REPUBLIQUE DU

GROUPEMENT DES CONSEIL GENERAL COMMUNES DU MONO DES YVELINES

ETAT DES LIEUX SUR LA GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS DANS LES COMMUNES DU MONO

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TABLE DES MATIERES

LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHES...... 3 INTRODUCTION...... 4 I. RAPPEL DES OBJECTIFS ET APPROCHE METHODOLOGIQUE ...... 6 1.1 OBJECTIF PRINCIPAL ...... 6 1.2 OBJECTIFS SPECIFIQUES ...... 6 1.3 APPROCHE METHODOLOGIQUE ...... 6 II. PRESENTATION DU DEPARTEMENT DU MONO...... 8 2.1 PRESENTATION DE LA COMMUNE DE COME ...... 10 2.2 PRESENTATION DE LA COMMUNE DE GRAND -POPO ...... 11 2.3 PRESENTATION DE LA COMMUNE DE BOPA ...... 13 2.4 PRESENTATION DE LA COMMUNE DE HOUEYOGBE ...... 14 2.5 PRESENTATION DE LA COMMUNE D ’A THIEME ...... 15 2.6 PRESENTATION DE LA COMMUNE DE ...... 15 III. CADRE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS...... 18 3.1. CADRE JURIDIQUE ...... 18 3.2. CADRE INSTITUTIONNEL DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS ...... 18 IV. ETAT DES LIEUX SUR LA GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS DANS LE MONO ET ANALYSE...... 20 4.1 PRODUCTION DES DECHETS...... 20 4.2 MODE DE GESTION DES DECHETS DANS LE MONO ...... 21 III. QUELQUES ELEMENTS DE MISE EN PLACE D’UN SYSTEME EFFICACE DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS DANS LE DEPARTEMENT DU MONO...... 33 5.2. CHOIX DES ZONES D ’INTERVENTION ...... 34 5.3 VOLONTE ET CAPACITE DES POPULATIONS A PAYER LE SERVICE DE LA PRE -COLLECTE ...... 34 5.4 POTENTIALITES DE VALORISATION DES MATIERES NON ORGANIQUES ...... 35 5.5 POTENTIALITES DE VALORISATION DES MATIERES ORGANIQUES ...... 35 5.6 LES PRINCIPAUX AXES DE RENFORCEMENT ...... ERREUR ! SIGNET NON DEFINI . CONCLUSION...... 36 DOCUMENTS DE REFERENCE ...... 37

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Liste des tableaux et graphes

LE TABLEAU 3 : EVOLUTION DE LA POPULATION DES COMMUNES DU MONO ...... 20 Tableau 4 : Evolution de la quantité de DSM produite ...... 21 Graphe 3 Mode d’élimination des déchets solides ménagers ...... 22 Photo1 : Dépôt sauvage de déchet au bord d’une route ...... 22 Tableau 4 : Situation de la pré-collecte dans la commune de Comé ...... 23 Tableau 5 : Analyse des revenus de la pré-collecte...... 24 Tableau 6 : Analyse de la rationalité utilisation équipements /personnel ...... 24 Photo 2 : Charretier au travail ...... 25 Tableau 10 : Situation de la pré-collecte à Bopa...... 27 Tableau 11 : Analyse des revenus de la pré-collecte...... 27 Tableau 12 : Analyse rationalité utilisation équipements /personnel...... 27 Tableau 13 : Situation de la pré-collecte dans la commune de Houéyogbé...... 28 Tableau 14 : Analyse des revenus de la pré-collecte...... 28 Tableau 15: Analyse rationalité utilisation équipements /personnel...... 29 Tableau 16 : Situation de la pré-collecte dans la commune d’Athiémé ...... 30 Tableau17 : analyse des revenus sur la pré-collecte dans la commune d’Athiémé ...... 30 Tableau n°18 : Situation sur l’état d’abonnement dans la commune de Lokossa ...... 31 Tableau 16 : Analyse des revenus de la pré-collecte dans la commune de Lokossa ...... 31 Tableau 17 : Synthèse de la situation de la gestion des DSM dans le Mono...... 33 Graphique : Schéma du circuit de gestion des déchets solides ménagers ...... Erreur ! Signet non défini.

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Introduction

La gestion des déchets solides ménagers aux termes des lois sur la décentralisation une affaire locale. Elle est tributaire des phénomènes de société et de culture à un niveau plus grand que celui de la collectivité.

La prise de conscience des questions de l’environnement et la promotion du développement durable se sont beaucoup plus développées depuis la conférence de Rio de Janeiro en juin 1992 qui a conditionné l’aide au développement à la prise en compte des questions de gestion de l’environnement et de développement durable.

Les consciences nationales et locales se sont développées depuis cette époque et ont connu un renforcement avec la décentralisation qu’ont connu les Etats. Ainsi La gestion des déchets solides ménagers est une préoccupation majeure des villes africaines. Produits tous les jours et en quantité de plus en plus importante, du fait de l’accroissement de la population, les déchets constituent, au-delà d’une question environnementale, un problème développement durable et de santé publique.

Les autorités de la République du Bénin, conscientes de cette situation ont pris en compte dans la constitution du 11 décembre 1990, le droit de chaque citoyen à jouir d’un environnement sain. En 1999, s’appuyant sur l’article 27 de la Constitution du 11 décembre 1990, une loi cadre sur l’environnement a été adoptée et promulguée. Cette loi régit toutes les activités en matière de gestion des DSM notamment au niveau des articles 65 à 73 du titre IV.

Cette législation en vigueur en République du Bénin a favorisé la création de plusieurs Structures Non Gouvernementales pour soutenir la gestion de l’environnement.

Avec la décentralisation de décembre 2002 ; la loi transfère la gestion des déchets aux communes. Ainsi, conformément à la loi n°97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes en République du Bénin, l’exercice des compétences en matière d’environnement, d’hygiène et de la salubrité est dévolu aux communes. De ce fait, l’alinéa 2 de l’article 93 précise bien que la commune a la charge de la collecte et du traitement des déchets solides autres que les déchets industriels sur son territoire. Cette responsabilité n’a pas été accompagnée de ressources financières conséquentes.

Malgré tous ces efforts, les problèmes environnementaux s’accentuent et s’aggravent avec la poussée démographique. Ceci peut facilement se remarquer à travers les spectacles désolant de la multiplication des dépotoirs sauvages, des rejets de déchets à des endroits non indiqués qui contribuent à la prolifération de certaines maladies épidémiologiques et à la contamination des eaux.

Les initiatives individuelles des communes pour aborder la question n’ont pas permis de trouver une solution durable à cause de l’insuffisance des ressources des communes prises individuellement.

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Le conseil général des YVELINES en appui à l’association des communes du Mono- Couffo conformément à la convention annuelle de mise en œuvre de la coopération décentralisée a décidé d’appuyer dans une dynamique d’intercommunalité, les communes du Mono dans les secteurs de l’eau potable et de l’assainissement liquide, le ruissellement des eaux de pluie et la collecte des déchets ménagers et leur traitement.

Le présent rapport fait l’état des lieux sur la situation de gestion des déchets solides ménagers dans les six communes du département du Mono en vue de favoriser les réflexions sur les opportunités de la mise en commun des énergies pour développer une stratégie commune de gestion intégrée des déchets dans le département.

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I. Rappel des objectifs et approche méthodologique

1.1 Objectif principal

L’objectif principal de cette étude est d’évaluer la situation actuelle de la gestion des déchets dans les six communes du département du Mono afin de proposer un système de gestion des déchets techniquement faisable, économiquement viable, et socialement acceptable pour améliorer les conditions de vie des populations des communes du Mono.

1.2 Objectifs spécifiques

Les objectifs spécifiques sont :

• présenter le niveau d’organisation de la gestion des déchets dans les communes, • analyser la pertinence des équipements utilisés, • évaluer le niveau d’adhésion des populations, • identifier les facteurs favorables à la mise en place d’un système intégré

1.3 Approche méthodologique

L’équipe de consultation proposera une approche méthodologique dont le socle est la participation interactive de tous les acteurs impliqués. L’étude doit être réalisée selon la méthodologie scientifique. De ce point de vue, l’accent devra être mis sur les réalités socio économiques du milieu, les contraintes écologiques, la durée de l’étude, la revue documentaire et le caractère durable du système à mettre en place.

1.3.1 Champ de l’étude et population cible

L’étude couvre l’ensemble des six communes du département du Mono. Il s’agit notamment de la commune de: a. Comé ; b. Grand-Popo ; c. Bopa ; d. Houéyogbé ; e. Athiémé ; f. Lokossa. A cet effet, la population de base est l’ensemble des acteurs intervenant dans la gestion des déchets solides ménagers au niveau de chacune des communes que ce soit les services techniques des communes, les opérateurs communautaires ou les structures en contrat avec les communes.

1.3.2 Collecte des données

Trois techniques classiques de collecte de données ont été utilisées :

- la recherche documentaire, - l’observation directe sur le terrain, - les entretiens individuels

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1.3.3 Recherche documentaire

La question de la gestion des déchets reste une question de population et aussi de décentralisation. Les bibliothèques et services de documentation du Ministère de la Gouvernance Locale et de l’Administration du territoire, du Ministère de l’Environnement et de la protection de la Nature, des communes du département du Mono, de OXFAM-QUEBEC ont permis d’avoir une documentation qui a servi de base à l’élaboration des guides d’entretien et ont facilité l’analyse des données. Les documents ayant rapport avec ces thématiques ont été consultés. Il s’agit plus précisément de :

- Rapport du recensement Général de la population et de l’habitat (RGPH3) ; - Plans communaux de développement des six communes ; - Textes de lois sur la décentralisation ; - Etudes sectorielles effectuées en matière de gestion des déchets solides ménagers dans les communes ; - Plan d’action environnement du Bénin ; - L’Agenda 21 nationale ; - Le guide de gestion des déchets solides ménagers de la ville de ; - L’Etude de faisabilité pour l’implantation d’un Projet de gestion des déchets solide ménagers dans la ville de Niamey ; - Le Rapport de Modélisation des systèmes de gestion des déchets solides ménagers en Afrique de l’Ouest ;

1.3.4 Observation

Les visites au niveau des structures de pré-collecte ; des pré-collecteurs dans leur travail quotidien de ramassage des déchets, des dépotoirs sauvages nous ont permis de constater de visu le niveau de gestion des déchets solides ménagers afin de mieux soutenir les analyses.

1.3.5 Entretien individuel

Des entretiens individuels ont été faits sur la base de guide d’entretien auprès : - Des services techniques des communes - Des responsables des structures de pré-collecte - Des différentes structures en contrat avec les communes - Des services financiers des communes, - Des ménages.

1.3.6 Formation et collecte de données

La collecte des données pour faire l’état des lieux d’une situation est une question d’approche qui ne peut être efficace qu’avec la prise en compte de l’ensemble des paramètres qui déterminent cette situation.

Pour la collecte des données, une équipe de personnes ressources expérimentées dans les techniques de collecte des données et ayant une connaissance des communes du Mono a été mise à contribution.

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II. Présentation du département du Mono

Le département du Mono, situé au sud du Bénin est le département frontalier entre le Benin et le Togo. Il s’étend sur une superficie d’environ 4009 km 2. Le département du Mono est limité au nord par le département du Couffo, au sud par l’océan atlantique ; à l’est par le département de l’Atlantique et à l’Ouest par le Togo. Il jouit d’un climat subéquatorial de type Guinéen caractérisé par quatre (04) saisons plus ou moins marquées par :

 une grande saison sèche de mi-novembre à mi-mars

 une grande saison de pluies de mi-mars à mi-juillet

 une petite saison sèche de mi-juillet à mi-septembre

 une petite saison de pluies de mi-septembre à mi-novembre

Les précipitations ont donc lieu principalement entre mars et juillet avec un maximum en juin. Elles se répartissent en moyenne sur 80 à 120 jours. Sur la décennie 90, la hauteur annuelle moyenne de pluies était de l'ordre de 900 mm à Grand Popo avec des minima à 730 mm et des maxima à 1 145 mm

Avec une densité de 89 ,41 habitants au kilomètre carré, contre une moyenne de 97.2 pour le Bénin, il a une population estimée à 360 067 habitants répartie en six communes comme le présente le graphe suivant :

Graphe1 : Proportion relative de la population du département du Mono par commune

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Comme le présente le graphe, la répartition de la population du Mono n’est pas équitable d’une commune à l’autre. Il s’ensuit que la production des déchets se présentera de la même manière.

La présentation du département du Mono dans le cadre de la présente étude se fera en mettant l’accent sur les différents éléments qui ont une incidence sur la gestion des déchets et ceci en tenant compte des spécificités de chaque commune. A cet effet, les six communes connaitront une présentation succincte sur quatre aspects essentiels que sont le milieu physique, la population, l’agriculture et le commerce.

La présentation du milieu physique est importante car elle permet de connaître la structure des sols. Cette connaissance du type de sol est utile pour le choix des types d’aménagement à mettre en place pour les points de regroupement afin de garantir d’une part la durabilité des infrastructures, d’autre part d’empêcher la pollution de la nappe phréatique.

La Population constitue un paramètre important dans la mise en place des stratégies de gestion des déchets solides ménagers car sa dynamique et son mode de vie déterminent la production des déchets solides ménagers.

L’agriculture nous intéresse ici principalement par rapport au maraîchage qui permet de valoriser la matière organique présente dans les déchets solides ménagers et de ce fait réduit la charge financière de transport et de traitement des déchets aux communes.

Au plan commerciale, les marchés nous permettent d’évaluer l’importance des grands producteurs de déchets que sont les restaurant et les marchés publics.

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Carte 1 : Carte administrative du département du Mono

2.1 Présentation de la Commune de Comé

2.1.1 Milieu physique

La Commune de Comé est située au Sud-Est du Département du Mono à une soixantaine de kilomètres de Cotonou, la capitale économique du Bénin. Elle est limitée au Nord par la commune de Bopa, au Nord-Ouest par la commune de Houéyogbé, l'Est le long du lac Ahémé par la Commune de Kpomassè , à l'ouest par les communes de Grand-Popo et d'Athiémé et au Sud par le canal Aho. La commune de Comé s’étend sur une superficie totale de 210 km², avec une densité de 286,87 habitants au km². Le relief est constitué d’un ensemble morphologique difforme fait d'un plateau latéritique du centre vers le nord et de bas-fonds et marécages salés vers le sud.

L’hydrographie est constituée, d’une part, d’un important cours d’eau qu’est le Lac Ahémé qui arrose la Commune sur tout son côté Est.

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2.1.2 Population

La Commune de Comé a une population de 58 396 habitants environ (selon le recensement de 2002). La taille moyenne des ménages est estimée à 5 membres. Tableau n°1: Répartition de la population de la Commune par Arrondissement.

Arrondissemen Akodéha Comé Ouèdèm Oumak Total ts è- o Pedah

Effectif 9 814 9 758 29 069 6 179 3 576 58 396 Population Source : RGPH 2002

2.1.3 Agriculture

L’agriculture pratiquée est de l’agriculture de subsistance tournée vers la production des principales cultures vivrières que sont le maïs, le manioc, le arachide, le niébé, le piment, la tomate, ma patate douce, le riz produit à petite échelle dans les bas-fonds de Gativé et Agoutomè.

Quelques jeunes et femmes se livrent aux activités de maraîchage qui deviennent de plus en plus une source de revenus non négligeable. Les produits cultivés sont essentiellement le piment, la tomate, subsidiairement la carotte et les laitues.

2.1.4 Le commerce

Le secteur commercial dans Comé dispose de quelques atouts dont : • Un marché international de grande envergure ; • La position géographique « carrefour » ; • Une population cosmopolite ; • La facilité d'accès à la Commune et une population très active.

2.2 Présentation de la Commune de -Popo

2.2.1 Milieu physique

La Commune de Grand Popo est située au Sud-Ouest du département du Mono. Elle est limitée au Nord par les Communes d'Athiémé, de Comé et de Houéyogbé, au Sud par l'Océan Atlantique, au Sud-Ouest par les Communes de et de Kpomassè et à l'Ouest par la République du Togo.

La Commune de Grand Popo s’étend sur une superficie de 289 km², soit 7,2% de l’ensemble du département du Mono pour une densité moyenne de la population d’environ 140 habitants/km 2. Elle compte sept (07) arrondissements et 44 villages.

Sur le territoire de la commune de Grand – Popo on trouve trois types de sols, correspondant aux trois grands ensembles de relief.

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2.2.2 Population

Entre 1979 et 1992, la population de Grand Popo est passée de 26 872 habitants à quelque 33 079 habitants avec un taux de croissance moyen annuel de 1,6%. Sa population était alors la plus faible du département du Mono (environ 5%). Selon le RGPH3, la population de la commune de Grand Popo a été estimée en 2002 à quelques 40 335 personnes dont 19 254 hommes et 21 081 femmes. Grand Popo contribue ainsi pour 11,2 % à la population du nouveau département du Mono. Le taux de croissance moyen annuel de la population entre 1992 et 2002 est de 2%.

2.2.3 Agriculture

Le maraîchage est beaucoup plus développé dans cette commune et se pratique le long de la route inter Etat Cotonou-Lomé. Les produits sont essentiellement le piment, la tomate, subsidiairement la carotte et les laitues.

L’agriculture de subsistance tournée vers la production des principales cultures vivrières.

Les moyens de culture utilisés sont rudimentaires (houe, coupe-coupe, machettes). Les techniques de production appliquées sont la culture sur brûlis, la rotation, l’assolement, la culture associée et la jachère. Les engrais et les pesticides sont très peu utilisés. Les semences améliorées sont rarement utilisées.

2.2.4 Commerce

Le commerce à Grand-Popo est caractérisé par l’existence d’un marché Communal, de petits marchés d’arrondissement et la présence de quelques boutiques. Dans l’agglomération de Grand Popo centre, les boutiques sont installées le long de la route inter-Etat Cotonou-Lomé. Les principaux autres grands producteurs de déchets sont : L’Auberge de Grand-Popo , l’Hôtel Etoile de Mer , l’Hôtel Awalé , Doué – Plage , Coin des amis ;Villa Karo

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2.3 Présentation de la Commune de Bopa

3.3.1 Milieu Physique

La Commune de BOPA est située au sud-Est du Département du MONO . Elle est limitée au Nord par les Communes de DOGBO et de LALO, au Sud par les Communes de COME et de HOUEYOGBE, à l’Est par le fleuve Couffo et le lac Ahémé qu’elle partage avec les Communes d’ et de KPOMASSE et à l’Ouest par les Communes de LOKOSSA et de HOUEYOGBE. La Commune de BOPA se présente comme un quadrilatère allongé vers le Sud et couvre une superficie de 365 Km 2 soit 22,74% de la superficie du MONO.

La Commune de BOPA est constituée d’une diversité de sols qu’on regroupe en trois (3) ensembles : • les vertisols hydromorphes ou terres noires encore appelés « KODJI » sont des sols très riches. • les sols ferrallitiques ou terres de barre sur sédiment meuble. • les sols hydromorphes constitués d’un ensemble de bas-fonds (vallées)

Les plans d’eau de la Commune de BOPA sont caractérisés par un complexe fluvio- lacustre dominé par le lac Ahémé de par son étendue. Il reçoit les eaux du fleuve Couffo dans la partie nord de la Commune. Il existe d’autres cours d’eau d’une importance non négligeable qui drainent les espaces culturaux

3.3.2 Population

La démographie de la Commune de BOPA suivant les données du Troisième Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH 3) présente un effectif global de 7.268 habitants. Le taux d’accroissement annuel de la population de BOPA est de 1,37%.

3.3.3 Agriculture

A l’étape actuelle, l’agriculture dans la Commune de BOPA est celle de subsistance. L’ensemble des produits cultivés dans la commune sont : le maïs, le manioc, le piment, la canne à sucre, la banane, la tomate, les légumes, le niébé, les palmiers à huile naturels et sélectionnés. De nouvelles cultures telles que le riz, l’ananas ont fait leur apparition dans le système agricole.

L’existence des cours d’eau offre de grandes richesses halieutiques et des possibilités d’aménagement pour des fins piscicoles et maraîchères.

3.3.4 Commerce et transport

BOPA ne compte pas beaucoup d’opérateurs économiques dans ces domaines ; ce sont les petits commerçants qui sont légions et ont surtout élu domicile à . Cette localité fait partie des lieux de concentration humaine et est le cadre du marché le plus important de BOPA.

Au plan touristique, le cadre paysagiste offre d’énormes potentialités. On peut citer comme ouvrages adéquats: l’hôtel village Ahémé et ses Bungalow, les auberges tels

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que Chez Théo, le Palais des Jeunes, Escale du lac Ahémé à Possotomè, Chez ZOCLI à Lobogo et la Source, la Boussole à Possotomè.

2.4 Présentation de la Commune de Houéyogbé 2.4.1 Cadre physique

La commune de Houéyogbé est un territoire du département du Mono, compris entre 6°20’ et 6°40’ latitude Nord et 1°45’ et 1°57’ longitude Est. Avec une superficie de 320 km2, elle s’étend sur 16,25 km du Nord au Sud et sur 13,75 km de l’Est à l’Ouest.

Elle est limitée au Nord par la commune de Lokossa, à l’Est par la commune de Bopa, au Sud par la commune de Comè, au Sud-Ouest par la commune de Grand- Popo, et à l’Ouest par la commune d’Athiémé.

Les sols dans la commune de Houéyogbé sont en rapport avec les données géologiques et géomorphologiques. Ainsi, au Nord et précisément au Nord-Ouest (, HONHOUE) de la commune se rencontrent des sols peu évolués d’apport alluvio-colluvial, des sols ferrallitiques remaniés et des vertisols. Ceux-ci caractérisant tout particulièrement la dépression de la Lama. Ils sont très fertiles.

2.4.2 Population

La population de la commune de Houéyogbé est aujourd’hui estimée à 74.492 habitants. Le taux d’accroissement annuel est de 2,65%. (RGPH-3)

La population de l’arrondissement de Doutou représente environ 30 % de la population communale. Il est suivi de l’arrondissement de Sè (environ 26%), de l’arrondissement de Dahè (environ 20%), de l’arrondissement de (plus de 9%), de l’arrondissement de Houéyogbé (environ 9%) puis de l’arrondissement de Honhoué (environ 6%)

2.4.3 Agriculture

L’agriculture reste l’activité qui occupe la plus grande partie des populations. Parmi les principales cultures, le maïs local est la plus pratiquée dans la commune (entre 9578 et 10223 hectares par campagne agricole). Elle est suivie de celle du manioc (entre 6090 et 6708 hectares par campagne agricole), du haricot (entre 250 et 350 hectares par campagne agricole) et de l’arachide (entre 121 et 156 hectares par campagne agricole). Les activités de maraîchages ne sont pas très développées.

2.4.4 Commerce

Les principaux marchés de la commune sont les marchés de Doutou, de Danhoué, de Honhoué, de Houéyogbé et de Sè. Tous ces marchés sont périodiques sauf celui de Houéyogbé. Les établissements de restauration et d’hébergement sont très rares dans la commune de Houéyogbé.

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2.5 Présentation de la Commune d’Athiémé

2.5.1 Milieu physique

La commune d’Athiémé est située à environ 5 km de la ville de Lokossa (par l’axe Lokossa, Athiémé, Cotonou) et à 104 km de la ville de Cotonou. Elle couvre une superficie de 238 km 2 soit 14,83 % du département Mono. Elle est limitée au Nord par la Commune de Lokossa, au Sud par la Commune de Grand-Popo, à l’Est par la Commune de Houéyogbé et à l’Ouest par la République Togolaise avec laquelle, elle partage une frontière naturelle qui est le fleuve Mono.

Le relief est monotone à plat, érodé par endroits. Il est marqué par de nombreuses dépressions et des bancs (cordons) de sables et de grès. Ces dépressions constituent des bassins versants ou des vallées des cours d’eau. Elles sont abritées par des mares, marécages et bas-fonds.

Les sols sont argileux, hydromorphes noir, sablo-argileux ou argilo-sableux très propices à la pluriculture. Ils s’engorgent d’eau de saison et sont inondés pour la plupart par les eaux de crue. Ils sont très riches et favorables aux cultures de contre saison et de décrue.

2.5.2 Population

Selon les résultats du dernier Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH3-2002), la population de la commune d’Athiémé est estimée à 39.481 habitants dont 19.209 de sexe masculin (48,65%) et 20.272 de sexe féminin (51,35%). Elle contribue pour 11% à l’effectif du département du Mono estimé à 360.037 habitants dont 174.977 de sexe masculin (48,6%) et 185.060 de sexe féminin.

Le taux d’accroissement annuel inter censitaire (1992-2002) de la commune est de 1,81 %. Ce taux est le plus faible au sein du département du Mono dont le taux d’accroissement moyen est de 2,5 % pour un taux national moyen de 3,25 %.

La densité de la population de la commune d’Athiémé est passée de 138,6 hab./Km2 en 1992 à 165,9 hab./Km2 en 2002 pour une moyenne départementale de 224,3 hab./Km2 et une moyenne nationale de 59 hab./Km2.

2.5.3 Agriculture et marché

Le maraîchage est très présent dans la commune avec les groupements de femmes. En raison de la proximité et de la dominance du marché de Lokossa, les marché d’Athiémé ne sont pas très animés.

2.6 Présentation de la Commune de Lokossa

2.6.1 Milieu Physique

La Commune de Lokossa est limitée au nord par la Commune de Dogbo, au Sud par les Communes d’Athiémé et de Houéyogbé, à l’Est par celle de Bopa et à l’Ouest par la République du Togo et le Fleuve Mono. Chef lieu des Départements du Mono

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et du Couffo, elle couvre une superficie de 260 km 2 pour une population de 77.065 habitants (RGPH 2002 : Recensement Général de la population et de l’Habit).

2.6.2 Population

Depuis lors, la population de la ville de Lokossa ne cesse de croître. Selon les données du Troisième Recensement Général des Populations et de l’Habitat (RGPH3), cette population se présente la manière suivante : Tableau n°2 : Répartition spatiale de la population de la Commune de Lokossa

Arrondissemen Agamè Ouèdèm Lokossa Total ts è-Adja

11 465 6 362 12 427 9 857 36 954 77 065 Effectif Population Source: RGPH3 / 2002 / INSAE.

2.6.3 Agriculture L’agriculture de Lokossa est une agriculture itinérante sur brûlis qui utilise des outils rudimentaires comme le coupe-coupe, la houe, la pioche, la faucille, etc. Les techniques agricoles se résument à la jachère et à l’assolement.

Les cultures dominantes sont le maïs, le niébé, le manioc, l’arachide, la banane, la canne à sucre, la tomate, la patate douce, le riz, le piment, le gombo et les légumes feuilles. Elles assurent l’alimentation des populations de la commune. En mettant un accent particulier sur la production maraîchère, on contribuerait à la valorisation des nombreuses zones marécageuses et des puits artésiens dont regorge la commune (arrondissements de Ouèdèmè, de Houin et Koudo).

2.6.4 Commerce

Elle se revèle comme une source importante de production des déchets Le petit commerce, l’exploitation d’établissements de négoce, le transport des personnes et des biens par auto et par taxi moto y prospèrent. La Commune de Lokossa abrite au moins un marché par arrondissement et des gares routières. Il s’agit de :

• Nesto d’Almeida et Escale (arrondissement de Lokossa) • Agamè • Ouèdèmè • Houin • Tozounmè (arrondissement de Koudo) • Agnito (arrondissement de Koudo)

Les plus importants marchés sont ceux de Lokossa (Nesto), d’Agamè, de Ouèdèmè- Adja et de Houin. Nesto a une vocation régionale et a besoin d'être réhabilité en vue de jouer correctement son rôle. Dans ce cadre, il a déjà fait l’objet d’une étude architecturale initiée par la commune.

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2.7 Synthèse du taux d’abonnement à la pré-collecte dans les communes du Mono

L’unité de base de l’abonnement est la maison. C’est en effet la maison qui s’abonne à la pré-collecte. Les habitants d’une maison s’entendent souvent avec les pré-collecteurs sur le montant de la tarification et se cotisent ce montant entre habitants de la maison.

Lorsque les plans de lotissement sont disponibles, il est très aisé de connaître avec précision le nombre de maisons qui constituent les potentiels abonnés à la pré- collecte.

En l’absence de ces informations sur le nombre de maisons habitées dans les différentes communes du Mono, nous fondons nos estimations sur les données du RGPH. En effet, suivant les résultats sus recensement, chaque maison comporte en moyenne 4 ménages et chaque ménage en moyenne quatre personnes. On déduit donc qu’il faut en moyenne 16 personnes dans une maison (un abonné potentiel) Tableau 3 : Taux d’abonnement à la pré-collecte dans les communes du Mono

Dénominati Populati Potentiel Niveau Potentiel Nombre Taux on on d'abonnem d'urbanisati d'abonnem d'abonn d'abonnem ent de base on ent réel és ent actuel actuels Comé 71 368 4 461 15,15% 676 280 41% Grand- 3 081 22% 678 0 0% popo 49 295 Bopa 85 878 5 367 22% 1 181 100 8% Houéyogb 5 690 54% 3 073 75 2% é 91 040 Athiémé 48 252 3 016 11% 332 150 45% Lokossa 94 185 5 887 17,77% 1 046 607 58% Total 440 018 27 501 23,55% 6 985 1 212 17%

Comme le présente ce tableau le niveau d’abonnement à la pré-collecte dans le département du Mono est de 17%.

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III. Cadre juridique et institutionnel de gestion des déchets solides ménagers.

3.1. Cadre juridique

Plusieurs textes et loi régissent la gestion des déchets solides ménagers au Bénin. Au nombre de ces lois on peut citer : - La constitution de la république du Bénin qui définit en ses articles 27, 28, 29,74 et 98 les attitudes à adopter afin de garantir un environnement sain pour tous. - La loi cadre sur l’environnement dont les chapitres1, 2,3 du titre IV traitent de la gestion des déchets solides ménagers. - La loi 87-15 du 21 septembre 1987 portant code d’hygiène publique et son décret d’application n° 97-616 du 18 décembre 1987 qui réglemente le comportement à adopter en matière d’hygiène sur la voie publique, dans les habitations et qui en son article 97 réprimande le mélange des déchets solides ménagers avec ceux issus des hôpitaux. - La loi 97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes en République du Bénin qui confère a la commune, les compétences propres en matière de développement local ; d’environnement, d’hygiène et de salubrité. - Le décret 2003-332 du 27 Août 2003 portant gestion des déchets solides ménagers en république du Bénin. Suivant ce décret, l’intervention dans les activités de ramassage et d’évacuation des déchets est conditionnée par une autorisation d’intervention. Les autorisations sont délivrées surplace par les services de la ville par la présentation des documents statutaires de la ville et du numéro d’enregistrement du Ministère de l’Intérieur. Ce décret confirme en son article 48 ; le pouvoir donné au conseil municipal ou communal de fixer par règlement, les mesures adéquates pour la gestion des déchets ainsi que les modalités de leur enlèvement. Le décret précise que le passage de la pré-collecte à la collecte fait des ordures ménagères, un produit dont la gestion incombe à la ville.

3.2. Cadre institutionnel de gestion des déchets solides ménagers.

Les différents acteurs de la gestion des déchets solides ménagers sont ciblés dans le décret 2003-332 portant gestion des déchets solides ménagers en République du Bénin. Au nombre des acteurs on peut citer :

Le Gouvernement

Il donne les orientations nationales en matière de gestion des déchets solides ménagers. Il réglemente à travers les décrets : - les modalités et techniques de gestion des déchets solides ménagers ; - Interdit la détention des déchets au delà d’une certaine quantité ; - Autorise le recours à l’expropriation pour cause d’utilité publique des biens immeubles nécessaires à l’implantation des installations de gestion des déchets solides ménagers.

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Le Ministère de l’Environnement et de la Protection de la Nature ( MEPN )

Il est chargé de définir et de mettre en œuvre les politiques de l’Etat en matière d’environnement et de la protection de la nature. Il vient en appui aux communes pour renforcer leur capacité technique dans la gestion des déchets solides ménagers à travers la mise en place des polices environnementales ;

L’Agence Béninoise pour l’Environnement ( ABE ) Elle est chargée de mettre en œuvre la politique nationale en matière d’environnement. Elle veille à l’intégration de l’environnement dans les programmes, les plans et projets en vue d’un développement durable.

Le Ministère de la Santé( MS ) Le Ministère de la Santé est impliqué dans les travaux d’assainissement de base et la promotion des technologies d’assainissement à faible coût et l’éducation en matière d’hygiène du milieu à travers la Direction de l’Hygiène et de l’Assainissement de Base et les Services Départementaux d’Hygiène et d’Assainissement de Base.

Le Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité Il s’occupe de l’organisation des mouvements associatifs donc c’est lui qui donne un caractère légal à l’existence des structures non gouvernementales ou associations

Le ministère de la décentralisation ; de la gouvernance locale, de l’Administration et de l’Aménagement du territoire

C’est le Ministère de tutelle des collectivités territoriales. Il est chargé de veiller au bon fonctionnement des collectivités territoriales qui assurent l’observation et l’évaluation permanente de la satisfaction des besoins de la population. Il faut souligner ici que l’enregistrement au Ministère n’est pas un laisser passer d’intervention des ONG dans les communes. Chaque commune est responsabilisée pour autoriser les structures qui doivent intervenir sur son territoire.

Les communes Au terme du chapitre III de la loi N°97-029 du 15 janvier 1999 ; les communes disposent des compétences entre autre en matière de gestion des déchets solides ménagers. C’est le service technique qui assume la conduite des activités de gestion des déchets.

Les structures non gouvernementales Elle s’offre comme une opportunité pour appuyer les communes dans la pré-collecte des déchets. Même si leur activité n’est pas rémunérée par la Mairie, elles doivent avoir une autorisation d’exercice délivrée par les autorités de la commune ou elles interviennent. Le cadre juridique et institutionnel ainsi présenté comporte certes des insuffisances mais constitue une base importante pour conduire les activités d’assainissement et de gestion des déchets dans les communes. Le plus important est de veiller à établir une synergie entre les différentes actions des intervenants dans la gestion des déchets solides ménagers. En effet la mauvaise coordination des actions et les conflits d’attributions liés à une mauvaise connaissance du domaine d’intervention de chaque acteur amène les actions à se combattre sur le terrain. Or les textes clarifient le domaine d’intervention et établit les niveaux de responsabilité des actions. Il convient de veiller à ce que

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chacun exerce ses prérogatives et en cas de vide juridique faire en sorte que des arrangements dynamiques soient trouvés en attendant les reformes institutionnelles. IV. Analyse de l’état des lieux sur la gestion des déchets solides ménagers dans le Mono et analyse

4.1 Production des déchets

La production des déchets solides ménagers est liée aux activités de la population. De ce fait, Elle est donc fortement accélérée par l’effectif de la population ainsi que des habitudes alimentaires qui caractérisent cette population. En ce qui concerne le département du mono, la production est relativement moyenne, comparée à certaines villes.

Le tableau 3 : Evolution de la population des communes du Mono de 2008 à 2012

Années Communes 2008 2009 2010 2011 2012 Athiémé 48 252 49 892 51 588 53 342 55 156 Bopa 85 878 88 798 91 817 94 939 98 166 Comè 71 368 73 795 76 304 78 898 81 581 Grand Popo 49 295 50 971 52 704 54 496 56 349 Houéyogbé 91 040 94 135 97 336 100 646 104 067 Lokossa 94 185 97 387 100 698 104 122 107 662 Total 440 018 454 979 470 448 486 443 502 982

La production de déchets solides ménagers par jour et par habitant est estimée suivant le rapport de la stratégie nationale de gestion des déchets solides ménagers au Bénin à 0 ,38kg par jour et par habitant. Cette information associée à l’évolution de la population nous permet de projeter la production des déchets dans les communes du Mono de 2008 à 2012

Comme le présente ce tableau, l’effectif de la population du département du Mono connaît une croissance qui a nécessairement une répercution sur la quantité de déchets produite.

L’évolution de la production de déchets dans les communes se présente comme l’indique le graphe suivant :

Graphe 2 : Evolution de la production des déchets solides ménagers de 2002

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Le graphe présente une évolution de la quantité de déchets en permanente croissance. La question de la gestion des déchets étant aussi une question financière il s’ensuit que cette évolution doit être connue pour permettre aux communes de prévoir les ressources nécessaires pour faire face aux nécessités qu’impose cette activité. Les proportions relatives permettent aussi de situer l’apport de chaque commune dans l’organisation d’une décharge commune.

La production des déchets se présente par commune comme l’indique le tableau suivant :

Tableau 4 : Evolution de la quantité de DSM dans les communes du Mono (en tonnes )

Années Communes 2 008 2 009 2 010 2 011 2 012 Athiémé 18,34 18,96 19,60 20,27 20,96 Bopa 32,63 33,74 34,89 36,08 37,30 Comè 27,12 28,04 29,00 29,98 31,00 Grand Popo 18,73 19,37 20,03 20,71 21,41 Houéyogbé 34,60 35,77 3 6,99 38,25 39,55 Lokossa 35,79 37,01 38,27 39,57 40,91 Total prod/j/t 167,21 172,89 178,77 184,85 191,13

Conformément à la taille de la population, la production des déchets est relativement plus forte au niveau des communes de Lokossa, de Houéyogbé et de Bopa. Pendant que la commune de Comé a une production relativement moyenne ; on note les faibles taux au niveau d’Athiémé et de Grand-Popo.

4.2 Modes de gestion des déchets dans le Mono

Dans le département du Mono, le système de gestion des déchets est en général caractérisé par une absence d’organisation et surtout de choix d’une stratégie. Ainsi on note la cohabitation de plusieurs modes de collecte et de traitement/ évacuation des déchets.

Les résultats de nos enquêtes nous ont permis de relever les modes de collecte des déchets qui sont résumés dans le graphe qui suivant.

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Graphe 3 Mode d’élimination des déchets solides ménagers dans le Mono

M odes de gestion des déchets solides ménagers dans le M ono

Autres Enlèvement par la voirie

Enterrement des déchets Non déterminé

Enlèvement par les structures communautaires Brûlage

Rejet dans la nature

Le rejet dans la nature est le mode le plus fréquent par lequel les populations des communes du Mono se débarrassent de leur déchets.

Cette pratique est suivie du brûlage. L’enlèvement par les structures communautaires n’est présent que dans 2,44% des cas alors que la voirie publique est presque inexistante. On note aussi la présence des pratiques d’enterrement des déchets.

Photo1 : Dépôt sauvage de déchets au bord d’une route principale du Mono

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Ce tableau de la gestion des déchets dans le département du mono connaît quelques particularités au niveau des communes. Il convient de présenter les résultats de la collecte des données auprès des différents acteurs de la gestion des déchets solides ménagers afin d’apprécier quelques indicateurs du secteur.

4.2.1 Organisation de la gestion des déchets dans la commune de Comé

4.2.1.1 La pré collecte

La pré collecte consiste en l’enlèvement des déchets des lieux de production initiaux (maison, marché, restaurant, hôtels etc….) vers des lieux de regroupement en vue de leur transport et de leur traitement/élimination.

Dans la commune de Comé, la pré collecte est présente et connaît l’intervention de six structures de pré-collecte dont les activités se résument dans le tableau suivant :

Tableau 4 : Situation de la pré-collecte dans la commune de Comé Dénomination Nombre Effectif du Nombre Redevance Taux de d’abonnés personnel de moyenne recouvrement charrette

SADECO 125 3 2 1000 50% PROGIDEC 95 2 2 1000 50% VOIRIE COME ND 1 1 50F/ enlèv. 100% DEN-SEN 2000 60 3 2 600 70% VITAL ND 1 1 ND ND Total 280 10 8 - -

Il ressort de ce tableau ce qui suit : - Le service de la pré-collecte est connu de la population de la commune de Comè ; - Le niveau d’adhésion de la population est très faible; - Le taux de redevances moyennes globales est en dessous de 1000 FCFA; - Le taux de recouvrement est très faible.

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Ces observations nous permettent de croire en la possibilité de la mobilisation de la population en vue d’assurer l’assainissement de leur cadre de vie. La présence des structures communautaires pour offrir le service de la pré-collecte dénote de l’importance accordée au secteur dans les initiatives locales.

Mais il convient de noter que le mode d’organisation de l’activité ne permet d’assurer son efficacité et sa pérennité . En effet, s’il s’agit d’un service à but non lucratif, il n’en demeure pas moins que les charges de l’activité devront tout au moins être financées par les redevances perçues. Or en tenant compte des redevances moyennes et des taux de recouvrement, les montants perçus ne permettent pas d’assurer le minimum de salaire aux ouvriers, de prendre en compte les frais d’entretien des équipements, de faire face aux charges de gestion.

Tableau 5 : Analyse des revenus de la pré-collecte

Dénomination Nombre Redevan Taux de Redevan Effectif Ratio d’abonn ce recouvreme ce du Redevan és moyenne nt perçue personn ce/perso el nnel SADECO 125 1000 50% 62500 3+1 15 625 PROGIDEC 95 1000 50% 47500 2+1 15 833 DEN-SEN 2000 60 600 70% 25200 3+1 6 300 Total

Comme le présente le tableau ; en répartissant les redevances réellement perçues sur l’effectif des agents les salaires mensuels des agents sont en dessous du SMIG (15 000 environs) et parfois très dérisoires (6 000F).

A cette allure les acteurs de la filière, s’ils ne sont appuyé risquent de s’asphyxier très vite.

En ce qui concerne le niveau d’organisation des structures communautaires , le tableau suivant nous permet de faire les analyses

Tableau 6 : Analyse de la rationalité dans l’utilisation des équipements et du personnel

Dénomination Nombre Effectif du Nombre de Ratio Ratio d’abonnés personnel charrette charrette charrette abonnes charretiers SADECO 125 3 2 62,5 1,5 PROGIDEC 95 2 2 47,5 1 VOIRIE COME ND 1 1 1 DEN-SEN 2000 60 3 2 30 1,5 VITAL ND 1 1 1 Total 280 10 8 35 1,25

On remarque à partir de ce tableau que :

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- le passage auprès des abonnés se fait en général par une seule personne qui assure le renversement des déchets dans la charrette et la traction vers les points de regroupement ou vers les déchets, - Une charrette déssert en moyenne 35 abonnés. La faiblesse de ce ratio ne permet pas d’assurer l’amortissement des équipements et crée aussi des charges inutiles. Au regard de ces facteurs, il convient d’assurer l’encadrement des structures communautaires afin de les amener à intervenir efficacement et rationnellement.

Photo 2 : Charretier au travail

4.2.1.2 L’intervention de la commune dans le secteur

Les données collectées sur l’importance accordée aux services techniques ; les contrats de prestation, le service de collecte et la mise en place de décharge contrôlée permettent de mesurer l’intervention des communes dans le secteur. En ce qui concerne la mairie de Comé :

- Elle dispose d’un service technique d’un effectif total de deux agents; - Elle ne dispose pas d’une décharge contrôlée. Les structures de pré-collecte utilisent une ancienne carrière de graviers ; - Trois structures sont en contrat de prestation avec la mairie pour l’enlèvement des déchets. - Aucune structure ne dispose d’une autorisation officielle d’intervention de la part de la mairie.

4.2.1.3 Budget alloué à la gestion des déchets

Le Budget assainissement qui regroupe le désensablement, le balayage des marchés, des places publiques et autres s’élèvent à environ dix millions de francs CFA.

4.2.2 Organisation de la gestion des déchets dans la commune Grand-Popo

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La filière de gestion des déchets solides ménagers est inexistante dans la commune de grand Popo. En dehors de l’absence des activités et de structures communautaires, il faut faire remarquer que le service technique n’est pas fonctionnel.

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4.2.3 Organisation de la gestion des déchets dans la commune de Bopa

4.2.3.1 La pré-collecte

On note à Bopa l’intervention d’une seule structure communautaire qui intervient pour 100 abonnés. Les informations présentées dans le tableau suivant font le point des activités de pré-collecte à Bopa.

Tableau 10 : Situation de la pré-collecte à Bopa

Dénomination Nombre Effectif du Nombre Redevance Taux de d’abonnés personnel de moyenne recouvrement charrette MORIJA 100 2 2 500 75%

• Le niveau d’adhésion de la population est faible. • Le faible effectif des structures communautaires

En procédant à une répartition du revenu mensuel on note ce qui suit :

Tableau 11 : Analyse des revenus de la pré-collecte

Dénomination Nombre Redevan Taux de Redevan Effectif Ratio d’abonn ce recouvreme ce du Redevan és moyenne nt perçue personn ce/perso el nnel MORIJA 100 500 75% 37500 2+1 12500

Comme le présente le tableau, un agent gagne environ 12500FCFA par mois. Il s’avère important d’appuyer le secteur afin de permettre aux intervenants d’atteindre un niveau de rentabilité qui assure le financement de leur activité.

En ce qui concerne le niveau d’organisation ,

Tableau 12 : Analyse de la rationalité dans l’utilisation des équipements et du personnel

Dénomination Nombre Effectif du Nombre de Ratio Ratio d’abonnés personnel charrette abonnés charrette charrette charretiers MORIJA 100 2 2 50 1

On remarque à partir de ce tableau 12 que : - le passage auprès des abonnés se fait en général par une seule personne qui assure le renversement des déchets dans la charrette et la traction vers les points de regroupement ou vers les déchets, - Une charrette dessert 50 abonnés. Ce ratio est aussi faible et ne permet pas d’assurer l’amortissement des équipements et crée aussi des charges inutiles.

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4.2.1.2 L’intervention de la commune dans le secteur

En ce qui concerne la mairie de Bopa : - Elle dispose d’un service technique dont l’effectif est réduit au seul chef service technique; - Elle ne dispose pas d’une décharge contrôlée. - Aucune structure ne dispose de contrat pour la gestion des déchets avec la commune - Aucune structure ne dispose d’une autorisation officielle d’intervention de la part de la mairie.

4.2.1.3 Budget alloué à la gestion des déchets

La gestion des déchets n’est pas budgétisée dans la commune de Bopa.

4.2.4 Organisation de la gestion des déchets dans la commune de Houéyogbé

4.2.4.1 La pré-collecte

Malgré la forte population et la forte production de déchets dans la commune de Houéyogbé, la pré-collecte est presque inexistante à Houéyogbé.

On note l’intervention d’une seule structure communautaire qui intervient pour 75 abonnés. Les informations présentées dans le tableau suivant font le point des activités de pré-collecte à Houéyogbé.

Tableau 13 : Situation de la pré-collecte dans la commune de Houéyogbé

Dénomination Nombre Effectif du Nombre Redevance Taux de d’abonnés personnel de moyenne recouvrement charrette MOJEC 75 02 02 500 70%

On note un faible niveau d’adhésion de la population au service de la pré-collecte.

Cette situation qui peut s’expliquer par le taux élevé de personnes vivant en milieu rural interpelle néanmoins sur le niveau de conscience des populations face aux risques liés à la mauvaise gestion des déchets.

Le faible taux de redevance observé ne peut effectivement pas permettre à des structures communautaires de s’intéresser à l’activité vu qu’elle ne nourrit pas son homme. En procédant à une répartition du revenu mensuel on note ce qui suit :

Tableau 14 : Analyse des revenus de la pré-collecte

Dénomination Nombre Redevan Taux de Redevan Effectif Ratio d’abonn ce recouvreme ce du Redevan és moyenne nt perçue personn ce/perso el nnel MOJEC 75 500 70% 26250 2+1 8750

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Comme le présente le tableau, un agent gagne moins de 9000F par mois. Il s’avère important de créer les conditions favorables pour susciter les structures communautaires, appuyer le secteur afin de permettre aux intervenants d’atteindre un niveau de rentabilité qui assure le financement.

En ce qui concerne le niveau d’organisation , le tableau suivant nous permet de faire les analyses Tableau 15: Analyse de la rationalité dans l’utilisation des équipements et du personnel

Dénomination Nombre Effectif du Nombre de Ratio Ratio d’abonnés personnel charrette abonnes charrette charrette charretiers MOJEC 75 2 2 37,5 1

On remarque à partir de ce tableau que :

- le passage auprès des abonnés se fait en général par une seule personne qui assure le renversement des déchets dans la charrette et la traction vers les points de regroupement ou vers les déchets, - Une charrette dessert 38 abonnés. La faiblesse de ce ratio ne permet pas d’assurer l’amortissement des équipements et crée aussi des charges inutiles.

4.2.4.2 L’intervention de la commune dans le secteur

En ce qui concerne la mairie de Houéyogbé :

- Elle dispose d’un service technique dont l’effectif est réduit au seul chef service technique; - Elle ne dispose pas d’une décharge contrôlée. - Aucune structure ne dispose de contrat pour le gestion des déchets avec la commune - Aucune structure ne dispose d’une autorisation officielle d’intervention de la part de la mairie.

4.2.4.3 Budget alloué à la gestion des déchets

La gestion des déchets n’est pas budgétisée dans la commune de Houéyogbé.

4.2.5 Organisation de la gestion des déchets dans la commune d’Athiémé

4.2.5.1 La pré-collecte

Une seule structure de pré collecte intervient dans la commune d’Athiémé dont le niveau d’urbanisation est très faible. Le nombre d’abonnés déclaré par l’ONG est de 150 abonnés Le tableau suivant présente la synthèse des informations sur la pré-collecte à Athiémé.

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Tableau 16 : Situation de la pré-collecte dans la commune d’Athiémé

Dénomination Nombre Effectif du Nombre Redevance Taux de d’abonnés personnel de moyenne recouvrement tracteur ASPEL 150 4 1 500 70%

On note un faible niveau d’adhésion de la population au service de la pré-collecte.

En procédant à une répartition du revenu mensuel on note ce qui suit :

Tableau17 : analyse des revenus sur la pré-collecte dans la commune d’Athiémé

Dénomination Nombre Redevan Taux de Redevan Effectif Ratio d’abonn ce recouvreme ce du Redevan és moyenne nt perçue personn ce/perso el nnel ASPEL 150 500 70% 52 500 4+1 10500

Comme le présente le tableau, un agent gagne environ 10500

4.2.5.2 L’intervention de la commune dans le secteur

En ce qui concerne la commune d’Athiémé :

- Elle dispose d’un service technique réduit à une personne - Elle dispose d’une décharge suivie par la commune - Aucune structure ne dispose de contrat pour la gestion des déchets avec la commune - Aucune structure ne dispose d’une autorisation officielle d’intervention de la part de la mairie.

4.2.5.3 Budget alloué à la gestion des déchets

Les ressources de la commune d’Athiémé sont très faibles. Malgré la volonté des autorités municipales, le budget alloué à l’assainissement dont fait partie la gestion des déchets est faible.

Au niveau de la commune d’Athiémé, il est important de souligner la prise de conscience des autorités face à la question. Ceci s’est concrétisé par un essai d’appui de l’ONG DCAM/BETHESDA.

4.2.6 Organisation de la gestion des déchets dans la commune de Lokossa

4.2.6.1 La pré-collecte

La commune de Lokossa est le chef lieu du département du Mono. Il abrite à cet effet la plupart des services administratifs et donc a un niveau d’urbanisation relativement plus élevé. Le tableau suivant présente le niveau d’abonnement à travers la ville de Lokossa.

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Tableau n°18 : Situation sur l’état d’abonnement dans la commune de Lokossa

Dénomination Nombre Effectif du Nombre Redevance Taux de d’abonnés personnel de moyenne recouvrement charrettes ASL 157 5 3 1000 80% FNDH 72 2 2 1000 60% ATOHM 131 3 3 1000 75% CDQ Agonvê 114 4 4 1000 50% Total 607 14 12 1000

De l’analyse du tableau ci-dessus, il ressort que le taux d’abonnement reste faible à Lokossa. On constate que le taux réel d’abonnement est de 31,35%. Cela montre qu’il reste des efforts à fournir pour régler la question de la salubrité de la ville. Actuellement, avec l’appui de l’ONG DCAM BETHESDA, un travail est entrepris pour amener les ménages à s’abonner davantage mais les relations entre les deux partenaires souffrent d’un problème d’harmonisation de la méthode de gestion administrative et de conduite des activités.

Comme le présente le tableau, les taux de redevance et de recouvrement ainsi que les nombres d’abonnés desservis par les ONG sont relativement plus importants dans la commune de Lokossa. Le tableau suivant nous permet d’apprécier les revenus de la pré-collecte dans la commune.

Tableau 16 : Analyse des revenus de la pré-collecte dans la commune de Lokossa

Dénominatio Nombre Redevanc Taux de Redevan Effectif Ratio n d’abonné e recouvreme ce du Redevanc s moyenne nt perçue personn e/personn el el ASL 157 1000 80% 125 600 4 31400 FNDH 72 1000 60% 43 200 3 14400 ATOHM 131 1000 75% 98 250 4 24562,5 CDQ Agonvê 114 1000 50% 57 000 11400 5

La répartition des redevances est relativement plus élevée mais ne permet pas d’équilibrer les charges et de permettre aux pré-collecteurs d’avoir une indépendance financière.

4.2.1.2 L’intervention de la commune dans le secteur

En ce qui concerne la commune de Lokossa, l’appui de la commune d’Evere de la Belgique a permis d’amorcer des reformes en matière d’assainissement. Ainsi en raison de la difficulté de trouver une décharge sur le territoire de la commune du fait de la situation du sol ; des négociations ont été faites avec la commune de Dogbo dans le Couffo. Cette étude de faisabilité reste encore non mise en œuvre.

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Quelques infrastructures de gestion des déchets solides ménagers sont disponibles comme les points de regroupement ; des tracteurs et des camions de transport et sont gérés par les services techniques de la mairie de Lokossa.

Au regard de la situation de la gestion des déchets dans les communes du Mono, il convient de mettre en place un système d’appui aux communes afin de susciter l’adhésion des populations pour un meilleur assainissement de leur cadre de vie.

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IV. Quelques éléments de mise en place d’un système efficace de gestion des déchets solides Ménagers dans le département du Mono

La situation de la gestion des déchets solides ménagers dans les communes du Mono est préoccupante. Elle est caractérisée par une grande absence de volonté des acteurs de contribuer à une bonne gestion des déchets solides ménagers dans les communes.

La présence des dépotoirs sauvages dans toutes les communes à des endroits très visibles à coté des habitations sont des signes patents de la faible conscience des populations face aux dangers liés à la mauvaise gestion des déchets.

La synthèse de cette situation se présente comme l’indique le tableau suivant :

Tableau 17 : Synthèse de la situation de la gestion des DSM dans le Mono

Dénomination Nombre Redevance Nombre de Niveau Implication des d’abonnés moyenne pré collecteur d'adhésion de autorités la population communale Comé 280 900 5 Faible Acceptable Grand-popo 0 0 0 Nul Très faible Bopa 100 500 1 Faible Faible Houéyogbé 75 500 2 Faible Faible Athiémé 150 500 1 Faible Acceptable Lokossa 607 1000 4 Acceptable Acceptable Total 1212 842 13 Faible Faible

S’il est vrai que la capacité financière des communes ne leur permet pas d’appréhender à elles seules et dans sa globalité la question de la gestion des déchets ; il n’en demeure pas moins que c’est à elles que la loi confère la gestion de ces déchets afin qu’elles favorisent l’amélioration des conditions de vie des populations.

Il revient donc aux communes d’assurer la mise en place du cadre incitatif pour favoriser l’émergence des initiatives communautaires qui doivent l’aider dans la gestion de la filière.

Les autorités communales manquent de visibilité sur les opportunités que peuvent leur apporter la mise en place d’un système efficace de gestion des déchets solides ménagers tant en terme de rapprochement de la population des élus que de la création des emplois. La réduction de l’effectif des services techniques à un seul ou deux agents dans la plupart des communes constitue la preuve de l’absence d’intérêt accordé au secteur.

Et pourtant plusieurs communes au Bénin notamment les communes de Cotonou et de Ouidah ont fait l’expérience et compris que l’organisation de la filière de gestion des déchets solides ménagers est porteuse :

- Elle contribue à l’amélioration des conditions de santé des populations ; - Elle favorise la création d’emplois ;

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- Elle favorise le développement du tourisme ; - Elle rapproche les autorités communales des administrés ; - Elle promeut le dialogue entre les acteurs de développement ; - Elle lutte contre la pauvreté.

L’ensemble de ces facteurs positifs reconnus à la filière de gestion des déchets solides ménagers est effectif si l’option de gestion est bien choisie et l’ensemble des acteurs sont suffisamment encadrés et motivés afin de favoriser au niveau de chacun sa partition pour l’atteinte des objectifs d’assainissement.

4.1 Choix des zones d’intervention

Les communes connaissent beaucoup de zones rurales où l’adhésion des populations au système intégré de gestion des déchets solides ménagers doit être difficile voire impossible à coût terme. En effet, non seulement il est difficile d’amener les populations à payer un service de pré-collecte mais aussi à adhérer facilement au système mais aussi parce que les zones d’accès sont difficiles. Il faut donc opérer de manière progressive en commençant par les zones urbaines puis en étendant progressivement l’action vers les autres zones.

Les communes du Mono sont actuellement en plein développement. Les espaces entres les maisons isolées se comblent de plus en plus ce qui favorisera le développement de la ville, facteur important dans la réussite des actions de développement.

4.2 Volonté et capacité des populations à payer le service de la pré-collecte

Un sondage effectué au niveau d’un échantillon de la population de chaque commune montre que la population est peu consciente de l’importance de la bonne gestion des déchets solides ménagers. Elles estiment qu’elles ne produisent pas assez (32% des répondants) pendant que 24% des répondants sont indifférents à la question. En ce qui concerne la tarification, elle est considérée juste. Mais les populations reconnaissent quelques fois manquer de capacité pour payer à temps les redevances, ce qui explique les faibles taux de recouvrement.

Une réceptivité des actions est observée et doit être renforcée dans les politiques de sensibilisation pour amener la population à savoir que :

- L’abonnement doit être une obligation pour chaque habitant - Il y a un coût d’opportunité sanitaire.

Dans le premier cas il s’agit de l’application de la loi sur l’obligation de tout citoyen de participer à la sauvegarde de son environnement et qui est plus connu sous le terme de pollueur payeur et dans le second cas il s’agit des nombreuses maladies liées à la cohabitation avec les déchets ; de leur infiltration dans la nappe pour polluer les eaux que l’on évite et de ce fait en faisant des économies sur les dépense en soins de santé. Les taux d’abonnement doivent être analysés en vue d’assurer la rentabilité de l’activité dans une option de pérennité. Les quantités produites ainsi que le standing des quartiers seront mis en jeux pour déterminer de manière participative les taux. Déjà il faut noter l’adhésion de la population aux questions d’assainissement.

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4.3 Potentialités de valorisation des matières non organiques

L’observation des différents marchés des communes du Mono montre la commercialisation de plusieurs objets issus de la récupération, de la transformation des produits que l’on peut retrouver dans les déchets.

Il s’agit notamment :

- Des bouteilles utilisées par les ménagers pour conserver les huiles et les boissons ; - Des boites de conserves utilisées pour la fabrication des lampions et autres petits objets, - De la ferrailles et autres tôles pour la fabrication de petits couteaux houes, - Etc.

Or les études sur la caractérisation montre la présence de ces objets dans les déchets produits au niveau des communes du Mono. Une meilleure organisation du suivi de du circuit des déchets favoriseront le développement de ces activités génératrices de revenus.

4.4 Potentialités de valorisation des matières organiques

L’un des grands bénéfices que l’on tire de la bonne gestion des déchets en Afrique de l’ouest est l’utilisation de la matière organique fortement présente pour fabriquer du compost, un fertilisant très riche pour les cultures surtout maraîchères.

Non seulement ce fertilisant permet d’améliorer la texture des sols mais aussi de produire des légumes sains sans produit chimique à moindre coût de revient.

La présence des maraîchers dans tout le département du Mono constitue des indicateurs importants de l’existence de la demande.

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Conclusion

Cette étude sur la situation de la gestion des déchets solides ménagers dans les communes du Mono nous permet d’abord d’affirmer qu’un projet de gestion des déchets solides ménagers est viable, rentable et répond à un besoin réel de la population tel qu’exprimé tant par la population que par les différents paliers des autorités locales.

La mise en place d’une filière organisée de gestion des déchets solides ménagers est donc réaliste et nécessaire. Il revient aux acteurs impliqués de veiller à une mise en œuvre rapide des actions permettant de réorganiser et de dynamiser la filière sur la base des réflexions issues de notre travail.

En effet, les différentes analyses empiriques menées dans cette étude ont permis d’aboutir à des conclusions importantes au niveau des différentes chaînes de la filière de gestion des déchets solides ménagers.

Ces analyses montrent que les administrations communales doivent renforcer leurs capacités en ressources humaines au niveau des Services techniques pour répondre convenablement aux exigences de la réorganisation de cette filière.

Par ailleurs, les différentes analyses faites ont révélé l’existence d’un certain nombre d’insuffisances au niveau des acteurs intervenant dans le secteur. Cela s’observe aussi bien au niveau de l’administration communale qu’au niveau des ONG de pré- collecte.

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Documents de références

 Constitution de la république du Bénin  Loi cadre sur l’environnement  Loi 87-15 du 21 septembre 1987 portant code d’hygiène publique  Décret d’application n° 97-616 du 18 décembre 1987 réglementant le comportement à adopter en matière d’hygiène sur la voie publique, dans l’habitation.  Loi 97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes en République du Bénin  Le décret 2003-332 du 27 Août 2003 portant gestion des déchets solides ménagers en république du Bénin.  Guide de gestion des déchets solides ménagers dans la ville de Cotonou  Recensement Général de la Population et de l’Habitat 2002  Plan de Développement de la commune de Comé  Plan de Développement de la commune de Lokossa  Plan de Développement de la commune de Houéyogbé  Plan de Développement de la commune de Bopa  Plan de Développement de la commune de Athiémé  Plan de Développement de la commune de Grand-Popo  Stratégie Nationale de Gestion des Déchets Solides Ménagers au Bénin

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