Département des Hautes Pyrénées

COMMUNE de

ENQUÊTE PUBLIQUE RELATIVE : A une demande d'extension et de renouvellement d'exploitation formulée par la société Onyx et marbres granulés, concernant la carrière à ciel ouvert de marbre vert située à Sarrancolin (65410), lieu dit « montagne de Cap Nestès »

RAPPORT ET CONCLUSIONS

DU COMMISSAIRE ENQUETEUR

Demandeur : Société O.M.G (Onyx, marbres, granulés) 31 440 Saint Béat

Commissaire enquêteur : M. Jacques Debien SOMMAIRE:

RAPPORT DU COMMISSAIRE ENQUETEUR

I. Cadre de l’Enquête: 1. Situation de la commune page 3 2. Objet de l' enquête 3 3. description du projet 4 4. Identification du cadre juridique et de la procédure 4 5. Composition du dossier d'enquête 5

II. Déroulement de l’enquête: 6 1. Conditions 6 2. Réunions complémentaires 6 3. Observations du public 7 4. Transmission au pétitionnaire d'une synthèse des observations 8

III. Analyses du commissaire enquêteur: 9 1. analyse de l'avis de l'autorité environnementale 9 2. analyse des observations du public 13

IV. Analyse bilancielle. Avantages et inconvénients 15

Annexe 1 : synthèse des observations reçues par le commissaire enquêteur Annexe 2 : réponse du pétitionnaire Annexe 3 : jugement du T.G.I concernant la propriété des terrains Département des Hautes-Pyrénées

Commune de Sarrancolin

ENQUÊTE PUBLIQUE RELATIVE:

A une demande d'extension et de renouvellement d'exploitation formulée par la société Onyx et marbres granulés, concernant la carrière à ciel ouvert de marbre vert située à Sarrancolin (65410), lieu dit « montagne de Cap Nestès »

RAPPORT DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR:

I. CADRE DE L’ENQUÊTE:

1. Situation de la commune:

La commune de Sarrancolin est située en vallée d'Aure, dans le canton d', à 50 km au sud est de

Elle abrite une population de 586 habitants sur une superficie de 32 100 ha.

Ses 514 logements se répartissent en 336 résidences principales (65,4 %) et 178 résidences secondaires (34,6 %)

Elle fait partie de la communauté de communes d'Aure, qui comprend les communes d', Arreau, Aspin-Aure, Camous, Fréchet-Aure, , Jéseau, et Sarrancolin,

2. Objet de l'enquête:

Exploitation d'une carrière existante de marbre vert, lieu dit « la montagne de Cap Nestes », sur la commune de Sarrancolin. La société O.M.G souhaite renouveler l'exploitation de cette carrière dans un périmètre déjà autorisé par arrêté préfectoral du 21 juillet 1993.

-3- 3. Description du projet :

La poursuite de l'extraction sera menée à partir des fronts de taille existants, en utilisant les plate formes et pistes déjà créées. La production moyenne annuelle est estimée à 2 500 T/an, avec un maximum de 6 000 T/an, sur une durée de 30 ans, soit 75 000 T exploitables. Cette extension de l'exploitation nécessitera le « scalpage » de terres végétales pour un total de 3500 à 4000 M3, intégralement conservées sur le site pour sa remise en état à la fin de l'exploitation.

Le total de la parcelle soumise à la présente demande (extraction et zones périphériques d'exploitation) est de 104 523 m², sur lesquels l'emprise de l'extraction proprement dite est limitée à 10 600 m² .

Le lieu d'exploitation est situé à 1 611 m d'altitude. Compte tenu des conditions climatiques propres à ce lieu, l'exploitation n'est effective qu'en été. Pratiquement, elle ne dure que cinq à six semaines par an, soit en juin, soit en septembre, en fonction de l'enneigement et des disponibilités de l'exploitant.

Les matériaux retirés du site sont transférés, par convois de camions, vers le lieu d'exploitation, à Saint Béat.

4. Identification du cadre juridique et de la procédure :

A) Cadre juridique :

Le cadre juridique est fixé par le code de l'environnement, et plus particulièrement par:

les articles L 512-1 et L 512-2 En ce qui concerne les principes généraux relatifs aux I.C.P.E les articles L 512-1 à L 512-6 en ce qui concerne les installations soumises à autorisation les articles L515-1 à L 515-6 en ce qui concerne les dispositifs propres aux carrières.

B) Procédures administratives se rapportant à l’enquête :

Par courrier reçu en préfecture des Hautes Pyrénées le 27 janvier 2014 , la société O.M.G a sollicité l'autorisation d'extension et de renouvellement d'exploitation d'une carrière à ciel ouvert de marbre vert lieu dit « montagne de cap Nestès » parcelle cadastrée E 72, sur la commune de Sarrancolin. Cette demande est soumise à autorisation, après enquête, dans le cadre des I.C.P.E

Par décision du 11 juin 2014, M. le Président du Tribunal administratif de Pau a désigné M. Jacques Debien en tant que commissaire enquêteur

-4- Par arrêté n° 2014198-0007 du 17 juillet 2014,, M . le Préfet des Hautes Pyrénées a ordonné une enquête publique portant sur la demande d'autorisation pré- citée Le même arrêté fixait la période d’enquête du lundi 1er septembre 2014 au vendredi 3 octobre inclus, et déterminait 4 permanences en mairie de Sarrancolin les Lundi 1er septembre (9h–12 h), vendredi 12 septembre (14 h–17 h), mercredi 24 septembre (16 h à 18 h) et vendredi 3 octobre (14 h–17 h).

Les insertions dans la presse ont bien eu lieu, dans deux quotidiens habilités à publier les annonces légales : au moins quinze jours avant le début de l'enquête: la nouvelle république des pyrénées et la dépêche du midi du 8 août 2014, dès le début de l'enquête: la nouvelle république des pyrénées et la dépêche du midi du 2 septembre 2014.

Les avis ont bien été affichés dans les 7 communes désignées à cet effet par l'arrêté préfectoral (attestations des maires et contrôle par le commissaire enquêteur). A noter que, à la date de signature du présent rapport, les communes de Camous et Ferrère n'avaient toujours pas transmis à la préfecture l'attestation d'affichage malgré plusieurs rappels. En revanche, le commissaire enquêteur a pu constater, le 27 août, qu'elles avaient bien rempli leur obligation d'affichage.

Un exemplaire du dossier d'enquête a été remis au commissaire enquêteur par la préfecture des Hautes Pyrénées préalablement à l'enquête.

5. Composition du dossier d'enquête:

Le dossier soumis à l'enquête comprend les pièces suivantes :

– l'arrêté préfectoral du 17 juillet 2014 prescrivant l'enquête

- la lettre de M. le Préfet des Hautes Pyrénées à M. le maire de Sarrancolin l'informant de l'enquête et des modalités de son déroulement

- copie de l'avis d'enquête publique apposé sur le tableau d'affichage de la mairie

- un registre d'enquête

- un dossier, présenté par l'exploitant, comprenant :

. demande d'autorisation (2 pages) . cartographie du site (ech : 1/25 000ème) . présentation du projet (24 pages et 11 plans) . étude de l'impact de l'installation sur son environnement (12 pages) . Analyse de l'état initial du site et de son environnement (138 pages) . mesures envisagées pour supprimer, limiter et compenser les inconvénients de l'installation (18 pages) . Analyse des méthodes utilisées pour évaluer les effets de l'installation sur l'environnement (4 pages)

-5- . conditions de remise en état du site (4 pages) . étude des dangers (41 pages) . notice d'hygiène et de sécurité (14 pages) . annexes

- l'avis motivé de l'autorité environnementale

Toutes ces pièces, ainsi que le registre d’enquête, ont été paraphées par le commissaire enquêteur.

II. DEROULEMENT DE L'ENQUETE:

1. conditions:

L'enquête a eu lieu, sans interruption, du 1er septembre au 3 octobre 2014 inclus, aux heures d'ouverture de la mairie.

Il est rappelé (cf. partie 4.B, procédures administratives) qu'elle a été précédée par les informations du public règlementaires (affichage et parutions dans la presse).

Lors de chacune de ses permanences, dont le premier et le dernier jour de l’enquête, le commissaire enquêteur a pu constater que l’avis d’enquête figurait bien sur le panneau d’affichage officiel de la mairie de Sarrancolin.

Lemercredi 27 août, le commissaire enquêteur a constaté que l'avis d'enquête figurait bien sur l'ensemble des tableaux d'affichage concernés.

Au cours de l’enquête, le dossier complet a été constamment mis à disposition des intéressés.

2. Réunions complémentaires:

le mardi 9 septembre après midi, le commissaire enquêteur a visité le site, en compagnie de l'exploitant et de M. le maire de Sarrancolin.

-6- 3. Observations du public:

Au cours de cette enquête, 8 personnes sont venues solliciter des informations et présenter des observations

- entretien avec M. le maire de Sarrancolin : les terrains où est située la carrière ( parcelle E 72) étaient, jusqu'à présent, considérés comme étant en totalité la propriété de la commune de Sarrancolin. Cette propriété a été contestée devant les tribunaux par la commune d'Ilhet . par jugement du 19 juin 2014 (notifié à la commune le 13 août 2014), le T.G.I de Tarbes a reconnu qu'une erreur cadastrale, en 1945, avait privé la commune d'ilhet de la propriété de terrains (ancienne parcelle 19 P) sur une partie de la parcelle cadastrée commune de Sarrancolin, section E n° 72, qui comporte 143 ha. Ce même jugement ordonnait de procéder à un arpentage afin de déterminer la contenance et les limites de la parcelle revendiquée. Pour l'instant et faute d'arpentage, il est impossible de savoir si la marbrière qui fait l'objet de cette enquête est située ou pas sur le terrain revendiqué par la commune d'Ilhet. Par délibération du 19/08/2014, le conseil municipal de Sarrancolin a décidé de faire appel de ce jugement, tout en souhaitant la mise en place d'une médiation judiciaire.

La décision du tribunal figure en annexe du présent rapport (annexe 3).

- M. le maire d'Ilhet a remis une note contestant la propriété de la commune de Sarrancolin sur le site d'exploitation. Cette note était accompagnée d'un jugement du T.G.I de Tarbes sur ce sujet. (P.J 1 en annexe du registre d'enquête)

- M. Stéphane EUDE, au nom de la société SAS ETIC, est venu défendre le projet en mettant en valeur la compétence et le comportement environnemental irréprochable du demandeur.

- M. Mickaël Anno, responsable carrières de OMG, a remis une note précisant les mesures complémentaires que l'entreprise entend prendre pour limiter les risques de circulation sur les voies d'accès (P.J 2 en annexe du registre d'enquête)

- M. Rigal, habitant d'Ilhet, a émis un avis favorable, sous condition de non atteinte aux falaises présentes et de réfection et d'entretien de la route d'accès, y compris en partie basse.

- M. Robert Marquié, ancien maire de Sarrancolin et ancien conseiller général du canton, souligne les qualités professionnelles de l'entreprise, y compris en ce qui concerne le respect de l'environnement, et la source de revenus que représente cette exploitation pour la commune. Il émet un avis favorable.

- deux conseillers municipaux d'Ilhet ont consulté le dossier et se sont plus particulièrement intéressés aux possibilités de recours en cas d'autorisation éventuelle.

-7- Postérieurement à l'enquête, sont parvenues au commissaire enquêteur :

une attestation (09/10/2014) de Me Berranger, avocat de la commune de Sarrancolin, certifiant que le jugement rendu le 19 juin 2014 par le T.G.I de Tarbes, concernant la contestation par la commune d'Ilhet de la propriété des terrains sur lequel est situé le projet, a fait l'objet d'un appel, enregistré par la cour d'appel de Pau. L'attestation, faite à la demande du commissaire enquêteur, est jointe au registre d'enquête en annexe 3.

Un rapport du conseil municipal d'Ilhet, en date du 8 octobre 2013, transmis le 9 octobre à la préfecture des Hautes Pyrénées, qui l'a immédiatement répercuté au commissaire enquêteur. Ce rapport soulève deux problèmes : le risque de pollution des eaux superficielles et le trouble de voisinage pour les marmottes. Il est joint au registre d'enquête en annexe 4.

Une délibération en date du 14 octobre 2014, transmise au commissaire enquêteur le 16 octobre, par laquelle le conseil municipal de Sarrancolin, à l'unanimité, donne un avis favorable au renouvellement de l'exploitation de la marbrière. Cette délibération est jointe au registre d'enquête en annexe 5.

A noter que, par lettre du 17 juillet 2014, M. le Préfet des Hautes Pyrénées a invité les sept communes concernées à formuler un avis qui ne peut être pris en considération que s'il est exprimé, au plus tard, dans les 15 jours suivant la clôture de l'enquête, soit au 20 octobre 2014.

A cette date, seules les communes d'Ilhet et Sarrancolin se sont manifestées. Les communes d'Ardengost, Camous, Ferrère, Fréchet-Aure et Jezeau sont donc réputées comme n'ayant pas donné d'avis sur cette demande.

4. transmission au pétitionnaire d'une synthèse des observations reçues par le commissaire enquêteur :

En application de l'art.5 de l'arrêté préfectoral prescrivant l'enquête, le commissaire enquêteur a remis au pétitionnaire, le 10 octobre 2014, un résumé des observations recueillies pendant et après l'enquête (y compris le rapport du conseil municipal d'Ilhet en date du 8 octobre), ainsi que la copie intégrale de toutes ces observations .

L'entreprise OMG lui a fait parvenir sa réponse le 27 octobre 2014.

Ces deux documents figurent en annexes 1 et 2 du présent rapport.

-8- III. ANALYSES DU COMMISSAIRE ENQUETEUR 1. analyse de l'avis de l'autorité environnementale :

Après avoir précisé que l'étude d'impact est complète, que la définition du projet et sa justification sont jugées satisfaisantes et que la prise en compte de l'impact cumulatif du projet avec les autres projets connus a bien été faite, l'autorité environnementale a donné son avis sur les points suivants :

a) zones de protection ou d'inventaire du patrimoine naturel :

S.R .C.E midi pyrénées : le dossier mentionne que le projet n'aura pas d'effet négatif sur les éléments à enjeux identifiés par le S.R.C.E.

Réseau Natura 2000 : La carrière est localisée en dehors du réseau Natura 2000, à distance éloignée de la zone spéciale de conservation. L'emprise du chantier et ses installations annexes n'auront aucune incidence sur le réseau Natura 2000.

Réseau Z.N.I.E.F.F : la carrière est située en ZNIEFF de type 1 (milieux montagnards et forestiers de Camous au mont Mérag) et de type 2 (piémont calcaire et montagnard du en rive droite de la Neste). L'étude démontre que le chantier et ses installations complémentaires n'auront pas d'incidences sur les fonctionnalités écologiques, les habitats et les espèces d'intérêt local ou patrimonial ayant justifié la création de ces ZNIEFF

Schéma départemental des carrières : l'étude d'impact précise que le projet n'aura pas d'effet négatif sur les enjeux identifiés par le schéma départemental des carrières des Hautes Pyrénées.

Avis de l'autorité environnementale : la prise en compte des enjeux naturalistes du SRCE Midi Pyrénées, du réseau Natura 2000 du réseau ZNIEFF et du SDC est jugée satisfaisante.

b) fonctionnalités écologiques :

Contenu de l'étude d'impact: l'emprise du projet est située dans un réservoir de diversité important et sera susceptible d'altérer les fonctionnalités écologiques de l'aire d'étude. Néanmoins : la limitation de l'extension du carreau existant réduira fortement les effets négatifs sur les fonctionnalités écologiques. les effets négatifs sur la trame verte seront réduits par l'évitement ou la limitation de l'emprise sur les formations végétales d'intérêt patrimonial les effets négatifs sur la trame bleue seront limités par une bonne gestion des eaux pluviales et le maintien d'une zone tampon entre le secteur de l'exploitation et les ruisseaux existants.

Avis de l'autorité environnementale : les mesures proposées pour éviter ou réduire les effets négatifs sur les fonctionnalités écologiques sont jugées satisfaisantes.

-9- c) biodiversité : Contenu de l'étude d'impact : l'étude d'impact signale la présence d'une biodiversité importante des habitats, de la flore et de la faune. L'exploitation de la carrière sera susceptible de modifier la biodiversité par la destruction de stations végétales et par l'écrasement d'espèces animales ou la destruction de leurs habitats. L'autorité environnementale relève que les différentes mesures d'évitement des habitats sensibles, la limitation des terres exploitées, la bonne représentation des habitats d'intérêt communautaire à l'échelle de l'aire d'étude élargie, les modalités d'exploitation et la réalisation d'ensemencements à partir d'espèces autochtones réduisent fortement ces impacts

Avis de l'autorité environnementale : l'analyse de l'impact initial, l'évaluation des incidences et les mesures proposées pour éviter, réduire ou compenser les effets négatifs sur la biodiversité sont jugées satisfaisantes.

d) Biotope :

L'exploitation est susceptible de dégrader le biotope aux niveaux de l'air (poussières), des eaux superficielles ( hydrocarbures et matières en suspension) et des eaux souterraines (infiltration des polluants). Le dossier prévoit diverses mesures de limitation (peu de poussières en roche dure, faible exposition aux vents dans un cirque, mise en place de contre-pentes et de bassins de décantation pour éviter les rejets en eaux superficielles, pas de stochage sur site d'hydrocarbures ...)

Avis de l'autorité environnementale : l'analyse de l'état initial, l'évaluation des incidences, les mesures proposées pour éviter ou réduire les effets négatifs sur le biotope sont jugées satisfaisantes.

e) zones de protection et d'inventaire au titre du patrimoine paysager et culturel :

Le projet est localisé en dehors des sites classés ou inscrits au titre de l'art. L 341-1 du code de l'environnement. Le plus proche est le col d'Aspin, à 7 km. Le projet est en dehors du périmètre de protection des bâtiments classés ou inscrits à l'inventaire national des monuments historiques De plus, le site est situé à l'intérieur d'un cirque, ce qui le rend difficilement visible. Le projet n'aura pas d'effets négatifs sur les enjeux identifiés par le schéma départemental des carrières.

Avis de l'autorité environnementale : la prise en compte des sites classés ou inscrits, des bâtiments classés et des enjeux paysagers est jugée satisfaisante.

f) Paysage :

Le lieu d'implantation, situé dans un cirque orienté nord est, est fortement structuré par les lignes de crête, l'exposition (souvent à l'ombre), la géologie (zones de fracturations naturelles), l'altitude (plus de 1600 m), et la végétation (présence marquée de la forêt en aval). -10- Le site aura donc une perception visuelle atténuée par la présence de nombreux obstacles visuels, et ne sera pas, non plus, perceptible depuis les éléments d'intérêt patrimonial inventoriés. En complément, le terrain sera progressivement réaménagé en privilégiant l'implantation de pelouses sur les fronts de taille et le maintien d'une zone humide au niveau du réseau de collecte des eaux pluviales. En fin d'exploitation, les installations seront démantelées. Le carreau sera partiellement remblayé et taluté.

Avis de l'autorité environnementale : l'analyse de l'état initial, l'évaluation des incidences, les mesures proposées pour éviter ou réduire les effets négatifs sur le paysage sont jugées satisfaisantes.Un suivi photographique du paysage à T + 10 ans, T + 20 ans et T + 30 ans permettrait de vérifier l'efficacité des mesures proposées.

g) Bruits et vibrations :

L'exploitation est dans un lieu isolé , très loin des habitations ; les tirs de mine seront peu fréquents (3 à 4 par campagne) ; les nuisances sonores resteront en dessous du seuil réglementaire de 70 db en limite de propriété.

Avis de l'autorité environnementale : l'analyse de l'état initial, l'évaluation des incidences, les mesures relatives au bruit et aux vibrations sont jugées satisfaisantes.

h) Trafic routier et émission de G.E.S :

Les matériaux exploités seront évacués par camions en rotations de 8 à 12 camions/jour, quatre à six semaines par an, en début ou en fin d'été selon les conditions climatiques. Ces camions emprunteront une piste forestière puis une route communale, avant de rejoindre le réseau départemental. L'ensemble de ces voies possède des caractéristiques permettant la circulation de poids lourds.

Avis de l'autorité environnementale :L'analyse de l'état initial, l'évaluation des incidences, les mesures relatives au trafic routier et aux émissions de gaz à effet de serre sont jugées satisfaisantes. L'autorité environnementale relève néanmoins que la piste forestière menant à la carrière est étroite et présente une visibilité restreinte. A ce titre,les mesures mises en œuvre pour assurer la sécurité des convois sur cette piste forestière devraient être explicitées. Le dossier devrait préciser les mesures envisagées pour garantir la sécurité des véhicules des tiers coexistant avec les engins de chantier.

i) Salubrité publique :

Les eaux vannes, de faible volume, seront traitées sur place les déchets ménagers et de bureau feront l'objet d'un tri sélectif, et seront évacués vers les récupérateurs agréés. Les déchets industriels seront dirigés vers leurs filières de traitement, avec une traçabilité par bordereaux d'enlèvement consignés sur un registre. Il n'y aura pas de produits dangereux sur le site.

-11- L'ensemble du projet est situé loin de tout périmètre de protection de captage d'alimentation en eau potable. Il n'y aura donc aucune incidence sur la ressource en eau.

Avis de l'autorité environnementale : la prise en compte de la salubrité publique est jugée satisfaisante.

J) sécurité publique :

Une carrière en exploitation est une installation industrielle comportant des zones dangereuses pour le public Le site d'extraction sera interdit au public et les zones dangereuses clôturées.

Avis de l'autorité environnementale : la prise en compte de la sécurité publique est jugée satisfaisante.

Cette analyse , complète et détaillée, montre que le projet, sur tous les points étudiés, prend les mesures nécessaires soit pour éviter les inconvénients soit pour les compenser. Le seul problème que soulève l'autorité environnementale est celui des difficultés d'accès et de croisement des véhicules (piste étroite et visibilité restreinte).

Pendant l'enquête, le demandeur a fourni des garanties sur ce sujet (cf. annexe 2 du dossier d'enquête) qui consistent en : . un système de communication radio dont seront dotés le personnel de la carrière et les convois de camions, afin d'avoir la meilleure connaissance possible du trafic, . un accord, passé avec la mairie de Sarrancolin pour que celle-ci prévienne individuellement tous les riverains de la route communale ; de plus, la période d'exploitation de la carrière sera collectivement communiquée par affichage, voie de presse, mise en ligne sur le site communal et dans les newsletters bi- mensuelles. . dans sa réponse à la note de synthèse du commissaire enquêteur, la société OMG précise que les chauffeurs des semi-remorques peuvent communiquer entre eux par CIBI dans un rayon de 10 km, ce qui couvre largement la zone d'accès.

Lors de la visite du site, le commissaire enquêteur a effectivement constaté que, sur cette piste, les croisements étaient relativement difficiles entre véhicules 4x4 et quasiment impossibles entre camions, sauf manœuvres délicates. Il a aussi constaté que, sur plusieurs kilomètres, elle traversait une forêt communale régulièrement exploitée. En conséquence, il proposera, dans ses conclusions, l'interdiction de débardage de bois pendant l'exploitation de la carrière (4 à 6 semaines par an) afin d'éviter les croisements entre camions de la carrière et camions forestiers.

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2. Analyse des observations du public: M. Eude émet un avis favorable, motivé par le très bon comportement environnemental de l'entreprise et par l'intérêt de l'exploitation de cette carrière, la seule à pouvoir fournir du marbre vert.

Lors de la visite sur site, l'exploitant a confirmé que cette marbrière était la seule de la région à produire du marbre vert, couleur qui lui est indispensable pour proposer une palette de couleurs complète à ses clients.

M. Marquié (avis favorable) met entre autres en avant les retombées financières pour la commune de Sarrancolin. Renseignements pris, la redevance pour occupation de terrain versée au propriétaire est calculée en fonction d'une partie fixe et d'une partie mobile proportionnelle au tonnage de matériau extrait. En moyenne, cette redevance est de l'ordre de 20 000 €/an, ce qui n'est pas à négliger pour une commune de 586 habitants

Une observation (M. Rignac) est un avis favorable sous condition de non atteinte aux falaises présentes et de réfection et d'entretien de la route d'accès.

En ce qui concerne la non atteinte aux falaises : le dossier soumis à l'enquête, et plus particulièrement le plan d'ensemble (figure 3) et le plan topographique (figure 4), montre que l'exploitation, en phase terminale, sera très au dessous de la ligne de crête (altitude 1657m en relevé d'exploitation 1472 et ligne de crête à 1685 m en relevés 1459 et 1460). En ce qui concerne la réfection de la route d'accès : celle-ci, d'une longueur d'environ 20 km, se compose d'une partie basse, goudronnée, entretenue par la commune, et d'une piste forestière, entretenue par l'exploitant de la marbrière. La partie basse est dans un état d'entretien moyen (nombreux « nids de poule ») , mais néanmoins roulante ; en revanche, la piste empierrée est en excellent état ; lors de la visite du site, le gestionnaire a confirmé que les résidus d'exploitation de taille 0 – 40 étaient utilisés pour remettre la piste en état en permanence, ce qui a, par ailleurs, le deuxième avantage de purger la carrière de ses fines et donc de limiter le lessivage par les eaux pluviales. Lors de sa visite du site, le commissaire enquêteur a rencontré des usagers qui lui ont confirmé que cette piste était régulièrement utilisée par des agriculteurs et plus particulièrement par un éleveur de la commune voisine d'Ardengost et qu'elle avait donc une utilité certaine dans l'entretien des estives. Les élus de Sarrancolin ont aussi confirmé qu'elle était nécessaire pour la mise en valeur de la forêt communale.

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Lettre remise par M. le maire d'Ilhet, contestant la propriété de la commune de Sarrancolin sur le site d'exploitation : Il est rappelé ci dessous les informations communiquées par M. le maire de Sarrancolin (cf. p 8 du présent rapport) : « par jugement du 19 juin 2014 (notifié à la commune le 13 août 2014), le T.G.I de Tarbes a reconnu qu'une erreur cadastrale, en 1945, avait privé la commune d'ilhet de la propriété de terrains (ancienne parcelle 19 P) sur une partie de la parcelle cadastrée commune de Sarrancolin, section E n° 72, qui comporte 143 ha. Ce même jugement ordonnait de procéder à un arpentage afin de déterminer la contenance et les limites de la parcelle revendiquée. Pour l'instant et faute d'arpentage, il est impossible de savoir si la marbrière qui fait l'objet de cette enquête est située ou pas sur le terrain revendiqué par la commune d'Ilhet. Par délibération du 19/08/2014, le conseil municipal de Sarrancolin a décidé de faire appel de ce jugement, tout en souhaitant la mise en place d'une médiation judiciaire. »

L'appel de ce jugement a été déposé dans les règles (cf. attestation de Me Berranger en annexe 3 du registre d'enquête). En application de l'art. 504 du code de procédure civile, la décision judiciaire n'est pas exécutoire. Au moment de l'enquête, les terrains sur lesquels est située la marbrière sont donc toujours réputés appartenir à la commune de Sarrancolin.

Rapport du conseil municipal d'Ilhet qui soulève deux problèmes : la protection des eaux de ruissellement, dont un ruisseau qui traverse cette commune, et la sécurité de la piste d'accès (largeur et pente). En outre il regrette que le biotope des marmottes soit perturbé.

La réponse à la première question figure en page 137 du rapport : « il sera nécessaire de mettre en place , dans la partie amont, un bassin de décantation, afin d'éviter tout déversement direct d'eau chargée dans le ruisseau. Il est important de noter qu'aucune trace de fines ou de surcreusement du lit du ruisseau (lié à une mauvaise gestion des eaux de ruissellement) n'ont été identifiés dans le lit des ruisseaux » …. et ce après plus de 20 ans d'exploitation du site.

La sécurité des pistes d'accès peut être considérée sous deux angles :

Sécurité des pistes d'accès au gisement sur le chantier: le rapport prévoit des pistes de 6 m de large, dont 4 m circulables et 2 m pour le merlon de sécurité. Rappelons que le chantier est interdit au public.

Sécurité de la piste d'accès depuis Sarrancolin jusqu'au site d'exploitation : la partie basse, goudronnée, est communale ; son entretien relève donc de la commune de Sarrancolin ; la partie haute est en très bon état (voir ci dessus la réponse à une question similaire de M. Rignac).

-14- IV : AVANTAGES ET INCONVENIENTS Les analyses du paragraphe précédent permettent de déterminer, point par point, les avantages et inconvénients de ce dossier :

Respect des règles en matière de Zones de protection : la prise en compte des enjeux naturalistes du SRCE Midi Pyrénées, du réseau Natura 2000 du réseau ZNIEFF et du SDC est satisfaisante. la prise en compte des sites classés ou inscrits, des bâtiments classés et des enjeux paysagers est satisfaisante. Effet de la demande : neutre

Biodiversité et biotope : les mesures proposées pour éviter, réduire ou compenser les effets négatifs sur les fonctionnalités écologiques,sur le biotope et sur la biodiversité sont satisfaisantes. Effet de la demande : neutre

Paysages et cadre de vie : les mesures proposées pour éviter ou réduire les effets négatifs sur le paysage sont satisfaisantes. l'évaluation des incidences, les mesures relatives au bruit et aux vibrations sont satisfaisantes. Effet de la demande : neutre

Salubrité et sécurité publique : la prise en compte de la salubrité publique et de la santé publique est jugée satisfaisante. Effet de la demande : neutre

Trafic routier et émissions de G.E.S : les mesures relatives au trafic routier et aux émissions de gaz à effet de serre sont satisfaisantes ; néanmoins, la piste forestière menant à la carrière est étroite et présente une visibilité restreinte. L'exploitant et la commune ont prévu diverses mesures de compensation : liaisons radio entre le site et les camions, Cibi entre camions, information individuelle des riverains et collective de la population. Effet de la demande : inconvénient partiellement compensé.

Impact agro-sylvo-pastoral : La présence d'une piste d'exploitation de qualité à plus de 1600 m d'altitude permet un accès facile aux bergers et aux gestionnaires de la forêt communale. Le bon état des estives et de la forêt en témoigne. Rôle touristique secondaire. Effet de la demande : avantage.

Impact sur les finances communales : Redevance annuelle de l'ordre de 20 000 €/an, soit, sur les 30 années d'exploitation prévues, une rentrée de fonds globale de 600 000 €. Recette intéressante pour une commune de moins de 600 habitants. Effet de la demande : avantage.

-15- Impact sur les activités économiques de l'entreprise : Le marbre vert produit par cette carrière est un matériau noble, d'une couleur rare, tout au moins dans les Pyrénées. Il est nécessaire à l'entreprise pour présenter à ses clients une palette complète de couleurs, plus particulièrement dans la création de dalles ou panneaux de marbre reconstitué. Effet sur la demande : avantage.

Synthèse du bilan avantages-inconvénients

inconvénients neutre avantages

Respect zones de protection

biodiversité et biotope

paysages et cadre de vie

salubrité et sécurité publique

trafic routier

impact agro-sylvo-pastoral

impact finances communales

impact activités économiques

Le bilan avantages-inconvénients est globalement favorable.

L'enquête, qui s'est déroulée dans de bonnes conditions, les contacts avec les élus, le public et l'entreprise, une analyse de l'autorité environnementale fouillée et complète et un dossier très détaillé ont permis au commissaire enquêteur de se faire une opinion sur cette demande et de formuler ses conclusions dans le document ci- joint.

Fait à Saint Pastous le 31/10/2014

Le commissaire enquêteur

Jacques Debien -16-

Département des Hautes Pyrénées COMMUNE de SARRANCOLIN

ENQUÊTE PUBLIQUE RELATIVE : A une demande d'extension et de renouvellement d'exploitation formulée par la société Onyx et marbres granulés, concernant la carrière à ciel ouvert de marbre vert située à Sarrancolin (65410), lieu dit « montagne de Cap Nestès »

CONCLUSIONS DU COMMISSAIRE ENQUETEUR

Commissaire enquêteur: M. Jacques Debien, désigné par décision de M. le Président du tribunal administratif de Pau en date du 11 juin 2014.

Enquête prescrite par arrêté de M. le Préfet des Hautes Pyrénées en date du 17 juillet 2014

Durée et lieu de l'enquête: du 1er septembre au 3 octobre 2014 inclus. Mairie de Sarrancolin.

Permanences du commissaire enquêteur: lundi 1er septembre (10 h-12 h), vendredi 12 septembre (14 h-17 h), mercredi 24 septembre (16 h-18 h) et vendredi 3 octobre (14 h-17 h).

Réunions complémentaires: 9 septembre, visite du site avec l'exploitant et M. le maire de Sarrancolin.

Informations du public: faites réglementairement, par affichage permanent dans les 7 mairies concernées et par parutions deux fois dans deux quotidiens différents (Dépêche et Nouvelle République) aux dates prescrites (8 août et 2 septembre 2014).

. -1- Dossier mis à l'enquête: complet

Climat de l'enquête: bon. Déroulement de l'enquête: bon.

Observations du public: 8 personnes ont consulté le dossier 2 documents ont été déposés pendant l'enquête et 3 après l'enquête (dont une attestation à la demande du commissaire enquêteur et 2 délibérations prises dans le délai de 15 jours après la clôture de l'enquête fixé par M. le Préfet des Hautes Pyrénées). Ces documents ont été joints en annexe du registre d'enquête.

Les constatations ci-dessus ayant été précisées, je sous- signé Jacques Debien, commissaire enquêteur,

Après avoir:

Examiné ce projet, préalablement et pendant l'enquête, avec les élus de la commune de Sarrancolin et les représentants de la société OMG, Etudié et analysé le dossier d'enquête , visité le site en compagnie de l'exploitant et du maire de Sarrancolin, tenu aux jours et heures fixés par l'arrêté préfectoral pré cité les permanences prévues, Pris connaissance des observations du public et les avoir analysées, Pris connaissance des observations et de l'avis favorable de l'autorité environnementale, Constaté que le bilan de cette opération était globalement positif

Et formulé la remarque suivante sur le dossier, sur les observations du public et l'avis de l'autorité environnementale : La piste d'accès au site d'exploitation ne permet que très difficilement le croisement des poids lourds ; la commune et l'exploitant ont pris des mesures d'information et de suivi permanent de la circulation des camions de la carrière , mais il semble nécessaire de les compléter par la disposition suivante : interdiction , pendant la période d'exploitation de la carrière (environ 6 semaines par an) de circulation d'autres poids lourds, plus particulièrement en ce qui concerne le débardage des bois.

- 2-

délivre mes conclusions comme suit: AVIS FAVORABLE au projet d'extension et de renouvellement d'exploitation formulée par la société Onyx et marbres granulés, concernant la carrière à ciel ouvert de marbre vert située à Sarrancolin (65410), lieu dit « montagne de Cap Nestès »

Avec la recommandation suivante : Pendant la période d'exploitation de la marbrière (soit environ 6 semaines par an), la circulation de poids lourds autres que ceux nécessaires à cette exploitation sera interdite sur la piste d'accès au site.

Fait à Saint Pastous, le 31 octobre 2014

Le commissaire enquêteur

J. Debien

- 3- A noter que, à la date de signature du présent rapport, les communes de Camous et Ferrère n'avaient toujours pas transmis à la préfecture l'attestation d'affichage malgré plusieurs rappels. En revanche, le commissaire enquêteur a pu constater, le 27 août, qu'elles avaient bien rempli leur obligation d'affichage. .