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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITE DE TOLIARA

FACULTE DES LETTRES ET DES SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES

DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE

MAINTIRANO ET SES ENVIRONS

MEMOIRE DE MAITRISE

présenté par RAZAFINDRATSARA Elysée

Sous la direction de Monsieur REJELA Michel Norbert

Maître de Conférences à l’Université de Toliara

09 Avril 2011

Année Universitaire : 2009-2010 INTRODUCTION

La région (composée des districts de , , , , ) faisait partie intégrante de l’ex-province de Mahajanga. Cette région se trouve au centre Ouest de , au centre de la longitude 44° Ouest et 44°30 Est. Elle est située à l’extrême Sud de cette province du Nord-Ouest de Madagascar. Elle constitue une zone tampon entre les deux ex-provinces de Mahajanga et de Toliara. Maintirano est la capitale de cette région. Elle s’étend sur 150 km2.

Le district de Maintirano est limité :

- au Nord, par la commune rurale d’Andrea, - au Sud, par la commune rurale de , - à l’Est, par la commune rurale de Belitsaky, - à l’Ouest, par le Canal de Mozambique.

Maintirano est soumis à deux saisons climatiques très contrastés : une saison chaude et humide de 5 mois et une saison fraîche et sèche de 7 mois. Le district de Maintirano bénéficie d’une pluviométrie annuelle de 1 200 à 1 500 mm. Les précipitations se concentrent surtout pendant la saison des pluies. Beaucoup de brouillards matinaux et des rosées complètent les précipitations sous forme de pluies, le plus souvent orageuses ou d’averses violentes. La quantité pluviométrique annuelle est variable. Le vent dominant est le vent du Sud-Est.

La température moyenne annuelle est supérieure à 24°C. En outre, il existe aussi des sous-zones subhumides :

▪ La zone subhumide mésothermique où la température tourne autour de 25°C.

▪ La zone subhumide mégathermique avec des températures plus élevées est de l’ordre de 26-27°C.

1 Pour la topographie et la géomorphologie, Maintirano a un relief en bandes parallèles à la direction NW-SE des accidents tectoniques appelées « direction ». Il y a quatre grandes parties :

▪ Le plateau basaltique de Melaky vers l’intérieur avec une altitude comprise entre 200 et 300 mètres ;

▪ Les mangroves ;

▪ Les bourrelets dunaires ;

▪ Le « tany sirasira » ou les tannes.

Pour l’érosion, on constate un risque fort d’érosion selon la carte des risques d’érosion pluviale.

La région de Melaky a différents sols : sols ferrugineux, sols d’érosion squelettiques, sols minéraux bruts, sols d’apports dans les plaines alluviales, des sols ferralitiques, des sols salés fluvio-littoraux. Maintirano a aussi de plateau qui est appelé « Plateau de Bemaraha ». Ce plateau est un massif karstique : c’est un retirement de la mer il y a cinq millions d’années. Pour la biodiversité, on remarque l’existence des forêts denses caducifoliées essentiellement tropophiles.

La végétation est constituée d’arbres à feuilles caduques et de savane auréolée. Nous pouvons citer comme exemple la forêt dense de Tsimembo. Les feux de brousse et la coupe abusive des arbres contribuent à la dégradation accélérée de cette forêt. Le problème est lié directement aux activités d’origine anthropique. Ce qui provoque la régression des lisières forestières, entrainant ainsi le phénomène de savanisation.

Le district de Maintirano, voire la région de Melaky est une zone d’accueil des migrants dans la mesure où les 18 « foko » ou groupes ethniques de Madagascar y sont représentées. La région de Melaky dispose d’un atout majeur grâce à son somptueux parc national dénommé les « Tsingy de Bemaraha » qui attirent des touristes de tous genres. Il y a aussi l’existence d’étendue forestière qui provoque l’humidité de quelques régions et la

2 présence de l’eau pendant toute l’année. Ce dernier entraîne une abondance des superficies cultivée. En outre, le type de sol de cette région favorise les différents types de cultures. Il y a aussi et surtout l’étendue de terre qui est destinée au pâturage. Enfin, l’existence des rivières et de la mer favorise l’abondance des poissons de toutes sortes.

Maintirano est une ville cosmopolite tant elle connaît un mélange d’un grand nombre de groupes ethniques. Le melting pot n’est pas entièrement terminé d’autant que chaque groupe ethnique s’attache fortement à ses us et coutumes, donc à ses traditions et à son mode de vie. La diversité culturelle pourrait être l’un des facteurs de développement de ce district.

Au niveau social, on trouve à Maintirano l’école publique et l’école privée. Le problème est le sureffectif et l’insuffisance des enseignants. Le taux de réussite varie avec ce problème.

Pour la santé publique, on a de centres hospitaliers mais en général les hôpitaux se concentrent à Maintirano ville.

Il y a un enclavement sanitaire qui est provoqué par la dégradation et l’absence d’entretien local.

Sur le plan économique, tout d’abord pour l’agriculture, on constate une culture sous pluie en général. La production varie avec la superficie cultivée, le rendement aussi. La culture est destinée à l’autoconsommation.

Pour l’élevage ; l’élevage de bovidés prédominent. Il y a deux type de pêche à Maintirano : pêche traditionnelle et pêche industrielle. Cette dernière donne des avantages sociaux car il y a un recrutement des gens de la société ; son produit est vendu sur le marché local et hors de district de Maintirano.

Sur le plan commercial : le commerce de bœuf et du riz prédomine et a des racines dans plusieurs communes rurales de la région Melaky tout entière. Maintirano a de grands problèmes au niveau de l’infrastructure et au niveau de la végétation. Elle est isolée du restant du pays dû à l’inexistence des axes de pénétration praticable dans toute l’année.

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Voilà comme aperçu général de la région Melaky en parlant du district de MAINTIRANO. Nous allons étudier géographiquement Maintirano et ses environs.

Pour mieux comprendre cela, nous allons voir :

- La présentation générale de la région Melaky,

- Les activités socio-économique,

- La commercialisation et les problèmes,

- Les solutions adoptées.

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Première partie PRESENTATION GENERALE DU DISTRICT DE MAINTIRANO

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Chapitre I : APERCU HISTORIQUE ET GEOGRAPHIQUE

1.1.- Cadre historique et géographique

Le nom Melaky vient des plantes appelées SATRANA dans d’autres régions, mais à Maintirano, c’est Melaky. Il est presque couvert de cette plante toute la majeure partie de la région et d’où l’appellation région Melaky.

Cette région Melaky, auparavant, surtout pendant la première république, fait partie de l’ex-province de Tuléar. Actuellement elle est rattachée à l’ex- province de Mahajanga. La raison c’est que cette région est une région limitrophe entre l’ex- province de Tuléar et l’ex- province de Mahajanga.

1.1.1.- Situation géographique

Melaky, ayant comme capitale régionale la ville de Maintirano, est située à l’extrême Sud de l’ex-province autonome de Mahajanga. Elle a une superficie de 150 km2. Comme ce qu’on à déjà vu dans l’introduction, au Nord de la région de Maintirano se situe la commune d’Andrea à une distance de 25 km. Au Sud, la commune rurale de Mafaijijo, 7 km et à l’Est, la commune rurale de Belitsaky, à 60 km, enfin à l’Ouest le canal de Mozambique. Maintirano est une ville côtière.

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1- Localisation de Maintirano dans la Region Melaky Carte 01 : - Le district de Maintirano dans la Région Melaky

7 Carte 02 : - Le réseau routier dans la Région Melaky

S# Berevo-Ranobe

Andabotoka S# S# Antsaidoha-Bebao

Tambohorano S#

Marohazo S#

Andrea S#

Belitsaka S# N

Maintirano S# Antsakoalamoty S# Betanantanana S# S#

Antsondrodava S# Légende

#S Chef lieu de Commune

Piste

Route autre

0 9 18 Kilomètres rip rn

Limite District

8 III- Cadre physique

1.2.- Le climat

Le district de Maintirano a un climat tropical à deux saisons : l’hiver et l’été. Pendant la saison chaude et pluvieuse ou été, il se produit des inondations consécutives aux pluies diluviennes souvent catastrophiques. Le mois pluvieux est en octobre et se termine en janvier. La saison pluvieuse dure 4 mois. Dans le district de Maintirano, la saison fraîche ou hiver n’est pas rigoureux ; elle est douce d’une manière générale. Elle dure approximativement 8 mois. Les mois d’Août et Septembre sont marqués par une intersaison ou saison intermédiaire.

La région de Melaky fait partie du grand domaine climatique du versant sous le vent de Madagascar, c’est-à-dire une zone qui ne reçoit pas l’influence du vent dominant « Alizé » ; elle est une zone sous le vent, donc soumise à l’effet de foehn.

Le vent du Sud-Est est caractérisé par l’apport de masses d’air sec et froid ne favorisant pas la formation de pluies.

La région Melaky est soumise au régime cinématique caractérisé par la prédominance de deux grands vents qui déterminent, en quelque sorte, le climat régional. Le vent du Nord-Ouest ou « mousson » souffle pour une durée de six mois (d’octobre à mars avec une vitesse de 7 km/h). Ce vent du Nord-Ouest est caractérisé par des masses d’air chaud et humide donnant naissance à beaucoup de pluies.

1.2.1.- Les températures

La température moyenne annuelle est supérieure à 24°C. La moyenne des minima oscille entre 20 et 21°C tandis que la moyenne des maxima se situe entre 30 et 32°C. L’amplitude thermique reste faible (en dessous de 5°C). Selon les conditions thermiques globales, cette zone climatique doit être différenciée par une zone subhumide qui est caractérisée par une température moyenne interannuelle plus modérée oscillant autour de 25°C. La zone subhumide est marquée par des températures élevées dont la moyenne annuelle se situe entre 25°C et 27°C. Elle s’étend le long de la plaine côtière, une zone

9 climatique semi-aride de basse altitude. Elle correspond aux plaines côtières de la partie australe de Maintirano.

1.3.1.- Les précipitations

Les données pluviométriques sont des données sur les précipitations disponibles sur une trentaine d’années (1940-1970) pour l’ensemble de la région Melaky. Les informations sur les précipitations récentes ne sont pas disponibles.

Les précipitations sont essentiellement sous forme de pluies qui, en moyenne un chiffre supérieur à 1200 mm. Ces précipitations sont irrégulières quant à leur répartition temporelle et spatiale annuelle. En effet, plus de 90% des pluies tombent pendant 5 à 6 mois de l’année et ce, de Novembre à Avril. La variation quantitative de la pluviométrie annuelle dans cette région a permis de distinguer deux subdivisions à l’échelle régionale :

- une sous-région enregistrant une pluviométrie comprise entre 1 200 et 1 500 mm ; - une sous-région enregistrant une pluviométrie supérieure à 1 500 mm.

1.4.- Topographie et géomorphologie

Les reliefs de la région Melaky s’organisent en bandes parallèles orientées conformément à la direction générale NW-SE des accidents tectoniques appelés « direction Bongolava ». La constitution géologique de la région est largement dominée par les terrains sédimentaires d’origine continentale et marine. Mais des affleurements cristallins du précambrien constituent le soubassement lithologique d’une bonne partie de la région à l’Ouest. Du point de vue topographique, la région peut être différenciée en quatre grandes parties mais la seule qui nous intéresse est tout simplement Maintirano.

La partie centrale est constituée essentiellement par le plateau basaltique de Melaky de niveau général compris entre 200 et 300 m. Il s’agit d’un bas plateau de la surface fini- tertiaire appelée plaine côtière située en-dessous de 100 mètres.

Il est constitué d’importantes séries continentales argilo- sableuses, altérés en surface sous l’action de ruissellement des eaux courants et du vent, appelés aussi « carapace

10 sableuse » ou sable roux pour ces géologues ; ces sont des dépôts corrélatifs de la surface fini-

CarteCarte d 02e s: - Cartecou topographiquerbes d ede lan régionivea Melakyux

50

0 5 0 0 1 5 1 0 00 0 5 100 5 0

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0 1 0 1 0 0 S# 0 0 2 Berevo-Ranobe 00 0 0 1 3 0 0 0 0 1 0 2 0

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1 0 0 0 0

2 S# Antsaidoha-Bebao100 0 0 0 0 0 S# 00 100 4 0 5 1 1 0 1 0 0 0 4 0 0 0 1 0 0 4 0 200 0 0 0 1 2 2 0 1 00 0 1 0 0 0 0 3 0 100

3 2 0 4 3 0 0 0 00 20 1 0 0 0 0 0 2 0 3 0 2 0 0 0 0 0 1 0 0 0 00 3 1 0 0 0 3 2 S# 0 2 1 0 00 0 1 5 1 0 0 0 0 2 5 0 0 0 0 1 1 00 50 3 00 1 1 0 0 1 0 0 0 0

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5 2 5 2 0 0

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5 0 0 Andrea 40 S# 0 5 50 30 3 0 2 00 0 0 5 Belitsaka0 0 S# 00 5 2 2

1 2 0 0 0 0 0 0 0 5 0

0 Maintirano 4 0 0 0 0 0 S# 1 0 20 2 3 3 0 0 00 00 1 0 0 Antsakoalamoty 2 0 S# 2 300 3 0 0 1 4 0 0 Betanantanana 0 0 S# 200 300 Ankisatra 500 S# 0 0 0 0 5 0 4 4 3 0 0 3 0 0

0 0 5

3 0 5 10 3 0 0

1 0 Antsondrodava 20 50 S# 0 5 0 5 0 0 0 5 1 10 Légende 0

0 5 0 S# 5 Chef lieu de Commune 5 0 9 18 Kilomètres 0 Courbe de niveau

tertiaire occupant d’immenses superficies dans l’Ouest et Sud-Ouest de Madagascar. C’est l’élément fondamental du paysage « ». Les surfaces sont fortement sous forme de

11 falaise. Les marécageuses ou des marées temporaires ou « Ranovory », il s’agit d’un littoral en subsidence caractérisé à la fois par une côte sableuse et des flèches, des cordons littorales et une côte vaseuse avec formation de vastes mangroves. Les unités morphologiques qui constituent le littoral sont les suivants :

▪ Les mangroves, des milieux fluvio-marins, sont périodiquement immergées dans les marées. Elles se développent notamment dans des sols hydromorphes ou peu humifères à gley et salé.

▪ Les cordons dunaires, correspondants à des accumulations de sables d’apports marins plus récents sont plus ou moins remaniés par les vents.

▪ Les tannes ou « Tany sirasira » sont caractérisées par l’absence de végétation due à leur trop forte salinité.

1.4.- La pédologie

Du point de vue pédologique, la région Melaky présente cinq groupes essentiels de sols dont les compositions sont nettement différentes dans l’espace :

- Sols ferrugineux ;

- Sols d’érosion squelettique et sols minéraux brutes ;

- Sols d’apport des plaines alluviales ;

- Sols ferralitiques ;

- Sols salés fluvio-littoraux.

12 1.5.- Les sols

La carte des sols de Madagascar donne une esquisse pédologique de la zone de Maintirano. Il y a une prédominance des sols ferrugineux tropicaux et non ou peu lessivés sur des matériaux originaux sableux ou sablo-argileux. Le plateau de Bemaraha est un massif karstique constitué de roches calcaires à l’époque jurassique. Il y avait deux cent millions d’années, la mer recouvrait cette région. Lentement, les coquillages se sont épilés puis se sont soudés.

Il a fallu plusieurs dizaines de millions d’années pour que les sédiments se disposent en couches successives. Par la suite, il y a eu un lent soulèvement des couches calcaires. La mer s’est donc retirée, il y a environ 5 millions d’années. L’érosion chimique provenant des eaux des pluies a attaqué les calcaires qui sont dissous de plus en plus. C’est ce qui explique l’origine du «Tsingy ».

Concernant la pédologie toujours, le climat régional plus sec favorise la formation et le développement des sols ferrugineux sableux ou argilo-sableux, localement humifère suivant la couverture végétale. Ce groupe de sol a naissance à des différents types géologiques et représente environ plus de 40% de la surface totale de la région. Les sols ferrugineux doivent être différenciés selon la nature lithologique de la roche mère qui détermine essentiellement ses propriétés chimiques et physiques. En général, ces sols sont chimiquement pauvres et sont sujets à l’érosion. Leurs réserves en éléments fertilisant sont faibles en moyenne. La richesse du sol de la région est également marquée par l’extension des sols d’érosion squelettique et des sols minéraux bruts impropres aux cultures. Le groupe de sols occupe plus de 30% de la superficie totale de la région de Melaky soit environ sur une étendue totale de 14000km 2. Les surfaces du sol d’érosion squelettique sont essentiellement laissés incultes et constituent des zones de pâturage extensif soumis aux passages fréquents des feux.

En ce qui concerne les bas fonds, les sols d’apport des plaines alluviales s’étendent environ sur une surface régionale. Comme leur fertilité est régulièrement entretenue par les apports des crues, les sols sont plus utilisés pour la production agricole dans la région.

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Carte 03 : - Les sols dans la Région Melaky

Berevo-Ranobe S#

Andabotoka S# # S Antsaidoha-Bebao

Tambohorano S#

Marohazo S#

Andrea S# Belitsaka N S# Maintirano S# Antsakoalamoty S#

S# Betanantanana S# Ankisatra

Antsondrodava S#

Légende

S# Chef lieu de Commune 0 8 16 Kilomètres Géologie

Complexe lithosols et ferrugineux tropicaux - Roches volcaniques

Complexe lithosols et rouges méditerranéens

Sols ferrugineux tropicaux

Sols ferrugineux tropicaux - roches sableuses

Sols hydromorphes (organiques et minéraux) Sols salés et mangrove

Vertisols

14 Dans les grandes vallées alluviales, les sols des levées alluviales et des terrasses inondables (baiboho) sont notamment favorables pour la riziculture. Mais les aménagements nécessaires à l’irrigation sont très coûteux. Dans les bas-fonds et dans les petites vallées, malgré leur richesse chimique générale, les limites à leur utilisation méritent d’être mentionnées. En effet, le manque d’alimentation en eau pendant la saison sèche, l’ensablement des terrains de cultures consécutives aux crues et la nature compacte des sols calcaires constituent un facteur limitant quant à l’exploitation rationnelle des rizières.

Les sols ferralitiques quant à eux sont plus développés dans la zone du socle cristallin où le climat est plus humide. Ils couvrent 2 800 km 2 et représentent environ 7% de la superficie totale de la région. Ces sols ferralitiques rajeunis ou fortement rajeunis, riches en minéraux altérables, présentent d’assez bonne propriétés physiques.

Ces sols, d’assez bonne qualité, sont très sensibles à l’érosion hydrique à cause des fortes pentes.

Les sols salés fluvio-littoraux regroupent les formations littorales : mangroves, sirasira (tannes), dunes, cordons littoraux, estimés environ 5% de la surface totale de la région. Ils s’étendent sur une superficie de 1 900 km2.

Contrairement aux sols dunaires, les sols des mangroves sont plus humifères et présentent une richesse chimique assez importante. Les mangroves et les « sirasira » tannes ont une importante potentielle agricole non négligeable à condition d’envisager leur dessalement.

En termes d’aménagement agricole, seuls 14% de la surface totale de la région présentent un potentiel agricole intéressant. Ce sont surtout les bas-fonds des plaines alluviales et les sols ferralitiques du socle cristallin. Mais l’utilisation durable des ces unités pédologiques nécessite incontestablement des mesures technologiques appropriées afin de limiter les dégradations : la maîtrise de l’eau et de l’érosion hydrique.

La région du Tsingy ou l’Antsingy représente l’une des plus belles parties de la grande crête qui longe la bordure Ouest du plateau central de Madagascar. A l’Ouest, on observe des sols ferrugineux.

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Dans la partie médiane sont des sols arénacés (à l’Est de la bande littorale) et des sols alluvionnaires le long des rivières et dans les estuaires.

La région des collines se situe entre l’Antsingy et la bande littorale ; elle présente souvent des griffes d’érosion ou « lavaka » lorsque les pentes sont trop fortes. Les feux dénudent chaque année les paysages incultes, laissant apparaître par endroits le substrat rocheux.

Les « tany » sont de larges plaines sédimentaires avec une forte dominance argileuse, généralement dépourvue de végétation. Elles sont plus ou moins bordées par les mangroves et constituent des sites aménageables l’extension des superficies exploitées en agriculture semi-intensive.

1.6.- L’hydrologie

Le réseau hydrographique du district de Maintirano, voire celui de la région de Melaky est très dense. A ce propos, il est primordial de citer les cours d’eau suivants qui drainent la région : la , le Namelà, l’Andalandaka, le Beboka et la Miharana. La Manambolo, par exemple, passe par , se divise en trois bras (le premier à droite passe à Aboalimena, le bras central passe par Bevoay et le dernier bras à gauche passe par puis Masoarivo avant de se jeter à la mer).

Dans la partie plus occidentale, le fond de la dépression, parfois sableuse et sillonnée de rivières à lit large et ensablé (comme la Manambolo) est occupé par de nombreux lacs (Soamalipo, Masama) ou de plaines marécageuses (Bemamba). Les lacs gardent l’eau en permanence. Les dépressions marécageuses peuvent être aménagées par le système de drainage afin d’augmenter la production rizicole. Les lacs permanents sont susceptibles d’être exploités en vue d’amélioration de la production dulcicole et, par la même occasion fournir à la population des protéines d’origine d’eau douce.

A noter toutefois que le réseau hydrologique de la région dont fait partie la zone est complexe. On y trouve des rivières prenant naissance aux flans des hauts plateaux et des

16 rivières qui divaguent dans les zones marécageuses littorales. La brutalité des crues est liée à la fois à la pente comme à la superficie des bassins-versants.

Carte 04 : - Le réseau hydrographique de la Région Melaky

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1.7. - L’érosion des sols

A l’échelle nationale, la région Melaky est soumise à de grands risques d’érosion. A ce propos, la carte des risques pluviaux basée sur les facteurs climatiques, pédologiques et de la végétation est très significative. Malgré l’importance des risques de dégradation des sols au niveau régional (de l’ordre de 7 à 10), le moindre intérêt économique de la région et la faible densité de population, la région Melaky n’est pas dénuée d’intérêt.

Le concours de ces trois facteurs clés confère à la région un coefficient élevé de la dégradation régionale (60%) ; d’où son classement parmi les régions non prioritaires en terme de conservation dans le cadre du PE 1.

En nous référant sur les travaux d’investigation qui décrivent le potentiel des unités physiques de Madagascar à l’échelle 1/500 000, la région Melaky est notamment caractérisée par une érosion des sols plus ou moins alarmante. En effet, plus de 50% de la région sont affectés par un ravinement presque généralisé à cause de la dégradation presque irréversible de la couverture végétale originelle et le caractère fragile du matériel pédologique (généralement des sols sableux très sensibles à l’érosion).

La dégradation du sol est matérialisée par l’étendue des sols érodés, des sols squelettiques et des sols minéraux bruts impropres aux cultures. Ces groupes de sols appauvris occupent une étendue totale de 14 000 km 2, soit plus de 30% de la superficie totale de la région Melaky. Les sols alluvionnaires, les sols de mangroves et les tannes sirasira constituent un potentiel agricole incontestable à condition d’envisager leur dessalement. En d’autres termes, 14% de la superficie totale de la région Melaky présentent un intéressant potentiel agricole et qui méritent un aménagement approprié.

1.8.- La végétation

Les Aires Protégées renferment des forêts denses sèches caducifoliées. Elles sont essentiellement tropophiles. Elles couvrent un substrat karstique plus ou moins étendu. Elles sont entrecoupées de savanes herbeuses et quelquefois arborées.

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Carte 05 : - La couverture forestière de la Région Melaky

N

Légende

Végétation et occupation de sol Autres ou mélangées

Formations marécageuses

Forêts denses sèches

Mangroves

Mosaique de cultures

Plans d'eau

Riz 0 6 12 Kilomètres Savanes Sols nus et sables

Limite District

19 En dehors des Aires Protégées, l’immense étendue de la région Melaky sont essentiellement des savanes parsemées de « Mokoty » ou Bismarchia nobilis et de « Satrana » ou Hyphaene shatan. Ces essences végétales marquent de leurs empreintes les paysages caractéristiques des tanety de l’Ouest malgache.

Tableau 1 : - Les essences forestières et leur utilisation

UTILISATION ESSENCES Fibres (Plante médicinale) à enlever Les STERCULIACCAE

Bois de construction (habitation, cours, ▪ Cedrelopsis grevei (MOLIACCAE) clôture…..) ▪ Breonia perrieri (RUBIACCAE)

▪ Chiralidocarpus Madagascariensis (AROCACEAE)

▪ Homalium abliflorium (FLACOURTIACEAE)

▪ Bauduinia Fluggeifournis (LEGUMINOSAE)

▪ Capriredendrom sp (SAPOTACEAE)

▪ Dalbergia baroni (EUPHORBIACEAE)

Hildegardia erytrosiphon.

FIBRES CREUVIA sp (TILIACEAE)

Fabrication d’outils (pirogue, marches, planches………) Phyllarton subembelatum (BIGNONIACEAE)

▪ Dalbergia baroni (EUPHORBIACEAE)

▪ Dyspiros perrieri

▪ Maephersonia gracilis (SEPTNDACAEAE)

▪ Lepris nitida (RUTACEAE)

▪ Phylloxymlon perrieri (LEGUMINOSAE)

Source: monographie de la Commune Urbaine de Maintirano année 2000 Les arbres, les arbustes et le sous-bois sont à feuilles caduques. Du point de vue phytogéographique, plus de 95% des formations végétales de la région Melaky appartiennent au domaine de l’Ouest. 98% de ces formations végétales poussent sur des sols dont l’altitude ne dépasse pas les 800 mètres. Les 2% restants sont répartis sous forme d’îlots sur les sols d’altitude supérieure à 800 mètres. Elles sont largement dominées par des savanes plus ou

20 moins dégradées. Elles s’étendent sur environ 30 000 km 2, soit plus de 70% de la surface totale de la région.

La couverture forestière occupe environ 8% (monographie de la Commune Urbaine de Maintirano année 2000) de la superficie totale, soit une étendue de 3 400 km 2. Elle est constituée de forêts denses sèches.

Une grande partie des forêts se localise essentiellement dans les plaines côtières sablo-argileuses d’altitude inférieure à 100 mètres. 5% des formations végétales de la région poussent dans le domaine de l’Est entre 800 et1 800 mètres. Ce sont essentiellement des mosaïques de forêts-savane et des forêts résiduelles, des forêts humides sempervirentes, des forêts qui perdent leurs feuilles d’une manière saisonnière.

Les essences forestières sont utilisées par la population de diverses manières :

- les feuilles, les écorces et les fibres comme matières premières de la pharmacopée traditionnelle,

- la confection de moyens de transport telle que les pirogues,

- les matériaux de construction,

- les bois de menuiserie,

- les parcs à bœufs, etc.

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Chapitre II- L’IMPLANTATION HUMAINE

2.1.- La prépondérance Sakalava

Auparavant, la région Melaky était occupée par les Sakalava. Ils avaient une place prépondérante dans la société de cette région. Ils pratiquaient l’élevage, surtout l’élevage extensif des zébus.

Les Sakalava étaient un peuple de nomades parce qu’ils étaient toujours à la poursuite de bons pâturages pour leurs troupeaux bovins. Ils ne pratiquaient pas l’agriculture car ils vivaient des fruits de la forêt, notamment des ignames.

2.2.- L’arrivée des migrants

Avec les arrivées successive des migrants dans la région, les Sakalava ont quitté peu à peu les lieux devenus de plus en plus peuplés. Les migrants pratiquent l’agriculture en défrichant la forêt. Cette pratique culturale n’est pas compatible avec l’élevage des bœufs ; c’est la raison pour laquelle les Sakalava sont obligés de se déplacer et à chercher d’autres espaces propices à l’élevage.

Actuellement, les Sakalava font des échanges commerciaux sous forme de troc avec les migrants. Exemple : un veau contre 10 à 20 bidons de paddy.

2.2.1.- Les Merina et les Betsileo

Avec l’arrivée des Merina et des Betsileo dans la région, le commerce dans les zones urbaines s’est développé, notamment dans la ville de Maintirano. Les marchandises sont essentiellement les tissus, les ustensiles de cuisine, les produits finis sortis d’usines, les PPN ou produits de première nécessité, etc.

Les Betsileo exploitent la forêt et produisent des madriers, des planches, des gaulettes. Ils sont aussi d’excellents agriculteurs.

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L’arrivée des migrants a complètement bouleversé la manière de vivre dans cette région.

2.2.2.- Les Antesaka

Les migrants véhiculent avec eux leur manière de vivre, leurs coutumes de telle sorte que l’arrivée des Antesaka a transformé les paysages. En effet, les Antesaka sont des riziculteurs et ils ont transformé les paysages forestiers, de savanes et de steppes de Melaky en champs de cultures, plus particulièrement en rizières et en champs de manioc. Les Antesaka produisent une grande quantité de paddy et de manioc dans la région Melaky.

Ces migrants de la partie Sud-Est de Madagascar occupent la majeure partie des surfaces cultivables et cultivées de cette région.

2.2.3.- Les Antandroy

Les Antandroy pratiquent à la fois les cultures sous pluies et l’élevage extensif des zébus. Ils cultivent des tubercules (la patate douce) et des céréales (le maïs). Ils pratiquent aussi le gardiennage.

2.2.4.- Les autres migrants

On constate qu’il y a aussi d’autres migrants tels que les minorités indo- pakistanaises, chinoises, grecques. L’ensemble de ces peuples pratiquent le commerce. Ils habitent surtout dans la ville de Maintirano.

2.2.5.- L’intégration des migrants dans la région

La population est une population cosmopolite car constituée par divers peuples venant des quatre points cardinaux de Madagascar et d’autres de l’Extérieur. Ces divers composants se mélangent dans un creuset. Ils engendrent un développement économique, social, culturel de la région. A titre d’exemple : L’arrivée d’un opérateur économique européen a entraîné la dynamique de la population, la structuration de la population.

23 La population de la région Melaky est composée de plusieurs groupes ethniques, à savoir les groupes ethniques de Madagascar et ceux de l’Etranger (les Indo-pakistanais, les Chinois).

2.3.- Urbanisation

En plus des mouvements migratoires, l’urbanisation est un phénomène assez important. Le taux d’urbanisation reste faible : 1,9% d’accroissement du taux en 9 ans.

Tableau 03 : - Urbanisation de Maintirano Années Pourcentage 1989 16,9 % 1998 18,8 %

Source : Service de la population et méthodologique de planification juin 1999 et GR 1991

24 2.3.1.- L’accroissement naturel

L’accroissement naturel de la population à Maintirano accuse un fort taux. Le nombre d’enfants par foyer est en moyenne de 7 à 10. Dans certains cas, cet effectif peut dépasser la dizaine. La raison en est que les agriculteurs cherchent beaucoup de bras pour exploiter la terre et pour assurer la sécurité des animaux d’élevage qui sont constamment menacés par les voleurs de bovidés.

2.3.2.- Infrastructures sociales : scolaires

A Maintirano, le taux de scolarisation des enfants progresse lentement. Les statistiques révèlent que 25% des enfants de moins de 15 ans sont inscrits dans les établissements scolaires du district. Le taux de scolarisation de Maintirano est de 31%.

Tableau 04 : - Pourcentage de la population non instruite du niveau I, II du 1 er et 2 nd cycle

Nombre de population de 6 Sans Primaire Secondaire Secondaire 2 nd ans et plus instruction cycle cycle 32591 18 554 10 202 3 719 117

Pourcentage 56,9% 31,3% 11,4% 0 ,4%

Source : RGPH

Tableau 05 : - Taux de réussite aux différents examens

ANNEES CEPE (%) BEPC (%) BACC (%) 1999 67,37 41,77 68

2000 53,14 40,04 25

2002 78,06 75,84 54,9

Source : - Monographie de la commune urbaine de Maintirano

25 Tableau 06 : - Education

Préscolaire Primaire Secondaire

Nombre d’établissement Publique Privée Publique Privée Publique Privée

4 2 - 1 1 1

Elèves 0 65 5306 478 1002 191

Enseignants 0 0 5 0 7 0 Nombre de Vacataire de classe 33 12 11 4 6 3

Source : - Monographie de la commune urbaine de Maintirano

Dans le district de Maintirano, le secteur éducatif s’est amélioré de très peu durant l’année 2001 à cause de plusieurs facteurs tels que l’insuffisance des enseignants, l’enclavement de la région. Un effort est, cependant remarquable : la participation des vacataires dans le secteur éducatif en 2001. Cette participation des vacataires est, certes, insuffisante mais elle constitue un apport non négligeable dans le développement de l’enseignement.

2.4.- Les conditions sanitaires

Le district de Maintirano est privilégié parce qu’il bénéficie de la plupart des infrastructures sanitaires. En effet, le chef-lieu du district qui est considéré comme la capitale régionale de la Région Melaky concentre les différentes formations sanitaires (CSB-1, CSB- 2, Bloc opératoire). Ce qui n’est pas le cas pour les autres districts qui n’ont que quelques centres de santé de base. Ainsi, lorsque des difficultés surviennent dans les centres éloignés comme Ambatomainty, le malade doit être évacué le plus rapidement à Maintirano.

Il faudrait ajouter à ces difficultés les problèmes générés, soit par l’inexistence des routes, soit par leur état lamentable. Par ailleurs, le service d’ambulance brille par son absence.

26 2.5.- Les infrastructures de base et le personnel des services

2.5.1.- Infrastructures et équipements sanitaires

Etant une région d’une certaine importance depuis l’époque coloniale, Melaky dont Maintirano fait partie dispose d’un certain nombre de centres hospitaliers et de centres de santé de base. En effet, il y existe une quarantaine de CSB, une dizaine de CSD et cinq CHD. Ces infrastructures sanitaires sont fonctionnelles à 84% en 1998.

Le CHD 2 ou le centre hospitalier du district du niveau 2 est un centre sanitaire disposant d’un bloc chirurgical ; c’est ce qui le différencie du CHD 1.

D’après les données de la DDPS et du Ministère de la santé, le District de Maintirano a 13 CSD sur les existants dans la région Melaky. Parmi ces 13 CSD, 12 sont fonctionnels en 1998-1999.

2.5.1.1.- La couverture sanitaire

Tableau 07 : Couverture sanitaire

Nombre de population : ……………………………………………………….. 45 779

Taux de couverture sanitaire : ……………………………………………………. 2,9%

Source : - Monographique de la commune urbaine de Maintirano

Actuellement, la couverture sanitaire s’améliore de plus en plus à Maintirano. En effet, les centres de santé de base (CSB) sont construits dans plusieurs communes rurales. Ils ont un personnel médical sous la direction d’un médecin. Les médecins disposent de personnel paramédical.

27 La ville de Maintirano est dotée d’un bloc chirurgical dans lequel opère un chirurgien diplômé d’Etat. En outre, 7 médecins généralistes sont affectés dans le centre hospitalier de la ville.

Dans cette même ville, il y a aussi 2 centres médicaux privés qui ont leurs médecins et 2 cabinets de santé libres mis à part celui des Sœurs.

Les naissances sont nombreuses mais les futures mères ne viennent toutes accoucher à la Maternité du centre hospitalier de Maintirano. Il est recensé uniquement 22 accouchées par mois et par sage-femme.

Plusieurs maladies frappent la population de Maintirano. Les plus fréquentes sont le paludisme, la toux, la tuberculose, les maladies vénériennes.

La vaccination des enfants est bien acceptée par la population, notamment pour le BCG, Polio, DETECOQ, BT, BARE, … Aussi, les enfants sont-ils quasiment protégés. La couverture vaccinale est satisfaisante. Les produits pour la réalisation du programme vaccinal sont en quantité suffisante de telle sorte qu’il n’y a pas de rupture de stocks. Les vaccins sont faits régulièrement par semaine.

La ville de Maintirano, cependant, n’est dotée que d’une seule Pharmacie. Devant cette réalité, la vente illicite de médicaments se fait un peu partout : en bordure de route, pendant le jour de marché hebdomadaire, dans les épiceries ou ailleurs. Les patients risquent de consommer de médicaments périmés. L’automédication se développe.

28 Chapitre III : - RELATIONS DE DISTRICT DE MAINTIRANO AVEC LES AUTRES REGIONS

3.1.- Les relations terrestres

Maintirano est une zone enclavée à cause de la précarité des infrastructures routières. Maintirano a des relations terrestres avec les districts d’Antsalova et de Morondava. La route est une voie difficile. Cependant, elle est praticable pendant la saison sèche. Il en est de même pour la route reliant Maintirano avec le district de Besalampy. Enfin, la voie terrestre reliant Maintirano, Morafenobe, est praticable d’autant qu’elle est en train d’être réhabilitée. Il est possible de faire le trajet Maintirano-Morafenobe en deux heures pendant la saison sèche.

3.2.- Les relations par voie aérienne

Faute de voie de communication terrestre, Maintirano utilise la voie aérienne reliant Maintirano-Morafenobe-Tsiroanomandidy avant l’année 2002. Le matériel volant utilisé est le Twin Oter. Actuellement, la ligne Maintirano- est la seule voie exploitée par la société de transport Air Madagascar.

3.3.- Les relations par voie maritime

Maintirano est une ville située au bord de la mer. Le transport par voie maritime devrait se prêter le mieux pour relier cette ville à d’autres localités de la région. Les moyens utilisés sont les embarcations telles que les boutres entre Maintirano et Morondava, Maintirano et Mahajanga.

29

Deuxième partie LES ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUE

30

Chapitre III : - L’AGRICULTURE

Le développement de l’agriculture dans la région Melaky dépend non seulement du climat mais surtout de la fertilité des sols. L’ensemble des cultures dans cette région sont des cultures pluviales. Celles-ci sont essentiellement des cultures vivrières dont les principales sont le riz, le manioc, le maïs et la patate douce. Elles sont presque destinées à l’autoconsommation d’une population galopante. Le calendrier agricole coïncide avec la saison des pluies ou « ASARA ». Mais spécialement, le maïs est cultivé de Mai à Juin, juste après le retrait de l’eau des baiboho ; on appelle cette pratique culturale « la plante LIMBIRANO » que l’on traduit, volontiers, par ce qu’on pourrait appeler « la culture de décrue ». Les méthodes et techniques de culture adoptées par les paysans sont essentiellement de type archaïque, traditionnel et extensif. Ce qui sous-entend la faiblesse de la production et du rendement.

Tableau 08 : - Répartition des superficies cultivées

District Superficie cultivable Superficie cultivable (ha) (ha)

Maintirano 74 000 8 546

Source : Commune urbaine de Maintirano

3.1.- Les modes d’acquisition des terres

Les Sakalava constituent les premiers occupants de la région. On peut même dire qu’ils sont les natifs ou « zanatany » de cette région. Ce qui revient à dire, conformément au droit coutumier, qu’ils sont les propriétaires des terres. Mais la situation a changé avec le droit positif. En effet, actuellement s’acquiert par l’achat, l’héritage ou par toutes autres formes de cession, notamment par la location et la location-vente. Parmi ces autres formes, il faudrait noter l’acquisition des terres par le défrichement de la forêt soit pour l’extension des

31 terrains de cultures déjà existants, soit pour l’appropriation de nouvelles parcelles de terres à cultiver.

3.2.- Les modes de faire-valoir direct

En général, après l’achat de terrain, le peuple l’utilise pour cultiver du riz, de mais et aussi et surtout de cocotier parce que la noix de coco fait partie des produits d’exportation dans cette région. Pour le champ de cocotiers qui est destiné à louer, le locataire loue seulement la noix de coco dans une seule récolte ou deux selon le contrat que le propriétaire et locataire se font. Pour le riz, si on loue un terrain de culture de riz, c’est uniquement pendant l’Asara. Pour le terrain qui est due par vente, le propriétaire fait la culture qu’il veut, il y a aussi la culture de manguiers, de quelques tubercules, de bananiers.

Tableau 09 : - Tableau de types des cultures

SOUS- SUP. CULTURES RIZ MAÏS MANIOC PATATE DOUCE PREFECTURES TOTALE VIVRIERES (ha) (ha) (ha) (ha)

Basalampy 11 500 11 090 9 950 750 370 20

Ambatomainty 6 430 6 190 2 300 1 450 2 190 250

Antsalova 8 517 8 896 7 720 936 220 20

Morafenobe 5 648 10 270 6 640 1 200 1 770 16

Maintirano 8 546 4 020 261 1 700 190 20

REGION 40 641 40 466 29 100 6 036 4 740 470

Source : - Bureau de l’agriculture de Maintirano

3.3.- Technique des cultures Les cultures vivrières sont pratiquées durant les saisons « ASARA » et « JEBY ». Il est donc possible de faire la culture du « vary jeby » et du « vary asara ». La patate douce, le haricot et le pois du cap se font notamment en « jeby ».

32 La culture du riz occupe le premier rang dans les activités de la population de la région, avec un pourcentage de superficies rizicoles assez élevé (78,6% dans le district de Maintirano). Dans ce district, justement, les villages de Behoria, , Andranomalio, Andabotokana sont les grands producteurs de riz. Tous ces villages alimentent la ville de Maintirano en produits agricoles. Il faudrait souligner que le cultivateur a un fort attachement aux méthodes et techniques culturales traditionnelles.

Tableau 10 : - Superficie agricole par district (ha) Années

Districts 1998 1999 2000 2001 2002

Besalampy 9 995 9 880 9 900 9 950 9 940

Ambatomainty 2 365 2 300 2 300 2 300 2 250

Antsalova 7 835 7 600 7 610 7 720 7 600

Morafenobe 6 770 6 680 6 610 6 640 6 200

Maintirano 2 975 2 530 2 540 2 610 2 530

Ensemble région 29 540 28 160 29 010 29 100 28 520

Source : - Commune urbaine de Maintirano

Les superficies de terres occupées par le riz ne cessent d’augmenter ces dernières années à cause de la nécessité d’accroissement de la production rizicole. En effet, la population de cette région est grande consommatrice de riz. Comme les terres répondent aux conditions de développement de la culture du riz, les paysans s’adonnent à cette culture qui fournit l’essentiel pour la consommation régionale et locale.

Les cinq districts composant la région disposent d’importantes superficies favorables à la riziculture. Cependant, les superficies des rizières régressent à cause de leur ensablement suite à l’érosion des bassins-versants qui connaissent une dégradation sans précédent de leur couverture végétale. Il ne faudrait pas non plus oublier les autres fléaux qui s’abattent sur la

33 culture du riz, en l’occurrence les maladies virales, la destruction des infrastructures hydroagricoles qui deviennent non fonctionnelles. Aussi, la production rizicole ne cesse-t-elle de baisser régulièrement d’une année à l’autre.

Tableau 11 : - Répartition par type de culture et par district

Districts A B % D % F % H % J % L %

Besalampy 11 500 97 533 94,5 - 0 149 1,4 411 4 3 0,02 - 0

Ambatomainty 6 430 6 098 92,3 - 0 91 1,04 250 3,08 0,1 - - 0

Antsalova 8 517 8 381 96,6 - 0 281 3,2 5 0,05 1 0,01 - 0

Morafenobe 5 648 5 324 94,2 - 0 250 4,4 71 3 - 0 - 0

Maintirano 8 546 6 087 92 - 0 104 1,6 420 6,3 - - - 0

Total 40 641 3 764 87,6 - 0 875 2,1 1157 - - - - 0

Légende :

A : Superficie totale cultivable D : Cultures de rente B : Cultures vivrières H : Fruits J : Légumes L : Autres F : Cultures industrielles

34 Photo n° 01 : Culture au bord des champs de cocotiers

3.4.- La Production

Tableau 12 : - Superficie et production (manioc)

SUPERFICIE PRODUITS (ha) (tonnes) Districts 1998 1999 2000 2001 2002 1998 1999 2000 2001 2002

Besalampy 340 340 355 370 370 1 765 1 880 1 960 2 050 2 050

Ambatomainty 2 335 2 300 2 250 2 190 2 250 9 350 1 007 9 835 9 800 9 850

Antsalova 220 210 215 220 230 1 700 1 760 1 800 185 1 900

Morafenobe 220 210 200 190 220 895 950 950 950 970

Maintirano 1 970 1 500 1 830 1 770 1 900 6 565 6 980 6 730 6 750 6 980

Région 5 150 4 960 4 830 4 740 4 970 20 275 20 640 21 640 21 400 21 750

Source : - Bureau de l’agriculture de Maintirano.

La région de Melaky est une région favorable à l’agriculture parce qu’elle a une grande surface cultivable (4 000 à 5 000 ha). Grâce à cette surface, la population locale peut faire différents types de cultures comme le riz, le maïs, tous les tubercules.

35 Concernant la riziculture, on utilise plusieurs types de culture tels le riz pluvial, le riz pseudo- irrigué, le riz de décrue. Pour le riz pluvial, il a été effectué durant la saison des pluies c’est- à-dire le mois de Décembre à Mars. De même aussi pour le riz pseudo-irrigué surtout pour le champ loin de la rivière et a un sol imperméable. Donc l’irrigation est nécessaire. Ce riz pseudo- irrigué est cultivé au même moment que le riz pluvial. En ce qui concerne le riz de décrue, ceci est effectué au mois de juillet, pendant le début de la sècheresse.

Tableau 13 : - Production Paddy (en tonnes)

Années Districts 1998 1999 2000 2001 2002

Besalampy 20 100 19 850 18 540 18 540 18 150

Ambatomainty 4 415 3 950 3 950 4 000 3 850

Antsalova 16 380 15 620 15 640 15 750 15 540

Morafenobe 13 481 21 015 20 950 20 950 20 340

Maintirano 4 815 4 650 4 670 4 670 4 510

Ensemble région 59 290 63 085 63 750 63 750

Source : - Commune urbaine de Maintirano

Il y a une régression incessante de la production de paddy dans le district de Maintirano, surtout pendant les années de sécheresse très accusée. Ces années se font remarquer à cause du tarissement de l’eau dans les marécages.

Le maïs prend la deuxième place après la culture du riz. Il est aussi influencé par le changement climatique. La production de grains de maïs a tendance à augmenter. Cette augmentation s’explique par le fait que cette céréale n’est pas très exigeante comparativement

36 au riz. Il lui suffit de peu d’humidité pour se développer. Par ailleurs, le peuple cultivateur (les migrants Antandroy) est très dynamique.

Tableau 14 : - Evolution de la superficie - rendement - production (maïs)

District Superficies 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

Superficie (ha) 150 301 495 608 750 690 -

Rendement (t/ha) 0,93 1,1 1 0,99 1,3 1,5 1,7 Besalampy Production (ha) 140 331 495 598 1125 1035 1203

Superficie (ha) 290 575 873 1165 1450 1450 1470

Rendement (t/ha) 0,65 0,77 0,87 0,8 0,91 1 1,3 Ambatomainty Production (ha) 190 442 750 932 1 319 1 450 1 911

Superficie (ha) 105 316 520 754 936 970 1002

Rendement (t/ha) 0,71 0,9 1,7 1,6 0,57 0,9 1,5 Antsalova Production (ha) 75 284 884 1 206 541 873 1 503

Superficie(Ha) 240 495 730 950 1 200 1 100 1 200

Rendement (t/ha) 1,04 1,1 1,5 1,4 1,7 1,5 1,8 Maintirano Production(Ha) 250 544 1 095 1 390 2 040 1 650 2 160

Superficie (ha) 340 695 1 010 1 355 1 700 1 600 1 700

Rendement (t/ha) 0,85 0,9 0,91 0,99 1,6 1,2 1,5 Morafenobe Production (ha) 290 625 073 1 341 1 700 1 920 2 550

Superficie (ha) 1 125 2 382 3 688 4 829 6 036 5 810 6 122

Rendement (t/ha) 1 0,93 1,14 1,11 1,31 1,2 1,6 Total région Production (ha) 1 065 2 226 4 206 5 407 6 725 6 972 9 795

Source : Commune urbaine de Maintirano

37 La patate douce est une culture d’appoint. Elle est cultivée sur de grandes surfaces dans les autres districts de la région Melaky. A Maintirano, la patate douce est cultivée pour le complément alimentaire quotidien. Les Antandroy en sont les grands consommateurs de ce produit vivrier.

Tableau 15 : - Production de patate douce

Années Superficie (ha) Produits (tonnes) Districts 1998 1999 2000 2001 2002 1998 1999 2000 2001 2002

Besalampy 40 30 20 20 30 180 195 150 180 150 Ambatomainty 280 270 260 250 260 1140 1190 1150 1100 1150 Antsalova 35 30 30 20 35 165 180 158 160 180 Morafenobe 35 30 30 20 50 120 130 110 140 225 Maintirano 225 200 180 160 180 320 330 290 310 290

Ensemble région 615 560 550 470 555 1 925 2 025 1 855 1 900 1 995

Source : Commune urbaine de Maintirano

38 Chapitre IV : - LA PECHE

4.1.- Les différents types de pêche

Il y a plusieurs types de pêche dans le district de Maintirano. Les deux types de pêche (pêche traditionnelle et pêche industrielle) existent dans ce district. La pêche est surtout pratiquée dans les communes rurales d’Amboloando, de Betanatanana et dans la mer littorale.

Tableau 16 : - Produits d’eau douce

TYPES DE PRODUITS PRESENTATION DES PRODUITS QUANTITE (kg) Frais 10 886 Poissons Bouillis 2 640

Fraîche 1 264 Anguille Fumée 535

Source : - Pêcherie de Melaky et de Menabe

La pêche en mer et en eau douce sont très active dans le district de Maintirano. La production halieutique et dulcicole semblent assez importante dans la mesure où les excédents sont conservés sous différentes formes, notamment sous glace pour garder la fraîcheur du poisson et des anguilles. Beaucoup de sites offrent des zones riches en poisson et pour les autres produits. Les produits pêchés sont évacués dans la ville de Maintirano qui renferme un important potentiel de consommateurs. En cas d’abondance des produits, ces derniers sont conservés à l’état bouilli. Il se peut aussi que les produits soient fumés. C’est le cas pour les anguilles.

Les autres produits peuvent être conservés sous forme salée-séchée ou bien ils sont uniquement séchés en attendant les éventuels acquéreurs.

39 Tableau 1 7 : - Produits de mer

PRODUITS POIDS EN KG Poissons Frais 29 091 Séchés 11 087 Fumées 1 234 Anguilles Fraîches 110 886 Bouillies 2 640 Vivants 11 852 Crabes Bouillis 744 Fraîche 1201 Chevaquine Séchée 3 204 Source : - Pêcherie de Melaky

4.2.- Les techniques et moyens utilisés La pêcherie de Melaky utilise des moyens assez modernes en matière de pêche. Elle utilise des bateaux, des boutres, des pirogues à voile. En conséquence, elle a beaucoup de poissons d’eau de mer, des crevettes, des crabes, de la chevaquine et de la bichique.

Tableau 18 : - Tableau des expéditions hors district

DESIGNATION PRODUITS POIDS EN KG DESTINATION

Eviscérés 13 097 Mahajanga Trépangs Salés 9 220 Toamasina Séchés 2 350 Antananarivo Total 24 667 Entières, congelés 50 Antananarivo Entières, congelés 649 Antananarivo Entières, congelés 1 071 Antsiranana Crevettes Etêtées, congelés 1 017 Antsiranana Décortiqués, congelés 3 476 Morondava Entières, congelés 2 448 Antsiranana Salés, séchés 3 240 Mahajanga Poisson de mer Salés, séchés 224 070 Antsirabe Salés, séchés 2 150 Antananarivo Salés, séchés 2 882 Morondava

Salés 8 420 Antananarivo Poisson d’eau douce Séchés 3 000 Antananarivo Séchés 120 Mahajanga Source : - Pêcherie de Melaky

40 4.3.- La production halieutique

Le monopole de la pêche en mer est assuré par la société de pêche et de collecte : la « Pêcherie de Melaky ». Les produits débarqués sont destinés à la consommation locale ; les restes sont cependant, expédiés vers les autres régions. La commune urbaine de Maintirano tire profit de la production halieutique en imposant des taxes sur l’exploitation des produits locaux.

Tableau 19 : - Produits marins en kg

TYPES DE PRODUITS PRESENTATION DES PRODUITS QUANTITE (kg)

Frais 29 091 Poissons Séchés 11 087 Fumés 10 234 Fraîches 10 886 Anguilles Bouillies 2 640 Vivants 11 852 Crabes Bouillis 744 Fraîches 1 201 Chevaquines Séchés 3 204

Source : - Pêcherie de Melaky

41 Chapitre V : - L’ELEVAGE

Les paysans du district de Maintirano ont comme activités principales l’agriculture, l’élevage, la pêche et l’exploitation des ressources forestières.

5.1.- Les différents types d’élevage

L’élevage dans le district de Maintirano n’est pas exclusivement l’élevage bovin. Si les Sakalava priorisent l’élevage bovin, la plupart des migrants venus s’implanter dans le district, voire dans la région pratiquent l’élevage diversifié. Ainsi, plusieurs types d’élevage sont observés dans le district de Maintirano, notamment l’élevage bovin et porcin.

L’élevage est, cependant, de type extensif. Le mode de faire-valoir est le « faire- valoir direct ». Les propriétaires du cheptel engagent souvent des salariés appelés localement « TSY MANAJA ». Ces derniers assurent la surveillance des animaux contre un salaire en nature ou en argent.

Le recensement des animaux d’élevage est mal fait de telle sorte que l’effectif exact des zébus et des porcs ne reflète pas la réalité. Des enquêtes dans les différents villages nous ont permis d’avoir des données plus ou moins fiables. Nous avons pu recensé des éleveurs ayant plus de 10 000 têtes de bovidés dans le district de Maintirano.

5.2. – Le système d’élevage

On a deux types d’élevage à Maintirano : l’élevage extensif et l’élevage intensif. Les produits de l’élevage extensif ne sont pas destinés à l’autoconsommation. Ils sont destinés à être vendus. Quelquefois, ils sont utilisés dans le système de production. Ainsi, les troupeaux bovins, dans le cadre de l’association culture-élevage, servent à piétiner les rizières. Les bêtes de trait sont dressées dans une optique de tirer la charrue à bœufs lors du labour des champs de cultures.

Les bœufs aussi sont utilisés pour tirer les charrettes qui sont dans cette zone où les routes sont réduites à des pistes. Pendant l’ASARA ou la saison des pluies, il est préférable de voyager par charrette que par un véhicule motorisé. Les bœufs sont centrés dans la forêt et

42 ils arrêtent là pendant la nuit parce que durant cette saison la population cultive dans les baiboho.

L’élevage intensif, par contre, concerne exclusivement les animaux de boucherie, c’est-à-dire dont la viande est destinée à être commercialisée sur les marchés.

En outre, le bœuf est un animal sacrificiel pour les Sakalava et pour d’autres groupes ethniques présents dans la région de Melaky. En effet, sa présence est nécessaire pour accomplir certains rites. Quand un malheur survient dans la famille, le zébu est sacrifié pour conjurer le sort.

Le zébu est toujours présent pour les événements familiaux (naissance, circoncision, mariage, décès).

Mis à part ce qui vient d’être énuméré, le zébu est un signe de richesse et de prestige social. La richesse de l’homme ou son prestige social se mesure par le volume de son troupeau bovin.

43 Photo n° 02 : Elevage bovin

5.3.- Les maladies et les soins vétérinaires

A Maintirano, les animaux d’élevage ne sont pas à l’abri des épizooties, plus particulièrement des maladies qui attaquent les bœufs et les veaux. Pendant les épidémies, les veaux meurent quotidiennement par dizaines. Il y a lieu de parler d’hécatombes dues au charbon symptomatique et au charbon bactéridien appelé localement « Besoroka ».

Devant ce péril, les soins vétérinaires n’arrivent pas entièrement à éradiquer ces diverses maladies qui frappent une masse importante du cheptel d’autant que le personnel est numériquement insuffisant et les médicaments ne sont pas adéquats pour traiter les bêtes malades.

44

Troisième partie

LA COMMERCIALISATION ET LES PROBLEMES

45 Chapitre VI : - LE COMMERCE DES PRODUITS AGRICOLES

Les échanges commerciaux en matière de produits agricoles sont surtout plus actifs entre la ville de Maintirano et la campagne environnante pendant la saison sèche. Cette activité s’explique par deux étapes : d’une part, parce que les routes sont praticables durant la saison sèche, d’autre part, les récoltes se font pendant cette période. Par ailleurs, en ce moment là, le paddy fraîchement récolté (le bidon de 18 litres sert d’unité de mesure pour le paddy) ne coûte que 1 000 Ariary le bidon. Il est revendu à Maintirano à 3 000 Ariary le bidon. Les collecteurs de produits agricoles sillonnent la campagne dans un but uniquement mercantile. Les produits agricoles sont, soit échangés contre de l’argent, soit troqués.

Le riz n’est pas un produit agricole exclusif. Il faudrait noter aussi les autres produits tels que le manioc, la patate douce, le canne à sucre, les légumes qui sont tous à la portée de la bourse des consommateurs lorsqu’ils arrivent dans la ville de Maintirano.

Une exception est, cependant, à faire tant les légumes sont relativement chers. En effet, les paysans n’ont pas l’habitude de produire des légumes de telle sorte que ces derniers sont assez rares sur les marchés. C’est ce qui fait leur cherté conformément à la vieille loi de l’offre et de la demande.

Un problème se pose : la difficulté d’évacuation des produits à cause de la précarité des moyens de transports et de l’état désastreux des routes pendant la saison pluvieuse. Les routes sont quasiment impraticables pendant la saison pluvieuse ; elles deviennent de véritables bourbiers. Elles canalisent les eaux de ruissellement et elles sont coupées à plusieurs endroits à cause des inondations.

6.1.- Les moyens de transports

Les infrastructures de base liées aux transports routiers, aériens et maritimes sont remarquables par leur indigence. Aussi, le district de Maintirano est-il une zone enclavée qui vit une vie autarcique par rapport au reste de la région, voire du territoire national. La majeure partie des routes sont en terre. Les ouvrages d’art (radiers, ponts, canaux d’évacuation des eaux, caniveaux, port et aéroport) font souvent défaut. Les routes et les pistes ne sont praticables que pendant la saison sèche.

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En conséquence, les moyens de transports utilisés se limitent à ceux adaptés aux réseaux existants tels que les camions aménagés ou non, les charrettes à bœufs, le colportage, les embarcations à voile dont les boutres. Par exemple, les charrettes sont les meilleurs moyens de locomotion à l’intérieur du district de Maintirano. Par contre, pour l’achat le long du littoral, les boutres se prêtent le mieux.

6.2.- Les circuits commerciaux

Le riz est acheminé des communes périphériques vers Maintirano : Behoria, Bebaboky-Sud, Antsingimavo, Marohazo, Betanatanana. Par contre, les légumes proviennent de l’ex-province de Mahajanga ; ils sont acheminés par divers moyens de transports vers la ville de Maintirano.

Dans le même ordre d’idées, les noix de coco sont expédiées par boutres vers la capitale du (Mahajanga). De la même manière, les bœufs sur pieds sont poussés vers l’Est, en direction de Tsironomandidy, Arivonimamo et Antananarivo. Ils alimentent les abattoirs des Hautes Terres Centrales qui assurent la redistribution de viande pour les besoins des populations citadines.

Les circuits commerciaux sont caractérisés par le nombre très important d’intermédiaires qui sont les vrais bénéficiaires de la filière. Les deux extrémités, en l’occurrence les producteurs et les derniers consommateurs en sont pénalisés.

47 Chapitre-VII : - LA VENTE DES PRODUITS HALIEUTIQUES

7.1.- Les circuits commerciaux

Le district de Maintirano est fournisseur de produits halieutiques. Ces derniers sont, soit vendus et consommés localement, soit expédiés vers l’extérieur de Maintirano à l’échelle nationale : Antananarivo, Mahajanga, Morondava, Antsiranana. Il n’est pas exclu l’exportation des mêmes produits vers les pays européens et/ou asiatiques qui sont pourvoyeurs de devises. A ce propos, des sociétés exportatrices de produits halieutiques se font la concurrence quant à la collecte et l’envoi des produits sous diverses formes afin d’en conserver la fraîcheur.

7.2.- Les moyens de transports

Pour la vente à l’intérieur de Madagascar, les boutres sont les plus utilisées : vers Morondava, Mahajanga, Antsiranana. Ces villes côtières sont de grandes consommatrices de produits halieutiques. Elles servent également de points d’articulation du circuit commercial dans la mesure où à partir de ces villes, une grande partie des produits est expédiée vers Antananarivo pour approvisionner les diverses poissonneries de la capitale. Ainsi, les marchés de Hautes Terres Centrales telles qu’Antananarivo, Antsirabe reçoivent des produits halieutiques provenant du district de Maintirano. Les moyens de transports utilisés sont les camions ou les véhicules de transport collectif à partir de Mahajanga ou de Morondava.

La majeure partie de la production halieutique, plus particulièrement les poissons nobles, est exportée vers l’Europe (France) et l’Asie (Bangkok). Le moyen utilisé est l’avion. La société de pêche et de collecte des produits marins (LA PECHERIE DE MELAKY) détient le monopole de cette commercialisation des produits halieutiques vers l’Extérieur. L’exploitation de ces produits assure la rentrée de devises.

7.3.- Les moyens de conservation

La quantité produite est tellement abondante que des mesures nécessitent d’être prises pour la conservation des produits. Mis à part le séchage, le salage et le fumage traditionnels, le système de conservation par l’utilisation de la chaîne de froid est de plus en

48 plus adopté par les mareyeurs. Cette technique permet de garder la fraîcheur du poisson qui se vendra à un meilleur prix au bout de la chaîne. Certaines espèces de poissons sont conservées bouillies. A ce propos, « La Pêcherie de Melaky » dispose d’une unité de production de paillettes de glace et de chambre froide se trouvant à Ambalahonko. Elles servent pour la congélation et le stockage des poissons qui sont capturés en abondance dans le district de Maintirano.

Le revenu monétaire tiré des ressources halieutiques permet aux pêcheurs et aux mareyeurs de se procurer des PPN 1 ou Produits de Première Nécessité qui sont le monopole des commerçants indopakistanais et de quelques Malagasy dans la ville de Maintirano. Il leur sert également à l’acquisition des produits de la confection, à faire face à différentes charges dont les problèmes de santé et la scolarisation des enfants.

1 PPN : Produits de Première Nécessité

49 Chapitre-VIII : - LES PROBLEMES RENCONTRES

Le district de Maintirano connaît beaucoup des difficultés pour son développement économique et social dans tous les domaines : les infrastructures routières, sanitaires, éducationnelles, l’environnement, les transports, l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’exploitation des richesses du sous-sol, le tourisme.

8.1.- La coupe

Les prélèvements de bois à Maintirano concernent plus particulièrement l’ensemble des cinq communes situées à proximité des forêts. En d’autres termes, les activités de la population contribuent à la régression de la lisière forestière et à la dégradation des lambeaux forestiers ; elles favorisent le phénomène de savanisation du district. C’est un spectre de déséquilibre écologique du milieu naturel.

Il s’agit souvent de coupes illicites, donc n’ayant pas obtenu un permis de coupe de droit d’usage délivré par le chef du cantonnement forestier. Les statistiques révèlent, d’ailleurs, que le cinquième seulement des coupes a été autorisé par les autorités techniques compétentes. Pour conclure, les prélèvements de bois sont une exploitation désordonnée des essences forestières d’autant qu’elle se fait dans la clandestinité.

Tableau 20 : - Types de bois exploités Produits Poteaux Perches Gaulettes Grumes Communes D : 10 à 20 cm D : 5 à 10 cm D : 5 cm D : sup 20 cm Bekopaka - 642 1 180 16 Masoarivo 875 2 500 1 500 80 Trangahy - - - - Soahany - 1 298 6 100 -

D : Diamètre Source : - Programme Bamaraha, 2000

Il faudrait noter que la coupe de bois pour la construction des maisons et des parcs à, les perches et les gaulettes constituent une part très importante des prélèvements sans aucune distinction. La demande des gros villages tels que Masoarivo, Soahany, etc est très élevée ;

50 elle favorise la coupe d’autant que les acquéreurs de ces types de bois augmentent sans cesse dans les grands centres villageois. La demande citadine en matière de bois de tout genre influence énormément les prélèvements des essences forestières.

Par contre, la coupe est peu importante aux alentours des aires protégées. La diminution des pressions sur les forêts est la conséquence logique du programme de conservation, notamment celui du programme Bemaraha. Les tournées de sensibilisation, de contrôle et de surveillance effectuées par les agents du programme ont déjà des impacts positifs.

8.2.- Infrastructures routières interrégionales

La région de Melaky est une région très enclavée. Concrètement, les infrastructures routières sont non seulement insuffisantes mais aussi mal entretenues. La plupart des routes ne sont pas fonctionnelles. Elles ne sont pas praticables toute l’année. Dans l’ensemble, leur état laisse à désirer.

8.2.1.- Infrastructures routières

Maintirano est totalement isolée du reste du pays pendant presque la moitié de l’année, c’est-à-dire durant la saison des pluies. Cet isolement est principalement dû d’une part, à l’inexistence d’axe de pénétration praticable toute l’année, d’autre part, à la géographie particulière de la plaine littorale. En effet, de nombreuses rivières coulent dans le sens Est-Ouest, transversalement aux circulations principales qui fondent du Nord au Sud.

8.2.1.- Le réseau routier

La longueur moyenne du réseau routier dans l’ensemble de la région de Melaky est de 2 156 km. Ce qui représente 17% du réseau de l’ex-province de Mahajanga. 3% de ce réseau seulement assurent la liaison du district de Maintirano avec le chef-lieu de l’ex- province autonome de Mahajanga. D’ailleurs, la liaison de la région de Melaky avec la capitale passe par l’intermédiaire de la ville de Mahajanga.

51 Photo n° 03 : Route de Maintirano ville

Source : cliché personnel

Les rues et les routes de la ville de Maintirano ont un caractère très précaire. 8% d’entre elles concernent la liaison interrégionale et touchent trois districts. 6% assurent la liaison entre Maintirano et la région de Boeny. Les routes de la ville de Maintirano sont en bon état. Une partie de ces routes est bitumée, c’est-à-dire la rue de l’indépendance. Les autres sont en terre. En plus, la route aboutissant dans le village de Betanatanana se termine dans cette localité.

Les routes ne couvrent pas l’ensemble du district ; ce qui révèle l’insuffisance des routes dans ce district par rapport à celles des autres régions voisines. Cette insuffisance dénote également l’enclavement notoire de la région.

52 8.2.2.- Types de réseaux routiers existant et leur état

Les axes routiers de la région Melaky sont, d’une manière générale, disposées d’une manière orthogonale et transversale par rapport au littoral. Ils constituent un réseau de routes d’intérêt provincial (RIP 112 reliant Maintirano à la région de Menabe, RIP107 joignant Maintirano à la région via Tsiroanomandidy ou la région d’Itasy). La longueur totale de cette dernière RIP est de 97 km. L’état de cette route est très défectueux avant l’année 2000. Actuellement, il y a une réhabilitation. A titre indicatif, un véhicule à quatre roues motrices (voiture 4x4) ne peut faire, en saison sèche, que 15 km en une heure à cause de l’état lamentable de la route.

Maintirano et Morafenobe sont distants de 153 km par la route ; avant l’année 2000, un camion à double pont effectue le trajet en 10 jours pendant la saison des pluies. Après cette date, ce tronçon de route a connu des travaux de réparation de telle sorte que le trajet Maintirano-Morafenobe puisse être fait en 2 heures en saison sèche.

Dans la région Melaky, il existe quatre RP qui représentent 25% de la longueur des RP de l’ex-province de Mahajanga : - RP107, longue de 256 km, relie la RN8 à Kandreho via Morafenobe et Ambatomainty. - RPN112, longue de 76 km, relie Maintirano et Mahatsinjo via Besalampy. - RP112 M, route en terre longue de 34 km, relie Maintirano et Antsalanjy. - RP114 relie Tamboharano à la RIP 112.

En outre, il existe une route nationale d’intérêt secondaire. Cette route relie le district de Maintirano au chef-lieu de l’ex-province de Mahajanga. Elle était praticable toute l’année lors de première République. Avec le temps, elle s’est dégradée et elle ne permet plus une circulation fluide des véhicules. Les causes de la dégradation de cette route sont multiples ; il faudrait noter principalement :

- Le ravinement de la chaussée constitue un obstacle majeur qu’il faut contourner par de nombreuses déviations.

53 - Des portions encaissées, transformées en véritables rivières ou en fleuves dont les lits sont souvent très larges, empêchent d’avoir un itinéraire constant et bien balisé.

- Pour le cas de l’Antsingy et de Bongolava, la piste est caillouteuse et pierreuse. Il est très difficile, surtout pour les transporteurs des marchandises par camions, d’y faire des déplacements. Par ailleurs, l’entretien de cette route a été abandonné à partir des années 70. Seules les portions, présentant un intérêt durable pour les entreprises ou les industries minières, reçoit des entretiens réguliers. A titre d’exemple, l’office militaire pour les industries stratégiques ayant effectué des recherches minières autour de Maintirano, a entretenu la piste reliant le district de Maintirano à Tsiroanomandidy sur une quarantaine de kilomètres. Ce tronçon de route est partiellement bitumé mais ce dernier se trouve en dehors de la région Melaky. Il y a aussi les problèmes inhérents à l’absence d’œuvres d’art comme les ponts et les radiers sur la route reliant Maintirano à Betanatanana. En période des pluies, le radier est facilement submergé par les eaux de la rivière Namelà.

8.2.4.- Le port

La région Melaky est très mal dotée en infrastructures portuaires. Le port de Maintirano est un port de cabotage. Le quai du port n’a qu’une longueur de 15 à 20 m. Il lui est difficile de recevoir les gros bateaux. Pour le cas de Maintirano, le ravitaillement en PPN se fait presque exclusivement, pendant toute l’année, par voie fluviale et marine. Avant l’année 2002, ce port était florissant. En effet, il recevait deux touchées par semaine. De plus, il recevait des bateaux pétroliers ravitaillant l’ensemble de la région en carburants et lubrifiants. Le trafic devient de moins en moins rare. A la place des bateaux, il faudrait observer la fréquence du trafic par boutres soit vers Mahajanga, soit vers Morondava. La raison en est que le coût des transports est moins onéreux par rapport à celui de l’avion. Aussi, une majeure partie de la population (y compris les hommes d’affaires) préfèrent voyager par boutre. Le transport des noix de coco et celui du poisson séché sont assurés par la voie maritime. Le transport marine reste le meilleur moyen pour assurer le ravitaillement de la ville de Maintirano en produits de première nécessité mais aussi d’évacuer ses propres produits vers d’autres régions du territoire national. Il est également le moyen le plus approprié pour assurer le transport des personnes, notamment celui des hommes d’affaires vers des localités importantes comme Mahajanga.

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La réhabilitation des routes telle celle du tronçon de route Maintirano- Tsiroanomandidy a beaucoup d’effet sur les transports maritimes car certaines personnes préfèrent effectuer leur voyage par la route ou encore acheminer les produits par camions.

Tableau 21 : - Sites d’embarquement et de débarquement des marchandises

Localités Types de port Caractéristiques Importance

Besalampy Port fluvio-marin Sans appontement Intérêt local

- Appontement en terre battue Tambohorano -« - - Piste d’accès bordée Intérêt régional de mangroves et inondable Maintirano Port maritime Port bien protégé Ensablement rapide Carburant SOLIMA Magasin de tockage -« - Accessible en plein temps

Source : Port de Maintirano

55 Photo n° 4 : - Bord de la mer

Source : cliché personnel

Tableau 22 : Aérodromes et leurs caractéristiques respectives

Caractéristiques Autres observations

2 pistes croisées et Existence d’une Maintirano goudronnées station météorologique

Source : - Le service portuaire de Maintirano

Les aérodromes de Maintirano sont munis d’une station météorologique. Ce qui exprime l’inégalité de la région du point de vue équipements et infrastructures. Malgré cela, avant l’année 2002, l’aérodrome est régulièrement desservi par les lignes intérieures d’Air Madagascar pour une clientèle composée de fonctionnaires et de commerçants. Après cette

56 date, conformément à l’annulation de l’exploitation de certains aéroports pour les vols intérieurs, Maintirano était concerné. Les vols AIR MAD via Maintirano sont réduits. Ce qui pénalise, encore une fois, cette zone déjà enclavée.

Après la réclamation de la population de Maintirano, le vol Tsiroanomandidy- Maintirano a été récupéré mais sa fréquence est nettement réduite à une fois ou deux fois par mois au lieu de deux vols par semaine avant 2002. Les vols AIR MAD Maintirano- Morafenobe-Tsiroanomandidy sont également supprimés.

8.2.5.- Problèmes au niveau de la santé

La région de Melaky bénéficie de centres de santé de différents niveaux. Cependant, l’enclavement des communes rurales dû à la précarité des routes constitue de graves problèmes d’accès à ces formations sanitaires. Les agents affectés à ces postes ont du mal à y parvenir ; l’acheminement des matériels médicaux et des médicaments est confronté à ces mêmes problèmes. En outre, l’évacuation rapide des malades graves qui demandent des interventions dans des centres spécialisés ne peut se faire que par charrettes ou à dos d’homme. Il y va de la vie des malades. Les ambulances sont bloqués à Maintirano ou dans les autres chefs-lieux de district à cause du mauvais état des routes qui ne reçoivent pas d’entretiens.

La rareté des latrines et des médicaments de base produisent aussi des effets indésirables sur l’ensemble de la population : maladies épidémiologiques, maladies sexuellement transmissibles. Comparée aux autres régions de Madagascar, celle de Melaky connaît beaucoup plus de difficultés au niveau de la santé à cause de son enclavement et à cause d’autres problèmes que nous venons de citer précédemment.

8.2.6.- Problèmes au niveau social

Le cheptel bovin de la région Melaky ne peut pas échapper à la convoitise des voleurs de bœufs. La recrudescence des vols de bœufs ne fait qu’accroître l’insécurité sociale, entraine la régression de cheptel bovin, diminue les moyens de production. Par conséquent, le taux de chômage augmente au niveau du secteur agricole. L’exode rural dû à l’insécurité sociale renforce le nombre de chômeurs en ville.

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L’incapacité de l’administration à résoudre le chômage dans la ville crée une nouvelle forme d’insécurité : vols, banditisme, etc. Les migrants, chassés par l’insécurité, ne sont pas bien accueillis dans le chef-lieu de district faute d’infrastructures d’accueil : emploi, logement, éducation, centre de formation professionnelle, centres de loisirs.

Au niveau des communes, certaines taxes n’entrent pas. Elles sont détournées. Elles n’entrent pas dans les caisses de la commune. L’économie de la pêche, par l’intermédiaire de la Pêcherie de Melaky qui détient le monopole, est extravertie tant les bénéfices ne sont pas réinvestis dans la région.

Sur le plan de l’éducation, la scolarisation des enfants accuse beaucoup de retard dans la région Melaky à cause de l’enclavement flagrant dû au manque d’infrastructures routières qui a trop longtemps duré. En effet, en 1972, le taux de scolarisation était faible (25%).

58 Chapitre IX : - LES SOLUTIONS PROPOSEES

Les problèmes constatés méritent d’être résolus. Aussi, proposons-nous les solutions suivantes dans le cadre du développement de la région Melaky en général, du district de Maintirano en particulier.

8.1.- La réhabilitation des infrastructures routières existantes

La région de Melaky en général, le district de Maintirano en particulier est caractérisée par l’enclavement à cause de l’insuffisance des infrastructures routières, voire de la précarité des routes existantes ou de leur manque d’entretien.

D’une manière générale, la région de Melaky est entièrement bloquée une grande partie de l’année, en particulier pendant la saison pluvieuse. Les tronçons où la circulation est permanente sont ceux de Maintirano à Betanatanana et ceux des voies se trouvant à l’intérieur même de la ville de Maintirano. Cependant, la plupart des rues de la ville ont un état lamentable.

Depuis quelques années, une partie des routes importantes ont connu une réhabilitation, la portion de route reliant Maintirano à Morafenobe et celui de Morafenobe à Tsiroanomandidy. Après les travaux, l’état de la route n’est pas entièrement satisfaisant. Elles permettent la circulation uniquement pendant la saison sèche.

Le port qui est un terminal de la circulation maritime n’a pas été rénové. Le quai a connu un certain aménagement tandis que l’ensemble du port s’inscrit dans un projet de développement dont on ignore la période de mise en œuvre.

La voie aérienne pourrait être le seul recours en période pluvieuse où l’ensemble des routes est coupé, donc la région de Melaky ou le district de Maintirano vit dans un enclavement total. Cependant, avec la politique adoptée par Air Madagascar dans l’exploitation de ses aéroports, Maintirano figure parmi les terminaux aéroportuaires qui intéressent peu la société. Aussi, l’infrastructure de cette base aérienne n’a pas bénéficié des investissements apportés par la société Air Madagascar pour sa réhabilitation. L’aéroport reste donc inchangé.

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8.2.- Le désenclavement de Melaky par la construction de nouvelles routes

La population de Maintirano a soif de désenclavement de la région Melaky d’une manière générale. Cependant, elle ne peut pas faire autrement parce qu’elle n’est pas détentrice du pouvoir de décision. Elle ne fait qu’espérer mais jusqu’à quand ? Jusqu’à ce que les pouvoirs publics centraux décident de désenclaver cette région aux fortes potentialités économiques. Là seulement, la construction de nouvelles routes et la réhabilitation des pistes déjà existantes seront inscrites au programme de développement.

Pour l’heure, tout le monde attend tout simplement la saison sèche pour acheminer ses produits vers les zones nécessiteuses. Maintirano pourra avoir des relations plus étroites avec les districts voisins comme Morafenobe, Antsalova, Besalampy, voire avec Morondava.

Le projet de désenclavement de la région Melaky par la construction de nouvelles routes reste dans le domaine du rêve, un élément de propagande pour les politiciens lorsque les élections approchent.

8.3.- La restauration de la sécurité sociale

L’insécurité est le phénomène qui fait souffrir l’ensemble de la population de Maintirano. Aussi, les décideurs ont-ils déployé beaucoup d’effort par le biais du Secrétariat d’Etat à la Gendarmerie en mettant en place différents postes avancés de gendarmerie pour assurer la sécurité sociale. Le ministère de la sécurité intérieure n’est pas en reste dans ce même domaine cat des postes de police dans les centres urbains sont assez importants. Il en est de même du côté du ministère de la défense nationale par la création de peloton dans certaines zones réputées pour leur insécurité sociale.

Bref, l’ennemi ne vient pas de l’extérieur. Les réseaux de malfaiteurs se forment à l’intérieur du pays. La région Melaky et le district de Maintirano ne sont pas à l’abri de cette insécurité qui se propage un peu partout à travers le territoire national. Aussi, les efforts déjà déployés devraient-ils être renforcés de plus en plus pour que revienne la paix sociale. La population pourra participer au développement national en toute équiétude.

60 En effet, les actions ayant été menées par les différents ministères ne sont pas suffisantes pour lutter contre l’insécurité sociale. La région Melaky et le district de Maintirano ont mis en œuvre un certain nombre de stratégies en vue de la restauration de cette sécurité sociale. A titre indicatif : La mise en œuvre du système de kijo, c’est-à-dire la sécurisation des endroits réputés dangereux car faisant partie intégrante des pistes empruntées par les dahalo. Le système de « KARE », c’est-à-dire la décentralisation des postes de la gendarmerie et de la police et enfin de l’armée est déjà mis en place.

L’« ody gasy » n’est pas encore résolu ; or, ce dernier favorise le dahalo à faire son acte malveillant.

8.4.- La lutte contre toutes sortes de maladies

Beaucoup de maladies sévissent à Maintirano telles les maladies qui frappent aussi bien les hommes que les animaux. Les médicaments en quantité suffisante permettent aux médecins de guérir les malades atteints de ces diverses maladies (paludisme, diarrhée, maladies sexuellement transmissibles). Les lots de vaccin sont également suffisants pour prévenir certaines maladies.

Les infrastructures sanitaires de base et un centre hospitalier spécialisé doté d’un bloc chirurgical existent à Maintirano. Il n’y a plus lieu d’évacuer les patients qui devront être opérés à Mahajanga.

Le traitement des bêtes atteintes de certaines maladies demeure encore un problème dans la mesure où les médicaments reçus sont insuffisants. Les médicaments ne suffisent pas lorsque les épidémies animales sévissent dans la région Melaky.

Beaucoup d’efforts ont été réalisés en matière de santé de la population. En effet, l’ouverture des centres de santé de base urbain I et II, l’augmentation du personnel spécialisé de santé tendent à accroître la capacité des hôpitaux face à l’effectif toujours croissant des patients. L’équipement en matériels chirurgicaux du bloc chirurgical et du Laboratoire d’analyse renforcent la capacité de soins de l’hôpital de Maintirano.

61 8.5.- De l’économie d’autosubsistance à l’économie de marché

Auparavant, les paysans cultivent leurs terres pour nourrir leurs membres de famille, donc pour leur autosubsistance. Actuellement, les choses changent avec l’utilisation généralisée de la monnaie. Les modes de vie de la population évoluent d’autant que la population originelle se mélange avec les migrants venus de touts parts. Par ailleurs, beaucoup d’articles ne peuvent être acquis que moyennant des billets de banque. A titre d’exemple : L’achat des effets vestimentaires, des denrées alimentaires, des médicaments, etc.

Devant cette situation, les paysans accroissent l’étendue de leurs terrains de cultures pour augmenter la production. Aujourd’hui, les agriculteurs s’associent dans les groupements des usagers pour bien gérer l’eau.

De son côté, le pêcheur utilise des méthodes et des techniques traditionnelles pour la capture des poissons. Aussi, le rendement est-il fiable alors que les plans d’eau sont très poissonneux. Il en est de même de la production halieutique et dulcicole.

A l’heure actuelle, la pêche industrielle est présente dans la mer littorale de Maintirano. Si cette pêche obtient un rendement et une production plus que suffisants, les denrées sont plutôt destinées au marché extérieur. Elle est le monopole d’une société de pêche : la Pêcherie de Melaky ».

8.6.- L’amélioration de la qualité de l’éducation

Les enseignants refusent de rejoindre leurs postes d’affectation dans le district de Maintirano à cause de la précarité des voies d’accès, donc de l’enclavement de la zone. Rares sont donc les enseignants qui vont dans le district de Maintirano ; d’où l’insuffisance des enseignants dans les écoles. Les autorités locales responsables ne cessent de chercher des solutions, notamment le retour des natifs de la région après leur fin d’études universitaires. Au moment où nous parlons, on trouve une certaine amélioration parce que le chef de la circonscription scolaire (CISCO) s’efforce de dispenser aux enseignants existants une formation adéquate par le biais de stages, des recyclages, des réunions d’informations par des contacts avec leurs paires des villes voisines, notamment de Majunga.

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8.7.- L’amélioration de la qualité des soins

La santé connaît les mêmes problèmes que l’éducation. Le ministère de la santé applique la politique de la délocalisation par la création des CSB-I et CSB-II ; l’hôpital de Maintirano est même doté d’un bloc chirurgical. Le personnel de la santé a vu son effectif à augmenter. Ces formations sanitaires sont régulièrement approvisionnées en médicaments. Les lots de vaccins parviennent dans le chef-lieu de district en temps opportun pour prévenir les maladies le plus fréquentes qui touchent la majeure partie de couches sociales. Lorsque le taux de couverture vaccinale est satisfaisant, les maladies endémiques et/ou épidémiologiques peuvent être évitées et les évacuations sanitaires vers des centres hospitaliers plus équipés diminuent.

Le Ministère de la Santé publique travaille en collaboration étroite avec les communes, les opérateurs économiques, les organismes de financement (CLD, FID, FER) et avec les structures de promotion comme la SEECALINE-PAIQ.

8.8.- Le développement de l’élevage et de la pêche L’élevage et la pêche sont les activités principales de la population dans le district de Maintirano.

En effet, malgré le « phénomène « dahalo » qui provoque l’insécurité sociale, l’élevage traditionnel de zébus ne cesse de se développer. La raison est que d’une part, les pâturages naturels dans cette zone se prêtent le mieux à l’élevage extensif, d’autre part les zébus constituent la seule épargne pour le paysan. Il n’a pas entièrement confiance aux banques. Il continue à placer son argent dans l’élevage bovin alors que l’économie a eu le temps de changer. Lorsqu’il a besoin d’argent liquide pour devers achats, il commercialise une partie de son cheptel bovin.

L’introduction récente de la pêche industrielle qui exploite les mers côtières de la région Melaky n’a pas convaincu entièrement les pêcheurs traditionnels Vezo. Ces derniers continuent à exercer leur métier comme si de rien n’était. La pêche traditionnelle continue à se développer tant une partie de la population a un fort attachement à cette pratique plusieurs fois séculaire.

63 8.9.- La maîtrise de la filière élevage et pêche

La maîtrise de la filière élevage et de la pêche est très précaire dans le district de Maintirano. En effet, les techniques de l’élevage intensif sont peu suivies par les paysans car pour eux la finalité de la pratique n’est que de commerce. Il existe d’autres valeurs que les éleveurs observent, notamment le sens des événements familiaux et le culte des ancêtres. Par ailleurs, le zébu et les troupeaux bovins en tant que tels continuent d’être un signe de richesse et de prestige social. L’élevage du zébu destiné à fournir la viande pour être consommée n’entre pas encore dans la civilisation du Sakalava du Melaky et de Maintirano. Certains paysans préfèrent même commercialiser leurs animaux à d’autres éleveurs qu’aux bouchers.

L’élevage extensif a des problèmes face à l’administration car les animaux sont, la plupart du temps non déclarés par les propriétaires, c'est-à-dire qu’ils ne sont pas recensés. Par crainte du « Fanjakana », notamment du fisc, les éleveurs se montrent réticents quant à faire déclaration de propriété. Les bœufs, normalement recensés, ne causent pas de problèmes aux propriétaires qui veulent les commercialiser. Les éleveurs paient normalement les taxes prévues par la législation en vigueur. En outre, la pluralité des centres de commercialisation des zébus permet aux vendeurs d’échapper aux impôts.

Par ailleurs, l’élevage est confronté à l’insécurité quasi généralisée à cause du phénomène « dahalo ». Le « Fokonolona » organise ses moyens de défense par surveillance des « kijo » (voie d’accès unique pour les troupeaux bovins volés) pour surprendre les malfaiteur « malaso ». Il sollicite la mise en place de postes avancés de la gendarmerie pour sécuriser les « kijo ». Localement, la population s’organise en associations dont l’objectif est de pister les voleurs de boeufs et de poursuivre physiquement les troupeaux bovins razziés par les Dahalo. Cette stratégie plus ou moins efficace est appelée localement le « KARE ».

L’évolution de l’élevage contemplatif vers l’élevage d’embouche se fait lentement. C’est peut être l’une des raisons pour lesquelles, le phénomène se développe. En quelque sorte, on force la main à l’éleveur à se débarrasser de ses bêtes d’une manière ou d’une autre. Les boeufs volés entrent dans le circuit commercial ; ils alimentent les marchés des grands centres de consommation urbains où le taux de consommation de viande de zébu est très élevé, notamment Antsirabe, Antananarivo, voire Toamasina. Pour ce type d’activité, la filière élevage est bien contrôlée, la taxe est payée normalement.

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Pour la pêche, tous les poissons qui sont destinés à la vente sur place doivent payer les redevances à la commune urbaine de Maintirano. Celle-ci, cependant, ignore non seulement la quantité de poissons exportée vers les pays étrangers mais aussi elle n’a pas la qualité à faire payer aux exportateurs les redevances. En quelque sorte, elle n’exerce pas de contrôle sur les produits halieutique qui viennent du district. C’est donc une perte énorme pour la commune urbaine de Maintirano qui devra se pencher sur la question

8.10.- La protection de l’environnement

Outre le parc national d’Antsingy de Bemaraha, la majorité des forêts souffrent d’abattage presque généralisé car les exploitants forestiers et les habitants prélèvent une quantité énorme de bois destinés à diverses utilisations (bois de construction, bois d’œuvre, bois utilisés pour les haies ou les parcs à bœufs). Il faudrait signaler aussi la coupe de bois sans autorisation préalable de la part des services compétent. Il ne faut pas non plus oublier les feux de pyromanes, des feux volontairement criminels sans oublier les fameux feux de brousse ou « doro tanety ».

Il n’y a pas pratiquement une protection aussi bien de l’environnement terrestre que marin. C’est ainsi, par exemple, que des pêcheurs opèrent sans le moindre souci de la protection des espèces et de leurs écosystèmes. Des techniques de pêche prohibées sont utilisées par les pêcheurs traditionnels. Il en résulte une dégradation des écosystèmes et une diminution quantitative et qualitative des prises.

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CONCLUSION

La région de Malaky en général située dans la partie Ouest de Madagascar et englobant le district de Maintirano, est caractérisée par son enclavement. Le chef-lieu du district de Maintirano, cependant, est privilégié dans la mesure où il possède la majeure partie des infrastructures de base (routes, port et aéroport, centres de santé, hôpitaux, pharmacies, établissement scolaires, les services d’appui techniques (agriculture, élevage, pêche, le tourisme, la force de répression), les marchés. En quelque sorte, la ville de Maintirano dispose toutes les potentialités économiques pour son développement.

En effet, Maintirano a deux saisons contrastées : la saison chaude et pluvieuse, la saison chaude et sèche. Pendant la saison des pluies, la mousson souffle du Nord-Ouest vers le Sud-Est ; elle rencontre les masses d’air apportées par l’Alizé. Cette rencontre provoque une ascendance de l’air qui se condense avant de provoquer les précipitations. Ceci se produit surtout pendant la période de l’ASARA dans la Melaky.

Pendant cette saison, toute la population paysanne s’active à cultiver le riz « ASARA » ou « vary aloha » et d’autres cultures sous-pluie. Les superficies par chaque famille sont variables allant de quelques ares à plusieurs hectares. Selon notre tableau n° 09, Maintirano exploite 8 546 hectares de terrains dont 2 610 destinées à la culture du riz. Le district de Maintirano consacre 1 700 hectares de terrains pour les autres produits vivriers. Cependant, toutes les superficies cultivables existantes à Maintirano ne sont pas exploitées à fond tels les sols ferrugineux, les sols d’érosion squelettiques, les sols minéraux bruts, les sols d’apport des plaines alluviales, les sols ferralitiques.

Chaque sol a ses caractéristiques. Aussi, les paysans utilisent-ils chaque caractère pour une ou plusieurs cultures adaptées. Mais ces sols sont souvent de l’érosion, surtout pluviale tant les pluies tombent avec beaucoup de violence. Les eaux de ruissellement provoquent annuellement beaucoup d’inondation.

L’environnement terrestre du district de Maintirano est composé de forêts denses plus ou moins caducifoliées, de savanes boisées, de forêts-galéries et de forêts reliques

66 comme celles de l’Antsingy dans les formations karstiques de Bemaraha qui font la renommé de Maintirano dans le domaine touristique.

La ville de Maintirano qui est le chef -lieu de la Région Melaky héberge une population cosmopolite tant celle-ci comporte plusieurs groupes ethniques et beaucoup de groupes raciaux. Cette population est une constant mouvement par le « melting pot » ou le mélange dont elle fait l’objet. Cette population est dynamique à cause des groupes claniques qui essaient de conserver tant bien que mal leurs us et coutumes donc leur identité culturelle et culturale, leurs différentes civilisations dans cette région et dans ce district. Maintirano est une ville en pleine mutation par ses activités agricoles, d’élevage et de pêche. Elle devient de plus en plus une ville par les échanges commerciaux de ses produits avec l’extérieur (dans le sens large du terme). Elle est aussi une capitale sociale de la région de Melaky parce que la majeure partie des écoles et des hôpitaux se concentrent dans cette ville.

La ville de Maintirano, par se situation géographique est une ville côtière. La proximité de la mer et l’existence de plusieurs pérennes confèrent à la ville une activité halieutique et dulcicole plus ou moins importante. La pêche traditionnelle et la pêche industrielle coexistent dans cette zone Nord-Ouest de Madagascar. La commercialisation des produits locaux s’effectue aussi bien dans la ville même qu’à l’extérieur, notamment vers Antananarivo, Mahajanga, Antsiranana ou vers des pays européens et asiatiques. Le problème de cette économie venant des produits halieutiques est son extraversion.

L’enclavement et l’insécurité constituent les facteurs principaux de blocage du développement du district de Maintirano qui reste isolé pendant une grande partie de l’année. Aussi, les malfaiteurs de tous bords, en particulier les « dahalo » profitent de l’occasion pour mettre à mal ce district à fortes potentialités économiques. L’enclavement général du district et de la région n’exclut pas l’enclavement sanitaire malgré les efforts déployés par le ministère responsable ainsi que par les services privés dont les ONG. Il y est difficile d’acheminer le matériel médical, les médicaments et le personnel vers les postes de santé crées dans le cadre de la politique de la démocratisation des soins et de la prévention des maladies.

Donc, le district de Maintirano est un district qui brille par son retard sur tous les domaines comparativement aux autres districts du territoire national. Ce retard est imputable

67 à son enclavement général. Il en résulte le refus des agents de la Fonction Publique à rejoindre leurs postes d’affectation dans ce district. Ce refus de rejoindre a, comme conséquence, par exemple, l’insuffisance des enseignants dans les écoles qui sont éparpillées dans la zone

Malgré tout cela, l’autorité locale essaie de résoudre le problème par diverses solutions dont le desiderata d’y faire installer des postes avancés de la gendarmerie, la construction d’infrastructures sanitaires, l’incitation des natifs de Maintirano ayant terminé leurs études à revenir dans la ville et dans le district, la réhabilitation des axes routiers et la construction de nouvelles routes.

68 BIBLIOGRAPHIE

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13.- HOURCQ (V), 1934, Notice explicative sur la feuille Antsalova, carte géologique de reconnaissance à 1/200 000. Impr. Tananarive, 14 pages.

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20.- ROSSI George, 1981, « Caractères du Quaternaire littoral Ouest de Madagascar » in Revue de Géographie n° 38 , pp. 23-51.

21.- Monographie de la commune Urbaine de Maintirano, 2000, 223 pages.

70 Liste des abréviations

CHD Centre Hospitalier de District CSB Centre de Santé de Base CSSP Centre de Soins de Santé Primaire DDDS Direction de Développement des Districts Sanitaires ER Etude Régionale de 1991 par DIRASSET GDRN Gestion Durable des Ressources Naturelles MST Maladie Sexuellement Transmissible PE II Programme Environnemental II RIP Route d’Intérêt Provincial RNS Route Nationale Secondaire RP Route Provinciale SIG Système d’Information Géographique SR Sous-Régionale ONG Organisation Non Gouvernementale SRI Système de Riziculture Intensive PHAGECOM Pharmacie de Gestion Communautaire IRA Inflammation Respiratoire Aigüe CLD Comité Local de Développement

71 Liste des cartes

1- Carte de district de Maintirano dans la région Melaky 2- Carte de réseau routier dans la région Melaky, 3- Carte topographique de la région Melaky 4- Carte des sols dans la région Melaky 5- Carte de réseau hydrographique de la region Melaky 6- Carte de la couverture forestière de la région Melaky

72 Liste des Tableaux

Tableau 01 : Les essences forestières et les utilisations Tableau 02 : Les composants de la population par groupe ethnique Tableau 03 : Urbanisation de Maintirano Tableau 04 : Pourcentage de la population non instruites Tableau 05 : Taux de réussite en examens Tableau 06 : Education Tableau 07 : Couverture sanitaire Tableau 08 : Répartition des superficies cultivées Tableau 09 : Tableau de types de culture Tableau 10 : Superficie rizicole par District (ha) Tableau 11 : Répartition par type de culture par District Tableau 12 : Superficie et production de manioc) Tableau 13 : Production paddy ( en tonnes) Tableau 14 : Evolution de la superficie-rendent- production (maîs) Tableau 15 : Production de patate douce Tableau 16 : Produit d’eau douce Tableau 17 : Produit de mer Tableau 18 : Tableau d’expédition hors district Tableau 19 : Produits marins Tableau 20 : Le nombre de coupes par type de bois et par commune Tableau 21 : Sites d’embarquement et de débarquement des marchandises Tableau 22 : Aérodrome et leurs caractéristiques respectives

73 Liste des photos

1- Culture de riz au bord des champs de cocotiers 2- Elevage des bœufs 3- Route de Maintirano ville 4- Bord de la mer

74 TABLE DES MATIERES Pages INTRODUCTION ...... 1 Première partie : Présentation générale du district de Maintirano ...... 5 Chapitre I : Cadre historique et géographique ...... 6 I - Aperçu historique ...... 6 Origine du nom Melaky ...... 6 Melaky et la province de Mahajanga...... 6 II- Situation géographique ...... 6 Localisation ...... 7 Délimitation ...... 8 III - Cadre physique ...... 9 Le climat ...... 9 Les températures...... 9 Les précipitations ...... 10 Topographie et géomorphologie...... 10 La pédologie ...... 12 La végétation ...... 18 IV- L’implantation humaine ...... 22 La prépondérance Sakalava ...... 22 L’arrivée des migrants ...... 22 Les Merina er les Betsileo ...... 22 Les Antesaka ...... 23 Les Antandroy ...... 23 Les autres migrants ...... 23 L’intégration des migrants ...... 23 Chapitre II : Relations de district de Maintirano avec les autres régions ...... 29 Relations terrestres ...... 29 Relations aériennes ...... 29 Relations maritimes ...... 29 Deuxième partie : Les activités socio-économique ...... 30 Chapitre I : L’agriculture ...... 31 Mode d’acquisition des terres ...... 31 Mode de faire-valoir direct ...... 32 Techniques de culture ...... 32 La production ...... 35

75 Chapitre II : La pêche ...... 39 Les différents types de pêche ...... 40 Techniques et moyen utilisés...... 40 La production halieutique ...... 41 Chapitre III : L’élevage ...... 42 Les différents types d’élevage ...... 42 Les systèmes d’élevage ...... 42 Les maladies et les soins vétérinaires ...... 44 Troisième partie : La commercialisation et les problèmes ...... 45 Chapitre I Le commerce des produits agricoles ...... 46 Les moyens de transport ...... 46 Les circuits commerciaux ...... 47 Chapitre II : La vente des produits halieutiques ...... 48 Les circuits commerciaux ...... 48 Les moyens de transports ...... 48 Les moyens de conservation ...... 48 Chapitre III : Les problèmes rencontrés ...... 50 Chapitre V : Les solutions adoptées ...... 59 Conclusion ...... 66 Bibliographie ...... 69

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