INSTITUT URD DE PARIS

Bulletin de liaison et d'information

.1 W225 1 DÉCEMBRE 2003 La publication de ce Bulletin bénéficie de subventions du Ministère français des Affaires étrangères (DGCID) et du Fonds d'action et de soutien pour l'intégration et la lutte contre les discriminations (FASlW)

Ce bulletin paraît en français et anglais

Prix au numéro: : 6 € - Etranger: 7,5 €

Abonnement annuel (12 numéros) France: 60 € - Etranger: 75 €

Périodique mensuel Directeur de la publication: Mohamad HASSAN

Numéro de la Commission Paritaire: 659 13 A.S. ISBN 0761 1285

INSTITUT KURDE, 106, rue La Fayette - 75010 PARIS TéL: 01- 48 24 64 64 - Fax: 01- 48 24 64 66 www.fikp.org E-mail: [email protected] 50_aire: • LA [APTIJRE DE SADDAM HlJSSEIN • NEW-YORK: HOSHYAR lEBARI, MINISTRE IRAKIEN DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES, A VIVEMENTOUTIQUÉ L'ONIJEN L'A[WSANT D'AVOm FARLI À SAlIVER SON PAYS DE LA «TYRANNIE MEIIRTRlÈRE » .LA SYRIE SIGNE AVE[ L'IJNIONEIIROPÉENNE UN AUOD D'ASSOOATION FAVOmSANT lES INVESTISSEMENTSEIIROPÉENS AlORS QIJElES ETATS-IJNISDÉ[mENT DÉ SAN(JIONS É[ONOMIQIJES ET POLITIQIJES [ONTRE DAMAS • JAMES BAKER OBTIENT DES EIIROPÉENS ET DE MOS[OIl DES PROMESSES DE RÉDIl(JION SIJBSTANTIEllE DE LA DrnE IRAKIENNE • TÉHÉRAN: MANIFESTATIONSESTlJDIANTINES EN ET SIGNATIIRE DIl TRAITÉ DE NON PROLIFÉRATION NlJUÉAIRE • lE PENTAGONE PRÉ[ONISE L'EXUIlSION DES ENTREPmSES DES PAYS OPPOSÉS À lA GIJERREDES [ONTRATS DE RE[ONSTRIl(JION DE L'IRAK • lE BRAN 2003 DE LA SITIlATION DES DROITS DE L'HOMME EN TIJRQW PlllS [RITIQIJE QIl'EN 1999 • KIRKOIlK : lES KIIRDES MANIFESTENTPOlIR RÉOAMER lEIIR RAnAOIEMENT Ail KIIRDISTAN AIJTONOME • lN MEMORIAM: DÉŒs DIl PÈRE JOSEPH PARI • VERS L'EXPIJlSION D'IRAK DES MOIJDJAHIDDINE DIl PEIJP1E IRANIEN? • AINSI QIJE... · III DANS LA PRESSE TIIRQIJE

LA [APTIJRE OE SAUDAN: BUSSElN d'une conférence de presse. « Maintenant, l'ancien dictateur va faire face à la justice qu'il a refusé de donner à des millions » de gens, a 'ÉVÉNEMENT tant par 600 militaires américains. affirmé ensuite à Washington le attendu et espéré par les L'ancien dictateur irakien a été président George W Bush. « La Irakiens est enfin arrivé. capturé sans résistance huit mois capture de cet homme était Saddam a été après le renversement de son régime essentielle pour l'émergence d'un découvert le 13 décembre à par l'armée américaine. Irak libre », a-t-il ajouté. C'est 20H00 locales (17H00 GMT) dans L'administrateur civil américain en l'agence officielle iranienne Irna qui une cache souterraine de deux Irak, Paul Bremer, a officialisé la a annoncé en premier la capture de mètres de profondeur aménagée nouvelle le 14 décembre : à , en citant dans une ferme près de la ville d'al- « Mesdames et Messieurs, nous comme source le chef kurde Jalal Daour, non loin de Tikrit, au cours l'avons eu », « le tyran est Talabani. « Les forces américaines de l'opération « Aube rouge» menée prisonnier », a-t-il déclaré au cours ont annoncé à Tikrit que Sadd am • :2 • HlIlIc{1II de l/(lI~(J/J et d'lIIflml1t7t!o/J n° 225 • décembre 2()()?'

-- - Hussein - avaIt er-e arrêté Rumsfeld, sur la chaîne américaine les Américaills,représentant l'ancien aujourd'hui », a déclaré Jalal CBS. « Il s'est vu accordé la dictateur le visage mangé par une Talabani, qui a souhaité que l'ex- protection du statut de prisonnier de longue barbe poivre et sel et se dictateur soit condamné à la prison à guerre et il sera traité en accord avec faisant examiner par un médecin. perpétuité plutôt qu'à la peine de la convention de Genève », a indiqué Puis a été montrée une photo prise mort. M.Rumsfeld, précisant que ce sera après qu'il eut été rasé, à l'exception aux juristes de décider si la Croix de sa célèbre moustache. Le général L'ancien dictateur se trouvait « dans Rouge pourra le voir. Interrogé sur Sanchez a affirmé qu'il avait été un trou à rats» dont l'entrée était les méthodes qui pourraient être capturé sur la base d'informations cachée avec des briques et de la terre, utilisées par les militaires pour faire communiquées aux forces selon le général Ricardo Sanchez, parler Saddam Hussein, M. Rumsfeld américaines, mais n'a pas précisé si commandant des forees américaines a totalement récusé l'idée que c'était par des prisonniers arrêtés ees en Irak. « Il y avait seulement de la l'armée américaine puisse faire usage dernières semaines ou si l'appât du place pour qu'une personne reste de la torture pour obtenir des gain l'avait emporté sur l'allégeance couchée (... ) Le trou avait un informations de la part de l'ancien tribale ou familiale. Les Américains ventilateur pour la circulation de dictateur arrêté. Il a également avaient promis une prime de 25 l'air », a-t-il déclaré. Saddam Hussein démenti que les autorités iraniennes millions de dollars pour sa capture. avait en sa possession un pistolet, avaient mis une quelconque part Tout en félicitant les troupes deux kalachnikovs et 750.000 dollars dans la capture de Saddam Hussein. américaines, M. Bush a affIrmé que en liquide. Deux autres personnes « La raison pour laquelle il a cette arrestation ne marquait « pas la ont été capturées en même temps finalement été capturé c'est parce fin de la violence en Irak ». « Nous que lui. « Aujourd'hui, le que des hommes et des femmes faisons toujours faceà des terroristes gouvernement de la peur et de la merveilleux en uniforme ont été là- qui préfèrent tuer des gens innocents répression est révolu à jamais », a bas (en Irak) depuis 7, 8 mois », a-t-il que d'accepter l'émergence de la déclaré un vieil opposant à Saddam ajouté. La CIA a été chargée de liberté au cœur du Moyen-Orient », Hussein, Adnan Pachachi, membre mener les interrogatoires de Saddam a-t-il déclaré. du Conseil de gouvernement Hussein, a annoncé le 16 décembre transitoire irakien, qui faisait partie . « J'ai demandé au Le président en exercice du Conseil d'une délégation irakienne appelée à (directeur de la CIA) George Tenet du gouvernement provisoire irakien, identifier l'ancien dictateur. Saddam de se charger des interrogatoires de Abelaziz Hakim, arrivé le 14 Hussein était « sans remord et même Saddam Hussein », a déclaré D. décembre au soir à Paris à la tête rebelle », a ajouté M. Pachachi. Rumsfeld, expliquant que l'agence de d'une délégation du Conseil du renseignement était plus qualifiée gouvernement provisoire irakien, La fin du tyran honni a donné lieu à pour cela que l'armée. Questionné dont faisait partie , a d'immenses scènes de liesse sur le degré de coopération de affirmé que Saddam Hussein sera populaire un peu partout dans le Saddam Hussein, le secrétaire à la jugé en Irak par des juges irakiens pays, en particulier au Kurdistan et Défense s'est refusé à tout dans le cadre d'un dans les villes chiites du Sud. Les commentaire sur les propos tenus à récemment créé pour les criminels de Irakiens ont enfin pu tourner la page ce sujet par des responsables guerre. « Saddam Hussein sera jugé la plus noire de leur histoire. militaires américains en Irak et à par des juges irakiens, et le tribunal Washington. « Je crois que le va travailler et statuer en Irak, sous Saddam Hussein sera traité comme meilleur mot pour caractériser son la supervIsIOn d'experts un prisonnier de guerre et protégé comportement avec ses geôliers internationaux », a déclaré M. par la convention de Genève, a serait probablement: résigné. » Hakim Le Conseil de gouvernement déclaré le 14 décembre le secrétaire transi taire irakien avait le 10 américain à la Défense, Donald Un document vidéo a été diffusé par décembre voté la création d'un tribunal spécial chargé de juger les Hussein et souligné que l'arrestation charniers, dans l'immédiate après- crimes du régime de Saddam du tyran « constituait l'issue guerre, en l'absence de médecins Hussein. M. Hakim et la délégation définitive de l'ancien régime ». Des. légistes et d'experts. Des centaines irakienne ont rencontré le 15 témoignages similaires sont venus de milliers de documents récupérés décembre le président français du camp opposé. à .l'intervention dans les anciennes administrations à et le ministre des américaine. Le chancelier allemand .la chute du régime, et qui Affaires étrangères, Dominique de Gerhard Schroeder. a exprimé .. contiennent, selon des sources Villepin. Par ailleurs, le ministère l'espoir que cette « arrestation . irakiennes, les preuves de la britannique des Affairesétrangères a (soutienne) les efforts de la. culpablIité de l'ex-raïs, sont aux souligné, le 14 décembre, à l'adresse . communauté internationale pour la mains d'associations, de partis des autorités irakiennes, que la reconstruction et la stabilisation de politiques, voire de particuliers Grande-Bretagne était opposée à la l'Irak ». Alors que selon le président irakiens. Certains sont détenus par peine de mort au cas où celles-ci français Jacques Chirac, il s'agit l'autorité provisoire de la Coalition. voudraient juger Saddam Hussein. « d'un événement majeur qui devrait Pour le moment, aucun organe ne Les autorités iraniennes s'apprêtent fortement. contribuer à la centralise ces informations, cruciales de leur côté à déposer une plainte démocratisation et à la stabilisation pour la préparation du procès. contre le président déchu pour de l'Irak ». La Russie « compte (sur « crimes de guerre» contre l'Iran, a le fait) que l'arrestation de Saddani L'.avocatfrançais Jacques Vergès qui de son côté annoncé à Téhéran le Hussein va contribuer au s'est envolé le 18 décembre pour porte-parole du gouvernement renforcement de la sécurité en Irak afin de préparer la défense iranien Abdollah Ramezanzadeh. et à l'activation du processus de de Tarek Aziz, s'est déclaré « Nous souhaitons qu'un tribunal règlement politique sous l'autorité . .également prêt à défendre Saddam international compétent enquête sur des Nations unies ». Au Proche et au Hussein tout en soulignant qu'il les crimes commis par l'ancien Moyen-Orient, seuls Israël, le s'agissait pour le moment d'une dictateur irakien» a-t-il déclaré. Koweït et l'Iran se sont ouvertement question purement théorique. félicités de l'arrestation de Saddam Esquissant une possible défense, il Partenaires de Washington en Irak Hussein. L'Egypte et la Syrie ont avait souligné que l'ex-dictateur ou opposés à l'intervention militaire, souhaité la fin de l'occupation de irakien avait bénéficié dans le passé les dirigeants étrangers ont félicité l'Irak. du so.utien de nombreux dirigeants les Etats-Unis ou salué la capture de occidentaux. « S'il doit être Saddam Hussein. Des chefs de la L'enquête sur les crimes. commis .poursuivi demain, il doit bénéficier diplomatiede nombreux pays ont été sous le règne de Saddam Hussein de la présomption d'innocence », en contact téléphonique avec leur s'annonce comme une tâche avait-il dit. « Si on doit le juger et homologue américain, Colin Powell, titanesque, avec des millions de. qu'on le traite comme un paria, a précisé le Département d'Etat. documents à examiner, de témoins à manifestement son défenseur sera « Là où son règne signifiait terreur, retrouver, dans un contexte encore forcé de dire « mais ce paria était division et brutalité, espérons que très chaotique. l'ami de tous les chefs d'Etat son arrestation soit synonyme occidentaux. Il était non seulement d'unité, de réconciliation et de paix Aucune statistique fiable n'existe sur leur ami mais leur allié» », avait-il entre tous les Irakiens », a le nombre de victimes du régime de ajouté. Par ailleurs, plus de 600 commenté le Premier ministre Saddam, estimées entre plusieurs av.ocats jordaniens se sont portés britannique .Le secrétaire centaines de milliers et plusieurs volontaires pour représenter l'ancien général de la Ligue arabe Amr millions selon les sources. De président irakien Saddam Hussein en Moussa a plaidé pour que le peuple nombreuses preuves ont sans doute cas de procès. irakien décide du sort de Saddam été perdues lors de l'exhumation de • -+ • Hlllle/ill de !lIll:-;OIl e/ d'/IIfiJJïIlt7TIUII n° 225 • décembre 2003

.. NJ:w;.YOièi : HOSHïUlEBARI~ dévastatrices » que l'ONU a subies, MINImE IRlIIE,N DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES, tout en insistant sur le fait que A VMMENJ [RITIQIJE 1'ONIJ EN 1'A[WSANT D'AVOm l'ONU doit retourner en Irak pour FADlI A SAlIVER SON PAYS DE LA « TfRANNIE jouer un rôle plus large dans la mise MEURTRIÈRE )) en place d'un gouvernement provisoire en juin, la rédaction d'une Constitution, et la préparation E ministre irakien des clarté » sur ce que les Irakiens et la d'élections générales d'ici fin 2005. Affaires étrangères Hoshyar coalition menée par les Etats-Unis Zebari a accusé, le 16 attendaient des Nations unies. Ce qui Les Nations unies ont toujours décembre, les Nations unies aiderait à mesurer si ce travail valait travaillé « dans des régions déchirées d'avoir failli à sauver son le risque posé au personnel de par la guerre et dans les. zones de pays de la « tyrannie meurtrière » de l'ONU, a-t-il précisé. crise, et l'Irak est l'une d'entre Saddam Hussein pendant 35 ans, et a elles », a-t-il noté. « Les Nations appelé l'ONU à retourner en Irak L'ONU a retiré tout son personnel unies sont un forum-clé de l'action pour participer à la construction d'Irak en octobre dernier après deux internationale collective pour nous d'une nation démocratique. attentats visant le quartier général aider à atteindre nos buts de des Nations unies à Bagdad et une reconstruction et de démocratisation « Il Y a un an, le Conseil de sécurité série d'attaques menées contre les de notre pays », a-t-il déclaré au était divisé entre ceux qui voulaient organisations humanitaires. Un Conseil de sécurité de l'ONU. apaiser Saddam Hussein et ceux qui attentat du 19 août dernier a tué 22 « Votre aide et votre expertise ne voulaient qu'il réponde de ses personnes, dont l'éuùssaire de l'ONU peuvent être fournies de façon actes », a-t-il déclaré devant le en Irak Sergio Vieira de Mello. Pour efficace de Chypre ou d'Amman. » Conseil de sécurité de l'ONU. « Les l'heure, estime que la « Nous sommes prêts et désireux Nations unies en tan t situation en Irak demeure trop d'aider à apporter toute la sécurité qu'organisation n'ont pas réussi à dangereuse pour rouvrir les bureaux nécessaire pour voir l'ONU revenir sauver le peuple irakien d'une de l'ONU à Bagdad. Il a ainsi précisé . en Irak », a assuré M. Zebari. Le chef tyrannie meurtrière qui a duré 35 dans un rapport présenté au Conseil de la diplomatie irakienne a ainsi ans ». « L'ONU ne doit pas délaisser de sécurité que l'ONU allait ouvrir invité Ross Mountain à visiter de nouveau le peuple irakien », a-t-il un bureau consacré à l'Irak à Nicosie, Bagdad et à discuter du rôle des poursuivi. « Alors nous demandons la capitale chypriote, et une annexe Nations unies avec le Conseil aujourd'hui, mettez s'il vous plaît vos en Jordanie, à Amman, ce qui intérimaire de gouvernement différents de côté, rassemblez-vous permettrait au personnel onusien de irakien, une proposition que et travaillez avec nous et tous ceux voyager en Irak si besoin est. l'ambassadeur américain à l'ONU, qui ont participé et sacrifié tant pour L'opération sera menée par un John Negroponte, a qualifié « de réaliser notre objectif commun d'un nouvel émissaire de l'ONU, Ross bonne première étape ». Irak souverain, UnI et . Mountain. démocratique. » Kofi Annan a toutefois précisé qu'il De son côté, Hoshyar Zebari a assuré n'était pas sûr que M. Zebari était Mais le secrétaire général de l'ONU que le Conseil intérimaire de « en position d'offrir cette sécurité », Kofi Annan a déclaré pour sa part gouvernement irakien (CIG) tout en ajoutant qu'il prévoyait d'en qu'il avait besoin « de bien plus de comprenait « les pertes reparler avecleresponsable irakien n° 225 • décem bre 2003 BlIlll.'tll/ dL' 11171501l1.'td'lI/!èmllt7tioll • 5 •

LA SYRIE SIGNE AVE( flJNION EIJßOPÉENNE IJN les Etats-Unis en Irak. La loi, votée à A((OOO D'ASSO(IATION FAVORISANT LES 89 voix contre 4 par le Sénat, reflète la législation passée le mois dernier INVESTISSEMENTS EIJßOPÉENS ALORS QUE LES ETATS- par la Chambre des représentants à IJNIS DÉ(mENT DE SANcrIONS É(ONOMIQUES ET 398 voix contre 4. La seule différence POLITIQUES (ONTDE DAMAS réside dans un amendement qui donne au président américain une plus grande autorité pour imposer A Syrie et l'Union Les deux parties avaient entamé le 8 des sanctions motivées par la européenne (UE) ont achevé décembre cette dernière série de sécurité nationale. le 9 décembre à Damas les négociations qui ont porté négociations sur un accord notamment sur le démantèlement Des membres du Congrès américain d'association qui devrait être tarifaire concernant différen ts en déplacement au Moyen-Orient signé début 2004, après approbation produits, les services et la propriété avaient rencontré le Il novembre le des autorités politiques, ont indiqué intellectuelle. L'UE a signé des président syrien Bachar El-Assad et des responsables syriens et accords d'association avec tous ses lui avaient précisé, selon le chef de européens. « La Syrie et l'UE sont partenaires sur le pourtour cette délégation, le républicain Jim parvenues à un accord sur toutes les méditerranéen à l'exception de la Kolbe, que ces sanctions étaient questions, même politiques », a Syrie, avec laquelle elle négocie l'expression de la frustration des déclaré le chef des négociateurs depuis 1998. Américains face aux pays qui ne européens Christian Leffler, de la coopéraient pas en matière de guerré Commission européenne. « Les Le responsable européen a souligné contre le terrorisme. Le président résul tats seront présentés aux que l'accord « permettra à la Syrie El-Assad leur avait répondu que la autorités politiques pour d'intégrer» l'OMC. « Il faut Syrie faisait davantage pour sécuriser approbation », a-t-il ajouté lors d'une permettre au secteur privé (syrien) sa frontière avec l'Irak et « promet conférence de presse. « La Syrie a de jouer un rôle efficace. L'objectif de continuer à travailler avec nous adopté une attitude très positive et est de parvenir à la libéralisation sur ce sujet », toujours selon M. constructive qui permettra de totale de l'économie », a-t-il ajouté. Kolbe. développer un agenda concernant L'accord d'association facilitera les toutes les questions politiques », a-t- investissements européens en Syrie Washington reproche depuis il indiqué. qui cherche à moderniser son longtemps à la Syrie d'abriter'des infrastructure et stimuler son dirigeants du Ramas et du Djihad « Nous avons terminé les discussions économie. islamique, deux groupes palestiniens techniques sur l'accord », a affirmé considérés comme des organisations de son côté Toufic Ismaïl, président Les négociations Syrie-UE ont été terroristes par le Département de l'Organisme syrien pour la accélérées après l'adoption récente d'Etat américain. Cette nouvelle planification qui a conduit les par le Congrès américain de législation appelle la Syrie à cesser négociations pour la partie syrienne. sanctions économiques et de soutenir le terrorisme, à se retirer « D'importants efforts» ont été diplomatiques contre la Syrie, qu'il du Liban occupé depuis 13 ans, à déployés pour parvenir à cet accord accuse de « soutenir le terrorisme ». arrêter ses efforts pour produire ou d'association composé de volets Ainsi, le Sénat américain a le 12 se procurer des armes de destruction politique, économique, commercial, novembre approuvé des sanctions massive et des missiles balistiques de social et culturel, et qui « réalisera économiqueset commerciales contre longue portée, et enfin à éviter que les intérêts communs syriens et la Syrie,évoquant la longue tradition des terroristes et des armes ne européens d'une manière syrienne d'abriter des terroristes et pénètrent sur le sol irakien. Dans le équilibrée », a poursuivi M. Isma'il. ses récents échecs pour museler les cas contraire, le président américain forces hostiles à la guerre menée par doit interdire les ventes de produits • 6 • B/lllctlll de Imiso/l et d'illfcmllotioll n° 225 • décembre 2003

qui peuvent-avoir un usage double, à limiter ierv61s de la compagnie --également ~iendu à Berlin. « Pour la fois civil et militaire, à la Syrie. Il syrienne aux Etats-Unis, réduire les cette raison, la France, l'Allemagne doit également imposer à Damas au contacts diplomatiques ou geler les et les Etats-Unis conviennent qu'une moins deux sanctions sur une liste avoirs syriens aux Etats-Unis. réduction substantielle de la dette de six mesures possibles ; interdire irakienne devrait intervenir au sein les exportations, empêcher les Le président américain, George W du Club de Paris en 2004 et entreprises américaines d'opérer en Bush a, le 12 décembre, ratifié la loi travailleront étroitement entre eux Syrie, imposer des restrictions aux de sanction en question. et avec d'autres pays pour atteindre diplomates syriens aux Etats-Unis, cet objectif».

Après raccord du président français Jacques Chirac et du chancelier allemand Gerhard Schroeder, James JAMES BAKER OBTIENT DES EUROPÉENS ET DE Baker a obtenu le IS décembre celui MOS£OO DES PROMESSES DE REDOcriON du président du Conseil italien Silvio SDBSTANTIELLE DE LA DEnE IRAKIENNE Berlusconi afin d'œuvrer en faveur d'un allégement de la dette irakienne, puis celui du Premier ministre britannique Tony Blair, qui AMES Baker, l'ancien Moscou, a assuré que la Russie avait aussi convenu du besoin de secrétaire d'Etat américain proposait d'annuler jusqu'à 65% de la réduire le poids de la dette extérieure et l'émissaire de George W dette et qu'elle serait prête à annuler irakienne dans le cadre du Club de Bush pour la dette irakienne, le reste si elle obtenait un traitement Paris. La portion de la dette s'est rendu le IS décembre à privilégié concernant ses contrats irakienne due à la Grande-Bretagne Moscou, dernière étape de son pétroliers. s'élève à 931 millions de dollars, sans périple, pour des entretiens relatifs à compter les intérêts non payés. En James Baker s'était rendu une ajoutant ceux-ci,l'ardoise se monte à l'allégement de la dette extérieure semaine plus tôt en Europe et avait 2 milliards de dollars, selon les irakienne dans le cadre du Club de obtenu de plusieurs pays; dont autorités britanniques. Paris. Il a évoqué avec le président l'Angleterre, l'Allemagne la France Vladimir Poutine la dette de quelque et 1'Italie, l'engagement de Ce club de 19 pays est un groupe S milliards de dollars due par restructurer et de réduire la dette informel de créanciers publics chargé Bagdad à la Russie, qui est le premier irakienne (120 milliards de dollars). de négocier les problèmes de dettes. créancier de l'Irak. Le président en La France et l'Allemagne ont le 16 L'Irak doit 40 milliards de dollars exerCIce du Conseil de décembre donné leur accord de aux membres du Club de PaTis,dont gouvernement transitoire irakien, principe sur une « réduction les Etats-Unis, la Grande-Bretagne Abdel Aziz Hakim, a le 22 décembre substantielle » de la dette irakienne. et la France, et SO milliards de annoncé que la Russie avait promis « La réduction de la dette est un dollars à d'autres pays et créanciers élément essentiel pour permettre au privés. d'annuler une partie de la dette de peuple irakien de construire un Irak Bagdad et qu'en retour l'Irak était libre et prospère », ont-ils déclaré L'émissaire américain s'est prêt à travailler avec "toutes les dans un communiqué publié à Paris également rendu du 27 au 30 compagnies russes". Jalal Talabani, après la visite de James Baker, qui a décembre au Japon, en Corée du Sud qui accompagnait M. Hakim à rencontré Jacques Chirac et qui s'est et en Chine. TEIIERAN : .l'Agence onUSIenne de sûreté MANIFESTJ)TIONS ESTIJOIANlINES ET SIGN1\TIlRE DU nudéaire, Mohamed ElBaradei. TRAITE DE NON PROlIFERATION NU[lEAIRE . Etabli en 1997 par l'AlEA, le protocole additionnel constitue le U millier d'étudiants puisqu'environ 70% de ses 66 principal outil international de favorablesà des réformes se millions d'habitants ont moins de 30 contrôle du nucléaire. Il autorisera sont rassemblés le 7 ans. l'AlEA à inspecter non seulement les décembre à Téhéran en installations en fonctionnement en appelant à une plus grande Par ailleurs, l'Iran a signé le 18 Iran mais également des lieux où elle liberté d'expression et à la libération décembre à Vienne un protocole n'avait pas accès en vertu du TNP, des prisonniers politiques en Iran. Le additionnel au traité de non- comme des réacteurs arrêtés, des rassemblement s'est déroulé sous prolifération nucléaire (TNP), centres de recherche ou des usines bonne garde policière sur le campus autorisant l'AlEA à effectuer des fabriquant des produits susceptibles de l'Université de la capitale. Les contrôles inopinés et poussés de de servir à un programme nucléaire. étudiants ont brandi des photos de toutes ses installations nucléaires. Le ceux d'entre eux se trouvant protocole a été signé au siège de L'AlEA pourra désormais inspecter actuellement en détention. Les l'Agence internationale de l'énergie l'ensemble des installations manifestants ont scandé « Libérez atomique (AlEA) au nom du nucléaires iraniennes avec un préavis tous les prisonniers politiques! » et ministre iranien des Affaires de seulement deux heures, et y « Mort au despotisme!» à l'occasion étrangères, Kamal Kharazipar, par le effectuer des mesures, des de cette journée annuelle des représentant de Téhéran auprès de échantillonnages et des prélèvements étudiants, qui marque la mort de l'AlEA, Ali Akbar Salehi, en d'eau, de terre et d'air afin de déceler trois des leurs au cours d'une présence du directeur général de d'éventuelles activités clandestines. manifestation contre la visite en Iran du vice-président américain d'alors, Richard Nixon, en 1953. lE PENTAGONE PRÉ[ONISE l'EX[lUSION DES ENTREPRISES DES PAYS OPPOSÉS À lA GIJERRE EN Les étudiants sont le fer de lance des IRAI DES [ONTRATS DE RE[ONSTRUOION DE l'IRAK manifestations contre l'establishment conservateur de la République islamique, ces dernières années. Des ES Etats-Unis ont provoqué . publiée le 9 décembre sur le site heurts les ont souvent opposés à des le 10 décembre un tollé en internet du Pentagone, 63 pays ont milices conservatrices fidèles aux Europe en excluant les été reconnus éligibles pour participer « durs » du régime, hostiles à toute entreprises des pays opposés aux appels d'offres. Les Etats libéralisation. Un mouvement au recours à la force en Irak, européens présents militairement en d'agitation étudiante a secoué l'Iran tels que la France, l'Allemagne ou la Irak, comme la Grande-Bretagne, en juin 2003 et des dizaines Russie, des contrats de l'Espagne, l'Italie ou la Pologne, en d'étudiants ont alors été interpellés. reconstruction. La veille au soir, le font partie. La Maison Blanche a Les étudiants avaient joué un rôle « numéro deux» du Pentagone, Paul expliqué le lendemain que les crucial dans la victoire électorale de Wolfowitz avait invoqué des raisons contrats étaient financés avec Mohammad Khatami à l'élection de sécurité nationale pour annoncer l'argent des contribuables américains ~l présidentielle de 1997 puis à sa que les sociétés issues des pays en et qu'il était normal que les pays réélection en 200 l, à partir d'un question seraient exclues des appels n'ayant pas soutenu les Etats-Unis programme de réformes politiques et d'offres. n'en profitent pas. Dans un sociales libérales. L'Iran est un pays communiqué diffusé sur le site web démographiquement très jeune, Dans une circulaire du 5 décembre www.rebuilding-.net. Wolfowitz • s • nlll/d/J/ tll' /1t/hOIl d tI'/lI!(WIIlt/I/OII n° 225 • décembre 2()(n

explique qu'ü limifera la cOricurrence Dnis poûraider à bâtiT un Irak libre, Sc-6tt McClellan. Le secrétaire pour 26 contrats de reconstruction, démocratique et prospère », a déclaré général de l'ONU Kofi Annan a d'une valeur totale de 18,6 milliards le porte-parole du président George fermement critiqué les restrictions de dollars. Le Pentagone a annoncé W. Bush, Scott McClellan. La américaines en estimant que la le même jour que le lancement des Maison blanche a toutefois laissé communauté internationale devait appels d'offre allait de nouveau être entendre un peu plus tard que les unir ses forces dans la tâche de retardé. « Nous avons pris note des contrats de reconstruction stabilisation de l'Irak. lignes directrices signées par Paul pourraient être élargis à des pays L'administration Bush a essuyé les ~I Wolfowitz. Nous ne souhaitons pas non engagés dans la guerre si ces mêmes critiques de la part de son faire de commentaires à ce stade », a derniers soutenaient les « efforts de opposition. Le sénateur démocrate déclaré le porte-parole du Quai la Coalition» par d'autres moyens. Joe Biden y voyant « une gifle d'Orsay, Hervé Ladsous. « Nous « Si d'autres pays veulent participer totalement gratuite» qui ne fera que étudions la compatibilité de ces à nos efforts (...) la situation peut « nous mettre à dos des pays dont décisions avec le droit international changer », a ajouté le porte-parole nous avonsbesoin en Irak ». de la concurrence, en liaison avec nos partenaires concernés, notamment de l'Union européenne, et la LE BRAN 2003 DE LA SITIJATIONDES DROITS DE Commission », a-t-il ajouté, tandis fHOMME EN TlJRQIJIEpurs tRITIQUE QU'EN 1999 que Berlin dénonçait une mesure « inacceptable ». « Cela ne serait pas acceptable pour le gouvernement L'Association turque des droits de en vue d'une adhésion à l'Union allemand. Et ce ne serait pas l'Homme a le 2 décembre publié une européenne. Voici quelques extraits conforme à l'esprit d'une démarche évaluation récente de la situation des de ce bilan couvrant la période de privilégiant de regarder l'avenir droits de l'Homme en Turquie dans janvier à septembre sur les cinq ~nsemble », a déclaré Bela Anda, le cadre des 6ème et 7ème paquets dernières années : porte-parole du chancelier Gerhard d'harmonisation adoptés par Ankara Schröder. La Commission européenne n'a pas non pluS('0'"_'.'" BII//dlll de /lt7iSOll d d'lllf(J1ïI/(/f/(Jll e 9 e

KIRIOIII: , revendiquaient la région de Kirkouk. LESIIIRDES MANIFESTENTPOlIR RE[WlER LEIIR en raison de leurs droits historiques RATTAmEMENT AU IIJRDISTAN AUTONOME et non pour sa richesse pétrolière. « Les Kurdes ne réclament pas Kirkouk parce que cette région est riche en pétrole (...) ES milliers de Kurdes ont toutes les écoles de Kirkouk ». « Vos mais parce que ses villes et ses manifestéle 22 décembre à demandes sont acceptables et nous villages ont de l'importance pour Kirkouk à l'appel de leurs tenterons de les réaliser », a déclaré l'histoire des Kurdes et sont situés à partis, réclamant le aux manifestants le gouverneur l'in térieur des fron tières rattachement de cette ville kurde de Kirkouk, Abdel Rahman géographiques et administratives du pétrolière au Kurdistan autonome. Zangana. Kurdistan », a déclaré M. Barzani au Les organisateurs ont affirméque les journal al-Taakhi, organe du Parti manifestants étaient au nombre de La manifestation était scindée en démocratique du Kurdistan (PDK) 10.000. La manifestation s'est deux: une partie était menée par qu'il dirige. « Le peuple kurde estime dispersée sans incident en milieu de l'Union patriotique du Kurdistan que le fédéralisme constitue la journée. (UPK) et l'autre par le Parti meilleure solution pour son démocratique du Kurdistan (PDK), problème et tout gouvernement à Les manifestants, qui s'étaient les deux grandes formations kurdes. l'avenir devra éviter de répéter les massés dans le centre-ville, erreurs fatales commises par les répétaient en kurde « Kirkouk, Il s'agit de la plus importante gouvernements irakiens précédents Kirkouk, coeur du Kurdistan» et manifestation organisée à Kirkouk et ne pas ignorer la volonté du « nous réclamons le fédéralismepour depuis la chute du régime de Saddam peuple kurde », a encore averti M. le Kurdistan ». Les manifestants ont Hussein en avril. La ville, située au Barzani. Il a souligné « qu'après distribué une pétition réclamant que sud des zones autonomes kurdes, est douze ans d'autonomie, les Kurdes « Saddam Hussein soit jugé peuplée de Kurdes, d'Arabes et de n'accepteront pas moins que les publiquement à », ville où Turcomans. Majoritairement kurde à zones qu'ils contrôlent actuellement quelque 5.000 Kurdes irakiens ont l'origine, elle avait été prise par les et aspirent à ce que les autres été gazés par l'armée du président Kurdes lors du soulèvement de 1991 régions du Kurdistan, qui ont été irakien déchu en mars 1988. Ils mais reconquise brutalement par les soumises avant la libération de l'Irak brandissaient des drapeaux kurdes, forces de Saddam Hussein qui à des changements démographiques rouge, blanc et vert, avec un soleil n'entendait pas perdre le contrôle de leurs soient restituées ». jaune au milieu, mais aucun drapeau cet important centre pétrolier. Elle a irakien. Certains brandissaient été l'un des théâtres privilégiés de la « Les prochains mois seront également un énorme drapeau campagne d'arabisation menée par cruciaux pour déterminer l'avenir américain et une banderole Saddam Hussein pour modifier sa des Kurdes en Irak », affirme pour sa réclamant que « Saddam Hussein composition ethnique. L'ancien part Ie Dr. Mahmoud Othman, soit jugé au Kurdistan ». Des régime avait mené depuis les années membre kurde du Conseil de peshmergas (combattants kurdes) en 1970 une politique d'arabisation à gouvernement transitoire. il indique armes et des forces de défense civile outrance. que l'exécutif irakien va examiner irakienne encadraient la prochainement un projet de loi manifestation. Des soldats Les Kurdes d'Irak réclament des soumis par le groupe kurde au sein américains étaient également garanties territoriales sur les limites de cette instance, présentant « sa présents en nombre. La foule des zones kurdes, dans le cadre d'un vision du fédéralisme au sein d'un brandissait des banderoles, pour la Etat fédéral irakien. Massoud Irak unifié. » M. Othman explique plupart en langue kurde, réclamant Barzani, chef du PDK, avait affirmé que « le Conseil a approuvé le que le kurde soit « enseigné dans le 21 décembre que les Kurdes principe du fédéralisme pour le • lU. Billie/III de IlI1i~(J1I et d'IIl/iJlïIlt7t!oll n° 225 • décembre 2003

Kurdistan mais nous -vouions que comptent sur leurs cinq--- mesUrescauseront « de nouveau de cela soit clairement énoncé dans la représentants au Conseil de la souffrance et des larmes », a nouvelle Loi fondamentale ». « Les gouvernement qui compte 25 insisté le chef de la diplomatie Kurdes ont des droits dont ils ont été membres, ainsi que sur leurs cinq turque. M. GuI a souligné les privés depuis 80 ans, c'est pourquoi ministres dans le gouvernement dangers de ces revendications. ils tentent aujourd'hui d'obtenir des provisoire, où ils détiennent «Tenter de changer la structure garanties administratives pour notamment le portefeuille des démographique de l'Irak, et préserver l'identité kurde », explique Affaires étrangères, pour faire particulièrement de Kirkouk, est une de son côté Adel Mourak, membre avancer leur aspiration à un Etat mesure très dangereuse. Nous avons du bureau politique de l'Union fédéral. Les Kurdes, qui se sont averti tout le monde de cela », a-t-il patriotique du Kurdistan (UPK de soulevés contre Saddam Hussein en déclaré.La Turquie a aussi appeléles Jalal Talabani). 1991, au lendemain de la guerre du Etats-Unis à ne pas favoriser les Golfe, ont géré depuis un territoire Kurdes dans l'Irak d'après-Saddam Conformément au texte présenté le autonome dans les provinces d'Erbil, Hussein. 20 décembre par les représentants de Dohouk et de Souleimaniyeh. kurdes et qui reprend « une loi sur le Un affrontement a eu lieu au fédéralisme qui avait été adoptée par Mais les demandes kurdes semblent lendemain de la manifestation à le Parlement kurde il y a un an, le inacceptables pour la Turquie Kirkouk. Quatre étudiants, trois territoire du Kurdistan comprendrait voisine, dont le ministre des Affaires Kurdes et un Turcoman, ont été les zones à majorité kurde sur la base étrangères, Abdullah Gul, a lancé le arrêtés à la suite de l'affrontement du recensement de 1957, soit avant 22 décembre un ferme avertissement. qui a opposéles étudiants kurdes aux la politique d'arabisation forcée « Si des mesures erronées sont prises Arabes et aux Turcomans, au collège menée notamment dans la région de en Irak, si des mesures mettant en technique de Kirkouk. Selon la Kirkouk. » « Le recensement de 1957 danger l'intégrité territoriale et police, l'incident a eu lieu lors d'une (avant la révolution), qui est le plus l'unité politique de l'Irak sont prises, célébration au collège technique, au fiable, montre que 80% des habitants cela signifiera le début d'une cours de laquelle les étudiants de Kirkouk sont des Kurdes, suivis nouvelle escalade dangereuse en kurdes ont refusé que le drapeau par les Turcomans puis les Arabes, Irak », a averti M. GuI devant le irakien soit hissé. sunnites et chrétiens », affirme M. parlement à Ankara. De telles Mourad. Le texte précise que les régions kurdes sont formées des trois provinces d'Erbil, de Dohouk et lN MEMORIAM: DÉtÉS DU PÈRE JOSEPH PARI de Souleymanieh, qui représentent les zones contrôlées depuis 1991 par les Kurdes, ainsi que de celle de Kirkouk et des bourgs kurdes dans E Père Joseph, dit Abouna, chrétienne à Koysanjak, au les provinces de Diyala (66 km au est décédé le 6 décembre Kurdistan irakien. Après des études nord~est de Bagdad) et de Mossoul 2008, à Paris, des suites d'un primaires et secondaires dans sa ville (400 km au nord de Bagdad). cancer, alors qu'il se natale,il entra au séminaire des pères préparait à rentrer bénédictins de Mossoul, où il apprit Les Kurdes tentent d'obtenir gain de définitivement au Kurdistan. L'une notamment le français. Il fut nommé cause avant l'adoption le 1er mars des personnalités les plus respectées prêtre à Suleimanieh en 1961. Peu 2001 par le Conseil de et aimées de la communauté kurde d'années après, le Père Joseph gouvernement d'une Loi de France, le Père Joseph Pari, nous (appelé familièrement Abouna fondamentale sur l'administration de a quittés à l'âge de 67 ans. Youssef « notre père») rejoignit le Parti l'Etat pendant la période transitoire, (Joseph)Hana Sulaiman Pari, était né démocratique du Kurdistan de Mollah Mustafa Barzani où il devint jusqu'à fin 2005. Les Kurdes le 1er juillet 1937 dans une famille n° 225 • décembre 2003 HilI/dill de Ilnlsolld t!'lIlfêllïIlOt!OIl • 11 •

un cadre influent. En 1966, Abouna assumajusqu'au début de la première Irakiens, dont deux anCIens fut arrêté par la police irakienne. guerre fratricide kurde en mai 1994. généraux et un ancien colonel, ont Jugé pour ses activités militantes, il La disparition prématurée du Père été arrêtés par les troupes fut condamné à la peine capitale. Sa Joseph a suscité une vive émotion au américaines. peine fut ensuite commuée à la sein de la communauté kurde. Une prison à vie. Il fut libéré lors des cérémonie religieuse a eu lieu le A Khaldiya, au nord-ouest de accords de mars 1971. Le Père mercredi 10 décembre 2003, à 16h00 Bagdad, une voiture piégée a explosé • Joseph vint alors à Paris pour à L'Eglise Saint Ephrem, à Paris, et au matin du 14 décembre près d'un préparer un doctorat en théologie. une cérémonie civile a également eu poste de police, tuant 18 personnes lieu le même jour au siège de la dont 16 policiers. L'attentat, qui a eu En 1992,à la libération d'une grande représentation du gouvernement lieu avant l'annonce de la capture de partie du Kurdistan irakien et après régional du Kurdistan à Paris. Sa Saddam Hussein, a aussi fait 29 la formation du gouvernement dépouille a été ensuite envoyée au blessés. régional du Kurdistan, le Père Kurdistan où le Père Joseh a été Joseph en fut nommé représentant enterré en présence d'une foule Un soldat polonais âgé de 20 ans est auprès du Vatican, fonction qu'il nombreuse. mort le 22 décembre des suites d'un tir dû au maniement accidentel d'une arme qu'un de ses collègues était en train de nettoyer. L'accident s'est AINSI QIJE••• produit dans un camp militaire à Kerbala, à 60km du QG du ï L'ARRESTATION DE SADDAM contingent dirigé par la Pologne, où En raison du climat d'insécurité HUSSEIN A PROVOQUÉ DE s'est rendu le président polonais persistant à Bagdad, la messe de VASTES COUPS DE FILET Alexandre Kwasniewski, en visite minuit a été annulée pour la MAIS LES ATTENTATS ET surprise en Irak. SABOTAGES CONTINUENT. première fois cette année. L'armée L'armée américaine multiplie les américaine a mené le 24 décembre, Par ailleurs, Paul Bremer a confirmé avant l'aube, une large opération arrestations après la capture de le 19 décembre avoir échappé à une Saddam Hussein. Le chef d'état- visant la guérilla dans le sud de tentative d'assassinat début major interarmes américain, le Bagdad, tandis que plus de 70 décembre en Irak, où la principale personnes, dont un proche de général , a indiqué le formation chiite du pays a de l'ancien « numéro deux» irakien 21 décembre que plusieurs centaines nouveau été la cible d'une attaque Ezzat Ibrahim, ont été arrêtées en de personnes avaient été capturées imputée aux fidèles de Saddam deux jours par les forces de la dans un coup de filet contre la Hussein. Selon la chaîne de Coalition, autour de la capitale et guérilla, grâce à des renseignements télévision américaine NBC, Bremer obtenus à la suite de la capture de dans le nord du pays. Les forces revenait de l'aéroport de Bagdad Saddam Hussein, le 13 décembre. américaines ont ainsi arrêté le 23 lorsque son convoi a heurté un engin « décembre à l'aube, à Mossoul, un Des informations que nous avons explosif et a été soumis au feu ancien général des services de récoltées lorsque nous avons cueilli roulant d'armes légères. Cette Saddam Hussein nous ont permis de renseignements irakiens, Abdallah tentative d'assassinat est survenue le mieux comprendre la structure de la Jassem Ahmad. En outre, six jour même de l'arrivée à Bagdad du membres présumés de la guérilla ont résistance opposée par des éléments secrétaire américain à la Défense, de l'ancien régime », a-t-il déclaré été arrêtés au cours de trois Donald Rumsfeld. sur la chaîne de télévision Fox, opérations différentes dans la région évoquant la capture de « deux de Baaqouba (60 km au nord de De plus, une explosion a secoué le 19 cents» voire « plusieurs centaines» Bagdad). A Falloujah, autre ville décembre un bureau du principal de personnes. rebelle du « triangle sunnite », 26 parti chiite irakien, le Conseil • 12. Bill/cf/II de 1/(71~11l/ cf t/'1I1ti1lïIlnfIOIl n° 225 • décembre 2003

I I I I - --I suprême de la révolution islamique troupes américaines et les Irakiens - place un gouvernement provisoire en Irak (CSRII), tuant une Irakienne collaborant avec elles. Youssef irakien, a indiqué le 22 décembre le et en blessant cinq autres. Il Khochi, un juge de Mossoul Département d'Etat. s'agissait du deuxième attentat cette d'origine kurde, a été abattu le 22 semaine visant le CSRII. Un cousin décembre par trois hommes circwant • LES CLANDESTINS PAIENT de l'actuel président du Conseil de à bord d'une voiture. Y Khochi était LE PRIX FORT 70 gouvernement irakien qui est l'un des trois principaux juges CLANDESTINS DISPARUS AU également un membre influent du d'instruction de Mossoul. Des LARGE DE MARMARIS. Quatre principal parti chiite, Muhannad al- cadres irakiens de l'industrie personnes ont été arrêtées à Istanbw Hakim, avait été tué le 17 décembre pétrolière, des policiers et d'autres et une à Marmaris, où des alors qu'il quittait son domicile à magistrats travaillant en liaison clandestins originaires d'Iran, Bagdad. avec l'administration américaine ont d', du Liban, d'Egypte et été aussi pris pour cibles dans de Syrie, avaient embarqué pour Au Kurdistan, deux soldats d'autres attaques du même genre. tenter de rallier l'île grecque de américains et un responsable kurde D'autre part, un nouvel acte de Rhodes, à une cinquantaine de ont été tués le 10 décembre lors de sabotage a été commis le 22 kilomètres de là, a affirmé à la deux incidents à Mossoul, alors décembre contre l'oléoduc reliant télévision NTV le gouverneur de la qu'un avioJl militaire américain les champs pétrolifères de Kirkouk à province locale Huseyin Aksoy,qui a effectuait un atterrissage d'urgence la raffinerie de Baïji plus au sud, déclaré ignorer combien de après avoir été vraisemblablement provoquant un incendie. Une personnes étaient à bord au moment touché par un missile. Le même jour, explosion avait, le 10 décembre, déjà du naufrage qui se serait produit le un GI a trouvé la mort et trois de ses endommagé l'oléoduc reliant les 19 décembre dans la nuit. camarades ont été blessés quand leur raffineries de Baiji (nord), à Dora véhicule a sauté sur une bombe (Bagdad), affectant Un sew survivant, un jeune homme, placée en bord de route à Mossow, a l'approvisionnement du marché qui serait de nationalité iranienne, a indiqué le commandant Hugh Cate intérieur et endommageant des été recueilli par un ferry turc après de la 10 1e Division aéroportée. A lignes de haute tension, selon des avoir dérivé pendant des heures Kirkouk 16 personnes accuséesd'être responsables irakiens. Près de 90 accroché à un morceau de bois, selon liées à des attentats anti-américains actes de sabotage ont visé les un communiqué des garde-côtes. Les ont été arrêtées, le 23 décembre, de oléoducs et les infrastructures autorités grecques ont pour leur part même que 20 autres personnes, pétrolières depuis la chute du retrouvé sept corps. Selon le membres d'un groupuscule kurde régime de Sadd am Hussein, survivant, cité par les garde-côtes, islamiste, la Jamaa islamiya, accusé provoquant une importante pénurie les clandestins, au nombre de 70, d'être lié au groupe islamiste Ansar de carburant en Irak. Elles ont avaient embarqué sur un bateau de Al-Islam. Un attentat-suicide à la notamment empêché la remise en 14 mètres de long, dont le capitaine voiture piégée a fait au moins quatre service de l'oléoduc Kirkouk- était turc. Parvenu au large de morts et vingt blessés, le 24 Ceyhan. Rhodes, ce dernier aurait quitté le décembre à Erbil. La voiture a navire à bord d'une vedette, disant explosé juste devant le siège local du Sur le plan diplomatique, aux clandestins de faire route en ministère de l'Intérieur, tuant le l'administrateur américain en Irak direction des lumières de la côte. kamikaze, deux policiers en faction et Paw Bremer et le secrétaire d'Etat Mais le navire avait commencé à un passant. Erbil avait jusqu'ici été Colin Powell ont discuté à prendre l'eau et avait chaviré, les relativement épargnée par les Washington de l'établissement immigrants étant pris de panique.Le violences qui secouent le reste du d'une « très grande ambassade» rescapé a comparu le 21 décembre pays, même si plusieurs voitures américaine prête à fonctionner fin devant un tribunal de Marmaris qui piégées y avaient déjà visé les juin à Bagdad, quand sera mis en a décidéde l'expwser. La Turquie est n° 225 • dC'Cl'lllbre 2003 Bill/dill de 111715011('t d'lIlforJllot/(1J1 • 13 •

un important lieu de transit pour les d'autant que l'Algérie a joué un rôle l'issue du Conseil des ministres. Il a immigran ts clandestins d'Asie important ces dernières années pour annoncé que son pays se montrerait voulant se rendre en Europe. la sauvegarde des intérêts de l'Irak », « indulgent» envers les militants a souligné le ministre. ~. Zebari a subalternes qui se rendront. • HOSHYAR ZEBARI EN VISITE aussi précisé que son séjour à Alger À MARRAKECH ET EN sera également consacré all Le vice-président ~ohammad Ali ALGÉRIE. Le ministre des Affaires renforcement des relations algéro- Abtahi a confirmé que cette décision étrangères du Conseil de irakiennes et à la question de la étai t le fruit des « très bonnes gouvernement provisoire irakien, reconstruction de l'Irak. relations» entre Téhéran et le Hoshyar Zibari, est arrivé le 18 Conseil de gouvernement depuis la décembre à ~arrakech pour La visite du chef de la diplomatie chute de Saddam Hussein, malgré participer aux travaux du sommet irakienne intervient en marge d'une « l'occupation » de l'Irak sans cesse ministériel du groupe des 77 (G77), tournée européenne effectuée par le dénoncée par l'Iran. Les membres du prévu pour le lendemain. ~. Zibari a président du Conseil de Conseil de gouvernement, pourtant également eu des entretiens avec son gouvernement provisoire irakien, mis en place par les Américains, ont homologue marocain, ~ohammed Abdelaziz al-Hakim, pour évaluer la multiplié les visites chez le voisin Benaïssa. participation des pays européens à la iranien, dont l'influence sur les reconstruction de l'Irak. chiites inquiète les Etats-Unis. Le Le G77, qui regroupe 135 pays et la président ~ohammad Khatami .afini Chine, est actuellement présidé par • VERS L'EXPULSION D'IRAK par reconnaître le 17 novembre ce le ~aroc. Le sommet ministériel de DE L'ORGANISATION DES Conseil, à l'occasion d'une visite de ~arrakech a pour but de promouvoir MOUDJAHIDINES DU celui qui assurait alors la présidence "le partenariat Sud-Sud" et faire PEUPLE? L'Iran s'est réjoui, le 10 tournante du Conseil, le Kurde Jalal entendre la voix des pays en décembre, de la décision des Talabani, lui aussi bien disposé à développement dans les négociations autorités intérimaires irakiennes l'égard de l'Iran. ~. Talabani avait sur le commerce mondial. d'expulser les ~oudjahidine du déclaré une semaine plus tard que peuple, ses pires « ennemis », mais a l'Iran était prêt à amnistier les Hoshyar Zebari, s'est ensuite rendu à assuré qu'il n'avait pas marchandé ~oudjahidine auxquels il impute Alger le 20 décembre pour pour cela l'extradition de membres pourtant des centaines d'assassinats s'entretenir avec les responsables d'AI-Qaïda. et d'attentats, dont celui qui a algériens de l'évolution de la paralysé en 1981 le bras de l'actuel situation en Irak. Le ministre a Les dirigeants de la République Guide suprême, l'aya tollah Ali indiqué dans une déclaration faite à islamique ont unanimement salué la Khamenei. son arrivée que sa visite visait « à décision annoncée la veille par le informer les autorités algériennes du Conseil de gouvernement transitoire Avant même la fin de la guerre en processus politique en cours en Irak d'expulser d'ici àla frnde l'année les Irak, les autorités iraniennes, bien et de l'évolution de la situation milliers de membres des qu'officiellement opposées à sécuritaire dans le pays ». M. Zebari ~oudjahidine du peuple réfugiés en l'intervention américaine,comptaient a par ailleurs déclaré qu' « il existe Irak. Il s'agit de la principale que le renversement de Saddam en Irak un processus politique qui se organisation à combattre par les Hussein les débarrasserait des poursuit dans une situation armes le régime de Téhéran depuis ~oudjahidine qui avaient installé difficile ». « Nous sommes venus la révolution islamique de 1979. « La leurs camps de l'autre côté de la écouter l'appréciation et les décision du Conseil de frontière. Elles avaient vu avec recommandations des autorités gouvernement est très positive », satisfaction les Américains algériennes afin de nous aider à s'est réjoui le ministre des bombarder leurs bases, puis les mener l'Irak vers la stabilité, Renseignements, Ali Younessi, à désarmer et les rassembler dans un • 14. Bulletill de Il17isoll et d'lIIfolïlll7tioll nO 225 • décembre 2003

camp proche de Bagdad. Depuis lors, • LA SUISSE RECONNAIT LE parlementaires du canton de Vaud. Téhéran n'a cessé de s'inquiéter du GÉNOCIDE ARMÉNIEN, LA maintien des Moudjahidine en Irak TURQUIE PROTESTE. Les Treize Parlements nationaux ont et a accusé les Américains de leur députés suisses ont le 16 décembre déjà reconnu les crimes commis permettre de mener des opérations adopté une motion reconnaissant le entre 1915 et 1918 contre les contre son territoire. Cependant, génocide des Arméniens en 1915. Arméniens de l'Empire ottoman qui Washington a interdit en août la Par 107 voix contre 67 et Il auraient fait jusqu'à 1,5 million de vitrine politique des Moudjahidine. abstentions, ils demandent au morts. Il s'agit des Parlements de la Depuis des mois, les spéculations ont gouvernement d'en prendre acte et France, de Russie, d'Italie, du cours sur l'éventualité d'un de transmettre leur position à la , de Suède, de Grèce, de marchandage indirect pour que les Turquie « par les VOles Belgique, d'Uruguay, de Chypre, Iraniens extradent les membres du diplomatiques usuelles ». Le d'Argentine, d'Arménie et du Liban, réseau terroriste AI-Qaïda qu'il gouvernement de Berne a tenté de ainsi que du Parlement européen. détiennent et que les Américains s'opposer à l'adoption de cette réclament. « Il n'y a aucun lien », a motion déposée en mars 2002, • RECRUDESCENCE DES assuré M. Younessi. « Sur les estimant qu'elle pourrait « ajouter AFFRONTEMENTS ENTRE LE terroristes, nous n'avons fait aucun encore à la charge émotionnelle qui PKK ET L'ARMÉE TURQUE. marchandage », a insisté le porte- pèse sur les relations entre la Deux combattants kurdes ont été parole du gouvernement Abdollah Turquie et l'Arménie ». tués le S décembre par l'armée Ramezanzadeh. M. Abtahi a expliqué turque à Diyarbakir. Les forces la décision irakienne par la A Ankara, le ministère turc des turques ont encerclé une maison et participation des Moudjahidine à la Affaires étrangères a « fermement ont ouvert le feu en direction des répression des chiites et des Kurdes condamné et rejeté » cette initiative. militants qui refusaient de se rendre, sous Saddam Hussein. « Ils étaient le Pour la Turquie, « il est inacceptable a expliqué le chef de la police locale bras droit de Sadd am Hussein de présenter unilatéralement comme Attila Cinar.Par ailleurs, cinq soldats pendant la guerre (avec l'Iran, 1980- un génocide (...) ces événements ont été tués et quatre blessés le 1er 1988) et après la guerre », quand survenus dans les conditions très décembre lorsque leur véhicule a Saddam Hussein a réprimé dans le particulières de la Première Guerre sauté sur une mine à Nusaybin, dans sang les insurrections chiite et mondiale et qui ont causé de grandes la province de Mardin. La veille, un kurde. Les membres actuels du souffrances à la fois chez les Turcs et policier avait été tué lorsque des Conseil de gouvernement irakien en les Arméniens ». L'ambassadeur de hommes armés avaient ouvert le feu ont « fait les frais », a-t-il ajouté. Suisse à Ankara a été convoqué le sur un commissariat à Dargecit, plus Reste à savoir vers quelle destination lendemain au ministère turc des au nord dans la même province, les Moudjahidine seront expulsés, ce Affaires étrangères. Une rencontre toujours selon les autorités turques. que les Irakiens n'ont pas précisé. entre les ambassadeurs Baki Ilkin et « Nous avions déjà dit aux militants Blaise Godet prévue pour la semaine Le PKK, replié dans le Kurdistan (de base des Moudjahidine) de ne suivante a par ailleurs été ajournée. irakien, à la frontière iranienne, a plus s'entêter et de se rendre, auquel La discussion devait permettre de pourtant annoncé dans le quotidien cas nous nous montrerions fixer une nouvelle date pour la visite pro-kurde Özgür Politika daté du 2 indulgents », a indiqué M. Younessi. du chef de la diplomatie helvétique décembre, qu'il allait prolonger pour Téhéran a déclaré par le passé qu'il Micheline Calmy-Rey, annulée en une durée indéterminée un cessez-le- ne ferait pas preuve de clémence septembre dernier par la Turquie. feu unilatéral afin de donner une con tre les chefs de cette Cette annulation avait été décidée nouvelle chance à la Turquie de organisation. après la reconnaissance du génocide déclarer à son tour la fin des arménien de 1915 par les violences. Les affrontements avec n° 22S • décembre 2003 Bill/et/II de Ilt7i~(l1let d'ill!imlliltioll • 75 •

l'armée étaient tombés ces dernières a souligné l'importance particulière ultranationaliste), avait lancé plus années à un niveau « proche de accordée par son pays à la « lutte tôt un appel au boycott des disques, zéro », selon le précédent chefd'état- anti-terroriste, en premier lieu cassettes et divers produits du major, mais ils ont connu depuis contre le PKK et ses successeurs », chanteur, accusé d'être une « tache quelques mois une certaine d'après l'agence de presse turque nOIre ». '. recrudescence. semi-officielle, Anatolie. Dans ce Lors de sa participation à une cadre, il existe une communion de . émission de télévision la semaine Le 24 novembre, l'armée turque vues entre la Turquie et les Etats- dernière, le chanteur s'était dit avait annoncé que neuf combattants Unis sur la manière de lutter contre satisfait que le gouvernement ait kurdes du PKK avaient été tués et toutes les organisations terroristes, adopté des lois autorisant la diffusion trois autres capturés en deux jours et sur les méthodes, les buts et les audiovisuelle de programme en d'affrontements dans la province ressources pour cette lutte, d'après la langue kurde, estimant que c'était là d'ardu, sur le littoral de la mer même source. « un premier pas ». Immédiatement Noire. La semaine précédente, 14 après, quelques dizaines de militants combattants du PKK avaient été tués • APPEL AU BOYCOTT D'UN ul tranationalistes turcs s'étaient dans la province de BingoI lors CHANTEUR QUI A OSÉ réunis devant son domicile pour d'affrontements avec l'armée, et le 5 CHANTER EN KURDE, SA protester contre ces déclarations. novembre, l'armée turque avait LANGUE MATERNELLE. Le Dans le journal Cumhuriyet daté du annoncé la mort de quatre chanteur le plus populaire de 12 décembre, le chanteur, qui est combattants du PKK à Almus Turquie, Ibrahim Tatlises, aussi également un des hommes d'affaires (centre) et à Bingol. célèbre dans son pays qu'au Moyen- les plus riches du pays, a rétorqué Orient, fait l'objet d'une campagne « aimer sa patrie» et vouloir son Par ailleurs, sept membres du PKK de boycott et de pressions de la part « unité ». ont été arrêtés au cours des derniers des milieux nationalistes après avoir mois en Iran par la police de la chanté une chanson en langue kurde. • DES HAUTS MEMBRES DU province d'Azerbaïdjan occidental, Le parti de la grande Unité (BBP- PARTI DE LA JUSTICE ET DU avait, le 22 novembre, indiqué le chef ultranationaliste) a le 12 décembre DÉVELOPPEMENT (AKP) des garde-frontières de la province demandé que l'artiste, d'origine QUALIFIENT LA JUSTICE iranienne, le colonel Vali Salehi, qui kurde mais n'ayant jamais chanté TURQUE DE PARTIALE ET a ajouté que ces derniers, arrêtés dans sa langue pour bâtir une PARTISANE. Au lendemain de la depuis mars, ont tous été remis aux carrière florissante, « s'excuse décision du Parlement turc autorités turques. « L'Iran ne devant la nation turque ». « Le d'envoyer devant la Haute Cour de permettra pas à ces individus de peuple peut pardonner SI la justice l'ancien Premier ministre turc pénétrer sur son territoire », «pour proclamation est faite qu'il est contre Mesut Yilmaz et cinq autres anciens intensifier le combat contre le toute forme de terrorisme et de ministres - Husamettin Ozkan, PKK », trois nouveaux postes ont séparatisme et qu'il protègera Cumhur Ersumer, Zeki Cakan, été installés le long de la frontière, a l'intégrité indivisible de notre Recep anal et Gunes Taner - ajouté V Salehi pays », a déclaré Ismail Turk, un des accusés de « corruption, favoritisme, dirigeants du BBP. Ce dernier a népotisme et d'irrégularités », le Les Etats-Unis se sont déclarés rangé Ibrahim Tatlises parmi les président de la Commission d'accord le 4 décembre pour « instruments de ceux qui veulent d'enquête parlementaire relative à coopérer avec Ankara dans sa lutte détruire les fondations unitaires, les l'immunité, Husrev Kutlu, a le Il contre le terrorisme, a indiqué le ' foyers de la trahison in terne et décembre déclaré tout simplement chef adjoint d'Etat-major interarmes étrangère ». L'Association des que « la Justice n'étant pas américain, le général Peter Pace, en jeunesses du parti de l'Action indépendante, ils ont décidé de ne visite à Ankara pour deux jours, qui nationaliste (MHP- pas toucher à la législation sur les • 16. Billie/ill de liaison et d'intiml/nlton n° 225 • décembre 2003 i I ~J immunités ». Commentlfnt ces .ou la remplàcer par une autre bès le déb~t.du repas il a dit sur le déclarations, le vice-Premier instance ... personne ne peut avoir le ton de la plaisanterie:« J'ai regardé . ministre, Mehmet Ali Sabin, issu du luxe de dire qu'il ne veut pas aller la liste des invités, 10 parmi les 14 même Parti de la justice et du devant une telle justice ... La Justice invités sont nos clients ». Autour de développement (AKP) a ajouté pour n'est pas parfaite, mais vous ne faites ce dîner étaient réunis 14 -: sa part que « les députés doutent de rien pour l'améliorer et puis vous journalistes (... ) Le but de ce dîner l'indépendance de la Justice» en vous permettez de la critiquer ». Le était de donner un briefing aux donnant l'exemple de .l'ancien vice-président du groupe correspond an ts des différents procureur général auprès de la Cour parlementaire du Parti républicain journaux sur les derniers de cassation Vural Savas,qui dans un du peuple (CHP- seul parti développements en Turquie et avant de ses livres « reconnaît avoir fourni d'opposition au Parlement turc), le départ des journalistes, on a beaucoup d'efforts pour barrer la Kemal Anadol, a réagi en déclarant : précisé que les propos tenus route de l'actuel Premier ministre « il nous reste donc deux choses à pourraient être utilisés sans Recep Tayyip Erdogan ». Aussitôt le faire, soit il faut mettre en vacance précision des sources, toutefois le président de la Cour de Cassation, tous les tribunaux du pays ou alors il lendemain un coup de fIl du MIT est Eraslan Ozkaya et son homologue faut que les 70 millions de citoyens venu préciser que tout ce qui a été du Conseil d'Etat, Nuri Alan, ont bénéficient de l'immunité en dit était « off the record» donc vivement réagi. M. Ozkaya a déclaré accédant à la députation. Autrement, demandé de ne pas utiliser les « ceux qui ne sont plus au pouvoir, le cela voudrait dire que les citoyens informations... Notre correspondant simple citoyen et les bureaucrates se sont en danger face à une telle à Ankara, Sedat Ergin, n'a pas pu présentent devant la Justice... on ne justice. » participer au dîner (... ) mais a pu va pas importer une justice d'ailleurs obtenir et me rapporter le contenu de la discussion...

llf DANS LA PRESSE TlJRQIJE ••• Personnellement, je me suis attardé sur le mot « client ». Atasagun n'a pas précisé ce qu'il voulait dire et sachant probablement la portée de ce • QUAND DES JOURNALISTES MIT sur le terme utilisé: « Nous mot, mes confrères ne lui ont pas SONT FICHÉS COMME DES utilisons le mot « client» à l'égard demandé de précisions... Il doit « CLIENTS» DU SERVICE DE des individus ayant fait l'objet sous-entendre soit les journaux qui RENSEIGNEMENT TURC (MIT d'instructions et fichés par nos recueillent les indiscrétions du MIT, ). Le rédacteur en chef du quotidien services ... parmi les 10 journalistes, ou encore les journaux « accrédités» turc Hurriyet, Ertugrul Ozkok, dans 4 sont fichés comme « marxistes », 2 par lui-même ... Le chef du MIT a son éditorial du 9 décembre relate un comme « Loups gris », et 4 autres ensuite ajouté: « Nous savons aussi briefing ordinaire organisé par les comme « réactionnaires» ». Le qu'il y a parmi vous des amis qui services de renseignement turc journaliste conclut en disant qu'ils s'entretiennent avecdes éléments des (MIT) à l'attention de quelques sont curieux de savoir qui sont les 4 services secrets étrangers ». Et c'est journalistes turcs, qualifiés de journalistes classés « propres» par cette phrase qui m'a le plus dérangé « clients » par le chef du MIT. Le le MIT. Voici de larges extraits de et non le mot « client» ». journaliste, qui n'est pas troublé l'article publié le 9 décembre : outre mesure par ce qualificatif, • LE COMMISSAIRE revient sur le même sujet le « Le chef des Renseignements EUROPÉEN CHARGÉ DE lendemain en dévoilant le nom des généraux turc (MIT), SenkaI L'ELARGISSEMENT, GÜNTER journalistes « clients» conviés par le Atasagun, a, jeudi dernier (4 VEURHEUGEN, DÉCLARE QUE MIT pour le briefing, et décembre), invité 14 correspondants LA SITUATION ACTUELLE DE communique l'explication du chef du à Ankara de journaux nationaux. CHYPRE CONSTITUE UN n° 225 • dCCl'mbrc 2003 811//dlll de 11t1/~(l1l d 1f'1I1!lm/ltltlO/l .17.

OBSTACLE A L'ADHÉSION DE « Ce n'est pas un chantage mais une LA TURQUIE DANS L'UE. Dans réalité politique... J'ai dit à Denktas Le commissaire européen n'hésite une interview accordée au quotidien que 305 millions d'Européens pas à critiquer Rauf Denktas en turc Zaman, le commissaire n'attendraient pas qu'il condescende déclarant que « ce n'est pas être européen chargé de l'élargissement, à trouver une solution avec Oerides. homme d'Etat que de jouer avec les Günter Verheugen, déclare qu'il Ille savait donc mais il ne m'a pas listes électorales avant les serait difficile pour la Turquie de cru... J'espère toujours que Denktas, élections... » « Il suffit de regarder commencer les négociations à son âge, prendra des décisions les chiffres.Cette année il y a 20 000 d'adhésion avec l'Union européenne justes pour son peuple. » électeurs de plus qu'en 1998.Depuis tant que les soldats turcs seront septembre dernier, il y a 4000 déployés illégalement à Chypre. Günter Verheugen refuse de électeurs de plus. Ce n'est bien Voicide larges extraits de cet article qualifier de « condition » à évidemment pas dû à l'augmentation publié le 4 décembre alors que les l'adhésion la résolution de la du taux de natalité ! Tout le monde élections législatives dans la partie question chypriote pour la Turquie, sait à combien de Turcs Denktas a turque de l'île n'ont fait émerger mais parle plutôt d' « obstacle » en accordé la nationalité (... ) » a-t-il aucune majorité mais avec 48% des ajoutant que « Chypre est une réalité ajouté en précisant: « Nous ne voix, les partis d'opposition ont politique. Si la situation n'y change reconnaissons pas la République décroché 25 sièges (11 sièges dans pas je ne pourrais pas convaincre les turque de Chypre comme un Etat l'assemblée sortante) soit le même 15 ou les 25 pays d'entamer les souverain. Nous ne reconnaissons nombre que les partisans du statu négociations avecla Turquie, qui est pas non plus son assemblée.Aussi ne quo qui ont eu l'appui de 46% de le seul pays au monde qui ne pouvons-nous pas comparer ses l'électorat: reconnaît pas un de nos futurs Etats- élections avec celles des pays membres. Tout le monde sait que le souverains et démocratiques. Elles « C'est d'abord avec mes amis turcs conseil de sécurité de l'ONU juge ont cependant une importance que j'ai parlé de cette question. illégal le stationnement permanent politique. » Personne ne devrait s'étonner des soldats turcs sur l'île. Croyez- aujourd'hui (... ) J'ai dit à la première vous que nous pourrions engager des Günter Verheugen revient réunion avec Denktas en 2000 que négociationsd'adhésion avecun pays également sur le problème de non- Chypre adhérera à l'UE le 1er mai dont les soldats stationnent d'une application des réformes adoptées 2004. Je l'avais dit à Ismail Cem en manière permanente sur le territoire par Ankara et déclare à propos des

1999. J'ai insisté sur le fait qu'à d'un de nos Etats-membres? Je ne le lettres « q, x, W », qu'il est important partir de 1er mai 2004, la situation crois pas pour ma part ... je l'ai de mettre en relief « les problèmes stratégique ne sera plus la même. toujours exprimé... la seule d'applications des lois en Turquie », Nous avons encore le temps, mais le différencec'est que pour la première « personne ne demande le dénouement de cette question est fois nous l'avons indiqué dans le changement de l'alphabet turc mais avant tout profitableà la Turquie. » rapport. Nous y étions obligés, ce que l'on voulait tout simplement puisque, si la Turquie découvrait la dire c'est de cesser les obstacles à Interrogé sur le fait de savoir si la portée de cet obstacle au dernier l'enregistrement des noms kurdes. » Commission a cédé au chantage moment, elle aurait été on ne peut grec, Günter Verheugen répond: plus surprise. » Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti Espagnols et Japonais visés par la guérilla Les forces américaines ont tué hier 46 personnes, en ont Les insUrgés bénéficient d'in- faisait suivre à la trace les étran- capturé 8 et blessé au moins 18 qui tentaient d'attaquer des formateurs proches de leurs gers en Irak. Les employés lo- convois militaires à Samara, à 110 kilomètres au nord de Bag- cibles. Ils n'ignoraient pas que la caux des ambassades ou des dad, à la fin d'un week-end au cours duquel douze Occiden- Land Rover des deux diplomates agences des Nations unies taux ont trouvé la mort. Sept agents du renseignement espa- nippons était immatriculée au étaient régulièrement convo- gnols, deux diplomates japonais, un Colombien et deux Uban. Selon un officiel améri- qués pour renseigner la police Sud-Coréens ont été tués samedi et dimanche. cain, cité par leNew York Times. secrète sur leurs patrons. Cer- L'attaque contre les Espagnols, menée à l'aide de lance-ro- la spectaculaire attaque à la ro- taines représentations étran- quettes RPG et de fusils d'assaut, est la plus sanglante subie quette contre l'hôtel Rashid, qui gères ont changé leur personnel par les forces de ce pays depuis leur déploiement en Irak. Le avait raté d'un étage seulement local, d'autres pas. Difficile, de chef dugouvemement espagnol, José Maria Amar, a aussitôt Paul Wolfowicz,le nlllIléro deux toute façon, d'éradiquer une cin- réitéré « l'engagement» de Madrid contre le « terrorisme ». quième colonne invisible. Les .Samedi, c'est deux diplomates japonais, qui circulaient sans du Pentagone pendant sa ré- troupes loyales au dictateur, escorte militaire, qui ont été abattus près de TIkrit. Le pre- cente visi1;ß,àBagdad, a été ren- soupçonnées d'être à l'origine mier ministre japonais a confirmé que son . due p~sible grâce aux rensei- de l'attaque « coordonnée et so- pays prendrait part malgré tout à la reconstruction de l'Irak y gnen(é!l~ fournis aux activistes phistiquée » contre les Espa- .compris en dépêchant des soldats dans ce pays, ' ' par \in ancien espion de Sad- gnols, connaissent ces anciens Deux. Sud-Coréens ont été tués et deux autres grièvement dam, qui avait réussi à se faire réseaux d'indics, Le chômage .blessés hier dans une attaque près de TIkrit (nord). Un civil recruter dans les cuisines de qui frappe 60 % de la popula- ,colombien, employé par la coalition, a trouvé la mort samedi l'établissement où sont logés de tion, les piètres performances dans une attaque contre un convoi dans le nord de l'Irak. nombreux responsables civils et des Américains et le souci de militaires. Bâti sur le modèle so- préserver l'avenir peuvent aisé- viétique, le système de sur- ment inciter les mouchards à re- Bagdad: prendre du service. Georges Malbrunot veillance de la population sous Même les nouveaux policiers cidentales,' comme celles perpé- " Saddam Hussein était d'une re- recrutés par les Américains trées samedi contre les agents doutable efficacité. « Dans pour stabiliser la situation et .Rues interdites à la circula- du renseignement espagnols sur chague rue. une équipe espion- qui sont régulièrement attaqués tion,murs de protection autour la route entre Bagdad et Hilla et, naitle'8 habitants, Saddam n'est .par la guérilla, sont infIltrés. du bât.ment, sacs de sable plus au nord, contre les diplo- plus au pouvoir. mais les indica- « Nous avons des exemples, où 'contre les voitures piégées: dans mates japonais près de Tikrit, le teurs eux sont toujours prêts à la police a coordonné des at- le quartier de Waziriah, l'am- fief de Saddam Husseiù. Des ac- travailler pour telle ou tellefac- bassade d'Italie ressemble à une tions visant à faire partir d'Irak tion », explique un spécialiste taques contre la êoaUtion et le ' , forteresse. «Nous sommes atta- les alliés des Américains et à dis- des questions de sécurité. Sad- peuple irakien », a reconnu sa- qués toutes les nuits par des ti- suader d'autres pays d'y en- dam ne se contentait pas d'es- medi le général Ricardo San- reursembusqués ». dit un diplo- voyer leurs soldats. pionner sa propre population, il chez, le plus hau~gradé améri- mate. La semaine dernière, une gre- nade a été lancée contre un pal- mier dans la cour de la coquette maison blanche qui abrite la re- présentation italienne, un des principaux alliés_.~~sEtats-Unis en Irak. fi s'agissait en fait de dé- gager la vue pour un .tirde ro- quette, qui, le lendemain, attei- gnit l'ambassade sans faire de- blessés. Depuis l'attentat meurtrier de Nassiriah, qui fit 19 morts à la mi-novembre, les Italiens se sentent harcelés. Entre un mo- deste bW1kerimprovisé dans la cour et leurs bureaux aux volets fermés; leurs représeiltants fi- nissent par vivre en troglodytes, loin d'une populationqti'ils sont censés aider, mais dont ils se r méfient. « Nous sommes quasi sûrs que certains de nos em- ployés irakiens informent les assaillants ». confie ce. diplo- mate. C'est rune des clés de la '.réussite des opératiôh~ anti-oc-

Un Irakien s'acharne sur la voiture calcinée des victimes après l'embuscade qui a coûté la vie aux sept agents des services de renseignements espagnols à une trentaÏJJe de kilométrëSau sud de Bagdad: (Photo Anja NiedrinQhauslAP,) .

1 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

rain en Irak' «'NöiJ.S essayo". .vateur local,« un Irakien préfé- malfaiteurs ». . AhiDed Chalabi et Iyad au maximum de les surveiller, rera toujours son frère à son La supériorité technologique Alaouï; deux membres lu mais c'est clairement un de nos . oncle,son oncle à son cousin, et n'est pas suffisante.Sile Penta- Conseilde gouvernement tran- soucis.» son cousin à l'étranger ».Pour gone dispose en permanence sitoire à la tête de deux factions Attendre, regarderEl~ oénétrer cet ennemi tani en son d'lm!!

LA CASSETTE REMISE AU « NOUVEL OBSERVATEUR» curieux cadeau. Depuis qu'elle est arrivée en Irak, il y a un mois, Sara Daniel, tout en accompagnant à Mossoul les hommes de la Terrorisme en direct 10l ' division ou en prenant le pouls de la so- ciété civile irakienne, a aussi mené line en- quête sur ceux qui résistent les armes à la les téléspectatl!urs du monde entier ont pu voir ces images de ~ain à l'occupation américaine. Elle a noué des contacts, rencontré sur le terrain des combattants irakiens pointant un lance-missiles sol-air en direction d'un combattants antiaméricains, elle a même ac- appareil civil au-dessus de Bagdad ... Voici l'histoire de ce document compagné, dans les environs de Bagdad, un groupe de combattants. - il est impossible de ..., L'enregistrement vidéo, qui ne com- 16 heures (heure de Bagdad, soit 14 heures vérifier si ce sont ceux qui sont visibles sur la ~ porte pas de son, ne dure pas plus de heure de Paris) à l'hôtel où réside notre en- cassette - afmés de missiles sol-air. Nous ~ •., six minutes. On y voit un groupe voyée spéciale en Irak, Sara Daniel, dans un avons d'ailleurs publié, dans « le Nouvel Ob- ~ ; d'hommes, jeunes en apparence, dont les vi- paquet à son nom. servateur Il du 13 novembre, le reportage de U . sages sont cachés par des keffiéhs, s'entraî- Pourquoi? Seuls les expéditeurs ont la ré- Sara Daniel (I Avec la guérilla antiaméri- .~ nant, 'ou se préparant à une opération de ponse. Mais nous pouvons avancer une explica- caine I), accompagné de la photo, prise par , ~. guérilla, dans une sorte de terrain vague. tion, celle que Sara a déjà fournie à l'AFP et notre envoyée spéciale, d'un combattant, ~ .Certains sont armés de lance-ro,quettes anti- aux autres médias qui l'interrogeaient sur ce qui déclarait s'appeler Ahmed, épaulant un ~ char;RPG-7, d"autres de tubes lance-missiles dans la campagne o lance-missiles sol-air de type Sam- près de Bagdad. « On peut imaginer, ~ 7 ou Sam-H. Il est impossible de dit Sara, que ceux qui ont déposé la N voir si les tUbes sont armés. Un hé- cassette ont entendu parler de moi par , licoptère militaire américain passe ceux que j'avais rencontrés au cours de au loin, sans provoquer d'inq!Jié- mon enquête. » tud~ perceptible. Puis le sillage Qui sont ces combattants de d'un missile sol~air, apparemment l'ombre? Dans le groupe qui a ac- tiré par l'un des membres du cepté de parler à Sara Daniel, cer- groupe, s'élève dans le ciel et tains se définissent comme « des semble obliquer brutalement vers combattants musulmans résolus à la dr<)ite. Les images suivantes libérer leur peuple de l'envahisseur »J môntrent un avion de transport, à mais affirment être aussi des enne- première vue un Airbus A-300, , mis de Saddam. L'un d'entre eux a dont l'une des ailes semble en feu. même condamné devant notre en- Il est impossible de d~e s'il y a un voyée spéciale les attentat); suicides, . lien de cause à effet ,entre le tir du perpétrés selon lui pari des '!IiS~~: missile et le problème 'que connaît reux payés par des étrangers ,l. S~öi:f l'avion. Tout aussi impossible de les confidences d'un des combat- savoir avec certitude s'il s'agit de tants, « les cellules [de résistancé] se l'appareil de la compagnie de font et se défont ailcoup par coup au . courri~r rapide DHL touché sa- gré des attentats. Il n y a pas de co- "i medi âèrnier par un missile al,l- opération entre elles ». dessus de Bagdad et contraint de La rédaction du « Nouvel Obser- se poser en urgence sur.I'aéroport , vateur I), qui n'entend pas tirer de la capitale irakienne. profit de son scoop, a remis gratui- , Cette cassette, diffusée mardi tement cette èassette à l'Agence , par France 2, puis par d'autres France Presse et à l'envoyéespé-:, médi~s, dont laBBe et CNN, ciale de France 2 en Irak.• a été déposée dimanche vers R.B.

2 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Ozeti Iraqdeaths. don't derail Sp.ainand ;policy By John 1àgIiabue.

MADRID: Prime Minister José Maria Amar of Spain said on Sunday that his government's course was unchanged, its determination unbroken and that it Would stayin Iraq. "with loyalty and serenity, ~ despite the killing on Satur- day.' of seven Spanish intelligence agents. Yet as Spaniards 'absorbed. the le-. peated display on 24-hour newschan- Looters in Iraq examining the burned-oat shell of one of the ears lnwbkh nels of Iraq youths kicking the corPses seVe~ Spanish iatelligence ageitts were slain. of their countrymen and jubilantly waving bloodied r~mnants of their clothing, it was evident that Amar's ici.ent.risk that they are taking really tional intelligence Center, the SpaniSh policy of support for the serve the interest of national security?" equivalent of the CIA, and chief of the would come undet" increased scrutiny El Mundo said' the government also Span~h intelligence mission there. .. and perhaps stronger resistance. had to inform the country ofhow many While stationed at the Spanish Em- Public opinion in Spain haS been . Spaniards are in Iraq. Officials ac- bassy before the invasion, Martinez overwhelmingly against the war in knowledged on Saturday that the agents . Gonzalez was the superior of another Iraq, in sharp contrast to the willing- who had been killed were not part of Spanish agent, José Antonio Bernal ness of Amar to provide assistance of the official military contingent. Gômez, wl:1owas shot near his home in thel]nited States. Amar, addressing the nation on na- in ..October. .In Tokyo, similarly, the Japanese 'tional teleVision, said he would face Par- The seven agents were killed on Sat- government said onSunday that it still l{aœent this week to address the issues. urday in an ambush south of Baghdad; planned to deploy ground troops in Hè'~id that Spain's decision after the . an eighth agent was wounded. Iraq despite the killing. of two dipl~ fall of Baghdad to dispatch 1,300 sol- mats ~n Saturday in what it described diers as well as intelligence agents and - Japanese slain near TIkrit . as a likely terrorist attack. . humanitarian workers to Iraq was justi- Prime Minister Junichiro KoiZlimi fied. "There are no frontiers in the The two Japanese diplomats -. sa:idthe deaths, the first sutTered by Ja'" battle against terrorism," he said, cata- Masamori Inoue, 30, a third secretary . pan in Iraq, would Qotalter the govern- loguing terror attacks that began with from the Japanese Embassy in Baghdad. ment's policy, including sending non- New York andcontipued in Casablanca, and Katsuhiko Oku, 45, a ~w&ior combat Self-Defense Forces to Iraq. He Istanbul and Baghdad itself. . said, though; that the government .was "We will fulfill our commitments from the Japanese Embassy in Londoa still reviewing the appropriate p~~ . with loyalty and serenity," he s~id. - were killed ih an apparent ambush and time for the dispatch. . Aznar said the role of the Spanish on Saturday around 5 p.m. near TImt, "There will be no change in Japan'll '1" b th h 1 rb Saddam Hussein's hometown, Norim-' policy of providing hùlnanita,riail and : ml ltary lU Iraq was 0 to e p I er- . itsu Onishi of le-. ..ate Iraqis from tyranny and a~o to face ported from Tokyo. . reconstruction assistance in Iraq by, . doWn a far-reaching terrorist network. sending people regardless of whether An Iraqi driver also died from they are Self-Dèfense Forces, civilians or goVernment officials," Koizumi said Then reaffirming his commitment to ~Th~;e is a strong possibility thAt ter- in a news cOnference. the course in Iraq,.he added, "We know rorists were involved," Yasuo Fukuda, "Japan should not beiIitimidated by' that retreat is the worst path to follow." the chief cabinet secretary, said at a terroris~" said Koi~ who added . . Spaniards overwhelmingly opposed, news conference. "This is how it looks that he was "furious." the war; El Mundo said that a recent to us;" The killings on Saturday, the I8test in survey showed thàt 8Spercent continue Th 1 ed fi d tails to.do so. Hundreds of thousands of e government re eas ew e a series of raids apparently targeting Spaniards to.okto the streets in pro~sts, of the killings, saying that the di~lomats countries that have.supported the U.S.- whl'ch contlUued even after the lUva- had been on their way to Tikrit to at~ led invasio~ threatens to raise' fresh tend a conference on the reconstruction debate in Spain among those who sion started in March. . f rth They rod' ;.....t1y even Many commentators bad predicted 0 no ern Iraq. e lU a 1'6" until now have backed Amar's position . .t Aznar's Popular Party would sutTer armored Toyota Landcruiser and were without question. . tha fi unaccompanied by guards. .' The conservative daily El Mundo, .in regional elections in May, b\lt a ter Gunmen shot at the diplomats after which has long supported Aznar and the war's quick official end, the party they stopped to buy food anddrinks near his governing Popular Party, wrote in held on to most of its seats in regional the village ofMukayshifa on the road be- an editorial, ~Beyond partisanpoJitics, , and municipallegislatures. tween TIkrit and Baghdad, according to it will be inevitable that both the gov- , The defense minister, Federico Trillo, Lieutenant Colonal William MacDon- ernment and society reflect deeply on flew to on Sunday to retrieve the aid, a U.S.military spokesman in Iraq. the mission ~~Spai~~ JIlilitary in ~q~ ~. bodi~s and accompany them to Madrid. The editorial went on to ask, "Con- The government said that among the cietely, what is the objective of the mis- dead were Alberto Martinez Gonzalez, sion they are fulfillin~ and does the ev- a veteran age.nt in Baghdad of the Na-

3 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti GI's k!!l 46_!!agi~as ..ebels ~~tack --- ~-~ ------Insurgents wore uniforms of Saddam's militia, U.S.says From news reports ways, MacDonald said. He said U.S. sol- , where most attacks on diers returned fire from several foreign forces and Iraqis cooperating TIKRIT, Iraq: U.S. troops repelled si- locations at each ambush, using small with them have been concentrated. multaneous attacks Sunday afternoon arms, 120-millimeter tank rounds and The spokesman described the attacks in the northern city of Samarra, killing 25-millimeter cannon fire from Bradley this way: 46 Iraqis, wounding at least 18and cap- fighting vehicles. . "One attack occurred on the east side turing eight, the U.S. military said. The U.S. fire destroyed three build- of the city and one in the west. Soldiers Five American soldiers and a civilian ings the attackers were using, he said. fought the attackers in numerous loca- traveling with a U.S. convoy were None of the American wounded tions in both ambushes." wounded. suffered life-threatening injuries, Mac- The U.S. soldiers returned fire. Then, Mimy of the dead attackers were Donald said. Two sustained only minor he said, "the attackers attempted to found wearing uniforms of the Feday- injuries, while the other three were block one of the convoys' way with a een, a militia loyal to Saddam Hussein, evacuated to a hospital, along with the makeshift barricade." according to a military spokesman, wounded civilian. "The barricade was immediately Lieutenant Colonel William MacDon- MacDonald said he did not think that breached." (APo AFP) ald of the 4th Infantry Division. convoy procedures needed to be altered MacDonald described the attack as as a result of the attack, because his • Female soldier reports rape massive and well coordinated. "This is troops won the battles. the largest one for our task force since "We have been very aggressive in our A female soldier reported that sh~ was we've been in theater," he said. convoy operations to ensure the maxi- rap~ at a desert post in Kuwait where ..It sounds like the attack had some co- mum force protection is with each con- her unit was preparing for its mission in ordination to it, but the soldiers re- voy," he said. "But it does send a clear Iraq, The quoted a mil- sponded, used their firepower, used tank message that if you attempt to attack itary official as saying on Sunday. .and Bradley fire and other weapons one of our convoys, we're going to use M!ljor Vic Harris, a spokesman for available to them, to stop this attack and our firepower to stop that attack." the U.S. military in Kuwait, confirmed take the fight to the enemy," he said. In a separate attack about an hour that the female soldier was with the Two U.S. logistical convoys were later, another convoy of U.S. military Stryker battalion at Camp Udairi, moving into Samarra when they were engineers was attacked by four men where the rape allegedly occurred Sat- attacked with roadside bombs, small~ with automatic rifles. The soldiers re- urday. . arms fire, mortars and rocket-propelled turned fire, wounding all four men, "We can't give any specifics because grenades. The attacks - one on the east MacDonald said. the incident is under investigation," he side of the city, the other on the west - He said soldiers found Kalashnikov said. Detectives with the Army's Crim- . were simultaneous, MacDonald said. rifles and grenade launchers in their inal Investigation Division cordoned off After setting up a barricade along the car, a black BMw: the area around a cargo container next route of one of the convoys, the attack- Samarra is 100 kilometers, or 60 to the shower trailer where the alleged ers opened fire from roofs and alley- miles, north of Baghdad in the so-called assault occurred, news reports said.

Khalld MohammedlThe Associated Press American troops taking position after a roadside explosive went off just outside Samara, Iraq, on Sunday

4 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti

Revenu à Bagdad, Sayyed Ayad Jamaluddin ne veut pas de religieux en politique. Un cheikh chiite atypique qui bouscule l'islam en Irak

Bagdad envoyé spécial . linslecendrier posé sur letapis à.côté de cheikh Sayyed Ayad . Jamaluddin, lemégot d'un gros. r cigare apparaît comme un bel . affrontQuelinvités'estpermis_ de fumer devant ce dignitaire Dchüte, descendarltde surcroît de lafamil- le du Prophète? Labienséance exige le strict respect de quelques interdits, com- me celui d'allonger lesjambes devant lui, même quand lacrampe menace, et bien sûr d'allumer une cigarette. C'estle rell- •gieuxlui-même quifoumit laréponse. A . la fin de l'interview, ilouvre un élégant coffret,dans lequel on Pourrait imaginer trouver un Coran. Etilen sort quelques magnifiques cigares -des CohibaSérie li- ~..,qu'iloffreàsesvisiteursavantd'en , .•..... erunpourlùi-même.«AuXEmi- .. .• fumaisplutôtdesRaméol1!Juliette. A.Bagdad,je préfère les Cohiba.».Chèikh Ayadèstsàns doute lemoiriscolivëDtioiï~ neldeto~lèsreligieux~ ", . " TNIzè siècles de tyrannie. APrès de longs "'~~etàDubatUestrevenuen ~i,wredelapOlitique. Et en mê- volution avait aussi décrété l'interdiction l'ai toujours défendue, celle des mosquées meteinpS~erfishuÏ1. Etn'yva pas desminüupes pour lesflileset desfavoris à comme celledesclubs (en Irak, l'équivalent par quàtre,chëinins «NQ!lssoutenonsJa laElvisPresley paur lesgarçons. Mo~ qui .desbars, ndlr).LesArabes, plus que n'im- guerredel'AmériquecontTeSiLddàmHus- viensd'unej'mnillereligieuse, lesminÜupes porte quel autre peuple, aspirent àla liber- sein. defaçonfrançheetouverte. Saddam . ,ne mefaisaientpas rêver, maisje nevoyais, te.Parœque, dans ledésert, iln'yapasde li- nefut pas le seul dictateur irakien. Nous pasldnécessitéd'unetelledirecfive,>,dit-il, '.mites àcelle-ci.» D'où ses attaques contre avons connu treiie sièt:fès de tyrannie au AQom,la ville sainte irimienne où ilétu- . laFrance: «Nous ne nous attendions pas à nom de la religion:.Depuis lepremiergou- die,ses~onss'envolent

5 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti

'. ~ " , Retour à Bingöl, la ville .de_'deux"'des kamikazes ayant

.frappé. Istanhlll __.J~e~ ,g[(}J!R!.!SJ:uLesJslamisies_.çmtéj:~ .YJllisé!i.Rf!I o1ft o l'Etat dans les années 1990 pour combattre les séparatistes kurdes N ~ al: blème est plus profond que ce que puscules de l'ombre, composés le m UNE POLICE OMNIPRiSENTE BINGÖL veulent bien nous dire les autorités et plus souvent par de jeunes islamis~ :e Deux kamikazessur quatre et un ~ de notre envoyé spécial la presse », affirme (>et-élu du parti tes urbains âgés de 15 à 25 ans, qUl suspect introuvable sont ainsi origi- u La terre est encore fraîche. La pro-kurde Dehap, élu de justesse intéressent, aujourd'hui, tant les 'u.I naires de Bingöl. 1 200 kilomètres C tombe anonyme. Ici repose aux dernières élections municipales enquêteurs. séparent Istanbul de cette cité sans N Gôkhan E)altuntas, auteur identifié devant les formations islamistes. «Au collège, Azad Ekinci était un charme, ville pauvre faite d'aligne- Pour comprendre les événements • REPORTAGE garçon sans histoire parlant de foot- ments de blocs d'immeubles en d'Istanbul, «il faut remonter quel- béton, où plus de 60 % des 100 000 ques années en arrière », poursuit-il bail ou de cigarettes, comme nous La ville, pauvre habitants sont sans emploi. Située sans donner plus d'explications. tous, affirme sous couvert d'anony- au cœur du sud-est de la Turquie à Pendant près d'une décennie, les mat un de ses anciens camarades, et sans charme, semble majorité kurde, conservatrice et à hommes forts d'Ankara ont soute- aujourd'hui étudiant à Diyarbakir. l'islam très prononcé, Bingöl sem- nu dans la région des mouvements C'est plus tard, lorsque j'ai appris marquée par l'ennui ble marquée par l'ennui et la suspi- extrémistes islamistes dans leur que l'!lOmme qui l'accompagnait cion permanente. Les forces de poli- :« sale guerre » contre les combat- très sou'vent était membre du Hizbul- et la suspicion ce y sont omniprésentes. Cinq pos- tants du Parti des travailleurs du lah, que j'ai compris. Tout le monde tes de contrôle de la gendarmerie Kurdistan (PKK),en lutte contre l'ar- sait à Bingö[que les trois sont entrés, ont été mis en place, peu après les mée régulière. Créé dans les années à un,m~f~nt où à un autre, dans l'or- de l'atœntat qui a dévas1léla synago- attentats, sur la route menant à 1980 pour instaurer une «républi- ganisation. » Diyarbakir, la principale ville de la gue de Neve Shalom d'Istanbul, le que-islamique », le Hizbullah - sans Pour le président de l'Associa- 15 novembre. L'inhumation a eu région. lien aucun avec le mouvement chii- tion des droits de l'homme de Bin- lieu eI},pleine nuit, loin d~ re~ards. , Les trois enfants du pays, tê libanais - a été utilisé dès le göl, Ridvan Kizgin, la situation est «j'espère que dans deux mOIs tout Gökhan Elaltuntas, 22 ans, Mesut début des années 1990 pour jouer comparable à l'expérience afghane redeviendra normal », lâche son Cabuk, 23 ans, et, Azad Ekinci, le rôle de milice supplétive au servi- où les mouvements islamistes et- père comme dans un dernier effort. ce de l'Etat. En 1991, il s'implante à taliban avaient été soutenus un Le vieil homme reste interdit. fi ne 27 ans, sont soupçonnés par les Bingöl, qui deviendra rapidement temps par les Etats-Unis dans leur comprend pas. fi demande pardon enquêteurs d'être liés à des grou- un des fiefs de l'organisation. lutte" contre l'Union - soviétique. au nom de son fils et des siens. puscules musulmans radicaux. Sol- Peu avant son démantèlement en « Le résultat est qu'aujourd'hui on A l'autre bout dé la ville, la mère dat perdu de l'internationale isla- 1999, lorsque le PKK cesse sa gué- ne peut plus. les arrêter et nous en de Mesut Cabuk, dont le passeport miste, Azad Ekinci aurait conibattu rilla, le Hizbullah auraient compté payons le prix, souligne-t-il. n faut a été trouvé devant la synagogue en Bosnie-Herzégovine, puis en jusqu'à 20 000 membres et sympa- rechercher en Turquie les membres Beth Israel, reste, elle, cloîtrée derriè- Tchétchénie. Avec Mesut Cabuk, ils thisants et revendiqué près de 500 de ces organisations criminelles. Le re sa porte. La sépulture de son fils auraient croisé, lors d'un voyage au assassinats. Son chef, Huseyin gouvernement possède assez de docu- se trouve dans un petit cimetière au , Feridun Ugurlu, 31 ans, Velioglu, est tué lors de son arresta- ments sur eux dans ses tiroirs. » bord de la route. Et, toujours dans venu d'Istanbul. Lui est le kamikaze tion en 2000. Ils sont alors nom- Combien sont-ils? La question cette ville, la famille d'Azad Ekinci - qui a dévasté le consulat' britanni- breux à quitter le mouvement. Mais embarrasse les responsables soupçonné d'être impliqué dans ces que, le 20 novembre. -des éellules poursuivent leurs activi- locaux. Selon certains, on comptait attentats - a quitté l'appartement Le maire de Bingöl, Feyzullah tés clandestines en cherchant du environ 200 membres du Hizbullah qu'elle occupait depuis des années. Karaaslan, n'a pas l'air de croire aux soutien auprès d'autres organisa- dans la seule prison de Bingöl seules versions officielles. «Le pro- _tion~ islamistes. Ce sont ces grou- avant que la loi d'amnistie partielle pour repentis, adoptée cet été, n'en libère une grande majorité. «En général, ils enrôlent plutôt desjeunes issus de bonnesfamilIes et parfois même provenant d'un envi- Le café Internet, comme lieu de ralliement quotidien ronnement laïc et démocrate, affir- me le maire. Souvent, les parents , BINGÖL enseignant kurde de la région. La police a investi les ignorent l'appartenance de leursfils de notre envoyé spécial lieux après les attentats d'Istanbul pour examiner à ces groupes radicaux.» L'iti- « Gökhan et Azad venaIent presque tous les jours, les disques durs d'une dizaine d'ordinateurs. néraire d'Azad Ekinci serait ainsi se souvient Ugur, un jeune collégien de Bingöl, habi- Depuis la' semaine dernière, les licences portant « exemplaire ». Son père, un fonc- tué des lieux. ParfoIs,je jouaIs avec Gökhan sur l'ordI- les noms et les photos des propriétaires ont été tionnaire et militant kurde respec- nateur. Azad, luI,passaIt son temps avec des gens plus décrochées des murs. L'accès au réseau Internet est té, a été assassiné par des nationa- âgés. Quant à Mesut, il venait defaçon moIns réguliè- coupé « pour des raIsons technIques ", affirme,laconi- listes locaux lorsqu'il avait un an. re et restaIt toujours silencieux. " C'est dans ce café que, l'employé maison. Azad est élevé par sa mère. En Internet, le Bingöllnternet Merkezi, situé sur la rue « Gökhan était apprécié de tous, souligne le jeune dehors de l'école, lui et sort frère ne p'rincipale de la ville, que se retrouvaient les kamika- Adnan âgé de ,6 ans. Il ne parlait jamais de l'islam. sortent que très peu. Après le lycée, zes qui ont frappé les deux synagogues d'Istanbul le Comme tout le monde, il s'arrétait cinq fois par jour il s'inscrit dans une université d'Is- '5 novembre, Gökhan Elaltuntas et Mesut Cabuk, ain- pour faire ses prIères. Il se rendaIt alors à la grande tanbul. A son retour, trois ans plus si que leur complice présumé Azad Ekinci. mosquée d'en face ou dans la cave du café. " tard, il aurait intimé l'ordre à sa Lecafé est sur deux niveaux. C'est Gökhan Elaltun- De l'avis général, Gökhan Elaltuntas et Azad Ekin- mère de 'porter le vöiIe iSlamique. tas, associé à son père et au frère d'Azad Ekinci, qui ci étaient très proches. « Ils n'avaient pas beaucoup ~I 200'. l'a ouvert en Très vite, il devient un lieu d'at- d'amIs ", précise Mustafa. Ont-ils entendu parler du cc .... AUX TItAN. NATIONAUX t) traction pour les jeunes garçons de la ville qui Hizbullah? « Dans le passé, des hommes apparte- Ai'ad Ekinci s'entoure d'autres s'adonnent bruyamment aux jeux vidéo guerriers nant à ce groupe ont tùé des personnes et les ont jeunes hommes portés, eux aussi, pour, euro de l'heure. Touché par le tremblement cachées en les enterrant dans lesjardIns des maisons. par l'islam politique. Il voyage beau- de terre qui a frappé Bingöl au printemps, le café a Ilssont détestés ", dit une voix anonyme. Ses camara- coup. Avec son ami Mesut Cabuk, été restauré il y a à peine plus d'un mois et ne des de jeu restent muets. un jeune peu loquace et renfermé, désemplit pas. « Il remplace un peu le cinéma de la il aurait reçu une formation au ville qui, luI, est resté fermé ", admet Mithat, un_ N.Bo. maniement d'armes et d'explosifs lors d'un séjour de deux ans au

6 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti

Pm~~. , Aujourd'hui, les' Cièux hommes «Je ne peux pas vous confirmer si méthodes nouvelles . sont suspectés d'avoir appartenu les kamikazes d'Istdnbulfaisaient par- .« DesgrolqJùscules sans n~;p, pré- au Mouvement islamiste (Islami tie ou non du Hizbullah. Tout ce que ;eiSt. RUlien 'Caldr" spécialista'des Hareket), une communauté reli- je peux dire, c'est que ces attentats ne mouv~entllislamistes turcs. Une ressemblent pas à leur façon de fai- pq;gnée de jeunes formés ~ l'étran- gieuse aux ramifications iranien-' r~ », affirme un avocat de Diyarba- , ger et parfois recrutés ipar des nes. La police accuse aussi Azad kir ay~t défendu à plusieurs repri- réseauxo:ansnationaux : c'est le dji- Ekinci d'avoir été membre du Front ses des membres de l'organisation. had global cher à Ben Laden. » A islamique des tombatt~ts du laisse entendre que cette matrice Ankara, les autorités viennent d'~- Gr~d-Orient (IBDA-C), autre n Un idéologique qu'a été le Hizbullah a noncer que plus de mille Turcs groupe radical islamiste également pu servir à la constitution de nou. auraient combattu en Afghanis~, actif d~s les années 1990. ve'aux'réseaut.'plus mobiles 'et aux' Bosnie-Herzégovine et Tchétché- nie ces dernièresa,nnées.

Nicolas Bourcier

54 Irakien.s tués à Samarra après une attaque contre les Américains

Cent un membres de la coalition sont morts en novembre

BAGDAD l'~cieÎ1 -régime, Izzat Ibrahiin parmi les civils. nait Paul WOlfoWltz, le numéro de notre envoyé spécial AI-Douri, ont été détruites par l'US Abed Toufik, le directeur de l'hô- deux du Pentagone lorsqu'il échap- Au moins 54 Ii-äkiens,dont 46 pré- Air Force la mi-novembre. pitallocal a affirmé avoir réception- à pa fin octobre, à une attaque à la sentés par l'armée américaine com- né les « cadavres d'au moins huit Toujours selon l'armée américai- roquette. me «des combattants », et au ne, les rebelles à l'occupation ont civils dont une femme et un enfant A l'académie de police, mise en moins 8 civils ont été tués, dim~- .commencé par "àtta'que't . deW/ : tOl,lchéspar des balles et des éclats place à Bagdad par les Américains che 30 novembre, d~s le centre de convois militaires au l~ce-grena- . d'obus ». Une soix~taine de person- une cellule d'officiers supérieurs res~ la ville. historique de Samarra, à nes, blessées d~s les mêmes cir- des e~..Harme aut~.J.TI.!l~que,à. par-. tés fidèles à l'~cien régime a été 100 km au nord de Bagdad. Ce bil~ - .' - ron~ces, étaient allongés dim~- découverte, alors qu'elle préparait est le plus lourd jamais subi en une tir des toits de plusieurs immeubles. che soir d~s les salles et les cou- une opération. Et un porte-parole seule journée par les Irmens et les Les soldats ont répliqué au c~on loirs de l'établissement Un « vérita- de la 101' division de parachuti~es, oppos~ts à l'occupation américai- de char d'assaut de 120 mm, détrui- ble carnage» selon M. Toufik. basée à Mossoul, a révélé que cette ne, depuis la fin officielle des « opé- s~t au moins trois bâtiments. D'après des ouvriers d'une usine dernière avait réussi empêcher le rations majeures» le l'' mai. fi D'après . Bill MacDonald, les pharmacèùt'îqûé '~l'Oc1i~"~! camp à meurtre d'un colonel qui était sur- s'ajoute au véritable «novembre assaill~ts portaient l'uniforme noir retr~ché américain, « lorsque les sol- noir» subi par les forces d'occupa- et le keffieh des « Fedayines de Sad- dats ont été attaqués, ils ont .[ipostt veillé et suivi d~s tous ses déplace- tion et leurs alliés depuis la guerre. dam », la milice la plus fidèle à l'~- ments par des espions insurgés. ,ciel) régime. Au moins 18 autres en tirant dans tous lesiéflsi fuant au Les rebelles sont « un ennemi intel- Sept agents des renseignements moins deux de nos col"fèguesqui sor- militaires espagnols et deux diplo- assaill~ts, dont hui ont été captu- ligent qui s'adapte et qui essaie de bri- taient de)!!J,~ine et blessant de nom- mates japonais ont été tués, samedi rés, ont été blessés d~s les éch~- ser notre volonté et celle de nos alliés. ' . breux aubj!s:», Les éch~ges de tirs 29 novembre, d~s deux incidents ges de tirs. - n ny parviendra pas» a déclaré, auraient'duré au moins 50 \llÎnutes. séparés, alors que deux ingénieurs Depuis quelques semaines, sur dimanche, le'gértéralMatk KÎmmit. Samedl,le général Ricardo S~- civils sud-coréens'et un Colombien ordre du comm~dement général, chez, comm~d~t en chef des for- étaient tués le' iendemain. Avec les la tactique militaire américaine est Patrice Claude ces américaines en Irak, se félicitait 68 Américains, 19 Italiens, un Bri- de répliquer lourdement .à toute des « deux semaines fantastiques » tannique et un Polonais qui ont per- attaque. « Notre message à tous ceux qui venaient de s'écouler avec, dit- du la vie, le bil~ des trente derniers il, « une baisse de 30 % » des atta- jours s'élève, pour la coalition occu- ques armées contre ses hommes. p~te, à 101 morts. ' Une «taupe bassiste » En réalité, la guerre continue. « Le Selon le lieuten~t-colonel Bill' combat contre les insurgés ne peut MacDonald, porte~parole de la s'était infiltrée être remporté qu'avec de meilleurs 4' division d'ipf~terie qui contrôle renseignements» disent les experts Samarra, les forces stationnées parmi le personnel fem.de . américains depuis des mois . ... d~s la ville ont dU ripo~er dim~- L'attaque des huit agents espa- che à au moins trois attaques pres- de l'hôtel où séjournait .2 D~CEMBRE 2003 gnols attendus samedi 'sur la route que simul~ées, contre deux de' Bagdad-Hilla, aussi bien que l'opé- leurs convois travers~t la ville et, Paul Wolfowitz ration apparemment concertée de plus tard, sur leur camp fortifié en Samarra montrent que les rebelles plein centre-ville.'! constellée' de à l'occupation, qu'ils soient« sadda- mosquées chiites historiques qui attaquent nos forces est clai,,>, mi~es » ou islamistes ont, eux aus- Samarra e~ située d~s le fame~ précisait dim~che le lieuten~t- si, intégré cette dimension. « triangle !!lllll1Îte». C'est d~s cet- colonel: « Vous paierez le prix.» Les Américains ont découvert te ville que deux des villas apparte- Problème: l'utilisation de blindés et récemment qu'une « taupe bassis- n~t ..au n02, toujour~ en fujte, de de chars Bradley en pleine ville et en pl~ine journée fait des ravages te » s'était infiltrée parmi le person- nel de l'hôtel AI-Rachid, où séjour-

7 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Ozeti

pour le chasser du pouvoir. Confronté à cette al- Après les attentats d'Istanbul ternative périlleuse, le parti islamiste n'a trouvé'à La face ce jour qu'une seule parade: entretenir la plus grande"~'l1big'Jïté sur~sa-véritable identité ... Arrivée au pouvoir avec 34% des voix, lors des législatives de novembre 2002, la formation d'Erdogan dispose d'une majorité absolue au Parlement avec 367 députés sur un total de 550. Ce qui lui a pennis de constituer un gou- vernement entièrement composé de ses membres, sàns avoir besoin d'improviser une coalition plus ou moins laborieuse, comme l'ont fait depuis plusieurs législatures les autres partis turcs. Cinq ans après le coup d'Etat à blanc du 28 février 1997 - où l'armée avait lancé un ultimatum au gouvernement de l'islamiste Necmettin Erbakan, le forçant à démissionner quelques semaines plus tard -, la victoire de l'AKP avait provoqué un véritable tremblement de terre politique en Turquie. Pour l'armée, l'arrivée au pouvoir d'Erdogan était une sorte de provocation. N'avait-il pas déclaré en 1997, citant un poème célèbre: « Les minarets sont nos baïonnettes, les dômes nos casques, et les mosquées nos casernes» ? Pour les Etats-Unis et les autres pays occidentaux, l'arrivée au pouvoir d'un parti réputé islamiste dans un pays membre de l'Otan et candidat à l'Union européenne était pour le moins alarmante. C'est sans doute pourquoi, depuis qu'il est aux affaires, l'AKP n'a eu de cesse de rassurer Le Premier ministre Recep Tayyip et les militaires turcs et les diplomates occiden- Erdogan (au centre) taux. D'abord en récusant le terme de parti is- aux obsèques des victimes de lamiste. «Nous ne sommes pas un parti islamiste l'attentat du 20 novembre contre mais un parti conservateur démocrate », affirme le consulat britannique d'Istanbul. ainsi Mehmet Muezzinoglu, président de la De n9tre envoyé spécial Chris Kutschera section d'Istanbul de l'AKP et proche conseiller du Premier ministre Erdogan. Le parti islamiste modéré ministre Recep Tayyip Erdogan a dû admettre Comme tous les dirigeants de l'AKP, Muezzi- que plusieurs des terroristes identifiés étaient noglu, qui fut l'un des fondateurs de ce jeune actuellement au pouvoir à turcs, et que la revendication du Front isla- parti né le 14 août 2001, déploie des trésors de mique des Combattants du Grand-Orient diplomatie pour convaincre le journaliste de Ankara est-il une machine (Ibda-C), un groupe islamiste radical que la pass!,ge que l'AKP n'est pas ce que l'on pour- police croyait avoir détruit, n'était pas aussi ab- . rait croire. La tâche n'est pas facile. L'AKP a politique au service d'un surde qu'on l'imaginait à l'origine. Si la piste en effet été fondé par un groupe de parlemen- islamique turque se confirme, si Ibda-C ou taires et de politiciens .qui ont milité pendant de opportuniste ambitieux? . d'autres groupes locaux sont à l'origine ou ont longues années dans le parti islamiste d'Erba- participé à ces attentats, les conséquences poli- kan, le Refah, devenu le Fazilet après son inter- Ou le meilleur rempart contre tiques seront dévastatrices. diction en janvier 1998, et qui revendiquent Car les dirigeants du Parti de la Justice et du aujourd'hui leur appartenance au « courant r.é- une offensive politique des Développement (AKP), le parti islamiste au formiste I) de ces partis, «Nous donnons la pno- extrémistes musulmans? pouvoir depuis un an, vont devoir répondre clai- rité aux droits humains, à l'Etat de droit, à la rement à des questions cruciales: en jouant le démocratie de participation, au libre marché », af- Ou une couverture provisoire jeu de la démocratie, l'AKP est-il vraiment un firme Mehmet Muezzinoglu. Ce qui ne répond obstacle à l'arrivée au pouvoir des radicaux isla- toujours pas à la question: sur quoi se fonde pour les groupes clandestins mistes? Est-il au contraire, pour les mouve- l'identité de l'AKP ? ments radicaux, une passerelle vers le pouvoir ? « Nous voulons qussi préserver notre ancien héri- qui veulent instaurer un Etat En d'autres termes, l'Ibda-C, le Hizbollah, le tage historique, précise Muezzinoglu. Nous vou- Mouvement islamique et le Parti de la Libéra- lons être un pont entre le passé et le présent, nous .islamique ? tion, les principaux groupes islamiques radicaux prenons en compte les principaux piliers de notre actuellement actifs en Turquie, sont -ils les bras culture et de notre/ai. Nous avons six siècles de a forteresse Turquie est en état de armés clandestins d'un parti en apparence dé- passé impérial ... Etre conservateur, cela veut dire .. siège. Et l'attaque - 4 attentats qui ont mocratique mais qui chercherait en fait à instau- que nous donnons de l'importance à notre passé, à fait, en moins d'une semaine, plus de_ rer un Etat islamique? Quelle que soit la notre conscience historique ... La Turquie est une so- . 50 morts et près de 700 blessés à Istan- réponse, c'est la guerre. Dans le premier cas, ciété multiculturelle, mais quelle est la foi de cette . . bul - vient de l'intérieur. Après avoir entre l'AKP et les islamistes radicaux. Dans le société? Comment pouvons-nous aider notre peuple misLen cause les réseaux d'Al-Qaida, le Premier second cas, entre l'AKP et l'armée, qui fera tout à améliorer ses valeurs morales? » (...

8 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti

L'Etat turc et Passé, conscience historique, valeurs morales : Nimet Cubukcu et Ibrahim Özal, députés pas une fois le mot« islam I) n'est prononcé. AKP d'Istanbul, incarnent parmi d'autres . Pourquoi? f Sous Erbakan, /e parti a été interdit l'image rassurante que le parti au pouvoir veut l'islam: 80 ans quatre fois, explique Mehmet Muezzinoglu. donner de lui-même. Jeunes - ils ont moins de de conflits ... Alors nous avons décidé qu'il fallait repenser notre 40 ans -, modernes, ils se consacrent tous les conception de la politique. Ce n'est pas notre mis- deux à des projets que pourrait revendiquer sion de parler de religion, nous ne sommes pas des n'importe quel député libéral européen. C'est membres du clergé. Je suis un croyant convaincu, je sans voileet soigneusement maquillée que Nimet .29 octobre 1923. La procla- ne bois pas d'alcool, mais je respecte les gens qui Cubukcu, très élégante, reçoit les visiteurs au mation de la République . boivent et qui ne pratiquent pas bien /eur religion : siège de l'AKP à Ankara, entre deux séances du scelle la fin de l'Empire ot- être un "dindar", un croyant, est une chose j être Parlement. Née en 1965, elle a fait ses études de toman. Sous l'impulsion un "dinci", un fondamentaliste, en est une autre. » droit à Istanbul. Ce sont sesactivitésd'avocate en l de Mustafa Kemal Mehmet Muezzinoglu est né en 1955 en faveur des droits des enfants et de la liberté d'ex- il. « Atatürk », un vaste Grèce, dans une province, la Thrace, où vit une pression qui ont attiré l'attention des dirigeants "'mouvement d'occidentali- .importante minorité musulmane turcophone, de l'AKP. Bien qu'apolitique elle a été invitée à sation et de laïcisation est et il a eu un passeport grec jusqu'en 1986. «Ce rejoindre le parti et à se présenter aux élections lancé: abolition du califat, que nous voulons faire, dit-il, c'est un parti de de novembre 2002. Elle appartient aujourd'hui à émancipation des femmes, . masse moderne, avec des gens d'origines différentes, la commission parlementaire contre la corrup- promulgation d'un Code réunis sous l'ombrelle de l'AKP. » tion et à la commission constitutionnelle. civilet d'un Code pénal fon- Pour YalcinAkdogan, conseiller politique de Nimet Cubukcu prend son travail de députée dés sur des modèles euro- Recep Tayyip Erdogan et auteur d'un livre sur très au sérieux: pendant cinq mois, elle a tra- péens. La religion est placé Erbakan et l'islam politique en Turquie, vaillé plus de quinze heures par jour. Se consi- sous le contrôle de l'Etat. f l'islam peut être considéré comme faisant partie de dère-t-elle comme une croyante modérée ou "~lF.1l111_ • 1938-1945.A la mort notre tradition, de notre culture. très pratiquante? « Dieu seul le d'Atatürk, l'un de ses compagnqns Mais le Saadet, le parti d'Erbakan, sait, répond-elle évasivement. d'armes, Ismet Inönü, lui succède. Dic- utilise l'islam comme une idéologie, J'essaie d'observer certaines règles, et tature du parti unique. La Turquie ne alors que l'AKP respecte la religion, pas d'autres. » Ce qui l'intéresse, prend pas part à la Seconde Guerre qui fait partie de notre tradition, ce sont les tribunaux pour en- mondiale mais manifeste de fortes sym- sans plus. Le Saadet est un parti fants, le problème des enfants des pathies pour l'Allemagne nazie. missionnaire, qui veut répandre la rues, la lutte contre la corruption. religion dans la population. I.:AKP Et la réforme .de la Constitution. ., n'a pas une politique d'identité, il ne En particulier des articles confé- représente pas une partie de la popu- rant des pouvoirs excessifs à lation, il a choisi d'être un parti du l'armée, grâce au fameux Conseil centre, un parti européen ». national de Sécurité. Tous les dirigeants de l'AKP Né lui aussi en 1965, Ibrahim insistent sur cette volonté de ré- Özal, est un neveu de l'ancien pré- unir, autour du noyau sident Turgut Özal, dur issu des réfor- mort subitement en mistes du Refah, des 1993. Parlant parfaite- militants provenant de ment l'anglais- il a fait toutes les tendances des études d'ingénieur du spectre politique aux Etats-Unis -, il est turc, aussi bien du membre de la commis- .1950. Après l'instauration du pluripar- centre-gauche que du sion d'harmonisation tisme, c'est une formation ancrée dans le centre-droit et du des lois avec celles de monde rural et religieux, le Parti démo- Parti de la Juste Voie l'Union européenne. crate d'Adnan Menderes, qui remporte de l'ancienne Premier C'est un dossier qu'il les élections législatives.Important recul ministre Tansu Ciller. suit de très près. Il de la laïcité. Ils ne le revendiquent connaît par cœur le .1952. La Turquie adhère à l'Otan, pas, mais leur électorat comprend aussi d'an- contenu de tous les amendements. «Au moment participe à la guerre de Corée et bénéfi- ciens partisans du parti d'extrême-droite MHP où nous parlons, souligne-t-il,enthousiaste, le gOI/- cie du plan Marshall, qui accélère la mo- - déçus par le soutien de leur parti à l'abroga- vernement vient d'adopter le septième train de ré- dernisation du pays. tion de la peine de mort. Et aussi des Kurdes, formes législatives. Mais il ne suffit pas de faire .1960. Coup d'Etat militaire. Men- qui savaient que leur parti, le Dehap, n'attein- adopter des amendements: ilfallt les appliquer. Nous deres et deux ministres sont pendus. drait pas la barre des 10% permettant d'être re- devons former nos juges et nos procureurs. » Ardent Début d'une période d'affrontements présentés au Parlement, et qui ont voté AKP partisan de l'adhésion de laTurquie à l'Union eu- entre extrémistes et d'instabilité poli- pour... déstabiliser le système. ropéenne, ilest convaincuqu'elle permettra à son tique qui débouche sur un deuxième Réunir des gens d'origines politiques si di- pays de faire un bond économique et politique, coup d'Etat militaire en 1971. .. verses dans un seul parti, n'est"ce pas compo- comme ce fut le cas en Grèce ou au Portugal. « Le ser une salade russe - un parti composite, sans peuple turc, dit-il, a le droit de jouir des nonnes poli- idéologie et sans programme défini? «Je suis tiques et économiques de l'Union eyropéenne. » médecin, répond Mehmet Muezzinoglu. En pro- Comme le confie Ibrahim Ozal, le problème : r nonçant le serment d'Hippocrate, j'ai juré de soi- majeur du gouvernement de Recep Erdogan gner mes patients indépendamment de leur origine est sa difficulté à faire appliquer les réformes ethnique ou religieuse. En tant que politiciens, nous adoptées par le Parlement. La plupart des devons aussi résoudre les problémes des gens sans cadres du parti, qui ont l'habitude de rester tenir compte de leur passé ni de leur religion. Nous prudents - sinon muets - sur leurs relations voulons une meilleure Turquie: nous avons 70 mil- avec les militaires, évoquent ouvertement cet lions de patients en Turquie. Notre mission est de les affrontement entre le gouvernement de l'AKP conduire à une meilleure situation. Nous voulons et la Il bureaucratie ,)turque. «La bureaucratie être un docteur de bonne gouvernance. » est en effet le principal problème que nous ren- l'-

9 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti ... et de . co m pr_~!!!~~~_. Les«recommandations» de l'armée réé par les auteurs du premier coup de 600 personnes. Le CNS édicte des «re- d'Etat militaire, en 1960, et renforcé commandations prioritaires au gouvernement » C après celui de 1980, le Conseil na- qui sont sans appel. Le Premier ministre is- tional de Sécurité est une institution unique lamiste Erbakan, qui refusait d'appliquer en Europe qui confère un pouvoir excep- une liste de dix-huit (,recommandations », a tionnel aux militaires turcs. Réuni une été contraint de démissionner en juin 1997. fois par mois sous l'auto- En arrivant au pouvoir, rité du président de la l'AKP d'Erdogan a tenté République, le CNS est de réduire les pouvoirs du composé du Premier CNS par le biais d'un ministre, des ministres .1980. Septembre. Troisième coup projet de loi prévoyant de la Défense, de l'Inté- d'Etat militaire. La plupart des diri- qu'il ne se réunirait que rieur, des Affaires étran- geants politiques sont emprisonnés, les tous les deux mois, que le gères, de la Justice, des partis interdits et les groupes islamistes il nombre de militaires par- Communications, ainsi et d'extrême-gauche durement frappés. ~ ticipant aux réunions se- que du chef d'état-major Tout en invoquant l'héritage d'Atatürk, o; rait réduit et que le et des commandants de l'armée de terre, de les militaires favorisent les islamistes secrétaire général serait un civil. Le projet a l'aviation, de la marine, de la gendarmerie pour faire barrage aux communistes et débouché sur un compromis. Et, à la de- et de plusieurs autres responsables mili- aux mouvements d'extrême-gauche. mande du chef d'état-major, c'est encore un taires. Mais son centre de pouvoir est son général qui a été nommé à la tête du secré- .1989. Le secrétariat général, une institution auto- tariat général du CNS. Pour une « période de 31 octobre, nome dirigée par un général employant près. transition» d'un an.• Turgut Özal, Premier mi- nistre depuis décembre controns, constate I1ker Ayci, 32 ans, respon- cation des réformes concernant la lutte contre 1983, est élu sable des relations extérieures de l'AKP à Is.- . la torture ou contre les violations de domicile président de la tanbul. Les vieux fonctionnaires ont une mentalité par des perquisitions sans mandat. Les parle- République. héritée de la guerre froide. Nos juges et nos policiers mentaires ont beau adopter des réformes appa- L'accession à la ne croient ni à la justice, ni à l'égalité, ni aux droits remment spectaculaires, un petit sergent d'un. tête de l'Etat humains. Mais nous allons construire une nouvelle village kurde ou un fonctionnaire municipal du premier civil depuis 1960 ouvre la bureaucratie en mettant tout d'abord à la retraite d'une banlieue d'Istanbul n'en continuent pas voie à une normalisation. lesfonctionnaires de plus de 61 ans pour les rempla- moins d'appliquer les vieilles directives. .1994. Le Parti des Travailleurs du cer par une nouvelle génération. Cela prendra du L'AKP est-il véritablement en guerre, comme Kurdistan (PKK) engage la lune armée temps, mais nous y arriverons. Ce sera plus facile le soutient Ilker Ayci, avec une vieille bureaucra- contre l'Etat turc. L'affrontement fera de travailler avec un personnel nouveau. Il nous tie héritée des gouvernements précédents? . 30 000 morts en quinze ans. faut faire preuve de courage et d'esprit de décision. Cherchè-t-il, face à une administration hostile et .1996. [6 juin] Chef du parti islamiste Et bénéficier du soutien de la société. Il y a 2,8 mil- à une armée méfiante, à gagner du temps Refah, Necmenin Erbakan devient Pre- lions de bureaucrates en Turquie. C'est beaucoup jusqu'aux prochaines législatives, en nommant mier ministre d'un gouvernement de trop. Il faut en garder la moitié. Quelle expérience peu à peu des fonctionnaires loyaux au parti? Sa coalition. Il sera contraint de démission- ont ces gens? Une expérience de tricherie, de trom- marge de manœuvre est-elle réduite à néant ou ner en juin 1997, sous la pression des perie, de corruption. » presque par des militaires qui attendent le militaires. Cette guerre larvée - car c'est bien de cela moindre faux pas pour renverser le gouverne- qu'il s'agit - entre l'AKP et une administration ment d'Erdogan ? Ou certains de ses dirigeants mise en place par la dictature militaire du début jouent-ils un double jeu en promulguant des ré- des années 1980 empêche une évaluation objec- formes pour satisfaire l'Union européenne, tout tive de la politique menée par le gouvernement en sachant qu'elles ne seront pas appliquées? g~- Erdogan. Un exemple: la réforme législative Ces questions et ces incertitudes contribuent permettant de donner aux enfants des noms à entourer l'action du gouvernement de l'AKP ~-;;l f kurdes ou de publier des écrits en langue kurde d'une telle opacité que l'on doit se garder de ~~~~~n'est toujours pas appliquée. La loi a changé porter un jugement définitif sur sa politique, et ;{ mais les fonctionnaires du service de recense- que beaucoup de Turcs, à droite comme à ment refusent de l'appliquer en invoquant une gauche, s'interrogent sur sa véritable identité. ~~:circulaire de mai 2002, toujours en vigueur, qui Confronté aujourd'hui au défi du terrorisme is- interdit l'emploi de prénoms non turcs ... lamiste, sous l'œil vigilant d'une armée qui ne ~ ~. Autre exemple de ces pièges kafkaïens: la cache pas sa méfiance, l'AKP va-t-il se révéler ~ . langue kurde. Son enseignement a été autorisé comme un instrument politique au service • 1998.Le parti Refah est dissous par la ~\ par le train de réformes législatives adopté le d'un opportuniste ambitieux, prêt à « sacrifier Cour constitutionnelle pour « activité ~: 3 août. Mais le ministère de l'Education a aus- tous ses principes pour arriver à la présidence de la antilaïque i). Le Fazilet, qui lui succède, tt sitôt émis une circulaire administrative exigeant », Il;\ République comme le penSent certains diplo- subira le même sort en 2001. ~} que les professeurs enseignant le kurde soient mates occidentaux à Ankara? Ou comme la • 2002. Le parti islamIste AKP de 1* diplômés d'une faculté de cette langue . face cachée de cette (,hydre verte.) que l'armée Recep Tayyip Erdogan remporte les '~:~' Comme il n'yen a pas, il ne peut y avoir d'en- turque combat avec acharnement et qui tente, élections législatives du 3 novembre, ..~; seignement de la langue kurde. Qui est respon- comme en Iran, d'arriver au pouvoir grâce à avec 34,22% des voix et 367 députés sur ;'I{ sable? Le fonctionnaire qui applique une une vague de fond populaire? Les prochains 550. j~{;- circulaire plus ou moins confidentielle, ou le mois apporteront sans doute une réponse (Sources: « Dictionnaire historique et géo- ~? ministre qui ne l'abroge pas? Les mêmes circu- à cette question vitale pour l'avenir de la Politique ), La Découverte.) là bi laires et les mêmes arguties empêchent l'appli- Turquie. CHRIS KUTSCHERA

10 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Ozeti Iraqiparties agree on a militia Armed force would draw from the main political groups By Edward Wong ~ke responsibility and take over secu- five largest parties - ones that would rity in the country." contribute soldiers - took part in talks BAGHDAD: The American-led ad- Mustafa said his party would be one on the matter with General John ministration in Iraq baa agreed with of six contributing about 100 soldiers Abizaid, the senior American military leaders of the top political parties here each to the militia. Besides Mustafa's commander. to establish a militia group that would party, they are the Kurdistan Democrat- "I am very outraged; this is stupid," include troops in equal numbers from ic Party, Iraqi National Accord, Iraqi Yawar said. "How many people are run- those parties, party officials and mem- National Congress, the Supreme Coun- ning Iraq? I'm very upset. This can lead bers of the said cil for Islamic Revolution in Iraq, the to warlords and civil war. Should I form Wednesday. Dawa Party and the Iraqi Communist my own militia? I can have 20,000 The militia would conduct opera- Party. people or more here. But that is not tions that fall somewhere between what Mustafa and officials of other parties what I want to do." soldiers and police officers do, includ- said that plans for the militia were still Yawar said the council members not ing gathering intelligence on guerrilla very much subject to change. The de- involved in planning the creation of the activities and possibly conducting cision to create it was reached about militia had only learned about it on Sat- house raids, the officials said. two weeks ago, Mustafa said. Details of urday, after Thlabani informed them of Accounts on the size of the militia the militia were first reported in The the proposaL and its composition vary, but it would Washington Post on Wednesday. His understanding of the militia probably have about 700 to 1,000people, A spokesman for the Coalition Provi- differed somewhat from that of

1 : the size of a U.S.battalion. sional Authority, Dan Senor, declined to Mustafa's. Yawar said only five parties The militia would be split into groups comment on the militia, saying that he would contribute to the militia, with 160 that work under the command or guid- would not talk about any conversations to 200 people picked by each party. He ance of American soldiers, the officials taking place between American offi- would not name the parties, but said added. cials and the Governing Council, whose some had proposed replacing the coun- "They will use this force as a fast members were handpicked by the for- cil's Gurkha guards - elite Nepalese working force, for quick operations," eign occupiers last July. soldiers - with militiamen. said Nushirwan Mustafa, the deputy to The composition of the militia has The New York nmes Jalal Talabani, who sits on the 25-mem- raised concerns among some council ber Governing Council as a representa- members. Ghazi Yawar, a council mem- tive of the Patriotic Union of Kurdistan. ber who does not represent any politic- _ "Until now, there has been a vacuum al parties, said forming a militia of sol- of security," Mustafa said. "In June, sov- diers from different parties could lead ereignty will be transferred from the to violent factionalism. Coalition Provisional Authority to an He added that the Governing Council liaqi governmenL They should start was not consulted about this, and that now to build some security groups to only council members representing the

Thomas L. Friedman. In Iraq, religion has a key role for democracy

WASHINGI'ON gitlmate, independent;political parties Shiites are a majority in Iraq, they are merica has encountered many and institutions to fill the void once the the ones with the greatest stake in sùrprises since it invaded Iraq, _authoritarian leadership is removed. keeping Iraq a unified state. Given their but now that the political pro- Iraq exhibits this problem in spades. numbers, any democratic Iraq is one cess is under way the biggest . As a result, in the Sunni and Shiite where Shiites, be they liberals or con- A - --.- - servatives, will have great influence. surprise may be just around the corner, areas of Iràq, the primary sources of Ie- . But to keep Iraq unified the Shiites will and it's this: The first post-Saddam gitimacy, _and political expression, are have to respect the rights and !lSpira- Hussein democratic government that tribal and. religious. This. dependence tions ofIraq's and Sunnis, as well -the 'United States gives birth to in Iraq upon, and respect for, religious author- as other minorities. may be called "The Islamic Republic of . ity will be reflected in the first post- -Iraq" '-'-''adchhat's not necessarily a bad Saddam government - whether it What is unfolding in Iraq today -: a thing. - comes about by indirect or direct elec- tug of war between Ayatollah Sistani The challenge of reforming any of the tions. Because Shiites make up 60 per- and the Governing Council over how .22 nondemocratic Arab states comes cent of Iraq, and because the only cur-. an interim government should be elect- down to a very simple question: How do rent lègitimate Shiite leaders are reli- ed - is something inevitable, essential you get from here to there - how do gious figures, their views and aspira- and inescapably messy. you go from an authoritarian monarchy tions will have to be taken into accounL "What we are witnessin~," explains or a military regime to ilnioie represen- There is, however, good reason to be- Yitzhak Nakash. the BrandeIS Universi- tative government - without ending up lieve that Grand Ayatollah Ali -al-Sist- ty professor who is the author of "The with a Khomeini-like theocracy à la - ani, the most revered Shiite cleric in _-Shi'is of Iraq," "is a very healthy bar- Iran or a civil war à la Algeria. . Iraq and the only one who can claim to gairiing session over what will be the Vn1ually all of these Arab states suf- speak for Iraqi Shiites as a whole, doesrelationship between religion and poli- fer from the same problem: Because of not llSpireto be a Khomeini. Many Iraqi. tics in Iraq and over the process of decades of political repression, one- Shi1te -clerics have lived 'in Iran and .choosing legitimate national and com- man rule and economic stagnation, avowedly do no~ want to follow its au- munalleaders.1t isvery important that there is no viable middle class and no le- thoritarian 1>atILMoreover, because the Americans show respect for the

11 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti

views of Sistani - whose tacit support ' 'Irient be as legitimate and stable as The United States m1istnot try to for the U.S. presence inIraq haS been possible. . ..abort this unfolding discussion among enormously important - aDd let Sist-' "If there is going to be a stable gov- 'Iraqis. In fact, we Americans should-be ani and the other Iraqi political forces ernment in Iraq, it has to come about proud of it. We are fostering a much- thrash this~outon their oWn."_- - - after some genuinepubiic âeoate-:-anö needed-free-political-dialog".!e-in-the - ' Ayatollah ,Sistani is "not a after some consensus is reached -re- heart of the Arab world. Out job is to . Khomeini," Nakash adds, and he does garding the relationship between reli- make sure there is enough security for not envisage an Iraq ruled directly by gion and state and between the clerics this critical disC\lssion, s6 I would clerics. The ayatollah comes from the and the politicians," Nakash said. "Oth- bring every U.S. soldier ~m Europe quietist school .of Shiite clerics, who erwise, no Iraqi government will last and Japan to Iraq to make 'this work. have traditionally atteippted to shield once the Americans leave. It will not There is no more important political 'themselves from politics. 'In demand- have a legitimate base." , - project for the United States in the . ing elections, he's obviously looking If things go reasonably well, the re- world today than: seeing if Iraq can get '.out' for Shiite interests, but he's also suIt will be an initial Iraqi government from Saddam to.Jeffersoowithout go- insisting that the new Iraqi govern- that is more religious than Turkey but ing through Khomeini. more democratic than Iran. Not bad.

ils se répartissent, ,mais qu'une Le'sAméricains perplexes face à la difficulté chose est sOre : ces groupes hé- térogènes vont « se muer en une nou- d'identifIer,leurs adversaires sur le terrain velle structure militaire et politique », capable de survivre à la capture ou Washington craint que l'opposition se mue en une structure politique à la mort de Saddam Hussein et de son second, lizat Ibrahim AI-Douri. WASHINGTON , d'une guerre civile, opposant des men~ sa propre enquête en Irak, La plupart des experts pensent rno de notre correspondant , ,groupes arabes sunnites aux Kurdes estime que l'opposition est corn- que le chiffre de 5 000 combat- o Comment' faùt-il les appeler? et aux chiites,? posée « de vrais fidèles de l'ancien tants, avancé par le général John N Guérilleros? Insurgés? Résistants? M. Bremer adoptt;, bien sOr, la régime, de baasistes èt d'autres oppor- Abizaid chef du commandement W CI:: Terroristes? Les responsables et les deuxième thèse, selon laquelle les tunistes qui ne se voientpas d'autre central, ~n novembre, est inférieur à ŒI médias américains sont également opposants cherchent à restaurer ' avenir, de nationalistes arabes et ira- la réalité. Lors d'un débat organisé ~ incertains des termes à employer l'ancien régime ou, du moins, à ,kiens, de délinquants, d'agents rému- récemment par la Brookings Institu- w pour désigner «les gens qui sont V empêcher la mise en place d'un régi- nérés, d'Irakiens hostiles aux Etats- tion, autre centre d'études politi- ow contre nous », selon la périphrase me nouveau. Aussi prédit-il « une Unis ou cherchant une revanche, de ques de Washington, Michael Q utilisée, par l'administrateur Paul augmentation des attaques », dans volontaires étrangers sans affiliation O'Hanlon, expert des questions CIO Bremer dans un entretien accordé, les mois qui viennent, parce que claire» et d'autres qui sont liés au de défen~e, a évalué le nombre des vendredi 5 décembre, à l'agence ceux qui les mènent « comprennent groupe Ansar AI-Islam et au'réseau Associated Press. : opposants armés à 10 000 ou ,qu'un mouvement puissant va dans le AI-Qaida. 15000. Cette hésitation de vocabulaire sens de la reconstruction économique S'ajoutent à ces éléments des Ara- Comme M. Cordesman, il estime traduit à la fois le manque d'infor- et politique du pays» et veulent y fai- bes sunnites motivés par un seetaris- mations sur l'identité des éléments que les informations manquent sur. re obstacle. Selon lui, les combat-. me :ëthnique ou religieux et de jeu- ce point. Il est beaucoup plus caté- , qui attaquent les forces de la coali- tants adverses sont à la fois d'an- nes chômeurs en quête d'activité et gorique, en revanche, sur la com-, tion en Irak et un trouble quant à la ciens membres de la police poli- position de èes forces, qu'il estime' situation politique du pays. Est-ce tique de Saddam Hussein et « des d'argent. Dans une analyse du formées avant tout d'anciens un pays occupé, où une avant-garde :terroristes professionnels» venus de « conflit asymétrique» dans lequel Fedayins de Saddam et d'anciens résistante harcèle les troupes d'occu- l'extérieur. sont engagées les forces amé- membres de la,Garde républicaine pation ? Un pays libéré, où des parti- Chercheur au Centre d'études. ricaines, M. Cordesman écrit que spéciale. Selon M. O'Hanlon, la CIA sans de l'ancien régime mènent un stratégiques et internationales .« personne, ne sait ~>quel est le nom- (Agence centrale de renseignement) combat d'arrière-garde? S'agit-il (CSLS),Anthony Cordesman, qui a bre de ces opposants, ni comment , ' craint un « effet boule de neige », ce groupe de combattants pouvant être rejoint par des Irakiens mécon- tents de la présence américaine ou des contours du régime en gesta- tion. Le groupe ,glopalsecurity.org, organisme indépendant qui rassem- ble et analyse les informations concernant le Pentagone, identifie une série de groupes islamistes, engagés dans le combat contre les forces américaines. Des «Brigades AI-Farouk» auX «Fils de l'islam », une quinzaine de dénominations, sUnnites ou chiites, affichent une inspiration religieuse, à côté de cinq sigles laïques et d'une demi-douzai- ne d'organisations se réclamant du parti Baas ou de Saddam Hussein. CertaiIis spécialistes, comme Ken- neth Pollack, de la Brookings Institu- , tion, attribuent une partie des atten- ta~ à des délinquants ou criminels de droit commun, peut-être payés pour cela et cherchant, en tout cas, à entretenir un désordre dont ils tirent profit.

PatrickJarreau

12 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Ozeti Les sunnites expriment leur opposition - JlFP au déploiement de milices en Irak --- BAGDAD, 7 déc (AFP) -13h58 - La minorité sunnite en Irak, autrefois au pouvoir sous Saddam Hussein, a exprimé dimanche son opposition au déploiement de milices chiites ou kurdes dans le pays, mettant en garde contre le danger d'une guerre civile.

Un communiqué du comité des oulémas (docteurs en religion) musulmans en Irak, reçu dimanche par l'AFP, a estimé qu'une telle mesure pouvait mener à "une libanisation de l'Irak", faisant référence à la guerre civile sur des bases confessionnelles au Liban (1975-1990). .

Utiliser de telles milices "revient à ignorer une grande partie des musulmans et à les repousser dans les rangs de l'opposition", a souligné le comité d'obédience sunnite, formé après la chute du régime de Saddam Hussein en avril.

Le chef de l'administration civile américaine Paul Bremer s'était voulu rassurant vendredi en soulignant "qu'il n'y avait pas de place pour la milice dans le nouvel Irak".

Mais la coalition dirigée par les Etats-Unis doit lutter plus efficacement contre les insurgés, tout en s'attelant à la tâche de former des forces irakiennes de sécurité dont l'effectif devra atteindre 220.000hommes, lors du transfert du pouvoir prévu en juillet.

Où prendre ces hommes? Quand les Américains annoncent vouloir recruter les anciens membres des services de sécurité du régime déchu ou les centaines de milliers d'officiers et de soldats de l'ancienne armée irakienne, les chiites et les Kurdes crient au scandale.

Depuis la chute du régime, les partis kurdes et chiites tapent du pied pour que les Américains utilisent leur miliciens dans la traque aux partisans de Saddam Hussein.

Au cours de sa première conférence de presse comme président du conseil de gouvernement transitoire irakien, Abdel Aziz Hakim avait annoncé mercredi la mise à l'étude d'une fotce irakienne à partir des milices ayant combattu Saddam Hussein, pour faire face au problème lancinant de la sécurité.

Elles "seront constituées d'éléments qui ont une expérience dans la lutte contre l'ancien régime et de cadres qualifiés comme les peshmergas kurdes et l'organisation Badr", le bras armé du Conseil suprême de la révolution islamique en Irak (CSRII) dirigé par M. Hakim.

Le Washington Post avait précisé qu'une nouvelle force allait être composée'de 750 'à 850 combattants pour agir en premier lieu dans la capitale.

Mais déjà, des peshmergas kurdes jouent un rôle de supplétifs des forces américaines dans des zones sunnites, au grand dam de la population. A Samarra, à 125 km au nord de Bagdad, la population rejetait plus leur présence que celle des Américains, a constaté l'AFP. Elle résumait le sentiment des sunnites d'être aujourd'hui envahis par ceux qu'ils contrôlaient auparavant.

Vendredi, lors de son prêche, l'imam de la mosquée sunnite Abou Hanifa, la plus importante de Bagdad, soulignait aussi que la formation de cette milice pourrait conduire "à une guerre confessionnelle et raciste".

Au sein d'un conseil transitoire de gouvernement divisé, l'un des représentants des tribus, Ghazi al-Yaouar, un sunnite, y voit "une "mesure folle. On doit dissoudre les milices et ne pas chercher à les légaliser", a-t-il dit, selon le journal AI-Taakhi, organe du Parti Démocratique du Kurdistan (PDK) de Massoud Barzani.' ,

Il s'oppose sur ce point aux chefs des partis ou organisations, kurdes ou chiites au sein du conseil, dont seraient issues les milices: Jalal Talabani de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), Massoud Barzani, Ahmad Chalabi du Conseil national irakien (CNI), Iyad Allaoui de l'Entente nationale irakienne (ENI), et Abdel Aziz Hakim. Les Kurdes chargent une entreprise -- turque de la restructuration d'un aéroport JlFP--- SOULEIMANlYAH(Irak), 7 déc (AFP) -15h41- Les Kurdes de Souleimaniyah ont annoncé dimanche avoir signé un contrat de 4,2 millions de dollars avec une entreprise turque pour transformer l'ancien aéroport militaire de la ville en aéroport civil. "Nous avons lancé un appel d'offres auprès des différents pays voisins et nous avons choisi la Compagnie de travaux publics turque EGS. Le contrat a été signé le 15novembre", a affirmé à l'AFP Khalil Doski, le "ministre" des Transports et des Télécommunications du "gouvernement" de Jalal Talabani qui contrôle la région de Souleimaniyah.

Selon lui, le coût du projet se monte à 4,2 millions de dollars et les travaux devraient durer six mois. "L'aéroport pourra ensuite recevoir sept avions commerciaux de gabarit moyen et deux autres de grand modèle, Dans un premier temps, il s'agira de vols internes", a-t-il -, souligné. M. Doski a précisé que "l'aéroport répondra aux normes internationales avec un matériel de détection moderne".

Le "Premier ministre" du gouvernement de Souleimaniyah, Barham Saleh, a remercié "lesresponsables militaires américains pour leurs efforts afin de faire aboutir ce projet stratégique pour notre région qui a beaucoup souffert de l'ancien régime".

"Le gouvernement de Saddam Hussein avait utilisé cet aéroport pour des opérations militaires et les avions décollaient d'ici pour bombarder les villes et les villages kurdes", a-t-il ajouté.

L'aéroport militaire Bakarjou, situé à 8 km au sud de Souleimaniyah, a été construit en 1986et avait servi de point de départ pour mater les rébellions kurdes. Après le soulèvement kurde en 1991,il avait été laissé à l'abandon et les fermiers kurdes utilisaient le tarmac pour entreposer leur récolte.

Avant l'invasion américano-britannique du printemps, l'aéroport avait été remis en service et utilisé par les avions de la coalition.

13 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti Secular Lead~rs Worry That, Torn by Turmoil, Iraqîs.-Will Eiect an-Islamic Tl1e<)"cracy By JOEL BRINKLEY BAGHDAD, Iraq, Dec. 6 - For' many Iraqi officials, an unspoken , fear hovers like a wraith in the back- ground of every debate over the pop- -) ular elections that are supposed to take place here in June. It is that the Iraqi .people - roiled by the fall of a brutal dictatorship, followed immediately by subjugation to a sometimes bumbling occupation force - will elect a theocratic Islam- ic government. When Grand Ayatollah Ali al-Sis- tani, the most influential Shiite cleric in Iraq, spoke out a week ago, calling for full national elections instead of the caucus-style balloting envisioned in the American plan for self-rule, most ,secular politicians concluded that he hoped the voters would elect a theocracy. At least 60 percent, of the nation is Shiite, after all. Associated Press "A lot of people are mostly afraid , that the Islamists want to have di- A Funeral in Baghdad rect elections because they believe Mourners yesterday carried the body of Abdulrazaq al-Laami, a Shiite clergymen will be the new govern- cleric, who was killed Friday when an Army tank ran over his car. ment in Iraq," said Sheik Ghazi Ajil al-Yawar, an iildependent me~ber of the Iraqi Governing Council. the Iraqi Communist Party. "In for religion, no matter what kind of The Shiite clergy deny that. They these abnormal conditions; it is very government Iraq chooses. profess no interest in governing the hard to have balanced voting. We "Of course we will not support any country - at least for now. don't have the right conditions for assault or aggression against Is- "We don't want at this point to elections, and that is why we could lam," he said. No matter what form have an Islamic government," said get one of these kinds of surprises." of government the people may , The American plan calls for Iraq 'Abdul Aziz al-H,akim, a senior Islam- choose, Mr. Hakim and Ayatollah ic clergyman who is also on the Gov- tochoose a so-called \r~Sitional as- Sistani insist that no law the govern- erning Council and is close to Ayatol- sembly of 250people nationwide next ment enacts may conflict with Is- lah Sistani. "We don't wailt a Shia spring. The national Governing lamic doctrine. government.' We want a broad-based, 'Council, as well, as provincial and The actual population numbers democratic government." local governing councils, would se- suggest that electing a Shiite theoc- Bush administration officials have lect the assembly's members. The racy should be impossible. About 40 also said that, seeing that Iraq's Shi- Americans said they arranged the percent of the riation's population is Ites are not under the thumb of selection this way because it would Sunni, Kurd or some other minority, be impossible to organize a full na- Iran's, their fears of a Shiite-domi- and is unlikely ever to vote for a nated government have diminished. tional election by next spring. American officials say they will Shiite religious leader. The remain- But a variety of Iraqis worry none- ing 60 percent is Shiite. 'But even theless. They say it may not matter support any government as long as it religious leaders acknowledge that a wh2.t Mr. Hakim says he wants. In respects democratic principles. great portion of those people are Iraq's present chaotic state, they Still, hardly anyone here doubts secular and would not vote to elect a fear the people may vote for the that the Americans had an unspoken theocratic government. rigorous order that an Iranian-style motive for organizing the elections "About 30 to 35 percent" of the Shiite theocracy imposes. For that the way they did. By relying solelyon reason, almost everyone excèpt the official bodies, the selection process Shiites are secul1'!r.,said Abdul Latif is likely to be insulated from the al-Mayah, a politicaf scientist and popular passions that might over- the chairman of the Arab Homeland come full national elections. Studies Center at Al Mustansiriya The Shiite religious leaders say University in Baghdad .. "But if the Shiite leaders say they they believe the nation needs a COnditions in Iraq are still as they are not interested in broad-based, inclusive' government are now, I think even the educated, during this volatile period. secular people will vote for a funda- running the country. " All the parties have anxieties mentalist government." now," Mr. Hakim said. "That is why One quandary behind all this is the everyone should participate in this realization that, even now, more than period." In the future, he ;ldded, "we seven months after the fall of Bagh- religious leaders is determined to will have a Parliament and a press dad, no figure has emerged who delay a full national' election for a so that people will be able to monitor comes anywhere near being regard- year or longer~. what the government does." ed as a popular leader for all of Iraq. "The whole 'process is boiling," At the same time, however, Mr. In this leadership vacuum, when said Hamid Mai~e~ ~tousa, leader of Hakim also demands certain rights Iraqis discuss what they are looking

14 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê.-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Ozeti

for in their leàder, they sound very member of th~ Governing Council cians want to delay a national vote much like a teenager describing an said, "It should be someone who i~' for a leader by a year or two. ideal date for the prom. highly educated, knows the' outside "That will give time for people to. "He should have a shining histo- world' and knows the language of come forward," Mr. Mousa said. ry," ,Mr. Mous~ said. "He should be human rights." "We are moving to a new phase of caccepted socially, honest, clean, edu- No one who seems to fit those our lives," Sheik Yawar said, "but I cated, smart, intellectual." desèriptions has come forward yet, we don't know what it is." another reason that most Iraqipoliti- I . '. Mowaffakal-~!ll>ai~, another

8 DÉCEMBRE 2003 . envoyés, ou pas, par la nébu-, du ' « Mal ». pèut-être c~tte ûllton4e leuse A1-Qaida. Mais, au total, ' mort est-eUe, d'ai1leurs, déjà É D'. TOR. A L il apparaît de plus en plus clai- acquise ... rement au fil des attaques, que La réponse militaire, même les fidèles de Saddam et les: I plus efficace, mieux renseignée I " al-quai distes comptent moins, et mieux ciblée, comme s'y pré- i Nationalisme en' Irak dans les motifs de résistance, pare M. Bremer ne peut que que le sentiment nationaiiste. déboucher sur de maigres GEORGE W. BUSH avait «Les gens qui sont contre C'est lul qui pourrait constituer résultats, voire sur l'impuis- pourtant été largement préve- nous », comme les désigne l'ad- un ciment capable de fédérer, sance. D'autant que les Améri- ' nu dès le départ: le pouvoir de 'mlnlstrateur Paul Bremer, et peut-être d'organiser, une cains n'ont plus les forces Saddam Hussein reposait, cer- dans une expression qul signe partie de ces groupes hétérogè- nécessaires pour suivre un tes, sur ia terreur et le meurtre, sa difficulté d'identification de nes, même si les Américains engrenage de violence. mais aussi sur un nationalisme i'adversaire, 'regroupent d'an- parviennent à capturer ou à éli- La solution est connue, et irakien dont le dictateur jouait clens membres de la police de miner Saddam Hussein et tous admise maintenant par l'admi- habilement. Les Britanniques, Saddam HussePi, des baasis- les anciens responsables. nistration Bush: l'irakisation qul ont dQ l'affronter de leur tes, des Arabes sunnites motl- Paul Bremer, qui prévoit des pouvoirs, la mise en route temps, étaient bien placés pour vés par un sectarisme religieux . «une augmentation des atta- du plan de rétablissement de la en avertir I;admlnlstratlon amé- ou, ethnique, des déUnquants, ques» en l'attribuant à « ceux souveraineté irakienne, le dcaine. des désœuvrés. Leurs rangs qui sont contre nous» et qul veu- transfert des pouvoirs adminis- La sanglante résistance grossissent par effet « boule de lent « s'opposer à la reconstruc- tratifs et policiers à une admi- ,qu'affronte aujourd'hui l'US neige» au fur et à mesure que tion politique et économique »' nistration provisoire et l'organi- , Armyen Irak déstabilise son montent ies mécontentements du pays et rétablir l'ancien régi- sation d'élections. Cette « iraki- action d'autant que le natlona-. contre ies Américains et que me, se trompe. L'hypothèse sation» suppose de s'appuyer , Usme nourrit cette résistance, ceux-ci répliquent brutalement que Saddam et Ben Laden sur des responsables nationaux' , la protège et la renforce en per- aux attentats. «tiennent tout» ignore ou légitimes, et non sur des manence de recrues nouveUes.' A ces mouvements se mésestime ce nationalisme membres d'une diaspora qui , Sans doute, ceUe-ci est-eUe mêlent sOrement d'authentl- arabe et irakien qui perdure- ont fait peu de cas du nationa- le fait de groupes très dispara- ques «terroristes profession-, rait à la mort de deux figures lisme irakien. ",tès dont les motifs sont variés., ' nels» venus de l'étranger,

P~ur les ~eivices alliés, 80 % des àttentats, sont le fait des cellules sf(:rètes de l'ancien parti du raïs déchu

.... o o 'N... SELONDES ANALYSTESfran- Selon un chef III çais du renseignement, amenés à de tribu de l'ouest ...:e échanger leurs, informations avec de l'Irak « impliqué u leurscorrespondants dans des servi- " ....0 dans la guérilla » ces alliés,80 % des attentats en Irak !2 et cité par l'Agence . sont le fait d'anciens baasistes. Les France-Presse, (W 20 % restants relèvent de groupes l'attentat-suicide .. assez autonomes formés d'étran- au camion piégé .. :gers au pays et qui entretiennent contre le quartier • des liens moins directs qu'on ne général •. l'imagineavecla mouvanceterroris- - des Nations unies, .~ te fiAl-~àgir~da:d' ul . qui afait 22 morts, s alt une« pop ation» le 19 août à Bagdad, . ~ de plusieurs milliers ~e combat- « a été mené par des tants, au total, selon une source du baasistes » fidèles ministère françaisde la défense, qui à l'ancien dictateur centralise le renseignement irakien Saddam Avant même le début des opéra- Hussein. tions lancées par la' coalition, le 19 mars, le parti Baas de Saddam Hussein avait pris ses précautions. Moins d\ine dizaine de jours après, des fidèles du pouvoir en place, à dont la rusticité est aujourd'hui le siège du parti a été lourdement cacher des stocks de matériels dans l'atout majeur. ' cc MERCENAIRES JI ÉTRANGERS pilonné en neuf sites différents. des endroits sfus, à implanter des Pour s'en tenir à mi seul exemple, Voué à prendre et à sauvegarder Mais, de longue date, le parti Baas «cellules» dans le moindre village les communications entre ces cellu- lepouvoir ~e fois établi, cetappa- avait eu tout le temps de créer une pour en contrôler les habitants et à les, réactivées après la guerre, se' reil clandestin du parti Baà~iqui organisation .clandestine, appelée établir des plans de résistance face font par messager. Ce simple por- e~~o~e en son sein de~ comités « Armée populaire», qui s'est à un éventuel agresseur ou à une teur complique la tâche des AInéri- militarres secrets, a es~aimé durant employée à distribuer des armes à ., rébellion interne avec des moyens, cains pour leurs écoutes. .laguerre. fi a survécu à l'occupation

15 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

de l'Irak par la coalition. Hussein. La plupart d'entre eux ont volontaires pour agii en IraK;qui Pour autant, les servicesfrançais C'est lui qui est responsable, si œuVré pour le Jihaz al-Moukhaba- sont pour la plupart palestiniens, et alliésde 'renseignement considè- l'on suit les officiers de renseigne- rat al-Amma(Servicedes renseigne- syriens, jordaniens, yémé'nites ou rent que ces groupes, venus affton- "ment français et alliés dans leurs ments généraux), créé en 1964,qui saoudiens. Ces groupes ont déjà, ter la coalitiondirigéepar lesAméri- - - a.'la1yses, de 80~%_~s_attentats_à . assura!t-lLSécu.Tité de l'Etat .en ~o.ux~nc,combattu ailleur~ _pn cains. ne sont Dasformellement et Bagdad et dans le re~ du pays. , s'étant rangé derrière le parti Baas AfghanÏstâß notarrim~nt. n;'~~~t-totà1ément rattachés à la mouvance Les cellulesbaasiStes en question quand le rais a pris le pouvoir en passés pour nombre d'entre euxpar Al-Qaida. tireraient profit de l'existence de 1968. Fort de plus de 5 000 mem- la frontière avec l'Iran. ns sont Al'exception peut-être du réseau « taupes» introduites dans ou en bres, ce servicea organisé l'attentat apparemment, motivéspar la volon~ Ansar al~Islam, qui est actif en Irak marge du dispositifaméricain- poli- contre George Bush père au té de lutter contre des occupants à partir du territoire iranien et qui , ciers,~ienSv~nnels de seM- Koweït;en avril 1993. assimilésà des « infidèles» et ilsne partage l'idéologie d'Al-Qaida, il ces irakiens - qui ne se contement Les analystes du renseignement font pas nécessairement bon ména- s'agirait plutôt de « francs-tireurs » pas de leur donner des inf01'liU~~ estiment que le corps central ~es ge avec les opposants irakiens qui du terrorisme. «fls ont été aspirés tions mais qui peuvent, au bed; loyalistes tient précisément' son' ont pris les armes. dans le sillage d'Al-Qaida, admet l'ex- collaborer 'Plus activement avec savoir-faire en techniques de gué-, En effet, pour nombre de ces pert qui centralisele renseignement elles. rilla de son passage dans « l'Armée «mercenaires », qui seraient quel- au ministère français de la défense, De même,« l'Armée populaire », populaire» ou dans les servicesspé- ques centaines, sans beaucoup de mais le mouvement d'Oussama Ben 'qui a toujours été distincte de l'ar:- ciaux. . compétences opérationnelles, les Laden ne semble pas être le maître mée régulièreet de la Garde républi- A côté de ces attentats qui por- Irakiensproches du régime baasiste d'œuvre de leur action sur place. » caine bénéficie du concours d'an- tent la marque d'une certaine com- se montreraient plus des partisans ciens' membres des serVices spé- pétence, les 20 % restants sont le de Saddam Hussein que des fidèles Jacques Isnard ciaux, demeurés fidèles à Saddam fait de «mercenaires» étrangers, , désireux de servirl'islam.

DECEMBER8.2003 Justice in the Dock A high-profile trial in Ankara becomes a litmus test for Tur1~y'saspirations to join the EU

n

DAY lN ,COURT:Zana and other politicians await trial for allegedly cooperating with PKK' .,

BY OWEN MATTHEWS leged "membership in an illegal terrorist or- The stakes for Thrkey in this unofficial FFICIALLY, LEYIA ZANA WAS ganization." Her case is now being retried af- proceeding are huge. For the real jury is not , the one on trial in Ankara's State ter the European ,Court of Human Rights the state-appointed judges who will decide Sècurity Court No. 1 late last found her original conviction to be "grievous- Zana's fate. It's the gallery of Western , month. The former M.P., a Kurd, lyflawed:' So inmanyways the real defendant diplomats, members of the European Par- Owas imprisoned in 1~

16 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

media who gathe~ for each ~earing to wit- triaJ.-which hinders the defense strategy of ness the proceedings. TheIr charge: that knocking down the flawed (and possibly ing of the Yuksel case. European courts reg- ularly refuse to extradite suspects to Thrkey deSpite much-vaunted reforms passed by ,fabricated)prosecution evidence cri~cized because of doubts they will get a fair trial. Parliamentthis summer guaranteeing free ~y the E~opean Court ~f H~m,~ Rights. Even more embarrassingly, Europeàn immi- speech and .other basic rights,. Thrkey isn't . There Will not be a falr trial, says her gration authorities often accept asyluin , serious about modernizing the ultraconser- . , Yusm: Ala~, who has lodged an- claims by Thrkish Kurds who say they have vative (and sometimes corrupt) judiciary other complalnt the European Court . WIt!I been beaten and tortured by Thrkish police that must enforce those new laws. And of Human Rights, arguing that his client . and fear they will be targeted if they return. that, the critics say, ml!kes them meaning- ~d ~er three. collea~es s?ould not be kept Those within the EU who favor Thrkey's less-a conclusion thl,.t could well derail m pnson dunn?" th~Ir ~etrial. candidacy are aghast at the judiciary's con- Ankara's quest to join the European Union. Such roughJuso~e IShardly unco~on. tinued defiance of fundamental European Thrkey's ruling AK Party came to power In July p.ros~utors m the eastern proVInce legal norms. Examples, according to Dutch last year promising to do everything it could of Kars Issued a warrant for the arrest of . tO'.getthe country into Euro~. It scrapped Gurbuz Capan, mayor of the small t~wn of . the death penalty, lifted bans on broadcast- ~senyurt, near Istanbul. The charge: msult- lawyer. and human-rights activist Gert ing in Kurdish' and other non-Thrkish mg the memory of Mustafa Kl

17 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti

MONDE MUSULMAN ..La-salu.tairemétam.o.r-pbo.se~des-thlites . Avec la victoire de l'ayatollah Khomeyni en 1979, les chiites devenaient le fer de lance de l'intégrisme révolutionnaire dans le monde. Aujourd'hui, ils se veulent démocrates et laissent la violence aux sunnites.

lRANEMROOZ (extraits) Francfort es chiites représentent aujourd'hui une population de 150 millions de per- Lsonnes dans le monde, dont 70 % au Moyen-Orient. Dans les années 80 et 90, ils ont été au cœur des crises qui ont marqué des pays allant du Liban aux émirats du Golfe arabo- "Â Dessin paru dans persique, et du Pakistan au Tadjikistan The Economist, en passant par l'Mghanistan. A pré- Londres. sent, ils entrent dans une nouvelle phase de leur histoire, bien distincte de celle des deux dernières décennies. Leurs partis politiques extrémistes investissent le terrain démocratique. La forte participation. de représentants chiites au sein du Conseil intérimaire dans les frontières du Moyen-Orient rité des personnes éduquées vivant de gouvernement (CIG) d'Irak est un et n'a triomphé qu'en Iran. La plupart dans les villesse retournent plutôt vers ::J des chefs religieux iraniens, encerclés Cl événement frappant d~ns la vie poli- ces intellectuels religieux et non vers tique de ce pays qui indique que l'axe par des Etats à majorité sunnite [Tur- les corps cléricaux. principal du pouvoir futur de l'Irak sera quie] ou diri~ par des sunnites [Irak, Si jadis les antioccidentaux les chiite. Idem pour les chiites qui par- Bahreïn], ont souvent instrumentalisé plus extrémistes se recrutaient chez ticipent aujourd'hui activement au les mouvements chiites des autres pays, les chiites, aujourd'hui, le terrorisme pouvoir en Mghanistan. ce qui a créé des grands doutes parmi à grande échelle n'est plus chiite. Cer- De tout temps, le chiisme a agi en les chiites non iraniens. Le modèle de tains reconnaissent même des aspects mouvement d'opposition et tenu un gouvernement des juristes-clercs, positifs à la politique américaine dans discours de contestation face aux pou- inadapté à la situation des minorités la région. En agissant désormais dans voirs en place. Par cette tradition, les chiites dans d'autres pays, n'a ainsi pas le cadre national, en acceptant le plu- chiites ont souvent remis en cause la pu s'exporter. Et le chiisme politique ralisme et la démocratie, les chiites se légitimité religieuse de ceux qui les réVolutionnairesous l'hégémonie abso- trouvent devant un nouvel horizon, gouvernaient et l'assujettissement aux lue des religieux en Iran, qui dure qui permet la coexistence avec les sun- gouvernements tyranniques. Avec un depuis presque un quart de siècle, n'a nites et la possibilité de se joindre à la tel état d'esprit, la collaboration ins-. pas pu établir un modèle réussi de gou- communauté internationale. Ils y titutionnelle au sein du pouvoir était vernement. L'expérience a montré que gagneront une dignité religieuse et impossible. Minoritaires, leurs insur- la soif du pouvoir, la poursuite de l'in- sociale que les mouvements sanglants rections se terminaient le plus souvent térêt et la corruption parmi ces der- du passé ne leur ont pas permis d'at- par l'échec et la répression. niers n'ont pas été moindres que du teindre. côté de gouvernements laïcs d'autres Yacine Rassouli L'émergence du concept de pays du tiers-monde. velayat-efaqih [suprématie du religieux La présence plus marquée des sur le politique] en Irari a créé une rup- chiites dans la vie politique au début HAINES ture dans cette histoire. Outre son effi- de ce siècle est liée à une évolution de cacité dans l'unification d'une révolte leur pensée et de leur discours. Les Peurs sunnites collective, ce modèle a pu renverser la élites, attachées aux enjeux locaux, se • La guerre en Irak ne fait qu'exacerber puissante monarchie iranienne. Les montrent aujourd'hui plus détachées les haines entre sunnites et chiites dans clercs ont alors pris la direction de l'op- de l'influence iranienne. La question le monde musulman. Ainsi, le site isla- position et introduit sur la scène poli- qui se pose pour "unemajorité de chiites miste sunnite An Nida'a (L'appel) écrit: tique le chiisme comme "parti révolu- est "comment gouverner ?" et non plus "La menace que représente le chiisme tionnaire à part entière". Bien organisés "qui a le droit de gouverner ?" En pour le monde musulman n'est pas dès les années 60, ils ont pris le pou- Mghanistan et en Irak par exemple, les moins importante que celle posée par voir en Iran en 1979, puis entraîné les chiites plus libéraux et modérés devien- lesjuifs et les chrétiens."Un autre article chiites d'Irak. du Liban, d'Mghanis- nent des acteurs de la vie politique. Les paru dans le quotidien égyptien AI Ahram tan et du Pakistan dans un processus intellectuels religieux, issus des uni- rappelle que pour triompher sur les Croi- révolutionnaire. versités, remettent en question les sés à Jérusalem Saladin le' a commencé Reste à savoir pourquoi la révo- milieux religiel,lXtraditionnels et arri- par liquider les chiites! lution des chiites est restée confinée vent à briser leur monopole. La majo-

18 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Ozeti

.ftmonit 11D~CEMBRE 2003 Washington exclut la France, l'Allemagne et la Russie de la reconstruction en Irak

« Lesintérêts de sécurité de'sEtats-Unis » sont invoqués pour justifier la décision de M. Wolfowitz

LES ETATS-UNIS ont décidé tant total, de 18,6 milliards de dol- de dollars pour la reconstruction , d'unè «organisation terroriste », a d'exclure des appels d'offres lancés lars, a été approuvé par le Congrès ' des infrastructures irakiennes, voté à l'Unanimité l'expulsion, et ' pour la reconstruction de l'Irak les en novembre. Dans sa circulaire, mais la France et l'Allemagne décidé de fermer les permanences sociétés françaises, allemandes, M. Wolfowitz indique que « la com- avaient refusé d'apporter des du mouvement. Les armes et l'ar~ russes et canadieIWes, ainsi que cel- pétition pour ces contrats de base est , contributions individuelles. gent seront confisquées. Près de les d'autres pays, notamment la limitée à des sociétés des Etats-Unis, D'autre part, le chef d'état- 4 000 moudjahidins ont été regrou- , Chine, ayant refusé de s'associer à d'Irak, des partenaires de la coali- major interarmées américain, 'pés à Camp Achraf, situé dans la', la coalition militaire actuellement tion et des nations ayant envoyé des Richard Myers, visiblement exaspé- province de Diyala, au nord-est de dans le pays. C'est ce qui ressort troupes ». Sont donc exclus de la lis- ré par les difficultés des GI sur le ' la ,capitale. Installés depuis vingt- d'un mémorandum du Pentagone te les pays qui ont refusé d'envoyer terrain, a déclaré, mardi: «C'est deux ans en Irak, les Moudjahidins rendu public, mardi 9 décempre, des forces en Irak. Les entreprises clair, nous sommes en train de du peuple étaient restés neutres dans lequel figure une circulaire en des pays exclus des appels d'offres gagner. Ce ne sera pas simple, a-t-il pendant la guerre et avaient été date du 5 décembre du secrétaire pourront toutefois participer à la ajouté, car tout ce qui est valable désarmés peu après par les Améri- adjoint à la défense, Paul Wol- reconstruction de l'Irak comme n'est jamais simple ». cains. fowitz, publiée sur le site Internet sous-traitants, a précisé un porte- Le CIG a d'autre part décidé, . du Pentagone. Ces exclusions sont parole du Pentagone, le comman- TRIBUNAL SPÉCIAL mercredi, la création d'un tribunal motivées par « les intérêts sécuritai- dant Joe Yoswa. Par ailleurs,les Moudjahidins du spécial chargé de juger les crimes res essentiels des Etats-Unis» et Le document du Pentagone souli- peuple iranien ont rejeté, mercre- du régime de Saddam Hussein. visent à «encourager la coopéra- gne par ailleurs que «tous les di, la décision prise, la veille, par le ' Enfin, le secrétaire général de~ tion internationale dans les futurs efforts doivent être faits pour aug- Conseil intérimaire de gouverne- Nations unies, Kofi Annan, a nom- efforts» pour stabiliser l'Irak. menter la coopération internationa- ment (CIG) de les expulser d'Irak mé le Néo-Zélandais Ross Moun-" Outre les Etats-Unis, 63 pays le en Irak », notant que le nombre avant la fin de l'année. « Cette déci- tain comme son représentant en désignés comme des «partenaires de soldats non américains présents sion n'a pas deforce exécutoire et ne Irak par intérim. Il succédera à Ser- de la coalition» pourront s'adjuger sur le sol irakien est passé, depuis fait qu'ouvrir la route aux activités gio Vieira de Mello,tué le 19 aoüt les premiers contrats, au nombre la fin des opérations majeures de terroristes du régime des mollahs dans un attentat à Bagdad. Ross de 26, qui vont de l'équipement combat, le 1" mai, de 14 000 à [de Téhéran] contre notre organisa- Mountain est actuellemens~~spon- d'une nouvelle armée irakienne à 23 700, permettant une réduction tion », déclare, dans un communi- sable du Bureau pour la co,ordina- la reconstruction des routes, des de 12 000 hommes du corps expédi- qué, le principal groupe d'opposi- tion des affaires humanitaires installations pétrolières et des sys- tionnaire américain. L'Union euro- tion armée au régime islamiste en (OCHA) à Genève.- (AFP, Reu-, tèmes de communication. Le mon- péenne avait débloqué 1,3 milliard Iran. Le CIG, estimant qu'il s'agit ters.)

I RA N Les bourreaux meurent aussi o '"o N Sadeg Khalkhall, le procureur Puis elle y versa elle-même. La seule évo- Qu'il ne se rappelait plus du nombre 'de ~ des tribunaux révolutionnaires Iraniens, cation du nom de Khalkhali provoquait la condamnations à mort Qu'il avait pronon- ~ est décédé, à l'âge de 77 ans, à Téhéran. panique, et ceux Quiétaient convoqués par cées. Peut-être une centaine? Mais il avait t.LI En bon Inquisiteur de la révolution IU,isavaient Qu'ils partaient pour leur der- des cpllaborateurs Quis'occupaient d'autres "~ Islamique, Khalkhall envoya des milliers nier.voyage. cas. Comme il n'avait pas de temps à Cl d'Iraniens à'la mort. C'était un juge intransigeant, Quine se lais- perdre pour entrer dans les détails, cer- l'- sait pas impressionner par les larmes, tains jugements ne prenaient QueQuelques es bourreaux aussi vieillissent. leur ébranler par les circonstances atténuantes minutes. Sl;>nchamp de compétences cou- L. poigne se relâche, leurs mains se met- ou amadouer par les excuses. Il n'admet- vrait aussi bien les responsables du régime tent à trembler, le cœur faiblit et c'est la tait Qu'un seul rôle pour son tribunal et du chah Que les rebelles kurdes et les tra- :J Cl mort Quifinit par les envoyer sous terre. là n'appliquait qu'une seule règle dans ses fiquants de drogue, sans parler évidem- où eux-mêmes,avaient envoyé leurs vic- jugements. : la mort. Il glaçait d'effroi les ment des opposants à l'ayatollah Khomeyni. times sans sourciller, sans hésiter, sans "ennemis de la révolution". Etre visé par Il disait avoir la conscience tranquille. Il se poser.de Question. la/Tlort finit par rat- lui, c'était comme si l'on s'était attiré les disait ne rien avoir à se reprocher. Il disait traper ceux Que les griffes de la justice foudres de Robespierre ou avait vu son nom Qu'il n'avait fait Queson devoir. Son recours avaient épargnés. Comme'Sadeg Khalkhali. sur les listes de Beria, Puisque "avenir de immodéré à la peine de mort avait provo- la nouvelle de sa mort éveille de doulou- la révolution était en jeu, la pitié et la clé- Qué des 'réserves jusqu'au sein de son reux souvenirs. Au lendemain de la révo- mence n'avaient aucune chance de percer entourage, et au bout de deux années bien lution iranie,nne de 1979, c'est lui QUifut' dans son cœur. remplies on lui' àvait demandé de cesser chargé de la lourde tâche de présider les "Je suis certain que Dieu, quand il me ces pratiques Qui avaient donné une image tribunaux révolutionnaires. la révolution ira- jugera, ne'posera aucune question sur les catastrophique de la révolution. A cette nienne, comme toutes .les révolutions, avait exécutions, pas une seule. Je n'ai pas peur' époque, des photos comMençaient à cir- promis de mettre un terme à la tyrannie, de son jugement", expliquait-il, en ajoutant culer en Occident où on le voyait se ser-

19 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

'vir de sa-œnne pour remuer les corps cal- Us et coutumes [canoniquesJ~ de Nuremberg. Les Alliés qui y avaient jugé cinés des soldats américains que Jimmy Cès.Qernières années, Khalkhali proclamait les responsables nazis. faisait-il valoir, Carter avait envoyés pour sauver les Amé- son soUtien au président réformateur n'avaient pas non plus montré de clémence.. ricains retenus en otages dans leur ambas- Mohammad Knatami. Pourtant, l'idée d'un Lesj:lourreaux aussi _m~re!1!,!'

20 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

'ernment procurement law at George in international aid pledged at the Mad- .they may be loath to' reopen the linger- . Washington University in Washington, rid donors conference will be eligible ing divide with the United Stàtes. said he was "stunned" by the memo's for broader international participation. ' Corporate reaction 'in Europe to the language. But he said he assumed gov- Wolfowitz, in his 'memo, suggested the Pentagonmemo was mixe

Troops in New Iraqi army walk out over pay

Recruits' mass resignation hits US planto build up locàl forces Rory McCarthy in Baghdad Nearly halfthe newly recruit- ed Iraqi army has quit in a row over poor pay, officials in Baghdad admitted yesterday. At least 300 troops from the 700-strong 1st Battalion of the . New Iraqi Army walked out less than' two months after completing training. The resignations are a blow : to US attempts to build up the . Iraqi security forces, who will have a far greater role in run- . ning the country once America and Britain hand over power on July 1 to an Iraqi govern- .A soldier on exercises in the new Iraqi anny '0' but substantial numbers have walked out less ment. The troops, most of whom were recruited from the tt1~n'two mo~hs aftercompletlng tral.nlng Photograph: Laszlo Balogh/ ranks of Saddam Hussein's army, complained that they police coul~ go,home at night The troops were encouraged next year, for which the US has were paid less than police a?d t~ey dldn. t go. h~me ~t. to apply for the new army, proposed spending $2bn. officers: $50 (about £30) a mg~t, t~e offic~als~~. That s . although senior officers were. Eventually the US hopes to thelrpomtofVlew. banned. Training was con- . build up an army of 35,000 month, against $120 a month paid to police. Officers were The. pay scales of all the ducted by a private American. Iraqis, who will work along- . s~cunty forces are under re- military contractor, Vinnell side the several other security . paid $180,which puts them on the same wage as senior • Vle~ as ~ result of the m~s . Corp. In October, the new forces: the much larger police reslgnatIOns. The ..officlal ,battalionhadapassingoutpa- force, the border police, a police. "They said they were not adde? that th~ sala"nes were ra~~, accompanied ~y a US :building guard force, and _a . happy with their terms and n0'Y hugely hlgher than t~e mlhtary ~and, at whlch they paramilitary civil defence conditions and they didn't typlcal.$2 monthly wa~e paid were hailed as the core of a corps. In total, the US plans to obey the instructions oftheir to Saddam's cOl1script army. new security force forlraq. , have as many as 207,000 Iraqis "We will review the salaries, So far only the first battal- in the various security units. commanding officers and but I think their remuneration ion has c?II,1pleted the eigh~- Separately, the US military therefore they are no longer package at the moment is at week tralI~mg course. and IS said an 82nd Airborne Di\1- . soldiers in the 1st Battalion of least very fair," he said. now workmg alongslde the sion base in Ramadi, north- the New Iraqi Army," said an . In May, Paul Bremer, th~ US Army's 4th Infantry Divi- ' west of Baghdad, was attacked, , official from the coalition pro- civil administrator of Iraq, sion, re~po~sible for the trou- yesterday, apparently with a visional authority, the US-led . demobilised the old anny, ~ais- bled Tlknt area nortp of suicide car bomb. Three Iraqis administration in Baghdad. ing a storm of protest froni the Baghdad. in the car were killed. "They felt that they should 400 000 soldiers put out of A second battalion isbeing . be paid more money than the .work. trained and more will follow police, because they fett th~.;

21 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

Reza-Pa-blavi-. - 12 décemore-2003 rhéritierdémocrate A 43 ans, le fils de l'ancien chah d'Iran 'multiplie ses interventions pour ren- verser le régime islamique. Avec un allié inattendu: le petit-Jils de Khomeyni.

DE NOTRE ENVOYÉE SPÉCIALE À WASHINGTON ET TÉHÉRAN DELPHINE MINOUI

ravate rouge et costume noir, une simple sœur, Leila, est décédée il y a deux ans d'une montre en plastique au poignet, il saute overdose de médicaments) n'a pas revU'son pays, , C d'un rendez-vous à l'autre, au volant de sa dont il dit avoir gardé« des souvenirs d'odeurs, Jeep Grand Cherokee, qui glisse sur le périphé- de paysages, de moments uniques ". Repères rique de Washington DC.A 43 ans, Reza Pahlavi Après avoir séjourné en Egypte et au Maroc, a tout du cadre moyen de la côte Est. Mais ses il a établi en 1984 ses quartiers aux Etats-Unis, I960 Naissance. ambitions dépassent de loin celles des ingénieurs où il a obtenu la traditionnelle {{Green Card f) ré- à Téhéran. et conseillers en marketing qui travaillent aux servée aux résidents étrangers. Deux ans plus alentours de la capitale des Etats-Unis. tard, il a épousé Yasmine Etemad-Amini, une étu- I978 Etudes supérieures Depuis son exil américain, le fils de l'ancien diante en droit. Leurs deux filles, Noor et Iman, aux Etats-Unis. chah d'Iran, renversé par la révolution islamique suivent des cours privés de langue persane. de 1979, multiplie les conférences dans les uni~ « Nous n'avons jamais perdu l'espoir de rentrer I979 . à Départ de la famille versités et les rencontres avec la presse la ma- au pays ", assure le fils du dernier empereur. royale en exil, nière d'un futur chef d'Etat en campagne. Son Dans la propriété d'un de ses conseillers où suivi du retour . objectif? «D'abord soutenir un programme de il nous reçoit, dans la banlieue de Washington, de l'ayatollah désobéissance civile en Iran, afin de renverser le Reza Pahlavi a fait hisser pour l'occasion l'an- Khomeyni régime théocratique. Ensuite organiser un réfé- cien drapeau iranien, frappé du traditionnel lion, à Téhéran. rendum national donnànt au peuple le choix ,de symbole de la monarchie. En cas de changement I980 son futur système politique et de ses dirigeants. " de régime, prétend-il reprendre le flambeau pa- Mort en Egypte Il y a encore cinq ans, ses supporters se re- ternel? «Je n'ai aucune ambition particulière, in- de Mohammed crutaient essentiellement au sein de la diaspora siste-t-il. Ce sera àla population de décider." S'il Reza Pahlavi. monarchiste installée en Californie. Aujourd'hui, évoque avec fierté la modernisation de l'Iran me- I984 Pahlavi junior fait le tour des foyers iraniens via née par Mohammed Reza dans les années 70, il Installation les télévisions par satellite en langue persane en reconnaît aussi les erreurs: «A cette époque, aux Etats-Unis. basées à Los Angeles, qui diffusent régulière- les attentes de la société n'ont pas suffisamment 2002 ment ses interviews. «Quandje l'entends, sespa- été prises en compte ", constate-t-il. D'où un dé- Publication roles me rassurent et m'encouragent ", confie Mina, calage grandissant, surtout dans les campagnes, de «Winds une mère de famille de Téhéran qui dit ne rater entre tradition et modernité, qui a poussé une of Change », aucune intervention de l'héritier du trône d'Iran. grande partie de la population à trouver refuge livre dans lequel Ses discours ont également fini par séduire . dans les valeurs de l'islam. 11expose son projet certains jeunes Iraniens qui n'ont connu que le pour l'Iran. carcan de la République islamiqu~ et sont déçus Tr~p tôt pour parler d'une alliance 2003 par les éternelles promesses de réformes du pré- « Vingt-cinq ans après la révolution, tous les Ira- Rencontre sident Mohammed Khatami. «Le respect de la lai~ niens s'accord(!nt slir le fait que le système théo- à Washington cité et la séparation entre la religion et la politique cratique actuel est irréformable. Cela fait six ans avec Hossein Khomeyni,' sont les éléments clés de tout futur gouvernement ", que Khatami a été élu et aucun progrès n'a été fait. petit-fils 'martèle inlassablement cet homme encore jeune, Les gens en ont marre ..il existe aujourd'hui un vé- de l'ayatollah. qui s'impose aujourd'hui comme une des voix in- ritable mouvement d'opposition souterrain ", ajoute- contournables de l'opposition en exil. t-i1,en précisant que, selon ses contacts en Iran, Fils de Mohammed Reza Pahlavi - dernier chah ce mouvement n'épargne ni les pasdaran (gar- à avoir gouverné l'Iran de 1941 à 1979- et de sa diens de la révolution) ni les clercs. Et de citer troisième épouse, Farah Diba, Reza suivait des sa récente rencontre, à Washington, avec le pe- études de pilote aux Etats-Unis quand la famille tit-fils de l'ayatollah Khömeyni, de deux ans son impériale fut contrainte de quitter l'Iran sous la aîné et dont les thèses sont aux antipodes de pression populaire. Depuis l'âge de 19ans, l'aîné celles qu'avait défendues le leader de la révolu- . de cette famille de quatre enfants (sa plus jeune tion islamique.

22 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basln Özeti

que servir le régime aux dé- pens d'un peuple qui a suffi- samment souffert, s'exclame Reza Pahlavi. Quant aux né- gociations sur le nucléaire, il ne faut pas se leurrer: ce n'est pas la signature d'un proto- ,cole qui garantira l'arrêt de la production iranienne. " Et de se faire accusateur: "Ce ne sont ni la légitimité popu- laire ni le caractère autori- ~' taire du régime islamique qui assurent sa survie; ce sont les liens économiques qu'il a tis- sés année après année avec certains pays occidentaux. Si vous coupez ces liens, le pou- voir ne tient plus. " Son discours est loin de faire l'unanimité. Pour Ali Ebrahimzadeh, un étudiant de Téhéran, "Reza Pahlavi est peut-être la seule solution pour sortir de l'impasse". Mais,comme beaucoup d'Ira- niens, le jeune homme n'ap- précie pas certains juge- ments hâtifs de Pahlavi junior, selon qui" des mil- lions dejeunes Iraniens se ré- fugient dans la drogue et se prostituent dans les pays du Golfe pour survivre". " Le problème, poursuit Ali, c'est qu'il a vécu trop lo~ temps loin du pays. Il manque de références. Il pense que nous sommes tous des délin- quants ou des paumés. La so- "Au cours de notre après-midi de discussion; « Cela fait ciété iranienne ne l'a pas attendu pour se mobi- nous nous sommes trouvé de nom~reux points . liser. " Reste également pour l'héritier à convaincre communs: le même désir de changement, le même SIX ans l'opposition libérale en Iran même. "L'alterna- attachement pour la démocratie, l'idée du réfé- tive doit venir de l'intérieur, elle ne peut être té- rendum et du libre choix du peuple. Au fond, nous que Khatami léguidée de l'étranger. En plus, pour beaucoup " sommes tous les deux les produits de notre géné- d'Iraniens, Reza ne fait qu'incarner les mauvais ration. " Il est pourtant trop tôt pour parler d'une a été élu souvenirs laissés par son père", confiait il y a un alliance ou d'un front commun, même si le jeune an Taqi Rahmani, une des têtes pensantes du chah reconnaît aujourd'hui entretenir depuis et aucun mouvement des Musulmans modérés, actuelle- trois ans une discrète correspondance avec Kho- ment en prison pour avoir critiqué le régime. meyni junior. progrès Dans la vitrine de, Mohammad Hassan Shate- Seule pomme de discorde entre les deux n'a eté fait. rian, un libraire de Téhéran, une dizaine d'ou- hommes: une éventuelle intervention américaine vrages sur la familIe Pahlavi (tolérés par la cen- en Iran, que le jeune religieux, décidément ico- ' Les gens sure depuis quelques années) trônent au milieu noclaste, appelle de ses vœux. «Le changement de recueils de poèmes et de romans persans. .' doit venir du peuple iranien, il ne doit pas résul- en ont "Mes clients n'ont jamais été aussi friands de ce ter d'une intervention étrangère", insiste de son marre. » genre de littérature. Mais c'est avant tout pour eux côté Reza Pahlavi. ' une façon de fuir Ici réalité, reconnaît le vendeur. Quid de l'actuelle politique européenne de En période de crise, les Iraniens cherchent la rapprochement avec le régime iranien.? " L'idée moindre occasion de se réfugier dans la nostal- d'un dialogue avec les autorités, je n y crois pas. gie, quitte à en oublier les mauvais côtés. " Selon Surtout quand il est motivé par des intérêts éco- lui, "l'intérêt que certains portent au jeune chah nomiques. C'est une perte de temps, et ça ne fait relève de cette nostalgie; rien de plus".

23 Revue de Presse-Press Review-BerhevokaÇapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Hasm Uzeti

ûmonele rhlr11'lO "Rho:lrll ~.lll..l.-.l..l.l~ .uDUU.l, Nobel de la paix, qué, en présence de l'ambassadeur pas rapidement été appliquées alors serait utilisé« pour (ses) activités s'en prend d'Iran en Norvège. qu'au cours des douze dernières en Iran ». La radio et la télévision ,Agée de 56 ans, ,et mère de deux années l'Etat et la population d'Irak' publiques iraniennes ont rapporté filles, cette militante des droits de ont été sujets à une attaque, un brièvement la remise du prix. 'La ' aux Etats-Unis l'homme qui a toujours refusé assaut militaire, des sanctions écono- ' télévision n'a pas diffusé d'image d'entrer en politique, a dénoncé le "!ique~ .et,.pour finir, une occupa, de la cérémonie, se contentant « LES DROITS de l'homme sont double langage de la communauté tlon m/Matre. La première fois après d'évoquer le suj~t en quelques enfreints non pas seulement par internationale se demandant recommandation du Conseil de sécu- phrases avec une photo d'archives ceux qui s'y opposent notoirement « pourquoi au cours des trente-cinq r~t~et la seconde en dépit de l'oppo- en arrière-plan. Le quotidien (...) mais çes principes sont aussi vio- dernières années, des dizaines de s/tlon du Conseil de sécurité? ». conservateur Kayhan a affublé la lés par les démocraties occidenta- résolutions de l'ONU concernant Mme Ebadi a précisé que le chè- lauréate du surnom de «Sharon les », s'est inquiétée, mercredi' l'occupation des territoires palesti- que de 10 millions de couronnes Ebadi ». Elledoit être reçue par Jac- 10 décembre, Chirine Ebadi en niens par l'Etat d'Israël n'ont-elles suédoises (1.12 million d'euros) ques Chirac lundi 15 décembre. - recevant, à Oslo, son Prix Nobel de , (AFP.) la paix. L'avocate iranienne, pre- mière femme musulmane à rece- voir cette distinction, a directe- ment visé les Etats-Unis, sans les nommer, dans son discours g.e remerciements. «Au cours des deux dernières années, certains Etats ont violé les principes universels et les droits de l'homme en utilisant les événements du Il septembre [2001] et la guerre Kofi Annan exclut le retour, immédiat de l'ONU contre le terrorisme international comme prétextes », a-t-elle déclaré, et se méfie d'élections « prématurées )> évoquant notamment les quelque, 660 prisonniers détenus à Guanta- NEW YORK (Nations unies) écrit-il, on risque d'« accentuer aussi que l'accord du 15novembre namo «sans la protection prévue de notre correspondante encore les clivages» entre les fac- prévoyant la dissolution de l'Auto- par les conventions internationales Ceux qui attendaient les idées tions. rité provisoire de la coalition le de Genève, par la Déclaration uni- du secrétaire général de l'ONU sur Kofi Annan continue à exclure 30 juin 2004 représente «un pas verselle des droits de l'homme et par le processus' politique en Irak toute présence de l'ONU à Bagdad important dans la bonne direc- les textes des Nations unies sur les auront été déçus : dans son rap- dans l'immédiat. Et il ne cache pas tion ». droits civils et politiques ». •port au Conseil de sécurité, Kofi 'qu'il n'a pas changé d'avis sur le Mais il n'hésite pas à sermonner Vêtue d'un ensemble couleur Annan ne dévoile pas ses recom- fond. « Le problème posé par l'insé- la coalition. Si elle veut «réduire champagne, cette ancienne prési- : mandations. «Au stade actuel, curité croissante ne peut pas être les chances de voir l'insurrection dente de tribunal, contrainte l'ONU n'est pas impliquée dans le réglé exclusivement par des moyens prendre de l'ampleur », elle devra d'abandonner ses fonctions par le , processus politiqùe », a répété le militaires », dit-il. «Ce problème « montrer clairemént» 'qu'elle régime islamique de Téhéran, ne , secrétaire général adjoint aux affai- demande une solution politique. «respecte le droit international portait pas de hidjab. Elle a égale- . res politiques, Kieran Prendergast, Une telle solution implique d'ouvrir humanitaire », dit-il. Le « recours à ment serré la main d'Ole Mjoes, en présentant le rapport, mardi ' le processus de transition politique laforce meurtrière »doit être exer- président du comité Nobel, igno- . 10décembre. , et d'y inclure des groupes et person- cé avec « proportionnalité et discer- rant les menaces lancées par des On ne saura donc pas si l'organi- nalités qui en ont jusqu'à présent nement ». Tous les prisonniers, extrémistes qui l'avaient enjointe' sation, qui se flatte d'une expérien- été ,'!xclus ou qui s'en sont exclus ajoute KofiAnnan, qu'ils soient pri- de respecter les règles imposées ce unique en matière de remise sur sonniers de guerre, détenus politi- pieds des institutions dans les pays « Ceproblème ques, suspects de droit commun en crise, penche pour des élections (de l'insécurité) ou individus soupçonnés d'atten- au suffrage direct dès 2004, com- « La discrimination demande tats contre la coalition, doivent me l'ont réclamé plusieurs chefs desfemmes dans les une solution bénéficier de la protection de la loi pays musulmans (...) de la majorité chiite, ou si elle pré- politique» irakienne et des Conventions de conise plutôt l'élection, d'une a ses racines dans la KOFI ANNAN Genève. Assemblée riationale transitoire culture patriarcale» Le Conseil de sécurité examine- " au suffrage indirect, comme le pré- il: CHIRINE EBADf ra le rapport le 16décembre. Pour .. voit l'accord conclu le 15 novem- d'eux-mêmes.» Cette référence l'instant, le flou persiste dans les bre entre l'administrateur civil vise certains ex-partisans de Sad- esprits. Personne ne peut dire qui par le régime des mollahs. américain, Paul Bremer, et le dam Hussein ou certains groupes sera chargé de quoi en Irak lors- Chirine Ebadi a répété qu'islam Conseil intérimaire de gouverne- chiites, a précisé M. Prendergast, qùe la coalition sera dissoute dans et respect des droits des. femmes . ment (CIG). La question «conti- l'idée étant d'« amener sous la ten- six mois; quel sera le rôle des étaient compatibles. « La condition nue d'êtrè examinée à Bagdad », te le plus grand nombre possible Etats-Unis, ou celui, le cas de discrimination des femmes dans note le rapport. d'éléments légitimes ». A l'ONU, on échéant, de l'ONU. Le secrétaire les pays musulmans, que ce soit Le secrétaire général rappelle' pense que la coalition ne pourra général n'a nommé qu'un repré- dans le droit civil ou dans le domai- cependant qu'il' à- mis en garde, en pas faire l'économie d'une intégra- sentant spécialpar intérim, le Néo- ne de la justice sociale, politique et septembre, contré' des élections tion au processus pOlitiquede cer- Zélandais Ross Mountain, et une culturelle, a ses racines dans la. dans une configuration qu'il juge tains anciens du régime. équipe de 40 personnes qui seront culture patriarcale et essentielle- «loin d'être propice ». L'ONU sait, Côté améliorations, Kofi Annan basées principalement à Chypre. Il ment masculine de ces pays, et non «pour en avoir fait l'expérience a vu des « progrès très réels dans de attend des clarifications avant de pas dans l'Islam », a-t-elle expli- dans diverses situations d'après- nombreux domaines» : la liberté nommer le successeur de Sergio conflit », qu'en voulant tenir des d'expression, le fonctionnement Vieira de Mello. élections « prématurément » et des services de base ou la reconsti- dans «de mauvaises conditions », tution de la police locale. Il estime Corine Lesnes

24 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

DECEMBER 15, 2003

ence of a reporter for a U.S. magazine Americans: "I want to kill all Bush's sol- and machine guns forms a perimeter. Be- does not seem to faze them. "American diers until they leave Iraq or it becomes yond these fighters, according to the cell's soldier very afraid;' roars Abu Ali. "We their desert graveyard:' security chief, a ring of men with shoul- are not." A grinning fighter brags about Checking his watch, Abu Ali abruptly der-fired surface-ta-air missiles and what would have happened if he had rises from a sofa, throws on a woolen over- rocket-propelled grenades is watching known President George W. Bush would coat and orders everyone, including the for U.S. helicopters that might try to stop be in the Baghdad airport complex on reporter, to move out. The men pile into the assault. Thanksgiving Day. "We would have ... three cars and tear off in differept direc- Ablacked-out attack chopper buzzes in whoosh!" he says, motioning as if firing il tions. For more than an hour, they cruise the distance, and the low, heavy drone shoulder-launched missile. near the launch site until all looks clear. from what might be an AC-130 gunship Outside, under a sliver of moon, the Then a small team walks into a flat field to rumbles terrifyingly near. Some of the in- cell's surveillance teams are hard at work, aim a rack of homemade launching tubes surgents scramble into a ditch. But Abu Ali monitoring firing positions for their next toward the lights of the Baghdad airport, calls them back. His plan is set. "God is assault. Spotters circle the area in taxis; home to U.S. chopper squadrons, supply great;' he intones. The three rockets ignite others pose as workmen walking home units and the CIA-led , at 2-sec. intervals and screech away into and flip hand signals to passing colleagues. three kilometers away. The insurgents load the dark. In a matter of minutes, the raid is They all report to Abu Ali, a former officer three air-to-air rockets they have modified over. The firing team picks up the launch in the Fedayeen Saddam militia who is well to launch from the ground, flash a signal frame and loads it into the waiting cars. schooled in guerrilla tactics. A tall, sinewy with car headlights and disappear. A sec- The perimeter detail melts into surround- figure with a weathered face, Abu Ali ond team creeps in to fire the volley, while ing fields. The vehicles fan out to take team makes no secret of his ambition to attack a security detail armed with assault rifles members-and the reporter-away. Accord-

25 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

ing to the insurgents, U.S. helicopters cess. In private, however, they concede so far;' says a senior intelligence official cased the field in vain after the cell left. that they know a lot less than they would in Washington. (See "What Really Hap- "We move here with no problem;' says Abu like about what they are up against. Pen- pened?") As a Pentagon official sees it: Ali. "This is the lie of American power:' (A tagon optimists remain convinced that the "They know they can't beat us militarily, U.S. military spokesman later refused to insurgency is small and slowly choking to but they think they might be able to defeat confirm or deny whether any of the rockets death. "Real insurgents need the support us politicallY:' The guerrillas are trying to hit the complex.) of the local population, and they don't have drive U.S. casualties so high that the Amer- This is one face of the insurgency chal- that;' says a senior civilian aide who trav- ican public turns against the war, he says, lenging the American occupation of Iraq, eled in Iraq last weekend with Defense adding, "They could succeed:' an insurgency that so far has claimed the Secretary Donald Rumsfeld. "They are go- To prevent that, the U.S. needs to de- lives of 191soldiers since President George ing to wither and die. The question is how feat the insurgents, a job that first requires W. Bush declared the end of "major com- long it will take:' figuring out who they are. U.S. intelligence bat operations" last May. And there are But it seems clear to others, including experts are struggling to patch together a many more faces. U.S. authorities are many American officers on the ground, working profile from tidbits gleaned from struggling to illuminate who exactly is out that if the gangs of anti-U.S. fighters have captives, scraps of information of varying there creeping around in the dark. "It's not yet coalesced' into a true insurgency, reliability and facts collected after attacks. hard to get your hands around what the they are trying hard to become one. At- They now believe the insurgents are a enemy looks like;' says a U.S. official close tacks against coalition forces have grown volatile mix of groups and free-lancers to the occupation. In briefings, U.S. offi- bolder, better organized and broader who include loyalists of the former ruling cials often claim to know the enemy's size, based. A double ambush last week in Sa- Baath Party, Fedayeen militiamen, for- origins, motivations and chances of suc- marra "was the biggest, most sophisticated mer Republican Guard and intelligence

TIME, DECEMBER 15, 2003

26 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Ozeti

agents, foreignjihadis, professional terror- ings that rarely occur in the same place who in turn rattled offhis area of operation. ists, paid common criminals and disaf- and, of course, frequent personal searches The place names sketched a map of trouble fected Iraqis. Men, in fact, like the for phones and tracking devices. (At no spots for the U.S.: Baghdad, Dora, Hilla, well-educated, English-speaking fellow time did TIME reporters have prior infor- Abu Ghraib, Fallujah, Ramadi. who appears on TIME'Scover displaying a mation about attacks.) As seen from the in- Abu Ali is the network's technical ex- cherished weapon he is learning to use. side, the insurgency looks as complex and pert and de facto chief. Trained in Europe American analysts generally believe that diverse an enemy as the U.S. could possibly for Saddam's weapons program, he special- former regime loyalists, who stand to lose face. Here is what TIMEfound: ized in missile warheads and electronics as an Iraqi official. Recently, he says, he has developed meth- ods to launch helicopter missiles from the ground. Following a

.> strict chain of command, cell leaders report to Abu Ali, pass- ing intelligence up the chain and carrying instructions back down. Under his guidance the insurgents weigh information on U.S. troop movements and select targets. When they are ready to strike, they quickly ac- tivate men and weaponry. The cells work in their own regions, but from time to time, squads are dispatched to other juris- dictions to blur U.S. attempts to identify them. On occasion, Abu Ali says, they also conduct larger, coordinated raids. Former officials of Sad- dam's regime tend to have the technical know-how and the cash to mount operations. The organizers are generally mid- level officials from Saddam's extensive security apparatus. "They're colonels, lieutenant colonels and majors who are really the hard-cot~ 'loyalists;' U.S. Major General Raymond Ordierno, commander of the 4th Infantry Division, tells TIME. While the deposed dic- tator is the ideological inspira- the most in a new Iraq, are calling the MBRING BACK SADDAM" tion for these loyalists, chances seem slim shots, while a diverse group of fighters are UNDER THE APPARENT LEADERSHIP OF EX- that he is directing attacks himself. "The heeding the call. It has taken months for perienced former Saddam loyalists, the communication involved;' says a Pentagon lines of communication to open among resistance network is growing more organ- official in Iraq, "would expose him too them. Now, say U.S. officials, these dis- ized. Leaders of small cells that once acted much to capture:' Instead, U.S. officials parate elements seem to be learning how independently now share intelligence and believe, strategic direction for the resist- to work together toward a common goal: tactics and divide up targets. On another ance is left to Saddam's longtime second- driving the U.S. out of Iraq. night in November, Abu Ali held a meeting in-command Izzat "Ibrahim al-Duri, the Over the past three months, TIMEhas of eight cell commanders and 17 lieuten- highest-ranking regime official still at interviewed dozens of insurgents and dis- ants in a kerosene-lit house a good distance large. He was the target of a I,OOO-soldier gruntled Iraqis, attended resistance meet- frOIJlBaghdad. The younger men cradled raid in Kirkuk last week. Al-Duri escaped, ings and viewed videotape of attacks against AK-47s;the senior men, each representing but the operation nabbed his deputy, who coalition forces. Often reporters have been a different resistance cell with at least two could potentially deliver a phone book of required to submit to blindfolds, circuitous dozen foot soldiers apiece, carried side- resistance commanders receiving money drives at night, vehicle switching, meet- arms. Abu Ali gestured toward each man, and orders from al-Duri. The wanted man's "ISlAM TELLSUS THAT NO ONE SHOULD OCCUpy OUR lAND. THE KOR.

AN ALLOWS US TO Kill ANYONETO DEFEND OUR COUNTRY." ~AN INSURGENT

27 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

wife anddaughtertumed ù'ïemselvesinto I Koranic imperative. ~ensiûns exist-between" nû mûïe than-30'oi 40 fûïeigners have been the Americans two weeks ago. "She was former military officers and paid militia, . picked up. Many dedicated Islamists in tired of living out of a suitcase;' says a U.S. called fedayeen in insurgent circles, and other countries have no affection for Sad- intelligence operative in Iraq. "She wants the Muslim fighters who label themselves dam loyalists, whom they regard as having the $10 million;' the reward being offered mujahedin, or holy warriors. The very little religious faith. Nor do they agree with for helping capture al-Duri. name indicates that they would like the in- tactics that target, innocent civilians, Financing and armaments appear to surgency to become a sanctioned religiouS which pious Muslims abhor. The resist- be in plentiful supply. When Abu Ali's net- jihad against the U.S. So far, though, the ance groups of former regime members work runs Iowan resourees, it turns to a groups have largely set aside their differ- TIME talked to said they have had no con- man identified only as "the Emir;' a shad- ences to focus on a common goal. tact with non-Iraqi fighters. owy loyalist leader who summons Abu Ali Some of these mujahedin are foreign. But the mujahedin's ranks are easily to meetings at irregular intervals. "We are' An unknown number of passionate but un- filled by Iraqis. A 29-year-old fighter who not rich men;' Abu Ali says, "but we have trained ~young Muslims from all over the gives his name as Abu Abdullah agreed to everything:' Old Soviet surface-ta-air mis- Middle East have been slipping into Iraq, meet in a small village outside Ramadi, - siles that had been stockpiled by Saddam's eager for a chance to fight Americans in an home to many regime loyalists. He says he regime go for upwards of $1,000 apiece on Islamic country. According to U.S. intelli- rejoiced at Saddam's downfall, believing it the black market, yet Abu Ali'sorganization gence officials, the men tend to come from would bring an Islamic government to has them in abundance. It also has access places like , , power. But religion now motivates him to to a pipeline of weapons flowing across Iraq's borders. Another major Baghdad cell leader, Mohammed, happily displays the latest acquisition, a batch of BO-mm mor- tars with markings in English that were hidden in a boggy field and retrieved by a farmer's wife. When asked how the group obtained them, Mohammed responds in a word: ":' Abu Ali's most frightening plans in- volve his desire to employ unconventional weapons. His most prized possession, he says, is a cache of 82-mm mortar rounds. Mohammed displays one of the rounds and proclaims, "This is a cherp.ical mortar:' Encased in a green storage tube with a flip- lock lid, the weapon has liquid sloshing in- side a bulbous head reeking with a putrid . odor that burns the nostrils. The Russian markings on the weapon identify it as a TD-42 liquid, high-explosive mortar. It's impossible to know what is really in the device or if the boasts of Abu Ali and Mo- hammed are true. Iraqi scientists in the Military Industrialization Commission in the 1980s and early 1990s imported Soviet munitions to refill with unknown sub- and Syria, whipped up by enthusiastic oppose the U.S. "Islam tells us that no one stances. Abu Ali claims that his cache came imams back home. Once across the border, should occupy our land;' says Abu Abdul- from that commission, and he is convinced they head to mosques to link up with local lah, who earns his living by building houses the mortar contains a highly lethal gas. His resistance eells. U.S. officials believe that along the Euphrates River. "The Koran al- group, he says, is just waiting for the right most of them then carry out missions under lows us to kill anyone to defend our coun- U.S. target and the right meteorological the orders of Saddam loyalists. "They use try:' He contends that some sheiks and conditions to use it. When a reporter ex- the fundamentalists as cannon fodder;' es- mosques in the area support his group of presses skepticism, Abu Ali smiles and pecially for lethal attacks on soft targets about 15 fighters. But he won't allow his says, "Wait and see:' involving car bombs, say the officials. "Sui- cell to target civilians. "We believe we have cide bombers are generally not Iraqis or only the right to kill soldiers:' he says. "ALLAH IS GREAT" former regime types:' Abu Abdullah started planning for a NOT ALLTHE RANK-AND-FILE FIGHTERS ARE Still, some analysts may be overstating guerrilla war when Baghdad fell, back in die-hard Saddam supporters. Many are the foreign presence. North and west of April. In the ensuing chaos, he and a few thought to be devout Iraqi Muslims who Baghdad, in the rebellious Sun ni triangle, colleagues looted several ammunition stores. ' believe that fighting "infidel" oC,cupiersis a which the 4th Infantry patrols, Odierno says "For days we carried weapons and ammu-

28 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

nition away and put them in hiding recent spate of suicide-bomb at- places;' says Abu Abdullah, a chub- tacks in Iraq as the men trained in by man in a gray robe. "We knew we Ansar's camps. Before the war, ac- would continue fighting the Amer- cording to a Kurdish intelligence icans:' Abu Abdullah's wife encour- operative who recently briefed a aged him to fight the "infidel;' he team of Pentagon officials, Ansar says. "If I am killed, she will be .) soldiers training to be suicide proud of me. We will meet in para- bombers were given. elaborate dise:' Abu Abdullah says he fights mock funerals to prepare them ., only for his convictions. "Nobody mentally for their martyrdom. After pays us to fight;' he says. "We fight recently interrogating two cap- because America has come to kill tured fighters, the Kurd believes our people:' He's grateful U.S. sol- there are Ansar cells operating in diers came to Iraq to topple Saddam, Kirkuk, Mosul, Samarra and Ha- but he thinks they should leave. weja. "They have sophisticated com- "The Americans got rid of him;' he munications methods;' he says, and says. "Now we have to get rid of the they keep in touch with former in- Americans:' telligence contacts in the Saddam regime. "DOWN WITH THE U.S." An Ansar lieutenant, a 55-year- AN UNANSWERED QUESTION IS old lawyer who uses the name Abu whether professional terrorists, par- Wael, was the Iraqi intelligence ticularly those linked to al-Qaeda, service's main contact within the have infiltrated the insurgency. Se- organization, and he is thought to nior U.S. intelligence officials say a be in Baghdad acting as the group's small number of dedicated terror- cellleader. The U.S. suspects that ists slipped into the country just Ansar maintains close .ties with al- after the U.S. invasion. "They are Qaeda. A number of Ansar fighters burrowing way down, looking for trained in Osama bin Laden's M- opportunities to strike for maximum ghan camps, and U.S. officials say political impact;' contends U.S. Sen- Ansar takes its cues from Abu ator Jack Reed of Rhode Island, a Mousab al-Zarqawi, viewed by Wash- Democrat who toured Iraq with col- ington as a top-level al~Qaeda affil- league Hillary Clinton. iate. An Arab intelligènce official But it's unclear whom these ter- believes al-Zarqawi is.playing a ma- rorists are affiliated with or how im- jor role in lethal attacks in Iraq that portant they are to the overall scope bear the hallmarks of al-Qaeda so- of the insurgency. Some intelli- phistication in terms of planning, gence officials point a finger at timing and technical ability. Based Ansar al-Islam, a small Kurdish ter- on information from arrested oper- rorist group that operated out of atives, the Arab official says there the northern mountains of Iraq are indications that al-Zarqawi has against local Kurd rulers before the become al-Qaedàs No. lleader in U.S. invasion. In March, during the the Middle East. war, Ansar's mountain headquar- The Bush Administration, for its ters was bombed by U.S. air strikes part, wants to portray the insur- that scattered its leaders and killed gency as mainly homegrown. That a few hundred fighters. Intelligence allows Washington to claim, as it officials say some of the highly trained "They're still alive. They're still a factor. repeatedly does, that when the die-hards men slipped away to regroup in Iran. They're a danger;' says a senior U.S. intel- run out of men and munitions, the insur- Those who took refuge in Iranian Kurdish ligence official. gency will dissipate. It also allows Bush to cities have been crisscrossing the border According to a U.S. official in Iraq, avoid the charge that the war actually in- in teams of two or three to launch attacks. Ansar is transforming itself from a dis- creased danger to the U.S. by stirring up a Analysts in Washington say Ansar opera- persed remnant into reconstituted cells hornet's nest of terrorism. Yet the Admin- tives appear to be roaming the country, operating locally under the guidance of istration's greatest fe~r is that the rebellion looking for targets on their own or occa- leaders who escaped to Europe. Few will get too local if the general population sionally hooking up with regime loyalists. fighters are as qualified to carry out the turns on the occupiers. "We minimize their '"HEY ARE BURROWING DOWN, LOOKING FOR OPPORTUNITIES TO STRIKE FOR MAXIMUM POLITICALIMPACT." -SENATOR JACKREED, WHO TOURED IRAQ.

TIME, DECEMBER 15, 2003

29 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

med, another ex-army man, said he imp~~taa~~:;:~~ft~a~:'n~~~~~s::~!~: I ~:~~~~a~~ ~;~~:~i~:~n~~~h~n~~ I. couldn't abide harming the very people the U.S. Central Command plans to form madan fast last month, Abu Ali talked to they were fighting for. Abu Ali grunted an Iraqi quick-reaction force that can iden- his fighters about civilian casualties. "I and waved a dismissive hand. "They are tify and counter the guerrillas better than will killlO Iraqis to slaughter one Amer- not like me:' he said. "I drink blood:' The the U.S. can. Commanders want the five ican:' he said. Abu Raheman, a former others sat eyeing him impassively. "One main political parties in the temporary gov- military officer who was playing with his day when there are no more Americans, I erning council to pool their militias in a lO-month-old son, retorted that a dead will kill the mujahedin," he joked, running single unit by Dec. 26. But experts like G.I. was not worth a single Iraqi. Moham- his finger over his throat. Not, perhaps, if Mustafa Alani, an Iraqi security someone gets him specialist at London's Royal United first. -Wrth reporting Services Institute for Defense and by Massimo Calabresl Security Studies, warn that politi- and Douglas Waller/ cally aligned militias are a pre- Washington, Bruce scription for civil war once the Crumley/Paris, Mark insurgents have been vanquished. Thompson/Baghdad and And the disparate elements VMenne Walf/Ramadl

) civilians in hospital -g 'I corridors. As the ~ 'j second convoy ~' ! WhatReally reached the bank ~ I near Samarra's . ~ I mosaic-adorned î Happened? rriosque, Abdul g )1 Satar, 47, dragged a, s his convoy rounded a , a terrified female comer in the pre- Iranian Shi'ite I dominantly Sunni city of pilgrim into his A Samarra on Nov. 30, U.S. bakery and slammed Army Sergeant Fî~t Class Alvin citizens contend that only. the fighting came as ~ grim the door, From the window, Ware had a bad feeling. In the ' ,eight bodies were found after surprise. The insurgents set Satar says, he watched a n~ar distance, he could see the fighting, at least two of off roadside bombs as the man dash into the street to. men crouching on rooftops and them cleariy noncombatants. convoys' Ml Abrams tanks. rescue his small son, who darting down alleyways. His They estimate that 54 and Bradley fighting vehièles stood immobilized bY fear. fears soon proved to be well civilians were wounded, entered the city. Then, firing "The Americans shot the founded. As the convoy inclUding some hit near a brazenly at close range, the man," ,he claims. The child approached, he realized that mosque as they gathered for guerrillas traded gU,nfire with appeared unhamièd. . some of the figures were carry- late-afternoon prayers. better-armed 'U.S. troops for ., The dispute over the 'ing mortars and rocket- Samarrans reacted with deep two hours and 45 minutes. The battle's body count bears , propelled grenades. Before anger to America's show of G.I.s were stunned. "Usually it echoes of Vietnam, where . long, says Ware, 34, "they overwhelming firepower, seems like these guys are casualty figures were routine- , , were firing in all directions," which pockmarked swaths of afraid to die for their cause," ly inflated. The U.S. has 'Jot. if'" So, it seems,'were the the city with bullet holes, says Captain Andrew Deponai, been giving out such numbers ,~t ~>G;l.s: That night,safely back wrecked cars in the streets 29, the company commander. in Iraq, but seemed eager to i,'at their base in Baghdad, the and killed and wounded many "This time was different." publicize this battle's hefty " soldiers of the 4th Infantry innocents. Even now, it's The whole city seemed to total. Samarra hospital " Division's 3rd Brigade tallied impossible to judge whiêh ver- be engulfed in shooting. A officials still insist that only their hits. They reported thiit sion is closer to the truth. black BMW sped down the eight Iraqis were killed, and , they had killed 54 Iraqi The only thing everyone street toward Ware's convoy. last Monday afternoon TIM'E . fighters in what had been the agrees on is that the fighting Three men sat inside, while a saw just two bodies lying in bloodiest clash since the start was exceptionally fierce, 'fourth, dressed in black, the hospital morgue: an of the U.S. postwar occupation revealing a higher level of hopped out, aimed an RPG elderiy man and a middle- of Iraq. The .next day General organization and coordination and fired. "There was a big aged woman, both with Peter Pace, vice chairman of by the insurgents than liad explosion, but it missed the Iranian identity cards. U.S. ", the Joint Chiefs of Staff, been seen before. The G.I.s lank, and the Americans fired commanders stand by called the engagement a drove into synchronized back," recalls Mohammed numbers they say were tallied harsh lesson for Iraqi > attacks on opposite ends of Khaled, 23, who says he from precise after-battle insurgents: "They attacked Samarra, about 110 kilometers . watched from his food reports. Besides, says and they were killed. So I north of Baghdad, as twin U.S. warehouse gown the block. Brigadier General Mark think it will be instructive to convoys escorted trucks . Nearby, insurgents raced into ' Kimmitt, the Army's deputy . them." delivering new post-Saddam Samarra's hospital and fled .operations director, "I.can't But local Iraqis recall a currency to two city banks. The out the back doors. In imagine why the enemy would very different scene that day. Americans were on general pursuit, U.S. tanks crump.led want to bring a dead body to > Th'ey describe heavy fighting alert, traveling with plenty of some cars and shot at the hospital." -By VMe"ne. that indiscriminately mowed heavy armor. others. Nurses laid the WaltlSamarra, wfth reporting by down civilians. Samarra Even so, the ferocity of wounded fighters and Brian Bennett/Baghdad

30 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti For Iraqi oil, an uphill road for refineries, which then process the By Edward Wong crude oil into products like gasoline, Sabotage problems kerosene and diesel fuel, all for use in SAIJI,lraq: Hussain KhalafTuma's I~aq. But all the major pipelines run- . mood was as foul as the smoke belch- and low-paid guards nmg south from the refinery in Baiji ing from the oil refinery nearby. and fro1Îl.Kirkuk go through the Sunni Cradling an AK-47, dressed in a American government to repair the oil areas of the country, a stronghold for ragged leather coat, he crouched on a infrastructure, has not offered to'h~lp, guerrillas battling the foreign occupa- patch of dirt by a flimsy cloth lean-to, and only two Eastern European coun-. ti~.,On Friday morning, along the 50- guarding an unsee1l. pipeline that tries have sent engineers, refinery man- mIle stretch of road from here to runs underground fOr240 kilometers, agers said. Kirkuk, tw~ men were scrawling a sign or 150miles, from here to Baghdad. A A spokeswoman for Halliburton said handful of men from his tribe, the that the refinery was not damaged by that sa1d: "Long live Saddam Hussein. Qaissy, took turns standing watch the war and so was not a high priority Death to the traitors." . around the clock. They slept between for repairs, and that plant managers can- Hashim Abdul Ghafour Shakir, shifts on two narrow metal cots. In not expect to get all the equipment and deputy director of the government-run the summer, he said, the desert heat is technical help they need immediately. Oil Pipelines Co., which manages Iraq's unbearable. In the winter, the rain At the rich Kirkuk oil fields 100 kilo- 4,200 miles of pipelines, estimated that soaks right through the tent. meters, or 60 miles, to the northeast, there was an average of one attack per To put up with all this, Tuma said, crude-oil exports have been brought to day by guerrillas or looters on the he is being paid the equivalent of $2 a a halt for some of the same reasons pipelines between here and Baghdad. On day. plaguing the refineries. To maintain Tuesday, saboteurs damaged three sepa- "Ifthis salary stllys the same, I don't production, North Oil Co., which runs rate pipelines, including one to Baiji. the fields, needs to replace spare parts The pipelines, buried just a couple of think I ä~d the others will hang that were looted after the invasion, said feet underground, make easy targets. A around to 'prote~t this pipeline," he Manaa al-Obaydi, the deputy general broken oilline usually takes one to four said. "We can go' elSewhere and get manager. Meanwhile, attacks continue days to fix, Shakir said, while repairs on better work. Just imagine yourself on the main export pipeline in the area, one carrying liquid propane gas take up here, sleeping in the wintertime, how which runs 480 kilometers from Kirkuk to three weeks because the ..,entire cold it is these days. And you have through Baiji to the Turkish port of pipeline has to be drained first. ,'. seven children at home, and you're Ceyhan. Under Saddam's rule, police officers not sure if they've been fed. What patrolled the lines, scaring off looters. would you do?" "We can start up production for ex- But the American-led forces "were very Tribesmen like Thma are on the port, but we want to guarantee safety," slow to stop the looters and maybe soft front lines of one of the coalition gov- said Asim Jihad, an Oil Ministry with them," Shakir said. ernment's most importantbattles: the spokesman. "We want to guarantee pro- Over the summer, Oil Pipelines and ,effort to get the Iraqi oil industry run- tection. Whenever protection is ready, other companies managing pipelines ning smoothly again. we will start production." contracted with local tribes like the Nothing is more vital for bolstering The Kirkuk fields can pump up to Qaissy for security. 'l the economic health of the country 700,000 barrels of oil per day for export, But there are questions about the de- ,.. and the sagging confidence of the worth about $7.2 billion per year. The gree to which certain tribes, especially government is currently relying on its ~ple than'.oilBlit since the Ameri- those in the Sunni areas, honor their more secure fields around Basra for all contracts. As the weary Tuma demon- ~a!171ed.fotCesinvaded Iraq, pipelines the country's exports and most of the hâve ..beenunder constant attack by strated here, wages, and. thus morale, ,overall production, but wants to bring can be low. That leaves the guards open anti-Naèiican guerrillas and looters, total production up to 2.8 million bar- cuttfI!8exports of crude oil and creat-, to bribel'Y in a country where that prac- rèls, per day by April, from 2.1 million tice was the norm under Saddam's rule. i~. t:W(ddeningsupply shortages in a per linesfor gasoline stretèhing fields working properly again. was hired three months ago by a Qaissy for miles and drivers forced to wait an Obaydi said the Kirkuk fields cur- leader. "If I'm only temporary, I don't entire lday to fill their tanks, fuel rently produce 230,000 barrels per day care as much about this place." shortages have emerged as a potent The New York TImes political issue with the potential to ig- nit~ civil unrest across the country. Twb\American soldiers were killed receilily while standing guard over lon~lines at gas stations, and many Iraqis warn that the kind of wide- spread rioting that broke out in Au- gust in the city of Basra may be just -. around the comer. Sabotage and looting are not the only obstacles hampering crude production and the refining of crucial petroleum products for domestic use. Frequent power disturbances have shut down re- fineries for day~ at a time. Because of UN sanctions imposed after the 1991 , the refinery here in Baiji, the . country's largest, is operating with technology from the 1970's,and it needs new parts and technical aid from out- Hussain Khalaf Thma endures searing heat and freezing cold to side Iraq. So far, Kellogg, Brown & Root protect a section of an oïl pipeline near Hai)l, IrlIq. the unit of HalliQurton paid by th~

31 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basln Özeti

Turkey's Kurds .. DECEMBER13TH-19TH 2003 military police in May. His crime? Filing a, Glimmerings of complaint with the European Court of Hu- man Rights on behalf of villagers inthe , .tolerance- -nearby town oCRulp, whose homes were : torched by security forces in the early 1990S at the height of the separatist insur- BATMAN AND DIYARBAKIR gency led by the outlawed Kurdistan The Kurds insouth-eastern Thrkey are , Workers' Party (PKK). Tothe court's embar- tasting some new freedoms " rassment Mr Tanrikulu's clients came to a AS TURKEYploughs on with efforts to hearing on October 17th to describe the .l"\.qualify to join the European Union, horrots inflicted by the armed forces. If the effects of reforms enacted over the past they are convicted, Mr Tanrikulu and three year by the conservative government led other may spend up to three years by Tayyip Erdogan are being felt, some- injail. times in surprising ways, in the largely When the PKK called off its fight for an Kurdish south-east. A new porn video, independent Kurdish homeland after the xashiki Kalil~i(Grandad's Fantasies) is sell- capture of its leader, Abdullah Ocalan, in ing well: until recently, it would have.be~n 1999, the hope was that the government , banned, not for its content but for bemg m would invest in poor provinces such as : the Kurdish language. More significantly, Mus, where average income per head in Thrkey's 14m Kurds are able for the first 2000 was $725,compared with a national time to learn their own dialects through a average of $2,941.YetBedrettin Karaboga, handful of privately run courses. Language students at work chairman of Gunsiad, the Kurdish indus- , In the town of Batman, Aydin Unesi, a trialists' lobby group, says that "not a . Kurdish-language teacher, says 200 stu- penny has come so far." He reckons that dents have enrolled since his school 70% of factories in the region are idle and opened its doors last month. A giarit sign that eight out of ten locals are unem- reading "Kurdish language course", ployed. No wonder, he says, that many of painted in the previously banned Kurdish have changed, but the authoritarian men- the suicide-bombers who attacked in Is- national colours, marks the building in tality of local officials has not. tanbullast month were ethnic Kurds. Batman's central square. In October the lo- In Diyarbakir, the largest city in the The American-led occupation of Iraq, cal governor invited a Kurdish bard, Mah- south-east, Sezgin Tanrikulu, a hum an- viscerally opposed by most Turks,has pro- sun Kirmizigul, to perform before a crowd rights lawyer, was taken to court by para- vided some relief for the Kurds. Around of 150,000 to celebrate the 80th anniver- ),500 Thrkish lorries carrying food, fuel sary of the founding of the Thrkish Repub- and other non-combat matériel for the lic.His opening number was in Kurdish. Americans cross daily in and out of Iraq Such examples of tolerance may, how- from the south-eastern province of Sirnak. ever, mislead. Mr Unesi's students have The Americans have bought $150m-worth yetta begin their lessons. "That is because of Turkish goods since the end of the war, the aùthorities keep throwing up new bu- some of it from the south-east; more Turk- reaucratie hurdles," he complains. First he ish contracts worth some $400m are in the was told to broaden doors to his class- pipeline. Butthe Kurdish truck drivers who rooms and hang up more Thrkish flags. carry the stuff also see the freedom being Then he was told to build a fire escape enjoyed by their fellow Kurds in northern "even though we have two of them and in- Iraq, who have been running their own af- spectors saw them." Faced with such ob- fairs outside Baghdad's control for over a stacles, not a single Kurdish-language decade. Kurdish-language porn may ria course has held classes so far. The laws longer be enough to satisfy them .•

Provincial ~overnor ousted in anti-Ba'athist drive

By Charles Clover in Baghdad ,mOment in Iraq's political an 'order banning the Ba'ath ousted president. HiS" dis- process. party issued by Paul Bremer, Iraq's Governing Council missal coincides with a, Iskandar Jawad Watoot, US chief' administrator in broad effort by the Govern- dismissed the governor of the governor of Babylon Baghdad. ing Council to shake up the one of Iraq's 18 provinces province, is the highest Entlfadh Qanbar, a spokes- leadership in Iraq's' 'prov- yesterday, 'accusing him of ranking official yet 1'0 be ""o man for the INC, denied that inces, in the lead-up to selec- o being a high-ranking official purged by the High Commit- the'firing: of Mr Watoot was N in the outlawed Ba'ath tion of a transitional assem- ' tee on de-Ba'athification, led POliticalli' motivated but bly next May. ~ party, formerly led by, Sad- c:: 'by Ahmid Chalabi, who also asserted t,hat the Governing The selection process pits u.J dam Hussein. cc leads the Pentagon-backed Council had been given the Governing Council ::2 The dismissal comes as u.J Ir~qi National Congress broad po;wers to root out against the local arul provin- 'u th" Governing Council, fight- uJ palrty. Ba'athists: cial councils in chOOSing the o. kg for its pOliÜcallife, seeks Tbe committee was chosen Mr Watdot is a former lieu- to assert its authority over transitional assembly mem- , fromi:,among the members of tenant colonel in the Iraqi bers. Iraq's local and provincial : the Clpverning Council and air force.! who lost three governments at a critical Adil Abdel Mahdi" a chargtfd, with implementing brothers to purges by the spokesman for Al>9ul Aziz

32 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

al-Hakim, the <:\1qent Gov- . palities that we feel there Council, local and pro~llcial . bi's INC. ernJryt .eöuncil president, are some..bad people;" he councils. The formula hâ$. According to the current said' thiS week.that changes said...... been designed to give iocal. plan, the Council will cease. ,'would be sought in many 'Membership. of the com- leaders a stronger voice in to 'exist following the' . local councils over the next . mittees that will indirectly .the hi the political process, appointment of an interim "fewmonths. . choose the assembly will be which until now has been government in June, though "Wewill revise and modifY evenly spÜt three ways, .dominated by formerly the Council has been fight- and re-elect those munici- between the Go.verning .exiled groups like Mr Chala-, ing for a new role.

La première grande manifestation « unitaire contre le terrorisme » . . a défilé à Bagdad .. . .

BAGDAD de notre envoyée spéciale Des hélicoptères tournoient au-dessus du centre de Bagdad. Des véhicules militaires améri-

• REPORTA.GE Une marche où faucilles et marteaux ont côtoyé les drapeaux verts de l'islam

cains bloquent discrètement des. rues perpendiculaires à la grande rue Saadoun. Ils protègent des manifestants brandissant, les uns des drapeaux rouges marqués, pour certains, de magnifiques fau- cilles et marteaux; les autres, des drapeaux verts de l'islam ou des coup d'enfants, aussi,mais très peu ce des Arabes sunnites en tant que d'Irak, dont le chef est le prési- banderoles dénonçant le « Satan» de femmes. Seulescellesde l'Union américain... tels - même si beaucoup seraient dent, ce mois-ci, du CIÇ, Abdel- de la femme irakienne,en sandwich présents dans les partis ;(:laï-' Aziz AI-Hakim. Son nom est sans. Ce sont certains des paradoxes dans les.rangs communistes, avan- de cette première grande « marche ques ». Parmi ceux qui prétendent cesse scandé par ses troupes, les cent en rangs serrés, voiléesou « en unitaire contre le terrorisme », les représenter, seul le Parti islami- autres s'en irritent, mais le mon- cheveux », mais toutes radieuses. c'est-à-dire contre l'ancien régime, que irakien participe au CIG, trent peu. même s'il se défend d'être « pro- En fin de parcours, l'ordonna- organisée mercredi 10 décembre SLOGANS CONTRE cc L'OCCUPANT Il dans la capitale irakienne. Où, pour américain ». Même lui n'est pas'. 'teur anonyme de la marche cher- Les ombres de ce rêve sont que présent à la marche, sans par,ler . che, du haut de sa tribune, à recen- la première fois, les manifestants les contingents de manifestants de trer les slogans: « Non à la terreur, ne réclament pas des salaires ou de loin les plus nombreux restent .l'électricité, ne protestent pas des autres partis sunnites, « salafis- oui à la reconstruction, à l'unité ... » .ceuxdes partis ethno-confession- .tes » notamment, qui soutiennent Il n'y parvient guère, ce qui fait .contre tel ou tel acte de l'occupant. . nels - «ta'ijiya» en arabe. Les Mais,sans être pour autant « pro- ouvertement une « résistaflce » que chacun reste content, et se dis- deux grands partis kurdes (mais que les manifestants appellent perse avec le sourire, promettant américains », ils le sont suffisam- aussi un.Parti de la solution démo- ment pour risquer d'être visés par « terrorisme »... Avec, bien sOr,des de reCOmmencer cette expérience cratique du Kurdistan)et deux par- nuancés que s'appliquent à souli- nouvelle. un attentat. Et ils sont heureux de tis chiites forment le gros des plu- gner les centaines de jeunes fidè- surmonter cette peur, comme d'être sieurs dizaines de milliersde mani- les de Moqtada AI-Sadr descendus différentset côte à côte,en cette bel- festants. En l'absence de ces par- de leur quartier périphérique, avec Sophie Shihab le journée d'hiver ensoleillée. tis, lors de marches organisées Un « rêve américain» ? C'est sur- depuis un mois sur le même thème force slogans contre « !,opcu~ pant », « Satàn », ou « le colonialis- tout celuides organisat~urs- « /'in- par les « démocrates », un millier à me». telli~entsia» irakienne qui a créé peine se mobilisait. Et mercredi, ce qui est ressenti comme une victoi- InvItés à rentrer dans .Ies rangs des dizaines de partis non confes- alors qu'ils tentent de prendre la . re, c'est justement la présence sionnels, se disputant les appella- ,tête du cortège, ils constatent sou- d'un parti chiite « radical » com- tions de « national », « libre », dainement que J'heure de la prière me celui dirigé par Moqtada « uni » . ou « démocratique ». Le a sonné, posent leurs banderoles 12 DÉCEMBRE 2003. plus souvent minuscules et incapa- : Al-Sadr.Présence qui aurait entraî- né celle des autres grands partis sur le sol et se prosternent dessus, bles de défiler seuls, ils prennent au bord de l'avenue, en se faisant leur revanche en étant le ciment de « ta'ijiya' », représentés, eux, au sein du Conseil intérimaire de gou- oublier. Mais c'est pour mieux cette marche. Comme le sont les rebondir et dépasser tout le mon- vernement (CIG), l'exécutif sous représentants de certaines unions de à l'improviste ... Non sans une professionnelles- ingénieurs,méde- houlette américaine. C'est pourquoi aussi l'ombre ou deux bousculades avec le parti cins, professeurs, écrivains -, pré- chiite le plus organisé, celui du principale de ce tableau est l'absen- sents avec leurs banderoles. Beau- Conseil de la révolution islamique

33 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

Triumph~~~_~_~~_~_~_~_~~_~~~~~~~~_~~~_$'-~ th-~_~_~" _ ------~-'------Salfctam-'Ine-pnsuner

Rory McCarthy in Ad Dawr, 0 0 Oliver Burkeman, Michael White, Gary Younge in New Yorl< and Michael Howard man known to the American ilitary as High Value Target Number One finally ran O\~tof luck on Saturday evemng, , when one of the biggest man- TShunts in history arrived at the door of a low-slung farmhouse, surrounded by a

sea of date palms and orange trees, not far 0 from the grey waters of the River Tigris. Reviled by his people and chased down by the world's most colossal military ma- chine Saddam Hussein - his luxuriant pal~s long since lost - had hidden him- self in a narrow hole, between 6ft and 8ft eep beneath a two-room shack in the tiny vill~ge of Ad Dawr, south of Tikrit. American soldiers found the entrance to the hole concealed under dirt and 9~d rags the US military said, and a "beWll- dere'd" Saddam gave up without a fight, leaving his captors to ,discover a b~efcase containing $750,000 (£470,000) ~n cas~, , along with shirts still wrapped m their I

packaging. 0 • "

o had em~rged, US officials said from an attempt mrecent said they believed the farm building was weeks to make a final.penetration of the bour a'-senior Ba'ath member anel party owned by Wais Namuk, one of his per- former dictator's remaining support net- forro'er official in the local electricity de- sonal cooks, who, they said, lived in a work, concentrated on Tikrit. Thwards the partment, who refused to be ~amed. large, two-storey house at the entrance to end "we brought in five to 10 members of A search of a small mud-btlck hut be- theroad. [Saddam's] family," said Major-Gene~al hind thé farmhouse revealed two tooms

o Mr Namuk and his brother Ala were Ray Odierno, commander of the 4th m- - a bedroom and what Gen Odierno both arrested, one neighbour said. "We fantry division, who was p~ese~t ~t the called a "rudimentary kitchen~ A few.feet were not allowed to go out of our homes. former dictator's apprehensIOn. Fmally, away, troops found the entrance to the Every time we opened out doors they we got the ultimate information from one hole hidden beneath a Syrofoam panel. of these individuals," he said, although pointed their guns at us and shouted 'Go! According to pictures released by the Pe~- Go!' : that was a version of events disputed yes- tagon, a shorter porizontal tunnel, POS~I-

o "None ofusknew Saddam was in there terday by some Kurdish sources, w~o blyfor sleeping, branchedfrom the mam and none of us would have told anyone amid their jubilation sought to claIJn one and a pipe leading to the concrete anyway. None of us support the Ameri- credit for the dramatic a,rrest. floo~ supplied air for breathing. Inside, in cans. They came to occupy Iraq. They said perhaps the least dignified situation , Troops readied -, ,,' , they came to liberate, but then we found imaginable, was S3;

o coalition forces carried out previous raids ~ launched the war in March and another Bigfish 0 0 ; nearby. 0 on àr-estaurant where Saddam had been "We were told that we would be looking "I've said from the beginning that he; thought to be present: At first, a simi.lar for some really big fish - nothing more,'" moves eve'ry three to four hours," Gen', conclusion seemed likely in the operation one soldier who participated told the As- Odierno said, speaking from one of Sad- at Ad Dawr,,~e up öf a clUster of farm sociated Press on condition of anonymity. dam's former palaces. But there were no , buildings and' a handful'''ofshops scat- What the troops found, the soldier con- mobile phones or other communications, tered along a back rolj.d linking Tikrit to tinued, was "just two rooms and sink, l;t devices, suggesting that Saddam had not, Baghdad: two initial searc~es had there was one bed and one chair and been playing an active role in coordinat-, brought no significant discoven.es. , some clothes and that's about it ... We did- ing insurgents. "I think he was more there Then they saw two men runnmg away n't stay there long. It smelled really bad. for moral support and I don't think he from a building obscured by trees. At Itlooked more like a garage than a proper 8.30pm, having cordoned off near?y was coordinating the entire effort," the roads with dozens of Humvee' all-terram house." general added. ' , vehicles, soldiers approached a .?ne- 'Saddam, it seemed, had turned in des- Questions remained, though, on the storey, cream-coloured farmhouse. The peration to a rriember of his entourage he subject of exactly who was responsible f~r troops came and they surrounded .the would always have had to trust more the intelligence breakthrough that ultl- area. We were all afraid," said o)le nelgh- deeply than m9~t; his cook. Neighbours l!lately led US forces .to Saddam. Gen

34 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Ozeti

Odierno's claim that the'dictator's family country retreat, Chequers, shortly after' had provided the key information was 9am yesterday. Mr Powell, a former dIplo- disputed by Dr. Mahmoud Othman; a mat, had been tipped offby both US and member of Iraq's governing council, who British sources. He summoned Sir Nigel told : "There was a Kurdish Sheinwald, the No 10 national security presence in Tikrit, around 50 peshmerga. adviser, policy adviser Matthew Rycroft They seemed to have assisted in opera- and DlP,t'idHill, Mr Blair's post-Campbell tional matters and in intelligence gather- communications director, to help draft a ing:' . ..' . statement. . Ahmed Chal.abi, the leader of the Iraqi, National Congress andil;tWverning coun. Sombretone cil member close to Wûhingtlin, ap- . Mr Blair swapped his Sunday clothes for peared to confirm a Kurdish ~when he business attire, and, at midday, drove to said that one instrumental fi~re in Op- Downing Street - just over an hour away erationRed Dawn had been Kosrat Ras- - and had an eight-minute conversation' soul Ali, a leading figure knoWri.~mply to with Mr Bush, which set both the sombre Kurds as "the lion of KurdistàD.~ tone and conciliatory emphasis ofboth leaders' televised statements. Partners " "Saddam is gone from power. He will - Kurdish sources said hehad been culti- not be coming back. That the Iraqi people vating links with tribal lead~rs and now know and it is they who will decide sheikhs in areas of the "Sunni triangle~ his future:' said Mr Blair, the first world nearthe Kurdish autonomous zone. He is leader to publicly confirm the capture . . credited with'masterminding the arr.est He urged Sunni Mu~lims who had been ofThber Yassin Ramadan, the former vice- loyal to the llt:PUl>t:u dll.L .. tui to ''''0 , inMosul iil the summer. compatriots and n:cunstruct Iraq before ,One Kurdish news agency even claimed the promised June handover by the coali- 'that troops from the autonomous area tion. "It's a very good Christmas present had been involved in the seizure of Sad- for the prime minister," said one official. $m, but Barham Salih, prime minister of The cordon of Humvees remained the Kurdish regional government, was around Ad Dawr last night, as did hostil- keeping a diplomatic silence yesterday. ity to coalition forces. "Saddam has gone, . "Kurdish forces are partners in the coali- but there are 25 million more Saddams in tion," he said. "And we will leave it to Iraq:' said one local, identifying himself col!lition command toexplain the events as Ali. "This was a small farmhouse he .surrounding Saddam's capture." was in, not the home of a rich man. We :An ocean away, wintry weather was set- didn't know Saddam was here and any- .ting in at Camp David, President George way we would have protected him. Sad- Bush's Maryland retreat, when he re- dam Was a brave man who refused to say. ceived a call there from Donald Rumsfeld 'yes to America and Israel. He was our .at around 3.l5pm on Saturday. hero arid our leader:' Mr Rumsfeld, the defence secretary Though it remained unclear what effect whose star had been fading amid failures' the capture would have in the long term in Iraq, made sure he' delivered the news on the activities of anti-coalition insur- directly. "Mr President, the first reports gents, the initial response appeared grim. are not always accurate," he cau~oned, ac- At least 17people were killed yesterday at cording to White House spokesman Scott a police station in Khalldiya, west of McClellan. Baghdad, in a suspected. suicide car ~This sounds like it's going to be good bombing. An American bomb disposal ne,ws;" the president responded. Mr . specialist was also killed as he tried to Rumsfeld told him what he knew. "That defuse an explosive device. is good news:' Mr Bush replied. But how, Mr Bush wanted to know, .Shouting could they be so sure it was Saddam, and Despite the triumphant tone of Mr Bre- not a lookalike? Mr Rumsfeld, according mer at the Baghdad press conference - to the White House spokesman, contacted "We got him!" - there was a clear effort General John Abizaid, head of US Central to forestall accusations oftriumphalism. Command, who passed on the informa- Mr Blair permitted himself no more than tion that identifying marks on Sàddam's a flicker of a smile, Mr Bush kept his state- body, perhaps old wounds, had boosted ment sombre and brief, and Mr Bremer his captors' confidence. Mr Bush picked used hand gestures to try to tone down up the phone to inform his vice-president, . the shouting of Iraqi journalists. Dick Cheney, his national security advi- But the coalition did arrange for Sad-' sor, Condoleezza Rice, and his wife Laura, dam to hear news of reactions to his cap- ture, bringing a delegation of Iraqi politi- Predator unmanp.ed aerial vehicles cians to meet him. (UAVs) and hellfire missiles, the force has "We told him, 'If you go into the streets been equipped With hi-tech systems en- how best to announce the capture, but fi- now, you will see the people celebrating," abling its units to spread out across the one visitor, Adel Abdel-Mahdi, a Shi'ite region, and to keep track of every piece of nal confirmation did not come until ., shortly after 5am on Sunday, Washington party official, told the Associated Press. intelligence as it is gathered by troops . "He answered: 'Those are mobs: When we searching houses and suspected hiding time, or lOam in the UK. ' told him about the mass graves, he places. It seemed to have worked. Paul Bremer, head ofthe coalition pro- replied: 'Those are thieves: He didn't "Hewas just caught like à rat," said Gen vision authority in Iraq, called Ms Rice, who passed the news to the president. By seem apologetic. He seemed defiant, try'- Odierno, who described the former dic- ing to find excuses for the crimes in the: tator as "very much bewiidered:' mid-morning, administration aides were same way he did in the past." "It is rather ironic that he was in a hole ploughing through the snow to the White in the ground across the river from these House, Mi' McClellan said, which in Mr great palaces he built where hé robbed all , Bush's administration has generally been the money from the Iraqi people." all but deserted on a Sunday morning. On Saturday bight, with Saddam's iden- The president began telephoning key al- tity still uncertain, Mr Bush had bOarded lies, beginning with Tony Blair. a helicopter back to Washington, making The prime minister had already heard it into town just ahead of a gathering news of the capture from his chief of staff, snowstorm. He worked on strateJtie's for Jo,!!athan Powell,_w!1o phoned him atQis

35 Revue de Presse-Press Review-Berhevofa Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti Under questioning, he's 'not~remoYsefulai ati-'- By Ian FISher Ahmad Chalabi, head of the Iraqi Na- commander of ground forces in Iraq. tional Congress and who was also in The room was small, Rubaie said, BAGHDAD: The wild gray beard was the room, said: "He was quite lucid. He and Sanchez asked the. men if they gone and he sat on a metal army cot, had command of his faculties. He would like to see the captive through a just awake from a nap, in socks and would not apologize to the Iraqi window or by camera. black slippers. He was not handcuffed people." . !'We said, 'No, we Want to talk to He did not recognize all his visitors, "He did not deny any of the crimes him,' " Rubaie said. but they recognized him. That was the he was confronted with having done. Aides to the men differed slightly purpose of the visit: to help confirm He tried to justify them." about what happened next. One said that this was, in fad, Saddam Hussein. Saddam, who they said had just woken What. came next was, according to . FollowingSaddam's capture Satur- up, did not recognize any of his visit- people m the room, an extraordina ry day night in à two-meter ~ole that one ors, Another said he recognized .30 minutes, in which four members of council member said was filled with Chalabi and asked him to introduce the the Governing Council, among the new "rats and mice," the four council mem- others. leaders ofIraq, grilled the country's de~ bers were taken by helicopter Sunday "Saddam turned to Pachachi and .posed and now captured leader about . afternoon to a military base, at a loca- said: 'You were the foreign minister of his crimes. Saddam, they said, was defi- tion they would not disclose. . Iraq. What are you doing with these ant and unrepentant but very much de- Two other council members, in addi- people?~" an aide said. feated. . tion to Rubaie and Chalabi, were . Rubai~ said h~ asked the first ques- . "The world is crazy," said Mowaffak aboard: Adnan Pachachi, the foreign tion, which, he said, was met with a bru- al-Rubaie, one of the council members minister before Saddam came to. tal and dismissive joke. in the room Sunday after Saddam was power, and Adel Abdul Mahdi, who .Hc:.sajd 'he asked why Saddam had captured in his hometown; Tikrit. r~resents the Shiite religious body, the had ,two leading Shiite clerics killed: . "I was in his torture chamber in 1979 Supreme Council for the Islamic Revo- Muhammad Bakr al-Sadr, in 1980, and and now he was sitting there, powerless lution in Iraq. Mohammad Sadiq al-Sadr, in 1999. in front of me without anybody stop- . Two of Iraq's other new leaders were . The word "sadr" means "chest" in Ar- . fi . . there, too: 1. Paul Bremer 3rd, the pmg me rom doing anything to him. American civilian administrator, and abic, and Saddam replied, .~ Sadr or Ar Just imagine. We were arguing, and he Lieutenant General Ricardo Sanchez, Rijil?" That translates as: "The chest or was using very foui language." the foot?" The men then asked about three crimes alleged of his nearly 35 years in power: ~out the us: of chemical weapons agamst Kurds ID the northern Iraqi town of Halllbja in 1988,in which an es- timated 5,000 people were killed Sad- dam said it was the work ofIran ~hich was at war with Iraq at the time: Of the mass graves of tens of thou- sands ofIraqis uncovered since Saddam was toppled from power in the Ameri- ca!l-led offensive this spring, Rubaie s:ud Saddam answered: "Ask their rela- tives. They were thieves and they ran away from the battlefields with Iran and from the battlefields ofKuwait." And on why he invaded Kuwait in . 1990, provoking the U.S.-led assault on Iraq the next year, he said Kuwait was rightfully a part of Iraq. "He was not remorseful at all," Cha- labi said. "It was clear he was a com- plete narcissist who' was incapable of .showing remorse or sympathy to other human beings." Chalabi said Saddam also suggested that he was behind the recent wave of .attacks against American soldiers in Iraq since his defeat. "He said, 'I gave a speech and I said the Americans can come to Iraq but they can't occupy it and rule it' " Chalabi said. "He said, 'I said I wo~ld fight them with pistols and I have.' " "He didn't say it directly, but he was trring to take credit for it," Chalabi said. At a news conference Sunday even- François Mori/The Associated Press ing, Pachachi said that Saddam had The Iraqi foreign minister, Hoshyar Zebari, speaking with reporters in Paris on tried to justify himself by saying that Sunday, hailed Saddam's capture as a major step forward for Iraqi democracy. Iraqis needed a tough rule),'.

36 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Ozeti

. "He tried to justify his crimes by say- Bremer and Sanchez, the council roles been reversëd, he would have tom . ing that he was a just but firm ruler," membe!s ~aid, did not speak, though us apart and cut us into smali pie~ Pachachi said. "Of course, our answer . Chalabi said Saddam was "deferential after torture," Chalabi said. "This con- was he was an unjust ruler responsible and respectful to the Americans." trast was paramount in my mind - how for the deaths of thousands of people.". "Youcan conclude from that some as- we treated him and how he would have Throughout the meeting, Saddam pect that he was reconciled to his situ- treated us." was calm but often used fouI language. ation," he said. The New York TImes Pachachi said he looked "tired and hag-. "The most important fact: Had the. gard." On Iraqi streets, jubilantgunfire. mixes with disbelief By John F. Burns and Edward Wong BAGHDAD: Gunfire resounded in the streets and Iraqis danced and waved . flags in Baghdad's teeming neighbor- hoods in celebration Sunday of the cap- . ture of Saddam Hussein by U.S. forces. On Karada Street, a busy commercial strip in central Baghdad, men pulled out AK-47's and pistols and squeezed off shots into the air, littering the streets with hundreds ofbullet casings. On one comer, a band formed, with men banging on drums while their friends fired guns. Cars raced down the street and men with AK-47's leaned out the windows, spraying the air with gun- fire, while others fired from balconies. Iraqis,said they had not seen such cel- ebrations since perhaps the end of the Iran-Iraq war in the late 1980's. "It will be a new start for peace," said Said Jassim al-Yasseri, 34, the imam of a Shiite mosque. "This is a new day for the country. Saddam should at least get the death penalty." More than 100 Shiites marched down the middle of one street, carrying red and green flags with the names of the most famous Shiite clerics. Abdelhak Senna/Agence France-Presse . "Saddam has been captured, death to Many Iraqis ~heered'Saddam's capture, while others reacted with disbelief. . the Baathists," they chanted, referring ~o Saddam's much-feared political party. One man in the march ran up to a reporter, yelling, "This is the greatest day in Iraq." Under his rule, Saddam kept follow- ers of the Sunni branch of Islam in power while prosecuting Shiites, who make up 60 percent of the population. The greatest resistance to the American occupation has come from towns in the so-called Sunni Triangle in central Iraq. While the celebrations Sunday were chaotic in most of Baghdad, residents in at least one Sunni neighborhood, Adhamiya, reacted with sullen disbelief at the initial reports of the capture. "Let them show us it is real," said Abu Mohammad, a resident of Adhamiya, where Iraqis last April recounted a tale of how Saddam paid a visit to the local mosque and greeted a throng of well- wishers who kissed his feet. Adhamiya was a Baathist stronghold Henghameh Fahiml/Agence France-Presse where Saddam had much support. But as A car carrying journalists through a Sunni neighborhood in Baghdad was stopped Abu Mohammad continued to express Sunday by supporters ofSaddam Hussein who were holdinghis picture. that support - "All the people in Iraq love Saddam Hussein," he said - gun-

37 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

fire rang out in the distance from Iraqis City, not many residents have satellite out of a cardboard box. "I hope he's ' overjoyed by the news of the capture. television, so the news did not spread tried in public, and all the Iraqi people "Let them put pictures of Saddam quickly. But when it did, residents will see this." Hussein on television so that we know wasted no time~'in mocking the man Others questioned whether the cap- -it!.s-him,'!~AJ>u-l{ohaIIll1llld said.~------they blame. the~disappeaëance -and -, for ture-would meaÏCan eOO1o'thé àftacKs The U.S. military did broadcast pic- execution of thousands of Shiites. on American and other forces attrib- , tures, but instead of Saddams sitting "I am very happy, because Saddam , uted to Saddam loyalists. proudly at a conference table in mili- was a bad leader," said Hanaa Abdul Hus- "The arrest of Saddam will make the tary uniform, as Iraqis had grown ac- sein, 26. "It is a new birth for aU of us." customed to seeing during his rule, the resistance weaker," Yasseri, the imam, h. d' hid, ub Young men who had seen the televi- said. "But it will still take a long time for footage showed 1m IS eve e r - sion pictures of Saddam mimicked the America to get rid of them. The Ameri- bing his hands down his beardéd ,way he stroked his beard, or rubbed the cans need support from the Iraqi èheeks 'and throWing back his head as side of his face, or they mocked him for people, and they need to respect their an American medic pressed a tongue being plucked from his underground ' promises to the people. They must depressor into his mouth. hiding place by the American forces. quickly establish a new Iraqi govern- -The gunfire started sporadically ,"He is a coward. Just like aratl" ment." when rumors of the capture near Sad- shouted one man. The New York TImes dam's hometown, Tikrit, emerged. As "He looks like a beggar!" said another. the news spread and gained credibility, "He is finished!" said a third. Christine Hauser contributed report- Iraqis poured into the streets in many , While many people shouted back ingfrom New Yorkfor this article. 'neighborhoods to show their happiness. "yes, yes," some questioned how the Thousands gathered, cheering and ' Iraqi leader would be put on trial dancing. Children waved U.S. flags. "Saddam destroyed us and destroyed Men,tossed sweets to the crowds. the Iraqi people," said Hussein Nasar In the Shiite neighborhood of Sadr Jassim, 20, as he pulled a fistful of candy Iraq court likely to try Saddam for war crImes• By Neil Lewis

WASHINGTON: After U.S. officials finish interrogating Saddam Hussein for whatever information he may provide, he will almost certainly be- come the principal defendant before an Iraqi-led war crimes tribunal that was set up only Wednesday, Iraqi and U.S. officials said Sunday. Since the conclusion of major combat , in the Iraq war, Bush administration of- ficials have been consistent and clein that they want Saddam and his senior aidés tried before an Iraqi-led body on ' charges of war crimes, and even . ' The Iraqi Governing Council on u.s. soldiers with a box containing $750,000that officials said was found at Saddam Wednesday put forward a set of regula. Hussein's hideout near TIkrit, Iraq. tions that will create a five-member court empowered to try Saddam. The tribunal would cover' crimes all five members of the tribunal would that Saddam will be tried before the committed from July 17,1968 - the day be from Iraq. new tribunal. L. Paul Bremer 3rd, the Saddam's Baath Party came to power -' Adnan Pachachi, a member of the chief U.S. administrator in Iraq, de- until May 1, 2003, the day President Governing Council, said Saddam would Clined to say how Saddam would be George W. Bush declared major hostili- face open, public trial inside Iraq. treated, as did General Ricardo Sanc- Hes in the war in Iraq over. "There's no question that the process hez, the top American military <;>ffici!ll The regulations, drafted with the aid will be an Iraqi process," Pachachi said. : in Iraq. But a senior legal adviser ID of U.S. government lawyers, pointedly Abdel Aziz al-Hakim, the president Washington said Sunday that the take a different approach than that used of the Governing COi.mcil,who was on a tribunal remained the choice of the for dealing with crimes com- trip to Madrid on Sunday, said Saddam Bush administration. mitted in Sierra Leone, Rwanda and the , would go before the new tribunal, ac- Any trial of Saddam would involve former Yugoslavia, reflecting the Bush cording to Agence France-Presse. Sad- the use of a large cache of documents administration's marked distaste for dam, he said, will be "taken before the taken out ofIraq during the GulfWar in any UN role in the process. Those three , judges and he will be judged according 1991. The documents, which detail mass courts were all established under UN to the law in force before the tribunal killings at Saddam's behest, were ob- ' auspices. , that was set up in Iraq." tained by Kurdish militia fighters who The newregulations allow the Gov- The tribunal, which is to be housed in ' raided the offices of military and Baath erning Council to appoint international a former museum containing Saddam's , Party security officials in the northern as well as Iraqi judges and require that treasures, is not likely to begin its work cities of Erbil, Kirkuk and Sulaiman- international lawyers be employed as until after a new government takes over ira. ' , advisers to the tribunal But Iraqi offi- next July, U.S. officials said Sunday. The material, officials said, includes cials indicated that they expected that U.S. ofticials have not publicly said an audiotape of Ali Hasan aI-Majid,

38 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti

,Saddam Hussein's cousin, ordéring the of eight militaryoffensives conducted. group, has been colleëfing accounts of use of chemical weapons in the Anfal in 1988 that human rights groups have atrocities frolIlItaqis that could be used ,campaigns against Kurdish troops. equated to genocide and said should be in any trials oftraqi officials. Anfal was. the name given to a series 'prosecuted. The New York TImes In addition, Indict, a London-ba!led

Saddam captured • By Kenneth Roth Now, try him in an international court

NEW YORK highly experienced jurists of unquestioned integrity. Saddam's brutal and arbitrary justice system can ne can only rejoice at the capture of Sad- .0, dam Hussein. Few people are more de- hardly b~ expected to have produced' such jurists. serving of trial and punishment. U.S.forces Prose~utIons were typically based on confessions, deserve credit for arresting the deposed ~ften mduced by torture. Serious criminal investiga- tIons, let alone complex trials, were virtually un- ,dictator so that his crimes can be presented and con- demned in a court of law, rather than arranging to he.ard of. The Iraqi Governing Council hopes to solve kill him in combat. . . . thIS problem by looking to Iraqi exiles' as well as Iraqis from communities historically repressed by But the stakes now are enormous. The fairness of the tribunal he is brought before will determine the Baath Party w~o r~maine~ in the country. But even among these It wIll be dIfficult to find jurists whether his prosecution advances the in Iraq or perpetuates a system of arbitrary revenge. ~th the right combination of skills and emotional dIstance from the former dictatorship to produce tri- Washington says it has not yet decided what to do als that are fair - and seen as fair. with him, but the first moves of the U.S.-dominated Iraqi Governing Council are not auspicious. ' ~ internationally led tribunal would be a far better option, whether a fully international tribunalor more Saddam Hussein's government was responsible for likely, an internationally run tri,bunal with significant , the murder of a quarter of a million Iraqis. Among the , occupants of the mass graves being unearthed in Iraq today are 100,000 Kurdish men and boys machine- domestic participation, such as the special court set gunned to death during the 1988Anfal genocide, many up for Sierra Leone. Because its personnel would be , after having been chased from their homes with chem- selected by the rather than by Wash- , ical weapons; the 30,000 Shiites and Kurds slaughtered ' ington's surrogates, an internationally led tribunal is after the 1991uprising; other Shiites killed during the more likely to be seen as legitimate. And because it 1980's because of their perceived sympathy for lrap; . can draw from a global pool of talent, it would be bet- sO-CalledMarsh Arabs killed as the Iraqi governmént t~ able to secure the experienced and fair-minded ju- drained the marshes and destroyed a culture thàt had . nsts than a court that must look only to Iraqis. An in- . thrived for centuries; and many individual Iraqis of all ternationally led tribunal could still conduct trials in faiths and ethnicities who were singled out, their lives Baghdad and involve Iraqis as much as possible, but it ended, for real or perceived opposition to the regime. . would be run by international jurists with proven re- To do these victims justice, their plight should be cords of overseeing complex prosecutions and scru- recorded in a court of law and their perpetrators, pulously respecting international fair-trial standards. properly judged and punished. But the Iraqi Govern- D~spite the obvious merits of an internationally ing Council, taking its lead from Washington, last led. tribunal, Wash~ngton is adamantly opposed, week established a tribunal that is to be dominated by WhIChl~rgely ex~lams the pa~ chosen by the Iraqi Gove~m~ CouncIl. But Washmgton's opposition re- flects ItS Ideol?~, no~ concern for the Iraqi people. ~~'qiiu~sts. Despit~ the superficial appeal of allow- The Bush admInIstratIon calculates that a tribunal of ~ngIraqIs to try theIr own persecutors, this approach Ir~qis selecte~ by its hand-picked Governing Council ISunlikely to produce sound prosecutions or fair tri- wIll be less lIkely to reveal embarrassing aspects of ,als. It reflects less a determination to see justice done Washington's past support for Saddam Hussein, , tha!l a fear ofb\.!.c)cingWashington's ideological jihad more ~ikely t~ impose the d~ath penalty despite agamst any further enhancement of the internation- broad mternatlOnal condemnatIon, and, most impor- al system of justice. !ant, less likely to enhance even indirectly the legit- As. welq;J.ow.,from Rwanda and the former Yugo- Imacy of the detested International Criminal Court. slavia, prosècUtions of genocide or crimes against hu- No one should endorse these self-serving reasons. manity can b,e enormously complex, demanding ju- Governments should encourage Washington to al.: riS!Sof exce\'tional skill and sophistication. They re- Iowan internationally led tribunal to try Saddam qwre amasSIng volumes of official documents, col- Hussein and his henchmen. The people of Iraq de- lecting ~ensitive forensic evidence from mass graves, .serve no less. presentmg hundreds of witnesses from among victims . and accomplices, and paying scrupUlous attention to The writer is executive director of Human Right~ . the requirements of due process. To avoid being per- Ware~ . ceived as show trials or "victor:sjustice," they call for

)lt.ralb.. atribunt. December 15,2003

39 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti L'ancien dictateur, qui se cachait dans uneferme près de Tikrit,

est -~ denuis. - samedi - soir aux mains des Américains- - qui n'aurait J?a& trouvé d'autre Les recherches dans les bâti- abri' qll'un{\pl~nque au fond ments se sont d'abord avérées d'un jardin d'ooe' connaissance infructueuses. Intrigué par de la d'un cOusin. terre fraîchement retournée, un L'administräteur civil de l'Irak a rejoint le centre des soldat a finalement déniChé l'ac- conférences de la « zone cès à ia cache. Saddam,qui était verte », le quartier général armé d'un pistolet et d'un AK47, Saddam s'est rendu sans oppos~r.de ré- américain à Bagdad, en compa- ..1 ~ sistance. Il disposait de.' . . ~ gnie du générai américain Ri- cardo Sanchez, le chef des 750 000 dollars en billets de forces de la coalition, pour une 100. Une somme confortable séance exceptionnelle de « télé- pour un homme en cavale. ~'1;u~ réalité ». Pour prouver l'arres- le pactole n'a pas pesé lo!Jtd fuce tation, les Américains ont choisi aux 25 millions de dollarS de ré- de fournir des images « médi- compense promise par les Amé- capture cales » de Saddam Hussein. Il ricains pour toute information apparaît à l'écran en homme conduisant à son arrestation. L'as de pique du jeu de cartes a été dénoncé comme avant lui lagé, Paul Bremer peut annon- des bois, hirsute et hagard. Bagdad: de l'un cer que « le tyran est Dans la salle, des spectateurs ses fils Oudaï et Qusay tués en de nos envoyé spéciaux prisonnier ». Saddam: a été dé- représentants de médias ira- juillet dernier dans l'assaut de Thierry Oberlé couvert samedi au fond d'une kiens s'agitent. « A mort, Sad- leur résidence secrète. Selon des cave dans lIDe propriété agri- . dam! Tuez-le!» témoignages en provenance de cole de la région de Tikrit. La Le médecin militaire qui Tikrit,'des fuites dans l'entou- «Mesdames et messieurs. on capture est humiliante. Le dicta- l'examine travaille à son identi- rage tribal de Saddam auraient l'a eu !» Après huit mois de jeu teur irakien se terrait près de fication formelle. Il observe sa facilité sa localisation',' de cache-cache, la partie est tiit- chez lui dans son pays natal dentition sans doute pour com- . I.,'étau s'était resserré depuis minée. Radieux et surtout sou- comme un malfrat provincial parer ses observations avec la le déb~t4u mois autour de Sad- coupe dentaire du fugitif. Il pré- dam: ,Anciè)1 numéro deux du lève dans sa bouche de la salive régim~;' IÏ1lat Ibrahim avait pour les tests d'ADN. Puis iltâ- échappé de peu aux 'forces amé- tonne la tête de Saddam avec ri~ßs'àHaoi1idja, un fief des ses doigts gantés. Il cherche anciens oaasistes proche de vraisemblablement à repérer la Kirko'uk. L'opération de la cicatrice qu'il porte sous ses ] 73' division aéroportée avait cheveux au-dessus de l'oreille été montée avec l'aide des com- sur Ull côté de la boîte crâ- battants de l'Union patriotique .nienne. Saddam est passif, ses du Kurdistan (UPK),la milice du gestes sont vains: ilse tapote la leader kurde, lalal Talabani. mâchoire, serre sa barbe dans Elle avait notamment permis la main. l'arrestation du secrétaire de Les images défilent en boucle l'homme de confiance de l'ex- . durant la conférence de presse'. président. Cofucidence : le dic- Le captif est amaigri, fatigué. tateur irakien a été capturé à AI- brisé. Du raïs, il ne reste que la Daour, la bourgade d'originé , moustache et les yeux. Mais les d'Izzat Ibrahim située dans un célèbres bacchantes sont enva- coin de campagne verdoyant hies par un fouillis de poils de sur les bords du Tigre, à barbe poivre et seL Et les yeux quelque 15 kilomètres de Tikrit. sont baissés pour un regard Depuis le 9 avril, la Task noir de perdant. Le proconsul et Force 121, l'unité des forces le général montrent aussi des spéciales américaines, avait photos d'identité. Sur la der- pour mission de s'emparer de nière en date, ilest rasé de près. Saddam mort ou vif. Mais elle « C'est un homme résigné. Il n 'a était aveugle faute d'un réseau aucune blessure et il est en d'informateurs irakiens. Les Kurdes de l'UPK et leur service bonne santé », note, satisfait, le de renseignements, le Dezgay général Sanchez. Zanyari, ont en partie comblé le Au tableau noir, le patron des , vide. Ils jouaient ces dernières troupes américaines présente semaines un rôle non !légli- les lieux de la prise. L'ancien chef d'Etat s'était dissimulé geable de pourvoyeurs de dans ùn trou de sept mètres de « tuyaux ». C'est eux en tout cas profondeur et d'une largeur de qui ont rendu publique hier ma- près de trois mètres dans sa tin l'opération baptisée « Aube partie basse. L'entrée était dissi- rouge» qui a mobilisé des cen- mulée par des pierres et recou- taines de militaires de la 4' divi- verte de terre. Le troglodyte sion d'infanterie. pouvait respirer grâce à une Objectif prioritaire, l'arresta- prise d'air et à un ventilateur de tion de Saddam était devenue poche. une véritable obsession pour les

40 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

forces coalisées. D'abord sym- bolique, elle avait pris une im- "portance stratégique en raison de la montée en puissance de la guérilla. La majorité des at- . ..taques antiaméricaines sont en .effet organisées en sous-main par les partisans de l'ancien ré- . gime. En position défensive, les Américains se devaient de re- prendre l'initiative. Avec le retour plutôt pathé- tique de Saddam sur le devant de la scène, les forces coalisées espèrent atteindre le moral de la guérilla et regonfler celui de leurs propres troupes. Partis pour certains depuis le début de l'année, les soldats sont las. « On aimerait bien avoir au moins l'impression que le bou- lot avance », confiait samedi un lieutenant de la 173' division aé- roportée basée près de Kirkouk. Vingt-quatre heures plus tard, ses vœux sont comblés. Enfin, les Américains ont marqué des points auprès de la thousiasme se propageaient semblaie~t par petits groupes pendant près d'un quart de population irakienne. Dans les d'un quartier à l'autre. Les mil- pour manifester leur joie. siècle, puisse s'acl}ever ainsi pi- rues de Bagdad, le téléphone liers de policiers, d'agents de' sé- . Les scènes de liesse étaient teusement au fona d'une cave. arabe a fonctionné plus que les curité et de gardes de la sécurité cependant plutôt de courte du- «Pas un coup defeu n'a été tiré radios locales pour propager:~ vidaient leurs chargeurs taii.dis rp.e. Les passants semblaient et, si peu de combats ont été li- nouvelle. Mais les habitants que les automobilistes enta- surtout abasourdis et, en début vrés durant la guerre, on ne n'ont réelleinent priS conscierlce maient des concerts de klaxons. d'après-midi, presque incré- peut pas dire qu'il s'est beau- de l'événement qu'en entendilnt Des militants chiites et les dules. Ils semblaient avoir du coup battu », commentait un les rafales.d'arines automa- membres de partis politiques fa- mal à réaliser que la domination ancien colonel de l'armée ira- tiqùes cr.épitèr.Les tirs d,'en- vorables à la coalition se ras- . d'un satrape. sur son peuple, kienne .

. . . Ces ennemis jurés de Saddam Hussein épaulent lesforces spéciales américaines' Une arrestation facilitée par les peshmergas kurdes différences de méthodes entre rité de l'ancien président. Les «motiVes, mais lents à réagir, et' Adrien Jaulmes les !joldats d'élite de l'US Army Kurdes sont partisans de garder ignorant des coutumes locales et les miliciens batailleurs secrète la capture du colonel et. et. des langues »., Certains de de son chef. Mais selon eux, les kurdes ont parfois suscité leurs traducteurs sont aussi Américains insistent pour que L'appui des peshrnergas, mili- quelques déboires. soupçonnés d'informer les an- les deux hommes leur soient li- ciens kurdes dont le nom signifie La capture en août d'un colo- ciens baasistes. D'autres leur re- vrés. Quelques heures après, la textuellement « prêts à mou- nel irakien chargé de la sécurité prochent de ne pas évaluer la nouvelle de la capture de Rama- rir », aurait été décisif pour les de l'ancien vice-président ira- valeur des renseignements qui militaires américains chargés de kien, Taha Yassine Ramadan, . dan se répand. La filière permet- leur sont fournis. la traque des anciens dignitaires avait été à l'origine d'une polé- tant de remonter jusqu'à Sad. Mais cette occasion manquée irakiens, dont l'unité créée spé- mique entre les Américains et darn est rompue. . semble avoir suscité un change- cialement pour cette mission a leurs alliés. Interrogé par les Selon des Irakiens travaillant . ment de méthode des Améri- .été désignée un moment sous le Kurdes, le colonel avait accepté avec les Américains, ce sont au cains, qui s'appuient de plus en nom de« Task Force 20 ». de les conduire à son chef, per- ' contraire les bavardages des plus sur les Kurdes. L'opération Les Kurdes, durement répri- Kurdes eux-mêmes qui ont fait « Aube rouge », déclenchée se- més par le régime Baas, sont des mettant l'arrestation de Rama- dan au saut du lit. Tout s'est en- échouer le pIan. L'incident ré- lon des sources militaires améri- ennemis jurés de Saddam Hus- vèle alors les divergences entre caines moins d'une heure après sein. Depuis la première guerre suite compliqué. Selon les Kurdes, ce coup de filet aurait pu les forces spéciales américaines avoir reçu une information sur du Golfe,ils sont aussi les princi- être doublé par une autre prise ; chargées de la traque de Sad- la localisation de l'ancien dicta- pauX alliés irakiens des Etats- celle de Saddam en personne. dam et les Irakiens qui tra- teur, serait le résultat de cet ef- Unis, et leurs relations avec les Le colonel affirme en effet ren- vaillent avec eux. Les Améri- fort d'adaptation. forces spéciales de l'armée amé- . contrer chaque semaine à Bag- cains sont décrits pàr leurs riG.äinesont anciennes. Mais les dad l'hOlIlII\echa.I'g~de la sécu- collaborateurs irakiW1SCOJIll1le

41 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti

------_.------La résistance-~-----_._--~-- ~------.------devrait- survivre à sa décapitation semaine dernière Farès et Abou Saddam, le phénomène inverse Leur mentor embastillé, que Mahmoud, deux anciens mili- Bagdad : Georges Malhnmot était observé ces derniers mois : vont faire ses milliers de séides, taires pro-Saddam qui partici- les affidés de l'ancien dictateur à la pointe de la résistance anti- avaient renforcé leur pouvoir de américaine? «Les combattants pent à la résistance à Abou Gh- reib, au nord de Bagdad. Le pouvoir obscur du dicta- terreur. Les menaces contre des les mieux organisés sont les ex- Officiellement, les Améri- teur a-t-il été définitivement traducteurs, contre le centre cul- baasistes ou les ex-membres des cains n'ont jamais pensé que anéanti par cette arrestation, turel français, contre toute per- services de sécurité de Saddam. Saddam conduisait la résis- sans combattte, la plus humi- sonne susceptible de coopérer mais ils sont maintenant davan- tance. il l'inspirait, notamment liante qui soit pour Saddam.? Et avec les Américains s'étaient tage inspirés par des objectifs via ses cassettes vidéo et le la résistance liée à ses anciens fi- multipliées. Le harcèlement psy- nationalistes que par un souci maintien de contacts avec cer- dèles va-t-elle perdre de son in- chologique persistait de loyauté à l'égard dJJ. tyran en tains des membres de ses ré- tensité, maintenant que son ins- Voici un mois, un homme est fuite », déclarait t"cemment seaux de répression. Ceux-ci pirateur est sous les verrous? Ce venu frapper à la porte de la Phoebe Marr, une spécialiste ont reçu un coup au moral hier, sont les questions qui hantent les maison d'Abbas Khalaf, l'am- américaine de l'Irak. Huit mois mais ils disposent d'armes et responsables américains en bassadeur de Saddam à Moscou. après la chute du régime, face à sans doute d'argent pour leur Irak, et ce n'est pas un hasard si, jusqu'à la guerre, dans le quar- des occupants qui ont multiplié permettre de continuer la résis- dans la foulée de cette victoire, tier d'a1-Mansour à Bagdad. Ré- les erreurs, la résistance a dé- tance. Tant que Saddam était ils ont immédiatement appelé digée à la main, la mystérieuse sormais sa propre raison d'être, en liberté, aucun nom de diri- les partisans de l'ex-raïs à dépo- lettre qu'il tendit à son épouse bénéficiant de la sympathie geant de la résistance ne pou- ser les armes, pour œuvrer à la conseillait à l'ambassadeur de d'une large frange de la popula- vait émerger. Les Américains réconciliation du pays. ne pas travailler avec les forces tion, dont les trois quarts, selon étaient gênés par cette absence Saddam avait beau avoir été d'occupation. Ou, s'il acceptait, il un récent sondage, ne font plus de figure de proue. « Ils se- chassé du pouvoir il y a plus de devait être une taupe au service confiance aux Américains. huit mois, son système répressif, de l'ancien régime. A deux re- il n'est donc pas sûr du tout raient ravis de négocier secrè- passé en clandestinité, subsistait prises, les Américains l'avaient que l'arrestation du tyran suffise tement », déclare un notable de jusqu'à hier matin. Et paradoxa- convoqué au ministère des Af- à éteindre les actes de guérilla et la tribu Dleimi de Ramadi, qui lement, au fil des attaques per- faires étrangères. « Vous avez à enfin stabiliser le pays. Beau- raconte la visite que vient de lui pétrées par ses fidèles, la main peur de Saddam. c'est pourquoi coup d'insurgés, même anciens rendre un agent de la CIA : invisible du tyran s'était même vous ne voulez pas reprendre baasistes, ne combattaient pas « Comment peutoon régler le renforcée, à tel point qu'al- votre travail », lui dit une res- pour le retour de Saddam au problème? Négocièr avec la ré- Shaed, un hebdomadaire ira- ponsable. « Oui, j'ai peur de pouvoir. « Saddam est et res- sistance », lui a-t-il répondu. kien, titrait cette semaine : Saddam, je ne suis pas un .tera un symbole. S'il est capturé . « Oui, mais il n'y a pas de di- « Saddam va-toil revenir au pleutre, maisje connais ses mé- ou tué, la résistance ne s'arrê- rection» a encore ajouté l'Amé- pouvoir ?» thodes », répondit Abbas Kha-. tera pas. Nous nous battons ricain. « Créez en une, et n'at- Alors que l'immédiat après-' laf. Selon lui, l'objectif de Sad- pour l1rak, pour l'instauration t~ndez pas d'être faibles pour guerre avait connu une recru- dam était de priver les Améri- de la démocratie, et pour que les dzscuter avec elle »...s'est-il vu descence des actes de ven-' cains de tout savoir-faire irakien baasistes soient réintégrés au répondre. geance contre les proches de ou étranger. jeu politique », nous disaient la Il était impensable que les

L'explosion à la voiture piégée a fait au moins 17 morts à Khalidiyah, à 60 km à l'ouest de Bagdad, (Photo Zohra BensemralReuters.)

42 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

, Américainsentament des pour- ril/a », déclare Saad Nazzal, ils ont ouvertement reconnu freins à leur engagement dans parlers avec Saddam pour faire vice-gouverneur de Beiji, une qu'il fallait rééquilibrer la ba- la résistance s'appelait Sad- reculer la guérilla.Aujourd'hui, villesur le TIgre entre Mossoul lance en pensant à la minorité dam Hussein. Impensable la donne pourrait peut-être et Bagdad, et ancien collabora- sUnnite, qui a peur d'être sub- pour les chiites de lutter aux changer. « Si les Américains mergée par un pouvoir chiite, côtés de celui

irakiens. Le vice-président Ez- de l'ombre de Saddam zat jbrahim, qui a été pré- senté comme l'animateur des actions terroristes, est un homme malade et sans cha- raille » et « trompe-la- risme. mort» ! fut chargé de diffuser le mes- Les fedayins seront en peine BagdaÎl : Saddam avait édifié son sage du raïs. Les journ{lux de remplacer Saddam Hus- de l'un de nos envoyés mythe ,brique après brique, prirent le relais. sein, même s'il y a fort à pa- spéciaux Claude Lorieux mensonge après mensonge. Le bruit courut aussi que rier que le fugitifbarbu et che-, Ses hagiographes racontaient des fedayins arrêtaient les au- velu capturé à Tikrit devait comment, jeune révolution- tomobilistes sur une route du passer plus de temps à se ca~ Les gens instruits se raison- naire, il avait échappé aux sud et « exécutaient» ceux qui cher qu'à donner des ordres, naient. Saddam Hussein était , griffes des polices du dictateur ne criaient pas « Vive de bataille. fini. « Papa Saddam », Aref qu'il avait tenté d'assassi- Saddam ! »... Ahmed Nechir- La « résistance » à la pré- comme des générations d'éco- nero Un vrai roman de cape et van, gouverneur de la pro- sence améiicaine ne devrait liers avaient appris à le dési- d'épée. Ils assuraient aussi, vince kurde de Dohuk, confiait _ pas cesser pour autant. Un' gner, ne récupérerait jamais aux Irakiens blasés, qu'égaré ' samedi : « que des gens aient observateur chevronné pré- le pouvoir maléfique qu'il dans les lignes ennemies lors encore peur de Saddam, je ne voit que « les attaques vont avait occupé de 1979 à 2003. de la guerre contre l'Iran, il peux pas le nier ». Un ancien continuer ». Mais la « résis- Les Etats-Unis d'Amérique était parvenu tout seul à rega- pechmerga (combattant tance» va changer de peau. A l'avaient chassé pour toujours. gner les tranchées irakiennes. kurde) confirme: « Je ne moins de vouloir libérer le pri-, Mais les autres ? Ces Ira- Inconsciemment, et malgré pense pas que les Irakiens le somiier le plus fameux du' , kiens que, gaspillant la ri- l'ironie discrète de certains, craignent encore,personnelle- monde, elle cessera d'être « la chesse pétrolière et humaine ces histoires s'étaient impri- ment. Ils redoutent plutôt ses résistance. du régime déchu ». du pays, il avait asservis mées dans le subconscient des partisans.» Deviendra-t-elle pour àutant comme un Yvan le Terrible masses. Saddam n'avait-il pas Reste que la capture du dic- une résistance nationale ? mésopotamien? Asservis et d'ailleurs échappé jusqu'à tateur déchu - une victoire Trouvera-t-elle un chef qui abrutis de propagande, du pr.ésent à la traque américaine sache la mobi- berceau à la tombe ! Ceux-là alors que ses fils Oudäï et Qu- liser ? L'avenir ne jouaient pas les esprits say avaient été débusqués et le dira. forts. Ibrahim, un professeur' abattus? Pourtant. libérée, «Si elle existait dans En' atten- , de l'université de Bagdad, fai- 'd'une censuresàns pitié, la: les deux mois qui suivirent dant, l'homme sait certes valoir cette semaine presse irakienne elle-même ,dont les Ira- que « si elle existait dans les traitait jusqu'à présent le fugi- la chute de Saddam kiens ne pro- deux mois qui suivirent la tif avec ,un certain ménage- nonçaient le, chute de Saddam Hussein. la ment, relève un observateur. Hussein, la crainte nom qu'en hantise de le voir reprendre le Les poseurs de bombes et de le voir reprendre baissant la pouvoir a disparu ». les manieurs de kalachnikov voix s'apprêt~ Beaucoup d'Irakiens redou- qui s'en prennent aux « colla- le pouvoir a disparu» à paSSE)r une taient malgré tout que, même borateurs » du régime mis en seconde nuit chassé défmitivement de ses place par Washington entre- sans prix pour les Américains en prison. Du moins n'a-t-il palais d'orgueil, le raïs déchu tiennent la crainte de et leurs 'amis irakiens - porte pas été assassiné comme tant ne punisse encore une fois «l'ombre de Sadd am ». un coup à ce que certains ap- de ceux qui l'ont précédé à la sauvagement ceux qui l'au- Quand ils assassinèrent d'une pellent le « terrorisme» et tête de l'Irak, depuis le jeune , raient trahi. Ses fedayins s'en balle dans la nuque le prési~ , d'autres la « résistance ». Elle roi Faysal II en 1958 ju~~' seraient chargé. Aussi, beau- dent du tribunal de Najaf s'était identifiée à un homme, qu'aux présidents Kassem e~ coup dormiront-ils plus paisi- - qui était aussi responsable Sadd am Hussein. Ayant fait Aref. A la différence de Nourri blement cette nuit après aVQir de la commission chargée du plusieurs fois le « ménage » Said, l'homme fort de la mo- découvert sur leur écran de autour de lui, le raïs n'à pas' narchie irakienne, il n'a ,Pl!.S télévision le visage de vaga- dossier des criminels de de vrai lieutenant. Il ,n'a donc. ';fini traûié par une corde der- bond hirsute d'un dictateur guerre -, les tueurs proclamè- pas de successeur à la' tête de rière une voiture. Tll,nt d'Ira- , hier encore quasiment déifié. rent: « Le président Saddam ceux qui, quotidiennement, at- kiens pourtant lui promet- , Et encore, pas tous, car on Hussein nous a chargés de taquent les convois améri- taient ce sort! ' leur a appris que le fils de Ti- t'éliminer.» Relâché peu cains et les postes de police krit était à la fois « passe-mu- après, l'adjoint du -magistrat

43

Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

dad, where he lent his seJ:-, " ',")i1,I'l~'::EJ~i:téClJ~ql.PJ:~sidên~,~ri~'~CC~~ainn~n;, vices to the fledgling Ba'ath ' , , ',:many potentiàl rivals;ménlbers of 8Ùth,PartYand ' movement and its ideology :~::rriili!aryàf~:éi~u(èé1'::;::":',:',',' ': " ',' ",','" of Arah nationalism. The Ba'athists supported thé 1958 ~j.,$éj("8~:lrà:qinv,~ës ~ë$têmlran; in aii a~emptto, revolution to overthrow the :' ,',reilssert cOntrol'overthé Shatt al-Arabwaterway'and Hashemite monarchy but 'J~itiateSthe,lra~:lfacj:~~r~:<:' ,,' , " decided ta kill Abdul-Karim Qassem, the country's new ~ ~?81-88.:USeic~rts mllitàf:Y.eqùipmenttoIraq, leader, the following year. Mr Hussein, to widespread, .: ~él983Do~~idRù~~~id:ÜS'jiresident~~ag~nis incredulity, traced his ances- ' ',"; sp~cia!énvéy'to:tti~ ~iddle.East:~isits ~aghdad té try to the prophet: , pled,gesupport for:Sàddam'Husseinagainst Iran 0 ' Mohanimed. He likened him- self to ancient Babylonian • Mar 1984:Iraquses chemicalweapons against Iranians kings such as Nebuchadnez- ' , toquash.:offe~Sive,iritheMajnoonrnar~es ' zar. An admirer of Stalin's methods, he encouraged a , • 1987_ Saddamlaùnch~s,theArifalcampaign:against " grotesque personality cult. " "the Kurds.1S0,OOOdisappear and4;OOOvillagesare For all his bombast, he did , .destroyed,;".,::. ".' " . ' sometimes display a crude

< - ••• ">" < ~ sort of diplomacy. During • Mar19a8: Kurdisht~wn of Halabjais attacked,with ' the Iran-Iraq war, he per- , ,chemlçalweapons;'S,OOOdie Cl) , ' " suadedSaudi Arabia and • Kuwait to give him billions • Aug198~ 91{sPQn~or~d~easèfireendslran-Iràq war' , bf dollars to fight the ayatol- lahs. ,"Àug,l990~ iraqinv~des Kùwait,,', When he'wanted good rela- tions with the then Soviet • J~~1991:Gùif~~r,US-Iedforce~beginaerial bombingof Union and with the west, he , Iraq,iriOperation Q~sertstonn - to liberate Kuwait presented himself as a secu- ' lar leader - a bulwark , ' ~Fèb 1991:Iraqwithdiaws.fr~m KuvÎaîfCl) against Islamic fundamental- • ,Mà;'1991:RepublicariGuardordered to crush Shia ism who could hold together a fissiparous Iraq, who ,rebellion i~the south and Kurdishuprisinginthe north; espoused moderation on the "severallÎÙndredthôûsind rèfugees,flee to Iranand Arab-Israeli dispute and who Turkey favoured a Palestinian state alongside Israel. • Apl'199,1:Planestablished for northern and southern no- By the time he invaded .fly zon~sto p~otect Kurdsand Shias Kuwait and defied the world in August 1990, he portrayed • Jun 1991:United Nat!onsweapons inspections begin in himself as a devout Muslim " . . 1, '... " . fighting ill a holy war; an Iraq . i,' " ' ", '. Mày 1994:Saddamie-elected as president and assümes ' _ the roleofprir;n~ .minister ,He recruited and • Aug1995:HistWé> sClns-in-lawand their familiesare granted asyium:inJordan, : deployed,gangs of • Feb1996:Son~-in-Iaw:grantedpardonby Saddam but '" rightwing thugs .."killed on re~rn,to &aghdàd ' ' under the umbrella "e. Dec1998:,UN'~e~Pons'i~s~orswithdrà~, us I,aùnchesOperation D.esertFox,.;;todestroy IraqiWMDs of the ruling • Fe~1999:,Shias~irituallèade~.,C;randAyatollah ' ßa'ath party , ,;Muham.~ed ~di~ al-Sadriskill~ ,~nsouthern citYNajaf to turn Iraq into • May 2001:Saddam's son Qusay,head of theelite . Rèvolutionafy<;ûàidsahd'SpeèialfClreesiselected to the 'Republic of Fear' .;-the lea,gers?ip'ofB~'attJPa,rty:: "" , ,.J~n,20,02:,US,Pr~sid~nt'Bush.labelslraq.Iranand North , Korea'axisof evil'" " . irredentist who wanted to liberate the whole of Pales- " .. Nov 2002: UNSécurityCou~ciladopts resolution 1441 ti!1e from the Jews. " ,âemand,ing Iraqdisarm and pàves the,wayfor return of With high-flown Arab 'rhetoI'ic, he appealed to Pal- :-weapon'inspectors> " estinians and other Arabs 'barbouring grievances ,. Mar 1~2001:~ush'gives Saddam 4S hours to leave Iraq ägainst Israel, the west and ,• ,Mar192001: US-Iedforcèsiiwade Iraqunder Operation 'the 'Gulf states. , F eed add' f He displayed the same Iraqi,,r" om -:-to remove S am Hussein rom power ',basic but effective diplo- • Apr4200l:Lastpublicsighting.ofSaddamonthe matic skills in the years street,s,of Baghd

45 Revue de.Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

After the invasion of it would soon fall. Middle "Eastern Muslims'- a lings dIa not dare tell him Kuwait, he seemed genu- It was thus left to George that his ambitious weapons task made much easier by inely surprised by the even- W. Bush to finish what his President George W. Bush's development programmes tual resolve of the then father had begun. had drained Iraq's coffers; it support of Israel in its. con- Soviet Union and of France, Soon after the September flict with- the Palestinians "- ""his -former-aiiies;-- tb-lorce w!!~)~J:>OY~ alL~"1t9.rt.f!geQf ICtool te-rrorafiackson money that drove him' to MI' Hussein improved rela- him out of Kuwait. New York and Washington, tions with his old enemies invade Kuwait in 1990. Mr Hussein had lost touch MI' Bush bracketed: Iraq, Nor did subordinates ever Syria ~d Iran and waited with reality by the time along with Iran and: North patiently uriti{ world opinion want to tell him 'that the President 'George H.W.Bush Korea, in the "axis of evil". Iraqi army, however large, was. Diore' hostile to US! sent US bombers and cruise . Again,' MI' Hussein, appar- adventurism than to his own was unlikely to withstand missiles into Iraq on Janu- ently blinded by the over- what 'would be thrown at it depredations on the: Iraqi ary 17 1991. Fortunately for whelming opposition to war people. . by great powers. him; and perhaps less fortu- ,among Muslims and non- They did not even want to However, he had a hl~ of nately for Iraq,' MI' Bush Muslims, throughout the underestimating the 'M'ith- break the news his romantic stuck to the United Nations world, underestimated US fables - he fancied himself lessness of the superpoWers mandate, which was to expel determination to disarm Iraq and the west when it. came as an author and wrote at iraq from Kuwait, and .leff, and overthrow the regime. least two - were sentimental to protecting their vital Hussein's regime in place - Apparently he saw no lim- and not very good. interests. albeit in the expectation that its to his own power. Under . .Kurdishintelligence may have

",,' . C> C> played rolein finding fugitive N ~ c::: UJ . PUKlead~r Talabani may have claim to $25m USbounty, reports James Drummond a:> ~ Lieutenant-General Ricardo Intelligence provided by the UJ actionable intelligence ... " more quickly than they U Sanchez, the commander of UJ Kurds could have been Gen Sanchez said yesterday. might have wished, US offi. Cl US forces in Iraq, yesterday important in helping Ameri- "It was great analytical cers told the Financial Times > refused to be drawn on « ean forces seize the former work." last month. Cl whether he would be paying dictator. z Six hundred men. drawn Even when the site of Sat- o a reward for the information Gen Sanchez said only from the 4th infantry divi- urday's capture was identi- ~ that led to the capture of that Operation Red Dawn sion'sFirst Brigade Combat fied and searched, the hiding ....In .Saddam Hussein. .was launched afterintelli; Team, including cavalry, place of the former Iraqi dic- :::e Ih July, when MI' .Hus- gence had been gathered artillery, aircraft and special tator could easily have been j: sein's two sons Uday and about the farm. south of Tik- forces, .had only 112 hours' overlooked. cc.... 'Qusay were killed in an rit where MI' Hussein was notice to move against the The "spiderhole" was cam- V operation in Mosul in north. , finally captured on Saturday z target, .Gen Sanchez said. ouflaged with bricks and dirt cc ern Iraq, it was as a result ,of evening. The operation was com. and furnished with a fan and Z a tip-off by - it is thought - With the amount of money pleted Without a shot being a breathing device, Gen San- Ei: the owner of the house in on offer, the US-led coalition fired. chez said. which they were staying. forces have not been short of The isolation of the farm The view that Kurdish The motive was financial, "walk-ins" - people claiming where MI' Hussein was hid- intelligence may have played This time it may be 'Jalai to know where the former ing almost certainly helped a significant role in the opel" Talabani, the prominent Iraqi leader and the other 54 ensure that he was captured ation was supported in a Kurdish leader, and one of Ba'athist leaders listed on its rather than killed. statement released yesterday his commanders in his Patri- most-wanted list are hiding. The fact that' crowds were by the Iraqi Governing otic Union of Kurdistan who The problem has been in building up during theoper- Council. lay 'claim to some or all of substantiating 'the many ation against Uday' and , Ahmad Chalabi, leader of the $25m (£14m, €20m) leads. Qusay forced US forces in the Iraqi National Congress, bounty offered by the US. "It was intelligence, Mosul to finish the operation said that Qusrat Ràsool Ali, believed to be a leader of MI' Talabani's PUK, had helped with information. Moreover, the first reports that came via the Iranian press agency .in Tehran -qlloted MI' Talabani as saying that a combination of US "and [Kurdish] pesh- merga forces" had tracked down the former Iraqi leader.

The US-led coalition has been putting increasing pres- sure, on its Iraqi allies - MI' Talabani's PUK, Mustafa Barzani's Kurdistan Demo- cratie party, the Iraqi National Accord, the Iraqi . National Congress and the 'Shia Supreme Council for the Islamic Revolution in Iraq - to pool their intelli- gence assets.

46 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

tant parce qu'il était si.sllr qu'elle lui rendrait hommage pendant les il. Saddam Hussein, le dictateur siècles à venir, retiendra sans dou- te que le grand raïs de la Républi~ que d'Irak, président de son ~qui se rêvait en Saladin.moderne Conseil de la révolution et chef - ow suprême de toutes ses armées fut o ~ vaincu le 9 avril2003, quand les for- les liens tribaux et la violence ont construit son pouvoir ces américaines firent rouler la tête d'une de ses statues dans la poussière de Bagdad. Le « Nabu- deux fils de sinistre mémoire, sations de lâcheté fusent déjà de fAIT COMME «UN RAT ». chodonosor du XX' siècle », le Oudaï et Qoussaï, auront au moins toutes parts en Irak et dans le mon- Quoi qu'il puisse lui arriver désor- « Saladin des temps' modernes », mais, rien ne saurait être plus humi- assumé leur destin et résisté jus- de arabe. qu'au bout, le 22 juillet dernier, Selon ses vainqueurs, pas une l'homme aux 19 volumes de biogra- liant pour « l'Oint, le Leader. glo- phie officielle, le seul dirigeant ara- rieux, le Grand Oncle» narcissique dans une villa de Mossoul, les balle du pistolet qu'il portait au armes à la main face aux forces be qui osait encore défier l'Améri- et paranoïaque des peuples d'Irak côté n'a été tirée. C'est au contrai- américaines. que, n'était plus qu'un tyran en que cette arrestation de voleur de re un homme « coopératif », le Défait, hébété, résigné, sale et fuite. poule, sans gloire ni panache. Il regard vide, le visage épuisé, dévo- hirsute comme un sans-abri ni Restait «Saddam-Ie-bagarreur, disait que «jamais» on ne le.pren- ré par une longue barbe poivre et secours, leur père, lui, a choisi de Saddam-Ie-dur, Saddam-Ies-gros- drait vivant. Qu'à l'exil ou à la red- sel, ouvrant gentiment la bouche vivre. Dans la. captivité et le dés- bras », qui envoyait depuis huit dition, il préférait « la mort en mar- pour une prise d'ADN qui a été honneur, Saddam reste d'abord un montrée aux Irakiens.' mois des messages audio aux « bra- tyr, pour l'honneur. de l'Irak ». Ses ves moudjahidins irakiens en lut- survivant. Les quolibets et les accu- L'histoire, 9u'il. affectionnait. te », et conduisait, disait-on, la résistance à l'occupation, reconsti- De lace Renaissance arabe)) à l'arrestation du président déchu tuait ses réseaux et préparait spn • 1937: Saddam Hussein,naÎt soldats américains arrivent en bombàrdements de la coalition retour. Ce Saddam-Ià aussi est' à Al-Ojah, près de Tikrit. Arabie saoudite dans le cadre de américano-britannique sur mort. Il est mort le 13 décembre vers 20 h 30 locales, sous la terre .1957: Saddam adhère au parti l'opération « Bouclier du désert n. Bagdad, sans mandat de l'ONU. Baas (( Renaissance arabe n). .17 janvier 1991 : début de sèche d'une misérable ferme iso- .1958 : coup d'Etat du général l'opération « Tempête du désert n. lée, tout près de l'endroit qui vit Abdel Karim Kassem. Bombes sur Bagdad. naître Saladin, le vrai, celui à qui il . .1959 : tentative de complot aimait tant être comparé, celui qui contre le général Kassem. libéra Jérusalem des croisés il y a Saddam Hussein, impliqué, . neuf siècles. s'enfuit en Syrie, puis en Egypte. Saddam Hussein, patronyme • Février 1963 : premier coup qu'il fit graver à des dizaines de mil- d'Etat baasiste ..Le général Abdel liers d'exemplaires sur les briques Salam Aref nommé président, de ses vingt palais, est né le 28 avril Saddam Hussein rentre en Irak. 1937 dans une masure du village de • Novembre 1963 : le général AI-Ojah, à 175 kilomètres au nord Aref fait arrêter les principaux .• 9 avril 2003 : chute de Bagdad ; de Bagdad, tout près de Tikrit. Pay- dirigeants du Baas. devant les troupes américaines. san sans .fortune, son père meurt .1964 : Saddam est emprisonné. • 27février 1991: Le président La dernière apparition publique quelques semaines avant sa nais- .1966 : Saddam s'échappe puis George Bush (père) annonce de Saddam Hussein et de ses fils; sance. Dépressivè, .subha, sa mère, , et élu secrétaire général du Baas. la fin des opérations militaires. Oudaï et Qoussaï, a probablement confie le bébé à son frère, un cer- ~.1968 : coup d'Etat baasiste du • Février-mars 1991: eu lieu la veille . tain Kairallah Msallat qui va s'en .général Ahmed Hassan AI-Bakr. soulèvements kurde (Nord) • 1" mai 2003 : George Bush occuper trois ans. Puis Subha se • 1969 : Saddam Hussein nommé et chlite (Sud), écrasés .. annonce la «fin des opérations . remarie, l'enfant est repris et subi- vice-président du Conseil de • 3 avril 1991: création de de combat majeures" en Irak. ra, des années durant, coups et pri- commandement de la révolution. l'Unscom, Commission spéciale de • 22 mai 2003 : le Conseil vations de la part d'un beau-père • 1969 : début de la déportation l'ONU chargée du désarmement de sécurité de l'ONU adopte violent et irascible. des Kurdes chiites. de l'Irak. . la résolution 1483, qui confie « Saddam-Ie-bagarreur» se for- .1974 : guerre au Kurdistan. • 1991et 1992 : création des la reconstruction de l'Irak à la ge ces années-là, disent ses biogra- .1979 : Sadd am Hussein zones d'exclusion aérienne au coalition américano-britannique, phes. Il faut survivre. Et puis, l'en- s'empare de toutes les premières Nord et au Sud pour protéger " puissance occupante ". fant appartient au clan des AI-Kha- fonctions au sein de l'Etat les populations kurde et chiite. • 13juin 2003 : le quotidien tab, de la tribu Abou Nasser, qui et du Baas. .3 septembre 1996 : premiers arabophone londonien A/-Oods ont la réputation d'être astucieux, '.1980 : l'Irak envahit l'Iran. bombardements américains. A/-Arabi publie un premier violents et fidèles à la famille • 1980-1988 : la guerre entre .31 octobre 1998: les inspecteurs message manuscrit attribué élargie. l'Iran et l'Irak fait entre 500000 de l'ONU quittent Bagdad. à Saddam Hussein. et 1 million de morts. .16 décembre 1998 : les Etats- .3 juillet 2003 : les Etats-Unis LE cc FONCEUR .. • Mars 1988 : Saddam Hussein. Unis et la Grande-Bretagne offrent une récompense de Plus tard, lorsqu'il se sera attri- déclenchent l'opération « Renard 25 millions de dollars pour aider bué tous les pouvoirs, « Sadd am-Ie- du désert n. à la capture de Saddam Hussein. patriarche » - un prénom alors rare • 29 janvier 2001 : le président • 22juillet 2003 : Oudaï et qui signifie «fonceur» - laissera George Bush classe l'Irak dans Qoussaï sont tués par l'armée son clan dépouiller nombre de « l'axe du Mal n. américaine à Mossoul (Nord). leurs voisins et nommera plusieurs • 16 septembre 2002.: Saddam .31 juillet 2003 : deux filles de « cousins », parfois illettrés, à de Hussein accepte le retour des Saddam Hussein, Rana et Raghad, hauts postes de responsabilité. inspecteurs de l'ONU. accompagnées de neuf enfants, En 1991, le «glorieux leader» • 8 novembre 2002 : arrivent en Jordanie, qui leur ll: pourra bien ordonner aux généalo- .e résolution 1441 de l'ONU qui offre accorde asile. à Bagdad « une dernière chance • 19 août 2003 : attentat contre gistes de lui fabriquer un lien de utilise l'arme chimique contre de se conformer aux obligations le siège de l'ONU à Bagdad. sang crédible avec le prophète Mahomet, lien qu'il symbolisera les Kurdes. de son désarmement ". 22 morts, dont le représentant .2 août 1990 : l'Irak envahit • 17mars 2003 : l'ONU rappelle de l'ONU, Sergio Vieira de Mello . par l'édition d'une copie du Coran le Koweït. ses inspecteurs. .13 décembre 2003 : capture de 600 pages manuscrites avec son .8 août 1990 : les premiers • 20 mars 2003 : premiers de Saddam Hussein . propre sang, prélevé par demi- litres sur trois iUJOé.e.s.Mais les trQÎ$... ,

47 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

petits points bleus tatoués près de son poignet droit montrent que le Les dirigeants arabes restent « descendant du Prophète» est d'abord et avant tout un «tribal» -d'origi.ne hlLrnble. 'Ce.n'est pas un il!gJliet~_g~vanJ!)Ilsé cu~ité hasard si son arrestation a eu lieu tout près des terres de son clan. persistante dans le pays A 17 ans, grand (1,88 in), mince et élégant, Saddam Hussein a quit- RIYAD mot revenant à présent au peuple té Tikrit et l'oncle Kairallah qui a de notre envoyée spéciale irakien ». Même son de cloche au oM fini par l'adopter, pour un lycée de « C'est un grand jour non seule- Bahreïn, où un porte-parole offi- ,..,o Bagdad. C'est là qu'il se lance dans ment pour l'Irak, mais pour tous les ciel a souhaité voir s'ouvrir «un w l'action politique. TIest intelligent, Arabes et les musulmans. C'est.le avenir prometteur pour l'Irak, fait ""llO adore lire mais sà, spécialité, chez symbole de lafin de la dictature, de de prospérité, de sécurité» et de ~ U ow les militants, c'est plutôt le coup de l'oppression, du vol des richesses et relations de coopération avec ses c poing. En 1957, Saddam Hussein un grand jour pour les générations à voisms. :f! adhère au parti Baas. Il participe à venir. Si tous les dictateurs arabes Loin de traduire une soudaine un complot avorté contre le roi pouvaient en tirer une leçon ... » empathie pour l'ancien dirigeant Fayçal II, installé sur le trône d'Irak Khalil Al-Khalil,professeur à l'uni- irakien, cette réserve officielle par les Anglais. versité isl~ique Mohammed Ben tient au fait que, hormis son Deux ans après, la monarchie est Saoud, à Riyad, ex,prime une joie impact symbolique instantané, la renversée par l'armée. Mais Sad- sans réserve à l'annonce de la cap- capture de Saddam Hussein ne dam Hussein, devenu baasiste et ture de l'ancien président irakien. change pas grandechose à la situa- panarabiste, n'est pas satisfait du «Pourquoi, interroge dans le tion actuelle en Irak. L'insécurité successeur. En 1959, il prend part à même souffle cet universitaire, la tentative d'assassinat contre le pourquoi Ahmed Maher [le chef de cc Un grand jour n, général Kassem, reçoit une balle la diplomatie égyptienne] a-t-il dans le mollet et est contraint de attendu la capture du dictateur pour Ariel Sharon s'enfuir à l'étranger, en Syrie, puis pour dire que "nul ne le pleurera" ? en Egypte. Cinq plus tard, en 1964, Pourquoi aucun dirigeant drabe, à " Comme je l'ai dit au président rentré en Irak, Saddam Hussein est l'exception de ceux du Koweït et des Bush, aujourd'hui est un grand jour arrêté et emprisonné. Libéré deux Emirats arabes unis, n'a osé dire pour le monde démocratique, pour ans après, il contribue à la prépara- mot à propos de Saddam Hussein ceux qui se battent pour la liberté'et tion du coup d'Etat qui, en depuis la chute de son régime [en la justice ßt pour ceux qui luttent. juillet 1968, assure le monopole du , avril] ? Parce qu'ils craignaient tous contre le terrorisme ", a déclaré Ariel pouvoir au parti Baas. L'ascension son retour au pouvoir! » Sharon, premier ministre israélien, de l'homme d'action est qui a ajouté: t( Le dictateur qui a fulgurante. LA cc LlCHETÉ » DU DICTATEUR détruit l'Irak ne peut plus désormais Il faut dire que le nouveau prési- Les Saoudiens ont vécu l'après- empêcher sa reconstruction. " dent de la République, Ahmed Has- midi du dimanche 14 décembre Alors que Saddam Hussein se pré- san AI-Bakr, est originaire de Tikrit devant les télévisions satellitaires sentait comme le plus fidèle soutien et qu'il appartient lui aussi à la tri- arabes qui ont quasi exclusive- de la cause palestinienne, l'Autorité bu Abou Nasser. A 32 ans, Saddam ment consacré leurs programmes s'est abstenue de tout commentai- Hussein est nommé vice-président aux nouvelles de Bagdad. Très re. Des Palestiniens, qui l'ont long- du Conseil de commandement de contrastés, les commentaires temps considéré comme un héros la révolution. En juillet 1979, allaient de la banalisation de cette d'autant qu'il avait donné quelque AI-Bakr se retire «pour raison de capture à des hommages appuyés 25 millions de dollars aux familles santé» et laisse la première place à au président déchu et à la vitupéra- pes auteurs d'attentats-suicides, son jeune cousin. Commencent les tion des Américains, en passant ont fait part de leur déception après purges, les exécutions, les dispari- par le mépris envers « la lâcheté» sa reddition sans gloire. " L'attitude tions inexpliquées, les emprisonne- et «l'indignité» d'un dictateur de Saddam est humiliante. Etant don- ments, les chamiers. Une poigne de « qui s'est laissé capturer sans oppo- né qu'il a demandé à son peuple de fer s'abat sur le pays. ser la moindre résistance ». se battre, il aurait dû lui aussi résis- Féru d'histoire, convaincu que la Les réactions officielles sont ter ", a fait remarquer un habitant domination occidentale du mbnde plus mesurées. Seul le ministre de Gaza alors qu'un autre estime: n'est que passagère et que « la gran- koweïtien de l'information "~'étais en droit d'attendre qu'il se Mohammed Abdallah .,Abo~ suicide. " - (AFP.) nation arabe» finira par repren- de Al-Hassan, dont le pays avait dre le dessus, Saddam Hussein est apporté un soutien sans faille à la un dictateur qui a d'immenses des- guerre contre l'Irak, a exulté de qui règne dans ce pays et la porosi- seins pour l'Irak. Avant de s'effon- voir enfin venu cet «instant tant té des frontières inquiètent les drer dans le désastre de deux guer- attendu ». S'il a assuré que «nul pays voisins. -res décidées en solo, ses proj~ts ne pleurera» la capture de Sad- Dans un premier temps, les gou- d'industrialisation, d'armement et dam Hussein, le chef de la diplo- vernements arabes s'étaient bra- d'alphabétisation seront menés au matie égyptienne est demeuré qués contre le Conseil intérimaire pas de charge. sobre. Il a souhaité que «ce déve- de gouvernement (CIG) irakien, Tous ceux qui s'y opposent, fei- loppement accélère le recouvre- jugé non représentatif. Ils ont fini gnent de résister ou contestent sim- ment par le peuple irakien de sa sou- néanmoins par prendre langue plement certains des aspects de la veraineté et de son indépendance et avec le CIG. Le ministre irakien politique du raïs seront réprimés le retrait des forces» de la coali- des affaires étrangères, Hoshiar , .' sans pitié. Les Kurdes d'abord, les tion occupante. Zibari, a ainsi effectué samedi chiites ensuite en sauront quelque Pour , le secrétaire 13 décembre une visite en Arabie chose. Et selon ceux qui l'ont ren- général de la Ligue arabe, la captu- saoudite. Il a été reçu par le prince contré dimanche en captivité, le dic- re du dictateur «clôt le chapitre de héritier Abdallah Ben Abdelaziz et tateur déchu n'a aucun remords. la chute de l'ancien régime »'. La le ministre des affaires étrangères «j'étais un dirigeant ferme, mais porte-parole du gouvernement jor- Saoud Al-Fayçal. Des membres du juste », aurait-il déclaré. Même pas danien ne s'est pas davantage CIG ont de leur côté effectué des une épitaphe Crédible pour un livre épanchée, se contentant de dire visites dans d'autres pays arabes. d'histoire. qu'une page de l'histoire de l'Irak F ce Claude vient d'être tournée, «le dernier Mouna Naïrn

48 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Ozeti 'Trente-cinq ans d'une dictature impitoyable et de guerres incessantes l'arrestation de Saddam Hussein par les forces américaines, samedi 13 décembre, clôt un long chapitre d'histoire, . marqué par' I;absolutisme et jalonné de conflits, de violences et de crimes contre la population

oM o ....N Il< m ~.... v ow .Q ~

. . SA CHUTE, le 9 avril 2003, les récits sur les tortures infligées police. Puis il continue sa route que le plus Ï1;nportant du pays, et n'avait pas ~uffi.Son spectre conti- aux anciens prisonniers sont là pour se réfugier dans son village, deuxième personnage. de l'Etat, der- nuait d'obséder les esprits de nom- pour achever de convaincre. Nulle dans la région de Tikrit, avant de rière son cousin Ahmed Hassan breux Irakiens, qui attendaient de trace, en revanche, à ce jour, de ces s'enfuir en Syrie. Al-Bakr, Saddam Hussein contraint le voir mort ou enchaîné pour croi- armes de destruction massive Lors de la guerre menée contre ce dernier à démissionner pour (ADM) - qui ont bien existé, au lui, en 1991, par une coalition multi- . .« raisons de santé.» en 1979. Il inau- .delT .moins jusqu'en 1998 - dont la nationale pour libérer le Koweït gure aussitôt sa présidence par une menace supposée a servi de motif à qu'il venait d'annexer, Saddam Hus- . impitoyable purge au sein du parti. Avant même 1979, l'intetvention anglo-américaine en sein retrouve vite les bons réflexes. Avec un art consommé de la mise Irak. Nulle preuve non plus des Il ne dort jamais dans l'un ou en scène, il fait convoquer en urgen- l'ex-raïs avait érigé liens évoqués entre l'ancien régime l'autre de ses multiples palais mais ce des milliers de ,cadres supérieurs irakien et le réseau Al-Qaida .. chez l'habitant, ici et là, à travers le baasistes, fait lire par Mohyi Hus- la terreur en méthode Si, pendant ces huit mois, Sad- . pays, voire, parfois, dans une roulot- sein Al-Machadi, secrétaire général dam Hussein a réussi à échapper à te ou à la belle étoile. du CCR, des « aveux » sur sa partici- de gouvernemen( la traque lancée contre lui, c'est très Depuis, bien qu'il ait continué à pation, ainsi que celle d'une cin- certainement en mettant à profit se faire construire à grands frais quantaine de responsables nomina- un réseau d'allégeances tribales et résidences luxueuses' et riches lement désignés, à; une prétendue re en la fin d'un cauchemar vieux partisanes tissées au long. de ses' demeures, il n'était jamais localisa- « conjuration » inspirée par la de trente-cinq ans. Améncains et années de pouvoir, à grand renfort ble, même par les dirigeants les Syrie, sœur ennemie. Britanniques, pour. qui la gUerre en de prébendes et de privilèges. C'est plus importants du régime. Ne fai- tes pseudo-conjurés sont jetés Irak gardait uniîatfum d'inachevé, aussi, très vraisemblablement, en sant confiance qu'à un cercle de en prison l'un après l'autre. Vingt- étaient eux aussi, quoi' qu'ils en monnayant le' silence de certains, plus en plus étroit de personnes, se deux d'entre eux sont ensuite disent, hantés par l'ombre du dicta~ grâce aux sommes d'argertt empor- sachant recherché et sans doute fusillés en présence du dictateur.' teur déchu. Les Uns et les autres doi- tées dans sa'fuite. conscient du large spectre d'enne- Leur véritable crime était en fait de vent aujourd'hÙi ressentir ùn réel L'homme n'en était d'ailleurs pas mis qu'il s'était constitué, il vivait s'être opposés à l'accession de ce soulagement: Saddam Husseiri a à sa première cavale. A la différence dans la hantise de perdre son pou- dernier aux plus hautes fonctions été arrêté samedi 13 décembre par de ses fils, Oudai et Qoussaî, tués à voir et la vie. de l'Etat. Chacun, à l'intérieur du les forces américaines au. terme Mossoul par les forces amériCaines, Ce pouvoir, il se l'était forgé par . parti, sait désormais à quoi s'en d'une cavale de huit mois, qui l'a . qui n'avaient connu ni les difficul- le fer et par le feu. Depuis trente- tenir. conduit de cachette en cachette. tés ni l'exil, Saddam a traversé des cinq ans, et avant même d'accéder Les opposants, eux, toutes appar- Depuis sa chute, l'ex-rais se trou- temps incertains et appris, par la officiellement aux premières fonc- tenances politiques, ethniques et reli- vait à la merci du premier dérioncia- même occasion, les règles du salut tions de l'Etat, Saddmn Hussein gieuses confondues, sont déjà la' teur avide de toucher la prime de dans la fuite. avait érigé la terreur en méthode de cible, depuis quelques années, des 25 millions de dollars offerte pour Sa première expérience en la gouvernement. . . .méthodes de répression l~s plus sa capture oU désireux de rendre matière. remonte à 1959. Jeune Il n'est pas certain qu'il ait joué expéditives. Quelques exemples, par- justice à un pays martyrisé par un membre du parti Baas, auquel il a un rôle dans la répression qui mi les plus spectaculaires; dès 1970, dictateur coupable de crimes de adhéré deux années plus tôt, il parti- s'abat sur le pays lors d'un premier Saddam Hussein tente de faire assas- guerre et de crimes contre l'humani- cipe à une tentative d'assassinat - coup d'Etat du Baas, en 1963. Sa siner l'un des fils du quasi-mythique té. S'il en fallait des preuves,les mil- manquée - du président Abdel toute-puissance et sa poigne .dirigeant kurde Moustapha Barzani, liers de corps découverts depuis Karim Kassem. Blessé au mollet, il d'airain s'affirment, en revanche, à qu'il cherche à éliminer, lui aussi, un quelques mois en Irak, dans les prend la fuite, déguisé en Bédouin, partir du putsch qui, en 1968, instal- an après. Sans succès. dizaines de charniers et autres fos- traverse le Tigre à la nage, se fait le le Baas au pouvoir en Irak. Cinq ans plus tard, les Kurdes, ses, communes, les centaines de héberger dans une maison dont il Devenu vice-président du « lâchés » par le chah d'Iran après familles à la recherche de leurs pro- menace les habitants d'une ven- Conseil du commandement de la la conclusion avec l'Irak d'un ches disparus sous son « règne », geance tribale s'ils le dénoJ\cent à la révolution (CCR), l'organisme politi- accord sur la délimitation de la fron-,

49 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Ozeti

tière dans le thatt el-Arab, voient Bien que la cruauté' de Saddam prix du pétrole, à un moment où Saddam Hussein a 'survécu douze s'abattre sur eux une répression Hussein et, de ~on' régime soient l'Irak manque dramatiquement , ans à la cuisante déroute de son, féroce. Quelque 300 000 d'entre désormais connue de tous, nul, au d'argent pour financer sa recons- armée au Koweït. Des informa- euX sont transférés dans le sud du Proche-Orient comme en Occident, truction, et de pomper impuné- tions, invérifiables, ont régulière- pays~etremplaœs _paü:!es-P.rabes. ne s:enJi9J!cie~YraimentJ.Jrak està_ !'l1enLlll1e Rcgti~ du brut irakien , ment f~! ~tat de tentativ~de coup Ce . déplacement de population l'époq~e un -important producteur, dans les nappes d'ornoÏr de,-ia d'Etat contre lui:('tine.d'etlesl!sou~' pose évidemmentproblèmeaujour- de pétrole que les gouvernements région frontalière. t~nue par Ia;ÇIA (Centrallntelligen- d'hui.' ' ont tout intérêt à se concilier et un Le Koweït réclame en outre à ce Agency), a bien, été, mise en Treize ans plus tard, en pleine excellent client qui achète tout ce l'Irak le remboursement des som- échec en,199S. Tout,au I.op.g,d,~ces guerre Irak-Iran, Saddam Hussein qui est nécessaire à son développe- mes accordées pour financer la douze années, des centaines d'offi- n'hésite pas à recourir auX armes ment. A partir de 1979, il est, de guerre contre l'lran. En aofit 1990, ciers et d'opposants et des milliers , chimiques contre des villages kur- ,. plus, cOllsiQéré comme un boqclier le Koweït est envahi et annexé, puis de personnes ont été envoyés en des. Cinq mille personnes périssent bien commode pour assurer la libéré, en février 1991, l'lat une coali- prison sur un simple soupçon de dis- , dans le seul village de Halabja. Les défense de la région la plus riche en tion multinationale conduite par sidence. rares survivants et leur descendan- or noir contre le «danger» chiite les,Etats-Unis. L'Irak est mis en qua- La CIA - et plus généralement les ce souffrent,' encore aujourd'hui, rantaine et soumis par l'ONU au Etats~Unis - sont au moins en par- ' des séquelles de ces bombarde- , régime le plus sévère de sanctions tie responsables de la longévité du ments aux gaz. En 1983, Saddam plurielles. régime, pour avoir misé sur des Les chiites, communauté majori- Cette mise à l'index n'entraîne opposants divisés, si respectables taire dans un pays gouverné par la :recourt aux armes aucun changement dans les prati- soient-ils, sans leur donner vérita- minorité sunnite, ne sont pas épar- ques du régime. Sévices et tortures blement les moyens de venir à bout gnés. Des milliers d'entre eux sont ,chimiques contre continuent de plus belle. De nou- du dictateur. Mais les Etats-Unis arrêtés; leurs chefs spirituels sont veaux châtiments sont même ins- cherchaient-ils alors vraiment sa emprisonnés, contraints à l'exil, voi- les villages kurdes : taurés : langues, oreilles ou mem- perte, et n'estimaient-ils pas qu'un re assassinés, surtout après l'avène- bres coupés et marquage au fer rou- Saddam Hussein affaibli était préfé- ment d'une république islamique 5 000 personnes ge, selon le délit retenu. L'appau- rable à l'avenir incertain qui s'ouvri- dans l'Iran chiite voisin. vrissem~nt de la population, les pri- rait après sa chute? En 1991, lorsque, à la faveur de la périssent à Halabja vations ,infligées par l'embargo Saddam Hussein s'était bien doté débâcle de l'armée irakienne au international et le rationnement de programmes d'armes de destruc- Koweït, les chiites, encouragés par des produits alimentaires renfor- tion massive, nucléaires, chimiques les Américains, se soulèvent contre , d'un Iran alors porteur d'un projet cent l'emprise du dictateur, qui, et biologiques. Les,inspections très le régime, comme les Kurdes dans d'« exportation» de sa révolution. tout en ne 'se privant personnelle- efficaces menées jusqu'en 1998 par le nord du pays" la répression Un an à peine après son acces- ment de rien, de même que les les experts en désarmement des déclenchée contre eux est d'une vio- sion à la présidence, Saddam Hus- siens et la nomenklatura du parti Nations unies l'ont prouvé, malgré ", lence inouïe, sous le regard placide" sein déclenche contre l'lran une les dissimulations et dérobades du Baas, utilise les souffrances des Ira- de la coalition multinationale qui guerre de huit ans dont les deux régime. Néanmoins, avant le kiens comme un moyen de pres- vient de libérer le Koweït. La région pays ,sortent exsangues. Tout autre départ précipité des experts, en sion pour exiger la levée des sanc- dite « des marais» est particulière- chef d'Etat en .serait resté là, se décembre 1998, des zones d'ombre tions. Parallèlement, les multiples ment touchée, le dictateur s'étant serait soucié de panser les plaies ' perduraient dans les domaines et tout-puissants services de rensei- d'un pays sonné et appauvri. Mais chimiques et biologiques, que la lancé dans une entreprise d'assèche- gnement - qui, au cours des derniè- le dictateur irakien voit le, monde reprise des inspections en ... 2002 -ment visant à empêcher les 01'1'0- res années avant la chute du régi- d'un autre œil, et veut « punir » le n'a pas permis d'éclairer, en dépit -sants de se réfugier dans ce territoi- me, seront coiffés par Qoussaï, l'un Koweït voisin de bien des « indélica- d'une meilleure disponibilité du re marécageux adossé à la Républi- des fils du dictateur - ont depuis tesses ». Il l'accuse - à juste titre - régime aujourd'hui déchu. Ce der- que,islamique d'Iran voisine. longtemps fait la preuve de leur effi- d'être à l'origine de la chute des nier jurait avoir mis fin à tous ses cacité et continuent de sévir. programmes et détruit les résidus des anciens. Washington et Lon- dres affirmaient le contraire. C'était pour eux la principale justification de la guerre, 'Saddam Hussein demeurant, à leurs yeux, un terrible danger pour le monde. Aucune arme chimique, biologi- que ou nucléaire n'a été utilisée contre les armées américano-britan- niques lors de la guerre déclenchée en' mars 2003. Depuis lors, aucune n'a été trouvée par les experts amé- ricains sur place. La polémique enfle, tant aux Etats-Unis qu'en Grande-Bretagne, sur les « menson- ges » qui ont servi de prétexte à l'in- tervention militaire. Saddam Hus- sein se vantait d'avoir « usé » deux présidents des Etats-Unis, George Bush père et Bill Clinton, et deux premiers ministres anglais, Marga- ret Thatcher et John Major. Il n'a sans doute pas fini, même après son arrestation> de perturber Améri- cains et Britanniques. ,A Tikrit, la fIn du tyran et de son parti Baas MounaNaim DANS UN NUAGE de feu et de ,fumée, une statue la statue de bronze, représentant l'ex-raïs sur un che-, équestre de Saddam Hussein érigée près de J'entrée val cabré, environné d'oriflammes, brandissant une , d'un palais dominant la ville de Tikrit, fief de l'ancien épée et chargeant l'ennemi, a été symboliquement dictateur, s'écroule, le 18 juillet, dynamitée par les détruite, au lendemain du 35' ,anniversaire du coup troupes américaines. Haute d'une dizaine de mètres, d'Etat ayant po~é le parti Baas au pouvoir.

50 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prènsa-Baszn Özeti

LUNDI 15 DÉCEMBRE 2003'

'j. j. t.... ~.:: ..en Egypte en.... ~. --1960.Photo-- Grandeur et :ç' :. Irisenlée dans une.x~o'ltlor,. ~ou ~: ,i.: rab A Bagdad. ;\;- en199O • décadence du .]t ~.;.'.: '!: j /; tyran de Takrit ~

lT; ;: Le parcours personnel .~j: ;~ de Saddam Hussein et l'épopée J r de son «règne» sanguinaire 1. .' épousent l'histoire de l'Irak. .~. ~ , r:;~. 1 . :~#ll~i4'\..~ . Bagdad envoyé spécial ~~ ;: ~~.. . ,- .. ., elégendaireliondeBabylone,que et opposant Samir al-Khalil. CÖmmele l'on peut voir dans l'ancienne ca- h fd . cialisme sur fond de laïcité. Il a 19 ans pita1eduroiNabuchodonosor,n'~ cee guerre, il fit exécuter, en pre- lorsqu'il participe à une tentative de jamais révélé son émgm' e: qui est nant le pouvoir, nombre d'opposants qui furent exposés à la foule. Comme coup d'Etat. Echec. Mais, le 14 juillet l'homme qu'il terrasse et broie de lui, il apporta stabilité, développement 1958,le roiFayça1 etsafamille sont mas- L sacrés, le Premier ministre Nouri Saïd, . ses mâchoires, cette victime impuis- et,jusqu'à l'embargo de l'ONU, crois- sante qui, pourtant, résiste, une main . sance économique à l'Irak. pendu à un croc de boucher et dépecé. écartant les pattes griffues, une autre L'histoire personnelle de Saddam Hus- Le général Abdel-Karim Kassem, repoussantsonmuflediabolique?Dans . A , proche desco~unistes, proclame la . cette ~orie de la bête nnpo' sant sa sem, arreté hier à Talait, étaitelle-mê- république, puis la transforme endic- '''8 me ancrée dans la violence. Elle com- .violence, des intellectuels irakiens ont mence près de cette ville, au cœur du tature.A21 ans, Saddam participe à un reconnulalutte désespérée des peuples «triangle sunnite» de l'Irak. Lorsqu'il y attentat contre lui. Il a pourmission de de Mésopotamie, écrasés, de l~tiqui- naquit le 28 avril 1937, la ville était mo- couvrir la retraite dès assaillants. L'at- . .té à aujourd'hui, par les tyrannies les ribonde~ Son village natal, al-Awja, en- .taque sera un fiasco. Saddam sera bles- . plus brutales. SaddamHusseinfutl'hé- core plus. Saddam fut d'ailleurs fier de sé au mollet au cours de l'assaut et se .ritierdeces prédateurs. Saspectacu1ai- ses origines très modestes. Son père, il sauvèra en remontant lè Tigre . re emprise sur un pays, comme sa n~l'apasconnuetsonbeau-père,Ibra- Camper le rOle du héros arabe cruauté extrême et sa folle mégaloma- him Hassan, le frappe sauvagement. Il . nie, ne peut guère se comprendre qu'au . grandit dans cette misère et devient un Même si la propagande a embelli l'his- regard de l'histoire millénaire de la ibn aziqa, un «fils des ruelles». toire pour qu'il puisse camper le rôle du «terre entre lestleuves». Dèsl'âgede8 anS,ilfuitledomicilefa- . .hé~arabeauquelilaspire,sonépopée dem.eureexceptionnelle. Elle témoigne (

51 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

lier de militants, et les militaires pren- une cinquantaine de «comploteurs»~ dre provocation, il pas$e à l'attaque», nent le pouvoir. Les milices baasistes Terrorisés, les délégués l'acclament, souligne un spécialistEfdu monde ara- mettentIepays à feu età sang. Le nou- ovationnant leur propre survie. Un be. Cette fois, ses anciëns alliés se fâ- veaumrommupays,legénéralAref, les tiers dllCOJ1..seilde cor!L'na.lldement de chent.L'ONU impose un embargo qui chasse. Retour à la clandestinité pour la Révolution O'organe suprême du ré- étrangle l'Irak. Enfévri~ 1991, une coa- ' Saddam HUssein. Mais la police finit gime) et 21 responsables du Baas sont litioninternationale ééi'aSe son armée par le découvrir. II est emprisonné pen- exécutés. Les communistes -ceux et la chasse de l'émirat Lepays chiite et dant deux ans.Dès cette époque, il com- d'Irak étaient les plus nombreux du les Kurdes se soulèventéontre Saddam. , prend l'importance des services se- monde arabe- sont exterminés. Reste La guerre civile s~étencl, s'approche de crets. II prend donc lè contrôle de ceux les religieux. Làaussi, Saddam frappe Bagdad. On le croitper(lU, mais les al- • , du Baas. Libéré en 1.966, il devient se- fort. Il sait que les chiites (entre 50 et liés laissent sa garde réPublicaine écra- crétaire général adjoint du parti et chef 6O%delapopulation) sont ses ennemis ser les révoltés chiites et kurdes. de ses miliCes. les plusdéterminés. En1980, ilfait exé- L'Irak que le raïs contihue de gouver- Le numérö un du Baas, le maréchal Ah- cuter le grand ayatollah Mohammed nern'est plus qu'un paYs à la souverai- , med Hassän al~Bakr, est un niilitaire Baqeral-Sadr,leKhomeinyirakien,fait neté limitée. Ilest sous'Un embargo ri- jouissant cfun grand prestige dans l'ar: périr sous la'torture sa sœur et fait dis- goureux et ne peut :,plus exporter , mée. Takritide surcroît, il estle cousin paraître des dizaines de dignitaires. librement son pétrole;:,II a l'obligation de l'oncle ad,pptifde Saddam, qui le con- Mais l'identité de l'Irakestancrée dans de soumettre son armement à des vainc de prendre son neveu à ses côtés. la religion chiite, le pays en est même le contrôles rigoureux. Pourtant, Sad- Quand le pa,rti réussitunnouveaucoup berceau puisqu'il en possède les deux dam Hussein veut croke qu'il peut en- d'Etat, le 17juilletl968, Hassan al-Bakr principaux lieux saints, Najafet Kerba- core tricher, berner les missions d'ins- devient président, l'orphelin de Taktit la L'Iran pèse de tout son poids sur les pection onusiennes. Il triche jusqu'en son bras droit. Vice-président, il se chiites irakiens. Selon Pierre-JeanLui- 1995, date à laquelle ses deux gendres, consacre à l'élimination physique de zard.chercheurau CNRS, la peur d'une Hussein et Saddam Kamel Hassan, ,tous les 9Pposants etàlapurge dans son contagion en Irak font défection et passent en Jordanie. , parti détous ses dirigeants historiques. delarévolutionis- Le premier est alors le numéro deux Iln'aque3hns. lamique iranien- du régime. Il a la maîtrise des pro- En1972,la nationalisation de l'lraqiPe- ne fut si forte chez grammes secrets d'armes de destruc- , troleum Co. prend de courtIes compa- Saddam Hussein tion massive du régime. Saddam gnies pét:rQIières. Réussie et saluée qu'elle le conduisit prend peur, craint les révélations des' cOInmewi-coup de génie, elle apporte à lancer en sep- fugitifs et dévoile ce qu'il cache. Aveux prestige àl'lr3k etIui permet de finan- tembre 1980 la guerre contre Téhéran. terribles puisque les experts étaient cer ses plàns de développement. Le Mauvais calcul. Le conflit dure plus de alors convaincus que Bagdad avait re- pays~~Ptd~e;courtiselesgran- huit ans, fait des centaines de milliers noncé à ses programmes. Désormais, des puiS~p()ur acquérir le !lleil- de morts et ruine l'Irak. LesEtats-Unis les Etats- Unis ne seront plus enclins à, leurarmelQllUlt; cherche àdevemrune etlaFrance le soutiennent pour empê- l'indulgence. Le 16 dl!cembre 1998, , Inussance ~~éllÎre. LaFrance l'aide. cher la révolution islamique de gagner Bagdad est bombardé quatre jours du- MaisIsIaëlneJàisserapaslerêVeduraïs le golfe Persique. Ils lui vendent leurs rant: l'opération «Renard du désert» se réalisert;tiiombardela centrale de meilleures armes et restent presque est provoquée par l'exPUlsion des ins- Tammouz, en 1981. A cette"époque, muets quand Saddamfait gazer en 1988 pecteursdel'ONU. ' SaddamHusseinvoyage.IIserendä~ les Kurdes d'Halabja Les dernières années de son règne se- ris, où il est chaleureusement ac~ueilli 'ront celles d'un chef mafieux luttant :~par Jacques Chirac, alors Premier mi- Un chef mafieux lultanlpour sa survie pour sa survie en se ca{;hant dans ses 'nistre, qui l'assure de son «amitié per- SaddamHusseinn'apprendjamaisrien palais tandis que son clan se déchire sonnelle». C'est la période la plus faste de ses erreurs. Les six premiers mois de pour accaparer les richesses nées de la pour Saddam. Tout lui réussit. Grâce l'année 1990, iljoue au matamore, ne contrebande et de l'embargo. Jusqu'àce auxaccords d'Alger de 1975 avec le shah cessant de menacer Israël aveclesnou- que Bush décide,d'enfaire la première d'Iran, il peut même mater la révolte velles armes que son industrie fabrique. CIblede sanouvelledoctrine de «guerre des Kurdes. ' Mais c'est le Koweït qu'il envahit le préventive» après les attentats du 11 Le 16juillet 1979,Saddam succède à al- 2 août 1990. Letrop riche émiratpétro:- septembre, bien qu'aucun lien n'ait été ' Bakr, démissionnaire pour «raisons de lier, que Bagdad avait protégé de l'Iran, à cejour établi entre l'attaque kamika- santé». IIs'autoproclameprésident Le avait eu l'outrecuidance de lui réclamer ze etle dictateur de Bagdad Depuis l'en- parti renâcle. Pour éliminer ses oppo- ' le paiement de sa dette. «Saddam est un trée des GI dans la capitale irakienne,' sants, le raïs organise une réunion des BédouinetréagitcommeunBédouin. On Saddam n'était plus qu'un fugitif ... cadres du Baas et, parmi eux, dénonce levoitavecl'IranetleKowei't. A lamoin- JEAN-PIERRE PERRIN

• cw;' 0° rancien di(tateur jugé à domicile _0 ...N ~~ Letribunal irakien pourrait le faire comparaître pour génocide et crimes contre l'humanité . , ... 'lXl , S' addam Hussein serait kien, comme celui qu'il avait miques contre saproprepqpu- (1980-1988) ou lors de l'inva- -:2:.~' un client idéai pour le reçuénl993pourl'ex-Yougo- lation kurde à la répression sionduKoweitenl99L ::~ , TribunaJ-pénalintema- u slavieetenl994pourleRwan- sauvagependantplusdetren.,.: Saddam Hussein sera néan- .~ tionaldèLaHaye sitou- daDansladeuxièmemoitiédu te~detoutefonned'opposi~ moins probablement jugé en ~ tefoiS celui-ci obtenait XXesiècle, les horreurs com- tion,' notamment chiite' et Irak, comme le souhaite ,~ ,du Conseil de sécurité de mises par le regime baasiste communiste. Sans oublier leS d'ailleurs la majorité de la po- .;-e ." l'ONUunmandatadhocpolu' sont d'une ampleursanséqui- ,criniesde guerreconunis pen- '})mationirakienne, rappelant Juger lescrimes durégime ÏI'a- valent

52 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Ozeti

été les Irakiens eux-mêmes». .trée' en fonctions en JarépressionpoIitique,lespro- queurs».«Nouscraignonsque,' Les autorités intérimaires, jui11et2002. cèssommaires,lesexécutions, derrière les apparences ,d'un installées parles Etats-Unis, La tâche du tnbunal irakien quisecomptentparcentainespi'ocèsœnduitparÙ!$lrakiens, ontpubliélel0décembreles' devantlequelpourraitêtreju- 'de milliers. Selon l'organisa- cesoientlesEtats-Unisquiti- statuts d'un tribunal spécial géSaddlllmHusseins'annonce tion'de défense des droits de rentlesficelle8», résumeReed chargé de hJg~r les crimes immense, car il jugerllies l'hommeaméricaineHwnan Brody,deHiunanRightsWat- contre 1'h11D1âDitédu régime crimes commis depuis 1968, Rights Watch, plus de ch.Enoutre,Jaeourirakienne dédni. Celui-dsiégeraàpartir, date d'arrivée au pouvoir du 200000 personnes ontdispa- pourraitprononœrlapeinede 'dejuilletdansrex:-lI11lSéeper- partiBaas.Certainsdestbrfaits. ru en vingt ans sans que leur mort, légale en Irak, quoique lionne1dudictateur.«.Rrencbv dudictateurdéchuix>urraierit mort ait été notifiée à leurs suspendue parles forœsd'oc- sesjugemenbJsUT la bo6ede la proches. «Cer- cupationetrécuséeparlajusti- 'J .loi irakienne, mais tlU86Ï du «Nous craignons que derrière tains corps ceintemationale. Sansco~ droit internationaL Lesjuges les apparences d'un procès conduit étaient dissous ter les questions desécurit:é. seront irakiens et le tribunal par les Irakiens, cesoient les Etats-Unis dans l'acide, ...... D'oùJa préféren- pouiTafaireappelàdesexpertB qui tirent les ficelles.» d'autres enterrés cedesONGpourunecourpJa- I étrangers», a expliqué lejuge Reed Srody de clandestinement cée sous la houlette des Na- Nurredin'Dara,duConseilde lAisser les tionsuniesouunecourmixte gouvemementirakien. être qualifiés de «génocide», farm71esdonsl'incertitudeétait siégeant dans un pays tiers, Depuis 1968. Dès le mois commeJacampagneAl-AnfaI, unetorluredélibé,.ée»,accusé avec des juges irakiens et des d'avril, l'administration Bush accompagnéededéportations Settar Jabar, de l~sociation .juges internationaux. Mais les (qui ne cache paSson hostilité etde bombardementsàl'arme des anciens prisonniers. representantsde l'autorité in- àJaCourpénaleintemationa- chimique contre lesKurdes en l00000corps ont été retrou- térimaire irakienne, comme • le) avait affiché sa préférence 1987-1988. Elle fit vés dans les dizaines de char- Adnan Pachachi, promettent, , pour un procès devant des 180000 morts et visait à niersmisaujourdepuisavril. «un procès équitable, en rien •juges irakiens. D'autant plus l'anéantissement de ce peuple Nombre dejuristes etd'organi- semblableàceuxdefwtcienré-' , que la CPI, première juridic- au nord de l'Irak. D'autressont sations de droits de l'homme gime»,et laissent entendre tion permanente à même de des crimes contre l'humanité préféreraient un tribunal in- qu'ils ne sontpasfennés àune ,juger lescrimes lesplus graves, comme l'écrasement de la ré- ternational. Ils soulignent la collaboration avecdes experts crimes de guerre, crimes volte chiite de 1991,qui fit au difficulté à trouver des juges de l'ONU età une présence des

I contre l'humanité ou génoci- moins 200000 morts, eUe dé- irakienslégitimespourun pro- organisations de défense des dë,n'estpascompétentepour placement forcé des Arabes cès qui risque d'être perçu droitsdel'homme.~ lesfaits commis avant son en- desmarais.AceJas'ajouteront comme «une justice de vain- MARCSEMO

Dans ses premiers interrogatoires, Saddam Hussein ne regrette rien et « utilise tout son français )}

'PLtJ,sIEURS journaux améri- f' ~éains entre S'äddam Hussein et qua- fait lucide. n avait toutes sesfacultés. eains"relatent, lundi IS décembre, tre dirigeants irakiens actuels. JI n'avait aucune excuse à présenter les premiers propos tenus par Sad- Ahmed Chalal?i, Mowaffak au peuple irakien. Il ne niait aucun dam Hussein dans les heures qui Al-Rubaie et Adnan Pachachi, tous des crimes qui lui étaient reprochés. ont suivi son arrestation. Sur son trois membres du Conseil intérimai- • Il tentait de les justifier. » Saddam site Internet, TIme rapporte le récit re de gouvernement, et le dignitai- Hussein a ainsi rejeté la responsabi- du premier interrogatoire de l'an- re chiite Adel Adbel Mahdi, l'un des . 'lité de l'utilisation d'armes chimi- responsable du Conseil suprême de .. '. .,. " cien dictateur irakien tel que l'a pré- quescontre les Kurdes d'Halabja, la révolution islamique ~n Irak, senté au quotidien un,responsàble en 1988, sur l'Iran, en gUerre avec étaient invités à confirmer que du renseignement américain en l'Irak à cette époque. Les fosses l'homme capturé la veille près de Irak. communes découverte après sa Selon ce responsable, Saddam Tikrit était bien 5adddam Hussein. chute? « Demandez à leurs Hussein, conduit dans la prison de En présence de l'administrateur familles. C'étaient des voleurs, ils l'aéroport de Bagdad après sa cap- américain en Irak, Paul Bremer, et avaient fui les champs de bataille ture, «n'a pas été très coopératif», du général Ricardo Sanchez, com- contre l'Iran et le Koweït. » L'inva- n'a pas répondu directement aux mandant en chef des forces améri- sion du Koweït? «Le Koweït est questions et ne semblait pas tou- caines en Irak, les quatre hommes une partie légitime de l'Irak. » jours cohérent. Interrogé sur la pos- ont f~t face à l'ancien dictateur. , A M. Rubaie, qui lui reprochait session d'armes de destruction mas- Selon M. Chalabi, «il était .töut à d'être un lâche pour s'être laissé sive par l'Irak, l'ancien dictateur a prendre sans tirer un seul coup de nié, ajoutant: «,Les Etats-Unis ont .\ feu, Saddam Hussein a répliqué inventé cela pour avoir une raison de « en employant un langage très colo- nous/aire la"guerre. » Dans ce cas, « Il était tout à fait pourquoi n'avoir pas laissé les ins- ré ». «En gros, il a utilisé tout son pecteurs de l'ONU pénétrer dans lucide, avait toutes ses français », résume M. Rubaie. Der- les installations?, a demandé son . nier à quiter la pièce, M. Rubaie a interrogateur. «Nous ne voulions facultés. Mais aucune demandé à l'ancien dictateur ce pas les laisserpénétrer dans leszones qu'il dirait à Dieu au jour du juge- présidenti~lles etfaire intrusion chez excuse à présent~r ment. Une fois' encore, Saddam nous », a répondu le prisonnier. Hussein « a utilisé sonfranfais ». Le New York TImes rend compte, au peuple irakie~. » pour sa part, de l'entrevue d'une demi-heure organisée, dimanche AHMED (HALASI après-midi, p~rl~s seryises, amé,ri-

53 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

.)

.....11\ ~ (, '';- t.~?- Des communistes irakiens manifestaient leur joie et leur soulagement dans les rues de Bagdad; à l'annonce de l'arrestation de l'ancien dictateur. Un dictateur hors du commun De coups d'état en purges sanglantes., Saddam Hussein avait su s'assUrer le tontrôle absolû du pays, créant ainsi un régime de terreur. 'histoire retiendra que là qu'il lie connaissance avec négocie l'autonomie du Kur- conservateurs du. Golfe, celui qui a régné durant plusieurs de ses futurs comya- distan en 1970,mettant fin à la rompt son altiance avec les trente-quatre ans en gnons. Après le coup d'Etat révoltekufde. Il est l'initiateur communistes qu'il réprime Lmaître absolu de l'Irak, sanglant de février 1963, de la nationalisation de l'Irak durement, prend sesdistances a été capturé, terré dans une conduit par le général Aref, de Petrolum Compagnie (IPC) et avec, l'URSS, se rapproche cache aménagée dans la cave tendance pro-nassérienne, qui du traité d'amitié avecl'URSS des Etats-Unis et opère une d'une ferme près de Tikrit. met fin au pouvoir du général au cours de l'année 1972.En- purge sanglante visant essen- Tristdin pour celui qui affir- Kassem, et qui est suivi d'une fin, grâce à la mise en place tiellement l'aile gauche et mo- mait qu'il préférait la mort à terrible répressiort anti-com- d'un front national progres- derniste du parti Baas. l'humiliation d'une arresta- muniste notamment au sein siste, en 1973, il associe les De 1979 à 2003, c'est le tion.Saddam Hussein est né le de l'armée, le Baas revient au communistes au pouvoir. Et règne d'une des plus terribles 28 avril1937 à Tikrit, dans le pouvoir. Mais neuf mois plus en 1974, à la Conférence des dictatures de la fin .du. Kurdistan, ville natale du tard, le général Aref évince les pays non-alignés d'Alger, il )(Xe siècle.Guerre de huit ans Kurde Saladin, vainqueur des baasistes du pouvoir. Saddam règleun contentieux frontalier contre l'Iran avec l'appl}i mi- croisés au XIIIe siècle, et au- Hussein, rentré de Syrie, est avec l'Iran du chah. L'Irak litaire et financier des Etats- quel ilaimait secomparer. Issu jeté en prison avant d'être suit alors une politique dite Unis et des régimes du Golfe d'un milieu modeste, orphelin libéréen 1966.De nouveau ac- anti-impérialiste et de gauche. arabes. Guerre du Golfe. de père à l'âge de neuf mois, tif, grâce à un tempérament de Le pays se développe, l'anal- en 1991,suivi de massacres de Saddam est élevé par sort comploteurné, il partiCipeac- phabétisme recule, les univer- Kurdes et de chiites. L'em- oncle. La légende veut qu'en- tivement au renversement du sités fleurissent, les femmes bargo décrété par les Nations fant, confronté à la dure vie de général Aref le 17juillet 1968. accèdent de plus en plus nom- unies signe alors le début de ses semblables, il ait appris à Cettefois-d, le Baas dirigé par breuses àux postes de respon- la fin de son régime de ter- lireetàécrirepresquesc::.u1.En legénéral Hassan el Bakr s'as- sabilités. Mais en 1979, reur. Le 9 avril 2003, après somme, un surdoué. A dix- sure sans partage la totalité du s'opère un tournant dans la deux mois de guerre, le ré- huit ans, il se rend à Bagdad pouvoir. Saddam est nommé politique baasiste: Saddam gime de Saddam tombe. Le pour étudier. Il milite dans les vice-président. Mais, il fait accède au pouvoir après le fe- dictateur ne restera en «Ii- cellules du parti Baas (résur- plutôt figure d'homme fort du trait du général el-Bakr. Il se berté» que huit mois. rection en arabe) qui se reven- pouvoir. C'est lui, en effet, qui rapproche des régimes Hassane Zerrouky dique de l'idéologie du pan ------.------arabisme fondée par le Syrien Michel Aflak, enterré à Bag- LA REACTION DU PCF dad. Le 14juillet 1958,la mo- narchie est renversée par le Soulagement et solidarité au peuple irakien général Abdel Karim Kassem. Après l'arrestation du dictateur irakien, la qu'il doit rendre des comptes. Un procès en L'Irak devient une répu- direction du PCF souligne: «La capture de bonne' et due fonne par un tribunal irakien blique. Kassem, qui s'est ap- Saddam Hussein provoque un grand soula- indépendant constituerait un acteimportant de puyé sur les communistes, est gement, pour lesIrakiens et tous ceux qui ont reconstruction'nationale,d'exp~on de la sou- ,en proie à la fois à l'hostilité été solidaires de l~ur combat contre l~ dicta- verainetéetdelalibertérecouvréepar lepeuple. du Bass, des Étlts-Ums et eies ture. Une pagè douloureuse de l'histoire de irakien.. régimes arabes qui lui repro- l'Irak se tourne pour tout un peuple qui a Saddam H~in devra a~ rendre comptedes . chent son. orienratip.n .. jl sQuffert de son régime totalitaire, cynique et crimescontrel'humanité dont ilest responsable .'gauche. La même année, Sad- .criminel, et qui, dans le passé, fut pourtant si devant la communauté internationale. dam participe à une tentative longtemps soutenu par nombre de gouverne- Cette arrestation rend plus nécessaire et légi- d'assassinat de Kassem. Il est ments occidentaux. time que jamais, avec la fin de l'occupation obligé de se réfugier en Syrie, Saddam H~in doitêtrejugé par leSIrakiens. étrangère, la restitution de la souveraineté alor.sdirigé par le Baas. C'est C'est abord à ce peuple victimede sa dictature pleine et entière aux Irakiens eux-mêmes.»

54 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stainpa-Dentrodela Prensa-:Basln Ozeti .

~.Saddam Hussein'a régné par la terreur et plongé deux foisson pays dans la guerre. Il1elaisse~xs~n~e . .Untyran laïq"Ueêtva~t-en,..guerre

e~ tirs dé j~ie qui ont salué hIer à travers l'I'1'ak l'an- noncé d~la capture de Sad- ldam Hussein. témoignent dù soulagement éprouvé. par une majorité d~ la. population de ce pays; La liste des érimes de celui qui dirigea l'Irak pendant plus de vingt ans est longUe, et son peuple ...enaurasubilatyrannie dans cha- que aspectde,savie quotidienne. Oütre leSfameuses - et àce jour in- trouvables - armes de destruction' ..massive, les États-Unis avàiènt mis en avant,pour, justifièrla guerre .entreprise , le ,,'io mars 2003,. les exactions les plus saillantes parmi les forfaits de l'ancien dictateur: le bombardementàl'arQ1e chimique de Halabja,en 1988, qui fit plus de 5.000 vi~times parmi les Kurdes saddari1 HusseIn saluant la foule, le 31 décembre 2001 à Bagdad. d'Irak; les chiites massacrés en '1991après leur soulèvemerit. Mais, général Abdel Kassem, parvenu C'est essentiellemËmt par la vio- c'est la yieentière du dictateur qui au I>ouvoir un an plus tôt à l'issue lence qu'il assure son hégémonie, est semée des cadavres de ceux qui d'un coup d'État sanglant. Blessé, n'hésitant pas à tuer. de ses pro- eureJ;l~I~malheur de gêner, volon- . contraint de s'exiler au Caire mais pres mains et à se .débarrasser '..~e tairement ou non; son ascension, protégé par Nasser, Saddam fré- ses plus proches collaborateurs ou puis son pouvoir ai:>sollL quente l'université sans résultat. des membres de sa famille .qu'il Longtemps choyé par le monde On raconte que, bien.plus tard, en soupçonne de ne plus lui vouer occidental en. tant que leader 1971; il se fera décerner uri diplôme allégeance. Délation, disparitions, «laïque», moderne, ambitieux en droit par l'université de Bagdad, tortures, assassinats ... un système pour son pays,' Saddam Hussein se présentant aux examens en uni- répressif sans faille quadrille la Abd El Madjid était pourtant iSsu forme du Baas, le pistolet ostensi- société et lui permet d'éviter tout .du milieu le plus traditionnel, une blement posé sur le pupitre. ' renversement. famille. paysanne pauvre des C'est en 1963, après le renverse- environs de Takrit, au centre- ment de Kassem, qu'il retourne en Massacre des Kurdes, nord derIrak. . Irak. E,mprisonné un an plus tard, élimination des che~ chiites C'est là, dans le village d'Oud- victime de règlements de comptes Le maître de Bagdad n'hésite pas jeh, qu'il naît le 28 avril 1937. Il internes 'au régime, il s'évade en à recourir à la violence de masse .est élevé à la dure par son oncle, 1966 et contribue, avec la milice envers ses compatriotes. En 1975- qui a épousé. sa beUe-sœur à qu'il a fondée, au coup d'État de 1976, il déporte _massivement la mort du père deSaddam. Il juillet 1968. En 1969, il est déjà un les Kurdes du nord du pays, et le entre. à l'.école vers' 10 ans, et homme fort du pouvoir, dans l'om- bombardement chimique de leur poursuit des ,études médipCl~ à . bre du président fief de Halabja fait 5000 victimes , .Bagdad. Au lycé~'A1.Khark, ildé-, Entré à l'école Ahmad Hassan en 1988. Les musulmans chiites, .couvre lèpartiflaRaiabe.Baas, aux àlOans, ÈI Bakr. Celui-ci majoritaires en Irak, ne sont pas idéaux-nati9~alistesjlaïqué~et ré- ilfalt dès études lui '.confie 1'0r- non. plus épargnés: leurs leaders .volutionriaires; Riiroséà l'académie médlocrès ganisat~on du sont éliminés ou. contraints à militaii'~,le;jf:iune h(jinin~ Violènt et fréquente renseignement et l'exil et le soulèvement qui suit la et ambitieux s'engage-corps' et l'unIVersité de l'appareil po- première guerre du GQlfe,en 1991, âme darts les cellules clandestines S8;IlS sucCès. licier du régime; est réprimé dans le sang. Saddam dupa~t '< Il en' devient le Hussein s'appuie beauco\lp sur -J it.pa~Ùcipe à une' conjuration Dumérodeux, et ses deux rivàùx la solidarité. clanique. Celle de sa avortée contre le roi FayçallI e~ PQtentiels, ;.lesministres de13 tribu d'abord, maisplus largement . 1956.'Les biographies non auton- défense et de l'intérieur, meurent' celle de la minorité musulmane sées font remonter à octobre 1958 o.Pportun~inent; E~ 1979~Saddan.t . sunriite~ Oes: «llccords» -passés le premier assassinat attrib~é, au Hussein, pOusse vers hisortre son. avec les chefs d'autres tribllis lui mentor.', ,., .. futur maître de l'Irak, celUI d ~n assurent, en outre, des loyautés militant communiste de Takr~t. C'est le début d'un règne sans essentielles dans un pays ethni- '. Libéré faute de preuves après 'SIX partage, marqué dès son arrivée quement morcelé. mois de prison, il commence son au pouvoir par des purges san- . L'homme ne gouvenie pas aveu- ascension au sein du Baas. En glantes dans les hautes sphères gl~ment. Il règne'~ déeide seul octobre 1959, Sàddam Hussein est du parti Baas. Saddam Hussein mais écoute l'avis de sesrriimstres .. l'un des trois jeunes militants qui cumulera progressivement tous Il sait donner le change vis-à-vis de... tenten.t, sans succès, d'éliminer le _les pouvoirs, politique et militaire. rétrangeren lançantdes:program-'

55 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

mes d;alphabétisatiori à lluli'èhé . père, jusqu'au jour de 1988 où il Saddam Hussein .forcée .du en cultivant son Statutde bat à mort, en public, un secré- cultive en interne « niodéré», par opposition à la révo- taire du raïs. Il tombe en disgrâce, une popularité de IQtion islamique survenue.en 1979~ . , avant d'être victime, en 19~Ji,,!l'1l.!1 facade. ore:anisant dans i'Iran voisin. Il-donne aussi -- - . atteiltit qui ne fera qu'aggraver sa -de's éieétions aux , des gages' d'anticommunisme. démence, mais revient finalement scores invraisem- Mais si l'Occident l'intéresse - sur- dans le premier cercle. Les deux blables. tout pour les technologies qu'il hommes ont été tués par les for- , L'état réel du pays s'écarte toujours peut fournir à l'Irak, qui en feront ces de sécurité américaines l'été plus de la fiction censée la décrire, d'ailleurs la première puissance dernier. le 'peuple s'épuise, mais Saddam nucléaire de la région -:-c'est la La vie familiale tumultueuse, de se veut inflexible. Il teint ses che- «nation arabe». qu'il Wut conduire, Saddam Hussein connaît un épi- veux; lit ses discours sans lunettes puisqu'elle est orpheline d'un chef sode digne, de la Ronie impériale quitte à les faire imprimer en lettres charismatique depuis la mort de . lors de la défection, en 1995, de géantes. Nasser en .1970. C'est notamment deux dèses gendres. Rentrés en Les. attentats du 11 septembre .' pour affirmer son leadership qu'i! Irak avec l'assurance du pardon de 2001, dans lesquels il n'a pris sans prend la décision de déclencher, _...,.,."...... ,..-_ ,leur beàU-pèrè,jesdeUx 110mmes doute aucune part, scellent l'0ur- . le 22 septembre 1980, la guerre Au ru des .seront finalement massacrés dès tant son destin. Les États-Unis de contre l'Iran. Huit ans de con- ans,ladérlve leur retour. George W. Bush ne veulent plu~ flit laissent son pays exsangue totalitaire '. L'invasion du Koweït en août 1990 jamais être frappés par un ennemI 100000 à 200000morts, du régime consomme la rupture «officielle» sous-estimé, comme ils l'ont été 70 milliards de dollars de dette. s'accentue. avec un Occident qui avait d'abord par AI-Qaida. À l'issue d'une ba- Au fil des ans, la dérive totali _ Le culte de la vu en Saddam Hussein un allié taille diplomatique qui s'est men~e taire du régime s'accentue. Le personnalité ombrageux, mauvais payeur mais en dehors de lui, Saddam Hussem èulte de la personnalité prend prend des indispensable. La défaite à la suite affrontera la guerre qui lui est faite des proportions délirantes, de proportions de la contre-offen~ve alliée, en en ayant visiblement tiré certaines même que la paranoïa du raïs . _d_é_lir_an_t,..es_février 1991, le lais !le vivant mais leçons de la première guerre du (<

~ iIr.r '),l 16 DÉCEMBRE 2003 )(,.t,.nIJOJb.t ' __ ÉDITORIAL La fin d'un dictateur

D'ABORD, la satisfaction. ge que porte la vieille terre de Cr~tte guérilia. Mais pas les L'arrestatioIt samedi soir Mésopotamie. tes décimés dans les ~Jßêmes autres, islamiste et nationaliste. 13 décembre de Saddam Hus- Saddam Hussein est directe- conditions? .Peut-être-aûtant. M.Bush a eu raison de se garder sein est une.excellente nouvelle. ment ou indirectement respon- Non content de martyriser de tout triomphalisme. L'arresta- D n'est pas si.fréquent dans l'his- sable de la mort de centaines de les Irakiens, Saddam Hussein, à tion de samedi ne mettra pas tin toire ,~'un des tyrans' les plus milliers de personnes. Exerçant peine arrivé au pouvoir, va lan- à la violence. féroces de sQn temps soit ainsi les pleins pouvoirs sur l'Irak cer l'Irak dans une guerre de Comment juger l'auteur de mis en situ~on d'avoir à ren- depuis 1979, il va gouverner par huit ans qmtre l'Iran, avec l'ap- crimes qui valent bien ceux .d'un dre des comPt;~s:.Orles comptes la terreur. Exécutions, sommai- pui de l'Occident. Encore des . Siobodan Milosevic ? A Bagdad, de l'ex-président irakien, renve~- res, torture, déplacements for- centaines de milliers de morts. le président du Conseil de gou- sé il y a huit mois par la coalI- cés de populations, bombarde- Puis, tout juste sorti de ce cau- vemement provisoire, Abdelaziz tion dirigée par les Etats-Unis, ments chimiques contre ses pro- chemar, il envahit le Koweït, Hakim, a dit sa préférence: un sont lourds. Et sanglants. L'hom- pres minorités: c'est la métho- d'où il sortira défait militaire- jugement en Irak par des juges me .qui a été retrouvé caché de Saddam' à l'intérieur de ment, cependant que les Ira- irakiens. Mais il n'y a pas de tra- dans un village de la région de l'Irak. Combien de Kurdes ont kiens vont être soumis à un terri- dition jUdiciaire irakienne Tikrit est l'un des plus gran~s cri- péri dans les grandes campa- ble embargo économique. sérieuse. L'impéréftifd'exempla- mineis de l'époque. Il a fait le gnes menées contre eux de 1985 Sa capture apporte un peu rité et l'ampleur des crimes ne malheur des Irakiens et des peu- à 1988, puis au printemps 1991, ,de baume à Ge.orge W. Bush. commandent-elles pas un pro- pies alentour. Il a humilié après que les Etats-Unis les . Depuis la défaite du régime de' cès à Bagdad devant une jUridic- le monde arabe en i,nstallant .eurent incités à se révolter à M. Hussein, les forces d'occupa- tion onusienne ad hoc, avec des une mafia criminelle à la tête:: nouveau, avant de les abandon- tion américaines ont perdu juges irakiens. et internatio- d'un pays. qui avait tout pour ner ignoblement à la Garde 200hommes .dans la bataille naux? Les Etats-Unis, bien devenir l'un des moteurs de la. républicaine de Saddam ? Peut- que leur livre une guérilla multi- qu'opposés à la justice interna- modernité dans la région: pétro- ' être trois cent mille, disent cer- forme. Saddam Hussein inspi- .tionale, s'honoreraient à favori- le bien sOr,mais aussi une popu- taines sources. Combien de chU- rait peut-être - rien n'est moins ser une telle solution. Pour l'His- laiion é~uqu~e, riche de l'hérita- . sOr - l'urie des composantes de toire.

56 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti Devil in the details: -- -- ._-. . - . ..A fiber betrays Saddam By Jobo F. Burns were cooped up in the yard, and dates could see that it dropped dow.u'àbout 8 AD I?AWR, Iraq: ~ piece of fiber pro- and sausages were strung outside, ap- feet, or 2.4 meters, into"'âcoffinlike trudIDg~m the d~rt caught the eye of parently to cure.- space lined withconcrete, its roof sup- an Amencan SpecIal Forces soldier as In the first sweep through the area, ported by wooden beams. he searched the courtyard of a run- the soldiers found. nothing, according, -lU .one.end was a ventilator fan, and a down fann in northern Iraq on Satur- to a narrative provided by military offi- steel pipe supplied ventilation near the day. cial!!>Then they combed it again. floor. A small neon bulb provided some The American military had been That was when one soldier noticed light. The space was just large enough ~mbing the Ad Dawr area as part of a the telltale fiber. Only a sliver of a mat for a man to lie down. wne-day .hunt around Tikrit after was evident under the dirt where he The military said Saddam had an as- questioning a prominent figure 'from a was standing. But the soldier thought it sault rifle and a pistol with him when tribal family known to be close to Sad- was strange. ~e was f~und~ b~t on Monday theonly dam Hussein. He and. some comrades yanked at Items vIsIble mSlde were a plastic bag But it was this small detail- a tuft of the mat, and it came up to reveal a and some cotton swabs. fiber on a rubber mat - that ultimately plastic fQam slab with handles. They . The search missions for Iraqi offi- betrayed Saddam's hiding place and pulled on them, and the plug came CIals wanted by the United States in ended_theAme~c~p military's hunt for loose from a shaft leading into the Iraq involve what the military calls ground high-value targets.The code name for the fonner Iraqi leader more than eight The soldiers were prepared to throw Saturday's mission was HVT-l. months aft~r his removal from power. a grenade into the gloomy depths when After Saddam was taken into cus- . Saddam ISnow being held at a loca- tody, a Special Forces soldier radioed tIOn that the U.S. military will not dis- two ha~ds suddenly appeared. close. The soldiers reached down and Colonel James Hickey, who is in charge American forces flew journalists to pulled out.aman, disheveled, bearded 0f~he 1st Brigade of the 4th Infantry Di- !he dilal?idated fannhouse on Monday and apparently disoriented from the VlSlon and the Special Operations Just outsIde Ad Dawr to show them how cramped underground confines where forces who fonned the core of the raid. the events leading to Saddam's ~apture he had been hiding. "We believe we have HVT-l" the sol- unfalded "I am Saddam Hussein, president of dier said, adding a moment lat~r that he . The single-story fannhouse made of Iraq," the man told his captors in halt- believed him to be the fugitive Iraqi ex- concrete blocks is edged by a courtyard ing English. "I am willing to negoti- leader. and encircled by a fence of tree ate." .Hickey then radioed his superior branches and palm fronds. . A Special Forces soldier replied Wlth the news. But he said there were no . .Bran~es o~ orange trees hung low "President Bush sends his regards." , celebrations on the spot. "This was Wlth frUIt. ChIckens and a single cow VlSitors to the shaft on Monday business," he told reporters.

. The small dugout ~e_re Saddam was hiding at the ti~e ofhis arrest. The kitchen. inside the farming compound where he had been living.

57 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensä-Basm Özeti

The colonel said the team of soldiersThe farmhouse where 'he was found spare, with two beds. followed standard procedures, which ,is nestled along the reedy banks of the Possessions that American military call for people taken into custody to be Tigris River. As journalists flew in officiiils said they believed were Sad- manacled with plastic cuffs and put into Monday by helicopter over the flatlands dam's were strewn about, including Ar- ,loose hoods._ befQre they__are taken and, ban1c!O:i.farmersand~their children apjç p_o_e.tr,Y'_books,~new_sandals,.shoes, away., 'waved from the ground. socks and unopened packages of boxer Saddam's capture culminated a Military officials said two other men shorts and T-shirts. search that involved several raids in the at the farmhouse were taken into cus- Over the door to the hut were the Tikrit area. 'the swath of land targeted'tody, but they were not immediately words, in Arabic, "Praise be to God, the Saturday was about a mile, or about 1.6 identified most merciful" , kilometers, long and a half-mile wide. The interior of the farmhouse was The New York TImes

However, it added that if the Arab na- Arabs say capture tions can accept democracy and free- dom, "the effect will be like a cleansing rain, washing away the stains left by de- is 'warning to'regimes cades of failed statecraft and illegitim- ate leadership." The Associated Press Oppressive Ara~ governments "must Abdul-Ridha Aseeri, a political ana- feel unhappy," he added, "because they lyst at Kuwait University, said some CAIRO: The image of Saddam Hus- can now see that a society without insti-' Arab regimes feared that an American- sein in custody, his power and bravado , tutions, human rights and democracy led force similar to the one that toppled , gone, is a sobering sight for other Arab : will meet the same fate as Saddam's re- Saddam could oust other leaders as rulers whose regimes are based on gime." well, even without the approval of the might, not on the consent of their An editorial in The DaiJy Star, an United Nations or other political for- people, Arab politicians and commen- English-language newspaper, said that ums. tators said Monday. Washington's destruction of Saddam's Saddam's capture confirmed what "Saddam's capture is a lesson to oth- regime would put Arab governments had been thought since his regime's faÏI ers who should know that democracy is under pressure to change. in April- that there is "an internation- important, that people should have a "Like a force of nature, an em- al police force that can intervene to save say in the decision-making, that leader- boldened America is now bearing down a people from death with justifications, ships must have relations and dialogue on a Middle East whose habitual status some of which could be correct and with their people," Ayman Majali, a issnmholence," the editorial said. "If some not," Aseeri said. ' former Jordanian deputy prime minis- the countnes of the region continue to '~ab regimes in particular are very , ter, told The Associated Press. let others decide the pace and direction concerned that the lesson of Iraq and "But unfortunately, many leaderships of events, the storm will be a highly de- Saddam would be repeated," he said. in the Arab world are distanced from structive one." "They are afraid of military interven- their people, and those should know "For far too long, governments in the tion. There used to be national sover-, that their fate may be like Saddam's," he Middle East have moved with all the eignty, but now there is international said. agility and imagination of a glacier. sovereignty. There is an international In Kuwait, "Lessons to the likes of That will simply not do any longer," the police force that can intervene with le- Saddam," was the headline of a front- ,editorial said. gal cover or without it." . page editorial in the daily Al Seyassah. Written by the editor-in-chief, Ahmed , al-Jarallah. it said the capture on Satur- day of the deposed Iraqi leader provided a shock "to all the evil regimes that until now follow the example of Saddam, use his methods of tyranny , and despotism." , Such regimes, "know they are like' him," al-Jarallah wrote, "and that they , are the prisoners of the slogans they used to lie to their people." ' He continued: "Saddam has fallen be- : cause of what hiswooden mind, pro- duced, and similarly, what their minds produce willlead to their fall" ~either al-Jaralla~_E()r others. who described the dilemma of kib leaders were specific about which of them had the most to fear. But all saw the arrest as a signal that the Middle East could be at an important turning point. Dawood al-Shirian, a political ana- lyst in Saudi Arabia, said the capture of I; Saddam was a positive development in Arab politics, but he noted it might not be so positive for some Arab rulers. "For the first time, an Arab dictator is being held accountable for his actions. That will encourage the Arab street to be more forceful in pushing for their rights because they now know that it's Ali Jarekji/Reuters ' not impossible to hold a dictator ac- A reader in Amman, Jordan, taking in news ofSaddam Hussein's arrest. Experts say countable." 1I1-~hiriansaid. it is now clear that Arab dictators are subject to international policing.

58 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti ______.__¥..~b.e~stepsup to help eutIraq's d~bt . ByCraig Smith .war reparations owed to Kuwait and other past opponents to the Iraq war Iran. The Unite~ States is eag~r to lift from lead roles in:such lucrative deals. PARIS: Séizing the initiative a day the debt burden, which will otherwise The foreign minister did not, after the announcement of Saddam raise the cost of an Iraqi economic re- however, offer to send French troops to Hussein's capture, Fràm:e said Monday covery beyond America's means. help secure Iraqi stability, repeating in- that it would work withiother nations to Jalal Talabani, an Iraqi Kurdish lead- stead France's offer - so far ignored by forgive an unspecified portion ofIraq's er and member of the Iraqi delegation the United States - to build a police imme~e foreign debt. visiting Paris, called de Villepin's an- school in the troubled country. The offer was a conciliatory gesture nouncement a "gift." . France has been slow to extend finan- to Washington as much as it was a hand But by announcing France's inten- cial aid to Iraq as long as that country extended to Baghdad. tion to the Iraqis .on Monday, de Vil- remains under U.S. occupation. France "France, together withother credit- lepin avoided theappearance of an- was not among those countries .that ors, believes there could be an' agree- swering to Washington's call "This way pledged billions for Iraqi reconstruc-. ment in 2004," the French foreign min- he can say, 'bècause I believe it's the re- tion at a donors' conference in October, ister, Dominique de Villepin, told sponsible thing to do for' the Iraqis,''' and until Monday it had been silent on reporters after a meeting with members said DominiqueMoisi, an American ex- the question ofIraq's debt, about $3 bil- ofIraq's interim Governing Council He pert at the French Institute for Interna- lion of which is owed to France. Said that if various conditions regard- tional Relations. '. Standing with members of the Iraqi . ing Iraq's sove~eignty and stability are De Villepin, one of the diplomatic Governing Council, including the cur- met, his country "ç(juld then enVIsage . world's sharpest critics ofWashington's rent holder of its rotatiilg presidency, cancellation of debts in line with Iraq's Iraq policy, seemed eager to strike a the Shiite leader Abelaziz al Hakim, de basic financingcapacity." conéiliatory note in the wake of Sad- Villepin said that his country would . . Russia,'which is owed nearly $3.5bU- dam's capture Saturday .. work with the so-called Paris Club t6 lion, said Monday that it suppor~ a res- "The arrest of Saddam Hussein con- negotiate a debt reduction plan for Iraq. olution by the Paris Club to Iraq's debt stitutes a chance that we .all Diust take The club, an association of 19 indus- problem. ~is is a modern, civilized advantage of," de Villepin said. "France trialized nations including the United system for settling the problems of ex- is ready to play a full tole in these ef- States, France, Germany, Russia and Ja- temal debt that is applied everywhere, forts and to follow the action already pan, was formed in 1956 to coordinate and Russia believes that these mechan- undertaken on a bilateral basis as Euro- the cancellation of debts for financially isms should be applied to Iraq as well," peans in the humanitarian domain, of distressed countries. In 2001, it agreed Russia's deputy foreign minister, Yuri course, and in the cooperative domain, to forgive two-thirds of Yugoslavia's Fedotov, told the Interfax news agency. whether it be education, health or even debt after ,President Slobodan Milo- On Thesday, James Baker, the former. archeology." sevic was .driven from power. The U.S. secretary of state whom President He brushed aside questions about World Bank has proposed forgiving the George W. Bush named this month as whether debt forgiveness would be samepercentage for Iraq . his personal envoy to focus on Iraq's linked to participation ill $18.6 billion . Paris Club members collectively hold debt, was scheduled 'to arrive in Paris to in U.S.-financed Iraqi reconstruction about $40 billion of Iraq's outstllnding ask the French for help in relieving Iraq contracts, saying the two issues were debt, more than half of it dating to be- of its financial obligations, estimated atseparate and should not be mixed. fore the 1991Gulf war. The balance is more than $120 billion, not including Washington has excluded France and held mostly by Arab states. Japan, which is owed more thàn $4bil" lion by Iraq, has not yet indicated wheth- er it will go along with any debt write- off. A senior Japanese envoy, former Prime MinisterRyutaro Hashimoto, will meet with President Jacques Chirac of France on Thesday to discuss the issue. Germany, whichis owed about $2.5 billion,last month said it supported for- giving a portion ofIraq's debt. . . Moisi, the expert at the French Insti- tute for International Relations, said the French offer might reflect the country's realization that, in the wake of Sad. dam's capture, Bush faces a stronger chance of re-election next year and so Paris will most likely have to deal with his administration for the next' five years. "It's better to set the record straight now," Moisi said. . The New York TImes

-)

December 16,2003

59 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti M. Baker, envoyé de M.Bush, vient convaincre ia France --d'annuler 'lädette irakienne

les ,pays créanciers sont prêts à faire un geste dans le cadre du Club de Paris

« LA FRANCE, dans le cadre du s'élève à 21 milliards de dollars. Le Sa visite intervient quelques cadre ,multilatéral, que l'on traite Club de Paris et en liaison avec les plus gros créancier est le Japon jours après l'annonce à Washing- d'Etat à Etat, ce qui n'est pour l'ins- autres Créanciers, estime qu'un (4 milliards), suivi de la Russie ton de l'exclusion des firmes fràn- tant pas le cas puisqu'il n'existe pas accord pourrait intervenir dès 2004, (3,4milliards). Viennent ensuite la çaises, allemandes et russes de la de gouvernement irakien représen- si les conditions sont réunies. Elle France (3 milliards), l'Allemagne reconstruction de l'Irak. Selon nos tatif et qu'un accord avec le Fonds ,Pourrait alors envisager des annula- (2,4milliards) et ,les Etats-Unis informations, M. Baker, qui pour- monétaire international soitpréala- 'tions de dette appropriées et compati- (2,1milliards). ' ' suivra sa visite en,Italie, en Russie blement signé. ,bles avec la capacité definancement James Baker, qui avait imaginé, et en Grande-Bretagne, demande- Lundi, Jacques Chirac a redit au de l'Irak. » En deux petites phrases, comme secrétaire au Trésor, le réé- rait une annulation de 90 % de la Conseil de gouvernement irakien prononcées lundi 15décembre à dette irakienne. Un montant qui cet environnement politique néces- l'issue de sa rencontre avec la délé- s'apparenterait aux conditions saire pour expliquer la position de 'gation du Conseil de gouverne- Sur un total de 120 accordées aux pays d'Afrique ,très la France. Mai5 si la France n'est ment provisoire irakien, le ministre pauvres et très endettés. Or, si pas encore prête à bouger sur la français des affaires étrangères; milliards' de dollars, l'Irak est très endetté, il détient les dette et n'a pas non plus fait partie Dominique de' Villepin, a marqué deuxièmes réserves pétrolières du des donateurs bilatéraux lors de la les limites dans lesquelles Paris est la dette due au Club monde et ne peut prétendre à la conférence des donateurs de prêt à participer à alléger le fardeau catégorie des pays en-deçà du seuil Madrid,l'Elysée rappelle que l'aide sous lequel croule l'Irak. Le messa- de Paris s'élève de pauvreté, estime un membre du humanitaire bilatérale s'est élevé à ge s'adressait tout autant aux Ira- Club de Paris. De plus, ajoute-t-il, 7 millions d'euros en 2003 et que kiens, en geste de bonne volonté à 21 milliards un tel traitement de faveur ne Paris participe également à hau- qu'aux Américains,la veillede l'arri- serait pas explicable aux autres teur de 17 % à l'aide humanitaire vée de James Baker, ancien secrétai- pays débiteurs. européenne (100 millions d'euros) re d'Etat, ami de la famille Bush, chelonnement de la dette des pays Un premier geste a été fait puis- et à l'aide européenne pour la nommé il y a dix jours par le chef latino-américains dans les années que le Club de Paris a accordé un I:~onstruction. de la Maison Blanche pour tenter 1980,reprend son bâton de pélerin moratoire sur la dette irakiennejus- La France n'est pas isolée dans de convaincre les créanciers de Bag- dans les prmcipaux pays créanciers qu'à fin 2004, tout en s'engageant son attachement à réglerlesproblè- dad d'annuler la dette irakienne. de l'Irak. A la demande de George à la restructurer «dès que possi- mes économiques et financiers ira- Le différend entre Paris et Wash- Bush, il devait être reçu, mardi en ble ». Mais les trois conditions qui kiens dans un cadre multilatéral. ington sur ce sujet remonte au prin- milieu de journée, par Jacques pourraient faire avancer les choses Tout en ouvrant la voie à un aban- temps. A l'époque, Paul, Wol- ClÏirac après s'être entretenu avec ne sont pas encore réunies: que les don partiel de la dette irakienne à fowitz, secrétaire adjoint à la défen- la délégation irakienne. négociations se déroulent dans un l'égard de Moscou, le vice-ministre' se, avait suggéré à la France, la Rus- russe des affaires étrangères, Iouri sie et l'Allemagne, hostiles à une cc Fedotov, a déclaré, lundi, que le intervention en Irak, d'effacer tout Jacques Chirac: Une page sombre tournée )) Club de Paris devait être au centre ou partie des prêts consentis à Bag- " Une page sombre de l'histoire de l'Irak la été] définitivement tournée" des négociations. dad du temps de Saddam Hussein. avec l'arrestation de Saddam Hussein,'dont" chacun se réjouit ", a déclaré Un assouplissement de ces posi- «j'espère qu'à titre d'exemple, ces le président Jàcques Chirac,lundi15janvier, en recevant, pendant plusd'une tions pourrait dépendre du messa- ,trois pays se souviendront d,es som- heure, une délégation du Conseilintérimaire de gouvernement irakien(CIG, ge qu'apporte James Baker de la mes considérables prêtées au dicta- nommé par les Américains), conduite par son président, Abdelaziz part de M. Bush.L'Allemagnea mis teur irakien pour qu'il se procure des AI-Hakim.Il a estimé que, "même si la situation reste difficile, les Irakiens les points sur les « i» : «M. Baker armes, se fasse construire des palais peuvent désormais envisager de reprendre la maîtrise de leur destin" et doi- ne peut attendre aucun résultat de oM et mette en place lès instruments de vent" se mobiliser" à cette fin. "La France a la conviction que le destin de ' sa visite à Berlin si l'Allemagne o N la répression », avait alors déclaré l'Irak appartient 'aux Irakiens ", a ajouté M. Chirac,cité par sa porte-parole, demeure exclue des appels d'offres W M. Wolfowitz devant la commis- , Catherine Colonna. Ila souhaité que les Irakiens recouvrent" aussi rapide- , pour la reconstruction en Irak », a ""al sion des forces armées du Sénat. ment que possible" leur souveraineté. " Pour sa part, la communauté inter- prévenu la ministre fédérale de la w~ U Sur un total de quelque 120mil- nationale doit agir dans le seul objectif de la reconstruction politique et écono- ,coopération et du développement, ow C liards de dollars, la dette due au mique du pays et de sa stabilisation. Pour cela, elle sera d'autant plus efficace Heidemarie Wieczorek-Zeul. ~ Club de Paris, qui rassemble les qu'elle aura retrouvé son unité et qu'elle veil/era à donner toute leur place créanciers publics de la planète, aux Nations unies ", a ajouté M.Chirac. Babette Stem

dit compliquées et embrouillées, région de Bagdad au sein d'un Un familier 'du dictateur , de la famille de Saddam Hussein. groupe d'anciens membres du régi- Lebut des Américains était d'iden- me baassiste. Ilest aussitôt envoyé a permis le succès' tifier, en son sein, ceux qui appor- par les Américains auprès,du siège taient leur aide au président en fui- de la 1" brigade de combat à Tikrit » te. Il a fallu attendre la fin aofit chargée de l'opération baptisée de l'opération « Aube rouge pour que les Américains démêlent « Aube rouge ». Il s'est laissé aller les différents fils des implications à donner davantage d'informa- " ,C'EST dès le 8 jUillet 20b3, lors d'années - d'origine sunnite - qui de cinq familles ayant des liens tions, même s'il dut se reprendre à ,~'un premier raid à Tikrit, le fief de est qualifié par les Américains de avec. Saddam Hussein. Le projet deux fois avant de livrer celle qui a ,Saddam Hussein, que les Améri- proche de la famille de l'ex-raïs. fut alors formé d'approcher cet permis d'organiser le raid. cains ont eu vent de l'existence ,Au départ; si l'on en croit des homme en question. ' C'est en consultant des photos- d'un Irakien qui allait peu à peu les indications de services de rensei- Trois tentatives à Tilait et à ' satellites de la zone que les respon- mettre sur la piste du président gnement'Occidentaux, la coalition Samarra devaient échouer. Ce' s'ablesd'« Aube rouge» ont réus- déchu. L'homme, dont l'identité a du mal à remonter jusqu'à lui. n'est véritablement que le vendre- , si, au début de l'après-midi du n'a pas été révélée, est un proprié- , Elle a d'abord cherché à connaître di 12 décembre que l'Irakien' samedi 13décembre, à affiner les taire, terrien. d'une cinauantaine le qétai! des ramifications, que l'on recherché -a "été repéré dans la conditions de leur intervention sur

60 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Ozeti

les deux lieux possibles, à et des niadriers.- à peine assez lar- sein ait pu être dfogué auparavant' de l'action sur place. Après la mort, Al-Douar, où Saddam Hùssein ge pour laisser passer un homine. par ceUx qui l'abritaient, ce qui' fin juillet, des deuXfilsdu président ,s'était caché. ' expliquerait son absence de résis- , capturé, les Etats-Unjsoht sensible- , L'abri souterrain.~tles deux piè- ASSOC~TION DE RENSEIGNEMENTS tance. ment remanié leur diSpositifd,eren- ces, meublées de façon très rusti- Les experts français du rellsei-' Cependant, pour les renseigrie- seignement en Irak. Donald Rums- que, oh il ~ tenait avaient été amé- gnement ne sont pastous persua- ments français, l'opération «Allbe feld, secrétaire à la défense,l'a ins- nagéSàl:Ôté d'une,fennette en tor- dés que la deScription donnée par ' rouge» illustre, à sa manière, la:', pecté début décembre. chis et'en pierre. ori y accèdait, au les Américains de' leur coup de capacité des Etats-Unis à assoCier pied d'uti palmier-dattier, par un maIn est authentique à 100%. Il désonnais le renseignement techni- Jacques Isnard conduit p~fond de près de deux est possible qu'ils aient laissé dans que, le renseignement humain et le mètres - ténforcé par des briques l~oml:lreJe fait que Saddam Hus- ' travail propre aux unités chargées Pour George Bush, les Irakiens doivent être ., ,« très impliqués» dans le jugement du dictateur

WASHINGTON' nelles sur la façon dont il devrait pas démarrer avant le transfert de de notre correspondant être traité, mais je ne suis pas un pouvoir au gouvernement irakien, La captùre de Saddam Hussein citoyen irakien », a dit M. Bush, qu'il prévoit pour juin 2004. est venue à point nommé pour per- dont on sait qu'il est partisan de la Une autre question posée au mettre au président George Bush peine de mort. ' sujet du,jugement de l'ancien dic- d'achever' sur une note :positivece Le débat, aux Etats-Unis, porte tateur porte sur la capacité du ' qu'il a appelé' «une année extra- sur la possibilité d'un procès équi- futur Etat irakien à assurer sa sécu- ordinaire » pour les Etats-Unis. Il table et conduit de façon claire rité. Ne faut-il pas craindre qu'il o '"o avait commencé à dresser te bilan dans un pays, l'Irak, qui n'a pas de ne soit assassiné comme le fut, en N ... flatteur dans son allocution hebdo- système judiciaire digne de ce novembre 1963, à Dallas, Lee Har- ID~ madaire à la radio, enregistrée le nom. Selon l'adage anglais, il faut vey Oswald" le meurtrier de Ken- u... 12 dé~embre. L'arrestation de i'an- que justice soit faite, mais il faut, nedy, tué pour l'empêcher de par- ...o den président irakien a donné aussi, qu'elle le soit de façon 1er? l:: motif à la Maison Blanche d'orga- visible. Le procès de Saddam Hussein niser, lundi 15 décembre, une .sera un moment crucial de l'intro- conférence de presse, au coms de « Noùs voulons duction, dans le monde arabe, de laquelle M. Bush, sans se départir que le monde dise nonnes et de pratiques juridiques de la prudence dont il avait fait que {Saddam Hussein] UDÎverseùes, qui soient perçues preuve, la veille,au sujet des atten- comme justes et convaincantes Q eu un procès tats et des combats en Irak, s'est équitable,,. par les opinions publiques. C'est montré confiant daris la:stabilisa- GEORGE BUSH une des raisons pour lesquelles tion et dans la reconstruction poli- M. Bush a refusé de se prononcer tique de ce pays. sur l'hypothèse d'une transaction Le président américain a indi- Certains craignent qu'une ins- avec le prisonnier, comme cela se qué, à cette occasion, sa préfé- truction et un procès menés par pratique dans le système judiciaire rence pour que 'le jugement de , des magistrats irakiens nouvelle- américain, échangeant~ par exem- Saddam Hussein soit confié aux ment nommés ne soient perçus, ple, la renonciation à la peine de , Irakiens. Il a fait étàt d'Une conver- au .Proche-Orient, comme une mort contre l'aveu de ses crimes sation avec' le nouveau premièr mariipulation américaine. D'un ou la dénonciation de ses com- ministre canadien, Paul Martin, autre côté, le choix d'une juridic- plices. , auquel il a dit que « lesIrakiens doi- 'tion internationale déposséderait De toute façon, a observé le pré- vent être très impliqués ». «Nous les Irakiens du pouvoir de juger un sident américain, «je ne crois pas allons travailler avec les' 'Irakiens homme dont ils ont été les pre- que [Saddam Hussein] dira la pour dt!velopper une procédure », a mières victimes. vérité (...) et, par conséquent, je ne déclaré M. Bus~, ajoutant que le En outre,les Etats~Unissont tra- pense pas que nous devrions le procès devrait être mené sous ditionnellement partisans des jus- Croire sur parole ». «.observation internationale ». .tices nationales et, dans le cas de Sans hésiter à affirmer qu'il ne « Nous voulons que le monde dise l'Irak, Washington estime que fait,pas de politique, alors qu'il a qu'il a eu un procès équitable », juger Saddam Hussein .sera un achevé une série de 42 réunions a-t-il souligné, en refusant de acte essentiel d'une souveraineté de collecte de fonds commencée répondre à une question sur la pei- retrouvée. M; Bush a d'ailleurs pré- en mai et qui lui a permis de réunir ne de mort. «J'ai mes vues person- cisé qUe la procédure ne pourra plus de 112millions de dollars pour sa campagne en vue de l'élec- La peine capita, le pour Saddam Hussein? tion présidentielle de novembre 2004, M. Bush a vanté les réussites Outre le sort judiciaire qui devra être résèrvé à Saddam Hussein,les,avis de son, gouvernement pendant sont également partagés sur le point de savoirs'il est ou non passible'de la l'aimée 2003. « Nous sommes deve- peine de mort. Pour le président en exercicedu Conseilîntérimaire de gou- nus une nation plus sûre, plus pros- vernement, AbdelazizAI-Hakim,en visite à Paris,il est clairque le diètateur père et meilleure », a-t-il assuré. risque la condamnation à mort. la peine capitale figure dans le code pénal Des' sondages faits dimanche irakien. le premier ministre britannique, TonyBlair,a pour sa part répété, ont montré que le jugement des lundi 15 décembre; que son pays était, par principe,opposé à la peine de Américains sur la guerre en Irak mort, mais qu'il appartenait aux Irakiensde décider.le'premier,ministre de n'a pas varié (53 % l'approuvent, Nouvelle-Zélande,,s'est, elle aussi, opposée à son application 48 % la désapprouvent, selon une alors que le pré,sidentBusha refusé de se prononcer sur la question, mais il enquête du quotidien 'Washington a toujours été un partisan de la peine capitale., Post et de la chaine de télévision it Même s'il est accusé de crimes contre l'humanité, il doit bénéficier d'un pro- ABC), mais que la confiance dans cès équitable iJevant une juridictian intemationalement compétëritëli, a décla- . ,l'action de M. Bush a augmenté, ré le' PrixNobel de la paix 2003, ChirineEbadi.De même Desmond Tutu, approchant 60% de satisfaits. autre PrixNQbelde la paix (1984) et ancien archevêqueanglican du Cap,qui réclàmeun procèsdevant unejuridictioninternationale. ..:(AFP.) , ,Patrick Jarreau :

61 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti Ir~qi says_ U:N (ailed his country . .------.. --~ ---~------. By Warren HOge

UNITED NATIONS, New York: report last week that ruled out a swift Iraq's foreign minister, Hoshyar Zebari, return of the UN to Iraq because of the on Tuesday nccused the UN.Security' . bombing of its Baghdad headquartersin CQuncil of having failed to help rescue August and continuing attacks on dip- his country from Saddam Hussein, and lomats and relief workers. he chided member states for bickering He also said the United Nations over his beleaguered country's future. needed more "clarity" over what it "Settling scores with the United would be asked to do in Iraq before he States~led coalition should not be at the could fully recommit the organization cost of helping to bring stability to the and its international staff. He has as- Iraqipeople," Zebari said in unusually signed 40 people to staffIraq aid offices scolding language for an occupant of in Nicosia, Cyprus, and Amman, the guest seat at the Security Council Jordan, and an estimated 2,000 Iraqi panel. workers of the United Nations are still "Squabbling' over political differ- at their posts in the country. ences takes a back seat to the daily Zebari took issue with these steps, struggle for security, jobs, basic saying that Iraq could guarantee the freedoms and all the rights the UN is United Nations whatever security it chartered to uphold," he said. needed to return sooner and noting the Taking a harsh view of the inability importance of having the organization of quarreling members of the Security back in Baghdad. Council to endorse militaryaction in "Your help and expertise cannot be . Iraq, Zebari said, "One year ago, the Se- effectively delivered from Cyprus or curity Council was divided between Amman," he said. those"'who wanted to appease Saddam He also took on countries like France Henny Ray Abrams/Reulers Hoshyar Zebari, Iraq's foreign minister, Hussein and those who wanted to hold that have questioned the legitimacyof him accountable." says bickering in the UN Security the current governing group. Council has been at Iraq's expense. "The United Nations as an organiza- . "The Governing Council is the most tion failed, to help rescue the Iraqi representative and democratic govern- people froD!-a murderous tyranny that ing body in the region," he said. lasted over ~5 years, and today we are "The members of the Security Coun- unearthing' thousands of victims in ' cil should be reaching out and encour- horrifying testament to that failur~." aging this nascent democracy in a re- He declared, "The UN must not fail gion well known for its authoritarian rule." the Iraqi people again." . Ambassador Jean-Marc de la Sablière It was not immediately clear how the of France, a critic of the war, turned accusatory tone of Zebari's speech af- aside the criticism of the Security fected the closed-door discussion that Council dissenters, saying, "I don't want followed over the UN's role in Iraq, but to comment on the past." Secretary General Kofi Annan, the Sablière said he had questioned Ze- first to emerge from the hall, appeared bari about France's interest in seeing taken aback. Iraq increase the "inclusiveness" of the "Now is not the time to pin blame . government so it would be one that and point fingers," he told reporters. would be viewed as "totally legitim- Saying Zebari was "obviously entitled . ate." to his opinion," he said the UN bad , The New York Times done as much for Iraq as it could under the circumstances and was prepared to . do more. "Quite honestly," Annan reit- erated, "now is not the time to hurl ac- cusations and counteraccusations." Ambassador Emyr Jones Parry of Britain, the United States' principal . ally in Iraq,said there had been pointed questioning by colleagues but that he detected, th~ir'~strong support" for the timetable for moving to an Iraqi transi- tional authority by July and for drawing up a constitution and holding elections in the years following that Zebari had laid out. The session of the is-member Coun- cil was called to discuss the speeded-up plan for the U.S.-led coalition to hand over power to Iraqis by the end of June under an agreement reached a month ago between the coalition and the U.S.- appointed Iraqi Governing Council. Annan led off the open session of the Hoshyar Zebari, at top left at large table, tu Id the Security Council, Council with a speech drawing from his "The UN must not fail the Iraqi people again."

62 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti Queltribunal pour juger Saddam ?

Le procès de Saddam Hus- sein répondra aux nonnes ju- diciaires internationales, a dé- claré hier le' président américain George W. Bush. Les Etats-UDis « trrwail/eront 01JeC les mildens pour trorœer -J ,un moyen de lejuger », a-t-ft indiqué. La procédure sera soumise à un «contrôle inter- national ». «Les IraIciéns doi- vent être ûnpliqués, U est né- cessaire d'avoir un procès public etje sui8 co1ffùmt dans lefait que œla sera réalisé de manière équitable », a souli- gné le président.

Isabelle Lasserre

George W. Bush sera-t-il assez habile pour faire du procès de Saddam Hussein un atout poli- tique; capable de réconcilier la communauté internationale sur le dossier irakien? Le futur procès de Saddam Le dictateur irakien serait que le procès ne soit pas consi- rie de limiter les risques d'une sera hautement symbolique. aussi un cas parfait pour le Tri- déré comme un acte revan- dérive politique et revancharde Parce qu'il s'agit de juger un sa- bunal pénal international de chard. Des juristes internatio- du procès de Saddam Hussein. . trape responsable de la mort de La Haye, quijuge les auteurs! des naux doivent faire partie du Ils prévoient notamment la pos- centaines de milliers d'Irakiens. crimes commis en ex-Yougosla- processus,», eXJ>liqueKenneth sibilité d'utiliser les conseils Mais aussi parce que la question vie et a déjà prouvé sa compé- Roth, le directeur de Human d'experts internationaux. Et du droit, notamment internatio- tence et sa neutralité. Plusieurs Right Watch. laissent la porte ouverte à une nal, constitue l'une des princi- organisations des droits de Les experts craignent égale- collaboration avec des experts pales divergences transatlan- l'homme et des personnalités ment que le tribunal irakien ne de l'ONU, qui pourraient appor- tiques. L'opposition entre le,droit comme l'avocate iranienne Shi- puisse résister aux pressions ter leur expérience dans les pro- et la force a été au cœur de la dis- rin Ebadi, prix Nobel de la paix, américaines et apparaisse cès !fes criminels de guerre bal- pute entre Américains et Euro- se sont prononcées pour cette so-. comme « une marionnette» de kaiiIqÜes. . péens tout au long de la crise ira- lution, arguant du fait que les Ira- Washington. Pour certains, le George Bush a donc en théo- kienne. Les deux. côtés de kiens ne sont pas les seuls à avoir choix d'un tribunal irakien, qui rie les moyens de garantir que l'Atlantique s'opposent égale- été victimes de Saddam. Mais il consoliderait la politique améri- Saddam soit jugé et cond~é ment sur la Cour pénale interna- faudrait pour cela un mandat ad caine du cas par cas en matière , pour ses crimes par un véritable tionale (CPl), première juridic- hoc du Conseil de sécurité des de justice internationale, pour- tribunal irakien qui respecte les tion permanente créée à La Haye Nations unies et l'aval des Etats- rait même affaiblir la Cour pé- lois internationales. Critiqués pour juger les crimes les plus Unis. nale internationale. pour leur gestion des prison- graves. En réintroduisant la Prudente, l'Administration Beaucoup s'inquiètent enfin niers afghans de Guantanamo, question du droit et de la justice américaine affirme que laques- d'une éventuelle utilisation de la les responsables américains ont dans la crise irakienne, jusque-là tion du procès de Saddam n'a peine de mort, légale dans le sys- donné hier un premier gage de esSentielJen:ull~tgérée par des so- pas encore été tranchée. Mais la tème judiciaire irakien, dans le bonne volonté en promettant lutions militaires, l'arrestation de solution d'un tribunal' militaire procès de Saddam Hussein. Sus- que Saddam serait traité comme Saddam donne une carte maî- semble avoir été écartée. Et les pendue par les forces d'occupa- un prisonnier de guerre et béné- tresse à l'Administration Bush Américains, comme les Irakiens, tion, la peine de mort pourrait ficierait de la protection des pour ressouder la communauté se sont prononcés en faveur d'un être réintroduite par le futur gou- Conventions de Genève .. internationale. procès devant le nouveau tribu- vernement irakien. 'C'~ eri tout . En théorie, Saddam Hussein nal pénal irakien, créé la se- serait un cas idéal pour la CPI, cas ce qu'a laissé entendre hier le maine dernière à Bagdad pour président du Conseil intériniaire chargée de juger les auteurs de juger les crimes commis par le génocide, de crimes contre l'hu- du gouvernement irakien, Abdel régime baasiste. Aziz al-Hakim. Ce qui n'ira pas manité et de crimes de guerre. Les organisations des droits LE.FIGARO Mais, outre que les Etats-Unis sans faire grincer des dents en de l'homme ont tout de suite Europe, notamment en France ont retiré leur signature du traité souligné les risques, vu l'am- 16 DÉCEMBRE 20(13 fondateur de la CPI, la cour n'est' et en Grande-Bretagne. pleur de la tâche, d'un tel choix. Inspirés des tribunaux pé- pas compétente pour juger les Soulignant le m~nque d'expé- , faits commis avant son entrée en naux internationaux pour l'ex- rience des juges irakiens, ils Yougoslavie et le Rwanda, les fonction. en juillet 2002. Elle ne . craignent un procès à la va-vite, peut donc s'occuper de l'Irak de statuts du tribunal pénal irakien sans légitimité, une justice de permettent cependant en théo- Saddam. vainqueurs. « Il est important

63 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti La dette_ir(},lq~n~erapproche Pàris et Washington d'une telle dette rendrait insup- de l'Irak, deVl1lit être apprécié -Georges Quioc portable le coût de l'aide des par les entreprises françaises...... '0 Etats-Unis alors qve le Congrès Dominique de Villepin a évoqué - a voté au début du mois demier hier leur cas en affirmant La tournée de James Baker une rallonge de 87 milliards de qu'elles ont« montré leur dispo- r- l'émissllire spécial de Wa- .dollars, dont 18,6 milliards pour nibilité pour enqager WI parte- .shington sur la dette irakienne - la reconstruction de l'Irak. En nariafactif avec I1rak ». Après ,dans les pays du « camp de la outre, la Banque mondiale ne la conférence des donateurs de paix» a-commencé par un cer- consentira aucun nouveau Madrid, au cours de laquelle la tàin succès. TIaura suffi d'une concours à l'Irak si un règlement France s'est abstenue, les socié- heure d'entretien avec le prési- du problème de la dette n'est tél! tricolores' se remettent à es- ,dent Jacques Chirac pour que le 'pas trouvé. Le Club de Paris, qui pérer. Notamment en partici- ministre des Affaires étrangères, regroupe les principaux pays pant en tant que sous-traitantes Dominique de Villepin, réaf- créanciers de l'Irak, représente dans les contrats de reconstruc- .firme l'intention de la France à lui seul 40 milliards de dollars tion qui seront attribués fin jan- d'annuler une partie de la dette de créances,dont la moitié'sous vier. L'exclusion des« pays de la ,irakienne. Au prix, toutefois, de forme d'intérêts capitalisés .. paix» en cas d'annulation par- quelques conditions: « Cela de- La France peut espérer jouer tielle de la dette irakienne serait .vra se faire dans le cadre du des deuxièmes réserves mon- un rôle moteur dans une négo- d'autantjustifi.ée que l'aide amé- diales. Club de Paris, après WI accord ciation avec ses partenaires du ricaine représente le montant de L'Allemagne a, quant à elle, .avec le FMI et quond WI gouver- Club de Paris alors qu'avec une la créance (intérêts compris) des nement souverain sera fait savoir qu'elle entendait avoir créance de 3 milliards de trois pays du camp de la paix sur une explication avec James Ba- ,installé », a prévenu le chef de la créances (hors intérêts) elle n'est l'Irak. .diplomatie française. La solu- ker sur l'exclusion des entre- pas la,plus engagée. Le rang de L'envoyé spécial américain .lion, si elle doit intervenir, sera prises de pays opposés à la premier créancier revient au Ja- devra redoubler de diplomatie à donc multilatérale -et n'inter- guerre pour la reconstruction de pon (4,1 milliards de dollars Berlin et à Moscou. La Russie l'Irak. Peter Struck, le ministre viendra au mienx qu'au début hors intérêts), devant la Russie plaide elle aussi pour le règle- .du second semestre 2004. allemand de la Défense, a en (3,45 milliards), l'Allemagne ment de la dette irakienne à tra- .outre prévenu que la capture de Ce geste est néanmoins un (2,4 milliards) et les Etats-Unis vers le Oub de Paris. Mais son premier signe encourageant Saddam Hussein n'effaçait par (2,2 milliards). Les 80 milliards vice-ministre des Affaires étran- les profondes divergences entre pour la -Maison-Blanche. Les re.stants sont éparpillés entre gères, Yuri Fedotov, vient de Etats-Unis font pression sur la les Etats-Unis et l'Allemagne-sur différents pays, notamment prévenir que l'annulation de la l'Irak. France, l'Allemagne et la Russie arabes. dette doit est réservée aux. pays pour qu'elles se déterminent sur Le geste de la France, une se- très pauvres et~ endettés ..Or. des abandons de créance vis-à- maine après la décision améri- cette situation ne peut pas être vis de l'iràk, dont la dette exté- caine d'exclure les entreprises invoquée dans le cas de l'Irï1k, rieure atteint 120 milliards de françaises, allemandes et russes .do-llars. Or le remboursement _ qui est un important pays pro- des contrats de reconstruction ducteur de pétrole et détenteur Al'heure de partager, le malaise demeure M o Dominique de Villepin explique à «Libération» la nécessité d'une coopération en Irak. o N- aris tend la main à Washington qui affirme kienne, Paris vient de faire des gestes significatifs à ,

64 'Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

qué une (

PARIS: Former Secretary of State James Baker 3rd received commitments from France and Germany on Tuesday to substantially reduce Iraq's towering foreign debt, a legacy of Saddam Hus- sein's ruinous wars and the crippling economic sanctions that followed them. Both countries agreed to negotiate a debt reduction plan within the frame- work of the Paris Club, a group of 19in- dustrialized, countries that have jointly James Baker, Bush's Iraqi debt envoy, after talks with Chirac in Paris on Thesdày. worked to alleviate the financial obliga- tions of over-indebted countries since' 1956. meetings in Berlin. to see Paris Club countries cancel as U.S.' officials said the agreement Reducing Iraq's debt is critical to re- much as 90 percent of the Iraqi debt due called for work on the debt-reduction to building its devastated economy. With- them, treatment that in the past has begin before a sovereign government outclearing the country's books of been reserved lor so~called heavilyin- has been established in Iraq, a previous some of the estimated $120 billion in debted poor countries, mostly aid-de- precondition of the Paris Club. outstanding loans, governments and pendent nations in Africa. With the "We agreed to reduce the Iraqi debt companies will' be reluctant to invest world's second largest proven oil re- burden within the mechanism of the the amount of money needed to get the , serves, Iraq is unlikely to qualify for Paris Club if possible in 2004," Baker Iraqi oil industry back on its feet. In ad- that description. ' told reporters in the courtyard of the dition, much of any oil revenue the The best deal the Paris Club has ever Elysée Palace after meeting with Presi- country generates would have to go to- cut with a developing country wasa 66 dent Jacques Chirac of France. ward interest payments. percent debt reduction for the former In Berlin, after talks between Baker Earlier this month, President George Yugoslavia after the ouster of President and Chancellor Gerhard Schröder of W. Bush named Baker as his special en- Slobodan Milosevic. ' Germany, a government spokesman, voy to address the debt problem. Baker But the Paris Club holds less than Bela ADda; said, "Germany and the negotiated the restructuring of Latin half of Iraq'!! outstanding 'debt and United States agree that a solution to without substantial write-offs by the the debt question is essential for the re- country's other creditors, even that deal construction of Iraq." Baker's talks in Paris would leave Iraq with a hobbling bur- But another spokesman said only den of old loans. ' that the United States and Germany a~d in Berlin were a French officials said there had been would continue to hold talks over no 'effort to tie a more aggressive debt Washington's decision to bar countries step toward easing reduction to lucrative reconstruction like France, Germany and Russia from Iraq's towering debt. contracts in Iraq. Schröder, however, bidding on reçonstruction contracts in said last month that he favored ,forgiv- Iraq worth' about $18.6 billion. The ing some ofIraq's debt to help the coun- , three countries all opposed the war. America's mountain of debt in the try's economic recovery. "France, Germany and the United 1980's. , Gernot Erler, deputy leader in Parlia- , States agree that there should be sub- Baker's current trip is only the open- ment of the Social, Democratic Party, stantial debt reduction for Iraq in the ing phase of what will certainly be a ' told German radio on Tuesday that the Paris Club in 2004, and will work marathon effort to pare the Iraqi debt, chancellor "will have to ask Mr. Baker closely with each other and with other down from what Paris, Club members questions" about the reconstruction countries to achieve this objective," the and other creditors are readily willing contracts. "This will certainly be a top- White House spokesman, Scott McClel- togive. ic of these discussions," Erler said. lan, said in Washington after Baker's The Bush administration would like The New York TImes

65 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti

- ~~ 16 DÉCEMBR~~2003

'.' &- .. ,. .... e=1 =.....IK=A.. ~_I'_rlys_~A- -Unee.egadond uU~On~ -1111 a -I~I.I.~.I 1:1 . C:C: Paris et Bagdad se rapprochent alors que la Francecontestait jusqu'alors lalegltlmlte de cegouvernement. - -. - 11-- 1 < JI e hasard fait bien les I. , choses. Jacque~ Chirac 1 ne s'en doutait pas lors- ~ -~" - qu'il a accepté,lasemai- ne dernière seulement, Lde reœwiràl'Elysée une délé- gation du Conseil de gouv~r- nement irakien L'arrestation du tyran déchu ne change fon- damentalement rien, mais SaddamHusseinestapparusi affaibli et pitoyable, que le prestige et la légitimité du -Conseil de gouvernement s'en trouventsoudainrehaussés.D n'y a pas longtemps, les diplo- mates français ne se privaient pas d'ironiser sur l'illégi~té de cet organe, nommé par l'ad- ministrateur américain Paul -Bremer qui dispose de sur- croît d'un droit de veto sur ses décisions. Ily a à peine deuX mois, le ministre de l'Educa- tionirakien. de passage àParis, n'était reçu que par un haut Talabani a rendu hommage à tie irakienne, Hoshyar Zibari, fonctionnaire ... la France qui, a-t-il dit, s'est s'estenvoléhiersoirpour New Bonne volonté. Hier, l'impor- toujours tenùe «aux côtés du Yorkoù ildoit détailler devant tante délégation irakienne peuple irakien». Difficilede ne le Conseil qe sécurité le calen- (outre le président du Conseil pas yvoirune pointe d'ironie drier menant jusqu'au 30juin. en exercice, AbdelAzizal-Ha- venantd'ex-opposantsqui ont De son côté, le Conseil de gou- kirn.trois de ses membres sont de reconstruction. Pour faire longtemps dénoncé la collu- vernementveutéchapperà un venus àParis, dontlechefkur- bonne mesure, le chef de la di- sion entre Paris etle régime de pesant tête-à-tête avec son de Jalal Talabani, ainsi que les plomatie française a annoncé Saddam Hussein. Au-delà de parrain américain Le proces- ministres des Affaires étran~ l'ouverture à terme d'une éco- l'heureusè coincidence entre sus mis au point par Bremer gères et du Plan) a eu l'hon- le de gendarmerie en Irak. _ cette visite et l'arrestation de prévoit en effet des élections neurd'êtreraccompagnéepar Abdel Aziz al-Hakim, qui a Saddarn, qui permet àla Fran- indirectes et la désignation Jacques Chirac sur le perron bien compris que Paris était cede nepas avoir l'airtrop hors d'une assemblée de notables. de l'Elysée et de partager une près à beaucoup pour rester jeu au inoment où Bush sa- Washington tient en effet à conférence de presse commu- voure son triomphe, les inté- garder un certain contrôle sur dàns lejeu et participer augi- rêts de Paris et du Conseil de nëiWeCDominiquede Wlepin gantesque chantier de la re- leprocessus de rédaction de la gouvernement irakien se sont future Constitution. Or l'aya- quiasoufignequefureStation construction, en a profité nettement rapprochés ces de Saddam était une «chance pour demander la restitution tollahSistani, laprincipale au- derniers temps. LaFrance es- torité spirituelle des chiites qu'17fautsavoirsaisir». des fonds gelés appartenant à time que l'accord du 15 no- Engage de bonnewlonté,Pa- l'ancien régime et le transfert d'Irak, n'ade cesse de réclamer vembre,qui prévoit la mise en des élections au suffrage uni- ris a proposé l'annulation de ceux appartenant aux place au30 juind'uneAssem- d'une partie ladette irakienne Moudjahidin du peuple ira- versel direct que les chiites, blée et d'un gouvernement majoritaires et mieux organi- dès2004danslecadreduClub niens. Leconseil, dont l'actuel transitoires, est un pas dans la président est proche de Téhé- sés, sont sûrs d'emporter. Mais de Paris (lire ci-dessous), tout bonne direction, c'est-à-dire un tel scrutin ouvrirait la por- en insistantmezza vocesur la ran, a proclamé la semaine vers un retour àune souverai- dernière l'interdiction en Irak teà une possible souveraineté ,néœSSitéd'une«transpa1'f!1lce neté pleine et entière des Ira- de ce groupe d'opposition ar: immédiate, voire à la procla- économiqiLeetfinancière», al- kiens. Même si,asouligné Chi- mée iranien, dont le QG est a mation d'une république isla- lusion àla «liste noire» améri- rac, l'ONU doit retrouver Auvers-sur- Oise, en banlieue mique,cedont Washington ne caine despaysantiguerredont (

66 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

Jalal Talabani, dirigeant kurde, membre du Conseilirakien de gouvernement:

M' 0 «Nonnal q~e ceux qui nous ont libérés en profitent» 0 N aIalTalabani, leader de l'Union pa~ Qaandfùulda1'll sera-t-ßjagé? ricains» (en français). nne faut pas tout ~ triotique du Kurdistan (UPK) et C'est une question de semaines ou de mélanger. Les 18,5 milliards de dollars IX: !:Q ~inbredu Conseilirakiendegou- mois. llserajugé en Irak par letnbunal ayant été donnés par le contribuable ~ Jvemement,étaitenvisitehieràParis. spécialcréé parle Conseil de gouverne- américain, ilme paraît normal que les ~ llrépondauxqlBtionsdeLibération. mentlasemainedemièreetenvertudela Etats-Unis décident qui peut en bénéfi- u cier.Parcontre, lorsqu'il s'agitde notre ar- -) ,~ CoDunentsef8lti.llqaeVOllS ayez été loi irakienne. IIyaura une participation ~ 1epremierA.ft-I"a1.~on internationale: les Iraniens, les Kowei- gent, nous sommes libres d'endisposeret r-- de~d.1II BaaeIn? tiensetd'autrespeuventdéposerplainte. de passer contrat avec qui bon nous ..... Un groupe de 11JPK était dans le coin où Desobservateursintemationauxseront semble. Pour être franc, il paraît normal Saddam a été arrêté. II m'a prévenu. invités. Le procès sera public et Saddam aux Irakiens que ce soient ceux qui nous Lorsquej'aipuconfinnerlanouvelleau- seralibre de choisirsadéfense. ont libérés qui en profitent près desAméricains,jefai annoncée. AWZ-VOlISI"impressionqaeIaFranee Lespré-contratspassés par Total L'UPKa-t-elleparticJpéAIa traque? acIumgé d'attitude Awtreégan(? sous SacJdam sont-Bsvalables? Nos peshmergas n'ont pas participé àsa Le gouvemement français a toujours in- llsne sont plus valables, et ilsdevront être capture.Maisnoshommesontfuumides sisté pour un retour rapide àla souverai- revusparle gouvernement qui sera nom- infonnations qui ont mené àsacachette. netéirakienne. L'accordquefaisigné avec mé par rassemblée transitoire. Quel va être l'effet: de cette capture? PaulBremer,le15novembreàBagdad,est Comment sera-t-elle désignée? C'estle début de la findes attaques term- un grand pas dans cette direction. Per- Pardes comités provinciaux. Nouspréfé- ristes en Irak, et un grand paspourlepro- sonnellement,j'ai toujours été reçu au rerions des élections, mais ce n'est pas ces8Ùsdémocratique. Bien sûr, l'arresla- Quai d'Orsay. Mais c'estvrai que l'Elysée possible dans ce délai. Par contre, l'as- tionde Saddam ne va pas stopperdujour est une nouveauté. Le peuple irakien semblée qui écriranotre Constitution de- au lendemain les attaques mais c'est un ir'étaitpashabitué à cela vraêtre élue. coup au moral de sessupporters. llsvont Jacques Chirac s'est-Bplaint de Quiddu ConseBdegouvemement? être de moins en moins act:ifs; Quant aux l'attitude des Américains au sqjet n sera dissous, mais continuera à exister is1amistesd'Ansaral-islam oud'al-Qaeda. des contrats de reconstruction? de manière informelle. Il a prouvé son ilsvont continuer, mais sans l'aide nifar-. Non.LeprésidentChiracaseulementdit utilité._ gent des !laddamistes. qu'ilen parlerait avec «nos amis lesAmé- Recueilli par CHRISTOPHE AYAD Les Irakiens tentent de rassurer les entreprises. françaises

Mo o PLUTÔT RASSURÉES mais expérience et la relation passée avec tions de l'Américain Paul Wol- ce en Irak - des 18,6 milliards de ...N néanmoins prudentes. Tel est, en le peuple irakien, [nous lesinvitons] dollars 05,1 milliardsd'euros) d'ap- Il< fowitz, numéro deux du Pentago- CD substance, le sentiment partagé à participer à la reconstruction de pels '. d'offres concernant ::!i ne. Celui-ci avait invoqué, mardi ... par les quelque 80 entreprises fran- l'Irak, à venir [y] travailler.» Un 26 contrats de reconstruction en ....u 9 décembre, des raisons de sécurité Cl çaises qui ont rencontré, lundi peu plus tard, dans cette réunion nationales pour exclure les sociétés Irak. Une annonce qui avait provo- t::: 15décembre au siège du Medef, la . de presque deux heures, cette françaises - et toutes celles issues qué un tollé en Europe, la Commis- délégation politique irakienne même idée sera répétée par le de pays opposés au recours à la for- conduite par Abdel AzizAl-Hakim, ministre du'plan, Mahdi Al-Hafez : sion de Bruxelles ayant alors expli- président du Conseil de gouverne- «Nous sommes très intéressés de qué qu'elle vérifierait que l'attribu- ment intérimaire. voir la France et les sociétésfrançai- « Nous nous adressons tion de ces contrats soit conforme à nosfrères en France aux engagements pris par les Etats- Tout juste arrivée en France ses jouer un rôle important dans la (..•) [et les invitons] Unisdevant l'Organisation mondia- pour rencontrer le président Jac- reconstruction de l'Irak. » à participer à la le du commerc.e. ques Chirac et le ministre des affai- Des propos qui cherchaient visi- reconstruction » La France a été, ces dernières res étrangères Dominique de Ville- blement à toucher une assistance ABDEL AZIZ AL-HAKIM années, un partenaire économique pin, cette délégation a commencé d'entrepreneurs pour le moins important de l'Irak: dans le cadre sa visite parisienne par le Medef. refroidis par les récentes déclara- du programme «Pétrole contre Dans une salle de réunion, à huis nourriture », géré par les Nations clos, face à un parterre de grandes sociétés (Total, Schneider Electric, unies, près de 2,4 milliards d'euros Une exclusion justifiée, selon George W. Bush de contrats français ont été signés, Case-Poclain...) et de PMEintéres- entre 1996 et 2002. Parmi les plus sées par le marché irakien, M. Al- Le président américain George W. Bush a justifié, lundi '5 décembre, son Hakim a d'emblée marqué une cer- opposition à faire profiter les entreprises de pays opposés à la guerre en Irak importants, ceux d'Alcatel, de taine distance face à la coalition des premiers appels d'offres pour les contrats de la reconstruction du pays. SOMa, de Renault Trucks ou enco- -.' . le de Peugeot (Le Monde du américaine: «Notre objectif est en « Nous leur tendons la main et nous voulons qu'ils participent ", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. « 1tt avril).Pour rassurer les entrepri- premier lieu de mettre un terme à Mais l'idée de dépenser l'argent du contri- ses françaises sur leur capacité à l'oècupation de l'Irak via le transfert .buable en accordant des contrats à des entreprises n'ayant pas participé à la des autorités aux Irakiens leplus rapi- poussée initiafe est une chose que je ne pouvais décider ", a-t-il ajouté. « Cela profiter de prochains contrats, le ministre irakien du plan a apporté dement possible. » ne veut pas dire qu'il ny a pas d'autres moyens de participer, et nous sommes des précisions: certes, l'attribution Dans le même discours d'intro- impatients de les inclure dans le processus ", a-t-il souligné. duction, rapporté par plusieurs Les Etats-Unis avaient annoncé, la semaine dernière, l'exclusion des pays des 26 contrats de reconstruction, témoins, il a ajouté: «Aujourd'hui, opposés à une intervention militaire en Irak - parmi lesquels l'Allemagne, le financés sur des fonds américains, nous nous adressons à nos frères en Canada, la Chine, la France et la Russie - des appels d'offres pour les princi- serait décidée selon des critères américains. Pour autant, «aucune France, et étant donné leur longue paux'contrats de la reconstruction de ce pays. - (AFP.)

67 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

condition n'est posée sur les entrepri- 13 milliards de dollars - étaient représente plus d'une centaine la représentativité de ces personnes, ses de sous-traitance ». ouverts: «Il n'y a aucune restric- d'entreprises en Irak. On les sent choisies par les Américains? Sont- Des sociétés françaises mais aus- tion sur les sociétés qui peuvent y soucieux de garder leur liberté de elles acceptées sur place et vont-elles si allemandes, russes ou canadien- accéder », a-t-il précisé. Des pro- pensée, faute d'avoir réellement la rester après le 1"juillet? » -nes P0lh~aient être~retenues Cûffi-- -- .pes pcsitifs~pour-lâ~Fïd.i'ce~qui~ont liberté-d~agir.» I)'-autres entrepre--- - Pour jack-Sameill, conseiller éco- me fournisseurs par des entrepri- été suivis, quelques helires plus neurs s'interrogent. «Nous atten- nomique pour la France à Bagdad ses signataires de ces èontrats, qui tard, par des déclarations, positives dons d'ici à lafin du mois un appel entre .1996 et 2001, quelles que pour l'Irak, de M. de Villepin : il a d'offres du gouvernement irakien soient les incertitudes, «il faut annoncé que la France pourrait concernant lesprogrammes de santé occuper le terrain et maintenir ce «J'ai bon espoir q,ue envisager « pour 2004. Nous espérons qu'il n'y les règles du jeu, qui des annulations de dette aura pas de discrimination », expli- appropriées» « Les besoins excluent les entreprises que Francis de Mornedon, de Care deI1raksontd~n~ françaises, évoluent JO «Je suis heureusement impression- International, qui représente cinq par les Irakiens ERNEST-ANTOINE ~~par cette rencontre, él expliqué, à sociétés pharmaceutiques en Irak. SEILLlÈRE llssue de la réunion, Thierry Cour- eux-mêmes» ~.. Certains ont exprimé encore plus .. taigne, directeur général du Medef MAHDI AL-HAFEZ de doutes. « Les dirigeants sont res- In~ernational. Les entreprises fran- devraient être conclus «d'ici à tés très évasifs. Total a posé une ques- :1i çaises sont présentes depuis plus de tion sur les contrats de modernisa- février 2004 », selon le ministre. trente ans en Irak. Si elles savent tion des installations pétrolières. La ». Mais la sécuri- Déjà, dans le cadre d'investisse- s'adapter à la nouvelle donne, elles capital de relation réponse des Irakiens a été floue », té dans le pays reste au centre de ments privés mais sous contrôle de ont largement leur place. » Un opti- explique l'un d'eux. Les propos du toutes les préoccupations, comme la coalition, Aicatel a pu participer misme partagé par Ernest-Antoine ministre du plan, qui a précisé aU l'indique Jean-Claude Schneider, à un contrat d'équipements, au Seilliè're, président du Medef: Côté de l'américain Motorola, com- «L'arrestation de Saddam Hussein cours de la réunion que «les directeur export de Case-Poclain, entreprise de matériel de travaux me sous-traitant de l'opérateur e~t de nature àfaire évoluer la posi- besoins de l'Irak sont définis par les publics présente depuis trente- égyptien Orascom. non des uns et des autres. J'ai bon Irakiens eux-mêmes », n'ont pas Dans un même souci d'apaise- espoir que les règles du jeu, qui totalement convaincu cet autre cinq ans en Irak: « S'ily a une insta- ment, M. Ai-Hafez a précisé que les excluent les entreprises françaises, homme d'affaires, qui, ces derniè- bilité continue, les' entreprises ne contrats financés par les autres évoluent. » res'années, se rendait cinq à six fois pourront même pas envoyer des sala- riés pour réaliser ne serait-ce que les fonds recueillis à Madrid, eil octo- «La venue en France [des par an à Bagdad: «Ces dirigeants bre, lors de la conférence des' pays Irakiens] est un bon signe, a com- nous disent, en substance, rendez- études defaisabilité. » et organismes donateurs pour la menté, après la réunion, Jihad vous enjuillet 2004, lorsque lesAmé- L. Be. reconstruction irakienne - environ Feghali, PDG de Nutris Co, qui ricains nous auront passé les com- mandes. Mais quelle est réellement La CIAforme de nouveaux agents irakiens de renseignement irakien est. américain, a déjà été approuvé Isabelle Lasserre gérée, elle, de Washington. par le Congrès dans une an- Deux responsables d'une orga- nexe confidentielle du bud- nisation d'exilés irakiens ont get 2004. C'est la dernière parade été invités la semaine dernière Pour contrer les opérations imaginée par Washington pour au siège de la CIA, en Virginie, de la guérilla en Irak, Wa- contrer les groupes de guérilla pour mettre au point les détails shington compte aussi sur la quis' en prennent aux soldats de la création de ce nouveau technologie. Le Pentagone pré- de la coalition im Irak. La CIA a service. voit ainsi de développer un la- été chargée de financer et de Selon le Washington Post. le ser expérimental, qui servira former, avec l'aide de la Jorda- ministre irakien de l'Intérieur a de « microphone virtuel» pour nie, une agence irakienne de été choisi pour diriger provisoi- détecter et frapper les tireurs renseignement. rement l'agence irakienne. embusqués. Mis au point en Malgré une intensification Nouri Badran connaît bien la Californie par la compagnie des opérations antiterroristes maison : il a collaboré avec la Mission Research Corporation, américaines, les attaques lan- CIA pendant dix ans afin d'en- ce laser devrait être capable de cées par des groupes de gué- courager des coups d'Etat localiser l'origine des coups de rilla baasistes ou islamistes contre le régime de Saddam feu en détectant le mouvement contre les soldats de la coali- Hussein. Avec le succès que de particules compressées par . tion se poursuivent. Et ralentis- l'on sait... l'onde de choc provoquée par sent les efforts de reconstruc- Le nouveau service, qui la balle tirée. tion. Les responsables pourrait entrer en fonction dès La mise au point de ce laser, militaires américains l'ont ré- février 2004, devrait être com- comme celle d'autres armes cemment reconnu : il est ur- posé d'anciens responsables dernier cri, a récemment été gent de développer la qualité et du régime de Saddain, triés accélérée par les chercheurs la quantité des rens!ligne- sur le volet. Un choix censé du Pentagone, qui tentent de ments. permettre une pénétration plus trouver des solutions pour té- Le Conseil de gouvernement facile des milieux baasistes. duire la guérilla. Seul transitoire irakien a déjà an- Mais qui fait grincer des dents problème: l'option du tout- noncé mercredi dernier la certains responsables du Pen- technologique a montré ses li- création d'une unité spéciale, tagone ainsi que le chef du mites en Irak depuis la fin des composée d'anciens militaires Congrès national irakien (CNl) opérations militaires, lors- et de policiers irakiens chargés Ahmed Chalabi. Le budget de qu'elle n'est pas accompagnée de lutter contre la guérilla baa- fonctionnement de l'agence, d'un programme politique et siste. La formation d'un service assure en tout cas le quotidien social.

68 Revue de Presse-Press Review-BerhevokaÇapê-~ivista Stampa~Dentro de la Prensa-Bg,s{n Özeti

,,Contracts in Iraq • By Claudia Rosett , 'gime and which simply' ship~ in rice ' h - ,'- "ht 't'0" b th" atareasonableprice., ',:, '. ,IS ln any case, OlçlEùrope's'indignation B,us rIg, ','," 'snu "e over the list is a inarvel of hypocrisy. , 'When Saddam specified under the oil- "aX"I- s: of ,'a"var' 1- ce', 'for-fooderated byprogramthe programallthat the flowbillionsthroughgen- one French bank, BNP Paribas, Presi- dent Jacques Chirac of France did not WASHINGtoN lion ~tth of oil and purchase of $46 indignantly demand.,ip the intèrest of -) ith Saddam HuSseiD rmally , billion worth of supphes and services fair play, that the bUSiness be divided ' 8ploPg banks of various nations. , in cuStody ~ the future. .... he turned to contractors in the coun- , of Iraq lookina a little more, tries that ultimately proved most ener- 'It is also curious that RUssia,which in , secure, we're Bearing callsgetic in protesting his ouster: Russia, its own post-tyranny days received bil- W lions in aid. only to default on its debt for President Georp W. Bush to rip up, Franée uelt to a lesser extent, Germany the list of countries that the United ud China. ' , 1998, is now démandiPg back from free 'States has deemed eligible to bid on', What began as a relief program for Iraqis every nickel it cheerfully loaned prime contracts for rebuilding Iraq. Iraqis sufI'~ under sanctions turned to the dictator. , ' .Bush should stick tO.hisguns; that list into a multibIllion-dollar contractiPg This is not to say the list is perfect . W of 63 countries, all of whom helped the buSiJ!,ess flowing thro~ the shrouded Saudi Arabia is among the 63 countries s= American-led coalition, was go<)d books of the United Nations. By the end. included, which conjures intriguiPg vi~ :::s policy. But it's important tobe clear the Russians were selling the Baathist sions of the bin Laden family's con- about why it is a good idea';'" ~ause in struction business makiPg a bid. The th ifiat b Ci th $18.6 b.ll. '. elite luxury cars, the French were pro- list could be improved by breaking it in- • e pap or e I Ion m 'VI.dinarbroadcast;"", equI.pment Ciorthe ~ reconstruction contracts, some basic - -- to two tiers, with countries that are points have gotten lost. , Information Mipistry and the Germans making the transition to democracy ~ First, it is wroDJ of critics to frame in- and ChiJ1ese worked on the phone sys- (, Romania and Mongolia for ex- ample) gettiPg preference ovet' dicta- ~ ,clusion on the hst as a "reward" to ~e United Nations refused to dis- torships (like Uzbekistan). ~I America'sallies~ortosaythatcountries 'el' ose a~"l."ar beyond the genen.c de- left off it, like Russia, France and Ger- "1ua - StàyiPg flexible is important: keeping many, are being "punished." ,tails of the contracts -the public still open the option Qf revisiPg the list could AJO laxpayer-flnanced contracts should doesn't know the actual names of the provide greater'; leverage for James -= never be doled out as a reward - that is contractors, what they earned and what Baker, who has been tapped to persuade , s:.; p~y the kind of mind-set the they shipped to Iraq. Now, with control Russia, France and Gern1any to forgive ' United States needs te)be trying to ban- over the remains of the program shift- loans made to the former regime. , ish from Iraq. where the previous le- , ing to the Coàlition ProVISional Author- Perhaps the capture of Saddam will • gime operated entirely on patronage. ity, those records should be released. convert the Axis of Avarice into whole- Rather, the list' is predicated on de-, Not only should the' Iraqi people hearted investors in the cause of a free ciding which countries can best be know what their money went for, the Iraq. But in a free and fair society, state- , trusted to oversee huge rebuilding con- data could pJ'Ovidean illuminating con- financed contracts' need to serve the ,tracts in ways that square with the text for the current Russian, French and customers, not the contractors- and American goal of promoting 'a stable, .German indipation over the American certainly not the heads of state who free Iraq. " ~nn:actingthhst, and for the diplomatic howlloudest and contribute least. As Bush put it, "fri~dly coalition JOusting of 1 e past p:ar. folks risked their lives, and therefore ' Full disclosure mÏJd1talso help us fig- The writer is a senior fellow with the the contracting is gOing to ieflect that. ", ,ure out which foreign èontractors were Foundation for the Defense of Democra- , Assistant Secretary of Defense Paul deeply complicit with the Baathist le- cies in Washington. Wolfowitz noted anoth~ prime con- cern: "protection of the essential securl- ' ty interests of the United States.", ,'. There's been little in the last year to , sugest that lbissia, France and Ger- . many share anj of these goals. There is • plenty of evidence, however, that they constitute u ADs of Avarice. Remember, plenty of mon~ flowed ' through Saddam's Iraq. starting with the big debts the dictator, ran up in the , 1980's before the Gulf War and the S1Jb.; ; sequent United Nations', sanctions.', Many countries took part inthat frenzy, ' of lending. including Japan as the No. 1 , sovereign len,der. Then came ~ia,' France, Germany and, yes, the Umted States as No. S. ' , " However, in the 1990's, as the Iraqi ,',dictator's depravities became increas-" ' ingly evident to the rest of the, world, , that list narrowed. Under the United, Nations oY-for-food prosram. the des~ pot got to tap his preferred businep partners.,' ' And over the course of tile seven-year program - involving the sale of$65 bil- Û1An~ IHn Hera1d. TrJ.UtIe

69 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti La vraie bataille commence ~------. - - --~~ - ---.

oublier que les partiS ~lamistes aujourd'hui ont toujours le vent en poupe. Leur doctrine continue de fonc- peuple irakien doit enfin pouvoir tionner. Ben Laden aurait or- Un Nuremberg du baassiSme balle, n'a pas mmne tenté de se comprendre les rouages et la dy- donné le transfert de 350 com- a s'impose. Pour la paix du battre pour se défendre. fi n'a battants d'Afghanistan vers ~ .monde, pour servir de précé- namique du pouvoir saddamien, pas même eu l'élémentaire di- les mécanismes de la tyrannie et l'Irak, les cimdidats au suicide tll dent régional et poUl'la paix des gnité de se suicider. Ledécouvrir de la répression féroce qui se kamikaze ne manquent pas, ~ vingt-cinq millions d'Irakiens ainsi clochardisé avec sa barbe sont abattues sur lui. toutes les opérations ciblant les ::?1 et ses cheveux hirsutes, se lais- tll Pour comprendre les méca- forces américaines en Irak fu- U sant docilement examiner la tête 'tll rent vr.mblablement perpé- nismes d'untel tyran, son ins- et la d,enture par un médecin c:l tinct prédateur, les experts de~ trées par des hommes de Ben \0..... américain va dégoüter et décou- Laden. ' ~nt ~,pencher du côté de sa rager tous ces hommes qui, si La composante irakienne de j)étiteeiïfàii'œ. Orphelin battu et longtemps, ont PAR malmené par son beau-père, re- l'opposition armée va certes suivi le dicta- décliner, mais l'autre frange de ~ ANTOINE BASBOUS • cueilli par son oncle maternel et teur tant par ce pôle combattant, s'inscri- soumis à une pauvreté inouïe crainte que par dans son village de al-Oja, à appât du gain et vant dans la durée et voulant cI proximité de Tilait, l'ambitieux du pouvoir. Les faire de l'Irak une terre de dji- t: usés par trente-cinq années de Saddam a commencé à se faire baasistes vont had a de beaux jours devant dictature. Naturellement, c'est respecter dès lors qu'il sut enfin com- elle. L'offensive de Ben Laden ~ au peuple irakien lui-même qu'il rendre coup pour coup aux prendre que ce va se poursuivre et s'accélérer, reviendra de juger Saddam. autres enfants. Toute sa vie s'est chef, redouté de peut-être même fédérer les mé- Mais comme les Irakiens n'ont jouée sur un rapport de force toutes leurs fibres, n'était qu'une contents qui disposent toujours ni l'expérience ni l'expertise né- exercé sans limites ni aménité, hyène, s'acharnant sur les de 4 000 km de frontières po- ,.cessaires à la bonne tenue des 'sans aucun sens de la justice, éli- faibles sans pour autant faire reuses dans lesquelles pourront ,débats, le Conseil de sécurité de minant tous ceux qui pourraient preuve de courage autnoment s'infiltrer de nouvelles vagues l'ONU devra désigner des juges s'attaquer à lui, à ses proches, à critique. Que vont-ils faire désor- de kamikazes continuant à internationaux pour venir à leur ses institutions. Ce mécanisme mais ? fi est fort à parier qu'ils frapper les cibles américaines secours. M~, en tout état de ,chercheront à quitter l'Irak. Les et alliées et faisant de l'Irak ,cause, le verdict final devra être fortes sommes d'argent dont ils l'Afghanistan des États-Unis. ,irakien, car il importe que le ju- Les saddamiens ne pourront disposent auront du mal à facili- Une per!!pective d'autant plus gement de ce dictateur, les ter un exil d'autant plus délicat redoutable que le territoire ira- conC8l'ß8Ilt en l?remler chef, ne jamais se satisfaire qu'aucun État, en ce moment, kien peut facilement recueillir les moujahidins de toutes ori- leur écIl'a.ppepoint. C'est, pour le ne prendra le risque de défier les de l'humiliante reddition gines, situé qu'il est au cœur du peuple ftakien, le seul moyen de Américains ragaillardis par la Moyen-Orient, non loin d'une recouvrer la paix intérieure et la de leur chef si redouté capture de Saddam. sérénité. Arabie Saoudite acçessible non decrii8Uté préventive et perma- Ce coup de force ne doit pas Oui, il faut qu'un procès ait nous faire oublier l'enjeu princi- par une, mais six frontières peu nentll a bé]àS Û1itdes émules, es- contrôlées. L'Irak est en train lieu afin que les Irakiens puis- pal du conflit, l'islamisation du saimé pam'1i ses proches et son ! de devenir une nouvelle terre sent enfin exorciser le trauma- Moyen-Orient. Certes, cette cap- de djihad. C'est tout l'enjeu de tisme consécutif à des années de armée de seconds. ture, aboutissement de huit C'est pourquoi il est. fort~it. la véritable bataille qui com- terreur et de violences sangui- .mois de traque, va momentané- naires et bénéficier d'une théra- craindre que les sadd8IIllens ne mence au lendemain de la cap- ment donner une bouffée d'm'y- tUre,de Saddam. pie de choc élargie au niveau na- pourront jamais se sa1:\sfalrede , gène aux Américains. Cet élan l'humiliante reddition sans ré-- tional. Ce procès publIc, de joie provisoire partagé par le sistance de leur chef si redouté. ' • Fondateur et dIrecteur de équitable, devra soumettre tOus peuple irakien enfin libéré de la Celui, qui faisait trembler un l'Observatoire des pays arabes. les dignitaires de l'ancien ré- peur du tyran ne doit pas faire gime à la loi internationale. Le peuple entier n:a tiré aucune

L'ONU « ne doit pas'.échouer de nouveau »; Unis ne devraitp'"assejaire ilu détri- oM o ment de l'aide à apporter aux Ira- ....N prévient le ministre irakien des affaires étrangères kiens pour assurer la stabilité' du '"al pays », a-t-il dit. ....:E Bien que l'accord du 15 novem- ....u NEW YORK (Nations unies) Conseil intérimaire dé gouverne- victimes que nous déterrons jQ1!! o de notre correspondante ment irakien sur le calendrier de comme l'hotrible testament de cet bre ne comporte pas la moindre référence à l'ONU, le ministre n'a !!!! Le secrétaire général de l'ONU, formation d'un gouvernement pro- échec », a~t-il dit, avant d'ajouter: pas jugé contradictoire de sollici- Koti Ârinan, a été soumis à forte visoire censé prendre la relève de « L'ONU ne doit pas échouer de nou- pression, mardi 16 décembre, avec l'administrateur, Paul Bremer, le veau avec le peuple irakien. » Une ter l'aide de l'Organisation. Il, a l'intervention du« ministre »des ,30 juin 2004. , même volée de bois vert a été reproché à Koti, Annan d'avoir affaires étrangères irakien,. Hos- Dans son ,discours public, ,administrée aux pays qui, s'étaient nommé un.représentant par inté- hyar Z~bari, devant 'ie' Consèii'de M. iebari a eu des mots très cri- opposés à la guerre, rangés dans la rim basé à Chypre et non à Bag- sécurité de l'ONU; A la suggestion. 'tiques pour les Nations unies. , catégorie des «pays qui voulaient dad. Devant la presse, il a quasi- ment accusé le personnel des de la France et de l'Allemagne,' «L'ONU n'a pas réussi à aider à sau- apaiser Saddam Hussein », par le ministre était venu présenter à ver le peuple irakien d'une tyrannie opposition à « ceux qui voulaient le Nations unies de couardise, esti- mant qu'il était certes « très triste » l'ONU l'accord intervenule 15 no- meurtrière qui a duré plus (Je trente- mettre devant ses responsabilités ». d'avoir eu à subir les attaques ter- vembre entr(: ..la coalition et le cinq ans. Auiourd'hui, les milliers de « Réxler ses comvtes avec les Etats-

70 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

tions. Il a minimisé les divergences' tions sont impraticables et «On roristes, comme celle qui a coûft la apparues avec l'un des principaux tions irakiennes. Sur cehe ques- n'en parle plus », résume un ambas- vie à 22 personnes le 19 août, mais leaders chütes, l'ayatollah Ali tion du système électoral, il. a sadeur, interloqué. A la sortie de la que c'était le lot quotidien des Ira- Al-Sistani. rendu un jugement balancé. il a kiens. à réunion, les diplomates ont fait «Ilfaut se montrer la hau- Le différend porte sur la mé- souligné que, la formation d'un », a-t-il dit. il a indi- mine de ne pas avoir entendu les teur du défi thode de désignation du gouver- gouvernement provisoire étant qué que le gouvernement irakien propos désagréables du ministre. nemen~ provisoire qui devra suc~ une tâc~e «urgente », le temps E? privé, ce"rt!lins ont _~té plus « pr.elYl~ait en charge la sécurité 1 céder à la coalition. Des élections manquaIt peut-être pour l'organi- directs. « Il ne manque pas d'air », des personnels si la coalition ne favoriseraient les chütes, majoritai- sation d'élections «libres, justes et s'en chargeait pas, une proposition a commenté un membre non per- res dans le pays. La semaine der- crédibles ». Mais il a mis en garde manent du Conseil. jugée dé'risoire à l'ONU. nière, l'ayatollah Al-Slstani a fait en même temps contre la solution Le' secrétaire général n'a pas ,'savoir qu'il s'en remettrait à l'ONU retenue - la sélection de représen- , UNE l'ACHE cc URGENTE I) changé d'avis. Il estime que la sécu- pour décider de leur faisabilité tants par des organismes locaux. Pendant ies consultations, le rité n'est pas suffisante pour rem- dans une période aussi courte. Le processus doit être «entière- ministre a assuré que l'accord du plir en Irak une mission qui n'est Mardi, M. Zebaii a affirmé qu'il ment représentatif et transparent » 15 novembre faisait l'objet d'un to~jours pas claire. il lui faut aussi suffirait que le Conseil délivre à a dit Kofi Annan. ' consensus quasi définitif des re- se garder, désormais, de se laisser Bagdad le message que les élec- présentants des différentes fac- entraîner à arbitrer entre les fac- Corine Lesnes

Lesnon--dits de l'engagement japonais en Irak

POURQUOI LE JAPON, qui a étape supplémentaire, car non seu- Derrière cette décision, se profile elles devront être protégées par les annoncé son intention d'envoyer lement l'ONU est absente, mais la une question largement éludée: les troupes alliées. Cette situation inte- des ttou,pes en Irak, s'engage-t-il en situation est'toin de 'féÎlontlre aux relations avec les Etats-Unis. Ces nable appelle logiquement la révi- dépit d~ risques qu'implique une conditions de sécurité définies par relations patron-client, vainqueur- sion de la Constitution. La présence telle in.tervention, dont témoigne le législateur: il s'agit moins de vaincu d'hier liés par un traité mili- des troupes japonaises en Irak va l'ass~sinat de deuX de ses diploma- -« reconstfuctiOn » que d'une inter- taire, ont longtemps servi les deux mettre l'opinion devant ces contra- tes? Li,myopie du gouvernement vention, non combattante certes, côtés: les Etats-Unis maintenaient dictions et, fort opportunément, de Junichiro Koizumi, qui depuis au cÔté de l'occupant dans un pays le Japon dans une situation dé puis- M. Koizumi a chargé une commis- l'attaque anglo-américaine en Irak en guerre. Peut-il y avoir une solida- sance suspendue, tandis que celui- sion de réfléchir à une révision apporte un soutien inconditionnel rité non belligérante en Irak ? ci se concentrait sur l'expansion éco- constitutionnelle pour 2005. à Washington, n'est qu'un élément Fort de la victoire de la coalition nomique en offrant aux Américains L'envoi de soldats en Irak est un de réponse. Derrière cette allégean- gouvernementale aux législatives des bases militaires-clés dans le nouveau pas -vers une normalisa- ce, se profile un aggiornamento du 9 novembre} M. Koizumi estime Pacifique. La guerre froide est finie, tion du Japon, slogan d'une poi- diplomatico-militaire destiné à que les électeurs lui ont donné le et le Japon est la seconde puissance gnée de politiciens dans les affranchir le Japon des contraintes feu vert pour déployer des soldats économique mondiale. Mais rien années 1990 épousé aujourd'hui pacifistes de l'après-guerre. en Irak. Ce n'est pas ce qu'indi- n'a changé dans sa dépendance. par un nombre croissant d'élus de Démontrer sa fidélité à l'allié quent les sondages: huit Japonais la majorité comme de l'opposition américain et contribuer à la recons- sur dix y sont hostiles. Lâ marge de UNE CONSTITUTION CAMISOLE démocrate favorables à une plus truction de l'Irak sont les raisons manœuvre de Tokyo s'était aussi Les relations entre les deux alliés grande autonomie du Japon en invoquées par Tokyo pour y réduite : reculer aurait provoqué n'ont jamais été meilleures, avec matière de défense. Et il s'est déployer ses soldats. Le traumatis- l'ire de Washington et pouvait un premier ministre qui se procla- ouvert dans l'Archipel un débat, me de la guerre du Golfe, lorsqueJa apparaitr~e une.ee.pimlation me «proaméricain de cœur ». Avec impensable il y a deux ans, sur la contribution financière nippone fut devant le terrorisme. Si des soldats l'affaire irakienne, les Japonais ont sécurité, le rôle de l'armée, le accueillie avec dédain par les pays japonais sont tués, M. Koizumi pris conscience des risques d'une déploiement de missiles et même la 'de la côalltion, hante les dirigeants' nsque cependant d'êtrë dans une alliance inconditionnelle, qui ne possession de l'arme nucléaire. nippons. Par la suite, le Japon s'est situation encore plus délicate. sert pas forcément leurs intérêts La diplomatie japonaise est employé à être présent Siii' le ter: Tenu pour responsable des pre- nationaux. Ils ont constaté en entrée dans une phase de transi- rain dans le cadrè d'opérations de miers morts japonais dans des même temps qu'ils n'avaient pas le tion. L'envoi de troupes en Irak est- consolidation de la paix (au Cam- combats depuis la défaite de 1945, choix: bien que pesant, le traité de il un pas vers une progressive repri- bodge ou au Timor-Oriental) sous son gouvernement y survivra-t-il ? sécurité est une garantie face à la se en main de son destin par le l'égide des Nations unies, et il ,a Quelle ,conséquence.aura une menace de la Corée du Nord. La Japon? Où cette «realpolitik» étendu la sphèredù traité de sécuri- riposte des soldats japonais atta- Constitution, qui interdit le recours situera-t-elle l'Archipel sur l'échi- té avec les Etats-Unis aux zones qués causant des victimes irakien- à ,la force dans le règlement des quier mondial, et en particulier face limitrophes de l'Archipel. nes : au Moyen-Orient, où Tokyo conflits, est une camisole à toute à la puissance chinoise? Le Japon Depuis le Il septembre 2001, il a mène une politique de coopération ambition d'autonomie : toute vise-toil une certaine autonomie voté des lois sur l'état d'urgenœ active avec les pays arabes (en gar- « désamériêanisation » passerait stratégique à l'égard des Etats-Unis puis sur l'envoi de troupes en Irak dant ses distances avec Israël) et par un « déverrouillage» de la Loi ou simplement une plus grande dans le cadre de la reconstruction. avec l'Iran, d'où proviennent 90 % fondamentale. marge de manœuvre pour appuyer Elles sont destinées à contourner de ses apprö\ÏÎ.sionnements en Ce sera la première fois depuis ceux-ci? Autant de questions sous- une Constitution qui lui interdit de pétrole? En dépit d'une opinion 19A5 que des troupes japonaises se jacentes aux motivations de l'envoi participer à des combats ou même hostile, pourquoi M. Koizumi trouveront dans des zones de com- des soldats en Irak sur lesquelles le à ,des opérations de sécurité prend-il tant de risques pour un bat. Elles auront à se défendre, gouvernement reste muet. collective. déploiement somme toute symboli- mais, étant donné les limites impo- Cette. fois, Tokyo franchit une que de six cents hommes? sées à l'utilisation de leurs armes, Philippe Pons

ftmonde

18 D~CEM8RE 2003

71 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti Case against Saddamhas a 12-year . -- tne~~war..!n~an-inter~vie\v-Monday \\ith '-n"ea'-a'" s- tA art- ... the Arabic satel~ite television station Al .' Do.cuments were seized Arabiya, she saId her father should be '.. judged by an international court By Susan Sachs by the Kurds in 1991, "Where's the democracy?" demanded , whose husband was' BAGHDAD: Any court to try Saddam when they rebelled executed by her father. "Where's the im~ munity that every president has?" . Hussein will have a head start on build- Against the backdrop of ques!ions ing a case against the former Iraqi lead- against Saddam. er thanks' to efforts by Iraqi exiles, about a tribunal, however, human rights ~rdish groups and international hUa. his aides be tried in Iraq, by Iraqis, ap- experts have been working since tile fall man rights organizations over the pas! peared almost universal. of Baghdad in the spring to assemble decade to prove that the former Iraqi This week President George W. Bush cases against members of the former leader was responsible for genocide and declined to say whether Saddam should government on charges of war crimes, other international crimes.' . go before the special tribunal established crimes against humanity and genocide. A case against Saddam, one that would in Iraq. He said he would "work with Tons of documents were seized by the meet the standards of evidence required Iraqis to develop a way to try him that Kurds in 1991,when they again rebelled for conviction beforean int~mational will withstand international scrutiny." against Saddam. Under American and war crimes tribùna!. is not yet com- Many Iraqis have not forgotten that British protection, they shipped the po- pleted; lawyers with those groups said the first President Bush allowed Sad- lice and investigation files to the United But the work done over the past 12 dam to remain in power after Iraq's de- States for analysis and safe-keeping. years could fairly quickly become the feat in the Gulfwar in 1991,leaving him Sandra Hodgkinson, head of a transi- basis for a prosecution, they added, es- a free hand to suppress a Shiite Muslim tional justice group at the occupation pecially a prosecution of charges by rebellion with great brutality. authority, has said that the Iraqis have Iraqi Kurds that Saddam ordered the Having seen the. former Iraqi presi- been concentrating on eight different use of chemical weapons against civil- dent supported over the past 35years by events during Saddam's tenure, includ- ians, destroyed Kurdish villages and a succession of Arab, European. and ing the Kurdish killings and reported murdered Kurds on a large scale. American leaders, many Iraqis remain executions of Shiite Muslims from 1979 So far, there. has been much less pro- intensely wary of foreign interference onward, that could be the basis for pros- gress.made toward creating a tribunal in a war crimes tribunal. ecution under internationallaws. in Iraq"than onassembling and analyz- "We have just people here in Iraq who Should Sadciam be brought to trial on ing mounds of potential evidence can judge him with ~e .assist~nce of i~- charges of his government's brutal against Saddam and his government. ternational experts, Junsts WIth expen- campaign against the Kurds, he is likely The Iraqi Governing Council, under the ence in other tribunals and academics," to defend his actions rather than deny supervision of the U.S. occupation ad- said Mufid Muhammad Juwad al-Jazairi, them, according to a Baghdad lawyer ministration, voted only last week to a former exile who is now the culture . with close ties to the old government. create a special Iraqi war crimes court. minister in the transitional government. "Let's say the Russians occupied Iraqis on the council said they could ''A tribunal set up outside Iraq could some American land," said the lawyer, not predict when the court would be be subject to political pressure from Badie Arief Izzat, who was a prominent operational because they do not yet this or that side and manipulated more Baath Party member and who still have a building, staff, money, judges or than it would be if the trial is held in speaks admiringly of Saddam. security for the tribunal. Several of the Iraq," Jazairi added. . "Wouldn't you defend it and use all kinds of weapons?" Iraqi political leaders also have said One of the few contrary Views,so far, they do not want to conduct trials while has come from one of Saddam's daugh- The New York TImes the county is under occupation. ters, Raghad, who received 3;sylum in J Jordan with her mother and a sister after But the insistence that Saddam and. ~ o ~

make nuclear weapons. But the agency ~Ja "Signing the protocol wili also end refused to send Iran's case to the Securi- fia the propaganda campaign against the ty Council for sanctions and instead de- ~ Iran to let nuclear program. " cid~ to encourage Tehran's recent 16) Iran, under international pressure,. openness. agreed on Oct. 21to sign the additional Iran's major nuclear partner, Russia, .protocol to the Non-Proliferation refused this week to deliver nuclear fuel UN inspect Treaty after an unexpected visit by the to Iran unless it signed the protocol. foreign ministers of Britain, Germany Russia helped Iran build a nuclear reac- and France. It agreed to suspend its tor in the southern Cityof Bushehr. nuclearsites uranium enrichment program and al- Signing the protocol will allow nu- low unfettered inspections but deman- clear inspectors from the United Na- ded technical cooperation for its peace- By NaziJa Fathi tions to conduct unexpected inspec- ful nuclear energy program. tions. of all nuclear sites. The Aghazadeh called on the three Euro- TEHRAN: .Iran will sign an agreement agreement, however, must be approved pean countries Wednesday to honor by Iran's parliament'and a watchdog or- on. Thursday to allow intrusive inspec- their pledges and to help release nucle- tions of its nuclear sites, Vice President ganization before it becomes law. ar 'eguipment that Iran has purchased. Aghazadeh said the additional pro- Gholam Reza Aghazadeh said Wednes- Many countries, especially European day. ' , tocol would be signed in Vienna by a states, are holding equipment that Iran "Iran has decided to sign the protocol Foreign Ministry representative. has bought, he told reporters. Last month, Ali Akbar Salehi stepped to prove that the Iranian nuclear pro- The 'International Atomic Energy gram is for civilian purposes," said down as Iran's representative to the UN Agency condemned Iran's 18-year-old nuclear agency. His successor has not Aghazadeh, who is also the head of secret nuclear program last month and Iran's Atomic Energy Organization, the yet been appointed said Iran had produced small amounts The New York TImes official press al'tency iRNA reported. of plutonium that could be used to

72 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Ozeti .Des «martyrs» d'Al-Q!lidarenforcent les combattants irakiell's les Q/ment pas, et n;aiment pas 'lès un antiaméricanisme virulent. Et RAMADI rien ne' s'oppose à ce que de l'ar- de notre envoyée spéciale ont eu diesmorts. On en a vu un. » voir tuer sans états d'âme des musul- Sixtombes sont alignées dans le Au matin, des policiers irakiens mans lors de leurs opérations, sous gent distribué, avant sa capture, désert, à la lisière des palmeraies ont emmené les corps de ces prétexte que ces victimes innocentes par Saddam Hussein, qui usait qui longent l'Euphrate. Deux por- musulmans devenus « martyrs » deviennent des martyrs et vont au dans ses derniers messages d'un .tent une inscription lisible': -la preuve en étant qu'ils « sen- paradis, au même titre que les kami- vocabulaire de plus en plus islamiß- taient le musc» (on embaume le kazes eux-mêmes ». te, ai~ fini chez des imams liés à -) « Abdallah le Saoudien» et « le Martyr syrien ». Ce sont les sépul- , corps des martyrs de musc avant Rien ne prouve que les membres Al-Qaida ou à ses ersatz. Même si d'Al-Qaida en question le soient les Américains, qui ont arrêté plus tures - à ras du sol, comme le veut de les enterrer), disent les voisins. la coutume wahhabite - de six Une tribu a offert son cimetière, réellement; plutôt que des islamis- de trente imams irakiens ces der- tes envoyés par d'autres filières. niers mois, n'en ont pas donné « martyrs» étrangers, tombés au les chefs sunnites locaux lés ont combat contre les Américàins. ' ente~s. Des graffitisornent désor- Mais ces étrangers, quels qu'ils d'exemples précis. mais les murs de la maison en rui- soient, sont les seuls,de l'avis géné- Si les Islamistes cherchent à se « fls auraient pu se rendre, mais ils ont résisté. fls étaient venus pour ne. A côté de versets du Coran, les ral, capables de mener des atten- distinguer des baasistes, ces der- mourir », disent avec respect ,les inévitables « Vive Saddam !», tats-suicides en Irak. «Des chiites niers semblent, au contraire, nier « MPr,t:lIrbcAméricains !»et « Mort pourraient le faire, mais ceux-ci ne habitants 'd'un quartier isolé de les .différences. Dans des réponses iiüijù!Js'l:»;'- deux noms utilisés pa.rticipent pas à la résistance, alors Ramadi, à 100-km à l'ouest de Bag- écntes à des questions du Monde indifféremment, dans cette société . que pour un sunnite d'Irak c'est dad. En témoignent, les trous' transmises par un intermédiaire d~ inconcevable », affirme le profes- d'obus et les gravats dans ce qui du triangle sunnite e?c~ie profon- confiance, un groupe de' militaires seur de sciences politiques, Hafez. reste de la maison où ils furent dément trib~ et anti-israélienne, fidèles à Saddam Hussein assurait Alwan Hamadi, lui-même sunnite tués. Certains voisins parlent sans pour désigner s~s ennèmis. Le lèn- fin novembre, que la «résistanc; èt originaire de Ramadi. réticence. «fls sont arrivés de Syrie demain, «deùx'hommes au visage unie »dont ilsfont partie « se déve- en octobre, quatre Saoudiens et couvert d'un chèt/:le, dit encore le . Mais la logistique nécessaire à c~s attentats est nécessairement l~ppe n~t~mment grâce aux opéra- deux Syriens. Il y avait un accord menuisier, sont vè,!us en voiture tIOns-sUICIdes», c'est-à-dire grâce iràkienne. Et elle peut être aussi depuis la Syrie poui" qu'ils, soient chercher les dollars. et les papiers à des kamikazes étrangers. Un bien celle des réseaux islamistes logés ici par l'iinam irakien qui était cachés dans un trou que les Améri- ex-officier irakien, proche de mili- leur responsable; celui qui venait les' cains n'avaient pas vu. Mais l'imam que'baasistes (du nom du Baas le parti de Saddam Hussein) de' la t~res qui coordonnent les opéra- voir », dit le menuisier Mohammed qui les dirigeait n'est plus revenu ». tIOns dans la .région de Ramadi « résistance .», à suiiPoser que Sebti. Leplus jeune avait 19ans au Plus tard, de jeunes Irakiens de affirme aussi, que. ces demier~ ceux-ci soient distincts.. plus. «C'était le seul qui parlait un l'Armée de Mahomet - un nom « ont des liens avec Al-Qaida ». Le cheikli Fakhri al-Qayssi, res- peu.» Vaîné avait au .moins , que se donne la résistance locale - Les militaires américains disent ponsable d'une, organisation sala- 40 ans. ,«J'ai vu son passeport ont assuré au Monde qu'il s'agis- avoir arrêté « plus de 300 Arabes fiste (intégriste sunnite) qui insiste syrien, avec des lettres à son frère et sait de six «martyrs d'Al-Qaida, étrangers » en Irak, dont la moitié sur la légitimité de la résistance à ses enfants, auxquels il léguait ses qui venaient d'arriver et n'ont pu dans la province d'AI-Anbar tout en se défendant de l'aider magasins ... fl était très riche », pré- mener que deux opérations: une autour de Ramadi. «J'ai de; assure que celle-ci est «avant tout cise le menuisier. attaque de convoi et une bombe preuves de connexions finance- .islamique, car le Baas, c'est fini ». de Selon son récit, les.Américains, qu'ils ontfait exploser dans la base ment et d'approvisionnement entre Ce qui, est plausible en ce qui informés par un « dénonciateur, américaine voisine où ils s'étaient les kamikazes et les tenants de l'an- sont arrivés le soir du sixième jour lrifiltrés ». Un communiqué améri- cien régime. Mais il est difficile de nimadan », encerclant tout le cain avait seulement fait état, conc~rne les motivations des com- d'établir la nature de ces liens, de quartier avec «des. dizaines de début novembre, d'un « groupe de battants de 'base. Mais ces chefs, savoir s'il s'agit d'une simple affaire salafistes, aux liens connus avec chars et" d~s ,'0 hélicoptères ». ' terroristes arabes» tués près de de commodité ou quelque chose de des « résistants », .ont aussi de's D'abord, « tous les hommes, des Ramadi. plus », déclarait, fin novembre le Selon les jeune~ de l'Armée de liens avec des baasistes. L'un d'eux général Martin Dempsey, comm:m- maisons voisines furent menottés et Mahomet, «Al-Qaida a d'abord. est par exemple le neveu de la seu- dant de la 1" division d'infanterie à rassemblés dans un enclos envoyé 30 hommes dans la région, le femme inscrite sur la liste des déployée à Bagdad et Ramadi. ' l'écart ».' De crainte qu'ils ne se 55 responsables les plus recher- peu avant.la guerre. Maintenant, ils Ce « quelque chose de plus » ren- joignent au combat. ' sont 150. fls sont organisés à part, chés par les Américains, la biolo- voyait aux craintes, formulées Puis, ~par haut-parleur, les six avec leurs propres signes de recon- giste surnommée « Madame micro- avant la capture de Saddam d'une ' é*,~gers furent sommés de se naissance. Mais ily a des Irakiens qui be ». Lesdiscours islamistes et baa- alliance stratégique entre cel~-ci et renette. En réponse, ils ouvrirent le sistes sont d'ailleurs devenus prati- s'occupent d'eux. » Et les nouvelles, ,Al-Qaida. Visant à « vaincre les feu. «fls avaient des kalachnikovs, ou les rumeurs, circwent apparem- quement identiques, fondus dans des mortiers, des ldnce-roquettes ... Ils ~tats~U~is », elle aurait permis, ment entre les m-OJJ~. «fl arrive unagmmt un « stratège» de Rama- ont résistétrois heures. Le~Américains qu'on prenne des' étriiniers dans nos 'di, de « mener plus d'actions hors de opérations, précisent les jeunes Ira- Les discours , l'Irak et de développer les mouve- kiens, mais seulement après les avoir ,ments an ti-américains en Europe »0 De l'avis général, testés, en .les' mettant en première islamistes ligne. Rs reçoivent ensuite de faUx Sophie Shihab ces étrangers sont papiers d'identité irakiens. » et baasistes Un ancien offiCierde renseigné- les seuls capables ' ment irakien, qui travaille avec les sont devenus de mener Américains, estime, dé son côté, à pratiquement .300le nombre des membres d'Al- £elllORat des attentats-swcides Q la majoritf des sunnites ne

73 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Ozeti L'Iran rejoint le camp. des 74 Etats signataires oM d~üprotûcûle~additiollftel autr-aité ,de-Ron-prelifération, o N W TÉHÉRAN a prévu de signer, jeu- res selon les circonstances) et appro- ble pour réacteurs nucléaires, à pas tiré d'affaire et la transparence '" di 18 décembre après-midi, le proto- fondies par l'AlEA, vouées à des Bushehr par exemple, l'existence . de ses activités nucléaires n'apparaît ~"" u cole additionnel au Traité de non- mesures, des échantillonnages et d'usines pour l'enrichissement de pas totale. Une partie des radicaux ow c prolifération nucléaire (TNP), qui des prélèvements de j'environne- l'uranium, la fabrication, la concen- du régime islamique, en effet, en l!! permet à l'Agence internationale de ment sur des sites déclarés ou tration et.pour la conversion d'ura- sont restés à une option qui consiste l'énergie atomique (AlEA) d'organi- s'étant révélés clandestins. A ce jour, nium, à Natanz, Ispahan, Yazd ou à à préconiser une suspension volon- ser des inspections inopinées et 74 Etats ont signé ce protocole, mais Arak, pour ne citer que les principa- taire et provisoire des activités d'en- approfondies des sites nucléaires en les. richissement de l'uranium, pour pré- Iran. C'est le chef de l'organisation Sous la pression des Etats-Unis, server la souveraineté nationale. De iranienne chargée de l'énergie atomi- Téhéran a accédé qui ont inscrit l'Iran sur la liste des même, la ratification du protocole que, Gholarnreza Aghazadeh, qui l'a pays de « l'axe du Mal », et grâce à doit encore être soumise au Parle- annoncé, mercredi, à la presse. Un aux demandes l'intervention des ministres des affai- ment iraruen. Ce qui pourrait exiger porte-parole de l'AlEA a indiqué que res étrangères allemand, britanni- quelques mois. la cérémonie aurait lieu à Vienne, au de la communauté que et français en octobre, le dialo- .C'est ce qui explique que Washing- siège de l'Agence, en présence du gue s'est instauré avec Téhéran, de ton a estimé, pour le moment, selon directeur général, Mohammed EIBa- internationale préférence à la menace d'un affron- le département d'Etat, que ce geste radeL tement brandie régulièrement par n'est qu'« une étape» sur la voie En 1970, l'Iran a signé le TNP, qui certains des membres les plus durs d'un retour « à la corifiance interna- fait obligation aux 188 Etats mem- seuls 35 l'ont ratifié. de l'administration américaine. tionale » et qu'il reste à voir si, dans bres de placer leurs infrastructures A l'origine, les Iraniens ont nié Après bien des discussions et plu- les faits, Téhéran accorde à l'AlEA et matières nucléaires sous le contrô- avoir jamais enrichi le moindre ura- sieurs mois de résistance, l'Iran a un libre accès des installations le de l'AlEA en s'engageant à ne pas nium à des fins militaires. Cette atti- accédé aux demandes de la commu- nucléaires à ses inspecteurs. développer d'armes. En 1974, l'Iran tude a suscité, - notamment aux nauté internationale de signer le pro- Enfin, M. ElBaradeï, dont le porte- a signé l'ac<:ord dit « des garanties », Etats-Unis mais aussi en Europe occi- tocole additionnel au TNP. Le parole a qualifié d' « événement histo- qui autorise des contrôles grâce à dentale comme en France, au Royau- conseil des gouverneurs de l'AlEA, rique» la signature du protocole à l'analyse de la comptabilité des me-Uni ou en Allemagne - la suspi- qui est son organe exécutif, n'a pas Vienne, doit présenter, en matières nucléaires déclarées, trans- cion de nombreux experts. Ces der- eu besoin, à ce jour, de faire état des février 2004, au conseil des gouver- mise par les intéressés. niers ont trouvé à alimenter leurs moyens dont il dispose - à savoir la neurs, un nouveau rapport. Il y fera Mais Téhéran s'était toujours refu- craintes dans des propos tenus en saisine du Conseil de sécurité de le point sur le programme nucléaire sé à signer le protocole additionnel février 2003 par le président iranien. l'ONU et de possibles sanctions - iranien et il y relatera comment institué en 1997. Ce texte autorise Mohammad Khatami avait alors pour obliger l'Iran à tenir ses engage- Téhéran a appliqué les directives. des inspections inopinées (avec des reconnu, outre la mise en chantier ments. préavis de deux à vingt-quatre heu- d'usines de production du combusti- Mais, pour autant, Téhéran n'est Jacques Isnard

IRAK Quinze ans après la guerre, Téhéran entend profiter de la capture de Saddam pour solder les comptes L'Iran réclame cent milliards de dollars en dommages de guerre Deux personnes ont été tuées et 86 autres arrêtées par les soldats américains à Samarra depuis que l'armée américaine a lancé mercredi une opération dans cette ville située à 125 kilo- mètres au nord de Bagdad, a annoncé hier un porte-parole mi- litaire américain. Sur les 86 personnes arrêtées depuis le lance- mEmt de l'opération « Tempête de lierre », 12 étaient recherchées par les Américains qui les soupçonnent d'être im- pliquées dans la /Wérilla. Selon le porte-parole, les soldats amé- ricains ont trouvé 200 fusils d'assaut AK 47, ainsi que du maté- .nel de fabrication de bombes et d'autres armes depuis le début . de cette opération, destinée à « isoler et éliminer les éléments I~K de l'Oncien régjme et autres celhdes anticoo1ition ». A Berlin, le président en exercice du Conseil de gouverne- ~~t:~ ment provisoire irakien, Abelel Aziz HakIm, a insisté hier pour que tous les pays qui le souhaitent participent à la reconstruc- tion en Irak. « Nous. au ConseU du gOlUJernement, MUS avons décidé de laisser ln porte OlUJerteà tous les Etats et toutes les .firmes qui veulent servir ln .recons~n ~'!Irf!!' R '!'y .a Pf!S d'exception », a dit M. Hakim, lors d une visite a Berlin, apres :du procès de Saddam pour sol- L'Iran s'appuie sur le précéc s'être rendu à Paris et Londres. ;der les comptes. 'Il devrait se :(ient koweïtien pour justifier sa ,porter partie civile devant la 'requête. Il rappelle que le Cent milliards: c'est le mon- cour spéciale irakienne chargée royaume du Golfe a déjà en- tant des dommages dè guerre de juger l'ex-président irakien caissé des milliards de dollars Bagdad: réclamés par l'Iran à l'Irak. .\:ltses principaux collabora- .d'indemnité pour l'invasion de de notre envoyé spécial ~uinze ans après la fin d'un .teurs. Ou devant un tribunal in- son territoire, des sommes ré- Thierry Oberlé ~conflit sans vainqueur ni ;ternational si telle est la solution cupérées dans. le cadre de ;vaincu. Téhéran entend profiter -retenue. l'échange pétrole contre nour-

74 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

riture orchestré par lel/Nations unies. Hier~,le représentant de la présidence tournante' du Conseil de goiIVernOOlflntintéri- ' maire, Abdul Aziz al-Hakim, n'a pas fermé la porte à la de- mande iranienne. Il s'est dit prêt à engager des discussions pour décider sE'Etat iraldén de- vait mettre la main au porte- feuille. «En accord.avec les Na- tions unies. tIran désire des réparations. Elles doivent être ' satisfaites ». a affirmé à Londres le leader politico-reli- gieux. Le dignitaire irakien était censé exprimer le point de vue collectif du conseil, mais le pré- sident tournant est aussi le chef d,u principal parti chiite, le Conseil suprême pour la révolu- tion islamique en Irak (CSRIij. sa 'réaction positive est Wle SADDAM HUSSEIN DANS SA CELLULE Les Irakiens se sont arraché hier le indication de l'effet psycholo- ~urnal AI-Moutamar. organe du Conseil national irakien (CNI). qui publiait en une sur hUit gique provoqué par la levée de çolonnes une photo montrant le raïs déchu, hirsute et amaigri, assis dans sa cellule face à son l'hypothèque Saddam. La cap- ",cien adversaire, Ahmad ChaIabi. actuel chef du 00. La photo a été prisè dimanche. lors d'une ture de l'ex-dtctateur a décrispé .~trevue entre Saddam Hussein et les membres du Conseil, emmenés par les Américains auprès et décomplexé les politiciens '4ßl'ancien président pour l'identifier. M. Chalabi. qui souhaite que Saddam Hussein soit jugé par chiites favorables à un rappro- lm tribunal irakien, a réclamé la peine de mort pour l'ancien président. (Photo Al-Mutamar/AFP.) chement avec l'Iran. C'est le cas".bien sûr, du président tour- , nant dont le parti a choisi le camp iranien durant le règne Huit ans de conflit, de Saddam. Replié sur Téhéran au lendemain de la révolution khomeyniste, là CSRII avait 1,5 million de morts choisi de lutter contre le régime Êntre 1980 et 1988,le long et meurtrier conflit qui et brutal- comme un rempart contre l'islamisme baasiste de l'extérieur en s'ap- Ji. opposé l'Iran à l'Irak (1,5 million de morts) a incarné par Khomeiny. Américains et Européens puyant sur un bras armé. donné lieu à de multiples contrats d'armement. fournissent alors fusils d'assaut et missiles aux Aujourd'hui officiellement en Ceux-ci résultaient directement des intérêts géo- troupes de Saddam. La France n'est pas en reste sommeil,rex-milice exerce en politiques placés par les pays occidentaux et des et vend des canons à l'Irak comme elle avait réalité des pouvoirs de police pays arabes dans cette guerre. Le 22 septembre formé les pilotes de chasse irakiens. parallèle dans le sud du pays. 1980, Saddam Hussein envahit la province pétro- L'Iran dispose des réserves de matériels de La soumissiOli du CSRll à l'Iran lière iranienne du Khouzistan. Ilmésestime toute- l'époque du chah. Mais Téhéran s'équipe égale- durant les dernières décades fois la faculté de résistance des troupes de l'ayatol- ment sur le marché international d'armement. suscite des controverses dans la ~ Khomeiny, arrivé au pouvoir après le Israël n'est pas absente de ce comnierce. L'État commWlauté chiite. Elles sont hébreu participe ainsi au montage complexe de d'autant plus vives qu'un mou- renversement du t:égime du chah. Très tôt, le conflit s'internationalise. Les monar- livraisons d'armes américaines à l'Iran entre vement concurrent, le puissant chies pétrolières du Golferedoutent les consé- 1985 et 1987 pour tenter d'obtenir l'élargisse- parti Dawa, a toujours opté, au quences d'une victoire irakienne mais craignent ment des otages américains détenus au Liban contraire, pour la voie de la ré- plus encore la subversion politique de l'Iran. Pour par les milices pro-iraniennes. Mais les libéra- sistance intérieure. Même s'ils faire face à ces-menaces, l'Arabie saoudite, les tions d'otages se font attendre. L'Administration se sentaient solidaires de leurs Emirats et Oman mettent sur pied le conseil de co- américaine décide alors de se passer d'Israël et coreligionnaires iraniens durant opération du Golfe(CCG)en 1981. Durant l'en- négocie directement avec Téhéran. En février la guerre, les chiites irakiens semble du conflit, les pétromonarchies soutien- 1986, Wl contrat portant sur 3 000 missiles anti- restèrent en grande partie fi- dront financièrement l'effort de guerre irakien. chars est passé. La révélation de ce trafic dèles à leur drapeau national. TI Bagdad recevra aiilsi plus de 50 milliards de dol- d'armes entraîne Wl véritable scandale aux reste que de nombreux reli- IarS de prêts. États-Unis, fin 1986. C'est l'Irangate dans lequel gieux des villes ~aintes ira-. Les officielsiraniens font aujourd'hui valoir que sont impliquées les plus hautes personnalités kiermes so~t détè~teurs d~'la 'Saddam Hussein avait bénéficié aussi de la « com- américaines, dont Ronald Reagan et son vice- nationalité irailienne. ' plicité » des Occidentaux. De fait, si l'appareil mili- président George Bush. L'enquête n'aboutira Majoritaires en Irak, les taire irakien a pu tenir le coup face à l'Iran, c'est toutefois à aUCWlecondamnati,on. Le 18 juillet chiites pourraient sortir renfor- surtout parce qu'il a été considérablement sou- 1988, l'Iran accepte, après Wl an d'atermoie- cés des futures échéances élec- tenu par l'Occident mais aussi par l'URSS.Les So- ment, la rés0bttion 598 de l'ONU qui exige Wl torales marquant la fin de l'oc- viétiques sont à l'époque largement hostiles au ré- cessez-le-feu immédiat et le retrait des forces cupation. Le,urintlue,nce devrait ' gime iranien. Pour les Occidentaux, Saddam ,belligérl)Jltes sur leurs frontières. alors favoriser Wl rapproche- Hussein apparaît - malgré son régime dictatorial G.B. ment avec l'Iran. En attendant, le gouvernement iranien com- mence à réunir les éléments confessions que les occupants « Nous insistons pour qu'il ,étayant sa plainté contre Sad- chaîne américaine ABÇ;-ilit es- (NDLR,: les Etats-Unis) n'aime- "pilisse dire tout ce qu'il a à dam et se frotte les mains. Lors timé qu'un procès équitable raiem pas entendre », s'est ré- dire », a ajouté le président ira- des, débats, -l'ex-dictateur pourrait exposer les pays occi- joui le président Mohammad nien en rêvant à voix haute « peut être amené à faire des dentaux qui ont appuyé l'Irak ,Khatami. Interrogé par la aurant les huit ans de guerre. d'un grand déballage.

75 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

DU 18 AU 23 DÉCEMBRE 2003 -

MEDIAS ~R"BES

.. SaMum Hwscin qutlqULS heurts aproJQcapturt. Un ton étrangement neutre

• Sous le titre "Aveugle, sourd et muet", le site panarabe Elaph relève le silence gêné des médias arabes officiels: "A l'exception des agences rlRAKSANS de presse du Koweït et de l'Arabie Saoudite, les agences de presse arabes se sont montrées dis- crètes. Ainsi, SANA (en Syrie) a passé sous silence l'arrestation du président irakien, réser- vant l'essentiel de ses dépêches aux réactions syriennes et libanaises à la décision américaine de décréter un embargo économique contre Damas. Aussi bien SANA que l'agence libyenne JANA font en revanche écho à l'attentat contre • Sadd am Hussein capturé, des questions essentielles se posent. Quel tribunal un centre de la police irakienne qui a fait pourra juger le dictateur déchu alors qu'il n'existe pas de magistrature 17 morts et 25 blessés. L'agence yéménite, indépendante en Irak depuis trente ans? • La démocratie et l'Etat de droit quant à elle, s'est concentrée sur la tentative parviendront-ils enfin à prendre racines sur les rives de l'Euphrate? Les Irakiens d'attentat contre le président pakistanais, le géné- vont-ils parvenir à construire un pays uni Oll bien, au contraire, se replier sllr raI Pervez Musharraf. Et en Mauritanie la nou- lellrs appartenances ethniques et confessionnelles? • Les Américains sallront- velle du jour concernait les manifestations de soutien au président Ould Taya.Les agences tuni- ils profiter de l'()cca~ion pour recon~idérer leur politique irakienne? sienne et algérienne se sont, elles aussi, conten- tées de diffuser des nouvelles locales, notam- ESPOIRS ment à propos des activités diverses et variées des présidents Ben Ali et Boutef/ika. De même, La fin de la République de la peur l'agence palestinienne WAFAn'a pas dérogé à Le nouveau ministre du Plan dans un des pays les plus riches du ses habitudes de rendre compte des activités du appelle à un procès public monde. A nous de construire une président YasserArafat dans son quartier géné- et équitable du dictateur. société qui interdise tout retour à raI assiégé de Ramallah. " e dimanche 14 décembre 2003 l'oppression et à la tyrannie, un pays Pour la couverture des chaînes de télévision par Lentrera dans l'histoire moderne où nul n'ait prééminence sur les satellite arabe, le journal panarabe Asharq al- de l'Irak comme marquant la fin autres, mais qui appartienne à tous. Awsat note que "les chaines publiques maro- d'une période sombre, la fin de la Cela signifie qu'il nous faudra mettre caines ont imperturbablement poursuivi la peur et des ténèbres qui ont obs- en place des conditions propices retransmission en direct d'un match de foot" curci notre pays durant plus de à la réconciliation nationale et à la et que "la plupart des chefs de parti ont refusé trente ans. la veille encore, il y avait solidarité entre les diverses couches de s'exprimer, s'ils n'avaient pas tout simple- des gens pour espérer que soit res- de la société, afin de vivre une nou- ment éteint leur téléphone portable". Sous le tauré le régime qui s'était écroulé velle expérience nationale. la titre "AIJazira et AI Arabiya, quasiment les seules le 9 avril. Ces illusions sont parties meilleure concrétisation de cet chaines arabes à consacrer leur programme à en fumée dès lors que le symbole espoir serait que les symboles de l'arrestation de Saddam Hussein", Elaph écrit: même du régime est tombé. Ce la période despotique - et en pre- "Celui qui regarde les chaines arabes ne peut dimanche marque la fin du règne de mier lieu Saddam Hussein - com- qu'être stupéfait. Dans la plupart des cas, l'in- la peur, qui ne laissait aux Irakiens paraissent devant un tribunal public formation défile subrepticement en bas de que le choix entre la résignation et et équitable dont la mission ne soit l'écran. Les chaines qui en font leur sujet prin- la fuite. Un règne unique en son pas tant de se venger .que de faire cipal se comptent sur les doigts d'une main, genre dans l'histoire contemporaine, é.clater la vérité et de rendre justice dont AI Jazira et AI Arabiya. Ce qui est nouveau, par l'intensité de la terreur, de la à ceux qui ont été lésés. Il faut espé- c'est la neutralité que tous ont adoptée dans le violence et des exterminations col- rer que la capture du dictateur ren- traitement de l'information, un traitement très lectives, de Halabja et AI Anfal aux dra justice aux millions de victimes différent de ce qui s'était passé il y a huit mois, charniers d'AI Mahawil et de Kir- qui ont souffert de ses agisse- lors de la chute de Bagdad." [les chaînes arabes kouk, par la répression brutale de ments : les morts, les orphelins, les avaient alors adopté un ton nettement pro-Sad- dam Hussein.] la révolte de 1991 et le bâillonne- mères qui ont perdu leurs enfants ... ment de toute opposition. l'arres- Ce tribunal saura rétablir la justice Toujours selon Elaph, "la chaine qatarienne AI tation du tyran permettra de se dans la société irakienne. Jazira n'a pas montré, comme l'ont fait toutes débarrasser du lourd héritage qu'a Mahdi Halez', An Nahdah,.Bagdad .Ies autres chaines de télévision du monde, les laissé Saddam Hussein et que photos de Saddam Hussein le visage hagard et * Economiste irakien, ministre du Plan mangé par la barbe, mais a choisi pour son site représente la généralisation du chô- et vice-président du parti des Déinocrates mage, de la pauvreté et de la misère indépendants. Internet des photos d'archives présentant le dic- tateur dans sa splendeur intimidante de naguère.

76 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa':'Dentro de la Prc:nsa-Basln Özeti

AI Jazira ne veut.pas, ne peut pas croire que le médecins militaires américains puissentexa- tulation de Boabdil, dernier roi de Grenade, en Saddam Hussein brandissant un sabre ,9U tirant , miner sa dentition. n De son côté, 'e journal kowe.. Janvier 1492. en l'air devant la foule pùisse être cet hOmm~ tien AI Rai al.Aam çonclut que le monde arabe qui ouvre docilement la bouche pour que les n'a pas connu une telle humiliation depuis la capi- Quel futur pour le pays ?

Les Américains profiteront-ils et ses compagnons (ceux du moins qu'il a LE DESTIN DU PAYS VA DtPENDRE épargnés) emprisonnés, c'en est bien fini du de l'état de grâce pour modifier AVANT TOUT DES CHIITES "saddamisme". Il ne reste qu'Ezzat al-Douri, leur image ? Les Irakiens sauront- ce ve~deur de glaces presque illettré que Sad- Mais la capture de Saddam Hussein doit nous ils résister pacifiquement? , dam avait hissé à la vice-présidence de l'Irak. inciter à nous poser des questions essentielles: Mais les adleux au tyran ne nous empê- les Etats Unis, aujourd'hui un peu plus ras- Comment réagiront les chiites chent pas de penser à l'Irak, avec la crainte de surés et détendus, modifieront-ils leur poli- radicaux? voir les Américains se réjouir :.rop vite, comme tique en Irak? Est-ce que leur double orien- cela s'est passé avec la "fin des opérations mili- tation sécuritaire et unilatéraliste s'inversera, taires". Sans aucun doute, nombreux étaient les amenant à concéder plus de pouvoir au ALHAYAT ceux qui craignaient la violence de Saddam ou gouvernement irakien, plus de place à la diplo- Londres qui s'illusionnaient s,ur son possible retour. matie et une plus large participation aux ins- Ceux-là trouveront en eux-mêmes plus d'au- tances internationales ? Ou bien considére- eux qui manient l'ironie diront peut- dace pour p'articiper au nouvel état de choses. ront-ils que la capture de Saddam met un eAtreque les Américains vont dem,an- L'emprisoIl.I1ement du tyran accorde aux Amé- terme à leurs ennuis en Irak et aux ennuis de der à Saddam Hussein de reprendre le l'Irak, fidèles en cela à leur mentalité simpli- pouvoir à Bagdad. comparaison des ricains un état de grâce en Irak du fait de l'amé- En ficatrice ? En contrepartie, les Irakiens dans difficultés qu'ils rencontrent, il semble Iioration temporaire de leur image, qui, de celle leur ensemble se décideront-ils à manifester que ce dernier s'en soit plutôt bien tiré, d'occupants, devient celle de libérateurs. Se une résistance politique [et non violente], ce en gouvernant l'Irak peI).dant plus de trente pourrait-il que cet état de grâce bénéficie aussi qui les unirait, et sauront-ils éviter de faire ans et en en assurant la stabilité! Il s'agit bien à la situation régionale et internationale? Nous le lit d'une nouvelle dictature et de nouveaux sûr d'une mauvaise blague. Plus sérieusement, saurons bientôt avec exactitude ce que nous torrents de sang? nous félicitons le peuple irakien chaleureuse- ignorions de la "résistance~' : sa nature et sa Reste que la question la plus décisive sur ment maintenimt que le dictateur est sous les capacité à poursuivre son action. On peut aussi l'avenir de l'Irak concerne avant tout les chiites verrous. Le symbole de l'humiliation et de l'op- affirmer qu'avec ce dernier succès des forces et la décision qu'ils prendront. Les plus radi- pression de ce peuple - ainsi que celui des char- armées américaines le président Bush a fait un caux d'entre eux voudront-ils entamer leur niers collectifs dont il a été victime - est main- grand pas en direction de son second man- propre résistance, puisque, du fait de la cap- tenant réduit à néant. dat et que son allié Tony Blair pourra recueillir ture de Saddam Hussein, la colonne vertébrale Sadd am Hussein se retrouve en fin de quelques miettes de cette gloire, dont il a de la résista~ce sunnite a été frappée de plein course comme il avait commencé, tel un ban- actuellement un urgent besoin. Le maître de fouet ?Voilà ce qui doit occuper notre esprit et dit de grand chemin se cachant pour échapper la Maison-Blanche, n'ayant pas découvert notre réflexion durant les prochains mois. • à la justice; un truand à la petite semaine d'armes de destruction massive, a trouvé en n'ayant d'autre'choix que de se rendre une fois Saddam Hussein une solution de rechange. Si, , qu'il n'y a plus d'autre issue. Son pouvoir par un heureux hasard, il arrivait aussi à arrê- détruit, ses deux fils tués, sa famille dispersée, ter Ben Laden ... !

vu DE WASHINGTON vations vont désormais laisser place à la tolé- Rester impliqués rance, à la prospérité et à la modernisation, comme le souhaite la plus grande partie de la

• On l'a retrouvé, fort à propos, tapi dans un population . 00 trou. Saddam Hussein restera avant tout dan!? Aux Etats-Unis, dès l'annonce de l'arrestation, l'Histoire pour lel?centaines de milliers de gens 'es candidats démocrates à la présidentielle ont qu'il a voués à la fosse commune. Cet homme appelé à une "internationalisationn accrue de " s'est rendu ignominieusement, il est sorti de l'occupàtion. Mais le discours démocrate donne "'antre dans laquelle il se terrait. Contrairement trop souvent l'impression que l'élimination du aux nombreux génocidaires qui l'ont précédé, dictateur devrait être~uivie d'un retrait des tels Hitler ou Pol Pot, il va sans doute être jugé troupes américaines. La capture de Saddam Hus- pour ses crimes. Les Irakiens Ileuvent en remer. sein va dans le sens de la stabilisation d'un Irak cier les sO,ldats et les spécialistes du rensei- démocratique, et on ne P,-oJtque s'en réjouir. gnement américains, qui par leur compétence MaiS elle n'a pas lieu de constituer un tournant ont Su localiser l'ancien dictateur et l'arrêter pour la mission américaine. Il faut plutô~ la consi- sans tirer un seul coup de feu. Ils peuvent aussi dérer çomme le pOint de départ d'un projet dont commencer à envisager "avenir avec une plus les plus grandes difficultés restent à venir. grande confiance. En Irak, la brutalité et les pri- ",. Wahlngton Ptnt (extraits), W""lngton

77 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti

nombreux Irakiens", prévient Harold Koh, pro- fesseur de droit à l'université Yale et ancien secrétaire d'Etat adjoint pour la Démocratie, Comment juger les Droits de l'homme et le Travail dans l'ad- "miriiSffation Ciili:ton:~ccL'organisation 'du proc;ès devra tenir compte du poids des images." le dictateur? -- Selon Laith Kubba, un opposant en exil, les Irakiens pourraient alors tourner complètement la page de l'époque Saddain Hussein. ceCesera Juger l'ancien président dans son pays serait l'occasion d'entreprendre l'éducation du pays et le un événement symboliquement important pour les , passage psychologique du passé vers l'avenir, estime- t-il. L'important est de ne pas juger la personne Irakiens. Mais comment organiser un procès de de Saddam Hussein, mais ses actes."

cette envergure quand l'Etat de droit existe à peine ? Même si les milieux juridiques internatio- .A la Line naux débattent pour savoir si Saddam Hussein doit être traduit devant un tribunal internatio- LOS ANGELES TIMES nal ou irakien, un large consensus s'est fait sur Los Angeles le lieu du procès, à savoir l'Irak. Et il ne fait guère de doute que les débats seront ouverts au addam Hussein sera très probab,lement public - ce que souhaite dans sa grande majo- jugé pour crimes de guerre, en Irak, par rité le peuple irakien -, même si les experts ira- le tribunal qui a été créé par le C,onseil kiens et les juristes internationaux estiment qu'il '"N de gouvernement début décembre avec faudra se contenter de les retransmettre à la la bénédiction des autorités d'occu- télévision afin d'assurer la sécurité de tous les pation. Selon les spécialistes, un procès participants. :J en bonne et due forme permettrait aux Irakiens Az Zaman, Bagdad. En vertu de la loi approuvée début décembre, Cl de faire face à leur passé sanglant et de prendre uEnfln, Saddam sous le tribunal comportera des juges, des procureurs w les mesures indispensables à la ,construction les werrous • et des avocats de la défense irakiens, avec peut- d'une démocratie régie par le droit, et non par être quelques conseillers et juges internationaux. la force brutale. Selon , avocat new-yorkais et neveu Un procès organisé par les Irakiens se heur- du chef du Congrès national irakien, Ahmed Cha- terait cependant à de sérieux obstacles. L'Irak labi, l'instruction du procès des principaux accu- n'a pas de tradition d'Etat de droit et a peu d'ex- ' sés prendra au moins six mois, ce qui laissera le périence des règles internationalement accep- temps d'accomplir le transfert de souveraineté tées en matière de preuves et de procédure aux Irakiens [prévu pour le 1er juillet 2004]. légale, qui seraient nécessaires pour rendre un Bien que l'Autorité provisoire de la coalition procès crédible en Irak et dans le monde arabe. dirigée par les Américains ait suspendu l'ap- ceI:arrestation de Saddam Hussein est l'occasion plication de la peine capitale en Irak, on pense soit de poursuivre le cycle des représailles, soit d'in- AI Hayat, Londres. généralement que celle-ci sera réintroduite troduire l'Etat de droit", estime Kenneth Roth, ull n'a résisté... Il n'a pas quand les Irakiens auront recouvré leur sou- n le directeur de l'organisation nop gouverne-: ' regretté • verameté. Et, même si la communauté interna- mentale Human Rights Watch, qui collecte les tionale est en grande partie opposée à la peine preuves du génocide kurde: [:::,:'j ~l :::.::"~. de mort, il est impensable pour la plupart des Des considérations d'ordre politique entrent ...... ~,..,"" ..~~~~ Irakiens que l'homme qu'ils accusent d'avoir ~¥j_';~I""JllMlf>b4o~ également en ligne de compte. Maintenant que ~,",,,:~~,,.-:~._ ..- ----~_.-...~ ordonné le meurtre de leurs fils et filles, marls l'ancien dictateur est prisonnier des Américains, et pères, puisse continuer à vivre s'il est déclaré il est essentiel que l'affaire ne paraisse pas rele- coupable. Les juristes internationaux se deman- ver d'une justice manipulée par les vainqueurs. dent, sans trouver d'accord, si des experts juri- Sinon, cela finirait par créer un mouvement de diques étraJigersdoiven:t figurer parmi les juges. sympathie à l'égard de l'accusé. ceLevoir jour Nombre d'entre eux sont favorables à une telle après jour dans le box des accusésfera de lui le,sym- participation, afin d'assurer l'équité des débats bole de l'humiliation que l'Irak subit aux yeux de AI Quds ai-Arabi, Londres. et de les rendre moins politiques. Il sera aussi uLes forces américaines difficile de trouver des Irakiens prêts à jouer arrêtent Saddam Hussein ce rôle parce que les juges sont devenus la cible dans une cave près des as~assins. Quoi qu'il en soit, il sera malaisé denlaW. pour les Irakiens de rassembler les éléments à charge sans une aide internationale importante. Enquêteurs et procureurs devront examiner des millions de documents, dont un grand nombre se trouve entre les mains des Américains, qui les , ont emporté~ par camions entiers lorsque leurs troupes sont entrées dans Bagdad. Les anciens partis d'oppositionen1rak sont eux aussi en pOf<-, session d'une partie des dossiers. Il faudra ras- sembler et classer tous les documents. On a ~op peu réfléchi à la portée du pro-

78 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Ozeti

cès, estime pour sa part Cherif Bassiouni, un .une procédure à trois niveaux pour traduire en professeur de droit international qui a dirigé la justice les dirigeants de l'ancien régime. Les commission du Conseil de sécurité des Nations plus importants éléments seraient jugés par le unies sur les crimes de guerre dans l'ex-You- tribunal ; ceux de moindre envergure se pré- goslavie et participé à la rédaction du projet de senteraient devant les tribunaux irakiens exis- loi conduisant à la création du nouveau tribU::' tants, tandis que les simples fonctionnaires et nal irakien. "On n'a pas suffisamment pensé au militaires de base iraient deVant une commis- fait que le procès de Saddam Hussein constituera sion vérité et réconciliation similaire à celle mise un événement historique, parce que ce sera celui en place dans l'Afrique du Sud de l'après-apar- de trente années de régime baasiste?" theid. Alissa J. Rubin et Henri Weinstein Depuis des mois, les Américains envisagent Une nouvelle ère commence

Babylone, qui avait érigé ses propres statues en véritables idoles et avait fait de l'Irak son "ranch", où tout lui appartenait. Des Irakiens il avait fait des serfs que tan-. tôt il déplaçait au-delà des frontières et tantôt il faisait tuer et enterrer dans des fosses communes, ou encore qu'il. envoyait se faire tuer à la guerre. n dissolvait les corps de certains [de ses opposants] dans des bassins d'acide nitrique, la bouche toujours scel- La capture de Saddam Hussein donne lée à la cire rouge !Par son arrogance la hyène se faisait paon, et par fa puissance qu'elle affi- l'espoir de voir le droit triompher, 'chait elle se faisait lion. Mais l'opération "aube affirme le rédacteur en chef du nouveau rouge" menée par les forces américaines, avec l'aide de groupes irakiens, s'est achevée par la ::> quotidien de Bagdad An Nahdah. Cl capture du "félin", sans qu'il ait opposé la moindre résistance. Le paon a replié sa queue et la gueule du lion ne s'est ouverte que pour ANNAHDAH compter ce qui lui restait de crocs. Bagdad C'est ainsi que le mythe s'est écroulé et qu'est apparu clairement le mensonge de ceux elui dont le nom était synonyme de ter- Â Dessin qui prétendaient que Saddam continuait d'être reur et d'insolence, et que les chaînes de Lauzan, Chili. le chef d'une "résistance populaire". L'homme de télévision par satellite présentaient qui..d'un signe de la main, pouvait déclencher comme un "preux chevalier", a terminé une guerre ou faire enterrer des milliers de per- sa cavale dans un trou entouré de ver- sonnes dans d'impitoyables charniers est apparu dure d'où probablement se dégageaient "petit" dans sot:' trou, sans jeter de grenade sur des relents de pourriture et où les rats grouil- ses assaillants, ni tirer le moindre coup de feu, laient. C'est ainsi qu'a éclaté la bulle de celui même pas pour éviter l'humiliation. qu'on appelait le "leader nécessaire", arrêté dans Que va-t-il donc se passer après l'''aube une banlieue de Tikrit samedi soir - et qui, selon rouge" ? Cette issue peu "héroïque" de la cavale les dires du général Sanchez, le.chef des forces du tyran devrait inciter ceux qui hésitent encore américaines en Irak, s'est montré "coopératif"- à adopter une attitude de réconciliation natio- sans qu'une seule balle soit tirée, c'est-à-dire pas nale. Mais il faut qu'en face on abandonne l'es- du tout comme ces braves qu'il avait incités à prit de revanche et d~ représailles et que soit . mourir pour lui, ni comme ces femmes qu'il saisie l'occasion de bâtir des ponts, faits de avait invitées à combattre par la parole à défaut mansuétude, en direction de ceux qui n'au- de tenir une épée! Son épée à lui s'est révélée raient pas commis, par le passé, de crimes en bois et sa parole s'est figée en mutisme, peut- impardonnables. La comparution de Saddam être en raison de la peur - cette peur qu'il. a si Hussein devant un tribunal juste doté de juges longtemps infligée à tous ceux qui l'entourent- intègres remplacera les "tribunaux de la révo- ou plus probablement parce que ceux qui s'épui- lution" de si triste mémoire! Ici prend fin la sent à exhiber un courage de lion ne le font que comparaison entre l'époque de la tyrannie et. pour cacher leur trouille de lapin! Qu'advien- du non-droit et celle de la légalité et du droit ! dra-t-il après l"'aube rouge" ? La hyène qui JaIaI aJ.MacIda paradait comme un paon est finalement tom- bée dans le piège. Saddam Hussein est tombé, lui dont le nom était gravé sur les pierres de

79 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

. ... Saddam Hussein quelques heures après sa caPtlm.

DU 18 AU~23 D~CEMBRE2003 ~~.

• Une bonne solution • créer trois Etats Un Etat kurde au nord, un sunnite au centre et un' chiite au sud: un découpage qui renforce . les Kurdes et les chiites, alliés des Etats,Unis, du monde arabe, les chiites sont majoritaires. et prive les sunnites des ressources pétrolières. Les sunnites; eux, sont attirés par le panara- bisme. Les Kurdes, qui ne sont pas arabes, par- Ient leur propre langue et ont toujours été mus par leur propre nationàlisme. THE NEW YORK TIMES (extraits) New York En 1921, Winston Churchill a raccom- modé ces trois éléments au nom du pétrole, ous les scénarios américains qui pré- sous la férule d'un monarque soutenu par les voient un transfert de pouvoir rapide forces britanniques. Le parti Baas a pris le pou- .aux Irakiens comportent une erreur voir dans les années 60. Puis Saddam Hussein fondamentale: l'idée d'un Irak uni. Ce . a maintenu l'unité par la terreur, parfois avec pays est en effet un artifice malheu- l'aide des Etats-Unis. Aujourd'hui, ce sont les reux constitué de trois communautés sunnites, plus que les Kurdes ou les chiites, ethniques et religieuses distinctes. L'unité, qui tiennent à l'idée d'un Irak uni. Le centre par le passé, n'a été rendue possible que par de l'Irak ne recèle presque pas de pétrole. Or, l'application d'une force brutale et écrasante. sans les revenus de l'or noir, les sunnites Le président Bush veut garantir l'intégrité seraient vite les parents pauvres de la région. de l'Irak en organisant des élections d~s le Peut-être les chiites se feraient-ils à la pays. Mais la seule stratégie vraiment viable notion d'un Irak uni, sous leur contrôle. Mais serait peut-être de corriger les défauts héri- il est peu plausible que les Kurdes et les sun- nites acceptent une domination chiite, même tés de l'Histoire et de progresser vers une solu- la Turquie, la Syrie et l'Iran. Mais les temps garantie démocratiquement par les urnes. Les tion comprenant trois Etats : le premier ras- ont changé. Les Kurdes sont pratiquement Kurdes, en fait, sont ceux qui ont le plus à semblerait les Kurdes au nord; le deuxième, autonomes depuis des années, et Ankara a perdre face à une autorité centralisée et forte, les sunnites au centre; le troisième, les chiites appris à s'en accommoder. Tant qu'ils ne.se schéma qui ne leur a jamais réussi. au sud. Cela permettrait aux Etats-Unis d'in- précipitent pas pour déclarer leur indépen- Une stratégie qui passerait par le mor- jecter l'essentiel de leurs moyens financiers et dance et n'encouragent pas une insurrection cellement de l'Irak et la création de trois uni- militaires là où ils pourraient être les plus effi- en Turquie, leur autonomie est acceptée. n est tés territoriales se fonderait sur ces réalités. caces, autrement dît, auprès des Kurdes et des indéniable qu'une région chiite autodétermi- L'idée est de renforcer les Kurdes et les chiites. Washington pourrait ainsi extirper la née pourrait se muer en théocratie ou tomber chiites, tout en affaiblissant les sunnites. Il majeure partie de ses forces de ce'que l'on dans l'escarcelle iranienne. Auourd'hui, ces sufli.Taitensuite d'attendre pour déterminer appelle le "triangle sunnite" (au nord et à deux hypothèses semblent peu probables. s'il faut se contenter d'une autonomie ou l'ouest de Bagdad), libérant les unités améri- Cette stratégie du morcellement repose sur encourager l'avènement d'Etats à part entière. caines d'une guerre coûteuse qu'elles ne sont un précédent réussi: laYougoslaviede l'après- La première étape consisterait à accorder pas certaines de remporter. r..es autorités amé- guerre. En 1946, le maréchal Tito a rassemblé l'autodétermination au Nord et au Sud, les ricaines n'auraient plus ensuite qu'à attendre des groupes ethniques extrêmement disparates frontières respectant les lignes de séparation que les sunnites, rétifS et dominants, privés des pour former une Yougoslavie unie. Après sa ethniques. Que l'on accorde aux Kurdes et revenus pétroliers, modèrent leurs ambitions. mort, plusieurs régions ont promptement aux chiites le plus gros des milliards de dol- Les décideurs se refusent depuis des déclaré leur indépendance. La leçon est claire : . lars que le Congrès a votés pour la recons- décennies à envisager cette solution. Dans. seul le recours à une force écrasante avait per- truction. En échange, réclamons des élections le sillage de la révolution iranienne de 1979, mis de maintenir la cohésion de laYougosla- démocratiques dans chaque région, ainsi que on considérait l'existence d'~ Irak uni comme vie, et cette force, de toute façon, a échoué au la protection des femmes, des minorités et nécessaire pour contrer un Iran antiaméricain. bout du compte. Mais le prix à payer pour des médias. Et retirons les troupes améri- . Après la guerre de 1991, l'intégrité de l'Irak empêcher l'avènement de ces Etats naturels a caines du "triangle sunnite". LeslIe H. Gelb devait être défendue contre les appétits de été exorbitant. En Irak, contrairement au reste

80 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

December 19, 2003

Thomas L. Friedman France changes its tune on Iraq ISTANBUL f all the fascinating reactions -to Saddam Hussein's capture, the one I that intrigues me most is the French ~ O decision to suddenly offer some debt forgiveness for Iraq. Why now? I believe it's an 11th-hour attempt by the French gov- ernment to scramble onto the right side of history. ,' ' I believe the French president, Jacques Chirac, knows something in his heart: in the run-up to the Iraq war, President George W. Bush and Tony Blair, prime minister of Bri- tain, stretched the truth about Saddam's weapons of mass destruction - but they were not alone. Chirac also stretched the truth about his willingness to join a UN-led coalition against Iraq if Saddam was given more time and still didn't comply with UN weapons inspections. I don't believe Chirac ever intended to go to war against Saddam, under any circum- stances. So history will record that all three of these leaders were probably stretching the truth - but with one big difference: Bush and Blair were stretching the truth in order to risk their own political careers to get rid of a really terrible dictator. And Jacques Chirac was stretching the truth to advance his own political career by protecting a really terrible now going to get the answer to the big ques- what they think is their rightful place in dictator. tion I had before the war: Is Iraq the way it is shaping and running a new Iraq~ The Iraqi Something tells me that the picture of Sad- because Saddam was the way he was? Or was ship of state has broken up ,on these rocks dam looking like some crazed werewolf may Saddam the way he was because Iraq is the many times before. have shocked even Chirac and his foreign way it is - ungovernable except by an iron By risking their own political careers, minister, Dominique de Villepin: Yes, boys, fist? Bush and Blair have, indeed, given Iraqis the this is the creep you were protecting. History We have to give Iraqis every chance to gift offreedom. But it is not the freedom'to will also record that while the United States prove it is the first, not the second; -For simply shout about what they oppose. That is and Britain chose to be Saddam's prosecu- starters, I hope we don't hear any more anarchy. tors, France chose to be his defense lawyers. chants from Iraqis of "Death to Saddam." Freedom is about Ilmits, compromise and So, no, it doesn't surprise me that the French He's now as good as dead. It's time for Iraqis accepting responsibility. Freedom is the op- are now offering conscience money in the to stop telling us whom they want to die. portunity to assert your interests and the ob- , form of Iraqi debt relief. Now we have to hear how they want to live ligation to hear and compromise with the in- Something tells me Chirac and de Villepin and whom they want to live with. The God- terests of others. ' were just assuming Iraq would end in failure, father is dead. But what will be his legacy? Is How well Iraqis absorb that kind of free- but with Saddam's capture they've decided ' there a good Iraqi national family that can dom will determine whether the capture of they'd better put a few chips on success. and wants to live together, or will there just Saddam is the high point of this drama - and But we Ainericans and the Iraqis are also be more little godfathers competing with it's all downhill from here - or just a neces- going to have to step up more ourselves - each other? From my own visits, I think the sary first chapter in the most revolutionary otherwise the French could still have the last good family scenario for Iraq is very possi- democracy-building project ever undertaken laugh. No question, the capture of Saddam ble, if the United States can provide security in the Arab world. merits celebration in and of itself, not only - but only Iraqis can tell us for sure by how , because this terrible man will be brought to they behave. justice, but also because it really does im- The way to determine whether Iraqis are prove the chances for a decent outcome in willing to form the good family is how they Iraq. But while Saddam's removal is neces- use and understand their newfound freedom.' ,sary for that decent outcome, it is not suffi- The reason Iraqi politics has not jelled up to cient. now is not only because of Saddam's linger- We have entered a moment of truth in Iraq. ing shadow. It is because each of the major With Saddam now gone, there are no more blocs - the Kurds, Sunnis and Shiites - excuses for the political drift there. We are have been pushing maximalist demands for

81 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

ment pourrais-je m'y rendre puisque mon peuple est opprimé ?»Dans lapièce, les officiersse regar- dent, interloqués. Aurait-ilperdu la tête? Saddam _bou.g~nn~d~ sayarbe. «ê.avez-vous où se tro~~e l.ecapitaine Scott Speicher?~ (un pilote ~encam dont on est sans nouvellesdepuis lapre- '.rmère guerre du Golfe),interroge un militaire.Une lueur passe dans le regard de Saddam. «Non nous n'avons jamais gardé de'prisonniers. Je ne s~ pas ce qui s'est passé, affirme-t-il. - Et les annes de . d~struction massive, vous en aviez? - Non, bien sur que non. Les Américains ont imaginé ça pour avoir une raison d'entrer en guerre contre nous.» Le ~taire ins~te. «Si vous n'en aviezpas, pour- qUOIne pas aVOIroffert un accès libre aux inspec- teurs de l'Onu? - Nous ne voulions pas qu'ils en- trent d.ans~os palais présidentiels et dérangent notre VIepnvée »,répond le dictateur déchu usant .du pluriel de majesté tel un monarque. On lui coupe alors sa barbe broussailleuse. Unmédecin l'examine, lui prélève de la salive pour des tests A.d.n. Saddam porte à la main droite un tatouage et sur le corps des traces de blessures anciennes. On le r~abille.~ourlefaire passer devant une glace sans tain demere laquellese trouvent d'anciensmi- nistres désonnais prisonniers. Tous Tarek Aziz compris, acquiescent. C'est bien lui.L~lendemain c'est au tour.de quatre membres du Conseilde gou~ vernement Irakien de poser des questions. Pour Saddam, c'est l'Iranquia gazéles Kurdes à Halabja. «~~les ;Jsses communes?, demande le dignitaire chiite Abdel Mahdi- Des voleurs, qui avaient fui le 300 000 morts et disparus, 270 ~osses champ d~bataille.contrel'Iranet leKoweït,répond avec cyrusmele dictateur. -Avez-vousjoué un rôle communes: le procès de Saddam Hussein dans l'assassinat de l'ayatollah Al-Sadr? lui demande encore le leader chiite. - Je voulais .constitue une première, une révolution qui l'extraire de ma poitrine »,dit-il. En arabe «Sadr» inquièt, tous les régimes 'polici'ers de veut dire «torse». Cejeu de mots est une insulte.La co~~ersation est interrompue par un coup de fil du la région PAR PATRICK FORESTIER , preSIdentBush.n appellepour féliciterle Conseilde gouvernement en ce grandjour de victoire. on nom de code est Glouton 2. La Hussein, le président de l'Irak. Je veux négocier», Non sans mal. Depuis bientôt deux mois que fenne, ou plutôt la masure, ne paie pas clame une voix caverneuse dès que la lumière des les hommes de la 4' division d'infanterie traquent de mine. Unvéritable bric-à-brac règne lampes torches éclaire son visage, qu'on distingue Saddam Hussein, ils commençaient à désespérer. à l'intérieur. Dans une pièce à part 2 mètres sous terre. «Le président Bush te sou- Au Q.g.,installé dans le palais du dictateur déchu trône un grand lit défait. Vêtements et haite le bonjour !»répond l'un des soldats améri- de.nouvelles opérations étaient planifiées chaqu~ couvertures jonchent le sol. Dans la cains, qui braquent leurs M-16 dans le trou. La nUIt.Sans succès. Vétau, toutefois s'était resserré. cuisine, plats sales et nourriture sont négociation est terminée, sans avoir même com- . n était là, dans sa région natale. M~s où? Pas dans étalés à côté d'un réchaud. Bouteilles mencé: Deux mains apparaissent sur la terre, puis . le désert en tout cas. Difficile de se cacher dans d'huile, riz, œufs, boîtes de conserve l'homme des cavernes passe la tête hirsute cette immensité pierreuse, plate comme la main. sont en désordre un peu partout. «Desgens vivent pouilleux, hagard, éblouipar les lumière; braquéeJ On le cherchait plutôt dansirne fenne, parmi les ici, mais pas une famille», en déduisent les soldats sur lui. n,n'est pas armé. Au fond du trou, aéré paf hame~ux e~les villages misérables établis depuis d'élite américains. Vendrait ressemble davantage à un tuyau de fortune, les soldats découvrent dans des millénarres au bord du Tigremajestueux. un squat qu'à un nid familial.A lavue des aliments deux pièces minuscules un pistolet automatique, , . Quelquesjours avant, une raflede 22suspects pas encore pourris qui restent dans les assiettes, le deux kalactmikovs et 750 000 dollars en coupures aVaIt,semble-toil,donné des résultats. Les rensei- ou les locataires étaient là ily a peu de temps. La de 100dans une mallette en fer.Descaches comme gnements étaient plus précis. Recoupés avec fouille est vite terminée. Il faut se rendre à l'évi- celle-ci, les soldats en trouveront une trentaine. d'autres, ilsdéfinissaient une zone plus restreinte dence: l'oiseau s'est envolé. Dehors, a priori, rien Maisles commandos restent méfiants. n peut s'agir On était passé des noms des gardes du corps a~ de suspect. Un chemin traverse un verger mal en- d'un imposteur ou d'un de ces fameux sosies qui, lieux où leurs familles résidaient. Pour se cacher tretenu d'orangers jusqu'au fleuve. Soudain, un en fait, ne semblent pas avoir existé. Trois heures S~dd.amne s'adressait pas aux hauts dignitaires. ri carré de terre meuble fraîchement retournée in- plus tard, Saddam débarque d'un hélicoptère sur faIsa~tconfiance aux petits, aux humbles, qu'il trigue les conunandos. Dessus, l'herbe n'a pas eu le l'aéroport de Bagdad. Il est désorienté, angoissé. pa~aIt grassement, en qui il savait qu'il pouvait temps de repousser, et pour cause! Un tapis cou- Pendant huit mois, ila vécu comme une bête tra- aVOIrconfiance car ilsétaient terrorisés. Certains il vert de poussière dissimule un rectangle en pierre. quée. Les officiers du renseignement lui posent est vrai, étaient des militants mais s'ilsparlaient ils Les soldats se baissent, sur leurs gardes. Ils sont quelques questions à chaud, histoire de le voir ré- savaient qu'ils étaient morts. Les derniers ren~ei- prêts à faire feu. La pierre est plus légère qu'il n'y agir. Une fois passé le choc émotionnel de son ar- gn£;mentsauraient fait état de la familled'un cuisi- paraît. Dessous, les soldats devinent que c'est restation, ilpourrait se murer dans le silence. nier qui,jadis, avait travaillédans un palais de Sad- creux. Lentement, ilssoulèvent ce «couvercle» na- «"Comment vous sentez-vous ?''» lui de. dam. Depuis l'automne, la C.i.a. et les Forces turel. TIs se méfient d'un piège mais ne découvrent mande un officier», relate le magazine «Time». . s~éci~es procédaient, dans leur enquête, par éli- qu'un trou de 60 centimètres de large. A peine de - Je suis triste car mon peuple est opprimé, ré- mm~tlOn.De toute manière, elles n'avaient pas le quoi laisser le passage à un homme. pond Saddam. - Voulez-vous un verre d'eau? - Si' ChOIX.Systématiquement, méthodiquement les «Ne tirez pas! Ne tirez pas! Je suis Saddam je bois de l'eau je devrai aller aux toilettes. Com- agents faisaientlevideautour du dictateur en ~ê-

82 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

tant ceux qlÙ étaient susceptibles de lui donner un coup de main. Ces derniers jours, ils étaient sur la filière du ravitaillement. Saddam vivait comme un chien mais il avait besoin de manger. Les peshmer- gas, ces fameux combattants lo.rrdes, ceux surtout des services de renseignement de l'U.p.k. de Jalal TalabaIÙ, sont les yeux et les oreilles des Améri- cains. A l'état-major, on a confiance en eux. Depuis trente-cinq ans, Saddam n'a eu de cesse de les per- sécuter, de vouloir les écraser, de casser leur irré- dentisme légendaire. En 1988, le raïs n'avait pas hésité à bombarder Halabja à coups d'armes chi- miques, tuant 5 000 villageois. Avec les Kurdes les officiers américains étaient sûrs qu'ils ne jouaient pas double jeu. Pas comme les interprètes qui, par- fois, donnent des renseignements à l'extérieur sur les missions et rencontres confidentielles entre Américains et Irakiens. La pression que les nostal- numéro trois du régime, et Ali Hassan al-Majid le président du Conseil de commandement de la ré- giques de l'ancien régime peuvent exercer sur les cousin du dictateur que l'on surnomme «Ali le chi- volution. C'est un fidèle proche des mouvements re- familles kurdes est quasi nulle. Elles habitent plus mique» depuis le gazage d'Halabja. Une filière qui ligieux. Mais sa première qualité est de s'appeler au nord et ne pensent qu'à une chose: envoyer aurait pu mener jusqu'à Saddam si, dit-on, ce coup Ezzat Ibrahim Al-Douri, « celui d'Al- Douri}), sa ville Saddam en enfer. Les Kurdes en Irak, ce sont un de filet avait été gardé secret. ils sont aussi à l'ori- natale où Saddam Hussein vient d'être retrouvé. Al- peu les Kabyles en Algérie. A Bagdad, ils sont nom- gine de la captur~ du général Sultan, ex-ministre Douri est bâti à une trentaine de kilomètres de breux. A Mossoul et Kirkourk, les grandes villes du de la Défense qlÙ, raconte-t-on, aurait négocié sa Tikrit, la capitale de la province, et à une vingtaine Nord, aussi. DeplÙs que la police secrète de Sad- reddition. d'Al-A\vja, le village où est né Saddam. C'est là, au dam a été dissoute, ce sont eux qlÙ« éclairent» les Début décembre, les chefs kurdes sont der- milieu des siens, chez les Albu Nasser, la tribu locale Américains. ils sont aidés par des policiers, chütes rière une opération combinée aux portes de Kir- qu'on appelle aussi Bejat, que le dictateur s'est tou- ou pas, qlÙ savourent d'être à nouveau respectés kourk. Plusieurs dizaines de peshmergas accompa- jours senti le plus en sécurité. Déjà, en 1959, il s'était alors que sous Saddam ils étaient sous la coupe du gnent 2000 soldats de la 4' division d'infanterie réfugié ici après sa tentative d'assassinat manquée parti. Dans le triangle sunnite, bastion des parti- dans un large ratissage. Objectif: capturer Ezzat contre le Premier mirùstre, le général Kassem, avant sans du dictateur, on retrouve des Kurdes dans les Ibrahim, le numéro deux du régime, présenté par de rejoindre Le Caire, via la Syrie. DeplÙs le mois commissariats. A Samara, Tikrit, ils travaillent en l'état-major américain comme étant le coordina- d'avril, ily est revenu. Au fil des mois, ses réseaux se civil. Ils sont irakiens, parlent arabe. Plus facile teur des groupes clandestins. Un de ses adj()ints, un sont réduits mais iln'en a cure car, paradoxalement, pour eux, en tout cas, d'infiltrer les réseaux ou plu- colonel, est arrêté mais lui réussit à passer entre les c'est la garantie de sa sécurité. tôt les groupes clandestins que des agents de la mailles du filet. L'homme, malingre, est malade Saddam a toujours procédé de la même ma- C.i.a. Mieux, les peshmergas -« prêts à mourir» en mais garde toute sa pugnacité. A Bagdad, jadis, les IÙère. DeplÙs la fin de la guerre du Golfe en 1991, kurde - sont de redoutables combattants. A la mi- officiers plaisantaient sous cape a'son sujet. Ex- jamais il n'a habité ses palais, IÙ des camps mili- .août, ils avaient réussi à remonter jusqu'à Taha vendeur de pains de glace, il saurait à peine lire et taires. A Bagdad, il a toujours dormi dans des mai- Yassine Ramadan, l'ancien vice-président irakien, écrire mais Saddam l'a nommé général et vice- sons anodines, des villas de particuliers louées par

83 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti

des prête-noms. IIse déplaçaitdans des voitures trahi, ce qui s'est probablement passé. Rien de s'émeuvent outre mesure"pour ceux d'Irak. IIfau- banalisées, suivies d'une autre occupée par des plus facile pour un intennédiaire de déposer au dra y ajouter l'emploi des gaz, qui tuèrent des mil- gardes du corps. Jamais, pour lui, de convoi ni de bureau de la télévision arabe Al-Jazira à Bagdad, liers de «déshérités» pendant la guerre contre .. gyrophàre .. Bans~la région-~de !f'J..Tit, il-a peu U!le.cassette audio enregistrée en cati..T!1injda.ns--.l'Irall. Même_s~ilne_rrQss~

84 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

~Œ.[fdJ@~

du samedi 20 décembre 2003

cercles d'amitié kurdo-américains. Tout en assumant leur rôle de trait Les drapeaux des deux peuples d'union entre les minorités Les Kurdes flottent côte à côte un peu partout et irakiennes (chrétienne, chiite et les GI sont reçus régulièrement dans turkmène) et de ciment de la alliés fidèles des familles kurdes. L'atmosphère reconstruction irakienne. qui règne au Kurdistan irakien, Mais les Kurdes ne voulaient-ils pas explique Kendal Nezan, rappelle celle un Etat regroupant enfin les des Américains qu'ont vécue les Français en 1944 Kurdistan turc, iranien et irakien? -, epuis des mois, nous avions En effet, avec la spectaculaire lors de la Libération. Au Kurdistan, - Si, bien sûr, mais le droit sur le terrain entre 700 et 800 capture de Saddam Hussein dans personne n'a oublié les massacres et international n'a pas été respecté et D hommes des forces spéciales une cave minuscule à 15 kilomètres les assassinats du président irakien nous n'avons pas pu faire de . occupés à la seule traque de de Tikrit, plus personne ne doute du qui ant fait plus de 400 000 morts en référendum. Comme nous sommes Saddam Hussein. rôle des Kurdes aux côtés des vingt ans. Le village d'Halabja où l'on raisonnables, nous préférons à une Kendal Nezan, président de l'Institut troupes américaines en Irak. a gazé des milliers d'habitants reste utopie internationale une réalité kurde de Paris confirme la - Les Kurdes sont les meilleurs alliés le symbole de ces attaques répétées. nationale en Irak, en Turquie et en collaboration très active des des Américains, insiste Kendal Qu'attendent les Kurdes irakiens Iran. C'est-à-dire la reconnaissance peshmergas avec les troupes de la Nezan, car ils se souviennent qu'en aujourd'hui en contrepartie de ce de notre langue et de notre culture coalition en Irak. 1991 ces derniers ont créé avec les soutien indéfectible? dans ces trois pays. Un jour, nous - Grâce à notre aide, poursuit-il, les. Anglais et les Français une zone de - Les Kurdes espèrent accéder à une espérons que les frontières ayant Américains ont pu s'emparer du protection au nord de l'Irak. Ouiplus forme d'autonomie au sein d'un Irak perdu leur côté dramatique, nous demi-frère de Saddam Hussein, de est, les Kurdes ont installé dans cette binational kurdo-arabe, un peu sur le pourrons circuler comme cela se fait ses deux fi/s, Oudaï et Ousay, tliés région un système politique modèle canadien, dit Kendal Nezan. entre la France et l'Allemagne ou enjuillet dernier. de TahaHussein démocratique et laïc dans lequel entre la Catalogne et Perpignan. Ramadan, ancien vice-président, en même les communistes ont toujours Sans noter de différences ou août, et de sultan Hashim Ahf!lad al- soutenu les Américains. Il suffit de d'interdictions. Mais nous n'en Jabburi, l'ex-ministre de la Défense, se rendre sur place pour le sommes pas là. En ce moment, i/ en septembre. La traque a été longue constater: à Suleymanieh, Dohuk ou s'agit pour les Kurdes de survivre. _ mais efficace. Erbil fleurissent en centre-ville les OLIVIER MICHEL Des soldats de l'Union patriotique du Kurdistan de Jalal Talabani à l'entraînement dans la région de Suleymanieh, dans le nord de l'Irak.

85 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti Kurd goal: speaking with one voice By-Edward W~ng- ister, said the offiCiaIs, who had been SULAIMANIYA, Iraq: The two gov- briefed on the talks and agreed to speak _ erning political parties in this coun- - try's divided Kurdish region are close on the condition of anonymity. Kosrat _to establishing a unified government Rasul, the former prime minister of the after conducting intense _talks since PUK, will most likely become the head last month, senior Kurdish officials of parliament, the officials said. here said Friday. Separately, they said, Salih, prime The government is likely to be minister of the PUl{, has a good chance formed within several months, the offi- of being named within several months cials said, and could have a big impact by Iraqi officials as the country's am- on shaping the future governance of bassador to the United Nations. Iraq has _.Iraq. . not sent an envoy to the United Nations Kurdish leaders say that once a um- since Saddam Hussein's government fied government in the region known was ousted last April. - as Kurdistan is established, then it will If Salih were to be appointed to that - push for a federalist system in Iraq that role, it would give the Kurds a strong would give it broad autonomy. voice in shaping the foreign policy of That vision conflicts with the feder- Iraq, since the country's recently ap- alist system being prit forward by many pointed foreign minister, Hoshyar Za- Iraqi politicians, who want to see re- bari, is also a Kurd. gional powers given to smaller Michael Kamber/Polarls,lor The New York Times Salih, who served as the PUK's repre- provinces throughout the country. Kords honoring JalalThlibani, one of sentative in Washington, declined to KUrdish leaders say they intend to Kurdistan's top politicalleaders. confirm or deny the fact that he was a form their unified government well be- leading candidate for the UN ambas- fore the Coalition Provisional Author- sadorship. "If this turned out to be ity establishes an Iraqi transitional true," he said, "it would be unrelated to government at the end of June. a very specific vision for Iraq, and if we the creation of the new Kurdish govern- That way, the leaders say, the Kurds put our own house in order, we can put ment. It is a decision by the Governing will speak with -one voice in trying to forward our vision ofIraq." Council." shape the .powers given to the transi- The new Kurdish government would Safeen Dizaee, a spokesman for the tional government. Though the Kurds also unite the two parallel administra- tions of Kurdistan for the first time KDP,said negotiations over the unified make up only 20-percent pfthe popula- government "have picked up pace over tion, they are better organized politi- since civil war broke out between the two dominant political parties in 1994. the last few weeks." cally than any other group in the coun- "The sooner we can get it done, the try, including the Shiites, who make up Kurdistan, which encompasses northern and northeastern Iraq, is di- better for us," he added. 60 percent of the population. Massoud Barzani, the KDP's repre- That means a unified Kurdish gov- Vided: The western half is governed by sentative to the Governing Council, and ernment could have powerful sway the Kurdish Democratic Party, or KD~, Jalal Talabani, his counterpart at the over the formation of the transitional formed in 1946,while the eastern half is PUK, met at the end of November to ac- government. - ruled by the PUK, fo.rmed in ~975.. celerate talks. "It is important that we push for the The senior Kurdish officiaIs lOter- Since then, Dizaee said, high-ranking reunification," said Barham Salih, viewed here said there were already officials from both parties have met prime minister of the Patriotic Union likely candidates for the top positions twicemore. of Kurdistan, or PUl{, based here in Su- in the new government. Nechirvan Ba.r- The New York TImes laimaniya. "It will lay the foundation ~ni, prime minister of the ~P, ~ill for federal democracy in Iraq. We l1ave probably be named the new pnme mm-

.,1

Kurds tearing a picture ofSaddam Hussein during a celebration in Kurdistan during a five-day holiday declared at the news that the former president of Iraq had been captured.

86 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti

with the 2nd Armored Cavalry Regi- ment, said last week on a drive through .lraq.violence foreseen Baghdad's crowded streets in his ar- mored Humvee. Commanders point to several signs that their counterinsurgency effort is as timed for holidays taking a toll on the rebels. American forces are seizing more couriers smug:. gling money into Iraq, an indication By Eric Schmitt ance against an enemy who probes for that the insurgents' financing to pay for weaknesses to ensure we do not let our attacks on Americans may be drying BAGHDAD: U.S. military officials guard down at critical times," _Major up. warned Sunday that fresh intelligence Hugh Cate, a spokesman for the 101st, In two cases in the past few weeks, indicates that Iraqi insurgents may be Airborne Division in Mosul, said an e- Baghdad residents have reported to oc- planning a new wave of violence timed mail message. cupying authorities that members of to the Christmas holiday, in part to Any new attacks could come in many their families were kidnapped and avenge the.capture of Saddam Hussein. ways against a range of targets, military U.S. intelligence has detected what a officials said. As attacks against U.S. threatened with death unless they senior niilitary officer here called"a forces have dipped to an average of 20 a planted a roadside bomb at a specific lo- growing chatter" about possible new day from more than 40 a month ago, the cation. attacks against American and allied nU~er of strikes against less well pro- "That's something new and could in- Iraqi forces in the next several days, but tected, Iraqi security forces has in- dicate either a lack of funds or a lack of officials said tJtey had not yet learned creased., popular support," said Brigadier Gener- about any specific plans from inform- ~O;Jtll~coIIimanders; like Major Gen- al Mark Hertling, an assistant com- ants or from interrogations of guerril- era

87 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti

analyze it. day to offer tips on the location of road- comment except to say the matter was "We have all this new intelligence, side bombs ($10 to. $20, if the informa- very complicated. but not enough analysts to input it," tion pans out) to where to find a Brigadier General Martin Dempsey, "This is an issue we have to work weapons cache ($100). through," the official said. "We've never leader of the Ist-Armored-Division; said -Some-officers say-mey-are forced to recently. had' anything-on -fuIs scale -Before. string along potential tipsters until they There are legal issues. There are policy can pay them, a strategy they say risks issues. We have a situation here that is The system for paying informants is alienating valuable potential sources. not working well and is hampering ef- just unprecedented." "The funds ain't there," said a bat- forts on the ground, some officers The New York TImes warn. talion intel~igence officer in the 4th Di- vision. "The money needs to be paid out Ian Fisher and Dexter Filkins in Bagh- Outside the front gate of an American quickly." base north of Baghdad, informants, in- dad contributed to this article. Asked about the problems, a senior cludin~ many èhildren. line up every military official in Baghdad declined to

Justice for all the victims • By Anne-Marie Slaughter & William Burke-White Allow an international panel to judge Saddam

PRINCETON,New Jersey Iraq will do much for the legitimacy of the proceed- f,the Bush administration develops its plans ings at home. Saddam was responsible for the (or the , it must re- deaths of hundreds of thousands of Iraqi citizens, member that Saddam's victims are not only particularly Kurds and Shiites. For the victims of A. in Iraq. Saddam is responsible for numerous these horrendous crimes, Saddam's trial should be and equally appalling crimes against non-Iraqis: He held in Baghdad, physically close to the victims and used chemical weapons against iranian soldiers in structured in such a way that Iraqis can judge their the 1980's and he aggressively invaded and occupied own. Kuwait in 1990. By including one or two judges from other victim Equally important as the need to bring justice for all of Saddam's victms, the trial of Saddam must be states, the rest of the Muslim world will have greater perceived as legitimate in Iraq, and, as widely as pos- faith that the trial is not only a victors' justice. sible, in the Islamic world. To achieve both these aims, The statute of the tribunal approved last week can the tribunal should include judges both from Iraq and go far to assuage international criticism. It provides from other countries most directly affected by his all the basic guarantees of a free trial. Trials are to be crimes, including at least one from Iran or Kuwait. public. The accused are innocent until proven guilty. Fortunately, the statute of the Special Tribunal ap- They have the right to counsel (including interna- proved last week by the Iraqi Governing Council al- tional counsel), the ability to confront witnesses and lows for the inclusion of international judges. While a right to appeal. members of the Council have asserted that "this will Yet, as the Iraqi judiciary has not functioned in any be-an Iraqi process," they are free to consult widely, serious way for decades, Iraq needs help to build a with the United States, the United Nations, the Arab case against Saddam and ensure that his trial is per- League, the European Union, and others as to the ceived as free and fair. In this regard, the statute al- best composition of the tribunal. lows for international advisers for both the prosecu- The statute of a Special Tribunal for Crimes tors and judges. The tribunal should invite - possi- against Humanity also allows the tribunal to prose- bly with the help of the United Nations, which has a cute crimes against both Iraqis and non-Iraqis. Spe- great deal of experience in international trials - a cifically, it has jurisdiction over the crime of aggres- distinguished group of international jurists, includ- sion as defined in Iraqi law. Saddam can thus be tried ing some from the Muslim world, to serve as ad- not o~ly for crime~ aga~~st his own people but also visers. Even nations opposed to the war agreed that for waging aggressive wars against Iran and Kuwait Saddam was an evil tyrant. His trial presents an op- and for war crimes against their citizens. Including portunity for the entire international community to these charges offers the cha.nce to bring a sense of . come together around something all agrée on. justice to the entire region he destabilized and ter- rorized for decades. Anne-Marie Slaughter is dean of Princeton Univer- At a press conference on Monday, President . sity's Woodrow Wilson School of Public and Interna- George W. Bush announced his desire to "work with tional Affairs and the president of the American Soci- Iraqis to develop a way to try [Saddam] that will ety of International Law. William Burke-White is lec- withstand international scrutiny." Saddam's trial will turer in public and international affairs at the Woo- drow Wilson School. . have three key audiences: Iraq, the Middle East, and the rest of the world. Holding a trialled by Iraqis in

By including judges from other victim states, the rest of the Muslim lit.raJb.~ribune. world will have greater faith that the December 22, 2003 trial is not only a victors' justice.

88 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti Delivering Iraq from debt

s James Baker is quickly regains its sovereignty neXt summer. sensitive American diplomacy helped showing, old-fashioned d~ Baghdad's.numerous other creditors manage the consequences of the col- plomacy can advance policy should also grant substantial relief. lapse of the Soviet Union. That record . . objectives. In his first trip as Most government lending to Iraq A stands in painful contrast to the cur- President George W. Bush's Iraqi took place before Saddam's 1990 inva- debt negotiator, Baker met with five rent administration's gratuitous ali- sion of Kuwait. The largest loans European leaders and emerged with enation of much of Europe, most re- came from wealthy Persian Gulf . de~larations endorsing a substantial cently through aPentagon memo countries helping to finance Iraq's . wnte-off of the $40 billion in old excluding opponents of the war from war with Iran in the 1980's. These . loans and accrued interest that Bagh- Iraqi reconstruction contracts fi- countries have not yet offered any dad owes major developed countries. rnihcedby U.S..tax dollars. Releasing debt relief. Billions more are owed to The five countries Baker visited to- that memo on the.eve ofBaker's Euro- commercial banks and corporate gether with the United States,' ac- pean trip was inept. Fortunately, it did creditors, which are likely to take count for roughly $25 billion of those not prevent French and German co- part in a separate renegotiation. Iraq . obligations. That's only a start - operation on debt relief. also faces probably another $100 bil- . Iraq's overall debt amounts to $120 Debt forgiveness is a drastic step lion in reparations payments for the billion - but it's an important one. that should be undertaken only in Kuwait invasion. rare cases, lest it dry up future credit. B.aker's su~cessful meetings in Combined with the $120 billion in Pans and Berbn led to the most uni- Iraq is .not the only country with debt, that amounts to more than eight fi~d declaration on Iraq since last more debts than it can pay, or the only times Iraq's gross domestic product . '!lnter's damaging split in the Secu- one left with.obligations incurred by of $26 billion a year, obviously an un- nty Council. The session with a third a toppled dictator. The closest paraI- sustainable burden. While everyone nation that hàd opposed the war in leUs Nigeria, which is also struggling knows that these obligations will Iraq,.Russia, was less rewarding, with to build democracy and should even- never be paid in full, until they are President Vladimir Putin linking tually be given d~bt relief. Right now, formally written down they will cast s~pport for ~ebt relief to compen.sa- however, the most compelling and a huge shadow over Iraq's ability to hon for RUSSian companies that.had important candidate is Iraq. attract foreign aid and private invest- contracts with Saddam,Hussein..' . Despite Baker's successes, the ment and to provide needed social The leaders of France and Germany countries involved have agreed so far services. Lifting a 'substantial part of wer~ already looking for politically' only on the principle of debt reduc- this burden would let Baghdad spend feasible ways to work with Washing- tion, with details still to be worked more of its future oil income on do- ton on Iraq. Baker also benefited from out on how much to forgive and mestic . needs, reducing the aid a good reputation dating back to his when. Those decisions should be needed from American taxpayers role as secretary of state in the first made quickly and generously, so debt and improving Iraq's chances of be- Bush administration, when deft and relief can take effect as soon as Iraq coming a self"sustaining democracy. ;~ A government agreed late last year to buy 48 American F-16fighter jets for about Ii Poland hopes support $3billion. The contract, which Poland awarded to Lockheed Martin over two European manufacturers, is starting to stir frus- tration here because of the time it is tak- If will reap profits in Iraq ing Lockheed to fulfill its promise to steer American investments to Poland i But only big firms may land contracts to offset the purchase. "It's not a pretty picture," said Tony ~ By Mark landier sign that Poland has so far netted just Housh, former director of the American ~. one project, a $7 million telecommuni- Chamber of Commerce here. "We've ~ WARSAW: As the Pentagon starts cations contract. . got decent investments, but the trade handing out contracts to rebuild Iraq's "We keep hearing this is such an im- relationship is nowhere near what it sundered roads, bridges, wells and portant alliance, but we've seen little should be." pipelines, few people are, waiting with value from it," said Marek Ostrowski, a Iraq could be another case of unmet more impatience than the Poles. leading foreign affairs commentator. expectations. About 8,000 Polish In the view of Poland, which risked "We're starting to feel this is a one-way companies have expressed an interest . the ire of its European neighbors by street." . in projects. Sixteen groups, the biggest backing the war, committed troops to Poland's grievances extend beyond names in Polish industry, have been as- the occupation and lost its first soldier Iraq. Its broader economic ties with th~ sembled to bid for contracts, which in- last month to a sniper near Baghdad, United States have languished in recent clude $18.6billion in American tenders this is payback time. years. Despite being a populous coun- that have been put off-limits to oppo-

-J While the Polish government cited try in Central Europe, with 39 million nents of the war, including France, Ger- moral and political reasons for its sup- people, it ranks 63rd among America's many and Russia. The trouble is, the port of the United States, economic trading partners, behind Jamaica. scale of projects in Iraq may put tliem motives were never far from the surface. The United States, once the biggest out of the reach of all but the biggest Polish officials freely acknowledge that foreign investor in Poland, has fallen to Polish contractors. they hoped that backing a friend in a third place, after France and Germany, That has not stopped Yuletide visions time of need would translate into more as American companies build their of Iraqi bridges and oil wells dancing in profitable economic ties. auto assembly plants and semiconduct- the heads 'of lobbyists and consultants To many here, winning contracts in or factories elsewhere. here. Warsaw crackles with gossip Iraq is one way to judge whether that Underscoring the one-way nature of about who has the best connections in .bet paid off. Some seejt as an ominous its ti~s with the United States. the Polish Washington, and how much those ties

89 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti

might be worth; labor costs were low, and thé quality of . because contracts are being awarded by "I'm looking for half a billion dollars its work was comparable to that of other the Pentagon, not his department. . in 2004," said Victor Boraks, organizer European countries. The likelihood, executives here said, is of the best-financed group, which in- "It would be difficult to find another that Polish companies will be given sub- - eludes .Poland'g.-state oil~'company,--a cvuntëy with~so ~much. experience in contracts by~American_companies,Jilœ power gelleration company and an en- Iraq," ~aid Tadeusz Iwinski, a foreign Halliburton, which has a huge no-bid re- gineering firm. "We have the man- policy adviser to Prime Minister Leszek construction contract from the army. power, we have the capability, we have Miller. "We don't need any preferential Diplomats here say the Poles could the experience." treatment in contracts, but we should make out nicely with a series of subcon- Poland also has a histoiy, of work in have this expertise taken into account." tracts, perhaps even earning $2 billion Iraq: about 40,000 Poles toiled there in Polish officials spent two days last over five years. But Polish officials un- the 1970'sand 1980's,building more than week appealing to the secretary of com- derstand that, at heart, this is a political 200 projects, including roads, bridges merce, Donald Evans, who visited process. There is talk of Miller paying and refineries. Boraks said he had the Warsaw on a tour of Central' Europe. another visit to Washington. names ofl,OOOPoles with expetience'in Evans was lavish in his praise of Po- Meanwhile, the Poles are making Iraq, many of whom speak Arabic. their case to whoever willlisten. land's military support, but he offered .) Poland was valued by Iraq because its few tangible economic benefits, largely The New York Times 2 U.S. soldiers killed

Saddam's government was ousted. as bomb hits convoy Rival companies have accused the Iraqi government and the winners of favorit- ism and corruption, charges that the By Edward Wong to controL Thousands of Kurds took to parties have denied. the streets of the city of Kirkuk on Mon- Orascom Telecom Holding, an Egyp- BAGHDAD: Two American soldiers day, demand~ng that the city be turned tian company, is expected to start pro- and their Iraqi interpreter were killed over to KurdISh control. The two domi- viding service in central Iraq, including Monday morning when an improvised nant Kurdish parties in the north intend in Baghdad, on Jan. 1. AsiaCell will op- bomb exploded beside their convoy, to ask the Iraqi government to give them erate in the north, and AtheerTel, a military officials said Two other sol- broad governing authority over the Kuwaiti company, will cover the south. diers Were wounded in the explosion. Kurdish regions. . The three contracts, worth a total of $5 The deaths brought to 202 the num- Also Monday, the Iraqi minister of million, are good for two years. . ber of soldiers killed in combat since te~ecommunication signed contracts Iraq has a population of 25 million President George W. Bush declared an WIth three cellular phone companies to people, and it has been considered one end to major combat operations on May provide service in Iraq. The contracts of the greatest untapped markets in the 1. The total killed in combat since the were some of the most anticipated and Middle East for cellphone companies. • war began in March is 317. hotly contested ones given out since The New York Times The explosion went off at 11:45a.m., and the two wounded soldiers were quickly taken to a combat hospital. The number of attacks on American soldiers has plummeted from a high of 50 a day in November. Guerrilla fighters seem to be concentrating instead on strikes at soft targets, especially Iraqi Les Kurdes veulent Kirkouk police stations, which have little in the way of protection against car bombs. But «Kirkouk, cœur du tante ville pétrolière à leur military officials have said that intelli- Kurdistan. Nous réclamons le région autonome. Une dé- gence reports show there could be a rise fédéralisme pour le Kurdis- monstration de force visant à in attacks against coalition forces this week, as insurgents try to disrupt Christ- tan. ».Des milliers de Kurdes conforter leur poids dans un mas celebrations and avenge the capture ont manifesté, hier dans le futur Irak fédéral. Majoritai- of Saddam Hussein last Saturday. calme, à Kirkouk au nord de rement kurde à l'origine, la Military officials said American sol- l'Irak, pour réclamer le rat- ville a été arabisée de force diers captured Sunday night a high- tachement de cette impor- par Sadd am Hussein. ranking officer in Saddam's govern- ment. The man, Major General Mumtaz Ir al-Taji, a former intelligence officer, was believed to be coordinating attacks against coalition forces north of Bagh- dad, the military said. Taji was detained during night raids in the town of Baquba, in the so-called Sunni Triangle, where disaffection with the American . occupation runs high. Now that Saddam has been caught, the most wanted man on the American governments list of fugitive Iraqis is Izzat Ibrahim al-Douri, believed to be in hiding north of Baghdad The north, with its various ethnic groups and tribes, is one of the most dif- ficult areas for the occupying coalition

90 Revue de Presse.:.PressReview-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti TIME DECEMBER 22, 2003

democracies on earth. Hundreds of soldiers killed, hundreds more wounded, $4 billion a month spent and billions more to come, a country broken in pieces that we will be help- ing rebuild for years to come. And so what is the gift this capture has bought? Perhaps a true taste of freedom from fear for 25 million people who could never quite have faith that the tyranny was over while the tyrant was still loose. It was an antidote to the contempt ex- pressed by Arab and European commentators who poked the American tiger: See, you can't even catch Saddarn. "This is very good news for the people of Iraq;' British Prime Minister Tony Blair said on Sunday. "It rem0ves the shadow that has been over them for too long of the nightmare of a return to the . Saddam regime. This fear is now removed:' Other implications of Saddarn's capture are less clear. Will it encourage Bush to reach out to other European allies to help in the polic- ing and reconstruction of Iraq, or will he be encouraged to stick to his current course? And how will this victory affect Bush's re-election . campaign in 2004-and, perhaps more to the point, the campaigns of the Democratic can- didates, including front runner Howard Dean, who want to replace him? It was a team of 600 soldiers from the 4th Infantry Division and U.S. special forces that acted on the tip that Saddarn was hiding in a little town called al-Dawr, 15 miles from his hometown of Tikrit. These soldiers had been scouring the area for months in the belief that BY NANCY GIBBS he would stay close to home, where loyalty among those who most benefited from his VEN BEFORE HE IS BROUGHT TO TRIAL, THERE WAS JUSTICE IN THE rule still ran deep. U.S. intelligence sources news that Saddam Hussein had survived by being buried alive. Like tell TIME that over the past month they were a pharaoh in his tomb, he had surrounded himself with symbols of getting better leads. "In the last three to four his lost power-two AK-47s, a pistol, $750,000 in $100 bills. The weeks, our forces have been able to capture Butcher of Baghdad was nestled underground with pictures of Ben people we've been hunting all summer;' said Franklin.E The hunt for Saddam that began with a hellfire of bombs eight Lieut. Colonel Steven Russell, the command- er of the 4th's 1-22 Infantry Regiment. "This months ago ended without a shot being fired. It was soldiers from the was the inner circle, and we were taking Raider Brigade of the Army's 4th Infantry Division who dug him out of the pieces out of it:' Last week they could tell they 8-ft.-deep spider hole; the palace monster of monuments and torture were getting closer and closer. "Four days ago, chambers had been reduced to the life of a bug. His captors picked through an individual was captured that led to the cap- ture of the man we believed was Saddam's his shaggy hair, the raccoon beard. They right-hand man;' Russell told TIME. "He was scraped his throat checked his teeth. "Merry Saddarn golf balls, Saddarn piiiatas, voodoo captured two days ago. Information he had Christmas;' said the soldiers to one another dolls, to satisfy the need to hit back and not led to information that led to the capture of and they lit cigars and took pictures and smiled: feel helpless every time he taunted his Saddarn Hussein:' It was a relief to see him made small hunters with a new videotape to rally his fol- But the pressure was also intense. Just the enough to handcuffbecause the phantom had lowers, every time we heard of a new ambush week before, Defense Secretary Donald become too big, and you can't bring peace to conducted in his name. Rumsfeld was in the region pressing the offi- a haunted house. Bribes and threats and rock- With his capture, we exhale, after a long, cers about why this was taking SQJ.ong.Sitting ets and satellites had failed to find him even deep breath we have held for a year. We can in front of walls lined with maps and flat video with the world's mightiest army cond~cting measure the meaning of his capture by the screens, Rumsfeld marveled at the elusive- the . The President had stopped talk- measures we have taken-old alliances and ness of the quarry. ''I'm dumbfounded when I ing about him, as if he were superstitious or long traditions discarded to go to war to take think about it;' he told Army Major General trying to change the subject. People bought him out and, in the name of democracy, a war Raymond Odierno, commander of the 4th that was opposed by vast majorities in most Infantry. "The chances of us using that kind of

91 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

_ Nameq was arrested -and the second location ~ "~"-:j the Americans searched was his farm. At first, ~ .. the searches of a rural farmhouse, however, ~"-- '. ~rned up little that was suspi_~i~us.But after

"-0' -- - - o'~-"7 '.- all theSe years ofdeceptiöi1; all these-months - ~- . -:.,. ofhunting, given Saddam's reputation for tun- ; m - nels and safe rooms and secrets, the soldiers _ : ~ Irnew to scrape the paint off the walls in the -. ~ event he was hiding behind them. So they cor- doned off the area and took out their tweezers, searching every corner. On the premises there . wasasmall, walledcompoundwithamudhut ", and a metallean-to. There they found the en- trance to the hole, camouflaged with dirt and bricks, with just enough space to lie down, a fan and an air vent. It appears he had been shuttled around in an orange-and-white taxi. U.S. ground-forces commander in Iraq Lieut. General Ricardo Sanchez said Saddam put up no fight, was talkative, cooperating. Says a top White House aide: "He was very forthcoming about who he was:' President George W. Bush first got word from Rumsfeld on Saturday afternoon in a call to Camp David. "We think we may have him;' Rumsfeld announced, and the President said . to keep him informed. The President had al- ready planned to return to the White House early to avoid a snowstorm descending on the mid-Atlantic coast that could have prevented his attending a special Christmas show taping the next day. Bush called Adnan Pachachi, the acting president of the Iraqi governing coun- cil, to congratulate him; as they were trying to get him on the cell phone Pachachi was with Bremer at Saddam's holding location. He couldn't take the phone immediately because he was berating the fallen dictator. "Ladies and gentlemen, we got him;' Ambassador L. Paul Bremer, tears in his eyes, told the news conference, which erupted in cheers. "Iraq's future, your future, has never been more full ofhope. The tyrant is a prison- er:' From the first 1l)oment the American . video of Saddam in custody began rolling, Iraqi journalists stood and screamed. Some yelled, "Kill him! Kill Saddam:' The people of Baghdad eaught the spirit of hope and pain, firing bullets into the sky and throwing candy, lighting firecrackers in the street. "They got Saddam!" "The devil is gone:' It was like a wedding day, or.perhaps more a birthday. ''We will be friends with the Americans because of . this;' said a delighted Syed Hassan al Naji, the Baghdad commander of gadfly cleric Moq- tada Sadr's militia, the Army of Mehdi. In his white turban and long robes, Al-Naji beamed with pleasure in his neighbor's house in Sadr City as the news came out over the Arabic news channels. "This is a great day:' Hashim Kamal al Naami; a 78-year-old political exile living in Ukraine started crying money to find somebody-to figure out how to the prize. The hunters spread out across two invest some time and develop a network and loeations, labeled Wolverine One and when he heard that the rumors of Saddam's produce the information that would do it-r Wolverine 'IWo. Locals in al-Dawr say the capture were confirmed. "r can't believe it;' he mean, that ought to be doable:' house is owned by Qais al-Nameq, who was a said over a satellite phone to his son in Bagh- But it was not until 8 ôclock on Saturday personal attendant of Saddam who returned a dad. A lawyer and retired staff brigadier for night, with the launch of Operation Red few years ago. His two sons were arrested the Iraqi Army who was openly critical of Sad- Dawn, that they finally began to close in on along with Saddam. These residents say al- dam's regime, al-Naami finally concluded that it is now safe to return, after more than a

92 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

': ...~"~1 y .!

., j

decade of living abroad. ''There's no need for ship was not central to the insurgency, his cial, "The nation has to see it on their TVs and me to stay away anymore;' he said over the money likely was. Many of the resistance they have to feellike they did if' phone. While he was speaking, his Iraqi fighters the U.S. has picked up were essential- That the Americans captured Saddam friends were planning a celebration in the ly mercenaries, former criminals or jobless alive spares Bush the problem he faced after Yalta town hall for the hundreds of Iraqi polit- men who were paid to strike U.S. forces. His Saddam's sons were killed last summer: even ical exiles who live in the area. "It's not only arrest increases the chance that Iraqis will feel after camera crews were allowed to film the the living Iraqis that are celebrating;' he said. safe to turn in other insurgents, as happened dead bodies of Uday and Qusay, many Iraqis "Even the dead Iraqis are celebrating in their after the siege that ended in the deaths of remained unconvinced it was them. Given the graveyards:' Uday and and Qusay. depraved legacies of the sons, it was like try- There was no celebration in Tikrit, Sad- There remains, however, the resistance ing to convince the Iraqis that the devil had dam's home town, and elsewhere former fighters who have no loyalty to Saddam but been killed. This time, the devil is in custody, regime members were sullen and glum, look- fight for other, larger causes. They willlikely walking, talking, clearly himself. "I imagine ing for further proof, refusing to believe even be affected in different ways: the jihadis are he was almost relieved;' a Pentagon official when word came that the confirmation went not known to have yet established in Iraq their said. "I mean, he lost his power, his country, beyond the local authorities, beyond the CIA own infrastructure for fighting. Rather, they his sons-and he lost his freedom in a lot of and the Pentagon, down to the level ofhis scars ways before we got him:' are thought to have joined up with Baathists, It's equally significant that the devil, at least and his cells, a DNA test. According to Senator who can provide them the intelligence, the so far, isn't spitting fire. Had Saddam been tak- Pat Roberts, head of the Senate Intelligence money, the munitions and the vehicles to de- en in a pressed shirt, well-groomed, standing Committee, the U.S. had some of Saddam's liver them in their attacks. To the extent the tall, spouting defiance, the Americans would senior aides driven to Tikrit to view him and Baathists are hurt, they may be hurt too. have a newproblem on their hands. A dignified confirm it was him. A shopkeeper there named At the same time, no one is expecting the Basim al-Tikriti said, "I am shocked. l cannot conflict to end abruptly, especially the military ~aJd(\m Ut::illg' manhandled by imperialist move my body. l feellike l am frozen:' commanders who work out of one of Sad- troops could well have become a rallying figure Does this mean that the attacks on U.S. dam's ornate palaces overlooking the Tigris not just for former Baathists, but for Arab na- soldiers every day, the roadside bombs and River in Tikrit. "We expect a spike in enemy tionalists in Iraq and outside it. Whatever pos- downtown ambushes and mortars fired at activity;' says Captain Mitch Carlisle. "We're ture Saddam takes in whatever tribunal he headquarters would die away? There never more focused on alert than ever. Were not let- appears in, he willlli

93 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti -- Les représentants kurdes soumettent un projet sur.1e fédéralisme ~---- BAGDAD, 20 déc (AFP) - 8h37- Les représentants kurdes ont soumis au Conseil de gouvernement transitoire irakien un projet de loi sur le fédéràlisme en Irak, dans lequel la zOl1e_kurdemcluIait la.région_pétrolière"de !(lrkouk, a L11diquéoS-a.rnedi ll..': respcl".sable kurde.- - - -~-

Dans une déclaration à l'AFP, Bakhtiar Amine, adjoint du membre kurde du Conseil de gouvernement Mahmoud Othman, a précisé que le texte avait été remis au conseil par les cinq représentants kurdes' au sein de cette instance, dont les deux chefs kurdes Jalal Talabani et Massoud Barzani.

.Le texte reprend "une loi sur le fédéralisme qui avait été adoptée par le +parlement kurde+ (non reconnu internationalement) il ya un an", a précisé M. Amine.

"Nous avons présenté ce texte car nous voulons dès maintenant entrer dans les détails de la question du fédéralisme et nous ne voulons pas reporter le sujet jusqu'après l'adoption de la nouvelle Constitution" provisoire irakienne, en préparation.

Conformément au texte soumis par les représentants kurdes, la province du Kurdistan serait formé des zones à majorité kurde lors du recensement de 1957, soit avant la politique d'arabisation menée notamment dans la région pétrolière de Kirkouk par le régime déchu. .

Le texte précise ainsi que les régions kurdes sont les trois provinces d'Erbil, Dohouk et Souleymanieh, qui représentent les zones contrôlées depuis 1991 par les Kurdes, ainsi que celle de Kirkouk et des zones kurdes dans la provinces de Dyala (66 km au nord est de Bagdad) et celle de Mossoul (400 km au nord de Bagdad).

Le projet soumis par les Kurdes prévoit "l'instauration d'un Irak fédéral parlementaires" et précise "les relations entre la capitale et les régions du Kurdistan", selon M.Amine.

Il a indiqué que le conseil de gouvernement avait décidé de former une commission pour débattre de ce projet et trancher "avant fin février".'

La nouvelle Constitution provisoire en préparation devrait mentionner le caractère fédéral de l'Irak.

Barzani: les Kurdes revendiquent Kirkouk en raison de leurs droits historiques

BAGDAD, 21 déc (AFP) - 12h02 - Les Kurdes revendiquent la région de Kirkouk en raison de leurs droits historiques et non pour sa richesse pétrolière, a affirmé dimanche le chef kurde Massoud Barzani.

"Les Kurdes ne réclament pas Kirkouk parce que cette région est riche en pétrole (...) mais parce que ses villes et ses villages ont de l'importance pour l'histoire des Kurdes et sont situés à l'intérieur des frontières géographiques et administratives du Kurdistan", a déclaré M. Barzani au journal al-Taakhi, organe du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) qu'il dirige.

"Le peuple kurde estime que le fédéralisme constitue la meilleure solution pour son problème et tout gouvernement à l'avenir devra éviter de répéter les erreurs fatales commises par les gouvernements irakiens précédents et ne pas ignorer la volonté du peuple kurde", a encore averti M. Barzani.

Il a souligné "qu'après douze ans d'autonomie, les Kurdes n'accepteront pas moins que les zones qu'ils contrôlent actuellement et aspirent à ce que les autres régions du Kurdistan, qui ont été soumises avant la libération de l'Irak à des changements démographiques, leurs soient restituées".

Un responsable kurde avait indiqué samedi à l'AFP que les cinq représentants kurdes au Conseil de gouvernement transitoire irakien, dont M. Barzani, avaient remis à cette instance un projet de loi sur le fédéralisme, dans lequel la zone kurde inclurait Kirkouk.

Confom1ément à ce texte, la province du Kurdistan serait formée des zones à majorité kurde lors du recensement de 1957, soit avant la politique d'arabisation menée notamment d'lllS la région pétrolière de Kirkouk par le régime déchu.

Le texte précise que les régions kurdes sont les trois provinces d'Erbil, Dohouk et Souleymaniyah, qui représentent les zones contrôlées depuis 1991 par les Kurdes, ainsi que celle de Kirkouk et des zones kurdes dans la province de Diyala (66 km au nord-est de Bagdad) et celle de Mossoul (400 km au nord de Bagdad).

La nouvelle Constitution provisoire en préparation devrait mentionner le caractère fédéral de l'Irak. -- Avertissement de la Turquie aux Kurdes d'Irak ArP--- ANKARA, 24 déc (AFP) - 12h58 - Le ministre turc des Affaires étrangères Abdullah GuI a mis en garde mercredi les Kurdes d'Irak contre toute tentative pour élargir leur autonomie dans le nord du pays, estimant que ceci risquait de précipiter des incidents.

"Nous avons lancé un avertissement à la suite de récents développements en Irak du nord et ailleurs qui pourraient remettre en cause l'intégrité territoriale et l'unité politique de l'Irak. Tous les pays de la région ont fait de même", a affirmé M. Gul, interrogé au cours d'une conférence de presse sur les efforts de Kurdes pour doter le pays d'un Etat fédéral.

Les Kurdes d'Irak, en position de force depuis la chute du régime de Saddam Hussein, réclament dès à présent des garanties territoriales sur les limites des zones kurdes, dans le cadre d'un Etat fédéral irakien.

"Si de tels dangereux développements se poursuivent, je crains que l'Irak (...) ne devienne à nouveau un centre de souffrance et de pleurs", a affirmé le ministre. -1

Les Kurdes irakiens ont soumis un projet de loi pour faire avancer leur aspiration à un Etat fédéral dans le cadre d'une nouvelle Loi fondamentale.

ils souhaitent notamment étendre le territoire du Kurdistan aux zones autrefois à majorité kurde, avant leur arabisation forcée, notamment dans la région de Kirkouk.

Ankara craint qu'une plus grande autonomie des Kurdes d'Irak n'encourage leurs cousins de Turquie, de l'autre côté de la frontière, à renouer avec la rebellion sécessionniste qui a fait des milliers de morts dans les années 1980 et 1990.

94 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Den trode la Prensa-Baszn Özeti Un chanteur vedette boycotté et dénoncé - ArP pour avoir chanté en kurde. -

ISTANBUL, 12 déc (AFP) -17h57 - Le chanteur vedette turc Ibrahim Tatlises, aussi célèbre dans son pays qu'au Moyen-Orient, fait l'objet d'une campagne de boycott et de pressions de la part des milieux nationalistes après avoir chanté une chanson en langue kurde, rapportent les medias. Vendredi, le parti de la grande Unité (BBP,extra-parlementaire) a demandé que l'artiste, kurde, mais n'ayant jamais chanté dans sa langue " pour bâtir une carrière florissante, "s'excuse devant la nation turque", rapporte l'agence Anatolie. "Le peuple peut pardonner si la proclamation est faite qu'ils sont contre toute forme de terrorisme et de séparatisme et qu'ils protègeront l'intégrité indivisible de notre pays", a déclaré Ismaïl Turk, un des dirige~ts du BBP. M. Turk a rangé Ibrahim Tatlises parmi les "instruments de ceux qui veulent détruire les fondations unitaires, les foyers de la trahison interne et étrangère", c'est-à-dire la rébellion indépendantiste pro-~urde~ cite Anatolie. . L'associati~ndes je~esses du parti de l'Action.nationaliste.extra-parlementaire), ~pI;':lée le F?,y,erdes I?é?,listes, avait lancé plus tôt vendredi un appel au boycott des disques, cassettes et divers prodUits du chanteur, accuse d etre une tache nOlre . Le Foyer des Idéalistes reproche à Ibrahim Tatlises, outre d"'inciter au séparatisme", d'avoir mis son fils à une table de jeu, fait tirer sur sa femme, fait infliger des corrections physiques et insulté de nombreuses personnes. Lors de sa participation à une émission de télévision la semaine dernière,. le chanteur, ~'é~ai~~t satisfai.t que l~ gouvernement ait adopté des lois autorisant la diffusion audiovisuelle de programme en langue kurde, estimant que c etalt la un premier pas . Immédiatement après, quelques dizaines de membres du Foyer des Idéalistes s'étaient réunis devant son domicile pour protester contre ces déclarations. Dans le journal Cumhuriyet vendredi, le chanteur, qui est également un des hommes d'affaires les plus riches du pays, a rétorqué "aimer sa patrie" et vouloir son "unité". Une rébellion pour l'indépendance du sud-est du pays à majorité kurde a fait quelque 36.500 victimes entre 1984 et 1999, jusqu'à ce que son leader Abdullah Ocalan soit condamné à mort pour trahison, peine commuée en prison à vie.

Les caucasiens de Turquie revendiquent - des émissions dans leurs langues ArP--- ANKARA, 22 déc (AFP) - ~Sh24 - Les Turcs d'origine caucasienne veulent profiter des efforts d'intégration de la Turquie à l'Union européenne pour obtenir la diffusion d'émissions dans leurs propres langues sur les ondes de la radio-télévision d'Etat (TRT), a indiqué lundi à l'AFP un de leur représentants.

"Nous voulons aussi des émissions dans nos dialectes", a déclaré Muhittin Unal, réélu dimanche. lors d'un congrès à la tête de la fédération des associations des peuples du Caucase (Kafder). .

Le parlement avait autorisé de telles émissions "dans des langues et dialectes autres que le turc" en août dernier, dans le cadre de réformes visant à favoriser l'adhésion du pays à l'UE, mais rien n'a été fait depuis. . .

M. Unal a regretté que la question soit présentée uniquement comme une autorisation pour des émissions en langue kurde.

"Vu qu'il y a 5,5 millions de personnes (sur 70 mi11ions d'habitants) ayant des origines caucasiennes en Turquie, notre revendication est justifiée", a-t-il affirmé.

M. Unal a indiqué avoir reçu une réponse "plutôt positive" de la part du Haut Conseil de l'audiovisuel (RTUK), chargé de préparer et de contrôler ces émissions.

Dans un premier temps leur revendication se limite aux dialectes circassiens (tcherkesse), a-t-il ajouté.

L'UE a fait de l'extension des droits culturels à la minorité kurde une des aunes de la libéralisation du pays, condition nécessaire à l'ouverture de négociations d'adhésion avec la Turquie à l'horizon 2005. ..

La minorité arménienne veut sa propre

,j chaîne de radio

ISTANBUL, 26 déc (AFP) -13h59 - La minorité arménienne de Turquie souhaite inaugurer l'an prochain sa première chaîne de radio privée ~t contribuer au rapprochement de la Turquie avec l'Union européenne (UE), a indiqué vendredi à l'AFP un des responsables du proJet.

"Nous avons nos journaux, nos écoles et pourquoi ne pas avoir une chaîne de radio", s'interroge Hrant Dink, journaliste et rédacteur en chef de l'hébdomadaire en langue arménienne, Agos. .

Le Haut c~nseil_de l'audio-visuel (RTUK), qui accorde les licences d'exploitation pour la radio et télévisionn, leur a expliqué, après une prermere demarche, que la minorité arménienne, contrairement à la communauté kurde, n'avait pas besoin d'autorisation particulière pour diffuser des émissions en langue arménienne.

95 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

"Nous avons été surpris d'apprendre que le traité de Lausanne nous accorde de teIs droits culturels", a déclaré M. Dink.

La Turquie, pays officiellement musulman à 99%, reconnaît les minorités chrétiennes et juive, dans le cadre du traité de Lausanne signé en 1923, qui a ouvert la voie à la création de la République de Turquie sur les ruines de l'empire ottoman. ..

La communauté arménienne compte quelque 60.000 membres dans le pays de près de 70 millions d'habitants.

Le projet a besoin de 300.000 dollars pour voir le jour et les organisateurs espèrent pouvoir les recueillir auprès de leur communauté, sans avoir à recourir à des fonds européens.

"Nous voulons inaugurer la chaîne avant décembre 2004 et demander aux dirigeants européens, dans notre langue, d'ouvrir des négociations d'adhésion avec la Turquie", souligne M. Dink. . .

L'UE doit décider en décembre 2004 si la 1:urquie a fait suffisamment de progrès en matière'de réformes démocratiques, notamment en ce qui concerne les minorités religieuses, pour ouvrir des négociations d'adhésion.

Les Kurdes réclament, dès à présent, - AFP des garanties territoriales ---

BAGDAD, 24 déc (AFP) - 10h26 - Les Kurdes d'Irak, en position de force depuis la chute du régime de Saddam Hussein, réçlament dès à présent des garanties territoriales sur les limites des zones kurdes, dans le cadre d'un Etat fédéral irakien.

Des milliers de Kurdes ont manifesté lundi à Kirkouk pour revendiquer l'importante ville pétrolière où l'ancien régime avait mené depuis les années 1970 une politique d'arabisation à outrance.

"Les prochains mois seront cruciaux pour déterminer l'avenir des Kurdes en Irak", affirme Mahmoud Othman, membre kurde du Conseil de gouvernement transitoire.

il indique que l'exécutif irakien va examiner prochainement un projet de loi soumis par le groupe kurde au sein de. cette instance, présentant "sa vision du fédéralisme au sein d'un Irak unifié".

Les Kurdes tentent d'obtenir gain de cause avant l'adoption le 1er mars 2004 par le Conseil de gouvernement d'une Loi fondamentale sur l'administration de l'Etat pendant la période transitoire, juqu'à fin 2005.

Les Kurdes comptent sur leurs cinq représentants au Conseil de gouvernement de 25 me~bres, ainsi que sur leurs cinq ministres au gouvernement provisoire, où ils détiennent notamment le portefeuille des Affaires étrangères, pour faire avancer leur aspiration à un Etat fédéral.

M. Othman explique que "le Conseil a approuvé le principe du fédéralisme pour le Kurdistan mais nous voulons que cela soit clairement énoncé dans la nouvelle Loi fondamentale". .

"Les Kurdes ont des droits dont ils ont été privés depuis 80 ans, c'est pourquoi ils tentent aujourd'hui d'obtenir des garanties administratives pour préserver l'identité kurde", explique Adel Mourak, membre du bureau politique de l'Union Patriotique du Kurdistan (UPK de Jalal Talabani).

Conformément au texte présenté par les représentants kurdes, le territoire du Kurdistan comprendrait les zones à majorité kurde sur la base du recensement de 1957, soit avant la politique d'arabisation forcée menée notamment dans la région de Kirkouk.

"Le recensement de 1957 (avant la révolution), qui est le plus fiable, montre que 80% des habitants de Kirkotik sont des Kurdes, suivis par les Turcomans puis les Arabes, sunnites et chrétiens", affirme M. Mourad. . .

Le texte précise que les régions kurdes sont formées des trois provinces d'Erbil, Dohouk et Souleymanieh, qui représentent les zones contrôlées depuis 1991 par les Kurdes, ainsi que de celle de Kirkouk et des bourgs kurdes dans les provinces de Diyala (66 km au nord-est de Bagdad) et de Mossoul (400 km au nord de Bagdad).

Mais les demandes kurdes ont réveillé les craintes de la Turquie voisine, dont le ministre des Affaires étrangères, Abdullah GuI, a lancé lundi un ferme avertissement.

"Si des mesures erronées sont prises en Irak, si des mesures mettant en danger l'intégrité territoriale et l'unité politique de l'Irak sont prises, cela signifiera le début d'une nouvelle escalade dangereuse en Irak", a averti M. Gui.

Les Kurdes, qui se sont soulevé contre Saddam Hussein en 1991, au lendemain de la guerre du Golfe, ont géré depuis un territoire autonome dans les provinces d'Erbil, Dohouk et SouIeimaniyeh.

Mais malgré la chute du régime de Bagdad et l'installation de nouvelles autorités à Bagdad par les forces américaines, les Kurdes ont maintenu leurs deux gouvernements, l'un formé par l'UPK et l'autre par son rival, le Parti Démocratique du Kurdistan (PDK de Massoud Barzani) dans les zones qu'ils contrôlent.

M. Othman assure que des efforts sont déployés afin "d'unifier les deux gouvernements, afin de conforter la position des Kurdes dans leur demande de fédéralisme". Des mesures d'unification devraient être prises en janvier, estime-t-il.

96 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özäi

Attentat suicide à Erbil: 4 tués, outre le kamikaze, 101 blessés

ERBIL(Irak), 24 déc (AFP) - 17h10 - Quatre personnes, outre le kamikaze, ont été tuées et 101 autres blessées mercredi lors d'un attentat suicide à la voiture piégée dans la ville kurde d'Erbil (nord de l'Irak), selon un nouveau bilan des responsables kurdes.

Dans une conférence de presse, le ministre de l'Intérieur du "gouvernement" du Parti démocratique du Kurdistan (PDK), Karim Sinjari, a précisé que "150kilogrammes de TNT ont été utilisés pour piéger la voiture, un pick-up, immatriculé à Bagdad".

"Une fillette de 13 ans, un automobiliste et deux gardes du ministère ont été tués, outre le kamikaze, et 101 personnes blessées, dont trois grièvement", a ajouté le ministre.

M. Sinjari a rencontré la presse quelques heures après l'attentat dont le premier bilan, donné de sources du "ministère", faisait état de trois tués, outre le kamikaze, et de 15 blessés.

"Plusieurs employés du mirlistère figurent parmi les blessés, ainsi que des enfants et des femmes âgées", a dit le responsable du PDK de Massoud Barzani qui contrôle, avec l'Union patriotique du Kurdistan (UPK de Jalal Talabani), le Kurdistan d'Irak.

L'explosion a creusé un profond cratère et brisé des vitres et arraché des fenêtres dans les habitations jouxtant le siège du "ministère", situé dans une zone résidentielle, a constaté un correspondant de l'AFP.

"D'un point de vue technique, l'attentat présente des similitudes avec ceux commis dans la ville ces derniers mois", a affirmé le ministre, qui en a fait porter la responsabilité à des "éléments extrémistes venus de l'extérieur de l'Irak", sans plus de précision.

TIa assuré que ses services avaient identifié l'auteur d'un attentat à la voiture piégée en septembre dernier. TIs'agit, a-t-il dit, d'un Saoudien du nom d'Abou Thàir al-Outàlbi.'

Le ministre s'est abstenu de tout autre indication sur cet attentat à la voiture piégée visant des résidences abritant des Américains à Erbil, qui avait tué un enfant irakien et blessé une cinquantaine de personnes, dont six Américains travaillant pour le Pentagone.

Le 16 octobre, un Irakien, qui tentait de perpétrer un attentat suicide contre le siège du "ministère" de l'Intérieur, avait été tué par les forces de l'ordre.

Ambiance de fête pour les chrétiens du Kurdistan d'Irak An;-- --- ERBIL(Irak), déc 25 (AFP) - 18h53 - Les chrétiens du Kurdistan ont célébré Noël dans une ambiance de fête, contrairement à leurs coreligionnaires de Bagdad, privés de la messe de minuit pour raisons de sécurité.

"Les célébrations ont été formidables cette année au Kurdistan et je me sens triste pour nos frères de Bagdad qui n'ont pas eu l'occasion de le faire comme nous", a déclaré jeudi à l'AFP Tanya Noel, une étudiante.

Les églises de Bagdad ont annulé la messe de minuit pour des raisons de sécurité. La capitale irakienne a été frappée jeudi à l'aube par une série de tirs de roquettes sur le quartier général américain et ses environs.

Elles ont tenu des office mercredi en fin d'après-midi. Les chrétiens, comme les musulmans de la capitale préfèrent depuis des mois ne pas sortir de nuit de peur de s'exposer à des attentats ou des attaques. La pénurie de carburant et les coupures d'électricité ajoutent à leurs craintes.

En contraste, à Ankawa, une petite localité proche d'Erbil (nord), les jeunes de la communauté assyrienne ont festoyé dans les rues alors que les adultes et les vieux ont participé aux messes organisées dans les trois églises.

"Les chrétiens vivant dans le Kurdistan n'ont pas de soucis de sécurité parce que la situation est stable et nous espérons qu'elle le sera pour l'ensemble de l'Irak", déclare Boulos Shimon, qui préside une association culturelle de la localité.

La messe de minuit a été célébrée dans douze églises de neuf villes et localités du Kurdistan d'Irak, où les conditions de vie sont bien meilleures que dans le reste du pays.

Le Kurdistan, qui a échappé au régime de Saddam Hussein depuis 1991jusqu'à sa chute en avril dernier a connu développement économique et stabilité relative grâce à l'action des deux grandes formations politico-militaires, le Parti démocratique du Kurdistan (PDK de Massoud Barzani) et l'Union patriotique du Kurdistan (UPK de Jalal Talabani).

Depuis la chute du régime, plusieurs attentats ont frappé cette région, dont le dernier a fait quatre tués, outre le kamikaze mercredi à Erbil, sans pour autant y perturber la vie de tous les jours.

Zadok Adam, qui dirige un groupe assyrien, appelé le Parti des deux rivières (le Tigre et l'Euphrate), a noté qu'il s'agissait du premier Noël depuis plus de dix ans au cours duquel les habitants de la zone autonome ont pu visiter leurs proches dans les villes irakiennes limitrophes qui étaient sous le contrôle de l'ancien régime de Bagdad. .

"C'est formidable de pouvoir visiter ses proches à Mossoul ou ailleurs", a-t-il dit, en espérant la stabilité pour tout l'Irak afin de permettre à "tous les Irakiens d'engager la reconstruction du pays". .

Les chrétiens du nord disent vivre en harmonie avec les musulmans.

Moins de 5% des 25 millions d'Irakiens sont des chrétiens, en majorité des chaldéens, dont le nombre est estimé entre 500.000 et 700.000.

97 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

IRAK Des milliers de manifestants ont appelé hier au rattachement de cette grande ville pétrolière au Kurdistan-dans le cadre-d~unId'ltu,r--Etat{édéral Les Kurdes veulent récupérer Kirkouk Répétant « Kirkouk. Kirkouk, cœur du forces de défense civile irakienne enca- Deux soldats américains et un interprète Kurdistan » et « Nous réclamons le fédé- draient la manifestation, dans cette Villesi- irakien ont été tués hier en Irak lorsque ralisme pour le Kurdistan ». les manifes- tuée au sud des zones autonomes kurdes et leur convoi a sauté sur une bombe à Bag- tants, au nombre de 10000 selon les orga- dad. Cela porte à plus de 200 le nombre de , peuplée notamment de Kurdes, d'Arabes et nisateurs, brandissaient des drapeaux de Turcomans. militaires américains tués depuis le 1" mai. kurdes. Le président polonais, Aleksander Kwas- S'adressant à la foule, le gouverneur, le Certains agitaient aussi un énorme dr/l- Kurde AbdeIrahmane Zankaneh, s'est en- niewski, s'est rendu le même jour en Irak peau américain. Ils ont distribué une péti- pour une visite surprise à la base polonaise gagé à «faire aboutir les demandes des tion réclamant que « Saddam Hussein soit Kurdes et faire réintégrer dans le Kurdis- de Babylone. A Moscou, la Russie a promis iu.qé publiquement à Halabja », ville où d'annuler une' partie de la dette de Bag- tan les parties dont il a été amputé». L'ex- dad. Et, à Washington, le président améri- quelque 5 000 Kurdes irakiens ont été ga- gouverneur, Zirkar Ali, limogé à la de- cain George Bush a reçu à la Maison- zés par l'armée du président déchu en mande des habitants arabes, est allé plus Blanche l'administrateur Paul Bremer mars 1988. loin en appelant à « expulser les Arabes qui pour faire un point avec lui sur la situation « Nous avons gardé le silence pendant ont été envoyés par Saddam Hussein ». Ré- en Irak neuf jours après lacapture de Sad- huit mois et il est temps de proclamer nos agissant à ces propos, Ismail Abboudi, le dam Hussein. demandes ». déclarait un manifestant, chef du Rassemblement arabe, le seul parti alors que les habitants arabes de la ville re- arabe de la ville, a mis en garde contre les Dans une démonstration de force visant gardaient le défilé depuis leurs fenêtres. risques d'une guerre civile. à conforter leur poids dans'un futur Irak fé- « Nous voulons le retour des déplacés ex- Cette manifestation, la plus importante à déral, des milliers de Kurdes ont manifesté pulsés par Saddam Hussein et nous vou- Kirkouk depuis la chute du régime de Sad- hier à Kirkouk, dans le nord du pays, récla- lons faire de Kirkouk la capitale du Kurdis- , dam Hussein, intervient au moment où des mant le rattachement de cette grande ville tan », clamait un autre homme. Des chefs kurdes clament leur volonté de vou- pétrolière à leur région. pechmer~as (combattants kurdes) et des loir assurer à leur communauté - environ

'.

EnCadrés' par dès soldats américains, plUsiêiü.'S1nillierSde Kurdes irakiens ont déIDébiér dans les 'rues de KirkoukLeur revendication principale concerne le partage des richesses pétrolières du bassin de Kirkouk ',dont ils estiment av~ir été injustement privés par le régime baasiste. (Photo Abdelhak Senna/AFP.) "

98 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

20 % de la population il"akiep.ne- une en raison de « leurs droits historiques et Massoud Barzani, avaient remis à cette inS- bonne représentation dans les inStaru;esdu non pour sa richesse pétrolière », qui se tance un projet de loi sur le fédéralisme, futur Irak fédéral. ' dans lequella zone kurde inclurait ~kouk. monte au tiers de celle du pays. La ville, Conformément à ce texte, la prOVIncedu La manifestation était scindée en deux majoritairement kurde à l'origine, avait été parties, l'une dirigée par l'Union patrio- Kurdistan serait formée des zones à majo- prise par les Kurdeslors du soulèvementde rité kurde lors du recensement de 1957, tique du Kurdistan (UPKde Jalal Talabani) 1991, avant d'être reconquise par les forces et l'autre par le Parti démocratique du Kur- soit avant la politiqued'arabisation. de Saddam Hussein. , (AFP.) distan (PDKde Màsso~ Barzani),les deux Un responsable kurde avait indiqué sa- grandes formationskurdes. SelonMasSoud medi que les cinq représentants kurdes au Barzani, les Kurdes revendiquent Kirkouk Conseilde gouvernement transitoire, dont .. -1 Les populations du nord du pays redoutent de voir les artisans d'un nouvel Irak s'appuyer sur la communauté chüte

M 0 0 N >1.l i:l:: ~ ~ Le Kurdistan renoue >1.l U '>1.l 0 M N 15 prudemment avec Bagdad ~ abords de Mossoul, « porte de qu'ils recherchent aujourd'hui Dahuk-Mossoul : irakienne, à commencer par l'Irak arabe» et nouveau foyer po.ur reconstruire les institu- fi! de notre envoyé spécial les chiites, sont loin d'être de terrorisme urbain, les équi- tions d'un pays mosaïque ti- convaincus. ~ Gaude Larieux pages des convois militaires • ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• 00 raillé entre Arab~s chiites, Ces réserves n'empêchent .... américains semblent moins lit Arabes sUnniteset Kurdes. Les pas Nechirvan Ahmed d'enfon- crispés que quand ils s'enga- W sunnites s'étant mal'ginalisés cer le clouen affirmant de la fa- ..:I Au pied des ascenseurs de gent ensuite sur la route du l'hôtel Jeyan, à Dahuk, une par leur soutien assez général à çon la plus catégorique que sud, vers Tikrit, Samarra et « Kirkouk et sa région doivent plaque de cuivretémoigne de la Bagdad. Saddam Hussein, les « inven- teurs » du nouvel Irak regar- faire partie du Kurdistan ». Le reconnaissance de la 101' divi- Huitmois après la chute de la dent davantage vers les chiites, gouverneur rappelle que le gé- sion aéroportée. Des mois du- dictature, les Kurdes irakiens massivement présents de Bag- néral Mustapha Barzani, le hé- rant, etjusqu'à ily a peu, l'unité peuvent se réjouir d'avoir sauvé dad à Bassora, qu'en direction ros emblématique du nationa- d'élite de l'armée américaine, une bonne partie de leurs de leUrs alliés kurdes des loin- lisme kurde irakien, envoyait ses permissionnaires conquêtes réalisées depuis , taines montagnes du Nord. «déclencha la révolte de 1975 se détendre dans cet établisse- 1991. Un diplomate estime ment moderne équipé d'un café Cette approche à la fois cy- pour faire échec à l'inclusion même qu'« ils ont le sentiment de la ville dans la partie arabe Internet et d'une piscine. Les d'être gagnants ». nique et réaliste renvoie aux calendes mésopotamiennes de 11rak». Américains se sentent les bien- Leur principal motif de satis- venus à Dahuk,chez les Kurdes faction est sans d~ute d'avoir l'examen des revendications Quant aÛ,gisement pétrolier irakiens qu'ils protègent depuis des Kurdes : constitution d'un . de Kirkouk, ~(il faut que Irs évité l'entrée de i'armée turque la guerre du Golfeet qui comp- Irak fédéral, inclusion de la Kurdes en profiient. mais sans en Irak. Bien qu'économique- tent, un peu imprudemment ville de Kirkouk dans la région pout autant en priver le reste .ment dépendants de la Tur- sans doute, sur Washin~on kurde, restitution des terres de l'Irak», poursuit-il. Il quie, les Kurdes irakiens en pour préserver, dai1s un futur spoliées par Saddam Hussein ajoute" sur un ton conciliant, veulent à Ankara d'avoir main- Irak démocratique, l'essentiel et attribuées aux Arabes, par- qu' « il appartiendra au gou- tenu en Irak du Nord les unités des privilèges acquis en douze tage des richesses pétrolières vernement irakien de fixer le «invitées» 1996 pourarrê- an& d'autonoWÏl3., ' en du bassin de Ki:-kouk,dont les ratio de partage » de la ter les exactions du PKK(guéc Vu du triariglesurinite, où les , Kurdes,estimént avoir été in- manne pétrolière entre les ré- rillakurde de Turquie)à l'égard GI aig"ontent quot\diennem,ent ' justeniènt privé~ par le régime gions. Plus pressant, le docteur des populations locales.« Mal-:, la guérilla, de Bagdad; où les. baasiste. Osmat Khalil, président de gré sa promesse de se retirer », vO,itlfrespiég~s fue~tJ~s IIi: , Pour: .Sauvegarder ,l~ur~ l'université de Dahuk, assure souligne Nechirvan Ahmed'; kièti~, voire difMl:lssöul;'à'ùrie' que « les revenus du bassin de ,gouverneur de Dahuk. Gamal liroits, <{'les Kurdes ,èùendi- heure de route de Dahuk, cette Kirkouk iront à tout 11rak tant Youssef, délégué de l'UPK c,uentJ,lfi'Système fédéral, dont région montagneuse et verte que fonctionnera le système (Union patriotique du Kurdis- le Kurdistan serait précisé- fait figure de pays de cocagne fédéral », mais que, « dans le tan) de Ja1al Talabani, ajoute ment l'un dès éléments », af- de la, sécurité ! Arrivé depj4s cas contraire, il faudra trou- que « l'envoi de forces impor- ;firmecatégoriquement Nechir- peu, un Mossouliotes'excllÙIle ver une autre solution »... tantes, envisagé à l'automne van Ahmed, Ie gouverneur de ' un peu naïvement: « DahlJI=est A Mossoul, un vieux pech- par Washington et Ankara, ~- DahUk. A Bagdad, le Conseil une ville merveilleuse: Lei feux merga (combattant kurde) rait fourni un prétexte à l'inter" ~e g,Quvernement irakien a, fonctionnent aux carn,fours. , souligne qu'« accaparés par la vention d'autres pays en èèrtes, admis que les futures On n'a pas peur. Les sw'iermar- institutions seraient de type fé- lutte contre la guérilla, les chés sont achaland{ .comme Irak ». On pense d'abord à l'Iran. ' déral, tandis que Paul Bremer, Américains ne font rien pour en Europe. » Il en 4ublierait hâter la restitution des terres Elément essentiel du plan de l'adiniriistrateur am~,ncain, se presque les files d'attènte (un kurdes données aux Arabes- ». bataille anti-Saddam Hussein ' déèlaräii « ,!erso~~lleTitent » ou deux kilomètres) des auto- Les Kurdes ont eu gain de du Pentagone, qui rêvait d'une mobilistes à la recherche d'es- favorable à une telle solution. cause dans une trentaine de offensive à partir du nord, les sence. On les trouve au Kurdis- Tout cela est encore très villages de la région de Mos- Kurdes n'offrent pas aux Amé- tan comme partout en Irak ! vague, d'autant que les autres soul. Mais pas ailleurs. Tant ric<\jns le tremplin politique De la frontière turqUe aux composantes de la mosaïque , s'en faut. Un représentant du

99 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

PDI( le, parti'de J3~rzani, va jusqu"à,accuSer les Aniêrtcatns tance financière des Etats- frontière turque, le gouverne.- d'« avoir chassé des Kurdes Unis pour rectifier ment kurde, qui siège à Arbil, forcément s'en trouver ré- pour rendre des te.rres aux l'arabisation générale d'une a perdu deux attributs de sou- duite. Dans quelle mesure ? squatter.s arafj~S».Le pech- . vitie comme Kifk7iiik:-- .~lJf!raineté..-»-L'arrêt prûchain toute la questiûn-est-Ià:--- merga soupçonne l'adminis- Car il faudra beaucoup d'ar- du programme « Pétrole , A plus longue échéance tration américaine de vouloir gent pour atténuer les protes- contre nourriture », qui privi- l'essentiel pournlit êtr~ « laisser le dossier au futur tations ». Un diplomate en dé- légiait le Kurdistan'par rap- ailleurs. Le docteur Shawkat port au reste de l'Irak, va les gouvernem~1Jtirakien », '" duit que, sur toute une batterie Bamanù, représentant du PDK Il s'agit 'ô'une vérit.ab)ë de dossiers, « l'on assiste à un priver d'autres ressources. à Mossoul, le proclame : marchandage permanent, et Ces changements, que syrri- « Nous étions coupés du reste bombe à retardement. Les oc- forcément très inéquitable, bolise la publication du pre- de l'Irak depuis 1991. Nous cupants arabes n'mit pas tou- entre les dirigeants kurdes et' mier budget d'un Irak unifié avons renoué avec lui. L'été jours en effet quitté «'leurs » les autorités américaines ». depuis 1990, sont dans la lo- dernier, les Arabes irakiens terres aussi courtoisement que Diagnostic d'un expert: gique de l'efföndrement de la sont revenus au Kurdistan veulent le faire accroire les « Avec l'introduction, en oc- dictature, que les Kurdes ont pour leurs vacances. Nous Kurdes ! Et pourtant, souligne tobre, d'un nouveau' dinar sur souhaité plus que quiconque. avons ouvert une fenêtre sur Gama! Youssef, le délégué de l'ensemble du territoire ira- A court terme, cependant, le le reste de l'Irak. Et, malgré l'UPK de Jalal Talabani, kien et la perte de la percep- gouvernement d'Arbil n'a pas les défis qui s'annoncent, cela « nous avons besoin du sou,o' tion des droi~ de douane à la qu'à gagner à cette évolution, compte beaucoup pour no/1.Set tien politique et de l'assis- Sa marge de manœuvre va pourl'lrak.» '

Ageneral account for the other 20 million Iraqis, ghanistan, described himself as a including Baghdad and the restive "har~-~oiled realist," a~d avoided any Sunni Muslim regions north and west predu;:tions ofhow long It might take to • of the capital. It is in these regions that withdraw allied forces, or what toll vOlces new more, than 90 percent of the attacks on they may take before they do. But his allied forces bave occurred. positive tone appeared to mesh with a On his arrival in Iraq in June, with growing confidence in the U.S. mili- much of the country in turmoil, Lamb tary command that something funda- confidence said, he concluded that "this is going to mental changed with the seizure of be a lot more difficult than we real- Saddain on Dec. 13. ized." But reporters and others "who An American officer at Lamb's news bad us 'dead and buried," he said, on Iraq should know that months of work on oil co~ference, who is a member of the installations, power and water-pump- sta'£faround General Ricardo Sanchez, ing stations, concrete plants, farming the overall allied military commander, British officer says output, hospitals, schools and other as- said there had been only six attacks by pects of Iraq's collapsing infrastruc- anti-coalition insurgents across the capture of Saddam ture, as well the psychological impact country on Monday, the lowest figure among Iraqis of the capture of Saddam since May. On Tuesday night, the air in has changed outlook and the killing of his two sons, bad central Baghdad was punctuated by changed the picture. what appeared to be the distant firing "I sense that we're now well in the By John F. Burns of artillery shells; or possibly bombing turn, but baven't yet turned the comer," strikes, in areas of south Baghdad that he said. bave been a focus of raids on suspected BAGHDAQ:A British general com- Lamb, a'veteran of combat in North- insurgent strongholds by the army's 1st , manding an area of southern Iraq with ern Ireland, the Falklands, the Gulf Armored Division. five million inhabitants said Tuesday War, Sierra Leone, the Balkans and M- Sanchez as well as other American that Saddam Hussein's capture and oth- er changes - including progress in restoring oil installations, power sta- tions and running water - bad fostered a newconfidence tbat the u.s.- led occupation force can achieve its ob- jective of building a stable Iraq and handing the country back to its people. "Is this doable? You'd better believe it," said Major General Graeme Lamb, commander of the mainly European multinational division that controls southeastern Iraq, from a headquarters in Basra. Lamb, 50, who commands an Il-nation contingent of 13,000 troops in an area covering about a quarter ofIraq, spoke as he prepared to hand over his -' command to another British general The British commander said he spoke principally from experience in the south, which bas a population tbat is 85 percent Shiite Muslims, Iraq's largest population group. But he based his conclusions, too, he said, on Kim LudbrooklEPA firsthand knowledge of conditions A U.S.Army pOster with an image ofSaddam Hussein dressed as Santa Claus wishes faced ,by' U.S. generals commanding a Merry Christmas to soldiers in 11krit, near where Saddam was captured-on Dec. 13. 120,000 tr:09pSin military ~!stricts tbat

100 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti

commanders, said that after Saddam's ters, or 35 miles, west 'of Baghdad, American~led force could weaken, if arrest they had braced for a "spike" in troops'seized 26 "enemy personnel," in- not drive out, the only power that now ambushes, roadside explosions and oth- cluding two former Iraqi generals and a stands between the Sunni minority in er attacks, including suicide bombings, former Special Forces colonel, a com- Iraq and a potentially domineering, or . as the insurgents sought to prove that mand statement said. . even vengeful, Shiite majority. •.they would continue fighting. But that, The mood among American com-. . Contrarily, these officers say, Shiite . said the U.S. officer who spoke about manders remains far from triumphal; leaders who until now have worried the lowered level of attacks this month,. and many continue to say the occupa- about the risk of Saddam and his terror did not happen. coming back, and regarded the Ameri- The average number of daily attacks tion forces face a roller-coaster of at- can-led coalition force as the only bul- in December, the American officer said, tacks, with the possibility of spectacular wark against that, could gain confi- was 19,compared with more than 40 a strikes against American or Iraqi targets dence now that they can push the day in November, the month with by far before the virtual impossibility of Sad- Americans for political concessions. the highest casualties since the collapse dam being restored to power sinks in. These could include demands from of Saddam's government in April Then" Another motivation for continuing Shiite militants for faster progress to 81 American soldiers died, nearly half attacks, these commanders say, is to up- political arrangements that would as- of them in helicopter crashes caused by, set Bush administration plans to hand sure Shiite domination, inclwding an ac- or tentatively attributed to, insurgent over sovereignty to a provisional Iraqi celerated schedule for popular elec- ground fire. The total number of Amer- government on June 30 next year, on a tions, and the drafting of a new ican deaths announced in December so schedule leading to elections for a fully constitution by an elected government, far is a fraction of the casualties in representative government by Decem- instead of an indirectly elected as- November. ber2005. sembly, as is planned now. A rush of new raids by American' For American commanders schooled The officers who worry about such forces, some based on intelligence rev- in war colleges with perspectives developments say they base their views elations about insurgent cells the Amer- rooted in Vietnam, it is a conviction that on an abstract analysis, not on hard in- icans found in documents taken from no officer at war should ever say there telligence indicating that these shifts Saddam's last hideout, have resulted in is light at the end of the tunnel, at least have begun among the Sunnis and the capture of nearly 250 Iraqis suspec- not until success is assured. Shiites or are even contemplated. But if ted of insurgent activity. But privately, some in the American they are 'right, these officers say, the fu- In one of the raids announced by the command think the war's paradigm ture here may be more complicate4 po- U.S. command, in the early hours of may change in the aftermath Saddam's litically, and perhaps even as violent,as Tuesday, a cordon-and-search opera- arrest, with Sunni Muslim militants the months, that have passed since the tion the 82nd Airborne Division in Fal- who have fought for his restoration real- invàsion. luja, an insurgent stronghold55 kilome- izing that continuing attacks against the The New York TImes Fears of violence mar Christmas spirit in Iraq ,By Edward Wong

BAGHDAD: Christmas has been moved this year. Midnight Mass will no longer start here at midnight. Priests aCross the city have erased it from their to-do lists for Dec. 25. The ritual will take place late afternoon on Christmas Eve. Word of the holiday's early start began spreading from one church con- gregation to another in the last week. No one questioned the rationale behind it. It has been clear to all concerned, as it is to many other residents of this city, that things like walking the streets at night and gathering in large groups in places of worship at odd hours are about as wise as leaping into a lion's den. That leaves caroling out. And there is no word yet from Santa Claus on how all ", this will affect his deliveries. "The main problem is security, not . only for Christmas, but for all the days Jamal Nasrallah/EPA of our lives," said Father YousifThomas U.S. soldiers decorating a Christmas tree Thesday at a base in Baghdad. Because of Mirkis of St. J9seph's Cathedral, one of security concerns, Iraqi Christians living outside the base will celebrate Mass early. the largest churches in the city. "Christ- mas this year will not be as special a day as it has been. But maybe families will that's our one consolation this year. community and many of its Muslims, still celebrate it with trees and cake, and We're having a true Christmas." who consider Jesus Christ to be a proph- maybe it will be closer in spirit to the Those words reflect the mixed bless- et who paved the way for Mohammad. first Christmas. The first one took place ings that many people across Iraq are Fears of guerrillas fighters and in poverty and under difficult circum- grappling with during a holiday cele- armed bandits called Ali Babas have led stances for that small family. Maybe brated by the country's small Christian churches to move up the traditional

101 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

midnight mass. People are now did not single out the Christians for per- "There are no jobs out there," he said resigned to celebrating Christmas bar- secution, nor did he set other religious "I'm unemployed now, and I need to sup- ricaded in their homes. Some Christi- port my family. We hope the peace will ans are worried that insurgents will try groups against them, as he often did. to be for all people, that all people will have -boüîbing-chuïChes~ûr~attacking-con-~ --divideJhecou.ntry~and_maintain_power .. a~good-iife.-But-we-ji1stcion'tknow." gregations, a fear given credence by U.S. Though many Christians here are. Shaheen and Caco were listening to military officials who cite intelligence well-educated and have middle-class Sunday mass from the hallway, next to a reports saying fighters might stage a jobs, they have remained relatively si- table with children's books. Father wave of attacks this week, partly to lent when it comes to politics and do Joseph Atisha stood by the altar wear- avenge the capture of Saddam Hussein. not have representation on the U.S. - ing white and purple robes and de- Certain economic hardships have formed Governing Council. livered a sermon on the Virgin Mary. He discouraged some people from going to Their fears this Christmas are not was speaking to about 500 people, only church. Attendance at Sunday services rooted in expectations of broad attacks. half the number that usually attended has been dropping over the last month. from other religious groups, but rather mass before the war began last March. But people are also thankful this in continuing reports of insurgent In a nearby building, Mirkis lectured Christmas for illevel of political freedom strikes and violent crime. some visitors on the discontentment of they have not enjoyed in decades, even if Joseph Saka, 54, a driver and tele- his flock. His tone indicated the vast the future governance of Iraq remains phone operator at a Christian home for gulfbetween the confidence the Ameri- uncertain. Mirkis, for example, has prin- the elderly, serves as a priests' assistant. at the Chaldean Church in his neigh- cans want to win from the Iraqis and the ted up 10,000 posters listing universal borhood of Zaafaraniya. He said he utter lack ofit on the street, or at the pul- human rights in Arabic, to be put up would follow the city's other churches pit. He was exactly the kind of Iraqi one around the city during Christmas. Un- in moving midnight mass to 4 or 5 p.rn. . would expect to support U.S. efforts: a der Saddam, such an act would almost In his home, the celebrations will' Ph.D. in theology from France, fluent in certainly have led to his exeCution. continue as they have in the past. Fam-.: English and French, an advocate for free The fortunes of shopkeepers selling ily members will visit on Christmas: speech and a Saddam critic. Yet he had Christmas goods mirrors an economic morning, and children will rip open; few upbeat words about the occupation. robustness in some parts of middle- gifts by the tree, and there will be whis-: "We are paralyzed," he said. "Do we class society, despite a nationwide un- key, a sweet pastry called klaacha and: have a government? Do we have author- employment rate of at least 25 percent. pacha, a dish of roasted sheep's head. ity? Do we have a true system of police? One such merchant, Majid Abbas, part For some families, the èountry's' Can you be sure of anything?" owner of Golden Toys on Outer Karada tenuous situation will disrupt celebra- "Just now," he added, "we're seeing Street, said revenue from sales of plastic tions even in the home. Nahla Caco, 25, you change a regime. It's not just a ques- Christmas trees, lights and toys was up said she would not see her mother and tion of bombing a place. You drop 70 percent this year. sister this Christmas, because fears over bombs, but after that you don't know The lifting ofimporttariffs by U.S.of- safety prompted them to go Istanbul: what to do. The struggle with bombs ficials here has given grateful Iraqis a three months ago, she said. The family was very successful, but the peace is not greater choice ofholiday goods than ever successful. The Americans are not rul- before. In Abbas's store, three Christian also does not plan on going out to a so- ing the country properly. We can rule girls looked longingly at Barbie doll rip- cial club, as it has in the past. the country, but the Americans don't let offs from China. More than 500 singing "We need security," she said as she, us. They consider us like slaves." Santa Claus dolls - priced at $60 each _ her husband and two daughters stood in- Over in the cathedral, the sermon were sold in less than a month. But the side St.Joseph's Cathedral. "We're afraid .ended. People fell in line to receive most popular toys at Abbas's shop are to leave the house, we're afraid to be out wafers from the priest and to light plastic tanks and Kalashnikov rifles, as. late: We have to leave our girls at home." . candles beneath a painting of the Virgin vivid a sign as any that violence and in- Her husband, Aimen al-Shaheen, had Mary. The ceiling lights flickered for a stability are still omnipresent here. his own worries. He quit a job at an elec- second, then went out, plunging the About 4 percent of Iraq's 25 million tronics shop three months ago because church into another of Baghdad's fre- . people are Christians, with entire vil-' he was only getting paid the equivalent quent blackouts. The worshipers lages of them strung across the rugged of $50 a month, he said. He thought the shuffled through the darkness with north. Sectarian violence between new Iraq would have an abundance of only the candles to light their way. Christians and Muslims is rare. Saddam. jobs waiting for him. He was wrong. The New York TImes ======

a main reason for ousting Saddarn. u.s. courted Saddam The documents, which were released a~ part of a declassification project by the National Security Archive and are available on the Web at 8 despite use of poisons www.nsarchive.org, provide details of Cl ("l the instructions given to Rumsfeld on Ir) By Christopher Marquis an Iranian victöry in the Iran-Iraq War his second trip to Iraq in four months. ~ -----=----_---.:=------and to improve bilateral ties. The notes ofRumsfeld's encounter with ~ WASHINGTON: As a special envoy During that war, the United States Tariq Aziz, the foreign minister, remain 5:ï for the Reagan administration in 1984, secretly provided Iraq with combat classified, but officials acknowledged ..Q Donald Rumsfeld, now the defense sec- planning assistance, even after Sad- that it would be unusual ifRumsfeld did '''1 ~== retary, traveled to Iraq to convince offi- d~m's use of chemical weapons was not carry out the instructions. ~ cials there that the United States was WIdely known. The highly classified Since the release of the documents, Cl eager to improve ties with President program involved more than 60 officers he has.told members ofhis inner circle Saddam Hussein despite his use' of of the D~fens~ Intelligence Agency, who at the Pentagon that he does not recall chemical weapons, newly declassified shared mtelhgence on Iranian deploy- whether he had read, or even had re- documents show. ments, bomb damage assessments and ceived, the State Department memo, Rumsfeld, who ran a pharmaceutical other cr';1cialinformation with Iraq. Defense Department officials said. . company at the time, was tapped by The d~sclosures round out a picture One official noted that the docu- Secretary of State George Shultz to re- of American outreach to the Iraqi gov- m~nt~ reflected the State Department's inforce a message that a recent move to ernment, even as the United States pro- thmkmg on Iraq, but did not indicate condemn .Iraq's use of chemical fessed to be neutral in the war. Rums- Rumsfeld's planning for his meePing weapons was strictly in principle and feld and other administration officials with Saddam or his comments on the that America's priority was to prevent have cited Iraq's use of poisonous gas as meeting after its conclusion.

102 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti

Rumsfeld's trip was his second visit issue in a meeting with Aziz. it." Within weeks, the American author- to Iraq. On his first visit, in late Decem- Lawrence Di Ri.ta,the chief Pentagon ities intercepted precursor chemicals ber 1983,he bad a cordial meeting with spokesman, said on Friday tbat there that were bound for Iraq. Saddani, and photographs and a report was no inconsistency between Rums- Finally, on March 5;the United States of that encounter bave been widely pub- feld's previous comments on his mis- issued a public condemnation of Iraq. lished. In a follow-up memo, the chief of sions to Iraq and the State Department But days later, Shultz and his deputy the American-interests section report- documents. met with an Iraqi diplomat, Ismet Kit- ed that Aziz bad conveyed Saddam's sat- By early 1984, events threatened to tani, to soften the blow. The American isfaction with the meeting. "The Iraqi upset the American-Iraqi relationship. relationship with Iraq was too impor- leadership was extremely pleased with After pleading for a year, Iran bad fi- tant - involving business interests Amb. Rumsfeld's visit," the memo said. nally persuaded the United Nations to Middle East diplomacy and a sbared de~ "Tariq Aziz bad gone out of his way to criticize the use of chemical weapons. termination to thwart Iran - to sacri- it praise Rumsfeld as a person. " Pressure mounted on the Reagan ad- fice. Kittani left the meeting "unper- When news of the December trip ministration, which bad already veri- suaded," documents show. Shultz then emerged last year, Rumsfeld told CNN fied Iraq's "almost daily" use of the turned to Rumsfeld. In a March 24 brief- that he bad "cautioned" Saddam to forgo weapons against Iran and against Kurd- ing document, Rumsfeld was asked to chemical weapons. But when presented ish rebels, documents show. In Febru- present America's bottom line. with declassified notes of their meeting ary, Iraq warned Iranian "invaders" The New York limes that made no mention of that, a spokes- that "for every harmful insect there is man for Rumsfeld said he had raised the an insecticide capable of annihilating Thom Shanker contributed to this re- ======~port. Lesoutrances ~ .. françaises 26 DÉCEMBRE 2003 légié les citations qui confor- tent sa thèse, au détriment d'autres textes. De Pascal de l'antiguerre Bruckner à Romain Goupil, les journaux ont largement fait déplaisants "patriotes': écervelés, égoïstes et écho aux arguments des intel- PAR DANIEL SCHNEIDERMANN violents.» Etde s'indigner que certains édito- lectuels «proguerre» français. Heltoghe ex- ans findifférence généfale, lequotidien riaux aient renvoyé dos à dos Bush etSaddam clut aussi de son champ d'observation les mé- la Croixvientde licencierunde sesjour- Hussein. Etde rappeler comment la presse a dias audiovisuels qui, eux, structurellement na1istes,AlainHertoghe, ancien rédac- magnifié et surmédiatisé les manifestations fascinés par l'événement en train de se dérou- teur en chef adjoint du site Internet la pacifistes dans les capitales européennes. Cet- ler, ont contribué à rééquilibrer le «bruit mé- Croixir. Le motif? Hertoghe apublié un te hostilité politique et idéologique, selon Her- diatique» ambiant. Enfin, aujourd'hui enco- Dlivre (1)critiquant la couverture de la guerre toghe, conduit cesjournaux qui «rêvent d'une re, l'Histoire est loin d'être écrite et n'a pas d'Irak, au printemps dernier, par cinq quoti- déjaiteaméricaine»à regarder fexpéditionmi- encore donné tort àceux des éditorialistes qui diens français: leFigaro, Libération, leMonde, Iitaire dans un rétroviseur déformant. Avec prédisaient à cette campagne les plus noires Ouest-France, cequi n'eût sans doute pas posé une «joie mauvaise», la presse française va conséquences, et aux Américains l'enlise- problème. Mais aussi 'son propre journal, la grossir les difficultés du corps expéditionnai- ment dans un (mouveau Vietnam». Croix. Acommencer par les éditoriaux de son re allié et surinterpréter le moindre soupir de N'empêche. Ce pamphlet rappellera cruelle- directeur, Bruno Frappat, lequel n'a pas prati- chaque porte-parole américain pour inventer ment aux journalistes comment l'instant qué le pardon des offenses. Quelques jours d'imaginaires«modijicationsdestratégieamé- peut nous aveugler. Sur l'épuisement interne avant Noël, le rebelle a été jeté àla rue. ricaine». I.,escolonnes américaines marquent- de la dictature irakienne ou sur la psycholo- L'affaire a fait peu de bruit: quelques brèves elles urie pause due à un vent de sable? La gie d~s néoconservateurs américains, pour ne dans les quotidiens concernés.Ala lecture du guerre est déclar~perdue.Acet aveuglement prendre que deux exemples, la presse a-t-elle livre, on è9mprend mieux cette indifférence. certains éditoriaIiStes et experts ajoutent fin- convenablement informé ses lecteurs à Sails doutè est -elle due au fait qu'Alain Herto- cohérence: tout en condamnant laguerre, ils l'époque? Le fait-elle encore aujourd'hui? . ghe ajoute au crime de lèse-entreprise celui rl;!prochent au Pentagone de ne pas la mener Bien sûr, les présupposés idéologiques des . d'être à contre-courant de la majorité de fopi- .assez durement. Croyant à un «nouveau Viet- journalistes, le désir de «coller» à l'opinion pu- . nion française. Eût-il reproché aux médias nam», ilsprédisent avec des accents apoca1yp- blique biaisent leur relation des faits. Leleur leur alignement sur la guerre américaine, tiques un enlisement américain dans une ba- rappeler est salutaire. Et c'estjustement parce sansdoutesonlicenciementaurait-ilémudar. taille de «Saddamgrad». Rien d'étonnant à que le livre de Hertoghe est contestable qu'il vantage. Mais c'est le contraire. Pour lui, les cela: les envoyés spéciaux de la pressefrançai- fallait le contester, le réfuter au besoin, orga- cinq quotidiens qu'il a épluchés jour après' seàBagdadsontétroitement«encadrés»par niser le débat avec lui, y compris (et surtout) jour ont adol?té ((un triple prisme partisan: la censure irakienne, ce qu'ils ne révèlent dans les colonnes de son propre journal. La diaboliser l'administration Bush, adhérer à la qu'avec réticence à leurs lecteurs. Manque de Croix, qui s'enorgueillitàjuste titre de sa sin- ligne du couple Chirac- Villepin et communier chance pour eux: contre toutes leurs attentes, gularité, a perdu là une occasion de la confor- .avec les opinions publiques antiguerre». Bagdad tombe en quelques jours. ter. La presse nationale française est en crise Le livre est une cruelle compilation d'extraits Convaincant et documenté, le livre d'Alain pour de multiples raisons, et notamment par- d'éditoriaux et de reportages, présentés par Hertoghe est aussi contestable. Quiéonque ce que ses lecteurs lui reprochent de ne pas les ordre chronologique. George Bush? Avant le fera J'effort de se souvenir de la couverture informer complètement et honnêtement. Ce déclenchement de laguerre, il est caricaturé médi,atique de la campagne d'Irak la recon- n'est pas en virant en douce ceux de sesjourna- par la presse française en «fou de Dieu». (cl Ii- naîtra difficilement dans. la peinture sans listes qui étayent ceconstat qu'elleregagnera la re les quotidiens français, écrit Hertoghe, nuancesdeHertoghe.D'~bord,lapresseécri- crédIbilité perdue._ l'Amérique semble n'êtrepeuplée, à l'exception te fut davantage pluraliste qu'il ne le relate. (1) Alain Hertoghe, la Guerre à outrances, éd. Calmann- Lévy, 15€. d'une poignée d'admirables pacijistes, que de L'auteur (mais c'estlarègle du genre) a privi-

103 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti Sunnis toform counciLin Iraq Minority fears it won't be heard; move complicates handover By Edward Wong

BAGHDAD: Leaders of Sunni groups across Iraq agreed on Thursday to form inally called the Mother of All Battles a council to speak with a unified polit- mosque. Saddam commissioned the have been bracing for a s.eries o'Fattacks. ical voice during the transition from . mosque as a model for a much more over the Christmas week. American rule to Iraqi governance. grandiose project, the Mother of All Three of the more than half-dozen The demands of the group, called the , Mosques, that would have heen five rockets seemed to be targeting the Ger- State Council for the Sunnis, could ' tiI1.lesits size. Some people say the ar- man, Turkish and Iranian embassies greatly complicate the handover of c~Itects of Um al-Qura designed its though none caüsed much damage. ' power for boththe Americans and oth- mInarets to resemble the barrels of AK- The one fired at the German Embassy er Iraqi religious and ethnic groups, es- 47's, and the mosque was turned over to flew over the two-story beige building's pecially the Shiites and the Kurds. Sunniderics after Saddam's downfall. garage ~nd hit an empty house next The Sunnis, who have held power in The people gathered at the meeting door, saId Rafae Abdul al-Janabi, an em- the country since the 1920's, when Brit- bassy guard. He pointed to dozens of ish ~o~onizers favored th~m as 'proxy mostly represented the three major. bullet casings on the ground and said admmIstrators, have felt Increasingly. Sunni groups in Iraq: the Sufi, Salafi American soldiers guarding the em- disenfranchised under the current oc- and Khwan al-Muslimeen, or Muslim bassy had futilely fired off M-16's into cupation. Brotherhood. The Salafi are similar to the empty streets right after the attack. The .bitterness first arose when the Wahahi in théir strict interpreta- The German Embassy sits on a corner American forces ousted Saddam Hus- tion and practice of the Koran's teach- ofbusy Outer Karada Street and has the sein, a Sunni from the north, and has ings. The Sufi, many of whom live in . German and European Union flags increased as American administrators the north, follow a more mystical inter- . prominently displayed on poles next to have tried to forge close political ties pretation of Islam. an outer wall. with the Shiites and Kurds in the past "We're looking for a future; we're The roc~et that was apparently aimed eight months. looking to have our rights, for all Iraqis at the Iraman Embassy slammed into a The capture of Saddam has left many to .have rights, but especially the small concrete barrier outside the Sunnis,. a minority in this country, Sunni," Rashid said. "We are open to sprawling compound and dented the wondering whether any leaders will negotiation with the occupation forces outer w2H.It also shattered the windows emerge to defend their rights in the and with others to ensure that all Iraqis of a guard post at the entrance. The Ira- new power structure. . get their rights." nian Embassy is several blocks from thè It is not yet apparent what demands Many Sunnis have said they do not . American headquarters on the west the new council will make of the Coali- bank of the Tigris River, so there is a tion Provisional Authority or the Iraqi have a strong enough voice on the chance that insurgents intended for the Governing Council as the June 30 dead- American-picked Governing Council. rocket to hit the American compound. line for a handover of power ap- That group has 25 members, 5 of which The New York TImes proaches. So far, Shiite and Kurdish are Sunni Arabs. Of the five, only a groups have asked for political rights couple have any real influence over a that are incompatible with the plans larg~ swath of ordinary Sunnis, and laid out by the American occupiers or that mfluence pales in comparison with other Iraqi politicians. The Sunni coun- the sway held over ordinary Shiites by cil could very well do the same, though some of the Shiite representatives on the Governing Council. a spokesman said the group would try to work with all parties in Iraq. The two ruling Kurdish parties in the "The Iraqi case is complicated," the north say they intend to form a united spokesman, Muhammad Ahmed al- government soon and demand that the Rashid, told in an interview. entire Kurdish area be granted regional "It was complicated during the op- autonomy. Though Sunnis have not December 26, 2003 pressive former regime, and now it's been able to make the kind of political become more complicated because of power plays initiated by the Shiites and the occupation. So we're forming this the Kurds, that could change with the shuria to gather all the voices and to be formation of the new council. one voice." Late Thursday, meanwhile, powerful A shuria is a state council, and it was explosions and gunfire could be heard in parts of southern Baghdad, as Amer- clear that the new group intended to 'Ïean soldiers continued to try to route try to wield cOfisiderable influence in . guerrilla fighters. The afternoon had the formation of a more permanent been relatively quiet, at least compared Iraqi government. with the morning, when insurgents Seventy people attended the inaugu- fired off a barrage of rockets at dawn ral meeting Thursday morning at'the against the American headquarters and Um al-Qura mosque, built in western hotels popular with Western contrac- Baghdad under Saddam's rule and orig- . tors and journalists. Military officials

104 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-RivisJa'stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti Making a new Iraq work

arly in the new year, Iraqi meek surrender to American troops clear that it will not support such il leaders are supposed to agree last week dispelled much of his re- secession, and Kurdish leaders say on an interim constitution, maining prestige. Bringing the Sun- they are willing to accept a future in- E the first benchmark in the nis around to accepting greatly re- side an Iraq that respects their rights. Bush administration's plan for trans- duced power is one of the central A crucial challenge will be holding ferring power to a transitional Iraqi challenges of the rebuilding effort. them to their word. government by summer. But, as Still, there is reason to believe that Current plans call for building j, America's administrator in Iraq, Paul Sunni Arabs can become supporters new political institutions based' on Bremer 3rd, reported to President of a democratic, federal Iraq. ' Iraq's 18provinces. Workable institu- George W. Bush on Monday, Iraqis The Sunni triangle is landlocked tions for power-sharing and federal- have still not reached an agreement ancllacks large oil deposits. It cannot ism need to be created ,nearly from on how that transitional government stand alone in the world and needs a scratch. Decentralizing authority on will be chosen or how power will be healthy relationship with the rest of a territorial basis makes more sense shared among the country's mutu- Iraq. than'using religious or ethnic cate- ally suspicious religious and ethnic ,The Kurds have been America's gories. Secular Shiites in a middle- communities. These issues must be main ally, and their political ambi- class area of Baghdad may have more thrashed out in the coming weeks. tions also pose a delicate problem. in common with their Sunni neigh- Unless formulas can be found that They make up about 15to 20 percent bors than with devout village-dwell- satisfy Shiites, Sunnis and Kurds, of the population and live mainly in ing Shiites further south. Washington will not leave behind a the northeast. They have long resist- At this stage only one thing is clear. stable, democratic Iraq. . ed Arab rule and dreamed of joining I£Iraq is to build a democracy capable For most of its modem existence, with the Kurds of Turkey, Iran and ' of inspiring emulation by its neigh- Iraq has been a forced amalgam of Syria to create an independent Kur- bors, it must begin by fostering a three different peoples, ruled by a distan. Many still dream of Kur- healthier, 'more democratic relation-' privileged Sunni Arab minority and distan .. But Washington has made ship among its three main groups. held together by force, The failure to arrange a fair balance of power among Shiite Arabs, Sunni Arabs and non-Arab Kurds helped doom Iraq to dictatorship. Saddam Hussein' pushed the formula ofSunni dictator- ship to the ultimate extreme, terroriz- ing the Shiite majority and unleash- ing wholesale murder against the 23 DÉCEMBRE 2003 minority Kurds. The best hope for Iraq's future lies in a democratic fed- eral structure that keeps any of these .groups from subjugating the others. La théorie de la division de l'Irak en Creating a democratic Iraq will re- quire shifting power toward the Shiite majority.Wh~n Britain created mod- trois Etats distincts fait son chemin em Iraq after WorldWar I, it fused to- gether three disparate provinces of Dans un article du New York the defeated Ottoman Empire under a .Times, Leslie H.Gelb défend Sunni Arab monarchy. But more than l'idée d'une partition du pays 60 percent of Iraqis .are Shiites, living en trois entités distinctes: mainly in the south and east. Arab un Etat kurde au nord, un neighbors,and later the United States, sunnite au centre et un came to fear that power for the Shiite chiite au sud. majority, would invite meddling by Shiite Iràn and stir up restive Shiite Mosaïquede peuples (voirci- minorities elsewhere in the Arab contre), l'Irak, rappelle la world. Washington is finally coming journaliste du quotidien new- to realize that Iraq's Shiites have their yorkais, n'a été unifié que own proud traditions and little love sous la contrainte. Et,à l'ima- for Iran's corrupt and unpopular ge de la Yougoslaviede Tito, ayatollahs. cette unité s'est délitée une Yet no constitutional arrangement foi~le pouvoir fort disparu. will be stable if Sunni Arabs or Kurds Cedécoupage en trois en- feel sh~t out. Sunnis make up sembles aurait non seule- ment l'avantage de respecter roughly 20 percent of Iraq's popula- la répartition des trois gran- tion. Most live in the triangle stretch- des populations (Kurdes,sun- ing northwest from Baghdad, the nites et chiites) qui compo- center of Iraqi resistance to the American occupation. sent l'Irak mais permettrait résistance irakienne et prive- cain de transfert de souverai- Saddam Hussein promoted .a aussi à Washington de mieux rait les forces anti-américai- neté n'envisage pas le mor- warped Iraqi nationalism based on contrôler le territoire. Car nes des revenuspétrolier. L'or cellement mais la formation Sunni dominance and privilege. Yet diviser le paysfavoriserait l'i- noir est en effet surtout pré- d'un Irak fédéral où chaque even for Sunnis, his rule meant re- solement du triangle sunnite sent dans le Sud chiite. Pour _ région jouirait d'une auto- pression, war and deprivation. His (centre) où se concen!re la l'heure, le scénario améri- nomic. J.G.

105 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti Quakekills 20,000.in Iran At least 50,000 are injured as ancient city of Barnis razed

From news reports

BAM, Iran: A predawn earthquake razed much of the ancient Silk Road city of Bam in Iran on Friday, killing more than 20,000 people and injuring. tens of thousands, government officials said. . About 70 percent of the buildings in the historic city, a popular tourist spot about 1,000 kilometers, or 600 miles, southeast of the capital, Tehran, had collapsed, and many residents were trapped under the rubble, state televi- sionsaid. "Rescue workers have found more bodies. The figure is now more than . 20,000," a senior government official said. The quake at about 5:30 a.Iii. meas- ured 6.3 on the Richter scale. Other officials said that about 50,000 . people had been injured in the Bam re- Survivors huddling Friday in Bam, where entire neighborhoods and a large part gion, which has a population of 200,000 . of the city's ancient citadel were destroyed. .Bam was without water, electricity : or gas as night fell and temperatures "God wifling, we will try even harder . headed below freezing. Residents set . In one street, only a wall and the to meet your needs," he said in the fires to stay warm and made torches trees were standing. At the city's only cemetery, a crowd phone call broadcast on television. from palm branches for light as they At dusk, survivors built bonfires to dug with ba{e hands for survivors. of about 1,000 people wailed over some 500 corpses that layon the ground. stay warm as temperatures dropped. Gardens and other public areas were The dead were being buried in mass . Most sat shivering in their nightclothes, packed with crying children and graves. as all their possessions were buried in people left without a home, huddled in Mohammed Karimi, in his 30's, was their homes. blankets to protect them from the cold. . at the cemetery with the bodies of his The interior minister said that setting' Distraught relatives wept. next to; wife and 4-year-old daughter. up tents was a priority because of the corpses shrouded in blankets. "Last night before she went to sleep Hundreds of bodies were bundled she made me a drawing and kissed me cold - nighttime temperatures were into trucks. Mechanized diggers hol- .four times," he said of his daughter, expected to drop to minus 6 degrees . lowed out trenches where the dead -Nazenine, whom he held in his arms. Celsius, or 21 Fahrenheit - and the were buried quickly without rites. . "When I asked, 'Why four kisses?' large-scale destruction of buildings. . "I have lost all my family. My par- she said, 'Maybe I won't see you again, Hardly any buildings in Iran are built ents, my grandmother and two sisters Papa,'" Karimi said as tears streamed to withstand earthquakes, although the are under the rubble," said Maryam, 17. down his face. country sits on several major fault lines One elderly woman, disconsolate The epicenter was outside Bam. State and temblors are frequent. with grief, smeared her face with dirt, media said the quake had also damaged Shocked Iranians mobilized to help uttering only: "My child, my child." towns and villages around Bam. their countrymen. The government rushed to provide Aftershocks panicked survivors In Tehran, volunteers jammed a assistance to the thousands left with- blood donation center. Ministries set up out shelter in the winter cold. gathered on the streets. One early after- bank accounts to donate funds, and the Interior Minister Abdolvahed shock registered a magnitude of 5.3,ac- governor of Fars Province asked for Mousavi Lari said on Iranian television cording to the geophysics institute of donations of blankets and nonperish- that 70 percent of residential Bam had Tehran University. been destroyed and that there was no Three days of mourning were de- able food items, and asked all men un- electricity, water or telephone service. clared for what President Mohammad der 25 to go to neighboring Kerman to "Our immediate two priorities are Khatami called a "national tragedy" in help, television reported. dealing with the people who are Bam, a city of 80,000. The government also asked for inter- . ~l • trapped and transferring the wounded Khatami, who held an emergency national assistance ~ particularly. to other areas," he said. meeting later Friday, sent his condo- search and rescue teams. The European He added that four C-130planes had lences to the victims and dispatched the Union mobilized rescuers and a fièld already taken wounded out of the area. interior and transport ministers to Ker- . hospital as well as more than €800,OOO,. "Our biggest difficulty so far is res- man Province. .or $992,000, in emergency aid. Speaking to governor of Kerman, Russia was sending two transport cuing people, because there is no elec- Khatami issued instructions to acceler- aircraft with rescuers and equipment to .tricityand people are doing what they ate efforts to help the people . Iran'Saturday. 'sàid an Emergency Situ- can with flashlights," he said. But many of the survivors were be- ations Ministry spokeswoman. Iranian television showed entire moaning the lack of outside help. De- A number of other countries offered neighborhoods collapsed; in Bam's old spite radio reports saying that help had money and other aid. (AP, Reuters) quarter hardly a building remained up- been dispatched, by nightfall Friday no right. outside help was seen in the city.

106 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

Rouge, des équipes de secours ont également fait le déplace- M. 0 0 N ment depuis les provin~ envi- ~ Séisme meurtrier ronnantes. Des couvertures; des a:: tentes, des boîtes de conserve et CO ~ des médicaments ont aussi été ~ envoyés vers Barn. Un appel au U Ul don de sang vient d'être lancé à Cl travers l'Iran : une opération 00 en Iran N néanmoins rendue difficile par ~ ,. =: u Delphine Minoui la récente campagne de vaccina- tion qui vient d'avoir lieu dans le ~ pays. ~ L'Iran, qui peine à faire face à . Cl C'est l'un des séismes les plus . " - dévastateurs de ces dernières la situation, a aussitôt fait appel "- à l'aide internationale. La Rus- N années en Iran. fi a ravagé au moins 60 % des bâtiments de la sie a été le premier pays à ré- ~-Cl totalité de la ville de Barn, située' pondre en affrétant deux avions au sud-est du pays, en surpre- de secours. L'Allemagne, la Bel- ~ nant ses 200 000 habitants au gique, la Grèce, le Japon, la petit matin. La mort d'au moins Suisse, la France, l'Espagne, la 20 000 personnes a officielle- . Grande-Bretagne, le Canada et ment été confirmée en début de l'Italie, entre autres, se sont éga- soirée, mais les autorités crai- lement dits prêts à apporter leur Ignent que le bilan ne s'alour- soutien financier ou logistique. w M' disse encore. Car il faut compter De riches pays du Golfe, aussi : les nombreux corps ensevelis l'Arabie saoudite, le Koweït et sous les décombres des petites les Émirats arabes unis. Paris maisons en terre de cette ville doit envoyer dès aujourd'hui historique, située à 1 000 kilo- 65 personnes de la sécurité ci- mètres de Téhéran. H ceux vile et 20 tonnes de matériel aussi enterrés à la va-vite, près pour installer un hôpital de de 2 000 déjà en milieu d'après- campagne, a fait savoir hier soir midi, selon l'agence Irna. le Quai d'Orsay. Les Nations D'après les informations unies ont annoncé de leur côté transmises par la radio ira- le déblocage immédiat d'une nienne, environ 50 000 per- aide d'urgence de 90 000 dol- sonnes seraient également bles- lars, et la Croix-Rouge interna- sées (dont 90 % se trouveraient tionale a lancé un appel de .dans un état grave). Le président fonds portant sur 6,4 millions .. d'euros. Khatami, qui a aussitôt fait constituer un comité d'urgence, Le président George W. Bush . a tenu à rappeler que dans une est intervenu en personne pour telle situation, « les premières dire que les États-Unis se te- naient prêts à aider l'Iran. Un 48 heures sont critiques» et Des secousses à répétition qu'il faut rester prudents sur les geste qui peut surprendre alors chiffres avancés. que Washington a rompu tout Les images diffusées tout au lien diplomatique avec Téhéran long de la journée par la télévi- depuis la Révolution islamique sion iranienne donnent néan- de 1979, et alors que l'Iran fi- moins un aperçu de l'arnpleur gure sur 1'« axe du Mal » dési- de la catastrophe : des kilo- gné par le président arnéricain mètres de ruines poussiéreuses, dans son discours de jan- vier 2002. des corps inertes jonchant le soL des femmes en tchador noir à la Le tremblement de terre, de recherche de leurs proches dans ' 6,3 sur l'échelle de Richter, s'est les hôpitaux de la région, des en- . produit à 5 h 28 locales (2 h 58 fants en larmes emmitouflés en France). Il a principalement dans des couvertures pour se touché la ville de Bam, mais protéger du froid. Entre les dé- également de nombreux vil- bris, des lits de fortune ont été lages environnants. Plusieurs dressés dans les rues pour ap- répliques ont été enregistrées porter les premiers secours, tan- depuis, dont la plus violente à dis que le Croissant-Rouge et . 6 h 361ocales. Construite de pe- l'armée se sont empressés de tites maisons en briques, la ré- faire installer des tentes. Mais la . gion de Barn, n'était malheu- plupart des rescapés se retrou- . reusement pas préparée à un tel vaient sans abri pour la nuit, . séisme. Ce dernier n'a pas non alors qu'un froid glacial envahis- plus épargné l'antique citadelle sait la cité dévastée .. taux. de Bain sont entièrement de Barn, vieille de 2 000 ans, qui avions faisaient la navette pour a été complètement détruite. A Barn, mais aussi dans les détruits et de nombreux blessés transporter d'autres blessés villes voisines de Giroft et Koh- ont été évacués dans la ville de dans la province d'Ispahan. nouj, les communications télé- Kerman, à 180 kilomètres à D'après Farhad Khodaba- phoniques, l'électricité et l'eau. l'ouest de Bam. Dans l'après- khsh, le responsable des opéra- ont été coupées. Deux des hôpi-: midi, de~ hélicoptères et des . tions de secours au Croissant-

107 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

TIME

DECEMBER 29, 2003-JANUARY 5, 2004

l N THE ARE N A Joe Klein Let's Make a Deal

reasons that were understandable and, per- haps, for others that were not. The under- standable reluctance had to do with local Iraqi politics. Al-Sistani doesn't want to appear to be negotiating with the U.S.- especially since Wahhabi extremists across the Islamic world are now whispering that there is a secret regional alliance between the Shi'ites and the U.S. Furthermore, the U.S. doesn't want to appear to be letting the Shi'ites set the ground rules-especially '" since delicate negotiations are matic course-and last week ~ under way with prominent there were strong, if subtle, ~ Sumii tribal leaders to secure signs that the Administration ;:(their support for the caucus was ready to involve both the ~ process, in return for generous U.N. and America's NATO allies ~ reconstruction funds. in the selection of a new Iraqi g But there was also the pos- government. T sibility that the Bush Admin- First, there was an apparent ~ istration was racked by its change of heart by Grand Aya- ~ never-ending ideological battle tullah Ali Hussein al-Sistani, the ~ over unilateral action. The State most powerful Shi'ite in Iraq. ~ Department was firmly in favor Al-Sistani had been insisting on of an international deal. De- direct election of a new gov- fense Secretary Rumsfeld was ernment in the coming months '" said to be ready to shed the because he feared that the U.S. burdens of local governance proposal-for an indirect process , in Iraq. The Coalition Provision-

featuring local caucuses "'if~<;~;'b>. f';7"~~"~<~ al Authority was divided-but throughout the country-might Is James Baker's real mission for Bush to draw more allies into Iraq? L. Paul Bremer told Senator easilybe manipulated tofavorthe Hillary Clinton that he favored nonelected members of Iraq's Governing they leave, it's a disaster. Sowe have a dilem- U.N. involvement in the selection of a new Council, particularly the Pentagon's peren- ma:' But Chirac appeared far more con- government. VicePresident Cheney remains nial favorite former exile, Ahmed Chalabi. cerned by the likelihood ofchaos if the troops skeptical about any U.N. role. The President, Accoiding to the Financial Times, al-Sistani leave. however, may be turning away from the is now willing to let the U.N. decide whether n seemed clear that former U.S.Secretary hard-liners and toward a more pragmatic direct elections or the American plan would of State James Baker was doing more in approach. "Jim Baker wouldn't be involved;' be easier to carry out in 2004. Europe last week than negotiating debt relief a prominent Republican told me, "if we Secretary-General Kofi Annan-who for Iraq. A more likelyproject was the contin- weren't talking about a serious change of favored direct elections untillast week-told uation of negotiations begun by Colin Powell course:' me the U.N.would be willing, if asked, to cer- and Donald Rumsfeldto produce a grand bar- Even if a solid plan is negotiated, for- tifythe American plan and supervise the cau- gain with the recalcitrants-France, Germany, midable obstacles to success in Iraq remain. cuses, "if we are sure the process is inclusive Russia-that would involveincreased military The guerrilla war continues. The hajj-the i. and transparent;' and then "only if our secu- and financial participation by the allies in re- annual pilgrimage to Mecca-will set large rity considerations can be mef' French turn for U.N.supervision ofthe transition to a numbers of people moving through the President Jacques Chirac, another direct- new government. Baker, I am told, was furi- country in January and February and pro- elections fan, seemed to be in a negotiating ous over the Pentagon memo that limited re- vide wonderful cover for troublemakers. mood as well.1\voweeks ago,he told Senator construction contracts in Iraq to countries that Thousands of U.S. troops will rotate in and Joseph Biden that he was open to a modified had been part of th,e"coalitionof the willing:' 'out of Iraq in March and April, a process version of the American caucus plan-and, He insisted on speaking directly with that may be vulnerable to major terrorist furthermore, that he would not be opposed to President Bush to secure a full range ofnego- strikes. Still, there finally appears to be the a NATO military presence in Iraq. Chirac did tiating options for his trip-including recon- outline of a plan to move from the current not go so far as to promise French troops, but struction contracts-before he left for Europe. chaos to a new Iraqi government, recog- he did tell Biden, "If the coalition led by the The Bush Administration was reluctant nized and supported by the international Americans stays in Iraq, it's a disaster, and if to acknowledge these developments for community-if George W. Bush wants it. •

108 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa~Dentrode lq Pri:msâ,';'Ba~m(jze~i.

...... IRAK Formées d'islamistes ou d'anciensmiütaires, les cellules auto~omes développent; des relations tactiques ou logistiques ..

. '...... Voyagea l'intérieur de lagiIérilla" ...... - .'. la rue. Des hommes de son orga- a'kienn'e e '. ::~:envOYéspécial =:nàm~:~e~r::ot=. Thierry Oberlé sans attirer l'attention. If ...... Son costume tiré à' quatre épingles et sa coiffure au volume . « Comment trouvez-vous Bag- . impeccable pourraient le faire . dad. ? Ce sera mieux quand eUe . . P&sse1""}lourun haut fonction- lA coalition. qui craignait un coup d'éclat de la guérlIla pour sera libérée! Vous ne croyez naire d'un ministère irakien. In- Noël. peut se féliciter du caractère limIté des tirs de roquettes pas ? » Avec le commandant Ali. génieur de formation, Ali est en qui. s'ßs ont provoqué la fébrilité à Bagdad. n'y ont pas infligé de la guérilla a un visage plutôt po- fait l'un des animateurs de la pertes. Par contre, la technique des bombes artisanales plantées . licé. Chef d'un groupe clandestin guérilla antiaméricaine dans la sur les routes a encore une fois prouvé son efficacité, provoquant composé d'une vingtaine de capitale irakienne. la mort de six soldats américains depuis mercredi au nord et «patriotes »), Ali a donné rendez- Sa cellule a à son actif une dans Bagdad..Trois autres soldats ont été tués par un tir de mor- vous dans un grand restaurant quinzaine d'attaques contre des tier contre leur base, à Baaqouba. au nord de la capitale. de Bagdad pour« bavarder tran- cibles militaires américaines. Mercredi soir et jeudi. le américain fortifié du centre de QG quillement ». Le jeune homme L'une des plus spectaculaires, se- Bagdad et ses environs, l'hôtel Sheraton. ainsi que des ambas- au sourire réservé s'est installé à lon lui. a visé un convoi de trois sades étrangères ont été visés par des tirs d'obus et de roquettes, une table isolée avec dans son véhicules Humwee fin juin près qui n'ont pas fait de tué. Anticipant ces attaques après la capture champ de vision la porte d'entrée . de Tarmya au nord de Bagdad. .'de l'ex-président Saddam Hussein, l'armée américaine a lancé . de l'établissement ainsi que les mercredi une «phase active» de l'opération « Poigne de fer» . Le bilan ? Le commandant Ali ne hautes baies vitrées donnant sur le connaît pas. Ses équipes po- destinée à débusquer les combattants armés à Bagdad. En même temps, la coalition américano-britannique a appelé ses membres sent desmines. tirent au RPG ou «Nous ne pouvions au lance-grenades et « décro- à la vigilance «durant hJS dix procluùnsjoUl'S », de crainte d'at. chent ))immédiatement après les taques « cd1itre la intérêts ». CoalitiOltet des irakiens pas accepter que notre pays frappes. qui a une si grande histoire' L'histoire du groupe com- mence le 15 avril, au sixième jour puisse être occupépar une de l'entrée des marines dans le centre de Bagdad. « Nous nous '. armée étrangère illégitime» sommes. réunis e,ntre amis et

..

Des. co~ts ~ens posaient en novembre avec des Ianc:&mIssIles sol-air. «Dans /esjours qUi Ont" laftn de "ancien réfll11U!, U~facUe de fn?uœrdes ~ Nous allOnsconstitué des stocks. Mais nos réseroes s'épuisent et /es pri% montent. . On est obligé de se débrouiller », explique le cnmmAndant AlI. chef d'un groupe clandestin composé d'une vingtaine de «patrioteS ». (Photo Sarah DanieVAFP.) .' . . . '. . . '. '. . .

.109 .

~, ,- ."' _-:.'~.~'.. Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti

nous avonsdéc~dé de réagir. 'l;1échu comme un, homme du mente-toil saris s'étendre sur le lutte, ils sont les bienvenus et Nous ne pouviohs pas accepté passé. La œllule du commandant sujet. Tout juste cOnfesse-t-iiqu'il leut argent aussi» que notre pays qui a une si Ali entretient des relatioIlS';'âvec intervient surt.Qutà l'extérieur de Les fameux combattants gra~de histäire pUÏ!s~ être ?C- des anciens inilitaires comme Bagdad, dans le triangle sunnite . étrangers de l'internationale isla- .'cupe-par~UfiJ!~armeeetrangereavec' des ooniliä:tl:ähtifiSÏll.ïtiiStêS: .ModeSte, Abou AbdelkiiiIÏconSl- . misie-paraissent~jouer illi rôle illégitime »,a:ftùme Ali. Le,lende- «Les liens entre rwus sont ténus dère qu'il pourrait faire mieux marginal. « Al-Qaida n'est pas main, la petite bande attaque, en. ," .. .' : présent à Bagdad. En revanche, ;' , .".. ", ::'':-: , malS lis eXlStent. Nous proce- , avec plus de moyens. Existe-t-il ~eJie bapœmedu feu; un ch¥,' doTi$à des échanges en fonction panni ses compàgrions des can- ils ont des hommes à Ramadi et •,aria grenad~.. ", de rws besoins. A Bagdad, rwus didats aux attàques suicides ? dans ses environs où on croise A en crOIre Ali, sa cellule.'!llo- sommes en contact avec trois « Non. pas pour l'instant. Nous quelques partisans islamiques : nyme. - « ca~ un no~ c'est juste groupes qui connaissent eux- ,combattons en essayant defaire syriens et de Jordaniens »,' confirme le commandant Ali. bon a se falre reperer » - est mêmes d'autres mouvements. La le maximum de dégâts sans ,« .au.tonome ». ~e a.gi~p~ pa- résistance commence à s 'orypim- Abou Abdelkrim comme le perdre d'éléments. Nous prerwns commandant Ali reconnaissent tnotisme .e~ an~amen.ca.nlSl~e sero Nous avons également des des risques: U1iede rws équipes sa~ se.~eferer a une Ideologie connexions à Faludja (centre) et que le renforcement récent des a malheureusement été arrêtée. mesures de sécurité américaines ' particuliere. S.~n nora~ dur re-' 1 à Mossoul (rwrd). » Les Américains ont découvert réduit leur champ d'action et Jette de .mamere vIscerale le.s , Quelques jours plus tard le dans leur voiture des armes lé- « envahlSseurs » quel que SOIt « patriote» organise une entre- augmente les délais de prépara- gères et des grenades. » Puis il leur comportement. Le comman- vue avec un responsable isla- tion des attentats. Chez les uns ajoute : « Nous n'avons pas de comme chez les autres, le brico- dant Ali tient àrencontre~ ~, miste, Abou Abdelkrim. L'entre- martyr mais je salue ceux qui journaliste pour «rectifler tien se déroule de nuit au fond lage semble être la règle en rai- donnent leur vie pour rejoindre son d'un manque de fonds l'image de terroristes» qui ~lle d'une cour dans le local d'une les jardins du paradis, des jar- aux combattants cl.a~des.tms. mosquée de la banlieue sud de propres et de carences logis- . 0lS dins qui sont encore plus beaux «Nous avons anrw.le a tr. re- Bagdad. La rhétorique d'Abou que les vôtres en France. » tiques. Ali raconte : « Au début. prises une attaque en razson de Abdelkrim un imam auxiliaire Formé à l'islam sur le tas, dans les jours qui ont suivi lafin la présence de femmes et d'en- replet à l~ barbe courte est Abou Abdelkrim est favorable à de l'ancien régime, ü était facüe fants à proximité de rwtre cible. émaillée d'interminables ve~ts la « vraie démocratie isla- de trouver des armes. Nous Notre groupe n'a jamais frappé du Coran En bon islamiste il ex- mique », c'est-à-dire à la restau- avons constitué des stocks de le peuple irakien », insiste-t-~ plique e~ s'appuyant sur ie Co- lance-roquettes antichars, de fu- Le groupe s ac- ' ration du califat. fise déclare prêt à une alliance .avec les wahha- . sUs lance-grenades, d'obus, de tiverait en marge' ran que dans l'Irak d'aujourd'hui . grenades, de kalachnikovs et des partisans de «la lutte armée vaut mieux que bites saoudiens, même s'il a des . « désaccords mineurs avec . d'armes légères. Mais nos ré- Saddam qui diri- la prière ». . serves s'épuisent et les prix mon- gent les princi- Le religieux a commencé sa eux ». Le religieux apprécie Dus- sama Ben Laden, qui « défend tent. On est obligé de se dé- pales forces de la guerre sainte en juillet en tirant à brouiller », explique le chef. Les des idées correctes ». Mais Abou guérilla. Bien la kalachnikov sur un convoi artificiers - d'anciens militaires - qu'issus ci.umoule américain.« Un acte symbolique Abdelkrim n'est pas en relation avec al-Qaida et le regrette: « Je trafiquent les charges explosives de l'ancien ré- destiné à briser le mur de la pour augmenter la puissance des. gime, ses peur », note-toil. Depuis, son ne sais pas quels sont leurs plans, mais, si des frères de la mines activées à distance, modi- membres n'ont groupe aurait multiplié les opéra- fient les tubes des lance-ro- pas îl.tièndu la capture de Sad- tions.« On ajlambé à la roquette branche afghane viennent ici pour participer à nos côtés à la quettes pour rendre les tirs plus dam pour COnsidérer le dil;tateur pas mal de véhicules », com- performants. Leurs camarades font le tour des anciens arsenaux et des receleurs. En huit mois de clandestinité, le groupe du commandant Ali n'a pas subi de pertes. Selon Ali, il est cependant plus difficilede mener Premier contingent japonais, la lutte armée dans la capitale l'étendre: d'abord en soutenant dès le début qu'en province. « Le relatif a1W- Tokyo: Régis Arnaud , George W. Bush dans l'intervention irakienne, nymat de Bagdad est, contraire- ...... quitte à tourner le dos aux Nations unies; et au-, ment à ce que vous imaginez, jourd'hui, en envoyant ses hommes sans aucune une source d'insécurité. Ici le Le premier contingent de forces d'autodéfense ja- expérience militaire sur le front irakien, sans brassage des populations accen- ponaises à destination de l'Irak a quitté Tokyo hier même la couverture d'un mandat onusien. tue les risques alors que dans les matin. Une quarantaine de soldats de l'armée de Pourtailt, la constitution pacifiste de l'ArchipeL régions le clanforme un bloc pro- l'air nippone se sont envolés pour le Qatar et le unique exemple de renonciation unilatérale d'un tecteur. » Koweït, en attendant un contingent ultérieur de pays à son droit à la guerre, lui défend par son ar- L'un des objectifs du comman- 150 hommes en janvier. Au total, 600 hommes ticle 9 de s'impliquer dans un conflit armé autre- dant Ali est de sortir la guérilla devraient être stationnés en Irak pour une période ment que dans un but d'autodéfense. de Bagdad et des secteurs sun- d'un an qui a débuté le 15 décembre. Junichiro Koizunüprend là un très grand risque nites. « Des gens de Bassora qui' Pour le Japon c'est un moment historique. Ja- politique. Même s'il ne cesse de répéter, jusque travaillent au sabre se prépa- mais, depuis la désastreuse aventure militaire de sur les ondes.de la cbiûne al-Jezira, que le rôle des rent. Les Britanniques ne s'ima- la Seconde Guerre mondiale, l'Archipel n'avait en- soldats japonais sera simplement de contribuer à ginent pas ce qui va leur tomber voyé de troupes sur les lieux d'un conflit Trauma- .Ia reconStruction de l'Irak (traitement des eaux. dessus », menace-toil. Abou Ab- tisé, le Japon se tenait sagement au-dessus de la distribution, soins médiœux), il sait que pour les delkrim attend, lui, une pro- mêlée internationale. fi se contentait d'offrir une terroristes irakiens,leur vie vaut celle des soldats chaine entrée d'argent de « gé- aide humanitaire prolixe aux.populations meur- américains. Les troupes japonaises seront pour néreux donateurs musulmans ». tries par les guerres et n' àssistait les Etats-Unis, l'essentiel basées dans la région de Samawah, re- Tous deux se disent prêts à né- son allié historique, que sur lèSplans logistique ou lativement calme. Mais elles ne sont pas totale- gocier une solution politique financier là ou ils étaient engagés, récemment au ment à l'abri. Pour éviter de trop s'impliquer, elles avec les Américains. « Mais' Cambodge ou au Timor-Griental. seront elles-mêmes encadrées ... par des soldats nous n'accepterons jamais un Ce rôle, Junichiro Ko~ IitOujours voulu néerlandais. leader descendu. d'un char amé- ricain », déclare Ali, qui recon- naît ne pas avoir trouvé l'homme providentiel.

110 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensà-Basm Özeti

IRAK Arrestation de suspects après les attentats de samedi Le nouveau dialogue Téhéran- Bagdad

Cinq suspects ont été arrêtés après les attentats, attribués à mages de guerre entre les deux gendre et successeur du pro- . . des étrangers, qui ont frappé samedi Karbala, au sud de Bag- pays. Quant à la décision ré- . phète Mahomet. Sur les douze dad, faisant 19 morts, dont cinq soldats bulgares, et près de cente des autorités intéri- 200 blessés. . imams chiites vénérés par les maires irakiennes d'expulser Iraniens, six se trouvent en Les autorités irakiennes et les militaires américains ont évo- les moudjahidins, d'ici à la fin Irak. qué une participation de « terroristes étrangers » à ces at- du mois, Téhéran l'a aussitôt « taques à la voiture piégée, les plus sanglantes depuis la cap- Pour les Iraniens, les villes accueilli avec enthousiasme. chiites de Nadjat Karbala et ture du président déchu Saddam Hussein, le 13 décembre. Soutenus par Saddam Hus- Une très forte déflagration a par ailleurs secoué Bagdad lundi, Samara sont aussi impor- sein, les quelques milliers de tantes que et l'armée américaine a indiqué qu'il s'agissait d'une « explo- membres du groupe armé sion contrôlée », sans plus de détails. Mashhad, d'opposition armée au régime en Iran, où iranien s'étaient retranchés, à est enterré prochement en cours entre les la chute du régime, dans un l'imam Téhéran : deux anciens pays ennemis, en camp au nord de Bagdad, au- Delphine Minoui Rez a . dépit des récentes mises en jourd'hui encerclé par les L'amour des garde de Washington contre forces américaines. imams dé- l'influence iranienne sur les S'i! est un sujet qui ras- passe les Déchirés pendant huit ans chiites d'Irak. semble pour une fois les de guerre, l'Iran et l'Irak vien- . risques en- Dès cet été, l'Iran a ainsi été conservateurs et les réforma- courus », nent d'amorcer un rapproche- l'un des premiers États à re- teurs iraniens - plus que ja- constate Hamid Reza Jalaï- ment sans précédent. Depuis la connaître la création du mais divisés à l'approche des pour, qui enseigne les sciences chute du régime de Saddam Conseil de gouvernement tran- élections législatives de février sociales à Téhéran, pour expli- Hussein, les membres du gou- sitoire irakien - pourtant mis prochain -, c'est bien celui du quer l'engouement actuel des vernement transitoire irakien rapprochement avec l'Irak, que multiplient les visites à Téhé- en- place 'par les Américains -, Iraniens pour le tourisme reli- ran, tandis que les pèlerins ira- en envoyant une délégation à tout le monde s'est empressé gieux en Irak. Pour cet ancien niens se pressent en Irak sur la Bagdad. Depuis, les membres d'applaudir. « Tant que l1rak journaliste de la presse réfor- trace des grands imams . du Consei! multiplient les sera occupé par les Améri- matrice, « le pèlerinage des chiites. , voyages à Téhéran. Il y a un cains, il m'est difficile d'envi- Iranien.speut devenir une véri- . A 17 ans, Hadi Zeinali, vient mois, la visite du ministre ira- sager d'y allerfaire un tour », table occasiond'échanges éco~ de réaliser « un rêve impos- kien du Commerce a déjà dé- remarque Mohsen Alviri, pro- nomiques entre l'Iran et sible sous Saddam Hussein» : bouché sur des projets d'im- fesseur d'histoire à l'université l'Irak ». A condition, précise-t7 il, que partir en pèlerinage en Irak. portations de voitures Emam Sadeq de Téhéran. « certainsfondamenta- Son père, qu'i! n'a jamais iraniennes ..A son tour, le mi- Mais ce religieux enturbanné, listes iraniens ne fassent pas » (Autrement dit : connu, est mort au front, avant . nistre irakien du Pétrole, Ibra- qui se dit proche des conserva- de gaffes. qu'ils ne profitent pas du pèle- sa naissance, pendant la him Bahr al-Oloum, accueilli teurs, se félicite, sans hésiter, rinage pour imposer leurs guerre Iran-Irak (1980-1988). mardi dernier par le président du nouveau dialogue amorcé idéaux en Irak). « L'Iran a sacrifié des cen- iranien Mohammad Khatami, entre l'Iran et l'Irak. « Cultu- taines de milliers d'hommes à a fait officiellement appel à rellement, ces deux pays, ma- D'après Machallah Chamsol- cause de Saddam Hussein. l'aide technique de son voisin joritairement chiites, ont tou- vaezine, à la tête de l'associa- Maintenant qu'il n'est plus au pour développer ses infrastruc- jours été profondément liés. tion de la presse libre, proche pouvoir, les Iraniens partent tures. Saddam Hussein les avait sé- du courant réformateur, il faut l'esprit plus légeren Irak », ra- L'actuel représentant de la parés. Mais on ne peut effacer voir dans le dégel irano-ira- conte le jeune lycéen de Téhé- présidence tournante du des milliers d'années d'his- kien une nouvelle porte qui s'ouvre. « ran, rentré de voyage la se- Conseil de gouvernement ira- toire commune », remarque-t- L'Irak n'est plus maine dernière. il. Et l'hom'l1e de rappeler que une menace pour l'Iran, dit-il, kien, Abdul Aziz al:Hakim, mais une chance pour norma- Depuis la chute du régime de s'est également dit prêt à réflé- la plupart des grands ayatol- Saddam Hussein, en avril der- lahs iraniens ont été formés au liser nos relations avec les chir à la demande iranienne États-Unis. » nier, des milliers de pèlerins d'obtenir cent milliards de dol- séminaire de Nadjaf, en Irak, iraniens franchissent chaque lars pour compenser les dom- où est enterré l'imam Ali, semaine la frontière irano-ira- kienne pour se recueillir, à Nadjaf et à Karbala, sur les mausolées des grands imams Depuis la chute du régime chiites, enterrés en Irak. de Saddam Hussein; D'abord clandestine, leur tra- LEnGARO versée, vient d'être rendue offi- des milliers de pèlerins cielle en vertu d'un accord 30 DÉCEMBRE 2003 passé entre les autorités ira- iraniens franchissent niennes et le Conseil de gou- vernement transitoire irakien. chaque semaine lafrontière Un accord symbolique du rap-

111 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti 'Japan open

~~ ~.c.c""...: ....IIT'W lU UII~I-IIlg- 'debt relief toBaghdad By'NorimÎtsu Onishi . ., "" TOKYO: Japan said Monday that it was prepared to forgive "the vast majority" of its billions of dollars in Iraqi debt to helprebuild the country's economy, if other leading creditors do the same. Erika Sugila/EPA The announcement, which came James Baker3rd.tel.UaJ reporters Monday that the U.S. w~~ul for Japan's help. after'Prime Minister Junichiro Koizumi met .with the U.S. Special envoy James sues of Iraq debt," Baker told reporters The Paris Club, a group of19 industri- Baker 3rd, lifted Washington's efforts to after his meeting with Koizumi. alized countries, holds about $40 billion reduce Iraq's $UO billion in foreign debt "Prime Minister Koizumi and Japan ofIraq's estimated $UO billion in loans; owed to members of the Paris Club of have taken a leadership role in the re- Arab nations hold most of the rest. The creditor nations and other nations. construction of Iraq, something that is agreements in Europe and now hi Asia "Japan woUldbe prepared to eliminate extraordinarily important and for could help Baker in negotiating with the vast majority of its Iraqi debt, if other which the United States is very grate- creditors not in the Paris Club. Paris: Club creditors are prepared to do fui," Baker said. Debt relief is also critical to the U.S. . so in the context of a Paris Club agree- After stopping. here, Baker led his effort to establish a credible sovereign . ment," the Foreign Ministry announced worldwide lobbying efforts ID reduce government in Iraq, since a huge debt in a statement. "This is essential for en- Iraq's debt to Beijing, where he met would hobble any new government suring the Iraqi people to have the op- Prime Minister Wen Jiabao. Wen said from the start. Under Paris Club regula- . portunity to build a free and prosperous after the meeting that China "will con- tions, debt reduction agreements can be Iraq, and is of special importance to the sider reducing the debts owed by Iraq signed only with a sovereign govern- international security and stability." out of humanitarian concern," accord- ment along with an economic restruc- The Foreign Ministry added that "the ing to the official Xinhua News Agency. turing program agreed to with the In- preCise figures of debt. reduction" . On that trip, Baker also secured agree- ternational Monetary Fund. would be subject to negotiations. ments from France and Germany, the Japan had initially opposed forgiving Iraq owes Japan $4.11billion, but late two countries most fiercely critical of the Iraq's debts because of its potential oil payment charges and other fees bring war in Iraq. Iraq owes France about $3 revenue and because it has already the total to more than $7 billion, one of billion and Germany about $2.5 billion, pledged $1.5billion in grants to Iraq next the biggest debts to a Paris Club mem- not including interest and penalty fees. year, as well as $3.5billion in low-interest ber. While Japan did not indicate its in- Russia, which also opposed the war, loans over the next four years. But the tention, it has included penalties in pre" said recently that it would also waive Japanese government is believed to have vious debt-forgiveness decisions. some of its $8 billion in Iraqi debt in re- softened its position after European na- "I think we made some very, very turn for contracts to help rebuild Iraq tions agreed to Washington's requests. good progress on the very important is- and produce oil there. The New York Times Turkish Cypriot to form government

From news reports "leader of the Republican Turkish Party, ernment in the south enjoys interna- told reporters. tional recognition but the self-declared ISTANBUL: The Turkish Cypriot But it was far from clear whether he Turkish Cypriot state is only recog- leader, Rauf Denktash, on Monday ap- would win enough support to form a nized by Turkey. pointed the leader of a pro"European new government. The EU's laws and benefits will not Union party to form the next govern- Talat has pledged to resume UN- apply to Turkish Cypriots until the is- ment in the breakaway Turkish Cypriot sponsored talks on the reunification of land is reunified. state. the divided island, but any government If a new government is not formed by The move came two weeks after elec- that he could form would have to de- the beginning of February a new elec- tions ended in a deadlock, leaving the pend on the support of hard-line tion must be held. • Parliament in the Turkish Cypriot-con- parties opposed to the UN plan. Turkish Foreign Ministry officials trolled north evenly split between sup- He has said he could form a coalition were scheduled on Tuesday to give . porters and opponents of a UN plan to with any party on the condition that the Prime Minister Tayyip Erdogan a brief- reunify Cyprus. new government presses forward with ing on Turkey's strategy for.working to- The internationally recognized the UN's reunification plan. wards a solution of the Cyprus problem Greek Cypriot government in the south With the approach of Cyprus's entry in the framework of the. UN plan. . is due t~ join the EU on May I, and re- into the EU, Turkish Cypriots are under A report in the Cumhuriyet newspa- unification would also allow Turkish increasing pressure to find a solution to per on Monday said the ministry had Cypriots to join. the decades-long division ofthe island. prepared a document containing sever- "We have been given the duty to form Cyprus has been split since 1974, al adjustments to the plan. The docu- the government within the next 15days when Turkey invaded after a short- ment included a series of proposed which will then be expected to receive a lived coup by supporters of a union maps offering alternatives for redistrib- vote of confidence," Mehmet Ali Talat, with Greece. The Greek Cypriot gov- uting land on the island. (AP, Reuters)

112 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti ,En Irak, des attaques concertées ûlllon.t ont fait 19 morts et 200 blessés 30 D~CEMBRE 2003

Toutes les parties prenantes de la coalition des Etats-Unis sont visées -' . ..- BAGDAD ne sont pas des Irakie~;,qui Dntfait [Aii1 Sistani et celui-ci n'a pas appeM de notre envoyée spéciale de gouVernement (CIG) irakien a ça », a insisté le ch~(de la police ',à:fa violence. Ces opérations sont le , Au lendemain des attentats à la explicitement évoqué une participa- locale, Hamid Abbas Fadel, qui se jtJit de terroristes étrangers », juge le o..• voiture piégée, perpétrés samedi tion de terroristes étrangers. « Nous trouvait à l'intérieur du siège du gou- cheikh Youssef Najid, chef de la tri- 27 décembre à Kerbala, au cœur de pensons que certciinsWè.nnent de.nn- vernorat lorsque la voiture ,piégte' a bu' Assady. «Nous avons besoin de l'Irak chüte, les spéculations vont térieur[dëPit.alç] et d'~utres de l';ixtt- explosé. Le véhicule, qui ressem- ,la présence des forces de la coalition bon train, qui évoquent l'iIriplica- rieur », a déc'1aré à l'AFP le porte- blait à une voiture de patrouille, sui- pour assurer la sécurité, mais, dans le , tion, dans ces opérations particuliè- parole du Cons~il, Hamid AI-KIfai'. vait un convoi de police, ce qui expli- même temps, elles représentent un rement bien coordonnées, de terro- Cette hypothèse a également été querait qu'il ait pu franchir les barra- facteur de risque », ajoute-t-il: ristes venus de l'étranger. évoquée par le général américain ges de sécurité et pénétrer dans l'en- « Les ennemis savent que Kerbala C'est pres'lue simuitanément que Mark Kimmit, à propos des tirs de ceinte du bâtiment est une ville pacifique et c'est pour quatre voitures piégées ont explosé roquette, lancés pendant la période A l'entrée de la ville, site de la cela qu'ils ont choisi de l'attaquer, visant trois cibles distinctes: le sIè- de Noël, contre le QG américain, base des militaires, thailandais, dans l'espoir de généraliser le terroris- ge du gouvernorat de Kerbala, une l'hôtel Sheraton et les ambassades visée successivement par une voitu- me », a précisé, à Bagdad, le porte- base de militaires thaïlandais, allemande et turque. re et un camion piégés, .les habi- parole du CIG, selon lequel les , située à l'entrée de la ville, ~t une « Ce type d'~pération ne néces~i!e tants sont catégoriques. «Ce sont attentats de Kerbala font partie autre de soldats buigares jouxtant des terroristes venus de Bagdad ou d'une série d'attaques préméditées, l'université. Au total, l'explosion que quelques personnes », a estimé marquée notamment par celle lan- le général Kimmit. Les opérations de Fallouja qui ont fait ça. lis sont des quatre véhicules éi provoqué la cée contre le contingent italien, le dé guérilla, incessantes depuis l'arri- venus semer le chaos dans une région mort de 19 personnes - en majorité 12 novembre, à Nassiriya. vée de l'armée américaine en Irak, tranquille », assure un homme, , des militaires, étrangers et irakiens. Cette attaque, qui avait fait sont perpétrées dont le fils, âgé de 14 ans, a été tué 'Plusieurs civils, parmi lesquels deux «par une toute peti- 28 morts, avait été revendiquée par par la double explosion. «Kerbala enfants qui revenaient de l'école, te minorité d'Irakiens et certains le réseau AI-Qaida d;Oussama Ben est une ville sainte chiite tranquille. ont également été tués. combattants irakiens qui veulent Laden. Kerbala est située face au revenir en arrière », a-t-il ajouté. Les chiites suivent le grand ayatollah Ces attaques concertées, qui sont désert qui s'étend jusqu'à la frontiè- Selon les experts de la coalition, les parmi les plus meurtrières depuis la re avec la Syrie. Le 21 décembre,le Irakiens utiliseraient plutôt des capture de l'ancien président Sad- président' en exercice du CIG, armes automatiques et des lance- dam Hussein, le 13 décembre, ont « Ce sont des Abdel Aziz AI-Hakim, avait deman- roquettes, alors que les attaques- en outre fait près de 200 blessés. La dé aux autorités de Damas leur col- suicides seraient menées par des Bulgarie, dont le ministre de la terroristes venus de laboration pour empêcher l'infiltra- étrangers. défense et le chef d'état-major tion de combattants et mettre un Cet avis est partagé par la popula- général sont partis dimanche pour Bagdad ou de Fallouja terme aux opérations « terroristes » tion et les notables de Kerbala, une l'Irak, observera une journée de en Irak. ville jusque-là relativement épar- deuil national mardi. qui ont fait ça » A Bagdad, les violences demeu- gnée par la violence terroriste. A Bagdad, lé Conseil intérimaire «Ce rent quotidiennes. Dimanche matin, l'explosion d'un engin sur le 'passage d'un convoi de soldats amé- ricains, dans le quartier de Kerrada, a tué deux enfants irakiens et un sol- dat américain. A Erbil, au Kurdis- tan, l'adjoint du directeur de la sécu- rité du Parti démocratique du Kur- : distan (PDK) a été blessé et trois de ' ses gardes ont été tués, lors d'une' attaque à l'arme automirtique.

Catherine Simon (av~c AFP)

a

Attaques-suicides à Kerbala

Des habitants de la ville sainte chüte prient devant le l'explosion des quatre véhicules a provoqué la mort de cercueil d'un policier irakien, tué la veille dans une atta- 19 personnes - en majorité des militaires, étrangers et que-suicide. Kerbala a été la cible, samedi 27 décem- irakiens. Plusieurs civils, parmi lesquels ~ux enfants bre, de quatre attaques à la voiture piégée. Au total, qui revenaient de l'école, ont également été tués.

113