Expo 67 : Ouverture Et Modernité Michel Pratt
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
Document generated on 09/25/2021 10:12 a.m. Histoire Québec Expo 67 : ouverture et modernité Michel Pratt Montréal, ville d’histoires... Volume 23, Number 1, 2017 URI: https://id.erudit.org/iderudit/85556ac See table of contents Publisher(s) Les Éditions Histoire Québec La Fédération Histoire Québec ISSN 1201-4710 (print) 1923-2101 (digital) Explore this journal Cite this article Pratt, M. (2017). Expo 67 : ouverture et modernité. Histoire Québec, 23(1), 28–30. Tous droits réservés © Les Éditions Histoire Québec, 2017 This document is protected by copyright law. Use of the services of Érudit (including reproduction) is subject to its terms and conditions, which can be viewed online. https://apropos.erudit.org/en/users/policy-on-use/ This article is disseminated and preserved by Érudit. Érudit is a non-profit inter-university consortium of the Université de Montréal, Université Laval, and the Université du Québec à Montréal. Its mission is to promote and disseminate research. https://www.erudit.org/en/ Expo 67 : ouverture et modernité par Michel Pratt Michel Pratt est un historien spécialisé sur l’histoire de la Rive-Sud (Montréal). Il a enseigné l’histoire au niveau universitaire et collégial. Il a écrit une vingtaine d’ouvrages dont certains ont été primés. Il est le président fondateur (2002) des Éditions Histoire Québec et le secrétaire général de la Fédération Histoire Québec depuis 1999. Il est médaillé de l’Assemblée nationale du Québec et a remporté le prix Dollard-Morin (2001) et le prix d’excellence Honorius-Provost (2004). Jusqu’aux années 1950, le Québec très tendu de la guerre froide, l’URSS Le logo vivait en vase clos. La censure se retira, laissant la porte grande Le logo fut conçu par le Montréalais régnait dans les bibliothèques, le ouverte au Canada. L’Exposition Julien Hébert, à la suite d’un concours. clergé catholique avait la mainmise aurait lieu à Montréal. Le dessin part avec le pictogramme sur l’éducation et une bonne par- déjà existant depuis l’Antiquité et tie des affaires sociales. À la fi n des Le site qui représente l’homme avec les bras années 1950, on sentait qu’un mouve- Après avoir envisagé différents sites élevés. Il en joint deux qui symbo- ment de renouveau prenait place. comme les quartiers de Pointe-Saint- lisent alors la thèse de la solidarité Charles et de Maisonneuve, c’est et de l’amitié, puis il en dispose huit L’Exposition universelle de 1967 sur l’île Sainte-Hélène qu’on arrêta dans un axe circulaire suggérant la s’inscrit parfaitement dans le contexte le choix. Il fallut cependant la relier forme de la terre. Son logo remporta de la Révolution tranquille. à l’île Ronde. On décida également le concours et devint celui qui fi gura de construire de toutes pièces l’île sur presque tous les objets reliés à La candidature Notre-Dame sur la minuscule base l’événement : cartes postales, com- C’est en 1958, année de l’Exposition de l’île Moffat également connue muniqués, etc. universelle de Bruxelles, que le séna- sous les noms d’île Molson et d’île à teur Mark Drouin déposa la candi- la Pierre. La chanson dature du Canada pour l’année 1967; La chanson Un jour, un jour, fut com- cette activité devait s’inscrire dans le Les transports posée par Stéphane Venne à la suite cadre des festivités du centenaire de la Les autorités politiques accélérèrent d’un concours et elle fut interprétée création de la fédération canadienne. les projets de construction de par Donald Lautrec, Michèle Richard l’autoroute 20, de l’autoroute 132 et les Cailloux. En anglais, la chanson Deux ans plus tard, le vote résulta (aujour d’hui l’autoroute René- s’intitule Hey Friend, Say Friend, come dans l’égalité entre l’Union sovié- Lévesque), du boulevard Décarie on over. Soulignons que le maire de tique et le Canada, soit 15-15. Lors et l’échangeur Turcot, du tunnel Montréal, Jean Drapeau, n’apprécia d’un second vote, la Grèce changea Hippolyte- LaFontaine, et on ajouta la pas outre mesure la chanson, car elle son vote, ce qui permit à l’Union construction du pont de la Concorde. ne faisait pas mention de Montréal. soviétique de remporter la mise. Les stations de métro de l’île Cependant, en 1962, dans le contexte Sainte-Hélène et de Longueuil virent Les passeports le jour principalement pour répondre Les organisateurs ont eu l’idée aux besoins de l’accessibilité au site géniale de considérer les pavillons de l’Expo. comme des ambassades et de déli- vrer des passeports dans lesquels on Le nom estampillait le sigle approprié lors de L’Exposition porta le nom d’Expo 67 l’entrée dans un pavillon. malgré la résistance de certains anglo- phones qui faisaient valoir qu’en Il y avait un passeport de couleur anglais on parlait d’Exhibition. rouge, à 35 $, qui couvrait l’ensemble de la saison et un bleu à 12 $ (adultes) Le thème retenu fut celui de Terre et 6 $ (enfants) pour une durée de des Hommes, inspiré de l’œuvre sept jours consécutifs. Il y avait aussi d’Antoine de Saint-Exupéry et, en un passeport d’une journée, à 2,50 $, anglais, Man and His World. et ceux de couleur blanche pour les enfants, à 1,25 $. PAGE 28 - HISTOIRE QUÉBEC VOLUME 23 NUMÉRO 1 Les hôtesses et guides Le Vaporetto faisait la navette sur Claude Gauthier, les Cailloux, Renée L’organisation choisit 235 hôtesses les canaux de l’île Notre-Dame ; Claude, Michel Conte, Donald et 25 guides parmi 1 445 candida- il en coûtait 50 cents par adulte. Lautrec et Gilles Vigneault. Des tures. Ils avaient comme mission de L’Hovercraft était un bateau de type artistes de renommée internationale bien informer les visiteurs. À cela aéroglisseur faisant la navette entre la comme Marlene Dietrich, Maurice s’ajoutèrent 1 500 hôtesses et guides Cité du Havre et la Ronde. Certains Chevalier, Mireille Mathieu, Luciano pour les pavillons. Le styliste Michel transports plus marginaux comme Pavarotti, Harry Belafonte, Dave Robichaud avait conçu les costumes. le PediCab ou les gondoles motori- Brubeck Quintet, Muddy Waters et sées offraient des promenades plus Oscar Peterson fi rent également une L’ouverture offi cielle que personnalisées. prestation. La populaire émission Le lancement offi ciel eut lieu le américaine The Ed Sullivan Show 27 avril en présence de tous les pre- Spectacles enre gistra deux émissions sur place et miers ministres, les commissaires Une programmation très relevée présenta Petula Clark et The Supremes. des pavillons, les hôtesses… L’ou- offrait des spectacles au Jardin des verture au public se fi t le lendemain. Étoiles, sur la Ronde. Muriel Millard La Corporation de l’Expo 67 loua Le dimanche 30 avril, 570 000 entrées y performa du 1er mai au 24 juin. les salles de la Place des Arts pour y furent comptabilisées portant déjà à Lors de la semaine de la chanson, du tenir le Festival mondial des arts et y un million le nombre de spectateurs. 14 au 19 mai, l’Expo-théâtre présenta présenter des opéras, des orchestres Pauline Julien, Louise Forestier, symphoniques, du ballet. Habitat 67 Habitat 67 constitua le legs perma- nent de cette Exposition universelle. Des cubes de béton intelligemment disposés procuraient une nouvelle dimension par rapport aux loge- ments conventionnels. Chaque loge- ment avait son jardin-terrasse. Au 10e étage, il y avait une passerelle vitrée qui offrait le fl euve Saint- Laurent en spectacle. Cette œuvre de l’architecte montréalais Moshe Safdie, d’origine israélienne, com- portait 12 étages. On avait meublé 38 loge ments (sur les 158) que les gens pouvaient visiter. Les transports internes L’Expo Express constituait le moyen le plus effi cace de se déplacer. Il avait une capacité de déplacement de 30 000 personnes à l’heure et rou- lait sur un trajet de 5,7 kilomètres. Il y avait huit trains de six wagons chacun et il y avait un départ aux cinq minutes. Le Minirail était un moyen de trans- port presque fantaisiste qui passait même à travers les pavillons des États-Unis et de l’Ontario. Il roulait la plupart du temps à six mètres du sol, mais parfois il rasait les cours d’eau. Il circulait à une vitesse variant de 8 à 12 km à l’heure. La Balade trans- portait les gens de la station de métro jusqu’à la Ronde et un peu partout sur le site, y compris à la Cité du Havre. Source : BAnQQuébec(E6,S7,SS1,P6711100) HISTOIRE QUÉBEC VOLUME 23 NUMÉRO 1 - PAGE 29 Les sculptures pouvaient se voir en se parlant, une Les visiteurs de marque Les sculptures étaient nombreuses et invention commercialisée 40 ans plus Parmi les visiteurs prestigieux, souli- permirent à certains artistes de lancer tard par Apple avec son iPhone. gnons le président américain Lyndon leur carrière. On put y admirer des B. Johnson, le président de la France, œuvres d’Alexander Calder, Man; Le pavillon de l’Union soviétique mit Charles de Gaulle, l’empereur de de Giacomo Manzu, Les amants; beaucoup l’accent sur sa domination l’Éthiopie, Haïlé Sélassié Ier , la reine d’Armand Vaillancourt, Présence; de spatiale. Le pavillon de la France Élisabeth II, la princesse de Monaco, Louis Archambault, Grand couple; de en mit plein la vue et son voisin du Grace Kelly, et Jackie Kennedy. Charles Daudelin, Polypède. Québec est aujourd’hui devenu le Casino de Montréal. Les pavillons L’héritage L’essentiel des visites de l’Expo se Les pavillons relevant de pays pos- Plus de 50 millions d’entrées furent faisait dans les pavillons.