. blique, il faut poser des gestes cohérents et, comme le disait la J'aimerais demander à la Dre Tom ou au représentant du CCNI Dre Tam, le faire en fonction du principe de précaution. de nous parler des risques et des avantages. Manifestement, j'ai déjà donné mon point de vue sur la question. Lorsque nous nous sommes rencontrés la dernière fois, trois pays avaient décidé de suspendre chez eux l'usage du vaccin d'AstraZe‐ Je vous remercie. neca. À ce moment-là, l'Agence et Santé Canada nous disaient qu'il ● (1415) s'agissait de trois pays seulement, que les cas n'étaient pas si graves que cela et qu'on allait maintenir l'usage de ce vaccin. Dre Theresa Tam (administratrice en chef de la santé pu‐ blique, Agence de la santé publique du Canada): Monsieur le président, je vous remercie de m'avoir invitée à comparaître au‐ Je ne sais pas combien de fois on a tenté depuis ce temps de sau‐ jourd'hui. Je vais d'abord répondre à la question qui m'a été posée. vegarder le vaccin d'AstraZeneca dans le but de rétablir le message. Or, si on avait suspendu l'usage de ce vaccin et attendu la décision Je dirais que les Canadiens devraient être très rassurés de savoir de l'Agence européenne des médicaments, on aurait pu éviter tout que nous avons un système très rigoureux au Canada pour garantir ce gaspillage de salive, toutes ces entreprises de communication dé‐ que les vaccins qu'ils recevront sont sûrs et efficaces. Santé Canada, fensives, et on aurait pu ainsi maintenir davantage la confiance de à titre d'organisme de réglementation, mène des évaluations très ri‐ la population. 16 avril 2021 HESA-29 13

Les autorités auraient pu démontrer qu'elles étaient proactives en avons établi que le variant B.1.1.7 est en train de devenir le variant appliquant le principe de précaution. En ce sens, nous avons man‐ prédominant, et qu'il se transmet plus facilement. qué nous-mêmes de proactivité et n'avons pas agi en fonction du principe de précaution. Nous avons ainsi porté atteinte au principe Encore une fois, la mise en œuvre de mesures de santé publique que nous voulions défendre. Nous sommes allés à l'encontre de ce‐ éprouvées peut contribuer à réduire ces taux. Le Québec, l'Ontario lui-ci. La population a commencé à craindre l'usage de ce vaccin et d'autres endroits appliquent actuellement certaines de ces me‐ dans le cadre des campagnes de vaccination. Par contre, on a re‐ sures, et il faut agir très rapidement. Nous avons conclu — grâce à marqué un certain engouement lorsqu'on a offert au Québec un ser‐ des données provenant de provinces comme l'Ontario — que cer‐ vice devaccination sans rendez-vous aux personnes âgées de 55 ans tains de ces variants semblent avoir des effets plus graves. Cela se et plus. Il fallait cependant qu'il y ait un avantage, et c'était le fait voit dans le nombre d'hospitalisations et de séjours aux soins inten‐ qu'aucun rendez-vous n'était nécessaire. sifs. Nous avons donc les données nécessaires pour suivre et exami‐ ner les impacts. Depuis, on a observé une forte diminution. Les centres de vacci‐ nation sont loin d'être remplis, même avec l'option sans rendez- Selon moi, la chose la plus importante, c'est de donner ce que vous. Il faut être prudent, parce qu'on fait parfois le contraire de ce j'appellerais un « dernier coup » pour supprimer l'épidémie, afin de qu'on vise. C'est une erreur qu'il faudrait reconnaître. C'est impor‐ donner aux vaccins le temps d'agir. tant. ● (1425) Docteure Tam, pouvez-vous nous expliquer le phénomène des variants afin de nous aider à comprendre ce qui se passe à l'heure Le président: Je vous remercie, monsieur Thériault. actuelle? Comment peut-il y avoir autant de contaminations par des [Français] variants, alors que tant de contrôles sont effectués et que le gouver‐ nement prétend faire appliquer les contrôles et les mesures de façon M. Luc Thériault: D'après ce que je comprends, vous n'avez pas très stricte? Disposez-vous de données qui nous permettraient d'en déterminé quelles étaient les causes principales de la virulence du apprendre davantage sur les principaux foyers d'infection? virus et de la contagion dans les principaux foyers d'infection. [Traduction] Le président: Je vous remercie, monsieur Thériault. Dre Theresa Tam: Le Canada a atteint un niveau assez élevé [Traduction] comparativement à d'autres pays en ce qui concerne le séquençage génomique et la surveillance des variants. En effet, nous séquen‐ La parole est maintenant à Mme Sidhu. çons un nombre beaucoup plus élevé de virus que tout autre pays, et nous avons été en mesure de détecter des variants à l'échelle du Madame Sidhu, vous avez cinq minutes. Canada. Toutes les provinces et tous les territoires sont en mesure de détecter eux-mêmes les variants ou d'obtenir le soutien du Labo‐ Mme (Brampton-Sud, Lib.): Je tiens à remercier ratoire national de microbiologie pour y arriver. Nous savons donc les témoins d'être ici aujourd'hui. assez bien où se trouvent les variants dans notre pays. Madame la ministre, vous et vos fonctionnaires travaillez sans Si nous sommes inquiets et que nous qualifions les variants de relâche depuis plus d'un an pour protéger la santé et la sécurité de « préoccupants », c'est parce qu'ils se propagent plus facilement. Il tous les Canadiens. faut donc s'assurer de mettre en œuvre les mesures appropriées. Nous savons que les mesures de santé publique fonctionnent, Ma première question s'adresse à la ministre Anand. Pouvez- comme nous avons pu le constater au Royaume-Uni, en Irlande et vous parler au Comité de la mise à jour que nous venons de rece‐ dans d'autres pays qui ont eu affaire à ces variants préoccupants. voir de Pfizer? Quelle incidence cela aura‑t‑il sur les plans du gou‐ Nous savons ce qu'il faut faire d'un bout à l'autre du Canada. Il est vernement en matière d'approvisionnement en vaccins et de leur donc important d'appliquer rapidement — aussi rapidement que distribution aux provinces et aux territoires? possible — les mesures nécessaires, à partir de l'échelon local, afin L’hon. Anita Anand: Je suis heureuse de vous faire part des de contrôler la propagation. La méthode n'est pas différente, nous bonnes nouvelles que Pfizer nous a communiquées aujourd'hui. En devons simplement être plus rigoureux. effet, nous avons négocié l'exercice de huit millions d'options sup‐ [Français] plémentaires avec Pfizer, ce qui signifie que non seulement nous M. Luc Thériault: Docteure Tam, je m'excuse de vous inter‐ achetons ces options, mais qu'elles seront livrées à très court terme. rompre, mais, étant donné que les frontières sont fermées, que nous Nous nous attendons à recevoir 2 millions de doses de Pfizer en disposons de mesures pour contrôler les entrées, que nous avons mai, et 12 millions sur cinq semaines en juin. Lorsqu'on ajoute les des tests de dépistage, et ainsi de suite, j'aimerais que vous nous ex‐ autres vaccins de notre portefeuille, cela signifie que nous aurons, pliquiez pourquoi les variants présents sur le territoire canadien au total, de 48 à 50 millions de vaccins dans notre pays avant la fin sont à ce point virulents. du mois de juin. Disposez-vous de données qui vous permettent de comprendre ce qui se passe dans les principaux foyers d'infection? Quelles sont les Je tiens à répéter que lorsque nous avons établi nos contrats l'été causes? dernier — notre portefeuille est effectivement diversifié, car il contient de multiples contrats et fournisseurs —, nous voulions [Traduction] nous assurer d'avoir accès à de multiples sources d'approvisionne‐ Dre Theresa Tam: Il y a différents variants dans différentes ré‐ ment en vaccins. Aujourd'hui, nous nous approvisionnons en vac‐ gions du pays, mais le variant B.1.1.7 est présent dans toutes les cins non seulement auprès de Pfizer, mais aussi auprès de Moderna, provinces — à une exception près, si je ne me trompe pas. Nous d'AstraZeneca et de Johnson & Johnson. C'est très important. 14 HESA-29 16 avril 2021

J'aimerais apporter des éclaircissements au sujet de notre classe‐ steinn Brown a récemment présenté une modélisation et des don‐ ment. Je parlais des pays du G20, alors que ma collègue parlait de nées à jour sur la distribution des vaccins. tous les pays du monde. Nous sommes en effet au deuxième rang des pays du G20 pour le taux de vaccination, et au quatrième rang La meilleure façon de tenter de comprendre le mode de distribu‐ des pays du G20 pour le nombre total de doses administrées par tion des vaccins de la province de l'Ontario dans la région de Peel 100 personnes. Nous y sommes parvenus grâce à notre portefeuille est de s'adresser directement aux représentants provinciaux. Le diversifié et notre approvisionnement en vaccins auprès de plu‐ maire, M. Brown, le sait, et le Dr Loh le sait visiblement aussi. sieurs sources. Vous avez tout à fait raison. Nous sommes prêts à aider la pro‐ Nous continuerons de fonctionner de cette façon et de distribuer vince de l'Ontario et les unités locales de santé publique à répondre ces vaccins aux provinces et aux territoires aussitôt que nous les re‐ à tous leurs besoins. Si cela peut être utile, je serais heureuse de cevons. En effet, à l'heure actuelle, les vaccins de Pfizer vont direc‐ parler à nouveau avec le Dr Loh ou avec les unités de santé pu‐ tement aux provinces et aux territoires. Nous tenons à accompagner blique pour m'assurer que nous n'avons rien oublié. Comme je l'ai les Canadiens et à les soutenir avec nos vaccins jusqu'à la fin de la dit, nous avons fourni des soutiens rapides, notamment des tra‐ pandémie. vailleurs de la Croix-Rouge, des logements d'isolement, des agents de recherche de contacts, un soutien épidémiologique pour détermi‐ Mme Sonia Sidhu: Ma prochaine question s'adresse à la mi‐ ner où se trouvent les éclosions et, bien sûr, un soutien financier. Il nistre Hajdu. est aussi très important que les gens puissent compter sur quelqu'un comme vous, madame Sidhu, pour défendre leurs intérêts. Peel compte maintenant plus de 5 000 cas actifs. À l'échelon lo‐ cal, on est toujours très préoccupé par le fait que la région de Peel Je vous remercie beaucoup de défendre sans relâche les intérêts ne reçoit pas, à l'étape de la distribution provinciale, un approvi‐ des membres de votre collectivité. Au cours de chaque réunion à la‐ sionnement suffisant pour le nombre de cas. quelle je participe, vous défendez la santé et la sécurité des per‐ sonnes dont vous vous préoccupez. Hier, le maire de Brampton a eu une discussion avec le premier ministre pour lui communiquer ces inquiétudes. Aujourd'hui, le Le président: Je vous remercie, madame Sidhu. premier ministre a déclaré que le gouvernement est prêt à aider La parole est maintenant à Mme Rempel Garner. Elle a cinq mi‐ l'Ontario 24 heures sur 24, sept jours sur sept, si une telle aide est nutes. demandée. L’hon. Michelle Rempel Garner: Je vous remercie. Madame la ministre, le médecin hygiéniste en chef de Peel a des préoccupations similaires. À qui peut‑il téléphoner au sujet de l'ap‐ Major Fortin, combien de doses de vaccin la province de l'Onta‐ provisionnement de Peel? Comment ce système fonctionne‑t‑il? rio devrait-elle recevoir d'ici la fin du mois de mai? L'approvisionnement est‑il suffisant à l'étape de la distribution pro‐ Mgén Dany Fortin: Nous sommes encore en train de faire les vinciale? Quelle mesure notre gouvernement prend‑il pour aider les calculs nécessaires pour tenir compte de la nouvelle annonce de endroits en difficulté comme ma collectivité, c'est‑à‑dire Bramp‐ Pfizer. En raison de cette augmentation, nous devrons communi‐ ton? quer de nouvelles données pour l'Ontario et les autres provinces ca‐ nadiennes. ● (1430) L’hon. Patty Hajdu: Tout d'abord, je suis de tout cœur avec les L’hon. Michelle Rempel Garner: Pour en revenir à vous, ma‐ personnes qui travaillent dans les régions de Peel et de Brampton, jor-général, la province de l'Ontario vient d'annoncer qu'elle devrait ainsi qu'avec leur population, car vous avez raison de dire que votre vacciner environ 2 millions de personnes par semaine pour réussir à région de la province a été très durement touchée pendant très long‐ aplatir la courbe d'ici la fin du mois de mai. Est‑ce possible, étant temps, selon moi. Les soutiens appropriés n'ont pas été mis en donné les prévisions actuelles en matière d'approvisionnement de œuvre pour aider les gens à s'isoler et à rester en sécurité. Notre vaccins en Ontario? gouvernement fédéral, comme vous le savez, s'est grandement ef‐ L’hon. Patty Hajdu: Je peux peut-être répondre à cette ques‐ forcé de veiller à ce que les gens aient accès, par exemple, à des tion… soutiens financiers s'ils sont malades, ainsi qu'à d'autres types de L’hon. Michelle Rempel Garner: Ma question s'adresse au ma‐ soutien en matière de santé grâce à l'appui de la Croix-Rouge. Je jor-général Fortin. Je vous remercie. travaille en étroite collaboration, comme vous le savez, avec le Dr Loh, et nous avons fourni des logements d'isolement, par Mgén Dany Fortin: Encore une fois, monsieur le président, je exemple, à votre collectivité. vais devoir faire les calculs nécessaires avec mes collègues avant de pouvoir répondre à cette question en détail, mais les prévisions in‐ Mais il reste encore beaucoup à faire. diquent que ces chiffres vont augmenter pour toutes les provinces, y compris l'Ontario. Vous m'avez d'abord demandé comment nous pouvions savoir qui reçoit quels vaccins, mais en réalité, nous ne pouvons pas le sa‐ L’hon. Michelle Rempel Garner: Seriez-vous en mesure de voir. En effet, il revient au gouvernement de l'Ontario de faire fournir au Comité, peut-être d'ici la fin de la semaine prochaine, les preuve de transparence sur la façon dont il distribue les vaccins données liées aux doses prévues pour l'Ontario d'ici la fin du mois dans la province. Vous avez entendu mon collègue mentionner que de mai? les livraisons de Pfizer sont envoyées directement aux provinces et Mgén Dany Fortin: Nous prenons note de cette requête, mon‐ aux territoires. C'est vraiment le seul renseignement dont nous dis‐ sieur le président. posons. Les données sur les autres vaccins et sur leur distribution L’hon. Michelle Rempel Garner: Je vous remercie. dans la province appartiennent à la province, qui n'a pas encore fait preuve de transparence à cet égard, même si je crois que M. Adal‐ La prochaine question s'adresse à M. Stewart. 16 avril 2021 HESA-29 15

Le gouvernement vous a‑t‑il demandé des conseils sur la mise à M. Iain Stewart: La question est complexe. J'ai bien hâte de jour des attributions aux provinces ou à tout autre groupe en fonc‐ mettre la main sur le reportage. Nous l'évaluerons et nous essaie‐ tion des endroits en difficulté ou cela se fait‑il toujours en fonction rons d'en comprendre la teneur. du nombre d'habitants? L’hon. Michelle Rempel Garner: N'êtes-vous pas déjà rensei‐ ● (1435) gnés sur ces prévisions? M. Iain Stewart (président, Agence de la santé publique du M. Iain Stewart: Ne venez-vous pas tout juste de dire que ça Canada): Comme je l'ai dit, notre façon actuelle de faire, c'est par vient d'être publié? Je ne l'ai pas lu. habitant. L’hon. Michelle Rempel Garner: Le gouvernement fédéral L’hon. Michelle Rempel Garner: Est‑ce que le gouvernement a‑t‑il un avis sur la comparaison des facteurs de reproduction des vous a demandé d'envisager même de la revoir? variants avec le taux de vaccination à obtenir pour « aplatir la M. Iain Stewart: Mon équipe travaille continuellement à diffé‐ courbe »? rentes façons de réagir à la pandémie et à différentes stratégies. M. Iain Stewart: Monsieur le président, les mesures qui servent L’hon. Michelle Rempel Garner: Êtes-vous… à aplatir la courbe sont habituellement des mesures de santé pu‐ blique. La vaccination ne sert normalement pas à ça. M. Iain Stewart: Votre question, telle qu'elle est formulée, je ne suis pas sûr de la comprendre, mais nous travaillons à ce… L’hon. Michelle Rempel Garner: Pourquoi? L’hon. Michelle Rempel Garner: Cherchez-vous activement, M. Iain Stewart: Je devrai lire le reportage pour comprendre en ce moment même, à actualiser les avis sur la répartition des vac‐ pourquoi vous formulez cette question de cette manière. cins à partir d'autres critères que le nombre d'habitants? L’hon. Michelle Rempel Garner: Qu'entendez-vous en disant M. Iain Stewart: Il serait très normal pour nous de faire de la que la vaccination ne sert pas à aplatir la courbe? stratégie, effectivement. L’hon. Patty Hajdu: Peut-être pouvons-nous demander à la L’hon. Michelle Rempel Garner: Quand est‑ce que le public le Dre Tam de parler de… saurait? L’hon. Michelle Rempel Garner: Pardon, madame la ministre, M. Iain Stewart: C'est du travail pour l'interne, pour les mi‐ mais c'est moi qui dirige l'interrogatoire. nistres, si c'était susceptible de les intéresser. L’hon. Patty Hajdu: En fait, c'est elle qui pourrait le mieux ré‐ L’hon. Michelle Rempel Garner: Pouvez-vous communiquer pondre. toute votre documentation sur cette question à notre comité d'ici la L’hon. Michelle Rempel Garner: Non. fin de la semaine prochaine? Monsieur Stewart, vous venez de dire, relativement au taux de M. Iain Stewart: Je chercherai ce qu'il convient de communi‐ reproduction, que vous ne vous servez pas des taux de vaccination quer, dans la mesure où c'est communicable. pour… Bien sûr, la vaccination contribue à aplatir la courbe. L’hon. Michelle Rempel Garner: Merci. Qu'est‑ce qui motive votre affirmation? Monsieur Stewart, d'après des reportages de CTV, les hôpitaux M. Iain Stewart: J'ai dit qu'on s'est servi jusqu'ici de mesures de de Toronto signalent que jusqu'à 20 % des patients infectés par la santé publique pour ralentir la propagation de la COVID. Vous COVID qui se trouvent en soins intensifs sont des femmes en‐ faites allusion à un reportage que je n'ai pas lu encore. Il m'est donc ceintes. La Société des obstétriciens et gynécologues du Canada de‐ difficile d'essayer de répondre à votre question. mande au gouvernement d'accorder immédiatement la priorité aux L’hon. Michelle Rempel Garner: Non, non, non! Parlons‑en un femmes de plus de 20 semaines, en raison des risques accrus aux‐ moment. quels la maladie les expose. Préparez-vous un avis pour le gouver‐ nement, pour préconiser la vaccination prioritaire des femmes en‐ Est‑ce que Santé Canada ne se sert pas des taux de vaccination ceintes? pour prévoir l'aplatissement de la courbe? M. Iain Stewart: Monsieur le président, mes adjoints de Santé Le président: Merci, madame Rempel Garner. Canada seraient mieux placés que moi pour répondre à la question. L’hon. Michelle Rempel Garner: Monsieur le président, j'in‐ Avant que le major-général Fortin et notre équipe dans la province voque le Règlement. Je crois que, au dernier tour, vous m'avez ou‐ ne puissent se servir des vaccins à cette fin, cet usage doit d'abord bliée. être approuvé. Le président: Absolument pas. Vous avez échangé votre pre‐ L’hon. Michelle Rempel Garner: Merci. Je passe à ma pro‐ mière intervention avec le NPD et votre deuxième avec le Bloc chaine question. québécois. Je la pose aussi à M. Stewart. L’hon. Michelle Rempel Garner: Mais non. Le NPD a cédé sa place au Bloc québécois, pour donner aux conservateurs une autre Les mêmes données auxquelles j'ai fait allusion plus tôt, sur l'On‐ intervention. J'ai seulement supposé que vous m'accordiez mon tario, qui viennent tout juste d'être publiées, pendant la séance en temps d'intervention au deuxième tour. fait, montrent que le taux de reproduction des variants est considé‐ rablement supérieur à celui de la souche d'origine; elles montrent Le président: C'est ce que j'ai fait. Vous venez de terminer votre aussi que notre taux de vaccination ne parvient pas à être à la hau‐ deuxième tour. Il a duré cinq minutes. Votre temps est écoulé, mais teur de la vitesse de propagation du variant. D'après les prévisions nous commençons par vous le troisième tour. Vous disposez de cinq de votre ministère, combien de Canadiens faudrait‑il vacciner minutes. chaque semaine pour dépasser le taux de reproduction des variants L’hon. Michelle Rempel Garner: Merci, monsieur le président. d'ici la fin mai? Je l'apprécie. 16 HESA-29 16 avril 2021

Je reviens à M. Stewart. Ensuite, tant que les Canadiens seront nombreux à ne pas être vaccinés, les vaccins sont peu susceptibles d'aider rapidement la Monsieur Stewart, j'ai besoin de comprendre. Comment Santé population, mais c'est un moyen incroyable. Canada calcule‑t‑il les taux de vaccination en vue d'aplatir la courbe? Simple curiosité. Pourquoi avez-vous dit que nous em‐ L’hon. Michelle Rempel Garner: D'ici la fin mai, combien de ployons des mesures de santé publique? Les vaccins n'en font‑ils Canadiens faut‑il vacciner pour aplatir la courbe, compte tenu de la pas partie? Faites-vous allusion aux confinements? propagation des variants? M. Iain Stewart: Les mesures de santé publique, comme la di‐ Dre Theresa Tam: Ça fait beaucoup de paramètres en jeu. minution des déplacements et ainsi de suite sont des mesures de protection. Le Canada en a appliqué pour, comme vous dites, apla‐ Les variants augmentent le taux de transmission, ce qui obligera tir la courbe. J'essayais d'expliquer que ç'a été la méthode que nous à augmenter le nombre de vaccinations, compte tenu de l'évolution avons employée. de l'épidémie. C'est la rigueur des mesures de santé publique qui ● (1440) contribuera à aplatir la courbe pendant que les vaccins prennent L’hon. Michelle Rempel Garner: Pourquoi n'utilisons-nous pas pied. Nous ne savons pas précisément dans quelle mesure les vac‐ les taux de vaccination? cins réduisent la transmission. M. Iain Stewart: Nous vaccinons la population, et, comme ç'a L’hon. Michelle Rempel Garner: Ne craignez-vous pas que, été discuté dans votre comité, c'est une initiative et une entreprise faute de leur offrir de la certitude ou de les informer, les Canadiens majeure. ne comprennent pas le message?

Monsieur le président, la Dre Tam, ma collègue, est peut-être la Je préconise la vaccination, mais des déclarations comme « Les meilleure personne à qui poser cette question. vaccins ne sont pas une panacée »… En votre qualité d'administra‐ L’hon. Michelle Rempel Garner: Non! Je ne vous lâche pas. trice en chef de la santé publique, ne craignez-vous pas, par cette Merci, monsieur Stewart. affirmation, d'inquiéter les Canadiens ou de les rendre aquoibo‐ nistes? Le premier ministre a dit, la semaine dernière je crois, que, à elles seules, les vaccinations ne suffisent pas pour nous protéger. Dre Theresa Tam: Beaucoup de Canadiens réclament la vacci‐ Ensuite, la Dre Tam a dit que les vaccins n'étaient pas une panacée. nation. On voit les longues files qu'ils forment. Le taux d'adhésion à Ne craignez-vous pas, monsieur, que vos propos ne soulèvent des la vaccination a été très élevé dans les groupes prioritaires. questions dans le public canadien sur les vaccins? Pouvez-vous, pour le compte rendu, confirmer dès maintenant que les vaccins Les vaccins préviennent la mort et l'admission aux soins inten‐ permettront d'aplatir la courbe au Canada? sifs, ce qui est vraiment important. M. Iain Stewart: Je pense que ma collègue, la Dre Tam, pourra L’hon. Michelle Rempel Garner: Je vous remercie. mieux répondre à la question. L’hon. Michelle Rempel Garner: Mais c'est vous qui dirigez Dans le temps qui me reste, je ne peux poser qu'une seule ques‐ Santé Canada. tion au sous-ministre de l'Approvisionnement. Sérieusement, pouvez-vous dire aux Canadiens que, dès que les Parmi les doses du vaccin de Pfizer dont on a fait l'annonce au‐ vaccins seront mis en oeuvre, ils aideront à aplatir la courbe? jourd'hui, y en a‑t‑il qui sont fabriquées aux États-Unis ou le sont- M. Iain Stewart: Nous constatons que chaque vaccination a, sur elles toutes dans l'Union européenne? le nombre de personnes dans la communauté qui sont exposées au M. Bill Matthews: Monsieur le président, les dispositions que risque d'infection… La protection de la communauté est propor‐ nous avons prises pour l'approvisionnement autorisent le Canada à tionnelle au nombre de personnes vaccinées. Nous nous attendons se fournir auprès de plusieurs sources. Je ne suis pas en mesure de donc à ce que l'incidence de la COVID diminue. divulguer maintenant l'origine des doses. L’hon. Michelle Rempel Garner: Quand estimez-vous que vous conseillerez la levée des mesures de protection publique que L’hon. Michelle Rempel Garner: Pourquoi pas? vous avez énumérées, comme le confinement? Quel travail effec‐ M. Bill Matthews: Nous devons assurer la sécurité de nos ap‐ tuez-vous en ce sens? Quelle est l'influence des vaccinations? provisionnements. M. Iain Stewart: L'administratrice en chef de la santé publique Le président: Merci, madame Rempel Gardner. du gouvernement du Canada nous conseille sur ce genre de pro‐ blèmes. Elle est ici. Monsieur Van Bynen, vous disposez de cinq minutes. Monsieur le président, c'est plutôt elle qu'il conviendrait de ques‐ M. (Newmarket—Aurora, Lib.): Merci, tionner. monsieur le président. L’hon. Michelle Rempel Garner: Très rapidement, docteure Tam, vous en tenez-vous à votre déclaration selon laquelle les vac‐ Je retiens deux affirmations parmi celles que j'ai entendues: on cins ne sont pas une panacée? n'a jamais vu une telle pandémie; son évolution est imprévisible. Dre Theresa Tam: Les vaccins sont un moyen important pour mettre fin à la pandémie, mais ils ne sont pas le seul. Les propos de nos critiques de salon sans formation médicale, qui trouvent à redire sur ce qui a été fait et qui ne peut pas être Actuellement, pour maîtriser rapidement la situation, il faut ap‐ changé, n'ont aucune valeur. Ce qui est vraiment utile aux Cana‐ pliquer des mesures de santé publique. Il faut miser sur les deux. diens, c'est des idées constructives, à l'intention des spécialistes. 16 avril 2021 HESA-29 17

Le maire John Tory a dit qu'on ne pouvait pas fabriquer de vac‐ coup de Canadiens distinguent encore très mal de qui relève chacun cin à partir de rien. Que c'est vrai! des aspects touchant les vaccins. Quand nous entendons parler des fonctionnaires de ces trois organismes, nos amis de l'opposition Je suis déçu qu'on n'ait pas autorisé la ministre Anand à terminer émettent l'hypothèse qu'ils se contredisent. Je me demande si vous sa déclaration préliminaire. Je lui accorde le reste de mon temps pouvez les informer, ici même, aujourd'hui, de la volonté de ces di‐ pour le faire. vers experts indépendants de garder le Canada sain et sauf. ● (1445) L’hon. Patty Hajdu: Voyant l'heure, je ne crois pas avoir beau‐ L’hon. Anita Anand: Je commencerai à la fin de ma déclara‐ coup de temps à ma disposition, mais il me suffira de dire qu'ils tra‐ tion. Je remercie le membre de votre comité de sa générosité. vaillent effectivement en très étroite collaboration. La Dre Tam col‐ labore très étroitement avec le comité consultatif, lequel fait de Nous avons commencé à constituer un portefeuille diversifié de même avec Santé Canada. vaccins candidats aussitôt qu'ils semblaient prometteurs, en signant des ententes de principe avec des fournisseurs potentiels dès Comme vous le savez, les avis évoluent, en fonction de la juillet 2020. science et de la recherche dont les résultats sur ces vaccins s'accu‐ [Français] mulent. Je tiens à vous remercier tous de votre travail acharné. Il sert certainement à orienter les Canadiens ainsi que les provinces et Nous avions aussi pour objectif de placer le Canada dans une po‐ les territoires dans l'application de ces conseils et la distribution des sition solide afin d'obtenir les livraisons des doses dès que les vac‐ vaccins dans l'ensemble du pays. cins seraient jugés sûrs et efficaces. C'est précisément ce que nous avons fait. Je me contenterai maintenant de dire que j'éprouve un profond respect pour les scientifiques et les chercheurs ainsi que les méde‐ Nous avons obtenu l'accès à plus de 400 millions de doses de cins qui nous guident. J'encourage vraiment tous les députés à col‐ vaccins potentiels provenant de 8 fabricants différents, ce qui nous laborer entre eux. Le moment est venu, comme jamais auparavant, a permis d'avoir l'un des portefeuilles de vaccins les plus diversifiés pour une approche Équipe Canada, pour appuyer le travail acharné du monde. de nos chercheurs et de nos médecins et mettre fin à l'alarmisme [Traduction] qui est vraiment nocif pour la sécurité des Canadiens. ● (1450) Ce portefeuille diversifié sécurise les Canadiens dans un marché des vaccins qui a été et qui continue d'être volatil. C'est grâce à lui Le président: Merci, monsieur Van Bynen. que nous assistons maintenant aux campagnes de vaccination me‐ Monsieur Maguire, vous disposez de cinq minutes. nées partout dans le pays et que nous avons pu faire venir au Canada un nombre sans précédent de vaccins. Oui, bien sûr, nous M. (Brandon—Souris, PCC): Merci, monsieur continuons de comprendre qu'il faut poursuivre l'approvisionne‐ le président. ment. C'est la raison pour laquelle notre équipe et celle du sous-mi‐ Je demande seulement des éclaircissements que j'attends depuis nistre Matthews continuent de travailler sans arrêt. longtemps sur les messages provenant du gouvernement et cer‐ L'entente avec Pfizer annoncée aujourd'hui n'est qu'un exemple taines de ses affirmations sur les problèmes que présentent certains de notre efficacité. Nous avons déjà accéléré la livraison de plus de vaccins, notamment celui d'AstraZeneca. Peut‑on dissiper la confu‐ 22 millions de doses pour qu'elles arrivent plus tôt de quelques tri‐ sion engendrée dans les esprits par les messages confus sur, mestres. L'entente d'aujourd'hui permet d'annoncer qu'un plus grand d'abord, le vaccin d'AstraZeneca, qu'on ne pourrait pas donner au nombre de doses arrivera le mois prochain. Nous doublons le personnes de plus de 65 ans puis à celles de moins de 55 ans? nombre de doses du vaccin de Pfizer qui arriveront au Canada le Madame la ministre, pouvez-vous nous éclairer? mois prochain et en juin. L’hon. Patty Hajdu: En fait, le concept est assez simple. La Nous poursuivrons ce travail. Nous continuerons de nous appro‐ science et la recherche évoluent, et c'est pourquoi les conseils of‐ visionner en vaccins auprès de divers fournisseurs dans le monde, ferts évoluent aussi. C'est la nature de l'approche scientifique; nous notamment d'Europe — Belgique, Espagne et Suisse —, de Corée réagissons aux nouvelles informations, nous nous engageons à faire du Sud, de l'Inde et des États-Unis. Nous continuerons de nous ap‐ preuve de transparence envers les Canadiens et nous adaptons nos puyer sur ce portefeuille diversifié à mesure que nous ferons livrer conseils en fonction de la recherche et de la science que nous com‐ des vaccins au Canada. prenons. En outre, je remercie tous mes adjoints ici présents pour leur sol‐ Comme vous le savez, le CCNI est un conseil consultatif indé‐ licitude et leur travail pour assurer à notre pays une traversée de la pendant... pandémie que nous ferons solidairement. Plus que jamais, nous de‐ M. Larry Maguire: Je le sais, madame la ministre, mais... vons collaborer avec les provinces et les territoires et, bien sûr, les parlementaires. L’hon. Patty Hajdu: ... qui peut offrir des conseils aux pro‐ vinces et aux territoires. M. Tony Van Bynen: Merci. En passant, les provinces et les territoires sont libres d'accepter Monsieur le président, combien me reste‑t‑il de temps? ces conseils ou non. En fait, toutes les provinces ont accepté les Le président: Une trentaine de secondes. conseils du CCNI à bien des égards. Je suis heureuse de savoir que M. Tony Van Bynen: Madame la ministre Hajdu, Santé Canada, les provinces et les territoires travaillent de concert avec les orga‐ l'Agence de la santé publique du Canada et le Comité consultatif nismes de réglementation... national de l'immunisation ont fait de l'excellent travail, en faisant M. Larry Maguire: Je vais devoir vous interrompre, madame la régulièrement le point pour les Canadiens, mais je crois que beau‐ ministre, car mon temps est limité. 18 HESA-29 16 avril 2021

Aujourd'hui, on pouvait lire dans un article du National Post: ● (1455) Plus que les risques de caillots sanguins, ce sont les messages contradictoires des M. Larry Maguire: Oh. fonctionnaires qui minent la campagne de vaccination. Plus d'un an après le début de la pandémie, « la science et la médecine de classe L’hon. Patty Hajdu: En fait, nous faisons face à une demande mondiale sont encore minées par une méthode de communication d'amateurs, ce sans précédent pour la vaccination. Partout au pays, les Canadiens qui est inexcusable ». comprennent que les vaccins vont leur sauver la vie et contribuer à assurer la sécurité de leur collectivité. Il est important que nous Comment réagissez-vous à cela? Les choses ont été très dérou‐ continuions à veiller à ce que les Canadiens aient accès à de l'infor‐ tantes pour les Canadiens, et je reçois beaucoup d'appels et de cri‐ mation exacte de façon culturellement appropriée, et c'est exacte‐ tiques de mes électeurs qui ne veulent pas recevoir ce vaccin. Je ment... sais que beaucoup de médecins et d'autres ont dit aux Canadiens de se faire vacciner. Par contre, ces messages viennent du gouverne‐ M. Larry Maguire: Elle n'a toujours pas répondu à ma question, ment. monsieur le président, alors je vais passer à la prochaine. Je suis fort préoccupé par ce type de message dans les médias et L’hon. Patty Hajdu: ... ce que nous faisons. Nous avons entre par la confusion qui règne dans différents ministères du gouverne‐ autres investi 53 millions de dollars dans un fonds pour les orga‐ ment, comme par exemple entre Services publics et Approvisionne‐ nismes communautaires locaux qui travaillent auprès de diverses ment Canada et Santé Canada. communautés sous-représentées. L’hon. Patty Hajdu: Notre gouvernement a été très clair quant M. Larry Maguire: Son temps est plus qu'écoulé, monsieur le aux risques liés à la Covid‑19 qui sont beaucoup plus élevés que président. ceux liés à la vaccination. Vous avez aussi dit que les mesures frontalières ne fonctionnent De plus, nous allons faire preuve de transparence envers les Ca‐ pas et qu'on ne devrait pas porter le masque. Au fil du temps, vous nadiens au fur et à mesure que l'information disponible évolue. avez dit bien des choses différentes. Je crois que nous avons tous le devoir d'aider nos électeurs afin J'aimerais poser une question à Mme Anand à propos des vaccins qu'ils aient accès à de l'information crédible, mais aussi de ne pas de rappel. semer la peur, le mécontentement ou la confusion. Il est très impor‐ tant que... Pfizer a clairement indiqué lors de réunions précédentes — j'ai M. Larry Maguire: Si vous ne semez pas la confusion, pour‐ d'ailleurs posé une question sur les vaccins de rappel il y a environ quoi dites-vous que les vaccins ne sont pas une panacée? un mois qui demeure toujours sans réponse — qu'il recommandait toujours d'administrer la seconde dose de vaccin dans les trois se‐ L’hon. Patty Hajdu: Je dis cela, monsieur Maguire, parce que maines suivant la première dose. Le gouvernement a décidé d'admi‐ c'est la vérité. En fait, nous devrons continuer à nous protéger les nistrer les secondes doses 16 semaines après les premières doses. uns les autres tout au long de la campagne de vaccination. M. Larry Maguire: Ce que vous dites porte à confusion. Les vaccins de rappel seront-ils nécessaires? Voilà la question que j'ai posée et on ne m'a pas dit qu'ils ne le seraient pas. Mainte‐ L’hon. Patty Hajdu: En fait, ce qui porte à confusion, monsieur nant, il semble que ce soit peut-être le cas. Maguire... Mme Jennifer O'Connell (Pickering—Uxbridge, Lib.): Mon‐ Est-ce parce que l'efficacité du vaccin diminue dans la période sieur le président, j'aimerais invoquer le Règlement. Celui‑ci stipule allant de 3 à 16 semaines, ce qui nécessiterait une troisième dose qu'un député peut poser une question et que le témoin dispose du six mois à un an plus tard? même temps pour y répondre sans être interrompu. Si M. Maguire L’hon. Anita Anand: Cette question porte sur l'espacement des n'arrive pas à se contrôler, je demanderais à la présidence d'appli‐ doses. Je suis la ministre de l'Approvisionnement, alors je m'occupe quer le Règlement. de l'importation des doses au pays. Je demanderai donc à ma col‐ M. Larry Maguire: Mes questions sont très courtes, monsieur le lègue, la Dre Tam, de répondre à cette question si elle le peut. président. Je le comprends. M. Larry Maguire: Si je peux intervenir, et sans vouloir man‐ Ne parlez-vous pas de ce que vous allez dire et de la façon dont quer de respect à la Dre Tam, c'est le gouvernement qui a pris cette vous allez influencer l'application de ces choses? décision. Je ne comprends simplement pas le contexte dont Mme Hajdu et Nous sommes dans cette situation, parce que le moment... Mme Tam ont parlé. Que pensez-vous... Le président: Je suis désolé, monsieur Maguire, mais votre L’hon. Patty Hajdu: Mon nom de famille est Hajdu, monsieur temps est écoulé. le président. Nous allons permettre à la Dre Tam de répondre. M. Larry Maguire: Oui, et bien, si vous aviez fait ces choses, nous ne serions pas pris avec ce problème aujourd'hui. Dre Theresa Tam: Nous devons voir ce que la science et les L’hon. Patty Hajdu: J'apprécie la moquerie sur mon nom de fa‐ données nous disent. Peu importe ce que dit le fabricant, nous pou‐ mille, monsieur le président. C'est tout à fait approprié par les vons prévoir un plan de secours au cas où nous aurions besoin de temps qui courent. doses supplémentaires dans un an. Nous avons besoin de données pour déterminer si le vaccin est efficace ou non, et pour voir com‐ Je vous dirai ceci: Il est désolant de voir les députés conserva‐ ment les gens ont réagi à la suite de leur première et seconde dose. teurs tenter de semer la peur et de diviser les Canadiens. En fait, ce Ensuite, nous nous attendons à ce que Santé Canada et le CCNI qu'a dit la Dre Tam, c'est... examinent ces données afin d'émettre des recommandations. 16 avril 2021 HESA-29 19

Il est trop tôt pour faire cela. Nous devons mener des études épi‐ propagation des éclosions, mais ils ne sont pas la seule solution. démiologiques, examiner les variants, puis déterminer si les vaccins Nous devons continuer à travailler fort pour contrôler le virus. doivent être rajustés ou non en fonction de ce qui circule en temps réel. Pour être franche, c'est aussi quelque chose que nous observons avec d'autres maladies. Nous avons de très hauts taux de vaccina‐ Le président: Allez-y, madame O'Connell. Vous disposez de tion pour bien d'autres maladies, mais nous avons besoin de tra‐ cinq minutes. vailler fort sur les deux fronts. Nous avons besoin de mesures de Mme Jennifer O'Connell: Merci, monsieur le président. J'aime‐ santé publique, de protéger les collectivités et d'empêcher les éclo‐ rais aussi remercier nos témoins d'être parmi nous aujourd'hui. sions des maladies, mais nous devons aussi veiller à ce que les gens soient vaccinés. Tout cela représente un arsenal d'outils extrême‐ Pour des gens qui étaient impatients de recevoir nos témoins, les ment puissant pour notre coffre à outils, mais il nous en faut conservateurs n'ont pas trouvé mieux en termes de questions que de d'autres. Par exemple, nous avons besoin de milieux de travail plus se moquer du nom de l'une de nos collègues. C'est plutôt décevant. sécuritaires, d'avoir de l'aide financière pour que les travailleurs Après avoir passé une décennie à museler les scientifiques et à puissent rester à la maison lorsqu'ils sont malades et nous devons ignorer l'Agence de la santé publique et les experts, il est clair que aussi veiller à ce que les gens sentent qu'ils ont un bon accès aux le Parti conservateur plane encore dans l'ignorance aujourd'hui. Les soins de santé. Tout cela importe. conservateurs ne semblent même pas comprendre que la science et Merci d'avoir remercié les travailleurs de la santé, parce que vous les données évoluent. Cela dit, voilà où nous en sommes. Je suis avez raison de dire que lorsque les gens tombent malades, ce n'est très reconnaissante envers tous les témoins ici présents qui tra‐ pas seulement difficile pour eux, mais aussi pour notre système de vaillent au nom des Canadiens. santé, tel qu'on le voit en ce moment en Ontario avec la hausse des J'aimerais revenir à la modélisation ontarienne à laquelle on a cas. Lorsque nous n'appliquons pas de mesures strictes pour proté‐ fait référence plus tôt. Mme Rempel Garner a omis un élément très ger notre système de santé, plus de gens souffrent et doivent faire important de la modélisation qui vient d'être publiée. Par exemple, des sacrifices. l'Ontario a dit qu'elle pourrait vacciner environ 150 000 personnes Je vais maintenant céder la parole à la Dre Tam afin qu'elle com‐ par jour si elle avait les doses nécessaires pour le faire. Cela dit, plète ma réponse avec le côté théorique. dans cette modélisation, les cas seraient toujours en hausse si l'On‐ tario vaccinait 300 000 personnes par jour. Comme l'ont dit la mi‐ Dre Theresa Tam: Merci. nistre et les médecins ici présents aujourd'hui, les vaccins sont un outil incroyable pour assurer la sécurité des Canadiens. Il me faut encore examiner le rapport sur l'Ontario, mais il a été clairement dit dans un extrait de ce même rapport que la seule fa‐ La Dre Tam a dit que les vaccins ainsi que de bonnes mesures de çon d'aplanir la courbe, c'est d'avoir un ordre de rester à la maison santé publique peuvent empêcher la mort et un séjour aux soins in‐ de six semaines et d'administrer au moins 100 000 doses de vaccins tensifs. Les conservateurs ont dit il y a quelques semaines que s'ils par jour. La province de l'Ontario dit la même chose, et c'est ce dont étaient au pouvoir, ils déconfineraient le pays, en plus d'ignorer la nous avons besoin en ce moment. science, les experts et les données. Si les conservateurs étaient au pouvoir et prenaient les décisions, même la vaccination de Le Royaume-Uni a démontré — ce pays est en avance sur nous, 300 000 personnes par jour en Ontario n'aurait pas aidé les choses. bien sûr, alors nous examinons ce qui s'y passe pour obtenir des données — que malgré le taux très élevé de vaccination, il conve‐ Le Royaume-Uni a un taux très élevé de vaccination. Le premier nait de maintenir certaines mesures de santé publique très strictes. ministre Boris Johnson a dit que le plus faible taux de cas est attri‐ Le pays les assouplit très, très prudemment. Nous pouvons aussi buable aux vaccins, mais aussi aux mesures de santé publique. Pou‐ penser à lsraël. Nous avons fait beaucoup de modélisations, mais vons-nous parler davantage de ces bonnes mesures de santé pu‐ nous examinons aussi des données en temps réel. Israël a un taux blique, de leur lien avec les taux de vaccination et de leur utilité? élevé de vaccination, mais a connu une résurgence des cas lorsque Il s'agit d'un point franchement très important qui n'a pas été les mesures ont été quelque peu assouplies entre février et mars. Le abordé, mais je ne suis pas surprise que les conservateurs n'en aient pays a donc décidé de garder des mesures de santé publique strictes pas parlé, car cela ne s'inscrit pas dans la lignée de leurs questions tout en continuant à vacciner sa population. Cela nous indique le mal conçues axées sur des données scientifiques farfelues et des type de stratégie qu'il nous faudra adopter. théories du complot. Cela dit, nos travailleurs de la santé sont sur‐ Ce type d'approche, avec les vaccins, c'est la seule façon de com‐ menés et stressés. Il faut assurer la sécurité des Canadiens et veiller battre les variants. à ce qu'ils puissent être vaccinés, mais la pression exercée sur notre milieu de la santé est aussi énorme. Merci. Est‑ce que la ministre ou un autre membre de notre équipe pour‐ Le président: Merci, madame O'Connell. rait nous expliquer pourquoi ces deux mesures doivent aller de pair, et pourquoi les vaccins sont aussi importants et les Canadiens y [Français] tiennent? Pourquoi les mesures de santé publique sont-elles aussi Monsieur Thériault, vous avez maintenant la parole pour deux importantes, surtout pour nos travailleurs de la santé publique? minutes et demie. ● (1500) M. Luc Thériault: Je vous remercie, monsieur le président. L’hon. Patty Hajdu: Je voudrais tout d'abord vous remercier d'avoir souligné que les travailleurs de la santé travaillent fort. Vous Je m'adresserai d'abord aux représentants de l'Agence de la santé avez tout à fait raison. Les vaccins sauvent des vies et cessent la publique du Canada. 20 HESA-29 16 avril 2021

Si je comprends bien les réponses de la Dre Tam, le déploiement [Français] des vaccins se fait présentement selon une approche axée sur des groupes précis de la population. Le président: Je vous remercie, monsieur Thériault. Vous avez dû avoir des discussions à ce sujet. Au moment où les [Traduction] vaccins sont arrivés, il y avait divers foyers d'infection, dont l'un Nous allons maintenant passer à M. Davies. était très grand au Québec. Quels sont les facteurs qui justifiaient le choix de cette approche? Allez-y, je vous prie, monsieur Davies. Vous disposez de deux ● (1505) minutes et demie. [Traduction] M. Don Davies: Merci. M. Iain Stewart: Docteure Tam, voudriez-vous répondre à la question? Comme vous le savez, madame la ministre Anand, notre comité et la Chambre des communes ont demandé à obtenir les contrats de [Français] vaccination. Avez-vous envoyé les contrats de vaccination non ca‐ M. Luc Thériault: Monsieur le président, j'espère que vous arrê‐ viardés au légiste? tez le chronomètre parce que la réponse tarde à arriver. L’hon. Anita Anand: Après ma comparution au Comité et à la [Traduction] suite de toutes les préoccupations soulevées et de l'intérêt démontré pour ces contrats, je me suis assurée de les réviser et de... Dre Theresa Tam: L'allocation par habitant est, bien sûr, une décision prise avec les provinces et les territoires. Elle s'appuie en M. Don Davies: Ma question est simple, madame la ministre. partie sur le fait que les groupes à plus haut risque sont fondés sur Les avez-vous envoyés, oui ou non? Je n'ai que deux minutes et de‐ l'âge, de sorte que les personnes les plus âgées de notre population mie. Les avez-vous envoyés, oui ou non? font partie de ceux qui sont le plus à risque. Même si nous tenons compte des autres facteurs de risque, comme l'a fait le Comité L’hon. Anita Anand: Pardonnez-moi. Non, je ne les ai pas en‐ consultatif national de l’immunisation, le CCNI, l'âge demeure un core envoyés. facteur clé, tout comme le fait d'appartenir à l'un des groupes de la M. Don Davies: Merci. population les plus affectés par des iniquités en matière de santé. À partir de ces calculs, il a été estimé qu'une allocation par habitant Il y a deux jours, vous avez dit au Comité permanent des opéra‐ était la mesure qui faisait le plus l'unanimité. Cela dit, maintenant tions gouvernementales que le gouvernement s'est engagé à verser que certaines provinces — l'Ontario, le Québec, la Colombie-Bri‐ jusqu'à huit milliards de dollars sur des contrats pour des vaccins. tannique et d'autres — ciblent des points chauds, il est important d'examiner les données et d'évaluer ce que cette stratégie pourrait Quel est le prix par dose que le Canada paie pour les vac‐ nous apporter. cins — ou quelle est la fourchette? Oui, voilà le type d'analyse technique dont nous avons besoin. L’hon. Anita Anand: L'enveloppe est de huit milliards de dol‐ lars et le prix par dose est couvert par les dispositions de confiden‐ [Français] tialité dans nos accords, comme je l'ai déjà dit à ce comité. M. Luc Thériault: Selon ce que je comprends de vos réponses précédentes, tant et aussi longtemps qu'on n'aura pas éradiqué ce vi‐ M. Don Davies: Vous pouvez nous dire de manière sélective le rus de la planète, qu'on n'aura pas vacciné toute la population et montant total de l'argent que nous payons, mais vous ne pouvez pas créé une immunité collective, les mesures les plus efficaces pour nous en donner les détails. contrer la transmission du virus resteront les mesures sanitaires in‐ L’hon. Anita Anand: C'est un point de vue intéressant, mais in‐ dividuelles. correct. Je ne fais que citer le montant de l'enveloppe de huit mil‐ liards de dollars que le Conseil du Trésor a déjà communiqué au Lorsque les gens, sachant qu'il y a un vaccin, baissent les bras et Comité. ne respectent plus les mesures sanitaires, la prolifération du virus augmente beaucoup et la contagion s'accélère. Est-ce bien cela? M. Don Davies: Je vois. C'est de bonne guerre. [Traduction] Payons-nous un supplément, madame la ministre, lorsque nous Dre Theresa Tam: Ce message est très important en ce moment. devons obtenir des doses supplémentaires, comme les doses de Pfi‐ Peu importe si vous avez reçu une ou deux doses, nous sommes en zer que nous venons de commander? pleine troisième vague et il est donc très important de continuer à se protéger en suivant toutes les mesures de santé publique. À l'échelle L’hon. Anita Anand: Non. locale, les autorités de santé publique vont se pencher sur des me‐ M. Don Davies: D'accord, merci. sures de santé publique axées sur les communautés qui pourraient aider à aplanir la courbe. Docteure Tam, quel est le taux de reproduction national du Canada à l'heure actuelle? Cela dit, je crois que plus nous aurons de Canadiens vaccinés, plus il nous sera facile de gérer les éclosions et les hausses de cas. ● (1510) Cette couche de protection augmentera avec le temps et cela va réellement nous aider. Dre Theresa Tam: Il est d'environ 1,1 ou 1,2. C'est certainement au‑dessus de un, ce qui signifie que l'épidémie est en croissance. Merci. Dans certaines régions, c'est même plus que cela. 16 avril 2021 HESA-29 21

M. Don Davies: Monsieur Stewart, lorsque vous avez comparu M. Chris d'Entremont: Parlons un instant des variants. En ce devant ce comité le 12 mars, je vous ai demandé de confirmer le moment, nous surveillons à peu près trois variants au Canada. En nombre maximal de doses de vaccin par semaine que nous pouvons raison de cette incertitude, de la période entre les vaccinations et un administrer au Canada à l'échelle nationale. Vous vous êtes engagé possible troisième vaccin de rappel, quels sont les risques qu'un à fournir à ce comité cette information. Cinq semaines se sont écou‐ autre variant apparaisse et nous cause encore plus de problèmes? lées et nous ne l'avons pas reçue. Êtes-vous prêt à nous remettre ces Dre Theresa Tam: Le virus est encore en train d'évoluer, et nous données aujourd'hui? surveillons la situation pas seulement au Canada, mais dans le M. Iain Stewart: Monsieur le président, je vous présente mes monde entier. Il y a une réelle possibilité que d'autres variants excuses. Nous assurerons un suivi sur ce chiffre et nous vous le fassent leur apparition, même si le virus semble viser quelques mu‐ communiquerons. tations clés communes à un certain nombre de variants. Il se peut M. Don Davies: Merci. donc que le virus s'en tienne à ces quelques mutations. Nous de‐ vons simplement surveiller l'évolution de la situation, et nous fai‐ Docteure Tam, sommes-nous en train de nous préparer à l'heure sons toutes les analyses de mutations, les tests de dépistage et les actuelle pour une quatrième vague au Canada? analyses génomiques requises à cette fin. Nous pourrions devoir Dre Theresa Tam: Nous devrions toujours nous préparer à modifier les vaccins en conséquence. Nous allons attendre de voir l'avance, mais il y a un moyen de prévenir cela. Nous savons tous ce qui va se passer. ce qui doit se produire, qui est d'éliminer complètement la troisième M. Chris d'Entremont: Pendant que nous discutons de l'appro‐ vague. visionnement et de la disponibilité des vaccins, je sais, madame la Disons simplement que jusqu'à ce que la majorité des Canadiens ministre Anand, que vous serez très occupée à surveiller la soient vaccinés et aient reçu la seconde dose, tout assouplissement deuxième dose, la troisième dose et tout cela. Quand un vaccin fa‐ rapide des mesures de santé publique peut certainement donner lieu briqué au Canada sera‑t‑il disponible? à une résurgence. L’hon. Anita Anand: Le gouvernement du Canada a investi Le président: Merci, monsieur Davies. 126 millions de dollars dans l'installation du Conseil national de re‐ cherche à Montréal et il a un protocole d'entente avec Novavax. Si Voilà qui conclut la troisième série de questions. Nous allons tout se passe comme prévu, il est à espérer que nous ayons une pro‐ commencer la quatrième avec M. d'Entremont. duction nationale plus tard cette année. Monsieur d'Entremont, la parole est à vous pour cinq minutes. ● (1515) M. Chris d'Entremont (Nova-Ouest, PCC): Merci beaucoup, M. Chris d'Entremont: Dans six mois, si tout se passe bien. monsieur le président. L’hon. Anita Anand: Cela ne concerne toutefois pas mon porte‐ Je pourrais aussi bien commencer là où mon collègue a terminé, feuille. C'est celui de François-Philippe Champagne, alors je vais c'est-à-dire en envisageant une quatrième vague. La situation est lui laisser le soin de vous parler de l'état d'avancement des négocia‐ hors de contrôle en ce moment dans la troisième vague, d'après ce tions à ce chapitre. que l'on peut voir. La deuxième vague n'était pas terminée que nous M. Chris d'Entremont: Ma dernière question s'adresse à la mi‐ étions confrontés à la troisième vague. Que dit la modélisation sur nistre Hajdu. le moment où la quatrième vague pourrait frapper? En ce qui concerne cette autre pandémie qui sévit, nous avons re‐ La question s'adresse à la Dre Tam. çu des radiologistes la semaine dernière, qui ont parlé des chirur‐ Dre Theresa Tam: C'est une excellente question. gies et des examens qui sont repoussés. On rapporte que près de 380 000 Canadiens attendent un traitement quelconque. Comment Tout le monde devrait maintenant se concentrer sur la façon traitez-vous avec les provinces et vos collègues à ce sujet? S'agit‑il d'éradiquer complètement la troisième vague. Vous avez vu, avec la d'un problème canadien ou de quelque chose qui sera refilé aux deuxième vague, ce qui se passe lorsque vous êtes aux deux tiers de provinces? la descente et que vous assouplissez les mesures. Vous pouvez ima‐ L’hon. Anita Anand: Monsieur le président, je dois partir. Mer‐ giner que la même chose se produira quand la vague sera amoin‐ ci beaucoup de m'avoir donné l'occasion de répondre aux questions drie; si vous assouplissez les mesures avant d'atteindre le fond, c'est des membres. Je vous en suis très reconnaissante. Portez-vous bien. ce qui va se passer. M. Chris d'Entremont: Peut-on dire que la situation est hors de Le président: Merci, madame la ministre. Je vous remercie du contrôle en ce moment? L'Ontario prévoit près de 15 000 per‐ temps que vous nous avez accordé. sonnes. Je dirais que cela semble être un peu hors de contrôle. Nous Je sais que la ministre Hajdu doit elle aussi nous quitter, alors sommes très bien dans l'Est du Canada, mais si l'Ontario perd le j'aimerais la remercier du temps qu'elle nous a accordé. Nous vous contrôle, je pense que nous serons un peu dans le pétrin. en sommes reconnaissants. Dre Theresa Tam: La situation actuelle est très préoccupante, et M. Chris d'Entremont: Pouvons-nous obtenir une réponse ra‐ certains des indicateurs clés ne sont pas seulement le taux de cas pide, juste une petite réponse? qui augmente si rapidement avec le taux de reproduction, ce qu'un autre membre a déjà signalé, mais aussi les hospitalisations et les L’hon. Patty Hajdu: Bien sûr, monsieur le député, je vais vous unités de soins intensifs et le fait que la modélisation de l'Ontario donner une brève réponse. Merci beaucoup. Je dirai seulement que prévoit à elle seule un dépassement de cette capacité sous peu. C'est lorsque vous avez mentionné l'autre pandémie, j'ai cru un instant extrêmement préoccupant, et les provinces et les territoires doivent que vous parliez de la crise associée aux surdoses de drogue, qui appliquer rapidement ces mesures de santé publique, comme nous sévit depuis très longtemps dans notre pays. l'avons déjà dit dans notre modélisation. M. Chris d'Entremont: Très bien, la troisième alors. 22 HESA-29 16 avril 2021

L’hon. Patty Hajdu: Nous travaillons là‑dessus également. l'approche que nous avons adoptée au Canada atlantique — et heu‐ reusement qu'elle fonctionne jusqu'à maintenant — ainsi que sur Merci beaucoup, tout le monde. Passez une excellente soirée. l'importance des vaccins et aussi des autres mesures. Pouvez-vous Le président: Merci, mesdames les ministres. passer en revue toute l'importance des vaccins, les répercussions de la campagne et l'importance des mesures connexes? Monsieur d'Entremont, votre temps de parole est écoulé, mais je vais vous donner un peu plus de temps. Si quelqu'un peut répondre ● (1520) à cette question, n'importe qui, je l'invite à le faire. Dre Theresa Tam: Monsieur le président, je pense que le député M. Chris d'Entremont: Est‑ce que quelqu'un a une réponse? a frappé en plein dans le mille, à savoir qu'il y a des couches de protection. Pensez à toutes les couches qu'on met pour se protéger Très bien. Merci. et protéger les gens autour de soi. C'est ainsi que nous abordons les Le président: Merci, monsieur d'Entremont. mesures de santé publique et les vaccins. Nous allons maintenant entendre M. Kelloway. Parlons d'abord des vaccins. Nous avons une chance incroyable, Monsieur Kelloway, la parole est à vous pour cinq minutes. car nous avons des lots de vaccins. Nous n'aurions jamais imaginé en recevoir aussi rapidement, et ils sont sécuritaires. L'efficacité des M. Mike Kelloway: Merci, monsieur le président. vaccins est excellente. Pour nos parents et nos grands-parents, les Mes questions s'adressent à la Dre Tam. J'avais plusieurs ques‐ vaccins montrent d'emblée leur grande efficacité. tions, mais je pense que je vais en cibler seulement une ou deux. Dans les établissements de soins de longue durée, c'est très effi‐ Plus tôt, docteure Tam, lorsque vous avez commencé à faire des cace pour réduire les infections, la gravité de la maladie et le projections, vous avez parlé de certaines limites qu'avaient les don‐ nombre d'éclosions. C'est la population qui a été la plus touchée au nées, lesquelles sont attribuables au fait que le gouvernement fédé‐ début de la pandémie, et nous voyons les vaccins à l'œuvre. ral ne dispose pas du même genre de données que les provinces. Avez-vous été en mesure de combler certaines de ces lacunes avec Les provinces et les territoires revoient maintenant leurs mesures les provinces et les territoires? C'est la première question. Ensuite, à ces établissements de soins de longue durée, en gardant les si ce n'est pas le cas, pourquoi ces projections nationales fondées couches de protection, le port du couvre-visage, la bonne hygiène sur la modélisation sont-elles importantes? des mains ainsi que les tests de dépistage au besoin, et on peut do‐ rénavant accueillir un plus grand nombre de visiteurs, voir plus de Dre Theresa Tam: L'ensemble du système de santé publique et membres de sa famille. C'est ce que les vaccins permettent mainte‐ d'autres systèmes doivent travailler ensemble pour obtenir les don‐ nant de faire. nées de bas en haut. Les travailleurs de la santé, selon les données de nos provinces, Plus de quatre milliards de dollars ont été remis aux provinces. sont déjà bien protégés après la première dose, qui est très impor‐ J'en étais très heureuse, car ce n'est pas juste pour obtenir des don‐ tante. Les vaccins sont donc à l'œuvre et fonctionnent bien. nées. Il faut avoir la capacité nécessaire sur le terrain. Grâce à ces investissements, si l'on peut dire, nous avons été en mesure d'obte‐ Comme tout le monde l'a exprimé, nous devons faire en sorte nir plus d'information pour combler certaines lacunes, mais il faut que les gens retroussent leur manche lorsque c'est leur tour. Surtout pour cela une collaboration non seulement en ce qui a trait aux don‐ en ce moment, lorsque la population qui bénéficie de la protection nées sur la santé publique, mais aussi pour les données qui pro‐ des vaccins augmente, les mesures de santé publique sont extrême‐ viennent d'autres travaux de recherche. ment importantes en présence des variants. À cause d'eux, nous de‐ Les modélisateurs ont maintenant reçu un autre énorme investis‐ vons réduire le nombre de cas dans nos collectivités dans le but de sement dans la modélisation — les modèles universitaires qui fonc‐ protéger tout le monde. Les seuls vaccins ne permettront pas de le tionnent. Ils doivent faire beaucoup de recherche pour rassembler faire, mais ils jouent un rôle vraiment essentiel. les paramètres qui permettent de remplir leurs modèles. Je dois dire qu'il y a de très bonnes premières indications selon Comme vous l'avez vu, pour établir ces modèles, il y a une colla‐ lesquelles les vaccins non seulement protègent contre le risque de boration avec, par exemple, l'Université Mcmaster et l'Université tomber gravement malade et de mourir, mais peuvent aussi proba‐ Simon Fraser. Je crois que les modèles deviennent de plus en plus blement réduire la transmission, plus particulièrement certains vac‐ rigoureux, même s'ils sont très complexes. cins à ARN messager. M. Mike Kelloway: L'un des avantages de poser des questions Nous analysons donc continuellement les données, mais il s'agit plus tard pendant la séance, c'est avoir entendu avant diverses per‐ d'excellentes nouvelles. sonnes poser d'excellentes questions à nos témoins. Ce qui m'a entre autres frappé était lié aux vaccins. Je me demande si d'autres M. Mike Kelloway: Merci beaucoup, docteure Tam. témoins ou vous-même pouvez répondre. Le président: Merci, monsieur Kelloway. En passant, ma mère a reçu son premier vaccin aujourd'hui, à Nous passons maintenant à M. Dreeshen. l'âge de 80 ans, et je dois lui parler dans quelques instants. Monsieur Dreeshen, allez‑y. Vous avez cinq minutes. Nous avons discuté de l'importance des vaccins, et on entend des mots comme « panacée » et d'autres choses du genre. Pouvez-vous M. (Red Deer—Mountain View, PCC): Merci passer en revue pour la population canadienne l'importance des beaucoup, monsieur le président. Il est formidable pour moi d'être vaccins et ensuite l'importance des autres mesures? Je pense que de retour ici pour discuter d'une chose extrêmement importante c'est très important. L'une de mes premières questions portait sur pour tous les Canadiens. 16 avril 2021 HESA-29 23

Un peu plus tôt, la Dre Tam a dit qu'ils examinaient les données sommes en mesure de prendre l'information sur le mélange des vac‐ scientifiques, et les décisions s'appuient là‑dessus, peu importe ce cins, car les gens seront très préoccupés à ce sujet. que dit le fabricant. Hier, j'ai vu Albert Bourla, le PDG de Pfizer, dire qu'une troi‐ Sommes-nous les seuls dans le monde en mesure d'effectuer une sième dose de vaccin sera probablement nécessaire d'ici 12 mois. Je analyse détaillée de ce genre de circonstances? suis juste curieux de connaître le plan d'approvisionnement pour Dre Theresa Tam: Je dirais que beaucoup de pays dans le cette troisième dose. Est‑ce un délai de 12 mois à partir de l'admi‐ monde font les mêmes démarches. nistration de la deuxième dose, ou un délai de 12 mois à partir de la première dose? M. Earl Dreeshen: Cela signifie‑t‑il alors qu'un certain nombre de pays prolongent l'intervalle de 21 ou 28 jours en le faisant passer M. Bill Matthews: Monsieur le président, je peux peut-être par‐ à quatre mois? Est‑ce ce qui est fait partout dans le monde? ler d'abord de l'approvisionnement, et ensuite, mes collègues du do‐ Dre Theresa Tam: J'ai mal compris votre question. Je vais ap‐ maine de la santé pourront parler de ce délai concernant la troi‐ porter des précisions. sième dose, dans la mesure où... M. Earl Dreeshen: Je m'intéresse vivement à la question de la Le Royaume-Uni, par exemple, a dès le départ examiné l'inter‐ troisième dose, mais allez‑y au sujet de l'approvisionnement. valle de 12 semaines pour tous les vaccins, et notre Comité consul‐ tatif national de l'immunisation a fait un suivi non seulement de ces M. Bill Matthews: Le Canada a acheté plus de doses qu'il n'en a données, mais aussi des données nationales de la Colombie-Britan‐ besoin pour vacciner chaque Canadien. Il y a donc ces doses pour nique et du Québec. Nous sommes un chef de file mondial, surtout lesquelles nous avons un contrat d'achat, mais nous avons aussi la grâce aux études dans ces deux provinces, qui porte sur cet inter‐ possibilité d'en acheter davantage. Bien entendu, à mesure que les valle, et jusqu'à maintenant, les vaccins se sont révélés être très ef‐ connaissances scientifiques évoluent, les fabricants des vaccins tra‐ ficaces, même avec un intervalle de 12 semaines. Nous faisons un vaillent à la mise au point de vaccins de rappel, de vaccins amélio‐ suivi très serré. rés ou modifiés en raison des variants, et nous avons régulièrement M. Earl Dreeshen: Merci. C'est bon à savoir, car je suis certain des discussions avec ces fabricants à propos de la prochaine ronde que le reste de la planète va attendre nos études. d'achats. M. Earl Dreeshen: Merci. Qu'en est‑il du concept du mélange des vaccins? Beaucoup de personnes pensent qu'elles devront attendre quatre mois avant de Je pense que les NIH ont commencé à tester un nouveau vaccin recevoir l'autre dose. Elles ont peut-être reçu le vaccin de Pfizer, et de Moderna contre la COVID, conçu pour offrir une protection le vaccin de Moderna sera peut-être disponible plus tôt, ou pour contre un variant problématique découvert d'abord en Afrique du être franc, d'après ce que nous voyons, les personnes ayant reçu le Sud. Savez-vous quand ce vaccin pourrait être disponible? vaccin de Moderna sont plus susceptibles de recevoir ensuite celui de Pfizer. M. Bill Matthews: Nous sommes en pourparlers avec les socié‐ tés pharmaceutiques au sujet de la prochaine ronde d'achats. Je ne Si, par magie, vous pouviez recevoir tous ces vaccins, retourne‐ peux pas vous dire quel est le délai d'approbation, mais je crois bien rions-nous aux recommandations des fabricants, à l'intervalle de 21 que mes collègues du domaine de la santé pourraient être en mesure et de 28 jours? de vous répondre. ● (1525) Le président: Nous allons demander à vos collègues s'ils sou‐ Dre Theresa Tam: Le Comité consultatif national de l'immuni‐ haitent répondre. sation a recommandé un délai maximal de quatre mois, ce qui peut M. Stephen Lucas: Je dirais que, comme nous le faisons pour évidemment être adapté selon les données et l'offre. toutes les soumissions réglementaires que nous recevons pour des M. Earl Dreeshen: Certainement, mais ma question portait sur vaccins modifiés, qu'il s'agisse d'un vaccin de rappel ou d'un vaccin le mélange des vaccins. Les vaccins à ARN messager pourraient de deuxième génération, il y aurait un examen rigoureux dans le évidemment être substitués — je ne suis pas certain — pour l'admi‐ cadre du processus d'examen continu. Nous procéderions à cet exa‐ nistration de la seconde dose ou du vaccin de rappel attendu plus men sans tarder. tard à l'automne. M. Earl Dreeshen: Il n'y aurait donc aucune préoccupation rela‐ Dre Theresa Tam: La recommandation actuelle, c'est que la tivement... deuxième dose d'une série de deux doses devrait se faire avec le même vaccin ou un vaccin du même groupe ou de la même catégo‐ Le président: Merci, monsieur Dreeshen. rie. Donc, si vous avez reçu un vaccin à ARN messager, le deuxième sera également à ARN messager, mais des études sont La parole est maintenant à M. Powlowski. actuellement faites au Royaume-Uni. Nous nous attendons à obte‐ Monsieur Powlowski, vous disposez de cinq minutes. nir ces données bientôt, espérons‑le, ce qui permettra d'orienter la stratégie à l'avenir. M. Marcus Powlowski: J'ai en fait une question au sujet de la même chose, à savoir l'intervalle entre les première et deuxième Il y a aussi au Canada une étude du mélange des doses, si je puis doses. Bien des gens sont préoccupés par cet intervalle. Certains dire. La substitution des différentes catégories de vaccins est étu‐ professionnels de la santé m'ont demandé pourquoi ils n'avaient re‐ diée, planifiée et financée. çu qu'une seule dose alors qu'ils sont exposés à un risque élevé. Des M. Earl Dreeshen: Il est bon de savoir, comme vous l'avez dit, aînés inquiets m'ont aussi demandé pourquoi ils doivent attendre que nous avons pu faire office de chefs de file mondiaux en faisant davantage que les trois ou quatre semaines prévues avant de rece‐ passer l'intervalle à quatre mois. Il serait bon de savoir que nous voir leur deuxième dose. 24 HESA-29 16 avril 2021

Les données, du moins en ce qui a trait au vaccin d'AstraZeneca, Britannique. Ces deux provinces, soit dit en passant, effectuent un semblent indiquer qu'il vaut mieux que l'intervalle entre les doses suivi hebdomadaire de l'efficacité des vaccins. Elles examinent de soit plus long. Pour ce qui est des vaccins de Pfizer et de Moderna, très près l'évolution de la situation à cet égard. Ces résultats sont d'après ce que je sais, quoique je n'ai pas revérifié dans les derniers transmis au comité et aux provinces et territoires. Nous avons ob‐ jours, les données indiquent qu'au bout de trois semaines, du moins servé des taux d'efficacité s'établissant entre 80 et 90 % dans les chez les personnes jeunes, l'efficacité s'élève à 90 %. Les données établissements de soins de longue durée dans ces provinces, non recueillies en Colombie-Britannique, au Québec, en Israël et au seulement en ce qui a trait aux conséquences graves, mais aussi aux Royaume-Uni montrent que l'immunité est assez élevée pendant au infections à la COVID‑19 confirmées par un test PCR. moins deux mois. Nous avons d'autres vaccins à deux doses pour lesquels l'intervalle entre les doses est de six mois. Nous avons des Nous disposons de données très solides pour l'instant, mais il faut raisons de croire que l'immunité va durer pendant quatre mois. tenir compte du fait qu'elles ne portent pas sur une période de 16 semaines. Comme la Dre Tam l'a mentionné, nous nous appro‐ Pour quelqu'un comme moi, cela ne pose aucun problème. chons au Canada de la période de 10 à 12 semaines, et nous n'ob‐ Comme je travaille encore un peu dans le milieu des soins de santé, servons aucun signe de diminution, même chez les personnes j'ai déjà eu ma première dose. Je n'aurai pas ma seconde dose avant âgées. Le comité suit attentivement la situation, mais il est très à encore quatre mois. Les aînés sont davantage une source de préoc‐ l'aise d'affirmer à ce stade‑ci que les provinces et territoires pour‐ cupations, car les études semblent laisser croire que leur réponse raient envisager un intervalle allant jusqu'à quatre mois, quoiqu'ils immunitaire est moins bonne. Les données initiales recueillies en peuvent décider d'un intervalle plus court pour certains groupes de Israël donnaient à penser qu'une seule dose n'offrait pas une protec‐ leur population, en fonction de leur situation épidémiologique. tion suffisante, mais elles ont été analysées de nouveau, car un grand nombre des personnes vaccinées contractaient le virus dans Merci. les deux premières semaines suivant leur vaccination, et nous sa‐ vons que les vaccins ne sont pas encore efficaces durant cette pé‐ M. Marcus Powlowski: J'ai une petite question à poser à M. Lu‐ riode. cas. Je veux demander au représentant du Comité consultatif national L'approbation par Santé Canada de la combinaison d'anticorps de l'immunisation de nous faire part des données actuelles sur l'as‐ monoclonaux, précisément la combinaison bamlanivimab-etesevi‐ pect sécuritaire de cet intervalle accru en ce qui concerne les per‐ mab d'Eli Lilly et celle de Regeneron... Ces demandes d'approba‐ sonnes âgées et les personnes immunodéprimées, comme celles qui tion ont été présentées en février, et de plus en plus de données subissent des traitements de chimiothérapie. donnent à penser que ces combinaisons contribuent à prévenir assez efficacement la progression de la forme grave de la maladie. Nous Merci. savons que les unités de soins intensifs débordent. Les NIH recom‐ ● (1530) mandent, en raison des variants américains, que nous utilisions ces combinaisons ici, au Canada, du moins en Ontario. Le bamlanivi‐ M. Matthew Tunis: Le Comité consultatif national de l'immuni‐ mab à lui seul couvrirait, semble-t-il, entre 90 et 92 % des variants sation examine certes en détail toutes les nouvelles données sur l'ef‐ qui circulent en Ontario. ficacité des vaccins chez les personnes âgées et, comme vous l'avez mentionné, chez les personnes immunodéprimées. Quand pouvons-nous nous attendre à ce que Santé Canada se Il y a certains faits qu'il est important de mentionner. Première‐ prononce au sujet de ces anticorps monoclonaux? Est‑ce que les ment, comme vous le savez probablement, une protection corréla‐ choses pourraient être accélérées compte tenu de la situation, parti‐ tive n'a pas encore été établie relativement à la protection contre la culièrement en Ontario? COVID‑19. La plupart des études, les études préliminaires, menées M. Stephen Lucas: Comme le député l'a souligné, les traite‐ chez certaines personnes immunodéprimées ou des personnes ayant ments d'Eli Lilly et de Regeneron et Roche utilisant le bamlanivi‐ reçu un organe sont fondées sur des mesures d'anticorps ou, dans mab sont actuellement étudiés par Santé Canada, l'autorité de régle‐ certains cas, les réponses cellulaires, et non pas sur la véritable effi‐ mentation. Les demandes ont été reçues en février et elles font l'ob‐ cacité dans la réalité. Il est difficile de relier ces données à l'effica‐ jet du processus d'examen accéléré dont j'ai parlé tout à l'heure, en cité dans la réalité. C'est l'une des choses que le comité a soulignées vertu d'un arrêté d'urgence. Je ne sais pas quand ils seront approu‐ dans son rapport. vés, mais les scientifiques travaillent sans relâche pour examiner Deuxièmement, il y a les données concernant les aînés. La plu‐ ces demandes. part des données examinées initialement par le comité aux fins de Le président: Merci, monsieur Powlowski. la formulation de ses recommandations avaient en fait été re‐ cueillies dans des établissements de soins de longue durée et auprès ● (1535) de personnes âgées. L'analyse effectuée par le comité de données [Français] provenant du Royaume-Uni, où l'intervalle était de 12 semaines, ré‐ vèle que la protection et l'efficacité en ce qui a trait aux consé‐ Monsieur Thériault, vous avez la parole pour deux minutes et de‐ quences graves — hospitalisation et décès — étaient très bonnes, mie. atteignant plus de 80 %. Par contre, l'efficacité en ce qui concerne la maladie symptomatique est moins grande, et c'est ce que nous M. Luc Thériault: Je vous remercie, monsieur le président. constatons, mais la protection contre les conséquences les plus graves est très bonne. Docteure Tam, en réponse à des questions que je vous ai déjà po‐ sées ici, au Comité, vous avez dit, et c'est tout en votre honneur, Au Canada, le comité passe en revue les résultats présentés, qu'avec le recul, vous pensiez avoir attendu beaucoup trop long‐ comme la Dre Tam l'a mentionné, par le Québec et la Colombie- temps pour recommander la fermeture de la frontière américaine. 16 avril 2021 HESA-29 25

Je reconnais qu'il y a des champs de compétence, mais, compte M. Bill Matthews: Je ne peux pas répondre à cette question, tenu de votre connaissance de la situation au Québec et en Ontario, monsieur le président, car la nature des accords est confidentielle. quelle est votre opinion quant à une possible fermeture de la fron‐ N'oubliez pas que du côté des États-Unis, dans de nombreuses si‐ tière ontarienne et, par le fait même, québécoise? tuations, le gouvernement a en fait investi dans les entreprises [Traduction] mêmes, de sorte qu'il est impossible de comparer dose par dose. Dre Theresa Tam: Sur le plan technique, j'ai des discussions M. Don Davies: Docteure Tam, comme le Brésil enregistre ac‐ avec les médecins-hygiénistes en chef en vue de faciliter les discus‐ tuellement un taux de cas extrêmement élevé, craignez-vous qu'il sions entre les provinces. Les déplacements interprovinciaux et in‐ ne devienne le creuset d'une variante ultrainfectieuse ou résistante traprovinciaux relèvent de la compétence des provinces. Je suis aux vaccins? Dans l'affirmative, pouvez-vous expliquer pourquoi le heureuse de pouvoir apporter mon soutien à cet égard, mais la déci‐ gouvernement fédéral a discrètement abandonné cette semaine les sion appartient à l'Ontario et au Québec. exigences de dépistage particulières pour les voyageurs en prove‐ nance du Brésil? [Français] Dre Theresa Tam: La situation au Brésil revêt une importance M. Luc Thériault: Vous n'avez donc pas d'avis scientifique sur internationale. Les pays, y compris le Canada, selon moi, doivent ce sujet précis, ou vous préférez les laisser prendre leurs propres participer à des discussions multilatérales sur la façon d'aider le décisions. J'étais simplement curieux de connaître votre analyse. Brésil à faire face à cette situation vraiment tragique. Il pourrait no‐ Pouvez-vous tout de même nous dire ce vous en pensez? tamment s'agir d'un partage d'expertise, mais il existe aussi d'autres mesures. [Traduction] Dre Theresa Tam: Le virus se transmet d'un humain à un autre, Au fil du temps, nous avons instauré de nombreux niveaux de alors toute mesure qui vise à réduire les déplacements afin de maî‐ protection sanitaire aux frontières. Ces mesures comprennent, triser la troisième vague devrait être envisagée par les provinces. comme vous le savez probablement, une série de tests — soit des tests avant le départ et deux tests après l'arrivée — ainsi qu'une [Français] quarantaine de 14 jours dans un hébergement autorisé par le gou‐ M. Luc Thériault: Docteure Tam, vous exercez, à l'Agence de vernement où on attend les résultats des tests. la santé publique et avec les autres agences du Québec et des pro‐ vinces, une coordination décentralisée. Cela exige une fluidité L'équipe de quarantaine applique des mesures très strictes dans le quant à la circulation de l'information. La vérificatrice générale a cadre du plan de quarantaine. Ce sont les éléments vraiment essen‐ relevé des lacunes quant à la capacité d'échange de données. tiels... Depuis, qu'avez-vous fait pour améliorer cette situation précisé‐ ● (1540) ment? M. Don Davies: Docteure Tam, puis‑je vous demander s'il ne se‐ [Traduction] rait pas prudent de conserver ces exigences supplémentaires en ma‐ tière de dépistage? Quel est l'avantage de les laisser tomber? Dre Theresa Tam: Comme je l'ai dit plus tôt, le système de san‐ té publique est sous pression, alors même s'il y avait une volonté de Dre Theresa Tam: En fait, des mesures strictes sont appliquées fournir des renseignements, nous n'avons pas obtenu tout ce dont à tous les pays. Je pense que la situation a été réévaluée parce que nous avions convenu, en réalité, avec les provinces et les territoires. le nombre d'arrivées en provenance du Brésil est, en fait, assez Cependant, j'ai été très heureuse qu'une aide de plus de 4 milliards faible, et les mêmes mesures strictes... À propos, le variant P.1 est de dollars soit accordée aux provinces. présent dans plus de 40, peut-être 50, pays actuellement, donc vous ne pouvez pas vous concentrer uniquement sur le Brésil. Nous avons une autre mise à jour des attentes concernant les données qui doivent être recueillies au niveau national, y compris M. Don Davies: Major-général Fortin, j'ai une petite question. celles sur la race et la profession, par exemple s'il s'agit ou non du Je veux être clair. Nous savons qu'on annule des milliers de ren‐ cas d'un travailleur de la santé, et cette collecte de données s'est dez-vous pour la vaccination dans tout le pays. Tout le monde dit améliorée au fil du temps. Nous avons encore un peu de chemin à que c'est un manque d'approvisionnement. parcourir, mais la situation s'améliore. Nous avons déjà commencé à élaborer une stratégie pancanadienne en matière de données sur la De votre point de vue, le problème actuel au Canada est‑il un santé et nous avons également mis en place une plateforme de par‐ goulot d'étranglement au niveau de l'approvisionnement, un tage de données dans le nuage pour faciliter la collecte de rensei‐ manque d'approvisionnement ou un problème de capacité provin‐ gnements de manière plus rapide et plus efficace. ciale à vacciner? [Français] Mgén Dany Fortin: Merci, monsieur le président. Le président: Je vous remercie, monsieur Thériault. Les provinces signalent qu'elles ont besoin d'un approvisionne‐ M. Luc Thériault: Je vous remercie. ment plus important pour vacciner à grande échelle. Il est clair que [Traduction] certaines administrations ne fixent pas de rendez-vous tant qu'elles ne sont pas certaines du nombre devaccins qu'elles recevront, ce qui Le président: La parole est maintenant à M. Davies. leur évite d'avoir à annuler des rendez-vous lorsqu'elles constatent Monsieur Davies, vous avez deux minutes et demie. un retard dans les envois. D'autres choisissent une autre option. M. Don Davies: Merci. Toutes les options fonctionnent. C'est une question de gestion des Monsieur Matthews, le Canada a‑t‑il payé plus ou moins cher risques. C'est vraiment la responsabilité de ces administrations. que les États-Unis par dose de vaccin? Le président: Merci, monsieur Davies. 26 HESA-29 16 avril 2021

C'est la fin de la quatrième série de questions. Je pense que nous vous en parlez. Quand allez-vous communiquer le prix par dose aurons le temps de faire une cinquième série de questions écourtée aux membres de ce comité? si le Comité le souhaite. M. Bill Matthews: Il y a plusieurs points à traiter ici, monsieur Je suggère que nous ayons des créneaux de trois minutes pour les le président. Premièrement, les contrats sont confidentiels... conservateurs et les libéraux, et d'une minute et demie pour le Bloc L’hon. Michelle Rempel Garner: Quand est-ce que j'obtiendrai et le NPD. le prix par dose pour tout le reste? Est‑ce que tout le monde est d'accord? Comme je ne vois pas de M. Bill Matthews: Monsieur le président, permettez-moi de ter‐ signes négatifs de la tête, nous allons continuer ainsi. miner sur ce point, je suis très réticent à l'idée d'être effectivement en rupture de contrat alors que nous nous livrons à une concurrence Madame Rempel Garner, je crois que c'est à vous pour trois mi‐ pour les doses et que nous négocions la prochaine série de com‐ nutes. mandes. Je ne peux pas parler de ce courriel; je ne l'ai pas vu. L’hon. Michelle Rempel Garner: Merci, monsieur le président. L’hon. Michelle Rempel Garner: Pourquoi avons-nous payé le double pour ce vaccin? Cette question s'adresse à M. Matthews. Elle fait suite aux ques‐ tions de mon collègue Don Davies. M. Bill Matthews: Je ne peux pas confirmer que nous avons payé le double, mais je peux vous dire que... Un courriel vient d'être communiqué au comité de la Chambre L’hon. Michelle Rempel Garner: Nous sommes arrivés en re‐ des communes dans un dépôt de documents pour l'une des motions tard à la table des négociations, de sorte que nous avons dû payer que nous avions à la Chambre des communes. Il a été envoyé par un supplément par dose. Est‑ce pour cette raison que nous avons un certain Rick Theis, le 24 septembre 2020. On peut y lire: « En ce payé plus cher? qui concerne [AstraZeneca], les gens examinent actuellement un protocole d'entente final. On parle de 20 millions de doses, la livrai‐ ● (1545) son doit commencer à la fin du deuxième trimestre ou au début du M. Bill Matthews: La seule chose que je puisse dire, monsieur troisième trimestre, et toutes les doses doivent être livrées d'ici la le président, c'est qu'il est important de tenir compte du lieu de fa‐ fin de 2021. Le prix par dose est de 8,18 $. » brication quand on discute des prix dans l'ensemble, donc je ne fais pas de commentaires en particulier sur AstraZeneca et je ne peux Monsieur Matthews, pourquoi le Canada a‑t‑il payé presque pas faire de commentaires sur la suggestion que son prix est deux deux fois plus cher que tout autre pays pour le vaccin d'AstraZene‐ fois supérieur à celui que les autres ont payé. ca? Le président: Votre temps est écoulé. Merci, madame Rempel M. Bill Matthews: Je ne suis pas sûr de ce que vous utilisez Garner. comme chiffre comparatif, monsieur le président, dans ce cas, alors il faudrait que je vous revienne. La parole est maintenant à Mme Sidhu pour trois minutes. L’hon. Michelle Rempel Garner: L'Union européenne a payé Mme Sonia Sidhu: Merci, monsieur le président. 2,15 $ par dose, le Royaume-Uni 3 $ et les États-Unis 4 $. Pourquoi Docteure Tam, plus tôt cette semaine, votre sous-administrateur avons-nous payé le double du montant que les États-Unis ont payé? en chef de la santé publique, le Dr Njoo, a fourni une réponse claire M. Bill Matthews: Il y a deux ou trois points à soulever ici, aux questions d'un collègue conservateur. Pouvez-vous préciser monsieur le président. quelles autres mesures, comme le port du masque et la distanciation physique, sont nécessaires pendant que nous vaccinons les Cana‐ Tout d'abord, l'emplacement et la fabrication sont importants diens? Pouvez-vous préciser pourquoi le port du masque est tou‐ pour déterminer le prix. Comme je l'ai déjà mentionné, les États- jours nécessaire? Unis, en particulier, ont investi dans ces entreprises. Dre Theresa Tam: Oui. L'immunité de base de la population est Je ne peux pas parler du reste, sauf pour l'Union européenne. encore très faible, d'après nos enquêtes sérologiques, par exemple, N'oubliez pas qu'il y a deux prix dans l'Union européenne. Il y a le et les vaccins ne font que commencer alors qu'il y a une recrudes‐ prix payé... cence importante des cas. L’hon. Michelle Rempel Garner: Vous confirmez le montant de Chaque personne au Canada doit multiplier les couches de pro‐ 8,18 $ pour... tection. Les masques sont importants parce que le virus peut se pro‐ M. Bill Matthews: Il faudrait que je revienne en arrière et que je pager par les gouttelettes et les aérosols qui peuvent être générés, et vérifie. Je n'ai pas vu ce courriel; je m'en excuse, mais je viens de... lorsque quelqu'un est infecté. Pour les membres, monsieur le président, en ce qui concerne l'U‐ Bien sûr, il y a la question de la distanciation quand on n'est pas nion européenne, je pense qu'il est utile de noter qu'il y a deux élé‐ avec les membres de son foyer. Les gens veulent faire de nom‐ ments de coût, le prix payé par l'État membre et celui payé par l'U‐ breuses fêtes, mais ils devraient célébrer virtuellement, car c'est nion européenne même. cette proximité entre les personnes infectées et les personnes non L’hon. Michelle Rempel Garner: En ce qui concerne les faits, infectées qui favorise la transmission du virus. pour le compte rendu de ce soir, avons-nous payé 8,18 $ la dose pour le vaccin d'AstraZeneca? Il faut également éviter les environnements fermés et bondés où les personnes sont en contact étroit — et, bien sûr, continuer à se M. Bill Matthews: Il faudrait que je retourne en arrière pour le laver et à se désinfecter les mains. Ce sont les mesures individuelles confirmer. de base les plus importantes. Évidemment, il faut que vous suiviez L’hon. Michelle Rempel Garner: Les parlementaires ne les conseils de votre unité de santé publique locale sur ce qu'il faut peuvent pas examiner le prix des vaccins par dose, mais maintenant faire dans votre collectivité. 16 avril 2021 HESA-29 27

Mme Sonia Sidhu: Pouvez-vous également nous parler de ce L’hon. Michelle Rempel Garner: Savions-nous ce que les que vous faites pour augmenter le taux de participation au sein des autres pays payaient lorsque nous avons négocié notre contrat avec communautés multiculturelles pour ceux qui peuvent rencontrer des AstraZeneca? problèmes en raison d'une barrière linguistique lorsqu'ils s'ins‐ M. Bill Matthews: À cette époque, non, nous ne le savions pas. crivent sur une liste? Tous les contrats étaient confidentiels, et beaucoup d'entre eux le Dre Theresa Tam: Oui, bien sûr. Les provinces et les territoires sont toujours. sont responsables de l'exécution des programmes de vaccination. Je L’hon. Michelle Rempel Garner: Comment savez-vous si ces pense que le gouvernement fédéral peut aider de bien des façons. facteurs ont contribué à ce que le Canada paie un supplément? Bien sûr, il est essentiel de fournir des renseignements crédibles dans plusieurs langues; c'est un investissement. M. Bill Matthews: Tout d'abord, nous avons eu des discussions avec AstraZeneca. Nous avons parlé de l'emplacement des usines Nous sommes très enthousiastes à l'idée d'investir dans des pro‐ de fabrication. En ce qui concerne le volume, je me lance un peu jets communautaires dans le cadre desquels des personnes peuvent dans des conjectures, mais d'après mon expérience des approvision‐ demander un financement pour communiquer des renseignements nements, il a son importance. Je ne peux pas le dire expressément crédibles à leurs communautés, qu'il s'agisse de chefs religieux ou pour AstraZeneca, mais la taille de la commande a assurément de de chefs d'entreprise capables de parler la langue et de sensibiliser l'importance. les autres. L’hon. Michelle Rempel Garner: Si vous ne saviez pas com‐ J'ai eu la chance de pouvoir participer à certains de ces événe‐ bien les autres pays payaient, avez-vous simplement accepté 8,18 $ ments avec des chefs d'entreprise, mais aussi avec des médecins par dose? noirs, par exemple dans le cadre de BlackNorth, collaboration entre M. Bill Matthews: Nous étions dans un monde... Pour les vac‐ le secteur public et le secteur privé pour atteindre les populations cins, c'est la même histoire que pour les équipements de protection difficiles à atteindre. Ils donnent également aux travailleurs de la individuelle. Il s'agit en fait d'un bien en quantités insuffisantes santé qui ont la confiance de leurs communautés — les médecins pour lequel la concurrence est féroce, donc vous négociez du mieux de famille et autres — les outils nécessaires pour répondre aux que vous pouvez, mais il est clair que nous sommes dans un marché questions que leurs communautés peuvent se poser. de vendeurs. C'est toujours le cas sur le marché des vaccins. En fin de compte, c'est aussi une question d'accès, alors nous ai‐ L’hon. Michelle Rempel Garner: Dans un marché de vendeurs, dons là où nous le pouvons, en soutenant les provinces, si néces‐ avons-nous payé un supplément parce que nous étions en retard à la saire, pour qu'elles se mobilisent dans les régions où un accès accru table des négociations ou parce que nous avons signé des contrats est nécessaire. Par exemple, le major-général Dany Fortin et les après d'autres pays? Pensez-vous que cela ait eu un rapport avec la Forces armées canadiennes aident à faire parvenir le vaccin à cer‐ situation? taines communautés autochtones. M. Bill Matthews: Non, je ne suis pas du tout d'accord. En fait, dans de nombreux cas, le Canada a été l'un des premiers pays à né‐ En fin de compte, ce sont les gens et les dirigeants de ces com‐ gocier. Ce point n'a jamais été soulevé comme étant un facteur. munautés qui ont vraiment aidé, comme les anciens qui se font vac‐ ciner et communiquent à ce sujet. La vaccination a été vraiment très L’hon. Michelle Rempel Garner: Comment se fait-il que nous bien accueillie dans ces communautés. payions beaucoup plus si nous étions l'un des premiers pays à négo‐ cier? Comment en est-on arrivé à 8,18 $? Comment avez-vous ac‐ Merci. cepté ce prix? Le président: Merci, madame Sidhu. M. Bill Matthews: Monsieur le président, encore une fois, je ne peux pas me prononcer sur la comparabilité, car lorsque des gou‐ Revenons maintenant aux conservateurs. Je ne suis pas sûr de sa‐ vernements investissent directement dans le secteur manufacturier, voir qui est en lice pour les conservateurs dans cette série. comme l'ont fait le Royaume-Uni et les États-Unis, je ne suis pas L’hon. Michelle Rempel Garner: Je vais reprendre la parole. certain de pouvoir faire cette comparaison. Le président: Allez-y, vous avez trois minutes. L’hon. Michelle Rempel Garner: Notre manque de capacité de fabrication nationale pour un vaccin à base de virus a-t-il entraîné L’hon. Michelle Rempel Garner: Monsieur Matthews, pour‐ une hausse du prix du vaccin d'AstraZeneca? quoi le Canada a‑t‑il payé un supplément aussi élevé? M. Bill Matthews: Non. Ce n'est pas ce que je dis. Je dis que les Pour les autres pays, la capacité de production de tous les fac‐ gouvernements qui subventionnent la fabrication de vaccins se re‐ teurs que vous avez mentionnés serait un dénominateur commun, trouvent dans une situation différente, où ils sont en fait... alors pourquoi le Canada a‑t‑il payé un supplément pour le vaccin L’hon. Michelle Rempel Garner: N'avons-nous pas accordé la d'AstraZeneca par rapport aux autres pays? moindre subvention à AstraZeneca? ● (1550) M. Bill Matthews: AstraZeneca n'est pas fabriqué au Canada, M. Bill Matthews: Merci, monsieur le président. nous avons donc affaire ici à un modèle de prix par dose, par oppo‐ sition à une discussion plus générale sur la fabrication. En ce qui concerne le prix par dose, vous ne pouvez pas compa‐ L’hon. Michelle Rempel Garner: Monsieur Matthews, y a-t-il rer les pays entre eux, car d'autres pays ont investi directement dans eu d'autres facteurs qui ont contribué au montant de 8,18 $ par les entreprises de fabrication. Je n'ai pas les détails, mais ce n'est dose? pas aussi simple que cela. Il y a la fabrication au Royaume-Uni et aux États-Unis. L'emplacement de l'usine de fabrication est un fac‐ Avons-nous également payé un supplément pour tous les autres teur. J'imagine que le volume peut également en être un. vaccins? 28 HESA-29 16 avril 2021

M. Bill Matthews: Monsieur le président, je n'accepte pas la Dre Theresa Tam: Oui, et le Dr Lucas joue un rôle à cet égard comparaison, simplement parce que je ne peux pas dire si on a payé parce que les responsables de la réglementation à Santé Canada, ou non un supplément dans ce cas. même s'ils ont autorisé un vaccin et continuent de surveiller son in‐ nocuité après la mise en marché, demandent aussi aux fabricants de Je peux vous dire que nous avons négocié de bonne foi avec tous leur fournir des données sur une base continue par la suite. C'est un les fournisseurs et que c'était incontestablement un marché de ven‐ volet du système. deurs. Le président: Merci, madame Rempel Garner. Les responsables de la vaccination au sein du réseau de la santé font aussi parvenir les données qu'ils recueillent sur tout effet indé‐ La parole est maintenant à M. Van Bynen pour trois minutes. sirable survenant après la vaccination au Système canadien de sur‐ M. Tony Van Bynen: Je vais d'abord vous dire bonjour. veillance des effets secondaires. Ces données arrivent à l'Agence de la santé publique qui les publie sur son site Web et les communique Nous sommes en pleine pandémie. Nous en sommes à la troi‐ également à Santé Canada. sième vague, et nous devons fournir des médicaments aux gens. Nous avons quelques réticences en ce qui concerne les vaccins Tout effet secondaire inhabituel ou grave est examiné par des d'AstraZeneca ces derniers temps. Certaines de ces réticences ont spécialistes médicaux et pris très au sérieux. C'est ce qui a permis été alimentées par des membres de l'opposition. Nous avons encore tout récemment, par exemple, après l'annonce concernant les cas de vu quelques exemples de ces questions aujourd'hui. thrombose avec chute de plaquettes sanguines, de mettre en alerte tout le système et de détecter le cas au Québec. C'est un élément, et Docteure Tam, qu'est-ce que vous ou vos représentants pouvez c'est rassurant de voir que le système fonctionne et qu'on surveille partager sur le vaccin d'AstraZeneca pour que les gens aient moins les signaux relatifs à l'innocuité. C'est très important. de réticences à son sujet? Nous avons ensuite des systèmes de surveillance active. Il y a Concentrons-nous sur le problème immédiat, qui est de soigner des réseaux dans les hôpitaux qui cherchent activement les cas d'ef‐ les gens et de les garder en bonne santé. Comment pouvons-nous fets secondaires pouvant être liés à la vaccination afin de les exami‐ nous y prendre pour y parvenir? ner. Il y a des cliniques spécialisées, organisées en réseaux, où les Dre Theresa Tam: Nous avons vraiment de la chance d'avoir patients ayant eu des effets secondaires après la vaccination des vaccins. Ils ont donné d'excellents résultats, en particulier tous peuvent rencontrer un spécialiste afin de déterminer si ces effets les vaccins au Canada, y compris celui d'AstraZeneca. Ils sont très étaient bel et bien liés à la vaccination. efficaces pour réduire les effets graves, les hospitalisations et les décès. C'est vraiment important, surtout pour les populations âgées Il s'agit en fait d'un système interconnecté à multiples niveaux, et qui sont plus à risque que les autres. C'est pourquoi tout le monde c'est pourquoi je pense que les Canadiens peuvent être rassurés à devrait se faire vacciner. l'idée que tout effet inhabituel, ou tout signal, fera l'objet d'un exa‐ men. Selon les premières indications, si vous disposez de vaccins très efficaces et que vous réduisez le nombre de personnes infectées, Le président: Je vous remercie, monsieur Van Bynen. qu'elles soient asymptomatiques ou non, il y a de bonnes chances que vous réduisiez la transmission. Ce sont quelques-unes des pre‐ [Français] mières données que nous attendons avec impatience. C'est aussi une bonne nouvelle. Monsieur Thériault, vous avez la parole pour une minute et de‐ mie. Les vaccins ne peuvent pas, à eux seuls, réduire la transmission en ce moment, alors que la troisième vague de ce virus est si forte. M. Luc Thériault: Monsieur Matthews, vous avez dit que c'était Il faut continuer à appliquer les mesures de protection individuelle un marché de vendeurs. et retrousser ses manches. Avec toutes ces discussions, tout ce que je peux dire, c'est qu'il faut avoir l'assurance que les organismes de Avez-vous eu des discussions avec Pfizer au sujet de la troisième réglementation canadiens et nos comités d'experts font preuve de dose nécessaire de 6 à 12 mois après la deuxième dose? diligence raisonnable en fournissant des conseils fondés sur les M. Bill Matthews: Je vous remercie de la question. données. En fin de compte, retroussez vos manches. Les vaccins que vous Au début, nous ne connaissions pas la durée exacte de l'efficacité recevez dans votre clinique et ceux qui vous sont proposés sont des des vaccins. Nous avons donc conclu un contrat prévoyant deux vaccins sûrs et efficaces. doses par personne. Nous avons toujours eu plusieurs options avec Pfizer. Comme je l'ai déjà dit, nous avons commencé à discuter ● (1555) avec les fournisseurs de la possibilité d'acheter la prochaine version M. Tony Van Bynen: Excellent. C'est un bon enchaînement. de leur vaccin, des doses de rappel et des choses comme cela. J'ai entendu des gens parler de la surveillance des vaccins quand M. Luc Thériault: Avez-vous l'impression de vous être fait on leur demande ce qui se passe lorsqu'une personne fait une réac‐ avoir lors de la négociation? tion. L'entreprise a fait la promotion d'un vaccin en deux doses, et, Pouvez-vous nous en dire plus au sujet du système de sur‐ tout à coup, vous apprenez qu'une troisième dose serait nécessaire. veillance des vaccins au Canada et de son mode de fonctionnement Quant à la dose de rappel, on peut comprendre cela, mais ce n'est lorsqu'un vaccin est approuvé au pays? pas la même donnée. 16 avril 2021 HESA-29 29

M. Bill Matthews: Je rappelle qu'au moment de la négociation [Traduction] des contrats, nous ne savions pas quel vaccin fonctionnerait. Nous Le président: Je vous remercie, monsieur Thériault. avons donc négocié en tenant compte des données scientifiques qui étaient accessibles à ce moment-là, et les données ont continué Monsieur Davies, allez‑y. Vous avez une minute et demie, et d'évoluer. Pfizer nous dit maintenant qu'une autre dose serait peut- nous allons vous accorder un peu plus de temps. être nécessaire. M. Don Davies: Je vous remercie, monsieur le président. M. Luc Thériault: Avez-vous demandé un avis scientifique quant à la nécessité d'une troisième dose? Par exemple, avez-vous Docteure Tam, vous avez publié une déclaration il y a une se‐ demandé à M. Stewart de communiquer avec un représentant du maine disant: CCNI pour lui demander de faire une analyse scientifique de la per‐ Dans sa présentation sur les prévisions à long terme le 26 mars, le gouvernement tinence d'une troisième dose avant d'entamer de nouvelles négocia‐ du Canada prévoyait une forte recrudescence en l'absence de mesures indivi‐ tions avec Pfizer? duelles et de santé publique plus strictes. Deux semaines plus tard, cette forte re‐ crudescence se manifeste dans les données de surveillance nationales que nous M. Bill Matthews: Nous pouvons acheter plusieurs doses du observons à l'heure actuelle. Le nombre de cas à l'échelle nationale se situe le vaccin actuel ou conclure un contrat pour la prochaine version du long de la trajectoire de forte recrudescence issue des prévisions du 26 mars. vaccin. Nous continuons d'avoir des discussions à ce sujet. Comme Cette tendance montre clairement que nous devons exercer un contrôle plus ser‐ M. Lucas l'a déjà dit, si des changements sont apportés au produit, ré pour lutter contre les variants préoccupants à l'origine de la croissance rapide de l'épidémie dans de nombreuses régions du pays, et ce, malgré le fait que l'ap‐ nous devons présenter une demande d'approbation à Santé Canada. provisionnement en vaccins et les campagnes de vaccination continuent de s'ac‐ ● (1600) célérer. M. Luc Thériault: J'imagine qu'avant d'aller de l'avant, vous al‐ Docteure Tam, quelles sont précisément ces mesures que nous lez demander un avis scientifique sur la nécessité d'une troisième devons adopter pour exercer un contrôle plus serré au pays? dose. N'est-ce pas? Dre Theresa Tam: Lorsque la modélisation a été effectuée, les [Traduction] gens étaient quelque peu préoccupés par cette trajectoire. Le président: Je vous remercie, monsieur Thériault. Les mesures sont celles qui visent à réduire les rassemblements [Français] sociaux de la façon qui convient le mieux à une communauté don‐ née, et elles peuvent être un peu différentes à Toronto et à Mont‐ M. Luc Thériault: Monsieur le président... réal. [Traduction] On a pu voir les provinces prendre diverses mesures pour réduire Le président: Je vous remercie, monsieur Thériault. la transmission en milieu de travail. L'Ontario a décidé que les gens [Français] devaient essentiellement rester à la maison et n'avoir de contact qu'avec les membres de leur foyer et sortir uniquement pour les ac‐ M. Luc Thériault: J'aimerais qu'on me réponde simplement par tivités essentielles. Toutes ces mesures sont très importantes. oui ou par non. [Traduction] Par ailleurs, je crois que les espaces extérieurs sont plus sécuri‐ taires et que les gens peuvent sortir dehors pour rester en santé et Le président: Je vous remercie. garder la forme. C'est bon également pour leur santé mentale, en [Français] particulier si vous restez à la maison, comme c'est le cas en Onta‐ rio. M. Luc Thériault: Est-ce que vous allez demander un avis scientifique ou pas? Ce sont là des mesures concrètes et éprouvées. Elles fonc‐ M. Bill Matthews: Je n'ai pas demandé d'avis scientifique. tionnent. Si on regarde du côté du Royaume-Uni qui a connu une hausse gigantesque, toutes ces mesures ont assurément aidé. M. Luc Thériault: Est-ce que vous allez le faire? M. Bill Matthews: Monsieur le président... M. Don Davies: Docteure, nous entendons parler de ces mesures depuis le début. Nous en sommes à la troisième vague, et le nombre M. Luc Thériault: Est-ce que vous allez demander un avis de cas est plus élevé que jamais. Que devons-nous faire différem‐ scientifique? ment? M. Bill Matthews: Ce n'est pas une question... Dre Theresa Tam: L'élément important de la modélisation était M. Luc Thériault: Monsieur le président, nous avons de la diffi‐ qu'il ne faut pas relâcher les efforts. Les provinces savent comment culté à nous comprendre et il y a des décalages causés par l'inter‐ réduire le nombre de cas. Elles l'ont déjà fait. prétation. J'ai simplement besoin d'un peu plus de temps. Toutefois, il faut faire très attention lorsque les chiffres baissent Monsieur Matthews, allez-vous demander un avis scientifique, de ne pas relâcher les mesures trop rapidement. Tout relâchement oui ou non? doit se faire de manière très réfléchie et attentive, et par étapes. Je M. Bill Matthews: La seule chose que je peux ajouter, c'est que pense que c'est ce qu'elles s'efforcent de faire. Ce sont les mêmes nous devons présenter à Santé Canada les documents relatifs aux mesures, mais il faut être plus rigoureux dans leur application. prochaines activités de production. M. Don Davies: Croyez-vous que le moment serait venu de limi‐ M. Luc Thériault: D'accord. ter les déplacements interprovinciaux? Je sais que la mesure a connu beaucoup de succès au Canada atlantique au début. Le mo‐ Je vous remercie. ment serait‑il venu de l'envisager? 30 HESA-29 16 avril 2021

Dre Theresa Tam: La région de l'Atlantique de même que les d'aller faire du ski en Colombie-Britannique. C'est très important de territoires ont procédé ainsi, en fait. Comme je l'ai mentionné, c'est suivre cette consigne également. une question qui relève des provinces. Je suis heureuse d'appuyer ● (1605) les discussions avec les autres administrateurs en chef de la santé au besoin, mais la réduction des déplacements, que ce soit entre les M. Don Davies: Je vous remercie de m'avoir accordé un peu régions ou entre les provinces, est une mesure qu'ils peuvent envi‐ plus de temps, monsieur le président. Je vous en suis très reconnais‐ sager. sant. Le président: Je vous remercie, monsieur Davies, et merci, doc‐ Je sais aussi que c'est plus facile à dire qu'à faire, parce qu'il faut teure Tam. assurer l'accès aux services essentiels de part et d'autre des fron‐ tières. C'est un enjeu qui ne relève pas de moi. Je remercie tous nos témoins. Nous vous sommes très reconnais‐ sants de nous avoir consacré de votre temps aujourd'hui et de nous Un message que j'ai diffusé, toutefois, c'est qu'on devrait éviter avoir fait profiter de votre expertise et de vos connaissances. Nous les déplacements non essentiels, ou pour les loisirs ou les vacances, vous remercions de ce que vous accomplissez au quotidien, dans une autre province. Bien sûr, tout le monde n'est pas d'accord, 24 heures sur 24, sept jours sur sept. mais c'est le message que les administrateurs en chef de la santé m'ont demandé de diffuser au pays, soit que ce n'est pas le moment Comme il n'y a rien d'autre, la séance est levée.

Publié en conformité de l’autorité Published under the authority of the Speaker of du Président de la Chambre des communes the House of Commons PERMISSION DU PRÉSIDENT SPEAKER’S PERMISSION

Les délibérations de la Chambre des communes et de ses co‐ The proceedings of the House of Commons and its commit‐ mités sont mises à la disposition du public pour mieux le ren‐ tees are hereby made available to provide greater public ac‐ seigner. La Chambre conserve néanmoins son privilège par‐ cess. The parliamentary privilege of the House of Commons lementaire de contrôler la publication et la diffusion des déli‐ to control the publication and broadcast of the proceedings of bérations et elle possède tous les droits d’auteur sur celles-ci. the House of Commons and its committees is nonetheless re‐ served. All copyrights therein are also reserved. Il est permis de reproduire les délibérations de la Chambre Reproduction of the proceedings of the House of Commons et de ses comités, en tout ou en partie, sur n’importe quel sup‐ and its committees, in whole or in part and in any medium, port, pourvu que la reproduction soit exacte et qu’elle ne soit is hereby permitted provided that the reproduction is accu‐ pas présentée comme version officielle. Il n’est toutefois pas rate and is not presented as official. This permission does not permis de reproduire, de distribuer ou d’utiliser les délibéra‐ extend to reproduction, distribution or use for commercial tions à des fins commerciales visant la réalisation d'un profit purpose of financial gain. Reproduction or use outside this financier. Toute reproduction ou utilisation non permise ou permission or without authorization may be treated as copy‐ non formellement autorisée peut être considérée comme une right infringement in accordance with the Copyright Act. Au‐ violation du droit d’auteur aux termes de la Loi sur le droit thorization may be obtained on written application to the Of‐ d’auteur. Une autorisation formelle peut être obtenue sur fice of the Speaker of the House of Commons. présentation d’une demande écrite au Bureau du Président de la Chambre des communes. La reproduction conforme à la présente permission ne consti‐ Reproduction in accordance with this permission does not tue pas une publication sous l’autorité de la Chambre. Le pri‐ constitute publication under the authority of the House of vilège absolu qui s’applique aux délibérations de la Chambre Commons. The absolute privilege that applies to the procee‐ ne s’étend pas aux reproductions permises. Lorsqu’une re‐ dings of the House of Commons does not extend to these per‐ production comprend des mémoires présentés à un comité de mitted reproductions. Where a reproduction includes briefs la Chambre, il peut être nécessaire d’obtenir de leurs auteurs to a committee of the House of Commons, authorization for l’autorisation de les reproduire, conformément à la Loi sur le reproduction may be required from the authors in accor‐ droit d’auteur. dance with the Copyright Act. La présente permission ne porte pas atteinte aux privilèges, Nothing in this permission abrogates or derogates from the pouvoirs, immunités et droits de la Chambre et de ses comi‐ privileges, powers, immunities and rights of the House of tés. Il est entendu que cette permission ne touche pas l’inter‐ Commons and its committees. For greater certainty, this per‐ diction de contester ou de mettre en cause les délibérations de mission does not affect the prohibition against impeaching or la Chambre devant les tribunaux ou autrement. La Chambre questioning the proceedings of the House of Commons in conserve le droit et le privilège de déclarer l’utilisateur cou‐ courts or otherwise. The House of Commons retains the right pable d’outrage au Parlement lorsque la reproduction ou l’u‐ and privilege to find users in contempt of Parliament if a re‐ tilisation n’est pas conforme à la présente permission. production or use is not in accordance with this permission.

Aussi disponible sur le site Web de la Chambre des Also available on the House of Commons website at the communes à l’adresse suivante : following address: https://www.ourcommons.ca https://www.noscommunes.ca