UNIVERSITE D’DANTANANARIVO FACULTE DES LETTRES ET DES SCIENCES HUMAINES Département de géographie Filière : Formation Générale

ETUDE REGIONALE D’UNE ILE DE L’ARCHIPEL DES COMORES : « L’EXEMPLE DE L’ILE D’ ».

Mémoire de Maîtrise

présenté par :

IMMADOUNE Boinali ,

Sous la direction de

Madame RATOVOSON Celine, Maître de conférences

Le 13 Septembre 2006 UNIVERSITE D’ANTANANARIVO FACULTE DES LETTRES ET DES SCIENCES HUMAINES Département de Géographie Filière : Formation générale

ETUDE REGIONALE D’UNE ILE DE L’ARCHIPEL DE S COMORES : « L’E XEMPLE DE L’ILE D’ANJOUAN »

Mémoire de Maîtrise

Présenté par :

IMMADOUNE Boinali

Membre de Jury : Président : Madame RAMAMONJISOA Josélyne,Professeur titulaire Rapporteur : Madame RATOVOSON Celine, Maître de conférences Juge : Monsieur RAVALISON James,Maître de conférences

Le 13 septembre 2006 REMERCIEMENTS

Il est évident que sans la contribution bienveillante de plusieurs personnes, ce mémoire n’aurait pas été fait , ainsi nous ne pouvons rester indifférent au geste qui nous a été témoigné pour la réalisation de ce mémoire. C’est pour cette raison que nous adressons nos remerciements aux personnes suivantes : A Madame RAMAMONJISOA Joselyne, Professeur titulaire, qui a accepté de présider la soutenance. A Madame RATOVOSON Celine,Maître de conférences pour sa disponibilité,ses inestimables conseils qui nous ont été d’une importance capitale. A Monsieur RAVALISON James,chef de département de géographie,qui a voulu participer au jury de la soutenance en tant que juge. A tous les enseignants du département de géographie, pour la formation qu’ils nous ont dispensé. Au gouvernement malgache pour les séjours qu’il nous a accordé durant nos études. A toute notre famille. A tous nos amis. A tous ceux qui ont contribué de près ou de loin, à la réalisation de ce travail. A tous merci

- 1 - RESUME

Anjouan, la seconde île des Comores , mesure 424 km2.Elle se présente comme un triangle, dont les lignes de crêtes se rejoignent en un point culminant ,qui s’élève à 1595m : le mont Tringui. Son relief est accidenté ,riche en pentes raides .Les vallées sont profondes et étroites. Le relief corallien est dominant sur la côte sud-ouest et à l’extrémité des péninsules. La mer a une profondeur de 2000 à 3000 m . Le climat est de type tropical humide à deux saisons bien tranchées( la saison humide et la saison sèche). Quelques micro –climats apparaissent en fonction de la distribution des précipitations. La végétation s’étage de la côte vers l’altitude. La faune est peu abondante,mais variée. De nombreuses cascades et rivières alimentent l’île,dont la plus importante est le Tratringa. C’est l’île la plus densément peuplée des Comores. Cette forte densité est la conséquence d’une intense migration. La population est jeune,plus de 50 % ont moins de 20 ans. La population active ne représente que 30 % de la population totale. Une administration sultanale a vu le jour jusqu’au début du XXème siècle, suivie par une administration coloniale avant qu’elle devienne une île autonome au sein de l’Union des Comores. L’agriculture est la principale activité économique. C’est une agriculture vivrière de subsistance à laquelle s’associe avec quelques cultures de rente ,destinées à l’exportation. L’élevage et la pêche sont les autres activités primaires de subsistance. Dépourvue de richesses minérales et de capitaux disponibles, le secteur secondaire demeure faible. Le secteur tertiaire, dominé par le commerce, est en cours d’évolution,mais il n’est pas une véritable source de développement. Pratiquement, les équipements en infrastructure sont déficients( routes,aéroports,ports, télécommunication,centrales électriques). Seuls les équipements institutionnels (hôpitaux, écoles) paraissent suffisants, mais nombreux sont en mauvais états . L’île peut se diviser en trois sous-ensembles régionaux, qui sont le nord et nord-ouest, le centre est et le sud, l’ouest et le sud –ouest. Au total ,Anjouan est une région naturelle, typiquement tropical, fortement peuplée. Elle est aussi une région agricole en voie polarisation et d’anisotropisme.

Mots clés : Région, île, archipel, Comores, Anjouan

- 2 - SOMMAIRE Page Pages Remerciements…………………………………………………………………………………… 1 Résumé……………………………………………………………………………………………. 2 Sommaire………………………………………………………………………………………… 3 Introduction……………………………………………………………………………………… 4 Iere Partie : Les traits physiques du milieu naturel anjouanais…………………….. 6 Chapitre I : Les particularités géomorphologiques et marines…………………………. 6 Chapitre II : Les conditions climatiques régionales…………………………………… 19 Chapitre III : La flore ,la faune et l’hydrographie dans l’espace géographique…… 34 IIeme Partie : Peuplement et organisation administrative……………………………..47 Chapitre IV : La mise en place du peuplement et son évolution…………………… 46 Chapitre V : Disparités entre milieux urbains et ruraux……………………………… 77 Chapitre VI : L’organisation administrative……………………………………………….. 81 IIIeme Partie : La dynamique régionale de l’île anjouanaise…………………………. 88 Chapitre VII : Une île à économie extravertie……………………………………………. 88 Chapitre VIII : Le sous équipement en infrastructure…………………………………… 112 Chapitre IX : Les sous ensembles régionaux………………………………...... 128

Conclusion…………………………………………………………………………………… 138 Table de matières……………………………………………………………………………… 141 Bibliographie…………………………………………………………………………………… 146 Liste des tableaux………………………………………………………………………………148 Listes des croquis……………………………………………………………………………… 150 Listes des illustrations photographiques…………………………………………………… 151 Listes des sigles……………………………………………………………………………… 152 Glossaire…………………………………………………………………………………………153 Annexes………………………………………………………………………………………… 154

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INTRODUCTION

A L’entrée Nord du canal de Mozambique, au centre de l’archipel des Comores, entre 12°04/ et 12°37/ Sud , et 44°20 / et 44°53 / de longitude Est, émerge la seconde île de l’archipel des Comores , l’île d’Anjouan appelée encore Ndzouani. Avec une superficie de 424 km2 , Anjouan est deux fois et demi moins grande que l’île de la , appelée Ngazidja (1025 km2 ) et deux fois plus grande que l’île de Mohéli ou Mwali ( 211km2 ). Cette seconde île de l’archipel a la forme générale d’un triangle, possédant trois faces inégales. Les pointes reliant ces trois faces, sont celle de Sima à l’ouest, celle de Nyumakelé au sud et celle de au Nord . La longueur totale de la côte anjounaise est de 106km , dont 35 km de la pointe de Jimilimé à la pointe de Nyumakelé ( face Est ), 30 km de la pointe de Jimilimé à la pointe de Sima (face Nord-Ouest) , et 41 km de la pointe de Sima à la pointe de Nyumakelé ( face Ouest et Sud-Ouest ). Le point sommital de l’île , le pic Tringui situé au centre géométrique de l’île , est à : 21km de l’extrémité de la pointe de Nyumakélé , 25 km de l’extrémité de la pointe de Sima et à 17 km de l’extrémité de la pointe de Jimilimé . La problématique de notre sujet peut se formuler par la question suivante : « Est ce que l’île d’Anjouan peut être considérée comme une région dans l’archipel des Comores ? » Cette question principale peut être reformulée par trois questions secondaires, qui seront développées dans les trois parties du travail : - quels sont les différents éléments qui justifient la notion de région anjouanaise ? - Est ce que la mise en place de la population anjouanise contribue -t-elle à l’évolution de la vie sociale et économique de l’île ? - Les différentes sous-régions de l’île permettent-elles de la qualifier de région en voie de polarisation et d ‘anisotropisme ? Notre approche est de type inductif, car nous sommes parti de l’observation d’une aire donnée, qui est une île, pour aboutir à la description de tous les composants qui la constituent et la singularisent. Concernant notre méthodologie, nous avons établi une bibliographie comprenant la lecture des ouvrages généraux, spécialisés, puis nous avons procédé au recueil des données, par des enquêtes directes ou semi-directives. Les données ont été par la suite analysées et critiquées en vue de la rédaction finale.

- 4 - Le plan adopté est de type linaire,s ‘enchaînant entre elles et dont les différentes sous parties s’expliquent d’elles-mêmes. L’élaboration d’un tel travail nous a posé des problèmes . Nous sommes arrivé sur le terrain à une période de vives tensions séparatistes . C’était l’insécurité qui régnait ,les armes circulaient entre les mains des civils. Certaines enquêtes posaient des problèmes, car on est accusé d’ anti-séparatiste espion. Enfin, cette crise séparatiste a été condamnée par l’opinion internationale, en particulier l’Organisation de l’Unité Africaine ( O.U.A ). Celle-ci ,en accord avec le gouvernement central de Moroni, isole Anjouan du reste du monde. Un lourd embargo a été instauré, après l’échec de la conférence d’Antananarivo du 18 avril 1999. Tous ces problèmes, avaient freiné les recherches, étant donné que l’essentiel des données de notre travail sont trouvables à Moroni( capitale des Comores ) : c’est le cas des données sur l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’hydrographie et même la population. Ces données sont recensées en Anjouan, mais le traitement se fait à Moroni. Il arrive aussi que certains documents parlant une étude générale sur les Comores sont presque rares à Anjouan. On ne les trouve qu’à la grande Comore, au centre des documentations et de recherches scientifiques ( C.N.D.R.S ),et avec la crise séparatiste, il était difficile à un anjouanais de les avoir. Cette fois ci, on était considéré comme un séparatiste, qui cherche à divulguer des renseignements . Le calendrier du travail s’est déroulé du juin 2003, après l’arrivée de la stabilité dans le pays à août 2006 . Le plan du présent travail comprend trois parties : - La première, intitulée, les traits physiques du milieu naturel anjouanais, abordera l’étude sur les reliefs variés de l’île, son climat, sa végétation, sa faune et son hydrologie. - La deuxième partie parlera ,peuplement et organisation administrative dans cet espace anjouanais. - La troisième partie traitera la dynamique régionale de l’île anjouanaise, en insistant sur le début d’anisotropisme dans l’île.

- 5 - P REMIERE PA RTIE : L ES TRAITS PHYSIQUES DU MILIEU NATUREL ANJOUANAIS :

CH APITRE I : LES PARTICULARITES GEOMORPHOLOGIQUES ET MARINES : Les géographes,les économistes et d’autres scientifiques ont depuis longtemps façonné des œuvres qu’ils qualifient de régionales. Ainsi,P.DUMOZARD (1975 )définit la région comme une réalité observable à plusieurs échelles. R.BRUNET (1972 ) disait que la région est une portion de l’espace terrestre. P.CLAVAL (1968 ) dit que,une région est une maille de la gestion territoriale où il existe des interpénétrations entre les faits géographiques. L’île d’Anjouan est caractérisée par des faits naturelles. Et, pour définir la notion de « région naturelle » nous nous inspirons de VIDAL de la BLACHE, géographe de la fin du XIXème siècle, qui opta pour la théorie du possibilisme. Selon lui, la géographie est une science, elle fait partie des sciences de la nature. La géographie a pour mission de rechercher comment les lois physiques et biologiques qui régissent le globe se combinent, en s’appliquant aux diverses parties de la terre. La notion de milieu correspond à un complexe, dans lequel interviennent le relief, le climat, le sol, la végétation ,qui suggère des possibilités que l’homme utilise. L’influence du milieu naturel est souverain. « la géographie n’est pas la science des hommes ,elle est celle des lieux ». dit-il. Ainsi selon la logique vidalienne ,l’unité régionale de l’île d’Anjouan se définit par les caractères naturels. La base de la différenciation régionale est la région naturelle, l ’unité topographique, lithologique et climatique, commandant la végétation et donc les conditions du développement de l’agriculture. Dès lors, les conditions géographiques ne sont jamais que des conditions naturelles. I- DES RELIEFS VARIES : DES MONTAGNES ET DES RECIFS CORALLIENS : L’observation de la topographie terrestre anjouanaise montre un support à la fois varié, mais dominé par des montagnes et des cirques . La disposition de ces deux grands ensembles de relief offre un milieu montagneux bien accidenté .Ce sont ces premiers, qui font d’Anjouan une région naturelle ,car jusqu'alors,

- 6 - l’homme n’arrive pas à dominer convenablement ce milieu. L’aménagement pose un certain problème. 1- Une région montagneuse : Le centre de l’île est le domaine des montagnes. Il regroupe toutes les plus hautes montagnes que l’île compte . Le pic Tringui , le point culminant de l’île, s’élève à 1595 m d’altitude. Il est situé au centre géométrique de l’île ( à 25 km jusqu’à la pointe de Sima, 22 km de la pointe de Nyumakélé et 17 km de la pointe de Jimilimé ) . Il est secondé par le Trindrini, situé à 5 km de ce premier. S’allongeant de l’ouest vers l’est , il culmine sur 1474 m d’altitude . A 6 km de Tringui vers l’est , s’allonge également le mont , s’élevant à 1242 m d’altitude. A 4,5 km du nord-est du pic Tringui , s’allonge toujours de l’ouest vers l’est le quatrième sommet de l’île , le mont Voukouni culminant sur 1089m d’altitude . Et , à 5 km de ce dernier , vers le nord dans la presqu’île de Jimilimé s’élève le dernier sommet ,le moins haut de l’île, la Vigie (750 m). Fortement attaquées par une intense érosion , des vallées assez étroites et profondes succèdent aux versants des ces montagnes, créant à certains endroits, des reliefs d’interfluves.

2- Le relief de cirques : ( Photos N°1 et 2 ) La partie centrale de l’île de Ndzouani est également dominée par des reliefs de cirque . Le cirque de Bambao-M’troumi , le plus important de tous, est situé au centre de l’île, entre le pic Tringui à l’ouest , le mont Dziani au sud et le mont Voukouni , au nord . Il est profondément disséqué par l’érosion, avec des parois très abruptes. Le fond, vers 500m d’altitude, est dominé par des versants subverticaux, atteignant 80° en certains endroits. Sa superficie varie de 12 à 18 km2 . Il prend la forme d’une cuvette, possédant une toute petite ouverture à l’ est ( fig N°1et 2). Les autres reliefs de cirque sont : , Ouzini , Coni et , mais ces derniers sont moins importants en profondeur et en extension. L’alternance de cirque et de montagne, avec les vallées, montre bien une topographie pleinement accidentée . Au débouché des cirques, apparaissent les petites plaines côtières de faible étendue (Bambao M’tsanga , , Pomoni et -) . Le reste du littoral, présente des zones aux côtes élevées, avec des grandes falaises, surtout à l’extrémité des péninsules, et des zones aux côtes peu élevées, qui correspondent aux cônes de déjection construits aux débouchés des cirques et des

- 7 - principales vallées , ce qui rend difficile la pénétration . D’importants cônes volcaniques et cratères se sont formés au fond et aux environs des criques . Ce qui donne l’image d’un relief volcanique. Par ces grandes falaises littorales , l’accès est difficile . Il n’est pas facile de pouvoir débarquer dans cette île à n’importe quel endroit. L’aménagement humain pose également certains problèmes , et , il se trouve que les zones littorales sont souvent plus proches de la nature que les zones intérieures. En comparaison aux autres îles de l’archipel, la géomorphologie anjouanaise est la plus riche de toute , même si l’île de Mwali possède certains éléments semblables ( vallées profondes et étroites ). Et , Ngazidja , l’île la plus jeune et la plus haute, a un relief simple , où , du nord au sud, on distingue quatre grands ensembles géomorphologiques : le massif de la Grille (1087 m) , le col de Dibwani ( 500m ) , le massif du Kartala (2361m) et le Mbadjini .

Photo N°1 : Cirque de Bambao M’trouni en 1974 Photo N°2 :Cirque de Bambao M’trounieen2006

Source :Géographie des Comores Cliché : Auteur, 2005

3-Une île corallienne : Par son caractère ancien , l’île d’Anjouan possède un beau récif corallien de type frangeant, développé sur une grande partie du littoral bordant, sur plus des 2/3 du pourtour.

3-1-Les caractéristiques de ces récifs coralliens :

- 8 - Ce sont des récifs de type frangeant de faible largeur , 300 à 400 m en moyenne. A cens endroits , ils atteignent plus de 1000 m,surtout sur la pointe de la presqu’île de Sima.Ce relief corallien tend à décoller du rivage, avec formation d’un petit lagon . Cet indice montre déjà une tendance générale à la subsidence de l’île . D’une manière générale, ces reliefs coralliens sont très complexes et discontinus . Contrairement aux autres îles de l’archipel, Ngazidja, l’île la plus jeune porte un relief corallien frangeant bien développé , Mwali , un relief frangeant continu, et seule l’île de Maoré bénéficie d’un récif barrière.

3-2- La répartition des récifs coralliens : (Croquis N°1) Les côtes récifales anjouanaises mesurent 110 km , soit 84 % de la côte totale de l’île . La presqu’île de Sima est la zone la plus importante de toutes . A elle seule, elle possède 59 %du récif total de l’île . Le platier dépasse 1000 m de large . Le sud-ouest , sur 31 km de large , seule 1,26 km n’est pas encore récifale. Mais les récifs de cette zone sont de faible largeur. Ces deux premières zones (Presqu’île de Sima et côte sud–ouest) présentent à elles seules 80 % des récifs coralliens existants sur le littoral de l’île et 45 % de la côte . La côte nord – ouest, correspondant des zones de terrain récent, ne dispose pas suffisamment de zones récifales . La côte est, n’a qu’ un petit récif frangeant bien étroit de 5 km , de plus de 120 ha et d’une largeur de 220 m de Jejé à Bambao M’tsanga. Dans la presqu’île de Jimilimé , il apparaît un petit récif embryonnaire discontinu, de plus de 7 km de côte.

3-3-L’ origine des récifs coralliens : Sur les terrains anciens, l’existence des récifs coralliens s’explique par le ruissellement des eaux de pluies, qui font disparaître vers les côtes, les matériaux, en provenance de l’altération des roches volcaniques . Sur les embouchures des rivières à débit important, comme le M’rO Tratringa et le M’ro Pomoni ,il y a interruption du platier. Là, où il n’y a pas interruption , le platier est de faible largeur. Les eaux fluviales apportent beaucoup d’écoulement boueux, qui handicapent la croissance des récifs coralliens. La vie de ces coraux dépend du caractère pluviométrique ,des rivières et de la circulation des eaux de mer. Suite au déboisement ,le réseau hydrographique très dense et permanent, se charge des apports pendant la pluie, ce qui étouffent les coraux, par une diminution de la lumière, due à l’accroissement de la turbidité.

- 9 - 3-4- L’importance des coraux : Patrimoine spécifique de la zone intertropicale , les coraux sont des milieux écologiques très importants, pour la vie de certaines espèces de poissons. Des centaines et des centaines d’espèces poissonneuses s’y abritent comme la pieuvre. C’est pour cette raison que les côtes récifales sont très poissonneuses. De plus , la présence de sable blanc dans toute la zone sud, sud-ouest de l’île provient de l’altération des coraux , c’est pourquoi la côte nord-ouest et la côte est de l’île n’en possède pas. Malgré tout , les coraux handicapent souvent la navigation maritime sur le littoral anjounais. De plus, le sable blanc qui provient de l’altération des coraux,donne de belles plages par rapport aux plages de sable noir. Les gens sont plus attirés aux plages de sable blanc de ,de Moya etc….qu’aux plages de sable noir de la côte orientale ( Papani -plage à Domoni, - Plage etc.…). Encore,les coraux servaient autrefois un des matériaux de construction des maisons en dur. On produisait le ciment à partir des coraux,les bétons étaient supportés par des coraux et des chevrons. Des maisons pareilles sont actuellement présentes dans les villes côtières comme Mutsamudu, Mirontsy, Ouani, Domoni,Sima et Moya. La plupart d’entre elles sont réhabilitées à des matériaux de type moderne.

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Croquis N°1 : Relief et récifs coralliens 44°20 E 44°53 E

12°04 S

12°37 S

Source : Carte du réseau routier d’Anjouan Arrangement : Auteur

II- LE RESULTAT D’UNE RECENTE HISTOIRE GEOLOGIQUE : L’organisation et les caractères d’ensemble du relief de Ndzouani ne se comprennent bien qu’en faisant référence à l’histoire géologique de l’île au cours de laquelle les différentes pièces se sont mises en place .

- 11 - 1- Une histoire géologique qui date de la fin de l’ère tertiaire : Vers – 200 millions d’années , le continent de Gondwana se disloque et les continents se détachent. Les plaques provoquent des fissures qui entaillent profondément le manteau terrestre. Dans cette région de l’Océan indien , le fossé d’effondrement qui sépare Madagascar et le continent africain , vers – 65 millions d’années, et au début l’ère tertiaire s’agrandit davantage . A la fin de l’ère tertiaire, une migration du volcanisme commença de l’est vers l’ouest .Une poussée de magma se fraya un passage dans le Manteau jusqu’à la surface, formant le premier grand volcan bouclier basaltique, qui a mis en place l’île de Maoré () vers –15 millions d’années. A la fin de cette même époque ( fin miocène ou début pliocène ), l’île de Ndzouani ( Anjouan ) et Mwali (Mohéli) se sont formées . Et au quaternaire, Ngazidja ( Grande-Comore) a été aussi à son tour bâtie .

2- Une île édifiée selon trois phases d’activités volcaniques différentes : Ndzouani , la seconde île de l’archipel, s’édifie par trois phases d’activités volcaniques : la phase volcanique inférieure , la phase volcanique intermédiaire et la phase volcanique supérieure.

2-1- La phase volcanique inférieure : A la fin du miocène ou début pliocène , un volcan d’origine fissurale plus ponctuel a mis en place l’île de Ndzouani . Cette phase à lave de faciès basaltique, correspond aux terres anciennes ( surface S I ) qui ont aujourd’hui presque disparu et qui ne laissent qu’une charpente fortement découpée en crête généralement aiguë . Celle-ci est reconnue le long des côtes Handongo , Moya , Pajé , Mwamwa et dans quelques zones centrales : Cirque de Bambao M’trouni , Bazimini et Coni . La côte est n’en possède pas. Ces volcans fissuraux émettent des grands volumes de matériaux très fluides, qui s’épanchent sur de vastes surfaces .Ce type de volcans est surtout présent le long de la dorsale océanique, mais il existe également sur les continents .Sur les continents ,les éruptions successives peuvent construire de grandes plaines ou plateaux .C’est ce qui s’est produit à Anjouan, où les successions de ces éruptions fissurales construisent des grands cirques, qui débouchent sur des petites plaines côtières .

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2-2- La phase volcanique intermédiaire : Cette phase est d’âge fin miocène , début quaternaire . A cette époque , les matériaux sont aussi de nature basaltique, mais avec peu de coulée . C’est la phase de l’édification des trois péninsules : Nyumaklé , Jimilimé et Sima .Ces seconds édifices volcaniques se sont aussi manifestés à l’intérieur de la charpente ancienne et donne des cratères au bord de Bambao M’trouni : Hamourio, fossé Dzialaoutsounga , Dzialandzé , Bandrakouni et Habouzi .

2-3- La phase volcanique supérieure Du quaternaire moyen à supérieur, s’est produite la dernière phase volcanique mettant en place l’édifice final de l’île. C’est cette dernière phase, qui est à l’origine de nombreux cratères et de cônes stromboliens encore bien conservés dans l’île . Ces petites éruptions volcaniques se repartissent en trois directions,reprenant sans doute des fractures anciennes, à l’origine de la forme triangulaire de l’île . Ce sont ces manifestations récentes, qui ont donné naissance à ces nombreux cratères et les quelques cônes au fond des cirques de Bambao M’trouni et Bazimini surtout ,et qui fond du relief anjouanais , un relief volcanique.

3- L’év olution de la géomorphologie anjouanaise : Ces trois édifices volcaniques nous ramènent à distinguer trois stades érosifs : - Le premier stade est un volcan actif ,avec émission de coulée de basalte très fluide , allant de la caldeira sommitale aux long des fissures latérales : c’est un cône strombolien adventice ( Croquis N°2 ) . - Le second stade est un volcan hawaïen. L’érosion attaque profondément la partie centrale de l’île, qui marque le début des cirques. Entre les grandes entailles érosives apparaît des planèzes qui sont des témoins de la topographie originale, volcanique (Croquis N°2 ). - Le troisième stade de cette attaque érosive , est un volcan bouclier comme le premier . Les planèzes disparaissent par le recoupement des versants. Les surfaces anciennes disparaissent aussi presque en totalité. C’est la forme actuelle de la géomorphologie anjouanaise ( Croquis n° 2 ).

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Croquis N°2 :Les stades érosifs

Caldeira

Stade I

Stade II

Stade III

Source :Géographie des Comores

Ce sont ces différents stades érosifs, qui ont donné l’originalité de la topographie de l’île. Les attaques érosives postérieures dues aux agents de l’érosion sculptent également les volumes mis en place, par les stades érosifs antérieurs . Les plus actifs de ces agents érosifs sont la pluie et le vent .

III – UNE MER SOUVENT PEU AVANTAGEUSE : Même si la mer présente un atout certain , celle de Ndzouani est souvent peu avantageuse.

- 14 - 1- La profondeur marine : (croquis N°3) L’archipel des Comores émerge dans des fosses supérieures à 3500 m ,isolant les Comores de Madagascar et de l’Afrique. Maoré, l’île la plus orientale de l’archipel est séparée de Ndzouani, l’île la plus centrale de l’archipel , par une profondeur dépassant 3000m. Par contre ,celle séparant Ndzouani des deux autres îles, Mwali et Ngazidja est quand même moindre, de l’ordre de 2000 m. Donc, les îles Comores émergent des fonds océaniques moyens. Les plateformes continentales sont moins larges, raison pour laquelle , cette mer est peu poissonneuse. A moins de 500 m de la côte, dans l’île de Ndzouani, on s’enfonce déjà dans un fond océanique moyen de plus de 200 m de profondeur.

Croquis N°3 :les profondeurs marines

Nord

Echelle : 1/500000 Source : Géographie des Comores

2-Le s propriétés de l’eau de mer : 2 -1- La salinité : Du fait de la pluviométrie et du réseau hydrographique permanent, la salinité des eaux de mer se modifie en surface au cours de l’année. En été austral, le taux de salinité

- 15 - diminue à cause de l’importance de la quantité de la pluie, qui tombe dans la région. En hiver austral, ce taux augmente, du fait de la faiblesse des précipitations. Cette salinité varie de 35 à 34,75 %, du mois d’Avril à Juin et 35,75 %, d’octobre à décembre. Elle trouve son origine dans le courant subéquatorial ,caractérisé par une eau relativement dessalée.

2-2- La température : Elle varie également en surface au cours de l’année, mais son amplitude annuelle est relativement faible, de l’ordre de 4°C. Car en été austral, plus particulièrement de janvier à mars, la température des eaux de surfaces atteint son maximum, de l’ordre de 29 à 30°c. En hiver austral, plus particulièrement de juillet à septembre, elle atteint son minimum de 25 à 26°c .Tout ceci montre bien que cette température de l’eau de mer varie peu au cours de l’année, même si les écarts diurnes restent souvent importants. La mer joue le rôle de régulateur thermique. En saison chaude, elle emmagasine de la chaleur et adoucit le temps en saison fraîche. Et, en saison fraîche, elle emmagasine de la fraîcheur et tempère le temps en saison chaude.

3-Une mer assez mouvementée : (Croquis N°4) 3-1 - La circulation des courants marins : La circulation des eaux de mer est conditionnée par le courant sud équatorial. Ce courant en provenance de l’est de l’Océan indien, d’une vitesse de 22 milles marins (1852 m / h), se divise en deux branches, assez loin de Madagascar, en branche Nord et en branche sud. La branche Nord se divise en plusieurs branches . Le contre courant subéquatorial se dirige vers l’est de l’océan. La seconde branche dirigée vers le nord, comprend deux branches, dont le courant de Somalie, l’un des plus violents courants du monde et le courant de l’Afrique du sud. Une troisième branche contourne le cap d’Ambre à Madagascar et forme un mouvement tourbillonnaire au tour de l’archipel, tout en poursuivant vers l’ouest le courant d’Afrique du sud.

- 16 - Croquis N°4 :La circulation des courants marins

Nord

Afrique

Madagascar

Légende Direction des courants marins

Source : Auteur

3-2- Les mouvements des marées : Tout autour de la côte de l’île de Ndzouani, on observe au cours de la journée des mouvements de marées semi-diurnes. Sur la côte nord-ouest et la côte sud ouest, le mouvement des hautes eaux (marées hautes) se produit de 18 heures à 21 heures et de 1 heure du matin à 5 heures. Le mouvement de marées basses ( basses eaux ) se produit de 6 heures à 17 heures puis de 22 heures à minuit. Sur la côte rectiligne de l’est, ce mouvement des marées semi diurne est souvent perturbé. A certains endroits, comme à Bambao M’tsanga ,on observe au cours de la journée ,trois mouvements de marées basses et de marées hautes.

- 17 - Le mouvement de marées basses se produit de 6 heures à 11 heures puis de 13 heures à 17 heures et enfin de 21 heures à minuit , et le mouvement de marées hautes se produit de 12 heures à 13 heures, puis de 18 heures à 20 heures et enfin de 1 heure du matin à 5 heures. Toute fois, ces différents mouvements de marées sont parfois perturbés par les conditions météorologiques et les moments de l’année.

3-3 - Les courants marins circulant autour d’Anjouan : (Croquis N°5) A part, le mouvement tourbillonnaire, qui se produit dans l’archipel des Comores, issu d’une branche du courant sud équatorial, d’autre petites unités se produisent également au niveau local. Elles traversent les littoraux des îles, suivant deux directions. Dans cette île de Ndzouani, deux directions opposées, toutes deux en provenance du nord suivent les côtes de l île. L’une se dirige vers la côte nord-ouest et contourne la pointe de Sima et longe la côte sud-ouest de l’île. L’autre direction suit la côte rectiligne de Hajoho- Jejé (côte est ) vers le sud-est . La rencontre de ces deux courants( leur confluent ) se fait sur la pointe sud (pointe de Nyumakelé ) et donne des courants dirigés vers le sud de l’île . Le contour du courant nord-ouest à la pointe de Sima crée un mouvement d’agitation des eaux dans la zone , condition très favorable à la vie des coraux. C’est pour cette raison que cette zone est très riche en coraux.

- 18 - Source :Carte de végétation d’Anjouan Arrangement : Auteur

CHAPITRE II : LES CONDITONS CLIMATIQUES REGIONALES :

Situées dans la zone intertropicale sud entre 11°20’et 13°04’, les îles Comores ont un climat tropical humide à deux saisons bien tranchées. Ce climat tropical humide peut souvent connaître quelques nuances dans les îles hautes, comme Anjouan et Grande Comore par l’exposition des zones au vent et des zones sous le vent. Malgré tout, l’archipel garde son homogénéité climatique.

- 19 - I- L ES DIFFERENTS CENTRES D’ACTIONS METEOROLOGIQUES ETLES VENTS DOMINANTS:

1- Les centres d’action météorologiques : Deux différents types de centres d’action météorologiques influencent le temps dans l’archipel des Comores : les centres d’action permanents et les centres d’action saisonniers.

1-1- De s centres d’action permanents : La position des centres d’action permanents qui influencent le temps aux Comores correspond aux zones de hautes pressions et aux zones de basses pressions. Ce sont : - Le centre de hautes pressions du sud-ouest de l’Océan indien ou anticyclone de Mascareignes. - Les basses pressions équatoriales, situées au nord de l’archipel des Comores. - L’existence, au sud d’une circulation d’ouest en est d’anticyclones et de dépressions mobiles en provenance de l’Atlantique sud. L’anticyclone du sud-ouest de l’Océan indien, qui se tient au sud des Mascareignes vers 30° de latitude sud pendant l’hiver austral. Il est la source des alizés qui soufflent aux Comores de même que dans les autres régions du sud–ouest de l’Océan indien. En été austral, il est affaibli par l’arrivée de la mousson dans la région. Il migre vers le sud et se tient vers 33°de latitude.

1-2- D es centres d’action saisonniers : Il y a un phénomène d’hiver austral et un phénomène d’été austral. En été austral, il se forme dans le canal de Mozambique un creux barométrique. Celui-ci fait appel à l’air , il attire l’air. Par ce creux barométrique, la zone de convergence intertropicale s’incurve. Les cyclones tropicaux ,autres phénomènes plus estivaux qu’hivernaux , sont aussi d’autres centres d’action, qui influencent le temps dans cette région de l’Océan indien. En provenance des îles Philippines, ils soufflent fréquemment de décembre à mars. En 1950 un cyclone tropical jamais vu , a dévasté l’île d’Anjouan toute entière et reste jusqu’alors, un point de repère chronologique important. En hiver austral, un anticyclone mobile noté A2 se place au sud–est de l’Afrique. Il est la source du Kusi qui souffle aux Comores. Egalement, des hautes pressions se localisent sur Madagascar et Comores.

- 20 - 2 -Les vents dominants : L’archipel des Comores est soumis à l’influence des quatre vents principaux : le kashkazi, le kusi, le Matulay et le Mnyumbeni.

2-1 Le kashkazi : Le kashkazi ou mousson du nord-ouest souffle aux Comores de décembre à mars. Ce sont des masses d’air chaudes et très humides d’origine équatoriale. Son contact avec l’air tropical maritime indien marque le front intertropicale (la convergence intertropicale). C’est l’été dans la région. L’arrivée du kashkazi apporte des pluies abondantes, avec parfois des perturbations plus violentes.

2-2- L e kusi : Le kusi ou alizé du sud sont des masses d’air qui proviennent du sud. Ils soufflent quand il est apparu, l’anticyclone saisonnier du sud–est du continent africain ,d’avril à juillet. C’est le début de l’hiver austral. Le kusi est générateur de pluies, mais moins abondantes que le kashkazi .Ces masses d’air influencent beaucoup plus les côtes sud et sud –ouest des îles Comores. L’arrivée du kusi annonce la fin de la saison des pluies et le début de la saison sèche.

2-3- Le Matulay : Le Matulay ou alizé du sud–est, est formé de masses d’air sec qui soufflent aux Comores de juillet à septembre. Au début, ce sont des masses d’air sec, qui proviennent de l’anticyclone du sud–ouest de l’Océan indien. Après un long passage de l’océan, elles s’humidifient et deviennent des masses d’air humides sur la côte est de Madagascar. En subissant le mécanisme de Fœhn sur cette côte est malgache, elles deviennent des masses d’air subsidentes sur les Hautes terres centrales. Et, ce sont ces masses d’air subsidentes qui influencent le temps des Comores en ce temps là. Etant constitué de masses d’air sec, le Matulay n’est pas générateur de pluies , donc, juillet, août, septembre correspond au moment le plus sec aux Comores. Ces masses d’air fraîches et sèches assèchent presque toutes les cultures à cycle court.

- 21 - 2-4 – Le Mnyumbeni : Ce sont des masses d’air de secteur nord-est ,qui soufflent aux Comores d’octobre à décembre. Elles se chargent d’importante humidité , donc, elles sont génératrices de pluies. Le Mnyumbeni met fin la saison sèche et annonce le début de la saison des pluies. Le Mnyumbeni annonce également le début de la saison agricole dans les zones de haut ainsi que sur la côte nord-ouest de l’île.

3-Le temps : Il existe une situation d’hiver et une situation d’été

3-1- La situation d’hiver : (Croquis N°6 ) En saison fraîche et sèche, de mai à octobre, deux dépressions mobiles ( D ) passent au sud de Madagascar et créent de vents variables. L’anticyclone du sud –ouest de l’Océan Indien (A1 ), se place vers 30°C de latitude, et chasse la zone de convergence intertropicale vers le nord,et continue cependant à envoyer un flux d’air venant de l’est sur le nord de Madagascar et sur l’archipel des Comores. Un anticyclone mobile ( A2 ) est centré sur le sud de l’Afrique,et crée des vents de sud-est et de sud sur la partie méridionale du canal de Mozambique. Des hautes pressions se localisent sur Madagascar et les Comores . La zone de convergence intertropicale remontée vers le nord,l’archipel est sous l’influence de l’alizé. Lorsque l’alizé souffle du sud –est ,c’est le Matulay. Il est fréquent sur tout en juillet, août et septembre. L’air frais en partie asséché sur passage de Madagascar,donne bon temps avec faible instabilité orageux. L’alizé du secteur sud, le Kusi, en provenance de l’anticyclone mobile A2 peut produire une baisse de température et quelques pluies. C’est un air relativement humide sur le canal de Mozambique. En hiver austral, tous les centres d ‘action météorologiques migrent vers le nord. L’Asie aspire et l’Océan Indien expire.

- 22 - Croquis N°6 :La situation en hiver

Source :Géographie des Comores

3-2-La situation en été : (Croquis N°7) En saison chaude, de novembre à avril, tous les centres d’action migrent vers le sud. Ces centres d’action estivaux sont plus variés : dépression dans le canal de Mozambique, la zone de convergence intertropicale et la mousson. L’anticyclone du sud-ouest de l’Océan Indien est située très au sud,et donne des vents de secteur est à sud-est sur la plus grande partie de Madagascar. Une dépression tropicale ( D ) est formée sur la C.I.T. Les vents tournent autour de la dépression dans le sens de l’aiguille d’une montre. Toutefois, le temps estival est déterminé par la position de la zone de convergence intertropicale. Si la zone de convergence intertropicale se trouve au nord de l’archipel, l’alizé s’étend jusqu’aux Comores. Si elle est aux Comores des grains violents se produisent dans tout le pays. Mais si elle est au sud des Comores, les vents des moussons apportent des précipitations abondantes : C’est le kashkazi. Cette fois-ci, l’Océan Indien aspire et l’Asie expire. Il se forme dans le canal de Mozambique un creux barométrique, qui attire l’air.

- 23 - Croquis N° 7 :La situation en été

Source :Géographie des Comores

II- LES C ARACTERES THERMIQUES ET PLUVIOMETRIQUES 1- Des températures peu variables : La situation de l’archipel des Comores dans la zone intertropicale, ainsi que sa faible exposition en altitude, expliquent la faible variation des températures dans le temps et dans l’espace.

1-1- La variation des températures dans le temps : (Tableau N°1) 1-1-1-Les régimes thermiques : L’étude des régimes thermiques, dans ce petit espace insulaire et moyennement élevé, nous amène à retenir quatre stations thermiques : Ouani sur la côte nord-ouest, Domoni sur la côte est, Bambao M’trouni (une station intérieure) et M’remani (une station d’altitude ).

- 24 - Tableau N°1 : Les températures moyennes mensuelles et annuelles des quatre stations (moyenne mensuelle sur 20 ans) : de 1985 à 2005

MOIS Moyenne J F M A M J J A S O N D annuelle St Stations

Ouani 26° 26°7 26° 26° 25° 24° 23°8 23°3 23° 24° 25° 27° 25°3

Domoni 26° 26°9 26° 26° 25° 24° 23°7 23°2 23° 24° 25° 26° 25°3

Bambao 23° 23°7 23° 23° 23° 21° 21°1 20°4 20° 21° 22° 23° 22°3

M’remani 22° 23°2 22° 22° 21° 19° 19°3 19°2 20° 20° 21° 22° 21°9

Source : Service météorologique de Ndzouani

Les températures moyennes mensuelles décroissent, mais moins sensiblement dans toutes les stations, de février à août , et, augmentent peu à peu de septembre à février. Août est le mois le moins chaud partout dans l’île de Ndzouani , et, février, le mois le plus chaud, sauf sur la côte nord-ouest de l’île. Dans cette dernière zone, le maximum des températures moyennes mensuelles est enregistré au mois de Décembre (27°c à Ouani). Le régime thermique est simple dans toutes les stations , on observe un maximum et un minimum de températures dans chacune. Quant aux températures moyennes annuelles, elles sont partout élevées , toujours supérieures à 20°c. Les moyennes annuelles les plus élevées sont enregistrées sur la côte : 25°3 à Ouani et à Domoni. Et les moyennes annuelles les moins élevées caractérisent les zones d’altitude : 21°3 à M’remani

1-1-2-Des écarts thermiques annuels faibles :

- 25 - Tableau N°2 : les écarts thermiques ( 1985 à 2005)

Stations Ecarts annuels en°c

Ouani 3°7

Bambao M’trouni 3°3

M’remani 4°

Domoni 3°7 Source : Service météorologique de Ndzouani

Aucune de ces quatre stations n’a un écart annuel très accentué, ni un écart inférieur ou égal à 1, ce qui montre bien qu’aucune station à Anjouan n’a un climat équatorial ni continental ni de haute altitude. L’espace restreint entouré entièrement par une mer est la principale raison. La mer joue un rôle de régulateur thermique.

1-2- Les v ariations des températures dans l’espace : Sur la côte, les températures sont partout élevées. La moyenne annuelle est voisine de 25°c dans toute la zone et les moyennes mensuelles restent partout élevées durant toute l’année pouvant atteindre 27°C . La moyenne mensuelle la moins élevée sur la côte est souvent supérieure aux moyennes mensuelles les plus élevées de certaines zones d’altitude : 23°3 en août à Ouani et 23°2 à M’remani en février. Cette variation est due au fait que l’île est exposée en zone d’altitude et en zone côtière. Quand on monte en altitude, la température diminue de 1° C tous les 160 m et il arrive que certaines zones d’altitude tendent à présenter un climat de type tempéré, en particulier au dessus de 1000 m d’altitude. La fraîcheur paraît importante pendant une longue partie de l’année. Les écarts diurnes sont modérés sur la côte et certainement importants en altitude. L’altitude joue un rôle thermique fondamental, vu l’importance du couvert nuageux instantané, au cours de la journée.

- 26 - 2-Des précipitations assez abondantes, mais inégalement reparties dans le temps et dans l’espace : Cet espace insulaire est suffisamment bien arrosé. Toutes les stations pluviométriques reçoivent plus de 1m de pluie par an. Seulement, il existe une inégale répartition dans le temps et dans l’espace.

2-1- L’inégale répartition des pluies dans le temps : ( Tableaux N°3) 2-1-1-Le régime pluviométrique : Cette étude nous amène à retenir six stations pluviométriques dans l’ensemble de l’île. Il s’agit de la station de Ouani, Domoni ,Pomoni, Bambao M’trouni ,M’ramani et M’remani . Ces six stations pluviométriques sont retenues dans toutes les différentes zones de l’île : Ouani sur la côte nord-ouest, M’remani, une station d’altitude (720 m d’altitude) , Bambao M’trouni, une station intérieure à 490 m d’altitude , M’ramani à l’extrémité de la péninsule de Nyumakilé,Pomoni sur la côte sud-ouest et Domoni sur la côte orientale. Deux de ces six stations ne sont pas équipées en thermomètre : Pomoni et M’ramani.

Tableau N°3 : Les précipitations moyennes mensuelles ( moyennes sur 20 ans),1985 à 2005 Mois J F M A M J J A S O N D Stations Ouani 380 330 290 190 70 30 10 20 40 120 120 230 Domoni 360 280 260 200 80 30 30 10 30 50 70 200 Pomoni 340 230 330 380 390 180 180 100 60 140 150 200 Bambao 730 630 520 290 100 80 50 50 60 210 180 320 254 178 208 92 92 44 44 27 34 77 66 171 Mremani 377 285 349 184 84 102 99 62 57 35 146 439

Source : Service météorologique de Ndzouani Diagrammes ombrothermiques P=2T

- 27 -

OUANI M'REMANI P en P en T en °C T en °C mm mm 500 250 500 250 225 225 400 200 400 200 175 175 300 150 300 150 125 125 200 100 200 100 75 75 100 50 100 50 25 25 0 0 0 0 J A S O N D J F M A M J J A S O N D J F M A M J

BAMBAO M'TROUNI DOMONI P en T en °C P en T en °C mm mm 800 400 500 250 375 700 350 225 325 400 200 600 300 275 175 500 250 225 300 150 400 200 125 175 300 150 200 100 125 75 200 100 75 100 50 100 50 25 25 0 0 0 0 J A S O N D J F M A M J J A S O N D J F M A M J

Puisque nous sommes dans l’hémisphère sud ,nous avons préféré de commencer par le mois de juillet, afin de bien voir la distribution annuelle des précipitations.

- 28 - Tous les mois reçoivent des précipitations. Seulement, les pluies sont inégalement reparties, au cours de l’année. D’une manière générale, janvier est le mois le plus pluvieux dans l’ensemble de l’île, et juillet, août, septembre, les mois les plus secs. Le régime pluviométrique est simple dans toutes les stations avec un maximum et un minimum de pluie. C’est un régime simple à deux saisons bien tranchées : une saison humide et une saison sèche. Quelques nuances peuvent apparaître dans certaines stations comme M’rémani, mais elles n’ont pas de véritable explication à avancer. L’étude comparative des deux courbes, thermiques et pluviométriques, montre bien que la saison chaude correspond à la saison humide et la saison fraîche correspond à la saison sèche, mais les précipitations décroissent très progressivement, par rapport aux températures. Donc, la sécheresse est plus accentuée, par rapport à la fraîcheur. Cette inégale répartition des précipitations dans le temps règle bien le cycle végétatif et la saison agricole : on sème en octobre et on récolte en janvier-fevrier pour les cultures de courte durée (maïs et paddy) et en juin-juillet ,pour les cultures de longue durée ( ambrevades etc … ) .

2-1-2- La répartition des précipitations en fonction des vents : (tableau N°4)

Tableau N°4 :La distribution des précipitations en fonction des vents Masse d’air Matulay et Stations Kashkazi Kusi M’nyumbene Ouani 1230mm 300mm 300mm Domoni 1100mm 340mm 160mm Pomoni 1100mm 1130mm 450mm Bambao M’trouni 2200mm 520mm 500mm M’ramani 811mm 272mm 204mm M’remani 1509mm 569mm 398mm Totale 7950mm 3131mm 2012mm Source : Calculs de l’auteur

C’est le Kashkazi, qui apporte le plus de pluies à Ndzouani, secondé par le kusi . Dans toutes les stations, il pleut d’avantage pendant le Kashkazi que dans les autres saisons, sauf à Pomoni .Cette station bien exposée au vent de Kusi , reçoit 1130 mm d’eau de pluie de Kusi contre 1100 mm d’eau de pluie de Kashkazi. Le Matulay et le Mnyubeni

- 29 - sont les masses d’air les moins humides. Le Kusi annonce la fin de la saison de pluies , le Matulay accentue la saison sèche et le Mnyubeni marque la fin de la saison sèche et annonce le début de la saison des pluies.

2-1-3- L es saisons : ( tableau N°5) Située dans la zone intertropicale sud, entre 12°04’et 12°37’ de latitude, Anjouan appartient au domaine tropical humide à deux saisons bien tranchées : une saison humide et une saison sèche . Et, si on considère comme mois secs, tous les mois qui reçoivent moins de 100 mm d’eau de pluie ,la longueur de la saison sèche varie d’une région à l’autre.

Tableau N° 5 : Durée de la saison sèche et de la saison humide Stations Durée de la saison humide Durée de la saison sèche Ouani 7 mois 5 mois Domoni 5 mois 7 mois Pomoni 11 mois 1 mois Mrémani 9 mois 3 mois Mramani 4 mois 8 mois Bamabo M’trouni 8 mois 4 mois Source : Calculs de l’auteur

La saison sèche est plus accentuée sur la côte orientale de l’île et à l’extrémité des péninsules. La saison humide est plus courtes par rapport aux autres régions de l’île (quatre mois à M’ramani et cinq mois à Domoni ). Ailleurs, c’est la saison humide qui prédomine. Même si la saison sèche existe, elle n’est pas très accentuée. Une bonne répartition annuelle des pluies caractérise Pomoni , où , septembre qui est considéré comme mois sec , reçoit 60 mm d’eau de pluie .

2-2- La répartition des précipitations dans l’espace : (Tableau N°6) Tableau 6 : les totaux annuels des précipitations Stations Quantité d’eau de pluies annuelles Ouani 1830mm Domoni 1600mm

- 30 - M’remani 2476mm M’ramani 1287mm Pomoni 2680mm Bambao M’trouni 2320mm Source : Service météorologique de Ndzouani

Anjouan est une région bien arrosée , seulement les précipitations sont inégalement réparties dans l’espace. Les zones intérieures avec les stations de Bambao M’trouni , de M’remani et la côte sud-ouest ,sont les plus arrosées . Chacune d’elles ne reçoit pas moins de 2500 mm d’eau de pluie par an. Ces trois zones toutes entières sont entourées par l’isohyète 2500 mm. La zone de Pomoni reste bien arrosée pour le fait qu’elle est bien exposée au vent de kusi et également, zone au vent du kashkazi . Quelque soit la disposition du relief, les précipitations augmentent au fur et à mesure qu’on monte en altitude. Les zones côtières ( Ouani, Domoni ), du fait de la disposition du relief et de l’existence des versants au vent et des versants sous le vent, sont moyennement arrosées. Elles reçoivent une pluviosité variante entre 1500 et 2000 mm / an. L’extrémité de la péninsule reçoit des précipitations moindres, du fait de la rareté des nuages. Il tombe en moyenne une pluviométrie comprise entre 1500 et 1000 mm / an.

Croquis N°8 : Les zones de pluies à Anjouan

- 31 - Nord

Légende

Source : Carte de végétation d’Anjouan Arrangement : Auteur

Cette carte pluviométrique justifie bien la densité de la population et l’aménagement agricole. Ce sont les zones les plus humides, qui sont les plus densément peuplées et les plus développées sur le plan agricoles.

III- LES DIFFERENTS MICRO – CLIMATS LOCAUX : L’exposition de l’île en façade au vent, sous le vent et en zone d’altitude, modifie légèrement l’homogénéité climatique locale. Des sous-ensembles climatiques vont apparaître en fonction de l’importance de la pluviométrie ,et on arrive à distinguer deux domaines climatiques différents : le domaine tropical à longue saison humide et le domaine tropical à longue saison sèche.

- 32 - 1- Le domaine tropical à longue saison humide : Ce domaine correspond aux régions du nord-ouest, sud-ouest et aux zones d’altitude.

1-1-Le Nord-Ouest : La côte nord-ouest de l’île est la zone au vent de la mousson (kashkazi). Elle reçoit de plein fouet le vent humide, en été austral. Les températures sont parmi les plus élevées de l’île , toujours supérieures à 20°C, durant toute l’année. La moyenne mensuelle la plus élevée est enregistrée au mois de décembre, 27°C. La saison humide dure 7 mois, d’octobre à avril , mais les précipitations les plus abondantes tombent de janvier à février. Juin, juillet, août sont les mois les plus secs. Juillet, le mois le plus sec de tous, ne reçoit que 10 mm d’eau de pluie.

1-2- Le Sud-Ouest : C’est la zone au vent du Kusi (alizés du sud) et souvent au vent du Kashkazi (Mousson du nord-ouest). Les pluies sont bien reparties au cours de l ‘année. Mais le maximum de pluies tombe au mois de mai (390 mm) et le minimum de pluies au mois de septembre (60 mm) . La sécheresse n’est pas très accentuée comme dans les autres régions. 1-3- Les zones d’altitude : Il pleut d’avantage sur les zones d’altitude que sur les zones côtières. La saison humide est la plus longue par rapport à la saison sèche ,elle dure 8 à 9 mois. Janvier est le mois le plus humide, il tombe dans certaines zones plus de 700 mm d’eau de pluies. Juillet, août, septembre sont les plus secs, mais la sécheresse n’est pas très accentuée comme sur la côte. Cette zone est entourée par l’isohyète 2500 mm. Les températures sont moyennement plus élevées que sur la côte. Elle varie entre 19°C et 24°C. Février est le mois le plus chaud, et, août, le mois le moins chaud. L’amplitude annuelle est aussi faible de l’ordre de 4° dans certains endroits. Mais du fait de l’importance de la fraîcheur au delà de 1000m d’altitude, on peut qualifier le climat de cette zone de climat de type tempéré.

2- Le domaine tropical, à longue saison sèche :

- 33 - La côte orientale et méridionale et l’extrémité des péninsules correspondent au domaine tropical à longue saison sèche.

2-1 Les côtes orientale et méridionale : Il s’agit de la côte abritée des montagnes et des collines. la zone est sous le vent de la mousson et de l’alizé du sud (masses d’air humide) ,mais bien exposée au Matulay ( masses d’air très sec). La saison humide dure cinq mois, de décembre à avril. Le reste de l’année correspond à une dure sécheresse. Janvier est le mois le plus humide et août le mois le plus sec (il tombe 10 mm d’eau de pluies). Les températures restent toujours élevées tout au long de l’année, supérieures à 20°C. L’excès de chaleur et la rareté des pluies, pendant une grande partie de l’année, mettent en difficulté la vie agricole.

2-1- L’extrémité des péninsules : L’extrémité des péninsules de l’île de Ndzouani connaît d’énormes difficultés pluviométriques. La quantité annuelle d’eau de pluie paraît suffisante (1000 à 1500 mm), mais elle est mal repartie au cours de l’année. Les trois quarts de l’année sont secs. La saison humide dure quatre mois, de janvier à avril. L’accentuation de la sécheresse dans ces zones et l’importance de la chaleur donne l’image d’un climat de type sahélien. La vie agricole est courte ,de l’ordre de quatre à cinq mois. On fait surtout les cultures à cycle court ( maïs, amberique, arachide).

CH APITRE III : L A FLORE , LA FAUNE ,ET L’HYDROGRAPHIE DANS L’ESPACE GEOGR APHIQUE : L’intervention de l’homme par la recherche de ressources disponibles, transforme le milieu écologique anjouanais. La transformation de la végétation, au profit de l’agriculture, entraîne une diminution des espèces faunistiques et un assèchement des cours d’eau.

I-UNE VÉGÉTATION ENTIÈREMENT MODIFIÉE ET STRATIFIÉE : Avant l’intervention de l’homme, Anjouan possédait l’une des plus belles forêts du monde. Elle couvrait la plus grande partie du territoire. Il allait de la forêt tropophile à la forêt xérophile, là où la saison sèche est plus longue que la saison humide. Les espèces dominantes étaient surtout le Mwanga et le Takamaka.

- 34 - L’intervention de l’homme est de plus en plus marquée par les scieries et les défrichements. L’homme a transformé toute la végétation, au profit des cultures vivrières et commerciales. Et actuellement la formation végétale de l’île se trouve bien étagée, du bas vers le haut , mais complètement humanisée et dégradée.

1- La végétation de la zone côtière : (Photos N°3 et N°4 ) L’homme a transformé toute la végétation de la zone côtière en zone de plantations diverses. On y trouve toutes les espèces végétales, d’origine tropicale cultivée.

1-1-La végétation des bases pentes côtières : Toutes les basses pentes côtières sont transformées en véritables champs de cocotier. Cette forêt continue couvre environ 7594 ha. Cette culture a des avantages énormes sur la vie de la population locale. Rien ne se perd dans le cocotier, tout se transforme. Malgré tout la production est insuffisante. Et, on est obligé d’acheter des cocos à l’île sœur de Mohéli. Le plus souvent , l’homme intercale le cocotier avec des cultures de toute sorte : giroflier , arbre à pain , jacquier , avocatier , kapokier , poivrier , corossolier , canneliers , glucida , muscadier , pignon d’inde , baobab , tamarinier , badamier , bananier et ylang-ylang . D’importantes concessions d’ylang-ylang se sont retrouvées sur la zone côtière, mais depuis la chute du cours de son essence, sur le marché international, certaines d’entres elles, sont transformées en champs de cultures vivrières. Par endroit, le manguier pousse en plusieurs espèces. Par la présence de cette dernière culture dans certaines zones côtières, on a une végétation de savane arborée ou de parc.

Photo N°3 :Végétation de la zone côtière

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Source :Cliché de l’ auteur

Photo N° 4 :Association de cultures à la plaine de Ouani

Source : Géographie des Comores

1-2- L’extrémité des péninsules: Du fait de la longue saison sèche, l’extrémité des péninsules de Ndzouani possède une végétation de buissons et de broussailles, dominées par quelques arbres plus importants et bien adaptés à la longue saison sèche tels que le baobab et le tamarinier.

- 36 - Le giroflier et le cocotier sont aussi présents à Jimilimé et à Sima , par contre l’extrémité de Nyumakélé reste déforestée. Les efforts de reboisement, réalisés dans les années 80 n’ont donné aucun résultat. Jusqu’à maintenant, l’homme n’arrive pas à maîtriser ce milieu , au contraire, il continue à le dégrader .L’homme est dominé par ce milieu, car même les constructions modernes posent d’énormes difficultés. Les maisons en dure, se lézardent et se fissurent constamment.

1-3-La végétation de mangrove : Sur la côte marécageuse de la presqu’île de Sima, pousse une végétation de mangrove. Les arbres fournissaient jadis, un bon bois de construction. L’homme est intervenu, mais, actuellement, la mangrove n’est qu’un milieu écologique important pour la vie des poissons. C’est pour cette raison que la mer de est plus poissonneuse que les autres endroits.

2- La végétation des zones de hauteur : Les zones de hauteur ne possèdent pas une formation végétale homogène. On distingue le domaine de cultures vivrières et le domaine de la grande forêt.

2-1- Le domaine de cultures vivrières : La zone située entre 400 et 800 m d’altitude, est transformée en véritable domaine de cultures vivrières. Le paysan débroussaille chaque année, après la jachère et il associe sur la même parcelle, haricot, maïs, ambrévades, manioc, amberique, taros, igname, parfois même le riz . Sur les pentes des versants, pousse une végétation de prairie et de savane arbustive composée d’avocats marronniers et de goyaviers. Etant une zone de pluviométrie importante, elle convient également aux arbres fruitiers tels que, les orangers, les bananiers, les mandariniers, les citronniers, les pamplemousses et les litchis. A cause de L’absence d’une végétation assez riche, une intense érosion attaque les parcelles et on voit se développer un paysage de terres stérilisées dites bad–lands. Des efforts de reboisement ont été entrepris depuis l’accession des Comores à l’indépendance, mais en vain. Le pin, l’eucalyptus et le dragonnier n’occupent actuellement que des espaces peu importants et diffus. La surexploitation des terres par les paysans et par les troupeaux endommagent les nouvelles plantes et il est rare de trouver une végétation étendue. Les quelques cocotiers, arbres à pain, girofliers, ylang–ylang, kapokiers, jacquiers, qui sont retrouvés

- 37 - dans les cirques, sont souvent espacés. Même, si la zone connaît quelques problèmes d’aménagement, on peut dire que c’est un milieu facile à dominer. L’exemple se voit dans la zone du haut Nyumakelé, où jadis s’étendait une zone de bad-lands et actuellement, c’est la seule zone de l’île, que l’homme a pu maîtriser normalement.

2-2- Le domaine de la grande forêt : La forêt primaire n’est maintenue que sur des grandes surfaces et sur les parties les plus escarpées de l’île, au-dessus de la zone de cultures , sur les pentes des cirques et sur les terrains, qui ne conviennent pas aux cultures. Cette forêt primaire occupe environ près de 10.000 ha contre 15.000 ha à Ngazidja, 500 ha à Mwali et 15.000 ha à Maoré. C’est une forêt mitée par les brûlis, les défrichements, ainsi que par les plantations de bananiers et des taros en sous-bois ou même par les girofliers ( forêt de Moya surtout ). Les clairières sont ici importantes. La composition de cette forêt primaire de Ndzouani ressemble beaucoup plus à celle du Karthala à Ngazidja , seulement la forêt de Ndzouani est moins riche en takamaka que celle de Karthala .

- 38 - Croquis N°9 :La végétation à Anjouan

Nord

Légende

Source :Carte de végétation d’Anjouan,mais améliorée par l’auteur II- UNE FAUNE EN VOIE DE DISPARITION Les espèces animales de l’île sont peu nombreuses, mais elles sont variées. Elles sont composées d’espèces animales terrestres et d’espèces animales marines.

1-Les espèces animales terrestres : La faune terrestre est composée d’animaux sauvages et domestiqués.

1-1- Les animaux sauvages : . L’île n’a aucun mammifère terrestre sauvage. Seulement, on trouve des lémuriens, des makis, une espèce de chauve souris diurne, fanihi ou ndema , pteropus livingstonis (espèce rare qui vit en altitude). Les rongeurs sont nombreux ,mais peu variés. Ce sont les rats, les mulots, les hérissons à chauve à viande grasse et à museau porcin, le tenrec ou landa …

- 39 - Les oiseaux sont en plus grand nombre : l’aigle royal, le martin, de nombreux échassiers (héron, cul-blanc…) des palmipèdes (frégates, hirondelle …).Des perroquets bruns,des pigeons, des pintades, des corbeaux, des roitelets …. Les reptiles et les insectes sont nombreux et représentés par plusieurs espèces : les lézards de toutes couleurs, plusieurs espèces de couleuvres, d’escargots et des crabes… Les espèces aquatiques d’eau douce sont très peu nombreuses et très peu variées. On peut capturer uniquement des chamarrons, des anguilles et des écrevisses. La dégradation de leur milieu écologique ainsi que leur surexploitation font que ces animaux terrestres sauvages sont en voie de disparition. La chauve-souris noire, espèce endémique de l’île est en nette disparition. L’utilisation des produits chimiques comme le

D6 ,lors de la capture des écrevisses tue toutes les espèces de tout âge , et, actuellement, il est rare de trouver certaines espèces d’eau douce, comme l’anguille et l’écrevisse. La dégradation du milieu écologique terrestre réduit le nombre d’espèces animales. Certaines espèces disparaissent complètement ,comme le lapin sauvage.

1-2 La faune domestique : Elle est très peu variée. Les anjouanais ne domestiquent que les animaux, dont ils ont besoin. Le bœuf d’abord, puis le mouton et la chèvre, l’âne et le chien sont en nombre très limité, et, enfin, le chat et les oiseaux de basse cour ( poule, canard, pigeon et parfois les pintades ) sont présents dans l’île. 2-La faune marine et ses particularités : Elle est extrêmement variée et comporte des espèces marines d’origine tropicale.

2-1- Les espèces marines les plus familières : Ce sont surtout les dauphins du joug , des tortues de mer et plusieurs espèces de poissons : capitaine, thon, barracuda, perroquet, torpille, mulet, poisson volant, le nyessa, pieuvre, brochet, poisson banane, plusieurs espèces de requin…, mais aussi de la baleine. Au début de l’année 1991 une baleine de plusieurs dizaines de tonnes était retrouvée à la plage de , sur la côte est. Même si, cette faune marine reste extrêmement variée, certaines espèces deviennent de plus en plus rares comme la pieuvre. L’exploitation massive des zones récifales en est la cause principale.

- 40 - 2-2- Le cas de la coelacanthe : ( Photo N°5 ) La particularité de la faune marine anjouanaise réside sur la cœlacanthe. Connue sous le nom de gombessa ou de djumbé, la cœlacanthe vit à proximité des fonds rocheux, par plus de 200 m de profondeur. On pensait que cette espèce a disparu ,il y a environ 60 millions d’années , et la nuit du 22 décembre 1952 un pécheur anjouanais AHMED ABDOU originaire de Domoni a pêché un poisson bizarre à 3 km des côtes. Il le ramena en ville pour le montrer à ses camarades , mais pour des raisons de négligence l’espèce périt. En 1953 une autre espèce est capturée à Mutsamudu. Elle est formolée et elle est envoyée au professeur MULOT à l’institut de recherche d’Antananarivo. Des versions racontent que la cœlacanthe est apparue depuis le dévonien inférieur, il y a 360 millions d’années pendant l’ère primaire. Ses derniers parents avaient disparu au crétacé, il y a 60-70 millions d’années. Aujourd’hui cette espèce existe autour de l’île de Ndzouani et de Ngazidja. La preuve est que le 26 juin 2000 , deux pêcheurs anjouanais de la côte sud ouest de l’île Bounou chaffi originaire de âgé de 60 ans et Houmadi Oili de ont pêché sur cette côte sud-ouest un cœlacanthe de 1,40 m de long , de 38 à 40 kg .

Photo N°5 :La Cœlacanthe, un poisson fossile

Source :Cliché de l’auteur

- 41 - III- DES COURS D’EAU EN VOIE D’ASSECHEMENT : Comme toutes les deux autres îles du sud de l’archipel des Comores (Mohéli et Mayotte),Anjouan est une île , qui a de l’eau potable, durant toute l’année. De nombreuses sources alimentent les rivières .Mais du fait des défrichements continus par le feu de brousse ou l’abattage, d’intense érosion endommage les cours d’eau et ils courent actuellement à l’assèchement.

1- Les principales rivières : 1-1- Les caractéristiques de ces cours d’eau : Avant l’intervention de l’homme sur la végétation (avant la déforestation), Anjouan avait des rivières permanentes. On comptait plus de 40 rivières pérennes. Actuellement, on n’en dénombre que 7,qui sont : M’ro Tratringa, M’ro Pomoni, M’ro Mutsamudu, M’ro Pajé, M’ro Jomani, M’ro Jéjé et M’ro koki . Ces rivières sont courtes, elles prennent leur source en altitude dans le massif central ( Tringui). Certaines d’entre elles coulent de chute en chute, parfois même de cascade en cascade Ce massif central est un château d’eau qui joue le rôle d’un réservoir de distribution d’ eau dans toute l’île. Et, toutes les rivières qui ne prennent pas leur source dans ce château d’eau central, s’assèchent pendant la saison sèche. C’est pour cette raison que lespresqu’îles et la côte orientale connaissent d’énormes problèmes d’eau, pendant la saison sèche.

1-2-Le régime de ces rivières : ( Tableau N°7) Ce sont des rivières irrégulières. En période de forte pluie, de janvier à avril, le niveau des eaux augmente. Certaines rivières comme le Tratringa et le M’ro Pomoni, qui reçoivent de nombreux affluents, tendent souvent à déborder leurs lits à certains endroits ( les endroits les moins encaissés surtout ) . En hiver austral (en saison sèche), surtout de juin à novembre, le niveau des eaux diminue progressivement , certaines rivières courent même vers l’assèchement à l’embouchure (elles sont réduites en cours d’eau endoréique en saison sèche). Le débit de l’étiage le plus remarquable est enregistré partout au mois de novembre, et il est variable selon les zones.

- 42 - Tableau N° 7 : Le débit de l’étiage M’ro Débit de l’étiage en L /s Jomani 20 Pomoni 250 Pajé 200 225 Jejé 180 Source :Service des eaux et de mines de Moroni

Ce débit d’étiage reste important dans les zones de cascade. Par exemple, le débit de l’étiage remarquable du M’ro Jomani est de 170 L /s, au détroit de Coni-Djodjo.

2- Le cas de Tratringa : Le Tratringa est la plus importante rivière de l’archipel des Comores. Elle prend sa source à 1100 m d’altitude, au lac Dzialandzé, sur les pentes orientales du massif Tringui. Elle coule sur près de 10 km dans un bassin versant de 21,8 km2 dans le cirque de Bambao M’trouni.

2-1- Le cours de Tratringa : ( Photos N°6 et N°7 ) Le Tratringa est divisé en trois zones d’écoulement : le cours supérieur, le cours moyen et le cours inférieur.

2-1-1- Le cours supérieur : A son cours supérieur situé à 1100 à 800 m d’altitude, le Tratringa rassemble toutes les eaux qui ruissellent sur les pentes des deux sommets principaux : Tringui et Trindrini. Le cours est assez puissant, mais du fait de l’érosion intense de son bassin versant ,il est devenu un véritable champ de labour, à cause de l’humidité.

2-1-2- Le cours moyen : Sur 800 à 400 m d’altitude, le Tratringa creuse dans les roches du cirque, un lit profond et étroit. La rivière est très encaissée. Une très belle végétation suit le long du cours. Le maki et certains oiseaux sont les espèces animales les plus retrouvées. L’anguille, le chamarron et les écrevisses sont les espèces animales d’origine d’eau douce présentes. 2-1-3- Le cours inférieur :

- 43 - En dessous de 400 m d’altitude, le Tratrenga coule de chute en chute, équipée en barrage hydroélectrique. Ce cours ne bénéficie d’aucun affluent important. Les quelques unités existantes sont sèches, pendant une grande partie de l’année. Dans ce cours, la rivière est peu encaissée. Son lit est moins profond.

Photo N° 6 :La chute de Tratringa Photo N° 7 :Le Tratringa, dans son cours inférieur

Source :Géographie Comores Source :Géographie des Comores 2-2- Les variations du cours de Tratringa au cours de l’année : ( Tableau N°8 ) Le Tratringa est une rivière irrégulière. Son débit varie considérablement au cours de l’année , parfois même d’une année à l’autre. En janvier, le mois le plus pluvieux, le débit remarquable de ce cours peut s’élever de 160 à 180 m3 /s en moyenne, mais il peut s’abaisser jusqu’à 20 m3 /s pendant la saison sèche. Toutefois, pendant les années cycloniques, ce débit dépasse de loin ces chiffres.

Tableau N° 8 : Variation du niveau des eaux de Tratringa

VA RIATION J F M A M J J A S O N D Mois

Niveau des 51 30 18 15 14 9 6 7.3 6.6 6 6.5 20 eaux en cm Source : Service des eaux et des mines de Moroni

Selon ce tableau N°8, les eaux diminuent de façon progressive de janvier à novembre. Le niveau des eaux le plus bas est observé aux mois de juillet et octobre. Juillet marque le mois le moins humide à Bambao M’trouni et octobre marque la fin de la saison sèche ,

- 44 - période durant laquelle, le stock d’eau dans le sol, est entièrement épuisé. Les premières pluies du mois de novembre-décembre commencent à alimenter les nappes souterraines, mais ce sont les pluies, les plus abondantes de janvier, qui saturent ces nappes. Cette diminution progressive du niveau des eaux s’explique par la déforestation accrue du bassin versant, qui est devenu un véritable champ de cultures maraîchères et vivrières, surtout dans son cours supérieur. De plus, le lac Dzialandzé, le principal réservoir de distribution d’eau, dans l’ensemble de l’île , ses bassins versants sont devenus aujourd’hui des bons champs de cultures maraîchères et vivrières ( taros et bananiers ) .( Photo N°8 ) Les autres zones ont des rivières, mais elles ne sont exoréiques que pendant la saison pluvieuse. En saison sèche, elles se réduisent en rivières endoréiques. Seule l’extrémité des péninsules1 est aréique durant toute l’année.

Photo n° :8 : Lac de Dzianladzé

Source : Cliché de l’auteur

En conclusion de la première partie, nous dirons que l’île d’Anjouan est une région naturelle typiquement tropicale .Elle se définit par ses caractères naturels, à savoir le relief, qui est montagneux dans les zones intérieures et des récifs coralliens de type frangeant sur les littoraux. L’île s’est formée au tertiaire, avec des phases d’activités volcaniques, qui ont débuté au début du pliocène. Le climat est de type tropical humide, à deux saisons tranchées. Les formations végétales et les cultures sont liées aux climats. Les cours d’eau sont irréguliers, mais l’île ne manque pas d’eau.

- 45 - En résumé, les conditions du milieu naturel influent énormément sur l’organisation de l’espace et fait de l’île, une région, où les conditions de vie sont déterminées par l’agencement des différents éléments du relief.

- 46 - D EUXIEME PARTIE : PEUPLEMENT ET ORGANISATION ADMINISTRATIVE DANS CET ESPACE ANJOUANAIS:

CH APITRE IV : LA MISE EN PLACE DU PEUPLEMENT ET SON EVOLUTION :

I – PE UPLE ,CIVILISATION ET CULTURE : Comme toutes les autres îles de l’archipel des Comores, l’île d’Anjouan est longtemps restée inhabitée. Ses premiers habitants ne remontent qu’au cours de la seconde moitié du premier millénaire de l’ère Chrétienne (au VIIIe siècle de l’ère Chrétienne). Mais certains autres auteurs avancent une hypothèse plus lointaine. Ils justifient la possibilité de la touchée de certains groupes, dès la plus haute antiquité .Ce sont des arabes, vénitiens égyptiens…La population actuelle est le résultat de nombreux mouvements migratoires en provenance des différentes régions du monde. Malgré tout cela, la population anjouanaise est homogène .Elle garde une civilisation commune et une unité culturelle. Le métissage effectué à travers le temps entre les différents groupes installés, supprime tout esprit ethnique ( pas d’ethnies).

1- La formation du peuplement : 1-1- Les noirs Africains : Deux vagues de mouvement migratoire d’origine noire africaine ont participé à la formation du peuplement des Comores. La première est constituée par des bantous, venus d’Afrique centrale et du sud. Ils constituent le groupe le plus ancien de l’archipel. Ils arrivent à une date inconnue sur les rives africaines les plus proches des Comores. La seconde vague, est une descente d’esclaves noirs. Ils sont arrivés entre les XVIIIe et XIXe siècle. Les récits de certaines traditions justifient la présence de ces derniers apports noirs dans les anciennes plantations étrangères : Bambao M’tsanga, Pomoni , Patsy… En plus la population noire, s’ajoute le groupe swahili. Les établissements de ces derniers sont retrouvés à Sima (construits en matériaux végétaux ). Leur date d’arrivée se situe entre le VIIIe le Xe siècle. 1-2-Les vagues de migration d’origine asiatique :

- 47 - Celles-ci viennent des différentes régions d’Asie.Il s’agit des chiraziens, arabes, indonésiens et des indo-pakistanais.

1-2-1- Les chiraziens : Deux vagues de migration d’origine chirazienne viennent s’installer aux îles Comores entre le IXe et XVe siècle de l’ère chrétienne. Après l’hégire, 14 boutres embarquant hommes et femmes arrivent dans la région nord du Canal de Mozambique , de la grande Comore à Madagascar. Dans chaque île, ils ont laissé des représentants et ont fondé des villages propres à eux. Débarqués à la plage de Sima , c’est là qu’ils ont fondé leur premier village, dans un quartier appelé Ziarani , puis à Oupvanga ( Moya ) , à Chiroroni ( pointe de Nyumakelé ) , à Domoni etc… Aux XVe siècle, une seconde vague plus importante que la première arrive. C’est l’origine du renforcement de l’islamisation et de l’instauration du sultanat comme système de gouvernement. Cette vague s’installe et s’allie avec les chefs traditionnels (les phanies) et une alliance matrimoniale s’est fondée entre Hassane Ben Houssaïne , un prince chirazien et la fille du phanie à Domoni . C’est le début de l’unification de l’île en un seul sultanat. La société s’est organisée en trois classes : - la noblesse ou Kabaila , détient le pouvoir politique spirituel et économique . - une classe d’hommes libres (Wangwana) , agriculteurs , pêcheurs , artisans… - une classe d’esclave ( Warumwa ) .

1-2-2- Le peuplement arabe : Entre les Xe et XIe siècle, plusieurs vagues de population arabe passaient par l’archipel des Comores. La première vague arrivait en 933 après J.C, fuyant une révolution dans leur région. Mais aucune trace probante n’est laissée après leur installation.

1-2-3- Les indonésiens : Des vestiges archéologiques montrent le passage des populations d’origine indonésienne aux Comores. Ils se sont installés à Sima, au VIe siècle de l’ère chrétienne. La preuve est que certains éléments de la civilisation des Comores sont du sud-est asiatique : cocotier et ses utilisations, banane, manguier, pirogue à balancier…Mais la

- 48 - tradition montre peut être que ces populations indonésiennes sont des proto-malgaches en route vers Madagascar. 1-2-4- Les indo-pakistanais : C’est un groupe très original qui s’est installé depuis plusieurs générations. Il constitue un cas particulier. A Ndzouani, leur nombre est limité et ils sont surtout installés dans les quartiers commerçants de Mutsamudu. Ils conservent leur langue, leur nationalité française et pratiquent l’endogamie.

1-3-Les européens : A partir du XVIeme siècle de l’ère chrétienne, des navigateurs européens visitent les Comores et entrent en contact avec la population locale musulmane. Ce sont des portugais d’abord, puis des hollandais, des anglais et des français. Ces nouveaux visiteurs européens trouvent Anjouan et en ont fait un lieu très privilégié d’escale pour les navires. Ils pratiquent des activités commerciales avec les navires musulmans, en provenance du Moyen Orient. C’est le début de la construction des édifices dans l’île de Ndzouani à Domoni et Mutsamudu surtout.

1-4-Les éléments malgaches : Au cours de la deuxième moitié du XVIIIe siècle, des éléments malgaches viennent contribuer à la formation du peuplement des Comores. Ce sont des Sakalava, Betsimisaraka et des Zanamalata . Ils s’organisent en véritable expédition et prennent le nom des pirates malgaches. Ils viennent attaquer les villes côtières des Comores ( Domoni à Anjouan et à la grande Comores ) et font beaucoup de ravages . Ces éléments malgaches se trouvent essentiellement aujourd’hui dans certaines zones de haute, comme Coni et Adda à Ndzouani.

2-Une civilisation arabo-musulmane : La civilisation Comorienne est une civilisation apparentée en grande partie à une civilisation arabo-musulmanne, à laquelle s’ajoutent quelques éléments de civilisation africaine et indonésienne.

- 49 - 2-1- Une civilisation purement musulmane : 2-1-1 - L’uniq ue religion : L’islam est l’unique religion des Comoriens. La croyance en un seul Dieu , créateur du monde est un devoir de tout le monde . C’est un islam sunnite de rite shafiite. Il conditionne la vie de tout le monde par adhésion et par la mise en pratique des six piliers de la foi. La vie quotidienne est conditionnée à l’appel aux cinq prières quotidiennes, fixées à des moments bien déterminés : à l’aube, à midi, à 15 heures (prière de médiane), à 18 heures (prière de coucher ) et à 19 heures. Le ramadan, l’aumône légale, le pèlerinage à la Mecque, sont les autres obligations religieuses. Quelques témoins de Jo Hova apparaissent dans la partie sud de l’île, mais ils ne sont pas encore reconnus dans la société.

2-1-2- Les confréries religieuses : Le shadhouli , le rifayi et le quadriyi sont les confréries religieuses les plus rependues dans l’île .Ces confréries sont issues des deux petits fils de Mahomet, Hassan et Houssen. Hassan est le fondateur de la confrérie shadhouli et Houssen , le fondateur de la confrérie rifayi . L’objectif primaire de ces confréries est de raffermir l’esprit communautaire et d’entretenir l’esprit de la dévotion.

2-1-3- Les fêtes : Les anjouanais comme tous les autres comoriens ont quatre fêtes fondamentales liées à la vie religieuse. Ce sont : - L’ide-el-fitre , fête manquant la fin du Ramadan . - L’ide-el-kabir , fête commémorant le sacrifice d’Abraham . - L’anniversaire de la naissance du prophète Mahomet. - Le Miradj , ascension du prophète Mahomet . - Toutes ces fêtes religieuses suivent le calendrier musulman. Autrefois, on fêtait également la fête du nouvel an agricole (vers mi-juillet début août), mais aujourd’hui elle est délaissée , car elle est contestée par les religieux, puisqu’elle était liée à des rites animistes.

- 50 - 2-2- La vie quotidienne : 2-2-1- Les différentes activités humaines : Le travail de champ, l’élevage et l’artisanat sont importants par la population locale. Dans une même parcelle, on associe parfois cultures vivrières et cultures commerciales. L’artisanat qui, auparavant était la seconde activité de la population locale, est en déclin rapide ( surtout l’artisanat des hommes ). La confection des bonnets (toque de coton blanc) est la principale activité des femmes. Dans certaines localités, les femmes tissent des nattes, des chapeaux, des paniers et des vanneries.

2–2- 2- Les habitudes : • La nourriture : Elle est très variée. Le riz est l’aliment de base, mais il est toujours associé à des plats secondaires (les mets). Le matabat (purée des feuilles de manioc pilées), sauce de poisson ou de viande, sauce de certains légumes ou légumineux en sont les principaux . On prépare la banane avec le manioc ou avec le taros, auxquels, on ajoute du lait de coco et du poisson ou de la viande. Certains légumineux, comme les ambrevades ou amberiques, sont préparés en plat principal. Certains plats sont d’origine malgache ou indienne comme le samboussa, le pilao et le poulet au coco ou d’origine africaine, comme la pâte. Certaines pâtisseries sont d’origine arabe comme le shihondro, le halwa. La boisson courante est le coca et le fänta. Mais les principales boissons traditionnelles sont le coco à boire et le trembo (sève de cocotier plus ou moins fermentée) .

• L’habi llement : Le shiromani, la robe anjouanaise et le pagne marquent les caractéristiques de l’habillement féminin. Se voiler en shiromani est perpétuée par les femmes anjouanaises. L’habillement masculin est souvent simple , un pantalon et une chemise. Mais dans les grandes circonstances , l’homme apporte un habillement plus particulier. Un boubou est porté avec un veste, ou un jouba ou joho et un bonnet. Dans les circonstances traditionnelles comme le shigoma, l’homme s’habille en costume. L’habillement masculin reste le même dans l’ensemble des quatre îles de l’archipel des Comores par contre l’habillement féminin se différencie d’une île à l’autre. Et, comme à Anjouan le shiromani et la robe anjouanaise marquent le caractéristique de l’habillement

- 51 - féminin, à Mayotte, c’est le mégaline (habillement comparable à l’habillement des femmes musulmanes des régions nord malgaches), à la Grande Comore, c’est le nambawani.

• L’habitation : ( Photos N°9 et N°10 ) L’habitation est construite soit en dur, soit en matériel végétal. Les cases traditionnelles sont construites avec un mur en terre glaise, couvert de toit de feuilles de cocotier tressées, ou un mûr en feuilles de cocotier tressées, couverts de toit de pailles. Les maisons en dur de type traditionnel ou moderne dominent surtout dans les localités urbaines ou dans les localités rurales, où le niveau de développement économique est assez évolué. Les maisons en tôle se rencontrent dans les localités de zones de hauts, encore enclavées où le transport des matériels en dur paraît difficile . Quelque soit le type d’habitat , en dur , en tôle ou la case traditionnelle , le nombre de pièces est toujours supérieur ou égal à deux .

Photo N°9 :Case traditionnelle Photo N° 10 :Exemple d’un village côtier

Source :Cliché de l’ auteur

3- L’unité culturelle : La culture comorienne s’est formée, à partir d’apports africains, doublés d’apports arabo–islamiques. 3-1- Une culture essentiellement orale : 3-1-1- Entre l’histoire et la légende : njouan est un lieu très riche en histoire et légende. Chaque enfant peut saisir une quantité importante de contes. Les thèmes les plus courants sont d’origine africaine et

- 52 - arabe. Ils sont souvent pleins de morale ou de tragédie. Par une nuit de pleine lune, les enfants de chaque quartier se rassemblent dans un même endroit et chacun raconte un conte qu’il a déjà bien saisi. 3-1-2- L e théâtre : Le théâtre est essentiellement comique. Il est joué sans texte, mais à partir de thèmes bien élaborés. Les thèmes sont faits pour ridiculiser, parfois, certaines personnes connues ou pour corriger leurs défauts. C’est le rire qui domine. Des associations théâtrales sont créées partout dans l’île, surtout dans les grandes villes comme Mutsamudu, Domoni, Ouani et Mirontsy.

3-2- La danse : C ‘est un art présent dans toute la vie sociale de la population. Elle se présente sous deux types : danses traditionnelles et danses modernes. La plupart des danses traditionnelles sont liées à des cérémonies religieuses ou animistes.

3-2-1- Les danses traditionnelles : Le tambour, de différentes sortes, la flûte, le gadza et le gabousi , petite guitare à cinq cordes, sont les principaux instruments utilisés dans les danses traditionnelles. La plupart de ces danses sont uniquement masculines. Les femmes assistent, mais restent voilées, à l’écart. Les danses les plus populaires sont le shigoma, le biyaya , le moushogoro et le kandza ( danse liée aux cérémonies religieuses ) . D’autres sont aussi uniquement féminines comme le tari, le débat et le shengué . Mais les femmes peuvent aussi danser entre elles dans les wakati (coupe des premiers cheveux, circoncision) ou lors de grand mariage. Seul le twarabu réunit aussi bien des hommes que des femmes. Les danses liées à des cérémonies animistes sont souvent mixtes. Elles sont aussi jouées par des instruments traditionnelles, le tambour surtout, le tam-tam du diable (trimba , roumbou , Mougala )et le tam-tam de bœuf. Le trimba et le Nkoma sont des danses liées à des rites agraires de fertilité. Ce caractère païen est toujours contesté par les religieux.

3-2-2- Les danses modernes : Ces danses sont pour la plupart des danses traditionnelles, mais qui sont aujourd’hui modernisées , comme le wandaha , dansé autour d’un mortier avec des pilons , le mourengué qui accompagne des combats de boxe , le shigoma . . . Elles sont maintenant

- 53 - jouées par des orchestres bien équipés en instruments modernes. Le slow, le regué , les kwasa-kwasa sont aussi dansés mais n’occupent pas une place importante .

II- LES MOUVEMENTS DE LA POPULATION : Le recensement général de la population et de l’habitat du 15 septembre 2003 publie des résultats provisoires de 243732 habitants à Ndzouani sur 575660 dans l’ensemble des trois îles de l’archipel (Grande Comore-Anjouan et Mohéli). Ce chiffre représente 43,9 % de la population totale de l’Union des Comores et 0,0032 % de la population du globe sur un territoire qui représente environ 0,000080 % des terres émergées. La densité moyenne est de 604 habitants au kilomètre carré , densité toujours supérieure à la moyenne nationale qui est de 335,5 habitants au kilomètre carré . Pour faciliter le commentaire de certains tableaux, nous avons choisi d’utiliser les pourcentages.

1- Le mouvement démographique : ( tableau N°9) 1-1-Une population en pleine évolution :

1-1-1-Evolution de la population dans le temps : Tableau N° 9 : Année Effectif de la population 1870 12000 1906 23972 1923 30675 1935 37054 1958 61815 1966 83829 1977 118792 1980 148034 1987 170000 1991 188953 1999 226000 2003 243732 Source :Recherches de l’auteur

Selon le tableau N°9, nous constatons qu’entre 1870 et 1935,l’effectif de la population n’a fait que tripler. Il a aussi triplé entre 1935-1977.Ceci est lié au retour des émigrés de

- 54 - Mayotte et ceux de Majunga en 1977, ce qui a doublé les effectifs, en l’espace d’une génération. D’une manière générale ,la population anjounaise a décuplé en l’espace d’un siècle. Entre 1906-2003, l’effectif de la population est passé de 23972 à 243732 habitants.

1-1-2-L’évolution de la densité : ( tableau N°10 )

Tableau N° 10 : Densité de la population :

Année Population Densité en km2 1870 12000 28,3 1906 23978 56,55 1923 30675 72,34 1935 37054 87,39 1958 61815 145,8 1966 83829 197,7 1977 118792 280,16 1980 148034 349,18 1987 170000 401 1991 188953 445,64 1999 226000 533 2003 243732 604 Source : Recherches de l’auteur

La densité de la population augmente à un rythme proportionnel à celle de la population. Nous constatons encore qu’au début du XXème siècle, l’île d’Anjouan était l’une des régions de la planète les moins peuplées, et au début de ce XXIèmesiécle, elle rejoint le groupe des régions les plus peuplées de la planète, en devenant un nouveau foyer de peuplement. Avec cette densité de 604 habitants au Km2 , en 2003, Anjouan est l’île la plus surpeuplée des Comores.

1-1-3 É v olution de la densité par rapport à la superficie agricole utile : ( S.A.U ) : (tableau N°11)

Tableau N°11 : Evolution de la densité et de la superficie agricole utile :

- 55 - Années Population Superficie Densité au km2 S . A . U Densité / totale S.A.U 1870 12000 424 28,3 270 44 1906 23972 424 56,55 270 89 1923 30675 424 72,34 270 113,6 1935 37054 424 87,39 270 137 1958 61815 424 145,8 270 229 1966 83829 424 197,7 270 310 1977 118792 424 280,16 270 440 1980 148034 424 349,18 270 548 1987 170000 424 401 270 629 1991 188953 424 445,64 270 700 1999 226000 424 533 270 840 2003 243732 424 604 270 948,5 Source : Recherches de l’auteur

Sur les 424km2,,seules les 270km2 (63,58%), sont favorables à l’installation humaine et aux activités agricoles . La population augmente à un rythme très accéléré, au cours de ces dernières années, alors que la superficie agricole utile, continue à se détériorer, du fait de l’effet de l’ érosion , ce qui amplifie le surpeuplement de l’île.

1-2- Le mouvement naturel de la population : 1-2-1- Une natalité élevée :

Avec un taux de natalité proche de 45°/0 0 , ceci témoigne bien une fécondité très élevée. Le taux de fécondité moyen est de 6,4 enfants par femme , un taux toujours supérieur par rapport à la moyenne nationale : 4,6 enfants par femme.

Avec ce taux de fécondité très élevé, le gouvernement comorien à pris position à partir de 1983 en faveur d’une maîtrise de la croissance démographique, jugée trop rapide, par rapport aux ressources du pays. Les méthodes anti-natalistes utilisées sont : condom,pilule, injection , la stérilisation masculine . 1-2-2- La mortalité : Le taux de mortalité baisse lentement ,mais de façon progressive depuis le début du

è 0 XX siècle. Le taux de mortalité, proche de 30 /00 avant 1900 , est réduit de moitié à la fin

0 du siècle . Il est actuellement proche de 15 /0 0. Ceci est le résultat de la conjugaison des progrès scientifiques, culturel et de l’hygiène . Malgré tout cela, la mortalité infantile

- 56 - 0 0 demeure importante : 50,5 /00 pour les néonatales , 32,7 /00 pour les post-néonatales ,

0 0 0 35,6 /00 pour les juvéniles , 83,2 /00 pour les infantiles et 183 /00 pour les jeunes enfants. La mortalité frappe beaucoup plus les enfants de moins de 5 ans, du fait que les mamans ne s’occupent pas normalement des soins de leurs enfants. De plus, ces petits enfants sont victimes de plusieurs accidents ; le plus souvent en cachette.

1-2-3- Le taux d’accroissement naturel : Même si le taux d’accroissement naturel diminue lentement au cours de cette

0 0 dernière décennie (30 /00 entre 1980 – 1991 et 27 /00 entre 1991 – 2003 ) , l’accroissement de la population anjouanaise reste toujours l’un des plus élevés du monde. Anjouan est encore dans la phase de déséquilibre démographique et elle est loin de franchir cette phase. La croissance rapide de la population a des nombreuses conséquences sur le milieu écologique. La recherche des zones d’habitation et des ressources disponibles influencent fâcheusement cet espace très limité et assez hostile (augmentation rapide de la population et diminution progressive des ressources disponibles).

2- St ructure de la population : 2-1- La composition par âge :

2-1-1- Les différentes tranches d’âge : ( tableau N°12)

Tableau N°12 : Les tranches d’âges

Tranches d’âge Population totale %

- 57 - 0 - 4 40703 16,7 5 - 9 46065 18,9 10 - 14 33878 13,9 15 - 19 29491 12,1 20 - 24 18280 7,5 25 - 29 15600 6,4 30 - 34 11699 4,8 35 - 39 9506 3,9 40 - 44 9018 3,7 45 - 49 6581 2,7 50 - 54 6337 2,6 55 - 59 4143 1,7 60 - 64 4630 1,9 65 - 69 2047 0,84 70 - 74 2437 1 75 - 79 1218 0,5 80 et plus 2291 0,94 Totale 243732 100 Source : Données du recensement général de 2003

Cette structure relève bien le déséquilibre démographique existant dans cette région insulaire. L’explosion démographique est menaçante. Plus du 1/3 de la population (36,6% ) a moins de 10 ans . Ce qui pose des problèmes ardus, pour l’avenir de l’île . Les conséquences tangibles sont le manque d’emploi et l’insuffisance de salles de classe,……

2-1-2- Composition par groupe d’âge : ( tableau N°13)

Tableau N°13 : les groupes d’âge Groupes d’âge Population % totale Les jeunes de moins de 20 ans 150139 61,6 Les adultes de 20 à 64 ans 85550 35,1 Les plus de 65 ans 8043 3,3 Totale 243732 100%

- 58 - Source : Recensement général de 2003

Cette nouvelle composition est aussi plus effrayante que la précédente, car elle révèle bien la réalité. Seul 35,1% de la population sont en âge réel de travailler, alors que sur ce groupe, on peut aussi dénombrer un nombre important d’inactifs , comme les élèves, les étudiants, les femmes au ménage, les handicapés, les aliénés …qui sont des bouches à nourrir.

2-2- Le sex-ratio : ( tableau N°14 ) Le sex-ratio nous amène à évaluer le rapport homme femme. Entre les deux sexes, lequel est à l’avantage de l’autre ?

Tableau N°14 : Les tranche d’âge

Tranches S. Masculin % S. Féminin % % Total d’âge 0- 4 ans 20467 8,41 20236 8,29 1,67 5-9 23252 9,56 22815 9,34 1,89 10-14 17309 7,14 16569 6,76 1,39 15-19 14170 5,74 15321 6,36 1,21 20-24 8503 3,42 9777 4,08 7,5 25-29 7166 2,86 8434 3,54 6,4 30-34 5586 2,25 6113 2,55 4,8 35-39 4560 1,84 4946 2,06 3,9 40-44 4412 1,79 4606 1,91 3,7

- 59 - 45-49 3358 1,38 3223 1,32 2,7 50-54 3296 1,36 3041 1,24 2,6 55-59 2207 0,92 1936 0,78 1,7 60-64 2363 0,97 2267 0,93 1,9 65-69 1066 0,44 981 0,40 0,84 70-74 1292 0,53 1145 0,47 1 75-79 659 0,27 559 0,23 0,5 80 et plus 1069 0,46 1222 0,48 0,94 N D 4 5 Total 119513 49,38 121866 50,62 100 Source :Recensement général de la population et de l’habitat 2003

D’une manière générale, le sex-ratio paraît être légerment à l’avantage des femmes ( 50,62 % femmes contre 49,38 % hommes ). Ceci est dû à l’importance de l’émigration des hommes vers les autres îles de l’archipel ou ailleurs. Toutefois, cette inégalité paraît aujourd’hui moins significative que jadis, en raison du retour de nombreux émigrés expulsés de Mayotte par les forces de l’ordre. De plus, même si le sexe-ratio est à l’avantage des femmes ,leur nombre n’est important que sur la tranche comprise entre 15 et 54 ans. Au-delà de celle-ci ,leur nombre paraît peu signifiant, par rapport à celui des hommes. La mortalité frappe donc plus les femmes que les hommes. Ceci est dû à de nombreux risques que beaucoup de femmes prennent durant la période de grossesse et au moment de l’accouchement. Elles ne se mettent pas à jour aux consultations pré-natales, et les accouchements se font presque à la maison, sans l’assistance d’aucun agent de santé. Il arrive alors que de nombreux accidents se produisent au moment des accouchements.

2-3- Pyramide des âges :

Femmes Hommes 80 - plus 75-79 70-74 65-96 60-64 55-59 50-54 45-49 40-44 35-39 30-34

- 60 - 25-29 20-24 15-19 10-14 5-9 0-4 20000 15000 10000 5000 5000 10000 15000 20000

Source : Tableau N°14

Cette pyramide des âges « en parasol » ( base large et sommet pointu ) montre bien que la population anjouanaise est une population jeune. L’espérance de vie est courte , de l’ordre de 56 ans. Cette jeunesse de la population est l’origine des problèmes sociaux. On compte un actif sur 5 inactifs. Toutefois, ce chiffre devrait diminuer dans les années à venir, car un léger signe de contrôle de naissance est déjà constaté aux trois derniers recensements généraux de la population et de l’habitat.

3- Une population sujette à des nombreux mouvements migratoires : L’accroissement démographique continu a des conséquences sur le niveau de vie de la population locale . Les surfaces disponibles pour les cultures deviennent de plus en plus moins importantes pour les paysans, au fur et à mesure que la densité de la population augmente. Cette situation devient plus grave dans les zones surpeuplées, où l’intense érosion entraîne une diminution de la production. La malnutrition et la famine deviennent de plus en plus fréquentes. Elles touchent surtout les enfants de moins de cinq ans. Ce déséquilibre contraint les habitants à émigrer vers les autres îles ou vers l’extérieur. 3-1- Les migrations intérieures : 3-1-1- L’exode rural : L’exode rural est l’une des formes les plus importantes de la migration intérieure de l’île. Depuis l’accession à l’indépendance, surtout après le régime révolutionnaire de la première République, il y a un mouvement continu des gens de la campagne vers les villes plus prospères (Mutsamudu, Ouani et Domoni).

- 61 - Mutsamudu, la capitale politique, administrative, en même temps le poumon économique de l’île, la vitrine des anjouanais attirent l’essentiel des migrants. Des milliers de personnes y viennent chaque jour, rejoindre leurs familles ou amis déjà installés. Ces nouveaux citadins proviennent essentiellement des régions à fort peuplement et où les conditions naturelles ne sont pas favorables aux activités agricoles,par exemple, presqu’île de Sima et Nyumakelé .

3-1-2- Les migrations saisonnières : Elles se font à des moments fixes, pendant le labour et la récolte. Pendant le labour, les gens des zones de haut à forte densité (cirque de Bambao M’trouni, Bazimini et Coni) se déplacent, pendant quelques semaines vers les zones côtières à faible densité et où les surfaces cultivables sont disponibles. Durant leur séjour, ils préparent le terrain, cultivent et surveillent les cultures jusqu’à la germination. A la maturité ils reviennent encore pour surveiller et attendre la récolte. Les principales zones d’accueil sont la plaine de Bambao –M’tsanga et la presqu’île de Jimlimé .

3-1-3- Les migrations pendulaires : Ces migrations deviennent également importantes depuis le raccourcissement de la distance, par le développement des moyens de transport. Les gens se déplacent massivement chaque jour de leur lieu d’habitation vers leur lieu de travail. D’autres se déplacent pour d’autres motifs : faire des activités commerciales, aller se soigner dans les grands hôpitaux ou rendre visite à des amis, se trouvant dans des endroits éloignés.

3-2- Les migrations vers les autres îles de l’archipel : Elles remontent à un temps immémorial (Mayotte et Moheli surtout). Selon les traditions, Anjouan contribue énormément au peuplement de Mayotte et de Mohéli. Bon nombres de villages dans ces deux îles sont fondés par des populations d’origine anjouanaise comme : , Takudja, Shikoni, Hamavouna à Moheli , et, Sada, Mtsapéré, Ndembeni, Kaweni, Tsingoni, Mireni … à Mayotte. La preuve est que les parlers de ces deux îles sont proches du parler anjouanais. Aujourd’hui cette migration ralentit à Mohéli, mais elle a pris une allure non négligeable à Mayotte et à la Grande Comore. Devenue la capitale de l’archipel des Comores, depuis le transfert de la capitale des Comores de Mamoudzou à Moroni, une importante communauté anjouanaise réside dans

- 62 - l’île de la Grande Comore. Parmi eux, on cite des fonctionnaires de l’Etat et des particuliers. Jusqu’en septembre 2004, on comptait plus de 70 .000 anjounais à la Grande Comore. A Mayotte, depuis que l’île devient une véritable vitrine des autres îles de l’archipel , Anjouan l’île la plus proche de celle-ci, y fait entrer chaque jour des dizaines et des dizaines des migrants soit par voie légale ou par voie clandestine. Cette dernière voie très hasardeuse cause la mort à des nombreuses personnes. De nombreuses embarcations transportant des dizaines de passagers sont noyées en pleine mer.

3-3- Les migrations internationales : Elles sont actuellement peu développées , et ceux qui partent, vont souvent avec des motifs bien précis : poursuivre des études, faire du commerce, accomplir le cinquième pilier de l’islam à la Mecque. On peut trouver une communauté anjouanaise dans les pays arabes, en métropole, à la Réunion, mais en nombre très limité . La plus importante communauté anjouanaise à l’étranger se trouve à Madagascar. Ce sont des groupes qui sont arrivés depuis la période coloniale, recrutés sur contrat, pour aller travailler dans les compagnies sucrières malgaches. L’immigration est aussi si peu développée que l’émigration. Anjouan est une île peu touchée par les étrangers. Les quelques éléments, qu’on peut trouver sont pour la plupart des fonctionnaires internationaux, travaillant dans les différents projets et organismes. En 2003, sur 243732 habitants, on avait recensé 2132 étrangers dont : 998 Malgaches, 683 Français et 451 autres. Ce chiffre qui représente 0,87% de la population totale de l’île montre bien l’homogénéité de la population anjouanaise. Anjouan est une île habitée par les anjouanais eux-mêmes.

III- UNE DISTRIBUTION CONTRASTEE DE LA POPULATION : La répartition géographique de la population anjouanaise offre une image inégale, quelque soit l’échelle d’observation. Cette inégalité évolue dans tous les domaines.

1- L’inégale répartition spatiale de la population : Anjouan est l’île la plus densément peuplée de l’archipel des Comores, pourtant, de fortes disparités rendent cette réalité géographique peu pertinente. On distingue des zones très peuplées, des zones moyennement peuplées et des zones peu peuplées , puis des localités très peuplées, des localités moyennement peuplées et peu peuplées.

- 63 - 1-1- L’inégale répartition de la population selon les zones : La préfecture de Ouani ,de Nyumakélé et de Mutsamudu concentrent la plus forte densité de l’île. A elles seules concentrent 62,50 % de la population de l’île. Celles de Sima et de Domoni sont les moyennement peuplées( densité moyenne ). Elles concentrent 34 % de la population. Donc ce sont les zones de haut et la côte nord-ouest qui sont les plus densément peuplées. Il arrive que certaines zones attirent plus que d’autres : les zones de Mutsamudu, Ouani et Domoni surtout. Celles-ci concentrent des activités rémunératrices attractives. Le nord-est, la presqu’ île de Jimlimé ,la presqu’île de Sima ainsi que le sud-ouest ont une densité moyenne parce que les conditions naturelles ne sont pas favorables à l’installation humaine. C’est une zone de grandes falaises et de pentes très abruptes. La zone ne possède pas de surface agricole utile.

- 64 -

Source :Carte de densité d’Anjouan en 1980 Arrangement : Auteur

1-2- Répa rtition selon les localités :

- 65 - Sur les 90 localités recensées à Anjouan, en 2003 on avait : 2 agglomérations de plus de 10.000 habitants ; qui sont Mutsamudu , la plus grande de l’île avec 20.828 habitants et Domoni 10.073 habitants . 8 agglomérations d’une population comprise entre 5000 et 10000 habitants dont : 1 ,dans la préfecture de Mutsamudu : Mirontsy avec 8789 habitants 3 ,dans la préfecture de Ouani : Tsembehou (8102), Bazimini (6485) et Ouani urbaine (8841) 1,dans la préfecture de Domoni : Coni-Djodjo (7219) 2 ,dans la préfecture de Nyumakélé : Adda-Daoueni (6943habitants ) et Ongojou ( 5072 habitants ) 1, dans la préfecture de Sima : Sima urbain ( 7702 habitants ) 10 agglomérations dont la population et comprise entre 3000 et 5000 habitants dont : - Mutsamudu, aucune. 5 ,dans la préfecture de Ouani qui sont : Ndindri (4950), Chandra (4638), koki (4275), Jimilimé (4999) et Barakani (4995) 2 ,dans la préfecture de Domoni, Bambao M’tsanga (4156) et Kandzalé (4993) 2 ,dans la préfecture de Nyumakélé : M’remani (4996) et M’ramani (3947) 1 ,dans la préfecture de Sima : Moya (4997) 36 localités de 1000 à 3000 habitants dont : 7 ,dans la préfecture de Mutsamudu qui sont : Ankibani (2045), Bandrajou (1735), Bandrani M’tsangani (2097), Pajé (1825), Chironkamba (2003), Saandani (1702) et M’djimandra (2001) 1 ,dans la préfecture de Ouani : Gnatranga-Moiou (2071) 8 ,dans la préfecture de Domoni : Bandrala Mahalé (1668), Hajoho (2492), Ongoni (1845), Ouzini (1129), (1694), M’romaji (1702) et Coni-Ngani (2948) 11 ,dans la préfecture de Nyumakélé : Chiroroni (2116) , Dziani (1374), Hamchako (1602),Gnamboimouro (1694), Kio (1178), Bandrakouni (2685), Daji (2212), Kangani (2998), Komoni (2925), M’rijou (2449) et (2967) 9 ,dans la préfecture de Sima : Magnassini-Nindri (1376) , Bimbini (1381), Cowé– Cosini (1150) , Lingoni (2996) , Pomoni (2999) , Vouani (2732), Boungueni (2592) , (2500) et Kavani (1397). 34 localités de moins de 1000 habitants dont certaines sont des hameaux de quelques dizaines ou centaines d’habitants dont :

- 66 - 7 ,dans la préfecture de Mutsamudu : Chitrouni, Maoueni, Haïbara, M’djamaoué , Moimoi I et II, Moujimvia 1, dans la préfecture de Ouani : Patsy 4 ,dans la préfecture de Domoni : Jéjé , , Outsa-Hachimbenda 7 ,dans la préfecture de Nyumakélé : Antsahé, Chaouéni, Bandralajandza, Jandza , Mnazi-choumoé , Nounga , Trindrini . 15 ,dans la préfecture de Sima : Salamani, Maoueni, M’romouhouli, Bandrani, Iméré, Assipao, Maraharé, Milembeni, Handongo, Mirongani, Vassi Dar Salama, Chiorové , Chitsanganichelé , Marontroni

Source : Carte du réseau routier d’Anjouan Arrangement : Auteur

Selon le croquis N°11 ,les grandes zones de peuplement ,sont la partie orientale de l’île,où la population est concentrée entre les lignes Chiroroni au sud-est et Ngadzalé –

- 67 - Domoni, puis Chiroroni-Adda et Adda-Koki, puis au nord-est ,entre Jimilime-Mutsamudu où les principales agglomérations regroupent plus 7000 habitants. Sept foyers de peuplement ressortent du croquis :dans la partie nord-est de l’île, sur le littoral, le foyer de Domoni constitué par le grand centre de Domoni, qui a plus de10.000 habitants et Bambao-M’tsanga qui a 4156 habitants et de petits centres de 2500 habitants. Les petits centres urbains s’égrènent le long de la côte. La deuxième zone correspond à Koki-Coni-Djodjo. Ce sont de petites localités de 1000 à 3000 habitants, de 3000 à 5000 habitants, et aussi de 5000 à 10.000 habitants formant une relation avec la zone de Domoni qui est la zone N°1. La troisième zone correspond à la ligne Adda-Chiroroni, caractérisée par un amas de petits centres de moins de 1000 habitants, des centres de 3000 à 5000 habitants et de 5000 à 10.000 habitants. Ces trois premières zones ,forment une nébuleuse dans la partie orientale de l’île. La quatrième zone de Jimilimé-Mutsamudu, regroupe des centres, ayant entre 5000 et 10.000 habitants, et Mutsamudu, la capitale a plus de 20.000 habitants. Ces petites villes s’alignent sur la côte Nord. Les cinquièmes et sixièmes zones sont constellées de petits centres de moins de 3000 habitants et de centres entre 1000 et 3000 habitants .Elles prolongent les zones quatre et trois et forment des zones de banlieue de Mutsamudu et Adda ou Sima. Enfin,la pointe nord –ouest de l’île n’est occupée que partiellement par Sima et Bimbini , des centres ayant entre 3000 et 10.000 habitants. Au total, nous notons une inégale répartition de la population dans l’espace. La partie nord-ouest, sud et les zones de haut sont les plus densément peuplées. La partie occidentale a une faible densité, caractérisée par une disposition linaire des petits centres.

2- La population active : ( tableau N° 15 ) 73116 habitants,représentent le nombre d’actifs recensés à Ndzouani, lors du recensement du 15 septembre 2003. Cet effectif est moindre par rapport à la population totale car il ne représente que 30 % de la population de l’île et jusqu’à lors, elle reste inégalement repartie.

- 68 - 2-1- L’inégale répartition de la population active dans l’espace : ( tableau N° 15 )

Tableau N°15 : Répartition de la population active selon les préfectures Population Population % Préfecture totale active Population active •Domoni 40212 12635 31,42 - Domoni-urbain 10073 2550 25,32 - Domoni-rural 30139 10085 34,18 •Nyumakélé 50439 16433 32,58 - Nyumakélé-urbain 15476 1635 29,85 - Nyumakélé-rural 44963 14798 32,83 •Sima 45828 13061 28,50 - Sima-urbain 7702 1847 23,99 - Sima-rural 38126 11214 32,83 •Ouani 53141 14316 26,94 - Ouani-urbain 21581 4264 19,76 - Ouani-rural 31560 10052 32,20 •Mutsamudu 48753 12763 26,18 - Mutsamudu-urbain 29617 7080 24 - Mutsamudu-rural 19136 5683 29,70 Source : Auteur

70 % des anjouanais sont des inactifs qui n’exercent aucune activité productive ou rémunératrice. Ce taux est proche de celui de la moyenne nationale des trois îles de

- 69 - l’Union, qui est de 71,64 %, ce qui est un danger pour l’avenir des quelques actifs existants , car il y a plus de bouches à nourrir par rapport à leurs revenus. Et partout dans l’île, le pourcentage de la population active dans les zones rurales est important, par rapport à celui des zones urbaines ,car dans les zones urbaines le nombre des ménagères ,des élèves et étudiants est important par rapport à celui des zones rurales.

2-2- Répa rtition de la population active par branche d’activités, selon les milieux : (tableau N° 16 ) 58,3 % des actifs anjouanais exercent des activités primaires productives ou rémunératrices (agriculture, pêche, élevage, production de forêt ...). En comparaison à la moyenne nationale des trois îles de l’Union, celui-ci est largement important ,seulement 49 % des actifs comoriens travaillent dans ce secteur. Ce qui permet d’affirmer que la population anjouanaise est en majorité paysanne. Les autres secteurs, secteur secondaire et secteur tertiaire emploient les 41,7 %. Seulement ces taux varient largement d’une localité à l’autre, d’une zone à l’autre et d’un milieu à l’autre. Tableau N°16 : La population active Préfectures Pourcentage des actifs Pourcentage des actifs dans dans le secteur primaire les secteurs secondaires et tertiaires •Domoni 54,2 45,8 - Domoni- urbain 16 84 - Domoni- rural 67 33 •Nyumakélé 71,1 28,9 - Nyumakélé- 67,5 32,5 urbain 77,55 22,45 - Nyumakéjlé- rural •Sima 68,9 31,1 - Sima- urbain 62,2 37,8 - Sima- rural 70,5 29,5 •Ouani 50,4 49,6 - Ouani* urbain 23,65 76,35 - Ouani *rural 59,2 40,8 • Mutsamudu 30,8 69,2

- 70 - - Mutsamudu- 11,4 88,6 urbain 55,9 44,1 - Mutsamudu- rural Source : Auteur Avec les 58,3 % des actifs exerçant des activités primaires, des fortes disparités apparaissent entre les milieux urbains et les localités rurales. La préfecture de Sima et celle de Nyumakélé sont les plus rurales. Ailleurs, même si le secteur primaire domine, la différence est très grande. Le secteur secondaire et tertiaire occupent le plus d’actifs dans les zones urbaines comme Mutsamudu ( 88,6 % ), Domoni (84 %), Tsembehou (73 %), Mirontsy (85,5 %), Ouani(9,8 %) et Chandra (71 %).

2-3- La Répartition de la population active par branche d’activité et selon le sexe :

Tableau N°17 :

Branches d’activité Nombre d’actifs Sexe masculin Sexe féminin Secteur primaire 42036 23710 18326 Secteur secondaire 2652 2051 601 Secteur tertiaire 28428 13121 15307 Total 73116 38882 34234 Source : Recensement général de la population et de l’habitat de septembre 2003

Les secteurs primaires et secondaires occupent plus d’hommes que de femmes. C’est le secteur tertiaire qui emploie le plus de femmes que d’ hommes. Le manque des capitaux disponibles et de main d’œuvre qualifiée sont les principales raisons, qui handicapent le secteur secondaire anjouanais. Tout le monde afflue vers le secteur primaire ou tertiaire, en particulier l’agriculture ou le commerce. Les quelques 601 femmes qui travaillent dans le secteur secondaire, sont pour la plupart des artisanes.

- 71 - 2-4- La répartition de la population active par type d’activité : (tableau, N°18 )

Tableau N° 18

Type d’activité Sexe Sexe .féminin Total .masculin Actifs 51020 22096 73116 -Actifs occupés 38114 19235 57349 Employés permanents 32099 17821 49920 Employés temporaires 6015 1414 7429 -Actifs non occupés 12906 2861 15767 Chômeurs 7145 1927 9072 En quête d’emploi 5761 934 6695 -Ménagère 0 31869 31869 -Elèves/ Etudiants 19674 14901 34575 -retraité rentier 685 143 828 -Autres inactifs 6836 4035 10871 Source : Recensement général de la population et de l’habitat, septembre 2003.

Lors du recensement du 15 septembre 2003, 78,44 % des actifs exercent des activités productives ou rémunératrices, dont 87 % d’entre eux sont des employés permanents (49.920). La précarité de l’emploi est une réalité. Elle est de l’ordre de 13 % . Les chômeurs représentent 12,4 % . Le chômage des cadres a tendance à s’amplifier actuellement , plus de mille dossiers de jeunes cadres sont déjà en étude à la fonction publique ,ce qui pose des problèmes pour une petite île comme Anjouan, privée de toute activité de développement. La part d’inactifs est devenue si importante, à cause du nombre croissant des étudiants, des élèves et de ménagères. Ils représentent 85,3 % des inactifs anjouanais.

- 72 - 2-5- Les occupations : ( tableaux N° 19 et N°20)

• Les activités agricoles : ( tableau N° 19) Tableau N°19 : Types de terre Types de terre Hommes Femmes Ne travaille pas 38,7% / Propre terre 18,5% 35,3% Terre Familiale 2,5% 20,1% Terre louée 0,4% 0,7% Autre terre 1,4% 2,7% Source : Enquête faite en 2004

• Les activ ités non agricoles : ( tableau N°20 )

Tableau N° 20 : Activité non agricole Types d’activité Hommes Femmes

-Professionnel, Technicien, Administration 2,9% 2,7% -Vente service 14,3% 11,2% -Travail manuel qualifié 8,4% 23,7% -Travail manuel non qualifié 9,2% 0,4% -Ménage et domestique 0,4% 3,1%

Source : Enquête faite en2004

•Le travail à compte :Selon une enquête faite en 2004,nous constatons :

- Travail à son compte 49 % Gagne de l’argent 31,3 % Ne gagne pas d’argent 17,7 %

- Travail pour parents 6,1 %

- 73 - Gagne de l’argent 4,5 % Ne gagne pas d’argent 1,6 % -Travail pour quelqu’un d’autre 43,4 % Gagne de l’argent 16,3 % Ne gagne pas d’argent 27,1 %

53,8 % des paysans anjouanais travaillent dans des terres qui leur appartiennent. Ces terres sont pour la plupart des héritages familiaux ou des terres achetées. En générale, ce sont les femmes qui occupent des terres familiales. Les terres louées sont peu nombreuses ,seulement, 1,1 % des paysans en son propriétaire. Ils font des cultures de courte durée : tomate, oignon, arachide …D’une manière générale, le travail de la terre reste une activité des femmes. Aux activités agricoles, s’ajoute également le travail manuel qualifiant, qui est aussi une activité des femmes, 23,7% des femmes l’ exercent avec 8,4% d’hommes. En 2004, près de la moitié des actifs anjouanais travaillent à leur compte. Parmi eux, seuls 31,3 % exercent des activités rémunératrices. La part des actifs travaillant au compte de leurs parents est peu signifiante (6,1%). Ceux qui travaillent pour le compte de quelqu’un d’autre, l’est aussi et un grand nombre ne reçoit pas de rénumerations. D’une manière générale, 52,1% des travailleurs anjouanais reçoivent un salaire normal.

3- R épartition de la population selon les habitations : 3-1- Occupation des habitations : • Le mode d’occupation : ( tableau N°21 ) Tableau N°21 : Habitations Habitations Vacantes N D Totales occupées 58152 2110 671 60933 Source :Recensement général de la population et de l’habitat de septembre 2003

- 74 - • Le statut d’occupation : ( tableau N° 22 )

Tableau N°22 : Statut d’occupation des habitations Locataire Propriétaire Occupant Logement de Autres N D (gracieux) fonction 916 52637 2694 217 87 1601 Source : Recensement général de la population et de l’habitat de septembre 2003

93,1 % des habitations sont occupées par les propriétaires eux-mêmes. Les locataires sont peu nombreux, vu leur nombre (519), et beaucoup d’entre eux sont des étrangers ou des migrants. Les habitations sont construites soit en dur soit, en matériaux végétaux. Les habitations en dur sont essentiellement construites dans les communes urbaines ou dans les communes rurales, où le niveau de vie est proche à celui des citadins.

3-2- Le mode d’approvisionnement en eau : ( tableau N° 23 )

Tableau N°23 : Approvisionnement en eau Approvisionnement Ndzouani Ensembles Comores -eau courante à domicile 25913 22657 -eau courante chez voisin 10111 14131 -citerne privée 211 38250 -fontaine publique 15121 38113 -citerne publique 117 3173 -forage / puits 10 19417 -rivière / source 6348 9048 autre 523 11627 N D 2579 8345 Total 60933 164758 Source :Recensement général de la population et de l’habitat septembre 2004 L’eau courante est le mode d’approvisionnement en eau le plus utilisé à Anjouan.

- 75 - 79 % des habitations s’en servent , soit à domicile, soit chez les voisins ou par fontaine publique. Les forages par puits et les citernes ne sont pas encore assez utilisés. Pour satisfaire les besoins de la population en eau courante, des efforts ont été faits au cours de ces dernières années par des projets et organismes (F.A.D.C , I.D.E, F.E.D…) pour la construction de nouveaux barrages et citernes , augmentation des fontaines publiques dans certaines zones , comme à Nyumakélé, et révision des réseaux hydrauliques . Malgré tous ces efforts, les besoins en eau courante restent un élément très préoccupant dans des nombreuses zones , pendant la saison sèche.

3-3-L’éclairage et les lieux d’aisance • Le mode d’éclairage : ( tableau N° 24 )

Tableau N°24 : Eclairage Electricité Pétromax Autre lampe Autre ND Total à pétrole 8141 676 47992 431 3693 60933 Source : Recensement général de la population et de l’habitat de septembre 2003

Les lampes à pétrole (Petromax et autre) assurent 84% des moyens d’éclairage utilisés, dans les habitations anjouanaises. L’électricité occupe la seconde position, mais jusqu’alors, ce mode reste peu développé. Les installations déjà en place n’arrivent pas à satisfaire les demandes de la population. La demande est très élevée, par rapport à l’offre.

.Les lieux d’aisance : ( tableau N° 25 ) Tableau N°25 : Les lieux d’aisance WC avec Latrines Sans lieu ND Total chasse d’aisance d’eau

1368 49302 6117 4146 60933 Source : Recensement général de la population et de l’habitat de septembre 2003 Les latrines sont le type de lieu d’aisance le plus utilisé dans les habitations anjouanaises. 49.302 des habitations en sont équipées. Les wc avec chasse eau, très

- 76 - limités en nombre, ne se retrouvent que dans les bâtiments publics et dans les villas modernes. Les 61 habitations, sans lieu d’aisance, sont surtout des habitations secondaires.

CH APITRE V : DISP ARITE ENTRE MILIEUX URBAINS ET RURAUX.

Une nette disparité s’observe entre les milieux urbains souvent densément occupés et bien équipés et les campagnes qui sont proches de la nature, peu équipées ou même non équipées.

I- LES MILIEUX URBAINS : Par leur caractère artificiel, les villes anjouanaises constituent un milieu particulier, même si l’île n’est pas totalement urbanisée. Ces villes sont de moins en moins isolées. Leurs relations avec leur arrière-pays rural sont de moins en moins importantes. C’est Mutsamudu, la capitale de l’île qui joue un grand rôle (c’est le principal pôle de développement de l’île).

1- Les caractéristiques des villes anjouanaises : On considère comme ville à Anjouan, toute agglomération qui dispose au moins trois des équipements urbaines suivant : eau potable à domicile,bureau de poste,téléphone,et hôpital. Et,dont au moins 40% de la population ne travaillent dans le secteur primaire. On a en tout huit localités urbains : Mutsamudu,Mirontsy,Ouani,Domoni,Chandra,Tsembehou, Sima et M’Rémani. Ces villes anjouanaises se trouvent essentiellement dans les zones périphériques ( Mutsamudu,Ouani,Domoni,Sima et Mirontsy ). Seulement,Tsembehou,Chandra et M’rémani sont situés dans des zones d’altitudes. Ces villes se concentrent souvent sur un axe central. Seules Mutsamudu et Ouani ont une dimension nationale et internationale.

Mutsamudu,premier port de l’archipel,relie l’île au monde extérieur,et Ouaniest le seul aéroport de l’île.Mutsamudu est la seule ville anjouanaise qui peut vraiment jouer le rôle

- 77 - de métropole ( toute l’île tourne vers Mutsamudu ).Sa fonction de commandement dépasse de très loin ceux des autres villes. Ces villes offrent des services ,des équipements qui n’existent pas souvent dans les localités rurales : hôpital,bureau de poste,téléphone,eau potable à domicile,électricité, administration, services marchandes. Elles participent directement à l’économie. Ce sont des lieux d’activités tertiaires. Souvent, plus de 50 % de la population, ne se trouve pas dans le secteur primaire. Ces villes constituent un milieu particulier. Elles ont une taille modeste . Les conditions du milieu naturel handicapent leur extension. Elles sont souvent localisées dans des sites peu étendus, limités par des grandes falaises ou des terrains escarpés : Mutsamudu, Sima, Mirontsy, M’remani. 2- Un milieu peu étendu mais souvent peuplé : La surface totale couverte par le milieu urbain est relativement faible ; mais cette faible portion d’espace concentre une part importante de la population. Seules les villes des zones de haut comme Chandra et M’remani concentrent une population moindre : Chandra, 4638 habitants et M’remani 5476 habitants. Avec un taux d’urbanisation de 30,50 %, Anjouan est donc un exemple de région peu urbanisée. Seulement ce taux est supérieur à la moyenne nationale de l’archipel, 28%, mais inférieur à la moyenne mondiale, 47 % et à la moyenne des autres régions en développement 40%. Seulement elle est proche à la moyenne du continent africain 38 %. Mutsamudu, la plus grande agglomération de l’île regroupe 26,11 % de la population urbaine de l’île . Ce chiffre représente également 8,75 % de la population totale. C’est une population jeune. Les moins de 15 ans représentent 45,75 % de la population. Les plus de 60 ans sont assez moindres (4,8 %) dans la mesure où l’espérance de vie est courte et aussi à cause du retour de nombreux exodes. Le sexe-ratio est à l’avantage des femmes. En 2003 on avait recensé dans les localités urbaines 38.218 femmes citadines contre 36.229 hommes citadins.

3 - De s villes qui se développent de façon anarchique : . Aucune ville n’a un plan d’urbanisme bien adapté. Toutes se développent de façon anarchique. Les constructions se font sans permis et sans suivre un plan d’urbanisation. On n’arrive pas réellement à différencier les quartiers résidentiels et les quartiers populaires. A Mutsamudu et à Domoni, on avait essayé de bâtir des nouveaux quartiers résidentiels (Hombo à Mutsamudu et Bandragnobe à Domoni), mais le projet a échoué. Mais on voit

- 78 - que le principal caractère du réseau urbain réside dans l’agglomération de Mutsamudu. Celle-ci continue à croître à un rythme annuel supérieur à 3 %.

II- LE MILIEU RURAL : 69, 5 % des anjouanais sont des ruraux. L’agriculture, l’élevage et la pêche ,constituent leurs principales activités.

1- Les villages anjouanais : Est considéré comme localité rurale,toute localité qui ne dispose pas au moins trois des équipements urbains suivants : ( bureau de poste,téléphone,hôpital,électricité,eau potable à domicile ) et plus de 40% de la population travaillent dans le secteur primaire . Contrairement aux autres villages de l’archipel des Comores, les villages anjouanais sont peuplés, ou très peuplés par rapport à leurs chefs lieux : Adda-Daoueni et Ongojou sont chacun deux fois plus peuplés que M’Remani. Aucun village, dans les autres îles de l’archipel n’a une population supérieure ou égale à 5000 habitants. Certains villages ne sont que des hameaux de quelques dizaines ou centaines d’habitants : Handogo au sud-ouest de île dans la préfecture de sima ne compte en 1991 que l0 habitants , et, Mourapvopvo, à l’entrées est du cirque de Bambao-Mtrouni, un village récemment fondé par des distillateurs des fleurs d’ylang-ylang, ne compte pas plus de 20 cases. Les villages de plus de 3000 habitants sont surtout situés dans les zones de haut , localisés le plus souvent dans des sites difficiles d’accès et à l’installation humaine : Bazimini 6485 habitants, Ndinddri 4950 habitants, Jimilimé 4999 habitants, Coni-Djodjo 7219 habitants, Adda-daoueni 6485 habitants, Ongojou 5072 habitants, Koki 4275 habitants, Kandzalé 4993 habitants. Certains de ces villages sont moyennement équipés et mènent une vie proche de celle des milieux urbains : Ongojou, Bandrani- M’tsangani, Maoueni, chirokamba, kandzalé, Bazimini, Barakani, Pajé. D’autres ne bénéficient aucun équipement et restent isolés du reste de l’île :Jimilimé,Ouzini, Salamani et Kangani-Maoueni à Nyumakilé. Ces derniers ne bénéficient que d’ établissements scolaires primaires et souvent de postes de santé. Sur 82 localités rurales existantes à Ndzouani, 14 sont recensées dans la préfecture de Mutsamudu, 25 dans la préfecture de Sima, 15 dans la préfecture de Domoni, 7 dans la préfecture de Ouani et 21 dans la préfecture de Nyumakelé .Ce sont des milieux d’activités économiques primaires. Plus de 70% de la population vivent de l’agriculture, de l’élevage et de la production de forêt.

- 79 - 2-La structure de la population rurale : ( tableau N° 26 )

Tableau N°26 :

Groupes d’âge Sexe masculin Sexe féminin Totale 0 - 19 ans 53375 53878 107253 20 – 59 26115 28316 54431 60 et plus 4102 3497 7599 Total 83592 85691 169283 Source :Recensement général de la population et de l’habitat de septembre 2003

La population rurale anjouanaise est une population jeune ( 63,17 % des ruraux ont moins de 20 ans). L’exode rural et l’émigration inter-île concernent la population des adultes de 20 à59 ans. Le sexe-ratio est toujours à l’avantage des femmes ( 63735 femmes contre 61871 hommes). La migration des hommes est plus importante que celle des femmes.

3- D es villages qui se développent anarchiquement : Comme les villes, aucun village n’a pas de plan bien adapté .Tous se développent de façon anarchique. On construit sans plan de construction. Certains de ces villages ont une zone d’extension ( les villages côtiers surtout : Bambao M’tsanga, Hachipenda, Ongoni, Pomoni, Lingoni …), d’autres sont créés dans des endroits escarpés ( Dzindri, Moya, Coni-Djodjo et Ngani, Limbi, Outsa, Magnassini, Adda- Daoueni, Mahalé, , Kangani …) ou dans des endroits difficiles d’ accès ( Maoueni,Bimbini,Ouzini,Outsa….) .

III- A MENAGER LE TERRITOIRE RURAL : Les problèmes majeurs des campagnes anjouanaises, sont le manque d’un réel aménagement du territoire rural. Ces campagnes, qui sont proches de la nature n’avaient bénéficié de techniques d’encadrement agricole.

1 - Les atouts du milieu rural : Même si l’espace cultivable est trop réduit et entièrement dégradé par l’homme, un grand nombre de jeunes apprécient le contact avec la nature. Ils pratiquent le jardinage, une activité jugée rémunératrice. Par ailleurs, se loger dans un village coûte moins cher

- 80 - qu’en ville. A la campagne, on bénéficie parfois de logements gracieux . De plus, la plupart des campagnes anjouanaises sont désormais électrifiées, desservies par le réseau téléphonique, parfois même par des ondes hertziennes (télévisions). La plupart des ménages disposent d’automobile et le réseau routier est sensiblement amélioré, en particulier, depuis l’accession à l’indépendance.

2- D ésenclaver les zones : Pour vaincre l’isolement de certaines zones encore enclavées, il faut encore améliorer le réseau routier. Les zones de montagnes ne sont pas encore désenclavées, la près qu’île de Jimilimé n’est pas encore désservie par voie terrestre etc. L’espace dégradé par l’homme nécessite une bonne vulgarisation, or jusqu’alors rien n’est fait. Malgré les quelques réalisations qui sont déjà faites, l’homme n’a cessé de les dégrader et le milieu naturel tend à dominer l’homme. Une bonne vulgarisation est réalisée dans la zone de Nyumakélé jugée jadis défavorable à l’installation humaine. Aujourd’hui, elle est la seule zone de Ndzouani que l’homme a pu la dominer. Elle connaît des progrès non négligeables dans le domaine de l’agriculture et de l’élevage. Ensuite, un effort tout particulier doit être réalisé sur les services publics : augmentation de salles de classes et des postes de santé ou même de centre de santé. La zone de Nyumakélé nécessite deux centres de santé et trois établissements scolaires d’enseignement secondaire du premier cycle (3 collèges d’enseignement), la zone de Bambao-M’trouni a besoin un lycée d’enseignement et la zone de Vassy, un collège d’enseignement. Les ruraux doivent bénéficier d’une même qualité de vie que celle des citadins.

3- Une nécessaire volonté de l’administration : Pour valoriser les campagnes anjouanaises, la volonté politique doit être sans faille. De la part des communes d’abord : elles sont au nombre de 31 à 32. Elles doivent gérer les problèmes de l’aménagement de l’espace à l’échelle du piéton : entretien des chemins et des forêts communes, embellissement du paysage bâti et non bâti, assurer la sécurité. En revanche, la carte scolaire, l’épuration des eaux, le ramassage et le traitement des ordures ménagères et la création des zones d’activité relèvent de la coopération intercommunale. La construction ou la réhabilitation des routes nécessite à l’investissement du gouvernement autonome ou de l’Union.

- 81 - CH APITRE VI : L’ORGANISATION ADMINISTRATIVE : Devenue une île autonome, au sein de l’Union des Comores, la vie administrative anjouanaise connaît des mutations décisives, depuis son origine jusqu’à nos jours (depuis 1782 jusqu’aujourd’hui ).Une étude chronologique permet de distinguer plusieurs étapes.

I- L’ORG ANISATION ADMINISTRATIVE DE LA PERIODE PRE-COLONIALE : 1- La période des sultanats : Jusqu’à 1782, Anjaouan était une île souveraine, divisée en deux sultanats bien séparés : le sultanat de Mutsamudu et le sultanat de Domoni. L’unification se poursuit après 1782, par le sultan de Mutsamudu Abdallah, qui occupe Domoni et qui se proclame sultan de l’île sous le nom Abdallah Ier .Succédé par sa petite fille Halima III, après son abdication en 1788, Abdallah reprend encore le pouvoir en 1792. Il est à nouveau succédé par Allaoui Houssen en 1795 sous le nom d’Allaoui Ier .Celui-ci est aussi à son tour déchu, en faveur de son fils Abdallah II. Soutenu par les anglais, Abdallah II tente d’unifier l’archipel à son profit, mais échoue. Une guerre civile éclate et l’île fut à nouveau séparée en deux sultanats jusqu’à 1848. Après l’achat de Mayotte par la France, celle-ci prévoit son installation à Anjouan dans les années avenirs. Elle demande au sultan Salim de Mutsamudu l’autorisation d’installer une garnison et un hôpital à Anjouan. Le sultan Salim , pro-anglais , accepte l’hôpital, mais refuse la garnison . En 1846, Anjouan est à nouveau unifiée. Abdallah III fils du sultan Salim devient sultan de l’île toute entière. Dès son arrivée au pouvoir, Abdallah III fit venir dan l’île deux ressortissants étrangers : le planteur anglais William Senley et l’américain Wilson, secrétaire particulier du sultan. Toute cette période fut marquée par des rivalités franco-anglaises, dans cette région nord du canal de Mozambique. La France voulait même signer un traité aux trois autres îles souveraines (Anjouan, Moheli et Grande Comore), interdisant aux sultans de ne pas traiter avec aucune autre nation sans son consentement, mais échoue. Anjouan souhaite un protectorat anglais qu’un protectorat français. A la Grande Comore, les avis des sultans étaient bien partagés.

2- La voie vers le protectorat français :

- 82 - Jusqu’à 1886, la position de la France demeure inchangée , seulement elle change de stratégie. Cette fois ci, elle juge valable d’utiliser la force pour pouvoir mener à la raison les autorités locales. Elle impose alors au sultan d’Anjouan un résident. Le sultan le refuse et quatre navires de guerre françaises assiègent dans la capitale (Mutsamudu) en mai 1887. Le sultan finit par accepter le résident. Celui-ci intervient dans toutes les affaires de l’île, sauf celles touchant la religion. A la mort d’Abdallah III, une dure guerre civile oppose les partisans du fils du sultan Saïd Omar et les partisans de Saïd Othman, oncle du sultan. Le gouverneur de Mayotte intervient et désigne Saïd Omar sultan de l’île et Saïd Othman fut déporté en Nouvelle Calédonie.

II- PE NDANT LA PERIODE COLONIALE : C’est une période de rupture. Les îles Comores perdent leur souveraineté. C’est le début de l’unification des îles Comores. Rattachés à la grande île voisine (Madagascar), les Comores étaient administrés comme une province éloignée et difficile d’accès, jusqu’en 1961.

1- L’ère des grandes sociétés coloniales : A partir de 1912, l’annexion des Comores fut achevée. Les îles sont unifiées et rattachées avec Madagascar, et ce sont les sociétés coloniales qui gèrent leurs affaires. Elles nomment les fonctionnaires et assurent l’administration locale, avec le peu de moyens qu’elles disposent. Elles veillent à l’Etat civil de la population et donnent des embauches. La société coloniale de Bambao domine largement l’île, elle s’est implantée dans différents sites : Bambao M’tsanga , Patsy dans le cirque de Bazimini , Bambao M’trouni , Pomoni et Hajaho à Domoni . D’autres sociétés rivalisent progressivement le Bambao, comme la société coloniale de Nyumakelé (NMKL). Le statut de 1946 détache les Comores de Madagascar. Il dote l’archipel d’une organisation susceptible dans l’évolution. Un conseil général, qui devient par la suite, une assemblée territoriale, se charge de l’administration locale, avec un pouvoir délibératif. Les sociétés coloniales continuent toujours à exercer leurs fonctions, mais l’Etat-civil est cette fois-ci assuré par un nouvel organisme , les cantons ou districts. Cinq districts furent crées à Anjouan : Mutsamudu, Ouani, Domoni, Nyumakelé et Sima. La vie politique des Comores a été dominée par Saïd Mohamed Cherkh élu député à Paris, jusqu’à 1961.

- 83 - 2- D e l’autonomie à l’indépendance : C’est une période favorable dans la vie politique et administrative locale de la période coloniale. Les Comores obtiennent son statut d’autonomie de gestion en 1961 et une assemblée territoriale qui débat et qui décide les affaires locales a été élue. Elle a été composée de dix neuf députés, dont huit, à la Grande Comore, cinq à Anjuoan , quatre, à Mayotte et deux, à Mohéli . De plus, un gouvernement local, sous la présidence de Saïd Mohamed Cheikh ancien député à Paris, a été aussi mis en place. Sur les cinq ministères crées, trois ont été installés à Ngazidja et deux à Ndzouani. En 1966, les Comores obtiennent un nouveau statut : le statut d’autonomie interne. Cette fois ci, le gouvernement local gère librement sa composition. Elle a été composée de trente neuf députés, dont , dix huit à la Grande Comores , treize à Anjouan , cinq à Mayotte et trois à Mohéli , mais les deux ministères décentralisés à Anjouan sont transférés à la Grande Comore . Une nouvelle organisation administrative fut aussi mise en place ,par la création des préfectures,la révision de la carte cantonale à la hausse et nomination des chefs des villages ou des quartiers. En tout, deux préfectures ont été créées à Anjouan : Mutsamudu et Domoni. Ces deux préfectures supervisent en tout 10 cantons. La préfecture de Mutsamudu supervise le canton de Mutsamudu urbain, le canton de Ouani, le canton de Tsembehou, le canton de Bandrani, le canton de Sima et le canton de Pomoni (six en tout) et la préfecture de Domoni supervise le canton de Bambao M’tsanga, le canton de Domoni urbain, le canton de M’Remani et le canton de Mramani (quatre en tout). Les chefs des villages ou quartiers représentent les chefs des cantons au niveau local.

III- EVOLUT ION DE LA CARTE ADMINISTRATIVE, APRES L’IN D EPENDANCE : Le 6 juillet 1975, les Comores deviennent indépendants , les îles perdent de nouveau leurs souverainetés absolues ; elles sont gérées par un pouvoir central qui siége à Moroni. Cette fois ci l’organisation administrative est fonction du régime en place et de la constitution en vigueur.

1- La décentralisation administrative de la première république : Vingt sept jours, après la proclamation de l’indépendance des Comores, un coup d’Etat dirigé par le mercenaire français Bob-Denard renverse le père de l’indépendance des

- 84 - Comores Ahmed Abdallah Abderemane, un natif anjouanais. Un régime socialiste marxiste d’inspiration communiste fut installé, sous la présidence d’ Ali Soilihi. Ali Soilihi un grand Comorien, originaire d’une petite localité située à quelques kilomètres de Moroni appelée , mène une nouvelle décentralisation, qui définit des nouvelles circonscriptions administratives dans chaque île. Chaque île a été gouvernée par un représentant (gouverneur) appelé « MUHAFIDHU », oreilles et yeux du président. Le Mouhafidhou est assisté par un comité régional (jeunesse révolutionnaire), avec un coordinateur, nommé par décret présidentiel, chargé d’assurer son intérim en cas d’empêchement. En dessous de sa hiérarchie, le « Liwali (préfet) » supervise les communes (Moudria) dirigées par des MOUDIR , et, un moudiria regroupe une population de 3000 à 6000 habitants. Au niveau local, des comités villageois ont été crées, chargés d’assurer la paix et animer un certain nombre de campagne contre certaines traditions. A cette époque, l’île de Ndzouani a été divisée en trois préfectures (Liwali) : la préfecture de Mutsamudu, la préfecture de Sima et la préfecture de Domoni. Ces trois préfectures supervisent dix sept communes ( moudria ) dont : huit dans la préfecture de Mutsamudu ( Bandrani, Mutsamudu, Mirontsy, Ouani, Barakani, Bazimini, Hajoho, Bambao M’trouni ), six dans la préfecture de Domoni (Bambao M’tsanga, Domoni, Coni-Djodjo, Adda-Ndaoueni, Liwara, Ongojou, Bandramaji) et trois, dans la préfecture de Sima ( Sima, Vassi et Oupvanga).

2- L’organisation administrative de la deuxième et troisième république : Le 13 mai 1978 , un autre coup d’Etat dirigé toujours par le mercenaire français Bob Denard renverse Ali Soilihi, surnommé père de la révolution comorienne et reconduit à nouveau au pouvoir Ahmed Abdallah Abderemane, père de l’indépendance. La constitution de ce nouveau régime élaboré en France, donne à l’archipel un système fédéral. Chaque île s’octroie d’une autonomie de gestion dirigée par un gouverneur élu par suffrage universel direct. Il est assisté par des représentants élus aussi au suffrage universel direct : les conseillés de l’île. Mais à partir de 1982, la constitution a connu certains amendements et les gouverneurs ne sont plus élus par suffrage universel, mais

- 85 - ils sont nommés par décret présidentiel , et, dès lors, les îles perdent leur autonomie de gestion . Jusqu’à la troisième et quatrième république (jusqu’à l’an 2000), l’organisation administrative de l’île d’Anjouan s’était composée d’un gouvernorat, de cinq préfectures (Mutsamudu, Ouani, Domoni, Njumakelé et Sima) et de quelques dizaines de centres d’Etat civil administrés par des officiers d’Etat civil chargés de veiller à l’Etat civil de la population et de percevoir l’impôt. Les chefs de villages ou de quartiers représentent leurs hiérarchies supérieures dans les villages. Ils sont leurs oreilles et leurs yeux. Ils envoient des rapports à leur supérieur à chaque fin de semaine. L’assemblée fédérale était composée de quarante cinq députés, dont vingt deux à Ngazidja, dix sept à Ndzouani et six à Mwali.

3-L’organisation administrative d’une île autonome au sein de l’Union des Co mores : Se retirer du giron de la république fédérale islamique des Comores, depuis le trois août 1997, Anjouan traverse la période la plus dure de son histoire. Elle s’est déclarée indépendante, vis à vis du pouvoir central de Moroni et prétend gérer ses propres affaires indépendamment. Elle a mis en place des institutions propres à elle, qui avaient fonctionné illégalement. Les efforts de l’Organisation de l’Unité Africaine, réussissent à mettre les autorités anjouanaises et les autorités gouvernementales, dans une même table ronde et ils s’entendent d’élaborer une nouvelle constitution, sur les Comores. Validée, par referendum le 23 décembre 2001, la nouvelle constitution porte le titre de l’Union des Comores et octroie une large autonomie à chaque île membre. Dès lors, les institutions de l’île d’Anjouan trouvent leur légitimité. Au niveau suprême, l’exécutif composé d’un président et des ministres, puis le législatif composé de vingt cinq députés, dont cinq députés à chaque préfecture. La constitution de l’île supprime les centres d’Etat civil et crée d’autres organismes plus larges que ceux-ci , ce sont les communes. Et, une commune doit regrouper au moins 3000 habitants et neuf à douze conseillers municipaux. En tout, trente un communes sont déjà créées, dont dix dans la préfecture de Nyumakélé, cinq dans la préfecture de Domoni, cinq, dans la préfecture de Ouani, cinq, dans la préfecture de Mutsamudu et six, dans la préfecture de Sima. En conclusion de la deuxième partie ,nous dirons que la population d’Anjouan est une population homogène. Cette homogénéité se définit par l’unique religion qui est l’islam et

- 86 - son unité culturelle formée, à partir d’apports africains et arabo-musulmans ,et aussi par l’inexistence des groupes ethniques bien déterminés. C’est une région fortement peuplée ,devenant un foyer de peuplement depuis le début de la seconde moitié du XX ème siècle. Les disparités des milieux font d’Anjouan, une région rurale. La population rurale emporte sur la population urbaine. Malgré tout, des petits centres urbains se sont développés partout. Les luttes menées au cours de cette décennie, font de l’île d’Anjouan depuis le 23 décembre 2001 une région autonome, au sein de l’Union des Comores , en voie de polarisation.

T ROISIEME PARTIE : L A DYNAMIQUE RÉGIONALE DE L’ÎLE ANJOUAAISE :

- 87 - CH APITRE VII : UNE ÎLE A ECONOMIE EXTRAVERTIE : Faisant partie des régions insulaires les moins développées, situées au sud ouest de l’Océan indien, Anjouan est une île dépourvue de toutes richesses minérales. Le produit intérieur bruit, par habitant relativement faible, est inférieur à 500 $. Les activités économiques primaires, en particulier l’agriculture et les activités tertiaires, surtout le commerce, conservent une place importante dans l’économie et ouvrent l’île vers le monde extérieur.

I - L A DEFICIENCE DES ACTIVITES ECONOMIQUES PRIMAIRES : Le secteur primaire, qui inclut les produits de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, emploie 58,3 % de la population active et fait vivre plus de 80 % de la population locale.

1- Les activités agricoles : Malgré l’insuffisance des superficies cultivables, l’agriculture est la principale activité économique de l’île. Elle fournit près de 40 % du PIB. C’est une agriculture vivrière d’auto consommation, associée à des quelques cultures de rentes tournées vers le marché extérieur.

1-1- L’agriculture traditionnelle : 1-1-1- Les techniques culturales : Elles sont rudimentaires dans leur ensemble. L’entretien du sol se fait souvent avec une sorte de bâton à fouir, dont le bout est renforcé par une pointe. Le paysan laisse au repos le terrain, pendant un à trois ans, durant laquelle les éleveurs, vont faire pâturer leurs troupeaux (techniques très avancées dans la zone de Nyumakelé). Sur les versants des pentes, les paysans cultivent en terrasse, pour éviter l’érosion continue du sol, qui dégrade les terrains cultivables. Dans les zones forestières, les paysans pratiquent le défrichage, par abattage ou par le feu ,ce qui accroît la dégradation rapide des sols cultivables. Pour maintenir la fertilisation du sol, les paysans emploient le plus souvent des engrais organiques ( le fumier et le composte) ou chimiques, importés de l’extérieur. Ces derniers sont surtout employés, dans les jardins maraîchers.

- 88 - L’outillage est rudimentaire, faisant appel à l’énergie humaine : pioche ou bêche, pour le labour, croc ou râteau, pour la préparation du terrain et coupe-coupe ou houe, pour le défrichage par abattage.

1-1-2- La localisation des activités agricoles : En général, on associe les cultures vivrières aux cultures de rente. Dans les zones de basses pentes, sous couverture arborée, les cultures vivrières sont associées aux cocotiers. Les arbres fruitiers, les plantations de giroflier (côte ouest et sud-ouest ) et d’ylang-ylang sont aussi présents : c’est le système sous couvert arboré. Les zones humides de haut et les zones basses sèches, sous jachère de courte durée ou sans jachère, fournissent des cultures vivrières en permanence : c’est le système de culture non arboré. Mais partout dans l’île, le système dominant est le système de culture vivrière et d’exportation ,sous couvert de cocotiers et d’arbres fruitiers . Les zones de basses et de moyennes altitudes ( jusqu’à 600 m ), dans le sud-ouest et l’ouest sont humides. C’est la strate arborée dense, constituée de cocotiers, manguiers, girofliers, arbres à pain et fruitiers. En étage inférieur, on associe, vanillier, taros et manioc. Mais, à cause de la présence des marécages, les ambrevades ne produisent pas , ils restent en équilibre. La zone du sud-est et l’est , sèche est le domaine de cultures de cocotiers, manguiers, manioc, igname et bananiers. La spécificité de la zone est basée surtout sur les légumineuses, le maïs et l’arachide, qui sont des cultures de courte durée, à cause de la longue saison sèche.

Photo N°11 : Culture de riz, associée à des cultures de rentes

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Source : Cliché de l’auteur

1-1-3 - L’encadre ment : Au début des années 80, on avait créé des secteurs d’encadrement rural, sous l’égide d’un centre d’appui au développement rural (CADER). Par l’appui du PNUD, les CADER s’efforcent de promouvoir la production agricole et poussent les paysans à cultiver mieux et leur apportent des aides ( Riz, sardine, huile, farine de maïs…). Sur cinq CADER en fonctionnement en 1983 dans l’ensemble des trois îles de l’archipel, deux ont été installés à Ndzouani dans les anciens sites de SODC : M’remani et Bambao M’trouni. La lutte contre l’érosion, l’aménagement foncier et le reboisement étaient les opérations les plus entendues. Ces opérations étaient financées par le plan alimentaire mondial (PAM). Celui-ci distribue aux paysans et même aux encadreurs des rations alimentaires pour les encourager. Dans les années 90, les CADER sont remplacés par le CEA (centre d’encadrement agricole) chargé d’encadrer techniquement les paysans. Le CEA doit maintenir une réalisation permanente avec les paysans. Il leur apporte des conseils et les appuie dans le domaine technique agricole, de l’élevage et de la production forestière.

1-1-4- E valuation de la production agricole vivrière en tonne : ( tableau N°27) Tableau N° 27 :

- 90 - La production agricole vivrière en tonne

Années Produits 1985 1995 2004 Banane 7816 8500 56346 Manioc 2043 6000 15153 Patate douce 360 650 4589 Ambrevades 1097 1800 2597 Riz 677 900 630 Taros 186 350 2242 Maïs 31 40 1856 Igname / / 394 Fruit à Pain 1270 / 1332 Autres 396 / 18571 Divers / / 3835 Source :Direction générale du Ministère de la production de Ndzouani

Malgré ces tonnages en produits vivriers, Anjouan n’arrive pas à s’autosuffir sur le plan alimentaire. Les importations en produits alimentaires, en particulier le riz et la farine, sont obligatoires, sinon ce sera la crise alimentaire .

1-2- L’agriculture commerciale : L’agriculture commerciale anjouanaise comprend actuellement trois produits essentiels : La vanille, le girofle, l’ylang-ylang, auxquels s’ajoutent également le cocotier, l’arachide, le basilic et quelques autres fleurs à parfum. Le coco et l’arachide ne sont plus des produits commerciaux destinés à l’exportation. La production actuelle n’arrive même pas à satisfaire les besoins de la population locale et on est obligé à recourir à l’achat de cocos à Mohéli et arachide à Madagascar . Ces cultures sont introduites à la fin du XIXe siècle par les colonisateurs et par les planteurs étrangers ( Wilson et Senley ). Elles sont destinées à l’exportation ,c’est ce qui ouvre l’économie de l’île vers l’extérieur.

2-1 - Le vanillier :

- 91 - Le vanillier est l’une des cultures commerciales les plus négligées par les paysans anjouanais. Elle est introduite à Maoré en 1883 par les français, à partir de l’île de Nosy-Be. Puis, de là, elle a gagné les autres îles ( Domaine Plaideau de Saint-Aubin à Ndzouani et concession Humblot à Ngazidja ). Entre 1960 et 1970, les plantes sont distribuées aux petits paysans. L’entretien (fleurs fécondées à la main ) et le vol découragent les paysans à produire d’avantage et la production continue toujours à baisser. Les principales zones de cultures de vanille sont les cirques ( Bambao- M’trouni, Bazimine, Lingoni, Ouzini ), Ouani et Mutsamudu. Ailleurs ( cote est, dans les presqu’île ), les conditions climatiques endommagent les plantes et la production est nulle. Achetée verte aux paysans par des collecteurs, elle est conditionnée, soit par des petits préparateurs, disposant d’un matériel rudimentaire, soit par les grosses sociétés d’import- export. Jadis, la préparation était assurée par les sociétés coloniales et les deux établissements d’import- export : établissement Abdallah fils ( E.A.F ) établissement Mohamed Ahamed fils ( E.M.A.F ). Le prix de kilogramme de la vanille verte est de : 6.500 FC en 2001, 8.000 FC en 2002 et 11.500 FC en 2003. Cependant, le prix du kilogramme la vanille préparée est de : 50.000 FC en 2001, 70.000 FC en 2002 et 90.000 FC à 140.000 FC en 2003. En équivalence pour 4,5 kg à 5 kg de vanille verte, on obtient 1kg de vanille préparée. Néanmoins, la chute du cours de la vanille sur le marché international a engendré une nette baisse la production, depuis l’année 2004.(1)

1) 1FC = 5,2 ariary , 1FC = 26 Fm , 1£ = 492 FC

Photo N°12 : Le vanillier

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Source : Auteur

1-2-2- Le giroflier : Il est l’une des plus récentes cultures commerciales introduites aux Comores. La plantation commence à Anjouan vers 1935 par la société Bambao. Les plantations les plus importantes furent créées dans la zone de Sima plus particulièrement à Boungueni. Les encouragements à boiser en girofliers prennent son ampleur du temps de l’autonomie. Mais pendant 15 ans, de 1985 à 1999, le girofle comorien traverse la période la plus difficile de son histoire. La baisse brutale du prix du kilogramme de girofle qui s’est passé de 2500 FC en 1984 à 100 FC en 1998 , parfois même qui s’était échangé en d’autres produits (système de troc ), a fait décourager complètement les producteurs . La cueillette a été délaissée, le giroflier a été devenu un bon bois de construction ou de chauffage. La hausse brutale du prix qui s’est passé de 1600 FC en 1999 à 3500 FC en 2001 équilibre bien la production. Même si on trouve des pieds de giroflier partout dans l’île, les plantations les plus importantes se sont retrouvées sur la côte nord-ouest, dans la presqu’île de Sima , sur la côte sud-ouest et dans les cirques , là où les conditions pédologiques et climatiques sont favorables ( sol ferralitique et climat tropical à longue saison humide ).

1-2-3- L’ ylang-ylang :

- 93 - La filière ylang-ylang, est une filiale sûre pour les paysans anjouanais , car, à elle seule, assure plus de 65 % de la production mondiale. Venue d’Indonésie par l’île de Nosy-Be au début du XXe siècle, l’ylang-ylang occupe les pentes pierreuses, souvent inutilisables aux cultures vivrières. Les plantations les plus importantes se sont retrouvées dans les cirques, comme Bambao-M’trouni, Bazimini , Lingoni et dans les plaines comme Bambao-M’tsagua Domoni , Pomoni et Ouani . La baisse du cours de l’essence sur le marché international ,réduit le prix du kilogramme de fleur (100 à 150 FC) ,ce qui décourage les paysans. De nombreuses plantes sont donc arrachées au profit des cultures vivrières. Toutefois,au cours de ces deux dernières années, le pris de kilogramme de fleur d’ylang-ylang est en hausse. Il s’achète entre 175 à 200 francs comoriens.

1-2-4- Les autres cultures commerciales : Ce sont surtout le basilic, fleur d’oranger, fleur du jasmin, estragons qui sont complètement négligés depuis que la société Bambao a cessé ses activités. La cannelle, le muscade et la noix d’arec qui se récoltent un peu partout, ne sont plus exportés. Concernant l’arachide, elle ne connaît qu’un avantage certain sur le marché local , mais les conditions pluviométriques ne la favorisent que sur la côte orientale de l’île.

1-2-5- E valuation de la production de rente : Tableau N°28 : La production de rente en tonne Année s 1974 1980 1995 2001 2002 Produits -Noix de coco 392 / 28288 / / -Vanille 15 / 254 8,378 10,006 -E.ylan-ylang 19 / 3008 33,815 55,5 -Girofle 235 / 694 1303 1383 -Arachide / / 1745 / / -Autres / / 609 0,060 0,13 Source : Direction générale du ministère de l’économie de Ndzouani Seule la production de girofle et de coco est en constante évolution. Les autres sont en chute libre.

- 94 - Le coco comorien n’est ni un produit d’exportation ni industriel , il est aujourd’hui un produit vivrier de subsistance.

1-3- L’i mportanc e des activités agricoles : Etant donné que l’agriculture offre l’essentiel de la survie à la population locale, elle présente une double importance : sur le plan social et sur le plan économique.

1-3-1- L’importance des activités agricoles sur le plan social : L’agriculture assure une sécurité alimentaire au niveau des familles paysannes anjouanaises. Le surplus de la production est vendu sur le marché local pour équilibrer la ration alimentaire. Même les familles non paysannes pratiquent l’agriculture à temps partiel pour augmenter leur revenu. Dans les familles paysannes, l’agriculture n’est pas seulement une source de sécurité sociale, mais elle est aussi source de fonctionnement dans différentes activités sociales. La croissance rapide de la population influence fâcheusement le souci de conquérir toujours des nouvelles parcelles.

1-3-2-L’ importance sur le plan économique : Les activités agricoles apportent aux paysans et au gouvernement autonome des ressources monétaires appréciables. Elles sont le moteur de l’économie de l’île , car à elles seules, fournissent 98 % des recettes des exportations. Les produits de rentes favorisent également la création de quelques unités de transformation (alambic de distillation de fleur à parfum, des ateliers de préparation de vanille, savonnerie…). Mais leurs exploitations incontrôlées font négliger les cultures vivrières et ruinent les sols.

2- L’elev age : L’élevage est l’une des activités primaires qui intéresse le plus les paysans anjouanais. Un éleveur pur n’existe pas. Les éleveurs ont toujours d’autres activités principales : agricoles, maçonnerie, pêcherie parfois même ils sont des fonctionnaires.

2-1- Les différents types d’élevage :

- 95 - Dans le souci de mieux développer cette activité, deux types d’élevage sont pratiqués assez différemment : l’élevage dit traditionnel et l’élevage dit moderne .Ces deux types consistent à élever des ruminants (bovins, caprins et ovins) et de la volaille .

2-1-1- L’éle vage traditionnel : ( tableau N° 29 ) 2-1-1-1- Les ruminants : Tableau 29 : Estimation des ruminants

Années 1985 2004 Types des ruminants Bovins 12000 14000 Caprins 3000 4100 Ovins 600 7200 Source :Direction générale du ministère de la production de Ndzouani

L’élevage bovin domine deux à trois fois plus sur les autres ruminants , malgré tout, leur nombre reste très limité, par rapport aux besoins de la population. Le taux d’accroissement naturel reste plus faible que jamais. En 19 ans, il n’a augmenté que de 2000 têtes (12000 en 1985 à 14000 en 2004). Cette limitation du nombre des ruminants est due au manque de pâturage étendu. Seulement 5 % de la superficie totale sont constituées de pâturage , ce qui amène les éleveurs à pratiquer le pâture au piquet : le piquet fixe ou le piquet mobile. L’élevage en divagation n’existe pas. Le mode d’élevage à piquet fixe se pratique à 27 % de cas. Les animaux mâles sont attachés dans les champs ou dans les villages, ne sont pas déplacés. Les aliments sont apportés sur place par les éleveurs. Le mode d’élevage à piquet mobile est le mode le plus répandu, avec plus de 70 % de cas. Les animaux sont déplacés fréquemment en fonction de la disponibilité de l’herbe et du pâturage, par les bouviers. De juillet à septembre, les pâturages s’étendent dans les zones de haut (domaine de cultures vivrières), mais le gros problème dans cette période, c’est que l’herbe se raréfie. Le Matulay assèche presque les plantes , et, les éleveurs sont obligés d’aller chercher plus loin la nourriture de leurs troupeaux.

2-1-1-2- La volaille traditionnelle :

- 96 - Sur 190000 têtes de gallinacées domestiques recensées, en 2004 aux Comores, 98000 sont retrouvés à Anjouan. Ces animaux sont élevés en divagation, autour des villages, mal protégés des mangoustes, des civettes et des milans, parfois même, des voleurs de poules. Les rendements sont plus faibles, du fait que les animaux sont mal traités.

2-1-2- L’éle vage moderne : Il n’est pas encore développé à Ndzouani. Son introduction est récente. Ce n’est qu’en 2000 que le nombre de ruminants atteignent 1400 têtes de bovins et quelques centaines de caprins et d’ovins. Ce type d’élevage s’est développé essentiellement dans la zone de Nyumakelé. Le croisement de deux races différentes, race locale ( zébu d’origine indien ) et la race hostein ( d’origine australien ) donne une race améliorée ( métisse ). Avec cette nouvelle technique, la zone de Nyumakelé devient la première zone productrice d’élevage laitier de l’archipel des Comores. L’aviculture moderne ne se développe que dans les centres urbains : Mutsamudu, Domoni et Ouani, surtout. Au début de l’ année 2000, on avait recensé 24 .500 têtes ,chiffre trois fois moins inférieur par rapport au nombre total de têtes retrouvées dans l’ensemble des trois îles de l’archipel des Comores.

2-2- L’état de santé des animaux : Toutes les maladies rencontrées en Afrique et à Madagascar sont présentes aux Comores. Les parasites externes, telle la douve, et parasites internes comme la dermatophilose. Le charbon symptomatique est signalé assez récemment. L’ état sanitaire des volailles est perturbé périodiquement, ravagé par la maladie de New castler. Les agents de l’administration de l’élevage ( ingénieurs, techniciens, agents de l’élevage ) jouent un rôle important, en matière de vulgarisation de technique et de l’utilisation des médicaments appropriés.

2-3- Les zones d’élevage : Les zones d’élevage sont presque localisées sur les anciennes terres cultivées, qui se sont dégradées. Ce sont des zones de cocoteraies, de forêts défrichées et partiellement cultivées.

2-3-1- Les zones de cocoteraies :

- 97 - On distingue deux zones .La première, va de Ouani vers le bas Jimilimé, bordant la côte est jusqu’à chiroroni. Ici, l’élevage rencontre un double problème :le manque de pâturage disponible, et la rareté de l’herbe pendant une longue période de l’année, à cause de la longue saison sèche. La seconde ,part encore de Ouani jusqu’à Moujimoupvia, Bandrani et Sima.Puis de Sima vers Pomoni et Lingoni. Dans cette seconde zone l’herbe est abondante, pendant une longue période de l’année à cause de la présence de l’humidité, mais les conditions du relief sont défavorables à l’élevage des ruminants.

2-3-2- Les forêts d’altitude défrichées et partiellement cultivées : Elles se situent dans les zones d’altitudes : la partie nord de Lingoni, le cirque de Bambao M’trouni , le cirque de Bazimini, le cirque de Coni-djodjo, le versant oriental du mont Voukouni et la zone du haut Nioumakélé. Ces zones conviennent favorablement à l’élevage des ruminants . L’herbe est en abondance à cause de la longue saison humide

2-4- L ’ importance de l’élevage : L’élevage joue un rôle considérable dans la société anjouanaise. Il est à la fois une activité commerciale et un produit d’autoconsommation.

2-4-1- Les échanges commerciaux : Les éleveurs anjouanais produisent pour vendre. Le prix de l’animal vif dépend de son poids. Certains éleveurs préfère abattre leurs animaux que de les vendre vifs. Le prix du kilogramme de la viande fraîche varie de 1750 à 2500 francs comoriens, dans les centres urbains comme Mutsamudu, Ouani et Domoni. Ailleurs, il est de 1750 francs seulement.

2-4-2-L’ Importance économique et sociale : Sur le plan économique, l’élevage est une activité secondaire. Il ne joue pas un rôle fondamental dans l’économie anjouanaise. Seulement, c’est une source d’épargne non négligeable aux éleveurs. Dans le domaine social, l’élevage de bœuf occupe une place très importante .Dans toutes les circonstances religieuses ou coutumières, il est nécessaire d’abattre de bœuf. de plus, le lait est un plat nécessaire dans certains repas collectifs. 2-5- Les effets directs de l’élevage :

- 98 - L’élevage influe sur l’écologie et sur la société.

2-5-1- Les effets écologiques : Les effets écologiques de l’élevage limitent les terres incultes et les éleveurs exploitent les terres dégradées incultes et les jachères ligneuses. Les bad-lands s’intensifient dans les terrains surtout sur les versants des pentes. Et, il se trouve que beaucoup de ces versants ,sont devenus improductifs.

2-5-2- Les effets sociaux : La concurrence entre élevage et agriculture provoque des conflits permanents entre les éleveurs et les paysans. Les animaux laissés en divagation ou détachés de leurs piquets détruisent les cultures des paysans et les amendes sont souvent fréquentes. Il arrive parfois que les dommages d’intérêt soient très élevés, par rapport, à la valeur des cultures ou même de l’animal.

3- La pêche : La pêche est la troisième activité de survie, qui fait nourrir la population anjouanaise. Elle est peu développée et emploie peu d’actifs.

3-1- Les techniques et les moyens de pêche : C’est une pêche artisanale reposant principalement sur différentes techniques d’exploitation avec des moyens d’embarcations assez simples.

3-1-1- Les techniques de pêche : Elles reposent sur : - une pêche à ligne, méthode très populaire. On attache l’hameçon avec l’appât, on les intercale entre deux cailloux puis on jette à la mer. On capture comme espèces : verrou, vieille, carangue … - la pêche à la dérive, méthode utilisée par les pêcheurs côtièrs. Pêche à la rame, l’appât vivant au fil de l’eau capture : petit thon , dorade … - la pêche à trame, une pêche introduite par un moyen d’embarcation à moteur. Avec ces moyens d’embarcation, les pêcheurs s’éloignent un peu loin de la côte. On capture comme espèces : thon, espadon …

- 99 - - la pêche aux lamparos, une pêche de nuit , des lampes à pétrole de type petromaxe sont utilisées pour attirer les poissons. - la pêche à filet cernant, méthode utilisée pour les embarcations sans moteur. Les pêcheurs n’osent pas prendre le risque de s’éloigner loin de la côte.

3-1-2- L’embarcation : La pêche se fait en pirogue à balancier. Le pirogue est à dimension réduite, creusée dans un tronc d’arbre de forme régulière de 5 m maximum. L’embarcation est de deux types : pirogue à balancier simple et pirogue à balancier double. Toutes deux peuvent fonctionner, soit à l’aide de pagaie ou de moteur. En 1980, avec l’aide du Japon, on a introduit d’autres types d’embarcations beaucoup plus modernes et plus efficaces que les pirogues à balancier. Ce sont les Fedawa et les Japawa. Ces dernières contiennent souvent des glaciaires d’une capacité de 400kg.

3-1-3- E volution de la flotte de pêche de 1980 à 2002 : ( tableau N° 30)

Tableau N°30 : Evolution de la flotte de pêche

Types d’embarcation Années Traditionnelles Motorisées 1989 980 36 1990 890 130 1991 880 157 1993 527 106 1995 433 247 2000 352 375 291 420 2002 Source : Direction générale du ministère de la production

A partir de 2000, les embarcations traditionnelles ne sont plus dominantes. Le nombre ne cesse de diminuer. Le nombre d’embarcations motorisées a augmenté à plus de onze fois pendant cette période de douze ans(1989 à 2002). La création des deux

- 100 - ateliers de fabrication de vedettes à Domoni et Ouani tend à éliminer les embarcations traditionnelles. Leur nombre est actuellement très limité.

3-2- La commercialisation des poissons : 3-2-1- Les associations des pêcheurs : Pour pouvoir bien s’entendre sur le prix du poisson au port de débarquement, les pêcheurs anjouanais se sont regroupés en association .Ce sont : - l’organisation des pêcheurs comoriens (OPC) - la coopération privée de Ouani (CPO) - la coopération des pêcheurs de Domoni (CPD) Malgré tous ces efforts, ces associations n’arrivent pas à stabiliser le prix du poisson.

3-2-2- Le circuit commercial : Ce circuit est animé par trois acteurs principaux : le pêcheur,le revendeur et le consommateur.( schémas N°1)

Schémas N°1

Pêcheur Revendeur Consommateur

Source : Auteur Le prix du poisson au port de débarquement reste souvent confidentiel entre le pêcheur et le revendeur. Mais chez le revendeur, le prix du kilogramme varie de 400 à 1.000 FC.

3-3- Les impacts de la pêche : 3-3-1- Les impact s écologiques : La pêche anjouanaise reste jusqu’alors une activité de subsistance. Elle ne contribue pas au développement économique de l’île , pourtant elle influe sur le milieu écologique sous-marin par l’emploi de certaines techniques comme le braconnage de certaines espèces. Ceci entraîne la diminution de la faune aquatique côtière. Les espèces les plus menacées sont la cœlacanthe et la tortue. De plus, la forte pression de la pêche, sur les zones récifales, entraîne une dégradation des récifs coralliens ,ce qui met en difficulté l’environnement maritime côtier.

- 101 - 3-3-2- Les i mpa cts sociaux : La pêche est cause de nombreux conflits , surtout à propos d’une frontière de pêche à discuter entre deux localités voisines. De plus, elle est une activité de subsistance, au niveau des pêcheurs et des consommateurs. La production est insuffisante par rapport aux besoins de la population. Mais elle diminue les importations en produits halieutiques. Mais,une question repose dès lors : pourquoi une faible production des produits halieutiques à Anjouan? En guise de réponse, l’île ne possède pas une plateforme continentale. Les eaux sont peu productives en poissons et on exploite massivement la zone côtière. La saison joue également un rôle important. Le Kussi ,la surexploitation sur la côte nord-ouest et le Kashikazi, la surexploitation sur la côte orientale.

II- L’INSUFFIS ANCE DES ACTIVITES SECONDAIRES : Les activités économiques secondaires comprennent l’artisanat et les activités industrielles. Ce secteur reste faible et emploie à peine 3% de la population active et fournit moins de 10% du produit intérieur bruit.

1- Les activités artisanales : L’artisanat anjouanais fournit à la masse paysanne l’essentiel, de ce dont elle à besoin. Les artisans travaillent seuls à la main ou avec leurs apprentis, dans leurs ateliers rudimentaires. La production est insuffisante et n’arrive pas à satisfaire normalement les besoins de la population.

1-1- Les plus habiles : Les plus habiles productions artisanales sont : - la broderie, la confection des bonnets, mouchoirs, joho, draglas, rideaux et les chandarois, sont des activités très rependues dans l’ensemble de l’île. Certaines d’entre elles sont liées à notre civilisation (confection des bonnets, joho, chandarois). - la bijouterie, transformation de l’or et de l’argent en objet de maquillage est aussi une activité assez développée. Mais l’absence de poudre est l’une des obstacles majeurs qui l’handicapent. Les autres activités artisanales, telles que la sculpture, l’orfèvrerie, la vannerie, la poupée, la poterie…sont aussi importantes, mais elles se trouvent dans des sites très limités : vannerie sur toute la cote est, poterie surtout à Hajoho …

- 102 - Outre l’artisanat d’art, s’ajoutent encore l’artisanat de métier tels, les forgerons, les charpentiers, les menuisiers, les cordonniers, les maçons… D’une manière générale, l’artisanat de métier, est spécialement un travail d’homme,par contre l’artisanat d’art est en grande partie une activité féminine ( confection de bonnet, mouchoir, rideau ainsi que les vanneries, les poupées, la poterie).

Photo N°13 : Porte en sculpture, un des objets de l’artisanat d’art Anjouanais

Source :Cliché de l’ auteur

1-2- Les aspect s économiques et sociaux de l’artisanat : L’artisanat est une activité de subsistance qui ne contribue rien au développement économique de l’île. Sa participation dans le PIB est relativement faible par rapport aux autres activités économiques de subsistance ( pêche, élevage, tourisme) . La production est insuffisante par rapport aux besoins de la population. Certains objets sont souvent exécutés à la demande des clients. Les artisans ne gardent pas de stocks finis et des comptoirs de commerce. Seulement l’artisanat limite les importations de certains produits industriels.

2- La médiocrité des activités industrielles :

- 103 - Le secteur industriel anjouanais encore peu développé, transforme les matières premières agricoles bruites en produits semi-finis. Le nombre de salariés est très limité, moins de 1000, dont la plupart travaillent à temps partiel.

2-1- Les raisons du retard de l’industrie anjouanaise : Plusieurs raisons expliquent le retard de l’industrie anjouanaise , parmi elles : - le manque des capitaux disponibles. - l’absence d’une main d’œuvre qualifiée de haut niveau (techniciens supérieurs , ingénieurs , cadres entrepreneurs ) . - le manque des matières premières transformables - la déficience des voies et des moyens de communication bien coordonnée. - le manque de marché disponible pour pouvoir écouler les produits fabriqués sur place et même sur les autres îles et pays voisins. Toutes ces raisons limitent l’implantation des activités secondaires adéquates.

2-2- Les principales unités industrielles existantes : Avant tout, ce sont des installations de transformation des produits agricoles, destinés à l’exportation : alambics de distillation des fleurs essentielles, petites usine de préparation de vanille… Autrefois, toutes ces activités étaient assurées par les sociétés coloniales , mais depuis le départ des colons blancs, des alambics privés sont implantés partout dans l’île. Les entreprises de production et de fabrication des produits de bien de consommation courante sont très peu nombreuses et de moindres importances. Les plus réputées sont : l’usine de coca-cola à Patsy, les pâtisseries, maison de matelas. La petite usine de conservation de lait à Nyumakélé… Les garages, les chantiers de construction des boutres à voile ou motorisés ou de construction des cabotages assurant les liaisons inter îles ou régionales, les chantiers de construction des vedettes de pêches à Ouani et à Domoni montrent également leur importance. Plus d’une vingtaine d’entreprises de construction, mais elles ne sont pas sources de développement. En 1980, il y’avait également la savonnerie des Comores et la papeterie des Comores, mais celle-ci sont toutes tombées en faillites. De même que toutes les grandes unités de transformation qui étaient implantées pendant la période coloniale sont toutes tombées en

- 104 - ruine. Seule la société coloniale de Bambao M’tsanga est en bonne état , elle est réhabilitée en 2000, mais jusqu’alors, elle ne réalise pas des activités compétitives, comme dans le passé.

2-3-Les aspects économiques et sociaux de l’industrie anjouanaise : Malgré sa médiocrité et les lourds obstacles qui l’en suivent, le secteur industriel anjouanais, est un secteur sûr dans le développement économique local. Il valorise les produits agricoles de rente destinés à l’exportation qui sont la principale source de devise sûr. Il donne d’embauches à certains uns et satisfait certains besoins de la population. C’est grâce à ce secteur que notre île est bien ouverte des autres îles et même des autres régions de l’Océan Indien , car les cabotages et les boutres motorisés locaux assurent régulièrement les liaisons maritimes inter îles et régionales.

III- LES ACTIVITES TERTIAIRES DE L’ECONOMIE : Comprennent essentiellement le commerce, le tourisme, le service, et emploient près de 40% de la population active .

1- Le commerce : Le commerce est la deuxième activité économique de l’île après l’agriculture. C’est un secteur assez rentable, il fournit près du tiers du produit intérieur bruit et emploie près du tiers de la population active.

1-1- Le commerce intérieur : Le commerce intérieur anjouanais désigne l’ensemble des échanges effectués à l’intérieur de l’île. Dans les campagnes anjouanaises, les paysans conservent une partie de leur récolte dans leurs greniers, et, le reste, ils vendent sur les marchés ruraux ou urbains librement. Les petits magasins et les épiceries vendent des produits alimentaires, de consommation courante et des biens d’équipement plus particulièrement des matériaux de construction (ciment, bar de fer, tôles, planches…). En ville, plus particulièrement dans la capitale, les échanges sont réguliers. Les produits alimentaires bénéficient souvent d’installations plus ou moins modernes, tel, le marché communal de Mutsamudu. C’est un marché assez sécurisé contre les malfaiteurs. Des

- 105 - grandes boutiques et des magasins de stockage, de vente de gros, des demi-gros, des détaillants, de tous produits en font l’image. Les petits commerçants ambulants achetant de l’extérieur (Dubaï, Tanzanie, Maurice, Madagascar…) circulent dans l’île, d’une localité à une autre, avec leurs marchandises à la main ou sur la tête, malgré l’interdiction des services municipaux. Les camionnettes et les camions assurent régulièrement ces échanges, avec livraison souvent à domicile.

1-2- Le commerce inter-île : Désigne les échanges qui se réalisent entre Anjouan et les îles sœurs : Grande Comore, Mohéli et Mayotte. Ces échanges sont assez importants entre Anjouan et Mohéli où le pouvoir d’achat est presque le même. Mais entre Anjouan et les deux autres îles (Mayotte et la Grande Comore), ils sont faibles. Le pouvoir d’achat ne les favorise pas (il est élevé par rapport à Anjouan). Donc, les anjouanais achètent peu à la Grande Comore et à Mayotte. A Mohéli, les anjouanais achètent surtout des produits agricoles alimentaires (banane, coco, courge, taros…) et des ruminants , et, vendent des produits alimentaires importés ( riz, sel, farine, sucre, boisson, …), des biens de consommation courantes (tissus, chaussure, savon, matelas…) et des biens d’équipement de construction (ciment, bar de fer, tôle, contreplaquée, planche, chevron). A la Grande Comore, on vend surtout des légumes (cresson surtout), du lait frais ou conservé, des boisson … Depuis 1998, pour des raisons de santé (le choléra surtout) les autorités maorais interdisent l’achat des produits vivriers agricoles à Anjouan. Les anjouanais quant à eux, ils n’achètent à Mayotte que des véhicules occasionnels et des pièces détachées. Ces échanges sont assurés par les liaisons maritimes inter îles ( les cabotages nationaux).

1-3- Le commerce extérieur : Le commerce extérieur, est le premier symbole de l’ouverture de l’île au monde extérieur et qui fait de l’économie anjouanaise, une économie extravertie. Cette filière est assurée en grande partie, par les quatre sociétés d’import-export, et par quelques autres commerçants particuliers.

- 106 - 1-3-1- Les exportations : ( Tableau N°31 ) Les exportations anjouanaises sont essentiellement basées par des produits agricoles semi-finis : essence de fleur d’ylang-ylang avec plus de 60% de la production mondiale, vanille préparée, girofle séché et quelques autres essences à fleur ( basilic, fleur d’oranger…). Jadis, on exportait également du coprah, des fils de sisal, sucre, agrumes…. mais depuis le départ des colons français, ces produits sont délaissés au profit d’autres cultures. Actuellement les produits locaux sont victimes de la fluctuation des cours sur les marchés internationaux dans la mesure où ce sont les consommateurs qui décident le prix. Tableau N° 31 : Ventilation des devises des produits de rentes de2001-2002 2001 2002 Produits Quantité (t) Valeur (kMF) Quantité (t) Valeur (kMF) Girofle 1303,599 3485678000 1389 2322000000 E. ylang-ylang 33,815 508966250 55,5 716000000 Vanille 8,378 283932915 10,006 700500500 Autres 0,068 6464000 0,13 749500 Total 1345,860 4285041165 1448,636 3739250000

Source : Direction générale des affaires économiques pour l’année 2002.

Entre ces deux années consécutives (2001 - 2002), la valeur des exportations de l’année 2001 est importante par rapport à celle de l’année 2002 , pourtant la quantité des produits exportée en 2002 est importante à celle de l’année 2001. Ceci s’explique du fait que le prix du girofle en 2002 s’est chuté sur le marché international. Il arrive que en 2001 le kilogramme de girofle s’achetait sur le marché local entre 3.000 à 3.500 FC contre 500 à 1.000 FC en 2002.

1-3-2- Les importations : ( Tableau N° 32 ) Les achats anjouanais, hors de l’archipel des Comores, sont basés essentiellement sur différents types de produits : alimentaires, de consommation courante, des biens d’équipement, des matériels électriques et électroniques, machines et véhicules et des hydrocarbures.

- 107 - Tableau N° 32 : Évaluation de certains produits importés Produits Quantité (t) Valeur C.A.F Sel 770,5 47.006.664 Lait 201,96 243.630.191 Sucre 1381,6 377.136.476 Ailes / Cuisses 74,21 368.782.340 Farine 1319,78 243.579.125 Viande 349,43 314.120.964 Huile 276,25 113.289.223 Sardine 119,01 129.191.162 Tomate 132,96 96.816.153 Riz 13.857,25 1.399.499.107 Savon 358,32 128.996.022 Cigarette / 96.816.153 Bar de Fer 764,04 150.421.009 Ciment 28.409 101.420.1300 Bois / Planches 34,07 2.939.159 Total / 4.726.425.048 Source : Direction générale des affaires économiques pour l’année 2002

A part cette lourde facture de 4.726.425.048 FC, il s’ajoute encore d’autres factures plus lourdes que cette première. Ce sont celles des produits énergétiques ( Hydrocarbures), textiles, véhicules, matériels électriques et électroniques. Donc, Anjouan est une région qui dépend trop du monde extérieur. Le déficit de la balance commerciale reste très effrayant. Une question se pose dès lors :comment combler le déficit de la balance commerciale ?

1-3-3- Les partenaires commerciaux : Les anjounais commercent directement avec tous les continents , ce qui justifie bien l’ouverture de l’île du monde extérieur : - en Europe, ils commercent avec la France, L’Allemagne, la Hollande, l’Angleterre, la Belgique, l’Italie et la Pologne. - en Asie, c’est l’Arabie Saoudite, Dubaï, Koweït, Japon, Inde, Indonésie, Chine, Pakistan, Vietnam, Corée du Sud, Singapour, Thaïlande… - en Amérique, les Etats-Unis et le Canada.

- 108 - - en Afrique, ses principaux clients sont l’Afrique du Sud, Maroc, Mozambique, Tanzanie, Kenya et Botswana. - dans l’océan indien, ce sont les îles sœurs, Madagascar, Zanzibar, la Réunion et Maurice. Donc, Anjouan est une région qui envoie des devises partout dans le monde. Seules les grandes puissances y font entrer des devises car ce sont elles qui achètent les produits commerciaux locaux.

2- Le tourisme : Anjouan est l’une des régions de la planète les moins fréquentées sur le plan touristique, même si elle dispose quelques atouts sans égal aux autres îles de l’archipel, cadeaux de sa nature, de l’histoire et de la culture. La beauté de l’île, plus particulièrement la côte orientale est une oasis de charme avec ses plantes à parfum ( ylang-ylang , Jasmin, fleur d’oranger, palmarosa…). La côte sud-ouest avec la beauté de ses plages au sable blanc ainsi que les monuments historiques avec leur architecture sont également des atouts majeurs qui peuvent attirer les visiteurs touristiques. Mais tout cela nécessite un aménagement plus efficace.

2-1- Les différents sites existants : Il n’existe ni parc national, ni parc zoologique, ni foire pour l’exposition d’objets touristiques. C’est la nature et l’histoire, qui offrent l’essentiel des stations touristiques.

2-1-1- Les patrimoines historiques : Ce sont les monuments anciens, mal conservés. Certains sont à moitié ou parfois même entièrement dégradés. Les plus importants sont : - la mosquée chirazienne avec ses deux mihrabes et tombes à la muraille de la ville architecture ancienne à Domoni. - hassory, architecture ancien à Moya. - tombeau de Senley et villa , et ancien village patrine, à Pomoni. - Ziara à Sima, ruine d’une mosquée construite par les chiraziens au 8ème et 9ème siècle. - Mutsamudu, citadelle, wujumbé, architecture médiévale, tombeau ancien. - Bandrani, eau de riche puits ancien et ancienne mosquée. - Ouani site de wutsoha, Bwelamaji, Milimani, Muraille de la ville presque disparu, Ziara wutsini Moimuji.

- 109 - - Bambao M’tsanga, Palais du sultan Abdallah III et sa tombe, maison coloniale, ancien village de Bambao.

2-1-2- Les sites touristiques : ( Photo N° 4) Ce sont surtout des plages. Et, l’extraction massive du sable dans les plages côtières est la cause principale de la dégradation de ses patrimoines touristiques. Les plus importants d’entre eux sont : - plage Moya, sable blanc doré - plage M’tsanga mwewu Sima - Chitsangani plage Mutsamudu - sable noire, Hajoho plage. - sable noir, Ouani Wutsoha - Papani plage, Domoni - sable blanc, Chiroroni plage - plage Shissiwani, Bimbini, cas particulier où deux paysages littoraux antagonistes se trouvent cohabités ensembles , Végétation de Mangrove et récifs coralliens . Il existe encore d’autres unités qui méritent d’être aménagées mais elles sont jugées moins importantes.

Photo N°14 : Le mausolée de l’ancien président de la République Fédérale Islamique des Comores, Ahmed Abdallah Abderemane, un des monuments touristique de l’île

Source : Cliché de l’auteur 2-2- Les touristes potentiels : 2-2-1- Le tourisme intérieur : Deux grandes zones attirent les visiteurs touristiques intérieur : la zone de Pomoni et le massif central.

- 110 - Le massif central est le principal ensemble touristique en saison sèche. Le sommet du pic Tringui et les eaux fraîches du lac Dzialandzé ainsi que les eaux de la source de Tratringa en sont ses atouts majeurs. Cette zone mérite un aménagement certain ,mais il n’y a rien de fait . C’est la zone où on trouve les espèces animales les plus endémiques de l’île comme la chauve-souris noire . Au contraire l’homme continue à dégrader ce milieu. Le bassin versant du lac Dzialandzé est devenu un champ de cultures maraîchères et d’ici peu de temps le lac disparaîtra . La beauté du paysage et de la faune disparaît peu à peu. La zone de Pomoni deuxième zone touristique intérieur attire les jeunes à tout moment. Le tunnel de Wupvanga creusé au début des années 80 est un atout considérable auquel s’ajoute également la chute de Lingoni équipée en barrage hydroélectrique . D’une manière générale , la zone toute entière est un milieu favorable au loisir. La petite plaine de Pomoni avec ses patrimoines naturelles et historiques fait la beauté de la zone. Les deux chutes de Tratringa , la plaine de Bambao M’tsanga avec ses patrimoines historiques et la beauté de ces fleurs à parfum ainsi que la plage de chiroroni attirent également les visiteurs touristiques intérieurs mais en densité moindre que les deux autres premières zones.

2-2-2- Le tourisme international : Anjouan est une région peu touchée par les visiteurs touristiques étrangers. On estime à 2820, le nombre de touristes, qui y entrent par an, soit 235 touristes par mois. L’absence des infrastructures hôtelières adéquates est la cause principale de ce freinage. L’hébergement est assuré essentiellement par quelques restaurants équipés en chambres d’hébergement tels, Loulou Motel et Karima à Domoni, Salama à M’ramani, les sept merveilles des Comores, Discothèque et Hôtel Al-Amal à Mutsamudu, puis le relais de Tourisme à Moya. L’hôtel Al-Amal et Loulou Motel sont en cours d’amélioration, mais les travaux ne sont pas encore achevés. Toutefois, selon les dernières informations, Loulou Motel et Hôtel Al-Amal ont dépassé le stade de restauration. Ils deviennent des hôtels de trois étoiles. Et, depuis le début de l’année 2005, le nombre des visiteurs étrangers a augmenté, par rapport aux années précédentes.

CH APITRE VIII : LE SOUS- EQUIPEMENT EN INFRASTRUCTURES : Jusqu’en 1961, Anjouan n’avait bénéficié d’aucune infrastructure adéquate. Aucune route n’a été goudronnée, aucun centre de santé n’a été mis en place. Seuls quelques

- 111 - établissements d’enseignement primaire et quelques dispensaires ont été crées dans les zones à fort peuplement.

I- L A DESSERTE DU TERRITOIRE ANJOUANAIS : Anjouan reste un territoire peu desservi en voie de communication ,pourtant celle-ci joue un rôle majeur dans la structuration de l’espace géographique en axe et en carrefour. Le véhicule est le seul moyen de transport terrestre secondé par la motocyclette , le navire et l’avion assurent le transport non terrestre malgré l’inexistence des équipements solides.

1- Le transport routier : Monopolise 100% du trafic des marchandises et 100 % du trafic des voyageurs.

1-1- Le réseau routier : (Croquis N° 12) Fortement handicapé par les conditions du milieu naturel ( hautes montagnes, grandes falaises et vallées profondes), le réseau routier anjouanais n’a pas encore atteint le stade de l’ aménagement final. Plusieurs pistes ne sont pas bitumées, plusieurs routes sont en mauvais état. L’entretien est complètement négligé. Ce réseau routier dessert principalement les zones côtières, moins accidentées. Les zones centrales montagneuses restent moins desservies. Le massif central, malgré ses atouts, n’a pas encore connu aucun aménagement, malgré les efforts de la commune locale. La presqu’île de Jimilimé reste encore isolée du reste de île, malgré les efforts de la population locale. La presqu’île de Nyumakelé, la zone la plus peuplée de l’île n’est pas encore désenclavée en totalité. Désenclaver la presqu’île de Jimilimé est un projet qui est en cours de réalisation. Déjà la zone est reliée par une piste dont les financements des travaux sont assurés par la communauté locale. Un projet de bitumer cette piste est en étude, mais on attend le moment. Désenclaver le massif central tout en construisant une route qui peut relier Pomoni -, est un projet qui est aussi en étude mais reste à long terme. Celle-ci n’est pas urgente comme celle de la presqu’île de Jimilimé.

Croquis N°12 : Le réseau routier

- 112 - Nord

Légende

Echelle : 1/ 250000 Source : Carte de réseau routier d’Anjouan au début de 1970, et arrangée par l’auteur

1-2- Les véhicules :

- 113 - Plus de 3000 véhicules particuliers et plus d’une centaine de véhicules de service, circulent sur ce réseau routier. Ce sont des véhicules de toute marque : française, allemande, japonaise, américaine … Les véhicules de marque japonaise ( Toyota, isuzu, Mitsubishi, Nissan, Suzuki…) peu consommables dominent pour le transport en commun et le poids lourd. Les véhicules de marque française ( Peugeot, citroen, Renault…) et de marque allemande et américaine, très consommables et très chères sont pour la plupart des voitures personnelles. Avec ce nombre croissant des véhicules et l’état du réseau routier, la circulation pose d’énormes problèmes partout. Des signes d’embouteillage sont déjà remarquables dans la capitale pendant les heures de pointe.

2- Le transport maritime : ( Tableau N° 33, N° 34 et N° 35) Entièrement baignée par une mer, Anjuoan est une île bien reliée au reste du monde. Elle est la seule île de l’archipel équipée de port en eau profonde qui reçoit des navires de grand tonnage de plus de 6m de tirant d’eau. Financés par la banque mondiale, les travaux de l’extension de ce port sont réalisés aux années quatre-vingt. Il reçoit les cabotages nationaux qui assurent les trafics maritimes inter îles et régionaux et, des navires de grands tonnages en provenance des ports étrangers , ce qui montre bien l’ouverture de l’île du monde extérieur. Ces navires se déchargent des vivres, des produits de première nécessité, des biens d’équipement et des produits manufacturés. A moins de 3 km du port de Mutsamudu, on a installé les équipements des hydrocarbures, également les plus importants de l’archipel. Ils reçoivent des pétroliers en provenance des raffineries des pays riverains de l’océan Indien ou du moyen orient.

- 114 - •Le nombre de mouvement des navires en provenance et à destination des îles :

Tableau N°33 Année 1998 1999 2000 2001 2002 Nombre de mouvement Des navires à l’arrivée 519 585 575 721 693 Quantité des Marchandises 6421,25 t 3503,500 t 3048 t 2262,060 t 413 t débarquées Quantité des Marchandises 18,02 t 642,859 t 1520,072 706,56 t 2383 embarquées t t Source :Service statistique, SOCOPOTRAM ,Ndzouani

En 1998, Anjouan envoie peu de marchandises aux îles sœurs de l’archipel des Comores du fait que c’était une période de vives tensions cessessionistes avec la capitale. De nombreux anjounais résidant à la Grande Comore reviennent dans leur île natale avec leurs biens , c’est pour cette raison que la quantité des marchandises débarqués sont plus importants que ceux embarqués. A cela, s’ajoute également l’interdiction de la vente des vivres à Mayotte. En 2002, la situation s’est renversée , le port a embarqué plus de marchandises à destination des îles sœurs par rapport à ceux débarqués en provenance de celles-ci (2.383t des marchandises embarquées contre 413 t débarquées). L’explication est simple , l’année 2002 est une année de pleine prospérité économique à Ndzouani ( le 1kg de girofle s’achetait à 3.500 FC comorien).

- 115 - • Le nombre de mouvement des navires à l’arrivée, par île : ( Tableau N° 34)

Tableau N°34 Iles Années Grande Comores Mayotte Anjouan 1998 342 124 53 1999 316 207 62 2000 202 298 75 2001 213 410 98 2002 201 396 96 Source :Service statistique, SOCOPOTRAM,Ndzouani

Le manque de passagers et de fret est la cause principale qui a régressé le mouvement des navires en provenance de la Grande Comore entre 1998-2002. Durant cette courte période, les échanges maritimes inter îles étaient intensifiés surtout entre les trois autres îles australes ( Anjouan, Mayotte et Mohéli ). L’actualité a joué un grand rôle.

• Les na vires en provenance et à destination de l’étranger : ( Tableau N° 35)

Tableau N°35 Année 1998 1999 2000 2001 2002 Nombre de mouvement des navires 53 29 43 20 57 A l’arrivée

Quantité des marchandises 33039 39075,75 37849 t 46440 t 40817 t débarquées t t +122 + 594 Tc +1136 +396 +496 Tc Tc Tc Tc Quantité des marchandises embarquées 1050 t 2350 t 1010 t 2130 t 2220 t Source :service statistique ,SOCOPOTRAM Ndzouani

Le manque de fret de retour est l’un des facteurs majeurs qui freinent les mouvements des navires en provenance et à destination de l’étranger. De plus, l’instauration de l’embargo par l’OUA à Anjouan en 2000 est la cause principale qui a

- 116 - limité le nombre de conteneurs (TC) débarqués en cette année (122 Tc seulement). Plus de 200 TC à destination d’Anjouan ont été arrêtés à Mombassa, à Djedah et à Dubaï.

Photo N°15 : Le port de Mutsamudu

Source : Cliché de l’Auteur

3- Le transport aérien : C’est pour le transport aérien que Anjouan peut jouir de la meilleure position internationale, mais jusqu’à maintenant aucun aéroport international n’est pas encore aménagé même si le projet est là. L’île n’est dotée de qu’une seule piste d’atterrissage et de décollage des avions à faible et moyenne réaction. Elle est desservie par des mouvements d’avions inter îles ( Mayotte, Mohéli et Grande Comores), parfois même régionaux ( Madagascar, Sud Afrique ). Aménagée dans la petite plaine de Ouani, dans un endroit assez difficile pour l’atterrissage des avions (encadrée par deux collines et limitée dans le sens de la longueur par quelques reliefs de rochers), des études ont été faites pour aménager un jour avenir un aéroport international dans la plaine de Bambao M’tsanga. Mais le manque de financement disponible pour réaliser le projet ainsi que d’autres causes, ce projet est tombé à la poubelle. Le gros problème du transport aérien comorien est le manque des compagnies aériennes nationales. Les Comores ne possèdent aucun avion propre à eux.

- 117 - Ce sont des avions des compagnies étrangères qui assurent les liaisons aériennes inter île. Et, il arrive parfois que ces liaisons puissent être perturbées par manque d’avion. Le plus souvent, ce sont des avions de vingt à quarante places qui assurent ces liaisons , ce qui pose encore des problèmes de places. Par exemple, la réservation de place Anjouan –Mayotte ou Mayotte –Anjouan nécessite un mois d’avance.

Photo N°16 :L’aéroport de Ouani

- Source : Cliché de l’auteur

I I- LES MOYENS DE COMMUNICATION ET L’ENERGIE ELECTRIQUE : Les moyens de communication et l’énergie électrique, leur approvisionnement, leur production et leur transport sont d’autres éléments de la structuration de l’espace anjouanais qui tend à présenter une importance stratégique.

1- Les moyens de communication :

- 118 - Dans le cadre de mieux faciliter les échanges au niveau national et international dans un monde qui tend à s’intégrer aux démarches de la mondialisation, le téléphone, le Fax ainsi que les médias ( Radiotélévision ) doivent tenir une place non négligeable.

1-1- La télécommunication : ( Croquis N° 13 ) Premier moyen de communication de l’île, la télécommunication paraît comme le seul moyen de communication le plus fondamental. Mais jusqu’à maintenant l’île n’est pas encore bien desservie en réseau téléphonique. Seules les grandes villes de premières importances et leurs localités environnantes sont desservies alors que chaque village à Ngazidja dispose au moins une ligne téléphonique et presque tous les villages de Mohéli. Un plan de rattrapage est en cours d’exécution à Anjouan, mais les travaux ne sont pas achevés.

1-1-1- Les principaux réseaux téléphoniques : Six réseaux téléphoniques sont déjà fonctionnels (Mutsamudu, Sima, Ouani, Tsembehou, Domoni et M’Remani) et deux autres sont en cours (Pomoni et M’Ramani). Le réseau de Mutsamudu, le plus important de tout, comprend 2000 abonnements en extension. Il desserte l’agglomération de Mutsamudu et ses alentours : de Pagé à Mirontsy. En 2003, il comptait 1035 abonnés. Le réseau de Ouani, nouvellement installé, comprend 500 abonnements en extension. Il dessert six localités : la ville de Ouani, Gnatranga, Barakani, Patsy, Koki et Bazimini. Le réseau de Domoni comprend actuellement 500 abonnements en extension jusqu’à 1500. Il dessert pour le moment l’agglomération de Domoni et le village de Kandzalé. Son extension ira dans peu de temps jusqu'à Jejé-Bambao M’tsanga. En 2003 il comptait 384 abonnés. Le réseau de Sima comprend également 500 abonnements en extension .Il dessert actuellement presque toutes les localités de la zone : de Boungueni à Bimbini . Il comptait en 2003, 180 abonnés. Le réseau de Tsembehou comprend également 500 abonnements en extension et dessert trois localités :Tsembehou,Ndindri et Chandra. Le réseau de M’Remani comprend aussi 500 abonnements en extension et dessert déjà cinq localités : Magnassine,Adda-Daoueni, Bandrakouni,M’Rémani et Ongojou.

- 119 - Les deux autres réseaux en cours, les bâtiments sont déjà construits. Il reste les installations. Le réseau de Pomoni desservira le canton tout entier (de Moya à Vassi ),et, le réseau de M’Ramani desservira aussi le canton tout entier. En conséquence, une fois que ces projets soient réalisés, Anjouan serait desservie en réseau téléphonique à plus de 60%.

1-1-2- Le téléphone portable : Il est fonctionnel presque sur tout le territoire. Il concurrence énormément avec le téléphone fixe. Huit antennes de relais, desservent l’île toute entière : Mutsamudu, Ouani, Ndaharé (Bambao-Mtrouni), Domoni, M’Remani, M’Ramani, Pomoni et Sima. Seules quelques zones connaissent des problèmes de réseau , telles Hajoho , Coni, Kangani et Ouzini .

Croquis N°13 : Le réseau téléphonique

Nord

Légende

Source :Carte de réseau routier au début de 1970,et arrangée par l’ auteur

- 120 - 1-2- Le fax et le réseau Internet : Le FAX et le réseau Internet sont également d’autres moyens de communications beaucoup plus efficaces et plus rapides de pouvoir se communiquer avec le monde extérieur , mais ils sont toujours dépendants du réseau téléphonique. Les lettres et les informations écrites parviennent aux destinataires à la même minute. Ils permettent également le travail à domicile. Ces nouveaux moyens de communication touchent Anjouan assez tardivement et jusqu’à maintenant ils sont moins denses. Seules les villes de premières importances déjà desservies en réseau téléphonique bénéficient , telles, Mutsamudu, Ouani et Domoni. Ce sont les différents bureaux administratifs et les établissements des hommes d’affaires qui collaborent instantanément avec leurs partenaires étrangers qui se sont équipés.

2- L’énergie électrique : (‘ Croquis N° 14) Toute activité suppose la consommation d’énergie. Son approvisionnement, sa production et son transport sont un autre élément de la structuration de l’espace qui présente par ailleurs une importance stratégique. L’énergie électrique thermique et hydro-électrique sont les plus utilisées dans l’île , peu qui utilisent l’énergie solaire.

2-1- L’énergie électrique thermique : Il n’existe qu’une seule centrale thermique, la centrale de Trenani. Elle fournit plus de 90 % de l’énergie électrique actuellement utilisée dans l’ensemble de l’île. Son réseau des lignes à haute tension dessert 20 localités et compte plus de 5000 abonnés. Parmi ces 20 localités desservies, il y a : - 3 dans la préfecture de Mutsamudu : Pajé-Moimoi II, l’agglomération de Mutsamudu et Mirontsy. - 9 localités dans la préfecture de Ouani : Ouani -Barakani, Gnantranga, Patsy, Koki, Bazimini, Chandra, Tsembehou et Ndindri. Dans cette préfecture, seul Jimilimé qui n’est pas encore desservie , et , il est loin de l’être . - 3 dans la préfecture de Domoni : Jéjé , Domoni et Kandzalé . - 5 dans la préfecture de Nyumakélé : Maganssini, Adda- Daoueni, M’Remani, Bandrakoni et Ongojou.

- 121 - Certaines autres localités font leur demande avec des installations déjà faites mais la Capacité actuelle de l’offre paraît insuffisante. Ces localités utilisent pour le moment des groupes électrogènes communautaires (Bimbini, Sima, Bandrani-Mtsangani, Maoueni et Chironkamba). Dans d’autres localités on utilise individuellement de l’énergie solaire (utilisation des panneaux solaires) .

2-2- L’énergie hydroélectrique : Les centrales hydrauliques au fil de l’eau turbinent l’eau des grandes rivières. Le plus souvent, elles sont installées au bas des chutes. C’est la plus ancienne énergie utilisée dans l’île (depuis la période coloniale). Et, à l’époque, trois centrales ont été installées : Tratringa I, Tratringa II et la centrale de Lingoni. Actuellement, seules Tratringa II et la centrale de Lingoni sont fonctionnelles. Tratrenga I, la plus puissante des autres est tombée en ruine. Il ne reste que les squelettes de ses mûrs. Tratringa II ne dessert actuellement que deux localités, Bambao M’tranga et M’romaje. Son entretien est assuré par la communauté de la région. La centrale de Lingoni, récemment réhabilitée ne dessert actuellement que le village de Lingoni. Toutefois, un projet d’alimenter toute la zone (Pomoni , Moya , Vouani) dans les jours à venir est prévu. Contrairement à la centrale de Tratringa II, la centrale de Lingoni est sous la responsabilité de l’EDA (électricité d’Anjouan). Elle est bien équipée, à des matériels modernes, plus puissants que ceux de Tratrenga II.

Croquis N° 14 :Le réseau électrique

Nord

- 122 - Légende

Source :Carte de réseau routier au début de 1970,et arrangée par l’auteur

III- LES EQUIPEMENTS INSTITUTIONNELS : L’enseignement et la santé sont des institutions qui exigent une bonne restructuration de l’espace. Leur localisation et leur concentration géographique se traduisent par le poids démographique et de la convergence des réseaux de transport.

1- Les établissements scolaires : (Schémas N° 2 ) Se repartissent en établissements scolaires primaires et en établissements scolaires secondaires.

1-1- Les établissements scolaires primaires : 97 établissements scolaires primaires sont repartis en cinq CIPR (circonscription d’inspection pédagogique régionale) qui sont : CIPR de Mutsamudu avec 17 établissements, CIPR de Ouani avec 18 établissements, CIPR de Nyumakelé avec 21 établissements, CIPR de Domoni avec 22 établissements et CIPR de Sima avec 19 établissements .

- 123 - Chaque CIPR est supervisé par un inspecteur d’enseignement primaire. Divisé en différentes zones, chaque zone est à son tour supervisée par un conseillé pédagogie. Et, chaque établissement, est supervisé par un directeur d’école. Un directeur général d’enseignement primaire assure l’administration générale de tout. Il veille au bon fonctionnement de l’enseignement.

Schémas N° 2 organigramme du système de l’éducation primaire

Ministère de l’éducation

Direction Générale de Enseignement Primaire

Circonscription d’Inspection Pédagogique Régionale

Sous- Circonscription d’Inspection Pédagogique Régionale Pédagogique - 124 - Etablissements

Chaque hiérarchie est censée de faire un rapport à sa hiérarchie supérieure à chaque fin de mois, trimestre, et à la fin de l’année. Ces établissements primaires sont dans leur ensemble en bon état , car beaucoup d’entre eux bénéficient des nouvelles constructions ou réhabilitations financées par le FADC et le projet éducation III.

1-2- Les établissements d’enseignements secondaires : 18 établissements d’enseignement secondaire se repartissent en cinq établissements d’enseignement secondaire du second cycle ( les lycées ) et douze établissements d’enseignement secondaire du premier cycle ( les collèges d’enseignement général ). Ils sont tous administrés par un directeur général d’enseignement secondaire. Les cinq établissements d’enseignement secondaire du second cycle (les lycées), localisés dans les chefs lieux des préfectures comprennent : le lycée de référence de Mutsamudu et son annexe de Bandrani, le lycée de Sima et son annexe de Oupvanga, le lycée de Liwara, le lycée de Domoni et le lycée de Ouani. Les douze établissements d’enseignements secondaire du premier cycle (collèges d’enseignement générale), crées en 1978 par le régime de la première république sont localisés dans les chefs lieux des sous préfectures et prennent le titre des collèges ruraux (C.R). Nous avons alors : le CR de Hombo (Mutsamudu), le CR de Mirontsy, le CR de Ouani, le CR de Bazimini, le CR de Bambao-M’trouni, le CR de Bambao M’tsanga , le CR de Domoni, le CR de Liwara , le CR de Bandramagie, le CR de Oupvanga, le CR de Sima et le CR de Bandrani. Ces établissements d’enseignement sont tous en mauvais états sauf le lycée de référence de Mutsamudu. Depuis leur création, ils n’ont pas bénéficié aucune réhabilitation ni des constructions nouvelles. Ils fonctionnent à partir des cotisations payées par les élèves. A part les établissements publics, s’ajoutent également certains établissements privés ,mais il est difficile d’évaluer leur nombre. Car beaucoup d’entre eux fonctionnent illégalement.

- 125 - 1-3- Les problèmes : L’insuffisance de salles gonfle les effectifs dans les classes. Des classes de plus de cinquante élèves sont courantes partout et dans tous les niveaux. Le taux de scolarisation reste l’un des plus faibles de la planète même si l’analphabétisme tend vers zéro puisque les écoles coraniques traditionnelles scolarisent tous les enfants de 7 à 20 ans. Ce taux de scolarisation est de :

Tableau N° 36 : Taux de scolarisation Niveau Hommes Femmes Primaire 36,6 22,7% Secondaire 14,7% 8,1% Aucune 46,8% 67,8%

Ce taux de scolarisation demeure faible du fait que l’enseignement étranger est incompatible à la civilisation locale. Certains pensent que l’enseignement étranger est un égarement total à notre civilisation. D’autres avancent des raisons économiques : ils n’ont pas suffisamment des moyens financiers de pouvoir prendre en charge les frais des études de leurs enfants.

2- Les équipements sanitaires : 2-1- La carte sanitaire : Anjouan paraît être bien équipé en bâtiments sanitaires. Leur localisation et leur concentration géographique sont bien relatives au poids démographique. Cette carte sanitaire est composée de sept districts comprenant six centres de santés (C. S) et dix- huit postes de santés. Les six centres de santé sont : Centre de santé de Ouani, centre de santé de Chandra, Centre de santé de Tsembehou, centre de santé de M’Remani, centre de santé de Pomoni et le centre de santé de Sima auxquels s’ajoutent également le centre médical urbain de Mutsamudu, le centre médico-chirurgical de Domoni et le centre hospitalier de référence de Hombo (Mutsamudu).

- 126 - Le niveau central des activités de soin est assuré par le centre hospitalier de référence de Hombo. Celui-ci est censé de prendre en charge toutes les pathologies lourdes. Les dix-huit postes de santé sont : Poste de santé de Bandrani - M’tsangani, poste de santé de Ankibani, poste de santé de Jimilimé, poste de santé de Bazimini, poste de santé de Bandralamahalé, poste de santé de Bambao-M’tsanga, poste de santé de Coni– Djodjo , poste de santé de Wuzini, poste de santé de Adda, poste de santé de Kangani, poste de santé de Chaoueni, poste de santé de M’Ramani, poste de santé de Moya, poste de santé de Daji, poste de santé de Lingoni, poste de santé de Vassi, poste de santé de Bimbini et poste de santé de Mirontsy. Chaque poste de santé est supervisée par le médecin chef du centre de santé le plus proche (de son district ). Toutes ces formations sanitaires sont placées sous l’autorité de la tutelle qui est le ministère de la santé. Une direction générale de la santé dirigée par un médecin de santé publique, le directeur général, nommé par arrêté ministériel est chargée de concevoir, planifier, coordonner et suivre l’exécution des programmes de santé.

1.1- P roblèmes : Les locaux sont en mauvais états dans leur ensemble. Ils nécessitent une meilleure réhabilitation. Seul le centre hospitalier de Hombo et le centre médico-chirurgical de Domoni ont bénéficié une réhabilitation financée par le projet santé III. La pénurie de personnel médical et paramédical témoigne la défaillance des structures sanitaires. Les hôpitaux ne sont pas fréquentés normalement. Beaucoup de patients préfèrent aller être soignés à Mayotte. La perte de nombreuses vies humaines sur la route de Mayotte (route clandestine) à la recherche des soins de meilleure qualité est devenue aujourd’hui un problème de santé publique. Malgré tout, ce secteur sauve une partie non négligeable de la population.

2-3- Les pathologie dominantes : Le paludisme est la pathologie la plus dominante dans l’île. Il représente plus de 30 % des cas d’hospitalisation et 10 à 25 % des décès des enfants de moins de cinq ans. Cette maladie infectieuse vectorielle dont l’agent pathogène est le moustique de type anophèle menace beaucoup plus les zones côtières plus chaudes que les zones centrales de hautes altitudes moins chaudes. Et ,la zone la plus menacée c’est celle qui

- 127 - va de la presqu’île de Jimilimé suivant frange côtière orientale à la presqu’île de Nyumakélé toute entière. Les affections cardio-vasculaires et le diabète constituent également un problème de santé publique. Ces deux pathologies sont responsables à de nombreux décès. Les parasitoses intestinales sont causes de morbidité élevée chez les enfants victimes de la malnutrition et sont la première cause de gros ventres chez les enfants de moins de dix ans.

Croquis N°16 :Strate écologique et transmission du paludisme :

Nord

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Echelle : 1 / 200000 Source :Carte de végétation d’Anjouan,et arrangée par l’auteur

CH APITRE - IX : LES SOUS- ENSEMBLES REGIONAUX : ( Croquis N° 17 ) Aucun découpage administratif n’est parfaitement satisfaisant lorsqu’on cherche à rendre compte de la diversité géographique de cet espace insulaire de l’île de Ndzouani. Trois sous-ensembles régionaux se distinguent en tenant compte de la position géométrique du pic Tringui : le nord et le nord-ouest , le centre est et le sud , et en fin , la face sud-ouest . Aucun de ces sous-ensembles régionaux ne présente réellement d’homogénéité naturelle. Cette proposition repose sur le respect des frontières préfectorales issues de la reforme de la première république. Croquis N°16 : Les sous-ensembles régionaux :

Nord

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Source : Carte de réseau routier d’Anjouan au début de 1970,et arrangée par l’auteur

I- LE NORD ET LE NORD-OUEST : La zone nord et nord-ouest regroupe la presqu’île de Jimilimé, le cirque de Bazimini et la côte nord-ouest, de Ouani à Moujamawé. Cet ensemble représente le tiers de la superficie de Ndzouani et garde une position originale au sein de l’ensemble de l’île. C’est la zone la plus ouverte au monde extérieur.

1- Un milieu naturel à peu près homogène : Le nord et nord –ouest présente un milieu naturel à peu près homogène. Le relief n’est pas accidenté comme celui du reste de l’île .Il est dominé par quelques petites plaines côtières ( Ouani, Mutsamudu et Mirontsy )et plateaux de faible altitude

- 130 - ( Ndindrihari, Hombo et Bandrakowa ). C’est le domaine du climat tropicale à longue saison humide, sauf à l’extrémité de la péninsule de Jimilimé et son versant oriental. Les précipitations sont abondantes, elles varient entre 1600 à 2000 mm d’eau par an. La chaleur est excessive durant toute l’année , sauf au-delà des piémonts des montagnes et dans le cirque de Bazimini. La nébulosité est faible dans l’ensemble de la zone, ce qui donne une faible amplitude diurne. La végétation de broussaille et de parc occupent une grande partie de champs de moyenne altitude : de Harembo à Mirontsy . La forêt primaire dégradée occupe les zones de haute altitude. Le giroflier et le cocotier recouvrent la côte humide de Ouani à Moujamaoué . Le système hydrographique est moins important, aucune rivière n’est pérenne à l’embouchure durant toute l’année .

2- Une zone densément peuplée : Le nord ,nord-ouest de Ndzouani est une zone densément peuplée. Seulement, elle cache une répartition contrastée de la population. Les espaces de l’est, de Harembo à la presqu’île de Jimilimé, s’inscrit dans le vide ,et ceux du nord-ouest ont une densité importante, supérieure à 300 habitants au km2 .La population urbaine est la plus élevée de l’île ,car 46,03 % de la population totale sont des citadins. La population totale augmente à un rythme très rapide à cause de l’exode massif.

3- Un espace animé et dominé par Mutsamudu : La zone a longtemps souffert d’une emprise totale de la capitale. Mutsamudu assurait toutes les services de haut niveau, drainait l’essentiel de l’exode rural qui a frappé très tôt les campagnes anjouanaises. Aujourd’hui ,il transmet une partie de son dynamisme à ses environs : la présidence de l’île est transférée à Patsy ainsi que l’assemblée nationale, la radio nationale à Ouani, le camp militaire à Mirontsy , la centrale thermique électrique est délocalisée à Trenani , une école supérieure à Patsy et une école de formation professionnelle à Ouani. Malgré tout, Mutsamudu continue à exercer une prééminence politique, administrative et économique . Tous les ministères, les bureaux administratifs, sont concentrés dans la capitale. Le pouvoir de décision en matière économique appartient aux sièges sociaux qui se concentrent à Mutsamudu.

- 131 - 2- Un espace au service de l’île : L’aménagement de cet espace réalisé au fur et à mesure du temps répond avant tout au besoin de l’île. Le réseau de télécommunication de Mutsamudu ,le plus important de l’île, ces liaisons constituent un axe vital reliant du reste de l’île au monde extérieur. L’aéroport et le port de Mutsamudu montre l’extraversion de l’île. La centrale thermique de Trenani alimente presque toutes les zones de l’île,sauf la zone de Sima. L’école de formation professionnelle de Ouani et l’école supérieure de Patsy reçoivent des étudiants venant de toute l’île. Un flux important des travailleurs, d’étudiants et élèves engendrent d’intenses migrations pendulaires ou hebdomadaires.

5- Les composantes économiques : La zone nord et nord-ouest n’offre pas suffisamment une activité agricole compétitive. Les conditions du milieu naturel ne sont pas tellement favorables aux cultures vivrières. Le cocotier et le giroflier y dominent, surtout de Ouani à Moujamaoué. L’élevage de ruminants est médiocre, du fait du manque de pâturage. Les quelques têtes existantes sont gardées au piquet mobile ou fixe. La pêche est l’activité économique primaire dominante. Plus de la moitié des pêcheurs anjouanais se trouvent dans cette zone. Même si les activités secondaires sont médiocres dans l’ensemble de l’île, plus de 60% des unités existantes dans l’île se sont implantées dans cette zone. Mais le dynamisme économique de cette zone est visible dans le domaine du commerce. Mutsamudu est le centre commercial de l’île.

II- LE CENTRE EST ET LE SUD : Ces sous régions correspondent aux anciennes frontières de la préfecture de Domoni. La sous région s’étend de Chiroroni au cirque de Bambao M’trouni. C’est un milieu hétérogène sur le plan naturel, mais homogène dans le domaine économique.

1- Les éléments naturels : La sous région offre un paysage naturel complexe par rapport au reste de l’île.C’est la zone la plus montagneuse et la plus accidentée de l’île. Toutes les hautes montagnes de l’île y sont presque présentes, et aussi trois des cinq grands cirques ( Bambao M’trouni , Coni-Djodjo et Ouzini ).Malgré tout , la zone présente plus de surfaces agricoles utiles que les autres zones. La plaine côtière de Bambao M’tsanga, même si elle a une extension faible en largeur ,elle s’étend quand même sur une longueur de 15 km , de Ongoni à

- 132 - Domoni. Les hautes terres de Nyumakélé avec ses collines aux pentes douces sont utiles à plus de 90 %. Les cirques possèdent eux aussi des terrains utiles pour l’agriculture. C’est pour cette raison que la zone a été occupée en grande partie par les sociétés coloniales. Le climat tropical humide règne dans les sous zones de haut, en particulier au-delà de 400m d’altitude , et le climat tropical à longue saison sèche sur les sous zones côtières et à l’extrémité de la péninsule de Nyumakélé. Toute la zone toute entière est exposée au Matulay. La végétation de broussailles et de parcs colonisent les pentes des versants les moins élevées , et la forêt primaire dégradée sur les sommets et les pentes des versants des cirques. Toutefois , il reste d’importantes surfaces à reboiser ( les cirques et les hautes terres de Nyumakélé ). Le système hydrographique n’est pas important , tout le Nyumakélé ne possède pas. Le Tratringa , Le M’ro Jéjé et le M’ro Jomani , sont les seules rivières permanentes

2- La zone la plus densément peuplée : Près de la moitié des anjouanais sont présentes dans cette zone(104494 habitants). Le centre est et le sud est donc, la zone la plus peuplée de Ndzouani, voire même de l’archipel des Comores. On peut distinguer trois foyers de peuplement : le foyer de Nyumakélé au sud, le foyer de Domoni ( Domoni ,Bambao Mtsanga ,Kandzalé, Ongoni …) et le foyer de Coni-Bambao M’trouni (Coni-Djodjo,Coni-Ngani,Ndindri, Tsembehou et Chandra) .La concentration de personnes dans certaines localités rurales comme Ongojou,Coni –Djodjo, Kandzalé et Ndindri, est lié à la compétitivité des activités agricoles. La population est sujette à de nombreuses migrations ,vers les autres localités de l’île, plus prospères, ou vers les autres îles voisines, en particulier Mayotte, car c’est la zone la plus ouverte à l’émigration clandestine vers cette île.

3- Une zone à activité économique primaire : 3-1- Un espace agricole : Anjouan du centre est et du sud, est un espace fortement agricole : l’agriculture vivrière d’abord, puis de rente.

- 133 - 3-1-1- L’agriculture vivrière : Elle est la spécificité de la presqu’île de Nyumakélé. L’aménagement de cet espace en polyculture intensive associée à l’élevage laitière donne un rendement satisfaisant pour la culture de patate douce, manioc, taros, bananes, piment, maïs. Il fournit près de la moitié de la production totale de patate douce, près du tiers de la production des taros et de banane, près du quart de la production totale de manioc. C’est la seule zone de l’île capable de pouvoir se satisfaire en produits agricoles vivriers. Ailleurs dans le cirque de Bambao M’trouni, Coni-Djodjo, les ambrévades et le paddy sont importants. L’arachide, le maïs, le manioc et certaines autres cultures sèches à courte durée se sont développées dans la frange côtière : de Harembo à Chiroroni. Les cultures maraîchères : Tomates, oignon et autres légumes sont partout cultivées.

3-1-2- L’agriculture de rente : Elle est peu développée, et surtout dominée par l’ylang-ylang. D’importantes concessions héritées des sociétés coloniales, auxquelles s’ajoutent quelques plantations paysannes, sont présentes dans le cirque de Bambao M’trouni et dans la plaine de Bambao M’tsanga-Domoni. Mais depuis la chute du cours de l’essence sur le marché international, les paysans réduisent les pieds au profit d’autres cultures. Le girofliers, deuxième culture de rente se développe sur les versants des pentes dans le cirque de Bambao M’trouni et sur le versant occidental de la presqu’île de Nyumakélé. Son exploitation intensive dans certains champs ruine le sol. La cocoteraie occupe une grande partie de la plaine. La vanille s’associe souvent avec l’ylang-ylang, ou occupe les pentes des forêts.

3-2- L’élev age : Activité économique de subsistance dans l’ensemble de l’île, mais dans la zone de Nyumakélé, l’élevage offre un avantage certain même si la zone ne dispose pas suffisamment de pâturages disponibles. L’association agriculture élevage dans une même parcelle de quelques dizaines ou centaines de mètres carrés, les éleveurs n’arrivent pas à produire d’avantage. Le nombre de bêtes par éleveur ne dépasse pas cinq. L’introduction de la nouvelle race bovine porte un avantage peu certain. La sous- zone de Nyumkélé devient la première productrice d’élevage laitier de l’archipel des Comores. Plus de 600 litres de lait sont possibles à produire par jour. Un seul bœuf arrive à produire

- 134 - environ plus de 10 litres de lait par jour. Ce qui donne à l’éleveur un revenu journalier certain (1 L de lait s’achète à 400f comorien). Ailleurs, l’élevage se pratique (cirque de Bambao M’trouni, de Coni, dans la plaine) mais d’une façon très médiocre. L’élevage bovin de type traditionnel peu productif ne donne au maximum que 3 à 4 litres de lait par jour. Ce qui donne un revenu journalier de 1000à 1500f.

4-Un espace animé et dominé par Domoni et M’Rémani : Avant 1990, Domoni était le principal pôle de développement. Il animait et dominait la zone toute entière. Mais le transfert de son dynamisme paraît difficile. Un second pôle est crée dans la zone de Nyumakélé, M’remani, chargé d’animer la préfecture. Tous les équipements nécessaires sont mis en place : Hôpital, bureau de poste, centrale téléphonique, brigade de gendarmerie, marché communautaire, lycée … Mais le manque de toute activité économique compétitive, M’remani ne joue pas un grand rôle. Il n’arrive pas à attirer la population environnante. Sa population active reste dans sa grande majorité rurale ( 67,5% des actives sont dans le secteur primaire). Domoni dont son rôle d’animation et de domination est réduit, n’arrive plus à attirer la population environnante comme dans le passé. C’est la capitale qui anime et qui domine.

III- L’OUES T ET LE SUD-OUEST : De la presqu’île de Sima à Moya, s’étend la troisième sous région de l’île de Ndzouani, un peu moins étendue que les deux autres. Elle répond bien aux frontières de la préfecture de Sima.

1- Les contrastes naturels : L’ouest et le sud-ouest présente peu d’homogénéité naturelle. Les conditions géomorphologiques sont tellement défavorables dans son ensemble. Le littorale présente des côtes élevées dans sa grande partie avec d’importantes falaises ,Ce qui handicapent la voie routière qui mène Sima-Moya. Pour désenclaver le village de Moya longtemps resté isolé du reste de l’île, on était obligé de creuser un tunnel à Oupvanga. Les vallées sont importantes, très profondes et étroites. Leur succession sur un même versant donne l’aspect d’un relief d’interfleuve dans certains endroits. Le relief des cirques fait également quelques signes d’apparitions, mais le plus important est celui de Lingoni. Mais, l’un des éléments les plus forts de la géomorphologie terrestre de la zone est la petite plaine de

- 135 - Pomoni. Elle s’étend sur 7,5 km de longueur et quelques centaines de mètre de large. C’est la plus belle petite plaine côtière de l’île, seulement, elle est fortement envahie par des marécages dans certains endroits. Autres éléments plus forts de cette géomorphologie, est la présence des récifs coralliens. Cette zone couvre plus de la moitié des récifs coralliens les plus anciens existant dans l’île. Dans certains endroits, ils tendent même à décoller le rivage donnant l’aspect d’un petit lagon , preuve de la subsidence de l’île dans cette zone. Le climat est de type tropical à longue saison humide dans la grande partie de la zone , sauf l’extrémité de la péninsule de Sima possède un climat tropical à longue saison sèche. L’isohyète 2500mm couvre toute la partie sud, de Moya à Dzindri. De Ndzindri à Sima, il tombe une quantité d’eau de pluie annuelle variante entre 2500 à 1500 mm. Au delà de Sima, c’est le domaine tropical à longue saison sèche , il tombe moins de 1500mm d’eau de pluies par an. C’est le domaine au vent du Kusi (alizé du sud). Mais aussi du kashikazi (mousson du nord-ouest ). Le long de la frange côtière et sur les versants des vallées s’est développé une excellence végétation toujours verte durant toute l’année. Les cultures de rente ( cocotiers, girofliers ) et fruitiers (arbre à pain ) se mêlent parfois avec quelques arbres naturels. La forêt naturelle primaire fortement dégradée en faveur des bananeraies ou de cultures de rente ( girofliers et vanillier ) ne retient que les versants les plus abrupts où l’agriculture est impossible. La forêt de Moya, l’une des plus belles forêts de l’archipel a perdu l’essentielle de ses espèces. C’est une végétation fortement intercalée à des clairières. Les herbes et les buissons se développent dans la plaine, dans le cirque et dans certaines zones d’altitude entre la forêt et la végétation côtière. Le système hydrographique est important dans la partie sud. Il prend sa source au lac Dzialandzé ( M’ro Pomoni, M’ro Moya, M’ro Nindri…). La partie nord est presque aréique ( presqu’île de Sima ).

2- Une zone moyennement peuplée : Avec 45.828 habitants soit 18,8% de la population totale, l’ouest et le sud-ouest demeure une zone moyennement peuplée même si la densité est moindre. L’homme s’installe uniquement le long de la frange côtière, tout au long de la voie routière. L’arrière zone fortement escarpée et accidentée est totalement vide.

- 136 - Sima et Moya sont les deux seules agglomérations de la zone de plus de 4000 habitants. Les hameaux de quelques dizaines ou centaines d’habitants sont très dominants. Quinze des vingt-quatre localités existantes ont moins de 1000 habitants. La population est jeune, les moins de 20 ans représentent plus de 50% de la population totale. L’exode ou l’émigration massif vident les plus de 20 ans. C’est une population qui vit en grande partie des activités primaires (agriculture et pêche) , 60,9% des actifs appartiennent dans le secteur primaire.

3- Les composantes économiques : L’agriculture est la principale activité économique de la zone. Elle fait vivre plus de 90% de la population locale. L’agriculture vivrière ( banane, manioc, taros, parfois paddy…) s’associant souvent avec les cultures de rente (ylang-ylang, giroflier et cocotiers ) se développent surtout dans la partie Sud : dans la plaine de Pomoni, dans le cirque de Lingoni et dans la zone forestière. Ailleurs le cocotier et le giroflier stérilisent les sols , ils ne conviennent pas aux cultures vivrières. Les cultures de rentes, girofliers, cocotiers, ylang-ylang et vanille sont tous développées dans cette zone mais d’un endroit à un autre. Le giroflier et le cocotier colonisent la zone qui va de la près qu’île de Sima à Vouani. L’ylang-ylang et la vanille se développent dans la plaine et dans le cirque. La vanille se développe également dans les zones forestières. Les paysans complètent leurs sources de revenu par la pêche. Plus du 1 /3 des pêcheurs existants dans l’île se sont retrouvés ici. C’est une zone très poissonneuse, offrant plusieurs espèces de poissons. Le paysage littoral (récifs coralliens, mangrove) offre un milieu écologique très favorable à l’abri des poissons. Malgré tout, la production paraît insuffisante. Les techniques de pêche sont presque artisanales. Les pêcheurs n’osent pas s’éloigner loin de la côte. L’élevage est presque nul. Le manque de pâturage est l’un des obstacles majeurs qui le freinent. Les quelques têtes existantes sont toutes attachées au piquet.

4- C et espace peut-il être animé et dominé par Sima : Normalement Sima devrait être le pôle de développement de la sous région toute entière. Il est déjà le chef lieu de préfecture de la zone , mais le manque d’équipements nécessaires et depuis la décentralisation administrative (création des communes), il n’arrive pas à animer ou à dominer ses milieux environnants. Il joue actuellement le même

- 137 - rôle que Pomoni. Les quelques activités qui pourraient attirer la population de la partie sud à Sima sont toutes installées à Pomoni : Hôpital, lycée, activités administratives, bureau de poste.

En conclusion de cette dernière partie, nous dirons que l’île d’Anjouan est une région bien occupée par l’homme. La recherche de terres disponibles entraîne une surexploitation de l’espace. L’agriculture, qui est la principale activité économique ,fournit des produits vivrières de subsistance et des produits de rentes destinés à l’exportation. L élevage , la pêche ainsi que l’artisanat et l’industrie, sont faibles. Les activités tertiaires sont en voie de décollage, mais elles ne sont pas des sources réelles de développement. L’aménagement en réseau routier est handicapé par le relief. L’île n ‘est pas encore désenclavée en totalité, seulement , chaque localité est quand même relié par une route, sauf, Ouzini-Salamani , Jimilimé et Maouéni. Des petits pôles urbains sont en projet depuis l’accession à l’autonomie, mais jusqu’à lors, c’est Mutsamudu qui joue un rôle de domination. En bref, l’on peut dire qu’avec le développement des villes le long des littoraux et suivant les axes routiers, un débit d’anisotropisme se profile et tend à se développer dans l’île d’Anjouan. En résumé, l’île d’Anjouan est une région agricole, en voie de polarisation et dont l’ organisation est tributaire des conditions du relief ,des activités agricoles et des villes qui s’y développent depuis une dizaines d’années.

CONCLUSION

Cet espace géographique insulaire du sud ouest de l’Océan indien, à l’entrée nord du canal de Mozambique offre un milieu naturel plus simple.

- 138 - Bâtie à une époque assez récente et édifiée en trois phases d’éruption volcanique, l’île a un milieu naturel contrasté, beaucoup plus contrasté que les autres îles de l’archipel. Son hétérogénéité est plus une question de relief et de végétation que climatique. Le relief est très accidenté dominé par des montagnes, des vallées profondes et étroites et des cirques. Le littoral aux côtes élevées et peu accessibles n’offre pas suffisamment des plaines de vastes étendues. Ce littoral, souvent dominé par un relief corallien de type frangeant ,montre une île, qui est en voie de subsidence. La mer est profonde de 2000 à 3000 m, raison pour laquelle la mer anjouanaise, est peu poissonneuse. Sa propriété physique ainsi que sa propriété chimique varient en fonction de la saison. D’une manière générale, cette eau de mer est peu agitée, sauf, en cas de mauvais temps (période cyclonique ) , moment,où d’énormes dégâts, peuvent se produire surtout sur la côte nord ouest de l’île. La situation géographique de l’île, au sud de l’équateur, entre 12°04 / et 12°37 / de latitude Sud le place dans le domaine tropical humide a deux saisons bien tranchées. Les températures, qui sont peu variables, dans le temps et dans l’espace, font du littoral, une zone chaude et en altitude, une zone moins chaude. Cette faible variation thermique présente des écarts annuels très faibles de l’ordre de 3° à 4°C. Les précipitations sont abondantes dans l’ensemble de l’île, mais elles sont très variables, dans le temps et dans l’espace. Cette forte variation est fonction des masses d’air et de la disposition du relief. Cette dernière crée des zones au vent et des zones sous le vent et différents micro- climats, appartenant à deux domaines différents : le domaine tropical, à longue saison humide et le domaine tropical, à longue saison sèche. Malgré tout, l’homogénéité climatique existe. Ces conditions climatiques offrent un milieu biogéographique et hydrographique, bien caractéristique, souvent conditionné par l’intervention de l’homme. La végétation est totalement modifiée par l’homme sur la côte, elle comprend dans cette zone , toutes les espèces d’origine tropicale cultivées , la forêt primaire dégradée n’occupe que les zones de haute altitude et les escarpement. La disparition ou la diminution de cette forêt primaire est la conséquence du défrichement continue pour la recherche de terrain de culture ou pour le bois d’œuvre et de chauffage .L’assèchement ou la diminution du débit de certains cours d’eau, la disparition ou la diminution de certaines espèces animales et végétales, en sont le corolaire. Bien que le peuplement de l’île se soit fait à un temps très tardif, et de différentes origines, la population reste homogène. Elle arrive à garder une unité culturelle et une

- 139 - unique civilisation, cimentée par une religion unique qui est l’islam. Un déséquilibre démographique, qui se caractérise par une natalité élevée, et une moralité moins élevée est la conséquence de l’explosion démographique, que l’ île a connue depuis la première moitié du XXeme siècle. Cette explosion démographique à fait d’ Anjouan en moins d’un siècle l’une des régions les plus peuplées ( foyer de peuplement ) et les plus jeunes de la planète. Une situation qui pose d’énormes problèmes aux dirigeants de cette île récemment devenue autonome. L’essoufflement se fait par le départ de certains vers les autres îles sœurs ou vers l’extérieur. L’organisation administrative née de la période des sultanats a connu des mutations décisives depuis ses origines jusqu’aujourd’hui dues aux différents régimes qui sont intervenus. L’île est aujourd’hui devenue une région autonome au sein de l’Union des Comores, en voie de polarisation. Une économie extravertie met en tête les activités agricoles comme principales activités économique de l’île. Elles fournissent des produits vivriers de subsistances et des produits de rente destinés à l’exportation. L’introduction de ces cultures dans cet espace insulaire par les colons français apportent des avantages certains , elles font participer l’île au commerce international et apportent aux paysans et au gouvernement autonome des revenus certains. Mais leur exploitation massive ruine les sols cultivables et il est impossible, dans beaucoup de champs, de faire l’agriculture vivrière. L’élevage et la pêche sont considérés comme des activités complémentaires, et le déficit est compensé par le recours aux importations : bœufs à Moheli et à Madagascar, et, ressources halieutiques ailleurs . Les activités économiques secondaires très médiocres, ne sont qu’en cours de disparition, depuis le départ des sociétés coloniales. Les quelques unités qui subsistent, sont pour la plupart, des alambics de distillation des fleurs à parfum et quelques unités de bien de consommation courante et alimentaire. Les activités économiques tertiaires font du commerce, la seconde activité économique de l’île. Dominé par quatre sociétés d’import-export et quelques particuliers, le commerce fournit près du tiers du PIB. Les échanges internationaux, qui sont largement dominés par les importations montrent une forte dépendance à l’égard du monde extérieur. La balance commerciale reste l’une des plus déficitaires du monde. Ce qui effondre plus cette balance, ce sont surtout les factures d’ hydrocarbures, des biens d’équipement et des produits manufacturés. Cette participation directe des anjouanais dans le commerce international, est le premier signe de l’ouverture de l’île à l’extérieur. Le tourisme, qui devrait être la seconde d’activité d’exploitation, signe d’ ouverture de l’île vers l’extérieur, paraît très déficient, malgré l’existence de quelques potentialités. Le

- 140 - manque d’infrastructures hôtelières adéquates et même de moyens de transport aérien et terrestre bien coordonnés en est la principale cause. Malgré tout, ce secteur pourrait jouer dans les années à venir un rôle important dans l’économie anjouanaise. Les équipements institutionnels ( établissements scolaires et sanitaires ) paraissent être bien repartis, mais connaissent eux aussi de nombreux problèmes ( insuffisance des salles de classe, locaux en mauvais états ). La tentative de polariser chaque sous-région échoue, depuis la décentralisation d’administrative ( création des communes ). Les chefs lieux de préfecture ne jouent plus un rôle de domination ou d’animation pour leurs zones. L’île reste animée et dominée par un seul et unique pôle de développement : Mutsamudu, la capitale politique, économique culturelle …. de l’île qui reste le seul pôle de développement . Ces différents problèmes montrent qu’il s’agit d’un espace naturel, mal organisé de type colonial, car la ville port de Mutsamudu sert de lieu d’évacuation et de transit aux différents produits agricoles de l’arrière –pays et aux produits manufacturés importés de l’extérieur. C’est une région en voie de polarisation et d’anisotropisme, qui s’articule sur des voies de communication et où les activités de tourisme se développent. C’est aussi une région autonome au sein de l’Union des Comores.

TABLE DE MATIÈRES Page

Remerciements ……………………………………………………………………………………1 Résumé …………………………………………………………………………………………….2 Sommaire…………………………………………………………………………………………..4

- 141 - Introduction générale……………………………………………………………………………5 1° Partie : Les traits physiques du milieu naturel anjouanais…………………………...6 Chapitre I : Les particularités géomorphologiques et marines………………………….6 I- Des reliefs variés : Des montagnes et des récifs coralliens………………………… . 6 1- Une région montagneuse…………………………………………………………………….. 7 2- Le relief des cirques………………………………………………………………………...... 7 3- Une île Corallienne…………………………………………………………………………….8 II- Le résultat d’une récente histoire géologique………………………………………… 11 I- Une histoire géologique, qui date de la fin de l’ère tertiaire………………………………12 1-Une île édifiée selon trois phases d’activités volcaniques………………………………...12 2- L’ évolution de la géomorphologie anjouanaise …………………………………………..13 III –Une mer souvent peu avantageuse……………………………………………………..14 1- La profondeur marine………………………………………………………………….. …..15 2- Les propriétés de l’eau de mer……………………………………………………………...15 3- Une mer assez mouvementée……………………………………………………………….16 Chapitre II- Les conditions climatiques régionales………………………………………19 I- Les différents centres d’actions météorologiques et les vents dominants……….20 1- Les centres d’action météorologique…………………………………………………… …20 2-Les vents dominants…………………………………………………………………………..21 3- Le temps……………………………………………………………………… ………………22 II- Les Caractères thermiques et pluviométriques………………………… ……………24 1- Des températures qui varient peu…………………………………………………………...24 2- Des précipitations assez abondantes ,mais inégalement reparties dans le temps et dans l’espace…………………………………………………………………………. 27 III- Les différents micro-climats locaux…………………………………………………… 32 1-Le domaine tropical à longue saison humide……………………………………………….33 2- Le domaine tropical à longue saison sèche…………………………………………… ….33 Chapitre III- La flore, la faune et l’hydrographie, dans l’ espace géographique… …34 I- Une végétation entièrement modifiée et stratifiée……………………………………...34 1- La végétation de la zone côtière ……………………………………………………………35 2- La végétation des zones de hauteur………………………………………………………..37 II- Une faune en voie de disparition………………………………………………………….39 1- Les espèces animales terrestres ……………………………………………………………39 2- La faune marine et ses particularités………………………………………………………..40

- 142 - III- Des cours d’eau en voie d’assèchement……………………………………………….42 1- Les principales rivières ………………………………………………………………………42 2- Le cas de Tratringa …………………………………………………………………………..43 2è Partie : Peuplement et organisation administrative…………………………………..47 Chap IV-La mise en place du peuplement et son évolution…………………………… 47 I- Peuple, civilisation et culture………………………………………………………………47 1- La formation du peuplement ………………………………………………………………...47 2- Une civilisation arabo-musulmane………………………………………………………….49 3- L’unité culturelle……………………………………………………………………………….52 II- Les mouvements de la population………………………………………………………..54 1- Le mouvement démographique………………………………………………………… ….54 1-1- Une population en pleine évolution ……………………………………………………...54 1-2- Le mouvement naturel de la population…………………………………………….. ….56 2- Structure de la population …………………………………………………………………..58 2-1- La composition par âge……………………………………………………………………58 2-2- Le sexe ratio………………………………………………………………………………...59 2-3- La pyramide des âges……………………………………………………………………...61 3- Une population sujette à des nombreux mouvements migratoires………………………62 3-1- Les migrations intérieures………………………………………………………………….62 3-2-Les migrations vers les autres îles de l’archipel………………………………………….63 3-3-Les migrations internationales……………………………………………………………..63 III-Une distribution contrastée de la population…………………………………………..64 1- Inégale répartition spatiale de la population……………………………………………….64 2- La population active…………………………………………………………………………..68 3- Répartition de la population selon les habitations…………………………………………74 Chap V- Disparités entre milieux urbains et ruraux ……………………………………..77 I- Les milieux urbains…………………………………………………………………………..77 1-Les Caractéristiques des villes anjouanaises………………………………………………77 2- Un milieu peu étendu mais souvent peuplé……………………………………………….78 3- Des villes qui se développent de façon anarchique………………………………………78 II- Le milieu rural………………………………………………………………………………..79 1- Les villages anjouanais ……………………………………………………………………...79 2- Structure de la population rurale…………………………………………………………….80 3- Des villages qui se développent anarchiquement ………………………………………...80

- 143 - III- Aménager le territoire rural……………………………………………………………….80 1- Les atouts du milieu rural…………………………………………………………………….81 2- Désenclaver les zones……………………………………………………………………….81 3- Une nécessaire volonté de l’administration………………………………………………...81 Chapitre VI - L’organisation administrative………………………………………………..82 I- L’organisation administrative de la période pré- coloniale ………………………….82 1- La période des sultanats……………………………………………………………………..82 2- La voie vers le protectorat …………………………………………………………………..83 II- Pendant la période coloniale………………………………………………………………83 1- L’ère des grandes sociétés coloniales……………………………………………………...83 2- De l’autonomie à l’indépendance……………………………………………………………84 III- L’évolution de la carte administrative après l’indépendance……………………… 84 1- La décentralisation administrative de la première république…………………………...85 2- L’organisation administrative de la deuxième et troisième république………………….85 3- L’organisation administrative d’une île autonome au sein de l’union des Comores…...86 3ème Partie : La dynamique régionale de l’île anjouanaise………………………………88 Chapitre : VII- Une île à économie extravertie……………………………………………. 88 I- La déficience des activités économiques primaires…………………………………..88 1-Les activités agricoles………………………………………………………………………...88 2- L’élevage………………………………………………………………………………………95 3- La pêche……………………………………………………………………………………….99 II- L’insuffisance des activités secondaires………………………………………………102 1-Les activités artisanales……………………………………………………………………..102 2- La médiocrité des activités industrielles…………………………………………………..104 III Les activités tertiaires de l’économie………………………………………………….105 1- Le commerce………………………………………………………………………………...105 1-1 Le commerce intérieur……………………………………………………………………..105 1-2 Le Commerce inter-île……………………………………………………………………..106 1-3 Le commerce extérieur ……………………………………………………………………106 2- Le tourisme …………………………………………………………………………………109 2-1 Les différents sites existants………………………………………………………………109 2-2 Les touristes potentiels…………………………………………………………………….111 Chapitre : VIII- Les sous-équipements en infrastructures……………………………. 112 I –La desserte du territoire anjouanais……………………………………………………112

- 144 - 1- Le transport routier…………………………………………………………………………..112 2- Le transport maritime………………………………………………………………………..114 3- Le transport aérien …………………………………………………………………………1 17 II- Les moyens de communication et l’énergie électrique……………………………..118 1- Les moyens de communication……………………………………………………………118 2- L’énergie électrique…………………………………………………………………………121 III- Les équipements institutionnels……………………………………………………….123 1- Les établissements scolaires……………………………………………………………..123 2- Les équipements sanitaires ……………………………………………………………….126 Chapitre IX - Les sous-ensembles régionaux……………………………………………128 I- Le Nord et Nord……………………………………………………………………………..129 1- Un milieu naturel à peu près homogène…………………………………………. ……..130 2- Une zone densément peuplée…………………………………………………………… 130 3- Un espace animé et dominé par Mutsamudu…………………………………………….130 4- Un espace au service de l’île ………………………………………………………………131 5- Les composantes économiques…………………………………………………………...131 II – Le centre Est et le Sud…………………………………………………………………...131 1- Les éléments naturels………………………………………………………………….131 2- La zone la plus densément peuplée………………………………………………….132 3- Une zone à’activité économique primaire……………………………………………133 4- Un espace animé par Domoni et M’rémani …………………………………………134 III – L’Ouest et le Sud Ouest…………………………………………………………………134 1- Les contrastes naturels……………………………………………………………….. 134 2- Une zone moyennement peuplée……………………………………………………..136 3- Les composantes économiques………………………………………………………136 4- Cette zone peut – elle être animée et dominée par Sima …………………………137

Conclusion …………………………………………………………………………………….138 Table de matières……………………………………………………………………………… 141 Bibliographie…………………………………………………………………………………….146 Liste des tableaux………………………………………………………………………………148 Listes des croquis………………………………………………………………………………150 Listes des illustrations photographiques……………………………………………………. 151 Liste des sigles…………………………………………………………………………………152

- 145 - Glossaire………………………………………………………………………………………..153 Annexes…………………………………………………………………………………………..154

BIBLIOGRAPHIE

I. Ouvrages généraux :

1. BATTISTINI R et VERIN P : 1984 , Géographie des Comores , éditions Nathan , 142 pages

- 146 - 2. CHAGNOU H . et HARIBOU A :1980 , Les Comores , que sais-je ? 1 ère édition , 3ème trimestre , 124 pages . 3. GERARD B :1987 , Les Comores , édition delroice 113 Rue de Paris 92100 Boulogne Bilancourt France , 192 pages . 4. KLOTCHKOF J.C :1994 , Les Comores , aujourd’hui ,les éditions J.A, 88 pages

II . Ouvrages spécialisés : 5. AHAMED .M :1962, Guide d’Anjouan et de Moheli , 34 pages 6. COMMISSION DE L’OCEAN INDIEN : Mai 1997 , Programme régional environnement, rapport national de Pré-Audit des Comores , 98 pages . 7. COMORES :2002 , Enquête démographique et de santé , 92 pages 8. République Fédérale Islamique des Comores/1989 , géographie CM , édition Nathan , 140 pages 9. République Fédérale Islamique des Comores : document du recensement général de la population et de l’habitat du 15 Septembre 1980 , 28 pages 10. République Fédérale Islamique des Comores : document du recensement général de la population et de l’habitat du 15 Septembre 1991 , 32 pages . 11. République Fédérale Islamique des Comores : Principaux résultats du recensement général de la population et de l’habitat du 15 Septembre 2003 , 26 pages . 12. Dr YOUSSOUF Z :1 ere trimestre 2004 , Développem ent du système de santé ,26 pages

III .Mémoires 13. GOU A.M :1988 , Récif corallien d’Anjouan , mémoire de fin d’étude , 40 pages 14. SIDI S : 2000,Evaluation des impacts environnementaux de déforestation Anjouan ,mémoire de D E S S , Université de l’Océan Indien , 96 pages .

IV . Journaux 15. KASHKAZI N ° 10 du Février 2005 16. MAYOTTE Hebdomadaire , hors série N° 1 Août 2000 17. VIA N° 101 , Octobre 1997 18. VIA N° 103 , Décembre 1997

V . Services administratives 19 . Direction générale de l’économie , Anjouan 20 . Direction générale de l’enseignement primaire et secondaire, Anjouan 21 . Direction générale des travaux publiques : Moroni , service des eaux et des mines 22 . Direction de l’office du tourisme, Anjouan 23 . E D A ( Electricité d’Anjouan ) 24 . Poste et télécommunication , Anjouan 25 . Service météorologique d’Anjouan 26 . Service des statistiques , Moroni 27 . SOCOPOTRAM ,Anjouan

Les personnes enquêtées :

1. ABASSE K.D., statisticien SOCOPOTRAM ,Anjouan 2. ABDOU B. chauffeur FADC , Anjouan 3. BACAR .I , directeur général de l’enseignement secondaire , Anjouan 4. IBRAHIM M. Ancien directeur des travaux publique , Anjouan

- 147 - 5. DAOU A . Maître de l’école Coranique 6. HALIDI S. Ancien directeur régional de l’artisanat , Anjouan 7. M’DERE A. Eleveur des bœufs dans la zone de Nyumakele 8. M’HADJI T. Directeur régional des postes et télécommunication , Anjouan 9. SAID A . Le chargé de la gestion de l’eau dans la zone de Nyumakele

LISTES DES TABLEAUX

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Page Tableau N° 1 : Les températures moyennes mensuelles……………………………………25 Tableau N°2 : les écarts thermiques annuels………………………………………………..26 Tableau N°3 : Répartition des précipitations dans le temps……………………………….27 Tableau N° 4 : Répartition des précipitations en fonction des vents…………………...... 29 Tableau N°5 : Durée de la saison humide et de la saison sécher…………………………30 Tableau N°6 : Les totaux annuels des précipitations……………………………………….31 Tableau N°7 : Débit de l’étiage des rivières en l / s…………………………………………43 Tableau N° 8 : Variation du niveau des eaux de Tratringa…………………………………..44 Tableau N° 9 : Evolution de la population dans le temps…………………………………..54 Tableau N°10 : Evolution de la densité……………………………………………………….. 55 Tableau N°11 :Evolution de la densité par rapport à la superficie agricole utile………… 56 Tableau N°12 : Les différents tranches d’âge...... 58 Tableau N°13 : Les groupes d’âges……………………………………………………………59 Tableau N°14 : Les tranches d’âge…………………………………………………………….60 Tableau N°15 : Inégale répartition de la population dan l’espace…………………………. 69 Tableau N°16 : Répartition de la population active par branche d’activité……………….. 70 Tableau N°17 : Répartition de la population active par branche d’activité selon le sexe. 71 Tableau N°18 : Répartition de la population active par type d’activité…………………… 72 Tableau N°19 : Activité agricole et type de terres…………………………………………. 73 Tableau N°20 : Activité non agricole………………………………………………………… 73 Tableau N°21 : Mode d’occupation des habitation………………………………………… 74 Tableau N° N°22 : Statut d’occupation des habitations…………………………………… 75 Tableau N°23 : Mode d’approvisionnement en eau……………………………………….. 75 Tableau N°24 : Mode d’éclairage…………………………………………………………… 7 6 Tableau N°25 : Lieu d’aisance...... 76 Tableau N°26 : Structure de la population rurale………………………………………… 80 Tableau N°27 : Evaluation de la production agricole vivrière…………………………… 91 Tableau N°28 : Evaluation de la production de rente…………………………………… 94

- 149 - Tableau N°29 : Estimation des ruminants………………………………………………… 96 Tableau N°30 :Evolution de la flotte de pêche de 1980 à 1995………………………… 100 Tableau N°31 :Ventilation des devises des produits de rente de 2001à 2003……...... 107 Tableau N°32 :Evaluation de certains produits importés………………………………… 108 Tableau N°33 :Nombre de mouvements de navires en Provence et à destination des îles …………………………………………………………………………………………115 Tableau N°34 :Nombre de mouvements de navires à l’arrivée par île………………… 116 Tableau N°35 :Navires en provenance et à destination de l’étranger………………… 116 Tableau N°36 :Taux de scolarisation……………………………………………………… 125

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LISTE DES CROQUIS Page Croquis N°1 :Relief et récifs coralliens…………………………………………………………11 Croquis N°2 : Les stades érosifs………………………………………………………………. 14 Croquis N°3 :La profondeur marine…………………………………………………………….15 Croquis N°4 : La circulation des courants marins…………………………………………….17 Croquis N°5 : Les courants marins circulant autour d’Anjouan…………………………… 19 Croquis N°6 :Le type de temps hivernal……………………………………………………… 23 Croquis N°7 :Le type de temps estival…………………………………………………………24 Croquis N°8 : Les zones de pluie à Anjouan………………………………………………….32 Croquis N°9 : La végétation à Anjouan……………………………………………………… 39 Croquis N°10 : La densité de la population ………………………………………………… 65 Croquis N°11 : Répartition de la population selon les localités…………………………… 67 Croquis N°12 : Le réseau routier…………………………………………………………… 113 Croquis N°13 : Le réseau téléphonique…………………………………………………… 120 Croquis N°14 : Le réseau électrique………………………………………………………... 122 Croquis N°15 : Strate écologique et transmission du paludisme…………………………128 Croquis N°16 : Carte régionale ………………………………...... 129

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LISTE DES ILLUSTRATIONS PHOTOGHRAPHIQUES Page 1- Cirque de Bamabao M’trouni en 1974………………………………………………… 8 2- Cirque de Bambao M’trouni en 2006……………………………………………………….. 8 3-- Végétation de la zone côtière…………………………………………………………… 36 4- Végétation de la zone côtière ( plaine de Ouani)………………………………………. 36 5- Cœlacanthe………………………………………………………………………………… 41 6- Chute de Tratringa…………………………………………………………………………..44 7- Tratringa dans son cours inférieur………………………………………………………….44 8- Lac Dzialandzé………………………………………………………………………………..45 9- Case traditionnelle …………………………………………………………………………...52 10- Village côtière……………………………………………………………………………… 52 11- Culture de riz……………………………………………………………………………….. 90 12- Le Vanillier…………………………………………………………………………………...93 13- Porte en sculpture………………………………………………………………………….103 14- Le mausolée……………………………………………………………………………….110 15- Port de Mutsamudu……………………………………………………………………….117 16- Aéroport de Ouani………………………………………………………………………..118

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LISTE DES SIGLES

C.A.D.E.R : Centre d’appui au développement rural C.N.D.R.S : Centre national de documentation et de recherches scientifiques C.E.A : Centre d’encadrement agricole C.P.D : Coopération des pêcheurs de domoni C.P.O : Coopération privée de Ouani E.A.F : Etablissement Abadallah Fils E.M.A.F : Etablissement Mohamed Ahamed Fils F.A.D.C : Fond d’appui au développement communautaire F.E.D : Fond européen de développement O.P.C : Organisation des pêcheurs Comoriens P.A.M : Programme alimentaire mondial P.N.U.D : Programme des nations –unis pour le développement S .O.D.C : Société de développement Comorien

- 153 - GLOSSAIRE

Biyaya : Danse traditionnelle masculin Gabusi : Petit guitare à cinq cordes Halwa : Pâte d’origine arabe Kandza : Danse masculine liée à des rites religieuses Kashikazi : Appellation de la mousson du nord-ouest en Comorien Kusi : Appellation de l’alizé du sud en Comorien Maoré : Habitants de l’île de Mayotte en Comorien Matulay : Appellation de l’alizé du sud-est en Comorien Mnyumbeni : Appellation de l’alizé du sud-est en Comorien Mougala : Danse traditionnelle liée à des rites animistes Mro : Appellation d’une rivière en Comorien M’shogoro : Danse traditionnelle masculine Mwaga : Un bon bois de construction et de chauffage Mwali : Appellation de l’île de Moheli en Comorien Ndzouani : Appellation de l’île de Ndzouani en Comorien Ngazidja : Appellation de l’île de la Grande Comore en Comorien Nkoma : Danse traditionnelle liée à des rites animistes Roumbou : Danse traditionnelle liée à des rites animistes Shigoma : Danse traditionnelle masculine Shihondro : Pâte d’origine arabe Trembo : Sève de cocotier plus ou moins fermentée Trimba : Danse traditionnelle liée à des rites animistes Toirab : Danse traditionnelle mixte Wandaha : Danse traditionnelle féminine

- 154 - Annexe 1 : Questionnaire sur l’origine des Chiraziens à Anjouan

1-Indentité de l’enquêté : - Nom et Prénoms :……………………………………………………… - Date et de naissance :………………………………………………… - Profession :…………………………………………………………….. 2-Les chiraziens à Anjouan : - Période de l’arrivée des chiraziens aux Comores :……………….. - Port de débarquement à Anjouan :…………………………………. - Premier village fondé par les chiraziens :………………………….. - Itinéraire suivie pour peupler l’île :………………………………….. - Les localités fondées par les chiraziens :…………………………..

Annexe 2 : Questionnaire sur la descente des esclaves noirs africains

1-Identité de l’enquêté : - Nom et Prénoms de l’enquêté :…………………………………….. - Date et lieu de naissance :………………………………………….. - Profession :……………………………………………………………. 2-Les esclaves noirs africains à Anjouan : -Période de leur arrivée :………………………………………………. -Pays d’origine :………………………………………………………… -Les principaux sites :………………………………………………….

Annexe 3 : Questionnaire sur le ménage :

1-Chef de ménage - Nom et Prénoms :…………………………………………………… - Date et lieu de naissance :………………………………………….. - Profession :…………………………………………………………… - Revenu :……………………………………………………………….

- 155 - - Niveau d’instruction :………………………………………………. - Diplômes obtenus :………………………………………………… - Nombre d’épouses contractées :…………………………………. - Nombre d’épouses en charge :…………………………………… - Age du premier mariage :…………………………………………. - Nombre d’enfants engendrés :…………………………………… - Nombre d’enfants en charge :……………………………………. - Age du premier mariage :…………………………………………. Les occupations : - Activité agricole :type de terre :…………………………………… - Activité non agricole :type d’activité :…………………………….. - Travail à compte de :………………………………………………. - Gagne de l’argent :………………………………………………… - Ne gagne pas d’argent :…………………………………………… 2-Conjoints : - Nom et Prénoms……………………………………………… - Date et lieu de naissance : - Revenu :…………………………………………………………….. - Niveau d’instruction :………………………………………………. - Diplômes obtenus :………………………………………………… - Nombre d’époux contractés :……………………………………… - Age du premier mariage :………………………………………….. - Age du premier accouchement :………………………………….. - Lieu d’accouchement :…………………………………………….. - Personne physique et morale qui assiste les accouchements :. - Nombre d’enfants en vie :………………………………………….. - Nombre d’enfants décédés :………………………………………. ▪Occupations : - Activités agricoles :type de terre :………………………………… - Activité non agricole :type d’activité :…………………………….. - Travail à compte de :………………………………………………. - Gagne de l’argent :…………………………………………………. - Ne gagne pas :……………………………………………………… 3-Habitation du ménage :

- 156 - - Statut d’occupation :………………………………………………… - Mode d’approvisionnement :……………………………………….. - Mode d’éclairage :…………………………………………………… - Lieu d’habitation :…………………………………………………….

Annexe 4 : Questionnaire sur la télé communication

1-Identité de l’enquêté - Nom et Prénoms :……………………………………………………. - Date et lieu de naissance :………………………………………….. - Fonction :……………………………………………………………… 2-Renseignements sur la télécommunication : - Nombre de certains téléphonique :………………………………… - Zone d’installation :………………………………………………….. - Nombre d’abonnements pour chaque central :…………………… - Nombre d’abonnés pour chaque central :…………………………. - Nombre de zones desservies en ligne téléphonique :……………. - Réseau en cours :…………………………………………………….. - Nombre d’antenne de téléphones mobiles et leurs sites d’implantation :

Annexes 5 : Questionnaire sur l’enseignement

1-Identité de l’enquêté : - Nom et Prénoms :……………………………………………………. - Date et lieu de naissance :………………………………………….. - Fonction :……………………………………………………………… 3-Les établissements scolaires publiques : Primaires : -Nombre d’établissements :……………………………………………… -Effectifs des élèves :…………………………………………………….. -Nombre de Circonscriptions :…………………………………………… Collèges : -Nombre d’établissements :………………………………………… -Effectif des élèves :…………………………………………………

- 157 - Lycées : -Nombre d’établissements :………………………………………… -Effectifs des élèves :………………………………………………… 3-Les établissements privés : Primaires : -Nombre d’établissements :……………………………………. -Effectifs des élèves :……………………………………………. Collèges : -Nombre d’établissements :………………………………………. -Effectifs des élèves :………………………………………………. Lycées : -Nombre d’établissements :………………………………………… -Effectifs des élèves :…………………………………………………

- 158 - - 159 -