Ghetto De Lwów
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Ghetto de Lwów 1, a Le ghetto de Lwów (en allemand : Ghetto Lemberg ; en polonais : getto we Lwowie ; en russe : Львовское гетто ; b en ukrainien : Львівське гетто) — ou ghetto de Lwow ou c ghetto de Lvov — était un ghetto organisé dans l'Europe occupée par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale d dans la ville jusqu'alors polonaise de Lwów . Le ghetto de Lwów a été un des plus importants ghettos juifs créés par les nazis en Pologne occupée, après ceux de Varsovie et Łódź. La ville de Lwów abrite environ 110 000 habitants juifs en 1939. Mais au moment de l'arrivée des nazis en juin 1941, 1, 2 ce nombre est passé à plus de 220 000 : en effet, de nombreux Juifs, qui craignaient pour leur vie, ont à partir de fin 1939 quitté la Pologne occupée par les nazis en direction de la Pologne orientale occupée par les Soviétiques. Cette zone leur procure, à cette époque, un sentiment relatif de sécurité, notamment à Lwów. Ghettos dans la Pologne occupée (repérés par des étoiles rouges/or). Lwów est au sud-est du territoire, à Peu après leur arrivée en juin 1941 à la suite du proximité (au sud) de l'endroit où, au cours de l'année déclenchement de l'opération Barbarossa, les Allemands 1942, va fonctionner le camp d'extermination de Bełżec. e mettent en place le ghetto ; ils le détruisent moins de deux ans plus tard en juin 1943, la plupart de ses habitants ayant 3, 4, 5 déjà été exterminés sur place ou dans les camps de Bełżec et Janowska . Monument aux victimes de l’holocauste à Lwów (désormais « Lviv »). Sommaire La communauté juive de Lwów Occupation soviétique au début de la Seconde Guerre mondiale Les massacres et pogroms Massacres du 25 juin 1941 Premiers pogroms Journées de Petlioura ou second pogrom Massacre du stade municipal de Lwów Le ghetto Le déménagement imposé vers le quartier Zamarstynów Création d'une police juive Premières déportations en camp d'extermination La "Grande action" de déportation La fin du ghetto Sauvetage de Juifs Littérature Notes et références Notes Références Voir aussi Sources et bibliographie Articles connexes Liens externes La communauté juive de Lwów e e 6 e Il semble que des Juifs se soient établis dans la région dès le X et à Lwów même, dès le XIII siècle . Dès le XIV siècle, deux e communautés existent à Lwów, l'une dans les murs de la ville, l'autre hors les murs, chacune avec ses synagogues. Au XVI siècle, la population juive atteint le millier de personnes. Les plus prospères étaient des commerçants internationaux, certains étaient 6 artisans tanneurs ou bouchers ou orfèvres et les plus pauvres colporteurs . En 1571 est érigée une synagogue de style gothique, la 6 7 synagogue de la Rose d'or (en), ruinée durant la Seconde Guerre mondiale et finalement détruite par les Ukrainiens en 2011 . Après le partage de la Pologne, Lwów est intégrée à l'Autriche et devient Lemberg. En 1820, 265 des 290 boutiques de Lemberg 6 sont tenues par des Juifs et, en 1826, la ville compte 19 000 habitants juifs . La Haskalah est influente parmi les juifs de Lemberg et en 1844, une synagogue réformée est fondée tandis que se répand aussi le e hassidisme. À la fin du XIX siècle, le sionisme est aussi influent. La communauté juive compte alors des médecins et des avocats mais les plus nombreux restent les commerçants et les artisans. En 1910, la population juive s'élève à 57 000 personnes et la 6 littérature, aussi bien en hébreu qu'en yiddish y fleurit . Durant la Première Guerre mondiale, Autrichiens, Russes, Polonais et Ukrainiens s'affrontent pour la possession de la ville. Des pogroms y éclatent en 1917 et 1918, faisant cent morts parmi les Juifs et plusieurs centaines de blessés. La ville redevient polonaise après la guerre et la communauté juive s'y développe malgré l'antisémitisme. Elle atteint en 1939 un tiers de la 6 population totale de la ville et 50 synagogues y sont recensées . À la veille de la Seconde Guerre mondiale, en 1939 la ville de Lwów se situait en troisième place en Pologne, après Varsovie et Łódź, en ce qui concerne le nombre d'habitants juifs : soit 99 600 sur un total de 310 000 en 1931 (32 %) selon des critères confessionnels ou 75 300 (24 %) selon des critères de langue maternelle yiddish ou hébreu, comme indiqué dans le recensement 8 officiel polonais de 1931 . Les Juifs assimilés, ceux qui se considéraient eux-mêmes comme étant des Polonais de confession juive représentent la différence entre les deux chiffres. En 1939, ces chiffres s'accrurent de plusieurs milliers. Les Juifs s'étaient investis considérablement dans l'industrie textile de la ville et avaient réussi à installer un centre culturel et éducatif développant un grand nombre d'activités religieuses et politiques, organisant des mouvements de jeunes aussi bien pour les juifs orthodoxes, les Juifs de l'hassidisme, que les sionistes, les bundistes, et les communistes. Les Juifs assimilés constituaient une part importante de l'intelligentsia polonaise juive et des élites universitaires. Des intellectuels comme Marian Auerbach, Maurycy Allerhand et beaucoup d'autres ont grandement contribué à faire de Lwów un centre culturel de premier plan. Occupation soviétique au début de la Seconde Guerre mondiale Trois semaines après le début de la guerre en 1939 et l'invasion de la Pologne par les Allemands, le 1er septembre 1939, la ville, en même temps que la partie orientale de la Pologne, la Galicie, fut annexée par l'URSS au terme des clauses secrètes du Pacte germano-soviétique signé par Molotov et Ribbentrop. Sous les Soviétiques, la population de Lwów s'accrut d'environ 200 000 à 220 000 personnes, principalement juives, en absorbant un flot de réfugiés fuyant la partie orientale de la Pologne vers 9 l'Est (Stefan Szende donne le chiffre de 180 000 Juifs) . Sous l'occupation soviétique (de septembre 1939 à juin 1941), quelques Juifs de Lwów firent l'objet de mesures de répression comme les autres habitants. Ils furent parfois déportés en URSS profonde mais, du coup, sont presque les seuls à avoir survécu à la Shoah. Les massacres et pogroms La constitution du ghetto a été précédée de différents évènements tragiques en juin et juillet 1941. Une grande confusion existe à propos de ceux-ci, des responsabilités respectives de chaque protagoniste : soviétiques, allemands, polonais, ukrainiens, juifs. En résumé, on peut citer : le massacre de prisonniers dans les prisons avant le départ des Soviétiques ; un premier pogrom au début du mois de juillet 1941 ; un second massacre en fin juillet 1941 ; Victimes du NKVD à Lwów, un massacre au stade municipal organisé par l'armée allemande. juin 1941. Les controverses concernent : les dates, le nombre de victimes, la qualité des victimes, la nationalité de celles-ci, le nom des groupes de responsables. Ces difficultés sont amplifiées par l'agenda politique des parties respectives. Massacres du 25 juin 1941 10 Le 25 juin 1941, les membres de l'OUN (B), armés de gourdins et de barres de fer commencent les pogroms contre les Juifs à 11 Lwów en représailles contre les meurtres de prisonniers commis par le NKVD qui suivant des témoignages récoltés par les Allemands, la majorité des prisonniers étaient des membres de l'OUN. Mais il y avait parmi eux également des Polonais et des 12 Juifs . Naturellement, les Ukrainiens accusèrent la population juive locale d'avoir soutenu le régime d'occupation soviétique en 12 général et surtout d'avoir aidé le NKVD dans son offensive meurtrière contre les nationalistes ukrainiens . Premiers pogroms 13 13 En représailles , des pogroms sont organisés du 30 juin jusqu'au 25 juillet, sans discontinuer durant quatre semaines, 4000 14 personnes seront tuées . Le 30 juin, Le bataillon Nachtigall rassemble un demi millier de Juifs, qu'ils ont arrêtés dans les rues 15 16 lors de barrages de contrôle ou à leur domicile . Des civils portant un brassard seront organisés ultérieurement, le 1er août, en 15, 16 un corps de police auxiliaire, l'UP. Les personnes arrêtées sont réquisitionnées pour porter les cadavres hors des cellules . Une fois le travail accompli, elles subissent le supplice de la course des piques. Sur ordre d'un officier, elles sont battues à mort 16 entre deux rangs de baïonnettes ukrainiennes . 17 Le même jour, un millier de Juifs est livré aux injures et aux coups d'une foule qui couvre de fleurs les soldats allemands en 18 19 acclamant Hitler et Bandera . La participation de la population et l'enthousiasme des participants sont surveillés , ce qui traduit une politique calculée de terreur. L'autorité abolit les ultimes freins de la conscience individuelle que sont les règles morales en manipulant et confondant victimes et bourreaux. La foule est invitée impérieusement à une manifestation festive qui culmine par un massacre. Journées de Petlioura ou second pogrom 2, 20, 21 Fin juillet 1941, 2 000 Juifs furent tués dans un pogrom . Ce second 22, 23 pogrom, dénommé « journées de Petlioura » , du nom de Simon Petlioura, indépendantiste ukrainien assassiné à Paris en 1926, fut organisé par les nazis, mais mis en œuvre par les Ukrainiens, comme prologue à l'extermination totale de la population juive de Lwów. Dans les environs de la ville entre 5 000 et 2 24 7 000 Juifs furent battus et plus de 2 000 tués lors de ce massacre . Massacre du stade municipal de Lwów Le cimetière juif a été un des deux centres de massacre. De plus, à la même époque, quelque 3 000 personnes, en majorité juives furent 24 exécutées dans le stade municipal par l'armée allemande .