Le Mode D'emploi
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Ijî^'i'î •ir-^'« rl/lê 'B' Wt- y/}' I Le mode d'emploi u'elles sont riches en enseignement les récentes péripéties entourant l'avenir politique de Jean SAOVfioM Charest! Pour la onzième fois peut-être dans l'his- Qtoire de ce pays qui n'en finit plus de finir, les an- glophones auront voulu qu'un native complai- sant fasse au Québec une job qu'ils n'ont pas le courage d'assumer eux-mêmes. Les appels frénétiques au messie Jean Charest, ré- percutés des Rocheuses au Maritimes, s'inscrivent dans la plus pure tradition canadienne, qui a vu les Georges- Étienne Cartier, Wilfi-id Laurier, Ernest Lapointe, Louis- Stephen Saint-Laurent, Pierre Trudeau et Jean Chrétien re- M chel cevoir le mandat de «mettre le Québec à sa place». Parce que le vrai mandat, ce n'est pas de sauver le Canada. Pour le ROC, le sauvetage du Canada sera le fait des anglophones et il était devenu impérieux que Jean comme celui qui s'était répandu dans les rues de Montréal Charest, qui nourrit leur complexe d'infériorité face aux à deux jours du référendum; c'est de le circonscrire; c'est politiciens originaires du Québec, laisse la place. de prendre tous les moyens pour qu'il ne lui pousse pas Parce que le vrai mandat, c'est de faire taire le Qué- des ailes de géant, de peur qu'il porte ombrage aux moi- m bec; c'est d'étouffer son cri, y compris par des love-in neaux qui piaillent tout autour. éê Sans compter qu'un Jean Charest, qui dispute de- puis quatre ans à Preston Manning le terrain de la droite la plus conservatrice, ferait passer Lucien Bouchard, une fois devenu libéral mais Rioux au Revenu! toujours conservateur, pour un dangereux Z'MyJ?'- homme de gauche... Non mais! • ; yant toute sa vie fait preuve de solidarité, c'est animé de cet esprit Aque le ministre du Travail, Matthias Rioux, a redit son soutien aux ripoux de la CSST, ceux-là même qui font sans gêne aucune dans l'immo- ral, même si on nous dit que ce serait légal de traquer dans leur intimité Une petite vite! des citoyens réputés innocents après tout. C'est bien sûr la faute de la CSN si la fa- On se plaît à rêver aux ravages que ferait au ministère du Revenu mille Malenfant, le fils du moins, a tenté de ce ministre à poigne, qui affiche une telle horreur pour la fraude et les se refaire une santé financière en voulant fraudeurs. Ayant établi son autorité en s'en prenant à des ménés d'eau faire la passe dans la drogue, dans un motel douce, ne serait-il pas l'homme tout désigné pour s'attaquer de front et de passe. avec succès aux requins de la finance? C'est bien sûr la faute de la CSN si le Et au lieu d'engager d'anciens policiers à la retraite pour réaliser petit monde des affaires a perdu son héros, ses filatures filmées, les gains appréhendés lui permettraient d'engager qu'on avait statufié de son vivant au Châ- les plus grands parmi les cinéastes. teau Frontenac au cours d'une cérémonie Il n'en tient qu'à lui de nous consulter, s'il voulait commencer un haute en couleurs oij officiaient les Lee laccoca, Marcel Aubut et Max Gros-Louis. tournage fort payant. Les pages économiques des grands journaux sont Les lustres de cristal du fleuron hôtelier de pleines de vedettes en puissance qui, si filmées de près, pourraient deve- la Vieille capitale vibrent encore de l'ovation nir les protagonistes des plus grands films d'horreur de l'histoire. Pen- délirante accordée au toffe de Charievoix, sons à ce que ferait Spielberg des Bronfman quittant le Canada avec 2 qui avait su, lui, mettre la CSN à sa place. milliards dans leur coffre de voiture. À ce qu'aurait réalisé Gilles Carie Mais ce n'est certes pas la faute de la avec Raymond Malenfant et le Centre de ski Pin Rouge; ou Wim Wenders CSN si ce très petit et pas du tout mer- aux trousses de Robert Obadia ou Michel Gaucher. veilleux monde des affaires a les héros qu'il Le cinéma, c'est pour faire rêver, non? mérite! nouvelles CSN Coordination Rédaction Pliotograpiie Pour modifier est l'organe officiel Jean-Pierre Paré Robert Boucher Alain Chagnon le nombre d'exemplaires reçus: de la Confédération Michel Rioux Michel Crête (514) 598-2233 des syndicats nationaux Roger Deslauriers Caricaturiste 1601, av. de Lorimier, Montréal, Qc H2K 4M5 Louis-Serge Houle (514-598-2131). Conception Boris graplilque Thérèse Jean Publié à tous les quinze Jean Gladu Maroussia Kishka Soutien teciinique Les syndicats ont l'autorisation jours, il est tiré à 23,000 Luc Latraverse Lyne Beaulieu (et notre encouragement) exemplaires et distribué Mise en page Lucie Laurin Impression gratuitement dans les informatique Jean-Pierre Paré Les syndiqués CSN de de reproduire le contenu de Michel Rioux syndicats de la CSN à Jean Gladu L'Imprimerie L'Éclaireur nouvelles CSN dans leur journal. travers le Québec. Jean-Pierre Paré Jacqueline Rodrigue de Beauceville. Claude St-Georges Page 2 • NOUVELLES CSN 439 • 20 mars 1998 Le coup dejarnac de Bernard Landry aux employés [out leur laissait croire qu'avec la nouvelle loi, le fisc à pourboire eur foutrait la paix avec le passé. C'était une ruse! Maroussia Kishka Une onde de choc balaie actuellement le monde des tra- sent la déclaration des pour- boire de sa succursale ont reçu vailleurs à pourboire. Obligés de déclarer leurs pourboi- boires aux quinze jours. Les de tels projets de cotisation. res au quinze jours depuis le premier janvier, ils ont eu employé-es n'ont pas obtenu Après une première rencontre la mauvaise surprise de voir leurs déductions à la source l'imposition des frais de service avec Revenu Québec, son syn- ronger leur maigre chèque de paie. Dans bien des cas, il mais leurs gains sont reconnus dicat a décidé de les contester. ne leur reste pour payer l'épicerie, le logement et les dorénavant comme un revenu Normalement, les impôts autres dépenses courantes que leurs pourboires, un re- pour les fins des bénéfices so- doivent être établis en fonction venu qui fluctue d'une semaine à l'autre. Et voilà que le ciaux. Sur le terrain, les enquê- du revenu réel d'une personne. ministère du Revenu leur réclame à nouveau rétroacti- teurs du fisc se sont faits plus Mais dans le monde de la res- vement des impôts supposément dus pour 1996. discrets et la Fédération du tauration et de l'hôtellerie, les commerce a accepté de colla- méthodes choisies par le fisc i-«'insécurité que suscitent de l'État et à freiner le travail au borer à la mise en place du s'appuient sur des hypothèses ces changements et le senti- noir, le ministre des Finances, nouveau régime fiscal, même si bâties à même des projections ment de révolte que provoque Bernard Landry, avait décidé elle a certaines réserves. Mais de groupe. Ainsi, par exemple. la reprise de ce qu'ils appellent de passer au peigne fin les em- après la tempête du verglas, Revenu Québec détermine le une «chasse aux sorcières» sont ployé-es à pourboires pour leur elle va déchanter: le fisc a repris volume de ventes de repas réa- telles que la présidente de la réclamer rétroactivement des de plus belle son opération de Fédération du commerce, Lise impôts supposément dus pour «chasse aux sorcières». Poulin, reçoit constamment les années 1994, 1995 et 1996. des appels d'employé-es de la Revenu Québec prétend que Réclamation de 2 000 $ restauration et de l'hôtellerie seulement 5 pour cent des im- Revenu Québec a envoyé ces jours-ci. «A la fin de novem- pôts dus sur les pourboires lui plus de dix mille projets de co- bre dernier, nos syndicats nous sont versés. La décision a sou- tisations aux employé-es à disaient que les fonctionnaires levé un tel tollé de protestation pourboire au cours des derniè- de Revenu Québec avaient sus- que rapidement, au printemps res semaines. Sylvie Baril, une pendu leurs enquêtes. On a cru dernier, le ministre Landry a serveuse ayant 18 ans de mé- alors que le gouvernement avait rebroussé chemin et décidé de tier, est du nombre. Elle a accepté notre demande d'accor- limiter ses visées à 1996, ce que trouvé dans son courrier une der l'amnistie fiscale pour 1996 les employé-es à pourboire ont lettre datée du 20 février lui ré- et de se tourner vers l'avenir afin continué à contester puisque clamant 2 000 $ pour l'année de bâtir un lien de confiance leurs bénéfices sociaux, dont fiscale 1996. «C'est beaucoup), avec les employé-es à pourboire. l'assurance emploi, n'étaient soupire cette femme de 39 ans Mais aujourd'hui, on fait le basés que sur leur salaire mini- qui est la présidente du syndi- constat que ce n'était qu'une mum. Craignant le fisc et de cat des employé-es d'une rôtis- ruse pour obtenir notre collabo- nouvelles charges sociales, les serie St-Hubert du quartier ration», affirme Lise Poulin, qui restaurateurs protestaient Hochelaga-Maisonneuve. a demandé en conférence de aussi. Comme ses autres collègues presse, le 15 mars, de cesser La turbulence dans le qui y travaillent, elle ne roule cette «chasse aux sorcières». monde de la restauration a pris pas en Cadillac. Son salaire et fin tout juste avant les Fêtes, ses pourboires lui donnent un Lise Poulin: «Le gouvernement n'a pas Rétroactivité quand de nouvelles disposi- revenu brut de moins 300 $ par voulu obliger les consommateurs à ver- Cherchant par tous les tions ont été adoptées par l'As- semaine.