Enfin unebibliographieor (vencêtre traduitlanotionyucatèque de Une sériedeglossaires sontautant d’éclairagesparticuliers surlafaune,flore etles“divinités”ouplusexactementvencêtres mayas lequel présenteunecinquantainedenotionsclefsetfacilite lecture pluriculturelle decetteencyclopédie. Le tome15présentedesoutilsquifacilitentlalecture decetteencyclopédie.IlcommenceparunVocabulaire religieux etphilosophique I B 2-911184-07-6 SBN : 150 FF OAUAR LSAR BIBLIOGRAPHIE - GLOSSAIRE - VOCABULAIRE OUTILS D'ANALYSE ganisée enquatre sectionscomplète l’ensemble. ik’). Bien souventlar pour emprunterlelangagedesphysiciens,ladimensionsubjectiveduréel. Le mythen’estpasunrécit,ilestd’abord unvécu,lenoyaudetoutvécuouencore, il saigneparce est vivant. qu’il Chaque jours’ouvre intentionnellement, unepageet siquelqu’unveutlatourner C’est unlivre naturel cariln’aétéfabriquéparpersonne.Lelivre tourneseulsespages. différents typesdepratiquesmythiques. des vécusquilesengendrent et présente,dansdesdocumentsaudiovisuels, ne secontentepasdeprésenterdesrécits,ellerend égalementcompte C’est pourquoi cetteencyclopédie, quicomprend autotal15tomes, qui s’établitentre rêveetrécit durêve. Les LabyrinthesSonores elation entre mytheetvécumythiqueestcomparableàcelle Editions Université dePicardie NYLPDED AMT LGEMY UAÈU TOME YUCATÈQUE MAYA OLOGIE MYTH LA DE ENCYCLOPÉDIE URA 1478 CNRS & DUCTUS MICHEL BOCCARA MICHEL 15

ENCYCLOPÉDIE DE LA MYTHOLOGIE MAYA YUCATÈQUE TOME 15 les labyrinthes sonores MICHEL ENCYCLOPÉDIE DE LA MYTHOLOGIE MAYA YUCATÈQUE ENCYCLOPÉDIE DE LAMYTHOLOGIE J ESUS BOCCARA C RS ET HRIST Les LabyrinthesSonores LA CROIX G SRDIENS ARBRE J L AGUARS OD EVIE DE CORDE A ET Editions Université dePicardie OAUAR LSAR BIBLIOGRAPHIE - GLOSSAIRE - VOCABULAIRE ER ŒR E VIERGES LES SŒURS LEURS L SFRÈRES ES URA 1478 CNRS & DUCTUS dans le brasier de l de brasier le dans J ACQUES LE W L SLVE DE LIVRES ES AY ’ aigle aigle K OT maître du monde souterrain monde du maître A H- CTE ET NCÊTRES mère cosmique mère O A TUL WAN C HILAM UTILS D'ANALYSE X- B ALAM TABAY S ERPENTS L ES c apteurs d’ancêtres apteurs AROUCHES TOME C HAK TSES ET 15 CHEVAUX L SOISEAUX ES L ES B ALAM Outils d’analyse (Vocabulaire, Glossaire, Bibliographie) du même auteur Les Labyrinthes sonores ENCYCLOPÉDIE DE LA MYTHOLOGIE Entre métamorphose et sacrifice MAYA YUCATÈQUE La religion populaire des Mayas Paris, L ’Harmattan, 1990 Tome 1 Introduction : nés d’une pierre de maïs

Artautotal, le poète tue ses doubles, Tome 2 Ancêtres et serpents : mythologie du ciel et de la terre* Paris, Ductus, 1996 Tome 3 X–tabay, mère cosmique : mythologie de l’amour

Tu ne connaîtra jamais bien les Mayas, Tome 4 H–wan tul, maître du monde souterrain : Paris, CNRS Audiovisuel-LAUA mythologie du bétail et de l’argent de l’Ecole d’Architecture de Nantes, Mnemosyne, 1995 (film) Tome 5 La corde de vie ou le cordon ombilical céleste* Tome 6 Le Way kot, dans le brasier de l’aigle : mythologie du sacrifice, du commerce et de la guerre Tome 7 Les arouches, capteurs d’ancêtres : mythologie de la fabrication des dieux Tome 8 Chak et ses chevaux : mythologie de la pluie et de la fertilité Tome 9 Les frères Jacques et leurs sœurs les Vierges : l’unité mythique du pays yucatèque* Tome 10 La croix-arbre et notre seigneur Jésus Christ : l’axe du monde* Tome 11 L ’«oisèleté» ou le monde des oiseaux* Tome 12 Les livres de , le prophète Jaguar* Tome 13 Les Balam, Gardiens Jaguar* Tome 14 Thèmes variés* (Tamaychi, les rois mayas, le maïs, le cerf, les abeilles...) Tome 15 Outils de recherche : Vocabulaire, bibliographie, glossaire

* à paraître ultérieurement Michel Boccara Les Labyrinthes sonores ENCYCLOPÉDIE DE LA MYTHOLOGIE MAYA YUCATÈQUE

TOME 15 Outils de recherche Vocabulaire, Glossaire, Bibliographie

EDITIONS DUCTUS & URA 1478 Université de Picardie – CNRS Conventions

Les noms d’animaux, les noms de plantes ainsi que les noms scien- tifiques correspondants, les noms de vencêtres (ancêtres mythiques) et certains termes mayas figu- rent au Glossaire (tome 15). Les mots mayas sont donnés en italiques à l’exception des noms propres, en caractères romains et débutant par une majuscule. Chaque terme suivi d’une étoile (*) figure dans le Vocabulaire phi- losophique et religieux (tome 15). Pour ne pas alourdir la notation, l’étoile est placée, pour chaque texte du corpus, et chaque cha- pitre de l’analyse, une seule fois, à la première occurence. Les références bibliographiques sont données en note de maniè- re abrégée, les fiches bibliogra- phiques complètes figurent dans la Bibliographie du tome 15. Un tiré à part de la Bibliographie est disponible, sur demande, chez l’éditeur.

© 1997 Michel Boccara – Editions Ductus – URA 1478 Ductus – 11, rue Cambrai – bât. 028 – 75019 Paris – Tél.: 01 40 38 41 21 Maquette Dutcus : Philippe Camus, Jean-Louis Fradelizi Couverture : Nathalie Moulin / Dessin : Flo Villacèque Impression Launay – ISBN 2–911184–07–6 – Dépot légal IIe trimestre 1997 7

SOMMAIRE 1. Vocabulaire philosophique et religieux I. Introduction ...... 13 1. Pourquoi un vocabulaire philosophique et religieux ? 2. Orientations de ce vocabulaire 3. Critères de choix et thèmes traités II. Vocabulaire ...... 18

2. Bibliographie réalisée avec Pascale Barthélémy Liste des abréviations utilisées ...... 104 A. Sources ...... 105 A.1 Sources préhispaniques A.2 Sources coloniales A.3 Littérature orale contemporaine B. Dictionnaires mayas ...... 117 C. Littérature secondaire ...... 119 C.1 études mayas C.2 Varia D Liste des récits recueillis et notices sur les conteurs ...... 140

3. Glossaire 1. Glossaire général ...... 165 2. Glossaire des vencêtres ...... 174 3. Glossaire des plantes ...... 185 4. Glossaire des animaux ...... 190 4.1 classification par ordres et familles zoologiques 4.2 Ordre alphabétique 8 9

Outils de recherche

1. Vocabulaire philosophique et religieux

I. Introduction 1. Pourquoi un vocabulaire philosophique et religieux ? 2. Orientations de ce vocabulaire 3. Critères de choix et thèmes traités

II. Vocabulaire A Ah k’in K Kab N Nat T’ T’up Ah tepal Kilich Kit P Pasmo TS’ Ts’ul B Bal Kolel Pay Kuch Pixan U Uts C Cha’ Kux, Pul Chilam Kuxa’an W Way S Santigwar Winik D Dyos K’ K’ah(ol) Santo Y Yum K’as Sip G Grasya K’ex Suhuy K’u Suywa H H (X) – men K’ub Hah T Tab Hel L Loh Tankas Hets’ Tas M Mehen Tits’ I Ik’ Mis Tu s 10 I – Vocabulaire – 11

Vocabulaire

Introduction

1. POURQUOI UN VOCABULAIRE PHILOSOPHIQUE même si de longues années de pratique ont pu la lui ET RELIGIEUX? rendre familière. Le second est lié à la nature même du vocabulaire Tout philosophe, et à plus forte raison tout anthro- religieux, en effet il n’est souvent pas compris par le pologue, se doit d’être philologue. L ’amour de la locuteur profane. Il m’a fallu, pour certaines notions, sagesse et l’amour de la langue vont de pair. me livrer à de longues enquêtes éthnolinguistiques et Une des difficultés principales, lorsqu’on aborde historiques pour les comprendre. une autre langue c’est la traduction. Traduire est un Pour certaines de ces notions, j’ai dû inventer des acte dangereux et, les Mayas l’ont bien compris, néologismes, c’est le cas par exemple de la notion de profondément religieux. Lorsque cette religion vise à ik’, que j’ai traduite par «vencêtre». l’acquisition d’une certaine sagesse, elle devient amour Pour d’autres, j’ai pu utiliser un terme courant mais de la sagesse, philosophie. il m’a fallu préciser son sens en fonction du contex- Au XVIe siècle, le principal des spécialistes religieux te. C’est le cas notamment de pay rendue par «appel» des Mayas, le chilam, était d’abord un traducteur, un mais qui, lorsqu’il est employé avec wakax, «le tau- interprète de la langue originale des vencêtres. C’est reau», doit être traduite par «toréer». ainsi que les dictionnaires coloniaux le définissent avant Enfin, un autre ensemble de notions ne pouvaient de préciser ses attributions en matière de religion. être rendues que par plusieurs termes ; dans ce cas j’ai Lors de mes débuts dans la langue maya, quand j’ai souvent décidé de conserver le terme maya suivi de commencé à la maîtriser suffisamment pour tenter de tra- la traduction qui convenait dans ce contexte. duire des textes rituels, je me suis heurté à deux obstacles. C’est le cas pour la notion suhuy que l’on traduira Le premier est celui que rencontre tout traduc- suivant les cas par originel, pur ou très pur, nouveau, teur vis-à-vis d’une langue qui n’est pas la sienne sacré, lunaire, vierge... 12 – Tome 15 – Outils de recherche

1 Il y a aussi un glossaire pour les Ainsi, lorsque je me suis proposé d’éditer une Si, conformément à une tradition plus récente, on termes mayas qui ne figurent pas dans ce vocabulaire ainsi que des partie des textes que j’avais traduits, j’ai vite réalisé propose de définir le philosophe comme le sujet de glossaires spécialisés (cf. infra). qu’un simple glossaire ne suffisait pas1 pour la science et si on lie la naissance de la philosophie 2 C’est la position de Giorgio Colli pour lequel il y a une sorte de les notions les plus complexes. De là l’idée de ce à celle de la science, alors les Mayas ont atteint décadence de la pensée grecque à vocabulaire. cette étape, même si leur originalité est de ne l’avoir partir de Socrate avec l’avénement de la philosophie (cf. Giorgio Colli, Il me faut m’expliquer sur les qualificatifs de phi- pas pensé et vécu comme inéluctable et d’être en la sagesse grecque, 1990-92, 3 vol. losophique et religieux. Pourquoi n’avoir pas, plus quelque sorte revenu en arrière, avant la science, avec 3 C’est ce qui arriva, raconte le mythe, à l’ancien roi d’Uxmal. simplement, parlé de vocabulaire mythologique ? le mythe. Outre que la notion de mythique est très problé- Mais ce retour n’en n’est pas vraiment un, il n’est matique et que je ne la conserve que pour ne pas trou- qu’une des voies possibles dans cette quête de la sages- bler un champ d’interprétation déjà fort compliqué se que les chamanes mayas ont entreprise. (cf. tome 1, ch.1), elle ne recouvre que partiellement le terrain de ce vocabulaire. Enfin, une autre approche de la notion de philoso- En effet, beaucoup des notions présentes ici dépas- phie est possible, et cette fois-ci je me rapproche des sent le domaine purement mythique, elles sont de puristes, il s’agit du rapport entretenu à un des concepts véritables outils de connaissance et pour certaines on clefs de la philosophie grecque, le rapport à la vérité peut les qualifier de concepts. Prenons encore (hah*) et à l’erreur (tus*). C’est ici que le chilam est le l’exemple de suhuy qui renvoie aux concepts d’origi- plus proche de son homologue grec : il propose une ne et de pureté. définition de la vérité sous une forme énigmatique. Certains puristes préfèrent réserver le terme de phi- Ce qui permet à un homme de devenir Halach* losophie aux seuls Grecs et parler de sagesse pour les Winik*, «Homme Véritable», gouverneur de provin- autres sociétés. C’est méconnaître la distinction que ce, c’est sa capacité non seulement à comprendre les Platon faisait entre sagesse et philosophie puisque, énigmes mais aussi à comprendre que le monde est une comme le développe Socrate dans le Banquet, on ne peut énigme. aimer que ce que l’on a pas, ainsi celui qui est sage ne Comme chez les Grecs, la notion d’énigme est, pour peut aimer la sagesse. Dans ce cas, parler de sagesse les Mayas, au centre même de leur édifice du savoir. conduit à valoriser ces sociétés et à leur accorder ce que Suywa, «l’énigme», dérivation de la racine suy, «clô- les Grecs auraient perdu2. L ’idéal d’une société de sages ture», qui a donné aussi suhuy, est «le langage de la est un idéal mythique au sens fort de ce terme, c’est-à- pureté» (suhuy t’an), «le langage des origines» et il dire qui ne peut être vécu que dans certains moments est bien possible que certains sages mayas aient pu, d’exception et de transparence au monde, laquelle, comme Homère, mourir pour n’avoir pas compris dès qu’on s’efforce d’en rendre compte, devient opaque. ce langage et son secret3. I – Vocabulaire – 13

2. ORIENTATIONS DE CE VOCABULAIRE 3. CRITÈRES DE CHOIX ET THÈMES TRAITÉS 4 Chaque source est indiquée par un chiffre, la dénomination de chaque source est indiquée à la fin de cette Il existe six dictionnaires connus du maya yuca- Deux ensembles de critères ont présidé au choix introduction. 5 Je me suis appuyé sur les catalogues tèque colonial et trois dictionnaires du maya des termes de ce vocabulaire : existant : celui de Thompson, de contemporain (cf. infra et Bibliographie). A la dif- 1. Je me suis efforcé de traiter les principales notions Kelley et de Davoust ainsi que sur l’ouvrage de Landa, Relaciones de las férence de ces outils, le présent travail est un religieuses et philosophiques des Mayas yucatèques cosas de Yucatán, (1562) 1973, point vocabulaire, c’est-à-dire qu’il ne définit qu’un ainsi qu’un certain nombre des grands concepts de la de départ de toutes les recherches épigraphiques. petit nombre de termes (une cinquantaine pour tradition philosophique même lorsque ceux-ci n’ap- 6 Rappelons qu’on ne connait pas la cette édition, une centaine à la fin de la publication paraissaient pas nettement dans le corpus. date exacte du Livre des . Dans son état actuel, il s’agit d’un des quinze tomes). C’est le cas de la notion de nah, «connaissance divi- manuscrit du XVIIIe siècle mais il Après une introduction synthétisant les données natrice» ou encore celle de tus, «mensonge, fiction, pourrait être la copie d’un original e des sources coloniales4 et indiquant, dans certains fausseté». du XVI . cas, les antécédants préhispaniques5, chaque article 2. Ce vocabulaire est d’abord un outil pour le lec- propose une sélection de phrases, pour l’essentiel teur et l’utilisateur de cette encyclopédie. C’est pour- extraites du corpus, permettant de situer les notions quoi j’ai défini les notions principales qui apparais- dans leur contexte. saient dans le corpus dans la mesure où elle J’ai accordé une attention particulière aux Livres présentaient des difficultés de traduction. Ainsi, de Chilam Balam et au Livre des Bacabs6 car ces textes certaines notions ayant une importance philosophique sont essentiels pour cerner le sens philosophique de mais ne présentant pas de difficultés de compréhen- ces notions. sion ne figurent pas dans ce vocabulaire. L ’index géné- Une enquête éthnolinguistique particulière a été ral de ce volume indique les endroits où j’ai traité de réalisée sur certains termes et a permis d’enrichir les ces notions et les développements que je leur ai consa- données obtenues. crés. Une définition à la fin de chaque article permet C’est le cas de la notion de «parole», t’an, qui ne au lecteur de comprendre la notion de manière syn- figure pas dans le dictionnaire mais est largement com- thétique. Certaines de ces notions sont analysées mentée dans le chapitre qui analyse les chants de pluie plus en détail dans les différents tomes de cette (tome 8, analyse, ch.6). encyclopédie ou dans des articles séparés. Dans ce Les notions de «ciel» (kan), de «terre» (lu’um) et de cas, les éléments bibliographiques, ainsi que le pas- «monde souterrain» (mitnal ou metnal) n’apparaissent sage correspondant de l’encyclopédie sont indiqués pas davantage. En revanche on trouve une entrée à kab, en note. autre terme pour désigner «la terre» en tant qu’elle est «monde» et comprend à la fois la surface et le sous-sol. 14 – Tome 15 – Outils de recherche

7 7 On trouvera cependant une J’ai également exclu les noms des vencêtres , de superposent à une notion maya existante (par exemple exception, celle du couple conceptuel sip/tab . les deux termes plantes et d’animaux (je les ai simplement indiquées santo et kilich ou pasmo et tankas) soit qu’elles intro- désignant chacun aussi bien un lorsqu’ils apparaissent comme des composés incluant duisent une notion nouvelle qui n’existait pas avant vencêtre qu’une notion philosophique. une notion du vocabulaire), ceux-ci figurent dans les la conquête espagnole (par exemple santigwar). différents glossaires. L ’ordre de ce vocabulaire est alphabétique mais un Enfin, on notera que certains termes sont emprun- schéma analytique permet d’indiquer les rapports tés à l’espagnol : il s’agit de notions qui sont devenues de certains termes entre eux ainsi que leur champ fondamentales pour la religion maya, soit qu’elles se d’application.

Le temps le monde des origines l’espace k’in* suhuy, tankas tits’, tas

Monde des vencêtres Monde intermédiaire Monde des hommes ik’*, tankas, Dyos, k’u* bal winik* les médiateurs «chamanes» et souverains way*, h–men, ah tepal, chilam, ah k’in*

l’action spirituelle, le transfert L ’action matérielle, le faire k’ex men* (cf. h–men) uch/pul hel : rotation, succession kal*/pa’ (cf. ik’)

l’existence et l’être, la nourriture la nature humanisée les règles de l’éxistence : «la morale» grasya k’ab*, kuxa’an k’as, uts’ pixan, hah

La filiation La filiation yum, kit, kolel, mehen, t’up yum, kit, kolel, mehen, t’up l’altérité la vérité, l’identité ts’ul, tus hah TABLEAU I : les formes de l’action, (les maladies, la guérison) Schéma analytique Les formes de la pensée way*, k’ex, suywa santigwar, pasmar, susto, kuch/pul, tab/sip*, du vocabulaire hets’, pay, loh, cha’, k’ub, mis (les termes dont les glyphes préhispa- niques ont été identifiés sont indiqués la connaissance mythique la connaissance profane k’ah(ol)* par une étoile) nah I – Vocabulaire – 15

Liste des sources coloniales 8 Cette numérotation suit, dans l’ensemble celle du Diccionario maya Cordemex, à l’exception des 1. Diccionario de Motul (partie maya-espagnol)8 sources 9 et 10: le livre des Bacabs ne figure pas 2. Diccionario de Motul (partie espagnol-maya) dans le Cordemex, c’est une 3. Diccionario de Viena des rares lacunes de ce dictionaire, et les livres de Chilam Balam sont 4. Diccionario San Francisco(partie maya-espagnol) décalés d’un rang. 5. Diccionario San Francisco (partie espagnol-maya) 6. Diccionario de Ticul 7. Arte del Padre Beltrán de Santa Rosa 8. Diccionario de don Juan Pio Perez 9. Livre des Bacabs 10. Livres de Chilam Balam

Sources contemporaines

11. Diccionario de Solis Alcala 12. Diccionario del maya contemporaneo

Les renvois internes de chaque article de ce Vocabulaire utilisent cette numérotation. Exemple: h–kin (8).

Lorsque le renvoi désigne un extrait du corpus figurant dans l’article, il est précédé de la mention «n°». Exemple: Les chilam* sont souvent désignés par le titre d’ah k’in (n°2).

De plus une étoile, comme dans le reste de l’encyclopédie, désigne les termes qui appa- raissent dans ce vocabulaire.

Enfin, lorsqu’un terme espagnol est aussi employé par les Mayas, il est également donné à la suite du (des) terme mayas. 16 – Tome 15 – Outils de recherche

9 On a deux traductions possibles I Sources coloniales I Contexte n°3 de ce passage selon que l’on Ah k’in 11 traduit chilan par «étendu» ou Les dictionnaires traduisent le n°1 Tumen wa piede yan u yikah, I ku kasatik u pe meyahe te yum par «prophète», k’in prend le Le mot, variantes plus souvent ak k’in par prêtre Kex kantu ti k’u sens de «jour» ou de «maître du phonétiques et traductions Ah kino. (sacerdote, clerigo de misa, vous, les quatre vencêtres, Car il est possible alors qu’un temps» (k’in est alors une forme cura... 1, 2, 3, 5). Ce terme abrégée de Ah k’in). Ah k’in, ah kin, h–k’in, h–k’iin, vencêtre maléfique porte L ’association serpent, temps et k’in désigne à la fois les spécialistes kax kan tul ti Bacabe préjudice au travail du père prophète (kan k’in et chilam) se Celui du soleil (celui du jour, indigènes et les prêtres de la attachez les quatre Bacabs soleil, le maître du temps retrouve aussi dans le Tizimin celui du cycle) le maître du nouvelle religion chrétienne. (cf. n° 2). (Tome 8, corpus, texte 71) temps, prêtre et chamane (cf. Ah k-in précède souvent un u lubul bin iknal Les deux traductions peuvent nom propre et est alors un tombez dans la demeure de s’entendre en même temps Ah men*). n°4 titre, on en a de nombreux puisque le chilam est étendu, en Ka k’uchuk le k’iino’ob he’el transes, lorsqu’il tombe dans Sacerdote exemples dans les Livres de Ix Ko tankas ek’ l’infra-monde. Chilam Balam. dame Dent-force vitale-étoile u ya’almah Chilam Balam, u Ramon Arzapalo traduit kan k’in H–k’iinil Mani’ kacho On trouve aussi la forme Ces jours arriveront comme l’a par «quatre jours», il obtient I Racine abrégée h’k’in (8) ou encore donc «il resta quatre jours Kan k’in chilan dit Chilam Balam, le Prophète allongé» et attribue cette transe K’in k’in (n°1). Les chilam* sont Serpent maître du temps et Gardien Jaguar12, maître du aux quatre vencêtres, aux quatre le soleil, le jour, le cycle, le souvent désignés par le titre prophète/il resta allongé 9 temps à Mani autrefois. . temps. d’ah k’in (n°2). pendant quatre jours (Tome 5, corpus) Les deux autres mentions de chilan dans le Livre des Bacabs I iknal Ix Ko tankas ek n°5 se présentent également sous la Sources préhispaniques dans la demeure de dame forme kan k’in chilan. L ’une Ka tu yoheelto’ob u Glyphe de k’in, dessin en croix Dent-force-vitale étoile d’elle est sans équivoque car on kahnaalilo’obe’ tu seeblakil tu trouve une forme passée de indiquant les quatre directions (Livre des Bacabs, texte II, fol. 8) ts’ahilo’ob u yoheelt le yum chilan: kan k’in bin chilani, «il cardinales, plusieurs variantes. h–k’iin yan te kaaho’ resta allongé pendant quatre Glyphe spécifique pour Ah k’in. n°2 jours» (cf. texte XI, fol.67). Lorsque les gens du village 10 Chilam Balam de Tizimin, Tu t’an Ah k’in chilam l’apprirent, ils se rassemblèrent d’après la transcription de Le maître du temps et pour aller avertir le prêtre du Monro S.Edmunson, The ancient prophète a parlé village. future of the Itza, 1982, p.159. (Tome 8, corpus, texte 41) 11 Piede pour puede. ka tu ts’ibtah 12 Si Chilam Balam est traduit le (et) a écrit plus souvent par «Prophète Jaguar», le sens religieux de Balam est «Gardien Jaguar». u wich katun le visage du cycle ichil waxak Ahau e le huitième du mois Ahau (Chilam Balam de Tizimin, fol. 15 r 10) I – Vocabulaire – 17

I Définition prendre au sens propre : le sens I Sources coloniales 13 Miguel Leon Portilla, Tiempo y des événements est en Ah tepal realidad en el pensamiento maya, Le terme ah k’in est très permanence à réinterpréter et Le terme Ah tepal est employé 1968. certainement préhispanique. dans le sens de «seigneur», fait l’objet de luttes de pouvoir I Le glyphe 334 du catalogue de Le mot, variantes «souverain» que ce soit un dont le devin est à la fois partie et traductions Thompson le représenterait. Il et arbitre. On a vu (cf. sources souverain terrestre (humain) ou est vraisemblable qu’autrefois il coloniales) qu’on trouvait Ah tepal céleste (1 : Señor, soberano, désignait un spécialiste des fréquemment dans les textes le souverain, le seigneur, le deciase a los reyes y señores y questions de divination mais il coloniaux la mention du puissant, le commandement con mas congruencia a Dios, y jouait sans doute aussi le rôle double titre de ah k’in et suena como majestad ; el que de titre pour les chamanes de reina o ha de reinar : «seigneur, chilam*. Le jour, comme le I Racine haut rang. Aujourd’hui, il est soleil, est ce qui fait retour à la souverain, se disait aux rois et Tep employé dans un sens plus fois identique et différent. aux seigneurs et, avec plus de chose ornée général. L ’étude des jours (notamment pertinence à Dieu, et cela sonne Contrairement à h–men, il à travers les calendriers) est comme majesté ; celui qui règne n’a pas de forme féminine. Il ou doit régner»). donc la grande affaire de l’ah I Composés est donc fort probable que le Tepal, racine de ah tepal, a un k’in . Aujourd’hui cet aspect du Mul tepal : confédération, titre de Ah k’in fut réservé aux travail a reculé au profit de la champ sémantique assez large et hommes bien que, par ailleurs, littéralement réunion de désigne différents attributs du prière et de l’appel (cf. cha* et souverains (10) nous ayons la preuve de pay*) souverain : la prospérite, l’existence de spécialistes l’abondance, la gloire, le pouvoir féminins. (1, 2, 5, 6, 9), la majesté (2, 5, Le champ sémantique de 6). Employé comme verbe, il k’in, notion très liée à celle de prend le sens de «régner», Ah k’in, a fait l’objet d’une «commander». On le retrouve étude détaillée de la part de avec constance dans tous les Miguel Leon Portilla13 qui a grands textes religieux bien qu’il montré l’importance de la ne soit cité que deux fois dans le notion de cycle et son rapport Livre des Bacabs. avec la conception maya du Il a aussi le sens de «beaucoup», temps. K’in était d’ailleurs un «nombreux», «suffisant» (1). des noms du temps lui-même. On trouve également tepalil Une des originalités de la «majesté, le propre titre de conception maya est Dieu» (majestad, titulo propio de l’imbrication de cycles de Dios (4, 5)) mais aussi cosa real, nature différente qui «chose royale» (1) «majesté», permettent de rendre compte à «grandeur», «altesse» (7, 8) et u la fois du retour et du tepalil winik: «la prospérité, renouvellement des l’abondance de l’homme» (1 : la événements. La fonction prosperida, abundancia, gloria y d’interprète (cf. chilam*) est à contento del hombre) 18 – Tome 15 – Outils de recherche

14 Documento n.1 del deslinde de I Contexte ti nakahbal chumuk ti kanil ah I Définition tierras en Yaxkukul, Yuc., (1554) Bal tepal (édité, transcrit et traduit par) pour atteindre le centre du ciel Le terme ah tepal désigne le Alfredo Barrera Vasquez, 1984. n°1 souverain souverain qu’il soit humain ou 15 Une décomposition possible de mythique : on peut y voir la tu kabaix ka noh ahau Rey Ah (Tome 8, corpus, texte 81) I tepal serait «fils (en lignée nature mythique du pouvoir Le mot, variantes et maternelle, rappelons la tepal traductions distinction entre mehen «fils du Au nom de notre souverain roi n°5 du souverain – son caractère père» et al «fils de la mère») de le Puissant thaumaturgique comme disait Bal, ba’al, ba, ba’, ba’a, ba’l (1). l’ornement», l’ornement étant u ti kan tepalo aux quatre puissants Marc Bloch -. dans ce cas féminisé. lay yahaulil tumen ka yumil ti Si on analyse le champ La chose, l’entité, la puissance, sémantique de tepal, on voit l’animal Dios tia bakan qui règne grâce à notre père pour eux bakan! que les qualités principales du Dieu souverain sont d’apporter la cosa, la fuerza, la potencia, (Document de Yaxkukul, l’abondance et la prospérité. el animal 14 u kan tepalo bakan fol.1 ) les quatre puissants bakan! Tepal n’est pas un terme employé couramment, on ne le (Tome 8, corpus, texte 83) I Composés n°2 trouve que dans les textes ts’aan yuchukil n°6 religieux mais on l’emploie k’akasbal, k’asibal, la chose ou offert en abondance autant aujourd’hui que puissance mauvaise (cf. k’as*) a tial tepal le commandement est à toi pendant la période coloniale. ba’alche’ l’animal tumen ka yumil ti dyos La racine tep15 signifie d’après (littéralement : chose du bois) par notre seigneur en Dieu le Motul (1) «chose ornée». balnak’: fœtus, glouton a tial ix ahaulil xan la souveraineté est à toi aussi On ne l’emploie plus (littéralement : chose du ah tepal lay lae aujourd’hui mais elle nous ventre). souverain aussi introduit au centre de la notion ba’al nail/ba’l nail, membre de Kech mehene (Livre des Bacabs, texte XLVII, Toi mon fils d’ornement. Comme le la famille fol.215) (Tome 8, corpus, texte 89) vêtement, l’ornement est ba’ale: cependant associé à l’essence même de n°3 n°7 l’individu, il participe de la métamorphose de l’être. Avoir Kit ah tepale lik a walik Père souverain je te le dis aussi une parure de plumes par ... exemple, c’est déjà devenir oiseau, être un way* oiseau. K’u ah tepale kech yume Souverain sacré tu es le père Ainsi l’ornement est l’attribut (Tome 8, corpus, texte 80) par excellence de la souveraineté. kech ah tepale n°4 tu es le souverain U lik’il muyal lak’in (Tome 8, corpus, texte 89) Le nuage de l’est se lève I – Vocabulaire – 19

I Sources coloniales maison» est «le père de I Contexte n°5 famille» (1), dans ce cas la Hun pe istoriko, un pe ba’ u Globalement le sens de ba’al filiation avec bal, «chose», est n°1 yotoch un tu mak kaax yan xan n’a pas fondamentalement certaine. On peut donc Ts’o’oki u betkob u tusbatel le poder ti uchi varié de la période de la envisager l’extension du terme winikobo, talob yaal bal ts’amob Quelque chose d’historique, colonie à nos jours. «chose» aux êtres humains (cf. ka hop’ u bal ts’amil. une chose qui est la maison infra, définition et n°2). Quand les hommes eurent fini d’un homme qui autrefois avait Il signifie «chose en général» et de défiler, un grand nombre de du pouvoir. plus particulièrement «chose choses furent apportées, on (Tome 6, corpus, texte 37) contenue dans une autre» (1), commença à installer un grand par exemple ba’al che’: «les nombre de choses. n°6 animaux» (littéralement : «les (Tome 3, corpus, texte 15) Ba’ale’ yan a bin a kaxaant te choses du bois») (1). tu’ux yano’, a’ala’ab ti’ tumen On voit que dès l’époque n°2 Hunab K’uh. coloniale ba’al a aussi le sens Ts’oki le chano ; ka tun ahawe Cependant, il faudra que tu d’animal, on dira également u hop’ u tuklik max yetel le ailles le chercher là où il se ba’al ha’, u ba’al k’ak’nab : «un x–balob bin ts’okok u bel. trouve, lui dit Hunab K’u. animal aquatique, un animal Quand la fête se termina, le roi de mer» (3, 6) et employé cette se mit à réfléchir pour décider fois pour un être humain, u avec qui il allait se marier. ba’alen yotoch David: «je suis (Tome 3, corpus, texte 15) de la famille de David» (Littéralement : «je suis une n°3 chose de la maison de David»). Ku eksistir bweno un tu espiritu tsama Hah*al Dyose* ti yoko On trouve aussi u ba’al k’ab: kabe yane ba’alo be(y) k’asobo* «chose que l’on a entre les mu yilik mako pero tulaka mains pour s’en servir», c’est- yilike. à-dire «ustensile usuel» (6, 9). Eh bien il existe un esprit qui Avec le suffixe abstractif il, nous est donné en ce monde ba’alil prend le sens d’affaire par le Dieu Véritable. Il y a (8 : negocio). beaucoup de puissances mauvaises, certaines ne sont On trouve parmi les pas visibles mais il existe des homophones quelques termes gens qui les voient. de parenté : bal, consuegro soit (Tome 4, corpus, texte 2) «co-beau père», terme de parenté qui n’existe pas en n°4 français et bal, baal «beau- U baalob Kisin : frère» (d’un homme) (1, 7, 9). Les faits et gestes de Kisin. Ah bal na «La chose de la (Tome 4, corpus, texte 30) 20 – Tome 15 – Outils de recherche

16 On peut aussi voir dans ce I Définition La généralisation de l’emploi large que celle d’animal» terme un écho du de bal pour les êtres animaux – (balche’) et contient aussi les Cha’ des Mayas quichés d’après Le terme «chose» est souvent rappelons qu’animal se dit humains (winik*). lequel les êtres humains de la employé pour désigner un être balche’ et qu’il se décompose Cette «chosification» des êtres troisième création, en bois, sont mythique comme dans le en «la chose du bois»16- y est conforme à la théorie I devenus les animaux composé k’ak’asbal qui désigne Le mot, variantes d’aujourd’hui. compris les humains généralisée du nawal (way*) et traductions «la puissance mauvaise», «le n’implique-t-elle pas une où tout ce qui existe est 17 Georges Bataille, Théorie de la maître du monde souterrain». religion (1948) 1973. tendance chez tout être à assujetti à une même loi de 18 Voir pour un exposé de cette On dit aussi ma winik, leti bal : accumuler de l’énergie qui ne transformation/conservation de Cha’: appel théorie Michel Boccara, Entre «ce n’est pas un être humain, peut circuler ? On pourrait le l’énergie vitale (ik’*)18. métamorphose et sacrifice... c’est une chose». I 1990, Conclusion. traduire en termes Enfin, on peut employer ba’al Composés D’un point de vue psychanalytiques par la avec le suffixe e (ba’ale) Cha’chak : appel de la pluie philosophique, on peut pulsion de mort, ce que les comme adverbe dans le sens de en Espagnol, llamada de la considérer que bal désigne la chrétiens expriment par le mal «cependant». lluvia, primicias. chose avant la différenciation inhérent à la nature humaine. On trouve aussi la forme ch’a objet/sujet. Ce serait alors l’existence qui chak: puiser, prendre, apporter Il est employé aussi dans le serait marquée du sceau de la la pluie. sens courant pour désigner chosification, seuls les êtres quelque chose qui n’est ni suhuy, incréés, échappant à cha’chitik: appeler avec la animal ni humain mais qui cette loi de la chose et de la bouche (n°3) n’est pas pour autant inanimé mort. On retrouve ici les puisque tout est vivant analyses de Georges Bataille (kuxa’an*) : un objet est vivant sur la tendance à la réduction I Sources coloniales mais l’énergie ne circule pas de l’homme à la chose17. suffisamment en lui, elle Le terme cha’ ne figure pas avec Cependant, cette réduction le sens d’appel dans les s’accumule et peut devenir serait, non un produit de négative. dictionnaires coloniaux, ni la l’évolution, mais un trait forme composée cha’chak qui fondamental de l’être humain Le terme bal est aussi employé désigne l’appel de la pluie, la et de sa conscience de soi. principale cérémonie agricole pour les être humains bien Peut-on alors parler de qu’il existe deux classificateurs des Mayas. Le terme de réduction, terme qui a un cha’chak apparaît pour la différents : un pour les êtres relent d’évolutionnisme ? On animaux incluant les humains, première fois dans un texte de comprend du même coup Juan José Hernandez au milieu tul, et un pour les objets, pel. Il pourquoi il existe des doubles est assez fréquent que l’on du XIXe siècle (cf. tome 8, (way*) choses de l’homme à analyse, ch.6). emploie pel, classificateur des côté des doubles animaux et objets, pour désigner un être cosmiques. humain alors qu’il est On pourrait proposer de beaucoup plus rare que l’on considérer que la catégorie emploie tul pour désigner un taxinomique «chose» est plus objet (cf. tome 4, analyse). I – Vocabulaire – 21

I Contexte n°3 I Définition 19 Selon une suggestion de Barrera (le)ti santo Krus Ebano bakan Chilam et Rendon qui proposent de lire n°1 cha’chitik bakan Il est peu probable que cha’ soit le double sens de Balam, «(Gardien) Jaguar» mais aussi Hach kabet bin yuhe ta meyah tu noh kani un terme récent mais il est bach makobe bax ola bin ku beta possible que son introduction «le Caché», «l’Occulte» (cf. El k’eban tu xolanpix lahun ! I le cha’chako. Tumen yan make dans le vocabulaire religieux le Le mot, variantes libro de los libros de Chilam tux payalchi’tik bakan phonétiques et traductions Balam, p 31. ma tu krertik, yane chen ku bine, elle, la sainte Croix Ebène soit. On ne le trouve pas dans pwes mina nu kreansya ti bakan! le Livre des Bacabs alors qu’il Chilam, chiilam, (ah) chila’n : cha’chak... (je l’) appelle avec la bouche existe de nombreuses interprète, prophète-historien, Il est nécessaire d’expliquer à bakan! occurrences de pay*, autre chamane de haut rang beaucoup de gens pourquoi on au grand Ciel terme pour l’appel et que l’on réalise le travail de l’appel de peut traduire par «appeler au pécheurs, agenouillez-vous dix I Racine la pluie. Parce que de (fois)! devant de soi». A la différence Chi? bouche, Chil ? étendu, nombreuses personnes vont là où on appelle devant soi de pay, cha’ ne semble pas simplement sur les lieux de la avec la bouche bakan! indiquer d’orientation dans cérémonie et ne croient pas à l’espace. De plus, ce terme ne (Tome 8, corpus, texte 83) I Composés l’appel de la pluie... s’emploie que dans certaines (Tome 8, corpus, texte 71) régions et chez certains Chilam Balam: Interprète, faiseurs. Prophète Gardien Jaguar ou n°2 Don Tono de Tabi l’utilise aussi Prophète énigmatique, celui (le)ti bakan en combinaison avec le terme dont la bouche profère des yum balano bakan chi, «bouche» et en parallèle énigmes19, nom de l’auteur ley a cha’chitko bakan avec la notion voisine de pay présumé des livres de Chilam eux bakan! Son importance est Balam, ensemble de manuscrits les pères Gardiens Jaguar essentiellement liée à son coloniaux, peut être un titre bakan! utilisation dans le terme honorifique, dans ce cas, il il me faut également les cha’chak. désignerait plusieurs appeler avec la bouche bakan! Rappelons qu’il existe deux personnes. (Tome 8, corpus, texte 83) formes pour la cérémonie de la Pluie : ch’a chak, «attraper, puiser la pluie» et cha’chak: «appeler la pluie». Si la notion d’appel, cha’ s’applique à l’ensemble de la cérémonie, le puisage de l’eau de Pluie, ch’a, décrit en revanche l’étape de la recherche de l’eau suhuy* l’«eau très pure». 22 – Tome 15 – Outils de recherche

20 Chilam Balam de Tizimin, I Sources coloniales I Contexte Noh kan Yum* et (ils) écoutaient d’après la transcription de ka bin u t’anob la parole également Monro S.Edmunson, The ancient On trouve plusieurs formes pour n°1 ka bin noklah ob ti lum du Prophète Interprête. future of the Itza, 1982, p.159. chilam (cf. supra) qui peuvent Tu t’an ah k’in chilam 21 Thompson, dans une traduction uyubob (Chilam Balam de Tizimin, faire penser à deux dérivations, ka tu ts’ibtah t’an lae fol.7r, 7v23) de ce fragment et d’un autre l’une à partir de chi, «la u wich katun similaire du Chilam Balam de Profeta Chilam Mani propose d’interpréter Max bouche», et l’autre à partir de ichil waxak Ahau e n°3 par «esprit», «génie» (duende), chila’n, «chose étendue, Voilà qu’ils ne comprenaient Y que en las sierras de Mani, que (cf. John Eric Thompson, couchée» (1 : cosa echada o Le maître du temps et Historia y religion de los Mayas, pas es en la provincia de Tutu Xiu, acostada). prophète a parlé les paroles qui leur étaient un indio llamado Ah Cambal, de 1977, p. 233). Les deux notions pourraient et a écrit 22 Edmunson traduit par «les dites oficio Chilám, que es el que tiene Quatre grands Pères» (Monro convenir puisque suivant le le visage du cycle Voici qu’arrive Chilam Balam, a su cargo dar las repuestas del S.Edmunson, The ancient future Chilam Balam de Tizimin (n°2), le huitième du mois Ahau le Prophète Gardien Jaguar demonio, les dijo públicamente of the Itza, 1982), Thompson le chilam étendu à terre, parle (Chilam Balam de Tizimin, fol. traduit aussi par «Grand Père 20 étendu sur la terre que pronto serían señoreados por avec la bouche posée sur le sol. 15 r ) Il est ici gente extranjera, y que les Serpent» (John Eric Thompson, On trouve également la forme op.cit.). Sur les rapports entre la dans sa maison predicarían un Dios y la virtud parole et le serpent, cf. tome 8, chila’n t’an, «interprète ou n°2 Et il ne se lève pas de un palo que en su lengua corpus, texte 82. nawal» (1 : interprète o He wak ma u natahobi* et ses yeux ne voient pas llaman Wamonche, que quiere 23 Idem, p.185-86. naguatato). On peut d’ailleurs lai t’an alab tiob lae jusqu’à ce que commence decir palo enhiesto de gran 24 Diego de Landa, Relaciones de l’employer dans un sens profane he bin Chilam Balame la parole de quelqu’un21 virtud contre los demonios... las cosas de Yucatan, (1562) et pas seulement dans le sens chil kabal 1973, p. 20. sur la maison d’interprète du langage des Bin ichil u way la demeure Et que dans les forêts de Mani, vencêtres : on a ainsi chilah t’an: ichil yotoch parce que il est perché à qui est la province de Tutul «déclarer dans un autre langage» ma ix bin tan u likil califourchon Xiu, un Indien appelé Ah (2 : declarar en otro lenguaje). ma ix bin tan u yilabal u wich sur la maison Cambal, dont le métier était On trouve aussi la forme chilant : wa ba hun u kah la demeure prophète, c’est-à-dire celui qui «prendre pour intermédiaire, max ku t’an et donc ils ont commencé à a à sa charge de donner les intercesseur» (1 : tomar por yokol u nail entrer réponses du démon, leur dit medianero o intercesor o yotoch les dits de sa parole également publiquement qu’ils seraient farsante que hable por el : tumen te là où s’étaient rassemblés les ah bientôt commandés par des prendre pour intermédiaire ou bin ku hekel k’in, maîtres du temps gens d’origine étrangère, et intercesseur ou comédien qui yokol u nail dans la demeure du Prophète qu’ils leur précheraient un parle à sa place, avec l’exemple yotoch commencèrent à se dire les Dieu et la vertu d’un bâton que suivant : ch’a’ex a chilante ka’ ka tun bin hop’ok paroles dans leur langue ils appellent ko’olel* ti’ suhuy* santa Maria: u yalabal t’an lae elles arrivèrent jusqu’à eux Wamonche, ce qui veut dire tomad por medianera a nuestra ti tum bin hu mol ah k’inob* mais ils ne savaient pas bâton dressé de grande vertu (santa Maria), «prendre pour yiknal Chilam quelle personne leur parlait contre les démons... intercesseur notre Dame très ka hop’ u yalabal t’an Le Grand Père serpent22 (Landa, Relaciones de las cosas pure sainte Marie»). ku talel tiob lae ses paroles arrivaient de Yucatán 24) ma yoheltahob la bouche contre terre mak al tiobi I – Vocabulaire – 23

n°4 pendant quatre jours27 I Définition pas très différent de ses 25 Robert Chamberlain (Conquista Y sabido por el dicho capitán dans la demeure de dame confrères sibériens. y colonización de Yucatan, 1517- Le chilam, «celui qui est 1550, 1974) rapporte l’histoire Francisco de Cieza quiénes eran Dent-force vitale-étoile Curieusement celui qui est bouche» d’après Barrera et d’un chilam appelé Chilam los chilanes amotinadores y (Livre des Bacabs, texte II, fol. 8) 29 aujourd’hui le plus proche de Anbal (on notera la présence du rebeldes25 hizo castigo ejemplar Rendon , «le gisant», si on cette figure du Chilam est le choisit une autre étymologie morphème bal, «caché» dans les en ellos justiciándolos lo cual fue spirite (espiritista), c’est-à-dire noms des principaux Chilam) causa que la tierra se sosegase y (cf. supra) – dans l’étymologie un spécialiste venu des qui prit la tête d’une mythique les deux sens sont los indios cesasen de dar guerra n°6 Etats-Unis au milieu du XIXe insurrection en se déclarant fils d’ailleurs compatibles -, de dieu préfigurant déjà la y acudiesen con los tributos a la kubin in k’aatik bakan siècle (cf. notamment tome 7, désigne probablement le plus Guerre des Couleurs, la grande villa de Chuaca... u beeintisyoono bakan corpus, texte 17) bien qu’il soit e important des spécialistes guerre insurrectionelle du XIX tu chuun u mesa bakan difficile d’isoler la naissance du siècle (cf. tome 10). religieux de l’époque de la Et le dit capitaine Francisco de Chilam Balam bakan spiritisme du fond commun de 26 Relaciones Historico-geográficas Cieza sachant de quelle nature conquête. pratiques mythiques qui de la Gobernacion de Yucatan, Les chilam avaient une (1579-81) 1983. étaient les prophètes, je demande bakan! traversaient le continent fonction d’interprète de la 27 Cf. supra, article ah k’in, note 9. fomenteurs de mutinerie et une bénédiction bakan! américain. On a ici une langue des vencêtres qui est 28 Ce croix-signement a été réalisé rebelles, leur fit subir un au pied de la table bakan! véritable création coloniale qui sur une jeune femme qui bien attestée. Comme l’a noté châtiment exemplaire en les de Chilam Balam, le prophète s’abreuve à la fois aux sources souffrait de menstruations John Eric Thompson, un jugeant ce qui fut cause que la Gardien Jaguar bakan! du savoir de l’ancien Chilam et irrégulières, transcription et terre se soumit et que les fragment apparaissant dans les aux spirites de la société traduction anglaise dans William (Incantation de croix- Hanks, Sanctification, structure, 28 Livres de Chilam Balam de Indiens cessèrent de faire la signement , Oxcutscab, 1980) moderne. and experience in a yucatec ritual guerre et qu’ils acoururent avec Mani et de Tizimin (cf. n° 2) On retrouvera cette fonction nous décrit la posture du event, 1984. les tributs à la ville de Chuaca n°7 d’interprète avec la religion des 29 Alfredo Barrera Vasquez, Silvia Chilam, dans sa maison, (Chauac-Ha). ka k’uchuk le k’iino’ob he’el u croisés du Quintana Roo (cf. Rendon, El libro de los libros de recevant étendu à terre et la (Relación de la villa ya’almah Chilam Balam, u tome 10). Chilam Balam, 1949, p.10. bouche contre le sol la parole deValladolid, 157926) H–k’iinil Mani’ kacho Maître du temps, maître de la d’un vencêtre perché à parole, il est aussi un maître de califourchon sur une des pièces n°5 Ces jours arriveront comme l’a l’écrit, qu’il soit glyphique ou de bois de la charpente. kex kan tu ti k’u* dit Chilam Balam, le alphabétique, c’est pourquoi la «Je suppose, ajoute Thompson, Kax kan tul ti Bakabe Prophète Gardien Jaguar, plupart des écrits religieux de que ce passage décrit le chilan u lubul bin iknal maître du temps à Mani l’époque coloniale sont (chilam) en état hypnotique, Ix Ko tank’as* ek’ autrefois. attribués au plus important des gisant immobile, la figure Kan k’in chilan (Tome 5, corpus) chilam, Chilam Balam, le iknal Ix Ko tankas ek contre le sol et parlant de Prophète Gardien Jaguar. En manière à ce que personne ne effet, l’écriture glyphique, vous, les quatre vencêtres, l’entende après avoir pris davantage encore peut être que attachez les quatre bacabs quelque narcotique». la parole, est l’outil principal tombez dans la demeure de Le narcotique est une pure de la maîtrise du temps. Il dame Dent-force vitale-étoile supposition mais, quant au s’agit d’une traduction du Serpent maître du temps et reste de la description, elle langage cosmique et cette prophète/ il resta allongé permet, par exemple, de mettre traduction s’inscrit dans un en évidence un chamane maya 24 – Tome 15 – Outils de recherche

30 Autre sens de Balam, cf. supra. combat terrestre, une prise de Aujourd’hui, comme les grands I Sources coloniales 31 Peu avant le déclenchement de pouvoir qui est conçue comme faiseurs, il est devenu un Dyos la Guerre des Couleurs, José une inscription sur terre d’un vencêtre, et, dans certaines Comme il s’agit d’un terme Turrisa, alias Justo Sierra, écrit combat entre vencêtres célestes incantations (n°6), on lui espagnol, on procédera à la ces lignes : «Qui est Chilam recherche de ses apparitions et souterrains. Voilà pourquoi attribue une table, un autel I Balam ? Quel est cet être si Le mot, variantes dans les textes en maya. Tout prodigieux qu’il répand la les chilam sont décrits par les comme aux principaux phonétiques et traductions terreur parmi les enfants et ecclésiastiques comme des vencêtres mais on trouve indique qu’il est apparu très tôt. même parmi les anciens ?...En rebelles (cf. n° 4). Ce sont eux toujours des allusions à ses Dyos, tiho’os Dans le Livre des Bacabs, qui est chaque période de famine et de Dieu un document où peu de termes désolation, Chilam Balam qui, le plus souvent, prendront prophéties (n°7). la direction des insurrections espagnols apparaissent, il y sortait danser et ses prophéties apparait huit fois dans quatre obtenaient de nouvaux contre les Espagnols. Pendant I Composés ornements» (José Turrisa, longtemps, le nom de Chilam textes. Dans deux de ces textes, Dyos Yum*bil (on trouve aussi Profetas yucatecos, 1841 cité par Balam, le Prophète il est cité dans une invocation de Miguel Bartolome, La dinamica Dyos Kit*bil à l’époque Enigmatique30, fera trembler la sainte Trinité : Dyos* Yumbil social de los Mayas de Yucatan, coloniale), Dyos Mehen*bil les Espagnols car, à chaque yetel Dyos Mehenbil yetel Dyos 1988, p.218). Dyos Espiritu Santo* soit les Espiritu Santo. On trouvera cette 32 Barrera qui a édité le document nouvelle révolte maya, il sera là trois formes de la sainte de Yaxcucul, pense qu’il date de pour en prendre la direction31. invocation quasi inchangée dans Trinité : Dieu le Père, Dieu le 1554 et non de 1544 comme Chaque texte est une nouvelle les chants contemporains. l’indique la date sur le Fils et Dieu le Saint-Esprit. interprétation du grand livre Les deux autres mentions manuscrit (Documento n.1 del Hah*al Dyos: le Vrai Dieu originel, une actualisation du concernent Dieu le Père seul, deslinde de tierras en Yaxkukul, (espagnol : Dios Verdadero), temps mythique, et chaque sous la forme Dyos Yumbil ou Yuc., (1554) (édité, transcrit et terme souvent employé pour Yumil ti Dyos ah tepal* (n°2). traduit par) Alfredo Barrera événement historique, désigner Dieu le Père. Vasquez, 1984). réinterprété dans les écrits des Dans un document peut-être encore plus ancien datant de chilam, nous amène à 32 retoucher le mythe. 1554 , le terme Dyos apparaît Il est possible que Balam soit six fois. Il est utilisé dans deux un titre plutôt qu’un nom passages distincts pour faire propre, il est significatif en tout référence au roi qui règne par la cas qu’aujourd’hui il désigne grâce de Dieu (n°1). Il apparaît à une catégorie d’ancêtres trois reprises dans une gardiens (cf. tome 12). invocation de la sainte Trinité et La relation du chilam avec le enfin il figure dans l’expression u serpent est à mettre en rapport kilich kaba Dyos, au saint nom avec les anciennes formes de Dieu. d’initiation avec un maître On remarquera que toutes ces serpent, un serpent de sagesse citations visent le Dieu des tel qu’il est notamment chrétiens et qu’on n’y trouve pas représenté sur certaines stèles de traduction ou d’équivalent de (cf. tome 4, corpus, texte 9 et la notion de k’u*. tome 6, analyse, ch.2). I – Vocabulaire – 25

I Contexte n°4 n°6 I Définition 33 Cf. supra note 3. Una de las cosas que estos Yete Dyablo ku meya le meno’bo, n°1 pobres tenían por más ardua y ma yete Hahal Dyos ku meya. Tu kabaix ka noh ahau Rey Ah dificultosa era hacer ídolos de Aj, yete Dyablo, leyli dyose, u Le terme Dyos, Dieu, est tepal palo, a lo cual llaban hacer dyos u Dyosile yokokata introduit avec la conquête. On lay yahaulil tumen ka yumil ti dioses; le trouve dans le documents les Dyos Les faiseurs travaillent avec le plus anciens comme le Livre Faire des idoles de bois était Diable, pas avec le Vrai Dieu. des Bacabs. Il va très vite être Au nom de notre souverain Roi une des choses que ces pauvres Car le Diable, c’est aussi un traduit par k’u et, plus tard, on le Puissant gens tenaient pour les plus dieu mais c’est le Dieu de ce attribuera aux Mayas qui règne grâce à notre père ardues et les plus difficiles et monde l’existence de la notion de Dieu ils appelaient cela «faire des (Tome 7, Corpus, texte 35) Dieu. Or, il ne semble pas (Document de Yaxkukul, fol.1) dieux»; évident d’attribuer aux Mayas, (Tome 7, corpus, texte 18) n°7 du moins en ce qui concerne n°2 ti u k’ab Dyos Uumbil33 leur religion populaire, des ts’aan yuchukil n°5 Dyos Mehenbil dieux et encore moins un Dieu tumen ka yumil ti Dyos ma ti k’alik’an chen mak Dyos Espiritu santo unique (cf. infra, article k’u). Si ah tepal lay lae me(n)mi. H’exe (bi)xe, yante le terme Dyos apparaît pulya’obo mu poder Dyos à la main de Dieu le Père fréquemment aujourd’hui pour offert en abondance tsamili, poder Dyose mixtun Dieu le Fils désigner notamment la sainte par notre seigneur en Dieu tsaik koha’ani, chen mak tsak u Dieu le Saint-Esprit Trinité dans les chants souverain aussi poder, ah ! Chen ma’ak. (Tome 8, corpus, texte 81) chamaniques ou simplement le (Livre des Bacabs, texte XLVII, Dieu des chrétiens, il est aussi fol.215) ce n’est pas une captation de n°8 employé comme équivalent de l’énergie vitale ancestrale, ce Rogar in k’atik la notion de dueño, yum* ou n°3 sont juste des hommes qui font kichkelem Hahal Dyos pour traduire les différents Nukuch makobo mas hach cela. Comme ceux qui jettent termes qui renvoient à la uchben takobo, ha ! letiobe mas des sorts, ce n’est pas le Je voudrais prier notion de vencêtre : ik’*, (u)la tiho’oso, ula tiho’oso! pouvoir de Dieu qu’ils le magnifique Vrai Dieu yumtsil*, nukuch ts’ul*... reçoivent, car le pouvoir de (Tome 8, corpus, texte 82) Un texte désigne d’ailleurs les Les anciennes personnes, les Dieu ne rend pas malade... anciennes personnes comme très anciennes personnes, elles C’est juste une personne qui des dieux ce qui est révélateur étaient comme des dieux, elles donne le pouvoir, juste des du sens de ce terme en maya étaient des dieux ! hommes. (cf. n° 3). (Tome 7, corpus, texte 8) (Tome 7, Corpus, texte 35) 26 – Tome 15 – Outils de recherche

34 Ma version de ce texte repose I Les sources coloniales I Contexte n°4 essentiellement sur Grasya tu santa primisya grasya l’interprétation du terme Comme il s’agit d’un terme n°1 tu luk’ in pixan grasya*. Aucun des traducteurs, espagnol, on procédera à la Tumen ts’ul*obe ts’oki u tu luk’ in puksik’al par méconnaissance de la réalité recherche de ses apparitions minantal ka yum*il ti Jesu I ethnographique, n’ a su y Le mot, variantes dans les textes écrits en maya. Kristo tu t’anob ; tulakal u reconnaître le nom ésotérique phonétiques et traductions de saintes prémices de maïs du maïs. Les premiers textes où on kilich* grasya Hah*al Dyos* 34 me dérobent l’esprit 35 Antonio Mediz Bolio bien qu’il Grasya, maïs, grâce. trouve le terme de grasya lae ts’oki ulah tok kob... me dérobent le cœur n’ai pas compris le sens de (souvent écrit ga) sont les grasya traduit par «couche de Livres de Chilam Balam, il Parce que, pour les étrangers, I Composé (Tome 8, corpus, texte 82) ciel» et saisit le sens général du n’apparaît pas, en revanche, le Père Dieu Jésus Christ poème, Edmunson traduit par Grasyail, le Maïs, la Grâce, le «grâce». dans le Livre des Bacabs. n’existe plus dans leurs n°5 suffixe il indiquant l’aspect 36 Jacinto Canek apparait comme On le trouve notamment dans paroles : tout le saint maïs du kanba yh le santo sujuy gracia signataire d’un texte écrit un divin. un mythe d’origine du maïs du Vrai Dieu a été volé... siècle après sa mort. On peut Tun grasya, la pierre de maïs (la Chilam Balam de Chumayel (Déclaration de Jacinto Canek et mûr/sonnant est ce saint et très penser à une révélation à un pierre qui donna naissance au (n°2). Grasya est le nom Manuel Antonio Ay, Tabi, chamane lors d’un rêve ou d’un pur maïs maïs). 36 vécu mythique. L ’autre ésotérique du maïs et le texte 1847 ) (Tome 8, corpus, texte 86) signataire est un des leaders de décrit une ascension ou un l’insurrection. Ce texte a été passage par plusieurs grasya. Il n°2 n°6 publié en maya et allemand est vraisemblable qu’il désigne Ti minan kaan y luum dans Carl Heller, Reisen in i me darais grasia Para in ici les couches de nuage qui ox amay tun grasya mendarme Mexico Inder Jahren 1845-1848, composent le cosmos uch ki u patki u k’uil ah tepale. 1853, p.293, une version i Per se Berar espagnole de José Tec Poot a conformément aux rituels où paru dans Miguel Bartolome, La chaque couche de pain, chaque Là où il n’y a ni ciel ni terre Et vous me donnerez la grâce dinamica social de los Mayas de grasya, représente une couche il y avait une pierre de maïs Yucatan, 1988. 35 de m’amender de nuage . triangulaire et de persévérer On trouve aussi la forme et la sacralité du puissant (Tome 8, corpus, texte 87) grasyail. (Tome 8, corpus, texte 4)

n°3 Wa bela tu epoka inale, pwes hoko holka tiale ka’axo, tiale grasyobo.

Si c’était en ce moment l’époque des épis de maïs, et bien on irait à l’extrémité du village, pour les maïs. (Tome 8, corpus, texte 77) I – Vocabulaire – 27

I Définition l’époque en Europe, le terme I Sources coloniales 37 Le fait que cette écriture est grasya est écrit ga. C’est bien H (X) men d’origine européenne n’exclue Ce terme signifie «la grâce», ici le g, plus que le r de grasya Dans le Motul (1, 2), le terme pas son rapport avec l’écriture glyphique, cf. tome 1, ch.4. mais aussi, dans un sens qui est aussi un phonème ah men a le sens général de ésotérique, «le maïs». «maître artisan» (maestro o 38 Les ethnologues et linguistes ne importé, qui porte le mot, qui I Pourquoi l’introduire à certains Le mot, variantes artifice de cualquier dote u valent guère mieux puisque la en est en quelque sorte le phonétiques et traductions seule forme féminine endroits, alors que par ailleurs glyphe37. oficio : «maître ou artisan contemporaine incluse dans le l’auteur a à sa disposition Le terme grasya peut aussi être H (X)-men, h (x)-meen, Ah (Ix) quelque soit l’art ou le métier) Diccionario maya Cordemex est la cuisinière, ix men hanal ! d’autres termes comme ixim? employé, dans une men, meen, men et la partie espagnol-maya Parce que, pour le chamane qui Le faiseur, la faiseuse, le précise qu’il s’agit d’arts 39 On se reportera notamment à conversation espagnole, pour l’article mehen. l’emploie, il traduit exactement désigner la partie immatérielle chamane, la chamanesse, le mécaniques ou manuels le concept de maïs et pas d’une offrande (cf. tome 7, prêtre (la prêtresse) de la forêt. (obrador asi de cosas seulement celui de la plante. corpus, texte 39). mecanicas) ce qui est Il le traduit mieux encore que yerbatero, sacerdote del monte contradictoire avec la première ne pourrait le faire le maya et formulation. c’est pourquoi on va forger On ne sait pas si la forme I Racine avec lui l’expression tun grasya abrégée h–men existait déjà car que l’on doit traduire par men: faire (meyah, «travailler») elle n’apparaît qu’au XVIIIe «pierre de maïs» ou encore siècle (7, 8). «pierre précieuse de maïs» I Sources préhispaniques On trouve, dans différentes (n°2). sources, une imposante liste On trouvera même l’expression Men est le douzième de la série d’une quarantaine d’exemples sustina (sustinal) grasya, que des vingt jours que compte parmi lesquels ah men tak’in : l’on peut traduire par «le maïs chaque mois lunaire. Il existe «orfèvre» (platero) (2, 4, 6, 8), qui nous soutient» ou encore un glyphe, recueilli par Landa, ah men ts’ib: «peintre», «la nourriture fondamentale». le désignant. «dessinateur», «écrivain» (ts’ib En effet, pour les chrétiens, la désignant à la fois «peindre», grâce, c’est la chose la plus «dessiner» et «écrire») (2, 3), précieuse qui nous est ah men habon «fabriquant de accordée par Dieu, ce dont jambons» (jabonero) (6)... nous dépendons absolument et Mais on ne trouve pas la forme dont nous devons être ix (x) men38, preuve une fois de reconnaissants absolument. Il plus de la misogynie des frères s’agit bien du maïs, qui est, et de l’orientation masculine de suivant le mythe, ce dictionnaire39. consubstantiel à l’homme. On trouve également ah J’ai noté, dans le tome 1 (cf. menyah : «le travailleur» ch.4) l’importance que revêtait (el trabajador) (3, 6, 8). la forme abrégée : Un texte que l’analyse conformément aux paléographique permet de conventions en usage à dater du XVIIIe siècle est le 28 – Tome 15 – Outils de recherche

40 Les almehenob, littéralement premier à mentionner le sens I Contexte n°3 n°6 «enfants du père et de la mère», religieux de h–men (sous la Le ka anchao un tu chan men, tu Tie kakat ora ku liki be yich tilik désignaient le groupe social des forme meeno’ob) dans un récit tsikbata lu kwentoi. le meno wa yan munyal. Mina’a. dirigeants. Ils vivaient au centre n°1 du village. Les autres, ou de sacrifice (cf. n°1). Il faut Chen ka tilu, u... u wolo bin u pe attendre la fin du XIXe siècle Yaax maaxo’ob k’ucho’ob tu Il eut un jour un petit faiseur, chan wol munyal lak’in. «banlieusards» étaient d’un kuuchil u chi’ le ts’ono’ot u ti’ile statut inférieur. Ces distinctions avec Brinton (cf. infra, dit l’histoire liées à l’habitat ont perduré définition) pour trouver une kili’ich kiimil k’ultal ahaw (Tome 8, corpus, texte 31) A chaque instant le faiseur e jusqu’au XX siècle, elles nouvelle mention de ce terme. kaano’ob ku ts’o’ole’, ah kiino’ob levait les yeux pour voir s’il s’estompent peu à peu tu pacho’ob k’uch meeno’ob, h n°4 venait un nuage. Il n’y avait aujourd’hui. taan kaho’ob, pach kaho’ob. 41 Dans Domingo Dzul Poot, - Tene hach hatsuts, hach uts tin rien. Et soudain il vit qu’il y Leyendas y tradiciones historicas xikin in uyik u k’ay le men avait un petit morceau de mayas, 1987. Les premiers à arriver au bord menti yorai u tial u kubik un pe nuage à l’est. du cénote pour la mort sacrée cha’chak. Hach uts tin wich u (Tome 8, corpus, texte 77) sont les souverains serpents, meyahobo. Tene, takin kanik. suivent les maîtres du temps, puis les faiseurs, ceux du - Je trouve très beau et très centre des villages et ceux du 40 mélodieux le chant du faiseur fond des villages . réalisé au moment d’offrir un (U hublil oxil nupt’an appel de la pluie. Je trouve ce (Destruction de la triple travail vraiment très beau. alliance), texte anonyme, e 41 Moi, je voudrais comprendre. XVIII s ) (Tome 8, corpus, texte 32)

n°2 n° 5 Hum ! Entonses u klase(s) le - Don Lino, talon wi tech tumen meya’o ya’ab, un pe klase, ha ka men cha’chak ? espiritista, x–men, kolel. - Pwes, kin betik xan ! Espiritista xib, h–men, yerbatero, bweno... Letie klase’o. - Don Lino, nous sommes venus t’entendre pour savoir si Hum ! Et donc il y a beaucoup tu fais le cha’chak, l’appel de la de sortes de travail, il y a la pluie ? spirite, la faiseuse, une - Eh bien je le fais également ! femme, et le spirite, un (Tome 8, corpus, texte 77) homme, et le faiseur, le yerbatero. Voilà les sortes de travail. (Tome 7, corpus, texte 17) I – Vocabulaire – 29

I Définition I Sources coloniales dignitaires espagnols et 42 On trouve aussi dans certaines Hah indigènes (1 : obispo, oidor, sources coloniales le terme Nous connaissons un texte Hah désigne la vérité. Ce qui provincial y comisaria, y es payab (cf. pay*) qui est employé aujourd’hui dans un sens voisin colonial datant est vrai est permanent nous nombre para estas dignidades y vraisemblablement du XVIIIe indique le Motul (1 : cosa fija y mais ne désigne plus le I otra semejantes : «évêque, siècle qui mentionne les h–men Le mot, variantes permaneciente y cosa spécialiste religieux. On trouve phonétiques et traductions auditeur (fonctionnaire de aussi dans les dictionnaires le en tant que spécialistes religieux verdadera y válida : «chose fixe justice), provincial et terme Ah bobat, «Prophète» (1, aux côtés des ah k’in*(n°1). Cela Hah (ha’): vérité et permanente et chose commissaire, et c’est un nom 2, 4, 5, 8), plus spécifique que celui de chilam, celui de pul yah permet d’affirmer leur véritable et valide») mais on (employé) pour ces dignités et ancienneté, bien que le terme ne trouve aussi la forme hal (9). (cf. pul*) toujours employé. I Composé d’autres semblables»). Halach figure pas avec ce sens dans les Hahal, redoublement de hah a De nos jours, on distingue Winik désigne aussi le essentiellement le spirite Hahal : très vrai, vrai. dictionnaires. Leur mention le même sens, encore plus gouverneur (1, 3, 7, 8). (espiritista) du yerbatero mais Hahal Dyos*: le Vrai Dieu (le juste après les ah kin* indique fermement affirmé, «chose Comme l’indique Ralph Roys tous deux peuvent être appelés Dieu des chrétien) h–men (cf. tome 7, corpus, texte qu’ils en étaient à la fois vraie, sans faute et sans doute le Halach Winik était pour les littéralement Dieu très Vrai. 17 et doc. 42). distincts, bien qu’ aujourd’hui et véritablement et en vérité» Mayas le plus haut niveau de la on ne distingue plus les deux Halach: véritable. (cosa verdadera, sin falta y sin Certains faiseurs ont aussi des hiérarchie politique, le spécialités : le massage (yoot’), Halach Winik* (Halahach fonctions, et vraisemblablement, duda y verdaderamente y gouverneur d’une province la traumatologie (utskinah bak) Winik), Homme Véritable, d’un rang inférieur. C’est deveras). L ’accumulation de indépendante. Sous la forme mais je n’ai pas observé que Chef de province, Président. cela induisait des hiérarchies probablement ce qui explique qualificatifs indique Halach Winikil, ce terme Tu hahi: certainement, oui. comme l’indique Miguel leur absence du Livre des l’augmentatif : hahal c’est en désigne la charge du Halach Halach kanche’, trône. Bartolome (cf. Miguel Bacabs. quelque sorte «plus vrai que Winik (halach winikil, el oficio Brinton, à la fin du XIXe siècle, vrai», d’où l’utilisation de ce Bartolome, La dinamica social de i cargo de los tales : «l’office et los Mayas de Yucatan, 1988). définit le terme de la manière terme pour qualifier le Dieu la charge de ces derniers» suivante : «Le devin est appelé des chrétiens. 42 (n°10)). h–men , une forme personnelle On trouve également les Halach t’an désigne «un masculine du verbe men formes hahibe : «c’est vrai» serment» et, comme forme «comprendre», «faire». (verdad es eso), u hahil: verbale, «jurer» (1, 6, 8), on L ’emploi de la racine «faire» se «certitude», et tu hahil (1, 2, 3, trouve aussi hahal t’an (3) ce retrouve dans d’autres cultures 6) ou tu hahal (5) «vraiment, qui indique la proximité des pour désigner des fonctions réellement». formes hahal et halach. chamaniques. Ainsi, le faber qui Halach signifie «véritable» a donné le forgeron a des (cosa verdadera (1)) comme implications mythiques en dans l’expression halach t’an: Europe. On notera que le terme «chose véritable et certaine» espagnol, hechizero, est (cierta cosa verdadera) mais on construit sur la racine hecho, trouve aussi le sens de «un fait». Dans le langage «homme de pouvoir» (2 : courant on dit : es un trabajo hombre de hecho). Plus que fue hecho, «c’est un travail couramment sous la forme qui a été fait» pour désigner un Halach Winik: il désigne acte de sorcellerie. plusieurs types de hauts 30 – Tome 15 – Outils de recherche

43 On notera l’emploi de ix, I Contexte n°4 n°6 n°9 particule qui indique l’agent Ootsil u ahawil Uxmal, Lah kinob ku payalchitik* ti Pwes bela’e kin ta ila ts’a kwenta féminin, sans doute parce qu’il n°1 u k’aaba’ bine’ Tutul Xiu, Hahal K’u, ma yuchul lob ti (t)u hahile bax kyaako, ma chen est ici question de la croix ti noh ix u tepal xan identifiée au yaxche’ sous sa mina’an u na’ mix u x–chiw. yahaulil. tu tusken*... Hahal Dyos Mix hah wa Ahau u ch’ila’kabal forme féminine. lay Hahal k’u 44 cf. Tome 1, ch.4. Tous les jours elle priait le Et bien, aujourd’hui, je me suis 45 Rappelons que H–es désigne à Pauvre diable le roi d’Uxmal Dieu Véritable qu’il n’arrive rendu compte qu’il disait la la fois le nom du nain et le à la droite de la grande dont le nom est Tutul Xiu rien à son souverain. vérité, ce n’était pas un devin. 43 puissance féminine aussi il n’a eu ni mère ni nourrice (Tome 3, corpus, texte 15) mensonge... 46 Jeu de mot sur in yum, mon père du Vrai Dieu et mon seigneur. son vrai lignage n’est pas (Tome 7, corpus, texte 30) le Vrai vencêtre aussi souverain n°7 (Chilam Balam de Chumayel, (Tome 1, Annexe) Pero take takino desaparesernae n°10 fol. 27r) mehor dicho ma tu kubi*, pero... Bee Mehene n°5 pero uniko... uniko este Wet Halach Winikile n°2 - H–esech waa. rekwerdo, wa u hahile, leti Wet ah tepale* Halahach Winki le lumo Ka bin tu nuutahe’: yotocho, lelo mu fayar... tun tuklik «Bax ku yuchul xan» Tu es mon fils - H–esen in yum. Mais même l’argent a disparu, tu as aussi la charge de Et le Chef Véritable, le autrement dit, il ne l’a pas Gouverneur comme moi Président, de cette terre - Ma’lob, ki bin yum ahaw. Wa remis, mais la seule chose qui tu es aussi souverain a pensé : «Qu’est-il donc tumen hah H–eseche’, saamale’ peut rappeler que cela est vrai, (Tome 8, corpus, texte 89) arrivé» u pilinsut in wotoch kun c’est sa maison, cela ne peut (Chanson de Mario Ewan (tome 44 ahsiken ! He’e waa u Paahtal a pas être mis en doute... 1, ch.3 ) mentike’! (Tome 6, corpus, texte 37)

n°3 n°8 - Taan waa in naay ? ki bin. Ma’ Il lui dit : - Pues hach wa tun tu hahi? lela’ ma’ naayi’, lela’ hach hah! - Tu es H–es45? - Tu hahi!

- Est-ce que je rêve ? dit-elle. L ’autre répondit : - Mais c’est vraiment la Non je ne rêve pas, ceci est - Je suis H–es, mon père !46 réalité ? vraiment vrai! - C’est vrai! (Tome 1, Annexe) - C’est bien, dit le père (Tome 6, corpus, texte 37) souverain, si tu es vraiment H–es, demain ma maison tournera lorsque je me réveillerai ! On verra si tu peux le faire ! (Tome 1, Annexe) I – Vocabulaire – 31

I Définition chercher du côté du non au caractère mobile et toujours manifesté, du suhuy*. redéfinissable par Hel Le vrai est la permanence et la Les Mayas, à la différence des l’interprétation du savoir pour légitimité : celle du pouvoir Grecs, n’ont pas abandonné le les chilam. avec le Halach Winik, l’homme savoir des anciens pour le culte L ’histoire du nain d’Uxmal (cf. I véritable (n°2), le plus haut Le mot, variantes du vrai, du bon, du beau. tome 1, annexe) indique phonétiques et traductions dignitaire politique de l’époque Le Livre des Bacabs qui ne combien les lignages des préhispanique et coloniale, compte aucune occurrence de Halach Winik sont fragiles et Hel : permutation, rotation, mais aussi la légitimité de la hah est un bon témoignage du comment ils sont soumis au nouveau, réponse, équivalent, parole, haha t’an, «une parole peu d’importance de la vérité caractère énigmatique du à la place de... vraie». dans les incantations. savoir. Dans les chants des faiseurs Le statut de la vérité pourrait C’est pourquoi le roi lui I Composés comme dans les Livres de s’énoncer ainsi : il n’y a pas de demande s’il est «vraiment» (Ah) kanhel, kangel: les quatre Chilam Balam, il est surtout vérité indépendamment du H–es (n°5). Si c’est le cas, il qui permutent/le serpent employé sous la forme Hahal pouvoir de la faire passer pour doit prouver cette vérité par la permutant/l’ange, l’archange. Dios ou Hahal k’u, «le Vrai telle, de l’imposer par la force. force. L ’insulte suprême hela’an, helan différent Dieu», le Véritable vencêtre La vérité est le résultat de qu’adresse le nain au roi – «son (n°1). En effet, la légitimité, le luttes entre lignages pour vrai lignage n’est pas caractère véritable a été l’interprétation du grand livre souverain» (n°4) – entraînera confisqué par les chrétiens de originel dont les hommes ne un combat, une joute oratoire la même manière que, dès peuvent donner que des qui ne pourra se terminer que l’époque coloniale, ils traductions approximatives. par la mort d’un des s’emparaient du titre de Halach C’est pourquoi, pour devenir protagonistes : la vérité ou la Winik pour l’appliquer aux Halach Winik, il faut maîtriser mort. dignitaires espagnols. le langage énigmatique et ne Si la vérité est inscrite au cœur pas parler en langage clair. du politique – elle définit le C’est aussi le sens de ak’ab ts’ib, dignitaire suprême – ce n’est l’écriture-dessin obscure : pas elle qui caractérise son l’écriture glyphique est savoir. énigmatique et doit garder sa Son savoir est énigmatique part d’obscurité. Aujourd’hui, (suywa t’an*), la réponse à en continuant de résister aux l’énigme ne fait pas disparaître efforts des savants, elle garde sa cette dernière. pureté. Je pense qu’il faut plutôt La notion de permanence, mise considérer deux vérités, l’une en avant par le Motul pour liée à l’œuvre humaine en ce expliciter hah, montre bien le qu’elle a de solide, de véritable, caractère contradictoire de la de légitime (savoir légitime, vérité pour les hommes : cette filiation légitime), de fondé (cf. permanence s’oppose en effet hets*) et l’autre qu’il faut 32 – Tome 15 – Outils de recherche

47 Je lis yuuan comme yu wan soit I Sources coloniales l’association kangel Chak dans I Contexte n°4 «le géant», «la géante». Wan est les livres de Chilam Balam (cf. in takik un terme qui a pu donné Le terme hel est donné comme n°1). n°1 u hel yax bak H–wan, interprété généralement un équivalent de k’ex* dans ka kolabi u kanhel Chak xib comme le Juan espagnol, et Les dictionnaires sont assez certains de ces emplois. laconiques sur cette notion et Chake Je m’approche H–wan tul, le maître du monde On retrouve deux des trois Sak xib chak kolabi u kanhel souterrain (cf. tome 4, analyse, donnent serpent (3, 8), dragon de la nouvelle dive dame héron ch.1). valeurs dégagées pour k’ex (cf. (7, 8). u kanhel Ix ek’ yuwan chak... (Tome 3, corpus, texte 5) Monroe Edmunson propose d’y infra): le troc, l’échange (3 : La notion de mutation attachée lire un titre ce qui ne donne pas trueque o troeque ; recompensa à hel (mudar : muter (1, 3, 4, 7, ils prirent par force l’ange/le n°5 sa signification (cf. Heaven born o recompensación ; paga, serpent permutant de Pluie Merida..., 1986, p.80, n.719). 9) a pu être à l’origine du Ka tux taak albil ti Ix kito, ts’ok retorno o recompensa de kanhel en raison des propriétés Rouge in helbesik in tukul. cualquier cosa : «troc ; morphologiques – le de Pluie Blanche, ils prirent par récompense ou compensation, changement périodique de force l’ange/le serpent Même si j’ai aimé Ix kit, j’ai paiement, retour ou peau – du serpent (cf. tome 2). permutant changé d’avis. récompense de n’importe l’ange/le serpent permutant de De mutation, on passe ensuite 47 (Tome 3, corpus, texte 15) quelle chose») et le à différent, différence (hela’nil dame Noire géante de pluie changement dans le temps, ce (8) hela’an (3), helan helan (1). (Livre de Chilam Balam de n°6 qui implique la succession et la Hel hel signifie «parfois» ou Chumayel, fol.2r) Pero un pe espiritu helan, leti ku permutation (1 : sucesor de «alternativement» (1 : a veces o sut xan. cualquier oficio o cargo o lo alternativamente). n°2 que se sucede o se pone en La notion de helep associée au Mina’an ba’al sen subtsil Mais il est équivalent à un lugar de lo, que se gastó, quitó changement coutumier est hun tu’ul ahaw mixba’al u yohel esprit, il se transforme aussi. o faltó: «successeur de présente dans le Motul (1 : che’e k’abeet u kaxtal bin u hel (Tome 4, corpus, texte 2) n’importe quel métier ou mudarse en costumbre o en charge ou ce qui succède à ou naturaleza y trocarse una por Il n’y a pas de chose plus n°7 se donne à la place de ce qui a otro : «changement en honteuse - Pus, ma’alo ! In wilik bix in été dépensé, ôté ou qui coutume ou en nature et qu’un roi qui soit sans savoir be’etke. Pero yan in sutiktech u manque») échanger l’un avec l’autre») on il faut donc lui trouver un he’ele... La notion de discorde est trouve aussi helep u, «la successeur cependant exclue. conjonction de la lune» (1). (Tome 1, annexe) - C’est bien, je vais voir La forme la plus intéressante Dans le Pio Perez, elle a le sens comment je vais faire. Mais, (si est celle de kanhel (kangel) ou de fête de l’année nouvelle, n°3 je n’y arrive pas), je t’en ah kanhel (ah kangel), ou l’ange tout comme le k’ex* (8 : año lay tin mahan tah donnerai un autre... et l’archange espagnols se nuevo, dia de remudarse los u helinte (Tome 6, corpus, texte 2) substituent parfaitement au oficiales públicos : «nouvel an, kanhel maya. L ’iconographie jour où se renouvellent les et je t’emprunte à nouveau des anges combattant les offices publics) mais on peut pour te baiser à nouveau dragons a du être «lue» comme penser qu’il s’agissait d’un (Tome 3, corpus, texte 5) une association entre ange ailé rituel à l’intérieur du k’ex. et dragon, c’est-à-dire serpent ailé, figure de Chak. On trouve I – Vocabulaire – 33

n°8 I Définition serpent et hel: permutation) Mina’an u hel désigne à Chan Kom le cheval Hets’ La notion de hel est employée de Pluie, signe de l’étroite Il n’y en avait pas d’autre dans le langage courant pour association entre serpent et désigner quelque chose que (Tome 6, corpus, texte 30) cheval (cf. tome 8, analyse, I l’on doit donner en réponse ou Le mot, variantes ch.3). phonétiques et traductions n°9 en équivalence : par exemple la - Ay ! in u tuuchi’en in yuum* réponse à une lettre, ou bien Hets’: soutenir yetin ko’ole. In ch’a’u nohchi un objet équivalent si on a perdu un objet emprunté... Kanhel*. I Composés - Ay, je suis l’envoyé du père et Hel suppose une succession, Hets’ lu’um : soutenir la terre, de la mère. Je suis venu une rotation, une alternance et cérémonie réalisée pour chercher le grand Kanhel, le cette notion se retrouve dans l’occupation d’une nouvelle grand serpent ailé (le serpent un rituel associé au k’ex de la terre. permutant). nouvelle année. Les quatre Hets’ katun : fondation du (Tome 8, corpus, texte 17) chak sont remplacés par quatre autres et ce changement, cette katun, cycle de vingt ans, cérémonie réalisé encore à n° 10 rotation s’appelle le helep (cf. l’époque coloniale pour le mahe max u hel u patal u menke tome 8, corpus, texte 55). Le dictionnaire de Pio Perez (8) début d’un cycle de vingt ans (10). n’importe qui ( n’importe quel considère même le helep Hets’ mek’: soutenir en successeur) ne peut pas le comme le nom du rituel de la embrassant, cérémonie qui se faire nouvelle année, en faisant un réalise à trois mois pour une (Tome 8, corpus, texte 32) véritable synonyme de k’ex (cf. supra). fille et quatre pour un garçon, Les notions de k’ex et de hel considéré aujourd’hui comme sont voisines mais hel est le baptême maya. davantage de l’ordre de la Hets’kunah (2, 8), hets’kuntah circulation naturelle, de (8, 9) : appuyer, installer avec l’alternance, alors que k’ex fermeté (n°3). implique un transfert, souvent violent, c’est-à-dire une introjection et une projection (cf. k’ex*). Cette différence est exemplaire dans le cas de la troisième famille de sens de k’ex: la discorde. La notion de hel n’indique pas la discorde mais un changement, une succession naturelle. Le santo kanhel (de kan: 34 – Tome 15 – Outils de recherche

48 Suivant que l’on lit sip ou ts’ip, I Sources coloniales rituels ou mythiques. cette notion en particulier dans I Contexte le s et le caractère pour ts’ sont, On trouve dans le Motul un les chroniques des katun ou dans l’orthographe utilisée pour On trouve hets’ dans la plupart vocable très voisin de hets’ mek, cycles de vingt ans où hets’ n°1 le Livre des Bacabs, très des dictionnaires avec comme Emal proches. hetsmek’tah, si ce n’est que hets’ indique le jour de la fondation traduction fijar, afirmar, s’est modifié en hets, ce qui est du cycle, u hets’ katun . On u hets’ katun asentar, apoyar con firmeza : un phénomène phonétique trouve aussi la mention de hets’ ti hun Ahau «fixer, soutenir, installer, courant dans les termes lu’um. Emon tab appuyer avec fermeté». composés. emon sum On aura ainsi hets’ kah «fonder Hetsmek’tah, est défini ainsi : un village» (3) et hets’ kab sobarcar y sustentar, o llevar o Descente «installer une ruche» (3). traer los niños en brazos las la fondation du cycle Mais on trouve aussi le sens de indias, sustendandolos, lo est au premier du mois Ahau hets’ lu’um avec différentes mismo es de los cantaros de le cordon est descendue variantes signifiant : agua y cosas asi que los llevan la corde est descendue - soit la fondation, le sobre el hueso de la cadera (1) (Chilam Balam de Chumayel, peuplement d’une nouvelle «Se dit des Indiennes qui fol.39 r) terre, hets’ lu’um, poch lu’um, tiennent sous l’arc du bras et poblar o tomar posesión, soutiennent, ou portent et n°2 «peupler ou prendre apportent les enfants dans les Primero = Buluk Ahau possession» (4), hets’ lu’um, bras, en les soutenant, et il en U yax hets’ luum ts’ulob lae escojer lugar o tierra, tomar est de même pour les cruches Premier = Onze du mois Ahau posesión, «choisir un endroit d’eau et les choses similaires La première fondation de ou une terre, prendre qu’elles portent sur l’os de la terre des étrangers également possession» (5), hanche». (Chilam Balam de Chumayel, - soit dans un sens plus général Cette description correspond à fol.47 r) – la terre, lu’um, étant ici le lieu l’acte initial du hets’mek’ qui est par excellence de toute assez précisément cerné par la n°3 fondation – : fijar, afirmar, décomposition du terme : In hets’ kunt asentar y apoyar con firmeza, «soutenir en embrassant». yok’ol u e yul al. «fixer, soutenir, installer, La forme hets’mek est ensuite In hets’ kun(t) appuyer avec fermeté» (7). attestée par Pio Perez au XIXe yok’ol ah winklis ts’ip Apoyar, sellar, asentar con siècle (8). in hets’ kun(t) yok’ol bobochex firmeza, fundar establecer, Un grand nombre de composés «appuyer, seller, installer avec de hets’ et de formes Je m’appuie fermeté, fonder, établir» (8). grammaticales diverses sur l’enfant de la noire Si le sens religieux n’est pas attestent l’importance de cette polisseuse donné, il est sous-entendu et opération dans la société maya je m’appuie l’opération matérielle de fonder sur l’homme préhispanique et coloniale. 48 un village était Le Chilam Balam de Chumayel libérateur/écorcheur vraisemblablement fait aussi un large usage de je m’appuie sur ton désir indissociable de ses aspects (Tome 7, corpus, texte 2) I – Vocabulaire – 35

n°4 I Définition c’est transmettre au nouvel maya, lors d’une nouvelle 49 Sur ces relations entre rituel et Bax kini bete, ka k-bet u(n) pe entrant dans la société non installation. On trouve aussi habitat, je renvoie aux travaux k’ex* ti, ka k-mentex un pe hets Si le hets’mek’ est resté seulement la force mais aussi la cette absence dans une autre que j’ai réalisés à l’Ecole important dans la société d’architecture de Nantes et lu’um. Halibe ! Yete le meya’elo, loi. Le rituel du hets’ mek’ cérémonie associée à notamment à mon projet de u pata lu ka sutu. yucatèque, le hets’ lu’um, consiste, après avoir pris l’édification d’une nouvelle comme le loh lu’um*, est recherches, Espace rituel et l’enfant, les jambes écartées, maison, u ch’uyenil na 52. espace d’habitation, 1988. Nous devons faire un transfert, devenu plus rare, et on a sur la hanche, en position de Hets’ comme loh’* ont à voir 50 Cf. Robert Redfield et Alfonso un k’ex, nous devons faire un d’ailleurs tendance à confondre hets’mek’, à lui donner les avec la circulation de l’énergie Villa Rojas, Chan Kom, a maya les deux notions. En toute village, 1934, p.146, cf. aussi hets lu’um, «un soutien de la objets dont il devra se servir vitale. Tout lieu est habité p.117. terre», pour apaiser la terre. rigueur le hets’ lu’um ne peut se pendant sa vie. Si c’est une d’abord par les ancêtres et il réaliser que sur une nouvelle 51 Cette ivresse est rituelle et (Tome 8, corpus, texte 32) fille, elle recevra marmite, faut prendre soin de les rendre associée à l’importance des terre, suhuy*. Dans la pratique, aiguille et toile. Si c’est un inoffensifs avant de l’occuper. combats que les faiseurs n° 5 on assimile des terres garçon, il recevra hache et coa. Pour cela il faut faire des doivent mener (cf. comunication inhabitées depuis longtemps, orale de Juan Kob, faiseur de Pues konex hets lu’umte! On ajoute aujourd’hui le cahier offrandes, Yaxcaba). Eh bien, allons soutenir la redevenues vierges en quelque et le crayon pour les deux c’est-à-dire donner un autre sorte (cf. suhuy*), à des terres 52 Ch’uy est un terme qui signifie terre! sexes. «logement» à occuper aux «suspendre», il ne semble donc (Tome 8, corpus, texte 32) nouvelles de la même manière Je n’ai pas pu observer de rituel vencêtres. Si on ne prend pas pas qu’un hets’ ou «fondation» qu’un enfant n’est pas de hets’ lu’um mais Redfield et ce soin, alors les vencêtres soit en cause pour la absolument nouveau puisqu’il Villa Rojas mentionnent un resteront sur place et construction d’une maison. est en partie le retour, le rituel de hets’ luumil kab provoqueront une maladie. k’exol*, d’un de ses ascendants. permettant d’installer un Dans le cas d’un hets’, on peut C’est une manifestation de nouveau rucher. Kab a ici le faire l’hypothèse qu’il n’est pas cette dialectique du retour et sens d’abeille et luumil kab nécessaire de faire une offrande du nouveau qui est celui de «terre d’abeille», souterraine si le lieu est sain et constitutive de la notion de rucher. Ils expliquent qu’il qu’il n’est pas un lieu de cycle, k’in (cf. ah k’in*). s’agit d’une des cérémonies les résidence des vencêtres. Ceux- Lorsque le faiseur Don Pedro moins importantes et qu’il n’est ci ne font que passer et il suffit tente de faire revenir un enfant pas nécessaire de réaliser un de leur «élever» une offrande enlevé par les vencêtres, il four souterrain50. Je ne suis pas «céleste» sur l’autel, le kanche’. réalise à la fois un k’ex*, un sûr qu’il faille interpréter ainsi rituel de transfert, et un hets les données, dont les auteurs lu’um pour apaiser la terre. notent par ailleurs qu’elles Bien qu’il s’agisse d’une terre n’ont pu être recueillies de de forêt, il fait comme si cette manière satisfaisante vu l’état terre allait être habitée. En d’ébriété du faiseur51. effet, le temps d’un rituel, les L ’absence de four souterrain hommes et les vencêtres ou pib peut être associée au fait doivent cohabiter et cette qu’il n’est pas besoin de opération est déjà assimilée à 49 réaliser un k’ex*, l’opération une forme primaire d’habitat . fondamentale du chamanisme Soutenir, porter dans ses bras, 36 – Tome 15 – Outils de recherche

53 On trouvera notamment un I Composés I Sources préhispaniques I Sources coloniales développement sur la notion de Ik’ ik’ dans le chapitre 1 de Ik’al, yik’al: tempête, esprit (1, Le glyphe de ik’ a la forme d’un Dans tous les dictionnaires du l’analyse du tome 7. 7, 8) T renversé et on le retrouve à XVIe au XXe, il signifie à la fois 54 Variante libre de Moson ik’. Ik’imak : un être mythique, l’intérieur de différents esprit, vie et respiration (el I Le mot, variantes littéralement une personne de supports ou représentations : espiritu, vida y aliento (1-3, 5-6, 53 phonétiques et traductions vent, un personne vencêtre. les ouvertures des temples sont 9-12)). Il a aussi le sens de Ik’, iik’, ik, yik’al (yikal) Tus ik’: asthme, vent asphyxant en forme de ik’, manifestation «vent» et «d’air», viento (3, 5, Vent, cyclone, ancêtre que l’on trouve en perforant matérielle de la circulation du 6, 10) aire (2, 5, 6, 10). mythique, vencêtre, force certains puits ou dans les vent et de l’énergie à l’intérieur On le trouve aussi précédé du vitale. grottes, littéralement «vent de l’édifice. On le retrouve préfixe ah qui le personnifie : menteur». aussi dans la main du principal Ah ik’al (7) : «esprit» Viento, dueño del monte Kal ik’: (ka’ik’) clôturer, capter vencêtre yucatèque, Chak, (espiritu). C’est la seule l’énergie vitale, le vencêtre, Pluie. attestation dans les désigne aussi le rituel qui Ik’ est aussi le dix-neuvième de dictionnaires coloniaux de permet de protéger une milpa. la série des vingt jours que l’utilisation de ik’ dans le sens Pa’ik’: détruire, rompre compte chaque mois lunaire. dans le sens de vencêtre, l’énergie vitale, le vencêtre, il néologisme que j’ai forgé pour s’agit de l’étape finale de exprimer les notions certaines cérémonies comme combinées de vent et d’ancêtre par exemple le cha’chak. mythique. Kuch* ik’: charger de l’énergie Le Livre des Bacabs fait un vitale. grand usage des formes ik’ et Mus ik’: chasser l’énergie vitale, ik’al ou yik’al (n°7) : on trouve ce terme désigne aussi le notamment le composé tus ik’, deuxième trou d’un récipient «asthme» (cf. texte XI, LIX lui confèrant ainsi un caractère etinfra, article tus) ainsi que la sacré et bénéfique. forme kal ik’ utilisée dans les Batab ik’: vent capitaine ou rituels pour capter la force vent dirigeant, désigne vitale ancestrale et les certaines pierres divinatrices vencêtres (n°6). Plusieurs (cf. tome 8, ch.2, §3). incantations mentionnent ce qui apparaît comme des vencêtres particuliers, comme par exemple le vencêtre Nuage blanc, Sak munyal ik’ (texte XL) que l’on retrouve dans un récit contemporain (cf. tome 6, corpus, texte 18), ou le vencêtre Tourbillon, Mosom ik’54 (texte IX). I – Vocabulaire – 37

I Contexte n°2 n°5 n°7 Ma ku mana ik’ ta tierae ? pwes ku kuxkintik, ku kalik’tik, Kal k’ab xan n°1 ku ka’ik(tik) yete nwebe dias, mak’ ik’ - Bix a bel nohoch ts’ul ? Le cyclone n’est pas passé sur ku nu tsay le saka tio, ku k’al ik’ - Ay in wet xibil, in ka’ kimi ! ta terre (dans ton pays) ? orartik, ku orartik. k’anal k’abal - Baax tun kinskech ? - Hali’ in winkilile’*, in pol, tu (Phrase recueillie en 1989, peu alors ils les font vivre, ils Clôturer ce qui est en bas chibal in winkililoob, yan ten après le pasage du cyclone captent les vencêtres, ils également ik’. Taken in wil wa hela’ Gilberto) captent les vencêtres, pendant pour boucher l’énergie vitale santigwargwene*. neuf jours, on offre de l’eau clôturer l’énergie vitale - Ta kaxta tun u sip*chei’? n°3 blanche et ils prient, ils prient. en haut et en bas - Tin kaxta an. hun ten, ka ten, ox ten, kan ten, (tome 7, corpus, texte 35) (tome7, corpus, texte 2) - Tun yan ? tak hun k’aal u tenel, kin ukt’ik (Ka tu hosa) tech Balam ka pul ten yik’al n°6 n°8 -Chan mach tun le hela’, chich metnal ti in palaloob. makmak ti munyal Tia’ani tile ka bin ti yuba’e u tal mach beya’... makmak ti luum u pe kankach ik’. Kien sa tu tal u une fois, deux fois, trois fois makmak ti yik’al ik’, bin ki, u ko tal u bin yeaaan, - Comment va tu grand jusqu’à une vingtaine de fois, je makmak tii k’in beske cheobo : homme ? t’interdis, Balam de jeter sur makmak ti ak’ab – Bax tune ku tal beyo ? ku tukul - Ay, mon ami, je vais mourir! mes enfants la force vitale du makmak tin tan le chan pal bino. - Coment cela ? metnal, le monde souterrain makmak tin pach Halibe’ le ka ti yube, in ka - Voilà mon corps, ma tête, les makmak tii hun suyi xu’uki, xuk tux yuche le os de mon corps qui me font (tome 4, corpus, texte 26) cha’chake, ti xu’uke bey ik’o. mal, un vencêtre m’a saisi... Je enfermée dans le nuage voudrais voir si tu peux me n°4 enfermée dans la terre Il était là-bas et il entendit le croix-signer. X–tabay ik’... yan... yan enfermée dans la force vitale bruit d’un vent puissant, qui sait As tu été chercher le sipche’, X–tabay ik’, yan... lelo eksistido enfermée au sein du jour d’où venait ce vent, il faisait l’arbre libérateur ? tak belae ti nukuch che’o, u enfermée au sein de l’obscurité vibrer les arbres, et il pensa : - Oui, je l’ai trouvé. eksistir, tix yaxche’ hoko beyo, enfermée en face de moi - Qu’est-ce qui vient comme - Où est-il ? lelo yan... yan... enfermée derrière moi cela ? (Il le sort) enfermée dans mon enclosure. Voilà, il écouta cela et celui-ci - Et bien attrape cela, attrape-le Le vencêtre X–tabay, oui, il (tome7, corpus, texte 2) arriva, il arriva à l’endroit où fortement... existe le vencêtre X–tabay, il on faisait l’appel de la pluie, ce (Conversation entre don Tono existe aujourd’hui encore, dans vencêtre arriva là. et un de ses patient, Tabi, 1977) les grands arbres, dans les (tome 8, corpus, texte 32) fromagers, il sort de ces arbres, oui, c’est vrai il existe... (tome 3, corpus, texte 31) 38 – Tome 15 – Outils de recherche

n°9 I Définition Ainsi, un ancêtre mythique ou La vie à l’état libre, ik’, a donc Pwes beyi wohli tene, de ke yan vencêtre, ik’, est tendance à se glisser dans toute yikal. Tumen wa ma tu menta La notion de ik’ désigne à la fondamentalement invisible enveloppe corporelle. Même ti’e, mentrase tak ti u na i tux ku fois le vent et l’ancêtre mais il se rend visible à un pot contient du ik’ et c’est bine, u tsaik u pe kohani, tumene mythique c’est pourquoi je l’homme sous des formes pourquoi les anciens Mayas wa u lu kompanyeroe. Tumen propose de la traduire par le diverses, cosmiques, minérales, cassaient régulièrement leurs leti yan ik’, ti nohoch ik’ ts’an ti néologisme de vencêtre. végétales ou humaines. ustensiles à la nouvelle année tux kuch le meyaho, ese ku Le vencêtre est un être pour éviter l’accumulation atakartike ula un tu le ma’ak ma mythique dont la forme L ’énergie vitale sous forme dangereuse de ik’. chukan leti’o. fondamentale est le vent, le libre est très dangereuse et souffle cosmique qui l’homme doit se protéger de L ’énergie libre non contrôlée Oui, je le sais, il y a de caractérise tout être vivant, son contact. Plus l’énergie est va avoir en effet tendance à l’énergie vitale ancestrale, si kuxan*. liée et plus elle est manipulable incorporer de l’énergie liée ou celui qui passe n’est pas atteint, Les saints, les arouches et tous par l’homme : l’homme peut enveloppée. On dit en maya il peut cependant provoquer les êtres mythiques qui momentanément «capter des que l’on a chargé de l’énergie une maladie dans la maison où peuplent et constituent en vencêtres» (kal ik’) dans un vitale, kuch* ik’. En d’autres il se rend. Il a chargé un quelque sorte le corps de la espace adéquatement préparé termes, il s’agit d’une sorte de vencêtre, un grand vencêtre là, forêt, sont des ik’ob. et c’est ce qu’il fait fonction cannibalique. sur le lieu du travail. Et ce Yik’al désigne à la fois le souffle régulièrement lors de vencêtre peut attaquer une l’esprit, sous une forme plus cérémonies ou pratiques autre personne sans faire de abstraite encore que ik’ et un mythiques, mais il peut aussi mal à celui qui l’a chargé ! vent très fort, un cyclone. les capter plus durablement (tome 8, corpus, texte 71) dans des récipients à forme Il existe potentiellement, dans humaine : ce sont les arouches l’espace, du ik’, de l’énergie (cf. tome 7 et n°6 et 7). vitale sous forme libre : pour les Mayas l’espace temps se Il est nécessaire de libérer manifeste comme un champ ensuite les vencêtres si on ne vital. veut pas risquer que leur contact détruise les vies Ce champ vital peut humaines qui passent à leur s’objectiver sous des formes portée. C’est ce que l’on multiples dans des enveloppes appelle pa’ik’, «rompre ou pixan*. l’énergie vitale», mouvement inverse du kal ik’. Tout rituel Lorsque ces enveloppes consiste en une alternance de deviennent visibles, l’énergie ces deux opérations (cf. acquiert un certain degré de tome 8, analyse, ch.6). liaison analogue aux êtres animés et inanimés. I – Vocabulaire – 39

I Sources coloniales I Contexte n°4 Kab Seas ke tulak le ba’alo ku menta Le terme kab signifie «le n°1 he’elo, puro u dyosile* wa monde», «le peuple», «la lumbil yokokab région» (1) voire «la terre» tu yox lahun tas kab I Le mot, variantes (10). On trouve aussi ti metnale phonétiques et traductions Et donc toutes les choses qu’ils l’expression yok’ol kab ou yok’ yiknal ix hun ahau font comme cela, c’est Kab, kaab, ka kab : way kuxaano’on yok’ol kab sisil ahau... uniquement (des choses) du le monde, le monde terrestre o yok’ kab: aqui vivimos en el dieu de ce monde mundo, «nous vivons ici dans il tombe (tome 7, corpus, texte 35) le monde» (1). jusqu’à la treizième couche de I Composés Le suffixe il permet de traduire la terre n°5 des notions nouvelles du royaume souterrain tulakal tu mambal tu kabil Kabil: le monde, la nation (1) introduites par les Espagnols Dans le domaine de Ix hun Yokokab: la surface terrestre. comme la nation, kabil (1). ahau, la reine des ténèbres à tous ceux qui passent en ce Kankab: terre rouge, Une source donne un champ la reine très froide... monde Kakab : terre fertile sémantique encore plus vaste, (tome 3, corpus, texte 2) (tome 8, corpus, texte 82) Saskab: terre blanche, chaux 6 : région, miel, mundo, fuerza Kankabiyok: pied de terre o la fortaleza de algo, «région, n°2 n°6 rouge, nom d’un héros miel, force ou la puissance de - Ba’ax tun ka chen o’otik ti’ u kan tits’* le kaana mythique (cf. tome 8, corpus, quelque chose». En effet kab a lu’umkab? ki bin ya’ik. desde tu kan titits’ kakab texte 2) un homophone qui signifie le kilin ku t’an Luumkab: cul terreux, paysan miel (l’abeille est appelée - Pourquoi pleures-tu comme yum Chaakoob kolel* kab, «dame du miel») et cela, cul-terreux? dit-il. on trouve l’expression luum (tome 4, corpus, texte 34) aux quatre coins du ciel kab dans le sens de rucher (cf. depuis les quatre coins de la article hets’*). n°3 terre fertile Ti aktun, ku yanta xan, ti la parole du père Pluie saskab yan xan, yanan lan est de tonnerre grondant aktun tan... (tome 8, corpus, texte 82)

Dans les grottes, il y en a, dans n°7 les carrières de sable blanc u kalan kakabilo bakan (terre lumineuse), il y en a aussi dans la profondeur des à ceux qui prennent soin des grottes... terres fertiles bakan (tome 7, corpus, texte 28) (tome 8, corpus, texte 83) 40 – Tome 15 – Outils de recherche

55 On peut proposer une n°8 I Définition domaine souterrain et le ciel hypothèse qui rende compte de Yan tun tu kan titsika’an, u (kaan) qui hébergent animaux Kilich ces deux expressions : si lu’um kantitsi yokoka, tu kantitsi La polysémie du terme kab et vencêtres. désigne plutôt la surface mesa. Le ola ka wikech e ku rend parfois difficile de Comme certains textes terrestre et, de ce point de vue, déterminer quel est le sens signifikarku ku menta tune le indiquent une assimilation I les couches de terre sont employé. Le rôle mythique des Le mot, variantes généralement superficielles et waho beyo. Ku prepararta le possible entre kab et metnal (cf. phonétiques et traductions laissent vite la place à la roche mesa tun ma’alobo. abeilles comme premiers êtres n°1), cela tendrait à montrer karstique, alors l’emploi de kab à avoir peuplé la terre renforce que kab, en tant que monde, Kilich, kirich : saint, sacré dans le terme kankab pourrait l’assimilation possible entre s’expliquer par le fait que les Et donc tu dois le placer aux contient aussi le metnal. En quatre coins du ciel, aux quatre l’abeille, le miel et la terre, tous revanche, nous n’avons pas santo sagrado kankabal (étendue de kankab) trois rendus par kab. sont des sols plus profonds que coins de la surface du monde, d’évidences comme quoi il L ’expression kolel* kab qui les autres, on toucherait déjà au aux quatre coins de l’autel. Et contiendrait aussi le ciel. On I Racine monde souterrain. De même voilà comment on peut voir ce désigne les abeilles de la terre, aurait donc deux ensembles le kantitsilu’um désignerait Kil, kiil ? que signifie tout ce qui se fait. c’est-à-dire les abeilles ciel et la terre, kab, cette uniquement les quatre coins de tremblement, grondement, Pour (offrir) le pain, on indigènes peut aussi se traduire dernière se divisant entre la surface terrestre. pouls, pulsation. prépare donc l’autel, la table, par «dame, patronne du ciel» metnal et lu’um. bien ! et «dame, patronne du monde, Kab est un des termes les plus de la terre». C’est d’ailleurs (tome 8, corpus, texte 71) employés dans les chants de la I Composés ainsi que John Eric Thompson pluie en particulier sous la Kilichkunah, kirichkuntah: le traduit dans un passage du forme kabil, «le monde» (n°5) Chilam Balam de Chumayel sanctifier, bénir et kakab, la terre fertile, santificar, bendecir. (cf. kolel*). identifiée à un vencêtre (n°6 et On notera qu’il existe un autre 7). terme pour «terre», lu’um, En résumé les différentes lequel désigne davantage la formes du terme kab terre matière. Mais cette permettent de mettre en distinction n’est pas absolue évidence l’opposition puisque l’on trouve fondamentale ciel/terre que l’expression kankab, «terre vient compléter une opposition rouge» pour désigner un type ternaire terre/ciel/monde de terre rouge et que souterrain. kantitsilu’um (tits’*) se traduit par «les quatre coins de la terre» dans le sens de surface du monde55. L ’expression yok’o kab désigne «la surface terrestre» et donc le monde en tant qu’il est essentiellement le territoire des hommes par opposition aux deux autres espaces : le metnal, I – Vocabulaire – 41

I Sources coloniales I Contexte n°4 I Définition Je propose de dériver kilich de kilin ku t’an Kilich est généralement traduit la racine kil. n°1 yum chaakoob par la notion espagnole de Le champ sémantique de kil u man to ka kilich kolel* santo*, saint. Comme pour s’oriente autour de la notion de tu yoxlahun tas kan la parole des pères Pluie certaines autres notions, ces tremblement (pouls, pulsation, est de tonnerre grondant deux termes forment un tremblement (1, 7, 8), el latido en passant sur notre sainte (tome 8, corpus, texte 82) doublet et ce n’est que très y golpe que da el pulso (1) «le dame récemment que la notion de battement et (le) coup que à la treizième couche du ciel n°5 kilich semble reculer au donne le pouls»). (tome 3, corpus, texte 5) ay, yum*! ti kililin bakan dépend de celle de santo*. Quant à kilich, le terme ah, Père ! au tonnerre Encore peut-il s’agir d’un n’apparaît pas isolément dans n°2 grondant, bakan phénomène limité à certaines les dictionnaires mais sous une ah tsolan kancheob (tome 8, corpus, texte 83) régions, il faudrait enquêter forme composée et à une date ti kilich ts’ami balche sur les régions 1 et 7. tardive (kilichkunah: yetel u kilich yakunah n°6 Comme tout terme «sanctifier, bénir» (8)). ti Uumtsiloob way kin wensik t’an polysyllabique, kilich renvoie à Cependant, l’existence de ce tan u mesa kilich Dyos Yumbil une racine. J’ai proposé, en terme dans le Livre des Bacabs celui qui ordonne les autels m’appuyant sur l’étude permet de vérifier la pertinence au saint balche’ qui macère je descends ici ma parole sémantique des chants de de son emploi dans le sens de notre saint amour devant la table du très saint Pluie, de considérer kil, «saint», «vénérable» (n°1). pour les Pères vénérables Dieu le Père «grondement», «tremblement» L ’existence dès le Motul (1) de (tome 8, corpus, texte 81) (tome 8, corpus, texte 85) comme cette racine. Si on l’onomatopée kilin kilin pour accepte cette hypothèse, c’est désigner le son de la cloche ou n°3 alors «le grondement de la d’un certain type de tambour u tial u ch’aob pluie», kilin ku t’an, la parole va dans le même sens que u kilich ts’abilah originelle, qui définit le l’emploi de kililin, largement ti kilich noh Dyos* Uumbil caractère de kilich rendu par la utilisé aujourd’hui pour notion de sainteté, de sacralité. désigner le grondement des pour qu’ils apportent On peut aussi considérer plus Chak. De même kilba figure leur sainte faveur largement tout tremblement avec le sens de «trembler», à la sainte droite de Dieu le comme une manifestation sens qu’il a conservé Père élémentaire de la vie, et donc aujourd’hui. (tome 8, corpus, texte 81) du sacré, comme l’indique le sens de kil, «pouls», «pulsation». 42 – Tome 15 – Outils de recherche

56 Baka peut aussi jouer le rôle du I Les sources coloniales I Contexte n°4 bakan contemporain, particule Kit Dyos Kitbil rythmique que j’ai analysé dans Si, dans le sens de «tante Dyos Mehenbil le tome 8. paternelle», le terme est bien n°1 Dyos Espiritu Santo57 57 Les majuscules sont indiquées attesté dans l’ensemble des La baka56 un naa I dans le manuscrit. Le mot, variantes sources (1, 3, 5, 6, 7, 8, 9), il la baka u kol kit phonétiques et traductions Dieu le Père n’apparaît avec le sens de père Dieu le Fils Kit mythique que dans les textes Et voilà la mère du jeune- Dieu le Saint-Esprit Père, dans le sens de père religieux. On trouve ainsi homme ! (Livre de Chilam Balam de mythique mentionné Kit bolon, «Père et voilà le père luxurieux du Chumayel, fol. 36 r) tante paternelle multiple/neuvième» dans le jeune-homme ! sens de patron d’un k’atun (Livre des Bacabs, texte II, fol.9) n°5 (cycle de vingt années). Le I Composé Kit ah tepale Livre des Bacabs nous donne n°2 Père souverain Kitbil: père mythique, vencêtre plusieurs occurences du terme y(i)knal Ix ho can be (Tome 8, corpus, texte 80) masculin, nom du Dieu et la Relación de Kampocolche et yiknal Kit ho kan lub chrétien dans certains textes. Chochola (n°5) nous fournit une précieuse association avec chez Celle qui ouvre les quatre ah tepale «le souverain». chemins Le Livre de Chilam Balam de chez le Père des quatre Chumayel nous donne une reposoirs mention de Dyos* kitbil associé aux deux autres membres de la (Livre des Bacabs, texte III, sainte trinité : Dyos Mehen*bil fol.19) et Dyos Espiritu Santo* (n°4). n°3 u mehen Dyos Kitbil

le fils de Dieu le Père (Dictionaire de San-Francisco) (4) I – Vocabulaire – 43

Définition I Sources coloniales suhuy* santa Maria, «Notre 58 Ramon Arzapalo propose de le Kolel dame très pure sainte Marie»). traduire par «père créateur». Voilà un exemple de terme qui, A l’inverse du terme masculin Le Livre des Bacabs qui 59 Pour une première analyse de ce terme, on se reportera à mon dans le sens de «père», a yum, qui désigne le mentionne un grand nombre aujourd’hui presque disparu père/patron, kolel n’a pas le ouvrage, Les rêveurs d’eau, I de vencêtres féminins, les du vocabulaire et qu’on ne Le mot, variantes sens de mère, il a pour sens (1983), 1985, ch. 22. phonétiques et traductions équivalents des Vierges 60 Robert Redfield et Alfonso Villa trouve plus que dans les général «la maîtresse», «la Rojas, Chan kom a maya village, 59 coloniales et contemporaines, incantations. Il désignait aussi Kolel, ko’olel patronne», «la dame» (ama, emploie généralement le terme 1934, p.93. «la tante maternelle» et on le dueña, señora). Il faut aller 61 John Eric Thompson propose de de Ix, préfixe indiquant l’agent comprendre la mention de kolel retrouve encore dans les noms Femme, dame, patronne chercher un vocable voisin, féminin, mais on trouve aussi de certains personnages kol, pour trouver un terme de kab dans le Chilam Balam de l’expression kilich kolel (n°2). Chumayel comme indiquant mythologiques comme Ix parenté, «grand-mère», bien I Racine Le terme kolel kab61, dame du une «dame de la terre», kitchel, la tante Arc-en-ciel, que ce terme ne soit attesté que miel, qui désigne l’abeille équivalent de Ix Chebel Yax, kool, kol ? nom donné à une des une des formes de Ix chel. dans le vocabulaire indigène (mélipone et trigone) grand-mère et luxurieuse, 60 principales mères mythiques Dans le Livre des Bacabs, il est contemporain . est aussi une indication d’un employé en association avec na fornication On trouve cependant à maintes dans les sources coloniales (cf. élargissement de l’emploi de tome 3, corpus, texte 7) mais le «la mère» (n°1) et figure dans reprises dans le Livre des kolel . sens d’abeille convient aussi le Chilam balam de Chumayel Bacabs le terme kool, I Composés Un fragment de la Relacion de très bien pour ce passage. comme un des membres de la «fornication», dans des Kolebil Kampocolche y Cholola, rédigé trinité, Dyos kitbil, à la place contextes où il pourrait entre 1579 et 1581, emploie le du traditionnel Dyos yumbil Dame, Vierge désigner la mère mythique Señora, Virgen terme kolel dans le sens de (n°4). Il est probable qu’il dans son rôle de fornicatrice «patronne, vencêtre». On désignait uniquement le père Kolel kab, dame du miel, originelle. abeille indigène. trouve en effet kolel ix kan le ox mythique voire le père On trouve la forme ko’olelbil dans un extrait de chant de créateur, produit de avec le sens suivant : señora o Pluie. L ’intérêt de cette l’autofécondation de la mère ama de siervos o esclavos, sin 58 mention est que kolel n’est pas cosmique . Sa double valeur, denotar cuyo y asi no lleva suivie, comme aujourd’hui, du féminine et masculine, permet pronombre (1), «maîtresse de suffixe abstractif bil. de formuler l’hypothèse qu’il serfs ou d’esclaves, sans La forme kolebil pour désigner désignait le père-mère ou préciser lesquels et ainsi sans un vencêtre («dame» ou mère-père initial, l’ancêtre indiquer de pronoms» et «vierge») est, dans l’état actuel bissexuel originel. señora de siervos, dueña ou des documents, tardive Aujourd’hui, yum est employé señora (3), «maîtresse (8 : kolebil, ko’olebil: por à la place de kit à la fois dans le d’esclaves, patronne ou dame». antonomasia la sacratísima sens du père ordinaire et du On ne trouve pas d’indication Virgen madre de Dios, «par père mythique (on trouve aussi de l’emploi de Kolebil pour la antonomase la très sacrée la forme yuntsil cf. yum*). Vierge alors que cet emploi est Vierge mère de Dieu»). généralisé aujourd’hui, on le trouve cependant dans le Motul (1, cf. chilam*) l’expression Ka’ ko’olel ti’ 44 – Tome 15 – Outils de recherche

62 Il existe un terme spécifique, I Contexte n°5 I Définition de «mère mythique» bien que, xunan, xunaan ou xuna’an, pour Tu loch be yalan hum p’el yaxché dans le Livre des Bacabs, le désigner «la dame», équivalent n°1 t-yihoob kulukbal hun tul kolel Aujourd’hui, le terme kolel a terme kool, «fornication» féminin de ts’ul*. On trouve u kool ch’ab un champ très large : il désigne aussi xuna’an kab pour désigner tan u xachetik u tsotsel u pol, pourrait désigner la mère u kool ak’ab yetel tan u k’ay ; le ka tu yilah le la femme, quelle que soit sa mythique dans son rôle de la «dame du miel», c’est-à-dire condition62. L ’expression «l’abeille de la forêt». paloob ka hop’ u yalik : fornicatrice originelle (cf. 63 On a vu que kit*, aujourd’hui la luxure de la création kolebil désigne en revanche les supra). disparu, avait autrefois la luxure de la nuit - Tuux ka bin, koten waye! Vierges par excellence et plus Avec la conquête, la kol, la exclusivement ce sens, il y a (Livre des Bacabs, texte XXI, largement les mères mythiques peut-être trace ici d’un grand-mère mythique, la fol.117) A la croisée d’un chemin et mais on ne trouve pas ce terme fornicatrice originelle se serait glissemement analogue pour à l’époque coloniale. kolel qui remonterait au tout sous un fromager ils virent transformée en Kolebil Maria, début de la conquête. n°2 qu’était assise une femme qui On assiste donc, en l’état actuel en Vierge Marie. u man to ka kilich kolel chantait en peignant son des sources, à un glissement Si le terme kolebil n’est pas tu yoxlahun tas kan épaisse chevelure ; et sémantique : de patronne et présent dans le Livre des lorsqu’elle vit les deux jeunes maîtresse, voire vencêtre, la Bacabs, on commence en passant sur notre sainte gens, elle dit : kolel est devenue simple cependant à voir apparaître dame femme mais en même temps se dans ce texte la figure de Marie a la treizième couche du ciel - Où vas-tu ? Viens ici ! serait constitué un composé liée pour l’instant à celle de (tome 3, corpus, texte 5) (tome 3, corpus, texte 35) (kolebil) pour désigner la Jésus sous la forme Jésus Marie. maîtresse et la patronne Pour conclure, je voudrais n°3 n°6 mythique. Il est possible que ce proposer une lecture Okena paik wakxo, a promesa ti Kolele ix kanleoxe composé existait déjà mais les énigmatique du sens de Kolebil. Dame Jaune feuille de noix- sources que nous possédons Kolel/Kol: elle désignerait le pain sont insuffisantes pour secret de la création du monde, Entre toréer, c’est ta promesse à (tome 8, corpus, texte 80) l’attester. comme je l’indique dans mon la Vierge. On constate une dissymétrie si analyse des noms féminins du (tome 3, corpus, texte 16) on compare le champ de la vin (cf. tome 8, analyse, ch.6) : n°7 kolel au champ du yum*, son le secret (en tant qu’il est secret n°4 (Le)ti bakane kolebil Ha’ équivalent aujourd’hui dans le fondamental, secret des U kwento un pe kolel karinyosa domaine mythique. origines) prend chez les Mayas ti chayil kan. Elle, bakan, la dame Eau Si yum peut être employé la forme de l’énigme de la (tome 8, corpus, texte 83) comme terme révérenciel pour féminité. Cette femme, Conte d’une femme qui se désigner un homme, maîtresse de sagesse et dame laissa séduire par une exactement comme kolel, en du vin, est aussi la X–tabay, chayikan. revanche kolel n’a pas le sens terrible patronne des (tome 3, corpus, texte 22) de mère mais celui de grand- alcooliques et des amoureux. mère. D’autre part, à l’époque L ’amour et l’ivresse étant coloniale, si on emploie yum associés dans cette quête du couramment pour désigner les secret. pères mythiques63, le terme kolel est plus rare dans le sens I – Vocabulaire – 45

I Sources coloniales «état ou niveau où quelqu’un famille (1, 3). 64 Cf. articles tas* et tab* ainsi que Kuch se trouve situé, siège ou lieu Ah kuch k’in k’u est un terme la notion de t’ul (tome 4, Le sens premier de kuch est «la propre d’une chose, siège de important car il est relié au analyse, ch.2). charge portée sur lui par un rois ou seigneurs»). sens religieux de kuch (cf. infra, homme ou un animal» (1, 2, I Kuch a aussi le sens de «biens», notice). Il signifie Le mot, variantes 5 : carga que el hombre o la phonétiques et traductions «propriété» ou «trésor» l’organisateur de la fête d’un bestia lleva a cuesta). On (1 : bienes, hacienda o tesoro). saint (el que hace alguna fiesta l’emploie aussi pour le verbe Il peut aussi désigner «le en día de algún santo, dando Kuch: charge, charger, porter, «porter». montant d’une somme» (8). de comer a muchos, saisir, classificateur numéral De là, on a le sens symbolique Kuch signifie aussi ayudándole otros con algo : pour compter les charges de «charge», «obligation», «gouverner» (1) et, précédé «celui qui fait une fête lors du «faute» (3, 5). d’un suffixe d’agent masculin jour (de la fête) de quelque cargar, carga Ainsi le péché de sodomie se (ah) – on omet le féminin – saint, donnant à manger à dit kuch pach keban, «celui qui occupe un poste beaucoup, il est aidé par littéralement «péché chargé I Composé officiel, une charge» (1). Ah d’autres avec certaines choses» par derrière» (1). kuch kab, «celui qui charge la (1)). Ah kuch: chargé, député, On trouve aussi le sens de kuch terre», était un dignitaire Kuch t’an, «porter la parole» se organisateur pour désigner certains jours. important. Le Motul (1) le traduit par «mener une diputado, interesado. En effet, dans le calendrier définit ainsi : regidor o jurado, ambassade» (llevar embajada Ah kuch kab: «celui qui charge traditionnel des Mayas Indio principal que tiene (1, 7, 8)). la terre», dignitaire de l’époque yucatèques, l’année ne pouvait cuidado de algun parcialidad Enfin (ah) kuch wits (wits coloniale, une sorte commencer que par quatre para recojer el tributo y para signifie la forêt haute et par d’administrateur trésorier jours successivement. Ces otras cosas de la communidad, extension ceux qui vivent d’une collectivité territoriale. jours s’appelaient les kuch: los «regisseur ou juré, Indien dedans, les paysans mayas) cuatro dias principales del mes principal qui avait la charge de désigne «une certaine en que por su turno empezaba quelque territoire pour représentation donnée par les el año dándole su nombre recueillir le tribut et pour Indiens» (cierta representacion segun el calendario indio (8), d’autres affaires de la de Indios (1)) sans doûte parce «les quatre jours principaux du communauté, une sorte qu’elle était reliée à la mois à partir desquels tour à d’administrateur-trésorier». transmission de la charge tour commençait l’année lui Ce terme peut aussi être (kuch) lors d’une fête donnant leur nom suivant le employé comme classificateur religieuse. calendrier indien». On les numéral ce qui est aussi le cas appelait encore kuch ha’ab d’autres notions importantes64, «chargeur d’année». il sert à compter les charges (5, Un autre sens dérivé de kuch 6, 7). est celui de «lieu», «état de Kuchkabal (kabal est un suffixe siège» (1 : estado o grado en qui indique la relation avec la que esta alguno puesto, asiento terre, l’en- bas) signifie à la fois o lugar propio de alguna cosa, province (1, 2, 3, 5, 6, 7) et asiento de reyes o señores, 46 – Tome 15 – Outils de recherche

65 Ramon Arzapalo, dans sa I Contexte n°2 n°4 I Définition traduction du Livre des Bacabs, Wa ix bin tak Que le Balam m’écoute, que interpréte u kuchob comme «sus n°1 La notion de kuch a un champ significados», en s’appuyant u kookile vienne la X–tabay, que Chakal tup Chak lay bin s’approche H–wan Tul, que je sémantique très étendu qui probablement sur le dictionnaire k’anal tup Chak recouvre assez bien celui de de Solis Alcala (11) qui donne u tikin senile charge Kisin avec moi et qu’il pour kuch «coefficient». ti cha u kuchob lay u kuchob loe ne touche pas mes enfants70. «charge» en français. Si le sens 66 Autre possibilité «là où l’unique ti ch’abi Hunah ah chibal he u xiule (tome 4, corpus, texte 26) religieux n’apparaît pas dans mordeur est né» (ch’ab-i au lieu u kuchob les dictionnaires, il est en de ch’a-bi, cf. Ramon Arzapalo, chak sinik revanche souvent employé El ritual de los Bacabes, 1987.) S’il y a aussi n°5 dans les incantations du Livre 67 La fourmi est un animal associé sak de l’asthme Entonses le maako leti mix tu au monde souterrain et que l’on ek et aussi yeese wa bruho sino don Claudio des Bacabs. retrouve aussi dans les chants k’anal sinik une toux sèche Padiya le kuch Ya’axcaba. Ce sens est très précis et de la pluie (cf. tome 8, corpus, explique un grand nombre de texte 82). Il est possible de lire voilà celles qui les chargeront ce passage comme une lutte Pluie rouge extincteur voilà les herbes Et donc cet homme ne montra maladies, en particulier toutes entre Chak et le maître de la Pluie jaune extincteur (Livre des Bacabs, texte XLVIII, jamais s’il était un nawal mais celles liées à la présence ou à sécheresse : Pluie lâche ses là où il lâche ses charges65 l’influence d’un vencêtre. On charges contre celles d’Unique fol.217) il était don Claudio Padilla, le là où l’unique mordeur a 71. dit que l’on a chargé un mordeur, le maitre de la 66 député de Yaxcaba sécheresse (cf. tome 8, analyse, apporté n°3 (tome 6, corpus, texte 28) vencêtre, kuch ik’, lorsque ch.6). ses charges Wa tal in kah celui-ci s’est introduit à 68 Il s’agit de l’iguane associé à de rouge fourmi l’intérieur de nous pour Itsam, le père cosmique (cf. in chukub n°6 jaune yax luh lo tumen tu kucha u yikale nukuch phagocyter une partie de notre tome 8, corpus, texte 15). noire énergie vitale. 69 Deux sens possibles : une plante 67 watal in kah yuntsilo tux oksa te ich aktuno. (cf. glossaire) et, ce qui est plus jaune fourmi in paab Le faiseur (chamane) peut probable, un animal mythique (Livre des Bacabs, texte, XIV, décider de charger un vencêtre auquel est, ici, identifié Itsam. u kuch bob lo parce qu’il fut saisi par la force fol. 86) vitale des grands pères pour l’éloigner d’une victime Je n’ai pas rencontré cet animal (cf. n°4). Le faiseur peut donc dans mes enquêtes de terrain Si je me dresse méritants, là où il avait mais Redfield et Villa Rojas (Cf. pour attraper séjourné dans la grotte. s’incorporer un vencêtre, grâce Chan Kom, a maya village, 1934, cet iguane originel68 (tome 8, corpus, texte 32) à sa maîtrise de la circulation p.122) indiquent qu’il s’agit d’un si je me dresse de l’énergie vitale, le ik’*. grand animal avec de longs Ce mouvement est analogue à cheveux et ayant des pour détruire ressemblances avec un taureau. la charge de ce bob69 celui d’une introjection et peut Avec la forme taureau, on (Livre des Bacabs, texte XIV, être considéré comme un des retrouve l’association fol.89) moments du k’ex*, l’autre étant Itsam/H–wan tul, déjà discutée celui du pul*. (cf. tome 4). Ramon Arzapalo (op. cit.) traduit C’est une des formes que par la clave del bob que lleva a prennent les combats que cuesta: «la clef du bob qu’il mènent les chamanes et ils porte sur les épaules» car il ne utilisent pour cela les mêmes saisit pas le sens mythique de armes que les vencêtres. On kuch ici associé à la notion de paab, «rompre l’énergie vitale» peut penser que ce qui joue ici (cf. pa’ik’ dans ik’*). c’est le tankas* du faiseur, cette I – Vocabulaire – 47

force vitale originelle, présente I Sources coloniales I Contexte 70 Le texte ne donne pas l’orginal en chaque être, qui donne à Kux, Kuxa’an maya pour ce fragment mais on Le Motul indique très n°1 reconnaît la forme kuch que celui qui la maîtrise la capacité Manuel RejónGarcia traduit de saisir l’énergie vitale de précisément l’extension du - Eske senyor ts’aaten hum p’e champ du vivant : permiso ka oohken in kaxt justement par le verbe cargar: l’autre. I Le mot, variantes Oígame el Balam, venga la vivir el hombre, animales y ba’alche’ob in ts’u’uts’ u X–tabay, acérquece Juan Tul, On retrouve la notion de kuch phonétiques et traductions plantas y piedras (1). k’i’ike’elo’ob te’ ich kaaho’ cargue el diablo conmigo y no en relation avec l’organisation toque á mis hijos (cf. des fêtes patronales dont nous Kux, Kuxa’an Cependant la forme ah kuxtal, yo’olal u beytal in kuxta ah indiquant un agent Supersticiones y leyendas mayas, avons vu que l’organisateur chose vivante, vivre, vivant 1905, p.66, note 1). masculin, en limite le champ - Je voudrais, Seigneur, que tu s’appelait ah kuch, traduit en 71 Ou : «il était celui qui était venu espagnol par diputado, I aux animaux et végétaux (1). me donnes la permission à Yaxcaba», en effet la forme Composé contractée de ku uch «il est «député». Cette fête peut Une autre source réduit encore d’entrer dans le village pour Kuxkintik, kuxkintah, kuxkinah: venu» est kuch. d’ailleurs prendre le nom de le champ de ce terme aux seuls que je puisse chercher un faire vivre kuch, ou «fête de la êtres rationnels (animaux) (3 : animal afin de lui sucer le sang, Tan u kuxtal: se dit d’une transmission de la charge». La viva cosa que tiene alma et ainsi pouvoir vivre culture de transplantation qui charge d’énergie vitale est ici racional : «chose vivante qui a (tome 4, corpus, texte 6) a «pris» étendue au niveau de la une âme rationelle»). Il a été communauté tout entière et de aussi traduit par la notion n°2 sa transmission correcte chrétienne d’âme (2). Ma he’elobo ! Pucha ! pero le dépend la prospérité du village. La forme composée kuxkintah ba’ala, kuxa’an lak, k-ban ten Ce que cette transmission doit (5, 8)/kuxkinah (1, 2, 3) tun ku luklo tu pwesto ? assurer, c’est une circulation de «donner la vie» est également l’énergie vitale ancestrale au coloniale et prend, sous - Ils sont là ! Bonne mère ! ces niveau communautaire. Le l’influence chrétienne, le sens choses sont vivantes, pourquoi terme k’ub* est en rapport avec de «ressusciter». donc se déplacent-elles ? cette transmission. (tome 7, corpus, texte 13) 48 – Tome 15 – Outils de recherche

72 Mario traduit kuxkintik par n°3 n°5 I Définition «faire revivre» (revivir), je Tene, ma tin kana meyah tu base - Pwes, senyor, ten xane komo ti K’ah(ol) traduis par «donner la vie». Les hechiseria’e. Bax tin kana tene ? kilinale. Pwes u masilo’obo, este Pour le Maya tout est vivant, deux traductions sont possibles. Ts’ak yete xiu. Ma tin kana, ma kuxa’an u nalo, len tia’ tena tu kuxa’an, aussi bien les astres En effet, puisque fabriquer un que les pierres ou les objets. tin kanik kuxkin arux... kimi ! I arouche c’est capter de l’énergie Même les morts sont vivants Le mot, variantes ancestrale, et aussi – la malobe... Hey i kuxkintik xane, phonétiques et traductions distinction n’est pas nette – un pero tene mi mentik k’as ti - Eh bien, seigneur, mon maïs bien que sous des modalités vencêtre, on peut considérer mixmak, min betik ten mixba ti est desséché. Alors que celui différentes de celles des que faire vivre un arouche, c’est habitants ordinaires de la K’ah, k’ahol (ka’ol, kao, kahol), rappeler à la vie un ancêtre, lui mixmak... des autres est vivant, le mien se meurt ! surface terrestre. connaître, connaissance redonner un corps. Mais on Il ne semble donc pas que les peut aussi concevoir que donner Juan : Moi, je n’ai pas appris à (tome 8, corpus, texte 38) concrète liée à la vision un corps à de l’énergie vitale travailler à base de sorcellerie. infléchissements de sens visant ordinaire, connaître libre, c’est, à proprement parler, Ce que j’ai appris, c’est à n°6 à limiter le sens de kuxa’an, scientifiquement, logiquement, le processus même de donner la voire à le réduire aux seuls se rappeler. vie. Pour une discussion de soigner avec des herbes. Je n’ai Chan tsimin tu hoksah, tu lets’a pas appris à faire vivre (ou tulakal le tuux hats’aan, ka put animaux et humains que l’on cette question, voir tome 7, trouve dans certains analyse. faire revivre)72 des arouches, kuxlahi. I Sources coloniales Les dictionnaires coloniaux comme cela c’est bien... Moi documents et expressions On trouve les deux formes k’ah donnent également les deux aussi, je pourrais faire vivre Le petit cheval arriva, il le coloniales, aient leur source sens : «donner la vie» et et k’ahol, «connaître» (9) (un arouche), mais je ne fais de lécha partout où on l’avait dans la religion et la «réssusciter». «reconnaître» en précisant mal à personne, je ne fais rien à frappé et il le fit revivre. philosophie maya. Le faiseur qu’il s’agit d’une connaissance personne. (tome 8, corpus, texte 44) maya est aussi capable de liée à la vision (1 : reconocer o (tome 7, corpus, texte 17) donner la vie (kuxkintik) et conocer de vista : «connaître n°7 c’est la fameuse opération de la ou reconnaître de vue» ) n°4 Joaquinito tu tuxtah u sukunoob fabrication des alouches que Comme en français, cette Seas ke de noche (k)u kuxta, de u tial u tsool ti u tataob bix yan j’ai décrite dans le tome 7. racine permet de former le sens dia ma, de tunich. tumbel kuxtal ka u tasoob ti le Un des plus célèbres objets de «être reconnaissant» kah tuux sunah Ahaulil. vivants de la mythologie est la (k’ahkunah (3, 4, 8)) Cette chose vivait la nuit mais corde de vie, kuxa’an suum, K’ah est également lié à la pas le jour. Elle était en pierre. Le petit Joaquim envoya ses véritable cordon ombilical mémoire et à la connaissance (tome 7, corpus, texte 29) grand frères avertir ses parents cosmique à laquelle est qui en découle, on trouve plus de sa nouvelle vie et les amener consacrée le tome 5 de cette généralement la forme k’ahal à la ville où était le roi. encyclopédie. (recordar, acordarse : «se (tome 8, corpus, texte 44) souvenir, se rappeler» (1, 2, 3, 5, 7, 8)) et k’ahal ik’ (2, 7 : «se rappeler»), ce dernier terme signifie également : «reprendre connaissance» (1). I – Vocabulaire – 49

I Contexte n°3 n°5 I Définition 73 Cf. Michel Boccara, Un père U kaotko de pwes ke le kwerpo, Tak behla’e’ hach k’aha’an ten le éloigné, la notion de dzul dans la n°1 xan bey u kwerpo u ma’ake, ku ka’ p’eel ha’ato’ob le ka Il y a deux termes société maya yucatèque, 1989 et infra, article ts’ul. Wa me’ yaan ora ku ch’iiki tech t’ano yete. Sin ke u xoko mix u mina’anchah chaak yo’olal fondamentaux pour désigner la che’, wa ku kooche’etkech che’ pe libro, kex ma yohlo xoki, pero kinsa’ab hun tuul tsuk kaan te connaissance : nat* et k’ah. Nat tan meyah. Tumen letiobe tun ku t’an yetele. U kanik lu meni. tin kaahalo’. est un terme qui s’applique à la rogarko’obe’ ku’ loobito’ob maak. U kanik tulaka. connaissance dont l’essence est Pero kwandoske k’aha’an xan Encore aujourd’hui, je me énigmatique, connaissance par Dyos* ti maake’ mixtan u Il connut comment était leur rappelle bien les deux années nature divinatrice. K’ah ts’aaba permiso ti’ob. corps, comme le corps humain, où il n’y eut pas de pluie parce s’applique à une connaissance il parla avec eux, sans étudier qu’on avait tué un serpent à plus concrète et liée à la vision. Et tu peux te faire transpercer dans aucun livre. Même s’il ne crinière dans mon village. C’est ainsi qu’un vencêtre ne par un bois affilé ou recevoir savait pas lire, il parlait avec (tome 8, corpus, texte 59) peut être connu (k’ahol) mais il un coup par derrière quand tu eux, pour comprendre l’art du peut être deviné ou «diviné» es en train de travailler. Parce faiseur, pour tout apprendre. (nata). qu’ils implorent la permission (tome 8, corpus, texte 31) On ne le connaît pas, on afin de pouvoir faire du mal l’entend seulement : lorsque aux hommes. Mais lorsque n°4 passe un vencêtre Tourbillon l’homme se rappelle de Dieu, Ta op in bin tu bandai, ka natse, on l’entend remuer la forêt alors celui-ci ne leur donne nats tie ti hach kaholtike. Ki mais on ne le voit pas ; pour le jamais la permission. wike u winkilal un tu nohoch voir, il faut se trouver dans un (tome 4, corpus, texte 6) men*, uchbe men in kaole u autre état de connaissance. kaba’e nohoch meno don... don Mario Ewan dit des vencêtres n°2 Sesar. ou nukuch ts’ul* qu’ils sont Ma u chak a wilkaba yeteli «inconnus», ma kaholil comme 73. tumen ma chu yeskuba ti max u Et donc je me mis à aller près les étrangers . k’aholma bix he u pahtal yetele, de lui, je m’approchais, et je le J’ai cependant rencontré un cas bale ti le max ma u k’ahole ku reconnus. Je vis le corps d’un où on emploie k’ahol pour un hok’ol tu bel grand faiseur, un ancien faiseur vencêtre (cf. n°2) : il s’agit de dont je connaissais le nom, ce H–wan del monte ou Jean des Mais tu ne le trouveras pas car grand faiseur s’appellait don... bois, une des formes du diable. il ne se montre pas à ceux qui don Cesar Peut-être est-ce en raison de la le connaissent pour demeurer (tome 8, corpus, texte 32) relation matérielle qu’implique avec lui mais à ceux qui ne le le contact avec H–wan del connaissent pas. monte, lequel apporte la (tome 4, texte 16) richesse liée à l’exploitation commerciale du chiclé ou gomme à macher. C’est un exemple de plus de la difficulté de délimiter nettement la frontière entre homme et 50 – Tome 15 – Outils de recherche

vencêtre, entre visible et I Sources coloniales relation sexuelle» : k’aspahi yol invisible : le vencêtre a aussi K’as ti ch’uplal, deseo pecar con una un corps et est appelé winik*, K’as : ruin, «vil» (3), feo, malo, mujer: «je veux pêcher (faire être humain, dans ce cas là il «laid», «mauvais» (1, 8), l’amour) avec une femme» (1). bellaco, «fripon» (5, 8). K’asil doit être alors possible de le I Enfin on trouve k’as winik, Le mot, variantes 1, 9 : «laideur», «bêtise», «connaître». phonétiques et traductions «vil, libertain» dans une source «friponnerie», «malheur». du début du XXe siècle (11). K’a’s peut aussi en composition k’as, k’aas, kas, k’akas, kakas diminuer la force d’un verbe ou impureté, mal, mauvais, d’un adjectif: k’as kalan, un peu malheur, sexuel, vicieux, saoul, à moitié saoul. On peut dangereux, le mal, le diable, considérer ce sens dérivé du dans certains cas sortilège premier, k’as a alors la valeur (n°6). d’«imparfait». On trouve aussi dans le vocabulaire malo, el malo, el demonio contemoporain k’as uts* «à moitié bon». Employé comme verbe, il a le I Composés sens de dañar, empeorar K’asil (suffixe abstractif il, 1, 9) «gâcher», «aggraver» voire K’asul (9). «casser» dans le sens de K’ak’as très mauvais, «casser une parole ou un dangereux. jugement» (1). K’akas bal, k’asibal: le démon, Le sens de k’asal «parties le diable, littéralement : la génitales» est particulièrement chose mauvaise, la puissance intéressant parce qu’il indique mauvaise. la relation en maya entre k’as et Tankas, tamkas*: le mal sexualité que l’on retrouve profond, la force vitale. dans un terme comme K’askuntah, kaskunah, kastah: tamk’as*. abîmer, peut aussi s’employer Ce rapport se vérifie dans dans le sens de déflorer. plusieurs expressions comme kasil yakunah pour désigner l’amour charnel. Cependant la relation entre mal et séxualité n’est pas évidente dans ces exemples. On franchit une étape supplémentaire avec k’aspahal qui signifie à la fois «devenir mauvais, vil» et «avoir une I – Vocabulaire – 51

I Contexte n°4 - Mais je ne suis pas en train de I Définition Pak ten u k’asul ch’ab faire du mal, je vais faire le n°1 a k’asul ak’abe. bien, je vais faire des faveurs. Aujourd’hui k’as signifie le mal Pwes, ombe, es ke a familia, k’as (tome 8, corpus, texte 31) mais il n’est pas sûr que ce mal u tukul. Le ola tial u k’asi lu Détiens-toi, impureté de la soit équivalent au nôtre. Les tukule, bisa mene k’as xano... création n°8 dictionnaires coloniaux rédigés impureté de la nuit Max mu kretik xane, u chen tu par les Franciscains indiquent Eh bien homme, c’est que ta (tome 7, corpus, texte 2). meyah, myentrase un pe kas ku une notion de puissance femme avait une pensée tasik, ma utsi ! perverse et sexualisée, mais le vicieuse. A cause de sa pensée n°5 k’as caractérise la force vitale vicieuse, elle a été emportée Wa ma’ xilbech a waktaant a Celui qui n’y croit pas, il essentielle du cosmos, le par le démon. k’aasile’, kunkintaba ti’ k’ak’as réalise simplement le travail, tankas*. D’ailleurs, au début de (tome 3, corpus, texte 22) ts’iibalalo’ob et, pendant ce temps, il apporte ce siècle, H–wan tul, le maître un malheur, ce n’est pas bon ! du monde souterrain, n°2 Si tu n’es pas homme à faire (tome 8, corpus, texte 71) invariablement désigné comme Komo ke u hefeobe pwes a lo face à ta propre méchanceté, le K’asibal, «la puissance mehor wa chen ku chan ya stoppe immédiatement tes n°9 mauvaise», «le démon», était menta kasile ba’ beyo, pwes ta dangereux désirs - Entonses, ma chingoneche. Un également considéré comme ichile yetu wakxile. (tome 7, corpus, texte 19) pe ba tsa k’askunke, ku deber a un yumtsil, «un père wuts*kintik ! méritant». Or, dans yumtsil on Et comme c’est leur chef, en n°6 reconnaît la racine uts*, «le réalité il doit les aider, c’est la Le bax meihule, yan a bin te’elo. - Alors tu n’es pas fort. bien», «le bon», aujourd’hui puissance mauvaise au milieu Entonses le, le u ts’ulilo* tun Quelque chose que l’on a l’exact opposé de k’as. du bétail. beyo pwes, ku beko le k’as bey abimé, on doit pouvoir le On a vu, dans le lexique (tome 4, corpus, texte 2) tie propriedado tiola mu, mu réparer ! colonial, la relation entre mal mache mixbali. (tome 8, corpus, texte 76) et sexuel. Aujourd’hui, dans le n°3 même ordre d’idée, kaskuntah– Maria Santisima, he lu kasi- N’importe quel travail, tu n°10 kaskunah signifie à la fois tentasyona la’a ! Buka k’asile devais aller (le faire). Et donc tu luumil k’eban «gâcher» et «déflorer». On tentasyon ku senkukuha’, Maria les patrons, les ts’ul, ils ku sut le k’aso tak peut faire l’hypothèse que k’as Santisima ! kyaik ka tu faisaient donc des sortilèges tuux ku taa(l) le k’inab ik’o équivaut à cette puissance persiknartuba dans leurs propriétés pour trouble des origines de la qu’on ne leur prenne rien sur la terre du péché création et qui permet de sortir Marie très sainte, voici le mal- (tome 7, corpus, texte 40) le mal est revenu de l’état de suhuy*, la pureté tentation ! Regarde comme là d’où vient le vencêtre de la inexistante, à l’état d’existant, cette tentation est horrible, il n°7 douleur d’impur, de manifesté. En ce boit beaucoup d’eau, Marie très - De pwes seas ke tene ma k’aso (tome 8, corpus, texte 82) cas, k’as n’a pas, dans son sens sainte ! dit-elle, et elle se signa kin man in mentik, kin man in ésotérique, de connotation (tome 4, corpus, texte 14) ment uts*, tin man in ment négative, il désigne au fabor. contraire une puissance positive puisqu’elle est à 52 – Tome 15 – Outils de recherche

74 On compte 21 associations dans l’origine du monde. C’est ce I Sources coloniales - Le changement à l’intérieur trois chants différents. qu’indique le Livre des Bacabs K’ex d’un objet nous conduit à la 75 J’ai étudié en détail la notion de en associant de manière On peut relever différentes notion de division : k’exel kah, k’ex dans mon livre Entre constante74 les termes k’asil et familles de sens qui s’orientent dividirse el pueblo en pareceres métamorphose et sacrifice, 1990. toutes autour de la notion de k’asul à la nuit et à la création I o bandos (5), «la division du 76 Nous ne sommes pas loin ici de Le mot, variantes «changement», «échange», la notion de hel* à laquelle originelle (n°4). phonétiques et traductions village en quartiers ou renvoie d’ailleurs le Diccionario «transfert» : bandes». maya Cordemex (p.396). - L ’échange d’objet, le troc (2, 75 La notion de k’ex dans le sens K’ex , (k’eex): changement, 4, 5 : trueque de algo : «troc de cérémoniel n’apparaît pas dans échange, transfert, désigne quelque chose», 1 : trocar o les dictionnaires mais dans un aussi la principale des feriar o con mutar una cosa document que l’on peut dater cérémonies de guérissage. C’est con otra, «troquer ou acheter à du XVIIIe siècle, une chanson aussi, vraisemblablement, un la foire ou commuter une recueillie dans le village de des noms de la cérémonie chose avec une autre», in Dzilbalche’, au Campêche préhispanique de la nouvelle k’extah in tsimin ti’ t’ul: «j’ai (n°4). année troqué mon cheval contre une mule»). cambio - Le changement de temps lié à la permutation76, la rotation, la succession, en particulier des I Composés générations (1 : ke’xulan, K’ex ol: présomptueux, sucessor que sucede a otro, vaniteux, «au cœur «sucesseur qui succède à un changeant». autre», ten u k’exulan in yum tu K’ex kuxtal: transfert de vie, ba’al u ba yetel u batabail, yo désigne le cœur de l’action lors soy el que sucedió a mi padre de la cérémonie de guérissage en su hacienda y cacicazgo : appelée plus couramment k’ex. «j’ai succédé à mon père pour Pul k’ex: (cf. pul*) «jeter sa richesse matérielle et pour l’équivalent», terme employé sa chefferie» et 7, 9 : «fils», dans la région orientale pour «successeur», «héritier»). désigner le pa’ik’ (cf. ik*). - Le changement des sentiments lié à la discorde (k’ex, poner discordia y apartar poniendo discordia : «introduire de la discorde et séparer en introduisant de la discorde»), on trouve aussi k’ex ol, «être en discorde» (6 : discordar), discorde (8 : discordia). I – Vocabulaire – 53

I Contexte n°4 I Définition d’initiation aujourd’hui connu 77 On peut en gros classer les koneex koon t-chum yaaxche’ sous la forme de pacte avec formes d’envoûtement et de n°1 koox ts’aik k-k’eex K’ex est un des termes centraux H–wan tul, identifié au diable sorcellerie en trois grands Ayik’lil ku tasik u k’ex tech yetel de la religion yucatèque car il groupes : «baiser l’autre», u tial tumben haab (cf. tome 4). l’envoûtement sexuel, «manger a pixan nous introduit au cœur de la Cette interpénétration entre logique des relations entre l’autre», l’envoûtement allons, allons au tronc du logiques spirituelles et cannibalique, et «acheter Il t’apporte la richesse en yaxche’, le premier arbre’ hommes et vencêtres. Ces matérielles se retrouve dans l’autre», l’envoûtement marchand échange de ton esprit. allons donner le k’ex, le échanges peuvent prendre la l’emploi de la notion de k’ex (cf. Michel Boccara, Artotautal, II, 1996). (tome 4, corpus, texte 16) renouvellement de l’année. forme d’échanges pour désigner l’échange «sacrificiels» : une vie est 78 La suraccumulation est la celui qui assure le passage de la marchand. Qu’est-ce que maladie du capital. n°2 nouvelle année donnée pour une autre, c’est le l’argent pour un maya si ce ma a t’anik tumen ma u chak u (tome 8, corpus, texte 54) k’ex kuxtal, «échange de vie» n’est une puissance qui permet, nuktiktechi wa ma u k’ex a bolsa ou «transfert de vie», comme l’énergie vitale le ik’* yetel u tiale ; ti u bolsa kun he u terminologie qui me paraît ou le tankas*, de s’incorporer p’atkech ayik’il, ti a tiale kun u plus adaptée. la puissance vitale des autres et bix a pixan*. Comme dans le vocabulaire de de jouer le grand jeu la psychanalyse, c’est bien d’un métamorphique de la vie et de ne lui parle pas car il ne te double processus de projection la mort au sein de l’univers77. répondra pas à moins (pul*) et d’introjection (kuch*) De manière plus générale, il est d’échanger son sac avec le dont il s’agit. Lorsqu’on offre à possible de relier le k’ex à la tien ; dans son sac il y a de quoi la terre, où demeurent les notion de way*, double devenir riche, et dans le tien vencêtres responsables de la spirituel qui est le produit de la ton esprit, ton âme. maladie, un poulet, on leur division originelle du sujet à la (tome 4, corpus, texte 16) propose d’introjecter, de naissance. Au niveau charger ou de «manger» cet économique, cette division est n°3 aliment contenant un pixan et aussi celle de la valeur en Bax kini bete, ka k bet u(n) pe de projeter/rejeter dans le valeur d’usage et valeur k’ex ti, ka k mentex un pe hets* même temps la portion de d’échange, l’argent lu’um. pixan du malade qu’ils se sont fonctionnant comme le double incorporés. L ’introjection et la suprême et H–wan tul maître Nous devons faire un projection se définissent en des nawals (cf. tome 4) transfert, un k’ex, nous termes mythiques comme devenant en toute logique, le devons faire un hets’ lu’um, «un «charger» et «rejeter» ou, sur maître de l’argent. soutien de la terre», pour le registre de l’alimentation, Pour éviter l’accumulation apaiser la terre. comme «manger» et excessive78, il est nécessaire (tome 8, corpus, texte 32) «excréter» du pixan, cette que les énergies circulent enveloppe psychique de l’être suffisamment, il faut donc vivant. périodiquement réaliser des C’est d’ailleurs ce mouvement k’ex chez les personnes, mais d’absorption et d’excrétion qui aussi au sein de la est décrit dans le grand rituel 54 – Tome 15 – Outils de recherche

79 Cf. Diego de Landa, communauté humaine. Voilà I Sources préhispaniques que l’oiseau est, pour les Relacion de las cosas de pourquoi, chaque année, avait K’u Mayas, le seul animal à être Yucatan, (1562) 1973, lieu une grande cérémonie de K’u : tempête, «dieu» organisé, comme l’homme, en p. 88. kuche: cèdre (arbre receptacle renouvellement destinée à I société politique (cf. tome 11). Le mot, variantes d’énergie sacrée) assurer la santé du village et phonétiques et traductions Le Motul (1) nous donne des hommes, et au delà du Il existe plusieurs glyphes pour également l’expression Hunab monde, du cosmos. Cette k’u, la plupart ont comme K’u avec cette définition : cérémonie, décrite par Landa K’u, k’uh, k’uul, k’ul, k’uhil élément graphique le sang, lié à Unico Dios vivo y verdadero y sans qu’il nous donne son sacré, lieu sacré, temple, l’énergie vitale ancestrale et à la era el más grande de los dioses nom, comme un rituel du pyramide, nid d’oiseau, à captation des vencêtres (cf. de los de Yucatan. No tenía nouvel an79, porte le nom de l’époque coloniale dieu (Dieu), tome 7, analyse, ch.2). figura, porque decían que no k’ex. dans la chanson de saint, vencêtre. podía figurarse por ser Dzilbalche. I Sources coloniales incorpóreo, «Dieu unique Dios (cf. Dyos*). vivant et véritable et qui était le Si, dans les dictionnaires, le plus grand des dieux du sens de «dieu» (Dieu) apparaît I Yucatan. Il n’avait pas de Composés prépondérant – il faudra figure, car on disait qu’on ne K’uul kisin: idolâtrer attendre Pio Perez pour avoir pouvait pas le figurer car il (littéralement adorer le péteux le sens de «temple», «lieu était incorporel». On trouve (le diable)) (1). sacré» -, dans les Relaciones aussi dans le dictionaire de Ku’tik: adorer. historico-geograficas de 1579- Vienne (3) une citation Hunab K’u : le seul Dieu, Dieu 1581, il apparaît avec le sens analogue qui, de plus, identifie Unique, le cosmos. de «pyramide», «adoratoire». Hunab K’u à Kolop u wich k’in, K’uil ka’ax: vencêtres, «dieux», A regarder de plus près les «le soleil à l’œil blessé», c’est- esprits de la forêt définitions, on s’aperçoit à-dire le soleil nocturne. dueños del monte, dioses del cependant que le champ monte. sémantique est plus large. On K’uulula’ntah (1, 3), k’ultah (8) : trouve en effet dios o idolo, adorer. «dieu ou idole» (1), cosa K’ulche’: image ou statue de divina, «chose divine» (6), saint. adorer, adoration (2, 5, 8, 9). K’uche’: cèdre. La notion de sacré apparaît Ah k’ul, ah k’ulel: ministre, aussi très vite (k’ulem pisil ts’ib: représentant, littéralement biblia, escritura sagrada, «homme sacré». «bible, écriture sacrée» (2) et Yotoch k’u, k’uul na: église (1). divina o sagrada cosa, «divine, Kulem ts’ib: écriture-dessin chose sacrée» (3) ). sacrée (1, 2, 3, 5). Le sens de nid d’oiseau, Tohk’u: une espèce de datura (cf. largement attesté (1, 3-5, 9) glossaire, littéralement : «le peut être rattaché au sens de vencêtre droit, juste, vengeur»). «lieu sacré» si on considère I – Vocabulaire – 55

I Contexte más de cuatrocientos pasos, n°4 n°6 80 Les informateurs de Redfield et arriba era seguido, no tan ancho. ti walae u chab tabal He ku taal noh yum hol pop Villa Rojas précisent «je n°1 Llamábase k’u (cu) porque así tumen oxlahun ti k’u tun taal yetel u h–akuleel souhaite qu’il soit libéré» mais Ku yantal in k’ati oltik suhuy cela n’apparaît pas dans le texte llamaban los indios a sus dioses tumen bolon ti k’u maya. alak que adoraban, tenían sus ídolos en Voilà qu’arrive le grand tu Ah k’uilob k’aaxi 81 Robert Redfield et Alfonso Villa la casa de arriba, hechos de barro, lorsque son lien à l’odeur de seigneur hol pop, celui qui Rojas, Chan Kom, a maya ti Ah kanulilob de la forma de macetas de femme a été défait d’un seul s’assied à la tête de la natte, village, 1934, p.347. tu K’anan k’aaxilob albahaca muy bocadeadas, con coup il vient avec son ah kulel, 82 Ramon Arzapalo, «The ceremony of tsikul t’an ti’ 80 sus pies, y en ellos hechos rostros par les treize lieux sacrés l’homme sacré yuntsiloob at Balankanche’» Voici que je souhaite le très mal agestados y disformes de par les neuf lieux sacrés (tome 6, corpus, texte 16) pur compagnon animal dans Willie Andrews IV: malas cataduras. (tome 3, corpus, texte 1) Balankanche, Throne of the tiger aux Vencêtres de la forêt n°7 Priest, appendice 2, p.145. aux Gardiens des personnes Au centre de la ville de n°5 ti minan kaan y luum 83 Cette idole s’appelait Ah Saki aux Gardiens de la forêt wal, il donna son nom maya à Valladolid, à l’époque où elle se H–waan tuul tumen leti’ u ox amay tun grasya l’actuelle ville de Valladolid, (Incantation de ch’a chak pour fonda, sur la place haute se noohoch le wakaxo’obo’ bey u uch ki u patki u k’uil ah tepale la chasse rituelle, Chan Kom, Saki. 81 trouvait un lieu sacré de pierre, k’uhilo’obe’. He’ebix bey Yuun* 84 Relaciones historico- 1930 ) construit à la main, très haut. k’uh kanaantik tulaakal là où il n’y a ni ciel ni terre greograficas.., (1579-81) 1983. En son faite, il portait, très ba’alo’obo’, bey xan le H–waan il y avait une pierre de maïs 85 Ma version de ce texte repose n°2 blanche et bien faite, une pièce tuulo’, leti’ kanaantik le triangulaire85 essentiellement sur l’interprétation du terme Tu kich kaba que l’on voyait de loin, et là ils wakaxo’obo’. et la sacralité du puissant tu ni’ k’u xan in yum grasia*. Aucun autre traducteur, avaient cette idole dont j’ai (tome 8, corpus, texte 4) par méconnaissance de la réalité parlé plus haut dans le premier Et aujourd’hui on le connaît ethnographique, n’a su y En son nom magnifique chapitre83, que les Indiens sous le nom de H–waan Tuul n°8 reconnaître le nom ésotérique dans le nez du vencêtre aussi allaient idolâtrer ; ce lieu sacré parce que c’est le chef du bétail Le ka k’ucho’ob le ka’ tuul du maïs. mon père était un tertre de proportions il est comme un vencêtre yumtsilo’ob tu yiknal Hunab (Chant de la grotte de 82 arrondies, il occupait plus de protecteur. C’est comme un Père K’uhe’, taanil k’e’eyo’ob tu Balankanche, 1959 ) quatre cent pas de périmètre, il gardien qui prend soin de tous yo’olal xaanchahik u k’uchulo’ob se prolongeait en hauteur mais les animaux, c’est le cas de n°3 plus étroit. On l’appelait lieu H–waan Tuul, il prend soin du Et lorsque les deux pères En medio de esta villa de sacré, car c’est ainsi que les bétail. méritants arrivèrent à la Valladolid, al tiempo que se pobló, Indiens appelaient les dieux (tome 4, corpus, texte 3) maison de Dieu Unique, il en la plaza de ella le caía un k’u qu’ils adoraient ; ils avaient commença à les gronder pour (cu) de piedra, hecho a mano, leurs idoles dans la maison d’en leur arrivée tardive muy alto.Tenía en la cumbre de él, haut, fabriquées en argile, ayant (tome 8, corpus, texte 58) muy blanqueada y bien hecha, la forme de pots de basilics una pieza que se veía desde lejos, evasés, avec leurs pieds, et n°9 y allí tenían aquel ídolo que atrás (gravés) dessus des visages de K’u ah tepale dije en el primer capítulo, donde mauvaise mine, disgracieux et Souverain sacré los indios iban a idolatrar ; era diformes. (tome 8, corpus, texte 80) este k’u cerro de proporcíon (Relacion de Valladolid, 157984) redonda, ocupaba en contorno 56 – Tome 15 – Outils de recherche

86 Comme je l’indique plus haut I Définition Une idole, un lieu sacré c’est, sacrés ou charge (kuch*). C’est (cf. n°4), on peut cependant en termes mayas, un endroit toujours le processus de K’ub aussi traduire oxlahun ti k’u par La notion de k’u est au centre où a été capté de l’énergie circulation de l’énergie vitale «les treize vencêtres». même de la conception maya vitale, un réceptacle d’énergie ancestrale (ik’*) qu’il s’agit de la religion. C’est pourquoi vitale. K’u serait alors le terme d’assurer et de contrôler. Au I Le mot, variantes les frères se la sont appropriée e pour désigner un tel réceptacle XX siècle il devient un des phonétiques et traductions en proposant d’en faire et pourrait, dans certains cas, assistants de l’organisateur l’équivalent de dieu, et plus s’identifier au vencêtre qui y principal (kuch*) d’une particulièrement, du Dieu des repose temporairement ou cérémonie. K’ub, k’u’: offrir, remettre. chrétiens. définitivement. Cette K’u est encore employé La forme Hunab K’u définie interprétation nous permet aujourd’hui, bien que I Composés dans le Motul par «Dieu aussi d’envisager un sens maya rarement, dans le sens de K’ub pol: offrande de la tête unique, vivant et véritable» a à Hunab K’u, traduit par les vencêtre (n°5) ou saint : Mario (aujourd’hui, désigne la danse fourni aux mayistes une base frères par «un seul dieu», qui Ewan (Tabi, région 3) traduit de la tête du cochon). de spéculation sur l’existence serait le grand réservoir nohoch k’u par «grand saint», K’uben: dépôt. d’un dieu unique chez les d’énergie vitale ancestrale, le «saint de la forêt». K’uben t’an: message transmis Mayas. Il est vraisemblable que cosmos tout entier. Dans oralement. les frères ont repris le concept certaines représentations, il K’ub yaah: enseigner la d’une mère-père créatrice peut être identifié au corps sorcellerie. s’auto-engendrant et céleste et souterrain d’Itsam. engendrant le monde avec elle Deux autres formes et qu’ils l’ont identifiée au Dieu importantes que l’on trouve des chrétiens. aussi bien dans le Livre des Un des documents les plus Bacabs que dans les Livres de anciens, rédigé en partie par Chilam Balam doivent être des Mayas, propose pour k’u discutées : Il s’agit de Oxlahun l’équivalent de «lieu sacré», ti k’u, «Les treize lieux sacrés» «pyramide». Cette traduction, et de Bolon ti k’u, «Les neuf me semble-t-il, s’approche lieux sacrés». Ces termes sont davantage du sens originel de généralement traduits par «Les k’u. treize divinités» et «Les neuf En effet, plutôt que d’en faire divinités»86. La division en un synonyme de vencêtre ou neuf et treize couches du encore le qualificatif d’une cosmos maya peut être mise en catégorie supérieure de rapport avec ces lieux sacrés vencêtre – ce qui reste une (cf. tas*). hypothèse possible – il paraît Le ah k’ulel désigne au XXe plus intéressant d’approfondir siècle l’assistant du kuch*, celui cette notion de lieu sacré ou qui veille à la transmission ou d’idole. offrande (k’ub*) des objets I – Vocabulaire – 57

I Sources coloniales saluts, ou message qui s’envoie I Contexte n°5 87 Double sens de sam, odeur oralement à quelqu’un par un ki’ k’ubik xan persistante et moment. K’ub a le sens général de intermédiaire (8)). n°1 desde be’ora bakan 88 Robert Redfield et Alfonso Villa «remettre», «dédier» (entregar, Sam tun bakin Rojas, Chan Kom, a maya On trouve aussi k’ub dans le village, 1934, p.347. dedicar), «déposer» (2, 3, 7, sens d’enseignement avec la in ku’ben tech ti k’u j’offre aussi 9). Il peut désigner plus forme composée k’ub yaah. à partir de maintenant bakan précisément l’action de donner cela fait un moment que/ (tu (tome 8, corpus, texte 84) en mariage (dar mujer al varon étais) odorant donc lorsque87 y marido a la mujer (1, 9)) et il je t’ai offert au lieu sacré désigne aussi le ipil (Livre des Bacabs, texte XXV, traditionnel (avant que le fol.132) terme ipil dérivé du nahuatl ne s’impose) et, par extension, la n°2 femme puisqu’elle porte le ipil likil in k’ubik tu noh k’ab (mujer y es porque viste ka Yumil* ti Dyos* guaypil que se solia llamar ku pulik u bendisyon k’ub: «femme et c’est parce qu’elle s’habille avec le huipil que se lève mon offrande à la que l’on appelait autrefois main droite «k’ub ’»). Il a aussi le sens de notre Père Dieu d’«offrande rituelle» mais ce qu’il jette sa benédiction sens n’apparaît pas directement (Incantation de hanlikol, Chan dans les dictionnaires. On Kom, 193088) trouve cependant k’ub luch littéralement «remettre, offrir n°3 une calebasse», dans le sens de le santo sopa «faire la fête» (hacer fiesta y kin k’ubik teex xan dar jicaras en ella a los tu mambal lu kabil* convidados : «faire la fête et lors de celle-ci donner des cette sainte soupe calebasses (de boisson) aux que je t’offre aussi convives»). Le Livre des Bacabs qui passe sur ce monde ne le mentionne qu’une seule (tome 8, corpus, texte 82) fois mais dans un contexte clairement rituel (cf. n°1). n°4 K’uben désigne «un dépot» et ki’ k’ub bakan k’uben t’an «un message e santo’ ultimo t’an transmis oralement» (memorias, saludos, o mensaje j’offre bakan que de palabra se envia a otro cette sainte et ultime parole por encargo : «mémoires, (tome 8, corpus, texte 84) 58 – Tome 15 – Outils de recherche

89 C’est aussi le cas du ramillete, I Définition offrande, celui destiné aux I Contexte «bouquet de fleurs» vencêtres qui donneront en Loh représentant le cosmos à Le terme k’ub et le verbe contrepartie des cierges, la n°1 plusieurs couches. On transmet transitif k’ubik formé sur la prospérité pour le village. Kin kiki t’an kech tête de cochon et ramillete à I Le mot, variantes même racine désignent Les cierges symbolisent u kilich* Krus Dzitas, fête que j’ai observée en l’offrande et l’action d’offrir le phonétiques et traductions k-Ah lohil u Hezucrizto janvier 1984 ou encore lors de aujourd’hui la charge ou kuch* la fête de X–kalakdzonot décrite plus souvent une nourriture du village. Dans d’autres Loh: rachat, libération, par Villa Rojas (cf. Robert aux vencêtres. Le terme villages, plusieurs objets en récupération, restauration, Je te parle très Redfield et Alfonso Villa Rojas, espagnol est entregar qui se harmonieusement Chan Kom, a maya village, 1934, font office, notamment la tête purification traduit par «remettre» et du cochon89. Lohik: purifier, libérer, sauver. sainte Croix p.155). indique la notion d’un dépôt de notre Sauveur Jésus Christ transitoire. En effet, toute (Texte écrit sur la croix de la offrande transite par son I Composés grotte de X–takumbil xunan, destinataire qui la remettra Ah lohil : sauveur, rédempteur. cf. tome 8, textes 10-12) sous une autre forme en Lohil: purification. circulation. Cette vieille Loh na: cérémonie de n°2 logique du don n’implique pas restauration de la maison. El loh corral se verifica cuando d’ailleurs une restitution exacte Loh korral: cérémonie de se va á poblar de ganado una de ce qui a été remis alors que restauration du corral. finca ó cuando una epidemia dans le vocabulaire colonial, Loh lu’um: cérémonie de cualquiera invade y diezma la avec le développement des restauration de la terre. ganaderia. échanges marchands, il Loh kah, lohkatal: cérémonie commence à prendre ce sens. de restauration d’un village, La restauration du corral se Un des emplois les plus clairs d’une communauté. réalise lorsque l’on va de cette notion est celui associé commencer un élevage de à la fête patronale où on offre bétail dans une propriété ou les restes des cierges (cabos) à I Sources coloniales lorsqu’une épidémie celui qui organisera la fête Le sens premier est celui de quelconque atteint et décime le l’année suivante. Lors de la récupération, rachat (redimir, troupeau. prochaine fête, celui-ci rescatar (1)), on se trouve à (tome 4, corpus, texte 26) remettra en circulation des nouveau devant un sens infléchi cierges entiers qui, après avoir par le contexte culturel n°3 été offerts au saint patron – espagnol : la notion chrétienne A tia lohil noh primisya lequel prélèvera la part qui se de «rachat». Il peut aussi être liikik tin (un) pe santo makinal consumera pendant la fête -, employé dans le sens chrétien seront remis à celui qui aura la du «sauveur» (1, 2, 3, 5, 6). Le Pour que la purification de charge de la fête suivante. On sens symbolique et rituel de loh grandes prémices voit bien que, le temps de la ne figure pas dans les sources se lève en un saint jour de fête transmission, le dépôt est coloniales (cf. infra, notice). Le (tome 8, corpus, texte 86) augmenté de manière à terme n’apparaît pas davantage permettre l’autre dépôt- dans le Livre des Bacabs. I – Vocabulaire – 59

n°4 I Définition peut envisager que certains loh 90 Dans Benito Aban May, U ti xalay okt’o loh [octdoloj] de grande envergure comme Mehen tzikbalil Yum Santísima Cruz aktun On réalise un loh lorsqu’un lieu les lohkah mettaient en œuvre Tu n ..., Historia de la Santísima Cruz Tun..., 1992, p.17. n’est plus apte à être occupé des sacrifices humains. Le loh par des animaux ou des êtres également à la grotte dont on réalisé par le Christ est, dans la I humains. Ce lieu est «malade» Le mot, variantes implore la purification logique maya, un loh kab. phonétiques et traductions (tome 8, corpus, texte 86) et il faut le «guérir», le Lohil peut aussi désigner la restaurer car des vencêtres ont pureté rituelle des offrandes Mehen, ix mehen : fils, fille du n°5 pris possession de ce lieu. Les (n° 2). père et par extension fils, fille ki ki kay ti Kristo raisons peuvent être diverses : en général, petit, petite. k pixan leti lohik faute rituelle, abandon du lieu pendant un temps, invasion I Composés je chante doucement à Christ d’un vencêtre maléfique... Il Mehenbil: le Fils dans le sens il purifie notre esprit faut donc réaliser une chrétien, mais, comme on le (tome 8, corpus, texte 87) cérémonie pour que les vencêtres acceptent de quitter verra, ce terme ne désigne pas toujours le Christ. n°6 le lieu : une terre, une maison, Mehen kisin, mehen xulu(b): fils Desde e ka’bin ts’ab un corral, voire un village tout du diable, de cornu, insulte. tumen Hahal Dyos Padre tu entier. C’est cette opération qui X–mehen nal: maïs de kanile correspond à la notion de maturation rapide (environ leti’ bin ka’ bin loh yok’ol kaab rachat d’un bien ou d’un esclave, mise en avant par les deux mois et demi). Almehen: enfant du père et de Depuis qu’il a été installé par le rédacteurs des dictionnaires la mère, équivalent des nobles Vrai Dieu Père dans le ciel coloniaux. européens. lorsque l’on a réalisé la Comme pour un k’ex, il faut purification sur la terre donner au vencêtre quelque (tome 10, corpus90) chose pour qu’il accepte de quitter le lieu. Ce sera en général un animal, souvent un poulet, ou un bovin s’il s’agit d’un loh corral, qui permettra d’effectuer le transfert. Un k’ex* est d’ailleurs souvent réalisé pendant la cérémonie du loh. Le Christ, le sauveur du monde, s’étant donné en sacrifice pour restaurer le monde dans son intégrité, on comprend l’emploi de la notion de loh pour le désigner. On 60 – Tome 15 – Outils de recherche

91 On pense, en français, à I Sources coloniales mehenchahal, mehenkuntah I Contexte n°5 l’emploi du terme «le petit» «diminuer», «rapetisser», (8), Bla max a yum che ? pour désigner le pénis dans les Mehen: hijo varon respecto del mehen ahal «femme qui vient n°1 Bla ton a yum ? bordels. padre, «fils du père» (1), on d’accoucher» ou «femme qui U Mehen Dyos* Kit*bil U kool mehen 92 On les désigne plus trouve aussi, plus rarement, Le Fils de Dieu le Père généralement par , le nom allaite» (1, 3 : la recien parida o ts’ab mehen xiblal (3). (Diccionario de San-Francisco (3)) du serpent à sonnettes. la que cria). On trouve aussi, Quel est donc ton père ? 93 J’ai respecté les majuscules du Curieusement, les dans le même sens, ah mehen al Quel est ton putain de père ? manuscrit. dictionnaires n’indiquent pas (1, 6) et ix mehen al (2, 5). On n°2 Le masturbateur la forme féminine. On trouve notera l’emploi de ah suffixe tu k’ab Dios Yum*bil (tome 7, corpus, texte 2) les formes composées mehenbil indiquant l’agent masculin yetel Dios Mehenbil et menhentsil (bil et tsil sont ici yetel Dios Espiritu San pour un personnage féminin. 93 n°6 des suffixes abstractifs) qui (Ah) mehen che’: charpentier (2), amen - Ay xipa, kyaikte, mik xik u permettent de désigner «le fils mehen ek’: les pléiades92 (1, 11), ha’asa wole mehen xulub ba’a du père en général sans à la main de Dieu le Père mehenilan: filleul (2, 3, 5, 7, 8), avec Dieu le Fils wala... préciser de qui» (hijo respecto almehen: «l’enfant du père et de del padre sin denotar cuyo (1, avec Dieu le Saint-Esprit la mère» (hijos respecto de amen – Ah ! Garçon, attention de ne 3, 7, 8)) et plus généralement padre y madre (1)), celui dont pas te faire surprendre par ce tout produit d’un (Livre des Bacabs, texte XLV, le lignage est attesté en ligne fol.211) petit cornu comme cela... engendrement (cosa paternelle et maternelle est (tome 7, corpus, texte 7) engendrada) (1, 3). La forme l’équivalent du noble ou de mehenbil que l’on trouve dans n°3 l’hidalgo espagnol (1-8). U chebal u kaxtik yatan tumen u n°7 les chants de h–men* pour ti u k’ab Dyos Uumbil désigner un des membres de la kat u ts’okol u bel yetel hun tul x–kichpam x–ch’up, kex ma Dyos Mehenbil sainte Trinité (cf. infra, notice) Dyos Espiritu Santo n’apparaît pas dans les almehenile. dictionnaires mais on la trouve Et il proclama qu’il recherchait à la main de Dieu le Père déjà dans deux incantations du une femme car il voulait se Dieu le Fils Livre des Bacabs. marier avec une belle jeune Dieu le Saint-Esprit Le terme de mehenob a aussi le fille même si elle n’était pas (tome 8, corpus, texte 81) sens de «descendants» sans noble. plus de précision (6). (tome 3, corpus, texte 15) n°8 Par extension, mehen désigne Bala mehene aussi «le petit» comme le n°4 xen tales ten u yax k’ikel montrent de nombreux Le ka’ah tu ya’alah dyees meses in u ix mehene exemples. ti’e taan u xiinbal, he’e bix le Métaphoriquement mehen en 91 mehen ba’alcheo’obo. Et encore une chose mon fils vient à désigner le sperme (1 : va vite me chercher le sang metaforicamente, semen viril). Quand il eut dix mois, il originel Il existe de nombreuses formes marchait comme marchent les de ma fille composées, en voici quelques petits animaux. (tome 8, corpus, texte 89) exemples : (tome 4, corpus, texte 3) I – Vocabulaire – 61

I Définition La notion chrétienne de fils du I Sources coloniales Père et de règne du Fils a bien Mis Le système de parenté maya sûr influencé la religion Pour traduire mis on trouve distingue deux termes pour populaire des Mayas mais, si les dans la plupart des sources la désigner l’enfant : mehen, notion de «balayer» (barrer (1, chamanes rythment leur I l’enfant du père et al (wal) Le mot, variantes 2, 5, 6, 7, 8) couplée avec celle discours d’invocations au Père, phonétiques et traductions l’enfant de la mère, c’est au Fils (Dyos Mehenbil) et au de rénover (1 : barrer, limpiar o pourquoi l’enfant légitime est saint Esprit, le Fils n’est pas renovar caminos, echando almehen, enfant du père et de la toujours le Christ. La place Mis: balais, balayer, nettoyer fuera yerba aunque no sea mère. prépondérante du Christ et de la barriendo, «balayer, nettoyer Ce terme désignait aussi à ou rénover des chemins, jetant croix dans le christianisme a I Composés l’époque coloniale le groupe conduit les Mayas à identifier à l’extérieur les herbes même si Mistik ahau: le Père souverain social des dirigeants et était assez souvent le Christ au Père ce n’est pas balayé»). nettoyeur, un des vencêtres traduit par hidalgo, «noble», lui-même, voire à diviser Jésus Sous la forme misib, toutes les cités dans le Livre de Chilam après la conquête. Christ en deux personnes : le sources indiquent le balais et Balam de Chumayel (n°1). Mais il n’existe pas de terme Père et le Fils. C’est aussi parce Mis est aussi un nom propre Misi ik’: vencêtre Nettoyeur distinctif pour préciser le sexe, que le père ne peut obéir au fils, que l’on retrouve dans les textes (n°5). pour la fille du père on se dit-on, bien que, parfois, on mythiques (n°1). On trouve contente du préfixe désignant commente l’évolution actuelle aussi des toponymes : Misne l’agent féminin, ix, soit ix mehen en ces termes : si tout va plus balam: «la Queue de jaguar qui ou x–mehen et pour la fille de la mal c’est que les fils aujourd’hui traîne à terre» et Mistik, lieu cité mère du terme «jeune fille» : commandent aux pères. dans le livre de Chilam Balam ch’uplal-al. Quand au fils du Dans un des textes ésotériques de Chumayel (n°2). père, il est généralement mehen fondamentaux des Mayas, Mismis désigne une chose qui sans marque du masculin mais faisant référence à l’origine du traîne au sol et ainsi le balaye on peut aussi dire mehen xiblal balche’ (cf. n°8), c’est la fille du (1 : cosa que va bariendo el (3). Le fils de la mère est, quant père, ix–mehen, qui est le suelo, como ropa larga o cola à lui, désigné par le terme personnage originel, même si le de animal, «chose qui balaye le «garçon», xiblal-al. dialogue met en scène le père et sol tel un vêtement large ou la Dans les textes religieux d’après son fils. De même dans le Livre queue d’un animal»). la conquête, le fils ou la fille du des Bacabs, certains textes font La forme mison est une père est favorisé et il existe peu référence à une genèse par intéressante variante du terme de mentions du fils ou de la fille autoperforation de l’ancêtre Moson ou Tourbillon (cf. de la mère, (x)al. Cependant le originel et celui-ci est davantage glossaire) qui désigne le terme al est mentionné à une mère-père qu’un père-mère. vencêtre associé à la plusieurs reprises dans le Livre Suhuy*, la pureté et l’origine, est sécheresse. Ce vencêtre ou vent des Bacabs en relation avec kol du côté de la lune féminine et tourbillonant a effectivement (cf. kolel*) et peut se traduire tout contact avec le soleil pour fonction de balayer la par «la luxure de celle qui masculin lui ôte ce caractère. terre en activant le brûlis. engendre» (u kol u al). 62 – Tome 15 – Outils de recherche

94 Bekanchen est un village de la I Contexte n°4 I Définition région sud du Yucatan (région - Way... way k-bin he’elexe. Nat 4). Une transcription et une n°1 Konex miste! Comme nous y sommes traduction de ce chant ont été Eya ! Ka ku misto te ka’axo, ka op u habitués, une même notion publiés par Bruce Love et Alakon Miskit ahau s’étend du domaine profane au tsako kachko ti kinche, tial u I Eduardo Peráza Castillo dans domaine religieux car il n’y a Le mot, variantes Wahil kol, a yucatec agricultural tabo k’ak tu ba pa’acho, yokskol phonétiques et traductions ceremony, 1984. Cet extrait se Eya ! tunich. pas de différence entre l’action trouve page 269. Nous sommes les animaux spirituelle et matérielle. Toute Nat, na’t, na’at: deviner, savoir domestiques/les compagnons - Nous allons nous reposer ici, action est toujours d’emblée (mythiquement), connaissance fidèles de Miskit ahau, le père nous allons balayer cet spirituelle et matérielle, divinatoire, sagesse, souverain Nettoyeur endroit ! psychique et corporelle. compréhension, entendement, (Livre de Chilam Balam de Ils commencèrent à balayer, le Nettoyer, balayer est une intelligence Chumayel, fol.32v) sous-bois. Ils commencèrent à action primordiale, celle de la chercher du bois sec pour pluie et des vencêtres de la n°2 allumer un feu autour d’eux et sécheresse et, plus Xiu tik u lubob ils apportèrent des pierres. généralement, de tout vencêtre ta muk’ u talel (tome 7, corpus, texte 29) en tant que vent qui souffle et Miskit ahau qui balaye. Mistik u lubob n°5 C’est aussi une des premières ti misi ikilo bakan actions que l’on réalise Ils tombèrent à Xiu tik aux vencêtres balayeurs, bakan! lorsqu’on commence à ils vinrent s’y rassembler (tome 8, corpus, texte 83) cultiver : balayer, nettoyer les (ceux du) père souverain chemins pour pouvoir mesurer Nettoyeur n°6 la terre. C’est ainsi que le ils tombèrent à Mistik (le)ti misili ha’ bakan présente le Chilam Balam de (Livre de Chilam Balam de elle, l’eau nettoyeuse, bakan! Chumayel : Miskit ahau, le Chumayel, fol.1v) (tome 8, corpus, texte 83) souverain Nettoyeur arrive juste après le Maître de la n°3 mesure, Ah p’is. ti ah Kalan xu’ukob Enfin, balayer c’est l’action qui Kalan misob hil p’isib che’ commence la journée, lorsque la femme se lève et qu’elle aux Gardiens des bornes des balaye autour du foyer avant milpas de le rallumer. aux Gardiens nettoyeurs des Lorsque le faiseur nettoie le bâtons de mesure corps des vencêtres qui (Chant de wahikol, peuvent y adhérer (cf. Bekanchen94) santigwar*) le terme n’est pas mis mais pus, terme employé dans la région orientale. I – Vocabulaire – 63

I Sources coloniales I Contexte n°4 n°7 - H–talen in wa’altech in yum* Pues lelo, wa ka han chak, max Na’at est traduit aussi bien par n°1 bix tin xokhilak u yiche yan u nat ku he ch’en tiobo. Ku raison que par énigme. Na’ate, na’ate paalob x–ya’axche’o’obo’, wa yan a yanta ha’ tio sufisyente ku L ’association entre ces deux Devinez, devinez les enfants na’ate’ tech kana wa’al hay yai(k). formes est a priori curieuse et je (Formule d’ouverture pour p’eel, bey tin xokilaka’ in yum... l’expliquerai dans la notice. poser une devinette) et bien voilà, s’il y avait Le Motul (1) donne razón e - Je suis venu te dire, mon quelqu’un qui devinait instinto natural o juicio, «raison n°2 père, comment j’ai compté tous comment ouvrir le puits, il y et instinct naturel ou jugement» Ma ta na’atik? les fruits des fromagers, si tu aurait suffisamment d’eau. et sous la forme na’atlah: decir Est-ce que tu comprend? possèdes le savoir (tome 8, corpus, texte 31) enigmas y que es cosicosa y tal (Phrase usuelle) énigmatique, tu me diras enigma, «dire des énigmes combien il y a de fruits, voilà n°8 comme des rébus et telle n°3 comment je les ai comptés, Pero belitasa ma na’atik kana énigme» mais d’autres sources suywa t’an mon père... mentili, ilbi ! kyalati xan xipa donnent pour na’at aussi bien yetel nat (tome 1, annexe) mene nukuch mako kiko. «raisonner» que «connaître par u tial ka yum divination» (3, adivinar, razon Sr Gov Mariscal n°5 Mais maintenant tu ne vas pas natural del hombre : «connaître Le Ix kit la bin tun yilik hun tul essayer de deviner, tu vas par divination «diviner», raison Le langage énigmatique x–nuk, yaab u naat u tial u voir ! naturelle de l’homme»). avec la connaissance mak’antik u lobil yakunah ku Voilà ce que dirent ces grands Na’atle c’est «un conte», «une divinatrice tsayal ti ch’upalob. ancêtres au petit garçon. fable» – on voit l’importance des pour notre père (tome 8, corpus, texte 32) contes, des récits mythiques le seigneur gouverneur Alors Ix kit s’en alla voir une pourrait-on dire au sens de istoria Mariscal vieille femme qui connaissait (cf. tome1, ch.1) puisqu’ils sont (Chilam Balam de Chumayel, l’art de restaurer les amours associés à la définition même de fol.17r) malheureuses et de ramener la connaissance la plus élevée. l’amant à la femme qui l’aime. Ah na’at, c’est un homme (tome 3, texte 15) «astucieux», «discret», «intelligent» (discreto, n°6 entendido), «un homme K’i na’atik le ke bix u klase u intelligent, astucieux, mamak ka’ax. précautionneux et prévoyant, qui observe les inconvenients et ce Je sais quels sont les êtres qui qui peut être et arriver» (1 : passent dans la forêt. hombre entendido, astuto, (tome 7, corpus, texte 1) cauteloso y precavido, que mira los inconvenientes y lo que puede ser y suceder), enfin «un devin» (8). 64 – Tome 15 – Outils de recherche

95 Pasmo renvoie à tankas, qui I Définition I Sources coloniales l’attrape» et locura (8) frenesi désigne à la fois l’énergie vitale Pasmo (1, 7, 8) «folie», «frénésie». On originelle et son saisissement Il y a deux termes Si, aujourd’hui, le terme pasmo trouve aussi la forme hats’ (cf. infra, article tankas). fondamentaux pour désigner la (pasmado) s’est incorporé à la tamkas «frapper la force vitale connaissance : nat et k’ahol*. langue courante, les I originelle» et luba’an tankas Nat est un terme qui s’applique Le mot, variantes dictionnaires coloniaux phonétiques et traductions okol «ruine du tankas». à la connaissance dont donnent de nombreux termes Rappelons que ik’ et tankas l’essence est énigmatique (cf. Pasmo: saisissement lié à un mayas équivalents à cette 95 désignent tous deux la force n°4), connaissance par nature chaud-froid . notion. Plusieurs font vitale mais celle du tankas est divinatoire. K’ahol s’applique à référence au processus même plus profonde et touche à une connaissance plus Le terme espagnol signifie du pasmo c’est-à-dire le passage l’origine (cf. articles tankas et concrète et liée à la vision. refroidissement, étonnement, brutal du chaud au froid ik’). C’est ainsi qu’un vencêtre ne saisissement. (buhke’eltal, «coupé de froid», peut être k’ahol (connu) mais il Du verbe : Pasmar, (se) pâmer. ke’el, «froid», hul ke’el, peut être nata (deviné). «saisissement de froid»), le Lorsque l’on pose une saisissement (mach: devinette, la forme populaire et «attraper»), l’attaque par un contemporaine de l’énigme vencêtre (kal ik’, expression (suywa t’an, cf. suywa*), on qui signifie «enfermer», commence toujours par «nate, «cloturer un vencêtre», nate paalob, devinez, devinez indiquant qu’un vencêtre a les enfants...» (n°1). pénétré le corps, et donc le Pour les Mayas, comme pour sang, de la victime, hats’ ik’, les sages grecs, l’essence de la «frappe de vencêtre» qui raison est d’ordre divinatoire et indique le coup donné par un énigmatique, cela explique que vencêtre). les dictionnaires coloniaux L ’équivalent le plus intéressant traduisent na’at par raison, est la forme tankas* (on trouve divination, connaissance aussi les variantes libres énigmatique. C’est une autre tamakas et tamkas) qui indique preuve de la nature de leur la nature de l’attaque, c’est la écriture, l’écriture-dessin force vitale originelle de la obscure, ak’ab ts’ib en tant que personne qui est saisie (1 : plus haute expression de leur envaramiento o pasmo coral o savoir et de leur philosophie. enfermedad de frenesi que Elle ne peut être que enmudece, entontece y ensordece divinatoire. al que tiene, «engourdissement ou saisissement de nature épiléptique ou maladie frénétique qui rend muet, rend stupide et sourd celui qui I – Vocabulaire – 65

I Définition de «reine très froide» pour pleine lune. Cette relation tantôt plus «fortes» et tantôt 96 Lorsque le sang ajouté à du jus désigner la mère cosmique en durait trois jours et, le moins «fortes» que les d’orange a une couleur d’un La notion de pasmado unit les tant qu’elle est maîtresse du deuxième jour, le couple hommes (cf. tome 8, analyse, rouge clair, preuve de santé, deux sens d’étonnement et de alors les nourritures plutôt monde souterrain (tome 3, réalisait un repas chaud ch.7). En particulier, le regard froides (half-cold) comme le jus refroidissement. Il s’agit d’une corpus, texte 2). agrémenté d’une poule. Puis d’une femme menstruée sur forte fièvre provoquée par un d’orange sont conseillées. S’il Redfield et Villa Rojas on devait pendant 10 jours une blessure l’empêche de devient noir, il vaut mieux saisissement lié à un chaud- décrivent une méthode porter autour du front un guérir car elle perturbe la prendre des nourritures chaudes froid . Pour guérir, il est élaborée qui permet au faiseur bandeau afin d’éviter les circulation de l’énergie vitale (cf. Robert Redfield et Alfonso nécessaire de réaliser le tok’, Villa Rojas, Chan Kom, a maya de tester la nature chaude ou épanchements de fluide vital dans le sang. village, 1934, p.163). sorte d’acupuncture sanglante froide du patient par analyse de après le coït (cf. tome 3, La relation entre le pasmo et le réalisée avec une dent de 97 Cf. Robert Redfield et Alfonso son sang : il mélange quelques analyse, ch.1). Cette protection sang est une des manifestations Villa Rojas, Chan Kom, a maya serpent à sonnettes ou, comme gouttes de sang à des avec un bandeau est à de la relation entre pixan*, ik* village, 1934, p.162. cela se fait de plus en plus, substances chaudes ou froides rapprocher du bandeau qui et sang. Pour les Mayas aussi, avec un petit morceau de verre et en déduit, d’après la couleur, protège le I-chak lors de la «l’âme est dans le sang». fixé à une baguette par à un l’état du sang et la nature des cérémonie de l’appel de la morceau de gomme à mâcher. nourritures, froides ou pluie, car celui-ci est en Il faut faire sortir le sang vicié, chaudes, que doit absorber le contact permanent avec les de couleur noire, qui est la patient96. vencêtres (cf. tome 8, analyse, marque de la pénétration du On peut se représenter les ch.7) . vencêtre. Il y a choses ainsi : une différence Redfield et Villa Rojas vraisemblablement un rapport brutale de température précisent deux cas intéressants avec les affections liées au provoque une perte d’une de pasmo: celui d’une femme tankas* qui sont parmi les plus partie de la force vitale et une stérile et celui d’une femme importantes décrites dans le pénétration d’un vencêtre dont la colère soudaine peut Livre des Bacabs. Tankas sous étranger qui vient saisir une arrêter les menstruations. De la forme tamakas est d’ailleurs partie du pixan* (les deux même, l’excès de nourritures une des traductions de mouvements sont symétriques, froides, particulièrement après pasmado, pasmo dans les cf. le kex*). C’est notamment l’accouchement, peut dictionnaires coloniaux. ce qui peut se produire si on a provoquer des irrégularités Le complexe de chaud/froid, un rapport sexuel sans se dans les règles97. bien attesté en occident, est protéger, par exemple en forêt . L ’écoulement périodique de la probablement également Un trop grand échauffement femme est ici mis en rapport préhispanique et à mettre en suivi d’une exposition à la avec l’évacuation de sang rapport avec froideur de la forêt haute chargé et la nécessité de l’opposition/complémentarité entraînera immédiatement un réguler l’énergie vitale. sec/humide. Le principe pasmo de la nature la plus Cette théorie des menstrues humide est froid et le principe grave. m’a été décrite par sec est chaud, et une trop Autrefois, les anciens ne Bonaventure Cetz Pech comme grande froideur est à mettre en faisaient l’amour qu’une seule liée aux fluctuations relation avec l’inframonde, fois par mois, au moment de la énergétiques des femmes, domaine aquatique. On parle 66 – Tome 15 – Outils de recherche

98 Dans l’est, les hommes ont prière» se retrouve dans I Contexte n°5 conservé cette fonction avec les Pay presque toutes les sources Tumen yan u menta lu peteni, u maestros cantores, fonction (oración (1, 2, 3, 5, 9)). Avec le n°1 peteno tial u bin trese luch, ya u créée par les Espagnols à suffixe ah, il traduit U t’anil keh bin trese chamal, ah, un pe l’époque coloniale. payab lae I Le mot, variantes l’importante notion de rézador, bredonte beya. U ch’uybilo’obe phonétiques et traductions «celui qui dit les prières», trese chuyob, a kwatro kada u fonction aujourd’hui dévolue L ’incantation du cerf payabilo, u yoke le chuybobo. Pay : appel, appeler au devant aux femmes dans certaines son appel aussi de soi. régions (région centrale (Livre des Bacabs, texte XLVI, Car on doit faire le cercle de notamment). fol.212) lianes tressées, le peten, ce I Composés On trouve aussi bien pay dans peten sert à installer treize le sens d’idolâtrer, c’est-à-dire n°2 calebasses et on doit également Payab : liane d’appel en général d’invoquer des vencêtres layix tii chii disposer treize cigarettes, sur fabriquée avec le x–tabka’anil, mayas (pay kisin, idolatrar layix tii payi quelque chose de rond comme «racine du ciel» (cf. glossaire). llamando al demonio, également dans la bouche cela, c’est le suspensoir, le Pay ha’: spécialiste religieux «idolâtrer en appelant le également dans un appel chuyub. On fait donc treize dont la fonction est d’appeler. démon») que dans celui (Livre des Bacabs, texte XXVII, rondelles fixées par quatre Pay wakax d’invoquer le Dieu chrétien. fol.142) petites lianes d’appel, c’est ce toréer (appeler le taureau) Pay kun est un des termes pour qui va servir à suspendre torear (citar). jeter un sort (atraer con n°3 chaque rondelle. Payalchi: prière (appel avec la hechizo (1, 2, 5, 6, 8)) tout - Ma tin wokli payi wakax (tome 8, corpus, texte 71) bouche). comme pul* yah (pul*). tumen tene ma toreroeni. Wa kin L ’existence de pay wakax dans wokli paye, ku kinske ! I Sources coloniales le Dictionnaire de Vienne, soit n°6 vraisemblablement dès le XVIe, - Je n’irai pas toréer car je ne tulak a yum Balano bakan ! On retrouve dans les sources suis pas toréro. Si j’y allais, je coloniales les sens profanes et est un autre indice de k’amchitko bakan ! l’importance qu’avait pu mourrais ! e tux payalchitko bakan ! religieux d’appel. Le sens (tome 4, corpus, texte 10) symbolique a, semble-t-il, peu prendre la corrida maya dès le varié depuis la conquête. Les début de la période coloniale tous les pères Gardiens Jaguar (cf. tome 4, analyse, ch.2). n°4 bakan! frères franciscains se sont Ka op u payalchi. Tsoku akal d’ailleurs saisis de cette notion on les reçoit avec la bouche tantik, tulakal ikob tsoku bakan! pour tenter de la détourner à payalchitik beyo. leur profit. Le sens «d’appel» en ce lieu, on les appelle au devant de soi avec la bouche est attesté dès le Motul (1) en Et il commença à prier.Il association avec celui de bakan ! invoqua, il appela tous les (tome 8, corpus, texte 83) «provoquer», «inciter» vencêtres comme cela. (provocar, incitar, llamar), sens (tome 8, corpus, texte 32) que l’on retrouve dans les Livres de Chilam Balam (10). Celui de payal chi’ pour «la I – Vocabulaire – 67

I Définition I Sources coloniales dictionnaires est inspirée de Pixan l’espagnol : alma, espiritu, A la différence de cha’, la La racine pix est, dès les «âme», «esprit». notion de pay est très bien premières sources, attestée avec C’est le pixan, nous dit le Motul, documentée et son sens les valeurs générales de I le premier dictionnaire maya religieux est manifeste. Son Le mot, variantes «couverture», «enveloppe» (1, 4, phonétiques et traductions parvenu juqu’à nous, qui donne emploi pour désigner la corrida 5, 8). Couverture peut s’entendre la vie au corps. Le pixan dès le début de la colonie, Pixan, pixa’n, pixa’an également dans un sens figuré caractérise l’animal indique la précocité de ce rituel enveloppant, âme, esprit comme dans l’expression u pix indépendamment de l’objet : qui allait très vite s’imposer, k’eban, «la couverture d’un (ah) pixan, animal que tiene aux côtés de l’appel de la pluie, espiritu, alma péché», son excuse, ma’a t’aik u alma racional, «l’animal qui a comme un des principaux pix a k’eban, no pongas coberture une âme rationelle» (2, 5). Une rituels des Yucatèques. Les a tu pecado : «ne couvre pas, I Racine chose bien qu’elle soit vivante, récits prouvent amplement, et n’excuse pas ton péché». kuxa’an, n’a donc pas de pixan. Pix: enveloppe, couverture. tous nos interlocuteurs On trouve de plus des sens Par extension(ah) pixan désigne concordent, que pay wakax voisins mais distincts comme «celui qui a de la chance», «le signifie invoquer le diable sous «enroulé». I Composés prospère» (afortunado, dichoso y la forme d’un taureau. Une autre famille de sens est prospero) et, dans le cas d’un La notion d’appel, et plus Hanal pixan : nourriture des celui de «genou». âmes, banquet de la Toussaint. moine, ce qui est logique, précisément d’appel au devant Pixan est un composé de la «bienheureux» et «saint» de soi est donc une des racine pix et du suffixe an . Un (bienaventurado y santo (2)) caractéristiques fondamentales des sens de ce suffixe est «être», sens encore attesté dans le Solis de la religion yucatèque. Capter «exister». La traduction de pixan (11). On dit même pour un saint un vencêtre, pour quelques pose néanmoins des problèmes ah bolon pixan, littéralement jours (cha’chak) ou pour toute car, dans les dictionnaires, elle «celui aux nombreuses âmes ou une vie (arouches), nécessite correspond à la marque du enveloppants». Il est tout d’abord de l’appeler. Cet participe passé. Pixan se vraisemblable que le saint est appel a lieu de différentes traduirait alors par «enveloppé». pensé comme un puissant way* manières qui combinent appels Mais il arrive aussi que an (a’n) aux nombreux doubles. vocaux (payal chi’: «appeler indique le participe présent Avec le suffixe il, on trouve ah avec la bouche», «prière») et comme dans kuxan* (kuxa’an) pixanil : «chose spirituelle» (2, appels gestuels : l’appel du qui se traduit par «vivant». Dans 5)(chose au sens large) et pixanil toréro lorsqu’il «cite» le ce cas pixan peut donc se rendre mehen* «fils spirituel», «filleul» taureau, mais aussi celui du par «enveloppant» Si on (1, 2, 5, 6). faiseur et de ses assistants considère le premier sens, «être», Parmi les composés, signalons lorsqu’ils tirent sur les lianes «exister», mentionné plus haut, pixan t’an «figure» ou racines du ciel (x–tabka’anil) alors on obtient «enveloppe de «semblance» (6) (littéralement : pour faire descendre pères et l’être», sens qui est en harmonie parole d’âme). mères Pluie. Ces lianes sont avec celui d’«enveloppant» (cf. appelés payab, «appeleuses». infra, définition). La traduction donnée par les 68 – Tome 15 – Outils de recherche

I Contexte n°3 n°5 I Définition Pak bin, ka ila chen u pakte tu Pwes u pixan le nukuch uchbe n°1 kaba ti tasane u letraso. Ala, ku makobo, menobo leti e ku Le pixan, traduit par les frères U pixan tuun ku hokol ti beob u chik u pixane mak beyo. Ma tia mano xante, te men cha’chak franciscains par la notion pay winikob u tus* t’anikob, u ku hant(k)u kuerpoe pero le u xano, letiobe ku hoyabo bela ! d’âme, est, littéralement, chebal u kimskob. pixano u tial leti, u tiale Wan «l’enveloppant» de l’énergie tu’ulo. Ce sont les esprits des anciens, vitale du sujet. Cette enveloppe Depuis, son esprit va sur des anciens faiseurs qui n’est pas spécifiquement les chemins à la rencontre Et lorsque l’heure arrive, appelent la pluie, ce sont eux humaine puisqu’on peut la des hommes et leur tient l’autre regarde simplement le qui viennent irriguer retrouver chez des êtres des discours mensongers et les nom comme cela, les lettres maintenant ! mythiques «créées» par entraîne peu à peu dans la mort. sont écrites sur ce papier, et (Tome 8, corpus, texte 31) l’homme comme les arouches. (Tome 3, corpus, texte 15) voilà il prend son esprit, son Après la mort le pixan n’est pas âme. Il ne mange pas son corps détruit. Certains textes n°2 mais son âme qui est pour lui, permettent de penser que les Le ka’ah k’ucho’ob tu hool le elle appartient à Wan tul. pixan des individus koorralo’ ti wa’akbal le chaan (Tome 4, corpus, texte 14) remarquables (aujourd’hui les xi’ipalo’, ba’ale’ ma’ taan u grands chamanes, autrefois les paahtal u yila’al tumen u taatao’ n°4 rois) deviennent alors des tumen cheen pixaan, mina’an u Laten to’on meta be, dibulya vencêtres, des forces wiinklal*. to’on Dyosa, mixtun k’an u patli, cosmiques. C’est parfois même un pakili !. Eso leti to’one u de leur vivant que cette Lorsqu’ils arrivèrent à l’entrée pixan e pa’atli, to’one tun métamorphose a lieu. du corral le petit garçon était mantak be’ora, tumen tan waik L ’idée d’un pixan debout mais son père ne patlo yo lume te tsokobi, u «enveloppant» est étrange pouvait pas le voir car c’était pixano tone pa’atlo... pour nous qui avons plutôt un pur esprit, il n’avait pas tendance à penser le corps de corps. Et Dieu nous envoya le déluge dans cette fonction. Il y a une (Tome 4, corpus, texte 3) et pas un seul ne resta, en une véritable relation dialectique bonne fois ! Quand à nous entre contenant et contenu autres, (quand nous mourrons) puisque le pixan se retrouve notre âme reste, nous qui dans le sang qui coule à passons sur cette terre l’intérieur. Pour les Mayas, aujourd’hui, parce que on dit comme pour les chrétiens, que nous sommes sur la terre l’âme est dans le sang (cf. et que nous y restons, et que pasmo*). notre âme demeure. Au sein du pixan la personne (Tome 7, corpus, texte 28) est étroitement lié avec un ou plusieurs doubles, les way*, généralement animaux mais aussi cosmiques. L ’individu I – Vocabulaire – 69

(winik*) est lié à son double I Sources coloniales I Contexte 99 On verra une première analyse (way*) par un principe de Pul du sujet divisé des Mayas dans solidarité : ce qui arrive à l’un Le premier sens de pul est n°1 Michel Boccara, Un père éloigné, la notion de dzul dans la socièté arrive à l’autre. «jeter» (arrojar (1, 2, 4-7, 9) likil in k’ubik tu noh k’ab desechar (1, 2, 6, 7, 9)). Dans ka Yumil* ti Dyos* maya yucatèque, 1989. De plus, le pixan est divisé en I Le mot, variantes certains cas, cette action est ku pulik u bendicíon 100 Robert Redfield et Alfonso plusieurs parties mais les phonétiques et traductions Villa Rojas, Chan Kom, a maya Yucatèques ne nous ont pas violente (pulba, (ba, est la village, 1934, p.347. transmis clairement, à la Pul: jeter. forme réfléxive), arrojarse y que se lève mon offrande à la différence d’autres ethnies despeñarse y arremeter con main droite furia y velocidad : «se jeter et de notre Père Dieu mayas comme les Tzotzils, le I Composés détail de sa composition. se précipiter et s’élancer à qu’il jette sa benédiction Pulyah : jeter un sort, Ah (Ix). Lorsque la personne est grande vitesse avec furie» (1), (Chant de guérison, Chan Pulyah: jeteur (se) de sorts, 100 malade, un certain nombre de «s’élancer» (abalanzarse (1, 2, Kom, 1930 ) sorcier (ère). ces parties se sont retirées ; 5, 6, 8)). elles ont été saisies par un Ah pul ou ah pul ya est un des n°2 Pul k’ex: «jeter l’équivalent» vencêtre ou vagabondent dans mots employés pour «le jeteur hun ten, ka ten, ox ten, kan ten, (cf. k’ex*), terme employé dans la forêt. Le chamane, pour de sorts» (hechizero (2, 3, 4, tak hun k’aal u tenel, kin ukt’ik la région orientale pour guérir le patient, doit 6), 1 : significa, añadiendo el tech Balam ka pul ten yik’al désigner le pa’ik’ (cf. ik*). réintégrer ces parties dans le nombre de la enfermedad, el metnal ti in palaloob. corps. hechizero de aquella Le sujet manifeste donc une enfermedad o mal, «signifie, en une fois, deux fois, trois fois dualité corps/esprit, ajoutant le nom de la maladie, jusqu’à une vingtaine de fois, je winkil/pixan que l’on peut lier à le sorcier (jeteur de sorts) de t’interdis, Balam de jeter sur sa naissance même, lorsque le cette maladie ou mal») et on a mes enfants la force vitale du sujet se divise en un être cet exemple, ah pul abich k’iik’, metnal, le monde souterrain. corporel et un double animal «hechizero que hace que uno (tome 4, corpus, texte 26) spirituel99. Le pixan est le lien orine sangre, sorcier qui fait qui permet à l’être vivant de que quelqu’un urine du sang». n°3 passer d’un enveloppant à Mix hun ten in ch’a sahkil he bix l’autre. belae, tin pulyahtal wale ? Moi qui n’avait jamais senti la peur, quelqu’un m’a-t-il jeté un sort? (tome 4, corpus, texte 16) 70 – Tome 15 – Outils de recherche

101 On trouve dans le Tesoro de la n°4 I Définition I Racines coloniales lengua castellana, de don Katin macha u bolsa u nukul in Santigwar Sebastian de Cobaruvias, tsoni, hupin kab tela le tin ho’osa Pul c’est jeter, souvent avec Si, aujourd’hui, comme pour publié pour la première fois en le ba ku in, in sekreto xane, ka ti violence, mais c’est aussi pasmo*, le terme santigwar est 1611, cette définition de l’acte projeter, au sens mythique et passé dans la langue maya, on ho’osa xane. Branka ! tin pula. I de santigwar: psychanalytique du terme. Le mot, variantes trouve dans les dictionnaires Santiguar es dezir algunas phonétiques et traductions oraciones devotas y santas sobre Je pris donc ma cartouchière et Ainsi, le sorcier (pulya) est un coloniaux deux termes pour algún enfermo, haciendo je plongeai ma main à spécialiste de la projection Santigwar: croix-signer, faire le traduire cette notion. Ce sont algunas cruzes y echándole comme de l’introjection que signe de la croix. chikilbesah «apposer sa bendiciones in modum crucis. l’intérieur et je sortis une chose qui est mon secret, je la sortis l’on peut définir par kuch*, signature»(on trouve aussi les Todo esto es santo y bueno, charger. formes chikilbesas ich «signer especialmente quando los que et je la jetai, Branka! I Racine santiguan son sacerdotes y dizen (tome 7, corpus, texte 1) Pul est une des étapes d’un le visage ou l’intérieur» et sobre los enfermos los k’ex, lorsque par exemple on Santo, sanctus facere: «faire chikilbesah ti krus «signer en Evangelios, poniéndoles las jette les restes de l’autel qui saint». croix») et ts’ib ich «signer le manos encima. sera renouvelé, reconstruit l’an visage» ou «signer l’intérieur». «Croix-signer c’est dire prochain, on appelle cela pul Tous deux font référence aux quelques prières dévotes et saintes sur un malade en k’ex. dans la région orientale et signes, écrits ou dessinés (ts’ib faisant quelques (signes de) pa’ik’ dans la région centrale. est l’écriture-dessin des croix et lui jetant des Dans les deux cas une Mayas). Cette relation au signe bénédictions in modum crucis. destruction, mouvement de et à l’écriture-dessin fait du Tout cela est saint et bon projection, précède une croix-signement espagnol spécialement lorque ceux qui croix-signent sont prêtres et construction, mouvement l’héritier de l’écriture disent sur les malades les d’introjection (kuch*), glyphique et justifie Evangiles, en leur apposant les d’attraction des vencêtres sur l’importance de cette pratique mains». les lieux ou de force vitale dans et son omniprésence dans les (Sebastian de Cobaruvias, un récipient (kal ik’). rituels. Tesoro de la lengua castellana, Comme pour les pratiques (1611) 1987. contemporaines, la santigwasyon de l’époque coloniale combinait prières et gestes : imposition des mains et signes de croix101. Peut-être les glyphes avaient-ils aussi une extension gestuelle ? Certains récits font d’ailleurs état de lettres glyphiques laissées par les vencêtres sur le dos de patients qu’ils ont «saisis» (tome 7, corpus, texte 12). I – Vocabulaire – 71

I Contexte n°2 n°4 I Définition 102 Pus entre dans la composition ka bisa i kani, ku sa’a ikne Chen ke ilake pwes letie tan ta de plusieurs noms de lieux n°1 menobe ka tiawe u hanti... ka ku mentik mobimyentoi ix u J’ai proposé de traduire santigwar comme X–puskuha’ ou - Bix a bel nohoch ts’ul*? par croix-signer en suivant Pustunich (cf. tome 7, corpus, han santigwarte. Ke ki ila la, mentik le meno kia u ku texte 8). - Ay in wet xibil, in ka’ kimi lete aluxo, leti tsoni. santigwarobo. Metraux qui emploie ce terme - Baax tun kinskech ? pour une opération analogue du - Hali’ in winkilile’, in pol, tu il l’emmena se faire soigner Et on vit qu’il faisait les vaudou haïtien. On a vu chibal in winkililoob, yan ten chez les faiseurs et ils dirent mouvements que faisait le comment, pour les Espagnols du ik’... Taken in wil wa hela’ qu’il fallait rapidement le faiseur lorsqu’il croix-signait. début de la conquête, l’action de santigwarguene. Ta kaxta tun u croix-signer. Et le faiseur vit (tome 8, corpus, texte 32) santigwar combinait, comme sipchei’? que c’était un arouche qui lui pour les Mayas d’aujourd’hui, - Tin kaxta an. avait tiré dessus. paroles et gestes. - Tun yan ? (tome 7, corpus, texte 11) n°5 Le croix-signement est une (ka tu hosa) A kabet tu santigwar ta tun tu opération que l’on retrouve dans -Chan mach tun le hela’, chich n°3 hatsa tune, ka patak u nu ma’alo toutes les cérémonies. Il a pour mach beya’... objectif de nettoyer (limpiar ou Ka ul o waye ora, ko yan malo ta. 102 meno way Chemaxe, ka ul tune pus ) le corps des vencêtres qui - Comment vas-tu grand ka tu meta hu’, u he’ele u... u Il faut alors la croix-signer et s’y seraient introduits. On le homme ? yilma, yilma ta yal(a) mak ku bi la fouetter pour qu’elle puisse réalise aussi bien après un - Ay, mon ami, je vais mourir! u he, u santigwar talo. Ka retrouver la santé. cha’chak ou appel de la pluie que - Comment cela ? santigwar tabe, ka ila be lete (tome 8, corpus, texte 70) lors d’une cérémonie de - Voilà mon corps, ma tête, les arux ku ta, ike senyora. guérissage, lors d’un k’ex*, ou os de mon corps me font mal, plus simplement tout seul, un vencêtre m’a saisi... Je Or, en ce temps-là, il y avait ici, accompagné ou non de voudrais voir si tu peux me à Chemax, d’excellents prescription de médicaments. croix-signer. As tu pris le faiseurs, il y alla donc pour Bien qu’il existe plusieurs sipche’, l’arbre libérateur ? faire... et il vit, il vit qu’il y équivalents mayas (cf. sources - Oui, je l’ai pris avait beaucoup d’hommes qui coloniales), le terme santigwar - Où est-il ? venaient pour se faire croix- s’est imposé dans le vocabulaire (Il le sort) signer. (Le faiseur) le religieux. - Et bien attrape cela, attrape le croix-signa, il vit que c’était Les films (par exemple tome 8, fortement... l’arouche qui venait donc voir corpus, documents 47, 66 et 69) (Conversation entre un faiseur sa femme. montrent en détail cette et son patient, Tabi, 1977) (tome 7, corpus, texte 25) opération qui consiste à balayer avec des branches de sipche’ (souvent neuf ou treize) le corps de la personne et ses articulations tout en récitant une prière. Dans certains cas, il arrive que le faiseur tienne ces branches en croix. 72 – Tome 15 – Outils de recherche

103 Documento n°.1 del deslinde de I Contexte n°4 n°8 tierras en Yaxkukul, Yuc., Santo Tsak un pe santo etse bakan ! tdaquvil (t’a k’ubil) u lub xolan (1554) (édité, transcrit et n°1 Tu tsak un pe santo (le)ti pix traduit par) Alfredo Barrera kuxlahebal kah y X–kakanpol bakan ! ta seño (senyor) satos (santos) Vasquez, 1984. toh olal ka kane S.to I apostates 104 On notera les formes abrégées Le mot, variantes evangelio ti monexterio en usage dans les graphies phonétiques et traductions On présente une sainte ti santos arcages (arcanheles) manuscrites de l’époque, pour offrande bakan! ti san Cerafine une interprétation maya de ces Santo: du latin sanctus pour que les villages vivent On présente en un saint lieu santa virgenes abréviations, cf. tome 1, ch.4. Saint, sacré en bonne santé et apprennent 105 Ramon Arzapalo, «The une ravissante dame Tête jaune santos capillas le saint bakan! ti nuestro senor (señor) ceremony of tsikul t’an ti’ évangile dans le monastère yuntsiloob at Balankanche’» en I Composés (tome 8, corpus, texte 83) jesucristo Willie Andrews IV: (Documento n°1 de Yaxkukul, Santo Winik: Saints Hommes, Balankanche, Throne of the vers 411-412, p.43) n°5 la parole106 offerte tombe tiger Priest, en appendice 2, nom donné aux vencêtres dans in tsaik un santo suhuy bakan agenouillée p. 88. la région orientale. n°2 ti las dose ti ma(n) tie la parole des seigneurs saints 106 J’interprète t’a comme t’an. On ku ki’ k’ubu* bakan ! trouve dans plusieurs chants je place un saint et très pur apôtres Espiritu Santo: Saint-Esprit. de pluie (cf. tome 8, corpus, u santoy bakan ! sacrifice aux saints archanges107 texte 85 notamment) et dans le u ki’ k’ub à midi, quand ils passent par ici à saint Sérafin Livre des Bacabs cette u santo balan ! I Sources coloniales (tome 8, corpus, texte 83) saintes vierges expression ku lubul u t’an: «que ma parole tombe». Ce terme, emprunté à saintes chapelles j’offre harmonieusement bakan n°6 à notre seigneur Jésus Christ 107 Rappelons la polysémie de l’espagnol, apparaît pour la sa sainteté bakan! arcangel, archanges et serpents In tsaik un pe santo bino ti (tome 8, corpus, texte 86) des pères Pluies (ah kanhel : première fois dans le document j’offre harmonieusement bakan de Yaxkukul103, un des yum* Chako serpent permutant (cf. tome 8, son saint bakan! J’installe un saint vin pour les corpus, texte 4)). premiers textes en langue yucatèque que nous pères Pluie (Chant de la grotte de (tome 8, corpus, texte 83) connaissons. On le rencontre Balankanche, 1959105) soit sous la forme santa n°7 associée à krus ( Santa krus ou n°3 S.ta104 krus) et à iglesia (S.ta tu santo Trese Le ka kucho ti yax santo Hai : tu santo Nwebe yglesia), soit sous la forme - kichkelem Ha’, kyaik leti le santo associé à espiritu (esptu. tu santo Syete meno, pero ma, ma te k-bin ch’ai tu santo Lahum p’el bakan S.to) ou à evangelio (S-to santo Ha’. evangelio) (n°1). tu ki’ t’an xan Dans le Livre des Bacabs, il Ils arrivèrent à la première apparaît deux fois en au saint Treize sainte Eau : au saint Neuf association avec espiritu pour - Eau magnifique, dit le faiseur, constituer la Trinité. au saint Sept mais non, ce n’est pas là que au saint Dix bakan nous allons puiser la sainte Eau. on parle mélodieusement aussi (tome 8, corpus, texte 6) (tome 8, corpus, texte 84) I – Vocabulaire – 73

I Définition I Sources coloniales infra, définition). On notera 108 Cf. Landa, Relación de las cosas Sip une acception assez proche de de yucatán, (1562), 1973. Santo est un équivalent Sip a plusieurs sens distincts et, celle de Sip, le vencêtre colonial du mot kilich* bien si ces formes peuvent donner protecteur des animaux que ce dernier soit encore prise à des jeux de mot, elles I sauvages, «rater son tir» couramment employé Le mot, variantes n’ont pas de lien visible entre phonétiques et traductions (si’pesah: errar el tiro con que o aujourd’hui. On peut penser elles. Nous ne prendrons en a donde se queria acertar, «rater que son emploi pour désigner Sip: libérer, relâcher un lien, compte ici que le sens qui se son tir avec ce avec quoi ou vers le Saint-Esprit (Espiritu Santo), vencêtre protecteur des rattache à notre notion, c’est-à- où on voulait tirer» (2)). probablement dès le début de animaux sauvage et qui a dire à la libération, au Sipit est une forme composée à la conquête, a favorisé son l’apparence d’un petit cerf relâchement d’un lien. partir de la racine sip. Le sens introduction. Certains textes daguet (yuk, cf. glossaire). Le sens premier est lié à l’usage général est «lâcher de la main» modernes en font un usage des armes à lien, l’arc et le (soltar de la mano (4)). On intensif et il peut même piège : desarmar el arco, el lazo I Composés trouve «lâcher la flèche» (sipit prendre la place de la notion (5) «désarmer l’arc, le lasso», et uhalal: soltar la flecha (7, 9)) et, Si’p, sipil : péché. centrale de suhuy* (n°3 et n°4). on a sipan «arbalète, arc ou par extension, «tirer». Sipche’: plante très importante lasso, lequel est désarmé» (1 : Sipit-tah développe le sens de (cf. glossaire) dans les ballesta, arco o lazo, el cual está libérer en l’appliquant au pratiques mythiques, elle est desarmado). domaine humain : «libérer un utilisée pour croix-signer c’est- On a ensuite sip ik’, «se libérer prisonnier» (1 : dar libertad al à-dire pour libérer la personne d’une occupation quelconque» preso para que se vaya : des vencêtres qui ont pu la (1, 5 : librarse o soltarse de «donner la liberté au prisonnier «charger» (kuch*). algun oficio). L ’etymologie de afin qu’il s’en aille»). cette expression est précieuse et Dans un sens plus large encore, on peut la mettre en relation I Sources préhispaniques il signifie «permettre» (1 : sipit avec un autre terme sipil «se t’an ti dar licencia como a hijo o Sip: troisième mois de l’année mourir» (1 : morirse). En effet, maya pendant lequel ont lieu yerno para que salga de la casa y littéralement sip ik’ c’est «se more por si, «donner la les principales fêtes de libérer de son énergie vitale», chasseurs et de pêcheurs108. permission par exemple à un donc, au sens propre, «mourir». fils ou un gendre de quitter la Se libérer d’une occupation est maison et d’habiter donc, métaphoriquement, indépendamment»). envisagé comme une mort. On trouve aussi, dans la même famille de sens, sip ik’ k’in et sip ik’ u «le coucher du soleil» et «le coucher de la lune», identifiés également à une mort. La forme si’p, «péché», bien que différente, semble avoir des relations avec notre vocable (cf. 74 – Tome 15 – Outils de recherche

109 Oiseau siffleur, cf. tome 15, I Contexte n°4 I Définition Glossaire. Suhuy ay jesus 110 Ek’ signifie «noir» mais c’est n°1 Sip est la notion antagoniste et aussi le nom de la guêpe Ku yantal u makal sasusipil / complémentaire de tab* bien sauvage que l’on trouve entre u chi p’ap sipob natuclatu que le vencêtre qui lui I les cornes du Sip (cf. infra). ku yantal u makal juolol u Pucsical corresponde n’ait pas Le mot, variantes 111 Robert Redfield et Alfonso u ni ti ek’ sipob jua/Bin/ceBan xan l’importance de la X–tabay ou phonétiques et traductions Villa Rojas, Chan Kom, a maya tu no jol u kaB* village, p.347. de Ix tab. Suhuy, suy, pur, très pur, 112 Ramon Arzapalo, «The Il faut que soit couverte ay jesus Le domaine de la chasse nous originel, mystérieux, sacré. ceremony of tsikul t’an ti’ la bouche des libérateurs- fournit comme pour tab le 109 éclaircit le péché yuntsiloob at Balankanche’» geais paradygme essentiel bien que dans Willie Andrews IV: il faut que soit bouché ne pense pas I Racine Balankanche, Throne of the que l’intérieur du cœur tab signifie aussi «s’enraciner». tiger Priest, appendice 2, p.100. le nez des libérateurs-guêpes Sip c’est se libérer du lien, que Suy, clôturé. 110 devienne un pécheur aussi Sauvages ce soit pour un animal ou un (Incantation de cha’chak pour au sud du monde (tome 8, corpus, texte 87) homme. La force du vencêtre la chasse rituelle, Chan Kom, Sip est dans la fuite mais il 111 1930 ) peut aussi attaquer celui qui le menace, c’est pourquoi on le n°2 représente sous la forme d’un bin u ku ki’ mistoh* petit cerf daguet avec une yet u sipiche’ ruche de guêpes sauvages (ek’ ) entre les cornes. on va harmonieusement le Il existe, en théorie, (cf. n°1) nettoyer des Sip pour chaque espèce avec le sipche’, l’arbre d’animal. libérateur On peut faire l’hypothèse (Chant de la grotte de d’une liaison entre la forme Balankanche, 1959112) si’p, «péché», et la forme sip «relacher un lien» : relacher les n°3 liens sociaux, ce serait alors Y con su devoción invocaban los s’adonner au péché et il ne cazadores a los dioses de la semble pas que les prêtres caza, Acanum, Zuhuyzip, espagnols, cette fois-ci, soient Zipitabai y otros... intervenus pour en infléchir le Et, dévotement, les chassseurs sens. invoquaient les divinités de la chasse, Akanum, Suhuy* sip, «le très pur libérateur», Sip et Tabay, «le libérateur et le trompeur», et autres... (tome 3, corpus, texte 4) I – Vocabulaire – 75

I Sources coloniales 34 fois, notamment pour I Contexte Je viens demander bakan 113 Ce point permet d’affirmer que qualifier une des identités de la aussi une bénédiction bakan le jour commençait à midi chez Les dictionnaires coloniaux – mère cosmique : Ix hun ahau, n°1 au pied de la table bakan les Yucatèques de l’époque de la en particulier le Motul écrit à tin k’ubik bakan xan conquête. e la première souveraine (quatre à saint Pierre très pur bakan 114 Bekanchen est un village de la la fin du XVI siècle, ont fois), Ix chel, la dame Arc en ti bakane ! santo suhuy uk’ul (Incantation de croix- privilégié la traduction de yetel u suhuy chamalob bakan région sud du Yucatan (région ciel (trois fois)... ou encore (à signement117, Oxcutscab, 4). Une transcription et une suhuy par «vierge»avec cette sept reprises) pour qualifier xan 1980) traduction de ce chant ont été étrange variation suhuytal, l’aiguille originelle (suhuy yetel u suhuy ulil bakan xan publiées par Bruce Love et «redevenir vierge»(8). Eduardo Peráza Castillo dans puts’) qui servit à la mère n°4 Wahil kol, a yucatec Redevenir vierge, c’est cosmique à s’autoperforer pour J’offre également bakan ku ki’ mis*kuba bakan replonger dans les eaux du bakan! cette sainte et très pure agricultural ceremony, 1984. engendrer le monde et que l’on desde be’ora Cet extrait se trouve page 269. temps primordial, car l’eau est, boisson retrouve dans le rituel de yok’o bakan 115 Les informateurs de Redfield et pour les Mayas, l’élément pur guérissage du percement ou avec ces cigarettes très pures santo suhuy ha’ Villa Rojas précisent «je par essence, suhuy ha’ . et également ce très pur souhaite qu’il soit libéré» mais tok’, qui permet au sang vicié le suhuy ha’ cela n’apparaît pas dans le Le dictionnaire de Vienne (3) de redevenir suhuy. breuvage ku ki’ k’atah xan donne une définition partielle (Chant de wahikol, texte maya. Elle désigne aussi des objets, 114 116 Robert Redfield et Alfonso de l’eau pure, suhuy ha’: «eau des matières, des parties du Bekanchen ) on doit harmonieusement Villa Rojas, Chan Kom, a maya vierge, qui sort pour la corps : la couronne, la corde nettoyer bakan village, 1934, p.347. première fois du puits» (agua (tab*), l’argile, le feu, les n°2 dès maintenant 117 Ce croix-signement a été virgen, que sale la primera vez Ku yantal in k’ati oltik suhuy réalisé sur une jeune femme cheveux, le sang à la surface bakan qui souffrait de menstruations del pozo). J’ai montré que l’eau alak de la sainte eau très pure suhuy était bien plus que cela tu Ah k’uilob* k’aaxi irrégulières, transcription et cette eau très pure traduction anglaise dans (cf. tome 8, analyse, ch.6 et ti Ah kanulilob on demande harmonieusement William Hanks, sanctification, infra, notice). tu K’anank’aaxilob aussi structure, and experience in a On trouve aussi l’interessante yucatec ritual event, 1984. 115 (Chant de la grotte de 118 Ramon Arzapalo, «The notion de suhuy k’in pour Voici que je souhaite le très Balankanche, 1959118) traduire «midi» (1, 4)113. Le pur compagnon animal ceremony of tsikul t’an ti’ yuntsiloob at Balankanche’» jour, et le temps avec lui, aux Vencêtres de la forêt n°5 dans Willie Andrews IV: redevient donc chaque jour aux Gardiens des personnes Ki’ k’at’oteex xan Balankanche, Throne of the «vierge» à midi, et cette heure aux Gardiens de la forêt tu suhuy t’an tiger Priest, appendice 2, p.92. très pure (cf. n°3) est une (Incantation de cha’chak pour 119 Idem, p.117. heure mythique, propice aux la chasse rituelle, Chan Kom, 116 Je demande mélodieusement apparitions. 1930 ) à la très pure parole Suhuy lu’um, la terre très pure, (Chant de la grotte de est également donnée comme n°3 Balankanche, 1959119) équivalent de la notion Kkubin in k’aatik bakan européenne de paradis (2, 5). xan u beeintisyoono bakan Lorsqu’on se tourne vers le tu chuun u meesa bakan Livre des Bacabs, on est frappé suuhuy san peedro bakan par l’abondance des occurences de cette notion. Elle apparaît 76 – Tome 15 – Outils de recherche

120 Idem, p.149. n°6 n°9 I Définition importantes notions de la 121 le b s’écrit tantôt b et tantôt v, ti bakan ! u suhuy bakan religion maya, on la retrouve conformément à la graphie ti suhuy be bakan ! las dose ti byernes Une petite conversation avec au cœur des rituels puisque, espagnole où b et v sont si Juan Kob, faiseur yucatèque, proches que lorsqu’on épelle traditionellement, tous les à bakan! (heure) très pure, bakan ! nous mettra en relation avec le objets utilisés dans les rituels on distingue «b grande» et «v champ sémantique de suhuy. chico». Dans le passage au au chemin très pur bakan! à midi, ce vendredi doivent être suhuy. Le rituel est maya, la réalisation est très (Chant de la grotte de (Tome 8, corpus, texte 83) d’ailleurs le travail suhuy par proche du b, il n’y a donc pas Balankanche, 1959120) Michel Boccara : Un mot peut excellence. lieu de distinguer b et v (cf. se traduire par différents tome 1, ch.3). n°10 Suhuy k’ak’ et suhuy ha’, «le feu n°7 u liva (liba121) u noh ayik autres. Par exemple, le mot originel» et «l’eau très pure» Tumen ti’al u beetiko’ob ch’a Junpel h–kilich primicia suhuy... sont les éléments chaak yum* h–meeno’obe’* ku tu noh tii suy Balam cacab* fondamentaux, tels qu’ils yantal u k’uchulo’ob u sayabil Juan Kob : Oui, «une existaient avant la création du ts’ono’ot tu’ux yan u suhuy ha’il se lève un grand vent demoiselle vierge»... (una monde et tels que l’on peut taamii tuune’, ti’ ku yila’al u de saintes prémices doncela virgen) encore se les procurer si on tiip’sik u le kaana’. à la droite des très purs suit les étapes appropiées. Gardiens Jaguar de la terre Michel : Mais il y a aussi La recherche de l’eau suhuy Car pour faire le ch’a chaak, les fertile d’autres usages de suhuy où on était une des étapes les plus pères faiseurs doivent aller (Tome 8, corpus, texte 86) ne peut pas traduire par importantes de l’appel de la jusqu’aux courants d’eau des «vierge» par exemple vêtement pluie mais il semble qu’elle ait cénotes, là où se trouve l’eau suhuy, travail suhuy... aujourd’hui disparu (cf. tome8, très pure. Et dans ses analyse, ch.6). profondeurs, ils voient Juan : Pour un vêtement, on Bien que le sens de suhuy apparaître la tête du serpent. peut dire aussi tunben, «neuf»; puisse varier suivant le (Tome 8, corpus, texte 59) un vêtement suhuy c’est un contexte, la notion qui me vêtement qui n’a jamais été paraît rendre le mieux suhuy n°8 porté, un vêtement neuf, de est celle de pureté. ka k’ubik a kilich yakunah même suhuy luch, une Ainsi que l’indiquent plusieurs ka nahmatik calebasse qui vient d’être textes du Livre des Bacabs, le a chik suhuy ts’abilah fabriquée et qui n’a pas encore monde, pour parvenir à été utilisée. En ce qui concerne l’existence, doit être perforé que tu nous offres ton saint un travail suhuy, on peut (avec l’aiguille originelle, suhuy amour traduire par «sacré» (sagrado) puts’) et devenir impur, cette et que tu nous remettes ou «pur» (puro) qui convient impureté se confond d’ailleurs ta très pure faveur de haut aussi... avec l’exposition à la lumière mérite solaire. La notion d’eau suhuy a (Tome 8, corpus, texte 81) Un grand nombre d’objets conservé cela puisque les peuvent être suhuy et le champ faiseurs disent toujours d’une sémantique n’a probablement eau suhuy «qu’elle n’a jamais pas changé depuis la conquête. vu le soleil».L ’eau suhuy est Suhuy est une des plus I – Vocabulaire – 77

donc une eau lunaire et est la I Sources coloniales I Contexte marque de l’exception Suywa yucatèque en Méso-amérique Bien qu’il s’agisse d’une notion n°1 dans un contexte géographique essentielle, on ne le trouve pas suywa t’an dans les dictionnaires yetel nat* marqué par le culte et la I Le mot, variantes coloniaux. Ce mot apparaît u tial ka yum* prédominence du soleil. phonétiques et traductions Le récit du nain d’Uxmal nous cependant avec un sens proche Sr Gov Mariscal conte cette victoire de la lune Suywa: énigmatique. de celui de «langage sur le soleil et les Pawatun, énigmatique» (suywa t’an, Le langage énigmatique «lenguaje figurado : langage avec la connaissance autre nom des pères Pluie, sont I Racine appelés, dans le Chilam Balam figuré») dans le dictionnaire de divinatrice Suy: clôture, hermétique. de Chumayel, les fils de la lune Solis Alcala datant de 1930 pour notre père (cf. tome 8, ch.3). (11) en référence aux textes le Seigneur gouverneur des Livres de Chilam Balam Mariscal Est donc suhuy ce qui n’existe I Composés mais on le trouve aussi avec le (Livre de Chilam Balam de pas encore au sens où exister, Suywa t’an: langage c’est devenir impur. sens dérivé de «désordre», Chumayel, fol.17r) énigmatique. «confusion» (cf. infra, n°2 Lay yax ts’oye définition). yetel otlom kabale Suywa t’an, le langage lik y alike énigmatique, caractèrise en suy! effet plusieurs sections des Livres de Chilam Balam (cf. Ainsi que la première femme n°1 et 4), il y est aussi associé à maigre la connaissance divinatrice celle qui tombe sur le sol (article nat, cf. n°1). comme un fruit mûr On le retrouve également dans c’est ce qu’il dira le Livre des Bacabs associé au hermétique ! serpent à plumes (n°3). (Livre de Chilam Balam de Chumayel, Ms)

n°3 u lubul t’an suywa in t’anab na k’uk’ulkan

ma parole tombe ma parole énigmatique dans la maison de , le serpent à plumes (tome 7, corpus, texte 2) 78 – Tome 15 – Outils de recherche

122 On trouvera des analyses sur la n°4 I Définition communiquée par l’ivresse notion de tab dans mon a tial a tepal mehene sacrée qu’entraine l’absorption Tab ouvrage Les rêveurs d’eau a tial ix ahaulil xan La traduction de suywa par de la boisson de l’arbre secret (1983) 1985, ainsi que dans la tech mehene «désordre», «confusion» balche’ et de la sagesse qui y partie analytique du tome 3 de (barullo, confusion) dans le suywa t’an est enclose. Ce secret est celui I cette encyclopédie. dictionnaire de Solis peut être Le mot, variantes 123 Cf. article kuch* et tas*. du féminin, de l’origine phonétiques et traductions 124 Fray Joseph de Buenaventura, interprétée de deux manières : le commandement est à toi féminine du monde, dont 122 Historias de la conquista del la souveraineté est à toi aussi - on peut y voir un signe de le balche’ est, avec d’autres Tab : lien, piège, corde, Mayab 1511-1697, (1725) l’oubli progressif de la notion racine, mecapal (lien de 1994, p.3. toi mon fils «choses», une métaphore, langage énigmatique centrale d’énigme et de langage un glyphe, une lettre. portage), classificateur (tome 8, corpus, texte 89) énigmatique Suywa peut aussi être mis en numéral pour compter les - ou bien encore la manière dont objets que l’on attache par relation avec suhuy*, la pureté. 123 le profane perçoit ce langage. L ’association de l’énigme et de vingtaine . Le langage énigmatique est au la pureté, si elle peut paraître centre d’un ensemble de textes étrange dans un premier temps I Composés que l’on trouve dans les me paraît préciser à la fois le Ix tab, X–tabay: la dame de la Chilam Balam de Tusik et sens de pureté et celui Corde, la Grande trompeuse. Chumayel. d’énigme. Tabi: piégé, emprisonné, pris, Ces textes se présentent sous la Car la parole, en son origine, c’est également un nom de forme d’un dialogue entre un est énigmatique, et l’énigme est village et un nom de plante (cf. «père» et un «fils». L ’enjeu est un langage de pureté. Au sens glossaire). l’accès à la dignité de Halach* maya, mais aussi au sens grec : X–tab ka’anil : nom de plante Winik*, Homme Véritable. une parole qui dévoile en la (cf. glossaire). C’est d’ailleurs la maîtrise du voilant l’essence du langage, X–tabentun: nom de plante (cf. langage de suywa qui permet une parole des origines qui n’a glossaire), nom de boisson et au nain d’Uxmal de vaincre le pas encore été souillée par le nom de la nation mayab vieux souverain et de devenir soleil de l’interprétation. Halach Winik à sa place (cf. suivant Fray Joseph de tome.1, ch.1 et annexe). Buenaventura124 (cf. tome 3, Le père, l’ancien, pose au jeune analyse). homme, au nouveau, des questions et c’est dans la question même que réside la réponse, qu’elle y est enclose ainsi que l’étymologie du terme suywa (suy clôturé) nous y invite. Il faut en quelque sorte la débusquer dans «la folie de la lettre», u ko woh, (cf. tome 8, corpus, texte 89) I – Vocabulaire – 79

I Sources coloniales Ah/x–tabay attesté dès le XVIe I Contexte n°3 125 Il s’agit du tribut versé par les (cf. Livre des Bacabs, n°4) a y así había muchos que con Mayas aux Espagnols, les Le sens le plus général est n°1 couvertures de coton étaient, également ce sens ; pequeñas ocasiones de tristeza, «cordon», «corde». emal avec les poules et le maïs, une - il existe aussi un trabajos o enfermedades se Comme l’indiquent les u hets’ katun partie importante du tribut. classificateur numérique tab ahorcaban para salir de ellas e ir exemples (cordon de soulier, ti hun Ahau pour compter les vingtaines de a descansar a su gloria donde, corde d’instrument de emon tab différents animaux ou objets decían, los venía a llevar la musique, corde pour attacher emon sum qui ont pour point commun de diosa de la horca que llamaban une charge...), il s’agit d’une pouvoir être liés par un tab, Ix tab corde relativement mince, la descente cordon, tab veinte o ventenas grosse corde étant désignée par la fondation du cycle de gallinas, peces, ganado y et il y en avait beaucoup qui, le terme su’um (cf. n°6 et tome est au premier du mois Ahau otros animales, de cargas de pour de petits chagrins, 5). Il existe aussi une Dame de le cordon est descendu maíz o de lana y de mantas de problèmes de travail ou la corde, Ix tab, dont Landa a la corde est descendue tributo (1) : «vingt ou maladie, se pendaient pour indiqué l’importance pour la (Livre de Chilam Balam de vingtaines de poules, poissons, échapper à ces peines et aller religion maya. Chumayel, fol. 39 r) bétail et autres animaux ou de se reposer au lieu de gloire où, Un nombre important de laine et de couvertures de disaient -ils, les emmenait la termes sont construis à partir n°2 coton du tribut»125. déesse de la pendaison appelée de la racine tab: ti walae u chab tabal Il est posssible que ta’ab le sel la Dame de la corde. - tabal, «prendre», «enraciner» tumen oxlahun ti k’u* (il existe aussi une forme tab) (tome 3, corpus, texte 3) (tabal mots, prender la planta, tumen bolon ti k’u ait aussi un rapport avec le arraigarse, «prendre racine, signifiant tab, le sel pouvant n°4 s’enraciner»); lorsque son lien à l’odeur de être considéré comme un ix mek’lah u sihki - tabal désigne aussi au sens femme a été défait d’un seul condiment qui lie les aliments u poch’ak tabal figuré «un parent consanguin» coup en leur donnant une saveur bin tumen ah tabay (5) ou «un cousin éloigné» (4) par les treize lieux sacrés commune. ou encore, sous la forme taba’n, par les neuf lieux sacrés l’embrasseuse de la naissance «un condisciple» (taba’n el (tome 3, corpus, texte 1) a été insultée (humiliée) et compañero del mismo colegio, trompée de la misma opinion (1), «le par Ah tabay, le Grand compagnon du même collège, trompeur de la même opinion»); (tome 3, corpus, texte 3) - le sens de piège n’est pas attesté mais on trouve celui de n°5 «prendre au lasso», ce qui est Bix u tabsah X–tabay très proche (tabi: enlazar, tabi tin leh : enlazóse en mi lazo, «je Comment trompe la X–tabay, l’ai pris au lasso»); la Grande trompeuse. - on trouve également le sens (tome 3, corpus, texte 36) de tromperie, tabsah. Le personnage mythologique de 80 – Tome 15 – Outils de recherche

126 Le lignage royal d’une n°6 I Définition sont bien mises en scène dans importante région située au Le su’um bina’ u taabil u tuch le la mythologie de la X–tabay, la Tankas centre et au sud du Yucatan (cf. H–xiiwo’obo’ La notion de lien est une des moderne dame de la Corde. Il tome 1, ch.5). notions centrales de la religion est probable que Ix tab, de part 127 On notera ici l’importance de et de la philosophie maya et la notion de «lien social» en Cette corde était le cordon son étroite relation avec la I Le mot, variantes 126 elle est reliée à un des êtres psychanalyse et notamment ombilical des Xiu . lune, portait aussi cette phonétiques et traductions dans le groupe de recherches mythiques principaux la (tome 5, corpus) ambigüité. 128 dont je fais partie, l’URA 1478 X–tabay, la mère cosmique. Comme pour la notion de Tankas, tamkas, tamakas (CNRS-Université de Picardie) n°7 Le lien est omniprésent dans la suhuy* et d’autres notions le mal profond, la force vitale «Psychanalyse et pratiques vie quotidienne et les Mayas originelle, la force vitale liée à sociales de la santé». desde ka deskubrirta Espanyol, centrales de ce vocabulaire, on ont effectué le rapport entre le la sexualité et la maladie qui se 128 Pour une première analyse de belae’ u kabae’ Tabi. retrouve la lune aux origines la notion de tankas, on se Tumen way tabine ku ta’. Tabi, lien matériel et le lien social. du lien. La lune, en tant que caractérise par une atteinte de reportera à mon ouvrage Les tumen tu chahe senyora hahta’ On peut saisir, à travers cette mère cosmique, est bien la cette force vitale originelle rêveurs d’eau (1983)1985, notion, toute l’importance (épilepsie, un des équivalents ch.XXV. beyo. grande patronne du lien, du d’une pensée concrète qui lien de vie et du lien de mort de pasmado (pasmo*)); à Depuis que l’Espagnol l’avait s’ouvre en même temps sur qui figure dans la mythologie l’époque coloniale désigne découvert, aujourd’hui, son l’abstrait : c’est à partir de la sous la forme de la fameuse aussi la voie lactée. nom espagnol était Tabi, technologie du lien et en «corde de vie» ou kuxan su’um relation avec elle qu’est pensé I «prise». Car ici à Tabi, le 127 (cf. n°6 et tome 5). Racines village «prise», il est venu. le lien social . Tressée de plusieurs liens (tab), Tankas est un terme composé Tabi parce qu’il a réellement Le lien social a deux faces, une cordon ombilical céleste, elle des deux racines suivantes : pris cette femme, comme cela. forme positive qui donne le nourrit les vencêtres et k’as*, mal, sortie de l’état de (tome 8, corpus, texte 45) lien de parenté ou le lien qui achemine le sang du sacrifice. pureté par l’intermédiaire de la relie deux partenaires et une Si le cordon ombilical est un sexualité ; forme négative, le lien qui tab, u tab tuch, la corde du tam, profond (en composition piège, conçu sur le modèle du nombril, le kuxa’an su’um, tam donne tan). piège du chasseur, la tressée de plusieurs tab, a pour tromperie. fonction de nourrir les Dans la relation amoureuse, le vencêtres. lien social par excellence, là où Enfin, il nous faut souligner le se nouent les alliances, se met couple formé par les notions en scène une chasse à l’autre de tab, lien, et sip*, (et à l’Autre) où la tromperie relâchement, libération, que est une des armes les plus Landa a d’ailleurs relié sous un constantes. La patronne de même vocable : sipitabay (cf. l’amour, la terrible et très tome 4, corpus, texte 4). Si douce X–tabay, nous met la Tabay est le vencêtre qui prend corde au cou et quand nous au piège, Sip* est celui qui nous en apercevons, il est trop relâche l’animal pris au piège. tard. Ces deux faces du lien social I – Vocabulaire – 81

I Composé I Sources coloniales compris dans leurs celle-ci ne devienne coït (jugar 129 Idem. traductions. Ainsi on a ah un muchacho con una Comme nous l’avons vu, Le Motul (1) donne la tamkas tumen tamkas ha’ats’al muchacha y tocarse las partes tankas est déjà un composé. définition suivante que l’on peut traduire par de la puridad sin hacer nada o On trouve aussi les formes envaramiento o pasmo coral o «celui qui est atteint du tamkas sin entender lo que hacen Tank’as ik’: un vencêtre enfermedad de frenesi que car son tamkas a été frappé» «jeux d’un jeune garçon avec «personnifiant» l’énergie vita enmudece, entontece y (ha’ats’al) mais qui est traduit une jeune fille sans rien faire le originelle et une maladie ensordece al que tiene tamakas, dans le dictionnaire de Vienne ou sans comprendre ce qu’ils de la force vitale. «engourdissement ou (3) par pasmado el que la font» (1)). Tankas che’: un arbre aux saisissement épileptique ou tiene, «celui qui l’a est saisi» – nombreuses propriétés maladie de frénésie qui rend on notera au passage médicinales soignant en muet et sourd celui qui a le l’équivalent pasmado (pasmo*) particulier les affections tamakas». qui est aujourd’hui entré dans de la force vitale (cf. glossaire). Le Livre des Bacabs commence le vocabulaire religieux des Tankasil : la force vitale par une série de conjurations Mayas -. originelle, le suffixe il destinées à guérir les affections Une source plus récente indiquant son caractère de tankas . On notera que l’on indique plus simplement mythique et abstrait (1, 7). trouve toujours la forme tankas «folie», «frénésie» (locura, dans le Livre des Bacabs, on frenesi (8)) mais on trouve trouve aussi mention de l’arbre déjà cette traduction pour la tankasche’ et le composé forme tamakasil, «frénésie» (1, tankasil. 7). Tankas et ses dérivés Une autre notion importante apparaissent 127 fois dans le est celle de «Voie lactée» qui Livre des Bacabs, ce qui ne peut s’expliquer que par le indique l’importance de cette sens ésotérique, que les notion. dictionnaires n’indiquent pas Celui qui a le tamakas (1) ou mais qui se déduit des textes tamkas (3) désigne en réalité du Livre des Bacabs, d’«énergie un détenteur de force vitale vitale originelle»129. originelle puisque la maladie et Le sens sexuel, lié à la force sont désignées par le l’engendrement originel, est même nom comme l’avait déjà indiqué dans un intéressant compris Ralph Roys et ainsi composé tamakastal qui que le révèlent les enquêtes de e désigne les jeux sexuels de terrain, effectuées au XX siècle deux jeunes gens, de deux (cf. infra définition). êtres suhuy*, qui n’ont pas Bien que les expressions d’intention impure. Nous recueillies par les frères sommes bien ici aux origines franciscains l’indiquent, ceux- de la vie sexuelle, avant que ci ne semblent pas l’avoir 82 – Tome 15 – Outils de recherche

130 Les guêpes sont ici assimilées I Contexte n°3 I Définition aux abeilles, être originels Chakal tankasche Tas consubstantiels à la mer, n°1 sakal tankasche Redfield et Villa se sont heurtés réservoir originel de force U t’anil balam mo tankas ek’el tankasche à la difficulté de cerner la vitale. u Koil tankas lae notion de tankas. Ils ont noté k’anal tankase I 131 Me jugueteo Juan cuando yo l’importance des oiseaux Le mot, les variantes era una muchacha, le Motul dialectales précise qu’il s’agit d’un terme Incantation de la force vitale Rouge arbre tankas (arbre de nocturnes, en particulier Mo ancien. originelle du jaguar ara la force vitale originelle) tankas, ara de force vitale Tas : couche (généralement 132 Cf. Robert Redfield et Alfonso Force vitale luxurieuse blanc arbre tankas originelle. Ces oiseaux sont céleste), classificateur numéral Villa Rojas, Chan Kom, a maya également pensés comme le pixan* d’un pour compter les objets plats village, p. 169. noir arbre tankas (Livre des Bacabs, texte II, enfant mort sans baptême, ou concaves135. 133 Mo, l’ara macao, est un oiseau jaune force vitale originelle solaire, mais il est, dans la fol.4) (Livre des Bacabs, texte II, c’est-à-dire un être suhuy* en contact avec les forces de mythologie maya yucatèque, fol.6) I Composés subordonné à la lune. On se n°2 l’origine132. On remarquera rappelera le beau mythe Tasche’ : nom d’une pièce de la Ix K’an tanen k’in n°4 que c’est un ara, mo, que l’on d’origine du soleil dans le Ix K’an tanen U retrouve dans le Livre des charpente, fabriquée avec des monde souterrain aux côtés de U tamakastahen Juan ti paalen l’eau suhuy, eau lunaire (tome ti walik Bacabs, associé à la mère planches, planche (3, 7, 8 et kuchi 133 8, corpus, texte 6). Le Livre u sihil cosmique . Toujours selon époque contemporaine). des Bacabs indique aussi une Tasuntas: choses plates et tii walak Jean «joua» avec moi lorsque Redfield et Villa, le tankas est dame Soleil (cf. n°2). u ch’abtabal 131 associé à la nuit, la mort, empilables (1, 10). 134 Idem, p.167 : «the tancas is j’étais une petite fille ok bin (Diccionario de Motul, XVIe l’absence d’énergie, toutes just blackness...». tii xux tankasil choses qui renvoient à une 135 Cf. article kuch* et tab*. siècle) u chii k’ak’nab privation radicale d’énergie vitale134. Dame Soleil au centre jaune On rapprochera ces Dame Lune au centre jaune qualifications de celle de ici on raconte Mario, «chaque être vivant a ta naissance son tankas». Redfield et Villa ici on raconte remarquent également que si ta création attachée un vent (c’est-à-dire un tu es entrée vencêtre) peut être personnifié, dans la force vitale originelle ce n’est pas le cas du tankas. de la guêpe On a en effet affaire à ce que au bord de la mer130 j’ai appelé de l’énergie (Livre des Bacabs, texte IX, ancestrale libre telle qu’elle fol.54) existe depuis l’origine avant que, lors de l’autoengendrement originel de la mère primitive, les êtres personnifiés viennent à l’existence. I – Vocabulaire – 83

I Sources coloniales Le terme capa, équivalent I Contexte je les ai offertes et données 136 Je choisis de traduire tah espagnol de la notion de pour que permutent les comme une forme du verbe tal. Le champ sémantique de tas couche, n’apparaît en revanche n°1 couches de son nawal. Ce verbe signifie à la fois s’ordonne autour de la notion hin ki tah «venir», «forniquer» et que tardivement, filas, ordenes, (Livre des Bacabs, «prendre», «voler». d’objets plats ou légèrement senos o capas sobrepuestas de okol utsil* texte XXXVIII, fol. 173) concaves qui s’empilent les uns a x–may 137 Pureté traduit utsil, cf. uts* alguna cosa (8), «files, ordres, 138 X–may signifie à la fois sur les autres. Si l’exemple du choses concaves ou couches tak lahun tas metnal n°3 «biche» et «parfum céleste» matelas vient en premier (la superposées d’une chose Ka bini tu yoxlahun tas kaan (odeur rattachée au piment, au ropa de la cama como colchon, j’arrive/je viens forniquer/ je tabac et au miel). quelconque». Ils allèrent à la treizième 139 Ou Dame étendue. frazada o manta, y cosas que De même tas, classificateur viens prendre possession avec couche du ciel sirven de esto, y cama asi, plaisir136 140 C’est aussi le nom d’une plante numéral, est également tardif 137 (Livre de chilam Balam de médicinale pour le traitement «le revêtement du lit tel que mais cela est dû aux progrès de sur/de la pureté Chumayel, Ms) de certaines maladies des yeux le matelas, le couvre-lit, et l’enquête grammaticale de ta biche au parfum et de l’épilepsie (Cf. Dicionario les choses qui servent pour céleste138 maya Cordemex, p.542 et puisque ce terme apparaît dans n°4 Glossaire). cela, et le lit lui-même»), l’œuvre du père Beltrán de jusqu’à la dizième couche du lumbil c’est problement en raison de Santa Rosa, grammairien et monde souterrain tu yoxlahun tas kab* l’importance pour les lexicographe du yucatèque : (Livre des Bacabs, texte XLVI, ti metnale Espagnols de cet objet car il para contar filas, ordenes o fol.213) devait être fort rare dans une senos, «pour compter les files, il tombe maison maya. ordres ou choses concaves». n°2 jusqu’à la treizième couche de La notion de couche et son A part le terme couche (capa), La bakin u wayasba la terre rapport au ciel n’est présente les exemples cités sont les ka tin tupah u k’ak’il ? du royaume souterrain dans les dictionnaires les plus mêmes que ceux de Pio Perez Tin pay yah Hunak ah weneli (Tome 3, corpus, texte 2) anciens que sous une forme (8). koten Ix hay composée, tasuntas, cosas que koten Ix muts’. n°5 van una encima de otras, como Bal tun bakin u man to ka kilich* kolel* los cielos (1, 10), «choses qui u hel u tas way ? tu yoxlahun tas kan vont les unes au-dessus des U yax tas ne autres comme les ciels». k’ubul tin ts’ah en passant sur notre sainte On la trouve en revanche dans u helint* u tas u way. dame le Livre des Bacabs où la à la treizième couche du ciel fréquence de son usage Sa figure était-elle là (Tome 3, corpus, texte 5) confirme son importance pour lorsque j’ai éteint son feu ? la cosmologie maya (n°1). Elle J’ai appelé le Grand dormeur désigne aussi les couches du viens Dame qui baille139 nawal ou way, indiquant qu’il viens Dame aux yeux fermés140. est structuré en couches Quel sera donc comme le cosmos (cf. n°2 et la permutation des couches de article way). son nawal ? Les premières couches de sa queue 84 – Tome 15 – Outils de recherche

141 Autre traduction : du ciel n° 6 I Définition en neuf couches. On trouve souverain. Trese u yala yani, le ola ku beta aussi les formes bolon ti k’u et Tits’ 142 Si on étudie la forme des wae kuatro lahun tas, ocho Tas est un classificateur pour oxlahun ti k’u, les neuf et les objets cités : les nuages, les lahun tas, trese lahun tas compter les objets plats ou treize lieux sacrés (cf. k’u*). galettes, les matelas, ce sont concaves et notamment la Cependant cette tradition n’est I tous des objets plutôt plats couche de nuage qui Le mot, variantes mais qui ont la propriété de Et comme ils n’ont pas tous pas uniforme, on trouve aussi phonétiques et traductions s’incurver lorsqu’on les dispose treize couches comme cela, on caractérise la structure spatiale des récits qui distinguent neuf en couches. fait des pains de quatre du cosmos maya. Cette notion couches célestes143. Tits’ (tits), titits’, tsil ? : le coin, 143 C’est le cas, par exemple, d’un couches, de huit couches, de de concavité est passionnante l’angle. récit du Way kot, qui ne figure car elle peut indiquer que les pas dans cette encyclopédie, treize couches. Mayas auraient eu la notion I recueilli par José Gonzales à (Tome 8, corpus, texte 71) 142 Composés Kopoma. d’un espace courbe . Kantetsilu’um/kantitsilu’um, les n°7 Aujourd’hui, tas est le plus quatre coins de la terre, on U lik’il muyal lak’in souvent précédé d’un numéral peut le considérer comme un ti nakahbal chumuk ti kanil ah et suivi de munyal, le nuage. Il vencêtre tepal* est traduit par «couche». (décomposition : kan (quatre), ti oxlahun tas muyal Les couches de nuage, tas munyal, sont aussi représentées tits (coin, angle), i (suffixe génitif) et lu’um (la terre)). Le nuage de l’est se lève par les pains à plusieurs Kantitsika’an: les quatre coins pour atteindre le centre du couches que l’on fabrique pour du ciel. puissant ciel141 les banquets rituels et Kantitsimesa: les quatre coins aux treize couches de nuage notamment pour l’appel de la de la table. (Tome 8, corpus, texte 81) pluie (cf. tome 8, corpus, doc.70). n°8 Le Livre des Bacabs ne tu holtun tas muyal mentionne pas de couches de nuage mais les couches du ciel à l’entrée de la couche de (kaan) du monde terrestre nuage (kab*) et du monde souterrain (Tome 8, corpus, texte 81) (metnal, cf. n°1). A cette structuration verticale en couches correspond l’orientation horizontale en coins (tits*). Neuf, et surtout treize, sont des chiffres qui reviennent plus fréquemment que d’autres. En effet, il existe une tradition méso-américaine qui divise le monde céleste en treize couches et le monde souterrain I – Vocabulaire – 85

I Sources coloniales I Contexte n°5 I Définition 144 Un recensement exhaustif reste kililin ku t’an cependant à faire, je renvoie Les dictionnaires indiquent, n°1 ti noh Kan Selon une conception méso- pour cela à la parution du tome 12. sous la forme tits, le sens Yan tun tu kan titsika’an, u ti Kantitsikan américaine, le monde est courant de «coin», «angle» (1, kantitsi yokoka, tu kantitsi composé d’une série de 145 J’ai laissé la transcription de ti Kantitsilu’um Brasseur bien qu’il ait pu se 2, 4, 7, 8, 9). Il existe aussi une mesa. Le ola ka wikech e ku couches, dont le nombre peut tromper. forme ésotérique de tits : amay signifikarku ku menta tune le de tonnerre est sa parole varier, treize et neuf étant les (4, 7) que l’on trouve waho beyo. Ku prepararta le dans le grand Ciel nombres les plus fréquents. notamment dans le Chilam mesa tun ma’alobo. aux Quatres coins du ciel Ces couches sont Balam de Chumayel pour aux Quatres coins de la Terre quadrangulaires. Ainsi, suivant désigner la pierre triangulaire Et donc tu dois le placer aux (Tome 8, corpus, texte 83) la dimension où on se place, de maïs (tome 8, corpus, quatre coins du ciel, aux une couche cosmique sera texte 4). quatre coins de la surface du désignée soit par tas* soit par En composition on trouve les monde, aux quatre coins de tits’*. Cependant, le terme tits’ formes titsik «cosa esquinada», l’autel. Et voilà comment on n’apparaît pas dans les sources «chose avec des coins», et le peut voir ce que signifie tout ce anciennes, on lui préfère plutôt verbe titskunabal (3) ou qui se fait. Pour (offrir) le pain, le terme amay. titskunah (8) «faire des angles» on prépare donc l’autel, la Les pains cosmiques lorsqu’ils et quelques autres dérivés table, bien ! ont quatre couches (tiitiits «anguleux», (Tome 8, corpus, texte 71) représentent la dimension titiitschahal «avec de horizontale et donc les quatres nombreux angles»...). n°2 coins d’une couche ou de Le sens religieux n’apparaît pas ti u kantetsil kaan145 l’espace en général et lorsqu’ils dans le Livre des Bacabs, je ne ti u kantetsil luum ont 8, 9 ou 13 couches, l’ai pas non plus trouvé dans représentent la dimension les Livres de Chilam Balam144. aux quatre coins du ciel verticale d’un niveau (céleste, Il semble être donc aux quatre coins de la terre terrestre, infra-terrestre) ou de d’apparition récente, sans (Tome 8, corpus, texte 81) l’espace en général. doûte parce qu’on employait plutôt amay (cf. infra, notice). n°3 tu kan titits’ le mesa de oro aux quatre coins de la table d’or (Tome 8, corpus, texte 82)

n°4 tulakal tu kan titits’ kakab ik’o à l’ensemble des vencêtres des quatre coins de la terre fertile. (Tome 8, corpus, texte 82) 86 – Tome 15 – Outils de recherche

146 Encore aujourd’hui, kok et tus I Sources coloniales I Contexte n°4 ik’ décrivent deux formes de Tu s - Aruxe ku man u tuskep, pa’ata maladie respiratoire difficiles à La notion de tus est à la fois n°1 lik148 mixba kun u cha’ak tsonik différencier. traduite par «fiction», sot ta kokbe way lugare... 147 Texte écrit en espagnol par «invention», «construction», tus ik’ kokbe146 I Bonaventure Cetz Pech. Le nom, les variantes «mise en ordre» (ficción (3, 7, Manuscrit, collection Michel C’est un arouche qui passe Boccara. Tus : mentir, mensonge, faux, 8, 9), inventar, componer, souffle coupé du ventre gonflé faire des conneries, tu vas voir, 148 Forme contractée de wilik. fiction ; désigne aussi une ordenar, constituir (1)) et par souffle coupé de l’asthme on ne chassera rien à cet espèce de lépidoptère «mensonge» (1, 3, 6, 9) (Livre des Bacabs, texte 11, endroit... psychide. «tromperie» (1). fol. 66) (Tome 7, corpus, texte 7) Ah tus: menteur, comédien. On trouve sous la forme tusah une distinction entre les n°2 n°5 personnes et les autres êtres Ts’ookin wilik ba’axten tuu I Composés Ka tu tale don Sakaso animaso, (1 : si refiere a personas kabata tus tumen ma’tan wilik kyaik tene : Tus ik’: vent ou vencêtre significa mentir y engañar wa tian tuu tana’ae. - Xipa, min le tux ka ts’ona, ka menteur, asthme, gaz mintiendo ; no refiriéndose a waik teno, kyaik, ka ten asphixiant que l’on peut persona significa fingir, J’ai vu pourquoi on l’appelait bihane... rencontrer en creusant les disimular fingiendo, «si on se ce lépidoptère, le menteur, Como hach ya ya u kalik bey tus puits. réfère à des personnes, cela parce qu’on ne voit pas s’il est beyo. Tus xiu: plante médicinale signifie mentir et tromper en dans sa maison. entrant dans la composition mentant ; si on ne se réfère pas (Extrait d’un texte sur le tus, Arriva alors don Sakas qui me des remèdes contre l’asthme 147 à des personnes feindre, lépidoptère psychide Tabi ) dit : (cf. .glossaire). dissimuler en feignant»). - Mon gars, à l’endroit où tu as Tuskep: terme argotique, Le ah tus présente la même été chassé je suis déjà allé deux connerie (littéralement verge dualité que tus, il signifie n°3 fois... me dit-il. menteuse). «menteur» (1, 3, 6, 8) et U pixan* tuun ku hokol ti beob u Comme je sais qu’il sait «auteur ou inventeur» (autor o pay* winikob* u tus t’anikob... mentir, (je ne le croyais pas inventor de alguna cosa : trop). «auteur ou inventeur d’une Depuis, son esprit va sur les (tome 7, corpus, texte 30) chose quelconque» (1)), on a chemins à la rencontre des aussi ah tus kay, un hommes, leur tient des n°6 «compositeur de chansons». discours mensongers Pues bela’e kin ta ila ts’a kwenta Tus ik’ désigne «l’asthme» et (Tome 3, corpus, texte 15) (t)u hahile bax kyaako, ma chen tus be «commettre un péché» tu tusken... (cometer cualquier pecado : «commettre un péché Et bien, aujourd’hui, je me suis quelconque» (1)) be signifiant rendu compte qu’il disait la «le chemin» et, par extension, vérité, ce n’était pas un une des formes de la vérité (cf. mensonge... hah*). (Tome 7, corpus, texte 30) Tus est aussi un nom propre . I – Vocabulaire – 87

I Définition guérissent l’asthme, parmi I Contexte 149 Je donne ici le récit du tus en lesquelles le tus ik’ xiu, notre T’up traduisant d’après la version La notion de tus n’est pas animal assume aussi l’autre n°1 écrite espagnole de Bonaventure Cetz Pech, (1983, l’exact opposé de hah* (vrai). versant du tus, son versant ti yum t’up k’ab Balam Comme dans le cas de k’as* cf. supra) : fondateur de la culture car l’art I (cf. l’opposition uts*/k’as*) elle le nom, les variantes au père Gardien Jaguar à la En ce temps là il y avait une de soigner est un des arts les plus petite main vieille femme, une ancienne, est plus riche que son inverse plus importants dans la T’up : Le benjamin, le plus petit qui était une sage pour les apparent et fait référence à la d’un groupe, le pouce. (Chant de Wahikol, Mexicains et lorsqu’elle se construction du social149. 150 construction, la création de Bekanchen ) rendit compte que beaucoup de quelque chose de nouveau. gens mouraient de maladie, I Composé Dans la pensée philosophique n°2 elle se rappela du nom de tus –Ay ! Chiich ma’ tun in woheli’. ik’ Et donc, elle s’en alla et elle des mayas, il semble qu’il T’upil: le plus petit. attrapa l’insecte tus et elle existait, à côté de la vérité In watech maax un chak u rapprocha l’insecte d’une autre yoheltik, -H–t’up, u H–t’upil a herbe qui avait aussi le nom de humaine (hah), une vérité I Sources coloniales originelle et que toute œuvre wabile’. Chumuk ka’an anik k- tus. La femme, en raison de sa humaine était du côté du tus, A la fois le pouce et le plus k’ine’ tii ku yook’ot chumuk u sagresse, se promena avec petit des frères ou des sœurs k’iwikil u wuts’ kabil* lu’ume’. l’insecte pendant quelques c’est-à-dire du faux, aussi bien jours afin d’observer les dans un sens positif dans la plupart des - Ay ! Petite mère, je ne sais pas. signaux qu’il faisait sur chaque (invention) que négatif dictionnaires. On trouve les herbe. Et lorsque l’ancienne Mais celui qui doit le savoir, (mensonge). formes u t’upil ix mehen, «la demandait le nom (de chaque c’est H–t’up, le plus jeune de tes On pourrait penser à la plus petite des filles du père» herbe) bien que le tus ne parla petits enfants. Lorsque le soleil doctrine indienne du mana et u t’upil al, «le plus petit des pas, il faisait des signaux avec est au milieu du ciel, H–t’up sa salive au pied de chaque concluant à la fausseté du frères de la mère». Sur ce danse au centre de l’endroit où plante. Lorsque celle-ci lui monde à jamais du côté des dernier point, la plupart des la terre s’incurve. demandait quel nom elle avait, apparences. Pourtant la notion sources semblent cependant il laissait tomber une goutte de (Tome 8, corpus, texte 2) humaine de hah* vient confuses car soit elles ne salive. Cette sage ancienne fut contredire cela. Un petit mythe précisent pas «le plus petit» très célèbre en ces temps là car n°3 elle pu découvrir des remèdes passionnant raconte comment (1), soit elles ne précisent pas ti T’up sastun bakan ! grâce au tus. C’est pour cela la première guérisseuse fut «de la mère» (4, 5). Seul qu’en raison de son nom de guidée par un animal nommé Beltran, le grammairien, est à la Benjamine des pierres tus, il put soigner le tus ik’, tus. Cet animal, appartenant à suffisamment précis : t’up al, lumineuses bakan ! l’asthme. 150 Bekanchen est un village de la la classe des lépidoptères hijos ultimos de madre (Tome 8, corpus, texte 83) distinguiendose con ah e ix, région sud du Yucatan (région psychides, est le roi des 4). Une transcription et une feinteurs mais c’est aussi un «les derniers enfants de la n°4 traduction de ce chant ont été constructeur. Il construit une mère, en distinguant avec ah et (le)ti t’up Chako bakan ! publiées par Bruce Love et maison à l’aide de brindilles et ix» (7). (le)ti kin cha’chitik Eduardo Peráza Castillo dans de bave et, comme on ne sait Wahil kol, a yucatec agricultural ceremony, 1984. jamais s’il est chez lui, on lui, le benjamin des pères Cet extrait se trouve page 268. l’appelle tus, menteur. En Pluie, bakan ! permettant d’identifier les je vais l’appeler avec la bouche plantes médicinales qui (Tome 8, corpus, texte 83) 88 – Tome 15 – Outils de recherche

151 James G Frazer, «La herencia de I Définition I Sources coloniales le vencêtre ara comme c’est Jacob y la ultimogenitura»dans Ts’ul encore l’usage aujourd’hui El folklore en el antiguo La notion de t’up se comprend à Si on analyse les acceptions des pour d’autres vencêtres (n°2). testamento (1907-1908 1ère éd. e e la fois dans le temps (le plus XVI et XVII siècles on Au XIXe siècle, toujours de la trad.), 1981. jeune) et dans l’espace (le plus remarque que ts’ul désigne à la I en s’appuyant sur les 152 On se reportera à mon article petit). Si cette notion est bien Le mot, variantes fois «l’étranger» (extranjero de «Un père éloigné, la notion de phonétiques et traductions dictionnaires, la traduction dzul dans la société maya attestée dès l’époque coloniale, otro reino (1) «étranger d’un 152 par «espagnol» se généralise yucatèque», 1989, pour un en revanche on ne mentionne Ts’ul, ts’uul autre royaume») «l’espagnol» et devient «européen», exposé plus complet sur la pas le fait que le t’up est aussi le (3) et «l’encomendero» (ts’ulil notion de ts’ul. «descendant d’européen» plus puissant. personne de qualité, personne llaman los indios al (forastero, extranjero, Appliquée aux sastun ou fortunée, patron, étranger encomendero de algun pueblo actualmente se dice del cristaux divinatoires, le t’up est «les Indiens appellent (ainsi) europeo o de su descendiente, le plus petit d’une série de trois persona de qualidad, l’encomendero de quelque equivale al espagnol «étranger, sastun. Si on considère par adinerada, dueño, extranjero village»). Ce terme traduit on le dit actuellement de exemple une famille de pères aussi un des sens de yum*, l’européen ou de son Pluie, le t’up est le plus jeune «le père», associé à ts’ul dans I Composés descendant»). des quatre frères (cf. n°2). Mais l’expression yum ts’ulil. On Ts’ul (Dzul) est aussi un nom Nukuch ts’ul: grand seigneur, c’est aussi, plus communément, verra, avec l’étude du propre. le plus jeune d’une lignée de grand ancêtre, terme générique vocabulaire contemporain, que frères qui partent chercher pour vencêtres (cf. ik’*). la notion de père ne peut se fortune. Invariablement, c’est Ts’ulil: encomendero. dissocier de celle de ts’ul. lui qui triomphe des obstacles Les Livres de Chilam Balam alors que ses frères échouent et, accordent une grande parfois, tentent, sans succès, de importance à la notion de ts’ul. le mettre à mort. On retrouve On peut même dire qu’ils ont un thème cher aux contes été écrits pour répondre à européens. l’invasion des ts’ul venus Le petit, c’est aussi celui qui est d’ailleurs (cf. n°1) et qui leur plus près des origines, semblaient de véritables généralement suhuy*, encore nukuch ts’ul, «grands vencêtres pur mais on peut aussi y voir étrangers». l’application d’une règle Ces ts’ul, auxquels sont aussi d’héritage appliquée dans identifiés les mythiques Itzas, certaines sociétés européennes. dont les descendants Frazer151 a décrit comment peupleront la province des cette règle s’appliquait aux Dzul winikob, sont qualifiés rapports sociaux de l’ancien d’hérétiques, d’hommes au testament. double langage et au double Dans la société maya, c’est en visage... revanche le frère aîné qui Le Livre des Bacabs emploie possède l’autorité. le terme ts’ul pour désigner I – Vocabulaire – 89

I Contexte n°4 n°7 I Définition 153 Recueilli et publié par José Tec U ta’ le wecho Ay chiich, tene’ a’ala’an ten Poot, Breve reseña histórica de n°1 U ta’ le wecho tumen nukuch ts’ulo’ob yetel in Donnons la parole à Mario un viejo estribillo maya : el Wech, 1978. Primero = Buluk Ahau U yoch sikil yum ts’ul chiiche’, X–ha’il bine’ ti yan Ewan Chan : U yax hets’* luum ts’ulob lae U yoch sikil yum ts’ul tu’ux ku wak’ale k’ino’. «A partir du moment où il Premier = Onze du mois Ahau Ku ts’i ! ku ts’i ! ku ts’i ! Ay petite mère, ce sont les s’agit d’une personne de La première fondation de terre condition élevée, nous des étrangers également La merde du tatou grands seigneurs, les grands La merde du tatou ancêtres ainsi que ma grand- pouvons dire «ts’ul». C’est le (Chilam Balam de Chumayel, seul qui possède plus et les fol.47 r) La délicieuse graine de courge mère qui me l’ont dit, X–hahil moulue du riche seigneur se trouve là où se lève le soleil. paysans sont ceux qui ont le La délicieuse graine de courge (tome 8, corpus, texte 2) moins, alors ils respectent les n°2 plus riches». Ix K’an ts’ul Mo moulue du riche seigneur u na yal Ecris ! Ecris ! Ecris ! n°8 (Le tatou, poème maya153) - Bix ka kretik wa ten kin ts’on, Equivalent yucatèque de Ix Kan tanen k’in «métisse», le terme ts’ul a le k’an tanen U ts’ul ! kyaik ts’ul ! n°5 mérite de ne pas proposer un clivage racial. Le ts’ul devient La patronne ara jaune - Xeen a k’aat tio’ob, tak in - Mais comment crois-tu que étranger parce qu’il est riche et on dit que c’est la mère chiich u yoohel. Le nohoch ts’uul tout seul je vais chasser, il y a des ts’ul d’origine maya. dame Soleil jaune du milieu ka meyahtiko’ in taatah. seigneur! il dit comme cela, En dernière analyse, le ts’ul est Lune jaune du milieu seigneur! d’ailleurs le vencêtre, celui qui (Livre des Bacabs, texte IX, - Demande-lui donc, même ma (tome 8, corpus, texte 6) détient le pouvoir suprême. fol.47) grand-mère le sait. Le grand patron étranger pour lequel tu n°9 Au Quintana Roo, parmi les n°3 travailles est mon père. - Pero, iho, ma ta wilik yane héritiers des Mayas de la Bix a bel nohoch ts’ul? (tome 4, corpus, texte 3) nukuch ts’ulobo? Ma tia uyik u Guerre des Couleurs, le terme a - Ay in wet xibil, in ka’ kimi ! tsikbali tene nak ni (bi) woli, wa n°6 texe bin xik u chuke xi’ika ? conservé sa connotation - Comment vas tu grand sansamal tan u much’kuba négative des Livres de Chilam homme? ts’ulo’ob té’elo’, hach uts* tin - Mais, fils, tu ne vois pas qu’il Balam : il désigne l’ennemi et - Ay, mon ami, je vais mourir! xikin in wu’uyik u tsikbalo’ob y a les grands seigneurs? est nettement péjoratif, ce n’est (Conversation entre don Tono J’entends qu’on le raconte. Et si que précédé de nohoch et un de ses patients, Tabi, les pères étrangers se le vencêtre venait te saisir ? «grand», qu’il peut désigner un 1977) réunissent constamment là- (tome 8, corpus, texte 31) allié. bas, j’aime beaucoup entendre leurs conversations Au Yucatan, associé à nukuch, (tome 8, corpus, texte 2) terme plus valorisant encore et dont le sens est également «grand», il désignera le vencêtre bénéfique par excellence, le père vénérable, le 90 – Tome 15 – Outils de recherche

154 Dérivation proposée par yuntsil. I Sources coloniales Alfredo Barrera Vasquez Si le terme de ts’ul fait Uts (yumtsil viendrait de yum Uts cosa buena, «chose bonne» intervenir une double distance I Contexte utsil). spatiale et sociale, le (1, 2, 4) «chose juste, entière, 155 Il s’agit de la puissance sans tache et saine» (3 : justa n°1 qualificatif de nukuch radicalise I féminine de Dieu, issue de la Le mot, variantes cosa...; entera cosa ; sin macula lay x bin emek taxkuntik croix (cf. hah*). cette distance en en faisant phonétiques et traductions yok’ol kab* xan 156 Je choisis de traduire tah l’autre par excellence, le père por sanidad). tu yuts’il yetel lob comme une forme du verbe tal. éloigné, celui dont l’essence est uts, utsil Uts winikil* «homme de bien» Ce verbe signifie à la fois bon, bénéfique, bienfaisant, (6). «venir», «forniquer» et de rester inconnu «ma et elle descendra155 pour k’aholil* ». «Nous ne les bonté On voit que le sens de bien est prendre, voler». généralement attesté avec une applanir 157 X–may: «biche» et «parfum connaissons pas, nous les légère inflexion vers la pureté la surface du monde céleste» (odeur de piment, de entendons seulement» dit-on I Composés pour le bien et pour le mal tabac et de miel). Uts’ est un des Nukuch ts’ul. (sans tache, entière) qui est des termes pour «sentir» et en yumtsil/yuntsil154, pluriel davantage exprimée par la (Livre de Chilam Balam de composition signifie «baiser», yum/yunts’ilob: père Chumayel, fol. 27r). Le père est ainsi, avec le notion de suhuy*. on voit comment pourraient se bienfaisant, vénérable. Uts-hal a à la fois le sens de «se déployer les assonances Nukuch ts’ul, inscrit au centre Utstin wich : cela me plaît faire bonne ou devenir bien n°2 (uts/uts’) autour de différents de la relation d’inconnu. hin ki tah sens érotiques. (littéralement : «beau à mes faite pour une chose, se yeux»). perfectionner» (1 : hacerse okol utsil Utstin tan : c’est mélodieux buena o bien hecha alguna a x–may pour moi (littéralement : «beau cosa) et un sens plus neutre tak lahun tas* metnal à mes oreilles»). d’action, «se faire quelque j’arrive/je viens forniquer/ je Hats’uts: c’est joli, c’est beau. chose» (6 : hacerse algo) voire viens prendre possession avec Yutstik: guérir, faire du bien. faire indifféremment le bien et plaisir156 le mal, utskinah, «faire des sur/de la pureté œuvres de vice et de vertu» (2 : de ta biche au parfum hacer obras de vicio y virtud). céleste157 Alors que le redoublement jusqu’à la dizième couche du indique généralement un monde souterrain renforcement de la notion, (Livre des Bacabs, texte XLVI, utsiuts signifie fol.213) «moyennement», «raisonnablement» (2, 5). n°3 En composition, Ah uts olal, Dyos tsaik tech yab u uts littéralement «de bonne Que Dieu t’apporte beaucoup volonté» a le sens de de bonheur «pacifique», «tranquille», (Formule de courtoisie) «affable» et «amoureux» (sans sens sexuel ici) (1 : pacifico y n°4 quieto, afable y amoroso). iki bakan kaxtik bakan ! un pe santo uts bakan ! I – Vocabulaire – 91

bakan je vais chercher bakan! n°8 I Définition 158 Il s’agit d’un chant très proche un bien saint bakan! Ma’ uts a maan ximbal bul du texte 83 du corpus du (Chant d’offrande de balche’ ak’abi’ Bien que uts paraisse s’opposer à tome 8. Récité trois ans avant, 158 k’as*, il n’en est pas ainsi en il permet de mesurer la (cha’chak), Tabi, 21-7-1983 ) constance du chant d’un même Ce n’est pas bien que tu passes profondeur, lob, qui comme k’as se traduit par «mal», mais dont faiseur. n°5 ainsi dehors toute la nuit 159 Cf. tome 3, corpus, texte 12. He in siil techa, yume ; un chak u (tome 8, corpus, texte 2) le sens est plus restreint, yutstal ta wich. convient mieux dans un grand n°9 nombre de cas (cf. n°1). Voilà mon seigneur, je t’offre hach uts tin xikin in wu’uyik u des choses qui te plairont tsikbalo’ob, ya’ab ba’alo’ob hach Certes on a yumtsil qui désigne le (seront bonnes à tes yeux). hats’uts tak ku tsikbatiko’ob vencêtre bénéfique et qui (tome 3, corpus, texte 15) s’oppose au k’asib’al, «le vencêtre J’aime beaucoup entendre (la chose) maléfique» mais le n°6 (il est bon à mon oreille) champ sémantique de uts est Ka han cha’e un tu chupa yan ka leurs conversations, ils moins étendu que celui de kas. tul u nobio. Le nobio u mama’e racontent beaucoup de très Le véritable opposé de k’as, c’est ma uts tu tan le nobio le chupa belles choses suhuy*. uts ti (wi)cho. Pero leti le (tome 8, corpus, texte 2) chupalo le uts tu wich u mama, Uts peut désigner une apparence ma uts tu wich leti. n°10 de bonté qui masque un fond - Entonses, ma chingoneche. Un rigide et sans cœur comme dans le cas de la uts kolel qui Il était une fois une jeune fille pe ba tsa k’askunke, ku deber a 159 qui avait deux fiancés. Le wutskintik ! deviendra la X–tabay . On peut premier ne plaisait pas (n’était y lire l’insuffisance du uts pour pas bon à la parole) à la - Alors tu n’es pas fort. donner la vie, il y faut du mal, de maman mais plaisait (était bon Quelque chose que l’on a la sexualité. La catégorie de uts à l’œil) à la jeune fille. Le abimé, on doit pouvoir le serait donc conceptuellement second plaisait à la maman réparer! liée à celle de suhuy, pureté dont mais ne plaisait pas à la jeune (tome 8, corpus, texte 76) elle serait un reste terrestre. Ce fille qui reste du suhuy une fois qu’il (tome 3, corpus, texte 16) n°11 est passé par l’épreuve de la tulakaal he helaan balche’oob création. Cependant il arrive que n°7 yun(u)tsiloob utsil (uts + suffixe abstractif il) Hatsuts u kanik mak, . hatsuts soit employé dans le sens de yohetik mak. aux pères vénérables de tous pureté (cf. n°2). C’est beau lorsqu’une les animaux différents personne comprend, c’est (tome 8, corpus, texte 82) Dans le vocabulaire courant uts beau lorsqu’une personne sait. désigne une situation (tome 7, corpus, texte 17) d’harmonie applicable aux différents sens. 92 – Tome 15 – Outils de recherche

160 Ou Dame étendue. I Sources coloniales Le Livre des Bacabs fait un I Contexte 161 C’est aussi le nom d’une plante Way grand usage de la notion de médicinale pour le traitement 1:Ah way, brujo, wayasba, «figure», «symbole» n°1 de certaines maladies des yeux negromantico, encantador contruite à partir de «way» en La bakin u wayasba et de l’épilepsie (Cf. «sorcier», «nécromant», ka tin tupah u k’ak’il ? I relation avec la notion de tas* Dicionnario maya Cordemex, Le mot, variantes «enchanteur». Tin pay yah Hunak ah weneli p.542 et Glossaire). phonétiques et traductions way «couche de nawal», ce qui 1 : Familiar que tienen los indique que le nawal peut être, koten Ix hay Way nigromanticos brujos o comme le cosmos, structuré en koten Ix muts’ double de la personne, sorcier hechiceros, que es algun couches (n°1). bal tun bakin nawal c’est-à-dire capable de se animal, que por pacto que u hel u tas way? métamorphoser en son (ses) hacen con el demonio se U yax tas ne double(s). convierten fantasticamente, y k’ubul tin ts’ah el mal que succede a tal u helint* u tas u way. animal, succede tambien al I Composés brujo cuyo familiar es, Sa figure était-elle là Wayak: rêver. «familier que possèdent les lorsque j’ai éteint son feu ? Wayasba: figure, symbole. nécromants, sorciers ou jeteurs J’ai appelé le Grand dormeur de sorts, qui est un animal viens Dame qui baille160 I Sources préhispaniques quelconque, en lequel par un viens Dame aux yeux pacte qu’ils passent avec le fermés161. Nombreux glyphes différents démon, ils se convertissent Quelle sera donc pour exprimer la notion de fantastiquement, et le mal qui la permutation des couches de way. arrive à cet animal arrive aussi son nawal? au sorcier dont c’est le Les premières couches de sa familier». queue Plusieurs exemples sont cités : je les ai offertes et données ah way ch’amak, brujo que pour que permutent les toma figura de zorra (1) couches de son nawal «sorcier qui prend figure de (Livre des Bacabs, renard (renard gris)», ah way texte XXXVIII, fol. 173) balam, brujo que toma figura de tigre (3) «sorcier qui prend figure de tigre (jaguar)», ah way mistun, brujo que toma figura de gato (10), «sorcier qui prend figure de chat». Ah way Chak, nigromantico que hacia llover por arte del demonio, (1) «nécromant qui faisait pleuvoir par art du démon». I – Vocabulaire – 93

n°2 n°4 I Défintion Aujourd’hui un des way le plus 162 Terrence S. Kaufman, Pero de repente bine, le ka Yan hum p’el u kol pakan yetel fameux est le Way kot ou Materiales lingüisticos para el kuchna hun tule, leili xan chukwa keh ki kanantaal tumen Le nawal, en maya yucatèque Nawal aigle (cf. n°3) auquel j’ai estudio de las relaciones way, désigne à la fois une internas y externas de la familia estudyadoe, leili xani waye, leili Juan yetel Pedro. Heban consacré le tome 6. Il porte de idiomas mayanos, 1972. pope, leili ku bine. U yohe xane sansamal ku sastal pechhataan conception méso-américaine aussi le nom de Way pop, du corps humain et de son 163 On avait aussi tasche’ pour letiele le... letie le le u wayilo. tumen way tsimin... Nawal natte ou Nawal chef désigner une autre pièce de la enveloppe spirituelle et une (n°2). Les plus courants sont charpente (cf. article tas). Mais un jour, un individu Ils avaient une milpa semée de propriété fondamentale du des chamanes qui se arriva qui était également cacahuètes que surveillaient chamane. Il est aussi le transforment en animaux savant, c’était aussi un nawal, Juan et Pedro. Cependant, tous fondement de l’organisation espagnols tels que le bouc un (nawal) natte, lui aussi les matins à l’aube, qui caractérise les sociétés (chibo), le chat (mis) le cheval pouvait s’en aller. Il connaissait apparaissaient les empreintes méso-américaines à tendance (ts’imin, n°4)... lui-aussi l’art du nawal. d’un nawal cheval... centraliste mais au sein (Tome 6, corpus, texte 2) (tome 8, corpus, texte 44) desquelles l’État ne s’est jamais Wayak, dérivé de la racine way dégagé des formes mythiques signifie «rêver», et «rêver» est n°3 de production et de dérivé de way dans un grand Pwes wa yan chikanlobi, pwes conscience. De ce point de vue, nombre de langues mayas162. kex yan bey u puntas u xi’ike on peut parler de nawalisme Ce rapprochement entre rêver pwes wa yan pintor chingon bix, dans la mesure où l’ensemble et nawal permet de considérer bix u pat u dibuhar hun pe de l’organisation sociale des que l’activité métamorphique ch’ich, way ch’ichibo kexe choch, sociétés où le nawal est du way est pensée comme ke tunkuruchu, ko’akabo, pwes dominant est concerné par analogue à celle de rêver. Dans mismo leti ku dibuhar, kyaik, cette notion. les deux cas, il y a transfert bixe aka ch’ichobo tumen le Way d’une partie du pixan* dans un koto akabch’ich ani beyo... Conçu originellement comme autre corps, corps qui, dans le une capacité de métamorphose cas du way, lui est associé dès Même si c’est à moitié visible, et comme la manifestation la naissance (cf. tome 6). Les même s’il n’y a que les pointes d’une unité énergétique des incantations du Livre des des ailes eh bien, si le peintre différentes formes vivantes Bacabs indiquent que ce est très fort, il peut arriver à (kuxa’an*), il va permettre de pixan*, comme le nawal, était dessiner un oiseau, un nawal penser et de mettre en pratique probablement structuré en oiseau, comme une effraie des la transition vers des états couches comme le cosmos. clochers, un grand-duc, un nouveaux de circulation de Dans les récits de faiseurs petit-duc, lui-même peut les cette énergie, et notamment ce (h–men*) yucatèques, le vécu dessiner, dit-il, n’importe quel qu’aujourd’hui nous appelons de rêve et le vécu mythique oiseau de nuit, parce que le la circulation des marchandises sont les deux moyens Nawal aigle est un oiseau de ou commerce. principaux de rencontrer un nuit. vencêtre. (tome 6, corpus, texte 37) 94 – Tome 15 – Outils de recherche

164 Pour désigner la personne, il I Sources coloniales ainsi qu’«une image», «une I Contexte existe aussi la notion de mak. Winik reproduction de l’image de 165 En espagnol dans le texte. Sous la forme winik ou ah l’homme qui donne l’illusion n°1 winik, on trouve «homme au d’être vivant» (1 : figura Le ka’ah k’ucho’ob tu hool le sens général d’être humain», koorralo’ ti wa’akbal le chaan I pintada o dibujada al natural, Le mot, variantes certaines sources indiquent xi’ipalo’, ba’ale’ ma’ taan u phonétiques et traductions que parece estar viva, «figure qu’il peut être employé pour peinte ou dessinée au naturel, paahtal u yila’al tumen u taatao’ Winik, wiinik: homme, désigner «la femme» (mujer qui paraît être vivante»). tumen cheen pixaan*, mina’an u chrétien. (5, 9)). Avec le suffixe La forme Halach* Winik wiinklal. abstractif, il, on trouve aussi le désigne le Gouverneur de I sens de «personne» (1, 2, 3, 4, Lorsqu’ils arrivèrent à l’entrée Racine 164 province, l’Homme Véritable 6) , «être», «nature (10 et n°3, cf. article hah). du corral le petit garçon était humaine» et, par extension, debout mais son pèrene Win ?: ordre. «nature» (1 : persona, ser, o pouvait pas le voir car c’était naturaleza del hombre y de un pur esprit, il n’avait pas de I Composés cualquier otra cosa, «personne, corps. être, ou nature de l’homme ou (tome 4, corpus, texte 3) de quelque autre chose» (1)), Santo Winik : Saints Hommes, ou encore «l’humanité» (2, 6, n°2 nom donné aux vencêtres dans 7, 8). Dans un sens dérivé, cela Pwes tune ma’ako’ pwes ni la région orientale. peut désigner «la corpulance» modos komo ts’u’ kiinsik u tuule Winki che’, winkil che’: ou «la condition», «le statut» yun* Santo* Win(i)ko’obo, ku chevrons163. (1) et, sous la forme winikilil kalan ho’kaho’o beya. Pwes ka’ Winkilil, winkil: le corps. «le corps» (7). tun bisa’ab u ch’a’ u nook’ bin Winikil est aussi «le nom mene yun Santo Winko’obo’. I Sources préhispaniques propre d’un lignage» (2 : apelido de linaje). Winikile Comme il venait de tuer un des Il existerait deux glyphes ayant désigne «le caractère» (1 : el pères Saints Hommes, cet le sens de winik. natural de cada uno) et winkil homme n’avait donc pas est un des termes qui désigne d’autre solution que de garder «l’esclave», «le serf» (1, 4, 8, 9). l’entrée du village comme cela. Winkil che’ désigne «le Et donc les autres pères Saints chevron», c’est-à-dire la pièce Hommes l’emmenèrent de bois qui porte le corps de la chercher son costume. toiture. (tome 4, corpus, texte 6) Winkilis désigne «une chose réalisée par l’homme» (1 : cosa n°3 labrada o pintada de labores y - Ko(n) weye winik ! – asi dice a pinturas : «chose fabriquée antes : winik! 165- in tsatech un (produit du travail) ou peinte, pe... un pe baka kargada. A bise, de travaux et de peintures» ) a tial a atender ta watoch. I – Vocabulaire – 95

- Viens ici winik, homme ! – I Définition sont pas de ce monde, et êtres voilà comment l’on disait avant n°6 de ce monde. «winik»»- je vais te donner Ta op in bin tu bandai, ka natse, Winik désigne l’humain et ce Etre Santo Winik, c’est corriger une vache grosse. Tu vas nats tie ti hach kaholtike*. Ki qui s’y rattache, que ce soit des sa nature terrestre par un l’emmener et t’en occuper chez wike u winkilal un tu nohoch objets ou des corps. Ainsi les caractère saint, santo*, qui le toi. men*, uchbe men in kaole u arouches, même si ce sont des sacralise sans pour autant lui (tome 6, corpus, texte 31) kaba’e nohoch meno don... don vencêtres, puisqu’ils ont forme conférer l’inexistence propre Sesar. humaine, peuvent être appelés aux immortels. n°4 winik. Devenir homme est De repente tak encontrar tux Et donc je me mis à aller près d’ailleurs une possibilité pour yan, de forma winik, tiene de lui, je m’approchai, et je le les vencêtres de la même bigote, tiene su ojo, tiene su reconnus. Je vis le corps d’un manière que les hommes sombrero, tiene su escopete, son grand faiseur, un ancien faiseur peuvent aussi devenir vencêtre. de antiguos, como cristianos dont je connaissais le nom, le On a ainsi la notion de Santo pero son chaparitos asi. grand faiseur s’appellait don... Winik, qui, dans la région don Cesar orientale, est un terme On peut par hasard en (tome 8, corpus, texte 32) générique pour vencêtre au découvrir un, de forme même titre que ik’. humaine. Il a des moustaches, n°7 Le winik est mortel, il a un il a des yeux, il a son chapeau, il Bee mehene corps, winkilil. Un ancêtre sous a son fusil, ils sont d’autrefois, wet Halach Winikile sa forme winik peut être tué comme des chrétiens mais ils wet ah tepale comme nous l’enseigne un sont tout petits, comme cela (il récit, il est alors restitué à sa fait le geste). Tu es mon fils forme originelle d’énergie libre. (tome 7, corpus, texte 28) tu as aussi la charge de A l’époque coloniale, winik a Gouverneur comme moi pris le sens de chrétien par n°5 tu es aussi souverain opposition aux êtres U laa’ tune hente le p’uso’ob, le (tome 8, corpus, texte 89) diaboliques, assimilés à winko’ob letiobe’, yane’ tu tukle’ certaines catégories de hu’ meetik chen pila de tuunich vencêtres. ti’ilu bin yo’ ha’. Si on peut rattacher winik à la racine win, «ordre», alors on Et donc, parmi les nains obtient une catégorie de bossus, certaines personnes l’existence : devenir winik, c’est pensèrent qu’ils pourraient passer d’une forme originelle à faire des vaisseaux de pierre une forme existant dans le pour aller sur l’eau. monde, yokokab*, et (tome 8, corpus, texte 17) l’opposition fondamentale n’est plus celle entre vencêtre et homme mais celle entre êtres «inexistants» (suhuy*) qui ne 96 – Tome 15 – Outils de recherche

167 Ak a plusieurs autres sens I Sources coloniales I Contexte n°4 qui peuvent s’entendre Yum Kahanoob kachi ti hum p’el simultanément : les trois Le sens premier est «père» n°1 kakab yum H–wan Dzul* yetel u étoiles des gémeaux, pécari, dans toutes les sources (1 à 10). Ten k-lib (lub) a ch’u yatan, lela tah hats’uts’ bey nain et graminée servant Dans les sens de «seigneur», Yum Ak Winik ik’ I kichpam Kolebile. à la couverture des toits... Le mot, variantes «maître», on rencontre parfois phonétiques et traductions Dans un petit village vivaient le la forme yum (3) ou plus Je ferai tomber ta parole père Juan Dzul et sa femme, Yum, uum, yuum, yuun fréquemment la forme yumil murmurante 167 laquelle était si jolie qu’on père, patron, propriétaire, (avec le suffixe abstractif) ou Père tortue , homme aurait dit la Vierge magnifique. seigneur. yumbil (1, 2, 3, 5, 6, 7, 8). vencêtre (tome 3, corpus, texte 34) Le sens de yumbil est aussi (Livre des Bacabs, texte 6, Padre, dueño, señor. attesté dans le sens de Père fol. 32) n°5 éternel, le Dieu suprême des Le ulak le alak balo tial u yumi, Espagnols. On trouve aussi la n°2 I Composés yan u tia tene... entonses tian forme kitbil mais elle a disparu ts’aan yuchukil beyani. Pues el duenyo... – todos Yumil, yumbil: père, patron, des sources contemporaines tumen ka yumil ti Dyos tienen duenyo -. tumen yan yani propriétaire, seigneur. (cf. article kit). ah tepal* lay lae yumilo bey alako, tulaka Yuntsil, yumtsil: père, seigneur Le forme yum ts’ulil* a le sens alako... méritant, vénérable. particulier d’encomendero et offert en abondance Dyos* Yumbil: Dieu le Père. patron, l’équivalent du par notre seigneur en Dieu Car tous les autres animaux seigneur médiéval dans le souverain aussi domestiques appartiennent au nouveau monde, (Livre des Bacabs, texte XLVII, patron, j’ai aussi les miens... Et théoriquement administrateur fol.215) donc le patron... – Car ils ont d’une terre pour la couronne tous des patrons – tous les mais dans la pratique son n°3 animaux domestiques (ont des propriétaire. - H–esen in yum ts’o’ok a wilik, patrons) En revanche, on ne trouve pas tulaakal ba’ax k’aate’ ts’o’okin (tome 4, corpus, texte 2) dans les dictionnaires mehtik. Ba’ax u k’aat ten bela’ in coloniaux de termes en yum yumtsile’? pour désigner les vencêtres, il faut voir là les limites du savoir - C’est moi, mon père, tu as vu, des moines, mais le Livre des tout ce que tu m’a demandé, je Bacabs nous en fournit de l’ai fait. Que veux-tu de moi, nombreux exemples (n°1). aujourd’hui, mon père Le terme yumlah désigne «le vénérable? parrain» ou «celui qui est à la (tome 1, annexe) place du père» (el que esta en lugar e padre). I – Vocabulaire – 97

n°6 n°9 Définition la racine uts*. C’est un des 168 Cf. supra. Tulaka aotoridade ku mana be ti u k’ab Dyos Uumbil168 termes génériques pour yoklo be de kos ke le tereno Dyos Mehenbil* Le yum, c’est le père-patron des vencêtre et il est souvent he’elo... tia... tia este gobyerno Dyos Espiritu Santo* traditions méditerranéennes. Il employé au pluriel (yuntsiloob) federal mixmak u tokarke, correspond assez bien au dueño mais on peut aussi l’employer tumen minaa yumi. à la main de Dieu le Père espagnol qui a également le lorsqu’on s’adresse à un Dieu le Fils sens de propriétaire. souverain (cf. n°3). Mais comme toutes les Dieu le Saint-Esprit Il existe un autre terme pour autorités qui se sont succédées (tome 8, corpus, texte 81) père, tat, probablement ont vu que le terrain d’origine nahuatl et qui est appartenait au gouvernement n°10 davantage employé dans le fédéral, personne ne l’a touché, Ti p’en lak’in Uume langage courant. Cependant, par ce qu’il n’avait pas de Au lever de notre Père de l’est dès qu’il y a une intention de propiétaire. (tome 8, corpus, texte 81) respect, on peut employer yum, (tome 6, corpus, texte 37) y compris pour désigner le n°11 père biologique. n°7 kilin ku t’an Kit* a aujourd’hui disparu Despwes ka tsu tsonke, ti ka bi yum Chaakoob mais désignait probablement yile de ke u yumil kole tu tsono. autrefois exclusivement le père Après avoir tiré, il a été voir et de tonnerre grondant est la mythique. il s’est rendu compte qu’il avait parole On avait donc trois termes : kit tiré sur le propriétaire de la des pères Pluie – yum – tat:Kit et tat étaient des milpa. (tome 8, corpus, texte 82) termes spécialisés désignant (tome 7, corpus, texte 11) respectivement le père n°12 mythique et le père biologique tulakaal he helaan balche’oob et yum jouait le rôle d’un terme n°8 yuntsiloob polyvalent qui pouvait Pwes le ka paate, kyalati men u désigner aussi bien le père abwela, u chicho, chan «ma aux pères vénérables de tous mythique que le père yum» u kaba, chan «ma yum» u les animaux différents biologique. tana men u abwelae. (tome 8, corpus, texte 82) Yum prend très facilement une terminaison en il ou en bil qui Et il resta comme cela avec sa n°13 lui donne une valeur abstraite grand-mère et l’on appelait Ah yum! Tu noh ka’yil bakan! et sacrée et en fait un des «sans père», ainsi l’appelait sa équivalents du père divin des grand-mère, «sans père» voilà Ah père! Au grand Village catholiques, Dyos Yumbil, Dieu comment elle l’appelait. bakan! le Père. (tome 8, corpus, texte 31) (tome 8, corpus, texte 83) Un autre composé très employé est yuntsil (yumtsil), «père vénérable» où on peut vraisemblablement reconnaître 98 99

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2. Bibliographie réalisée avec Pascale Barthélémy

A noter Liste des abréviations utilisées La ville de Merida, citée de nombreuses fois dans cette A. Sources bibliographie, est la ville mexicaine, capitale de l’état du Yucatan. Il n’a A.1 Sources préhispaniques pas été jugé utile d’ajouter à chaque A.2 Sources coloniales fois Yuc. pour le préciser. A.3 Littérature orale contemporaine Afin de mieux situer dans le temps les textes cités dans cette B. Dictionnaires mayas bibliographie, chaque fois que cela a été possible, la date de la première C. Littérature secondaire édition (ou, parfois, de la rédaction) a été mise entre parenthèses après le C.1 études mayas titre du texte en question. C.2 Varia D Liste des récits recueillis et notices sur les conteurs 100 – Tome 15 – Outils de recherche

Liste des abréviations utilisées

CEM : Centro de Estudios Mayas (Mexico) CIW : Carnegie Institution of Washington (USA) CNRS : Centre National de la Recherche Scientifique (France) ENAH : Escuela Nacional de Antropologia e Historia (Mexico) ESCAUDY : Escuela de Ciencias Antropologicas de la Universidad de Yucatan (Merida, Mexique) INAH : Instituto Nacional de Antropologia e Historia (Mexico) INI : Instituto Nacional Indigenista (Mexico) LAUA de l’EAN : Laboratoire Architecture Usage Altérité de l’Ecole d’Architecture de Nantes (France) LERSCO : Laboratoire d’Études et de Recherches Sociologiques sur la Classe Ouvrière (Nantes) MIRE : Mission Interministérielle de Recherche-Expérimentation(France) SEDESOL : Secretaria de Desarrolo Social (Mexique) SEP : Secretaria de Educación Publica (México) UADY : Universidad Autonoma De Yucatan (Merida, Mexique) UDY : Universidad De Yucatan (Merida, Mexique) UNAM : Universidad Nacional Autonoma de Mexico URA : Unité de Recherche Associée (France) II. – Bibliographie – 101

A.1. – Sources préhispaniques

Cette partie de la bibliographie n’est pas exhaustive. Dans le cadre de ce travail, centré sur la littérature orale, il s’agissait de donner un certain nombre de pistes et quelques ouvrages généraux (notmment les catalogues) qui permettent au lecteur de s’orienter.

1. TOUS SUPPORTS CONFONDUS

DAVOUST, Michel, L ’Ecriture maya et son déchiffrement, Paris, CNRS éd., 1995, ill. KELLEY, David H., Deciphering the , Austin, University of Texas Press, 1976, ill. MILLER, Mary Ellen, SCHELE, Linda, The Blood of kings : dinasty and ritual in Maya Art, New York, G. Braziller, Fort Worth, Kimbell Art Museum, 1986, ill. THOMPSON, John Eric, Maya hieroglyphic writing : an introduction, 3rd ed., Norman, University of Oklahoma Press, 1971, ill. (Civilization of the American Indian series, 56)

1.A. SOURCES SUR PIERRE

GRAHAM, Ian, MATHEWS, Peter, VON EUW, Eric, Corpus of Maya hieroglyphic inscriptions, Cambridge, Mass., Peabody Museum of Archæology and Ethnology, Harvard University, 1975-, ill., 13 vol. parus en 1992. NORMAN, V. Garth, Izapa sculpture, Proto, Utah, New World archaeological foundation, Brigham Young University, 1973-76, 2 vol, ill. (Papers of the New World archæological foundation, 30).

1.B. SOURCES SUR CÉRAMIQUE

COE, Michael D., Lords of the underworld : masterpieces of classic , Princeton, N. J., Princeton University Press, 1978, ill. COE, Michael D., The Maya scribe and his world, New York, Grolier club, 1973, ill. KERR, Justin, The Maya vase book : a corpus of rollout photographs of Maya vases, New York, Kerr Associates, 1989-92, 3 vol. ROBICSEK Francis, HALES Donald M, The Maya Book of the Dead : the ceramic codex, Charlottesville, Va., University of Virginia Art Museum, Norman, University of Oklahoma Press, 1981, ill. 102 – Tome 15 – Outils de recherche

1.C. SOURCES SUR MÉTAL LOTHROP, Samuel Kirkland, Metals from the cenote of sacrifice Chichen Itza, Yucatan, Cambridge, Mass., Peabody Museum of Archæology and Ethnology, Harvard University, 1952, ill. (Memoirs of the Peabody Museum of Archaeology and Ethnology, vol. X, n°2).

1.D. SOURCES SUR PAPIER D’ECORCE Codex de Dresde (ou Dresdensis), conservé à la Sächsische Landes bibliothek de Dresde. Codex Dresdensis: true colour facsimile ed. of the Maya-manuscript in possession of Sachsische Landesbibliothek Dresden, comment. by F.Anders and H. Deckert, Graz, Akademische Druck-u. Verlagsanstalt, 1975. Voir aussi Los Codices mayas. Codex de Madrid (ou Tro-Cortesianus), conservé au Museo de America de Madrid. BRASSEUR DE BOURBOURG, Charles E, Manuscrit Troano. Etudes sur le système graphique et la langue des Mayas, Paris, Imprimerie Impériale, 1869-1870, 2 vol. Contient une reproduction partielle et d’un format réduit. Codex Tro-Cortesianus: true-colour facsimile ed. of the illustrated Maya-manuscript (two parts) in possession of thte Museo de America, Madrid, Graz, Akademische Druck-u. Verlagsanstalt, 1967. Voir aussi Los Codices mayas. Codices mayas, reproducidos y desarrollados por J. Antonio Villacorta C. y Carlos A. Villacorta, Guatemala, Tipografia Nacional, 1933. Reprod. en fac-simile des codices de Dresde, de Madrid et de Paris. Los Codices mayas, introduccion y bibliografia por Thomas A. Lee, Tuxtla Gutiérrez, Chiapas, Universidad Autonoma de Chiapas, 1985. Reprod. en fac-simile des codices de Dresde, Paris (ou codex Peresianus), Madrid et Grolier (ou codex Saenz).

A.2. Sources coloniales (jusqu’en 1820)

ALVARADO, Pedro de, An Account of their conquest of Guatemala in 1524, ed. and trans. by Sedley J. Mackie, New York, The Cortes society, 1924. Contient la reprod. en fac-simile de l’éd. de 1525. ANNALES DES MAYAS CAKCHIQUELS The Annals of the Cakchiquels, transl. from the cakchiquel maya by Adrian Recinos and Delia Gœtz, Title of the lords of Totonocapan, transl. from the quiché text into spanish by Dionisio José Chonay ; english version by Delia Gœtz, Norman, University of Oklahoma Press, 1953 (Civilization of the American Indian, 37). II. – Bibliographie – 103

BACABS (LIVRE DES) Manuscrit conservé à la Princeton University Library El Ritual de los Bacabes, edición facsimilar con transcripción rítmica, traduccíon, notas, indice, glosario y cómputos estadísticos de Ramon Arzapalo Marin, Mexico, UNAM, 1987. Reprod. en fac-simile du manuscrit conservé à la Princeton University Library, transcription du texte maya et trad. espagnole. Ritual of the Bacabs : a Book of Maya Incantations, transl. and ed. by Ralph Loveland Roys, Norman, University of Oklahoma Press, 1965. Transcription du texte maya et traduction anglaise. Documento n.1 del deslinde de tierras en Yaxkukul, Yuc., (1554), Alfredo Barrera Vázquez, éd., Mexico, INAH, 1984 (Colección cientifica, 125. Lingüistica). Transcription du texte maya et trad. espagnole.

CANTARES DE DZITBALCHE El libro de los cantares de Dzitbalche’, trad., notas y introd. por Alfredo Barrera Vásquez, Merida, Ayuntamiento de Merida, 1980. Avec une reprod. en fac-simile du manuscrit.

CHILAM BALAM (LIVRES DE) El Libro de los Libros de Chilam Balam, trad. por Alfredo Barrera Vasquez y Silvia Rendon (1948) :, Mexico, Fondo de Cultura Economica, 1974 (Coleccion popular, 42). Traduction espagnole d’extraits des différents manuscrits Chilam Balam de Chan Cah Manuscrit du XIXe siècle conservé au Archivo Historico del INAH (México). Manuscrito de Chan Cah, transcr. y trad. de W. Brito Sansores, Juan R. Bastarrachea Manzano et al., Mexico, Grupo Dzibil, 1982. Reprod. en fac-simile du manuscrit, transcription du texte maya et traduction espagnole. Chilam Balam de Chumayel Manuscrit du XVIIIe s., daté 1782 conservé à la Princeton University Library ; compilé par Juan José Hoil. The Book of Chilam Balam of Chumayel, with introduction by George B. Gordon, Philadelphia, University of Pennsylvania Museum, 1913 (University of Pennsylvania. The Museum. Anthropological Publications, 5). Reprod. en fac-simile du manuscrit. The Book of Chilam Balam of Chumayel, transl. by Ralph Loveland Roys, Washington, CIW, 1933 (CIW publications, 438). Transcription du texte maya et traduction anglaise. Livre de Chilam Balam de Chumayel, trad. de l’espagnol et prés. par Benjamin Péret, Paris, : Denoël, 1955. Traduction française du texte espagnol traduit du maya par Antonio Mediz Bolio. 104 – Tome 15 – Outils de recherche

Libro de Chilam Balam de Chumayel, prol. y trad. Antonio Mediz Bolio (1941), Mexico, UNAM, 1973 (Biblioteca del estudiante universitario, 21). Traduction espagnole. Libro de Chilam Balam de Chumayel, trad. Antonio Mediz Bolio, prol., introd. y notas Mercedes de la Garza, Mexico, SEP, Cien de Mexico, 1985. Traduction espagnole. Heaven born Merida and his destiny : the Book of Chilam Balam of Chumayel, translated and annotated by Munro S. Edmonson, Austin, University of Texas Press, 1986. Transcription du texte maya et traduction anglaise. Chilam Balam d’Ixil Manuscrit conservé au Museo Nacional de Antropologia de Mexico. Le Codice Perez en contient des rextraits. Chilam Balam de Kawa Manuscrit original perdu ; deux transcriptions de la deuxième partie établies par Ralph L. Roys vers 1929 l’une manuscrite, l’autre dactyl., complétées par la reproduction à la main des dessins sont conservées au Middle American Research Institute, Tulane University, New Orleans (photocopies des deux transcriptions, : manuscrite et tapuscrite, et des dessins disponibles au Centro de Estudios Mayas, UNAM, Mexico). Copie manuscrite du XVIIIe siècle de la première partie conservée au Middle American Research Institute, Tulane University, New Orleans (photocopie de ce manuscrit disponible au Centro de Estudios Mayas, UNAM, Mexico). Des extraits du Chilam Balam de Kawa se trouvent dans le Codice Perez Chilam Balam de Mani Manuscrit original perdu ; en très grande partie (ou totalement ?) transcrit dans le Codice Pérez. The Codex Pérez and the book of Chilam Balam of Mani, translated and ed. by Eugene R. Craine and Reginald C. Reindorp, Norman, University of Oklahoma Press, 1974. Traduction anglaise. Códice Pérez, transcr. et traduction espagnole d’Ermilo Solis Alcala (1949), Merida, Ed. de la Liga de Accion social, s. d. Transcription du maya et traduction espagnole. ( précédé de Roys, Ralph L., Guia para el Codice Perez, trad. de Gustavo Vega Ibarra, Merida, Ed. de la Liga de Accion social, 1950) Chilam Balam de Nah Manuscrit du XIXe siècle appartenant à la Collection Gates ; photographies conservées à la Latin American Library, Tulane University, New Orleans. Manuscritos de Tekax y Nah, transcr. y trad. de W. Brito Sansores, Juan R. Bastarrachea Manzano et al., Mexico, Grupo Dzibil, 1981. Reprod. en fac-simile du manuscrit de Nah, transcription du texte maya et traduction espagnole. Chilam Balam de Tekax Manuscrit original appartenant à la Collection Gates. photographies à la Latin American Library, Tulane University, New Orleans. Manuscritos de Tekax y Nah, transcr. y trad. de W. Brito Sansores Juan R. Bastarrachea Manzano et al., Mexico, Grupo Dzibil, 1981. Reprod. en fac-simile du manuscrit. deTekax. II. – Bibliographie – 105

Chilam Balam de Tizimin Manuscrit original du XIXe siècle (1827-1836) conservé au Museo Nacional de Antropologia, México. The Ancient Future of the Itza : The Book of Chilam Balam of Tizimin, transl. and ann. by Munro S. Edmonson, Austin, University of Texas Press, 1982. Transcription du texte maya et traduction anglaise. Chilam Balam de Tusik Manuscrit original conservé à Tusik, Quintana Roo, reproductions au Peabody Museum of American Archaeology and History, Harvard University.. Codice Perez (voir Chilam Balam de Mani pour les éditions) Ce manuscrit est un recueil de copies de documents faites par Juan Pio Perez (1798-1859); reproductions au Peabody Museum of American Archaeology and History, Harvard University. contient, en plus du Chilam Balam de Mani, des parties du Chilam Balam de Kawa, d’Ixil, et d’après certains, d’Oxkutzcab. CIUDAD REAL, Antonio de (auteur supposé), Relacion breve y verdadera de algunas cosas de las muchas que sucedieron al padre fray Alonso Ponce en las provincias de Nueva España (1588), in Colleccion de documentos ineditos para la historia de Espana, Madrid : Imprenta de la Viuda de Calero, 1872, vol. 57 et 58 (traduction anglaise partielles dans Fray Alonso Ponce en Yucatan 1588, transl. and annot. by Ernest Noyes, New Orleans, Tulane University, 1932 (Middle American Research Series, 4, Middle American papers))

CODICE ( OU CRONICA) DE CALKINI Manuscrit original perdu ; copie à la Latin American Library, Tulane University, New Orleans. Codice de Calkini.Cantares de Dzitbalche, traduccion original Alfredo Barrera Vazquez, Calkini, Campeche, CORACEC, H. Ayuntamiento de Calkini, Merida, Maldonado, 1984. Traduction espagnole seule pour le texte du codice de Calkini COLOMB, Christophe, La Découverte de l’Amérique, trad. de Soledad Estorach et Michel Lequenne, Paris, F. Maspéro, 1979, 2 vol. CORTES, Hernan, La Conquête du Mexique, trad. de Désiré Charnay (1896), introd., notes et cartes de Bernard Grunberg, Paris, F. Maspéro, 1982 (La Découverte, 9). DURAN, Fray Diego, Historia de las Indias de Nueva España y Islas de Tierra Firme, la publica con un atlas de estampas, notas é ilustraciones José F. Ramirez, Mexico, Editora nacional, 1951, 2 vol. et un atlas. GAGE, Thomas, Nouvelle Relation contenant les voyages de Thomas Gage dans la Nouvelle Espagne, prés.de Paul Vernière, Paris, Champion, Genève, Slatkine, 1979, 2 vol. Reprod. en fac-simile de l’édition de 1676. GRANADO, Bartolomé del, «Los Indios de Yucatan, informe dado por el cura de Yaxcaba D. Bartolomé del Granado, en contestacion al interrogatorio de 36 preguntas, circulado por el ministerio de ultramar sobre el manejo, vida y costumbres de los Indios, que acompaño el Illmo. Sr. Obispo à la diputazcion provincial» (1813), Registro Yucateco, 1845, vol. 1, p.165-178. 106 – Tome 15 – Outils de recherche

HERRERA y TORDESILLAS, Antonio de, Descripcion de las Indias occidentales... Historia general de los hechos de los Castellanos en las islas y tierra firme del mar Oceano, Madrid, Imprental Real, 1726-1730, 4 vol. JUDIO (El). Voir à OSSADO, Ricardo. LANDA, Diego de, Relación de las cosas de Yucatan (1560), introd. por Angel M. Garibay K. (1959), decima ed., Mexico, Editorial Porrua, 1973 (Biblioteca porrua, 13) LANDA, Diego de, Relation des choses du Yucatan = Relación de las cosas de Yucatan, éd. introd. et trad. française de Jean Genet, Paris, Jean Genet, 1928-29, 2 vol. Texte espagnol et trad. française en regard LANDA, Diego de, Relacion de las cosas de Yucatan : a translation, edited with notes by Alfred M. Tozzer, New York, Kraus Reprint, 1966. Reprod. en fac-simile de l’édition de 1941. Trad. anglaise LIZANA, Bernardo de, Historia de Yucatan : Devocionario de nuestra senora de Izmál y conquista espiritual, Mexico, Museo Nacional, 1893. Reprod. en fac-simile de l’édition de 1633. LOPEZ DE COGOLLUDO, Diego. Historia de Yucatan, Mexico, Editorial Academia literaria, 1957, 2 vol (Coleccion de grandes cronicas mexicanas, 3). Reprod. en fac-simile de l’éd. de 1688. LOPEZ MEDEL, Tomas, Relacion (1612) in LANDA, Diego de, Relacion de las cosas de Yucatan : a translation, edited with notes by Alfred M. Tozzer, New York, Kraus Reprint, 1966, p. 221-229. NUÑEZ DE LA VEGA, Francesco, Constituciones diocesanas del obispado de Chiappa hechas... año de 1492, Rome, Imprenta de C. Zenobi, 1702. OSSADO, Ricardo (pseud.), El Libro del Judio o medicina domestica (XVIIIe s.), aumentado con fuentes de informacion por Dorothy Andrews Heath de Zapata, Merida, chez l’auteur, 1979. Manuscrit conservé à la bibliothèque du Peabody Museum of Archaeology and Ethnology, Harvard University ; attribué à Giovanni Mayoli, médecin de Valladolid, dit «el judio»; on retrouve les recettes de ce livre dans l’ouvrage de Ralph L. Roys, The Ethno-botany of the Maya, cf. la section Etudes mayasde cette bibliographie. PONCE, Fray Alonso. Voir CIUDAD REAL, Antonio de.

POPOL VUH DES MAYAS QUICHES Le Popol Vuh, les dieux, les héros et les hommes de l’ancien Guatemala d’après le Livre du conseil : essai de traduction par Georges Raynaud (1925), Paris, Librairie d’Amérique et d’Orient, 1980 (Classique d’Amérique et d’Orient, 6). Trad. française. Le Popol Vuh : las antiguas historias del Quiché, trad. del texto original con introd. y notas por Adrian Recinos (1947), Mexico, Fondo de Cultura Economica, 1982 (Coleccion popular, 11). Trad. espagnole. Popol Vuh : the Mayan Book of the Dawn of Life, transl. and commentary by Dennis Tedlock, New York, Simon & Schuster, 1986. Trad. anglaise. II. – Bibliographie – 107

QUIJADA, Diego, Don Diego Quijada, alcalde mayor de Yucatan, 1561-1565, documentos public. por France V. Scholes and Eleanor B. Adams, Mexico, Antigua libreria Robredo, de José Porrua e hijos, 1938 2 vol., (Biblioteca historica mexicana de obras ineditas, 14 et 15). Relaciones histórico-geográficas de la gobernación de Yucatan (Mérida, Valladolid y Tabasco), Mexico, UNAM, 1983, 2 vol (Fuentes para el estudio de la cultura maya, 1). Reprod. en fac-simile des documents manuscrits et transcription du texte espagnol. RUIZ DE ALARCON, Hernando, «Tratado de las supersiticiones y costumbres que aun se encuentran entre los Indios de la Nueva España, escrito en Mexico, año de 1629», in SERNA, Jacinto de la, et al., Tratado de las idolatrias, supersticiones, dioses, ritos, hechicerias y otras costumbres gentílicas de las razas aborígenes de México, notas, comentarios y un estudio de Francisco del Paso y Troncoso, Mexico, Ediciones Fuente Cultural, 1953, vol. 1, p.17-130. SAHAGUN, Bernardino de, Historia general de las cosas de Nueva España, Mexico, Editorial Porrua, 1975. SAN BUENAVENTURA, Fray Joseph de, Historias de la conquista del Mayab 1511-1697 (1725), ed., introducción, paleografía y notas de Gabriela Solis Robleda, Pedro Bracamomonte y Sosa, Mérida, Facultad de ciencias antropologicas, UAY, 1994. SANCHEZ DE AGUILAR, Pedro, Informe contra idolorum cultores del obispado de Yucatan dirigido al rey N. Senor en su real consejo de las Indias (réd. en 1613, pub. en 1639), Renan A. Gongora Biachi, ed., 5a ed., Valladolid, Yuc., Ediciones del Instituto cultural Valladolid, [1996]. Contient la reprod. en fac-simile de l’édition de 1892, Mexico, Imprenta del Museo Nacional. «Titulos de la casa Izquin-Nehaib, señora del territorio de Otzoya», in Cronicas Indigenas de Guatemala, traduccion y notas de Adrian Recinos, 2a ed., Guatemala, Academia de geografia y historia de Guatemala, 1984. «U Tlublil oxil nupt’an [= Destruction de la triple alliance]» in DZUL POOT, Domingo, Leyendas y tradiciones hsitoricas mayas, Merida, Maldonado, INAH, 1987, p. 71-96. Edition bilingue maya-espangol. TOVILLA, Martin Alfonso, Relaciones historicas descriptivas de la Verapaz, el Manché y Lacandon, en Guatemala, France V. Scholes and Eleanor B. Adams, ed, Guatemala, Editorial universitaria, 1960 (Universidad de San Carlos de Guatemala. Public., 35). 108 – Tome 15 – Outils de recherche

A.3. – Litterature orale contemporaine NB : – Lorsque les textes ont été remaniés, adaptés ou que plusieurs versions d’un même thème sont réunies en une seule, l’éditeur intellectuel a été considéré comme un auteur. - Si rien n’est précisé à la fin de la notice, il s’agit, sauf erreur, de versions espagnoles. - La littérature orale éditée à l’époque coloniale figure dans la section précédente.

ABAN MAY, Benito, U Tzikbalil Yum Santísima Cruz Tun, «U chumukil yok’ol kab» = Historia de la Santísima Cruz Tun, «centro del mundo», Merida, Direccion General de Culturas Populares, 1982. Ed. bilingue maya-espagnol. ABREU GOMEZ, Ermilo, Leyendas y consejas del antiguo Yucatan, Mexico, Botas, 1961. According to our ancestors: folktales from Guatemala and Honduras, ed. by Mary Shaw, Norman, Summer Institute of Linguistics of the University of Oklahoma, 1971 (Publications in linguistics and related fields, 32). ARZAPALO, Ramon, «Contribución para el estudio de la religion maya a traves de las primicias y plegaria para la curacion de una enfermedad en Pustunich, Yucatan», Indiana, 1980, 6, p.137-153. Contient la transcription maya et la traduction espagnole d’un chant de guérison. BARBACHANO Y TARRAZO, Manuel, Vida, usos y habitos de Yucatan al mediar el siglo XIX (paru en 1951 sous le titre Medallones viejos, Vida, usos y habitos de Yucatan al mediar el siglo XIX, col. Ventana yucateca, ed. Artes y letras), Merida, Maldonado, 1986 (Collecion del caminante, 3). BLAFFER, Sarah C., The Black-man of Zinacantan : a central american legend, including an analysis of tales recorded and transl. by Robert M. Laughlin, Austin, University of Texas Press, 1972. BOCCARA, Michel, «Littérature maya : le Yucatan» in Monde maya, Paris, Nouveaux Loisirs, 1995 (Guides Gallimard), p. 138-145 Textes traduits en français. BONILLA, José Maria, «Xtacumbil Xunan», Yikal maya than (Merida), 1944, t. 5, n°54, p.43-44. Ed. bilingue maya- espagnol, traduction de l’espagnol en maya par Nemesio Barrera. BOREMANSE, Denis, Contes et mythologie des Indiens Lacandons : contribution à l’étude de la tradition orale maya, Paris, L ’Harmattan, 1986. Trad. française de contes. BRUCE, Robert D., RAMOS CHAO, Maria Enriqueta, ROBLES URIBE, Carlos, Los Lacandones, 2 : Cosmovision maya, Mexico, INAH 1971 (Departamento de Investigaciones Antropologicas, Public., 17). CAB BAZ, Lilio, «La hechizera de Uxmal», Yikal maya than (Merida), 1944, tomo 5, n°60, p.174-75 et 187. Canciones mayas tradicionales = K’aayo’ob suuk u beeta’alo’ob, Gerardo Can Pat, comp., s.l., INI, SEDESOL, 1994, 2 vol., (Maya dziibo’ob bejla’e = Letras mayas contemporaneas, 32-33). Un volume de textes mayas et un volume de leurs traductions en espagnol. II. – Bibliographie – 109

CARRILLO, Fray Estanislao (sous le pseud. de «un curioso»), «Dos dias en Nohpat», Registro Yucateco, 1845, vol. 2, p. 261-272. CARRILLO, Fray Estanislao, «Fantasmas : X–tabai» Registro Yucateco, 1846, vol. 4, p.105. CARRILLO, Fray Estanislao, «Fantasmas : Alux», Registro Yucateco, 1846, vol. 4, p.103-104. CARILLO Y ANCONA, Crescencio, El Arbol de luz (tradición popular) : historia del santísimo Cristo de las ampollas (1887), Merida, Gremio de comerciantes y terratenientes, Impreta Guerra, 1947. CARVAJAL ITURRALDE, Rafael, ( sous le pseudonyme de Ecarrea de Bolbra) «El X–tabay», Registro Yucateco, 1846, n° 3, p. 68-71. CASTRO V., Jacinto, «El hechizado», Yikal maya than, 1940, t. 1, n°9, p.11 et 19-20. CHAK NAH, Miguel Angel, El K’ub pol de San Bernardo, Halacho, sans date (circa 1982). Dactyl. ; collection Michel Boccara. CHIMAY, Marcos de, pseud. Voir à : REJON GARCIA, Manuel. «Como engaña la X–tabay – Bix u tabzah » (1), [anonyme], Yikal maya than (Merida), 1939, t. 1, n°2, p.7. Bilingue maya-espagnol. «Como engaña la X–tabay – Bix u tabzah xtabay» (2), [anonyme], Yikal maya than (Merida), 1939, t. 1, n°4, p.16. Bilingue maya-espagnol.. CORNYN, John Hubert, «Ixcit Cheel», Quarterly, 1933, vol. 3, p.47-52. Creencias, profecias y consejas mayas = Ba’ax ku tukultiko’ob maya wiiniko’ob ku yuuchul, Santiago Dominguez Aké, comp., s.l., INI, SEDESOL, 1993, 2 vol. (Maya dziibo’ob bejla’e = Letras mayas contemporaneas, 19-20). Un volume de textes mayas et un volume de leurs traductions en espagnol. Cuentos de Oxkutzcab y Mani =U tzikbalilo’ob Oxkutzcaab yeetel Mani, recopilados por Gongora Pacheco, Maria Luisa, Merida, Direccion general de Culturas Populares, Maldonado, 1990, 2 vol. Ed. bilingue maya-espagnol. Cuentos mayas, Mexico, SEP-INI, 1981. Ed. bilingue maya-espagnol. Cuentos mayas : tradicion oral indigena = Tsikbalo’ob maya, Mexico, Cultura-SEP, 1982. Ed.bilingue maya-espagnol. Cuentos mayas tradicionales y Cuentos mayas de temas europeos, I-II = Tzikbalo’ob suuk u beeta’alo’ob, I-II, Irene Dzul Chablé et al., comp., s.l., INI, SEDESOL, 1993, 4 vol. (Maya dziibo’ob bejla’e = Letras mayas contemporaneas, 13-16). Deux volumes de textes mayas et deux volumes de leurs traductions en espagnol. Cuentos mayas yucatecos= U Tsikbalilo’ob Mayab (Uuchen Tsikbalo’ob), Manuel J. Andrade, Hilaria Maas Colli, recopil., Mérida, UAY, 1990-1991, 2 vol. Ed. bilingue maya-espagnol. 110 – Tome 15 – Outils de recherche

Cuentos sobre las apariciones en el mayab = Tzikbalo’ob yo’olal ja’asaj oolo’ob k’aak’as ba’alo’ob yeetel aluxo’ob, Merida, Direccion general de Culturas Populares, Maldonado, 1992. 2 vol. Littéralement le titre maya se traduit par : «Histoires sur ce qui frappe d’effroi : les très mauvaises choses et les arouches». Ed. bilingue maya-espagnol. DARY FUENTES, Claudia de los Angeles, «Introduccion al estudio de la cultura popular en el area de Peten, Guatemala», Tradiciones de Guatemala : Revista del Centro de Estudios Folkloricos (Universidad de San Carlos de Guatemala), 1986, n°26, p9-67. DZUL POOT, Domingo, Cuentos mayas, Merida, Maldonado, INAH–SEP, 1985-1986, 2 vol. Ed.bilingue maya-espagnol. DZUL POOT, Domingo, Leyendas y tradiciones históricas mayas, Intro. de Alfredo Barrera Rubio, Merida, Maldonado, INAH–SEP, 1987. Edition bilingue maya-espagnol An Epoch of Miracles : Oral Literature of the Yucatec Maya, transl. with commentaries by Allan F. Burns, Austin, University of Texas Press, 1983. Contient un texte bilingue maya-anglais, les autres textes sont en anglais. GALA, Joaquin R. de la, «El caballo endemoniado = Way tzimin», Yikal maya than (Merida), 1952, t. 13, n° 149-150, p. 17-19. Bilingue maya-espagnol. GARCIA EROSA, Everardo, «El Puhuy», Yikal maya than (Merida), 1953, .t.. 14, n°170-171, 189-190 et 196-199. GONZALES, José, El Pueblo del diablo. Manuscrit conservé au Centro Regional de Culturas Populares, Merida ; collecte effectuée autour de 1983. GOSSEN, Gary H., Los Chamulas en el mundo del sol : tiempo y espacio en una tradicion oral maya (1974, éd. anglaise), trad. de Celia Paschero, Mexico, INI, 1979. Trad. de l’anglais. HANKS, William, «Sanctification, structure and experience in a Yucatec ritual event», Journal of American Folklore, 1984, vol. 97, n°384, p.131-166. Contient la transcription d’un chant maya de croix-signement. Itza Maya texts with a grammatical overview, Charles Andrew Hopkins, ed., Salt Lake City, University of Utah Press, 1991.Ed. bilingue maya-anglais. LABASTILLE BOWES, Anne, Birds of the Mayas : a collection of mayan folk tales, a guide to finding and knowing birds of Mayaland, a check list of birds, folklore as told by Ramon Castillo Perez, Merida, chez l’auteur, s. d. Textes en anglais. Leyendas y tradiciones campechanas, Raúl Pavon Abreu, recopil., Campeche, H. Ayuntamiento de Campeche, Mérida, Maldonado, 1989-1991. Leyendas y tradiciones yucatecas, selección de Gabriel Antonio Menéndez, segunda edicion, Merida, Editorial yucatanense «Club del libro», 1951, 2 vol. LLANES PASOS, Eleuterio, «Juan del monte : leyenda chiclera, versión maya», Yikal maya than (Merida), 1953, t. 14, n° 168, p.143-144. Bilingue maya-espagnol. II. – Bibliographie – 111

MAGAÑA ESQUIVEL, Antonio, «La mujer de piedra», Yikal maya than (Merida), 1954, t. 15, n°180, p.129-133 (paru antérieurement dans le Suplemento culktural del Diario del Sureste, abril 25 de 1954). MANZUR ISBIR, Jorge, «X–tabay», Limites (Mérida), n° 1, 1930, p.5. Republié en 1954 dans le t. 15, n° 173-174, de Yikal Maya Than, p. 13 sous le nom erroné de Manzur Sbir. La revue indique la publication antérieure dans Limites mais avec la (fausse) date de 1926. MEDIZ BOLIO, Antonio, La Tierra del faisan y del venado (1922), Mexico, Costa Amic, 1974 (Libros de ayer, de hoy y de siempre, 18). MIMENZA CASTILLO, Ricardo, «La dama escondida», Yikal maya than (Merida), 1940, t. 1, n°.8, p.12. MIMENZA CASTILLO, Ricardo, «La X–tabay», Tierra (Merida), 20 de mayo 1923, n°4, p. 7-8. MONTEJO, Nazari, «La X–tabay (tradición)», Yikal maya than (Merida), 1953, tomo14, n°166, p.108-109. NEGRÓN PÉREZ, Porfirio, «Origen de la X–tabay según una antigua tradición», Yikal maya than (Merida), 1944, tomo5, n° 58, p.134-136. NEGRÓN PEREZ, Porfirio, «la X–tabay», Yikal maya than (Merida), 1942, t. 3, n°40, p. 526 et 540. NOVELO EROSO, Paulo, «El Kin kah de dzitas o kub pol», Yikal maya than (Merida), 1940, t. 1, n°6, p.11 et 16. La nueva cancion maya, I-II = Maya k’aayo’ob suuk bejla’abeono’be, I-II, Gerardo Can Pat, comp., s.l., INI, SEDESOL, 1994, 4 vol. (Maya dziibo’ob bejla’e = Letras mayas contemporaneas, 33-36). Deux volumes de textes mayas et deux volumes de leurs traductions en espagnol. Of cabbages and kings : tales from Zinacantan, Robert M. Laughlin, ed., Washington, Smithsonian Institution Press, 1977 (Smithsonian contribution. to Anthropology, 23). Ed. bilingue maya-anglais. PAVIA F. L., «Xunan Tunich (1909», Yikal Maya than (Merida), 1942, t. 3, n°39, p.515-516. PEREZ ALCALA, Felipe, Cosas de antaño : recordaciones historicas, Merida, Imprenta Constitucionalista, 1919. PÉREZ ARCEO, Leopoldo, «U Tzicbalil Xtabay, la leyenda de la Xtabay», Tierra, (Merida), 19 de agosto1923, n°17, p. 23-25. Bilingue maya-espagnol.. RAMIREZ AZNAR, Luis A., Nachi Cocom, Merida, [chez l’auteur], s.d. (circa 1980). REDFIELD, Margaret Park, «The Folk literature of a Yucatecan town», Contributions to American Archaeology, 1937 (issued june 1935), vol. 13, p. 1-50 (CIW publications, 456).Textes traduits en anglais, à l’exception de quelques textes en espagnol. REJÓN GARCIA, Manuel (sous le pseud. de Marcos de Chimay), Supersticiones y leyendas mayas, Merida, José Diaz–Bolio, 1981. Reprod. en fac-simile de l’éd. de 1905. 112 – Tome 15 – Outils de recherche

Relatos del centro del mundo = U tsikbalo’obi chuumuk lu’um, Silvia Teran, Christian H. Rasmussen, recopil., Pedro Pablo Chuc Pech, transcr. y trad., Merida, Gobierno del Estado de Yucatan, 1992, 3 vol. Ed. bilingue espagnol-maya. Rezos sacerdotales mayas, I-I = U Payalchi’ob j-meno’ob, I-II, Carlos Montemayor, comp., s.l., INI, SEDESOL, 1994, 4 vol. (Maya dziibo’ob bejla’e = Letras mayas contemporaneas, 37-40). Deux volumes de textes mayas et deux volumes de leurs traductions en espagnol. ROSADO VEGA, Luis, El Alma misteriosa del Mayab (1934), Mexico, Botas, 1957. ROSADO VEGA, Luis, Amerindmaya, Mexico, Botas, 1938. ROZALES, Margarita G, « El origen de X–Juan Thul, dueño del ganado», Boletin de la ESCAUDY, sep-oct 1977, n°26, p. 26-33. SIERRA O’REILLY, Justo (sous le pseud. de José Turrisa), «Xtakumbilxunaan», Registro Yucateco, 1845, vol.1, p.248- 257 Daté en fin d’article : Merida, enero 25 de 1844. Republié dans Yikal maya than (Merida), 1940, t. 1, n°8, p. 9, 10, 16 et n°9, p. 13, 14 et 20. SMAILUS, Ortwin, Textos mayas de Belice y Quintana Roo : fuentes para una dialectologia del maya yucateco, Berlin, Gebr. Mann Verlag, 1975 (Indiana Beiheft, 3). Ed. biblingue maya-espagnol. SOUZA, NOVELO, Narciso, Leyendas mayas (circa 1950), Merida, Distribuidora de libros yucatecos, 1970. Teatro maya contemporaneo, I-II = Baldzamo’ob, I-II, Feliciano Sanchez Chan, comp., s.l., INI, SEDESOL, 1993-1994, 4 vol. (Maya dziibo’ob bejla’e = Letras mayas contemporaneas, 21-24). Deux volumes de textes mayas et deux volumes de leurs traductions en espagnol. TEC POOT, José, El K’ankubul ha’, Ixil, 1978. Dactyl. ; collection Michel Boccara. TURRISA, José (pseud.). Voir à: SIERRA O’REILLY, Justo. VAZQUEZ, Juan Adolfo, «La X–tabay en el folklore y la literatura de Yucatan», Revista de la Universidad de Yucatan, sep- dic. 1981, vol.23, n°137-138, p. 43-72. XIU CACHON, Gaspard Antonio, Los Aluxes duendes del Mayab : testimonios reales de su existencia, Merida, Talleres Graficos del Sureste, 1993. Yum santisima cruz tun = U Yum santisima kruuz tuunil Xocen, Benito Aban May, Marié Luisa Gongora Pacheco, Santiago Dominguez Aké, comp., s.l., INI, SEDESOL, 1994, 2 vol. (Maya dziibo’ob bejla’e = Letras mayas contemporaneas, 25-26). Un volume de textes mayas et un volume de leurs traductions en espagnol. II. – Bibliographie – 113

B. – DICTIONNAIRES MAYAS DICTIONNAIRES DU MAYA COLONIAL (par ordre chronologique) DICCIONARIO DE MOTUL (fin XVIe s-déb. XVIIe s.; maya-espagnol et espagnol maya ; attribué à Fray Antonio de Ciudad Real)Diccionario de Motul : maya-espanol, atribuido a Fray Antonio de Ciudad Real, ed. hecha por Juan Martinez Hernandez, Merida, Talleres de la Compañia Tipografica Yucateca, 1929. Transcription de la partie maya-espagnol. CIUDAD REAL, Antonio de [attribué à], Calepino maya de Motul, ed. de René Acuña, Mexico, UNAM, 1984, 2 vol (Instituto de investigaciones filologicas. Filologia. Gramaticas y diccionarios, 2). Reprod. en fac-simile de la partie maya-espagnol. DICCIONARIO DE VIENA (début XVIIe s.; espagnol-maya) Bocabulario de Mayathan : das Wörterbuch der yukatekischen Mayaschprache, einleitung Ernst Mengin, Graz, Akademische Druck- und Verlagsanstalt, 1972. Reprod. en fac-simile du ms. Österreichischen Nationalbibliothek, Codex Vindobonensis s.n. 3833. DICCIONARIO DE SAN FRANCISCO, (fin XVIIe s ?; maya-espagnol et espagnol-maya) Diccionario de San Francisco, ed. de Oscar Michelon, Graz, Akademische Druck- undVerlagsanstaldt Graz, 1976 (Bibliotheca linguistica americana, 2). Reprod. en fac-simile de la copie manuscrite réalisée par Juan Pio Perez autour de 1850 à partir de l’original aujourd’hui perdu.

DICCIONARIO DE TICUL (fin XVIIe s.; maya-espagnol). Voir ci-dessous à PIO PEREZ, Juan, Coordinacion alfabetica... BELTRÁN DE SANTA ROSA, Pedro, Arte del Idioma Maya Reducido a Sucintas Reglas y Semilexicón Yucateco (1746), Mérida, Imprenta de J.D. Espinosa, 1859. (Voir aussi ci-dessous à PEREZ, Juan Pio.Coordinacion alfabetica...). PIO PEREZ, Juan, Diccionario de la lengua maya, Merida, Imprenta Literaria de Juan F. Molina Solís, 1866-77. [Le dictionnaire de Pio Perez est classé dans les sources coloniales car, bien que publié à l’époque contemporaine, il se fonde essentiellement sur des sources coloniales, le dictionnaire a été édité après la mort de Juan Pio Perez, d’après ses manuscrits]. PIO PEREZ, Juan, Coordinación Alfabetica de las Voces del Idioma Maya que se hallan en el Arte y obras del Padre Fr. Pedro Beltrán de Santa Rosa con las equivalencias castellanas que en las mismas se hallan, Merida, Imprenta de la Ermita, 1898, contient le Diccionario de Ticul. Diccionario maya Cordemex, maya-espanol, espanol-maya, director Alfredo Barrera Vásquez, Mérida, Yucatan, Cordemex, 1980. Reprend tout le matériel lexical antérieur. 114 – Tome 15 – Outils de recherche

MAYA CONTEMPORAIN : DICTIONNAIRES ET VOCABULAIRES DICTIONNAIRES MAYA MONOLINGUE PACHECO CRUZ, Santiago, Hahil tzolbichunil t’an Mayab o Verdadero Dicccionario de la Lengua Maya, Merida, [chez l’auteur], 1969. Il s’agit de l’unique dictionnaire maya monolingue. DICTIONNAIRES ET VOCABULAIRE MAYA-ESPAGNOL (par ordre chronologique de parution) SOLÍS ALCALÁ, Ermilo, Diccionnario Español-Maya, Merida, Yikal Maya Than, 1949. ARELLANO RODRIGUEZ, J. Alberto, RODRIGUEZ RIVERA Ramon, UUH CHI Pascual, Glosario de terminos agricolas maya-español, Merida, UAY, 1992 (Etnoflora yucatanense, 7). BASTARRACHEA MANZANO, Juan Ramon, BRICEÑO CHEL, Fidencio, YAH PECH, Ermilo, Diccionario basico español-maya-español, Mérida, Maldonado, 1992.

DICTIONNAIRES MAYA-FRANÇAIS-ESPAGNOL BRASSEUR DE BOURBOURG, Charles, Dictionnaire, grammaire et chrestomathie de la langue maya précédés d’une étude sur le système graphique des indigènes du Yucatan (Mexique), Paris, Imprimerie Impériale, 1872. BRASSEUR DE BOURBOURG, Charles, Manuscrit Troano. Etudes sur le système graphique et la langue des Mayas : vol. 2, Paris, Imprimerie Impériale, 1870, p. 123-162 :«Vocabulaire général, maya-français et espagnol». NB: Les références des dictionnaires d’autres langues que le maya sont placées à la fin de lla section VARIA, sous la rubrique Dictionnaires. II. – Bibliographie – 115

C. – LITTERATURE SECONDAIRE

C.1. Etudes mayas

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C2. – LITTERATURE SECONDAIRE: VARIA

Les dictionnaires de langue autres que mayas ont été mis à la fin de cette section

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D. – Liste des récits recueillis et notices sur les auteurs

1 Je rappelerai ici la liste des A part quelques rares récits collectés de 1976 à 1980, l’essentiel de la collecte figurant dans cette régions, telle qu’elles figurent dans encyclopédie s’est effectué en quatre séjours : le tome 1 ainsi que sur la carte en tête de ce volume, et les numéros – 1983-84, l’année du début du projet pendant laquelle j’ai séjourné au Yucatan en tant que chercheur que je leur ai attribuées : invité par le département d’Etudes Socio-économiques de l’institut Hideyo Noguchi de l’Université du 1 La région orientale (Yucatan, Quintana Roo), 2 Le nord-est Yucatan (UDY), (Yucatan), 3 La région centrale – 1986, l’année du début du tournage des films et notamment du film 16 mm qui allait voir le jour neuf ans (Yucatan), 4 La région sud (Yucatan), 5 La région occidentale plus tard sous le titre «Tu ne connaîtra jamais bien les Mayas», (Ancien camino réal: Campèche et – deux séjours en 1989, aux mois de février et août. Yucatan), 6 Le canton de Hopelchen (Campêche), 7 La Après 1989, le travail de rédaction l’a emporté sur la collecte même si j’ai continué à recueillir quelques région milpéra des krusoobou récits puisque le dernier date de décembre 1995. croisés (Quintana Roo), 8 La région de la culture de l’agave (Yucatan), 9 Les régions côtières Les récits choisis ne représentent qu’une petite partie (environ un cinquième) des récits collectés. (toute la péninsule), 10 L ’ouest du Les critères ont porté sur la valeur «littéraire» mais aussi l’originalité du récit, sa qualité à rendre compte Campeche, 11 Merida-Ho’ (Yucatan), 12 Belize et le Peten, 13 d’un vécu et sa provenance régionale. La région de colonisation mais où En ce qui concerne le régions étudiées, si mes enquêtes ont essentiellement porté sur la région centrale je n’ai récolté azucun récit. (31), j’ai effectué cependant plusieurs courts mais intenses séjours dans toutes les autres régions à l’exception de la région 10. Les régions 1 et 7 qui sont, avec la région 3, le cœur de la tradition mythique du Yucatan, ont fait l’objet de recueils de textes que j’ai présentés dans le tome 1 et auxquels j’ai emprunté plusieurs récits. J’ai également effectué plusieurs séjours à Xocen, le centre religieux de la région 1. II. – Bibliographie – 137

JOSÉ MOO MOO2 (9 RÉCITS), 56 ANS3, AGRICULTEUR ET BOUVIER. 2 Les conteurs sont présentés par ordre décroissant du nombre de récits et, dans chaque série, par José, neveu de Bonifacio et fils de Manuel, fait partie du «clan» des Moo. Je met «clan» entre guillemets car ordre alphabétique du prénom. ce n’est pas un clan au sens ethnologique du terme. Mais Tabi se divise, je l’ai montré dans l’introduction de 3 L ’âge donné est celui en 1996, année de cette édition sauf lorsque ma thèse Les rêveurs d’eau, en une série de trois grandes familles, les Moo, les Chan et les Canche. le narrateur est décédé (*), je lui ai José était destiné a rester un célibataire endurci mais, sur le tard, il s’est marié avec une sœur d’Honorio, alors donné l’âge qu’il avait à l’époque du son premier récit. autre solitaire. Nos relations sont très confiantes et il a toujours été intéressé par mon travail. C’est lui qui a invité pour moi Don Pil, le h–men de Tekoh. Il m’a ensuite demandé un enregistrement de son chant pour essayer de l’apprendre (cf. Variations sur un thème de Pluie, tome 8, corpus, document 69). Comme il a longtemps travaillé dans les ranchs, éloignés des villages, il a appris beaucoup de contes lors des «veillées» improvisées. Il écoute aussi beaucoup la radio et apprend parfois les contes de cette manière.

Tome 3 Texte 30 Histoire de Don Boni 2 (1984) Tome 4 Texte 10 H–wan tul à Tabi (1983) Texte 18 Don Ros et H–wan tul (1983) Tome 7 Texte 40 Arouches et travail salarié (1983) Tome 8 Texte 73 La geste de don Lino : divination (1983) Texte 76 La geste de don Lino : bataille de chamanes (1983) Texte 77 La geste de don Lino : l’appel de la pluie en mars (1983) Texte 96 La geste de don Lino : histoire de Doña X–mas qui voulait écouter le chant de la pluie (1983) Texte 97 L’enfant qui était monté sur l’autel de la pluie (1983) 138 – Tome 15 – Outils de recherche

MARIO EWAN CHAN (9 RÉCITS), 54 ANS, TABI (RÉGION 3), AGRICULTEUR.

Avec don Tono et Bonaventure, il fait partie de ma «sainte trinité». C’est avec lui que je discute, depuis tou- jours, mes hypothèses, c’est avec lui encore que je vérifie transcriptions et traductions... Il m’a avoué avoir eu des douleurs d’oreille pendant plusieurs mois à la suite d’auditions prolongées. Qu’il veuille accepter ici mes excuses et toute ma reconnaissance. Mario est surnommé le maître, d’où notre identification. Notre relation s’établit autour de la connaissance. Christine, une de mes meilleures amies de Tabi, disait que Mario savait bien ce qu’il faisait avec moi, il gagnait des connaissances qu’il pouvait utiliser ailleurs, c’est pourquoi il n’avait pas besoin de retirer de béné- fice matériel. Comme beaucoup de personnes du village, il vit un peu à l’écart, alternant périodes de grande sociabilité et de solitude. Depuis une dizaine d’années, il est très engagé dans différentes activités avec «le gouvernement». Sa der- nière entreprise est liée à l’ouverture de la clinique rurale de Yaxcaba où les faiseurs du pays pourront donner des consultations comme des médecins.

Tome 3 Texte 22 La chayil kan ou l’église du diable (deux versions : 1983 et 1989) Texte 23 Mœurs de la chayil kan et croyances à son sujet (1989) Tome 4 Texte 11 La danse sur une fourmilière (1983) Texte 36 Récit des modifications entraînées par la nouvelle loi sur l’élevage (1984) Tome 6 Texte 33 Le commerçant de Sotuta (1979) Texte 37 Les nouveaux Way kot : techniciens, voleurs d’enfants...(1983) Tome 7 Texte 39 Discussion autour des arouches (1989) Tome 8 Texte 53 Le rituel du tup k’ak’, l’extinction du feu, aujourd’hui (1986) Texte 71 Dialogues de Pourquoi chanter la pluie ? (1986) II. – Bibliographie – 139

4 TIMOTÉO DORANTES GAMBOA (9 RÉCITS), 77 ANS, TABI (RÉGION 3), AGRICULTEUR ET CHASSEUR . 4 Tous les Mayas sont plus ou moins chasseurs mais la mention «chasseur» indiquent qu’il s’agit Timotéo a toujours témoigné d’un très grand désir de me parler et de me raconter des histoires. Alors d’une de leurs activités principales même que je venais d’arriver au village de Tabi, lequel allait devenir ma résidence principale au Yucatan, il fut le premier à s’être longuement et sans réticences entretenu avec moi. Grand chasseur, bon connaisseur des tra- ditions, il a aussi beaucoup voyagé dans sa jeunesse et notamment travaillé comme bracero aux États-Unis, il est d’ailleurs le seul habitant du village à avoir fait ce voyage. C’est aussi un grand fabulateur et les villageois se méfient de ses récits. Il raconte ainsi qu’il a été jusqu’à la grande Chine. Il est un bon exemple de ce que l’on appelle «le conteur menteur», c’est à dire un conteur qui transforme la tradition et crée de nouvelles ver- sions qui s’écartent parfois sensiblement de la tradition. On notera qu’ en Maya le terme tus* signifie à la fois menteur, comédien et fabricant.

Tome 3 Texte 31 Histoire de Don Boni 3 (1984) Texte 14 Le pacte de mon grand-père (1983). Tome 6 Texte 1 Maximiliano Padilla, Way kot de Yaxcaba (1983) Tome 7 Texte 7 Une battue collective (1985) Texte 30 La dame arouche (1985) Tome 8 Texte 60 La fin d’un mauvais vent (1983) Texte 61 La délivrance d’un Père Pluie (1983) Texte 53 Le rituel du tup k’ak’, l’extinction du feu, aujourd’hui (1986) Texte 71 Dialogues de «Pourquoi chanter la pluie ?» (1986) 140 – Tome 15 – Outils de recherche

ANTONIO PACHECO TUN (8 TEXTES), 71 ANS, TABI (RÉGION 3), AGRICULTEUR ET H–MEN (CHAMANE).

Don Tono est le faiseur de Tabi et on peut dire que je lui dois l’essentiel, une lente et continue compréhen- sion du monde invisible que, plus tard, mon ami Juan Kob me permit de compléter. Don Tono est un homme doux (cf. tome 3, analyse, ch. 3 pour une explication de cette notion), un des ces merveilleux faiseurs mayas qui vieillissent en chantant et sont presque naïfs dans leur rapport à l’autre. Bien qu’au village on se méfie un peu de lui – on lui attribue des métamorphoses en chat – je n’ai, en ce qui me concerne, aucune méfiance et je pense que c’est réciproque. Il est toujours là, mon ami don Tono et j’espère l’accompagner encore longtemps dans ses visites. Il est devenu h–men en même temps que je passais ma thèse de doctorat, j’ai raconté cela dans un autre livre. Son fils unique a emmigré à la ville et je crois qu’il est content de m’avoir transmit une partie de son savoir. Je ne serai pas chamane comme il en a un jour caressé l’envie mais j’espère contribuer à la transmission de cet «art du faiseur», de cette connaissance énigmatique dont les Chilam d’autrefois étaient porteurs et que les h–men d’aujourd’hui continuent d’assurer.

Tome 6 Texte 40 Etre Way kot, c’est bien... (1983) Tome 7 Texte 9 Offrande d’eau blanche (1983) Texte 13 Arouche de cire et arouche d’argile (1989) Texte 29 Le cheval de pierre (1989) Tome 8 Texte 38 L’incrédule (1986) Texte 53 Le rituel du tup k’ak’, l’extinction du feu, aujourd’hui (1986) Texte 71 Dialogues de «Pourquoi chanter la pluie ?» (1986) Texte 83 Chant du balche’ (1986) II. – Bibliographie – 141

5 BONAVENTURE CETZ PECH (7 RÉCITS), 42 ANS, TABI (RÉGION 3), AGRICULTEUR, MAÇON, ÉLECTRICIEN, MUSICIEN . 5 Bonaventure a toujours voulu être musicien. Depuis 1996, c’est chose faite, il a obtenu une subvention Bonaventure est un de mes meilleurs amis, je le connais depuis le début de ma découverte du Yucatan bien du gouvernement qui lui a permit que nos relations n’aient pas commencé tout de suite. Il a une position marginale dans le village, José Tec dirait de s’équiper et de fonder un petit orchestre. De cette manière, il n’est que c’est lié à son caractère «Pech» bien qu’il ne soit Pech que par sa mère. Sa famille est une des rares plus obligé d’aller travailler à la familles protestantes du village de Tabi mais lui n’est pas pratiquant. Il est d’ailleurs mollement croyant. Très ville. débrouillard, intelligent mais avec un petit poil dans la main ce qui lui vaut une mala réputación au village. Les gens ne comprennent pas pourquoi il est un de mes meilleurs amis. J’ai cependant prouvé, lorsque nous avons construit ensemble une maison, qu’il pouvait faire un travail vite et bien, même si les mauvaises langues pourront toujours dire que l’on pouvait mieux faire. Pour un portrait plus détaillé de Bonaventure (avec ceux de don Tono et Mario Ewan) ainsi qu’une des- cription plus précise de nos relations, on consultera l’introduction de mon livre Entre métamorphose et sacri- fice (cf. Bibliographie).

Tome 7 Texte 3 Portrait de l’arouche, chasseur mythique (1983) Texte 12 La lettre inconnue.(1983) Texte 21 Le meurtre d’un arouche (1983) Tome 8 Texte 19 Conte des anciens hommes face au déluge (1985) Texte 31 L ’enfant chamane (1983) Texte 32 L’enfant qui voulait apprendre à chanter les chants de Pluie (1986) Texte 99 Signes de pluie (1983) 142 – Tome 15 – Outils de recherche

6 La mention «environ» indique ANSELMO CANCHE CANUL* (DON CHEM) (4 RÉCITS), 66 ANS, TABI (RÉGION 3), AGRICULTEUR. qu’il s’agit d’une estimation de ma part. Don Chem est un des patriarches de la famille Canche, je devrai dire «était» car il est décédé. Assez méfiant au début, il s’est progressivement dégelé mais nos relations, cordiales, ne sont jamais devenues excel- lentes, c’est, je crois, son caractère, dont ont hérité certains de ses fils bien que son frère, don Milo, soit très différent, plein d’humour et de chaleur... Cependant c’est à don Chem que je dois, sur une indication d’Ovidio Chan, ce qui est sans doute le récit fondateur de cette mythologie : il m’a révélé le nom secret de Tabi, le cénote-gourde, Chu-ts’onot, qui contient en résumé toute l’histoire du cycle de pluie. Sur la fin de sa vie, il partageait son temps entre Tabi et Merida, la capitale de l’État, où résidaient plusieurs de ses filles.

Tome 6 Texte 26 La fondation de Yaxata (1983) Tome 8 Texte 45 Le cheval qui sauta le cénote (1980) Texte 53 Le rituel du tup k’ak’, l’extinction du feu, aujourd’hui (1986) Texte 71 Dialogues de «Pourquoi chanter la pluie ?» (1986)

PEDRO KANTUK CHAK (4 RÉCITS), 65 ANS ENVIRON6, CHEMAX (RÉGION 1), AGRICULTEUR.

Un de mes informateurs lors de mon séjour à Chemax pour le carnaval de 1989.

Tome 7 Texte 8 La chasse à l’affût (1989) Texte 11 La récolte de haricots ou l’arouche déréglé (1989) Texte 25 L’arouche séducteur (1989) Texte 36 Les saintes croix vivantes (1989) II. – Bibliographie – 143

FLORENCIO POOT MAY (3 RÉCITS), 56 ANS, TABI (RÉGION 3), AGRICULTEUR ET SACRISTAIN.

Don Florencio est sacristan (sacristain) du village de Tabi – dans la région centrale on dit sacristan et dans la région orientale maestro cantor -, il est aussi coiffeur et adore la «jasette» et les blagues. Etre sacristan, c’est- à-dire maîtriser les aspects officiels du rituel catholique, ne donne pas de pouvoirs particuliers sur les ven- cêtres, il en a fait l’expérience à ses dépens (cf.tome 8, corpus, texte 78). On touche ici les limites de la concep- tion unitaire que les Mayas ont de la religion : si les saints sont des vencêtres, il y a cependant deux manières de s’en occuper, à la manière des ts’ul, et cela don Florencio sait faire, et à la manière des Mayas, ce qui demande des pouvoirs et un courage que Florencio n’a pas. Sa timidité régule son tempérament roublard et c’est très bien comme cela, pour lui comme pour les autres.

Texte 22: Le meurtre d’un arouche (1983) Tome 8 Texte 74 L’âne et les météorologues (1983) Texte 78 La colère des Pères Pluie (1976)

JOAQUIM KU (3 RÉCITS), 40 ANS ENVIRON, TINUM (RÉGION 10), AGRICULTEUR.

Un de mes informateurs lors de mon séjour à Tenabo en 1989. Il se distingue par l’excellence et l’originali- té de ses récits, très traditionnels mais racontés dans un espagnol parfait car il ne sait pas bien parler maya.

Tome 6 Texte 34: Don Jacinto Herrero, Way pop de Tinum (1989) Tome 7 Texte 32: La femme des arouches (1989) Texte 33: Les arouches en costume trois pièces (1989) 144 – Tome 15 – Outils de recherche

JUAN KOB (3 RÉCITS), 53 ANS, YAXCABA (RÉGION 3), AGRICULTEUR ET H–MEN (CHAMANE).

A ceux qui voudraient découvrir la pensée de Juan Kob, je propose de regarder d’abord le film «Conversation avec Juan Kob» (cf. tome 7, corpus, document 42). Juan Kob fait partie de ces jeunes chamanes, il a aujour- d’hui un peu plus de cinquante ans, qui combinent savoir ancien et moderne, connaissances par les rêves et les vécus mythiques, et connaissance livresque. Un jour que, un peu démagogue, je voulais vanter l’excellence de la connaissance lyrique, il me dit très sérieusement qu’il avait autant à apprendre de moi que moi de lui car je connaissais beaucoup de livres et que la connaissance des livres était une haute connaissance tout comme celle des mythes. Juan Kob a aussi un grand respect pour les femmes avec qui il travaille et dont il a été l’élève.

Tome 7 Texte 17 Les différentes catégories d’herboristes et la fabrication de l’arouche (1989) Texte 24 L’arouche dans la maison (1989) Document 42 Une conversation avec Juan Kob (1989)

LEONARDO MOO (3 RÉCITS), 55 ANS ENVIRON, DZITAS (RÉGION 1), AGRICULTEUR.

Un de mes meilleurs contacts lors de mon séjour à Dzitas, en janvier 1989, lors de la fête patronale en l’hon- neur de santa Ines.

Tome 4 Texte 20 H–wan tul sous la forme d’une belle jeune fille (1984) Texte 27 Les préparatifs d’un loh* corral (1984) Tome 8 Texte 34 Les ts’imin chak (chevaux/tapirs de pluie) de pierre (1984) II. – Bibliographie – 145

CLEFAS BALAM CANCHE (2 RÉCITS), 76 ANS, AGRICULTEUR ET BOUVIER.

Clefas a vécu pendant longtemps dans un ranch où il occupait les fonctions de gérant. Il est arrivé au villa- ge il y a quelques années. Mes relations avec lui ont toujours été courtoises mais les premières années, elles étaient distantes. Il m’a raconté par la suite qu’il se méfiait de moi parce qu’il pensait que j’étais venu pour séduire les femmes. La série de récits sur les arouches est la première que m’ai relatée Cléfas. Il a pris son rôle de conteur très au sérieux et est venu répéter la veille chez moi avant que je l’enregistre. Depuis ces récits, mes relations avec Clefas sont devenues plus profondes et, chaque année, avec don Tono, il vient m’aider à tuer le cochon.

Tome 7 Texte 10 Les pastèques (1989) Texte 37 L’arouche et le saint (1989)

EVANGELINA DIAZ DE SANTOS (2 RÉCITS), 50 ANS, YAXCABA (RÉGION 3), COMMERÇANTE.

La mère de Virginie, une de mes grandes amies, est une des plus riches commerçantes de Yaxcaba. Avec son mari, Adrian Santos, et ses enfants, ils ont trois boutiques et vendent de tout, de l’épicerie aux produits pharmaceutiques en passant par les aliments agricoles, les chaussures... Nous avons d’ailleurs un projet, avec Virginie, de racheter la maison du Way kot, le nawal commerçant de Yaxcaba, elle y installerait une boutique d’artisanat et moi une maison de la culture maya... pour l’instant un doux rêve... Evangelina parle parfaitement maya et est un excellent exemple de ces inclassables yucatèques. Est-elle ts’ul? Est-elle maya ? Il est impossible de le dire.

Tome 4 Texte 1 Wan tul avertit les animaux de leur capture prochaine (1984) Tome 6 Texte 32 Commentaires sur le Way kot de Yaxcaba et sa maison (1984) 146 – Tome 15 – Outils de recherche

LUIS ARCEO MARUFO (2 RÉCITS) 81 ANS, TABI (RÉGION 3) BOUVIER, COMMERÇANT, AGRICULTEUR.

Don Luis est l’homme «riche» du village de Tabi. En fait, il mène une existence plutôt modeste et son train de vie n’est pas vraiment différent de autres habitants. Il possède un ranch mais a perdu beaucoup d’animaux lors des années soixante dix qui ont entraîné la clôture des champs de pâture (cf. tome 8). Il a aussi, avec Timotéo, un des deux moulins de Tabi, une boutique et sa maison est toujours le centre d’une grande anima- tion. C’est un grand bosseur comme ses enfants. Il ne se livre que rarement mais nos relations sont très franches. Il est en quelque sorte mon «banquier» de Tabi puisqu’il avance l’argent de mes notes d’électricité.

Tome 4 Texte 19 H–wan tul m’est apparu sur un cheval blanc (1983 et 1990) Texte 36 Récit des modifications entraînées par la nouvelle loi sur l’élevage (1984)

MOISES SANTOS* (2 RÉCITS), 8O ANS ENVIRON, YAXCABA (RÉGION 3), AGRICULTEUR ET MUSICIEN.

Compère de don Clot, libre penseur comme lui, il ajoutait à ses qualités un extraordinaire humour et un grand talent de chanteur que je n’ai malheureusement connu que sur le tard. Il chantait souvent avec son frère qui exerçait le métier de professeur de musique. C’est pour moi un des plus beaux exemples de séréni- té : à la fin de sa vie, il se sentait de plus en plus gai et prêt à quitter le monde, comme don Clot ! Comme disait maître Hampaté Bâ, voilà une bibliothèque de plus qui a brûlé et dont j’ai préservé quelques feuillets arrachés à la faucheuse. Il est aussi le grand-père de Virginie.

Tome 6 Texte 31 Don Claudio Padilla, Way pop de Yaxcaba (1984) Texte 39 La contrebande (1984) II. – Bibliographie – 147

DOÑA NAH (2 RÉCITS), 50 ANS, HALACHO (RÉGION 5), AGRICULTRICE. 7 Relation à plaisanterie, nous nous appelons primo, cousin. J’avais aussi une telle relation avec la fille Doña Nah est la mère de Miguel Chak Nah, auteur d’une monographie sur la fête du cochon de San Bernardo de Concha que je n’ai pourtant (cf. tome 4, corpus, texte 46). Avec le récit qui figure au tome 4, elle m’a aussi raconté plusieurs récits sur saint connue qu’un très bref laps de temps. Jacques de Halacho qui figureront au tome 9.

Tome 4 Texte 17 La bouvière de Halacho(1983) Texte 9 Le Way pop voleur de soskil (fibres d’agave) (1983)

PLACIDA GAMBOA DE SANTIAGO* (2 RÉCITS), 48 ANS, TABI (RÉGION 3), AGRICULTRICE ET PRIEUSE.

Doña Placida est une des prieuses du village et a toujours été très communicative. Nos relations ont été excel- lentes à l’image de celle que j’entretiens avec son mari, mon «cousin»7 don Luis Santiago, dont je n’ai pas recueilli de récits mais qui est un blagueur invétéré... Elle était très sensible, sujette à des dépressions : on disait qu’elle souffrait «des nerfs» (l’expression est espagnole : son sus nervios). Sur la fin de sa vie, elle est devenue aveugle et cela l’a fait beaucoup souffrir. Un accident de chasse qui a entraîné l’emprisonnement de son mari a accru sa tristesse et, «ses nerfs» lâchant, elle est morte en 1992.

Tome 3 Texte 16 La trompeuse de Tabi (1984) Texte 27 La Vierge et les animaux (1984) 148 – Tome 15 – Outils de recherche

ALBERTO CHAN MATU (1 RÉCIT), 66 ANS, AGRICULTEUR, TABI (RÉGION 3), AGRICULTEUR.

Alberto (don Beto) est un des rares Chan qui apparaisse dans cette encyclopédie, c’est d’ailleurs la branche de la famille Chan dont je suis le plus proche, la seule qui fasse partie des «hommes doux» (cf. tome 3, ana- lyse, ch. 3 pour une explication de cette notion et pour une description du caractère des autres Chan de Tabi). Ses deux fils, Elie, trop vite emporté par une maladie attribuée à la sorcellerie, puis Ovidio le mari de Christine, sont parmi mes plus fidèles soutiens et on peut dire que je fais réellement partie de la famille. Irma et Chati, deux de ses filles, sont devenues, depuis que Pascale m’accompagne, deux de ses meilleures amies. Don Beto est taciturne et calme ; un peu mélancolique, il me livre de temps en temps quelques commentaires précis et spontanés comme celui que j’ai transcrit sur les signes de Pluie.

Tome 8 Texte 98 Signes de pluie (1983)

ALFREDO BARRERA VAZQUEZ* (1 TEXTE), 60 ANS, MERIDA (RÉGION 10), LINGUISTE, ANTHROPOLOGUE, BOTANISTE.

Comme don Domingo, Alfredo est à la fois un conteur et un écrivain. C’est également un homme de scien- ce dont la patience a permit que voit le jour cet extraordinaire outil qu’est le Diccionario maya Cordemex. Pendant les quatre années de notre trop courte amitié, nous avons souvent évoqué nos souvenirs : Alfredo avait travaillé en Afrique, séjourné plusieurs fois en France. Dans le domaine scientifique, je lui dois un grand nombre de pistes et notamment celle du tapir. Le récit que je propose dans cette encyclopédie est un compte rendu d’une de nos conversations où se mélaient lectures et vécus puisque Barrera, comme doña Evangelina et tant d’autres yucatèques, est un véritable métis- se maya.

Tome 6 Texte 41 Le Way et le Way kot (1980)

ANDRES MEDINA (1 TEXTE), 60 ANS ENVIRON, CHEMAX (RÉGION 1), AGRICULTEUR.

Un de mes informateurs lors de mon séjour à Chemax pour le carnaval de 1989.

Tome 6 Texte 8 Le Way pop perché sur un fromager (1989) II. – Bibliographie – 149

BENITO ABAN MAY (1 TEXTE), 35 ANS ENVIRON, XOCEN (RÉGION 1), CHERCHEUR

Chercheur au centre ethnologique de «Culturas populares», il a recueilli un ensemble de récits sur la Très sainte croix de Xocen sur lesquels il a publié deux livres (cf. Bibliographie et tome 10). Sa place à Xocen n’est pas simple dans un village où il y a déjà bon nombre d’intellectuels originaux, h–men compris, et où on se méfie des institutions gouvernementales.

Tome 6 Texte 35 Le père de don Andres, Way kot de Xocen (1985)

BONIFACIO MOO MOO* (1 RÉCIT), 80 ANS, TABI (RÉGION 3), AGRICULTEUR.

Célèbre victime de la X–tabay, je n’ai connu Bonifacio que sur le tard quand, solitaire, il déclinait peu à peu. On sentait une certaine tristesse chez cet homme mais en même temps un grand sens de l’humour. Don Boni s’en est allé tout doucement, comme la plupart des amis mayas que j’ai connu quand ils avaient déjà dépas- sé la soixantaine.

Tome 3 Texte 30 Histoire de Don Boni 1 (1984)

CLOTILDIO KOB (DON CLOT)* (1 RÉCIT), 85 ANS ENVIRON, YAXCABA (RÉGION 3), AGRICULTEUR.

Fameuse figure régionale, don Clot est un habitant de Yaxcaba, un de mes villages repères et que don Claudio Padilla, Way kot, a administré au XIXe siècle. C’est un libre penseur, ce qui ne l’empêche pas de croire aux ven- cêtres, bien sûr. Il est un exemple vivant de la tradition révolutionnaire et socialiste des Mayas yucatèque, tra- dition qui se manifesta notamment par le gouvernement socialiste de Felipe Carrillo Puerto. Il s’en est allé à la gloire en chantant m’a dit Moises. En effet, don Clot est mort la guitare à la main. Grand lecteur, il avait presque cent ans et était considéré comme un des hommes les plus cultivés de la région. Qu’il repose en paix non pas au ciel, puisqu’il n’y croyait pas, mais dans sa bonne terre de Yaxcaba.

Tome 6 Texte 29 Origine de Yaxcaba et histoire véridique de don Claudio Padilla, Way pop de Yaxcaba (1983) 150 – Tome 15 – Outils de recherche

DOMINGO DZUL POOT (1 RÉCIT), 65 ANS ENVIRON, MERIDA-BEKAL (RÉGION 11 ET 5), ÉCRIVAIN ET HISTORIEN.

Il était, lorsque je l’ai connu, collaborateur de mon ami Alfredo Barrera Vasquez. Don Domingo est un des grands puristes de la langue maya. Il figure dans cette encyclopédie davantage par ses écrits que par ses récits oraux car, même s’il m’a raconté Kankabiyok (tome 8, corpus, texte 2) ou l’histoire du nain d’Uxmal (tome 1, annexe), j’ai préféré donner les versions écrites, plus complètes et plus originales. On se reportera à l’intro- duction pour davantage d’informations sur ses talents de conteur. C’est aussi un protestant mais dont la foi n’a pas touché sa profonde compréhension du Mayab. Il travaille aujourd’hui à l’Instituto Nacional de Antropologia e Historia (INAH).

Tome 6 Texte 36 Glose sur le Way kot de Bekal (1984)

FULGENCIO ALBORNOZ* (1 RÉCIT) 80 ANS, YAXCABA (RÉGION 3), AGRICULTEUR ET H–MEN (CHAMANE).

C’était le plus vieux des chamanes de Yaxcaba mais il s’est éteint il y a deux ou trois ans. Il était le dernier de la région à pratiquer le Bolon ixim, qu’il tenait de don Canas, lui-aussi décédé, gendre du légendaire don Lino (cf. tome 8, corpus). Quand je l’ai connu, il était assez sourd mais encore très vif, il m’a parlé à plusieurs reprises de ses expériences avec les pères Pluie. Comme tout chamane lyrique, il les rencontrait souvent depuis son enfance.

Tome 8 Texte 75 Rêves de Pluie (1983)

FULGENCIO NOH DZIB (1 RÉCIT), 59 ANS, XOCEN (RÉGION 1), AGRICULTEUR, ÉCRIVAIN.

C’est un peu l’historien de Xocen. Très cultivé, puisant ses informations aussi bien dans les livres d’histoi- re que dans la tradition orale, c’est un homme qui aime parler et dont les informations sont souvent très pré- cieuses, «rares», si je peux employer ce mot. C’est aussi un des informateurs préférés de Christian Rasmunsen et Silvia Teran qui ont édité plusieurs de ses récits. C’est également, comme Mario et Bonaventure, un grand écrivain, aussi à l’aise à l’écrit – comme l’indique son nom maternel, Dsib (Ts’ib), Ecriture – qu’à l’oral, mais je n’ai pas eu la chance de recueillir un de ses écrits.

Tome 4 Texte 7 Le roi rouge (1983) II. – Bibliographie – 151

HERNAN CAMAL (1 RÉCIT), 60 ANS ENVIRON, TENABO (RÉGION 10), AGRICULTEUR.

Un de mes informateurs lors de mon séjour à Tenabo en 1989.

Tome 6 Texte 3 Le Way pop de Tenabo (1989)

DON JOAQUIM (1 TEXTE), 60 ANS ENVIRON, HOCTUN (RÉGION 8), AGENT D’ENTRETIEN.

Une vieille connaissance, il travaillait, au moment de ce récit, comme agent d’entretien à Fonapaz, centre culturel de Mérida.

Tome 6 Texte 10 La mort d’un Way kot (don Joaquim, Hoctun, 31/5/1983)

JOSÉ CETZ (1 RÉCIT), 76 ANS, TABI (RÉGION 3), AGRICULTEUR.

José est le père de Bonaventure mais nous n’avons jamais été très intimes. Bien qu’il soit un adepte de la reli- gion protestante, et qu’à ce titre il fréquent un grand nombre de ts’ul*, des missionnaires américains pour la plu- part, il se méfie des ts’ul (et donc de moi), qu’il pense, à juste titre, essentiellement intéressés par l’argent. La psychologie d’un ts’ul – il commente ici un des sens de ts’ul, celui de personne riche – consiste à n’être jamais satisfait de la quantité d’argent qu’il possède, quelle qu’elle soit. L ’argent, pour les ts’ul, a prit la place du maïs. Il est un bon exemple de coexistence de confession protestante et de croyance aux vencêtres, même s’il n’as- siste pas aux cérémonies qui leur sont consacrées.

Tome 7 Texte 35 L’arouche et les deux dieux (1989) 152 – Tome 15 – Outils de recherche

JOSÉ TEC POOT* (1 RÉCIT), 35 ANS, IXIL (RÉGION 8), PROFESSEUR D’UNIVERSITÉ, ANTHROPOLOGUE.

Tragiquement disparu dans le tremblement de terre de Mexico en 1985, il s’agit d’un véritable intellectuel maya, héritier des grands chilam* de la conquête. Il combine harmonieusement pensée mythique et pensée scientifique dans sa pratique quotidienne, il a la double raison, lirica et estudiosa. Professeur de maya à l’Université de Mérida, il a publié de nombreux articles parmi lesquels Abejas y hombres de la tierra maya que nous avons écrit ensemble

Tome 3 Texte 33 Orfeo Yucatèque (1985)

JOSÉ LUIS DOMINGUEZ (1 TEXTE), 50 ANS, MERIDA-YAXCABA (RÉGION 11 ET 3), HISTORIEN, ÉCONOMISTE.

José Luis est un de mes amis de Merida et il nous est arrivé de nous promener ensemble dans le pays, notam- ment à Ticul. Il est l’auteur d’une thèse de licence sur l’histoire de Yaxcaba (cf. Bibliographie) et c’est à cette époque que, lors de nos discussions sur Yaxcaba, il m’a raconté ce bref récit dont je n’ai pu, ensuite, recueillir l’équivalent.

Tome 6 Texte 19 Le Way kot transforme les jeunes filles en colombes messagères (1979)

JUAN CETZ POOT (1 RÉCIT), 38 ANS, TABI (RÉGION 3), AGRICULTEUR.

Juan est le fils unique d’Honorio, célibataire et un des propriétaires de ranch de Uahtunil, à Tabi. Il est plu- tôt taciturne comme son père mais notre appartenance à la même génération nous rapproche. Nous avons sym- pathisé lorsqu’il a bâtit sa maison et que j’ai filmé une partie de la construction. Ce récit est un des plus anciens à figurer dans l’encyclopédie, il date de mes premières études sur le Way kot.

Tome 6 Texte 11 Le Hats hol de Chetumal (1980) II. – Bibliographie – 153

LAURA LINE ESTRODA MOLINA (1 RÉCIT), 36 ANS, SOTUTA (RÉGION 3), INSTITUTRICE. 8 Cf. tome 8, corpus, texte 45 pour le mythe de référence et mon article Mythe et pratique sociale : le Ma rencontre avec Laura est un véritable vécu mythique. Comme dans le cas de Virginie, c’est elle qui a cher- cheval qui sauta le cénote, publié en ché à me rencontrer, ce qui a déclenché au village des commentaires ironiques et admiratifs à la fois. Mais si 1983. l’envie de Virginie s’était cristallisée autour de la France, qu’elle connaissait grâce à ses lectures de Paris Match et aux reportages sur la famille régnante de Monaco, celle de Laura a surgit de son séjour à Tabi, comme institutrice, une année où je n’étais pas là. Profondément intégrée au village, ce qui est rare pour une maestra – elle a toujours des ami(e)s à qui elle rend visite alors qu’elle a quitté Tabi depuis plusieurs années – elle a immédiatement perçu Tabi comme un village mythique (un pueblo fantasma). Lorsqu’elle a lu, ensuite, un de mes textes sur la malédiction de Tabi8, elle a été saisie par la concordance entre ses impressions et mes descriptions. L ’originalité de Laura repose sur le fait qu’elle étudie Tabi à la maniè- re d’un chamane. Elle a en effet rêvé le village avant d’y arriver. Sa piété mystique lui permet également de vivre, tous comme les chamanes, des vécus mythiques comme cette rencontre avec Jésus Christ dont le récit figurera dans le tome 10.

Tome 7 Texte 41 Arouches et extraterrestres (1995)

LEOPOLDO MOO (POLO) (1 RÉCIT), 39 ANS, TABI (RÉGION 3), AGRICULTEUR, CHAUFFEUR

Leopoldo est protestant et c’est en tant que tel qu’il interviendra dans le débat sur la cérémonie de la Pluie. Nous sommes de bons amis et depuis qu’il est devenu chauffeur, en acquérant un vieux tacot, puis une petite camionette, nous nous voyons davantage. Sa religion a du bon, il boit peu, ce qui est essentiel pourt être un bon chauffeur.

Tome 8 Document 66 Chanter et danser la pluie qui tombe (1986-91)

DON MACHIN (1 RÉCIT), 60 ANS ENVIRON, TEKAX (RÉGION 4).

Don Machin est l’heureux propriétaire de la maison – on dit le château car cette maison a trois étages – du Way kot, le nawal aigle, à Tekax. Il est descendant de français – d’où son nom – et cela lui vaut un certain prestige.

Tome 6 Texte 28 Le château du Way kot de Tekax (1983) 154 – Tome 15 – Outils de recherche

MARCOS POOT ET VALENTINA MAS (1 TEXTE), RESPECTIVEMENT ENVIRON 40 ET 60 ANS, CHEMAX (RÉGION 1), AGRICULTEURS.

Deux de mes informateurs lors de mon séjour à Chemax pour le carnaval de 1989

Tome 6 Texte 20 Tentative manquée pour fabriquer un arouche (1989)

MANUEL MOO (1 RÉCIT), 81 ANS, TABI (RÉGION 3), AGRICULTEUR ET COMMERÇANT.

Manuel Moo est un des patriarches de la famille Moo, petit frère de don Boni, il est celui-là même pour qui Boni était allé chercher des médicaments lorsqu’il a rencontré la X–tabay. Autrefois très aisé, ses économies ont progressivement fondu avec les dépenses dues à sa maladie, c’est ainsi hélas que finit une bonne partie des «for- tunes» des paysans mayas. Il a encore une petite boutique, très modeste, qu’il gère avec son plus jeune fils, Juan. C’est un typique représentant du caractère maya, un mélange de confiance et de méfiance, de roublardise et de naïveté (voir don Florencio par exemple) agrémenté d’un goût propre aux Moo pour le conflit et la dispu- te qui, chez son frère Amado par exemple, alla jusqu’à se saborder lui-même plutôt que de donner raison à ses adversaires (cf. tome 4, corpus, texte 36).

Tome 8 Texte 40 Descente et remontée d’un cheval/tapir de Pluie (1989)

MARIO, (1 RÉCIT), 45 ANS ENVIRON, VALLADOLID (RÉGION 1), INSTITUTEUR.

Il s’agit du deuxième instituteur de cette liste et un des premiers à avoir attiré mon attention sur le phéno- mène, si important pour le chamanisme yucatèque, des enfants ravis.

Tome 7 Texte 31 Les enfants enlevés par les arouches (1983) II. – Bibliographie – 155

DON MAX (1 TEXTE), 65 ANS ENVIRON, SANAHKAT (RÉGION 8), AGRICULTEUR ET H–MEN (CHAMANE).

Je n’ai rencontré don Max que brièvement, lors des trois jours qu’a duré un appel de la Pluie (cf. le film Les chevaux de Pluie (tome 8, corpus, doc. 47) mais j’en ai gardé un souvenir extraordinaire. Franc comme l’or, complètement à l’opposé d’un chamane comme don Andres, par exemple, qui essayait toujours de me rouler. Je me rappelle de son interprétation remarquable de la nature de ma caméra, il l’a comparée à une des ses pierres divinatoires car, comme le sastun, disait-il, elle permet de voir au loin et de pouvoir ainsi, par exemple en obser- vant les nuages, prédire la pluie. Don Max se caractérise aussi par un style très personnel : il chante fort, son chant est très apprécié des pro- fanes car ils peuvent enfin comprendre quelque chose. Rappelons que le chant des faiseurs est en général mukul t’an, c’est-à-dire dit à voix murmurante.

Tome 6 Texte 4 Le Way kot de Sanahkat (don Max, Sanahkat)

NACHO SANTIAGO (1 TEXTE), 50 ANS, TABI (RÉGION 3), CHASSEUR ET AGRICULTEUR.

Nacho ne m’avait jamais conté de récits jusqu’au jour où j’ai assisté au deuxième enterrement, réalisé cinq ans après le premier, du fils de Milano, son beau-père. Sans doute l’univers mythique de la forêt pouvait être évoqué lors de cette cérémonie où, pour la dernière fois (en principe), les défunts viennent nous rendre visite sous leur forme humaine . Ensuite qu’advient-il ? Ils sont reversés dans le stock de pixan* réincarnables ou vont grossir le rang des ancêtres mythiques. Nacho, comme il l’évoquera brièvement à la fin de ce récit, vient de réin- tégrer le village de Tabi après une longue phase de marginalité où il travaillait à Mérida, la capitale de l’état du Yucatan. Il revenait de temps à autre au village mais, en général, il était ivre et, comme il en témoigne lui-même, il vivait alors une grande souffrance. La chasse est pour lui à la fois son activité préférée, une source importante de viande et de revenus et un véri- table mode de vie. C’est en chassant dans la forêt, le plus souvent en solitaire, que Nacho vit l’intimité dont il a besoin et dont il a si cruellement manqué à la ville.

Tome 7 Texte 1 Le labyrinthe sonore (1989) 156 – Tome 15 – Outils de recherche

SALVADOR KU SALAZAR (1 RÉCIT), 45 ANS ENVIRON, TINUM (RÉGION 10), AGRICULTEUR.

Un de mes informateurs lors de mon séjour à Tenabo en 1989.

Tome 4 Texte 21 Histoire de way wakax (1989)

SEBASTIAN CAAMAL* (1 TEXTE), 85 ANS ENVIRON, TIBOLON (RÉGION 3), AGRICULTEUR ET H–MEN (CHAMANE).

Chamane très réputé, il est décédé il y a une dizaine d’années. Il était déjà très fatigué lorsque je l’ai ren- contré à Tabi, en 1980, lors d’un cha’chak, et qu’il m’a, très gentiment, autorisé à recopier son cahier (cf. tome 8, corpus, texte 87). Si fatigué que don Tono, qui débutait à l’époque, l’a remplacé au milieu d’un chant.

Tome 8 Texte 87 Cahier de chamane, extrait (années 1970, recopié en 1980)

VICTORIO PERAZA (1 RÉCIT), 60 ANS ENVIRON, CHEMAX (RÉGION 1), AGRICULTEUR ET H–MEN (CHAMANE).

Don Victor est un h–men de la communauté de Chemax que m’emmène voir le médecin du village. Ceci est un bel exemple, plutôt rare, d’une cohabitation entre deux spécialistes de la maladie. Bien que je connaisse très peu don Victor, je me suis essayé, sous toutes réserves, à un petit portrait. Il est très catholique et semble influencé par le dogme chrétien dans ses pratiques : il m’a déclaré par exemple refuser d’enterrer les poulets du sacrifice lors du k’ex* car le domaine souterrain appartient au diable. Mais il est possible que cela soit un mensonge à mon intention. Mon doute s’appuie sur l’attitude déroutante (mais pas anormale chez un chamane méfiant) qu’il eut lorsque, sur l’invitation du docteur, je lui demandais d’as- sister à une cérémonie qu’il allait réaliser le lendemain : il accepta avec réticence, mais le lendemain impos- sible de le trouver...

Tome 7 Texte 28 Arouches et pu’usob, les nains bossus (1989) II. – Bibliographie – 157

ANONYMES (7)

Tome 3 Texte 41 La X–tabay, patronne des amoureux fêtée le 15 août (Tikal, région 12, 1983 ) Tome 4 Texte 2 Wan tul, le patron des animaux domestiques (Chemax, région 1, 1989) Texte 33 Le pari de saint Pierre avec le diable ou pourquoi le diable a les yeux rouges (Tabi, région 3, 1980) Tome 6 Texte 2 Le Way pop de Santa Maria Acu (Halacho, région 5, 1983) Tome 7 Texte 14 La vengeance de l’arouche (Teabo-Tabi, région 4-3, 1984) Tome 8 Texte 6 La recherche de l’eau suhuy (Izamal, région 8, 1983) Texte 7 Santo ha’ (l’eau sainte) (Sotuta, région 3, 1994) 158 159

Outils de recherche

3. Glossaire

1. Glossaire général 2. Glossaire des vencêtres 3. Glossaire des plantes 4. Glossaire des animaux 4.1 classification par ordres et familles zoologiques 4.2 Ordre alphabétique 160 III. – Glossaire – 161

Glossaire

1. Glossaire général

Ahau kan «serpent souverain», dignitaire maya qui porte un A des noms du serpent à sonnettes. Il y a vraisemblablement dans ce nom un jeu de Ah kuch* kab* mot sur kaan, «le ciel». Il est cité au premier rang «Celui qui a charge de la terre», dirigeant de dans un des chants de Dzilbalche’ (cf. tome 8, quartier. corpus, texte 54) ce qui laisse augurer qu’il Kuch kab désigne aussi, d’après le Diccionario de désignait un dignitaire très important, peut être un Motul «les biens propres d’une communauté ou des titres du Halach* Winik, «l’homme véritable», d’un village, le trésor public de cette même le gouverneur de province. On peut aussi y voir le communauté». Dans cette acception, la notion de serpent mythique qui descend recevoir le sacrifice. terre s’étend à l’ensemble de la richesse et le ah kuch Le Diccionario de Ticul et l’Arte del idioma maya de kab devient l’équivalent d’un trésorier. Beltrán de Santa Rosa le donnent comme traduction A ah kuch kab, le Motul indique la définition de «évêque». Ralph Roys le définit comme «grand suivante «régisseur ou juré, indien noble qui avait maître, prêtre principal de Mayapan dont le poste la charge d’un quartier pour recueillir le tribu et était héréditaire et qui appartenait en propre au pour d’autres affaires de la communauté». lignage des May» (cf. Diccionario maya Cordemex) Ralph Roys précise «membre du conseil de la mais sa présence à Dzilbalche’ montre que ce titre communauté, à la tête du quartier, il collectait les était aussi en vigueur ailleurs qu’à Mayapan. tribus et s’occupait d’autres affaires municipales ; le chef de lignage qui formait le conseil du village, le chef d’un quartier de la communauté» (cf. Diccionario maya Cordemex). 162 – Tome 15 – Outils de recherche

Ah K’ulel, «homme sacré», désigne un dignitaire de rang secondaire, probablement un officiant. C Le Diccionario de Motul le définit comme «un certain official de la république, de rang inférieur Carga aux ah kuch kab mais supérieur aux tupil...» Il mesure de volume représentant douze almudes. désigne aussi un avocat ou intercesseur, le mandataire d’un cacique (cf. Diccionario maya Cañada Cordemex). traduction espagnole de sakab. Ce terme désigne la milpa qui a été essartée il y a un an ou plus. Aktun grotte naturelle à l’intérieur de laquelle on trouve Coa souvent, mais pas toujours, un cénote. Les aktun du nahuatl coatl, sorte de serpette qui ;sert à sont d’importants lieux sacrés et peuvent faire desherber et à couper le petit bois. l’objet de cultes. Copal Almude encens sylvestre, voir pom. (la forme maya mud est dérivée de l’espagnol), mesure de volume correspondant environ à quatre litres et qui permet de mesurer les graines (haricots, maïs, courge...). Atole Ch boisson de maïs, nom espagnol du sa’. Chultun «pierre où s’écoule l’eau», réservoir creusé dans la pierre pour recueillir l’eau de Pluie. Les Mayas B utilisèrent les chultun pour cacher les images de vencêtres, et notamment les arouches, pendant Balche’ toute la période coloniale. «boisson de l’arbre secret», boisson fermentée confectionnée avec de l’eau suhuy*, du miel et de l’écorce de balche’ (Lonchocarpus violaceus). III. – Glossaire – 163

Estancia : ferme centrée autour de l’élevage, de propriété Ch’ privée ou communautaire, maya ou non maya. Forme d’exploitation agricole qui s’est développée à Ch’akben partir du XVIIe siècle, en liaison notamment avec jardin ou milpa qui a été essarté dans l’année. La les confréries (cofradias) de saints patrons et dont superficie de ch’akben est presque toujours la plus le déclin a commencé avec l’expropriation des importante car les rendements dépassent largement fermes de confréries (estancias de cofradias ) à la fin ceux du sak’ab, voir milpa roza. du XVIIIe siècle. Ch’uyub suspensoir, fabriqué avec des lianes tressées, et que l’on utilise, notamment, pour suspendre les calebasses cérémonielles sur le peten. G Gremio terme espagnol désignant le groupe solidaire chargé de l’organisation d’une fête, en général la prise en E charge d’une journée de la fête patronale d’une communauté. Les grémios sont structurés par Encomendero profession mais, dans les communautés rurales, la terme espagnol désignant un conquérant ayant reçu plupart sont des grémios d’agriculteurs. délégation de la Couronne espagnole pour exploiter un territoire. Il devait en échange assurer leur protection et les instruire dans la religion catholique. H Hanlikol «banquet de la milpa», cérémonie qui s’effectue traditionnellement en période de sécheresse (yaxk’in) c’est-à-dire après la saison des Pluies, à une date variable. La nourriture offerte consiste essentiellement en des pains à plusieurs couches comme dans le Cha’chak. 164 – Tome 15 – Outils de recherche

Harana Ipil danse métisse, mélange de rythmes mayas et terme d’origine nahuatl désignant une robe brodée espagnols, parmi lesquels on peut reconnaître la sans manches. On dit d’une femme qui porte un ipil sevillane, le fandango andalou et la jota aragonèse. qu’elle est meztiza, c’est-à-dire maya. L ’ancine nom du ipil est k’ub*. Homa’ petite calebasse taillée dans le fruit d’une petite variété de Lagenaria. Son embouchure est étroite et elle est utilisée dans les rituels. c’est aussi un nom de famille. K Huch’ pâte de maïs confectionnée à partir du k’u’um ou Kanche’ Nixtamal. «bois carré» ou «bois ciel», tabouret, trône, jardin suspendu, autel... Dans le langage rituel, le kanche’ Huipil désigne une sorte de table fabriquée avec des voir ipil. branchages et symbolisant le monde. Le dessus de la table indique le domaine céleste et le dessous le monde souterrain.

Kaan I mesure de longueur d’environ vingt mètres et mesure de surface d’environ quatre cents mètres I’chak carrés. En espagnol yucatèque mécate. «ongle», on le traduit aussi par policier, il est celui qui veille à la pureté rituelle des participants et qui Kol châtie, le cas échéant, les fautes. bouillie que l’on mange lors de l’appel de la pluie. L ’ongle est la partie agressive de la main, cette Elle est confectionnée avec du maïs, le bouillon des métaphore provient sans doute de la relation entre viandes sacrificielles et du roucou (kuxub ou kiwi, Chak et la main, signe du vent et de l’énergie vitale cf. Glossaire des plantes). ik’ (cf. analyse, ch.2). III. – Glossaire – 165

Kol «essart», le jardin – le terme jardin est employé en raison des petites superficies cultivées, quelques L hectares – où le paysan maya cultive les plantes principales (maïs, haricot et courge) et, dans des Lek étendues plus fertiles, les plantes complémentaires 1) récipient fabriqué à partir de certains fruits telles que tubercules, fruits (pastèques, ananas, évidés de Lagenaria et qui permettent de maintenir melons...) et légumes (tomates, concombres, au chaud les tortillas ou galettes de maïs. piments...). 2) gourde, Lagenaria siceraria ou Lagenaria sp . Dans cette encyclopédie, je traduis kol par le terme mexicain d’origine nahuatl «Milpa». M K’ Masa K’atun «pâte», nom espagnol de huch’. «vingt ans», cycle de vingt années, largement utilisé dans les chroniques historico-mythiques des Livres de Chilam Balam. Metnal (mitnal) monde souterrain maya, en général K’eyem aquatique, on dit aussi mitnal. A l’époque coloniale et contemporaine le metnal désigne aussi les enfers. (k’eeyem), boisson de maïs réalisée en faisant cuire plus longtemps le k’u’um ou Nixtamal. Meztizo (a) K’u’um maïs cuit dans de l’eau additionnée de chaux, il est nom porté par les Mayas yucatèques. laissé toute la nuit dans l’eau, puis soigneusement lavé à l’eau claire au petit matin. Il peut alors être Milpa moulu pour être transformé en huch’ ou pâte de terme d’origine nahuatl qui traduit la notion maya maïs (Masa). de kol, «l’essart», «le jardin». 166 – Tome 15 – Outils de recherche

Milpa roza Peten traduction espagnole du maya ch’akben, désigne la large cercle de lianes tressées de forme ronde que milpa ou jardin qui a été essarté dans l’année. l’on utilise pour accrocher les ch’uyub qui serviront aux calebasses cérémonielles. Ce terme désigne aussi – une région maya – le cercle qui se forme autour de la lune et qui est N signe de pluie – un type particulier de relief, à proximité de la Nawal mer, constitué par une extension de forêt haute du nahuatl nawali, homme doué du pouvoir de avec en son centre un trou d’eau. Dans les métamorphose, on le trouve aussi, notamment chez dictionnaires coloniaux, on traduit cette les auteurs anciens, sous la forme nagual, je l’utilise configuration géographique par «île». pour traduire le yucatèque way . Pitarilla Nagual boisson fermentée, nom espagnol du balche’ dans voir nawal. certains documents coloniaux.

Nixtamal Pib maïs cuit dans de l’eau additionnée de chaux, nom mode de cuisson sous la terre, désigne aussi le four espagnol du k’u’um. du même nom. Ce mode de cuisson, que l’on trouve dans d’autres régions du monde (notamment en Nouvelle Calédonie), consiste à faire cuire la nourriture, P préalablement enveloppée dans des feuilles, sur des pierres calcaires très chaudes. Le four est fermé en Pasel recouvrant la nourriture de couches successives de branchage et de terre. Le pib est une cuisson habitation construite dans la forêt, au milieu d’une considérée comme «froide» et il est le mode de milpa. Sa taille peut varier d’une simple cabane à cuisson préféré pour les repas rituels. On trouve une hutte comparable aux habitations du village. Sa une description du pib dans le film Chanter et place dans la milpa obéit à des règles précises car danser la pluie qui tombe (tome 8, corpus, doc. 66). elle ne doit pas se trouver sur le chemin d’un vencêtre qui pourrait la «charger». III. – Glossaire – 167

Pom Sakab encens maya réalisé à partir de la résine de l’arbre ce terme désigne la milpa (kol, milpa) qui a été de même nom, voir Copal. essartée il y a un an ou plus. Le temps de travail est inférieur à celui nécessaire pour le Ch’akben car Pozole l’essartage, étape la plus longue et la plus difficile, est remplacée par un désherbage du petit taillis qui bouillie de maïs, nom espagnol du k’eyem. s’est formé et des tiges (sakab) de maïs de l’an passé, voir Cañada.

Sakatan S petit tambour d’origine nahuatl de plus faible dimension que le tunk’ul composé d’une «caisse» Sa’ en bois et d’une peau. bouillie de maïs réalisée en délayant du huch’ (pâte de maïs) dans de l’eau, parfois additionnée de sucre Sakbe(ob) ou de miel. Elle se boit en général chaude, voir chemins cérémoniels des anciens mayas, ce nom Atole. désigne aussi la Voie lactée. Sabukan Sastok sac en sisal que le paysan maya emporte chaque «pierre lumineuse», terme employé par Rosado matin en allant à sa milpa. Vega (corpus, tome 6, texte 17), voir sastun. Saskab «terre claire», désigne une carrière de sable calcaire qui se trouve souvent être aussi l’entrée d’une grotte.

Saka’ «eau blanche», bouillie de maïs cérémonielle, cuite moins longtemps que la bouillie ordinaire ou k’eyem, et sans addition de chaux. La préparation du saka’ est décrite dans le film «Chanter et danser la pluie qui tombe» (cf. tome 8, corpus, document 66). C’est la boisson des vencêtres. 168 – Tome 15 – Outils de recherche

Sastun «pierre précieuse lumineuse», elle est la pierre divinatoire principale des faiseurs ou h–men*. Chaque T h–men possède plusieurs sastun qui sont, en général, organisés en groupe de trois, le t’up* ou benjamin Terno étant le plus puissant. Suivant le point de vue on peut robe de fête traditionnelle et richement brodée des considérer les sastun comme des capteurs de vencêtres Yucatèques, elle est composée de trois pièces d’où ou des vencêtres à part entière. Dans ce cas, c’est la son nom. pierre qui a statut de vencêtre, comme la plante ou l’animal. Originellement, ce sont des cristaux de Tok’ roche, mais ils peuvent aujourd’hui emprunter «pierre pointue», technique d’acupuncture maya différentes formes : bouchons de carafe, billes... employée lorsque le sang est pasmado, c’est-à-dire Il existe d’autres pierres divinatoires dont la structure saisi par un vencêtre. On pique avec un instrument n’est pas translucide et qui n’ont pas la qualité de pointu (dent de serpent à sonnettes, pointe de sastun, c’est notamment le cas des batab ik’ ou verre...) le sujet à différents endroits du corps et «vencêtres capitaines» que j’ai fait figurer à la partie particulièrement aux articulations et sur le front. Si «vencêtres» de ce glossaire. le sang est noir, le sujet est pasmado, sinon la maladie est due à d’autres causes. Cette technique Sikil peut ou non accompagner un rituel de guérissage. graines de courge, une fois moulues, elles entrent Elle fait aussi partie des techniques médicales que dans la composition de plusieurs plats et tout le monde connaît et emploie sans avoir besoin notamment les pains rituels fabriqués lors des de spécialiste. banquets de Pluie. Tunk’ul Solar (tunkul, tunk’uy), tambour traditionnel creusé dans Petit jardin situé dans le village, souvent autour de un morceau de tronc (en général le cèdre, k’uche’, la maison, il est le lieu de cultures intensives et l’arbre vencêtre par excellence, cf. Glossaire des notamment de x–mehen* nal, maïs à maturation plantes). Deux fentes latérales permettent de rapide. moduler la caisse de résonance. Les arouches en sont les gardiens (cf. tome 7). Seuls certains villages Soskil continuent de l’utiliser, bien que beaucoup plus rarement qu’autrefois. désigne la fibre d’agave séchée avant qu’elle ait été transformée en cordage. III. – Glossaire – 169

Tupil ce poste désignait la fonction la plus basse dans l’échelle des charges. Y Yaxk’in ce terme peut être employé dans le sens de «premier jour de l’année», il a aussi le sens de «sécheresse», k’in signifie alors «soleil» et yaxk’in «jeune soleil». On trouve l’emploie aussi comme nom propre pour désigner le jeune fils du soleil (cf. tome 8, corpus, texte 3).

Yerbatero (a) terme espagnol pour traduire h–men (x–men), le chamane ou la chamanesse maya, cf. Vocabulaire philosophique et religieux, article h–men. 170 – Tome 15 – Outils de recherche

Glossaire

2. Glossaire des vencêtres

Je n’ai pas donné dans ce glossaire tous les noms, et en particulier tous ceux apparaissant dans le Livre des Bacabs. En effet, les Mayas affectionnent les termes descriptifs et les périphrases pour nommer leurs vencêtres et, souvent, ce que l’on peut prendre pour un vencêtre différent, n’est qu’un autre nom pour un vencêtre connu. Il est vrai que, même pour un maya, la différence est souvent difficile à établir, tant est proche l’acte de nomination et l’acte de création.

1 L ’expression «sans doute Ah kanan ou Kanan préhispanique» indique qu’il n’apparaît pas dans les premiers «les Gardiens», vencêtres Gardiens, aux fonctions documents de la conquête, mais A proches des Balam. Bien qu’aujourd’hui ces deux qu’il y a de fortes chances pour familles soient distinctes et elles-mêmes subdivisées qu’il soit néanmoins d’origine Ah kanhel, Arkangel, Anhel, Kanhel préhispanique. Rappelons que en une série de sous-familles, il est possible qu’elles l’existence d’un nom maya n’est «l’Ange qui assure les permutations», «le serpent aient une même origine. Cette hypothèse est pas une garantie d’origine permutant», vencêtre de double origine, espagnole renforcée par le fait que le terme balam est aussi préhispanique, le nom peut avoir été forgé à l’époque coloniale, et maya, jeu de mot sur l’Ange (Angel) des religions utilisé comme verbe avec le sens de «garder», voire contemporaine. européennes et le Kanhel, serpent des pères Pluie. «protéger», «administrer». : On trouve un très grand nombre de Kanan parmi Ah kanul lesquels les Kanan kaax, ou Gardiens des forêts, les ce terme désigne un ancien peuple qui a disparu au Kanan kol, ou Gardiens des milpas, les Kanan début de la conquête et qui habitait la région du lu’um ou Gardiens de la terre, les Kanan ts’onot ou même nom. C’était, suivant les chroniques, des Gardiens des cénotes, les Kanan sayab ou Gardiens mercenaires venus du centre du Mexique et ils sont des courants d’eau... Pour une liste partielle, voir devenus aujourd’hui des vencêtres protecteurs dont tome 7, corpus, texte 28. les fonctions combinent celles de Gardien (analogue aux Balam) et de Way, double nawal. C’est pourquoi Ah musen kab ou Musen kab don Fulgencio, de Xocen, les définit comme des «Le coupeur de miel», maître des abeilles, vencêtre anges gardiens. Ils ont une queue de cheval et colonial et contemporain, sans doute partagent donc des éléments des vencêtres Pluie. préhispanique1, aujourd’hui, il habite le village de Coba. III. – Glossaire – 171

Ah tabay, Balam tun, «Le grand trompeur», voir X–tabay. «Gardien Jaguar pierre précieuse», voir Yum Santissima Krus tun. Akan (Akanum, Akantun) Brame (Pierre bramante), vencêtre préhispanique et Bolon ts’akab, colonial du balche’, la boisson de l’arbre secret, «Eternité» ou «L ’éternel générateur», vencêtre vraisemblablement associé à la connaissance préhispanique et colonial, forme du père cosmique énigmatique (nat*). Itsam, cité sous sa forme féminine, Ix bolon ts’akab, dans le livre des Bacabs et dans les Livres de Chilam Arouches (Alouches) Balam. Ts’akab est aussi un nom propre. petits vencêtres matérialisées dans des figurines d’argile et d’origine coloniale. Le tome 7 leur est consacré. Ch Chak ex B «pantalon rouge», autre nom de H–wan tul, le maître du monde souterrain. Bakab vencêtres préhispaniques coloniaux et Chak (yum Chak), contemporains au nombre de quatre et associés aux quatre coins du monde, leur fonction n’est pas très «Pluie»(«père Pluie»), à la fois un, quatre et une bien connue. Un récit contemporain fait d’eux les infinité (cf. tome 8, corpus, texte 22 pour une série gardiens de l’eau suhuy (tome 8, corpus, texte 2). de noms qui le désignent), le principal des La racine bak «verser de l’eau» et «jeune homme ou vencêtres mayas d’aujourd’hui. La plus importante jeune fille vierge» confirme cette identification. des cérémonies agricoles, le cha’chak, ou appel de la pluie lui est dédiée. Le tome 8 lui est consacré. Balam, Chakal tok’ «Gardien Jaguar», à la fois un, quatre et une infinité, ce sont les gardiens vigilants de la terre le «Grand et Rouge perceur», vencêtre habitée par les hommes, que ce soit le village préhispanique cité dans le livre des Bacabs et (Balam kah) ou la forêt (Balam kakab...). Le tome associé à Chakal chuk et aux fourmis xulab. 13 leur est consacré. 172 – Tome 15 – Outils de recherche

Chakal chuk, Hapay kan le «Grand et Rouge charbonnier», vencêtre «le serpent qui avale beaucoup», je l’ai surnommé préhispanique cité dans le Livre des Bacabs, associé «l’avaleur de monde», grand serpent mythique qui à Chakal tok’ et aux fourmis xulab. avalera les pécheurs au jugement dernier, vencêtre préhispanique, colonial et contemporain. Chilam Balam, «Gardien Jaguar Prophète-historien», vencêtre Hun ahau colonial et contemporain qui aurait vécu au tout «Un souverain», le maître du monde souterrain, début de la conquête, auteur mythique des Livres vencêtre préhispanique et colonial. de Chilam Balam, livres en écriture latine qui opèrent une synthèse entre textes glyphiques Hunab K’u préhispaniques, littérature orale et littérature «Un seul Vencêtre», «Un seul Dieu», on ne sait si espagnole. Chilam Balam est aussi invoqué en tant ce vencêtre était préhispanique. A l’époque que vencêtre dans certaines cérémonies (cf. coloniale, il désignait le Dieu des chrétiens, Vocabulaire..., article Chilam*). aujourd’hui il est remplacé par la forme Hahal Dios. S’il n’est pas une création des Espagnols, il a pu désigner le cosmos maya et une des formes d’Itsam. E Hunak keel vencêtre qui apparaît dans les Livres de Chilam Ek kokay mut Balam à différentes époques, soit incarné dans un «Noire luciole renommée», voir Kokah (kokay) mut. souverain, soit sous la forme du vencêtre du maïs. On raconte notamment comment il prit le pouvoir en se jetant dans le cénote de Chichen Itza pour aller chercher la parole des vencêtres qui y était H enclose. C’est aussi lui qui aurait déclenché la grande crise politique du XIIIe siècle, laquelle Hahal Dyos* entraîna la destruction de «la triple alliance» entre «le Vrai Dieu», on trouve aussi à l’époque coloniale Chichen Itza, Uxmal et Mayapan. la forme Hahal* K’u*. A l’époque coloniale et contemporaine, il désigne le nom du Dieu des chrétiens (cf. Vocabulaire philosophique et religieux, article hah). III. – Glossaire – 173

H–wan de la Krus verde une des formes de H–wan de la Krus messie maya et porte parole (ou incarnation ?) de la croix au I moment de la Guerre des Couleurs. On trouve aussi le nom de H–wan de la Krus tun. Ix asal nok «Dame au vêtement misérable». H–wan del monte Dans ce nom, comme dans le suivant, asal dérive probablement de la racine as «miseria o trabajo vencêtre associé à H–wan tul et spécialisé dans le grande y mala ventura», «misère ou grand travail et patronage des collecteurs de sapotille. Il a e pauvre fortune» (Diccionario de Cordemex, p.17) et probablement surgit au XIX siècle en liaison avec désigne donc une vieille de mauvais augure, l’exploitation commerciale du chiclé, ses relations porteuse de guigne, l’aspect maléfique de la mère avec l’argent sont encore plus marquées que dans le cosmique. cas de H–wan tul. Ix asal woh H–wan tul «Dame qui travaille avec douleur l’écriture» serait nom dont la traduction pose problème, on peut le la mère de , l’inventeur de l’écriture et, par rendre par «Nawal total» ou encore «Nawal lapin». conséquent, une des formes de la mère cosmique. Ce nom ne nous est connu que par des sources contemporaines. Il est aujourd’hui la principale identité du maître du monde souterrain mais il a Ix bolon ts’akab aussi, comme Itsam à l’époque coloniale et «Dame éternelle génératrice», une des formes de la préhispanique, des aspects célestes. C’est pourquoi mère cosmique, voir Bolon ts’akab. on peut le considérer comme un bon équivalent d’Itsam à l’époque contemporaine, le tome 4 lui est Ix chebel yax consacré. «Dame au pinceau originel», possible parèdre d’Itsam sous la forme de maîtresse de l’écriture- dessin ou écriture glyphique.

Ix chel «Dame arc-en-ciel», vencêtre préhispanique et colonial, une des formes de la mère cosmique. Aujourd’hui seul un récit a préservé cette forme (voir Ix kit chel). 174 – Tome 15 – Outils de recherche

Ix hun ahau Ix tab «Dame une souveraine», parèdre de Hun ahau, une «Dame de la corde», vencêtre préhispanique et des formes de la mère cosmique. Dans le Livre des colonial, une des formes de la mère cosmique. Bacabs, où plusieurs chants lui ont consacrés, on l’appelle aussi «Reine très froide». Ix tun walake «Dame pierre précieuse dressée», vencêtre Ix kan le ox préhispanique, cité dans le Livre des Bacabs. «Dame jaune feuille de noix-pain», vencêtre colonial et contemporain, sans doute Itza préhispanique, maîtresse du maïs et mère Pluie, Vencêtre préhispanique, colonial et contemporain. une des formes de la mère cosmique Comme les Ah Kanul, les Itzas sont un peuple qui est devenu ancêtre, avec cette différence que les Ix kan le ox le munyal Itzas désignent toujours un peuple, qui habite le «Dame jaune feuille de noix-pain et de nuage», nord du Guatemala (cf. tome 1, ch. 5) alors que les vencêtre contemporain, variante de la précédente, Ah Kanul sont devenus complètement mythiques. le terme munyal insiste sur le caractère de Pluie, ce Pour les Yucatèques, en particulier dans les régions nom ne nous est connu que par un récit de Xocen. orientales (1 et 7), les Itzas sont toujours présents dans le monde souterrain et il viendra un temps où Ix kit chel ils reviendront sur la terre aider les Mayas à se débarrasser de la domination étrangère. «Tante arc-en-ciel», forme contemporaine de Ix chel (cf. tome 3, corpus, texte 15). Itsam, Itsam tul/t’ul, Itsam na, Itsam na tul, Ix k’ak’ tan chel Zamna «Dame feu au milieu de l’arc-en-ciel», vencêtre différentes formes du père cosmique, l’analyse de préhispanique cité dans le Livre des Bacabs, ces noms est donnée dans le tome 4. probablement une forme sèche de Ix chel. Itsam peut se rapporter 1. à la racine Its, «la sueur», «la rosée», mais aussi Ix makan xok «le chamane» comme l’a indiqué Barrera dans son étymologie de Itsa, «Dame requine recouvrante», une autre traduction 2. à différents animaux : «Le saurien», «le possible est «Dame qui clôt l’écriture ou le crocodile», «la baleine», «le manati» (cf. Glossaire compte», vencêtre préhispanique cité dans le Livre animaux). des Bacabs. III. – Glossaire – 175

Kantitsilu’um «Quatre coins de la terre», vencêtre colonial et J contemporain (sans doute préhispanique) qui Jesus Christo (Hesu Kristo) personnifie la surface terrestre. «Jésus Christ», le fils de Dieu, est souvent identifié Kantitsika’an par les Mayas à Dieu le Père lui-même. Associé à la croix, il est une des formes du père-mère originel «Quatre coins du ciel», vencêtre colonial et mais il peut aussi désigner le patron d’un village, il contemporain (sans doute préhispanique) qui est alors équivalent à un saint. En association avec personnifie le ciel. On trouve aussi la forme la croix, le tome 10 lui est consacré. Kantitsimesa. Kichpam kanpol la Ravissante dame Tête jaune, vencêtre contemporain du balche’ (cf. tome 8, corpus, K texte 83). On trouve aussi la forme Kanpol, «Tête jaune». Kanchik Coati fertile ou serpent coati, vencêtre Kisin contemporain associé au Kulub chak et parfois «Péteux», vencêtre préhispanique, colonial et confondu avec lui. contemporain, aujourd’hui Kisin désigne à la fois le Diable et un démon ordinaire. A l’époque Kanan préhispanique il est représenté pétant, des volutes voir Ah kanan s’échappant de son anus.

Kanhel, Kit bolon tun «Père neuf pierres précieuses», vencêtre voir Ah kanhel. préhispanique cité dans le Livre des Bacabs et mentionné par Diego Lopez de Cogolludo comme Kanpol «Dieu de la médecine». voir Kichpam kanpol 176 – Tome 15 – Outils de recherche

Kolebil Kukulkan (X–kukikan) «Vierge», désigne la patronne d’un village «Serpent(e) à plumes», souvent féminin dans les particulier sous la forme d’un des noms de la mythes et identifié(e) à un serpent à sonnettes, et à un Vierge, associée à une étape de sa vie. On a ainsi serpent à sonnettes-aigle bien que son nom, kukul, Kolebil Natividad, Kolebil Konsepsion, Kolebil fasse plutôt référence au quetzal mais le quetzal (cf. Kandelaria..., la Vierge de la Nativité, de tome 6, corpus, texte 43) est un oiseau associé à l’aigle. l’Immaculée Conception, de la Chandeleur... Une Vierge est un vencêtre au même titre que ceux qui Kulub Chak ont un nom maya et est invoquée comme telle dans «Pluie raton laveur», un des maîtres de la les chants rituels et les cérémonies. Le tome 9 est sécheresse, capturé par les pères Pluie lors du rituel consacré aux vierges et aux saints. contemporain du tup k’ak’, «l’extinction du feu», une des étapes du cha’chak, l’appel de la pluie. Kolebil Ha’ «Vierge ou Dame Eau», un des noms donnés à l’Eau primordiale.

Kokah (kokay) mut K’ «Celui qui à la réputation de couper la respiration», K’ak’asbal soit «L ’asphyxieur», une des formes du seigneur de la mort. Kokah, variante de kokay, luciole, renvoie «la Puissance mauvaise» ou «la très mauvaise à la racine kok, terme générique pour les maladies chose», désigne à la fois tout vencêtre maléfique, et, respiratoires. Le Kokah mut est celui bouche les à l’époque contemporaine, le Diable. orifices par où circule l’énergie vitale, en bon seigneur de la mort. On trouve aussi Ek kokay mut K’inich ahau et Yax kokah mut, le Noir asphyxieur et le Vert «Souverain œil (figure) du soleil», nom principal asphyxieur. du vencêtre solaire à l’époque préhispanique et coloniale. Krus voir Santa Kruz. K’inich k’ak’mo «Œil (figure) du soleil ara de feu», vencêtre préhispanique associé à l’ara macao, l’oiseau solaire, une des formes du vencêtre soleil. III. – Glossaire – 177 L N Lakah Nombres terme figurant dans le vocabulaire colonial et employé on trouve dans les chants de la pluie contemporains aujourd’hui dans la région orientale. Il désigne de des invocations à des Nombres (neuf, dix, treize...), petits vencêtres matérialisés dans des figures d’argile les nombres étaient vraisemblablement des aux fonctions proches des arouches, ce serait les vencêtres à l’époque préhispanique. On trouve arouches préhispaniques puisque les arouches sont aussi des personnifications des pères Pluie sous la coloniaux. Ils jouent un rôle de protecteurs de la forêt forme Yax Chak (Premier Pluie), Ka tu Chak et sont associés aux Kanan sayab. (Second Pluie)... M P Mamon la vieja Pahatun, Pahwatun, Pawatun, Papatun nom donné dans le village de Xocen à la vieille mère «Briseur de pierres précieuses» ou «Père Pierre cosmique, une des identités de Ix kan le ox, «Dame précieuse», vencêtre préhispanique, colonial et jaune feuille de noix-pain» (cf. tome 4, corpus, texte contemporain (cf. tome 8), une des formes de yum 7), nom pan-maya que l’on retrouve dans le Popol Chak, le père Pluie. Vuh des Mayas quichés

Moson «Tourbillon», vencêtre colonial et contemporain (sans doute préhispanique), il se manifeste au moment des brûlis sous la forme d’un vent tourbillonnant qui facilite la combustion des essarts.

Muken kab voir Ah musen kab 178 – Tome 15 – Outils de recherche

Santiago «saint Jacques», un des plus célèbres saint patron P’ du Yucatan, sous des identités multiples (on parle des frères Santiago), il patronne plusieurs villages P’u’us qui sont reliés par de véritables chemins de saint nains bossus qui ont habité la terre lors de la Jacques, équivalents des sakbe des anciens mayas. Il première création. Ils ont été emportés lors du joue aussi le rôle d’un distributeur de maïs en déluge à cause de leur stupidité : ils ont construit période de disette. Avec les vierges, le tome 9 lui est des canoës en pierre avec un trou au milieu pour consacré. que l’eau ne fasse pas couler l’embarcation. Si certaines traditions insistent sur leur stupidité, Santo* d’autres, au contraire, mettent en scène leurs pouvoirs surnaturels, tels que l’utilisation de la «saint», à la fois nom commun et partie de nom parole pour faire rouler les fagots de bois, bouger propre, il désigne alors le vencêtre patron d’une les pierres... communauté, voire un lieu-dit ou un cénote. On Certains chamanes les identifient aussi aux arouches. trouve aussi la forme Kirich, Kilich* (cf. Vocabulaire Enfin, toujours selon certaines traditions, ils étaient philosophique et religieux, article santo) les sujets du nain d’Uxmal. Sip*, Suhuy* sip, Suhuy keh «Libérateur», «Très pur libérateur», «Cerf de pureté», vencêtre protecteur des cerfs, préhispanique, colonial et contemporain qui se présente sous la forme d’un petit cerf daguet, le S yuk, avec entre les cornes une ruche de guêpes ek’ Santa Krus (cf. Glossaire animaux et Vocabulaire philosophique et religieux, article sip). un des plus puissant vencêtres, d’origine préhispanique. Chaque santa Kruz est sainte et peut- Sipytabay être la patronne d’un village, d’un parage, d’une grotte... Mais le père-mère de tous les saintes croix forme composée citée par Diego de Landa (Diego est le fameux Yum Santisima Krus tun, Père Très de Landa, Relación de la cosas de Yucatán) et sainte Croix de pierre précieuse, patronne de Xocen, associant Sip et Tabay ; vencêtre préhispanique de encore appelé Balam tun, le Jaguar Pierre précieuse. la chasse, voir Sip et X–tabay. La sainte Croix est souvent de couleur verte, la couleur du centre. III. – Glossaire – 179 T T’ Tabay T’up chak «Grand trompeur», voir X–tabay. le benjamin et le plus puissant des pères Pluie. Suivant les traditions, soit le Chak de l’Ouest, Tas munyal associé au monde souterrain et à la mort, soit le Chak de l’Est, associé à la fertilité et à la vie. sous la forme Tas munyal, Couche de nuage, nous avons des forces que l’on peut considérer comme des vencêtres. Les plus importants sont Bolon tas munyal, Neuf couches de nuage et Ox lahun tas munyal, Treize couches de nuage. TS Tres reyes Tsimin chak «Trois rois», forme maya des trois rois mages, ce ou Cheval de Pluie, chaque père Pluie a le sien, ils vencêtre tripartite joue le rôle de patron de village – peuvent être considérés comme des vencêtres il est par exemple le patron de l’importante auxiliaires des pères Pluie, au même titre que les communauté de Tizimin capitale de la région nord- Kanhel. est – mais il a probablement une origine maya et renvoie dans ce cas à un ensemble de trois rois, occupant trois centres préhispaniques importants (les noms varient mais on trouve notamment Tikal, en territoire Itza) et continuant de communiquer V par des chemins souterrains. Virgen «Vierge», voir Kolebil. 180 – Tome 15 – Outils de recherche

Xibalba «Celui qui disparaît», une des formes du maître du W monde souterrain, que l’on retrouve dans le Popol Vuh des Mayas quichés. Il désigne parfois aussi le Wawapach monde souterrain lui même. Géant mythique cité par le folkloriste Daniel Brinton. On trouve, dans la littérature, plusieurs variantes aux sens différents telles que : Way pach nawal écraseur, Wapach, premiers hommes qui peuplèrent la terre... Y Way tul «Nawal lapin», possible forme de H–wan tul à Yax kokay mut l’époque coloniale, il est aussi figuré sous la forme «Verte luciole renommée» ou «Originelle luciole d’un Moson ou Tourbillon et associé aux Balam, les renommée», voir Kokah (kokay) mut. Gardiens Jaguar. Yum Santissima Krus tun «Père Très sainte Croix de pierre précieuse» encore appelé Balam tun, «Gardien Jaguar pierre précieuse», une des formes contemporaines de la mère-père originelle, synthèse coloniale et X contemporaine de la croix maya et de la croix chrétienne, Mère-père des croix parlantes qui ont X–tabay (Ah tabay) «conduit» l’insurrection maya ou Guerre des la Grande trompeuse (le Grand trompeur), une des Couleurs au XIXe siècle. En association avec Jésus identités de la mère-père cosmique, patronne des Christ, le tome 10 lui est consacré. amoureux et des alcooliques, vencêtre préhispanique, colonial et contemporain. Si, au XVIe siècle, on ne connait que la forme masculine, la forme féminine domine aujourd’hui. Le tome 3 lui est consacré. III. – Glossaire – 181

Glossaire

3. Glossaire des plantes

Ordre alphabétique

Boh (bohom), Cordia gerascanthus, Cordia 1 Sauf mention contraire, les alliodera identifications sont tirés de A l’ouvrage de Alfredo Barrera Marin, Alfredo Barrera Vazquez et Rosa Maria Lopez Franco, Ak, Andropogon sp. Nomenclatura etnobotanica maya, Ch 1976. Anikab, Plusieurs plantes de la famille des Bigognacées : Arrabidae floribunda, Bignognia Chakah, Bursera simaruba et bursera spp, unguis-cati, Bignognia diversifolia, Cydista aequinoctialis, Cydista heterophylla, Cydista spp.1: Chak chakah, Bursera Simaruba Chak ch’om, Bromelia Karatas B Chakil xiu, Boerhaavia caribaea Bakalche’, Bourreria pulchra Chakmool che’ (Chakmolche’, Chakmo’olche’), Erythrina standleyana Bakel ak (bakel ak’), Psychotria microdon Chakmul, Gomphrena globosa ou dispersa ? Bakel wo (Baken wo), Pilea herniaroides Chak nikte’, Plumeria rubia Balche’, Lonchocharpus violaceus, Chak sik’in, Caesalpinia pulcherrima Beek (Bek), Ehretia tinifolia 182 – Tome 15 – Outils de recherche

2 D’après le Livre des Bacabs (cf. Chakte’ kok, Caesalpinia platyloba, Comokalyx tome 3, corpus, texte 5), une spectabilis plante médicinale en relation avec la lèpre et les éruptions. H 3 C: Diccionario maya Cordemex., Chaya, Cnidoscolus aconitifolius, Cnidoscolus une plante médicinale pour le chayamansa Habin (Ha’abin, Ha’bim, Ha’bin), Piscidia traitement de certaines maladies communis, Piscidia piscipula, Piscidia spp. des yeux et de l’épilepsie. Chichibeh (chi’chi’be, chichi’beh), Corchorus siliquosus, Stylosanthes hamata. Halal, laîche, carex, Arundo donax, Phragmites australis et Scirpus validus. Chichipate, figuier sauvage (Ficus spp) Hepek, plante médicinale entrant dans la Chiopile (chiople’), Eupatorium aromatisans, E. composition d’une pommade pour les hemipteropodum rhumatismes, les enflures et les brûlures (non identifiée, il s’agit probablement d’une solanacée). Chu’, gourde, Lagenaria siceraria Hol, Hampea trilobata, Hibiscus clypeatus Chukum, Pithecellobium albicans Hu’petskin (humpets’k’in, hunpets’k’in), Tillandsia Chukwa, Arachide, Cacahuète. sp (?) Ch’ I Ib, espèc de haricot, Phaseolus Lainetus Ch’am, pignelle, Bromelia karatas, B. Pinguin Is, Patate douce, Ipomoea batatas Ch’ikam (Chiikam, Chi’kam), jicama, Pachyrrhizus erosus Iximche’ (Ixi’imche’, voir aussi Ximche’), Casearia Ch’ooy, Cochlospermum vitifolium, nitida

Ix muk kan (plante non identifiée2)

Ix muts (plante non identifiée3) III. – Glossaire – 183

Malva, mauve (genre malva, malvacées) 4 D’après le Livre des Bacabs (cf. tome 3, corpus, texte 5), une K plante médicinale en relation avec Meex nuxib (me’ex nuxib), «barbe de vieux», la lèpre et les éruptions. Ka’, courge, Cucurbita sp Clematis dioica, Chloris Virgata, Tillandsia 5 C: une plante médicinale pour le brachycaulos, Tillandsia usneoides traitement de certaines maladies des yeux et de l’épilepsie. Kabal silil, (plante non identifiée4) Muts’ (plante médicinale non, identifiée5) Katsim, Acacia, Acacia Gaumeri. Kitinche’ (Kitimche’), Caesalpinia gaumeri N Ko’op (Kopo’), Ficus cotinifolia Nikte’, frangipanier, Plumeria sp et Plumeria rubra Kolemax (Kolokma’ax ?), Crataeva tapia (?) Num, Numtsutsuy, Nuntsutsuy, Nuumtsutsuy, espèce de cactus, Cereus K’ pentagonus, cf. X–nututsutsuy K’uche’, cèdre mexicain, Cedrela mexicana O K’uxub (K’iwi), roucou, Bixa orellana Op (op’), Anone, Annona cherimola

Ox, Noix-pain (Espagnol : ramon), Brosimum L alicastrum. Luch, calebassier, Crescentia Cujeta Oxo (oxo-ak’, oxol), Abrux precatorius M P Makal, tubercule comestible, Xanthosoma Pakan (pak’am, pak’an), Nopalea cochenillifera, yucatanense (Kukut makal) et Disocorea alata Opuntia dillenii (Ak’i’makal), Colocasia esculenta 184 – Tome 15 – Outils de recherche

6 Identification du Diccionario maya Pich, Enterolobium cyclocarpum Tabi (tabi’), «l’enracinée», Trixis radialis Cordemex. 7 D’après le Livre des Bacabs (cf. tome 3, corpus, texte 5), une Pitaya, pitte grimpante Tahonal (tah), Viguiera dentata et Vigiuera plante médicinale en relation avec helianthoides la lèpre et les éruptions. Pochote, (cho, ch’o), fromager épineux, ceiba 8 Entre dans la composition de , «arbre de la force vitale originelle», remèdes permettant de soigner aesculifolia (appelée encore k’inim ou k’inim, k’uch Tankas che Zanthoxylum fagara l’asthme. ou pi’im). Tohk’u, datura (Datura stramonium) Pom, copal, Protium copal, protium aff., Protium schipii Tuk’ (Tuk), Espagnol : cocoyol, Acrocomia mexicana Pop (Poop), jonc servant à tresser les nattes, Thypha angustifolia, Scirpus validus6 Tus xiu (tus ik’ xiu?) herbe à tus (plante non identifiée8) S T’ Sak chuuen (plante non identifiée7) T’unhuy (T’ulunhuy), espèce de frangipanier, Sihom, saponaire, Sapindus saponaria plumeria pudica, cf. X–tulunhuy

Sipche’, «Arbre libérateur», Bunchosia swartziana et Malpighia glabra. Ts Soskil chak, Tillandsia usneoides, cf. Meex nuxib Tsakam (Tsakam ak’), nopal, Cereus donkelaari T Tsalam, Lysiloma bahamense. Ta’ chak, «excrément de Pluie», Ustilago zeae L, nustoc sp III. – Glossaire – 185

X–tulunhuy, frangipanier, Plumeria pudica, cf. 9 Je ne connais pas de plante de ce t’unhuy nom-là. Ce pourait être un autre Ts’ nom pour Chikin chak, nénuphar identifié à Nimphaea ampla et Xa’an, espèce de palmier, Reinhardtia sp. et Sabal Pistia stratiotes. Ts’iin (Ts’iim), manioc, Manuhot esculenta mayarum

Ts’iits’ilche’, Ageratum maritimum et Xache’ maax, «peigne de singe ?», Gymnopodium antigonoides. Pithecoctenium echinatum

Ts’iuche’, Pithecellobium dulce, Pithecellobium Xache’ X–tabay, «peigne de la X–tabay», unquis-cati Pithecoctenium echinatum

Ts’ukts’uk (Ts’uts’uk), Cissampelos pareira, Xikin chah «oreille contrefaite», espèce de Diphysa carthagenensis, nénuphar (Nimphaea ampla ? et Pistia stratiotes ?9)

Ximche’, Casearia nitida, cf. Iximche’

X Xolixiu, plante médicinale pour soigner les seins des femmes (non identifiée) X–ha’il (X–hahil), «Eau», Ipomoea meyeri

X–kax: (x–k’ax), Randia longiloba, Randia truncata Y X–nutsutsuy, espèce de cactus, Cereus pentago, Ya’, sapotille, Manilkara zapota (cf.Num, Numtsutsuy, Nuntsutsuy, Nuumtsutsuy), Yaxche’ (Ya’axche’), fromager, Ceiba pentandra X–tabay che, nopal, Cereus donkelaari, cf. tsakam Ya’ax kalache (ya’ax halalche?), Pedilanthis X–tabentun, Pittiera grandiflora, Turbina itzaeus ? corymbosa

X–tabka’anil (Tabkan), Liane «racine du ciel», Cissus cycioides, C. rhombifolia 186 – Tome 15 – Outils de recherche

Glossaire

4. Glossaire des animaux

Il n’existe pas de travail de synthèse sur la zoologie maya alors que pour la botanique on dispose de l’excellent livre de Alfredo Barrera Marin, Alfredo Barrera Vasquez et Rosa Maria Lopez Franco, Nomenclatura etnobotanica maya, una interpretación taxonómica paru en 1976. J’ai donc pensé qu’il était utile de proposer pour le glossaire des animaux deux versions : l’une ordonnée suivant la classification systématique de la zoologie, et l’autre ordonnée, comme pour les plantes, par ordre alphabétique .

10 En ce qui concerne les 4.1 CLASSIFICATION PAR ORDRES Chayil kan, (Spilotes pullatus (EY: Spilotes identifications, j’ai utilisé les ouvrages suivants : ET FAMILLES ZOOLOGIQUES pullatus mexicanus)) Reptiles: Julian C.Lee, An ecogeographic analysis of the Ekuneil, (Drymarchon corais) Herpetofauna of the Yucatan ANIMAL peninsula, 1980; Jonathan A. Terme générique, balche’, décomposition possible : Campbell, William W. Lamar, The «la chose du bois, de l’arbre». Kaba, espèce de boa (non identifié) Venimous reptiles of Latin America, 1989; Nancy L. Hamblin, Animal Use , serpent de parole by the Cozumel Maya, 1984, REPTILES (X) K’ok’ob kan, k’ok’o Encyclopedia Yucatanense, tome 1, (SERPENTS, LÉZARDS (IGUANES), CROCODILES ET TORTUES) (Lepthophis mexicanus) (1944) 1977, (EY), Santiago Pacheco Cruz, Diccionario de la fauna Och kan, (Boa constrictor) yucateca, 1958, (PC). Mammifères: Serpents A Starker Leopold, Fauna Silvestre Il existe une cinquantaine de serpents mayas recen- de Mexico, (1959) 1982. Santiago sés, je n’ai indiqué ici que ceux qui apparaissent dans Tsab kan, serpent à sonnettes (Crotalus durissus), Pacheco Cruz, Op. cit., Ronald W., voir Ahau kan Nowak, John L., Paradiso, Walker’s les tomes de cette livraison de l’encyclopédie (1997), Mammals of the World, 1983. José une liste complémentaire sera fournie avec les autres Ramirez Pulido, et al., Guia de los tomes et en particulier le tome 2 consacré à la mytho- Wayan choch, serpent gigantesque (non identifié, mamiferos de Mexico, 1986. mythologique ?) Oiseaux: Helga-Maria Hartig, Las logie des serpents. aves de Yucatan, 1979; Ana Labastille Bowes, Birds of the Mayas, Kan, terme générique Lézards et iguanes (Sauriens) 1964 (LB), Ralph Roys L, The ethno- Lézards et iguanes ont une place centrale dans la botany of the Maya, 1931 (R), mythologie maya en raison de l’identification de Encyclopedia Yucatanense, tome 1, Ahau kan, serpent souverain (Crotalus (1944) 1977, (EY), Paul Geroudet, durissus10), voir Tsab kan, serpent à sonnettes Itsam, le maître du cosmos maya, à un saurien. les rapaces nocturnes d’Europe, Malheureusement plusieurs espèces ne peuvent être 1995;, Hermann Heinzel et al., désignées que par leur nom maya bien que, par Oiseaux d’Europe d’Afrique du Nord III. – Glossaire – 187

ailleurs, Julian Lee ait effectué une bonne recension Aim (ain, ayin), crocodile (Crocodylus acutus, C. et du Moyen-Orient, 1996. Insectes: Santiago Pacheco Cruz, op. des espèces existantes. moreleti) cit., Wolfang Dierl, Werner Ring, Guide des Insectes, 1992, Charles L, (X) Baan, espèce de lézard non identifiée Chi’wa’an, crocodile (Crocodylus acutus, C. Hogue, Latin American insects and entomology, 1993, Bert Hölldobler, Bek’eh, espèce de lézard non identifiée moreleti) Edward O. Wilson, The ants, 1990. Généralités: Alvarez Solorzano, (X) Kankalas, lézard (EY: Ameiva unduluta Ticul, Gonzalez Escamilla, Manuel, Fauna, Atlas cultural de Mexico, undulata et Cnemidophorus gularis) Tortues 1987.

(X) tulub, espèce de lézard non identifiée Ak’ (ak, aak, a’ak, aakil), terme générique 11 Santiago Pacheco Cruz le décrit comme une espèce rare de lézard qui mesure de huit à dix centimètres de Silwo’oh, lézard (PC: Selopurus On connaît onze espèces de tortues parmi long. Sa tête ressemble beaucoup à microlepidotus11). lesquelles : Chelydra serpentina, Kinosternun celle de la tortue. creaseri, K. scorpiodes, Chrysemys scripta et 12 A l’époque coloniale, on trouve une forme d’Itsam, Itsam kab ain, «Itsam Iguanes Rhinoclemys areolata) crocodile de la terre» pour désigner la baleine (Diccionario maya terme générique, désigne aussi le maître Kok, kok ak, espèce de tortue (EY: Kinosternidae) Cordemex). L ’identification au Itsam, lamentin m’a été suggérée par une des mondes souterrain et céleste, personification gravure du XVIe siècle le du cosmos. Tsulin ak, espèce de tortue (non identifiée) représentant (cf. L ’art Taïno, Il s’emploie aussi pour saurien (espagnol : lagarto) catalogue d’exposition, 1994 et tome 12 8, analyse, ch.2). crocodile, lamantin et baleine . 13 Cet iguane a sur le dos une ligne Amphibiens d’épines proéminentes. Huh, iguane, terme générique (Ctenosaura similis, Seuls les Anoures apparaissent dans cette mythologie 14 On n’est pas sûr qu’il existe un bien qu’il existe une famille de salamandres compre- caïman yucatèque : d’après C.A Iguana iguana) Ross, Crocodiles, aligators et nant cinq espèces. On trouve à la fois des grenouilles caïmans, 1990, le caïman commun Baat, basilique (Basilucus sp), voir aussi Tolok et des rainettes, reconnaissables à leurs doigts aplatis (Caïman crocodilus) est présent au terminés par des disques adhésifs qui, dans l’icono- Mexique mais on ne le trouve pas au Yucatan, Julian Lee (An graphie, ont la forme de petites boules. Le cas des ecogeographic analysus of the Tolok, basilique, (Basilucus sp), voir aussi Baat. Anoures est comparable aux Lézards : une seule Herpetofauna of the Yucatan espèce est identifiée avec son nom maya bien qu’ il exis- peninsula, 1980) n’en fait pas non plus état mais l’existence d’un terme 13 15 Tol huh, iguane à crète te une bonne recension des espèces par Julian Lee . spécifique qui pourrait le désigner laisse la question ouverte. Crocodiles et caïmans (Crocodilidés) 15 Cf. Julian C.Lee, An ecogeographic Much, terme générique pour grenouille analysus of the Herpetofauna of the Yucatan peninsula, 1980. Ahimil, caïman ou espèce de crocodile14 188 – Tome 15 – Outils de recherche

16 Pour les oiseaux, les Becero much, «grenouille-veau» (non identifiée) OISEAUX identifications sont dues à Helga Maria Hartig, sauf mention contraire : LB, Labastilles Bowes, Itza much, «grenouille-Itza» (idem) En ce qui concerne les oiseaux, les noms varient suivant Birds of the Mayas, 1964, EY: les collectes. J’ai pris pour base l’ouvrage de Helga-Maria Encyclopédia Yucatanense (Pearse), C: Diccionario maya Cordemex, R: Kariyo much, «grenouille-carillon» (idem) Hartig, le plus complet à ce jour, dont les enquêtes ont Roys, Ethno-botany of the Maya, porté sur les villages de Tinum, Pixoy (région 1) et Rio 1931. Lagartos (région 9) mais des collectes rigoureuses 17 Noms français des oiseaux du Lek much, «grenouille-lek» (idem) monde, 1993. dans d’autres régions permettraient d’obtenir d’autres 16 18 Je ne trouve pas ce nom dans le variantes . En ce qui concerne les noms français, je me répertoire des Noms français des Ot much, «grenouille-ot» (idem) suis appuyé sur l’ouvrage de la Commission internatio- oiseaux du monde, 1993. nale des noms français des oiseaux du monde17. Wo much, «grenouille-Wo» (Rhynophyrus dorsalis). Ch’ich’, terme générique

Yax much, «grenouille verte» (non identifiée) Ch’ich’il, «oisèleté», peuple des oiseaux

CICONIFORMES HÉRONS, BUTORS, AIGRETTES (ARDEIDAE)

Bak, héron (terme générique)

Bak ha’, héron occidental, grande aigrette (Ardea occidentalis, Casmerodibus albus), Helga Maria Hartig recueille Sak garsa, Sak kaanal ok ch’ich’il ha’.

Bech ha’, butor mirasol, héron vert (Botaurus pinnatus, Butorides virescens, deux espèces qui vivent dans les cénotes), et (Heterocnus mexicanus18)

Bech hach’, cf. Bak.

Sak garsa, héron occidental, grande aigrette, cf. Sak bak et Sak kaanal ok ch’ich’il ha’. III. – Glossaire – 189

Sak kaanal ok ch’ich’il ha’, héron occidental, Kot (voire aussi Muan), aigle, aigle harpie (Harpia 19 Bien que le terme «urubu» soit aujourd’hui adopté en Français grande aigrette, voir aussi Grues (Gruidae). harpya ?) (cf. Noms français des oiseaux du monde, 1993), je préfère, dans un Urubus (En espagnol : Zopilote) (Cathartidae) Faucons et crécerelles (Falconidae). soucis de cohérence avec la littérature antérieure, utiliser le nom composé «vautour-urubu». Chak pol ch’om, vautour-urubu19 à tête jaune (Buses, éperviers et faucons sont souvent (traduction du nom maya : vautour-urubu à tête confondus dans les récits et la terminologie rouge), on l’appelle également Batab ch’om, «chef indigène) des vautours» (Cathartes burrovianus) Ch’uy, faucon (emerillon, aplomado, pélerin), Ch’om ou Ch’oon, à l’époque coloniale K’uch, macagua rieur, carrifex barré (Falco columbarius, vautour-urubu (à tête rouge, noir) (Catharista Falco femoralis, Falco pereginus, Herpetothere urubu, cathartes aura aura, coragyps atratus) cachinnans, Miscratur ruficollis), voir aussi Accipitridae et Muan. K’uch, nom du vautour-urubu à l’époque coloniale, cf. ch’om. Chuyunt’ul, «le souleveur de lapins» ou «le faucon des lapins» (non identifié).

FALCONIFORMES Kenkenbak, crécerelle d’Amérique (LB: Falco RAPACES DIURNES: BUSES, BUSARDS, ÉPERVIERS, AIGLES sparverius). (ACCIPITRIDAE) Kos (k’os), faucon des chauves souris, (Falco Ch’uy, buse (à gros bec), busard Saint-Martin, albigularis (rufigularis)), voir aussi Accipitridae. milan bec-en-croc. Ch’uy est traduit en espagnol par gavilan, épervier (Buteo magnirotris, Circus Bul kos, rapace diurne non identifié cyaneus, Chondrohierax uncinatus), voir aussi Faucons (Falconidae) GALLIFORMES ORTALIDES ET PÉNÉLOPES (CRACIDAE)

Kos (k’os), buse (à gros bec, noire, urubu) faucon Ba’ch (bach), ortalide chacamel, (espagnol, des chauves souris, kos est aussi traduit en espagnol chachalaca), (Ortalis Vetula) par gavilan (Buteo magnirostris griseocauda, Buteogallus anthracinus, Hypomorphnus ou Kox, pénélope panachée, (espagnol, cojolito), Buteogallus urubitinga) (Penelope purpurascens) voir aussi Faucons (Falconidae). (Odontophoridae) 190 – Tome 15 – Outils de recherche

Bech’, colin (chanteur, à gorge noire), (Dactylortyx PIGEONS, COLOMBES ET TOURTERELLES (COLUMBIDAE). thoracius, Colinus nigrogularis) Mukuy, colombe (bleutée, à queue noire, rousse), (Phasianidae). (Claravis pretiosa, Columbina passerina et C. talpacoti) Meleagridinae Kankab tsutsuy, pigeon à bec noir, colombe (de Kox, dindon ocellé, (Agriocharis ocellata) voir verraux, roux violette), (Columba nigrirostris, LB: Kuts. Geotrygon Montana, EY, LB, R: Leptotila verreauxi)

Kuts, dindon sauvage, dindon ocellé (Agriocharis Sak pakal, tourterelle (à ailes blanche, à queue ocellata, Meleagris gallopavo) carrée), colombe de verraux (Leptotila verreauxi, zenaida asiatica et z. aurita). Ulum, Tso (tso’o), dindon domestique Phasianinae ARAS (PSITTACIDAE)

Kax, poule domestique (femelle de Gallus Moo, ara rouge (Ara macao) domesticus) RAPACES NOCTURNES T’el, coq domestique (mâle de Gallus domesticus) CHOUETTES ET HIBOUX (TYTONIDAE ET STRIGIDAE)

K’ambuul (k’anbul, kambul), faisan (Crax Xoch’, effraie des clochers (Tyto alba) rubra, Crax rubra griscomi) Grues (Gruidae). Buh, grand-duc (Bubo virginianus), voir Buh kab

Bak, grue, grue du Canada (Grus canadensis, Grus Buh kab, grand-duc (Bubo virginianus), voir buh sp (C)), voir aussi Kaanal ok ch’ich’il ha’

Kaanal ok ch’ich’il ha’, grue du Canada (Grus canadensis, Grus sp(C)), voir aussi Bak III. – Glossaire – 191

Ko ak’ab, petit-duc, (Otus Guatemalae, Ciccaba Ts’unum, différentes espèces parmi lesquelles 20 Dans l’ouvrage du XVIIIe siècle de Virgata), voir aussi Muan Frère de san Buenaventura, l’aigle l’ariane (cannelle, du Yucatan, à ventre gris) le est aussi appelé Muan. mango de Prevost, l’émeraude de Canivet, le colibri Récemment, et sans avoir Muan (Moan) rapace nocturne (petit-duc, ( à gorge rubi, élise), (Amazilia.yucatanensis, R, EY, connaissance de l’ouvrage de chevêchette brune...) ou rapace diurne (aigle, LB: A. rutila, EY, LB: A. tsacatl, Anthracothorax Buenaventura, plusieurs 20 archéologues ont produit de milan...), les identifications varient (EY: Otus prevostii, Chlorostibolon canivetii, Archilochus nouveaux arguments pour Guatemalae, Ciccaba Virgata, J. Bell : Glaucidium colubris, Doricha eliza...) l’identifier à un rapace diurne, brasilianum, et Falco sp.), voir aussi Ko ak’ab faucon, crécerelle ou milan. Joseph Bell propose une troisième identification, la chevêchette (X)T’oh kah x–nuk, chevêchette brune, MOMOTS (MOMOTIDAE). brune (cf. Nicolai Crube, Linda (Glaucidium brasilianum), voir aussi Muan Schele, Kuy, the owl of omen and war, 1994) Toh , momot (à sourcils bleus, de Lesson, houtouc) 21 Quatre termes mayas Tunkuruchu, grand-duc d’Amérique (Bubo (Eumomota superciliosa, Momotus lessoni exiguus correspondent au grand-duc virginianus) et Momotus momota) d’Amérique, l’importance mythologique des chouettes et des 21 hiboux explique cette diversité. Tsikin (Ikim ?) grand-duc d’Amérique ? (Bubo PICS (PICIDAE) On peut proposer deux virginianus?) hypothèses : soit il existe des espèces présentes sur le territoire (X) Kolomte’ (kolonte’), plusieurs espèces de pics yucatèque qui n’ont pas encore été parmi lesquelles le pic ouentou et le pic roux observées par les ornithologues, ENGOULEVENTS (CAPRIMULGIDAE) (Dryocopus lineatus, Celeus castaneus)22 soit la classification maya des rapaces nocturnes est plus fine que la classification scientifique. Puhuy, différentes espèces d’engoulevent Tyrans (Tyrannidae) 22 Plusieurs espèces de pics (Caprimulgus badius, C.carolinensis, C. salvini, identifiées par Helga-Maria Hartig Chordeiles acutipennis, Ch. minor, Nyctodromus X–takay, plusieurs espèces de tyran parmi n’ont pu être retrouvées dans le répertoire des Noms français des albicolis, Otophanes yucatanicus) lesquelles le pitangua, le roux, le tyran de Wied, le oiseaux du monde, 1993, citons tyran mélancolique (Megarhynchus pitangua, LB: notamment Centurus aurifrons, Myiarchus tuberculifer, LB: M. tyrannulus, LB: Centurus dubius dubius et dubius leei, Chloronerpes yucatanensis. MARTINETS (APODIDAE). Tyrannus melancholicus...).

Kusam, martinet (ramoneur, de Vaux) (Chaetura HIRONDELLES (HIRUNDINIDAE) gaumeri, C. pelagica, C. vauxi), voir aussi Hirondelles (Hirundinidae). Kusam, différentes espèces d’hirondelles parmi lesquelles l’hirondelle rustique, de rivage, chalybée, COLIBRIS, MANGOS (TROCHILIDAE). noire (Hirondo rustica, Progne chalybea, P. subis, Riparia riparia) 192 – Tome 15 – Outils de recherche

23 La seconde espèce ne figure pas MOQUEURS (MIMIDAE) FRINGILLES (FRINGILLIDAE) dans le livre ds Noms français des oiseaux du monde, 1993. Un corbeau est également cité dans Sak chik, moqueur des savanes (C: Mimus gilvus Chakts’its’ib, cardinal rouge (Cardinalis cardinalis) un récit (tome 8, corpus, texte 33) gracilis) mais sans l’équivalent maya. A , jacarini noir (Volatinia jacarina), voir aussi l’époque coloniale, le corbeau est Ts’iu désigné soit par le nom du Icteridae. vautour-urubu, ch’om, soit sous le nom de maach (cf. Diccionario MERLES (TURDIDAE) maya Cordemex, partie espagnol- maya, p. 98). 24 Le nom entre parenthèses indique X–kok’o (X–kool, X–kook, X–kok’olche’), merle une identification divergente entre fauve (Turdus grayi) Helga Maria Hartig et la commission internationale des noms français des oiseaux (Noms GEAIS (CORVIDAE) français des oiseaux du monde, 1993). P’ap (paap), geai enfumé (Psylorhinus morio, Psylhorinus mexicanus vociferus23)

Orioles, quiscales et vachers (Icterinae)

Hom xanil (hon xa’ani), oriole masqué, oriole du nord (Icterus cucullatus, I. galbula)

Kau (X–kau, k’a’au), quiscale à longue queue (Cassidix mexicanus (Quiscalus mexicanus24))

Pich’, quiscale chanteur (Dives dives), voir Way kot

Ts’iu, vacher bronzé (Tangavius aeneus (Molotrus aenus)), voir aussi Fringilles (Fringillidae).

Way kot, quiscale chanteur, cacique à bec jaune (Dives dives, Amblycercus holosericeus) III. – Glossaire – 193

ARTHROPODES Ek’ chuah, (Ek’chuh, ek’ chuem, ek’ chuen) grand 25 Variété de couleur de cendre et un peu plus petit que l’espèce scorpion noir que l’on trouve dans les murs (C). dominante. Il vit sous la terre d’où MILLIPEDES il tire son nom (P.C) K’an sina’n, «scorpion roux très vénimeux» (C: Spirostreptidae espagnol, alacrán bermejo muy ponsoñoso)

X–chimas, (chimes), mille-pattes ( EY: différentes Sinaan luum, «scorpion de la terre» (espèce non espèces d’Orthoporus, Gymnostreptus zizicolens) identifiée25)

Ek chapat, (chapat), mille-pattes (non identifié) Ixodoidés ARACHNIDES Pech, tique, terme générique (EY: Dermacentor et Theraphosidées (tarentules) Amblyomma)

Ch’intun, tarentule (espagnol : alacran de latigo, «scorpion fouetteur»), C: Tarantula fuscimana)

Toyoli’ (toy), tarentule (espagnol : araña capulina (C)), non identifiée

Kowoh, tarentule (C: Euripelma sp).

Le’um, espèce d’araignée de grande taille (C).

CENTRUROIDÉES (SCORPIONS) On se trouve dans la même situation que pour les lézards et les grenouilles, il y a plusieurs noms mayas, plusieurs espèces décrites, mais pas de correspon- dance entre noms mayas et noms scientifiques.

Sinaan, scorpion, nom générique ((P.C: Hadrurus Aztecus, EY: différentes espèces de Centrurus) 194 – Tome 15 – Outils de recherche

26 Santiago Pacheco Cruz HYMÉNOPTÈRES (Diccionario de la fauna yucateca) INSECTES donne un grand nombre de ses identifications en s’appuyant sur ARCHIPTÈRES Abeilles le traité de zoologie de Maximo Martinez, dont malheureusement il ne donne pas les références. T’uyul, termite (non identifié) Termes génériques 27 Les Mayas connaissent un certain nombre d’espèces d’abeilles de la HOMOPTÈRES Kolel kab (ko’olel kab), Xunan kab, Ah bol (ah forêt, Kaaxikab ou kolelkab (cf. bo’ol), Yilk’il kab, Kaxikab, abeille de la forêt, infra) qui appartiennent aux deux 27 familles des mélipones et des Bulel, Cercope («cicadelle») écumeux, PC (E. mélipones et trigones (Melipona sp, trigona sp ) trigones . Les identifications que Step) Philaenus spumarius je donne dans cet ouvrage, à part Kab, abeille européenne (Apis mellifera) Melipona boechii, qui est la plus connue et qui, dans la langue Ch’och (Ch’och lim, ch’och lin), Cigalle (P.C parlée, est désignée par le terme (Martinez26) : Cicada rudis) Termes spécifiques générique, Kolel kab, sont dues à Adalberto Aguilar, bibliothécaire et apiculkteur de Valladolid FULGORIDAE Kolel kab (ko’olel kab), Xunan kab, dame du miel, Melipona boecheii est l’espèce La mélipone (Melipona boecheii et M. fulvipes) plus connue que les Mayas continuent d’élever dans des Kokay, luciole (non identifié) ruches fabriquées dans des troncs E’ho’ol, abeille tête noire, cephalotrigone d’arbre (hobon) (cf. Charles L. ORTHOPTÈRES (Capitata zexmenae) Hogue, Latin American insects and entomology, 1993, Weaver N, Weaver E.C, Beekeeping with the Mas (h–maas), grillon (EY: Amphiacusta yucatana, Kamtsak (Kamtsa, k’antsaak), scaptotrigone stingless bee melipona boechii by Tobila atelomma) (Scaptotrigona pectoralis) the yucatec Maya, 1981). Signalons aussi une petite revue Xik, trigone (Frieseo melitta negra) locale, dont il n’est paru que six Saak’, sauterelle (nom générique, Schistocerca sp) numéros, et qui fut consacrée aux abeilles traditionnelles, U than HÉTEROPTÈRES Us (Us kab), abeille moucheronne, hypotrigone yikzl kab, la voix des abeilles, (genre plebeia) éditée à Merida avec, entre autres, la collaboration de Adalberto (Pentomidae) Aguilar. guêpes Kisay, insecte à odeur fétide de couleur cendre, parasite de la guayabe (PC: Pentatoma) Ek’, guêpe productrice de miel (non identifiée) Tup chaak, guêpe (non identifiée)

X–ni chaak, guêpe (idem) III. – Glossaire – 195

Xux, guêpe, (idem) DYPTÈRES 28 Sakal et say désignent des fourmis du genre Atta célèbres par leur aptitude à cultiver des Fourmis K’oxol, moustique (Culicidae, nom générique) champignons et leurs immenses Us (tanus), moucheron sauvage de couleur cendre cavitées souterraines qui peuvent (EY: Drosophilidae (Drosophila repleta, Drosophila atteindre plus de six mètres de Sinik, terme générique profondeur. Il en existe deux sp) et Chloropidae (Hippelates pusio, Oscinella espèces au Yucatan mais je ne Sakal, espèce de fourmi champignonniste sp.)) peux déterminer à quelle espèce correspondent les noms mayas. (espagnol : hormiga arriera) (Atta cephalotes ou Une troisième fourmi 28 Atta mexicana ) Ya’axkach (x–ya’axkach), mouche verte (non champignonniste qui n’appartient identifiée) pas au genre Atta mais qui est Say, espèce de fourmi champignonniste aussi présente au Yucatan est Acromyrmex octospinosis (cf. Bert (espagnol : hormiga arriera) (Atta cephalotes ou Hölldobler, Edward O. Wilson, Atta mexicana) The ants, 1990 et Enciclopedia yucatanense, vol. 1). 29 Identification que je propose Xulab (xu’la), fourmi de feu ? (EY: Solenopsis d’après Charles L Hogue, Latin geminata ?) American insects and entomology, 1993, en m’appuyant sur ses Libke’h, espèce de fourmi (non identifiée) dessins.

LÉPIDOPTÈRES, PAPILLONS

Pepem, papillon, terme générique

(Psychidae)

Tus, «le menteur» (Oiketicus sp ?29)

X–mahana, papillon non identifié.

COLÉOPTÈRES

Ch’uytun, scarabée (non identifié)

Makech, scarabée (non identifié) 196 – Tome 15 – Outils de recherche

30 Sauf mention contraire, les MAMMIFÈRES RONGEURS (RODENTIA) identifications des mamifères sont dues à A. Starker Leopold (Fauna silvestre de Mexico, (1959) 1982. CHAUVES-SOURIS (CHIROPTEA) Ecureuils (Sciuridae) Le Guia de los mamiferos de Mexico, (José Ramirez, Pulido, et (ku’uk, kuukil, kukeb), écureuil yucatèque al., 1986) propose des listes par Sots (sots’), chauve-souris, nom générique Kuuk états méxicains . Il m’a permit, (Sciurus yucatanensis, S. deppei), on trouve aussi dans certains cas, de compléter Il existe au Yucatan un grand nombre d’espèces de Kunab et Ku’ux (E Y). les informations de Starker. Lorsqu’une identification en est chauve-souris, l’Enciclopedia yucatanense en extraite, elle est précédée de la répertorie 32 appartenant à six familles parmi mention «Guía». lesquelles Rhynchiscus naso priscus, Macrotus Dasyproctidae 31 «Walker» désigne le livre de pygmeatus, Desmodus rotundus murinus, Tadarida Ronald W. Nowak et John L.Paradiso, Walker’s Mammals of yucatanica... Haleb, paca (Cuniculus paca ou Agouti paca the World, Baltimore and London, (Guía et Walker31)) 1983. Ikim soots’, «chauve-souris grand-duc», très 32 Je n’ai retenu qu’une des identifications proposées par grande chauve souris (C), (non identifiée) Ts’u, agouti (Dasyprocta punctata) l’Enciclopedia Yucatanense, celle qui correspond au Walker. Bien Machun mach, petite chauve-souris (C) (non Geomydae que ba’ est traduit par tusa, «taupe», il ne s’agit pas d’une identifiée) taupe mais d’un rongeur Ba’ ou ba’esa, géomydé saccophore (espagnol : saccophore et creuseur de Ukum sots’, «chauve-souris colombe», grande tuza) (EY: Heterogeomys hispidus32) galeries. chauve-souris (C) (non identifiée) Heteromydae (EDENTATA) Hihits’beeh ou puutenput, autre espèce de Dasypodidae saccophore, espagnol : raton de abazon (C et EY: Heteromys gaumeri) Wech, tatou (Dasypus novemcinctus30) Ch’o’ob (ch’o), rat (nom générique)

LAGOMORPHES (LAGOMORPHA) MARSUPIAUX

Lapins (Leporidae) Didelphidae

T’ul (tul, t’u’ul) lapin (Sylvilagus brasiliensis, Guía : Ox, opossum (Guía : Didelphis Virginiana S. floridanus yucatanensis). yucatanensis ou Oposum virginianus) III. – Glossaire – 197

Carnivores (Carnivora) PERRISSODACTYLES (PERISSODACTYLA) 33 La mention «Et. Y» désigne l’ouvrage de Juan Alberto. Arellano, Ramon Rodriguez Rivera Renards, loups, chiens (Canidae) Tapirs (Tapiridae) et Pascual Uuh Chi, Ethnoflora Yucatanense, 1992. renard gris (Urocyon cinereoargenteus) , tapir (Tapirella bairdii) 34 Le Chakmol, bien que classifié, Ch’omak, Tsimin comme le Balam, Felis onca, est assez différent. Il est de même Pek, chien (Canis familiaris) Chevaux et mules (Equidae) taille mais moins féroce et sa robe est rouge et marron alors que celle du Balam arbore les classiques On trouve plusieurs espèces de chiens dans les Tsimin, cheval (Equus przewalskii forma caballus) taches sur fond brun qui lui ont dictionnaires et les codices, les dictionnaires nous valu de figurer dans le mythe donnent les noms suivants : T’ul, mule (Croisement de Equus przewalskii d’origine de l’écriture glyphique. 35 Si Starker donne Mazama forma caballus et de equus asinus) gouazoubira, pour le Walker, seul Ah bil, Kik bil, chien sans poils (R: Canis Mazama americana habiterait le caribaeus) ARTIODACTYLA Yucatan. Ce petit cerf a les cornes d’un seul tiran, les anglais le nomment Brocket deeri, soit «cerf Tsotsim pek, chien poilu Suidés (Suidae) daguet».

Tsul, chien domestique K’eken, cochon (Sus sp) Procyonidés (Procyonidae) Tayasuidés (Tayassuidae)

Kulub (k’ulu’), raton laveur (Procyon loctor) Kitan, peccari à collier (Tayassu tajacu (Pecari tajacu)) et peccary à lèvres blanches (Tayassu pecari), Chiik (chik), coati (Nasua narica), on trouve voir aussi ak qui désigne plus particulièrement le aussi chab et ch’we (Et. Y33). mâle et le pécari à collier, on trouve encore la forme K’ek’enil k’ax, «cochon des bois». Félins (Felidae) Cervidés (Cervidae)

Balam, jaguar (Felis onca) Keh, cerf à queue blanche ou cerf de Virginie (Odocoileus virginianus) Chakmol, jaguar (Felis onca)34 Yuk, cerf daguet (Mazama americana, Mazama Koh, puma, (Felis concolor) gouazoubira ?35) 198 – Tome 15 – Outils de recherche

36 Reents-Budet, Painting the maya Bovidés (Bovidae) POISSONS universe, 1994. Wakax, vache ou taureau (Bos taurus) on trouve La mythologie des poissons est un des points faibles aussi Bakay et Kastelan keh («cerf espagnol») de cette encyclopédie. En effet d’une part les villages de pêcheurs d’aujourd’hui ont perdu une partie de leur Taman, mouton caractère maya, de l’autre, je n’ai pu travailler que très superficiellement sur les communautés de pêcheurs Siréniens (Sirenia) (à Progreso, essentiellement). Les archéologues décou- vrent, depuis quelques années, la richesse mythique Baklam, Chiil, Tek, Itsam ?, manati, lamantin (C: de la faune sous-marine d’autant plus que l’infra- Trichechus Manatus) monde maya est aquatique et que la mer est considé- rée, encore aujourd’hui, comme le grand réservoir cos- mique d’énergie vitale. Les représentations, notamment, d’un poisson serpent à plumes36, ainsi que la relation entre Itsam et plusieurs animaux marins permettent d’envisager de nouvelles perspectives.

Kay, terme générique

Box kay (box), bagre (Bagre marinus)

Ah xuul, raie (EY: Urobatis jamaicensis)

Xok (ah xook) requin, (EY: Scolidion terrae-novae) voir aussi Yaxbay

Yaxbay, requin, (EY: Scolidion terrae-novae) voir aussi xok III. – Glossaire – 199 4.2 ANIMAUX (ORDRE ALPHABÉTIQUE) B A Ba’ ou ba’esa, géomydé saccophore (espagnol : tuza) (EY: Heterogeomys hispidus) Ahau kan, serpent à sonnettes (Crotalus Durissus), voir tsab kan (X) Baan, espèce de lézard (non identifié) Ah bil, chien sans poils (R: Canis caribaeus), voir basilique (Basilucus sp), voir aussi Tolok aussi Kik bil Baat, (bach), ortalide chacamel, (espagnol, Ah bol, abeille de la forêt, mélipones et trigones, Ba’ch chachalaca) (Ortalis Vetula) (Melipona sp, M. boecheii, M. yucatanica, Trigona sp), voir kolel kab et yilk’il kab. Bak, héron (terme générique) Ahimil, caïman ou espèce de crocodile (On n’est , bovin, (Bos taurus), voir Wakax pas sûr qu’il existe un caïman yucatèque) Bakay , héron occidental, grande aigrette (Ardea Aim (ain, ayin) crocodile (Crocodylus acutus, C. Bak ha’ occidentalis, Casmerodibus albus), voir aussi Sak moreleti), voir aussi chi’wa’an garsa, Sak kaanal ok ch’ich’il ha’ Ak (aak, aakil), peccari à collier (Tayassu tajacu manati, lamantin (C: Trichechus (Pecari tajacu)) et peccary à lèvres blanches Baklam, Manatus), voir aussi Chiil et Tek (Tayassu pecari), désigne plus particulièrement le mâle et le pécari à collier, voir Kitan et K’ek’enil , jaguar (Felis onca) k’ax’ Balam vautour-urubu à tête jaune Ak’ (ak, aak, a’ak, aakil), tortue, on connaît onze Batab ch’om, (Cathartes burrovianus), voir ausi Chak pol ch’om espèces de tortues parmi lesquelles : Chelydra serpentina, Kinosternun creaseri, K. scorpiodes, , butor mirasol, héron vert (Botaurus Chrysemys scripta et Rhinoclemys areolata), les Bech ha’ pinnatus, Butorides virescens, deux espèces qui noms mayas connus sont les suivants : kok, kok ak vivent dans les cénotes), et (Heterocnus (EY: Kinosternidae) et tsulin ak. mexicanus) voir Bak 200 – Tome 15 – Outils de recherche

Bech’, colin (chanteur, à gorge noire) (Dactylortyx Chayil kan, (Spilotes pullatus) thoracius, Colinus nigrogularis) Chi’wa’an, crocodile (Crocodylus acutus, C. Bek’eh, espèce de lézard (non identifié) moreleti), voir aussi Aim (ain, ayin)

Besero much, «grenouille veau» (non identifiée) Chiil, manati, lamantin (C: Trichechus Manatus), voir aussi Tek et Baklam Buh, grand-duc d’Amérique (Bubo virginianus) Chiik (chik), coati (Nasua narica), voir aussi chab. Buh kab, grand-duc d’Amérique (Bubo virginianus) Chuyunt’ul, «le souleveur de lapins» ou «le faucon des lapins» (non identifié) Bulel, Cercope («cicadelle») écumeux, PC (E. Step) (Philaenus spumarius) Bul kos, espèce de buse ou de faucon ? (non Ch’ identifié) Ch’ich’: oiseau

Ch’intun, tarentule, (espagnol : alacran de latigo, Ch «scorpion fouetteur») (C: Tarantula fuscimana) Chab, coati (nasua narica), voir aussi Chiik et Ch’o’ob (ch’o), rat (nom générique) Ch’we Ch’och, cigalle (P.C (Martinez) : Cicada rudis) Chakmol, jaguar (Felis onca) Ch’om ou Ch’oon, à l’époque coloniale K’uch, Chak pol ch’om, vautour-urubu à tête jaune vautour-urubu (à tête rouge, noir) (Catharista (traduction du nom maya : vautour-urubu à tête urubu, cathartes aura aura, coragyps atratus) rouge), (Cathartes burrovianus), voir aussi Batab ch’om Ch’omak, renard gris (Urocyon cinereoargenteus et Et Y: Urocyon parridens) Chakts’its’ib, cardinal rouge (Cardinalis cardinalis) Ch’we (Et Y), coati (nasua narica), voir aussi chiik et chab III. – Glossaire – 201

Ch’uy, Ch’uy, buse (à gros bec), busard Saint- Hihits’beeh ou puutenput, espèce de saccophore Martin, milan bec-en-croc, faucon (emerillon, (espagnol : raton de abazon), (C et EY: Heteromys aplomado, pélerin), macagua rieur, carrifex barré. gaumeri) Ch’uy est traduit en espagnol par gavilan, épervier (Buteo magnirotris, Circus cyaneus, Chondrohierax Hom xanil (hon xa’ani), oriole (masquée, du uncinatus, Falco columbarius, Falco femoralis, nord) (Icterus cucullatus, I. galbula, R, EY: Falco pereginus, Herpetothere cachinnans, I.prosthemela) Miscratur ruficollis) Huh, iguane (Ctenosaura similis, Iguana iguana). Ch’uytun, scarabée (non identifié) E I Ikim, (tsikin?) grand-duc d’Amérique ? (Bubo E’ho’ol, abeille tête noire, cephalotrigone virginianus?) (Capitata zexmenae) Ikim soots’, «chauve-souris grand-duc», très Ek’, guêpe de couleur noire (non identifiée) grande chauve souris (C) (non identifiée) Itsam, terme générique, s’emploie pour saurien, Ek’ chapat, mille-pattes (non identifiée) crocodile, baleine et manati

Ek’ chuah (Ek’chuh, ek’ chuem, ek’ chuen), grand Itsa much, «grenouille Itza» (non identifiée) scorpion noir que l’on trouve dans les murs (C) (non identifiée) K Ekuneil, serpent (Drymarchon corais) Kaanal ok ch’ich’il ha’, grue canadienne (Grus canadensis (C)), voir aussi Bak H Kab, abeille (Apis mellifera) Haleb, paca (Agouti paca ou Cuniculus paca) Kaba, espèce de boa (non identifié)

Kamtsak (Kamtsa, k’antsaak), scaptotrigone 202 – Tome 15 – Outils de recherche

(Scaptotrigona pectoralis) pecari), on trouve aussi les forme ak et k’ek’enil k’ax Kan, serpent (nom générique) Ko ak’ab, hibou petit-duc, (Otus Guatemalae, Ciccaba Virgata), voir aussi Muan Kankab tsutsuy, pigeon à bec noir, colombe (de verraux, roux violette), (Columba nigrirostris, LB: Koh, puma (Felis concolor) Geotrygon Montana, EY, LB, R: Leptotila verreauxi) Kok, kok ak, tortues de la famille des (X) Kankalas, lézard, (Ameiva unduluta undulata Kinosternidés (EY: Kinosternidae) et Cnemidophorus gularis) Kokay, luciole (terme générique ?) Kariyo much, «grenouille carillon» (non Kolel kab (ko’olel kab), abeille de la forêt, identifiée) (mélipones et trigones, Melipona sp, M. boecheii, M. yucatanica, Trigona sp) voir aussi Ah bol (ah Kastelan keh, vache, taureau (Bos taurus), voir bo’ol), Yilk’il kab aussi wakax et bakay. (X) Kolomte’ (kolonte’), plusieurs espèces de pics (X) Kau, quiscale à longue queue (Cassidix parmi lesquelles le pic ouentou et le pic roux mexicanus (Quiscalus mexicanus)), voir aussi (Dryocopus lineatus, Celeus castaneus) X–kau, k’a’au. Kos (k’os), buse (à gros bec, noire, urubu), faucon Kax, poule (femelle de gallus domesticus) des chauves souris, (Buteo magnirostris griseocauda, Buteogallus anthracinus, Kay, poisson, terme générique Hypomorphnus ou Buteogallus urubitinga, Falco albigularis (rufigularis)) Keh, cerf à queue blanche ou cerf de Virginie (Odocoileus virginianus) Kot, aigle, aigle harpie (Harpia harpia) voir aussi Muan. Kenkenbak, crécerelle d’Amérique (L.B: Falco sparverius) Kowoh, tarentule (C: Euripelma sp).

Kik bil, chien sans poils (R: Canis caribaeus), voir Kox, pénélope panachée, (espagnol, cojolito), aussi Ah bil (Penelope purpurascens), dindon ocellé, (Agriocharis ocellata), voir Kuts. Kitan, peccari à collier (Tayassu tajacu ou Pecari tajacu) et peccary à lèvres blanches (Tayassu Kulub, raton laveur (Procyon loctor), voir K’ulu’. III. – Glossaire – 203

Kunab, écureuil yucatèque (Sciurus yucatanensis, K’ek’enil k’ax, «cochon des bois», peccari à S. deppei), voir Ku’ux et Kuuk. collier (Tayassu tajacu (Pecari tajacu)) et peccary à lèvres blanches (Tayassu pecari), on trouve aussi Kusam, martinet (ramoneur, de Vaux) (Chaetura les formes ak et kitan gaumeri, C. pelagica, C. vauxi), différentes espèces (X) K’ok’ob kan (k’ok’o), «Serpent de parole» d’hirondelles parmi lesquelles l’hirondelle rustique, (Lepthophis mexicanus) de rivage, chalybée, noire (Hirondo rustica, Progne chalybea, P. subis, Riparia riparia). K’oxol, moustique (nom générique)

Kuts, dindon sauvage (Agriocharis ocellata, K’uch, vautour-urubu (à tête rouge, noir) Meleagris gallopavo) (Catharista urubu, cathartes aura aura, coragyps atratus) Kuuk (ku’uk, kuukil, kukeb), écureuil yucatèque (Sciurus yucatanennis, s.deppei) K’ulu’, raton laveur (Procyon loctor), voir Kulub

Ku’ux, écureuil yucatèque (Sciurus yucatanensis, S.deppei) L Lek much, «grenouille lek» (non identifiée) K’ Le’um, espèce d’araignée de grande taille (C). K’a’au, quiscale à longue queue (Cassidix Libke’h, espèce de fourmi (non identifiée) mexicanus (Quiscalus mexicanus, Megaquiscalus major macrourus) K’ambuul (k’anbul, kambul), faisan (C: Crax M rubra rubra, Crax rubra griscomi) Machun mach, (C) petite chauve souris, (non K’an sina’n, «scorpion roux très vénimeux», (C) identifiée) espagnol : alacrán bermejo muy ponsoñoso Makech, scarabée (non identifié) K’eken, cochon (Sus sp) Moo, ara rouge (ara macao) 204 – Tome 15 – Outils de recherche

Muan (Moan), rapace nocturne (petit-duc, Puhuy, différentes espèces d’engoulevent chevêchette brune...) ou rapace (aigle, milan...), les (Caprimulgus badius, C.carolinensis, C. salvini, identifications varient (EY: Otus Guatemalae, Chordeiles acutipennis, Ch. minor, Nyctodromus Ciccaba Virgata, J. Bell : Glaucidium brasilianum, et albicolis, Otophanes yucatanicus) Falco sp.), voir aussi Ko ak’ab Much, grenouille (nom générique) S Mukuy, colombe (bleutée, à queue noire, rousse), (Claravis pretiosa, Columbina passerina et C. Saak, sauterelle (terme générique) talpacoti) Sakal, C: espèce de fourmi champignonniste (espagnol : hormiga arriera) (Atta cephalotes ou O Atta mexicana) voir Say. Sak garsa, héron occidental, grande aigrette Och kan, boa (Boa constrictor) (Ardea occidentalis, Casmerodibus albus), voir sak bak et Sak kaanal ok ch’ich’il ha’ Ot much, «grenouille ot» (non identifiée) Sak kaanal ok ch’ich’il ha’, héron occidental, Ox, opossum (Guía : Didelphis Virginiana grande aigrette, grue canadienne (Ardea yucatanensis ou Oposum virginianus) occidentalis, Casmerodibus albus, Grus canadensis?)

Sak pakal, tourterelle (à ailes blanche, à queue P carrée), colombe de verraux (Leptotila verreauxi, zenaida asiatica et z. aurita). P’ap (paap), geai enfumé (Psylhorhinus morio, Psylhorinus mexicanus vociferus) Sak chik, moqueur de savanes (C: Mimus gilvus gracilis) Pek, chien (Canis vulgaris) Say, espèce de fourmi champignonniste Pepem, papillon, nom générique (espagnol : hormiga arriera) (Atta cephalotes ou Atta mexicana), voir sakal. Pich’, quiscale chanteur (Dives dives). III. – Glossaire – 205

Silwo’oh, espèce de lézard (Selopurus Tunkuruchu, grand-duc d’Amérique (Bubo microlepidotus?) virginianus), voir tsikin et ikim.

Sinaan, scorpion, nom générique (P.C: Hadrurus Tupchaak, guêpe non identifiée Aztecus, EY: différentes espèces de Centrurus) Tu s , «le menteur» (Oiketicus sp ?) Sinaan luum, «scorpion de la terre» (non identifié) Sinik, fourmi, nom générique T’ Sots (sots’), il existe au Yucatan un grand nombre T’el, coq, mâle de galus domesticus d’espèces de chauve-souris, l’Enciclopedia yucatanense en répertorie 32 appartenant à six T’oh kah x–nuk (X–t’oh kah x–nuk), chevêchette familles parmi lesquelles Rhynchiscus naso priscus, brune (Glaucidium brasilianum) Macrotus pygmeatus, Desmodus rotundus murinus, Tadarida yucatanica... T’ul (tul, t’u’ul), lapin (Sylvilagus brasiliensis).

T’ul, mule (Croisement de Equus przewalskii T forma caballus et de equus asinus) Taman, mouton T’uyul, termite (non identifiée)

Tek, manati, lamantin (C: Trichechus Manatus) Toh, momot (à sourcils bleus, de Lesson, houtouc) TS (Eumomota superciliosa, Momotus lessoni exiguus et Momotus momota) Tsab kan, serpent à sonnettes (Crotalus durissus), voir Ahau kan Tol huh, iguane à crète Tsikin (Ikim ?), hibou grand-duc ? (Bubo Tolok, basilique, voir aussi Baat (Basilucus sp). virginianus?)

Toyoli’ (toy), tarentule, espagnol : araña capulina Tsimin, tapir (Tapirella bairdii) (C) (non identifiée) 206 – Tome 15 – Outils de recherche

Tsimin, cheval domestique (Equus przewalskii Ulum, dindon domestique, voir tso forma caballus) Us (Us kab), abeille moucheronne, hypotrigone Tso (Tso’o), dindon domestique, voir Ulum. (genre plebeia)

Tsotsim pek, chien poilu (non identifié) Us (tanus), moucheron sauvage de couleur cendre (EY: Drosophilidae (Drosophila repleta, Drosophila Tsul, chien domestique (Canis familiari) sp) et Chloropidae (Hippelates pusio, Oscinella sp.)) Tsulin ak, espèce de tortue (non identifiée) W TS’ Wakax, vache, taureau (Bos taurus), voir Bakay et Kastelan keh («cerf espagnol») Ts’iu, jacarini noir (Volatina jacarina), vacher bronzé (Tangavius aeneus (Molotrus aenus)) Wayan choch, serpent gigantesque (non identifié, mythologique ?) Ts’u, agouti (Dasyprocta punctata) Way kot, quiscale chanteur, cacique à bec jaune Ts’unum, différentes espèces parmi lesquelles l’ (Dives dives, Amblycercus holosericeus) ariane (cannelle, du Yucatan, à ventre gris) le mango de Prevost, l’émeraude de Canivet, le colibri Wech, tatou (Dasypus novemcinctus) ( à gorge rubi, élise) (Amazilia yucatanensis R, EY, LB: A. rutila, EY, LB: A. tsacatl, Anthracothorax Wo much, «grenouille wo» (Rhynophyrus prevostii, Chlorostibolon canivetii, Archilochus dorsalis). colubris, Doricha eliza...) U X X–chimas (chimes), mille-pattes ( EY: différentes Ukum sots’, grande chauve-souris (C) «chauve- espèces d’Orthoporus, Gyymnostreptus zizicolens) souris colombe» (non identifiée) X–kok’o (X–kool, K’ok’), merle fauve (Turdus grayi) III. – Glossaire – 207

X–kokolche, merle fauve (Turdus grayi) X–mahana, espèce de papillon (non identifié) Y X–ni chaak, espèce de guêpe (non identifiée) Ya’axkach (x–ya’axkach), mouche verte (non identifiée) X–nuk, chevêchette brune (Glaucidium brasilianum), voir T’oh kah x–nuk Yax much, espèce de grenouille (non identifiée) Yilk’il kab, abeille de la forêt, mélipones et Xik, trigone (Frieseo melitta negra) trigones, (Melipona sp, M. boecheii, M. fulvipes, M. yucatanica, Trigona sp), voir aussi Kolel kab (ko’l’el Xoch’, effraie des clochers (Tyto alba) kab), Ah bol (ah bo’ol).

Xok, requin (terme générique) Yuk, cerf daguet (Mazama americana, Mazama gouazoubira ?) X–takay, plusieurs espèces de tyran parmi lesquelles le pitangua, le roux, le tyran de Wied, le tyran mélancolique, (Megarhynchus pitangua, LB: Myiarchus tuberculifer, LB: M. tyrannulus, LB: Tyrannus melancholicus...)

Xulab (xu’la), fourmi de feu ? (EY: Solenopsis geminata ?)

Xunan kab, voir Kolel kab (ko’olel kab), Ah bol (ah bo’ol), Yilk’il kab, abeille de la forêt, mélipones et trigones (Melipona sp, M. boecheii, M. fulvipes, M. yucatanica, Trigona sp)

Xux, guêpe (non identifiée)