MESSAGER Véronique
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
MESSAGER Véronique ANDRÉ MESSAGER Véronique opéra-comique en 3 actes Livret : Albert Vanloo et Georges Duval Création le 10 décembre 1898 au Théâtre des Bouffes-Parisiens Direction musicale : Giuseppe Grazioli (Gwennolé Rufet le 2 janvier) Assistant à la direction musicale : Gwennolé Rufet Mise en scène : Alain Garichot Assistante à la mise en scène et chorégraphie : Cookie Chiapalone Décors : Denis Fruchaud Costumes : Claude Masson Lumières : Marc Delamézière (reprises par Jean Vallet) Chef de chœur : Gildas Pungier Chef de chant : Colette Diard Orchestre de Bretagne Chœur de l'Opéra de Rennes Véronique / Hélène de Solanges : Christine Rigaud Agathe Coquenard : Salomé Haller Estelle / Ermerance de Champ d'Azur : Marie-Thérèse Keller Denise : Stéphanie Pinard Florestan de Valaincourt : Jean-Sébastien Bou Evariste Coquenard : Vincent Pavesi Séraphin : Christophe Crapez Loustot : Jean-Louis Poirier Production Opéra de Lausanne, reprise par l'Opéra de Rennes (Ce spectacle est enregistré par France-Musiques) Mardi 28 décembre, 20h Jeudi 30 décembre, 20h Vendredi 31 décembre, 20h Dimanche 2 janvier, I6h 1 ARGUMENT Acte I "Le Temple de Flore", la boutique du fleuriste Evariste Coquenard. Tandis que le propriétaire attend avec quelque impatience sa nomination comme capitaine de la garde nationale, son épouse, Agathe, attend, elle, son amant, le vicomte Florestan de Valaincourt. Hélas, celui-ci vient lui apprendre son mariage : le roi l'a sommé d'épouser une certaine Hélène de Solanges, inconnue de lui. afin d'échapper à la prison pour dettes. A son grand regret, le soir même, devant le roi, Florestan accordera sa main à cette "petite dinde". Or, cette dernière, cachée derrière les bouquets, a tout entendu. Furieuse d'être ainsi considérée par son futur mari, elle décide de s'en, venger. Elle et sa tante, Ermerance de Champ d'Azur, se déguisent alors en grisettes et se font engager chez Coquenard sous les noms de Véronique et d'Estelle. Et, justement, pour fêter sa dernière journée de célibataire et le grade de Coquenard, Florestan invite toute la boutique à un déjeuner champêtre. Acte II L'auberge du "Tournebride", à Romainville. Au cours de la partie de campagne, qui comprend, entre autres réjouissances, une promenade à dos d'âne et le jeu de l'escarpolette (lequel permet à Hélène/Véronique d'exhiber, sinon ses jambes, du moins ses dessous...), la jeune fille fait la conquête de Florestan, tandis qu'Ermerance tourne la tête au fleuriste. Puis Véronique s'enfuit, expliquant au vicomte, dans une lettre, qu'elle ne veut pas faire obstacle à son mariage. Bien entendu, Florestan décide aussitôt de rompre ce dernier et, donc, d'aller plutôt en prison. Acte III Au palais des Tuileries, Hélène se réjouit du tour qu'elle a joué à son promis, mais déchante en apprenant son emprisonnement. Elle envoie alors la somme néces saire pour régler ses dettes. On amène Florestan, bien décidé à rabattre le caquet de cette femme qui se permet de payer pour lui. Lorsqu'il se trouve en présence d'Hélène, il refuse d'abord de convenir qu'elle ressemble à Véronique. Mais, en définitive, après une dernière joute verbale, il laisse parler son cœur. Hélène devient vicomtesse de Valaincourt et Agathe revient à Coquenard. 2 ANDRE MESSAGER (1853-1929) «je crois bien qu'aucun musicien n'a jamais aimé la musique autant que l'aima André Messager. En tout cas, il est impossible d'être plus curieux de musique qu'il ne le fut, et jusqu'à la fin de sa vie». Reynaldo Hahn (L'Oreille au guet, Gallimard. 1937). André Messager fait ses études musicales à l'Ecole Niedermeyer à Paris en 1869 où il travaille le piano, l'orgue, l'harmonie, le contrepoint et la composition. 11 tisse des liens privilégiés avec son professeur Gabriel Fauré et bénéficie des conseils de Camille Saint Saëns. 11 quitte l'école en 1874 et occupe alors, entre vingt et trente ans, des emplois d'organiste dans diverses paroisses parisiennes : Saint Sulpice que vient de quitter Fauré, Saint Paul-Saint Louis, Sainte Marie des Batignolles. 11 débute par ailleurs sa carrière de chef d'orchestre au Théâtre des Folies Bergère en 1878 puis dirige au Théâtre Eden à Bruxelles en 1880. Il devient ensuite directeur musical à l'Opéra Comique de 1898 à 1903 et dirige le Grand Opera Syndicate au Covent Garden de Londres jusqu'en 1907. 11 s'impose comme second chef d'orchestre des Concerts Lamoureux en 1905 et directeur musical de l'Opéra de Paris de 1907 à 1914. Il est nommé aussi à la direction de l'Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire avec lequel il part en tournée aux Etats Unis et en Argentine. De retour à Paris, il reprend la direction à l'Opéra Comique et dirige en 1929 une saison des Ballets russes de Diaghilev. Parallèlement à ses activités de chef d'orchestre, André Messager se consacre à la compo sition. Il crée des œuvres pour orchestre et quelques mélodies. Mais Messager est avant tout un homme de théâtre et veut aborder tous les genres scéniques. Il compose tout d'abord des ballets, dont Fleur d'oranger (1878), Les Vins de France (1879), Mignons et vilains (1879), Les Deux pigeons (1886), Scaramouche (1891), Amants éternels (1893), Le Chevalier aux fleurs et Le procès des roses (1897), Une Aventure de la Guimard (1900) puis de nombreuses opérettes telles que Le Mari de la Reine (1889), Miss Dollar (1893), La Fiancée en loterie (1896), Les P'tites Michu (1897), La Petite fonctionnaire (1921), Passionnément (1926) et Coup de roulis (1928). Il se tourne rapidement vers l'opéra comique avec ses opéras bouffes François les-bas-bleus (1883), La Fauvette du temple (1885), La Béarnaise (1885), Le Bourgeois de Calais (1887), le conte de fées Isoline (1888), La Basoche (1890), Madame Chrysanthème (1893), Le Chevalier d'Harmental (1896), Véronique (1898), Les Dragons de l'Impératrice (1905), Fortunio (1907), Béatrice (1914), Monsieur Beaucaire (1919) et la comédie musicale LAmour masqué (1923). André Messager a joué un rôle important dans la production musicale parisienne. Il crée Pelléas et Mélisande que Debussy lui dédie en 1902 et fait représenter à l'Opéra de Paris La Tétralogie de Wagner et Salomé de Richard Strauss. En tant que compositeur, il est reconnu aujourd'hui, par l'originalité de son langage et son ouverture d'esprit, comme l'une des plus grandes figures de la musique légère. «Ses fréquentations d'art ne le firent jamais dévier d'un pas dans son style personnel, il sut goûter avec délice à tout ce qui était nouveau. Il en fut récompensé car il ne connut jamais l'amer tume». Michel Augé-Laribé (Messager. La Colombe). 3 UN SOURIRE DOUX-AMER d'autres horizons. La commande, qu'il doit à son maître Saint-Saëns, du ballet Les Deux «Avoir osé n'être que tendre, exquis, spirituel, pigeons pour l'Opéra de Paris (18 octobre n'exprimer que la galanterie des passions, avoir 1886) et de La Basoche pour l'Opéra-Comique osé sourire, lorsque chacun ne s'applique qu'à (30 mai 1890) lui ouvre les portes des théâtres pleurer, c'est là une audace bien curieuse pour nationaux subventionnés. En outre, probable ce temps». C'est ainsi que Gabriel Fauré jugeait ment mal à l'aise avec les petites opérettes son ami et condisciple André Messager. On sentimentales ou patriotiques des Folies- peut s'étonner de trouver un pareil jugement à Dramatiques ou grivoises des Bouffes- propos d'un compositeur qu'on considère Parisiens, il connaît une série d'échecs reten aujourd'hui comme l'un des grands maîtres de tissants : celui du Bourgeois de Calais, le 6 avril l'opérette française. C'est oublier un peu vite 1887, sur la première de ces scènes, du Mari le caractère profondément éclectique du de la reine, le 18 décembre 1889 sur la compositeur, et l'importance d'une œuvre seconde. 11 n'est guère plus heureux à l'Opéra- musicale d'une extrême variété. Pourtant, une Comique, qui semble pourtant mieux pareille définition ne saurait mieux décrire les convenir à sa muse toute en demi-teintes. qualités que le compositeur a semées à profu L'échec du fade Chevalier d'Hermental l'affecte sion dans Véronique, l'une de ses œuvres les plus profondément encore, lorsqu'Albert Van plus abouties, et le chef-d'œuvre de l'opérette Loo et Georges Duval lui apportent le livret des française au tournant des XIXe et XXe siècles. P'tites Michu. Messager avant Véronique La pièce, prestement écrite et lestement Alors qu'il n'est encore qu'un fort jeune troussée, naît aux Bouffes-Parisiens le 16 compositeur, André Messager est lancé par novembre 1897. Messager a-t-il eu réellement l'éditeur Enoch, qui lui demande de terminer l'intuition d'un prochain succès avec ce François-les-Bas-Bleus de Firmin Bernicat, nouveau livret ? Car rien ne le distingue de prématurément disparu. La pièce est créée le ceux des opérettes précédemment écrites 8 novembre 1883 sur la scène des Folies- pour les Folies-Dramatiques. L'intrigue Dramatiques, qui avait vu, quatre ans plus tôt, favorise le cadre historique, celui des Halles la création de La Fille du Tambour-Major sous le Premier Empire ; ses personnages d'Offenbach. Le succès qu'elle remporte vaut appartiennent aux modèles déjà éprouvés du à Messager la commande de La Fauvette du répertoire des vingt années précédentes : Temple, pour la même scène et avec les mêmes pensionnaires et valeureux petits soldats... Le acteurs, créée le 17 novembre 1885, puis de La cadre du troisième acte lui-même, le carreau Béarnaise, créée le 12 décembre 1885 aux des Halles, n'est-il pas une référence explicite Bouffes-Parisiens, le théâtre d'opérette fondé à la Fille de Madame Angot, archétype de l'opé trente ans plus tôt par Offenbach.