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Engrenages Kiss of Death de Marcel Jean

Le montage Number 77, Summer 1995

URI: https://id.erudit.org/iderudit/25097ac

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Publisher(s) 24/30 I/S

ISSN 0707-9389 (print) 1923-5097 (digital)

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Cite this review Jean, M. (1995). Review of [Engrenages / Kiss of Death de Barbet Schroeder]. 24 images, (77), 53–53.

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ENGRENAGES par Marcel Jean

e quatrième film américain de Barbet L Schroeder n'est pas,à propremen t par­ ler,l eremak ed'u nfilm réalis ée n 1947pa r Henry Hattaway. Legénériqu e de Kiss of Death estd'ailleur sexplicit e à c e propos . Il s'agitd'un e adaptation , trè s libre , d uscénari o qu'avaientécri tBe nHech te tCharle sLede - rer pour le film d'Hattaway. Le nouveau scénariste,Richar d Price (àqu i o ndoi tTh e Coloro fMone y et MadDo gan dGlory ) n'a conservé de l'original que les principaux pivots de l'histoire (l'arrestation du début, ladélation , l amor td el'épous ependan tqu e le mari est emprisonné), transformant ra­ dicalement la psychologi e de s personnages, leurs motivations, leur situation sociale ainsi quel aconclusio n du récit. Ile nrésult e don c u nfilm qu i n'appelle pasle srapprochement s avec c e qu ipourrai t êtreso n modèle , mai s qu i gagn eplutô t à êtr e comparéave cc equ i compose l'essentiel de laproductio n actuell e d efilms d e gangsters . Et c'est làqu e Kisso fDeat h sedistingue . Little Junior (Nicolas Cage) et Jimmy Kilmartin (David Caruso). Alors que l'ensemble de la production, de Natural Born Killers à Pulp Fiction, est marquépa r laprolifératio n d'effets destyl e Cela est dû au fait que Schroeder échoue curieuseposition ,l e film n'arrivan t pas suf ­ appuyése tpa r un e conceptio n inflationniste danss a prétentio n à signe ru n film réaliste , fisamment à se distinguer de ce qu'il ne del aviolence ,l e film d eSchroede res trég i comme l'étaient ou Maîtresse. veut pasêtre . C'est dommage,ca r lesqua ­ par uneéconomi eétonnante . Jamais,e n effet , le réalism e d e K m ofDeat h litésd ec elon g métrage— parmi lesquel­ Refusant de se laisser happer par neparvien t à s'imposer . D'abord,parc equ e lesi lfau t compter leje ude sacteur ssecon ­ l'engrenagevoulan tqu'i lfaill e «enmontre r lesséquence s d e vo l d e voiture sson ttraitée s daires— son td evraie s qualités . D eBarbe t toujours plus»,Schroede rplac eso nthrille r avec trop de désinvolture pour être autre Schroedero n atten d unsavoir-fair e impara­ sous le signe de la complexité desperson ­ chosequ'accessoires , c e qu ienlèv ebeaucou p ble (comme dans Single White Female), nages,e t ilélabor es amis ee nscèn eautou r dedensit é a u context e (Kisso fDeat h racon­ une inventivité perverse (comme dans d'un usage d uhors-cham pparticulièremen t tel'histoir e d'un voleurd evoiture srepent i Reversalo f Fo rtune )e t un e approch edocu ­ fertile. Ainsi,le sprincipau x ressortsnarra ­ qui sera obligé de reprendre du service,s e mentaireprécis e (comm e dan s Barfly). C'est tifsd e Kisso fDeat h trouventleu r efficacité fera arrêtée t verraso nespoi r devi e rangée énorme, mais c'est tout à son honneur. dans lessurprise s que nousréserv el ehors - lui échapper lorsque la police le forcera à Puisque Kiss of Death remplit au moins champ. L'assassinatd'Oma r (Vin g Rhames), infiltrer un gang) . Ensuite, parc e qu e l e psy ­ partiellement ces attentes ,o n l e placer aau - où la présence de Little Junior (Nicolas chopathejou é pa r Nicola s Cag e — qu iserai t dessusd el amoyenne . • Cage)n'es t révélée qu'au dernier moment, plusà s a plac e dan s l e mond e«merveilleux » ouencor el'enlèvemen t de l afille d e Jimmy de David Lynch— donneà l'ensembl e un Kilmartin (celui-ci interprété par l'excel­ côtécaricatura lindésirable .Enfin , parc e qu e KISS OF DEATH lent David Caruso), orchestré en un seul contrairementau x affirmation s ducinéaste , États-Unis 1995. Ré.: Barbet Schroeder. Scé.: Ri­ plan par un metteur en scène en grande les palpitations de New York demeurent chard Price, d'après Ben Hecht et Charles Lederer. forme, enson t debon sexemples . extérieures au film. Ph.:Lucian o Tovoli. Mont.: . Mus.: Trevor Jones. Int.: David Caruso, Samuel L.Jackson, Ni­ Mais, malgré ce parti pris stimulant, Cette incapacité à relever le défi du colas Cage, Helen Hunt, Kathryn Erne, Stanley Kiss ofDeat h ne satisfait pas totalement. réalisme place Kiss of Death dans une Tucci. 101 minutes. Couleur. Dist.: Fox.

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