Bureau de la CLE SAGE Adour amont

COMPTE -RENDU

Visioconférence, le 17 septembre 2020

Ordre du jour : -Avis sur le projet de golf et d’opération d’aménagement sur les communes de Dax, Oeyreluy et Tercis-les-Bains (40) -Points d’actualités sur la vie de la CLE et la mise en œuvre du SAGE

Présents : Monsieur Verdier Bernard, Président de la CLE, Conseil Départemental des Hautes-Pyrénées Monsieur Ducos Christian, Vice-président de la CLE (), Communauté de communes du Pays Tarusate Monsieur Lajus Pierre, Vice-président de la CLE (Gers), Communauté de communes Armagnac Adour Monsieur Laplagne Jean-Luc, Nature Environnement Hautes-Pyrénées Madame Février Patricia, DDTM des Landes Madame Bascouert Aurore, DREAL Nouvelle-Aquitaine

Invité non membres de la CLE : Monsieur Castaignau Vincent, SOBRIM Immobilier Monsieur Marchand Julien, IDE Environnement Madame Dybul Floriane, Institution Adour, cellule d’animation du SAGE Adour amont

Excusés : Fédération de pêche du Gers Irrigadour Agence de l’Eau Adour-Garonne, pouvoir à la DDTM des Landes

Le Président de la CLE Adour amont remercie les participants et annonce l’ordre du jour. L’animatrice du SAGE rappelle les règles de bon fonctionnement de la visioconférence.

1. AVIS SUR LE PROJET DE GOLF ET D’OPÉRATION D’AMÉNAGEMENT SUR LES COMMUNES DE DAX, OEYRELUY ET TERCIS-LES-BAINS

La SOBRIM remercie le Bureau de la CLE pour cette invitation à présenter le projet Amellonia. Le porteur de projet présente sa structure, spécialisée dans la construction immobilière à Bayonne depuis une trentaine d’années. Il souligne que la dimension actuellement prise par le projet est loin de ce qui était prévu au départ, mais fait d’Amellonia un projet phare de la SOBRIM sur lequel de nombreux collaborateurs sont mobilisés. La SOBRIM présente ensuite l’historique du projet et ses évolutions, augmentant de 200 % les surfaces naturelles préservées par rapport au projet de 2016 et réduisant la surface du golf (36 ha pour le projet actuel contre 63 ha pour celui de 2016) de sorte à le rendre le plus compact possible tout en garantissant un jeu intéressant pour les golfeurs. Le porteur de projet P a g e | 2 explique que cette moindre consommation d’espace a permis de réduire les surfaces à compenser, rendant le projet plus sobre en consommation foncière tout en proposant une offre plus riche. La SOBRIM évoque également la maîtrise foncière du château d’Hardy qui pourrait devenir un centre de développement personnel irradiant la zone et disposant, en outre, d’une richesse écologique forte. La SOBRIM revient ensuite sur les volets phares du projet, notamment le zéro phyto (l’évolution de la règlementation devrait le rendre obligatoire dans les prochaines années pour les golfs) et l’alimentation en eau du site par la réutilisation des eaux usées traitées de la station de traitement de Dax, dont la convention doit être renouvelée. Concernant l’intérêt et les enjeux du projet, la SOBRIM indique que l’objectif du projet est de contribuer à relancer l’activité économique sur le Grand Dax en diversifiant l’offre touristique et en multipliant les raisons de se rendre sur le site (variété des activités : golf, permaculture, apiculture, etc.). Elle précise que la mise en valeur écologique et architecturale du site a été travaillée avec des associations et acteurs locaux et que les liaisons piétonnes ont été pensées non pas comme de simples cheminements mais comme moyens de créer du lien entre les gens, notamment à travers le sport. La SOBRIM rappelle ensuite en quoi la création d’un golf répond aux attentes des licenciés locaux, n’ayant accès qu’à un practice tandis que les licenciés et curistes souhaiteraient pouvoir disposer d’un golf à proximité. La demande est donc réelle sur ce territoire. En outre, la SOBRIM propose d’inscrire le projet dans un esprit « golf pour tous », avec un golf accessible financièrement pour les jeunes et idéal pour les débutants, et pleinement inscrit dans l’identité de l’agglomération. L’exemple de franchissements conçus pour identifier à la fois le projet et l’entrée d’agglomération est donné.

Le bureau d’études, IDE Environnement, présente ensuite brièvement les enjeux eau du projet, insistant principalement sur les mesures d’évitement des habitats humides, l’arrosage du golf par la réutilisation des eaux usées et la végétalisation de 65 % des surfaces du projet. Il précise qu’en cas de panne sur la station d’épuration, le green et le fairway ne seront pas arrosés, ce qui sera facilité par le recours à des plantes résistantes à la sécheresse. Il précise par ailleurs le choix d’adapter les solutions de gestion des eaux pluviales par rapport à ce qui se fait communément dans ce type de dossier afin de s’adapter au contexte local, notamment pour les secteurs en tension hydraulique, quitte à ce qu’elles soient considérées comme surdimensionnées. Le bureau d’études évoque sommairement les mesures compensatoires en faveur de la biodiversité proposées au dossier, notamment la plantation de boisements en secteurs pauvres en biodiversité, le maintien de chênes vieillissants, la restauration de milieux bocagers, etc. Il précise que le CPIE a contribué au projet en proposant des mesures permettant de rendre à la barthe des Braous des fonctionnalités hydrauliques, même si un travail reste à fournir pour démontrer l’équivalence fonctionnelle des mesures proposées avec les zones humides détruites, suite à la demande de compléments des services instructeurs. Il est précisé que la méthode nationale de l’ONEMA [actuel OFB] sera mise en œuvre mais qu’il est pour cela nécessaire d’attendre une période plus favorable à l’étude des sols, c’est-à-dire après les premières pluies automnales. En outre, IDE Environnement précise que si les mesures compensatoires proposées sur le site des Braous ne permettent pas d’atteindre l’équivalence fonctionnelle, d’autres mesures pourront être réalisées car des zones humides évitées sur le sitedu projet sont dégradées et pourraient être restaurées et des mesures de restauration pourraient également être entreprises sur le site de Tinon. Enfin, IDE Environnement précise que d’autres demandes de compléments ont été faites sur l’actualisation des cartographies de localisation des groupes de plantes exotiques envahissantes (avec notamment une approche par densité) car les données du dossier sont anciennes, et qu’il y sera répondu.

Il est ensuite procédé à un tour de table au sein des membres du Bureau de la CLE pour recueillir les questionnements suscités par la présentation. France Nature Environnement 65 souhaite avoir des compléments d’information sur le château Hardy. La SOBRIM indique que le château a été acquis début 2020 et qu’il a ensuite été constaté la richesse écologique du site. Le château appartenait à une famille de médecins ayant repris une activité agricole. Le site comprend 10 ha et présente une richesse patrimoniale importante. La SOBRIM indique s’être rapprochée d’un historien local de l’art qui mène actuellement des recherches sur ce château afin de valoriser ce patrimoine. La SOBRIM indique que sur le site du projet, de vieilles fermes sont également présentes et constituent un patrimoine architectural qui sera valorisé.

Bureau de la CLE Adour amont – 17 septembre 2020

P a g e | 3

L’animatrice du SAGE Adour amont présente brièvement la proposition d’avis technique. Les membres du Bureau de la CLE s’expriment ensuite sur leurs impressions vis-à-vis du dossier. Le Président de la CLE souligne l’approche économique intelligente du projet et les progrès évidents réalisés par rapport à la version précédente. Le Vice-Président de la CLE pour les Landes rejoint le Président sur les efforts fournis pour faire évoluer le projet et indique qu’il respecte au mieux l’ensemble des contraintes environnementales. Il souligne le réel potentiel d’un tel projet pour les golfeurs et l’intégration de l’ensemble des enjeux du site. Le Vice- Président de la CLE pour le Gers confirme la bonne structuration économique du projet et précise qu’il s’agit là d’une avancée importante dans la conception des projets par rapport à ce qui se faisait par le passé. L’animatrice du SAGE sollicite la DDTM des Landes qui avait exprimé plusieurs questionnement en amont de la réunion. La DDTM des Landes note que la présentation proposée apporte des éléments de réponses à ses interrogations et que les compléments apportés par le porteur de projet seront étudiés lors de l'instruction du dossier réglementaire du projet. La DREAL Nouvelle-Aquitaine partage les points de vue précédents et tient à souligner les efforts fournis sur la gestion des eaux pluviales dans un contexte local où une bonne gestion des eaux pluviales est indispensable pour réduire le risque d’inondations.

La SOBRIM et IDE Environnement quittent la réunion après avoir souligné l’importance, pour eux, que les efforts réalisés dans ce dossier, bien que nécessaires, soient reconnus et valorisés. Le Président de la CLE note avec intérêt la volonté du porteur de projet de travailler avec toutes les générations dans un esprit sport-santé. Un tour de table est ensuite réalisé pour définir l’avis final qui sera émis. L’animatrice du SAGE sollicite notamment les membres du Bureau sur l’opportunité d’ajouter une recommandation sur les espèces exotiques envahissantes suite à une demande de la DDTM des Landes (dans la mesure où le travail sera engagé par les porteurs de projet) et sur le passage de la réserve sur l’équivalence fonctionnelle des zones humides en non-conformité (suite au retour préalable à la réunion de l’Agence de l’eau Adour-Garonne). Les membres du Bureau partagent l’intérêt d’ajouter une recommandation compte tenu des problèmes engendrés localement par les plantes exotiques envahissantes et de maintenir le reste de l’avis tel que proposé dans l’analyse technique.

Lors du tour de table, un échange sur la réutilisation des eaux usées traitées s’engage à l’initiative de France Nature Environnement 65. Il est notamment rappelé qu’une expérimentation est en cours sur la station de traitement des eaux usées d’Aureilhan et qu’à cette occasion de nombreuses molécules et des micropolluants ont été détectés dans les sols. Aussi FNE 65 indique que si l’on peut se féliciter de l’absence de prélèvements en eau potable pour arroser le golf, l’enjeu qualitatif ne doit pas être écarté. Il est également précisé que ce type de projet présente d’autres enjeux (cf. note de la Présidente de FNE 65 transmise en réunion et mise en annexe du présent compte-rendu à la demande de FNE 65). Compte tenu des contraintes matérielles dues à la visioconférence, l’animatrice du SAGE incite le représentant de FNE 65 à présenter les éléments de la note qui pourraient influer sur l’avis final afin que cela soit mis en discussion. Il est précisé qu’il s’agit principalement d’éléments à porter à la connaissance des membres du Bureau de la CLE sur ce type de projet plus que sur ce projet en particulier. Pour poursuivre la discussion engagée, l’animatrice du SAGE revient sur les différentes règlementations s’appliquant à la réutilisation des eaux usées et rappelle que si ces projets sont nouveaux sur le bassin, ils sont menés depuis de nombreuses années sur d’autres bassins. FNE 65 souligne la proximité des zones urbaines dans le présent bassin. La DREAL Nouvelle-Aquitaine indique que l’arrêté de 2010 qui cadre cette pratique tient compte des usages faits de cette eau usée retraitée, de la distance aux habitations et d’autres critères en plus de la seule qualité de l’eau. Le Vice-Président de la CLE pour le Gers souligne l’exigence des normes de qualité d’eau, le rôle de dilution des pluies et le rôle de filtre supplémentaire permis par les sols. Le Président de la CLE rejoint cette idée, soulignant que les sols permettent une filtration supplémentaire de cette eau, tout en soulignant qu’il convient de rester prudent sur la pratique de réutiliser les eaux usées traitées, notamment quand il s’agit de production alimentaire. FNE 65 exprime son espoir que les porteurs de projet aient tenu compte des règles de distance aux habitations de l’arrosage du golf par des eaux usées traitées et espère que l’irrigation soit sans odeur. FNE 65 note toutefois qu’il ne faut pas négliger la volatilité des molécules et leur dispersion dans l’atmosphère lors de l’arrosage. La DREAL note que les micropolluants sont en effet un sujet nouveau et actuellement non pris en

Bureau de la CLE Adour amont – 17 septembre 2020

P a g e | 4

charge dans la règlementation, même si celle-ci pourra être amenée à évoluer avec l’acquisition de connaissances sur le sujet.

Le Président de la CLE conclut les échanges sur ce dossier en soulignant une nouvelle fois l’intérêt d’un tel projet qui allie qualité de vie et limitation de la consommation de l’espace, tout en s’adressant à l’ensemble de la population de l’agglomération à travers l’approche sport-santé proposée, même si une vigilance est nécessaire dans l’application de la réutilisation des eaux usées traitées.

Un avis de compatibilité du projet au SAGE avec 1 réserve et 3 recommandations est émis à l’unanimité : Réserve : Le Bureau de la CLE demande à ce que l’équivalence fonctionnelle des zones humides détruites et des mesures compensatoires proposées soit assurée afin de garantir la conformité à la règle 2 du SAGE relative aux modalités de compensation des zones humides. Pour ce faire, le Bureau de la CLE propose que l’équivalence fonctionnelle des zones humides détruites et de celles compensées soit démontrée et que, dans le cas où celle-ci ne serait pas assurée, des mesures compensatoires complémentaires soient proposées pour garantir la conformité à la règle 2 du SAGE Adour amont. Recommandations : 1. Le Bureau de la CLE recommande vivement que la cartographie des zones humides évitées soit transmise à la CLE sous format SIG pour répondre à la disposition 18.2 du SAGE Adour amont relative à la capitalisation et à la centralisation des données d’inventaires de zones humides. 2. Le Bureau de la CLE recommande vivement que les données d’état des lieux des plantes exotiques envahissantes soient actualisées et que les données géolocalisées soient transmises au Conservatoire de Botanique National, ou à défaut à la Commission locale de l’eau ou à l’Institution Adour en tant que structure porteuse du SAGE. Cette recommandation s’appuie sur la disposition 23.1 du SAGE. 3. Le Bureau de la CLE recommande vivement d’intégrer au dossier une analyse de la conformité au règlement du SAGE à l’analyse de la compatibilité au PAGD proposée au dossier, en cas de modification du dossier avant enquête publique. Cela permettra de consolider juridiquement le dossier.

2. ACTUALITES DE LA VIE DE LA CLE ET DE LA MISE EN ŒUVRE DU SAGE

L’animatrice du SAGE Adour amont présente l’avancement des désignations des élus suite aux élections : sur 23 élus à renouveler, 11 délibérations ont été reçues à ce jour et 8 sont en attente. Environ la moitié des désignations ciblent de nouveaux élus. L’animatrice du SAGE rappelle la suite du processus, passant notamment par la sollicitation des associations départementales des maires, avant la prise d’arrêté modificatif de la composition de la CLE. Compte-tenu des désignations encore en attente, celui-ci n’est pas attendu avant fin octobre voire courant novembre.

Concernant l’avancement de la mise en œuvre du SAGE en 2020, l’animatrice du SAGE rappelle les priorités fixées pour cette année et fait un point rapide sur les retards et reports d’échéances pris dans le contexte covid-19, notamment : -un travail sur l’assainissement non collectif qui ne débutera qu’en 2021 (la stagiaire qui travaillera sur le dossier, Charlène Salis, a néanmoins été retenue et sa convention est en cours de signature) ; -des compléments à apporter sur le volet agricole du diagnostic du projet de territoire pour la gestion de l’eau qui reportent la validation du document. Pour autant, il sera demandé fin septembre aux participants à la démarche s’ils acceptent de poursuivre la déclinaison des orientations stratégiques en pistes d’action en parallèle de l’approfondissement du diagnostic, afin de limiter le retard pris dans la démarche ; -un report des chantiers sur les boisements rivulaires à 2021 mais un décalage du volet « étude » de la démarche pour décembre 2020 (au lieu de juin) ; -une annulation de la journée « qualité de l’eau » en interSAGE qui devait se tenir le week- end avec un format plus adapté au grand public et une adaptation du format (visio) du 5 novembre qui pourrait se tenir sous forme de webinaires sur plusieurs jours. L’événement sur la qualité des eaux devrait notamment intégrer une approche scientifique des effets du

Bureau de la CLE Adour amont – 17 septembre 2020

P a g e | 5 changement climatique sur la qualité des eaux et trois tables rondes répondant aux sujets d’intérêt révélés dans les différentes CLE du bassin : les déchets & les microplastiques, l’optimisation de l’épuration de l’eau (dont un volet sur la réutilisation des eaux usées traitées) et la réduction de l’usage des phytosanitaires dans les collectivités et en agriculture. L’animatrice du SAGE précise que l’objectif de ces tables rondes sera de proposer des discussions autour de retours d’expérience pour faire découvrir chaque sujet suivant les opportunités qu’il offre mais aussi les contraintes et difficultés associées.

L’animatrice du SAGE Adour amont évoque ensuite plusieurs pistes de réflexion et d’évolution du fonctionnement de la vie de la CLE face aux évolutions des recommandations nationales (publication d’un guide du Ministère) et aux manques identifiés sur le bassin. Elle propose ainsi de faire évoluer les règles de fonctionnement de la CLE pour y intégrer des actions déjà mises en place et préconisées au niveau national, comme la formation et l’information des membres de la CLE, les liens entre structure porteuse et CLE, la réalisation de réunions en visioconférence ou encore la formalisation des relations interSAGE et interCLE.

Par ailleurs, l’animatrice du SAGE constate que le principal manque du SAGE pour assurer sa mise en œuvre est son manque de connaissance et de reconnaissance sur le territoire. Ainsi, le SAGE reste perçu comme un outil contraignant (les actions répondant aux attentes du SAGE nécessiteraient d’être davantage valorisées). Ceci peut s’expliquer par une communication au coup par coup, sans réelle stratégie initiée. Par ailleurs, si le Bureau de la CLE est très actif, l’animatrice du SAGE propose d’engager une réflexion pour faciliter l’engagement des membres de la CLE comme relais de territoire, facilitant la mise en œuvre d’actions répondant aux objectifs de conciliation des usages de l’eau et de préservation des milieux aquatiques. L’animatrice du SAGE Adour amont précise qu’il s’agit de pistes de réflexion nécessitant un travail approfondi et de long terme.

Concernant la modification des règles de fonctionnement de la CLE, France Nature Environnement 65 fait part de son souhait que le diaporama soit transmis au Bureau de la CLE et souligne l’intérêt pour les bénévoles des associations de limiter les trajets et les coûts pour siéger aux instances du SAGE. Le Vice-Président de la CLE pour les Landes et le Président de la CLE soulignent que les élus siègent également à titre bénévole dans ces instances.

Le Président de la CLE note l’importance de définir une feuille de route pour que chacun ait son rôle à jouer dans l’atteinte des objectifs. Il souligne l’importance de la formation des membres de la CLE pour avoir un avis éclairé sur les sujets traités. Enfin, le Président de la CLE revient sur l’importance de garantir une approche interSAGE, dont le besoin se fait de plus en plus ressentir, à mesure que la gestion des étiages se complique, en lien avec les interconnexions entre les bassins de l’Adour, de la Neste et de la Garonne.

L’animatrice du SAGE propose aux membres du Bureau de la CLE de leur transmettre une version martyre des règles de fonctionnement de la CLE afin de recueillir de premiers retours pour améliorer la proposition avant d’envisager une future modification de celles-ci en CLE. Les membres du Bureau approuvent.

Le Président clôt la séance après une heure et demie de réunion.

Bureau de la CLE Adour amont – 17 septembre 2020

P a g e | 6

ANNEXE NOTE DE LA PRESIDENTE DE FNE 65, TRANSMISE EN SEANCE

[Note du rédacteur : Des modifications de forme ont été apportées au document initial afin de proposer une mise en forme cohérente avec le compte-rendu et de préciser les sigles utilisés.]

Mesdames, Messieurs, Ne pouvant être présente en visioconférence en date du 17 septembre qui portera sur le projet de golf de Dax, vous trouverez ci-après les remarques de FNE 65 :

Ce projet de golf est avant tout un projet immobilier; un golf "dit résidentiel". On aura bien du mal à nous faire croire qu'il s'agit d'un équipement dit "social et solidaire" comme mentionné, et encore moins "d'intérêt public majeur", même verdi par les thématiques de développement durable. (Le maraîchage/permaculture et l'apithérapie n'ont pas besoin d'un golf pour être mis en œuvre)

Dire qu'il s'est fixé des objectifs de protection de l'environnement est mensonger au regard du projet qui consiste à : - défricher 13 ha de forêt trentenaire au peuplement actuellement diversifié avec des étages de végétation variés, et donc de porter atteinte de manière directe à la biodiversité inhérente à ces 13 ha. (Ce qui ne sera en aucun cas compensé par des plantations réduites ayant pour objectif "de réaliser un aménagement paysager soigné"…)

- remanier considérablement tous les terrains, les déblais et remblais sont très conséquents (ce qui implique une atteinte importante à l'équilibre des sols, à la faune et flore aujourd'hui présente), qui risque également d'affecter la partie zone humide dans son fonctionnement, dont il ne serait pas acceptable qu'elle soit impactée au regard du rôle que l'on connaît de ces zones humides et de la perte de ces milieux sur le plan national

- imperméabiliser une grande quantité de surfaces (il est dit p.13 du résumé non technique : "de plus du fait de l'imperméabilisation d'une surface importante du projet, principalement au niveau des parties consacrées aux futurs lotissements mais également de l'activité golfique, la gestion des eaux de ruissellement constitue l'un des principaux enjeux du projet", cet état de fait démontre que les eaux de pluie ne s'infiltreront plus naturellement et seront détournées, perdant ainsi le rôle de filtration naturelle des sols. Cela augmentera la possibilité de rejets vers le milieu d'eaux potentiellement polluées. Rappelons que sur le plan national la lutte contre l'imperméabilisation des sols est un enjeu fort, notamment en termes de recharge de nappes et d’inondations. Quid du contrôle et du suivi de l'évolution des différents cours d'eau qui traversent cette zone?

- d'établir de grandes surfaces de gazon tondues au plus court, gourmandes en eau très peu susceptibles d'héberger de nombreuses espèces floristiques ou faunistiques, ce qui revient à un appauvrissement de ces espaces.

Par ailleurs ce projet contribue à la perte de surface agricole utile (SAU), alors que le maintien de la SAU est une priorité nationale également.

Ce projet de taille considérable est susceptible d'impacter : la zone humide, le niveau des ruisseaux et leur capacité de recharge de la nappe, comme la qualité de l'eau de manière très importante pendant les travaux - poussières et dépôts divers au fond - travail des talus - hydrocarbures et pollutions possibles, puis de manière durable.

La réutilisation des eaux usées (REUT) ne constitue pas une nouvelle ressource en eau, et devrait être utilisée simultanément avec un plan de réduction des usages. Le débit soustrait au cours d'eau récepteur des rejets de station d’épuration (STEP) est réel a fortiori en période estivale. Si le porteur de projet énumère les critères d'analyses des eaux usées après traitement pour atteindre une qualité A (ou B), il est nécessaire de rappeler que les eaux usées contiennent également de nombreux micro polluants, résidus médicamenteux, molécules inconnues non recherchées dans les analyses, pas nécessairement abattues par le traitement tertiaire. La qualité A requiert un excellent niveau de filtration au coût important, dont on ne sait pas qui en portera la charge financière ni la maintenance, ce qui conditionne aussi la qualité du suivi et de la filtration.

Véolia, dans son projet expérimental (SmartFertiReuse) à Aureilhan, a démontré par des analyses à larges spectre (bien au-delà du réglementaire) le grand nombre de molécules et de micro polluants présents dans les eaux usées. Nous pouvons donc nous questionner sur les analyses et le suivi des nappes (qui semblent peu profondes) et des cours d'eau qui potentiellement recevront dans la durée cette eau. Dans ces conditions, l'aspersion (d'eau chlorée, d'ailleurs) proche des cours d'eau et de la zone humide devrait être proscrite.

Bureau de la CLE Adour amont – 17 septembre 2020

P a g e | 7

A l'heure d'une perte de biodiversité générale, de la perte de SAU et de la nécessaire sobriété de l'usage de l’eau, il est difficile de voir dans ce projet de golf, qui concernera peut-être quelques centaines de joueurs, un l'intérêt public majeur.

L’emprise du projet impact fortement (et avec un certain degré d'inconnues) les écoulements et la qualité potentielle de l'eau.

Bureau de la CLE Adour amont – 17 septembre 2020