F E S T I V a L I N T E R N a T I O N a L D U F I
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LE CERCLE JEAN ZAY D’ORLÉANS PRÉSENTE LA PREMIÈRE ÉDITION DU FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM 12-17 NOVEMBRE LES FILMS Les 30 films HORS COMPÉTITION EN COMPÉTITION • Alexandre Nevski • Au revoir, Mr Chips • Mr Smith au Sénat Sergueï Eisenstein Sam Woods Frank Capra Union soviétique Grande-Bretagne USA • La Bête humaine • La Charrette Fantôme • Nuages sur l’Europe Jean Renoir Julien Duvivier Tim Whelan France France Grande-Bretagne • Le Bossu de Notre-Dame • Elle et Lui • Pacific Express William Dieterle Leo McCarey Cecil B. DeMille USA USA USA • Espoir, Sierra de Teruel • L’Enfer des anges • Petit Gamin André Malraux Christian-Jaque Detlef Sierck (Douglas Sirk) France France Pays-Bas • Olympia. Les Dieux du Stade • La France est un empire • 4 films d’animation Leni Riefenstahl Jean d’Agraives (La Grande Parade) Allemagne France Walt Disney USA • La Grande Solution Hugo Haas • Les Quatre Plumes Blanches Tchécoslovaquie Zoltan Korda Grande-Bretagne • L’Homme du Niger Jacques de Baroncelli • Seuls les anges ont des ailes France Howard Hawks USA • Lénine en 1918 Mikhaïl Romm • Si demain c’est la guerre Union soviétique Efim Dzigan Union soviétique • La Loi du Nord Jacques Feyder • Stanley et Livingstone France Henry King USA • Mademoiselle et son bébé Garson Kanin • La Taverne de la Jamaïque USA Alfred Hitchcock Grande-Bretagne • Le Magicien d’Oz Victor Fleming • Les Tractoristes USA Ivan Pyriev Union soviétique • Magie africaine Armand Denis et Leila Roosevelt • Veillée d’amour Belgique John Stahl USA • Mélodie de la jeunesse Archie Mayo USA 2 5 FILMS HORS COMPÉTITION Alexandre Nevski La Bête humaine Sergueï Eisenstein (Union soviétique) Jean Renoir (France) Alexandre Nevski est une fresque La Bête Humaine, film adap- historique qui relate la bataille té du roman d’Émile Zola de livrée au XIIIe siècle par l’ar- 1890, déplace le récit dans la mée russe, menée par le prince période contemporaine. Le pro- Alexandre Nevski, contre les jet de film vient du producteur chevaliers teutoniques. Le film Raymond Hakim : il proposa le retrace la vie légendaire de rôle de Jacques Lantier, méca- ce chef de guerre et prince de nicien sur la locomotive « la Novgorod (1220-1263), afin Lison », à Jean Gabin, qui de- d’en faire une ode à l’unité du manda à être dirigé par Jean peuple russe face à l’envahis- Renoir. C’est le cinéaste qui seur allemand. La bataille du choisit Simone Simon pour in- lac de Tchoudsk, aussi nommée terpréter Séverine Roubaud, dé- « La Bataille des Glaces », scelle l’union des principautés clarant que « les femmes avec une figure innocente sont russes et met fin à l’expansion allemande. Pour Eisenstein, les plus dangereuses ». en réponse à une commande directe de Staline, l’enjeu Renoir parvient à recréer en extérieur, et en mouve- est de reforger l’unité nationale autour du chef, nécessaire ment, l’éclairage propre aux tournages en studio, refu- pour mener le pays à la victoire contre tout envahisseur. sant d’avoir recours aux transparents, tournant toutes les Présenté au théâtre Bolchoï, à Moscou, le 23 novembre scènes à bord du train, une Pacific 231 réellement lancée 1938, Alexandre Nevski apparaît début août 1939 dans une à plus de 100 km/h. Le cinéaste pousse également ses ac- liste provisoire proposée par le ministère du Cinéma, qui teurs à se plonger dans la condition de leur personnage, si établit la sélection soviétique présentée au Festival inter- bien que Gabin et Carette ont été formés par des mécani- national du film de Cannes. Puis le film est retiré la se- ciens à conduire la locomotive. maine suivante, et n’apparaît donc plus dans la liste finale Le film se concentre sur l’histoire d’amour, qui, comme pour Cannes approuvée le 12 août 1939. Il est rempla- le dit Renoir lui-même, est en réalité un triangle amoureux cé par Si demain c’est la guerre. Le 22 juin 1941, avec l’of- entre Lantier, Séverine, et « la Lison ». On y retrouve aus- fensive allemande, Alexandre Nevski est remis en circula- si le thème cher à Zola de l’hérédité dégénérescente qui tion afin de galvaniser l’élan patriotique contre l’ennemi anime tout le cycle des Rougon-Macquart. germanique. Le déplacement du roman de Zola dans la période Il s’agit de l’avant-dernier film du cinéaste et son pre- contemporaine du tournage, la fin des années 1930, est mier parlant. Suivant le principe du « contrepoint or- l’occasion de porter le propos social sur un autre terrain : chestral », théorisé dans un manifeste en 1928, le son en 1938, le Front Populaire a subi un cuisant échec, et obéit aux réalités du montage, de sorte qu’il y ait un dia- les promesses d’égalité sociale semblent oubliées. Dans logue entre la ligne visuelle et la ligne sonore. La musique La Bête Humaine, les victimes sont bien les pauvres : ce d’Alexandre Nevski est composée par Sergueï Prokofiev. sont toujours eux qui payent l’addition. Loin d’accompagner l’image, elle joue constamment avec Le film est montré à la Mostra de Venise de 1939, elle, donnant son rythme au déploiement des éléments quelques jours avant la première édition prévue du Festival visuels. de Cannes 1939. Alexandre Nevski est une imagerie remarquable- Voici le plus beau film que j’ai vu depuis dix ans ! « ment orchestrée. Indépendamment d’une exal- « Rarement on a connu spectacle cinématogra- tation évidente des sentiments patriotiques, le souci phique aussi net, aussi sûr, aussi complet. Une per- principal du réalisateur a été d’ordre plastique. Il a fection qui n’est pas de la virtuosité mais l’épanouis- voulu un effet décoratif et a mobilisé, pour y atteindre, sement de la personnalité puissante et éclairée d’un autant les paysages, toujours composés visuellement, grand bonhomme : Jean Renoir. ». Maurice Bessy, les nuages, les costumes, les accessoires, que les per- Cinémonde, n° 532, 28 décembre 1938. sonnages humains et leur comportement extérieur. » Jacques Krier, L’écran français, n° 261, 3 juillet 1950. Réalisation : Jean Renoir. Scénario et dialogues : Jean Renoir et Denis Leblond-Zola (d’après le roman d’Émile Zola). Production : Réalisation : Sergueï M. Eisenstein. Scénario : Sergueï M. Eisenstein Robert et Raymond Hakim. Décors : Eugène Lourié. Musique : et Piotr Pavlenko. Production : Mosfilm. Photographie : Édouard Joseph Kosma. Photographie : Curt Courant. Cadrage : Claude Tissé. Musique originale : Sergueï Prokofiev. Montage : Sergueï M. Renoir Jr. Montage : Marguerite Houlet Renoir. Photographe de Eisenstein, Esfir Tobak. Distribution : Nikolaï Tcherkassov, Nikolaï plateau : Sam Lévin. Distribution : Jean Gabin, Simone Simon, Okhlopkov, Andreï Abrikossov, Aleksandra Danilova, Valentina Fernand Ledoux, Julien Carette… Durée : 100 minutes. Date de Ivacheva. Durée : 112 min. Date de sortie en France : 21 juin 1950. sortie en France : 23 décembre 1938. 3 Le Bossu de Notre-Dame Espoir, Sierra de Teruel William Dieterle (USA) André Malraux (France) À Paris, sous le règne de Louis Il s’agit de l’adaptation par XI, le peuple célèbre le carna- Malraux lui-même d’une partie val. Le Bossu de Notre-Dame de son roman L’Espoir (1937), poursuit le travail d’adapta- qui puise dans l’expérience tion au cinéma du roman de de l’écrivain au sein des bri- Victor Hugo, initié en 1923 par gades internationales pen- Notre-Dame de Paris de Wallace dant la Guerre d’Espagne. Le Worsley. La version de William film se concentre en particu- Dieterle se permet de nom- lier sur la troisième partie du breux écarts vis-à-vis du roman roman, rapportant la mission initial, dont le plus frappant héroïque des aviateurs dans est le happy end célébrant les la Sierra de Teruel et le sou- retrouvailles de Esméralda et tien que leur accorde la popu- Gringoire. La dimension tragique du roman est laissée de lation. Cependant, Malraux conçoit moins le film comme côté, Dieterle s’attachant à rendre l’atmosphère historique une adaptation du livre que comme un outil cinémato- de Notre-Dame de Paris. Le personnage du roi Louis XI in- graphique inspiré de l’esthétique soviétique, d’Eisenstein carne ainsi l’humanisme et la foi dans le progrès, face à et de Poudovkine, soit un développement parallèle au ro- l’obscurantisme du peuple et au conservatisme forcené de man qui utiliserait un langage différent, plus à même de Frollo et de ses pairs. Il approuve ainsi la presse imprimée, s’adresser au peuple. Ainsi, Malraux souhaitait que son et soutient les pamphlets du poète Gringoire. Louis XI pro- film, tourné en studio à Barcelone ainsi que sur un terrain nonce ces paroles, qui ouvrent le film : « Les cathédrales d’aviation de la région, puisse atteindre le grand public. ont écrit le passé ; la presse écrit notre temps. Je ne m’y Les principaux protagonistes sont interprétés par des opposerai pas ». Dans les rôles de Quasimodo et d’Esmé- acteurs dégottés dans les petits théâtres de Barcelone. ralda, Charles Laughton et Maureen O’Hara triomphent. Un Cependant, la guerre représentée à l’écran trouve son pen- soin tout particulier fut accordé au maquillage de Charles dant dans la situation réelle de production du film : il est Laughton. On raconte que sa confection mettait chaque réalisé par fragments, le tournage étant constamment in- jour trois heures, et que les abords du studio étaient mé- terrompu par des coupures d’électricité, des alertes et des ticuleusement surveillés pour garder secret le visage de bombardements. La musique est composée en France par Quasimodo jusqu’à la sortie du film. Darius Milhaud. Malraux réalise originellement un montage Le Bossu de Notre-Dame devait ouvrir le Festival de sur le modèle soviétique du contrepoint orchestral. Cannes de 1939, sans faire partie de la compétition offi- Interdit en Espagne par Franco, le film est censuré en cielle.