Dossier De Presse Cinéma
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FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS 5 sept 2020 – 7 fév 2021 DOSSIER DE PRESSE CINÉMA Service presse : Christine Delterme – [email protected] Lucie Beraha – [email protected] Assistées de Nora Fernezelyi – [email protected] 01 53 45 17 13 1 SOMMAIRE 4-9 | Tsai Ming-Liang Exposition et rétrospective Centre Pompidou - 27 nov. au 4 janv. 10-13 | Kelly Reichardt L’Amérique retraversée Centre Pompidou - 23 janv. au 7 fév. 2 3 TSAI MING-LIANG Reconnu depuis le milieu des années 1990, et son premier film Les Rebelles du dieu néon, comme le chef de file de Exposition et rétrospective la seconde vague taïwanaise, le cinéaste Tsai Ming-Liang présente une exposition inédite et l’ensemble de ses films au Centre Pompidou. Programme détaillé en septembre sur centrepompidou.fr et festival-automne.com En 2003, Tsai Ming-Liang composait une ode nostalgique Cette manifestation est organisée par les Cinémas du Département culture et création du Centre et éperdue à la puissance du cinéma, l’inoubliable Goodbye, Pompidou avec le Festival d’Automne à Paris, avec le soutien du Centre Culturel de Taïwan à Paris. Dragon Inn. Au fil de onze longs métrages à ce jour, de nombreux courts métrages et films pour la télévision, mêlant chacun une forme d’ascèse esthétique à des tentatives formelles revisitant parfois le genre, le cinéaste de Taiwan dépeint son île comme un territoire halluciné. Depuis bientôt trente ans, il met à profit la force mutique de son acteur fétiche, Lee Kang-Sheng, et raconte, de The Hole, en 1998, à La Saveur de la pastèque, en 2005, en passant par Les Chiens errants, en 2013, l’incommunicabilité entre les hommes et le désir qui, seul, permet d’en réchapper. Alors que Days, le nouveau long métrage de Tsai Ming-Liang, présenté en compétition à la dernière Berlinale, est achevé, le cinéaste présente l’ensemble de ses films ainsi qu’une importante exposition inédite. Il y développe ses obsessions, ses recherches en cours et propose le neuvième opus inédit de la série des Walker Films, tourné au Centre Pompidou, dans la continuité du travail plastique qu’il a entamé depuis plus de dix ans. Une expérience immersive au cœur de différentes matières, du film au papier froissé. CENTRE POMPIDOU Ven. 27 novembre au lun. 4 janvier –––––– 3 € et 5 € / 3 € pour les abonnés du Festival Gratuit pour les adhérents du Centre Pompidou (dans la limite des places disponibles et sauf soirées d’ouverture et avant-premières) Exposition : accès libre Contacts presse : Festival d’Automne à Paris Christine Delterme, Lucie Beraha 01 53 45 17 13 Centre Pompidou Agence Rendez-vous : Viviana Andriani et Aurélie Dard 01 42 66 36 35 [email protected] - [email protected] Opus 64 : Valérie Samuel et Arnaud Pain 01 40 26 77 94 | [email protected] © Homegreen Films © Homegreen Days 4 5 ENTRETIEN Votre dernier film,Days (2020), a été présenté lors de la Vous allez présenter une exposition inédite au Centre Pompi- soudainement impuissants, fragiles et désemparés. D’un autre dernière Berlinale, en janvier 2020. Vous avez affirmé par le dou, jusqu’au 27 novembre. On peut la voir comme un éloge côté, les gens se rendent aussi compte qu’ils peuvent faire passé que vous préfériez parfois montrer votre travail dans de la question de la matérialité : papier, miroir et eau. Le preuve de patience et d’adaptation. Ils ne sont pas obligés des espaces d’exposition plutôt que dans des salles obscures, visiteur expérimentera de nouvelles sensations grâce à des d’aller où que ce soit ou de faire quoi que ce soit. Ils peuvent pourriez-vous nous en dire plus sur votre relation avec ces projections sur ces nouveaux supports. Pouvez-vous dévoiler même se détacher les uns des autres. deux lieux très différents ? certains pans de votre projet en quelques mots ? Le problème de l’humanité, révélé au grand jour par cette Tsai Ming-Liang : Les films tendent à être évalués en fonc- Tsai Ming-Liang : Cette exposition se compose de deux parties. étrange pandémie, est que nous allons trop vite ou que nous tion de leurs performances au box-office. Si un film n’est pas La première est une rétrospective de mes films, y compris les sommes trop occupés. Le sens de notre vie n’est peut-être vendable, il ne peut pas survivre dans les cinémas. Lorsque courts et longs métrages pour le cinéma et la télévision, ainsi pas le bon. Sommes-nous soucieux de la planète ? Sommes- les gens parlent du potentiel commercial d’un film, ils parlent que mon dernier film,Days , qui a été réalisé de manière to- nous trop avides ? Dans notre quête de richesse et de plaisir, en général de choses, telles que le goût du public et son ni- talement indépendante avec une toute petite équipe, comme de confort et de vitesse, avons-nous perdu de vue les choses veau d’appréciation, la durée du film, son genre, son histoire, s’il s’agissait d’une œuvre artisanale. essentielles de la vie ? Reste-t-il de l’amour dans nos cœurs ? son style et son rythme, comme s’ils parlaient d’un produit La seconde partie est une installation vidéo de grande envergure, La pandémie nous a renvoyé ces questionnements en plein manufacturé et non d’une création artistique. Même les films la série Walker. Depuis 2011, j’ai tourné huit films qui mettent en visage. Pendant ce temps, le Walker continue sa marche si- d’auteur sont soumis à un ensemble de critères propres en vue scène la marche lente de Lee Kang Sheng et je suis déterminé lencieuse et solitaire. de leur diffusion dans les cinémas d’art et d’essai. Bref, qu’il à commencer le tournage de mon neuvième métrage dès que s’agisse d’un film grand public ou d’un film d’auteur, le cinéma la pandémie sera terminée. Cette série de films se concentre Propos recueillis par Amélie Galli, chargée de programmation a toujours été un monde dépourvu de liberté. sur les pérégrinations de Xuan Zang, un moine de la Dynastie aux Cinémas du Département culture et création du Centre Ces dernières années, j’ai tenté de trouver de nouvelles plate- Tang qui a voyagé jusqu’en Inde en quête d’écrits bouddhistes, Pompidou, en juillet 2020 formes pour montrer mes films « pas si vendables ». Les musées et a pour vocation d’être présentée dans des musées d’art. d’art ont été les premiers endroits qui me sont venus à l’esprit, Pour cette exposition de grande envergure au Centre Pompidou, plus particulièrement les musées d’art contemporain qui ont je vais exploiter certains de mes éléments fétiches, comme l’eau, ouvert leurs portes dans les plus grandes villes à travers le le papier et les miroirs, pour présenter cette série d’images monde. Le cinéma a toujours été un art visuel majeur et les films tout en lenteur. qui mettent en avant la vision artistique unique d’un cinéaste sont évidemment acceptés par les musées d’art contemporain. Vous travaillez avec l’acteur Lee Kang-Sheng depuis plus de En 2014, après que Les Chiens errants ait remporté le Grand Prix 30 ans, à l’instar de Jean-Pierre Léaud dans les films de Fran- du Jury à Venise, j’ai décidé qu’au lieu de sortir le film en salle, çois Truffaut, il a grandi sous vos yeux. Lee Kang-Sheng sera je le montrerai dans un musée d’art contemporain à Taïwan à Paris à vos côtés à l’occasion des performances publiques pendant dix semaines. Et cela a été un succès retentissant. dans le cadre de l’exposition. Pouvez-vous nous parler de Tout d’abord, le film ne risquait pas d’être retiré prématurément votre collaboration ? de l’affiche si jamais il n’enregistrait pas assez d’entrées. Il a Tsai Ming-Liang : Cela fait trois décennies que Lee Kang Sheng ainsi eu suffisamment de temps pour attirer du public grâce au est au centre de tous mes films. De ce fait, cette rétrospective bouche-à-oreille. Ensuite, dès lors que le public pénètre dans un est une rétrospective de notre travail à tous les deux. Lee n’est musée d’art, son état d’esprit change de manière intéressante. pas un simple acteur de cinéma. Il a évolué au fil de notre colla- La lenteur de mes films n’est plus un problème et personne boration et a fait quelques incursions dans le théâtre également. ne s’est plaint de ne pas comprendre mon œuvre. Peut-être La naissance de la série Walker atteste de sa transformation que le cadre offert par le musée rend le public naturellement en un maître de la marche lente. Cette exposition au Centre plus ouvert d’esprit et lui permet de voir mon film comme une Pompidou serait incomplète sans lui. création artistique. J’espère aussi pouvoir être accompagné de mon nouvel acteur, Les Chiens errants a été une belle réussite commerciale, mais il Anong Houngheuangsy, dont la performance dans Days est a aussi ouvert de nouvelles possibilités de diffusion cinémato- remarquable. Il a rejoint mon équipe artistique depuis lors. graphique. Le public est assis dans un espace que j’ai imaginé, Peut-être que mes acteurs et moi effectuerons une sorte de avec un écran en papier encadré qui ajoute de la texture à mes performance improvisée au cours de l’exposition. images en mouvement, offrant une nouvelle expérience de visionnage unique. J’appelle cela une méthode de visionnage Au travers de la série de films Walker, que vous présenterez lors dirigée par l’auteur.