2008 jEUDI 20 nOVEMbRE LETTRES ET MAnUSCRITS AUTOGRAPHES

HISTOIRE, bEAUx-ARTS, MUSIqUE, LITTéRATURE LETTRES ET MAnUSCRITS AUTOGRAPHES AUTOGRAPHES LETTRES ET MAnUSCRITS

ExPERT : THIERRY bODIn

Pierre Emmanuel AUDAP Alexis VELLIET Henri-Pierre TEISSEDRE Delphine de COURTRY

5 rue Drouot 75009 Paris - Tél. : 33 (0) 1 53 34 10 10 - Fax : 33 (0) 1 53 34 10 11 - [email protected] - www.piasa.fr PIASA SA - Ventes volontaires aux enchères publiques - agrément n° 2001-020 jEUDI 20 nOVEMbRE 2008 - DROUOT RICHELIEU notre réseau en province

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Jeudi 20 novembre 2008 - 11 h 00 première partie :

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Jeudi 20 novembre 2008 - 14 h 00 deuxième partie :

os Histoire et sciences (suite) N 119 à 166 os Beaux-Arts N 167 à 234 os Musique et spectacle N 235 à 430 os Litterature N 431 à 540

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Expert : Thierry Bodin expert près la Cour d’Appel de Paris Syndicat français des experts professionnels en œuvres d’art 45, rue de l’Abbé Grégoire - 75006 Paris tél. : 33 (0)1 45 48 25 31 - Fax : 33 (0)1 45 48 92 67 [email protected] renseignements : emilie Grandin tél. : + 33 (0) 1 53 34 10 15 [email protected]

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194 Abréviations : L.A.S. ou P.A.S. lettre ou pièce autographe signée L.S. ou P.S. lettre ou pièce signée (texte d’une autre main ou dactylographié) L.A. ou P.A. lettre ou pièce autographe non signée

Ce catalogue ne serait pas ce qu’il est sans l’aide de plusieurs personnes et amis que je tiens à remercier : Sidonie Lemeux-Fraitot ( pour le dessin de Girodet), Otto Biba et Brian Pritchard (pour le manuscrit de Caldara), James Christie et Kelara Snyder (pour le document de Buxtehude), Charles Dupêchez ( pour la correspondance à Marie d’Agoult), ainsi que Denis Herlin, Eberhard Köstler, Richard Macnutt et Sissi Pastureau.

Les numéros 54 et 149 sont présentés par LOMBRAIL-TEUCQUAM 14 Rue de Provence 75009 Paris Les numéros 457, 459, 516, 525 et 540 sont présentés par RENAUD-GIQUELLO & Associés 6 Rue de la Grange‑Batelière 75009 Paris

Il ne sera pas accepté d’enchère téléphonique pour les lots d’une estimation inférieure à 300 €.

Reproductions des n° 257 et 217 en 1re et 4e de couverture Vente à 11 heures

HISTOIRE ET SCIENCES

1. ALBUM D’AUTOGRAPHES. Album contenant environ 85 pièces ou documents, plus une centaine de signatures découpées et collées ; album cartonné oblong in-4 (cartonnage usagé, mouillures et taches). 400/500 Lettres et documents de la duchesse d’Abrantès, Azaïs, , Bassano, Bertin de Veaux, Bethisy, Bonald, Bourmont, Cubières, Damas, Daumesnil, Decazes, Gabriel Delessert, Fain, Grouchy, La Ferronays, Lamartine, Lamennais, Marcellus, Martignac, Élisa Mercœur, maréchal Mortier, Pastoret, Polignac, Royer-Collard, Scribe, Siméon, Vatimesnil, Wellington, etc. Parmi les signatures découpées, relevons les noms de Chateaubriand, Talleyrand, Salvandy, comtesse de Genlis, Decazes, etc.

2. François, duc d’ALENÇON (1554-1584) quatrième fils d’Henri II et Catherine de Médicis, il devint en 1576 duc d’Anjou par la « paix de », il intrigua avec les protestants, et tenta de prendre le pouvoir en Flandre. L.A.S. « Françoys », Bar sur Seine 27 mai [1576], à Ca t h e r i n e d e Médicis ; 1 page in‑fol. (légèrement rognée en haut sans perte de texte), adresse « A la Royne Madame et mere ». 600/800 Be l l e l e t t r e à l a Re i n e Mè r e Ca t h e r i n e d e Médicis, a p r è s l a « Pa i x d e Mo n s i e u r » o u é d i t d e Be a u l i e u (6 mai 1576). « Madame je ne pas failly de satisfere a ce quil a peu au Roy Monseigneur et a vous me coumander de fere jurer la pais a aucuns gentilzhoumes qui sont icy coume il vous plaira veoir par lacte quilz en ont signé. Si le sieur de Tu r e n n e eust esté icy il eust fet de mesme ce que ne faudray de luy fere fere au plus tost »…

3. ancien régime. 15 lettres ou pièces, la plupart sur vélin, XVe-XVIIIe siècle (qqs défauts). 200/300

Lettres patentes de Ch a r l e s VIII (1484), titre de la terre de la Garenne pour Begon Bertrand. Marquis de Be u v r o n (1694), Armand duc de Gr a m o n t (1671), Mgr L.M. de Su a r è s d’A u l a n évêque d’Acqs (1766-1767). Parchemins concernant la terre de Fo n t e n a y : bail (1247), contrat d’acquisition (1422), acte de foi et d’hommage (1491), acquisition (1533). Inventaire d’outils de labourage baillés par le seigneur de Belmont à A. Marquin (1621). Etc.

4. ancien régime. Environ 45 lettres ou pièces, la plupart L.A.S., XVIIe-XVIIIe siècle. 150/200

Lettres familiales ou amicales (plusieurs de Montmirail) ; correspondance d’affaires de La c o u r ; sollicitations à Monseigneur ; dénomination d’acquisitions foncières ; lettres de religieux, etc.. On relève les noms de Clément de Barville, David, Du Mesnil, de Gourgues, Laporte, Lesage, Marpon, Mayenne, etc. On j o i n t une vingtaine de documents et lettres divers XIXe s..

5. Louis-Antoine de Bourbon, duc d’ANGOULÊME (1775-1844) fils aîné de Charles X, il combattit dans l’Émigration et aux Cent‑Jours ; il épousa Madame Royale. 2 L.A.S. « Louis Antoine », Mittau 8 juin et 3/14 août 1799, au commandeur Bu ff é v e n t à Vienne ; 2 pages et demie in‑4, adresses, cachets de cire rouge aux armes de ou à son chiffre couronné. 600/800

Su r s o n p r o c h a i n m a r i a g e a v e c Ma d a m e Ro y a l e , sa cousine Marie-Thérèse-Charlotte, la fille de Louis XVI, le 10 juin 1799. 8 juin. « Nous possédons enfin ma cousine, depuis mardy dernier […]. Ce sont les premiers jours de bonheur que nous ayons ressentis depuis que nous avons quitté notre malheureuse patrie. C’est après demain le plus beau jour de ma vie puisque je serai uni à ma cousine ce jour-là et chargé par la Providence du soin de contribuer à sa consolation et à son bonheur ». Elle est bien au dessus « et pour la figure et pour le caractère » de tout ce qu’on pourra dire sur elle : « Elle paroit être fort heureuse de se retrouver dans le sein de sa famille et au milieu de français fidèles. Elle est amène, douce, sensible, aimable, gaye. Que je suis heureux »… 3/14 août. Il a fait passer à l’évêque de Nancy à Vienne la somme de 60 ducats pour Bu ff é v e n t , et l’avertit que « le seul moyen que vous ayez d’obtenir le passeport que vous demandez est d’écrire directement à S.M. l’Empereur »…

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6. Marie-Thérèse-Charlotte de France, duchesse d’angoulême (1778-1851) dite Ma d a m e Ro y a l e , fille de Louis XVI. 26 L.A. (2 signées des initiales), Gorizia ou Frohsdorf 1842-1846, à Théodore Ch a r l e t , à Bruyères-le-Châtel (Seine-et-Oise) ; 57 pages in-8 ou in-12, qqs adresses avec marques post. (qqs lettres fragiles avec défauts et qqs manques). 800/1.000

Correspondan c e à s o n c h a r g é d’a ff a i r e s e n Fr a n c e . Les lettres sont numérotées 157 à 160, 175 à 182, 186 à 193, 195 à 200. Elle l’entretient longuement de demandes de secours, lettres et cadeaux qu’elle reçoit de particuliers, et donne des instructions pour répondre par des dons, regrets, condoléances, remerciements etc. Elle précise les sommes qu’elle lui fait parvenir pour ses nombreuses commissions, assure faire peu de cas des échos des gazettes ; mais elle insiste sur la discrétion qu’elle désire qu’on observe, en particulier en ce qui concerne la santé de son mari qui s’aggrave ; puis elle charge Charlet de nombreux remerciements à faire pour des condoléances lors de la mort du duc... Elle parle souvent de son neveu le comte de Ch a mb o r d , ses voyages et sa santé : « il a souvent des douleurs. Mais jusqu’à présent cela ne l’empêche pas de suivre presque toujours sa vie habituelle [...] tout ce que l’on a dit là-dessus sont des histoires » (15 octobre 1843)... Son neveu et elle acceptent d’être parrain et marraine du petit-enfant de Charlet : « l’enfant s’appellera Henri ou Thérèse » (25 janvier 1844)... Parmi les nombreux personnages nommés ici, on rencontre les noms de Beurnonville , Bo u i l l é , A. de Ch a z e t , De c a z e s , La mb a l l e , La To u r -Ma u b o u r g , Nè g r e , Sa i n t -Au b i n , A. de Sè z e , So mb r e u i l , Vi l l a r e t d e Jo y e u s e ...

7. Marie-Thérèse-Charlotte de France, duchesse d’angoulême. 2 L.A., F[rohsdorf] 11 septembre et 20 décembre 1849, à Théodore Ch a r l e t , à Bruyères-le-Châtel ; 4 pages et demie in-8, une adresse. 200/300

Lettres à son chargé d’affaires en France. 11 septembre. « Mon neveu [le comte de Ch a mb o r d ] étant revenu ici il y a peu de jours je lui ai parlé du mariage de votre petite-fille il y donne bien son agrément et vous en fait ses complimens.I ls sont revenus en bonne santé des eaux lui et sa femme espérons que cela lui apportera le bien que nous désirons tous »... Elle parle de plusieurs secours à distribuer. Louis de Se n s , de Versailles, l’a priée « de tenir son enfant avec mon neveu [...] à cause de son nom, je le veux bien »... 20 décembre. « Ma nièce Th é r è s e [d’Este-Modène, femme du comte de Chambord] est bien malheureuse elle vient de perdre son frère cadet du typhus. Elle est partie aujourd’hui avec son mari pour Venise et dans 8 jours je vais aller les joindre et y passer 3 mois »... Elle charge Charlet de divers secours et commissions, et de se renseigner sur la demande de parrainage faite par Mme de La s t o u r à son neveu...

8. Marie-Thérèse-Charlotte de France, duchesse d’angoulême. 5 L.A.S. « MT », [Frohsdorf], Venise et Vienne 1850, à Théodore Ch a r l e t , à Bruyères-le-Châtel ; 10 pages in-8, la plupart avec adresse (une en mauvais état). 400/500 Lettres à son chargé d’affaires en France. 2 janvier : « J’ai appris avec plaisir que votre petite-fille était grosse. Je voudrais bien qu’il en fût autant ici mais il n’en est malheureusement rien »... Sa nièce Thérèse, affligée de la perte de son frère, a été « effrayée et inquiète d’une chute que son mari a faite mais qui était peu de chose »... Venise 2 février, instructions pour des réponses à donner à des demandes de secours, dots religieuses, etc. Elle charge de remercier une dame pour l’envoi d’« une petite boîte à curedents qu’elle prétend avoir appartenu à ma mère »... V[enise] 1er mars, la lettre de Bourdel est une « folie » mensongère : « que son libelle paroisse cela m’est égal. Quant à la note pour la chapelle il n’y a rien non plus à faire je ne ferai aucune démarche je l’ai fait ériger je veux qu’elle reste comme elle est. Si l’on en détruit et bâtit autour tant pis »... Venise 19 mars, instructions pour des secours et d’autres démarches... Vienne 9 avril : « Je suis venue ici en ville j’ai vu le banquier et l’ai chargé de vous faire passer 15 000 fr pour le moment je ne puis donner que la moitié de somme ordinaire à cause du change »...

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9. anne de France, dame de BEAUJEU (1462-1522) fille de Louis XI ; épouse de Pierre de Bourbon, sire de Beaujeu ; Régente de France pendant la minorité de Charles VIII. L.S. avec compliment autographe « Vre bonne cousine Anne de France », La Flèche 5 octobre, au duc de Mi l a n [Francesco Sf o r z a ] ; 1 page obl. in-8. 2.000/2.500 « Mon cousin Je me recommende bien affectueusement a vous presentement. Le Roy envoye devers vous, maistre Estienne Petit son notaire et secretere ainsi quil vous escript, auquel jay charge vous dire aucunes choses de ma part. Je vous prye mon cousin que le vueillez croyre de ce quil vous dira de par moy comme ma propre personne et par lui me faire savoir de voz nouvelles en quoy je prandray ung tres singulier plaisir »...

10. François arago (1786-1853) physicien, astronome et homme politique. 2 L.A.S., 1845-1846 ; 4 pages in-4, une adresse. 200/250 19 février 1845. « Pour rendre une justice complète à vos efforts persévérants et à ceux de M.M. Dupré et Poidloue, j’ai cru ne pas devoir me borner un simple catalogue de vos nombreuses et importantes observations de tout genre ; j’ai désiré y joindre une indication détaillée des questions capitales dont votre travail fournira la solution »... 20 avril 1846, à M. Le f r a n c , directeur‑gérant de L’indépendant des Pyrénées-Orientales : « je ne mérite pas [...] qu’on m’accuse de ne pas penser assez à mon pays. Dès que l’ordonnance de dissolution aura paru, je partirai pour , bien décidé à prendre une part active à la lutte qui se prépare. Nos amis, j’espère, seront contents de moi. Je leur promets des révélations curieuses, sur les faits et gestes des principales autorités de notre Département »... On j o i n t une L.S. au Préfet Berger, démission de la Commission départementale et municipale, 26 septembre 1849.

11. É tienne arago (1802-1892) écrivain et homme politique. 4 L.A.S.(2 cosignées par Ca n t a g r e l et Victor Bo r i e ), 1851 et [1866] ; 15 pages in-4 ou in-8, 2 adresses. 200/250

Bruxelles 12 avril 1851, au représentant du Peuple Auguste Cl é m e n t . Réunis en assemblée générale, les réfugiés politiques en Belgique ont formé un comité, composé d’Arago, Borie et Cantagrel, pour distribuer des secours. « Le nombre des réfugiés résidant officiellement et clandestinement en Belgique et qui nous sont connus à cette heure, s’élève à Trente un. Depuis que les journaux ont annoncé la souscription, chaque jour de nouveaux réfugiés se font connaître ». Tous peuvent « d’un moment à l’autre, être privés des modiques ressources que nous offre ce pays peu hospitalier »... Ils rendent compte de l’emploi des sommes reçues, et rappellent que la Belgique est un lieu de passage pour se rendre en Angleterre : « nous attendons les 17 réfugiés suisses expulsés par le conseil fédéral »... 7 juin, il accuse réception des 500 francs et raconte le passage clandestin en Belgique de Félix Py a t , « chassé de Suisse »... – À Jacques Br i v e s , du Vote universel : ils ont un besoin urgent des 500 francs réunis par souscription pour les exilés... 6 mars [1866], longue lettre à un ami. Il rappelle une anecdote sur le zèle intempestif des policiers qui, après le 2 Décembre, voyaient des conspirations partout ; puis raconte la gaffe ridicule de Wa l e w s k i lors du discours de Gl a i s -Bizoin sur le Mexique... Les journaux n’ont pu parler du rire homérique qui retentit dans une grande partie de la Chambre, mais la nouvelle s’est répandue en ville comme une traînée de poudre enflammée... Nouvelles sur un bal au ministère (avec croquis), deG i r a r d i n et de Pe y r a t , et rumeurs relatives au Crédit mobilier et aux frères Pe r e i r e ...

5 12. ballon monté. L.A.S. par C. Poitevin, Auteuil 28 septembre 1870, à sa femme, au Mans ; 1 page in-8, adresse avec contreseing « Armée de Paris Régt de Gendie à pied », cachets postaux (qqs petites répar.). 400/500

Le t t r e d u s i è g e d e Pa r i s , parvenue au Mans le 16 octobre : « nous sommes en effet [...] complètement cernés par l’armée prussienne, mais nous espérons que cela ne va pas durer longtemps, nous nous proposons de faire une trouée afin de dégager une ligne. Il y a, je crois une armée à Tours qui pourra nous rendre un grand service [...], quant à présent, nous sommes très tranquilles. Il y a plusieurs jours que MM. les Prussiens ne nous ont seulement pas tiré un coup de canon. La journée du 23 leur a donné à réfléchir, ils ont vu qu’on ne venait pas impunément s’attaquer à nos forts, nous sommes pleins d’espoir dans l’avenir. Je n’ai point reçu de lettres de toi depuis le 15. Le service se fait maintenant par des ballons, et il faut une feuille simple sans enveloppe, de manière que le poids n’excède pas 4 grammes »...

[Duchesse de BERRY] : voir numéro 237.

13. L ouis blanc (1811-1882) historien et homme politique. L.A., Londres 13 décembre 1853, à s o n f r è r e Charles Bl a n c ; 4 pages in-8. 200/250 Il l’entretient de ses lettres « égarées » à Mme D., de sa vie « en anachorète », et des moyens d’aider son frère « aux abois », et de Cr é m i e u x : « je ne me trompais pas en le jugeant un homme de cœur. Le fait est que c’est celui qui a déployé, au gouvernement provisoire, le plus de sympathies généreuses. Son offre, en ce qui te concerne, me touche plus que je ne puis dire »... Puis il évoque la publicité pour le 6e volume de son Histoire de la Révolution française, en utilisant son jugement sur la Constituante : « Dans ce morceau, où je crois d’ailleurs avoir été bien inspiré, je montre de quelle importance il est pour la bourgeoisie de ne pas séparer ses intérêts de ceux du peuple » »... On j o i n t un Anagramme autographe sur les mots « Le président Louis Napoléon Bonaparte », [1852] ; et faire-part de ses obsèques.

14. L ouis blanc. 3 L.A.S., Londres et Paris 1862-1874, à la famille Hu g o ; 6 pages in-8, un en-tête Assemblée Nationale (pet. déchir. à un pli). 300/350

29 juin 1862, [à Mme Victor Hu g o ], sur ses démarches en faveur de M. Bénézit, qu’il présentera à Mme Milner Gibson ; il faudrait écrire aussi à leur ami Sc h o e l c h e r . Il la félicite aussi du succès du « dernier livre de Mr [Les Misérables]. Jamais la puissance du génie ne s’est manifestée avec un pareil éclat. Comme cela fait paraître petit le pouvoir qui ne s’exerce que sur un demi‑million de baïonnettes ! »... 25 avril 1865, [à François-Victor Hu g o ] : « J’ai lu avec un vrai battement de cœur cette belle préface de votre illustre père [tome I des Œuvres complètes de Sh a k e s p e a r e ], il a dû se sentir fier de son fils »... 11 septembre 1873, [à Juliette Dr o u e t ], il est déjà engagé pour mardi. « Dites, je vous prie, à Victor Hugo que j’en éprouve un vif regret »... 30 décembre 1874 : il est heureux que la bagatelle ait plu aux chers enfants. « Veuillez remercier Victor Hugo de son aimable invitation, que ma femme et moi acceptons de tout cœur »...

15. L ouis blanc. 10 L.A.S., Paris 1873-1881, à Édouard Lo c k r o y ou à Madame (Alice Lehaene, veuve de Charles Hu g o ) ; 10 pages in-8 (plus une carte de visite autogr.). 300/400 3 octobre 1876, invitation à collaborer ou à devenir actionnaire de L’Homme libre, journal dont Blanc sera le directeur et le rédacteur en chef : « votre nom et votre talent nous feraient grand bien »... 27 mars 1878, remerciant pour deux billets pour Les Misérables... 15 juin 1878 : « Vous avez été du centenaire de Voltaire. Ce n’est pas une raison [...] pour que vous ne soyez point de celui de Rousseau »... 21 juin 1878 : « J’envoie à Victor Hu g o , à qui nous offrons la présidence, la liste des membres du comité provisoire »... 21 juillet 1880 : « J’envoie sans tarder à l’amnistie que vous m’adressez une lettre pour le Comité d’aide »... [Janvier 1882 ?] : « Dites, je vous prie, à Lockroy, à Victor Hugo, à Madame Drouet, que je leur souhaite ainsi qu’à vous, la bonne année. Ces souhaits sont d’un homme, pour qui il n’y a plus de souhaits à faire »... D’autres lettres évoquent des démarches, invitations, rendez-vous, etc.

16. L ouis blanc. 12 L.A.S., Paris, Londres et Brighton [1848 ?]-1878 ; 17 pages in-8, qqs en-têtes République Française ou Chambre des Députés, une enveloppe. 300/400

[1848 ?], à Charles Bl a n c , recommandant Émile Théodore Ricard, neveu de Ferdinand Fl o c o n ... 2 mai 1850, à Ba r e s t e , pour les lignes bienveillantes de La République sur la destitution de son frère... 11 février 1860, à Adolphe Cr é m i e u x , vive recommandation du fils de feu Charles Te s t e , « l’ami intime de l’admirable Bu o n a r o t t i » et un homme « dont les convictions étaient d’airain »... 17 février 1873, à l’éditeur De n t u , pour publier une traduction de la brochure de Co n w a y , Questions d’aujourd’hui et de demain : « l’attention publique est tournée vers l’étude des questions constitutionnelles »... 23 février 1873, il présente De l p e c h : « Qu’il me suffise de vous dire qu’il a représenté à Marseille, comme préfet, après le 4 7bre, notre chère République, et qu’il a combattu, sous Ga r i b a l d i , pour nous tous »... 23 mars 1873, à La u r e n t -Pi c h a t , invitation à dîner avec Schoelcher, Peyrat, etc. 14 juin 1878, au même, pour faire partie du Comité pour la célébration du centenaire de Rousseau... 26 septembre 1878, Ch. Ri s l e r est le concurrent d’Henri Ma r e t , « un homme de talent et un patriote » dont il soutient la candidature... Etc.

17. Ernest Poret, marquis de blosseville (1799-1886). 40 L.A.S., Amfreville-la-Campagne, Évreux ou Rouen 1851-1877, à l’amiral La Ro n c i è r e ‑Le No u r r y ; 47 pages in-8. 500/600 Correspondan c e p o l i t i q u e e n t r e d e u x c o n s e i l l e r s g é n é r a u x e t d é p u t é s d e l’Eu r e . 29 décembre 1851 : « La mesure qui s’exécute en ce moment est le rêve de mes premières études d’économie politique »... 18 décembre 1861, considérations sur la politique préfectorale vis à vis de l’agriculture du département... 11 juillet 1868, conseils à l’amiral, devenu « chef d’une véritable ligue du bien public qui avait grand besoin d’une tête », à Évreux... 18 juillet 1868, sur la création de nouvelles liaisons ferroviaires dans le département de l’Eure... 25 février 1871, liste de « personnes très préfecturables » pour une prochaine nomination... 27 mai 1871, à propos d’un mariage du télégraphe et des postes, et de la taxation de l’huile de pétrole pour protéger la culture du colza... 21 mai 1873, critique de la politique de Dufaure... 5 juin 1873, sur une prochaine visite du général de Cissey... 5 octobre 1873, sur l’éloge de son frère [l’explorateur et

6 marin Jules Poret de Blosseville, disparu au Groenland] par l’amiral... 1er juillet 1874, sur une subvention de la Société libre de l’Eure pour publier la description géologique du département par Antoine Pa s s y ... 13 septembre 1875 : « Il manquait une disgrâce pour vous compléter. Elle est venue fort mal à propos pour l’escadre et pour la chose publique ; mais aussi, vous voilà volens nolens, général en chef des forces les plus indisciplinées qui soient au monde, les forces conservatrices »... Etc.

18. Léon blum (1872-1950) homme politique et écrivain. L.A.S., 10 octobre [1890, à Mme Léontine Arman de Ca i l l a v e t ] ; 4 pages in-8. 250/300

Au sujet de la succession de De s c h a m p s au journal Le Temps : « Lantier croit encore que, si la succession de Deschamps s’ouvrait, elle pourrait m’échoir, et il travaille en ce sens, depuis quelques mois, avec une sourde et tenace habileté... Je reste, quant à moi, un peu incrédule : les Deschamps restent éternellement accrochés à leur place »... Cependant il a vu Hé b r a r d , et aimerait qu’Anatole Fr a n c e intervienne en sa faveur... Quant à l’affaire Po r t o -Ri c h e , il n’a pu procéder comme elle le lui avait suggéré, « tout s’étant passé oralement entre Ja u r è s et le Malvenu... Le pire pour Porto est que Jaurès n’entend pas du tout désarmer et mène contre le Ministère une campagne de plus en plus vigoureuse. Avez-vous vu que la Fédération de la Loire adhérait au Parti ? Br i a n d rentre au giron laissant en panne le malheureux Viviani qui ne sait plus que faire de sa grosse personne »...

19. Léon blum. Ma n u s c r i t autographe ; 2 pages in-4. 250/300

No t e s s u r l’histoire d u r o m a n f r a n ç a i s « Pr la 1° fois le roman est social (les causes). Ce qu’est le roman français avant B [Ba l z a c ]. Le roman d’ancien régime et de cour, même Adolphe. Les vrais et les faux chefs-d’œuvre (Psse de Cl.) ou le roman poétique de Ro u s s e a u . Peut-être dans Manon ou dans Di d e r o t le souci social, ou tout au moins, l’indication sociale »... Etc.

20. Georges boulanger (1837-1891) général et homme politique. L.A.S., Besançon 24 décembre 1874, à Émile Ch e v a l e t à Gennevilliers ; 4 pages in-8, en-tête 7e Corps d’Armée. 250/300 Il le remercie de ses félicitations [sur sa nomination au grade de colonel, commandant du 133e régiment d’infanterie]... « j’ai entrepris avec passion le travail de formation de mon nouveau régiment ; j’y ai apporté tout le zèle et toute l’activité dont je suis capable [...] L’unité, l’esprit de corps, la discipline, voilà quel était le but à atteindre[...] j’ai réussi à donner de la cohésion à ces sept éléments différents qui ont servi à former le 133e. Mais voilà le revers de la médaille. Le régt a été réuni pendant un an et au bout de ce temps il a fallu nous scinder en 3 ou 4 tronçons ; chose des plus déplorables à tous les points de vue, à celui de l’instruction particulièrement. [...] C’est à dégoûter, même le plus fanatique et, dans de telles conditions, le métier de colonel n’est pas tout roses »... 21. François-Marie, duc de broglie (1671-1745) maréchal de France. P.S., Dinkelfing 26 novembre 1742 ; 1 page in-fol. en partie impr. à son en-tête, vignette. 100/120 Laissez-passer pour le S. de Ro b i c h o n , « capitaine au Regiment de Lamarche, allant à la Cour pour y soliciter sa retraite, son âge le mettant hors d’estat de continuer ses services »…

22. BULLE PAPALE. clément xi (1649-1721) Pape de 1700 à 1721, adversaire des jansénistes. Bu l l e manuscrite, Rome juillet 1716 ; signatures de chancellerie ; vélin obl. in-fol. avec en-tête calligraphié à motifs floraux, s c e a u en plomb à son nom (un peu oxydé, bords un peu rognés) pendant sur cordelette ; en latin. 250/300 Bulle relative à une dispense pour le mariage d’Antoine Du p r é et Gilberte Es p i n a s s e de Cl e r m o n t . 23. Jean-Jacques Régis de cambacérès (1753-1824) conventionnel (Hérault), ministre, Consul, Archichancelier de l’Empire. L.S. comme président du Comité de législation de la Convention, Paris 13 frimaire II (3 décembre 1793), à Louis Ra n d o n , négociant à Montpellier ; 1 page et quart in-4, adresse, marque postale Convon Natle, cachet cire rouge. 100/120 « Tu me rends justice, citoyen, lorsque tu pense avec les citoyens tes frères et les citoyennes tes sœurs que je porte dans mon cœur tous mes compatriotes. [...] L’esprit de la Convention Nationale a été de favoriser les avantages stipulés entre les époux ainsi que les actes de dernière volonté faits par l’un d’eux en faveur de l’autre »… 24. (1837-1894) homme politique, Président de la République. L.A.S., Paris 11 février 1879, au directeur du Progrès ; 4 pages in‑8, en-tête Ministère des Travaux publics. 400/500

Lo n g u e l e t t r e à p r o p o s d e l’amnistie d e s Co mm u n a r d s e t d u c o u p d’Ét a t m a n q u é d u 16 m a i 1877. Les journaux trouvent « le cabinet un peu pâle » et auraient voulu « qu’une plus large part fût faite à l’Union républicaine. [...] ce n’est pas l’opinion de la majorité républicaine des deux Chambres »... Quant à « l’amnistie plénière », le cabinet « n’ira pas jusqu’où voudraient le mener Louis Blanc, Marcou etc. mais, dans le groupe de ceux-ci même, beaucoup de députés ne voteront qu’avec l’ardent désir de n’avoir pas la majorité. L’amnistie politique ? Oui. L’amnistie pour les crimes de droit commun, incendie de nos monuments assassinats etc. ? Non. – La grande masse des Français ne la veut pas ainsi et ne demande aux Chambres que l’amnistie politique ». Quant aux hommes du 16 mai, leur sort appartient aux Chambres ; mais il incombe au gouvernement de débarrasser les populations des agents qui les ont vexées ou menacées et qui ne cessent de dénigrer la République, et de les remplacer par des fonctionnaires capables et honnêtes : « on est très décidé à agir vigoureusement »... On j o i n t une L.A.S. de recommandation, Nolay 16 septembre 1882. f 25. CATHERINE DE medicis (1519-1589) Reine de France. L.S., contresignée par Ch a n t e r e a u , Paris 11 juin 1575, à Louis d’Au b i j o u x ; sur 1 page in‑fol., adresse, sceau aux armes sous papier (lég. mouill.). 700/800 Elle a vu la lettre qu’il a écrité « au Roy monsieur mon filz qui vous faict response si ample qu’il n’est besoing que je vous face la pnte plus longue que pour vous recommander tousjours le service dud. seigneur, et vous prier de nous pourveoir advis de ce que vous congnoistrez le meritter et pouvoir servir a ses affaires »...

7 27

26. Godefroy cavaignac (1801-1845) homme politique et publiciste. 3 L.A.S., 1840 et s.d. ; 7 pages in-4 ou in-8, un en-tête Journal du Peuple, adresses. 250/300 Janvier 1840 [?], à Le d r u -Ro l l i n , en faveur d’un de ses « anciens camarades des Variétés et de prison, ainsi que du journal de la Tribune et du Peuple où il était compositeur »... 18 novembre 1840, à Frédéric De g e o r g e au Progrès, au sujet du « plan arrêté par Dupaty, Dubosc et moi, et qui consiste à transformer le journal du Peuple en le fesant paraître trois fois par semaine », pour attirer de nouveaux abonnés. « Quant à l’esprit du journal, tu peux le connaître et par ses précédens et par les nôtres »... à M. Ét i e n n e , au bureau du Constitutionnel : c’est contre son gré que sa mère a fait des démarches auprès de l’administration du journal, alors qu’il a toujours donné des analyses exactes des séances parlementaires. « Quant à hier, il n’y a eu d’intéressant que le nom de M. B. Co n s t a n t . Son discours m’a paru médiocre comme à tous les autres rédacteurs ; il l’a débité si vite qu’on ne pouvait le suivre, et qu’on lui a crié deux ou trois fois d’aller plus lentement »... On j o i n t une coupure de presse relative à la statue de Cavaignac par Rude.

27. CHARLES IX (1550-1574) Roi de France. P.S. « Charles », 1570 ; contresignée par Cosme Cl a u s s e ; vélin in-plano (légères mouillures et taches). 7.000/8.000 In t é r e s s a n t d o c u m e n t s u r l e c o û t d e s g u e r r e s d e religion e t s u r l e s d é s o r d r e s c a u s é s p a r l e s r e b e l l e s protestants . Lettres patentes adressées aux « depputez de nostre Sainct pere le pappe pour l’allienation du temporel de l’église jusques à cinquante mil écus de rente ». Charles IX, alors que les conflits religieux épuisent son royaume, et que « les rebelles ont tellement endommaigé le pais et domaine daucuns beneffices quil na esté possible rien advencer », se bat pour obtenir le paiement des redevances du clergé, afin de payer son armée… « Nous avons trouvé que tous les rolles que vos avez expédiez ne montent pas plus de deux millions deux cens mil livres au lieu de trois millions de livres »… En outre, « il reste plus de cinq cens mil livres à vendre des roolles que vous avez dressez et expediez, dont nostre tresorier de lespargne na osé faire estat asseuré, ny promectre aux Tresoriers »… Les restes de la somme due concernent pour la plupart « nos pais de Guyenne et Languedoc où nous pensons bien navoir peu estre faicte grande diligence par les commissaires subdélégués, acause des incursions des rebelles esdits pais. […] Ainsi que nous estions à cercher deniers de toutes partz avec grandz interestz, se sont presentez nostre trescher et tresamé cousin le duc de Ne m o u r s et de Genevoys, Gouverneur et Lieutenant general en nos pais de Lyonnois, Forest, Beaujolois, et nostre treschere et tresamée cousine son espouse douairière de Gu i s e qui nous ont faict entendre les grandz deniers qui leur sont par nous deuz […] promis en faveur de mariage […] desquelles ils nous demandent paiement comme chose qui leur est loyaument deue […]. Mais eulx sachant le grand besoing auquel nous sommes pour recouvrer deniers de toutes partz », ont prêté une forte somme au Roi. En retour, ils désirent « estre assignez sur les deniers provenant de ladite vente du temporel de la commission qui vous a esté donnée par nostre Sainct pere le pappe »… Charles IX doit absolument être en mesure de payer rapidement les « Reistres et Suisses […] sinon nous pourrions tomber en danger de courir dommaige en nostre plat pais »… Il demande donc au Trésorier de l’Espargne de bailler aux duc et duchesse de Ne m o u r s leurs assignations et de passer « obligations de ladite somme de deux cent quatre vingt trois mil six cens livres que prometrez paier dedans deux ans »…

8 28. CHARLES IX (1550-1574) Roi de France. P.S. « Charles », Saint-Germain en Laye 31 janvier 1574 ; contresignée par le Secrétaire d’État Claude Pi n a r t ; cahier de 32 pages in-fol., papier. 25.000/30.000

Do c u m e n t h i s t o r i q u e d u p l u s g r a n d i n t é r ê t . C’e s t u n v é r i t a b l e c a h i e r d e d o l é a n c e s d e l a h a u t e e t b a s s e Br e t a g n e p e n d a n t l e s g u e r r e s d e religion, a u q u e l r é p o n d l e Ro i q u a t r e m o i s a v a n t s a m o r t . Le Roi a ordonné au S. de Me j u s s e a u l m e , capitaine et gouverneur de la ville de Rennes, de se rendre dans toutes les villes de la Ha u t e Br e t a g n e , « pour scavoir & entendre le comportement de tous voz subjectz dicelle chacun en son estat en les plainctes doleances et remonstrances quilz avoient a vous fere pour leur estre par vous pourveu sur icelles & establir entre eulx le repos & la tranquilité, en quoy vous desirez quils vivent & demeurent ensemblement soubz vostre obeyssance »... Remonstrances du clergé. Les ecclésiastiques des évêchés de Na n t e s , Re n n e s , Va n n e s , Sa i n t -Ma l o et Do l se montrent heureux : la province vit « en telle union et repos que jusques icy ilz estoient demourez en toute tranquilité et doulceur sans estre aucunement empeschez, soit en la cellebration du service divin ou a la perception de leurs rentes & revenus » ; ce ne sont que compliments sur la noblesse, la justice, le tiers état « tant au faict de la marchandise que agriculture » ; et « par la pluspart desdites villes la Relligion Catholicque appostolicque & rommaine est seulle maintenue et entretenue »... Cependant les gens du clergé de Rennes et de Vannes se plaignent de leur difficulté à se faire payer, et à grands frais, le revenu de leurs églises, consistant en rentes hypothécaires et rachetables, et demandent à être autorisés à faire saisir les héritages des redevables, pour pouvoir continuer à payer le personnel des églises et y continuer le service divin, alors qu’ils sont très mal payés « par ceulx qui leur doibvent des rentes et qui jouissent du revenu de leurs églises [...] Disent oultre quil y a plusieurs personnes tant nobles que aultres gens mariez qui tiennent benefices au grand scandalle & murmure du peuple »... Le clergé de Saint-Malo demande au Roi, compte tenu de l’importance de cette ville, d’interdire « a ceulx de la nouvelle oppinion de demourer ne resider aucunement en icelle ville ains quils ayent a en vider sinon quils veuillent fere abjuration de ladite oppinion et profession de foy en la relligion catholicque appostolicque et rommaine affin que soubz pretexte de la liberté quils disent avoir de vivre en leurs maisons sans estre recherchez, ilz ne puissent par quelque intelligence secrette moienner une surprise en ladite place ». Le clergé de Dol aimerait que pour le bon exemple les gentilshommes assistent au service divin au moins aux jours de fête... D’autres plaintes concernent des biens du clergé, à Dol, et à Guérande où les gens de la nouvelle religion refusent de payer les dixièmes... Le clergé de Vitré dénonce que « plusieurs des habitans dicelle estans de la nouvelle oppinion se sont retirez aux Isles de Gerzay Grenezay es pais d’Angleterre jusques au nombre de treize hommes et femmes de crainte qu’on leur fist abjurer leurdite oppinion, et quant a ceulx qui lauroient abjurée y en a jusques au nombre de dixhuict ou vingt qui nont voullu recevoir les sainctz sacrements de leglise et ne vont aucunement a la messe »... etc. Remonstrances de la justice. Les gens de justice demandent de « retrancher la multiplicité ruineuse des officiers » ; ceux de Guérande

9 se plaignent du clergé, la plupart des chanoines étant « jeunes et en bas aage »... Remonstrances du Tiers Estat. Les gens de Re n n e s réclament pour évêque M. de Xainctes. Ceux de Va n n e s protestent contre les voleurs et pirates de mer, retirés à La Rochelle et qui pillent « les paouvres marchans trafficquant »... D’autres réclament le paiement des blés livrés au camp devant La Rochelle... Les habitants de Sa i n t -Ma l o protestent contre les navires anglais qui « journellement prennent les navires biens et marchandises »... Ceux de Gu é r a n d e remarquent que de grandes quantités de blé ont été sorties du pays et risquent de manquer lors d’une disette ou famine... Ceux de Di n a n remontrent que ceux qui possèdent des bénéfices aux environs de leur ville n’y résident nullement, n’y font aucun service religieux ni aumônes au pauvre peuple.... Ceux de Gu é r a n d e se plaignent d’être chargés de tailles et subsides, « encores que lad ville soit assise en frontiere sur ung hault descouvrant en la grande mer de toutes partz et sont les murailles portes & ponts de ladite ville presque du tout en ruyne nayans lesd habitans aucung moien de les fere reparer, et sont oultre cella grandement oppressez par quelques gentilzhommes de la nouvelle oppinion »... Les gens d’An c e n i s réclament contre les gens qui prennent les fruits de leurs bénéfices « au grand scandalle du peuple, et leurs paouvres paroissiens ne recoivent aucuns docteur en la relligion catholicque », et l’abbaye de Malleray, de grand bénéfice, tombe en ruine ; ils se plaignent que le Sire de La Musse Ponthier fasse fortifier une maison sur la rivière d’Erdre « qui est le chemin pour aller au lieug ou se font ordinairement les presches sans lequel La Musse il ny auroit aucun huguenot en toute la terre dudit Ancenys »... À La Ro c h e -Be r n a r d , on proteste contre les « gens de guerre tant de cheval que de pied » qui ont réduit les habitants en grande nécessité ; on demande « de fere commandement tresexpres aux habitans de Croisic de cesser les incursions quilz font ordinairement sur les marchans de La Rochebernard trafficquans par la riviere de Vilaine, sans lequel trafficq lesd habitans seront contrainctz de mandier leur vye », etc. Ba s s e Br e t a g n e . Le S. de Te r n a l a n s’est rendu aux évêchés de Saint-Brieuc, Tréguier, Léon, Cornouaille et Vannes. Selon l’évêque de Saint-Brieuc, le clergé fait bien son devoir, mais les trois abbayes de Lantenac, Beauport et Roquien, où il n’y a plus de religieux, sont possédées par des inconnus. Le sénéchal se plaint qu’on ne puisse « apprehender et fere justice daucuns volleurs se tenans aux forestz circonvoisines. [...] Et quant aux marchans et gens du tiers estat nous auroient faict plaincte de ne pouvoir librement exercer leur trafficq de marchandise sur la mer a raison du grand nombre de voleurs et escumeurs de mer », et des taxes qu’on prélève sur les marchandises dans les ports et havres. À Lanvollon, on se plaint du transfert de la juridiction à Saint-Brieuc. Le clergé de Lantreguer (Tréguier) déplore que les bénéfices principaux « sont occuppez par estrangers qui le tiennent soubz le nom dautres se reservant de si grandes pensions », laissant les abbayes tomber en ruines ; des gentilshommes font clore des domaines de grande étendue, ce qui empêche de lever les dîmes ; des arrêts défavorables ont été rendus en Parlement par des gens « de la nouvelle oppinion ». Le trafic maritime est empêché par les « pirates & volleurs qui sont sur la coste » et les subsides levés sur les marchandises. À Lannion, on se plaint du transfert de la juridiction à Lantreguer. À Morlaix, tous se plaignent des impositions levées au temps des guerres civiles, et des ravages faits par « les garnisons de gendarmerye, lesquelles en moins dun mois consommèrent tous les grains foings pailles, & autres provisions quilz avoient faictz pour toute lannée parce que le pais est peu fertil »... Ils sont grevés d’impositions et, outre la solde de 50.000 hommes de pied, les sommes levées sur eux par le Roi sont plus importantes que celles payées par Rennes, capitale de la province ; les plus riches ont été obligés pour payer les 40.000 livres tournois d’engager leurs biens et de s’endetter ; ils doivent entretenir une maison pour accueillir les pestiférés... On retrouve le même genre de plaintes et remonstrances à Saint Pol de Léon, Lesneven, Brest et Saint-Renan, Châteaulin. Le clergé de Quimper déplore qu’aux abbayes (Landevennec, Langonnec, Quemperelle bon repos, Cretmalouan, « les abbez desdits lieulx ne font residence & ny est le service divin faict suivant lintention des fondateurs, pour n’avoir nombre de relligieulx, ou que le peu quil y a par faulte de correction & discipline vivent dissolument au grand scandalle de leglise jusques a y commettre des meurtres les ungs contre les autres scavoir es abbayes de Landevennec et Langonec ». Quant aux « benefices ayans charge d’ames », la plupart sont « occupez par personnes secullieres soubz ombre de les conserver pour leurs enfans qui sont le plus souvent encores au berceau et les font tenir par paouvres prestres ignares leurs subjectz ou domestiques, et par ce moien nest la parolle de Dieu administrée » ; souvent le laboureur emporte la gerbe sans prévenir le curé ; les chanoines se plaignent d’avoir été obligés de loger les gens de guerre... « Se plaingnent davantaige quen la place qui est devant leglise cathedralle de levesché qui servoit autreffois de cimetiere, ou on faisoit alentour dicelluy une procession generalle chacun an qui se continue encores pour lejourdhuy les juges dud lieu puis vingt cinq ans y ont faict dresser des potences & gibetz pour y faire executer les crimes chose qui est beaucoup scandalleuze a ladite eglise ». Quelques gens de justice sont réputés être concussionnaires, et ont été appelés devant la Cour de parlement ; les sentences ont du mal à être appliquées par manque de main-forte. La noblesse se plaint d’être contrainte par les gens des comptes à venir leur faire hommage. Les bourgeois déplorent les intolérables charges qui pèsent sur le commerce ; ils ont été oppressés par les garnisons de gendarmerie, et réclament une meilleure répartition des 6.000 livres payée par eux « du commandement du Roy de Pollongne [...] pour esquipper les navires qui furent preparez pour aller devant Belle Isle du temps que le conte de Montgommery la tenoit [...] Et surtout se plaingnent du grand nombre de pillardz & pirates de mer » ; faute d’argent, les murs et pavés de leur ville tombent en ruine... S’étant rendu « en la ville & château de Concq [Concarneau] qui est de grande importance pour la deffense de la coste », Ternalan l’a trouvée très mal gardée ; les habitants réclament le retour de la juridiction transférée à Quimper ; les capitaines et mortes-paies ne tolèrent aucun officier ni sergent royal dans la ville, de sorte que la justice ne peut être appliquée, et ont provoqué « plusieurs desobeyssances et rebellions ». Après Quimperlé, Carhaix, Hennebont, Auray, il arrive à Vannes où « le peuple demeurant le long de la marrine se plaint de ce quen temps de guerre il est contrainct a fere guet achepter artilleries pouldres & autres munitions de guerre pour la deffence de la coste, et neangmoins sont aultant et plus chargés de tous subsides que ceulx qui habitent aux autres endroits de la province »... etc. Ré p o n s e s g é n é r a l e s . Charles IX a répondu au fur et à mesure à chaque doléance ou remontrance, chargeant souvent le duc de Mo n t p e n s i e r , gouverneur de Bretagne, ou le premier président du Parlement, de veiller à y remédier, ou renvoyant à ces « Responces generalles ». Sur ce qui concerne les ecclesiastiques, le Roi approuve l’ordre et règlement rédigé par l’assemblée du Clergé en forme d’ordonnance, qu’il leur enjoint de faire observer, notamment par le cardinal de Bourbon. Pirateries sur la mer : des mesures vont être prises avec l’Angleterre contre la piraterie, et les juges ainsi que le S. de Bouillé, vice-amiral de Bretagne, doivent tenir la main à ce que ces actes cessent « et que le commerce se puisse exercer en toute liberté et seuretté ». Sur l’oppression des gens de guerre : « Sadite Maté ayant congnu que la licence que ont pris cy devant les compaignies de gens darmes et de gens de pied de mal vivre sur les champs et de

10 foulle & opression a ses subjects proceddoit par la plus grande partie par faulte de payement a voullu avant toutes choses et comme pour lune des premieres & principalles pourveoir au payement de ses gens de guerre » ; des ordonnances de police et discipline vont être prises « affin doster toutes les pilleries & exactions qui se faisoient sur le peuple »... Soulagement du peuple : « Sa Maté desirant soullaiger son peuple a faict expedier lettres expresses pour revocquer toutes commissions ex[traordinai]res, en vertu desquelles ledit peuple estoit travaillé. Elle fera tousjours pour leur soullaigement tout ce quil sera possible ». Pour le faict de la Justice et suppression d’une partie de trop grand nombre d’officiers : le Roi va envoyer par tout son royaume « pour tenir une forme de grandz jours affin que la justice soit scincerement & dilligemment rendue & administrée a ses subjectz » ; il demande au Sieur de Cussé, premier président, et à d’autres conseillers de la cour de Parlement de Bretagne, de prendre toutes mesures pour que justice soit bien rendue en Bretagne... Suit la déclaration du Roi aux gentilshommes des provinces députés vers lui, évoquant « la peine que jay prise pour remettre ce royaume en repos. Les eclesiasticques joissans de leurs biens resideront en leurs charges affin de sacquitter de leur debvoir et administrer la parolle de Dieu [...] La noblesse aura occasion de se contanter estant ma volunté dhonorer les bons & les remunerer selon leurs merites et au contrere fere chastier les mauvais de leurs mallefices. Je feray tellement regler ma justice quelle sera doresnavant rendue avec plus de legalité et briefveté quelle na esté cy devant sur tout jay mis peine de soullaiger mon paouvre peuple de tant de maulx et opressions dont depuis certain temps en ca il a esté par trop affligé a mon tres grand regret [...] Tout mon zelle & estude ne tend a autre chose que a concerver le repos en ce royaume »... Il veut suivre lui-même ses affaires, mais veut choisir un personnage sur lequel il puisse se reposer ; « sen estant allé le Roy de Poullongne Monsr mon frere », il fait choix de son autre frère le duc d’Al e n ç o n ... Le manuscrit s’achève par un bref discours du duc d’Al e n ç o n ... f 29. C harles VI (1685-1740) Empereur. L.S., château de Holbthurn 6 octobre 1740, aux juges, jurats et sénateurs de Sz e g e d (Hongrie) ; 1 page in-fol., adresse ; en latin. 250/300

Au sujet de la succession de Joannis Michaëlis Sc h a y d l e r .

30. Georges clemenceau (1841-1929). Ma n u s c r i t autographe, Nouveaux États d’esprit, [début 1914 ?] ; 4 pages et demie in-4. 500/600

Su r l a n é c e s s i t é d e c r é e r u n i m p ô t s u r l e r e v e n u . Radicaux et socialistes ont contribué à introduire en France des réformes politiques et sociales qui ont créé un ordre nouveau. Or, la liberté pour entrer dans les mœurs a besoin d’une maîtrise de soi qui veut une éducation de pratique répétée. « Seulement le jour est arrivé où une politique qui ne fut pas toujours de prévoyance ayant démesurément grevé notre budget, nous nous trouvons comme l’Allemagne elle-même, en demeure de renoncer à l’équilibre budgétaire ou de changer un système d’impôts qui a fait son temps pour un organisme de taxation, plus désagréable peut-être pour certaines classes de contribuables, mais d’une efficacité supérieure. Je veux parler du fameux impôt sur la richesse acquise (capital ou revenu) qui met présentement à l’envers toutes les cervelles de la haute finance. De tous les articles du primitif programme républicain, c’est le seul qui soit demeuré en souffrance […]. Où est la maîtresse objection ? L’inquisition fiscale, s’écrie-t-on tout d’une voix »… Cependant on ne connaît pas d’impôt qui ne soit pas « vexatoire », et l’Allemagne et l’Angleterre, qui ont depuis longtemps un impôt sur le capital et sur le revenu, ont des facilités budgétaires qui nous sont inconnues. Il faut choisir entre la faillite ou « l’inquisition ». Le sacrifice paraît inévitable.E n Allemagne, le peuple se soumet de bonne volonté : « tendant, tout entier, vers un but d’hégémonie, il en accepte, avec une admirable résolution, les moyens »… De même, pour lever « l’impôt de guerre », des princes et l’Empereur allemand se font taxer des millions. « Saluez ! républicains de France, car du grand au petit, ce sont des volontés en action »… On j o i n t une L.A.S. à un préfet, 10 février 1910, et une photographie originale avec le général Pershing et des membres de l’American Legion.

31. Louis-Joseph de Bourbon, prince de condé (1736-1818) chef de l’armée des Émigrés. P.S., Lokak 11/22 avril 1799 ; contresignée par Dr o ü i n ; 1 page in-fol. en partie impr., sceau cire rouge aux armes ; en allemand et en français. 150/200

Pa s s e p o r t accordé par le prince de Condé, commandant le corps de noblesse et de troupes françaises au service de l’Empereur de toutes les Russies, à « M. de l a Ta p i e aide-major-général de l’infanterie, resté malade à Torezin et venant nous joindre aussitôt que sa santé le lui permettra, ayant avec lui une cuisinière, deux domestiques et six chevaux »... Au dos, visa en russe. On j o i n t 7 L.S. ou P.S. par Louis-Henri-Joseph de Bourbon-Condé, Calonne, Fernando VII (griffe), Palmerston, etc.

32. CORSE . LOUIS XV. P.S. (secrétaire), contresignée par le duc de Ch o i s e u l (griffe), Fontainebleau 15 novembre 1765 ; 3 pages in‑fol. (lég. piq.). 700/800

Ré ta b l i s s e m e n t d u Ré g i m e n t Ro y a l Co r s e , t r o i s a n s a v a n t l’a c h a t d e l a Co r s e à Gê n e s . « Ordonnance du Roy Pour décomposer le Régiment Royal Italien et rétablir le Régiment Royal Corse », en 9 articles. « Sa Majesté jugeant convenable à son service de réduire à un Bataillon le Régiment Royal Italien et de rétablir le Régiment Royal Corse », ordonne que neuf des 18 compagnies du Régiment Royal Italien formeront le Régiment Royal Corse, qui avaité ét créé en 1739. On précise le nombre et le grade des officiers de ce régiment, les appointements. Le dernier article concerne les uniformes : « L’uniforme Royal Italien restera tel qu’il est actuellement, mais celuy de Royal Corse sera à l’avenir, habit et paremens de drap gros bleu, revers et collet de panne noire, veste, culotte et doublure en blanc, poches ordinaires avec trois bouttons, six aux revers, trois au dessous, les boutons seront blancs de forme platte, chapeau bordé de laine ou de fil blanc »…

11 33. Adolphe crémieux (1796-1880) avocat et homme politique. L.A.S., Forêt de Saou (Drôme) 8 octobre 1853, à Emmanuel Ar a g o ; 4 pages in-8. 400/500

Ma g n i f i q u e é l o g e d e s o n a m i l’a s t r o n o m e Fr a n ç o i s Ar a g o (mort le 2 octobre) : « La mort de votre illustre père met le deuil dans ma maison [...]. Mais tant de gloire rayonne autour de ce nom immortel de François Arago ! [...] Cette réunion de la pratique à la théorie, cette merveilleuse clarté de langage, qui savait mettre les plus magnifiques secrets de la création à la portée des intelligences les plus vulgaires, comme elle savait en dévoiler les plus mystérieuses combinaisons aux intelligences les plus étendues ; ce talent inouï de narration, qui se répandait avec une grâce parfaite et un coloris toujours brillant dans la conversation la plus intime comme dans les écrits les plus solennels ; cette pureté de qui donnait à tout ce qui sortait de sa plume un charme particulier, sans incitation ; où les retrouver ? Et son caractère à la fois si énergique et si constant au milieu des lâchetés qu’il flétrissait avec la verve de la probité indignée ! Quels souvenirs pour un fils, quelle gloire pour une famille ! » L’Histoire rendra justice « à cet homme éminent, qui, déjà frappé par la maladie, consacrait toutes les heures de ses journées sans repos, de ses nuits sans sommeil, à la direction des affaires publiques dans les plus graves périls, chargé, sans plier, du fardeau glorieux d’un double ministère. [...] La chaire de professeur, la tribune du député, le fauteuil de l’académicien, la palme du savant, le portefeuille du ministre, la puissance du dictateur, il a tout honoré, tout relevé ! [...] Oui, cette mort retentit dans le monde entier comme un malheur public ; et sa tombe, devant laquelle les mauvaises passions sont forcées de désarmer, en se fermant sur sa dépouille mortelle, laisse désormais la carrière libre à l’admiration »...

34. Adolphe crémieux. 2 L.A.S., Constantinople 1er et 3 décembre 1863, à des amis [Émile et Isaac Pe r e i r e ?] ; 11 pages et demie in-8 (petit manque à un coin). 400/500

Intéressantes e t l o n g u e s l e t t r e s s u r l a c o n c e s s i o n d’u n e b a n q u e impériale o t t o m a n e . « Le miracle est fait : le crédit foncier et agricole est concédé [...] Renan, qui ne veut pas qu’il y ait des miracles, y perdrait son hébreu »... Crémieux résume ses idées sur la place de la Turquie en Europe, et se félicite de l’accueil qu’il y a reçu. « C’est Etem Pacha et le ministre des finances qui ont voulu ma consultation sur la compagnie générale des entrepôts. Al i Pa c h a m’a remis des pièces et des dossiers pour une consultation qu’il me demande, sur les droits de la Porte à l’égard de l’isthme de Suez ». Quant à Fu a d Pa c h a , « s’il se maintient grand vizir, l’Empire Ottoman grandira dans des proportions considérables. Une fois que son intervention personnelle auprès de vous par son agent à Paris eut amené la participation Oppenheim dans le chemin de fer d’Andrinople, nous nous occupâmes de la Turquie, et, comme M. Oppenheim s’était occupé avec moi du crédit foncier, nous arrivâmes tout naturellement sur ce terrain »... Il raconte ses entretiens et pourparlers avec Mustapha Faril, ministre des Finances, Japhet Pacha, ministre du Commerce, Etem Pacha, ministre des Travaux publics et enfin Ali Pacha... Mais « un grand travail reste à faire : c’est de faire accorder les nécessités impérieuses du crédit foncier et agricole avec les prescriptions légales et surtout avec les idées religieuses des Turcs »... – Et e m Pa c h a l’incite à profiter du changement du chef religieux en faveur d’un cheik plus libéral, pour conclure : « depuis quatre jours, mes heures s’écoulent dans les lois turques et dans les commentaires français de ces lois »... Il a trouvé prudent de « se bien sauvegarder » en attendant de savoir ce qui conviendrait à ses amis... Il raconte le dîner d’adieux donné en son honneur... On j o i n t une L.S. de Carlo Bo r b o n e , prince de Ca p o u e , Malte 13 avril 1848, à Crémieux ; et une l.a.s. d’Ad. Pi e y r e sur Crémieux, Nîmes 1892.

35. Philippe-Aristide denfert-rochereau (1823-1878) colonel et homme politique, défenseur de Belfort. 2 L.A.S., Versailles 1877‑ 1878 ; 5 pages et demie in-8, un en-tête Chambre des Députés. Questeurs. 400/500

Im p o r t a n t e s l e t t r e s p o l i t i q u e s . 18 septembre 1877. « L’Assemblée nationale a entendu en 1875 établir un gouvernement parlementaire ; et contrairement à l’esprit, si ce n’est à la lettre, de la Constitution, nous avons vu brusquement apparaître le gouvernement personnel. Ce fait s’est déjà produit dans notre histoire, sous un régime qui conférait au chef de l’État le droit de dissolution. Aujourd’hui comme alors, il a été suivi de mesures de violence et de pression sur les électeurs, mais jamais le mépris de la loi, l’insouciance de l’intérêt public, l’absence de sens moral ne se sont accusés d’une manière plus flagrante que dans les quatre mois que nous venons de traverser »... Il importe que les électeurs réclament des garanties contre le retour d’un nouveau 16-Mai, et contre la reconstitution d’un « ministère de dissolution »... 9 février 1878, à un docteur. Au lendemain de la lutte à peine victorieuse de Léon Sa y contre Buffet au Sénat, il avoue sa grande inquiétude pour la République. « Il faut absolument empêcher le retour d’un nouveau 16 mai. Il n’y avait qu’un moyen net et légal de l’empêcher. La révision de la constitution, par un congrès, après négociation de l’étendue de cette révision avec le groupe constitutionnel. Si l’on ne pouvait y arriver, il y avait la ressource de n’autoriser que de mois en mois la perception des impôts indirects jusqu’à ce que le renouvellement des 75 sénateurs dont le mandat expire cette année nous ait donné au Sénat la majorité. Si on abandonne ce dernier terrain [...] comment évitera-t-on un nouveau 16 mai, s’il plaît à MM. de Broglie, Buffet et consorts de le tenter »... Cependant Léon Say, Du f a u r e et Ga mb e t t a « marchent en sens inverse »...

36. di vers. 19 L.A.S., la plupart à Auguste Ma r t i n , secrétaire et chef de cabinet de Th i e r s . 200/300

J. Ba r t h é l e m y -Sa i n t -Hilaire (3), P.J. de Bé r a n g e r (2), Be r r y e r fils, M.A. Ca l m o n , G. Ch a i x -d’Es t -An g e , Nicolas-Toussaint Ch a r l e t (« Je fais un pendant à la Marseillaise, il pourra bien me conduire sur les bancs de la Cour d’assise, je deviens un vrai père Duchesne »...), P. Du v e r g i e r d e Ha u r a n n e , G. Ja c q u e t , Jules Le f e b v r e , Pierre Lo t i , Jules Ma s s e n e t , François Mi g n e t (3), Pr é v o s t ‑Pa r a d o l , Élise Th i e r s . On joint le fac-similé de la lettre de Berryer au comte de Chambord.

12 f 37. Affaire DREYFUS. Marie Charles Ferdinand esterhazy (1847-1923) le vrai coupable de l’Affaire Dreyfus. L.S., Londres 22 février 1908 ; 1 page et demie in-4 dactylographiée, signée au crayon rouge. 300/350 Il n’a toujours pas reçu de réponse à la lettre adressée à La Libre Parole, et il craint que ce journal n’ait résolu de faire silence à ses demandes. « Ce coupage si brusque [...] serait inexplicable, car enfin c’est le vol d’un dépôt confié à son honneur, et B. seul est incapable de ce sale procédé, lui qui flétrissait si durement l’achat parR e i n a c h (Joseph Hermann) des dossiers de Ca b a n e s , s’il n’y avait une raison qui est l’Action Française [...] ce silence, s’il se maintient comme tout porte à le croire, me rend moins scrupuleux sur l’emploi des lettres dont beaucoup sont significatives, que vous avez entre les mains. Je pense que je pourrais les citer, sans nommer l’auteur, et si on me démentait, je les produirais [...]. Je pense pouvoir citer par exemple des choses comme la visite de Me r c i e r à Dr u m o n t , et son attitude au cours de cette visite, sans nommer mon informateur »... 38. a ffaire dreyfus. 13 lettres ou cartes, la plupart L.A.S. 500/700 Général An d r é , Georges Cl e m e n c e a u , Lucie Dr e y f u s (sur la mort de son beau-frère Matthieu Dreyfus), Yves Gu y o t (évoquant « la cause Dreyfus »), Fernand La b o r i , Charles Ma u r r a s (à un général), Ernest Mo n i s , général Pe r c i n (se défendant d’avoir fait carrière grâce à l’Affaire Dreyfus plutôt qu’à ses mérites militaires), Georges Pi c q u a r t (à Mordacq), Jacques Pi o u , Joseph Re i n a c h , Auguste Sc h e u r e r -Ke s t n e r (à Émile Loubet, à propos du Conseil de guerre). 39. E mpire. 4 documents, 1807-1819 ; 8 pages in‑4, 1 page in‑fol. et 1 page in‑plano en-tête Corps Royal du Génie. 120/150 Grand tableau des « État des services » de Charles-Antoine Pi n o t , « Colonel au Corps Royal du Génie, directeur des fortifications à Toulon » depuis son entrée au service en 1792 (1er octobre 1819). Ordre donné à Ho r e a u , pharmacien aide-major au 1er corps d’observation du Rhin, de se rendre à Mayence, signé par Lacuée comte de Ce s s a c et Ja c q u e m i n o t (26 janvier 1813). Notes sur la Prise de Dantzig (1807‑1808). On j o i n t 1 L.S. d’Am e l o t , 26 septembre 1793. 40. Jules favre (1809-1880) avocat et homme politique, vice-président du Gouvernement de la Défense nationale. 2 L.A.S., 1872 et 1878 ; 3 pages in-4 avec enveloppe, et 2 pages in-8 (deuil). 180/200 11 août 1872, au rédacteur en chef du Journal des Débats. Il proteste contre les erreurs de l’article consacré à l’affaire Lo u t r e l ‑Me y e r : la femme Meyer est française, femme d’un brave soldat décoré pour sa conduite pendant le siège. « La femme Meyer n’est pas non plus accusée d’espionnage. Restée seule à Versailles par l’ordre de son mari, elle a protégé le magasin à fourrages de l’état. Elle a été choisie par la garde nationale pour parlementer avec l’ennemi et pendant toute la durée de l’occupation, elle n’a cessé, grâce à sa connaissance de la langue allemande, d’intervenir pour arrêter des conflits et préserver des français des violences de l’ennemi »... S’il pense que « ceux qui ont eu le malheur de ne pouvoir repousser l’ennemi appelé sur notre sol par le crime des Bonapartistes et de leur maître, doivent se condamner à la retraite », la retraite n’est pas le repos : « défendre ceux qui sont dans la peine ne m’avait pas paru jusqu’ici un acte coupable »... Versailles 1er février 1878. Depuis le Concordat, l’État est maître de la liberté religieuse. « Vous pouvez donc solliciter de lui l’autorisation d’ouvrir une église et de pratiquer votre culte – de son côté il peut vous l’accorder et par cela même vous la refuser. Or nul ne doute que ce soit ce dernier parti qu’il prenne. [...]. Et quoique il soit impossible d’ajouter un rayon de plus au faisceau de lumière qui aujourd’hui fait briller la vérité – mes yeux seront depuis longtemps éteints pour celle de ce monde lorsque les Français s’aviseront de l’apercevoir »... On j o i n t une convocation du bureau de l’Académie Française, 1868. 41. Joseph, cardinal Fesch (1763-1839) oncle de Napoléon, archevêque de Lyon, grand aumônier de l’Empire. L.A.S., Paris 11 février 1809, à Na p o l é o n ; 3 pages in-fol. (cachet de la collection Cr a wf o r d ). 1.200/1.500 Im p o r t a n t e l e t t r e e x p r i m a n t d e s r é s e r v e s s u r s a n o m i n a t i o n à l’a r c h e v ê c h é d e Pa r i s [Malgré le refus du Pape de permettre à Fesch, archevêque de Lyon, d’occuper aussi le siège de Paris, Napoléon l’y avait nommé par décret du 31 janvier 1809. Fesch ayant finalement refusé, ce fut le cardinal Maury qui devint archevêque de Paris.] Leur entretien d’hier soir l’a occupé toute la nuit. « Mes frayeurs, mes repugnances pour ce siége, dissipées par des conversations anterieures, augmentent maintenant. L’Episcopat a d’autres devoirs à exercer que la distribution des aumônes, que la celebration des S.S. Mystères. […] l’Archevêque de Paris a besoin d’être environné d’une grande considération et de la représentation qui en impose aux grands et aux petits. […] Le clergé et les fideles de la capitale n’ont applaudi à ma nomination que dans l’espérance de voir le siége de Paris se relever de l’état d’humiliation où le reduisirent feu M. Portalis et le caractaire foible de feu M. l’archevêque [Mgr de Belloy]. Les évêques de France ne m’accablent de lettres de félicitation que pour me témoigner leur joie en voyant dans mon élévation un garant de l’attachement de votre Majesté pour la Religion, une protection puissante, pour l’Eglise, auprès du Trône, et surtout une marque de considération pour eux »… Cependant il craint maintenant de ne pas être environné de la considération due à son rang. « Sire, le soir du 29 janvier, Votre Majesté me présenta l’archevêché de Paris sous d’autres couleurs. J’adhérai allors. Mais hier elle sembla réduire toutes les fonctions de l’archeveque de Paris à des œuvres de charité et d’humilité, d’un administrateur. Elle en fit unP ere du desert ». Il ne saurait associer ses devoirs d’évêque à « l’humiliation qui énerve toutes les facultés de l’ame, qui ne feroit de l’archevêque de Paris que le jouet des ennemis de la Religion et le pitoyable objet des regrets des fideles et de l’affliction des pasteurs. Sire, que je devienne archevêque de Paris ; mais que je le soye avec dignité. Il faut que je soye votre oncle »… On j o i n t une L.S.,3 septembre 1810, à la comtesse Réal. 42. Joseph FOUCHÉ (1759-1820) ministre de la Police. L.S. « Le duc d’Otrante », Paris 9 septembre 1815 ; 3/4 page in-4. 150/200 Au sujet d’un « attentat qui a été commis […] dans une isle du Rhône, sur deux vicaires de la paroisse de Condrieux ». Il demande les résultats de l’enquête menée par la gendarmerie « contre les nommés Gabriel Four et Jean Rosier dit Carra, mariniers de la commune de St-Michel, prévenus d’être les auteurs de ce crime »… f 43. françois ier (1494-1547) Roi de France. P.S., Saint-Prix 11 octobre 1540 ; contresignée par Guillaume Bo c h e t e l ; vélin obl. in fol. 800/1.000 Ba s t i l l e . Mandement à son trésorier Jehan Du v a l , d’employer 360 livres tournois « au paiement des gaiges & soulde des douze mortespaies par nous establiz pour la garde seureté & deffense de nre chasteau & place forte de la Bastille de Paris »...

13 44

44. fr édéric II (1712-1786) Roi de Prusse. L.A.S., Dresde 20 décembre 1748, à Ma u p e r t u i s ; 1 page in-4. 4.000/5.000

Be l l e l e t t r e a u g r a n d m a t h é m a t i c i e n . « Si ce n’etoit l’Amour de la paix qui me retient ici il y auroit longtems que j’aurois volé à , mais je me flate mon chér Maupertuis de vous aportér les palmes de la paix et l’olive tant desirée. Je suis si surchargé d’affaires que de trois jours je n’ai pû lire mon cher Ciseron, et que j’ai eté obligé de faire divorse avec les Muses pour m’adonér uniquement à ces ocupations dont Pope depeint si energiquement la veritable petitesse, et qui ne touchent que la vanité et l’ambition des Rois »…

45. fr édéric-guillaume iv (1795-1861) Roi de Prusse. L.S., Berlin 24 mars 1839, à la veuve du compositeur Jean-François Le s u e u r ; 1 page in-4 (fentes aux plis). 150/200 Il dit la part sincère qu’il prend à la perte de son époux : « c’est avec intérêt que j’ai reçu la collection de ses œuvres posthumes, [...] & que j’attends les deux dernières qui suivront »…

f 46. Joseph gallieni (1849-1916) maréchal. L.A.S., Paris 11 mai, à sa chère Laure ; 1 page in-8. 80/100 « Gaétan, par lequel nous avions pris ce soir une place à La Dame de Monsoreau (Théâtre Sarah Bernhardt), vient d’être subitement commandé de service. Si vous voulez le remplacer, vous nous ferez plaisir »...

47. Léon gambetta (1838-1882) homme politique. L.A.S., Ems 10 août 1869, à un ami ; 3 pages in-8. 250/300 Il a lu « les statuts de la ligue dont vous avez pris l’énergique initiative dans les départements de l’Ouest », et « le règlement fondamental dont vous proposez l’adoption à tous les amis de la liberté et du progrès intellectuel dans la démocratie française. J’y adhère avec empressement parce que je trouve les règles et les procédés de votre association véritablement pratiques et justes ; [...] parce que vous tenez compte des difficultés administratives qui nous enveloppent [...] parce que j’ai l’intime conviction que tout citoyen sincèrement épris du devoir doit collaborer et concourir à toute entreprise qui se propose de rendre par l’instruction individuelle au peuple déshérité ce patrimoine des connaissances nécessaires que l’État jusqu’ici ne sait, ne veut ou ne peut répandre et distribuer également à tous. J’adhère enfin parce que je sais bien que je vais me trouver avec des hommes de bonne foi et de sacrifice qui ne se lasseront devant aucun obstacle »...

14 48. Louis-Antoine garnier-pagès (1803-1878) homme politique. 2 L.A.S., Paris 1862 et Bordeaux 1871 ; 5 pages et quart in-8. 120/150

5 avril 1862, [à Le d r u -Ro l l i n ], sur son premier volume de son histoire du Gouvernement provisoire. « Je n’ai pas hésité, à retracer les accusations, les clameurs, les calomnies mêmes soulevées contre nous tous, contre vous, contre moi-même, et à rendre compte de nos discussions de nos irrésolutions, des motifs qui nous faisaient agir les uns les autres. [...] il en résulte les preuves évidentes que tous les membres du gouvernement provisoire ont agi, d’après leurs opinions, avec la seule intention de faire triompher la Révolution et de la mener à bien »… 7 février 1871, à son gendre Dr é o : « La nouvelle situation est acceptée à Bordeaux. Il n’y a pas à craindre d’agitation sérieuse. Le nom d’Ar a g o a été jugé comme le mieux posé pour empêcher la guerre civile, dans certains départements »…

49. Henri gouraud (1867-1946) général. 9 L.A.S., 1918-1943, à Joseph Bé d i e r (2 à sa veuve) ; 16 pages formats divers, la plupart à son en- tête. 200/250 12 mars 1918, sur une visite à la division du général Paquette dans les environs de Brienne… Beyrouth 24 mai 1922 : « Combien je suis touché que vous ayez voulu envoyer la Chanson de Roland au soldat qui eut tant de bonheur à vous recevoir à Châlons et à Obernai […]. Si je tiens pour le manuscrit d’Oxford, je suis sûr que vous donnerez un démenti à Joachim du Bellay et que vous n’avez pas gauchi ! »… 5 février 1925, il accepte d’être son parrain dans la Légion d’honneur… 20 décembre 1936 : « Je lisais hier soir votre admirable article : la Poésie en France au temps de la première croisade, votre irréfutable réponse à la théorie des foules créatrices, et la séquence de Ste Eulalie, et Thibaut de Vernon et la France du XIe siècle avec sa divine musique ! Et les journaux du matin disent que vous quittez le Collège de France ! »… 1er septembre 1938, condoléances à Mme Bédier : « Depuis 1918 où je l’avais connu à la 4e armée, où il écrivait l’effort français, j’étais lié à lui. Comment ne pas estimer ainsi un tel homme qui joignait à la science, la dignité et la bonté »… Etc.

50. Jules grévy (1807-1891) homme politique, Président de la République. L.A.S., 13 août [1848], à un ami [Jules Al l i n , préfet du Jura ?] ; 4 pages in-8. 200/250 Les velléités hostiles contre lui semblent s’être calmées : « Continue à te conduire sagement, et tu n’as rien, absolument rien à redouter. Tu sais ce que je t’ai par dessus tout recommandé, haute impartialité, grande fermeté. Il ne faut cependant pas que l’impartialité dégénère en immobilité, en manque d’initiative. On m’a fait voir hier une lettre où l’on dit que tu négliges trop de donner au département une direction politique […] Tout ce que je puis te dire, c’est que c’est surtout au moment où nous sommes, c’est-à-dire, au fort de la réaction, qu’il est indispensable de soutenir et de raviver l’esprit républicain »… On j o i n t une carte a.s.

51. [Georges guynemer (1894-1917) aviateur]. Document manuscrit, Paris 15 octobre 1911 ; demi-page in-12 à en-tête Collège Stanislas. 80/100 « Bon pour Promenade (0f,40) Guynemer », alors que le futur aviateur est en classe de « maths » à Stanislas.

52. HENRI III (1551-1589) Roi de France. P.S. « Henry », Paris 24 février 1576 ; contresignée par le secrétaire d’État Simon Fi z e s (†1579) ; cahier de 6 pages in-fol., papier (transcription jointe). 10.000/12.000

Im p o r t a n t d o c u m e n t h i s t o r i q u e : i n s t r u c t i o n s d o n n é e s a u d u c d e Mo n t p e n s i e r p o u r t r a i t e r l a p a i x e n t r e l e Ro i e t s o n f r è r e , l e d u c d’A l e n ç o n , e t m e t t r e f i n a u x g u e r r e s civiles e t r e l i g i e u s e s . [Moins d’un an après avoir été sacré Roi de France (février 1575), Henri a vu son frère François duc d’Al e n ç o n s’enfuir de la Cour et prendre avec le duc de Co n d é la tête du parti des Huguenots, et le pays envahi à l’Est par les reîtres du Comte Palatin Je a n -Casimir, qui sont miraculeusement repoussés par le duc de Guise. Inquiète, Catherine de Medicis réussit à conclure avec Alençon la trêve de Champigny (21 novembre), qui doit durer sept mois : les reîtres vont recevoir une gratification, et cinq villes sont données à Alençon ; mais Bourges et La Charité ne veulent pas obéir, et Henri III en profite pour refuser de donner à son frère les places promises par sa mère. Alençon menace de marcher sur Paris, Condé et Casimir passent la Meuse et envahissent la Bourgogne. Devant le danger, Henri III charge son fidèle Louis de Bourbon duc de Mo n t p e n s i e r (1513-1582) d’appliquer la trêve ; il est déjà trop tard, et le 6 mai la paix de Beaulieu-lès-Loches, ou « paix de Monsieur », fera d’importantes concessions au parti du duc d’Al e n ç o n .] Le Roi n’a plus singulière recommandation que de voir vivre tous ses sujets « en bon repos et transquillité », et s’est avisé, « pour y pouvoir plus facillement parvenir et divertir le mal que ce Royaume pouvoit recevoir du grand nombre destrangers qui estoient prests a y entrer », d’accorder une trêve et suspension d’armes générale dans tout le royaume jusqu’à la fête de St Jean-Baptiste ; « et pour y faire condescendre Monseigneur duc d’Alencon son frere et tous les seigneurs gentilzhommes et autres qui laccompaignent et tiennent son party, Sa Maté leur auroit octroié par forme de depost les villes de Bourges, Angoulesme, La Charité, Nyort, et Saumur, pour s’y pouvoir retirer et y demeurer seurement, durant le temps dicelle tresve, et celle de Mezieres pour la retraiste de monsieur le prince de Condé ». Mais les villes de Bourges et La Charité n’ayant pas voulu se rendre aux commandements qui leur ont été faits, Henri III confie à son frère en attendant les villes de Chinon et Amboise... Sa Majesté a désigné le duc de Mo n t p e n s i e r , pair de France, gouverneur et son lieutenant général en Bretagne, pour veiller à ce

15 52 16 que ses ordres soient exécutés « doucement » et sans altération, selon les instructions ici stipulées. « Estant arrivé en chacune desdites villes fera venir a soy le gouverneur ou commandant [...] avec les maire eschevins et principaulx habitans auxquels fera bailler les lettres closes que le Roy leur escript et ausd. gouverneur avec les lettres closes les patentes contenant leur descharge de la delivrance quilz feront desdites villes et apres quilz en auront faict lecture leur fera entendre lextreme ennuy que sa Maté a porté et porte en son cueur de veoir ses subjects si miserablement affligez de la guerre et divisions civilles que la malice du temps a faict sourdre entre eulx, a quoy luy aiant lexperience du passé faict congnoistre que le remede de la force, au lieu de mettre fin a si grand mal le rengrege et accroist de jour a autre par la perte destruction et deppopullation que sondit royaume en souffre. A ceste cause et que la clemence et doulceur sont les premiers moiens quon doibt tenter aux grandes emotions comme plus salutaires a tous estats que la rigueur, et en causant ung desespoir faict souvant precipiter les hommes en leur propre ruyne, ayant aussi sa Majesté comme prince tresbening, ung soing paternel du salut et conservation de tous ses subjects, Elle auroit des son retour de Polongne essayé de reconcilier amyablement a soy tous ceulx qui sestoient distraicts de son obeissance »... Il rappelle ses efforts restés vains, et accuse la méfiance du duc d’Alençon et de ceux de son parti d’être l’obstacle principal aux négociations de la paix... Aussi leur a-t-il accordé comme lieux de retraite temporaires les villes désignées, « a condition touteffois que ou les reistres et autres estrangers levez par mondit seigneur ne se vouldroient retirer par son mandement et passeroient deça le Rhin et entreront dans ce royaume, au cas que lesd. villes leur ayent ja esté consignées, ilz seront tenus les remettre et laisser libres en lobeissance de sa Maté avec les Chateau citadelles artilleries et munitions au mesme estat quelles leur auront esté baillees promptement et sans delay »... Pendant ce temps, « les eclesiastiques ne seront troublez en lexercice de la religion et service de leglise catholique ny empeschez en la joyssance de leurs biens », et les officiers de la justice continueront leur service, les dites villes ne subiront aucune « levee de deniers », les habitants et leurs biens seront respectés, et le trafic de marchandises s’exercera librement « comme en plaine paix, ainsi que le tout est amplement porté par la promesse authentique que sa Maté en a retiré de mondit seigneur et des principaulx de sondit party conforme a ce qui est contenu es articles de ladite tresve »... Le duc de Montpensier donnera toutes les assurances que les villes désignées n’ont pas à craindre de « demeurer longuement hors des mains de sa Maté », n’étant baillées que jusqu’au terme fixé... Enfin, il fera entendre aux habitants que pour éviter toute occsion de querelle, « il a esté trouvé bon que tous lesdits habitans tant d’une que dautre religion poseront leurs armes » avant l’entrée des gens du duc d’Alençon ; elles seront gardées jusqu’à la restitution des villes, et rendues ensuite à chacun. Le duc de Montpensier les exhortera et leur ordonnera « de saccomoder doucement et gracieusement a satisfaire et obeyr a sa Maté laquelle tiendra cest acte de leur obeissance a service autant agreable quilz luy en aient jamais faict » ; il les engage à ne pas suivre « le conseil de quelques ungs mal affectionnez au bien de ce royaume et que possible se prevallent de la continuation des troubles ayant converty a leur proffict particulier toute lamour quils doibvent a leur patrie »... Il choisira un lieu sûr pour garder ces armes, et fera annoncer « a voix et cry publicq par toute la ville a tous les manans et habitans dicelle dune et daultre religion et de quelque qualité quilz soient que incontinant et sans delay ils ayent a porter audit lieu tous et chacun les harnois picques hallebardes pistolles et autres armes offensives et deffensives qui seront en leur pouvoir de quelque sorte que ce soit sans aucunes en retenir ne reserver, fors leur espées et dagues tant seullement quilz garderont en leurs maisons sans touteffois les porter par la ville si ce ne sont ceulx ausquelz par les ordonnances estoit permis de les porter paravant les troubles »... Il donne des instructions pour l’établissement d’un inventaire détaillé, la recherche d’armes cachées, et la bonne garde du dépôt, qui sera « fermé a deux ou troys bonnes serrures et lune des clefs baillee aux maire et eschevins laultre a celluy qui aura le commandement a la garde de ladite ville de la part de monseigneur et la troisiesme sil y en a troys aux principaulx officiers de la Justice ou aultrement ainsi que mondit Sr de Montpensier estant sur le lieu cognoistra estre meilleur pour oster toute ocasion de deffiance et alteration entre lesdits habitans et ceulx de mondit seigneur ». Ensuite, avant l’établissement de celui que le duc d’Alençon aura délégué pour commander la ville, les officiers de la justice, maire, échevins et délégué feront la visite des « murailles tours châteaulx citadelles fortifficacions et rempars dicelle et de toutes les pieces dartillerie pouldres boulets vivres et autres munitions et du tout faire bon et loyal inventere avec bon et ample proces verbal » que tous signeront et qui sera joint au pouvoir du duc d’Alençon, et aux lettres patentes et closes de Sa Majesté... Suivent enfin les instructions pour la remise de la ville entre les mains du délégué, « lequel fera serment particulier au Roy es mains de mond. sgr de Montpensier de garder et entretenir tout le contenu en la promesse baillee par mond. seigneur et les premiers seigneurs et gentilzhommes de son party. Et quelque chose qui puisse advenir il remette ladite ville es mains & pouvoir de sadite Maté sans aucune difficulté incontinant les cas portez par ladite promesse intervenuz.P areille de ne toucher aucunement aux armes desdits habitans et feront semblable promesse et serment tous les cappitaines et chefs principaulx qui y debvront entrer. A ce que si luy venoit a deffaillir chacun deulx se trouve particulierement obligé a lobservation desdites choses promises de leur part ». Lorsque toutes ces instructions auront été exécutées, on « fera entrer et recevoir en ladite ville les forces que monseigneur aura envoyees pour y tenir garnison et tiendra la main que a lestablissement de leurs logis ou autrement nadvienne aucun desordre entre eulx et lesdits habitans ».

17 53

18 53. HENRI III (1551-1589) Roi de France. P.S. « Henry », Blois 7 janvier 1577 ; contresignée par Nicolas de Ne u f v i l l e ; cahier de 5 pages in-fol., papier (transcription jointe). 10.000/12.000

Im p o r t a n t d o c u m e n t h i s t o r i q u e : i n s t r u c t i o n s d o n n é e s a u d u c d e Mo n t p e n s i e r p o u r l e s n é g o c i a t i o n s a v e c l e Ro i d e Na v a r r e , l e f u t u r He n r i IV, a u s u j e t d e s g u e r r e s d e religion. Ces négociations se situent à un moment critique : les États généraux qui se sont ouverts à Blois le 6 décembre 1576, et où les protestants sont peu représentés, font pression pour un retour à la religion unique, et remettent en cause la « Paix de Monsieur » ou édit de Beaulieu (6 mai 1576) ; Henri III vient d’adhérer officiellement à la Ligue ; une contreligue est en train de s’organiser entre les réformés, l’Angleterre, la Suède et le Danemark, les Suisses et les princes protestants d’Allemagne ; Henri de Na v a r r e , qui a abjuré la religion catholique au début de 1576, s’apprête à ouvrir les hostilités contre les villes catholiques de son gouvernement ; ce sont toutes ces données qui se lisent dans ces instructions, alors que va se déchaîner à nouveau la violence dans la sixième guerre de religion. Henri III affirme sa confiance dans le duc de Mo n t p e n s i e r [Louis de Bourbon duc de Mo n t p e n s i e r (1513-1582)], qu’il charge de se rendre au plus tôt auprès du Roi de Navarre, pour « luy mettre devant les yeux et faire toucher au doigt les travaulx que Sa Majesté a soufferts pour remettre le repos parmy ses subgects et tout le Royaume en paix et tranquillité ». Henri III a fait assembler des états généraux pour régler les affaires du pays, entendre les doléances de ses sujets, et assurer une paix durable pour le repos de son peuple, affligé par les troubles passés. « Qu’ayant iceulx estats unanimement et tous d’un mesme accord et consentement conclud et arresté de supplier sadite Majesté ne permettre et tollerer qu’en ce dit Royaume et pays de son obeyssance y ayt doresnavant autre exercice et profession de Relligion que de la catholicque apostolique et romaine, comme celle de laquelle ils croient fermement deppendre le bien, salut et conservation du Royaume, inseparable d’avecques elle, et au contraire que la tolleration de la nouvelle opinion a esté la cause, la source, et le moyen, pour mettre la division en cedit Royaume, et par conséquent les troubles et malheurs qui l’ont si longuement affligé, sadite Majesté est deslibérée ainsi qu’elle a ja mandé audit sieur Roy de Navarre par le sieur de Biron grand maître et cappitaine général de son artillerye, d’accorder la juste requeste desdits estats »... Elle explique les deux raisons qui l’obligent à cette décision : sa propre foi catholique, et le serment fait à son sacre non seulement de conserver et défendre la religion catholique, apostolique et romaine, mais aussi de chasser hors de ses terres les hérétiques. D’autre part, le dernier édit pour la pacification des troubles a produit un effet tout contraire. « Car les catholicques voyant que ceux de ladite nouvelle opinion, et leurs associés soubs pretexte dudit esdict s’emparoient journellement des villes et places de ce Royaume et qu’ils demeuroient privéz par le moyen d’icelluy des trois poincts principaux en la joyssance desquels sadite Majesté est plus obligee de les maintenir et conserver, assavoir en la liberte de la Relligion catholicque, laquelle leur estoit troublee et la tollerance et exercice de ladite nouvelle opinion jusques aux portes de leurs maisons, en l’administration de la justice fort alteree et quasi du tout pervertye par le moyen des chambres my partyes, en la seureté de leurs personnes et vyes a cause que les armes demeuroient ès mains des autres soubs controlle de la garde des villes qui leur estoient dellaissees pour leur retraicte et seurete, prenant exemple sur ceulx de ladite nouvelle opinion avoient commence en plusieurs lieux et provinces de ce Royaulme a faire des ligues et assotiations par ensemble »... Le Roi devait trouver très mauvaises ces associations formées sans son congé ni son commandement. Toutefois, ayant considéré les raisons pour lesquelles les catholiques se réunissaient, Sa Majesté a reconnu qu’il était expédient pour son service non seulement de les tolérer, mais de les commander « comme chose tres saincte, utille, et necessaire pour la conservation et deffense du Royaume et paix publicque ». Henri III invite donc le Roi de Navarre à entrer en ces associations avec lui et avec les autres princes et seigneurs du royaume, et il prévient qu’il serait mari « que ledit sieur Roy de Navarre estimast son intention estre de remettre la guerre en cedit Royaume scachant combien ses subgects auroient a souffrir, et les inconvenients qui en pourroient advenir »... Toutefois il n’entend pas que « ceulx de ladite nouvelle opinion soient aucunement molestés ny forcés en leurs consciences, ny que leur soict faict aucun tort ny injure en leur personnes, biens, possessions, honneurs, charges et estats, ny autres choses a eulx appartenant, et aucunement recherchés pour le passé Ayant sa Majesté desliberé les prandre et mettre plus que jamais en sa protection et sauvegarde depuis le plus grand jusques au moindre qui voudra obeyr et se conformer a son intention »... Henri IV rappelle cependant au Roi de Navarre [qui avait abjuré en 1572] qu’il a l’honneur d’être de la maison de France issue de Saint Louis, et qu’il a l’occasion d’embrasser la foi de ses ancêtres, « et de ne se laisser conduire à la nouvelle, qui produict des effects si pernicieux et dommageables »... Il ne faut pas non plus que le Roi de Navarre consulte des princes étrangers avant de faire sa réponse : « il n’est licite a homme vivant de quelque grande qualité et dignité quil soit en ce Royaume d’avoir communication et intelligence avec les princes estrangers, sinon par l’expres voulloir et commandement de sadite Majesté pour ses affaires et service. N’y ayant chose qui les puisse obliger au contraire, et a ce sont formelles toutes loix divines et humaines, de sorte que ledit sieur Roy de Navarre se feroit ung très grand tort, tenant le lien quil faict en ce Royaume d’en voulloir user autrement, et le trouveroit sadite Majesté plus mauvais de luy que de ung autre, n’estant deslibere souffrir que aucuns princes estrangers s’entremettent de ses affaires, non plus qu’elle desire et pretend faire de celles d’autruy »...

19 54. henri iv (1553-1610). L.S., Paris 19 décembre 1585, au comte d’Au b i j o u x , capitaine de cinquante hommes d’armes ; contresignée par Nicolas de Ne u f v i l l e ; sur 1 page in-fol., adresse (petite répar. ; pièce encadrée). 600/700 « L’occasion qui vous empesche de venir assister a la ceremonye de mon ordre du St Esprit, est si considerable que je ne puis trouver que tres bonne lescuze que vous men faictes [...] laquelle jaccepte daultant plus volontiers, que vous nestes retenu de vous acheminer pardeça que du desir que vous avez de me fere service en mon pais de Languedoc, ou je vous prie embrasser le bien de mes afferes par toute lassistance que vous pourrez depporter a mon cousin le Maral de Jo y e u s e , & je vous en scauray tresbon gré comme je faicts du bon debvoir que vous faictes de rassembler et mettre en bon ordre vostre compagnie de gensdarmes »...

f 55. henri iv (1553-1610). L.S., contresignée par Nicolas de Ne u f v i l l e , Paris 27 juillet 1587, au marquis de Pi s a n y , ambassadeur à Rome ; sur 1 page in-fol., adresse. 500/700

à s o n a mb a s s a d e u r à Ro m e a u s u j e t d e l’a bb a y e d e Be a u g e n c y . Il le charge de présenter au Saint-Père le Pape sa requête pour « admettre la resignation que Mr Estienne Pe t i t abbé commanditaire de labbaye de Baugency ordre de St Augustin au diocese d’Orleans entend faire de lad. abbaye en faveur de Mr Jacques Co u t i l clerc du diocese de Paris »...

56. henri iv. L.S., Fontainebleau 5 juin 1601, à Philippe Du p l e s s i s -Mo r n a y , superintendant de ses maison affaires et finances de Navarre et autres domaines ; contresignée par Antoine de Lo m é n i e ; sur 1 page in-fol., adresse. 500/600

« Jay respondu un cahier qui m’a esté presenté par levesque de Le s c a r & accordé à quelques autres aprticuliers ecclesiastiques de mon pays de Bearn, quelques pentions le tout par ladvis de mon conseil. Ils vous porteront leurs provisions pour estre visées. Je desire que vous ny faciez point de difficulté estant mon intention qu’ils jouissent tous de ce que je leur ay pour bonnes & justes considerations octroyé »... On j o i n t un document militaire, Durlach 28 messidor IV.

57. H enri IV. P.S., Paris 31 décembre 1605 ; contresignée par Martin Ru z é ; vélin obl. in-fol. (qqs défauts et manques sans perte de texte). 600/700

Mu s i q u e d e l a Ch a p e l l e . Lettres de provision en faveur de Charles Pe l e r i n pour l’état et charge de « fourrier ordinaire de nre Chappelle de musique »…

58. É douard herriot (1872-1957) homme politique. L.A.S., Chamonix 26 août 1906 ; 2 pages et demie in-8 à en-tête Cabinet du Maire de Lyon. 150/200

Intéressante l e t t r e à u n t r a d u c t e u r d e Da n t e . Il a lu son travail en comparant chaque vers au vers original : « Toute la partie descriptive me semble heureusement rendue ; certains de vos vers me paraissent donner très exactement la couleur et le rythme de Dante. Dans la narration, il est plus difficile de conserver à chaque vers une valeur »… Cependant il croit que l’entreprise serait longue et pénible. « Nous sommes devenus très difficiles en matière de traduction et vous êtes de ceux qui ont contribué à nous faire ce goût. [...] On semble d’une façon générale avoir renoncé à vouloir rendre dans une langue étrangère, en des vers d’un mécanisme tout différent, des œuvres aussi caractérisées que la Divine Comédie ». Il préférerait « une traduction en prose qui fût avant tout scrupuleusement exact, calquée sur le texte, dans la nuance exacte de l’original »…

59. É douard herriot. 4 L.A.S. et 2 L.S., 1942-1949, à Christian Me l c h i o r -Bo n n e t ; 6 pages in-4 ou in-8, enveloppes. 200/250 Sur les pourparlers pour la publication de ses Souvenirs chez Flammarion. 13 janvier 1942. Il ne peut écrire un Rabelais, consacrant tout son temps à des Souvenirs, « la matière de deux volumes. Je classe les tourments et les impressions que j’ai recueillis pendant un demi-siècle »… Quant au projet de contrat, il réfléchit : « Ce qui me préoccupe, c’est moins la question de mes avantages que celle de mes relations avec mes éditeurs précédents », mais il signera finalement chez Flammarion…O n j o i n t une copie carbone du contrat d’édition de ses Souvenirs chez Flammarion, 1942, et le double de notes de Melchior-Bonnet et d’une lettre à Herriot, à ce sujet ; plus 4 l.a.s. de Louis Ba r t h o u (1932), et une l.a.s. de Léon Bé r a r d (Vatican 1941) au même.

f 60. Louis iii de HESSE (1806-1877) Grand-Duc de Hesse. L.S. avec compliment autographe, Darmstadt 30 juin 1851, à Fe r d i n a n d II Roi des Deux-Siciles ; 1 page in-4 (deuil). 100/150 « C’est avec une vive sympathie que j’ai appris par la lettre que Votre Majesté m’a fait l’honneur de m’adresser en date du 15 Mars dernier, le décès de Son auguste Oncle, Son Altesse Royale le Prince de Sa l e r n e , Dom Leopold de Bourbon »...

61. HORTENSE DE BEAUHARNAIS (1783-1837) fille de Joséphine de Beauharnais, femme de Louis Bonaparte, Reine de Hollande et mère de Napoléon III. L.A.S., Plombières 9 juin [1809], à Louise La n n e s duchesse de Mo n t e b e l l o ; 1 page petit in‑8 à bordure décorative gaufrée. 800/1.000

Be l l e l e t t r e d e c o n d o l é a n c e s à l a v e u v e d u Ma r é c h a l La n n e s (mort à Ebersdorff le 31 mai 1809 des suites de ses blessures à la bataille d’Essling) : « s’il existe une consolation dans le malheur que vous venez d’epprouver c’est de savoir à quel point on le partage. Je sais trop ce que c’est que le chagrin pour ne pas sentir combien vous êtes malheureuse pensez cependant à vos enfants, à vos amis, et comptez toujours sur l’amitié que je vous ai voué »…

62. inde . Francis Rawdon-Hastings, marquis de HASTINGS (1754-1826) gouverneur général de l’Inde. L.A.S., Calcutta 18 août 1821, à Sir Henry To r r e n s ; 4 pages in-4 ; en anglais (bords lég. effrangés). 150/200 Il parle de la nomination de Macra, et de sa proposition du poste de secrétaire militaire au commandant en chef pour le parent de Torrens. Le seul inconvénient de cet emploi est la durée incertaine de son propre séjour : il a supplié le Roi si vivement de le libérer, que le prochain navire pourrait lui apporter avis de la désignation d’un successeur. Il laissera à celui-ci un Empire gaiement soumis, content et efficace, des coffres pleins, et une revenu annuel excédentaire... On j o i n t une L.A.S. d’un autre administrateur britannique Chas M. Sh i r k e , 1894 (en-tête Commander in Chief Madras).

20 63. Jean jaurès (1859-1914) homme politique. De u x m a n u s c r i t s autographes signés, Ce qui s’est passé aux Jacobins et Le Flot, [1888 ?] ; 5 pages et quart in-4 (au dos de papier du Grand Hôtel Capoul à Toulouse, fentes au dernier f.) et 19 pages in-fol. montées (au scotch) sur des ff. de papier vélin reliés en un vol. in-fol. demi-chagrin rouge à coins. 1.800/2.000 Ce qui s’est passé aux Jacobins. Récit d’un meeting électoral chahuté : 50 ou 60 individus « ont accompli la basse manœuvre d’obstruction pour laquelle ils étaient payés », en l’empêchant d’être entendu. « C’est ainsi que certains hommes et certains comités entendent la liberté républicaine. C’est ainsi qu’ils respectent la raison du peuple »... Il invite les citoyens à voter pour la liste de représentation proportionnelle. « Vive la république sociale »... Le Flot. à propos du projet du sénateur Antonin Du b o s t d’organiser une assurance générale des travailleurs contre la vieillesse, l’invalidité et la maladie. Tout en marquant des réserves quant au fond et à la forme du projet, Jaurès le salue comme une preuve du travail des esprits et un gage des réformes prochaines. Selon les socialistes, « le droit à la retraite comme à l’indemnité d’invalidité et de chômage n’est qu’un à-compte sur le plein droit à la vie complète, une anticipation fragmentaire de l’entière justice sociale que le communisme seul réalisera »... Ni les patrons ni les ouvriers ne sont responsables de l’invalidité et du chômage : « C’est le système social tout entier qui est responsable de chacune de ces manifestations de l’humaine misère. C’est le désordre essentiel du capitalisme, c’est l’anarchie de la concurrence et de la production sous la loi du capital privé, qui entraîne les industriels à vieillir avant l’heure la force ouvrière surmenée, qui crée des milieux malsains où se développent la morbidité et l’immoralité, et qui déchaîne des crises alternés de surproduction et de chômage »...

21 65

64. [Assassinat de Jean Jaurès]. 4 journaux, 1er-5 août 1914 ; in-fol. (qqs défauts). 150/200

L’Humanité (« Ja u r è s a s s a s s i n é » ; ses obsèques), La Guerre sociale (« Il s o n t a s s a s s i n é Ja u r è s »), Le Journal. On j o i n t 4 numéros du Temps, de La Presse ou d’Excelsior, 1914 et 1919.

65. JOS ÉPHINE (1761-1814) Impératrice des Français, première femme de Napoléon. L.A.S., Plombières 26 juin [1809], à Louise La n n e s duchesse de Mo n t e b e l l o ; demi-page in‑4 à bordure décorative gaufrée, enveloppe avec cachet de cire rouge aux armes. 1.500/1.800

Be l l e l e t t r e d e c o n d o l é a n c e s à l a v e u v e d u Ma r é c h a l La n n e s (mort à Ebersdorff le 31 mai 1809 des suites de ses blessures à la bataille d’Essling) : « je suis touchée de l’attention que vous avés eue de me donner de vos nouvelles il me tardait d’en recevoir. Je pense souvent à vous pour partager votre douleur, et pour regretter de n’être pas à même de vous offrir les consolations de l’amitié. Ménagés votre santé, vous vous devés à vos enfants, conservés-vous pour eux et pour les personnes qui vous aiment aussi tendrement que moi »…

66. Jacques lacan (1901-1981). L.A.S., 21 décembre 1973, à son secrétaire J.M. Va p p e r e a u ; demi-page in-4, enveloppe. 700/800 « Cher Vappereau. Pas demain matin. Je suis trop fatigué. Je serai là lundi, reposé, j’espère. Appelez-moi vers 11 heures. [...] On travaillera lundi après le déjeuner ». Ra r e .

67. Pierre-François LACENAIRE (1803-1836) assassin et écrivain. Ma n u s c r i t autographe ; 18 pages in‑4, foliotées 77-86 ; portrait joint. 15.000/20.000

Im p o r t a n t e t r a r i s s i m e f r a gm e n t d e s e s Mé m o i r e s qui furent rédigés en prison. Ce manuscrit, qui présente quelques ratures et corrections, a servi pour l’impression des Mémoires, révélations et poésies écrits par lui-même, à la Conciergerie (Ollivier, 1836), quelques mois après l’exécution de Lacenaire le 9 janvier, dans une version très censurée qui dénaturait le texte rédigé par Lacenaire. Ce n’est qu’en 1991 que Jacques Simonelli put donner une version des Mémoires (José Corti) conforme aux manuscrits retrouvés, notre manuscrit correspondant aux pages 146 à 160 de cette édition. Lacenaire y décrit les semaines qui précédèrent son arrestation pour une émission de fausses créances, puis l’instruction, et sa stratégie pour parvenir à ses fins : être condamné à mort, mais sans passer pour un fou ni un homme cherchant à perdre ses complices... Arrêté à Beaune le 2 février, il mit tout en œuvre pour être transféré à Paris... « quoique j’eusse versé le sang il m’était interdit d’en revendiquer le prix, de réclamer l’échaffaud qui m’appartenait et je voulais la mort mais non pas de ma propre main. Que celui-là se suicide qui entraîné par ses seules passions a commis un crime que sa conscience ne peut légitimer [...] Moi qui n’avais demandé à la société que du pain, du pain assuré par mon travail, non je ne le pouvais pas, je ne le devais pas »... Ce n’est pas l’appât de l’or qui l’amena à l’assassinat de la veuve Chardon et de son fils : « Oh non, c’était une sanglante justification de ma vie une sanglante protestation contre cette société d’égoïstes qui m’avaient repoussé. [...] On a prétendu que j’avais dit que si j’avais réussi j’aurais vécu en honnête homme [...] suivant les loix. C’est vrai. Oui j’aurais été bienfaiteur, j’aurais soulagé l’infortune [...] mais alors je me serais adonné tout entier à ma vengeance. Laissant de côté la poésie, les plaisirs, je me serais livré à l’instruction j’aurais étudié jour et nuit pour pouvoir saper un à un tous les principes sur lesquels repose la base de la société. J’aurais cherché à tout démoraliser »... Il reprend ensuite le récit de ses escroqueries, tentées ou réussies, à Paris ou en province, en parlant de ses complices : Av r i l , Ba t o n et François Ma r t i n . Il raconte une rencontre sur le Boulevard du Temple avec une nommée Gavotte, qu’il avait auparavant failli assassiner, son départ de Paris après que François ait été arrêté, l’affaire

22 67 23 de fausses créances qu’il monte en Bourgogne et qui conduira à son arrestation. Dans un café à Beaune, il se sent observé, « il y a de ces airs gendarmes qui n’échappent pas au coup d’œil de l’industriel », avant d’être effectivement arrêté sous le nom de Jacob Levi puis transféré à Paris. Il précise que le procureur du roi lui a imposé les fers aux pieds pendant le voyage, mais « il y a des gens qui ne peuvent pas se venger parce que de leur part rien ne peut atteindre. Il y a des gens sur lesquels on ne peut pas se venger, parce qu’ils ne veulent pas souffrir. Moi je suis de ce nombre [...] et d’ailleurs je ne suis jamais si heureux que quand on me fournit une preuve que je ne me suis pas trompé dans le mépris que j’ai voué à la plupart des hommes »... Il rend justice à l’honnêteté du chef du service de sûreté Al l a r d qui a su « porter une main ferme et hardie sur les verrues qui végétaient à l’épiderme de la police, en régénérer l’esprit, en construire un corps qui put se présenter à la face de tous [...] si je suis sensible aux mépris et aux injustices, je le suis encore plus aux bienfaits. Je n’en ai oublié aucun de ceux qui me sont arrivés d’une manière désintéressé ». Il loue également l’attitude d’autres magistrats ou administrateurs à son égard bien qu’il déplore que le directeur de la prison de La Force se soit permis de le tutoyer... Dans un premier temps, il avoue être l’auteur de la tentative du meurtre de la rue Montorgueil, mais nie l’assassinat de Chardon ; il a besoin de temps pour décider ce qu’il doit faire pour faire tomber ses complices avec lui, complices qui l’ont dénoncé : « c’était tracer un chemin aux scélérats et leur apprendre que puisqu’ils déclarent la guerre à cette société ils ne doivent pas la protéger contre leurs propres attaques par leurs aveux et leurs dénonciations ». Il est encore question de ses relations avec son avocat Br o c h a n t puis de ses sentiments au dernier jour de son procès. « Au moment où la sentence fut prononcé ma vengeance s’éteignait. Il ne resta plus en moi qu’un sentiment d’amour propre, non de cet amour propre qui cherche à triompher devant témoin mais de cet amour propre concentré que j’ai eu toute ma vie et par lequel j’éprouve tant de plaisir à me voir arriver aux résultats que je me suis proposé. J’étudie alors, je contemple ma force et je jouis en moi- même. C’est mon plus grand vice. Je ne l’avouerais pas si je n’avais pas promis de tout dire ».

68. René-Théophile LAËNNEC (1781-1826) médecin, inventeur du stéthoscope. L.A.S., 1er thermidor XIII (20 juillet 1805), à s o n p è r e , avocat à Quimper ; 1 page et demie in‑4, adresse. 1.200/1.300

Le t t r e d’é t u d i a n t s u r s e s s o u c i s f i n a n c i e r s . Son « cher papa » lui ayant conseillé de « demander à Mr Marec 300 fr sur la rente d’inscription qui est entre ses mains », il lui assure que cela est impossible, et que cette rente est de valeur bien inférieure, d’autant qu’ils lui doivent de l’argent. « Reste encore à savoir si la rente peut être touchée quoiqu’il y ait une opposition à l’aliénation de l’inscription. Mr Marec m’a bien dit qu’il le croyoit et qu’il alloit charger un agent de change de toucher s’il étoit possible les 18 mois échus » ; mais il y a trois mois de cela, et il n’a toujours rien … Il prie son père de lui envoyer son effet, « car pour ceci je n’y compte guères. Ce qui me rend la gêne où je suis vraiment pénible c’est que la maîtresse de la maison où je prends ma pension m’a priée instamment de la payer, ayant elle même un payement obligé à faire lundi ». Pour ne pas la mettre dans l’embarras, il va emprunter à son cousin et à un ami. Il termine en assurant son père de son affection.

69. Marie-Joseph de lafayette (1757-1834). L.A.S., Paris 8 novembre 1830, à Adolphe Th i e r s , « sous-secrétaire d’État » ; 3/4 page in‑4, adresse. 500/600

En faveur de M. d’Au t a n e , « directeur des postes à Calais » et « parent de mon plus ancien et plus intime ami La To u r -Ma u b o u r g mon compagnon de captivité [...] le fait est que M. d’Autane était très aimé à Calais, que sa destitution y a causé beaucoup de regrets, et que toute la députation du Pas-de-Calais a sollicité le maintien de M. d’Autane dans cette direction. [...] Je me borne à vous demander votre attention et votre bienveillance pour un homme âgé, dont le caractère est estimé de ceux qui le connaissent, et dont la situation est très intéressante »...

f 70. Louise Lannes, duchesse de Montebello (1782-1856) épouse du maréchal Lannes, elle fut Dame du palais de Joséphine puis Dame d’honneur de Marie-Louise. P.S., Saint-Cloud 19 août 1812 ; 3/4 page in-fol. à en-tête Maison de S. M. l’Impératrice. Service du Grand Chambellan. 100/120

État de paiement du traitement du comte de Be a u h a r n a i s , chevalier d’honneur de l’Impératrice, pour le mois de juillet (2500 francs), sur un traitement annuel de 30.000.

71. [Adélaïde Le Noury de La Grignardière, baronne de la roncière-Le NouRry]. 6 lettres ou pièces à elle adressées, 1859‑1868. 300/400

Palais-Royal 10 février 1859, L.A.S. du Pr i n c e Na p o l é o n , se réjouissant de la décision de l’Empereur de la nommer dame pour accompagner sa femme, la princesse Clotilde Napoléon... 9 février 1859, P.S. par Na p o l é o n III, décret de nomination ; avec L.S. d’envoi par Achille Fo u l d . Paris 11 juillet 1862. L.S. par Ca mb a c é r è s , grand-maître des cérémonies, lui transmettant le programme du cérémonial arrêté par l’Empereur à l’occasion de la naissance du Pr i n c e Im p é r i a l (ms joint). Saint-Cloud 26 mai 1867, L.A.S. du général Ch. Fr o s s a r d , gouverneur du Prince Impérial, invitant la baronne à mener ses fils voir leP rince... On j o i n t une L.A.S. de Victor Du p e r r é , aide-de-camp attaché au gouverneur du Prince Impérial, à l’amiral de La Ro n c i è r e , Biarritz 29 septembre 1868. On j o i n t 5 lettres et 5 cartons officiels adr. aux La Roncière-Le Nourry pour des cérémonies (1859-1877) : Te Deum à Notre-Dame (1859, victoire de Magenta), distribution des prix au Palais de l’Industrie (1867), deuil de l’empereur Maximilien (1867), messe anniversaire de la mort de Napoléon Ier (1868), dîner chez le Président Thiers (1873), etc.

72. Dominique-Jean, baron LARREY (1766-1842) le grand chirurgien militaire. L.A.S., Insterburg 17 juin 1812, à s a f e mm e ; 2 pages petit in-4 (lég. mouill., cachet de la collection Crawford). 1.200/1.500

Dé b u t d e l a c a m p a g n e d e Ru s s i e . « Comme notre marche est rapide et qu’elle se fait sans interruption nous n’avons point de courrier en retour nous ne recevons pas même les lettres qui nous sont envoyées de France en sorte que me voilà également privé des tiennes ma bonne amie c’est celles que je regrette le plus car pour toutes les autres elles m’interessent bien moins, mais il est bien cruel de ne pas savoir au moins tous les quinze jours ce que vous faites, comment se portent les chers enfants, qu’elle est la position &c. Cette privation est bien grande pour moi ma chere Laville jamais elle ne m’avait fait plus d’impression et plus je m’éloigne plus elle augmentera […]. Nous voilà aux frontieres de la Russie et sous peu de jours sans doute nous connoitrons le 1er but de notre voyage car

24 jusqu’à présent nous n’en avons pas plus appris que vous – mais tout me fait croire à l’execution du plan que t’ai succinctement tracé si tu t’en souviens au loin de ta cheminée – au reste quelqu’il soit le genie qui l’a créé est bien capable de l’executer et nous pouvons le suivre avec confiance »…

73. Dominique-Jean, baron LARREY. L.A.S., Gumbinnen 19 juin 1812, à s a f e mm e ; 4 pages in-8 (cachet de la collection Crawford). 1.500/1.800

Dé b u t d e l a c a m p a g n e d e Ru s s i e . « Les marches forcées, et non interrompues que nous faisons m’empechent de t’ecrire aussi souvent que je le desirerai ma chère amie, cependant je saisis tous les moments favorables pour me procurer cette jouissance […] Nous sommes arrivés ici le matin à 7 heures après avoir marché à peu près toute la nuit depuis la dernière ville où nous avons passé la journée d’hier, j’ai fait le chemin très agreablement avec mon ami et ses camarades. Sa santé est maintenant aussi bonne et aussi robuste que la mienne. La campagne lui sera j’espere avantageuse sous tous les rapports. Je ne suis pas aussi heureux. Nos depenses vont tous les jours en augmentant ma besogne il faut esperer que je serai dédomagé de tout cela à la fin de cette expedition »… Il est inquiet sur le sort de son caisson et du domestique qui l’accompagne, et il lui tarde de recevoir des lettres de sa femme : « je n’en ai pas reçu depuis Thorn – c’et la privation la plus penible pour moi ». Il se plaint de n’avoir pas de nouvelles de sa mère et de ses oncles. « Je ne sais à quoy attribuer ce silence ou le retard de mes lettres. Au reste je suis content d’en recevoir de tiennes et elles me suffiroient s’il m’en arrivait plus souvent elles me font un extrême plaisir quand surtout elles m’expriment avec le stile élegant qui t’ait si familier, ta tendresse et ton amitié. Je m’exprime moins bien sans doute mais je sens que mon cœur t’aime toujours »…

74. Dominique-Jean, baron LARREY. L.A.S., Wilna 8 juillet 1812, à s a f e mm e ; 2 pages et demie in-8 (cachet de la collection Crawford). 1.200/1.500 « Nous partons demain ma chere bonne amie. Nous avons bien soufert pour arriver ici mais il paroit que nous soufrirons encore d’aventage car les contrées que nous allons parcourir sont parsemées de plaines desertes, mais je suis plus inquiet pour mes eleves et les chevaux qui me restent que pour moi. J’ai deja perdu 3 chevaux depuis Thorn – je laisse ma voiture ici et je crains de ne pouvoir faire suivre mon caisson. Cependant tranquilise toi sur mon sort j’espere supporter toutes les vicissitudes de cette penible campagne. Dis à notre aimable Isaure que je regrette de ne pouvoir lui ecrire mais à peine puis je manger d’ailleurs j’ai totalement perdu le someil. Je ne m’en porte pas moins bien seulement j’ai beaucoup maigri et mes cheveux blanchissent à force »… Il parle de l’envoi de deux billets de change. « Embrasse tes jolis enfants pour moi et songe quelque fois à ton infortuné et digne ami »…

75. Dominique-Jean, baron LARREY. L.A.S., Elbing 8 janvier 1813, à s a f e mm e ; 2 pages in-4 (cachet de la collection Crawford). 2.000/2.500

Re t r a i t e d e Ru s s i e . « Je profite de toutes les occasions ma chère bonne amie pour te donner de mes nouvelles elles sont toujours de plus en plus favorables sous le rapport de ma santé qui se fortifie tous les jours malgré le mauvais régime que nous faisons dans le pays dépourvu de ressources et dont les habitants sont de très mauvaise volonté. Nous pouvons à peine et à force d’argent nous procurer les objets de 1re nécéssité. J’attends avec impatience le moment ou nous serons au cantonnement fixe pour t’envoyer la moitié de mes appointements ici il n’y a point de caisse ni payeur, prends patience »… Il a emprunté pour payer les gages de Célestin, qu’il a retrouvé après un mois à Marienbourg : « il ne meritait rien, mais j’ai preferé faire un nouveau sacrifice que de lui donner sujet à aucune critique, mais Dieu le punira et je ne pense pas qu’il porte à Paris le fruit des rapines qu’il a faites avec un officier de santé, chez moi à Moskou, une maladie grand fruit de sa m. conduite, le ruine et l’arretera sans doute dans sa marche ». Il ne faut pas recevoir ce malheureux, qui l’a ruiné pour dix ans… « Nous n’avons pas toujours de nouvelles de mon collegue De s g e n e t t e s je crains qu’il ne soit réelement resté à Vilna, pauvre famille qu’elle seroit a plaindre et on ne le remplacera pas à l’inspection, je t’avoue que cette perte me feroit infiniment de peine et me causeroit un veritable chagrin. Ha ! combien de veuves et d’orphelins ! »…

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76. Dominique-Jean, baron LARREY. L.A.S., Magdebourg 25 mars 1813, à s a f e mm e ; 4 pages in-8 (un coin manquant réparé avec perte de texte, cachet de la collection Crawford). 2.000/2.500

Intéressante l e t t r e p a r l a n t d e s s é q u e l l e s d e l a c a m p a g n e d e Ru s s i e . « Nous venons d’arriver ici ma chere bonne amie pour y terminer je pense ce que nous appelons quartiers d’hyver – en fait de bien petits quartiers comme tu vois ils ressemblent assez aux petites portions de fromage que je recevais pour mon dessert chez Mr Irle […] Mais enfin avec les petits repos j’ai ratrappé si ce n’est mon premier embonpoint (car je suis toujours maigre) ma bonne et vigoureuse santé, c’est l’essentiel. – J’attends une reponse d’une petition que j’ai adressée à son alt. le prince major général des armées pour une indemnité – c’est à dire cette indemnité pour me remonter et m’équiper sans cela je serai hors d’état d’acheter les chevaux dont j’ai besoin »… En quittant Leipzig, le commissaire des guerres de la Garde lui a fait présent de l’équipement d’un cheval ; Larrey lui avait donné quelques soins pendant l’épidémie… Il charge sa femme de quelques commissions pour obtenir mieux qu’une récompense honorifique… « En arrivant à Magdebourg j’ai rencontré Mr De s g e n e t t e s qui venoit d’arriver au même instant, il se porte bien – il m’a dit n’avoir obligation de son retour à d’autres personnes qu’à l’empereur Al e x a n d r e qui l’a renvoyé en vertu d’un decret » ; mais il ne semble guère s’inquiéter pour sa femme : « Tu vois qu’on se tourmente quelquefois inutilement pour des personnes qui n’ont ni la sensibilité et qui n’ont jamais connu le doux sentiment de la reconnoissance »… Le général Za y o n c z e k « à qui j’avois coupé une cuisse sur le champ de bataille après le passage de la Berezina est gueri et prêt à aller rejoindre sa femme […] Je l’avais confié à un chen français après l’avoir pansé moi même tous les jours jusqu’a mon depart de Wilna, c’etoit le 15me jour de l’operation par consequent l’epoque du salut. Je lui ai laissé ma cassete de pharmacie et la caleche que Mr Moreau m’avoit emmené de Danzik. […] c’est un homme bien devoué à l’empereur et je me rejouis de lui avoir sauvé la vie. Fais annoncer à Mr Yv a n que le général est gueri, il s’y interesse parce qu’il m’a aidé avec Mr Ri b e s , à lui faire l’operation »…

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77. Dominique-Jean, baron LARREY. L.A. (la fin manque) et L.A.S., Dresde 7-8 août et 9 août 1813, à s a f e mm e ; 5 pages in-8 (cachets de la collection Crawford). 1.200/1.500 7 et 8 août. L’Empereur, qui était allé voir sa femme à Mayence, est arrivé subitement à Dresde : « ce motif m’a retenu ici et j’ai consacré le jour de ma fête à visiter en detail les hôpitaux où personne de marque n’entre jamais. Ce sont des succursales plus ou moins misérables que l’on cache à la vue des superieurs au point que j’avois encore ignoré contre tout ce qu’on m’avoit dit, qu’il existat des blessés prisonniers – helas j’en ai trouvé 51 dans le plus mauvais état possible (ceci est entre nous bonne amie) relegués dans un grenier de l’academie de peinture, etendus sur de mauvaises paillasses, avec des membres coupés ou fracturés enveloppés dans un nuage de fumée de tabac et des gaz infectes de la salle qui est très mal percée – tandis qu’au dessous dans une salle immense et magnifique étoient pele et mèle avec les soldats de garde, les infirmiers de ces malheureux, des barbouilleurs qui etendoient sur de mauvaises toiles de decoration de theatre des couleurs qui infectoient l’air – j’en demande pardon à mon illustre ami Gi r a u d e t , mais comme chez Mr Fougères j’ai f. tous les b. à la porte, les tableaux et les palettes ont volé par les fenêtres »… Il a fait nettoyer la salle, dresser des lits propres, et descendre les malades ; il en a opéré, et il les a fait panser sous ses yeux. « Personne n’a osé dire un mot sur mon expedition. Je m’attendois cependant a être denoncé par l’autorité commissiarale dont les droits et les pouvoirs etoient foulés aux pieds… Mais tu pense bien qu’après avoir lutté contre tant de puissances à l’occasion des soldats blessés aux doits – les cres m’inquiétoient peu »… Il raconte ensuite une audience de l’Empereur : « il m’aborde et m’interroge sur plusieurs points de mon service ; après des reponses analogues et faites avec precision, le voyant satisfait je lui remets mon rapport en lui disant – Sire je prie votre majesté de vouloir bien jeter un œil favorable sur le dernier article de mon rapport… Il prend mon papier avec grace incline sa tête et prononce un oui si doux que mon âme en a été émue »… 9 août. Une lettre d’avis lui annonce une pension de 3000 francs établie sur le Trésor Impérial… Il a eu des nouvelles du général Za y o n c z e k , bien portant, et dont il espère qu’il lui rendra sa calèche… « Si la paix ne se fait pas de suite nous serons partis le 14 aoust »…

26 78. Dominique-Jean, baron LARREY. L.A.S., Metz 26 [décembre] 1813 au matin, à s a f e mm e ; 3 pages in-8 (cachet de la collection Crawford). 1.200/1.500 Très ému par sa lettre, et malgré son désir ardent de la voir, il applaudit aux vues très sages de leur ami Benoist : « Je crois qu’il serait imprudent de te mettre en voyage dans ce moment encore critique sous bien des rapports avec ta famille, il vaut mieux attendre quelques jours de plus à la maison et que j’aille vous voir »…. S’il n’a pas de congé d’ici au premier de l’an, il ira tout de même. « Au reste tu dois connoître a présant le resultat de la demarche faite par Mr le comte Da r u près de l’empereur. Je ne puis en attendre la nouvelle car en vertu des ordres très pressés je me mets en marche demain matin à la pointe du jour, pour aller inspecter tous les lieux favorables à des hôpitaux à 20 lieues à la ronde. […] Sois tranquile sur ma santé je sens qu’il est indispensable pour l’humanité que je fasse ces courses qui d’ailleurs me font du bien »…

79. Dominique-Jean, baron LARREY. L.A.S., Louvain 3 juillet 1815, à s a f e mm e ; 1 page et demie in-8 (papier bruni, cachet de la collection Crawford). 1.800/2.000

Ap r è s Wa t e r l o o . « Je ne sais si celle cy te parviendra ma chere amie, mais c’est la 10me que je t’ecris – je me porte bien et j’ai trouvé dans le pays des braves gens qui m’ont donné des secours et tous les sujets possibles de consolation, ainsi tranquilise toi sur ma position ». Il la prie de faire accélérer son retour à Paris. « J’ai près de moi M.M. Pelletan, Zinkt, Trastour et Salmade. Ils sont tous bien portants tache de le faire savoir aux parens. Adieu ma chere amie. Donne un baiser pour moi a nos enfants et crois moi pour la vie ton sincere et fidel ami »…

80. Hippolyte LARREY (1808-1895) médecin et homme politique, fils du chirurgienD ominique Larrey. L.A.S., Paris 2 février 1855, à Joanny ; 1 page in‑8, timbre sec Hôpital militaire du Val de Grâce. 100/120 Il espérait le voir revenir avec le Prince, mais se réjouit d’apprendre que celui-ci « a demandé votre rappel à Paris, et que vous en avez sans doute reçu déjà l’avis officiel ». Il le félicite également de la belle décoration qu’il vient d’obtenir, et lui souhaite un heureux voyage de retour…

81. Louis-François-Bertrand du Pont d’Aubevoye, comte de lauberdière (1759-1837) général d’Empire. P.S. avec 2 mots autographes, [Moscou 14 septembre 1812] ; demi-page in-fol. 250/300

Pr i s e d e Mo s c o u . Lauberdière signe « pour copie » cette dépêche : « La grande bataille du 7 a mis les russes hors d’etat de deffendre Moscou, ils ont abandonné cette capitale, il est trois heures et demi l’armée victorieuse vient d’entrer à Moscou. S.M. l’Empereur arrive à l’instant avec son quartier général »... On j o i n t une L.A.S. du Prince Louis de Ro h a n , Saxe 10 novembre 1802, à Gerardy, directeur général de la Correspondance.

82. Alexandre-Auguste ledru-rollin (1807-1874) avocat, homme politique. 4 L.A.S., 1 P.A.S. et 1 P.S., 1843-1868 ; 10 pages in-4 ou in-8. 400/500

Be l e n s e mb l e . 10 octobre [1843], à M. Ja m e s : « Acquitté à l’unanimité, après un débat des plus vifs & des plus perfides de la part du ministère public. Il paraît que j’ai eu quelques inspirations, mon improvisation a été couronnée d’applaudissemens »… 3 avril 1848 [1851], au rédacteur du Courrier de la Somme : explications sur les opérations immobilières de sa femme en 1848 : « j’ai dédaigné de répondre aux implacables calomnies qui me poursuivent, parce que je les méprise profondément d’abord, et que je confie aussi au tems le soin non de les confondre – elles ont été confondues à la tribune et dans un rapport officiel de mes ennemis – mais, d’en tirer, un jour, une légitime vengeance »… 14 février, à François Ar a g o : « On a convoqué notre réunion pour ce soir. On a choisi ma demeure comme intermédiaire entre M. Dupont de l’Eure & vous […]. J’aurais bien voulu vous voir avant cette réunion, pour nous entendre un peu ; elle doit être importante puisqu’il s’agit des options & du reste »… 13 novembre, [à Sc h e u r e r -Ke s t n e r ], au sujet d’un futur journal : « Pas de doute que les tems n’approchent & que le printemps ne doive présenter un spectacle nouveau, tant par la crise universelle & les souffrances de l’hiver que par l’explosion des nationalités aux premiers rayons du soleil. L’idée de rallier, de parler le grand langage du passé & de faire briller l’avenir est donc une idée d’or »… – « Carthage a succombé ; cela devait être. Tel sera éternellement le sort des puissances maritimes & marchandes, la mer ne pouvant jamais être que le chemin de grande communication qui relie les continents. […] L’isthme de Suez, l’isthme de Panama percés, l’Angleterre peut lire son sort dans l’histoire de Venise la Belle & de ces villes anséatiques, jadis si opulentes »… – Londres 19 novembre 1868, convention entre Mme Ledru-Rollin et M. Péreetmère, propriétaire à Paris, pour la vente d’un terrain à la Ville de Paris, en vue de l’érection d’un marché du Prince Eugène qui serait exploité par une société concédée à M. Péreetmère… On j o i n t 2 L.A.S. adr. à Ledru-Rollin par Hippolyte Ca r n o t , 23 mai 1862 (sur ses Mémoires et le prochain triomphe de la liberté), et A. Ma r c o u , maire de Carcassonne 15 mars 1871.

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92 28 Pierre-Henri LEPIN Salins 1771 – 1839 général d’artillerie baron d’Empire le 5 août 1809, général de brigade le 23 juin 1811 il commanda l’artillerie de la place et des forts de Dantzig directeur des écoles d’artillerie de Strasbourg, Toulouse, Auxonne puis Besançon

83. Pierre Henri lepin. Ma n u s c r i t autographe, Collection de quelques Notes et Observations faites par le général Lepin pendant le cours de sa vie militaire... ; en 2 vol. in-fol. de 749 pages plus 15 planches gravées ou dessinées, et 467 pages plus 12 p l a n c h e s gravées ou dessinées, reliés cartonnage dos basane fauve (plat sup. du premier vol. détaché). 1.200/1.500

So u v e n i r s e t v o y a g e s , n o t e s s u r Sa l i n s e t s a r é g i o n . « Collection de quelques notes et observations faites par le général Lepin pendant le cours de sa vie militaire, c’est-à-dire depuis son entrée au service le premier septembre 1792, jusqu’à l’époque de son admission à la retraite le 1er janvier 1821 ». Recueil d’essais, descriptifs et tableaux d’histoire, de géographie et de statistique, d’après des lectures des Anciens et des Modernes, agrémentés de quelques anecdotes personnelles de sa carrière de près de trente ans sous les drapeaux (1792-1821), et de récits de « voyages pittoresques » en France sous la Restauration. Le tome I est précédé d’une table analytique et raisonnée du contenu, le tome II présente une table des matières finale. Sont cités, parfois par de longs extraits, des ouvrages de Mentelle, Penhoüet, Grosse, Fortin d’Urban, Lullin de Chateauvieux, J.J. Barthélemy (Voyages du jeune Anacharsis en Grèce), P.C. Levesque (Histoire de Russie), des annales et annuaires, etc. Une grande place est donnée à la topographie et aux monuments des lieux traversés, et à l’industrie locale. Listes de souverains, minéraux, relais de poste, monnaies, châteaux, époques de l’histoire de France... Itinéraires, descriptions des routes et des moyens de transport... Textes de documents historiques (traité de paix entre Louis XIV et les habitants de Salins)... Vers d’un camarade d’armes, remarques sur les curiosités naturelles et sur l’accueil fait par les habitants, analyse du Discours de Ro u s s e a u sur les sciences et les arts... Très observateur, Lepin se livre volontiers à des promenades qui ressemblent fort à des reconnaissances militaires du terrain... Le second volume est consacré à Sa l i n s et ses environs, et au Ju r a : sources salées de Lons-le-Saunier, Dole, Saint-Claude, Pontarlier, le Doubs et les Vosges, Plombières, la Franche-Comté, Besançon, Montbéliard, etc.

84. Pierre Henri lepin. DANTZIG. Re c u e i l de mémoires et documents manuscrits réunis par le général Le p i n , 1810-1814 ; environ 320 pages in‑fol. ou in-4, avec p l a n s dépliants, rel. cart. dos basane fauve. 1.200/1.500

Do c u m e n t s r é u n i s p a r l’a n c i e n c o mm a n d a n t d e l’a r t i l l e r i e d e l a p l a c e e t d e s f o r t s d e Da n t z i g (1810-1814), fait prisonnier de guerre lors de la capitulation de Dantzig (janvier 1814). Inventaire général de l’artillerie remis aux Russes, signé par plusieurs officiers... Rapport sur les opérations militaires de l’artillerie. Texte de la capitulation... États de l’armement (1810-1813)... Situation du personnel de l’artillerie, états des subsistances militaires de la place (1813)... Observations faites en 1810, 1811, 1812, et pendant le siège en 1813... Disposition du personnel et du matériel de l’artillerie pour la défense de la place (janvier 1813)... Journal historique du siège... Pl a n s dépliants, dont un grand plan aquarellé et entoilé... Notes sur l’emploi des officiers, gardes, conducteurs etc. de l’artillerie employés pendant le blocus, signées par le colonel chef de l’état-major de l’artillerie A. Ch a p e l l e ... D’autres mémoires ou rapports sur la ville, sur l’ensablement du Nehrung, etc.

85. Pierre Henri lepin. poudres et Salpêtres. Re c u e i l de mémoires et documents manuscrits réunis par le général Le p i n , 1812-1818 ; plus de 300 pages in-fol. ou in-4 et 13 p l a n c h e s dépliantes manuscrites ou gravées, rel. cart. dos basane fauve. 1.200/1.500 Instruction sur la construction des nitrières artificielles. Extrait d’un traité sur l’art de fabriquer la poudre à canon. Rapport sur les moulins à poudre de Carlikau et d’Oliva près Dantzig (1812). Devis d’un moulin à poudre construit à Oliva près Dantzig sur ordre du général Lepin (août-septembre 1812). Rapport au Comité central d’artillerie sur l’analyse de la poudre anguleuse fabriquée au Ri p a u l t en mars-avril 1816. Notes sur le plan de la poudrerie du Ripault par M. Lesmier, commandant adjudant dans cet établissement en 1813. Gr a n d p l a n d é p l i a n t aquarellé du domaine de la poudrerie du Ri p a u l t ... Mémoire pour servir au projet d’une sécherie à poudre, par le capitaine d’artillerie Madelaine (Toulouse 1817). Mémoires sur les fusées, et leur construction à la Congrève (avec planches dépliantes représentant des fusées). Mémoire sur le paratonnerre du magasin à poudre de Toulouse (1817). Mémoire sur le magasin à poudre de Ch e r b o u r g , signé par le capitaine d’artillerie Jo l i v e t d e Ri e n c o u r t (1818). Cours de chimie à l’Académie de Toulouse (1816-1817). Notes de lecture de la Chimie de Chaptal. Description d’un appareil servant à dessécher les bois verts. Etc.

86. Pierre Henri lepin. Manufactures d’armes. Re c u e i l de mémoires et documents manuscrits réunis par le général Le p i n ; environ 280 pages in-fol. ou in-4, et 5 grandes p l a n c h e s aquarellées in-plano, rel. cart. dos basane fauve. 1.200/1.500 Mémoire sur la fabrication des armes de guerre présenté à l’Assemblée nationale (1791). Mémoires sur la fabrication des canons de fusil par M. Gu é n e a u d e Mo n t b é l i a r d , inspecteur général des manufactures et lieutenant-colonel d’artillerie (1773), et par le comte d’Ag o u l t (1783). Mémoire sur la fabrication des platines. Exposé et rapport sur le fusil par M. Pa u l y . Rapport sur les expériences faites en 1810 et 1811 sur les armes à feu portatives de guerre. Questions et réponses sur l’effet des armes de guerre à feu portatives, principalement pour le fusil modèle de 1777, par Bo u r r y . Note sur la fabrication des lames à canon à l’usine ou martinet de Mo l s h e i m . Précis sur la Manufacture royale de Kl i n g e n t h a l (inspection de 1810 faite par le général d’Aboville), avec de g r a n d e s p l a n c h e s d é p l i a n t e s aquarellées représentant les machines de cette manufacture... Reproduction page suivante

29 86 87. Pierre Henri lepin. Balistique et batteries. Re c u e i l de mémoires et documents manuscrits réunis par le général Le p i n ; environ 300 pages in-fol. ou in-4, et 20 p l a n c h e s dépliantes grand in-fol. ou in-plano, rel. cart. dos basane fauve. 1.000/1.200 Résumé des conférences tenues à Strasbourg par MM. les officiers du Régiment de Strasbourg (1788-1789). De la construction des batteries de siège sur les pentes des montagnes, contre les places élevées ou dominées. Construction d’une batterie située à la seconde parallèle. Batteries dans l’attaque (Dantzig 1er novembre 1812). Cours de balistique de l’École de Metz. Mémoire sur l’artillerie de montagne. Mémoire sur l’effet des boulets rouges et sur la meilleure manière de s’en servir pour la défense des côtes. Mémoire du service de l’artillerie en campagne, par M. de Mo u y . Belles p l a n c h e s à la plume, certaines aquarellées, représentant l’artillerie de montagne, des fortifications etc.

88. Pierre Henri lepin. équipages de ponts. Re c u e i l de mémoires et documents manuscrits réunis par le général Le p i n ; environ 300 pages in-fol. ou in-4, et 7 p l a n c h e s dépliantes in-plano, rel. cart. dos basane fauve. 1.000/1.500 Projet de navigation au moyen de laquelle on pourrait communiquer la Flandre gallicane, l’Artois, le Hainaut, le Cambrésis et Dunkerque à Gravelines, etc., par le maréchal de Va u b a n (1706). Mémoire sur le c a n a l d e Br o mb e r g , par le capitaine La m y . Navigation de Dantzig à Custrin par le canal de Bromberg (1810). Note sur la navigation depuis Magdebourg jusqu’à Dantzig (1811). Reconnaissance faite dans la rade de Dantzig, le golfe de Héla et la pointe de cette presqu’île (1810). Des inondations de Da n t z i g . Des passages de rivières et de l’emplacement des ponts (1813). Note relative à la construction des ponts de radeaux sur le Niémen (1811). État approximatif des principaux objets nécessaires pour un équipage de pont composé de 60 bateaux d’artillerie (1816). Rapport d’une commission chargé par Lepin d’examiner l’équipage de ponts de bateaux construits à Dantzig en 1812. Devis de l’équipage de ponts de l’Armée d’Allemagne construit à Dantzig en 1811 sous les ordres de Lepin. Gr a n d e s p l a n c h e s aquarellées représentant l’équipage de ponts, un bateau d’avant-garde, le haquet à bateau d’avant-garde (Douai an XIII).... Etc.

89. Pierre Henri lepin. Mémoires sur le midi. Re c u e i l de 4 mémoires manuscrits réunis par le général Le p i n ; environ 275 pages in-fol. ou in-4, et 7 grandes p l a n c h e s aquarellées ou gravées, rel. cart. dos basane fauve. 1.000/1.200

Description de To u l o u s e . Campagne du maréchal So u l t en 1814 dans le Midi de la France, par le capitaine La p è n e , avec un g r a n d p l a n d é p l i a n t . Mémoire relatif à une guerre offensive contre l’Espagne. Voyage de Toulouse à Besançon passant par Avignon, Marseille, Toulon en 1818, par le comte d’Ar b a u d -Jo u q u e (avec référence au général Lepin). Plus une plaquette, Précis historique du canal du Languedoc, ou des deux mers...

90. Pierre Henri lepin. mémoires sur l’alsace. Re c u e i l de mémoires et documents manuscrits réunis par le général Le p i n ; environ 180 pages in-fol. ou in-4, et 9 grandes p l a n c h e s dépliantes aquarellées, rel. cart. dos basane fauve (plat sup. et premiers cahiers détachés). 2.000/2.500 Mémoire sur les places de l’Alsace (Belfort, Huningue, Brisach, Schlestadt, Strasbourg, Kehl, Saverne, etc.). Journal des opérations de l’artillerie pendant le blocus de St r a s b o u r g du 27 juin au 22 juillet 1815. Armement de la place et de la citadelle de Strasbourg au 1er août 1815. État nominatif des officiers généraux et autres de l’artillerie employés dans cette place à l’époque de juillet 1815. Reconnaissance des environs de Strasbourg. Mémoire sur l’usage de l’artillerie dans la défense de la place de Strasbourg (inspection de l’an IV). Mémoires sur les places de Schlestatt, Belfort, Phalsbourg, Listemberg... Be l l e s p l a n c h e s dépliantes à la plume et aquarellées, représentant les places fortes de St r a s b o u r g , Sé l e s tat , Be l f o r t , Mo n t b é l i a r d , Hu n i n g u e , Ne u f -Br i s a c k , Ph a l s b o u r g , Li c h t e mb e r g , la Pe t i t e ‑Pi e r r e . Reproduction page 28

30 91. Pierre Henri lepin. tactique. Re c u e i l de mémoires et documents manuscrits réunis par le général Le p i n ; environ 270 pages in-fol., et 10 p l a n c h e s à la plume ou gravées, rel. cart. dos basane fauve. 800/1.000

Mémoire servant d’instruction aux officiers de l’État-major de l’armée.E xtrait des Mémoires sur la guerre, par Fo u q u i è r e s , contenant les maximes à suivre dans les différentes opérations militaires. Tactique de l’artillerie (extrait de Gu i b e r t ). Traité élémentaire de l’art militaire par Ga y d e Ve r n o n (1805). Mémoire sur la défense des places considérées principalement sous le rapport de l’artillerie, extrait de l’Essai sur les fortifications de Bo u s m a r (Dantzig 1812). Tables du tir des bouches à feu (extrait du Mouvement des projectiles par Lo mb a r d ). Mémoire concernant la disposition des places fortifiées sur les frontières d’un royaume... par Co r m o n t a i g n e , ingénieur ordinaire du Roi, capitaine réformé au Régiment de Novarre, 1732. Mémorial de Co r m o n t a i g n e (défense des places).

92. Pierre Henri lepin. De u x r e c u e i l s de mémoires et documents manuscrits réunis par le général Le p i n ; 2 vol. in-fol. de 210 pages et 5 p l a n c h e s aquarellées, et 169 pages, rel. cart. dos basane fauve. 1.200/1.500

* Fr a n c h e -Co m t é . Mémoire succinct sur la frontière de France, comprise entre le département des Vosges et celui des Hautes-Alpes (1816). Mémoire de reconnaissances (an VIII). Répartition des troupes de réserve et de quelques bataillons de garnison pour assurer la frontière du Jura. Mémoire sur l’importance de la place de Be s a n ç o n . Projets et devis pour l’établissement d’une école d’artillerie et d’un arsenal de construction à Besançon. Mémoire sur les améliorations à faire au polygone de Besançon. Mémoire historique sur les fortifications de Sa l i n s . Mémoire historique sur la ville de Salins par M. Ve r n i e r d’Ho z i e r . Avec des p l a n s dépliants aquarellés des châteaux de Jo u x et de Bl a n m o n t (1749), Be s a n ç o n , Sa l i n s et ses forts. * It a l i e . Manuscrit reproduisant des lettres de l’Armée d’Italie, et des mémoires contemporains sur Legnago, Mantoue, Peschiera, Bergame, Milan, Pavie, Orcinovi, Plaisance, Pitziglitonne, et les forges, usines, moulins à poudre et nitrières de la République italienne... Reproduction page 28 * * * * *

93. Léopold, duc de lorraine (1679-1729). P.S., Lunéville 28 novembre 1727 ; vélin in-plano. 150/200

Le t t r e s p a t e n t e s confirmant le contrat portant acquisition de la maison de« notre amé et féal conseiller secretaire de nos commandements et finances Georges Br o ü e t », pour être annexé et faire une dépendance du château de Lu n é v i l l e ... On joint un certificat de 1682 par François Vaillier, notaire au tabellionage de Bar.

94. LOUIS XII (1462-1515) Roi de France. L.S. « Loys », Blois 27 juillet [1509], à Charles d’Amb o i s e , Seigneur de Ch a u m o n t , « grant maistre mareschal et admiral de France mon lieutenant general dela les monts » ; contresignée par Florimond Ro b e r t e t (1458-1527) ; 2 pages in‑fol., adresse (portrait gravé joint). 4.000/5.000

94 31 Intéressante l e t t r e s u r l e s g u e r r e s d’It a l i e , o ù l a s i t u a t i o n d e s Fr a n ç a i s d e v i e n t critique. [Charles II d’Amb o i s e , seigneur de Ch a u m o n t (1473-1511) fut grand-maître, maréchal et amiral de France ; Louis XII l’avait nommé en 1501 son lieutenant général en Lombardie ; il fut gouverneur du duché de Milan et de la seigneurie de Gênes (il y avait réprimé la révolte des Génois en 1507). Deux mois plus tôt, il s’était illustré à la bataille d’Agnadel (14 mai) contre les Vénitiens, aux côtés de Louis XII et de Bayard.] Il l’informe de l’échec du siège de Gênes projeté par Marcantonio Co l o n n a et Ottaviano Fr e g o s o : « Marc Anthoine Colonne et Octavyen Fregouse se sont retirez et nont osé executer leur entreprise cognoissant les provisions quon avoit données […] et la bonne disposition de la Cité ». Le gouverneur de Gênes lui mande aussi « que les galleres venissiennes sestoient pareillement retirées et que Pregent avecq tout son equippage les poursuivoit tant quil estoit possible ». Il se réjouit de ces bonnes nouvelles, mais il recommande qu’on ne fasse pour Gênes « aucune deppence inutille et superflue ». Il lui demande de venir au plus tôt près de lui avec six cents hommes d’armes. « En regard des mil hommes que avez envoyé audit gouverneur par le nom des cappitaines qui les conduysent ilz sont du nombre des cinq mille que javoys ordonné retenir qui a esté tresbien advisé. Car par ce moyen ilz ne me reviendront à charge ne deppense plus grande. Je vous prie faire donner provision à leur payement en sorte quilz puissent demeurer la et servir ». Il a appris « la delivrance du marquis de Ma n t o u e [Francesco II Go n z a g a (1466-1519)], de laquelle je suis tresaise, pourveu quelle ait esté telle quelle doit et quil se conduise sagement, ce qui se verra et cognoistra bien tost. Et pource ayez y lueil, et mesmement au fait de la compagnie. Et me semble que vous y la devrez tenir et fere loger ensemble et Francoys et Itallyens plus tost que souffrir que lesdits Italliens soient dedans ses places au pays Bressan [Brescia]. Car sil venoit à volter ceulx la vous y feroient la guerre. Parquoy je vous prie y penser et adviser. Pareillement vous prie faire adviser qui est dedans Luna, et sil y a nombre de gens soit de pié ou de cheval car a ce quon ma dit ilz ne sont trop bons François »…

95. LOUIS XVIII (1755-1824) Roi de France. Ma n u s c r i t autographe, 1796 ; 20 pages in-fol., avec ratures et corrections, et additions dans les marges. 4.000/5.000

Tr è s intéressante r e l a t i o n p a r Lo u i s XVIII d e s o n e x i l , s e s c o mb a t s , e t s e s douloureuses p r é o cc u p a t i o n s p o l i t i q u e s e t personnelles e n 1796. Ce texte, écrit à la troisième personne, probablement en vue de ses Mémoires, paraît être inédit. Louis XVIII passe en revue quelques affaires du début de l’année : le choix d’émissaires auprès de ses représentants à Londres et à Madrid, Ha r c o u r t et Ha v r é ; les différences d’opinion avec Mo n s i e u r quant à la nomination du prince de Ro h a n comme successeur à Pu i s a y e , en Bretagne ; le ralliement de M. d’An d r é ... Le 13 avril 1796, le Sénat de Venise fit signifier au Roi qu’il eût à sortir des États de la République, et le même jour, l’excellent Lord Macartney lui apprit qu’il était rappelé d’auprès de lui ; il ne s’agissait pourtant pas d’un double abandon... Il évoque les difficultés de sortir de Venise, parmi tant d’intrigues, et l’itinéraire pour parvenir à l’armée de Co n d é . « Les premiers jours de Riegel pûrent s’appeller Honey-moon yvresse de joye de toute l’Armée », à peine embittered par une ridicule critique de La Va u g u y o n sur le discours prononcé par le Roi à la mémoire de Ch a r e t t e . Mais la Cour de Vienne et la Russie demandèrent au Roi de quitter l’armée. Le duc d’Or l é a n s [le futur Lo u i s -Ph i l i p p e ] intriguait pour obtenir son pardon. Cependant le 31 mai, l’armistice fut rompu. L’Archiduc poussa l’ennemi jusqu’auprès de Düsseldorf, puis Mo r e a u passa le Rhin et s’empara de Kehl. L’armée de Condé « se porta à Cappel, où chacun, à commencer par le Roi, coucha sur la paille ». Le duc d’En g h i e n

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32 « arriva, semblable au vainqueur de Rocroy et proposa à son grand-pere de reprendre Kehl l’épée à la main »... Le Roi explique comment les Autrichiens en décidèrent autrement, et comment il établit son quartier au château de Mahlberg, près de Küpenheim. « En entrant dans Küpenheim, il apprit qu’on tiroit des coups de fusil du côté de Friesenheim et que l’Infanterie noble se mettoit en mouvement pour s’y rendre. Cette nouvelle lui fit hâter sa marche, arrivé sur un petit rideau d’où l’on découvre toute la plaine, il fut apperçû par le second bataillon qui étoit encore en marche et occupoit toute la chaussée. Il faudroit être en même temps Peintre et Poëte pour représenter ces braves chevaliers, [...] croyant reconnoître le Roi, puis doutant, puis certains que c’étoit lui, s’ouvrant d’eux‑mêmes pour lui donner passage à travers leurs rangs et embrasant les cieux du cri de vive le Roi. Le Roi de son côté, touché jusqu’aux larmes d’un amour si vivement exprimé, n’y pouvant répondre que par ses regards et redoublant de train pour tâcher de s’en montrer digne, un simple récit ne peut rendre tout cela. La cavalerie étoit en bataille en avant du village de Dingling, ce fut à sa tête que le Roi trouva M. le Pce de Co n d é , qui, aussi craintif pour son souverain, que valeureux pour lui-même, parut visiblement affecté de voir le Roi si en avant. Le Roi s’en apperçut et lui dit en riant : Comment, mon cousin, avez vous crû qu’il y eût bal sans que j’y vînsse ? »... En marge de ce passage, il se demande : « N’y a t’il pas un peu trop de poësie dans ce morceau ? » Il raconte la suite des opérations : la retraite devant Mo r e a u , les fatigues, la dernière vue des plaines d’Alsace où, « moins d’un mois auparavant, il avoit l’espoir bien fondé de pénétrer, l’épée dans une main, l’olivier dans l’autre ». Pour justifier sa décision de quitter l’armée, il compare sa situation à celle de son aïeul, Emmanuel Philibert, duc de Savoie, qui dépouillé de ses États par la France se mit au service de l’Espagne et les reconquit. Mais, différence essentielle, si Louis XVIII est venu rejoindre l’armée, c’est « parceque le canon étoit braqué sur la France et qu’il pouvoit, qu’il devoit espérer de contribuer de sa personne, de son sang, à délivrer ses sujets de la plus odieuse tyrannie et à les rendre à leur pere, à leurs loix, au bonheur »... Mais le corps de Condé n’était désormais plus qu’une division autrichienne. « Le Roi étoit libre et une seule goutte de sang françois, que pour la défense des Etats Autrichiens, sa main eût alors versée, y eût fait une tache plus ineffaçable, que tout le sang du Roi Duncan, sur celles de Lady Macbeth ». Il a donc bien fait de quitter l’armée... Puis il analyse longuement la campagne d’Allemagne qui devait occuper les mois à venir, parlant avec admiration des exploits de Mo r e a u et des efforts des émigrés. Lui-même, retiré à Dillingen, sollicita un asile de son neveu l’Électeur de Saxe. Il y fut victime d’un attentat : il donne des détails sur sa blessure à la tête, l’intense émotion qu’elle suscita dans l’entourage royal, la réaction populaire. Il note, concernant le coup de feu : « Le Roi a sçû qui l’avoit tiré, mais il a crû en ensevelissant ce secret dans son cœur, rendre hommage à la mémoire chérie de celle qui avoit tout vû, tout sçu, tout oublié »... Il reprit ses errances : Ingoldstadt, Beilengries, Amberg, Bayreuth, Hof, Reichenbach (il commente la convention honteuse qui y fut signée en 1790), Zwickau, où il apprit le refus définitif de l’Électeur de Saxe. « Si les Etats de ce Prince eûssent été en 1ere ligne, on concevroit qu’il les eût fermés, quoiqu’en gémissant, à son cousin-germain qui ne pouvoit, sur la surface du globe, trouver une pierre pour y reposer sa tête ensanglantée ». Mais il est « couvert d’un côté par la ligne de neutralité et de l’autre, par la Bohême et les forces encore de l’Autriche »... Il alla ensuite à Altenberg, où il apprécia les attentions du duc de Saxe-Gotha, puis Bornas et Leipzig, où l’on négocia avec les princes d’Anhalt. En vain. « La position du Roi devint alors extrêmement affligeante. L’asyle lui étoit refusé par les Souverains des deux rives de l’Elbe, les Patriotes étoient maîtres de la Franconie, de la Souabe et d’une partie de la Baviere. Quand la politique eût permis au Roi de demander retraite à l’Empereur, il n’auroit encore pû y penser, François II s’étoit trop nettement expliqué là dessus, dès 1793. Il ne restoit donc plus qu’une ressource, celle de s’enfoncer dans la ligne de neutralité, elle étoit bien précaire, mais il fallut s’y arrêter et le Roi chargea le Mal de Ca s t r i e s , auquel le D. de Br u n s w i c k avoit de lui-même, offert un asyle chez lui, d’une lettre pour ce Pce et en même temps, de négocier son admission dans ses Etats »... Il conclut en livrant des détails sur la difficile élaboration d’une adresse aux Français : sa blessure à la tête, les disputes des ministres, la jalousie de M. de La Va u g u y o n rendirent les débats du Conseil excessivement pénibles, et le Roi se résolut à publier l’adresse... f 96. louis xviii (1755-1824) Roi de France. P.S., château de Mittau 7/18 juin 1798 ; obl. in-8 (pli renforcé au verso). 100/120 « La dame de Noiseville nous aiant fait demander un temoignage en sa faveur, nous declarons être de nôtre connoissance que ladite dame de Noiseville est toujours demeurée fidèle aux principes de la monarchie envers nous »…

97. LOUIS XVIII (1755-1824) Roi de France. Ma n u s c r i t autographe, Problême. L’ouvrage intitulé, Mémoires de Louis XIV, est-il véritablement de lui ? ; 6 pages in-4. 2.000/2.500

Intéressante é t u d e o ù Lo u i s XVIII a n a l y s e l’a u t h e n t i c i t é d e s Mé m o i r e s d e s o n a n c ê t r e Lo u i s XIV. Elle semble inédite. Louis XVIII aborde le problème de l’authenticité de cet ouvrage en se posant six questions. « L’ouvrage semble t’il avoir été fait à la date qu’on lui donne, ou lui être postérieur ? » La langue française, fixée par les Lettres provinciales, a quelque peu évolué depuis, et un lecteur attentif doit y être sensible : « Lorsque les Mémoires de la Princesse Palatine parurent, je fus presque seul à les regarder comme pseudonymes. [...] le coloris étoit trop moderne »... En revanche, il n’hésite pas à dater les Mémoires de Louis XIV des environs de 1680, « époque du mariage du grand Dauphin, auquel ils sont adressés »... Il se demande ensuite si le style est celui d’un « auteur de profession » ou d’un « homme du monde », et relève certains défauts de composition qu’un homme de lettres eût évités... « Louis XIV étoit-il capable de le produire ? » En dépit du jugement sévère des « soi-disants philosophes », le Roi avait su compléter une éducation quelque peu négligée. L’abbé de Choisy et Saint-Simon temoignent de « la pureté de son langage » et de « la prestesse » de son discours, il fréquentait Boileau et Racine ; aussi l’ouvrage n’est-il pas au-dessus de sa portée... La question de savoir si le document porte « l’empreinte du caractère de ce Prince » suscite la réponse la plus longue, dans laquelle Louis XVIII examine en particulier « l’opinion un peu trop étendue qu’il avoit de son autorité, son amour pour les louanges, son grand et sincere attachement à la Religion et en même temps, son penchant à l’amour ». Il souligne la coïncidence des deux derniers traits dans ce texte écrit à l’époque de la passion de Louis XIV pour Mme de Fontanges : « Il n’est pas étonnant qu’il parlât à son fils le langage de la morale religieuse et qu’en même temps il sentît qu’il y pourroit manquer, qu’il le conseillât en bon Chrétien et en pere tendre, mais qu’il lui donnât en Roi qui connoît les dangers d’une maîtresse pour l’Etat, des avis sur sa conduite en pareille occasion. C’est à mon sens le trait le plus caractéristique de tout l’ouvrage »... Après avoir rejeté l’idée qu’un contemporain ait pu écrire cet ouvrage, Louis XVIII explique pourquoi ces Mémoires sont restés si longtemps ignorés. « L’étonnement cesse, lorsqu’on songe que bien rarement on éleve un monument de cette espece à un Roi qui vient de mourir, on craint de blesser le successeur et je trouve fort simple que le Maréchal de Noailles, dépositaire du manuscrit, l’ait d’abord gardé chez lui et ensuite déposé à la Bibliothèque du Roi »...

33 Il conclut en faveur de l’authenticité : « Il résulte de cet examen : que l’ouvrage est du temps ; qu’il n’est point d’un Auteur de profession ; que Louis XIV a pû le produire ; qu’il porte l’empreinte du caractere de ce Prince ; que nul autre na pû en être l’Auteur ; enfin qu’il n’y a point d’objections solides à opposer à ces solutions. Je conclus donc que l’ouvrage est véritablement de Louis XIV »...

98. louis -philippe (1773-1850) Roi des Français. 2 L.A.S. (monogramme), 1830-1836, [à Adolphe Th i e r s ] ; 1 page et demie in-4 et demi page in-8. 300/400

3 novembre 1830 : « Les deux coins qui me sont présentés par Mr de Su s s y pour les Monnaies, sont décidément mauvais. Ils me font faire une figure que j’espère, ne pas avoir, & sous laquelle il m’est pénible d’être exhibé. Le moins mauvais est celui de Mr Ti o l l i e r , mais Mr de Sussy me dit qu’il lui faut un ordre de vous pour frapper avec ce coin, & ensuite un autre ordre pour ouvrir un concours afin d’obtenir de meilleurs coins »... 11 juillet 1836 : « veuillés faire avertir le général baron Fa g e l que je le recevrai demain mardi à une heure à Neuilly pour qu’il me remette la lettre du Roi des Pays-Bas »...

99. louis -philippe. P.S., contresignée par Félix Ba r t h e , ministre secrétaire d’État de la Justice et des Cultes, Palais des Tuileries 3 novembre 1837 ; vélin in plano, fragment de sceau cire verte pendant sur rubans roses et verts, dans son étui métallique. 200/250

Le t t r e s d’é r e c t i o n d e m a j o r a t en faveur de Charles-Louis Huguet, marquis de Sé m o n v i l l e (1759-1839), Pair de France, Grand Référendaire honoraire de la Chambre des Pairs. Le marquis a fondé, au titre de comte, par lettres patentes de mai 1808, un majorat transmissible à son beau-fils puîné et fils adoptif, le comte Louis-Désiré de Mo n t h o l o n -Sé m o n v i l l e . Les présentes lettres remplacent le bien dépendant de la terre de Grandpré dans l’arrondissement de Vouziers (Ardennes), « par une inscription de rente de cinq pour cent consolidée, de la même somme de neuf mille francs, portée en son nom sur le Grand Livre de la Dette publique », transmissible, avec des biens conservés dans le département de la Meuse, d’un revenu annuel de 10 000 francs, « comme avant le présent échange, avec le Titre de Marquis sous lequel est instituée la Pairie »...

100. [louis-philippe]. Lettre adressée à Adolphe Th i e r s , [Paris 30 juillet 1830] ; 1 page in-12, adresse « Monsieur à Passy ». 200/250

In t é r e s s a n t d o c u m e n t s u r l e s d é b u t s d e l a m o n a r c h i e d e Ju i l l e t . « Le duc d’Orléans accepte. Il est arrivé à trois heures du matin de Neuilly, à pied, avec un de ses aides de camp. Il l’a fait dire aussitôt à M. La ff i t t e qui, vu l’accident de sa jambe, n’a pas pu se rendre chez lui, à moins d’y aller en chaise à porteur, comme il va à la Chambre. Alors le Duc d’Orléans a envoié chez lui une seconde fois, lui a fait dire qu’il recevrait la Comon députée vers lui, à huit heures [...]. Le Duc est arrivé avec la cocarde tricolore. Il se prêtera à toutes les conditions réclamées par l’intérêt du pays ».

101. marie -antoinette (1755-1793) Reine de France. L.A., 30 juillet 1791, [à la duchesse de Fi t z -Ja m e s ] ; 1 page in-8. 12.000/15.000

Ém o u v a n t e l e t t r e d’a d i e u x à s a d a m e d’h o n n e u r , p a r t i e e n émigration, é c r i t e q u e l q u e s s e m a i n e s a p r è s l e r e t o u r d e Va r e n n e s . « J’ai une occasion sure jusqu’à Turin ma chere duchesse, de la elle mettra ma lettre a la poste. Il m’est impossible de ne pas vous

101 34 dire un mot, mais n’en parlé pas a cause de mes tantes auquelles je n’ecris point. J’ai ete bien occuppée de vous de vos inquietudes. Je connois trop votre amitié pour en douter ; j’ai vue vos lettres elles m’ont touchée aux larmes, j’ai reçu depuis mon retour celle que vous m’avez ecrite helas ma chere duchesse, quant je vous pressois tant de partire j’esperois bien que nous nous rejoinderions d’une maniere plus heureuse, mais il faut renoncer a cette idée. Adieu, ma chere duchesse, je n’existe que pour sentire nos malheures, plaindre et aimer mes amis, dans ce nombre vous serez toujours une des premieres, je vous embrasse de tout mon cœur ». Cette lettre, qui semble être inédite, est encadrée avec une m è c h e d e c h e v e u x de la Reine. La lettre et les cheveux ont été donnés en 1917 par la comtesse de Vaulchier née Fitz-James, et sont restés depuis dans la même famille. 102. marine . 14 lettres ou pièces, XVIIIe-XIXe siècle (qqs défauts). 300/400

Mémoire de l’instruction du procès de Ke r g u e l e n et du Ch e y r o n , résumant les témoignages et les faits (Brest 15 mai 1775). Certificat d’embarcation délivré par le commissaire de la Marine (Toulon an XI). Supplique (minute) d’un capitaine de navire au ministre de la Justice, pour obtenir la nationalité française (Havre 1821). 3 cahiers de minutes de lettres : Havre 1822-1823 ; Saint‑Thomas, Port‑au‑Prince, Havre 1824 ; et Havre, Rouen, Lima etc. 1827-1829. Connaissement (Port-au-Prince 1823, et un vierge). « Renseignements sur les perles ». Lettres diverses. Plus Le Jean Bart, almanach du marin pour l’année 1893. 103. Jean-Claude-Hippolyte Méhée de la Touche (1760-1826) écrivain et espion. L.A.S., [13 frimaire], à un concitoyen ; 1 page in-4. 150/200 Il a appris « que la commission d’instruction publique dont vous êtes membre était venue en grande cérémonie dénoncer ma feuille. [...] il faut bien m’habituer à trouver bon que l’on me dénonce à mon tour. Une seule chose m’étonne, c’est que la commission d’instruction publique ait vu sans scandale, l’article qui l’a effrayé, dans cinq ou six feuilles qui l’ont répété avec une affectation bien singulière et que cette même commission me dénonce moi, seul et par une préférence bien digne de remarque, au moment où j’indique assés par les expressions dont je me sers, combien j’étais indigné qu’on osat réveiller dans les esprits le souvenir du prisonnier oublié »… f 104. Clemens, prince de metternich (1773-1859). L.A.S., à un ambassadeur ; 3 pages et quart in-8. 300/400 Il lui envoie une pièce à « faire entrer comme un compte rendu de votre part dans le texte de vos dépêches ». Le temps lui manque pour écrire au Prince Es t e r h a z y . Mais il donne « les termes précis de la déclaration du Reiss Effendi à l’Internonce qui devra intéresser votre Cour. “La Sublime Porte pénétrée de toutes les preuves d’amitié que la Cour de Vienne ne cesse de lui donner, profite avec plaisir de l’occasion d’en témoigner sa reconnaissance à S.M. l’Empr d’Autriche. C’est à sa considération que la Se Pe s’est déterminée à éloigner les Bash Reclis Agas des deux Principautés. Ils seront remplacés par de simples officiers dont le grade ne pourra point donner de l’ombrage, en un mot tout y sera rétabli sur l’ancien pied »...

107

35 105. Honoré-Gabriel de Riquetti, comte de mirabeau (1749-1791). L.A.S., Mirabeau 7 juin 1773, à son cher Gé r e n t e l ; demi page in-4. 500/600 « Vous n’entendez donc pas le françois, [...] je n’ai pas un liard dans la maison, et ma femme part sans un sol pour Aix. Pour moi malgré tout le desir que j’aurois d’aller tenir votre enfant, je ne le sçaurois que je n’aye payé ici mon attelier et des dettes criardes qui m’y détiennent ; [...] je ne sçais que devenir si je n’ai pas mercredi de l’argent »... On j o i n t une L.A.S. de son père, Argenteuil 1er juillet 1789, à M. de Mautord, notaire, au sujet d’un contrat. 106. Gaspard monge (1746-1818) le grand géomètre, ministre de la Marine, fondateur de l’École Polytechnique. P.S. « Le Cte de Péluse Monge » avec apostille autogr., [1813] ; 1 page obl. in-8. 100/150 « J’ai reçu de Monsieur Marielle quartier maître pour mon traitement à l’Ecole polytechnique du 1er janvier 1813 au 1er octobre même année, la somme de deux mille deux cent cinquante francs »... On j o i n t 5 livres ou plaquettes consacrés à Monge (1818-1861), 3 sont reliés, dont [Jo m a r d ], Souvenirs sur Gaspard Monge et ses rapports avec Napoléon (1853)..

107. N apoléon Ier (1769-1821) Empereur. Ma n u s c r i t autographe, [mars ? 1794] ; 1 page oblong petit in-4 (13 lignes). 10.000/15.000

Pr o j e t a u t o g r a p h e p o u r l a d é f e n s e d’A j a cc i o . Ce manuscrit est lié au projet d’expédition sur la Corse, pour mettre l’île à l’abri d’une attaque anglaise. [Le 24 mars 1794, le Représentant du peuple Saliceti écrivait à Paris qu’il avait chargé le général Buonaparte de se rendre à Nice afin de tout préparer pour le succès de l’expédition de Corse.] « Batterie du Parc. La Batterie du Parc sera composée de 3 facces l’une regardant le passage entre Aspreto et la citadelle, le second l’entrée du port, le 3ème l’intérieur du port. Elle aura 9 pièces de canons montés sur des affus de côtes.Il y a une maison qui servira de corps de garde ». « Batterie du L’on peut construire une batterie pour battre les batimens qui s’embosseroient contre la citadelle et deffendre le debarquement dans le village de St Francesco. Elle auroit l’avantage d’obliger les batimens de se tenir au large de la côte. Elle sera de 4 pièces de canons placés sur des affus de côtes». [Ce paragraphe a été biffé.] [Situées à côté de la maison natale de Napoléon Bonaparte à Ajaccio, les collines d’Aspretto dominent la rade. C’est à Aspretto que dans des conditions rocambolesques Napoléon vint recueillir sa mère fuyant les troupes de Paoli le 31 mai 1793.]

Reproduction page précédente

108. N apoléon Ier. P.S. « Bonaparte » sur une L.A.S. à lui adressée par le général Mathieu Du m a s , « Conseiller d’État et chef d’État-major du camp de Bruges », Paris 15 fructidor XI (2 septembre 1803) ; 1 page in‑fol. à en-tête Conseil d’État et vignette. 800/1000

Du m a s , qui vient d’être nommé chef d’état-major du camp de Bruges, demande au Premier Consul « de bien vouloir m’accorder pendant que je serai employé au service extraordinaire de l’Armée, la continuation de la totalité de mon traitement de Conseiller d’État », étant chargé d’une famille nombreuse et se trouvant dans une situation financière difficile… Le 27 septembre, à Saint‑Cloud, le Premier Consul donne son accord.

109. N apoléon Ier. L.S. « Bonaparte » avec 6 m o t s a u t o g r a p h e s , Paris 3 vendémiaire XII (24 septembre 1803), au Ministre de la Marine [Denis De c r è s ] ; la leyttre est écrite par Me n n e v a l ; demi-page in‑4, vignette gravée de B. Roger Bonaparte Ier Consul de la République. 1.500/2.000

Su r l e s An t i l l e s . « Il est nécessaire […] pour que je puisse disposer des hommes qui arrivent de Ste Lucie, Tobago et autres Antilles, que je sache à quels corps ils appartiennent »… Bo n a p a r t e a a j o u t é d e s a m a i n : « et de quel dépôt ils sont partis ».

110. NAPOL ÉON Ier. L.S. « Nap », Saint-Cloud 26 avril 1806, à Jean-Baptiste Nompère de Ch a m p a g n y , ministre de l’Intérieur ; la lettre est écrite par Fa i n ; 3 pages in‑4. 1.000/1.500

Im p o r t a n t e e t l o n g u e l e t t r e s u r l e s d e v o i r s d e p r é f e t s e t l e s a t t r i b u t i o n s d e s m a i r e s . Napoléon est furieux contre les agissements de l’adjoint au maire de Dijon et l’attitude du préfet : « Le Préfet n’avait pas le droit de nommer un commissaire pour recevoir le Serment du maire ; il n’avait pas le droit […] de rendre public et de placer ainsi un magistrat respectable dans l’alternative ou de subir le déshonneur ou de faire un coup de tête. Par la publicité donnée à son arrêté, le Préfet a fait un appel au public qui n’avait point à se mêler de cette discussion. Il ne s’est pas comporté dans cette circonstance avec cet esprit de conciliation dont il est dans mon intention que mes agens usent entre eux. La subordination civile n’est point aveugle et absolue : elle admet des raisonnemens et des observations, quelque puisse être la hiérarchie des autorités ». Il détermine les rôles de chaque fonction : « Le Préfet est un magistrat populaire ; mais le Maire est plus particulièrement le magistrat de la ville ; les honneurs qu’on accorde à ce dernier, lors d’une installation solennelle, sont une marque de considération pour la Ville et une fête communale. Je n’exige d’obéissance aveugle que dans le militaire. […] Dans l’ordre militaire qui est sans application, pour les choses civiles, un ordre de moi n’est rien, s’il n’est transmis en suivant les degrés de la hiérarchie ; mais un décret contresigné par mon ministre, s’exécute de lui‑ême dans l’ordre civil. Les Préfets ne sont que trop enclins à un gouvernement tranchant, contraire à mes principes et à l’organisation administrative »… Et Napoléon de développer longuement l’affaire de Dijon, et de manifester un très vif mécontentement... L’autorité des Préfets est trop considérable pour tolérer ce genre d’abus, et il demande à Champagny d’envoyer aux Préfets une circulaire leur interdisant d’imprimer « aucun arrêté contre les officiers municipaux et leurs subordonnés. C’est vous qui êtes juge des administrations et non la ville ou le département, à moins qu’on ne veuille que le peuple délibère ». Les choses ont changé, et dans « l’ancien ordre des choses », de telles contestations « étoient constamment un objet de désordre et de scandale ». La règle doit être fixe « qu’un maire nommé par moi, doit être installé avec solennité dans la maison commune et que son serment doit être prêté entre les mains du Préfet ou entre celles de celui, qui par une distinction honorable, aurait été chargé de le recevoir par mon Décret »…

36 111. N apoléon Ier. L.S « NP », Saint-Cloud 20 septembre 1810, au général Du r o c , duc de Fr i o u l ; la lettre est écrite par Me n n e v a l ; 1 page in‑4 (cote d’inventaire, et cachet de la collection Crawford). 1.000/1.200

In s t r u c t i o n s a u Gr a n d Ma r é c h a l d u Pa l a i s . Il y aura dimanche (23 septembre) à Paris une « parade où se trouveront la légion Portugaise, le bataillon de marche d’arrière garde de l’Armée d’Espagne, la Garde Hollandaise & la Garde Française. Le Prince d’Eckmülh [Da v o u t ] donnera à dîner aux officiersP ortugais & ma Garde aux soldats Portugais. J’aurai messe à Paris. Je recevrai les ambassadeurs. J’irai le soir à l’Opéra. Je désire que ce soit annoncé, et qu’on donne les Bayadères [opéra de Catel]. Le soir je reviendrai coucher à S. Cloud ». Il prévoit mardi d’aller à Grosbois, en passant par Choisy : « j’y déjeunerai, j’y chasserai », puis il retournera à Fontainebleau : « L’équipage de chasse & une partie de mes écuries partiront lundi pour Fontainebleau ».

112. N apoléon Ier. P.S. « NP », Trianon 13 juillet 1811, sur une L.S. de Cl a r k e duc de Fe l t r e , Ministre de la Guerre, 10 juillet 1811 ; 1 page in‑fol., en-tête Rapport à Sa Majesté l’Empereur et Roi. 500/700 Supplique en faveur du « Lieutenant espagnol de Mata Sanchez qui a fait partie de la Division Nord et qui a été envoyé à Châlons‑Sur‑Marne après avoir fait sa soumission », dont la solde de 45 francs ne suffit pas à l’entretien de « deux enfants en bas âge et de sa femme enceinte de six mois », et qui demande quelque secours. Clarke insiste sur « la position malheureuse de cet officier qui s’est rendu recommandable par sa bonne conduite », qui souhaite retourner dans sa patrie avec sa famille... Napoléon donne son accord.

113. N apoléon Ier. Ap o s t i l l e autographe signée « appr NP », sur une L.S. du Ministre de la Guerre Cl a r k e duc de Fe l t r e , 24 octobre 1811 ; 1 page in‑fol., en-tête Rapport à Sa Majesté l’Empereur et Roi. 800/900

Au s u j e t d u r e c r u t e m e n t d e l a Ge n d a r m e r i e d’Es p a g n e . « Votre Majesté en ordonnant la formation d’un dépôt destiné au recrutement de la Gendarmerie d’Espagne, a prescrit que ce Dépôt fût toujours maintenu au complet de 200 gendarmes à pied et de 100 gendarmes à cheval ». Il faut encore faire appel aux régiments de ligne pour renflouer ce dépôt qui a dû fournir quantité de détachements aux escadrons : « le Général Bu q u e t demande le renvoi en France de 200 gendarmes qui sont employés en Espagne et qui ne peuvent y rendre tout le service que les circonstances exigent », car pour être bon gendarme en Espagne, « il faut être très fort et en état de se battre corps à corps », et sous cet angle les gendarmes qui viennent de la ligne valent mieux que ceux qui sont donnés par les légions des départements… Le Ministre demande donc que soient extraits « 3 hommes propres au service de la gendarmerie en Espagne, de chacun des régimens ou Dépôts des régimens qui sont stationnés dans les départements en deçà des Alpes »… En marge, Napoléon a approuvé de sa main, le 30 octobre à Ni m è g u e .

114. N apoléon Ier. L.S. « NP » avec 3 m o t s a u t o g r a p h e s , Erfurt 26 avril 1813, au Prince Archichancelier Ca mb a c é r è s ; la lettre est écrite par Me n n e v a l ; 1 page et demie in‑4. 1.500/2.000

Intéressante l e t t r e d’i n s t r u c t i o n s p o u r n e p a s i n q u i é t e r l’Im p é r a t r i c e Ma r i e -Lo u i s e , a l o r s q u ’il s’e n l i s e d a n s l a Ca m p a g n e d e Pr u s s e . Napoléon évoque d’abord les nominations de marins par le ministre de la Marine, et la question des gouvernements généraux en Hollande, Piémont et Toscane… « Je pense que le ministre de la police ne doit adresser ses rapports qu’à vous, et que vous ne devez montrer à l’Impératrice que ce qu’il est bon qu’elle sache. Il est inutile de lui parler de choses qui pourraient l’inquiéter ou salir son esprit. […] La même chose doit être pour tous les ministres : ils ne doivent pas lui parler de choses qui pourraient l’inquiéter ou la peiner »… Et il ajoute d e s a m a i n : « Tout va bien ».

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115. napol éon iII (1808-1873). L.S., Camden Place, Chislehurst 2 novembre 1872, à Du b o i s d e Ja n c i g n y ; 1 page in-8. 200/300 Il a lu avec intérêt sa brochure : « L’expression des sentiments de dévouement qui l’accompagnait m’a vivment touché et je l’ai reçue avec plaisir, quoique j’aie toujours pensé que vous étiez de ceux restés fidèles au malheur »... On j o i n t 11 documents : avis d’un deuil de trois mois pour la mort de l’Empereur (10 janvier 1873) ; L.A.S. du duc de Ba s s a n o relative aux condoléances transmises à l’Impératrice et au Prince (Chislehurst 31 janvier) ;. L.A.S. de l’abbé Métairie (Chislehurst 11 août 1879) à l’amiral de La Roncière-Le Nourry, sur la mort du Prince Impérial : « L’Impératrice raisonne son malheur avec une logique si vraie qu’elle ne laisse aucune prise à la réplique »... ; 2 photographies représentant le Prince enfant ; cartes commémoratives du Prince Impérial avec sa prière...

37 116. Alfred naquet (1834-1916) homme politique, il fit voter la loi sur le divorce. 3 L.A.S., Paris 1904 et 1907, [à Georges Yv e t o t ] ; 9 pages in-8. 200/250

Intéressante c orrespondan c e p o l i t i q u e . 14 octobre 1904. « Il ne saurait être douteux que le militarisme et les religions ne soient les deux plus redoutables obstacles que rencontrent devant eux les ouvriers du progrès social. Tout ce qui rapprochera les peuples dans une grande fédération, Européenne aujourd’hui, mondiale demain, tout ce qui affranchira les consciences individuelles des croyances surannées & des superstititions ridicules aidera, au contraire, à la constitution de la société de justice et de liberté, à laquelle tous les hommes conscients de leurs devoirs entendent consacrer leurs efforts et leur vie ». Il applaudit donc à son association antimilitariste... 15 novembre 1907 : « Je ne partage pas toutes vos idées, mais nous sommes divisés par des questions de tactique & non pas des différences de vues sur le but à atteindre. En outre j’ai la plus profonde estime pour l’homme d’intelligence et conviction que vous êtes »... 25 novembre 1907. Sa santé très atteinte l’empêchera d’être des leurs et de dire ce qu’il pense des « maisons de correction » pour personnes acquittées de l’accusation d’un délit d’opinion. Il fustige l’inconséquence du parti radical qui a eu tant à souffrir jadis des procès pour délits d’opinion. « M. Fa l l i è r e s s’honore chaque jour en arrachant des têtes à Deibler malgré les cris d’une foule avide de sang ; et Cl e m e n c e a u sur ce point semble être demeuré fidèle à ses principes [...] Mais s’il est beau de sauver la tête même d’un apache au prix de sa propre popularité, il serait par contre odieux de sacrifier de gaîté de cœur deux honnêtes jeunes gens, républicains, socialistes, épris d’amour pour la justice & la liberté, sous le prétexte qu’ils ont signé une affiche antimilitariste »... Il ne met pas notre république bourgeoise sur le même pied que l’empire allemand et il ne prêche pas la désertion devant l’ennemi, mais il comprend l’état d’esprit de ceux qui se livrent à cette propagande...

117. Dimitri navachine (1889-1937) banquier, économiste et agent soviétique, assassiné par la Cagoule. 2 L.A.S., 1923-1925 ; 4 pages in-8 (2 au verso de bulletins de L’Illustration économique et financière). 120/150 Paris 14 septembre 1923. « Je part aujourdui pour Berlin d’où je crois pouvoir partir à Moscou. J’ai essayer plusieur foies de vous revoir et je regrette vivement de n’avoir pas reussie. Je vous suis redevable moralement et materiellement »... 7 avril 1925. « Je vous serai bien reconnessant de bien vouloir de laissez un mot, m’indiquant cant je pourrai vous parler quelques instants »... On j o i n t une coupure de presse sur son assassinat. Ra r e .

118. NOTAIRES . Ma n u s c r i t , Livre des clercs / Registre des clercs, [1832-1902] ; carnet in-12, 166 p., cartonnage. 120/150 Livret (écritures diverses) rempli au fur et à mesure de 1832 à 1902 environ, contenant une grande quantité de notices (dates et lieux de naissance, dates d’entrée en fonction et de départ, adresses, parfois carrières antérieures et ultérieures…) sur tous les clercs successifs d’une étude de notaire parisienne – on y trouve un fils de eM Ancelle, mais pas de célébrités notoires. Il s’agit de l’étude XXVI, dont les titulaires sont durant cette période Mes Gondouin, Ducloux, Le Villain et Constantin.

114

38 Vente à 14 heures

119. Prévôté de PARIS. 2 pièces au nom d’Antoine DUPRAT (prévôt de Paris de 1553 à 1592), 1565 et 1572 ; 2 cahiers de vélin de 7 et 31 pages, lettrines calligraphiées (cachets d’archives privées au verso). 150/200 Sentences concernant un titre de rente, et une maison située rue Quincampoix, cette dernière signée en fin par l’Archevêque de Bourges Antoine Vi a l a r t .

120. (1793-1880) économiste, homme politique. L.A.S., Paris 18 décembre 1860, à un ami ; 4 pages in-8 (pet. défauts). 200/250

Intéressante l e t t r e p o l i t i q u e s u r l’o u v e r t u r e d e s m a r c h é s chinois. « Certes, l’expédition de Chine, la prise de Pékin, la paix dictée de la capitale conquise d’un pays de quatre cent millions d’habitants, il y a là des aventures auxquelles le merveilleux ne manque pas, et ce sera un fait fécond en immenses conséquences pour le monde que l’ouverture définitive des marchés d’une nation qui à elle seule produit plus de soie et de coton que toutes les autres ensemble. L’Angleterre n’aura plus à se préoccuper autant des perturbations dont l’Amérique peut devenir l’objet, sûre dorénavant de retrouver en Chine les approvisionnements en coton sans lesquels elle aurait sur les bras d’énormes populations que fait venir chez elle le travail du coton. Pour l’avenir, la liberté des communications avec la Chine sera un élément de prospérité industrielle et commerciale d’une efficacité fort considérable, presqu’aussi grande que l’a été la découverte de l’Amérique. On se préoccupe pourtant ici assez peu de ce qui se passe en Chine »… Il évoque aussi les affaires italiennes, et la politique intérieure : « Ici, la grande affaire, c’est le décret qui modifie la constitution et rend aux débats du corps législatif la publicité qui leur manquait »… Etc.

121. Camille pelletan (1846-1915) homme politique. Ma n u s c r i t autographe signé, Les Syndicats d’instituteurs, [1912] ; 1 page et demie in-4. 120/150

Dé f e n s e d e s s y n d i c a t s d’instituteurs . « Plus on réfléchit, plus il semble que notre gouvernement a commis une lourde faute, et donné une fâcheuse indication sur sa direction politique, en partant en guerre contre les syndicats d’instituteurs. [...] les syndicats, tels qu’ils sont autorisés par la loi de 1884, ne peuvent être composés de fonctionnaires. [...] justement ici, on était dans le seul cas, peut‑être, où un gouvernement puisse et doit laisser dormir une prescription légale. – C’est quand la nécessité de la réforme est acceptée de tous ; et qu’elle ne subsiste qu’à cause des lenteurs du travail législatif »... On j o i n t une L.A.S. de son père Eugène Pe l l e ta n , Sénat 12 juin 1877.

122. Eugène pelletan (1813-1884) homme politique et écrivain. L.A.S., Sainte-Pélagie 28 mars 1862, à Jules Ja n i n ; 2 pages et demie in-8. 120/150

Le t t r e d e p r i s o n . « Cet Éraste de l’Indépendance Belge a tant de cœur et d’esprit, mon cher maître, que si ce n’est pas vous c’est votre frère. Il n’y a que vous deux au monde pour avoir la générosité de ne pas oublier un pauvre diable si oublieux du chemin de Passy [...] notre estimable empereur m’a pris au collet et fourré dans une chambre grillée où je dors du sommeil de l’innocence sous le plus mélodramatique verrou que l’imagination en délire d’un geôlier ait jamais inventé »... Il le remercie pour la page jetée comme une fleur pour embaumer la solitude : « Vive la liberté ! ». Pourtant c’est en vertu de la loi sur l’excitation à la haine de la République qu’on l’a condamné...

123. Pierre-François PERCY (1754-1825) chirurgien militaire. P.A.S., à la suite d’une L. S. du chirurgien Mu l t o n à Lazare Ca r n o t , ministre de la Guerre ; 1 page et demie in‑fol., cachet cire rouge. 150/200

Réclamation du citoyen Mu l t o n , « Chef du corps mobile de chirurgie n°2 à l’armée du Rhin aile droite », pour récupérer le grade de chirurgien de 1ère Classe qui lui avait été retiré… Percy appuie cette demande, vantant les exploits de Mu l t o n , qui a toute sa confiance : il est « l’un des quatre chefs d’ambulance légère qui […] ont reçu tant d’éloges, pour leur zèle, leur courage, leurs services et leurs succès », qui se sont vu retirer injustement retirer ce grade, alors qu’il en a rempli jusqu’à ce jour les fonctions sur les champs de bataille, et en 1ère ligne…

124. Marcel petiot (1893-1946) médecin, assassin en série. P.A.S., Paris 21 avril 1936 ; 1 page in-4 à son en-tête. 300/400 Ordonnance pour une médication composée de « glycéroph. de soude », « arrhénal », « ac. nucleinique », de teintures de cacao, vanille et kola fraîche, du caramel, etc. Spectaculaire en-tête comptant plus de 20 lignes avec des spécialités telles que Diathermie, Fièvre artificielle, Ionisation, Aérothérapie, Ozonothérapie, etc. On joint 2 photographies de presse, et le n° de La Voix de Paris annonçant sa condamnation à la peine de mort.

125. PHILIPPE II (1527-1598) Roi d’Espagne. P.S. « Yo el Rey », San Lorenzo 26 septembre 1586, à son neveu Alexandre Fa r n e s e , prince de Pa r m e ; 1 page in-fol., adresse avec cachet aux armes sous papier ; en espagnol. 500/600

Il lui recommande chaleureusement Nicolas Ro l e t , qui l’a fidèlement servi, et qui se rend près du Prince pour les choses de son service...

126. politi que. 11 L.A.S. ou L.S.. 150/200

Albert de Fa l l o u x , Gabriel Ha n o t a u x , Ferdinand Hé r o l d (3), Henri de La c r e t e l l e , Jules Mo c h (3), T. Ro g e r -Ma u v a i s e , François‑Hippolyte comte de To c q u e v i l l e .

39 127. politi que. 36 lettres ou pièces, la plupart L.A.S. ou L.S. 200/300

Comte d’Ar g o u t , F. du Ba r a i l , A. de Ba r a n t e , P.C.L. Ba u d i n des Ardennes, A. Ba u d r y d’A s s o n , F. Bo i s s y d’A n g l a s , comte de Bo n d y , Albert de Br o g l i e , L. Bu ff e t , marquis N. de Da l m a t i e , J. Da r i s t e , baron De c a z e s , J.A. De l a m a r e , J. Du f a u r e , vicomte Du p i n , E. E s c h a s s é r i a u x , V. F o r c a d e d e La Ro q u e t t e , A. Gr a n i e r d e Ca s s a g n a c , James He n n e s s y , comte Jo l l i v e t , C. de Mo n t a l i v e t , Napoléon d’Or n a n o , E. de Pa r i e u , Pe l e t (de la Lozère), Eug. Ro u h e r , P.P. Ro y e r -Co l l a r d , baron Si l v e s t r e d e Sa c y , comte de Sa i n t ‑Po i n t , Ch. Va l t o n , comte de Vi t t r é , W.H. Wa d d i n g t o n .

128. Antoinette Poisson, marquise de POMPADOUR (1721-1764) maîtresse de Louis XV. L.A., Versailles 26 février 1756, à M. Colin ; 1 page in‑12, adresse, cachet de cire rouge aux armes. 1.000/1.200

Cu r i e u s e l e t t r e a u s u j e t d’u n e a ff a i r e immobilière. « Mon plan des Capucines est fini, envoyés chercherD uvivier qui loge à Vincennes, valet de chambre de M. le duc d’Antin à qui appartient le batiment, proposés luy de me céder son brevet et d’en recevoir de moy le loyer et mesme plus sy il veut. Voyés le marchand qui occupe la ditte maison résiliés luy le bail qu’il sorte le plutost possible », quitte à l’en dédommager. Elle ne verra pas Colin tant qu’il n’aura pas fait ses « arrangemens pour cette importante affaire avec ces deux messieurs. Ainsy je suis bien sure quelle sera finie vîte et tost ».

129. Antoinette Poisson, marquise de POMPADOUR. P.S., Paris 1er juillet 1762 ; vélin obl. in‑8, avec cachet fiscal au verso. 700/800 Quittance pour la somme de 121 livres 17 sols 6 deniers, versée comme rente pour toute l’année 1758, sur la rente appartenant à son mari Charles Guillaume Le Normant, dont elle est « épouse séparée ». Elle signe : « Jeanne Antoinette Poisson de Pompadour ».

130. Pierre-Barthélemy, baron de portal (1765-1845) armateur, ministre de la Marine et des Colonies de Louis XVIII. L.A.S., Paris 23 mai 1835, à un ami ; 2 pages in-4. 150/200

Su r l’a b o l i t i o n d e l’e s c l a v a g e d a n s l e s c o l o n i e s f r a n ç a i s e s d’A m é r i q u e . « Nos loix sont d’un siècle au-devant de nous, et il faut, sous peine de périr, que les mœurs & les intérêts continuent à rectifier les doctrines et les loix. J’aime à espérer que ce miracle ne sera pas impossible »… Il évoque les remous en Martinique après les dernières lois coloniales : « Ces loix avaient été précédées des loix anglaises, & il y auroit eu plus de danger à se taire, qu’à suivre le mouvement imprimé chez nos voisins. [...] en présence de la secousse morale occasionée par la législation anglaise, il y avoit quelque chose à faire par nous, afin que les esclaves de la Martinique et de la Guadeloupe ne fussent pas excités à croire qu’ils n’avoient rien à espérer que de la force brutale. Je sçais que ce qui a été fait paroît insuffisant à quelques esprits, qu’il existe une société pour la suppression de l’esclavage, que cette société se montre impatiente, que dans son sein se trouvent des hommes considérables, mais j’espère encore que nos législateurs seront assez sages pour ajourner toute nouvelle mesure jusqu’à ce que nous connoissions les effets & les résultats des mesures qui déjà ont été prises. Il y a dans les esprits un mouvement qui effraye ma vieilesse. [...] Il ne peut entrer dans ma tête qu’une population de 32 millions d’individus puisse être utilement gouvernée à coups d’élections et de délibérations »…

131. Joseph reinach (1856-1921) homme politique et journaliste. Ma n u s c r i t autographe signé, De Rousseau à Lénine, [1920 ?] ; 4 pages in‑fol. 200/250

Ré f l e x i o n s s u r l a d é m o c r a t i e . « Le hasard réunit sur ma table une étude historique, certainement l’une des plus vivantes, des plus documentées et des plus précieuses qui aient paru depuis longtemps – and the , la dernière œuvre de M. Go o c h [...] – et une étude de critique politique et sociale, pleine d’idées, de rapprochement curieux, aussi suggestive qu’on peut le souhaiter – Philosophical Theory of the State, par M. Bernard Bo s a n g u e t »... Reinach signale le très remarquable chapitre de Bosanguet consacré au « Paradoxe du self government », mais conteste sa vision du gouvernement du peuple par le peuple, tel que pratiqué en France et en Angleterre, comme « un fantôme dépourvu de sens ». Bosanguet, par là, donne raison à Lénine contre Rousseau. « Car Lé n i n e , en effet, ne dit pas autre chose et tout le bolchevisme, dont la première expérience, qui devrait suffire, a conduit la Russie au pire désastre de toute son histoire, repose sur cette même idée que le self government et le general will ne sont que de vaines et pernicieuses combinaisons de fantômes hostiles. [...] Ou bien nous nous tiendrons ferme autour du droit des peuples à gouverner eux-mêmes ; ou bien nous roulerons par l’anarchie à la tyrannie »...

132. Joseph reinach. 9 lettres, pièces ou cartes a.s. et un m a n u s c r i t a.s., Angleterre. Renaissance ; 14 pages formats divers, un en-tête Chambre des Députés (plus une carte de visite). 200/250

Demande pressante d’arrêter toute publication concernant l’« affaire Fi l l i o u x -Pi c q u a r t -Mme M. »... Prière d’insérer dans Le Temps une lettre de Sc h e u r e r ... La b o r i demande « de passer sous silence l’incident Labori-Marchand qui est à la 2e page de l’Aurore »... Publication de sa lettre à Ra mb a u d « parce que la Ju s t i c e le veut ainsi et pour embêter Rambaud qui a vraiment dépassé la permission d’être bête »... Recommandation de Mlle Su n d e r l a n d , « un écrivain anglais des plus distingués et qui veut bien employer ses loisirs à traduire en belle prose anglaise notre littérature française »... Annonce de ses fiançailles avec sa cousine Henriette Reinach... Plus une page définissant les devoirs du législateur, qui doit viser à « s’élever à cette hauteur où se confondent la République et la France », et un article consacré au « plus grand des Anglais, et le plus anglais des Anglais, tout en étant un génie universel » : Shakespeare... Etc.

40 133. [ Révolution]. 1 L.A.S. et 4 L.A. par Le a u t i e r , Paris 17 mai-15 juillet 1792 à M. Fa r n a u d , visiteur des rôles de patentes à Gap (Hautes Alpes) ; 15 pages in‑4, adresses avec 2 marques postales Ass. Nationale. 3. 700/800

Intéressantes n o u v e l l e s d u t e m p s , a v e c d e passionnants t é m o i g n a g e s s u r l a j o u r n é e d u 20 j u i n e t s u r l e d é f i l é d u 14 j u i l l e t 1792. 17 mai. Nouvelles des frontières et des armées : désertions, mouvements de retraite, départ de Lu c k n e r pour Valenciennes, mouvements en Autriche et en Prusse, l’armée des émigrés ; fausses rumeurs, cherté des vivres, etc. 22 juin. Ré c i t d e l a j o u r n é e d u 20 j u i n , e t d e l’invasion d e s Tu i l e r i e s p a r l e p e u p l e d e s f a u b o u r g s . Les partisans de « la tranquilité, la paix et l’harmonie sont indignés d’avoir vu en ce jour la loi violée et un de ces chefs et sa famille le jouet d’un peuple que l’égarement ou la séduction a égaré. En effet que doit-on penser d’une foule immense qui à main armée se porte, malgré la résistance et les observations de la Garde nationale, dans les appartemens du Roi, lui présente deux cocardes une blanche et l’autre tricolore et lui demande s’il veut être Roi des français ou de Coblentz, qui lui demande la sanction du décret sur les prêtres », etc., exigeant de lui une réponse prompte. Après un violent débat, l’Assemblée a décrété de défendre « à tout pétitionnaire armé l’entrée de la salle de l’assemblée », et a rendu publique la lettre que Louis XVI a adressée à l’Assemblée suite aux événements, ici retranscrite en partie… 8 juillet. Annonce de la suspension du Maire de Paris Pe t i o n et celle du procureur de la Commune ; l’esprit public ; discussions à l’Assemblée ; formation d’une armée contre-révolutionnaire dans les Cévennes… 13 juillet. Instabilité du gouvernement. Partagée entre la crainte et la joie, la capitale offre un spectacle très contrasté : « on attend le jour de demain les uns comme un jour de mort, les autres comme un jour de triomphe ». L’Assemblée a déclaré « la patrie en danger » ; séance scandaleuse à l’Assemblée, « au sujet d’une pétition présidée par le fameux Robesp. [Ro b e s p i e r r e ] qui n’ayant pas été admis a été le signal d’une révolte ouverte des tribunes publiques contre les députés qui s’étaient opposés à l’admission ». Pe t i o n a été réintégré… 15 juillet. Ré c i t d e l a s e c o n d e Fé d é r at i o n d u 14 j u i l l e t , « Jour anniversaire de la Liberté » : « La sérénité d’un beau ciel ajoutait à la beauté de la fête » : les Fédérés se sont unis aux légions parisiennes et aux troupes de lignes près du « terrein de la Bastille démolie », puis 60 députés sont venus assister « à la pose de la première pierre d’une colonne nationale qu’on élève au milieu du terrein. Le cortège a commencé à défiler à près de dix heures et ce n’est qu’à près de six heures qu’il a été rendu au Champ de la Fédération. Il était composé d’abord d’un corps de cavalerie qui ouvrait la marche », puis de musiciens et de tambours, suivis de très nombreux bataillons de Paris, Versailles, etc., et de « plusieurs corps de citoyens à piques, d’un grand nombre de citoyennes en blanc à ceinture tricolore ». Tous les corps de justice, les municipalités, etc. « rendaient la fête imposante. Les troupes de lignes, précédées et suivies de leur musique, venaient après », puis gendarmes, gardes nationaux, etc… « Le faux-bourg de gloire, ci-devant St Antoine, marchait en grand nombre mêlé de musique et femmes d’enfants et de vieillards, une presse était au milieu d’eux (ils rédigent depuis peu un journal). Des enfants vêtus à la romaine portaient une cassolette où brûlait un encens continuel ; les statues de Franklin, de Rousseau, de Voltaire de Mirabeau étaient portées par des hommes vêtus uniformément et à bonnet rouge »… etc.

134. r évolution à Paris. 34 L.S. ou P.S., Paris 1789-1796 ; nombreux en-têtes et vignettes. 250/300

Documents signés par des représentants de la Co mm u n e d e Pa r i s ou des officiers municipaux de la Ville ; par des administrateurs du canton, du directoire du département, des hôpitaux et prisons ou de la police de Paris. Ordres de mise en liberté ou de paiement, feuille d’imposition, certificats de résidence ou de vie, laissez-passer, extraits du registre des délibérations du Corps municipal, lettres au ministre de l’Intérieur... On relève les signatures de Babille, Barbarin, Beurlier, Buisson, Cazenave, Collier, Cournand, Courtois, Cousin, Dejoly, Dubois, Faure, Franchet, Gravier de Vergennes, Houzeau, Leblanc, Lefébure, E.J.B. Maillard, Maisoncelle, Méhée, Momoro, Nicoleau, Salmon, Thiboust, Viard, Wiart, etc. On j o i n t deux brouillons de textes légitimistes (1834 et s.d.).

135. r évolution de 1848. 6 lettres ou pièces, la plupart L.S. ou P.S. 150/200

Ba r t h é l e m y Sa i n t -Hilaire, Ch a n g a r n i e r , Philippe Le b a s (signée aussi par Fo y et 4 autres membres du Comité central des élections générales), C. Re b i l l o t (Préfet de Police), Horace Sa y , Joseph So b r i e r . f 135bis. Erwin rommel (1891-1944) général allemand. P.S. comme général des Panzertruppen [unités blindées] et commandant des Panzergruppe d’Afrique, Q.G. 24 octobre 1941 ; sur 2 pages in-fol. (trous de classeur) ; en allemand. 200/250

Liste de remise de la Croix de mérite de guerre (Kriegsverdienstkreuz) de 2e classe avec épées, au nom du seul Helmut We g e n e r , né en 1908 à Demmin.

136. Jean ROSTAND (1894-1977) biologiste. L.A.S. et 3 fragments autographes, dont 2 signés, ; 6 pages et demie in-4. 120/150

À Henri Co r b i è r e . 29 avril 1951, souvenir des encouragements précieux du cytologiste He n n e g u y , président de la Société de Biologie, à la suite de sa première note sur la parthénogenèse de la grenouille… Ville d’Avray 10 avril 1952, citation de l’article de Pa s t e u r sur Claude Be r n a r d , avec le morceau fameux sur les « inventeurs de génie », qui fut l’une des sources de ses « premières ferveurs intellectuelles », où « j’ai d’abord pris contact avec l’austère grandeur de la recherche scientifique, où j’ai appris à respecter la Vérité, et à la préférer, quelle qu’elle soit, à tous les rêves et à toutes les illusions »…* Ville d’Avray 28 avril 1965, [à Pierre Ly a u t e y ] : il est « de ceux qui souhaiteraient de voir abolir la coutume des visites académiques »… * Réponse à une enquête : l’heure des savants a-t-elle sonné ?... Rostand répond par l’affirmative, ainsi que pour la participation des savants aux affaires publiques : « les politiciens devront céder la place aux gens de science »…

41 f 137. RUSSIE. elisabeth I (1709-1762) Tsarine de Russie. P.S., 18 mars 1737 ; demi-page in-fol. ; en russe. 700/800 Décret impérial allouant 500 roubles à la Chancellerie patrimoniale de sa Chambre, avec ordre de consigner la somme dans le livre de revenus...

f138. RUSSIE. nicolas ier (1825-1855) Tsar de Russie. P.S., Saint-Petersbourg 2 février 1832 ; 1 page in-fol. ; en russe. 500/600

No m i n a t i o n d a n s l’Or d r e impérial e t r o y a l d e S a i n t e -An n e . En récompense de son zèle à son service, l’Empereur octroie au chancelier Ri k a r d , secrétaire du consulat de Cracovie, la médaille de l’ordre de Sainte-Anne, 2e classe...

f 139. RUSSIE. alexandre ii (1855-1881) Tsar de Russie. P.S., Krasnoe Selo 9 août 1867 ; 1 page et demi in-fol., en-tête impr. ; en russe. 500/600

No m i n a t i o n d e c h e v a l i e r s d a n s l’Or d r e impérial e t r o y a l d e S a i n t -St a n i s l a s : Yvegeniy Vasiliev, major du 11e régiment de dragons de Riga de S.A.I. la grande duchesse Yekaterina Mikhailovna, et ancien major du 12e régiment de hussards d’Akhtyr de S.A.R. Frédéric Charles de Prusse ; Mitrofan Ya v o r s k i y , capitaine de cavalerie du 11e régiment de hussards d’Izium du prince couronné de Prusse, et Vladimir Tu k o l k i , lieutenant du 11e régiment d’uhlans de Chuguyev du général prince Dolgorukov...

f 140. RUSSIE. alexandre ii. P.S., Krasnoe Selo 10 août 1867 ; 1 page in-fol., en-tête impr. ; en russe. 500/600

No m i n a t i o n d e c h e v a l i e r s d a n s l’Or d r e impérial e t r o y a l d e Sa i n t e -An n e : Vassily Sa s h a l s k i y et St e p a n o v , capitaines aux 9e et 10e régiments d’infanterie de de l’adjudant général prince Menshikov...

f 141. RUSSIE. nicolas ii (1868-1918) dernier Tsar de Russie. P.S., 15 mai 1914 ; 4 pages in-fol., en-tête impr. ; en russe. 800/900

Dé c r e t impérial d e n o m i n a t i o n s d e c h e v a l i e r s d a n s l e s o r d r e s impériaux e t r o y a u x . En récompense de leurs services, l’Empereur nomme chevaliers des ordres de Saint-Vladimir, de Sainte-Anne ou de Saint-Stanislas, quelque 70 médecins, chirurgiens, administrateurs caritatifs, éducateurs spécialisés, pharmaciens-chimistes, enseignants cliniques et philanthropes, la plupart rattachés à des hôpitaux ou communautés religieux, et nommés ici avec leurs titres et les institutions auxquelles ils sont rattachés...

142. Claude-Henri de saint-simon (1760-1825) philosophe et économiste. L.A.S. et P.A.S., Paris 4 mars 1807, à Gaspard Mo n g e , Président du Sénat ; 1 page in-4 et adresse, et demi-page obl. in-8. 500/600 Il a « scrupuleusement éxaminé ce qui m’était necessaire pour éxecuter le projet dont je vous ai parlé », et a besoin de 650 F « pour avoir la liberté de partir de Paris, payer les frais de la route qui est de quatre vingt lieues et avoir en arrivant deux cents francs pour attendre l’éffet de votre lettre. Je presume que vous penserez que je dois éxecuter mon projet le plus promptement possible »... « Je reconnais que Monsieur le Senateur Monge m’a preté six cents cinquante franc pour me rendre service et je m’engage a les lui remettre avant un an »...

143. Jean-Baptiste SALLE (1759-1794) conventionnel (Meurthe), proscrit avec les Girondins, guillotiné à Bordeaux. L.A.S. « Salle », [21 juin 1791], aux Représentants de la commune de Vezelise, en Lorraine ; 3 pages et quart in-4 (petite fente), enveloppe avec contreseing ms Assemblée Nationale et sceau de cire noire La Loi et le Roi. 1.200/1.500

Be l l e l e t t r e h i s t o r i q u e a u l e n d e m a i n d e l a f u i t e à Va r e n n e s . « Un grand evenement vient de se passer ; le Roi est parti la nuit derniere : tous les soins de la garde nationale ont été inutiles. Ce matin Paris a appris cette fuite ; et, ce qui va vous surprendre, tout Paris est resté tranquile. Il croyoit en fuyant nous laisser la guerre civile pour adieu ; il s’est trompé. Le peuple a sur le champ pris son parti ; il s’est réuni autour de l’assemblée nationale, en lui jurant fidelité »... Salle donne des nouvelles rassurantes de l’ordre public, puis des travaux de l’Assemblée Nationale, où les ministres ont été chargés des soins du gouvernement, et des serments de fidélité reçus de délégués de Versailles, de militaires, de Rochambeau, etc. Les aristocrates sont loin de leur compte : « Ils esperoient que la confusion seroit dans Paris ; qu’au milieu de toutes les défiances, les patriotes s’entregorgeroient et que la guerre civile s’etendroit jusqu’aux extremités du Royaume. Rien de tout cela n’est arrivé ; bien loin de là, une sorte de gaieté même, qui n’est que le resultat de la bonté de sa cause et du sentiment de sa force semble animer le peuple, et c’est de la meilleure grace du monde, qu’on a detaché les armes du Roy et son nom de toutes les enseignes ou il se trouvoit »... Le côté gauche s’est réuni, les Jacobins ont tenu une séance, et La f a y e t t e , d’André, Emeri et tout le club 89 s’y sont rendus en déclarant ne vouloir plus se diviser. « Les Jacobins, comme vous voyez, triomphent pleinement. Le peuple repete partout leurs louanges ; “les écrivains patriotes, dit-il, ne sont donc pas des scelerats ! Les jacobins ne sont donc pas des factieux ! voilà que tout ce qu’ils nous avoient predit nous arrive. Ce sont les clubs Monarchiques et 89, seuls, qui sont des factieux”. Enfin, Messieurs, la cause du patriotisme triomphe complettement ici »... Salle compte aussi sur le patriotisme de ses concitoyens et leur calme. « Je dois seulement vous ajouter que le Roi a fait tenir un manifeste à l’assemblée dans lequel il se plaint gauchement de toute la Constitution jusqu’à dire qu’avec 25 millions de liste civile l’assemblée l’avoit mis dans le cas de mourir de faim. Jugez si ce manifeste peut nous nuire »... Il termine en les exhortant au courage, à la vigilance et à l’union, avec lesquels ils sont sûrs de vaincre, « et d’ailleurs nous avons juré de vivre libre ou de mourrir »... On j o i n t un imprimé : Extrait des registres des délibérations du directoire du district de Clermont au département de la Meuse, Paris 21 juin 1791 (8 p. in‑8), récit de l’arrestation de la famille royale à Varennes.

42 144. Henri SANSON (1767-1840) bourreau, il guillotina notamment Fouquier-Tinville, les quatre sergents de La Rochelle, et Louvel l’assassin du duc de Berry. L.A.S., septembre 1838, à M. Po r t e s , chef à la Préfecture ; 1 page in‑8, adresse. 400/500 C’est après bien des recherches qu’il a enfin trouvé ce qu’il lui avait demandé, et il se propose de lui apporter lui-même « cet objet que vous semblez avoir désiré ; & c’est avec le plus grand plaisir que je satisfais à votre demande »…

145. Albert schweitzer (1875-1965) médecin, organiste et écrivain. L.A.S., Lambaréné, Gabon, Afrique Équatoriale Française 17 mars 1960, à André Ro u s s e a u x , du Figaro littéraire ; 1 page in-4 à son en-tête (cachet). 700/800

Be l l e l e t t r e s u r Ma x Pl a n c k . Il est sensible à sa sympathie « dans l’article consacré aux autobiographies de Pl a n c k et de moi. [...] Nous avons échangé des lettres sur des sujets philosophiques. C’est Planck qui en prit l’initiative après la lecture d’une de mes publications philosophiques. Nous n’avons jamais réussi à nous voir. Dans mes rares séjours en Europe je ne trouvais pas le temps de pousser jusqu’à Berlin. Entre 1933 et la fin de la deuxième guerre je ne suis pas allé en Allemagne. Mais nous étions liés par une grande sympathie mutuelle. – Quelle triste fin que celle de Planck ! Après la deuxième guerre il était très malade. Des amis de Suisse l’ont invité de venir chez eux pour manger à sa faim et se soigner. Mais les autorités militaires américaines de la Rhénanie, où il habitait, lui ont refusé l’autorisation de se rendre en Suisse »... Un grand savant joue de l’orgue : « He i s e n b e r g , le théoricien de la physique, Directeur de l’Institut Max Planck »... f 146. Albert schweitzer. Note autographe, [1961] ; 1 page obl. in-12. 200/250 Notes sur une enveloppe concernant sa « déclaration de revenus en 1960 », ses paiements par chèque (numéros notés) et les dates des reçus, avec des comptes. On j o i n t une enveloppe autogr., et une lettre et enveloppe à lui adressées par le directeur de La Dernière Heure de Bruxelles avec notes autogr. (1963).

147. Marcel SEMBAT (1862-1922) homme politique socialiste. 2 L.A.S., Chamonix et Bonnières 4 et 21 septembre 1919, [à Mme Mé n a r d ‑Do r i a n ] ; 4 et 7 pages in-8, en-tête Chambre des Députés. 200/250

Intéressantes l e t t r e s p o l i t i q u e s . 4 septembre. Il a vu Ferdinand Bu i s s o n : « Ah ! le brave homme ! quelle belle flamme il a au cœur ! […] nous avons parlé ensemble de l’action à mener à la rentrée pour l’école laïque ». Il a vu aussi Léon Bo u r g e o i s , et Léon Bl u m « fatigué, très inquiet du Populaire dont il redoute la prochaine fin. (Sa femme furieuse, le pousse violemment à lâcher le journal et à leur “tordre le cou”) »... 21 septembre, au sujet des élections législatives : « Le Congrès ? il a produit un très bon effet, et très utile : mais il reste des difficultés terribles […] il y a une détente visible dans les rapports entre les membres du Groupe.E nsuite, l’action commune reparaît […] le discours de Lo n g u e t a été soutenu par tout le groupe qui a fait bloc. Albert Th o m a s applaudissait et invectivait les adversaires »… Albert Thomas et Sembat sont candidats : « Mais quelle campagne ferons-nous lui et moi à côté de camarades qui flétriront notre participation à la Défense nationale ? […] cela se gâte en Allemagne ! J’ai peur, entre nous, de graves événements, une restauration monarchique par les militaires ». Va n d e w e l d e croit à un « gros succès socialiste », et songe à un « cabinet “tripartite” des catholiques, des socialistes, des libéraux, dont les membres se seraient engagés à la solidarité sur les alinéas d’un programme arrêté d’avance […] A la Chambre, on pense de plus en plus aux élections, et de moins en moins à renverser le cabinet Cl e m e n c e a u , qui d’ailleurs […] ne s’engage pas quand il flaire un péril »… On j o i n t 2 photographies de la maison de Sembat à Chamonix, prises par Albert Thomas (avec lettre d’envoi).

148. Jules simon (1814-1896) homme politique, ministre et écrivain. Ma n u s c r i t autographe signé et 8 L.A.S., Versailles ou Paris 1876‑1888 ; 4 pages in-4 et 11 pages in-8 ou in-12, la plupart à en-tête Sénat ou Assemblée Nationale. 200/250

[Septembre 1879], son d i s c o u r s aux obsèques du baron Ta y l o r : « Il y a deux choses qu’on ne saurait trop aimer, trop adorer ; le génie et la bonté »... Le baron Taylor a passé sa vie à faire le bien intelligemment, et à fonder des œuvres qui permettaient aux artistes et aux écrivains d’assurer leur indépendance fraternellement... 10 juin 1888, à Jean-Paul Clarens, à propos de son article sur Re n a n : « Je me reproche d’y trouver du plaisir, moi qui ai de l’amitié et de l’admiration pour la victime »... 30 octobre 1884. Il encourage un ami à mettre son nom dans œuvre du Dr Natchel... Dans d’autres lettres, il remercie pour un article, parle du comité des ambulances pour les blessés civils, propose une conférence à Anvers sur la bienfaisance, accepte de prêter son concours à une fête, communique le texte d’une adresse des Français à New York à Th i e r s , etc. On j o i n t une L.A.S. de sa femme à Edmond Ab o u t , 19 janvier 1876, une lettre du cabinet du ministère de l’Intérieur, et une copie.

149. stanislas Lesczynski (1677-1766) Roi de Pologne, beau-père de Louis XV, souverain des duchés de Bar et de Lorraine. P.S., Lunéville 25 juin 1758 ; vélin in-plano, sceau pendant de cire brune aux armes. 200/250

Le t t r e s d’a m o r t i s s e m e n t pour les communautés et fabrique de Co u s s e y , dans le bailliage de Neufchateau : « amortissons par ces presentes dez maintenant et pour toujours les immeubles donnés, cedés et abandonnés aux exposans [...] les en aïant quittés, affranchis et exemptés au moïen des païemens qu’ils ont fait des sommes portées ez dittes quittances »...

43 150 44 150. Maximilien de Béthune, baron de Rosny, duc de SULLY (1560-1641) le grand ministre d’Henri IV. L.A. (minute), [1633] ; 2 pages in‑fol. (lég. mouill.). 2.000/2.500

Ét o n n a n t d o c u m e n t a t t a q u a n t v i o l e mm e n t s o n f i l s q u i v e u t l u i a r r a c h e r l e s b i e n s q u e l u i a d o n n é s He n r i IV. « Pour essaier de guarir les maladies epidimiales qui roullent dans les cerveaux creux de quelques gens et font que leurs chimeriques fantaisies les travaillent grandement sallambiquans l’esprit a faire croire jusques a en tenir des discours en public (afin de me descrier et mes services rendus au Roy et à la France comme sils estoient indignes de lamitié que mon maistre ma tesmoignée et des bénéficences qu’il m’a faictes) que de tous les biens faicts que jay receus et des aquisitions que jen ay faictes la dixiesme partie ne mappartient pas ny nest en ma disposition dautant quil na pas esté en la puyssance du roy de me faire des dons particuliers qui napartinsent qua moy seul de me donner la faculté den disposer en faveur de qui bon me sembleroit […] et que tous ces biens faicts sont mieux deubs aux enfans dun putacier de fils que jay eu (duquel les laschetés et turpitudes lont rendu le cloaque dordure et de vice) tout cela acause dun certain nouveau monstre de communaulté mangeant a touts rastelliers que les testes cornues (mais je lentends par le bonnet) ont forgé avec des dens tant asserées et des griffes si ravissantes »… L’aveuglement auquel ils veulent le réduire pour qu’il ne voie rien de ce qui lui appartienne « et le grand nombre d’avides harpies qui volent et voltigent aux environs de mes miserables chevances afin de les angloutir et de moster la vie, puisquils me veulent ravir la viande entre les dents »… En attendant leur arrivée, il envoie un paquet « dans lequel vous trouveres un estat en bonne forme de tous les dons et libéralités que mon maistre ma faicts et pu faire telles qu’ils luy a pleu et y apposer des conditions suivant lesquelles sont specifiés touts les héritages domaines et chevances que jay aquises des deniers dicelles par lequel vous congnoitrés que je ne puis estre reduit a la mercy (ainsi que quelques uns le publient) des Aëllos Celænes ny Ocypetees ny a mandier une obeissance obligatoire de ceux qui ne men scauroient rendre tant quils m’en doibvent »… Il est bien résolu à maintenir et conserver ses biens, et à cesser de les donner à « des ames ingrates » pour en faire donation à ceux qui le méritent mieux… Au dos de ce document, Sully a inscrit : « Minute de lettre catholique en forme poetique ».

151. Charles-Maurice de talleyrand (1754-1838). 2 L.S., Paris 1806 et 1809 ; 1 page in-fol., et 1 page in-4 en partie impr. avec adresse et contreseing impr. Le Vice-Grand Électeur. 250/300

31 janvier 1806, à Joseph Es c h a s s é r i a u x , chargé d’affaires à Sion. Il a reçu la liste des candidats que le gouvernement du Va l a i s présente pour officiers et sous-officiers du bataillon que Sa Majesté Impériale prend à son service ; « il est nécessaire d’assigner des fonds de recrutement pour hâter la formation du nouveau corps »... 10 décembre 1809, accusé de réception du serment prêté par Ch a u b r y , Président du Collége électoral de l’arrondissement de La Flèche (Sarthe) ; contresigné par Os m o n d .

152. Charles-Maurice de talleyrand. L.A.S., [Bourbon-l’Archambault] le 23 [août 1831, à Adolphe Th i e r s ] ; 3 pages in-8. 700/800 « Voici de l’ancien régime tout pur. – Je me suis chargé de vous recommander une affaire que je ne connois pas, et je la recommande uniquement parce qu’elle intéresse une personne de mes amies, Mde de Va u d e m o n t . Vous voyés que j’ai encore à faire avant d’introduire toute la froideur de la doctrine dans les relations sociales. Du reste je sais que l’on doit vous remettre une note explicative »... Il parle de la cure qu’il fait à Bourbon, et de son projet de se reposer ensuite à Valençay, où il arrangera aussi quelques affaires ; « et alors, si on le croit utile, j’abrégerai mon congé qui ne finiroit naturellement qu’à la fin d’octobre, et j’irai employer les mois qui me restent au service de la France »... En post-scriptum, il évoque le départ de l’ex-empereur du Brésil, pour l’Angleterre : « D’après ce que je lis dans les journaux sur le débarquement de Do n Pe d r o il me paroît qu’il a peu lu Shakespeare. What does he in the north / When he should serve his sovereign in the south »...

153. (1797-1877). 16 L.A.S., 1836-1875, à Auguste Ma r t i n ; 23 pages in-4 ou in-8, qqs en-têtes Présidence du Conseil des Ministres, une enveloppe. 1.500/1.800

Tr è s intéressante c orrespondan c e p o l i t i q u e à s o n s e c r é t a i r e e t c h e f d e c a b i n e t . Rome 18 septembre 1836. Récit de sa traversée en mer, et impressions sur Rome : « La curiosité pour les Français notables est extrême. On voit bien que la France est malgré elle, le chef suprême de la révolution européenne, et qu’il est tout naturel qu’on l’aime et la déteste. Elle aura beau reculer devant son rôle, il faudra qu’elle l’accomplisse avec sagesse et courage, non pas comme des fous le lui traçaient, mais comme le voient et le tentent au dehors tous nos agens les plus sages »... Envoi de dessins d’après Raphaël... Paris 20 novembre 1837. Importante et longue lettre confidentielle commentant l’actualité politique (Molé, Montalivet, les doctrinaires, Dupin, etc.), et en particulier les hostilités que lui-même a suscitées. à la suite d’une visite à la famille royale à Trianon, il rapporte les positions du Roi, de Mme Adélaïde, du duc d’Orléans... 27 juin 1842, optimisme au sujet des élections générales... 16 décembre 1851 : « Vous m’avez souvent trouvé triste, car l’âge et les événemens n’ont pas de quoi m’égayer »... 23 juillet 1864, il réconforte Martin après une déception à la Cour des Comptes : « Je n’ai pas voulu vous décourager, [...] mais j’entrevoyais beaucoup de faussetés de la part de tout le monde, du président, du ministre, du candidat, et de plus haut qu’eux »... Ailleurs, on rencontre aussi les noms de Bu l o z , Ch a mb o l l e , Victor Co u s i n , Léon Fa u c h e r , Gu i z o t , le maréchal Gé r a r d , etc. Instructions, rendez-vous, remerciements... On j o i n t une L.A.S. à une dame, Paris 13 août 1827.

154. Adolphe thiers. L.A.S., Paris 12 juillet 1848, à Mme de Ma s s a à Tours ; 4 pages in-8, enveloppe. 300/400

Be l l e l e t t r e p o l i t i q u e . Il travaille quinze heures par jour dans l’Assemblée. « Paris est devenu un triste séjour. Quand nous n’avons plus de batailles à craindre, ce sont les assassinats isolés. Le moment des coups de pistolet est venu, et le préfet de police me fait avertir chaque jour de veiller sur moi. Je ne puis m’y résigner, je vais je viens comme de coutume comptant sur ma bonne étoile, et résolu à faire mon devoir jusqu’au bout. Notre situation est toujours fort grave, et telle que rien n’y ressemble dans le passé. Peut-être sauverons-nous la société française de la fange où l’on veut l’enfoncer. Nous la sauverons ou nous périrons honorablement. Pour moi je n’ai pas encore contracté l’humeur sombre, malgré la douleur que m’inspire l’état de notre beau pays. […] Que de fois j’ai dit à Mme de Bo i g n e , que la politique des Tuileries finirait mal ! On nous prenait pour des mécontens intéressés à tout peindre en noir »…

45 155. Adolphe thiers. 2 L.A.S., 1876 et s.d. ; 5 pages in-8. 200/250

25 février 1876, à M. Ta n d o n n e t . « Les élections sont excellentes, et ne dépassent pas la ligne de la république conservatrice qui est notre terrain véritable. Laissez dire les conservateurs sincères ou affectés qui disent tout perdu parce qu’ils sont évincés. Il n’y a à craindre que la difficulté même des choses qui serait tout aussi grande pour la monarchie qu’elle l’est pour la république. Quant aux Bonapartistes la France n’en veut pas »… S.d., à son cher Ch a t a u d : « J’apprends qu’on a mille et mille peines à faire agréer ma candidature à Marseille, que les gens sages sont froids, que les fous sont hostiles, que le clergé demande des explications. Je te prie de couper court à tout cela, en laissant là ma candidature. Qu’elle devienne ce qu’elle pourra. Je ne désire plus d’être élu »…

156. [Adolphe thiers]. 11 L.A.S. et 2 L.S. adressées à Th i e r s , 1830-1876 et s.d. 200/300

Comte d’Ar g o u t , Victor Co u s i n (« votre vrai ministère, c’est le cabinet du Roi et la tribune de la Chambre »...), duc De c a z e s (éloge de l’habileté politique de Thiers), Charles Gi r a u d , Jules Ja n i n (3, au sujet d’une Vierge de Raphaël), Hugues Ma r e t duc de Bassano (recommandation d’un ancien protégé de Talleyrand), Xavier Ma r m i e r , E. de Pa r i e u , E. de Ro y e r , Sa i n t e -Be u v e , So u l t duc de Dalmatie ; plus un billet en allemand.

157. [Henri-Louis thouvenel (1853- ?) diplomate et historien, représentant du Prince Victor Napoléon]. 16 L.A.S. à lui adressées, 1879‑1917. 180/200

Claire Bo a s d e Jo u v e n e l (sur A. France), G. Ca l m a n n , Albert Ca l m e t t e , comte de Ca s t e l l a n e (2), comtesse B. de Cl i n c h a m p (2), de Gi e r s (sur sa démission du Cercle, le prince Orloff...), Louise Ma s s e n e t , Ma t t i o l i , baron de Mi r b a c h (3, Berlin 1900-1901), P. de Mo n t h o l o n (Péra 1879), etc. On j o i n t une carte de visite du duc d’Au m a l e ; et 3 L.A.S. du duc d’Au d i ff r e t Pa s q u i e r , Philippe Be r t h e l o t et Amilcare Cipriani.

158. Vend ée et chouannerie. No t e s autographes d’André-Pierre Le d r u , curé constitutionnel de la paroisse du Pré, au Mans ; 12 pages formats divers. 300/400

Vi r é e d e Ga l e r n e . Notes sur les massacres, exactions, mauvais traitements et pillages commis par les Vendéens de passage au Mans (11-13 décembre 1793)... Les prêtres, une religieuse, victimes de barbarie ou sauvés par des particuliers... Refuge de Mme d’Autichamp... Habitude des « brigands » de faire retentir les rues des chants du Te Deum et des litanies de la Vierge, après avoir obtenu « quelqu’avantage sur les republicains »... Les femmes qui excitent les soldats au meurtre, un citoyen qui dirige Westermann venu en éclaireur...

159. Vend ée et chouannerie. Environ 40 lettres ou pièces, 1793-1798 et s.d. 400/500

Témoignage et vœux adressés à Go u i n Du f i e f , au quartier général de l’armée catholique de la Vendée... Aveu de détresse matérielle d’un combattant... Laissez-passer... Supplique a.s. d’Alexandre de Pu i s a y e , en prison à Caën, à Robert Li n d e t ... Certificat et divers documents d’Esprit Ba u d r y ... Nouvelles d’un émigré à Sc é p e a u x ... Avis en termes voilés de mouvements de fonds... Bail, contrainte, saisie de l’Enregistrement et du Domaine national, pétitions de métayers témoignant des pertes dues aux « flots de la guerre de la Vandée » (L. Caillaud, R. Réthoré)... Plus le testament de dame Marie Birault épouse de Fr. Grimaudet de La Ra i r y e , 1686.

160. Vend ée et chouannerie. 12 lettres autographes d’émigrés, trouvées sur le chevalier de La Ga r d e et saisies par le général Ho c h e , janvier-avril 1796 ; 21 pages in-4 ou in-8, la plupart avec adresse. 300/400

Lettres au chevalier de Co l b e r t -Ma u l é v r i e r , à l’armée de Stofflet... à Henri de la Vieuxville, le félicitant d’être à la tête d’un parti royaliste qui se fortifie chaque jour...à M. Michel, à Bath, parlant de la reprise d’armes de Stofflet, de Charrette, Sapinaud et Scépeaux... à Mme de Visdeloup de La Lanbardais, à Mauve, faisant des vœux pour un prompt succès qui mette un terme au crime... à la comtesse de Maurepas, à Essen, parlant du bon esprit des Bretons, qui désirent le rétablissement de leur religion et de leur roi... à l’abbé Lavoisier, à Londres, un correspondant près Condé raconte un combat de 300 royalistes, avec pertes parmi les émigrés... Etc.

161. Vend ée et chouannerie. Louis Hurault, marquis de vibraye (1731-1802). L.A.S., Londres 29 février 1796, [à l’abbé Be r n i e r ] ; 4 pages in-4. 200/250

Il écrit sur la recommandation du marquis de La Fé r o n n i è r e pour demander conseil concernant sa terre de la Roche des Aubiers, entre Vezins et Vihiers. « Cette partie de l’Anjou est occupée par l’armée de Mr St o ff l e t ; cela m’assure conséquemment que ma terre n’a point été vendue : les revenus qui etaient en 1789 de près de dix neuf mil livres ont été probablement perçus pour l’année 1792, et peut-être même pour celle de 1791, pour le compte et par les ordres de l’assemblée s’étant dite nationale, mais depuis 1793, ils sont restés a la disposition de Mr Stofflet qui les a avec raison ou en totalité, ou en partie employé a l’usage, et aux besoins de son armée ; si j’avois suivi le voeü de mon cœur j’en aurois fait partie de cette armée, et aurois eü part a sa gloire ; mais tres lié avec Mgr le prince de Co n d é depuis près de 45 ans, et particulierement attaché a Mgr le duc de Bo u r b o n son fils avec lequel je suis venu ici, je n’ai pu être avec Mr Stofflet, avec tous ceux qui sous ses ordres ont combattu pour Dieu, le Roy, et eux mêmes »...

46 162. Vend ée et chouannerie. L.A.S. de Gr a n j o n (agent du comte d’Artois), Lassel 3 mai 1796, au marquis d’Au t i c h a m p ; 2 pages et demie in-4. 150/200

Il eût aimé lui remettre en personne la lettre de l’abbé Be r n i e r , mais le zèle de M. de La Ga r d e y suppléera ; La Garde lui racontera aussi les armées du pays où il se trouve, leurs ressources et leurs besoins. « Nous sommes loin de la perfection, mais on peut créer les moyens d’y arriver ; la Bretagne, offre un travail plus satisfaisant, qu’ailleurs, quant à son organisation ; il faudroit un homme pour reparer les pertes de la Vendée, et la lettre de M. l’abbé Bernier, vous indiquera celui que l’on souhaitte avoir »... Le malheureux Rochette et M. de Buchet ont été tués, mais le chevalier de Beaumont, Kermartin, Lavincendière et lui sont toujours pleins de santé... [La lettre a été publiée dans Mémoires et correspondances des généraux vendéens pendant la Révolution (Paris, 1824, p. 294).]

163. Vend ée et chouannerie. Duhamel, chef chouan de la région de Coutances. L.A.S. « utile », 25 mai 1796, à Bu i s s o n ; 4 pages in-4. 150/200

« Mr de Fr o t é pere chargé des pouvoirs de m o n s i e u r frere du Roy m’avoit charger d’etablir icy un point de correspondence j’ai eut le bonheur de reussir ». Il a engagé pour cette tâche plusieurs royalistes recommandables... Il parle avec éloge de M. Sa i n c e r e , chef de canton dans l’arrondissement de Coutances, à qui il a fait passer près de 200 livres de poudre et des fusils, mais recommande de se défier d’un nomméG o b e r t , dont il donne le signalement : « C’est un espion du gouvernement il est capable de tout et peut nous faire beaucoupt de mal »... La lettre, signée de son nom de guerre Ut i l e , a été publiée dans la Correspondance secrète de Charette, Stofflet... (Paris, an VII [1799], p. 546-549).

164. Vend ée et chouannerie. P.A.S. (2 fois) par Louis Mo n n i e r , chef de division de Montfaucon, La Varenne 8 novembre 1799 ; 1 page obl. in-4. 100/150

Copie conforme d’un ordre du général en chef d’Au t i c h a m p : « Il est ordonné a Monsieur Monnier chef de Division de Montfaucon de faire payer toutes les formes des biens nationaux, den tenir registre exacte, et de donner des quittances au quartier général », etc. Suit la quittance de la somme qui sera « versé au trésor royale de l’armée »... f 165. v ictor amédée iii (1726-1796) duc de Savoie, Roi de Sardaigne. L.S., Turin 31 janvier 1756, à son beau-frère Fe r d i n a n d Ier Roi des Deux‑Siciles ; 1 page in-4, adresse, cachets cire rouge aux armes sur soies bleues. 200/250

Na i s s a n c e d e Ma r i e -Th é r è s e d e Sa v o i e , f u t u r e c o m t e s s e d’A r t o i s . « L’heureux accouchement de la Duchesse ma très chere Epouse, et la naissance de la Princesse qu’elle a mise au monde, font un evenement, auquel je suis trop persuadé que Votre Majesté s’interesse, pour que je ne sois pas ravi et empressé de lui en faire part »...

166. Ignace de wendel (1741-1795) officier et industriel, fondateur du Creusot. L.A.S.,P aris 27 janvier 1789, à Gaspard Mo n g e , « de l’Académie des sciences, examinateur des clercs de la Marine », à Alais ; 3 pages et demie in-4, adresse, cachet cire noire (brisé). 500/600

Intéressante l e t t r e r e l a t i v e a u x f o r g e s d u Cr e u s o t . Il avait prié Monge de ne pas faire de lui une « mention trop honorable » dans son rapport, « mais aujourdhuy que lon repand dans le monde et notamant M. Lambert et autres malveuillants que le Creusot n’a jamais presenté dobstacles à une bonne fabrication, que les mines de fer de Chatenay sont d’une excellente qualité, que les eaux des mines sont pures et ne detruisent pas les chaudieres &c, aujourdhuy dis-je quon voudrait faire retomber sur une soit disante imperitie les retards qui proviennent des localités, je me vois forcé de reclamer votre suffrage »... Il résume l’état des choses : « Lalliage de la mine de Chagny nous donne une fonte grise et tenace. Nous en avons envoyé 50 milliers a Indret pour essay daprès lordre du ministre. Le fer forgé se fabrique ainsi quil suit. La queue s’affine a l’ordinaire, mais au lieu de la ravaler en coupe dans le creuset, on porte sucessivement au marteau les morceauts de fer de nature. On les forge en plaquettes ; ces plaquettes sont mises dans des pots, et les pots dans des reverberes. Le fondage de touttes ces plaquettes forme une loupe qui se cingle a toutte volée ; sil y a encor un peu de gueuses, elle fond à la chaleur du reverbere et coule sur le sol du reverbere de maniere que la loupe est parfaitement homogene et que le defaut de notre fer à chaud a totalemant disparu ; il se ploye a froid »... Il ajoute quelques détails sur l’écoulement des eaux des mines... Il termine en recommandant son troisième fils, à qui M. deL a Lu z e r n e vient de promettre des lettres d’examen...

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48 BEAUX-ARTS

167. ACAD ÉMIE ROYALE DE PEINTURE ET DE SCULPTURE. Co p i e m a n u s c r i t e des procès-verbaux d’assemblée de l’Académie, [XVIIIe siècle] ; 74 pages d’un vol. petit in-4 (le reste vierge), reliure de l’époque basane brune (usagée). 500/600

Pr o c è s -v e r b a u x de plus de 30 assemblées de conférences de l’Ac a d é m i e r o y a l e d e p e i n t u r e e t d e s c u l p t u r e tenues entre le 10 janvier 1750 et le 8 avril 1752, avec le texte du règlement royal pour l’Académie (12 janvier 1751, en 21 articles) et de celui de l’Académie pour son concierge (30 juillet 1751, en 11 articles). Ces conférences ont « pour principal objet l’instruction de la jeunesse »... Y ont participé en personne, ou par l’envoi de travaux, le comte de Ca y l u s , To c q u é , Ma s s é , Fr. Gi r a r d o n , le recteur Ga l l o c h e , Bo u l l o n g n e , Va s s é , Ma r i e t t e , Ch a l l e s , Vi e n , etc. Co y p e l , directeur, répond par de beaux discours de remerciements. Etc. On j o i n t une pièce sur vélin, 1603.

168. Bartolomeo AMMANATI (1511-1592). L.A.S., Florence 18 février 1566, à Francesco Bu s i n i , provéditeur à Pise ; 1 page in‑4, adresse ; en italien. 1.500/2.000

Ra r e l e t t r e d u g r a n d s c u l p t e u r e t a r c h i t e c t e f l o r e n t i n . Il lui envoie par la navette « une calcese grande cola puleggio di bronzzo » (un grand calcet avec la poulie de bronze) qu’il le charge d’envoyer aussitôt au provéditeur Matteo In g h i r a m i ...

169. Francesco da Ponte dit Bassano le Jeune (1549-1592). L.A.S., Venise 25 mai 1581 ; 1 page in‑fol. ; en italien. 2.500/3.000

Be l l e l e t t r e d u j e u n e p e i n t r e à u n m é c è n e , p a r l a n t d e s o n p è r e . Il est alors à Venise pour participer au concours du Palais des Doges qu’il remportera avec Veronese. Ses nombreux travaux et l’indisposition qui a frappé son père l’ont empêché d’envoyer plus tôt les dessins qu’il avait promis. Mais son père ne dessine plus. Il a pu cependant trouver à la maison quelques dessins, qu’il envoie avec d’autres de sa propre main. S’ils n’ont pas dessiné beaucoup, ils ont fait profession d’étudier et chercher la meilleure façon de réussir leurs œuvres. Il va faire d’autres figures pour montrer l’art à sa manière. Etc.

170. K arl August BÖTTIGER (1760-1835) archéologue allemand. L.A.S., Dresde 3 mai 1825, au librairie viennois Fr. Vo l k e ; demi‑page in-4 ; en allemand. 200/250 Il le prie d’adresser dix numéros du journal Abendzeitung à M. Acerbi à Milan.

171. Camille Bryen (1907-1977). L.A.S., [Paris 14 avril 1936], à Jacques Henri Le v e s q u e ] ; 1 page in‑4 à vignette et en-tête Le Dôme, enveloppe. 120/150 Il ne peut le rencontrer à cause d’un « contre temps stupide, le conseil se reforme », mais il espère fixer un nouveau rendez-vous très prochainement. Si cependant on pouvait le déplacer vers 10 h 30, « Je peux être débarrassé à ce moment des docteurs toujours jeudi »… On j o i n t un carton d’invitation au vernissage de la 9e exposition de l’Association artistique Les Surindépendants, 17 octobre 1936, avec qqs lignes a.s. au verso.

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50 172. Antonio CANOVA (1757-1822). L.A.S., Rome 17 mai 1819 ; 1 page in‑fol. ; en italien. 500/700 Il remercie son correspondant du don de ses publications par l’intermédiaire du baron de Minspeau (?), « une édition complète des dessins édités et inédits de notre immortel Pa l l a d i o », et il lui dit toute sa reconnaissance...

173. Antoine-Laurent dantan aîné (1798-1878) et Jean-Pierre dantan jeune (1800-1860) sculpteurs. 19 lettres ou pièces, la plupart L.A.S., des frères Dantan ou à eux adressées, 1841-1870. 500/600

Da n t a n a î n é (à Ba r b e t d e Jo u y , évoquant son buste de Rachel, plus une recommandation d’aspirant aux Beaux-arts). Da n t a n j e u n e (3, dont 2 belles lettres à son frère, Creully 1841 et Berlin 1847). Marie d’Ag o u l t (invitation), Auguste Ba r r e (sur le placement de ses bustes et celui de Clesinger au Salon), Co n s t a n t -Du f e u x (2), C. Du c o r n e t (félicitations), Théodore Ma u r i s s e t (amusante, à propos de rébus pour le Charivari), A. de Po n s (dessins au dos), général Sc h m i t t (laissez‑passer, 1870), Dr So l a v i e (relative au coup d’État imminent, 1851), Mme H. Ve r n e t , V. Vi b e r t , etc. On j o i n t 2 l.a.s. de F. Li n t et Eug. Ou d i n é .

174. Jacques-Louis DAVID (1748-1825). L.A.S., 20 ventôse XIII (11 mars 1805), à M. de Fl e u r i e u , intendant général de la Maison de l’Empereur ; 2 pages in‑4. 2.500/3.000

Intéressante l e t t r e s u r s o n t a b l e a u d e s Sa b i n e s . David rappelle la promesse de l’Empereur « de m’achetter mon tableau des Sabines », dont il a fixé le prix à 72.000 francs, ce qui ne lui parait pas exagéré puisqu’un « homme qui fait commerce de tableaux m’en a offert cinquante milles francs payables sur le champ, et qu’un amateur de peinture Monsieur le Sénateur Lucien [Bonaparte] m’en a offert la même somme que je demande aujourd’hui à Sa Majesté. À ces époques je n’étois pas empressé de le vendre, je le conservois pour mes enfants. Mais aujourd’hui les grandes avances que je suis obligé de faire, tant en toiles, que pour payer les collaborateurs que j’emploierai à m’aider dans l’exécution des tableaux des cérémonies du Couronnement dont je suis chargé par Sa Majesté, exigent que je me défasse de cet ouvrage précieux qui m’a couté quatre années de travail et vingt mille francs de dépense »… Il ajoute : « D’après l’idée grande de sa Majesté, de ces idées qui lui sont particulières, je me suis occupé à récapituler dans ma tête les ouvrages sortis de mon pinceau pour en former une galerie, et je vois avec plaisir qu’elle sera nombreuse » ; il en parlera une autre fois…

175. Jacques-Louis DAVID. Ma n u s c r i t autographe, Note des tableaux de David dont on peut disposer pour former la galerie toute composée de ses ouvrages, [mars-avril 1805] ; 1 page in‑4. 2.500/3.000

Re m a r q u a b l e p r o j e t d’u n e g a l e r i e d e s e s c h e f s -d’œ u v r e . David dresse la liste numérotée de 14 de ses chefs-d’œuvre : Les Sabines, Les Horaces (« appartenant au gouvernement (Sénat) »), Brutus, Andromaque pleurant sur le corps d’Hector, Pâris et Hélène (« appartenant au gouvernement il est exposé dans les appartemens du Ministre de l’intérieur), « Le petit tableau de Bélisaire », La peste ou St Roch qui guérit les pestiférés (à Marseille), « Le portrait équestre du général Bonaparte » (« exposé dans les appartemens de St. Cloud »), Portrait du Pape Pie VII, « Le dessin de la composition du tableau du Jeu de Paume de Versailles », portrait de Bailly, « le 4 Tableaux du Couronnement », « Les portraits de l’Empereur et de l’Impératrice (à faire) », et Les Thermopyles.

176. Jacques-Louis DAVID. L.A.S., 11 messidor XIII (30 juin 1805), à M. de Fl e u r i e u , intendant général de Sa Majesté l’Empereur ; 1 page et demie in‑4. 2.000/2.500

« Da v i d Pr e m i e r Pe i n t r e d e Sa Ma j e s t é » prie de mettre sous les yeux de l’Empereur un projet et se plaît à croire qu’on ne trouvera pas ses demandes exagérées : « les fonctions qui y sont énoncées sont les mêmes qui dans tous les tems ont été attachées à la place de premier Peintre ; depuis Louis XIV la direction générale des arts et manufactures a toujours été confiée au Surintendant général des batimens, Colbert travaillait avec le roi, Le Brun travaillait avec Colbert, vous êtes aujourd’hui ce qu’étoit Colbert sous le rapport des arts, je serai, si Sa Majesté daigne acceuillir ma demande ce qu’étoit Le Brun. Vous serés l’intermédiaire entre les artistes et le trône, je serai leur interprète auprès de vous »…

177. Jacques-Louis DAVID. L.S., [juin 1805 ?], à Na p o l é o n , « À Sa Majesté l’Empereur des Français, Roy d’Italie » ; 3 pages in-fol. 2.500/3.000

Ét o n n a n t e l e t t r e p o u r r é c l a m e r l e t i t r e d e Pr e m i e r Pe i n t r e d e l’Em p e r e u r . « Toutes les grandes choses qui ont illustré votre avènement au thrône, cette réunion étonnante de toutes les vertus que vous possedez, dont une seule eut suffi pour former un héros, tout ce perdroit dans l’obcurité des tems, si les arts ne s’empressoient de payer à leur tour, le tribut de reconnoissance, qu’ils vous doivent ; vous leur avez légué toutes vos pensées, toutes vos paroles et toutes vos actions, c’est à l’histoire, à la Poësie, à la Peinture, à la Sculpture et à l’Architecture, qu’appartient la mission honorable de les transmettre à la Postérité. […] Il est réservé au siècle de Napoléon, d’eclipser ces siècles fameux, tant vantés jusqu’à nos jours »… Suit une proposition de décret en 8 articles, visant à lui donner, en étroite collaboration avec l’Intendant général, la direction de « tout ce qui a rapport à l’art du dessin, Peinture, Sculpture et gravure, dans les établissements de Sa Majesté, tels que le musée Napoléon, celui de Versailles, mes manufactures des Gobelins, de Sèvres, de la Savorennerie et de Beauvais », ainsi que l’examen d’objets à exposer, l’attribution et le prix de commandes officielles, les propositions d’acquisition par les collections impériales et de moyens propres à l’encouragement des beaux-arts… « Art. 7e. Lorsque Sa Majesté visitera les expositions de peinture et les établissemens, dépendans des beaux-arts, le premier Peintre l’accompagnera, ainsi que dans ses voyages, quand Sa Majesté voudra faire représenter les faits mémorables qui l’a concernent. Art. 8e. Il sera accordé un logement au premier Peintre, comme faisant partie de la maison Impériale et royale ; son traitement est de [il a quand même laissé ici un blanc] »…

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178. Jacques-Louis DAVID. L.A.S., 4 thermidor XIII (12 août 1805), à Pierre Da r u , Intendant général de la Maison de l’Empereur ; 2 pages in‑4. 2.500/3.000

Intéressante l e t t r e s u r s o n p o r t r a i t d e l’Em p e r e u r . « Vous me demandés si les grands travaux dont l’Empereur m’a chargé me permettoient de faire moi-même le Portrait de sa Majesté, ou si je me réservois seulement d’en diriger l’exécution ». David répond que « depuis l’instant où notre auguste Monarque a daigné m’attacher à sa personne, et si j’ose dire de m’associer à sa gloire en me nommant son premier Peintre, je lui ai consacré mes pinceaux, et c’est de ce moment […] que je sens bien tout le prix de la réputation que j’ai acquise dans les arts. Je ferai donc le portrait de Sa Majesté pour la ville de Gênes, cette tâche est trop belle, elle est trop importante pour que je me repose sur un autre de soin de l’exécuter, […] heureux en m’acquittant d’une de mes fonctions, d’élever un monument qui atteste l’amour, l’admiration, et la reconnaissance des habitans d’une ville encore pleine de la présence du héros qui nous gouverne »… C’est avec reconnaissance qu’il acceptera tout renseignement sur « les dimensions du local dans lequel le tableau doit être placé, de quel côté vient le jour, de quelle proportion seroit le tableau, qui ne peut être moins de huit pieds », et se dit impatient de commencer, pour la gloire de l’Empereur « et pour l’encouragement des beaux arts »…

179. Jacques-Louis DAVID. L.A.S., 18 novembre 1807, à Pierre Da r u , Intendant général de la Maison de l’Empereur ; 2 pages in‑4. 3.000/3.500

Su p e r b e l e t t r e s u r s o n c é l è b r e t a b l e a u d u Sa c r e d e l’Em p e r e u r Il s’empresse de prévenir l’Intendant qu’il vient de terminer « le tableau du Couronnement de S.M. l’Empereur ; je m’occupe de suite du second, il est composé, dessiné sur toile, et l’artiste chargé par moi de la partie de l’architecture vient de finir de la tracer »… David insiste sur « la célérité que j’ai mise dans l’exécution d’un ouvrage qui comporte à peu près cinq cents personnes, dont la majeure partie sont des portraits, que chacun se plait à reconnoitre : il ne me convient pas de vous parler de son mérite, vous aves pû en entendre parler et l’Empereur lui même sur la réputation que lui ont faites les personnes qui l’ont vûes m’en a fait chaque fois son compliment »… Il prie l’Intendant de lui faire parvenir au plus vite les sept derniers mois de 1806 et les huit premiers de 1807qui lui sont dus, et dont il a reçu les ordonnances « d’après les budjets consentis par l’Empereur qui m’accorde la somme de cinq mille francs par mois »… Il insiste sur le besoin pressant qu’il a de ces paiements, étant obligé « de faire face aux continuelles dépenses qu’exige de pareils travaux auxquelles je n’ai pu subvenir qu’en faisant des emprunts qui m’ont beaucoup obérés. Faites moi commencer […] sous des auspices favorables le second ouvrage qui m’occupe actuellement […] Horace a dit que l’ouvrage bien commencé étoit à moitié terminé. Le moyen d’y arriver dépend de vous, entière ment de vous, c’est de me rendre content »… Reproduction page 50

180. Edgar DEGAS (1834-1917). L.A.S., Dimanche [13 janvier 1881], à Mme Ba r t h o l o m é ; 3 pages in‑8, enveloppe. 1.500/1.800

Il n’a pas été à Janot [l’opéra-comique de Ludovic Halévy et Ch. Lecocq] et n’est pas venu partager le dîner des Bartholomé. « Ha l é v y était venu pendant que je déjeunais, probablement pour me dire qu’à défaut de fauteuil, il y avait place pour moi dans quelque loge avec la famille. J’ai pensé qu’il repasserait et je l’ai attendu un peu trop tard pour pouvoir être chez vous [...] Je vous dirai une autre fois comment j’étais en petite délicatesse avec les Ni t t i s . J’ai donc été manger leur soupe [...], me disputer avec Go n c o u r t et faire la paix avec les maîtres de maison »...

181. Edgar DEGAS. L.A.S., Mercredi [2 mars 1887], à Henry Le r o l l e ; 1 page et quart in‑8. 1.200/1.500 Après le report d’un rendez-vous : « Ce recul […] peut être un chagrin sans être un inconvénient. Il me va fort bien. Je voudrais finir par une pensée forte. Après avoir attendu assez longtemps, et sans cesser d’être un peu obscur, je vous adresse ceci : En aimant la nature, nous ne pouvons jamais savoir si elle nous le rend. Que gagnerais-je à m’exprimer plus clairement ? »…

52 182. Edgar DEGAS. L.A.S., Bruxelles mardi matin ; 4 pages in‑8 (lég. rouss.). 1.500/1.800 … « Merci, vous avez raison de dire que de loin tout se grossit, malgré la perspective, et selon La Fontaine qui dit : “Ce n’est rien, c’est une femme qui se noie”. Au travers de cette obsession, je vois du pays, je me durcis la plante des pieds, je pense à votre ville pétrifiée avec ses habitants (voyage de Zobeïde) »… Il a écrit une longue lettre « à cette mère niaise ou menteuse comme dans la dépêche. Elle est désolée, elle croyait avoir un ami sûr, un gentleman (puisque notre mot gentilhomme ne signifie plus rien, pourquoi ces cochons hypocrites anglo-saxons conservent-ils le leur ?). Elle ajoute qu’elle ne sait pas si sa fille, fort indépendante, lui obéira – Un tas de blagues tristes, quoi ! Quant au gentleman, je compte bien que nous allons le semer ». Mais il sera samedi dans le cortège.

183. Eugène DELACROIX (1798-1863). L.A.S., jeudi matin, à une dame ; 1 page in‑8. 300/400 Repris par la grippe depuis dimanche et ne quittant pas la chambre, il se voit forcé « à mon bien grand regret de me priver ce soir du plaisir de vous voir : je vous remercie mille fois de votre aimable souvenir »….

184. André DIGNIMONT (1891-1965). De u x d e s s i n s originaux signés ; encadrés. 500/700 Scène de maison close représentant deux femmes nues assises dans un divan (plume et aquarelle ; 22 x 16 cm). Nu allongé sur un divan, près d’un bouquet de fleurs (mine de plomb, lavis et aquarelle ; 27 x 21,5 cm). On j o i n t une lithographie en couleurs.

185. Jean DUBUFFET (1901-1985). L.S. avec 3 lignes autographes et lettre dactylographiée, à Maurice [Au b e r j o n o i s ] ; 2 et 1 pages in‑8. 350/400

Vendredi 11 : « Ce que j’aime dans Carnage [de Jacques Au d i b e r t i ], c’est l’identité de ces deux personnages mythologiques, Mr Carnage et madame sa femelle […]. J’aime que l’auteur se soit complu à cette identité : voilà quelque chose de vrai et de révélateur »… Les commentaires sur sa peinture l’ont vivement intéressé, mais « je ne suis pas sûr que soit bien fondée votre opinion sur cette correspondance que vous supposez entre l’amour que porte le peintre à son modèle […] l’inclinaison qui s’ensuivrait à une reproduction procédant d’un stricte réalisme visuel […]. Je peins maintenant des vues de Paris. Elles sont passablement délirantes. Je cherche à matérialiser l’impression que j’ai de Paris, de la rue à Paris, à capter l’émotion que me donne ce sujet, sous sa plus haute tension possible ». On ne peut atteindre cela par une photo d’une rue de Paris : « il faut de toute nécessité recourir à d’autres moyens. […] Vous verrez, quand vous ferez vous-même de la peinture, […] vous vous lasserez aussi de ce réalisme visuel décevant, vous serez amené à chercher des moyens plus expressifs ». Il ajoute à la main : « Le tableau de Hu mb l o t va bien, pas de craquelures, pas de noircissement […] J’en prends grand soin »… Dimanche 30 avril. Il lui commande un autre jambon : « Le dîner Dr o u i n Pa u l h a n a été brillamment réussi : grand entrain général. Les foies gras ont fait merveille » Ses peintures font l’objet « d’un ahurissant succès ! grand mouvement de visites, de courrier, de démonstrations approbatives ». Tout cela l’a empêché de travailler, et il compte bientôt mettre fin « à ces festivités flatteuses mais importunes »…

186. Raoul DUFY (1877-1953). L.A.S., Paris 23 février 1937, à M. De s s u s ; 1 page in‑4. 500/600

Au s u j e t d e s a f r e s q u e La Fé e Él e c t r i c i t é commandée par la Compagnie Parisienne de Distribution d’Électricité. Il renvoie une coupure de journal allemand : « il a ajouté 120 m2 à notre surface, c’est un journal marseillais. Tout continue à bien aller. Je n’ai pas eu de nouvelle confirmation de nos visiteurs de jeudi ».. Il demande « un nouvel acompte de 25.000 fr. »… 187. Charles ERRARD (1606-1689) peintre, premier directeur de l’Académie de France à Rome. 3 P.S., Rome 3 juillet 1683 et 1er juillet 1684 ; 9 pages in‑fol. 400/500

Mé m o i r e s d e f r a i s e t d é p e n s e s d e l’A c a d é m i e Ro y a l e à Ro m e , pour les mois de mai et juin 1683 et 1684 : marbre pour les sculpteurs, avances faites aux artistes, achat et distribution aux peintres de couleurs (« outremer »), rempaillage des matelas, réfection des serrures, des châssis de papier de l’atelier, achats de terre à modeler pour les élèves sculpteurs, etc. ; et « Rolle des Journée que a travaillé M. Antonnio lustrateur a lustrer et polir le figure du Ganimède que le Sr Joly a copié de marbre, et a lustrer et polir aussi le segond vaze de l’Iphigénie depuis le premier avril jusque au 30 juin de la présente année 1683 »…

188. Jean-Louis FORAIN (1852-1931). Do u x p a y s . 189 dessins (Plon, [juin 1897]) ; in-8, rel. demi-maroquin rouge. 300/350

Édition originale de ce recueil de 189 dessins humoristiques, sociaux et politiques. En v o i autographe signé à Georges Cl e m e n c e a u sur le faux-titre : « A monsieur Clemenceau / très cordialement / Forain ».

189. [Léonard FOUJITA (1886-1968)]. 3 p h o t o g r a p h i e s noir et blanc. 100/120

Photographies de presse, dont une en retirage avec Kiki de Montparnasse. On j o i n t une estampe signée de Norbert Go e n e u t t e ; un tract illustré (par Bac, Faivre, Léandre, etc.) pour une soirée de charité costumée pour la Caisse de secours des dessinateurs humoristes ; et une photo de Bernard Bu ff e t .

190. Louis GALLOCHE (1670-1761) peintre. L.A.S. et m a n u s c r i t autographe, Paris 8 juillet 1754 et s.d. ; 1 page in‑fol. et 4 pages in‑4. 800/900

Il demande sa pension pour l’année 1753, et un logement aux galeries du Louvre « vacant par le décès du Sr Bo u l e »... « Su i t e d e s t a b l e a u x p e i n t s c h e z l e Ro y p a r Ga l l o c h e , pour lors professeur de l’Académie Royale de peinture et sculpture » : description détaillée des tableaux de Galloche pour les appartements de la Reine : « Un tableau allégorique dans le cabinet de bains de la Reine ; il représente Sa Majesté sous la figure simbolique de l’Aurore, sortant du sein de Thétis, accompagnée de son auguste postérité […]. Le second tableau représente le jeu de Colin Maillard […]. Autre tableau pour la garde robbe de la Reine dont le sujet est Rolland tiré de l’opéra de Quinault », et deux autres « tirés du Pastor Fido de Guarini »…

53 194

54 191. François GÉRARD (1770-1837). L.A.S., 21 septembre 1815, à un comte ; 2 pages in-4. 500/600 Il vient de recevoir une commande et se sent pénétré de reconnaissance : « Le plus beau sujet de notre histoire, traité dans une semblable dimension, par la volonté expresse de Sa Majesté, réclamait les pinceaux des plus grands artistes des anciennes écoles, j’ose espérer, toutefois, que l’honneur de peindre sous de pareils auspices un si noble sujet, doublera ma faculté ». Il demande que lui soit remis un tableau retiré de la salle du Conseil d’État, qui lui est nécessaire « pour arrêter les diverses dimensions de celui que je dois exécuter »…

192. François GÉRARD (1770-1837). L.A.S., 25 janvier, à la marquise de Do l o m i e u ; 1 page in‑4. 200/300

Se sentant déjà indisposé dimanche en sortant de chez M. de Ro t h s c h i l d où il avait dîné, il était tout à fait malade le lendemain : « Je n’ai donc pu avoir l’honneur de me rendre au Palais Royal ». Il lui fait part de son vif regret, et se recommande à sa bienveillance « si par hazard mon absence avait pu être remarquée »…

193. Jean-Léon gérôme (1824-1904. De s s i n original à la plume, [octobre 1872] ; 15 x 18 cm. 150/200 Tête d’homme vue de dos, avec cette note : « Affaire Brenier – audience de la cour d’assises du 11 oct. 72. – Tête de juré par Mr Gérome membre de l’Institut, Pt du Jury ». On j o i n t 3 autres dessins : 2 têtes d’hommes à la plume (par G. Cain ?), et études de cigognes à l’encre de Chine.

194. Anne-Louis GIRODET-TRIOSON (1767-1824). De s s i n original d o u b l e f a c e , à la pierre noire et graphite sur papier vergé, signé (ou inscrit) en bas à droite, [1814-1815] ; 21,3 x 15,5 cm (qqs lég. rousseurs, petite trace de collage au verso) ; cachet Collection Coutan‑Hauguet‑Schubert‑Millet. 20.000/25.000

Ét o n n a n t p o r t r a i t c h a r g e d e Na p o l é o n , p a r l’u n d e s e s p e i n t r e s o ff i c i e l s . Satire politique représentant Napoléon en pied, dans son uniforme d’apparat et coiffé du célèbre bicorne, descendant les marches de l’estrade du trône impérial, tenant de la main gauche une pique sommée du bonnet phrygien, le visage de profil, fixant gravement cet emblème républicain, tandis qu’il dissimule dans son dos la couronne impériale…

Ce dessin jusqu’alors inédit a servi de modèle à une fameuse gravure satirique, estampe en couleurs de Pierre-Marie Ba s s o m p i e r r e Ga s t o n (1786- ?), un élève de David, ainsi légendée : « Et l’on revient toujours à ses premières amours », pour rappeler les origines révolutionnaires de l’Empire : Napoléon est ici dénoncé comme un dangereux sans-culotte.

Au verso, é t u d e p o u r u n p o r t r a i t d e Na p o l é o n , tête de l’Empereur tournée de trois-quarts, le buste avec les épaulettes juste esquissé, ainsi que le bicorne qui coiffe la tête. Cette tête est très proche de celle du dessin de « Napoléon assis en uniforme » conservé au Musée Bertrand de Châteauroux.

Collection L.-J.-A. Co u t a n (collectionneur et ami de Girodet), puis sa femme née L. Ha u g u e t , puis le frère de celle-ci, qui lègue en 1866 à son fils M.H a u g u e t , puis sa femme née M.-T. Sc h u b e r t et sa belle-sœur Mme G. Mi l l i e t .

195. Anne-Louis GIRODET-TRIOSON (1767-1824). L.A.S., Paris 14 décembre 1812, au comte de Mo n t a l i v e t ; 2 pages in-4 (lég. fentes réparées). 700/800

Il recommande son élève, M. de Ju i n n e [François-Louis DEJUINNE ], jeune peintre qui a manqué le Prix de Rome et a obtenu le second prix. Son concurrent heureux, M. Ab e l , élève de David, est donc parti pour Rome, mais n’a pu y rester, pour des raisons de santé. Il sollicite donc la faveur pour M. de Juinne de remplacer M. Abel « comme une sorte d’encouragement et une compensation du succès complet qu’il a été près d’obtenir »… Il fait suivre sa signature de la mention : « peintre d’histoire membre de la Legn d’honneur ».

196. Anne-Louis GIRODET-TRIOSON. L.A.S., au Bourgoin près Montargis 26 janvier 1818, au comte de Pr a d e l (directeur de la Maison du Roi) ; 1 page in-4. 1.000/1.200

Ac h a t p a r l e Ro i d e s e s t r o i s g r a n d s c h e f s -d’œ u v r e . Il accepte la proposition de M. de Fo r b i n « de céder à la collection du Roy mes trois tableaux représentant une Scène du Déluge, Endymion et les Funérailles d’Atala, pour le prix de cinquante mille francs ». Une telle proposition l’honore...

197. Jean-Baptiste de Goy (1666-1738) sculpteur. P.A.S., Rome 2 janvier 1684 ; 1 page in‑4. 300/400 « J’ay soussigné De Goy sculpteur pensionaire accademiste du Roy en son Académie Royale de Peinture Sculpture Architecture Matematematique et autres nobles Arts établie a Rome par Sa Majesté très crestiene, reconois et confesse avoir receu comptant de Monsieur Er a r d Directeur de la dite Accadémie la somme de veingt quatre escus et soixante et six baioques Monoye de Rome », soit 87 sept livres six sols en monnaie française, « pour le quartier de ma nourriture » des trois derniers mois de l’année 1683…

198. Marcel gromaire (1892-1871). L.A.S., 15 juin 1965, à Eugeniusz Chudzicki à Poznan (Pologne) ; 2 pages in-8, enveloppe. 200/250 Il annonce l’envoi des photographies de ses tableaux récents, et précise : « Ma date de naissance est 1892 à Noyelles sur Sambre, dans le Nord de la France. [...] Je n’appartiens à aucune école et préfère ne pas juger mes contemporains »...

55 201

199. Pierre-Narcisse GUÉRIN (1774-1833). L.A.S., Paris 6 décembre 1819, au comte de Fo r b i n , Directeur général des Musées Royaux ; 1 page et demie in-4. 400/500 Au sujet du paiement de son tableau de Clitemnestre, sur ordre du Roi, pour la somme de 12 000 francs, qui devait être effectué « partie en numéraire, partie en ouvrages sur les Arts dont le gouvernement se trouve propriétaire ». La première condition ayant été remplie, il réclame la seconde et donne la liste des ouvrages qu’il souhaite : « Le grand ouvrage sur l’Egypte, sur l’Iconographie grecque et romaine, par Visconti, sur la Renaissance d’Azincourt, sur les Ruines de Pompeï par Mazois », etc.

200. Armand GUILLAUMIN (1841-1927). L.A.S., 2 mai 1891, à Maurice Jo y a n t ; 1 pages et demie in-8, à l’encre violette. 1.000/1.200 Il lui indique le prix de ses toiles, « prix nets pour moi. Vous aurez donc a y ajouter ce que vous pourrez pour être rémunéré de vos peines […]. Le tarif que je vous donne est pareil à celui des autres personnes qui s’occupent de moi ». Il donne le tarif selon le format des toiles, à 200, 250 et 300 francs. « Les toiles précédemment vendues dans votre maison m’ont été payées ce prix là. Il ne faut donc pas les baisser. Je veux de la grande toile que je vous donne ce jour 350 fr. Les dessins ont tous été vendus jusqu’à aujourd’hui 120 fr, nets pour moi 100 fr. Je voudrais que ces prix soient maintenus »…

201. Armand GUILLAUMIN. L.A.S., vendredi, à Théo Va n Go g h ; 3 pages in‑12. 1.200/1.500

Il d o n n e l e p r i x d e s e s t o i l e s : Cour à Janville, 300 fr ; Quai St Bernard, 200 fr ; Entrée de village à Janville, 200 fr ; Bords de la Marne, 200 fr ; Femme lisant, pastel, 200 fr ; Intérieur (Damiette), 100 fr… « Tâchez donc mon cher V. Gogh de me vendre qq chose parmi tout cela vous me rendrez service ». Il est à la campagne jusqu’à mardi, et passera le voir. Il s’inquiète de ne pas avoir de nouvelles de M. Reid : « Que dois-je faire à son égard, il me met dans l’embarras, car comptant sur cette affaire j’ai disposé de mes autres fonds en conséquence »… 202. Jules Hardouin-Mansart (1646-1708). P.S. avec 11 lignes autographes, 25 novembre 1684 ; 2 pages in‑fol. 1.200/1.500 « Mémoire des ouvrages de maçonneries faites dans le jardin de l’hostel de Niel [à Versailles] par lordre de Monseigneur de Louvoys surintendant des bastimens par Thoussaint Rohais et Philipe Jouet entrepreneur des bastimens du Roy finis au mois de mars 1684 »… Le mémoire est signé par les entrepreneurs, et contrôlé et signé par Pe r r a u l t . Puis Ha r d o u i n a certifié de sa main, en tant que « Conseiller du Roy Controlleur general des bastiments et jardins de Sa Maiesté », que les travaux mentionnés ont bien été exécutés comme décrits dans le dit mémoire… On j o i n t une P.S. par Pe r r a u l t , 9 octobre 1684, rapport pour Ha r d o u i n -Ma n s a r t sur la « démolition des appentis […] adossés contre le mur et cloture du jardin de Monsieur le Prince de Co n t y »…

203. Jules Hardouin-Mansart. P.S., Versailles 13 mai 1708 ; 2 pages in‑fol. 800/1.000 « Roole des journaliers qui ont travaillé à la journée du Roy pour couper les plombs dans les refermoirs du bout de l’aile et pour ramasser les retailles de la fontaine de la piramide depuis le 1er mars jusqu’au 7 avril 1708 », établi et signé par De La Fo n t a i n e , donnant la liste des employés avec leur tâche et leur paie respective, et la somme totale de ces dépenses, le tout certifié et signé parL a mb e r t et Ha r d o u i n -Ma n s a r t (leur signature a été biffée après paiement).

56 204. Jean-Pierre HOUËL (1735-1813). L.A.S., Girgenti 8 avril 1778, à Claude-Henri Wat e l e t ; 4 pages in-fol. 1.500/1.800

Tr è s l o n g u e e t intéressante l e t t r e d’A g r i g e n t e s u r s o n v o y a g e e n Sicile. [De son voyage (1776-1779), Houel rapporta de nombreux dessins, qu’il grava pour illustrer son Voyage pittoresque des Isles de Sicile, de Malte et Lipari (4 vol. in-fol., 1782‑1787).] Il a besoin d’argent et tient à prouver à Watelet, qui a favorisé avec l’aide de M. d’Angiviller son voyage en Sicile, la pureté de sa conduite. Il répond point par point à sa lettre, qu’il se donne la peine de recopier, en écrivant en face les arguments de sa défense. Certes, au début, il avoue avoir dit que cent louis lui suffiraient, mais il s’est « vite repenti d’avoir demandé si peu ». La somme ayant été augmentée, il a pu poursuivre son travail, mais n’a pas envoyé de dessins, ceux-ci n’étant pas achevés : il y manque les figures et autres détails, et il a préféré faire de nouveaux dessins. Il a besoin d’argent pour pouvoir prolonger son séjour et s’acquitter de sa tâche dans les meilleures conditions possibles et plaide sa cause avec conviction : « le pais de la Sicile n’est ni assés près de Paris ni assez agréable pour un français, pour croire que quand on en est une fois sorti, on forme le projet di retourner, j’ay jugé (sans savoir votre opinion sur cela) quil était préférable de faire tout, d’un tems »…Il n’a pas osé écrire des lettres trop longues, de peur de lasser son correspondant, mais l’a cependant tenu informé du principal, par exemple en lui envoyant une description de la ville de Palerme, le priant de la communiquer aux auteurs de l’Encyclopédie et de savoir « quelles raisons ils ont eu d’en parler d’une manière si peu conforme à la vérité, disant que c’est une ville detruitte qui de son tems a disputé le rang de capitale à la ville de Messine ». Il ajoute que les ouvrages déjà publiés sur la Sicile sont pleins d’erreurs et ne comportent que le quart de ce qu’il promet de rapporter ; il veut terminer son ouvrage, qui sera le plus complet… On j o i n t une note manuscrite, faisant le compte des sommes versées à Houël depuis son départ, le 14 février 1776, jusqu’au 30 novembre 1779.

205. Robert LEFÈVRE (1755-1830). L.A.S., 20 avril 1820, à un Vicomte ; 1 page in-4. 400/500 Il rappelle les traits marquants de sa carrière : « En 1790 je débutai au Salon d’Exposition, avec assés de succès pour mériter que les artistes réunis me nommassent membre de la Commission des Beaux-arts » en même temps que David, Regnault, Vincent, etc. Il a ensuite obtenu des prix, et selon les rapports de M. De n o n , est considéré « comme le 1er de mon genre, dit de portrait historié, et j’ai produit en outre des tableaux d’histoire qui m’ont fait honneur ». Il espère que ces faits lui permettront d’obtenir la récompense qu’il attend alors qu’il entre dans sa 65e année...

206. É douard MANET (1832-1883). L.A.S., Samedi [1876 ?], à Mademoiselle Év a Go n z a l è s ; 1 page in‑8, enveloppe. 800/1.000 Il regrette de ne pas pouvoir demain « avoir le plaisir de vous faire ma visite du Dimanche »...

207. É douard MANET. L.A.S., Lundi [28 mai 1877], à Mademoiselle Év a Go n z a l è s ; 1 page in‑8, enveloppe. 1.200/1.500 .... « Voilà bien longtemps que vous ne m’avez appelé en consultation est-ce que mes insuccès m’auraient attiré votre mépris ? » [Allusion au refus de Nana au Salon et aux vives critiques sur Faure dans le rôle d’Hamlet.]

208. François Guillaume Ménageot (1744-1816). 3 L.A.S., Rome 1787-1789, [au comte d’An g i v i l l e r ] ; 3 pages in‑4. 1.000/1.500

Intéressantes l e t t r e s d u d i r e c t e u r d e l’A c a d é m i e d e Fr a n c e à Ro m e . 7 novembre 1787. Ménageot a rencontré le chirurgien de l’Académie, qui désire un arrangement annuel, comme le médecin, ce qui serait avantageux pour tous… Il s’inquiète pour Ch a u d e t , qui a été « malade pendant quatre jours. Ce jeune homme est d’une santé très faible et a besoin de beaucoup de ménagement. J’ai eu l’honneur de vous parler de ses progrets […] il justifie l’espérance qu’il avait donné. Son talent et sa personne sont également recommandables »… Le comte de Va u d r e u i l va partir pour Naples, enchanté de son séjour à Rome... 28 janvier 1789, au sujet de l’arrivée à Rome du graveur Co i n y et de Jean-François Mé r i m é e . Il espère « que ces jeunes artistes profiteront utilement de la grâce que vous daignés leur accorder. Je ferai de mon côté tout ce qui dépendra de moi pour seconder leurs efforts dans le cours de leurs études, et je prévois avec plaisir que leur société ne dérangera rien au bon ordre et à l’union qui règne plus que jamais parmi les pensionnaires »… Il parle des conditions de vie à l’Académie, de la santé ou des progrès de certains pensionnaires, et rapporte un entretien avec le cardinal de Be r n i s ... 20 mai 1789, au sujet des réparations urgentes au Palais de l’Académie, notamment des croisées « dans l’apartement du Roy »… Va n l o o a fait une exposition chez le Cardinal de Be r n i s : « J’espère que ces tableaux auront le même succès à Paris où il compte les envoyer incessament – je trouve qu’il a fait des progrès sensibles depuis les derniers tableaux »… Il donne des nouvelles de Go u ff i e r , qui a beaucoup admiré à Pérouse les tableaux du Pe r u g i n : « cétait le maitre qil falait à Raphael »... On j o i n t la minute de la réponse (12 juin).

209. Jean-François MÉRIMÉE (1757-1836) peintre et chimiste, père de l’écrivain. L.A.S., 9 février 1808, à M. Le Ch e v a l i e r , bibliothécaire à Sainte-Geneviève ; 2 pages et demie in‑4, adresse. 200/300

En faveur de son ami anglais Br o w n e , qui fit, en arrivant en France neuf ans auparavant, fit une déclaration « qui détermina la décision du grand juge d’après laquelle il fut exempté […] de la mesure générale prise contre les Anglais ». Il était alors percepteur à Amiens chez M. de Fo l l e v i l l e , quand le préfet le fit provisoirement arrêter. Browne l’en informa aussitôt, et Mérimée produisit ladite déclaration devant le juge : Browne ne fut plus alors considéré comme prisonnier de guerre… Ce n’est pas par générosité qu’il s’est rendu caution de Browne : « il y a bien peu de personnes pour qui j’en eusse fait autant, parce qu’il y en a peu que je connoisse autant à fond ». Il raconte leur rencontre, leur amitié, leurs conversations, etc., et assure qu’il n’a entretenu aucune relation à l’époque de la déclaration de guerre, allant même jusqu’à interrompre toute correspondance avec ses amis en Angleterre… Il demande un passeport pour l’Italie, alors qu’ « il tremble de retourner à la police, et cependant il voudroit se mettre en règle »… Il conclut : « O que je suis heureux de n’être qu’un chétif peintre et d’oublier dans mon atelier qu’il est si difficile de distinguer un homme de bien d’avec un fripon »…

57 210. Rafaello Morghen (1758-1833) graveur. L.A.S., 24 novembre 1819, à Luigi Ba r d i ; 1 page in‑4, adresse (petite déchir. à un coin lors de l’ouverture de la lettre) ; en italien. 200/250 Il a besoin de quelques autres estampes de la Cène et enverra chercher demain du papier pour les imprimer rapidement lundi...

f 211. Félix Tournachon, dit NADAR (1820-1910) photographe et dessinateur. L.A.S., Cannes 17 février-22 mars 1904, à un ami ; 4 pages in-8. 400/500 « L’adorable adoré parti, votre peine à tous, la tienne, – la permanente inquiétude, quand ce n’est pas l’anxiété pour notre clé de voûte bien aimée, tout hante, excède ma triste vétusté, par les jours, les nuits, – jusqu’à un tout récent suicide par Nice d’un ancien employé de notre maison, – et aussi la pensée obstinée de cette horrible guerre de là-bas... Tout ça est trop pour mon trop peu de force restante. J’étouffe... Le pis est que, malgré tout effort, et il y est, je trouve encore à attrister ce qui est autour de moi déjà triste. Mais tout est noir devant nous »... Il a bien songé à un vieux projet d’article, « mais à cette heure abominable des canonnades asiatiques, pas place »... Retrouvant sa lettre, qu’il avait oublié d’envoyer, il donne des nouvelles d’amis. Il reste à Cannes jusqu’à fin avril, « puis retour à Marseille, – et finalement, vers octobre, espérance de revenir définitivement sur Paris. – C’est embêtant de ne pas même savoir où on mourra »...

212. Charles-Joseph NATOIRE (1700-1777). L.A.S., Rome, 23 août 1752, 3 pages in-fol. 1.200/1.500 Il s’inquiète de la santé du Dauphin et remercie son correspondant de l’envoi d’un rouleau de dessins : « Voudriés vous bien permettre encore que dès que jauray retouché les dessains, destiné aux gravures de louvrage des Enfens trouvés que jay peint, vous soyent adressés pour le remettre aux graveur affin quil puisse continuer son entreprise. […] Mr d’Ar t h e n a y chargé des affaires du Roy à Naples ma prié le plus agreablement du monde pour une comission de quatre tableaux, on desire quil soye fait par nos jeunes artistes de notre academie, pour decorer un salon dune bonne maison de Naples ». Il vient de finir quatre tableaux pour le salon du fermier général d’Ép i n a y à la Chevrette, il finit aussi un tableau pour l’Académie de Saint-Luc, « apres quoy je serai libre pour continuer le Marc Antoine pour les Gobelins». Il cherche toujours « le Guide » [Guido Re n i ] pour son correspondant : « On doit men faire voir un ses jours sy, mais se son toujours des vierges et fort souvent qui ne sont pas de luy. Je dois voir aussy des tableaux flamand »…

213 58 213. Augustin PAJOU (1730-1809). Ma n u s c r i t autographe, Estat des deboursez que jay fait pour l’execution des ouvrages du Roy ; 3 pages in‑fol. 1.500/1.800

In t é r e s s a n t m é m o i r e c o mm e n t é d u s c u l p t e u r , n o t a mm e n t p o u r l e Me r c u r e (Musée du Louvre). Dépenses détaillées pour « la figure de Mercure » (rémunération des modèles, du moulage du plâtre, des compagnons pour le travail du marbre, du manœuvre d’atelier, du forgeron), s’élevant à 4684 livres, et pour un vase (moules, marbrerie, compagnons, forgeron), soit 2789 livres . Pajou ajoute une note explicative et justificative sur la cherté des travaux : les compagnons et manœuvres ont doublé leur prix : « Monsieur Co u s t o u dans ses derniers ouvrages n’a pas manqué de le représenter et on y a eu égard. […] Quand au vase les derniers que lon a fait et placées à Marly sont presque de moitiez moins grands que celuy cy ou il y a pour le moins moitiez plus douvrages et ont été payé 2500ll il y a environ dix huit années ».

214. Francis PICABIA (1879-1953). L.A.S., [Saint-Tropez] 21 –36, à un ami [Jacques Henri Le v e s q u e ] ; 1 page obl. in-8 au dos d’une carte postale en couleurs (Saint-Tropez. Port des pêcheurs et vue sur Sainte-Maxime). 400/500 Il rentre à Paris dans quelques jours : « j’espère que vous y serez ainsi que de Heckeren »...

215. Jean-Baptiste Pierre (1714-1789) peintre. L.A.S., 11 janvier 1789, [au comte d’An g i v i l l e r ] ; 3 pages in‑fol. 700/800

Au s u j e t d e s at e l i e r s e t l o g e m e n t s a u l o u v r e . Le jeune Go d e f r o y (Jean-François) lui a fait part de sa résolution « de suivre son talent et d’oublier la route dans laquelle des circonstances de jeunesse avoient entraîné son père » [Joseph-Ferdinand, récemment décédé en 1788]. « Il est heureux pour ce jeune homme de s’être totalement débarrassé des chimères dont on l’étourdissoit en luy laissant entrevoir l’espérance de succéder à son père. […] La veuve du Sr Godefroy est dans son inventaire. Le coup d’œil se réduit à zéro, aussi désire-t-elle ardemment d’apprendre le résultat de vos bontés »… Le logement et l’atelier de feu Go d e f r o y (au Louvre), vacants, attisent les convoitises, et Pierre se dit favorable à l’installation de Joseph Ve r n e t : « Il espère ce qui s’est dit, mais en même temps il représente ses travaux, son ancienneté, et enfin son âge, qui demande qu’on ne le place pas à une élévation impraticable pour luy. Son fils [Carle Vernet] travaille actuellement dans un appartement vaste mais il est au ciel, et devient nul pour son pere qui n’y parviendroit qu’avec une fatigue bien peu propre à luy laisser la commodité de remplir sa journée »… Il propose de donner à Ve r n e t « pour achever sa carrière, les deux ateliers de feu Sr Godefroy », et de loger le sculpteur Ju l i e n dans le petit entresol, « en attendant que les circonstances procurassent à un artiste de son étoffe atelier et logement convenables. Comme les deux artistes sont doux, ils vivraient bien ensemble »…

216. Jean-Baptiste PIGALLE (1714-1785). L.S. avec ajouts autographes, 6 mai 1774, [au marquis de Ma r i g n y ] ; 4 pages in‑4. 1.200/1.500

Intéressante l e t t r e a u s u j e t d u t r a n s p o r t d e s o n m a u s o l é e d u Ma r é c h a l d e Sa x e à s t r a s b o u r g . Apprenant que « le Mauzolée du Mareschal de Saxe doit aller à Strasbourg », il souligne que le transport en sera fort coûteux, et en énumère les frais : « D’abord il faudra le démonter et le descendre […] il faudra l’encaisser avec autant de soins et de précautions que s’il devoit aller à Constantinople. En second lieu, il faudra faire des voitures exprès, bien conditionnées, et éprouvées auparavant », etc. Il faudra être sûr des voituriers, qui devront être équipés d’instruments, de pinces et de cordes, et lui-même tient à faire escorter le monument par quelqu’un de confiance « de mon atelier, pour veiller et donner au besoin des ordres nécessaires ; et ces personnes là sont très chères »… De plus, les entrepreneurs des bâtiments du Roi ne se donneront pas la peine de le déplacer eux-mêmes, mais enverront des compagnons « qui feront le travail d’une manière qui ne me conviendra pas »…. Il propose donc de se charger « de tous les frais quelconques du déposement et de la conduite du Mauzolée à Strasbourg, moyennant la somme de Soixante mille livres. Je suis très sûr que le Roy y gagnera. De mon côté, je serai tranquille »… Il rappelle les arrérages qui lui sont dus, ayant grand besoin de cet argent : « Car, depuis cinq ans que je travaille, soit au monument du Mareschal de Saxe, soit à la Vierge de St Sulpice, soit au Tombeau de M. de Montmartel, je ne reçois aucun argent »… Il ajoute de sa main qu’il espère pouvoir montrer d’ici quinze jours « un plâtre de la Moissoneuse »… On j o i n t un rapport des Bâtiments du Roy, au sujet des livraisons de marbre d’août 1769 (2 pages in‑4), soulignant les erreurs et les surplus de commandes des artistes : ainsi Pi g a l l e « s’est trompé de plus de 180 pieds pour le tombeau de M. le Maréchal de Saxe », et Fa l c o n e t sur de nombreuses commandes… Le marquis de Ma r i g n y a ajouté en bas : « Falconet et Pigale sont tous deux de la plus grande probité, ainsy il faut croire à la vérité de leurs erreurs. D’ailleurs comment faire ? »…

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217. Germain Pilon (1515-1590). P.S. avec DESSIN, 5 mars 1580 ; parchemin obl. in‑4. 12.000/15.000

Tr è s r a r e r e ç u p o r t a n t l a s i g n a t u r e d u g r a n d s c u l p t e u r o r n é e d u d e s s i n d’u n e t ê t e d’a n g e . « Je Germain Pillon sculpteur du Roy et contreolleur general des monnoyes de France » confesse avoir reçu de « Maistre Françoys de Vi g n y Recepveur de la Ville de Paris » la somme de 20 écus un liard 13 sols 4 deniers tournois du quartier échu de sa rente due par les prévôts des marchands et échevins de la Ville de Paris...

218. Camille PISSARRO (1831-1903). L.A.S., Paris 18 mai 1890, à s a f e mm e Ju l i e ; 4 pages in‑8 (deuil). 1.200/1.500 Il part le lendemain pour Londres avec son fils Lucien : ils ont « une passe aller et retour en première jusqu’à Calais », et ils pensent arriver à Londres à 5 heures... « Ce que tu me dis de Titi [Félix, son troisième fils (1874-1897)] est fort ennuyeux, mais je crois qu’il est encore bien enfant pour penser sérieusement, il aime à jouer, il faut être un peu patient pour ne pas gâter l’avenir. – N’avons-nous pas tous été la même chose. Si il ne fait pas plus de mal que de jouer, il faut patienter. – Cependant il faut le gronder un peu et tâcher qu’il fasse la tâche qu’il m’a promis de faire. Dis-leur qu’ils seront récompensés s’ils se conduisent bien »…

219. Camille PISSARRO. L.A.S., [Paris] 28 mai 1891, à M. Joignant [Maurice Jo y a n t ], Maison Boussod et Valadon ; 1 page in‑12, adresse (carte‑lettre). 1000/1.200

« Il m’est impossible de poursuivre l’affaire du tableau Soleil couchant […] pour le moment du moins. Po r t i e r a en vue quelqu’un, je ne lui en parlerai pas par conséquent »…

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220. Camille PISSARRO. L.A.S., Paris 20 juillet 1891, à s a f e mm e Ju l i e ; 1 page et quart in‑8, en-tête et vignette Grand Hôtel Terminus. 1.500/1.800 Il revient de chez le docteur qui lui a encore fait un pansement : « et ce n’est pas fini.– C’est long en diable, la plaie tend à se fermer au bord avant l’intérieur », ce qu’il faut éviter à tout prix. Il décrit les soins prodigués à cette plaie, et les pansements qu’on lui fait. Il est allé voir Amélie : « elle m’a donné l’argent de la succession. Je t’enverrai probablement demain cinq cents francs – j’enverrai à Mo n e t ses mille francs. […] Titi [son fils Félix] est bien, le temps est moins chaud depuis 2 jours et beaucoup plus suportable »…

221. Camille PISSARRO. L.A.S., Paris 6 janvier 1895, à s o n f i l s Ge o r g e s [dit Ma n z a n a -Pi s s a r r o ] ; 2 pages in‑8. 1.500/1.800

Il arrive d’Éragny, où on lui a fait suivre hier deux lettres de Bruxelles : « Est-ce de toi ? »… Il n’a pas encore vu Théo [Va n Go g h ] : « Je suis chez Au s t i n , je vais passer aux Néo – je suppose que je le rencontrerai là ». Il pense rester 3 ou 4 jours à Paris : « cela dépend de Théo, s’il doit venir à Éragny tout de suite »…

222. Pierre PUGET (1620-1694). No t e autographe ; 1 page obl. in–12. 1.000/1.200 « La piesse de mabre que Puget a faict venir elle a 14 pieds longeur pour honze de largeur et huit piez espoisseur. On a estimés à Carrare dou elle vient que les antiens romains nont jamais tiré de sy grande ». Ra r e . On j o i n t un manuscrit : « extrait du livre intitulé Mémoires pour servir à l’histoire de plusieurs hommes illustres de Provence (par le P. Bougerel de l’Oratoire) » (1752), avec une brève biographie de Pu g e t et une note sur trois de ses œuvres principales : le Milon de Crotone, l’Andromède et le Diogène. C’est Puget qui a introduit le marbre en France... f 223. Ilia répin (1844-1930). Ph o t o g r a p h i e signée, 14 octobre 1910 ; 16 x 10,5 cm sur carton à la marque du photographe (coupure de presse allemande collée au dos). 150/200

Portrait de profil du peintre assis, par Hélène deM r o s o v k s y (Saint-Petersbourg), signé et daté à gauche.

224. Michel-Ange Slodtz (1705-1764) sculpteur. L.A.S. (incomplète du début) et m a n u s c r i t autographe, Carrare 26 janvier 1741, [à Philibert Or r y ?] ; 3 et 3 pages in‑fol. 1.500/1.800

In t é r e s s a n t e n s e mb l e s u r l’a c h a t d e b l o c s d e m a r b r e à Ca r r a r e , d o n t d e u x , m o n u m e n t a u x , p o u r l e s c é l è b r e s Ch e v a u x d e Ma r l y exécutés par Guillaume Co u s t o u , commandés par Louis XV pour le Château de Marly. Slodtz a pu examiner dans les caves de Carrare du marbre employé pour de nombreuses statues de la Basilique Saint-Pierre, ainsi que pour « les deux figures qui sont sur le fronton de l’autel de la Chapelle Corsini. Actuellement on fait toute la sculpture de la fontaine de Trevi de ce marbre ainsi que la figure de St Jean de Dieu pour St Pierre. Je souhaiterais avoir de ce marbre pour la figure de St Bruno que je vais faire pour la même église »… Il a examiné avec soin une vingtaine de gros blocs : « Ceux du comte d e l Me d i c o , et du S. Be r t é sont les plus beaux. Le comte Li z o l i en a aussi un qui est beau. […] les deux plus beaux du S. Be r t é avoist été destiné pour deux groupes que le pape Inocent XIII vouloit faire ériger dans la place St Pierre […] ; sa mort l’empêcha d’exécuter le projet. Un des deux blocs est la moitié d’une masse considérable qu’on partagea pour faire la statue de Charles-Magne. Le morceau qui reste est suffisant pour un desChevaux . L’autre est pareillement assez grand et d’égale beauté ». Il énumère les qualités de ces marbres, les veines, la dureté, les taches, etc., et conseille « de ne pas esiter a préférer ces marbres à tout autre, c’est-à-dire de choisir ce qu’il y aura de meieur entre les sept ou huit blocs qu’ont les trois propriétaires cy-dessus nommés. J’espère que Mr Co u s t o u en aura toute la satisfaction possible, parceque ce marbre est agréable à travailler, […] il a du corps et de la fermeté sans être trop dur »… Il continue de visiter les caves et attend ses ordres… « Pr i x d e s m a r b r e s », comparaison des prix et conditions des les trois négociants cités ci-dessus pour les deux blocs destinés aux Chevaux de Marly : « Le Comte del Medico demande pour fournir les deux blocs qui doivent servir a faire les chevaux, les faire épaneler, et les rendre à Marseille, la somme de […] 19000 ll », sur le prix des marbres statuaires, etc.

225. Jacques Germain SOUFFLOT (1709-1780) architecte. L.A.S., 8 avril 1779 ; 1 page in‑fol. 800/1.000 Su r l e m a u s o l é e d u Da u p h i n . Il insiste pour que soit rapidement payé le serrurier, étranger aux Bâtiments du Roy, qui a exécuté « la grille que vous lui aviez ordonnée pour le tombeau de Mr. le Dauphin », et que M. Bourges soit entièrement remboursé « des frais que le total de l’ouvrage fait sous sa conduite lui ont occasionnés, et même de ce qui lui reste dû de son emploi à Fontainebleau ». Il regrette la perte pour les Bâtiments du Roy de ce dernier, dont il loue la probité, le talent et « l’intelligence avec laquelle il a fait exécuter sur ses desseins des bâtiments considérables que je lui avais procuré en Flandre. Je l’ai eu d’ailleurs 8 ou 10 ans sous mes yeux au Garde Meuble »… Il s’étonne qu’on le laisse partir sans lui verser de retraite, et prie son correspondant d’y remédier….

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226. Jean-Baptiste Theodon (1646-1713) sculpteur. L.A.S., Rome 29 janvier 1692, à « Monseigneur » [Édouard Co l b e r t d e Vi l l a c e r f ?] ; 4 pages in‑4. 1.000/1.200

Tr è s b e l l e e t l o n g u e l e t t r e o ù il s e d é f e n d d e s a t t a q u e s e t f a u s s e s a cc u s a t i o n s p o r t é e s c o n t r e l u i p a r La Te u l i è r e , directeur de l’Académie de France à Rome. « Si le siewur de l a Te u l i è r e n’avoit trempé sa plume que dans le fiel, ou que par son libelle diffamatoire contre moy il n’eust blessé que la charité », il n’aurait pas répondu. Mais il voit en cela « un sanglant outrage à la vérité », qu’il souhaite rétablir à tout prix ; et comme « le caractère de la vérité est de se produire toute nüe, je repondray ingenüement et sans aucun artifice article par article à tout ce que j’apprends qu’il m’impose de plus calomnieux ». Il se défend en premier lieu d’avoir voulu prendre le poste de La Te u l i è r e , directeur de l’Académie de France à Rome, idée née de sa jalousie, et « source empoisonnée d’où coulent toutes ses autres calomnies »… Ainsi il l’accuse de ne pas avoir travaillé et que ses ouvrages ne valent pas l’argent qu’on lui en a donné ; Théodon s’offusque et énumère tous ses travaux accomplis à l’Académie : « mes ouvrages sont sur pied, il y a deux figures de neuf à dix pieds de hauteur, qui sont finies de tous costez.I l y a encore un grand model de stucq de quatre figures de mesme hauteur que jay fait, et le marbre du mesme group tout esbauché prest à finir quand on me l’a fait laisser.I l y a dix figures de marbre coppiées d’apres l’antique qui ont esté finies sous ma conduite »... Puis La Teulière lui a reproché d’avoir retourné les pensionnaires contre lui, d’avoir voulu le spolier de cent écus, etc... Jusqu’au septième chef d’accusation, le plus grave, puisqu’il l’accuse d’avoir voulu le tuer « et qu’il a esté quinze jours malade du poison que je luy ay donné »… Théodon est effondré, ce serait plutôt à lui de demander justice, mais il a trop d’honneur pour cela, n’est pas assez vindicatif, et a presque pitié pour « le plus grand hypocondriaque du monde […] Il y a seize ans que j’ay l’honneur d’estre dans l’Académie du Roy à Rome, dix années sous Monseigneur Co l b e r t , et cinq ans et neuf mois soubs Monseigr de Lo u v o i s sans que jamais qui que ce soit m’ait accusé de pareille chose ». De plus les accusations sur son manque de travail et de talent sont fausses, il en veut pour preuve que « le Pape et les Cardinaux prépos à la fabrique de St Pierre m’ont fait l’honneur de me choisir unanimement pour occuper la place du Chevalier Be r n i n »… 227. Carle Van Loo (1705-1765). 2 P.S., 12 janvier et 3 mars 1756 ; demi-page in‑fol. chaque. 400/500

Re ç u s d e p e n s i o n pour la somme de 444 livres chaque, délivrée par Co c h i n , Secrétaire de l’Académie Royale de Peinture et Sculpture, de la part du marquis de Ma r i g n y , « directeur et ordinateur général des Bâtimens du Roy, de la recette et distribution des fonds de l’École des Élèves et protégez »… On j o i n t 3 P.S. : 15 mai 1766 par sa veuve Christine Va n Lo o , et 23 septembre 1765, par son fils Jules‑César Va n Lo o .

228. Giorgio Vasari (1511-1574). L.A.S., Rome 10 février 1571, à Francesco Bu s i n i , provéditeur de cour à Pise ; demi-page in‑fol., adresse (mouillures, qqs petits trous) ; en italien. 1.500/2.000

Brève lettre de remerciements et d’affaires. Ra r e . Reproduction page 60

62 229. Joseph VERNET (1714-1789). L.A.S., Toulon 16 mai 1756 ; 2 pages in‑4 (lég. rognée en haut sans perte de texte. 1.500/1.800

Au s u j e t d e s e s t a b l e a u x d e s p o r t s d’A n t i b e s , To u l o n e t Sè t e . Il part à Antibes pour en dessiner le port, « et tout ce qui sera nécessaire pour le tableau que j’en dois peindre pour le Roy, après quoy, je reviendray icy faire des études des Galleres qu’on arme actuellement. Touttes ces operations faittes, je pourrois executer ce tableau aux antipodes, n’ettant pas nécessaire que je sois ny icy, ny a Antibes »… Il projetait de quitter la région et d’aller passer quelques mois dans sa patrie à Avignon, pour passer du temps avec ses parents, « puisque je dois en etre si long tems éloigné »… De plus, il aurait voulu éviter les chaleurs estivales, qui pourraient nuire à sa santé : « Je pourrois donc me procurer tous ces avantages sans interrompre mes ouvrages pour Sa Majesté, et après le tableau d’Antibes fait à Avignon, je pourrois passer de là à Cette pour en peindre le port »… Il demande l’autorisation de mener à bien ces projets, et ajoute qu’il lui reste quelques retouches à faire « au tableau du port vieux de cette ville que je fairay a mon retour d’Antibes, et pourra être terminé vers le dix du mois prochain. Celui de la rade, ville, ports, est finy ». Il demande qu’on lui compte « quelque argent »…

230. Joseph VERNET. L.A.S., La Rochelle 11 juillet 1761, [au marquis de Ma r i g n y ] ; 2 pages et demie in-fol. 1.500/2.000

Tr è s intéressante l e t t r e a u s u j e t d e s o n t a b l e a u d u p o r t d e La Ro c h e l l e . Il est arrivé le 7 à La Rochelle et remercie des contacts pris « pour me faciliter l’exécution des ouvrages que j’ai à faireici pour le Roy ». Il n’a pas encore examiné ce qu’il aura à peindre : « Le port de cette ville est fort peu de chose. Cependant j’espere en tirer party, ainsi que de la Rade, où sonts encore des vestiges de la Digue du cardinal de Richelieu. Dans la liste des ports que je dois peindre pour le Roy, il est dit que comme ce port achesse [assèche], je pourrois pour luy donner un caractaire distinctif le faire de mer basse avec des vaisseaux échouéz sur la vase ; la chose n’est pas agréable en elle même ; mais cette singularité fairoit une variété parmis cette suitte de tableaux »… Il est allé visiter le port de Rochefort, dont il espère également tirer bon parti. Il remercie de la protection accordée à son élève Na t o i r e , et est impatient de savoir si ses tableaux du port de Bayonne lui ont plu. « Je suis affamé de peindre, car il y a bien cinq semaines que je n’ay touché le pinceau, et dès que je pourrai le repprendre, ce sera pour faire les deux petits tableaux en question »… Il ajoute que les Anglais sont à la Rade des Basques entre Rochefort et La Rochelle : « ils sont si prés d’ici, qu’on peut sans le secours de lunettes […] distinguer les hommes ». Une canonnade a retenti vers l’île d’Oléron, certainement des exercices ou une fête des Anglais : « S’il y a quelque combat naval entre les vaisseaux et les Prasmes de Rochefort, et les Anglois, je seray bien à portée de le voir. Je souhaite que les Anglois me fournissent des modèles, ou pour mieux dire m’en servent, de vaisseaux coulant à fond, ou de prises conduites dans nos ports ». On j o i n t la copie de la réponse, Versailles 27 juillet 1761.

231. Carle Vernet (1758-1836). L.A.S., Samedy, à s o n f i l s Ho r a c e Ve r n e t ; 3 pages in‑4, adresse (petite déchir. au cachet). 500/600

Ém o u v a n t e l e t t r e d a n s l a q u e l l e il s’inquiète d u p r o j e t d e v o y a g e e n Ru s s i e d e s o n f i l s . Il vient d’apprendre, à l’Opéra, par le père d’un apprenti d’Horace, que celui-ci projetait d’aller en Russie pour le couronnement, et en est bouleversé. C’est « en sortant de chez vous ou j’avois été assez mal traité », qu’il a reçu ce coup de massue : « Quoi Horace vous voudriez encore abandonner votre père ? »… Il ressent toujours les « cruels effets » de son récent voyage en Suisse, qui ont profondément affecté sa santé, et qui, « en m’ôtant mes facultés ordinaire, m’a ôté aussi mes moyens d’existance puisque j’ai a peine la force de travailler ». Il attend une réponse positive de sa part : « pensez que ma vie est entre vos mains que si j’ai eu tant de soins de votre jeunesse vous me devez réciprocité dans ma vieillesse »… Il assure Horace qu’il est bie réellement malade...

232. Joseph-Marie VIEN (1776-1809). L.A.S., Rome 11 mars 1778, [au comte d’An g i v i l l e r ] ; 4 pages in-4. 800/900 Il a remis au Directeur de la poste « la caisse renfermant le basrelief que Mr le Cardinal de Be r n i s m’a remis pour vous être envoyé ; les précotions que j’ai fait prendre pour qu’il peut vous arriver en bon état, n’on pas laissé que d’an augmenter le volume et le poix ». Il a fait part aux élèves pensionnaires du jugement de l’Académie de peinture et sculpture et donne des nouvelles de ces pensionnaires et de l’avancement de leurs travaux : Segla, Lemonier, Crusci... « Comme les architectes de retour en France n’auront surement point des monumens aussi considerables à faire que les projets qu’ils ont envoyé, je présume qu’il leur sera facile de se conformer à nos usages, et les études sérieuses quils ont fait d’après les monumens antiques, pour lesquels vous les envoyez ici, leur fourniront de très grandes ressources »… Il recommande Danlou [Da n l o u x ] pour l’obtention d’une chambre : « Ce jeune homme est plain de mérite, il a fait differentes choses d’après nature qui m’ont fait grand plaisir. ». Il a fait remettre par Charles de Wa i l l y au comte « 24 desseins que j’ai acquis à la vente de Mr Na t o i r e . Le tout m’a couté 44 écus romains » ; il le prie de choisir ceux qui lui plaisent, puis les donner à son beau-frère. Il promet l’envoi d’ouvrages des pensionnaires, qui a été retardé par le mauvais temps, et il termine en lui annonçant l’envoi du tableau qu’il a fait pour lui : « S’il faut que je le roule pour vous l’envoyer, il faut qu’il soit bien sec »… On j o i n t 2 brouillons de réponse à la lettre de Vien (30 mars 1778), l’un accordant une chambre à Danlou, l’autre répondant aux autres demandes de Vien et accusant réception d’un bas-relief.

233. Giovanni Volpato (1735-1803). L.A.S., Rome 2 octobre 1801, à Raphaël Mo r g h e n à Florence ; 1 page in‑4, adresse (lég. déchir. au cachet) ; en italien. 250/300

Correspondan c e e n t r e l e s d e u x g r a n d s g r a v e u r s italiens. Il évoque la visite de Manfredini, puis les circonstances présentes qui le désolent, car il y a peu d’espoir de voir une paix prochaine. Son neveu va mieux, mais n’est pas encore guéri de sa fièvre putride...

234. Johann Joachim WINCKELMANN (1717-1768) archéologue allemand. L.A.S., Rome 10 février 1764, au librairie Wa l t h e r à Dresde ; 3/4 page in-4, adresse, cachet cire rouge ; en allemand. 1.300/1.500

Be l l e l e t t r e r e l a t i v e à l a p a r u t i o n d e s o n Histoire d e l’A r t d e l’A n t i q u i t é (Geschichte der Kunst des Alterthums, Dresde, Walther, 1764). Il a reçu sa lettre et le mandat de 64 zecchini romains : « Je suis enfin serein, notre œuvre ayant paru. Peu m’importe l’accueil qui lui sera réservé ». Il évoque l’envoi des exemplaires... Il regrette cependant que les ornements sur les cuivres gravés soient français ou d’Augsbourg : « ainsi un haillon moderne est rabouté à un vêtement ancien ; mais la plupart des artistes ne comprennent pas cela ». Il fera parvenir à Monaldini quelques exemplaires de la Description des Pierres gravées du Cabinet de Stosch (1760), car « cette œuvre mienne doit être très rare en Saxe ». Et il espère bien que dans quelques mois il n’y aura plus aucune feuille de son Histoire dans le magasin de Walther, « pour que je puisse enfin penser à autre chose »...

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64 MUSIQUE ET SPECTACLE

235. Marie d’agoult (1805-1876). 3 L.A.S., [été-automne 1840], à Ferdinand De n i s ; 4 pages in-8, une adresse. 400/500 Lundi, elle accepte son offre du Catholique et demande en outre le prêt de « Platon en français, l’Histoire de la Révolution par Thiers, Mémorial de Ste Hélène, Lavater »... Elle passe toute la belle saison à Fontainebleau. « Li s z t , que je viens de quitter à Rotterdam retournant en Angleterre, m’a particulièrement recommandé de le rappeler à votre amitié »... Fontainebleau jeudi : « N’ayant rien trouvé à mon usage dans les 6 derniers vol. du Catholique, je vous les restitue immédiatement »... Vendredi : « je ne sors jamais les trois derniers soirs de la semaine »...

Au t o u r d e Ma r i e d’A g o u l t e t d e Fr an z Lis z t

236. Charles, marquis de Montcalm (1796-1874) diplomate. 6 L.A.S. et 1 L.A. (incomplète), 1830-1850, à Marie d’Ag o u l t ; 24 pages in-4 ou in-8, 2 adresses (déchirure avec manque à la 1ère lettre). 400/500

Be l l e s l e t t r e s . Turin 21 février 1830. Musicien « ignare », il lui adresse deux de ses compositions : « L’une est une immense valse composée dans le seul but de devenir digne d’être jouée par vous. Tant d’ambition a perdu ma pauvre valse, qui s’est peut-être égarée jusqu’à sortir de la limite du genre, et qui risque même fort d’avoir le malheur de vous sembler une sonate. L’autre de mes compositions est intitulée Le Sommeil, le Songe, et le Réveil : si elle n’est pas meilleure elle est du moins plus bisarre »… Tarascon sur Rhône 24 octobre 1835. La confiance exprimée par sa lettre déjà ancienne fait ajouter à ses sentiments une tendre reconnaissance, et il propose de quitter ses « occupations austères » pour aller la voir à Genève… [Février 1836]. Il est revenu, « abandonné », à sa vie méridionale. « Il ne me serait pas donné de pouvoir vous exprimer, même dans la correspondance la plus étendue, les profondes impressions que j’éprouvai en lisant vos lignes de septembre ; les véritables supplices que m’infligeait la rencontre de vos détracteurs parisiens ; enfin la manière dont je suis agité, par les incertains événemens de votre vie passée et à venir »… Sainte-Affrique (Aveyron) 31 mai 1836. « Pourquoi des relations nobles et pures comme les nôtres seraient-elles abandonnées ? Les sincères amitiés sont si rares en ce monde ! La main de Dieu les sème avec parcimonie, et celles dont on s’éloigne ne se remplacent pas toujours »… Mardi [1844 ?]. « Au propos inattendu de Made d’Arnim j’ai rencontré dans leur plus haute expression vos pensées et votre langage tels que se les rappelaient les plus beaux rêves des beaux jours de ma vie. […] Je vous remercie surtout pour mon propre compte de ce que vous exprimé si délicatement sur “les chagrins de l’âme chrétienne” »… Paris 7 décembre 1850. Sa vie a été brisée irréparablement par la mort inattendue de l’Ange qui depuis 29 ans fit ses bonheurs et partagea ses misères. « Mon âme est plus que malade, elle est détruite »… Paris décembre 1850. « C’est une générosité bien touchante pour moi, que cette commisération de votre amitié, qui vous fait me chercher une seconde fois dans la région des morts »…

237. Alexandre de meyendorff (1798-1865) diplomate et littérateur russe, chambellan de l’Empereur de Russie. L.A.S., Paris 10 mai [1833, à Marie d’Ag o u l t ] ; 4 pages in-4. 400/500

Be l l e l e t t r e s u r Li s z t , l’a cc o u c h e m e n t d e l a d u c h e s s e d e Be r r y , e t Al f r e d d e Vi g n y . Tous ses ordres sont remplis : « La chanson slave a été notée par Li s t z qui vous l’envoye j’en présente les paroles à votre indulgence »… Hier, un orage « a inspiré a Listz une de ces pièces On entendait le tonnerre et la musique de notes enthousiastes. C’était la voix de la terre répondant à la voix du ciel. Vous voyez qu’il nous faut presque de la grâce pour vivoter après vous et la trace de lumière qui s’affaiblit de plus en plus depuis votre départ »… Il parle de la duchesse de Be r r y , qui a accouché, en présence de témoins, d’une fille dont M. de Mesnard est le père... « J’ai passé quelques bonnes heures chez A. de Vi g n y mercredi passé. Il expliquait Stello et combien il était heureux d’avoir adapté cette forme pour y mettre son combat intérieur entre le Dieu et l’homme. Il parlait vrai – en poète – d’une manière à laisser des impressions profondes. Il va diriger une représentation au grand opéra. Cela commence par un prologue de sa composition. Puis la tragédie de Werner Der 24 Februar pièce simple et profonde, le fatum de la société moderne […] puis quelques scènes de Schaecspeare, enfin un spectacle exceptionnel.I l y avait Anthony De s c h a m p s , Vigny et moi et nous étions zusammen gestimmt. Nous causâmes beaucoup sur le peu de vérité et de poésie de l’époque actuelle – sur le mépris que le monde doit inspirer à tous ceux qui ont du feu sacré ». Puis il évoque le sourire de Marie d’Ag o u l t , où certains voient du mépris : « est-ce pour cela que ce sourire blesse le monde, parce qu’il le juge. – Est-ce pour cela que quelques-uns disent : Mme d’A. n’est aimable qu’avec les hommes. Elle méprise les femmes. Elle a des avis de bel esprit. Elle fait trop sentir sa supériorité. Elle n’admet qu’un horizon. [...] mais d’un autre côté ceux qui s’arrêtent à un certain regard et qui jugent Mme d’A ce qu’elle est, sous l’influence de ce regard y trouvent la pureté et la profondeur des plus belles sources – et au fond de ces fraîches eaux des sentiments et des idées qui agrandissent et qui relèvent l’existence »…

65 238. [Marie, comtesse d’agoult]. 2 L.A. à elle adressées, probablement par Amédée CASSIN (1799-1875), [1835-1836] ; 7 pages in‑8, une adresse. 400/500

Cu r i e u s e s l e t t r e s d’u n a m i t o u r a n g e a u s u r l a liaison d e Ma r i e d’A g o u l t a v e c Li s z t . Mercredi [11 mars 1835] : « Depuis hier des bruits fâcheux me sont encore revenus ; lundi dernier on a dit chez Mr de Sé m o n v i l l e que votre projet avait été de partir avec L…. mais qu’il était ajourné & qu’au printemps vous iriez le rejoindre aux eaux d’Ems et vous fixer avec lui en Allemagne. Ces bruits sont trop généralement répandus pour qu’il n’y ait pas intention positive de vous nuire ; je cherche en vain qui peut les accréditer. Renoncez donc à ce projet de voyage. […] Marie réfléchissez sérieusement, car je suis effrayé de votre situation morale. Les hommes qui vous entourent vous perdent ; leur conversation toujours en opposition avec la vie réelle, exalte une imagination qui a besoin de calmants. Écoutez plutôt un ami dévoué qui après avoir longtemps rêvé, est convaincu qu’il n’y a un peu de bonheur à espérer que dans le vrai »… 16 juillet [1836] : « Vous avez pris un parti que je déplorerais sincèrement, si de longs jours de bonheur y étaient attachés ; mais la conviction profonde du contraire, m’impose l’obligation de vous représenter ce que vous sacrifiez et le moyen de reconquérir le contentement de vous-même qui n’existe que dans l’accomplissement des devoirs », en particulier envers sa mère, sa fille et sa famille… Il lui indique le moyen, après un séjour en Touraine au Mortier, de rentrer dans le monde honorablement entourée « d’amis dévoués et non de ces gens qui prétendent régénérer la société à leur profit. […] c’est le bonheur auquel nous devons prétendre ; notre éducation, notre religion, nous imposent cette ligne de conduite ; les passions seules nous en éloignent, mais elles ont si peu de durée et vous avez tant d’avenir, qu’il y a démence à leur faire de tels sacrifices »…

239. Thérèse von Bacheracht (1804-1852) femme de lettres allemande. L.A.S. « T. » et L.A. (la fin manque), 1844-1845, à Marie d’Ag o u l t ; 8 pages in-8 à son prénom et à son chiffre couronnés. 800/1.000

Tr è s intéressantes l e t t r e s s u r l a r u p t u r e d e Ma r i e d’A g o u l t e t Li s z t . Lausanne 27 juin 1844. Il lui a fallu du temps pour se faire à l’horrible idée de rupture entre Li s z t et Marie. « Qui a pu avoir l’infernale idée de vous rapporter quelques odieux cancans, mis en circulation sur son compte et dont les trois quarts ont été sûrement inventés ? Quand je le vis à Brunswic, je le trouvai triste, sous le poids d’impressions pénibles que lui avoient faites vos lettres, mais plein d’affection pour vous, me répétant toujours que vous étiez grande et noble et n’ayant nullement l’idée que vous puissiez l’abandonner !! Je m’abstiens de juger, mais quand je voulois autrefois me figurer une relation durable, exempte des petitesses de ce monde et surtout de notre sexe, je pensois à vous et je me sentois l’âme consolée. Pourquoi donc a-t-il fallu que ceci aussi change et qu’à côté de cuisantes douleurs que je devine, il y ait une belle croyance de moins sur la terre ? »… – Hambourg 16 octobre 1845. Elle la remercie de sa confiance : « personne au monde ne prend et ne prendra plus de part que moi à vos relations avec Li s z t . Il me semble si impossible qu’elles soient interrompues que je suis à me demander tous les jours comment il s’est fait que vous ne vous comprenniez plus. – La première fois que Liszt m’ai parlé de votre intention de vous séparer de lui, j’ai pu remarquer en lui beaucoup de douleur. C’étoit à Brunswic, en mars 1844. Il me fit la lecture de plusieurs de vos lettres, je les trouvai très dures, très sévères. [...] vous vous trompiez en espérant le ramener de cette manière, sur ce ton. Liszt étoit pâle comme la mort en me communiquant vos paroles. Moi même je tremblois de tous mes membres. Il avoit eu alors son caprice pour Lola [Lo l a Mo n t e z ], mais cela lui avoit déjà passé, comme rien n’est en général stable en lui, rien que son attachement pour vous. Je vous assure la main sur la conscience qu’il vous aime en dépit de lui même, qu’il vous aimera toujours. Il peut avoir mille liaisons, être aux pieds de toutes les femmes imaginables et inimaginables, vous seule possédez la meilleure, la plus noble partie de son être ! Vous lui manquez affreusement »… Elle raconte ses impressions de Liszt à Baden : triste, accablé, répétant « que vous étiez tout, exceptée ce qu’il appele bonne fille », et s’accusant d’être le seul coupable : « mais je suppose qu’il se sent moins coupable en pensant que vous trouverez quelque compensation dans des relations qui remplissent l’esprit, mais pas le cœur. – Lola était effectivement à Bade, mais Liszt ne lui a pas même parlé ; [...]je connais aussi à fond son intérêt pour Mme Ka l e r g i . Elle lui a plu, parce qu’elle est jeune, belle aimable, remplie de talent, mais il n’y a rien entre eux. [...] je trouve que votre place est à côté de Liszt. [...] Vous ne pouviez pas et ne deviez pas vous séparer de Liszt. Il reviendra à vous, mais au nom du ciel, pas de reproches, pas de sermons ; supportez-le en malade et dites-vous qu’il a besoin de vous »…

240. Marie, baronne von czettritz-neuhaus (1792-1849) amie de Liszt et de Marie d’Agoult. 12 L.A.S. et 2 L.A. (incomplètes de la fin), Godesberg près et Wiesbaden 1844-1846, à Marie d’Ag o u l t ; 125 pages in-8. 2.000/2.500

Im p o r t a n t e c orrespondan c e t é m o i g n a n t d u d r a m e d e l a r u p t u r e d e Li s z t e t d e Ma r i e d’A g o u l t . Elle est pleine aussi de nouvelles politiques, mondaines, littéraires et artistiques. Nous n’en pouvons citer que quelques extraits. Godesberg 17 mai 1844. « Depuis plus d’un an j’ai vu aprocher ce nuage noir et épais qui se déchargera à la fin ! Moi aussi j’ai rêvé autre chose pour vous deux, et pour lui en particulier lorsqu’il était à Berlin, et j’avais toute la satisfaction pour votre cœur quand il est venu seul à Nonnenwerth. Loin de le blâmer, je ne le juge pas, je l’aime, je l’admire. Il ne peut pas autrement et pour cela je vous aprouve et je vous prie une fois que vous avez eu la force de renoncer restez ferme. Évitez toute relation directe »… Elle sait ce que Marie doit souffrir dans ce moment cruel ; si cela la soulage, qu’elle écrive l’histoire de son cœur pour ses enfants. « Je vous le répète j’aime L. Je ne méconnais pas un moment les grands dons du Ciel qu’il possède non seulement comme artiste mais de toute manière, […] il gagne tous les cœurs qu’il veut avoir. Mais selon sa nature ce n’est pas un homme pour une liaison durable ni pour le mariage et c’est un miracle que vous avez fait de l’attacher de le captiver pour 10 ans. Vous pouvez en être fière »… * 2 juin. Sa lettre l’a attristée. Li s z t « ne comprend pas ses erreurs, et pour cela il ne peut pas changer une vie une fois arrangée de cette manière »... Elle cite la Gazette de Berlin : Liszt, malade, a dû annuler son concert avec avec Döhler : « C’était votre départ »... Elle rapporte longuement ses conversations avec Li c h n o w s k i au sujet de Liszt... « Talent, Génie oblige. à un homme comme lui on fait des grandes praetentions et à Berlin il a dit qu’il tâcherait par une vie digne et honorable de mériter ce qu’on lui suppose ». * 11 juin. Li s z t ne viendra pas à Godesberg, mais, une fois rétabli, ira à Bordeaux, Marseille, Livourne, puis pour le couronnement à Stockholm et à Weimar… « Le fond est pur et noble. Le bon Dieu aura soin de lui. Vis à vis de vous, il a tort » ; il valait donc mieux se séparer. « Votre deuxième lettre me prouve que vous avez perdue toute illusion. Une fois qu’une femme comme vous la perd, elle n’aime plus et c’est fini pour toute la vie […].I l a commencé par blesser votre cœur et a fini par blesser votre orgueil vous êtes guérie. Les hommes perdent la passion, mais pas l’amour et il vous aimera toujours et ne vous oubliera

66 jamais »… Elle s’indigne de la façon dont les journaux allemands, qu’elle cite, traitent Liszt… * 29 juin. Elle évoque une polémique dans la presse autour de l’article de Mme d’Agoult sur Bettina von Ar n i m , et lui conseille de fermer sa porte aux jeunes Allemands athées, et vulgaires comme Karl Ma r x … Liszt lui a écrit : « Que malheureusement c’est vraie que vous avez rompu avec lui, et que s’il y a un tort il ne peut être que tout à fait à lui et qu’il aura pour vous l’attachement et le profond respect que vous lui avez toujours inspiré jusqu’au dernier heure de sa vie. […] Quelquefois il m’est impossible à croire que vous n’avez plus de relation avec L. Nous sommes si accoutumé à vous savoir réunis de cœur et d’esprit que cela nous manque »… * [8 juillet], vives récriminations contre Alexandre We i l l , au sujet de l’article de Marie sur Bettina von Ar n i m qui devient « toujours plus révolutionaire et communiste »… Au sujet de Karl Ma r x , « il y a des ordres très sévère pour l’enfermer aussi tôt qu’il se fera voir en Prusse. Il est prussien. J’ai connu ses braves parens à Trèves et sa femme aussi est de là c’était une charmante jeune personne d’une bonne famille Madlle de Westphale. Il a parue une brochure scandaleuse dit‑on sur le Roi, peut-être que c’est la raison »… * 17 juillet, toujours sur la polémique avec We i l l concernant Bettina, elle prie Marie de lui écrire une lettre qu’elle pourra montrer à M. de Va r n h a g e n … * [Fin juillet]. Ayant tant souffert avec elle, elle se réjouit de penser qu’elle sera appréciée à Berlin, et par Bettina elle-même... Elle a parlé à Va r n h a g e n de la rupture de Marie et Liszt « en vous rendant justice tous les deux sans parler d’une raison seulement que je n’y voyais pas de bonheur mais une nécessité [....] Nos journeaux aussi parle de Li s z t et qu’il a donné 5000 francs aux pauvres à Lion »… Godesberg 31 juillet 1845. Li s z t souffre tout autant qu’elle, mais est trop fier pour le dire, et chez lui le chagrin devient dépit. Elle raconte la récente arrivée de Liszt à Bonn, et comment il a réveillé le Comité Beethoven : « Il est le héros du jour, on ne parle que de lui »… Dimanche, elle a eu avec Liszt un entretien confidentiel : « Il ne parraît pas avoir une idée pourquoi vous vous êtes séparée de lui, seulement que vous avez assez de l’aimer. Que les reproches que vous lui faites ne sont pas fondé. [...] je vous répète ses paroles. Si je bois beaucoup de champagne, je ne suis jamais ivre donc c’est égal combien je bois. Pour des liaisons, je n’en ai, mon cœur est toujours resté seul à elle et au-dessus de tout. Dans ma vie vaste et large, je ne peu pas vivre autrement, mais si la femme la plus jolie m’aurrait captivée pour un moment et qu’elle disait ou écrivait venez, je laisserais tout et je ne verrais et je ne connaîtrez qu’elle. Et si aujourd’hui elle me demande j’irais. […] Elle a rompue c’est à elle de renouer »… * 2 septembre. Après leur entretien, Li s z t a passé quatre jours plongé dans la plus grande tristesse, mais il s’est sacrifié au Beethovenfest, et sans lui Bonn aurait eu un blâme devant toute l’Europe. Pourtant rien n’a vraiment réussi : les caprices de la jeune Reine Victoria ont fait échouer tous les arrangements… Lola Mo n t è s a fait une visite à Liszt, et il l’a renvoyée de sa chambre… « La plus belle partie du concert était la pièce de Beethoven que Liszt avait joué, avec le plus grand repos, sans y changer une note, cela et les chœurs en ont emporté le prix. La cantate a des grandes beautés [...] on trouve qu’il n’a pas encore assez de tranquillité pour exercer un orchestre, mais que pour un bon et grand orchestre son feu pourrait produire merveille. Il est devenu très populaire cette fois-ci à Bonn et on nomme une nouvelle rue d’après lui »… * 8 septembre. Li s z t est venu faire ses adieux, et ils ont reparlé

67 de Marie... Liszt pense la revoir à Paris : « Mais nous sommes tous deux de têtes fier. Ma seul tâche dans le monde est de n’avoir besoin de personne de ne jamais demander à qui que cela soit quelque chose, elle est la seul personne au monde de qui je demanderais et dont je suis sûr de la trouver c’est une âme grande et noble »… Alors elle a plaidé la nécessité d’une bonne intelligence avec la mère qui souffre de ne pas voir ses enfants, et Liszt a expliqué ses raisons à leur sujet… * 1er novembre. Elle s’indigne de la séparation de la mère et des enfants, mais plaint Li s z t : « C’est le dépit le chagrin qui le fait agir sa vanitée est blessée il est trop bon je le dis encore et je le plains de tout mon cœur car il est malheureux et il ne peut que être malheureux, dès le moment qu’il a consulté des avocats au lieu de consulter son cœur. Je crains extrêmement pour lui. […] Liszt aura encore bien besoin de votre consolation, tenez-vous toujours prêt de venir à son secour restez calme et ne l’abandonnez pas »… * Wiesbaden 11 décembre. Elle oppose au Li s z t chevaleresque d’antan le « Liszt le Décoré » d’aujourd’hui ; autant le premier était digne d’une noble femme, autant le second doit en être oublié. Czettritz est très remonté contre lui. Sans doute Liszt emmènera les enfants en Autriche, « car son rôle à Paris est terminé, qu’esce qu’il veut y faire encore où personne n’a voulue aller dans son concert »… à Berlin on est ravi du pianiste Li t t o l ff dont on dit qu’il a tout le génie de Liszt, et même qu’il le surpasse… Wiesbaden 15-17 février 1846. Elle se réjouit du rapprochement avec Liszt au sujet des enfants, et remercie Marie d’Agoult pour Nélida : « on voit la belle et interressante Nélida en proie d’un homme égoïste d’un côté et d’un charactère fougeux de l’autre qui s’emparent de cette être sensée. Les réflections on le vois bien sont prise de la source. La vérité est frappante. Et le grand monde peint par un auteur qui en a joué un rôle supérieurre. Vous possédez tout ce qu’il faut pour un tableau de vie »… Elle analyse la situation politique en Allemagne, où on est encore loin d’une révolution… * Godesberg 6 octobre. Elle parle de Thérèse de Ba c h e r a c h t : « Que votre n’auffrage lui sert d’exemple. Elle n’a pas cette grande position dans le monde que vous avez eu et sacrifiée, mais toujours une place très honorable »… Elle rapporte l’éloge de Marie d’Agoult par Varnhagen, et donne des nouvelles de Liszt, de Herwegh, des Circourt, etc.

241. Alexandre freslon (1808-1867) avocat et homme politique. 5 L.A.S., 1852-1853, à Marie d’Ag o u l t ; 17 pages in-8 ou in-12, une enveloppe. 400/500 16 août [1852]. Longue lettre ironique sur la fête du 15 août, à Paris : il admire la logique de l’Élysée : « On y croit à l’ère des Césars. M. Ro m i e u qui apprécie notre temps, à ce point de vue, devait naturellement être chargé d’organiser nos fêtes populaires ; il traite notre nation comme Octave & ses successeurs ont traité la canaille romaine : panem & circenses »… L’espoir d’une amnistie plus large que celle annoncée par Le Moniteur est déçu, mais on assure que Pauline Ro l a n d va rentrer en France… [Fin août ? 1852]. Il lui adresse une lettre ouverte pour le général Be d e a u , à Bruxelles… 21 décembre 1852. Il a parlé hier soir de La c a u s s a d e : sa conduite a ému ses auditeurs (Mme Ternaux-Compans, Odilon Barrot, les Lanjuinais), qui ont souscrit 4 exemplaires de ses poésies… 26 mai 1853, sur le futur m a r i a g e d e Na p o l é o n III : « La nouvelle que vous m’avez mandée sur le pape paraît vraie & conforme à certaines paroles quasi- officielles que l’on attribue à rM Fo u l d . Ne pouvant épouser une princesse, S.M. se marie à une personne qu’il a près de lui ; ne pouvant être sacré par un pape, il se fera oindre par un prélat français ; ne pouvant lutter seul contre la Russie, il va abandonner la question des lieux saints dont on se soucie peu à Rome ; tout cela est peu Napoléonien »… 26 juin 1853, remerciant de l’invitation à ses travaux dramatiques sur Marie Stuart, et évoquant la séance de l’Institut…

242. Gustave d’eichtHal (1804-1886) économiste et philosophe saint-simonien. 2 L.A.S., Paris 10 et 14 janvier 1854, à Marie d’Ag o u l t ; 5 pages et demie in-8. 250/300 10 janvier. Il serait très heureux de venir causer « et du livre que j’eus l’honneur de vous envoyer, et de tant de questions qui aujourd’hui sollicitent si vivement l’attention de quiconque s’intéresse aux choses humaines »… 14 janvier. « Je vous trouve sévère pour l’Autriche. Tout peuple, comme tout individu dont la mission, dont le caractère ne soit pas compris, est obligé de se faire sa place dans le monde par la force et la ruse. Mais tout en déplorant l’emploi de ces moyens, trop souvent nécessités par l’imperfection humaine, en nous efforçant surtout de les effacer de l’avenir, nous ne pouvons nous en autoriser pour condamner d’une manière absolue l’individu ou le peuple assez malheureux pour être obligé d’en faire usage. à ce compte il ne resterait pas un innocent dans le monde »… Et de citer quelques lignes « remarquables » d’une Histoire de l’Empire autrichien de M. Pö l i t z , à propos de la politique continentale… On j o i n t une L.A. de Ba r c h o u d e Pe n h o e n , [17 avril 1853], à Marie d’Agoult, au sujet de de la bibliographie de Marie Stuart (enveloppe).

243. Eugène pelletan (1813-1884) homme politique et écrivain. 5 L.A.S., vers 1856-1857, à Marie d’Ag o u l t ; 6 pages et demie in-8, qqs-unes à son chiffre. 400/500 Seine-Port 3 novembre 1856, il lui adresse son article sur son beau livre [Trois Journées de la vie de Marie Stuart] : « J’ai essayé de crier le plus haut possible ma sympathie pour vos idées » ; mais Gi r a r d i n l’engage à le refaire : « Que j’ai tort ou raison au fond, peu importe. Je demande seulement la dose d’indulgence que M. de Girardin accorde à Peyrat. Peyrat a pu nier complettement toute émancipation de la femme dans la Presse même »… Février 1857, il lui adresse la lettre d’un admirateur inconnu, et promet de lui présenter bientôt « un nouveau né, sous le titre : Le Monde marche »… 24 février : « J’irai vous porter les souvenirs que vous voulez bien invoquer sitôt que je pourrai rompre la chaîne de mon bagne »… Mercredi, il la félicite de posséder l’alliance des plus hautes facultés, la raison et la poésie : « Avec ces deux leviers-là on est plus puissant qu’Archimède. On soulèverait des mondes »… – « Je viens de relire vos Pensées. Je ne parle pas seulement du fond, j’en communierais. C’est mon pain et mon vin. Mais la forme, la divine forme, Rousseau, Senancourt dans leurs meilleurs momens n’ont pas été plus loin. C’est la philosophie ailée »…

68 244. [Marie d’agoult]. 8 L.A.S. et 1 L.A. adressées à Marie d’Ag o u l t , 1857-1874 ; environ 40 pages in-8 ou in-4. 400/500

Félix He n n e g u y (1830-1899), Nice 19 mai 1860, longue et intéressante lettre sur son départ de Turin, la Jeanne d’Arc de Marie d’Agoult que va monter Rossi, la situation italienne et le roi... Armand Po mm i e r (1827-?) : 4 longues lettres, 1859-1864. Château de Marigni près Beaune 25 janvier 1859, envoyant son Déluge de Noé et ses Lettres sur la Création, qu’il commente... Gênes 19 février 1859, longue lettre en italien sur son voyage en Italie, la Jeanne d’Arc de Marie d’Agoult qu’il traduit et veut faire jouer par Rossi, etc. Beaune [1862], sur Florence et Turin. Marigni 16 juin 1864, long commentaire des études sur Go e t h e de Marie d’Agoult... Ubaldino Pe r u z z i (1822-1891, homme politique italien), Frascati 25 juillet 1862, sur les affaires italiennes et Florence et Paris (la fin manque). Philoclès Ré g n i e r d e l a Br i è r e (1807-1885, comédien), 3 lettres, 1857 et 1874.

245. Alfred mézières (1826-1915) homme politique et essayiste (Académie française). 8 L.A.S., Paris, Nancy ou Redon 1867-1876, [à Marie d’Ag o u l t ] ; 11 pages et demie in-8. 400/500 16 novembre [1867], il se réjouit de la savoir de retour, « guérie et raffermie, comme j’ai pu en juger par votre charmant article du mois de Septembre »… 28 novembre, il prépare son cours d’ouverture à la Sorbonne : « Tous les ans j’éprouve la même angoisse »… 7 avril [1870], recommandant son beau-frère La r d e n o i s , jeune magistrat distingué de Nancy. « Aujourd’hui, par une injustice criarde et qui n’atteint peut-être pas que lui, qui frappe surtout en lui mes opinions libérales, ses chefs le présentent pour la plus infime résidence du ressort, pour la place de procureur impérial à Montmédy »… 26 avril : « Je reconnais l’influence de votre amitié si dévouée et si efficace en lisant la nomination de mon beau-frère à Verdun »… 11 octobre [1873], condoléances sur la mort de Maurice de Fl a v i g n y : « Il était impossible de voir M. votre frère sans être frappé de la loyauté de son regard, de l’expressive bonté de sa physionomie »… 18 août [1874], en faveur d’un jeune protégé ; il parle avec modestie d’un Mémoire sur le Pélion et l’Ossa de sa jeunesse… Redon 10 octobre [1875], sur la Co mm u n e : « J’aurais voulu rester à Paris, comme je l’avais fait pendant le premier siège, tenir tête à la Commune, réunir autour de moi, les républicains modérés ». Mais une dépêche l’appela auprès de sa fille mourante, victime d’une maladie contractée pendant le siège. « Avoir fait l’empire, l’avoir acclamé et soutenu, avoir produit une génération de généraux qui capitulent, avoir accumulé plus de fautes dans une année de notre histoire que nous n’avions eu de succès pendant un siècle, en voilà assez pour nous garder modestes et nous guérir de nos fanfaronnades »… 26 janvier [1876]. Il n’est point candidat au conseil général : « On fait maintenant en Lorraine de la politique aux couteaux. Ce n’est point mon affaire. Nous avons toujours été, vous et moi, pour les tempéraments, pour la conciliation, pour les notes sages et modérées. Il n’y a plus en présence là-bas que des extrêmes entre lesquels il n’y a pas de bons choix à faire »… On j o i n t une L.A.S. de Louis Tr i b e r t , Puyraveau 14 septembre 1856, félicitant Marie d’Agoult sur sa Marie Stuart et plaisantant à propos des bourgeois parlementaires (4 p. in-8). * * * *

246. Eugen d’albert (1864-1932). 2 L.A.S., 1894-1901 ; 2 pages in-8 et 1 page obl. in-12 avec adresse ; en allemand. 200/250 Coswig 8 juillet 1894, au sujet de représentations et d’honoraires... Firenze 28 juin 1901, à E. Senffert, de la firme Bösendorfer à Vienne, au sujet d’une tournée en Italie.

247. Pierre d’Alvimare (1772-1839) harpiste et compositeur. P.S., 22 septembre 1809 ; 1 page petit in‑4. 200/250 Copie certifiée conforme par d’Alvimare, « Harpiste de la Musique de S.M. l’empereur et roi », d’un congé à lui délivré par l’Empereur, l’autorisant à « s’absenter pour travailler au rétablissement de sa santé »...

248. Daniel François Esprit AUBER (1782-1871). L.A.S., Paris 23 septembre 1842, à son secrétaire Alfred de Be a u c h e s n e à Auray (Morbihan) ; 1 page in‑8, fragment d’enveloppe. 120/150 Le Conservatoire rouvrira le 1er octobre : « Les études ne peuvent pas rester plus longtemps en suspens, ces maudits concours […] nous mettent dans la nécessité de ne plus perdre une minute. [...] La restauration de la grande salle avance », et les concours pourront s’y tenir, ainsi que les exercices « sur lesquels je compte beaucoup pour donner de l’émulation à nos élèves »…

249. Georges auric (1899-1983). Ma n u s c r i t m u s i c a l autographe signé, Anastasia ; 36 pages gr. in-fol. 1.000/1.500

Mu s i q u e d e s c è n e pour Anastasia, pièce en 3 actes de Marcelle Ma u r e t t e créée 8 novembre 1955 au théâtre Antoine. Elle comprend 15 numéros, certains en plusieurs parties, numérotés I à XVIII (il n’y a pas de IX ni de XIII ; les nos II et III manquent). Le manuscrit est écrit sur deux ou trois portées. Il présente des indications d’interprétation (nuances, tempi, etc.), des minutages, des renvois au texte pendant les représentations, et quelques suppressions au crayon.

69 250. Carl Philipp Emanuel bach (1714-1788). L.A.S., [vers 1774 ?], à Georg-Michael (?) Te l e m a n n ; 1 page petit in-4, adresse, beau cachet cire rouge à son chiffre couronné ; en allemand (portrait gravé joint). 15.000/20.000

Pr é c i e u s e l e t t r e a u p e t i t -f i l s d e Ge o r g Philipp Te l e m a n n , mort en 1767, qui avait été son parrain, et à qui il a succédé à Hambourg. Il envoie au « très noble descendant de Telemann » (très probablement Georg Michael, 1748-1831), avec ses remerciements, l’Himmelfahrtsstück [le morceau de l’Ascension, probablement de son oratorio Auferstehung und Himmelfahrt Jesus, 1774, ou de celui composé sur les mêmes paroles de Ramler par Telemann en 1760] et le Convivium-Lied [Chant du convive]. Le premier lui aurait déjà été livré avec les autres morceaux qui lui furent gentiment prêtés, s’il n’avait dû l’exécuter en son absence, à la demande de feu Schiebeler [l’écrivain Daniel Sc h i e b e l e r , 1741-1771]. Il n’a plus le morceau sur Oculi qui faisait partie du Jahrgang de feu son grand-père, gravé par Schmidt à Nuremberg, et il le lui demande respectueusement, car il voudrait en faire copier la partition afin que le cycle ne reste pas incomplet. En post-scriptum, il ajoute que si Telemann trouvait parmi ses partitions quelque chose concernant la musique de l’enterrement d’un maire, il le lui demandera, tout cela en commandite…

70 251. Carl Philipp Emanuel bach. L.A.S., Hambourg 13 novembre 1781, à son ami l’organiste Bö s e , à Ottendorf ; 3/4 page petit in-4, adresse, fragment de cachet cire rouge (lég. mouill. et rouss.) ; en allemand (cachets de collection : Fred. Emil Hansen à Kiel, et G). 8.000/10.000 Il a le plaisir d’envoyer à son ami un exemplaire de ses nouvelles Sonates. Il espère qu’elles lui plairont… Sur le feuillet d’adresse, six vers humoristiques en allemand ont été notés par l’organiste Böse, comme l’indique son petit-fils Fred. Emil Hansen au verso.

252. Christophe BALLARD (1641-1715) libraire et imprimeur de musique. P.S., cosignée par 4 autres imprimeurs et libraires, Paris, 27 novembre 1691 ; vélin obl. in-4 en partie impr. 500/600

Ré c e p t i o n e n l a Co mm u n a u t é d e s i m p r i m e u r s e t l i b r a i r e s d e Pa r i s de Pierre Pl u c q u e t , « gendre du feu Sr Claude Le Ro y Libraire et Imprimeur à Paris. [...] Nous l’avons receu pour exercer l’Art & Profession de Librairie »… Ont signé : P. Au b o ü y n , syndic, C. Ci g n a r d , Jo s s e t , Ba l l a r d et Co u t e r o t , adjoints. Au dos, attestations de versements par Plucquet de la somme de 600 livres pour les affaires de la Communauté, signée par P. Au b o ü y n , et de la somme de 12 livres, signée par Ba l l a r d , adjoint et premier administrateur de la Confrérie de saint Jean l’Évangéliste.

253. [Christophe-Jean-François ballard (1701-1765) libraire et imprimeur de musique]. . P.S. (secrétaire), contresignée par Ph e l y p e a u x , Versailles 6 mai 1750 ; vélin obl. in-fol. 500/600

Br e v e t d e n o t e u r d e l a c h a p e l l e m u s i q u e . Le Roi, « bien informé de la bonne conduite de Cristophe Jean François Ba l l a r d Imprimeur ordinaire de sa musique, de son experience dans cette profession et de sa fidelité et affection a son service, Sa Majesté lui a accordé et fait don de la charge de noteur de sa chapelle musique vacante par le decès de Jean Baptiste Christophe Ballard son pere »… Louis Guy de Gu é r a p i n d e Va u r é a l , évêque de Rennes, a signé le brevet après la prestation de serment de Ballard (3 janvier 1755)...

254. BALLETS RUSSES. Pr o g r a mm e de la Saison Russe 1913 au Théâtre des Champs-Élysées ; grand in-8 (débroché, couverture détachée et fendue). 200/300

Programme illustré du 22 mai 1913 pour Boris Godounow avec Ch a l i a p i n e . Couverture en couleurs reproduisant une aquarelle de Théodor Fedorowsky.

255. Elsa barraine (1910-1999). Ma n u s c r i t m u s i c a l autographe signé, Penthésilée ; cahier de 22 pages gr. in-fol. plus titre. 800/1.000

Mu s i q u e d e s c è n e pour Penthésilée, tragédie d’Heinrich von Kl e i s t . Elle est restée inédite. Le manuscrit, qui a servi pour des représentations, porte des renvois au texte, des minutages et quelques coupures. Composée pour flûte, trompette, timbales, harpe, hautbois, cymbales, tambourin basque et timbales, cette musique comprend 9 numéros plus des bis. On a conservé un découpage qui était autrefois colllé au scotch sur la page de titre.

256. Jean-Louis BARRAULT (1910-1994). L.A.S. à la suite d’une L.A.S. de Félix La b i s s e , mercredi 24 janvier [1940], à Madeleine Re n a u d ; 2 pages in‑4. 400/500

Tr è s b e l l e e t l o n g u e l e t t r e d’a m o u r a u d é b u t d e l a g u e r r e . C’est le peintre Félix La b i s s e qui commence cette lettre en tentant de la convaincre de venir les voir samedi, avec Marie. Puis Barrault prend la plume pour écrire une missive passionnée à sa « p’ite Madeleine ». Il souhaite que Labisse soit heureux, « c’est si merveilleux d’être heureux. Moi, je le sais, car je le suis par toi. Il faut dire aussi que je t’aime à en être gaga quand je ne suis pas près de toi. Oh ! oui je t’aime et tu es vraiment ma cristallisation idéale ». Il espère qu’elle lui pardonne sa crise de cafard neurasthénique de dimanche : « Je redevenais le civil jugeant la situation actuelle sur le plan de l’infini, alors… évidemment ce n’était pas brillant »… Il est de retour et a retrouvé tout le monde : « je suis assis sur mon lit. Tous bavardent gentiment. C’est une atmosph. sympathique et pitoyable – voir tous ces êtres qui aiment une chose dans la vie et qui maintenant sont là, leur vie arrêtée »… Il a une envie folle de la voir : « Il me semble que nous ne nous sommes pas assez unifiés cette fois […] Oh ! je t’aime, je t’aime. J’ai un tel désir de tendresse pour toi (décidément je ne peux sortir de mon élan d’amour pour toi – Tout ce soir je n’ai fait que geindre vers toi) »… Etc.

71 257

257. Ludwig van Beethoven (1770-1827). Ma n u s c r i t m u s i c a l autographe signé, [vers 1818 ?] ; 1 page oblong in-8 (9,3 x 25 cm). 15.000/20.000

Ca n o n e n f o r m e d e plaisanterie m u s i c a l e . Manuscrit du Ca n o n à t r o i s v o i x WoO172. Il comprend trois mesures, destinées à être reprises plusieurs fois, à 4/4 en mi bémol majeur. La voix supérieure chante l’air sur les paroles : « Ich bitt dich, ich bitt dich, schreib mir die Es Scala auf » (Je t’en prie, écris‑moi la gamme de mi bémol) ; les deux autres voix montent et descendent des gammes sur le son « a ». Ce canon porte en tête un e n v o i en italien de Beethoven à son ami Vincenz Ha u s c h k a (1766-1840) : « Canone a tre voci dedicato al signor illustrissimo Hauschka del servo suo L.v. Be e t h o v e n ». Originaire de Bohême, Vincenz Hauschka était un violoncelliste réputé, et jouait aussi le baryton, pour lequel il a écrit plusieurs pièces. Il est l’auteur de neuf sonates pour le violoncelle, et d’un recueil de canons vocaux, ce qui explique sans doute la réplique amusée de Beethoven. Le catalogue thématique Kinsky-Halm indiquait le manuscrit comme perdu.

72 262 73 258. Sarah BERNHARDT (1844-1923). 2 L.A.S. ; 2 pages in–12 à son chiffre et 1 page in‑8 à en-tête Théâtre de la Porte Saint‑Martin. 200/500 [Début 1876]. Elle aurait voulu se rendre à son invitation mais c’est impossible : « Je joue la 1ère de L’Étrangère le 7 février et à aucun prix le comité ne me permettra de dire des vers la veille dans un concert. Mo u n e t -Su l l y se trouve dans le même cas que moi, c’est la cause de son refus »… 1885, à une dame, demandant une loge… On j o i n t 4 photographies et 6 portraits gravés.

259. Sarah bernhardt. 3 L.A.S. (une incomplète du début), Paris 1889 et s.d. ; 7 pages et demie in-12 à ses chiffre, emblème et devise. 400/500 1889 : « Je serais très heureuse d’avoir de nouveaux documents sur Jeanne d’Arc »... – « Je suis allée deux fois pour vous serrer la main pour que je donne bonheur à ceux que j’aime ! »... – Fin de lettre à son mari Jacques Da m a l a : « Ne jamais jamais se reposer. Toujours penser et par contre toujours souffrir de ces pensers. Pourtant je sais bien, tu serais content si je mourais ; non que tu soies méchant mais parce que ce serait une solution sans fatigue pour ton esprit sans responsabilité pour ton âme d’honnête homme et sans trop grand trouble pour ton cœur ; tu aurais pour moi une larme tendre parce que tu es très bon et puis ce serait tout »... Etc.

f 260. Leonard bernstein (1918-1990). 2 p h o t o g r a p h i e s d é d i c a c é e s ; 21 x 28 et 12,( x 18 cm. 250/300

Photo noir et blanc représentant Bernstein en répétition avec le violoniste Carlos Ga i v i r o n s k y , dédicacée par les deux. Photo couleurs en vacances avec des amis (1983).

261. Henri BERTON (1766-1844). L.A.S., 12 avril 1812, à Louis-Benoît Pi c a r d , directeur de l’Académie impériale de musique ; 3 pages in-4, adresse. 200/250 Il réagit aux arrêtés pris par Picard à la demande des chefs du chant, « relatifs à la partie dont je suis le premier chef », et qui ont été affichés dans les foyers, sans le consulter : « il me semble que lorsqu’il s’agit de la danse c’est Mr Ga r d e l que l’on consulte il en est de même pour Mr Pe r s u i s relativement à l’orchestre, cela est juste car c’est le droit de leur place de 1er chef, cela est bien parce qu’il n’est pas de l’interet de l’administration de laisser déconsiderer dans l’opinion des artistes l’homme qui est chargé de les conduire. […]. Je vois dans tout cela que mes chers collègues fort jaloux de la confiance que tu veux bien m’accorder, se sont empressés de proffiter de ma maladie pour me donner un air de négligence dans l’exercice de mes fonctions, en sollicitant pendant mon absence force arrêtés, il est vrai qu’ils n’ont pas été fort malins car lorsque l’on veut se donner de l’importance aux dépends de quelqu’un il ne faut pas se servir de ses idées et recomencer ce qu’il a fait, au surplus tout cela sont des niaiseries, et ces MMs sont de grands enfants qui ont voulu jouer à la poupée »

262. John BLOW (1649-1708). P.S., écrite et contresignée par son secrétaire John El l i s (contresignée aussi par Andrew Os w a l d ), 1er septembre 1683 ; 1 page in-fol. avec son sceau sous papier (4 petits trous) ; en anglais. 12.000/15.000

Rarissime d o c u m e n t d u g r a n d c o m p o s i t e u r a n g l a i s , m a î t r e d e Pu r c e l l . John Blow, Directeur de la Musique et maître des Enfants de la Chapelle Royale, nomme et autorise Edward Br a d d o c k , de Westminster, l’un des gentilshommes de ladite Chapelle Royale de Sa Majesté, à recevoir des officiers et ministres de l’Échiquier toutes les sommes d’argent à lui dues, pour ses pensions, allocations ou salaires, sur ordre de Sa Majesté, et de recevoir cet argent en son nom et sur quittance... [Edward Br a d d o c k était gentilhomme de la Chapelle Royale depuis 1660 ; nommé maître des choristes de l’abbaye de Westminster en 1670 et « clerk of the Cheque » en 1688, il mourut en 1708. Sa fille Elizabeth avait épousé John Blow en 1674, et mourut après neuf ans de mariage, l’année même de ce document, lui ayant donné cinq enfants, tous morts en bas âge. Cette même année, on avait représenté à la Cour le « masque » Venus and Adonis de John Blow.] C’est, semble-t-il, le s e u l d o c u m e n t d e Jo h n Bl o w e n m a i n s p r i v é e s (vente Sotheby’s, Londres 30 juin 1974; n° 383). Reproduction page précédente

263. François-Adrien BOIELDIEU (1775-1834). L.A.S., 27 novembre 1824, au vicomte de La Ro c h e f o u c a u l d ; 4 pages in‑4. 600/800

Intéressante l e t t r e c o n t e s t a n t l e n o u v e a u c o n c o u r s i m p o s é a u x c o m p o s i t e u r s f r a n ç a i s , e t p a r l a n t d e Ro s s i n i . Boieldieu fait part de ses observations, « en pensant qu’il est peut-être encore possible d’apporter quelques modifications à ce nouveau règlement, avant qu’il ne devienne l’objet des discussions publiques »... En effet, si une telle mesure peut faire naître l’émulation dans le monde littéraire, il n’en est rien en musique. Depuis longtemps, « le compositeur dont la réputation repose sur de véritables succès n’est plus obligé de soumettre son nouvel ouvrage à un jury musical. […] Je vois avec chagrin que le nouveau mode d’admission lui ferme les portes de l’Académie Royale de Musique ». Il illustre son propos de son propre exemple : « Je désire depuis longtemps composer pour le grand opéra, je n’attends qu’un poëme convenable […], mais la plume me tomberait des mains au moment de le commencer s’il me fallait risquer le peu de réputation que j’ai acquise par de longs travaux dans les chances d’un concours où peut-être mes intentions dramatiques ne pourront être ni bien exécutées, ni bien comprises »… Il souligne un autre grave inconvénient à cette nouvelle mesure : « c’est de voir appelé et l’élève et le maître à un concours qui ne peut exclure personne ». On reprochera au maître, s’il remporte le prix, de s’être servi de l’influence de son nom et de ses amitiés dans le jury ; quant à l’élève, osera-t-il « aller lutter avec celui dont il aura reçu les conseils et les leçons ! »… Il insiste enfin sur « une autre considération d’amour propre national », à savoir que ces mesures ne concernent que les auteurs français, et que les étrangers pourront jouir de tous les avantages qui leur seront désormais ôtés. Ainsi « M. Ro s s i n i a contracté l’engagement de composer un grand opéra pour l’Académie royale de musique et je suis le premier à désirer voir son beau talent se déployer sur la scène française .[…] quelle sera notre humiliation […] en voyant M. Ro s s i n i comblé d’avantages pécuniaires si disproportionnés avec les faibles rétributions que nous recevons même dans la chance des plus grands succès, et joindre à tous ces avantages celui d’être seul exempt du concours imposé aux compositeurs français ! »…

74 264. Joseph Bodin de BOISMORTIER (1689-1755). P.S. « Boismortier » au dos d’une P.S. de Louis-Basile de Be r n a g e , 8 juin 1753 ; 1 page et quart in‑4. 1.000/1.200

Ra r e q u i t t a n c e p o u r l e pa i e m e n t d e l a m u s i q u e d e Da p h n i s e t Ch l o é . Louis-Basile de Be r n a g e de Saint-Maurice (1691-1767, prévôt des marchands de Paris) donne l’ordre de payer « au S. Boismortier autheur de la musique de la Pastorale de Daphnis et Chloé, la somme de six cent livres pour ses honnoraires des douze dernieres représentations de cette Pastorale, données sur le theatre de l’Académie Royale de musique » du 4 mai au 4 juin 1752 »… Au verso, Boismortier donne quittance. f265. (1833-1897). L.A.S. « J. Br. », [avril 1882, à son éditeur Fritz Si m r o c k ] ; 1 page obl. in-12 ; en allemand. 900/1.000 « Il est peut-être mieux d’ajouter dessus les mots exacts. La partie de soliste est-elle arrivée et est-elle utilisable ? » Une note précise qu’il s’agit respectivement d’une « lettre à la Banque Impériale », et du « concerto de piano » donné à Vienne le 20 avril (Simrock préparait à ce moment-là l’édition du Deuxième Concerto pour piano). 266. Alexandre braïlowsky (1896-1976) pianiste. L.A.S., Paris 11 octobre 1920, à un cher maître ; 2 pages et demie petit in-4. 120/150 Il va avoir « peut-être l’honneur et le plaisir de jouer à vos beaux concerts symphoniques. Je viens vous dire combien j’en serais heureux, car c’est un de mes plus grands désirs d’artiste ». Il fait la « liste des principaux concertos de mon répertoire » : 7 concertos de Beethoven, Liszt, Rachmaninow, Saint-Saëns et Grieg. « J’ai joué le concerto en Sol de Beethoven aux Concerts Populaires de Bruxelles la saison dernière et je dois y jouer en Novembre le 2ème Concerto de Rachmaninow, je joue également le concerto en Sol de Beethoven le 21 Novembre aux Concerts Lamoureux »…

267. Pierre de bréville (1861-1949). 4 m a n u s c r i t s m u s i c a u x autographes signés de m é l o d i e s ; 25 pages in-fol. 500/700

Be l e n s e mb l e d e q u a t r e m é l o d i e s , données à Mme Maurice Su l z b a c h (sous chemise à son nom). [Mme Sulzbach, née Frincsel, était une des mécènes de la Société Nationale de Musique ; elle tenait un salon musical au 52 bis de l’avenue d’Iéna, où elle chantait volontiers ; Chausson, Fauré et Massenet lui ont également dédié des mélodies (Myriam Chimènes, Mécènes et musiciens. Du salon au concert à Paris sous la IIIe République, Fayard 2004, p. 190-193).] Childe Harold, sur une poésie de Heinrich He i n e , datée Wiesbaden 22-24 juillet 1899, avec quelques ratures et corrections : « Eine starke schwarze Barke »... Aimons-nous, duo sur une poésie de Théodore de Ba n v i l l e , avec cette dédicace : « Pour Madame Sulzbach et Monsieur M. Bagès » : « Aimons-nous et dormons »... Épitaphe sur l’anagrame de très noble et très vertueuse damoiselle Marie Dupuis dame de Senan... : « Si la mort, dont la faulx »... Il court, il court le furet, sur un poème de Jean Th y s , avec dédicace : « Pour Madame E. Colonne » : « Il court, il court le furet »... On j o i n t une mélodie autographe signée de Léon Mo r e a u (1870-1946), Câlinerie (2 p. in-fol.).

268. Pierre de bréville. Ma n u s c r i t m u s i c a l autographe signé, Concert à trois pour violon, violoncelle et piano, 1945 ; titre et 71 pages in-fol. en cahier. 1.000/1.500

Ma n u s c r i t c o m p l e t d e c e Co n c e r t à t r o i s « à la mémoire d’Ernest Chausson », daté en fin « 19 septembre 1945 ». Il comprend trois parties : I Énergique – avec emportement ; II Très animé ; III Lent (pas trop). La durée, inscrite en tête, précise : « 28 à 30 minutes ». Le manuscrit, soigneusement mis au net d’une écriture appliquée à l’encre bleu noir, a servi pour l’exécution en concert, comme le montrent quelques indications de nuance au crayon. De la toute fin de la vie de Pierre de Bréville, ce Concert « reste surprenant de vitalité, surtout en son véhément premier morceau » (Gustave Samazeuilh). On j o i n t les manuscrits autographes des parties séparées de violon et de violoncelle (2 cahiers de 12 pages chaque, avec titre). Reproduction page 64 f269. Benjamin britten (1913-1976). L.A.S. « BB », The Red House, Aldeburgh, à Gerd et Hannelore Li p p o l d ; 2 pages obl. in-12 à son en-tête ; en anglais. 400/500 Il remercie ses admirateurs allemands de leur cadeau : il est ravi d’avoir ce fac-similé de Chopin... Il a fait un voyage très intéressant en Russie (son troisième, à ce jour) : trois de ses opéras à Leningrad et Moscou, devant des publics formidables, voraces de tous les arts... Il a vu Ro s t r o p o v i t c h , Ch o s t a k o v i t c h (qu’il connaît très bien) ; Ri c h t e r était au Canada, mais revient à Aldeburgh l’an prochain... Il ne sait quand il reviendra en Allemagne... 270. Dietrich BUXTEHUDE (1637-1707). P.A.S., [Lübeck] 21 avril 1684 ; 1 page in-fol. ; en allemand. 15.000/20.000

Rarissime d o c u m e n t d u g é n i a l o r g a n i s t e e t c o m p o s i t e u r a l l e m a n d , m a î t r e d e Je a n -Sé b a s t i e n Ba c h . Cette page tracée d’une écriture tarabiscotée concerne l’Heiligenschapff de feue Catharina Warnecke née Petersen, qui doit être transmis à sa fille jusqu’à la mort de celle-ci et ensuite à ses héritiers. Sont nommés dans l’acte les membres du conseil presbytéral qui doit donner son approbation... Le terme de Heiligenschapff peut désigner soit un siège ou une stalle dans l’église Sainte-Marie (Marienkirche) de Lübeck (dont Buxtehude était l’organiste mais aussi Werkmeister, maître de la fabrique), pour laquelle Buxtehude tenait le Stuhlbuch (ou livre des sièges) ici mentionné, avec la référence précise à laquelle il renvoie (im andern Stuelbuch fol. 328 : b : geschriebenes und mit N° 51 gezeichnetes Heiligenschapff) ; soit un coffre peint de figures de Saints, destiné au rangement des cantiques. Mais le Stuhlbuch en question, qui appartenait aux Archives de Lübeck, a disparu pendant la dernière guerre. Il s’agit là vraisemblablement d’une copie autographe de l’acte original délivrée à l’intention de la famille de Catharina Warnecke, ou de la minute de Buxtehude, qui a noté sous sa signature : « Tranportiret ins Protocoll fol. 1 ». Ce document, u n d e s s e u l s a u t o g r a p h e s d e Bu x t e h u d e a p p a r u s u r l e m a r c h é , a appartenu au musicologue Philipp Sp i t t a (1841‑1894), éditeur de l’œuvre pour orgue de Buxtehude, comme en témoigne une chemise de sa main, puis à la fameuse collection de Karl Ge i g y ‑Ha g e n b a c h de Bâle (Stargardt, Marburg, 30-31 mai 1961, n° 842). Reproduction page suivante

75 270 76 271. Antonio CALDARA (1670-1736). Ma n u s c r i t m u s i c a l autographe signé, Tirsi geloso, Cantata Basso solo, di Ant° Caldara, Casal Maggiore 3 juillet 1730 ; cahier de 8 pages oblong petit in-4. 15.000/20.000

Ma n u s c r i t c o m p l e t d’u n e c a n t a t e p o u r v o i x d e b a s s e e t c o n t i n u o . Cette cantate (numérotée 3 par Caldara) se compose d’une Aria : « Se vi dasse o bella Clori, per due amori un core in seno »... (Andante, à 3/4, 64 mesures, et da capo) ; d’un récitatif : « Sparentose tempeste si minacciano »... (14 mesures), et d’une Aria finale : « Bramo d’amor con pace »... (à 2/4, 94 mesures, et da capo). Elle en signée en tête, et datée en fin : « Fine adi 3 Luglio 1730 in Casal Maggiore ». Comme a bien voulu nous l’indiquer le professeur Brian Pritchard, il s’agit de la troisième d’un cycle de 24 cantates pour voix de basse et continuo composé par Caldara de juin à août 1730 dans la petite ville de Casalmaggiore en Lombardie, et offert par lui le 12 octobre à l’Empereur Charles VI, au palais d’été de la Favorita, comme en témoigne la page de titre : « Cantate 24. Composte per S.M.C. e Catta nell’Anno 1730 in Casal Maggiore, e presentate alla dta Mta il giorno 12 8bre nell medemo anno, nella Favorita ». Une belle copie du cycle entier fut faite et reliée aux armes de l’Empereur pour lui être offerte (Österreichische Nationalbibliothek, Ms 17580). Du manuscrit autographe des 24 cantates, un groupe de 18 (cantates 6 à 12 et 14 à 24) est conservé à Vienne aux archives de la Gesellschaft der Musikfreunde (A 403), après avoir appartenu à l’Archiduc Rodolphe de Ha b s b o u r g (1788-1831), puis au collectionneur Aloys Fu c h s (1799-1853), qui a numéroté et paginé à l’encre rouge le manuscrit, et en a extrait six cantates, dont quatre (1, 3, 4 et 5, parmi lesquelles notre Tirsi geloso) furent vendues par Liepmannsohn à Berlin en 1886. Trois cantates de cet ensemle sont conservées à (n° 2 L’Orso), à Philadelphie (n° 5 La Primavera) et à Paris (n° 13 Filli sdegnato).

77 284

272. [Maria CALLAS]. Boite en argent, au chiffre NP ; diamètre 6,5 cm, hauteur 2,4 cm. ; poinçons au dos, dont Comm. Galbiati Milano. 500/600

Maria Callas avait dit à Jean Darnel qu’on lui avait donné cette boite à Milan, et qu’elle aurait appartenu à Nicolo Pa g a n i n i .

Succession Maria Callas (Drouot 12 juin 1978), puis collection Jean Da r n e l .

273. [Maria CALLAS]. 3 o b j e t s d e s o n s a l o n b l e u . 300/400 Cendrier en marbre poli bleu et gris (18 x 11,5 cm). Briquet de table socle carré marbre bleu (8 x 5,5 cm). Seau à glace en verre bleu et métal doré (hauteur 14 cm). Succession Maria Callas (Drouot 12 juin 1978), puis collection Jean Da r n e l .

274. Pauline CARTON (1884-1974). De s s i n original à la plume avec d é d i c a c e autographe signée ; 18 x 13 cm. 150/200

Am u s a n t autoportrait de la comédienne qui s’est représentée de profil, avec dédicace : « Très affectueusement à Fanny Lacroix, Pauline Carton ».

275. Charles-Simon CATEL (1773-1830). L.A.S., 22 juillet 1808, à Louis-Benoît Pi c a r d « directeur de l’Académie impériale de musique » ; 1 page petit in‑4, adresse. 300/400 Il a terminé la musique des Bayadères, « et je vous prie de vouloir bien donner les ordres nécessaires pour que ma partition soit envoyée à la copie. Monsieur le Surintendant m’ayant recommandé de faire promptement cet ouvrage, j’aurai l’honneur de l’informer que j’ai rempli ses intentions »… [Le s Baya d è r e s , opéra sur un livret de Jouy, fut créé à l’Opéra le 8 août 1810 ; cette tragi-comédie à grand spectacle fut un des plus grands succès lyriques de l’Empire.]

276. Emmanuel chabrier (1841-1894). L.A.S. avec c r o q u i s , San Sebastian [juillet 1882, au critique musical Léon Ke r s t ] ; 2 pages et demie in-8(mouill., petites fentes réparées, le bas du 2e f. manque sans perte de texte). 400/500 Vo y a g e e n Es p a g n e . « Dire que nous l’avons voulu – oui ; dire que nous sommes bien – non. Oh ! c’est superbe ; il ne manquerait plus que ça ! Wagonner du monde pendant 24 heures et les conduire devant un équivalent de la plaine St Denis eût été souverainement idiot, et, Dieu merci, les Chabrier ne connurent jamais l’âge où l’on devient gâteux – ils meurent avant, en Auvergnats ! Ici, comme enchantements du paysage, tout : de mes fenêtres, les Pyrénées, c’est la toile de fond ; à gauche, 1er plan, l’Uruméa qui se jette dans la mer à deux pas, elle n’a que le pont à traverser ; à droite […] le mont Uguldo et son phare carliste ; à ses pieds, le petit village d’Antigua et son bout de plage »… Cr o q u i s topographique du site. Il évoque Gr a v i è r e (directeur du théâtre de la Renaissance) qui pourrait lui envoyer « un livret dont j’écrirais immédiatement la musique ; car, je vous le dis en confidence, – il fait ici trop chaud, il fera surtout trop chaud pour que je me démantibule la cervelle à chercher du nanan. Les choses dont je suis à peu près satisfait, je les trouve péniblement et je n’ai pas qu’à me baisser pour les prendre, croyez-le bien. Aussi bien, en me jouant, j’aurais volontiers employé mon temps ici à bacler 15 à 20 turlututus gentiment rhythmés, sans fatigue, – restant de la musique, de la très acceptable musique : je soigne tout »…

78 277. chant . 9 p h o t o g r a p h i e s signées ; formats divers. 400/500

Maria Ca l l a s (3), Franco Co r e l l i (3), Giuseppe Di St e f a n o , Elisabeth Sc h w a r t z k o p f (2).

278. Gustave charpentier (1860-1956). La Vie d u p o è t e , Symphonie-Drame en trois actes et quatre tableaux (Paris, Choudens fils, 1892), et Le Co u r o n n e m e n t d e l a Mu s e , Apothéose musicale (Paris, impr. Delanchy & Cie, juin 1897) ; in-4, [13]-147 p. et [5]-71 p., couvertures conservées, en un vol. rel. demi-basane fauve. 180/200 Partition pour chant et piano de La Vie du poète, reliée avec Le Couronnement de la Muse, édition vendue au bénéfice de l’œuvre des Muses. Cet exemplaire a appartenu au journaliste de Tours Horace He n n i o n . On a relié en tête une lettre du Ménestrel à Hennion, donnant l’adresse de Charpentier (1924) ; une L.A.S. de G. Ch a r p e n t i e r à H. Hennion (5 janvier 1924), au sujet du Couronnement de la Muse, avec liste du personnel nécessaire, évaluation du coût, etc. (2 p. in-8, en-tête Fêtes de la Muse du Peuple, envel.), une grande enveloppe autogr., et 3 photographies d’époque de spectacles à Vichy (1923) ou Marseille (1925), dont une avec croquis au dos par Charpentier pour le dispositif scénique.

279. Gustave charpentier. L.A.S., [juin 1900 ?], à Maurice Emm a n u e l ; 1 page in-8 (une enveloppe jointe). 150/200 « J’ai savouré votre belle et trop indulgente critique, la meilleure, la plus complète qui ait paru sur Louise ! Vous avez deviné bien des choses… et nous sommes bien près d’être d’accord. Mon plus vif désir est de garder – de mériter longtemps votre flatteuse sympathie »… [L’article de Maurice Emmanuel, « La vie réelle en musique », est paru dans la Revue de Paris du 15 juin 1900.] 280. Gustave charpentier. 3 L.A.S. ; 5 pages formats divers. 200/250 [à Alfred Br u n e a u ] : « Merci de l’envoi de l’affiche, “douce énigme” ! […] Souhaits anticipés de glorieuse continuation de chefs-d’œuvre où se mêle le dépit de voir le public qui accueille Louise recommencer pour L’Ouragan l’histoire de Carmen ou de Tannhauser »… * à un ami. « Tu sais que d’In d y s’affiche avec l’autre syndicat (jaune). Le jour de notre réunion on vendait à la porte de la Bourse du Travail, le journal Bulletin de l’orchestre avec le portrait du Président d’Honneur V. d’Indy, et quelques injures à notre adresse : niais, misérables… Cela devient intéressant – quel dommage que les intrigues de ce jésuite restent inconnus »… – « Me n d è s à qui je causais ce matin de ton article ne tarissait pas d’éloges sur ton caractère. Mais les mandarins, que vont-ils dire ? »… On j o i n t une L.A.S. de Camille Er l a n g e r renonçant à écrire la musique pour un Peer Gynt en français. f 281. Ernest chausson (1855-1899). L.A.S., San Domenico di Fiesole mardi soir, à M. Fa r i a ; 3 pages in-12, vignette. 200/250 « Je savais déjà, par Crickboom, que la Société Catalane avait cessé d’exister. Sans doute vous avez eu de sérieuses raisons pour prendre cette décision. Pour moi qui ai connu son hospitalité généreuse, l’extrême amabilité de son Président et de ses membres de son Comité, je ne puis voir la Société Catalane disparaître sans un peu de regret. Les efforts artistiques que vous avez faits ont déjà produit ses résultats. Votre œuvre a été utile et mérite les remerciments de tous les musiciens »... 282. Simon chenard (1758-1832) basse-taille de l’Opéra-Comique. L.A.S., Paris 30 frimaire XIII (21 décembre 1804), aux membres du Comité du théâtre de l’Opéra-Comique de Sa Majesté l’Empereur ; 2 pages et demie in-4, adresse (3 portraits joints). 60/80 Il prie ses camarades de lui accorder le dernier quart qui doit compléter sa part, faisant valoir « 22 années d’un service assidu et pénible que nous avons passées dans la Comedie, service qui nous donnerait le droit de nous retirer dès a présent [...] Nous marchons tous deux d’un pas malheureusement trop rapide vers la fin de notre carrière théatrale ! Personne de vous ne peut prendre pour un sentiment de jactance le sentiment que nous avons, et que nous vous exprimons de notre utilité de notre zèle et de notre dévouement au service de la Comedie »…

283. Luigi cherubini (1760-1842). L.A.S. (signée en tête), Paris 3 thermidor XI (22 juillet 1803), au Ministre de l’Intérieur [Ch a p t a l ] ; 3 pages in‑4, adresse. 400/500 « Le Citoyen Cherubini l’un des Inspecteurs du Conservatoire de Musique » réclame « une pièce appartenante au dépôt des fêtes nationales », qui lui fut promise lors de l’installation du Conservatoire de musique dans le local des Menus. S’il ne l’a pas réclamée auparavant, c’est à cause du « besoin urgent que le Conservatoire en avoit, pour y déposer en attendant les partitions de la Bibliothèque de cet établissement ». Il a donc été contraint de s’installer dans une soupente insalubre « pour me servir de cabinet de travail et de chambre à coucher ». Maintenant que les partitions ont été déplacées, il réclame cette pièce qu’on lui avait promis… 284. Frédéric chopin (1810-1849). Études pour le piano dédiées à Madame la Comtesse d’Agoult... Deuxième livre d’Etudes, op. 25 ; et Scherzo pour piano dédié à Mademoiselle Adèle de Furstenstein, opéra 31 (Paris, chez Maurice Schlesinger, Leipsick, Breitkopf & Hartel, Londres, Wessel & Cie, [1837]) ; in-fol., cartonnage ancien, pièce de titre manuscrite (mouillure, qqs rousseurs, le dos manque). 7.000/8.000 D e u x r a r e s d é d i c a c e s d e Ch o p i n . Pr e m i è r e s éditions, portant la griffe de l’éditeur Maurice Schlesinger, et les cotages M.S. 2427 et M.S. 2494. Elles comptent respectivement [1 f. de titre]-53 et [1 f. de titre]-19 pages. Dé d i c a c e s autographes signées sur les pages de titre. Le 2e livre des Études porte l’inscription : « à Mlle C. Porte F. Chopin » Le Scherzo : « à Mlle C. Porte Chopin ». Selon une étiquette manuscrite ancienne collée sur la couverture du volume, la dédicataire serait « Melle Mercié-Porte Professeur au ». Mlle Mercier-Porte était professeur adjoint au Conservatoire ; elle demeurait 12 place de la Bourse. On a r e l i é à l a s u i t e q u a t r e p a r t i t i o n s d e Ch a r l e s Va l e n t i n Al k a n , publiées la même année à Paris, chez Richault : Trois Improvisations (dans le style brillant) dédiées à Madame Cottin de Guibeville, Œuv. 12 (1er Livre) ; Trois Andantes Romantiques dédiés à Monsieur Urhan, Œuv. 13 (2e Livre) ; A mon ami Santiago de Masarnau. Tre Scherzi, Œuv. 16 (4e Livre) ; et Souvenirs. Trois Morceaux dans le genre pathétique dédiés à Liszt, Œuv. 15 (3e Livre).

79 285. [Frédéric CHOPIN]. Ph o t o g r a p h i e de sa sœur, Ludwika Je d r z e j e w i c z ; photo par De l i n t r a z , Paris ; 6 x 10,5 cm. 200/300 Sœur aînée de Chopin, Ludwika (1807-1855) épousa Joseph Kalassante Jedrzejewicz, professeur à l’Institut agronomique de Marymont près de Varsovie. Elle fit avec son mari un séjour à Nohant en 1844, et se trouvait auprès de Chopin mourant en 1849.

286. Louis CLAPISSON (1808-1866). Album de L. Clapisson, paroles Fred. de Courcy (Paris, J. Meissonier fils, [circa 1850]) ; in-fol., cartonnage d’éditeur à décor gaufré (un peu usagé, dos refait). 120/150 Recueil de 12 mélodies, avec titre lithographié en couleurs. Chaque mélodie est précédée d’une grande lithographie tirée à part par Gustave Ja n e t (6), Célestin Na n t e u i l (5) et Adolphe Mo u i l l e r o n .

287. conser vatoire. 4 L.S. ou P.S. (2 griffes), 1814-1848 ; 4 pages et demie in-fol. ou in-4 à en-tête, une adresse. 250/300 Convocations (avec la griffe du secrétaire Vinit) des professeurs et adjoints aux réceptions de l’Empereur de Russie, du Roi de Prusse, et de l’Empereur d’Autriche, 11 et 14 mai 1814 (l’en-tête Conservatoire Impérial de Musique est corrigé en Royal). Feuille de présence des jurés au concours de violoncelle en 1829, annotée et signée par Ch e r u b i n i , signée aussi par Reicha, Vogt, Tulou, Kreutzer, Dauprat… Lettre de Le d r u -Ro l l i n , ministre de l’Intérieur, au ministre des Finances [Goudchaux], à propos des bâtiments du Conservatoire, mars 1848.

288. Ignazio Maria conti (1699-1759). Ma n u s c r i t m u s i c a l autographe, [1733] ; 4 pages obl. in-fol. (mouill.), sous chemise. 1.500/2.000

Ignazio Maria Co n t i , théorbiste italien, et compositeur, fut maître de chapelle de la Cour impériale à Vienne pour laquelle il composa des œuvres théâtrales et des oratorios de 1727 à 1739. Ra r e . Fragment de la « festa teatrale » Clelia, donnée lors une fête à la Cour de Vienne le 19 novembre 1733. 40 mesures notées sur 5 portées : « Se vi son dei Se giusti siete Tarquinio al trono ritornera »... De la collection d’Aloys Fu c h s , qui a annoté de sa main les feuillets et rédigé la chemise qui les contient.

 289. Peter cornelius (1824-1874). Po è m e autographe, 4 novembre 1858 ; 1 page et quart in-8 ; en allemand. 200/250 Deux quatrains : « Und ob auch grün geblieben Kein Blatt, das gegrünet hat »... Au dos, dédicace à la bonne princesse Carolyn [de Sayn-Wittgenstein].

290. Alfred cortot (1877-1962). L.A.S., Paris 30 décembre 1925, à Robert Br u s s e l ; 1 page et quart in-8 à son en-tête, enveloppe. 100/120 « C’est de tout mon cœur et de toute mon affection que je vous remercie. Les lignes que vous me consacrez ce matin me touchent, non parce qu’elles exaltent mes faibles mérites, mais parce qu’elles me montrent que nous aimons de même la musique et que nous ne différons pas sur les véritables moyens de sa traduction. – Et c’est bien ça seul qui compte en musique, que la musique, n’est-ce pas ? »… On j o i n t une L.A.S. de Raoul Pu g n o à Émile Pe r e i r e (1 p. in-8).

291. César cui (1835-1918). 2 L.A.S., 1892, [à Henri Ca z a l i s ] ; 4 pages in-8. 400/500 23 avril 1892, remerciant de L’Enchantement de Siva : « Votre poème, d’une si éclatante couleur, d’une vigueur si surprenante, d’une idée si désespérament désolante est superbe. […] Si j’étais symphoniste j’aurai été bien tenté de faire là dessus un poème symphonique mais la musique instrumentale n’est pas mon fort et votre poème doit inspirer un chef-d’œuvre »… 7 mai 1892 : « C’était donc vous ! Ah, sapristi quel beau, quel superbe talent vous avez !! Et moi qui me cassais la tête pour savoir qui peut bien être ce Jean Lahor ? »… L’attente de voir jouer à Paris son Flibustier sur un poème de Richepin le démoralise… Il envoie 14 mélodies, en recommandant le Lendemain sur un poème de Co p p é e : « elle me semble d’un colorit qui harmonise bien avec les paroles. Si Coppée pouvait l’entendre un jour j’en serais très heureux »…

292. Nicolas Dalayrac (1753-1809). L.A.S., Paris 11 brumaire XII (3 octobre 1803), à Charles de Lu ç a y , Préfet du Palais ; 2 pages in‑4. 600/800

Intéressante l e t t r e s u r s o n o p é r a Le Pa v i ll o n d u Ca l i f e , o u Alm a n z o r e t Zo b é ï d e (créé à l’Opéra le 12 avril 1804). Il a passé une journée entière avec De s c h a m p s à corriger le poème du Pavillon du Calife. Deschamps a profité de toutes les observations, et a procédé à de nombreuses améliorations : « il a fait disparaître tous les mots douteux […] de manière que je ne crois pas que la pièce offre à présent la moindre tache ». Ils ont ajouté un chœur final qui donne au dénouement « une extension convenable. Du reste, la partition, les rôles, les parties d’orchestre, toute la musique enfin, est copiée et prête à répéter. Semiramis sera jouée de demain vendredi en huit jours », et ensuite la salle sera libre pour les répétitions du Pavillon... « Nous n’avons ni embarras, ni dépense ; la musique est facile à apprendre, n’ayant que fort peu de chœurs, nous n’entravons pas les Bardes ; un peu de bonne volonté de la part des sujets, suffira pour faire monter cette pièce bien plus vite que toutte autre et pour donner au public une nouveauté, en attendant que l’on prépare l’execution d’un plus grand ouvrage »…

80 288

300 81 293. Nicolas dalayrac. P.A.S., cosignée par André Gr é t r y , Paris 20 mars 1807 ; 1 page obl. in-8. 300/400

« Nous avons lû avec attention un ouvrage de M. Pe r r i n professeur de violon, intitulé Leçons élémentaires et progressives à l’usage de ceux qui veulent apprendre à jouer du violon, et nous pensons que cet ouvrage doit remplir parfaitement le but que l’auteur s’est proposé ; que le précepte est bon, et l’exemple toujours analogue au précepte ; enfin, que cet ouvrage qui fait honneur au maître dont il atteste les lumières et l’expérience, est très propre à former de bons élèves »…

294. DANSE . 24 p h o t o g r a p h i e s , formats divers. 120/150

Photographies ou cartes postales, dont 4 dédicacées, notamment par Lycette Da r s o n v a l et Solange Sc h w a r z ; d’autres photos de Serge Li f a r , Serge Go l o v i n e , Solange Sc h w a r z , Jacques Ch a z o t , etc. On j o i n t une carte postale dédicacée d’Alberto Sp a d o l i n i et 1 L.A.S. d’Ida Fu l l e r . 295. Félicien david (1810-1876). P.A.S. musicale, 1851, et 2 L.A.S., 1853 et s.d. ; 1 page chaque format divers. 400/500 Paris 29 avril 1851, 7 mesures pour une page d’album (extrait du Désert ?) : « Allah, Allah, à toi je rends hommage »… [7 février 1853], à M. Bé f o r t : « Il n’a pas dépendu de moi de vous faire chanter au concert de la Cour. C’est Ro g e r qui a chanté dans le précédent concert, et Mr Au b e r a tenu à ce que ce fût lui. […] Ménagez-vous bien pour le prochain concert des Italiens »… –Au comte Ba cc i o c h i : le ministre d’État a mis à sa disposition la salle du Conservatoire impérial de musique pour quatre concerts ; il aimerait « que la loge d’honneur fût occupé le jour de mon concert par L.L. Majestés ou tout au moins, qu’ils voulussent bien s’y faire représenter »… On j o i n t 3 petites l.a.s.

296. Claude debussy (1862-1918). Carte de visite avec 2 lignes autographes, [Paris 11 décembre 1911], à Mlle Yvonne Du b e l ; avec enveloppe autographe. 350/400 « avec le respectueux hommage de son sincère remerciement ». On j o i n t 7 L.A.S., la plupart de peintres et sculpteurs adr. à la chanteuse Yvonne Du b e l : Jean Bo u c h e r , P. Da g n a n -Bo u v e r e t , A. et Max Éc h i v a r d , In n o c e n t i (2), Jean Le s t r i e r , Pierre Ma c h a r d ; plus un dessin aquarellé.

297. Claude debussy (1862-1918). L.A.S., [Paris 25 septembre 1894], à Pierre Lo u ÿ s ; 1 page obl. in-12 (carte-télégramme) avec adresse (petite répar. dans un coin). 700/800 « Cher ami, Je suis encore “le Vœuf” et te prendrai à 7 h. aux “Caves d’Antin” après nous mangerons la soupe et le bœuf »...

298. Claude debussy. Ma n u s c r i t m u s i c a l autographe ; sur une page obl. in-4 (au crayon). 1.000/1.200 Sur la moitié gauche de la feuille, sous le titre « Formules H[ar]pe », Debussy a noté successivement trois mesures (sur 2 portées chacune) de figures de harpe, deux descendantes, et une montante. Cette esquisse est à rattacher au travail préparatoire des Deux Danses pour harpe chromatique (1904), ou aux grands traits de harpes dans La Mer (1905).

299. Claude debussy. Ma n u s c r i t m u s i c a l autographe ; 1 page obl. petit in-4. 1.500/2.000

Es q u i s s e de six mesures au crayon, notée sur deux portées, destinée à venir s’insérer dans une composition.

300. Claude debussy. Ma n u s c r i t m u s i c a l autographe ; 1 page obl. in-4. 2.000/2.500

Es q u i s s e de 6 mesures, en « Mi maj[eur] », pour une pièce d’orchestre. Elle est notée à l’encre, d’une petite écriture rapide, sur 4 portées, avec le dessin continu à la ligne supérieure, et des ébauches de l’accompagnement. Reproduction page précédente

301. [Claude debussy]. Louis LALOY (1874-1944) musicologue. Ma n u s c r i t autographe signé, La dernière œuvre de Claude Debussy : l’“Ode à la France” ; 5 pages et quart in-4, avec ratures et corrections. 400/500

Pr é c i e u x t é m o i g n a g e s u r l e s d e r n i è r e s a n n é e s d e De b u s s y e t l e u r c o l l a b o r a t i o n . Il a paru dans Musique (15 mars 1928). L’Ode à La France est la dernière œuvre de Debussy, pour laquelle il avait demandé des paroles à Laloy, à la fin de 1916.D ebussy était alors très déprimé par la guerre, et déjà malade. Laloy oppose la musique de Wagner (« monument d’orgueil, construction titanesque, défi de la terre au ciel ») à celle de Debussy, et montre comment Debussy « a été le seul musicien de France à ne pas avoir peur de Wagner. Sans révolte, il a su s’affranchir de sa hantise, et au lieu d’entasser comme lui la matière, l’évider toujours mieux, jusqu’à la rendre transparente, ouverte à tous les jeux de la lumière, à tous les souffles de l’esprit. De là, son admiration pour Bach, Rameau et Chopin. […] La Ballade pour les petits enfants qui n’ont pas de maison et la Berceuse héroïque ont témoigné, dès le début de la guerre, des sentiments de Debussy ». Il songea ensuite à une œuvre plus importante, pour laquelle Laloy eut l’idée prendre Jeanne d’Arc comme image de la France et qui fut le fruit de leur collaboration au début de 1917. Laloy ne revit Debussy qu’en décembre, déjà alité, et n’osa lui parler de l’Ode à la France. Après la mort de Debussy (26 mars 1918), les manuscrits furent mis à l’abri, et l’Ode à la France fut découverte par sa veuve : elle était déjà mise au net, mais quelques paroles manquaient qui furent faciles à reconstituer grâce aux brouillons que Laloy avait gardés. C’est « une cantate pour soprano solo, chœurs et orchestre » dont la maison Choudens a confié l’orchestration à Marius-François Gaillard, et dont la première audition sera donnée le 2 avril à la salle Pleyel.

302. Marcel delannoy (1898-1962). Ma n u s c r i t m u s i c a l autographe signé, Boulogne sur Seine avril 1951-septembre 1958 ; 2 pages in-fol. (pag. 84-85). 100/120 Les deux dernières pages de la partition d’orchestre d’Abraham et l’Ange, choréopéra sur un livret de P. Chavannes et J. Sarrazin ; feuillet daté, signé et dédicacé à Karl Ge y e r (qqs documents impr. joints).

82 303. Léo delibes (1836-1891). 2 L.A.S., [1859], à Br i g u i b o u l ; 8 pages in-8 à son chiffre. 300/350

Vendredi 6 mai. Il aurait été heureux de causer avec lui de leur « grosse affaire » : « Vous saurez que je n’en dors plus ! et que Lo c k r o y m’a rendu le plus malheureux des compositeurs. Pendant tout l’hyver étant très occupé moi-même, je ne l’ai guère tourmenté, mais les semaines, les mois se succédaient et je ne voyais rien venir. Il me parlait constamment de la pièce, des détails, du nombre et du choix des morceaux »… Enfin, sous la menace, Lockroy s’est exécuté ; maintenant la pièce est terminée : « ce sera un charmant petit tableau de la Comédie italienne fin, spirituel, et enjoué avec une pointe de sentiment »… Mercredi 18 [mai]. à propos de « l’affaire Baretti » : « Lorsque Mlle Ba r e t t i a dû signer son engagement avec monsieur Pe r r i n , celui-ci a été fort contrarié de ne pouvoir la faire débuter de suite et il lui avait déjà parlé de rompre son traité avec vous »… Cependant Delibes souhaite ne pas encore renoncer à elle : elle est « encore maîtresse de ses actions »…

304. Léo delibes. L.A.S. « Léo D. », Dimanche, à un ami ; 3 pages in-8. 200/250 « Il faudrait absolument que nous puissions nous voir et causer. Hier je suis sorti de l’opéra-comique après 7 heures ; j’y étais depuis midi ! Le matin, dès 9 heures j’étais chez Lamoureux ! Comment faire ? Cette reprise de Lakmé, mercredi, me préoccupe beaucoup. Tantôt, après le concert, je voudrais aller voir Mlle Va n Za n d t , et j’aimerais y aller avec vous. […] Il faut aussi que je vous parle pour l a c o p i e du final refait du Roi l’a dit »…

305. Marc-Antoine désaugiers (1772-1827). Ma n u s c r i t autographe, et L.A.S., 28 mars 1823, à Ré v e i l l è r e ; 3 pages et demie in-4. 150/200 Le Fonctionnaire en présence d’un acte d’association, chanson sur l’« air du vaudeville des deux Edmond » : « Pour être un homme populaire, J’ai fait tout ce qu’il fallait faire »... Il adresse à Réveillère M. Romanière : « le Roi n’a pas de sujet plus dévoué, ni moi d’ami dont je désire plus voir le sort s’améliorer »… On j o i n t une copie manuscrite d’époque de sa chanson, Le Départ du 25 janvr, et une L.A.S. de Mlle Ma n t e à Empis, Paris 26 février.

306. Gaëtano Donizetti (1798-1848). LA.S., Paris 13 mars 1840, à son ami l’impresario Alessandro La n a r i , à Florence ; 3 pages in‑8, adresse avec marques postales ; en italien. 1.500/1.800

Intéressante l e t t r e a u s u j e t d e s e s o p é r a s Le s Ma r t y r s e t La Fi ll e d u r é g i m e n t . [La Fille du régiment a été créé le 11 février 1840 à l’Opéra- Comique, Les Martyrs seront donnés à l’Opéra le 10 avril.] Donizetti évoque d’abord le problème de l’édition des Martiri et des droits. S’il ne peut venir, il faudrait que Lanari s’occupe de mettre en scène l’opéra sans lui ; et il pourrait lui confier tous ses opéras. Du p r e z doit exécuter un autre nouvel opéra, et Donizetti craint que ce soit celui de Me y e r b e e r . Il aurait ainsi deux années devant lui, et pourrait faire 100 opéras... Puis il parle de La Fille du régiment : « Une bonne femme, un ténor discret, un bouffe comique, sans basse chantante. [...] Genre de l’Elixir. Si tu veux la partition en propriété, je te la cède, elle m’appartient par moitié – 3.000 fr. »

306 83 318

84 307. Gaetano donizetti (1797-1848). 2 L.A.S. à lui adressées, la première avec notes autographes de Do n i z e t t i au dos ; 1 page in-8 (et demi‑page autogr. au dos), 1 pages in-4 avec adresse. 800/900

31 octobre 1838. Adolphe Ad a m lui envoie deux places pour la première représentation de son opéra : « je réclame d’avance toute votre indulgence pour un de ceux qui professent la plus haute admiration pour votre beau talent »… Au dos, Do n i z e t t i a e s q u i s s é u n e dizaine d e v e r s e n italien. – Antonio Ni cc o l i n i regrette que son asthme l’empêche de monter l’escalier du chevalier Donizetti, pour une visite d’adieu ; il lui souhaite un heureux voyage, et une nouvelle couronne de lauriers…

308. Louis drouet (1792-1873) flûtiste et compositeur. L.A.S., à M.W o l ff ; 1 page petit in-4. 80/100 « La répétition aura lieu à l’heure que vous avez bien voulu m’indiquer, c’est-à-dire : demain vendredi à midi. Nous comptons bien sur votre extrême obligeance, et vous prions ainsi que monsieur votre Père, d’agréer nos salutations toutes affectueuses »… On j o i n t une photographie de Fromental Ha l é v y (Pierre Petit).

309. Henri DUPARC. L.A.S., Tarbes 6 avril 1916, à M. Du m a z e r t ; 1 page et demie in-4, enveloppe. 150/200 A propos de titres et de placements boursiers : « Je voudrais bien avoir des fonds disponibles pour le cas, – probable, je crois, – d’un nouvel emprunt, ou pour acheter, s’il n’a pas lieu, des bons du trésor ou qque autre valeur française. […] Vous savez qu’il m’est impossible de me rendre compte par moi-même : vous êtes ma providence »… f 310. Eleonora DUSE (1858-1924). Ph o t o g r a p h i e signée, Londres 1900 ; 16,5 x 10,5 cm sur carton à la marque du photographe. 300/400

Beau portrait de l’actrice en buste par Ba r y , ancienne photographie Benque, signé et daté à l’encre bleue : « Eleonora Duse Londres 1890 ».

311. Eleonora DUSE. Ph o t o g r a p h i e avec d é d i c a c e autographe signée, 1904 ; tirage bistre 12,5 x 9,5 cm sur carte 24 x 18,5 cm. 300/400

Beau portrait de l’actrice en buste de profil parS c i u t t o à Genova (Gênes). Envoi autographe à l’encre violette d’une grande écriture, à la comédienne Suzanne De s p r é s , épouse de Lugné-Poe : « A Suzanne Després / Eleonora Duse / 1904 ».

312. Man uel de falla (1876-1946). L.S. avec corrections et ajouts autographes, Granada 21 juillet 1935, [à Henry Pr u n i è r e s ] ; 1 page in-4. 800/1.000 Il a lu avec une vive émotion son bel « Adieu à Paul Dukas » dans la Revue musicale, et voulait lui écrire, mais de nombreux obstacles l’empêchent de suivre son plan de vie et de travail. « Admirables vos projets concernant le numéro que vous préparez “in memoriam” de notre grand et aimé Paul Du k a s , pour qui, depuis sa mort, j’ai chaque jour une fervente pensée devant Dieu. Sa perte a été si douloureuse pour moi qu’il me semble que personne, parmi ses amis musiciens, pourrait collaborer avec une dévotion plus grande que la mienne à ce “Tombeau” dont vous me parlez ». Mais il y a de « graves problèmes à résoudre [...] d’abord, comment suspendre (encore une fois sur tant d’autres !!) ce travail de l’Atlántida qu’il me faut terminer aussitôt que possible […] Et ensuite : comment ne pas froisser les amis qui, comme vous, m’ont honoré tout dernièrement en recclamant des collaborations que je n’ai pu satisfaire par ces raisons mêmes que je viens de vous demander ??? »…

313. Friedrich von FLOTOW (1812-1883). L.A.S., Teutendorf 21 décembre 1877, à Léon Es c u d i e r , Directeur du Théâtre Italien ; 3 pages in‑8, enveloppe. 500/600

Intéressante l e t t r e r e l a t i v e à l a c o m p o s i t i o n d e Ro s e ll a n a , s o n d e r n i e r o p é r a (sur un livret de Lauzières de Thémine). Il a renoncé à venir à Paris, à cause des « nouvelles politiques » et de l’absence probable de « notre célèbre prima donna » qu’il aurait aimé connaître. Il a entièrement fini le 1er acte, le second aussi, sauf le final, qui le préoccupe beaucoup. Il en a parlé à La u z i è r e s , mais ses lettres se sont perdues : « je n’ai encore de solution, et cela arrête mon travail […]. Vous savez par expérience, que le final du e2 acte est presque toujours le morceau le plus musical et par conséquent le plus important d’un ouvrage, le morceau après lequel on espère un rappel des artistes principaux ». Lauzières a écrit un final où les chanteurs se retrouveraient figurants, laissant les danseurs occuper le devant de la scène : « on aura à la fin de l’acte parfaitement oublié tout ce qu’ils ont chanté, avant le final ». Alors qu’il avait espéré à la fin de l’acte un petit moment dramatique : « Veuillez, cher Directeur, y mettre votre main habile et décider M. Lauzières à trouver un chemin quelqu’onque pour sortir de ce chemin dangereux »…

314. [César franck (1822-1890)]. Ph o t o g r a p h i e , [vers 1882-1883], par Pierre Pe t i t ; tirage sur papier albuminé monté sur carton à la marque du photographe, 16,5 x 11 cm. 200/250 Beau portrait du compositeur âgé de 60 ans, à mi-corps.

315. Alexandre glazounov (1865-1936). L.A.S., Bologne-sur-Seine 8 octobre 1934, à un Maître ; 3/4 page in-4. 400/500 « Je prends la liberté de m’adresser à vous et de vous prier de bien vouloir me recevoir au Conservatoire pour un quart d’heure un de ces jours (excepté jeudi), préférablement le matin »…

85 316. François-Joseph GOSSEC (1734-1829). L.A.S., 30 floréalI X (20 mai 1801), au citoyen Ce l e r i e r , « administrateur du Théâtre de la République et des Arts » ; 2 pages in‑fol. 600/800 Supplique en faveur de Mlle Mu l l o t aînée, « artiste du Théâtre des Arts », qui a été « mise à la pension sous la dernière administration [...] après 16 années de service consécutif comme actrice », et qui réclame le paiement de la pension qui lui a été accordée et dont elle n’a encore rien touché… Gossec justifie alors le fait que Mlle Mullot soit entrée dans les chœurs de l’Opéra : « elle n’a que 32 ans, sa voix est belle, forte et sonore, elle est passablement musicienne, connoit l’action théatrale, sait le repertoire et peut en consequence guider sa colonne ». Elle a « fait, pendant 16 ans, un service sans reproche à l’Opéra, tant par son extrême exactitude que par la maniere dont elle a rempli les roles premiers et accessoirs dont elle a été chargée. On peut ajouter qu’elle n’a point dû sa retraite à la perte de ses moïens puisqu’elle les conserve encore tous ». Gossec fait encore l’éloge des qualités morales de Mlle Mulot... La lettre est contresignée par les « chefs du chant » Simon La Su z e et Gu i c h a r d .

317. (1818-1893). L.A.S., 20 novembre 1868, [à Émile Au g i e r ] ; 1 page in-8. 200/250 « Ton délicieux petit volume Pariétaires m’est tombé entre les mains cet été. Je suis honteux d’avoir vécu dans une si longue ignorance d’un pareil bijou. Je t’en ai témoigné ma contrition de mon mieux en me permettant d’en mettre cinq en musique : sur les cinq j’ai même pris la liberté de t’en dédier une. Je viens donc te demander, cher ami, si tu veux bien autoriser la publication de mes cinq mélodies, auxquelles je te demanderai peut-être plus tard la permission de donner une ou deux sœurs »... On j o i n t un billet a.s. au crayon.

318. Charles gounod. Ma n u s c r i t m u s i c a l autographe signé, Repentir, scène pour mezzo-soprano avec accompagnement d’orchestre (orgue ad libitum), avril 1893 ; cahier in-fol. de 19 pages plus page de titre. 2.500/3.000

Ma n u s c r i t c o m p l e t d e c e t r è s b e a u c h a n t s a c r é p o u r v o i x e t o r c h e s t r e , u n e d e s t o u t e s d e r n i è r e s œ u v r e s d e Go u n o d . Composé en avril 1893 (Gounod meurt le 17 octobre) sur des paroles de Gounod lui-même, Repentir est à la fois la dernière œuvre sacrée de Gounod, sa dernière composition pour voix et orchestre, mais aussi son dernier chef-d’œuvre, qui résume tout l’art de Gounod. Repentir ne fut ni joué ni publié du vivant de Gounod, mais publié à titre posthume dans la Revue de Paris (1894) dans un arrangement pour voix et piano par Émile Paladilhe, qui en donna la première audition dans l’hiver 1893-1894 ; il fut ensuite édité par Choudens (1895). Le manuscrit, sur papier Lard-Esnault à 20 lignes, à l’encre noire, bleue ou violette, est très soigné mais porte la trace de quelques grattages. Ce manuscrit, comme l’indique une note au crayon sur la page de titre, fut donné par la veuve de Gounod à sa fille Jeanne, qui avait épousé en 1863 Pierre de Lassus Saint-Geniès. En do mineur à 4/4, Molto moderato, l’œuvre commence par une belle phrase élégiaque des violoncelles avant que la voix s’élève dans une fervente supplication : « Ah ! ne repousse pas mon âme pécheresse ! »... L’orchestre comprend : flûtes, hautbois, cor anglais, clarinettes, bassons, 2 cors, trompettes, timbales, harpes, 1ers et 2ds violons, altos, violoncelles, contrebasses et orgue. Reproduction page 384 319. André grétry (1741-1813). 2 P.S., 1786 et 1811 ; 1 page et quart in-fol. en partie impr. à en-tête Argenterie et Menus Plaisirs du Roy, et demi-page in-4 (portrait gravé joint). 250/300 Paris 3 octobre 1786, reçu signé au dos d’un ordre de paiement signé par l’intendant La Ferté, « de payer au Sr Gretry, auteur, la somme de douze cent livres, acompte des coppies de musique pour les spectacles de Fontainebleau ». 16 décembre 1811 : « Compte du mois de Decembre 1811 », comprenant ses droits d’auteur pour deux représentations à l’Opéra, en octobre, le « mois de septembre » de l’Opéra-Comique », et un terme de loyer de la rue Saint-André. Grétry a noté : « reçu le montant, le 16 décembre 1811 ».

320. André grétry. L.A.S., Paris 22 germinal VI (11 avril 1798), à Jean de Dieu d’Olivier, homme de lettres ; 1 page in-4, adresse (portrait gravé joint). 400/500

Be l l e l e t t r e à p r o p o s d e L’Es p r i t d’Or p h é e , ou de l’Influence respective de la musique, de la morale et de la législation (3 vol., C. Pougens, 1798-1804) : « Oui, citoyen, je juge tres favorablement l’ouvrage que vous annoncez dans le prospectus [...] Dans mes trois volumes d’essais sur la musique, j’ai parcouru les passions et les caractères, en faisant, dans une application qui suit chaque chapitre, remarquer à l’artiste musicien le parti qu’il en doit tirer : il restoit à faire ce que vous avez entrepris et ce dont je n’ai parlé que legèrement, il restoit, dis-je, à démontrer la grande influence que la musique peut avoir sur les mœurs des peuples. La morale sentimentale est la seule qui puisse aujourdhuy convenir aux hommes, si longtems trompés par la politique des despotes. Le style du prospectus nous assure aussi que celui de l’ouvrage sera clair, facile et exempt de surabondance fastidieuse »…

321. André GRÉTRY. L.A.S., Paris 9 ventôse VII (27 février 1799), au Citoyen Fr a n c œ u r « Administrateur du Théâtre de la République et des arts » ; 2 pages et demie in‑4. 500/700

Po u r l a r e p r i s e d e La Ca r a v a n e d u Ca i r e (opéra-ballet créé à Fontainebleau en 1783). Il vient d’achever plusieurs changements « pour la remise de la Caravanne : la nouvelle scene pour Laïs, et les airs que le C. Gardel m’a demandé sont prêts à être remis au copiste. D’après la promesse par écrit, que vous m’aviez faite, qu’on me payeroit l’arriéré sur chaque représentation d’Anacréon et de Panurge [Panurge dans l’isle des lanternes], promesse qui ne s’est pas réalisée, ne trouvez pas mauvais que je m’assure le payement de ce qui m’est dû sur les premières représentations de la Caravanne, en six mandats que je vous prie de m’envoyer avant que je livre ma musique au copiste »… Il fait les comptes : aux douze cents francs qu’il doit toucher pour La Caravane, s’ajoutent 600 livres d’anciens honoraires qui lui sont dus pour Panurge et Anacréon, plus des arriérés, etc., soit 1873 livres...

322. André grétry. 2 L.A.S., Paris janvier-novembre 1801, à un ami ; 2 pages in-8 (portrait gravé joint). 400/500

17 nivose IX (7 janvier) : « Il paroit, mon cher ami, par cette lettre d’Imb a u l t [éditeur de musique] que notre affaire est à tous les diables. Oh que les hommes sont difficiles à manier ! N’y a t-il pas de remede à cela ? Les affaires alloient bien d’ailleurs. Hier, M. Jubié a ecrit devant moi à son père de vous envoyer 200 rames pareilles à l’échantillon [...] Je vais diner chez Jubié ou j’attens de vous un mot

86 de reponse qui me fera diner ou m’otera l’apetit »… 26 brumaire X (17 novembre) : « je suis content de ce que vous me proposés pour la vente des 1300 volumes de mes essais en un volume imprimes chez Prault. Débarassez-moi le plutot possible, afin que je puisse placer convenablement mon édition de la Vérité »…

323. André grétry. L.A.S., Paris 18 nivose IX (8 janvier 1801), au citoyen Ch a p t a l , ministre de l’Intérieur ; 1 page in-4, adresse, cachet cire jaune (brisé). 250/300

Ré c l a m a t i o n en son nom, et en celui du librettiste de son opéra La Belle Esclave [représentée pour la première fois à l’Opéra le 22 février 1781]. « Gu i l l a r d est venu chez moi désolé. Non, vous ne permettrez pas, citoyen Ministre, qu’on nous paye avec des mauvais bons, après que nous avons abandonnés à l’opéra presque la totalité d’une dette légitime »…

324. André grétry. L.A.S., « de l’hermitage de J.J. Rousseau à Émile » 6 messidor IX (25 juin 1801), au citoyen Es m e n a r d , chef de la division des théâtres ; 1 page in-4, adresse (portrait gravé joint). 400/500 « Je vis solitaire dans mon hermitage, mais la philosophie ne dispense pas des premiers besoins de la vie. S’il dépend de vous d’accélérer le payement de notre arriéré, pour le citoyen Gu i l l a r d et pour moi, au Théâtre des arts ; j’ose vous prier de nous donner cette marque de votre attention et de votre bienveillance. Je ne m’occupe plus de musique ; mon âge me force à changer de maîtresse. J’espere que sous peu de jours vous voudrez bien recevoir trois volumes de morale [De la vérité, ce que nous fûmes, ce que nous sommes, ce que nous devrions être] que mon collegue Pougens vous remettra, si ma santé, chancellante dans ce moment, m’enpêche d’aller à Paris pour vous les presenter moi-même »…

325. André grétry. L.A.S., Paris 27 pluviose XIII (16 février 1805), à un ministre ; 1 page in-4 (qqs petits défauts, portrait joint). 200/250 « Je remercie votre excellence de la faveur qu’elle daigne m’accorder. Depuis deux ans je ne pouvois ni retirer ni payer l’édition d’un petit ouvrage que je crois utile et même nécessaire à l’art musical. Graces à vous, Monseigneur, le public et moi allons en jouir. Je vois que tout ce qu’on m’a dit de la bonté de votre cœur est réel »…

326. Yvette GUILBERT (1867-1944). L.A.S., Bruxelles 6 février 1909, à la cantatrice Rose Ca r o n ; 1 page et demie in‑8,vignette et en‑tête Le Grand Hôtel-Bruxelles, enveloppe. 120/150 Elle la remercie de la prévenir pour une soirée : « Mon cachet reste hélas le même… il n’augmente pas de poids !! il est invariablement de mille francs »…

327. Eduard Hanslick (1825-1904). 3 L.A.S., 1 carte de visite autographe, et 1 p h o t o g r a p h i e signée et dédicacée, Wien 1877-1903 ; en allemand. 400/500

30 avril 1877, à Paul Li n d a u à Berlin. 30 décembre 1881, à M. Hofrath, à propos d’une Nachtmusik... 19 janvier 1903, à Hans Sc h a c k , à propos de Franz Zaluski, dont il n’a jamais entendu parler… Ph o t o g r a p h i e par K. Koller (format carte de visite) signée, avec dédicace au dos (plus une autre photographie par Luckhardt).

328. harpe . 3 P.S., 1806-1813 ; 3 pages formats divers, un en-tête. 400/500

« Facture de musique » de Co u s i n e a u père et fils, luthiers de l’Impératrice, à leur en-tête 7 août 1806). Mémoire de Jean-François Na d e r m a n pour le transport de sa harpe pour les spectacles et concerts particuliers de S.M. au palais de Saint-Cloud (juillet 1813). Mémoire de Nicolas-Charles Bo c h s a pour « ports de harpe » aux concerts de Saint-Cloud. 329. Stephen HELLER (1814-1888) pianiste et compositeur. L.A.S., Paris 8 mai 1843, à un éditeur musical à Londres ; 2 pages in-8 à son chiffre. 300/400 Il lui propose « quatre morceaux de 10 à 12 pages d’impression chacun […] d’une difficulté très abordable. Ils sont écrits sur quatre des plus jolies mélodies de F. Sc h u b e r t : 1. Éloge des Larmes ; 2. La Truite ; 3. Le roi des Aulnes (Erlkönig) et La Poste. Je crois pouvoir vous promettre un bon succès de vente, et je m’adresse à vous, parce que vous avez édité la Méthode des méthodes où se trouve une étude de ma composition qui a obtenu du succès »… L’éditeur allemand de cet ouvrage a publié son étude La Chasse séparément, et « F. Li s z t l’a exécutée à son premier Concert au théâtre de Berlin »…

330. Louis-Ferdinand HÉROLD (1791-1833). L.A.S., Florence 11 mai 1821, au baron de La Fe r t é , « Intendant des théâtres Royaux, Directeur des fêtes de la Cour » ; 7 pages in‑4, adresse avec marques postales. 1.000/1.200

Im p o r t a n t e l e t t r e a v e c r a p p o r t s u r s o n v o y a g e e n It a l i e p o u r t r o u v e r d e s c h a n t e u r s italiens p o u r l’Op é r a , e t s u r Ro s s i n i . Hérold est satisfait de ses recherches, et a pu faire un second engagement pour l’emploi de « Buffo-cantante », rare en Italie, très recherché et très bien payé. Il explique longuement les raisons qui l’ont fait choisir Ga l l i … Il fait ensuite quelques observations à propos de La Pie voleuse de Ro s s i n i qui va se jouer à Paris, et indique quelle serait pour lui la distribution idéale : « Mlle Na l d i dans Pippo en homme, Ga l l i le père, Pe l l e g r i n i le Podestà, Ga r c i a le soldat. Alors sûrement cette production aurait le plus grand succès, et soutiendrait la réputation de Ro s s i n i que l’on voudrait bien un peu diminuer et qui pourtant est méritée ; quoique je pense, en conscience, qu’elle est trop immense pour être éternelle. Mais enfin c’est le seul fameux compositeur Italien actuel, et il me semble qu’on doit chercher à gagner de l’argent avec ses ouvrages : car si on les laisse tomber, quels opéras nouveaux ira-t-on chercher ? »… Il joint un r a p p o r t très détaillé sur les théâtres qu’il a visités à Florence, Naples, Rome, avec une description précise des chanteurs qu’il a vus et entendus, véritable tour d’horizon de la scène lyrique italienne… On relève en particulier les jugements qu’il porte sur Isabel Co l b r a n (« n’en pouvait plus il y a 6 ans. Elle a fait des progrès dans le même genre et se destine je crois à la retraite »), Adélaïde Co m e l l i -Ru b i n i (« Les Napolitains la mettent au premier rang. On voit bien que ces gens-là ont perdu la tête. Elle chante le contralto faux, de mauvais goût ; remplie de grimaces et de minauderies »...), Giambattista Ru b i n i (« des sons dans le haut délicieux, une justesse merveilleuse, mais on l’entend à peine »), Filippo Ga l l i (« Une vigueur et une énergie soutenues, un jeu de scène parfait, un phisique superbe », etc.), Antonio Ta mb u r i n i (« jeune homme de 29 ans qui donne des espérances, il a une belle basse-taille »...), etc.

87 333

331. Louis-Ferdinand HÉROLD. L.A.S., 16 octobre 1826, à un vicomte ; 1 page in‑4 (portrait gravé joint). 300/400 Il est venu lui présenter la partition de Marie : « Ma première pensée, au moment du succès, a été de vous offrir la dédicace de mon ouvrage […] Votre suffrage, qui m’est si précieux, est aussi pour l’école française un noble encouragement, cette seconde vie des artistes ! »… 332. Henri herz (1806-1888) pianiste et compositeur. P.A.S., Paris 24 mai 1821 ; 1 page in-4. 100/120

« Je reconnois avoir vendu à Melles Er a r d , Editeurs de musique […] une Fantaisie de piano, par moi composée, à l’occasion du baptême de S.A.R. Mgr le duc de Bo r d e a u x , et dédiée à Mad. la Comtesse Mo l é , pour la somme de trois cent francs »… On j o i n t une L.S. de Jacques He r z , Paris 10 janvier 1848 (1 p. in-8, en-tête Manufacture de pianos de Jacques Herz).

333. Johann Adam hiller (1728-1804). Ma n u s c r i t m u s i c a l autographe, et P.A.S., 1780 ; 2 pages obl. in-8 et 1 page obl. in-8. 1.500/2.000 [Johann Adam Hiller fut maître de chapelle et cantor à Leipzig ; musicographe, il est aussi le fondateur du Singspiel.] Partie d’Alto pour une Cantata, avec chant et paroles, comprenant le Choral : « Wachet, wachet, steht im Glaüben, seyd Männlich »… ; et au verso, deux autres chorals : « Steil und dornig est der Pfad »…, et « Und endlich, Christ, sey unversagt »… Page d’album avec une poème de 6 vers en souvenir de Me t a s t a s i o (qui mourra à Vienne en 1782) : « Siam navi all’onde algenti / Lasciate in abbandono »..., suivie de cette inscription : « Per memoria sua / Scrisse / Giov. Adamo Hiller / nell’anno 1780 ». Au dos, P.A.S. en allemand de Joh. Wilh. Ru h e (Leipzig 1785).

334. Arthur HONEGGER (1892-1955). Am p h i o n . Mélodrame de Paul Valéry (Paris, Rouart, Lerolle et Cie, 1931) ; in-fol., broché sous étui- chemise d’éditeur. 250/300

Édition originale, u n d e s 25 e x e m p l a i r e s s u r Ja p o n impérial (n° 6), signé par Paul Valéry et Arthur Honegger. On j o i n t une « Épreuve hors commerce » ; et le « Livret de théâtre » (un des 50 sur papier Japon, n° 6, non coupé). 335. V incent d’INDY (1851-1931). L.A.S., Valence-sur-Rhône 20 novembre 1900 ; 3 pages in-8 (petite fente au pli). 200/250 Intéressante lettre sur un programme de musique ancienne. « Comme ballet, vous pourriez prendre soit le Triomphe de l’Amour de Lully, ballet important puisqu’il fut la première œuvre de ce genre où apparut sur scène l’élément féminin, les danseuses (l681). […] Je possède une partition de l’époque, reliée aux armes de France que je mettrais à votre disposition, si vous le voulez. L’orchestre se compose du quintuor : 2 dessus de violon, quinte, taille et basse qu’on peut traduire en orchestre moderne par les 2 violons, les altos et les vcelles divisés. Instr. à vent 2 flûtes et un grand nombre de hautbois et bassons ». Il propose aussi soit les Indes Galantes de Rameau « que Durand est en train de remettre sur pied, soit les Eléments de Destouches, charmant, mais la partition n’existe plus, il faudrait l’écrire. » Il doute qu’on puisse trouver une œuvre de théâtre de foire, et il suggère deux opéras-comiques de Monsigny : « Les aveux indiscrets (1759) et On ne s’avise jamais de tout (1761), je ne connais pas le premier, mais le second est assez bien sans valoir les dernières œuvres de Monsigny, comme le Déserteur ou Félix qui sont bien supérieurs. ». Il faudrait se procurer « une partition du temps (on en trouve encore) et copier en interprétant les parties qui manqueraient »… On j o i n t 4 L.A.S. par Gustave Do r e t (plus une citation musicale), Alexandre Gu i l m a n t , Henri Ma r t e a u et Jules Ma s s e n e t .

88 336. J azz. Hugues PANASSIÉ (1912-1974) critique et producteur de jazz. L.A.S., 4 janvier 1936, [à Jacques Henri Le v e s q u e ] ; 2 pages in‑4 à en‑tête Hot Jazz, revue internationale de la musique de Jazz. 150/200 Il lui envoie un prospectus pour sa prochaine « “Présentation-Conférence” de disques rares […] Faites-moi le plus de réclame possible ! Nous avons besoin, au Hot Club, de faire recette ! […] Les disques que j’apporterai sont merveilleux ». Il lui rappelle sa promesse de rechercher Grande Nature de Re v e r d y . Il faut aller à la Villa d’Este entendre le formidable orchestre de Freddie Ta y l o r , et ne pas laisser échapper « cette occasion u n i q u e d’entendre quelque chose d’épatant en Europe »… On j o i n t une autre lettre à l’en-tête Hot Jazz ; et une L.A.S. de Gu é r a r d , Procureur de la république à Phnom-Penh (juillet 1935), à propos des revues Jazz Hot et Orbes.

337. Louis jouvet (1887-1951). L.S., 10 septembre 1930, à Pierre Ch a n l a i n e ; 1 page in-4, en-tête Comédie Champs Élysées. Théâtre Louis Jouvet. 60/80 Poison intérieur est un « roman admirable, d’une qualité dramatique incontestable », mais inapte à faire le sujet d’une pièce, étant « le drame qui se joue dans l’âme même » des trois personnages... On j o i n t une lettre adressée à Anne Philipe par le dramaturge russe Alexis Pa r n i s , Moscou 27.I.1962, au sujet de ses pièces L’Île d’Aphrodite et Les Ailes d’Icare.

338. Ernst krenek (1900-1991). L.A.S., Saint Paul (Minnesota) 14 septembre 1946, à M. Wi e f l e r , et P.A.S. musicale, 16 août 1958 ; 1 page et quart in-4 à en-tête Hamline University, et 1 page obl. in-12. 400/500 Lettre en allemand au sujet d’un projet de représentation de Jonny spielt auf à Graz, le problème de la partition et de ses éditeurs à la suite de la guerre, etc. Extrait d’Eleven Transparencies (2 mesures).

339. É douard lalo (1823-1892). L.A.S., 21 juillet 1890, [à Emmanuel Ch a b r i e r ] ; 2 pages et quart in-8. 400/500 Il aurait dû répondre de suite : « ce n’est pas autre chose qu’un énervement de colère causé par le cimetière Malesherbes [son éditeur Hamelle] qui m’a fait dire, longtemps après ma demande, que le tirage de Namouna était épuisé ! – Ma femme, me voyant extra-névrosé, s’est rendue au cimetière sans me consulter. Là, après une série de scènes grotesques et de mauvaise foi à propos de mon cahier de mélodies corrigées depuis trois ans, le fossoyeur lui a remis la suite d’orchestre que je vous envoie enfin par la poste ; quant à la partition de Namouna pour piano, elle manque décidément ! »…

340. Raoul laparra (1876-1943). Ma n u s c r i t m u s i c a l autographe signé (paraphe), Le Squelette laboureur, Le Tréport 10 septembre 1926 ; 3 pages et demie in-4 ; au crayon. 200/250

Manuscrit de premier jet d’une mélodie sur un poème de Baudelaire (Les Fleurs du Mal, x c i v ) ; l’accompagnement de piano est esquissé.

341. Jean-François lesueur (1760-1837). Ch a n t n a t i o n a l pour l’Anniversaire du 21 Janvier. Chœur, n° 23. Paroles de Le Brun, Musique de Le Sueur (Paris, au Magasin de Musique à l’usage des Fêtes nationales, [1794]) ; in-fol., en feuilles (cachets de la Collection Jean Mongrédien). 200/300

Pa r t i t i o n c o m p l è t e du chœur (16 p.) et parties séparées de tout l’orchestre (15 feuillets doubles et 1 f. simple) de ce Chant commémorant le premier anniversaire de l’exécution de Louis XVI. L’œuvre est publiée en gravure de la plus belle qualité, sur un beau papier à grandes marges.

342. Jean-François LESUEUR (1760-1837). L.S., Paris 14 avril 1817 ; la lettre est dictée à sa femme ; 3 pages in‑4. 300/400

Lo n g u e l e t t r e a u s u j e t d e l a r e p r i s e d e La Ca v e r n e a u Gr a n d Op é r a . Il refuse énergiquement que le livret de cet opéra [créé en 1793 au théâtre Feydeau, qui fut grand succès populaire] soit soumis à la lecture d’un jury littéraire, au même titre qu’une œuvre nouvelle. Pourtant l’administration, « pour me déterminer et m’empêcher de craindre quelques difficultés ou inquiétudes sur le sort du poëme, m’assura positivement qu’il était […] absolument inutile de relire cet ouvrage connu du public et adopté par lui depuis longtemps […] Il n’a été fait aucun changement au poëme reçu, et représenté tant de fois à Feydeau. Le dialogue a seulement été beaucoup raccourci et simplement mis en vers. Dans ce qui regarde le Récitatif-opéra, j’ai amené dans quelques endroits des danses qui sont nécessaires, avec un peu plus de variété dans le décor, et de noblesse dans les costumes, le caractère prononcé des brigands aura plus de brillant. On n’y a placé que toutes les pensées et les mots saillants de la prose ; de ce côté rien de plus. Ce sont partout les même scènes, les mêmes développements : c’est le même nœud, le même dénouement, enfin le même poëme : on n’a fait que prononcer un peu plus le brillant des caractères, pour que cette tragédie-comédie fut digne du Grand Opéra »…

343. Gian Francesco malipiero (1882-1973). L.A.S., Asolo 15 juillet 1929, [à Walther St r a r a m ] ; 2 pages in-4. 120/150 « J’aurais aimé savoir si vous avez vu ma partition, et si vous l’avez, de mon œuvre symphonique l’Esilio dell’eroe. J’ai à présent sous presse un œuvre, intitulé Madrigali qui est la réalisation symphonique de quelques madrigaux de Claudio Monteverdi ». Il recommande deux œuvres pour petit orchestre d’un « jeune musicien italien, un artiste vraiment supérieur », Gastone Ro s s i ‑Do r i a … Il lui a envoyé les volumes IX et X des œuvres de Mo n t e v e r d i , fin de la première série ; « à présent il s’agit de publier 6 gros volumes qui comprendront les opéras et les œuvres d’église »…

344. Jan Mara (1912-1992) caricaturiste. 2 d e s s i n s originaux signés ; encre de Chine. 120/150 Caricatures de Francis Po u l e n c (25 x 16 cm) et Henri Sa u g u e t (50 x 32,5 cm).

89 345. Jan Mara (1912-1992) caricaturiste. 12 d e s s i n s originaux signés ; la plupart à l’encre de Chine, formats divers. 400/500

Ca r i c a t u r e s d e d a n s e u r s , c o m é d i e n s e t c h a n t e u r s . Lycette Da r s o n v a l , Louis Jo u v e t , Mime Ma r c e a u (2), Colette Ma r c h a n d , Ludmilla Tc h e r i n a (3), Charles Tr é n e t , etc.

346. Jean-Paul-Egide Schwarzendorf, dit Martini (1741-1816). L.A.S., Neuilly 21 mars 1779 ; 1 page in‑4. 700/800

Ra r e l e t t r e d e l’a u t e u r d e Plaisir d’a m o u r . Il vient d’apprendre « qu’il falloit fournir un mémoire de ce qu’on a à prétendre de la Cour pour en être payé », et il lui envoie donc le sien, en espérant être payé dans l’année. On a noté, en haut de la page : « Le S. Martini a fourni en 1775 36 exemplaires de petits airs d’Henry 4 pour la Cour a 40 s. pièce »…

347. Pietro mascagni (1863-1945). Ph o t o g r a p h i e signée avec lieu et date autographes, Turin 3 décembre 1921 ; 23 x 16,5 cm. en médaillon sur grande page (45 x 30 cm) avec riche encadrement gravé à la marque du photographe. 400/500

Be a u p o r t r a i t en buste du compositeur par E. Ma s s a g l i a à Turin, signé et daté par le compositeur : « P. Mascagni Torino 5 Dicemb. 1921 ».

348. Julien-Amable MATHIEU (1734-1811). L.A.S. , Versailles 27 juin 1771 ; 2 pages et demie in‑4. 600/800

Ra r e l e t t r e d u m a î t r e d e m u s i q u e d e l a Ch a p e l l e Ro y a l e . Il a compté avec son copiste que « 1303 pages de musique, pour les trois Motets que j’ay composé cette année, quelques parties de basses qu’il m’a fallu de plus à cause de l’augmentation des sujets, et les parties de deux autres morceaux que j’ay refait dans deux de mes anciens motets », ne lui ont pas été entièrement réglés, soit à 3 sols la page, 195 livres 9 sols ; en six mois, il n’a touché qu’un quartier, et se plaint de devoir payer cette somme, puisque les fêtes du mariage [de Louis XVI et Marie-Antoinette] avaient empêché M. Dumats de se charger de sa besogne… Il ajoute qu’il lui serait douloureux à l’avenir « de voir diminuer mon revenu proportionnellement au nombre des ouvrages que mon émulation me feroit produire ».

349. Jean-Baptiste mathieu (1762-1847) compositeur, maître de chapelle de la cathédrale de Versailles. Ma n u s c r i t autographe avec 3 exemples musicaux, [vers 1838] ; 1 page in-fol. 120/150 Page 38 de sa Nouvelle Méthode de plain-chant à l’usage de toutes les églises de France (1838) : « Explication de quelques signes » : la demi-ligne, la ligne, la barre de mesure et l’astérisque, avec des exemples tirées de la musique sacrée (offertoires, communions, répons), et quelques mesures de musique vocale accompagnée de l’orgue. Au dos, attestation par son fils. On j o i n t un feuillet d’antiphonaire XVIIIe s. (vélin, in-8) avec musique chantée pour la fête de la Purification de la Vierge.

350. É tienne-Nicolas méhul (1763-1917). L.S., Paris 3 février 1815, au ministre de l’Intérieur [l’abbé de Mo n t e s q u i o u ] ; 3 pages in‑fol., en-tête Conservatoire royal de Musique et de Déclamation. 300/400

Il cite le registre du Comité d’administration du Conservatoire relatif aux partitions manuscrites de Ma r t i n i : « Le Bibliothécaire déclare qu’il n’existe dans la Bibliothèque que trois manuscrits de ce compositeur ; deux sont autographes, le troisième est de la main du copiste du Conservatoire […]. Le Premier est un hymne à la République ayant pour titre Chant du 1er Vendemiaire par le Citoyen Martini, paroles de Mie J. Ch e n i e r . Le second est une Invocation à la liberté pour le 1er frimaire an 8. Le troisième porte pour titre Hymne à l’agriculture paroles de la citoyenne Pipelet musique du citoyen Martini »…

351. Saverio MercadAnte (1797-1870). L.A.S., Paris 11 décembre 1835, à la marquise de Do l o m i e u ; 1 page in‑8. 150/200

Il a été engagé pour écrire un opéra pour le Théâtre Royal Italien à Paris, et S.A.R. le Prince de Sa l e r n e l’a chargé à son départ d’une « lettre pour Sa Majesté la Reine des Français ». Il demande donc une audience... La Reine Ma r i e -Am é l i e a inscrit en regard : « Lundi 14 à midi 1/4 ».

352. Giacomo MEYERBEER (1791-1864). L.A.S., Carlsruhe 23 décembre 1832, à Alexandre Du m a s ; 3 pages in‑8, adresse, cachet de cire rouge à ses initiales (brisé). 500/700

Be l l e l e t t r e s u r u n p r o j e t d’o p é r a a v e c Al e x a n d r e Du m a s . Il était sûr « de votre loyauté & de votre amitié, que vous ne manqueriez jamais à votre promesse ». Il attendra donc le livret à la date que lui propose Dumas, mais rappelle qu’il lui a promis un plan détaillé, auquel il tient absolument : « Dans un ouvrage fini d’un homme comme vous on ne peut demander raisonnablement en fait de changements que des vers, des hémistiches, des mots. Car vouloir mettre la main dans les rouages de vos situations & de vos caractères serait un crime de lèse-poésie dont le coupable serait en même temps le puni, car je gaterois votre belle conception. Mais dans un simple plan je puis indiquer mes intentions & idées muiscales, car là les changements ne sont pas encore si importantes. [...) au risque de me faire croire par vous un fanfaron, en fait d’idées pour rendre les situations, les personnages & les morceaux, musicales, j’en ai souvent de neuves. […] Ma tête est presque comme mon estomac, elle ne digère bien un poëme musical que si ma salive y a passée »…

353. Giacomo meyerbeer (1791-1864). L.A.S., Jeudi [1832 ?], au chevalier Sp o n t i n i ; 1 page in-8, adresse. 250/300 « La partition de piano de Robert [le Diable] que possède Monsieur Elsler appartient à mon frère Guillaume qui la lui a prêtée ». Il la redemande, et espère venir lui faire ses adieux avant son départ…

90 354. Giacomo meyerbeer. L.A.S., [novembre 1836], à Fromental Ha l é v y ; 1 page in-12, adresse (au dos d’un feuillet d’adresse à son nom). 250/300

« Est-ce que Mr Gu s i k o w jouera ce soir apres le théâtre ? [...] Dans ce cas je viendrai à l’opéra, sinon je resterai tranquillement chez moi »… [Josef Gu s i k o w (1806-1837) était un juif biélo-russe, joueur fameux de cymbalon.] On j o i n t une intéressante L.A.S. de sa veuve Minna Me y e r b e e r , Berlin 20 juin, au sujet de Vasco de Gama et du traité qu’elle doit signer avec Brandus (4 p. in-8, deuil) ; plus une photographie du compositeur (format carte de visite).

355. Giacomo MEYERBEER. L.A.S., [1836 ?] ; 1 page in-8 à son chiffre. 150/200 N’ayant pu la veille répondre au désir de son correspondant « parce qu’une indisposition avait fait changer le spectacle », il lui envoie deux places pour la représentation du soir des Huguenots. On j o i n t une L.A.S. du ténor Victor Ca p o u l à son cher Giacomelli, à propos de l’engagement qu’il vient de signer avec l’Opéra Comique (1 p. in-8).

356. Giacomo meyerbeer. L.A.S., à Adolphe Cr é m i e u x ; 1 page et demie in-8 à son chiffre couronné. 250/300 « J’avais choisi les meilleurs numéros pour les loges que j’avois fait inscrire pour mes amis », mais la direction n’a pas tenu ses promesses : « Je regrette vivement que vous ne trouviez plus d’intérêt à entendre cet ouvrage si vous ne pouvez pas bien le voir. – Je dois donc craindre que ma musique a fait une bien fâcheuse impression que Madame Crémieux à la répétition générale à laquelle elle assistait, pour vous inspirer ces sentiments, & comme elle est excellent juge, cela augmente mes angoisses pour le résultat de ce soir »…

357. Darius milhaud (1892-1974). Sept Poèmes de Paul Claudel extraits de la Connaissance de l’Est (Paris, A.Z. Mathot, 1913) ; in‑fol., rel. demi-maroquin noir à coins. 200/250

Édition originale, u n d e s 25 e x e m p l a i r e s s u r p a p i e r v e r g é d’A r c h e s avec couverture réimposée (n° 17), signé par P. Claudel et D. Milhaud pour Marcel Silvain. On j o i n t Two Poems of Coventry Patmore (A.A.M. Stols, 1931), bois gravés de John Buckland Wright (ex. n° 30, qqs défauts).

358. Darius milhaud. Ma n u s c r i t m u s i c a l en partie autographe, Le Voyageur sans bagages, Paris 1936 ; cahier de 28 pages grand in‑fol. (dont 2 entièrement autographes), broché (coins inférieurs renforcés en toile collée). 1.000/1.200

Mu s i q u e d e s c è n e pour violon, clarinette en si bémol et piano, pour la pièce de Jean An o u i l h , Le Voyageur sans bagages, créée le 16 février 1937 au théâtre des Mathurins dans une mise en scène de Georges Pi t o ë ff . Composée en octobre-novembre 1936, cette musique de scène (opus 157) est restée inédite sous cette forme ; Darius Milhaud en a tiré une Suite pour piano, violon et clarinette (op. 157 B), créée aux concerts de la Sérénade le 19 janvier 1937 par Jacques Février et Yvonne Astruc, et publiée chez Salabert. Le présent manuscrit de la main d’un copiste a servi pendant les représentations, comme en témoignent les nombreuses indications au crayon, la plupart de la main de Milhaud, de mouvements de mise en scène, de répliques ou de nuances, avec quelques indications de minutage. La partition comprend 12 numéros, dont : I Ouverture (vif et gai), II (animé), II bis, II ter (Modéré, sur une page autographe ajoutée), III, III bis (Lent), IV Entrée du petit garçon (Modéré), V Ritournelle (Modéré), VI (avec 9 mesures autographes ajoutées), VII (Modéré) et VII bis (Animé) (ces deux numéros sur une page autographe ajoutée, avec en tête la mention : « Réduction pour piano à n’utiliser qu’aux répétitions »), VIII Final (Vif, avec 2 mesures corrigées).

359. Pierre-Alexandre Monsigny (1729-1817). L.A.S., St Cloud 11 fructidor VII (28 août 1799), à Stanislas Ch a m p e i n ; 2 pages in‑4. 600/800

Cu r i e u s e l e t t r e a u s u j e t d e s o n admission à l’In s t i t u t . …« Quoy ? parceque lorsque l’on a créé l’Institut, ayant (ou croyant encor avoir de la fortune) j’ai eu la délicatesse de ne faire aucune démarche pour y être admis, ne voulant point ôter aux artistes cette juste récompense, que je meritois peut-être autant qu’eux, [...] parce que j’ay fait une action honnete j’en serois la victime ? Hé ! Citoyens de l’Institut ! Si on vous reserve le Louvre pour y être logé exclusivement, un homme de 70 ans ne prendra pas votre place pour longtems, je n’ay pas sans doute mesuré la hauteur des Cieux, je n’ay pas fait de Poëme epique, je n’ay point fait de tableaux comme Rubens, mais j’ay la hardiesse de vous dire que j’ay plus fait gagner d’argent à ma patrie que vous tous ensemble ne luy en avés procuré ». Les étrangers qui passaient six mois à Paris y venaient notamment pour ses spectacles et « le nouvel Opéra Comique »… Il interpelle Champein : « Dites moi Non tout de suite, ou accordés moy sur le champ. Dans le premier cas je me tairay, dans le second je vous venereray le reste de ma vie »... Au sujet de sa pétition, il ajoute : « Si je pouvois obtenir une place ? Il y a tant d’insignifiants ! […] faittes moy avoir une place et je renonce aux honneurs du Louvre »… f 360. Pierre monteux (1875-1964). Ph o t o g r a p h i e signée et datée, S.F. [San Francisco] 1949 ; 25 x 20,5 cm. 120/150 Beau portrait en buste, par les Shelburne Studios de New York, de Monteux à l’époque où il dirigeait l’orchestre symphonique de San Francisco.

361. Ignaz Moscheles (1794-1870). 3 L.A.S. ; 2 pages in-8 et 1 page et demie in-12, 2 adresses ; 2 en allemand (on joint une carte de visite autogr.). 250/300

Paris 8 novembre 1839, à Ch. Ba u d i o t : il a lu son Ouverture en mi majeur avec le plus grand interêt. « Je vous félicite des belles phrases mélodiques qui y règnent, ainsi que de la manière heureuse dont vous avez su faire parler tous les divers instrumens »… Londres 13 août 1840, à l’éditeur Sc h l e s i n g e r , parlant de Mme Vallentine, de l’éditeur Meissonier, de la Gazette... [Londres], à l’éditeur Ki s t n e r , l’invitant à venir entendre quelque musique…

91 362. Moritz moszkowski (1854-1925). 2 L.A.S. à Clotilde [Kl e e b e r g ?] ; 4 pages et demie in-8 ; en allemand. 400/500 Il s’excuse de ne pas avoir été lui dire bonjour, au dernier concert qu’elle a donné. Elle a joué son Capriccio comme une jeune déesse, mais il en profite pour lui signaler quelques fautes d’impression dans l’édition originale sur laquelle elle a travaillé c( itation m u s i c a l e de 4 mesures)… La représentation, à l’Opéra, de son ballet Laurin lui donne beaucoup de travail… On j o i n t une p h o t o g r a p h i e signée avec 5 mesures autographes de sa Valse op. 88, Paris 12 décembre 1913 (carte post.).

363. W olfgang Amadeus mOZART (1756-1791). [Opéras arrangés en quatuors, Paris circa 1820] ; 4 vol. in-fol., rel. cartonnages dos vélin vert à coins. 200/300 Ensemble complet des parties de 1er violon, 2e violon, alto et basse des œuvres suivantes : La Flûte Enchantée ou les Mystères d’Isis (Sieber père, cotage 1466) ; Le Nozze di Figaro (Pacini, cotage 807-808) ; Il Don Giovanni (Pacini, cotage 805-806). On j o i n t la partition chant-piano de L’Impresario (Parsi, Berlin, Schlesinger, cotage M.S. N° 19).

364. MUSICIENS . 17 L.A.S. ou P.A.S., et 9 cartes de visite dont 7 autographes, adressées à la jeune violoncelliste Germaine Pe l l e t i e r . 300/400

[Germaine Pe l l e t i e r , née à Nantes en 1882, fut l’élève du violoncelliste belge Édouard Jacobs ; elle épousa le violoniste suisse Hans Wa l t h e r .] Jules Bo u c h e r i t , Pablo Ca s a l s (carte de visite vierge), Guilhermina Ca s a l s -Su gg i a , Camille et Marguerite Ch e v i l l a r d , Henri Da l l i e r , Louis Ga n n e , Jenö Hu b a y , Jean Hu r é , Édouard Ja c o b s , Xavier Le r o u x , M.P. Ma r s i c k , Pierre Mo n t e u x , Paul Pa r a y , Tiarko Richepin, Guy Ro p a r t z , Franz Se r v a i s , Francis Th o m é .

365. musiciens . 6 L.A.S. et 7 L.S., 1936-1958, au musicologue versaillais Henry-Louis Sa r l i t . 300/400

Edmond Ap p i a , duc de Br i s s a c , Maurice Emm a n u e l , Wilhelm Fu r t w ä n g l e r , Amédée Ga s t o u é , André Jo l i v e t (1950, comme directeur de la musique à la Comédie-Française, au sujet des musiques de M.R. de Lalande), Camille Ma u c l a i r , Trajan Po p e s c o (2), Ro l a n d -Ma n u e l , Hans Ro s b a u d , Henri Sa u g u e t , Jean Wi t o l d .

366. MUSI QUE. P.S. par les notaires Ga l l o y s et Ra y m o n d , Paris 31 mai 1678 ; 3 pages et demie in-fol. sur vélin, cachet Généralité de Paris. 150/200

Co n t r a t d e m a r i a g e (expédition) entre Jean Pierre Hu a r t , « faiseur d’instrumens de musique demt a Paris dans l’enclos & parsse du Temple », et Louise Marie Mo y e r , veuve de feu Louis Colombet maître boulanger, et fille de Gilbert Moyer « tailleur d’habits » ; parmi les témoins, figure l’organiste JeanB o u r g e o i s …

367. musi que. Ma n u s c r i t , vers 1812 ; environ 95 pages in-fol. 150/200 Notes pour une encyclopédie musicale, concernant la musique en général, le métronome, la notation musicale et l’invention, le perfectionnement et la variété de nombreux instruments : clavicorde, monocorde, épinette, forté-piano, cithare, cymbales, harpe, lyre espagnole, clarinette, pantaléon, clavi-cylindre, cor, diamelos, éolodicon, harpo-piano-harmonico mécanique, melodica, orchestrino, panharmonicon, etc., avec références bibliographiques. On j o i n t un petit dossier de journaux et coupures (vers 1810).

368. musi que. 17 lettres, pièces ou manuscrits, la plupart autographes signés. 400/500

Henri Bü s s e r (2, dont une notice autobiographique pour l’annuaire Nos Auteurs et Compositeurs dramatiques), Cécile Ch a m i n a d e , Théodore Du b o i s (lettre, et manuscrit musical d’un morceau de lecture pour le Conservatoire, 1879), Joseph Du p o n t (à Isidore Philipp, Bruxelles 1890), Benjamin Go d a r d (2, à Jules Bordier, 1878-1881), Charles Go u n o d , Christian Ka l k b r e n n e r (1802, sur son Histoire de la Musique), Fernand Le Bo r n e (à Y. Dubel), Charles Le c o c q (épreuve corrigée avec « bon à tirer »), Ernest Re y e r (2, dont une indiquant les coupures autorisées dans Sigurd), J. Guy Ro p a r t z (lettre, et ms musical avec thèmes de la Symphonie de Lalo), Ambroise Th o m a s . On j o i n t qqs photographies ou cartes postales.

369. musi que. 19 L.A.S. 300/400

Alfred Co r t o t , Léon De l a f o s s e , Charles La m o u r e u x , Louise La r a (11, à la chanteuse Yvonne Dubel), Alfred Le f é b u r e -Wé l y , Josef Lu d w i g , Nu i b o , P. Se c h i a r i , Joseph Wh i t e . On j o i n t une copie d’époque de l’Hymne à la Liberté d’Ignace Pl e y e l ; 3 fragments de musique manuscrite ramassés devant la salle Favart, à la suite de l’incendie de 1887, et 3 photographies de l’incendie de la Comédie Française.

370. musi que. 8 L.A.S. 80/100

Stanislas Ch a m p e i n (1807), Gustave Ch o u q u e t , Antoine Ma r i o t t e (3, 1910-1915), Henri Ri g e l (1840, à Seligmann), J.B. Té n a r (1842), Marie Va n Za n d t .

371. musi ques de scène. Ensemble de manuscrits ou reprographies ; in-fol. 250/300

Georges De l e r u e : photocopie du manuscrit de la musique de Mademoiselle Julie, pièce de Strindberg adaptée par Boris Vian ; plus matériel d’orchestre en manuscrits. Joseph Ko s m a : matériel manuscrit pour Orages d’été (parties de violon et guitare). Henri Sa u g u e t : reprographie du manuscrit de la musique pour Le Retour de l’Enfant Prodigue d’André Gide (1933) avec dédicace a.s. à Fred Kiriloff (1963) ; photocopie du manuscrit pour La Folle de Chaillot de Giraudoux (1945). Maria Sc i b o r : musique pour L’Annonce faite à Marie de Claudel, en feuilles ronéotées, plus édition Gallimard annotée. François Se r e t t e : manuscrit d’orchestre (autographe ?) du « Thème Ogrousky » pour Les Deux Ogres ; et matériel d’orchestre.

92 372. [napoléon ier]. 7 P.S. relatives à la Mu s i q u e d e l’Em p e r e u r , 1810-1813 ; 1 page chaque in-4 ou in-fol. 500/700 31 mars 1810, ordre de paiement au luthier Nicolas pour l’entretien des instruments et la fourniture des cordes, signé par le luthier François-Fourier Ni c o l a s et par Jean-François Le s u e u r , directeur de la Musique de l’Empereur. 1812, bordereau des représentations d’opéra données aux Tuileries au Théâtre de l’Impératrice, signé par Sp o n t i n i et par F. Pa ë r , directeur du théâtre de la Cour. 30 juin 1813, mémoire de la veuve Ba r n o u , gardienne des instruments de l’Académie impériale de musique, pour port des instruments à Notre‑Dame pour le Te Deum en l’honneur de la victoire remportée à Wurtchen, signé par Joséphine Ba r n o u et par Le Su e u r . 31 juillet 1813, état d’orchestre complémentaire (Othon, Gébauer, etc.) pour les spectacles de Saint-Cloud en juillet 1813, signé par F. Pa ë r . [1813], mémoire de transport d’instruments et indemnités aux garçons d’orchestre pour le service du théâtre au palais de Saint-Cloud en juillet 1813, signé par Bo n n e m é ; plus 2 quittances à Bonnemé, garçon d’orchestre de la musique particulière de S.M.I. et R. On j o i n t une L.S. de Mlle Go u t e l l i , artiste-cantatrice de la Musique de l’Empereur, 28 mai 1812 (2 p. in-4 à son en-tête).

373. Joaquin NIN (1879-1949). L.A.S., Saint-Cloud 14 octobre 1907, à Gustave Br e t ; 3 pages in-8 à son en-tête. 150/200

Il lui recommande J. Ma s s i a , « 1er Grand Prix de violon du Conservatoire de Bruxelles. C’est un jeune et très intéressant artiste espagnol qui désire travailler. Il serait très heureux de former partie de votre orchestre… mais j’ignore dans quelles conditions cela peut se faire »… On j o i n t une carte a.s. de Robert Cr e m e r , 23 avril 1907 (à Massenet) ; un billet a.s. et 2 cartes de visite de Camille Er l a n g e r ; et 7 photographies de musiciens.

374. Guillaume-Gabriel nivers (1632-1714). Traité de la composition de musque [sic]. Par le Sr Nivers Me Compositeur en Musique, & Organiste de l’Eglise S. Sulpice de Paris (Paris, chez l’autheur proche S. Sulpice. Et Robert Ballard, 1667) ; in-8 de 61 p. et 1 f. blanc (dérelié, petit accident au f. de titre.) 150/200 Édition originale, avec des exemples musicaux imprimés.

375. Jacques OFFENBACH (1819-1880). 8 m a n u s c r i t s m u s i c a u x autographes ; sur 12 pages obl. in-fol. sur papier à 20 lignes. 1.000/1.200

Es q u i s s e s à l’encre, la plupart pour ou avec orchestre. On relève un début d’air sur les paroles : « Hola hola monsieur »... On j o i n t 3 autres feuilles avec quelques notes.

376. Jacques OFFENBACH. 9 m a n u s c r i t s m u s i c a u x autographes ; sur 12 pages in-fol. 1.000/1.200

Es q u i s s e s à l’encre. On relève le thème d’un « Bolero » ; le début d’un air sur les paroles allemandes : « Ah gluck gluck » ; etc. On j o i n t une feuille de papier à 20 lignes portant ces notes autographes : « 8 cahier de papier de musique à 18 portées – en ce format. De la part de M. Offenbach / Monsieur Lard. Rue Feydeau n° 23 ».

378 93 377. Jacques OFFENBACH. 5 m a n u s c r i t s m u s i c a u x autographes ; sur 6 pages obl. in-4. 700/800

Es q u i s s e s à l’encre (une page au crayon). On relève le début d’un Andante, une feuille de 14 mesures sur 2 portées (pour un accompagnement de piano ?), etc. On j o i n t une autre feuille oblongue à 16 lignes avec cette note autographe : « Boudinel, Papetier / faubourg Poissonnière 11 / une main de papier de musique à 16 portées d’après ce format ».

378. Jacques OFFENBACH. 3 m a n u s c r i t s m u s i c a u x autographes ; sur 5 pages petit in-4. 700/800 Feuille remplie d’esquisses à l’encre ; au dos, 3 lignes d’esquisses, et en marge la mention au crayon : « Hôtel du Nord ». Feuillet double (un coin déchiré) avec une page d’esquisses à l’encre, l’une avec l’indication « Trompette » ; sur une autre pages, 8 mesures d’orchestre. Feuille oblongue avec 18 mesures à l’encre de chant sur les paroles : « nous pour le départ pour le départ entendez vous le tambour »... Reproduction page précédente

379. Jacques OFFENBACH. 14 m a n u s c r i t s m u s i c a u x autographes ; sur 23 pages obl. in-fol. ou in-4 (défauts et déchir. à certains feuillets). 1.000/1.200

Es q u i s s e s à l’encre ou au crayon. On relève des esquisses pour des Andante, un thème pour violon, l’esquisse d’un « duetto 2e acte », etc.

380. Ferdinando paër (1771-1839). L.S., [vers 1807 ?], à l’Empereur Na p o l é o n ; 4 pages in-fol. 500/700

Intéressante l e t t r e s u r l’o p é r a impérial. Sa Majesté lui avait donné l’ordre à Rambouillet en septembre de lui faire représenter au cours de l’hiver quatre grands opéras italiens, mais divers obstacles ont empêché le nouveau Directeur de la musique de la Cour de le faire. Connaissant le goût de Sa Majesté pour l’opéra italien, et fort de son expérience aux Cours de Vienne et de Dresde, Paër explique : « Le Théatre de Votre Majesté n’a que quatre sujets. Mme Gr a s s i n i , Mme Pa e r , M. Cr e s c e n t i n i , M. Br i z z i . Il manque pour completter le cadre d’un opera cinq sujets italiens hommes et femmes accoutumés à chanter l’opera sérieux, dont deux pour remplacements dans les premiers rôles, et les trois autres pour les rôles subalternes. Je me propose dans mon prochain voyage en Italie, de les engager, si Votre Majesté me l’ordonne. Je sais où trouver des sujets utiles, qui sans être du premier rang, avec l’étude et le travail que je leur ferai faire, rempliront parfaitement leur emploi. […] Le Theatre de Votre Majesté éxige encor un regisseur un secretaire un chef d’orchestre un chef des chœurs un peintre un machiniste un costumier. La pluspart de ces sujets sont deja au théatre de Votre Majesté, mais n’ayant sur eux aucune autorité, je n’ai pû jusqu’à présent leur donner les ordres necessaires pour le service »…

381. Ferdinando paër. 2 L.A.S., Paris 1809 et 1835, au violoniste Pierre Ba i l l o t ; 1 page in-4 chaque, en-têtes Service de la Musique de la Maison de l’Empereur . Paer, Directeur en Chef des Spectacles de la Cour, et Compositeur de la Musique particulière de Sa Majesté, et Liste civile. Musique du Roi, une vignette (qqs répar. à la première). 200/250 22 janvier 1809, la Cour désire « entendre vos tres belles variations. Je m’empresse pour vous inviter, et vous prier de les jouer lundi soir 23 »… 21 janvier 1835 : « Je tiens beaucoup à que vous fairiez entendre à LL. MM. votre bel Andante demain soir. Ainsi j’inviterai Vi d a l , Fr a n c h a u m e , Pe r r i n la contrebasse, et un autre violon d’accompagnt. J’accepte la repetition demain chez moi à onze heures [...] N’oubliez pas le Trio de Bethoven ou le quatuor ». 382. Ferdinando paër. 2 P.S. « Approuvé Paër D » comme Directeur des théâtres de la Cour, 1810 ; 1 page in-fol. chaque. 150/200

Mémoires de Du b o i s père et fils, accordeurs des pianos de Sa Majesté l’Empereur et Roi : réparation d’un « petit piano d’Erard a qui l’on avait cassé le pied, le couvercle et la serrure », fourniture de pianos à Fontainebleau, d’une harpe et de cordes, etc. L’un des mémoires est également signé par Jean-François Le s u e u r . 383. Ferdinando paër. P.S. comme Directeur des théâtres de la Cour et de la musique particulière de l’Empereur, signée aussi par le copiste Ri n a l d i , Paris 30 juin 1811 ; 1 page in-4. 150/200

Mémoire de copie de musique faite par Ri n a l d i à l’occasion du Ba p t ê m e d u r o i d e Ro m e .

384. Ferdinando paër. L.A.S., [5 ? août 1811, au comte de Mo n t e s q u i o u -Fe z e n s a c , Grand Chambellan] ; 4 pages in-4. 200/250 Il veut « voir rendre justice au talent, et aux services que les musiciens de S.M. l’Empereur s’empressent de faire avec autant de zele et d’activité », et l’informe que Mr Gu y « violon de l’orchestre (titulaire) de S.M. à cause de dettes etc. il s’est tué avec du charbon depuis six jours. – Cet homme avoit mille-cinque-cent francs par an d’appointements ». Pour cette place vacante, il propose « deux musiciens, des plus recomandables, de plus necessaires et remplis de talent. Le premier est Mr Vo g t premier oboi qui joue à la Cour le premier concertant depuis cinque ans […]. L’autre c’est un tres bon musicien violon surnumeraire depuis plusieurs années à la chapelle de S.M. et qui est le Directeur du Theatre Fedeau (comme premier violon) il s’apelle Fr e d e r i q u e »… On pourrait partager les appointements du défunt entre ces deux musiciens… 385. Ferdinando paër. 3 L.A.S., 1812-1813 et s.d. ; 1 page in-4 ou in-8 chaque, un en-tête Le Directeur & Compteur de la Musique de la Chambre de l’Empereur…, une adresse. 200/250

6 mars 1812, à Ca m e r a n i , demandant « la distribution des rolles pour l’opera intitulé L’Epreuve villageoise, que l’on donnera incessament à la Cour »… 2 novembre 1813, à M. Pa u l , artiste du Théâtre impérial de l’Opéra Comique : « il y aura jeudi prochain à St Cloud La Rosiere avec le divertissement de Mr Ga r d e l » ; il le convoque à la répétition. – « Ma chere, et aimable demoiselle J’esperois vous voir demain a midi, mais je dois partir pour la campagne avec ma famille »…

94 386. Ferdinando paër. L.A.S., 18 octobre 1819, à Alexandre Du v a l ; 1 page et demie in-4, adresse. 150/200 Il le prie de « faire le Duo qui manque dans notre Haine et Amour ayant formellement promis par écrit à la Commedie de Faÿdeau qu’elle aura ma partition finie vers la fin de Janvier prochain 1820 ». Il a entendu Mme Le mm e u n i e r : « j’en ai eté enchanté, ce qui m’a encouragé à reprendre la musique de votre ouvrage, ayant cette dame tout à fait recouvrée sa voix, et ses premiers moyens. Sans cela je ne voyois pas a qui nous aurions pu confier notre prima donna »… On j o i n t une L.S., 19 août 1824, à J. Tournel, à Avignon, à propos de la mort du chanteur Ba r i l l i (2 pp. in-4, adresse). 387. Ferdinando paër. 3 L.A.S., Paris 1825-1834 ; 1 page in-4 ou in-8 chaque, un en-tête Musique du Roi avec vignette, une adresse. 200/250

28 octobre 1825, à No r b l i n , première basse de l’Académie royale de musique, pour un petit concert chez la duchesse de Be r r y . « Madlle Morel pianiste doit y jouer un morceau accompagné par le violoncelle : veuillez avoir la complaisance de la voir, et vous entendre avec elle »… 30 avril [1833 ?], à son médecin, qui le soigne comme un ami véritable : « Je pense qu’il vous sera agréable de voir ce soir Tancrède »… [Octobre 1834], à un comte : « S.M. le Roi a desiré entendre le 2 du mois prochain mon opera Le Caprice de femme et cette nouvelle, m’a comblé de plaisir ! N’ayant pas fait la moindre démarche pour obtenir cette faveur auprès de la Cour, j’en suis vraiment fier ! Je reconnois par là les bontés de nos augustes maîtres […]. Madame Ci n t i ne désire pas mieux que de chanter au petit concert du 4 (ainsi que Madame Ma s i ) »…

388. Ferdinando paër. 2 L.A.S., Paris 1829-1831, à Louis-Samuel Co l a r t et à Madame ; 1 et 2 pages in-4. 150/200

6 juillet 1829 : « l’on monte la maison de S.A.R. Monseigneur le Duc de Bo r d e a u x », et il recommande Joseph Le f e v r e , « mari de ma cuisiniere », pour y être employé en qualité de valet de pied : « C’est un vrai galant homme »… 21 mai 1831, déclinant une invitation : « Monsr le Duc de Duras m’ayant prié d’aller à une heure chez lui avec plusieurs autres musiciens, et musiciennes : nous y sommes invités pour y faire une espèce de matinée de musique et pour y rester à dîner […]. Vous ne trouverez pas mauvais (je l’espère) que je montre à ce bon Duc combien je suis réconnoissant aux bontés qu’il avoit pour moi lorsque dans des temps plus heureux… (oh bien plus heureux ?) il étoit mon superieur »… 389. Giovanni PaisIello (1741-1816). L.A.S., Paris 24 germinal XII (14 avril 1804), à un général ; 2 pages in‑4. 1.200/1.500

Be l l e l e t t r e s u r Le s u e u r q u i l u i s u cc è d e c o mm e Di r e c t e u r d e l a Mu s i q u e d u Pr e m i e r Co n s u l Bo n a p a r t e . Il est ravi du choix de Le s u e u r pour lui succéder « à la place de Directeur de la Musique du Premier Consul [...] Ce choix non seulement honore le Consul, mais encore est une preuve d’une distinction attribuée entièrement au talent et au mérite de ce compositeur ». Il a donné tous les renseignements utiles à Lesueur, et lui a « remis toute la musique appartenant au Premier Consul ». Il emmène Lesueur « à la répétition de la Messe qu’on doit exécuter demain à S[aint-]Cloud, je le présenterai à tous les artistes composant la musique du Premier Consul, leur ferait part de sa nomination, et l’installerai ». Il espère le lui présenter demain, et lui demander « le jour que nous pourrons avoir l’honneur d’être présentés au Premier Consul »…

389 95 390. Giovanni paisiello. L.A.S., [Naples 26 août 1808], à M. Gr é g o i r e , secrétaire de la Chapelle impériale, à Paris ; 1 page in-4, adresse, cachet cire rouge, marque postale Poste française à Naples ; en italien. 700/800 Il a été très surpris par l’annonce d’une pension de 1.000 fr. ; en attendant la lettre d’Estève, il suppose que les lettres du général Du r o c et M. Da v o u t seront inutiles. Grégoire écrit que le duc de Monteleone a donné sa Messe nouvelle à Rémusat, alors que lui‑même l’a envoyée directement à Bayonne à Sa Majesté, puisque le duc l’avait chargé de présenter à l’Empereur l’opéra I Pittagorici‑Il le prie de saluer Le Su e u r et de l’inviter à faire chanter par La y s l’air en sol mineur de la Messe nouvelle… On j o i n t une L.S. du général Du r o c , Saint-Cloud 1er vendémiaire XII (24 septembre 1803), annonçant à Paisiello quelques changements dans le service de la Musique du Premier Consul (2 p. in-4, en-tête Le Général Gouverneur du Palais, adresse avec marque Premier Consul de la République).

391. Giovanni PaisIello. Ma n u s c r i t signé « Caver Paisiello », Saggio del Corso de Travagli musicali del Cave Giovanni Paisiello, [1810] ; cahier de 8 pages in‑4 : en italien. 1.500/2.000

Im p o r t a n t e n o t i c e a u t o b i o g r a p h i q u e , o ù Paisiello r e t r a c e s a c a r r i è r e e t d r e s s e l a l i s t e c o m p l è t e d e s e s o u v r a g e s m u s i c a u x . Cette notice a été rédigée pour Alexandre Ch o r o n , qui l’a traduite et insérée dans son Dictionnaire historique des musiciens, artistes et amateurs, morts ou vivants... (Valade, 1810-1811). Il divise sa vie en trois époques, et retrace son existence depuis sa naissance à Tarente le 9 mai 1741, son éducation chez les Jésuites, son apprentissage du chant religieux, ses études musicales à Naples au Conservatoire de S. Onofrio sous la houlette de Francesco Du r a n t e , ses premières compositions, jusqu’à ce qu’il soit appelé à composer en 1763 pour le théâtre de Bologne. La suite du document est rédigée sur trois colonnes remplies d’une écriture serrée. La première époque comprend les opéras (dont il dresse la liste en donnant parfois quelques indications sur les circonstances de composition) composés pour les théâtres de Bologne (depuis La Pupilla), Modène, Parme, Venise, Rome, Naples, Milan, Turin, Florence, mais aussi les messes, musiques de chambre, etc. Le 28 juillet 1776, il part en Russie pour le service de Ca t h e r i n e II, avec un traitement annuel de 4.000 roubles, et comme maître de S.A.I. la Grande Duchesse pour 900 roubles, plus des indemnités, soit en tout 7.000 roubles. Dans la seconde époque, soit ses neuf années de Russie, il compose divers opéras (La Serva Patrona, Il Barbiere di Siviglia, etc.), et pour la Grande Duchesse deux livres de Sonates et Caprices pour piano imprimés en Russie... La troisième époque commence à Vienne avec Il Re Teodoro et 12 Symphonies, composés pour l’Empereur Jo s e p h II, puis son départ pour Naples au service du Roi Fe r d i n a n d IV comme compositeur de la Cour au salaire annuel de 1.200 ducats ; dans la liste des opéras composés notamment pour le théâtre San Carlo, il insiste sur Il Pirro, où pour la première fois il utilise dans les œuvres dramatiques les introductions et finals et où l’acteur chante et enchaîne l’aria sans interruption ; il refuse des sollicitations à venir en Prusse et en Russie ; il est chargé par le général Bo n a p a r t e de composer une Sinfonia lugubre pour les funérailles du général Hoche ; il dresse la liste de ses compositions avec indication des circonstances, notamment ses opéras La Nina, La Locanda, La Didone, etc. Survient la Révolution à Naples en 1799 et il est nommé par le gouvernement républicain compositeur de la Nation ; lors du retour des Bourbons, il retrouve sa charge après un procès. Il est alors réclamé par le Premier Consul Na p o l é o n Bo n a p a r t e , et vient à Paris avec le traitement de 12.000 francs, plus une gratification de 18.000, dans la charge de Directeur de Chapelle pour laquelle il compose seize Services Sacrés composés de messes, motets et prières ; il donne Il Ratto di Proserpina à l’Opéra ; il écrit une Grande Messe à deux chœurs et le Te Deum pour le sacre de Napoléon. Ayant dû quitter Paris à cause de la santé de sa femme, il est nommé par le Roi de Naples Joseph Napoléon maître de chapelle, compositeur et directeur de la Chambre Royale, Chapelle Palatine au salaire de 1.800 ducats, et compose 24 services religieux ; Napoléon lui donne la croix de la Légion d’honneur ; il est confirmé dans sa charge par le Roi Jo a c h i m Mu r a t . Il compose et envoie une composition sacrée pour le mariage de Napoléon et Marie-Louise, et reçoit une gratification de 4.000 francs. Il est également maître de chapelle de la cathédrale de Naples, mais compose aussi quantité de messes et musiques sacrées pour diverses églises napolitaines, et diverses compositions instrumentales (dont 6 Concerti pour pianoforte pour l’Infante de Parme)... Il est le premier à avoir introduit aux théâtres bouffes de Naples les viole (altos) dans l’orchestre, et à faire jouer au théâtre et dans les églises les clarinettes et les bassons in concerto ; et il a fait abolir la loi qui interdisait d’applaudir au San Carlo, etc. Il termine par l’énumération de ses nominations dans les académies et sociétés artistiques de Lucques, Livourne et Paris... Enfin, il dresse la liste de ses œuvres les plus célèbres et plusieurs fois reprises à travers toute l’Europe.

392. Giovanni PaisIello. L.A.S., Naples 12 mai 1811, à M. Gr é g o i r e , « Segretaire de la Direction musicale de la Chappelle Impériale à Paris » ; 1 page in‑4, adresse avec cachets postaux, cachet cire rouge à son chiffre ; en italien. 800/1.000

Il s’étonne de n’avoir pas reçu de réponse à sa dernière lettre, avec une lettre incluse pour le comte Me n e v a l pour annoncer que le Stabat était prêt pour le présenter à S.M.I. et R. l’Impératrice ; il le chargeait en outre de diverses commissions, et renvoie une procuration pour récupérer tout ce qui lui appartient et toucher sa pension de 1.000 francs...

393. Louis-Luc Loiseau de persuis (1769-1819) compositeur et chef d’orchestre. 2 L.A.S., 1811 et s.d. ; 4 pages in-8, adresses. 150/200

30 juillet 1811, à Louis-Benoît Pi c a r d , directeur de l’Académie impériale de musique, pour convoquer « une assemblée de quelques auteurs de musique et quelques chefs de pupitre pour decider les changements à faire dans l’orchestre »… – [1808 ?], à Gr é g o i r e , secrétaire de la Musique de l’Empereur. « Après avoir regardé scrupuleusement la messe de la passion musique de Païsiello ; après avoir calculé les malades et le service des théatres de Paris, après enfin avoir calculé les moyens que nous avons pour l’execution dans les personnes qui se trouvent à Compiegne », il faut envoyer les parties aux chanteurs dont il fait la liste et les convoquer pour une répétition au piano...

394. Louis-Luc Loiseau de Persuis. L.A.S. et L.S., 1815-1819 ; 1 page in‑4 et 1 page et demie in‑fol. à en-tête Académie Royale de Musique. 250/300 26 décembre 1815, à un chevalier : il lui offre « un exemplaire du chant français Vive le Roi Vive la France, cette cantate que je viens de faire graver ayant obtenue un succès dans toutte la France qui la rendu nationale »…

96 24 avril 1819, à un comte : il explique les raisons historiques qui ont amené la suppression dans Iphigénie en Aulide de Gl u c k le chœur « Chantons, célébrons notre Reine », à la suite d’une manifestation scandaleuse contre Ma r i e -An t o i n e t t e en 1790 ; il est partisan de maintenir la suppression : « Sous le rapport dramatique, il fait longueur, sous celui de la musique, il est criard »…

395. PIANISTES . 2 p h o t o g r a p h i e s avec d é d i c a c e autographe signée. 150/200

Belles photographies dédiacées de Wilhelm Ba c k h a u s (Lugano 1952, format carte post.), et Edwin Fi s c h e r (Zürich 1951, in-8).

396. Nicolo PICCINNI (1728-1800). P.S., Paris 2 octobre 1778 ; 1 page in‑4. 1.000/1.200

Tr è s r a r e m é m o i r e signé pour le duc de Vi l l e q u i e r concernant s o n o p é r a Ph a o n . (Ce drame lyrique, sur un livret de Watelet, fut donné à Choisy devant la Cour en septembre 1778). « De la musique que M. Vidaly a copiée pour l’Opera de Phaon tant pour les roles des Acteurs que pour les parties jouées du dit opera », 532 feuilles soit 426 livres. Dépenses pour les changements, les transports de la musique, le papier ; et enfin « Pour 500 exemplaires du poeme que M. Piccinni a fait imprimer à ses frais » : 600 livres…

397. Gabriel pierné (1863-1937). 2 L.A.S., Paris 1924 et 1928 ; 1 page in-12 et 2 pages in-4 à en-tête Association artistique Concert Colonne, une enveloppe (photo jointe). 120/150 27 mars 1924 : « L’affluence sera grandeD imanche et les “faveurs” sont supprimées », mail il envoie une entrée. 27 décembre 1928, à Paul Tr i n e l à Bruxelles, au sujet d’une conférence dont il donne le plan : « Les intermèdes musicaux pourraient animer cette conférence un peu austère, mais ne peuvent avoir aucun lien avec la conférence elle-même, qui n’est inspirée que par l’évolution orchestrale » ; il propose des extraits d’Orfeo de Monteverdi, d’Hippolyte et Aricie de Rameau et de l’Alceste de Gluck… On j o i n t une carte postale a.s. de Paul Ba z e l a i r e (1928).

398. Georges et Lumilla PITOËFF (1884-1939 et 1895-1951). Carte postale a.s.., Paris 10 mars 1921, à René Au b e r j o n o i s à Lausanne ; carte postale illustrée (amusant dessin de Fred Spurgin), adresse. 50/60 Ils invitent leur ami à venir à Paris les voir jouer : « Paris aura certainement plus de charme pour nous si vous y êtes et je pense pour vous aussi pendant que nous y sommes »…

399. Marie pleyel (1811-1875). L.A.S., Lundi, à Mme Ta s s o n ; 1 page in-8. 100/150 « Depuis deux jours tout est arrangé et convenu entre Mr Rummel et moi pour l’envoi du piano que vous recevrez sans faute, aujourd’hui. [...] Je regrette que Mr votre Père ait pris la peine de s’occuper d’une affaire que je vous avais promis d’arranger »…

400. P OLAIRE (1887-1939). 2 L.A.S., juillet-août 1938, à Pierre Ba r l a t i e r au journal Le Soir ; 3 pages in‑4, une à en-tête Les Grands Hôtels Beau‑Site, une enveloppe. 200/250 20 juillet : « je suis obligée de quitter l’hôpital au plus tard samedi, ne me laissez pas dans cet état malheureux »… Yzeron, 4 août. Elle ne pourra pas travailler avant trois moi, même si son état s’améliore : « l’air est très pur, les gens qui m’ont accueilli sont charmants et me soignent comme leur enfant. […] je me sens un peu seule mais je suis obligée de fuir les clients de l’hôtel qui me reconnaissent et qui ne demandent qu’à me fréquenter mais je dois vivre en sauvage pour ne subir aucune fatigue »… On j o i n t une photographie de Polaire en 1939 à l’hôpital Beaujon dans son lit. 401. Francis poulenc (1899-1963). L.A.S., Paris [fin 1924, au directeur de l’Argus de la presse] ; 1 page 3/4 in-4 (trous de classeur sans perte de texte). 500/600 Il signale un changement d’adresse et se plaint de l’Argus : « mon service marche de plus en plus mal. Je ne reçois que peu de coupures de provinces et a u c u n e de l’étranger. Du premier Octobre au 15 Novembre j’ai obtenu par des voies diverses 18 articles que l’Argus ne m’a pas adressés et qui ont paru dans le Times, le New-York Herald-Morning-Post, El seccolo, Vanity Fair, Musical Opinion, Gazette de Lausanne, Revue de Genève qui sont cependant des quotidiens et revues, mondialement connues. Que l’on ne reçoive pas un petit entrefilet d’une revue de second ordre passe, mais que l’on omette un article de 2 colonnes du Daily Mail me semble vraiment exagéré »... f402. Giacomo PUCCINI. L.A.S., Torre del Lago 4 août 1907, à Carlo Cl a u s e t t i chez Ricordi à Naples ; 1 page grand in-8, adresse ; en italien. 800/1.000 Il voudrait rendre le vieux piano pour le nouveau Steinway. Renzo [Valcarenghi] ne lui a jamais répondu. Son Römisch ne lui convient pas : il faut le voir pour pouvoir le négocier. Il l’invite à venir les voir à l’“abetone” Boscolungo (prov. de Firenze), où il sera pour tout le mois d’août… f403. Giacomo PUCCINI. L.A.S., Torre del Lago 30 mars 1910, à Carlo Cl a u s e t t i chez Ricordi à Naples ; 1 page grand in-8, adresse ; en italien. 800/1.000

Il le remercie de lui avoir appris le succès de Butt. [Butterfly], et le délègue pour exprimer au cher Cleofonte [Ca m p a n i n i ] et à la bonne Farnetina toute sa satisfaction, et les remercier… Lui-même travaille et espère mettre un clou avec beaucoup de chapeaux dans le mur d’enceinte (« mettere un chiodo con tanto di cappelle nel... muro di cinta »)…

f404. Giacomo PUCCINI. Ca r t e p o s t a l e a.s. « Giacomo », [Torre del Lago] 28 juin 1917, à Carlo Cl a u s e t t i , « dei duchi di Maruf », chez Ricordi, à Milan ; au dos d’une carte illustrée (le lac de Torre del Lago), adresse ; en italien. 500/700 [Puccini termine alors Suor Angelica.] Il s’approche du finale mais l’os est dur. Cependant il espère que tout finira comme Dieu le veut !…

97 406

405. Günther ramin (1898-1956) organiste, chef d’orchestre et compositeur. 7 L.A.S., 1927-1930 et s.d., au professeur Karl Ha s s e , directeur musical de l’Université à Tübingen ; 9 pages in-8, 5 adresses ; en allemand. 150/200 [Weldenfels 17 avril 1927]. à Fribourg, on ne dispose d’aucun orgue moderne… 22 juillet : il a prévu des chœurs avec orchestre pour son concert d’automne à Leipzig… [Essen 28 février 1929], il n’ira pas à Lübeck, où on lui proposait la place d’organiste, et de chef des chœurs et de l’orchestre symphonique ; il reste à Leipzig, où il a les mêmes avantages… Il propose un programme de concert (œuvres de Sweelinck, Scheidt, Böhm, Buxtehude, Bach et Reger), et demande la composition exacte de l’orgue… Cassel, au sujet de l’orgaisation d’un concert à Tübingen… Etc. On j o i n t une L.A.S. de F. Sc h w a r z k o p f .

406. Maurice Ravel (1875-1937). P.A.S. m u s i c a l e , Le Belvédère décembre 1921 ; 1 page obl. in-8 (9,5 x 27 cm). 2.500/2.800 Jolie page d’album donnant les quatre dernières mesures de la Fugue du Tombeau de Couperin (1919) pour piano, sur deux portées, reprenant le thème à la main droite et à la main gauche, marqué Lent ; avec envoi au pianiste russe Alexandre Sk l a r e v s k i : « à Monsieur A. Sklarevski ».

407. (1873-1916). Po r t r a i t avec d é d i c a c e a.s., 15 novembre 1911 ; 9,5 x 14,5 cm collée sur carte ; en allemand. 300/400 Photographie d’un dessin au fusain de S. Hoenisch le représentant au piano (Leipzig 1910), avec dédicace au Concertmeister L. Pr e m y s l a v .

408. Max REGER. Ph o t o g r a p h i e signée, et carte postale a.s. ; cartes postales illustrées, une avec adresse. 300/400 Beau portrait du compositeur, signé « Dr Max Reger » (photo par S. Hoenisch). Carte postale a.s. envoyant ses vœux pour 1914 à H. Wunderly von Muralt à Zürich (la carte représente sa maison natale). On j o i n t un portrait lithographié avec dédicace a.s. de sa femme ; plus une L.S. et une carte de visite aut. de Siegfried Oc h s .

409. Maurice renaud (1861-1933) baryton. L.A.S., Jeudi, [à son ami Gaston Po r é e ] (2 pages in-8) ; et 16 p h o t o g r a p h i e s dont 3 signées, 1913. 100/150 Invitation : « le cocktail sera servi sous les ombrages des marroniers de la grande allée du parc principal au rond point des culs de bouteille »… Les photographies, pour la plupart des portraits de studio (notamment DuGuy), le représentent dans Hamlet, Les Maîtres Chanteurs, Rigoletto, etc. Une photo dans le rôle d’Athanaël est dédicacée « Pour mon amie Magdeleine Porée. En affection »… ; une autre du chanteur moustachu est ainsi commentée : « Du côté de la barbe est la toute puissance. La moustache c’est une puissance… mitigée. Je suis maintenant complètement rasé »… On j o i n t une grande p h o t o g r a p h i e dédicacée à Gaston Porée (1909, in-fol., défauts) ; un programme des Maîtres Chanteurs à l’Opéra (1912), et une l.a.s. de Lise Renaud aux Porée, Paris 24 août 1914 [Renaud deviendra l’amant de Madeleine Porée et lui donnera une fille, reconnue par lui, Françoise Porée-Fechter (1927-1974)].

f 410. Jean et Édouard de reszké (1850-1925, 1853-1917). Ph o t o g r a p h i e s signées ; 16,5 x 11 cm chaque montées sur carton à la marque de Nadar (traces de collage). 200/250

Portraits en buste des frères chanteurs par Na d a r ; Édouard a daté 1895.

411. r évolution. MUSIQUE. 6 imprimés, 1792-1795 ; in-4. 150/200 Loi relative aux chantres, musiciens, etc. des Chapitres supprimés ; Décrets de la Convention nationale relatifs aux représentations des pièces de théâtre, au rétablissement d’une école de trompettes à Paris, à la formation d’un Institut national de musique à Paris ; Arrêté du Directoire exécutif relatif à l’organisation du Conservatoire de musique…

98 412. R ÉVOLUTION. Pierre-Anselme garrau (1762-1819) conventionnel (Gironde). 2 P.S., 1794 ; 1 page in-fol. avec cachet cire rouge, et 1 page in-4 (taches). 200/250 Sainte Foy 4 nivose III (24 décembre 1794), autorisation aux Citoyens Labalme et Martin de la Compagnie de Musique de l’armée des Pyrénées occidentales, « attendu le mauvais état des instrumens de la ditte compagnie d’aller et sejourner une decade à Bordeaux pour y faire faire les reparations nécéssaire »… – Copie conforme d’une lettre de Pr i e u r (de la Marne) à la Compagnie des musiciens envoyés par le Comité de Salut public aux Armées, Pontivi 19 pluviose II (7 février 1794) : « Je n’oublierai jamais que vous avez sçu allier la bravoure aux talents et qu’en jouant la carmagnole à nos braves républicains, vous étiez prêts à la faire danser aux brigands. Continuez à électriser les ames par des chants mâles qui inspirent le courage et l’amour de la Patrie ; la musique étoit dans les républiques anciennes, un des premiers éléments de l’éducation »…

413. Pierre RODE (1774-1830) violoniste et compositeur. L.A.S. Berlin 25 mars 1819, à M. Fr e y , « éditeur et marchand de musique place des Victoires » ; 1 page et demie in‑4, adresse. 500/700 Il lui a fait parvenir ses 24 Caprices et va lui envoyer « les 5 Thèmes varié, dont j’ai corrigé les accompagnements de piano et refait en entier le 4e thème ». Il l’enjoint à les faire graver promptement : « cette légère dépense sera compensée par la certitude que maintenant tout cela est correct. J’ai également revu chaque partie d’accompagnement et corrigé ce qui en était susceptible, je pense qu’on ne saurait être trop scrupuleux lorsqu’il s’agit du public »… Il souhaite qu’on supprime aux titres des 3e et 4e Thèmes la mention « instrumens à vens ad libitum », en explique la raison. Il recommande de « faire marquer sur le titre des 24 Caprices, la désignation de l’œuvre, afin que les ouvrages de ma composition qui paraitront à l’avenir soyent indiqués dans leur ordre »...

414. Albert roussel (1869-1937). 3 L.A.S., Paris 1901-1905 ; 3 pages et demie in-8 ou in-12, 2 adresses. 300/400

Samedi [23 novembre 1901], à Daniel He r r m a n n , directeur adjoint de la Société Bach : « je ne pourrai pas assister au premier concert de la Société Bach »… À l’éditeur musical De m e t s . 7 mars 1905, envoyant les adhésions de Mme Girette, Eugène Man et Paul Alphandéry… Jeudi soir [9 mars 1905] : « Je reçois une lettre de Mr Gabriel Faure (17 rue Malebranche) sur papier du ministère des beaux-arts, demandant par faveur deux places pour samedi soir. Je pense que vous pouvez les lui envoyer ; ce doit être un gros bonnet de l’administration ; à moins que ce ne soit Fauré (?) lui-même. (Je ne connais pas son écriture) »… On j o i n t 2 cartes de visite a.s.

415. Antonio Salieri (1750-1825). P.A.S., Vienne 22 novembre 1819 ; 1 page in‑4 ; en italien. 1.000/1.200

« Premier Maître de Chapelle de la Cour Impériale et Royale de Vienne », il certifie que Giovanni BattistaH u e b e r possède une assez belle voix de basse, et connaît suffisamment la musique pour chanter avec effet dans les chœurs des Académies musicales que donne la Societá dei Dilettanti à Vienne…

416. Bernard sarrette (1765-1858) fondateur du Conservatoire de musique. 7 L.S. ou P.S., dont une L.A.S., plus un document, 1792-1816 ; 9 pages et demie in-fol. ou in-4, qqs en-têtes. 600/800

Octobre 1791, é t a t d e s e r v i c e s dans la Garde Nationale Parisienne : Sarrette fut notamment « chargé du commandement des musiciens et éleves du depôt des Gardes françaises »… 2 août 1793, réclamation de Sarrette, commandant de la musique de la Garde nationale, au citoyen Avril, administrateur aux Travaux publics… 5 germinal II (25 mars 1794), ordre du Comité de Sûreté générale et de surveillance de la Convention nationale, pour mettre Sarrette, chef de la musique de la Garde nationale, en détention à Sainte-Pélagie, et apposer les scellés sur ses effets… 18 thermidor III (5 août 1795), certificat de service dans le Corps de Musique de la Garde NationaleP arisienne, pour Jean Mé r i c , musicien (autre certificat de 1813).28 ventose X (19 mars 1802), lettre comme directeur du Conservatoire de Musique, au sénateur Ga r r a n -Co u l o n , à propos d’un protégé admis au Conservatoire… 5 octobre 1811, nomination de Co l l i n jeune comme adjoint aux professeurs du Conservatoire. 13 avril 1816, réclamation au ministre des Finances de sa pension militaire. On j o i n t le Discours prononcé par Mr Samson, sur la tombe de Sarrette (1 p. in-4).

417. [Hortense SCHNEIDER]. So n e s s u i e -p l u m e s ; brosse en crins dans un gobelet en argent godronné, hauteur 5 cm, diamètre 4,5 cm. 300/400

Ancienne collection Juliette Ac h a r d , puis Jean Da r n e l .

418. Robert SCHUMANN. Sy m p h o n i e für grosses Orchester […] op. 38 (Leipzig, Breitkopf & Härtel) ; in-fol., 55 p., broché, couv. muette. 150/200

Édition originale d e l a r é d u c t i o n à 4 m a i n s (cotage 6683). Cachet et étiquette du Magasin de Musique et d’Instruments de Mr Martinet, à Genève.

419. Ignaz von SEYFRIED (1776-1841). L.A.S., Vienne 6 novembre 1817, à un ami ; 1 page in-8 ; en allemand. 300/400 [Ce compositeur autrichien, qui fut l’élève de Mozart, et chef d’orchestre au Freihaus-Theater de Schikaneder, parle ici de son opéra Die Waise und der Mörder (L’Orphelin et le meurtrier, sur un livret d’Ignaz Franz Ca s t e l l i d’après un drame de Frédéric Dupetit‑Méré), créé au Theater an der Wien le 12 février 1817.] Castelli a donné depuis plusieurs mois le drame Die Waise und der Mörder à copier, et les frais pour la partition, se montant à 30 florins, ne sont toujours pas réglés, et les copistes réclament le paiement de ce travail urgent...

420. SPECTACLE . 20 lettres, la plupart L.A.S. 200/300

Régina Ba d e t , Sylvia Bata i l l e , Gaston Ba t y , Roland Du b i l l a r d , Ève Fr a n c i s , Yvette Gu i l b e r t (3), Mary Mo r g a n , Marguerite Mo r e n o (à Maurice Donnay), Gaby Mo r l a y , Ré j a n e , André Ro u s s i n , Georges Th i l l (5), etc. On j o i n t un programme du Théâtre des Arts illustré par Segonzac (saison 1910-1911) ; un bel ekta de Maria Ca l l a s par C. Steiner (plus une petite photo).

99 421. Igor STRAWINSKY (1882-1971). 8 cartes postales autographes signées, 1916-1929, au peintre René Au b e r j o n o i s ; cartes illustrées, dont 7 avec adresses, au crayon ou à l’encre (déchirure à la première). 1.500/1.800

Am u s a n t e s c a r t e s a u p e i n t r e , a u t e u r d e s d é c o r s e t c o s t u m e s d e l’Histoire d u So ld a t . Morges 2 juillet 1916, carte gaufrée avec char décoré et cheval articulé : « Merci, cher ami, mais vous vous êtes trompé quand même ! je vous ai parlé de la photo que vous m’aviez montré en même temps que cette carte . Dites moi simplement le N° du cliché désiré comme ça je le ferai venir de chez Drai directement »… [26 août 1916], carte à mécanisme articulé d’Interlaken, avec une baigneuse tenant une chope de bière surgissant des montagnes ; envoi d’« Igor Strawinsky à Morges ». 29.XII.1919, carte de vœux à décor chromolithographique gaufré : « Locarno – Ascona […] Mille Auguri per l’anno 1920 da maestro Igor Strawinsky ». Nice 28.XII.1925 (carte illustrée d’un soldat embrassant une dame sur son lit) : « Bonne année cher Auberjonois. On pense souvent à vous »… [23.VII.1926] (colporteur et jeune femme causant) : il d e s s i n e une montre et inscrit au dessous « Lundi 3 h. (française !) », avec le d e s s i n d’un drapeau ; sous sa signature, celles d’Ernest An s e r m e t et de ses enfants Théodore et Ludmilla St r a w i n s k y . Écharvines 6.VIII.1928 (photo du Lac d’Annecy) : « Très touché, mon cher Auberjonois – je trouve très belle votre litho à en juger d’après la représentation dans le livre que j’ai bien reçu ». Il serait très content de la posséder, et donne son adresse : « Châlet des Echarvines à Talloires »… Thônes 28.VII.1929 (photo de jeune femme) : « je viendrai vous voir cette semaine car vous ne voulez pas non seulement me voir, mais même répondre aux télégr. et cartes »… Écharvines 29.VII.1929 (église Saint-François à Annecy) : « Monsieur, si votre silence est causé par la méconnaissance de mon adresse, la voici : Châlet des Echarvines, Talloires »…

100 422. Georg Philipp TELEMANN (1681-1767). Ma n u s c r i t autographe avec son nom dans le texte, [ vers septembre-octobre] 1745 ; 1 page in-fol. (marge droite renforcée, qqs petites taches). 15.000/20.000

Rarissime d o c u m e n t p o u r l’e x é c u t i o n d’u n e m u s i q u e p o u r l a m e s s e d u c o u r o n n e m e n t d e l’Em p e r e u r Fr a n ç o i s Ier. Verzeichnis der Personen, so beÿ der absenden Kaÿserl. Crönungs-Music, so in der St Johannis-Kirche d. 8 Xbr. 1745 aufzuführen ist, zu gebrauchen sind, nebst deren Bezahlung... Il s’agit de la liste des personnes nécessaires pour l’exécution de sa musique du couronnement de l’Empereur, dans l’église Saint-Jean le 8 décembre 1745, avec le salaire à payer à chacun. En tête de la liste, figure « Telemann, pour la composition » (50 Reichsthaler) ; suivent les noms des participants avec leur salaire ; plus loin, huit Rathsmusicanten, 3 trompettes et un timbalier, un clariniste, un copiste (Notist), le corniste, l’organiste, etc., jusqu’au porteur d’instruments, l’accordeur, et un harpiste... L’ensemble se monte à 127 Rthl. Au bas, attestation a.s. du collectionneur Bernhard Mü l l e r (1825-1895, altiste du quatuor Müller) ; la pièce est ensuite passée dans les collections Wo l f h e i m , puis Karl Ge i g y -Ha g e n b a c h de Bâle (Stargardt, Marburg, 30-31 mai 1961, n° 942).

101 423. Claude terrasse (1870-1924). 2 L.A.S. ; demi-page in-8 chaque. 120/150

Agay 25 décembre 1908, il est « dans le Midi où je termine avec Maurice Do n n a y la pièce que nous faisons avec Jules Le m a î t r e pour le Théâtre de la Renaissance. Je vous remercie de l’envoi que vous m’annoncez – la fête du Baboin m’a toujours intéressé et je n’en connais pas la légende »… 28 avril 1914 : « je ne sais où donner de la tête en ce moment. Déménagement – changement de direction à l’Apollo, répétitions – et pour comble une conférence à organiser, des artistes à trouver et à faire répéter pour samedi »…

424. Sigismund thalberg (1812-1871) pianiste et compositeur. 2 L.A.S., à Pierre-Joseph Zi mm e r m a n n ; 4 pages in-8, adresses, cachets cire rouge à son chiffre. 150/200 Jeudi [5 janvier 1837]. Il est fort embarrassé à l’égard des deux messieurs qui chantent : « je suis sûr que ces mélodies feront fiasco de la manière dont ils les comprennent. Je les ai écrites pour un chanteur allemand (Schönstein) qui a une voix dans le genre de celle de Donzelli […] Donc c’est de la verve et du sentiment qu’exigent ces Lieder, et c’est précisément ce qui manque à ces messieurs. Il n’y a, je crois, que No u r r i t qui pourrait en tirer quelque chose. Vous concevrez que, maintenant plus que jamais je crains de donner prise à la critique »… Il le prie d’empêcher la chose en prétextant que le grand morceau que Th a l b e r g doit jouer le fatiguera trop pour qu’il accompagne d’autres morceaux… Vendredi. « Je vous envoie les chansons avec les signes S. et T. J’ai un billet pour la soirée de Li t z , ainsi je ne vous priverai pas de celui que vous vouliez mettre à ma disposition »…

f425. Pauline viardot (1821-1910). L.A.S., 4 avril, à Hugo Be c k e r à Paris ; 1 page in-12, adresse. 150/200

« Jo a c h i m m’écrit en me proposant le quatuor de Mozart, op. 2, D moll. Vous le joueriez avec lui, Paul [Viardot son fils] et l’excellent alto Van Waefelghem – mais il ne pourra pas y avoir de répétition, Joachim n’aura pas un moment pour cela. Quant à votre sœur, je vous l’ai dit, il m’est impossible de la faire jouer, mes programmes sont tout à fait fixés »...

426. Giovanni Battista Viotti (1755-1824). L.A.S., 13 octobre 1821, à « Monseigneur » ; 2 pages in‑4. 700/800

Intéressante l e t t r e d u v i o l o n i s t e d e v e n u d i r e c t e u r d e l’Op é r a à p r o p o s d’u n e q u e r e l l e d e c a n t a t r i c e s . Il avait remis depuis longtemps à Melle Sa i n t v i l l e le rôle d’Amazilly dans Fernand Cortès [Fernand Cortez, ou La Conquête du Mexique, opéra de Sp o n t i n i ], en comptant « qu’elle le joueroit aussitot que cette pièce feroit partie du repertoire » ; mais prétextant qu’elle ne se sentait pas prête pour le rôle, elle a exigé que Didon fût donné auparavant. « D’autre part vos ordres imperatifs sont venus portant que l’Opéra eut à donner deux grands ouvrages au moins sur trois representations. Afin d’assurer l’exécution de cet ordre, j’ai donné aussitot le role d’Amazilly à Melle Le Ro u x , croyant qu’il suffiroit à elleM Saintville d’avoir pour le moment celui si difficile de Didon, plus la Vestale, et si elle le veut encore les Bayadères »… Mais Saintville, jalouse de Mlle Le Roux, fait un caprice et réclame à présent avec entêtement le rôle, qu’elle tient absolument à jouer la première : « J’ai tout employé pour la dissuader, mais elle persiste dans la résolution d’aller se présenter à Votre Excellence et annonce hautement qu’elle est sure d’obtenir la priorité »… Il espère que Son Excellence comprend bien la position délicate dans laquelle il se trouve, et le désagrément qu’il éprouverait si ses ordres étaient révoqués…

f427. Bruno walter (1876-1962). L.S., Sils-Maria (Engadine) 19 juillet 1932, au Dr Fr. Ludwig Hö r t h ; 1 page in-4, en-tête et vignette Hotel Waldhaus ; en allemand. 150/200 Au sujet des dialogues de Zauberflöte (La Flûte enchantée), qu’il veut raccourcir radicalement, et son emploi du temps à Salzburg...

428. Jean-Baptiste weckerlin (1821-1910). Ma n u s c r i t m u s i c a l autographe signé, et 2 L.A.S. ; 2 pages in-fol. avec décor gravé (petites fentes) ; 2 pages in-8 à en-tête Conservatoire national de Musique et de Déclamation, et 2 pages in-12. 200/300 Litanie de Notre Dame. Pièce religieuse pour 4 voix et accompagnement d’orgue ou d’harmonium (24 mesures), sur page avec décor gravé pour le recueil de l’abbé Grivet. [1878]. Il pense avec Ambroise Thomas qu’il serait intéressant de mettre le Dies Irae du Requiem de Berlioz, au programme de l’Exposition ; et aussi Gallia de Go u n o d , des fragments du Roland de Re b e r , Les Erynnies de Ma s s e n e t … À Auguste Vi t u , au sujet de paroles sur l’air de Cadet Rousselle…

102 429. Hugo wolf (1860-1903). L.A.S. « Wölfing », [19 novembre 1895], à Heinrich Po t p e s c h n i gg à Graz ; 1 page obl. in-12, adresse (Correspondenz- Karte) ; en allemand. 800/1.000 Il donne des indications pour qu’on lui envoie du papier, et donne les références des papiers qu’il désire. Il donne l’adresse de son éditeur viennois Josef Eb e r l e . La partition [il travaille alors à son opéra Le Corregidor] devrait compter, d’après son estimation, 330 pages environ. L’éditeur devrait venir le voir pour obtenir la copie...

430. Nicolas Antoine Zingarelli (1752-1837). L.A.S., Paris 19 février [1790, à Isabelle de Ch a r r i è r e ] ; 3 pages in‑4. 800/1.000

Be l l e l e t t r e à s o n é l è v e e t p r o t e c t r i c e , avant la première de son opéra An t i g o n e (livret de J.F. Marmotel, créé à l’Opéra le 30 avril 1790). Il viendra lui faire sa cour à Colombier, « puisque ma conversation en musique vous sera très-utile ». Il a examiné sa chanson et son petit air : « le chant de la chanson est plus naturel, et l’autre un peu entortillé, peut-être à cause de paroles italiennes ». Quant à la basse, il faut toujours se méfier « quand vous croyez avoir vu les mêmes notes de basse dans la composition de quelque compositeur de réputation, car la réputation ne vaut rien contre les principes incontestables de l’harmonie ». Il la félicite pour ses progrès et l’engage à « continuer, mais sans vous emanciper pour de grands airs, parce qu’il est plus difficile d’ôter la roüille, que d’y mettre de l’or ». Dieu a eu enfin pitié de lui : « Le 9 de mars l’on donnera mon opéra d’Antigone, dont tout le monde est content jusqu’à présent : j’ai mis toute ma confiance en qui dispense les talents, et de qui depend tout succès, et je suis parfaitement tranquille […] je ne vous cacherai pas quel en sera le succès »... Il demande pardon de l’avoir tourmentée avec des questions d’argent : « je ne rougis pas d’être pauvre, et je sçais à qui je me suis adressé […] Quoique un pauvre musicien, je connois le Monde, et je sais apprecier les caresses et les simulations de grands, qui pour l’ordinaire n’ont de l’homme que la figure »… Il mettra dès son arrivée « en ordre toutes les chansons à imprimer »...

103 439

104 LITTÉRATURE

431. Marie d’agoult (1805-1876). L.A.S., 11 mai 1862, [à Louis Ul b a c h ] ; 1 page in-8. 150/200 Elle apprend qu’il n’a pas reçu l’Histoire de 48 : « Votre nom figurait en toute première ligne sur la liste d’envois que j’avais remise à M. Charpentier. Je vais faire une enquête et m’assure qu’elle vous soit remise ; j’y ai tout intérêt ; mais j’y ai surtout plaisir, comptant que vous l’accepterez affectueusement comme je vous l’offre »… On j o i n t 5 L.A.S. de J. Méline, V. Sardou, Marie Alex. Dumas (2) et Georges Charpentier.

Marie d’Agoult : voir aussi les nos 235 à 245. 432. Pierre ALBERT-BIROT (1876-1967). Grabinoulor (Denoël et Steele, 1933); in-12, 277 p., broché (petite déchir. au dos). 200/250

Édition originale, e x e m p l a i r e d e l’a u t e u r (H.C. sur a l f a ), portant deux cachets encre à son nom, avec a d d i t i o n s a u t o g r a p h e s . En tête de chacun des 57 chapitres, est inscrit de la main de l’auteur un titre ; ces titres sont recopiés en fin de volume sous forme d’une table des matières s’étendant sur quatre pages, et une seconde fois sur un feuillet dactylographié séparé. Le tout premier titre manuscrit est biffé et corrigé : « Grabinoulor s’éveille » au lieu de « Grabinoulor se promène avant le déjeuner ».

433. Jacques AUDIBERTI (1899-1965). 2 L.A.S., Antibes 1947, à un ami [Maurice Au b e r j o n o i s ] ; 7 pages in‑4. 250/300 Empêtré dans des difficultés financières, il essaie de vendre un immeuble : « c’est bien le dernier métier pour moi, mais il faut de tout […] pour emplir une vie, et pour la vider »… Il parle d’Antibes : « C’était, jadis, un certain pittoresque, […] plus rien ne subsiste des aïolis et du patois d’antan ». Il prie son ami d’intervenir auprès de Du b u ff e t pour toucher un peu d’argent. Egloff lui a demandé son avis sur Tropique du Capricorne d’Henry Mi l l e r : « La teneur “philosophique” de l’ouvrage en réduira-t-elle les grossièretés pornographiques ? Personnellement, Miller m’assomme – sans doute parce que je me retrouve trop dans ce prétentieux brouillamini d’angoisse cosmique et d’obsession carnagière »… 25 octobre 1947. Il parle des ses filles et des difficultés financières qu’il rencontre avec sa famille, qui lui prennent tout son temps… Il a cependant « à peu près achevé Jeanne d’Arc, avec, au cœur, cette petite flèche encore, eh oui ! »… Il lui demande des « nouvelles du Foyer de Solidarité du 153 du boulevard Saint-Germain »…

434. Charles BAUDELAIRE (1821-1867). L.A.S., [vers 1860 ?], à Monsieur Au b o u r g ; 3/4 page in-8, adresse. 1.200/1.500 « Quand on a quelque chose à réclamer à quelqu’un, on a soin de s’informer de son nom. Je trouve très inconvenante la manière dont vous estropiez le mien. Voici votre aquarelle, encadrée proprement cette fois ». Belle signature : « Charles Baudelaire ». Le destinataire avait certainement écrit son nom « Beaudelaire », ce qui faisait enrager le poète. Lettre publiée dans la Correspondance (Pléiade, t. II, p. 359), parmi les lettres non datées antérieures au départ en Belgique en avril 1864. On ne sait rien sur le destinataire.

435. Tristan bernard (1866-1947). De u x m a n u s c r i t s autographes (un signé) ; 4 pages et demie in-4 et 6 pages in-8. 400/500 * Premières Alarmes, peinture d’un couple lié et délié par ses approximations, ses malentendus et ses non-dits, sur fond d’une simple promenade dominicale à Paris… * Le Vieux Parisien, une espèce en voie de disparition : le vieux Parisien est menacé par l’affluence des provinciaux et des étrangers, chassé des quartiers du centre, déraciné du vieux café d’antan, et surtout tourmenté par sa méfiance pour tout ce qui est nouveau, et le désir contradictoire de ne pas rester en arrière…O n j o i n t une page a.s. (fragment). 436. [Georges-Louis Leclerc, comte de buffon (1707-1788)]. 5 documents manuscrits provenant des papiers de Buffon à Montbard, 1494‑1793. 150/200 Mandement du seigneur d’Aulnoy et de Rochefort concernant le baillage de Buffon (1494, parchemin). 2 documents concernant le grenier à sel de Montbard, dont un signé par Mme Daubenton (1772 et 1785). Rappel fiscal (1790). Minute de pétition à l’Assemblée nationale en faveur de Mme de Sp a r r e , à l’étranger mais non émigrée (1793 ?). Plus 2 imprimés.

437. Francis carco (1886-1958). De u x p o è m e s autographes signés ; 1 page in-8 (deuil) et 1 page in-8 au dos de papier à en-tête de l’Hôtel Restaurant du Cabouillet, L’Isle-Adam. 400/500 Personnages, pièce de 16 vers : « Villon, qu’on chercherait céans, N’est plus là, ni Verlaine »... Il pleut, célèbre poème en 4 quatrains de La Bohème et mon cœur (1912) : « Il pleut. C’est merveilleux. Je t’aime »... On j o i n t une L.A.S. à Ronald Davis, Le Mont-Dore [7 septembre 1920] ; et une p h o t o g r a p h i e avec dédicace a.s. à Philippe Chabaneix.

438. Louis-Ferdinand céline (1894-1961). L.A.S., [1941, à André Cœ u r o y ] ; 1 page in-4. 500/600 « C’est avec joie que je reçois votre livre sur le peuple et la musique [La Musique et le peuple en France]. Je vais le lire d’un seul trait. En le parcourant je vois déjà que vous touchez au grand secret. Je vous écrirai encore l’ayant lu – un tel sujet c’est le monde ! Donnez-moi le droit de faire les chansons d’un peuple Je serai bien au-dessus de celui qui fait les lois »...

105 439. CHARLES D’orléans (1391-1465). P.S. « Charles », château de Blois 16 février 1456 [1457] ; contresignée par Hugues Le Vo y s ; vélin obl. in-4 (qqs lég. mouill., découp. à l’emplacement du sceau). 2.000/2.500 « Charles duc d’Orléans de Milan et de Valois, Conte de Blois de Pavie et de Beaumont, Seigneur de Coucy », donne avis à Jehan Le Flament, son conseiller des finances, qu’à la requête de Jehan d u Me s n i l , écuyer, qui tient en fief le moulin de Gibellenq au pays d’Auge, il lui fait remise de la rente qu’il devait lui payer, en raison de « la grant ruyne » dans laquelle se trouve ce moulin… Reproduction page 104

440. François-René de chateaubriand (1768-1848). L.A.S., Paris 3 janvier 1830, [à Adolphe Th i e r s ] ; 4 pages in-8. 700/800

Be l l e l e t t r e d e félicitations s u r l a f o n d a t i o n d u Na t i o n a l . Il va lire à l’instant le premier numéro, et il le prie de l’inscrire au nombre des souscripteurs. « Je connois vos opinions, comme vous connoissez les miennes ; nous voulons la monarchie constitutionnelle : moi, je me ferois tuer pour le Roi, mais c’est l’effet d’un vieil attachement devenu une conviction de mon esprit et une conséquence nécessaire de ma vie passée. On doit tout attendre Monsieur de vos talents de ceux de monsieur Mi g n e t et des collaborateurs que vous vous serez choisis »... 441. François-René de chateaubriand. L.A.S., Paris 22 janvier 1831 ; 3 pages in-8 (pli central réparé). 400/500 Il ne l’a pas oublié. « Malheureusement j’ai moins besoin que jamais de secrétaire, et ma position m’oblige à resserrer plus que jamais ma vie dans le cercle étroit de ma fortune ». Il n’a connu M. de Courtcheul « qu’en 1815 à Bruxelles, lorsque je suivois le Roi à Gand, ainsi je n’ai pu lui écrire trois mois avant la mort de M. le Duc d’Enghien. Quant à la Gazette elle use de la liberté de la presse ; je ne la lis jamais, et ne m’en embarrasse point du tout »...

442. Charles-Albert CINGRIA (1883-1954). Carte postale a.s., Paris 25 décembre 1952, à René Au b e r j o n o i s à Lausanne ; carte postale illustrée (façade de l’hôtel de pierre de Toulouse), adresse. 180/200 « Pas Toulouse au nom du ciel, mais rue Bonaparte, où je suis arrivé en 5 heures à peine grâce à ces nouveaux trains ». Il le remercie d’avoir pensé à lui pour une proposition de Bo r g e a u d , « mais je ne veux plus rien avoir affaire (ou à faire) avec ce galopin. Il exècre Ta r d i e u , du reste, et Ga l l i m a r d , et Pa u l h a n . Mais surtout je lui en veux, après m’avoir juré de ne plus avoir de rapports avec l’impudent Jannot, de s’être immédiatement jeté dans ses bras pour s’insinuer dans mes relations d’Aix en Provence »… 443. Paul claudel (1868-1955). L.A.S., Amoy 19 avril 1902, à un ministre ; 12 pages in-8, en-tête Consulat de France à Foutcheou. 1.200/1.500

Intéressante e t l o n g u e l e t t r e s u r l a Ch i n e . De retour de son voyage de Hong Kong, le consul résume son entretien avec M. Ma r t y pour ouvrir aux bateaux français l’accès commercial des ports du Sud. « La ligne qu’il voudrait créer embrasserait la totalité des ports de la côte chinoise de Haiphong à Port-Arthur. à cet effet il demande une subvention de 22 francs par tonne et par lieue marine, ce qui ferait un total d’environ 2 millions de francs par an. [...] (Je crois qu’en réalité notre compatriote se contenterait d’une subvention de 18 ou 20 francs). Il est certain qu’il serait très préférable de donner une forte subvention à une compagnie sérieux plutôt que de gaspiller de l’argent entre une multitude de petites lignes besogneuses qui ne feront que manger des fonds sans profit et sans honneur pour personne »... Vu la disette générale dans les provinces du Sud, et la réduction des stocks dans le Kiang-si après les inondations, Claudel recommande que le gouvernement général de l’IndoChine prenne « cette année une mesure générale exemptant de la moitié des droits de sortie les riz transportés à destination de ports chinois par les bateaux appartenant à ou affrétés par la Maison Marty. – Je ne dis pas des bateaux portant pavillon français. [...] Je ne dis pas non plus “des bateaux affrétés par une maison française” en général. La maison Marty est, en effet, la seule sérieuse à faire des affaires de navigation, et, si une mesure du genre de celle que je préconise était prise, il ne manquerait pas de Français peu scrupuleux qui serviraient de prête-noms à des Chinois »... Puis il donne des nouvelles de l’intérieur de la province : « à la suite des troubles de Formose, un certain nombre d’agitateurs chinois s’étaient réfugiés à Amoy et à Tchang tcheou. Un de ceux-ci sur les instances des Japonais, le nommé Kung t’a tchung, a été récemment arrêté et envoyé à Formose. Les nouveaux impôts établis dans le pays pour le paiement de l’indemnité de guerre ont jeté partout un grand mécontentement, et la famille et les amis du prisonnier en ont profité pour soulever une rébellion qui a des apparences assez sérieuses. On assure que près de 75 villages se sont révoltés et que les rebelles sont au nombre d’une vingtaine de mille »... Claudel termine en se plaignant qu’on ne veuille pas rembourser ses frais de déplacement : « Les affaires dont j’ai pris l’initiative ont rapporté à la France plusieurs centaines de milliers de dollars et l’on ne me rembourse même pas les quelques francs que coûtera un voyage dont les bénéfices peuvent être très sérieux pour les intérêts de nos nationaux. Ce n’est certes pas un plaisir que de quitter mon consulat pour voyager par des temps affreux sur les infects petits bateaux de la côte, et ce n’est certes pas Hongkong que je choisirais pour y faire des voyages d’agrément ! »...

444. Paul claudel. 4 L.A.S., 1941-1943, [à Loïs Ma s s o n ] ; 10 pages la plupart in-8 à en-tête Château de Brangues. 1.200/1.500

Tr è s b e l l e c orrespondan c e a u j e u n e p o è t e . 19 décembre 1941. Il critique les expressions exagérées de Masson, qui aurait dû comprendre par son silence qu’il ne s’intéressait pas à Poésie et à son groupe ; il a toujours haï les groupes. « Cependant puisque nous y sommes je vais tâcher de vous faire comprendre mes griefs contre la conception que vous et vos amis vous faites de la poésie. Elle est remarquablement uniforme, à tel point que si on ne regarde pas les noms d’auteurs, on dirait que toutes ces plaquettes sortent de la même plume ». Suit une énumération des torts ou faiblesses de ces poètes : exagérations « absurdes », « petites impressions alignées bout à bout » dans un langage « prétentieux », sans souci de composition, sensations incohérentes voire incompatibles, absence de rythme, élan, équilibre sonore. « On dirait que vous n’avez pas d’oreille [...] Enfin on dirait que vous n’avez rien lu, rien médité, rien étudié »... 29 décembre 1941. Il se défend d’avoir manifesté de l’animosité ou du mépris à leur égard : « Je crois vous avoir montré plus d’intérêt en vous expliquant en détail ce que je n’aime pas dans vos essais que par des phrases banales de bienveillance simulée. Tout cela d’ailleurs est resté sur le plan littéraire. Autrement je ne doute pas que vous ne soyez tous de braves garçons »... 30 avril 1943. « Vous avez beaucoup des dons d’un vrai poète, en qui je suis heureux de saluer en même temps un chrétien »... 11 mai 1943. Tout en regrettant sa lettre si dure d’autrefois, il hasarde encore quelques remarques :

106 « Vous ne nourrissez pas assez de sympathie avec les mots français et vous les employez d’une manière forcée et violente qui m’est douloureuse. Jamais je ne pourrai considérer les doigts comme des hallebardes. Les yeux des corbeaux sont tout ce qu’on voudra mais ils ne sont sûrement pas bénisseurs »... Il lui reproche aussi certaines rimes. « Toute la beauté du français consiste dans l’équilibre exquis des féminines et des masculines, Bossuet à ce point de vue est incomparable. [...] Et puis vous manquez de réflexion et de densité »...

445. Jean cocteau (1889-1963). L.A.S., 1er avril 1955, à Jacques Pa p y ; 1 page in-4. 200/300 « J’ai connu par vous des livres qui ouvrent des portes sur ce qu’on a coutume d’appeler le vide et qui est, hélas, à l’inverse. Plein de monstres – et le pessimisme, l’amertume terrible de Bi e r c e , de Lo v e c r a f t , l’expliquent. Dans le Dictionnaire du Diable il y a autre chose – ce rire noir, qu’on baptise humour noir, sorte de dandysme de l’épouvante. N’a-t-on pas surnommé notre nihiliste : “Bitter Bierce” ? Vous savez quelle pente au noir j’ai, à combien de luttes cela m’oblige. C’est égal je fouille ma plaie en lisant ce Dictionnaire d’un intellectuel (le Diable) dont l’intelligence, sans que Bierce le veuille, ressemble curieusement à la bêtise admirable que j’accorde aux poètes et que Luther prête à Dieu »...

446. Jean cocteau. 2 L.A.S., dont une avec d e s s i n , Saint-Jean Cap-Ferrat 17 août 1960 et s.d. ; 1 page in-8 à en-tête Santo-Sospir, et 1 page in-8 au crayon. 500/600

Sous le d e s s i n d’un poisson dont la queue tire un cœur, il remercie d’un cadre : « La cérémonie du 10 me laisse le souvenir d’une fête comme on les rêve dans notre enfance. [...] Chéret et Cappiello restent seuls affichistes et inégalables l’un après l’autre »... On lui a volé tous ses Pr o u s t « et j’aimerai avoir l’ensemble. Si possible formez-le-moi à bon compte »...

447. colette (1873-1954). L.A.S. ; 2 pages obl. in-8. 400/500

Jo l i e l e t t r e a u s u j e t d’u n c h i e n b o x e r . Elle s’intéresse à Danilo. « J’ai eu une boxeresse autrefois. Pas assez massive, mais quel caractère. Je pense que Danilo a dû souffrir d’une enfance misérable. Il ne doit pas encore connaître son bonheur. Comme les meilleurs vétérinaires peuvent avoir des distractions », elle rappelle les « besoins d’un boxer de six mois : une goutte de café noir sucré, un œuf frais de temps à autre, de gros os de veau pour amuser et consolider les dents ; un quartier d’orange, ou de pomme ; le repas du milieu du jour assez abondant pour donner sommeil »... On ne se promène pas après le repas de midi, mais avant. « Tous les chiens sont frileux quand ils dorment. Tous les chiens ont froid quand ils sont mouillés. Le boxer, comme le bouledogue, a souvent les bronches délicates »...

448. colette . 2 L.A.S. à des amis ; 2 pages et quart in-4. 250/300 Ils sont bien contents d’avoir ce vin. « Il a le goût jeune et frais que j’aime bien, et il est d’une excellente nature ! [...] Mais il ne faut pas tenir la moitié seulement de vos promesses : vous m’avez promis aussi une visite, et même une confidence »... – « Mes chers, quelle mauvaise semaine ! Sera-t-elle meilleure quand je goûterai Deauville ? Ne vous moquez pas de moi, je n’ai jamais vu Deauville »...

449. Antoine COURT DE GÉBELIN (1725-1784) ministre protestant et écrivain. L.A.S., [fin 1779], à M. De n y s (probablement un libraire) ; 3 pages in-4 (déchirure suite au bris du cachet). 400/500

Intéressante l e t t r e s u r l a publication d e s o n Mo n d e primitif, e t s u r l a l o g e m a ç o n n i q u e d e s Ne u f Sœ u r s . Il a fait acheminer à l’adresse de M. Lavergne 15 exemplaires du tome VI de son Monde primitif analysé et comparé au monde moderne (1773-1783, 9 vol.) pour son correspondant en espérant qu’il lui plaira : « il est composé 1° d’un disc. prélimin. qui en occupe la moitié, sur les Origines des Peuples et des Langues de l’Italie, sur leurs révolutions, leurs fables etc. etc. 2° les six premières lettres du Dict. latin classé par familles immenses. Le Disc. Prélim. a fait déjà grande sensation. […] A la tête est une carte de ma façon grandeur d’Atlas, & dont l’objet est l’Italie ancienne. » Le tome VII est déjà sous presse. Le VIII abordera des sujets très divers, « entr’autres un Essai d’histe Orient. Pour les 7 et 6e siècles avant J.C. & sur les derniers rois de Babylone ainsi que sur les Prophéties qui se rapportent à ces tems-là » … Mais cet ouvrage édité à compte d’auteur lui coûte cher, « d’autant plus qu’il faut payer presque tout mon monde argent comptant & que rien n’est plus lent que mes rentrées ». Il fréquente des savants portugais « qui ont été forcés de s’expatrier parce qu’ils voulaient retirer ce pays de l’horrible barbarie dans laquelle il est plongé. Ils auraient été grillés sans cela. Jusques à quand durera ce combat effroyable de l’ignorance et de la superstition contre la vérité et la lumière. […] Ces Portugais disent que l’Egl. Gall[icane] est regardée chez eux comme vraie hérétique ». Il se demande si l’évêque d’Uzès, qui vient de décéder, a été remplacé : « Le vôtre a vu par son expérience ce que c’est que le poids de la superstition : il devroit bien en conclure combien il est essentiel d’instruire l’homme sur ses vrais devoirs, & d’en faire des Etres moraux avant que d’exiger qu’ils soient chrétiens. » Il a eu récemment à Versailles un entretien avec « un des principaux de l’adm. & qui a la relig. réf[ormée] dans son départ[ement] sur la nécessité d’un changement à notre égard : il convenoit de tout, mais il craignoit, comme ils font tous, l’événemt. Il faut des ames d’une grande trempe pour operer de grands changems, il faut des personnes qui n’aient pas besoin de ménager leur place ; il faudroit qu’ils fissent marcher l’instruction devant eux par des ouvrages bien faits, supérieurs, lumineux, aisés à répandre. » Il termine en évoquant un épisode de l’histoire de l’éphémère Loge maçonnique des Neuf Sœurs [qui compta B. Franklin, Voltaire, Greuze, Florian, Guillotin, etc.], dont il était le secrétaire : « J’ai sauvé jusques à celui de nos membres contre lequel tout le monde etoit acharné & qui sans moi seroit mort de douleur dès le commencemt de son aventure. […] J’ai montré un grand courage dans cette affaire où on meloit le gouvernemt, fait plusieurs discours qui ont étonné ; & quand tout a été en train, je ne me suis plus melé de rien ; et ai gagné de n’etre point le chef de la L… » Etc.

450. Georges courteline (1858-1929). Ma n u s c r i t autographe signé, à Louis Brunais ; 4 pages in-fol. (bords effrangés). 150/200

Be a u t e x t e s u r u n j e u n e c o m é d i e n . « La cigale ayant chanté tout… l’hiver, au théâtre du Paradis, dans le Carnet du Diable, dans la Semaine à Paris, dans la reprise de la Périchole et dans celle de l’œil crevé, se trouva fort dépourvu quand la chaleur fut venue. Pas le plus petit morceau… d’Audran, d’Hervé ou d’Offenbach, à se mettre sous les maxillaires ! – Car c’est le temps où les Parisiens, nés malins ainsi que chacun sait, préfèrent au spectacle le plus inédit le spectacle, vieux ô combien ! et cependant toujours nouveau, des couchers de soleil à l’horizon, tandis que la mer s’ensanglante de pourpre, que la forêt s’emplit de mystère »... Etc.

107 f451. Alphonse daudet (1840-1897). Ph o t o g r a p h i e signée ; 16,5 x 11 cm sur carton du photographe. 300/350

Beau portrait par Eugène Pi r o u représentant l’écrivain en buste, signé en bas à droite.

452. Léon daudet (1868-1942). Ma n u s c r i t autographe signé, Nouvelles d’un crevard, [1932 ?] ; 4 pages in-4 avec insertion de coupures de presse. 200/250

Co n t r e l e s r a d i c a u x e t l e s socialistes. « Ce crevard, c’est le parlementarisme, et spécialement le Palais Bourbon. Apprenez d’abord que le cabinet He r r i o t est condamné et que ses sucepieds perdent leur salive. Cette condamnation a été portée au Sénat par Ca i l l a u x et par Pierre La v a l et approuvé par le pétulant petit François Al b e r t , chouchou de l’impitoyable Se n n e p . L’amertume de Ton Ton comprend. Herriot ne lui a pas remis les Finances, où il fit, comme chacun sait, merveille, après queP aul Prudent Pa i n l e v é , dit “Désastre”, l’eut ramené rue de Rivoli en automobile. Quant à Pierre Laval, il souffre d’une obscurité succédant à la période triomphale où Marcillac, Hutin, Stéphane Sauerwein et Jules Lauzanne proclamaient en lui le parangon de toutes les vertus diplomatiques, politiques, financières et familiales, celui qui a fait rire Ho o v e r , bref le trancheur de tous les nœuds gordiens actuels »… Etc.

453. Roland dorgelès (1885-1973). 5 L.A.S., 1933 et s.d., à Lucien Du b e c h ; 7 pages in-4 ou in‑8, une adresse. 200/250 Il le remercie pour son article de L’Éclair mais il rectifie : « c’est l’intérêt, chez moi, qui est d’un révolté, et la réflexion ne veut pas toujours suivre »... Il aimerait l’inviter à dîner : « Qui sait, André Gi d e enverra peut-être le jambon que j’ai réclamé des 2 mains »... Il se désole de ne pas voir plus souvent Dubech, un écrivain qu’il estime grandement et un ami qu’il aime beaucoup. « L’Acad. Française me fait un peu peur avec ses escaliers dérobés, ses garçons soupçonneux, ses salons où l’on pose... Et pourtant je voudrais vous voir »... On j o i n t un télégramme de condoléances [23 novembre 1925].

454. E. Constant DUBOS (1768-1844). Ma n u s c r i t autographe signé, Souvenirs poëtiques de mes trois âges. Premiere partie, La Jeunesse; 102 pages petit in-4, cahier broché papier gris. 200/250 Trente pièces versifiées, peut-être préparées pour l’édition mais parfois corrigées : environ 1200 vers au total, souvent consacrés aux amours de l’auteur pour Adèle (et jusqu’au « Tombeau d’Adèle »). L’Introduction autobiographique contient des passages plaisants, comme cette évocation du collège de Montaigu à Paris : « O Montaigu, docte retraite, / Où quatre cents jeunes rivaux / De latin se chargeaient la tête / Et l’estomac de haricots ! ». Ces Souvenirs, à part quatre pièces reprises des Fleurs (avec quelques variantes), semblent être restés inédits. On j o i n t l’édition originale du recueil Les Fleurs (Paris, Léopold Collin, 1808 ; in-8 de x v i -182 p. et 15 p. de musique gravée, broché) ; et un ex. de la seconde édition (Paris, P.E. Janet, 1817 ; in-12).

455. Alexandre DUMAS père (1802-1870). Ma n u s c r i t autographe signé, Un châlet, [1832] ; 3 pages in-4. 1.200/1.500

Ma n u s c r i t d e p r e m i e r j e t p o u r s e s Im p r e s s i o n s d e v o y a g e e n Su i s s e , parues en 1834 dans la Revue des Deux Mondes. Ces pages correspondent au chapitre 48 de l’œuvre, et porte le titre biffé : « Une chasse au chamois » remplacé par « Un châlet » (la version définitive s’appellera « Prosper Lehmann »). Le manuscrit présente quelques ratures et c o r r e c t i o n s , et des v a r i a n t e s avec le texte définitif. Dumas raconte une excursion dans la vallée de la Linth chez Lehmann, le chasseur, qui lui a promis une chasse au chamois.

455

108 Dans sa chambre rustique, il trouve des portraits de Ta l m a et de Mlle Ma r s : c’est l’occasion d’évoquer la figure de ces deux grands acteurs et des souvenirs de théâtre ; mais Dumas réalise que Lehmann croit qu’il s’agit de Napoléon et Joséphine...

456. Alexandre dumas père. L.A.S. et L.A. à s o n f i l s Alexandre Du m a s f i l s ; 1 page in-8 ou obl. in-8 chaque, adresses. 250/300

[Avril 1848] : « Pourquoi ne fais-tu pas comme Maurice [Me u r i c e ] pourquoi ne travailles-tu pas à La Liberté. Ce qui ne rapporte presque rien dans ce moment-ci sera une grande ressource dans trois mois. J’arrive hier soir de St Germain. Je viens de lire le commencement de l’art de Maurice, il est en effet très beau »... – « Je t’enverrai une quinzaine de francs tout à l’heure. On déjeune avec des œufs, parce qu’on na pas pu acheter de quoi dejeuner »... On j o i n t 2 L.A.S. d’Alexandre Du m a s f i l s .

457. Alexandre dumas père. L.S., [début 1870], à Polydore Mi l l a u d ; 3 pages in-8. 200/250 Il avait prié son fils Alexandre de lui demander combien il comptait lui payer la ligne, et de lui envoyer le prix des lignes déjà parues, « mais Alexandre s’est refusé en me disant qu’étant en arrière avec toi et que [...] il n’osait venir chez toi sans t’apporter sa copie, il faut donc bien malgré moi que je traite directement avec toi cette petite question d’argent que tu as toujours si largement traitée toi avec ton vieil ami [...] Tu me donnais cinquante centimes au Petit Journal, Le Siècle m’en donne quarante-cinq pour le roman qu’il publie, le Moniteur m’en donne quarante, choisis entre ces trois prix »... Il calcule la valeur de 4083 lignes à ces trois prix, puis ajoute : « Je voudrais bien voir paraître mon second article sur la peine de mort auquel j’attachais une grande importance et qui était le complément du premier. La question sera disputée à ce point de vue-là pour l’assassinat de Madame Lombard et pour le meurtre de Victor No i r ». Il envoie un article sur la cuisine espagnole... 458. [Max Favalelli (1905-1989)]. Environ 50 lettres, la plupart L.A.S. (plus qqs télégrammes) à lui adressées, 1935-1985. 200/250 Correspondance adressée au journaliste et concepteur de mots croisés, par Juliette Achard, Jean-Pierre Aumont, Henri Crémieux, Anne-Marie Carrière, Gisèle Casadesus, Micheline Dax, Jacques Deval (3), Béatrix Dussane, Pierre Franck (3), Claude Génia, J.P. Grédy (2), Jean Le Poulain, Jean Marsac (4), Louis Merlin, Germaine Montero, Jeanne Moreau, Georges Neveux, Michel Poniatowski, Jean- Michel Ribes, Henri Rollan, Charles Vanel, etc.

459. Paul féval (1816-1887). L.A.S., [1858, à Victorien Sa r d o u ?], et m a n u s c r i t autographe (fragment) ; 2 pages et demie in-12 et 6 pages in-4. 400/500

à p r o p o s d e l’a d a p t a t i o n d r a m a t i q u e d u Bo s s u [par Féval et Anicet-Bourgeois, créée le 9 août 1862 à la Porte-Saint-Martin, avec Mélingue dans le rôle de Lagardère]. « Mé l i n g u e est venu me voir hier au soir. Il est sur le point de traiter à l’Ambigu pour notre affaire. Je lui ai dit que nous consentions. Je crois qu’il faut lui donner un peu la direction de tout cela, car il y est bien autrement inéressé que nous. Il a absolument besoin d’un succès ; il a l’air de regarder celui-ci comme certain si nous lui donnons en scène un peu de ces récits d’aventures qui sont dans le manuscrit d’Aurore. Il a peut-être raison. Ces exhibitions du système de Law ne vaudraient peut-être rien à l’Ambigu »... Brouillon pour Le Bossu : dialogues entre Aurore et Lagardère, et entre la Princesse et Lagardère...

460. Gustave flaubert (1821-1880). De u x m a n u s c r i t s autographes, De l’Espagne & de la révolution, et De la guerre d’Espagne en 1823 ; 4 pages et 3 pages et demie in-4. 1.500/1.800

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109 No t e s s u r l’Es p a g n e d’après la Revue française de mars et mai 1828. « Pays inconnu et par Napoléon & par la restauration, erreur complète des deux côtés dans les craintes & dans les espérances. L’invasion de Napoléon a commencé la révolution. Au commencement du 19e siècle deux nations en Esp. – les habitants du littoral de la mer, & ceux des terres, les premiers en contact avec le reste de l’Europe, les seconds isolés – les montagnards se distinguaient de leurs voisins, s’en séparaient et les haïssaient. L’arrivée de N. arracha le peuple à ces montagnes, réveilla ses instincts guerriers endormis, l’arracha à ses habitudes de repos & de paresse, la paix survenue il ne revint point à sa vie de la veille et resta en armes en guerre. Il lui resta le besoin du mouvement et le désir d’une condition meilleure. Ferdinand VII ne songea point à tout cela, aussi le peuple des campagnes s’arma-t-il contre la Constitution »... Suit une analyse de la libération du pays par Napoléon, et des juntes qui s’y succédèrent... « Les Cortès espagnols contaient sur le parti libéral français et sur l’armée qu’on destinait à marcher contre eux, le ministère français se défia de l’armée et l’épura. Trois partis, les absolutistes au secours desquels allait l’armée française, les soldats de la foi, formées sous l’inspiration des moines, 2° les maçons parti modéré 3° les communards qui représentaient la vieille cause de l’indépendance populaire »... Réflexions sur l’attitude des militaires français, les combats en Catalogne, l’arbitraire de Ferdinand VII et le mouvement contre la Constitution. ...« qu’importait à l’habitant de la montagne son droit de vote. Il lui aurait fallu autre chose que ce que la constitution lui donnait – il s’offrit donc aux courtisans et aux prêtres comme un milieu propre à rétablir l’absolutisme »...

f 461. Paul fort (1872-1960). L.A.S., Paris 16 février 1929, [à Basil Za h a r o ff ] ; 1 page et demie in-4. 120/150 « Comment vous dire avec assez d’émotion que vous venez une fois encore de rendre à ma vie équilibre et certitude et que les réalisations, auxquelles m’obligent mon devoir et mon cœur, vous seront dues. Je vous remercie [...]. Madame Maria Le y -De u t s c h , recevant de vous le manuscrit de Fanny Elssler, approuvera, j’en suis sûr, que, pensant à elle en écrivant cette œuvre, j’aie encore beaucoup pensé à vous – désirant répondre, avec de faibles moyens, mais avec ferveur, à votre double confiance. Je suis tout heureux que vous accordiez à ces pages une valeur point trop indigne des souhaits et des vues de ma poétique et charmante inspiratrice, dont j’admire le grand talent »... 462. Anatole France (1844-1924). 4 L.A.S., [1885 ?-1915] et s.d. ; 8 pages et demie in-8, qqs en-têtes La Béchellerie ou Les Lettres et les Arts, une enveloppe (photo jointe). 250/300 Paris 16 décembre [1885 ?], à un « cher maître » : « Je dirige une revue illustrée [Les Lettres et les Arts] dont le premier numéro paraîtra dans les derniers jours de décembre. [...] Je puis compter sur une belle et brillante rédaction ; mais elle ne sera tout à fait à mon gré que quand je serai certain que vous en faites partie »... [Paris 1er juin 1895], à Émile Leclerc : vingt ans après avoir lu pour la dernière fois La Vie de Bohême, il conserve des souvenirs charmants de Mu r g e r , qu’il croit bon, aimable, sentimental : « Par là il me plaît tout à fait. [...] Murger n’était pas très raisonnable, mais il était très intelligent. Il a pardonné à Musette. Il a exalté Mimi, et toutes deux sont entrées par lui dans le chœur des amantes poétiques »... Saint-Cyr-sur-Loire 27 mai [1915], à un ami : il faut renoncer à chercher la vérité dans les journaux, il cite longuement des informations (reçues d’un homme qui sait tout) sur les marchandages de la Roumanie, l’expédition des Dardanelles, les actions en Artois, « de terribles exécutions »... – à un confrère, envoyant « les éléments d’un article que vous ferez mieux que personne »...

463. Anatole France. L.A.S., La Béchellerie Dimanche [9 mai 1915, à son ami Victor Pr o u t é ] ; 3 pages in-8. 300/400

Intéressante l e t t r e s u r l e d é v e l o p p e m e n t d e l a Gu e r r e d e 1914. On ne doute plus de l’intervention de l’Italie, ce qui permettra l’invasion du Tyrol par une armée franco-italienne. « Déjà notre artillerie de montagne attend impatiemment à Grenoble, le moment de bondir jusqu’à Insbruck et de démolir le tombeau de Maximilien. C’est un des premiers objectifs de la campagne, car, on me rapporte qu’un de nos plus intelligents généraux, M…, en lisant sur le front ma protestation contre le bombardement d’une cathédrale, haussa les épaules et s’écria : “Si M. France savait ce que c’est que la guerre, il ne blâmerait pas les Allemands de bombarder en règle” »… Il rapporte aussi des propos de Sir Th. B… : pour les Anglais, si les Français exigent l’Alsace-Lorraine, la guerre durera vingt ans ; s’ils se contentent de la Lorraine, elle n’en durera que dix... « Pour moi, qui prévois une guerre des Balkans, je désespère de voir se fermer de si tôt les portes de Janus. Encore vous fais-je grâce d’une guerre anglo-russe qui se prépare. L’expédition des Dardanelles, si mal conduite jusqu’à présent, est faite par les Anglais, de concert avec les Russes contre les Russes, bien plus que contre les Allemands »… Selon un Irlandais, la guerre durerait vingt ans, « dix pour donner aux Russes le temps d’aller à Berlin et dix pour les en chasser »…

464. Paul géraldy (1885-1983). 21 L.A.S., 1949-1973, à Christian Me l c h i o r -Bo n n e t ; 30 pages la plupart in-8 dont qqs cartes postales, enveloppes. 200/250 Sollicité pour écrire des souvenirs, il souhaite en écrire qui soient « des façons de poèmes », non pas en vers mais dans une forme très dense et épurée. La biographie de Tolstoï par Troyat est admirable. Il travaille à une réunion de croquis pour une collection Flammarion qui pourrait s’appeler Voir, écouter, sentir. Félicitations renouvelées et répétées pour Historia, « ce grand dégel des vérités pétrifiées, leur rassemblement » ; il est impérieux et nécessaire de se souvenir : « la vie n’est qu’instants. C’est avec la mémoire qu’on fait de l’éternel »… à 85 ans, installé dans le Midi, il est solitaire et laborieux mais « ce que je recherche n’est pas le pauvre parfait, mais l’abouti. Ce que je m’applique à dire sort de tels limbes, est entouré de telles vapeurs, qu’il ne devient communicable qu’après un long travail d’alambic, de successifs, patients filtrages »… On j o i n t 2 télégrammes. 465. André gide (1869-1951). 3 L.A.S. (une signée « Stulchas »), La Roque-Baignard par Cambremer (Calvados) 4 juillet et 30 juillet 1897 et s.d., à Charles Ch a n v i n ; 7 pages et demie in-8 (petit manque sans perte de texte à la première lettre), et 3 pages petit in-4 (petite mouillure). 800/1.000

Be l l e c orrespondan c e à u n j e u n e p o è t e . Charles Ch a n v i n (1877-1953) a publié ses premiers poèmes dans le Mercure de France et L’Ermitage, avant de se consacrer à la carrière d’avocat. 4 juillet. Gide cite quelques vers de l’« Ami Moschus », et loue ses Bergers et Fruits, qui annoncent « un excellent et délicieux poète dont

110 je suis heureux d’avoir su gagner l’amitié. La pièce que vous titulez Vers la mort m’inquiète : si elle n’était mauvaise elle serait excellente ; elle fait que je vous estime beaucoup. Cela semble un brouillon de traduction d’un très beau sonnet étranger ». Il eût aimé le revoir : « Sur la lisière de mon petit bois plein de mousses, Virgile récité nous eût été propice à de plus douces divagations que celles que provoquait la bière. […] Dites à Gh é o n je vous prie que son petit livre a bien été envoyé à Wi l d e »… 30 juillet, l’invitant à venir : « Ma joie était un peu ternie ces derniers temps ; des événements, des res adversae, en furent cause – qui s’en vont mais laissent après eux leur sillage. Hi r s c h a grand tort dans sa réponse ; il faut au contraire s’entourer d’un désert pour oser prétendre être heureux ; sur des âmes sympathisantes, à l’affût volontiers comme les nôtres, la douleur, le plus petit chagrin d’autrui mord contagieusement comme une peste, dont on ne se voudrait point préserver. […] J’espère voir Ghéon à Yport, et de là l’inviter à Cuverville qui en est proche et où, dans quelques jours j’irai voir si le temps fuit aussi vite qu’ici. – Voilà pourquoi c’est vous que je demande, préférant d’ailleurs connaître d’abord chacun de vous séparément pour ensuite vous mieux aimer ensemble… Vous trouverez ici mon ami Ro u a r t qui sera presque autant que moi heureux de vous revoir. – Quelques autres amis font autour de la table une société presque nombreuse, de sorte qu’il siérait qu’après un vêtement très rustique pour les bucoliques du jour vous puissiez apporter de quoi paraître presque civilisé le soir. J’ai un Virgile à vous prêter »… « Si tes vers étaient moins bons je regretterais moins qu’il n’y en ait pas plus. Cette langueur orientale qui y transpire me charme tu le sais et je crois que tu arriverais vite à donner un sentiment assez particulier de lyrisme, – mais ce n’est pas en reprenant et perfectionnant sans cesse les mêmes pièces, c’est en en faisant d’autres et de plus en plus aisément que tu atteindras pleinement la tonalité que tu cherches et que tu n’atteins encore que par instants. Je suis peiné que tu n’aies pu décrocher je ne dis pas un volume, mais au moins une plaquette de vers avant de partir pour le service ; – mais tu m’as dit assez tes projets, – tu me répètes dans ta lettre ton désir d’écrire – et si tu peux dans quelques mois ou quelques années me prouver que mes craintes étaient vaines et que ton œuvre gagne en qualité ce qu’elle perd en quantité je ne saurai que t’approuver d’avoir honni les œuvres de jeunesse »… Etc.

466. André gide. L.A.S., Cuverville 4 juillet [1901], à Édouard Du c o t é ; 3 pages in-8. 200/300

« Merci pour votre lettre ; j’ai écrit déjà à Bo n h e u r , et il m’a déjà répondu ; il refuse mais pathétiquement de sorte que je me permets d’insister. Vous faites bien de frotter Gh é o n ; à ma première lettre je frotterai de même ; j’admire votre patience ; mais sans elle rien n’irait plus ; – tandis que grâce à votre persévérance j’ai bon espoir plus que jamais. Ma conférence me donne un mal de chien et m’ennuye parce que je ne suis pas sûr qu’elle soit bonne […]. J’ai lu par hasard, avant-hier, le Dialogue des morts de Jean Manuel que vous aviez fait paraître en Mai ; cela n’est pas mauvais du tout ; qui donc est ce Jean Manuel ? »…

467. André gide. L.A.S., Tunis 6 octobre 1942, à Marie-Louise Bo u r d i l [Marguerite Ta o s Am r o u c h e ] ; 3 pages in-8. 400/600

Be l l e l e t t r e a u s u j e t d’u n m a n u s c r i t q u ’e l l e l u i a v a i t d o n n é à l i r e . Il ne veut pas passer pour un goujat : « Du temps de ma jeunesse, je “jugeais” plus facilement ; de toute ma confiance en moi, je tranchais. J’osais déclarer : ceci est bon ; ceci ne l’est point. Puis, après m’être parfois trompé lourdement, j’ai peu à peu perdu toute assurance [...]. Je me souviens d’avoir critiqué : “le lait plat” de Va l é r y lorsqu’il avait la gentillesse confiante de me consulter sur ses derniers vers. Par la suite l’épithète “plat” appliquée au lait m’est apparue comme une trouvaille merveilleuse, irremplaçable. Alors devant un manuscrit nouveau, je m’abstiens ou me contente tout bonnement, comme un pion, de signaler les fautes d’orthographe ou les erreurs de syntaxe »… Mais le texte de son amie n’en a point, et ce qu’il en a lu lui a plu. Il a d’ailleur renoncé aux articles de critique : « “Il faut choisir entre aimer les femmes ou les connaître” disait je ne sais plus qui. Il en va de même des œuvres d’art. Je préfère aimer simplement »... S’il ne l’a pas lue plus tôt, c’est qu’il était occupé par sa traduction d’Hamlet ; puis, une fois plongé dans son œuvre, « je devais songer beaucoup moins à juger qu’à comprendre ; ici l’esprit critique n’avait que faire, et la sympathie l’emportait ». Il évoque alors leur rencontre à Sidi Bou Saïd ; il forme des vœux « pour votre heureuse “délivrance” – et je n’ose dire : pour votre bonheur, car vous méritez mieux »...

468. Jean GIRAUDOUX (1882-1944). Sodome et Gomorrhe (Éditions Bernard Grasset, 1942) ; in-12, 165 p., sans couverture, mis en brochure sous couv. muette. 200/250

Ra r e e x e m p l a i r e portant l’achevé d’imprimer du 28 juillet 1942. Dans sa notice de la Pléiade, J. Body fait état de deux autres exemplaires connus imprimés à cette date ; l’originale est de 1943. Celui-ci, peut-être un exemplaire d’épreuve, qui porte deux cachets du Th é â t r e ‑Hé b e r t o t , est entièrement corrigé et modifié à l’encre.O n trouve aussi quelques traces de textes au crayon effacés par la suite, et dix pages nouvelles dactylographiées (partiellement au papier carbone, et parfois recorrigées à la main) remplaçant l’ancien texte biffé de l’acte II, scène 2. Ce sont au total 110 pages du texte imprimé qui sont touchées par les modifications, suppressions et ajouts plus ou moins importants. Il s’agit de corrections stylistiques (et dramatiques, certaines répliques étant parfois redistribuées), et rien ne dénote une intervention de la censure : si vers la fin de la scène 7 de l’acteII les mots « Abraham et sa brave Sarah » sont remplacés par « le vieux Luc et sa brave Madeleine » (et, une page plus loin, « Abraham » par « ses Patriarches », tandis qu’à la scène suivante est supprimée une réplique entière nommant de nouveau Abraham et Sarah), ces corrections ne diffèrent en rien des autres, et il semble qu’on doive les attribuer à la volonté de Giraudoux lui-même.

469. Daniel halévy (1872-1962). 33 L.A.S. et 1 L.S., 1935-1949, à Christian Me l c h i o r -Bo n n e t ; environ 70 pages, formats divers, qqs enveloppes ou adresses. 250/300

Correspondan c e r e l a t i v e à s e s t r a v a u x littéraires , citant à plusieurs reprises le nom de Pierre de No l h a c . Une intéressante lettre d’octobre 1937 évoque une reprise de La Belle Hélène et parle de la carrière de son père Ludovic Ha l é v y , inventeur avec Off e n b a c h de l’opéra- bouffe. Il expose ses difficultés de travail : « les écrivains ne sont pas des artisans comme les autres » ; il souhaite se consacrer à la période qu’il connaît le mieux, la IIIe République. En 1942, il reprend ses études sur Ni e t z s c h e ; il envoie des articles au Petit Journal, sur Maurice de Broglie, Gaston Ro u p n e l dont il recopie quelques pages, Charles Pé g u y , le tricentenaire de l’île de la Réunion, les assauts subis par Rome, etc. En 1945, il s’est replongé dans Pr o u d h o n , « une immersion salutaire »... On j o i n t une petite photographie, une lettre de sa femme ; et un dossier de doubles de notes ou lettres de CMB, au sujet de l’Histoire de la IIIe République.

111 471

f 470. V ictor HUGO (1802-1885). L.A.S., Paris 25 janvier 1828 ; 2 pages in-8. 800/1.000 « Je ne saurais vous dire à quel point je suis fier de votre aimable lettre et de votre amical souvenir. Le peu d’heures que vous nous avez données à votre passage à Paris ont été marquées par moi de la pierre blanche, albo lapillo. […] C’est un marché auquel je gagne bien que le commerce que vous me proposez d’établir entre votre glorieuse vétérance et mon obscure jeunesse ». Il lui a fait envoyer un exemplaire de Cr o m w e ll : « Pouvez-vous croire que je vous eusse oublié ? Mais je crains qu’il en a été de votre exemplaire comme de plusieurs autres, lesquels ont été perdus ou pris à la poste, grâce au défaut d’ordre qui règne dans cette administration ». Il lui envoie un bon pour un autre exemplaire que son libraire Dupont tiendra à sa disposition : « Vous me permettrez d’écrire sur cet exemplaire votre nom suivi du mien, de bien loin, il est vrai, mais c’est l’ordre que la postérité leur assignera à tous deux »…Il ajoute en post-scriptum : « Vous ne voulez pas de l’Académie, j’espère ? »

471. V ictor hugo. De s s i n original à la plume, avec légende autographe, [vers 1835] ; 12,5 x 7 cm. contrecollé à un feuillet in-12. 2.500/2.800

Am u s a n t d e s s i n , dans l’esprit de l’album des Choses à la plume conservé à la Bibliothèque Nationale : il représente un personnage de fantaisie, de profil, cheveux hérissés en brosse, souriant, avec cette légende : « rêve d’amour ».

f 472. V ictor HUGO. L.A.S. « Victor H », 16 octobre [1841], à F. Gi r a u l t ; demi-page in-8, adresse. 300/400 « Voici, mon cher poëte, le moyen de vous faire avoir la collection entière. Voyez M. Duriez, et remettez-lui vous-même ce billet »…

473. V ictor hugo. L.A.S., 4 octobre [1848], à Honoré d’Albert de Lu y n e s , « représentant du Peuple, président de la commission des secours littéraires » ; 1 page in-8 (marques de plis, lég. taches). 500/700

« Voici encore un homme de cœur, de courage et d’esprit qui souffre et que la commission pourrait soulager. M. Ch a i l l y , mon ancien camarade de collège, mérite à tous égards de figurer parmi les hommes de lettres que secourt la comission dont vous êtes le si digne et si excellent président. Il est sans pain. Jamais secours n’aura été mieux placé. Ce qu’il a écrit, pour être inédit, n’en est pas moins digne d’intérêt. Ses travaux ont embrassé la série presque entière des misères sociales qui font le grand problème du moment »...

112 474. V ictor hugo. L.A.S. « V.H. », Hauteville House 6 février [1861], à Mme Marie Jo l y , au bureau du Sancho à Bruxelles ; 1 page grand in‑8, adresse. 400/500

Au sujet du comte Rodolphe d’Or n a n o , chambellan et premier maître de cérémonies de Napoléon III. « Que vous êtes charmante et exquisement bonne, Madame ! [...] Je ne sais comment remercier M. d’Or n a n o de ses nobles et beaux vers. Ni sous quel titre lui écrire. Depuis 1848, je ne reconnais aucun titre de noblesse, pas plus le mien qu’aux autres. Et puis, n’est-il pas fonctionnaire de ce régime ? Comment faire ? » Il la prie de transmettre son envoi : « assaisonnez l’envoi avec votre adorable et délicat esprit »...

475. V ictor HUGO. L.A.S. « V.H. », 28 mars [1872 ?], à un ami ; 1 page in-8. 400/500 « Votre lettre m’émeut. Qu’elle est éloquente ! J’irai vers vous, vous serrer la main, causer avec vous. Que de choses à nous dire ! Qui eût pu prévoir que l’imbécillité bourgeoise aurait jamais la puissance de mettre un mur entre nous ! »…

476. V ictor hugo. L.A.S. « V. », 8 avril [1878], à Ga l l u s ; 1 page in-12. 300/400 « Quelle page ! Je l’ai lue en pleurant. Vous êtes un grand cœur. Venez me voir, venez dîner avec moi mercredi 10 (après-demain) – j’ai besoin, cher Gallus, de vous serrer la main »...

477. [Victor hugo]. Ph o t o g r a p h i e , [1881] ; tirage albuminé 14 x 10 cm monté sur carton à la marque du photographe Po i r e l 16,5 x 11 cm. 250/300

Beau portrait par L. Po i r e l du vieux poète assis sur un divan, tenant ses petits-enfants, Georges et Jeanne, sur les genoux.

478. Adèle Foucher, Mme Victor hugo (1803-1868). L.A.S., [début janvier 1852, au directeur du Siècle] ; 1 page in-8. 150/200 Elle le prie de publier une « rectification touchant la soit disant arrestation de mon mari. [...]. Votre sentiment d’équité plaidera pour moi »... Elle précise qu’il s’agit d’un extrait d’un journal belge, Le Messager des Chambres...

479. Max jacob (1876-1944). L.A.S. « le pauvre Jacob », Saint-Benoît-sur-Loire 16 septembre 1939, à son « très sublime Alain » ; 1 page ¾ in-4. 400/500

Ém o u v a n t e l e t t r e d u d é b u t d e l a g u e r r e à u n « p a u v r e e n f a n t m a r t y r ». « Te voilà donc dans d’autres souffrances ! Offre-les bien au Seigneur afin qu’elles servent à abréger ton Purgatoire. Je les offre avec les miennes bien minimes pourtant. Ici il ne s’agit que de s’occuper des réfugiées et de leurs enfants, de les subir patiemment, de marcher parfois pour leur trouver des gîtes. C’est bien peu de choses quand on pense à votre terrible déracinement et aux dangers que vous pouvez courir. Nous souffrons par le manque de moyens de communication : les cars sont irréguliers [...] Les trains sont supprimés, remis, de nouveau supprimés [...]. Tout cela n’est rien quand on voit partir vers les fronts les enfants d’un pays et qu’on les a eus petits dans les mains et sur les genoux. Reverrai-je encore cette chère jeunesse innocente amicale et confiante dans le grand-père Jacob. J’ai la poitrine tendue à l’idée que le menuisier est peut-être mort dans un trou d’obus pendant que je t’écris ou qu’il appelle un médecin les côtes écrasées par un char d’assaut. Ces cris d’appel m’éveillent la nuit en sueur, se mêlent à mes songes en larmes. Dieu les entend-t-il ? Qu’il entende mes prières tendues vers vous, mes enfants, mes fils, mes tant aimés à qui j’ai donné ce que j’avais de pauvre science, de pauvre amitié »...

480. Joseph kessel (1898-1979). 2 m a n u s c r i t s autographes dont un signé et accompagné d’une carte de visite autographe, et une L.A.S. ; 4 et 6 pages in-8, une enveloppe, et une page in-4. 800/1.000

* Pluie, [mars 1927]. Article à propos de l’adaptation théâtrale de Rain, nouvelle de Somerset Ma u g h a m , par Mme Blanchet et H. de Carbuccia. Kessel parle du très beau voyage que constitue ce spectacle mais surtout de l’écrivain Maugham qu’il range aux côtés de Kipling et de Joseph Conrad, vantant ses intrigues rapides et directes, son étonnante simplicité de style, délicatement nuancée, sa profonde pénétration, son charme singulier : c’est un Maupassant lumineux et serein… * Fragment de roman (pages 15 à 20), sous forme d’un journal, octobre 1914-janvier 1915, où le narrateur Fédia est un jeune journaliste d’origine russe, collaborateur d’un organe bien pensant et membre d’un parti révolutionnaire. Il parle de son amie Hélène, avec qui il a des discussions passionnées, de sa haine des bourgeois, de camarades de lutte… * 31 mars 1963 : « À mesure qu’il avance en âge, l’homme éprouve une difficulté croissante à nouer des amitiés nouvelles et véritables, même s’il a de ce commerce un goût, un désir, un besoin essentiels »... On j o i n t un gros dossier de coupures de presse.

481. Anatole de la forge (1820-1892) publiciste et homme politique. 9 L.A.S., Paris 1876-1879, à Edmond Ab o u t (une à Madame) ; 13 pages et quart in-4 ou in-8 à son chiffre ou à en-tête du Ministère de l’Intérieur. Direction de la Presse (petite découpe à une lettre). 150/200

Mars 1876, pour le soutien de La v a l l e y aux élections dans le Calvados. 21 août 1877 : « Vous faites une chose digne de vous en prenant dans votre état-major littéraire et politique Henry Fo u q u i e r . C’est un homme en même temps qu’un écrivain distingué ! Il sait, comme vous, soutenir l’épée à la main ce qu’il signe de sa vaillante plume »… 9 mai 1878. Il n’a pas été candidat à la direction de la Presse départementale : « J’ai accepté parce que je crois qu’en m’éclairant des conseils d’hommes tels que vous, il y a de grands services à rendre dans ces fonctions à la cause de la France Républicaine »… 21 mai 1878. Lettre personnelle au Président de la Société des Gens de Lettres, pour défendre le jeune Du b i e f , qui n’a pas pêché avec mauvaise intention… 6 mai 1879, au sujet du Comité des Gens de Lettres… Etc. On j o i n t une L.A.S. à Emm. Go n z a l è s , président honoraire à la Société des Gens de Lettres, 21 janvier 1879.

113 482. Alphonse de lamartine. 2 L.A.S., [1819-1820], à la comtesse de Sa i n t -Au l a i r e ; 6 pages in-8, une adresse. 400/500

Aix-les-Bains 18 août [1819]. Craignant que M. de La g a r d e se refuse à agir en sa faveur, il la prie de hâter ses démarches. « Je crois Mr Mounier aux bains de mer, dans ce moment ; mais il a bien disposé M. de Renneval, et celui-ci me sera vraisemblablement favorable si le ministre l’est lui-même, on a souvent reparlé de moi a Mr Desoles, mais a peine me connoît-il et c’est encore sur lui qu’il serait utile de faire agir [...] Je sais que vous avez eu la bonté d’ecrire pour cela a Mr Decazes ; je vous supplie de l’en presser plus vivement encore. C’est un instant décisif, pour ma carriere et ma déstinée »... [28 janvier 1820]. « Je n’ai aucune observation à faire sur le titre auquel on m’accorderoit une éspèce de pension comme celle dont il est question, [...] je m’en rapporte absolument à vous pour qu’il soit le plus convenable possible. L’essentiel pour moi c’est que si la chose doit avoir lieu, elle s’execute le plus promptement que l’on pourra, parce que je retombe dans un tel état de santé qu’il m’est impossible de demeurer ici à la suite de mes sollicitations diplomatiques »...

483. Alphonse de lamartine. L.A.S., île d’Ischia 27 septembre 1820, à la comtesse de Sa i n t -Au l a i r e ; 3 pages et quart in-4, adresse, cachet cire rouge au prénom Marianne (petite déchir. au cachet). 600/800

Tr è s b e l l e l e t t r e d’Is c h i a . Il rend hommage à l’élévation de ses sentiments et ses idées, et à la sensibilité de son âme. « Vous attendez la troisième révélation dont nous parlions ensemble, quant à moi, je suis las d’attendre et je crois que la seule révelation que nous devrons avoir est dans ces événements mêmes. L’homme comme individu s’ameliore et se perfectionne pendant le cours de son éxistence terrestre, mais les hommes, mais l’humanité ne s’améliorent pas, chaque géneration rapporte dans ce monde les mêmes passions et la même inéxperience, et tant que l’humanité sera ce qu’elle est, comment espérer qu’elle invente et qu’elle se soumette à des institutions aussi parfaites que celles que nous rêvons ? C’est trop beau pour que cela soit vrai, car vous le savez assez, toutes les vérités sont tristes, soumettons nous donc tout bonnement à notre triste sort et prions Dieu seulement qu’il donne la force à la Justice. Nous ne différons pas en principes, comme vous voyez nous ne différons qu’en ésperances. Vous avez toutes celles d’une ame jeune et belle ; et moi je n’en ai plus ; vous voyez le monde comme il devrait être et je le vois trop comme il a été comme il est, comme il sera toujours. Je regarde la liberté ainsi que l’amour parfaits, comme un appanage d’une autre vie. Ne m’appellez donc pas ultra comme vous l’avez fait une fois, je ne le suis pas, je le leur ai toujours dit à eux mêmes, je plains leurs nobles erreurs tout autant que celles des liberaux de bonne foi »... Il parle avec ravissement de l’île d’Ischia, où elle serait reçue avec joie, « mais qui sait où ce flot de révolutions va nous rejetter ? »...

483 114 484. Alphonse de lamartine. 2 L.A.S., Florence 1825 et 1828, à la comtesse de Sa i n t -Au l a i r e ; 6 pages et quart in-4. 600/800

Be l l e s l e t t r e s . 25 novembre [1825]. « Ce que vous me dites de vos dispositions morales à Rome m’enchante ; c’est justement tout ce que j’y éprouve chaque fois que j’y reviens ; Rome est l’infini vous l’éprouverez tous les jours, on y trouve des siècles sous les siècles des pensées sous des pensées, des sentiments sans mesure et sans bornes ; comme un esprit comme les votres doit se trouver là à sa place. Mais quelle tristesse de sortir de ce monde des morts pour celui des vivants, et de s’occuper le soir de caquetages autour du Capitole ou du Panthéon ! On dit que le duc de Lu c q u e s vous trouve ce que vous êtes ! Je l’en félicite, donnez lui donc quelque bon conseil il a tout le physique et tout le nom d’un héros souflez lui en l’âme ou excittez la sienne, n’y a-t-il rien a faire dans ce monde, en Espagne en Grèce en Amérique ? Ceci n’est pas diplomatique, ainsi ne me citez pas ! »... 26 mars 1828. Il parle de Mme de Br o g l i e , puis évoque la situation politique : « Votre monde politique est dans un cahos doù tout peut sortir la lumiere comme les tenebres l’ordre comme l’anarchie ; jespere que cette fusion violente des elements politiques produira enfin quelque chose d’un seul jet, une charte en bronze, au lieu dêtre d’une argile encor molle. [...] J’ai achetté une petite villa à Florence pour y revenir un jour faire un poème si la verve poétique me reprend jamais. A present elle dort sous la cendre »... On j o i n t une L.A.S. de Marianne de La m a r t i n e à la même, Florence 21 février 1826, à propos du duel que son mari a failli avoir avec un colonel toscan, pour une question littéraire.

485. Alphonse de lamartine. 3 L.A.S., 1830-1839, à la comtesse de Sa i n t -Au l a i r e ; 10 pages et quart in-4 ou in-8, une à son chiffre couronné, une adresse. 500/700 Mâcon 27 janvier 1830. Il la remercie de sa sensibilité au coup terrible qui l’a frappé d’autant plus, qu’il n’avait jamais osé arrêté son imagination sur la perte possible d’une telle mère... « J’achette ici les possessions de ma mère qui ont été notre berceau où elle nous a rendu si heureux et où je voudrais la continuer pour les paysans qui l’adoraient »... Paris 23 février [1834]. Il se tient en dehors de toute fraction agissante ou résistante. « Vous comprendrez ma position dans quelques mois quand j’aurai pu parler un certain nombre de fois. [...] La Chambre est bien froissante pour toutes les idées qui ne sont pas ce qu’elle imagine être son intérêt du moment. Elle ne comprend rien hors de sa sphère bien bourgeoise. L’esprit lui manque mais non le cœur et les bonnes intentions. Elle en est pleine. J’y vais peu. Je me remets à travailler et à penser un peu. [...] Paris est tranquille et le pays ne demande qu’à vendre et à achetter car excepté quelques hommes qui voudraient comme moi écarter un peu ces vendeurs du temple tout va à l’argent et au plaisir. Un an de paix corrompt ce pays »... Paris 12 avril 1839. « J’arrive à peine à Paris du long voyage que les élections nous ont fait faire pour le malheur du pays. La Chambre est plus impossible que jamais à manier. Aussi ne l’essaye-t-on plus ? C’est elle qui règne tant qu’elle peut. Mais elle ne peut guères et là est le remède. L’impuissance démontre que la pondération vaut mieux que l’omnipotence. Le fond du pays paraît calme mais la surface est bien troublée »...

486. Alphonse de lamartine. L.A. (post-scriptum), [début septembre 1833] ; 1 page in-4. 250/300

Re t o u r d’Or i e n t . « P.S. J’ai reçu plusieurs fois depuis trois ans des lettres charmantes d’une jeune personne allemande poète, fille d’un conseiller aulique et habitant non loin de Vienne une petite ville dont le nom finit enbourg . [...] J’ai perdu les noms dans le dédale de mes souvenirs. Je serais cependant bien fâché de passer là sans voir cette intéressante correspondante ». Il demande d’insérer dans la gazette de Vienne ce texte : « Mr de Lamartine de retour de son voyage en Orient est arrivé au lazareth de Semlin, et se rendra après sa quarantaine à Vienne où il séjournera quelques jours ». Il espère que sa correspondante essaiera alors de le voir...

487. Alphonse de lamartine. 4 L.A.S., [Paris 1833-1837], à M. Fe b v r e , ancien conseiller de préfecture, à Macon ; 9 pages et quart in-4 ou in-8, adresses. 500/700

Be l l e c orrespondan c e p o l i t i q u e . [24 décembre 1833] : « Je ne suis pas encore à la Chambre. J’attends mon admission. Mon courage politique ne faiblit pas [...]. Mais le talent et l’ardeur et la force physique me manquent si complettement que je serai presque muet »... [20 janvier 1834] : « Je ne suis ni étonné ni rebuté de la lutte que je vais soutenir et des insultes et calomnies qu’elle m’attire ; je savais ce résultat et je le voulais. Cela durera un an ou deux et puis le parti que je veux créer commencera à poindre »... 23 février [1834] : « Rien de neuf ici. Faible gouvernement Chambre encore bien plus faible ; pays au niveau du tout. Mais derrière cela une tumulte qui s’avance avec des idées fortes et c’est alors que nous aurons une crise et une nouvelle assemblée constituante. C’est pour ce moment que je reste et que je fais mon noviciat seul et en suspicion à tous les partis qui ne peuvent et ne doivent pas comprendre encore ma ligne »... Vendredi matin [3 mars 1837] : il adresse un discours « mauvais parce que je n’ai rien dit de ce que je voulais dire et que j’ai dit tout le contraire interpellé que j’étais du commencement à la fin par la gauche. Cela a dégénéré en conversation avec elle [...]. Vous savez que votre gauche toujours empêchante est mon antipathie politique. Vous lui avez donné la révolution de Juillet elle n’en a su que faire si ce n’est l’empêcher et la démolir de nouveau »... Il faut ne faire attention qu’à sa conscience... « J’ai parlé deux heures et un quart, très bien pendant la première heure, mal la seconde [...]. Je me forme péniblement au métier tardif et difficile d’avocat »...

488. Alphonse de lamartine. 4 L.A.S. (dont une de la main de sa femme), 1837-1842 et s.d., à Jean-Joseph Po u j o u l a t ; 8 pages et demie in- 8, qqs adresses. 500/700

Be l l e c orrespondan c e a m i c a l e e t p o l i t i q u e . [Paris 27 décembre 1837] : « Venez donc causer de l’œuvre que vous voulez faire. Vous savez combien j’aimerais à inscrire à côté du vôtre mon nom sur une pierre sépulchrale du Liban ». Mais il émet des réserves quant à la forme envisagée de souscription... Mâcon 31 août 1842 : « Oui nous nous rencontrerons ou demain nos idées se rencontreront après nous dans un avenir pour lequel il faut nous immoler. Me voilà pour ma part dans ma vraie voie. Je n’aspirais vous le savez qu’à former enfin une grande opposition nationale et plus que nationale idéale qui pût combattre sur un terrain nouveau balayé de tactique et d’intrigues la cause sainte des idées. Nous y voilà. Il m’a fallu patience louvoiement, et vigueur pour y arriver en traversant ce que vous

115 pensiez être ma ligne définitive. Non ce n’étaient que les chemins de traverse pour aboutir à la grande route. Maintenant marchons quatre ans en petite colonne serrée mais courageuse et conquérons quelques jours de pouvoir pour les pensées éternelles dont nous sommes les sapeurs ! »... Paris mardi, il a été pris d’une fièvre à son arrivée àP aris, et une courbature le retient au lit... S.d. « Ne traitons pas de question théologique. Cela doit rester entre la conscience et Dieu. Je vous parle de mes Entretiens et de mes Œuvres. N’en parlez pas surtout au public. C’est un enjeu que je ne mets pas dans la partie [...] Le peuple des rues ne vaut pas mieux que celui des cours. Mais les vieilles amitiés retrouvées consolent de tout »...3

489. Alphonse de lamartine. P.A.S. et L.A.S., 1851 et 1862, à son éditeur Pa g n e r r e ; demi-page obl. in-8 et enveloppe, et 1 page in-8 avec adresse. 200/250 Paris 8 août 1851 : « Bon pour un exemplaire de l’Histoire de la Restauration »... 11 mars 1862 : « Pourrez-vous me retrouver et m’envoyer dans un petit livre de moi Trois Mois au pouvoir la vraie circulaire électorale que je fis signer au gouvernement provisoire pour dementir la fausse circulaire dont on nous accuse aujourd’hui ? »...

490. Alphonse de lamartine. Ma n u s c r i t autographe signé, Paris 20 juillet 1860 ; 3/4 page in-fol. 250/300

Note à mettre « en tête » du prochain numéro du Co u r s familier d e l i t t é r a t u r e . « Une indisposition rhumatismale très longue à laquelle je suis assujéti sans gravité mais non sans suplice depuis trente ans a mis un intervalle inusité entre le 52ème et le 53ème entretiens. [...] nos abonnés qu’ils veulent bien nous permettre de les considérer comme des amis nous pardonneront ce retard involontaire ; c’est la nature qui est coupable ce n’est pas notre volonté. Le volume de 1860 n’en soufrira pas ; nous supléerons à l’inconvénient en publiant comme aujourd’hui deux entretiens à la fois de manière à ce que les 12 entretiens de l’année soient toujours complétées avant le 1er Janvier de l’année suivante »... On j o i n t un placard impr. de La Démocratie pacifique en faveur de Lamartine, [1848].

491. Alphonse de lamartine. 2 L.A.S., Paris 1861 et Saint-Point 30 août ; 3 pages et demie in-8. 300/400

Paris 28 mai 1861, [à Gustave Fe r r y ] : « Excusez une main qui n’écrit plus de vers ; les vers sont des chants de l’âme et la mienne ne doit plus chanter tant qu’elle n’a pas accompli de tristes et impérieux devoirs. Mais une lettre et une épître comme celles que vous voulez bien m’adresser me tenterait de chanter encore et je chanterais les charmes de la bienveillance inconnue qui vient vous chercher et vous consoler dans les déserts et dans les angoisses de la vie. Ces très beaux vers où vous encadrez mon nom dans des guirlandes de laurier et de cyprès entrelacés seront encadrés à leur tour dans mes plus reconnaissans souvenirs »... Saint-Point 30 août, à un collègue : « Je n’ai point de passion politique et lors même que j’en aurais j’estimerais les hommes sincères comme vous fidèles aux racines de leur famille et aux traditions de leurs idées. Vous savez en plus combien j’honore en vous l’homme de talent et combien j’aime le compagnon de voyage en Orient »...

492. Félicité de lamennais (1782-1854). L.A.S., La Chênaie 9 octobre 1828, au marquis de Co r i o l i s d’Es p i n o u s s e ; 3 pages in-8, adresse. 500/600

Ma g n i f i q u e l e t t r e p o l i t i q u e . « On est aujourd’hui plus que jamais avide de savoir ce qui se passe ; car les circonstances deviennent plus graves de jour en jour. Il n’y a guère dans le monde que Mgr Be r n e t t i [secrétaire d’État des États pontificaux] qui, sur ce qui se fait, puisse dire amen. Si vous vous en souvenez, nous cherchions des hommes ; en voilà un d’une terrible force. Ne croirait-on pas rêver ? [...] Voyez un peu l’état de notre pauvre globe : la Russie se lançant de tout son poids sur la Turquie, et se cassant le nez à terre ; l’Autriche remuant ses lourdes masses pour aider Mahmoud, ou pour partager ses dépouilles ; en Irlande les catholiques massacrés par les protestants ; l’Amérique en feu d’un bout à l’autre ; l’auguste Empereur de la Chine embarrassé par des révoltes, dont nous ne nous soucions guère à la vérité ; et enfin que sais-je ? la révolution qui est à notre porte, à laquelle nous n’échapperons point, non plus qu’à la persécution religieuse, qui commence dans les gazettes, et qui finira sur les échafauds. Je vous avoue que ce grand spectacle commence à me fatiguer extrêmement. Je suis las de l’imbécillité et de la férocité humaine, et je donnerois pour bien peu de chose, je vous jure, rois, peuples, ministres, etc., y compris MM. de Martignac, Portalis et Vatimesnil. Il sera curieux de voir plus tard ce que deviendront ces courtisans du crime. Je les recommande à Charles X, la première fois qu’il lui arrivera de songer. Mais le pauvre homme ne songe pas, il rêve. Gare le réveil ! »...

493. Félicité de lamennais. L.A.S., La Chênaie 2 mars 1830, au marquis de Co r i o l i s d’Es p i n o u s s e ; 3 pages in-8, adresse. 400/500

Il regrette de lui avoir parlé du Journal des savants, et le prie de remercier pour lui M. Ré m u s a t dont il possède les Mélanges asiatiques et les Recherches sur les langues tartares... Puis il parle de Gu e z d e Ba l z a c : « On avoit encore en ce temps-là le sentiment du noble et du vrai. Le vieil esprit chrétien, avant d’expirer, inspiroit encore à quelques hommes de sublimes paroles. Aujourd’hui nous avons les discours du trône, et vous êtes, à ce moment même, à lieu de faire la comparaison »... Il attend avec impatience de voir l’attitude que prendront la Chambre, les ministres et la monarchie. « Celle de M. de Po l i g n a c vous a un peu surpris ; je soupçonne qu’elle pouvoit avoir plus d’art que de naturel, et en cela je le juge favorablement, car le naturel ici seroit par trop simple. Quelque force que puisse se sentir le Président du Conseil, les circonstances sont graves et très graves [...]. Quant à la monarchie, celle-là peut être tranquille. Je suis entièrement de l’avis de ceux qui affirment tous les jours qu’elle ne sauroit périr.E lle est immortelle comme le couteau de Jocrisse, qui avoit usé cinq lames et trois manches »...

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494. Félicité de lamennais. L.A.S., La Chênaie 7 juillet 1830, au marquis de Co r i o l i s d’Es p i n o u s s e ; 3 pages in-8, adresse. 600/800

Tr è s intéressant c o mm e n t a i r e s u r l a f i n d u r è g n e d e Ch a r l e s X. « J’ai été peiné et effrayé de la mort de ce malheureux évêque [Mgr Fe u t r i e r , ancien ministre des Affaires ecclésiastiques, mort le 27 juin à l’âge de 45 ans]. Et quelle mort ! Pas un moment, à ce qu’il paroît, pour se reconnoître, pour jeter un regard sérieux dans cet abîme de sa conscience, à la lueur de cette lumière pénétrante, inexorable, qui nous apparaît aux derniers momens comme le crépuscule de l’éternité. Il y a là un secret jugement qui épouvante »... Le sort du ministère a été prononcé dans les collèges électoraux : « On dit que M. de Po l i g n a c assure qu’il a une mission ; je crois davantage à sa démission. Il me paroît très peu probable que le Roi se résolve à pousser les choses aux dernières extrémités : cela ne mèneroit qu’à la guerre civile, et l’on ne doit pas se faire illusion sur ses résultats. Le prestige de la royauté est complètement détruit. Elle ne pourroit compter dans cette lutte que sur la force ; et quelle force a-t-elle ? Hors un noyau, plus foible chaque jour, de vieux royalistes dans la Vendée et dans la Bretagne, je ne vois que l’armée. Or, qu’est-ce qu’une armée contre une nation ? et croit-on qu’elle consente à faire longtemps le métier de bourreau ? Les opinions [...] fermentent sous le schako du voltigeur comme sous la toque de l’avocat, et quand le signal sera donné, les bayonnettes seront libérales comme le scrutin et comme la tribune. Appelera-t-on de nouveau les étrangers ? Livrera-t-on la France à une troisième invasion, et à ses suites incalculables ? Malheur à qui voudrait, à qui oseroit régner à ce prix ! [...] Dans tous les cas, une grande commotion me semble inévitable, et la France ne sera pas seule ébranlée. Tout le midi de l’Europe a les yeux fixés sur elle, et vingt millions d’hommes en Italie, en Espagne, en Portugal, se lèveront soudain au premier cri de liberté qui partira d’ici. Rien ne peut subsister tel qu’il est. Sans s’expliquer ce qu’il veut, le genre humain veut un autre état. Dieu sait le reste »...

495. Félicité de lamennais. L.A.S., La Chênaie 6 août 1830, au marquis de Co r i o l i s d’Es p i n o u s s e ; 3 pages in-8, adresse. 500/700

Vœ u x p o u r l’a v e n i r d e l a Fr a n c e . Le changement de régime s’est « passé fort tranquillement, et, sauf la couleur du drapeau, on ne dirait pas qu’il y eût rien de changé. [...] « Les vaincus ont, de toute manière, mérité leur défaite, et cette défaite est sans retour. Il est à désirer que cette conviction devienne universelle, car de fausses espérances pourroient produire des maux infinis. Chacun doit aujourd’hui chercher sa sûreté dans la sûreté de tous, c’est-à-dire dans une liberté commune. La liberté c’est le droit et la faculté de se défendre contre toute volonté arbitraire et oppressive. Il est à souhaiter ardemment que ce principe prévale dans le gouvernement qu’on va nous donner, sans quoi nous tomberons sous un despotisme qui sera d’autant plus violent que sa puissance réelle sera plus foible. Il est évident que les vainqueurs sont déjà divisés entre eux. Au fond de leur âme, les uns voudroient la république pure et simple, les autres quelque chose de semblable au despotisme de Bonaparte. Si ces derniers obtiennent quelques importantes concessions, la guerre commencera le lendemain, et l’on se poussera mutuellement, comme autrefois en Angleterre, à des persécutions, et peut-être à des proscriptions. Quiconque est capable de prévoyance, doit donc désirer que la lutte entre ces deux partis soit rendue impossible par un mode d’institutions qui fasse du prétendu roi qu’on va présenter à la nation un simple mannequin. Alors tous ceux, quels qu’ils soient, qui auront des intérêts communs, pourront et devront, s’ils ont quelque courage et quelque sagesse, s’organiser sans arrière- vues, publiquement et légalement pour la défense de ces intérêts. [...] L’homme ferme et qui ne se laisse point dominer par des illusions, ne s’abandonne jamais lui-même. Il tourne le dos au passé, et marche la tête haute vers l’avenir pour y prendre sa place »...

117 496. litt érature. 7 L.A.S. 200/250

Paul Fé v a l , Jules Ja n i n , Alphonse Ka r r (à A. Joly), Armand La n o u x , Henry de Mo n t h e r l a n t , Su l l y -Pr u d h o mm e , Auguste de Vi l l i e r s d e l’Is l e ‑Ad a m (réparée). On j o i n t 2 L.S. de Jean Gi g o u x (une parlant de Mme de Balzac), et une L.A.S. de Ré j a n e .

497. litt érature. 5 L.A.S. 200/250

Théodore de Ba n v i l l e (remerciements à un confrère), Roger Ik o r (pathétiques confidences à Pierre Béarn, 1980), Henri Je a n s o n (« communication très importante » et humoristique), Pierre La z a r e ff (2, 1958-1961, dont une à Georges Arnaud).

498. litt érature. 20 lettres ou manuscrits. 200/250

Hervé Ba z i n (note a.s. sur le peintre Henri Guizard), Jean-Jacques Ga u t i e r (2 mss a.s. de comptes rendus sur le roman policier), Pierre Ha m p (17 lettres à Léon Chavenon, directeur de L’Information, 1926-1937).

f 499. Pierre loti (1850-1923). Ph o t o g r a p h e avec d é d i c a c e autographe signée ; 16,5 x 10,5 cm sur carton à la marque du photographe (un coin manquant). 200/250

Portrait par le photographe De l p h i n à Rochefort, représentant Loti de face, en grande tenue d’officier de marine, avec ses décorations. La photographie est dédicacée en bas à gauche : « Au fiancé inconnu d’une jeune fille reconnue, pour être remis à sa fiancée Pierre Loti ».

500. Pierre mac orlan (1882-1970). Ma n u s c r i t autographe signé, Rugby ; 4 pages in-4. 400/500 Il a écouté à la radio le 2 décembre « le match de Rugby entre l’Écosse et la France »... C’est comme s’il l’avait vu « sur un écran imaginaire »... « Peu importe la victoire ou la défaite ! l’essentiel, c’est de s’émouvoir. [...] Un match de rugby est un carburant, une attitude de Joséphine Baker est un carburant, un jazz comme nous n’en entendons jamais en France est un carburant. Tout cela se transforme en énergie magnifique quand le moteur fonctionne bien et, d’une vitesse à une autre, permet de parcourir la route dans l’apothéose de nos moyens intellectuels et physiques »... La force qui nous anime peut changer, mais elle est toujours la même : « elle emprunte, parfois, la voix de saint François d’Assise ou le martèlement d’un jazz-band venu de Harlem (U.S.), grâce aux ondes courtes mises au service de la sentimentalité publique »...

501. Joseph de MAISTRE (1753-1821). L.A., 3 juillet 1786, à M. Do m e r g u e , Prieur de la Maison de St Dominique à Lyon ; 2 pages et demie in-4, adresse, sceau aux armes sous papier. 1.000/1.200

Ét o n n a n t e l e t t r e s u r l’a ff a i r e d u Co l l i e r e t l e s u p p l i c e d e l a c o m t e s s e d e La Mo t t e . Il le remercie des nouvelles de France, mais ne peut s’en acquitter : « Que voulez-vous qu’un allobroge vous envoie pour une brulure aussi illustre que celle sont vous me faites part. Dans mille ans on ne verroit pas chez le Roi de Sardaigne un Cardinal-Sultan, trompé par une femelle d’une maniere aussi étrange, et cette femelle du sang royal voleuse d’une petite breloque de 1,600,000ll fouetée et marquée par le bourreau comme une gredine. Je suis bien aise de vous dire […] que je ne me réprésente point sans pitié et même sans une sorte de souffrance cette jolie femme entre les mains de quatre bourreaux ni ces formes rondelettes sous un fer brulant. […] jamais je ne me persuaderai qu’une femme de 24 ans, condamnée par les malheurs de son enfance à passer sa prémière jeunesse loin des grands foyers de l’intrigue ait pu imaginer et conduire à fin de son chef une entreprise qui seroit le chef d’œuvre d’un intrigant blanchi dans le métier et qui suppose une audace de grenadier. [...] Un gentilhomme Romain témoin oculaire de la triste cérémonie disoit [...] que Mme de la Motte en se débattant [...] et refusant de se prêter aux déchirures d’usage sur le derriere de la chemise a montré de fort belles choses au public. Savez-vous le reproche qu’elle a fait au Cardinal en plein Parlement ? – Oui vous avez voulu me .... Eh, quoi, mon très-révérend Père ? est-ce cela ? – non, c’est ceci. Ce que c’est que les graces d’état ! On a beau être bon françois, quand on est Cardinal il y paroit. Au fond, le moyen d’aller à Rome sans passer par Florence »… Il parle encore d’une chanson qu’il a envoyée à son frère à Moûtiers, d’une lettre de M. de Vergennes au « style ministériel assez vague », de l’ordre de St Dominique, etc.

502. Jan Mara (1912-1992) caricaturiste. 5 d e s s i n s originaux signés ; la plupart à l’encre de Chine. 300/400

Ca r i c a t u r e s d’écrivains : Marcel Ac h a r d (27 x 15 cm) ; Francis Ca r c o (20,5 x 12 cm), Co l e t t e (32 x 25 cm) ; Pierre Ma c Or l a n (32 x 23 cm, avec dédicace de Mac Orlan à Jan Mara) ; et l’Ac a d é m i e Go n c o u r t (25 x 60 cm), avec Hervé Ba z i n , Alexandre Ar n o u x , André Bi l l y , Philippe Hé r i a t , Armand Sa l a c r o u , Pierre Ma c Or l a n , Jean Gi o n o , Roland Do r g e l è s , Raymond Qu e n e a u …

118 503. Filippo Tommaso MARINETTI (1876-1944). L.A.S., Milano 17 avril 1915, au Directeur de la Gazette de Lausanne ; 4 pages et demie in-4 à l’en-tête rouge du Movimento Futurista. 1.000/1.300

Su p e r b e l e t t r e s u r s o n arrestation e t l e s m a n i f e s t a t i o n s f u t u r i s t e s p o u r l’e n t r é e e n g u e r r e d e l’It a l i e . Marinetti proteste contre les informations publiées par la Gazette de Lausanne du 12 avril, relatant son arrestation à Rome en tant que « neutraliste », alors qu’il participait en fait à « une grandiose manifestation c o n t r e la neutralité. J’ai été arrêté pour avoir poussé la foule à crier avec moi : à bas l’Autriche ! Une demi-heure plus tard on arrêtait Mu s s o l i n i , directeur du journal interventioniste Il Popolo d’Italia […] La campagne interventioniste organisée et poussée avec acharnement par les Futuristes italiens dès le mois d’août 1914. Nous avons préparé à Milan et à Rome les premières manifestations violentes sur les places publiques et dans les Universités. Dans celle qui eut lieu à Milan le 15 septembre, huit drapeaux autrichiens ayant été brûlés sur la Place du Dôme […] nous avons été arrêtés, puis arrachés aux carabinieri par les étudiants, et finalement pris et conduits, les menottes aux poignets, à la prison centrale de San Vittore : 5 jours de cachot. Nous sommes les seuls en Italie à avoir subi ce traitement ». Ils ont ensuite repris leur campagne et lui a été blessé deux fois ; il a été à nouveau arrêté il y a un mois, puis une troisième fois dimanche dernier « toujours pour le même crime d’avoir crié Vive la Guerre ! A bas l’Autriche ! Aujourd’hui l’armée est prête, l’atmosphère italienne est entièrement guerrière, et nous attendons d’un jour à l’autre l’ordre de mobilisation »…[L’Italie déclara la guerre à l’Autriche-Hongrie le 23 mai 1915].

119 504. [Jean-François marmontel (1723-1799)]. Plus de 60 manuscrits, lettres ou pièces manuscrites, provenant de son cabinet, ou de sa descendance, XVIIIe siècle. 500/700 Détail du 1er debarquement des anglais en Bretagne (1758), suivi du Detail du second debarquement. – Mémoire historique sur le Dannemarck, 1770. – Memoire sur les insurgents. – Cahier de grammaire italienne. – Copie du poème Le Patriarche ou le Vieux Laboureur, suivi d’une l. de l’auteur à l’abbé Ménard. – Liasse de 16 lettres adr. à la citoyenne Marmontel. – Fragments de manuscrits consacrés aux Fables de La Fontaine, à la Révolution, à l’existence de Dieu, etc. – Bordereaux de rentes et mémoires de dépenses pour l’Académie française. – Liasse de reçus pour les gravures des Incas.– Contrat de mariage (1777). – Documents à lui adressés ou le concernant (par F. Ch é r o n , d’Es c h e r n y , Od d e , Pa n c k o u c k e , etc.). Plus un prospectus impr. de prix académiques ; et qqs documents concernant son petit-neveu, le pianiste Antoine-François Marmontel.

505. Prosper mérimée (1803-1870). 2 L.A., Paris 31 mai et 10 juillet [1833], à Sophie Du v a u c e l , au Jardin des Plantes ; 3/4 page in-4 à en-tête Cabinet du Ministre de l’Intérieur, et 2 pages in-8, adresses. 500/600

Il a parlé à Ro y e r -Co l l a r d qui a accepté de payer « la pension de Me votre mère jusqu’à la promulgation de la loi du 24 avril. Il ne s’agit plus que de trouver des fonds »... Il faut écrire à Gu i z o t , pour réclamer le paiement du trimestre arriéré... – « Un Espagnol de mes amis qui m’a rendu mille petits services pendant que j’étais à Madrid, est à Paris & je lui montre les lions de mon mieux [...]. J’irai un de ces jours vous demander un billet pour la giraffe pour lui & pour un Romain recommandé par Be y l e »... Il repousse ses félicitations sur son départ pour Madrid : « vous devez savoir que jusqu’à présent je n’ai de diplôme que de Mr Co s t e et que Mr de Br o g l i e ne s’est pas empressé de ratifier ma nomination. En un mot, c’est un hoax comme en font les journalistes quand il manque de la copie »...

506. Prosper mérimée. 3 L.A.S., à Auguste Ma r t i n , chef de cabinet de Th i e r s , Président du Conseil et ministre des Affaires étrangères ; 3 pages et demie in-8, une adresse. 300/400 Paris 27 juin : « Vous avez bien voulu vous charger de mon passeport pour l’Espagne. Aurez-vous la bonté de m’y faire inscrire avec la qualité de peintre. Si par hazard Mr Balmaseda me prenait, il ne me ferait rien payer pour ma rançon, et il y a peu d’apparence qu’il me demandât son portrait ». Il le prie d’envoyer le passeport à M. de Mi r a f l o r e s , « en le prévenant que je ne suis nullement Carliste »... Samedi matin : « Mille remercîments pour votre passeport qui est excellent, bien que Mr Thiers ne veuille pas m’accorder un titre que je mérite mieux qu’il ne pense »... Vendredi soir, il « regrette beaucoup de n’avoir pas mieux réussi. Bien que je n’aie pas la présomption de croire que ma démarche eût pu obtenir quelque succès si elle avait été faite à temps, je tiens à ce que vous sachiez que je suis allé voir le ministre aussitôt que j’ai pu le rencontrer »...

507. Henry MILLER (1891-1980). 2 L.A.S., Paris et New York janvier-février 1936, à Jacques Henri Le v e s q u e ; 1 page in‑4 à en-tête Carrefour, et 2 pages in‑8 à en-tête Barbizon Plaza Hotel, enveloppes. 800/1.000 Paris 14 janvier 1936. Il part bientôt pour New York, où il séjournera au Barbizon-Plaza-Hotel, et regrette de ne pas avoir pu le voir, mais il reviendra en mars. Il a reçu une lettre de Blaise Ce n d r a r s « disant qu’il va partir pour N.Y. aussi. J’espère de le rencontrer là-bas. […] Récemment j’ai rencontré un peintre, Jean Hé l i o n […], qui s’intéresse beaucoup à Tropic of Cancer. Il a des idées à propos une traduction »… New York 26 février. Il a bien reçu l’adresse de Cendrars « et je l’ai écrit immédiatement », mais il s’inquiète du silence de Levesque : « Est-ce que le livre ne vous a pas plu ? Dites le franchement ». Il revient sur sa rencontre avec Hé l i o n , qui lui avait parlé du livre avec enthousiasme, et attend toujours « quelques mots de vous a propos de la question d’une traduction – pour “Orbes”. Recemment j’ai reçu une lettre de Gaston Ga l l i m a r d réfusant le livre nettement. Mais je garde toujours un peu d’espoir »… Ses amis Pe r l è s et Fr a e n k e l sont toujours Villa Seurat : « Pourquoi ne pas faire une visite à eux ? Vous serez cordialement reçu »…

f 508. Henry miller. L.A.S. « Henry », [Pacific Palisades (Californie)] 24 août 1963, à Rudolf Sp r i n g e r , à Berlin ; 1 page in-4, adresse ; en anglais. 200/250 Lepska n’a pu lui rendre visite à Berlin par manque de temps, et il prie « Rodolfo » de lui envoyer trois ou quatre exemplaires de chacune des gravures choisies pour signature. Il ne voit pas pourquoi la douane les retiendrait, ou exigerait des droits élevés, mais il suggère de se renseigner auprès de l’ambassade américaine et des services de la douane pour savoir ce qu’on ferait lorsque Miller renverrait les gravures. Il ira à Paris au printemps...

509. Frédéric mistral (1830-1914). Carte postale a.s., [Maillane 23 décembre 1902], à E. Ja c o m e t , directeur du Clocher provençal, à Villedieu (Vaucluse) ; carte illustrée, adresse au verso ; en provençal. 150/180 La carte représente Mistral avec son chien ; il remercie pour l’envoi de la deuxième année du Bartavèn, et demande de la première année... On j o i n t 5 autres cartes postales représentant Mistral.

120 510

510. Paul morand (1888-1976). Ma n u s c r i t autographe signé, Vingt-cinq poèmes sans oiseaux, [1924] ; 30 feuillets in-fol. (qqs rousseurs) montés sur onglets, en un volume in-fol. relié demi-chagrin noir à coins (reliure usagée). 10.000/12.000

Ma n u s c r i t u n i q u e , comme l’indique une note de Morand en haut de la page de titre, qui précise aussi : « Ces vingt-cinq poèmes ont paru en 1924 en édition originale au Sans Pareil ». Il s’agissait du volume Poèmes (1914-1924), paru en janvier 1924, qui comprenait, à la suite de Lampes à arc et Feuilles de température, déjà publiés, les Vingt-cinq poèmes sans oiseaux jusqu’alors inédits. La bande‑annonce était ainsi rédigée : « L’auteur d’Ouvert la nuit et de Lewis et Irène est le poème de la vie moderne ». [Pascal Fouché, Au Sans Pareil, n° 32.] Les poèmes sont écrits sur de grandes feuilles réglées, d’une écriture rapide et sans rature, sauf deux feuillets de brouillon sur papier du Ministère des Affaires étrangères. Le recueil comprend : Inauguration d’un canon (signé PM), Inauguration d’un paquebot (signé), Signal d’alarme, Poème cousu main, [manquent Un grand bonjour et Progrès de l’automne, probablement ajoutés in extremis : la Bibliographie de la France du 23 novembre 1923 annonçait « vingt et un poèmes inédits »], Léontine fait la culbute (signé), Spectacle effrayant, Esprit d’entreprise, Grande banlieue (dédié « à Irène Lagut »), Omnium-participation (brouillon abondamment corrigé, au verso d’un premier brouillon qui va ensuite donner naissance à Spectacle effrayant et à Esprit d’entreprise), Paradiso-Belvédère (manuscrit de travail corrigé sur papier du Ministère des Affaires étrangères, portant deux titres primitifs biffés « Pleasure Aldorf (?) » et « Station climatérique » ; écrit au verso d’un feuillet de brouillon de La Nuit de Charlottenburg, nouvelle de Fermé la nuit), Souvenir d’Istrie (situé « Brione »), Sabbat, Bains publics, Contentieux, Pour mémoire, Sérénade cardiaque (dédié « à Francis Poulenc »), Bénéfices agricoles, Quant aux dames, Vache citée en justice, La Soirée musicale des peuples allogènes (dédié « à Mac Orlan »), Sans doute en rêve, Profits et pertes ; puis le dernier titre : Voie lactée, avec cette indication :« découper dans Flammarion une voie lactée » (il s’agit d’un image de la Voie lactée à découper dans L’Astronomie populaire de Camille Flammarion).

511. Charles pigault-lebrun (1753-1835). Ma n u s c r i t autographe (la fin manque), La Résurrection de l’amour, avec L.A.S. d’envoi à une dame, Paris 24 août 1814 ; 9 pages et demie in-4. 200/250 Conte situé en Grèce au Ve siècle avant J.-C., au temps d’Alcibiade et de la décadence. La volupté remplaçait le sentiment et la pensée, et Vénus décide de châtier le peuple : « L’amour n’est plus, la satiété l’a tué »... Cependant elle consent au plus zélé de ses prêtres, Cléomènes, de rendre la vie à l’amour, « quand il aura trouvé deux cœurs neufs et innocens »...

121 512

512. P ontus de tYard (1521-1605). P.S. « Pontus de Tyard Anc. E. de Chalon », Bragny 26 décembre 1599 ; demi-page obl. in-8. 2.000/2.500

Ra r e p i è c e s i g n é e d e c e p o è t e d e l a Pl é i a d e . Ancien évêque de Chalon-sur-Saône, il reconnaît avoir reçu de M. de la Vallée, « Notaire admodiateur de Bissi cinquante ecus en deduction du terme de la St Jean derniere »... [Après avoir abandonné sa charge d’évêque en 1589, Pontus de Tyard s’était retiré sur ses terres de Bragny-sur-Saône où il mourut. Il possédait les terres et le château de Bissy-sur-Fley.]

513. Pierre-Joseph proudhon (1809-1865) écrivain et théoricien politique. L.A.S., Paris 13 novembre 1853, à Mo n n i e r ; 1 page in-8. 400/500 « Je ne passe pas une minute sans penser à notre affaire. Mais le plus difficile et le plus délicat, c’est de faire ma demande ; et avant de la rédiger, je suis bien aise de m’entourer de tous les renseignements, d’entendre toutes les objections, de résoudre tous les scrupules. Le public est sot, lâche, et méchant ; et si je n’écoutais que ma misanthropie, je cracherais sur lui et irais m’enterrer [...] Je suis attentivement les débats de la Cour d’assises : j’ai besoin de savoir au juste quelle est dans cette affaire l’attitude de la magistrature et du parquet. Pauvres gens d’un côté ; et vieux gredins de l’autre ! »...

514. Pierre-Joseph proudhon. L.A.S., Paris 2 mai 1858, à Christophe Br u y l a n t à Bruxelles ; 1 page et quart in-8, enveloppe. 600/800

Be l l e l e t t r e s u r De l a j u s t i c e d a n s l a Ré v o l u t i o n e t d a n s l’Ég l i s e . Il ne peut accepter l’offre de « réimprimer à Bruxelles mon livre De la justice dans la Révolution et dans l’Église, qui vient d’être saisi à Paris [...] j’espère bien faire tomber la saisie et le procès qui va venir ; et dans ce but, je vous avoue qu’il me répugnerait de montrer trop d’empressement pour une reproduction à l’étranger. Mon livre est né français, et je veux qu’il vive et circule librement en France. J’ose croire que la justice supérieure de mon pays pensera bientôt, sous ce rapport, comme moi. [...] si le gouvernement impérial était assez mal inspiré, assez malheureux, pour proscrire un ouvrage qu’il lui importe au plus haut degré de soumettre à la conscience publique, je ne pourrais, pour le réimprimer à Bruxelles, que vous renvoyer à MM. Garnier frères, mes éditeurs »...

515. Jules renard (1864-1910). Ma n u s c r i t en partie autographe et signé, La Femme « labyrinthe », [1890], et 3 L.A.S. et 1 L.S., Paris 1890-1896, [à Jean Ju l l i e n , éditeur d’Art et critique] ; 3 pages in-4 (marques typogr.), et 6 pages in-8 ou obl. in-12, une à son en-tête. 800/1.000

Article publié dans Art et critique, à propos d’Un cœur de femme de Paul Bo u r g e t (1890) : « On affirme que M. Bourget se marie. Il nous a donné, durant bien des romans d’une haute valeur, l’exemple de l’écrivain sérieux qui ne veut entrer en ménage qu’après avoir fait une étude impitoyable de la femme. [...] M. Bourget n’est-il pas l’inventeur de la femme “labyrinthe” ? ». Il compare Bourget et Maupassant : « Ils ont de la femme une conception également dominée par l’effroi »... Il approuve plutôt les jeunes écrivains, tel M. Louis Dumur, auteur d’Albert, d’avoir banni de leurs romans « la femme, ses histoires d’amour et ses petites saletés »... 4 octobre 1890, remerciant pour l’envoi d’Art et critique... 12 novembre, remerciant pour l’annonce de Sourires pincés, et priant d’accepter un article d’Ernest Raynaud sur son livre... 8 juin 1892, remerciant pour La Vie sans lutte, dont il apprécie surtout la nouvelle Premier Amour, « page parfaite de sensibilité vraie et délicate »... 6 avril 1896, remerciant pour le 2e volume du Théâtre vivant, dont il aime « toutes les hautes idées » ; il va lui adresser ses Histoires naturelles...

122 516. Jean richepin (1849-1926). L.A.S., 30 janvier 1907, [à Victorien Sa r d o u ] ; 3 pages in-8 (deuil). 200/250

Ca n d i d a t u r e à l’A c a d é m i e f r a n ç a i s e . « J’ai mûrement réfléchi à vos paroles de l’autre jour touchant l’heure académique dont il faut profiter quand on la juge bonne. Tel est justement l’aspect sous lequel, me semble-t-il, elle se présente à moi aujourd’hui. L’Académie, en effet, désire un poëte & tout à la fois un écrivain capable de travailler utilement au dictionnaire. Plusieurs de ses membres, qui sont mes amis, m’ont fait connaître ce désir & ont bien voulu penser à moi pour y répondre. Je ne retrouverai jamais de circonstances qui me soient aussi favorables. Dans ces conditions, il est bien naturel, n’est-ce pas, que je pose & maintienne résolument ma candidature »... Plus deux lettres jointes non identifiées.

517. Romain rolland (1866-1944). 2 L.A.S., Villeneuve (Vaud) mars-décembre 1933, à Francis Jo u r d a i n ; 2 pages et demie in-8. 200/250

7 mars. « On m’a demandé, de Berlin, de m’associer à un livre d’hommages à Ba r b u s s e , à l’occasion de son soixantenaire ». Mais il craint que « la censure hitlérienne » ait intercepté. son texte. « J’ai été frappé de stupeur, en constatant que l’Humanité, dans son n° d’hier [...], avait mutilé ma protestation contre le Hitlérisme, et qu’elle en avait honteusement supprimé tout ce qui souffletait le fascisme italien »… 12 décembre : « Voici copie d’un des Appels dont je vous ai parlé. Je l’envoie aussi à Gibarti, à Kurella, à Front Mondial, et au Comité français d’aide aux victimes du fascisme hitlérien »… On j o i n t 3 L.S. de Marie R. Rolland à G. Pioch, Vézelay 1951 (Association des Amis de Romain Rolland).

518. Romain rolland. L.A., 13 avril 1933, à un ami ; 4 pages in-8. 400/500

Su r l’u n i o n c o n t r e l e f a s c i s m e . « Laissons les discussions sur les principes ! Nous savions trop ce que, des plus beaux mots : “République”, “Europe”, “Internationale”, ont fait les flibustiers du parlementarisme, les charlatans de Pan-Europa, et “l’Internationale sanglante des armements !” Ajoutons-y le dernier coup : la Paix d’Europe, portée au bec crochu de ce gros pigeon noir, pattu, ventru : Mu s s o l i n i ! »… à cette heure, le fascisme menace d’écraser toutes les libertés, et le devoir est de se coaliser contre lui. « Quand je parle d’“union” entre non-violents et violents, j’exprime un vœu. Mais si, pour une raison ou pour une autre, cette “union” ne peut être réalisée, il n’en reste pas moins que tous les adversaires du fascisme : “non-violents, objecteurs, prolétariat armé”, ont le devoir de s’y opposer, chacun des groupes au moyen des armes propres dont il dispose. […] Vous me demandez où “le prolétariat armé” trouvera les moyens de s’armer. C’est affaire à lui, et je n’ai pas à le chicaner sur ses moyens. Si, pour ma part, je pratique le refus gandhiste, je n’ai pas à discuter l’organisation de la révolte armée de mes amis les communistes. […] Votre argument qu’une révolte armée serait “un romantisme d’insurrection”, voué à l’écrasement, risque d’être pernicieux. [...] si la social-démocratie et les communistes d’Allemagne, soit unis, soit même séparés, avaient pris l’initiative de l’action armée, le Hitlérisme eût eu beaucoup de mal à s’installer […] Quand on prétend transformer un monde, on ne doit pas s’attendre à la victoire, du premier coup »…

519. Donatien-Alphonse-François, marquis de sade (1740-1814). L.A., [prison de Vincennes] 22 mai 1783, à des médecins oculistes ; 1 page 3/4 in‑4. 1.500/2.000

No t e s u r l’é t a t d e s e s y e u x p e n d a n t s a c a p t i v i t é a u f o r t d e Vi n c e n n e s . [Sade, emprisonné à Vincennes, souffre cruellement depuis bientôt quatre mois d’un œil. Il avait réussi a obtenir fin février, par l’insistance sa femme, la visite au donjon de M. Granjean, chirurgien‑occuliste du Roi, qui l’avait soulagé. Mais depuis l’infection a repris et il souffre terriblement.] Sade rédige ici un rapport précis pour les médecins : « On a fait usage de la poudre prescrite pendant quatre jours de suite, et les effets qu’elle a produits et que l’on va décrire, ont forcé de suspendre jusqu’à une plus ample explication de la part de Messieurs les oculistes. La situation rendant l’administration de la dite poudre impossible par l’opération du souffle, on y a suppléé en la jettant soi-même dans l’œil, elle a produit une irrittation prodigieuse, elle a enflamé considerablement tous les petits vaisseaux du blanc de l’œil », qui est devenu tout rouge. Cette poudre, loin de réduire l’opacité de l’œil, semble au contraire l’avoir aggravée, « au meme etat où il etoit dans les commencements, et à la suite de grandes douleurs produites par l’accident ». On en a donc suspendu l’administration, en attendant une explication des oculistes : « et on les prie, ou de le faire avec un peu plus d’étendue qu’ils ne l’ont fait la derniere fois en envoyant la poudre, ou de se donner la peine de revenir ». S’ils ne le peuvent pas, il leur demande de lui dire instamment s’il doit continuer tout de même ce remède, ou en changer, « attendu qu’on a suspendu tout remede à l’exception des injections du colire […] Le résultat est que l’œil reprenait un peu, que le louche s’éclaircissait imperceptiblement, et que dès que la poudre a été employée, tout est redevenu au meme état de mal qu’il étoit dans le principe de la maladie ».

520. Donatien-Alphonse-François, marquis de sade. P.A.S., Copie du Certificat que m’a délivré M. de Guise, conforme à l’original, Charenton 22 octobre 1808 ; 1 page et demie petit in‑4. 1.500/2.000

Co p i e f a i t e p a r Sa d e d’u n c e r t i f i c a t m é d i c a l délivré par François de Gu i s e , médecin de l’hospice de Charenton, certifiant « que le Sieur de Sade pensionaire audit établissement, est attaqué d’un rhumatisme aigu et vague qui se porte particulièrement du côté de la poitrine, alors palpitation de ou à la tête, de là tournoyement qui le font trébucher ; de plus il a la jambe droite qui enfle surtout le soir. L’état de plectore où est le Sieur de Sade demande des soins particuliers, et il y aurait à craindre pour ses jours s’il changeait ses habitudes et sa manière de vivre »… Sade a noté, avant de signer, « Je certifie le tout conforme à l’original »…

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521. Donatien-Alphonse-François, marquis de sade. L.A.S., [Charenton 26 novembre 1814, au notaire Bo u r s i e r ] ; 3 pages in‑4. 1.500/2.000 Il demande à son notaire de lui faire parvenir plus d’argent : « Vous voyés, Monsieur que par une œconomie déplacée je m’étais fortement trompé à mes dernières demandes. Ces demandes portaient sur les répar[a]tions exigées dans ma chambre par l’hiver » (30) ; plus une somme « pour la fete du directeur » (24) et le bois (8). Mais cette somme de 62 francs n’est pas suffisante.I l prie donc de lui envoyer 16 francs de plus pour l’augmentation du bois, etc., dont Mme Quesnet remettra quittance. Il prie également de régler son abonnement au Journal de Paris. « Tous ces secours me sont fort nécessaires […] dans l’état où l’hiver vient de mettre ma santé »… On j o i n t une P.A.S., Charenton 26 novembre 1814 (1 page obl. in‑12), quittance : « Je reconnais avoir reçu au compte de Mr Armand [son fils] et par les mains de Mr Boursier notaire la somme de soixante et seize francs que je le prie d’après la lettre de mon fils de remettre à Me Quenel »…

522. [D.A.F., marquis de sade]. P.S. du notaire Pierre Fi n o t , Charenton 21 ventôse XII (12 mars 1804) ; 2 pages et demie in‑fol. sur papier timbré. 400/500 Reconnaissance de dette de « Donatien Alphonse François De Sade homme de lettres, demeurant ordinairement à St Ouen […] et présentement pensionnaire à la Maison nationale de Santé de ladite Commune de Charenton », en faveur de « Claude Di a r d , négociant à Paris », pour la somme de 7772 francs, pour laquelle Sade hypothèque son domaine de la Malmaison (commune d’Émancé, Seine‑et‑Oise) et celui de Grandvilliers (commune de Viabon, Eure-et-Loir)…

523. Charles-Augustin sainte-beuve (1804-1869). 4 L.A.S., 1851-1869 et s.d., [à Ernest Le g o u v é ] ; 4 pages et quart in-8. 400/500

Be l l e c orrespondan c e a m i c a l e e t l i t t é r a i r e . 16 mars 1851. « Vous m’avez écrit sur Mme de La Va l l i è r e des choses qui, je vous assure, ne sont pas du tout désagréables à entendre, surtout quand elles viennent d’un esprit délicat & d’un cœur qui font si bien tout compris en affection »… 12 janvier 1869. « Mais il n’est pas seulement aimable & flatteur pour moi cet article, il est tout à fait piquant & original.I l y a eu dans celui qui l’a fait (car je vais compter comme vous) et le poëte, et le critique, et certainement l’ami. Dans ce qu’il m’est permis de juger, – dans ce que vous dites des autres critiques contemporains, la ressemblance en quelques traits est saisie et fixée, sur Vi t e t notamment, c’est neuf et bien vrai »… 7 janvier. Il vient de recevoir la visite de Le b r u n qui a vu hier M. de Sa c y . « Je lui ai proposé de moi-même ce que vous-même me suggérez ; une certaine phrase qui serait dans un article de lundi en huit, à la fin d’un article sur les guerres de la révolution, de vraies guerres patriotiques & glorieuses »… Lundi matin. « J’étais hier si occupé par ma vie de mercenaire à faire un article de journal, que je n’ai pu trouver même un instant pour répondre à votre aimable invitation. – Me voilà encore par cet article rebrouillé avec les salons pour un temps »… On j o i n t une L.S. à Aglaé Demont, 21 mars 1868.

524. George sand (1804-1876). Ma n u s c r i t autographe (fragment), [1848 ?] ; demi-page in-8 (le haut manque). 200/250 ... « Mais vous, vous qu’on ne voit pas, qu’on ne connaît pas, vous qui n’avez pas de nom, vous qui êtes peut-être deux, peut-être trois pour écrire en secret ces pages dont le prétexte est l’ordre public et dont le but est d’alarmer le pouvoir, d’aigrir et d’éveiller les vieilles rancunes personnelles, comment s’appelle votre métier, répondez ! Monsieur l’anonyme n’est pas un titre auprès de cette société dont vous nous faites l’appui et le conservateur : Monsieur l’accusateur secret vous convient-il mieux ? »...

124 525. V ictorien Sardou (1831-1908). 6 notes ou brouillons autographes dont 2 L.A.S. (minutes) ; 15 pages formats divers. 700/800

Brouillons de lettres à Sarah Be r n h a r d t . Vives critiques sur la reprise de Théodora, en 1902 : des entractes interminables, une pièce plus courte mais tirée en longueur, des places vides : « Bref une pièce dès à présent perdue »... – « C’est la dernière fois, ma chère Sarah, que je prendrai le soin de répondre à des accusations [...] car si je consacrais mon temps à m’en disculper, ou à vous prier d’expliquer tous les propos qu’on vous attribue sur mon compte, nous y perdrions vous et moi des journées entières. Vous me rendrez cette justice que je ne vous ai jamais entretenue de ces potins ; et ce n’est pourtant pas l’occasion qui m’a manqué »... Souvenirs de Mi c h e l e t et de l’hôtel Flavencourt, avec croquis situant cet hôtel... Notes sur le collège de Brienon-sur-Armançon dont son père fut principal, avec plan, et joli d e s s i n au verso à la mine de plomb... Souvenirs sur Dé j a z e t ... Paroles de chansons populaires... Page de brouillon pour Carlin...

526. É tienne de sénancour (1770-1846). L.A.S., [vers le 20 juin 1833, à George Sa n d ] ; 2 pages et quart in-8, adresse, montée sur onglet et rel. cart. dos chagrin noir. 500/700

Be l l e l e t t r e d e l’a u t e u r d’Ob e r m a n n à Ge o r g e Sa n d , après son article du 15 juin 1833 dans la Revue des Deux Mondes sur Obermann. Le « solitaire des Libres Méditations » est très touché de ses bontés... « Ainsi, bien que les séductions de la société s’offrent naturellement sous vos pas sans doute en Indre comme en Seine les solitaires trouvent grâce devant vous. Effectivement vous avez parlé de la solitude en termes difficiles à oublier. Cet intérêt que vous accordez à mes pages rêveuses serait flatteur de la part de plusieurs autres de votre part il est bien précieux »... Du reste il n’a pas attendu sa lettre pour rendre justice à « la plume brillante et forte qui signe George en caractères durables. Le solitaire des L. Méditations ne porte pas le doute jusqu’à hésiter à l’égard de vos inspirations. Les siennes bien que religieuses restent et resteront indépendantes. [...] Puissent quelques passages de ces Méditat. (beaucoup, beaucoup retouchées et moins monotones &c) vous convenir assez pour vous inviter à des momens d’espérance et de repos dont le génie a besoin »... Il ajoute : « Ces L. Médit. sont une suite un dénouement un complément d’Obermann et de Rêveries comme l’a si bien dit Madme Dupin dans un bel article »... On j o i n t un tapuscrit corrigé de Gaston Imb a u l t sur La Mort du peintre Vicente Santaolaria (plus une l.a.s., 1953).

527. Germaine Necker, baronne de STAëL (1766-1817). L.A., Blois 24 septembre [1810, à Delphine de Cu s t i n e ] ; 3 pages et quart in‑8, sur papier filigrané à l’aigle impérial. 1.500/1.800

Intéressante l e t t r e l o r s d e l a publication d e s o n l i v r e De L’A ll e m a g n e , e t s u r s o n e s p o i r d e v o i r Na p o l é o n r e v e n i r s u r s o n o r d r e d’e x i l . Elle a reçu la lettre de Genève de Delphine. Elle est toujours dans l’expectative, mais espère « que tout va se décider. Mon ouvrage ème 527 est fini les deux premiers volumes sont censurés et j’attends le 3 ». Elle va partir au début d’octobre pour Nantes : « là j’attendrai l’effet de mon livre » ; et elle y verra Prosper [de Ba r a n t e ] qu’elle n’a pas vu depuis quatre mois : « les adieux me déchireront le cœur » ; de là, selon ce qui se décidera, elle partira soit pour Rouen [elle projette de quitter la France], soit pour Morlaix. Elle écrit à l’Empereur « en lui envoyant mon livre si j’obtenois seulement dix lieues je resterois mais si je n’obtiens rien je partirai – voilà ma décision »… Ses « dernières paroles sur la terre de France » seront pour Prosper… Elle a trouvé à Blois la même société qu’à Chaumont, plus M. de Mo n t m o r e n c y et leur hôte M. de Sa l a b e r r y , qui est fort aimable ; la vie y est douce, mais c’est bientôt fini : Mme de Ré c a m i e r part demain. « Pendant ce tems vous avez des impératrices et tout le monde passé se retire chez vous – si j’avois cru que cette impératrice put me voir familièrement j’aurois beaucoup regretté de n’être pas à Cop[pet] mais je ne crois pas que ce que je désire seroit arrivé. Si M. de Ba r a n t e étoit indiscret comme moi il lui auroit fait bien des questions sur le sentiment mais je ne crois pas qu’il m’ait à cet égard remplacé »…

528. SURR ÉALISME. Tract illustré du Cycle systématique de conférences sur les plus récentes positions du surréalisme [Paris, GLM, juin 1935] ; 4 pages grand in-8 sur papier fort, sans le coupon d’inscription qui a été découpé. 200/250 Rare prospectus illustré par Arp, Dali, Ernst, Giacometti, Val. Hugo, Marcel Jean, Masson, Man Ray, Tanguy ; ces conférences n’eurent jamais lieu.

529. Paul verlaine (1844-1896). L.A.S., Paris 10 novembre 1895, à un ami ; 1 page in-8. 600/800 « J’ai beaucoup regretté de ne pouvoir assister à votre conférence de l’œuvre. J’ai appris que vous aviez eu pour moi des accents sincères et de bonnes paroles, comme c’est votre si cordiale coutume. Merci de tout mon cœur. Venez donc me voir un de ces jours si votre santé le permet, comme je l’espère. Moi je suis plus æegrotant que jamais, toussotant, traînaillant la jambe, etc. »...

f 530. Jules VERNE (1828-1905). L.A.S., février 1890, à « Mademoiselle ou Madame » ; demi-page in-12. 450/500 « Je ne veux point laisser votre trop aimable lettre sans réponse, et je vous prie de recevoir l’assurance de ma respectueuse sympathie »...

531. Louis VEUILLOT (1813-1883). 6 L.A.S., [1847-1866] ; 9 pages in‑8 et 4 pages in‑12, 2 adresses. 200/250

29 novembre 1847, à M. de Sa i n t -Ch e r o n inspecteur de la Maison Royale à Charenton, sur une pauvre Carmélite des Oiseaux qui, devenue folle, embarrasse son couvent ; il vient d’avoir une seconde fille, et semble déçu : « je tourne mes yeux vers vous et je vois qu’on n’en meurt pas »… [1865], il le remercie de l’envoi de L’Événement et du Petit Journal : « Ô littérature de France Ô impression française ! Cela est bien triste à force d’être amusant ». On a arrêté le journal belge Le Catholique « à cause d’une lettre de moi »… Époisses 3 août 1866 : « en feuilletant certains mauvais livres apportés ici pour confectionner certaines Odeurs [de Paris], j’ai rencontré un catalogue de Lé v y , qui me parait tenir le dépôt général de l’esprit parisien, et j’ai dressé une liste de nouveautés où mon flair devine d’ici le goût que je cherche en ce moment », et qu’il faut lui envoyer. Il travaille et lit Ba r a g n o n avec délices : « Il n’y a plus que lui qui remporte des victoires pour la bonne cause. Que n’est-il empereur d’Autriche ! »… Il fait la liste de 26 ouvrages à commander chez Lévy : Ch a m p f l e u r y , Du m a s (Les Garibaldiens), He i n e , G. Sa n d (Melle de la Quintinie), Fl a u b e r t (Madame Bovary), etc. Mercredi, à Mme Camille La i m é , il doit aller à Bercy voir sa fille avec un médecin « pour examiner une nouvelle complication de l’état si douloureux où se trouve ma pauvre Mathilde. Le bonheur se paie cher »… On j o i n t un fragment de manuscrit a.s. (3 p. in‑4) ; et 6 L.A.S de sa femme Élise Ve u i l l o t .

125 532. v oltaire (1694-1778). L.S. « V », Ferney 28 avril 1769, au comte Alessandro Ca r l i , à Vérone ; la lettre est écrite par son secrétaire Wa g n i è r e ; 1 page in-4, adresse avec cachet cire rouge aux armes. 500/700 « J’ai été trois semaines aux portes de la mort. Je ne pouvais alors avoir l’honneur de vous répondre. J’avais cru que vous et Mr Stephano Carli étiez de la même maison [...] Vous m’aprenez qu’il n’y a rien de commun entre vos personnes non plus qu’entre vos vers »... « Le malade de Ferney » prie Carli de saluer le Marquis Al b e r g a t i .

533. André Rougé, dit Paul yaki (1883-1964) poète et écrivain montmartrois. 15 L.A.S. et un p o è m e a.s., et divers documents, 1938‑1943 ; 70 pages formats divers. 200/300 Regrets du Temps des Cerises, 5 strophes « sur l’air de l’ariette de J.B. Clément » : « Quand revient l’Été, notre vieille Butte »... Correspondance concernant la société du Vi e u x -Mo n t m a r t r e et son musée : projets pour « la gloire d’André Gi l l », et pour faire mieux connaître Gilbert Ma r t i n ; les collections de feu Ch. Fo n t a n e (journaux, bronzes, tableaux, manuscrits, livres) et l’aide à fournir à sa veuve ; souvenirs de Victor To u r t a l qui « opérait avec le noir marseillais Numa Blès, aux Quat’z’arts ou aux Noctambules » ; ses conférences ; récit du bombardement de Montmartre en avril 1944 ; hommage en vers à André Go u j a s ... Etc. On j o i n t un petit ensemble de coupures de presse et de lettres de P. Dufay, E. Fontane, A. Goujas, etc.

534. Marguerite YOURCENAR (1903-1987). 2 L.S., Petite Plaisance 1967-1969, à Pierre En c k e l l à Alger ; 1 page petit in-4 chaque, enveloppes autographes. 300/400 4 septembre 1967, au sujet de l’édition chez Grasset de La Nouvelle Eurydice : « J’ignore complètement l’existence des lithographies d’Alfred Le Petit dont vous me parlez » ; elle suppose qu’il s’agit d’un « projet sans résultat »... 4 juillet 1969, répondant à une contestation à la suite d’un article sur Agrippa d’Au b i g n é ; puis, à propos de « l’expérience poétique » : « Personne n’admire plus que je ne le fais certains sublimes sonnets de Pétrarque, mais, comme toute mode littéraire, le pétrarquisme me paraît avoir été une lèpre pour la poésie de la Renaissance, comme le “rimbaldisme” et quelques autres ismes l’ont été pour la nôtre »... On j o i n t l’édition orginale de La Nouvelle Eurydice (Bernard Grasset, coll. Pour mon plaisir, 1931, ex. sur Alfax Navarre), augmentée de 10 illustrations hors texte par Alfred Le Pe t i t en double état noir et couleur (cart. toile).

535. É mile zola (1840-1902). L.A.S., Paris 6 juin 1867, à un confrère [Jules Cl a r e t i e ] ; 1 page in-8. 500/700

à p r o p o s d’Éd o u a r d Ma n e t e t d e s My s t è r e s d e Ma r s e i ll e . « Je vous abandonne la brochure. Dites-moi la vérité, la simple vérité, – votre vérité à vous. Quant aux Mystères de Marseille, soyez indulgent. Je sais que l’œuvre est mauvaise. Vous ne m’apprendriez rien, vous ne me corrigeriez pas en me disant cela devant tous, et vous feriez du tort au journal de province qui publie en ce moment les autres parties du roman. Soyez doux et mettez en toutes lettres que les Mystères paraissent dans le Messager de Provence, à Marseille. Ce n’est pas pour moi que je vous demande cela, – ce n’est pas pour ma famille non plus, – c’est pour mon Directeur »...

536. É mile zola. L.A.S., Médan 12 juillet 1887 ; 1 page in-8. 400/500 « Je suis très sensible à votre bonne sympathie littéraire, et je vous remercie du document que vous voulez bien m’envoyer. Du reste j’ai mis dans la Terre uniquement des faits qui s’étaient passés sous mes yeux »...

537. É mile zola. L.A.S., Médan 26 mai 1888 ; 2 pages in-8. 500/700 Il est flatté de la présidence d’honneur qu’on lui offre. « Mais, en vérité, il y en a d’autres qui me paraissent plus désignés que moi, et qui surtout vous seraient plus utiles. Pourquoi ne choisissez-vous pas parmi les enfants de Marseille, qui, de près ou de loin, ont connu Mé r y ? Moi, je ne l’ai jamais approché, je suis d’une autre génération, enfin je ne suis qu’un fils adoptif de la Provence. [...] En outre, je vis très à l’écart, en dehors de la presse que j’ai quittée, sans influence effective, en pleine bataille, ce qui rend mon nom parfois très dangereux »...

538. É mile zola. L.A.S., Médan 15 juillet 1892, à Eugène Mo u t o n ; 1 page et demie in-8, enveloppe. 500/700 « Hélas ! Monsieur, je ne consens jamais à donner le conseil que vous me demandez. Il est radicalement impossible de juger du talent et surtout de l’avenir d’un homme, sur la lecture de quelques pages. Je me ferais un scrupule de décourager un écrivain, qui peut un jour se dégager de ses balbutiements ; de même que je craindrais d’encourager un médiocre, destiné à payer chèrement plus tard sa facilité. – Le seul conseil que je puisse donner, c’est d’écouter la voix intérieure, et si l’on ose se décider à la lutte, de ne croire qu’au travail et à la volonté »...

539. É mile zola. L.A.S., Médan 24 juin 1896, à un « vieil ami » ; 1 page et demie in-8. 400/500

Leur samedi est pris : « Br u n e a u , qui est en villégiature à Meulan, donne ce jour-là une audition de notre opéra : Messidor, aux directeurs du théâtre de la Monnaie, à Bruxelles ; et il serait désespéré si nous ne tenions pas la promesse que nous lui avons faite d’y assister »...

540. É mile ZOLA. L.A.S., Médan 27 juin 1896, à Victorien Sa r d o u ; 1 page et demie in-8. 400/500 « En effet, mon cher Sardou, mon intention était de faire pour les Auteurs dramatiques ce que j’ai fait pour les Gens de lettres. Je comptais, d’abord, aller en causer avec vous, car j’aurais eu besoin de vos bons conseils. Mais je viens de me fâcher avec le Figaro, où l’on trouvait que mes articles étaient trop d’un professionnel et d’un polémiste littéraire. Je regrette infiniment de ne pouvoir écrire l’article dont vous me parlez, qui aurait été, je crois, une bonne et utile chose »... On j o i n t une carte de visite avec 2 lignes autogr.

126 CONDITIONS géNérALES DE vENTE

AVIS IMPORTANT AUX ACHETEURS. ESTIMATIONS STOCKAGE ET ENLÈVEMENT Une estimation en euros du prix de vente probable, figure à la suite de chaque lot. Il ne s’agit que d’une indication, le prix d’adjudication résultant des enchères peut varier, bien sûr, en plus ou en moins de cette estimation. DES ACHATS.

Les acquéreurs potentiels sont invités à examiner CONDITIONS DE VENTES L’adjudicataire sera le plus offrant et dernier enchérisseur, et aura pour obligation de remettre ses nom et les biens pouvant les intèresser et à constater adresse. leur état avant la vente aux enchères notamment Aucun lot ne sera remis aux acquéreurs avant acquittement de l’intégralité des sommes dues. pendant les expositions. En cas de paiement par chèque ou par virement, la délivrance des objets, pourra être différée jusqu’à l’encaisse- ment. Les frais de dépôt sont, en ce cas, à la charge de l’adjudicataire. PIASA se tient à leur disposition pour leur fournir des Il devra acquitter, en sus du montant de l’enchère, par lot, les frais et taxes suivants : rapports sur l’état des lots. En conséquence, aucune réclamation ne sera recevable dès l’adjudication prononcée. FRAIS DE VENTE 23,92 % TTC jusqu’à 350 000 _ (20 % HT + TvA 19,6 %) 14,352 % TTC après 350 000 _ (12 % + TvA 19,6 %) 1 LES MEUBLES, TABLEAUX ET OBJETS Pour les livres : 21,10 % TTC jusqu’à 350 000 _ (20 % HT + TvA 5,5 %) VOLUMINEUX adjugés qui n’auront pas été retirés 12,660 % TTC après 350 000 _ (12 % HT + TvA 5,5 %) par leurs acquèreurs le lendemain de la vente avant Les lots dont le n° est précédé par le symbole ƒ sont soumis à des frais additionnels de 5,5 % HT, soit 6,578 % TTC 10 heures en salle à Drouot Richelieu seront entreposés du prix de l’adjudication. Les lots dont le n° est précédé par le symbole • sont soumis à des frais additionnels de e au 3 sous-sol de l’hôtel Drouot où ils pourront 19,6 % HT, soit 23,44 %. TTC du prix d’adjudication. être retirés aux horaires suivants : Dans certains cas, ces frais additionnels peuvent faire l’objet d’un remboursement à l’acheteur. Pour de plus amples 8 h - 10 h / 12 h - 13 h / 15 h - 17 h 30 du lundi au vendredi renseignements, veuillez contacter notre service comptabilité au : +33 (0)1 53 34 10 17. 8 h - 12 h le samedi En cas de contestation au moment des adjudications, c’est-à-dire s’il est établi que deux ou plusieurs enchérisseurs Magasinage : ont simultanément porté une enchère équivalente, soit à haute voix, soit par signe, et réclament en même temps cet objet après le prononcé du mot “ adjugé ”, le dit objet sera immédiatement remis en adjudication au prix 6 bis, rue Rossini - 75009 Paris - Tél. : 33 (0)1 48 00 20 56 proposé par les enchérisseurs et tout le public présent sera admis à enchérir à nouveau. Tous les frais de stockage dus aux conditions tarifaires Les éventuelles modifications aux conditions de vente ou aux descriptions du catalogue seront annoncées verba- en vigueur devront être réglés au magasinage de l’hôtel lement pendant la vente et notées sur le procès-verbal. Drouot avant enlèvement des lots et sur présentation du bordereau acquitté. PAIEMENT 1) La vente sera conduite en Euros. Le règlement des objets, ainsi que celui des taxes s’y appliquant, sera effectué dans la même monnaie. 2 LES ACHATS DE PETIT VOLUME 2) Le paiement doit être effectué immédiatement après la vente. seront transportés chez PIASA où ils seront gardés 3) L’adjudicataire pourra s’acquitter par les moyens suivants : à titre gracieux durant quatorze jours. - Par carte bancaire en salle : VISA et MASTERCARD. Passé ce délai des frais de dépôt seront supportés - Par chèque bancaire certifié en euros avec présentation obligatoire d’une pièce d’identité en cours de validité. - Par virement bancaire en euros : par les acquéreurs au tarif de 3 _ HT par jour calendaire et par lot. Code SWIFT : Numéro de compte international (IBAN) : Tout objet non enlevé dans les quatre semaines suivant la vente pourra faire l’objet d’un transport dans les locaux de MONIN aux frais de l’acquéreur BIC (Bank identification Code) : PIASA SA DEPOT CLIENT : aux conditions tarifaires de stockage suivantes : - Frais fixes par lot 50 _ HT (dans la limite de 150 _ HT) Code banque Code guichet Numéro de compte Clé - Frais de stockage par jour calendaire et par lot 3,80 _ HT. - Frais fixes de manutention par lot 15 _ HT. Transports MONIN 4) En cas de règlement par chèque étranger, la délivrance des achats sera différée jusqu’à l’avis de crédit de la ban- 191, boulevard Mac Donald - 75019 Paris que. Tél. : 33 (0)1 44 65 86 00 - Fax : 33 (0)1 44 65 86 01 5) En espèces : [email protected] - jusqu’à 3 000 _ frais et taxes comprises pour les ressortissants français. - jusqu’à 7 600 _ frais et taxes comprises pour les ressortissants étrangers sur présentation de leurs papiers PIASA suggère vivement aux acheteurs de l’informer de d’identité. leurs intentions dans le délai imparti de 14 jours afin de La comptabilité Acheteurs est ouverte aux jours ouvrables de 9 h à 18 h sans interruption leur éviter des frais inutiles. (Tél. +33 (0)1 53 34 10 17)

ORDRES D’ACHAT 3 ASSURANCE Un enchérisseur ne pouvant assister à la vente devra remplir le formulaire d’ordre d’achat inclus dans ce catalogue. Dès l’adjudication prononcée, les objets adjugés sont PIASA agira pour le compte de l’enchérisseur, selon les instructions contenues dans le formulaire d’ordre d’achat, placés sous l’entière responsabilité de l’acheteur. ceci afin d’essayer d’acheter le ou les lots au prix le plus bas possible et ne dépassant, en aucun cas, le montant Il lui appartiendra de faire assurer les lots dès maximum indiqué par l’enchérisseur. l’adjudication. Les biens non retirés seront entreposés Les ordres d’achat écrits ou les enchères par téléphone sont une facilité pour les clients. Ni PIASA, ni ses employés ne pourront être tenus responsables en cas d’erreurs éventuelles ou omission dans leur exécution comme en cas aux frais, risques et périls de l’acheteur. PIASA ne sera de non exécution de ceux-ci. tenue d’aucune garantie concernant ces dépôts. Lorsque deux ordres d’achat sont identiques, la priorité revient au premier ordre reçu. Il ne sera accepté aucune enchère téléphonique pour les lots dont l’estimation est inférieure à 300 _. PIASA EN LIGNE Si vous souhaitez recevoir en priorité les informations concernant nos ventes, veuillez nous adresser par e-mail à : [email protected], vos nom, adresse et numéro de téléphone en mentionnant les spécialités qui retiennent particulièrement votre attention. vous pouvez aussi imprimer vos ordres d’achat, consulter nos catalogues ainsi que les résultats complets de nos ventes sur notre site www. piasa.fr CONDITIONS OF SALE

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Potential purchasers are invited to examine CONDITIONS OF SALE and assess the condition of items they may wish The highest and final bidder is deemed to be the purchaser, and must provide his/her name and address. to buy before the auction, notably during the No lot will be transferred to the purchaser before it has been paid for in full. pre-sale viewing. In the event of payment by cheque or bank transfer, property may be withheld until payment has been cleared. Any storage costs that may result are to be paid by the purchaser. PIASA is happy to provide condition reports In addition to the amount of the winning bid, the following premium per lot is also due: for individual lots upon request. No claims will therefore be entertained after the fall BUYER’S PREMIUM of the hammer. 23.92 % inc. tax, up to 350 000 _ (20 % HT + VAT 19.6 %) 14.352 % inc. tax, from 350 000 _ (12 % + VAT 19.6 %) For books : 1 BULK ITEMS (FURNITURE, PICTURES 21.10 % inc. tax, up to 350 000 _ (20 % HT + VAT 5.5 %) & OBJECTS) purchased at auction, and not collected 12.660 % inc. tax, from 350 000 _ (12 % HT + VAT 5.5 %) from the saleroom by 10am the day after the sale, will Lots preceded by the symbol ƒ are subject to an additional premium of 5.5 % + VAT (6.578 % inc. VAT) on the be stored in Basement Level 3 at the Hôtel Drouot, and hammer price. Lots preceded by the symbol • are subject to an additional premium of 19.6 % + VAT (23.44 % can be collected at the following times : inc. VAT) on the hammer price. In certain cases these additional costs may be reimbursed. For further informa- Monday - Friday : tion, please call our accounts department on +33 (0)1 53 34 10 17. 8 - 10am / 12 noon - 1pm / 3 - 5:30pm In case of dispute at the fall of the hammer, i.e. if two or more bidders simultaneously make the same bid, either Saturday : 8am -12 noon vocally or by sign, and claim title to the lot after the word “adjugé” has been pronounced, the said lot shall be immediately reoffered for sale, at the price of the final bid, and all those present may take part in the bid- Warehouse: ding. 6 bis, rue Rossini - 75009 Paris Any changes to the conditions of sale or to the descriptions in the catalogue shall be announced verbally Tél. : 33 (0)1 48 00 20 56 during the sale, and appended to the official sale record (procès-verbal). The bordereau (bidding slip), indicating proof of payment, must be presented when property PAYMENT is collected. Storage costs are due at the 1) The sale shall be conducted in euros. All payments must be effected in the same currency. current rate 2) Payment is due immediately after the sale. 3) Property may be paid for in the following ways: - by credit card in the saleroom (VISA or MASTERCARD) 2 SMALL ITEMS purchased at auction and not - by crossed cheque in euros, upon presentation of valid proof of identity collected after the sale will be transported to the - by bank transfer in euros : PIASA offices and kept free of charge for a fortnight. Code SWIFT : International bank account number (IBAN) : Thereafter storage costs will be charged to the purchaser at the rate of _ 3 + tax, per day and per lot.

Property not collected within four weeks of the sale BIC (Bank identification Code) : PIASA SA DEPOT CLIENT : will be transported to the MONIN warehouse at the cost of the purchaser, and subject to the following storage costs : - fixed costs per lot - _ 50 Bank code Branch code Account number Key (up to _ 150 + tax) - storage costs per day and per lot - _ 3.80 + tax - handling costs per lot - _ 15 + tax 4) Wherever payment is made by cheque from a foreign bank account, the purchase will not be delivered until Transports MONIN Piasa receives the bank agreement. 191, boulevard Mac Donald - 75019 Paris 5) In cash: Tél. : 33 (0)1 44 65 86 00 - Fax : 33 (0)1 44 65 86 01 - up to _ 3000 (inc. premium) for French citizens [email protected] - up to _ 7600 (inc. premium) for foreign citizens upon presentation of valid proof of identity PIASA’s Buyers’ Accounts Department is open weekdays 9am - 6pm without a break. To avoid unnecessary costs, PIASA strongly advises (tel +33 (0)1 53 34 10 17) purchasers to inform of their intentions within 14 days of the sale. ABSENTEE BIDS Bidders unable to attend the sale must complete the absentee bid form in this catalogue. PIASA will act on behalf of the bidder, in accordance with the instructions contained in the absentee bid form, and try to purchase the 3 INSURANCE lot(s) at the lowest possible price, in no circumstances exceeding the maximum amount stipulated by the bidder. At the fall of the hammer the title of property Written absentee bids and telephone bidding are services provided for clients. PIASA and its employees decline shall be transferred to the purchaser, who assumes responsibility for any errors or omissions that may occur. immediate responsible for insurance. Should two written bids be identical, the first one to have been take precedence. Uncollected property will be stored at the costs, risks Telephone bids are not accepted for lots estimated less than 300 _. and perils of the purchaser. PIASA declines liability for lots placed in storage.

PIASA ON LINE If you wish to be among the first to receive information about our sales, please send us an e-mail with your name, address and telephone number, stipulating the specialities you are particularly interested in, to : [email protected] To print out absentee bid forms and consult our catalogues and auction results, please visit our website : www. piasa.fr calendrier des ventes - drouot richelieu Novembre - Décembre 2008

livres anciens et modernes Vendredi 7 noVembre PhotograPhies anciennes, modernes et contemPoraines Vendredi 14 noVembre arts Primitifs - taBleaUX modernes listÉs Lundi 17 noVembre Bandes dessinÉes mardi 18 noVembre lettres et manUscrits aUtograPhes Jeudi 20 noVembre taBleaUX anciens oBjets d’art et Bel ameUBlement Vendredi 21 noVembre art contemPorain dimanche 23 et Lundi 24 noVembre grands vins et sPiritUeUX Lundi 24 noVembre haUte ÉPoqUe mercredi 26 noVembre dessins anciens Lundi 1er décembre livres anciens et modernes mardi 2 décembre cÉramiqUe mercredi 3 décembre art africain collection dUrand-BarrÈre Vendredi 5 décembre dÉcorations et soUvenirs historiqUes mardi 9 décembre art d’asie mercredi 10 décembre oBjets d’art et trÈs Bel ameUBlement mercredi 10 décembre estamPes collection henri m. Petiet Jeudi 11 décembre dessins, taBleaUX, scUlPtUres des XiXe et XXe siÈcles Vendredi 12 décembre livres illUstrÉs dU XXe siÈcle BiBliothÈqUe d'Un amateUr Lundi 15 décembre BijoUX – argenterie mardi 16 décembre taBleaUX anciens mercredi 17 décembre 02 51 21 64 07 c

art noUveaU - art dÉco r a p h i Jeudi 18 décembre -G r a p e a u D

pour inclure vos œuvres dans nos ventes, veuillez nous contacter + 33 (0) 1 53 34 10 10 - [email protected] SPÉCIALITÉS ET SERVICES

INVENTAIRES LIVRES ANCIENS ET MODERNES ARMES ET SOUVENIRS HISTORIQUES Pierre Emmanuel Audap, Alexis Velliet, Françoise Bonapéra Pascale Humbert Henri-Pierre Teissèdre, Delphine de Courtry, Tél. : +33 (0) 1 53 34 10 12 Tél. : +33 (0) 1 53 34 10 19 les directeurs, ainsi que Catherine Heim, [email protected] [email protected] commissaire-priseur habilité, sont à votre dispo- sition pour estimer vos œuvres ou collections LETTRES ET MANUSCRITS AUTOGRAPHES CHASSE ET VÉNERIE en vue de vente, partage, dation ou assurance. Stéphanie Trifaud Marc Guyot Pour tout renseignement ou rendez-vous, Tél. : +33 (0) 1 53 34 10 13 Tél. : +33 (0) 1 53 34 10 16 merci de contacter : Laurence Dussart [email protected] [email protected] Tél. : +33 (0) 1 53 34 12 87 - [email protected] ART NOUVEAU - ART DÉCO - DESIGN AÉRONAUTIQUE OBJETS D’ART ET AMEUBLEMENT Marc Guyot Marc Guyot Marc Guyot Tél. : +33 (0) 1 53 34 10 16 Tél. : +33 (0) 1 53 34 10 16 Tél. : +33 (0) 1 53 34 10 16 [email protected] [email protected] [email protected] CÉRAMIQUE MODE ET JOUETS ANCIENS Pascale Humbert Stéphanie Trifaud Magali Teisseire Tél. : +33 (0) 1 53 34 10 19 Tél. : +33 (0) 1 53 34 10 13 Tél. : +33 (0) 1 53 34 12 89 [email protected] [email protected] [email protected]

ART CONTEMPORAIN HAUTE-ÉPOQUE VENTES GÉNERALISTES Julie Ceccaldi Magali Teisseire Carole Siméons Tél. : +33 (0) 1 53 34 10 06 Tél. : +33 (0) 1 53 34 12 89 Tél. : +33 (0) 1 53 34 12 39 [email protected] [email protected] [email protected]

Geoffroy Jossaume ART D’ASIE COMPTABILITÉ Tél. : +33 (0) 1 53 34 10 02 Françoise Bonapéra ACHETEURS : Gaëlle Le Dréau [email protected] Tél. : +33 (0) 1 53 34 10 12 Tél. : +33 (0) 1 53 34 10 17 [email protected] [email protected] TABLEAUX, DESSINS ET SCULPTURES ART ISLAMIQUE VENDEURS : Odile de Coudenhove DES XIXe ET XXe SIÈCLES Magali Teisseire Tél. : +33 (0) 1 53 34 12 85 Anne-Sophie Pujolle Tél. : +33 (0) 1 53 34 12 89 [email protected] Tél. : +33 (0) 1 53 34 12 80 [email protected] [email protected] MAGASINS ARCHÉOLOGIE Du lundi au vendredi de 09h00 à 18h00 PHOTOGRAPHIES DÉPOTS : Marc Guyot Pascale Humbert Magali Teisseire Tél. : +33 (0) 1 53 34 10 16 Tél. : +33 (0) 1 53 34 10 19 Tél. : +33 (0) 1 53 34 12 89 [email protected] [email protected] [email protected]

TABLEAUX ANCIENS BIJOUX ET ARGENTERIE RETRAIT DES ACHATS : Benoît Bertrand Émilie Grandin Stéphanie Trifaud Tél. : +33 (0) 1 53 34 12 82 Tél. : +33 (0) 1 53 34 10 15 Tél. : +33 (0) 1 53 34 10 13 [email protected] [email protected] [email protected] ABONNEMENT CATALOGUES DESSINS ANCIENS VINS FINS ET SPIRITUEUX Myriam Vigneau Émilie Grandin Pascale Humbert Tél : +33 (0) 1 53 34 12 35 Tél. : +33 (0) 1 53 34 10 15 Tél. : +33 (0) 1 53 34 10 19 [email protected] [email protected] [email protected] ARCHIVES PHOTOGRAPHIQUES ESTAMPES ARTS PRIMITIFS ET PASSEPORTS POUR LES œUVRES Françoise Bonapéra Françoise Bonapéra Laurence Dussart Tél. : +33 (0) 1 53 34 10 12 Tél. : +33 (0) 1 53 34 10 12 Tél. : +33 (0) 1 53 34 12 38 [email protected] [email protected] [email protected]

5 rue Drouot 75009 Paris - Tél. : 33 (0) 1 53 34 10 10 - Fax : 33 (0) 1 53 34 10 11 - [email protected] - www.piasa.fr PIASA SA - Vente volontaires aux enchères publiques au capital de 6 901 100  - RCS Paris B 440 257 145 - agrément n° 2001-020 Les ordres d’achat doivent être reçus au moins 24 heures avant la vente - VOUS POUVEZ AUSSI IMPRIMER VOS ORDRES D’ACHAT EN LIGNE SUR : www. piasa.fr 5, rue Drouot 75009 PARIS - Tél. 33 (0)1 53 34 10 10 - Fax : 33 (0)1 53 34 10 11 - www.piasa.fr - [email protected] LETTRES ET MANUSCRITS AUTOGRAPHES 20 NOVEMBRE 2008 - PARIS - DROUOT RICHELIEU - SALLE 9

ORDRE D’ACHAT ENCHERES PAR TELEPHONE

1 LES MEUBLES, TABLEAUX ET OBJETS Nom et prénom : VOLUMINEUX adjugés qui n’auront pas été retirés Adresse : par leurs acquèreurs le lendemain de la vente avant 10 heures en salle à Drouot Richelieu seront entreposés au 3ème sous-sol de l’hôtel Drouot où ils pourront être retirés aux horaires suivants : 8 h - 10 h / 12 h - 13 h / 15 h -17 h 30 du lundi au vendredi Téléphone : Portable : 8 h - 12 h le samedi Téléphone pendant la vente : Magasinage : E-mail / fax : 6 bis, rue Rossini - 75009 - PARIS - Tél. : 33 (0)1 48 00 20 56 Tous les frais de stockage dus aux conditions tarifaires • Joindre obligatoirement un RIb en vigueur devront être réglés au magasinage de l’hôtel Drouot avant enlèvement des lots et sur banque : présentation du bordereau acquitté. Personne à contacter :

2 LES ACHATS DE PETIT VOLUME Adresse : seront transportés chez PIASA où ils seront gardés à titre gracieux durant quatorze jours. Téléphone : Passé ce délai des frais de délais seront supportés Numéro du compte : par les acquéreurs au tarif de 3 _ HT par jour calendaire et par lot. Code banque / Code guichet : / Tout objet non enlevé dans les quatre semaines suivant la vente pourra faire l’objet d’un transport LES ORDRES D’ACHAT éCRITS OU LES ENCHèRES PAR TéLéPHONE SONT UNE fACILITé POUR LES CLIENTS. dans les locaux de MONIN aux frais de l’acquéreur NI PIASA, NI SES EMPLOyéS NE POURRONT êTRE TENUS RESPONSAbLES EN CAS D’ERREURS éVENTUELLES aux conditions tarifaires de stockage suivantes : OU OMISSION DANS LEUR ExéCUTION COMME EN CAS DE NON ExéCUTION DE CEUx-CI. - Frais fixes par lot 50 _ HT (dans la limite de 150 _ HT) LIMITE - Frais de stockage par jour calendaire LOT N° DESCRIPTION DU LOT EN EUROS et par lot 3,80 _ HT. - Frais fixes de manutention par lot 15 _ HT. Transports MONIN 191, boulevard Mac Donald - 75019 PARIS Tél. : 33 (0)1 44 65 86 00 - Fax : 33 (0)1 44 65 86 01 [email protected]

J’ai pris connaissance des conditions générales, informations et avis imprimés dans le catalogue et accepte d’être lié(e) par leur contenu ainsi que par toute modification pouvant leur être apportée, soit par avis affiché dans la salle de vente, soit par annonce faite avant ou pendant la vente. Je vous prie d’acquérir pour mon compte personnel, aux limites en euros, les lots que j’ai désignés ci-contre (les limites ne compre- nant pas les frais à la charge de l’acheteur).

DATE : Signature obligatoire

Les ordres d’achat doivent être reçus au moins 24 heures avant la vente - VOUS POUVEZ AUSSI IMPRIMER VOS ORDRES D’ACHAT EN LIGNE SUR : www. piasa.fr 5, rue Drouot 75009 PARIS - Tél. 33 (0)1 53 34 10 10 - Fax : 33 (0)1 53 34 10 11 - www.piasa.fr - [email protected] Absentee bid forms must be received at least 24 hours before the sale - AbSENTEE bID fORMS MAy ALSO bE PRINTED fROM OUR WEbSITE: www. piasa.fr 5, rue Drouot 75009 PARIS - Tél. 33 (0)1 53 34 10 10 - Fax : 33 (0)1 53 34 10 11 - www.piasa.fr - [email protected] Thierry Bodin - Les Autographes Fax : (33) 01 45 48 92 67 - [email protected] LETTERS, MANUSCRIPTS, AUTOGRAPHS' NOVEMBER 20TH 2008 - PARIS - DROUOT RICHELIEU - ROOM N°9

AbSENTEE bID bIDDING by TELEPHONE

1 BULK ITEMS (FURNITURE, PICTURES Surname & first Name: & OBJECTS) purchased at auction, and not collected Address: from the saleroom by 10am the day after the sale, will be stored in Basement Level 3 at the Hôtel Drouot, and can be collected at the following times: Monday - Friday: Telephone: Cellphone: 8 - 10am / 12 noon - 1pm / 3 - 5.30pm Telephone during the sale: Saturday: 8am - 12 noon E-mail / fax: Warehouse: • Please enclose your bank details 6 bis, rue Rossini - 75009 - PARIS Tél. : 33 (0)1 48 00 20 56 The bordereau (bidding slip), indicating proof of bank: payment, must be presented when property is collected. Storage costs are due at the current rate. Person to contact:

Adress: 2 SMALL ITEMS purchased at auction and not collected after the sale will be transported to the Telephone: PIASA offices and kept free of charge for a fortnight. Account number: Thereafter storage costs will be charged to the purchaser at the rate of _ 3 + tax, per day bank code / branch code: / and per lot. Property not collected within four weeks of the AbSENTEE AND TELEPHONE bIDDING ARE SERVICES OffERED TO CLIENTS. NEITHER PIASA NOR ITS sale will be transported to the MONIN warehouse STAff CAN ACCEPT LIAbILITy fOR ANy ERRORS OR OMISSIONS THAT MAy OCCUR IN CARRyING at the cost of the purchaser, and subject to the OUT THESE SERVICES. following storage costs: - fixed costs per lot - _ 50 (up to _ 150 + tax) LOT N° LOT DESCRIPTION LIMIT - storage costs per day and IN EUROS per lot - _ 3.80 + tax - handling costs per lot - _ 15 + tax Transports MONIN 191, boulevard Mac Donald - 75019 PARIS Tél. : 33 (0)1 44 65 86 00 - Fax : 33 (0)1 44 65 86 01 [email protected]

I am acquainted with the terms and conditions of sale as printed in the catalogue and accept to be bound by their contents as well as by any modifica- tions that may be made to them, indicated either by notice in the saleroom or as announced before or during the sale. Please acquire on my behalf, within the stipulated limit in euros, the lot(s) designated on opposite (exclusive of buyer's premium).

DATE : Signature (obligatory)

Absentee bid forms must be received at least 24 hours before the sale - AbSENTEE bID fORMS MAy ALSO bE PRINTED fROM OUR WEbSITE: www. piasa.fr 5, rue Drouot 75009 PARIS - Tél. 33 (0)1 53 34 10 10 - Fax : 33 (0)1 53 34 10 11 - www.piasa.fr - [email protected] notre réseau en province

ANGERS Georges Gautier 16, rue Mirabeau - 49000 - Angers Tél. : +33 (0)2 41 42 04 04 - Port. : +33 (0)6 08 69 81 07 [email protected] des services exceptionnels pour nos vendeurs

dijon La garantie des prix E. de vregille - C. Bizoüard PIASA peut vous garantir un prix minimum de 80 % 44, rue de Gray - 21000 - Dijon de l’estimation. Vous aurez ainsi la sécurité de vendre Tél. : +33 (0)3 80 73 17 64 - Fax : +33 (0)3 80 74 21 57 tout en conservant le bénéfice de l’enchère au plus offrant. [email protected]

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lyon Michel RAMBERT SPECIAL SERVICES FOR OUR SELLERS 31, rue des Tuiliers - 69008 - Lyon Tél. : +33 (0)4 78 00 86 65 - Fax : +33 (0)4 78 00 32 17 [email protected] Price guarantees PIASA provides an exclusive guarantee service up to 80 % of the vendors pre-estimated values. Therefore vendors will have the security of confirmed sale while retaining notre correspondant en belgique the benefit of selling at auction to the highest bidder. Michel Wittamer 404 A, Avenue Louise - 1050 Bruxelles advance on sale Tél. : +32 (2) 640 56 45 - Fax : +32 (2) 648 13 33 PIASA can advance up to 50 % of the estimated value [email protected] of property before the sale. For full details about these services call PIASA.

Pierre Emmanuel AUDAP Alexis VELLIET Henri-Pierre TEISSEDRE Delphine de COURTRY www. piasa.fr 5 rue Drouot 75009 Paris - Tél. : 33 (0) 1 53 34 10 10 - Fax : 33 (0) 1 53 34 10 11 - [email protected] - www.piasa.fr Piasa SA - Ventes volontaires aux enchères publiques - agrément n° 2001-020 2008 jEUDI 20 nOVEMbRE LETTRES ET MAnUSCRITS AUTOGRAPHES

HISTOIRE, bEAUx-ARTS, MUSIqUE, LITTéRATURE LETTRES ET MAnUSCRITS AUTOGRAPHES AUTOGRAPHES LETTRES ET MAnUSCRITS

ExPERT : THIERRY bODIn

Pierre Emmanuel AUDAP Alexis VELLIET Henri-Pierre TEISSEDRE Delphine de COURTRY

5 rue Drouot 75009 Paris - Tél. : 33 (0) 1 53 34 10 10 - Fax : 33 (0) 1 53 34 10 11 - [email protected] - www.piasa.fr PIASA SA - Ventes volontaires aux enchères publiques - agrément n° 2001-020 jEUDI 20 nOVEMbRE 2008 - DROUOT RICHELIEU