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1. « Nurses » du défilé Printemps-Eté 2008 portant 12 sacs en Toile Monogram Jokes créée en collaboration avec Richard Prince De gauche à droite : Stéphanie Seymour, Eva Herzigova, Rianne Ten, Anne V, Carmen Kaas, Natalia Vodianova, Angela Lindvall, , Karolina Kurkova, , Nadja Auermann, © / Chris Moore

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Du 9 mars au 16 septembre 2012 CONTACTS PRESSE

Marie-Laure MOREAU Isabelle MENDOZA

TEL. : +33 01 44 55 58 78 FAX : +33 01 44 55 57 93 [email protected] www.lesartsdecoratifs.fr dossier de presse

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SOMMAIRE

1. Communiqué de presse

2. Le livre « Louis Vuitton Marc Jacobs »

3. Extraits des textes du livre « Louis Vuitton Marc Jacobs » :

Les modes sont si fragiles ! Cartons, boîtes et malles pour robes et accessoires. Un défi pour les emballeurs du XIXe siècle Françoise Tétart-Vittu

Le Studio De Creation Louis Vuitton, Témoignages Entretiens Avec Murray Healy, retranscrits Par Pamela Golbin

Stephen Sprouse, Takashi Murikami, Richard Prince : trois collaborations artistiques en perspective Éric Pujalet-Plaà

4. Mécénat

5. Scénographie

6. Activités pour le public

7. Renseignements pratiques dossier de presse

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1. communiqué de presse

Cette exposition présente l’histoire de deux personnalités, Louis Vuitton et Marc Jacobs (directeur artistique de la maison Louis

Vuitton), et met en évidence leurs contributions à l’univers de la mode.

Comment ont-ils su s’inscrire dans leur époque respective pour innover et faire avancer toute une industrie ?

De quelle façon ces deux hommes, avec leur langage propre se sont-ils approprié les phénomènes et codes culturels afin d’écrire l’histoire de la mode ?

Plutôt analyse que rétrospective, cette mise en parallèle Vuitton-Jacobs permet d’éclairer le système de la mode durant ces deux périodes charnières que sont l’industrialisation de la fin du XIXe siècle et la globalisation du début du XXIe siècle, Y sont

évoqués les métiers d’art, les avancées techniques, les créations stylistiques et les collaborations artistiques.

Déployée sur deux niveaux, l’exposition consacre chaque étage à l’un des créateurs dans une scénographie de Samantha Gainsbury et Joseph Bennett. Les malles de Louis Vuitton sont présentées en regard des collections et accessoires de mode du XIXe siècle du musée au premier étage, tandis qu’une sélection des modèles les plus emblématiques créés par Marc Jacobs, depuis ces 15 dernières années, est mise en scène au second.

2. Poupée, trousseau et sa malle, vers 1865, Les Arts Décoratifs © Jean Tholance dossier de presse

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3. Malle Louis Vuitton 1869-1871, Les Arts Décoratifs, Don Gaston-Louis Vuitton, 1889 © Jean Tholance

Louis Vuitton (1821-1892) grâce à son fondateur Charles-Fréderick la logique de son père et quatre Worth, lui-même installé rue de la Paix. ans après sa mort en 1892, son fils Louis Vuitton apprend les rouages Les premières malles recèlent toutes Georges Vuitton créera en 1896 le du métier de « layetier-coffretrier- les techniques d’alors. Elles sont désormais fameux monogramme « LV ». emballeur » chez « Maréchal » rue recouvertes d’une grosse toile cirée Saint-Honoré à Paris. Durant dix-sept permettant de les imperméabiliser. Cette L’histoire industrielle de la deuxième ans, il peaufine le savoir-faire complexe toile est peinte en gris, dit gris Trianon. moitié du XIXe siècle, est jalonnée par inhérent à cette profession et en maîtrise Les armoiries et les monogrammes les grandes Expositions universelles. tous les aspects : de la fabrication à des propriétaires sont ensuite apposés Ces nouveaux temples de la culture l’emballage jusqu’à la logistique de sur cette couche de couleur. Avec les internationale où s’illustrent toutes les la charge. En 1854, il ouvre sa propre années, Louis Vuitton attache un intérêt grandes inventions attirent un public enseigne, à quelques centaines de toujours plus grand à ces revêtements considérable. Saisissant l’opportunité mètres de là, au 4, rue Neuve-des- et brevète des toiles tissées à motifs, que peut offrir une telle vitrine, Louis Capucines, près de la rue de la Paix. lesquelles permettent de le différencier Vuitton y présente ses modèles dès 1867 D’emblée, Louis Vuitton se positionne des autres enseignes, et le protègent dans une toute nouvelle section « Article différemment de ses confrères très de la contrefaçon grandissante. de voyage et de campement » et remporte nombreux à l’époque. Il simplifie l’intitulé En 1877, il dépose une toile rayée sa première médaille. Ses participations de son métier et se redéfinit en tant disponible en plusieurs coloris. Onze aux expositions de 1867, 1868, 1887 qu’« Emballeur ». Ses en-têtes apportent ans plus tard, il fait un nouveau dépôt et 1889 structurent le rythme de ses une précision décisive : « Spécialité de brevet, cette fois-ci pour la « toile innovations techniques, établissant ainsi pour l’Emballage des Modes ». Ce choix Damier » qui, plus sophistiquée, intègre sa signature personnelle. En effet, pour s’avère à la fois original par rapport son nom dans le motif décoratif. C’est chaque événement, il met au point une à ses pairs et astucieux pour l’avenir. ainsi que, pour la première fois, son invention qu’il fait déposer. Il s’assure En effet, la Haute Couture parisienne nom apparaît comme une signature sur ainsi avec ingéniosité, une diffusion et connaîtra bientôt un succès fulgurant l’extérieur de ses malles. Poursuivant une visibilité exceptionnelles tout en dossier de presse

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4. Malle - lit Louis Vuitton en toile Damier, 1891, Les Arts Décoratifs, Don Gaston-Louis Vuitton, 1889 © Jean Tholance

protégeant légalement ses créations. rue alors que couturiers, modistes et chapeaux et d’accessoires augmentant A la perfection de ses réalisations, à photographes investissent les étages. la quantité faramineuse d’objets l’invention en phase avec les attentes Worth, Paquin, Doucet, reconnus comme nécessaires à la garde-robe. Une de la bourgeoisie montante avide les maisons de couture incontournables aubaine pour Louis Vuitton qui, en de voyages et de luxe, s’adjoint la de l’époque, donnent définitivement tant que spécialiste d’emballages de pertinence d’une adresse : lorsque ses lettres de noblesse au quartier. mode, est aux premières loges pour Louis Vuitton aménage en 1872 ses Avec sa première enseigne, rue Neuve- répondre à la demande exponentielle. nouveaux locaux au 1 rue Scribe, il se des-Capucines, Louis s’était lié d’amitié place d’emblée à l’épicentre du Paris avec le désormais fameux Charles- Une pléthore de noms de Barons, métamorphosé par le baron Haussmann. Fréderick Worth. Des malles Louis Comtes, Marquis et Princesses se Le Café de la Paix trône à l’angle de Vuitton portent encore des plaques de succèdent dans ses carnets de la place de l’Opéra. Les boulevards qui la maison Worth, ce qui atteste l’étroite commande, tout comme les vedettes y convergent, récemment percés ou collaboration entre les deux hommes. parmi lesquelles Sarah Bernhardt. Il élargis lors des grands travaux, incitent En fondateur de la Haute Couture, n’était d’ailleurs pas rare pour une à la promenade et à la flânerie. Le Worth impose des nouveaux codes et actrice d’un tel renom d’acquérir quartier devient un centre commercial usages vestimentaires, démultipliant une dizaine de malles à la fois. Rien à ciel ouvert où plaisir et luxe sont les le nombre de pièces dans la garde- que pour sa première tournée au mots d’ordre. Entre la place de l’Opéra robe bourgeoise : tenues d’intérieur, Brésil, il lui en a fallu plus de 200 ! et la colonne Vendôme, la rue de la tailleurs du matin, robes de ville, Jusqu’au bout, Louis Vuitton Paix est une des promenades préférées pour l’après-midi, pour le dîner, robes restera fidèle aux trois principes du Tout Paris. Cette nouvelle artère de bal, sans oublier les épaisseurs qui l’animent : perfectionnement et commerciale draine les plus célèbres interminables de sous-vêtements qui maîtrise de son savoir-faire, entière noms de la mode et de la couture. structurent les immenses silhouettes satisfaction donnée à la clientèle, Joailliers et parfumeurs y ont pignon sur à crinolines et l’infinie variété de perpétuelle recherche de nouveautés. dossier de presse

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5. Défilé Automne-Hiver 2006/2007, imprimé Léopard d'après un dessin 6. Défilé Automne-Hiver 2011/2012. Kate Moss © Louis Vuitton / Chris Moore de Stephen Sprouse © Louis Vuitton / Chris Moore

Marc Jacobs être plus performants, à la fois dans le sa propre griffe, Marc Jacobs se place marketing, la direction artistique, sans dans une logique de succession à la Tout autant lié aux fluctuations de oublier d’endosser le rôle de maître française, en dessinant sous le nom d’un son époque, le créateur américain de cérémonie et d’agir comme porte- autre. Pour autant, le créateur impose Marc Jacobs contribue quant à lui, aux parole de la marque. Marc Jacobs est sa vision et se libère de tout l’héritage grands chamboulements du système décidément l’homme de la situation. stylistique de la marque. Cependant, en de la mode d’un XXe siècle finissant. novembre 1992, la collection « Grunge » Tournée vers l’international depuis Diplômé en 1984 de la Parson’s School marque un tournant dans sa carrière. les années 80, l’industrie de la mode of Design à New York, Marc Jacobs Plébiscitée par la presse, elle devient, dans la décennie suivante, est nommé créateur de la maison est incomprise par les acheteurs un secteur mondialisé, obligeant la américaine Perry Ellis en novembre et Marc Jacobs doit se retirer. génération montante des designers à 1988. Il a à peine 25 ans. Avec Ralph en réécrire les règles du jeu. L’échelle Lauren et , Perry Ellis est À peine trentenaire, Marc est à la des valeurs ainsi démultipliée, le rôle du considéré comme une des marques recherche de nouveaux associés. Ironie créateur a dû évoluer pour y faire face, majeures de l’industrie du prêt-à- du sort, ce sont les propriétaires de Perry répondre à la demande et s’épanouir. porter américain. La nomination de Ellis qui financeront la suite de sa carrière Car le talent créatif n’est plus l’unique Marc Jacobs à la tête d’une entreprise en l’aidant à créer sa propre griffe. impératif du cahier des charges exigé dont les ventes atteignent 100 millions par les mega-marques tenant le de dollars par an le propulse d’emblée Le 7 janvier 1997, Marc Jacobs est nommé haut du pavé de la globalisation. Les dans la cour des grands. Tandis que directeur artistique de la maison Louis créateurs de mode doivent désormais chaque créateur américain rêve d’avoir Vuitton, vieille alors de cent quarante- dossier de presse

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7. Sac fermoir en toile Monogram Cerises, Printemps-été 2005, 8. Keepall 50, toile Monogram Graffiti argent, Printemps-été 2001 créée en collaboration avec Takashi Murakami créée en collaboration avec Stephen Sprouse © Louis Vuitton / Antoine Jarrier © Takashi Murakami/Kaikai Kiki Co., Ltd. Tous Droits réservés

trois ans. Dans son cahier des charges, « à la mode », on a introduit l’idée de de création naît de l’échange constant Marc Jacobs doit introduire, pour la la mode, qui évolue avec les humeurs au sein d’une équipe. » C’est en toute première fois dans l’histoire de Louis du temps, les icônes de la culture logique, que Marc Jacobs fait appel Vuitton, des collections de prêt-à-porter populaire. Mais le cœur de la marque est à des collaborateurs artistiques, tel homme et femme ainsi qu’une ligne inchangé et inchangeable, tant mieux. » Stephen Sprouse, Takashi Murakami d’accessoires, chaussures et sacs. Rompu Avec une étonnante finesse, Marc ou Richard Prince. Ces associations aux rouages et aux aléas des grosses Jacobs gère les subtilités entre direction entre l’art et la mode ont bouleversé entreprises, Marc Jacobs aborde la et design tout en mettant en forme un les habitudes de tout un secteur scène parisienne armé de connaissances processus de création collective qu’il pour devenir depuis des cas d’école. approfondies du système de la mode. assume ouvertement. « Je suis un D’emblée, il envisage de créer un ‘designer’ qui travaille au sein d’une Patiemment élaboré par Marc Jacobs, le nouvel univers, parallèle à celui très équipe de designers. C’est ensemble style Louis Vuitton oscille de saison en classique de la marque. Un monde à que nous faisons des propositions saison pour mieux saisir et définir une la pointe de la mode côtoie désormais pour les collections de prêt-à-porter, femme « LV » toujours en mouvement, le monde sophistiqué et intemporel d’accessoires ou autres produits de la toujours dans l’air du temps. Il passe de la maison Louis Vuitton. Et plus marque Louis Vuitton. Nous présentons tour à tour d’un point extrême à l’autre, ils s’éloignent, plus ils se complètent. nos idées dans le format du défilé avec, en guise de ligne de conduite, D’un côté, les campagnes photo de mode, vêtements et accessoires une totale liberté d’expression, sans d’Annie Leibovitz fidèle à l’attitude compris. Nous donnons aussi notre avis retenue aucune, sans imposer des idées historique de Louis Vuitton envers le sur la manière dont les choses sont préconçues. En effet, Marc Jacobs œuvre voyage ; de l’autre les collections de présentées à tous les niveaux, jusqu’à la « avec des impulsions plutôt qu’avec des Marc Jacobs, toujours changeantes publicité. Mais il ne s’agit que d’un avis, chiffres, parce que la mode n’est pas misant sur le clinquant, le glamour. car dans la structure Louis Vuitton, nous une science. » Il reste toujours ancré Comme à son habitude, Marc Jacobs a n’avons pas la possibilité de contrôler dans une réalité ayant à cœur de rendre une vision juste et pertinente : « Un nom jusqu’au bout le merchandising, la crédible son propos et accessible son merveilleux. Une griffe célèbre, unique, publicité et l’image. La création dans la travail. « Pour certains, la vie n’a pas qui existera après moi. Vuitton n’est pas mode, comme dans tout autre domaine, de sens sans la mode. Pour moi, c’est la une maison de mode. On fait des choses est une série de choix. Mon processus mode qui n’a pas de sens sans la vie. » dossier de presse

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2. le livre

Livre Louis Vuitton/Marc Jacobs 308 pages 300 illustrations Format : 24 x 30 cm Relié sous jaquette 55 € TTC Coédition Les Arts Décoratifs/Rizzoli Edition limitée, 80 € / 100 $

Cet ouvrage montre comment, à plus d’un siècle d’intervalle, Louis Vuitton et Marc Jacobs ont su comprendre leur époque et s’appuyer sur les possibilités qu’elles offrent. La première partie, consacrée à Louis Vuitton, raconte comment, sous le Second Empire, il développe son Une édition limitée de cet ouvrage exclusivement disponible dans les magasins Louis Vuitton et sur louisvuitton.com entreprise d’« emballeur » dans un quartier en pleine expansion. De 81 plus en plus nombreux, aristocrates, bourgeois et touristes fortunés se mettent à voyager, tandis que la modes multiplication des éléments de la garde- en partanCe robe en rendait le transport délicat.

v éronI que B elloI r La seconde partie détaille la façon dont, « p our draper leur pudeur, Ce feu I llaG e G rossI er n’a plus assez d’ampleur ; [...] l eur van I té, prenant de faux sem B lants, s e G onfle dans la ro B e à depuis 1997, dans un système de la trente-sI x volants. [. . .] o n la porte partout ; de p arI s au j apon, l a mode a patronné l’éB ourI ffant jupon ; Grande dame et B ourG eoI se, ouvr I ère et lorette, mode devenu planétaire, Marc Jacobs d e C e meu B le o B l IGé C omposent leur to I lette. » — Auguste Barthélemy Robes à volants. Boutade, Paris, Imprimerie de Schiller Aîné, 1856 s’est réapproprié les codes culturels de la maison Louis Vuitton tout en les n 1854, lorsque Louis Vuitton s’installe rue Neuve-des-Capu- cines, la mode de la crinoline fait fureur, et ce dans toutes les couches de la société. De profondes transformations sont alors détournant. En lui insufflant l’esprit Een cours, tant dans le domaine de la fabrication et de la diffusion du vête- ment en général que dans les comportements. L’apparition des magasins de nouveautés puis des grands magasins permet aux femmes de se vêtir à un prix moins élevé et d’avoir ainsi une garde-robe plus conséquente, le de la mode, en faisant appel à des nombre des pièces étant démultiplié par de nouveaux codes et usages. Ces magasins offrent un choix inaccoutumé d’articles en tout genre, regroupés en comptoirs spécialisés. Parmi ceux-ci on trouve, par exemple, le comptoir des étoffes nouvelles, celui des costumes tout faits aux tailles standardis- artistes contemporains, Marc Jacobs, ées, ou encore celui des vêtements mi-confectionnés. Certains proposent par ailleurs des robes sur mesure créées dans leurs propres ateliers1.

Après les années de mode à l’antique et de quasi-nudité, la forme des qui incarne à la perfection le modèle jupes a progressivement enflé et la crinoline pris une place majeure dans la garde-robe féminine. Tout d’abord constituée de jupons superposés, elle prend son nom lorsqu’en juin 1840 Charles Oudinot-Lutel enregis- type du créateur contemporain, a fait tre le premier brevet pour jupon raide réalisé en tissu de crin et de lin ou

louI s vuI tton prendre à la marque un tournant décisif. Ce livre est illustré de photographies anciennes, de pièces d’archives de la maison Louis Vuitton, des vêtements du XIXe siècle de la collection des Arts Décoratifs, mais aussi de photographies de mode, de campagnes publicitaires et de photographies des défilés Louis Vuitton jusqu’au plus récent.

Sous la direction de Pamela Golbin, conservatrice générale aux Arts Décoratifs. Textes de Véronique trois Belloir, Denis Bruna, Jo-Ann Furniss, colla borations Éric Pujalet-Plàa, Delphine Saurat, Françoise Tétart-Vittu. Entretiens avec Marc Jacobs par Murray Healy. dossier de presse

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3. extrait du livre louis « vuitton / marc jacobs »

9. Malle courrier en toile rayée, 1885 © Collection Louis Vuitton / Antoine Jarrier, DR 10. Robe à transformation avec corsage de bal, 1870-1872, Paris. Les Arts Décoratifs. Collection union française des arts du costume © Jean Tholance

Les modes sont si fragiles ! facettes commerciales. La réorganisation rubrique sous laquelle ils figurent pour Cartons, boîtes et malles générale par la Convention, le Consulat les dépôts de brevets depuis les années pour robes et accessoires. puis l’Empire s’attache à la promotion 1820. En effet, depuis le 27 septembre Un défi pour les emballeurs de nouvelles industries qui peuvent 1800, le ministère de l’Agriculture du XIXe siècle améliorer le commerce intérieur et et du Commerce met en place Françoise Tétart-Vittu extérieur de la France. Dès 1798, on des instruments de protection et de organise régulièrement des expositions diffusion des innovations. (…) Les Le commerce parisien évolue au début des produits de l’industrie, assorties de inventeurs déposent pour cinq ans du XIXe siècle dans un cadre modifié récompenses et médailles. Fabricants, entre 1820 et 1852, ensuite pour administrativement et politiquement. Le inventeurs, négociants et détaillants quinze ans. Ces déclarations sont layetier-emballeur, comme tout membre français participent à ces rendez-vous, une étape vers la reconnaissance en d’une communauté professionnelle futures grandes Expositions universelles 1857 de la marque de fabrique. Dès le ancienne, maintient les liens régionaux, à partir de 1851. (…) Ainsi, les layetiers- début du XIXe siècle, l’importance des savoirs communs et innovations coffretiers-emballeurs – 219 inscrits objets de mode français croît. Paris qui étaient ceux de la corporation. sous ce titre en 1842, pour 376 en acquiert une place de premier plan pour Néanmoins il se produit une forme 1872 – n’apparaissent plus que sous la les modes, exportées et copiées en d’assouplissement de la « liberté rubrique « Emballeurs » à compter de Europe et au-delà de l’océan Atlantique. d’entreprendre » selon de nouvelles 1888 et « Articles de voyage » en 1890, Or, robes et accessoires élégants sont dossier de presse

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11. Louis, Georges et Gaston-Louis Vuitton et les employés de l'atelier vers 1888 © Archives Louis Vuitton fragiles et demandent une manutention anciennes, dont les dates de création baleinés ou en crin pour les manches délicate : c’est là qu’intervient le métier sont respectivement 1763, 1792 et de gaze et, dans le même temps, des spécialisé d’emballeur. Au XVIIIe siècle 1795 : « Chenue, layetier-emballeur systèmes de sangles montées sur on désignait les layetiers du nom des de la maison du Roi, 28, rue Croix-des- des cadres à rouleaux à mettre dans petits coffres de bois blanc, plus longs Petits-Champs », « Martin fournisseur des malles à double-fond où les robes que larges et assez plats qui prennent de la duchesse de Berry, 4, rue sont pliées en deux et maintenues ensuite le nom de cartons au XIXe siècle. Neuvedes- Capucines » et « Fanon breveté par des épingles. (…) Les emballeurs Utilisées pour les dentelles, coiffes de du Roi, 172, rue Montmartre ». Ayant suivent l’implantation des magasins de femmes, voiles et gants, ces boîtes souvent déposé des brevets et présenté nouveautés célèbres de Paris. Au début, sont nommées aussi étuis, car elles leurs nouveautés aux expositions, les ils sont installés entre les boulevards, épousent la forme des objets. (…) Ces emballeurs distribuent des feuillets le Palais-Royal, les rues Richelieu, boîtes préservent les marchandises publicitaires pour attirer une clientèle Vivienne et Saint-Honoré, où se sur les rayonnages des boutiques et qui peut acheter directement dans leurs concentrent les modes jusque vers 1850 servent aussi à leur transport après magasins les malles, étuis et boîtes (…) Ensuite ils suivent le déplacement achat. Parmi la variété des boîtes à toutes confectionnées pour chapeaux et des centres commerciaux vers l’ouest compartiments proposée, le libellé robes « que les dames peuvent emballer de Paris et se rapprochent des hôtels de des hauts de factures des emballeurs elles-mêmes ». On cherche surtout à ne voyageurs entre la rue de Rivoli, la place des années 1820 mentionne tout pas écraser les délicates garnitures de Vendôme, la Madeleine, le nouvel Opéra particulièrement celles pour robes et fleurs, rubans et dentelles des chapeaux et l’embarcadère Saint-Lazare. Ils sont chapeaux. C’est le cas de trois maisons et robes de bal. On invente des supports à la disposition d’une clientèle fortunée dossier de presse

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12. Robe habillée vers 1860, Paris, Les Arts Décoratifs, collection Mode et Textile 13. « Louis Vuitton, articles de voyage, Paris ; trunks and bags, London » © Jean Tholance affiche, 1887 © Archives Louis Vuitton, Droits Restreints venue faire ses achats à Paris lors des d’adresse : ainsi Morel successeur de en gutta-percha dont le brevet remonte Expositions universelles de 1855 puis de Martin au 233, rue Saint-Honoré (où au 9 décembre 1854 répondent la malle 1867 ou à l’occasion d’un tour d’Europe. son ancien employé-apprenti François à tiroirs du coffretier Sormani en 1863 C’est le cas de riches Américaines, Goyard s’installera) et Louis Vuitton au et le système de gorge pour malle clientes des nouvelles maisons de 4, rue Neuve-des-Capucines, ancienne d’emballage et de voyage de Vuitton Haute Couture comme Worth & Bobergh adresse de Martin. Ces maisons de en 1867. Ces maisons parisiennes ou Émile Pingat, dont la célébrité confiance offrent le service de caisses ouvrent des succursales dans les grands s’établit aux États-Unis dès 1860. Sur adaptées aux nouveaux besoins de ports et s’approprient des marques de nombreuses factures, on compte le transports maritimes et ferroviaires de protection, comme le fait alors la coût de la boîte d’emballage, dans la pour les marchandises mais aussi pour nouvelle Haute Couture française qui proportion de 32 francs pour deux robes les vêtements des voyageurs. (…) La commence à avoir des cartons à son nom de 300 francs. Aucun nom d’emballeur malle de voyage devient indispensable et adresse et des étiquettes (griffes). De n’est mentionné, mais il est probable que pour transporter, sans les chiffonner, même, les emballeurs recherchent cette les maisons de mode avaient des liens les cinq toilettes journalières qu’une reconnaissance distinctive par le dépôt privilégiés avec certains d’entre eux, élégante doit porter en villégiature. de type de toile d’emballage à rayures notamment les entreprises brevetées Pour cela les emballeurs cherchent, de ou à carreaux pour enfin choisir des de la cour implantées à proximité de brevets en expositions, de 1855 à 1880, initiales (dépôt Vuitton, 11 janvier 1897), la place Vendôme et de la rue de la à améliorer protection contre la pluie et comme le faisaient déjà les fabriques Paix, avec une certaine continuité sécurité des serrures. Au revêtement textiles et les magasins de nouveautés. dossier de presse

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14. Portrait de Marc Jacobs, Directeur Artistique de Louis Vuitton Malletier 15. Vogue France, P/E 2000 © Ruven Afanador © Louis Vuitton / Rankin, Droits Restreints

LE STUDIO DE CREATION m’a expliqué : « Nous montons une vieux pantalon Carharrt. En tout cas, LOUIS VUITTON équipe pour travailler à Paris pour Louis Vuitton était une très grande marque Témoignages Vuitton. » et quand on la comparait avec d’autres, comme Gucci et , aussi spécialisées Entretiens avec Murray Healy Peter Copping : Je suis entré comme dans la fabrication de bagages et qui Retranscrits par Pamela Golbin styliste senior en mars 1997. J’ai avaient commencé sur les mêmes d’abord vu des chasseurs de tête qui bases, il semblait curieux que Vuitton AU COMMENCEMENT… m’ont ensuite présenté à Marc et à son n’ait pas de collection de prêt-à-porter. associé de New York, Robert Duffy. Je Tout l’intérêt était de savoir si Vuitton, Jane Whitfield : J’ai rencontré Marc les ai rencontrés deux ou trois fois, et en lançant quelque chose, allait le faire Jacobs et Robert Duffy un samedi matin nous nous sommes tout de suite bien convenablement. L’entreprise avait le à Milan, en 1997 ; ils m’ont dit qu’ils entendus. Nous avions en commun budget. Je trouvais cela passionnant, on souhaitaient travailler avec moi, mais l’expérience Iceberg. « Je t’ai engagé savait qu’on pouvait vraiment avoir un ils n’ont absolument pas mentionné parce que tu portais un pantalon Carharrt bon produit. Louis Vuitton. Il s’agissait de collaborer et que j’aime ça », m’a dit Marc. La façon à la deuxième ligne Iceberg à Rimini, dont les gens s’habillent, leur apparence, LES PREMIÈRES COLLECTIONS où travaillait quelqu’un avec qui j’étais compte en effet beaucoup pour lui, et je amie, et j’y suis allée parce que je crois qu’il a apprécié que je n’aie pas Marc Jacobs : Avant le premier défilé ? souhaitais vraiment côtoyer Marc. fait vraiment d’effort vestimentaire pour Je ne me rappelle pas trop. Je me Quinze jours plus tard environ, j’ai reçu l’entretien, que je ne me sois pas mis souviens de soirées de folie. Aucun une lettre de la maison Louis Vuitton sur mon trente et un. On peut en savoir de nous ne savait ce qu’on faisait. On m’invitant à venir à Paris. À l’époque, autant sur une personne d’après la façon travaillait sur une présentation, en fait. des rumeurs couraient au sujet du dont elle se présente qu’en étudiant son On essayait d’imaginer ce que devait projet de Marc, mais rien n’était sûr. Je dossier. Voilà le genre de détail qui est être le prêt-à-porter Vuitton. Ça, c’était me suis donc retrouvée à Paris, et Marc important aux yeux de Marc, porter un avant le premier défilé. dossier de presse

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16. Collection Printemps-Été 2003, Vogue USA © Craig Mc Dean. Libre de droit dans la mesure où le livre Louis Vuitton/Marc Jacobs - Coédition Les Arts Décoratifs /Rizzoli est mentionné

Camille : La première année, une sorte bel imperméable, le plus beau pull en petit à petit. Ensuite nous avons créé de brainstorming a eu lieu avec tout le cachemire, le plus beau vêtement en la première collection avec de vrais monde, pour réfléchir à ce que devait cuir. Il s’agissait de vêtements conçus vêtements. Marc a commencé à créer être ce prêt-à-porter Louis Vuitton. pour eux-mêmes, et non en vue d’un les lunettes monogrammées, les sacs. défilé. Cette présentation avait été Et il a eu l’idée du cuir, qui était tout Jane : Nous avons passé beaucoup de préparée en grande partie autour de à fait inconnu chez Louis Vuitton, si temps assis par terre. Je me souviens l’idée de détente et de voyage. Marc je puis dire : du vrai cuir, verni pour de photos où on est assis sur le sol. était vraiment parti de là et de son ressembler aux lunettes, avec le Je crois que nous avons eu des chaises amour pour les beaux textiles, les monogramme en relief. Je crois que ça au bout de quelques semaines. Nous belles matières, les belles choses. En a vraiment marqué un tournant, parce n’avions pas d’atelier, nous devions fait, nous avions les idées, mais pas que ça a été un succès et que l’idée donc, comme beaucoup d’autres, nécessairement les moyens de les venait de lui. Dans la maison, les gens travailler avec des usines en Italie. En réaliser. C’est vrai, sérieusement, nous ont commencé à se dire : « Avec ces gros, ça a commencé comme ça. La n’avions rien ! (Rires) Quand j’y pense, personnes on peut gagner de l’argent. » collection « Zéro » a débuté ainsi. c’est vraiment bizarre. Yves Carcelle était très enthousiaste, nous parlions leur langage. Ils ne La vision de Marc pour Louis Vuitton Jane : On partait essentiellement comprenaient pas le nôtre. À l’époque, était vraiment très intéressante. Il ne de croquis, très simples. Nous avons il y avait deux collections par an, tous s’agissait pas d’organiser un défilé, donc beaucoup travaillé avec les les six mois donc, ce qui pour eux était mais de présenter des vêtements tout fabricants, puis progressivement un laps de temps vraiment court. Pour à fait portables. Des vêtements très nous avons engagé une femme pour les sacs, ils étaient habitués à ce que simples. La collection était très « logo- commencer à créer des modèles. Elle le turnover soit de deux ans environ, isée ». Très minimaliste, simple, du travaillait ici, dans la même pièce ce qui est énorme. Ils ont donc appris style : le plus beau manteau, le plus que nous. Cela s’est développé ainsi beaucoup, et nous aussi, je pense. dossier de presse

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17. Sac Alma Graffiti et gants assortis, créés en collaboration avec Stephen Sprouse, 18. Sac Speedy en toile Monogram Roses, collection hommage à Stephen Sprouse Printemps-Été 2001, L'Officiel © Christophe Kutner Printemps-Été 2009 © Louis Vuitton/Philippe Jumin Libre de droit dans la mesure où le livre Louis Vuitton/Marc Jacobs - Coédition Les Arts Décoratifs /Rizzoli est mentionné

Marc Jacobs : Je voulais revisiter Peter : Il a assez vite été décidé plus cette dimension moderne qui est le monogramme, mais je voulais le d’organiser un défilé pour la deuxième chez Marc une véritable obsession. Il rendre invisible. Nous avons donc collection, parce que c’était un bon existe une manière bien établie, très créé le monogramme verni – nous moyen pour promouvoir la maison. Il particulière, de faire les choses. Mais avons trouvé cette idée de créer une n’y avait personne pour créer les tissus avoir cette touche moderne, pour que surface très visible, frappante par – c’était un tout petit atelier à l’époque –, les vêtements n’aient pas l’air vieux, est sa couleur ; avec ce cuir brillant et j’ai donc dû effectuer un important vraiment difficile. verni, le monogramme, juste en relief, travail de recherche et commander tout disparaissait presque. Il s’agissait de ce dont nous avions besoin. Je passais Marc : À l’époque on travaillait avec créer quelque chose de plus visible tout mon temps au téléphone avec l’Italie le styliste Joe McKenna et l’équipe en réduisant l’importance d’un élément pour faire venir les tissus et m’assurer d’origine – juste quelques-uns d’entre qui avait toujours été présent, ou en le que les commandes arrivaient bien. Ce nous. Nous nous sommes inspirés de modifiant. qui ne laissait pas beaucoup de temps la malle grise. Le défilé ne comportait pour la création. qu’un seul sac – un sac besace blanc qui Peter : Les rôles dans l’équipe se sont ressemblait beaucoup à celui que Joe et partagés spontanément, et j’ai toujours Jane : Nous étions installés dans cet moi portions et qui était en Nylon noir. travaillé davantage sur la recherche et hôtel particulier, avec deux pièces en Nous l’avons donc fabriqué en agneau sur le style. Jane est une merveilleuse haut, deux pièces en bas. Pour préparer blanc, avec un monogramme gaufré. organisatrice, elle a donc beaucoup le défilé, nous avions besoin d’un Les boutons des vêtements avaient une œuvré sur ce plan-là, avant de prendre atelier. Alors nous avons commencé par inscription Louis Vuitton sur l’envers, en charge les tricots. C’est ainsi que les trouver le chef d’atelier, à titre d’essai, donc invisible ; le monogramme était choses ont évolué. Je dirais que je joue puis nous avons monté l’atelier, en présent sur les ganses à l’intérieur des un peu le même rôle que Venetia Scott fait. Il y a ici des personnes qui sont là imperméables. Je me rappelle avoir eu le pour la ligne de Marc à New York : elle depuis le début, venues de très bonnes sentiment que le luxe était entièrement commence la recherche au début de la maisons et possèdant un grand savoir- caché. Nous avons créé des jupes avec saison, propose une direction, etc. faire. Mais il est très difficile d’avoir en d’immenses ourlets et des pulls en dossier de presse

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19. Malle rigide Panda, toile Monogram, 2003 © Louis Vuitton / 20. Sac Eye Miss You en toile Eye Love Monogram créée en collaboration © Takashi Murakami / Kaikai Kiki Co, Ltd. All Rights reserved, Tous Droits avec Takashi Murakami, Printemps-Été 2003 © Louis Vuitton / Laurent Bremaud/Lb Production / Eye Love © 2003 Takashi Murakami / Kaikai Kiki Co, Ltd. All Rights reserved, Tous Droits

cachemire démesurément longs mais cet équilibre qu’il faut trouver, une Miceli, Victoria – nous étions une petite pliés en deux, si bien qu’ils avaient des collection ostensiblement luxueuse sans équipe. Robert et moi recevions tout ourlets gigantesques. La dimension de jamais devenir vulgaire. La frontière le monde et nous n’avions même pas luxe était importante mais ne se voyait entre les deux est ténue mais c’est ce de bureau, à l’époque. Nous étions à pas. Si je me souviens bien, c’est cette que nous avons essayé de faire. la Défense et nous faisions passer les malle gris pâle non monogrammée dont entretiens à l’hôtel. j’ai décidé à l’époque qu’elle serait la Jane : J’ai adoré la collection automne- source d’inspiration du prêt-à-porter hiver 1999, avec les imperméables Katie Grand : Je crois que c’est Vuitton. rouges et les chapeaux rouges. C’était Mert Alas et Marcus Piggott qui m’ont une collection très complète sur introduite ici. Je connaissais Marc en Jane : Eh oui, dans la première plusieurs plans, avec ces petits sacs. dehors du contexte professionnel, collection avec défilé, il n’y avait qu’un Elle comportait quantité de vêtements, parce que j’étais venue un jour sans seul sac. (Rires) elle était très riche ! À mes yeux, cette invitation à l’un de ses dîners ! C’est collection-là a changé les choses. Puis il y ensuite devenu un rituel de continuer Peter : Ensuite, Marc s’est appuyé a eu la collection Sprouse. Elle a marqué à venir sans être invitée ! Marc était beaucoup plus sur son équipe. un tournant pour absolument tout le toujours très content de nous voir, Nous avons simplement continué en monde, parce qu’on avait fait appel à sans doute parce que ça fait du bien développant davantage le style qui, un artiste. Ça a continué ensuite, avec de voir des visages nouveaux quand on selon moi, aurait dû être adopté depuis Murakami. Mais la collection Sprouse, reste enfermé à l’atelier pendant des le début : un peu plus frivole, plus c’était vraiment quelque chose ! semaines. J’ai commencé à travailler « frenchie », moins austère, moins sur les campagnes publicitaires avant froid ; la première collection était très L’ÉQUIPE que Marc soit réellement engagé avec minimaliste, très sévère d’une certaine la maison professionnellement. J’ai façon. Pourtant elle était luxueuse – de Marc Jacobs : Quand je suis arrivé, j’ai travaillé ensuite pour les défilés de beaux cachemires, de belles soies – fait passer des entretiens : j’ai rencontré mode masculine avec Keith Warren. sans en avoir l’air. Je crois que c’est Peter Copping, Jane Whitfield, Camille Puis on m’a demandé de collaborer aux dossier de presse

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21. Sac Weekender en Toile Monogram Pulp jaune créée en collaboration 22. Polaroids du défilé Printemps-Été 2008 représentant les « Nurses » avec Richard Prince, Printemps-Été 2008 © Louis Vuitton / Creation Visuelle, Tous Droits inspirées par Richard Prince © Louis Vuitton / Benoit Peverelli DR

défilés de mode féminine, mais c’était bien entendu avec lui. Nous avons plus Faye McLeod : Quand j’ai commencé, impossible parce que je travaillais pour ou moins les mêmes références et j’aime je réalisais seulement les vitrines. C’est Prada à l’époque. Mais, quand j’ai quitté ce qu’il aime. Cela facilite les choses. ma spécialité : donner une marque Prada, j’ai commencé avec Vuitton. distinctive, une personnalité à une D’un côté, c’est donc très facile de société. Quelqu’un m’a appelée et m’a Fabrizio Viti : C’est il y a environ sept travailler avec Marc. D’un autre, c’est dit : « Marc voudrait te voir. » Il m’a ans, je crois, quand je travaillais pour très compliqué parce qu’il est obsédé par demandé : « Tu veux travailler sur le Prada, que Vuitton m’a appelé pour me les détails. C’est la seule personne avec défilé avec moi ? » J’ai répondu quelque demander de venir travailler avec eux. qui je travaille qui a une vue d’ensemble chose du genre : « Non, je n’ai jamais Je ne me rappelle pas exactement quel d’une collection. En tant que styliste, fait ça. » Et il a simplement dit : « On va était l’intitulé de mon poste, il faudrait on travaille sur le prêt-à-porter, les t’apprendre. Fais comme s’il s’agissait que je regarde sur ma carte de visite ! chaussures, les sacs, etc. Les chaussures d’une vitrine. » Marc a le don d’inspirer (Rires) En tout cas, j’étais en charge ne sont pas ce qu’il préfère, mais il est confiance. Pour moi, il est le magicien des chaussures pour hommes et pour tellement obsédé par les détails qu’il d’Oz. Il est pareil au savant fou dans femmes, et j’étais impliqué à la fois connaît tout à leur sujet. Il vérifie tout, son laboratoire, parce qu’il met tous ces dans les collections commerciales et les est au courant de tout. Il connaît chaque gens différents ensemble, il mélange les défilés. Mais le meilleur, dans tout cela, couleur et chaque matière de toutes potions, les personnes, et ça explose. c’était de travailler avec Marc, comme les tanneries du monde. Si vous lui Mais il a les pieds sur terre, il est ancré vous vous en doutez. Nous sommes plus demandez : « qu’est-ce que c’est que dans le sol. Quand on travaille ici, on ou moins de la même génération, il n’a ça ? », il vous le dira immédiatement. Et sent qu’on fait partie d’une véritable que quelques années de plus que moi. il a toujours raison ! Il possède ce type équipe. C’est la première fois que je travaille de mémoire incroyable. Il connaît toutes avec quelqu’un qui possède la même les couleurs par cœur – chaque code de Marc : Je crois que dans le domaine du logique que moi. Marc est très, très chaque couleur. Alors, en un sens, c’est stylisme, personne ne fait rien tout seul. drôle – Hello Dolly !, Barbie et Les Yeux comme travailler avec quelqu’un du J’aime cette citation qui dit : le tout est de Laura Mars –, je me suis tout de suite département développement ! (Rires) égal à la somme de ses parties… dossier de presse

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23. Marc Jacobs et Naomi Campbell, 2007 © Jean-Paul Goude. Libre de droit dans la mesure où le livre Louis Vuitton/Marc Jacobs - Coédition Les Arts Décoratifs /Rizzoli est mentionné

Stephen Sprouse, Takashi support aux décors ainsi mis au point, ces collaborations se distinguent par Murikami, Richard Prince : est par nature très difficile à imprimer l’abord qu’elles ont chacune de la trois collaborations en sérigraphie (elle est habituellement lecture du Monogram par un niveau artistiques en perspective imprimée en héliogravure). À la graphique spécifique. Ce niveau peut Éric Pujalet-Plaà différence du papier et des étoffes, être assimilé à une couche dans elle n’absorbe pas les dépôts de l’empilement des couleurs du décor. La variété des trois propositions a couleurs, et l’on doit constamment L’intervention de Sprouse porte exigé de Louis Vuitton d’ingénieuses veiller à l’épaisseur, aux séquences et essentiellement sur la surface. Il réponses industrielles afin de respecter aux temps de séchage de ces derniers. superpose ses graffitis monochromes d’une part les orientations esthétiques Cette difficulté de départ est en outre au dessin de la toile Monogram, faisant de chaque artiste et de répondre amplifiée par l’originalité des objectifs de celle-ci le contre-fond de motifs d’autre part aux impératifs de la maison successifs faisant de chaque projet un placés en cartouches. Ce principe de en terme de qualité de produits, c’est- défi technique. composition décorative est courant à-dire pour composer des revêtements dans l’impression sur étoffe au xixe aussi beaux que résistants. Or la toile Au-delà de l’intérêt pour les siècle. Le déploiement des graffitis Monogram, qui sert le plus souvent de techniques et méthodes suscitées, sur toutes les faces des sacs évoque dossier de presse

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24. Défilé Printemps-Été 2001, motifs graffiti et imprimés camouflage et roses 24. Sac Femme Printemps-Été 2010, Duffle Monogram Underground rose créés en collaboration avec Stephen Sprouse © Louis Vuitton / Dan Lecca DR © Louis Vuitton / Patrick Galabert DR aussi une autre expression décorative sous la toile Monogram un motif de De 2001 à 2008, l’enchaînement de traditionnelle : les marquages de contre-fond (toile Monogramouflage). ces collaborations entre Marc Jacobs personnalisation, peints à la main Par le jeu des tonalités chaudes ou et Stephen Sprouse, Takashi Murakami sur tous les côtés des bagages finis, froides, saturées, claires, pures, en puis Richard Prince est centré sur les tels qu’ils sont encore pratiqués dans mélanges, etc, il suggère surtout ressources de la sérigraphie. Cette le magasin Louis Vuitton. Murakami dans la toile Monogram Multicolore technique résume un héritage artistique feuillette la profondeur ultra-mince de multiples plans de valeurs flottant et permet une relecture et une du motif. Il propose des motifs sur fond noir ou blanc. La vision réécriture de la toile Monogram. Ces d’une polychromie complexe plaqués de Richard Prince réunit toutes collaborations ont ainsi exprimé, dans en surface (toile Monogram Cherry ces strates possibles en une seule un langage contemporain, les valeurs Blossom et sujets placés comme matière riche en transparence et en que ce revêtement recouvre. Or, ces LV Hands). Il explore les positions surcharges liées, dans le cas de la valeurs ne sont autres que celles de relatives et très précises des motifs toile Monogram Pulp notamment, à la malle Louis Vuitton, aujourd’hui alternés avec les monogrammes et l’interpénétration des graphismes illustrées par des sacs de mode : impact rosaces (Eye Love Monogram ou en plein, en réserve ou en « out- graphique, concept industriel, dimension petites cerises étonnées), et glisse line » dans une composition ouverte. esthétique, échappée romanesque. dossier de presse

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4. mécénat

Louis Vuitton est né en 1821 à Anchay, Marc Jacobs quitte son New York natal petit hameau des montagnes du Jura, et rejoint la maison pour en devenir le dans l’est de la France. À 13 ans, il quitte directeur artistique, acceptant ainsi le son village natal et entame un long défi de lancer les premières collections voyage vers Paris, sans un sou en poche. de prêt-à-porter Louis Vuitton. C’est A peine arrivé, il suit de longues années un nouveau souffle que donne Marc d’apprentissage auprès de monsieur à Louis, sans pour autant renier les Maréchal, layetier et emballeur réputé racines de la maison, multipliant de la capitale. En 1854, Louis se décide les références à son patrimoine. à fonder sa propre maison, s’installe En quelques saisons, Marc Jacobs comme malletier et ouvre son premier réinterprète les codes de la marque, lui magasin, rue Neuve-des-Capucines. apporte une dimension contemporaine Ses malles et bagages seront très vite et installe définitivement Louis Vuitton plébiscités par la haute société de dans l’univers de la mode. Pour la toute l’Europe, et bientôt du monde. première fois, Les Arts Décoratifs Créateurs visionnaires, Louis et ses mettent en regard les créations de ces descendants ont fait de l’art du voyage deux pionniers, Louis Vuitton et Marc un véritable art de vivre, transformant Jacobs, qui, chacun à leur manière, ont la petite maison familiale en grand nom su inventer et réinventer le style de la du luxe. En 1996, Louis Vuitton célèbre maison. Cette exposition propose un les cent ans de la toile Monogram, dont regard inédit, explore et illustre la vision on avait presque oublié qu’elle avait moderne de ces deux hommes qui, à des un siècle. Un Monogram pourtant si époques différentes, ont su anticiper les moderne que sept stylistes de mode s’en modes et les évolutions de leur temps. emparent, joli cadeau d’anniversaire qui annonce l’entrée en mode du Yves Carcelle malletier. Un an plus tard, en 1997, Président de Louis Vuitton Malletier dossier de presse

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5. scénographie

Sam Gainsbury et Anna Whiting Joseph Bennett

Créée en 2000 par Sam Gainsbury et Designer de production multi-primé, Anna Whiting, la société de production Joseph Bennett a étudié les Beaux-Arts Gainsbury et Whiting a su déplacer les à la Chelsea School of Art. Avec une frontières de la mode contemporaine à expérience dans la conception de films travers des expositions de photographie, et de publicités pour des clients tels que de cinéma et des événements. Mercedes, Armani, Levis, British Airways A l’origine, l’agence Gainsbury & et Honda, Joseph a également conçu un Whiting produisait des clips musicaux certain nombre de longs métrages tels dans les années 1990 pour des artistes que « Event Horizon » avec Samuel L tels que Tricky et Björk. Le duo a mis Jackson, « Jude » avec Kate Winslet, son innovation et sa créativité au « Charlotte Gray » avec Cate Blanchett service de grands noms comme Michael et « Backbeat » avec Stephen Dorff. Il Clark, Steven Klein, Nick Knight, a remporté deux Emmy awards pour David Sims, Sam Taylor-Wood et les les deux premières saisons de la série maisons de couture Christopher Kane, dramatique « Rome » diffusée sur HBO Stella McCartney ou Louis Vuitton. La et a été nominé aux Bafta awards. collaboration la plus remarquée est Dans un autre domaine, Joseph celle établie avec le designer Alexander Bennett a travaillé avec beaucoup de McQueen en 1995, dans la réalisation photographes tels que Nick Knight, du défilé le plus célèbre mettant en Steven Klein ou Mario Testino. Il a scène l’hiver avec de la glace et de la également travaillé sur d’autres projets neige, des voitures-robots pulvérisant pour la troupe Punchdrunk et Louis de la peinture sur les mannequins, Vuitton, les 300 ans du magazine Tatler, un hologramme iconique de Kate Solange Azagury et Sam Taylor-Wood, Moss et un hommage au marathon et . de danse de la grande dépression Joseph Bennett a aussi collaboré de chorégraphié par Michael Clark. Sam nombreuses années avec le couturier Gainsbury a été également directeur Alexander McQueen pour les réalisations artistique de « beauté sauvage» en des défilés. Il continue de travailler 2011, rétrospective dédiée à l’œuvre pour le successeur de McQueen, Sarah de Alexander McQueen au Metropolitan Burton, et a récemment contribué Art Museum à New York. Cette à la rétrospective du créateur au exposition fut l’une des plus visitée Metropolitan Art Museum à New York. de l’histoire de l’Institut du Costume. Gainsbury a reçu le prix Isabella Blow du créateur de mode en 2011 pour son inspiration et son rôle révolutionnaire dans la mode du XXIe siècle. dossier de presse

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6. activités pour le public

Panoplie de voyage Malles et vêtements de la fin du XIXe siècle inspirent aux enfants la réalisation d’une panoplie de vêtements de papier. La découverte des créations de Marc Jacobs les amène à revisiter le thème du voyage dans la mode. Atelier / 4-6 et 7-10 ans

Mode en jeu A pois, en bleu, ou encore tout en scintillement, les thèmes des collections de Marc Jacobs sont autant d'invitations à la création. Par jeu de superpositions, chacun compose son matériau textile et donne forme à sa propre silhouette de mode. Atelier / 4-6 et 7-10 ans

Atelier de la mode / vêtement Avec Alexandra Garnier, styliste et costumière Chacun conçoit, dessine et réalise un vêtement personnel inspiré de la découverte de l’exposition. Stage de 5 séances / 11-14 et 15-18 ans

Atelier de la mode / accessoire Avec Alexandra Garnier, styliste et costumière Chacun conçoit, dessine et réalise un sac inspiré de la découverte de l’exposition. Stage de 5 séances / 11-14 ans

Tarif 10 Euro Reservation : [email protected] renseignements pratiques

Commissaire : Pamela GOLBIN - Conservatrice Générale Mode et Textile XXe et contemporain - Les Arts Décoratifs

Consultante artistique : Katie Grand

Scénographie : Agence Gainsbury & WHITING et Joseph Bennett

les arts décoratifs les amis

Hélène David-Weill, Il organise aussi des conférences et des tables Les Amis des Arts Décoratifs contribuent Présidente rondes au rayonnement des musées des Arts Marie-Liesse Baudrez, > Inscription par téléphone : Décoratifs en France et à l’étranger. Par leur Directrice générale +33 01 44 55 59 75 action, ils participent à l’enrichissement et Béatrice salmon, à la restauration des collections. L’adhésion Directrice des musées la bibliothèque permet de bénéficier de l’entrée gratuite dans Pascale de seze, les musées des Arts Décoratifs et de participer Directrice de la communication Bibliothèque des Arts Décoratifs à des visites privées, à des journées à thème 107, rue de Rivoli – 75001 Paris et à des voyages culturels. les musées > Téléphone : +33 01 44 55 59 36 > Téléphone : +33 01 44 55 59 78 Ouverte le lundi de 13h à 19h musées des arts décoratifs le mardi de 10h à 19h l’espace boutique 107, rue de Rivoli – 75001 Paris du mercredi au vendredi de 10h à 18h > Téléphone : +33 01 44 55 57 50 107RIVOLI Métro : Palais-Royal, Pyramides, Tuileries art mode design paris l’école camondo Ouverts du mardi au dimanche de 11 h à 18 h 107, rue de Rivoli – 75001 Paris (Nocturne le jeudi jusqu’à 21 h : 266, Boulevard Raspail – 75014 Paris La boutique 107Rivoli Art Mode Design est seules les expositions temporaires > Téléphone : +33 01 43 35 44 28 gérée par Artcodif, filiale des Arts Décoratifs et la galerie des bijoux sont ouvertes) et du groupe entrée > plein tarif : 9,50 € les ateliers du carrousel > tarif réduit : 8 € La société Artcodif est également chargée de 107, rue de Rivoli – 75001 Paris l’édition d’objets issus des collections des Arts musée nissim de camondo 266, Boulevard Raspail – 75014 Paris Décoratifs. 63, rue de Monceau – 75008 Paris 63, rue de Monceau – 75008 Paris > Téléphone : +33 01 42 60 64 94 > Téléphone :+33 01 53 89 06 40 > Téléphone : +33 01 44 55 59 02 Ouvert de 10 h à 19 h Ouvert de 10 h à 17 h 30 Fermé le lundi Fermé le lundi et le mardi le club des partenaires entrée > plein tarif : 7,50 € le restaurant > tarif réduit : 5,50 € Le Club des Partenaires rassemble des entreprises désireuses de participer au Le Saut du Loup le service des publics des musées rayonnement des Arts Décoratifs, de nouer le restaurant - le bar - la terrasse des liens durables avec notre Institution et de 107, rue de Rivoli – 75001 Paris Le département pédagogique et culturel développer leurs réseaux. C’est un laboratoire ou accès par les jardins du Carrousel organise des visites pour adultes, groupes ou d’idées et d’interactions entre acteurs Ouvert tous les jours de 12 h à 2 h individuels économiques, acteurs culturels et créateurs. > Téléphone : +33 01 56 88 50 60 > Inscription par téléphone : L’adhésion - avec 3 niveaux différents - +33 01 44 55 59 26 bénéficie des avantages du mécénat. site internet et des visites-ateliers et visites guidées autour > Téléphone : +33 01 44 55 58 07 d’une exposition pour les jeunes de 4 à 18 ans www.lesartsdecoratifs.fr > Inscription par téléphone : www.facebook.com/lesartsdecoratifs +33 01 44 55 59 25 www.twitter.com/artsdecoratifs

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