EXPATRIÉS: N O 11
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EXPATRIÉS: N o 11. O CTO BRE 19 9 6 So m m a i r e LIBYE: LERÉGIMEDELARIGUEUR34 D E VISU : VIVRE AU-DELÀ DU SIDA EN Ont contribué OU GANDA 38 LES FOU ILLES DE BEY- à ce n um éro ROUTH 62 EXPATRIÉS: LE BOU T DE LA Hanane Abboud, Ziad N. Abdelnour, Paul PISTE XTRÊ A H AMBRE INTROU VABLE Achkar, Jamal Asmar, 68 E - L C Médéa Azouri, Chris- 13-31 tophe Ayad, Fadi MES: D E JU RD ET Bacha, Nabih Badawi, LE SUD SOUS L’ÉTEIGNOIR L’AL- Ayman Bouchri, Irène D’EAU FRAÎCH E 76 Baraké, Nicolas CHIMIE DE LA BÉKAA LE COÛT DES Chammas, Nadine Chehadé, Sophie MIXED MEDIA:LE CAMPAGNES ÉLECTORALES V. F.: LE Dick, Jabbour Douayhi, Paulinho CIEL PAR DESSUS LES TEMPS DES INCERTITUDES D ES Gerere, Myriam OPPOSITIONS ET DE LEURS MÉTHODES Hoballah, Anthony TOITS 82 L’ÉMI- Karam, Houda Kas- RENOUVELLEMENT DES ÉLITES OU satly, Mazen Kerbaj, Charif Majdalani, GRATION LIBANAISE: RÉDUCTION: LE CAS ORTHODOXE Mona Mansour, Farouk Mardam-Bey, ONCE UPON A TIME Nada Moghayzel LE RETOUR DES H ÉROS Nasr, Nada Nassar 44-61 Chaoul, Georges Nas- IN AMERICA 90 sif, Reina Sarkis, N ASSERMANIA, PAS NASSÉRISME LE Farès Sassine, Fawaz H ISTOIRES: LE PAS Traboulsi, Michael RAÏS ENCORE ET TOUJOURS L’ÉTAT- Young DE DEUX DE L’ÉMIR DANS-L’ÉTAT DU CANAL ENTRE ABDEL-KADER ET DE CH E ET LOU PS U N CONSTRUCTEUR L’O RIENT-EXPRESS, D’ESPOIRS ERN EST O AVAN T LA IMM. MEDIA C ENTRE, YOUSSEF BEY KARAM ACCAOUI, LÉGENDE CH IAPAS: RÉVOLUTION B.P. ACHRAFIEH 166495 102 SAVEURS: D E TÉL.: (961-1) 201942 DANS LA RÉVOLU TION FAX: (961-1) 217093 L’ARTICH AU T 108 CARTE POSTALE: VEGAS, VOTRE ARGENT M’INTÉRESSE 110 SPÉCIAL HOMME SUPPLÉMENT PUBLICITAIRE, I À XLVIII L’O RIENT-EXPRESS, MAGAZINE MENSUEL DE L’O RIENT-LE JOUR, EST ÉDITÉ PAR LA SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE PRESSE ET D’ÉDITION, S.A.L. Rédacteur en chef Rédaction Direction artistique Photos Photogravure Samir Kassir Carmen Abou-Jaoudé Émile Menhem Victor Fernainé Clockwise Directeur Omar Boustany Maquette Houda Kassatly Impression Camille Menassa Coordination Secrétaire de rédaction Chantal Rayes Edouard Chaptini AFP Joseph Raïdy Tamima Dahdah Caroline Donati Publicité Pressmedia Tamam S.A.L. L’ORIEN T-EXPRESS 3 OCTOBRE 1996 algarade SAM IR KASSIR E GOLEM, DANS LA TRA- Il y a encore autre chose dans L DITION JUIVE d’Europe Oslo, et qui est peut-être centrale, est un être artificiel que Le royaume l’essentiel, à savoir que la confu- l’on a doté de vie en inscrivant sur sion siège maintenant dans le son front un verset de la Bible. La camp israélien. On a beau savoir paix au Proche-Orient est comme que la paix au Proche-Orient un golem. Qu’elle soit artificielle, de la confusion consolide la suprématie d’Israël, qui songerait sincèrement à le contester, y compris parmi ceux I l y a au tre chose dan s Oslo, qui l’ont signée? Elle n’en paraît pas moins douée de vie. Il suffit d’y croire, de le répéter haut et fort, spécialement sur et qu i est peu t-être l’essen tiel, CNN. Et ça marche! Non pas que d’artificielle la paix devienne à savoir qu e la con fu sion siège réelle. Pour ça, il faudrait bien plus qu’un verset biblique ou maintenant dans le camp israélien même qu’un traité international. Mais parce qu’à défaut de pacifier les hommes, elle transforme leur image. Yasser Ara- la masse des Israéliens, elle, ne le sait toujours pas. C’est non fat est là pour en offrir l’exemple le plus renversant. Voilà un seulement que, dans son obsession d’une sécurité quoti- homme qui, il n’y a guère, était tenu à Washington pour tota- dienne forcément vulnérable quelque part, elle en oublie la lement infréquentable et qui, maintenant, par la grâce de son sécurité stratégique. Mais aussi que, depuis deux décennies, commitment to peace sans cesse répété, a le pouvoir de faire l’imprégnation de la politique par le religieux conduit parfois entrer dans son jeu rien moins que le président des États-Unis l’élite dirigeante israélienne à délaisser les calculs d’intérêts d’Amérique. Oh! certes, dira-t-on, ce n’est possible que parce les plus prosaïques pour ne plus se nourrir que de symboles. que lui-même était déjà rentré dans le jeu américain et, de Et là, Netanyahu, tout moderne qu’il entend apparaître, est toute façon, cela ne signifie pas qu’il aura gain de cause. Peut- exactement comme Shamir et Begin: un politicien de l’hysté- être. Mais cela n’enlève rien à la formidable nouveauté que rie. Curieux renversement: du Palestinien et de l’Israélien, le l’on voit depuis une semaine. plus «oriental» n’est plus celui qu’on croit. Car les symboles, Quoi, les Palestiniens décident de ne plus se faire tirer dessus l’affect, la dignité à fleur de peau, Arafat, lui, n’en a plus que sans riposter et ils n’ont pas tort? Ils mêlent les balles aux faire, il a compris que la partie se jouait ailleurs. pierres et ils ne sont pas accusés? Ils attaquent mitraillettes au poing des positions israéliennes et ils ne sont pas condamnés? «ISRAËL EN DANGER DE PAIX»? DEPUIS LA PARU- Il en fallait beaucoup moins naguère aux médias américains TION, voici bien des années, d’un livre sous ce titre, l’ex- pour crier au terrorisme ou même à l’Apocalypse et justifier pression a souvent titillé les esprits des Arabes qui s’intéres- par avance une réaction israélienne disproportionnée que le sent à la société israélienne. Mais si on l’avait parfois aux gouvernement américain, lui, aurait tacitement approuvée. lèvres, argument du dernier recours pour convaincre un inter- Au lieu de quoi on observe un pointilleux souci de parité locuteur, il restait difficile d’en être vraiment convaincu soi- jusque dans la manière de dispenser l’émotion. Pas une inter- même, tant la gestion arabe du conflit paraissait incapable de vention d’un responsable israélien qui ne soit équilibrée par pousser dans le sens du paradoxe désiré: une paix qui, tout celle d’un Palestinien. Pas un commentaire désolé du State en reflétant le déséquilibre des forces en faveur d’Israël, Department qui oublierait d’associer les mots «israéliens et déstabiliserait la société israélienne au lieu de la consolider. «palestinien». N’y aurait-il eu que cela dans Oslo, c’était bon Et il est vrai que, depuis que le règlement pacifique est à à prendre. l’ordre du jour, les Arabes n’ont su proposer aux Israéliens qu’une paix-aplatissement à la Sadate ou une logique d’éter- MAIS IL Y A BIEN MIEUX DANS OSLO, quelque patentes nelle confrontation - quand bien même celle-ci serait toujours que soient les contraintes et les limites de l’accord sur l’auto- modulée pour entretenir la situation de ni-guerre ni-paix. nomie palestinienne. C’est évidemment cette assise territo- Encore récemment, les Arabes ou, du moins, quelques-uns riale qui fait que, même si les soldats palestiniens doivent d’entre eux ont pris soin de rater l’occasion qu’offraient en la s’appeler policiers, la population civile a maintenant qui la matière les élections israéliennes. Pourtant, on venait de voir, protège. Il fallait être bien ignorant des lois élémentaires de la avec l’assassinat de Rabin, combien la paix, cette paix-là, léo- sociologie politique en même temps que de la psychologie nine et déséquilibrée, tourmentait les esprits. pour s’imaginer que cette «police» se contenterait de répri- On a vu bien mieux au cours de la semaine écoulée: une mer - ce qu’elle fait d’ailleurs parfois et ce n’est pas son pre- confrontation armée aux portes de Jérusalem, à quelques mier titre de gloire. À l’inverse, on voit bien maintenant dizaines de kilomètres de Tel-Aviv, et pas d’union sacrée, quelle légitimité renouvelée l’Autorité palestinienne tire du mais des manifestations de rue contre le gouvernement, un comportement de son armée, si tant est qu’elle ait besoin de malaise dans l’armée, des manœuvres à la Knesset et, partout, renouveler sa légitimité, moins d’un an après des élections des esprits encore plus tourmentés. (démocratiques, elles) qui l’ont plébiscitée. Il faudrait voir surtout à ne pas les rendre à leur quiétude. L’ORIEN T-EXPRESS 5 OCTOBRE 1996 Enjeu : Le partage et l’exception NTRE LA LOI ÉLECTORALE ET LA LOI SUR L’AUDIOVISUEL, le gou- Evernement n’a décidément pas fait dans la dentelle. Après la longue controverse alimentée par l’une, c’est l’autre qui mainte- nant n’en finit pas de faire des remous. Tout ceci ne fait pas très propret aux yeux d’une opinion publique que l’on ne se donne même plus la peine de séduire. On aurait peut-être pu saluer une volonté de règlementer un paysage audiovisuel par trop anar- chique. Mais il ne s’agit pas de cela. C’est d’un partage du fro- mage qu’il s’agit, doublé d’un processus d’épuration qui vise à réduire au silence les voix discordantes. En février dernier, par décision du Conseil des ministres, les médias audiovisuels – sauf Télé Liban, chaîne d’État – ont été priés de se conformer, dans les six mois, au cahier des charges éta- bli par le Conseil national de l’audiovisuel, qui déterminera celles qui pourront être intégrées à un PAL désormais réduit à quatre chaînes de télévision et onze radios toutes catégories confondues (comprenez avec ou sans bulletin d’information).