Camille, Camille, Camille
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La Compagnie Les Bacchantes présente CAMILLE, CAMILLE, CAMILLE Texte de Sophie JABÈS Adaptation scénique et mise en scène Marie MONTEGANI Avec Vanessa FONTE / Camille, élève de Rodin Nathalie BOUTEFEU / Camille, Statuaire Clémentine YELNIK / Camille, Internée Et la participation de Geneviève DANG dans le rôle du Messager Scénographie/ Élodie MONET - Costumes/ Françoise KLEIN - Lumières et vidéo/ Nicolas SIMONIN - Images Filmées/ Christophe CORDIER - Son/ Marianne PIERRÉ Coproductions Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National Contact / Compagnie Les BACCHANTES Marie MONTEGANI, metteure en scène, email : [email protected] / Mobile : 06.82.30.85.92 Isabelle CANALS, chargée de production, email : [email protected] / Mobile : 06.32.14.15.31 Delphine CECCATO, chargée de diffusion, email : [email protected] / Mobile : 06.74.09.01.67 Sommaire Camille, Camille, Camille, une invitation à découvrir Camille Claudel Introduction Synopsis de la pièce Intentions de mise en scène La vie et l'oeuvre de Camille Claudel L'enfance Camille, sculptrice Camille, statuaire Camille, internée Autour de Camille Claudel La polémique autour de l'internement Camille réclame « la liberté à grand cri » La réhabilitation Camille Claude et le Cinéma Passions et Inspirations Camille et Paul Camille et Rodin Camille et Debussy Conclusion Dates prévues de Camille, Camille, Camille Contacts Camille, Camille, Camille, une invitation à découvrir Camille Claudel Introduction Camille, Camille, Camille, comme un appel... Comment ne pas être bouleversé par Camille Claudel, femme libre et artiste de génie que l’abandon de Rodin, l’isolement et le manque de commandes poussèrent à la misère et au désespoir. Internée pendant trente ans, Camille Claudel fut inhumée dans une fosse commune, le carré n°10 dit « le carré des fous », rejoignant ainsi la liste des artistes maudits. Tel un cri, le texte Camille, Camille, Camille vient rappeler avec force la femme et l’artiste hors du commun qu’elle était au travers d'une écriture à la fois crue et poétique d'où surgissent trois visages, trois corps, incar- nant chacun Camille Claudel à un moment différent de sa vie ; trois voix qui nous supplient, nous heurtent et qui finissent par se rejoindre, par dialoguer avant de retourner à leur solitude. J'ai voulu que renaisse sur scène celle que l’on a cherché à museler, celle qui réclamait "la liberté à grand cri", liberté de créer, de sculpter, d’exister et poser la question de la place de l’artiste femme dans la société, au- jourd’hui. Synopsis de la pièce Camille, Camille, Camille, une tragédie d'aujourd'hui... La pièce de Sophie Jabès s’ouvre sur un monologue de Camille Claudel au seuil de sa mort, de Camille Claudel à l’asile de Montdevergues. Elle est à l’image de la vieille Clotho qu’elle avait sculptée des années auparavant et comme elle, Camille déroule le fil de ses pensées, le fil de sa vie mais dans un grand désordre et un délire paranoïaque. Le deuxième tableau nous projette dans l’atelier de Camille Claudel, quelques jours avant son internement. Elle s’apprête à détruire ses dernières créations, enfermée dans une solitude destructrice où elle devient la proie de délires psychotiques et obsessionnels sombrant peu à peu dans la folie. Elle réclame vengeance et maudit celui qui les a abandonnés elle et ses enfants, telle Médée. Dans le troisième tableau, on retrouve la jeune Camille Claudel. Elle est l’élève de M. Rodin, elle est heureuse. Elle semble déterminée dans son amour, sûre de son talent, prête à se mesurer au « Maître » et à se donner à lui. Puis on entend au loin, un Chœur qui pleure et plaint les malheurs des trois Camille, un Messager qui annonce des morts successives, et voilà qu’elles se rencontrent, qu’elles se reconnaissent, qu’elles se causent. De ces tentatives désespérées surgit le faible espoir d’échapper à leur destin. Pourtant chacune d’elle accomplira le sien. Intentions de mise en scène Je m’attacherai tout particulièrement à faire résonner ce chant à trois voix, à le mettre en mouvement afin que les comédiennes s’emparent de cette matière comme Camille s’appropriait la glaise, le marbre ou l’onyx. Des projections filmées de ses œuvres seront comme autant d’apparitions fantomatiques venant hanter le plateau et l’esprit des trois Camille. Des voix s’élèveront comme des mugissements à la hauteur des plaintes qu’elle a exprimées contre tous ceux qui l’ont abandonnée. Scénographie Un espace symbolisant aussi bien les ateliers successifs que Camille Claudel a occupés que sa chambre d’internement. Un sol en bois en forme d’îlot évoquant la solitude dans laquelle elle a été plongée, et puis, un banc, un socle, une chaise, éléments que l’on retrouve dans ses œuvres. Draps et voiles suspendus ; ils apparaissent au fur et à mesure créant l’idée d’enfermement. Un miroir servant d’écran où le messager et des images-vidéos seront projetées ; reflet de ses rêveries et de ses démons. La vidéo comme matière Un écran où apparaissent des images / images médicales, scanners, exploration de l’intérieur du corps hu- main, évocation du travail de Camille Claudel, le corps comme matière pour mieux explorer les profondeurs de l’âme / radiographies, évocation du corps de l’artiste, de celle qui ne s’alimente plus et s’enferme dans la soli- tude maladive d’une névrose / échographies, images de fœtus, symbole de l’enfant que Camille a dû renoncer à avoir et de celle qui ne fut jamais aimée par sa mère. Projection de parties filmées où les œuvres de Camille Claudel se font et se défont, viendront hanter l’esprit des trois Camille et envahir l’espace scénique / vision de corps qui marchent, de corps dansants qui se regrou- pent pour former le temps d’un instant, Sakountala, La Valse, L’Abandon, L’âge mûr ou encore La Vague, sym- bole des œuvres qui survivent à l’artiste malgré la destruction, l’isolement, l’internement / La musique comme contrepoint au texte et à l’image La musique, représentative des tourments de Camille / La musique comme symbole de l’émotion et de la puissance qui jaillissent de ses œuvres / symbole de son vertige et de sa passion pour Rodin / évocatrice de sa solitude / « La Mer », « Les pas dans la neige », « Clair de Lune », « L’après-midi d’un faune », ... Debussy, l’anticonformiste, l’impressionniste de la musique, l’inclassable, comme contrepoint à Camille / Je partirai de plusieurs œuvres de Debussy qui seront donnés à entendre dans leur version originale, jusqu’à les déstructurer pour n’arriver qu’à la ligne mélodique, l’ossature et enfin le silence, en contrepoint aux images projetées. La vie et l'oeuvre de Camille Claudel L'enfance 1864-1881 Camille Anastasia Kendall Maria Nicola Claudel est née dans l’humble village de Villeneuve-sur-Fère en Tardenois au cœur d’un triangle ayant pour sommets Soissons, Reims et Château-Thierry, le 8 décembre 1864, de Louis-Prosper Vivenne Claudel, conservateur des hypothèques, et de Louise-Athanaïse, née Cerveaux, fille du médecin et nièce du prêtre du village. La famille se fixe dans l’ancien presbytère qui jouxte l’église et le cimetière, puis dans la maison d’en face. Camille est la seconde d’une famille de quatre enfants. La mort de Charles-Henri, premier né du couple, décédé quinze jours après sa naissance, fait de Camille l’aînée d'une famille qui comptera deux autres naissances ; Louise, née le 26 février 1866, et de Paul, né le 6 Août 1868, futur poète et dramaturge. Camille Claudel à 20 ans par César D.R. Dès l’enfance, Camille pétrit la glaise avec un instinct farouche, fascinée par les monstres des rochers du Géyn, forêt voisine, où son frère, de façon prémonitoire, proscrit sa Violaine lépreuse de l’Annonce faite à Marie. En 1870, Louis-Prosper Claudel occupe son dernier poste comme receveur de l’enregistrement à Bar-le-Duc. Camille va à l’école chez les sœurs de la Doctrine Chrétienne. En 1876, Louis-Prosper est nommé conservateur des hypothèques à Nogent-sur-Seine. C’est une promotion et un avantage financier. A Nogent-sur-Seine, Camille reçut les leçons du sculpteur local Alfred Boucher et créa ses premières œuvres, toutes inspirées de conquérants héroïques comme Napoléon, Bismarck, David et Goliath ou encore des membres de sa famille comme ici, « Paul à 13 ans ou jeune Achille » (1881) et de mêmes de paysans. En 1881, à 17 ans, Camille entraîne sa famille à Paris pour sculpter, le père restant seul dans les villes avoisi- nantes où le fixait sa carrière de conservateur des hypothèques (Wassy-sur-Blaise, Rambouillet, Compiègne). Avec sa mère, sa sœur Louise, son frère Paul, elle habite au 135 bis, boulevard du Montparnasse de 1882 à 1886. Camille, sculptrice 1882-1892 Sous l’égide d’Alfred Boucher, Camille suit les cours de l’académie Colarossi et crée un atelier de sculpture avec des amies anglaises au 117 rue Notre-Dame-des-Champs. En 1883, Alfred Boucher part pour l’Italie et demande à son ami Rodin de le remplacer auprès de ses élèves. Auguste Rodin (1840 - 1917), de vingt-quatre ans plus âgé que Camille, est ébloui par sa beauté et sa précocité. Va naître alors entre les deux sculpteurs, malgré la distance de l’âge, une liaison sans précédent dans l’histoire de l’art : d’élève, Camille devient, dans l’atelier de Rodin, rue de l’Université, le modèle, la praticienne, l’amante et l’émule. Très vite la connivence puis la complicité artistique s'installent ; devant le génie de Camille, l'originalité de son talent et sa farouche volonté, Rodin ne résiste pas longtemps ; tel qu'il le dit lui- même : « Mademoiselle Claudel est devenue mon praticien le plus extraordinaire, je la consulte en toute choses ».