La Communauté Milton Parc

Mémoire présenté à la

Commission de l'aménagement du

Par

La Communauté Milton Parc

Le 20 octobre 2011

Recherche et rédaction

Pierre Houle Administrateur au Conseil d’administration de la CMP

Lecture et correction

Patricia Garcia, Lucia Kowaluk et Alanna Dow, Administratrices au Conseil d’administration de la CMP

Pierre Duclos Gérant de la Communauté Milton Parc La Communauté Milton Parc

Présentation La Communauté Milton Parc

La Communauté Milton Parc (CMP) est un syndicat de copropriété, unique en son genre, formé pendant les années 1980 et créé officiellement en juin 1987 par l'adoption de la loi 224 de l'Assemblée nationale du Québec (bill privé voté à cet effet).

Dès les années 1960 et 1970, les résidants du quartier Milton Parc s'opposent à la destruction massive de leur quartier. Plusieurs maisons victoriennes en pierre grise allaient faire place à un vaste projet de rénovation urbaine dont la première partie, et la seule construite, est le complexe La Cité.

Appuyés par Héritage Montréal et l'architecte Phyllis Lambert, directrice et fondatrice du Centre Canadien d'Architecture, et avec l'aide financière de la SCHL, les résidants qui militent depuis les années 1960 créent entre 1979 et 1982 le plus important projet de coopératives d'habitation en Amérique du nord, entraînant la rénovation de rangées entières de bâtiments construits au tournant du siècle.

Le 23 septembre 1998, Postes émet un jeu de timbres commémoratifs consacrés à l'histoire de l'habitation. Un de ces timbres, représentant les habitations à logements multiples (maisons en rangée), est tiré d'une photo des duplex à deux étages par logement de la Coopérative Milton Parc sur la rue Jeanne-Mance.

La Société d'Amélioration Milton-Parc (SAMP) est propriétaire de tous les immeubles au départ et administre la communauté avant de transférer les propriétés aux coopératives et OSBL en décembre 1987. Ces groupes forment un condominium qui devint un syndicat de copropriété en 1994 avec la réforme du Code Civil du Québec.

Les membres de ce syndicat de copropriété ne sont pas des personnes physiques mais des organismes à vocation sociale. Leurs buts sont la préservation de logements à loyer modique dans le centre-ville et la sauvegarde des éléments du patrimoine architectural.

La CMP loge plus de 1 500 personnes à revenus faibles et modérés, dans 616 logements et provenant de plus d'une cinquantaine de pays. Elle regroupe 146 immeubles résidentiels et deux immeubles commerciaux. Les copropriétaires membres actuels sont:

 seize coopératives d'habitation  six sociétés d'habitation (des OSBL, dont des maisons de chambres)  la Société de développement communautaire Milton Parc (SDC), propriétaire de locaux commerciaux  un organisme à vocation communautaire  deux autres organismes à vocation commerciale La Communauté Milton Parc

Sommaire

Penser au développement de notre métropole est pour nous une préoccupation quotidienne. À chaque jour nous devons voir à la protection du patrimoine architectural et vert de notre quartier, utiliser les voies piétonnes, le transport en commun, les pistes cyclables et parfois nos véhicules automobiles pour aller travailler, faire le marché et accéder aux activités de loisirs et de plein air.

La CMP a pour but la protection, la restauration et l’entretien architectural de nos bâtiments, de nos espaces verts et au maintien de l’accès au logement social des citoyens de notre métropole. Le territoire occupé par la CMP est délimité à l’Ouest par la rue Hutchison, au Nord par l’avenue des Pins, à l’Est par la rue Ste-Famille et au Sud par la rue Milton.

Notre quartier a atteint selon nous son maximum de densité démographique pour maintenir et préserver une quiétude et une qualité de vie relativement acceptable pour ses résidants. Les problématiques de notre quartier sont les suivantes : L’agrandissement du stade Percival-Molson qui s’est fait à contre-courant de la volonté des citoyens de notre quartier; la présence et le comportement délinquant des étudiants saisonniers de l’université McGill. Le volume des permis de zone 13 des véhicules automobiles dépasse la capacité de stationnement de nos rues à chaque session universitaire.

En ce qui a trait au service des autobus en direction Nord, Nord-Est et Ouest, ces services sont intermittents et non fiables pour les résidants qui doivent les utiliser pour aller travailler.

Il est de notre avis impossible de construire de nouveaux logements dans notre quartier et nous pensons que le peu de terrains vacants qui restent devraient être convertis en espaces verts.

Table des matières

Index

Présentation ……………………………………………………………..i

Sommaire ………………………………………………………………...ii

L’importance du plan d’aménagement………………………………

-Aménagement

-Transport

-Environnement

La CMP recommande…………………………………………………….

Conclusion………………………………………………………………

Annexes 1……………………………………………………………………………………….

Histoire et architecture du quartier Milton Parc La Communauté Milton Parc

L’importance du plan d’aménagement

La Communauté Milton Parc est heureuse de pouvoir contribuer à la consultation sur le PAMD.

Nous sommes conscients que la qualité de vie du centre-ville de la métropole profite à tous : touristes québécois et étrangers et citoyens, qu’ils soient résidents de l’Ouest, de l’Est, du Sud et du Nord de notre territoire. Tous profitent de nos infrastructures, le Parc du Mont- Royal, le stade Percival-Molson, les hôpitaux, l’Université McGill, le et ses festivals, le Tour de l’île, etc.

Bref, l’attraction générée par les différents lieux d’activités sociales, culturelles et d’affaires, contribuent à faire de notre quartier un lieu privilégié pour y vivre. Néanmoins les décisions politiques des dernières années n’ont pas tenu compte des recommandations des citoyens de la Communauté Milton Parc, notamment dans le dossier de l’agrandissement du Stade Percival-Molson, qui demeure à ce jour un irritant majeur pour les résidants de notre quartier même s’il n’y a que 8 à 10 parties des Alouettes par année. Il y a aussi le projet de réaménagement des espaces verts de l’échangeur Pins/Parc qui n’est pas encore complété faute de fonds de l’arrondissement Plateau Mont-Royal et de la Ville Centre.

De plus, chaque année plus de 2,000 étudiants occupent des logements locatifs sur une base saisonnière et on constate que ceux-ci manquent de considération pour les résidants. On dirait qu'ils prennent pour acquis que notre quartier fait partie du campus de l’Université McGill.

Ceci dit, vous comprendrez le scepticisme qui nous anime dans le cadre de cette consultation. Nous n’avons pas la prétention de la vérité, mais nous connaissons bien les valeurs et les attentes des résidents et membres de notre communauté. Nous tenterons dans le texte qui suivra de vous indiquer nos attentes ainsi que nos recommandations ponctuelles tant pour notre quartier que pour le territoire de notre métropole.

La Communauté Milton Parc

Aménagement

Considérant que notre quartier a atteint un point de saturation au niveau de la densité d’habitants, nous sommes en désaccord complet avec la proposition du PAMD qui souhaite orienter 40% de l’urbanisation dans un rayon de 1 kilomètre de la station de métro Place- des-Arts. Nous croyons que cette proposition pourrait être applicable à des stations de métro ou de trains de banlieue où la densité résidentielle est vraiment inférieure à la nôtre.

Que tous les projets de bâtiment qu’ils soient pour l’habitation ou le commerce, réservent au moins 20% de la surface périphérique de leur terrain à la plantation d’arbres, d’arbustes et de gazon, que leurs toits soient verts et que leur style architectural s’harmonise avec les bâtiments du quartier où ils s’implantent.

Nous considérons que tout projet de construction résidentielle soutenu par une ou des contributions gouvernementales inclue au moins 40% de logements sociaux et ce sur tout le territoire de la métropole. Nous devons toujours garder en mémoire que ce ne sont pas tous les citoyens et travailleurs et familles qui ont accès à la propriété immobilière au début de leur vie active au sein de notre société.

Lors de la construction d’un nouvel édifice dans notre quartier et dans notre grande métropole, nous recommandons d’harmoniser le style architectural aux bâtiments environnants, et de respecter l’intégrité architecturale du quartier et de son histoire peu importe où l’on bâtit.

Nous recommandons de prévoir au moins 25% de logements sociaux dans tout projet de construction d’envergure sur le territoire métropolitain ce qui permet à tous de contribuer à la vie de la métropole. La Communauté Milton Parc

Transport

Privilégier l’aménagement de voies réservées pour les autobus sur toutes les artères principales de Montréal/Laval et de Longueuil.

Offrir un service d’autobus plus rapide et augmenter le service en dehors des heures de pointe en direction Nord et Nord-Ouest.

Développer des liens en surface entre le métro de Montréal et des voies ferrées des trains de banlieues pour desservir le secteur Est de Montréal et Repentigny.

Réduire le temps de déplacement des résidants de la métropole en favorisant l’embauche d’employés du milieu privé et public qui habitent à proximité de leur lieu d’emploi et faciliter la relocalisation des employés gouvernementaux dans des points de services à distance de marche de leurs résidences. De cette manière, nous pourrons minimiser le temps de déplacement et ainsi réduire la pollution et l’achalandage des transports en commun et automobiles en milieu métropolitain.

Nous sommes d’accord avec l’orientation 2, qui consiste à augmenter la part modale du transport en commun de 30% à l’heure de pointe du matin. Nous croyons cependant que l’heure de pointe de l’après-midi devrait être aussi considérée au même titre que celle du matin.

En ce qui a trait au transport des marchandises, nous croyons qu’il serait opportun de déterminer une période de livraison pour la région métropolitaine en dehors de l’heure de pointe du matin et de l’après midi. Il pourrait en être de même pour les périodes d’exécution de travaux routiers.

La Communauté Milton Parc

Environnement

Nous appuyons la création d'une ceinture verte et bleue autour de la communauté métropolitaine, mais nous souhaitons que la protection et la mise en valeur de cette ceinture n’exclue pas la présence et l’implantation d’espaces verts en milieu urbain à haute densité afin d’atténuer les îlots de chaleur dans notre quartier.

Nous sommes convaincus que la mise en place de programmes d’aide financière gouvernementale pour favoriser l’aménagement de toits verts et blancs en zone urbaine à haute densité favoriserait une réduction majeure des îlots de chaleur au centre-ville de Montréal.

Il serait grandement apprécié par l’ensemble de la communauté que l’aménagement des espaces verts libérés suite au réaménagement de l’échangeur Pins/Parc soit complété tel que promis lors du lancement des consultations de ces travaux en 2003.

Nous sommes en accord avec la proposition de l’orientation 3, qui propose d’assurer la protection et la mise en valeur des 31 bois d’intérêts métropolitains.

Sur le plan écologique nous recommandons que les zones humides ainsi que les espaces boisés soient préservés sur le territoire de l’Île de Montréal.

Nous souhaitons que les espaces verts qui ont été entretenus et aménagés par les citoyens dans des quartiers à haute densité résidentielle soient protégés et qu’aucun permis de construction ne soit accordé pour ces espaces. Exemple: Parc Oxygène sur la rue Hutchison. La Communauté Milton Parc

La CMP recommande

Aménagement

-Que soient évalués la densité démographique et le pourcentaqe d’espaces verts avant de permettre tout type de construction dans notre quartier.

-Que tous les projets de bâtiments qu’ils soient pour l’habitation ou le commerce réservent au moins 20% de la surface périphérique de leur terrain, à la plantation d’arbres, d’arbustes et de gazon et que leurs toits soient verts et enfin que leurs styles architecturaux s’harmonisent avec les bâtiments du quartier où ils s’implantent.

-De prévoir au moins 25% de logements sociaux dans tous projets de construction d’envergure sur le territoire métropolitain et permettre ainsi à tous les citoyens de contribuer à la vie de la métropole.

-Que tous projets de construction résidentielle soutenu par une ou des contributions gouvernementales incluent au moins 40% de logements sociaux et ce sur tout le territoire de la métropole.

Transport -L’aménagement de voies réservées pour les autobus sur toutes les artères principales de Montréal/Laval et de Longueuil aux heures de pointes du matin et de l’après midi.

-Que le gouvernement du Québec adopte une Loi favorisant la relocalisation et l’embauche d’employées des services publics et privés qui résident à proximité de leurs lieux de travail, afin d’optimiser la conciliation travail/famille et de réduire la pollution et le temps de déplacement de ces travailleurs.

-D’établir une période de livraison pour le transport de la marchandise pour la région métropolitaine en dehors de l’heure de pointe du matin et de l’après midi.

La Communauté Milton Parc

La CMP recommande

Environnement

-La mise en place de programmes d’aide financière gouvernementale pour favoriser l’aménagement de toits verts en zone urbaine à haute densité, pour réduire les îlots de chaleurs au centre-ville de Montréal.

-Que l’aménagement des espaces verts libérés suite au réaménagement de l’échangeur Pins/Parc soit complété.

-Que le Parc Oxygène soit acquis par l’État et soit donné à la Ville de Montréal et qu’il conserve sa fonction d’espace vert citoyen, dans le cadre de l’année Internationale des coopératives en 2012.

-Qu’un ratio de permis tenant compte de la capacité de stationnements dans la zone 13 soit disponible pour les étudiants de l’Université McGill qui résident plus de deux ans à la même adresse.

-Que l’Université McGill assume ses responsabilités civiles et sociales envers ses voisins en sanctionnant les élèves qui reçoivent une amende pour tapage nocturne dans le quartier.

-Que l’équipe des Alouettes utilise les infrastructures du stade Olympique et le stade Percival-Molson au moins une fois sur deux.

La Communauté Milton Parc

Conclusion

En déposant ce mémoire, nous témoignons à nouveau la confiance que nous avons en nos élus et à leurs sens civiques et humains.

Nous souhaitons que nos élus se rappellent en tout temps qu’une cité est composée d’hommes, de femmes et d’enfants qui y vivent au quotidien et qui souhaitent contribuer à sa quiétude, à son accessibilité et à son épanouissement dans le respect d’autrui pour la paix, le bonheur et l’harmonie de tous.

Pour conclure, il est clair que la qualité de vie au centre-ville profite à tous et non seulement aux citoyens qui y vivent. Il faut donc avoir une vision ouverte sur l’avenir et faire preuve d’une écoute fondée sur le gros bon sens, qui habituellement ne coûte pas cher à mettre en place. Pensons aux voies réservées pour les autobus, aux heures de déplacement des marchandises et à la proximité de la résidence et du lieu de travail des citoyens.

L’objectif ultime : atteindre une meilleure qualité de vie et encourager les familles à demeurer en ville pour s’épanouir dans notre métropole.

Annexe 1

La Communauté Milton Parc

Histoire et architecture du quartier Milton Parc

Les années soixante

Le quartier à l'Est du campus de l'université McGill était à l'époque un quartier bourgeois anglophone faisant partie du Golden Square Mile, mais qui périclita avec le temps. Vers les années soixante, les étudiants y étaient déjà installés en grand nombre. À la limite Est du quartier, près de l'École des Beaux-arts et de l'École d'architecture au campus de McGill à l'Ouest, on se retrouvait alors dans le coeur de l'underground intellectuel avec ses repères favoris: le New Penelope, le Chat noir, La Paloma, la Casa espagnole, le magasin de disques Phantasmagoria, la Hutte suisse, aujourd'hui tous détruits ou inexistants. De nos jours, ce sont plutôt des confréries d'étudiants (fraternities) aux sigles de l'alphabet grec qui s'installent dans le quartier.

En une vingtaine d'années, la gentrification a rendu les loyers de plus en plus inabordables et plusieurs édifices sont devenus de luxueux condos à loyers très élevés. Si le cachet historique du quartier n'a pas été complètement perdu, c'est grâce surtout à la présence des coopératives et des sociétés d'habitation de la CMP.

Le quartier regorge de maisons victoriennes au style architectural beaucoup plus diversifié que dans le Plateau Mont-Royal ou ailleurs: de la brique et de la pierre grise, du classique et du gothique à la britannique jusqu’au style Second Empire, et des mansardes inspirées des mansardes parisiennes.

Quelques belles maisons de notre quartier

(photos de Danielle Rousseau)

au 3492 rue Durocher (angle Milton) se trouve la magnifique maison Frank Fairleigh Parkins (acquise vers 1887) et rénovée en 1982 par l'architecte Mario Biocca qui reçut le prix Orange de Sauvons Montréal. Elle est maintenant devenue une copropriété de quatre logements.

Maison Frank Fairleigh Parkins (vers 1887)

au 3488 rue Durocher, la pittoresque maison Emma Tassé (épouse de Guillaume-Alphonse Nantel, avocat et homme politique), construite en 1898, est maintenant le Castel Durocher, un Bed & Breakfast résolument moderne où chaque chambre est branchée à l'Internet mais où l'on fabrique aussi du chocolat belge Chic Choc de façon artisanale.

Maison Emma Tassé 1898

au 385 rue Milton (angle Hutchison), située dans la Coopérative Du Chez Soi se trouve l'élégante maison Francis Hugh McKenna au magnifique vitrail en façade du côté sud, construite en 1891 et répartie en cinq logements coopératifs.

Maison Francis Hugh McKenna 1891

au 481 rue Prince Arthur ouest se trouve l'opulente maison de James Harper, de brique rouge, construite en 1897 par l'homme d'affaire et conseiller municipal Harper. Sa façade spectaculaire est ornée d'un portail majestueux et d'un chérubin avec cornet et flûte de pan. Achetée en 1957 par une confrérie (fraternity house) de McGill, la Phi Gamma Delta, et plus tard servant d'auberge de jeunesse et de temple Hare Krishna, elle redevint privée en 1978.

Maison James Harper 1897

D'autres bâtiments d'intérêt historique (photos de Danielle Rousseau)

au 659 rue Milton (angle Université), la maison Fisk, construite en 1908-1909, fut la demeure pendant les années quarante et cinquante du plus réputé spécialiste du stress, le Docteur Hans Selye, professeur à l'Université de Montréal, président de l'Institut international pour le stress et auteur en 1974 de "Stress sans détresse".

Maison Fisk 1908-1909

au 3635 rue Durocher se trouve une maison de brique rouge, une ancienne maison de ferme, qui est une des plus anciennes du quartier. Elle fut achetée en 1857 par le pharmacien John Kerry. Aujourd'hui elle loge des étudiants en appartement.

Ancienne maison de ferme au 3449 rue Université se trouve la plus ancienne école secondaire de Montréal, le High School, aujourd'hui divisée entre l'école F.A.C.E., axée sur les beaux-arts, et l'école secondaire alternative MIND ("Moving in New Directions") de la CEPGM. au 3702 rue Ste-Famille, la maison fut autrefois la résidence du célèbre physicien néo-zélandais et lauréat du prix Nobel en chimie en 1908, Sir Ernest Rutherford. Grâce à lui, l'âge atomique commence à Montréal en 1902. L'université McGill érigea le Rutherford Physics Building en son honneur et on y a emménagé le petit musée Ernest Rutherford depuis 1967. au 3625 rue Aylmer loge le McGill Christian Fellowship, fondé en 1903 par Lord Strathcona. On y trouve une des institutions du quartier, La Porte Jaune (le Y.M.C.A. de McGill) dont la Boîte à Chansons, la plus ancienne au Canada, remonte à 1957. Durant la guerre du Vietnam, beaucoup de contestataires américains s'y regroupaient et de là fut lancée la carrière de plusieurs chanteurs folk dont Jesse Winchester. La mission de la Porte Jaune, associée à la Corporation d'habitation Porte Jaune, est vouée au bien-être des personnes agées et des jeunes du quartier en difficulté. au 3432 rue Hutchison on trouve Chez Alexandre le Bienheureux, un charmant B&B couette et café) aux couleurs chaudes, installé dans une belle maison centenaire victorienne.

Des artistes célèbres dans le quartier

La maison du célèbre sculpteur d'art public monumental Alfred Laliberté ("Monument aux Patriotes", bronze 1926, "Les petits Baigneurs", scuplture-fontaine 1915), rue Sainte-Famille, dotée de plusieurs studios loués à Suzor-Côté, Maurice Cullen et Robert Pilot, devint un véritable musée des arts contemporains des années 1914 à 1953. En tout 925 oeuvres dont une célèbre série de bronzes sur les coutumes et métiers d'autrefois.

Le "vieux peintre de la rue Sainte-Famille" Louis Muhlstock (1904-2001) (chevalier de l'Ordre du Québec 1998 et officier de l'Ordre du Canada 1990), originaire de Galicie dans l'Empire austro-hongrois, a habité la rue Sainte-Famille dans une vielle maison de trois étages typique du quartier et où il a logé son atelier pendant plus de quarante ans. Le Musée du Québec lui consacrait une rétrospective en 1995. Bien connus pour ses nus, cet artiste a mis sur toile la vie souvent miséreuse mais non dépourvue d'une certaine noblesse des gens des quartiers ouvriers, des travailleurs d'usine, des chômeurs et des immigrés.

Le sculpteur rebelle Armand Vaillancourt, le seizième d'une famille de 17 enfants de Black Lake en Estrie, immortalise dès sa première création la rue Durocher. Avec son oeuvre "L'arbre de la rue Durocher", orme sculpté, créé de 1953-56 alors qu'il était étudiant à l'École des Beaux-Arts de Montréal, il a fait éclater les normes de la sculpture et des arts de son époque. Lauréat en 1993 du prix Paul-Émile Borduas, la plus haute distinction dans le domaine des arts visuels, Vaillancourt ne sépare jamais son art de son engagement social dans la défense des droits des hommes.

Le petit parc Claude Jutras, à l'angle de la rue Clark et de la rue Prince-Arthur, situé entre la rue Sainte- Famille où ce célèbre cinéaste grandit et le Carré Saint-Louis où il passa une bonne partie de sa vie. Une sculpture de Charles Daudelin s'y trouve en hommage à Jutras.

Des hommes et femmes politiques du quartier

Au 400 rue Prince-Arthur, maison victorienne de pierre grise construite en 1894 par le sénateur Rodrigue Masson, l'un des lieutenants -gouverneurs du Canada.

La sénatrice Solange Chaput-Rolland, (1919-2001) a grandi au 3512 Durocher, aujourd'hui remplacé par un petit édifice à appartements.

Le cousin de Georges Vanier, gouverneur-général, fondateur avec son épouse de l'Institut Vanier de la famille, et dont le fils, Jean Vanier, philosophe et théologien, est le fondateur de L'Arche Canada, avait élu domicile au 3626 rue Ste-Famille et cette demeure appartient aujourd'hui à la Société d'habitation Chambrelle qui y tient son bureau au premier étage.

Historique de l'échangeur Pins/Parc

Un exemple d'action citoyenne

L'échangeur à été construit en 1959, époque où l'automobile était le symbole du développement économique de la société nord- américaine. Le dossier de contestation de l'échangeur Pins/Parc a débuté dans la vague de contestation du projet Concordia / La Cité dans les années 1970 par les citoyens du quartier Milton-Parc et les organismes de défense du patrimoine.

1974 - Un Comité de citoyens de la rue Jeanne-Mance voit le jour avec pour objectif de changer la configuration du trafic autour de La Cité.

1976 - La Ville propose un agrandissement de l'échangeur. Le projet sera abandonné en partie suite à la contestation des résidants du quartier Milton-Parc.

1988 - La Ville de Montréal dans le plan de mise en valeur du mont Royal prévoit la démolition de l'échangeur afin de faire de l'avenue du Parc la porte d'entrée de la montagne. Le projet est relégué aux oubliettes.

1989 - L'association des étudiants de McGill note le danger que courent les étudiants lorsqu'ils traversent l'avenue des Pins pour se rendre au gymnase Currie.

1990 - 23 associations se regroupent afin de réclamer le démantèlement complet de l'échangeur (plus de 50 accidents en 1989), entre autres, Héritage Montréal, les Amis de la Montagne, les coopératives de la communauté Milton Parc, le Monde à bicyclette, Sauvons Montréal.

1991- Le réaménagement de l'échangeur est inscrit au plan d'urbanisme par l'administration Doré et sombre dans l'oubli.

1994 - Approximativement 200 étudiants de 5 universités se penchent sur le problème de l'échangeur au cours d'un événement organisé par le Centre canadien d'Architecture.

1999 - Le service des ponts et tunnel de la Ville indique dans un rapport que la période de longévité de l'échangeur est écoulée suite aux travaux majeurs qui furent effectués en 1990. Aujourd'hui, les coûts de réfection sont de l'ordre de 4 à 6 millions si l'on désire prolonger la vie de l'échangeur d'un autre 10 ans.

1999 - La CDEC Centre-Sud / Plateau Mont Royal par le biais du Comité multisectoriel du quartier Saint-Louis et Mile-End reprend le dossier de l'échangeur et alimente le débat sur la réfection ou la démolition de l'échangeur. Parallèlement et en concertation avec la CDEC, le Syndicat de copropriété Communauté Milton Parc et le comité de relation externe de la Coopérative la Petite Hutchison mobilisent les résidants du quartier, diffusent des dépliants d'information, organisent des réunions des résidants, des pétitions, des fermetures de la rue Hutchison et des conférences de presse.

22 juillet 2000 - Le maire Bourque déclare publiquement lors d'une visite de l'échangeur que d'ici deux ans la décision sera prise pour faire démolir l'échangeur.

4 octobre 2000 - Les résidants demande la fermeture de la bretelle Hutchison comme preuve de bonne foi de la Ville dans ce dossier.

24 octobre 2000 - Mme Falcon, directrice des travaux publics à la Ville, confirme qu'une étude de scénario sera effectuée par la firme d'ingénieurs Axor-Seguin .

15 mai 2001 - Rencontre des représentants du comité multisectoriel de la CDEC Centre-Sud / Plateau Mont- Royal avec Mme Eloyan à l'hôtel de ville; elle confirme à nouveau l'intention de la Ville de réaménager l'échangeur et nous annonce qu'un sondage sera effectué en juin.

17 septembre 2001 - Manifestation publique des résidants à l'entrée de la bretelle Hutchison et avenue du Parc (Le temps des promesses est terminé, il faut maintenant livrer la marchandise. )

Novembre 2001- Les deux partis politiques Vision Montréal et l'Union des Citoyens se sont prononcés en faveur du réaménagement de l'échangeurs Pins / Parc dans leurs dépliants promotionnels en vue de l'élection municipale du 4 novembre 2001.

5 novembre 2001 - Les résultats préliminaires du sondage des résidants et résidantes de la rue Hutchison et de l'avenue des Pins est de 85% en faveur de la fermeture de la bretelle Hutchison.

Novembre 2001 à novembre 2002 - La Ville révise la signalisation et calibre le réseau des feux de circulation pour la fluidité du trafic aux heures de pointe.

4 décembre 2002- Fermeture de la bretelle Hutchison.

Printemps 2003 - Présentation des scénarios de réaménagement de l'échangeur aux résidant(e)s de la Communauté Milton parc.

2005-2006- Démolition et reconstruction de l'intersection de l'avenue des Pins et Parc.

Pour conclure, la fermeture de la bretelle Hutchison et 27 années de revendications des résidants et résidantes du quartier Milton Parc jumelées à l'action concertée du comité multisectoriel de la CDEC Centre- Sud / Plateau Mont-Royal, nous permettent de croire qu'enfin les gouvernements acquiescent à notre demande de démantèlement et de réaménagement de cette intersection désuète qui ne répond plus aux besoins des résidant(e)s et des usagers (piétons, cycliste et automobilistes). préparé par Pierre Houle Ex-président du Syndicat de la copropriété Communauté Milton Parc décembre 2002 (revisé en juin 2005)