ART Versus SOCIÉTÉ : L'art Doit Changer Le Monde
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
ART versus SOCIÉTÉ : l’art doit changer le monde Sous la direction d’Hervé Fischer M@GM@ Revue internationale en Sciences Humaines et Sociales vol.18, n.3, 2020, ISSN 1721-9809 Donate online - PayPal email : [email protected] M@GM@ Revue Internationale en Sciences Humaines et Sociales ISSN 1721-9809 Périodique électronique fondé et dirigé par le Sociologue Orazio Maria Valastro Revue enregistrée n.27/02 du 19/11/02 dans le Registre Presse du Tribunal de Catania Revue scientifique ANVUR Section 14 Rédaction : via Pietro Mascagni n.20, 95131 Catania-Italie Direction Scientifique : Orazio Maria Valastro Comité Scientifique : Christian Chelebourg, Vito Antonio D’Armento, Augusto Debernardi, Cecilia Edel- stein, Carolina Ferrer, Hervé Fischer, Mabel Franzone, Philippe Lejeune, Maria Immacolata Macioti, Michel Maffesoli, Ana Maria Peçanha, Danielle Perin Rocha Pitta, Mohammed Taleb. Comité de Rédaction - Comité de Lecture : Cecilia Edelstein, Mabel Franzone, Luca Benvenga, AnnaMaria Calore, Jawad Mejjad, Bernard Troude ; Mehdi Alioua, Maria Francesca Carnea, Naila Clerici, Christian Gatard, Anne-Marie Laulan, Ana Rita Santiago, Jean-Jacques Vincensini. Bureau de Rédaction : Maria Crivelli. Observatoire Processus Communications - Association Culturelle Scientifique Email : [email protected] Site Web : www.analisiqualitativa.com Via Pietro Mascagni n.20 - 95131 Catania - Italy ART versus SOCIÉTÉ : l’art doit changer le monde Sous la direction d’Hervé Fischer M@GM@ Revue internationale en Sciences Humaines et Sociales vol.18, n.3, 2020, ISSN 1721-9809 Sommaire L’art doit changer le monde Hervé Fischer - France et Canada L’art a pu être une célébration ou un divertissement pour les fêtes aristocratiques, bourgeoises ou populaires. Mais dans les sociétés « premières », c’était avant tout un rituel sacré multimédia de solidarité tribale et de communication avec les esprits. Des règles strictes excluaient toute esbroufe ou tricherie. C’est demeuré vrai dans l’art iconique religieux. Mais depuis l’exposition à Paris en 1882 des Arts incohérents, le mouvement Dada et l’Urinoir de Marcel Duchamp en 1917, c’est la liberté d’expression de l’art qui est devenue sacrée. Et plus que jamais individualiste. Cette liberté inclut depuis Les horreurs de la guerre de Goya et les gravures des caricaturistes à la Daumier au XIXe siècle un droit de contestation sociale qui était exclu par le statut traditionnel de courtisans des artistes en quête de commandes pour créer. Au- jourd’hui, les arts visuels se partagent entre l’art ordinaire des galeries commerciales touristiques, l’art des artistes audacieux sans galerie ni marché pour assurer leur subsistance, et l’art comme produit financier de spéculation des cour- tisans du capitalisme au pouvoir. C’est à partir de ce constat désolant qu’on pourra comprendre les propos qui suivent. L’intime voyance humaine : les étoiles dans la poche Orazio Maria Valastro - Italie Alors que la modernité a cru pouvoir se construire sur l’élimination de la pensée mythique et l’avènement d’une so- ciété du divertissement, dans les heures vides d’une humanité qui a sécularisé la conscience et nous limite à une vie quotidienne profane, l’écriture autobiographique apparaît comme une démarche poétique, mythobiographique, qui renoue avec la fragilité sacrée de la vie et nous donne accès à d’autres rythmes de vie et de pensée que ceux des con- traintes triviales. Les fabulations du corps autobiographique nous dévoilent une humanité qui n’est pas réductible à la matérialité du monde. L’esthétique relationnelle de l’écriture autobiographique nous permet d’échapper au temps li- néaire de l’histoire de vie et de recréer les relations et les liens dont nous nous étions privés, de les regénérer et de redécouvrir l’être-ensemble. C’est ce qui donne son caractère sacré à l’art autobiographique, à la création autopoïé- tique de soi, pour redevenir des êtres conscients, et métamorphoser la vie en œuvre d’art. Nous nous convertissons ainsi à la vérité de la vie. L’incertitude de notre conscience, notre sentiment du provisoire se muent en une création esthétique qui transcende notre expérience personnelle en inscrivant la vie dans le mouvement de l’écriture. Les arts en période de transition : de nouvelles problématiques Néstor Garcia Canclini - Mexique L’auteur présente les concepts d’intermédiation et d’interculturalité pour repenser les pratiques artistiques dans le contexte fluctuant que nous connaissons aujourd’hui du fait des processus technologiques, de la restructuration du marché et de la fusion d’entreprises culturelles de différents domaines. Il souligne en outre la fécondité de la re- cherche anthropologique qui permet de situer l’objet artistique et l’artiste dans leur contexte socio-économique et d’analyser les rapports institutionnels et sociaux entre les acteurs et les médiateurs. Il établit ainsi la nécessité de dé- velopper une théorie transdisciplinaire de la mondialisation socioculturelle qui, sur la base d’une discussion critique, nous permette de comprendre ses conditions matérielles et sociales d’existence, son langage artistique, ainsi que les contradictions qui surgissent entre les arts et les sociétés. Le texte analyse finalement le rôle des musées en tant que lieux d’échange où s’exposent les interactions sociales, les désaccords et les controverses, et examine le statut des arts comme moyen d’expérimenter de nouvelles formes d’organisation sociale et d’hybridation interculturelle. L’art au-delà de l’humanisme Pier Luigi Capucci - Italie Nous soutenons la légitimité des différentes formes d’art qui s’expriment face aux sociétés de leur temps, même lorsqu’elles les célèbrent. Et dans le monde occidental elles trouvent leur raison d’être dans la diffé- rence, qui a toujours été une valeur fondamentale de l’art. Il est difficile de décrire et de comprendre la com- plexité du monde d’aujourd’hui sans prendre en compte les approches artistiques, car l’art est une sorte de philosophie de la contemporanéité qui permet de comprendre le présent et regarder vers l’avenir. Mais cela exige une recherche artistique consciente, capable de sortir des poncifs traditionnels dans lesquels elle tend à s’enfermer, d’adopter une démarche transdisciplinaire, de dépasser la dimension anthropocentrique obtuse d’un simple reflet de l’être humain. Nous avons besoin d’un art éclairé, capable de prendre en compte aussi ce qui n’est pas humain (l’environnement, les autres espèces...), de se confronter et de dialoguer directement avec la complexité de l’existant, en dépassant des préjugés qui demeurent encore bien ancrés. Les médias sauvages Jürgen Claus - Allemagne Aujourd’hui, nous sommes face à l’émergence d’un nouveau type de culture. Les médias sont dès lors confron- tés à un grave problème de conflit générationnel : ils doivent le surmonter en sauvegardant la mémoire de l’ancien monde des images dans le flux constant de la nouvelle création. Les médias d’aujourd’hui sont deve- nus des multimédias, alliant image, musique et performance, et créant une nouvelle réalité médiatique, une nouvelle forme d’expérience dans laquelle les énergies s’échangent, se superposent et s’hybrident. C’est l’intensité de la performance de cet écosystème énergétique, tel une salle de concert, qui en détermine la valeur. Guérisseurs de terre Cristina Freire - Brésil Le traitement des terres et les pratiques agricoles ont été transformés au cours du siècle dernier. La monocul- ture agricole et son profond impact sur nos modes de pensée nous ont été imposés par la devise de la modernisation. Tout cela a profondément modifié le paysage, la biodiversité et la transmission de la mémoire bio-culturelle. En Amérique latine, les populations traditionnelles, en particulier les indigènes, malgré la po- litique d’extermination dont ils ont été historiquement victimes, sont des agents actifs de conservation de la mémoire et de la régénération urgente et nécessaire de la vie sur la planète. Ré-imaginer les musées pour agir sur le climat Rodney Harrison - Henry McGhie - Colin Sterling - Emma Woodham - Royaume-Uni La lutte contre le changement climatique exige une créativité radicale et de nouvelles formes de relations, d’institutions et de pratiques. Reimagining Museums for Climate Action a été lancé le 18 mai 2020, à l’occasion de la Journée internationale des musées 2020 (www.museumsforclimateaction.org), sous la forme d’un concours international d’idées et de design visant à (re)imaginer et à (re)concevoir radicalement l’institution muséale, afin de contribuer à un avenir plus équitable et plus durable à l’ère du changement cli- matique. Le concours a suscité un intérêt considérable, avec 264 contributions de 48 pays. Huit lauréats ont reçu chacun 2 500 £ pour transformer leurs idées en expositions qui seront présentées au Centre scientifique de Glasgow avant et pendant la COP26. L’exposition présente également un large éventail d’idées parmi les soumissions, visant à fournir au secteur des musées et à la société une source d’innovation et d’inspiration pour atteindre les objectifs de la Convention-cadre sur les changements climatiques et de l’Accord de Paris. Portrait de l’artiste contemporain Norbert Hillaire - France Plutôt que de tenter de saisir, du point de vue du sociologue, l’art de notre temps, que l’expression Art con- temporain est loin de résumer entièrement, peut-être la fiction nous offre-t-elle un moyen de transport plus approprié pour nous plonger au cœur de ces relations si difficile de l’art et de la société. D’autant que l’art contemporain n’en finit pas de se mesurer à une Modernité en constante réécriture, au point qu’une exposi- tion récente au Musée Picasso de Malaga, se demandait si l’histoire de l’art n’est pas elle-même un art (visuel). Face à un objet qui se déplace, en même temps, et aussi vite, que l’observateur qui tente de le saisir, une position flottante, sensible, dynamique, au plus près du réel et des rêves d’un artiste-type voyageant dans un train (en écho lointain au célèbre roman de Michel Butor, La modification), peut nous aider peut-être à sortir du réductionnisme fatal de la sociologie.