Régionale des zecs des Hautes-

Élaboration d’un outil de concertation en GIR en vue de la confection d’un plan de gestion intégrée des zecs des Hautes-Laurentides.

Document de travail et de propositions

par

La Régionale des zecs des Hautes-Laurentides

Version du 28 mai 2004 Une initiative de : La régionale des zecs des Hautes-Laurentides

Avec la collaboration de : La Fédération québécoise des gestionnaires de zecs L’Association des zecs de l’Outaouais

Réalisé grâce à la contribution financière ou matérielle de :

¾ Société de la faune et des parcs du Québec(programme Faune-Forêt)

¾ Ministère des Ressources naturelles, de la Faune et des Parcs (volet II)

¾ La scierie Claude Forget inc.

¾ La Régionale des zecs des Hautes-Laurentides

¾ La zec Mazana

¾ La zec de la Maison-de-Pierre

¾ La

¾ La

¾ La

¾ La zec Petawaga

¾ CLD Antoine-Labelle

2

TABLE DES MATIÈRES

Équipe de réalisation ...... 7

Remerciements ...... 8

Introduction ...... 9

1- MISE EN CONTEXTE ...... 11

• Préalable à la gestion intégrée • Une planification intégrée à expliquer • Une mécanique d’application facilitante • Le maintien du développement durable dans les zecs • Origine du projet

2- OBJECTIF GÉNÉRAL DU PROJET ...... 13

• Objectifs spécifiques • Localisation géographique des zecs • Tableau I : Superficie de chacune des zecs • But du projet • Tableau 2 : Liste des principales données primaires à obtenir pour la confection de l’éventuel GIR

3- MÉTHODOLOGIE ...... 16

• Inventaire terrain et cartographie stratégique des infrastructures • Résultats de l’inventaire des infrastructures • Tableau 3 : Relevés effectués au GPS géoréférencés et archivés • Résultat avant la validation finale

4- LISTE DES ANNEXES ...... 19

5- OBJECTIFS DES RELEVÉS DES INFRASTRUCTURES ...... 20

• Court terme • Moyen terme

6- CONCEPTION DES LOGICIELS DE PONCEAUX ET INFRASTRUCTURES ...... 21

• Partenariat • En résumé, les prochaines étapes afin de bonifier l’information pour les infrastructures • En résumé, les prochaines étapes afin de compléter le dossier des traverses de cours d’eau

3

7- LE RÉSEAU ROUTIER ...... 25

• Le réseau routier principal • Prémisses • Problématique • Tableau 4 : routes inventoriées par zec • Tableau 5 : Type de traverses • Entente actuelle sur le réseau routier • Le déphasage naturel, un atout important pour les bénéficiaires de CAAF oeuvrant dans les zecs • Portrait général des chemins principaux • La durée de vie des ponceaux • L’entretien du réseau • De nouvelles contraintes de construction • Des infrastructures vieillissantes • À qui la responsabilité de l’entretien • Quels montants sont investis annuellement? • État des ponceaux • Objectifs de l’inventaire des ponceaux

8- ÉVALUATION DE LA CONFORMITÉ AU RÈGLEMENT SUR LES NORMES D’INTERVENTION DANS LES FORÊTS DU DOMAINE PUBLIC (RNI) ...... 35

• Dimensions du ponceau • Évaluation de l’état de la structure • Degré d’obstruction du tuyau • Stabilisation autour du tuyau • Impacts de la circulation du poisson • Épaisseur du remblai au-dessus du ponceau • Les autres données recueillies • Résultats de l’inventaire des ponceaux effectués par la RZHL • Tableau 6 : Ponceaux non conformes au RNI • Tableau 7 : Ponceaux trop petits • Tableau 8 : Ponceaux où l’on observe de l’ensablement • Tableau 9 : Entrave à la libre circulation du poisson • Tableau 10 : Obstruction des ponceaux • Tableau 11 : Obstruction selon le type d’écoulement • Tableau 12 : Causes d’obstruction des ponceaux • Tableau 13 : Composition des ponceaux • Tableau 14 : Ponceaux périmés

Discussion

• Limite de la méthode • Interprétation des résultats • Améliorations possibles à la méthode utilisée • Conclusion sur l’inventaire

4 • Éléments de réflexion additionnels sur le réseau routier • Approximation des coûts d’achats et d’installation des ponceaux • Tableau 15 : Côut moyen des traverses (zec Petawaga) • Tableau 16 : Estimation pour les cinq autres zecs

9- CONSTATS ...... 50

• Les besoins sont illimités, mais les ressources sont limitées • Coûts réels du réseau routier • Un choix social est nécessaire

10- ÉLÉMENTS DE SOLUTIONS ...... 51

• Réformer en profondeur l’approche actuelle • Déterminer officiellement le ou les responsables • Planifier le réseau de façon plus stratégique • Trouver de nouvelles sources de financement permanentes • Indicateur de performance • Conclusion sur le réseau routier forestier

11- SECTION 2 : L’HABITAT DE L’ORIGNAL ...... 57

• Historique du guide d’aménagement de l’habitat de l’orignal • Les échelles d’analyse • Le choix de l’échelle d’analyse de l’habitat de l’orignal

12- MÉTHODOLOGIE UTILISÉE ...... 59

• Les éléments perturbateurs d’habitat • Dernières mises à jour • Les superficies retenues d’habitat pour l’orignal • Situation de l’habitat de l’orignal pour les zecs • Tableau 17 : Habitat de l’orignal et caractéristiques des parcellaires par zec (Horizon 1992-2006)

13- RÉSULTATS DE L’ANALYSE DE L’HABITAT DE L’ORIGNAL ...... 64

• Zec Mazana

• Répartition de la récolte • Distribution des îlots d’habitat hivernal • Tableau 18 : Parcellaire à faible potentiel d’abri de fin d’hiver

• Zec Normandie

• Parcellaires problématiques • Tableau 19 : Parcellaires à faible potentiel d’abri de fin d’hiver

5

• Zec Mitchinamecus • Tableau 20 : Parcellaires à faible potentiel d’abri de fin d’hiver

• Zec Lesueur • Tableau 21 : Parcellaires à faible potentiel d’abri de fin d’hiver

• Zec de la Maison-de-Pierre • Tableau 22 : Parcellaires à faible potentiel d’abri de fin d’hiver

14- MESURE GÉNÉRALE PROPOSÉE AFIN DE MAINTENIR LES OPPORTUNITÉS DE RÉSOLTE D’ORIGNAUX SUR L’ENSEMBLE DES ZECS ...... 70

• Le maintien de la nourriture • Le couvert hivernal • La nourriture en hiver • L’entremêlement nourriture et abri, une combinaison gagnante • Position du mandataire de gestion et de Forêt Québec

15- VOICI DONC LES RECOMMANDATIONS DE LA RÉGIONALE DES ZECS DES HAUTES-LAURENTIDES ...... 74

1- Éléments de solution pour le réseau routier 2- Éléments de solutions pour l’habitat du poisson dans l’environnement des ponceaux 3- Recommandations concernant l’habitat de l’orignal

3.1 Le maintien de l’abri • Autres recommandations 3.2 Le maintien de la nourriture

• Conclusion

16- BIBLIOGRAPHIE ...... 79

17- LEXIQUE ...... 81

18- ANNEXES

• Annexes 1 : Zec Lesueur • Annexes 2 : Zec Mitchinamecus • Annexes 3 : Zec Normandie • Annexes 4 : Zec Mazana • Annexes 5 : Zec de la Maison-de-Pierre • Annexes 6 : Description …………………………………………………………….83 • Annexes 7 : Description sommaire des autres tables du formulaire …..…………….90

6

ÉQUIPE DE RÉALISATION DU PROJET

Représentant et répondant régional : Jean-Marc Bélanger, président de la Régionale des zecs des Hautes-Laurentides

Directeur du projet : Jean-Marc Bélanger, président de la Régionale des zecs des Hautes-Laurentides

En collaboration avec : Claude Beausoleil, président de la FQGZ

Chargé de projet pour les deux régions (Laurentides-Outaouais) : Miguel Hatin, ing.f. et deuxième cycle en gestion de la faune

Support professionnel et technique : Éric Lussier, technicien en géomatique Christian Latouche, géomaticien Nathalie Magnan, bachelière en aménagement et environnement forestiers

Inventaire Michel Miller Zec Mitchinamecus André-Jean Miller Zec Normandie Rosaire Lafantaisie Zec Normandie Michel Chamaillard Zec Mitchinamecus Marc Touchette Zec Mitchinamecus Marc Choquette Zec Lesueur Isabelle Tougas Zec Lesueur Sylvain Lefebvre Zec Lesueur Claude Rouleau Zec Mazana Lise Petit Zec Mazana André Monette Zec de la Maison-de-Pierre

Support à la cueillette de données informatiques : France Perron Zec Normandie André Marcil Zec de la Maison-de-Pierre Francine Lévesque Zec Mitchinamecus

Bénévoles associés au projet : Jean-Jacques Thomas Zec Lesueur André Courcy Zec Lesueur André Marcoux Zec Normandie Bernard Fournier Zec Normandie Jean-Marc Bélanger Zec Petawaga Donald Poiré Zec Mazana Laurent Laurin Zec Mitchinamecus Paul Charrette Zec de la Maison-de-Pierre

7

REMERCIEMENTS

Nous aimerions remercier les employés du ministère des Ressources naturelles, de la Faune et des Parcs (bureau de Mont-Laurier) pour leur aide précieuse sur le plan professionnel et technique, aide sans laquelle ce projet n’aurait pu être réalisé. Nous sommes par ailleurs reconnaissants de la confiance que nous a accordée le CLD de la MRC d’Antoine-Labelle en appuyant le projet.

Merci également à tous les bénévoles et employés de zecs qui ont donné généreusement de leur temps. Soulignons particulièrement le grand dévouement de messieurs Jean-Marc Bélanger, André Marcoux, Bernard Fournier, Laurent Laurin, Jean-Jacques Thomas, Donald Poiré et Paul Charrette à la gestion des zecs.

En terminant, nous tenons à remercier les mandataires de gestion ayant participé au projet par l’intermédiaire de l’information numérique essentielle à la réalisation du projet.

Et surtout un grand merci à nos deux partenaires financiers majeurs, soit Claude Forget inc. par l’intermédiaire du Programme de mise en valeur des ressources du milieu forestier et de Faune Québec par l’entremise du Programme Faune-Forêt.

8

INTRODUCTION

Par le présent projet, les zecs des Laurentides désirent participer activement à l’amorce de la gestion intégrée des ressources et faire part de leurs besoins et de leurs attentes en matière d’aménagement forestier. Ce document se veut donc une étape incontournable aux discussions et nous croyons que cet outil de concertation facilitera l’harmonisation des divers usages des ressources du milieu forestier. Les territoires des cinq zecs à l’étude tout comme l’ensemble des forêts du domaine public doivent être aménagés en respectant les valeurs du développement durable auxquelles le Québec adhère. Ce qui signifie que l’aménagement doit permettre une utilisation polyvalente de la forêt et correspondre aux besoins exprimés par les populations concernées. Afin de mieux refléter ces principes, la Loi sur les forêts a été modifiée pour favoriser un aménagement des ressources du milieu qui tient compte des besoins de l’ensemble des utilisateurs de la forêt. Parmi ces modifications, une nouvelle disposition de la loi prévoit que les zecs doivent être invitées à participer à la confection des plans généraux d’aménagement forestier.

Dans le cadre de la nouvelle Loi sur les forêts, le projet d’élaboration d’un outil de concertation en gestion intégrée des ressources (GIR) sera un instrument précieux pour tous les intervenants du territoire des zecs des Hautes-Laurentides. En effet, cet outil permettra aux zecs de participer à l’élaboration des PGAF par le biais de l’information numérisée et leur donnera la possibilité de transférer cette information aux mandataires de gestion responsables de la confection des plans généraux et annuels. La Régionale des zecs des Hautes-Laurentides (RZHL) avait déjà relevé le défi en 2001 en présentant un projet pilote, volet II, visant à identifier toutes les ressources connues sur le territoire de la zec Petawaga. Ce projet pilote a rendu possible la bonification du présent travail, et ce, en collaboration avec l’Association régionale des zecs de l’Outaouais (ZECO).

Plusieurs méthodes de travail et outils développés au cours de la réalisation du projet actuel permettront à tous les gestionnaires soucieux d’une bonne gestion de leur territoire de procéder, avec méthode et précision, à l’inventaire de certaines ressources et infrastructures avec un minimum d’efforts.

Dans un premier temps, un formulaire d’inventaire des traverses de cours d’eau rend maintenant possible la validation des principales normes du RNI, leur analyse spatiale, leur visualisation et l’incorporation automatique des coordonnées GPS. De plus, cet outil sera précieux pour les zecs en leur donnant la possibilité de déterminer, en partie, la dimension de certains ponceaux cartographiés ou non. La gestion des coûts de ces traverses à court et long termes en sera d’ailleurs facilitée. Souhaitons que cet outil serve de base à un processus d’identification (en concertation) du réseau routier forestier permanent à préserver.

Deuxièmement, nous croyons que la méthode développée pour analyser l’habitat de l’orignal permettra de garantir les opportunités de chasse à l’orignal sur tout le territoire des zecs et la conservation d’un habitat propice à l’orignal, à long terme, permettant de maintenir ainsi les revenus essentiels à la survie des zecs, et ce, tout en protégeant le cheptel. En effet, l’échelle du parcellaire forestier est un territoire d’une superficie moyenne de 8 à 16 km2 pour ces zecs. De plus, nous avons pu constater lors d’assemblées générales de zecs que les chasseurs développent un sentiment d’appartenance à cette échelle. Le parcellaire forestier permet facilement des échanges avec les responsables de la planification des bénéficiaires de CAAF qui utilisent déjà cette notion.

9

Finalement, le formulaire des infrastructures conçu selon le même principe que celui des traverses des cours d’eau a permis de réaliser une partie de la cartographie stratégique des territoires, notamment par la localisation des frayères, des mises à l’eau par type d’utilisation, des camps de villégiature, de campings, des sites d’intérêt ou sensibles. De plus, ces bases de données permettront une harmonisation administrative entre différents ministères gouvernementaux et municipaux (MRC).

Grâce à la facilité d’utilisation de ces formulaires, les zecs ou tout utilisateur préoccupés par le devenir des chemins forestiers principaux pourront en effectuer la mise à jour sur une base annuelle. Il s’agira par la suite de rassembler l’information à la Régionale qui aura la responsabilité de s’assurer de la conformité de l’information mise à jour, et ce, autant pour les traverses de cours d’eau que pour les infrastructures. Sûrement que cette banque d’information permettra de trouver des éléments de solution à certains volets de la gestion intégrée des ressources du territoire des zecs de la MRC d’Antoine-Labelle.

10

1. MISE EN CONTEXTE

Préalable à la gestion intégrée des ressources

Le développement durable d’un territoire passe inévitablement par une connaissance approfondie des ressources, des aménagements et des infrastructures présentes, mais aussi par la reconnaissance de son utilisation actuelle par les institutions locales, régionales et provinciales. Cette reconnaissance doit se traduire par des politiques permettant l’utilisation à long terme du territoire, notamment par une révision du plan d’affectation des terres. À cet effet, et ce, dans un contexte plus global, l’OIFQ a pris position à ce sujet dans une lettre disponible sur le site de l’Ordre et adressée à madame Louise Ouellet, sous-ministre associée au territoire. En voici les grandes lignes :

Une planification intégrée à expliquer

La confection de plans d’affectation du territoire public est un exercice essentiel de planification intégrée de l’utilisation et de la mise en valeur des ressources à l’échelle du territoire. Ces plans devront donc rappeler et respecter tous les critères du développement durable afin de soutenir la volonté d’une action gouvernementale globale en la matière. Concrètement, cela implique qu’au départ, les acteurs régionaux devront être consultés sur les grands enjeux et les choix à faire dans le développement de leur territoire. On devra aussi être en mesure de leur expliquer clairement, probablement de façon schématique, que la démarche d’affectation du territoire public se situe dans un contexte plus global d’un ensemble de démarches gouvernementales concernant des engagements, des conventions mondiales, des actions à poser en faveur du développement durable et des objectifs de développement socio-économique régionaux.

Une mécanique d’application facilitante

La concrétisation des principes de la planification intégrée désirée par le gouvernement nécessitera une mécanique d’application logique et souple. Ainsi, il va de soi que les éventuels plans régionaux de développement des terres publiques devront être confectionnés avant les plans généraux d’aménagement forestier afin d’être respectés par ces derniers. De plus, les plans régionaux devront pouvoir être mis à jour continuellement afin de prendre en compte les nouvelles orientations gouvernementales concernant, par exemple, les aires protégées ou des aires d’aménagement forestier intensif.

L’affectation du territoire public sera le résultat d’un grand exercice de concertation. De façon à en faciliter le déroulement, l’Ordre des ingénieurs forestiers du Québec est d’avis que l’animation d’un tel exercice, et la médiation qui sera forcément requise, devraient être confiées à des personnes neutres, tant par rapport au gouvernement qu’aux divers acteurs régionaux concernés.

11 Le maintien du développement durable dans les zecs

Le défi à relever aujourd’hui est sans contredit la préservation à long terme des activités de prélèvement et des activités touristiques dans un contexte de développement durable du territoire. La réussite du développement durable s’évaluera par le maintien des conditions économiques, sociales, politiques et environnementales permettant la continuité des traditions d’utilisation du territoire. Ce maintien ne signifie pas pour autant que l’intensité sera la même au fil des ans. Ces conditions sont notamment la préservation et la mise en valeur des ressources forestières et fauniques, de même que le maintien ou l’amélioration des infrastructures déjà existantes permettant l’utilisation de ces territoires, notamment les chemins forestiers principaux.

Pour mener à bien cette analyse, on doit évidemment détenir cette information ou prendre les moyens nécessaires pour la recueillir. Ces conditions minimales sont essentielles à l’amorce d’un dialogue entre tous les intervenants de ce territoire, et ce, avant même la mise en œuvre de la GIR. Pour réussir, les institutions responsables d’amorcer le processus de gestion intégrée des ressources devront avoir un souci de transparence et d’objectivité dans le partage des coûts et des avantages de même que dans la distribution et la préservation des ressources. Dans certains cas, des réformes sur tous les plans seront nécessaires. Par exemple, le plan d’affectation des terres devra un jour ou l’autre reconnaître davantage les activités de « production et de récolte » faunique au même titre que la production forestière. De plus, les plans de développement régionaux et le plan d’affectation des terres devront identifier clairement les chemins forestiers principaux à maintenir à long terme.

De plus, un mécanisme d’arbitrage où serait assurée la participation des représentants élus par les utilisateurs de ces territoires permettrait d’établir un processus équitable dans le partage des coûts et des avantages. Une de ces conditions de réussite sera obtenue seulement lorsque le plan d’affectation des terres sera révisé et reconnu par tous, y compris la population.

Origine du projet

L’origine du projet découle donc de l’information et des problématiques suivantes :

1) Besoin accru de concertation (partenaire CAAF); 2) Consultations du PGAF plus nombreuses et plus complexes; 3) Nombreuses interventions en forêt par différents intervenants; 4) Variété des échelles cartographiques des sources d’information; 5) Inventaires et aménagements fauniques réalisés depuis 22 ans; 6) Changement des personnes sur les conseils d’administration des zecs; 7) Biodiversité du territoire; 8) Nombreux intervenants sur le territoire; 9) Complexité grandissante des lois et règlements régissant les activités forestières et fauniques.

12

2. OBJECTIF GÉNÉRAL DU PROJET

Afin de répondre à certains objectifs de la biodiversité et du développement durable par l’intermédiaire de la gestion intégrée des ressources, il fallait considérer deux objectifs principaux :

• Maintenir la biodiversité du territoire; • Développer des outils de transfert et de mise à jour des infrastructures et activités présentes sur l’ensemble des territoires des zecs.

Objectifs spécifiques du projet

• Favoriser la gestion intégrée des ressources par une connaissance approfondie du territoire;

• Fournir des outils informatiques additionnels de planification forestière pour les activités et les infrastructures utilisées ou réalisées par tous les intervenants sur le territoire;

• Protéger, maintenir et améliorer la gestion des infrastructures d’un territoire;

• Améliorer la planification, la gestion, la protection et la mise en valeur de la faune et de ses habitats;

• Optimiser et faciliter le maintien et la mise en valeur du territoire;

• Faciliter l’analyse des plans quinquennaux par rapport aux besoins des autres utilisateurs et soumettre les meilleures recommandations;

• S’assurer qu’il n’y ait pas de faits et gestes ou de pratiques allant à l’encontre de la conservation de la faune et de son habitat (protocole d’entente art. 1.1).

Localisation géographique des zecs

Les zecs se situent dans les Hautes-Laurentides. Elles couvrent une superficie de 5370 km2. À titre comparatif, cela représente plus de 4 fois la superficie du réservoir Gouin ou 16 fois celle du réservoir Baskatong.

13

Tableau 1. Superficie de chacune des zecs

NOMS SUPERFICIE KM2

MAZANA 736

NORMANDIE 1022

MITCHINAMECUS 839

LESUEUR 778

MAISON-DE-PIERRE 808

PETAWAGA 1186

TOTAL 5369 (approximatif)

Conception d’une base de données à référence spatiale pour la gestion intégrée des ressources forestières des zecs des Laurentides

But du projet

Le but est de rassembler les données pertinentes à l’aménagement intégré du territoire dans une banque d’information centrale facile d’utilisation. Elle se veut un outil de concertation qui facilitera la prise en compte des valeurs autres que la matière ligneuse dans l’aménagement forestier et qui permettra de faciliter les échanges entre les intervenants en offrant un langage commun à tous. Cette base de données devrait permettre de promouvoir la GIR du territoire couvert par les zecs des Laurentides.

14

Tableau 2. Liste des principales données primaires à obtenir pour la confection de l’éventuel plan GIR

Description Échelle Organisme Obtenu À venir Aménagements de frayères FAPAQ X Plan de développement d’activités récréatives X (6 zecs) Fichiers écoforestiers 1 : 20 000 MRNFP X Zone tampon de protection des héronnières 1 : 250000 FAPAQ X Camps de piégeage X Écosystèmes forestiers exceptionnels MRNFP X Ensemencement de plans d’eau FAPAQ X Espèces sensibles susceptibles d’être déclarées 1 : 250000 FAPAQ X vulnérables Inventaires des immobilisations RZHL X Limite des territoires fauniques 1 : 250000 FAPAQ X Héronnières 1 : 250000 FAPAQ X Limites des terrains de piégeage 1 : 20000 FAPAQ X Limites MRC d’Antoine-Labelle X Nids de pygargue à tête blanche 1 : 250000 FAPAQ X Zone tampon de protection de nids de pygargue 1 : 250000 FAPAQ X Limites des aires communes 1 : 20000 MRNFP X Liste des prix des ponceaux Métal Gosselin X Localisation des baux de villégiature MRNFP X PAIF aire commune 64-03 64-01 NON NON Plan d’affectation des terres (version travail shp) MRNFP X PQAF aire commune 64-01 et 64-03 COOP X PQAF aire commune St-Jovite X (ND) Statistiques de chasse et de pêche 1994-2003 FAPAQ X Rapport annuel d’intervention 64-01 64-03 MRNFP X Rapport annuel d’intervention St-Jovite MRNFP X Zec Mazana inventaire ponceaux X Zec de la Maison-de-Pierre inventaire ponceaux X Zec Mitchinamecus inventaire ponceaux X Zec Normandie inventaire ponceaux X Zec Lesueur inventaire ponceaux X Zec Petawaga inventaire ponceaux X Zec Mazana no matricule baux villégiature MRC X Zec de la Maison-de-Pierre no matricule baux villé. MRC (payé) X Zec Mitchinamecus no matricule baux villé. MRC X Zec Normandie no matricule baux villé. MRC X Zec Lesueur no matricule baux villé. MRC X Zec Petawaga no matricule baux villé. MRC (payé) X Limite UAF MRNFP X Polyfacs MRNFP X SIEF MRNFP X

15

3. MÉTHODOLOGIE

La première étape a consisté à identifier l’information nécessaire au bon fonctionnement d’un éventuel processus de gestion intégrée des ressources, et ce, en tenant compte de l’information fournie par chaque intervenant et disponible lors de la réalisation du document.

Deuxièmement, il a fallu identifier les sources de chaque information préalablement vérifiée et établir des ententes d’échanges d’information lorsque nécessaire. Par la suite, nous avons recueilli, réuni et vérifié chaque information et validé leur compatibilité avec l’objectif de numérisation des données. Dans certains cas, elle était directement compatible alors que dans d’autres cas, nous devions réaliser un processus de numérisation complet et concevoir des bases de données afin de les rendre compatibles avec le logiciel utilisé (ArcView). Leur conception et leur modification étaient réalisées selon les besoins identifiés. De plus, la conception de formulaires de saisie et de validation de l’information recueillie permettra maintenant à brève échéance la mise à jour de l’information dans le temps.

Acquisition de connaissance

Inventaire terrain et cartographie stratégiques des infrastructures

Ces éléments essentiels à la cartographie stratégique du territoire ont été réalisés par l’intermédiaire du Programme Faune-Forêt. Ce travail a nécessité près de 2000 heures de travail terrain. Les préposés à la cueillette de données ont reçu une formation leur permettant de recueillir de l’information terrain pour les baux de villégiature, les aménagements fauniques et récréatifs ainsi que les traverses de cours d’eau situés sur les chemins principaux. La méthode utilisée permet de distinguer, par GPS, chacune des catégories d’infrastructures. Chaque identifiant GPS était suivi d’un numéro séquentiel et du numéro de la photo numérique pour fin de validation. Toute cette information sera incorporée au formulaire des infrastructures conçu cet hiver.

16

17 Résultats de l’inventaire des infrastructures (étape 1 de la cartographie stratégique)

Comme vous pouvez le constater, ce système permettra une meilleure gestion des infrastructures, harmonisera les numéros d’identification émis par la MRC et le MRNFP (secteur Terres) concernant les baux de villégiature. Les abréviations utilisées au GPS se voulaient le plus simple possible afin de minimiser les erreurs de saisie. Les résultats ont été très concluants. Le travail a permis la localisation de 3124 items. Ce formulaire ACCESS permettra aux zecs d’harmoniser leurs données. Ainsi, nous pourrons effectuer des analyses statistiques et spatiales uniformes. Dans les années à venir, nous pourrons déterminer avec précision et méthode les montants investis par les zecs de même que les suivis qui y sont nécessaires, et ce, autant pour les aménagements récréatifs, fauniques et de ses habitats.

Le projet a permis de répertorier les éléments suivants :

Tableau 3. Relevés effectués au GPS, géoréférencés et archivés

Type Nombre Type Nombre Accueil 8 Passerelle 1 Banc 3 Paysage 2 Belvédère 2 Ponceau 1961 Camp de villégiature 348 Pont 43 Camp de piégeage 40 Sentier 1 Camp « illégaux » 6 Seuil 21 Camping 37 Station de vidange 7 Chute 12 Aire de remisage 1 Frayère 105 Toilette 120 Mirador 6 Indéterminé 66 Mise à l’eau 334 Total 3124

Résultats avant la validation finale

Les relevés d’infrastructures seront archivés prochainement avec de l’information complémentaire à l’intérieur de bases de données. Pour l’instant, un shp temporaire avant la validation finale est disponible en mtm9. Ce dernier a déjà été expédié par courriel au bureau de Faune Québec à Mont-Laurier de même qu’aux mandataires de gestion des unités d’aménagements.

Vous trouverez en annexe les cartes de localisation des infrastructures pour chacune des zecs dans l’ordre suivant.

18

4- LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 Zec Lesueur

Carte : Autres infrastructures Carte : Camps de piégeage et de villégiature Carte : Frayères naturelles et aménagées Carte : Mise à l’eau par catégorie Carte : Chemins principaux Carte : Ponts et ponceaux Carte : Parcellaires forestiers Carte : Habitat de l’orignal (intensité des perturbations d’origine horizon 1992-2002) Carte : Habitat de l’orignal (prévisions de l’intensité des perturbations d’origine horizon 1992-2006)

Annexe 2 Zec Mitchinamecus

Carte : Autres infrastructures Carte : Camps de piégeage et de villégiature Carte : Frayères naturelles et aménagées Carte : Mise à l’eau par catégorie Carte : Chemins principaux Carte : Ponts et ponceaux Carte : Parcellaires forestiers Carte : Habitat de l’orignal (intensité des perturbations d’origine horizon 1992-2002) Carte : Habitat de l’orignal (prévisions de l’intensité des perturbations d’origine horizon 1992-2006)

Annexe 3 Zec Normandie

Carte : Autres infrastructures Carte : Camps de piégeage et de villégiature Carte : Frayères naturelles et aménagées Carte : Mise à l’eau par catégorie Carte : Chemins principaux Carte : Ponts et ponceaux Carte : Parcellaires forestiers Carte : Habitat de l’orignal (intensité des perturbations d’origine Horizon 1992-2002) Carte : Habitat de l’orignal (prévisions de l’intensité des perturbations d’origine horizon 1992-2006

19 Annexe 4 Zec Mazana

Carte : Autres infrastructures Carte : Camps de piégeage et de villégiature Carte : Mise à l’eau par catégorie Carte : Chemins principaux Carte : Ponts et ponceaux Carte : Parcellaires forestiers Carte : Habitat de l’orignal (intensité des perturbations d’origine horizon 1992-2002) Carte : Habitat de l’orignal (prévisions de l’intensité des perturbations d’origine horizon 1992-2006

Annexe 5 Zec Maison de Pierre

Carte : Autres infrastructures Carte : Camps de piégeage et de villégiature Carte : Mise à l’eau par catégorie Carte : Chemins principaux Carte : Ponts et ponceaux Carte : Parcellaires forestiers Carte : Habitat de l’orignal (intensité des perturbations d’origine horizon 1992-2002) Carte : Habitat de l’orignal (prévisions incomplètes de l’intensité des perturbations d’origine horizon 1992-2006) (rapport annuel et planification numérique non disponible)

5- OBJECTIFS DES RELEVÉS DES INFRASTRUCTURES

Court terme

L’identification de ces éléments pourra servir à la mise à jour du plan d’affectation des terres. Faune Québec pourra, à l’aide de ces éléments, faire inscrire au plan d’affectation des terres plusieurs frayères et aménagements fauniques réalisés par les zecs. De plus, le mandataire de gestion pourra tenir compte de ces éléments additionnels lors de ses opérations forestières, de sa planification des plans généraux et annuels. Les zecs pourront aussi confectionner des plans d’intervention et de suivi afin de maximiser leurs investissements sur leur territoire respectif.

Moyen terme

Ces relevés permettront, lors de la rédaction éventuelle du plan de gestion intégrée des ressources, d’élaborer des priorités de zonage de territoires en fonction des éléments identifiés et de l’utilisation traditionnelle du territoire. De plus, la mise en commun de ces renseignements avec les plans de développement des zecs permettront de connaître les prévisions globales des zecs en matière de développement et d’en tenir compte dans le plan d’affectation des terres de même que dans la planification de récolte forestière. Enfin, les zecs espèrent que ces localisations favoriseront une meilleure harmonisation des usages du territoire. 20

6- CONCEPTION DES LOGICIELS PONCEAUX ET INFRASTRUCTURES

Partenariat

Dans ce projet, la RZHL a pris l’initiative d’établir un partenariat avec l’Association régionale des zecs de l’Outaouais (ZECO) pour la conception de ces formulaires. La mise en commun de l’expertise professionnelle a permis de concevoir des outils performants utiles au suivi des infrastructures sur le territoire des zecs. Les relevés des traverses de cours d’eau ont été saisis et validés avec l’aide du formulaire des ponceaux version 3.4 sous forme ACCESS présenté ci-dessous.

21

Devant l’ampleur du nombre de traverses à analyser, il fallait se doter d’un outil performant permettant de relever les données de façon standardisée tout en ayant la possibilité de faire des recommandations à partir de l’information disponible. De plus, ce formulaire permet d’archiver ces données, de recommander le diamètre de ponceaux le plus optimal possible en fonction de la ligne naturelle des hautes eaux (LNHE), GSF débit ou des photos disponibles.

De plus, cet outil détermine de façon automatique, à partir de l’information disponible, si les ponceaux sont conformes au RNI pour 17 critères retenus (Annexe 6). Cette vérification s’effectue de façon automatique pour chacun des ponceaux ou pour l’ensemble de tous les ponceaux relevés.

Pour les ponceaux multiples, le formulaire les retire de l’analyse pour un des critères du RNI, soit la dimension de ces derniers. Les ponceaux sont considérés multiples lorsque plus d’un ponceau est installé pour la même traverse. En effet, le formulaire ne permet pas pour le moment de vérifier certains critères du RNI pour les ponceaux multiples sur le même cours d’eau.

22

L’insertion des coordonnées géographiques (GPS) s’effectue au moyen d’un « logiciel gratuit » disponible dans Internet. Ce petit logiciel permet aussi d’effectuer des transformations de projection. Toutes nos coordonnées ont été relevées en degrés décimaux, et ce, afin d’éviter les erreurs de projections. Ce logiciel au nom de G7towin est disponible à l’adresse Internet suivante : http://www.gpsinformation.org/ronh/g7towin.zip.

Ce dernier, combiné avec l’interface (présenté à la page suivante) que nous avons créé, permet le transfert automatique des coordonnées GPS pour chacun des noms de ponceaux correspondants. Ainsi, les erreurs de transcription de données géographiques sont évitées.

23

Le nom de chacun des ponceaux doit être inscrit manuellement à partir de la fiche papier d’inventaire, puis par croisement d’information, le formulaire incorpore les coordonnées GPS de façon automatique sans risque d’erreur de transcription. Par la suite, une vérification des erreurs est possible par la création automatique d’un fichier indiquant les ponceaux problématiques.

Afin de bien utiliser ce formulaire, un guide d’utilisation devra être rédigé. De plus, le formulaire papier de saisie de données devra être bonifié afin de tenir compte des améliorations effectuées compte tenu de la prise en compte d’éléments additionnels.

24

En résumé, les prochaines étapes afin de bonifier l’information pour les infrastructures seront :

1) De finaliser la programmation du formulaire des infrastructures; 2) De valider l’information et les photos de chacune des infrastructures; 3) De saisir l’information relative aux infrastructures; 4) De fournir aux intervenants une copie complétée de la base de données; 5) Établir un zonage d’utilisation du territoire en fonction de ces éléments.

En résumé, les prochaines étapes afin de compléter le dossier des traverses de cours d’eau seront :

1) De bonifier le formulaire de saisie terrain; 2) D’effectuer une mise à niveau pour la formation des employés responsables de la cueillette des données terrains compte tenu des améliorations apportées au formulaire des ponceaux; 3) De prévoir la conception d’un guide d’utilisation du formulaire ACCESS; 4) Que chaque zec reçoive une formation pour l’utilisation du formulaire et de la prise des données terrain; 5) Que chaque zec assigne une seule personne à la cueillette de données pour les ponceaux; 6) Que cette personne soit formée à nouveau compte tenu des améliorations apportées au formulaire.

7- LE RÉSEAU ROUTIER

Le réseau routier forestier principal (mise en contexte)

En 1978, le gouvernement du Québec créait les zones d’exploitation contrôlée (zecs) pour prendre la relève des clubs privés de chasse et pêche afin de favoriser une plus grande accessibilité de la forêt publique. Depuis ce jour, les utilisateurs de ces territoires sont nombreux et diversifiés, qu’ils soient chasseurs, pêcheurs, trappeurs, randonneurs et autres adeptes de la récréation en plein air qui fréquentent les zecs du Québec.

L’accessibilité au territoire public étant une valeur chère aux Québécois, le gouvernement a fixé des seuils pour limiter les montants exigibles pour accéder aux territoires des zecs. Conséquemment, les montants spécifiques destinés à l’entretien du réseau routier forestier principal sont insuffisants compte tenu de la densité des chemins forestiers sur ces territoires. Les zecs doivent donc puiser annuellement des montants additionnels dans leur budget d’opérations afin d’assurer l’accessibilité à leur territoire. Il en résulte que les montants destinés à la protection et l’aménagement de la faune sont détournés vers un entretien du réseau routier de plus en plus important.

25

De plus, il n’existe pas de politique de développement du réseau routier intégré. Cette situation est significative tant du point de vue de l’entretien, du maintien ou de l’implantation des chemins forestiers principaux. En effet, actuellement, la seule prise en compte de la planification du réseau routier forestier s’effectue par l’intermédiaire des plans généraux d’aménagement forestier, et ce, exclusivement pour les chemins à construire ou en rénovation majeure. De plus, les chemins principaux utilisés pour le transport du bois vers les usines ne sont généralement pas identifiés dans les plans généraux comme axes de développement à maintenir. Le transport forestier est donc une activité forestière non reconnue dans son intégralité.

L’implantation du réseau routier forestier sur ces territoires s’effectue jusqu’à maintenant uniquement en fonction des besoins de récolte de la matière ligneuse et non pas dans une vision d’ensemble de l’aménagement du territoire. Or, l’envers de la médaille de cette accessibilité archaïque est le développement d’un réseau routier fort coûteux à entretenir. Par la suite, l’émission de droits consentis par l’État à différents utilisateurs vient accentuer cette problématique. Le financement de l’entretien du réseau routier est donc un enjeu de taille pour le territoire des zecs des Hautes-Laurentides.

Le plan d’affectation des terres devra inévitablement être bonifié à ce sujet. La RZHL suggère que les chemins à maintenir soient identifiés au plan d’affectation des terres. Préalablement, ces chemins à maintenir devraient être soumis au vote libre par tous les utilisateurs de l’unité d’aménagement, et ce, afin d’être redevable à la population et respecter le principe de l’utilisateur-payeur. L’utilisateur-payeur serait ainsi l’utilisateur-voteur.

Nous allons tenter d’aborder dans le présent document les éléments de réflexion qui nous ont menés à ces recommandations concernant le dossier fort complexe de la voirie forestière.

Prémisses

Les divers utilisateurs du milieu forestier des zecs des Hautes-Laurentides ont besoin des chemins en bon état pour accéder au territoire dont notamment :

• Les compagnies forestières et travailleurs forestiers, transport de bois; • Les sous-contractants forestiers; • Les villégiateurs de nature privée (chalet); • Les chasseurs et les pêcheurs; • Les trappeurs; • Les cueilleurs de petits fruits; • Les locataires d’érablières sous bail; • Les locataires de bleuetières sous bail; • Les utilisateurs de ressources non ligneuses (if du Canada); • Les autres adeptes de la récréation (canot, escalade, randonnée pédestre, VTT); • Les employés du gouvernement provincial et fédéral; • Les employés de MRC; • Les employés de la SOPFEU; • Les employés de la SOPFIM; • Les gestionnaires de barrages hydrauliques et Hydro-Québec; • Les employés de zecs, de réserves fauniques et de pourvoiries à droits exclusifs ou non.

26 Dans les faits, ces chemins forestiers principaux sont des infrastructures ayant une grande importance économique puisqu’ils sont nécessaires à la récolte, au transport de la ressource ligneuse et à l’aménagement forestier par l’intermédiaire de traitements sylvicoles.

Par la suite, ces chemins forment les axes principaux du développement récréotouristique, un des éléments essentiels du développement régional identifié par la MRC d’Antoine- Labelle.

Dans une perspective de développement durable, il est essentiel pour l’économie régionale de maintenir les chemins qui sont utilisés dans un état suffisamment bon et de minimiser les impacts sur le réseau hydrique. Au minimum, les chemins devraient être conformes au RNI. Il faut donc tenir compte du coût environnemental et social de tels chemins (absence de politique claire d’entretien).

Problématique

Le réseau routier en forêt se développe sans cesse.

Les chemins forestiers sont construits par les industriels forestiers pour accéder à leurs secteurs de coupe. Au fil des années, le réseau routier prend graduellement de l’ampleur. À l’échelle de la province, la longueur du réseau aurait triplé depuis 25 ans. Le rythme de construction de chemins permanents serait passé de 150 km/an à la fin des années 1970 à 300 km/an à la fin des années 1990. (Lebel, L. et Tremblay, P.-S., 2002).

Au total, les zecs des Laurentides ont répertorié près de 875 km de chemins forestiers principaux dont 735 ont été répertoriés cette année (tableau 2). Cela représente donc 1 km de chemin principal par 6 km² de territoire. Cette densité suggère donc un réseau routier assez bien développé pour les territoires à l’étude. Nous y retrouvons 61 ponts et 2326 ponceaux.

Tableau 4. Routes inventoriées par zec

NOM NUMÉRO DE LONGUEUR DENSITÉ DE ROUTE (KM) TRAVERSES/ KM MAZANA 1, 2, 3, 4 102 0.9 NORMANDIE 10, 12,124, 13, 14, 176 3.2 141, 16, 161, 18, 111, 122, 125 MITCHINAMECUS 1, 2, 3, 4, 5, 6 197 4.3 LESUEUR 2, 5, 10, 15, 17, 18 169 1.8 MAISON-DE- 1, 2, 3 98 3.1 PIERRE PETAWAGA 5, 10,11, 119, 1193 133 2.2 TOTAL 875 (742) 2.7

27 Tableau 5. Type de traverses

Nom Type de traverses Type de traverses Ponts et Ponceaux Total pontage MAZANA 8 95 103 NORMANDIE 5 454 459 MITCHINAMECUS 20 835 855 LESUEUR 14 288 302 MAISON-DE-PIERRE 5 371 376 PETAWAGA 9 283 292 TOTAL 61 2326 2387

Selon la Loi sur les forêts, l’entretien de ces chemins est de la responsabilité des différents utilisateurs du territoire.

Paradoxalement, aucune politique ou entente à long terme ne vient appuyer le maintien, l’amélioration, le suivi ou l’entretien afin de maintenir la qualité du réseau, notamment des traverses de cours d’eau situées sur les chemins principaux, mis à part le respect du règlement sur les normes d’intervention en milieu forestier (RNI). Comme vous le savez, le RNI est généralement peu appliqué sur ces chemins, compte tenu de l’absence d’information lorsque des ponceaux sont remplacés. En théorie, toute personne procédant aux changements de ponceaux sur un chemin forestier doit demander un permis. En pratique, ce règlement est peu appliqué, compte tenu des situations sur le terrain et de la complexité administrative reliée aux délais de réponses. De plus, il faut comprendre qu’on parle de chemins utilisés de façon quotidienne par l’ensemble des utilisateurs. La situation semble tolérée par le MRNFP.

À notre avis, un rapport annuel des travaux réalisés à la fin des saisons d’opération pour chacun des intervenants aurait le mérite d’au moins améliorer la gestion et le suivi des traverses de cours d’eau. Les rapports annuels seraient facilités, compte tenu de l’identification sur le terrain effectuée cette année par la RZHL et de la procédure d’identification développée pour l’implantation des nouveaux ponceaux.

28 Entente actuelle sur le réseau routier

Seules quelques ententes ponctuelles pour la réfection de certaines traverses de cours d’eau ou de nivelage ponctuel existent.

L’entretien du réseau routier forestier est fort complexe et nécessitera une réforme en profondeur de l’approche utilisée jusqu’à maintenant, et ce, autant régionalement que dans l’ensemble de la province. De plus, les résultats préliminaires de l’étude des ponceaux et de leur environnement suggèrent un état préoccupant du réseau routier forestier principal, et particulièrement de celui des traverses de cours d’eau.

Par ailleurs, la RZHL croit que les chemins principaux déjà existants ne sont pas soumis aux objectifs de protection et de mise en valeur (OPMV). Nous pensons que seules les sections de chemins en construction ou en réfection majeure présentées dans les PGAF sont soumises aux OPMV. Conséquemment, les indicateurs développés ne serviront pas à connaître l’état et l’amélioration du réseau routier principal actuel, à moins de réfections majeures. Pour cette raison, la RZHL a procédé à l’inventaire des ponceaux situés sur ces chemins déjà existants. Nos inquiétudes pour l’habitat aquatique se sont confirmées tel que vous le lirez plus loin.

Le déphasage naturel des activités, un atout important pour les bénéficiaires de CAAF oeuvrant dans les zecs

L’ouverture de la saison de pêche s’effectue généralement pour les zecs vers le début du mois de mai. Généralement, les opérations de récolte forestière n’ont pas encore débuté à ce moment. À la suite de la fonte des neiges, et ce, afin de satisfaire la clientèle des zecs, les zecs doivent donc procéder à tous les ans à des réparations d’urgence sur les chemins principaux afin de garantir l’accès à la ressource faunique. À moins d’ententes particulières, il s’avère que les coûts de ces réparations soient généralement absorbés par les organismes fauniques. Ces ententes, lorsqu’elles existent, sont très différentes d’une zec à l’autre et le fardeau de la preuve, s’il s’agit d’un bris par une entreprise, repose généralement sur la zec. De plus, ces ententes sont surtout utilisées pour gérer les situations d’urgence ponctuelles sur le terrain ou de nivelage occasionnel. Ainsi, les entreprises forestières locales profitent d’économies substantielles lors du démarrage de leurs opérations forestières sur le terrain. Quel en est le montant ? La RZHL l’ignore pour le moment.

Portrait général des chemins principaux

Sur les 875 km de chemins forestiers permanents, nous retrouvons 2387 traverses de cours d’eau pour environ 5400 km2 de territoire. La densité des traverses par km se situe entre 2.7 et 2.8.

29 Cette densité est sous la moyenne provinciale. Généralement, « on estime que chaque kilomètre de chemin suppose en moyenne l’installation de cinq traversées de cours d’eau » (Lebel L. Tremblay P. S., 2002). Tiré de l’article Routes forestières, lien vital entre la ressource et les usines.

Cette différence entre les deux peut s’expliquer en partie en raison de l’âge du réseau routier inventorié. Lors de l’inventaire, nous avons constaté, qu’avec le temps, les traverses ont tendance à s’obstruer et à se perdre sous la litière végétale. Cette tendance semble particulièrement prononcée pour les ruisseaux à faible écoulement ou bien ceux de drainage. De plus, la RZHL croit que ce phénomène est plus prononcé en forêt feuillue qu’en forêt boréale.

De plus, du point de vue opérationnel, les traverses de cours d’eau sur chemins principaux ne sont pas identifiées sur le terrain, tel que défini dans le guide d’aménagement des ponts et ponceaux, de sorte que les opérations de nivelage occasionnelles sur ces chemins apportent indéniablement une source de sédiments dans les cours d’eau, qui finissent par en obstruer plusieurs. La durée de vie de ces derniers en est alors raccourcie. Conséquemment, nous assistons, impuissants, à un changement plus fréquent des traverses avec toutes les conséquences économiques, environnementales et sociales associées à ces changements.

La durée de vie des ponceaux

La durée de vie des ponceaux en tuyau ondulé galvanisé (TTOG) s’est révélée inférieure à 40 ans (MTQ, 1997). Selon les observations et les analyses du MTQ, il ressort que la corrosion est la principale cause de dégradation à prendre en considération sur les routes nationales. Cette dégradation s’effectue principalement sur le plan de la ligne d’écoulement de l’eau à l’intérieur du ponceau. Le PH et la résistivité de l’eau caractérisent la nature corrosive de l’environnement des ponceaux (Bulletin d’information technique, vol.1, no 12, août 1996). Le MTQ espérait une durée de vie de 50 ans.

Lors d’une formation, un représentant du MTQ a suggéré de considérer une rotation d’au maximum 30 ans, compte tenu des résultats obtenus par le MTQ sur ces routes. Malgré cette recommandation, la RZHL croit nécessaire de considérer pour le moment une rotation maximale de 20 ans comme rotation des traverses de cours d’eau, compte tenu de l’état actuel des ponceaux, de leur composition et surtout de leur degré d’obstruction.

Nous proposons donc un projet de recherche sur le sujet afin de connaître quelle est la durée de vie moyenne des traverses de cours d’eau sur les terres publiques ainsi que les alternatives possibles à leur remplacement sur le réseau routier principal.

Quoi qu’il en soit, nous croyons fortement que des économies importantes sont possibles avec un suivi et un entretien adéquat des traverses, en concordance avec la durée de vie minimale de ces ponceaux. Ainsi, nous pourrions rallonger leur durée actuelle et se donner des priorités quant à leur remplacement afin d’amortir les coûts appréhendés par la RZHL.

30 L’entretien du réseau

Généralement, les chemins inventoriés dans le cadre de ce travail ont plus de 30 ans d’existence. À l’exception du remplacement de ponceaux en très mauvais état et tel que mentionné auparavant, peu de suivi et d’entretien des traverses des cours d’eau sont réalisés sur ces territoires jusqu’à maintenant.

D’ailleurs, Lebel mentionne dans le document précité une tendance générale du réseau routier forestier dont les zecs devront tenir compte :

« Les données du ministère des Ressources naturelles, concernant l’évolution du réseau de chemins forestiers permanents sur les terres publiques, permettent de constater que depuis 25 ans la longueur totale du réseau a presque triplé, passant de 5370 à 14 017 km. »

Pour la même période, le volume récolté par année aurait augmenté d’environ 60 %. Sur une base annuelle, le rythme de construction de chemins permanents était de 150 km l’an à la fin des années 1970, alors qu’à la fin des années 1990, il était de 300 km l’an. Ces données confirment que la ressource est récoltée de plus en plus loin des usines.

Étant donné que la partie sud du réseau permanent a été mise en place il y a plus de 25 ans, de nombreux travaux devront être réalisés afin de lui redonner des caractéristiques satisfaisantes pour les types de camions actuellement utilisés. Des investissements supplémentaires seront nécessaires afin de restaurer ces chemins et de rehausser la qualité de cette partie du réseau permanent. Les travaux à prévoir concernent principalement la réfection de la surface de roulement, la réparation de traverses de cours d’eau, la restauration des fossés de drainage et l’amélioration des caractéristiques géométriques des routes. Ces travaux sont attribuables à la détérioration des infrastructures, à la forte augmentation des charges transportées et au nombre grandissant d’utilisateurs.

Au cours de la dernière décennie plus particulièrement, l’augmentation progressive de la distance de transport a incité les gestionnaires à accroître la charge transportée par voyage et à élever les vitesses moyennes de transport afin d’atténuer la hausse des coûts d’approvisionnement.

Ces décisions doivent inévitablement s’accompagner d’une amélioration de la qualité des chemins. Par exemple, le pourcentage de pente adverse doit être réduit (c’est-à-dire être de moins de 8 %), les traverses de cours d’eau (ponts et ponceaux) doivent être renforcées, la chaussée doit être élargie et les surfaces de roulement améliorées.

Toutefois, à moyen terme, et c’est déjà le cas dans certaines régions, l’ensemble du réseau aura atteint une certaine maturité, et l’attention se portera vers les travaux de réfection et d’entretien. L’analyse de la situation actuelle du transport forestier permet de dégager quelques éléments importants de la problématique :

• L’éloignement vers le nord des chantiers de récolte; • Le vieillissement de la partie sud du réseau routier permanent; • La nécessité de rehausser les normes de conception.

31 De nouvelles contraintes de construction.

Actuellement, on se retrouve donc dans une situation où le réseau principal d’un certain âge (chemins principaux) se dégrade graduellement alors que les ponceaux sur les chemins principaux et secondaires nouvellement construits soumis à une réglementation plus stricte restent probablement dans un état plus stable. Cependant, le manque de suivi et d’entretien à long terme met en péril les efforts consentis par les bénéficiaires de CAAF et des zecs afin de répondre aux objectifs du RNI. La RZHL est préoccupée par l’état actuel des chemins principaux et surtout par les coûts élevés des réparations de plus en plus fréquentes et constate que le nombre de réparations dites d’urgence semble augmenter annuellement, et ce, de façon considérable. Pourtant, ces chemins devraient être considérés par tous comme des infrastructures primordiales au maintien des activités de récolte, de tourisme, et ce, pour le bénéfice de notre économie régionale.

Les coupes partielles et les coupes en mosaïques qui sont désormais privilégiées en raison de leurs avantages indiscutables par rapport aux versions plus traditionnelles de la CPRS requièrent un réseau routier bien développé et contribuent à cette situation, de même que la distance de plus en plus grande qui sépare les secteurs de coupes des usines.

Par ailleurs, le ministère des Ressources naturelles, de la Faune et des Parcs (MRNFP) a octroyé de nombreux baux de villégiature dispersés sur l’ensemble du territoire des zecs. Conséquemment, ces baux se retrouvent à proximité des chemins déjà existants, mais vieillissants. Ce manque de concentration des secteurs de développement de la villégiature a contribué également à cette problématique puisque les détenteurs de ces baux ont des besoins considérables en matière de voirie forestière pour se rendre à leur chalet.

Le territoire des zecs des Hautes-Laurentides n’échappe pas à cette réalité. Le réseau routier qui résulte de cette situation en constante progression forme une vaste toile dense et largement ramifiée de chemins qui sillonnent l’ensemble du territoire, laissant peu d’endroits inaccessibles.

Des infrastructures vieillissantes

Conséquemment, les infrastructures routières ont souvent une vie plus longue que la durée d’utilisation prévue lors de leur construction. Ces chemins qui prennent de l’âge nécessitent de coûteux travaux de réfection puisque ces derniers ne peuvent généralement pas répondre aux objectifs du règlement sur les normes d’interventions en milieu forestier (RNI). Ces coûts de réfection sont encore plus considérables puisque la réfection s’effectue souvent par section, et ce, sans objectif à long terme.

À qui la responsabilité de l’entretien?

Un réseau d’une telle ampleur qui compte une bonne proportion d’infrastructures vétustes entraîne des coûts de gestion et d’entretien astronomiques compte tenu du RNI. Le partage des frais d’entretien des chemins entre les utilisateurs est donc un enjeu de taille qui est d’autant plus complexe du fait de la multiplicité des acteurs qui sont en cause.

32 Or, il n’existe pas de véritable délégation officielle de la responsabilité de l’entretien du réseau routier ou d’entente à long terme pour le partage équitable des coûts d’entretien des chemins et des traverses de cours d’eau entre les utilisateurs. Les industriels assurent l’entretien des chemins selon leurs propres besoins de transport, et ce, au moment où le transport est effectué tandis que la responsabilité de l’entretien de ceux qui ne sont plus utilisés pour les opérations de récolte forestière incombe aux zecs même si les industriels les utilisent régulièrement pour les travaux non commerciaux.

Faute d’une entente adéquate, l’entretien des chemins principaux est souvent minimal (réparations d’urgence). À long terme, l’absence d’un entretien régulier préventif ne permet pas de maintenir en bon état les infrastructures routières. De plus, elle entraîne des bris ou dommages qui auraient pu être évités et occasionne des coûts supplémentaires de réfection et de dommages environnementaux, et ce, même si le RNI avait été respecté lors des réfections des traverses de cours d’eau. En outre, comme chacun prévoit de son coté les opérations d’entretien qu’il effectuera, il y a souvent un dédoublement du travail de planification et la multiplicité des acteurs entraîne des difficultés de coordination entre eux. Finalement, en l’absence d’une délégation officielle de la responsabilité de l’entretien, il est parfois difficile de déterminer qui devrait effectuer les travaux. Cette situation suscite d’inévitables conflits entre les usagers et une image négative des touristes dans la région.

Quels montants sont investis annuellement par les zecs?

Une très grande proportion du budget des zecs des Hautes-Laurentides est consacrée aux réparations du réseau routier et des traverses de cours d’eau. Toutefois, les revenus dont ils disposent sont limités par la loi et ne sont pas suffisants pour couvrir les frais minimums pour maintenir le réseau dans un état acceptable. De plus, les montants exigibles pour l’accès au territoire des zecs ne suffisent pas à cet entretien. À titre informatif, les zecs des Hautes-Laurentides consacrent environ 200 000 $ annuellement afin de réparer uniquement les urgences. Notre étude révèle que si le réseau était en parfait état, il serait nécessaire d’injecter près de 400 000 $ par année afin d’assurer la rotation des traverses de cours sur une base de 20 ans en tenant compte de la densité des traverses actuelles par km. Pour 5 traverses par km, le montant s’élève à 650 000 $/année pour 875 km de chemins. La notion de rotation se base sur la durée de vie de chacun des ponceaux du MTQ.

Cependant, puisqu’il n’existe pas d’entretien préventif et que les montants investis annuellement sont nettement insuffisants depuis de nombreuses années, il s’avère que le montant à investir dans les prochaines années sera considérable dans un contexte où les ressources forestières ligneuses deviennent plus dispersées sur le territoire. De plus, ce manque d’entretien se manifeste sur la durée de vie des traverses de cours d’eau qui s’en trouve alors raccourcie. Or, plus la durée de vie est raccourcie, plus le coût de rotation des traverses s’en trouve augmenté. De plus, on constate que la fréquentation des zecs en matière de récréation a diminué au fil des ans. En l’espace de deux ans, les revenus des zecs des Laurentides ont diminué de 14 % alors que les montants qu’elles investissent dans le réseau routier ont augmenté de 25 % pour la même période. Si les zecs venaient à disparaître par une diminution de fréquentation combinée au manque de ressources financières pour entretenir les chemins principaux, les bénéficiaires de CAAF devront prendre la relève de tous ces chemins afin de répondre aux exigences de la loi pour

33 maintenir les activités des travaux non commerciaux et de récolte. Leur possibilité forestière pourrait même être diminuée de volume pour non-respect des travaux non commerciaux, faute de ressources financières pour assumer seul l’entretien de la totalité du réseau forestier. Il en résulterait une catastrophe financière régionale beaucoup plus importante que celle vécue l’an passé dans la région. Comme le phénomène de dégradation des traverses est un problème insidieux et peu visible à court terme, il est urgent de sonner l’alarme sur ce plan.

État des ponceaux

Les résultats préliminaires d’un inventaire réalisé l’automne dernier sur le territoire des 6 zecs des Hautes-Laurentides ont permis de constater le mauvais état général des ponceaux situés sur chemins principaux. Le règlement sur les normes d’intervention dans les forêts du domaine public RNI nous apparaît comme une norme minimale qui devrait être atteinte sur les chemins principaux pour minimiser les impacts récurrents sur l’environnement. C’est pourquoi, même si une grande portion du réseau étudié est composée de vieux chemins construits au moment où les normes étaient différentes, nous avons évalué la conformité des ponceaux par rapport au RNI actuel. La très grande majorité des infrastructures évaluées se sont avérées être non conformes au règlement.

Cependant, rendre conformes tous les ponceaux actuels sans plan d’action ou de priorité, et ce, sans partage équitable des coûts, risque d’engendrer un problème social important compte tenu de l’état actuel du réseau et de l’absence de politiques claires du réseau routier déjà existant. Un renforcement de l’application du RNI devra obligatoirement s’accompagner d’une politique de réfection et d’entretien de réseau routier, sans quoi la survie des entreprises locales est menacée à très court terme pour certaines et moyen terme pour d’autres.

Objectif de l’inventaire des ponts et ponceaux

L’objectif de l’inventaire des ponceaux était de connaître la quantité d’infrastructures présentes dans chacune des zecs, leur état respectif, l’ampleur des travaux d’entretien et de réfection nécessaires. De plus, nous voulions quantifier l’ampleur des travaux de restauration d’habitats aquatiques perturbés par ces installations. Nous avons identifié les critères de base essentiels à recueillir pour un tel inventaire pour l’objectif visé. Afin de diminuer au maximum les coûts d’un tel inventaire, nous avons choisi de retenir les employés de zecs comme préposés à l’inventaire. Ainsi, ces derniers connaissent plus que toute autre personne le réseau routier à maintenir à long terme sur le territoire. De plus, cet exercice d’inventaire par des employés de zecs a permis à chacune d’entre elles d’accroître leurs connaissances de l’information minimale à recueillir avant le remplacement d’un ponceau. Comme les zecs remplacent régulièrement des traverses de cours d’eau, cet inventaire a permis aux zecs de connaître davantage leur territoire et la problématique entourant l’installation et l’entretien des traverses.

34 Nous pourrons déterminer la dimension des ponceaux à installer lors du remplacement de ces derniers grâce aux données recueillies sur le terrain et au formulaire des ponceaux, et ce, au meilleur coût possible tout en étant conformes au RNI.

Une formation théorique et terrain a donc été dispensée à chacun des employés de zecs responsables de la cueillette des données. Par la suite, un suivi de contrôle terrain a été effectué dès le début pour chacune de ces personnes afin d’uniformiser le plus possible l’interprétation reliée aux critères relevés. Les résultats ont été très concluants pour trois zecs et passables dans deux autres cas. Compte tenu des dispositions contractuelles et des contraintes de temps, il aurait été difficile de faire mieux. Quoiqu’il en soit, à la lumière des résultats obtenus, la RZHL est plus que satisfaite. L’inventaire a été une réussite et un exercice essentiel à la compréhension de la nécessité d’un tel inventaire pour les zecs. Grâce aux données et photos recueillies pour chacun des ponceaux, les erreurs d’inventaire ont pu être corrigées lors de la validation avec l’aide du formulaire des ponceaux et des points GPS disponibles pour chacun d’eux.

Pour chacun des ponts et ponceaux, la position a été identifiée à l’aide d’un poteau métallique sur lequel a été attachée une étiquette portant le numéro de l’identifiant unique qu’on retrouve dans la base de données. Cette position a été relevée à l’aide d’un GPS. Les employés ont pris une photo de la structure et ont évalué les dimensions de chacune d’elles à l’aide d’un ruban à mesurer. Lorsqu’il s’agissait d’une traverse de cours d’eau, la largeur moyenne du cours d’eau selon la ligne naturelle des hautes eaux (LNHE) a également été notée.

8- ÉVALUATION DE LA CONFORMITÉ AU RÈGLEMENT SUR LES NORMES D’INTERVENTIONS DANS LES FORÊTS DU DOMAINE PUBLIC (RNI)

Ensuite, la conformité au RNI de chacun des ponceaux a été évaluée en tenant compte des critères suivants :

• Les dimensions du ponceau; • L’état du ponceau lui-même; • Le degré d’obstruction du tuyau; • La stabilisation autour du tuyau; • Par l’intermédiaire des variables suivantes :

o présence / absence d’une toile géotextile; o présence / absence d’ensablement;

• Ses impacts sur la capacité de circulation du poisson; • Par l’intermédiaire des variables suivantes :

o présence/absence de chute sans aménagement approprié; o niveau d’obstruction du ponceau;

• Épaisseur du remblai; • Absence d’un ponceau requis.

35 Dimensions du ponceau

Comme la quantité de ponceaux à relever était importante, les mesures recueillies sont limitées au diamètre dans le cas d’un ponceau circulaire et à la largeur et à la hauteur lorsqu’il s’agissait d’un ponceau en bois. Faute de temps, la longueur du tuyau n’a pas été évaluée au cours de cet inventaire. De plus, nous n’avons pas évalué si le diamètre des ponceaux était trop grand puisqu’il est peu probable que cette situation soit courante, compte tenu du fait que le prix des ponceaux s’accroît avec le diamètre.

1.1- Diamètre (D) ou diamètre équivalent (Deq) trop petit

Pour évaluer si le diamètre du ponceau est conforme ou RNI, il fallait déterminer le diamètre minimal requis par le règlement que nous désignons ici par le diamètre estimé (De). Le diamètre estimé se réfère à un ponceau circulaire étant donné qu’il s’agit du type de structure le plus couramment utilisé dans la région. Cependant, lorsque le ponceau en place était un ponceau en bois rectangulaire, on a calculé les dimensions équivalentes à un ponceau circulaire à des fins de comparaison. Ce calcul s’effectue de façon automatique à l’aide du formulaire.

Calcul du diamètre équivalent (Deq)

Lorsque le ponceau en place était un ponceau en bois rectangulaire, on a calculé les dimensions équivalentes à un ponceau circulaire à des fins de comparaison à l’aide de la formule suivante :

Deq = 2(√(hauteur x largeur))/pi

Calcul du diamètre estimé (De)

La valeur du diamètre estimé a été déterminée selon les critères suivants :

1.1.1- Pour les ponceaux de drainage

Le diamètre requis a été évalué à 30 cm.

1.1.2- Pour les traverses de cours d’eau permanent ou intermittent

Lorsque la mesure de la largeur du cours d’eau (selon la LNHE) était disponible, le diamètre du ponceau a été évalué de façon à rétrécir la largeur du cours d’eau de 20 % (De(lnhe)). Toutefois, lorsque le diamètre estimé par cette méthode sera supérieur ou égal à 150 cm, nous procéderons alors à un calcul du débit à l’aide du logiciel GSF-débit. Nous pourrons alors comparer les valeurs de diamètre estimé par les deux méthodes et nous retiendrons la valeur de diamètre estimé la plus faible qui permet de respecter le RNI.

Lorsque la largeur du cours d’eau n’était pas disponible parce qu’elle n’était pas mesurable sur le terrain, nous avons procédé au calcul du débit à l’aide du logiciel GSF-débit et retenu la valeur de diamètre obtenue par cette méthode (De(débit). Dans

36

plusieurs cas, il sera préférable d’y retourner pour tenter de mesurer le ruisseau sur le terrain compte tenu des économies possibles.

Lorsque la largeur du cours d’eau n’était pas disponible et que la cartographie ne permettait pas de faire le calcul de débit à l’aide du logiciel GSF-débit, la valeur de diamètre requise sera égale à la valeur du diamètre déjà en place, à moins que celui-ci soit inférieur à 45 cm. Dans ce cas, la valeur attribuée sera de 45 cm.

Lorsque, de toute évidence, le ponceau est inutile parce qu’il était mal positionné et qu’il n’y a jamais d’eau qui circule à cet endroit, la valeur de diamètre « 0 » sera attribuée.

Évaluation de l’état de la structure

Ce critère se réfère à l’état physique du ponceau comme tel. L’état de la structure a été évalué visuellement de façon qualitative selon les catégories suivantes :

1 : Excellent Ponceau caractérisé par une absence de bosse, trou, et pourriture;

2 : Très bon Ponceau avec quelques défauts mais n’affectant pas son diamètre;

3 : Bon Ponceau ayant plusieurs défauts et même son diamètre altéré sans toutefois présenter un danger immédiat pour le chemin;

4 : Passable Ponceau présentant des trous et défauts importants nuisant considérablement à l’écoulement naturel de l’eau;

5 : Périmé Ponceau devant être remplacé rapidement en raison de son état défectueux et nuisible à l’écoulement naturel de l’eau;

6 : Urgent Ponceau à remplacer immédiatement en raison du danger d’affaissement du chemin à brève échéance.

Degré d’obstruction du tuyau

L’obstruction a été évaluée visuellement en estimant la proportion de la surface d’évacuation du ponceau qui est obstruée selon les catégories suivantes :

¾ 1 % à 25 % ¾ 26 % à 50 % ¾ 50 % à 75 % ¾ 75 % à 100 %

Seuls les ponceaux obstrués à plus de 25 % ont été classés non conformes au RNI. (réf. Dany Bigras, MRNFP)

37

Stabilisation autour du tuyau

La qualité de la stabilisation autour du tuyau a été évaluée par l’intermédiaire de deux variables :

¾ La présence visible ou non d’une toile géotextile; ¾ La présence visible d’ensablement dans le ponceau.

Cependant, le manque de stabilisation n’a pas été retenu comme un critère de non- conformité pour les ponceaux de drainage parce qu’il est d’usage et toléré de ne pas installer de toile géotextile pour ce type de ponceau. Par ailleurs, il nous apparaît normal qu’il y ait présence d’ensablement dans ces derniers puisqu’ils drainent l’eau des fossés en bordure des routes. En outre, même si l’ensablement peut être une source d’obstruction, il n’est pas aussi problématique pour les ponceaux de drainage puisqu’il ne s’agit pas d’un habitat du poisson.

Impacts sur la circulation du poisson

La circulation du poisson a été considérée entravée dans les deux situations suivantes :

¾ Présence d’une chute à la sortie du ponceau; ¾ Ponceau obstrué.

Épaisseur du remblai au-dessus du ponceau

Ce critère visait à évaluer si la quantité de matériaux au-dessus du ponceau était suffisante pour assurer une bonne répartition des charges et la durabilité du ponceau. La quantité de matériaux requise a été évaluée visuellement.

Les autres données recueillies étaient :

¾ La mesure en cm de la LNHE des ruisseaux permanents, intermittents

¾ La composition du ponceau

1 : Métal 2 : Inconnu 3 : Bois 4 : Plastique

¾ La nature de l’écoulement telle que définie dans le RNI

1: Permanent 2 : Intermittent 3 : Indéterminé 4 : Drainage

38 ¾ Les causes d’obstructions du ponceau

0 : Aucun 1 : Débris végétaux (feuille, branche, herbacée) 2 : Sable, roche 3 : Ouvrage de castor 4 : Autres

¾ Les sources d’ensablement s’il y a lieu

1 : Chemin (si des sédiments proviennent de la surface de roulement du chemin) 2 : Talus (si des sédiments proviennent du talus) 3 : Niveleuse (si des sédiments proviennent de cette cause) 4 : Nulle (si aucun sédiment n’est observé)

Résultats de l’inventaire des ponceaux effectué par la RZHL

Tableau 6. Ponceaux non conformes au RNI

Hautes-Laurentides Outaouais

Maison-de- Bras-Coupé- Mitchinamecus Normandie Lesueur Mazana Total Pierre Désert

85 % 83 % 80 % 78 % 98 % 83 % 83 %

Le résultat de la non-conformité a été obtenu en fonction des 17 critères évalués par le formulaire. Ces critères sont présentés en annexe. On observe que le nombre de traverses de cours d’eau non-conformes au règlement sur les normes d’interventions en milieu forestier est très élevé. Nous avons évalué la conformité de ces derniers en fonction de la réglementation actuelle. Plusieurs de ces ponceaux ont été installés avant l’implantation du RNI. De plus, le RNI est en constant changement, de sorte que plusieurs ponceaux sont devenus hors normes avec le temps. Il nous est impossible de connaître l’année de mise en place de chacune des traverses puisqu’il n’existe pas de traçabilité de chacun des ponceaux. Quoiqu’il en soit, l’évaluation des ponceaux en fonction des normes actuellement en vigueur se justifie par la nécessité de connaître l’ampleur des travaux à venir sur le réseau routier. En effet, toute personne qui remplace ou procède à la réfection d’un ponceau se doit de le rendre conforme aux normes présentement en vigueur. Ce constat de non-conformité aura un impact important sur les coûts de réfection à venir, malgré que le RNI soit en vigueur depuis près de 8 ans. Ce constat indique clairement que le RNI est peu respecté sur l’ensemble du territoire.

39 La majorité de ces chemins existent depuis longtemps, de sorte que ces derniers échappent aux OPMV. Les OPMV ne concernent que les chemins en réfection majeure ou nouvellement construits. L’impact environnemental des chemins déjà existants sur l’habitat aquatique n’est donc pas pris en compte dans l’atteinte des objectifs de biodiversité énoncé dans la Loi sur les forêts.

Dans le cadre de ce travail, seuls quelques critères du RNI ont été considérés, de sorte que le nombre de ponceaux hors normes a été sous-estimé. Cependant, l’objectif du travail était surtout de dresser un portrait général de l’état des traverses et non pas d’évaluer chacun des critères du RNI.

Tableau 7. Ponceaux trop petits

Ruisseaux permanents et intermittents

Hautes-Laurentides Outaouais

Maison-de- Bras-Coupé- Mitchinamecus Normandie Lesueur Mazana Total Pierre Désert

60 % 77 % 72 % 38 % 43 % 65 % 61 %

L’analyse démontre que la majorité des ponceaux sont trop petits par rapport à la ligne naturelle des hautes eaux. Cette situation devra être corrigée avec le remplacement graduel des traverses.

Par ailleurs, la RZHL pose l’hypothèse que ce remplacement de la majorité de ces traverses se fera bien avant la durée de vie utile de ces ponceaux. Ce coût social non négligeable devra être assumé par l’ensemble des utilisateurs des ressources de ce milieu. De plus, cette situation engendre probablement un impact important sur la faune aquatique, notamment l’habitat du poisson. Le manque d’entretien augmente aussi le degré d’obstruction des ponceaux. Peu de ruisseaux ont été classés intermittents dans les zecs Mazana et Lesueur, d’où les plus faibles résultats.

40

Tableau 8. Ponceaux où l’on observe de l’ensablement

Écoulement Hautes-Laurentides Outaouais

Permanent 18 % 25 %

Intermittent 25 % 41 %

Drainage (pas une cause de 44 % 47 % non-conformité au RNI)

Bien que les résultats indiquent une observation moindre d’ensablement en fonction de la nature de l’écoulement, la RZHL pose l’hypothèse que l’observation de l’ensablement des cours d’eau est directement relié à la nature de l’écoulement proprement dit. C'est-à- dire qu’il se pourrait que le degré d’ensablement soit identique pour toutes les catégories de ruisseaux, mais que l’observation de sable dans la proximité du ponceau soit inversement proportionnelle à la vitesse de l’écoulement. Si cette hypothèse est vérifiée, l’impact sur la faune aquatique serait de l’ordre de 50 %. Une autre hypothèse serait un effort de la part des intervenants à améliorer graduellement les ponceaux sur les cours d’eau permanents.

Tableau 9. Entrave à la libre circulation du poisson

Hautes-Laurentides Outaouais

Permanent 34 % 42 %

Intermittent 42 % 56 %

41

En tout, 34 % des ponceaux situés sur les cours d’eau permanents ne semblent pas permettre la libre circulation du poisson, alors que pour certains ruisseaux intermittents, c’est près de la moitié qui ne le permettent pas. Généralement, les causes les plus souvent constatées sont l’obstruction de ces derniers ou bien des chutes d’eau à la sortie des ponceaux. Si nous avions considéré la vitesse d’écoulement, davantage de traverses n’auraient pas répondu à cette exigence. De plus, on constate encore une fois un problème de passage du poisson en fonction des diamètres présents et de la nature de l’écoulement.

À ce propos, le Parc national Jasper en Alberta a fait le constat suivant :

« Nous comprenons de plus en plus que les pratiques antérieures de gestion, y compris l’aménagement de l’infrastructure de transport, ont nui aux processus naturels et imposé des stress à l’écosystème aquatique. L’une des principales préoccupations écologiques liées à cette infrastructure est la fragmentation de l’habitat des poissons créée par les ponceaux des routes et des voies ferrées. Ces ponceaux laissent passer l’eau, mais ne facilitent pas nécessairement le passage des poissons. Les ponceaux sous dimensionnés augmentent la vitesse du courant à un point tel que les poissons peuvent être incapables d’y passer. Les ponceaux « suspendus » (avec une chute à leur extrémité en aval) placés aux mauvais endroits ne permettent pas aux poissons d’y passer. Sur le plan écologique, cela peut entraîner une perte globale de l’habitat dont les poissons ont besoin pour le frai, l’élevage des jeunes poissons ou l’hibernation. Le Parc national Jasper fait actuellement l’inventaire de tous ses ponceaux pour en déterminer les répercussions globales sur l’habitat des poissons et connaître les travaux de restauration nécessaires. » (Source : Hughson)

En Nouvelle-Écosse, même constat :

Les résultats révèlent qu'une bonne partie des installations de ponceaux a contribué à la fois à une perte d'habitat du poisson et à une fragmentation de cet habitat. Dans la plupart des cas, la perte d'habitat était manifeste tant à l'emplacement du ponceau que dans la zone adjacente.

« Il ressort également des résultats qu'un programme de surveillance est nécessaire pour bien gérer les risques associés à des activités d'aménagement comme l'installation de ponceaux. Le présent rapport recommande un programme annuel de surveillance aléatoire, qui consisterait à vérifier les activités aboutissant à une perte d'habitat, cela afin de satisfaire aux exigences de la première stratégie de " protection et respect des règlements " décrite dans la Politique de gestion de l'habitat du poisson du MPO. Les résultats de ce programme de surveillance pourraient aussi servir d'outil d'application des autres stratégies de la politique en vue d'atteindre l'objectif de gain net de la capacité de production pour les ressources halieutiques. » )Source : Langill et Zamora. An Audit of Small Culvert Installations in Nova Scotia: Habitat Loss and Habitat Fragmentation)

42

Tableau 10. Obstruction des ponceaux

Ponceaux obstrués à plus de 25 %

Hautes-Laurentides Outaouais

Maison- Le- Bras-Coupé- Mitchinamecus Normandie Mazana Total de-Pierre sueur Désert

73 % 40 % 48 % 49 % 38 % 56 % 59 %

Selon le MRNFP, bureau de Mont-Laurier, un degré d’obstruction dépassant 25 % (enfouissement compris) ne permet pas la libre circulation de l’eau. Conséquemment, près de 56 % de l’ensemble des ponceaux des chemins principaux seraient problématiques. Il est à noter que ni le RNI ni la Loi sur les forêts ne spécifient ce que signifie une entrave à la libre circulation de l’eau. Toutefois, la RZHL adhère à l’objectif de maintenir le degré d’obstruction des ponceaux inférieur à 25 %. L’apparence d’une moindre obstruction pour les zecs Lesueur et Mazana pourrait être reliée au peu de ponceaux intermittents et de drainage relevés sur le terrain.

Tableau 11. Obstruction selon le type d’écoulement

Hautes- Écoulement Outaouais Laurentides

Permanent 34 % 54 %

Intermittent 43 % 64 %

Drainage 68 % 59 %

43

En effet, comme le tableau ci-dessous l’indique, il existe pour les Laurentides une relation inversement proportionnelle du pourcentage d’obstruction versus le diamètre de ponceau présent. Deux causes peuvent expliquer ce phénomène. La RZHL pose l’hypothèse que le degré d’obstruction moindre des ponceaux permanents est relié au changement plus fréquent de ces traverses compte tenu de la nature de l’écoulement. Ce phénomène serait attribuable au débit de crue qui lessiverait les traverses lorsqu’un certain degré d’obstruction serait atteint. Lorsque obstrués, les cours d’eau à plus grand débit auraient donc un impact important sur l’habitat du poisson.

Tableau 12. Causes d’obstruction des ponceaux

Hautes-Laurentides Outaouais

Castor 5 % 13 %

Autres 95 % 87 %

Bien que plus visibles pour les utilisateurs et comme l’indique ce tableau, les barrages de castors ne sont que très peu responsables de la détérioration générale des traverses de cours d’eau. Les organismes fauniques des territoires structurés et les trappeurs consacrent beaucoup d’énergie à ce problème de déprédation.

Cependant, un problème évident d’obstruction par les débris végétaux et d’ensablement semble être beaucoup plus préoccupant. L’agressivité de la végétation et l’ensablement combinés au peu d’entretien en bordure des ponceaux en est souvent la cause. Les sources d’ensablement les plus souvent énumérées proviennent de la niveleuse ou bien du talus des ponceaux. Les ponceaux sur chemins principaux déjà existants ne sont généralement pas identifiés comme le spécifie le guide d’aménagement des ponts et ponceaux, de sorte que l’opérateur de niveleuse ignore leur emplacement. De plus, leurs talus sont souvent très mal ou partiellement stabilisés.

44

Tableau 13. Composition des ponceaux

Composition des Distribution (%) Nombre ponceaux

Métal 38 % 767

Plastique 25 % 520

Bois 22 % 466

Indéterminée 15 % 239

Total 100 % 2043

La présence à plus de 60 % de ponceaux en plastique ou en métal suggère des changements de ponceaux de façon régulière. Cependant, peu de ponceaux répondent à la totalité des normes du RNI. Rappelons que seules certaines normes ont été vérifiées. Puisqu’il était impossible de connaître l’année d’installation de chacune des traverses sur ces chemins, il devenait difficile de connaître l’atteinte de l’objectif du RNI en constant changement. Mais l’inventaire réalisé permettra de quantifier l’atteinte des normes du RNI dans l’avenir.

Tableau 14. Ponceaux périmés

Hautes-Laurentides Outaouais

13 % 18 %

Ce tableau indique que 13 % des traverses sont à remplacer immédiatement et que ces dernières ne répondent plus à l’objectif de maintenir le chemin dans un état acceptable. Ce montant devra s’ajouter à celui à investir annuellement.

45

Discussion

Limites de la méthode

Le présent rapport fait état des résultats obtenus pour l’inventaire réalisé à l’automne dernier. Pour permettre une interprétation juste de ces résultats, il est essentiel d’établir les limites de la méthode utilisée.

Certaines normes de l’inventaire n’ont pas été établies de façon précise et détaillée. Cette précision concerne surtout l’épaisseur de remblai et la circulation du poisson. D’autres notions comme la distinction des ruisseaux intermittents et ceux de drainage peuvent être complexes dans certains cas pour certaines personnes non familières avec les notions d’inventaires.

Par ailleurs, les éléments du RNI qui se rapportent aux ponceaux sont nombreux et complexes. Dans le contexte du présent projet, il était impossible de les considérer tous. L’évaluation de la conformité au RNI s’appuie donc sur certains critères sélectionnés jugés essentiels. Lorsque l’ensemble des critères évalués ne permettaient pas d’identifier le ponceau comme non conforme, il a été classé conforme par défaut. De même lorsque de l’information était manquante pour l’évaluation de certains critères, on n’a pas tenu compte de ce critère dans l’évaluation et le ponceau a été classé conforme ou indéterminé par défaut. Cette façon de faire entraîne une sous-estimation de la proportion de ponceaux non conformes au RNI.

En contrepartie, étant donné que nous ne disposions pas de l’information concernant l’année de la mise en place de l’infrastructure, nous l’avons évaluée en fonction de la réglementation actuelle. Nous n’avons pas tenu compte des règles en vigueur au moment de leur installation. Étant donné que la sévérité du règlement a été accrue à la suite de révision, ceci a pour effet d’augmenter le nombre de ponceaux non conformes au RNI.

L’évaluation des ponts reste très sommaire. La construction d’une telle infrastructure est complexe et du ressort du génie civil. Une évaluation complète requiert beaucoup de temps et de connaissances. Pour cette raison, nous nous sommes limités à seulement quelques points rapidement évalués et nous n’avons pas évalué leur conformité au RNI.

En outre, il faut tenir compte du fait que les résultats obtenus par cet inventaire permettent de dresser un portrait de la situation à un moment précis. Cependant, l’état des ponceaux est en constante évolution, d’une part à cause des effets de la nature, de l’homme et du temps sur l’usure, et d’autre part à cause des travaux de réfection et d’entretien de la voirie.

Interprétation des résultats

Compte tenu des limites précédemment mentionnées, on ne peut quantifier avec précision les résultats obtenus. Cependant, on peut certainement dégager certaines tendances et problématiques importantes en ce qui concerne l’état des ponts et ponceaux qu’on retrouve dans les zecs des Laurentides

46 Les résultats obtenus nous permettent sans contredit de dresser le constat suivant :

Une grande proportion des ponceaux sont en mauvais état et ne respectent pas le RNI.

Deux facteurs permettent d’expliquer cette situation :

• Une grande proportion des ponceaux est mal installée;

À cet égard, l’analyse des résultats préliminaires a permis d’identifier les problématiques suivantes :

o Diamètre du tuyau insuffisant; o Stabilisation inadéquate des remblais du chemin autour des extrémités du tuyau; o Entrave à la circulation du poisson;

• L’entretien des ponceaux est insuffisant;

L’analyse a permis de mettre en évidence les problématiques suivantes :

o Obstruction des tuyaux; o Structure en mauvaise condition.

Améliorations possibles à la méthode utilisée

Prendre deux photos au lieu d’une seule par ponceau, une en amont, l’autre en aval.

Identifier la direction de l’écoulement de l’eau afin de faciliter la validation de la localisation des ponceaux sur la carte et de limiter le risque d’erreur qui pourrait survenir lors du calcul de débit.

Recueillir l’information supplémentaire suivante :

o Cause de l’entrave à la circulation du poisson; o Chute, vitesse de l’eau, obstacle; o Évaluer la largeur entre les tuyaux installés en parallèle; o Hauteur disponible pour l’installation du tuyau.

Établir des normes d’inventaires détaillées regroupées dans un guide-terrain.

Conclusion sur l’inventaire

Les associations régionales des zecs de l’Outaouais et des Laurentides ont fait un travail de pionniers en réalisant cet inventaire très innovateur. Il s’agit en quelque sorte d’un prototype qui a permis de tester les outils d’acquisition et d’analyse des données. L’identification des limites grâce à l’expérimentation de la méthode permettra grandement de bonifier les outils pour les inventaires subséquents.

47 Malgré ses quelques lacunes sur le plan de la précision des données, les résultats préliminaires de l’inventaire ont permis de réaliser un travail d’éclaireur en identifiant plusieurs problématiques concernant l’état des ponceaux sur le territoire des zecs. Ces nouvelles connaissances ont permis de préciser les enjeux de gestion intégrée des ressources, cette dernière étant l’objectif du travail.

On aurait avantage à bénéficier des nouveaux outils et connaissances disponibles et poursuivre les efforts pour mieux documenter la problématique des ponceaux en validant les données déjà recueillies, en améliorant la méthode d’inventaire et en poursuivant le travail entamé. Également, une avenue particulièrement intéressante à explorer serait d’étudier en détail les coûts associés au maintien d’un réseau routier dans un état acceptable. Ce travail serait beaucoup facilité par l’inventaire déjà réalisé.

Éléments de réflexion additionnels sur le réseau routier

Ces chemins qui ne sont pas entretenus engendrent des problèmes considérables pour la faune aquatique et terrestre. Lebel mentionne : « […] bien que les coupes de bois qui couvrent des milliers d’hectares suscitent des inquiétudes parmi les spécialistes et au sein du grand public, ce sont les chemins forestiers qui laissent l’empreinte la plus marquée sur le territoire. Les chemins, en particulier les traverses de cours d’eau, sont une source importante de sédimentation. Actuellement, des efforts considérables sont consentis pour minimiser l’impact du réseau routier forestier sur le milieu aquatique.

Les méthodes de construction de même que le choix des tracés seront appelés à changer au cours des prochaines années. Les gestionnaires du réseau routier en milieu forestier doivent également être conscients que les chemins morcellent le territoire et peuvent nuire au déplacement de certaines espèces animales qui craignent de s’aventurer à découvert. Cependant, dans certains cas, les chemins peuvent favoriser la prédation en facilitant, par exemple, les déplacements des meutes de loups. Ce genre de considérations doit maintenant être intégré au processus de développement du réseau. Les techniques de construction qui permettraient d’atteindre tous ces objectifs à un coût acceptable ne sont pas encore vraiment au point.

Toutefois, l’ampleur du réseau, les contraintes de construction et l’importance des charges transportées font que le coût global de gestion est très élevé. En raison de l’envergure et de la valeur des réseaux routiers ainsi que des coûts d’entretien connexe, une amélioration du rendement d’une chaussée, même minime, entraîne des économies qui se calculent en centaines de milliers, voire en millions de dollars à l’échelle du pays.

Approximation des coûts d’achats et d’installation des ponceaux

Dans le travail réalisé pour le compte de la zec Petawaga, nous avons estimé en 2001 le coût moyen d’achat et d’installation des 290 traverses des cours d’eau inventoriées sur ce territoire. Ce coût a été déterminé en fonction du type de traverses, de la dimension prévue pour l’installation et d’une durée de vie de 20 ans pour chacune des traverses. L’estimation a été effectuée à partir de la liste de prix d’un commerçant, d’un document de Féric disponible dans Internet et du manuel de foresterie rédigé par l’OIFQ, surtout

48 pour le coût estimé pour les ponts. Il est à noter que les ponts de grande envergure n’ont pas été estimés, faute de compétence et d’information à ce sujet (3 ponts de plus de 100 mètres chacun). Il est à noter que deux de ces trois ponts sont fermés au transport lourd et l’autre est en réparation majeure.

Nous avons aussi estimé les coûts pour les cinq autres zecs, et ce, à partir des résultats de la zec Petawaga. Nous pourrons à très court terme évaluer plus précisément le coût de remplacement à partir du formulaire prévu à cet effet.

Tableau 15. Coût moyen des traverses (zec Petawaga)

Type de Achat Achat et Valeur totale traverses (valeur moyenne) installation (283 ponceaux) (valeur moyenne) Ponceaux 1100 $ 2211 $ 625 829 $ (283 ) Ponts (7) 25 080 $ 40 021 $ 280 150 $ Total 1680 $ 3124 $ 905 979 $

Tableau 16. Estimation pour les cinq autres zecs

Type de Achat Achat et Valeur totale traverses (valeur moyenne) installation (283 ponceaux) (valeur moyenne) Ponceaux 1100 $ 2211 $ 4 517 073 $ (2043) Ponts (54) 25 080 $ 40 021 $ 2 161 134 $ Total 6 678 207 $ Grand total Approximatif 3624 $ 7 600 000 $

Conséquemment, l’investissement, sur un principe de rotation aux 20 ans, doit être de 380 000 $ par année en argent d’aujourd’hui pour maintenir les traverses de ce réseau, et ce, sans compter l’héritage du passé et l’entretien nécessaire afin de garantir une durée de vie minimale de 20 ans. Conséquemment, ce sont environ 63 000 $ par année par zec. Ce sont donc près de 400 $/km/an pour une densité de 2.7 traverses/km qu’il faut investir. Si on suppose une densité de 5 traverses par km, ce sont près de 740 $/km/année qu’il est nécessaire d’investir. Cependant, si on estime que les 2.3 ponceaux/km manquants ont généralement des diamètres inférieurs à 45 cm, ce sont autour de 600 $/km/année qu’il faut investir sur un principe de rotation à tous les 20 ans.

La RZHL demeure convaincue des bénéfices à très court terme d’un tel inventaire tant du point de vue opérationnel, qu’économique et social des activités se déroulant sur ces territoires.

49 9- CONSTATS

Les besoins sont illimités, mais les ressources sont limitées

Si on interrogeait l’ensemble des utilisateurs du milieu forestier, probablement que la plupart d’entre eux exprimeraient leur souhait de voir construire ou améliorer un chemin pour répondre à leurs besoins particuliers en termes d’accès au territoire : les compagnies forestières pour la récolte d’un nouveau secteur, les villégiateurs pour accéder plus facilement à leur chalet, les pêcheurs pour se rendre à un lac particulièrement intéressant, etc. L’accessibilité de la forêt publique est une valeur chère aux Québécois qui se reflète dans leur attitude vis-à-vis de la voirie forestière. Toutefois, lorsqu’il s’agit de déterminer qui devrait assumer les frais d’entretien pour la totalité de la vie utile de ce chemin, rares sont ceux qui se porteraient volontaires... Une partie importante des frais des compagnies forestières est déjà attribuable à la construction de la voirie forestière. Les villégiateurs voient d’un mauvais oeil une augmentation de leur compte de taxes ou de leur bail, tandis que les gestionnaires de zecs disposent d’un budget très restreint et réglementé qui est déjà consacré en grande partie aux chemins.

Coûts réels du réseau routier

Le gouvernement du Québec a clairement exprimé son engagement à promouvoir les valeurs du développement durable en les enchâssant dans la Loi sur les forêts. Or, dans une perspective de développement durable, il est indispensable d’entretenir un chemin tant et aussi longtemps qu’il est utilisé, de façon à limiter les impacts sur l’environnement aquatique. Toutefois, le cadre législatif et le mode de gestion actuels font en sorte que la situation est tout autre. Durant les années où un chemin n’est pas utilisé pour les opérations forestières, l’entretien est minimal, voire carrément nul. Faute de ressources financières suffisantes, l’état des ponceaux se dégrade graduellement, ce qui entraîne des impacts considérables sur le milieu aquatique.

En tant que société, il faudrait se questionner sur les coûts réels qui sont liés au fait de garder ouvert à la circulation l’ensemble des chemins qui sont construits en forêt. Ces coûts devraient inclure tous les frais nécessaires pour entretenir les chemins et les traverses de cours d’eau durant toute leur vie utile, c’est-à-dire tant et aussi longtemps qu’on y permet la circulation. Étant donné l’état médiocre des chemins d’un certain âge, on constate que les intervenants du milieu n’ont pas eu jusqu’à présent les ressources nécessaires pour payer ces frais d’entretien.

Un choix social est nécessaire

Comme nous venons de l’expliquer, l’histoire a démontré le manque de ressources des intervenants pour assurer un entretien adéquat durant toute la vie utile des chemins existants. La problématique de la voirie forestière s’explique en partie par cette rareté des ressources et par le conflit qui oppose des valeurs importantes pour la société québécoise. Une des solutions au problème exige donc qu’on définisse clairement nos priorités vis-à- vis de ces valeurs et qu’on trouve un nouvel équilibre en aménageant la forêt publique de façon à en assurer l’accessibilité tout en respectant les principes du développement durable.

50 C’est pourquoi une des questions qu’on devrait se poser est la suivante : le maintien du taux actuel d’accessibilité au territoire public est-il réellement une priorité pour la société québécoise? Si oui, la société devra investir plus d’argent dans la voirie forestière. Il faudra trouver de nouvelles sources de financement pour un entretien adéquat de tous les chemins, car cette accessibilité ne peut compromettre la qualité du milieu aquatique. La proposition émise par la FQGZ permettrait de maintenir un état acceptable du réseau actuel. Les propositions de la FQGZ sont les suivantes :

* Modifier la Loi sur les mines pour exempter les zecs des redevances sur les sablières et gravières.

* Assujettir le chemin principal servant au transport du bois aux normes de protection et de mise en valeur du milieu forestier (OPMV).

* Éliminer les exceptions de paiement du droit d’accès dans le règlement sur les zecs.

* Tarifer un seul bail par zec pour les gravières et sablières et éliminer les redevances pour le tonnage de gravier en modifiant la Loi sur les mines.

* Reconnaître les zecs au même titre que les MRC et les municipalités concernant l’entretien des chemins forestiers (Comité interministériel, MAM, MER, FAPAQ, entretien des chemins du domaine de l’État).

* Développer un programme de soutien financier semblable à celui de la FQCQ. Établir un partenariat pour le financement à parts égales entre :

- MRNFP – redevances baux; - Industrie forestière – redevances; - Zecs – revenus des utilisateurs.

Sinon, si en tant que société on ne désire pas investir plus d’argent qu’on le fait actuellement dans l’entretien des chemins forestiers, il faudra changer le mode de gestion de la forêt afin de rendre possibles des solutions qui permettent de réduire la quantité de chemins à entretenir, quitte à réduire l’accessibilité à certaines parties du territoire et s’inspirer des recommandations ci-dessous.

10- ÉLÉMENTS DE SOLUTIONS

Réformer en profondeur l’approche actuelle

On ne peut continuer de laisser le réseau prendre progressivement de l’ampleur et devenir de plus en plus coûteux à entretenir pendant que les chemins principaux qui prennent de l’âge se dégradent progressivement, et ce, au détriment de l’environnement. À notre avis, il est donc essentiel de procéder à une réforme en profondeur de l’approche actuelle, tant à l’échelle régionale que provinciale. Il faut donc procéder à des changements nécessaires dans la loi et le mode de gestion des routes forestières.

51 Déterminer officiellement le ou les responsables

La situation actuelle est problématique du fait de la multiplicité des acteurs. Puisque l’ensemble des utilisateurs sont responsables pour l’entretien des chemins, il est très difficile de déterminer précisément quelle est la responsabilité que chacun devrait assumer en vertu du principe de l’utilisateur-payeur. Lorsque tous sont responsables, c’est parfois comme si personne ne l’était vraiment puisqu’il est difficile de retracer les faits et gestes ou de déterminer clairement le rôle de chacun. Lorsque la responsabilité est clairement définie, on ne peut plus se lancer la balle sans cesse. De plus, les intervenants et les décideurs régionaux devront être imputables de leurs actions.

Une des solutions aux problèmes de la voirie forestière passe donc par une délégation officielle, à long terme, de la responsabilité de l’entretien des chemins par l’État qui en est le propriétaire. Cette délégation de la responsabilité et le partage des frais d’entretien devront se faire avec un souci d’équité entre les utilisateurs. La part de chacun devra être déterminée en fonction de l’utilisation et de la capacité respective de chacun de payer. Le scénario retenu devra également minimiser le nombre des intervenants qui réaliseront les travaux afin de limiter les possibilités de différends et de favoriser l’imputabilité et la traçabilité de ces travaux.

Certainement, plusieurs scénarios pourraient être envisagés pour solutionner le problème.

À plus long terme, nous proposons ici un modèle qui tient compte des considérations précédemment mentionnées et qui s’intégreraient relativement aisément dans le régime forestier actuel. Nous suggérons la création d’un fonds et d’une corporation de gestion de ce fonds. Cette corporation serait officiellement l’unique mandataire responsable de la gestion de l’entretien du réseau routier. Elle jouerait le rôle de coordonnateur et serait responsable de la planification et de la mise en oeuvre de la construction et de l’entretien du réseau routier pour un territoire donné, tel celui d’une zec ou d’une unité d’aménagement forestier. Elle serait indépendante et représenterait les intérêts de l’ensemble des utilisateurs concernés. Ces derniers auraient le droit de parole par le biais de sièges au conseil d’administration. Leurs décisions seraient cautionnées par les utilisateurs de ce territoire. Éléments obligatoires selon nous, le choix des chemins à maintenir se ferait par vote lors d’assemblée générale des utilisateurs de ces territoires.

Le nouveau fonds mis sur pied permettrait le financement des opérations dirigées par la corporation. L’ensemble des utilisateurs devrait y contribuer proportionnellement à son utilisation, aux bénéfices qu’ils retirent de cette utilisation et à leur capacité de payer. Il faut tenir compte du fait que les avantages dont bénéficient les usagers des routes varient d’un à l’autre. Également, on doit considérer qu’une automobile use la route beaucoup moins qu’un camion chargé. À titre d’exemple, pour les autoroutes, on calcule qu’un camion chargé équivaut à 25 000 passages automobiles (tiré de Réfection et entretien des routes forestières de pénétration dans l’aire commune 73-02, 2004) .

Les compagnies forestières déposeraient un certain montant dans le fonds par mètre cube de bois transporté. Les membres permanents des zecs et les utilisateurs occasionnels y contribueraient par leurs droits de circulation tandis que le MRNFP secteur Terres participerait au fonds par le biais des droits exigibles pour les baux de villégiature.

52

Le travail de cette corporation devra être soutenu par la mise en place de mécanismes appropriés de concertation qui faciliteraient les échanges et assureraient la prise en compte des intérêts de l’ensemble des utilisateurs dans les décisions. Également, il faudra que ces activités soient contrôlées par un mécanisme approprié de reddition de comptes.

Planifier le réseau de façon plus stratégique

Le scénario proposé permettrait certainement une planification plus stratégique du réseau routier qui intégrerait les besoins de l’ensemble des utilisateurs du réseau. Ce modèle de gestion sera favorable à une évaluation à plus long terme des besoins en matière de voirie. Il sera ainsi possible de structurer le réseau routier de façon plus stratégique dans l’espace et dans le temps afin qu’il permette à la fois d’exploiter efficacement la ressource ligneuse et de constituer des axes de développement économique.

Ce mode de gestion devrait permettre de tenir compte de l’ensemble des éléments pertinents et de les intégrer au processus de planification des chemins. À l’inverse, la planification des projets de développement sera facilitée par une meilleure connaissance du réseau routier à venir. Il sera ainsi possible de faire des choix judicieux en matière d’aménagement du territoire. On pourra par exemple favoriser une concentration des secteurs de récréotourisme et de villégiature. En limitant l’étalement du développement récréatif, on pourra du même coup limiter les besoins en termes de chemins et faciliter les opérations forestières.

Le résultat de cette planification stratégique du réseau routier devrait permettre d’obtenir un réseau permanent bien développé et en bon état qui intègre les besoins à moyen et long terme de l’ensemble des utilisateurs. On devrait privilégier des méthodes et des structures durables qui correspondent à leur vie utile réelle. Également, dans les territoires fauniques, on devrait privilégier plus souvent des structures à arche lors de l’installation de ponceaux dans les cours d’eau qui constituent un habitat du poisson.

53

Le modèle proposé devrait également être susceptible de favoriser une attitude de prévention au lieu d’une attitude de réaction aux événements. Par exemple, l’entretien préventif d’un ponceau pourrait être fait plutôt que son remplacement. Un tel entretien préventif devrait permettre de réaliser des économies d’argent ainsi que d’éviter des dommages à l’environnement et des ennuis inutiles.

Ce mode de gestion des chemins permet une planification du réseau à long terme. Il permet de confier la réalisation des travaux à un nombre limité d’exécutants, ce qui aura pour effet de faciliter le contrôle de la qualité du travail et de favoriser des économies d’échelle.

Une planification stratégique de la construction des chemins en forêt devrait également tenir compte des recommandations proposées par la direction régionale de la Gaspésie du MRNFP dans le guide Saines pratiques : voirie forestière et installation de ponceaux de façon à limiter les impacts de la voirie forestière sur les cours d’eau et diminuer au maximum l’entretien du chemin requis.

À notre avis, une des solutions aux problèmes de la voirie forestière implique de façon incontournable qu’on mette un frein à l’expansion rapide et continuelle du réseau. Il est indiscutable qu’on devra poursuivre la construction de nouveaux chemins pour accéder à la ressource ligneuse. Par conséquent, il est impératif que certains chemins deviennent inaccessibles à la circulation lorsqu’ils ne sont plus utilisés pour l’exploitation forestière. Pour faire le choix de ces chemins, il faut faire des analyses qui tiennent compte des aspects économiques, sociaux et environnementaux, ce qui signifie qu’il faudra évaluer les coûts réels par rapport aux avantages que procure le fait de garder un chemin ouvert. À cet effet, il faudrait quantifier les avantages que ce chemin procure. Notamment, ces avantages peuvent être mesurés par une évaluation de l’importance de la voie d’accès pour le développement économique régional et de ses retombées, par une évaluation des revenus des zecs et des compagnies forestières qui dépendent de l’accès permis par le chemin en question et par le montant supplémentaire que les villégiateurs consentent à payer pour bénéficier de cet accès.

Les coûts devraient inclure le total des frais qui sont encourus pour assurer un entretien adéquat. Ce qui signifie, entre autres, que, dans l’ensemble, les ponceaux respecteraient le RNI. Les coûts environnementaux qui devraient également être considérés pourraient être estimés en partie par les frais de remise en état du site lorsque le mauvais état des infrastructures routières affecte la qualité de l’environnement.

Cette évaluation devrait être déterminante dans le choix de garder un chemin ouvert ou de le fermer. Désormais, il faudra conserver seulement ceux qu’on peut se permettre de garder en bon état. Par ailleurs, on facilitera l’atteinte de cet objectif en privilégiant, lorsque c’est possible, les infrastructures temporaires qui peuvent être retirées lorsqu’elles ne sont plus utilisées.

54

Trouver de nouvelles sources de financement permanentes

Les besoins d’entretien du réseau routier sont permanents. On ne peut se fier sur du financement de projets ponctuels pour une gestion efficace et stratégique du réseau routier. Le financement ponctuel tel le Programme de mise en valeur du milieu forestier volet II permet de réparer les pots cassés, mais pas de résoudre le problème à la source. On effectue les réparations d’urgence, mais on ne peut se permettre de faire de l’entretien préventif ou même de réparer les dommages environnementaux.

Il faut donc que de nouvelles sources de financement permanentes soient consacrées au réseau routier. Il pourrait s’agir, par exemple, d’une part du fonds forestier qui pourrait être réservée à cette fin, et ce, de façon récurrente annuellement. Par ailleurs, l’État bénéficie de revenus considérables qui sont rendus possibles par l’existence du réseau routier tels que les loyers des villégiateurs et les taxes de vente perçues par les commerçants de la région sur les dépenses de ces villégiateurs et des autres utilisateurs lors de la pratique de leurs activités. Il serait juste qu’une partie de cet argent soit injectée dans le réseau routier. Cet apport de l’État pourrait prendre la forme d’un programme de soutien financier à l’entretien des chemins semblable à celui qui est accordé à la Fédération Québécoise des Clubs Quads (FQCQ). Également, plusieurs utilisateurs sont exemptés du paiement des droits d’accès en vertu du Règlement sur les zecs. En éliminant ces exceptions, on se rapprocherait davantage du principe de l’utilisateur- payeur et on augmenterait le financement du réseau routier. Finalement, l’élimination des redevances perçues pour le tonnage de gravier en vertu de la Loi sur les mines diminuerait les coûts d’entretien et les besoins de financement.

Indicateurs de performance

Dans le cadre de l’objectif 3 des objectifs de protection et de mise en valeur des ressources du milieu forestier (OPMV), il faut se donner des indicateurs pour évaluer l’évolution de la situation de l’apport de sédiments occasionnés par les chemins déjà existants qui se dégradent progressivement. Il ne faut pas se limiter et porter notre attention seulement aux situations exceptionnelles qui occasionnent de l’érosion telles que les constructions ou réfections majeures. Il faudrait également se donner des indicateurs de performance pour évaluer la satisfaction des usagers.

Conclusion sur le réseau routier forestier

Dans une perspective de développement durable, la gestion de la voirie forestière est définitivement un enjeu de taille. Une remise en question en profondeur de l’approche actuelle est nécessaire. La solution choisie devra également permettre d’assurer un entretien adéquat de la voirie et des ponceaux. Les modes de gestion proposés sont favorables à l’harmonisation des divers usages de la forêt et minimisent les impacts de la voirie sur la faune.

En conséquence de ce qui précède, nous recommandons à court terme : 55

Qu’il y ait concertation sur le maintien d’un réseau routier permanent et partage des coûts entre le propriétaire (MRNFP) et les utilisateurs de ce réseau routier. À cette fin, qu’une réforme en profondeur de l’approche utilisée jusqu’à maintenant soit faite autant régionalement que dans l’ensemble de la province.

Qu’une politique régionale reconnaisse l’inventaire effectué sur le réseau principal et que le suivi de l’état actuel des traverses des cours d’eau s’effectue à partir de ce principe, et ce, annuellement.

Qu’un partage des coûts du suivi et de l’entretien soit instauré par un organisme désigné par le MRNFP ou par une table de concertation où les membres seraient élus par les utilisateurs de ces territoires.

Qu’un mécanisme d’arbitrage soit prévu en cas de litige concernant le partage des coûts d’entretien et de réfection des traverses de cours d’eau sur les chemins principaux.

Qu’un plan d’action de réfection du réseau routier et des traverses de cours d’eau soit instauré par le biais d’un processus de concertation en respectant le principe de durée de vie moyenne des traverses de cours d’eau et de l’état actuel du réseau.

Que tous les intervenants, bénéficiaires de CAAF compris, soient tenus de soumettre un rapport annuel de réfection des traverses de cours d’eau hors plan annuel, et ce, à la fin de la saison d’opération, avec l’information nécessaire au maintien du système de suivi implanté sur le territoire des zecs. Compte tenu de la complexité grandissante reliée à l’application du RNI, que toute personne ayant à effectuer des remplacements de traverses de cours d’eau ait suivi une formation et réussisse un examen pratique administré par le MRNFP.

Que les indicateurs développés pour les OPMV s’appliquent aussi au réseau routier principal actuel, et ce, par l’intermédiaire des PGAF. Que les PGAF incluent les chemins principaux afin de tenir compte de la problématique des chemins déjà existants. Ainsi, les indicateurs des OPMV tiendraient compte des progrès de l’état des traverses de cours d’eau et des habitats qui y sont associés.

Que la Loi sur les mines soit modifiée pour exempter les zecs des redevances sur les sablières et gravières.

Que le chemin principal servant au transport du bois soit assujetti aux normes de protection et de mise en valeur du milieu forestier (OPMV).

Que les exceptions de paiement du droit d’accès dans le règlement sur les zecs soient abolis.

56 Que les zecs soient tenues de ne payer qu’un seul bail pour les gravières et sablières et que les redevances pour le tonnage de gravier soient abolies en modifiant la Loi sur les mines.

Que les zecs soient reconnues au même titre que les MRC et les municipalités concernant l’entretien des chemins forestiers.

Que le MRNFP développe un programme de soutien financier semblable à celui de la FQCQ pour l’entretien des chemins forestiers en établissant un partenariat pour le financement à parts égales entre :

- MRNFP – redevances baux; - Industrie forestière – redevances; - Zecs – revenus des utilisateurs.

Recommandations à plus long terme

Que le MRNFP secteur Terres mette en place une corporation de gestion où les membres de la corporation seraient élus par les utilisateurs de l’unité d’aménagement forestier.

Que les décisions de la corporation soient soumises aux votes des utilisateurs de l’unité d’aménagement.

Qu’un fonds financier de gestion à l’échelle de l’unité d’aménagement forestier soit créé.

Qu’un mécanisme de reddition des comptes soit prévu. Que le plan d’affectation des terres et les plans de développement régionaux indiquent les chemins forestiers principaux à maintenir dans le temps.

Que ce plan d’affectation des terres soit soumis au vote pour acceptation par les utilisateurs de ces territoires.

11- SECTION 2 : L’HABITAT DE L’ORIGNAL

La chasse à l’orignal demeure l’activité économique la plus importante pour les zecs des Hautes-Laurentides. En effet, près de la moitié de leurs revenus annuels provient cette chasse. La RZHL est préoccupée par le maintien des activités de récolte faunique et, conséquemment, de l’habitat de l’orignal sur l’ensemble de son territoire. Cette préoccupation est primordiale compte tenu des revenus des zecs qui sont directement reliés à l’offre faunique et notamment à la disponibilité des opportunités de chasse à l’échelle du parcellaire forestier.

57 Historique du guide d’aménagement de l’habitat de l’orignal

À la suite de ce projet de recherche dans le Parc de la Jacques-Cartier, un guide d’aménagement de l’habitat de l’orignal a été produit (Samson et al., 2002, disponible à http://www.fapaq.gouv.qc.ca/fr/faune/habitats/orignal/guide_amenag_orignal.pdf). Ce guide a aussi été reproduit à plus de 5 000 exemplaires. Il présente une revue des besoins de l’orignal en matière d’habitat et suggère des méthodes pour aménager une mosaïque forestière propice à cette espèce, tout en permettant une récolte intéressante de matière ligneuse. Le guide indique également comment les besoins des chasseurs peuvent être intégrés dans l’élaboration d’un plan d’aménagement de l’habitat de l’orignal. En résumé, le guide suggère de planifier les interventions forestières dans des unités d’environ 25 km2 et de s’assurer qu’au plus la moitié de cette surface soit couverte de jeunes forêts de 3 m. Afin de tenir compte des besoins des chasseurs à fine échelle, deux solutions sont envisagées. Si la régénération naturelle préétablie est supérieure à 2,5 m, on doit la protéger et l’orignal continuera de fréquenter cet habitat. Sinon, il serait préférable de disperser des coupes d’un maximum de 100 à 150 ha dans le paysage pour créer une mosaïque forestière où les peuplements de nourriture et de couvert sont entremêlés (Dussault et al., document non publié).

Source : Le Naturaliste Canadien, volume 128, été 2004.

Les échelles d’analyse

Selon le Guide d’aménagement de l’habitat de l’orignal publié tout récemment par la Fondation de la faune du Québec, la FAPAQ et le MRN, le choix de l’échelle d’analyse pour l’habitat de l’orignal dépend de l’objectif poursuivi.

Une échelle d’analyse de plus de 10 000 km² sert à assurer le maintien de la biodiversité régionale.

Une échelle variant entre 1000 km2 et 5000 km² sert à maintenir la diversité des écosystèmes forestiers et l’exploitation doit être planifiée de façon à maintenir ces écosystèmes.

Une échelle entre 50 km2 et 500 km² sert à assurer une production faunique locale soutenue pour satisfaire la demande des utilisateurs.

Le Guide d’aménagement de l’habitat de l’orignal propose 2 échelles d’analyse à utiliser en concomitance, soit 25 km2 et 10 km² selon les besoins et l’objectif poursuivis. Leur choix repose à la fois sur les besoins de l’orignal en matière d’habitat et surtout sur l’habitude des chasseurs d’orignaux d’utiliser des superficies de territoires généralement inférieures à 2 km².

58 Le choix de l’échelle d’analyse de l’habitat de l’orignal

Les unités territoriales de référence (UTR) étaient beaucoup trop grandes pour cette analyse. De plus, nous ne voulions pas créer de nouvelles entités territoriales. Nous avons donc choisi l’entité se rapprochant le plus de la recommandation du guide, soit le parcellaire forestier. Cette information se retrouve à l’intérieur des cartes écoforestières numériques du MRNFP et est utilisée couramment dans la planification forestière.

De plus, le Guide d’aménagement d’habitat de l’orignal préconise 2 échelles d’analyse (10 km2 et 25 km2) pour tenir compte à la fois des besoins de l’orignal et des chasseurs. Dans un contexte de transparence, de neutralité, d’applicabilité, d’échange d’information entre les parties (FAPAQ, CAAF, MRNFP, zec), l’échelle du parcellaire forestier a été retenue. De plus, ces limites déjà existantes à l’intérieur de la cartographie écoforestière numérique permettent de conserver l’intégrité des appellations des peuplements forestiers lors de la comptabilité forestière et des traitements sylvicoles effectués à l’intérieur de chacune des unités d’aménagement et facilitent l’analyse de l’habitat. Quant aux superficies des parcellaires, une vérification a permis de déterminer que la superficie moyenne des parcellaires variait entre 8 km2 et 16 km2 selon la zec si l’on fait abstraction des parcellaires inférieurs à 200 ha (tableau 17). Le parcellaire est donc une unité se situant dans la moyenne des superficies d’analyse recommandées par le Guide d’aménagement de l’habitat de l’orignal.

12- MÉTHODOLOGIE UTILISÉE

Les éléments perturbateurs d’habitat

Le travail présente les surfaces forestières ayant subi des perturbations majeures. Les perturbations d’origine anthropique retenues sont les CT, CPR, CPRS, CMO et plantations et CPE finale. Ces parcellaires devront donc faire l’objet d’un suivi particulier lors de la période de l’élaboration des plans généraux et annuels. Les perturbations naturelles majeures ont aussi été retenues dans l’analyse. Les perturbations retenues sont les feux et les chablis totaux (SIEF, polyfac). Les chemins n’ont pas été retenus comme éléments perturbateurs, étant donné que les années reliées à ces perturbations ne sont pas inscrites dans les bases de données. De plus, les chemins inscrits dans la planification sont très imprécis tant sur le plan de leur longueur prévue que de leur localisation.

Nous avons tout de même vérifié l’ampleur éventuelle des perturbations reliées à ces emprises. La largeur déboisée retenue pour vérification est de 20 m. Dans chaque parcellaire perturbé, le résultat varie, mais un maximum de 2 % de perte de superficie par parcellaire est constaté pour les surfaces occupées par les chemins à l’intérieur de chaque parcellaire récolté.

Les épidémies sévères et partielles sont généralement d’excellents habitats pour l’orignal. Conséquemment, ces dernières n’ont pas été retenues comme éléments perturbateurs dans l’analyse. De plus, on retrouve souvent une régénération bien établie dans ces peuplements perturbés. Les coupes partielles n’ont pas été comptabilisées dans notre analyse compte tenu de la complexité à distinguer ceux propices ou non en termes d’habitat hivernal pour l’orignal.

59

Dernières mises à jour

Les polyfors sont à jour jusqu’en 1991 quant à leur photo-interprétation. Nous avons donc comptabilisé les rapports annuels après coupe disponible. Cependant, les surfaces récoltées entre 1992 et 2001 ont été incluses par le MRNFP à l’intérieur des polyfors (polyfacs). Dans notre cas, les polyfacs de l’année 2002 étaient disponibles lors de l’élaboration du travail.

De plus, nous avons comptabilisé toutes les surfaces prévues au plan quinquennal pouvant avoir un impact sur l’habitat de l’orignal. Ces surfaces, pour être retenues dans notre analyse, doivent correspondre au type de traitement identifié au paragraphe précédent. Pour le suivi à long terme, nous avons établi deux démarches complémentaires et obligatoires, compte tenu de la précision de l’information actuelle.

Le suivi de l’état réel de l’habitat de l’orignal s’effectue à l’aide des polyfacs et du rapport annuel après coupe disponible en 2002. Cette comptabilité reflète donc les perturbations réelles et déjà réalisées. Cette comptabilité annuelle des perturbations permet, à l’aide d’un champ spécifique dans la base de données, d’ajouter ou de retrancher une année de perturbations selon les besoins. Ainsi, nous pourrons suivre l’évolution des perturbations de l’habitat de l’orignal par parcellaire et valider, au fil du temps, les prévisions de récolte. Il est important de préciser qu’avant 1991, les années des perturbations dans les rapports annuels après coupe n’étaient inscrites que de façon aléatoire et non systématique. Nous avons donc débuté notre analyse à partir de l’année 1992 afin de satisfaire nos besoins et de nous assurer de la validité des résultats obtenus.

De plus, il faut en moyenne de 10 à 20 ans après une perturbation majeure d’origine anthropique, pour obtenir un peuplement en régénération de 3 mètres de hauteur (Guide d’aménagement de l’habitat de l’orignal), et ce, si on se base sur l’information des polyfors de la région. Nous avons donc retenu l’horizon 1992-2002, la planification quinquennale 2000-2005 et l’année 2006 soumise en modification quinquennale. Cette méthode permet de satisfaire les exigences du Guide d’aménagement de l’habitat de l’orignal. De plus, étant donné que les années de perturbations antérieures à 1991 sont aléatoires dans les polyfors, nous n’avons pu débuter notre analyse qu’à partir de l’année 1992. Nous avons cependant vérifié les classes de hauteur des perturbations de classe d’âge 10 ans (0-20 ans).

Cette vérification permet de croire qu’un horizon de 15 ans est nécessaire pour obtenir ce peuplement de 3 mètres après une coupe. Il sera nécessaire de valider sur le terrain cette information pour les parcellaires problématiques, compte tenu de l’information officielle fournie.

Pour obtenir notre horizon de 15 ans, on ajoute les prévisions de récolte jusqu’en 2006 à notre analyse des perturbations réelles (2002 à 2006). Étant donné que les années de réalisation des traitements prévus dans la planification quinquennale des bénéficiaires de CAAF ne sont qu’à titre indicatif, il devient impossible de soustraire les prévisions réalisées entre 2000 et 2002 puisque ces dernières n’ont pas été nécessairement réalisées et peuvent être reportées à une année ultérieure, c'est-à-dire qu’une surface de récolte prévue à l’année 2001 peut aussi bien être réalisée pendant l’année 2006 et vice versa.

60

Compte tenu de ces fluctuations dans la réalisation des travaux prévus au plan quinquennal, des balises doivent être mises en place afin de s’assurer que les travaux prévus ne dépasseront pas le pourcentage de récolte fixé par le guide. C’est pourquoi une comptabilité des prévisions avec l’état actuel des perturbations était nécessaire.

Les superficies retenues d’habitat pour l’orignal

Les superficies d’habitat retenues dans l’analyse sont celles généralement retenues par les orignaux durant l’hiver, période déterminante pour cette espèce. Compte tenu de ces éléments, la RZHL est surtout préoccupée par l’agencement de nourriture et d’abri à l’intérieur de l’habitat hivernal.

Toutes les surfaces de territoire pouvant supporter un peuplement forestier apte à abriter et alimenter une population d’orignaux durant l’hiver et se retrouvant dans un environnement propice pour cette espèce ont été comptabilisées. Ainsi, les surfaces hydrographiques, les îles, les inondés, les dénudés humides, les dénudés secs ainsi que les aulnaies ont été retirés de la superficie de base pour le calcul de l’habitat hivernal. Bien que les orignaux puissent occuper une île de façon temporaire ou passer à travers une aulnaie durant l’hiver, cela demeure une exception et ne doit pas être considéré comme un habitat d’utilisation sur une base régulière, surtout pas dans une analyse d’habitat propice au maintien de cette espèce.

Situation de l’habitat de l’orignal pour les zecs

Sources d’information disponibles et interprétation des données pour l’analyse de l’habitat de l’orignal.

Mentionnons au départ que l’analyse de l’habitat de l’orignal est tributaire de l’information disponible. Un des éléments fondamentaux de l’analyse de l’habitat de l’orignal est la notion de hauteur des peuplements. Cette notion se retrouve dans les bases de données des feuillets écoforestiers. Cependant, elle est incomplète et non systématique. Cela devient donc un élément limitant l’analyse.

Un autre des éléments limitants est l’historique des perturbations. Comme la notion de hauteur de la régénération et celle des peuplements de faible hauteur est reliée indirectement à l’âge des perturbations présentes sur ce territoire, il devient impératif de posséder ces données. En effet, la dernière photo-interprétation déterminant les classes de hauteurs des peuplements inscrits dans la cartographie a eu lieu en 1991, soit il y a 13 ans. C’est d’ailleurs à partir de 1991 que l’année de chacune des perturbations est inscrite dans la base de données constituant les cartes écoforestières mises à jour (polyfacs). Antérieurement à 1991, les années étaient inscrites de façon aléatoire. Cependant, la classe de hauteur était toujours présente.

61

Aucune évolution virtuelle de ces polygones forestiers n’a été effectuée par le MRNFP depuis ce temps. Cependant, une mise à jour des surfaces perturbées a été incorporée par le Ministère dans les feuillets écoforestiers existants, et ce, jusqu’en 2001. Ces perturbations n’ont pas été photo-interprétées quant à leur classe de hauteur. Par ailleurs, l’année de la perturbation est présente pour chacune des surfaces récoltées depuis 1992. Ainsi, il est possible de réaliser l’analyse de l’habitat de l’orignal à partir des années de réalisation de chacune des perturbations. La hauteur des surfaces perturbées a été déduite à partir de l’information des anciens polyfors et de celles généralement présentes dans les feuillets écoforestiers, et ce, pour le type de traitement correspondant aux perturbations d’origine retenues pour cette analyse. Autrement dit, la classe de hauteur retenue est celle que le MRNFP inscrit pour les types de traitement correspondant à l’échelle de temps visée par cette étude.

62 Tableau 17 : Habitat de l’orignal et caractéristiques des parcellaires par zec (Horizon 1992-2006)

Superficies (km2) % Nombre Sup. Nombre parcellaires perturbé Superficie que 2 Parcellaire de de la % relié de parcel- parcel- concernés Note moyenne km² le plus grand zec à la zec sous laires 30 % et + de (km2 ) laires étude perturbation

Mazana 83 13 km² 6 28 km² 22 321 736 44 % 1, 2 30

Normandie 108 16 km² 8 34 km² 13 213 1022 21 % 1 13

Mitchinamecus 103 13 km² 5 67 km² 5 89 839 11 % 1 7

Lesueur 100 14 km² 1 26 km² 4 62 778 8 % 1 5

Maison-de- Pierre 147 8 km² 17 43 km² 0 0 808 0 % 2 0

Total 685 4183 16 %

Le pourcentage de territoire relié à la zec et non pas de la Note 1 zec

Analyse Note 2 partielle Information numérique non disponible

63 13- RÉSULTATS DE L’ANALYSE DE L’HABITAT DE L’ORIGNAL

Zec Mazana

Répartition de la récolte

Après analyse, la problématique principale d’habitat de l’orignal identifiée pour le territoire de la zec Mazana repose majoritairement sur la répartition de récolte dans le temps à l’échelle du parcellaire. Trois parcellaires sont problématiques dont un actuellement. Il s’agit des parcellaires 064443180, 064442820, 06443000. Dans tous ces cas, le seuil maximal de récolte est ou sera dépassé tel que le prescrit le guide, soit de ne prélever au maximum que 50 % de la superficie sous forme de perturbations majeures sur un horizon de 15 ans (CPRS, CPR, CPE finale, CT). Ainsi, la recommandation faite aux gestionnaires de la zec Mazana est d’effectuer des représentations auprès du mandataire de gestion afin de limiter à 50 % le taux de récolte des ces unités d’habitat faunique. Vous retrouverez en annexe les tableaux de répartition de la récolte par parcellaire. Les zones grises du tableau représentent les parcellaires ayant atteint 30 % de récolte en 2002. Les parcellaires dont les chiffres sont en orange sur fond blanc indiquent les parcellaires qui auront atteint 30 % de récolte en perturbations d’origine en 2006. Les parcellaires rouges indiquent ceux qui auront dépassé 50 %. Les parcellaires rouges sur fond gris indiquent qu’ils ont déjà dépassé 50 % en 2002.

Dix parcellaires ont dépassé 30 % de perturbations d’origine entre 1992 et 2002. Douze autres parcellaires auront dépassé 30 % de récolte en 2006. Ces derniers devront faire l’objet de suivi particulier par les gestionnaires de la zec Mazana. Tel qu’indiqué au tableau 18, c’est un total de 44 % du territoire de la zec Mazana qui devra faire l’objet d’analyse plus poussée lors de l’élaboration du prochain plan général.

Dans le tableau en annexe, vous pourrez constater à la dernière colonne la possibilité de perturbation d’origine permise en fonction du guide d’aménagement, et ce, jusqu’en 2006. Ce sont les seuils limites à ne jamais dépasser afin de respecter le 50 % de récolte sur une échelle de 15 ans pour chacun des parcellaires de la zec. Lorsqu’un chiffre négatif apparaît, il devient essentiel de limiter la récolte qui dépasse alors l’horizon de 15 ans fixé par le guide. De plus, la récolte réelle déjà effectuée en hectare jusqu’en 2002 par parcellaire est aussi indiquée. Au fil des ans, nous ajouterons, à l’aide des rapports annuels, les récoltes réelles effectuées pour chacun des parcellaires. La dernière colonne (bilan) servira de guide au mandataire afin de lui faciliter la tâche de planification de récolte sans affecter l’habitat de l’orignal tel que prescrit par le guide. De plus, le tableau ci-dessous lui indiquera les parcellaires ayant une problématique particulière en termes de disponibilité d’abri hivernal dont il pourra aussi tenir compte dans sa planification.

64

Distribution des îlots d’habitat hivernal

Les résultats préliminaires indiquent généralement que le potentiel d’habitat hivernal est suffisant à l’échelle du parcellaire en termes de superficie, et ce, même après la récolte. Cependant, leur distribution dans chacun de ces parcellaires est très variable. De plus, il serait possible lors du prochain plan général de localiser leur emplacement en fonction de leur pente d’exposition comme par exemple choisir des îlots à l’abri des vents dominants. Les îlots des parcellaires problématiques devront être inventoriés sur le terrain en fonction des critères du guide d’aménagement. Il apparaît que quelques parcellaires soient près du seuil minimal d’abri hivernal à préserver même si le pourcentage de récolte n’a pas atteint 30 %. Il sera donc opportun d’analyser la disponibilité d’îlots par parcellaire sur l’ensemble de ces derniers. Il semble que cette faible représentation de forêts résineuses ou mélangées ayant un potentiel d’abri serait davantage un élément limitant que la récolte forestière en soit. Dans ces parcellaires, il sera nécessaire de préserver un minimum d’abri hivernal en dépit même si le seuil maximal de récolte n’est pas atteint. Conséquemment, la récolte forestière devra être modulée en fonction de ce facteur pour les parcellaires en déficit d’abri hivernal. Ce déficit peut avoir été causé par une récolte antérieure axée sur la composante résineuse. En effet, plusieurs peuplements ayant aujourd’hui une appellation de feuillus sur les nouvelles cartes forestières avait une importante composante résineuse par le passé. Cette composante résineuse a été récoltée par le passé, se traduisant par une perte de couvert hivernal difficile à quantifier puisque cette récolte partielle n’est pas toujours présente dans l’historique de récolte. Cette problématique s’accentue vers le sud de l’aire commune. L’historique des coupes ne permet pas de connaître ce phénomène avec précision. Dans cette situation, il est préférable d’analyser le potentiel actuel résiduel en termes de couvert d’abri potentiel.

À titre d’exemple, le parcellaire 06443030 contiendra seulement 3 secteurs à potentiel d’îlots de plus de 10 ha après la récolte prévue jusqu’en 2006. À moins d’inventaire terrain, il est difficile de prévoir que ces îlots répondront au besoin en termes de couvert hivernal. Il serait donc impératif de procéder à des inventaires d’abri le plus rapidement possible. Le pourcentage de récolte prévue pour ce parcellaire entre 1992 et 2006 n’est pourtant que de 13 % alors que 8 % de cette récolte a été réalisée entre 1992 et 2002. De plus, 3 îlots potentiels seront récoltés d’ici 2006. Le choix de la récolte forestière de ce type de forêt devrait s’effectuer par un respect des critères du guide afin de s’assurer de préserver des îlots viables en termes d’habitat. Le parcellaire 06443150 devra aussi faire l’objet d’attention particulière en termes de distribution des îlots.

65

Tableau 18. Parcellaire à faible potentiel d’abri de fin d’hiver

Intensité de récolte No parcellaire 1992-2006 Densité faible Faible distribution (F : forte; P : peu; du potentiel d’abri M : moyen; E : extrême) 06442820 E X (après coupe) F 06442821 X X 06442780 F X (après coupe) X 06442760 M X (après coupe X 06442790 F X (après coupe) X 06442830 F X (après coupe) X 06443030 P X (après coupe) 06443150 M X (après coupe) 06110740 ND ND X 06443000 E X (après coupe) X (après coupe) 06443180 E X (après coupe) X (après coupe)

Zec Normandie

Parmi les 7 parcellaires dépassant 30 % de récolte entre 1992 et 2002, on ne retrouve aucun parcellaire dépassant le seuil de 50 % de récolte fixé par le guide (annexe 19). Cependant, le parcellaire 06441670 comporte très peu d’abris potentiels. Cependant, la récolte prévue n’affecte en rien la disponibilité des peuplements à potentiel d’abris. Il s’agira lors du prochain plan général de s’assurer d’une bonne distribution des prochaines récoltes s’il y a lieu. Le parcellaire 06442750 est aussi un parcellaire problématique dépassant les 30 % de récolte. De plus, les peuplements à potentiel d’abris sont exclusivement composés de pins gris, une essence à valeur limitée en termes d’habitat hivernal pour l’orignal. Ce parcellaire ne prévoit pas de récolte d’ici 2006, mais devra aussi faire l’objet d’attention lors de l’élaboration du prochain plan général.

Pour les récoltes prévues jusqu’en 2006, 10 autres parcellaires s’ajoutent en termes de surveillance étroite. Parmi ces derniers, 3 parcellaires dépasseront ou auront atteint le pourcentage de récolte acceptable selon le guide, soit les parcellaires 06442340 (secteur est Petit lac Waterloo), 06442410 (secteur lac Waterloo), 06442330 (secteur ouest Petit lac Waterloo). La RZHL recommande donc de diminuer à 50 % le pourcentage de récolte permis pour ces parcellaires sur un horizon de 15 ans. Au total, 17 parcellaires ont ou auront dépassé 30 % de récolte de perturbation d’origine sur un horizon de 15 ans dont 3 seront considérés comme limitant en termes de récolte forestière compte tenu des critères du guide d’aménagement. Conséquemment, ce sont 21% du territoire de la zec qui devraient faire l’objet de suivi compte tenu de l’historique de récolte combinée aux prévisions de récolte.

Dans le tableau en annexe, vous pourrez constater à la dernière colonne la possibilité de perturbation d’origine permise jusqu’en 2006. Ce sont les seuils limites à ne jamais dépasser afin de respecter les 50 % de récolte sur une échelle de 15 ans, et ce, pour chacun des parcellaires de la zec.

66 Au cours du prochain projet, il serait avantageux de quantifier, avec l’aide du modèle IHQ, les parcellaires problématiques en termes d’abri potentiel. Cependant, il nous a été possible de dresser un portrait préliminaire des parcellaires ayant une faible densité d’abri potentiel.

Parcellaires problématiques Les parcellaires suivants comportent une faible densité d’abri potentiel. Il s’agit des parcellaires suivants :

Tableau 19. Parcellaires à faible potentiel d’abri de fin d’hiver

No parcellaire Intensité Densité faible Faible distribution de récolte du potentiel d’abri 1992-2006 (F : forte; P : peu; E : extrême) 06441670 F X X 06441970 P X 06441990 P X 06442330 E X (après coupe) 06442340 E X (après coupe) 06442760 P X X 06442450 P X X 06442410 P X (après coupe)

Ces parcellaires devront faire l’objet d’un suivi permanent compte tenu de leur problématique en termes d’abri potentiel avant ou après coupe.

67 Zec Mitchinamecus

On retrouve 7 parcellaires qui dépassent les 30 % de récolte sous forme de CPRS ou du même type pour ce territoire. Au total, ce sont 11 % de la zec qui devraient faire l’objet de suivi particulier compte tenu de l’intensité de récolte sur un horizon de 11 ans (1992- 2002) (annexe Mitchinamecus). On retrouvera 9 parcellaires devant être suivis pour l’horizon 1992-2006. Le parcellaire 064440510 a déjà dépassé le pourcentage de récolte acceptable sur une échelle de 11 ans (1992-2002). Conséquemment, la RZHL recommande aux gestionnaires de la zec de refuser toute coupe additionnelle ayant pour effet de diminuer la composante résineuse de 13m2/ha (CPRS, coupe de jardinage par trouées, CPE finale, CT). Une récolte additionelle pourra être effectuée lorsque les strates coupées auront 15 ans. Des coupes de jardinage par pied d’arbres ou des coupes partielles ne diminuant pas la composante résineuse sous 13m2/ha pourrait être effectuées sans affecter l’habitat hivernal résiduel.

Dans le tableau en annexe, vous pourrez constater à la dernière colonne la possibilité de perturbation d’origine permise jusqu’en 2006. Ce sont les seuils limites à ne jamais dépasser afin de respecter les 50 % de récolte sur une échelle de 15 ans, et ce, pour chacun des parcellaires de la zec.

Parcellaire problématique

Tableau 20. Parcellaires à faible potentiel d’abri de fin d’hiver

Intensité de récolte No 1992-2006 Distribution du potentiel parcellaire (F : forte; P : peu; Densité faible d’abri E : extrême) (F : faible; M : moyen E : élevé) 06441740 P X 06447060 P X 06442140 P X 06440850 P X 06441800 P X 06410120 P X 06442110 P X 06441760 P X 06442600 F X (après coupe) 06442130 X 06440470 X

68 Zec Lesueur

Bien que la zec Lesueur ne comporte aucun parcellaire dépassant 50 % de récolte sur un horizon de 15 ans, il demeure qu’une problématique de disponibilité d’abri potentiel existe pour plusieurs parcellaires. Actuellement, on retrouve 2 parcellaires dépassant les 30 % de récolte sous forme de CPRS. Cependant, aucune récolte n’est prévue d’ici 2006 dans ces 2 parcellaires. Il s’agit des parcellaires 06440250 et 06440290. Dans ces 2 parcellaires, la quantité et la distribution des peuplements à potentiel d’abri semblent être adéquates. En 2006, ce sont 5 parcellaires qui dépasseront les 30 % de récolte. Deux des 3 nouveaux parcellaires, qui seront à 30 % de récolte en 2006 présentent une problématique particulière en termes de disponibilité d’abri malgré la relativement faible intensité de récolte. Ces parcellaires se situent sur la rive ouest du lac Lesueur. Il s’agit des parcellaires 06440010 et 06440020. Dans ces deux cas, la récolte prévue vient accentuer cette problématique. La récolte ne permet pas de rencontrer la distribution des îlots tel que prévu dans le Guide d’aménagement de l’habitat de l’orignal. De plus, il serait recommandé de prendre toutes les dispositions nécessaires avant la récolte afin de s’assurer que les meilleurs peuplements d’abris soient préservés pour confinement de fins d’hiver. Ces dispositions sont notamment un inventaire terrain des zones à potentiel d’abri situées dans ces parcellaires. Des modalités pourraient alors s’appliquer dans les secteurs de récolte prévus afin de garantir une distribution adéquate des îlots potentiels.

Cette faible densité de peuplements à potentiel d’abri est un phénomène répandu dans la zec Lesueur.

Tableau 21. Parcellaires à faible potentiel d’abri de fin d’hiver No parcellaire Intensité Densité faible Distribution de récolte ou limite du potentiel d’abri 1992-2006 (F : faible; M : moyen; (F : forte; P : peu; E : élevé) M : moyen; E : extrême) 06440010 F X (après coupe) F 06440020 F X F 06447200 P X 06447220 P X 06447210 P X 06440140 P X F 06440120 P X F 06440080 P F 06440070 M X (après coupe) 06440760 p X (après coupe) F 06447230 P X (après coupe) F 06440130 P X (après coupe) F

69 Tous ces parcellaires devront être analysés attentivement et des recommandations tels des inventaires terrains, modifications de planification de récolte à l’échelle de l’habitat de l’orignal devront être préconisés.

Zec de la Maison-de-Pierre

Tableau 22 : Parcellaire à faible potentiel d’abri de fin d’hiver

Intensité de récolte 1992-2006 Densité faible Distribution No parcellaire (F : forte; P : peu; ou limite du potentiel d’abri M : moyen; E : extrême) (F : faible) 06110750 ND X F 06110870 ND X 06110880 ND X 06412020 P F 06412030 M X 06412570 M X (après coupe) 06412550 M X (après coupe) F (après coupe) 06412570 M X (après coupe) 06111410 ND X 06415050 P X 06110740 ND F 06111060 ND X F 06111050 ND X F 06111160 ND X F 06111070 ND X 06111500 F 06415090 P X

14- MESURE GÉNÉRALE PROPOSÉE AFIN DE MAINTENIR LES OPPORTUNITÉS DE RÉCOLTE D’ORIGNAUX SUR L’ENSEMBLE DES ZECS

La perturbation des habitats est sans contredit l’élément le plus important de la distribution de la ressource faunique sur le territoire, notamment pour l’orignal. À certaines occasions, ces perturbations favorisent certaines espèces.

Cependant, pour d’autres, notamment l’orignal, il existe un seuil de perturbations à ne pas dépasser. C’est d’ailleurs pour cette raison que le Guide d’aménagement de l’habitat de l’orignal recommande fortement de ne jamais dépasser 50 % de perturbations d’origines sur un horizon de 15 ans jusqu'à ce qu’une régénération de 3 m de hauteur soit présente dans les secteurs coupés. Rappelons que les perturbations d’origine sont des perturbations majeures : un feu, des coupes totales (CT), des coupes avec protection de la régénération et des sols (CPRS, CPR) ou de la coupe mosaïque (CMO), etc.

70 De plus, tout traitement sylvicole diminuant à moins de 13 m²/ha la surface terrière en résineux d’un secteur d’intervention ou d’un peuplement est considéré comme étant inadéquat aux fins de l’habitat hivernal. En effet, une surface terrière trop faible rend les déplacements des orignaux difficiles lors d’hivers rigoureux.

L’aménagement de l’habitat de l’orignal repose donc sur la création d’un entremêlement de peuplements forestiers assurant d’une part la nourriture et, d’autre part, l’abri.

Les coupes de type CPR, CPRS, CMO, CPE doivent donc être réalisées de façon à les alterner avec les peuplements d’abri (minimum de 6 m de hauteur et 13 m²/ha en surface terrière pour la composante résineuse d’un peuplement). De plus, lorsque le pourcentage de récolte sur un horizon de 15 ans dépasse 30 % pour un parcellaire, il faudrait prévoir la localisation exacte des îlots de confinement ayant ces caractéristiques minimales de 13 m²/ha en résineux dans les secteurs à couper. La densité des îlots à préserver selon le guide serait de 2 à 3 d’une superficie de 3-10 ha par 10 km², afin de servir de couvert en fin d’hiver. Leur localisation hâtive par les gestionnaires forestiers permettrait de sélectionner des habitats propices et de les préserver pour utilisation future comme habitat hivernal.

En conséquence, nous recommandons que les ingénieurs forestiers, responsables de la planification forestière pour les bénéficiaires de CAAF, intègrent dès maintenant des méthodes d’analyse permettant de vérifier les exigences minimales d’habitat à leurs inventaires de peuplements dans les secteurs d’interventions prévus. Ces inventaires sont généralement réalisés afin de confirmer la surface terrière des secteurs d’intervention ou de récolte, mais pas nécessairement à l’échelle du peuplement forestier.

Le maintien de la nourriture

Les surfaces coupées, une fois régénérées, doivent, pour être attrayantes pour l’orignal, comporter au minimum une densité de brout de 10 000 tiges/ha d’essences feuillues, un couvert résiduel d’au minimum 2,5 m de hauteur comprenant de 800 à 1200 tiges de résineux/ha, 2000 à 2500 tiges de feuillus/ha et finalement une obstruction visuelle d’au moins 50 % à 15 mètres (source : Guide d’aménagement de l’habitat de l’orignal).

Cependant, les superficies ainsi régénérées sont généralement aptes à subir un nouveau traitement sylvicole sous forme d’éclaircie des jeunes tiges (éclaircie précommerciale ou dégagement de plantations).

71

Ce type de traitement abaisse la densité de jeunes tiges selon les traitements entre 1800 et 2500 tiges par hectare. Il faudra dans plusieurs cas un délai additionnel de 5 à 10 ans avant de retrouver une densité de nourriture acceptable pour les orignaux telle que décrite dans le Guide d’aménagement d’habitat de l’orignal. « En effet, les éclaircies précommerciales, si elles sont utilisées sur de grandes échelles sans répartition spatiale adéquate, peuvent réduire les effets bénéfiques des coupes en diminuant la disponibilité de la nourriture (Germain et al., 1990).

Nous proposons donc, qu’à l’intérieur des parcellaires où le pourcentage de récolte dépasse 30 % de perturbations d’origines, de répartir les éclaircies précommerciales ou les dégagements de plantations sur un horizon de 5 ans, et ce, par bloc d’au maximum 50 ha, de façon à maintenir une bonne strate d’alimentation ou préserver la bande de 100 m le plus longtemps possible en bordure des peuplements résiduels servant d’abri pour l’orignal (supérieur à 6 m de hauteur).

Pour cette raison, nous croyons primordial de maintenir à jour annuellement les surfaces ayant subi des perturbations majeures pour une meilleure gestion faunique du territoire.

Le maintien des peuplements d’abri, une approche prévoyante

Le Guide d’aménagement d’habitat de l’orignal préconise le maintien de peuplements d’abris. Ces peuplements doivent avoir une composante résineuse d’au minimum 13 m²/ha. Conséquemment, la localisation et le maintien d’îlots répondant à ces exigences doivent nécessairement être effectués avant leur récolte potentielle. De plus, pour assurer que ces îlots soient bien distribués, il devient impératif, même si le parcellaire n’est pas encore récolté à 50 % sur une échelle de 15 ans, de débuter leur localisation bien avant afin d’assurer une distribution spatiale adéquate de ces îlots à l’intérieur de chacun des parcellaires. À notre avis, les inventaires de peuplements effectués par les bénéficiaires pourraient servir à cette fin.

Le couvert hivernal

Le Guide d’aménagement d’habitat de l’orignal préconise un maintien minimal d’habitat hivernal tant sur le plan des superficies, de la densité, de la répartition que de la composition des tiges formant ces îlots. Ainsi, et toujours selon le Guide d’aménagement d’habitat de l’orignal, on doit maintenir des couverts d’abris ayant une composante résineuse supérieure à 13 m²/ha. Lorsque la régénération par parcellaire sur les parterres après coupe est inférieure à 10 000 tiges/ha et 2,5 m de hauteur, il faut s’assurer que les forêts de moins de 3 m n’occupent que 50 % de la superficie d’habitat par parcellaire. Lorsque la régénération dans les secteurs coupés aura atteint 2,5 m, les blocs résiduels pourront être récoltés en maintenant de 2 à 3 îlots de forêt mature (3-10 ha) ayant une composante résineuse de plus de 13 m²/ha, et ce, par 10 km² de territoire. L’échelle du parcellaire répond parfaitement à cette exigence dans la région.

Par forêt mature, on entend des forêts recherchées par les orignaux comme abris, c’est-à- dire des peuplements ayant au moins une cinquantaine d’années.

72 La nourriture en hiver

Le Guide d’aménagement d’habitat de l’orignal mentionne : « Même lorsqu’il se réfugie dans des peuplements denses de résineux, l’orignal continue à se nourrir dans les milieux riches en brout, mais s’éloigne rarement à plus de 100 mètres d’un couvert d’abri. De plus, on mentionne qu’en période hivernale, l’orignal recherche les forêts mélangées et particulièrement les sites récemment perturbés parce qu’ils sont plus riches en brout. Une strate arbustive contenant une densité minimale de 10 000 tiges/ha d’essences feuillues d’une hauteur maximale de 3 mètres permet à l’orignal de s’alimenter. Lorsqu’il fréquente des coupes forestières, il recherche une strate arbustive dominée par les essences feuillues pour se nourrir ainsi qu’une régénération résineuse assez haute pour se camoufler > 2,5 m de hauteur et 2500 tiges/ha. »

L’entremêlement nourriture et abri, une combinaison gagnante

Il est clair, selon le Guide d’aménagement d’habitat de l’orignal, que les endroits où les peuplements d’alimentation sont juxtaposés aux peuplements de couvert attirent les orignaux durant l’hiver. La répartition des orignaux sur le territoire durant l’hiver est modulée par ce facteur. On mentionne que ce phénomène est particulièrement évident pour les domaines vitaux contenant de 45 m à 60 m de bordure/ha. L’échelle du parcellaire pourrait répondre à cette analyse.

Position du mandataire de gestion et de Forêt Québec

Des pourparlers sont en cours avec le mandataire de gestion afin de faire reconnaître le travail de la RZHL auprès de Forêt Québec et le mandataire de gestion. Des discussions importantes sont à venir dans ce dossier.

La position de l’Ordre des ingénieurs forestiers est la suivante par rapport à l’habitat de la grande faune. De plus, depuis 2001, de nouvelles mesures sont en vigueur en matière de répartition des coupes dans l’espace et dans le temps, notamment au profit des espèces fauniques, comme celles qualifiées de « gros gibier », qui ont besoin du couvert forestier et dont on tente de reproduire les patrons d’habitats. Ces nouvelles normes visent à générer une « mosaïque forestière » qui ressemblerait plus à un découpage naturel des différents couverts forestiers plutôt qu’à la juxtaposition de nombreux secteurs de coupe. Des améliorations restent à apporter à ces nouvelles méthodes, notamment pour favoriser une meilleure diversité dans la dimension des coupes et il est important que la recherche et l’innovation permettent d’en assurer le développement. L’Ordre souhaite que l’État, gestionnaire des ressources naturelles, s’assure que les nouvelles connaissances soient rapidement intégrées aux opérations sur le terrain.

D’autres provinces canadiennes ont par ailleurs expérimenté une approche et certaines ont implanté une approche se rapprochant encore plus de la dynamique naturelle qu’on nomme coupe avec rétention variable. Celle-ci amène les exploitants à laisser des îlots boisés qui favorisent le maintien du patrimoine biologique. L’Ordre croit que cette approche mérite d’être regardée attentivement.

73 15- VOICI DONC LES RECOMMANDATIONS DE LA RÉGIONALE DES ZECS DES HAUTES-LAURENTIDES

1. Éléments de solution pour le réseau routier

1.1 Nous recommandons que soient mises en place des tables de concertation sur le maintien d’un réseau routier permanent avec partage des coûts entre le propriétaire (MRNFP) et les utilisateurs de ce réseau routier.

1.2 À cette fin, nous proposons qu’une réforme en profondeur de l’approche utilisée jusqu’à maintenant soit faite autant régionalement que dans l’ensemble de la province par le MRNFP.

1.3 Le choix des routes principales à maintenir sur les terres publiques doit s’effectuer par l’ENSEMBLE DES UTILISATEURS des territoires concernés dans le cadre d’un processus démocratique élaboré par les représentants de ces territoires.

1.4 Nous recommandons qu’une politique régionale reconnaisse l’inventaire effectué par la RZHL sur le réseau principal et que le suivi de l’état actuel des traverses des cours d’eau s’effectue à partir de ce principe, et ce, annuellement.

1.5 Qu’un partage des coûts de suivi et d’entretien soit instauré par un organisme désigné par le propriétaire (MRNFP), en concertation avec les utilisateurs du territoire, au prorata des avantages économiques que retire chacun des organismes (référence à la recommandation de la FQGZ). 1.6 Qu’un plan d’action de réfection du réseau routier ou des traverses de cours d’eau soit instauré par un processus de concertation en tenant compte de la durée de vie moyenne des traverses de cours d’eau et de l’état actuel du réseau forestier principal. 1.7 Qu’un mécanisme d’arbitrage soit prévu en cas de litige concernant le partage des coûts d’entretien et de réfection des traverses de cours d’eau sur chemins principaux.

1.8 Que tous les intervenants, bénéficiaires de CAAF compris, soient tenus de soumettre un rapport annuel de réfection des traverses de cours d’eau hors plan annuel, et ce, à la fin de la saison d’opération, avec l’information nécessaire au maintien du système de suivi implanté sur le territoire des zecs des Hautes-Laurentides.

1.9 Que les bénéficiaires de CAAF soient tenus de transmettre ces directives à leurs sous-contractants lors du changement d’un ponceau sur chemin principal.

1.10 Qu’un système de traçabilité soit établi pour l’installation des ponceaux sur les chemins principaux.

1.11 Compte tenu de la complexité grandissante reliée à l’application du RNI, que toute personne ayant à effectuer des remplacements de traverses de 74 cours d’eau ait suivi une formation et réussisse un examen supervisé par le MRNFP.

1.12 La RZHL recommande que les indicateurs développés pour les OPMV s’appliquent aussi au réseau routier principal actuel, et ce, par l’intermédiaire des PGAF.

1.13 La RZHL recommande que les PGAF incluent les chemins principaux afin de tenir compte de la problématique des chemins déjà existants. Ainsi, les indicateurs des OPMV tiendraient compte de l’évolution de l’état des traverses de cours d’eau et des habitats qui y sont associés, au moins en ce qui a trait à celles posées par les bénéficiaires et leurs sous- contractants.

1.14 Que les auxiliaires de la conservation de la faune à l’emploi des zecs puissent appliquer le RNI dans son intégralité.

1.15 Qu’un projet de recherche soit rapidement mis sur pied afin de trouver des solutions au réseau routier principal, à son maintien et son amélioration dans un contexte de développement durable.

1.16 Que le plan d’affectation des terres et les plans de développement régionaux indiquent les chemins forestiers principaux à maintenir dans le temps.

1.17 Que ce plan d’affectation des terres soit soumis au vote pour acceptation par les utilisateurs de ces territoires.

1.18 Tel que recommandé par l’OIFQ (Ordre des ingénieurs forestiers du Québec), la RZHL est aussi d’avis que l’animation d’un tel exercice et la médiation qui seront forcément requises devraient être confiées à des personnes neutres, tant par rapport au gouvernement qu’aux divers acteurs régionaux concernés.

Recommandations à plus long terme

Mise en place d’une corporation de gestion où les membres de la corporation seraient élus par les utilisateurs de l’unité d’aménagement forestier.

Soumettre au vote les décisions de la corporation aux utilisateurs de l’unité d’aménagement.

Prévoir la création d’un fond de gestion à l’échelle de l’unité d’aménagement forestier.

Prévoir un mécanisme de reddition des comptes.

75

2. Éléments de solutions pour l’habitat du poisson dans l’environnement des ponceaux

2.1 Que l’on établisse de meilleurs critères concernant l’habitat du poisson afin de donner la priorité, du point de vue faunique, aux ponceaux dont la réparation est prioritaire.

2.2 Que les programmes financiers d’habitats fauniques soient accessibles à la prévention des risques d’ensablement et d’obstructions causés par les ponceaux déjà installés compte tenu des résultats obtenus.

2.3 Que soient évaluées les mesures correctives à apporter avant tout changement de ponceaux ne répondant pas à l’objectif de la libre circulation du poisson.

2.4 Que des mesures soient prises pour améliorer l’état des connaissances sur l’impact des ponceaux circulaires pour le passage des poissons.

3. Recommandations concernant l’habitat de l’orignal

3.1 Le maintien de l’abri

3.3.1 Nous recommandons que les ingénieurs forestiers responsables de la planification forestière pour les bénéficiaires de CAAF et mandataires de gestion intègrent dès maintenant des méthodes d’analyse permettant de vérifier les exigences minimales d’habitat à leurs inventaires de peuplements dans les secteurs d’intervention prévus.

3.1.2 Que les coupes de type CPR, CPRS, CMO, CPE ou toute coupe susceptible de diminuer à court terme le pourcentage d’habitat se réalisent de façon à les alterner avec les peuplements d’abri (minimum de 6 m de hauteur et 13 m²/ha en surface terrière pour la composante résineuse d’un peuplement).

3.1.3 Lorsque le pourcentage de récolte sur un horizon de 15 ans dépasse 30 % pour un parcellaire, que soit prévue la localisation exacte des îlots de confinement ayant des caractéristiques minimales de 13 m² de la composante résineuse située dans les secteurs à couper. La densité des îlots à préserver (selon le Guide d’aménagement d’habitat de l’orignal), serait de 2 à 3, d’une superficie de 3-10 ha par 10 km², afin de servir de couvert l’hiver.

Leur localisation hâtive par les gestionnaires forestiers permettrait de sélectionner des habitats propices et de les préserver pour utilisation future comme habitat hivernal. En effet, pour assurer que ces îlots soient bien distribués, il est impératif, même si le parcellaire n’est pas encore récolté à 50 % sur une échelle de 15 ans, de débuter leur localisation bien avant afin d’assurer une distribution spatiale 76 adéquate de ces îlots à l’intérieur de chacun des parcellaires. (À notre avis, les inventaires de peuplements et d’intervention effectués par les bénéficiaires pourraient servir à cette fin.)

3.1.4 Lorsque la régénération sur les parterres après coupe des parcellaires problématiques est inférieure à 10 000 tiges/ha et 3 m de hauteur, il faut s’assurer que les forêts de moins de 3 m n’occupent au maximum que 50 % de la superficie d’habitat par parcellaire.

3.1.5 Lorsque la régénération, dans les secteurs coupés, aura atteint 3 m, les blocs résiduels pourront être récoltés en maintenant de 2 à 3 îlots de forêt mature (3-10 ha) ayant une composante résineuse de plus de 13 m²/ha, et ce, par 10 km² de territoire. L’échelle du parcellaire répond parfaitement à cette exigence dans la région. Par forêt mature, on entend des forêts recherchées par les orignaux comme abris, c’est-à-dire des peuplements ayant au moins une cinquantaine d’années.

Autres recommandations

Qu’un minimum d’abris tels que décrits par le guide soient préservés dans les parcellaires comportant une faible proportion de peuplements mélangés ou résineux même si la récolte ne dépasse pas 50 % en perturbations d’origine. Les modalités sont à définir avec le secteur faune du MRNFP.

3.2 Le maintien de la nourriture

3.2.1 Nous proposons donc, à l’intérieur des parcellaires où le pourcentage de récolte dépasse 30 % de perturbations d’origine, de répartir les éclaircies précommerciales ou les dégagements de plantations sur un horizon de 5 ans, et ce, par bloc d’au maximum 50 ha, de façon à maintenir une bonne strate d’alimentation. De plus, nous demandons de préserver la bande de 100 m d’alimentation le plus longtemps possible, et ce, en bordure des peuplements résiduels servant d’abri pour l’orignal (supérieure à 6 m de hauteur).

77

Conclusion

L’éventuel plan de GIR reposera à la fois sur des considérations sociales,

techniques, économiques et de l’état des connaissances actuelles des ressources et

des infrastructures permettant l’accès à ces territoires. De plus, la GIR repose

sur les moyens et la volonté pris par les ministères et les acteurs responsables de

la gestion de ces ressources afin d’en assurer la pérennité. De plus, son utilisation

doit s’effectuer aux moindres coûts possibles sans compromettre son utilisation

par les générations futures.

78 16- BIBLIOGRAPHIE

Coté, M. Manuel de foresterie, OIFQ, 1997, 1428 p.

Plan de gestion de l’orignal 1999-2003. Faune et Parcs Québec, 1999.

Plan de gestion de l’orignal 1994-1998 : objectifs de gestion et scénarios d’exploitation. Gouvernement du Québec, Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, Québec, Publications du Québec, 2003.

Profil des administrateurs de zecs. Réalisé par la FQGZ dans le cadre du 25e anniversaire, 2003, 5 p.

Répartition des utilisateurs de zecs selon les différentes régions du Québec, Document de régie interne, FQGZ, 2002.

Zones d’exploitation contrôlée (zecs de chasse et pêche). Statistiques (1997-2002). Société de la faune et des parcs du Québec, Vice-présidence au développement et à l’aménagement de la faune, Direction des territoires fauniques et de la réglementation, 2002.

Courtois, J., Sanregrets, H. et Bélanger, L. L’éclaircie précommerciale : un traitement qui inquiète, Forum Forêt-Faune, Conférence et table ronde sur l’intégration des activités forestières et fauniques. 1999, Chapitre 3, p. 47 à 57.

Samson, C et al., Guide d’aménagement de l’habitat de l’orignal. Société de la faune et des parcs du Québec, Fondation de la faune du Québec et ministère des Ressources naturelles du Québec, Sainte-Foy, 2002, 48 p.

Paquet G. Guide d’aménagement de l’habitat de reproduction des espèces de poissons d’eau fraîche, 1990.

Fortin A., Guimond S., Laplante G., Pelletier G. Étude sur l’élevage du doré jaune (Stizostedion vitreum), Service de l’aménagement et de l’exploitation de la faune, Direction régionale de l’Estrie, Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, 1990.

Fondation de la faune du Québec et FAPAQ, Aménagement des boisés et terres privées pour la faune, Vol.1, Guides techniques 1 à 13, Fondation de la faune du Québec, 2000, 92 p.

Dostie, Légère. Aménagement d’ouvrages temporaires pour traverser les cours d’eau dans les chemins d’hiver du Québec, FERIC, 1999, 18 p.

Langill, D.A. and P.J. Zamora. 2002, An audit of small culvert installations in Nova Scotia: habitat loss and habitat fragmentation. Rapp. techn. can. sci. halieut. aquat 2422 vii + 34 p.

79 http://www.mrn.gouv.qc.ca/forets/amenagement/amenagement-planification-droits- CAAF.jsp

http://clubquad.com

http://www.fapaq.gouv.qc.ca

http://www.zecquebec.com

Les routes forestières : lien vital entre les ressources et les usines

http://www.aqtr.qc.ca/groupes/revue/31.1lienvital_tforestier.pdf

La gestion de la sécurité routière pour le transport forestier : un capital à investir et à préserver

http://www.aqtr.qc.ca/groupes/revue/31.1securite_tforestier.pdf

Le camionnage hors normes en forêt

http://www.aqtr.qc.ca/groupes/revue/31.1horsnormes_tforestier.pdf

Partage des coûts de réfection d'un chemin forestier

http://www.aqtr.qc.ca/groupes/revue/31.1couts_tforestier.pdf

Position de l’Ordre des ingénieurs forestiers

http://www.oifq.com/documents/Avisoifqconsultationterritoire.pdf

Le parcellaire forestier

http://www.mrn.gouv.qc.ca/forets/connaissances/connaissances-inventaire- publications-parcellaire.jsp

Rivière Athabasca (parc national de Jasper)

http://www.chrs.ca/Rivers/Athabasca/Athabasca-St_f.htm

La durée de vie des ponceaux

http://www.mtq.gouv.qc.ca/fr/ministere/recherche/projets/description.asp?NO_PR OJ=R308.2P1

80 17- LEXIQUE

RZHL : Régionale des zecs des Hautes-Laurentides

CAAF : Contrat d’approvisionnement et d’aménagement forestier

CPRS : Coupe avec protection de la régénération et des sols

CPR : Coupe avec protection de la régénération

CT : Coupe totale

CMO : Coupe mosaïque

CPE : Coupe progressive d’ensemencement

RNI : Règlement sur les normes d’intervention en milieu forestier

MTQ : Ministère des Transports du Québec

OPMV : Objectifs de protection et de mise en valeur

RAPPORT ANNUEL

Après coupe : Rapport de localisation des secteurs de coupes réalisées identifiant le type de traitement par secteur et l’année de sa réalisation. Depuis peu, un format numérique est disponible.

Parcellaire forestier : Le parcellaire est une subdivision du territoire en unités plus ou moins grandes (10 km² à 100 km² selon la zone). Le plan parcellaire est utilisé dans les calculs de possibilité à l'aide du logiciel SYLVA II. Le parcellaire est généralement délimité par des entités naturelles.

SIEF : Le Système d'information écoforestière (SIEF) assure l'intégration, la gestion et la diffusion d'un large ensemble de données forestières, écologiques et territoriales.

PGAF : Plan général d’aménagement forestier.

Polyfor : Des produits intérimaires pour les cartes écoforestières.

Polyfac : Carte écoforestière à laquelle on a ajouté les secteurs coupés et les traitements sylvicoles réalisés à ce jour. Îlots : Petite parcelle de forêt mature de 3 à 10 hectares répondant aux exigences minimales d’habitat et devant être préservée à l’intérieur des secteurs coupés afin de garantir un minimum d’abri à l’orignal durant l’hiver.

GIR : Gestion intégrée des ressources.

81 LNHE : Ligne naturelle des hautes eaux.

MRNFP : Ministère des Ressources naturelles, de la Faune et des Parcs.

FQGZ : Fédération québécoise des gestionnaires de zecs.

ZEC : Zone d’exploitation contrôlée.

Annexe

Les principales catégories utilisées étaient les suivantes :

tblCodeInfrastructure Code NomInfrastructure BE belvédère CA camping aménagé CH chutes CR camping rustique CSA camping semi-aménagé CT camp de trappe CV camp de villégiature CVI camp illégal DA mise à l'eau automobile DV mise à l'eau VTT FAD frayère aménagée doré FAG frayère aménagée grise FAM frayère aménagée mouchetée FND frayère naturelle doré FNG frayère naturelle grise FNM frayère naturelle mouchetée PA paysage S Seuil aménagé SP Sentier pédestre

82 Annexe 6 Description Référence 1 Le diamètre du ponceau est trop petit compte tenu de la LNHE (Diamètre < 80 %LNHE) Article RNI : 26 10 La portée du ponceau est trop petite compte tenu de la LNHE (Portée < 80 %LNHE) Article RNI : 26 11 Le diamètre calculé du ponceau est trop petit Article RNI : 26. Gazette compte tenu de la LNHE officielle du Québec,1996 (Diamètre < 50 % LNHE) G.O. 2, 2785 12 La portée calculée du ponceau est trop petite Article RNI : 26. Gazette compte tenu de la LNHE officielle du Québec,1996 (Portée < 50 % LNHE) G.O. 2, 2785 13 L'épaisseur de matériaux recouvrant le ponceau est insuffisante Article RNI : 31 14 Distance de séparation entre les tuyaux est trop petite (< 100 cm) Article RNI : 30 15 Hauteur libre trop petite (< 150 cm) Article RNI : 33 16 Ensablement Articles RNI : 18, 26 17 Absence d'un ponceau Article RNI : 26 18 Absence d'une toile géotextile Articles RNI : 18, 26 19 Le diamètre du ponceau réel est plus petit que le diamètre du ponceau estimé avec GSF- Débit Article RNI : 26 2 Ponceau trop petit (< 30 cm) compte tenu de l'écoulement Articles RNI : 16, 19 3 Ponceau trop petit (< 45 cm) compte tenu de l'écoulement Article RNI : 26 4 Le pourcentage d'obstruction du ponceau est Dany Bigras, tech. for., MRN de plus de 25 % (compte tenu de Mont-Laurier. Objectif : libre l'enfouissement) circulation eau et poisson 5 Objectifs : respect vitesse et Ponceau en très mauvais état libre circulation eau et poisson 6 Articles RNI : 26 à 38 sauf exceptions. Objectif : libre La circulation du poisson est non conforme circulation eau et poisson 7 La portée du ponceau en bois est trop grande (P >= 100 cm) Article RNI : 26 8 La portée du ponceau en bois est trop petite (P < 45cm) Article RNI : 26 9 Les proportions du ponceau en bois ne sont pas conformes (hauteur <= 80 % portée) Article RNI : 26

83

Critères de non-conformité retenus pour le RNI (Annexe 6) suite

Cause

Le diamètre du ponceau est trop petit compte tenu de la LNHE Une infrastructure en bois est incompatible avec une LNHE > 120 cm ou d'un diamètre de ponceau > 100 cm Ponceau en très mauvais état Ponceau trop petit (< 30 cm) compte tenu de la description de l'écoulement Ponceau trop petit (< 45 cm) compte tenu de la description de l'écoulement Le pourcentage d'obstruction du ponceau est de plus de 25 % (1) Ensablement Absence d'une toile géotextile L'épaisseur de matériaux recouvrant le ponceau est insuffisante La circulation du poisson est non conforme Le diamètre du ponceau estimé avec GSF-Débit est trop petit compte tenu de la LNHE Le diamètre du ponceau réel est plus petit que le diamètre du ponceau estimé avec GSF-Débit Absence de ponceau Membrane mal installée Les proportions du ponceau en bois ne sont pas conformes (hauteur <= 0.8 portée) La portée du ponceau en bois est trop grande (P>= 100 cm) La portée du ponceau en bois est trop petite (P< 45 cm)

(1) : Critère élaboré conjointement avec Forêt Québec

84

Annexe 6 (suite)

Information commune aux ponts (inclut les pontages) et aux ponceaux

No TEST ARTICLE(S) VALEUR RNI VALEUR RNI VALEUR RNI COMMENTAIRES RNI CONFORME NON INDÉTERMINÉE CONFORME

T1 % 32 1 % à 25 % 26 % à 50 % Indéterminée Il n’y a pas d’article qui spécifie le pourcentage à ne pas obstructio 51 % à 75 % dépasser. Dany Bigras, technicien forestier (MRN Unité de n 76 % à 100 % gestion La Lièvre, Mont-Laurier), est la référence pour la détermination des classes d’obstruction. Le pourcentage d’obstruction inclut l’enfouissement dans le cas des ponceaux installés sur un cours d’eau.

T2 État du - Excellent Périmé Indéterminée ponceau Très bon Urgent Bon Passable

Information commune aux ponts (inclut les pontages) et aux ponceaux installés sur un cours d’eau

VALEUR RNI No TEST ARTICLE(S) RNI VALEUR RNI CONFORME VALEUR RNI NON CONFORME COMMENTAIRES INDÉTERMINÉE

S’il y a un parcours aménagé de T3 canot-camping et de descente de Hauteur libre 33 ≥ 150 cm < 150 cm Indéterminée rivière ou d'un parcours d'accès en embarcation aux terrains de piégeage

85

Information commune aux ponceaux

VALEUR RNI

No ARTICLE(S) VALEUR RNI NON VALEUR RNI TEST COMMENTAIRES RNI CONFORME CONFORME INDÉTERMINÉE Érosion du talus du remblai. Ce test Est-ce qu’il y a un Indéterminée T4 Non Oui est automatique, il est déterminé par les ensablement? Ne s’applique pas causes d’obstructions.

Information commune aux ponceaux installés sur un cours d’eau (permanent ou intermittent)

VALEUR RNI VALEUR RNI NON VALEUR RNI No TEST ARTICLE(S) RNI COMMENTAIRES CONFORME CONFORME INDÉTERMINÉ S’il y a une chute, Non disponible Circulation du un aménagement T5 Conforme Non conforme Indéterminée poisson doit être présent Ne s’applique pas (bassin de repos)

1. Ponceau circulaire

VALEUR RNI VALEUR RNI NON VALEUR RNI No TEST ARTICLE(S) RNI COMMENTAIRES CONFORME CONFORME INDÉTERMINÉE

NA T6 Diamètre 26 ≥ 45 cm < 45 cm NM ND

86

2. Ponceau circulaire simple

VALEUR RNI No TEST ARTICLE(S) RNI VALEUR RNI CONFORME VALEUR RNI NON CONFORME COMMENTAIRES INDÉTERMINÉE

NA T7 Diamètre 26 ≥ 45 cm < 45 cm NM ND

T8 Diamètre ≥ 0.80 x LNHE < 0.80 x LNHE

T9 Diamètre avec calculs ≥ 0.50 x LNHE < 0.50 x LNHE Calculé

87 3. Ponceaux à tuyaux parallèles (circulaires) o N TEST ARTICLE(S) VALEUR RNI VALEUR RNI NON VALEUR RNI COMMENTAIRES RNI CONFORME CONFORME INDÉTERMINÉE

T10 Diamètre 26 ≥ 45 cm < 45 cm NA NM 4 ND T11 Diamètre Gazette ≥ Dia (Débit calculé/X) < Dia (Débit calculé /X) officielle du Québec 1996, G.O. 2, 2785 T12 Diamètre avec Gazette ≥ 0.50 x LNHE < 0.50 x LNHE calculs officielle du (1 ponceau Québec simple) 1996, G.O. 2, 2785 T13 Distances 30 ≥ 100 cm < 100 cm entre tuyaux

ulaires en bois

No TEST ARTICLE(S) RNI VALEUR RNI VALEUR RNI VALEUR RNI COMMENTAIRES CONFORME NON INDÉTERMINÉE CONFORME

T14 Hauteur 26 > 0.80 x Portée ≤ 0.80 x Portée NA NM ND T15 Portée ≥ 0.80 x LNHE ≤ 0.80 x LNHE NA NM ND T16 Portée avec calculs ≥ 0.50 x LNHE ≤ 0.50 x LNHE Calculé

Information commune aux ponceaux installés pour faciliter le drainage naturel

88

1. Ponceaux circulaires

No TEST ARTICLE(S) VALEUR RNI VALEUR RNI NON VALEUR RNI COMMENTAIRES RNI CONFORME CONFORME INDÉTERMINÉE

T17 Diamètre 16,19 ≥ 30 cm < 30 cm

2. Ponceaux rectangulaires en bois

No TEST ARTICLE(S) VALEUR RNI VALEUR RNI NON VALEUR RNI COMMENTAIRES RNI CONFORME CONFORME INDÉTERMINÉE

Information commune aux ponceaux rectangulaires en bois

No TEST ARTICLE(S) VALEUR RNI VALEUR RNI NON VALEUR RNI COMMENTAIRES RNI CONFORME CONFORME INDÉTERMINÉ T18 Portée 26 < 100 cm ≥ 100 cm libre T19 Portée 26 ≥ 45 cm < 45 cm libre

Information commune aux ponts (inclut les pontages)

No TEST ARTICLE(S) VALEUR RNI VALEUR RNI NON VALEUR RNI COMMENTAIRES RNI CONFORME CONFORME INDÉTERMINÉ T20 Présence d’une membrane Oui Non Indéterminée géotextile Mal installée

T21 Portée ≥ 0.80 x LNHE < 0.80 x LNHE T22 Portée avec calculs ≥ 0.50 x LNHE < 0.50 x LNHE

89 Annexe 7 : Description sommaire des autres tables du formulaire

NomTable NomChamps TblAttMesures

Code Description Numéro M Mesurable 1 NA Non applicable 3 ND Non disponible 4 NM Non mesurable 2 TblAttCausesObstruction

Code Description Numéro A Aucune 1 V Débris végétaux (feuille, branche, herbacée) 2 SR Sable, roche 3 C Ouvrage de castor 4 AT Autres 5 ND ND 6 TblAttCirculationPoisson

Code Description Numéro C Conforme 1 NA Ne s'applique pas 3 NC Non conforme 2 ND Non disponible 4 TblAttComposition

Code Description Numéro M Métal 1 IN Inconnue 4 B Bois 3 P Plastique 2 ND Non disponible 5 TblAttRNI

Code Description Numéro C Conforme 1 NC Non conforme 2 IN Indéterminée 3 TblAttEpaisseurCons

Quantité Conseil Ponceaux entre 45 cm et 60 cm : il faut un minimum de 45 cm de remblai par- 45 dessus le prochain ponceau Ponceaux entre 70 cm et 360 cm : il faut un minimum de 60 cm de remblai par- 60 dessus le prochain ponceau Ponceaux multiplaques supérieurs à 360 cm : iI faut un minimum de 150 cm de 150 remblai par-dessus le prochain ponceau

90

Annexe 7 (suite)

TblAttEcoulement

Code Description Numéro P Permanent 1 IT Intermittent 2 D Drainage 3 IN Indéterminé 4 Non ND disponible 5 TblAttSrcDebit

Code Description Numéro LNHE LNHE 1 GSFD Gsf Débit 2 PHTO Photo 3 AU Autres 4 Non ND disponible 5 TblAttEpaisseur

Numéro d'épaisseur Description Numéro SU Suffisant 1 IN Insuffisant 2 Non NA applicable 3 Non ND disponible 4 TblAttEtat

Code Description Numéro EX Excellent 1 TB Très bon 2 B Bon 3 PA Passable 4 PE Périmé 5 UR Urgent 6 Non ND disponible 7 TblAttNomZec

Code Description S Mitchinamecus N Normandie Maison-de- P Pierre W Petawaga M Mazana L Lesueur TblAttObstruction

91 Code Description Numéro 1 % à 25 % Q1 d'obstruction 1 26 % à 50 % Q2 d'obstruction 2 51 % à 75 % Q3 d'obstruction 3 76 % à 100 % Q4 d'obstruction 4 Non ND disponible 5 blAttMembraneGeotextile Code Description Numéro O Oui 1 N Non 2 MI Mal installée 3 Non NO 4 observable Ne s'applique NA 5 pas ND Non disponible 6 TblAttSrcEnsablement Code Description Numéro C Chemin 1 T Talus 2 N Niveleuse 3 AT Autres 4 ND Non disponible 5 TblAttTypePonceau Code Description Numéro C Circulaire 1 M Multiplaques 2 Rectangulaire R (généralement 3 en bois) ND Non disponible 4

Codification utilisée pour la numérotation des ponceaux Ponceaux zec Mitchinamecus et Normandie 26 janv. 2004 Exemples: SR0002Pc002 S R0002 Pc002 Zec Mitchinamecus Route no 2 Ponceau numéro 2

NR0002Pc008F N R0002 Pc008 F Zec Normandie Route no 2 Ponceau numéro 8 Ponceau futur

92