Canton D'olliergues (Puy-De-Dôme)
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Ces Images du Patrimoine et l'exposition qui les accompagne sont issues du pré-inventaire normalisé du canton d'Olliergues réalisé, dans le cadre de la convention de développement culturel associant le Parc Naturel Régional Livradois-Forez et l'Etat (Ministère de la Culture et de la Communication), par l'Inventaire Général des Monuments et des Richesses Artistiques de la France - Régior d'Auvergne et le Parc Naturel Régional Livradois-Forez, avec le concours du Conseil Général du Puy-de-Dôme et de la Direction; Régionale des Affaires Culturelles. Enquêtes de terrain : Marie Bardisa, chercheur à l'Inventaire général, contractuel du Parc Naturel Régional Livradois-Forez, Marceline Brunet et Jean-Paul Leclercq, conservateurs de l'Inventaire général, avec la participation de Pascal Piéra, assistant de recherche et Thierry Tardieu, chargé de la documentation graphique à l'Inventaire général. Rédaction : Marceline Brunet et Jean-Paul Leclercq, sous la direction de Françoise Uzu, conservateur régional de l'Inventaire général.. Photographies : Roger Choplain et Roland Maston, photographes de l'Inventaire général. Relevés d'architecture et dessins : Thierry Tardieu, chargé de la documentation graphique à l'Inventaire général. Secrétariat : Martine Veysset, secrétaire de l'Inventaire général. Relecture : Roger Lehni, conservateur régional de l'Inventaire, région d'Alsace. Conception-maquette de l'exposition : Marceline Brunet et Thierry Tardieu. Nous adressons nos sincères remerciements aux Municipalités et aux habitants des communes du Brugeron, de Marat, d'Olliergues, de Saint-Gervais-sous-Meymont, de Saint-Pierre-la-Bourlhonne et de Vertolaye pour leur collaboration et leur accueil chaleureux, à M. l'abbé Bertin, curé de Saint-Gervais-sous-Meymont, à M. l'Abbé Chambon, curé de Saint-Pierre-la-Bourlhonne, à M. l'Abbé Degeorge, curé d'Olliergues et du Brugeron, à M. l'Abbé Ayel, curé de Marat et de Vertolaye, au service des Archives Départementales du Puy-de-Dôme et leur directeur Mlle Leclercq, au musée Crozatier (Le Puy) et à son conservateur, M. Amprimoz à M. Drouot, docteur ès lettres, conseiller général du Puy-de-Dôme, à M. Malhaire, responsable de l'Association pour la sauvegarde des Jasseries. Les dossiers d'architecture (136) et d'objets mobiliers (187) sont consultables à la Direction Régionale des Affaires Culturelles, Inventaire Général, Hôtel de Chazerat, 4, rue Pascal - 63000 Clermont-Ferrand. © Etude du Patrimoine Auvergnat - 1987 Crédits photographiques : © Inventaire général, S.P.A.D.E.M., 1987. Clichés Roger Choplain et Roland Maston sauf photo aérienne, p. 5 cliché I.G.N., carte postale, p.9 cliché Gouttefangeas editeur, matrices, p. 32 cliché Musée Crozatier. Droits réservés. Dépot légal : 1 143 - mars 1987. AUVERGNE Echappée vers Pierre-sur-Haute depuis les environs de Marat. Depuis la vallée de la Dore, le relief monte en pente douce jusqu 'aux premiers bois. C'est le domaine de l'habitat d'hiver, environné de champs cultivés. Champs et bois s'interpénètrent au bas des pentes. Au-dessus de la forêt règnent les Hautes-Chaumes, dominées par les installations militaires de Pierre-sur-Haute (1634 m). Le canton d'Olliergues est situé à la frontière orientale du La vallée de la Dore que longe l'ancienne route Impériale, Puy-de-Dôme , dans la partie nord du Massif du Forez, entre puis Nationale 106, n'est qu'un profond et étroit fossé creusé Ambert et Courpière. Il s'étend perpendiculairement à la Dore par les eaux dans le massif granitique, à environ 400 mètres dont la vallée, séparant les monts du Forez de ceux du Livra- d'altitude. Le territoire occupé par le canton s'élève à plus dois, constitue le seul axe de pénétration du massif. de 1 300 mètres sur les communes du Brugeron et de Saint- Du nord au sud, quatre de ses communes s'étirent entre la Pierre-la-Bourlhonne où il atteint 1 542 mètres au mont rivière et les pentes montagneuses : Saint-Gervais-sous- Peyre-Mayou. Meymont sur la rive gauche, Olliergues, Marat et Vertolaye Le bloc cristallin, fragmenté en une série de couloirs et de sur la rive droite. Les deux dernières communes, Le Bruge- chaînons parallèles orientés sud-est - nord-ouest, est inter- ron et Saint-Pierre-la-Bourlhonne, occupent les hauteurs au- rompu par des cassures perpendiculaires où de petits ruis- dessus de Marat et atteignent la ligne de crêtes qui sépare seaux creusent leurs vallées. Cette tectonique complexe le Puy-de-Dôme de la Loire, frontière des anciennes provin- engendre un relief énergique, difficilement pénétrable, et a ces d'Auvergne et du Forez. déterminé trois zones d'occupation des sols. Le Brugeron, église Saint- Jean-Baptiste, calice par Claude Dulaure I, vers 1777-1778, à Clermont- Ferrand, argent repoussé. Très voisin encore de la production de la deuxième moitié du XVII siècle, ce calice apparaît comme l'illustration des décalages stylistiques que l'on observe souvent en province, et qui varient selon les catégories d'objets et les époques. Les cloches du canton en offrent d'autres exemples. Saint-Gervais-sous- Meymont, église Saint- Gervais-Saint-Protais, calice, par Jean-Baptiste Lashermes, vers 1788-1789, au Puy, argent repoussé (à droite). Le registre inférieur du pied n'est plus fait d'une frise de feuilles d'acanthe découpées et soudées sur un cercle d'argent. Juste antérieur à la Révolution, l'objet présente plusieurs traits de style Louis XVI, et annonce l'orfèvrerie religieuse du début du XIX siècle. Le décor du pied (ci-contre), de composition quadripartite, comporte même, à droite, une aiguière caractéristique du retour au goût antique. Le décalage n 'est plus alors stylistique, il réside davantage dans la maladresse de l'exécution bien que l'objet ne manque pas de saveur. Peut-être s'agit-il là simplement d'un calice de modèle pauvre, exécuté un peu rapidement et cédé au prix modique qui convient à une paroisse aux ressources faibles. Marat, église Saint-Clair, voile de calice, première moitié du XVIII siècle, détail. Le tissu, un damas rouge broché soie et métal, à liage repris en sergé, vaut par la qualité du dessin et la technique de tissage ; du fait de l'interpénétration des trames de deux plages colorées voisines, les couleurs viennent se fondre les unes dans les autres (effet de berclé). Saint-Gervais-sous- Meymont, église Saint- Gervais-Saint-Protais, chasuble rouge, milieu du XIX siècle. Damas gros de Tours et satin, brochés or et argent. Le fond de la chasuble est fait d'un damas au dessin néo-classique ; la croix ne présente pas de singularité technique, mais le décor néo-gothique est tissé et non brodé, et s'apparente au décor des croix en fonte de fer, répandues dans la seconde moitié du XIX siècle pour l'érection de croix monumentales ou le décor des tombes. Saint-Pierre-la-Bourlhonne, église Saint-Pierre, chape, milieu du XIX siècle, satins lancés et brochés. Le fond de la chape est constitué de cinq largeurs de tissu au décor néo-classique, symétrique, très coloré. Le satin façonné des orfrois et du chaperon a été tissé spécifiquement pour cet usage dans la fabrication des chapes. Les remplages néo-gothiques, sur lesquels des fleurs encore néo- classiques viennent apporter des touches de couleurs, correspondent à la restauration du gothique comme le style le mieux à même d'exprimer la foi chrétienne. C'est usuellement le chaperon, à un moindre degré les orfrois, qui portent le décor religieux, ici le Pélican, qui est brodé à part et rapporté sur une gloire tissée à trilobés néo-gothiques. La petite cloche de Marat et le seau à aspersion de La Chabasse (Olliergues) diffèrent, par la technique et par le décor, non simplement par les dimensions, des cloches gothi- ques dues à des fondeurs établis, semble-t-il, à Viverols (Puy-de-Dôme, au sud-est d'Ambert ; le nom de Pardon Mosnier figure sur la dernière cloche encore de tradition gothique, en 1638), puis des cloches classiques dues à la dynastie des Seurot, fondeurs établis à Brioude : trois familles d'œuvres, souvent de grande qualité. Les cloches sont rarement illustrées dans les publications d'histoire de l'art. Mais les caractères utilisés, les motifs séparateurs, le décor du vase et parfois des anses, méritent d'être vus ; la com- position du décor de ces objets circulaires, à deux axes de symétrie, perpendiculaires, en raison de la disposition des anses et du mouvement de la volée, offre un autre sujet d'étude. Le seau à aspersion d'Olliergues, et mieux encore la cloche de Marat, l'un et l'autre pro- bablement du début du XVII siècle, illustrent la technique utilisée par les fondeurs du Puy, qui opéraient par enfoncement de poinçons en relief dans la partie femelle du moule, et non par apposition de motifs en cire pris dans des matrices en bois. Un même motif est alors plus ou moins dégagé du fond et un motif de grandes dimensions convient mal à des surfaces courbes. Marat, église Saint-Clair. Suspendue dans le chœur de l'église, la cloche a les dimensions d'une sonnette (hauteur du vase 13,5 cm, diamètre 17,2 cm), et ne comporte pas d'anses. Les deux faces principales de la faussure et les deux faces latérales portent le même buste à mi-corps : Judith, le glaive au poing droit, et tenant de la main gauche la tête d'Holopherne. Il s'agit d'un thème issu de l'Ancien Testament, ce qui est rare dans le cas des cloches, et dénote peut-être une influence de la Réforme. Les deux motifs secondaires, chacun répété une fois, rosace et tête féminine, introduisent l'asymétrie. Olliergues, église Notre- Dame, seau à aspersion. Deux des motifs au moins se retrouvent sur des mortiers du Puy : les motifs floraux du bas du vase et le médaillon qui figure les Ravissements de sainte Madeleine en buste à mi- corps, à droite et à gauche de la sainte martyre visible sur la photographie.