LIMOUSIN BILAN SCIENTIFIQUE Tableau des opérations autorisées 2008

Code Commune, lieu-dit Responsable (organisme) Nature Prog. Epoque Réf. opération de l’op . carte

2817 , route de Montluçon Christophe Maniquet (INR) OPD 1 (maison du département) 2876 Evaux-les-Bains, Les Bains Jacques Roger (SDA) SD 2 2880 Evaux-les-Bains, chemin de Rentière Christophe Maniquet (INR) OPD 20 FER GAL 3 2819 Glénic, église Jacques Roger (SDA) SD 23 MA L 4 2849 , rue des Forges Jonathan Antenni-Teillon (INR) OPD 5 2802 , église (portail ouest) Julien Denis (PRI) MH 23 MA L 6 2387 , place d’Armes et Adrien Montigny (INR) SP 23 MA L 7 église Notre-Dame 2847 Moutier-d’, église (borne miliaire) Paul Facq (BEN) SD 20 GAL 8 2854 Moutier-Rozeille, église Saint-Hilaire Jacques Roger (SDA) FP 23 GAL MA 9 2805 , Chamassergue Michel Blondonnet (BEN) SD L 10 2857 Saint-Fiel, place de l’Eglise Nathalie Chevalier (INR) OPD 23 MA 11 2850 Saint-Maurice-la-Souterraine, La Croisière Catherine Roncier (INR) OPD 20 GAL 12 2821 Aubusson, Moutier-Rozeille, Néoux, Gilles Le Hello (BEN) PRD 13 Saint-Alpinien, Saint-Pardoux-le-Neuf 2822 Ahun Christophe Chevalier (BEN) PRD 20 GAL 14 2828 Saint-Junien-la-Brégère, Jean-Dominique Meunier (BEN) PRD G Saint-Pardoux-Morterolles 2860 Sous-Parsat, Jean Lelache (BEN) PRD 15

L : rapports non parvenus G : opération non réalisée

32 LIMOUSIN BILAN CREUSE SCIENTIFIQUE Carte des opérations autorisées 2008

33 LIMOUSIN BILAN CREUSE SCIENTIFIQUE Travaux et recherches archéologiques de terrain 2008

AUZANCES Route de Montluçon - Maison du Département

Un projet de construction de la “Maison du Département” raires commerciaux et que seules les exploitations agri - par le Conseil Général de la Creuse, le long de la Route coles périphériques aient jusqu’ici été mises au jour. Le de Montluçon, immédiatement au nord du bourg, a constat actuel ne serait lié qu’à l’état de la recherche. On nécessité la mise en place d’un diagnostic archéologique remarque que les sites médiévaux cernent le bourg actuel préalable sur les parcelles AB 21, 22 et 23. La parcelle AB ou se trouvent au cœur de celui-ci.

21 présentait un intérêt particulier dans la mesure où des 2 sondages géotechniques “à la pelle”, préalables à la Sur les 4 102 m à sonder, 4 sondages ont été construction y avaient découvert “quelques ferrailles” et réalisés, correspondant à une surface sondée de près de 294,30 m 2 soit 7,17 %. Deux caniveaux, quatre maçon - “quelques morceaux de terre cuite”. neries, un fossé et des excavations dans la roche ont été Les trois parcelles, situées à une altitude de 570 m NGF, dégagés. Quelques fragments de tuiles ou de céramique étaient en prairie. Elles possèdent aujourd’hui un léger usés, difficiles à dater, ont été extraits de la couche de pendage vers le sud. Cependant, nos sondages ont terre végétale. Le mobilier retiré des sondages à l’est est permis de constater que toute la partie orientale du terrain issu du remblai contemporain apporté pour colmater le a été remblayée récemment afin de l’aplanir. A l’origine, la vallon. tête d’un vallon important, orienté nord-sud, parallèle à la La stratigraphie s’est révélée très simple : sous une RD 996 occupait la parcelle AB 21 et la partie est de la couche de terre végétale, de 0,20 à 0,40 m d’épaisseur, parcelle AB 23. Une autre tête de vallon (orienté est- apparaissait le substrat arénisé limoneux beige à jaune- ouest) était encore visible et humide au sud de la même orangé. Des creusements dans la roche formant la butte parcelle. Plusieurs sources devaient donc sourdre dans au nord-ouest de l’emprise du projet, sont soit les vestiges cette zone et l’eau devait ensuite s’écouler dans le vallon d’une carrière d’extraction de matériaux (employés éven - nord-sud, vers le sud. tuellement pour la construction de la villa romaine Des indices d’occupation relativement ancienne sont identifiée à l’ouest, ou pour l’édification de bâtiments plus répertoriés sur la commune. Cependant la période la récents), soit liés au captage de la source observée lors mieux représentée reste l’Antiquité, avec la présence de notre intervention. Deux caniveaux de pierre et un d’une voie importante orientée nord-sud passant à l’ouest fossé pourraient correspondre à la canalisation de cette du bourg actuel et joignant Evaux-les-Bains au nord. Le eau vers l’axe du vallon à l’est ou vers la pêcherie identi - site le plus proche de la zone d’intervention, à l’est, a livré fiée dans l’un des sondages. Ils permettaient dans le des éléments de construction gallo-romaine. Il pourrait même temps de drainer le terrain. s’agir d’une vaste villa installée sur un promontoire légè - En ce qui concerne les maçonneries, elles se trouvent, rement incliné vers le sud-est. Des indices mobiliers de la pour certaines à l’emplacement de limites parcellaires, période gallo-romaine ont été découverts dans les par - encore visibles sur le cadastre actuel, ou bien depuis celles 12, 25, 27 situées à proximité immédiate du futur longtemps arasées. Au sein du sondage oriental, un mur aménagement. Ces données, dues à Michel Blondonnet relativement large et construit avec des grosses pierres, qui a prospecté le secteur, semblent évoquer la présence pourrait avoir limité une pêcherie à l’est, comblée de dans ce secteur d’un établissement rural dont la nature, la matériaux contemporains. Celle-ci et le vallon au sud ont fonction et l’emprise restent à définir. fait l’objet récemment d’un remblaiement important afin Plusieurs autres bâtiments gallo-romains sont localisés sur d’aplanir les parcelles AB 21 et 23. C’est dans ce remblai la commune, à La Liève, à La Mérodie, à l’est de que prendra place la future Maison du Département. Monsenergue, au Chatelard, en bordure de la route de Les 4 sondages réalisés n’ont ainsi permis la découverte Montluçon, au pont de Courleix. On ajoutera la villa de que de quelques structures indatables ou contempo - Coux fouillée dans les années 1970 et dont une partie, res - raines. Cette intervention archéologique était cependant taurée, est encore visible aujourd’hui. Ces bâtiments sont nécessaire dans la mesure où ce projet se situe à peu de associés à des nécropoles repérées à la confluence du distance d’une zone riche en indices d’occupation gallo- et du ruisseau de la Noisette et à La Liève. On obser - romaine et d’une villa présumée, située en contre-haut à vera que, malgré la présence d’un axe important à l’ouest l’ouest. D’autres projets immobiliers seront à suivre avec de la commune, la plupart des sites antiques répertoriés la même vigilance, en particulier la construction d’un lotis - se focalisent à l’est, près du Cher. On peut cependant ima - sement sur la parcelle voisine… giner que le bourg actuel d’Auzances soit assis sur une agglomération secondaire installée à proximité des itiné - Christophe Maniquet

34 EVAUX-LES-BAINS Les Bains

Les sondages archéologiques réalisés sur la parcelle avec l’aide d’une pelle mécanique à godet lisse de AL n° 46 font suite à un projet d’implantation d’un 2 m, sur une surface avoisinant 1,5 ha. Elle a consis - laboratoire en liaison avec les bienfaits des eaux ther - té à ouvrir douze sondages orientés dans le sens de males. La parcelle étant située sur un plateau en la pente (nord-ouest/sud-est). Le terrain naturel a été contre-haut des thermes antiques, l’évaluation atteint dans toutes les tranchées, la stratigraphie des archéologique devait répondre à l’éventualité d’une occupation dans ce secteur. Force est de constater couches montrant uniquement une terre végétale dont qu’il en est rien. l’épaisseur maximum ne dépasse pas les 0,40 m. Cette intervention a été réalisée le 3 septembre 2008, Jacques Roger

EVAUX-LES-BAINS Protohistoire - Antiquité Chemin de Rentière

Un projet de construction de maison particulière le long quelques pommiers indique que ces fosses pourraient du chemin de Rentière, sur la commune d’Evaux-les- correspondre à des creusements d’installation d’arbres Bains, immédiatement au sud du bourg, a nécessité la d’un verger récent. mise en place d’un diagnostic archéologique préalable sur la parcelle AE 36. La présence d’indices d’occupation Seuls deux creusements semblaient présenter un gallo-romaine au cœur et au nord du bourg actuel et en intérêt particulier, du fait de la présence de mobilier particulier au niveau des thermes antiques, a en effet d’aspect protohistorique dans leur remplissage. Le contraint à être vigilant dans ce secteur. En outre la par - premier a été mis au jour en limite orientale de la par - celle se situe en périphérie de la cadastration rayonnante, celle. De forme bien circulaire, il s’apparentait à un fond probablement ancienne, qui entoure le bourg actuel. de trou de poteau conservé sur 0,10 m de profondeur seulement. Malheureusement l’extension des son - La bourgade antique, sans doute née des thermes, est dages à proximité n’a pas permis de découvrir d’autres fort mal connue. D’après certains auteurs, elle s’éten - structures du même type. Si l’hypothèse d’empreintes drait entre l’église (point de départ d’une galerie d’un bâtiment sur poteaux devait se vérifier, celui-ci se couverte), les routes d’Auzances et de Pionsat, et la développe dans la parcelle voisine à l’est. Son comble - fontaine de Rentière. La station thermale abandonnée ment a livré plusieurs tessons d’un fond de céramique depuis le Ve siècle a connu un début de renouveau au grossière modelée de tradition indigène, un tesson de e XVIII siècle, accentué par le chemin de fer en 1885. panse de céramique commune à pâte rose-orangé et La surface de la parcelle prescrite pour l’intervention de deux tessons d’une panse de céramique fine, à surface diagnostic était de 3 672 m 2. 8 sondages ont été réali - noire lissée. Toutes ces céramiques sont de tradition sés, correspondant à une surface sondée de près de indigène, modelées ou tournées, et mal cuites. En l’ab - 531,17 m 2, soit 15,79 %. Au total, 16 fosses ont été sence d’éléments caractéristiques (bords, décors…), visualisées, essentiellement dans les parties médiane elles peuvent être rattachées à La Tène Finale. Aucun et méridionale de la parcelle. fragment de tuile ne les accompagnait. Plusieurs grandes fosses ont été dégagées complète - La seconde fosse, située à l’ouest de la première, garde ment ou partiellement. Elles étaient comblées une fonction indéterminée. De forme plus irrégulière, essentiellement de blocs de roche mêlés à un sédiment proche du trapèze, et profonde de 0,38 m, avec un fond limono-sableux brun. De formes irrégulières, avec des presque plat, elle était comblée de sédiment brun mêlé parois et des fonds tout aussi irréguliers, elles pour - d’arène remaniée et incluant de nombreuses grosses raient correspondre à des fosses d’extraction de pierres. Ce remplissage a livré seulement deux petits sédiment naturel arénisé. En ce qui concerne le mobi - tessons, dont un bord, de céramique fine, ayant pu lier, on notera simplement la présence d’une appartenir au même pot. Là encore, leur apparence demi-coupelle Drag 35 en céramique sigillée, en permettrait de les rattacher à la phase finale de la surface du remplissage de l’un des creusements. Une période laténienne. structure était quant à elle plus riche en fragments de tuiles d’apparence gallo-romaine. Cependant aucun L’intérêt de cette intervention archéologique reste donc bord de tegula n’a été identifié et aucun tesson de céra - limité. Elle a cependant permis deux observations mique n’en a été extrait. majeures. Tout d’abord, la présence d’indices d’occupa - tion gauloise, période jusqu’ici méconnue autour Deux drains perpendiculaires à la pente ont été obser - d’Evaux-les-Bains, pourrait témoigner de la pré-existen - vés dans une tranchée d’expertise. Parallèles entre ce d’un établissement plus ancien. Ensuite, le probable eux, ils étaient constitués de pierres rassemblées dans vicus gallo-romain situé sous le bourg actuel ne se déve - des fossés larges d’une cinquantaine de centimètres. loppe pas jusqu’ici dans sa portion méridionale, mais des Deux fosses ont livré du mobilier contemporain (verre, indices mobiliers témoignent de sa proximité. D’autres opaline, faïence). De forme vaguement circulaire, avec projets immobiliers seront à suivre avec la même vigilan - un diamètre de 0,80 et 0,90 m, elles étaient peu pro - ce, en particulier sur la parcelle voisine, à l’est… fondes. Dans le fond de la parcelle la présence de Christophe Maniquet

35 X X X X X X X X ======6 6 6 6 6 6 6 6 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 6 7 7 6 6 6 6 6 1 0 9 7 6 5 4 8 0 0 0 0 0 0 0 0

e tièr Ren Y=129930 Borne Y=129930 Borne de Chemin

Puits

Y=129920 Y=129920

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Y=129900 5 a Y=129900

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Y=129890 St 7-4 St 8-3 Y=129890

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e g St 7-2 a d Y=129880 n Y=129880 8 o 0 S 0 St 3-2 2

i a St 8-2 m AE 5 St 7-1 151 8 1 0 e 0 l 2 e St 8-1 i é a n AE r m

o 37 5 b 1 Y=129870 e Y=129870 t e i l St 7-6 m e i é L n r o b

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L AE 4 36 e Y=129860 g Y=129860 a d n o S

6

e Sapins g Borne a d n o Y=129850 S Y=129850

AE 31

St 6-2

Y=129840 1 Y=129840

e g St 6-1 0 25m. a

d Céramique sigillée

n o Planimétrie : Système LAMBERT II S Altimétrie : Nivellement Général de la Topographie & DAO : F. Chevreuse / INRAP Fond de plan : D. Réchou / Cabinet Bisio & associés Y=129830 Y=129830 St 1-2 5

e

g

a

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n St 1-1 o S

Y=129820 Borne Evaux-les-Bains - Chemin de Rentière Y=129820 Plan des sondages

Borne X X X X X X X X ======6 6 6 6 6 6 6 6 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 7 7 6 6 6 6 6 6 1 0 9 8 7 5 6 4 0 0 0 0 0 0 0 0

36 GLENIC Moyen Age église

L’église de Glénic, inscrite au titre des monuments his - en place. Cet emplacement est réutilisé pour la mise en toriques en 1926, a nécessité de nombreux travaux de place d’un sarcophage caractérisé par un assemblage restauration depuis 1997. La reprise en sous-œuvre de deux blocs monumentaux en granite évidés de la des maçonneries pour assurer la stabilité de l’édifice a période antique. Cette architecture funéraire est par la nécessité au préalable plusieurs interventions archéo - suite réoccupée par un cercueil clouté, datable de la fin logiques. du Moyen Age. La stratigraphie dans ce secteur montre d’ailleurs une forte densité de tombes en cercueil, aux Un premier diagnostic réalisé par S. Dalle en 1999 avait creusements profonds. Ces dernières sont semble-t-il permis de mettre au jour des creusements sépulcraux scellées par un niveau de pavage en dalle de granite, à l’extérieur du transept nord, ainsi qu’une approche sur lui-même fortement endommagé lors de l’installation au le mode de construction des soubassements à l’inté - siècle dernier d’une dalle en béton. rieur. Une seconde intervention, réalisée en février 2003, s’était attachée à déterminer les niveaux archéo - Au devant de la chapelle septentrionale, une ouverture logiques et leur densité à l’intérieur de l’édifice. Ces de 1,10 x 1 m obstruée par deux grandes dalles en sondages avaient permis de montrer une très grosse granite munies d’anneaux en fer marque l’entrée d’un densité de sépultures modernes au niveau du transept, caveau funéraire. On accède à une salle souterraine ces dernières étant inhumées très profondément. Au (1,60 x 2 m) en descendant trois marches, dont le voû - contact du chœur, un niveau de sol en terre battue avait tement en anse de panier permet d’obtenir une hauteur été reconnu (premier sol de l’église ?), remplacé par la maximale de 1,60 m. De part et d’autre de l’entrée, il est suite par un dallage de granite (au XVII e s. ?). Une der - possible d’observer des réductions de corps, dont le nière opération réalisée en octobre 2003 avait permis décompte sur place permet de différencier au moins 11 d’apporter des éléments supplémentaires concernant crânes, 14 fémurs, 7 tibias ainsi que des os d’un sujet les fondations de cet édifice et la localisation d’une immature. La réutilisation partielle du mur gouttereau nécropole mérovingienne, caractérisée par la décou - de l’église romane permet de placer sa construction au verte de deux sarcophages en place, ainsi qu’une mieux lors de la création de la chapelle latérale, voire tombe en coffre de briques, datée par le carbone 14 de après. Le commanditaire de ce tombeau familial n’a la première moitié du VII e s. Ces sépultures, engagées pour l’instant pas été identifié. en partie sous la fondation du mur méridional du tran - Un second sondage, situé le long du mur gouttereau sept, permettaient pour la première fois d’observer une nord mais au contact d’une ouverture obstruée, devait stratigraphie peu bouleversée par les tombes permettre de mieux nous renseigner sur les différents modernes. niveaux de circulation dans cette partie de l’église. Parallèlement à ces interventions, le démontage des Comme pour le précédent, la stratigraphie est forte - soubassements des murs du transept avait permis de ment perturbée par la mise en place d’inhumations en mettre en évidence de nombreuses pierres taillées, cor - cercueil, et il n’a pas été possible de mettre en relation respondant pour une partie à des blocs architecturaux un niveau de sol avec cette porte. Il faut cependant liés à un bâtiment d’origine gallo-romaine et pour les signaler, au niveau du terrain naturel, la présence d’un autres à des éléments funéraires (couvercles et cuves creusement au profil évasé comblé de gros blocs. Sans de sarcophages). pouvoir reconnaître ces limites, on observe son déve - loppement en partie sous le mur de l’église, ce qui L’intervention archéologique de 2008 devait rendre laisse envisager soit une fosse antérieure à l’édifice reli - compte des niveaux archéologiques et de leur conser - gieux, soit une cavité souterraine en partie effondrée. vation à l’intérieur de la nef, préalablement à l’aménagement d’un nouveau sol. De plus, l’existence Toutes ces découvertes permettent donc de mieux com - d’un caveau funéraire dont la localisation était incertai - prendre la dynamique de cet espace cultuel. Son origine ne nécessitait une expertise approfondie. semble prendre naissance dès la période du Haut Empire par l’installation d’un édifice monumental de Pour ce faire, une première tranchée perpendiculaire à hauteur, surplombant la vallée de la Creuse. Sa locali - l’axe de la nef mais située au niveau des deux cha - sation précise est à l’heure actuelle incertaine, mais la pelles latérales a été implantée. On constate dans un présence de tombes anciennes sous les fondations de premier temps que le niveau de terrain naturel se l’église suggère un emplacement assez proche. Cet retrouve au sud à moins 0,60 m par rapport au niveau édifice antique va par la suite polariser l’installation du dallage actuel. Il semble légèrement plus profond d’une nécropole mérovingienne, sans que l’on sache vers le nord, en raison semble-t-il de la pente naturelle. actuellement si ce bâtiment va générer une église primi - Les niveaux les plus anciens se caractérisent par un sol tive. Il n’en demeure pas moins qu’il sera en grande de terre battue au contact du rocher. Au centre du partie démonté pour servir à l’édification du nouveau sondage, un creusement de plus de 0,60 m de profond lieu de culte à la fin du XI e s. et au début du XII e s. Ce aux contours partiellement reconnus semble corres - dernier se verra par la suite modifié et fortifié au XV e s. pondre à l’installation d’un four à cloche, comme l’attestent des éléments de parois en terre cuite encore Jacques Roger

37 GOUZON Rue des Forges

L’opération de diagnostic archéologique mené sur la Cependant l’expertise effectuée n’a pas permis de commune de Gouzon le long de la rue des Forges mettre en évidence de vestiges archéologiques ni de avait pour but d’évaluer la présence de structures et mobilier. L’exploitation du sous-sol pour extraire du leur état de conservation. En effet, de nombreux ves - sable a beaucoup perturbé les niveaux archéolo - tiges mobiliers et immobiliers ont été mis au jour sur giques. Il semble que ce soit le cas des parcelles où cette commune et il semblait judicieux d’observer une nous sommes intervenus. Seuls des remblais zone proche du centre ville médiéval ainsi que des modernes venaient combler quelques dépressions. structures gallo-romaines. Gouzon semble être une agglomération secondaire de la période gallo- Aucune structure archéologique n’a donc été décou - romaine. Naturellement protégé, le site a livré de verte sur l’emprise de notre intervention. Il semble nombreux vestiges gallo-romains, tant dans le bourg cependant important de souligner l’activité de la qu’à proximité. commune de Gouzon en termes d’aménagement Les travaux d’extension de la RN 145 ont permis de urbain. En effet, en un an, il s’agit de la deuxième mettre en évidence une voie sur plus d’un kilomètre. intervention sur une surface importante et à proximité Des niveaux médiévaux et antiques ont aussi été mis du bourg. Ce type d’aménagement et de diagnostic, au jour de part et d’autre de l’avenue du Berry. Dans même négatif, nous permet de mieux appréhender un tel contexte archéologique il semblait important l’occupation de l’espace. d’intervenir dans le secteur de la rue des Forges car le centre ville est très proche. Jonathan Antenni-Teillon

Moyen Age LUPERSAT Eglise Saint-Oradoux

Dans le cadre des travaux de restauration de la l’église était en terre battue et possédait un léger façade occidentale de l’église de Lupersat, une fouille pendage vers l’ouest, probablement en raison du tas - archéologique a été réalisée dans la première travée sement des remblais de la tranchée de fondation. Ce de la nef et à l’extérieur du mur ouest. sol était situé à l’altitude de la base des colonnes et de la pierre de seuil du porche de l’église (soit environ à La fouille de la première travée une cinquantaine de centimètres sous le dallage A l’intérieur, la fouille a été menée à la fin du mois de actuel). Le niveau noir, parfois irrégulier, qui le février et au début du mois de mars sur l’emprise des - recouvre semble être un niveau d’occupation. tinée à l’aménagement d’un nouvel emmarchement La première perturbation du sol médiéval se caracté - (environ 25 m 2). rise par la construction d’un moule à cloche. Au sein Le substrat rocheux est apparu à une profondeur d’une vaste fosse circulaire (environ 2,40 m de dia - moyenne de 1,20 m sous le dallage actuel. Il est en mètre pour une profondeur de 1,40 m), les vestiges du pente légère vers l’ouest. Sur le rocher, un premier moule, assemblé sur une structure de tuile et d’argile ensemble de dépôts (remblais et sols construits) crue, ne sont conservés que sur une vingtaine de cen - appartient à une phase antérieure à l’église romane timètres de hauteur. La cloche avait un diamètre de et se développe sur 40 à 50 cm d’épaisseur. Ces 1 m. La réalisation de cette cloche n’est pas datée, niveaux sont en effet recoupés par la tranchée de mais sa présence laisse supposer qu’un clocher a pu fondation du mur ouest de l’église. Aucun mobilier exister au-dessus de la première travée de la nef de marquant ne permet pour l’instant de dater cette pre - l’église. mière occupation. Une autre perturbation, postérieure à la réalisation de la cloche, mais là encore non datée faute de mobilier, est La construction de l’église romane s’effectue ensuite une vaste fosse quadrangulaire (FS.133). Elle est large par le creusement d’une vaste tranchée de fondation de 2,80 m environ et profonde de 1,20 m. Sa fonction qui entame non seulement les niveaux antérieurs, mais n’est pas connue, mais son comblement était assuré également le substrat rocheux. La fondation, imposan - presque exclusivement de matériaux de construction : te, est constitué de blocs variés (moellons et éléments moellons identiques à ceux de la façade de l’église, en remploi). L’assise des colonnes est assurée par des mortier de chaux, tuiles. Il pourrait s’agir d’un remblai de blocs de grand appareil antique récupérés. démolition. Le comblement de la fosse se développant à Des remblais parfois hétérogènes sont ensuite appor - une altitude supérieure à celle du sol roman, on en tés pour combler la tranchée de fondation. Le sol de déduit que ce dernier a alors été rehaussé.

38 L’extérieur de l’église A l’extérieur de l’église, au pied du mur occidental dont le soubassement est constitué de blocs antiques de grand appareil en remploi, la fouille s’est finalement limitée à une emprise réduite en raison de l’évolution du projet de restauration. De fait, l‘intervention n’a porté que sur la zone déjà observée en profondeur lors du diagnostic de Christophe Maniquet en 2006. Elle a cependant permis de reconnaître la base de deux murs antérieurs à la façade de l’église. Constitués de gros blocs irréguliers, ils sont larges de 1,20 m et se poursuivent à l’ouest, sous la coupe. Ces deux murs sont postérieurs à un fossé déjà perçu lors Moule à cloche à l’intérieur de l’église lors du diagnostic, mais dont la fouille n’a pu être réa - lisée en raison de l’abandon du projet de fouille vers le Enfin, creusées à la fois à travers le sol médiéval et le nord. remblai de la fosse FS.133, quatre sépultures ont été identifiées (cependant, la quatrième, située juste en Enfin, en-dessous, et établis directement sur le sub - bordure de l’emprise de travaux, n’a pas été fouillée). strat rocheux, les murs maçonnés en petit moellons Elles sont toutes disposées selon un axe ouest-est. équarris, mais partiellement récupérés, d’un petit bâti - Ce sont là des sépultures d’époque moderne. ment quadrangulaire ont été identifiés. Large de La présence du moule à cloche et des matériaux de 3,80 m, le bâtiment n’a été perçu que sur une lon - démolition comblant la fosse 133 pourrait être liée à gueur de 1 m et était probablement doté d’un accès l’existence antérieure d’un clocher au-dessus de la dans son mur ouest. Cet édifice, partiellement excavé, première travée de la nef. Cependant, les parties était pourvu d’un sol en mortier de chaux posé direc - supérieures de l’église ayant été profondément rema - tement sur le substrat. Bien que le mobilier fasse e niées au XIX siècle (reconstruction des voûtes, défaut, une attribution antique ou tardo-antique pour - dépose et repose des chapiteaux à des niveaux diffé - rait être envisagée. rents des hauteurs originelles), il paraît difficile d’envisager d’en retrouver les traces en élévation. Julien Denis

LA SOUTERRAINE Place d’Armes et église Notre-Dame notice non parvenue

MOUTIER-D’AHUN Antiquité église (borne miliaire)

Dans le cadre d’une étude morphologique sur les - dévers de l’embase (inclinaison de la face supé - bornes routières gallo-romaines du pays des rieure de l’embase, vraisemblablement porteuse Lémovices, réalisée en coopération avec Georges d’information à l’intention du voyageur empruntant Mériguet, un examen de la borne légendaire du la voie). Moutier-d’Ahun a été effectué en mars 2008. Il nous paraissait important de déterminer si les orien - L’opération s’insérait dans une étude destinée à véri - tations de la dédicace et du dévers étaient corrélées. fier, sur les bornes creusoises reconnues, la présence En effet, si le dévers de l’embase portait une informa - des particularités observées sur les bornes riveraines tion sur la direction du chef-lieu, ce signe devait de la voie Augustoritum-Argentomagus nouvellement raisonnablement être lisible en même temps que la découverte : dédicace. La borne du Moutier-d’Ahun est dédiée à - conicité du fût Gordien III (238-244). En Limousin, à notre connais - - carrure résiduelle (non circularité des sections du sance, les autres dédicaces conservées sont portées fût consistant en quatre « bosses » de leur contour par divers fragments dépourvus d’embase : le sarco - correspondant aux arêtes de l’ébauche de la phage de (Creuse), dédié à Gordien III, le borne) fragment de Saint-Léger-Magnazeix (Haute-Vienne),

39 Fig.3 : Section à la cote H = 0,25 m. diminution progressive des diamètres moyens des sections : 0,570 m ; 0,559 m ; 0,544 m ; 0,527 m ; 0,514 m respectivement, permet d’en déduire la coni - Fig.1 : La borne du Moutier-d’Ahun. cité du fût de la borne (mesurée entre les sections H0,25 et H 1,45 ) : A p = 2,3 %. Cette valeur est tout à fait dédié à Tétricus (271-274) et celui de La Malaise (cne comparable à celles relevées sur les autres bornes de Saint-Victurnien, Haute-Vienne) dont la dédicace, connues du territoire lémovice, en moyenne 2 % (à très fragmentaire, serait à Hadrien (117-138) ou bien trois exceptions près) sur une vingtaine de bornes ou à Antonin le pieux (138-161). fragments de bornes examinés. La borne du Moutier-d’Ahun se présente actuellement La conicité du fût explique en partie la diversité des comme un monolithe de granite en forme de tronc de valeurs du diamètre de cette borne données au fil du cône de 1,64 m de haut, posé verticalement sur un lit temps par les divers auteurs qui l’ont étudiée : de gravier. Quelques centimètres de terre et de sable rouge recouvrent le sol autour de la borne, de sorte - 0,48 m (Pierre de Cessac, BSAHL, 1869, p. 34-41) qu’il est aisé de constater que ce vestige est actuelle - - 0,54 m (Florian Vallentin, MSSC, tomeV, 1886, p.155) ment dépourvu de l’embase parallélépipédique - 0,48 m (Georges Janicaud, MSSNAC,1946, p. 588) massive dont sont dotées les bornes gallo-romaines - 0,49 m (Jean-Michel Desbordes , TAL, supp. n°3, restées entières (fig. 1). 1995, p. 36) Evolution des diamètres du fût - 0,59 m diamètre maximal à la base (nos Cinq sections du fût ont été relevées à l’aide du cercle mesures, 2008). gradué (fig. 2 et 3) aux cotes 0,25 m ; 0,55 m ; 0,85 m ; La valeur la plus faible correspond au diamètre actuel 1,15 m ; 1,45 m comptées à partir de la surface infé - mesuré au sommet de la borne, dans une direction rieure du monolithe. A ces différents niveaux, la tangentielle à la dédicace. Son écart à la valeur maxi - male mesurée par nous à la base du monument atteint 11 centimètres. Les défauts de circularité du contour des sections ajoutent une autre cause de dis - persion aux mesures de diamètres.

Non circularité du contour L’étude de la courbure locale du contour (P. Facq, TAL 2007, p. 237-248) et l’analyse de Fourier du contour des sections (P. Facq et F. Massicot, TAL 28, p.185- 190) montrent que la carrure résiduelle est présente sur toutes les sections, mais avec une valeur faible et décroissant régulièrement lorsque le fût de la borne est parcouru de bas en haut (de 0,6 cm pour H 0,25 à 0,1 cm pour H 1,45 ). Le défaut de circularité majeur de cette borne est donc l’ovalisation des sections (défaut d’ordre 2 sur la fig. 4). Il vaut 2,3 cm sur la section H0,25 , ce qui correspond à une différence de 4,6 cm sur les diamètres extrêmes de cette section. Fig.2 : Relevé des sections au cercle gradué.

40 Qu’en est-il de l’embase ? seconde moitié du XX e siècle, pour une raison encore Bien que décrite en 1869 par P. de Cessac qui en inconnue. Le soin apporté à cette opération fait main - donne les dimensions (0,61 m x 0,61 m x 0,17 m) et tenant obstacle aux tentatives de repérage de la en 1946 par G. Janicaud qui fait de même, l’embase transition fût/embase et rend pratiquement impossible de la borne du Moutier-d’Ahun a maintenant disparu. l’observation d’un éventuel dévers. Les différentes valeurs de la hauteur totale du monu - ment données successivement par les auteurs Pour conclure cités (1,66 m ; 1,66 m ; 1,56 m ; 1,67 m), assez Nous avons noté le très bon état de surface, tout à fait proches de celle que l’on mesure aujourd’hui, mon - étonnant, de ce fût de borne, qui permet d’assurer les trent que la borne a gardé toute sa hauteur mais que valeurs des diamètres moyens des différentes sec - le débord de l’embase aurait été arasé dans la tions avec une précision de l’ordre du millimètre. Conicité et non circularité contribuent à expliquer la DEFAUTS DE CIRCULARITE dispersion des valeurs du diamètre données jusqu’à Borne du Moutier-d'Ahun présent par les auteurs qui ont considéré la borne du Section H 0,25 4,5 Moutier-d’Ahun comme un cylindre circulaire. Pour 4 éviter les ambiguïtés soulevées par cette imprécision, 3,5 3 2,3 un remède simple consisterait à caractériser chaque 2,5 2 borne antique par sa conicité et par le diamètre moyen 1,5 0,7 d’une section de référence bien définie, par exemple 1 0,6 0,6 D

é 0,5 une section proche de l’embase. Si les sections som - f f

a 0 u mitales, les plus vulnérables, sont parfois très t t ( ( 1 2 3 4 e abîmées, la région de la transition fût/embase est n n Ordre du défaut c m m généralement assez bien conservée pour fournir une Fig) .4 : Défauts de circularité à la cote H = 0,25 m. telle référence. Paul Facq

MOUTIER-ROZEILLE Antiquité - Moyen Age Ancienne église Saint-Hilaire

La première campagne de fouille programmée réali - Il faut cependant attendre la période gallo-romaine sée sur l’emplacement de l’ancienne église pour voir s’installer un bâtiment de 7 m sur 8,70 m, Saint-Hilaire fait suite aux sondages initiés en 2007 caractérisé par son mode de construction en grand qui avaient montré la présence d’un édifice monu - appareil de granite. Trois des quatre murs ont encore mental antique sous le chœur, monument soupçonné conservé leur parement, le mur septentrional faisant dès le début du XX e siècle par G. Nétange dans son office de dallage dans la sacristie. La maçonnerie article consacré à cette église (G. Nétange, 1916). occidentale a, en revanche, été intégralement récupé - rée, excepté les deux blocs formant les angles Durant quatre semaines, la fouille s’est principalement sud-ouest et nord-ouest du mausolée. portée sur le dégagement de l’intégralité de l’église dans son dernier état, tel qu’il avait été possible de la Cet appareillage monumental est installé sur une tran - voir avant sa ruine. La fouille s’est également évertuée chée de fondation de 0,50 m de hauteur, comblée de à connaître la puissance stratigraphique du lieu et de terrain naturel remanié. Ce dispositif, outre son rôle ses différents secteurs (chœur, nef, sacristie, nécro - d’assainissement, permet semble-t-il d’ajuster ces pole au sud), fil directeur des campagnes futures. Des énormes blocs à l’horizontal, le lit d’attente du premier sondages ponctuels ont ainsi été réalisés permettant rang d’assise montrant seulement un écart de moins de proposer une première approche du site. de 3 cm entre les angles nord-est et sud-ouest du bâtiment. Une première occupation humaine mise en évidence semble intervenir dès la période protohistorique, voire L’apport de la campagne 2008 a permis une meilleure dès le Néolithique. Elle se caractérise par la présence compréhension des maçonneries, avec pour les murs sur le rocher d’une couche argilo-sableuse brun clair qui est et nord la mise en évidence d’un chanfrein externe pourrait correspondre à un niveau d’épandage issu de au niveau du second rang d’assise (et très probable l’érosion des sols, le mobilier archéologique (tessons et pour le mur occidental). Cette modénature particulière micro-charbons de bois) étant alors piégé dans cette ne se retrouve en revanche pas pour le mur méridio - couche d’une vingtaine de centimètres d’épaisseur. nal, ce dernier présentant simplement un parement

41 Le mur oriental de l’église reprend les bases du mausolée antique

vertical. Il est d’ailleurs possible d’estimer sa hauteur à rebords), pourrait correspondre à une construction encore conservée à plus de 1,60 m au début du XX e de cette période, voire plus ancienne. siècle, à la lueur des observations de G. Nétange. L’existence de sarcophages mérovingiens, suspectée Bien que de nombreux blocs monumentaux (une ving - lors des sondages en 2007 par la présence d’élé - taine) aient été inventoriés en remploi dans les ments de trachy-andésite, n’a pu être confirmée : au maçonneries ou architectures funéraires postérieures, contraire, si de nombreux fragments sont présents sur seul un élément d’entablement réutilisé dans le mur le site et notamment dans la maçonnerie médiévale, occidental de la sacristie correspond à un bloc archi - aucun ne permet d’affirmer la présence sur le site de tectural : il est donc difficile à l’heure actuelle tels vestiges funéraires. d’imaginer son élévation. Les niveaux d’occupation en La période médiévale est marquée par l’implantation relation avec l’édifice n’ont pour cette année pas été de la nef adossée au mausolée gallo-romain, comme atteints, mais la présence de nombreux éléments le confirme le piédroit du mur gouttereau méridional. céramique de la période antique retrouvés dans les Le chœur reprend l’emprise initiale du monument couches supérieures permet probablement d’estimer antique, mis à part au nord où le mur est en retrait par l’utilisation de ce monument au cours des IIe et IIIe rapport à l’espace initial. Les niveaux de sols les plus siècles. Sa destination funéraire, initialement envisa - anciens en rapport avec l’édifice religieux semblent gée en raison de la présence d’une inscription sur le correspondre à des sols de terre battue, comme il a bénitier de l’église, se voit dès cette campagne confir - été possible de l’observer au nord du sondage dans le mée par la présence de deux diaphyses brûlées chœur. Néanmoins, sa faible représentation est peut- humaines ainsi que du mobilier céramique et verre être due à l’installation d’un sol construit en petites montrant des traces caractéristiques de passage sur pierres ou galets que l’on retrouve sur l’intégralité de le feu. l’espace. Les quelques éléments chronologiques en Les périodes suivantes (mérovingienne et carolingien - notre possession semblent placer cet aménagement e e e ne) n’ont pas été entrevues lors de cette campagne. au mieux entre le XIV / XV siècle et le milieu du XVII Seule la présence d’un sarcophage en granite (mais siècle. Doit-on envisager à cette phase de travaux l’ex - de quelle période ?), semble-t-il inviolé et adossé à tension septentrionale correspondant à la sacristie ? une maçonnerie au centre du chœur, pourrait témoi - Rien pour l’instant ne l’accrédite, et seule la postério - gner d’une occupation au haut Moyen Age. Il faut rité de cette salle par rapport au plan initial est confirmée. peut-être également envisager dans ce phasage chro - nologique la présence de la maçonnerie retrouvée La nouveauté de cette campagne est sans doute la sous le dallage de la sacristie qui, de par les maté - découverte des deux murs au contact de l’église au riaux employés (mortier jaunâtre et utilisant des tuiles sud. Ces derniers, parallèles, devaient former une

42 Vue zénithale d’une partie de la nécropole au sud du chevet pièce de 4,50 m de large pour une longueur qui ne cation du seuil de la porte donnant sur la sacristie, pourra être établie du fait de sa destruction par l’élar - engendrant probablement des modifications impor - gissement de la route. S’il ne fait aucun doute que le tantes pour cette maçonnerie. mur oriental s’appuie contre le mur du chevet, rien en Enfin, la fouille au sud du chevet a permis de mettre revanche n’accrédite cette hypothèse pour l’autre mur en évidence le cimetière attenant, avec un premier au contact de la nef. Bien qu’il soit encore trop tôt pour niveau de tombes en cercueil mal conservées (au déterminer avec certitude sa relation avec la nef et sa nombre de dix) dont certaines comportent du mobilier destination, on note que les tombes les plus funéraire, notamment des chapelets. Ces sépultures, anciennes (et notamment les sarcophages) sont de la période moderne, réoccupent l’intégralité de l’es - implantées en fonction de ces maçonneries, en appui pace disponible, et s’implantent aussi bien sur les contre le parement oriental du mur ouest. Enfin, on arases de murs que dans les sarcophages sous- constate que cette annexe est détruite et arasée au jacents. La poursuite de la fouille en 2009 devrait moment de l’installation des sépultures en cercueil permettre de dégager les inhumations plus datées des XVII-XVIII e siècles. anciennes, notamment celles repérées en coffre de pierres. Une dernière phase de réaménagement est marquée dans le chœur par la surélévation du sol par rapport à Jacques Roger la nef et par la création d’une grille entre les deux Bibliographie : espaces liturgiques. Pour cela, des dalles plus Nétange 1916 : NETANGE (G.) – L’église et la paroisse de épaisses et de dimensions plus importantes sont ins - Saint-Hilaire, commune de Moutier-Rozeille, Mémoires de tallées par endroit directement sur l’ancien sol. Ce Société des Sciences Naturelles et Archéologiques de la rehaussement du sol implique également une modifi - creuse , t. 20, fasc. 1, 1916, pp 132-155.

ROUGNAT Chamassergue notice non parvenue

43 Moyen Age SAINT-FIEL Eglise et place de l’église

Préalablement à l’aménagement du centre bourg de niveau de sépulture antérieur à l’église, mais cela la commune de Saint-Fiel, un diagnostic archéolo - demande à être confirmé. gique a été réalisé du 9 au 24 juin 2008 autour de Un petit bâtiment à pans coupés localisé dans la zone l’église, afin de vérifier si des vestiges pouvaient être sud, peut également faire partie de cet ensemble menacés par la mise en place d’un drain autour de médiéval. Il est conservé sur une petite zone à l’ouest l’église et par le décaissement des niveaux de sols et à l’est du sondage, mais il est perturbé au nord par actuels dans les zones ouest et sud. L’église, inscrite la « pêcherie ». C’est un bâtiment qui a encore tous à l’inventaire des Monuments Historiques depuis ces niveaux internes d’occupation. 1983, serait datée selon les sources historiques du XII e ou du XIII e siècle. C’est une église qui a subi de La récurrence de murs ayant la même facture (pare - très nombreuses modifications, notamment aux XVIII e ments de granit avec blocage interne), les mêmes et XIX e siècles (façade). Un document d’archive men - dimensions (autour de 1,40 m de large) et à égale dis - tionnait la présence d’un cimetière autour de l‘édifice. tance des murs de l’église (autour de 8 m), nous ont Neuf sondages ont donc été réalisés sur les deux incité à proposer la présence d’une fortification autour zones prescrites : de l’église. Il semble que ces murs soient édifiés à l’in - - au sud, deux sondages parallèles selon une térieur d’un fossé dans la zone nord. Aucune datation orientation nord-est/sud-ouest ; ne peut être avancée précisément, mais en raison du contexte historique, cet aménagement pourrait être - les autres sondages autour de l’église en tran - daté du XIV e ou XV e siècle. chées linéaires rayonnantes, depuis l’édifice. Un niveau de sépultures en coffre ou pleine terre en La nature du sous-sol, identique sur tout le secteur, relation directe avec l’église a été mis au jour sur les est constituée par de « l’arène granitique » jaune clair, pourtours de l’édifice. Aucune tombe n’est présente entrelacée de veines argileuses grises. Une zone de au-delà de 2 m de l’église, probablement en raison mare dite « pêcherie », bien cadastrée en 1812, pho - des aménagements postérieurs. Elles sont présentes tographiée, comblée encore récemment par toute dans les niveaux supérieurs (maximum 1 m de pro - sortes de déchets contemporains, occupe une bonne fondeur). Il est donc difficile de proposer une limite et partie de la place sud de l’église. une datation précise pour le cimetière contemporain Dans les périodes les plus anciennes, un niveau de de l’église. Aucune tombe en place n’a été retrouvée sépultures en fosse est présent à 1,40 m de profon - dans la zone sud. deur, creusé dans le sédiment naturel. Quelques En dernier lieu, tout un ensemble d’aménagements, dalles sont posées de chant, comme pour des de murs autour de l’église, dont les dates d’édification calages de structures périssables. Elles sont généra - semblent varier entre le XV e et le XVII e siècle (datation lement orientées nord-ouest/sud-est, sauf une homogène pour l’ensemble du matériel céramique) : orientée nord/sud. Ce niveau se rencontre essentielle - au nord du chevet, peut-être une ancienne chapelle ment sur la façade nord, près du chevet, et sur une du XV e siècle ; au sud du chevet, un dallage enserré zone assez proche de l’église. Il pourrait y avoir une entre l’église et un petit mur orienté sud-ouest/nord- zone de cimetière réservée aux nouveau-nés et est, un mur sans doute en relation avec le chevet, enfants, au nord du chevet. Elles n’ont pas été orienté nord-sud ; vers le porche, un mur avec une fouillées, mais quelques os ont été prélevés en vue orientation particulière nord-est/sud-ouest, ainsi que d’une datation 14C. deux murs contournant l’église (plus modernes ?) ; C’est à ce niveau qu’un sarcophage de granit a été devant le porche, un drain ou un autre mur de fortifi - découvert le long de l’église, très bien conservé et non cation (plus ancien ?) ; vers le nord, un ensemble de fouillé. Pour la datation, seul le matériel autour de la bâtiments prenant appui sur le mur de fortification. sépulture 11 (sond. 8) indique une datation médiéva - Toutes ces observations et propositions d’interpréta - le. Une sépulture de nouveau-né semble passer sous tions demanderaient bien sûr à être confirmées par la fondation près du chevet du XII e. Cette observation des recherches et des analyses plus poussées. Le est à prendre avec beaucoup de précaution, car faite projet d’aménagement de la place ayant été modifié, il dans des conditions climatiques difficiles et n’a pu être ne sera pas nécessaire de mettre en place une fouille vérifiée. Les sépultures orientées nord/sud dans la préventive. région sont plutôt présentes autour du X e ou XI e siècle. Il est possible que ce niveau puisse correspondre à un Nathalie Chevalier

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46 SAINT-MAURICE-LA-SOUTERRAINE Antiquité La Croisière

L’opération de diagnostic archéologique située sur le Ce mobilier a été découvert en épandage au sein parc d’activités de la Croisière a été menée préala - d’un niveau limoneux brun foncé correspondant à des blement à un projet d’installation de panneaux colluvions qui ont participé au comblement du vallon. solaires. L’évaluation concerne la partie septentriona - Le mobilier est uniquement constitué de céramique, le de la parcelle ZY 26 amputée d’une bande de 50 m fragmentée et relativement roulée : terre cuite archi - le long de la bretelle de sortie de l’A20. Deux indices tecturale (11 %), amphore (51 %) et céramique archéologiques connus ont motivé particulièrement la commune et fine (38 %). Le lot ramassé sur cet épan - prescription du Service Régional de l’Archéologie. Il dage compte 110 tessons pour un poids total de s’agit d’une part de la mention d’une cavité souterrai - 2 388 g. Il est à remarquer une homogénéité de la ne aménagée datant de la période médiévale qui se pâte des tessons d’amphore, caractérisée par une situerait sur la parcelle concernée par le projet, et couleur blanche. La céramique est composée majori - d’autre part d’une occupation néolithique en abri sous tairement de céramique commune claire parmi roche située à l’angle sud-ouest de la partie sud de la laquelle deux formes ont été identifiées : un fragment parcelle. d’anse et un pied annulaire. Deux tessons représen - La phase de prospection mécanique s’est déroulée tent la céramique fine : il s’agit d’un pied de les 24 et 25 septembre 2008. Elle a mobilisé deux céramique sigillée ainsi qu’un tesson de céramique agents de l’INRAP. Les six sondages réalisés sont plombifère décorée. parallèles et orientés sud-est/nord-ouest. Leur super - Ce mobilier n’est pas associé à des aménagements ficie totale s’élève à 577 m 2. Ils ont donc permis de sonder 6,66 % de la superficie totale. Le terrain est anthropiques. Il a été découvert dans des colluvions marqué par une pente douce d’orientation nord-sud qui ont comblé le paléo thalweg clairement identifié qui s’accentue et se creuse à l’extrémité méridionale dans différents sondages. Les dynamiques d’érosion pour former un vallon actuellement à sec. et de comblement du thalweg observées sur ce L’orientation des sondages a également permis de terrain impliquent que l’épandage de mobilier consti - réaliser un profil transversal de ce vallon au sud de la tue le témoin d’une occupation plus haut sur le parcelle. versant. Celle-ci a subi vraisemblablement une érosion prononcée. Toutefois, la présence de ce Trois sondages se sont révélés positifs en livrant 3 mobilier antique permet d’accroître les connais - fossés et un épandage de mobilier. Les fossés de sances déjà nombreuses concernant cette période 0,40 m de large en moyenne n’ont livré aucun mobi - sur le territoire de la commune de Saint-Maurice-la- lier. Leur fonction est probablement à rattacher à du Souterraine. parcellaire. Seul indice d’une occupation humaine aux alentours est la découverte de mobilier antique. Catherine Roncier

AUBUSSON, MOUTIER-ROZEILLE, NEOUX, SAINT-ALPINIEN, SAINT-PARDOUX-LE-NEUF Prospection diachronique

Les pratiques agricoles actuelles excluant les cul - C’est un maillon manquant jusqu’alors qui vient tures, particulièrement dans notre région d’élevage, compléter l’histoire de cette commune dont l’origine sont une entrave à la prospection archéologique de remonte au Chasséen, site du Pauquet. Des tessons surface ; à celle-ci vient s’ajouter une couverture de poterie recueillis à 3,5 km au sud est de ce dernier forestière importante qui augmente la difficulté de sont également datables de cette période ; ils sont accompagnés d’éclats de silex en provenance du prospection. département du Cher à l’exemple de certains du site Cette année aura été toutefois particulièrement béné - précité. fique en ce qui concerne la commune de Par ailleurs, les recherches ponctuelles faites depuis Moutier-Rozeille, plus spécialement pour la période huit années, en particulier autour de la rivière gauloise : au village de Chauveix, des tessons Rozeille, véritable colonne vertébrale du secteur, ont recueillis en 2005 ont pu être datés du début de l’Age permis de mettre en évidence un système de sur - du Fer. veillance des passages à gué entre les deux

47 communes actuelles de Saint-Pardoux-le-Neuf, sur la Martineix et celle de Verrière viennent verrouiller ces rive droite et Moutier-Rozeille, sur la rive gauche. passages. Rive droite, d’est en ouest, les deux mottes « le Ces découvertes ne peuvent malheureusement pas Chalus » et « la Mouche » encadrent deux postes de être relayées par des preuves écrites, les documents guet, le « puy du Guet » et « les Brugeaux », cette de la châtellenie d’Aubusson ayant été brûlés lors des dernière parcelle dénommée localement « les Guerres de Religion. Pieux ». Sur la rive gauche, les deux mottes du Gilles Le Hello

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Fragment d'un vase décoré protohistorique découvert à Moutier-Rozeille, Chauveix, " Le Grand Autard - Le Rocher des Folles " (Creuse), dessin V. Ard.

Antiquité AHUN Prospection diachronique

Considérée par les archéologues régionaux comme la Nous rencontrons tout d’abord une zone de 32,25 ha deuxième cité des Lémovices après Limoges, densément construite, matérialisée en surface par une Acitodunum a fait cette année l’objet d’une campagne nappe dense et continue de traces d’occupation : tuiles, de prospection afin d’en définir l’étendue et les limites. briques, céramique sigillée, céramique commune... De Cette opération a permis de découvrir de nouveaux forme rectangulaire, elle inclut Auriol, la route du quartiers d’habitation : Pré de l’Ecole... et de les rajou - Moutier, le plateau surplombant La Grange... ter à la liste de ceux qui sont déjà connus : Auriol... S’y greffe au sud et en prolongement direct, la zone La méthode utilisée, des plus classiques, consiste en appelée « Chez Cassier ». Cette zone d’occupation est moins dense que la précédente : les tuiles y sont une prospection méthodique au sol, parcelle par par - moins nombreuses, on y rencontre surtout du petit celle, en se basant sur le cadastre moderne. Les appareil ou de belles pierres de taille. On retrouve un traces d’occupation humaine sont systématiquement deuxième secteur d’occupation, au tissu urbain tout relevées : morceaux de tuiles, de briques, de poteries, aussi lâche, dans le quartier de la Poste et du collège. petit appareil en réemploi, grand appareil... Ici aussi la nappe de débris est moins dense. Le résultat de la prospection est une carte qui définit, Ces quartiers sont peut-être des extensions de la en l’état actuel des connaissances, la superficie et les « ville-centre » une fois que tout l’espace disponible y limites de la ville gallo-romaine d’Acitodunum. Il en a été occupé. Il se peut aussi qu’ils aient accueilli des ressort que la cité romaine couvrait une superficie de activités artisanales polluantes ou au contraire de 50-51 hectares et se subdivise en trois grands sec - belles demeures dont les propriétaires réclamaient teurs. calme et espace.

48 Il ressort également que le secteur urbanisé est cir - houiller. Cette matière première aurait pu être exploi - conscrit par des obstacles naturels : vallée de la tée à l’époque antique et vendue comme combustible. Creuse, du ruisseau du Mas du Theil, zone humide Le schiste affleure toujours et de nombreuses traces route de Lavaleix. d’occupation sur la partie haute du moto-cross ont été relevées : briques, tuiles... Il pourrait s’agir d’installa - Nous avons une idée des dimensions de la ville. Dans tion liée à une exploitation de mines à ciel ouvert. sa plus grande longueur elle atteint 1 530 m, 860 m dans sa plus grande largeur, la largeur moyenne étant La population de ce vicus est estimée à 10 000 habi - de 680 m. tants au maximum. Les prochaines prospections chercheront à définir via les débris au sol la densité Nous avons également exploré le terrain du moto- des différents quartiers et à essayer de dresser un cross, ce qui confirmerait l’hypothèse émise par D. plan interne de la ville. Dussot. Pour lui, ce secteur marque le début du bassin houiller d’Ahun avec des affleurements de schiste Christophe Chevalier

SOUS-PARSAT, LE DONZEIL Prospection diachronique

Cette troisième année tion « stratégique », leur toponymie, et même par des de prospection nous a restes de constructions qu’il serait intéressant de situer permis de continuer le dans le temps. Leur répartition géographique régulière travail entamé : en 2006 n’est-elle pas à associer aux sites locaux de Château- pour Sous-Parsat (à l’origine de cette pros - Bourcy, Montégudet et la Roche-Nouzil ? pection), en 2007 pour Le relevé des toponymes du Donzeil a été effectué en Le Donzeil (potentiel même temps que la copie de quelques extraits cadas - confirmé dans cette traux du plan « Napoléon ». commune limitrophe). L’enquête orale et l’ex - Quelques fiches nouvelles ont pu être ouvertes : ploitation des données - pour une période indéterminée : à Sous-Parsat, sou - toponymiques ont conti - terrain de l’église, souterrain du Fret ; nué à porter leurs fruits. - pour la période gallo-romaine : à Fransèches, La prospection, comme colonne de Chavanier ; prévu, s’est concentrée - pour le Moyen Age : à Sous-Parsat, Le Châtelard, dans la zone de forêt de Le Creux du Renard, ruines des Palisses, la butte de Pognat et au voisinage Colonne de Chavannier de l’ancienne voie la Chapelle-Pognat, Château-Milan ; au Donzeil, croix romaine Lyon-Saintes. de Pleine Faye, boulet en pierre ; à Saint-Yrieix-les- Bois, Château Mory Des renseignements sont fournis sur un ensemble de points d’observation qui se caractérisent par leur situa - Jean Lelache

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