Le Bourg De Saramon
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Direction Générale des Patrimoines Inventaire thématique du patrimoine bâti : Les transformations des agglomérations en Gascogne gersoise à la fin du Moyen-Âge LE BOURG DE SARAMON Place, vue d’ensemble depuis l’ouest Étude réalisée dans le cadre d’une allocation formation recherche octroyée en 2011 par la Direction Générale des Patrimoines du Ministère de la Culture et de la Communication, et en partenariat avec le Service Connaissance du Patrimoine de la Région Midi-Pyrénées Anaïs Comet, Février 2012 SOMMAIRE Introduction 1. Historique a. Fondation du monastère et du bourg de Saramon b. Saramon à la fin du Moyen Âge et au début de l’époque moderne c. Saramon d’après le compoix de 1641 d. Quelques informations sur les fortifications de Saramon au XVIII e siècle 2. Inventaire du patrimoine bâti a. L’église Saints-Pierre-et-Paul b. La tour Saint-Victor c. Les maisons de la limite XV e-XVI e siècles 3. Dynamiques morphologiques a. Une agglomération juxtaposée à l’abbaye b. Un agrandissement de l’agglomération vers le nord c. Un agrandissement de l’agglomération vers l’est d. Les abords de l’agglomération Bibliographie et sources Annexes : - 29-12-PL-01 : Le bourg de Saramon en 1825. - 29-12-PL-02 : Le bourg de Saramon en 2010. - 29-12-PL-03 : Le bourg de Saramon en 1825, détail de « la ville ». - 29-12-PL-04 : Le bourg de Saramon en 2010, détail de « la ville ». - 29-12-PL-05 : Le bourg de Saramon d’après le compoix de 1641. - 29-12-PL-06 : Les maisons à couverts de Saramon, datation du bâti visible en 2011. - 29-12-PL-07 : Les maisons à couverts de Saramon, matériaux des poteaux et piliers. - 29-12-PL-08 : Les maisons à couverts de Saramon, matériaux des façades. - 29-12-PL-09 : L’évolution du bourg de Saramon au cours du Moyen Âge. Inventaire du patrimoine bâti de Saramon – étude thématique – Anaïs Comet, Février 2012 – IA32100021 2 Le bourg de Saramon est situé au cœur du canton éponyme, à une trentaine de kilomètres au sud-est d’Auch. Il est implanté sur un replat de la rive gauche de la Gimone à 190 m d’altitude. Il s’agit d’une étape importante sur la route de fond de vallée qui relie Simorre, au sud, à Gimont, au nord. Le paysage environnant est vallonné et irrigué par de nombreux ruisseaux. Le sol est principalement composé de calcaire que l’on retrouve logiquement comme principal matériau de construction. Si l’habitat est fortement dispersé dans les environs de Saramon, le bourg reste néanmoins un pôle d’habitat groupé important 1. 1. HISTORIQUE Le territoire de la future abbaye de Saramon apparaît pour la première fois dans la documentation écrite en 817, lors de sa donation par Louis le Pieux à l’abbaye de Sorèze. Cette donation concernait alors sept villae , cinq églises, un moulin, des bâtiments et des esclaves 2. a. Fondation du monastère et du bourg de Saramon L’établissement monastique de Saramon est mentionné pour la première fois en 904 sous les termes de Cella Medulphi 3. Il n’est cependant pas possible de savoir à partir de quelle date cette abbaye a pu susciter un regroupement d’habitat. Si l’on se réfère aux Chroniques… de Dom Brugèles 4, le bourg de Saramon aurait été construit sous l’abbatiat d’Arnaud, peu avant 1140. Il se serait développé dans un premier temps auprès du monastère, au nord de celui-ci. En 1145, le bourg aurait été saccagé par le baron de Marestaing alors en révolte contre le comte d’Astarac. Il aurait alors échappé à l’incendie grâce à l’intervention de l’abbé. L’abbé de Saramon était seigneur en toute justice de Saramon. Sa seigneurie s’étendait aux paroisses de Mongauzy, Tirent, Saint-Martin-Gimois et Aurimont. À la fin du XIII e siècle, le comte d’Astarac, Bernard IV, prétendit posséder la haute justice sur Saramon, il fut débouté au profit de l’abbé. b. Saramon à la fin du Moyen Âge et au début de l’époque moderne Au cours du XIV e siècle, des coutumes furent octroyées par l’abbé aux habitants de Saramon. Le texte de ces coutumes est malheureusement inconnu. Certains articles ont été copiés au XVIII e siècle avec les pièces d’un procès par Louis Daignan du Sendat 5. Les coutumes furent renouvelées en 1344 sous l’abbatiat de Mansip de Moulas, puis en 1380 sous celui de Pierre I er de Mendouce et à nouveau en 1487 par Guillaume III de Colonges. Dans ces dernières, Saramon est mentionné comme « dicto castro Cellae Medulphi 6. » En raison de l’absence d’archive médiévale conservée, il est très difficile de retracer l’histoire de Saramon à cette période. Dom Brugèles explique que « Quelques siècles après [sa fondation] elle fut agrandie sur le local que l’abbé et chapitre de Saramon donnèrent à l’orient du 1 Voir annexes 29-12-PL-01 : Le bourg de Saramon en 1825 ; 29-12-PL-02 : Le bourg de Saramon en 2010 ; 29-12-PL- 03 : Le bourg de Saramon en 1825, détail de « la ville » ; 29-12-PL-04 : Le bourg de Saramon en 2010, détail de « la ville ». 2 POUSTHOMIS-DALLE Nelly, À l'ombre du moustier, morphogenèse des bourgs monastiques en Midi Toulousain , Habilitation à diriger des recherches préparée sous la direction de Michèle Pradalier-Schlumberger et Benoît Cursente, UTM, 4 vol., 2002, p.49. 3 Ibidem , p.50. 4 BRUGELES, dom Louis-Clément de, Chroniques ecclésiastiques du diocèse d'Auch suivies de celles des comtes du même diocèse , Jean-François Robert, Toulouse, 1746, p. 274-289 et p. 394-395. 5 BM Auch, ms. 71, p.881-899. Cité par CARLOS, Cécile, Inventaire des chartes de coutumes et franchises de la Gascogne gersoise, XI-XVIII e siècle , mémoire de maîtrise sous la direction de Mireille Mousnier, UTM, 2002, p.150. 6 D’après GUINAUDEAU, Nicolas, Fortifications seigneuriales et résidences aristocratiques gasconnes dans l'ancien comté d'Astarac entre le X e et le XVI e siècle , Thèse de doctorat sous la direction de Philippe Araguas, Université de Bordeaux III, 2012, volume III-4 corpus, site n°249. Inventaire du patrimoine bâti de Saramon – étude thématique – Anaïs Comet, Février 2012 – IA32100021 3 monastère 7. » Il y aurait donc eu, à la fin du Moyen Âge, un agrandissement du bourg à l’est de l’église. D’après un arrêt du Parlement, datant de la même période, les tours et fossés de Saramon sont jugés appartenir à la communauté et non à l’abbaye 8. Les Chroniques… apportent aussi des informations sur certains bâtiments en particulier. On apprend ainsi que l’abbé Mancip aurait fait rebâtir le cloître vers 1315 9. Roger de Labarthe aurait fait bâtir un moulin en 1545. L’hôpital et sa chapelle auraient quant à eux été bâtis en 1611. Cette information est confirmée par une copie des minutes du notaire Bertrand Poget de l’année 1611 réalisée en 1888 et conservée dans le Dossier archéologique des Archives départementales du Gers 10 . Un peu plus tard, en 1626-1627, le bourg de Saramon est mentionné parmi les places fortes de la Gascogne 11 . Il est précisé dans ce document que la « petite ville » est « enceinte de murailles. » c. Saramon d’après le compoix de 1641 12 L’étude du compoix de 1641 permet de dresser un tableau assez fidèle du bourg de Saramon à cette date 13 . Il y avait alors environ 110 maisons intra muros réparties de la manière suivante : trente- huit maisons à la Grande rue, vingt maisons et deux bas de maisons à la rue Neuve, huit maisons à la Place, six maisons au Cap de la ville, huit maisons au « honts de la ville , » trente-cinq maisons, cinq bas de maisons et un haut de maison au Castet ou « dans le château. » La Grande rue est encore aujourd’hui la rue principale de Saramon, elle traverse le bourg d’ouest en est. La rue Neuve est située au nord de la Grande rue, elle est parallèle à cette dernière. La Place est au centre du bourg, au nord de l’ancienne abbaye. Le Cap de la ville peut être identifié comme le quartier situé au nord-ouest, autour de la Grande rue et de la rue Neuve. Le honts de la ville , ou fond de la ville, peut être localisé aux abords nord de la Place. Le quartier du Castet est l’ensemble quadrangulaire situé à l’est de l’ancienne abbaye. À cette date, plusieurs jardins et parcs sont mentionnés à l’intérieur de l’enceinte du bourg, principalement aux abords de la Grande rue, au Cap de la ville. L’hôpital et son église cités précédemment sont aussi mentionnés en confronts dans ce quartier. Grâce aux confronts, il est possible de définir l’emplacement des fossés. Les maisons situées le long de la Grande rue, au sud de celle-ci, confrontent les fossés du côté du midi. Les maisons situées le long de la rue Neuve, au nord de celle-ci, confrontent les fossés du côté de la bise. Dans la partie nord-ouest de l’agglomération, les fossés passaient donc au nord de la rue Neuve et au sud de la Grande rue. Même si cela n’est pas explicite dans le compoix, la topographie du site indique que ces fossés devaient se rejoindre à l’ouest à l’emplacement de l’actuel boulevard. Il est intéressant de noter que les maisons confrontent directement le fossé et non pas d’éventuelles murailles.