Constitutional Courts and European Integration Les Cours
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Kosice, 19 septembre/September 2002 Restricted CDL-STD(2002) 036 Or. Arc en ciel. Science and technique of democracy, No. 36 Science et technique de la démocratie N° 36 EUROPEAN COMMISSION FOR DEMOCRACY THROUGH LAW (VENICE COMMISSION) COMMISSION EUROPEENNE POUR LA DEMOCRATIE PAR LE DROIT (COMMISSION DE VENISE) Constitutional Courts and European Integration Les Cours constitutionnelles et l’intégration européenne CDL-STD(2002)036 - 2 - TABLE OF CONTENTS / TABLE DES MATIERES page REPORTS AND REPLIES TO QUESTIONNAIRE INTRODUCTION - M. Dominique ROUSSEAU.......................................................................4 QUESTIONNAIRE ON CONSTITUTIONAL COURTS AND EUROPEAN INTEGRATION...............................................................................................................................9 QUESTIONNAIRE SUR LES COURS CONSTITUTIONNELLES ET L’INTEGRATION EUROPEENNE...........................................................................................14 BULGARIA - Mr Hristo DANOV...............................................................................................19 REPUBLIQUE TCHEQUE - M. Jiří MALENOVSKÝ ..........................................................24 ESTONIA - Mr Uno LÖHMUS...................................................................................................35 FINLAND - Justice Pauline KOSKELO ....................................................................................45 FINLAND - Justice Heikki KANNINEN....................................................................................55 FRANCE - M. Olivier DUTHEILLET de LAMOTHE ...........................................................63 IRELAND - The Hon Mr Justice Ronan KEANE ....................................................................78 LATVIA - Mr Aivars ENDZINS .................................................................................................85 LITHUANIA - Dr. Stasys STAČIOKAS....................................................................................91 LUXEMBOURG - M. Georges KILL.......................................................................................103 MALTA - Mr Anthony ELLUL.................................................................................................119 THE NETHERLANDS – Mr Leen KEUS ...............................................................................128 POLAND - Mr Marian GRZYBOWSKI .................................................................................137 ROUMANIE - M. Nicolae COCHINESCU..............................................................................145 SLOVAK REPUBLIC - Mr Jan KLUCKA.............................................................................154 SWEDEN - Mr Torkel GREGOW............................................................................................160 TURKEY – Report by Mr Samia AKBULUT.........................................................................165 TURKEY - Mr Samia AKBULUT ............................................................................................169 CONCLUSIONS – Mr Antonio LA PERGOLA.....................................................................180 - 3 - CDL-STD(2002)036 In a continent where a majority of states are members of the European Union, the supremacy of law can no longer be understood without respect for the supremacy of supranational law. The implementation of this basic principle, which derives from the Community legal order, poses problems from a constitutional point of view which have not been resolved in a uniform manner. This is particularly true with respect to courts exercising constitutional jurisdiction. Their role in European integration is determined by the provisions of the constitution, but also by the nature of such courts and their openness towards norms other than those contained in the constitution. The 17 contributions presented in this publication demonstrate how these questions have been dealt with within different legal traditions in Europe. This publication contains the reports presented at the UniDem Seminar organised in Kosice on 19-21 September 2002 by the European Commission for Democracy through law in co- operation with the Constitutional Court of the Slovak Republic. The European Commission for Democracy through Law (Venice Commission) is an advisory body on constitutional law, set up within the Council of Europe. It is composed of independent experts from member states of the Council of Europe, as well as from non-member states. At present, more than fifty states participate in the work of the Commission. ****** Dans un continent dont la majorité des Etats fait partie de l’Union européenne, la prééminence du droit ne se conçoit plus sans respect de la primauté du droit supranational. La mise en œuvre de ce principe de base découlant de l’ordre juridique communautaire pose des problèmes d’ordre constitutionnel qui ne sont pas résolus de manière uniforme. C’est particulièrement vrai dans le domaine de la juridiction constitutionnelle. Son rôle dans l’intégration européenne est déterminé par le contenu de la loi fondamentale, mais aussi par le type de juridiction constitutionnelle et son ouverture à l’application de normes autres que la Constitution. Les 17 contributions présentées dans cet ouvrage montrent comment ces questions ont été abordées dans les diverses traditions juridiques européennes. Cet ouvrage contient les rapports présentés lors du Séminaire UniDem organisé à Kosice les 19- 21 septembre 2002 par la Commission européenne pour la démocratie par le droit en coopération avec la Cour constitutionnelle de la République slovaque. La Commission européenne pour la démocratie par le droit (Commission de Venise) est un organisme consultatif en matière de droit constitutionnel, créé au sein du Conseil de l’Europe. Elle est composée d’experts indépendants d’Etats membres du Conseil de l’Europe, ainsi que d’Etats non membres. Plus de cinquante Etats participent aux travaux de la Commission. CDL-STD(2002)036 - 4 - INTRODUCTION M. Dominique ROUSSEAU Professeur à l’Université Montpellier 1 Membre de l’Institut universitaire de France Il faut saluer la Commission de Venise pour avoir choisi comme thème de séminaire « Les Cours constitutionnelles et l’intégration européenne ». Derrière, en effet, le caractère un peu abstrait et neutre de l’intitulé, se cache sans doute la question aujourd’hui la plus importante pour l’avenir de l’Europe. Cette question, si vous permettez à un universitaire de la reformuler moins diplomatiquement, peut s’énoncer de la manière suivante : « une Cour constitutionnelle peut-elle invoquer sa constitution nationale pour s’opposer à l’introduction de tel ou tel acte relevant du droit européen », ou, plus brutalement encore, « les Cours constitutionnelles peuvent-elles être ou non un frein à l’intégration européenne ? ». Bref, la question est celle des modes d’articulation possibles entre constitution nationale et traité européen. Si le sujet est important c’est que ces deux catégories de textes ont un statut particulier, chacun de ces textes étant le texte suprême dans son ordre juridique : la constitution est le texte suprême dans l’ordre juridique national, le traité européen, le texte suprême dans l’ordre juridique européen. Par ailleurs, chacun de ces textes possède des caractéristiques propres qui contribuent à en faire des catégories distinctes : si, selon une formule prêtée à Aristote, la constitution est le génie d’un peuple, le traité exprime la raison des Etats ; si la constitution exprime la volonté souveraine et unilatérale d’une nation, le traité exprime la coopération contractuelle des nations ; si la constitution est l’acte fondateur et organisateur des compétences souveraines d’un Etat, le traité est l’acte qui met en commun ces compétences. En d’autres termes, ces deux catégories de textes expriment des logiques philosophiques, politiques et juridiques distinctes qui cependant touchent l’une et l’autre à deux questions fondamentales au carrefour du droit et de la politique : la question du dualisme ou du monisme de l’ordre juridique et la question du caractère national ou supra national de la souveraineté. L’ordre juridique interne des Etats, en effet, n’est plus seulement construit par les normes produites par les pouvoirs publics nationaux ; il comprend désormais des normes issues de traités négociés entre les Etats et de normes issues d’instances supra nationales. Dès lors, inévitablement, se pose la question de l’articulation, au sein de l’ordre juridique des Etats, des normes nationales et des normes supra nationales ; et, tout aussi inévitablement, ce sont les juges, et en particulier les juges constitutionnels, qui se trouvent en situation d’avoir à gérer cette articulation quand ils ont à connaître d’affaires qui relèvent à la fois de normes nationales et de normes européennes et/ou communautaires. D’une certaine manière, l’avenir du droit européen est entre les mains des juges constitutionnels. Soit ils initient, encouragent ou participent à une « révolution » du droit national contre le droit communautaire et ce dernier se décompose ; soit ils favorisent son intégration et c’est alors l’avenir du droit national, du droit expression de la souveraineté d’une nation, qui est posé. Formidables enjeux dont, évidemment, les Cours constitutionnelles sont parfaitement conscientes et à l’égard desquels elles adoptent une attitude pragmatique, souvent habile, mais aussi peut-être, toujours « à la limite ». Même si elles n’entrent pas directement