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I Le mode d'emploi

u'elles sont riches en enseignement les récentes péripéties entourant l'avenir politique de Jean SAOVfioM Charest! Pour la onzième fois peut-être dans l'his- Qtoire de ce pays qui n'en finit plus de finir, les an- glophones auront voulu qu'un native complai- sant fasse au Québec une job qu'ils n'ont pas le courage d'assumer eux-mêmes. Les appels frénétiques au messie Jean Charest, ré- percutés des Rocheuses au Maritimes, s'inscrivent dans la plus pure tradition canadienne, qui a vu les Georges- Étienne Cartier, Wilfi-id Laurier, Ernest Lapointe, Louis- Stephen Saint-Laurent, Pierre Trudeau et Jean Chrétien re- M chel cevoir le mandat de «mettre le Québec à sa place». Parce que le vrai mandat, ce n'est pas de sauver le Canada. Pour le ROC, le sauvetage du Canada sera le fait des anglophones et il était devenu impérieux que Jean comme celui qui s'était répandu dans les rues de Montréal Charest, qui nourrit leur complexe d'infériorité face aux à deux jours du référendum; c'est de le circonscrire; c'est politiciens originaires du Québec, laisse la place. de prendre tous les moyens pour qu'il ne lui pousse pas Parce que le vrai mandat, c'est de faire taire le Qué- des ailes de géant, de peur qu'il porte ombrage aux moi- m bec; c'est d'étouffer son cri, y compris par des love-in neaux qui piaillent tout autour. éê Sans compter qu'un Jean Charest, qui dispute de- puis quatre ans à Preston Manning le terrain de la droite la plus conservatrice, ferait passer , une fois devenu libéral mais Rioux au Revenu! toujours conservateur, pour un dangereux Z'MyJ?'- homme de gauche... Non mais! • ; yant toute sa vie fait preuve de solidarité, c'est animé de cet esprit Aque le ministre du Travail, Matthias Rioux, a redit son soutien aux ripoux de la CSST, ceux-là même qui font sans gêne aucune dans l'immo- ral, même si on nous dit que ce serait légal de traquer dans leur intimité Une petite vite! des citoyens réputés innocents après tout. C'est bien sûr la faute de la CSN si la fa- On se plaît à rêver aux ravages que ferait au ministère du Revenu mille Malenfant, le fils du moins, a tenté de ce ministre à poigne, qui affiche une telle horreur pour la fraude et les se refaire une santé financière en voulant fraudeurs. Ayant établi son autorité en s'en prenant à des ménés d'eau faire la passe dans la drogue, dans un motel douce, ne serait-il pas l'homme tout désigné pour s'attaquer de front et de passe. avec succès aux requins de la finance? C'est bien sûr la faute de la CSN si le Et au lieu d'engager d'anciens policiers à la retraite pour réaliser petit monde des affaires a perdu son héros, ses filatures filmées, les gains appréhendés lui permettraient d'engager qu'on avait statufié de son vivant au Châ- les plus grands parmi les cinéastes. teau Frontenac au cours d'une cérémonie Il n'en tient qu'à lui de nous consulter, s'il voulait commencer un haute en couleurs oij officiaient les Lee laccoca, Marcel Aubut et Max Gros-Louis. tournage fort payant. Les pages économiques des grands journaux sont Les lustres de cristal du fleuron hôtelier de pleines de vedettes en puissance qui, si filmées de près, pourraient deve- la Vieille capitale vibrent encore de l'ovation nir les protagonistes des plus grands films d'horreur de l'histoire. Pen- délirante accordée au toffe de Charievoix, sons à ce que ferait Spielberg des Bronfman quittant le Canada avec 2 qui avait su, lui, mettre la CSN à sa place. milliards dans leur coffre de voiture. À ce qu'aurait réalisé Gilles Carie Mais ce n'est certes pas la faute de la avec Raymond Malenfant et le Centre de ski Pin Rouge; ou Wim Wenders CSN si ce très petit et pas du tout mer- aux trousses de Robert Obadia ou Michel Gaucher. veilleux monde des affaires a les héros qu'il Le cinéma, c'est pour faire rêver, non? mérite!

nouvelles CSN Coordination Rédaction Pliotograpiie Pour modifier est l'organe officiel Jean-Pierre Paré Robert Boucher Alain Chagnon le nombre d'exemplaires reçus: de la Confédération Michel Rioux Michel Crête (514) 598-2233 des syndicats nationaux Roger Deslauriers Caricaturiste 1601, av. de Lorimier, Montréal, Qc H2K 4M5 Louis-Serge Houle (514-598-2131). Conception Boris graplilque Thérèse Jean Publié à tous les quinze Jean Gladu Maroussia Kishka Soutien teciinique Les syndicats ont l'autorisation jours, il est tiré à 23,000 Luc Latraverse Lyne Beaulieu (et notre encouragement) exemplaires et distribué Mise en page Lucie Laurin Impression gratuitement dans les informatique Jean-Pierre Paré Les syndiqués CSN de de reproduire le contenu de Michel Rioux syndicats de la CSN à Jean Gladu L'Imprimerie L'Éclaireur nouvelles CSN dans leur journal. travers le Québec. Jean-Pierre Paré Jacqueline Rodrigue de Beauceville. Claude St-Georges

Page 2 • NOUVELLES CSN 439 • 20 mars 1998 Le coup dejarnac de aux employés [out leur laissait croire qu'avec la nouvelle loi, le fisc à pourboire eur foutrait la paix avec le passé. C'était une ruse!

Maroussia Kishka

Une onde de choc balaie actuellement le monde des tra- sent la déclaration des pour- boire de sa succursale ont reçu vailleurs à pourboire. Obligés de déclarer leurs pourboi- boires aux quinze jours. Les de tels projets de cotisation. res au quinze jours depuis le premier janvier, ils ont eu employé-es n'ont pas obtenu Après une première rencontre la mauvaise surprise de voir leurs déductions à la source l'imposition des frais de service avec Revenu Québec, son syn- ronger leur maigre chèque de paie. Dans bien des cas, il mais leurs gains sont reconnus dicat a décidé de les contester. ne leur reste pour payer l'épicerie, le logement et les dorénavant comme un revenu Normalement, les impôts autres dépenses courantes que leurs pourboires, un re- pour les fins des bénéfices so- doivent être établis en fonction venu qui fluctue d'une semaine à l'autre. Et voilà que le ciaux. Sur le terrain, les enquê- du revenu réel d'une personne. ministère du Revenu leur réclame à nouveau rétroacti- teurs du fisc se sont faits plus Mais dans le monde de la res- vement des impôts supposément dus pour 1996. discrets et la Fédération du tauration et de l'hôtellerie, les commerce a accepté de colla- méthodes choisies par le fisc i-«'insécurité que suscitent de l'État et à freiner le travail au borer à la mise en place du s'appuient sur des hypothèses ces changements et le senti- noir, le ministre des Finances, nouveau régime fiscal, même si bâties à même des projections ment de révolte que provoque Bernard Landry, avait décidé elle a certaines réserves. Mais de groupe. Ainsi, par exemple. la reprise de ce qu'ils appellent de passer au peigne fin les em- après la tempête du verglas, Revenu Québec détermine le une «chasse aux sorcières» sont ployé-es à pourboires pour leur elle va déchanter: le fisc a repris volume de ventes de repas réa- telles que la présidente de la réclamer rétroactivement des de plus belle son opération de Fédération du commerce, Lise impôts supposément dus pour «chasse aux sorcières». Poulin, reçoit constamment les années 1994, 1995 et 1996. des appels d'employé-es de la Revenu Québec prétend que Réclamation de 2 000 $ restauration et de l'hôtellerie seulement 5 pour cent des im- Revenu Québec a envoyé ces jours-ci. «A la fin de novem- pôts dus sur les pourboires lui plus de dix mille projets de co- bre dernier, nos syndicats nous sont versés. La décision a sou- tisations aux employé-es à disaient que les fonctionnaires levé un tel tollé de protestation pourboire au cours des derniè- de Revenu Québec avaient sus- que rapidement, au printemps res semaines. Sylvie Baril, une pendu leurs enquêtes. On a cru dernier, le ministre Landry a serveuse ayant 18 ans de mé- alors que le gouvernement avait rebroussé chemin et décidé de tier, est du nombre. Elle a accepté notre demande d'accor- limiter ses visées à 1996, ce que trouvé dans son courrier une der l'amnistie fiscale pour 1996 les employé-es à pourboire ont lettre datée du 20 février lui ré- et de se tourner vers l'avenir afin continué à contester puisque clamant 2 000 $ pour l'année de bâtir un lien de confiance leurs bénéfices sociaux, dont fiscale 1996. «C'est beaucoup), avec les employé-es à pourboire. l'assurance emploi, n'étaient soupire cette femme de 39 ans Mais aujourd'hui, on fait le basés que sur leur salaire mini- qui est la présidente du syndi- constat que ce n'était qu'une mum. Craignant le fisc et de cat des employé-es d'une rôtis- ruse pour obtenir notre collabo- nouvelles charges sociales, les serie St-Hubert du quartier ration», affirme Lise Poulin, qui restaurateurs protestaient Hochelaga-Maisonneuve. a demandé en conférence de aussi. Comme ses autres collègues presse, le 15 mars, de cesser La turbulence dans le qui y travaillent, elle ne roule cette «chasse aux sorcières». monde de la restauration a pris pas en Cadillac. Son salaire et fin tout juste avant les Fêtes, ses pourboires lui donnent un Lise Poulin: «Le gouvernement n'a pas Rétroactivité quand de nouvelles disposi- revenu brut de moins 300 $ par voulu obliger les consommateurs à ver- Cherchant par tous les tions ont été adoptées par l'As- semaine. ser (les fra is de service. Ce sont nos gens moyens à renflouer les coffres semblée nationale. Elles impo- Tous les employé-es à pour- à pourboire qui en paient le prix.»

NOUVELLES CSN 439 • 20 mars • Page 3 Saviez-vousque.

• Un tiers des quelque 180 000 personnes qui travaillent dans les secteurs de la restauration et de l'hébergement sont des travailleurs à pourboire.

' Plus de 50% des employés à pourboire sont des femmes.

' Le Québec est la seule province canadienne où il existe un salaire minimum spécifique pour les travailleurs à pourboire. Il est de 6,05 $ comparativement à 6,80 $ pour les autres travailleurs québécois au salaire minimum.

Usé par une serveuse en divi- envoie souvent ses enquêteurs outre qu'il serait erroné de Baril. Mais elle craint mainte- sant le chiffre d'affaires du res- les observer, car tout le monde taxer les employés à pourboire nant que Revenu Québec exige taurant par le nombre d'heures ne paie pas avec une carte de sur le volume total de leur ven- le même pourcentage que ce- travaillées des employé-es à crédit! «Chez nous, on ne sait tes, parce que tous les clients lui qu'il a estimé pour 1996, ou pourboire; ou encore, il tente trop comment, ils ont établi ne leur laissent pas des pour- encore qu'on leur demande un de l'établir via les cartes ma- qu'on faisait des revenus de boires. «En général, les Euro- minimum de 8 pour cent de gnétiques ou les numéros de pourboires équivalant à 11,84 péens ne nous en donnent pas leurs ventes, comme le prévoit facturation de chacun des em- pour cent de nos ventes de repas parce que, chez eux, les frais de maintenant la loi. «Plusieurs ployé-es. Or, ces cartes ou nu- alors qu'en général, ça se rap- service sont inclus dans la fac- pensent à quitter le métier», méros de facturadon sont uti- proche plus de 9 pour cent», ture», explique Patrick Teyssé- souligne-t-elle. souligne Sylvie Baril. dou. Entre mai et septembre, Dans la restauration rapide, « On s'est rendu compte aussi 35 pour cent de la clientèle de les serveuses de métier gagnent que leurs calculs ne sont pas l'hôtel est européenne. de petits revenus qui tournent exacts», ajoute de son côté Pa- souvent autour de 14 000 dol- trickTeyssédou, le président du 30 000 $ de différence lars parce qu'elles ne travaillent Syndicat des travailleurs et tra- En vérifiant en outre les qu'entre 20 et 30 heures par se- vailleuses de l'hôtel Bonaven- chiffres de Revenu Québec, ils maine. «On ne peut pas faire 40 ture. Eux aussi ont reçu des ont découvert que l'addition heures. C'est trop dur physique- projets de cotisation au tout des pourboires estimés par le ment, et puis on travaille juste début de décembre. «On pen- ministère pour chacun des aux heures des repas», explique sait qu'avec l'introduction des employé-es de la salle à man- Sylvie Baril. Les opérations ré- nouvelles dispositions, le gou- ger Le Castillon, dans les pro- troactives du fisc les coincent vernement allait les abandon- jets de cotisation, diffère de financièrement. Ces femmes, ner^), précise-t-il. Mais avec les 30 000 dollars du total que Re- souvent cheffes de famille, ne nouveaux projets de cotisation venu Québec attribue en pour- savent pas comment elles vont du mois de février, ils ont com- boires à cette salle à manger en pouvoir satisfaire toutes ces ré- clamations du fisc, d'autant Sylvie Baril: le fisc lui réclame pris que rien n'était encore ré- 1996. 2 000 $ pour 1996. «C'est beau- glé. Son syndicat conteste aussi Et à moins qu'ils n'obden- plus qu'avec les nouvelles dis- coup!», soupire-t-elle.vSurtout les projets de cotisation. nent prochainement l'amnistie positions de la loi, elles ont quand on gagne 300 $ par se- Revenu Québec réclame du gouvernement du Québec, moins d'argent. maine, en effel. 3 000 $ à Patrick Teyssédou les employé-es à pourboire pour 1996. Ce serveur de 39 s'attendent à ce que ces évalua- Les nouvelles dispositions Usés par plusieurs employé-es ans, qui a 23 ans d'expérience, tions contestées soient trans- remises en question en raison du roulement du per- a un revenu annuel de quelque mises à Ottawa qui, à son tour, Des simulations de cotisa- sonnel dans des établisse- 40 000 $. «Ils évaluent que mes leur enverra des avis de récla- tions et de l'impôt à payer pour ments. Les chiffres de ventes revenus de pourboires équiva- mations fiscales pour l'année l'année 1998, validées par Re- sur lesquels sont donc basés les lent à 12 pour cent de mes ven- 1996. Et tout cela se déroule à venu Québec, démontrent projets de cotisation ne corres- tes. C'est trop>, explique-t-il. Le quelques semaines de la re- qu'un bon nombre d'employés pondent pas au portrait réel restaurant familial de l'hôtel, mise des déclarations d'impôt voient leur paie au salaire mi- des ventes faites par chacun La Bourgade, offre des buffets. pour l'année 1997! nimum servir en totalité à dé- des employé-es. La clientèle a donc l'habitude «L'an dernier, on a décidé frayer leurs impôts et avanta- de laisser des montants moins, collectivement et avec notre ges sociaux de l'année en Des espions élevés qu'à la salle à manger employeur de déclarer 5 pour cours. Ainsi, un employé à Le fisc essaie aussi de savoir puisque le service aux tables cent de nos ventes comme re- pourboire qui fait un revenu combien de pourboires lais- est réduit au minimum. venu de pourboires sur chacune annuel de 24 492 $ pour 20 sent les clients et pour cela, il Son syndicat considère en de nos paies», explique Sylvie heures de travail par semaine

Page 4 • NOUVELLES CSN 439 • 20 mars 1998 La Commission sur la fiscalité dit la même chose que nous!

>ans son rapport de 1996, la Commission sur la fisca- lité et le financement des services publics recommandait au gouvernement d'inclure le pourboire sur la facture et d'accorder l'amnistie fiscale aux travailleurs à pourboire: «La Commission reconnaît que les travailleurs à pour- boire font face à un problème d'équité, dans la mesure oîi leurs bénéfices sociaux (assurance chômage, régime de ren- tes et paie de vacances) sont calculés à partir d'un revenu qui exclut les pourboires, bien qu'ils soient partie intégrante de leur revenu imposable. «Cette situation incite plusieurs travailleurs à pourboire à ne pas déclarer ces montants à l'impôt. Pour corriger cette Patrick Teyssédou: «0« s'est rendu compte aussi que les calculs de situation, la Commission propose de rendre le pourboire Revenu Québec ne sont pas exacts.» obligatoire dans le secteur de la restauration, et ce, pour tous les employés à pourboire assujettis au salaire minimum spé- au salaire de base de 6,05 $ au fisc qu'on a pas reçu 8 pour cifique à cette catégorie d'employés. Par ailleurs, les employés l'heure voit la totalité de sa paie cent quand les gens nous paient pourraient bénéficier des programmes sociaux sur la base de 242 $ aux deux semaines comptant?», ajoute Patrick de leurs revenus incluant les pourboires, contrairement à la fondre pour payer les impôts Teyssédou. situation actuelle où des employés qui déclarent les pour- fédéral et provincial, l'assu- En outre, dans le milieu de boires ne peuvent bénéficier de la protection reliée à l'assu- rance emploi et la RRQ. Il de- la restauration où les em- rance-emploi. La Commission recommande au gouverne- vra même ajouter de sa poche ployeurs sont reconnus pour ment de ne pas se servir de l'entrée en vigueur de cette me- 15,98 $ par deux semaines. Il lui frauder le fisc, la loi leur laisse sure pour procéder à des cotisations rétroactives de ces em- reste donc ses pourboires pour une porte de sortie pour dimi- ployés.»* vivre. «Ça été un choc pour pas nuer leurs charges fiscales et Le gouvernement n'a pas donné suite à ces deux recom- mal de monde. On aurait pré- sociales. L'acharnement du mandations. Les clients ont conservé leur entière liberté féré que des frais de services fisc, ces jours-ci, qui n'a de verser un pourboire. Mais pas les travailleurs puisque, soient imposés. Ils seraient qu'avivé la suspicion des tra- depuis le 1" janvier, les serveurs et les serveuses doivent, aujourd'hui inclus dans la paie. vailleurs, donnera sûrement quant à eux, déclarer un minimum de 8 pour cent de re- Mais le gouvernement n'a pas une bonne prise à des restau- venu de pourboire sur les ventes de repas et de boissons voulu obliger les consomma- rateurs. «Plusieurs tentent d'ob- qu'ils font à leurs clients. Le gouvernement a décidé en teurs à verser des frais de service. tenir de leurs employés qu'ils outre de leur réclamer des impôts rétroactivement. Il n'y a Ce sont nos gens qui en paient déclarent à leur place leurs re- donc pas d'amnistie fiscale. le prix», note Lise Poulin. venus de pourboires», explique Seule consolation, les gens à pourboire ont obtenu «Depuis deux semaines, je Lise Poulin. Une petite passe qu'enfin leurs cotisations à la Régie des rentes du Québec sers un Européen qui ne laisse qui prive les employés de la et à l'assurance emploi soient calculées en fonction de la pas de pourboire. Et dernière- reconnaissance de leurs pour- totalité de leur revenu, ce qui inclut donc dorénavant leurs ment, une personne qui devait boires aux fins de leurs bénéfi- pourboires. payer une facture de 350 dollars ces sociaux. ne m'a laissé que dix dollars. Ainsi donc, l'accalmie a été Elle ne sait pas que le gouverne- de courte durée. Une nouvelle * Ensemble pour un Québec responsable, rapport de la Com- ment me taxe au minimum année de turbulence s'an- mission sur la fiscalité et le financement des services pu- pour 8 pour cent sur chacune de nonce dans la restauration et blics, pl25 mes ventes. Comment voulez- l'hôtellerie. vous qu'on prouve au patron ou

NOUVELLES CSN 439 • 20 mars • Page 5 Transport scolaire Le petit inonde a eu gain de cause La petite histoire d'une belle victoire.

Luc Latraverse Le dernier NouveUes CSN relatait par anticipation une mani- festation qui n'a jamais eu lieu, résultat de l'écart entre notre heure de tombée et la sortie des presses. Mais un bon règle- ment vaut bien une manifestation annulée...

i-evoyons les faits. Après gnant la Fédération des com- tés de parents avoir rencontré la ministre de missions scolaires et les com- venu s'opposer l'Éducation, , missions scolaires de suspen- à l'arrêt de ser- qui ne les avait guère rassurés dre toute coupure dans le fi- vice du 10 Marcel Gauthier, président du Secteur transport sur la menace de compressions nancement du transport sco- mars, lequel a scolaire de la FEESP: «La manière CSN a encore une fois fait ses preuves.» de 70 millions de dollars, les re- laire. commencé son présentant-es du Secteur Cécile Croze et Francine intervention en précisant qu'il scolaire a obtenu que les com- transport scolaire de la Fédéra- Martel, deux chauffeures parlait en son nom personnel... pressions de 70 millions soient tion des employé-es de services membres de l'exécutif du Sec- La CSN a également fait valoir réduites à néant, que les em- publics et de la CSN annon- teur transport scolaire (FEESP- que tous les moyens, notam- plois et les conditions de travail çaient une grève de 24 heures CSN), ont rappelé au Conseil ment la distribution de près de soient maintenus et qu'une ta- pour le 10 mars, avec manifes- des services essentiels qu'il 100 000 tracts, avaient été dé- ble de travail du transport sco- tation devant l'Assemblée na- n'était pas intervenu lors de ployés sans succès pour sensi- laire soit constituée pour trai- tionale, à Québec. Quelques débrayages dans le passé, biliser la population. Le Conseil ter des questions qui touchent heures plus tard, ce mardi 3 même s'ils avaient été prolon- des services essentiels a sus- ce secteur. Le président du Sec- mars, une rencontre entre les gés. Les parents, de leur côté, pendu l'émission de son or- teur transport scolaire, Marcel transporteurs et tous les syndi- n'avaient pas porté de plainte donnance jusqu'au lundi 9 Gauthier, a souligné les efforts cats de chauffeurs d'autobus durant ces conflits. Au con- mars à 15 heures pour permet- de la CSN, de la FEESP et des scolaires affiliés à la CSN, à la traire, la CSN a soumis au con- tre aux parties de conclure une syndicats du transport scolaire, FTQ et à la CSD débouchait sur seil une pétition signée par entente négociée. Ce qui fut le qui ont permis de mener une la création d'une Coalition pa- quelque 45 000 parents qui ap- cas. campagne gagnante au plan de tronale-syndicale du transport puyaient leurs revendications, la mobilisation, de l'informa- scolaire regroupant l'Associa- ce qui a cloué le bec au prési- Un règlement satisfaisant tion, de la défense devant le tion des propriétaires d'auto- dent de la Fédération des comi- La Coalition du transport conseil et de la négociation. bus scolaires du Québec (APAQ) et les trois organisa- tions syndicales. L'Association du transport écolier du Québec (ATEQ), la plus importante avec 90 pour cent des transpor- teurs scolaires, réservait son adhésion pour consulter son assemblée générale, le ven- dredi 6 mars. La même journée, l'ATEQ annonçait en direct sur les ondes du Réseau de l'infor- mation (RDI) qu'elle avait con- clu une entente avec le minis- tère de l'Éducation et qu'elle ne participerait pas à l'arrêt de service prévu pour le 10 mars.

Des moyens de pression légitimes Le procureur de la CSN a exigé du Conseil des services essentiels, dès le début l'audi- tion, le samedi 7 mars, qu'il Comme plusieurs autres dans toutes les régions du Québec, les syndicats de chauffeur-es d'autobus scolai- res de la région de Grand-Mère ont manifesté leur opposition aux compressions du financement de ce ser- émette une ordonnance enjoi- vice.

Page 6 • NOUVELLES CSN 439 • 20 mars 1998 il l'a fait à maintes reprises, il ne faut pas s'imaginer que cela ne donne pas de mauvaises idées des impacts d'une négociation aux autres employeurs dans le secteur privée, dit Louis Bibaud.

Les consultations avec rÉtat sont considérables» L'ensemble des fédérations de la CSN présentes dans le — Louis Bibaud, nouveau coordonnateur secteur public procéderont à des consultations de leurs ins- des négociations dans le secteur public tances entre le 25 et le 28 mars. D'ores et déjà, il apparaît que les grands axes de revendica- Michel Riocix tion toucheront l'emploi et les H n'y a pas beaucoup de fonctions à la CSN qui soient aussi délicates à salaires. Il donne l'exemple de remplir que celle de coordonner les négociations dans le secteur public. l'hôtellerie, où plusieurs em- La conciliation des intérêts parfois dUvergents à l'intérieur du mouvement ployeurs tentent de remettre en et des secteurs, de même que l'harmonisation des revendications, dans cause des services auxiliaires nos rangs et avec nos partenaires syndicaux, ne sont pas toujours éviden- comme la buanderie et la res- tes. Sans compter que celui avec lequel s'engagent les discussions, c'est tauration, pour les confier à la l'État québécois. Un État qui, trop souvent depuis plus de 30 ans, a con- sous-traitance. La même tenta- fondu ses rôles d'employeur et de législateur. tion peut être observée dans le réseau de la santé et des servi- ces sociaux. amikaze ou idéaliste? La ces expériences, il n'aurait pas f

Une job exigeante La coordination des négo- ciations du secteur public, de par sa nature même, est un emploi particulièrement pé- rilleux. Louis Bibaud s'y engage en apportant avec lui les va- leurs qui ont nourri son action dans d'autres sphères du mou- vement. «Le succès d'une entre- prise de cette envergure ne peut reposer sur les épaules d'une seule personne. C'est la mobili- sation des membres, notre capa- cité d'identifier correctement leurs besoins et la crédibilité que Dans la foulée des Marcel Pépin, Jacques Desmarais, Marcel Gilbert, Jean-François Munn, Normand Brouillet, nous saurons gagner qui seront François Lamarche et Vincent Dagenais, Louis Bibaud a accepté de relever le défi de coordonner le Comité l a mesure du succès,» nous a-t- de coordination des secteurs public et parapublic de la CSN. «Les chaussures sont grandes», avoue-t-il. ildit

NOUVELLES CSN 439 • 20 mars • Page 7 Le comité exécutif du syndicat de Barry Callebaut: le vice-président en santé- sécurité, Marcel Côté; le trésorier, Christian Gaudreault; le secrétaire, Daniel. Marcotte; le président, René Duquette; et le vice-président en prévention, Guy Cloutier. Le syndicat est affilié à la Fédération du commerce de la CSN.

Relations industrieUes De la guerre permanente Depuis vingt ans, il y avait du vinaigre au respect mutuel dans le chocolat, chez Barry Callebaut. Ce n'est pas encore le grand amour, mais...

Michel Crête Depuis la signature de la première convention collective de longue ficiles et malsaines et qui ont durée au Québec — c'était en 1991 chez Sanimi Atlas à Itacy — un conduit à trois conflits de tra- certain nombre de syndicats affiliés à la CSN ont ratifié ce type de vail: une grève de six semaines contrat. Le dernier en lice, celui intervenu en décembre entre la di- en 1978, suivie par deux lock- rection et le syndicat des 350 employé-es de la chocolaterie Barry out de trois mois et de deux Callebaut, à Saint-Hyacinthe, revêt un caractère particulier. jours, en 1981 et 1991. Aucune des parties n'ayant M. out d'abord, parce que changement d'appellation de canicien à l'emploi de Barry de «baguette magique» en sa c'est un tournant décisif dans l'usine Régent Chocolat, qui est Callebaut depuis 26 ans. possession, comment en est- l'histoire des relations de travail devenue Comète en 1974, que «Le syndicat déposait des on arrivé à convenir d'un con- de cette entreprise. Il sera do- les employé-es ont décidé de griefs. L'employeur contestait trat de travail de sept ans, un rénavant difficile de revenir en s'organiser en syndicat. Les systématiquement les plaintes pacte, en somme? Que s'est-il arrière. Ensuite, parce que le motifs? L'employeur, le groupe en santé-sécurité, principale- réellement passé pour que les contenu même de cette toute allemand Léonard Monheim, ment pour des cas de bursites et mentalités évoluent de cette nouvelle convention collective, avait grandement choqué les de tendinites, que le syndicat façon et rompent avec la cul- d'une durée de sept ans, pro- travailleuses et les travailleurs déposait au BRP (Bureau de ré- ture d'affrontement dans la- cure des avantages extrême- en ne considérant pas leur an- vision paritaire) ou à la CALP quelle on baignait depuis des ment intéressants aux syndi- cienneté. Désireux de voir re- (Commission d'appel en ma- années? qué-es. connaître concrètement cette tière de lésions professionnel- L'arrivée d'un nouveau vice- ancienneté, ils se sont tournés les). Nous avions de la difficulté président, en 1993, a été déter- Un peu d'histoire vers la CSN. à obtenir des libérations syndi- minante pour permettre à l'en- Depuis l'implantation de la Par la suite, sur une période cales. C'était le principe action- treprise de prendre le virage chocolaterie à Saint-Hyacinthe d'une vingtaine d'années, les réaction! L'employeur agissait, que l'on sait. Un grief du syn- en 1959, les différentes entrepri- relations de travail ont été con- le syndicat réagissait. La seule dicat concernant l'embauche ses qui se sont succédé. Régent flictuelles, pourries même. «Le façon de discuter avec l'em- d'une quarantaine de person- Chocolat, Comète et Barry problème, c'est que la conven- ployeur, c'était de déposer des nes et la formation d'une nou- Callebaut, avaient de la difficulté tion collective n'était pas respec- griefs», explique René Duquet- velle équipe de travail la fin de à composer avec un syndicat. tée», explique René Duquette, te. semaine y a certainement été C'est d'ailleurs à la faveur du président du syndicat, un mé- Des relations de travail dif- pour quelque chose aussi.

Page 8 • NOUVELLES CSN 439 • 20 mars 1998 Un grief déclencheur Marcotte, secrétaire du syndi- bre dernier, c'est dans une pro- En 1993, l'employeur a fait cat. De son côté, l'employeur portion de 98 pour cent que appel à une quarantaine de était désireux d'assurer sa pro- l'assemblée générale a accepté Le contrat personnes, qu'il a affectées la les termes du nouveau contrat Durée: sept ans, du 23 juin fin de semaine, mais sans affi- de travail. 1997 au 23 juin 2004. cher les postes et sans négocia- Salaires: augmentations de tion avec le syndicat. «Des em- La différence 12 pour cent pour les qua- ployé-es qui avaient de l'an- «Nous sommes au début tre premières années et cienneté auraient pu se préva- d'un temps nouveau. Nous dis- réouverture sur les clauses à loir de leur droit de pouvoir tra- cutons. Le climat de travail est incidence salariale la qua- vailler la fin de semaine à rai- beaucoup plus facile. Nous ré- trième année. En cas de mé- son de trois jours ou de 32 heu- glons les problèmes. C'est sûr sentente, le litige est soumis res. Ils en ont été privés», ra- qu'il en reste toujours. Pensons à l'arbitrage de différend. conte le président du syndicat. aux mouvements de personnel Semaine de quatre jours: ou à la discrimination exercée 36 heures travaillées, 38 contre des travailleuses qui vou- heures payées. draient poser leur candidature Sous-traitance: élimination comme opérateure ou journa- de la sous-traitance et créa- lier prioritaire à la production tion de postes permanents. du chocolat industriel, un de REER: augmentation de la Daniel Marcotte nos deux départements. Mais contribution de l'employeur duction, de conserver sa clien- nous avons trouvé une façon de de 1$ par semaine à comp- tèle et ses contrats. les régler, ces problèmes. Et s'il ter du premier janvier 1998 Fort de son expérience à n'y a pas de consensus, nous et une autre hausse de 1$ QIT-Fer et Titane, à Tracy, où il pouvons compter sur l'aide du par semaine à compter du a été président du syndicat et ministère du Travail pour nous 23 juin 2001. où les relations de travail ont faire cheminer», explique le Congé familial payé: dans été longtemps conflictuelles, le président du syndicat. le cadre de la conciliation conseiller syndical Gilles La- «La différence, c'est que de- travail-famille. moureux a proposé aux parties, puis le séminaire, nous nous Négociation continue: mise quelques mois avant l'échéan- parlons directement, sans avo- en place d'un mécanisme René Duquette ce de la convention collective, cat. Le respect mutuel s'est ins- de résolution de problèmes. Passer outre la convention soit à l'automne 1996, de se tallé), ajoute Guy Cloutier, Relations industrielles: co- collective et ignorer le syndicat prêter à un exercice de média- vice-président du syndicat. mité paritaire, transparence devait s'avérer coûteux pour tion préventive. Finalement, Responsable de la prévention économique et financière l'employeur. Plus de trois ans celles-ci ont plutôt participé à en santé-sécurité, il a noté des complète, élaboration de après le dépôt du grief, un ar- un séminaire de relations de changements majeurs. «L'em- programmes de formation, bitre a stipulé, en mars 1997, travail, sous les auspices du etc. que l'employeur ne pouvait ministère du Travail. Formation: formation de créer de nouvelles équipes de «Ce séminaire a permis de base en français et mathé- travail sans négociation avec le ramener la confiance», de dire matiques. La formation en syndicat. Conséquence? Qua- le président du syndicat. Em- dehors des heures de travail tre-vingts employé-es lésés ployeur et syndicat se sont con- est rémunérée à 50 pour dans leur droit se sont partagé séquemment entendus pour cent du salaire. 100 000 $, alors que le syndicat participer à un processus ap- Plancher d'emploi: 202 em- a reçu 10 000$. pelé «de négociations raison- plois réguliers. En cas de dif- Arrivée d'un nouveau vice- nées». Et c'est Monique Ri- ficultés concurrentielles, le président, grief coûteux pour chard, conseillère syndicale au plancher d'emplois peut l'employeur, mauvais climat de Service de la formation de la être revu. L'arbitre a aussi le travail qui laissait entrevoir CSN, qui a initié les deux par- pouvoir de le maintenir ou l'imminence d'un nouveau ties à cette formule fondée sur d'en établir un autre en cas conflit de travail à l'horizon: le respect, la confiance et les de mésentente. tout était en place pour susci- intérêts convergents et respec- Mise à pied en cas de chan- ter une réflexion en profondeur tifs de chacune des parties. gements technologiques: sur les relations de travail. Le contrat de travail se ter- Guy Cloutier droit de supplantation. L'at- minant le 23 juin 1997, «nous ployeur ne conteste plus systé- trition est favorisée. Pro- Une véritable avons décidé de reconduire la matiquement nos réclamations gramme de formation. reconnaissance convention collective d'un an à la CSST. Il faut dire aussi qu'il Maintien du salaire lors «Commesyndicat, nous vou- avec une augmentation de sa- est beaucoup plus à l'écoute des d'un déplacement sur un lions être plus qu'un numéro. laire de deux pour cent dans le travailleurs sur différentes solu- poste moins rémunéré. Une vingtaine d'années après sa but de donner une chance à la tions, comme apporter des mo- Dans le cas d'une incapacité fondation, notre syndicat cher- négociation raisonnée», précise difications à des machines, ce après ce processus, prére- chait toujours à être entière- René Duquette. qui permet d'éviter des acci- traite avec un montant de ment reconnu», précise Daniel Tant et si bien qu'en décem- dents.» 8 000 $.

NOUVELLES CSN 439 • 20 mars • Page 9 Forum des femmes de la CSIV1998 Civiliser le travail pre^

Jacqueline Rodrigue

Si le premier Forum des femmes de la CSN, tenu en 1995, a principalement servi à cer- marché du travail. «Il nous faut ner la problématique des femmes par rapport à leur implication syndicale, le second, développer des stratégies qui le 17 mars, aura certes servi à faire le point sur le progranmie d'accès à l'égaUté pour nous permettront d'atteindre les élues dans le mouvement. Ce forum aura également débordé sur les enjeux qui sont nos objectifs quant à l'amélio- au coeur des luttes des femmes aujourd'hui. ration de la qualité des emplois et, notamment, la conciliation .Adirés avoir présenté quel- préférence des travailleuses et lon des recherches, le taux de travail famille, expWqae-i-eWe. ques statistiques sur la compo- travailleurs. participation des femmes dans Mais de façon générale, il nous sition de la main-d'oeuvre, Lu- «En croisant les données re- la population active a presque faudra revendiquer des aug- cie Desrochers, du Conseil du latives au type d'emploi avec triplé entre 1951 et 1995 au Ca- mentations générales des salai- statut de la femme, s'est de- celles touchant le type d'horaire, nada, passant de 18,3 pour cent res, ainsi que l'augmentation mandé si « «ne job steady pis un on constate finalement un fait à 56,8 pour cent chez les vingt- du salaire minimum; il faudra bon boss est un bonheur de plus pour le moins troublant: si l'on cinq ans et plus. Chez les fem- que la nouvelle loi sur l'équité en plus rare?» D'après les don- définissait l'emploi régulier ou mes mariées, l'augmentation salariale trouve effet sur le chè- nées transmises aux partici- standard comme étant un em- du taux d'activité a été encore que de paie des femmes; il fau- pantes du forum, on estime ploi à temps plein, permanent, plus marquée, bondissant de dra civiliser le travail précaire. aujourd'hui que le travail aty- du lundi au vendredi, de 9 à 5, 9,6 pour cent en 1951 à 61,4 Nous devons trouver des solu- pique, soit celui qui n'est pas de occupé à l'extérieur de la mai- pour cent en 1995. Cela est éga- tions à l'égard des responsabili- type régulier ou ne représente son pour un employeur unique, lement vrai pour les femmes tés familiales qui pèsent lourd pas le type commun tels le tra- comme on a encore souvent ten- ayant des enfants en bas âge. sur les femmes. Les solutions ne vail à temps partiel ou encore dance à le faire, cela signifierait peuvent pas être individuelles. le travail autonome, touche qu'en 1995, à peine plus d'un Des salaires, des salaires! Nous pouvons espérer une amé- présentement le tiers des per- travailleur canadien sur trois Trente-cinq pour cent des lioration sensible des conditions sonnes en emploi au Québec. (37 pour cent) détenait ce genre femmes gagnent moins de de travail si nous prenons col- Il est en forte croissance depuis d'emploi,» d'expliquer Diane- 10 000 $ par année et seule- lectivement en charge ces pro- les vingt dernières années. Gabrielle Tremblay. ment le quart des femmes ga- blématiques. À cet égard, nous Ainsi, alors qu'en 1976,20 pour Ainsi, au cours des derniè- gnent plus de 25 000 $. devrons préciser le travail que cent des emplois correspon- res décennies, le marché du Pour Claudette Carbon- nous attendons des comités de daient à du travail atypique, en travail a vraiment changé neau, vice-présidente de la condition féminine pour attein- 1989, cette proportion attei- d'image. Et cette nouvelle CSN, il importe, pour ce dre nos objectifs, y compris en ce gnait 28 pour cent des emplois, image a été marquée par l'en- deuxième millénaire, de bien qui a trait à l'implication des contre 33 pour cent en 1994. trée massive des femmes sur le cerner les enjeux apportés par femmes dans le mouvement.» marché du travail. Toujours se- ces changements au sein du Les habitudes de travail chamboulées! C'est également ce qu'a dé- montré Diane-Gabrielle Trem- blay, directrice de la recherche à la Télé-université. Selon ses travaux, on assiste au déclin progressif et constant de l'ho- raire de travail normal (le 9 à 5) au profit d'horaires atypiques: rotatifs, de soir, de nuit, irrégu- liers, brisés, etc. Le tableau de l'évolution des horaires de tra- vail au Canada, de 1991 à 1995, nous permet de constater que 70 pour cent des horaires étaient normaux de jour en 1991, pour chuter à 68 pour cent en 1995 et ce, au profit de l'évolution des horaires atypi- ques. Cette progression répond de plus en plus à une exigence des employeurs et non à une Une centaine de femmes ont participé au Forum des femmes CSN, le 17 mars à Québec.

Page 10 • NOUVELLES CSN 439 • 20 mars 1998 En septembre 1986, peu après l'affUiation du syndicat d'Olympia à la CSN, éclate ce qui deviendra un conflit historique, dont les principaux enjeux sont reliés aux conditions de santé et de sécurité. Le lock-out durera jusqu'en mars 1988.

«M le monde ensemble, en même temps»: Dans les trois abattoirs de porc d'Olymel, les syndicats se pré- ça marche! 3arent à une négociation regroupée... et serrée.

Lucie Laurin Une très belle histoire que celle-là, et qui gagne à être diffusée, au cas où elle donne- clenchés. Et aboutissent au rait des idées à d'autres. Trois syndicats d'Olymel ont imposé le respect et une négocia- maintien du regroupement et à tion regroupée à leur employeur. Désormais, il sait qu'il ne peut toucher à l'un d'eux des baisses de salaire de 1,25 $ sans que, depuis la Montérégie jusqu'à la Beauce, ça réagisse, et fort! Un autre chapitre moins élevées que dans les est en voie de s'écrire, avec les prochaines négociations. autres abattoirs d'Olymel.

En 1985-86, quatre syndicats gocier vient de prendre forme. Comme prévu, l'employeur Prêts pour la prochaine d'usines d'abattage et de coupe refuse la négociation regroupée. En 1994, l'employeur viole le de porc, ceux de Saint-Jean, de Une assemblée monstre Plus encore, il ferme l'abattoir protocole. Les syndicats exigent Saint-Simon, de Princeville et de À l'automne 1991, les quatre de Saint-Jean. Les syndicats en- la réouverture de la négociation. Vallée Jonction, quittent les syndicats, qui ont maintenant treprennent alors des moyens Et cette fois, les gains sont con- TUAC (FTQ) et adhèrent à la un même employeur, Olymel, de pression: le même jour, par- sidérables. En plus d'acquérir de CSN, pour des raisons d'autono- préparent une liste de sept re- tout, en même temps, tout le nouveaux droits (congé mie et de démocratie bien sûr, vendications communes tou- monde prend une pause pro- autofinancé, retraite anticipée), mais aussi de solidarité: les chant en priorité la protection longée. Le lendemain, partout, ils obtiennent le dégel des salai- TUAC, en effet, encouragent, en des emplois et des revenus. En on prolonge le dîner. Le surlen- res et l'harmonisation des con- cas de conflit, le transfert de la février 1992, ils organisent à demain, partout, la pause, de ventions à la hausse. Sans production dans une autre Princeville une assemblée pro- nouveau. Et le sursurlende- compter la réintégration au tra- usine. vinciale à laquelle les membres main... on fixe la date de la ren- vail des syndiqués de Saint-Jean: Lors des réunions de secteur des quatre syndicats — 900 au contre avec l'employeur. Peu 55 sur 70 au total, résultat du organisées par la Fédération du total — sont convoqués. Les après, des rencontres de négo droit de déplacement inter- commerce, les exécutifs syndi- participants, près de 700, sont ont lieu, en regroupement. usines qui a été négocié. caux se rencontrent. Ils compa- transportés par autobus. «Dès qu'on a pu parler à l'em- La prochaine négociation rent leurs conventions collecti- «C'étaitbondé!, dit Normand ployeur, on lui a transmis notre commencera l'an prochain. ves, se parlent des tactiques de Nadeau, président du syndicat demande la plus pressante: que Déjà, les syndicats se préparent leurs employeurs: jouer les syn- d'Olymel à Princeville. Le vice- les gens de l'abattoir de Saint- et resserrent les rangs. «Les dis- dicats les uns contre les autres président de la CSNRogerValois Jean travaillent, dit Roger Le- tances physiques sont grandes afin de négocier à rabais. «On était là: il a motivé les troupes. Il clerc. Parce que lui, tout ce entre nous. Mais on a les mêmes s'est dit: il ne faut pas qu'on em- y avait beaucoup d'ambiance. temps-là, il engageait ailleurs.» besoins, les mêmes demandes, les barque dans ce jeu-là. Au con- Ça chantait pendant le déroule- L'année suivante, Olymel mêmes revendications. On se traire, il faut qu'on s'aide, qu'on ment du vote...» tente de casser le regroupement sent plus en sécurité, plus forts, se tienne. Si un de nous est dans Lors de l'assemblée, les par- en annonçant la fermeture de quand on est tous ensemble pour le trouble, on ne va pas accepter dcipants font l'unanimité sur la Princeville tout en exigeant des fairefaceà l'employeur», résume de faire sa production», explique nécessité de se regrouper pour autres d'énormes concessions François Lessard, le tout nou- Roger Leclerc, président du syn- négocier. La liste des sept reven- salariales pour un total de trois veau président du syndicat dicat d'Olymel à Saint-Simon. dications est adoptée à 97 pour millions $. De nouveau, les d'Olymel de Vallée Jonction. L'idée de se regrouper pour né- cent. moyens de pression sont dé-

NOUVELLES CSN 439 • 20 mars • Page 11 20 MARS 1998

NUMÉRO 439

CE r sTfMs Encore de i'économisme Ije Conseil central du Selon le CCMM-CSN, sant ainsi le ministre Jean -^dmutmis Montréal métropolitain des compressions de 55,6 Rochon et le premier mi- (CCMM) reproche à la millions $ en 1998-99 et nistre du Québec qui, Régie régionale de Mon- une perte de près de 2300 l'automne dernier, avaient tréal-Centre de manquer lits d'ici cinq ans sont sur annoncé en grande pom- de transparence dar\s son la planche à dessins de la pe la lin des compressions plan triennal 1998-2001. régie régionale, contredi- dans le réseau. T. J. Derrière un langage hau- tement technocratique, la régie, affirme le CCMM, Au détriment banalise le maintien de La tournée compressions dans son des régions? budget, les coupures de La CSN et la FPPSCQ ont tion des organismes gou- du 8 mars lits et de services encore demandé à rencontrer le vernementaux. Le budget Pour donner forme au thème du 8 mars Revoir à venir, ainsi que le glisse- ministre afin de huit millions $ prévu à notre monde, les 15 groupes de femmes et organi- ment progressif des res- de discuter de la mise en l'origine passerait à 25 mil- sations syndicales qui constituent le Collectif du 8 sources publiques vers le place d'un Institut natio- lions $. Pour ce qui est du mars avaient organisé, le vendredi précédent, une secteur privé. nal de santé publique. La personnel, sa presque to- tournée de différents lieux de travail et de vie. Les militantes s'étaient donné rendez-vous à 8 heures À l'instar du Regrou- mise en place et en douce talité serait puisée à même au restaurant McDonald rue Mont-Royal, à Mon- pement des CLSC de Mon- de cet institut défie tout le les directions de santé tréal, où eUes ont déjeuné pour encourager les tréal et de l'Association courant actuel de régio- publique des régies régio- employés en instance d'accréditation syndicale. des hôpitaux du Québec, nalisation et se fait sans nales de Montréal-Centre Accompagnées d'une cicérone du collectif L'Autre le CCMM a mis en doute que les premiers concer- et de Québec, soit 55 pro- Montréal, qui leur a fait voir Montréal au féminin la faisabilité de ce plan nés, les professionnels de fessionnels (agents de re- à bord d'un autobus spécial, les femmes sont ensui- quand les développe- la santé publique et les cherche, psychologues, te allées manifester leur appui aux travailleuses de ments promis au cours de communautés, n'aient vé- intervenants sociaux, etc) la Maison-mère des Soeurs des Saints Noms de la première phase n'ont ritablement leur mot à et 55 médecins. Jésus et de Marie, en lock-out depuis le 15 janvier. Puis elles ont clôturé leur tournée par la visite de tout simplement pas eu dire. Les professionnels la cuisine collective d'Hochelaga-Maisonneuve. lieu avec la cohésion, la Contrairement au pro- craignent que la concen- À chaque endroit, les femmes visitées étaient heu- mobilisation, le rythme et jet initial, l'institut ne se- tration de l'expertise dans reuses de recevoir l'appui des nombreuses militan- l'ampleur nécessaires, rait plus un institut sans un organisme gouverne- tes déléguées par les groupes du collectif. Les notamment à l'égard des murs mais un nouvel or- mental, spécifiquement médias ont suivi l'événement avec beaucoup d'in- services de première li- ganisme gouvernemental dédié à la santé publique, térêt. Sur notre photo, Manon Glngras, présidente gne. Les économies res- avec une personnalité ju- ne signe l'arrêt du déve- du syndicat de la Maison-mère des Soeurs des tent encore le moteur de ridique et des structures loppement de program- Saints Noms de Jésus et de Marie, et Claudette la transformation envisa- Carbonneau, vice-présidente de la CSN. L.L. permanentes, allant ainsi mes en prévention et en gée par la régie pour les à rencontre du rapport promotion de la santé en trois prochaines années. Facal qui prône la diminu- région. T.J. Homéopathie Un jugement rétrograde Rétrograde et décevant tre le Collège des méde- des services sociaux. tement. Or, le code de C'est un jugement qui pourtout le monde. Telle cins. Pour les homéopathes déontologie du Collège va à rencontre de la ten- est la réaction de la pré- «Ce jugement est dé- non-médecins qui sont des médecins n'autorise dance observée ailleurs sidente du Syndicat pro- cevant pour tout le mon- confinés à l'illégalité. Et ceux-ci à donner des dans le monde, alors que fessiormel des homéopa- de. D'abord pour la moi- même pour le Collège des traitements homéopa- le Parlement européen thes du Québec (CSN), tié de la population du médecins qui se fait dire thiques qu'après avoir procède à une harmoni- Claudine Larocque, suite Québec, qui consulte des par la Cour d'appel et le échoué avec tous les sation des lois des pays au rejet de l'appel de Lu- professionnel-les en ap- premier jugement que autres traitements mé- de la CEE, en regard de cinda Lamontagne, con- proches alternatives de l'homéopathie est scien- dicaux et uniquement la pratique des approches damnée pour pratique il- santé et s'en dit satisfai- tifique et accessible, pour son effet placebo. alternatives de santé par légale de la médecine te, selon une étude du puisque les médecins Ce n'est vraiment pas ça, des non-médecins. dans une cause type con- ministère de la Santé et peuvent donner ce trai- l'homéopathie. » Luc L. 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Québec Science Hôpital général juif L'AJIQ obtient des droits Une question d'auteur sur les cédéroms de respect li'Association des jour- Québec Science, touche- nous demandions au nalistes indépendants du ront une redevance de 6 départ, mais c'est une Québec (AJIQ) affiliée à pour cent sur les ventes première qui a fait la la Fédération nationale de ce nouveau véhicule démonstration de l'im- des communications - d'information qu'est le portance de nous regrou- ENOUGH vr. c'esi CSN vient de conclure CD-ROM. La présidente per. Espérons mainte- une entente sur les droits de l'AJIQ, Lyne Fréchet- nant que les autres en- IS d'auteurs de ses mem- te, s'est réjouie de ce pre- treprises auxquelles ENOUGH bres avec Québec Scien- mier accord avec une nous avons demandé de ENOUGH ce. En vertu de cette en- entreprise de communi- négocier des ententes si- tente, les 80 membres de cation relativement à cet- milaires, seront plus dis- IS l'AJIQ qui ont signé 1500 te nouvelle technologie. posées à nous écouter.» ENOUGH des 2000 articles réper- «Le pourcentage négocié Luc L. toriés sur le cédérom de est inférieur à ce que Outaouais Une première convention à la Coopérative funéraire lies conditions de travail Les employé-es régu- recevront respectivement à la Coopérative funérai- liers ont droit à deux se- 42 $ et 32 $ par service re de rOutaouais sont do- maines après un an et à local (trois heures), ainsi rénavant assujetties à une quatre semaines après que des piimes pour l'ex- convention collective. sept ans de service. Pour térieur. Le thanatologue Quelque 20 employé-es de les occasionnel-les, on a «senior» verra son salaire la coopérative de Gati- retenu un pourcentage horaire grimper de 18,63 $ neau et Hull viennent en variant de quatre à six à 19,48$ l'heure d'ici la fm effet d'accepter, dans une pour cent de la première à du contrat. L'autre thana- proportion de 75 pour la fin de la cinquième an- tologue verra son salaire cent, les termes de leur née. atteindre 11,75 $ l'heure tout premier conti^at de Quant aux jours fériés d'ici la fin de la conven- travail. et chômés, les employé- tion. Après un «gel» d'un Dénonçant le projet patronal d'éliminer 28 postes En vigueur jusqu'au 31 es réguliers en obtiennent an, l'employée de bureau à temps complet de l'entretien ménager léger et le décembre 1999, la conven- 10 par année, alors que les aura 12,50 $ l'heme, alors non-respect de leur convention collective, les tra- tion collective vient con- occasionnel-les auront que le salaire du conseiller vailleuses et les travailleurs de l'Hôpital général solider et améliorer les droit à huit. familial atteinra 11,60 $ juif, membres de la FSSS-CSN, ont dressé une ligne conditior\s de travail exis- Côté salarial, les or- l'heure en cours. de piquetage symbolique devant leur établisse- tantes des employé-es. donnateurs et les porteurs M.C. ment, le mardi 17 mars. Les postes qui sont dans la La semaine de travail mire de la direction sont tous occupés par des des thanatologues et con- YMCA Québec femmes dont la moyenne d'âge se situe à 55 ans. cierge sera de 40 heures, Pour le syndicat, ce projet est inacceptable, car U tandis que celle du con- No pay, no work! aurait pour effet d'augmenter considérablement la seiller familial et de l'em- Une bonne ligne de pi- qui opère deux garderies charge de travail des salarié-es. De plus, la direc- ployée de bureau sera res- quetage de quelques heu- et deux agences de garde, tion tente de se soustraire à son obligation de pectivement de 30 et 35 res en présence des mé- et les parents se disputent discuter avec le syndicat en rencontrant directe- heures. Quant aux occa- dias, le 13 mars, a con- les fmances de la gar de- ment les travailleuses touchées par cette décision. sioimel-les que sont les vaincu la direction du rie. Suite à une mésenten- «Notre employeur tente d'intimider les travailleu- coiffeuses, les ordonna- YMCA de Québec de ver- te entre les parties, le ses en déclarant que le syndicat est en accord teurs (directeur de funé- ser, le jour même, la paie YMCA a retenu les paies. avec son projet, ce qui est faux, a indiqué le porte- railles) et les porteurs, ils des 15 employées de la Au moment de mettre parole syndical Armendo Taddeo. Il les menace de travailleront selon les be- gaiderie La Bougeotte, sous presse, les éducatri- représailles et veut les forcer à prendre une retrai- soins. qu'elle retenait depuis une ces et administratrices se te anticipée si elles n'acceptent ses conditions.» En plus de l'ancienne- semaine. Selon la nouvel- demandaient si elles re- Le syndicat CSN de l'Hôpital général juif a pour- té pour l'affichage des le loi sur les services de cevraient leur salaire, le tant offert à la direction de cet établissement de postes, le contrat prévoit garde, les conseils d'ad- 19 mars. Les 84 employé- discuter avec lui de solutions de remplacement l'attribution des services ministration formés des es du YWCA négocient dans le respect de l'application de la convention funéraires de façon équi- parents gèrent désormais une première convention collective, ce qu'elle refuse de faire. L.-S. H. table. les garderies. Le YMCA, collective. M.C.

Page 13 • NOUVELLES CSN 439 • 20 mars 1998 Semaine du franpis La Fédération du commerce à l'honneur LE FRANÇAIS AU TRAVAIL L'OEBce de la langue fran- • C çaise a décerné, le lundi ÇA S'IMPOSE 16 mars, un prix Mérite à la Fédération du com- 1. Accordez les mots entre parenthèses, s'il y a merce de la CSN pour ses lieu. initiatives et ses efforts constants à la francisa- Certains dirigeants sont certainement devenus (bleu tion du secteur de l'hô- marine) ou (rouge vin), c'est selon, lorsque le vice- tellerie, où elle représen- président Marc Laviolette a dénoncé les pratiques te d'ailleurs la majorité de filature auxquelles s'adonnent la CSST et les des travailleuses et des employeurs, des pratiques qui ne sentent pas très travailleurs. Le prix a été (bon). La CSST se fait (fort) d'obtenir ainsi des remis par le président de la CSN à la présidente et au trésorier de la fédération. preuves de fraude. Mais laissée à elle-même, elle Lise Poulin et Jean Lortie. aura tôt fait de transformer les accidentés en va- Un syndicat CSN, (nu)-pieds. membre de la Fédé- Réponse: bleu marine, rouge vin, bon, fort, va-nu- ration du commerce, pied. Les adjectifs de couleur sont invariables s'ils a aussi été honoré, sont composés ou modifiés par un autre acjjectif ou recevant, coiyointe- par un nom (des feuilles vert foncé). Les ac^ectifs ment avec l'em- ployeur, un Mérite employés comme adverbes restent invariables (coû- pour récompenser ter cher, peser lourd). Fort ne varie pas dans les les efforts déployés expressions sefaire fort de, se porter fort pour. Va- par le comité de fran- nu-pieds est invariable. cisation. Les diri- geants de l'entrepri- 2. Accordez le mot aucun, s'il y a lieu. se A. Lassonde, de a) Les véritables raisons ayant motivé la décision de Rougemont, et les travailleurs ont prouvé que, dans un milieu qui utilise des Jean Charest ne se retrouveront peut-être dans technologies avancées, il est possible de trouver des solutions efficaces et de (aucune) archives. relever les défis posés par l'utilisation de la terminologie française adéquate. b) n est de moins en moins vrai que les étudiants de R.B. cégep ne déboursent (aucun) frais. c) Il fut un temps où les libres penseurs, tout comme les comédiens, n'avaient droit à (aucun) funérailles. Croix-Rouge Nul n'aurait pu prétendre, alors, que l'Église n'exer- çait (aucun) représailles! 73% pour la CSN d) Rares sont les médecins ou les avocats qui, à Arissue d'un vote à scru- des services sociaux sera l'occasion, se porteront au secours d'un infortuné donner un syndicat CSN, tin secret sous la sur- le porte-parole de sala- en ne réclamant (aucun) honoraires. après les technicien-nes veillance du ministère rié-es oeuvrant au 3131, Réponse: a) aucunes, b) aucuns, c) aucunes, aucu- et les assistant-es techni- québécois du Travail, un rue Sherbrooke Est à nes. d) aucuns. L'adjectif indéfini aucun s'emploie ciens. groupe d'employé-es des Montréal. Ceux-ci assis- principalement au singulier; mais il s'écrit au plmlel Dans la foulée du services transfusionnels tent les infirmières lors avec les noms qui sont toiyours au pluriel. scandale du sang conta- de la Croix Rouge à Mont- des collectes de sang, miné, la Société cana- réal a choisi dans une pro- voient au transport du 3. QueUe figure de style le ministre a-t-il utili- dienne de la Croix-Rou- portion de 73% d'être do- sang, organisent des cli- sée? ge devra céder sa place à rénavant représentés niques et voient à l'admi- Se disant «favorable à des ententes négociées», le un autre organisme. En- par un syndicat affilié à nistration et à l'entretien. ministre des Affaires municipales Rémy Trudel a tre autres choses, ce la CSN. proposé une loi spéciale sur la récupération de 6 C'est le troisième changement prochain a Lors du vote, les 10 et pour cent des coûts de main-d'oeuvre dans les mu- groupe d'employé-es des amené ces employé-es à 14 mars, 79 personnes sur nicipalités, qui mène à un arbitrage obligatoire après services transfusionnels se tourner vers la CSN possibilité de 98 se sont 21 jours. Le mirùstre a-t-il utilisé une métaphore, de la Société canadienne pour les représenter et prévalues de leur droit de une hyperbole, une litote, une antiphrase ou un de la Croix-Rouge du bien prendre ce tournant vote: 58 d'entre elles ont euphémisme? 3131 Sherbooke Est à se historique. M.C. préféré la CSN et 20 la Réponse: Une antiphrase. L'antiphrase est un pro- section locale 1651 du cédé consistant à employer un mot ou une locution SCFP (FTQ). Un bulletin dans un sens contraire au sens véritable, par ironie de vote a été rejeté. La CSN sur Internet: ou euphémisme. Mais plus prosaïquement, on pour- Le nouveau syndicat rait parler de: mensonge. affilié à la CSN et à la Lucie Laurin http://www.csn.qc.ca Fédération de la santé et Page 14 • NOUVELLES CSN 439 • 20 mars 1998 cde CHU M qull nous fautn Les syndicats CSN des la direction du CHUM: breuses demandes des Métro-Richelieu employés généraux des • rendre plus de Uts dis- us^ers du CHUM qui, lors campus Notre-Dame et porùbles à la population; de la grève, en décembre, Rien n'a changé Hôtel-Dieu du Centre hos- • diminuer la liste et le ont demandé aux em- pitalier de l'Université de délai d'attente pour l'hos- ployés ce qu'ils pouvaient Hlalgré toutes les victoires des syndiqué-es de Montréal (CHUM) ont lan- pitaUsation; faire pour que les services Métro-Richelieu devant les tribunaux, y compris cé le 15 mars une offensi- • désengorger les urgen- et les emplois soient main- devant la Cour suprême du Canada, l'entreprise ve afin de préserver les ces; tenus. 130 000 cartes pos- s'obstine à contourner les décisions des tribunaux. «Au cours des derniers mois, la seule chose qui a services de santé et leur • traiter le persoimel avec tales intitulées «Le CHUM vraiment changé chez Métro-Richelieu, c'est la fa- donner un caractère plus respect; qu'il nous faut» seront çon de faire des relations publiques. Métro-Riche- humain. • réclamer du gouverne- distribuées dans les éta- lieu soutient avoir donné suite aux décisions des Ils ont produit un mes- ment du Québec la fin des blissements et insérées tribunaux. C'est faux. Depuis des mois, son jeu sage à l'intention de la compressions budgétai- dans les journaux de cùiq n'est qu'un trompe-l'oeil», a affirmé Gérald Larose population montréalaise res dans la santé. quartiers voisins du en conférence de presse, le 8 mars. Quelques heures desservie par le CHUM, Cette irùtiative des syn- CHUM. plus tard, les syndiqués se rendaient devant le théâ- aux campus Hôtel-Dieu, dicats fait suite aux nom- T.J. tre Saint-Denis, où se déroulait le Gala Métrostar. Notre-Dame et Saint-Luc, Par un subterfuge ingénieux, c'est en limousine dans lequel ils l'eiyoignent qu'un chauffeur s'est présenté à la porte du théâtre, de retourner par la poste portant bien haut une pancarte le proclamant com- Une écoeuranterie! une carte postale qui me la vraie Métrostar. Les quelques centaines de «Une écoeuranterie monumentale!», voilà com- manifestants l'ont bien applaudi. M.R. énonce cinq demandes à ment le président de la CSN, Gérald Larose, a quali- fié la loi 414 adoptée par l'Assemblée nationale qui Infirmières auxiliaires impose l'arbitrage dans les municipalités et les so- ciétés de transport afin de procéder à une récupéra- Encore une décision tout croche tion de 6 % de la masse salariale. «Ni la santé, ni la La CSN désapprouve la la CSN, se traduira à plus tage de polyvalence. Leur sécurité, ni l'accessibilité aux sert-vices des ci- décision des ministres ou moins long terme par décision rend difficile une toyennnes et des citoyens n'étaient menacées de Jean Rochon et Pauline la disparition des infirmiè- reévision des modes d'or- quelque manière que ce soit C'est la première fois Marois de développer do- res auxiliaires dans les éta- ganisation du travail en qu'un gouvernement intervient ainsi sans motif. rénavant la formation et blissements de courte du- soins infirmiers dans tous Il a fait un pied de nez à toutes les personnes, tant l'expertise des infirmières rée et les CLSC, ce qui est les types d'établissements du côté syndical que patronal, qui ont redoublé auxiliaires dans le seul inacceptable compte tenu du réseau afin de mettre d'efforts pour parvenir à des ententes négociées champ d'activité que cons- du contexte de réorgani- en valeur le rôle et l'ex- sur des dossiers souvent très complexes.» tituent les soins de longue sation dans lequel se trou- pertise de chacun des Cette loi a poiu- effet pervers de chambarder le durée. Aussi, la centrale ve le réseau. membres de l'équipe soi- rapport de forces pour les syndicats qui en sont à entend intervenir auprès Les deux ministres ont gnante. De l'avis de la négocier ime première convention ou le renouvelle- des deux ministres afin passé outre les nombreu- CSN, les deux ministres ment de leur convention collective, en scindant les qu'ils revoient leur déci- ses recommandations fai- ratent ainsi l'occasion clauses à incidence salariale des autres revendica- sion sur les programmes tes par la CSN afin d'enri- d'adapter la profession tions, ce qui ouvre la possibilité aux mimicipalités de formation profession- chir la fonnation de base d'infirmière auxiliaire aux plus voraces de faire passer les syndiqué-es à la nelle en soins ir\firmiers. des infirmières auxiliaires nouveaux besoins de la caisse une deuxième fois. Luc L. Leui- orientation, affirme en y introduisant davan- population. T.J.

Page 15 • NOUVELLES CSN 439 • 20 mars 1998 Assez! la démolition du colleidal

•émonstration sans précédent de solidarité entre étu- dame Pauline Marois, à indiquer que les nouvelles coupes diants, professeurs et employés de soutien, la manifesta- n'auraient pas l'ampleur prévue. tion du collégial du 11 mars a rassemblé plus de quatre mille participants. Contre les compressions, qui mettent La manifestation nationale avait été précédée d'un en péril la qualité de l'enseignement et des services dans grand nombre d'actions dans presque tous les cégeps du le réseau, contre la taxe à l'échec, qui pénalise sans appel Québec. Étudiants, professeurs et employés de soutien en- un grand nombre d'étudiantes et d'étudiants, le rassem- tendent poursuivre leurs moyens de pression, convaincus blement devant l'Assemblée nationale, dont la session que le réseau collégial ne pourra supporter, sans domma- s'ouvrait, a réussi à marquer la rentrée parlementaire. Cette ges importants, les conséquences de l'instinct de démoli- mobilisation a aussi forcé la ministre de l'Éducation, Ma- tion qui s'est emparé du gouvernement Bouchard. R.D.

Le Forum du collégial, qui regroupe toutes les orga- nisations syndicales re- présentant les profs, les employés de soutien et les professionnels, de même que les associations étu- diantes des cégeps, avait organisé la manifestation. Un message non équivo- que.

Marjolaine Côté, représentante du soutien cégep de la FEESP-CSN, a rappelé comment les Plus de quatre mille compressions ont violemment frappé les em- personnes se sont ployés de soutien. «Depuis 3 ans c'est plus de rassemblées par un 500postes qui ont été coupés. La réalité est telle froid intense pour que, maintenant, plusieurs services directs aux démontrer leur soli- clientèles sont menacés», a indiqué M"" Côté. darité contre les compressions.

Pierre Patry, président de la FNEEQ-CSN, qui représente la majorité des enseignantes et des enseignants du collégial, s'est dit vivement inquiet des façons de faire de la ministre Marois. ^Avec des compres- sions qui chevauchent des réformes mal soutenues, la ministre met en péril l'accessibilité aux études supérieures et la qualité de l'enseigne- ment collégial. Toute nouvelle compression rendrait la situation in- Les manifestants portaient leurs couleurs, donnant à la démons- soutenable pour le personnel et les étudiants», a-t-il affirmé. tration toutes les teintes de la grande coalition qu'est le Forum du collégial.