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Chambord ou la cité idéale Projet d’établissement 2015-2020 PROJET D‘ÉTABLISSEMENT 2015-2020

Introduction

Œuvre de génie, au discours universel, Chambord est un monument singulier, à bien des égards méconnu, affublé d’idées reçues, tant il est difficile à découvrir et à interpréter.

Se conjuguent ainsi, à l’approche des cinq siècles du lancement de la construc- tion, la question de la relecture d’un monument énigmatique, tant pour les scientifiques que pour le grand public, et celle de la conservation d’un vaste domaine, dans un contexte de maîtrise des finances publiques.

Cette double préoccupation plaide pour un développement raisonnable de la fréquentation, suffisant pour garantir les financements nécessaires et pour participer à la propagation des différentes interprétations possibles de Chambord.

Alors que d’autres lieux éminents du patrimoine national, victimes de leur succès, s’interrogent sur la soutenabilité d’une fréquentation massive, Chambord dispose encore de marges d’accueil dans une philosophie de développement durable.

L’accomplissement des réformes structurelles, de 2005 à 2015, avec la création de l’établissement public, la mise en œuvre de la domanialité publique globale et la réaffirmation de l’unité du domaine national, permet désormais de remettre les publics au centre des préoccupations.

C’est l’enjeu majeur de ce projet d’établissement, recouvrant la période 2015- 2020, marquée par l’anniversaire, en 2019, des cinq siècles de la construction de Chambord.

2 www.chambord.org CHAMBORD OU LA CITÉ IDÉALE INTRODUCTION - SOMMAIRE

Sommaire

Introduction 2 Sommaire 3 Synthèse 4

1. UN OBJET SINGULIER 1.1 Une unité constitutive de l’identité 6 1.2 Une identité enigmatique, la cité idéale 9

2. LA CONQUÊTE DE NOUVEAUX PUBLICS 2.1 Une fréquentation durable à un million de visiteur par an 12 2.2 Une diversification des modes de médiation 16

3. DES RESTAURATIONS DESTINÉES À MIEUX INSÉRER LE MONUMENT DANS SON DOMAINE 3.1 Poursuite d’un schéma directeur élargi 20 3.2 Mise en place de trois ensembles de décors intérieurs 21 3.3 Une restauration des abords à terminer (2016 et 2019) 22 3.4 Le grand paysage à remettre en perspectives 25

4. UN CONSERVATOIRE CYNÉGÉTIQUE ET FORESTIER 4.1 Une nécessaire refondation de la réserve nationale de chasse et de faune sauvage 28 4.2 Une chasse durable et assumée 30 4.3 Le programme François Sommer : une ambition scientifique internationale 32 4.4 Un aménagement forestier conservatoire et favorable à la biodiversité 34

5. HARMONIE SOCIALE ET DIALOGUE DE GESTION 5.1 Une autonomie financière contraignante mais sécurisante 39 5.2 Associer le personnel au développement 41 5.3 Des instruments de gestion mieux adaptés aux enjeux du développement 45

6. CHAMBORD DANS SES TERRITOIRES 6.1 Chambord et sa commune 48 6.2 Chambord et ses communautés de communes et d’agglomération 52 6.3 Chambord en Loir-et-Cher 54 6.4 Chambord en région 55

Conclusion : vers la cité idéale 57 Annexes 58 3 PROJET D‘ÉTABLISSEMENT 2015-2020

Synthèse

En 2014, neuf ans après la création de son établissement public, intervenu dans le cadre de la loi sur le développement des territoires ruraux de 2005, Chambord a retrouvé son unité de vue et de gestion. Sur le fondement d’un avis du Conseil d’État rendu en juillet 2012, la domanialité publique globale est en effet appliquée depuis le 1er juillet 2014. Cette étape fondamentale est intervenue dans la continuité d’une réflexion engagée depuis plusieurs années autour de l’identité de Chambord et des missions de son établissement public. L’adoption du projet d’établissement, « Chambord ou la cité idéale, » voté à l’unanimité en novembre 2014 par le Conseil d’administration est le point d’orgue de cette démarche. Aujourd’hui, les conditions sont réunies pour la mise en œuvre d’un projet qui constitue le cadre indispensable au développement d’un élément patrimonial de premier plan, qui porte l’image de la à l’international.

Pour la période 2015-2020, Chambord se fixe comme ambition première d’accueillir de nouveaux publics, dans de meilleures conditions, tant pour ses visiteurs que pour son personnel. L’objectif est d’atteindre un million de visiteurs par an dans le monument en 2020, contre les 775 000 visiteurs actuels. Cette ambition intervient pour la conservation et le développement du site, mis en œuvre dans le respect des missions de service public confiées à l’établissement public. Une importante dyna- mique de développement engagée depuis 2010 a déjà conduit à la rénovation des abords du château et du monument lui-même, à la réfection des cheminements du public, à l’ouverture de nouveaux lieux de visite, à la mise en œuvre d’une programmation culturelle de qualité et au lancement d’un programme de recherche scientifique inédit sur le patrimoine naturel.

Après s’être doté d’une équipe et d’instruments de développement commercial dédiés, Chambord met en place de nombreux moyens d’accueillir davantage de visiteurs, et de façon plus qualitative :

Projets abords du monument • Juin 2014 : livraison du jardin anglais et du plan d’eau restauré, • 2016 : ouverture de la grande promenade (nouvelle zone ouverte au public en forêt), • Fin 2017 : livraison des jardins à la française et réfection de la signalétique à l’intérieur et aux abords du monument, propositions de visites nocturnes du site mis en lumière.

Amélioration de l’accueil des visiteurs, du confort de tous les publics et développement des capacités d’hébergement • 2014 : ouverture des nouvelles terrasses sur la place du village, restauration des blocs sanitaires, installation de bancs, de poubelles • Juin 2016 : livraison de la halle d’accueil, réouverture complète de l’hôtel, restauration de la place Saint-Louis. • 2014-2016 : extension des horaires d’ouverture du monument (9h00 du matin toute l’année depuis octobre 2014, fermeture à 19h30 en haute saison, projet 2016)

Moyens de médiation complémentaires des visites guidées • Avril 2015 : mise en place d’un réseau Wifi accessible au public dans la cour du château et sur la place du village, • Juillet 2015 : Histopad proposé au public (tablettes avec réalité augmentée pour la visite du château), • 2015-2019 : projet « chambre de François Ier » et cabinet d’interprétation du logis royal - 2019 : lancement des travaux pour une galerie d’interprétation du domaine dans les Écuries du Maré- chal de Saxe. 4 www.chambord.org CHAMBORD OU LA CITÉ IDÉALE SYNTHÈSE

Développement des coopérations • 2014-2019 : coopération avec les collectivités territoriales sur de nouveaux réseaux de trans- port depuis la gare de -Chambord (voitures et navettes électriques, pistes cyclables, pistes équestres). • 2014-2019 : inscription de Chambord dans le développement durable avec des mesures de gestion environnementales visant notamment à réduire la consommation d’eau, d’électricité, le tri sélectif des déchets, etc.

Une harmonie sociale, condition du développement Si le personnel de Chambord est très attaché à sa mission, une augmentation de la fréquenta- tion du monument sera exigeante. Elle demandera donc un accompagnement humain, social et professionnel : • Poursuite de la politique de formation (7 formations en 2005, 70 formations en 2014). • Accord d’intéressement permettant d’associer le personnel à l’accroissement des résultats de l’établissement. • Renforcement progressif des effectifs de l’ordre de 20 postes à l’horizon 2019, pour remplacer une partie de la douzaine d’emplois d’avenir arrivant à échéance en 2017 et créer les postes nécessaires au fonctionnement quotidien des services dans le format actuel de l’établissement public et sous réserve d’une augmentation de la fréquentation. • Définition d’une tenue de service pour les agents en contact avec le public. • Ouverture d’une réflexion sur la création d’une filiale, regroupant dans un premier temps les activités de restauration et d’entretien et dans un second temps les activités d’hébergement. • Audit social régulier (enquête de climat social de la Mutualité sociale agricole en 2014).

Une autonomie financière, gage de sécurité Une fréquentation portée à un million de visiteurs garantit l’autonomie complète de finan- cement du fonctionnement et d’une part importante des investissements. Elle n’est donc pas seulement dans l’intérêt de l’État-propriétaire, mais aussi dans celui de l’établissement public et de son personnel. Car l’autonomie financière nous met à l’abri des régulations budgétaires, permet de se projeter dans l’avenir, d’assurer des emplois durables et des rémunérations qui évoluent. Un million de visiteurs, 100 % d’autofinancement, cette dynamique est une chance pour nos territoires : création d’emplois et d’activités, juste fierté rassemblant les habitants de la vallée de la Loire autour d’un symbole universel. Cet objectif, toutefois, doit être poursuivi dans une sécurité partagée - budgétaire, juridique, informatique et comptable - fondement d’un dialogue de gestion et d’un dialogue social confiants. Il suppose une simplification des procédures, en particulier l’affranchissement du code des marchés publics.

1519-2019 : les cinq cents ans de Chambord Ce plan quinquennal est orienté vers l’année 2019, qui doit permettre de célébrer les cinq siècles du lancement de la construction de Chambord et d’en renouveler la perception. À l’instar de l’escalier à doubles-révolutions, sublime métaphore du renouveau perpétuel, le défi qui s’offre à l’approche des cinq cents ans de Chambord sera de transmettre à un public qui s’élargit encore, par des canaux d’expression qui se diversifient, la beauté vertigineuse et la profonde singularité d’un monument indissociablement uni à son domaine. 5 PROJET D‘ÉTABLISSEMENT 2015-2020

1. Un objet singulier

UNE UNITÉ CONSTITUTIVE DE L’IDENTITÉ

L’arrière-plan de ce projet d’établissement est de consolider l’unité d’action et de vision de l’État à Chambord. Cette vision straté- gique repose nécessairement sur une réponse aux questions de l’unité et de l’identité de Chambord qui traversent indissociablement des siècles d’existence. Si l’unité domaniale n’était qu’un acquis historique, un droit de propriété et non la conséquence d’un dessein, ses contours et son contenu pourraient en être contestés et l’on verrait mal comment gérer de façon conjointe des éléments qui seraient subs- Nord du domaine, la plus proche du château. tantiellement séparés : château, village, forêt. Il aura fallu à l’État plus de 120 ans pour réa- liser l’unité de propriété que nous connaissons Unité de propriété aujourd’hui. La plupart des autres domaines nationaux ont perdu une partie de leur ter- L’intégrité territoriale de Chambord est ritoire ou voient leur administration scindée un fait historique exceptionnel. Le périmètre entre plusieurs gestionnaires publics. que nous connaissons aujourd’hui, délimi- Si Chambord a depuis perdu ses exten- tant 5 440 hectares ceints de 32 kilomètres de sions au-delà du mur, dans la capitainerie de murs, est achevé sous Gaston d’Orléans, frère chasse, qui s’étendait de la Loire au Beuvron de Louis XIII, en 1650. François Ier avait dès et que le Premier Empire avait d’une certaine l’origine délimité une forêt de 2 500 hectares façon relevée, l’unité de propriété intra- à l’aide d’un mur commencé dans la partie muros s’est maintenue quatre siècles durant. La République française, en plaçant le bien sous séquestre en 1915 et en l’acquérant des mains des Princes de Bourbon-Parme en 1930, a sauvé le seul domaine royal parvenu jusqu’à nous dans son intégrité. Comme à Versailles, à côté de l’ouverture au public et de la mission de conservation du patrimoine, Chambord est à certains égards un lieu de représentation de la République faisant du château, non seulement un monument, mais aussi un palais national. Les chasses présidentielles, aujourd’hui sup- Gravure de primées, ont manifesté ce lien de la façon la Jacques Rigaud. plus continue. Des réunions gouvernementales Façade Sud du château de se sont tenues occasionnellement à Cham- Chambord. bord (sommet Mitterrand-Kohl, réunions de 6 www.chambord.org CHAMBORD OU LA CITÉ IDÉALE UN OBJET SINGULIER

Plan du Parc de Préservée par l’acquisition de 1930, validée Chambord en 1857. à l’époque par la Cour de Cassation, elle a été maintenue par les IIIe, IVe et Ve Républiques. Le Conseil d’État, dans une décision du 5 décembre 2011 relative à une question prio- ritaire de constitutionnalité, en a confirmé la validité juridique en concluant notamment que l’unité du domaine dans les mains de l’État ne faisait pas obstacle à la libre administration des Portrait de François Ier. collectivités territoriales. Aujourd’hui, seule École Clouet. l’existence d’un lotissement d’une quinzaine de logements, appartenant à l’Office Public de l’Habitat (OPH) Terre de Loire Habitat, fait ministres et de hauts fonctionnaires de l’envi- exception à l’unité de propriété. Il serait d’ail- ronnement, ambassadeurs des États-membres leurs dans l’intérêt patrimonial de l’État d’inté- de l’Union Européenne). Ce lien se traduit sur- grer ce lotissement dans le domaine national. tout par la haute protection que le Président L’unité de gestion a été rétablie par la loi de la République accorde au domaine national du 23 février 2005 créant un établissement de Chambord par une loi de février 2005 et public industriel et commercial. Lors de l’ac- par la tenue des conseils d’administration à quisition, l’État avait remis Chambord aux l’Élysée. Cette présence de la République, dans Domaines qui ont poursuivi une gestion privée la continuité du pays, a d’autant plus de sens d’une propriété qui était privée jusqu’en 1930, que Chambord est, en quelque sorte, le lieu du tout en engageant d’importants travaux de renoncement à un millénaire de monarchie. En restauration (parti-pris Renaissance pour les effet, le manifeste réaffirmant la primauté du ailes basses). La guerre a figé la situation. Peu drapeau blanc a été rédigé dans ses murs par après la Libération, en 1947, l’État a réparti la le Comte de Chambord aux lendemains de la gestion entre le monument (les Beaux-arts), la Commune, le 4 juillet 1871, ouvrant ainsi la forêt (les Eaux et Forêts) et le village (les ser- voie à l’installation définitive de la République. vices du Trésor). Cette division administrative Chambord est donc autant un lieu de mémoire profonde, dont les limites se sont rapidement de l’Ancien Régime qu’un lieu vivant de la révélées, marque encore les esprits. Elle a jus- République. tifié une première tentative de coordination sous la forme d’un commissariat à l’aména- Unité de gestion gement créé par le Président Pompidou pour l’organisation des chasses présidentielles. Ce L’unité doit faire l’objet d’une attention système a mis en place une relation directe avec constante. Près de trois-quarts de siècles de le cabinet du Président de la République. La gestion républicaine expriment en ce sens une nécessité d’une personnalité juridique auto- volonté continue de l’État. nome, d’un personnel et d’un budget en propre 7 PROJET D‘ÉTABLISSEMENT 2015-2020

a conduit, dans la suite de la suppression des unit de façon exceptionnelle un triptyque com- chasses présidentielles par le Président Chirac posé d’un château, d’un village et d’une forêt ? en 1995, à la création d’un établissement Cette question identitaire est complexe. Elle se public industriel et commercial en 2005. La reflète dans le caractère protéiforme des métiers Cour des comptes a validé la formule de l’EPIC exercés par les agents de l’établissement : du dans son rapport de contrôle de novembre guide de visite à l’agent forestier, de l’agent 2009. Le Conseil d’État a récemment étendu comptable au gestionnaire de produits dérivés, et consolidé l’unité de gestion dans un avis du du service de réservation touristique à l’accueil 19 juillet 2012 rendu en assemblée générale. de personnalités politiques, du régisseur de Le Conseil d’État a tout d’abord confirmé que collections et du producteur d’expositions d’art le domaine reste la propriété de l’État et que la contemporain au chargé d’études scientifiques remise en dotation à l’établissement public ne sur le suivi d’espèces remarquables, de la coo- s’entend que pour la gestion. Se fondant sur pération avec les collectivités locales à l’accueil la domanialité publique globale, il a surtout d’invités internationaux. Cette richesse des estimé que l’ensemble du territoire appartient talents et cette diversité des missions, dans un au domaine public de l’État, à l’exception du petit établissement de 126 emplois permanents, domaine privé forestier par détermination de va, comme l’a relevé la Cour des comptes, de la loi. Cet avis unifie ainsi le régime de gestion pair avec un cadre institutionnel particulier des titres d’occupation qui relevaient aussi bien et rend d’autant plus nécessaire une stratégie de baux d’habitation, de baux commerciaux, intégrée de développement. de baux ruraux que de concessions publiques. Unité de vision

Le rapport public de la Cour des comptes daté de février 2010 a servi d’orientation stratégique dans l’attente d’un projet d’éta- blissement. La décision du Conseil d’État sur la question prioritaire de constitutionnalité prise en 2011 et l’avis rendu par le Conseil d’État en assemblée générale en juillet 2012 ont permis de clarifier la base juridique sur laquelle construire une stratégie. Tenture des Maisons royales, mois Se pose alors la question de l’identité de de septembre - Chambord, de ce qui en fait l’essence, de ce qui Chambord 8 www.chambord.org CHAMBORD OU LA CITÉ IDÉALE UN OBJET SINGULIER

UNE IDENTITÉ munication pour une résidence de gouverne- ÉNIGMATIQUE, ment et trop conceptuel et malcommode pour une habitation. Si par ailleurs une conception LA CITÉ IDÉALE diachronique du domaine a du sens, car on peut évoquer plusieurs occupants successifs, Chambord n’est pas, à la différence de Fon- tainebleau, la résidence des rois de siècle en Les identités de Chambord qui surgissent siècle. La marque des règnes qui se succèdent à première vue relèvent souvent de la simple jusqu’aux débuts de la IIIe République, dans addition des composantes du domaine et de cette traversée de l’histoire, n’est pas son la juxtaposition des missions. Une vocation signe distinctif. Tous les régimes de la France, environnementale aux côtés d’une mission tous les propriétaires successifs ont d’ailleurs patrimoniale est ainsi incontestable, mais respecté le dessin initial comme s’ils avaient recoupe en réalité l’adjonction de la forêt au pressenti confusément être en présence d’une monument. Elle ne traduit pas l’intégration œuvre totale, miraculeusement sauvée de la d’origine du château et de son domaine dans destruction. une conception bien plus profonde que la À l’orée de son règne, François Ier, âgé de simple disposition d’un territoire de chasse. 25 ans, décide en 1519 de faire construire à Évoquer la Renaissance et la figure de Fran- Chambord un « bel et somptueux » édifice çois Ier est certainement une voie à suivre mais dont la définition échappe aux règles tradi- ne fait pas ressortir la singularité radicale de tionnelles de classification architecturale. Son Chambord. Car s’il est vrai que Chambord architecture, inspirée par le travail de Léo- est le plus grand château de la Renaissance nard de Vinci, savant mélange entre formes dans le monde, qu’il a été le plus grand palais médiévales et innovations de la Renaissance royal en France jusqu’à la construction de italienne, est unique. Le plan centré en croix Versailles dont il préfigure l’avènement, on grecque, le système standardisé des logis et n’en comprend pas davantage un monument les voûtes à caissons sculptés du deuxième que François Ier et ses successeurs n’ont guère étage en font un exemple unique au XVIe siècle. occupé, qui est démesuré pour un pavillon de Le donjon carré de plan centré est cantonné chasse, éloigné des villes et des voies de com- de circulaires orientées sur les points

La Chambre des Lauriers. 9 PROJET D‘ÉTABLISSEMENT 2015-2020

cardinaux. Au centre, le fameux escalier à double révolution, l’élément architectural le plus marquant, dessert les deux étages pour aboutir aux terrasses hérissées de lanternes et de cheminées, d’où la vue sur les toits de che- minées et le domaine est remarquable. La clarté géométrique des façades et leur ornementation, la symétrie des bâtiments, le traitement des ouvertures et des circulations, sont autant de nouveautés mises en œuvre simultanément, qui font la singularité du monument. De part et d’autre, deux ailes et une enceinte basse, commencées sous François Ier et achevées par- fois longtemps après sa mort, ferment la cour au sud. La modularité du plan et sa symétrie fascinent tous ceux qui découvrent le monu- ment, qu’ils soient visiteurs occasionnels ou historiens spécialisés. Le vocabulaire religieux donne des clés La chambre Conti, restaurée en 2012. d’une lecture possible de Chambord. La des- cription de la Jérusalem céleste dans l’Apo- calypse selon Saint Jean et d’autres textes de la même veine offrent des similitudes ou Plan gravé du des points de convergence intéressants. La Cerceau. division intérieure en quatre branches du

10 www.chambord.org CHAMBORD OU LA CITÉ IDÉALE UN OBJET SINGULIER

L’oratoire de François Ier. bras de croix fait penser aux quatre parties Que le visiteur soit chef d’État, poète, his- du monde sur lesquelles s’ouvrent les douze torien d’art ou simple promeneur, il éprouve portes de la cité. À cela s’ajoutent le plan le sentiment diffus et surréaliste, d’un édifice carré et le volume « cubique » du donjon. À hors du commun dont le sens originel serait l’instar de la basilique Saint-Pierre de Rome, perdu. Ce qui réunit l’observateur averti, contemporaine de la construction du donjon, comme l’admirateur inconscient, c’est la cer- la présence simultanée du plan centré en croix titude de contempler l’œuvre du génie. Que grecque et des voûtes à caissons représente l’inspiration de Léonard de Vinci dans les plans une grande nouveauté architecturale. L’es- de Chambord soit directe, ou qu’elle se soit calier à doubles révolutions placé au centre insinuée dans l’attention personnelle que Fran- achève l’impression de singularité de l’édifice. çois Ier a portée précisément à la construction Au fil du XVIe siècle, certains romans de che- du château tout au long de son règne, on peut valerie, et Rabelais lui-même avec l’abbaye de dire de façon métaphorique que Chambord Thélème, s’inspirent de cette extraordinaire est à l’architecture, ce que la Joconde est à la construction. peinture de la Renaissance, une œuvre d’art L’implication du roi dans la genèse du énigmatique et majeure. monument est perçue de façon très forte par ses contemporains, à commencer par sa sœur, Marguerite de Navarre, qui lui écrit la chose suivante : « voir vos édifices sans vous, c’est voir un corps mort et regarder vos bâtiments sans ouïr sur cela votre intention, c’est lire en hébreu. » Le monument s’impose par une telle puis- sance architecturale qu’aucun des souverains postérieurs à François Ier n’a modifié son enve- loppe de pierre. Contrairement à de nombreux châteaux royaux, aucune aile ou partie de bâti- ment n’a été adjointe ou n’est venue remplacer une des parties initiales. Louis XIV lui-même, achevant l’aile de la chapelle et faisant faire d’importantes restaurations, inscrit toutefois son intervention dans la continuité architec- turale. Il semble établi que la singularité du monument soit perçue au fil du temps comme une donnée intangible du site. 11 PROJET D‘ÉTABLISSEMENT 2015-2020

2. La conquête de nouveaux publics

UNE FRÉQUENTATION DURABLE À UN MILLION DE VISITEURS PAR AN

L’équilibre dans la maîtrise de la fréquenta- tion est bien sûr à déterminer entre la sécurité financière recherchée et la capacité d’accueil du site à tous points de vue. La considération de ces différentes contraintes permet de penser que le monument est en mesure de recevoir raisonnablement plus d’un million de visiteurs par an en se dotant de capacités complémen- taires (effectifs, infrastructures) et en veillant autant que faire se peut à lisser la fréquentation dans l’année, sans que cela ne change le sens du discours tenu et la nature du site. Une augmentation de l’ordre d’un tiers des visiteurs La fréquentation de Chambord est déjà élevée même si elle a stagné pendant des années, comme celle des châteaux de la Loire, Visites lors alors que le marché du tourisme se développait. des journées Chambord vit de son public. Pour ceux Sur 10 ans, de 1998 à 2008, la fréquen- européennes du qui ne seraient pas sensibles à la beauté intrin- tation de Chambord a baissé en moyenne de patrimoine 2014. sèque des choses et convaincus des devoirs de 0,5 % par an de 753 961 entrées à 717 822, la Nation de préserver son patrimoine, il est avec un fléchissement de 2003 à 2006 (plan- incontestable que les visites assurent l’essentiel cher de 647 840 entrées en 2003). Ce n’est des financements, légitiment les efforts consa- qu’en 2011 que Chambord retrouve son crés à l’entretien de l’ensemble, confèrent un record historique de 1994 (769 751 entrées) sens supplémentaire au travail de nos agents et en accueillant 779 431 personnes. consacrent Chambord comme l’un des fleurons Les comparaisons sont en défaveur de du patrimoine de la vallée de la Loire et de la Chambord. Les cinq musées les plus fréquentés France. À l’échelle du siècle, la fréquentation de France (Louvre, Versailles, Pompidou, Cité annuelle du monument et du domaine est un des sciences, Orsay) ont connu sur la même succès permanent : quel créateur serait capable période un accroissement de fréquentation de réunir autant de spectateurs tous les ans de 13,4 % par an, dont Versailles à + 7,7 % pour contempler le même objet ? par an. La tendance des musées parisiens a 12 www.chambord.org CHAMBORD OU LA CITÉ IDÉALE LA CONQUÊTE DE NOUVEAUX PUBLICS

été de + 6,6 % par an, celle des sites culturels en région de + 3,1 % par an (dont Abbaye du Mont Saint-Michel : + 1,9 % par an, Palais des Papes : + 1,3 % par an) (Source : Observatoire National du Tourisme). Si Chambord avait simplement suivi la tendance nationale hors Paris, sa fréquentation aurait augmenté de plus d’un tiers en 10 ans et le problème de l’autofinancement serait largement résolu. Cette stagnation est le signe d’une matu- rité de la destination et d’une relative inadap- tation aux attentes du public. Mais la situation peut se redresser grâce à une rénovation du site et à une action commerciale adaptée. Un marché en pleine expansion On estime à 25 000 le nombre de tou- ristes internationaux en 1950, à un milliard aujourd’hui et à deux milliards en 2030. • La clientèle individuelle internationale et nationale devrait s’accroître de 1,5 % par an d’ici 2020 pour amener 60 000 visiteurs de plus. Cette clientèle va continuer d’augmenter avec le marché mondial du tourisme et, en France, avec les retombées de la rénovation et de l’animation du lieu. L’Organisation Mondiale du Tourisme prévoit une augmentation de 3,8 % par an des arrivées internationales entre 2010 et 2030 et de 3 % par an en Europe. Chambord doit se préparer à cette évolution du marché. • La clientèle de groupes d’adultes (hors Chine) pourrait doubler à Chambord sur la même période grâce aux produits combinés. On estime actuellement à 10 % le public scolaire (hors enfants venant en famille). Cette caté-

gorie, dont l’accueil relève d’une mission de ser- vice public et dont l’augmentation est espérée, est laissée hors champ de prévision du déve- loppement touristique. La clientèle de groupes, au sens commercial, venant par l’intermédiaire d’agents de voyage, est estimée à 11,5 % de la fréquentation totale, soit 90 000 personnes dont 20 000 Chinois. On s’accorde à estimer entre opérateurs de tourisme que le modèle économique des châteaux de la Loire devrait être de deux tiers de clientèle individuelle et un tiers de clientèle de groupes. Pour 20 % de groupes à Chambord, scolaires et adultes, le château d’ accueille 30 % de groupes, le château de Blois 25 %, le Clos-Lucé 14 %. Vaux-le-Vicomte accueille par ailleurs 28 % de groupes dont la moitié reste déjeuner. Scène du festival de Chambord • La clientèle chinoise devrait s’accroître rapi- en juillet 2013. dement pour prendre une part d’environ 7 % 13 PROJET D‘ÉTABLISSEMENT 2015-2020

de la fréquentation totale soit 70 000 visiteurs La clientèle sénior représente une part sur 1 million. Cette hypothèse correspond à la importante de notre clientèle groupe. Elle poursuite du travail et de la tendance récoltée peut encore être développée, notamment depuis 2005 à Chambord (+229 %). La clien- auprès d’une clientèle allemande à fort pou- tèle chinoise représente d’ores et déjà 7 % voir d’achat (l’Allemagne est le premier pays du marché mondial. D’après l’Organisation émetteur de clientèle au monde). Mais ce déve- Mondiale du Tourisme (OMT), elle devrait loppement ne passe pas sans l’adaptation de se maintenir à ce niveau en 2020 compte tenu notre offre à cette clientèle cible. Des réponses de l’accroissement de la clientèle asiatique. seront apportées afin de répondre à la ques- Chaque voyage organisé vers l’Europe inclut tion des distances (notamment entre le parking la France qui est la principale destination et le château, entre le parking et les écuries, de voyages pour 30 % des touristes chinois. etc.). Une étude est menée sur la proposition 1,8 million de touristes chinois devraient de voiturettes électriques sur le domaine ; une visiter la France dès la saison 2014/2015 soit réflexion sur le projet de « dépose visiteurs » 50 % de plus qu’en 2012 (1,2 million). est également envisagée. Cet effort mené cor- respondra aussi au chantier de mise en confor- mité à la loi d’accessibilité pour les publics spécifiques. Sensible aux personnes à mobilité réduite ou en situation de handicap, le domaine national de Chambord mène une politique d’accessibilité sur l’ensemble du site, depuis les parkings où des emplacements sont réservés aux personnes en situation de handicap jusqu’à l’accès au rez-de-chaussée du donjon. Le visiteur en situation de handicap béné- ficie de la gratuité pour lui et son accompa- gnateur, en visite libre. Des fauteuils roulants ou des poussettes sont disponibles à l’accueil du château et des sanitaires sont adaptés aux personnes handicapées. Des bancs ont été ins- tallés dans les jardins et la cour du château ; les allées ont été rénovées en 2014 pour amé- liorer le confort de la promenade. Les nou- veaux restaurants sont équipés de sanitaires 14 www.chambord.org CHAMBORD OU LA CITÉ IDÉALE LA CONQUÊTE DE NOUVEAUX PUBLICS

adaptés et l’hôtel sera mis aux normes pour 2016. Chambord n’ayant pas la possibilité de donner accès au monument dans sa totalité aux publics spécifiques, un projet de galerie d’interprétation est à l’étude. Une appropriation mesurée des méthodes de développement commercial Pour développer sa fréquentation, Cham- bord doit agir davantage comme un opérateur de tourisme, en intégrant une part de culture commerciale, conformément à son statut d’éta- blissement public industriel et commercial, sans pour autant que la rentabilité ne devienne le critère ultime de nos actions. Les principaux chantiers d’une stratégie touristique sont les suivants : • Immatriculation auprès du registre des opé- rateurs de voyage et de séjour afin de proposer prennent un ticket de parking se contentent des forfaits touristiques ou produits combinés, d’un arrêt photo, soit 5 000 bus sur 8 000 et dans un marché en désintermédiation, en inté- environ 100 000 personnes sur 240 000. Un grant un maximum de valeur ajoutée. effort doit donc être effectué à l’accueil des par- • Gestion directe des activités de loisir kings et en amont de la visite pour convaincre (barques, vélos, spectacle équestre, calèches), les visiteurs d’entrer dans le monument. Le pour allonger la durée de séjour sur site et service proposé aux chauffeurs de bus (grands intégrer la valeur ajoutée. prescripteurs auprès des agences de voyages/ • Incitation des visiteurs de passage à entrer autocaristes) doit également être développé dans le monument. Le premier gisement de (Station de vidange/lavage de bus, salle de clientèle est sur site. On estime en effet à au repos par exemple). moins le double le nombre de visiteurs sur site • Attention apportée au marché de la revisite par rapport au château, environ 1,5 million de par un renouvellement régulier des offres. personnes contre 775 000. Ces données pro- On estime à 20/25 % la clientèle de revisite viennent de diverses estimations dont la fré- d’un lieu à haute fréquentation. Dans le cas quentation des parkings payants et le nombre de Chambord, beaucoup de visiteurs du site de bus. Près de 40 % des bus et minibus qui n’estiment pas nécessaire d’entrer dans le châ-

Le spectacle équestre de Chambord. 15 PROJET D‘ÉTABLISSEMENT 2015-2020

teau plus d’une fois dans leur vie. • Animations spécifiques en direction de la clientèle locale (notamment Noël, Pâques, etc.) pour augmenter ce taux de revisite auprès des habitants régionaux qui sont nos premiers ambassadeurs. • Qualification dans les labels et marques (Qualité Tourisme, Tourisme équestre…). • Mise en place d’une politique spécifique en direction de la Chine. • Promotion de la vente en ligne. • Développement des actions de communica- tion classiques (campagnes de presse et d’af- fichage, éductours) et stratégie numérique pour faire du visiteur un prescripteur de visite (mécénat de compétences conclu avec l’agence Emakina en 2014). • Augmentation de la visibilité du domaine à travers le monde en misant sur les outils internet (actualisation des sites web, travail du référencement, développement d’une commu- UNE DIVERSIFICATION nauté web Chambord). • Mise en œuvre des synergies avec les nou- DES MODES veaux commerces de la place et l’hôtel rénové. DE MÉDIATION Une analyse à grands traits du marché et des moyens d’action à notre disposition conduit à penser qu’une fréquentation du monument d’un million de visiteurs pourrait être atteinte Les modes de médiation qui s’ouvrent fin 2019. Cette stratégie de développement doit aujourd’hui sont de plus en plus larges. être accompagnée par des investissements dans les équipements et les restaurations comme par Des médiations éprouvées les moyens de médiation mis à la disposition du Les visites ludiques personnel et par son intéressement au dévelop- de Chambord. La bonne réputation des visites guidées pement. De façon plus profonde, ce n’est pas la Les enfants de Chambord découvrent stratégie touristique qui doit dicter le discours le château en Les visites offertes aujourd’hui à Chambord porté sur Chambord mais la redécouverte du compagnie d’un répondent, dans l’ensemble, de façon satisfai- monument et de son sens qui doivent susciter personnage sante aux attentes du public, qu’il s’agisse des la curiosité de nos publics. du passé. découvertes en une heure, des visites insolites en deux heures ou des visites approfondies de trois heures. Hommage doit être rendu aux visites ludiques qui permettent d’évoquer un personnage du passé en costume, dans une véri- table exigence pédagogique et scientifique. Ces activités doivent être poursuivies. Leur bon fonctionnement, avec une fréquentation accrue, suppose un certain renforcement des moyens humains, par exemple des guides en langues étrangères, et dans des espaces dédiés (ateliers pédagogiques pour les scolaires dans les Écuries du Maréchal de Saxe, à l’horizon 2019).

La continuité de la politique des collections Si certains estiment légitimement que la visite architecturale de Chambord se suffit à elle-même, force est de constater le besoin pour le public de visiter aussi des appartements 16 www.chambord.org CHAMBORD OU LA CITÉ IDÉALE LA CONQUÊTE DE NOUVEAUX PUBLICS

meublés et décorés. Le dommage que subit bord », « la principauté de Wagram – Napo- Chambord de sa réputation de château vide léon et les chasses impériales », « l’art français est aujourd’hui dépassé. Sous l’égide d’une de la table », deux étapes doivent être signalées : commission des collections, l’établissement • François Ier – 2015 : public a poursuivi une politique d’acquisition En 2015, la Bibliothèque Nationale de France raisonnable, entamée par l’État dans les années prépare une grande exposition consacrée à la 1960 et complétée en 2014 par une convention genèse et aux représentations de l’image du roi de dépôt conclue avec le Mobilier national. Un pendant son règne, à « la sédimentation ou la poste de conservateur, directeur du patrimoine, disparition de représentations iconiques ou a été créé en 2011 et renforce le contrôle scien- textuelles, qu’elles soient traditionnelles pour tifique de cette politique. Il est recommandé la monarchie française ou qu’elles trouvent en de poursuivre dans cette voie selon les inven- ce roi leur première incarnation ». Le domaine taires disponibles, dans les appartements qui national de Chambord, associé au comité s’y prêtent et en laissant vides des parties du scientifique de cette exposition, réaliserait une château pour rappeler aussi que dans la plus importante restauration de la chambre de ce longue partie de son histoire, celui-ci était souverain. Avec le concours scientifique de la démeublé. L’effort budgétaire reste marginal commission des collections et l’expertise de même s’il est heureusement complété par du Thierry Crépin-Leblond, directeur du musée mécénat. La protection des œuvres contre les national de la Renaissance, les résultats tan- sinistres nécessite l’élaboration d’un plan de gibles seraient transcrits dans l’espace par un sauvegarde des œuvres en lien étroit avec le décor et des meubles idoines, réalisés par un Service Départemental d’Incendie et de Secours décorateur associé au projet. (SDIS) de Loir-et-Cher. Autres projets à venir : • Anniversaire du début de la construction de Des expositions patrimoniales régulières Chambord (1519) et de la visite de Charles- Ces expositions sont importantes pour faire Quint (1539) – 2019. découvrir certains aspects méconnus de Cham- Ce serait l’occasion de revenir sur les bord (De l’Italie à Chambord en 2004, Otages découvertes rassemblées depuis quelques de guerre en 2009, Les lys et la République – années sur les origines de Chambord et de Henri, comte de Chambord (1820-1883) en donner les différentes interprétations possibles. 2013). Les expositions lourdes ne sont possibles qu’à un rythme espacé de l’ordre de tous les Une programmation culturelle en trois ans. Si plusieurs thèmes mériteraient d’être correspondance avec les lieux programmés, tels que « Louis XIV à Cham- Expositions d’art contemporain, lectures de romanciers et de poètes, artistes en résidence, expérimentations de spectacle vivant, festival de musique... Cette richesse de propositions, qui s’adresse à des publics différents et que la presse a généreusement relayée, vise de façon ultime à installer un dialogue entre des œuvres d’art et une œuvre de génie et révéler la singula- rité de Chambord : non pas seulement comme un décor somptueux mais bien comme œuvre qui parle.

Exposition Rebeyrolle à Chambord, du 10 juin au 23 septembre 2012. 17 PROJET D‘ÉTABLISSEMENT 2015-2020

Cette programmation culturelle, qui s’ef- létique est une nécessité, tant pour faciliter les force d’allier la dimension conceptuelle comme cheminements qu’unifier la charte graphique sa beauté sensible, est tout autant un moyen de aux abords et à l’intérieur du monument et témoigner que Chambord n’est pas un lieu de mettre à jour les contenus scientifiques offerts consommation de masse mais un lieu de créa- aux visiteurs. Ce chantier, qui s’appuiera pour tion, de réflexion, de méditation et d’émotion l’extérieur sur la signalétique remarquable de choisie. La culture est aussi ce qui fait que Rudy Baur, exige une consultation transver- Chambord n’est ni un parc d’exposition ni sale des services et des budgets appropriés. Il un parc de vision… Si les grandes lignes de devrait être lancé en 2015 pour une mise en la programmation sont consolidées, certaines place en 2019, sous la conduite du directeur inflexions pourraient être introduites dans général adjoint. les modes d’expression, en s’ouvrant plus à l’avenir au théâtre et à la danse dans la grande Les moyens numériques (horizon 2015) tradition de Molière. Les nouvelles technologies offrent des pos- sibilités extraordinaires de découverte du patri- Des médiations à installer moine et seront un des critères distinctifs dans et à renouveler la préférence du public. Bien intégrées, elles ne remplacent pas la médiation humaine mais Le chantier de la signalétique (2015 - 2019) peuvent au contraire servir d’instruments péda- Si l’étude des publics de 2008 a montré que gogiques pour les professionnels des publics à la liberté de parcours et d’orientation dans le l’adresse des adultes (tablettes grand format Barque hippomobile monument est appréciée de nos visiteurs, il n’en dans les mains d’un guide) comme des enfants de la Rochejaquelein reste pas moins que l’amélioration de la signa- (tablette numérique de chasse au trésor). – Restaurée en 2014. Une convention a été passée en 2014 avec la société Normandy Productions, pour mettre en place dès la haute saison 2015 une visite virtuelle de Chambord par ciblage de points de repères, sur des tablettes autonomes, dénommées « Histopad ». Ces tablettes offrent sur un lieu donné une vision de la stratification historique (décor d’une pièce sous François Ier, Louis XIV, le Maré- chal de Saxe), ou d’un écorché (vision d’un appartement à travers une cloison) en accom- pagnant fidèlement le mouvement donné par le visiteur. Lancé avec succès au château de Falaise en Normandie, l’« Histopad » serait mis en place à Chambord pour la première fois dans un grand monument national. Par 18 www.chambord.org CHAMBORD OU LA CITÉ IDÉALE LA CONQUÊTE DE NOUVEAUX PUBLICS

ailleurs, un accord a été conclu en 2013 avec l’Institut culturel Google pour des exposi- tions virtuelles en ligne. Chambord fournit les textes et les images, les met en forme grâce à une plateforme et Google met en ligne l’expo- sition virtuelle gratuitement sur la plateforme du Google Art Project. À ce jour, trois expo- sitions sont en ligne sur l’espace consacré à Chambord.

Un programme de recherche (2014-2019) Si Chambord et son domaine sont depuis longtemps un sujet de thèse et d’étude, Cham- bord n’a jusqu’ici jamais été inséré dans un programme de recherche. Avec le soutien de la Région Centre et en association avec le CNRS, les universités de Tours et d’Orléans, le Centre d’études supérieures de la Renaissance (CESR) a pris contact avec le domaine national pour définir un programme alliant 70 chercheurs, en sciences humaines et en sciences du vivant, fai- sant de Chambord le principal sujet d’études. Quatre thèmes sont en cours de validation : Arrivée d’une • Thème 1 : SOLIDAR suit à l’emplacement des anciens jardins à la cinquantaine de Acquisition et exploitation de données de française afin de mieux connaître le Chambord pièces du Mobilier numérisation du sol des massifs forestiers de d’avant Chambord. National en 2014. Chambord, Russy et Boulogne (13 500 ha). Recherche archéologique et médiation grand Des lieux d’interprétation (horizon 2019) public dans un futur centre d’interprétation ; En Des réflexions internes portent depuis près partenariat avec le laboratoire CITERES archéo- d’une génération sur le concept d’une maison logie et territoires Université de Tours/CNRS. du domaine, livrant à tous publics, notamment • Thème 2 : MUSI2R MUSIQUE DANS LES scolaires, des clefs d’interprétation mettant RÉSIDENCES ROYALES en avant les relations entre le monument et le Étude de l’itinérance des musiciens de la domaine qui l’entoure, des origines à nos jours. cour royale. Programme porté par le Centre Le projet d’une maison du domaine figurait de musique baroque de Versailles. Châteaux dans l’aménagement forestier de 1997 et était et domaine associés : Versailles, Fontainebleau, déjà considéré comme une idée ancienne. Les Saint-Germain-en-Laye, château royal de Blois, instances de gouvernance de l’établissement Centre études supérieures de la Renaissance public ont validé le principe d’une implan- à Tours. tation d’une telle maison dans les Écuries du • Thème 3 : VALMOD Maréchal de Saxe lors d’un séminaire tenu Modélisation en 3D pour la valorisation sur place le 1er octobre 2009 (cf. réponse du du château de Chambord. Valorisation tou- directeur général de l’établissement public du ristique en médiation par la restitution des domaine national de Chambord aux obser- images. vations financières de la Cour des comptes, • Thème 4 : CHAMBORD publiée dans le rapport de février 2010). Étude de la vision du patrimoine et du Insérée dans les Écuries, cette galerie permet- paysage du domaine national de Chambord, trait en outre de mieux répondre à l’accueil des dynamique des populations et des flux touris- publics spécifiques, faute de pouvoir, pour des tiques, sociologie du tourisme, représentation raisons architecturales évidentes, garantir l’accès du territoire sur les habitants et les acteurs du à tout le monument et à tout type de publics. secteur touristique. Dans le monument lui-même, la restitution Ce programme permet à Chambord de de la chambre de François Ier serait accom- franchir une étape sans précédent et d’envi- pagnée d’un cabinet d’interprétation, situé sager une restitution large des résultats. dans l’antichambre, dédié au Chambord de En relation par ailleurs avec la DRAC, un la Renaissance et plus spécifiquement au Logis programme de fouilles archéologiques se pour- royal. 19 PROJET D‘ÉTABLISSEMENT 2015-2020

3. Des restaurations destinées à mieux insérer le monument dans son domaine

Gravure de Jacques Rigaud. Façade des motifs d’étanchéité et d’esthétique. Cette Nord du château couverture doit aménager des lieux accessibles de Chambord. POURSUITE D’UN à des groupes de visiteurs sur les deux tours SCHÉMA DIRECTEUR basses et au-dessus du porche royal, en rétablis- ÉLARGI sant l’ouverture des escaliers (horizon 2019). Après un rappel des études disponibles, des travaux exécutés, des grandes lignes de l’état sanitaire, des principes d’intervention Sur les recommandations du ministère de la proposés, une trentaine de fiches relèvent dans culture, l’établissement public a fait valider dès ce schéma directeur les problèmes sanitaires, 2006 un schéma directeur de travaux. Le projet les mesures d’amélioration et l’estimation cor- d’établissement propose de continuer de l’appli- respondante des travaux. quer. En plein accord avec la direction générale Le total des mesures validées sur 12 ans des patrimoines et pour des raisons de conser- se monte à 18 millions d’euros HT en valeur vation préventive comme de sécurité, la priorité juin 2007. chronologique a été inversée. La restauration D’un commun accord, l’État et son établis- des superstructures du donjon a été entamée sement public ont estimé nécessaire d’étendre en 2011 grâce à une forte augmentation de la ce schéma directeur aux bâtiments les plus subvention « monument historique » (MH) significatifs du domaine pour en dresser l’état (de 1 à 1,8 million d’euros par an). Ce chantier sanitaire et permettre à l’État d’étendre l’as- devrait être achevé pour 2019. siette de sa subvention, pour l’instant limitée Parmi les priorités doit être mentionnée au monument et au jardin anglais. Sont estimés la couverture des ailes basses en plomb pour de très haute valeur patrimoniale (proposition 20 www.chambord.org CHAMBORD OU LA CITÉ IDÉALE DES RESTAURATIONS DESTINÉES À MIEUX INSÉRER LE MONUMENT DANS SON DOMAINE

ACMH en concertation avec le CRMH) : le mais reste malgré tout incomplet et dépendant mur d’enceinte, les pavillons forestiers, la cha- des éléments de tentures et de broderies réuti- pelle de Maurepas, les vestiges de Montfrault, lisés. En plusieurs étapes, cet ensemble de pièces la place Saint-Louis, l’église Saint-Louis et le devrait connaître un profond renouvellement presbytère, la Grange aux Dîmes, la ferme de de présentation. Avec le concours scientifique Lina, la maison de la justice, les écuries du de la commission des collections et l’exper- Maréchal de Saxe, le pont Saint-Michel et le tise de Thierry Crépin-Leblond, conservateur pont de la Boelle. général du Patrimoine, directeur du musée Le présent projet d’établissement recom- national de la Renaissance, il est envisagé de mande d’inclure dans l’assiette des subventions constituer à partir des sources existantes en MH la restitution des jardins à la française, France et en Europe une base documentaire situés aux pieds mêmes du château. servant de socle à une reconstitution assumée. Cette « restitution » contemporaine de meubles et de volumes anciens donnerait aux visiteurs l’occasion de mieux comprendre le mode de vie MISE EN PLACE DE du souverain. L’intervention d’un décorateur reconnu apporterait une garantie de qualité TROIS ENSEMBLES DE à ce projet. DÉCORS INTÉRIEURS Aménagement des communs d’Orléans (horizon 2019) Cuisines Polignac Les communs d’Orléans ont été recouverts (septembre 2015) d’une toiture de béton en 1979. Ils étaient jusque-là à ciel ouvert et entrecoupés de mai- Espace abandonné au cœur du château, les sons. Une grande salle de réception a été créée espaces des cuisines du XVIIIe siècle vont faire dans les années 1980. Il est proposé de suivre les l’objet d’une restauration. Toute maison avait préconisations initiales de M. Patrick Ponsot, sa cuisine et depuis François Ier, les espaces ACMH, en installant un décor intérieur de style dévolus aux offices ont sans cesse changé de XVIIe siècle, solution qui est apparue la plus lieux. Seule nous est parvenue une pièce de plus neutre après validation de l’étude préalable par de 100 m² où l’on trouve encore la grande che- la DRAC/IGMH en 2006. La chambre minée, des fours … datant du dernier occupant de François Ier. avant la Révolution, le marquis de Polignac. Le projet de restauration, programmé pour être livré en septembre 2015, s’attachera à res- taurer cet espace au rez-de-chaussée, acces- sible à tous, avec une présentation des pièces annexes (arrière-cuisine, fruitier, office, four à pain, pétrin et latrines). La restauration de cet espace présentera également une scénographie avec des éléments de vaisselle issus des fouilles des latrines, de prêts, mais aussi des cuivres et un tournebroche. Chambre de François Ier (2015-2019) Il s’agit d’un chantier emblématique en termes de recherche et de médiation. Situées dans l’aile Est du château, dite « aile royale », la chambre de François Ier, la garde-robe et le cabinet attenant sont des pièces importantes du circuit de visite. Témoins de l’organisation de la vie de cour à la Renaissance, ces pièces ont été remaniées selon les indications historiques pour en restituer l’esprit. Le résultat est satisfaisant 21 PROJET D‘ÉTABLISSEMENT 2015-2020

UNE RESTAURATION DES ABORDS À TERMINER (2016 ET 2019)

Des décennies de gestion morcelée entre diverses administrations ne facilitaient pas le traitement des abords. Malgré des étapes remarquables, tant sur le plan administratif 1 Le jardin anglais reconstitué à que matériel , la qualité d’aménagement du partir des plans de 1889. site n’est plus aujourd’hui tout à fait au niveau attendu par le public. L’unification de la gestion permet désormais d’unifier le traitement du par un visiteur après s’être garé (réhabilitation paysage des abords du monument à l’ensemble nécessaire du premier parc de stationnement). du domaine. En créant transitions et surprises paysa- Chantiers à livrer pour la gères autour du monument, en aménageant des haute saison 2016 cheminements accessibles au plus large public, on peut espérer que le public ait envie de rester Tous ces chantiers vont ensemble, en raison plus longtemps sur le site afin de contempler du renouvellement spectaculaire de la percep- Chambord et de visiter le château. Sans entrer tion de Chambord qu’ils offrent aux visiteurs et dans le détail de chaque projet, ce chantier peut pour limiter au minimum les gênes provoquées être décrit selon le cheminement emprunté par les travaux auprès des riverains.

La place Saint-Louis à Chambord.

1/ Classement au titre des sites en 1923, restitution du plan d’eau et des douves entamée sous le Président Pompidou, création d’une zone ouverte au public en 1974, inscription de l’ensemble du site sur la liste de l’UNESCO en 1981, classe- ment monument historique de l’ensemble du domaine en 1997, unification de la signalétique extérieure au début des années 2000, transformation de la place Saint-Louis en place piétonne, création de pistes cyclables sur les axes vers la Loire et vers Blois, aménagement des parkings, création de miradors ouverts au public, transformation d’anciennes fermes en maisons forestières aptes à recevoir du public. 22 www.chambord.org CHAMBORD OU LA CITÉ IDÉALE DES RESTAURATIONS DESTINÉES À MIEUX INSÉRER LE MONUMENT DANS SON DOMAINE

du village au château avec un dédoublement des allées (1 million d’euros), ainsi que la restauration de la promenade du plan d’eau (550 000 euros).

Restitution des jardins à la française (3 millions d’euros, automne 2016) Contrairement à une idée moderne, les jardins à la française ont bien existé à Cham- bord. Ils sont constitutifs de l’état le plus long qu’aient connu les abords du château. S’il n’est pas attesté que François Ier ait eu l’intention de créer des jardins comme cela s’est fait dans tous les palais royaux de la Renaissance, il est cer- tain que Louis XIV en a eu la volonté car plu- sieurs esquisses nous sont parvenues. Le socle dans lequel s’enchâssent ces jardins, c’est-à-dire les terrassements qui canalisent le Cosson et le La halle d’accueil (coût 3 millions d’euros, plan d’eau, date de l’époque de Louis XIV. Les y compris la passerelle sur le Cosson) plans définitifs des jardins et leur réalisation L’engorgement de la billetterie du château sont ultérieurs. Le premier état continu date de en haute saison a conduit à édifier en 1993 une 1734. L’achèvement est l’œuvre du Maréchal guérite de bois sur la place Saint-Louis, qui de Saxe. L’état neutre qui existe aujourd’hui devait être provisoire. Cette structure obstrue ne correspond à aucun état historique et relève la vue sur le château et empêche la rénova- de la sensibilité esthétique minérale des années tion de la place. Elle est malcommode pour 1970/1980. La Renaissance ne connaissait pas l’accueil des visiteurs et inconfortable pour les terrassements actuels du Cosson, n’avait le personnel. Une halle d’accueil remplissant pas organisé de transition entre la forêt, la plusieurs fonctions est nécessaire en amont du lande et les alentours du château, à l’exception village : billetterie, lieu d’information, cafétéria d’un jardin décrit par Androuet du Cerceau notamment pour les autocaristes, boutique-re- comme n’étant pas en rapport avec la majesté lais, toilettes publiques gratuites. Un avant- du lieu. La restitution des jardins à la fran- L’hôtel Saint-Michel, projet définitif a été conçu par l’Architecte place Saint-Louis. en chef des Monuments historiques (ACMH) et adressé aux services de l’État en région en vue d’obtenir une subvention de 25 % dans le cadre du Contrat de projets État-Région s’achevant en 2014.

La place Saint-Louis (750 000 euros) Traitée selon son caractère vernaculaire, la place du village retrouverait les pavages actuel- lement recouverts de bitumes. Des emprises seraient créées pour les terrasses. D’un état sani- taire dégradé, le mail de tilleuls, qui atteint sa limite d’âge, serait remplacé en moindre densité.

Réhabilitation de l’hôtel Saint-Michel (6/10 millions d’euros, à la charge du preneur) Ce chantier permet la création d’un hôtel quatre étoiles nouvelles normes d’au moins 60 chambres contre 40 actuellement et une relance de l’activité de la place Saint-Louis. L’occupation est accordée pour 45 ans. Pour mémoire, sur ce parcours, ont été livrés en juin 2014 : le jardin anglais allant 23 PROJET D‘ÉTABLISSEMENT 2015-2020

çaise, faits d’alignements sobres, géométriques payant mais plutôt d’offrir une déambulation et intemporels, rétablirait la concorde entre le lumineuse, libre et poétique. monument, les terrassements et le plan de la forêt qui s’entraperçoit des terrasses du château. Chantiers à livrer pour 2019 La commande de ce projet provient du ministère de la culture (DRAC – étude 2003). La réhabilitation des Écuries du Maréchal Le conseil d’orientation en a prouvé la relance de Saxe (à chiffrer – supérieur à à l’unanimité (séance du 23 mars 2011). Une 3 millions d’euros) étude approfondie a donc été lancée en 2013 L’insertion d’une galerie d’interprétation afin de saisir la commission nationale des et de fonctionnalités (salles pédagogiques, monuments historiques – section travaux – restaurant, bloc sanitaire) dans les murs des avant la fin 2014. Le diagnostic archéologique, écuries, selon le rythme du bâtiment, à l’aide livré début 2014, confirme l’état des connais- de construction provisoire, paysagère, éco-res- sances obtenu par les plans et les archives. ponsable, est à la fois la solution la moins coû- Une prospection géophysique et des fouilles teuse et la plus simple en termes scientifiques. complémentaires sont nécessaires (résultats Ce chantier pourrait se nourrir utilement du été/automne 2015). programme « intelligence des patrimoines » et pourrait être inscrit dans le nouveau contrat Illumination du château de projets État-Région. (500 000 euros) Chambord a été pionnier dans les sons et La seconde tranche du jardin anglais et lumières en 1952. Les illuminations font partie la rue de la Grange aux Dîmes (de l’ordre de sa tradition. L’éclairage des façades et des de 500 000 euros) abords doit être élaboré en même temps que Cette restauration permettrait de boucler la les jardins à la française, la restauration de la promenade en mettant davantage le village en place Saint-Louis et la rénovation de l’hôtel valeur. Une solution au débordement des voitures Saint-Michel. La conception d’un nouvel éclai- serait souhaitable pour donner à ce chantier toute rage pourrait être l’occasion d’une coopéra- sa beauté (petit parc de stationnement paysager à tion positive avec la commune de Chambord. insérer entre la rue de la Grange aux dîmes et la Les écuries du L’objectif ne serait pas de rétablir un spectacle courbe de la route Charles X à la ferme de Lina). Maréchal de Saxe.

24 www.chambord.org CHAMBORD OU LA CITÉ IDÉALE DES RESTAURATIONS DESTINÉES À MIEUX INSÉRER LE MONUMENT DANS SON DOMAINE

LE GRAND PAYSAGE À REMETTRE EN PERSPECTIVES

La première impression du visiteur ne porte pas sur le château mais sur le domaine. L’ad- ministration de Chambord a toujours veillé à rendre visible l’entrée dans le domaine, dans un monde à part. Le mur d’enceinte remplit une fonction monumentale depuis des siècles, plus importante que sa fonction de réserve de chasse. S’il n’avait pas existé ou s’il était tombé en ruines, il y a fort à parier que la propriété aurait été en partie démantelée. Le mur d’enceinte exprime l’unité et l’indivisibilité du domaine national. Il serait donc logique d’étendre au mur l’assiette de la subvention de travaux des monuments historiques, en application de l’arrêté de classement de 1997. À tout le Le jardin anglais moins, l’annexe au schéma directeur devrait Les vues à l’intérieur durant les travaux comprendre les pavillons d’entrée en ce qu’ils du domaine d’aménagement marquent une transition patrimoniale. en 2014. Des études paysagères du site sont néces- Une étude paysagère a été lancée en 2014 saires sur plusieurs aspects. avec l’École nationale du paysage de Blois pour : Les vues aux alentours • le traitement des entrées du domaine et des du domaine pavillons forestiers ainsi que les vues des routes ouvertes à la circulation. Cette mission relève en tout premier lieu • la réflexion paysagère sur le village afin d’ap- des services de l’État qui pourraient : porter une base de discussion avec le conseil • élaborer un diagnostic de la relation du municipal. domaine avec le territoire avec lequel il dia- Sur proposition de la DREAL, cette étude logue et particulièrement des 500 mètres d’in- pourrait être complétée par une analyse de terface entre le mur d’enceinte (ce monument l’évolution historique des territoires ouverts de 32 km de long, très important dans le pay- dans la forêt (landes, cultures, clairières), leur sage allant du Val de Loire à la Sologne) et rôle paysager et sur d’éventuelles réouvertures. in fine proposer de protéger, voire restaurer, Dans l’entretien de ses routes, le domaine les vues majeures existantes ou potentielles national de Chambord compte revenir à l’unité de l’extérieur sur Chambord, notamment chromatique rouge qui permet de se démar- les cônes de vues sur les diverses entrées du quer et qui s’intègre mieux à la forêt. La DRAC domaine (mission relevant de l’ABF). et la DREAL souhaiteraient cependant une • conduire une concertation avec les com- étude pour établir une couleur pierre, grenaille. munes avoisinantes pour protéger le paysage de la périphérie de Chambord contre la publi- Les terres de l’Ormetrou, cité et les enseignes, de sorte que les portes perspective visible du château d’entrée de Chambord ne deviennent pas des présentoirs publicitaires, et mieux prendre en Plantées au moins depuis la deuxième compte la qualité de l’environnement visuel de moitié du XVIIIe siècle, les vignes qui cou- Chambord dans les documents d’urbanisme vraient 10 arpents sur les terres de l’Orme- (mission relevant du Préfet ou de la DRAC). trou pourraient être replantées en 2016 afin 25 PROJET D‘ÉTABLISSEMENT 2015-2020

de permettre à Chambord de produire son propre vin, développer l’œnotourisme, servir de conservatoire de vignes anciennes et d’ambas- sadeur des vins de Loire. Le choix du cépage se porterait sur du Romorantin, planté de pieds issus de vignes du milieu du XIXème siècle, datant d’avant le phylloxera. L’établissement public exploiterait la vigne en régie, à l’aide d’un chef de culture, en contrat avec un labo- ratoire-conseil et en partenariat avec un expert internationalement réputé pour sa connais- sance des vins de Loire et des vignes anciennes (famille Marionnet). Cette expérimentation pourrait déboucher dans un second temps sur un élargissement de la surface plantée (une douzaine d’hectares). une zone de 700 hectares, délimitée par un La ferme serait restaurée de la façon la arrêté de 1974 et située dans la partie Nord- plus neutre possible, autour du thème viticole, Ouest du parc, en direction de Paris. Dans pour offrir un hébergement sous forme de gîte son rapport public de février 2010, la Cour écoresponsable ou d’une auberge de jeunesse des comptes a recommandé une extension en régie directe (filiale regroupant les héber- de la zone ouverte au public2. Elle relève un gements existants). La rénovation consisterait conflit d’usage de la forêt auquel il importe à remplacer les hangars pour installer un chai de réfléchir, d’autant plus que la demande de et une douzaine de chambres. Les vestiges du tourisme vert s’accroît et que les habitants verger et du potager seraient remis en état de la Région souhaitent pouvoir se promener dans leur simplicité, éventuellement en coo- à Chambord. En témoigne l’extraordinaire pération avec le verger conservatoire de poires attrait du brame en septembre. La question et pommes de Mont-prés-Chambord. ne peut se poser toutefois en termes purement Le reste des terres (une cinquantaine d’hec- quantitatifs. La France n’est pas un pays dans tares) serait maintenu en prairie naturelle, lequel est refusé l’accès aux grandes forêts. pour retrouver la vision paysagère antérieure 95 % des forêts domaniales sont ouvertes au à la mécanisation de l’agriculture, disposer de public. La Région Centre n’est pas un terri- pâtures à chevaux et rouvrir le passage des toire qui manque de promenades forestières, cerfs de ce côté du village. entre la forêt d’Orléans, plus grande forêt de plaine en France de près de 35 000 hectares et La grande promenade les forêts de Blois, Russy et Boulogne pour le (horizon 2016) Blésois. La forêt de Chambord est à l’origine une partie de la forêt de Boulogne dont le seg- L’interrogation de la Cour des comptes ment mitoyen recouvre 4 700 hectares. Sur le sur la zone ouverte au public massif géographiquement uni de Chambord et Mis à part la traversée en voiture, l’accès Boulogne, appartenant au même propriétaire, à la forêt de Chambord est permanent dans l’État ouvre 5 200 hectares de forêts sur 9 700, soit 54 %. Ce qui fait l’intérêt public de la forêt de Chambord est précisément qu’elle soit fermée, non seulement pour la régulation cynégétique,

2/ « La chasse exige pour la quiétude du gibier qu’une partie de la forêt lui soit réservée. La difficulté à Chambord tient à ce que cette partie représente 87 % du domaine, celle ouverte au public étant limitée à 700 hectares. Il y a donc lieu de s’interroger sur l’équilibre de ce partage et sur la pos- sibilité d’ouvrir beaucoup plus largement la forêt au public. Sans remettre en cause la chasse à Chambord, qui répond à la nécessité de réguler les espèces, un élargissement de la zone ouverte au public aurait pour conséquence de réduire l’espace et donc le nombre du gibier à Chambord, ce qui exige une planification appropriée sur plusieurs années. » 26 www.chambord.org CHAMBORD OU LA CITÉ IDÉALE DES RESTAURATIONS DESTINÉES À MIEUX INSÉRER LE MONUMENT DANS SON DOMAINE

mais aussi pour l’étude et l’entretien de la bio- diversité. Cette quiétude a d’ores et déjà pro- duit les indices d’une plus large biodiversité avec la nidification d’oiseaux rares comme le balbuzard pêcheur ou le circaète Jean-le-Blanc mandant de prendre un délai de deux ans pour et, plus récemment, l’observation de cigognes préparer les modalités de mise en œuvre. Ce noires dans le lit du Cosson. tracé conserve une partie de la zone ouverte Une extension de la zone ouverte au public actuelle, le long de la route de Saint-Dyé (la faciliterait l’intrusion dans les parties pro- plus belle perspective sur la grande façade) mais fondes du massif et ajouterait des obstacles à la surtout, intègre des dizaines d’hectares situés circulation des grands animaux. Le moment le dans le cœur même de la réserve, bordant la plus critique serait le brame du cerf où Cham- place d’armes au sud du château. Le prome- bord attire tellement d’observateurs que les neur aurait ainsi accès à l’allée du roi qui donne miradors sont saturés et que les voitures se directement sur la façade sud et verrait Cham- garent le long des routes d’accès au château, en bord sous l’angle voulu par Louis XIV. L’accès concentrant une trop forte présence humaine à deux étangs serait ouvert, la Faisanderie et les sur quelques zones très sensibles. Bonshommes, offrant ainsi une vision beaucoup plus animée des premiers paysages de Sologne. Un rapprochement du château et de la Le cheminement partirait des parkings, pour partie de la forêt ouverte au public contourner l’arrière du village, rejoindre les Une nouvelle délimitation permettrait de étangs, laisser au loin la façade basse du châ- mieux réconcilier les contraintes. Chambord teau, et rejoindre la canardière, c’est-à-dire le doit en effet satisfaire une double attente, celle bout du plan d’eau. Ce cheminement s’appuie- du promeneur, souvent originaire de la région, rait sur un élément de patrimoine aujourd’hui qui vient admirer le monument sans y entrer oublié : le grand fossé dont l’existence était déjà et a besoin d’un départ de promenade rapide attestée sous Henri IV, comprenant, au fond des au sortir de sa voiture, et celle du visiteur, qui bois, deux anciens ponts de pierre recouverts de vient parfois de loin, et qui recherche après broussailles, le pont des Italiens et le pont de la une visite fatigante, le parc que possèdent la Patte d’Oie. plupart des grands châteaux. Pour ces visiteurs, La grande promenade de Chambord ne le tracé doit permettre de rejoindre la forêt en remettrait pas en cause les barrières qui pro- partant du château et de faire une boucle pour tègent le village du gibier. Elle s’accompagnerait s’éloigner ou, au contraire, pour revenir vers les de divers aménagements pour faciliter l’accès à la parkings. Dans cette réflexion, prennent néces- nouvelle partie ouverte au public (chemins stabi- sairement place la restauration du plan d’eau, lisés, piste équestre, piste cyclable, miradors, pas- à présent acquise, et le possible aménagement serelle du fossé, implantations plus au loin des des Écuries du Maréchal de Saxe qui fourni- grillages, signalétique) mais aussi pour faire de raient, avec un lieu d’interprétation, un point l’ancienne partie, désormais intégrée à la réserve, de départ idéal tant à pied, qu’à bicyclette, en une voie de circulation naturelle (pistes cyclables 4x4 ou en calèche. vers Mer et Saint-Dyé, sentiers pédestres, pistes Un tracé a été présenté au conseil d’orien- équestres, nouveaux miradors de vision du côté tation qui l’a soutenu à l’unanimité en recom- de la Gabillière et sur l’Ormetrou). 27 PROJET D‘ÉTABLISSEMENT 2015-2020

4. Un conservatoire cynégétique et forestier

animaux par la Seconde Guerre mondiale. Chambord a joué un rôle central dans le relè- vement des populations de cerfs grâce aux panneautages. Aujourd’hui, le grand gibier est largement répandu en France, parfois en excès. On ne peut donc plus attendre de la forêt fermée de Chambord qu’elle serve de réserve de repeuplement, même si l’intérêt de préserver les souches génétiques des cerfs et des sangliers de Chambord à l’abri de l’hybridation est à examiner du point de vue scientifique et pourrait s’avérer. De 1970 à 1995 et 2010, les chasses présidentielles ont procuré une deuxième raison d’être à la RNCFS, qui n’a plus cours aujourd’hui. Depuis l’installation de la IIIe République, les chasses présidentielles se déroulaient à Rambouillet. L’ouverture des chasses présidentielles par Pompidou a consi- dérablement infléchi la destinée de Chambord au point que ce prisme reste, à tort, prédomi- Plus qu’un bien fonctionnel, la forêt de nant vu de l’extérieur. Les chasses présiden- Chambord est devenue peu à peu le conserva- tielles de Chambord ont connu quatre étapes : toire d’un art de la chasse à la française, d’un • Les chasses présidentielles au sens strict patrimoine historique et d’une biodiversité (1970-1981), celles auxquelles participaient remarquable. La recherche scientifique dessine le Chef de l’État, sous les Présidents Pompidou les voies d’avenir d’une forêt singulière. et Giscard d’Estaing, dans la tradition des IIIe et IVe Républiques. • Les chasses présidentielles accordées au nom du Président de la République et gérées par UNE NÉCESSAIRE le comité des chasses présidentielles sous le Président Mitterrand qui, à titre personnel, REFONDATION DE LA n’appréciait pas la chasse et n’y participait RÉSERVE NATIONALE pas, consacrant ainsi une première évolution. • La suppression des chasses présidentielles par DE CHASSE ET DE le Président Chirac en 1995, qui s’est traduite FAUNE SAUVAGE par la dissolution du comité des chasses pré- sidentielles, la fermeture des chasses de Marly et des grandes de chasses de Rambouillet, la réduction du format des chasses de Cham- Une mission remplie bord et leur ouverture aux présidents de fédé- rations de chasseurs et aux jeunes lauréats Créée en 1947, la Réserve nationale de du permis de chasser. Une deuxième rupture chasse et de faune sauvage avait pour vocation administrative s’est opérée avec la création de de repeupler une France vidée de ses grands l’établissement public du domaine national 28 www.chambord.org CHAMBORD OU LA CITÉ IDÉALE UN CONSERVATOIRE CYNÉGÉTIQUE ET FORESTIER

sont désormais éligibles au mécénat ce qui permet de lever plus de fonds que dans une adjudication et d’aller au-delà des observations de la Cour des comptes de 2009. Un parc classé monument historique en 1997 Corollaire de la suppression des chasses de Chambord en 2005, qui intègre la mission présidentielles en 1995, le parc de Chambord cynégétique et le service forestier dans une est classé monument historique en 1997 avec entité plus vaste aux préoccupations avant l’ensemble du domaine. Cette dimension est tout culturelles et touristiques. désormais aussi importante pour le gestion- • La suppression définitive des chasses pré- naire que la fonction de réserve nationale. sidentielles par le Président Sarkozy en juin Penser de la forêt de Chambord qu’elle a 2010, qui a entraîné la transformation du toujours été avant tout une forêt de chasse domaine présidentiel de Rambouillet en est une croyance réductrice, entretenue par domaine national et a rompu tout lien entre le mythe des chasses présidentielles. Alors Chambord et la présidence de la République que les chasseurs, tout à leur passion, voient dans l’organisation des chasses. Les invitations dans Chambord le rendez-vous de chasse du ne sont plus accordées au nom du Président père des veneurs et attribuent à François Ier le de la République. Chambord ne reçoit plus simple dessein de faire de la forêt une réserve aucune aide logistique (secrétariat), protoco- de gibier, la relation que le roi entretenait avec laire (cartons) ou budgétaire (frais de bouche la forêt était plus profonde. La chasse était pour 60 000 euros) de la présidence de la un acte sacré car elle fait appel au droit de République. Conformément aux recomman- prendre la vie, au cycle de la nature et à l’au- dations de la Cour des comptes, le président delà. La forêt participait donc de la dimension du conseil d’administration n’est plus choisi métaphysique de Chambord tout en affirmant parmi les membres du cabinet du Président de le pouvoir royal dans l’ordre temporel car la la République. souveraineté n’existe pas sans territoire. La cité • La normalisation sous le Président François idéale avait besoin de terres, le chef-d’œuvre Hollande. Chambord ne reçoit plus aucune avait besoin de sa mise en surprise. Une fonc- instruction dans sa politique d’invitations. tion plus globale que la réserve nationale de Celles-ci émanent d’un président de conseil chasse a, très tôt, été reconnue à la forêt de d’administration qui n’appartient pas à la Chambord, par l’arrêté de 1923 qui classait majorité présidentielle et respectent des équi- l’ensemble du domaine -château et forêt- au libres républicains. La participation volon- titre des sites3. Ce statut de protection patri- tariste de Chambord à l’effort national en termes de réduction des dépenses publiques a permis de réduire les subventions allouées par 3/ Les rapports des administrations concernées en attestent : »On ne peut imaginer ce MH sans sa couronne le ministère en charge de la chasse de façon boisée, sans les longues avenues...»(Jagerschmidt, Conser- substantielle (-50 % en 5 ans). Les chasses vation des Eaux et forêts). 29 PROJET D‘ÉTABLISSEMENT 2015-2020

moniale protège le site dans la globalité de ses composantes (pittoresques, historiques, UNE CHASSE artistique, scientifiques, légendaires et archéo- logiques), tout en permettant sa gestion. L’ins- DURABLE ET ASSUMÉE cription du site dans la liste de l’UNESCO en 1981, qui n’emporte cependant pas de consé- quences juridiques en droit interne, formalise la reconnaissance internationale. Le classe- Une chasse de service public ment de 1997 confirme la nature particulière La question qui se pose pour Chambord de la forêt comme objet de patrimoine, déjà n’est pas de savoir s’il faut chasser ou pas mais affirmée par le classement au titre des sites, ce s’il convient de faire de la chasse un acte com- que parachève l’intégration de l’ensemble du mercial. La gestion cynégétique et de la faune domaine dans le même établissement public sauvage fait partie des missions conférées par en 2005. Le tracé des allées, les perspectives la loi de février 2005 à l’établissement public. paysagères, l’occupation du sol forestier et le Depuis la création d’une réserve nationale paysage induit, la toponymie, l’entretien du de chasse en 1947 et sous la Ve République, bâti, la signalétique, tout doit être pensé dans l’État a fait à Chambord le choix du service une approche intégrée et patrimoniale. Une public. La participation aux chasses se fait approche technique forestière se considérant sur invitation à l’exclusion de toute opéra- comme une sorte de subdivision autonome tion commerciale. La fin des chasses prési- n’aurait plus de sens et irait contre l’intérêt de dentielles en 1995 a eu pour corollaire un l’État et de son établissement. Enfin, sur le plan renouvellement de la mission de service public de l’environnement, l’entrée de Chambord en par extension et démocratisation des invités : zone Natura 2000, au titre des directives Habi- parlementaires, hauts fonctionnaires partici- tats et Oiseaux, a parachevé cette évolution en pant au service public de la chasse, présidents Le domaine de étendant encore la multiplicité des fonctions. des fédérations départementales de chasse, Rambouillet. jeunes méritants reçus sans faute au permis de chasser, personnalités contribuant au rayon- nement économique, culturel et sportif de la France mais aussi invitations de personnalités internationales, d’élus et de hauts fonction- naires européens, dans l’intérêt du pays. Cette politique d’invitations assure aux battues de Chambord une large représentativité. Elle fait de ce domaine national, pour le compte de l’État, un lieu exceptionnel de rencontre des responsables du service public de la chasse en France et en Europe. Elle confère aussi à l’État une obligation d’exemplarité. L’État ne peut prescrire à ses administrés de respecter les prin- cipes d’une chasse durable s’il ne s’en inspire pas dans ses domaines nationaux. Considéré comme un mythe de la chasse, Chambord est un lieu utile pour une pédagogie des pouvoirs publics en direction du monde de la chasse. L’adjudication des chasses de Chambord serait en revanche le signal que l’État ne sous- crit plus à la chasse comme une passion socia- lement acceptable, comme une nécessité pour l’entretien de la nature et la biodiversité et comme un patrimoine qui a contribué à forger notre art de vivre et notre identité nationale. En pratique, la location des chasses, qui apparaît de prime abord comme une option tentante pour trouver des ressources, serait très difficile à faire coexister avec la poursuite de chasses de service public. Elle opérerait une 30 www.chambord.org CHAMBORD OU LA CITÉ IDÉALE UN CONSERVATOIRE CYNÉGÉTIQUE ET FORESTIER

rupture avec le principe d’unité de gestion si longtemps attendu. Elle obligerait à morceler la forêt en lots si une division territoriale était recherchée entre pratiques commerciales et pratiques de service public, rendant de moins en moins efficaces, dans un milieu fermé, les tentatives de programmes scientifiques, d’équi- libre sylvo-cynégétique, de gestion globale des populations. Elle serait tout aussi délicate à organiser par succession dans le temps entre battues de service public et battues commer- ciales en provoquant une concurrence de mauvais aloi et une pression beaucoup plus forte pour des tableaux spectaculaires. À l’in- verse, elle reviendrait à brader le domaine en tarifant les journées au prix des adjudications habituelles, représentant un faible avantage Le président financier par rapport à la perte d’un instru- de son massif forestier d’origine, recréant en George Pompidou ment unique dans les mains de l’État. Toute son enclos une forêt idéale, perpétuellement à Chambord. proportion gardée, il s’agit, dans le monde peuplée de grands animaux. Il serait regret- de la forêt, de la même sensibilité que celle table de renverser ce qui fait l’originalité et requise pour savoir jusqu’où ne pas aller trop l’intérêt même de Chambord en renonçant à loin dans la privatisation des hauts lieux sym- cette notion de monde clos. Il est en revanche boliques de notre histoire. Un signe manifeste nécessaire d’examiner dans quelles conditions en est d’ailleurs que personne ne propose de cet équilibre peut perdurer. louer l’intégralité du domaine à une grande Dans cette perspective, les densités et le fortune française ou étrangère. Plus qu’un lieu rythme des battues doivent rester dans des de pouvoir, Chambord est finalement l’illus- limites éprouvées. Les deux derniers amé- tration vivante de notre conception nationale nagements de 1969 à 2011 avaient fixé des de la chasse. objectifs de densité de 700 cervidés avant nais- sance qui ont été globalement respectés. Le Une gestion durable conseil d’orientation a recommandé de revenir à des densités plus proches de ces objectifs, ce L’équilibre sylvo-cynégétique favorisant que l’établissement public a mis en pratique. la régénération de la forêt et une vie des ani- Pour l’espèce sanglier, la moyenne décennale maux aussi proche que possible de la nature, observée est de 1 200 sangliers avant chasse. est certainement l’aspect le plus important Il est donc proposé de s’y tenir, de travailler d’une gestion durable. Cette approche est par autour d’un objectif d’une douzaine de battues essence contradictoire avec un milieu fermé. de régulation, afin de prélever 600 sangliers Depuis François Ier, Chambord a été conçu par an pour une cinquantaine de sangliers et maintenu comme un immense parc séparé par battue.

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La douzaine de battues se répartirait en aucun euro de subvention ne serait versé à l’ac- trois tiers : tivité cynégétique. Le reliquat de subvention • quatre battues pour les présidents de fédéra- irait à l’entretien de la biodiversité des milieux tion départementale de chasseurs organisées et au programme scientifique. pour le compte de l’ONCFS, • quatre battues du domaine (parlementaires, personnalités du monde de l’économie, du sport, de la culture, invitations internationales, LE PROGRAMME mécènes), • quatre battues ad hoc : battue européenne, FRANÇOIS SOMMER : battue du préfet et du conseil général, battue UNE AMBITION de la commune et des jeunes permis, battue du personnel. SCIENTIFIQUE Cette autolimitation, doublée d’une ouver- INTERNATIONALE ture des chasses aux mécènes, autorisée par le conseil d’administration en novembre 2011, permet de réduire de 50 % la subvention versée par le ministère en charge de l’environnement La réserve nationale de chasse et de faune au titre de la réserve nationale de chasse et de sauvage est appelée à servir la recherche scien- faune sauvage de 2010 à 2015, de 1,5 mil- tifique et doit se fixer pour objectif de figurer, lion d’euros à 750 000 euros. À ce niveau, plus dans les dix ans qui viennent, dans la dizaine de lieux de référence dans le monde pour l’étude des grands ongulés sauvages. Un territoire unique en France pour la recherche scientifique Chambord est le seul lieu en France qui allie une surface suffisamment vaste pour pré- server le comportement naturel des grands animaux et un mur qui empêche leurs entrées et sorties. À cette situation exceptionnelle s’ajoute un service de la chasse et de la forêt composé d’agents forestiers et de l’ONCFS spécialistes de la faune sauvage, rompus aux techniques du panneautage, qui ont recueilli et conservé des données sur les cervidés depuis des décennies. Cette combinaison de facteurs permet un suivi cohérent et dans la durée des 32 www.chambord.org CHAMBORD OU LA CITÉ IDÉALE UN CONSERVATOIRE CYNÉGÉTIQUE ET FORESTIER

populations de grands animaux ainsi que des comparaisons avec des populations en milieu ouvert. L’État n’aurait pas la possibilité de recréer aujourd’hui une forêt de plaine de la taille de Paris intra-muros en milieu fermé. Il n’y a pas d’alternative en France. C’est dire l’importance stratégique de Chambord pour l’étude scientifique de la grande faune euro- péenne et la nécessité de maintenir les condi- tions de préservation d’un domaine qui doit rester fermé et chassé. Des études scientifiques ponctuelles étaient en cours dans le cadre d’une convention-cadre de partenariat signée avec l’ONCFS en 20094. Le programme François Sommer, lancé début 2014, est un changement d’ambition. Les opérations Un programme scientifique large place sera faite aux conditions d’envi- de panneautage centré sur les interactions ronnement (climat, fructifications forestières, et de marquage à intrants) et aux pratiques de la chasse. La durée Chambord. entre la chasse et la minimale des opérations est d’une dizaine d’an- biodiversité nées compte tenu de l’espérance de vie d’un Par une convention tripartite adoptée vieux sanglier. fin 2013, l’ONCFS, la Fondation François • Dynamique du cerf élaphe : Ce projet Sommer et le domaine national de Chambord concerne également la modélisation du fonc- ont défini et engagé un programme scientifique tionnement démographique de la population global d’une dizaine d’années pour modéliser chassée et la mise au point des indicateurs de la démographie des deux espèces phare, cerf gestion. Il repose principalement sur la déter- et sanglier, en distinguant le rôle de la chasse mination des principaux paramètres de la et des stratégies de chasse sur le fonctionne- dynamique (reproduction et survie dans les ment, la reproduction, la survie et la mortalité différentes classes d’âge)6. (compensatoire/décompensatoire). • Pression de chasse et efficacité de chasse : La Peu de travaux scientifiques se consacrent réduction du nombre de chasseurs en France et aujourd’hui en Europe à la chasse comme l’accroissement du nombre d’ongulés sauvages l’outil essentiel de la gestion rationnelle et doivent conduire à mieux contrôler les popula- durable des populations d’ongulés, dans un tions et à veiller davantage à la gestion durable contexte pourtant quasi généralisé d’expansion des écosystèmes forestiers. Chambord peut des populations. mettre son organisation de chasse au service Ce programme se compose des éléments de la mise au point de nouvelles techniques suivants : de chasse. Il serait par exemple intéressant de • Dynamique du sanglier : Ce projet concerne comparer l’efficacité relative de battues avec la modélisation du fonctionnement démogra- et sans consigne suivant plusieurs modalités phique de la population chassée et la mise au (épargner les laies suitées, grosses laies etc.). point de méthodes de suivi des fluctuations L’impact dans le temps sur la dynamique de la d’effectifs5. Dans l’étude de la dynamique, une population serait testé et modélisé.

4/ Étude portant sur la circulation et l’impact de la fièvre catarrhale ovine (FCO) chez les ruminants sauvages en France. Étude de mise au point d’une méthode estimative d’un effectif de cerfs à partir de marqueurs génétiques microsatellites récoltés sur des fèces et des tissus. Étude de suivi des données de reproduction des jeunes laies couplée à une étude de l’appariement chez le sanglier lancée en 2011/2012. 5/ L’estimation des paramètres démographiques (succès reproducteur et survie des deux sexes) sera nécessaire et des opérations spécifiques seront conduites dans cet objectif (marquage, reprise ultérieure de sangliers de tous âges – vivants ou morts – examen des animaux tués à la chasse). Le marquage d’une centaine d’individus de chaque sexe chaque année pourrait constituer un premier objectif. 6/ La capacité de Chambord à organiser des panneautages pendant l’hiver sera utilisée pour le marquage annuel régulier de mâles et de femelles de tous âges. L’objectif est de préserver de la chasse une part minoritaire de la population (10/25 %) pour en comparer l’évolution avec la population chassée, en équipant les animaux d’âge connu de systèmes lisibles à distance. Tous les autres animaux seront équipés de systèmes visuels discrets pour mesurer l’impact de la chasse. Un axe du programme pourrait aussi porter sur l’habitat du cerf élaphe afin d’obtenir une estimation de son domaine vital (pose de quelques colliers GPS/GSM) et, surtout, sur l’origine génétique du cerf de Chambord. 33 PROJET D‘ÉTABLISSEMENT 2015-2020

UN AMÉNAGEMENT FORESTIER CONSERVATOIRE ET FAVORABLE À LA BIODIVERSITÉ

Le projet d’établissement donne une vision stratégique. Il renvoie pour chaque secteur au détail des documents de gestion qui doivent procéder de la vision ainsi définie. Le plan d’aménagement forestier, révisé en 2014, avec le soutien et la validation de l’ONF, pour la période 2015-2035, s’inscrit, et c’est une nou- veauté, dans les grandes orientations du pré- 1968. Face à la dégradation de la forêt, cet sent document. Il reflète une approche globale aménagement donne la priorité à la sylvicul- de la forêt, perçue dans toutes les dimensions ture pour restaurer des capacités de production propres à Chambord. Le projet d’établissement (reprise des coupes d’amélioration, conversion entend également, pour la première fois, fixer de taillis sous futaie trop riches en réserves, des objectifs pluriannuels de prélèvements allongement de la durée des révolutions du cynégétiques, conformément à l’esprit et à la taillis sous futaie, interventions dans les jeunes lettre de l’arrêté de 1974 faisant de Chambord peuplements…). L’objectif de production une réserve nationale de chasse et de faune d’animaux vivants est secondaire, de l’ordre sauvage. de 100 à 150 cervidés par an, le sanglier n’est pas considéré comme un risque pour la forêt. Des cycles de gestion dans La période Pompidou – Giscard – Mit- une certaine continuité terrand opère un renversement des priorités. L’aménagement suivant (1969-1998) fixe à la La forêt de Chambord a souffert de prio- forêt l’objectif principal d’une « production rités de gestion contrastées. Mais la continuité d’animaux gibiers pour l’observation, la chasse l’emporte sur le temps long. La pauvreté des et la reprise à l’état vivant ». Le maintien de sols, la propriété publique et l’exercice de la l’esthétique du site et l’accueil du public sont chasse ont finalement préservé la forêt des ten- reconnus comme des objectifs secondaires tations du défrichement et du morcellement. alors que la sylviculture a seulement vocation On observe une remarquable continuité de à maintenir les peuplements et soutenir les gestion du Comte de Chambord à la Répu- blique puisque la forêt de Chambord double de surface de 1850 à 1988 comme la forêt française. Ce domaine qui comptait une ving- taine de fermes au XVIIIe siècle ne possède plus qu’une exploitation agricole sur les terres du Pinay (210 hectares). À l’intérieur de ces deux cycles longs, Chambord a connu des cycles de gestion plus heurtés : les ventes malheureuses de la Maréchale Berthier, acculée à des coupes excessives à cause de la perte des possessions d’Allemagne, l’absence de travaux pendant la mise sous séquestre de 1914 à 1930, les difficultés liées à la Seconde Guerre mondiale, enfin les alternances de priorités entre chasse et forêt des Trente glorieuses à nos jours. Plan de Chambord Le premier aménagement forestier continu et des environs, date de 1959 pour la période allant jusqu’en Archives nationales. 34 www.chambord.org CHAMBORD OU LA CITÉ IDÉALE UN CONSERVATOIRE CYNÉGÉTIQUE ET FORESTIER

objectifs secondaires. Les coupes sont réduites sorte que le pôle forestier au sens strict soit a minima. « La production ligneuse n’est plus équilibré et qu’au minimum les recettes de recherchée. » Ce ralentissement a entraîné une bois financent les travaux de régénération de forte capitalisation sur pied et s’est accom- la forêt (fonctionnement et investissements pagné de grands travaux de boisement menés comptables confondus comme par exemple jusqu’en 1988, surtout sur des terres agricoles. le remplacement du matériel). Ceci représente Le dernier aménagement (1996-2011) d’ores et déjà un effort considérable. a donné la priorité à la qualité paysagère et • Une approche extensive plutôt qu’intensive à la protection environnementale (classe- du renouvellement (pas de coupes claires ni ment en site Natura 2000). L’exploitation de prises de risques trop importantes sur les forestière a été intense de la fin des années surfaces, pas d’investissement dans les sur- 1990 à 2008, pour rajeunir les peuplements faces les plus pauvres afin d’optimiser l’effort de taillis-sous-futaie. Les recettes de bois, de budgétaire) ; sous réserve des travaux liés à 300 000 à 400 000 euros par an, ont culminé un programme scientifique, la recherche de à 470 000 euros en 2008, avec cependant peu méthodes naturelles pour assurer la régénéra- de travaux sylvicoles dans les mêmes années tion irrégulière, continue et durable de la forêt (de l’ordre de 60 000 à 90 000 euros HT dans sur le modèle « pro silva ». les meilleures années) et en même temps une • Une meilleure intégration de la valeur extension des surfaces régénérées. ajoutée : vente de bois en bord de route plutôt Il en résulte aujourd’hui une interrogation que sur pied ; étude de l’utilisation du bois sur l’avenir au moment d’élaborer le nouvel de la forêt de Chambord dans des produits aménagement forestier (2015-2030). Cet éta- dérivés aux fins de vente en boutique et dans blissement public s’est astreint depuis 2010 à des réseaux partenaires. une politique conservatoire afin de préserver • Une priorité accordée à la biodiversité, de le capital subsistant. Les recettes de bois, de rang égal aux objectifs forestiers, cynégétiques l’ordre de 150 000 euros par an représentent et patrimoniaux. le tiers ou la moitié des années 1996-2008 et deviennent marginales dans le budget du Une adhésion à la Stratégie domaine. Toutefois, les grands principes de nationale pour la biodiversité l’aménagement forestier de 1996 restent valides, mixte de préoccupation esthétique Dans son but premier, la Convention mon- et paysagère, de vocation environnementale, diale sur la biodiversité, adoptée au sommet d’utilisation cynégétique et de production de la Terre à Rio de Janeiro en 1992, engage forestière d’appoint ou tout au moins de régénération des peuplements. Car la vraie question est bien, dans une perspective de déve- loppement durable, d’assurer le renouvelle- ment de la forêt pour les générations futures et pour le gibier qu’elle abrite, en tendant le plus possible vers un équilibre alimentaire naturel avec les limites inhérentes à un milieu fermé. Un aménagement conservatoire Le nouvel aménagement devrait prolonger celui de 1996 en réactualisant les états d’as- siette et en intégrant les préoccupations expo- sées plus haut. Sur le plan sylvicole, les principes guidant le plan d’aménagement pourraient être les suivants : • Une réduction de moitié du rythme des coupes de régénération par rapport à la période 1996-2008. • Un niveau de travaux forestiers ne dépassant pas en prix le niveau des recettes de bois, de 35

PROJET D‘ÉTABLISSEMENT 2015-2020

blesse de la production forestière de Cham- bord. Il s’agirait de travailler, dans une première composante, à une réhabilitation des milieux et, dans une seconde composante, à la biodi- versité faunistique en approfondissant l’inte- raction entre chasse et biodiversité. Cet effort porterait en priorité sur les milieux ouverts, en particulier les landes. À cette fin, une carte proposera un périmètre conçu pour combiner la présence d’une zone humide remarquable (étang du Périou) et de landes. D’environ 600 hectares, cette zone ainsi cartographiée est indi- cative. Elle vise à définir un ensemble cohérent de gestion, suffisamment vaste pour préserver efficacement la biodiversité et permettre l’ex- pression de différents faciès de landes, mais peut tout à fait être ajustée en fonction d’autres enjeux propres au site. Diagnostic archéologique mené les États Parties à protéger leur biodiversité Une prospection sur le parterre Nord indigène en priorité sur les espèces exogènes et archéologique à poursuivre en vue de restaurer particulièrement contre les espèces invasives. les jardins à la En application de la Convention sur la diversité Le parc de Chambord est l’objet d’études française. biologique, la France a adopté une stratégie et de prospections archéologiques suivies nationale de la biodiversité en 2004 qu’elle a depuis le début des années 2000. Comme révisée en 2010. les autres massifs forestiers, il constitue un La décision de gérer « l’écosystème de milieu à fort potentiel et a gardé la mémoire Chambord » selon une approche stratégique longue de son ancienne occupation humaine. a été prise lors de l’adhésion au réseau euro- Une campagne décennale de prospection de péen Natura 2000, au titre de la directive surface, menée sous le contrôle de la DRAC, Oiseaux en 2006, pour le classement en Zone a permis de reconstituer partiellement l’évo- de Protection Spéciale (ZPS) et au titre de la lution du couvert forestier, de localiser les directive Habitats en 2007 pour le classement anciennes zones habitées, de les dater ou en Zone Spéciale de Conservation (ZSC). Le encore de préciser les activités humaines qui document d’objectifs (DOCOB/Natura 2000), s’y sont déroulées. Les microreliefs, les ano- élaboré avec le soutien de l’ONF, a été adopté malies floristiques ou la présence de matériel début 2014. archéologique sont autant d’indices parfois L’exploration de la biodiversité de Cham- ténus qu’il faut analyser et localiser à l’aide bord intéresserait largement la communauté d’un système GPS. Parmi les découvertes scientifique française et internationale et plai- majeures, il faut citer l’impressionnante motte derait pour que l’établissement public adhère castrale du comte Thibaut (Xe-XIe siècle), ou à la Stratégie nationale pour la biodiversité en encore la présence d’une quinzaine de tumuli, 2015, sous l’égide du ministère en charge de type de sépultures datant probablement de l’environnement. l’Age du bronze ou du 1er Âge du Fer (vers Pour rester dans la cohérence d’un pro- 1600 – 450 avant notre ère). Dans l’avenir, gramme scientifique construit sur l’étude des les prospections au sol pourront être relayées espèces cerf et sanglier, deux actions, pré- par une opération de télédétection aérienne de sentées en annexe, pourraient être lancées le type LIDAR (Light Detection And Ranging). moment venu et sous condition de ressources. Il s’agira de cartographier en trois dimensions • Une action pour la conservation et la ges- le sol du domaine afin de compléter l’étude et tion de la biodiversité du cerf élaphe dont d’en tirer un outil pédagogique pour le grand le patrimoine génétique, à Chambord, reste public. inconnu à ce jour. Cette approche conservatoire de la forêt • Une action pour la réhabilitation de l’éco- devrait en garantir l’avenir sans transformer en système et la restauration de la biodiversité à charge un bien réputé rentable. Elle s’efforce Chambord. de réconcilier régénération forestière, densité L’idée générale est de faire une force de la fai- animale, biodiversité et médiation. 38 www.chambord.org CHAMBORD OU LA CITÉ IDÉALE UN CONSERVATOIRE CYNÉGÉTIQUE ET FORESTIER - HARMONIE SOCIALE ET DIALOGUE DE GESTION

5. Harmonie sociale et dialogue de gestion

ment, l’établissement public serait forcé, dans un premier temps de restreindre encore ses dépenses d’entretien courant et son programme d’investissement, et dans un second temps de sacrifier certaines missions et les emplois affé- rents. Cette stratégie d’attrition irait à l’évi- dence contre les intérêts de l’État-propriétaire dans la bonne conservation du domaine. Mais elle irait aussi contre les intérêts du territoire et ceux du personnel. Or l’évolution tendan- cielle, depuis la création de l’établissement public, et les réformes structurelles acquises en 2014 démontrent que l’autofinancement est un objectif réaliste et sécurisant, s’il est accom- pagné par l’État et par le territoire.

UNE AUTONOMIE Recrutement de trois personnes en Le nouvel établissement public, encore FINANCIÈRE contrat d’avenir jeune, se situe à la croisée des chemins. La Cour CONTRAIGNANTE en 2013. des comptes en a validé le bien-fondé tout en lui demandant de se doter d’un projet de déve- MAIS SÉCURISANTE loppement. Une appréhension responsable de la situation des finances publiques de l’État et des collectivités territoriales conduit à anticiper une réduction des subventions dans les années Le statut d’établissement public indus- qui viennent. La suppression d’une mission triel et commercial a été conféré au domaine rendue pour le compte de la présidence de la national de Chambord pour agir, produire et République, les chasses présidentielles, s’est mener des projets. Si la production forestière d’ailleurs traduite par une forte diminution a pu justifier le statut d’EPIC sur le modèle de de l’une des deux principales subventions de l’Office National des Forêts (ONF), la prin- fonctionnement de l’État. cipale activité industrielle et commerciale de La question est de déterminer dans quelles Chambord est le tourisme7. Ce statut, conjugué conditions Chambord peut préserver l’en- avec la remise en dotation gratuite des biens semble des missions décrites dans ce projet constitutifs du domaine, assigne, en principe, d’établissement. En l’état des réflexions, la à Chambord un objectif d’autofinancement. préservation du modèle actuel, des missions L’une des raisons de la création de l’EPIC et des emplois, passe par un accroissement est de permettre à l’État de se désengager du rapide des ressources propres, tiré d’une fré-

quentation accrue et par un relèvement du 7/ En 2012, part des droits d’entrée dans le CA : 46.8 % ; plafond des effectifs. Car sans levée par les de la boutique dans le CA : 18.3 % ; part du CA dans les tutelles de certaines contraintes de développe- recettes : 81,4 %. 39 PROJET D‘ÉTABLISSEMENT 2015-2020

fonctionnement courant et de se concentrer sur le contrôle et le financement des objectifs stratégiques, le premier d’entre eux étant le programme de restaurations. L’observation des années passées depuis la création de l’établissement public (juillet 2005) permet d’anticiper une capacité d’adaptation positive. Le taux d’autofinancement a crû de 14 points en 7 ans, de 69,5 % en 2006, pre- mière année complète d’exercice, à 83,8 % en 2013, après une rapide augmentation les deux premières années (74 % en 2007, 78 % en 2008), grâce notamment à la mise en paiement des parcs de stationnement en 2008. Parvenir à l’autofinancement complet du fonctionne- ment fin 2019, représente le même chemin à parcourir que depuis la création de l’établis- sement public. Dans le même temps, la fréquentation n’a que modérément progressé : 717 822 visiteurs Espace enfants dans la en 2008, 751 640 visiteurs en 2013, soit + boutique du château. 4,7%. L’indépendance financière s’améliore grâce aux autres éléments de recettes qui recrutements hors champ, si bien que la masse tendent peu à peu à se diversifier : recettes de salariale a progressé de 29 % de 2007 à 2013 la boutique, audioguides, parcs de stationne- (de 5,03 millions d’euros à 6,56). Cette masse ment, reprise en direct des activités de loisir salariale reste néanmoins dans une proportion (barques, vélos, calèches), café en régie et, à raisonnable et stable de 50 % du total des compter de 2015, mise à niveau des recettes dépenses de fonctionnement. L’augmentation domaniales tirées de l’hôtel-restaurant et des du chiffre d’affaires est donc maîtrisée. commerces. Le modèle économique de Cham- Pour les années qui viennent, on peut tabler bord commence à s’inverser. Le monument sur des éléments favorables hors fréquenta- produisait des rentes de situation pour des tion, qui resteront cependant marginaux et exploitations placées sur le chemin du visi- permettront seulement de compenser l’érosion teur. L’établissement public intègre désormais des subventions : davantage de valeur ajoutée pour un même • gestion de la marque et produits dérivés, visiteur. Cette réorganisation s’est faite au • mécénat et mises à disposition d’espaces, qui Mariage à prix d’un renforcement de l’encadrement et de doivent rester des objectifs très secondaires par Chambord. rapport à l’accueil des publics, • recettes domaniales tirées des commerces, qui devraient rapidement quadrupler par rapport à leur niveau actuel (150 000 euros en 2013), • augmentation du billet d’entrée lors de l’ouverture des jardins à la française en 2016 (+ 1 euro). Seule la fréquentation pourra placer Chambord dans une sécurité durable avec une capacité suffisante de réinvestissement et de rémunération du personnel. Actuellement, un visiteur supplémentaire apporte un euro supplémentaire avec 50 centimes de marge. Une fréquentation portée à un million de visi- teurs en tendance, contre 750 000 en 2013, incluant 50 % de frais de fonctionnement, permet de faire la différence et de parvenir à un autofinancement de l’exploitation, dans une situation financière meilleure malgré l’érosion des subventions. 40 www.chambord.org CHAMBORD OU LA CITÉ IDÉALE HARMONIE SOCIALE ET DIALOGUE DE GESTION

Ce point mérite d’autant plus d’attention raient être suivies autour de la préparation du Visite de l’abbaye de Fontevraud lors que le domaine national de Chambord est personnel, de son intéressement et du renfor- de la journée du sous-financé en travaux MH. L’assiette des cement des effectifs. personnel en 2014. subventions porte, pour l’instant, sur le seul monument et n’inclut pas les études, alors Une préparation du personnel qu’à taille comparable (palais du Louvre), le à une fréquentation château pourrait justifier des compléments de subvention au-delà du relèvement intervenu en internationale accrue 2011 de 1 à 1,8 million d’euros. La formation Pour remédier à ce sous-financement, le Depuis sa création, l’établissement public ministère de la culture pourrait transférer pro- a mis en œuvre un programme de formations gressivement ses subventions de fonctionne- dynamique : 7 formations en 2005, 70 en ment sur l’investissement afin de se concentrer, 2013. Cet effort doit se poursuivre, en parti- dans son rôle de propriétaire-stratège, sur les culier pour aider les agents en contact avec le travaux de monument historique du château public dans l’accueil de visiteurs internatio- et des principaux bâtiments du domaine. Du naux, notamment chinois, et pour permettre point de vue de l’établissement public, le besoin à Chambord d’obtenir les labels de qualité de subvention MH est au minimum de 2,5 mil- tourisme. lions d’euros par an contre 1,8 million d’euros Dans les premières années qui ont suivi actuellement. Le complément d’investissement la création de l’établissement public, le prin- annuel nécessaire correspond à l’abandon de cipal objectif a été de créer un pôle chargé la subvention de fonctionnement (0,6 million de la formation continue et, compte tenu des d’euros hors gratuité). nombreux statuts des personnels (droit privé et public), de trouver un Organisme Paritaire Collecteur Agréé compétent, prenant en charge le coût des formations en contrepartie de la ASSOCIER LE taxe obligatoire versée par l’établissement chaque année. Une autre priorité était de se PERSONNEL AU mettre en conformité avec la loi, en formant DÉVELOPPEMENT tous les personnels concernés aux mesures de sécurité liées à leur fonction. De plus, un accord d’entreprise relatif à la formation professionnelle a été signé en 2012 L’établissement public doit anticiper l’ac- afin de donner un cadre légal aux actions de croissement du flux de visiteurs dans sa poli- formations proposées par l’établissement, tique des ressources humaines. Sans prétention notamment dans le cadre d’un plan de for- d’exhaustivité, trois directions de travail pour- mation annuel, nourri essentiellement par les 41 PROJET D‘ÉTABLISSEMENT 2015-2020

du site (mise aux normes des commerces et de l’hôtel, cheminements des publics). Elle pourra bénéficier de certains moyens technologiques de médiation (Histopad) mais réclame certai- nement un lieu spécifique d’accès facile, qui trouverait sa place dans les Écuries du Maré- chal de Saxe, avec la galerie du domaine.

Une tenue visible pour les agents en contact avec le public Dans cet effort d’accueil et afin d’obtenir la marque Qualité Tourisme, l’identification de nos agents par les visiteurs est un élément important et rassurant, attendu des publics. L’uniforme rouge porté par les agents de sécurité incendie (SSIAP) a montré que leur Snack des visibilité contribuait à structurer fortement écuries du souhaits exprimés par les salariés et leur supé- la relation avec les visiteurs qui savent à qui Maréchal rieur hiérarchique lors de l’entretien annuel. s’adresser en cas de nécessité, mais aussi la de Saxe. Enfin, outre les formations obligatoires de relation entre les différentes équipes grâce à recyclage et la mise en œuvre du plan de for- un meilleur repérage à distance. Une concer- mation qui impactent en totalité le budget pris tation sur la définition du périmètre du per- en charge par l’OPCA, l’objectif du domaine sonnel concerné, autour de la notion d’agents national de Chambord pour les années à venir en contact avec le public, et du type de tenue est de proposer aux salariés des formations nécessaire, tant sous l’angle fonctionnel qu’es- appropriées aux différents métiers en identi- thétique est en cours d’achèvement. fiant les besoins par services. Aujourd’hui, l’établissement est en mesure Un audit social régulier de se projeter sur des formations suivantes : L’augmentation de la fréquentation et ses • Formation management pour les cadres, implications pour les conditions de travail • Optimisation des ventes (service de la - devraient faire l’objet d’un suivi par un orga- tique), nisme extérieur. Une enquête de climat social • Séminaire de réflexion aux métiers d’accueil a été confiée début 2014 à la Mutualité sociale et de surveillance, agricole. Cet audit devrait être renouvelé, avec • Accueil des publics en fonction du type de ce prestataire ou un prestataire différent, à publics (PMR, nationalités etc.) et en fonction mi-parcours de l’objectif, vers la mi-2017. du type de milieux (forestier etc.), D’autres mesures d’accompagnement, à dis- • Langues étrangères. cuter avec la représentation du personnel, Cet investissement devrait permettre de pourront ainsi être introduites dans le plan professionnaliser davantage l’ensemble des de développement. services mais aussi d’impliquer et de motiver les personnels. Un intéressement Amélioration des conditions d’accueil au développement pour les agents La mise en place de la participation Les conditions offertes à la billetterie sur La participation fondée sur les résultats la place Saint-Louis sont très contraignantes économiques de l’établissement est une obli- pour le public et pour le personnel. Le projet gatoire légale pour un établissement de plus de la halle d’accueil doit permettre de recevoir de 50 salariés. Elle a donc vocation à être mise les visiteurs dans des conditions dignes d’un en place à Chambord. Néanmoins, compte établissement comme Chambord. Ce projet se tenu de ses modalités de calcul, la participation double d’une réflexion sur les flux à l’entrée du n’est réellement obligatoire que si l’entreprise château (groupes, personnalités, détenteurs de dégage un bénéfice suffisant, c’est-à-dire si le e-billets, fournisseurs). Ceci suppose toutefois bénéfice après impôt dépasse 5 % du montant des effectifs supplémentaires. L’amélioration des capitaux propres. Ce calcul est à réaliser à des conditions d’accueil des publics spécifiques chaque exercice. Les modalités sont fixées par passe d’abord par une réhabilitation générale accord entre les représentants du personnel et 42 www.chambord.org CHAMBORD OU LA CITÉ IDÉALE HARMONIE SOCIALE ET DIALOGUE DE GESTION

l’employeur. Les sommes attribuées, lorsque les résultats le permettent, sont bloquées 5 ans, en contrepartie d’avantages fiscaux et sociaux, hors cas de déblocage anticipé. Depuis la loi du 3 décembre 2008, il existe une possibilité de percevoir immédiatement les sommes mais en perdant l’avantage fiscal.

Une indispensable formule d’intéressement Contrairement à la participation, l’inté- ressement est un accord facultatif. Ce dispo- sitif présente néanmoins l’avantage d’associer le personnel à l’accroissement des résultats financiers de l’entreprise ou à la producti- Boutique du vité, voire les deux. Les sommes versées sont ment significative pour que la très large majo- château restaurée immédiatement disponibles et exonérées de rité des agents perçoivent la relation entre la en 2014. charges sociales. Elles sont assorties d’avan- fréquentation et la rémunération. Il y a une tages fiscaux lorsque les salariés décident de logique de l’État à demander plus de perfor- les bloquer 5 ans en les affectant sur un plan mance à l’établissement public, il y a aussi une d’épargne d’entreprise. Ces dispositifs reposent logique de l’État à récompenser cette perfor- donc sur l’aléa économique de l’établissement. mance auprès des collaborateurs. Ce principe s’oppose ainsi à ce que soit fixé a priori ou garanti, par le biais de la formule Un renforcement des effectifs de calcul, un montant minimum ou forfai- taire. Bien qu’autonomes, ces deux dispositifs L’établissement public est parvenu en une d’épargne salariale (participation / intéresse- dizaine d’années à relever fortement son taux ment) se complètent et leurs avantages peuvent d’indépendance financière tout en élargissant se cumuler. Pour leur mise en œuvre, tout en la gamme de ses activités. Cette politique a été préservant l’équilibre financier de l’établis- accompagnée par l’État qui a permis l’augmen- sement, Chambord a mandaté fin 2012 un tation de la masse salariale et des recrutements cabinet spécialisé dans l’accompagnement des hors champ, justifiés par la nature de certaines ressources humaines (FINAXIM). L’ensemble activités. Les possibilités arrivent aujourd’hui des salariés sous contrat de droit privé aura à leur terme. La nécessité du développement vocation à bénéficier de ces accords. pour anticiper la baisse des subventions pose La direction de l’établissement souligne donc la question de l’évolution du plafond auprès des tutelles la nécessité de mettre en des effectifs. L’établissement public est en effet place une formule d’intéressement suffisam- parvenu en 2014 à la saturation du plafond.

Le Café d’Orléans. 43 PROJET D‘ÉTABLISSEMENT 2015-2020

La Tour lanterne restaurée en 2014.

Ce plafond a lui-même été légèrement réduit ture peut amener à doubler les brigades de depuis la création de l’établissement public, surveillance. Ceci passe par une négociation dans le cadre de la révision générale des poli- sociale sur l’optimisation du temps de travail tiques publiques (RGPP). à l’année mais ne peut se faire sans effectifs La question du renforcement des effectifs complémentaires. se pose déjà dans un certain nombre de ser- Le croisement des besoins permet d’évaluer à vices (ressources humaines, communication, une vingtaine le nombre de postes nécessaires à événements, bâti, entretien, visites en forêt) l’horizon 2019 pour une progression de la masse de l’ordre d’une dizaine d’emplois urgents. salariale de 1 million d’euros conditionnant une La situation va devenir plus aiguë avec le rem- progression du chiffre d’affaires de 2,5 millions placement de la douzaine d’emplois d’avenir d’euros, toutes choses égales par ailleurs. au tournant 2017. Ces jeunes agents ont en Trois pistes de réflexion sont envisageables : effet été recrutés pour occuper des emplois • À l’évidence, un relèvement du plafond d’em- identifiés, nécessaires dans le plan de sécu- plois serait justifié pour accompagner la pro- rité validé par le ministère de la culture. Les gression du chiffre d’affaires depuis la création emplois d’avenir ont permis de trouver une de l’établissement public. solution temporaire dans un contexte de satu- • À titre complémentaire, le recrutement d’em- ration du plafond d’emploi. plois « hors plafond », dans le respect des cri- L’augmentation de la fréquentation va tères définis dans les circulaires budgétaires, contribuer à poser à nouveau la question pourrait être envisagé. du juste effectif de sécurité, temporairement • Enfin, l’établissement public pourrait créer résolue, mais aussi pour des emplois néces- une filiale pour regrouper les activités de res- saires à l’accueil et l’orientation du public tauration, d’hébergement et de loisirs (barques, (postes nécessaires pour la halle d’accueil vélos, spectacle équestre, calèches). L’établisse- et pour une entrée réservée aux groupes au ment public pourrait y transférer son équipe porche Dauphine) et pour des visites guidées, de ménage afin de mieux la rémunérer, la com- si possible en langues étrangères. pléter pour qu’elle couvre les gîtes et libérer Un renforcement des effectifs sera méca- six postes sous plafond. Une baisse du plafond niquement nécessaire si le monument s’ouvre d’emploi est toutefois à prévoir dans ce cadre. sur de plus longues plages de temps à la belle Le plafond d’emplois et la filiale posent, saison afin de faire la jonction avec l’animation en tout état de cause, la question de l’adéqua- de la place Saint-Louis en fin de journée. Un tion des instruments de gestion utilisés par un allongement marginal de la durée d’ouver- établissement public industriel et commercial. 44 www.chambord.org CHAMBORD OU LA CITÉ IDÉALE HARMONIE SOCIALE ET DIALOGUE DE GESTION

DES INSTRUMENTS industriel et commercial, mais aussi renforcer sa sécurité car le développement met en tension DE GESTION MIEUX les systèmes budgétaires, juridiques, informa- ADAPTÉS AUX ENJEUX tiques et comptables. DU DÉVELOPPEMENT Simplification des procédures et souplesse de gestion S’affranchir du code des marchés publics Dans le cycle 2015-2020, l’établissement Dans un esprit de prudence, l’établissement public devra répondre, du point de vue de ses public lors de sa création en 2005 a fait le méthodes de gestion, à une demande para- choix de se soumettre au code des marchés doxale : simplifier ses procédures et se donner publics alors que son statut industriel et com- plus de souplesse dans l’esprit qui allait avec mercial ne l’y contraignait pas (délibération la création d’un établissement public de statut 2005-I-N°8 du 30 septembre 2005).

Les seuils HT en vigueur en 2014-2015 (code des marchés publics)

Marchés sans mise en Procédures adaptées concurrence (Mapa) Procédures formalisées

Marché de travaux jusqu’à 14 999 € de 15 000 € à 5 185 999 € à partir de 5 186 000 € Marché de fourniture et de services jusqu’à 14 999 € de 15 000 € à 133 999 € à partir de 134 000 €

Publicité adaptée (libre BOAMP ou JAL + profil BOAMP et JOUE choix de l’acheteur) d’acheteur + profil d’acheteur

Marché de travaux de 15 000 € à 89 999 € de 90 000 € à 5 185 999 € à partir de 5 186 000 € Marché de fourniture et de services de 15 000 € à 89 999 € de 90 000 € à 133 999 € à partir de 134 000 €

Cette contrainte n’est pas compatible avec le contexte culturel particulièrement concur- le fonctionnement de cet établissement qui rentiel du Val de Loire, implique une réactivité exige davantage de réactivité pour exercer spécifique dans l’exécution de la commande pleinement le métier touristique. Ce système publique, peu compatible avec les délais de atteint aujourd’hui ses limites alors que le publicités et seuils de passation prévus par le domaine national de Chambord ne cesse de Code des Marchés Publics. Aussi, à l’instar développer son chiffre d’affaires pour com- d’autres opérateurs à caractère industriel penser la baisse des subventions. L’activité et commercial, l’établissement propose de touristique de l’opérateur (proposant un pac- recourir à un encadrement de ses achats via kage composite de prestations diverses) dans l’ordonnance de 2005.

Les seuils HT en vigueur en 2014-2015 (Ordonnance du 06 juin 2005)

Procédures adaptées (Mapa) Procédures adaptées (Mapa)

Marché de travaux jusqu’à 5 185 999 € à partir de 5 186 000 € Marché de fourniture et de services jusqu’à 206 999 € à partir de 207 000 €

Publicité adaptée (libre choix de l’acheteur) JOUE

Marché de travaux jusqu’à 5 185 999 € à partir de 5 186 000 € Marché de fourniture et de services jusqu’à 206 999 € à partir de 207 000 €

45 PROJET D‘ÉTABLISSEMENT 2015-2020

Créer une filiale hébergement/ la qualité des informations communiquées aux restauration/loisirs administrateurs. Chaque année, les services Cette filiale pourrait fournir la restaura- financiers et l’agence comptable produisent tion nécessaire aux forfaits touristiques (repas en effet les différents états financiers qui per- groupes) et aux points de restauration en régie mettent d’apprécier les capacités financières de (café d’Orléans, terrasse autour du puits, café- l’établissement et d’éclairer le vote du budget téria de la future galerie du domaine). Elle annuel. Ces restitutions réglementaires et sta- aurait la souplesse nécessaire pour assurer la tutaires très utiles doivent être cependant com- gestion des gîtes, qui pourraient, dans cette plétées pour permettre d’appuyer au mieux les hypothèse, constituer une structure hôtelière décisions de gestion en cours d’exercice ou pour mieux adaptée à la demande, combinant une soutenir tel ou tel aspect de la politique de valo- trentaine de chambres sur trois lieux (huit risation du patrimoine remis en gestion. C’est chambres aux Réfractaires, douze chambres pourquoi, suivant ainsi les recommandations à l’Ormetrou, douze chambres à la Gabillière de la direction générale des finances publiques en comptant la bergerie). et des professionnels du chiffre, il a été décidé de mettre en place dès l’exercice 2012, une Procédure de guichet unique pour le comptabilité analytique, complémentaire des suivi des travaux comptabilités générale et budgétaire. Le comité de pilotage créé par le préfet de Structurée autour des grandes missions Région pour faciliter la concertation entre les de l’établissement, cette comptabilité permet administrations territoriales, entre elles d’une d’appréhender les charges et produits selon part, et avec l’établissement public d’autre cinq axes principaux : part, s’est révélé efficace dans la conception • les activités culturelles des programmes, l’obtention des autorisations • l’accueil du public sur le domaine administratives et le suivi. Sa poursuite est • la gestion du patrimoine bâti d’autant plus nécessaire que des investisseurs • la gestion du patrimoine naturel privés, pour l’hôtel, comme l’établissement • le management soutien public, vont consentir des efforts financiers Chaque opération individuelle est simul- importants pour une livraison de chantiers tanément imputée, au niveau le plus fin, sur croisée en 2016. La loi sur le patrimoine, si elle un domaine fonctionnel (projet, mission, permet que les autorisations reçues au titre des site, etc.) selon une nomenclature spécifique monuments historiques le soient également au validée chaque année par un comité de pilotage titre des sites et de l’environnement, sera un interne. Divers mécanismes de ventilation des facteur utile de simplification. coûts indirects (management et soutien notam- ment) sont également prévus pour obtenir des Des chantiers de sécurité coûts complets. budgétaire, juridique, La comptabilité analytique est servie quo- tidiennement au fur et à mesure des flux finan- comptable et informatique ciers. L’analyse des résultats analytiques sera Le développement suivi par l’établisse- réalisée chaque année après l’approbation du ment public depuis sa création crée une prise compte financier N-1 afin d’être présentée aux de risque et cette tension pourrait s’accroître administrateurs et aux tutelles. avec l’augmentation de la fréquentation. Si le suivi juridique s’est considérablement renforcé Sécurité informatique avec la réforme de la domanialité globale (révi- L’établissement public dispose d’un sys- sion de l’ensemble des conventions passées et tème informatique hérité du CMN et de l’ONF, unification du droit applicable), des chantiers qu’il s’est efforcé d’adapter au fil des nouvelles complémentaires sont nécessaires dans les missions. Un investissement est aujourd’hui domaines suivants : souhaitable, afin notamment de mieux pro- téger les recettes et les services rendus aux visi- Comptabilité analytique et contrôle teurs. L’une des actions de base sera de séparer de gestion les réseaux bureautiques et les caisses de la Lors de son dernier contrôle juridictionnel, billetterie. Doit, en outre, pour une stratégie la Cour des Comptes avait souligné la soli- numérique, être assuré un accès en haut débit dité de l’organisation comptable mise en place pour le monument et pour le village, qui peut depuis la création de l’établissement ainsi que passer par une coopération territoriale. 46 www.chambord.org CHAMBORD OU LA CITÉ IDÉALE HARMONIE SOCIALE ET DIALOGUE DE GESTION - CHAMBORD DANS SES TERRITOIRES

6. Chambord dans ses territoires

Porte d’entrée du domaine Chambord est une communauté de vie, un tivités territoriales intéressées siègent au conseil de Chambord lieu de passage et de projets qui s’inscrivent d’administration de l’établissement public. Le dite « Porte de dans des territoires, vieux pays chargés d’iden- dispositif actuel est donc beaucoup plus ouvert Muides ». tité, au sens de Fernand Braudel, et des collecti- et transparent qu’à l’époque où le commis- vités territoriales, dont les limites et les missions saire à l’aménagement du domaine national sont en pleine évolution. Le gouvernement est de Chambord rendait compte au cabinet du en effet engagé dans une réforme territoriale Président de la République. ambitieuse, au moment où ce rapport est rédigé, Ce faisant, le législateur a marqué son res- qui aura nécessairement des implications sur pect pour les territoires car le domaine national la présentation qui est faite ici. de Chambord est l’un des rares établissements L’inscription de Chambord dans son terri- publics culturels nationaux situé hors de la toire est au cœur des préoccupations du légis- région parisienne. Cette particularité juridique lateur puisque l’établissement public a été créé n’a pas été facile à expliquer, car les acteurs et dans un article de la loi de février 2005 sur le observateurs locaux tendaient naturellement développement des territoires ruraux. Ainsi, à comparer le fonctionnement d’un établis- dès l’origine, a été reconnue à cet établissement sement national à celui d’un établissement de public la mission de se développer, de sorte que coopération locale, gouverné par une assemblée son développement soit une chance pour le délibérante, ou à une entreprise recherchant territoire qui l’entoure, dans une préoccupation d’abord le profit. Chambord s’inscrit dans des partagée de bon voisinage. La loi de février cercles territoriaux concentriques qui vont de 2005 implique en conséquence que les collec- la commune à l’Union européenne. 47 PROJET D‘ÉTABLISSEMENT 2015-2020

CHAMBORD ET SA COMMUNE

Située à 16 kilomètres à l’est de Blois, à 55 kilomètres au sud-ouest d’Orléans et à 165 kilomètres au sud-ouest de Paris, la commune de Chambord compte 149 habitants et 107 électeurs inscrits. Son maire depuis 2001, M. André JOLY, a été largement réélu au premier tour en 2014 (72 voix) contre une liste d’opposition. L’évolution de la population a suivi celle de la démographie française en milieu rural : 485 habitants en 1800 au plus élevé, une certaine stabilité jusqu’à la Première guerre mondiale (421 habitants en 1921) puis une lente décrue, non linéaire : 316 habitants en 1921, 299 en 1946, 267 en 1968, 200 en 1990, 185 en 1999, 150 en 2007. Entre la création de la communauté de La particularité de la commune de Cham- communes en 2002 et celle de l’établissement bord, cas semble-t-il unique en France, est public national en 2005, le conseil municipal d’être entièrement située dans l’enceinte d’un n’a cessé d’exprimer une certaine difficulté domaine de l’État. Ni la commune, ni les habi- d’être, qui s’est cristallisée dans la réforme tants, ne sont propriétaires fonciers ou immo- de la gestion des commerces et s’est exprimée biliers sur le territoire communal. dans une pétition de l’association des maires Le territoire du domaine national excède ruraux de France. celui de la commune dans toute l’emprise du tour d’échelle de 8,87 mètres qui longe les Une indissociable identité Chambord vu 32 kilomètres de murs. Le domaine national depuis la place est donc propriétaire d’environ 24 hectares Si les sources de légitimité, les compétences du village – carte répartis sur les communes avoisinantes : et les objectifs sont distincts, on peut observer postale. qu’au long de l’histoire, l’identité de la com- mune et celle du domaine sont indissociable- ment liées. Créée en 1790, la commune de Cham- bord reprend les limites, matérialisées depuis 1652 par le mur d’enceinte achevé par Gaston d’Orléans. L’érection de Chambord en paroisse est décidée par Louis XIV en 1666, en même temps qu’il fait achever le château et l’aile de la chapelle. Auparavant, Chambord relevait de la paroisse de Huisseau. En 1930, la nationalisation du domaine par la IIIe République, pour 11 millions de francs-or, s’effectue sans droit d’accès de la commune et des habitants à des parcelles de la propriété. Quand la croix de guerre est attri- buée à la commune de Chambord8, en 1948, la cérémonie s’effectue dans la cour du château et la citation rend hommage aux neuf habitants 48 www.chambord.org CHAMBORD OU LA CITÉ IDÉALE CHAMBORD DANS SES TERRITOIRES

La mairie et l’église du village de Chambord. au maire de Chambord sur l’exercice de ses pouvoirs de police de stationnement et de cir- culation à l’intérieur de l’agglomération, tout assassinés par l’armée allemande, au groupe de en précisant que la gestion des terrasses de café combat formés de résistants, comme à l’action relève du gestionnaire domanial. de l’administration des eaux et forêts, c’est-à- Toutefois, le maire de Chambord a saisi dire de l’État, pour avoir organisé un chantier le tribunal administratif d’Orléans le 10 sep- de réfractaires au STO. tembre 2013 pour contester l’avis rendu par Conscient de cette identité indissociable- le Conseil d’État sur la domanialité publique ment liée dans l’histoire, le conseil municipal globale, tant en ce qui concerne les baux s’est choisi, par une délibération du 31 jan- d’habitations que les baux commerciaux et vier 1995, un blason qui reprend les anciennes les locaux occupés par la mairie. armes de France, frappées de la salamandre Le Parlement a débattu du statut de Cham- traversant le feu9. bord et de la loi de février 2005 à l’occasion de L’État, de son côté, a veillé, dans le décret l’adoption de la loi pour l’accès au logement et d’application du 24 juin 2005, à ce que le un urbanisme rénové, dite loi ALUR. Votant maire de Chambord dispose d’un siège au sur un amendement d’origine sénatoriale pro- conseil d’administration de l’établissement posant de déterminer par la loi la domanialité public, qui, par usage, se réunit à l’Élysée. privée de Chambord au motif de la défense d’une commune rurale, il n’a pas souhaité aller Une clarification quasi- contre l’avis du Conseil d’État. Saisi ensuite par acquise des rapports le gouvernement d’un amendement tendant à réaffirmer les pouvoirs du maire, il n’a pas institutionnels estimé nécessaire de réviser la loi de février Cette stabilisation résulte d’un ensemble de 2005. Au cours de ce débat, un parlementaire positions prises par le Conseil d’État en faveur de Loir-et-Cher a préconisé la fusion de la de l’un ou de l’autre selon les dossiers, et d’un commune de Chambord avec celle voisine de double débat au Parlement fin 2013-début Saint-Dyé sur Loire, ancien port de Chambord, 2014 qui a conduit à maintenir telle quelle la de sorte que l’État et son établissement public loi de février 2005. puissent porter un projet de développement Le Conseil d’État a constitué en trois ans sur le territoire du domaine national, à l’inté- un corps de doctrine résultant de : rieur d’un territoire communal élargi, à l’instar • La question prioritaire de constitutionna- lité du maire de Chambord, que le Conseil d’État n’a pas jugé nécessaire de transmettre 8/ Citation croix de guerre. au Conseil constitutionnel (13 décembre 2011) En Loir-et-Cher, ont également été décorées de la • L’avis rendu en assemblée générale sur la croix de guerre, les villes de Blois, Mont-prés-Chambord et Vendôme. domanialité publique globale (19 juillet 2012) 9/ D’azur aux trois fleurs de lys d’or accompagnées en • La décision en cassation du 9 avril 2014 cœur d’une salamandre couronnée aussi d’or vomissant des par laquelle le Conseil d’État a donné raison flammes de gueules, dans sa patience du même. 49 PROJET D‘ÉTABLISSEMENT 2015-2020

Vue aérienne du village de Chambord.

d’autres grands domaines nationaux comme des voiries à l’intérieur de l’agglomération Versailles, Compiègne et Fontainebleau. relèvent de l’établissement public. Le budget de De cet ensemble de positions, législatives et la commune est en situation structurellement juridictionnelles, résulte une situation clarifiée, excédentaire. La commune, comme l’établis- à la réserve près, qui n’entrave pas le service sement public, n’est pas endettée. Ce sont des public communal, d’une convention de mise éléments de sécurité. à disposition gratuite des biens occupés par Cette sécurité a également été garantie aux la commune. habitants dans l’occupation de leur maison au S’agissant des missions, le maire et le moment de la conversion des baux d’habita- conseil municipal de Chambord exercent tion en conventions d’occupation du domaine toutes les compétences qui leur sont norma- public en 2013, tant par une lettre du média- lement dévolues, en tant qu’agent de l’État ou teur, M. Bertrand Landrieu, Préfet de région en tant que collectivité locale, à l’exception : honoraire, que par deux lettres du commissaire • du pouvoir de police de la circulation et du du domaine national de Chambord, et par une stationnement des voies ouvertes à la circula- délibération du conseil d’administration. Reste tion publique du domaine national, situées à à traiter la question des titres d’occupation des l’extérieur de l’agglomération. Ce pouvoir rele- bâtiments et terrains occupés par la commune. vait avant la loi de février 2005 du président du Cette mission a été confiée au préfet de Loir-et- conseil général et, pour les routes forestières, Cher, de sorte que la commune puisse signer un du directeur général de l’ONF. accord avec l’État et s’affranchir de tout risque • du droit de l’urbanisme sur la commune, d’une éventuelle tutelle technique qui pourrait circonstance qui ne résulte pas de la création surgir de facto de la part de l’établissement d’un établissement public mais de la propriété public dans les travaux d’entretien. Le maire de l’État et surtout du classement opéré en pourrait donc, pour les bâtiments qu’occupe 1997 de l’intégralité du domaine en monument la commune, nouer un dialogue direct avec historique : aucun permis de construire n’est l’architecte des bâtiments de France comme délivré à Chambord, toute construction ou n’importe quel maire de France occupant des modification d’édifice relève d’une autorisation bâtiments classés. de travaux MH sous le contrôle de l’architecte En tout état de cause, ni la commune, ni des bâtiments de France (ABF). l’établissement public ne sont menacés par • du droit de vendre les biens que la com- l’absence de convention entre l’État et la com- mune occupe à titre gracieux et de se consti- mune car le conseil d’administration, dans une tuer un patrimoine foncier et immobilier sur délibération du 10 juillet 2013, avait unila- le domaine public de l’État, comme le veut le téralement garanti le droit d’occupation et droit général public. la gratuité à la commune pour les bâtiments Cette situation peut être perçue comme indispensables au service public communal. frustrante, mais revêt aussi des avantages pour L’objectif de la convention à passer avec le les finances de la commune puisque l’entretien préfet est de permettre à la commune d’établir de l’église et le gros entretien de l’ensemble une relation directe avec l’État et de faire en 50 www.chambord.org CHAMBORD OU LA CITÉ IDÉALE CHAMBORD DANS SES TERRITOIRES

sorte que la communauté de communes du les cantonniers municipaux, d’autre part les Grand Chambord puisse passer convention services techniques du domaine. Il pourrait être pour l’eau et l’assainissement sans donner à utile d’introduire des tiers dans une réflexion la commune le sentiment de la contourner. conjointe avec la commune, s’adressant à tous les habitants. Dans cette perspective, le parte- Des possibilités de nariat conclu avec l’École du paysage de Blois coopération concrète pour les grandes perspectives de Chambord, pourrait être renouvelé pour le village, dans L’élection d’une nouvelle équipe munici- une convention tripartite. Elle permettrait de pale, l’achèvement de la réforme des baux, la traiter de façon souple et souriante toutes les stabilisation de la situation institutionnelle, améliorations pratiques possibles qui inté- ouvrent la voie à des projets de coopération, ressent les deux parties : bancs, poubelles, bacs dès lors que la commune ne poursuivrait pas à fleurs, signalétique etc. ses contentieux. • L’éclairage du village relève de la même Quatre chantiers sont possibles et rem- problématique. À court ou moyen terme, le plissent facilement la durée d’un mandat monument devra refaire son illumination. municipal : Dans le même temps, la rénovation de l’hôtel • l’amélioration du stationnement dans Saint-Michel va poser la question des lumières, l’agglomération. Avec l’augmentation de la ainsi que la rénovation de la place Saint-Louis. fréquentation, le stationnement sauvage, sou- Il serait plus pertinent de pouvoir poser les vent le fait d’habitants de Loir-et-Cher qui problèmes ensemble à l’aide d’un tiers conseil, connaissent les lieux, va présenter de plus spécialiste des éclairages. en plus d’inconvénients. Le problème n’est • Enfin, les visiteurs attendent un parcours pas tant le manque à gagner marginal pour pédagogique du village. Le renseignement des les parcs de stationnement du domaine, que cartels, leur emplacement, leur graphisme sont la beauté du site et la commodité des habi- autant de choix qui seraient mieux traités dans tants. Il arrive fréquemment que la rue de la une réflexion commune, à condition que des Grange aux Dîmes, visible depuis le monu- tiers, par exemple la préfecture et la DRAC, ment, déborde de voitures. La responsabilité provient en partie de l’établissement public dont les collaborateurs se garent tant de ce côté que de celui des écuries, depuis le déména- gement des bureaux de la maison des Réfrac- taires dans l’aile Bourbon. La commune et le domaine national de Chambord pourraient travailler ensemble à l’aménagement d’un parc de stationnement paysager, à l’emplacement du tennis de la rue de la Grange aux Dîmes, avec accès par la déviation. Ce parc serait réservé aux habitants, aux salariés et aux fournisseurs. Des animations telles qu’un marché des pro- duits du terroir, par exemple en sortie de messe, pourraient prendre la place des voitures et renforcer le charme du village. • le traitement paysager et le fleurissement du village. La perception des visiteurs est unie. Elle ne distingue pas ce qui relève du maire, des commerçants et du domaine. Plus l’établis- sement public et les commerçants fourniront d’efforts pour embellir le site, plus importante deviendra la question de la continuité paysa- gère, florale et mobilière du village et de ses voiries. Cette question intéresse à l’évidence le conseil municipal et tous les habitants dans leur vie quotidienne, d’autant que cer- tains actes de gestion sont croisés : certaines plates-bandes et haies sont entretenues par 51 PROJET D‘ÉTABLISSEMENT 2015-2020

général, M. Gilles Clément, préside la commu- nauté de communes du Grand Chambord. Les relations sont donc beaucoup plus fréquentes avec le Grand Chambord qu’avec la Beauce ligérienne. La question des transports, par exemple de la gare de Mer à Chambord, est toutefois d’intérêt commun, de même que le dévelop- pement de la Loire à vélos, et toutes sortes d’initiatives permettant d’entretenir le lien social, à l’image de ce qui se développe avec le Grand Chambord. La communauté de communes du Grand Chambord Créée en 2002 sous le nom de commu- Étang situé nauté de communes du pays de Chambord, au cœur du parc permettent d’objectiver les débats. Là aussi, un cette structure territoriale a pris le nom de de Chambord. partenariat du type de celui conclu avec l’École communautés de communes du Grand Cham- du paysage de Blois alimenterait les échanges. bord en 2012. Regroupant 17 communes et 21 000 habi- tants, la communauté de communes siégeait au conseil d’administration du domaine national CHAMBORD ET SES de Chambord jusqu’à ce que l’État décide, dans la limite des sièges disponibles, de la rem- COMMUNAUTÉS placer par décret n° 2012-259 du 22 février DE COMMUNES ET 2012, par la Région Centre. Le président du conseil d’administration a proposé par lettre D’AGGLOMÉRATION à la ministre en charge de la culture l’entrée de la communauté de communes du Grand Chambord dans le conseil d’orientation. Par le tour d’échelle, le domaine est présent Trois communautés de communes et sur 9 des 17 communes : Chambord, Saint d’agglomération sont en relation avec Cham- bord, même si l’une d’elles, par sa proximité géographique et son nom apparaît davantage comme une sorte d’extension de la commune de Chambord. La communauté de communes de Beauce ligérienne Le territoire de Chambord est voisin de celui de Muides, le domaine national recou- vrant une petite emprise sur le territoire de cette commune, par le tour d’échelle. Cette communauté de communes compte plus de 12 000 habitants répartis dans 12 communes. Elle est la voie d’accès la plus fréquentée à Chambord, par la sortie d’autoroute de Mer- en-Loir-et-Cher (sortie 16 A 10) et le pont de Muides. La commune de Muides, pour autant, fait partie du canton de , dont le conseiller 52 www.chambord.org CHAMBORD OU LA CITÉ IDÉALE CHAMBORD DANS SES TERRITOIRES

Laurent-Nouan, Crouy-en-Cosson, , La ville de Blois est le bassin de population Neuvy, Tour-en-Sologne, Huisseau-sur-Cosson, le plus proche de Chambord. Cette relation , Saint-Dyé. s’est encore mieux affirmée à l’initiative du pré- La commune de Chambord est l’une des sident d’Agglopolys, M. Christophe Degruelle, plus vastes. Elle est la plus petite en popula- qui a obtenu de la SNCF la dénomination tion (150 habitants, après 266 et Neuvy de la gare de Blois en Blois-Chambord. Ce 329), Mont-prés-Chambord est la plus peuplée changement est évidemment stratégique dans (3 353 habitants). Le territoire de Chambord l’information d’un flux considérable de pas- est à la charnière entre la moitié Nord-Est et la sagers de la proximité de la ville de Blois et du moitié Sud-Ouest d’une communauté de com- domaine national de Chambord. Il conduit munes qui s’étend des confins du Blésois à la naturellement à penser que la prochaine étape Sologne. Si la communauté de communes a pris impérative serait de travailler au renforcement à plusieurs reprises des résolutions de soutien des transports vers Chambord. L’accès au à la commune de Chambord et d’opposition Domaine en transport en commun est impos- aux réformes de l’établissement public, les sible en hiver, et très insuffisant en été. coopérations se sont poursuivies, notamment Si la nouvelle dénomination de la gare dans le champ culturel (concerts de Chambord permet de gagner en notoriété et en commu- à et Saint-Dyé, ateliers pédago- nication, elle pointe également le problème de giques sur les expositions d’art contemporain, l’accessibilité au château. lectures). Une convention tripartite avec la Ce point a par ailleurs été cité comme un Région Centre, la communauté de communes facteur handicapant au développement tou- et le domaine national, le PACT, apporte un ristique par la Compagnie Culture et déve- soutien budgétaire de 20 000 euros par an pen- loppement, repreneur de l’hôtel Saint-Michel. dant trois ans à la programmation culturelle Un partenariat avec l’hôtel pour déve- de Chambord. Des discussions sont en cours lopper des navettes propres au domaine pour- pour étendre la coopération à l’éducation artis- rait être étudié entre la gare Blois – Chambord tique et aux sciences du vivant dans les écoles et le château, en s’appuyant sur un mécénat environnantes. L’adoption du projet d’éta- ou une entreprise privée type Bolloré. Ce blissement permettrait de répondre à l’idée désenclavement du château doit également avancée par la communauté de communes s’inscrire également dans un réseau proche des d’une déclaration d’intention conduisant à châteaux. Ce réseau s’incarne d’ailleurs dans le une charte de coopération. métro parisien par des campagnes d’affichage communes avec le carré magique que forment Agglopolys, la communauté les châteaux de Blois (ville), Chambord (État), d’agglomération de Blois Chaumont (région), (familial), ainsi que des lieux de loisirs comme Center Parcs et Regroupant plus de 107 000 habitants, le Zoo Parc de Beauval, à l’image de la cam- 48 communes dont 43 de moins de 3 000 pagne d’affichage effectuée par l’Agence de habitants, sur une superficie de 732 km², la développement touristique en partenariat le communauté d’agglomération de Blois, créée conseil général. en 2002, a étendu son périmètre en 2012. Par Chambord travaille également à proposer décret n° 2012-259 du 22 février 2012, elle a une étape des Rendez-vous de l’histoire de Blois remplacé la ville de Blois au conseil d’admi- hors les murs. Un dîner d’honneur, des cafés nistration du domaine national de Chambord. d’histoire dans les nouveaux commerces et des La relation Blois-Chambord est historique. conférences dans le château sont à l’étude avec Elle remonte aux comtes de Blois qui avaient cette manifestation, que l’on pourrait imaginer, édifié un château fort sur le Cosson, à l’em- à terme, se développer en « Rendez-vous de placement de Chambord, pour contrôler le l’histoire de Blois-Chambord » ? gué et disposer d’un relais de chasse. Elle s’est La coopération entre Agglopolys et le renforcée sous Louis XII qui a fait de Cham- domaine national de Chambord est nécessai- bord un domaine de la couronne, puis sous rement appelée à se renforcer dans les années Gaston d’Orléans, à qui l’on doit l’embellis- à venir. Elle accompagne l’axe ligérien. sement du château de Blois et la restauration de Chambord. Sous Louis XIV, les inventaires des deux châteaux étaient communs et les deux monuments perpétuent la tradition des dépôts croisés11. 11/ Le château de Blois appartient à la ville. 53 PROJET D‘ÉTABLISSEMENT 2015-2020

de Boulogne et de Russy, qui appartenaient à la capitainerie des chasses, afin de lui donner les moyens d’entretenir le château, on trouve traces d’une relation continue de personnes, de cérémonies et de projets, que les lois de décen- tralisation ont relancée, vingt ans avant que Chambord ne bénéficie de la déconcentration de la gestion au sein d’un établissement public à tutelle nationale. Pour de nombreux Loir-et-Chériens, Chambord est le symbole de leur départe- ment. 34 % d’entre eux perçoivent Chambord comme son emblème (Source : Livre Blanc Loir-et-Cher 2020). Ils sont d’autant plus jaloux que les Français tendent à situer Cham- bord dans le Loiret, impression que renforce la signalétique autoroutière de l’A10. Il existe donc une relation d’appropriation affective qui est d’autant plus délicate à entretenir pour le conseil général et pour l’établissement public, Plan général du que Chambord appartient à l’État. parc de Chambord Ce partenariat se traduit dans deux opéra- – Archives CHAMBORD tions récurrentes perceptibles du grand public. nationales. Le conseil général apporte tous les ans son EN LOIR-ET-CHER soutien aux éditions Larivière, pour l’organi- sation du Game Fair, le plus grand salon de la chasse en France par le public accueilli (près de 100 000 personnes). Plus récemment, il a Avec 6 343 km² et plus de 326 000 habi- fédéré une campagne annuelle dans le métro tants, le Loir-et-Cher se situe respectivement parisien de promotion des principaux sites au 31e et au 70e rang national. Sa densité de touristiques du département. 50 habitants par km², la moitié de la moyenne Une action conjointe pourrait s’imaginer nationale (107 km²), en fait un département pour l’organisation d’un événement grand rural, réunissant plusieurs pays aux identités public. Il pourrait s’agir d’une grande course fortes : Perche vendômois, Beauce ligérienne, à Chambord (« running ») dans la semaine qui blésois, Sologne viticole, Sologne forestière etc. précède le Game Fair. Cet événement s’adres- Le Loir-et-Cher accueille trois villes moyennes : serait à un public plus citadin, plus jeune mais Blois (52 500 habitants), Romorantin-Lan- tout aussi large dans l’éventail social que le thenay (18 350 habitants), Vendôme (17 705 monde de la chasse, et entretiendrait l’image habitants). de Chambord comme un lieu d’amoureux C’est certainement le département qui entre- de la nature. Il tirerait parti des équipements tient avec le domaine de Chambord la relation déjà installés pour le Game Fair et du réseau la plus ancienne et la plus structurée parmi des routes et allées forestières de Chambord. les collectivités territoriales. En témoignent Toutes les composantes sont réunies pour en les correspondances du préfet, du consulat à faire un succès. la nationalisation de Chambord, qui exerce La relation avec le territoire va aussi se une surveillance sur ce domaine insulaire, sur- relancer grâce au renouvellement des empla- veillance qui se transforme en tutelle de 1930 cements commerciaux. jusqu’à la création du poste de commissaire, La Maison des vins de Cheverny a fait nommé en conseil des ministres, mais attribué connaître sa candidature à s’installer place dans un premier temps au sous-préfet de Ven- Saint-Louis dans le local auparavant dévolu dôme avant de devenir un poste autonome. à l’office de tourisme et aux viticulteurs. La relation avec le conseil général est La maison des vins de Chambord devien- tout aussi ancienne. Sans remonter au vœu drait donc un lieu de présentation de portée du conseil général de Loir-et-Cher de 1821 internationale des appellations Cheverny et d’offrir au duc de Bordeaux non seulement Cour-Cheverny. La restauration des vignes de Chambord mais aussi les forêts domaniales l’Ormetrou, a priori replantées en Romorantin, 54 www.chambord.org CHAMBORD OU LA CITÉ IDÉALE CHAMBORD DANS SES TERRITOIRES

ferait de Chambord un nouvel ambassadeur • Une formule proposée par le domaine : des vins de Loire et conduirait à des actions 10 places, 10 euros, qui mériterait d’être conjointes à l’international avec les viticulteurs davantage connue. de Loir-et-Cher. • Une carte privilège, également proposée par La présence des Bergeries de Sologne à le domaine, qui offre le stationnement gratuit. Chambord est un atout. Ce magasin présente Par ailleurs, les parcs de stationnement une large gamme de produits du terroir. Son sont gratuits au-delà de 18h, y compris pour implantation pourrait être étendue à partir les véhicules stationnés avant 18h. de juin 2016, à l’expiration de la concession Le conseil général siège au conseil d’admi- attribuée au restaurant voisin. On pourrait nistration du domaine national de Chambord alors imaginer une maison du mouton ou une depuis la création de l’établissement public. maison de la Sologne, qui représenterait les différentes productions locales et compren- drait une terrasse à base de produits du terroir (tartines de fromage, fraises, venaison etc.). CHAMBORD La juxtaposition de la maison des vins et de la maison du mouton permettrait d’organiser EN RÉGION des visites de groupes, dans lesquelles Cham- bord servirait naturellement d’introduction aux pays qui l’entourent. Un autre chantier pourrait être exa- La Région Centre compte 2,56 millions miné avec le conseil général, comme avec d’habitants, six départements et recouvre 39 Agglopolys, celui du transport de la gare de 151 km². 20 % des visiteurs de Chambord Blois-Chambord à Chambord et du réseau proviennent de la Région Centre qui reste, des châteaux (Beauregard, Blois, Chaumont, avec la région parisienne, la première cible de Cheverny, Villesavin). fréquentation. Environ 9 % des visiteurs français du châ- Les relations avec le domaine national de teau de Chambord proviennent de Loir-et- Chambord se sont développées depuis 2010. Cher. Bien plus encore viennent se promener L’établissement public a signé son premier autour du château. Afin que le paiement des contrat de projet État-Région en 2011 en parcs de stationnement ne soit pas un obstacle, obtenant un cofinancement de 25 % pour la plusieurs offres ont été proposées : réfection de la promenade du plan d’eau et la • Avec le conseil général, la carte du club 41, construction de la future halle d’accueil. délivrée gratuitement aux habitants de Loir- Comme la DRAC, la Région Centre sou- et-Cher, qui permet le stationnement gratuit tient la nouvelle programmation culturelle à Chambord. depuis la première année (2010) : cycles de

55 PROJET D‘ÉTABLISSEMENT 2015-2020

lectures, expositions d’art contemporain, fes- Ce programme peut aussi servir à fournir les tival. La venue tous les ans de l’Orchestre de la contenus de la future Maison du Domaine/ Région Centre pour un concert dans la cour du Galerie d’interprétation à implanter dans les château illustre cette relation devenue amicale. Écuries du Maréchal de Saxe. Le président du conseil régional, représenté par Mme Karine Gloanec-Maurin, siège au Le Contrat de projet conseil d’administration de Chambord depuis État-Région 2015/2020 2012, à la place du président de la commu- nauté de communes du pays de Chambord. L’objectif du CPER pour Chambord pour- Le préfet de région a remplacé dans le rait être d’aider aux aménagements des struc- même temps le préfet de département dans tures d’accueil du public et à la production de le conseil d’administration, ce qui a facilité la Maison du Domaine/Galerie d’interpréta- la coordination des administrations de l’État tion à proximité immédiate du château, pour dans le territoire, notamment l’interaction de la le financement des contenus, de la scénogra- DRAC et de la DREAL en site remarquable et phie, de la médiation numérique et d’un bâti classé. Plusieurs projets communs se présentent éco-responsable. Ces équipements devraient à l’horizon 2015-2020 : témoigner des compétences présentes dans la vallée de la Loire et permettre d’attirer des Le programme « Intelligences jeunes talents dans l’agglomération de Blois. du patrimoine » Le couplage CPER/Intelligence du patri- moine donnerait suffisamment de crédibilité et Proposé par Chambord à l’initiative du de moyens au projet de Galerie d’interprétation, Centre d’études supérieures de la Renaissance, évoqué à Chambord depuis une vingtaine d’an- ce programme réunit un réseau de 70 cher- nées, pour envisager une ouverture en 2019, cheurs en sciences humaines et en sciences du lors de l’anniversaire de Chambord en 1519. vivant pour une valeur dédiée à Chambord d’1,5 million d’euros. Il réunit plusieurs uni- La Loire à vélo versités et organismes de la Région Centre et au-delà (Universités de Tours et d’Orléans, Un itinéraire de 800 kilomètres emprunté CNRS, CESR, Centre de musique baroque de par 800 000 cyclistes, un tourisme intelligent Versailles). Le financement est en partie d’ori- et naturel qui augmente la durée des séjours, gine communautaire, en partie de la Région. la Loire à vélo est un succès public. Sa piste Ce programme constitue une double première, traverse Chambord depuis les levées de la pour Chambord qui fait sa révolution scien- Loire en venant de Blois et en revenant par tifique en élargissant ses centres d’intérêt très Saint-Dyé. Cet itinéraire mériterait d’être au-delà du programme François Sommer complété en direction de Muides/Orléans, le (modélisation démographique des espèces cerf long d’une route très fréquentée, qui pose des et sanglier), et pour la Région, car il y a peu problèmes de sécurité et qui n’apporte pas d’exemples de programmes interdisciplinaires assez de douceur aux cyclistes arrivant par à cette échelle dans le monde du patrimoine. la route de Paris.

56 www.chambord.org CHAMBORD OU LA CITÉ IDÉALE CHAMBORD DANS SES TERRITOIRES - CONCLUSION

Conclusion : Vers la cité idéale

Ce rapport a fait l’objet d’une validation à l’unanimité sur la proposition du Directeur Général Jean d’Haussonville lors du Conseil d’Administration qui s’est tenu à Paris le 4 novembre 2014.

Le projet d’établissement suivi depuis le rapport public de la Cour des comptes (février 2010) était avant tout un projet patrimonial, destiné à consolider l’unité du domaine national, à simplifier le cadre juridique et à renouveler l’offre d’hé- bergement et de commerces en direction du public. Il a permis de refonder la réserve nationale de chasse et de faune sauvage après la cessation des chasses présidentielles et d’installer à Chambord une programmation culturelle régulière.

Le projet d’établissement proposé pour la période 2015-2020 est avant tout un projet de développement. Il repose sur le double constat simple : le marché du tourisme s’accroît au plan mondial et les subventions publiques baissent. Il arrive à la conclusion que l’autonomie financière est la meilleure des sécurités et qu’il convient de se préparer à une fréquentation accrue, soit parce que le flux des visiteurs augmentera dans un contexte favorable, soit parce que l’éta- blissement public aura été conquérir de nouveaux publics.

Dans cette perspective, l’argent n’est pas le critère ultime de décision. Est recherché non pas un revenu financier maximal mais un développement assumé, durable et harmonieux. La stagnation de fréquentation remettrait en cause le format des missions de Chambord et en affecterait la conservation. À l’in- verse, à bien des égards, une fréquentation excessive n’est pas souhaitable. Se fixer un objectif d’un million de visiteurs à l’horizon 2019 apparaît, selon ces différentes considérations, comme équilibré. Cette progression n’oblige pas à changer de structures, en dehors de ce qui était déjà retenu comme nécessaire (halle d’accueil, place du village). Elle ne dénature pas le site. Elle réclame, en revanche, une action déterminée et un accompagnement raisonnable en effectifs, en intéressement, en moyens de gestion et de médiation.

La stratégie proposée sera bénéfique aux territoires dans lesquels s’inscrit Chambord. Elle se veut au service de l’identité de Chambord et respectueuse de ses missions patrimoniales et environnementales.

57 PROJET D‘ÉTABLISSEMENT 2015-2020

ANNEXES

Fréquentation diurne du château de Chambord depuis 1990

1990 : 729 992 2002 : 722 948 800 000 1991 : 755 026 2003 : 647 840 1992 : 743 230 2004 : 658 293 1993 : 743 371 2005 : 651 325 700 000 1994 : 769 751 2006 : 658 977 1995 : 745 729 2007 : 721 830 1996 : 755 850 2008 : 717 822 500 000 1997 : 763 338 2009 : 716 997 1998 : 753 961 2010 : 729 551 1999 : 751 378 2011 : 779 431 300 000 2000 : 749 217 2012 : 775 744 2001 : 716 654 2013 : 751 640

100 000 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Indicateurs financiers de 2005 à 2013

EN M€ 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Recettes totales 5,16 9,80 10,37 11,10 11,17 11,54 12,61 12,41 13,93 Évolution des recettes 89,92 % 5,82 7,04 % 0,63 % 3,31 % 9,27 % -1,59 % 12,25 % Dont ressources propres 3,42 6,83 7,40 8,47 8,37 8,61 9,64 9,73 10,91 Évolution des ressources propre 99,71 % 8,35 % 14,46 % -1,18 % 2,87 % 11,96 % 0,98 % 12,07 % Taux autofinancement (hors pdts financiers et 66,57 % 69,55 % 75,10 % 78,70 % 76,50 % 76,60 % 78,70 % 81,40 % 83,80 % except) Bénéfice 1,82 0,89 0,55 1,42 0,54 0,15 0,91 0,13 0,11

Suivi de la masse salariale et des effectifs du domaine national de Chambord depuis 2007

MASSE SALARIALE 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

MAD 1 801 959 1 625 995 1 681 196 1 501 463 1 181 231 1 127 363 1 006 678 CDI 3 047 965 3 413 974 3 726 650 3 971 749 4 109 205 4 194 880 4 634 119 CDD sous plafond 179 834 186 601 246 242 248 844 428 604 593 777 578 218 CDD hors plafond - - - - 157 380 224 683 349 411 TOTAL 5 029 758 5 226 570 5 654 088 5 722 056 5 876 420 6 140 703 6 568 426

EFFECTIFS EN ETPT 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

MAD 48,11 40,82 36,13 25,85 22,77 20,8 CDI 132,28 86,15 95,23 96,32 104,74 107,52 115,25 CDD TOTAL 132,28 134,26 136,05 132,45 130,59 130,29 136,05

58 www.chambord.org ANNEXES

Les missions du Domaine

Conformément aux textes fondateurs, les missions du Domaine national de Chambord sont les suivantes :

1. Conserver, inventorier, protéger, restaurer, enrichir pour le compte de l’État, mettre en valeur et présenter au public les biens immobiliers et mobiliers constitutifs du domaine national de Chambord ;

2. Assurer dans le château et sur le domaine dont il a la charge, par tout moyen approprié, l’accueil du public le plus large, développer la fréquentation du château et du domaine, contribuer à leur connaissance et à celle des collections, concevoir et mettre en œuvre des actions d’éducation et de diffusion visant à assurer l’égal accès de tous à la culture ;

3. Contribuer à l’enrichissement des collections nationales par l’acquisition, pour le compte de l’État, de biens culturels à titre onéreux ou gratuit ;

4. Assurer l’étude scientifique de l’architecture des bâtiments, des collections, des jardins, de la forêt, de la faune et de la cynégétique ;

5. Administrer le domaine forestier de l’État qui lui a été remis en dotation, avec un objectif de développement durable ;

6. Assurer la gestion cynégétique du domaine dans le souci des équilibres sylvo cynégétiques et de la préservation de la biodiversité ;

7. Participer, pour ce qui le concerne, à l’effort national et international de préservation du patrimoine architectural et monumental, de la forêt et de la faune sauvage.

59 PROJET D‘ÉTABLISSEMENT 2015-2020

Décret

Décret n°2005-703 du 24 juin 2005 relatif naires de l’État et à certaines modalités de cession définitive à l’établissement public du domaine national de fonctions ; de Chambord. • Vu le décret n° 90-437 du 28 mai 1990 fixant les conditions NOR : MCCX0500075D et les modalités de règlement des frais occasionnés par les Version consolidée au 04 février 2015 déplacements des personnels civils sur le territoire métropo- litain de la France lorsqu’ils sont à la charge des budgets de Le Président de la République, l’État, des établissements publics nationaux à caractère admi- Sur le rapport du Premier ministre, du ministre de l’agri- nistratif et de certains organismes subventionnés, modifié par culture et de la pêche, du ministre de la culture et de la le décret n° 2000-918 du 22 septembre 2000 ; communication et de la ministre de l’écologie et du déve- • Vu le décret n° 92-681 du 20 juillet 1992 relatif aux régies loppement durable, de recettes et aux régies d’avances des organismes publics, • Vu le code civil, notamment son article 2045 ; modifié par les décrets n° 92-1368 du 23 décembre 1992, n° • Vu le code du domaine de l’État ; 97-33 du 13 janvier 1997 et n° 2000-424 du 19 mai 2000 ; • Vu le code de l’environnement ; • Vu le décret n° 93-124 du 29 janvier 1993 relatif aux biens • Vu le code forestier ; culturels soumis à certaines restrictions de circulation ; • Vu le code général des collectivités territoriales ; • Vu le décret n° 99-575 du 8 juillet 1999 relatif aux moda- • Vu le code général des impôts ; lités d’approbation de certaines décisions financières des • Vu le code du patrimoine ; établissements publics de l’État ; • Vu le code de la propriété intellectuelle ; • Vu l’avis du comité technique paritaire du Centre des monu- • Vu le code du travail, notamment son article L. 122-12 ; ments nationaux en date du 19 avril 2005 ; • Vu la loi du 31 décembre 1913 modifiée sur les monuments • Vu l’avis du comité technique paritaire ministériel du historiques ; ministère de la culture et de la communication en date du • Vu la loi n° 83-675 du 26 juillet 1983 modifiée relative à 21 avril 2005 ; la démocratisation du secteur public ; • Vu l’avis du comité technique paritaire ministériel du minis- • Vu la loi n° 2005-157 du 23 février 2005 relative au déve- tère de l’agriculture et de la pêche en date du 16 juin 2005 ; loppement des territoires ruraux, notamment son article 230 ; • Vu l’avis du comité technique paritaire ministériel du minis- • Vu le décret du 18 mars 1924 modifié pris pour l’application tère de l’écologie et du développement durable en date du de la loi du 31 décembre 1913 sur les monuments historiques ; 13 mai 2005 ; • Vu le décret n° 53-707 du 9 août 1953 relatif au contrôle • Le Conseil d’État (section de l’intérieur) entendu ; de l’État sur les entreprises publiques nationales et certains • Le conseil des ministres entendu. organismes ayant un objet d’ordre économique et social, modifié par l’ordonnance n° 58-1374 du 30 décembre 1958 et le décret n° 78-173 du 16 février 1978 ; Chapitre Ier : Dispositions générales • Vu le décret n° 55-733 du 26 mai 1955 modifié relatif au Article 1 contrôle économique et financier de l’État ; Le Domaine national de Chambord, créé par l’article 230 • Vu le décret n° 59-587 du 29 avril 1959 modifié relatif aux de la loi du 23 février 2005 susvisée, est un établissement nominations aux emplois de direction de certains établisse- public national à caractère industriel et commercial, placé ments publics, entreprises publiques et sociétés nationales ; sous la tutelle des ministres chargés de l’agriculture, de la • Vu le décret n° 62-1587 du 29 décembre 1962 modifié culture et de l’environnement. Son siège est situé à Chambord. portant règlement général de la comptabilité publique ; • Vu le décret n° 79-153 du 26 février 1979 relatif à la durée Article 2 des fonctions des présidents et de certains dirigeants des éta- Les missions du Domaine national de Chambord sont : blissements publics de l’État, des entreprises nationalisées et • 1° Conserver, inventorier, protéger, restaurer, enrichir pour sociétés nationales et de certains organismes publics ; le compte de l’État, mettre en valeur et présenter au public • Vu le décret n° 83-1160 du 26 décembre 1983 pris pour les biens immobiliers et mobiliers constitutifs du domaine l’application de la loi n° 83-675 du 25 juillet 1983 susvisée ; national de Chambord ; • Vu le décret n° 85-986 du 16 septembre 1985 modifié relatif • 2° Assurer dans le château et sur le domaine dont il a la au régime particulier de certaines positions des fonction- charge, par tout moyen approprié, l’accueil du public le plus 60 www.chambord.org ANNEXES

large, développer la fréquentation du château et du domaine, • 8° Acquérir et exploiter tout droit de propriété littéraire contribuer à leur connaissance et à celle de leurs collections, ou artistique, faire breveter toute invention ou déposer en concevoir et mettre en œuvre des actions d’éducation et de son nom tout dessin, modèle, marque ou titre de propriété diffusion visant à assurer l’égal accès de tous à la culture ; industrielle correspondant à ses productions, valoriser selon • 3° Contribuer à l’enrichissement des collections nationales toute modalité appropriée tout apport intellectuel lié à ses par l’acquisition, pour le compte de l’État, de biens culturels, activités ; à titre onéreux ou gratuit ; • 9° Organiser, en tout lieu, des manifestations culturelles et • 4° Assurer l’étude scientifique de l’architecture des bâti- scientifiques de toute nature ayant pour objet de diffuser ou ments, des collections, des jardins, de la forêt, de la faune et d’approfondir la connaissance des biens et des collections de la cynégétique ; dont il a la garde ; • 5° Administrer le domaine forestier de l’État qui lui a été • 10° Accueillir en dépôt des œuvres et objets et consentir le remis en dotation, avec un objectif de développement durable ; prêt ou le dépôt d’œuvres et objets inscrits sur son inventaire ; • 6° Assurer la gestion cynégétique du domaine dans le souci • 11° Développer les échanges avec les collectivités territoriales, des équilibres sylvo-cynégétiques et de la préservation de la les organismes et les associations français, étrangers et interna- biodiversité ; tionaux, les institutions muséales, fondations d’enseignement • 7° Participer, pour ce qui le concerne, à l’effort national et et de recherche, publiques ou privées, françaises ou étrangères, international de préservation du patrimoine architectural et qui poursuivent des buts en rapport avec ses missions. monumental, de la forêt et de la faune sauvage. Dans le respect des compétences relevant de sa spécialité Article 4 telle que définie à l’article 230 de la loi du 23 février 2005 L’établissement peut réaliser, sur ses ressources et pour le susvisée, il peut exercer toute activité connexe ou complé- compte de l’État, les acquisitions à titre onéreux ou gratuit mentaire à ses missions principales. de biens culturels destinés à enrichir les collections nationales dont il a la garde. Article 3 Ces acquisitions sont décidées par le directeur général, Pour l’exercice de ses missions, l’établissement peut commissaire du domaine national de Chambord, après avis notamment : de la commission des collections de l’établissement men- • 1° Réaliser ou coordonner l’ensemble des études, consul- tionnée à l’article 18. tations ou concours à caractère national ou international et travaux nécessaires à la préservation et à l’entretien du Article 5 domaine, du château et des collections dont il a la charge. Il La politique culturelle, scientifique, forestière et cyné- est maître d’ouvrage des travaux qu’il décide d’entreprendre ; gétique de l’établissement public, ses activités et ses inves- • 2° Acquérir les biens meubles ou immeubles nécessaires à tissements peuvent faire l’objet de contrats pluriannuels l’exercice de ses missions ; conclus avec l’État. • 3° Réunir, éditer et diffuser sur tout support des informations Le contrat assigne des objectifs à l’établissement et pré- se rapportant à ses missions et, plus généralement, réaliser et voit les moyens et les emplois qui leur sont affectés. commercialiser, directement ou indirectement, tout produit ou service lié à ses missions. Il peut notamment commercialiser les coupes de bois et autres produits tirés du domaine forestier ; Chapitre II : Organisation administrative. • 4° Concéder des activités, passer des baux et délivrer à Article 6 des personnes publiques ou privées des autorisations d’oc- Modifié par Décret n°2012-259 du 22 février 2012 - art. 1 cupation du domaine public. Il délivre également des titres Le domaine national de Chambord est administré par un d’occupation du domaine privé forestier de l’État qui lui conseil d’administration qui comprend dix-neuf membres : est remis en dotation, à l’exclusion de toute constitution de • 1° Cinq représentants de l’État : droits réels, servitudes et baux de plus de neuf ans ; a) Le directeur général des politiques agricole, agroalimen- • 5° Assurer des prestations de services à titre onéreux ; taire et des territoires au ministère chargé de l’agriculture • 6° Prendre des participations financières et créer des filiales ; ou son représentant ; • 7° Accomplir tout acte juridique utile à l’exécution de ses b) Le directeur général des patrimoines au ministère chargé missions ; de la culture ou son représentant ; 61 PROJET D‘ÉTABLISSEMENT 2015-2020

c) Le directeur chargé de la chasse au ministère chargé Les membres du conseil d’administration exercent de l’environnement ou son représentant ; leurs fonctions à titre gratuit. Toutefois, leurs frais de d) Le directeur du budget ou son représentant ; déplacement et de séjour peuvent être remboursés dans e) Le préfet de la région Centre ou son représentant. les conditions prévues par la réglementation applicable • 2° Quatre représentants des collectivités territoriales : aux fonctionnaires de l’État. a) Le maire de la commune de Chambord ou son repré- Les représentants élus du personnel au conseil d’ad- sentant ; ministration relèvent du statut défini par le chapitre III du b) Le président du conseil régional de la région Centre titre II de la loi du 26 juillet 1983 susvisée. Chacun d’entre ou son représentant ; eux dispose d’un crédit de quinze heures par mois pour c) Le président du conseil général de Loir-et-Cher ou l’exercice de sa mission. son représentant ; d) Le président de la communauté d’agglomération de Article 9 Blois ou son représentant. Le conseil d’administration se réunit au moins deux • 3° Trois représentants d’établissements publics natio- fois par an à l’initiative de son président et examine toute naux : question inscrite à l’ordre du jour par le président ou le a) Le directeur général de l’Office national des forêts ou conseil d’administration statuant à la majorité simple. Il son représentant ; est également convoqué par son président à la demande de b) Le directeur général de l’Office national de la chasse l’un des ministres chargés de la tutelle, à celle de la majo- et de la faune sauvage ou son représentant ; rité de ses membres et, lorsqu’il ne s’est pas réuni depuis c) Le président du Centre des monuments nationaux ou plus de deux mois, à la demande d’un tiers au moins de son représentant. ses membres, qui dans ce cas proposent l’ordre du jour • 4° Quatre personnalités françaises ou étrangères nom- de la séance. mées par arrêté conjoint des ministres chargés de l’agri- En cas d’absence ou d’empêchement de son président, le culture, de la culture et de l’environnement, choisies en conseil d’administration peut être convoqué par le directeur raison de leur compétence dans les domaines d’activité de général, commissaire du domaine national de Chambord. l’établissement, dont une titulaire d’un mandat électoral Le conseil d’administration élit alors en son sein un pré- local ou national ; sident de séance parmi les personnalités mentionnées au • 5° Trois représentants du personnel de l’établissement 4° de l’article 6. élus par application des dispositions du chapitre II du titre Le conseil ne peut valablement délibérer que si la moitié II de la loi du 26 juillet 1983 susvisée. au moins des membres ou de leurs représentants ou sup- Des suppléants sont désignés dans les mêmes conditions pléants sont présents. Si le quorum n’est pas atteint, le que les titulaires mentionnés aux 4° et 5°, afin de remplacer conseil est à nouveau convoqué avec le même ordre du jour ces derniers en cas d’empêchement. dans un délai de quinze jours. Il délibère alors valablement sans condition de quorum. Article 7 Les délibérations sont prises à la majorité simple des Modifié par Décret n°2012-259 du 22 février 2012 - art. 2 voix des membres présents ou représentés. En cas de par- Le mandat des membres mentionnés au 4° de l’article tage égal des voix, celle du président est prépondérante. 6 est de cinq ans, celui des membres mentionnés au 5° de Le directeur général, commissaire du domaine national ce même article est de trois ans. Il est renouvelable. de Chambord, le contrôleur d’État et l’agent comptable Pour ces membres, la perte de la qualité en raison assistent aux séances avec voix consultative. de laquelle ils ont été désignés, la démission ou le décès Le président du conseil d’administration peut appeler entraîne la vacance du siège. En cas de vacance survenant à participer aux séances, avec voix consultative, toute plus de six mois avant l’expiration du mandat, un autre personne dont il juge la présence utile. membre est désigné dans les mêmes conditions pour la durée du mandat restant à courir. Si la vacance survient Article 10 dans les six mois qui précèdent l’expiration du mandat, il Modifié par Décret n°2012-1247 du 7 novembre 2012 - art. 49 n’est procédé à aucun remplacement. Le conseil d’administration règle par ses délibérations les affaires de l’établissement. Il délibère notamment sur : Article 8 • 1° La politique culturelle, scientifique, forestière, cyné- Les membres du conseil d’administration ne peuvent gétique et commerciale de l’établissement, dans le cadre prêter leur concours à titre onéreux à l’établissement. des orientations fixées par l’État ; 62 www.chambord.org ANNEXES

• 2° Le cas échéant, le ou les contrats pluriannuels men- En cas d’urgence et en l’absence de délégation consentie tionnés à l’article 5, dont il entend alors chaque année un au directeur général, commissaire du domaine national de compte rendu d’exécution ; Chambord, les délibérations mentionnées aux 10° et 16° • 3° Le document d’aménagement prévu au deuxième alinéa peuvent être prises après consultation écrite, y compris du III de l’article 230 de la loi du 23 février 2005 susvisée ; par voie électronique, des membres du conseil d’adminis- • 4° Le rapport annuel d’activité et le bilan social ; tration. Ces décisions doivent être ratifiées par le conseil • 5° Le budget et les décisions modificatives ; d’administration lors de sa plus prochaine séance. • 6° Le compte financier et l’affectation des résultats de l’exercice ; Article 11 • 7° La politique tarifaire de l’établissement, ainsi que les Modifié par Décret n°2012-1247 du 7 novembre 2012 - art. 203 redevances dues à raison des autorisations temporaires Les délibérations du conseil d’administration autres que d’occupation des immeubles remis en dotation à l’éta- celles mentionnées aux alinéas suivants deviennent exécu- blissement public ; toires de plein droit quinze jours après leur réception par • 8° Les emprunts, les prises, extensions et cessions de parti- les ministres chargés de l’agriculture, de l’environnement cipation et les créations de filiales ainsi que la participation et de la culture si aucun d’eux n’y a fait opposition dans du Domaine national de Chambord à des organismes ce délai. Il en est de même des décisions prises par délé- dotés de la personnalité morale, tels que des groupements gation du conseil d’administration, sous réserve, pour les d’intérêt public ou des associations ; décisions relatives aux transactions, de l’accord préalable • 9° Les conditions générales d’emploi, de recrutement et du contrôleur d’État. de rémunération des personnels ; Les délibérations portant sur le budget sont réputées • 10° Les projets d’achat, de vente et d’échange d’im- approuvées à l’expiration d’un délai de quinze jours après meubles et de biens autres que ceux mentionnés à l’article leur réception par les ministères de tutelle dans les condi- 27, les baux, les concessions, notamment celles relatives au tions prévues à l’article 176 du décret n° 2012-1246 du 7 domaine privé forestier et le renouvellement de ces baux novembre 2012 relatif à la gestion budgétaire et comptable et concessions, les cautions et les garanties ; publique • 11° Les conditions générales d’attribution des conces- Les délibérations relatives aux 9° et 10° de l’article 10 sions, des autorisations d’occupation et d’exploitation deviennent exécutoires de plein droit un mois après leur du domaine public qui lui est remis en dotation et les réception par les mêmes ministres si aucun d’entre eux n’a délégations de service public ; fait connaître d’observations dans ce délai. • 12° Les conditions générales d’attribution des titres d’oc- Pour devenir exécutoires, les délibérations relatives au cupation du domaine privé forestier ; 8° de l’article 10 doivent faire l’objet d’une approbation • 13° L’acceptation des dons et legs autres que ceux consis- expresse des mêmes ministres et, pour les domaines qui tant en œuvres destinées à prendre place dans les collections relèvent de sa compétence, du ministre chargé de l’éco- mentionnées à l’article 2 ; nomie. • 14° Les conditions générales de passation des contrats, conventions et marchés conclus par l’établissement ; Article 12 • 15° L’octroi d’avances à des organismes ou sociétés ayant Modifié par Décret n°2012-259 du 22 février 2012 - art. 3 pour objet de contribuer aux missions de l’établissement ; Le président du conseil d’administration est nommé • 16° Le règlement intérieur de l’établissement et le règle- par décret en conseil des ministres, pris sur le rapport des ment de visite du domaine ; ministres chargés de l’agriculture, de la culture et de l’en- • 17° L’exercice des actions en justice et les transactions. vironnement, pour une durée de cinq ans renouvelable. Il Il établit son règlement intérieur. est choisi parmi les membres du conseil d’administration Il est informé de la politique d’acquisition de l’établis- mentionnés au 4° de l’article 6. La limite d’âge qui lui est sement mentionnée à l’article 18. applicable est fixée à soixante-huit ans. Le conseil d’administration peut déléguer au directeur Il fixe l’ordre du jour des réunions du conseil d’admi- général, commissaire du domaine national de Chambord nistration et convoque celui-ci. certaines de ses attributions, prévues aux 10°, 11°, 13°, 15°, 16° et 17° dans les conditions qu’il détermine. Le directeur Article 13 général, commissaire du domaine national de Chambord Modifié par Décret n°2012-1247 du 7 novembre 2012 - art. 49 rend compte des décisions qu’il a prises en vertu de cette Le directeur général, commissaire du domaine délégation dès la séance qui leur fait suite. national de Chambord est nommé par décret en conseil 63 PROJET D‘ÉTABLISSEMENT 2015-2020

des ministres, pris sur le rapport des ministres chargés de assure la police de la circulation et de la conservation des l’agriculture, de la culture et de l’environnement, pour une voies et chemins remis en dotation à l’établissement public ; durée de cinq ans renouvelable. • 15° Il préside les institutions représentatives du personnel. Il est responsable de la politique scientifique, culturelle, Il rend compte de sa gestion au conseil d’adminis- forestière, cynégétique et commerciale de l’établissement. tration. À ce titre : Article 14 • 1° Il est chargé de la préparation et de l’exécution des Le directeur général, commissaire du domaine national délibérations du conseil d’administration ; de Chambord peut déléguer une partie de ses pouvoirs à • 2° Il dirige les services de l’établissement dont il arrête l’un des responsables des services de l’établissement. l’organisation ; Il peut déléguer sa signature aux responsables des • 3° Il a sous son autorité l’ensemble du personnel de services de l’établissement et, en cas d’empêchement de l’établissement dont il assure la gestion ; ceux-ci, aux autres agents placés sous son autorité. • 4° Il est ordonnateur des recettes et des dépenses ; En cas d’empêchement, pour quelque cause que ce soit, • 5° Il prépare et exécute le budget de l’établissement et du directeur général, commissaire du domaine national de veille au respect de l’équilibre financier ; Chambord, les fonctions d’ordonnateur sont provisoire- • 6° Il peut créer des régies d’avances et des régies de ment exercées par le responsable des services administratifs recettes sur avis conforme de l’agent comptable, dans les et financiers pour l’exécution courante des recettes et des conditions prévues par le décret du 20 juillet 1992 susvisé ; dépenses de l’établissement. • 7° Il peut, dans l’intervalle des séances du conseil d’ad- ministration, après avis du contrôleur d’État, prendre des Article 15 décisions modificatives du budget qui ne comportent ni Le conseil d’orientation est consulté sur la politique accroissement des effectifs permanents ou du montant total culturelle, scientifique, forestière, cynégétique et commer- des dépenses ni réduction du montant total des recettes ni ciale de l’établissement et sur toute autre question qui lui virements de crédits entre les chapitres de personnel et les est soumise par le président du conseil d’administration. chapitres de matériel. Ces décisions doivent être ratifiées par Il comprend : le conseil d’administration lors de sa plus prochaine séance ; • 1° Un président, nommé par décret, sur le rapport • 8° Il fixe le prix des droits d’entrée, des prestations et conjoint des ministres chargés de l’agriculture, de la culture services rendus ; et de l’environnement, pris sur proposition du président • 9° Il délivre les titres d’occupation temporaire du domaine du conseil d’administration, pour une durée de cinq ans public et signe les titres d’occupation temporaire du renouvelable ; domaine privé forestier ; • 2° Trois collèges, comprenant au plus 30 personnes : • 10° Il représente l’établissement en justice, ainsi que a) Un collège composé de personnalités du monde éco- dans tous les actes de la vie civile et dans ses rapports nomique, scientifique, culturel, cynégétique ou sylvicole ; avec les tiers ; b) Un collège composé d’organismes publics ou privés, • 11° Il négocie et signe les contrats, marchés et conventions français ou étrangers, directement intéressés par les mis- engageant l’établissement. Il est la personne responsable sions de l’établissement public ; des marchés ; c) Un collège composé d’acteurs de la vie locale. • 12° Il conclut les transactions et passe les actes d’acqui- Les membres du conseil d’orientation sont nommés, pour sition, de vente, d’échange concernant les immeubles, les une durée de cinq ans renouvelable, par arrêté conjoint baux et les concessions et leur renouvellement, lorsque ces des ministres chargés de l’agriculture, de la culture et de transactions, actes, baux et concessions ont été autorisés l’environnement, sur proposition du président du conseil dans les conditions prévues au 10° de l’article 10 ; d’administration. • 13° Il décide, au nom de l’État, des acquisitions réalisées En cas de vacance d’un siège au conseil d’orienta- dans les conditions prévues à l’article 4. Il accepte ou refuse tion, pour quelque cause que ce soit, un autre membre les dons et legs consistant en œuvres destinées à prendre est nommé dans les mêmes conditions, pour la durée du place dans les collections mentionnées à l’article 2, après mandat restant à courir, sauf si la vacance intervient moins avis de la commission des collections prévue à l’article 18 ; de six mois avant l’échéance du mandat. • 14° Sous réserve des pouvoirs dévolus au maire de la com- mune de Chambord sur les voies de communication situées Article 16 à l’intérieur de l’agglomération en application de l’article Le conseil d’orientation se réunit au moins une fois par L. 2213-1 du code général des collectivités territoriales, il an, sur convocation de son président, qui en fixe l’ordre du 64 www.chambord.org ANNEXES

jour. Il est convoqué, en outre, si l’un des ministres chargés • 5° Les projets de restauration des œuvres et objets dont de la tutelle ou la moitié des membres le demande. Les l’établissement a la garde. questions dont l’examen est demandé par l’un des ministres chargés de la tutelle sont inscrites d’office à l’ordre du jour. Elle comprend, outre son président : Le président peut également, le cas échéant, ne réunir • 1° Cinq membres de droit : qu’un ou deux des trois collèges. a) Deux agents de l’établissement public désignés par Assistent aux réunions du conseil d’orientation, avec le directeur général, commissaire du domaine national voix consultative, le directeur général, commissaire du de Chambord en raison de leur compétence en matière domaine national de Chambord, ainsi que toute autre de collections ; personne dont le président juge la présence utile. b) Un représentant du ministre chargé de l’agriculture ; En cas d’absence, d’empêchement ou de démission c) Un représentant du ministre chargé de la culture ; du président, le conseil d’orientation est convoqué par le d) Un représentant du ministre chargé de l’environnement. directeur général, commissaire du domaine national de • 2° Trois personnalités qualifiées, françaises ou étrangères, Chambord. Un président de séance est alors élu parmi désignées pour une durée de trois ans renouvelable parmi les membres du collège mentionné au 2° de l’article 15. les spécialistes de l’histoire de France, de la faune sauvage et En cas d’absence ou d’empêchement, les membres du de la cynégétique, par arrêté conjoint des ministres chargés conseil d’orientation peuvent désigner un représentant de l’agriculture, de la culture et de l’environnement, pris par voie de mandat écrit au profit d’un autre membre du sur proposition du président du conseil d’administration. même collège ou du président. Chaque représentant ne La commission des collections définit les modalités de peut disposer que de deux mandats. son fonctionnement dans son règlement intérieur. Les dispositions des premier et deuxième alinéas de l’ar- ticle 8 sont applicables aux membres du conseil d’orientation. Chapitre III : Régime financier. Article 17 Article 19 Le conseil d’orientation ne délibère valablement que si la Modifié par Décret n°2012-1247 du 7 novembre 2012 - art. 203 moitié au moins des membres convoqués ou de leurs représen- L’établissement est soumis aux dispositions des titres Ier tants sont présents. Si le quorum n’est pas atteint, le conseil est et III du décret n° 2012-1246 du 7 novembre 2012 relatif à nouveau convoqué avec le même ordre du jour dans un délai à la gestion budgétaire et comptable publique. de quinze jours. Il délibère alors sans condition de quorum. Les délibérations sont adoptées à la majorité simple des Article 20 membres présents ou représentés. En cas de partage égal Modifié par Décret n°2012-1247 du 7 novembre 2012 - art. 49 des voix, celle du président est prépondérante. Le budget s’exécute par année du 1er janvier au 31 Le conseil d’orientation définit les autres modalités de décembre. son fonctionnement dans son règlement intérieur. Article 21 Article 18 Des régies d’avances et de recettes peuvent être créées La commission des collections est présidée par le par décision du directeur général, commissaire du domaine directeur général, commissaire du domaine national de national de Chambord, avec l’accord de l’agent comptable Chambord. et du contrôleur d’État, dans les conditions prévues par le Elle donne un avis sur : décret du 20 juillet 1992 susvisé. • 1° Les orientations générales de la politique d’acquisition de l’établissement et de valorisation des collections ; Article 22 (abrogé) • 2° Les propositions d’acquisition à titre gratuit ou onéreux ; Abrogé par Décret n°2012-1247 du 7 novembre 2012 - art. 203 • 3° L’acceptation des dons et legs, qu’il s’agisse d’œuvres, d’objets ou de sommes d’argent destinées à leur achat. Elle Article 23 est consultée, conformément aux dispositions du II de Les ressources de l’établissement comprennent : l’article 310 G et de l’article 384 A de l’annexe II au code • 1° Le produit des droits d’entrée ; général des impôts, pour les œuvres et objets susceptibles • 2° Les subventions, avances, fonds de concours et autres d’être inscrits à l’inventaire de l’établissement ; contributions attribuées par l’État, des collectivités territo- • 4° Les projets de prêts et dépôts d’œuvres ou d’objets riales, des établissements publics ou toute autre personne inscrits sur l’inventaire de l’établissement ; publique ou privée ; 65 PROJET D‘ÉTABLISSEMENT 2015-2020

• 3° Les recettes provenant des expositions temporaires réparation et d’entretien afférents aux édifices et surfaces ou manifestations de toute nature ; remis en dotation. • 4° Les redevances pour services rendus ; • 5° Le produit des opérations commerciales ; Article 27 • 6° Le produit des concessions et le revenu des immeubles Les biens mobiliers appartenant à l’État, à l’exception remis en dotation à l’établissement public ; des biens culturels et collections mentionnés aux articles 2 • 7° La rémunération des prestations ; et 4, à l’Office national des forêts, à l’Office national de la • 8° Les redevances d’occupation et d’exploitation de son chasse et de la faune sauvage et au Centre des monuments domaine, ainsi que les redevances dues au titre des auto- nationaux, acquis pour l’exercice de leurs missions respec- risations d’occupation temporaire du domaine public de tives sur le Domaine national de Chambord sont transférés l’État qui lui a été remis en dotation ; en toute propriété et à titre gratuit à l’établissement public. • 9° Les dons et legs ; Le transfert des biens mobiliers est constaté par des • 10° Le revenu des biens meubles et immeubles, notam- conventions passées entre, d’une part, l’établissement public ment tous les produits et recettes tirés de l’exploitation et, d’autre part, l’État, l’Office national des forêts, l’Office du domaine privé forestier de l’État remis en dotation, les national de la chasse et de la faune sauvage ou le Centre réparations, restitutions et dommages-intérêts afférents à des monuments nationaux, selon l’origine des biens. ce domaine forestier ; • 11° Les emprunts ; Article 28 • 12° D’une façon générale, toute autre recette provenant L’établissement public est substitué à l’État, à l’Office de l’exercice de ses activités. national des forêts, à l’Office national de la chasse et de la faune sauvage et au Centre des monuments nationaux dans Article 24 les droits et obligations résultant des contrats, autres que Les produits et revenus de toute nature des immeubles les contrats de travail, qu’ils ont passés pour la réalisation remis en dotation à l’établissement public, ainsi que tout des missions prévues à l’article 2, y compris les marchés produit, dont celui des coupes de bois, tiré du domaine publics en cours d’exécution. forestier de l’État sont recouvrés par l’établissement public Lorsque ces contrats sont relatifs à la gestion des du domaine national de Chambord. immeubles et des biens mobiliers mentionnés aux articles 26 et 27, la substitution intervient à la date de leur attribu- Article 25 tion à titre de dotation pour les immeubles mentionnés à Les dépenses de l’établissement comprennent : l’article 26 et dans les conditions fixées par des conventions • 1° Les frais de personnel ; pour les biens mobiliers mentionnés à l’article 27. • 2° Les frais de fonctionnement, d’entretien et d’équi- Toutefois, l’État conserve, jusqu’à leur achèvement, la pement ; maîtrise d’ouvrage des opérations ou parties d’opérations • 3° Les dépenses d’acquisition des biens mobiliers et dont la liste est fixée par des arrêtés des ministres chargés de immobiliers, y compris celles d’œuvres et objets d’art acquis l’agriculture, de la culture, de l’équipement et des finances, pour le compte de l’État ; chacun pour ce qui le concerne. • 4° Les impôts et contributions de toute nature ; • 5° D’une façon générale, toutes les dépenses nécessaires Article 29 à l’accomplissement de ses missions. Les biens culturels et les collections mentionnés aux articles 2 et 4 font partie du domaine public de l’État. Chapitre IV : Dispositions diverses et transitoires. Article 30 Article 26 La mise à disposition qui intervient en application du Les immeubles appartenant à l’État et nécessaires à premier alinéa du IV de l’article 230 de la loi du 23 février l’exercice des missions prévues au présent décret sont attri- 2005 susvisée est prononcée, selon le rattachement des bués à titre de dotation à l’établissement public par arrêté agents, par arrêté du ministre ou par décision de l’organe conjoint du ministre chargé du domaine et du ministre exécutif de l’établissement public dont ils relèvent. intéressé. L’arrêté fixe la liste des immeubles et les condi- Une convention signée entre le domaine national de tions de l’attribution à titre de dotation. L’établissement Chambord et chacune des administrations et établissements assure la gestion desdits immeubles. Il supporte également publics d’origine prévoit les conditions de cette mise à le coût des travaux d’aménagement, de restauration, de disposition, notamment les modalités de remboursement 66 www.chambord.org ANNEXES

par le domaine national de Chambord des rémunérations responsables, chacun en ce qui le concerne, de l’application perçues par les agents et des charges sociales. du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la Les agents ainsi mis à disposition sont soumis aux République française. règles particulières applicables aux fonctionnaires mis à disposition, définies au chapitre IV du titre Ier du décret du 16 septembre 1985 susvisé. Par le Président de la République : Jacques Chirac Article 31 L’élection des représentants du personnel au conseil Le Premier ministre, d’administration a lieu dans les six mois qui suivent l’entrée Dominique de Villepin en vigueur du présent décret. Dans ce délai, tant qu’il n’a pas été procédé à l’élection desdits représentants, le conseil Le ministre de la culture d’administration peut valablement siéger en présence des et de la communication, seuls autres membres. Renaud Donnedieu de Vabres

Article 32 Le ministre de l’économie, Modifié par Décret n°2012-1247 du 7 novembre 2012 - art. 49 des finances et de l’industrie, Par dérogation à l’article 20, le premier budget de Thierry Breton l’établissement est établi et s’exécute pour la période res- tant à courir de l’année civile en cours. Il est arrêté, sur Le ministre de l’agriculture et de la pêche, proposition du directeur général, commissaire du domaine Dominique Bussereau national de Chambord, par décision conjointe des ministres chargés de la culture, de l’agriculture, de l’environnement La ministre de l’écologie et du budget. et du développement durable, Nelly Olin Article 33 Jusqu’à la nomination du directeur général, commis- saire du domaine national de Chambord, le commissaire à l’aménagement du domaine de Chambord en fonction à la date de publication du présent décret assure la direction de l’établissement.

Article 34 Le décret n° 70-1145 du 8 décembre 1970 instituant un commissaire à l’aménagement du domaine de Cham- bord est abrogé.

Article 35 Modifié par Décret n°2010-1035 du er1 septembre 2010 - art. 9 (V) Les dispositions du présent décret peuvent être modi- fiées par décret en Conseil d’État, à l’exception des dis- positions des articles 12 et 13 relatives aux conditions de nomination et du président et du directeur général, commissaire du domaine national de Chambord.

Article 36 Le Premier ministre, le ministre de l’économie, des finances et de l’industrie, le ministre de l’agriculture et de la pêche, le ministre de la culture et de la communication et la ministre de l’écologie et du développement durable sont 67 PROJET D‘ÉTABLISSEMENT 2015-2020

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Édition : Domaine national de Chambord, château de Chambord - 2014 Direction de la publication : Jean d’Haussonville, directeur général du domaine national de Chambord Coordination du projet : Cécilie de Saint Venant, Responsable de la communication

Photo de couverture : Guillaume Perrin © Domaine national de Chambord

Crédits photos : Léonard de Serres, Ludovic Letot, Sophie Lloyd, Christian Gambier, Guillaume Perrin, Jean-Michel Turpin et DNC

Conception et réalisation : Efil - www.efil.fr

Impression : Fabrikant (Le Mans) 71 Domaine national de Chambord Établissement public à caractère industriel et commercial Château de Chambord 41250 Chambord Tél. : 02 54 50 40 00 Fax : 02 54 20 34 69 [email protected] www.chambord.org

ministère de la Culture et de la Communication ministère de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l’Aménagement du territoire