La Conductrice Est Une Miraculée
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Gratuit dans ce journal Mercredi 26 janvier 2011 n o 25 1.00 € Le Quotidien du Centre LE POSTER DU FILM 40X60 cm Mort MORLANWELZ / LEVAL > UNE LOUVIÉROISE DE 24 ANS HEURTÉE PAR DEUX TRAINS > P. 7 pour " La conductrice est une miraculée l JEAN-CLAUDE CARLIER elles Lara Potie franchissait le passage à niveau des Hayettes Une voiture a été percutée par deux trains mardi vers 7h30. L’incident s’est produit sur la ligne de chemin de fer 108 La Peugeot 206 a été complètement pulvérisée Le fonctionnement défectueux du passage à niveau pourrait être la cause de l’accident. L’enquête est en cours l MARTINE PAUWELS PÉRONNES >P.4 LA LOUVIÈRE > ANIMAUX ABANDONNÉS > P. 8 Béatrice a ouvert Trente-deux bêtes un centre recueillies chez elle spécialisé l ANGELIKA ZAPSZALKA en Zumba l JEAN-PAUL CAILLEAUX MANAGE >P.9 2.200 emplois en vue grâce à la création de zonings Nathalie Thibaut adore les animaux. Dans son appart’, pour 2013 elle recueille ceux dont les gens veulent se débarrasser 17098360 4 0 8 4 3 3 1 0 5 3 6 3 1 4 CE 5 2 SUDPRESSE CECE SM CH MERCREDI 26 JANVIER 2011 e n’est pas un hasard du ca- ment pompeux. Pour s’en con- Wallonie-Bruxelles entre l’au- dit au ministre-président wallon Notre opinion lendrier si le groupe Wallo- vaincre, il n’a eu qu’à lever le tomne 2007 et l’été 2008. Un tra- de se complaire dans le consen- Cnie-Bruxelles est relancé nez et à regarder au-delà de la vail qui a bien débouché sur un sus mou. Ce serait péché mortel. aujourd’hui en pleine cri- frontière linguistique. Les Fla- rapport... dont le moins que l’on Il faut que la voix des francopho- NON AU se institutionnelle. Pas un ha- mands ont donné l’exemple de- puisse écrire est qu’il n’a pas nes porte. Que les quatre princi- sard non plus si Rudy Demotte puis longtemps et on parle enco- marqué les mémoires. paux partis, présents en Wallo- s’installe aux commandes. Le nu- re aujourd’hui des résolutions Il est clair que l’on attend autre nie et à Bruxelles, envoient un CONSENSUS méro un wallon a bien compris qu’ils ont adoptées dans ce con- chose de Rudy Demotte. Nous ne message clair aux négociateurs toute l’importance de cet instru- texte. parlerons pas de musculation et au monde politique flamand. ment et de la puissance de feu Oui, l’exemple est venu du du discours francophone, car le Il faut que les francophones se MOU qu’il représente s’il porte un vrai Nord, n’en déplaise à Antoinette terme serait maladroit en ces fassent respecter, qu’ils mon- projet francophone peu enclin à Spaak et Philippe Busquin qui temps de difficultés institution- trent leur cohésion et leur force Didier Swysen JOURNALISTE POLITIQUE s’endormir sur un titre vague- ont pourtant géré un groupe nelles majeures. Mais il est inter- à travers un outil efficace qui dé- Oliviersans laisse Carolinapapa cheuse posture à temps. En dépit de leurs efforts désespérés pour sauver la vie de leur collègue, il leur faudra de longues, trop lon- gues minutes pour l’arracher au piègemorteldubarrage.Ramené àlasurface,Oliviern’allaitjamais pouvoir être ramené à la vie. Il laissederrièreluiunepetite Caro- lina de 6 ans, sa petite fille chérie. La ministre de l’Intérieur, Anne- mie Turtelboom, et le gouver- neurdela province,MichelForet, ont rejoint sur les lieux du drame La Meuse a une té. L’accident s’est produit à hau- Alain Remue, responsable de la bnouvelle fois tué, ce teur du barrage de Monsin, un cellule disparition, et Nicolas Olivier Rouxhet avait de longues années de pratique de la plongée derrière lui. l JT RTBF mardi, cette fois à Liège. En endroit qu’Olivier connaissait Tuts, le responsable de la Protec- début d’après-midi, Olivier pourtant bien, ce qui ne l’a pas tion civile de Crisnée. sur ce barrage”, a souligné, très Rouxhet, l’un des plongeurs empêché d’être mis en difficulté Tous ont souligné que le matériel ému Nicolas Tuts. qui participaient aux (lire ci-dessous). était de qualité et parfaitement Mardi, l’ambiance était très lour- RÉACTION D’UN COLLÈGUE recherches des petites Ses collègues, qui étaient en con- en ordre et que les conditions de le long de la Meuse. Même la Alison et Amélia, a perdu la tact audio permanent avec le étaient optimales pour plonger. ministre semblait émue aux lar- “ vie. Il laisse derrière lui une plongeur ont soudain perdu la “Olivier n’aurait jamais pris le mes. Quant à l’équipe qui travail- Un gars jovial, petite fille de 6 ans. communication. Ils sont immé- moindre risque. C’était un plon- lait aux côtés d’Olivier Rouxhet, diatement intervenus. En vain. geur chevronné. C’est un tragi- elle a dû être soutenue par une toujours prêt à aider” Né en 1972, Olivier Rouxhet Quatrehommesn’aurontpassuf- que accident. Il plongeait réguliè- cellule psychologique. « était un plongeur expérimen- fi à tirer le malheureux de sa fâ- rement et il avait déjà travaillé DELPHINE WARNY L’émotion est grande unaccident,undrame”.Etde bchez les collègues d’Oli- poser la question de la perti- vier Rouxhet. C’est en larmes nence des recherches des dé- Les parents d’Alison et Amélia sous le choc que l’un d’entre eux, Henri pouilles d’Alison et Amélia. Olivier, évoque celui avec qui “Pour moi, elles n’ont plus de il a passé de longues années. sens. On a une chance infime llAlain Remue, le responsa- “Olivierétaitmoncollèguede- de les retrouver. Elles doivent bledelacelluledisparitionapré- puisenviron10ans”,souffle-t- être loin aujourd’hui”, dit-il. cisé que les parents des deux il. “C’était un passionné. S’il fillettes disparues à Engis avaitsentiqu’ilyavaitlemoin- “JE PENSE À SA FILLE” avaient été prévenus de l’acci- dre danger, il n’aurait jamais Ce qu’Henri retiendra d’Oli- dent. “ Ils sont sous le choc. pris le risque de plonger.” vier, c’est son “sourire ”. “Il Après le drame qui les touche, “En plongée”, poursuit-il, “il était toujours prêt à rendre voici une nouvelle catastrophe. faut avoir confiance en son service. Il était dévoué, jovial. Ils sont retournés, bouleversés, partenaire. Lundi, Olivier Il avait toujours un sourire comme nous tous”, a expliqué était responsable, ce mardi, il aux lèvres. Il était volontaire Alain Remue. Qui précise: “La plongeait. On met savie entre en tant que plongeur mais il cellule disparition et la Protec- les mains de son partenaire et n’hésitait pas à aider sur d’au- tionciviletravaillentmaindans c’est ce qu’il a fait avec la plus tres missions. Il avait le cœur La Protection civile avait la main. Avec Olivier, c’est un grande confiance car les con- sur la main. Je pense à sa fille repris les plongées ce copain que je perds aujour- ditions étaient bonnes. Je sais et je lui souhaitebeaucoup de lundi. Le décès d’un d’hui. Pour moi comme pour que beaucoup s’en veulent courage, à cette petite”, con- plongeur repose la tous les membres de l’équipe, mais il était chevronné. C’est clut-t-il. « D.W. question de la pertinence c’est un jour noir. ” l D.W. Le papa des fillettes. l NEWS des recherches. l PN PORTRAIT “Il connaissait le barrage par cœur” “ Il connaissait le barrage jeunefemmeColombiennequi tortueuses du barrage de Mon- plus tard, le barragiste, d’en bpar cœur, comment est-ce lui avait fait découvrir les beau- sin, qui ont englouti Olivier à haut, a vu des bulles. Puis une possible? Oli, non, pas lui...” tés de son pays lors d’un séjour son tour. Une mort stupide. Là, palmecoincée.Ilavitecompris. Tous ceux qui ont connu Oli- de plusieurs mois. Olivier était dans le pertuis n o6, entre les Olivier,malgrésagrandeexper- vier Rouxhet, 39 ans, sont sous retourné chez sa maman, à Gri- tours 6 et 7 du pont, vers la rive tise des traîtres fonds vaseux, le choc. L’effroi est d’autant vegnée (Liège). Une famille déjà de Jupille. Le barrage est bran- avait été aspiré. Littéralement plus grand qu’Olivier était un frappée par l’horreur, puisque lant, bourré de fuites. Tous les happé par une fuite. Une pres- plongeur hors pair. Des années le frère aîné d’Olivier s’est suici- plongeurslesavent.Olivieraus- sion irrépressible, qui arrache d’expérience, dont dix comme dé. Il lui restait son frère ju- si.Unjoursurdeux,quandilne le masque et laisse peu de chan- volontaireàlaProtectioncivile. meau. Et Carolina, sa fillette de plongeait pas, il assurait, “en ces de survie. Ouvrir le barrage L’homme apprivoisait les eaux 6 ans. appui”, la sécurité de son collè- enespérantqu’Olivierpuissese glaciales de la Meuse, comme gue. “Demain, c’est moi qui y glisser dessous et échapper à la les lagons tièdes qu’il décou- UNE PALME COINCÉE vais”,assurait-ilencorecelundi mort? C’était quitte ou double. vrait en vacances. Plonger était Six ans, l’âge d’Amélia, une des à l’autre barrage, celui d’Ivoz. Lebarrages’estouvert.Sescollè- toute sa vie. Et il avait “la tête deux petites disparues d’Engis. Ce mardi matin, les bâtards gues ont tiré sur les deux filins sur les épaules”, confie un de C’est pour elles qu’il s’était à d’eau avaient été installés pour qui maintenaient son corps. ses ex-collègues des Voies navi- nouveauglisséàl’eau, cemardi colmateraumaximumlesterri- Dur. Trop dur. Et trop tard. Il a gables de la Région wallonne, midi. Olivier désespérait de re- bles brèches du vieux barrage.