Klein Maeva N° d’Etudiant 10272585

Pascault Mélodie N° d’Etudiant 1027

Louis de Funès

Université Paris 8 VINCENNES-SAINT-DENIS Nathalie Coutelet Sommaire

Biographie…………………………………………………………………………………………… ……………………………….page 3 à 5

Sa carrière au théâtre………………………………………………………………………………………………… ………..page 6 à 9

Oscar, une pièce, un film………………………………………………………………………………………………….pag e 10 à 14

Bibliographie………………………………………………………………………………………… …………………………………page 15

Référence……………………………………………………………………………………………… …………………………………page 15

2 Dans Oscar, Palais Royal, 1972.

Introduction

Biographie.

Louis de Funès de Galarza, né le 31 Juillet 1914 à Courbevoie, est issu d'une petite noblesse espagnole de Séville, ("Monseigneur est le plus grand des Grands d'Espagne - Ce n’est pas une flatterie ça, c'est vrai !" - La Folie des Grandeurs), son père est un juriste averti qui a très vite compris que, pour gagner sa vie, il fallait savoir se remettre en cause, et devient diamantaire pour pouvoir subvenir aux besoins de toute sa famille. Louis quant à lui, devenu adulte, vole de petits boulots en petits boulots. Dessinateur industriel puis travaillant dans une maison de couture, il est polyvalent. A l'aube de la seconde guerre mondiale, il est réformé du service militaire.

Ses débuts comme pianiste l'amènent à travailler des soirées entières dans des boites d'un Paris occupé. Là il rencontre Eddy Barclay qui, comme lui, joue des nuits entières dans des bars pour gagner sa vie. Un soir, en pointant une arme sur lui, un officier allemand l'oblige à jouer Lilly Marlène, qu'il ne connait pas, et réussit à exécuter l'ordre, doué d'une oreille musicale sans pareil. Louis a envie de gagner sa vie en se produisant au théâtre, au cinéma et c'est à cette époque qu'il s'inscrit au cours Simon. Un échec, sauf sur le plan amical : c'est là- bas qu'il rencontre Daniel Gélin.

En 1943, il se marie à Jeanne Barthelemy de Maupassant, qui sera son soutien dans les années difficiles, comme plus tard, son meilleur agent pour choisir parmi les nombreux scénarios, comme pour choisir sa meilleure partenaire à l'écran : Claude Gensac. Le 27 Janvier 1944, Patrick de Funès voit le jour. Il est aujourd'hui médecin à Saint-Germain en Laye.

Olivier nait le 11 Août 1947. Après des participations dans Fantômas se déchaine (Michel), Oscar au théâtre du Palais Royal (Christian Martin), Le Grand

3 Restaurant (le neveu), Les Grandes Vacances (Gérard), Hibernatus (Didier), L'homme orchestre (Philippe), Sur un arbre perché (l'autostoppeur), il est maintenant pilote de ligne à Air France Europe. Louis obtient son premier rôle grâce à Daniel Gélin, dans le film La tentation de Barbizon.

Les débuts au cinéma sont difficiles. Il est confronté à deux attitudes : il se heurte tantôt à l'intransigeance de certains réalisateurs qui trouvent qu'il en fait trop et commence dans le même temps à sortir de l'arrière plan de la caméra, grâce à des réalisateurs, qui tombent sous le charme de son professionnalisme et de son sens du détail poussé à l'extrême. Dans le film Le mouton à cinq pattes, De Funès invente un tic qu'il soumet à pour son personnage de croque-mort, petit second rôle face au grand Fernandel qui campe 6 rôles différents ! Verneuil accepte. Le jour du tournage, Fernandel répond du même tic à Louis de Funès, l'effet est enlevé, Verneuil intervient, trop tard, Fernandel le lui avait piqué !

Dans une interview à Télé 7 jours, en 1971, Louis dépeint avec justesse le début de sa carrière : «Je ne regrette pas la lenteur dans laquelle ma carrière s'est développée. Elle m'a permis de connaitre à fond mon métier. Quand j'étais encore inconnu, j'essayais de colorer, par des détails, des mimiques, des gestes, les petits rôles qu'on me confiait. J'ai acquis ainsi un certain bagage comique sans lequel je ne pourrais pas faire la carrière que je mène. C'est pourquoi, si c'était à refaire, je recommencerais.» La critique a commencé à écrire quelques lignes sur lui, à partir de son rôle remarqué dans le film de Claude Autant-Lara, La traversée de Paris, où il joue un cynique boucher/charcutier qui s'adonne au marché noir. Cette première confrontation avec Bourvil et Gabin ne se passe pas si bien que cela. Louis agace Gabin qui trouve qu'il en fait trop, Bourvil, quant à lui, ne le juge pas. Entre les autres acteurs et Louis, cela ne s'est pas toujours bien passé. Fernandel l'ignorait presque, refuse même d'en parler à Brigitte Kernel dans son livre (Louis de Funès - Editions Jacques Grancher - 1987). Quant à Jean Lefebvre, il ne lui parla plus depuis la sortie du Gendarme se marie.

Par contre, c'est le grand amour avec Jacqueline Maillan qu'il titille un peu dans Ah, les belles bacchantes où Robert Dhéry les a réunis. Ils seront aussi partenaires dans Pouic-Pouic qui permet à Louis de monter définitivement en haut de l'affiche, il n'en descendra plus jamais pour aucun de ses films. C'est la même année en 1963 que le choisit pour incarner un gendarme (Le gendarme de Saint-Tropez), personnage que Richard Balducci a inventé. L'idée lui est venu en vacances à Saint-Tropez : cet assistant réalisateur a été victime d'un vol de caméra, il va porter plainte à la gendarmerie. Le gendarme de garde lui montre par la fenêtre l'auteur de son vol, et lui dit qu'ils n'ont jamais réussi à l'attraper. Cette situation fait penser à Richard Balducci, à l'arrivée dans la brigade d'un gendarme qui remet de l'ordre dans la brigade et multiplie les situations comiques. Jean Girault et Louis de Funès tourneront ensemble cinq autres gendarmes, et Faites sauter la banque en 1964, Les grandes vacances en 1967 (Bosquier), Le petit baigneur en 1968 (Fourchaume), Jo en 1971 (Brisbard), L'avare en 1979 (Arpagon) et La soupe aux choux en 1981 (le Glaude). Jean Girault décédera au cours du tournage du film Le gendarme et les gendarmettes en 1982, le film sera terminé par son assistant , aidé par l'infatigable Louis. C'est aussi une grande amitié qui unit et Louis.

Ils ne jouent pas dans la même catégorie et se complètent admirablement dans la série des Gendarmes. Si des personnages comme Christian Marin ou Jean Lefebvre sont remplaçables dans la série, Michel Galabru ne l'est sûrement pas,

4 tout comme Grosso et Modo d'ailleurs. Il tournera aussi des films avec des réalisateurs de renom, avec qui le tournage s'avère difficile.

C'est le cas avec Edouard Molinaro, qui jusqu'à la sortie même du film Hibernatus, hésita, tergiversa sur la version d'Hibernatus qui allait être présenté au public, preuve en est, la fiche de présentation du film, relate un scénario complètement différent de la mouture finale. Avec André Hunebelle, cela se passe relativement bien, mais du quasi second rôle du premier épisode de Fantômas, Louis devient réellement la vedette, au détriment de Jean Marais, ce qui fera dire à ce dernier à la sortie du meilleur épisode des Fantômas, Fantômas contre Scotland Yard, que l'on avait plus qu'à changer le titre et l'intituler, Juve contre Scotland Yard («Un policier français, vouloir arrêter des fantômes en Ecosse, on aura tout vu !»). Une longue amitié lie Gérard Oury, Michèle Morgan, Jeanne et Louis de Funès. Gérard Oury signera avec Louis les plus grands succès de sa carrière. Louis sur les tournages de Gérard Oury se sent à l'aise et peut donner libre court à ses inventions comiques. La première rencontre Bourvil / de Funès à l'écran avec Le Corniaud, nous la devons à Gérard Oury, qui rêve de faire tourner les deux monstres sacré du cinéma comique de ce début des années 60. Les mauvaises langues vous parleront des salaires différents des deux grands, et de la différence entre le temps passé à l'écran entre les deux acteurs, il ne faut pas s'arrêter là, et comprendre qu'il n'est pas aisé de faire collaborer deux acteurs si différents.

A ce propos, Gérard Oury est très attristé par la quasi grève d'une semaine qu'inflige Louis à son réalisateur. Les scénaristes sont appelés en renfort de Paris et il concocte à Louis une scène supplémentaire, qui est de loin, la plus marquante du film, celle de la douche dans le camping, où il n'y a aucun mot de trop, simplement des mimiques des grimaces, c'est du grand Louis de Funès, il explose à l'écran.

Louis de Funès adore Bourvil et il serait injustice que de prétendre que l'un et l'autre étaient en compétition. Louis de Funès avouait que Bourvil le faisait beaucoup rire dans La Grande Vadrouille, beaucoup plus que son propre personnage. Stanislas Lefort et Augustin Bouvet, sont tous les deux géniaux dans La Grande Vadrouille, ils crèvent l'écran. Ce film fut la plus grande réussite du cinéma français, inégalé jusqu'à présent. C'est un film sans vulgarité, sans histoires d'amour arrangées, sans hémoglobine, sans rires enregistrés ni jeunes premiers péteux et arrogants. C'est un chef d'œuvre. C'est un film difficile néanmoins qui relate les aventures de nos deux héros que tout sépare mais que la volonté de sauver de la mort annoncée deux jeunes sous-officiers de la Royal Air Force, dont l'avion a été abattu non au dessus de Calais, mais en plein Paris. C'est du grand Funès, c'est du grand Bourvil, c'est du grand Oury.

Si je vous dis, Les sombres héros, outre le jeu de mot facile, vous pensez plus à un western spaghetti qu'à un film avec Louis de Funès. C'est pourtant le titre du film que devaient tourner ensemble, Louis de Funès et Bourvil en Espagne et qu'Oury changea en Folie des Grandeurs. La mort de Bourvil en ce mois de Septembre 1970, bouleverse tous les beaux projets de Gérard Oury. Louis de Funès est très attristé par le départ anticipé de son complice de plateau. Le choix d'Yves Montand pour remplacer l'irremplaçable convient à Louis de Funès. Mais il est difficile de faire accepter à l'homme de gauche, Yves Montand, d'aller tourner sur le territoire du dictateur Franco. Il s'y résout malgré tout. La confrontation de ces deux personnages est mémorable, et la prestation d'Alice Sapritch («Tiens voilà la vieille, ça va chauffer !») donne une leçon sur l'art d'un

5 strip-tease réussi. En 1975, le souffle de la France est coupé lorsque l'on apprend que Louis de Funès, a été hospitalisé, surmené, usé par son perfectionnisme et sa rigueur. Il doit prendre du repos pendant plusieurs mois ce qui éteint le grand projet de tournage du prochain film d'Oury Le crocodile où Louis de Funès devait tourner un dictateur d'extrême droite sud-américain cocu, balayé du pourvoir par son rival, emprisonné, et qui, pour revenir au pouvoir, se retrouve à la tête de guérilleros d'extrême gauche.

Louis de Funès a bien mérité son repos, cette alerte cardiaque ne lui permettra plus de courir derrière un carrosse en plein soleil, de tomber et de retomber dans une cuve de chewing-gum vert, de courir à travers Broadway, de faire et refaire de nouveaux gags chaque soir, dans Oscar au théatre. Ragaillardi, il profite néanmoins de la quiétude du Château de Clermont, où il s'occupe de ses arbres fruitiers, et surtout de ses fleurs, dont l'une, sa rose, merveilleuse rose qu'il a créée.

En 1977, il revient à l'affiche avec , qui lui propose alors le premier rôle dans L'aile ou la cuisse, derrière qui le taquine durant le tournage, en lui demandant où était son ambulance. Sa carrière est désormais presque complète, il ne lui reste plus qu'à se diriger lui même, ce sera chose faite en 1981, avec la sortie de L'avare, où il dirigera l'ensemble du film, des costumes, des décors et de l'adaptation au texte initial de Molières. De l'ensemble de ses 138 films, vous êtes capables d'en citer quelques uns, ou alors vous êtes capables de citer quelques répliques. De toute manière, de Funès ne laisse pas insensible : ou on aime, ou on n’aime pas. Certains trouvent qu'il en fait trop, ou qu'il s'est enfermé dans un seul genre, le comique, à la différence des autres grands français, Fernandel, Bourvil, Gabin. A ceux-là, il faut répondre, que c'est faux, Louis de Funès rêvait de tourner la vie de Louis XI, et l'on retrouve dans certains films une pointe d'émotion, de tragédie, de drame.

C'est le cas lors de la communion du petit David dans Les aventures de Rabbi Jacob, ou encore dans le film Jo, où certaines scènes avec Claude Gensac, sont émouvantes, pathétiques même. De Funès est pour beaucoup toujours le meilleur acteur comique français et il mérite cette reconnaissance. C'était un professionnel, quelqu'un pour qui le film suivant ne pouvait qu'être meilleur que celui qu'il venait de terminer, il n'avait pour ambition que de toujours mieux faire et de ne jamais déplaire à son public, de l'enfant de maternelle de Courbevoie, à la vieille dame de Clermont.

Biographie, extraite du site officiel de Louis de Funès . Sa carrière au Théâtre.

Bien que Louis de Funès soit essentiellement connu pour être un acteur de cinéma français, il faut savoir qu’il a commencé sa carrière dans les Arts du spectacle avec quelques petites figurations théâtrales.

6 Entre 1926 et 1973, Louis de Funès jouera dans 27 pièces au théâtre.

« Jai besoin du théâtre pour faire des gammes comme une cantatrice ses vocalises. Le cinéma n'est pas suffisant pour entretenir un vrai acteur. Il y a peu d'auteurs comiques en France. Je n'ai pas trouvé de pièce qui arrive à la cheville d' "Oscar". Le comique, c'est un don. On nait comique. Les répétitions vont continuer encore un peu et j'ai envie de me laisser aller de plus en plus à inventer quelque chose d'abracadabrant. Je ne suis pas modeste non, mais je ne suis pas sûr du résultat de mes effets ». Louis de Funès à propos de sa rentrée au théâtre dans « Oscar », le 25 novembre 1971.

Retour sur sa carrière au théâtre :

Dans les pièces suivantes, sa carrière théâtrale passe inaperçue, il n’obtient que des figurations et des petits rôles.

- Sa première expérience théâtrale sera à l'âge de 12 ans quand il jouera dans la pièce Le Royal Dindon, au Collège Jules Ferry. Un journaliste venu assister à la représentation va le couvrir d'éloges.

- En 1944, il jouera L’Amant de paille, de Marc-Gilbert Sauvajon, au théâtre Michel à Paris. Louis de Funès dans cette pièce n’est qu’un simple figurant remplaçant.

- Il jouera un client dans Image anglaise, de Jacques Armand au Studio des Champs-Elysées en 1945.

- Le 28 décembre 1945, au studio des Champs-Elysées, il obtient un rôle de figurant dans La maison de Bernarda Alba, de Federico Garcia Lorca.

- En 1946, au Théâtre de l’œuvre, il joue dans L’Ile grande, d’Henriette Valet.

- Le 27 janvier 1946 au théâtre du Carrefour (bouffes du Nord), il incarne le rôle d’un clochard dans Winterset de Maxwell Anderson.

- Le 24 mars 1948, il joue le rôle d’Hanriot au théâtre Pigalle, dans Thermidor, une pièce de Claude Vermorel.

- Le 15 octobre 1949, au théâtre Edouard VII, il incarne Pablo, dans la pièce Un tramway nommé désir, de Tennessee Williams.

- En 1949, au cabaret La Tomate, il joue dans Le journal de Jules Renard, sketchs inspirés de l’œuvre de Jules Renard.

7 - En 1950, il joue dans Le fils du rémouleur, de Max Révol au théâtre du Chapiteau.

- En 1951, il jouera dans Vache de Mouche, de Michel Emer.

- Le 18 janvier 1951, il incarne le rôle de M. Ernest dans Dominique et Dominique, de Jean Davray au théâtre Michel.

Il se fait connaître au théâtre dans les années 50 avec la troupe Les Burlesques de Paris.

- Le 14 novembre 1952, au théâtre Montparnasse-Gaston-Baty, il incarne Augustin Ferraillon, dans la pièce La puce à l’oreille de Georges Feydeau.

- En 1952, il joue dans La peur des coups De Georges Courteline.

- Toujours en 1952, il incarne l’adjudant de pompiers au Théâtre Vernet dans la pièce Café Liégrois, de Robert Dhéry.

- Du 23 septembre 1952 au 9 novembre 1952, au Théâtre Daunou, il incarne le maître d’hôtel dans Sans cérémonie, de Jacques Vilfrid.

En 1952, alors qu'il joue le Journal de Jules Renard, une critique élogieuse de Jean-Jacques Gauthier lui fait connaître alors Robert Dhéry, qui lui écrit un rôle sur mesure dans "Ah ! Les belles bacchantes".

- Le 19 juin 1953, au théâtre Daunou, il joue dans Ah ! Les belles bacchantes, de Robert Dhéry.

Cette pièce fut un triomphe. Va commencer alors une carrière théâtrale ininterrompue, "ornifle" de aux côtés de Pierre Brasseur, "Faisons un rêve" de Sacha Guitry aux Variétés. À part "Ni vu ni connu" et "Comme un cheveu sur la soupe", qui sont ses premiers rôles principaux au cinéma, seul le théâtre comptera pour lui.

- En 1955, il ne jouera pas dans Nekrassov de Jean-Paul Sartre car il fut congédié par le metteur en scène Jean Meyer, lors des répétitions.

- Le 5 mars 1955, au théâtre des Arts, il incarne Poppi dans la pièce du même nom de Georges Sonnier.

- Le 3 novembre 1955, il incarne le rôle de Machetu, dans la pièce Ornifle, de Jean-Paul Sartre au Théâtre des Champs-Élysées.

8 C’est d’abord au théâtre que la carrière de Louis de Funès va connaître une nouvelle accélération. Depuis ses débuts, l’acteur ne s’est jamais éloigné des planches et il reprend notamment, en 1957, aux côtés de et Robert Lamoureux, le rôle créé par dans Faisons un rêve de Sacha Guitry

- Le 30 mars 1957, au théâtre des Variétés, il interprète le mari dans Faisons un rêve, de Sacha Guitry.

En septembre 1959 pour les tournées Karsenty, il débute les répétitions d'Oscar, une pièce de Claude Magnier créée à Paris en 1958 avec une distribution qui comprenait Pierre Mondy et Jean-Paul Belmondo. À partir du 1er octobre, commencent les cent jours d’une tournée qui va le conduire dans les provinces françaises et le Maghreb

- En 1959, pour les tournées Karsenty, il joue dans Oscar, de Claude Magnier.

Le succès est tel qu'on lui propose de reprendre la pièce à Paris en janvier 1961. D’abord hésitant pour cette reprise parisienne, il accepte. Finalement la pièce est un énorme succès et sur scène il multiplie les improvisations et les prouesses physiques.

- Du 21 janvier 1961 au 1er juillet 1961, au théâtre de la Porte Saint-Martin, il interprète M. Barnier dans Oscar, de Claude Magnier, mis en scène par Jacques Mauclair.

A cette époque, c'est "Oscar", joué d'abord en tournée en 1959, puis à la Porte Saint-Martin en 1961, qui va faire de lui une vedette.

Suivra "La Grosse Valse", un autre triomphe.

- Octobre 1962, théâtre des Variétés, il incarne le douanier Roussel, dans La grosse valse, de Robert Dhéry. Mais la passion du théâtre ne le quittait pas, il reprendra "Oscar" en 1971 et 1972, et on doit sa dernière apparition sur scène à une pièce de Jean Anouilh, "La Valse des Toréadors", en 1973.

9 L’acteur reprendra « ce rôle fétiche » dans l’adaptation cinématographique de la pièce réalisée par Édouard Molinaro en 1967, puis à nouveau sur scène au début des années 70 dans une mise en scène de Pierre Mondy.

- Du 30 novembre 1971 au 21 mai 1972, il reprend le rôle de Bertrand Barnier, dans Oscar, de Claude Magnier, mis en scène par Pierre Mondy.

Oscar, se termine en mai 1972, après à nouveau un véritable triomphe. Louis de Funès est fatigué par ce rôle, mais acceptera malgré tout devant la grande demande de refaire une série de représentations dès septembre et jusqu'en janvier 1973.

- Reprise de la pièce Oscar, le 19 septembre 1972, au Palais-Royal, jusqu’au 7 janvier 1973.

Oscar, fut un tel succès que Louis de Funès l’interpréta à quatre reprises en 1959, 1961, 1971 et 1972. Elle fut joué plus de huit cent fois. Elle à été adapté au cinéma en 1967, la mise en scène est confiée à Edouard Molinaro. Le Film est un succès également. Il se place en 2éme positon avec 6 122 041 entrées.

Louis de Funès est à nouveau sur les planches à la Comédie des Champs- Élysées, pour ce qui fut sa dernière apparition au théâtre. Jusqu’au 25 avril 1974, il joue presque 200 fois la pièce de Jean Anouilh, La Valse des toréadors.

- Le 19 octobre 1973, au théatre des Champs-Elysées, il incarne le général dans La valse des toreadors de Jean Anouilh.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, L’Avare, n’a pas été joué au théâtre. En effet Louis de Funès rêvait depuis très longtemps de jouer L'Avare au théâtre. Mais son état de santé ne lui permettait plus de monter sur les planches (il avait eu un double infarctus en 1975). Il envisagea donc modestement une adaptation pour la télévision, mais les producteurs, dont Christian Fechner, misant sur l'énorme popularité de l'acteur, préférèrent transformer le projet en film pour le cinéma. Selon les propos de Louis de Funès lors de l'émission de Michel Drucker Les Rendez-vous du dimanche (1980).

Oscar, une pièce, un film.

10 Comment la pièce fut un succès grâce à Louis de Funès ?

« Vous avez déjà vu Oscar ? Mais vous n'avez peut-être pas encore vu Louis de Funès dans Oscar » Jean-Jacques Gautier, le 30 janvier 1961, Le Figaro.

Autour de la pièce.

Mais que dire d'Oscar ? Si l'on en croit la brochure promotionnelle des galas Karsenty pour la saison 1959-1960, "Oscar est un pure vaudeville qui est, dans le genre, une réussite totale. Tout est mené tambour battant, et il y a dans ces trois actes une telle générosité d'invention comique, une telle ignorance de toute vulgarité, qu'on est heureux de s'associer sans arrière pensée à sa réussite. Les quiproquos se succèdent à une allure folle, les rebondissements jaillissent en cascade, et selon un rythme qui ne ralentit jamais. Pas de déshabillés successifs, pas de lit au deuxième acte…et pourtant un éclat de rire qui pendant trois actes déferle à grande vitesse dans la salle. Avec Oscar, Claude Magnier, qui s'affirme comme le mieux doué des jeunes humoristes de la scène, semble avoir trouvé le ton juste de la véritable comédie. Et c'est bien simple, il a gagné son pari : faire rire le public environ une fois toutes les deux minutes…" Programme des Galas Karsenty, saison 1959-1960 (collection F&J).

Célèbre pièce de théâtre de Claude Magnier, Oscar a connu une courbe de succès croissante. Courbe qui aurait pu tout aussi bien ne jamais démarrer tant la première mise en scène au théâtre, en 1957, avec Pierre Mondy, Jean Paul Belmondo et Maria Pacôme se révéla être un échec. La comédienne l'explique d'ailleurs fort bien : "La pièce était très drôle, ça aurait du être un triomphe…et ça ne l'a pas été. Bizarrement le succès est venu des années après lorsque De Funès l'a reprise".

Pierre Mondy explique que, "au départ, la pièce avait été crée à l'Athénée par Jean Paul Belmondo et Maria Pacôme dans une mise en scène de Claude Magnier. Je faisais également parti de la distribution." Véritable pièce de boulevard taillée sur mesure pour un acteur tel que Louis de Funès, l'alchimie entre les deux entités se devait obligatoirement de prendre, et ce fût le cas. Pourtant, il est assez amusant de constater que c'est Louis de Funès qui en est venu directement à choisir Oscar, choix qu'il réalisa par défaut. En effet, à l'époque engagé pour le compte des Galas Karsenty pour jouer la pièce L'Avare, il fût pris de panique et ne se sentant pas prêt, décida de revenir sur son engagement. Il lui fallu trouver une autre pièce afin de respecter le contrat qui le liait à la production Karsenty.

11 Parmi les nombreuses pièces, il retînt Oscar. Jean Pierre Cassel reprend le rôle de Belmondo et De Funès celui de Mondy.

Bertrand Barnier n'en revient pas des nouvelles que son employé lui annonce.

La pièce accroche et le succès ne se fait pas attendre. Valère Novarina se remémore d'ailleurs avoir vu l'acteur en pleine composition durant une représentation : "Il m'est apparu tel un extraordinaire athlète. Son jeu se nourrissait d'une économie stupéfiante. Il semblait contrôler parfaitement dépense et économie […]. La progression, la gestion, l'organisation de la dépense à travers les actes étaient exceptionnelles. Et contrairement à son image au cinéma, Louis de Funès était d'une sobriété extraordinaire. Et puis il en donnait beaucoup plus au public qu'on ne l'attendait […]. De Funès était exigeant, il donnait énormément."

Olivier de Funès, dans le billet réalisé pour la collection des éditions Atlas, lui aussi se rappelle : "A chaque représentation d'Oscar au théâtre, mon père improvisait et trouvait un petit truc en plus qui enthousiasmait le public. Si bien qu'au bout d'un an le spectacle, par ajouts successifs, dépassait deux heures. Oscar était devenu un événement théâtral sans précédent. Le Tout-Paris s'arrachait les places. Il fallait à tout prix voir cet acteur, véritable phénomène qui, malmené par les rebondissements incessants de la comédie, semblait perdre la tête et devenir fou au point de jouer à la marelle avec un téléphone. Le pari d'adapter Oscar au cinéma fût relevé par Edouard Molinaro qui réalisa un petit chef d'œuvre, d'ailleurs accueilli comme tel par les spectateurs et la critique. Mon père confiait volontiers qu’Oscar était sa source principale de créativité. Ce qui est certain c'est que dans ce rôle taillé à sa démesure, il affirmait son génie du comique de situation."

Tout s'éclaircit dans l'esprit de Madame Barnier. Bertrand, lui, perd pied...

De là tout de même à déterminer que seul Louis de Funès apportait le succès a la pièce, il ne faut quand même pas exagérer, même si son apport reste bien entendu phénoménal. Il s'en défendait d'ailleurs au micro d'un journaliste lors d'une interview donnée à l'occasion de la sortie promotionnelle d'un gendarme : "Certaines critiques ont dit que la pièce n'étaient pas grand-chose et que c'était grâce à moi, pas du tout, c'est une véritable pièce en bronze, aussi forte qu'une pièce d'Anouilh". Maria Pacôme confirme d'ailleurs en ce sens en justifiant qu'Oscar reste certainement la seule bonne pièce que Magnier ait écrit. Certes Louis de Funès apporte un élan, une originalité qui jusqu'à présent rendait la

12 pièce simplement bonne, classique, mais cela débouche en corolaire à ce que l'on pourrait appeler une "nouvelle pièce" : plus rythmée, vivante, avec une interprétation très personnelle comme lui seul en a la capacité. Pierre Mondy apporte néanmoins une limite à une telle analyse : "Oscar n'est pas devenu un one man show car sinon cela veut dire qu'il n'y aurait plus de pièce. Louis a donné de telles proportions que par moment il donnait l'impression d'être en récital.». Edouard Molinaro a une approche similaire : "Toute la création extra dialogues venait de De Funès, c'est lui qui a fait toutes ces inventions. Oscar est beaucoup plus un film de De Funès que Molinaro et c'est très bien comme ça."

Au théâtre, devant le succès sans appel d'Oscar, c'est cette fois-ci le théâtre de la porte Saint Martin qui accepte d'accueillir une reprise de la pièce mais à la seule condition qu'on ne la joue qu'un mois. Au final, elle sera jouée plus de sept cent fois…pendant plus de deux ans… Pour Pierre Mondy, "Louis était carrément génial d'invention et de burlesque, il avait amélioré le rôle. Il était impossible dans les mises en scènes qui viendraient postérieurement de contourner son personnage."

"Tu deviens fou Bertrand !"... "Oui je suis zinzin !!!"

"Ceux qui s'acharnent à découvrir des filiations sont désormais convaincus que Max Dearly a un héritier. De Funès a tous les atouts qui conviennent à ce genre de répertoire. Il joue ample, ne craint pas de s'abandonner à sa fantaisie tout comme Dearly le faisait aux Variétés à la Belle Epoque... A lui seul, Louis de Funès assurera le succès d'Oscar." Le 30 janvier 1961, Max Favalelli dans Paris-Presse.

Les acteurs.

L'on ne peut s'empêcher de la formidable équipe qui entourait Louis de Funès, notamment au cinéma. Mario David, Claude Gensac, Agathe Nathanson, Roger Van Hool, Paul Préboist gravitent autour de Louis de Funès de manière très complémentaire et rendent ainsi une osmose, un parallélisme entre les différents protagonistes. C'est d'ailleurs grâce à la qualité des comédiens qui l'entourent que Louis peut se révéler aussi brillant, et cela se ressent dans la plupart de ses films avec son souci constant d'être entouré de se famille de cinéma, des acteurs de qualité sur qui il pouvait se reposer en toute confiance. Roger Van Hool le résume parfaitement "Je crois que Louis de Funès avait une grande complicité avec ses "potes" qui étaient déjà Mario David, Claude Gensac ou Paul Préboist, il avait besoin d'être entouré de sa tribu, je l'ai vu notamment au restaurant. Comme beaucoup de gens il avait besoin de se rassurer et d'avoir ses fidèles". Edouard Molinaro lui aussi explique brièvement le choix des acteurs notamment de l'excellent Mario David : "Il faisait déjà partie de la distribution au théâtre et il

13 était indétachable du projet. J'aimais beaucoup Claude Rich, je l'ai donc amené car j'aimais beaucoup son jeu."

Bertrand Barnier et sa fille (Agathe Nathanson), deux personnalités opposées qui se comprennent difficilement...

L'ambiance plateau.

Philippe Monnier se souvient "Louis n'était drôle que lorsqu'il jouait. Après : retenue, pudeur voir tristesse et angoisse.". Louis était d'ailleurs pour Maria Pacôme un véritable paquet d'angoisse, qui avant chaque représentation venait se défouler dans sa loge, peut être afin d'extérioriser, se libérer de la pression qui le tiraillait. Il arpentait sa loge en tripotant tous les objets qu'il trouvait. La particularité de Louis est que comme sur chaque film, en tant que vedette, il portait véritablement la responsabilité du succès du film. Et si celui-ci n'était pas au rendez vous, seul Louis courrait le risque de se faire descendre par une presse encore réticente a son jeu et qui n'attendait que cette aubaine pour le voir plonger. Pour Claude Rich, cela semblait être une évidence, il n'était pas concevable que Louis puisse ne pas être inquiet en raison du poids qu'il avait sur ses épaules. Il en était bien conscient et comme à chaque fois, certaines personnes supportant mal son professionnalisme et sa rigueur, mélangés à une angoisse et une inquiétude sans cesse présentes, diront de lui qu'il était tout sauf une personne agréable et accueillante, sans comprendre que Louis sur un plateau se faisait davantage de mal à lui avant d'en faire aux autres et dans ce cas, la plupart du temps par ricochet d'une peur qui transpirait de sa personne. Sur le plateau, Louis est d'ailleurs très impliqué et collabore totalement avec Edouard Molinaro. Il coadapte le texte et, comme nous l'avons dit précédemment, place les comédiens en qui il a une confiance absolue et qui savent le "servir", au sens professionnel et noble du terme.

Le succès d’Oscar, est évidemment grâce à Louis de Funès et ses mimiques inimitables.

Il cligne des yeux, abaisse un sourcil, en hausse un autre jusqu'à la racine des cheveux. Il grimace. Feint des fureurs comiques. Accumule les mimiques cocasses. Emmêle les gesticulations irrésistibles. Se démène. Multiplie les airs courroucés, rageurs, ahuris. Redouble d'expressions bouffonnes. Distord un masque qui semble en caoutchouc. Tourne sur lui-même. Se mord les lèvres. Fronce les narines. Sursaute. Paraît monté sur ressorts. Invente des tics. Fait la lippe. Tape du pied. Renverse la tête et le corps en arrière. Des déclics commandent son visage. Il se met le doigt dans l'oreille tout de suite avant de prendre une pose napoléonienne. Il est le burlesque. Il se frotte les yeux, se frictionne le nez, fait mine, dans un geste familier, de s'essuyer une larme, arpente le plateau, renifle... On croirait entendre le jacassement fou de Donald le

14 canard et voir les grimaces de Popeye le marin. Il accomplit les bonds du Pierrot qui danse. Il saute et on le voit se déplacer dans les Aris en diagonale. Il se livre à un "shimmy" déchaîné, tourbillonne. Il touche au grandiose dans le clownesque. Il finit dans une espèce de loufoquerie suprême qui rejoint l'inspiration surréaliste

Autour du film.

Tournage d'Oscar en 1967. Edouard Molinaro est au premier plan, Louis de Funès contre la rambarde, Paul Preboist au fond.

Peu à l'aise avec le style du réalisateur, le courant ne passe vraiment bien et de nombreuses frictions verront le jour entre Louis de Funès et Edouard Molinaro, sans altérer toutefois la qualité du travail final, les deux hommes étant avant tout d'immenses professionnels. Molinaro revient sur cet épisode, parfois douloureux pour lui : "Le tournage a été difficile, comme dans la plupart des comédies. Tout le monde s'imagine que tourner un film comique est follement amusant alors que le climat est extrêmement sérieux et rigoureux. Nous nous sommes parfois opposés sur de petits détails. Tout allait au début du tournage puis par la suite, nous avons eu quelques accrochages c'est vrai. Je m'amusais beaucoup mais je n'extériorisai pas mon rire ce qui le gênait beaucoup. Louis était un homme qui souffrait beaucoup, il était véritablement en charge de cette masse d'attente qu'on avait de son comique. Il était conscient que les gens voulaient rire de son comique". Louis de Funès quitta à de nombreuses reprises le plateau, notamment sur la fin du tournage. Il fallait, comme l'explique Molinaro, lui laisser autant d'espace que nécessaire afin de le diriger et de lui offrir ce dont il avait besoin.

Chaque soir, Louis de Funès ne s'économisait pas sur scène. "Au théâtre, si vous voulez recevoir quelque chose du public, disait-il en 1981, il faut lui donner avec générosité."

Un succès théâtral et cinématographique.

6,2 millions d'entrées à la sortie du film dans les salles le 10 novembre 1968, le succès est sans appel. Véritable triomphe, les gens ont répondu aussi bien présents sur grand écran que dans les sièges des théâtres parisiens et provinciaux. Les critiques furent d'ailleurs dithyrambiques.

"De Funès par ici, De Funès par là. De Funès partout. Un ouragan de paroles, des gestes, de grimaces. Patron désolé. Père désorienté. Mari éberlué. PDG volé. Beau père surpris. Papa surprise. Il est tout cela à la fois, de Funès le survolté." Robert Chazal dans le numéro France Soir du 14 octobre 1967.

15 "Il y a enfin Louis de Funès qui renoue avec un rôle auquel il doit un de ses premiers triomphes, mais qui a appris entre temps jusqu'où il peut aller trop loin et qui y va allégrement. Un autre que lui serait insupportable. De Funès ne l'est pas." Le Monde du 13 octobre.

"Mais Oscar au cinéma encore plus qu'à la scène c'est d'abord l'éblouissante performance d'un acteur génial : Louis de Funès…Sans lui, le film perdrait 50% de son intérêt.". L'Aurore du 16 octobre.

En conclusion, grâce à cette pièce, Louis de Funès, en plus de passer du statut de comédien plutôt discret à vedette, a permis aussi de pouvoir offrir à toute sa famille une véritable protection et un confort qui les mettront progressivement à l'abri du besoin. Récompense méritée après avoir été tellement humilié, moqué et négligé dans son travail cinématographique.

Bibliographie :

- « Ne parlez pas trop de moi les enfants ! », de Patrick et Olivier de Funès.

- « Louis de Funès. », Brigitte Kernel.

Référence :

- "Oscar", Gaumont DVD, archives INA, interviews Philippe Monnier, Roger Van Hool, Edouard Molinaro et Claude Rich (le film d'Edouard Molinaro et le documentaire "La mouche dans un bocal").

- Interviews de Pierre Mondy in Brigitte Kernel, Louis de Funès, Monaco, Édition du Rocher, 2004.

- Collection Atlas "Inoubliable Louis de Funès", Brochure numéro 2, fascicule "Oscar", billets "Olivier de Funès" et "mise en scène".

16 - Prospectus Galas Karsenty, "Oscar", années 1959-60.

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