MINISTÈRE DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE ET SOLIDAIRE

Aléa sismique à

Passer du déni à une action volontaire dans la durée

Rapport n° 012485-01

établi par Bruno CINOTTI, Thierry GALIBERT et Gilles PIPIEN (coordonnateur)

Juillet 2019 P U B L I É Les auteurs attestent qu'aucun des éléments de leurs activités passées ou présentes n'a affecté leur impartialité dans la rédaction de ce rapport

Statut de communication

Préparatoire à une décision administrative

Non communicable

Communicable (données confidentielles occultées)

Communicable

PUBLIÉ Sommaire

Synthèse...... 4

Liste des recommandations...... 6

Introduction...... 8

1. Un aléa bien connu des scientifiques, pour un enjeu d'importance national...... 9 1.1. Un aléa sismique aggravé par des conditions géologiques locales :...... 9 1.2. De nombreux acteurs scientifiques de haut niveau, des productions de qualité, mais un manque de synthèse opérationnelle et une communication encore dispersée...... 13 1.3. Une importante vulnérabilité, aggravée par le contexte de "presqu’île” de l'agglomération niçoise...... 15 1.4. Des conséquences humaines importantes...... 16 1.5. Un coût financier énorme, in fine à la charge de l’État, à mettre en regard d’une économie locale prospère...... 16 1.6. Des enseignements des récents séismes en Italie...... 19

2. Des actions à mener bien identifiées, mais pour la plupart non mises en œuvre ...... 21 2.1. De nombreuses études ont permis d’identifier très tôt les actions à mener...... 21 2.2. Une mobilisation récente des services de l’État...... 22 2.2.1. La stratégie régionale (2015)...... 23 2.2.2. Le plan d’action départemental (2017)...... 24 2.2.3. Le plan de prévention des risques sismiques -PPRS- (Nice, approuvé le 29 janvier 2019)...... 25 2.3. D'autres actions engagées...... 27 2.3.1. La sécurisation des implantations du SDIS...... 27 2.3.2. Le maillage du réseau de transport d’électricité (RTE)...... 28 2.3.3. Le repérage des actions à mener sur les immeubles État...... 29 2.3.4. Les collectivités territoriales...... 31 2.3.5. Les établissements de santé...... 33 2.3.6. La direction générale de l’aviation civile (DGAC) et le concessionnaire de l’aéroport...... 35

3. Prendre conscience que l’on peut agir pour assurer la résilience des fonctions de base...... 37 3.1. Sécuriser les infrastructures terrestres stratégiques et prévoir des alternatives...... 37

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PUBLIÉ 3.2. Sécuriser les bâtiments stratégiques et de catégories IV...... 39 3.2.1. Le patrimoine de l’État...... 39 3.2.2. Le patrimoine des collectivités territoriales...... 40 3.3. Durcir les réseaux...... 42 3.4. Assurer la résilience des principaux bâtiments privés et immeubles de logements..44 3.5. Se donner les moyens de gestion de la crise...... 47

4. Vers un plan d’actions locales coordonnées...... 50 4.1. Une gouvernance locale partagée...... 50 4.2. Investir "sans regret", car avec une rentabilité plus large...... 51 4.3. Vers un plan d’actions locales coordonnées, à accompagner par un effort national..52 4.4. Une communication adaptée...... 54

Conclusion...... 56

Annexes...... 57

1. Lettre de commande...... 59

2. Note CGEDD de mars 2018 « aléa séisme à Nice »...... 61 2.1. Lettre signée par la Vice-Présidente du CGEDD...... 61 2.2. Note du collège risques...... 62

3. Note GEOAZUR : séisme à Nice ? Éléments de compréhension globale...... 69

4. Rapport GEMGEP 2005 / extraits / plan d’actions...... 73

5. Note technique du BRGM (juillet 2018)...... 80

6. Note GEOAZUR sur la plateforme aéroportuaire...... 112

7. Note AFPS : séisme en Italie...... 117

8. Lettre de la ministre en charge des risques au préfet des Alpes-Maritimes en novembre 2016...... 131

9. Courrier du préfet aux collectivités territoriales décembre 2016...... 132

10. Note AFPS sur instrumentation...... 133

11. Actions menées par Nice et la Métropole NCA face au risque sismique...... 147

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PUBLIÉ 12. Plan d’actions NCA face au risque sismique...... 151

13. L’embouchure du et les infrastructures de franchissement du fleuve....153

14. Éléments de coûts sur les conséquences du cyclone IRMA...... 156

15. Courrier du préfet de région PACA à la DIE, juin 2019...... 157

16. Liste des personnes rencontrées...... 159

17. Glossaire des sigles et acronymes...... 166

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PUBLIÉ Synthèse

Nice est la seule agglomération de métropolitaine de plus d’un million d’habitants exposée au niveau moyen d’aléa sismique. Le BRGM a réalisé une étude en 2018, qui conclut que, dans le pire scénario, il faudrait s’attendre à plus de 2 500 morts et près de 200 000 sans-abris.

La prévention d’un séisme à Nice est donc un enjeu national.

Un rapport (« GEMGEP1 » 2005) a synthétisé le repérage de secteurs où les effets d’amplification dus aux caractéristiques des sols sont importants et participent à l’importance des destructions, notamment de bâtiments. La géologie ainsi que le relief du territoire le rendent sensible également à des mouvements de terrain et des chutes de blocs. Par ailleurs, l’étroitesse du plateau continental induit un risque de tsunami en cas de survenue d’un séisme en mer.

Grâce à des nombreuses études d’organismes spécialisés (bureau de recherches géologiques et minières -BRGM-, centre d'études sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement -CEREMA-, institut français des sciences et technologies des transports, de l'aménagement et des réseaux -IFFSTAR-, etc.) et à un environnement de chercheurs de haut niveau à l’université de Nice (le tout insuffisamment coordonné d’ailleurs), le croisement de la connaissance de l’aléa et de la vulnérabilité permet de disposer d’un ensemble d’éléments de diagnostic et d’actualiser un dispositif à moyen terme de réduction de la vulnérabilité de ce territoire.

L’implantation géographique de Nice la rend particulièrement sensible au maintien des axes de communication, surtout avec le reste de la France métropolitaine : on peut parler d’ « effet presqu’ile ». Dans ce cadre, la mission a identifié trois points majeurs dont la vulnérabilité doit être réduite le plus possible :

• les trois ouvrages de franchissement routier du fleuve Var ;

• la plateforme aéroportuaire ;

• le réseau d’alimentation électrique. À partir d’éléments d’évaluation et de comparaison, la mission considère qu’on peut estimer grossièrement qu’un séisme de type 1887 à Nice amènerait l’État à devoir mobiliser, en urgence, au moins de l’ordre de 14 à 29 G€. À ces coûts, il faudrait rajouter le coût des opérations de secours, les dommages aux personnes (assurance décès et coûts pour la sécurité sociale) et le soutien de l’activité économique.

La survenue récente de séismes en Italie, liés au même rapprochement des plaques Europe-Asie, doit être pris en compte pour rappeler que le risque de tels événements à Nice est certain, seule son occurrence temporelle est inconnue.

Malgré ces enjeux et de nombreuses études, dont plus récemment des diagnostics de vulnérabilité de bâtiments, notamment de l’État, du Conseil départemental, du service départemental d’incendie et de secours (SDIS), de la Métropole Nice Côte d’Azur (NCA) ou du CHU, peu d’actions ont été entreprises. Le rapport GEMGEP précité et la stratégie régionale adoptée en comité d’action régional (CAR) en 2015 n’ont pas reçu de suites significatives. La mission s’interroge sur l’absence d’actions concrètes de prévention, alors qu’elles sont d’un coût relativement faible, tant au regard des dépenses après catastrophe que de la richesse économique incontestable de ce territoire.

1 GEMEP : Groupe d'études et de propositions pour la prévention du risque sismique.

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PUBLIÉ Il est heureux que le préfet des Alpes-Maritimes ait engagé un plan départemental de prévention dès 2017, puis approuvé, début 2019, un plan de prévention du risque sismique (PPRS) sur Nice et un plan ORSEC dédié.

Malgré l’effet de sidération que peut produire l’affichage des conséquences d’un séisme qui semblent démesurées et l’impossibilité de diminuer l’aléa et de construire des dispositifs d’alerte, il est possible de prévenir ses conséquences efficacement en amont, en sécurisant les infrastructures stratégiques et les bâtiments de catégorie IV2 (à commencer par ceux de l’État) et en durcissant les réseaux d’énergie, d’eau et de télécommunication. Il est temps d’en prendre effectivement conscience et de mettre en place les mesures nécessaires. Cette action volontaire devra s'inscrire dans la durée, sur une période de dix ans en priorisant les mises en œuvre des actions.

Au-delà de premières actions esquissées ou engagées, le territoire vulnérable de la conurbation de Nice doit s’engager dans des actions concrètes et coordonnées. Ceci suppose :

• une coordination, donc une gouvernance locale partagée, par exemple via un comité de pilotage coprésidé par le préfet et le président de la Métropole Nice Côte d’Azur (NCA) ;

• une stratégie « sans regret », en inscrivant les investissements parasismiques dans des programmes plus larges ;

• une planification pluriannuelle, fondée sur deux piliers : un programme prioritaire de durcissement du patrimoine immobilier de l’État, un programme d’actions de prévention du risque sismique (« PAPRIS ») porté par les collectivités territoriales ;

• une sensibilisation renforcée, avec une communication adaptée, tant vers les professionnels que vers le grand public, pour sortir du déni dans une démarche de vigilance active. Face à l’enjeu national de la prévention d’un séisme à Nice, aux conséquences potentielles catastrophiques, il importe de mobiliser la solidarité nationale via le fonds de prévention des risques naturels majeurs (FPRNM), en soutien aux actions nationales et locales coordonnées indispensables afin d'accompagner chacun des acteurs en responsabilité pour obtenir une réduction rapide de la vulnérabilité.

2 Bâtiment dont le fonctionnement est primordial pour la sécurité civile, pour la défense ou pour le maintient de l’ordre (arrêté modifié du 22 octobre 2010).

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PUBLIÉ Liste des recommandations Pages

RECOMMANDATIONS AUX PRÉFETS DES ALPES MARITIMES ET DE PACA

Préfet des Alpes-Maritimes : mettre en place un comité scientifique, co-animé par la direction régionale de l’environnement de l’aménagement et du logement PACA -DREAL PACA- et la direction départementale des territoires et de la mer des Alpes-Maritimes -DDTM 06-, réunissant l’ensemble des organismes scientifiques et techniques 14 compétents, et se dotant, au plus tard en 2020, d’un programme de travail pluriannuel coordonné des études et recherches.

Préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur : réaliser un bilan global du cadre régional d’actions pour la prévention du risque sismique, pour vérifier l’effectivité de la réalisation des actions prévues, identifier les difficultés rencontrées et en déduire la 24 poursuite, les modifications ou l’abandon de la mise en œuvre d’un tel cadre.

Préfet des Alpes-Maritimes : sécuriser en priorité et d’urgence les franchissements du Var. 39

Préfet des Alpes-Maritimes : mettre en œuvre l’arrêté ministériel du 12 janvier 2007 et constituer un groupe de travail avec l’ensemble des opérateurs de télécommunication (TDF et opérateurs de téléphonie) pour définir les priorités de durcissement des réseaux de télécommunications vis-à-vis du risque sismique en raisonnant selon le 44 principe de fonctionnalité des réseaux. Associer Enedis pour la définition du maintien d’alimentation électrique des différents sites indispensables au maintien du réseau de télécommunication.

Préfet des Alpes-Maritimes : en liaison avec la DGALN, informer, sensibiliser et former tous les professionnels, éventuellement via l’observatoire de l’immobilier et l’agence pour la qualité de la construction, dans l’optique qu'à l'avenir ces actions soient portées 45 par les acteurs professionnels (ordres, corporations, etc.).

Préfet des Alpes-Maritimes : en liaison avc la DGPR et la DGALN : lancer une action de diagnostics de vulnérabilité des bâtiments d’habitation collective et hôteliers, dans un objectif de porter à connaissance du public et pour inciter chaque propriétaire à réduire 47 cette vulnérabilité.

Préfet des Alpes-Maritimes : suite à l'identification des itinéraires stratégiques, mettre en œuvre de manière prioritaire et urgente la sécurisation des équipements et sécuriser en priorité et en urgence les équipements et infrastructures nécessaires à la gestion de 49 la crise.

Préfet des Alpes-Maritimes : constituer et réunir de manière régulière un comité de pilotage ouvert, coprésidé par le préfet avec le président de la Métropole Nice Côte 51 d’Azur -NCA-.

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PUBLIÉ Préfet des Alpes-Maritimes : en liaison avec la direction générale de la prévention des risques -DGPR- et la Secrétaire générale du ministère, maintenir les ressources humaines nécessaires à la poursuite d’une animation sérieuse de la prévention d’un 51 séisme à Nice.

Préfet des Alpes-maritimes : en liaison avec la chambre régionale des comptes, s'assurer, lors du contrôle de légalité des budgets des collectivités et de leurs établissements publics, qu’ils provisionnent chaque année dans les comptes, comme devraient le faire tous les détenteurs de biens immobiliers, les travaux de réduction de 52 vulnérabilité des biens au risque sismique, soit une provision de l'ordre de 1 % de la valeur de reconstruction des biens concernés, afin de constituer une réserve financière pour reconstruire après un séisme."

RECOMMANDATIONS AUX ADMINISTRATIONS CENTRALES

DGALN : engager une réflexion en vue de mettre en place, comme cela a été fait pour le contrôle technique des véhicules à moteur, un dispositif de contrôle de la qualité parasismique des constructions par des professionnels agréés du secteur privé, afin de 45 réserver au contrôle de deuxième niveau la compétence des contrôleurs publics sur le parasismique et les effectifs dédiés

DGPR : en liaison avec la DGALN / DHUP, examiner la possibilité de créer une obligation de diagnostic de vulnérabilité au séisme, avant toute transaction immobilière dans les 46 communes où a été prescrit un PPRS.

DGPR en liaison avec la direction de l’immobilier de l’État -DIE- : financer le programme régional de durcissement parasismique du patrimoine immobilier de l’État à Nice eu égard à la priorité nationale de la prévention d’un séisme à Nice et au rôle exemplaire 53 que doit avoir l’État.

DGPR : soutenir le financement du programme d’actions pour la prévention d’un séisme -PAPRIS- préparé par le préfet et les collectivités territoriales des Alpes Maritimes, via le 54 fonds de prévention des risques naturels majeurs -FPRNM-.

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PUBLIÉ Introduction

La vice-présidente du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) a transmis au directeur général de la prévention des risques (DGPR) le 1er mars 2018 (annexe 2), une note mettant en évidence les enjeux particuliers du territoire de l’agglomération niçoise au regard de l’aléa sismique. Elle insiste sur la résilience très limitée de ce territoire, compte tenu notamment de la sensibilité de nombreuses infrastructures et de nombreux bâtiments indispensables à la gestion de crise. En retour, le DGPR a demandé au CGEDD, par courrier du 31 juillet 2018 (annexe 1), de conduire une mission pour faire le point avec les acteurs locaux des actions de réduction de vulnérabilité déjà entreprises et souhaitables en vue de favoriser leur mobilisation par un rappel de leurs responsabilités et de l’ampleur des dommages liés à l’inaction. Ceci permettra de proposer un plan d’actions locales multi-partenarial pour un travail volontaire dans la durée.

La mission a travaillé en liaison avec Serge Arnaud, ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts, qui suit le plan séisme Antilles et s’est appuyée sur des éléments techniques et scientifiques apportés par le centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (CEREMA), le bureau de recherche géologique et minière (BRGM) et le réseau de chercheurs de l’université de Nice-Côte d’Azur, « GEOAZUR », et sur une mobilisation de l’association française de génie parasismique (AFPS).

En liaison avec le préfet des Alpes-Maritimes, la mission a arrêté la liste des rencontres et contacts à prévoir localement (annexe 16).

Les rencontres et contacts ont eu pour objet d’une part de vérifier la prise de conscience des acteurs, et, d’autre part, de faire le point des études, recherches, procédures, actions existantes ou projetées, d’échanger sur les dispositions complémentaires envisageables et les conditions de leur réussite, etc. En particulier, la mission s’est attachée à identifier avec chacun des acteurs l’état de la prise en compte du risque sismique, la liste de ses actions de réduction de vulnérabilité, déjà engagées et en cours. Ces différents constats ont permis de dégager des pistes d’amélioration, en matière de réduction de la vulnérabilité vis-à-vis du risque sismique, proposées par chacun des acteurs dans son champ de compétence.

Le présent rapport a été soumis pour avis contradictoire au préfet des Alpes Maritimes, au directeur général de l’aménagement du logement et de la nature, au directeur de l’habitat, de l’urbanisme et des paysages (DGALN, DHUP) et au DGPR. Il a été présenté le 3 juillet 2019 au nouveau préfet récemment entré en fonction. La mission tient à remercier particulièrement les équipes de la direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) des Alpes-Maritimes et de la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement de Provence-Alpes-Côte d’Azur (DREAL PACA) pour l’organisation des rencontres locales, ainsi que les scientifiques, en particulier de GEOAZUR et de l’association française de génie parasismique (AFPS), qui ont produit diverses notes précises et éclairantes.

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PUBLIÉ 1. Un aléa bien connu des scientifiques, pour un enjeu d'importance national

1.1. Un aléa sismique aggravé par des conditions géologiques locales3 :

À l’échelle du globe terrestre, la localisation des séismes d’origine tectonique se situe principalement sur ou autour des zones de limites de plaques tectoniques. La figure ci-dessous indique la position des séismes de magnitude supérieure à 5 durant un an.

Cartographie mondiale des séismes (source : Géoazur)

Chaque point représente un séisme (ici, l’année 2013, mais il y a peu de variations d’une année à l’autre). Les couleurs indiquent les magnitudes. Les traits noirs pointillés représentent les limites de plaques tectoniques dont la plupart sont couvertes par les symboles des séismes.

3 La présente mission a pris en compte de nombreuses études et notes techniques dont celle de juillet 2018 du BRGM (« réévaluation du risque sismique dans les Alpes-Maritimes »), et celle transmise à la mission par GEOAZUR (Françoise Courboulex, directrice de recherche à l’université Nice-Côte d’Azur : voir annexe 3).

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PUBLIÉ En France, le zonage de l’aléa sismique a été revu et est en vigueur depuis le 1 er mai 2011. Il est issu d’une évaluation probabiliste de l’aléa sismique et a remplacé le zonage de 1991 qui était lui issu d’une évaluation empirico-statistique.

Zonage sismique réglementaire (Source DGALN)

Le bassin méditerranéen est le lieu de rencontre de deux grandes plaques tectoniques : Afrique et Eurasie. Au cours des 60 derniers millions d'années, la convergence de ces deux plaques a entraîné la formation de la chaîne des Alpes. Durant les derniers millions d'années, la frontière entre ces deux plaques s'est déplacée vers le sud et elle passe maintenant au niveau des chaînes du Maghreb, de la Sicile et de la Calabre. Actuellement, le sud de la France est donc éloigné de la frontière de plaques mais subit néanmoins les contrecoups de cette convergence comme le montre la figure présentant la sismicité de la zone des Alpes-aritimes et du bassin Ligure ci-dessous.

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PUBLIÉ Distribution de la sismicité instrumentale enregistrée de 1980 à 2016. Chaque point correspond à la localisation d’un séisme de magnitude supérieure à 2. Localisation des 2 séismes historiques majeurs de la région en 1564 et 1887 (magnitude 6.5 à 6.9, Larroque et al, 2012). Attention, la localisation du séisme de 1564 est très approximative - (source Géoazur).

Les séismes se produisant dans le Sud-Est de la France résultent de la réactivation de certaines des nombreuses failles qui se sont formées dans le passé géologique lors de l’édification de la chaîne des Alpes. L'observation des séismes par les réseaux de sismomètres montre qu’ils ont une magnitude le plus souvent modérée (inférieure à 6). Cependant le foyer de ces séismes (zone d'initiation de la rupture) est peu profond (~10 km) et en conséquence, l'énergie transportée par les ondes est peu atténuée avant d'atteindre la surface, ce qui peut entraîner un niveau de vibrations suffisant pour occasionner des destructions.

De plus, l'analyse des séismes historiques a permis de montrer que certains séismes, rares, peuvent atteindre des magnitudes supérieures à 6,5 aussi bien à terre qu’en mer (en 1564 et en 1887 par exemple) et causer des dégâts très importants. Le séisme Ligure du 23 février 1887, d’une intensité estimée à 6,4 dont l’épicentre était situé dans le Golfe de Gênes à proximité de la frontière franco- italienne a été ressenti jusqu’à 600 km de distance et avait provoqué des dégâts notables de Nice à et dans tout l’arrière-pays des actuelles Alpes-Maritimes ;

Pour la région PACA, le zonage sismique réglementaire souligne que de nombreuses communes sont concernées par ce risque. Cela signifie que les constructions doivent y respecter certaines prescriptions particulières du code de la construction et de l'habitation 4.

4 Décret no 2010-1255 du 22 octobre 2010 portant délimitation des zones de sismicité du territoire français.

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PUBLIÉ Zoom de la carte réglementaire (source DREAL PACA)

Le croisement de la connaissance de l’aléa et de la vulnérabilité permet de voir que Nice est la seule agglomération de France métropolitaine de plus d’un million d’habitants exposée au niveau moyen d’aléa sismique.

Le rapport GEMGEP, présenté aux acteurs publics le 7 avril 2005 (annexe 4), a permis d’y faire connaître l’aléa et la vulnérabilité de façon fine. La traduction de l’aléa sismique sur le territoire en fonction de la lithologie a ainsi permis d’identifier des secteurs où les effets d’amplification dus aux caractéristiques des sols (remplissage alluvial notamment) sont importants et participent à l’importance des destructions, notamment de bâtiments. La connaissance de l’effet de la structure des sols sur l’impact auquel seraient confrontés les bâtiments et infrastructures a, depuis, été complétée par des études qui ont permis de traduire l’aléa en microzonage, grâce à la connaissance de la lithologie de la commune. La géologie ainsi que le relief du territoire le rendent sensible également à des mouvements de terrain et des chutes de blocs. Par ailleurs l’étroitesse du plateau continental induit un risque de tsunami en cas de survenue d’un séisme.

Sur ces bases, la vulnérabilité a été précisée à partir d’une délimitation de vingt-sept secteurs homogènes pour le bâti sur la commune de Nice.

Nice est concernée directement par un aléa sismique potentiel connu dans son ampleur et dans ses conséquences prévisibles. La survenue de cet aléa est certaine mais imprévisible dans sa date d’occurrence, et ne peut être traité par des mesures de protection qui permettraient de diminuer sa puissance (à l’inverse de l’aléa inondation, par exemple).

L’importance des dégâts, tant en matière de vies humaines que de destructions matérielles, l’impossibilité d’anticiper, même sur un temps court, et de se protéger contre l’aléa semblent avoir conduit à ne pas prendre de dispositions particulières consécutivement à l’étude GEMGEP qui, pourtant, contenait des propositions pertinentes de réduction de vulnérabilité.

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PUBLIÉ 1.2. De nombreux acteurs scientifiques de haut niveau, des productions de qualité, mais un manque de synthèse opérationnelle et une communication encore dispersée

La mission a constaté la richesse du potentiel d’expertise scientifique et technique du territoire où se concentrent notamment des structures telles que GEOAZUR5, la direction régionale du bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) et la direction territoriale du CEREMA. L’institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux (IFFSTAR) et le BRGM national apportent également des contributions aux travaux conduits. On doit également signaler le rôle que joue l’association française de génie parasismique (AFPS) sur cette thématique.

GEOAZUR assure le suivi du réseau d’observation de la sismicité du sud de la France qui a démarré dans les années 1970 et est inséré dans le réseau national RESIF (Réseau Sismologique Français). Il est cofinancé par le centre national de la recherche scientifique -CNRS- (Institut national des sciences de l'univers -INSU-), le conseil départemental 06 et, sur certains types d'instruments, le MTES, en lien avec un projet financé par l’agence nationale pour la recherche -ANR- (projet qui se termine l'année prochaine). Ce réseau s’est densifié et compte aujourd’hui une quarantaine de stations sur PACA / Corse, dont vingt-cinq dans les Alpes-Maritimes.

Les données enregistrées en continu sont récupérées via internet (fragilité de ce type de liaison, en particulier en cas de séisme : ci-dessous 3.3) et liaison satellitaire (trois stations sur financement CEA, en lien avec le centre national d’alerte tsunami -CENALT-) par un laboratoire de l’université Géoazur sur Sophia-Antipolis, avec transmission à des centres nationaux (dont Strasbourg, au centre national de sismologie français) et internationaux. Ce dispositif permet de donner rapidement des informations (épicentre, hypocentre, magnitude, type de mouvements de failles pour anticipation éventuelle des répliques, production d'une carte de vibrations du sol sur l'impact, carte en accélération et intensité). Toutefois Geoazur, contrairement au commissariat à l’énergie atomique -CEA- qui gère le CENALT, ne dispose pas de personnels d’astreinte.

GEOAZUR assure également une fonction de vulgarisation de l’information dans le cadre d’un observatoire en ciblant des élèves du secondaire et de licence.

Le B RGM dispose d’une quinzaine de cadres dédiés à la thématique sismique, essentiellement basés au siège d’Orléans, sans avoir fait le choix d’une localisation niçoise. Le souhait exprimé par la direction régionale étant de se renforcer en compétences sur l’enjeu sismique, un recrutement est prévu en 2019 en lien avec les demandes de la direction départementale des territoires et de la mer -DDTM 06-, de façon à conforter son rôle d’appui auprès des services de l’État et les collectivités territoriales. Actuellement, le BRGM reçoit des demandes de la DDTM 06, mais sous forme ponctuelle et limitée financièrement, ce qui rend difficile une réponse globale.

Au niveau national un contrat d’objectif et de performance (COP) sur cinq ans est en cours de finalisation. Un comité régional de programmation associe les partenaires dont le rôle est d’assurer la déclinaison de la feuille de route nationale selon les enjeux qu’il identifie.

Le CEREMA (direction territoriale Méditerranée / DTer MED) réalise des études à la demande de l’État ou des collectivités territoriales, notamment sur l’instrumentation de plusieurs ouvrages d’art pour calibrer la méthode (en cours sur le pont Napoléon III et le franchissement du Var par la

5 GEOAZUR est une unité mixte de recherche (UMR) de l’université de Nice-Côte d’Azur (UCA) du centre national de recherche scientifique (CRNS) et de l’institut de recherche et de développement (IRD), focalisée sur les sciences de la terre et de l’univers proche. Environ trente équivalent-temps-plein (ETP) travaillent sur les séismes avec des aspects recherche, modélisation, observation, réseaux de surveillance en France et dans le monde.

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PUBLIÉ M2602bis. Il a établi un microzonage sur Nice en 2007 qui a servi à l’élaboration du PPRS de Nice et travaille, en collaboration avec le BRGM, sur le microzonage de Saint-Laurent-du-Var6.

Le CEREMA et GEOAZUR ont participé à l’exercice Richter de 2016.

L’IFFSTAR dispose d’une équipe séisme7 et a mis en place le réseau accélérémétrique permanent en lien avec le BRGM, le CEA, l’IRSN et des universités. Il conduit des travaux de géotechnique sismique (avec trois sites sous surveillance dont Nice) mais également de vulnérabilité sismique des bâtiments et des ouvrages avec un suivi dans le temps. Dans cette optique, la mise en place d’instrumentation est un bon outil pour évaluer un endommagement possible des ouvrages. L’IFFSTAR a indiqué à la mission souhaiter faire de Nice un site pilote.

Bien que ce ne soit pas un opérateur de l’État stricto sensu mais une association, on ne peut pas ignorer la qualité des travaux conduits par l’association française de génie parasismique / AFPS8, notamment dans le domaine du retour d’expérience post-Amatrice, mais aussi dans son rôle dans la vulgarisation et l’information.

Les différentes entités existantes travaillent parfois ensemble sur certains projets, mais sans que la mission ait pu constater de réelle coordination, synergie ou programme de travail partagé.

Compte tenu de l’ampleur des travaux à conduire dans les différents secteurs d’activités, il serait judicieux de réunir les différentes structures sur un programme de travail pluriannuel. Un premier exemple, entre BRGM et CEREMA pourrait être de conduire une réflexion sur l’organisation la plus pertinente possible pour aboutir à la définition des différents plans de prévention des risques sismiques -PPRS- qui restent à réaliser. De la même façon un travail conjoint pourrait être organisé sur l’instrumentation des bâtiments et des ouvrages et d’interprétation des résultats entre IFFSTAR, le CEREMA et GEOAZUR et un travail commun de communication entre GEOAZUR et l’association française du génie parasismique -AFPS-.

L’enjeu commun devrait être de mieux se coordonner, en liaison avec les services de l’État (direction régionale de l’environnement de l’aménagement et du logement -DREAL- et DDTM) qui pourraient ainsi être en situation de construire un projet scientifique et technique global pour accompagner la nécessaire mobilisation des différents acteurs du territoire.

Recommandation 1. Préfet des Alpes-Maritimes : mettre en place un comité scientifique, co-animé par la direction régionale de l’environnement de l’aménagement et du logement PACA -DREAL PACA- et la direction départementale des territoires et de la mer des Alpes- Maritimes -DDTM 06-, réunissant l’ensemble des organismes scientifiques et techniques compétents, et se dotant, au plus tard en 2020, d’un programme de travail pluriannuel coordonné des études et recherches.

6 Les rôles seront inversés pour Menton.

7 de huit personnes basées à Grenoble, Marne-la-Vallée et Nantes à l’institut des sciences et de la terre.

8 Voir : http://www.afps-seisme.org/

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PUBLIÉ 1.3. Une importante vulnérabilité, aggravée par le contexte de "presqu’île” de l'agglomération niçoise

L’implantation géographique de Nice la rend particulièrement sensible au maintien des axes de communication, avec l’Italie d’une part, avec le reste de la France métropolitaine d’autre part. On peut parler « d’effet presqu’île ». Si ce maintien est nécessaire, en temps normal, à la vie économique de l’agglomération, il devient indispensable en cas de crise sismique de façon à pouvoir gérer au mieux les relations avec le reste du territoire ne serait-ce que pour une organisation la plus efficace possible des secours et pour garder des capacités d’évacuation des populations sinistrées, en cas de besoin. Il est également nécessaire pour permettre un retour à la vie « normale » le plus rapide possible, de façon à ne pas entraver les opérations de reconstruction ni obérer durablement la capacité de l’agglomération à retrouver une activité économique et sociale.

Dans ce cadre, la mission a identifié trois points majeurs dont la vulnérabilité doit être réduite le plus possible :

• Parmi les trois ouvrages de franchissement routier du fleuve Var, deux sont vulnérables : l’A8 et le pont Napoléon III, celui-ci étant en outre le seul point de franchissement ferroviaire.

• La plateforme aéroportuaire est construite en remblai sur le plateau continental.

• Le réseau d’alimentation électrique.

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PUBLIÉ 1.4. Des conséquences humaines importantes

Le BRGM a réalisé, à la demande de la direction départementale des territoires et de la mer, une étude en 20189 comprenant notamment une évaluation des dommages potentiels sur les personnes pour une série de séismes plausibles. Huit scénarios de séisme ont été étudiés avec des caractéristiques similaires (magnitude de 6,2 et profondeur de 5 km), la différence entre les différents scénarios étant la localisation de l’épicentre (sept à terre et un en mer). Le travail a été fait, pour la commune de Nice, en utilisant les données relatives au microzonage et la détermination de vingt-secteurs présentant des caractéristiques homogènes en termes de bâti.

Localisation des huit épicentres des séismes de scénario retenus

L’évaluation a pris en compte les variations saisonnières de population de la ville de Nice, en différenciant les taux d’occupation nocturnes et diurnes des logements.

La mission constate que, dans le pire scénario (séisme d’été, de nuit avec épicentre à Aspremont), l’étude conduit à plus de 2 500 morts et près de 200 000 sans-abris pour le département des Alpes-Maritimes10.

Ces chiffres s’inscrivent dans l’ordre de grandeur de l’extrapolation empirique qui pourrait être faite à partir des séismes italiens récents (ci-dessous 1.6 et annexe 7) de l‘Aquila (2007) et d’Amatrice (2016).

1.5. Un coût financier énorme, in fine à la charge de l’État, à mettre en regard d’une économie locale prospère

L’application des normes parasismiques dans la construction des bâtiments et des infrastructures a suivi l’évolution de la réglementation. De fait, une part importante du bâti serait vulnérable, n’a pas été construit en application des normes parasismiques les plus récentes. Ce point est mis en évidence par la modélisation des dégâts consécutifs à un séisme du type de celui de 1887 dans le travail effectué par la Caisse centrale de réassurance (CCR). Le bilan11 de la caisse centrale de

9 BRGM/RP-022018-FR de Juillet 2018 intitulée « ré-évaluation du risque sismique dans les Alpes-Maritimes. Note technique révisée » : voir annexe 5

10 Pour la commune de Nice, les chiffres sont de 2438 morts et 169 700 sans-abris.

11 Voir : https://catastrophes-naturelles.ccr.fr/-/les-catastrophes-naturelles-en-france-bilan-1982-2016

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PUBLIÉ réassurance 1986-2016 sur les conséquences des risques naturels met en évidence le séisme à Nice comme le second risque en France en termes de conséquences économiques et, chiffre les dommages (aux seuls biens privés couverts par les assurances au titre du régime des catastrophes naturelles, dit « cat nat ») entre 11 et 14 milliards d’euros.

À ce chiffrage devrait être rajouté, pour évaluer le coût global de la catastrophe, le coût de la destruction des biens des collectivités locales (infrastructures notamment, mais aussi bâtiments dont elles sont propriétaires) et ceux de l’État. Le constat fait lors des évaluations des dégâts des biens suite à des événements climatiques ou géologiques très importants du type tempête Irma ou séismes italiens conduit la mission à considérer que ce coût est équivalent à celui observé sur les biens privés.

Cette vulnérabilité concerne de fait les bâtiments d’habitation collectifs et individuels mais également le bâti d’équipements privés ou publics bâti plus structurel (lycées, collèges, hôpitaux, hôtels, commerces, industries). Le bâti de catégorie IV, indispensable à la gestion d’une crise éventuelle n’échappe pas à ce constat.

La mission estime que les conséquences d’un séisme à Nice générerait un coût global de 14 à 29 milliards d’euro pour l’État.

En cas de reproduction à Nice d’un séisme12 de type 1887 entraînant des dégâts importants aux (i) biens assurés (privés et publics) et aux (ii) biens publics non assurés des collectivités territoriales13, l’État se verra amené, par un mécanisme complexe d’assurance et de réassurance propre aux risques naturels, à mobiliser les fonds correspondants sur deux ou trois exercices budgétaires.

Les ordres de grandeur de ces enjeux financiers et l’intervention de l’État se détaillent comme suit :

• (i) Biens assurés : la Caisse centrale de réassurance (CCR), dans son bilan 1982/2016 des catastrophes naturelleS estime le coût assuré actualisé (en euros en 2015) d’un séisme à Nice du type 1887 entre 11 à 14 milliards d’euros (G€). Pour les dommages matériels causés par les risques naturels les compagnies d’assurances peuvent être amenées, face à un tel niveau d’engagement à se retourner vers la caisse centrale de réassurance (CCR), qui pourrait dès lors mobiliser jusqu’à 90 % de ses réserves. Ces dernières sont actuellement de l’ordre de 4,5 G€ : la CCR pourrait donc apporter un peu plus de 4 G€. Au-delà, c’est l’État qui intervient : en l’occurrence, la charge résiduelle pour l’État serait de l’ordre de 7 à 10 G€.

• (ii) Biens des collectivités locales : sont ainsi considérés les infrastructures (voiries, ouvrages d’art, etc.) et certains équipements publics des collectivités territoriales (communes, établissement public de coopération intercommunale -EPCI-, conseils départementaux). Les expériences passées (séisme italiens notamment) montrent que le montant des estimations atteint, en général, au moins celui des coûts assurés évoqués ci-dessus. Par conséquent, il pourrait être estimé, à ce stade, qu’un séisme de type 1887 provoquerait à Nice des dégâts directs aux biens publics non assurables de l’ordre de 11 à 14 G€. L’État, après catastrophe (et donc au-delà de ses interventions d’urgences), mobilise, au titre de la solidarité nationale envers les collectivités territoriales (direction générale des collectivités locales -DGCL-,

12 Le scénario sismique étudié s’inspire du séisme Ligure du 23 février 1887 dont l’épicentre était situé dans le Golfe de Gênes à proximité de la frontière franco-italienne. Ce séisme avait été ressenti jusqu’à 600 km de distance et avait provoqué des dégâts notables de Nice à Menton et dans tout l’arrière-pays des actuelles Alpes-Maritimes. Son intensité macrosismique est estimée à VIII-IX (MSK 64) pour les communes françaises. Il s’agit d’un scénario qui fait référence et a été utilisé dans le cadre de l’étude RISK-UE finalisée en 2004. Le scénario sismique implique la survenance d’un séisme de magnitude Mw=6,3 localisé à 8 km de profondeur et à environ 30 km au sud-est de Nice. Le séisme est par ailleurs situé sur une structure active ayant généré un séisme largement ressenti sur Nice en 2001.

13 Ceux visés par la dotation de solidarité prévue par l’article L. 1613 du code général des collectivités territoriales.

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PUBLIÉ programme 122), des subventions pouvant aller jusqu’à 60 % des dommages, déduction faite de la vétusté. En l’occurrence, la charge résiduelle pour l’État serait donc de l’ordre de 6,6 à 8,4 G€. Mais la mission s’interroge sur la capacité des collectivités territoriales à couvrir toutes ensembles (conseil régional compris) les sommes restantes. À ces deux premières estimations, il faut ajouter le patrimoine immobilier propre de l’État :

• (iii) : Le patrimoine immobilier de l’État est susceptible de destruction et une reconstruction serait donc à sa charge, puisque l’État est son propre assureur. Le responsable régional du programme immobilier de l’État -RRPIE- pour PACA estime l’enjeu à environ 46 M€ pour les seuls bâtiments de catégorie IV (auxquels s’ajouteraient 52 M€ pour les bâtiments de cat. III et 52 autres pour ceux de catégorie II, soit un total d’environ 150 M€). Estimation à laquelle il faut ajouter la valeur nette comptable (VNC) des biens de la concession aéroportuaire, estimé à fin 2017, à environ 450 M€. Certes, dans le cas d’une catastrophe entraînant des dégâts supérieurs à 3,3 G€, la France pourrait faire appel au mécanisme de solidarité européenne, mais l’aide qu’elle pourrait obtenir est d’un montant maximum de 500 M €.

En conclusion, on peut estimer grossièrement qu’un séisme de type 1887 à Nice amènerait l’État à devoir mobiliser, en urgence, au moins de l’ordre de 14 à 29 G€. À ces coûts, il faudra rajouter les dommages aux personnes (assurance décès et coûts pour la sécurité sociale), et au soutien de l’activité économique (pertes d’exploitation, relocalisation temporaire d’entreprises), ainsi que le coût des opérations de secours14.

Toutefois, il faut rappeler que le produit intérieur brut -PIB- de l’agglomération est d’un montant annuel comparable à celui du coût du séisme.

Une première estimation grossière du PIB de l’agglomération niçoise se monte à 34 100 € (PIB France par habitant 2017) x 539 000 habitants (population de la Métropole en 2011) = 18,4 G€.

Le budget annuel 2019 de la Métropole de Nice Côte d’Azur est de 1,55 G€, dont 334 M€ d’investissements, hors budget annexe. La brochure de présentation du budget fait ainsi état d’un total d’un milliard d’euros d’investissement en deux ans (2018-2019).

La mission évoque ces références pour signaler que, dans un raisonnement comptable, si le risque lié au séisme était provisionné en considérant sa probabilité d’occurrence comme centennale, c’est-à-dire ayant chaque année une chance sur cent de se produire, il faudrait provisionner 300 M€, soit environ 2 % du PIB annuel de l’agglomération.

La prise en compte des dommages causés par les risques naturels repose, à travers le régime cat nat et le programme 122, sur un principe de solidarité nationale. Toutefois, ni les primes appelées, ni les indemnisations versées ne prennent en compte les efforts de prévention effectués tant par les particuliers que par les collectivités. Cette solidarité pourrait toutefois être mise en question en cas de survenue répétée d’événements majeurs ou d’un événement type séisme à Nice, fragilisant économiquement l’équilibre du régime. Toute action de prévention diminuant le coût des dommages est donc très utile, en plus de son intérêt direct, pour assurer la pérennité du dispositif. Ce double intérêt justifie la mobilisation du FPRNM par les collectivités qui les mettent en œuvre.

14 On trouvera en annexe 14 des éléments synthétiques établis par la mission sur les coûts des conséquences du cyclone IRMA.

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PUBLIÉ 1.6. Des enseignements des récents séismes en Italie

L’Italie subit une sismicité plus importante que la France métropolitaine, au droit de la chaîne des Apennins (voir éléments détaillés dans la note AFPS d’avril 2019 en annexe 7), mais liée au même phénomène de rapprochement géologique des plaques Eurasie / Afrique. Ceci se traduit par un grand nombre d’événements, dont une partie de magnitude 6 et plus, avec une fréquence moyenne décennale : cette fréquence est plus centennale pour la France.

Il est donc utile d’examiner cette longue et douloureuse expérience italienne, en vue d’en tirer des enseignements pour notre pays, et plus particulièrement le territoire niçois. Elle a ainsi permis de cadrer l’exercice RICHTER de 2016 et l’étude de réévaluation précitée du BRGM de 2018.

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PUBLIÉ En termes de coûts, les récents séismes italiens se sont traduits par les niveaux suivants :

Population (nbre Coût en milliards Année Province habitant) d’euros 2009 Aquila 300 000 3 2012 Modène 700 000 * 17 2016 Rieti 158 000 23

* La région dans son ensemble est peuplée de 4,4 millions d'habitants.

Comparaison économique des 3 derniers séismes(source AFPS)

Il faut noter d’une part qu’en Italie il y a un faible niveau d’assurance et, d’autre part, qu’à L’Aquila, la situation n’est pas encore revenue à la normale, avec de nombreuses familles encore logées dans des bâtiments provisoires. Or, le bâti niçois est assez similaire à celui des villes italiennes.

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PUBLIÉ 2. Des actions à mener bien identifiées, mais pour la plupart non mises en œuvre

2.1. De nombreuses études ont permis d’identifier très tôt les actions à mener

L’aléa sismique auquel l’agglomération de Nice est exposée est, du fait du séisme subi en 1887, connu.

Le BRGM a produit, en 1998, une étude15 sur la vulnérabilité à l’aléa sismique du bâti courant et des bâtiments stratégiques communaux. Dans sa conclusion, le BRGM mettait en évidence, en cas de séisme fort :

• un risque d’effondrement partiel ou total de la mairie principale et de la mairie annexe ;

• un risque de dégâts graves à la plupart des bâtiments de la caserne principale des sapeurs-pompiers et un risque d’effondrement de structures qui interdirait la sortie des véhicules ;

• des risques de dommages graves ou d’effondrement partiel ou total, sur tout ou partie des trois casernes annexes. Le rapport, divisant la ville en 27 secteurs, proposait aussi une méthodologie d’étude fine de la vulnérabilité de chacun de ces secteurs.

Le BRGM a ensuite produit, en 2004, dans le cadre du projet européen RISK-UE, une nouvelle étude 16 sur la vulnérabilité du bâti à l’aléa sismique selon des scénarios sismiques, analyse effectuée sur près de 3 300 bâtiments de la ville17. La conclusion s’achevait sur un paragraphe commençant ainsi : « Au terme de cette analyse, l’étape essentielle est l’appropriation active de la prévention du risque sismique par les responsables locaux, en partant de leur appréciation du problème. »

En 2005, les ministères de l’équipement, des transports, de l’aménagement du territoire, du tourisme et de la mer, et de l’écologie et du développement durable et la communauté Nice Côte d’Azur publiait conjointement le rapport final de l’étude GEMGEP18. Ce rapport GEMGEP 2005 comportait un plan d’actions (annexe 4) qui « recommandait la mise en œuvre d’assez nombreuses mesures auxquelles il n’a été donné suite que partiellement » alors qu’il « visait à réduire la vulnérabilité du bâti existant dans son ensemble, amélioration qui n’a pu être obtenue faute de moyens et de la prise de conscience requise ».

La mission a rencontré de nombreux acteurs, posé beaucoup de questions, mais n’a pu que constater qu’une très faible part des actions du plan GEMGEP ont été mises en œuvre.

15 BRGM - novembre 1998 - Projet GEMITIS Nice : Analyse de vulnérabilité (bâti courant et bâtiments stratégiques communaux) – Mise en place des éléments pour les scénarios de risque – R 40229 – 558 pp.

16 BRGM - septembre 2004 - Projet européen RISK-UE ; application à la ville de Nice – R 53202-FR – 142 pp.

17 Dans sa conclusion (en annexe du présent rapport), le BRGM mettait en évidence, en cas de séisme selon le scénario type 1887, de nuit, en hiver : 50 à 600 morts, 200 à 800 blessés, 10 000 à 40 000 sans-abris, Entre 1,5 et 3,4 milliards d’euros (G€) de pertes économiques directes.

18 Le risque sismique à Nice – Apport méthodologique, résultats et perspectives opérationnelles – Rapport final GEMGEP – 7 avril 2005 - 54 pp. Non public, mais largement diffusé aux acteurs publics concernés.

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PUBLIÉ Pour ce qui concerne l’immobilier appartenant en propre à l’État, dans le cadre du précédent plan de relance (2007-2012), le préfet de région avait obtenu des crédits d’audits des bâtiments (gros entretien, renouvellement, énergie, sismique, accessibilité handicapés, etc.). Une évaluation conduite en 2009 et 2010 sur environ 400 bâtiments appartenant à l’État dans les Alpes-Maritimes, a montré un besoin de financement de plus de 40 M€ pour renforcer 42 bâtiments dont les gestionnaires ont été informés de la vulnérabilité. Parfois, ces évaluations comportaient deux options de diminution de la vulnérabilité (travaux ou abandon du bâtiment).

Il y a donc des rapports ciblant des travaux et les chiffrant (avec des scénarios d’intervention) : ceci dépasse largement les budgets courants annuels. Ces rapports et ces évaluations de financement des renforcements de bâtiments de l’État sont connus depuis 2011, ont été présentés à France Domaine, mais n’ont pas reçu de suite opérationnelle « la nouvelle politique immobilière de l’État n’ayant pas permis, dans la plupart des cas, de procéder aux études et aux renforcements nécessaires ».

En 2017, le préfet des Alpes-Maritimes (direction départementale des territoires et de la Mer) a débuté un travail d’élaboration d’un plan départemental sur le risque sismique (ci-dessous 2.2.2).

D’après le plan départemental, « l’État est le seul à avoir audité ses bâtiments ». Il faut toutefois préciser que le service départemental d’intervention et de secours des Alpes-maritimes -SDIS 06- a également réalisé les audits de vulnérabilité de ces bâtiments de secours en 2012 La mission redoute que, devant le déni causé par le montant élevé des dommages que subirait Nice dans un séisme de type 1887, l’ensemble des acteurs se repose sur le transfert à l’État de la majeure partie des indemnisations de dommages pour ne pas s’engager dans des actions de réduction de la vulnérabilité.

2.2. Une mobilisation récente des services de l’État

Le rapport d’audit de la mise en œuvre de la prévention des risques naturels et technologiques en région Provence-Alpes-Côte d’Azur (août 201419) faisait la recommandation suivante :

« Il est urgent que l’État, en liaison avec les collectivités concernées, dont le conseil général des Alpes-Maritimes et la Métropole Nice Côte d’Azur, engage une démarche aboutissant à une stratégie spécifique en matière de risque sismique, en particulier sur la conurbation littorale, avec un ciblage sur la résilience des bâtiments de classe 1 (secours, hôpitaux…) et les réseaux essentiels (infrastructures, énergie, télécommunication). Compte-tenu de l’ampleur de l’enjeu, cette démarche devrait bénéficier d’une priorité nationale, et d’un engagement du niveau régional. »

L’audit de suivi, réalisé en 201620, a noté la définition d’un cadre régional (voir ci-dessous 2.2.1) ainsi que la prise de conscience par le préfet de département des Alpes-Maritimes de l’enjeu majeur d’une préparation à une éventuelle crise. La recommandation figurant dans l’audit de suivi sur le risque sismique s’adressait au délégué aux risques majeurs en lui proposant, notamment, de dégager des moyens d’études nationaux pour réaliser un audit de vulnérabilité des infrastructures indispensables à la gestion de crise.

Entre-temps, tenant compte des récents séismes en Italie (dont celui de l’été 2016) et dans le prolongement d’un exercice « RICHTER » organisé à l’automne 2016 à Nice, la ministre en charge de l’environnement écrivait au préfet des Alpes-Maritimes (annexe 6) pour lui demander d’une part « de poursuivre, en association étroite avec les collectivités territoriales et les différents acteurs, des

19 Rapport CGEDD N° 008890-06 / CGAAER N° 13024-05 / CGE N°2013/06/CGEIET/CI

20 audit de suivi CGEDD N° 010599-01 d’avril 2017.

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PUBLIÉ actions de prévention du risque sismique » et, d’autre part « d’approuver prochainement le plan de prévention des risques sismiques. »

2.2.1. La stratégie régionale (2015)

Le comité de l’administration régionale du 28 mai 2015 a validé le cadre régional d’action pour la prévention du risque sismique en région Provence-Alpes-Côte d’Azur pour la période 2015-2018. Ce cadre s’inscrit comme une déclinaison régionale du cadre national dit « CAPRIS »21 et constitue la déclinaison thématique « risque sismique » de la stratégie régionale de prévention des risques naturels approuvée pour la même période par le préfet de région le 31 mars 2015.

Il fait suite aux préconisations de l’audit régional réalisé en 2013-2014 sur la prévention des risques22.

Pour le risque sismique23 la stratégie régionale de prévention des risques naturels a défini quatre orientations opérationnelles, repérant des territoires particulièrement concernés et proposant des indicateurs.

• « Caractériser l’aléa sismique local sur les territoires à enjeux et aider à la hiérarchisation des actions de prévention. Capitaliser les microzonages disponibles dans le but d’élaborer un macrozonage régional destiné à hiérarchiser les actions à conduire en matière d’élaboration de nouveaux microzonages et pour aider à la décision lors d’implantation d’ouvrages stratégiques et sensibles. Réaliser un état des lieux de la qualité et de l’efficacité des PPRS pour en améliorer la programmation et le contenu24.

• Évaluer et réduire la vulnérabilité des ouvrages stratégiques. Selon la circulaire interministérielle du 26 avril 200225 et l’instruction interministérielle du 26 août 201126, chaque département doit mettre à jour le recensement de ces ouvrages avec des informations sur leur tenue aux séismes. Le cadre d’action prévoit la constitution d’une base régionale de données sur la vulnérabilité de ces ouvrages vis-à-vis du risque sismique pour faciliter le suivi et la programmation d’actions correctives. Un état des lieux des itinéraires et des ouvrages d’art stratégiques est également à réaliser.

• Favoriser la construction parasismique et la réduction de la vulnérabilité. Diffuser les guides d’application de la réglementation et réaliser des chantiers-écoles. Partager les résultats des opérations de contrôle. En matière de réduction de la vulnérabilité, passer de la connaissance à l’action en veillant à la valorisation des résultats pour démultiplier ces démarches sur le territoire régional. Réaliser des contrôles réguliers par la chambre régionale des comptes -CRC- et faire de la mobilisation des collectivités dans cette mission, une priorité.

21 La seule au niveau métropolitain, à la connaissance de la mission.

22 Audit de la mise en œuvre de la politique de prévention des risques naturels et technologiques dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur – CGEDD, CGAAER, CGIER- n°-00890-06 d’août 2014 et audit de suivi n° 010599-01 d’avril 2017.

23 Comme pour quatre autres types de risques naturels.

24 Le cadre régional évoque l’existence de 70 PPRS opposable et de onze en cours d’élaboration sur la région en référence à une carte qui ne figure pas dans le document.

25 Circulaire du 26 avril 2002 relative à la prévention du risque sismique.

26 Instruction du ministre en charge de l’intérieur du 26 août 2011 relative au guide d’aide au recensement et à la classification des bâtiments, équipements et installations de catégorie IV et des ponts de catégorie d’importance III.

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PUBLIÉ • Sensibiliser au risque sismique et se préparer à la crise. Organiser des actions spécifiques à l’attention du milieu scolaire en collaboration avec l’éducation nationale et le mode associatif. Pour la gestion de crise, organiser des exercices et valoriser les retours d’expérience sur des séismes se produisant sur la région (7 avril 2014 en Ubaye). » Pour chacune de ces orientations opérationnelles, sont identifiées, dans un tableau dédié figurant dans le cadre validé en comité d’action régional -CAR-, des actions spécifiques, pour lesquelles sont précisées : l’intitulé de l’action, les contributeurs pressentis, le coordinateur (responsable du suivi et du lancement de l’action) ainsi que l’échéance prévue de mise en œuvre sur la période 2015-2018.

Le cadre mis en place répond aux préconisations formulées dans l’audit de 2013-2014 et permet de prendre en compte, d’un point de vue régional, l’ensemble des actions qu’il convient de mettre en œuvre, même si la durée de vie de ce cadre peut sembler courte au regard de son ambition.

Au demeurant, la mission n’a pas trouvé trace ni d’un suivi, ni d’un bilan global de la mise en œuvre de ce cadre régional qui venait à échéance fin 2018. Elle a toutefois pu constater, lors des investigations conduites, que plusieurs des actions proposées avaient été conduites. On peut citer, à titre d’exemple et sans prétendre à l’exhaustivité :

• « Méthodologie pour un macrozonage en région PACA par le CEREMA (DTer MED) en août 2015.

• Vulnérabilité des itinéraires stratégiques à l’aléa sismique en région PACA - priorisation des itinéraires de la région PACA vis-à-vis du risque sismique et capitalisation d’études déjà menées sur certains itinéraires et ouvrages par le Cerema Méditerranée en novembre 2016.

• Vulnérabilité des itinéraires stratégiques à l’aléa sismique en région PACA - priorisation des itinéraires du département des Alpes-Maritimes vis-à-vis du risque sismique et capitalisation d’études déjà menées sur certains itinéraires et ouvrages par le Cerema Méditerranée en novembre 2016.

• Organisation d’un exercice Richter les 5 et 6 octobre 2016 dans les Alpes-Maritimes avec retour d’expérience établi par le préfet sous forme d’une note du 12 juillet 2017.

• Réalisation du PPRS pour la commune de Nice, lancement des travaux d’un PPRS sur la commune de Saint-Laurent-du-Var. »

Recommandation 2. Préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur : réaliser un bilan global du cadre régional d’actions pour la prévention du risque sismique, pour vérifier l’effectivité de la réalisation des actions prévues, identifier les difficultés rencontrées et en déduire la poursuite, les modifications ou l’abandon de la mise en œuvre d’un tel cadre.

2.2.2. Le plan d’action départemental (2017)

Dès 2016, le préfet des Alpes-Maritimes a engagé un travail important de mobilisation de ses services et de sensibilisation des collectivités territoriales (annexe 9) en vue d’élaborer un plan d’actions départemental. Le travail a été piloté personnellement par le préfet à l’occasion, d’une part, de revues de projet régulières associant les divers services de l’État concernés (SIDPC, DDTM, sous-préfecture, inspection d’académie) et le SDIS, et d’autre part, de réunions élargies avec des représentants des collectivités territoriales, dont la Métropole NCA et d’autres institutions (DGAC, groupement de gendarmerie, agence régionale de santé -ARS-, etc.).

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PUBLIÉ On peut citer :

• 11 janvier 201 7 : revue des politiques publiques : les séismes – présidence préfet des Alpes- Maritimes ;

• 17 février 2017 : réunion risque sismique : de l'exercice au plan d'actions - présidence directeur de cabinet ;

• 30 mars 2017: réunion risque sismique : restitution locale du séisme d'Amatrice – présidence directeur départemental des territoires et de la mer des Alpes-Maritimes ;

• 7 septembre 2017 : réunion le risque sismique – la gestion de la crise et la culture du risque – présidence préfet des Alpes-Maritimes ;

• 25 juillet 2018 : réunion de suivi des risques : les séismes - présidence préfet des Alpes-Maritimes ;

• 7 novembre 2018 : réunion de suivi des risques : le bilan – présidence préfet des Alpes-Maritimes. Le plan d’action départemental « risque sismique dans les Alpes-Maritimes » comporte sept orientations :

• communication et information préventive ;

• sensibilisation au risque sismique ;

• connaissance et réduction de la vulnérabilité des constructions, infrastructures et réseaux existants ;

• la construction neuve ;

• la gestion de crise ;

• la connaissance du risque et sa traduction dans les documents réglementaires ;

• la mise à jour du plan d’organisation des secours -ORSEC- séisme départemental et pérennisation de la démarche.

Malgré les efforts déployés, et un plan ORSEC récemment approuvé27 (voir ci-dessous 3.5), la réalisation reste inégale, et le comité de pilotage prévu n’a pas été mis en place.

2.2.3. Le plan de prévention des risques sismiques -PPRS- (Nice, approuvé le 29 janvier 2019)

Le PPRS a été prescrit le 26 juillet 2017 et concerne l’ensemble de la commune de Nice. Le conseil municipal a délibéré le 11 octobre 2018, l’enquête publique s’est déroulée du 14 novembre au 14 décembre28 et le préfet l’a approuvé le 28 janvier 2019. C’est l’un des premiers PPR consacré au risque sismique pour une agglomération de cette ampleur, approuvés sur le territoire métropolitain29.

27 Par arrêté préfectoral du 3 avril 2019.

28 Le commissaire-enquêteur ayant rendu ses conclusions le 10 janvier 2019.

29 En France métropolitaine, 140 communes sont couvertes par un PPR séisme approuvé, dont 82 en région PACA, et 18 communes ont un PPRN séisme prescrit, dont 6 en région PACA .

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PUBLIÉ Le PPRS comprend, outre un rapport de présentation, des documents graphiques (quatre cartes de zonage) et un règlement qui précise les prescriptions et mesures applicables à chaque zone.

Le rapport présente l’aléa sismique, le contexte réglementaire national (nouveau zonage réglementaire de 2011 et réglementation parasismique nationale) et son influence sur les différents types d’ouvrage et de bâtiments. Il rappelle ainsi que les règles parasismiques concernant les bâtiments neufs fixent des exigences en matière de conception mais également sur les dispositions constructives à mettre en œuvre. Il consacre un chapitre à la présentation de l’enjeu que présente l’aléa sismique pour la ville de Nice. Le rapport précise l’intérêt de la réalisation d’un microzonage afin de mieux prendre en compte les modifications des mouvements sismiques en fonction des conditions géologiques de surface en identifiant dans le texte les secteurs concernés par des effets de site pouvant entraîner des amplifications susceptibles d’atteindre des facteurs élevés : collines du château, du Mont-Boron, de Cimiez, de Fabron, de la Lanterne, les Moulins, les vallées du Paillon et du Var, voire du Magnan et la zone côtière. Il présente les modalités de l‘élaboration du micro-zonage qui aboutit à la définition de cinq zones.30

Superposition des différentes zones de comportements sismiques homogènes (source : PPRS)

30 BO qui représente le rocher affleurant non sujet à des effets topographiques.

B1 à B3 qui sont des zones alluvionnaires sujettes aux effets de site sédimentaires (B1sédiments peu épais, B2 sédiments d’épaisseur moyenne et B3 sédiments épais.

B4 représente le rocher affleurant sujet aux effets de site topographique.

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PUBLIÉ Le règlement du PPRS, qui est opposable aux tiers, rassemble l’ensemble des prescriptions applicables sur la commune de Nice vis-à-vis du risque sismique. Il précise notamment les prescriptions applicables aux constructions neuves, en fonction de leur localisation par rapport au microzonage, la définition des prescriptions applicables aux travaux sur les constructions existantes, dès lors que ces travaux conservent leur structure, et la description de l’étude préalable obligatoire qui devra être réalisée pour tous les projets non soumis au contrôle technique et de l’avis géotechnique préalable à la construction31.

Le règlement stipule également les obligations qui incombent à la ville de Nice, à savoir :

• établissement d’un plan communal de sauvegarde dédié avant le 29 janvier 2021 ;

• obligation d’information de la population ;

• obligation de réaliser un diagnostic de vulnérabilité au risque sismique pour tous les bâtiments, installations et équipements entrant dans la catégorie IV. Par ailleurs, l’approbation du PPRS induit la nécessité de mettre en place un dispositif d’information acquéreurs-locataires (article L. 125-2 du code de l’environnement) qui impose au vendeur (ou au loueur) d’informer son co-contractant sur la situation de son bien au regard de l’exposition au risque sismique.

La pleine effectivité de ces mesures suppose que le PPRS soit annexé au plan local d’urbanisme -PLU- de la commune de Nice dans les six mois suivant son approbation. Il sera ensuite nécessaire de réaliser cette même action lors de la mise en œuvre du plan local d’urbanisme inercommunal -PLUi- de la Métropole Nice-Côte d’Azur. Elle suppose également que l’ensemble des acteurs des transactions immobilières (agents immobiliers mais aussi et surtout notaires) s’assurent que l’information des acquéreurs soit faite de manière claire.

2.3. D'autres actions engagées

Quelques acteurs locaux ont compris la nécessité d’approfondir les enjeux les concernant par des études de vulnérabilité puis de durcissement, voire ont prévu des travaux à court ou moyen terme. Assez naturellement, c’est le service départemental d’incendie et de secours (SDIS), très sensibilisé à la préparation et la gestion de crise, qui s’est le plus avancé, mais on peut signaler l’engagement des deux collectivités territoriales principales (le conseil départemental et la Métropole NCA) ou du centre hospitalo-universitaire de Nice (CHU), les actions, allant dans le bon sens, de réseau de transport d’électricité -RTE- (dans une vision plus large de sécurisation de l’approvisionnement électrique de ce territoire) et les études sur le patrimoine immobilier de l’État ou pour sécuriser l’aéroport.

2.3.1. La sécurisation des implantations du SDIS

Le SDIS a transmis des informations précises à la mission. Il a une bonne connaissance du risque sismique sur l’agglomération niçoise. De nombreux rapports (voir ci-dessus 2.1) ont été pris en compte afin d’évaluer ce risque. Mais il constate avec raison que, pour la plupart, ils concernaient la ville de Nice uniquement et faisaient abstraction du reste du département, à l’exception du rapport GERIA, réalisé dans le cadre européen avec l’Italie et, qui a permis une approche sur le Mentonnais.

Le SDIS a mené un diagnostic de vulnérabilité, initié en 2009 et finalisé en 2012, avec l’appui du centre d’études techniques de l’équipement (CETE méditerranée, actuel CEREMA), portant sur

31 Cet avis doit intégrer une étude de liquéfaction pour tous les projets situés dans les zones B1, B2 et B3.

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PUBLIÉ l’ensemble de ses infrastructures ainsi que les points de relais servant aux transmissions (hormis le réseau ANTARES, relevant du ministère de l’Intérieur). L’étude a été réalisée par le bureau d’études QUALICONSULT.

Suite à ces diagnostics, une liste de priorités a été établie, afin qu’elles puissent être prises en compte au travers des différentes opérations de construction du SDIS. L’estimatif financier suite au diagnostic s’élevait à 40 M€ : en prenant en compte les récents travaux neufs, cette estimation est ramenée à environ 20 M€.

À très court terme, le SDIS prévoit de conforter sa caserne principale, la caserne Magnan à Nice, pour un coût de 3 M€ : une demande de subvention du fonds de prévention des risques naturels majeurs (dit fonds « Barnier ») FPRNM est prévue avant l’été, en tenant compte de la récente approbation du PPRS.

Enfin, outre le centre opérationnel (CODIS), basé à Cagnes sur mer, le SDIS dispose de deux autres centres de traitement de l’alerte (salles opérationnelles). Il prévoit à terme le regroupement sur deux salles opérationnelles dont une en rive droite du Var (donc en zone moins vulnérable à un séisme).

2.3.2. Le maillage du réseau de transport d’électricité (RTE)

Le département des Alpes-Maritimes produit peu d’électricité, provenant uniquement de la production hydroélectrique de quelques barrages de montagne. Ces aménagements hydrauliques de l’arrière-pays niçois disposent au global d’une puissance de l’ordre de 300 MW, répartie sur 18 centrales, soit moins de 10 % des besoins du département.

Le département est donc dépendant de la production d’une part de la chaîne hydro-électrique Durance/Verdon, mais d’autre part, et surtout, de la vallée du Rhône. Pendant longtemps, la seule liaison vers ces ressources essentielles tenait à une ligne très haute tension (THT) venant des Alpes-de Haute Provence (liaison Boutre / Carros).

Réseau de transport d’électricité (RTE) est l’entreprise, filiale d’EDF 32, en charge d’entretenir, exploiter et développer le réseau de transport d’électricité pour tous les acteurs du système électrique.

Après l’échec d’une déclaration d’utilité publique (DUP) pour doubler cette THT Boutre/Carros (en 2006), RTE a repensé la sécurisation de la région et abandonné l’idée de boucler le réseau à 400 KV. La sécurité électrique Var/Alpes-Maritimes est aujourd’hui assurée avec plusieurs lignes 225 kV permettant de desservir les Alpes-Maritimes depuis le Verdon, l’Esterel et l’Italie :

• la ligne actuelle Manosque-Nice ;

• une ligne Boutre/ ;

• la toute récente ligne entre Boutre et Trans (liaison 225 KV, 70 km en souterrain, la plus puissante d’une telle longueur au monde), avec les prolongements au-delà de Fréjus vers St Cassien et ;

• enfin, un transformateur / déphaseur en Italie, permettant d’inverser les flux (et donc permettant des importations d’électricité depuis l’Italie en cas de besoin).

32 Voir : https://www.rte-france.com/fr/article/rte-d-hier-aujourd-hui

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PUBLIÉ e réseau RTE desservant les Alpes-Maritimes (source : RTE)

Ce réseau est vulnérable au moins à plusieurs titres :

• le risque de chute ou rupture de pylônes : cependant, RTE est organisé pour réparer un pylône en cinq jours (pylônes provisoires en kit), en recourant si besoin à sa flotte d’hélicoptères gros porteurs pour l’acheminement du personnel et du matériel, à partir de ses différents dépôts répartis en France ;

• le risque de rupture de câble souterrain ;

• le fait que la liaison vers l’Italie est de fait directement concernée par les épicentres des séismes envisagés par le BRGM. De plus, les postes transformateurs RTE/ENEDIS 225KVA/20KVA ne sont pas aux normes parasismiques.

2.3.3. Le repérage des actions à mener sur les immeubles État

Dès 2005, le rapport GEMGEP a identifié, parmi l’ensemble des actions réalistes à entreprendre au plus vite, des actions à mener par l’État, dont les diagnostics de ses propres bâtiments et infrastructures et, en conséquence, le renforcement effectif de certains d’entre eux jugés prioritaires.

Le rapport relevait « qu’un diagnostic lourd coûte cher (alors que les professionnels ont déjà, parfois une bonne idée de la résistance du bâtiment) » et que « les diagnostics les plus simples possibles, mais étendus, doivent être privilégiés de façon à pouvoir définir rapidement une stratégie de prise en compte (pouvant déboucher ensuite sur des diagnostics ponctuels plus élaborés) ».

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PUBLIÉ Le bilan des actions menées, fait en 2018 par le plan départemental, est le suivant :

« À l’issue du Grenelle de l’environnement, et conformément à la circulaire interministérielle du 26 avril 2002, l’État a décidé de procéder aux audits de ses bâtiments. Ainsi dans l’Est de la région PACA, les audits énergie/gros entretien et accessibilité ont été complétés par une évaluation de leur vulnérabilité au séisme.

Cette évaluation conduite en 2009 et 2010 a concerné environ 400 bâtiments appartenant à l’État (ou pour lesquels il disposait des droits et obligations du propriétaire) ainsi que ceux appartenant à ses opérateurs dans le département. Elle a été conduite indépendamment du recensement et la classification des bâtiments, équipements, installations et ponts de catégorie d’importance IV initiée antérieurement par le projet GEMGEP.

L’évaluation de 2009-2010 visait à partager ces constructions en trois catégories. Les bâtiments appartenant à la première n’avaient pas besoin d’être renforcés. Pour ceux appartenant à la deuxième catégorie, des études complémentaires devaient être réalisées afin de déterminer si des renforcements étaient nécessaires.

Enfin pour les bâtiments de la troisième catégorie, des études complémentaires étaient nécessaires pour dimensionner les renforcements à mettre en œuvre.

Au total, ces audits ont réparti les bâtiments en :

Catégorie 1 Catégorie 2 Catégorie 3

Nombre de bâtiments 229 103 42

Surface correspondante (en m²) 429 007 398 056 190 264

Pourcentage en nombre/en 61 %/42 % 28 %/39 % 11 %/19 % superficie

Les gestionnaires des bâtiments présentant les indices de vulnérabilité les plus critiques ont été informés de la situation de leurs ouvrages. Toutefois, la nouvelle politique immobilière de l’État n’a pas permis, dans la plupart des cas, de procéder aux études et aux renforcements nécessaires. »

De fait les audits remontant à 2010 n’ont été suivis d’aucun renforcement effectif de bâtiments ou infrastructures.

La mission a rencontré la direction régionale du secrétariat général pour l’administration du ministère de l’Intérieur (SGAMI) qui est consciente de l’aléa sismique, capable de mener des chantiers de renforcement de bâtiments ou de constructions neuves, mais manque de moyens. Dotée de 30 personnes (15-18 ingénieurs et techniciens) pour gérer 1,5 millions de m², la direction régionale du SGAMI manque de moyens humains et plus encore de compétences. Deux postes d’ingénieurs sont vacants sur Nice. De ce fait, elle n’assure plus de maîtrise d’œuvre en interne, seulement de la conduite d’opérations.

De plus, il n’y a, malgré l’exposition particulière de Nice à l’aléa sismique, pas d’enveloppe spécifique pour le renforcement des bâtiments les plus sensibles.

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PUBLIÉ La mission a également rencontré le secrétariat général à l’action régionale (SGAR) auprès du préfet de la région PACA et le responsable régional du programme immobilier de l’État (RRPIE). Lors de la première rencontre, ni le SGAR, ni le RPIE n’avaient connaissance de l’étude GEMGEP.

Le SGAR a cependant fourni les informations suivantes :

• Le CAS 72333, permettait de financer ou co-financer des travaux « entretien du propriétaire » (6,8 M€ pour PACA en 2019) ainsi que des projets immobiliers structurants (acquisition, réhabilitation globale…).

• Dans le cadre du précédent plan de relance (mandat du Président de la République Sarkozy), le préfet de la région PACA avait obtenu des crédits d’audits des bâtiments (gros entretien, renouvellement, énergie, sismique, accessibilité handicapés, etc.) et conduit ces audits en 2010 sur trois cents bâtiments dont la base de données existe mais n’a pas été exploitée.

• Le SGAR dispose donc des rapports ciblant, priorisant et chiffrant des travaux (avec des scénarios d’intervention) mais les montants dépassent ses budgets courants annuels. Ces rapports et ces évaluations de 2010, présentés à France Domaine, n’ont pas reçu de suite.

• Ne disposant que de peu de crédits, le préfet de la région PACA n’a encore engagé aucune action de renforcement sur l’immobilier de l’État, malgré les audits conduits en 2010. La réactivité du SGAR mérite cependant d’être soulignée car, dans des délais courts, il a pu remettre à la mission de nombreux documents et données.

2.3.4. Les collectivités territoriales

Dans les Alpes-Maritimes, les deux principales collectivités territoriales, conscientes des enjeux, ont engagés des études et sont en position de passer à l’action : le conseil départemental, la Métropole Nice-Côte d’Azur.

2.3.4.1. Le conseil départemental

Le conseil départemental a mené ou mène des études tant sur les bâtiments que sur les infrastructures dont il a la charge.

Concernant les bâtiments du centre administratif (« CADAM »), dont l’hôtel de la préfecture / immeuble Jean Moulin :

• Suite au rapport GEMGEP, « opération bulle » : une étude en 2009 a fait apparaître la fragilité de divers bâtiments, et des travaux ont été réalisés en 2011 et 2012 pour stabiliser leurs structures, et renforcer les piliers, mais ceci indépendamment du risque sismique.

• Pour la tour Jean Moulin, une étude plus fine a été confiée au CEREMA (fin 2018) qui a permis d’estimer l’ampleur de travaux (de l’ordre de 1 M€, pour prendre en compte des coefficients d’accélération supérieurs, en tenant compte du microzonage sismique), avec des vérifications par sondages (en 2019) du risque de liquéfaction des sols. La mission note que ces travaux sont éligibles au FPRNM (à hauteur de 50 %), mais qu’il reste des incompréhensions sur l’urgence des travaux entre le conseil départemental et le préfet.

33 Le compte d’affection spéciale CAS 723 « opérations immobilières et entretien des bâtiments de l’État », alimenté par les produits de cessions, les produits des redevances domaniales, des fonds de concours et par versements du budget général, permet de financer ou cofinancer des travaux « entretien du propriétaire » ainsi que des projets immobiliers structurants (acquisition, réhabilitation globale...).

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PUBLIÉ Pour les collèges, le conseil départemental a mené une analyse (août 2018, non diffusée) : sur quarante-cinq bâtiments, dont certains récents, avec des constructions aux normes parasismiques : trente-trois bâtiments ont été repérés pour des études, plus poussées pour les bâtiments les plus anciens. D’autres (une vingtaine), nécessitent des études plus approfondies (400 000 € sont budgétés en 2019).

Pour les infrastructures routières, le conseil départemental participe à un travail expérimental national mené par le CEREMA national34 (projet SISMET : « expérimentation d’une démarche d’évaluation et de prise en compte des risques sismiques à l’échelle d’un réseau d’infrastructures urbaines ou interurbaines » avec les métropoles de Nantes et NCA). Le conseil départemental gère un patrimoine de 900 ouvrages, exposés au risque de chutes de blocs, et dans une moindre mesure au risque sismique. Cependant, le conseil départemental n’est pas concerné par des ouvrages majeurs.

2.3.4.2. La Métropole Nice Côte d’Azur (NCA)

La conscience du risque sismique (comme des autres risques naturels majeurs) est forte à Nice, puis NCA. Les services connaissent bien les études GEMITIS, GEMGEP et RiskUE, qui ont d’ailleurs été utilisés lors de l’élaboration du plan communal de sauvegarde (PCS) de Nice entre 2005 et 2007, après un travail en comité de pilotage pendant deux ans (ayant mobilisé le BRGM et le CETE).

Les récents événements (inondations de 2015, attentats de 2016) ont renforcé la prise de conscience politique forte des enjeux de sécurité civile. C’est ce qui explique la création de la fonction de directeur général adjoint (DGA) sécurités, police municipale et espaces verts, à la ville de Nice (suivant les enjeux de sécurité sur Nice et la Métropole, dont hygiène publique, pouvoir de police du maire, etc. : les forces de police sont placées sous son autorité, soit environ 800 agents de la police municipale) et de la direction de la prévention et de la gestion des risques, commune à la ville de Nice et à la Métropole NCA.

Ces services ont été associés aux travaux du plan départemental séisme lancé par le préfet, et travaillent à le décliner au niveau métropolitain, avec l’idée d’une stratégie métropolitaine face au risque sismique.

Les réflexions et études en cours portent sur deux aspects (voir annexe 11) :

• préparation à la crise : enjeu majeur de la coordination. La Métropole est en lien direct avec le directeur du cabinet du préfet et le chargé de mission séisme de la DDTM ;

• actions de prévention en amont. Pour le premier aspect, les services examinent le durcissement du poste de commandement communal (PCC), et la possibilité de le repositionner dans un lieu plus sûr (a priori un ancien fort) ; ceci pourrait se réaliser avec le projet de créer un hôtel de police commun (police nationale, police municipale). Ils s’attachent aussi à durcir d’abord les télécommunications, en visant l’autonomie énergétique. Ils ont bien intégré le fait que nombre des agents des deux collectivités seront touchés et non mobilisables (ou trop loin car habitant dans le Var par exemple), et s’appuient aussi sur une réserve communale de sécurité civile (70 bénévoles formés, avec deux missions : prévention / sensibilisation grand public + écoles ; soutien des populations en crise), avec l’idée de ne plus centraliser les moyens et de créer un maillage de zones logistiques (tentes, premiers secours, etc.).

34 Le CEREMA a remis un rapport d’étape en février 2019

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PUBLIÉ Le travail est étroit avec le SDIS (que NCA cofinance à hauteur d’environ 24 M€) ; les services travaillent ainsi à repérer les zones de regroupement de population et de pose (DMZ) d’hélicoptères. Le volet sismique du PCS intègre enfin l’accueil de renforts extérieurs, notamment d’Italie.

Pour le second aspect, il est d’abord prévu de lancer, en 2019, une étude de vulnérabilité des bâtiments communaux stratégiques, en vue d’un plan d’actions. La direction des bâtiments ville et NCA suit 450 établissements recevant du public -ERP- dont 162 écoles (dont une trentaine récente) : quatre cents sont vulnérables à très vulnérables au risque sismique. Ce diagnostic reste à affiner en intégrant le géo-référencement des bâtiments sur les cartes des microzonages et du PPRS. Le patrimoine est assez âgé sur Nice.

Par ailleurs NCA a repris en régie la distribution de l’eau potable et envisage de réexaminer ses sources d’approvisionnement et leur sécurisation. La quasi-totalité des ouvrages sont conçus aux anciennes normes. Les résultats des études et diagnostics sont attendus d’ici trois ans

Enfin, la direction des réseaux et infrastructures a bien conscience des enjeux sur les infrastructures de transport et a travaillé avec la préfecture et la DDTM au plan départemental, en particulier sur les trois itinéraires structurants (bord de mer, pénétrante du Paillon, axe vallée du Var et Vésubie), avec un choix pour la sécurisation de celui en bord de mer : depuis 2012, tous les itinéraires (sauf A8) sont en effet métropolitains (2 450 km) avec une centaine de ponts, des murs, des filets et trois tunnels.

Si le recensement des ouvrages est achevé, les services n’ont pas d’idée suffisante de leur vulnérabilité et, donc, moins encore des travaux de renforcement nécessaires. C’est pourquoi NCA s’est associé au projet SISMET (voir ci-dessus). Dans ce cadre, il est prévu un examen plus approfondi du pont Napoléon III (deux ouvrages routiers et un ouvrage ferroviaire sont accolés).

Enfin, NCA a avancé sur un complément au fonctionnement de la liaison M6202bis / A8 par un ouvrage de raccordement à l’A8, afin de prendre en compte l’urbanisation de la rive droite du Var : dossier qui a obtenu la décision ministérielle, et un accord sur les études environnementales ; le dossier de consultation des entreprises (DCE) est prêt ; mais le financement n’est pas arrêté. Toutefois, ce projet ne traite pas de la fonctionnalité complète du franchissement du Var lui-même (voir 3.1 ci-dessous).

2.3.5. Les établissements de santé

La délégation territoriale de l’agence régionale de santé (ARS) pour le département des Alpes- Maritimes est bien au fait du risque séisme, ne serait-ce que pour avoir participé à l’exercice RICHTER de fin 2016, ou au regard de la vulnérabilité de ses locaux au sein du centre administratif départemental (CADAM).

Le département compte un grand nombre d’établissements de santé (publics et privés), dont dix disposant de services d’accueil des urgences, dont cinq sur Nice et un Menton.

Le centre hospitalo-universitaire (CHU) de Nice offre une capacité d’accueil de 1 600 lits et 200 places et emploie environ 8 000 personnes

Il est implanté sur plusieurs sites (chirurgie, soins de longue durée, fonction support, etc.), dont trois sites majeurs :

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PUBLIÉ • L’hôpital de Cimiez situé sur une colline au nord de la ville, comprenant plusieurs bâtiments dont le grand hôtel, bâtiment ancien de la fin XIXe siècle, de style victorien qui accueille l’administration (1870) et deux pavillons plus récents (1970) dédiés à la gériatrie.

• L’hôpital de Pasteur, situé à l’est de la ville, dans la vallée du Paillon, comprenant un nouveau bâtiment Pasteur 2 ouvert en 2015, selon les normes PS92/Eurocode 8 et vérifié par un bureau de contrôle. Il est dédié aux urgences. Une deuxième phase de construction est prévue pour accueillir les activités des bâtiments (vieux pavillons) de Pasteur 1 qui seront détruits.

• L’hôpital de l’Archet situé sur une colline à l’ouest de la ville, composé de trois bâtiments dont un ancien datant de 1979 l’Archet 1, un des années 1994 l’Archet 2 (PS 1969) : médecine, chirurgie, obstétrique, et un administratif de 2013 l’Archet 3. Les sites sont de fait en situation très hétérogène : si Pasteur 2 est neuf, respectant les dernières normes parasismiques, l’Archet 1 (1979) et même l’Archet 2 (1994) sont anciens, et vulnérables.

Le centre hospitalo-universitaire de Nice (CHU) a eu très tôt une démarche exemplaire de diagnostic de ses établissements financés sur son propre budget (pourtant déficitaire, même si la situation s’améliore). Il a mené un audit aléa sismique et de vulnérabilité de ces bâtiments (qui sont en zone de risque normal). Deux bâtiments sont dédiés à la gestion de crise, donc classés en catégorie IV : Pasteur 2 (aux normes PS92/Eurocode 8, contrôlé) et l’Archet 2 (aux normes PS69). Ce sont d’ailleurs les seuls avec urgences, blocs opératoires, plateaux techniques d’imagerie et services de soins, et disposant d’une autonomie électrique de 72 heures minimum.

Le CHU a confié à un bureau d’études le diagnostic sismique visuel pour les structures comme pour les équipements, ce qui constitue la base de l'évaluation des vulnérabilités. Une instrumentation dynamique des bâtiments a également été réalisée afin de fiabiliser la démarche et mettre en évidence des faiblesses potentielles de raideur, les interactions entre blocs ou ouvrages mitoyens et identifier une éventuelle résonance avec le site. La vulnérabilité a été estimée sur une échelle à trois niveaux (forte/moyenne/faible), sur la base d'une pondération des facteurs de vulnérabilité relevés sur site ou par les mesures.

Pour les équipements, la démarche a consisté à lister les fonctions nécessaires au bon fonctionnement d’un hôpital en cas d’évènement sismique majeur (gestion de crise), à identifier tous les équipements qui permettent d'assurer cette fonction pour ensuite évaluer sur site leur vulnérabilité. La tâche critique est la définition des fonctions utiles à la gestion de crise, en l'absence de référentiel reconnu.

Le CHU constate que sur l’ensemble des équipements répertoriés, certains ne sont pas adaptés ou pas fixés. Il a identifié cent cinquante équipements sensibles (centrales de traitements d’air, groupes électrogènes, groupes froids, chaudières, extracteurs désenfumage, onduleurs, groupes de vide…), mais outre le manque de référentiels précités, le CHU déplore que les fournisseurs des équipements n’ont pas de compétence particulière en sismique, avec l’habitude de fixer au sol sans plus.

Pour les structures, le diagnostic sommaire a relevé essentiellement des joints de dilatation insuffisamment larges, des poteaux courts sur parties basses et des parties structurantes à renforcer.

Le CHU va désormais devoir prendre en compte le PPRS de Nice, récemment approuvé, notamment au regard des effets d’accélération (7,84 m/s2 sur l’Archet). Cela nécessitera de reprendre les audits pour repréciser le chiffrage des travaux à mener. Mais le budget propre du CHU ne suffira pas, et il est maintenant nécessaire de travailler avec l’ARS pour envisager une démarche opérationnelle.

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PUBLIÉ En conclusion, l’Archet 1 ne répond en aucun point aux normes antisismiques. En revanche, la construction de l’Archet 2 a intégré la dimension parasismique. Aussi, la réhabilitation prévue du bâtiment permettra d’intégrer les normes parasismiques actuelles, d’ici 2025 / 2026. La libération rapide de L’Archet 1 est donc urgente.

La mission salue ce travail préalable sérieux et assez exhaustif qui demande à être traduit rapidement dans les faits.

2.3.6. La direction générale de l’aviation civile (DGAC) et le concessionnaire de l’aéroport

L’aéroport de Nice est le premier aéroport de province français (après les plates-formes aéroportuaires parisiennes) en trafic passagers (12 millions de passagers annuels). Il constitue une des portes d’entrée prépondérantes de la ville, notamment en période estivale pour l’accueil des touristes. Sa pérennité est également importante en cas de crise sismique pour permettre l’organisation de ponts aériens nécessaires à l’organisation des secours. Sa vulnérabilité au risque sismique doit donc être étudiée pour vérifier les conditions d’utilisation de cette infrastructure après un séisme.

Une note récente de Géoazur (voir annexe 6) présente une synthèse de l’état des connaissances, en faisant référence aux principaux travaux de la communauté académique sur le sujet. Elle conclut que les études conduites s’accordent sur le fait que la zone de la plateforme aéroportuaire est instable et propice aux glissements de terrain sous-marin. Les données géophysiques, géotechniques et satellitaires récentes confirment la présence d’une zone fragile à l’est de la zone de glissement de 197935 et suggèrent des processus de déformation lente pouvant conduire à un nouveau glissement de terrain. Elle indique également que des travaux de construction et d’aménagement nouveaux de la zone de l’aéroport auraient pour conséquence d’amplifier le processus et pourraient mener à un accident du type de celui de 1979.

Elle note enfin que les conclusions relatives à la stabilité de la zone en cas de séisme important diffèrent mais que ce risque ne peut, d’une part, être écarté, d’autre part, que la combinaison de plusieurs facteurs conjoints (pluies abondantes et séisme, par exemple) pourrait augmenter ce risque.

L’aéroport de Nice, avec ceux de Cannes-Mandelieu et du Golfe de Saint-Tropez sont gérés par « Aéroports de la Côte d’Azur » (ACA). L’État, après la privatisation de 2016, reste l’autorité concédante de l’aéroport. Il est, de plus, responsable du contrôle aérien, demeure propriétaire de la tour de contrôle, des installations annexes à celle-ci et des installations de la gendarmerie de l’air.

La DGAC vient de lancer un appel d’offres36 pour une étude approfondie de vulnérabilité à l’aléa sismique de l’ensemble des bâtiments à risque normal au sens de l’article R. 563-3 du code de l’environnement et dans le cadre de travaux structuraux de réduction de vulnérabilité sismique 37.

35 Le 16 octobre 1979 un glissement de terrain sous-marin accompagné d’un tsunami a détruit partiellement le complexe aéroportuaire de Nice causant 9 décès. Le glissement a été causé par la conjonction de trois paramètres : présence d’une couche de sable en profondeur permettant la circulation d’eau douce réduisant, par lessivage, la résistance effective des argiles sus-jacents ; surcharge induite par les remblais augmentant le processus de fluage dans le sens de la pente ; augmentation de la pression interstitielle liées aux fortes précipitations qui ont précédé le glissement.

36 Avec remise des plis au 5 avril 2019.

37 Arrêté du 22 octobre 2010, modifié le 15 septembre 2014 « travaux visant uniquement à renforcer le niveau parasismique d’un bâtiment ».

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PUBLIÉ L’étude concernera quatre bâtiments : la tour de contrôle, les équipements radioélectriques et les deux centres météorologiques.

Concernant la plateforme, la DGAC a indiqué à la mission son intention de confier une étude aux BRGM/CEREMA pour vérifier la réalité du risque de destruction par un séisme et les mesures envisageables.

Le préfet des Alpes-Maritimes a saisi, en décembre 2016, le président d’aéroport de Côte d’Azur (ACA) pour évaluer la vulnérabilité des bâtiments, itinéraires et réseaux nécessaires à la gestion de crise et les actions engagées pour réduire cette vulnérabilité.

Deux bâtiments ont été identifiés à cet effet : le SSNIA (bâtiments pompiers) et la centrale électrique. ACA a missionné la société Dynamic concept, experte en sismologie, pour réaliser des audits de vulnérabilité. Le rendu des études est programmé pour le premier semestre 2019. Par ailleurs, ACA a confié à cette société une étude d'aléa spécifique de la plateforme aéroportuaire de Nice en s'appuyant sur l'étude de liquéfaction réalisée par le CEREMA et le microzonage du PPR sismique approuvé le 28 janvier 2019.

L’objectif de l’ensemble de ces études est de vérifier quelle est la vulnérabilité de l’ensemble des structures nécessaires à la gestion de crise pour assurer la fonctionnalité d’au moins une des pistes de l’aéroport, la piste nord, en s’assurant également de son autonomie électrique via un groupe électrogène. Selon ACA, la garantie de la piste et des premiers secours (pompiers) existe, les études complémentaires sont plutôt du ressort du propriétaire et visent notamment à déterminer le délai de remise en route. Les essais à réaliser supposeront la fermeture de la piste Nord (seulement possible en octobre 2019). Un contact avec la DGAC est indispensable pour déterminer les conditions de la mise en œuvre de ces essais. Plus globalement, il conviendra, dans le cadre du plan départemental, de s’assurer des suites données aux études en s’efforçant de travailler de façon conjointe et cohérente entre l’État et le concessionnaire. Par ailleurs, la mission a pris connaissance, via un article de Nice Matin du 18 décembre 2018, d’un projet de création d’un port de plaisance à proximité immédiate de l’aéroport. Sans avoir d’avis sur l’opportunité d’un tel projet, elle attire l’attention de ses promoteurs sur la nécessité de prendre en compte l’aléa sismique dans sa conception.

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PUBLIÉ 3. Prendre conscience que l’on peut agir pour assurer la résilience des fonctions de base

L’affichage de l’importance des conséquences d’un événement sismique équivalent à celui de 1887 sur l’agglomération de Nice, matérialisée tant par le travail de la CCR sur les conséquences économiques que par celui du BRGM sur les conséquences humaines est susceptible de créer un effet de sidération. Celui-ci, ajouté à l’impossibilité de prédire la date de survenue du phénomène et de mettre en place des mesures de protection peut conduire à une inaction de l’ensemble des acteurs considérant qu’ils ne peuvent lutter de façon efficace contre cet aléa.

Le premier travail de conviction à conduire consiste à démontrer qu’il existe des mesures de prévention à prendre pour limiter les conséquences de l’événement et permettre une reprise la plus rapide possible de la vie niçoise. Il convient de les mettre en œuvre dans la durée pour se préparer progressivement en se fixant des priorités d’action.

Le présent chapitre détaille ces mesures en utilisant deux principes :

• Poursuivre l’amélioration de la connaissance de la vulnérabilité des bâtiments, équipements et installations sensibles et indispensables pour savoir où porter les priorités. Cette amélioration passe notamment par l’instrumentation de ces structures pour pouvoir diagnostiquer leur vulnérabilité. L’instrumentation est maintenant devenue une méthode relativement simple et d’un coût modéré vis-à-vis des conséquences. Il convient de l’organiser pour pouvoir, à partir de l’observation de l’effet de quelques séismes d’intensité faible sur les différents équipements, être en capacité de déterminer leur capacité de résistance à des séismes d’intensité du type de celui de 1887.

• Raisonner pour définir les priorités sur une logique de fonctionnalité des équipements, bâtiments et infrastructures. La sécurisation d’un bâtiment indispensable à l’organisation des secours n’a que peu de sens si les voiries d’accès sont bloquées ou si les réseaux permettant de le faire fonctionner sont inopérants.

3.1. Sécuriser les infrastructures terrestres stratégiques et prévoir des alternatives

La sécurisation du franchissement du Var est indispensable pour permettre la continuité entre la ville de Nice et le reste du territoire métropolitain et faciliter ainsi l’organisation des secours et la reprise de la vie sur le territoire, en permettant notamment l’évacuation des personnes blessées transportables, des sans-abri non relogeables sur place, mais aussi des déchets induits par le séisme38.

Actuellement cette continuité est assurée par trois ouvrages routiers39 :

• le pont de l’A8, autoroute concédée, sous la responsabilité d’ESCOTA ;

• le pont de la M6202 bis, sous la responsabilité de la Métropole (voir annexe 13) ;

• le pont Napoléon III, qui permet aussi la continuité ferroviaire et soutient les anciennes routes nationales devenues M 6007 et M6098.

38 Le BRGM évalue, dans son rapport de juillet 2018, les déchets à plus de 6,5 millions de tonnes de gravats.

39 cf.annexe 13.

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PUBLIÉ Cette continuité doit être réfléchie en prenant en compte la fonctionnalité de ces itinéraires, garantissant à la fois la résistance des infrastructures mais également celles de leurs voies d’accès.

Seul le second ouvrage, de construction récente répond aux normes parasismiques en vigueur et pourrait donc être utilisé sans difficultés par les services de secours. Toutefois, l’accès rive droite pour ces véhicules suppose de remonter sur plusieurs kilomètres pour rejoindre un rond-point utilisable. Les services de la Métropole ont indiqué à la mission que plusieurs options existaient en fonction des projets en cours. Ont notamment été cités à cet effet :

• un projet bénéficiaire d’une décision ministérielle pour construire un nouvel échangeur entre la M2602 bis et l’A8 ;

• un projet de giratoire avec échangeur au nord du pont, lequel était programmé initialement pour raccorder un équipement du ministère de la justice, mais qui semble maintenant abandonné. Ces deux projets ne permettent pas de répondre à l’objectif mentionné ci-dessus.

En revanche, il existe deux portails d’accès à la chaussée ouest de la M6202 bis (sens Nord-Sud vers Nice) dans la zone visée :

• Le premier au niveau de la Baronne, mais qui reste relativement éloigné.

• Le second au niveau de la zone de St Laurent du Var. Depuis la modification du profil en travers survenue postérieurement à la mise en service, l’accès n’est plus possible pour les secours. Selon les services de la Métropole, son rétablissement à court terme nécessiterait des travaux de soutènement et de chaussée pour environ 100 000 €. Pour la mission, une action doit donc être engagée rapidement pour permettre la réouverture aux services de secours de ce second accès, en le gardant fermé en temps normal.

Il sera également nécessaire, dans la logique de fonctionnalité, de vérifier le comportement des différents ouvrages pouvant avoir une influence sur la M2602 bis, notamment ceux surplombant l’infrastructure sur l’ensemble du parcours et dont la destruction entraînerait sa coupure. Ces vérifications doivent être faites, de façon coordonnée, par les différents maîtres d’ouvrage des infrastructures concernées, dans le cadre d’un programme global, en les associant pour assurer la continuité de l’itinéraire.

Pour les deux autres ponts sur le Var, la première nécessité est de vérifier leur résistance à un événement sismique tel qu’envisagé dans l’étude BRGM. Cette vérification devra passer par un diagnostic précis de ces ouvrages auquel devra être associé une instrumentation permettant, à partir de l’observation de leur comportement vis-à-vis de petits séismes, d’en déduire celui qu’ils auront pour le niveau de séisme envisagé.

Pour l’A8, des réflexions sont en cours entre la tutelle et le concessionnaire, en associant le CEREMA. Le MTES a ainsi demandé à ESCOTA, par courrier du 26 octobre 2018, d’approfondir les études générales conduites sur la vulnérabilité des ouvrages d’art et des grands ouvrages autoroutiers en terre sur le département des Alpes-Maritimes, de manière à évaluer plus précisément les coûts d’une mise à niveau sismique de l’A8 et d’aider à la prise de décision de l’État dans le choix d’un itinéraire robuste aux séismes en cohérence avec les autres gestionnaires de voirie. La mission a été informée d’une réunion des différents protagonistes prévue le 8 mars 2019 : les services du réseau autoroutier Escota ont engagé, courant mai 2019, une campagne de reconnaissance des sols pour préparer le dossier APROA du viaduc du Var.

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PUBLIÉ Le pont Napoléon III date de la fin du XIX° siècle (construction entre 1862 et 1864) et a fait l’objet de destruction lors de la seconde guerre mondiale. Il est constitué de deux ouvrages routiers et d’un ouvrage ferroviaire, avec deux tabliers séparés. La mission considère qu’il y a besoin d’un point zéro via une étude structurelle concernant notamment les parties les plus fragiles (piles et fondations). Cette étude, devant porter sur l’ensemble des ouvrages, supposera une réunion tripartite entre les maîtres d’ouvrage pour définir un programme de travail et en premier lieu déterminer les responsabilités technique et juridique de chacun.

Enfin, indépendamment de ces études et travaux à conduire, il convient de prévoir des solutions de remplacement si le séisme survient avant que l’ensemble des travaux de consolidation ne soient achevés. La mission a pris contact avec le centre national des ponts de secours (CNPS) qui est en capacité d’installer rapidement des ponts permettant un franchissement temporaire des rivières en cas de destruction des ponts existants, avec toutefois une limite physique liée à la dimension des ponts disponibles, compte tenu de la largeur du Var. Par ailleurs, l’implantation actuelle du site de « stockage » des ponts n’est pas forcément adaptée à une intervention rapide sur Nice et le CNPS est intéressé par une localisation plus proche du territoire, qui lui permettrait également d’intervenir plus rapidement sur le secteur sud-est40. La mission a pris, à cet effet contact avec l’Unité d'Instruction et d'Intervention de la Sécurité Civile (UIISC) n° 7, implantée à Brignolles, pour évoquer la possibilité de se servir de cette structure pour une implantation de proximité du CNPS. L’UIISC n° 7 est ouverte à l’installation d’un dépôt du CNPS sur son site de Brignolles et par une meilleure association aux travaux conduits dans le cadre du plan départemental risque sismique dans les Alpes-Maritimes, notamment au projet de plan Orsec. Des contacts sur ce projet doivent être organisés par la préfecture des Alpes-Maritimes pour étudier les conditions précises de cette installation et de l’intervention conjointe du CNPS et de l’UIISC n° 7.

Recommandation 3. Préfet des Alpes-Maritimes : sécuriser en priorité et d’urgence les franchissements du Var.

3.2. Sécuriser les bâtiments stratégiques et de catégories IV

3.2.1. Le patrimoine de l’État

Le schéma directeur immobilier régional (SDIR) de l’État pour Provence-Alpes-Côte d’Azur a été récemment complété par des fiches d’accompagnement et des annexes qui décrivent le risque sismique et chiffrent, pour différents niveaux de priorité, les besoins de financement.

S’appuyant sur les résultats des audits sismiques menés dans le département des Alpes-Maritimes, il comporte une annexe évaluant de façon détaillée les besoins de financement relatifs au renforcement des structures qui, « même recentrés sur le parc cœur et sur les bâtiments d’importance IV », sont de l’ordre de 20 M€.

La mission déplore que ce montant, qui peut paraître important au regard des crédits alloués chaque année aux travaux de gros entretiens du patrimoine de l’État en région PACA, ne soit pas plutôt mis au regard de l’exposition de l’État et surtout de ses personnels, au risque de voir leur responsabilité engagée en cas d’occurrence d’un séisme, pour manquement à une obligation de prudence et de sécurité41.

40 Compte tenu notamment de la fréquente destruction de ponts lors de crues méditerranéennes.

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PUBLIÉ La mission s’étonne surtout de trouver dans un des documents d’accompagnement du SDIR la mention : « La réglementation à ce jour, n’impose cependant pas de faire de travaux sur les bâtiments existants, la règle étant de ne pas aggraver la vulnérabilité ».

Un tel rappel à la réglementation ne devrait pas servir à justifier une inaction dès lors qu’il y a exposition de personnes au risque de mortalité causés par l’effondrement de bâtiments.

Comme indiqué au 2.3.3, la gestion par l’État de ses bâtiments stratégiques et de catégorie IV est loin d’être exemplaire bien que les ordres de grandeur du besoin de financement du renforcement antisismiques de ces bâtiments soient sans commune mesure avec les coûts auxquels l’État aura à faire face dans un séisme de type 1887 à Nice.

La mission préconise que :

• le Gouvernement mette en priorité nationale, dans sa politique immobilière, le renforcement des bâtiments stratégiques et de catégorie IV qui lui appartiennent en s’appuyant sur le classement effectué à partir des diagnostics menés en 201042 ;

• le préfet de région veille à ce que le schéma directeur de l’immobilier en région (SDIR) et ses demandes annuelles de crédit sur le CAS 723 affichent et rappellent ce besoin de financement pour garantir la bonne mise en œuvre d’un plan de renforcement sur dix ans maximum. Il en va, bien entendu, de la responsabilité de l’État et de chacun des acteurs de la chaîne de décision de la politique immobilière. Il en va aussi de la crédibilité du Gouvernement, s’il incitait les opérateurs et les collectivités publiques à sécuriser leurs bâtiments tout en négligeant ceux qui lui sont propres.

3.2.2. Le patrimoine des collectivités territoriales

Les bâtiments concernés sont susceptibles de remplir deux types de fonctions :

• protection des usagers qu’ils abritent (lycées, collèges, écoles notamment mais également tous les bâtiments accueillant du public) en s’assurant qu’ils ne s’écroulent pas ;

• accueil d’éventuels sans-abris suite à un événement sismique. Pour la première fonction, elle relève du rôle normal de tout propriétaire de bâtiments d’assurer la sécurité vis-à-vis des risques, notamment naturels, des personnels et des usagers qu’ils abritent ou accueillent.

Chaque collectivité doit donc élaborer un plan de mise aux normes sismiques de ses bâtiments en s’appuyant sur les données fournies par le microzonage et le PPRS et en réalisant des diagnostics de vulnérabilité des différents bâtiments, fondés notamment sur les résultats de l’instrumentation de ceux-ci. Ces différents programmes de sécurisation devraient s’étaler sur une période de dix ans, en utilisant, pour l’instrumentation et ses résultats et conséquences, une méthodologie à construire de façon conjointe, y compris avec l’État pour ses propres bâtiments.

41 Article 223-1 du Code pénal – « Le fait d'exposer directement autrui à un risque immédiat de mort ou de blessures de nature à entraîner une mutilation ou une infirmité permanente par la violation manifestement délibérée d'une obligation particulière de sécurité ou de prudence imposée par la loi ou le règlement est puni d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende ».

42 Le plan pourra prendre en compte dans la définition des bâtiments prioritaires d’autres aspects de mise en conformité (bâtiments amiantés, par exemple), la résistance au séisme devant toutefois être placée en priorité absolue.

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PUBLIÉ Pour la capacité des bâtiments des différentes collectivités à accueillir des sans-abris (bâtiments scolaires mais aussi gymnases, etc.), il semble utile de réaliser un premier travail d’inventaire de ceux qui sont déjà utilisables (à la lumière de ce qui a été fait pour le plan canicule) en intégrant la vulnérabilité au risque sismique et en définissant globalement les besoins complémentaires. Ce travail devra être collectif en associant l’ensemble des propriétaires des bâtiments d’accueil potentiellement utilisables. La réalisation de l’inventaire est la première action à réaliser, dans un délai court (2020). Une fois ce travail réalisé, les différents propriétaires devront définir de conserve le plan de mise aux normes en priorisant les travaux à réaliser selon une logique d’efficience, fondé selon un croisement de critères coût-localisation et capacité d’accueil.

Les travaux déjà conduits par la Métropole et le conseil départemental ont été présentés dans le chapitre 2.3.4. Le conseil régional est, lui, essentiellement concerné par les lycées.

La Région possède, sur Nice :

• Six lycées publics d’enseignement général ou technologique ;

• Sept lycées professionnels publics43. Certains de ces lycées sont dotés d’internats.

Deux projets de réhabilitation sont en cours sur les lycées Masséna et Paul Augier. Dans ces travaux lourds, l’aléa sismique est pris en compte à partir d’un million d’euros de travaux, dans une logique de priorisation, au fil de l’eau, en fonction de l’état du bâti, des besoins de fonctionnement des établissements, des priorités « politiques ».

Toutefois, selon le conseil régional, il n’y a pas eu de demande spécifique relatif à l’aléa séisme. Il n’y a donc pas eu d’estimation globale du besoin de financement pour la mise aux normes parasismiques de l’ensemble du parc.

Par ailleurs, la mission a été informée d’un risque de désengagement de cette collectivité sur la politique générale de prévention des risques, pour se consacrer aux domaines pour lesquels la région dispose de la compétence obligatoire. Cette position qui devra être confirmée ou infirmée pose notamment la question de la pérennité de l’observatoire régional des risques naturels, outil particulièrement intéressant pour participer à l’amélioration des connaissances et à la diffusion de la culture du risque auprès des élus et des citoyens.

Au-delà de ces travaux qui concernent l’ensemble des propriétaires publics, la priorité absolue reste le confortement de la tour Jean Moulin qui accueille notamment le Centre opérationnel départemental (COD) de la préfecture. La sécurisation de cette tour (ou son abandon si la sécurisation s’avère impossible) doit être réalisée dans un délai maximum de cinq ans. En parallèle, doit être entreprise la définition et la réalisation d’un COD « de repli », sans attendre le résultat des réflexions relatives à la construction d’un hôtel de police partagé entre la Métropole et l’État.

Enfin, la Métropole de Nice (direction générale adjointe développement durable, réseaux et infrastructures) a fait parvenir à la mission un plan d’actions (daté du 3/3/2019) qui récapitule l’ensemble des actions conduites ou à conduire sur le sujet44. Ce plan d’actions très opérationnel, daté et chiffré, s’inscrit dans une stratégie conduite par la ville et la Métropole sur la prise en compte du risque sismique, mise en place après la présentation du plan départemental par le préfet aux communes en 2018.

43 Mais pas de lycée agricole

44 Joint en annexe 11, il traite de l’itinéraire de secours, des réseaux et des bâtiments.

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PUBLIÉ La mission salue l’existence de ce plan d’actions qui gagnera à être porté à la connaissance des autres acteurs de façon à le mettre en cohérence, notamment temporelle, avec l’ensemble des actions à entreprendre sur le territoire métropolitain. Pour exemple, sur le sujet des bâtiments, il est ainsi prévu le traitement des bâtiments inclus dans le plan communal de sauvegarde et des groupes scolaires de la zone B3 sous dix ans (avec des estimations de 57 k€ pour les diagnostics et de 6,9 M€ pour les travaux). Ce type de travail mériterait d’être conduit sur le même principe, en fonction des domaines de compétences, par les différents acteurs du territoire.

3.3. Durcir les réseaux

Le fonctionnement des principaux réseaux de transports, de distribution de l’électricité et de l’eau (et de son assainissement), ainsi que de télécommunication, quitte à prioriser le durcissement de tronçons prioritaires (par exemple de desserte des bâtiments de catégorie IV) est essentiel en post- crise pour assurer des secours efficaces et un retour dès que possible à la normale.

Force est de constater une sensibilisation très inégale des acteurs / opérateurs concernés, que le passage de la mission n’a qu’en partie « réveillés ».

RTE et Enedis : l’enjeu majeur passe par le durcissement des postes sources, assurant le relais / la transformation du courant entre le réseau de très haute tension (relevant de RTE) et le réseau de distribution locale (relevant d’Enedis). Il existe une trentaine de ce type d’installations/bâtiments dans le département, essentiellement en littoral : la liste a été transmise à la préfecture en 2017. En l’absence de directive nationale sur le sujet, il apparaît que, hormis les postes sources récents, tous aux normes antisismiques pour les ouvrages de génie civil, les postes anciens (la grande majorité) restent aux normes de l’époque. Et il est clair que nombre d’entre eux sont concernés par les effets d’accélération. Si Enedis a bien été associé au plan départemental, aucun diagnostic, ni a fortiori aucuns travaux n’ont été engagés.

La sécurisation des postes sources doit être associée à une réflexion sur les réseaux permettant d’approvisionner les bâtiments indispensables. La quasi-totalité de la distribution est effectuée par des câbles souterrains, ce qui induit, en cas de séisme, un risque de cisaillement des câbles. Enedis a la possibilité de réparer sur des secteurs réduits mais pas sur des quartiers entiers, même pour brancher des groupes électrogènes. Il est donc nécessaire de repérer au préalable des points de vie sur des secteurs granitiques et de prévoir aussi que ces bâtiments puissent servir à accueillir les services des opérateurs techniques (Enedis, GDF, Eau). La possibilité de définir une ligne de vie d’alimentation des bâtiments de type IV suppose qu’Enedis ait l’information pour faire l’effort au bon endroit notamment pour garantir l’alimentation électrique par fil. La préfecture n’a pas mobilisé l’opérateur en vue d’examiner la sécurisation de l’approvisionnement électrique des bâtiments de catégorie IV.

Il apparaît à cette fin nécessaire de mettre en place, au niveau de la préfecture, un groupe de travail permanent sur le sujet, visant à assurer un travail sur le sujet entre Enedis et l’État.

Télédiffusion de France (TDF) : l’opérateur privé a plusieurs missions : ouverture et hébergement des infrastructures notamment aux quatre opérateurs mobiles, activité de diffusion de télévision numérique terrestre -TNT- et de fréquence moyenne -FM-, et enfin, hébergement d’équipements de communication d’acteurs d’État (ministère de l’Intérieur, gendarmerie nationale…). Il dispose d’un bureau central de défense et de sécurité, qui a bien noté l’enjeu de la vulnérabilité sismique de ses installations locales. Ce bureau est chargé d’assurer la résilience des points d’importance vitale

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PUBLIÉ (PIV) dont deux dans les Alpes Maritimes (un pour la TNT, un pour la FM)45, sur sites anciens. Il travaille au plan de sécurité opérateur (PSO) avec l’objectif d’une validation en juin 2019. Pourtant TDF précise ne pas avoir été associé par la préfecture aux travaux d’élaboration ni du plan départemental, ni du plan ORSEC séisme, bien que TDF soit systématiquement contacté en cas de crise dans les Alpes maritimes.

Métropole NCA: malgré les efforts précités (voir ci-dessus 2.3.4), il ne semble pas que NCA se soit donné un programme de sécurisation de l’approvisionnement en eau potable, ne serait-ce que des bâtiments de catégorie IV .

ORANGE : l’opérateur (France Télécom SA à l’époque) avait mené une étude sur la ville de Nice, de 1992 à 1993, sur la vulnérabilité d’installations au regard du risque sismique (avec inventaire de bâtiments, et sur le réseau local, le réseau sectoriel et longue distance), puis, engagé les actions suivantes achevées en 1998 : confortement parasismique de certains bâtiments, abandon de deux sites, durcissement des planchers des centraux essentiels, réduction de sensibilité d’une tour hertzienne, etc. Ces éléments ont été portés à la connaissance de la préfecture en 2017, suite à l’exercice RICHTER de fin 2016. Si l’opérateur a été informé, début 2017, du plan départemental, il n’a pas été associé par la préfecture à des travaux ou réflexions ultérieurs, ne serait-ce que pour les bâtiments de catégorie IV. Or, il a bien conscience de la vulnérabilité de certaines installations au risque sismique (sites « cœurs » et centraux de quartiers), qui sont par ailleurs très électro-dépendantes (sur ce point, ORANGE a transmis des éléments à la préfecture et la DDTM, en vue du plan ORSEC séisme, pour obtenir accès en priorité au rétablissement (RETAP 46) de la distribution électrique pour les principaux centraux et sur le gazole non routier pour les générateurs de secours). ORANGE s’étonne de ne pas avoir été saisi par la préfecture dans le cadre de l’arrêté interministériel du 12 janvier 2017 « relatif aux priorités de rétablissement des services de communications électroniques47 ». Cet arrêté prévoit que le préfet doit solliciter les acteurs économiques majeurs pour définir les priorités de rétablissement réseau. Le préfet diffuse ensuite la liste aux potentiels ayants droits qui doivent, chacun, solliciter leurs opérateurs.

SNCF : l’opérateur de transport est très conscient que tout son réseau dans les Alpes-Maritimes est vulnérable quotidiennement déjà aux mouvements de terrain et chutes de blocs. Mais, devant l’ampleur des enjeux, cet opérateur n’envisage aucune action de sécurisation, ne serait-ce que du franchissement Var : pont Napoléon III (à voir donc en coordination avec la Métropole, puisque la voie ferrée est ici doublée par deux ouvrages routiers).

En conclusion, malgré la bonne volonté de certains opérateurs, il manque manifestement un travail à la hauteur des enjeux, et dans une démarche de coordination, qui relève manifestement de la préfecture.

45 Six ou sept autres sites PIV existent sur les Alpes Maritimes, sous la responsabilité d’autres opérateurs, dont deux ou trois sur Nice. Leur vulnérabilité au séisme n’est pas certaine. Chaque site a une zone de couverture avec petit recouvrement mais limité. Au-delà des PIV, existent d’autres sites dont la chute perturberait les communications (au moins 6 ou 7 pour ceux dépendant de TDF mais aussi un site Orange).

46 RETAP : dispositif de mise en place et de planification du rétablissement ou de l’approvisionnement d’urgence des réseaux (source guide ORSEC - direction générale de la sécurité civile et de la gestion de crises).

47 Voir : https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000006055305&dateTexte=20180824

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PUBLIÉ Recommandation 4. Préfet des Alpes-Maritimes : mettre en œuvre l’arrêté ministériel du 12 janvier 2007 et constituer un groupe de travail avec l’ensemble des opérateurs de télécommunication (TDF et opérateurs de téléphonie) pour définir les priorités de durcissement des réseaux de télécommunications vis-à-vis du risque sismique en raisonnant selon le principe de fonctionnalité des réseaux. Associer Enedis pour la définition du maintien d’alimentation électrique des différents sites indispensables au maintien du réseau de télécommunication.

3.4. Assurer la résilience des principaux bâtiments privés et immeubles de logements

L’aléa sismique étant, par nature, imprévisible dans son ampleur comme dans sa date d’occurrence, la seule façon de réduire le risque est de réduire la vulnérabilité des bâtiments.

Pour les bâtiments et ouvrages neufs, il existe des normes parasismiques qui s’imposent réglementairement lors de la construction des bâtiments et ouvrages. Si ces normes sont respectées, les bâtiments et ouvrages sont censés être faiblement vulnérables aux séismes.

Toute la question est : « ces normes sont-elles effectivement respectées » ?

Lorsque le projet de construction se situe en zone sismique (de niveau 4 ou 5), tout maître d’ouvrage a l’obligation de faire appel à un bureau de contrôle pour certains bâtiments :

• Les immeubles dont le plancher bas du dernier niveau est situé à plus de 8 mètres du sol sont concernés par l’obligation. Pour des hauteurs d’étage classiques, l’obligation concerne donc les immeubles R+3 et au-delà.

• Les établissements de santé et les bâtiments appartenant aux catégories d’importance III et IV. L’État n’assure plus qu’un contrôle symbolique des règles de construction

Le contrôle du respect des règles de construction porte sur tout ou partie des règles citées à l’article L. 152-1 du code de la construction et de l’habitation : l’accessibilité des personnes handicapées, la sécurité contre l’incendie, la protection contre les risques de chute, le passage du brancard, l’aération ou encore les caractéristiques acoustiques et thermiques, ainsi que les réglementations concernant les termites et la prévention du risque sismique.

Les informations fournies par la direction générale de l’aménagement, du logement et de la nature montrent que l’État n’est plus en mesure d’assurer ces contrôles.

En 2016 et 2017, 40 contrôles48 ont été menés sur l'ensemble du territoire (Outre-Mer compris), 9 contrôles en 2016 et 31 contrôles en 2017. Lors de ces contrôles, il y a eu quasi-systématiquement des "non-conformités" détectées, les principales étant :

• la préparation des fondations : béton de propreté,

• le ferraillage : recouvrement des aciers, enrobage, oublis...

• le contreventement de charpente.

48 En 2017, 460 000 logements ont été mis en chantiers. Le taux de contrôle est donc de 1/10 000.

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PUBLIÉ Il reste que le contrôle par les professionnels est essentiel : selon les professionnels rencontrés (fédération départementale des entreprises du BTP, fédération départementale des promoteurs immobiliers, syndicat des architectes), le respect des normes dépend de la qualité de chacun des intervenants. Les points de faiblesse qui nous ont été signalés sont les suivants :

• Manque d’information, de sensibilisation et, surtout, de formation à la mise en œuvre concrète des normes parasismiques d’une partie des « acteurs de l’acte de bâtir », l’un de nos interlocuteurs nous signalant que, malgré le caractère connu de l’aléa sismique dans la Métropole niçoise, les cahiers des charges n’y comportent pas d’exigence particulière de vigilance.

• Insuffisante volonté de maîtres d’ouvrage de veiller au respect de ces normes ; le surcoût49 n’a été soulevé par aucun des acteurs, quoi qu’il nous ait été dit que les cahiers des charges et appels d’offres réservent parfois une part trop faible du montant total du chantier pour la rémunération des bureaux de contrôle. Différentes pistes de développement et renforcement de ces contrôles par des professionnels spécialistes du contrôle existent :

• Une obligation de résultats pour le bureau de contrôles, engageant sa responsabilité de façon complète en cas de sinistre.

• L’évaluation de la vulnérabilité sismique avant la fin de la période décennale, pendant la période où les acteurs de la chaîne de construction sont solidairement responsables, déclenchant l’intervention des assurances qui, par contrecoup, deviendraient plus regardantes sur le contrôle effectif des chantiers dont elles assurent la garantie décennale.

Recommandation 5. Préfet des Alpes-Maritimes : en liaison avec la DGALN, informer, sensibiliser et former tous les professionnels, éventuellement via l’observatoire de l’immobilier et l’agence pour la qualité de la construction, dans l’optique qu'à l'avenir ces actions soient portées par les acteurs professionnels (ordres, corporations, etc.).

Recommandation 6. DGALN : engager une réflexion en vue de mettre en place, comme cela a été fait pour le contrôle technique des véhicules à moteur, un dispositif de contrôle de la qualité parasismique des constructions par des professionnels agréés du secteur privé, afin de réserver au contrôle de deuxième niveau la compétence des contrôleurs publics sur le parasismique et les effectifs dédiés

Sur ce point, l’État pourrait, à titre expérimental, d'exemple et d’encouragement, inviter les entreprises du BTP à signer une charte, par laquelle elles s'engageraient à mettre en place un tel contrôle technique de premier niveau de la qualité de leurs constructions, pour le programme Ecovallée sur l'opération d’intérêt national (OIN) de la plaine du Var, opération d’aménagement qui se veut exemplaire. Le CEREMA pourrait accompagner, suivre et l’évaluer cette expérimentation.

49 2 à 3 % en construction neuve, soit un ordre de grandeur voisin de la marge nette pour une entreprise de gros œuvre.

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PUBLIÉ Pour ce qui concerne les bâtiments et ouvrages existants, la mission a pris connaissance de la possibilité d’évaluer leur résistance à l’aléa sismique en les instrumentant 50, à un coût faible en comparaison de la valeur des biens mais aussi des enjeux de responsabilité et d’assurance.

La possibilité et les modalités de cette instrumentation devraient être portées à la connaissance des propriétaires des biens concernés, propriétaires qui se trouveraient de ce fait mis en responsabilité au cas où le bien présenterait une vulnérabilité forte ou moyenne présageant d’un possible effondrement ou de dommages graves en cas de séisme. L’inaction du propriétaire serait susceptible d’engager sa responsabilité pour manquement à une obligation de prudence ou de sécurité et sa responsabilité civile du fait du danger présenté par le bien pour la sécurité des personnes.

En l’état actuel de la réglementation, et compte tenu de l’approbation du PPRS pour la commune de Nice, la seule obligation faite aux propriétaires (article L. 125-2) d’un bien immobilier est d’informer les acquéreurs ou les locataires du bien sur l’exposition au risque sismique de son bien. Il est prévu dans le rapport de présentation du PPRS que cette information puisse se faire à l’aide des documents disponibles et notamment de la carte de microzonage.

Toutefois, pour le risque sismique, l’exposition au risque d’un bien dépend non seulement de sa localisation mais également de la vulnérabilité du bien. La seule connaissance du zonage ne permet pas réellement de remplir correctement l’obligation de complète information de l’acquéreur.

Pour inciter les propriétaires à agir, la vulnérabilité de la construction au séisme devrait être, de façon explicite51, un des éléments des documents obligatoires au titre de l’information des acquéreurs ou locataires, ce point pouvant être précisé dans le règlement du PPRS, à l’occasion d’une éventuelle révision de celui-ci. Pour qu’un tel dispositif fonctionne, il paraît important à la mission d’inciter, puis de normer, et enfin de réglementer la réalisation des diagnostics de vulnérabilité.

Dans cette hypothèse, la réalisation des diagnostics deviendrait obligatoire, dans les communes où a été prescrit un PPRS, avant toute transaction immobilière, s’ajoutant ainsi aux obligations préexistantes (diagnostic thermique, amiante, plomb, conformité électricité et gaz...). Compte tenu du fait que le diagnostic concerne la structure du bâtiment, il conviendra d’examiner la responsabilité de sa réalisation et de son financement lors de transactions ne concernant qu’une partie de l’immeuble.

On peut également imaginer de limiter cette obligation aux immeubles dont le plancher bas du dernier niveau est situé à plus de 8 mètres du sol.

Recommandation 7. DGPR : en liaison avec la DGALN / DHUP, examiner la possibilité de créer une obligation de diagnostic de vulnérabilité au séisme, avant toute transaction immobilière dans les communes où a été prescrit un PPRS.

Au-delà de la connaissance de la vulnérabilité des bâtiments vis-à-vis du risque sismique dans le cadre des transactions immobilières (vente ou location), il pourrait être intéressant d’améliorer la connaissance de la vulnérabilité de l’ensemble des bâtiments du territoire de façon notamment à

50 En équipant pendant une période significative le bâtiment ou l’ouvrage à diagnostiquer d’un mini-sismographe qui enregistrerait ses mouvements lors des fréquents microséismes pour en déduire sa tenue en cas de séisme plus important (voir annexe 9).

51 Selon la mission, elle l’est de façon implicite mais aucune instruction spécifique ou jurisprudence ne viennent étayer cette position.

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PUBLIÉ faciliter la gestion de la ré-occupation des bâtiments après un séisme en se donnant la capacité d’identifier les bâtiments résistants.

Un dispositif de diagnostic volontaire de vulnérabilité pourrait être ainsi proposé aux propriétaires des biens immobiliers, se traduisant par l’application d’un affichage distinctif sur le bâtiment lorsque celui-ci est résistant52. Pour lancer le dispositif, ces diagnostics pourraient dans un premier temps être subventionnés, soit par l’assureur dommages du bien53 , soit dans le cadre d’un plan global par le Fonds Barnier ou faire l’objet d’une déduction fiscale. Le financement par le Fonds Barnier pourrait ne porter dans un premier temps que sur les secteurs les plus concernés (en fonction du microzonage) par le risque et pour les immeubles ayant plus d’un nombre de logements à déterminer.

Enfin, compte-tenu de l'importance du tourisme dans l'économie locale, la mission suggère de veiller particulièrement à la sécurisation du bâti hôtelier.

Recommandation 8. Préfet des Alpes-Maritimes : en liaison avc la DGPR et la DGALN : lancer une action de diagnostics de vulnérabilité des bâtiments d’habitation collective et hôteliers, dans un objectif de porter à connaissance du public et pour inciter chaque propriétaire à réduire cette vulnérabilité.

3.5. Se donner les moyens de gestion de la crise

La mission n’a pas vocation à s’intéresser à la gestion effective de la crise. En revanche, elle s’est attachée à déterminer les actions de préparation qui permettraient une gestion plus efficiente de la crise. Le plan d’actions départemental de séismes des Alpes-maritimes prévoit, dans ses volets E et G, respectivement la gestion de crise et la mise à jour du plan Orsec intégrant notamment la création d’une fiche tsunami54. L’année 2019 devait être consacrée à la définition de scénarios d’intervention selon notamment l’intensité et la localisation probable des séismes. Le plan Orsec vient d’être validé par le préfet le 3 avril 2019. Selon la mission, le plan ORSEC séisme aurait gagné à être travaillé séparément du plan tsunami.55 En effet, même si un séisme local peut provoquer un tsunami si les circonstances de l’événement de 1979 se renouvellent avec un glissement de terrain important dans la mer consécutivement à un séisme, la cause la plus réaliste d’un tsunami sur Nice serait un tremblement de terre survenant de l’autre côté de la Méditerranée, non ressenti à Nice.

Dans l’hypothèse d’une révision à venir du plan Orsec séisme, il sera utile de commencer le travail par le scénario le plus dirimant pour l’agglomération niçoise en prenant comme base de travail, le scénario retenu par le BRGM présentant les conséquences les plus défavorables (Aspremont, de nuit, en période estivale).

52 Cet affichage pourrait également jouer un rôle post-catastrophe pour simplifier la détermination, parmi ceux qui seront restés debout, des bâtiments utilisables sans danger.

53 Il serait en effet souhaitable qu’évolue le rôle des assureurs qui, à l’heure actuelle, n’incitent pas à la réduction de vulnérabilité et se reposent derrière l’État réassureur final.

54 La DDTM 06 a programmé de confier une étude de réévaluation du risque tsunamis de Mandelieu La Napoule à Menton à partir de deux scénarios l’un lié à partir du séisme de référence de 1887 et l’autre lié au séisme de 2003 à Boumerdès en Algérie

55 Pour pouvoir intégrer notamment les dispositifs d’alerte et de réaction ad hoc (intervention du CENALT notamment).

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PUBLIÉ La conception de cette éventuelle révision du plan Orsec devra se faire en associant le plus en amont possible les différents opérateurs, notamment de réseau. Le premier travail est de réaliser un diagnostic complet de la résistance et de l’efficience du réseau de communication Antares en cas de séisme du type indiqué ci-dessus et de le durcir si nécessaire. Les interlocuteurs de la mission ont fait état d’une réelle inquiétude sur les points de faiblesse de ce réseau qui sert à l’ensemble des services mobilisés en cas de séisme (direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises -DGSCGC-, sapeurs-pompiers, gendarmerie, police). Les constructions qui abritent ce réseau et permettant son fonctionnement semblent insuffisamment sécurisées pour faire face à un séisme, et disposent notamment d’une autonomie électrique faible (autonomie de 1 à 2 heures, manque de groupes électrogènes avec démarrage automatiques), mais également de cartes mémoires et de batteries non fixées.

L’UIISC 7 intervient sur l’ensemble de la planète en cas de séisme et possède des compétences reconnues notamment pour la recherche de victimes avec utilisation d’une brigade cynophile. Compte tenu du cas particulier de Nice, l’unité est prête à s’associer à la définition du plan Orsec Séisme conduit par la préfecture des Alpes-Maritimes, ainsi qu’à des exercices.

Par ailleurs, le conseil départemental des Alpes-Maritimes a constitué il y a quelques années une organisation de prévention et intervention post-crise face aux incendies de forêts, « Force 06 », qu’il mobilise désormais en post-crise après des inondations (comme en 2014 et 2015). Force 06 pourrait être formée et associée à des exercices en vue de prévoir des interventions post-séisme.

Indépendamment du plan ORSEC séisme, il est nécessaire d’identifier, dès aujourd’hui, un COD de repli, à situer idéalement en dehors de la zone sismique, l’actuel COD pouvant être rendu inutilisable si la tour de la préfecture ne résistait pas au séisme, mais également si les accès à la tour étaient coupés. L’implantation de ce COD de repli doit être conçue en intégrant l’ensemble des risques potentiels, séisme bien sûr, mais également inondation. Des réflexions sont en cours entre les différents acteurs institutionnels concernés. Elles doivent prendre comme base de réflexion, au-delà des possibilités immobilières ou foncières, le principe d’une localisation du COD de repli permettant de rester opérationnel en cas de survenue d’un événement naturel important. Comme déjà indiqué, le raisonnement d’implantation doit être fondé sur la fonctionnalité du COD (emplacement permettant la résistance à l’événement mais également sécurisation des différents accès et réseaux nécessaires à un fonctionnement optimal).

Compte tenu des difficultés déjà évoquées de franchissement du Var mais également de l’accès potentiel au port de plaisance, lequel pourrait servir de point d’évacuation mais aussi de lieu d’accueil des blessés (hypothèse de navire hôpital complétant ou se substituant aux hôpitaux existants), des forces de renfort héliportés à l’échelle du sinistre devront être prévues en des lieux dont les accès auront été sécurisés.

Globalement, parmi les équipements, bâtiments et installations à sécuriser vis-à-vis du risque sismique, la priorité devra être apportée à ceux nécessaires à la gestion de crise. Parmi ceux-ci la mission attire l’attention notamment sur celui du groupement de gendarmerie, situé sur les hauteurs de la colline au-dessus de l’aéroport. L’audit du secrétariat général pour l’administration du ministère de l’Intérieur de 2010 -SGAMI- a montré que les bâtiments ne sont pas aux normes et présentent un fort risque de s’écrouler en cas de séisme. Le premier objectif doit être de préserver le centre opérationnel situé au rez-de-chaussée pour garantir le maintien des serveurs de téléphonie et la cellule de commandement sur place. L’évaluation des travaux se monte à 127 000 € (SGAMI 2010), sous réserve toutefois de la réalisation d’études complémentaires pour lesquels la direction nationale de la gendarmerie doit donner son aval.

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PUBLIÉ Recommandation 9. Préfet des Alpes-Maritimes : suite à l'identification des itinéraires stratégiques, mettre en œuvre de manière prioritaire et urgente la sécurisation des équipements et sécuriser en priorité et en urgence les équipements et infrastructures nécessaires à la gestion de la crise.

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PUBLIÉ 4. Vers un plan d’actions locales coordonnées

Face à ces enjeux importants, et au-delà de premières actions esquissées ou engagées, le territoire vulnérable de la conurbation de Nice doit s’engager dans des actions concrètes et coordonnées. Ceci suppose :

• une coordination, donc une gouvernance locale partagée ;

• une stratégie « sans regret », en inscrivant les investissements parasismiques dans des programmes plus larges ;

• une planification pluriannuelle ;

• une sensibilisation renforcée, avec une communication adaptée : sortir du déni vers une vigilance active.

4.1. Une gouvernance locale partagée

Après un temps trop long d’inaction, les services locaux de l’État, sous l’impulsion du préfet des Alpes-Maritimes, ont engagé, depuis fin 2016, un premier travail, traduit dans un plan départemental dédié. Mais, d’une part, il s’est traduit par peu de réalisations, avec de fait, un patrimoine immobilier de l’État restant très vulnérable, et, d’autre part, par une implication faible de nombreux acteurs locaux qui ont considéré que le sujet ne les concernait pas et ne justifiait pas une action propre de leur part au cœur de leurs métiers (distribution d’eau, gestion de locaux refuges, etc.) et de leurs responsabilités (propriétaire, employeur, etc.).

La mission considère qu’il est indispensable de dépasser l’excellente initiative du plan de l’État, pour associer l’ensemble des acteurs, à commencer par les autres pouvoirs publics, les collectivités territoriales, notamment en charge de l’aménagement et des services publics locaux. Une telle mobilisation suppose d’abord une responsabilisation.

La mission considère qu’il serait opportun de s’orienter vers un copilotage État / collectivités d’actions locales coordonnées, où chacun prendra sa part de réduction de la vulnérabilité pour ce qui le concerne : la réduction de la vulnérabilité est l’affaire de tous. Aux côtés du préfet, et au regard de la vulnérabilité centrée sur Nice, il semble pertinent de prévoir un copilotage par le président de la Métropole Nice-Côte d’Azur.

Concrètement, il s’agit de faire évoluer l’actuel dispositif interne à l’État vers un comité de pilotage coprésidé (qui pourrait d’ailleurs émaner des actuelles commissions départementales existantes : la commission départementale des risques naturels majeurs -CDRNM-, et la commission départementale de sécurité civile -CDSC-). Afin de travailler de manière approfondi, des groupes de travail thématiques sur des sujets majeurs seraient utiles :

• itinéraires stratégiques, aéroport et port (y compris hélistations à repérer) ;

• bâtiments de catégorie IV ;

• bâtiments privés, dont logements sociaux ;

• réseaux vitaux (énergie, eau…) ;

• etc.

Ce comité de pilotage devra se donner un programme de travail, avec des temps d’écoute et de prise de connaissance (voire un déplacement en Italie sur les sites des deux derniers séismes majeurs de

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PUBLIÉ l’Aquila et Amatrice, ou des échanges avec les acteurs du plan séisme Antilles), des objectifs, des indicateurs, des temps d’évaluation,..

Une telle gouvernance ne fonctionnera que si des moyens humains et financiers y sont dédiés. Ceci suppose, du côté de l’État, de sanctuariser les ressources humaines nécessaires, en particulier le poste d’ingénieur spécialisé au sein de la DDTM.

Recommandation 10. Préfet des Alpes-Maritimes : constituer et réunir de manière régulière un comité de pilotage ouvert, coprésidé par le préfet avec le président de la Métropole Nice Côte d’Azur -NCA-.

Recommandation 11. Préfet des Alpes-Maritimes : en liaison avec la direction générale de la prévention des risques -DGPR- et la Secrétaire générale du ministère, maintenir les ressources humaines nécessaires à la poursuite d’une animation sérieuse de la prévention d’un séisme à Nice.

Le préfet des Alpes-Maritimes a d’ailleurs, à l’occasion de la réunion, le 12 juin 2019, du comité de pilotage du plan départemental séisme 06, indiqué ses trois priorités :

• associer le délégué militaire du département des Alpes-Maritimes dans le volet gestion de crise ;

• procéder au renforcement parasismique de la tour Jean Moulin (COD)n avec un objectif de réalisation des travaux en 2020 ;

• organiser un comité de pilotage sismique, au 3e trimestre 2019 avec la Métropole Nice Côte d’Azur, sous la coprésidence du président MNCA et du préfet des Alpes-Maritimes.

4.2. Investir "sans regret", car avec une rentabilité plus large

Le paragraphe 1.4 indique qu’un séisme de type 1887 à Nice amènera l’État à devoir mobiliser, en urgence, au moins de l’ordre de 14 à 29 G€, soit 80 à 150 % du PIB annuel de l’agglomération niçoise 18,4 G€.

Comme déjà noté, il faudra rajouter à ces coûts les dommages aux personnes (assurance décès et coûts pour la sécurité sociale) et au maintien de l’activité économique (pertes d’exploitation, relocalisation temporaire d’entreprises), ainsi que le coût des opérations de secours.

La mission a rappelé qu’en raisonnant de façon comptable, c’est-à-dire en provisionnant le risque lié au séisme en considérant sa probabilité d’occurrence comme centennale, c’est-à-dire ayant chaque année une chance sur cent de se produire, il faudrait provisionner 300 M€, soit environ 2 % du PIB annuel de l’agglomération.

Elle rappelle que :

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PUBLIÉ • le renforcement parasismique des bâtiments et infrastructures est un investissement qui sera aussi utile face à d’autres risques (inondations, mouvements de terrain, chutes de blocs) ;

• et plus généralement, la reconstruction ou la réhabilitation lourde qui caractérise certains grands programmes (rénovation urbaine = RU, résorption de l’habitat indigne = RHI, amélioration énergétique, etc.) doit être l’occasion de prendre en charge le renforcement parasismique pour diminuer les coûts globaux des opérations tout en réduisant la vulnérabilité. Les besoins de financement du renforcement parasismique, qui paraissent hors d’atteinte et ont provoqué depuis plus de vingt ans un déni qui perdure encore, pourraient donc être couverts progressivement par une programmation sur le moyen terme intégrée pour partie dans chaque grand programme d’intervention portant sur le bâti dans l’agglomération niçoise :

• programmes immobilier et d’infrastructures de l’État et des collectivités territoriales,

• programmes d’amélioration ou de rénovation de l’habitat,

• et toute action de construction neuve ou de rénovation lourde pour renforcement de bâti vulnérable. C’est de cette façon que la vulnérabilité pourra progressivement diminuer pour rendre la Métropole niçoise plus résiliente à l’aléa sismique inévitable. Dans le cas contraire, la Métropole pourrait ne pas se relever, ou ne se relever que lentement et difficilement d’un séisme de type 1887 : l’observation des retards pris dans la reconstruction de l’Aquila (Italie) où 30 % du bâti privé et 40 % du bâti public restent à rebâtir dix ans après le séisme, malgré une dépense déjà investie de 17 G€ démontre la nécessité de la prévention.

Recommandation 12. Préfet des Alpes-maritimes : en liaison avec la chambre régionale des comptes, s'assurer, lors du contrôle de légalité des budgets des collectivités et de leurs établissements publics, qu’ils provisionnent chaque année dans les comptes, comme devraient le faire tous les détenteurs de biens immobiliers, les travaux de réduction de vulnérabilité des biens au risque sismique, soit une provision de l'ordre de 1 % de la valeur de reconstruction des biens concernés, afin de constituer une réserve financière pour reconstruire après un séisme."

4.3. Vers un plan d’actions locales coordonnées, à accompagner par un effort national

Si les citoyens et personnalités morales privées sont de fait des potentiels « acteurs de leurs propre sécurité », il est clair que les pouvoirs publics ont un rôle essentiel à jouer, d’exemplarité et d’entraînement.

La mission préconise donc que le plan d’actions locales coordonnées se fonde sur deux piliers :

• un plan « immobilier de l’État » . L’État se doit d’être exemplaire en engageant le durcissement de ses bâtiments de catégorie IV, à commencer par ceux des forces de sécurité et les hôpitaux. Les audits et diagnostics existent. Il faut désormais entreprendre des travaux, et pour les autres bâtiments, les instrumenter. Donc, se donner des priorités, des échéances, etc. Le caractère exceptionnel en Métropole de la situation de Nice mérite une action nationale prioritaire déterminée. C'est précisément l'objet de la proposition et de la demande que le

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PUBLIÉ préfet de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur a adressée le 20 juin à la directrice de l'immobilier de l’État (voir annexe 15) dont il "sollicite l'expertise et l'appui pour mettre en œuvre une stratégie régionale d’évaluation et d'intervention visant la réduction de la vulnérabilité sismique du patrimoine immobilier de l’État" ainsi qu'un "financement pluriannuel exceptionnel et prioritaire de 45 M€ qui permettra sur les dix prochaines années de traiter prioritairement le renforcement parasismique du patrimoine situé sur l'agglomération niçoise". La mission ne peut que se féliciter de cette démarche du préfet de région qui devrait, si elle est suivie d'une réponse favorable, permettre de traiter enfin une situation connue depuis plusieurs années ;

• un programme d’actions pour la prévention d’un séisme (PAPRIS), porté par les collectivités territoriales. Dans le domaine de la prévention des inondations, il est courant que les collectivités compétentes (désormais les EPCI en charge de la gestion des milieux aquatiques et de la prévention des inondations / « GEMAPI ») s’engagent dans des programmes d’actions pour la prévention des inondations (PAPI), avec l’appui financier de l’État, via le fonds de prévention des risques naturels majeurs (FPRNM, plus connu sous le nom de « fonds Barnier »). Les règles d’attribution des subventions ont récemment évolué (cf. note technique DGPR du 20 février 2019), mais il est toujours privilégié des actions dans les communes dotées d’un plan de prévention des risques naturels (PPRN). Or, le PPRS de Nice vient d’être approuvé, et d’autres sont prescrits ou à l’étude dans les Alpes-Maritimes. Dans le cadre des règles de gestion du FPRNM, un PAPRIS pour Nice devrait pouvoir bénéficier d’aides de l’État.

La mission suggère donc que les collectivités territoriales (Métropole NCA, en liaison avec l’agglomération de Menton, le conseil départemental, voire le conseil régional) engagent les études nécessaires en vue de présenter rapidement un projet avec un échéancier précis, sur une durée d’environ cinq à dix ans. Il pourrait porter, notamment, sur :

• l’amélioration des connaissances et renforcement de la conscience du risque ;

• l’instrumentation et amélioration de la surveillance sismologique générale et sur les bâtiments et infrastructures stratégiques ;

• la préparation à la gestion de crise, dont la réalisation d’exercices ;

• la prise en compte du risque sismique dans l’urbanisme ;

• les actions de réduction de la vulnérabilité des personnes et des biens, dont une première série d’investissements de durcissement des bâtiments de catégorie IV ;

• l’animation générale du programme ;

• etc.

Recommandation 13. DGPR en liaison avec la direction de l’immobilier de l’État -DIE- : financer le programme régional de durcissement parasismique du patrimoine immobilier de l’État à Nice eu égard à la priorité nationale de la prévention d’un séisme à Nice et au rôle exemplaire que doit avoir l’État.

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PUBLIÉ Recommandation 14. DGPR : soutenir le financement du programme d’actions pour la prévention d’un séisme -PAPRIS- préparé par le préfet et les collectivités territoriales des Alpes Maritimes, via le fonds de prévention des risques naturels majeurs -FPRNM-.

4.4. Une communication adaptée

Force est de constater que, malgré une connaissance scientifique importante (notamment grâce à la présence à Nice d’une communauté de chercheurs en sismologie de niveau international) et des documents charpentés d’alerte depuis au moins 1998 (voir chapitres 1 et 2 ci-dessus), sans parler des événements proches en Italie récemment, la conscience locale du risque sismique est faible ou inexistante dans la population, mais aussi au sein des décideurs et des services de l’État et des collectivités.

Il importe donc de mettre en place une stratégie de sensibilisation, de communication et de rappel régulier.

Ceci suppose d’abord une mobilisation de l’ensemble des services de l’État et des collectivités territoriales, au-delà même des services animateurs de la politique de prévention du risque sismique, afin que chaque service concerné intègre ce risque dans ses politiques et programmes (gestion de réseaux, politique du logement social et de l’habitat, etc.). La culture du risque s’entretient dans un partage régulier de l’information, et avec quelques rendez-vous symboliques (peut-être en s’appuyant sur l’initiative récente de la journée anniversaire des inondations du 3 octobre 2015).

Une telle communication doit bien sûr aller au-delà des cercles des services publics, en organisant une communication / sensibilisation / information ciblée et adaptée suivant les publics :

• professionnels (promoteurs, BTP, BET, opérateurs, etc.) : rappel des responsabilités juridiques, formations techniques, mesures sans regret, etc. ;

• grand public, axée sur les bons comportements ;

• acquéreurs et locataires (information des acquéreurs et des locataires -IAL- de biens immobiliers sur les risques naturels). Le plan de communication reste à imaginer et à construire.

Le concours des assureurs, des enseignants, des chambres consulaires et organismes interprofessionnels (comme l’observatoire de l’immobilier ou la fédération du bâtiment et des travaux publics), et d’autres interlocuteurs des divers publics sera à rechercher en première étape.

Le lancement de ces actions de communication (à prévoir, programmer et donc intégrer dans le PAPRIS) peut s’envisager en un temps fort à l’initiative des deux coprésidents de la démarche (cf. ci-dessus 4.1).

Le plan de communication devra intégrer de façon progressive le message de la responsabilité pénale pour manquement à une obligation de prudence ou de sécurité pour ceux qui peuvent agir pour réduire la vulnérabilité et ne le feraient pas.

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PUBLIÉ La mission suggère au préfet de communiquer sur le plan d’actions lors d’une réunion médiatisée du comité de pilotage élargi pour prendre en compte les recommandations de la mission et recueillir les engagements des différents acteurs.

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PUBLIÉ Conclusion

Nice est la seule agglomération de France métropolitaine de plus d’un million d’habitants exposée au niveau d’aléa sismique moyen. Le BRGM a réalisé une étude en 2018, qui conclut que, dans le pire scénario, il faudrait s’attendre à plus de 2 500 morts et près de 200 000 sans-abris. La prévention d’un séisme à Nice est donc un enjeu national.

Au-delà d’un plan départemental initié par le préfet des Alpes-Maritimes, à compléter et conforter, l’État doit se montrer exemplaire en engageant un programme ambitieux de durcissement au séisme de son patrimoine immobilier (bâtiments de catégorie IV) et soutenir la mobilisation de chacun des acteurs locaux, les collectivités territoriales via un programme d’actions de prévention du risque sismique (PAPRIS), en mobilisant le FPRNM, ainsi que les propriétaires de bâtiments d’habitation et hôtelier en les incitant à diagnostiquer leurs biens et à en réduire la vulnérabilité.

Cette responsabilisation de chacun des acteurs est le seul moyen de mieux répartir et, surtout, de réduire la charge financière d'un futur sinistre d'un montant si élevé, qu’il est à craindre que l’agglomération niçoise ne mette, comme les villes italiennes sinistrées, de trop nombreuses années à s’en relever, malgré la solidarité nationale sur laquelle les acteurs locaux semblent se reposer.

Bruno CINOTTI Thierry GALIBERT Gilles PIPIEN

Ingénieur général des ponts, Inspecteur général de la santé Ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts publique vétérinaire des eaux et des forêts

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PUBLIÉ Annexes

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PUBLIÉ Rapport n° 012485-01 Aléa sismique à Nice Page 58/170

PUBLIÉ 1. Lettre de commande

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PUBLIÉ Rapport n° 012485-01 Aléa sismique à Nice Page 60/170

PUBLIÉ 2. Note CGEDD de mars 2018 « aléa séisme à Nice »

2.1. Lettre signée par la Vice-Présidente du CGEDD

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PUBLIÉ 2.2. Note du collège risques

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PUBLIÉ Rapport n° 012485-01 Aléa sismique à Nice Page 63/170

PUBLIÉ Rapport n° 012485-01 Aléa sismique à Nice Page 64/170

PUBLIÉ Rapport n° 012485-01 Aléa sismique à Nice Page 65/170

PUBLIÉ Rapport n° 012485-01 Aléa sismique à Nice Page 66/170

PUBLIÉ Rapport n° 012485-01 Aléa sismique à Nice Page 67/170

PUBLIÉ Rapport n° 012485-01 Aléa sismique à Nice Page 68/170

PUBLIÉ 3. Note GEOAZUR : séisme à Nice ? Éléments de compréhension globale

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PUBLIÉ Rapport n° 012485-01 Aléa sismique à Nice Page 70/170

PUBLIÉ Rapport n° 012485-01 Aléa sismique à Nice Page 71/170

PUBLIÉ Rapport n° 012485-01 Aléa sismique à Nice Page 72/170

PUBLIÉ 4. Rapport GEMGEP 2005 / extraits / plan d’actions

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PUBLIÉ 5. Note technique du BRGM (juillet 2018)

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PUBLIÉ 6. Note GEOAZUR sur la plateforme aéroportuaire

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PUBLIÉ 7. Note AFPS : séisme en Italie

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PUBLIÉ 8. Lettre de la ministre en charge des risques au préfet des Alpes-Maritimes en novembre 2016

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PUBLIÉ 9. Courrier du préfet aux collectivités territoriales décembre 2016

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PUBLIÉ 10. Note AFPS sur instrumentation

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PUBLIÉ 11. Actions menées par Nice et la Métropole NCA face au risque sismique

La ville de Nice et la Métropole Nice Côte d’Azur ont mis en place une politique de gestion du risque déclinée sous trois volets :

• La prévention par le respect des règles parasismiques et leur intégration dans le développement du territoire Métropolitain

• L’information de la population et l’appropriation du risque par les acteurs locaux et les citoyens

• La préparation à la gestion d’une crise sismique et post sismique. La prévention par le respect des règles parasismiques

Les règles parasismiques qui s’imposent à tout bénéficiaire d’un permis de construire situé en zone 4 sont les normes européennes Eurocode 8 pour la conception, le dimensionnement et la mise en œuvre des bâtiments et des structures de génie civil (applicable depuis le 1er mai 2011).

Le contrôleur technique doit fournir lors de la demande de permis une attestation spécifiant qu’il a fait connaître au maître d’ouvrage son avis sur la prise en compte des règles parasismiques lors de la conception du bâtiment. Une fois le bâtiment achevé, le maître d’ouvrage doit fournir une nouvelle attestation sur son respect des avis du contrôleur technique. Des sessions de formations des instructeurs des demandes d’urbanisme ont déjà été réalisées en partenariat avec les services de l’État et d’autres seront programmées régulièrement.

Un plan de prévention des risques naturels sismique (PPRS) a été approuvé le 28 janvier 2019 sur la commune de Nice. Ce document comporte un microzonage sismique permettant de qualifier l’aléa sismique en 5 zones d’aléa en fonction du type de sol :

L’information de la population et l’appropriation du risque par les acteurs locaux et les citoyens La population niçoise est informée sur le risque sismique et des comportements à suivre en cas de tremblement de terre par : • la diffusion du document d’information communal sur les risques majeurs (DICRIM) lequel présente le risque sismique et les consignes à adopter en cas de tremblement de terre ;

• l’affichage réglementaire sur les risques majeurs diffusé dans 650 établissements recevant du public et auprès des 46 syndics et bailleurs sociaux de Nice ;

• L’application « Risques Nice » téléchargeable sur les mobiles smartphones permettant aux citoyens de signaler un événement, d’être alertés et informés sur la situation et de prendre connaissance des comportements à suivre ;

• le site internet de la ville de Nice, www.nice.fr, rubrique gestion des risques dans laquelle il est possible de consulter des documents sur les risques majeurs ;

• des interventions dans les écoles primaires publiques et privées de Nice (classes de CM1) depuis 2010 organisées pour sensibiliser les scolaires sur les risques majeurs et notamment sur le risque sismique (causes et conséquences des séismes, comportements à adopter). Cette sensibilisation est assurée, chaque année scolaire, par les volontaires bénévoles formés de la réserve communale de sécurité civile de la ville de Nice. Environ 3500 élèves sont sensibilisés chaque année ;

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PUBLIÉ • une diffusion du document d’information communal sur les risques majeurs DICRIM- « Jeunes » est distribué à chaque élève sensibilisé afin qu’il puisse informer son entourage familial ;

• la réalisation et la diffusion de plaquettes spécifiques sur la prise en compte du risque sismique.

Depuis 2010, environ 28 000 élèves ont été sensibilisés au risque sismique au cours de leurs années scolaires.

• La préparation à la gestion d’une crise sismique et post sismique

En cas de séisme majeur, le dispositif départemental ORSEC séisme est déclenché par le préfet. Ce plan prévoit l’alerte des maires des communes concernées, l’évaluation de la situation sur le terrain en collaboration avec les services municipaux et l’organisation des secours.

De son côté, le maire déclenche le plan communal de sauvegarde (PCS) et arme le poste de commandement communal. Ce plan communal de sauvegarde a été approuvé en 2007 et labellisé depuis 2010 par le Haut comité français pour la défense civile (4 étoiles, pavillon orange).

Le poste de commandement communal est équipé d’outils performants pour gérer au mieux l’événement et coordonner les moyens sur le terrain : images des caméras de vidéo protection, téléphones satellitaires, radios numériques, visioconférence, système d’information géographique, standard téléphonique de crise, PC mobile … Une salle de crise de repli est prévue au Centre de supervision urbain (CSU) en cas d’impossibilité d’utiliser la salle de crise principale.

Une réflexion est en cours pour aménager, à moyen terme, un PC Commun qui réunira les services de police nationale, police municipale, direction prévention des risques, centre de régulation du trafic et PC Sécurité.

Les missions à mener par les services sont formalisées, dans le PCS, sous forme de fiches de procédures réflexes :

• Alerter et informer la population, selon le vecteur approprié, en fonction de la situation dans la zone géographique concernée (transmettre des informations via les réseaux sociaux tels que Twitter – Nice VOST veilleurs des réseaux sociaux - ou par le biais de l’application smartphone Risques Nice).

• Mettre à disposition le personnel communal et les membres de la réserve communale de sécurité civile.

• Mettre à disposition les moyens en matériels de la commune.

• S'assurer de l'hébergement et de l'alimentation des sinistrés, des personnels des services de secours, des personnels en renfort.

• S'assurer du ravitaillement en eau potable de la population.

• Participer à la mise en place de centres d'accueil et d'hébergement.

• Réaliser des diagnostics d’urgence post-sismique.

• Procéder, éventuellement, à des relogements.

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PUBLIÉ • Participer à l'établissement de plans de circulation, notamment la définition des axes prioritaires pour les secours.

• Organiser la gestion des gravats et déchets.

• Participer à la recherche d'informations. Dans le cadre de nos échanges avec les services de l’Etat (DDTM, DREAL PACA), CEREMA et BRGM, la ville de Nice / Métropole ont été amenées à participer à plusieurs ateliers permettant d’échanger avec les services italiens et suisses notamment sur les retours d’expériences des séismes de l’Aquila en 2009 et d’Amatrice en 2016.

Par ailleurs, des ingénieurs et techniciens ont été formés par l’agence française du génie parasismique (AFPS) au diagnostic post-sismique en 2017 et 2018.

Suite à la mise en place du plan d’action départemental séisme présenté par le préfet aux communes en 2018, la Métropole mène une réflexion sur une stratégie de prise en compte du risque sismique avec pour lignes principales :

• Axe I : Développer la culture du risque sismique ➢ Objectif I-1 : Développer une dynamique de partenariat, assurer la cohérence de l’ensemble des actions pour améliorer la prise en compte du RS.

✔ Action 1 : Coordination, suivi et évaluation du plan / Mise en place d’un réseau d’échange entre les acteurs de la gestion de crise. ➢ Objectif I-2 : Contribuer à l’appropriation de la culture du risque – informer - sensibiliser – former.

✔ Action 2 : Communiquer vers un public varié pour propager la culture du risque.

✔ Action 3 : Sensibiliser les acteurs en interne.

✔ Action 4 : Formation interne des acteurs pour mieux prendre en compte le risque sismique (instructeurs des demandes d’urbanisme, urbanistes, inspecteurs de diagnostic d’urgence post sismiques…).

• Axe II : Devenir exemplaire en matière de prise en compte du risque sismique ➢ Objectif II-1 : Promouvoir, valoriser l’approche globale en matière d’aménagement, d’urbanisme et de déplacements.

✔ Action 5 : Volet sismique du cadre de référence environnemental de la Plaine du Var.

✔ Action 6 : Poursuite de la modélisation des réseaux.

• Axe III : Améliorer la prise en compte du risque sismique à l’échelle des bâtiments, des ouvrages d’art et des réseaux ➢ Objectif III-1 : Valoriser la profession. ➢ Action 7 : Identification de spécialistes pour le diagnostic post sismique des bâtiments, ouvrages d’art et réseaux.

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PUBLIÉ ✔ Action 8 : Création d’une interface de coordination des acteurs.

➢ Objectif III-2 : Réduire la vulnérabilité au séisme du bâti, ouvrages d’art et des réseaux.

✔ Action 9 : Diminuer la vulnérabilité de l’existant.

• Axe IV : Optimiser la gestion de crise (préparation, urgence, retour à la normale)

➢ Objectif IV-I : Poursuivre les efforts communs en matière de planification de la gestion de crise.

✔ Action 10 : Mieux appréhender la vulnérabilité fonctionnelle.

✔ Action 11 : Optimiser la réponse à une situation de crise. ➢ Objectif IV-2 : Développer et coordonner les processus et outils de gestion de crise.

✔ Action 12 : Mise eN place d’un moyen de communication privilégié entre les acteurs de la gestion de crise.

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PUBLIÉ 12. Plan d’actions NCA face au risque sismique

Note risques sismiques Direction Générale Adjointe 7 November Développement Durable, Réseaux et Infrastructures 2019

Plan d’actions

Dans le prolongement des échanges avec la Métropole, vous trouverez ci-dessous, par direction des éléments complémentaire.

1. Direction Infrastructures et Circulation

S’agissant de l’itinéraire identifié en priorité est l’itinéraire Est-Ouest par le bord de mer, il est proposé d’attendre le résultat de l’étude en cours portée par le CEREMA. Celle-ci associe la Métropole, la Préfecture, le Département, le SDIS 06 et ESCOTA.

L’itinéraire concerné, après une sortie de l’A8 à Villeneuve-Loubet, rejoint le bord de mer jusqu’au Paillon à Nice, puis remonte le paillon et rejoint l’Est du département par la grande corniche. Un itinéraire de secours entre le bord de mer et Carros sera également étudié.

Un premier rapport a été remis le 20 février 2019 par le CEREMA. Il n’a pas fait l’objet d’observation particulière de la part de la Métropole NCA. Le 8 avril 2019 est prévue une visite de reconnaissance de l’itinéraire de secours par le CEREMA, en présence du CD06 et de la Métropole. Elle donnera lieu à une première transmission des données d’ouvrages au CEREMA.

Les résultats définitifs sont attendus courant avril 2021.

2. Direction des réseaux

2.1 Eau Potable 1. Démarche en cours de la Régie Eau d’Azur auprès d’Enedis, pour voir défini comme prioritaire le rétablissement de l’électricité pour les installations sensibles (ENEDIS, RTE),

2. Travaux de sécurisation du littoral au travers de maillages entre les différentes ressources : Ces travaux sont intégrés dans nos PPI des 10 prochaines années et représentent en moyenne 3 M€ par an.

3. Etudes en cours sur les schémas directeur, schémas de vannage, ouvrages et clients prioritaires. L’objectif est de finaliser un programme d’ici fin 2020.

2.2 Assainissement

2.1. STEP

La reconstruction des STEP antérieures à 1992 est programmée sur les 15 prochaines années. Ces reconstructions intègrent la prise en compte du risque sismique et ne modifient pas nos PPI, à l’exception d’HALIOTIS II (STEP principale de Nice),

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PUBLIÉ 2.2. Réseaux 2.2.1. La rupture d’alimentation électrique des postes de relèvement en cas de séisme entrainerait un arrêt des transferts d’eaux usées et un risque de pollution en amont des stations d’épuration.

Dans certains cas, ces pollutions peuvent affecter les nappes phréatiques et donc l’alimentation en eau potable.

Pour pallier ce risque, il est préférable d’installer des inverseurs de sources permettant l’installation de groupes électrogènes, assurant la continuité d’alimentation électrique. A ce jour, 20 postes de la Métropole sont équipés, 20 le seront en 2020 et le reste soit environ 20 postes le seront d’ici 2022 après finalisation de l’inventaire en 2020.

2.2.2 Les zones nécessitant la mise en place de réseaux « double peau » ont été définies et nous avons commencé les travaux de réhabilitation qui s’échelonneront sur 5 ans sans modification de nos PPI.

3. Réseaux Secs

3.1. Enedis : Un programme spécifique à ENEDIS est en cours de déploiement. A noter que sur les enfouissements de réseaux dans les zones à fort risque de cisaillement, nous allons limiter autant que faire se peut ces opérations.

3.2. GRDF : Le programme GRDF de vannage des réseaux et de suppression des fontes ductiles est en cours de réalisation et va se poursuivre sur les 10 prochaines années.

De manière générale, la couche des zones sismiques rouges sera ajoutée à nos SIG afin que les opérations d’investissement et de renouvellement intègrent bien les risques associés aux séismes.

4. Direction des Bâtiments

Afin de proposer un plan d’action, un recensement a été réalisé dans les zonages B2 et B3 : 60 bâtiments vulnérables ont été identifiés (48 en B2 et 12 en B3), qui représenteraient des montants estimés de 350 k€ pour les diagnostics et 35,5 M€ pour les travaux.

La stratégie appliquée à ces zonages, pourrait consister à ne retenir prioritairement que les bâtiments inclus dans le plan communal de sauvegarde et les écoles, soit 35 bâtiments vulnérables (27 en B2 et 8 en B3) qui représenteraient des montants estimés de 236 k€ pour les diagnostics et 34,1 M€ pour les travaux.

Le plan d’action se déclinerait selon 3 niveaux de priorité :

1/ Traitement des bâtiments inclus dans le plan communal de sauvegarde + groupes scolaires de la zone B3 : sous 10 ans avec des estimations de 57 k€ pour les diagnostics et de 6,9 M€ pour les travaux,

2/ Traitement des bâtiments inclus dans le plan communal de sauvegarde + groupes scolaires de la zone B2 : sous 10-20 ans avec des estimations de 179 k€ pour les diagnostics et de 27,9 M€ pour les travaux,

3/ Traitement de tous autres bâtiments des zones B2 et B3 : sous 10-20 ans avec des estimations de 114 k€ pour les diagnostics et de 1,4 M€ pour les travaux.

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PUBLIÉ 13. L’embouchure du Var et les infrastructures de franchissement du fleuve

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PUBLIÉ 14. Éléments de coûts sur les conséquences du cyclone IRMA

La mission peut citer la référence récente de catastrophe naturelle : le cyclone Irma. À titre d’exemple, le coût global assuré du cyclone Irma est estimé à 2,1 G€.

La répartition de cette sinistralité est la suivante (en M€):

Localité Auto MRH Pro TOTAL Saint Barth 27 501 296 824 Sain Martin 46 642 532 1220 Indéfinie 0 8 31 42 Total 73 1151 862 2086

La charge CCR est estimée à 1 762 M€, niveau d’intervention élevé dû au fait que, contrairement à la Métropole, le taux de pénétration de l’assurance est relativement faible dans les DOM (de l’ordre de 50 % en moyenne).

De plus, certains biens sont assurés avec des limites contractuelles d’indemnisation (LCI) inférieures aux coûts réellement subis par le sinistré.

Ces éléments contribuent à augmenter l’écart entre le coût assuré et le coût économique pour lequel nous n’avons malheureusement pas d’estimation.

Précision de la CCR :

Un réassureur est un assureur d'assureur ! Donc de la même façon que pour un contrat d'assurance en réassurance ? il y a une partie du montant du sinistre qui est prise en charge par le réassureur (en échange de primes de réassurance) et une partie du sinistre conservéE par l'assureur (appeléE rétention en réassurance, l'équivalent étant la franchise pour l'assurance).

Ce qui distingue la CCR des autres réassureurs c'est que le montant pris en charge par CCR n'est pas limité (grâce à la garantie de l'État).

Individuellement, la répartition de la charge entre l'assureur et CCR dépend du programme choisi par l'assureur (la rétention est différente d'un assureur à l'autre).

Au global, la répartition de la charge du sinistre entre assureurs et CCR dépend des assureurs touchés par le sinistre en question.

Dans le cas particulier d'IRMA, un nombre très limité d'assureurs a été touché du fait de la concentration élevée du marché de l'assurance sur St. Martin et St. Barthélémy. Ainsi, la part du sinistre à la charge de CCR a été très élevée pour ce sinistre. En effet, la part prise en charge par CCR est de l'ordre de 85 % du montant du total assuré du sinistre estimé à 2 Md€. Les 15 % restant étant à la charge des assureurs.

Concernant les biens publics non assurables, la mission CGEDD / IGA avait conclu à coût global sur les infrastructures et équipements publics d’environ 2 Md€ (dont 1,6 pour Saint-Martin).

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PUBLIÉ 15. Courrier du préfet de région PACA à la DIE, juin 2019

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PUBLIÉ 16. Liste des personnes rencontrées

Date de Nom Prénom Organisme Fonction rencontre Niveau national Tourjansky Laure DGPR Cheffe du SRNH (service 02/10/18 des risques naturels et hydrauliques) Van Vlanderen Rodolphe DGPR/SRNH Chef du bureau risques 02/10/18 naturels terrestres (BRNT) Bengoubou- Mendy DGPR/BRNT Chargée des risques 02/10/18 Valérius sismiques et volcaniques Gandil Patrick DGAC Directeur général Téléphone 19/02/19 Pillan Aline DGAC/DTA Sous-directrice des Téléphone les aéroports à la direction 03/12/18 et du Transport aérien 13/02/19 Trift Nicolas DGITM Sous-directeur des ports 20/11/18 et du transport fluvial Delduc Paul DGALN Directeur général 21/01/19 Acchiardi Emmanuel DGALN/DHUP Sous-directeur Qualité de 21/01/19 la construction Cottin Rémi DGSCGC Colonel, commandant 22/03/19 l’UIISC 7 Corchet Émilie DGSCGC BAGER Chargée de mission 12/04/19 risques telluriques De Balanda Philippe DGSCGC/UIISC 7 Lt colonel / chef de 22/03/19 Bureau opérations instruction Corre Lionel DG Trésor Sous-directeur des 06/02/19 assurances Boillot Louis DG Trésor/SDA Chef du bureau risques 06/02/19 naturels Bauchot Philippe DIE Adjoint à la directrice de 28/03/19 l’immobilier de l’Etat Viguier Aymeric DIE Expert technique et 28/03/19 financier au bureau doctrine et stratégie Montador Laurent CCR Directeur général adjoint 26/11/18 Bauduceau Nicolas CCR Directeur du 26/11/18 département Fonds Publics et Prévention Quantin Antoine CCR Directeur des 26/11/18 Réassurances & des Fonds Publics Cohignac Thierry CCR Directeur du 26/11/18

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PUBLIÉ Date de Nom Prénom Organisme Fonction rencontre département Études Techniques RP Tinard Pierre CCR Expert risque séisme et 26/11/18 tellurique Gueguen Philippe IFSTTAR Directeur de recherches, 06/12/18 directeur du projet européen ITN (Initiative Training Network) Urbasis Penet Stéphane FFA Directeur des assurances 07/02/19 de dommages et de responsabilité Nussbaum Roland FFA Directeur de la MRN 07/02/19 Gerin-Chassang Sarah FFA Responsable des études 27/11/18 et projets Petitpas Eric FFA/MRN Conseiller 27/11/18 et 07/02/19 Naze Pierre AFPS Président Téléphone 01/02/19 Niveau régional Leverino Florence SGAR Secrétaire générale 30/01/19, adjointe 19/02/19 et téléphone 03/04/19 Bastieri Cédric SGAR Directeur adjoint de la 30/01/19, plate-forme régionale de 19/02/19 et pilotage budgétaire et de téléphone la stratégie immobilière 03/04/19 Schonemann Philippe SGAR Secrétaire général adjoint Téléphone 03/04/19 Cousseau Stéphane RPIE Adjoint 30/01/19 Accorsi Jean-Michel SGAMI Directeur régional PACA 28/01/19 Corse Occitanie Zanardi Gilles SGAMI Responsable Régional des 28/01/19 affaires Immobilières région Paca Corse Ravaine Julien SGAMI Adjoint au responsable 28/01/19 régional des affaires Immobilières région Paca Corse Legrigeois Eric DREAL PACA Directeur-adjoint 29/01/19 Bazerques Marie- DREAL PACA Directrice-adjointe 29 et 30/01/19 Françoise Tretout Isabelle DREAL PACA SEL/service énergie 30/01/19 logement

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PUBLIÉ Date de Nom Prénom Organisme Fonction rencontre Imbert Rémi DREAL Contrôle des concessions 29/01/19 PACA/SEL hydro-électriques Albin Manon DREAL Cheffe du pôle risques 29/01/19 PACA/SPR naturels Brenier Stéphanie DREAL En charge des séismes 29/01/19 PACA/SPR Cros Carole DREAL Cellule ouvrages 29/01/19 PACA/SPR hydrauliques Teissier Olivier DREAL PACA STIM/ chef du service 29/01/19 De Mester Philippe ARS PACA Directeur général 03/03/19 Champetier Dominique DRAAF PACA Chargé de mission 01/02/19 défense sécurité Célérier Bruno DIRM Adjoint du directeur en 30/01/19 charge de la sécurité maritime Lambeaux Jean-Louis BRGM Directeur régional PACA 18/12/18 Taillefer Nicolas BRGM Responsable unité 18/12/18 risques sismique et volcanique / direction risques et prévention Bourg Raymond CEREMA Chef du laboratoire de 18/12/18 Nice Bertrand Étienne CEREMA Chef du service Risque 18/12/18 Sismique Regnier Julie CEREMA Chargée d’études et de 18/12/18 recherche en risque sismique Davi Denis CEREMA Antenne Montpellier 18/12/18 Frossard Jacques SNCF Directeur territorial SNCF 19/02/19 Réseau PACA Huguel Jean-François SNCF Responsable « ouvrages 29/01/19 d’art » de l’agence maintenance et travaux Cuoq Alain SNCF Chef de service « 29/01/19 ouvrages d’art » du pôle régional d’ingénierie Cruz Patrice SNCF Responsable sûreté et 29/01/19 ORSEC pour la gestion des circulations – Établissement Infra Circulation Jund Sabine Conseil régional Direction Eau – service 29/01/19 PACA (« Sud ») eau et risques naturels – référente PAPI

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PUBLIÉ Date de Nom Prénom Organisme Fonction rencontre Inondations Vidal Jean-François Conseil régional Chef de service Études, 29/01/19 PACA (« Sud ») programmation et économie d’énergie à la direction des Lycées Ramaye Anjuli Conseil régional Adjointe au chef de 29/01/19 PACA (« Sud ») service Études, programmation et économie d’énergie à la direction des Lycées Leydet Jean- Conseil régional Direction des 01/02/19 Christophe PACA (« Sud ») infrastructures et des grands équipements - Chef de la mission prospective Penot Isabelle EDF Hydro - Méditerranée - 28/01/19 Directrice technique adjointe Bonnet Jean-Philippe RTE Délégué régional 29/01/19 Méditerranée (PACA et Languedoc-Roussillon) Navarre David RTE Directeur du groupe 29/01/19 maintenance réseau 06 + 83 Gallard Pascal AROHLM PACA Directeur 30/01/19 Niveau local Leclerc Georges- Préfet 08/11/18 François Gonzalès Bernard Préfet (à 03/07/19 compter de mai 2019) Castel Serge Direction Directeur 8/11/18, départementale 01/03/19 et des territoires et 03/07/19 de la Mer 06 Borsu Mathias Direction Chef de service 19/02/19 et départementale déplacement risque 01/03/19 et des territoires et sécurité 03/07/19 de la Mer 06 Neubert Bélina Direction Chef de pôle risques 01/03/19 et départementale naturels et 03/07/19 des territoires et technologiques de la Mer 06 Liautaud Stéphane Direction Chargé de mission risque 8/11/18, départementale sismique 01/03/19 et des territoires et 03/07/19 de la Mer 06

Rapport n° 012485-01 Aléa sismique à Nice Page 162/170

PUBLIÉ Date de Nom Prénom Organisme Fonction rencontre Enderle Christophe Direction Chef du service logement 28/02/19 départementale des territoires et de la Mer 06 Delpuch Dominique Direction Adjoint au chef de service 28/02/19 départementale logement des territoires et de la Mer 06 Tornavacca Stéphanie Direction Chef de pôle logement 28/02/19 départementale social et foncier des territoires et de la Mer 06 Henry Caroline DREAL/UT 06 Chef de l’UT 27/02/19 Javal Marc CD06 Directeur général adjoint 25/02/19 et des services techniques 28/02/19 Marin Matthieu Syndicat des Président 25/02/19 architectes de la Côte d’Azur Tartar Claude Atelier Architecte DPLG 25/02/19 d’urbanisme et de conception architecturale Bailet Séverine Académie de Coordinatrice 25/02/19 Nice académique risques majeurs Mouret Bernard ENEDIS Directeur régional Côte 25/02/19 d’Azur Guitet Cécile ONF - RTM Chef du service 26/02/19 restauration des terrains en montagne Delacroy Jean-Gabriel Préfecture 06 Directeur de cabinet 26/02/19 et 03/07/19 Taheri Françoise Préfecture 06 Secrétaire générale 26/02/19 Orlandini Jean-Yves Préfecture 06 / Chef du service 26/02/19 SIDPC interministériel de défense et protection civiles Novella Anne-Cécile Préfecture 06 / Adjointe au chef de 26/02/19 et SIDPC service 03/07/19

Tardy Claude Chambre de Directeur Général 26/02/19 commerce et délégué aux opérations d’industrie de stratégiques et études Nice prospectives

Courboulex Françoise GéoAzur Directrice de recherches 18/12/18 et CNRS, responsable de 26/02/19 l’équipe “Séisme” de

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PUBLIÉ Date de Nom Prénom Organisme Fonction rencontre l’UMR GEOAZUR Delouis Bertrand GéoAzur professeur Université de 18/12/18 et Nice Sophia Antipolis 26/02/19 Balestra Julien GéoAzur Ingénieur 18/12/18 Rossignol Kévin Centre Directeur des ressources 27/02/19 hospitalier matérielles universitaire de Nice Wauthy Pierre Centre Ingénieur en chef 27/02/19 hospitalier direction du patrimoine universitaire de immobilier Nice

Carladous Laure Fédération du Présidente 27/02/19 BTP 06 Herbert Cathy Côte d’Azur Directrice générale 27/02/19 Habitat Leray Rémi Côte d’Azur Directeur des services 27/02/19 Habitat techniques Gozlan Frédéric Aéroports de la Directeur technique 27/02/19 Côte d’Azur Totier Camille Aéroports de la Chef du département 27/02/19 Côte d’Azur études Sassi Olivier EPA Nice Directeur général 27/02/19 Ecovallée Plaine du Var Bouchet Marc Orange Directeur des relations 27/02/19 avec les collectivités locales Alpes maritimes Lalain Séverine ARS – délégation Responsable du 27/02/19 départementale département de la 06 prévention, de la gestion des risques et des alertes sanitaires Denion Yvan ARS – délégation Délégué départemental 27/02/19 départementale 06 06 Geronimi Jean-Baptiste TDF Responsable patrimoine 28/02/19 Côte d’Azur - Corse Bonizec Thierry TDF Responsable du bureau 28/02/19 central de défense et de sécurité Nunez Salvador Vinci autoroutes Directeur à la maîtrise 28/02/19 réseau ESCOTA d’ouvrage ESCOTA et Côte Occitane Genquet Pierre Vinci autoroutes Responsable du pôle 28/02/19

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PUBLIÉ Date de Nom Prénom Organisme Fonction rencontre réseau ESCOTA Ingénierie Picard Christophe CD 06 Directeur général des 28/02/19 services Feuillade François Métropole NCA directeur général adjoint 28/02/19 aménagement, logement Dies René SDIS 06 Contrôleur général 28/02/19 Fiorelli Franck SDIS 06 Commandant 28/02/19 Raspor Marc Fédération des Président 01/03/19 Promoteurs Immobiliers Gautier Olivier Hugues Fédération des Directeur technique 01/03/19 Promoteurs régions Immobiliers Aubel Thierry Métropole NCA Directeur général adjoint 01/03/19 sécurité risques Ferrand Yannick Métropole NCA Directeur de la 01/03/19 prévention et de la gestion des risques Pitout Thierry Métropole NCA Directeur général adjoint 01/03/19 Développement durable, Réseaux et Infrastructures Delorme Gilles Métropole NCA Directeur bâtiment 01/03/19 Favier Luc Métropole NCA Directeur des 01/03/19 et, par infrastructures téléphone 4/04/19 Chauvel Julien Métropole NCA Responsable ouvrages 01/03/19 d’art de la Métropole Beaurepaire Guillaume Métropole NCA Directeur du 01/03/19 développement durable Queyranne Claude Métropole NCA Directeur des réseaux 01/03/19 (eau, assainissement), éclairage public, concessions électricité et gaz

Martel Stéphane Gendarmerie Capitaine, chargé des 27/02/19 Nationale – relations avec la Groupement préfecture / SIDPC pour départemental les enjeux de crise des Alpes- (ORSEC) Maritimes

Bocktaels Pascal Gendarmerie Capitaine, chef de la 27/02/19 Nationale – section systèmes Groupement d’information et de départemental communication des Alpes- Maritimes

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PUBLIÉ 17. Glossaire des sigles et acronymes

Sigles Signification

ACA Aéroport d’Alpes Côte d’Azur

AFPS Association française du génie parasismique

ARS Agence régionale de santé ASF Autoroute du sud de la France BRGM Bureau de recherches géologiques et minières CAR Comité de l’administration régionale CCR Caisse centrale de réassurance CDRNM Commission départementale des risques naturels majeurs CDSC Commission départementale de sécurité civile CEA Commissariat à l’énergie atomique CENALT Centre d’alerte tsunamis Centre d'études sur les risques, l'environnement, la mobilité et CEREMA l'aménagement

CGEDD Conseil général de l'environnement et du développement durable

CHU Centre hospitalo-universitaire CNPS Centre national des ponts de secours CNRS Centre national de la recherche scientifique

COD Centre opérationnel départemental

CODIS Centre opérationnel départemental d'incendie et de secours COP Contrat d’objectif et de performance COPRNM Conseil d’orientation pour la prévention des risques majeurs CRC Chambre régionale des comptes

DDTM Direction départementale des territoires et de la mer

DGAC Direction générale de l’aviation civile

DGALN Direction générale de l'aménagement, du logement et de la nature

DGCL Direction générale des collectivités locales DGPR Direction générale de la prévention des risques DGSCGC Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises DHUP Direction de l’habitat, de l’urbanisme et des paysages DICRIM Diffusion du document d’information communal sur les risques majeurs DIE Direction de l’immobilier de l’État

DMZ Zone de regroupement de population et de pose d’hélicoptères

DOM Département d’Outre-mer

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PUBLIÉ Sigles Signification DREAL Direction régionale de l’environnement de l’aménagement et du logement DTer MED Direction territoriale Méditerranée (du CEREMA) DUP Déclaration d’utilité publique EDF Électricité de France EPCI Établissement public de coopération intercommunale ERP Établissement recevant du public ESCOTA Autoroute Estérel Côte d’Azur FPRNM Fonds de prévention des risques naturels majeurs (dit fonds « Barnier ») GEMAPI Gestion des milieux aquatiques et de la prévention des inondations GEMGEP Groupe d'études et de propositions pour la prévention du risque sismique Laboratoire de recherche de l’université Côte d’Azur, CNRS, IRD, Observatoire GEOAZUR de la Côte d’Azur Information des acquéreurs et des locataires (IAL) de biens immobiliers sur IAL les risques naturels L'institut français des sciences et technologies des transports, de IFFSTAR l'aménagement et des réseaux IGA Inspection générale de l’administration IGF Inspection générale des finances INSU L'institut national des sciences de l'univers IRD L'Institut de recherche pour le développement IRSN Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire LCI Limites contractuelles d’indemnisation MTES Ministère de la transition écologique et solidaire NCA Métropole Nice Côte d’Azur NSA Nombre de personnes sans abris ORSEC Organisation des secours PACA Région Provence-Alpes-Côte d’Azur PAPI Programme d'actions de prévention des inondations PAPRIS Programme d’actions pour la prévention d’un séisme PCS Plan communal de sauvegarde PIB Produit intérieur brut PIV Points d’importance vitale PLU Plan local d’urbanisme PPC Plan de commandement communal PPRN Plan de prévention des risques naturels PPRS Plan de prévention des risques sismiques RESIF Réseau sismologique français RPIE Réseau des professionnels de l'insertion et de l'emploi RRPIE Responsable régional du programme immobilier de l’État

Rapport n° 012485-01 Aléa sismique à Nice Page 167/170

PUBLIÉ Sigles Signification RTE Réseau de transport d’électricité SDIR Schéma directeur de l’immobilier en région SDIS Service départemental d’intervention et de secours SFR Société française de radiodiffusion SGAMI Secrétariat général pour l’administration du ministère de l’Intérieur SGAR Secrétaire général pour les affaires régionales SIDPC Service interministériel de défense de protection civile SNCF Société nationale des chemins de fer français TDF Télédiffusion de France TNT Télévision numérique terrestre UCA Université Nice Côte d’Azur UIISC Unités d'instruction et d'intervention de la sécurité civile UMR Unité mixte de recherche VNC Valeur nette comptable

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PUBLIÉ PUBLIÉ Site internet du CGEDD : « Les derniers rapports »

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