DU MÊME AUTEUR

Les Secrets de l’art perdu de la prière, Guy Trédaniel éditeur, 2017. La Divine matrice, J’ai Lu, 2017. Des Liens quantiques, Guy Trédaniel éditeur, 2014. Vérité essentielle, éditions Ariane, 2012. La Guérison spontanée des croyances, éditions Ariane, 2009. Le Code de Dieu, éditions Ariane, 2004. L’Effet Isaïe, éditions Ariane, 2000. L’Éveil au point zéro, éditions Ariane, 1999.

Titre de l’édition originale : Human by Design Publié pour la première fois aux États-Unis par Hay House Inc. © Gregg Braden 2017 © Guy Trédaniel édition, 2018, pour la traduction française.

Traduit de l’anglais par Pascale-Linda Steketee

« Pour les petites créatures comme nous, l’immensité n’est supportable qu’à travers l’amour1. »

CARL SAGAN (1934-1996), SCIENTIFIQUE ET ASTRONOME AMÉRICAIN. SOMMAIRE

Introduction : L’importance de nos origines

PARTIE 1 : LA NOUVELLE HISTOIRE HUMAINE CHAPITRE 1 : En finir avec le mythe de Darwin : L’évolution est un fait – mais pas pour les humains

CHAPITRE 2 : Nous ne sommes pas ce que la science a dit de nous : Le mystère de la fusion de l’ADN

CHAPITRE 3 : Le « petit cerveau » du cœur : Les cellules du cœur pensent, ressentent et se souviennent

CHAPITRE 4 : La nouvelle histoire humaine : Le sens de la vie

PARTIE 2 : S’ÉVEILLER À LA NOUVELLE HISTOIRE HUMAINE CHAPITRE 5 : Nous sommes conçus pour être connectés : Éveiller nos pouvoirs d’intuition, d’empathie et de compassion

CHAPITRE 6 : Nous sommes « programmés » pour la longévité : Éveiller le pouvoir de nos cellules immortelles

CHAPITRE 7 : Nous sommes « programmés » pour accomplir notre destinée : D’une évolution subie à une transformation choisie

CHAPITRE 8 : Et maintenant, que faisons-nous ? : Vivre la nouvelle histoire humaine Pour aller plus loin Notes & références Remerciements À propos de l’auteur INTRODUCTION

L’importance de nos origines

Depuis nos premiers ancêtres, qui observaient avec émerveillement les étoiles éloignées dans les ciels sans lune, un nombre incalculable de personnes partageant cette même expérience n’a cessé de se poser une seule et même question à travers les âges. Cette question est au centre de toutes les épreuves auxquelles nous sommes confrontés dans la vie, qu’elles soient petites ou grandes. Elle est au cœur de chaque choix que nous rencontrons, et elle est le fondement de chaque décision que nous avons à prendre. La question cruciale que nous nous sommes posée depuis notre apparition sur terre il y a environ 200 000 ans est tout simplement celle-ci : Qui sommes-nous ? La plus grande ironie est peut-être qu’après 5 000 ans d’histoire documentée et de réalisations technologiques qui défient l’imagination, nous cherchons encore à répondre avec certitude à cette question essentielle.

Clé no 1 : Malgré les plus grands progrès technologiques du monde moderne, la science ne peut toujours pas répondre à la question la plus fondamentale de notre existence : Qui sommes-nous ?

L’IMPORTANCE DE NOS ORIGINES La façon dont nous répondons à cette question imprègne chaque instant de notre vie. Elle est la base de la façon (nos filtres) dont nous percevons les autres, le monde qui nous entoure, et surtout nous-mêmes. Si nous pensons par exemple que nous sommes séparés de notre corps, nous abordons notre processus de guérison comme si nous étions les victimes impuissantes d’une expérience sur laquelle nous n’avons aucun contrôle. À l’inverse, des découvertes récentes confirment que si nous abordons la vie en comprenant que nos corps sont conçus pour pouvoir guérir, se reconstituer et se régénérer en permanence, ce changement de perspective crée une réaction biochimique à l’intérieur de nos cellules qui reflète notre croyance2. Notre estime de soi, notre confiance en nous, notre bien-être et notre sentiment de sécurité découlent directement de la façon dont nous nous percevons dans le monde. Qu’il s’agisse de nos choix amoureux ou professionnels, les décisions les plus importantes que nous sommes amenés à prendre dans notre vie sont basées sur la façon dont nous répondons à la question intemporelle : Qui sommes-nous ? À un niveau plus spirituel, notre réponse est le fondement de notre façon de concevoir notre relation avec Dieu. Elle va même jusqu’à justifier notre pensée quand nous faisons le choix d’essayer de sauver une vie, ou encore celui d’ôter la vie à un autre être humain. La façon dont nous nous percevons se reflète également dans la manière dont nous éduquons nos enfants. Si par exemple leur fragile estime de soi se retrouve menacée par les harcèlements continuels d’autres enfants à l’école, c’est leur capacité à répondre à la question Qui suis-je ? qui leur donnera la force de guérir leurs blessures. Dans certaines circonstances, leur réponse peut même déterminer s’ils se sentent dignes de vivre, ou pas. À plus grande échelle, ce que nous croyons et pensons de nous-mêmes détermine les politiques des sociétés et des nations, et peut soit justifier le dumping de plus de 12 millions de tonnes de plastique usé et de millions de tonnes de déchets radioactifs dans les océans chaque année, soit démontrer que les océans vivants nous tiennent suffisamment à cœur pour investir dans leur préservation. La façon dont les pays choisissent de mettre en place des frontières pour se séparer, de même que celle par laquelle nos gouvernements justifient l’envoi de soldats par-delà leurs frontières jusque sur les terres et dans les foyers des habitants d’une autre nation, sont très liées à la façon dont nous nous considérons en tant qu’individus. En y réfléchissant, notre réponse à la question la plus fondamentale Qui sommes-nous ? est au centre de tout ce que nous faisons et définit tout ce qui nous tient à cœur.

Clé no 2 : Tout, qu’il s’agisse de notre estime de soi, du sens de notre valeur personnelle, de notre confiance, de notre bien-être, de notre sentiment de sécurité, et de la façon dont nous percevons le monde et les autres, tout découle de la façon dont nous répondons à la question Qui sommes- nous ?

C’est précisément parce que cette perception que nous avons de nous-mêmes joue un rôle aussi vital dans nos vies que nous nous devons d’expliquer qui nous sommes et d’où nous venons aussi sincèrement et honnêtement que possible. Cela implique de prendre en considération toutes les sources d’information dont nous disposons, de la science de pointe actuelle aux connaissances acquises par l’expérience humaine depuis 5 000 ans. Cela implique également de transformer l’histoire existante lorsque de nouvelles découvertes nous donnent des raisons de le faire.

LE BESOIN D’UNE NOUVELLE HISTOIRE Il y a plus de 150 ans, le naturaliste Charles Darwin a publié un livre contenant des paradigmes révolutionnaires, intitulé L’Origine des espèces au moyen de la sélection naturelle, ou la préservation des races favorisées dans la lutte pour la vie, titre souvent raccourci en L’Origine des espèces. Son livre était destiné à fournir une explication scientifique sur la complexité de la vie, et comment celle-ci s’était transformée à travers les âges, depuis les cellules primitives jusqu’aux formes complexes que nous connaissons aujourd’hui. Darwin pensait que l’évolution qu’il avait observée dans certaines parties du monde et chez certaines formes de vie s’appliquait également à la vie humaine. L’une des grandes ironies du monde moderne est que, depuis l’époque de Darwin, la science même qui devait soutenir sa théorie et éventuellement résoudre les mystères de la vie a fait tout le contraire. Les découvertes les plus récentes révèlent des faits qui vont à l’encontre d’une longue tradition scientifique, en particulier en ce qui concerne l’évolution humaine. Ces faits sont les suivants : Fait no 1 : les liens que l’on peut observer sur l’arbre traditionnel de l’évolution humaine – les lignes pointillées qui relient un fossile à l’autre et conduisent à l’homme moderne au sommet de l’arbre – ne sont pas fondés sur la base de preuves existantes. Bien que ces liens semblent exister, ils n’ont jamais été prouvés et ne sont que présumés ou spéculatifs. Fait no 2 : les humains modernes sont apparus soudainement sur terre il y a environ 200 000 ans avec des caractéristiques avancées les distinguant de toutes les autres formes de vie connues qui s’étaient déjà développées. Fait no 3 : l’absence d’ADN commun entre les anciens Néandertaliens, considérés comme étant nos ancêtres, et les premiers humains dont l’ADN est semblable au nôtre, nous indique que nous ne descendons pas directement de l’homme de Néandertal, même si, à un moment donné, nous avons connu un croisement avec lui. Fait no 4 : des études avancées sur les génomes ont révélé que l’ADN qui nous distingue des autres primates est le résultat d’une ancienne, mystérieuse et précise fusion de gènes, qui suggère que quelque chose d’autre que l’évolution a fait que notre humanité a vu le jour. Entendons-nous bien, les caractéristiques avancées auxquelles se réfère le fait no 2 ne se sont pas développées progressivement sur de longues périodes de temps, comme le suggère la théorie de l’évolution. Ces caractéristiques existaient déjà chez les humains modernes lorsqu’ils sont apparus ; elles incluent un cerveau moitié plus grand que celui de notre parent primate le plus proche et un système nerveux complexe avec des capacités émotionnelles et sensorielles adaptées à notre monde. Et les humains n’ont pas changé. Autrement dit, 2 000 siècles plus tard, les humains modernes sont identiques ! Ces faits, basés sur des études scientifiques évaluées par des spécialistes, posent un problème à l’histoire de l’évolution depuis nos origines adoptée depuis longtemps. Les nouveaux éléments de preuve ne reflètent pas l’histoire conventionnelle que l’on nous a enseignée. L’histoire racontée aujourd’hui dans les salles de classe et les manuels scolaires nous conduit à croire que nous sommes des êtres insignifiants apparus il y a longtemps par un hasard biologique, et que nous avons ensuite enduré 200 000 ans de concurrence agressive et la loi de « la survie du plus fort », uniquement pour découvrir que nous sommes les victimes impuissantes d’un monde hostile où règnent la séparation, la concurrence et les conflits. Les découvertes scientifiques décrites dans ce livre suggèrent néanmoins quelque chose de radicalement différent. C’est pour cette raison que nous avons besoin d’une nouvelle histoire qui prenne en considération de nouveaux éléments de preuve. Ou, inversement, il nous faut suivre les nouveaux éléments que nous possédons déjà et chercher à comprendre la nouvelle histoire qu’ils nous racontent. Avant sa mort, en 1962, Niels Bohr, physicien et lauréat du prix Nobel de physique, nous a rappelé que la clé de la résolution d’un mystère se trouve dans le mystère lui-même. « Chaque grande et profonde difficulté porte en elle sa propre solution. Elle nous oblige à changer notre façon de penser afin de la trouver3 », a-t-il déclaré. Les paroles de Bohr sont tout aussi éloquentes aujourd’hui que lorsqu’il les a prononcées il y a plus d’un demi-siècle. Depuis les fossiles et les lieux de sépulture jusqu’à la taille du cerveau et l’ADN, les preuves existantes nous permettent dès maintenant de résoudre le mystère de l’origine de notre espèce et nous racontent déjà notre nouvelle histoire. La clé réside dans le fait qu’il nous faut d’abord acquérir une autre perception de nous-mêmes afin d’accepter ce que cette histoire nous révèle. J’ai écrit ce livre comme une invitation en ce sens.

Clé no 3 : En permettant aux nouvelles découvertes de nous conduire vers les nouvelles histoires qu’elles nous racontent plutôt que d’essayer de les faire entrer de force dans un cadre d’idées prédéterminé, nous pouvons enfin répondre aux questions les plus importantes de notre existence.

POURQUOI CE LIVRE ? L’objectif de ce livre est le suivant : 1) dans la 1re partie, révéler de nouvelles découvertes concernant notre origine, 2) dans la 2e partie, montrer comment appliquer ces découvertes dans notre vie quotidienne. Plutôt que de spéculer sur la façon dont la première cellule de vie est apparue sur la terre, je commencerai, comme Darwin l’a fait, à l’époque de nos mystérieuses origines. La 1re et la 2e partie incluent des exercices pour vous aider à intégrer l’importance de certaines découvertes spécifiques dans votre propre vie.

CE QUE CE LIVRE N’EST PAS • Nous ne sommes pas ce que la science a dit de nous n’est pas un livre scientifique. Bien que je désire partager ici avec vous certaines informations scientifiques avancées qui nous invitent à repenser notre relation au monde, il faut cependant noter que ce livre n’a pas été écrit en se conformant au format et aux normes d’un manuel de sciences ou d’une revue technique. • Nous ne sommes pas ce que la science a dit de nous n’est pas un livre religieux. Il n’est pas destiné à soutenir une croyance religieuse particulière concernant la création ou les origines humaines, comme le fait par exemple le créationnisme. Ce livre s’appuie sur des preuves scientifiques (établies par des spécialistes en anthropologie, paléontologie, biologie, et génétique) que l’on trouve immédiatement après l’apparition de notre espèce sur terre. De ce fait, il est possible que, dans certains passages, la nouvelle histoire puisse sembler contredire les récits religieux traditionnels ou les thèses scientifiques conventionnelles. • Nous ne sommes pas ce que la science a dit de nous n’est pas un document de recherche évalué officiellement par des pairs. Son contenu n’est pas passé par le long processus de révision d’un conseil certifié ou d’un panel d’experts sélectionné et conditionné à voir notre monde à travers le point de vue d’un seul domaine d’étude, tel que la physique, les mathématiques ou la psychologie.

CE QUE CE LIVRE EST… • Ce livre a fait l’objet de nombreuses recherches, et il est bien documenté. J’ai écrit Nous ne sommes pas ce que la science a dit de nous de façon qu’il soit facile à lire en y intégrant aussi bien des découvertes scientifiques que des histoires vraies et des expériences personnelles, afin que cette lecture puisse permettre d’accéder à une vision plus autonome de nous-mêmes. • Ce livre est un exemple de ce qui peut être accompli lorsque nous franchissons les limites conventionnelles qui séparent la science et la spiritualité. En associant les découvertes de pointe dans les domaines de la biologie, de la génétique, des sciences de la terre, avec les sagesses anciennes, nous disposons d’un cadre solide et efficace pour appréhender notre véritable potentiel.

QUAND « NOUVELLES DÉCOUVERTES » SIGNIFIE « NOUVELLE HISTOIRE » Si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes et reconnaissons que le monde est en train de changer, il paraît alors logique que notre histoire soit également appelée à se transformer. Selon toute vraisemblance, la nouvelle histoire humaine sera un hybride de théories déjà existantes. Ces théories tissées ensemble formeront la nouvelle tapisserie d’une grande chronique décrivant un passé épique et extraordinaire. Cela nous permettra enfin de comprendre notre véritable histoire, celle qui n’a jamais été prise en compte dans aucune des théories existantes. Un nombre croissant d’éléments de preuve suggère que nous sommes le produit de quelque chose de bien plus grand que des mutations aléatoires ou une biologie hasardeuse. Mais ces éléments ont leurs limites. Les fossiles, l’ADN, l’art rupestre et les anciens lieux de sépulture ne nous montrent que les vestiges de ce qui est advenu dans le passé, mais ils ne peuvent nous expliquer pourquoi ces choses se sont produites. À moins que nous ne trouvions un moyen de faire un retour dans le temps, la vérité est que nous ne pourrons jamais connaître la véritable raison de ce qui a rendu notre existence possible. Mais peut-être n’avons-nous pas besoin de le savoir. Peut-être n’est-il pas nécessaire de connaître tous les détails pour pouvoir changer notre façon de nous percevoir nous-mêmes et de transformer nos vies. S’agissant de l’histoire humaine, la découverte que nous sommes le produit de quelque chose d’autre que l’évolution – très probablement un acte de création conscient et intelligent – peut s’avérer être la seule chose que nous ayons besoin de savoir pour prendre une nouvelle direction, saine et authentique. Le fait indéniable est que, il y a 200 000 ans, quelque chose s’est passé qui a rendu notre existence possible. Et quoi que cela puisse être, nous avons été dotés de capacités extraordinaires telles que l’intuition, la compassion, l’empathie, l’amour, la capacité d’autoguérison, et plus encore. Nous nous devons à nous-mêmes d’accueillir l’ensemble des éléments de preuve, l’histoire qu’ils racontent, et la guérison qu’ils peuvent apporter dans notre vie. Le pouvoir de l’histoire humaine émergente peut nous aider à guérir de façon authentique et durable la haine raciale, la violence sexuelle, l’intolérance religieuse et autres défis dévastateurs auxquels nous sommes confrontés, allant de l’abus des technologies à la peste du terrorisme qui balaie la terre. Se contenter de moins ne serait que poser un pansement temporaire sur la profonde blessure émotionnelle qui engendre ces expressions de la peur. Pour la première fois depuis 300 ans dans l’histoire de la science, nous sommes en train d’écrire une nouvelle histoire humaine qui nous offre une autre réponse à l’éternelle question Qui sommes-nous ?

Clé no 4 : De nouvelles informations sur notre ADN suggèrent que nous sommes le résultat d’un acte de création intentionnel qui nous a dotés de capacités extraordinaires telles que l’intuition, la compassion, l’empathie, l’amour et la capacité d’autoguérison. Ce livre a été écrit dans un seul but, celui de nous donner les moyens de faire des choix pouvant nous mener à des vies épanouies dans un monde transformé.

Gregg Braden, Santa Fe, Nouveau-Mexique. PREMIÈRE PARTIE

La nouvelle histoire humaine L’objectif des chapitres qui vont suivre est de vous permettre de vous ouvrir à de nouvelles façons de penser et de percevoir vos relations : que ce soient les relations que vous entretenez avec les autres, la relation que vous avez avec la Terre et votre environnement, la relation avec vous-même, et, finalement, la relation que vous avez avec Dieu/l’Esprit/la Source universelle/l’Un. Avant d’en découvrir les puissantes et bénéfiques implications, il est bon cependant de définir vos croyances actuelles, et d’établir une sorte de base de référence de la façon dont vous vous percevez vous-même et dont vous percevez votre place dans le monde. L’exercice suivant n’est pas destiné à juger ou critiquer vos pensées, vos ressentis ou vos croyances actuelles. Il sert simplement de point de référence pour identifier des croyances dont vous n’êtes peut-être pas conscient, ou pour clarifier celles auxquelles vous avez éventuellement adhéré par le passé.

EXERCICE Définir une base de référence de vos croyances Vous pouvez vous servir de vos réponses aux questions suivantes comme d’un bon point de départ ; à la fin du livre, cela vous permettra de voir facilement comment les nouvelles informations dont vous aurez pris connaissance auront transformé votre façon de vous percevoir vous-même et de percevoir votre potentiel. Pour cet exercice, vous aurez besoin d’un papier et d’un stylo. La technique. En utilisant des mots simples ou des phrases brèves, répondez aux questions suivantes aussi honnêtement que possible. Pour les questions qui demandent un oui ou un non, entourez la réponse. Questions sur vos origines 1. Croyez-vous que l’origine de la vie dans son sens global soit le résultat d’un événement hasardeux qui s’est produit il y a longtemps, comme le suggère la science conventionnelle ? Oui Non 2. Croyez-vous que la vie humaine – votre vie – soit le résultat d’un événement aléatoire qui s’est produit il y a longtemps, comme le suggère la théorie de l’évolution ? Oui Non Questions sur votre potentiel 3. Croyez-vous pouvoir influencer consciemment les événements, la qualité, et la durée de votre vie ? Oui Non Si vous avez répondu non à la question précédente, allez directement à « Définir vos croyances », ci- dessous.

Si vous avez répondu oui, répondez aux questions 4, 5 et 6 : 4. Avez-vous confiance en votre capacité de vous autoguérir intentionnellement ? Oui Non 5. Avez-vous confiance en vos capacités intuitives intentionnelles ? Oui Non 6. Avez-vous confiance en votre capacité à autoréguler votre système immunitaire, vos hormones de croissance et votre santé globale ? Oui Non Définir vos croyances. Complétez les phrases suivantes : 7. Quand je remarque qu’il se passe quelque chose d’inhabituel dans mon corps (des douleurs soudaines, une éruption cutanée inexpliquée, une accélération du rythme cardiaque sans raison apparente, etc.), je ressens : ______. 8. Quand je remarque qu’il se passe quelque chose d’inhabituel dans mon corps, la première chose que je fais est de ______. Chapitre 1

EN FINIR AVEC LE MYTHE DE DARWIN L’évolution est un fait – mais pas pour les humains

« Qui sommes-nous sinon les histoires que nous nous racontons sur nous-mêmes, surtout lorsque nous y adhérons ?1 »

SCOTT TUROW (1949-), AUTEUR AMÉRICAIN.

« Pourquoi êtes-vous là ? » demanda une voix surgissant de l’obscurité. C’était la voix d’un homme, elle semblait provenir de si loin que je ne savais pas s’il s’adressait à moi ou à quelqu’un d’autre. Je me souviens de cette sensation d’être moitié éveillé, moitié endormi, et de m’être dit que j’étais probablement en train de rêver. Il ne m’est même pas venu à l’esprit que je pouvais ouvrir les yeux pour voir qui était cet homme. Puis j’ai à nouveau entendu sa voix. Cette fois-ci, elle m’appelait par mon nom : « Gregg…, tout va bien. Vous avez été parfait. Mais j’ai besoin que vous me disiez pourquoi vous êtes là. » Cette fois, je savais que je ne rêvais pas – l’homme connaissait mon nom et il s’adressait directement à moi. J’ai tourné la tête instinctivement dans sa direction tout en essayant d’ouvrir les yeux. Le plafonnier était tellement lumineux que j’étais obligé de plisser les paupières. Étonnamment, l’homme semblait tout proche. En fait, il se tenait juste à côté de moi et me regardait derrière son masque chirurgical bleu. En le voyant, subitement, ma mémoire m’est revenue et j’ai compris ce qui se passait. J’étais en train de me réveiller de l’anesthésie que l’on m’avait faite plus tôt ce matin-là. Je me trouvais dans la salle de réveil à la Mayo Clinic de Jacksonville, en Floride. La voix que j’entendais était celle du médecin qui m’avait rassuré une ou deux heures plus tôt en me disant qu’avec son équipe j’étais entre de bonnes mains et que tout se passerait bien. Mais tandis qu’il m’offrait ses paroles rassurantes, je ne comprenais pas pourquoi il continuait à me demander la raison de ma présence ici. Moins d’un mois auparavant, un examen dans une autre clinique avait révélé une tumeur anormale sur la paroi de ma vessie. « Il y a une tumeur dans votre vessie qui ne devrait pas être là, il faut la retirer », avait déclaré ce premier médecin. Voulant m’assurer du meilleur résultat possible et faire en ce sens tout ce qui était nécessaire, je m’étais rendu à la prestigieuse Mayo Clinic pour un deuxième avis. C’est là que j’avais découvert que la seule façon de déterminer avec certitude si cette tumeur était bénigne était de prélever du tissu pour effectuer une biopsie. Cependant, ce qui était en train de se passer ne faisait pas partie du plan initial. Après avoir été totalement anesthésié et préparé pour l’intervention chirurgicale, je me réveillais devant un médecin perplexe en train de me poser une question à laquelle je pouvais à peine répondre vu l’état de conscience altéré dans lequel je me trouvais : Pourquoi êtes-vous là ? En fait, s’il me posait cette question, c’était parce que l’excroissance anormale qui était apparue dans les examens précédents avait disparu. Le chirurgien était en train de m’expliquer qu’il n’y avait rien à retirer car ma vessie était parfaitement saine et normale. Pour appuyer son argument, il m’a montré une image en couleurs de l’intérieur de ma vessie, prise quelques instants auparavant. Tandis que je faisais tout mon possible pour saisir ce qu’il me disait, il a posé la pointe de son stylo sur l’endroit où se situait la tumeur sur l’IRM précédent. Il a insisté sur le fait qu’il n’y avait aujourd’hui plus aucune marque, aucune décoloration, ni aucun tissu cicatriciel ou autre signe quelconque indiquant qu’il y ait eu un problème particulier. Il voulait savoir pourquoi et comment une telle chose avait pu se produire. J’étais groggy et ma réponse ne fut pas aussi éloquente que je l’aurais souhaité. J’ai essayé de lui expliquer les recherches que j’avais réalisées sur le potentiel d’autoguérison du corps humain, je lui ai parlé des traditions anciennes qui savaient maîtriser ce potentiel, et du fait que la science confirmait à présent que notre corps avait la capacité de guérir lorsqu’on lui donnait les moyens et les conditions pour le faire. Le dernier souvenir que j’ai de ce médecin est lorsqu’il s’est retourné pour se diriger vers la porte alors que j’essayais de mon mieux de répondre à sa question. Mon explication quant à ce que nous avions expérimenté tous les deux ce jour-là n’était évidemment pas ce qu’il attendait ni ce qu’il voulait entendre. Plus tard, après mon rétablissement, j’ai repensé à la réponse de ce médecin et j’ai compris sa frustration. Absolument rien dans la formation actuelle d’un professionnel de la santé ne permet de concevoir une telle capacité d’autoguérison de notre corps. Et c’est précisément pour cette raison que, lorsque survient une situation comme la mienne, l’équipe médicale présente se retrouve avec des options très limitées quand il s’agit de donner une quelconque explication. On attribue cela généralement à un diagnostic erroné, à une récupération spontanée inexplicable, ou tout simplement à un miracle. Pour mon médecin, un miracle venait de se produire dans sa salle d’opération et il essayait de comprendre. Cependant, de mon point de vue, ce qui s’était passé tenait moins du miracle que de la technologie – une puissante technologie intérieure accessible à tous – dont l’existence avait été largement oubliée au fil du temps. Depuis 1986, j’ai étudié les connaissances et les principes adoptés par les traditions anciennes et autochtones, et j’ai également expérimenté leurs techniques d’autoguérison lorsque j’en ai eu l’occasion. Que ce soient les moines, les moniales et les abbés dans les monastères du Tibet, du Népal et d’Égypte ou les guérisseurs et chamans indigènes des jungles du Yucatán au Mexique et dans les Andes du sud du Pérou, nos ancêtres lointains et leurs homologues contemporains ont fait tout leur possible pour préserver les connaissances sur la relation la plus intime que nous puissions jamais expérimenter, à savoir la relation avec notre propre corps. Et bien que ce savoir préservé ne soit pas une science au sens traditionnel, de nouvelles découvertes scientifiques en génétique, en biologie moléculaire ainsi que dans les nouveaux domaines de l’épigénétique et de la neurocardiologie ont confirmé l’existence de ces corrélations décrites par les anciennes traditions. Cependant, s’agissant de mon propre corps, même si je croyais fermement en l’autoguérison et que j’en avais été témoin pour d’autres personnes, la combinaison entre ma formation scientifique et les croyances limitantes qui m’avaient été instillées à un âge précoce par un père alcoolique et un environnement familial dysfonctionnel avaient laissé en moi un profond doute qu’une telle autoguérison puisse m’arriver. Même si j’avais pratiqué des techniques yogiques, le qi gong et d’autres modalités de guérison, même si j’avais pris des herbes médicinales, adopté un régime crudivore et accueilli au mieux les transformations émotionnelles découlant du diagnostic et de l’intervention à la Mayo Clinic, je continuais à douter de ma capacité à me guérir moi-même comme je l’avais vu chez d’autres. Et c’est ce doute qui m’avait poussé à choisir la technologie médicale moderne comme une option responsable au regard du diagnostic que j’avais reçu, technologie proposée par l’un des établissements médicaux les mieux cotés au monde. En tant que scientifique, je ne peux pas vous affirmer que la raison pour laquelle l’équipe médicale n’a rien trouvé à retirer le jour de mon intervention est due aux pratiques et au changement de mode de vie que j’avais adoptés depuis quelques semaines. Ce que je peux dire, c’est que de nouvelles découvertes scientifiques ont identifié un lien entre des modalités de guérison spécifiques connues dans le passé et leur capacité à rétablir l’équilibre dans notre corps. Cette corrélation nous invite à une honnête réévaluation de l’histoire limitante que l’on nous a racontée sur l’origine de notre espèce et sur nos véritables capacités. En considérant ce que nous révèlent les dernières informations scientifiques actuelles, les guérisons spontanées et les miracles tels que celui que j’ai vécu ne sont pas si rares ou extraordinaires, mais semblent se produire fréquemment dans la vie ordinaire. Les chapitres qui suivent ont pour objectif de vous révéler ces découvertes et l’histoire qu’elles racontent. Cette histoire nous offre une perspective plus vaste et nous donne des raisons de considérer une nouvelle réponse à la question Qui sommes-nous ? afin d’écrire la nouvelle histoire de l’humanité.

S’il vous est déjà arrivé de penser qu’il y a bien plus dans l’histoire de notre passé que ce que nous avons été amenés à croire, je veux que vous sachiez que vous n’êtes pas un cas isolé. En 2014, un sondage Gallup a révélé que, ne serait-ce qu’aux États-Unis, 42 % des personnes interrogées pensent qu’il y a quelque chose de plus à l’origine de l’homme que ce qui est généralement reconnu conventionnellement – que « quelque chose » au- delà de la théorie de l’évolution de Charles Darwin est responsable de notre existence2. Les résultats de ce sondage reflètent un sentiment croissant que nous, les humains, faisons partie de quelque chose d’extraordinaire, de puissant et de mystérieux. Et certains des plus grands esprits scientifiques partagent ce point de vue.

LE CHAÎNON MANQUANT DANS L’HISTOIRE DE L’HUMANITÉ Francis Crick, Prix Nobel de physiologie ou médecine, codécouvreur de la structure en double hélice de l’ADN, pensait que l’éloquence des éléments constitutifs de la vie devait être le résultat de quelque chose de plus qu’une excentricité de la nature. Grâce à ses recherches novatrices, il fut l’un des premiers hommes à témoigner de la complexité et de la pure beauté de la molécule qui rend toute vie possible. Plus tard, Francis Crick a mis en jeu sa réputation de scientifique en déclarant publiquement : « Un honnête homme armé de tout le savoir dont nous disposons actuellement ne pourrait pas aboutir à une autre conclusion : dans un sens, l’origine de la vie apparaît aujourd’hui presque comme un miracle3. » Dans le monde scientifique, cette déclaration suggérant que quelque chose d’autre qu’une évolution aléatoire a conduit à notre existence est équivalent à de l’hérésie. Le sentiment qu’il y a quelque chose de plus à notre histoire n’est pas un phénomène récent. Des découvertes archéologiques montrent que, presque universellement, les humains du passé se sentaient connectés à quelque chose qui transcendait leur environnement immédiat. Ils pressentaient que nous avons des racines dans d’autres mondes dont certains nous sont invisibles, et qu’en fin de compte nous faisons partie d’une grande famille cosmique qui habite ces autres univers. Un ancien texte sacré maya, le Popol Vuh, décrit par exemple comment les « Grands Ancêtres » ont créé l’humanité, tandis que la Bible chrétienne et la Torah hébraïque nous décrivent comme les descendants d’êtres sages et puissants connectés à une intelligence plus vaste4, 5, 6. Pourrait-il y avoir une simple explication au pourquoi un tel sentiment nous habite encore si fortement et a perduré si longtemps à travers des traditions si diverses ? Est-il possible que le sentiment d’avoir une origine intentionnelle et d’être habité par un potentiel plus vaste soit basé sur quelque chose de vrai ? Lorsque nous nous posons la question Qui sommes-nous ?, la réponse la plus courte et directe est que nous ne sommes pas ce que l’on nous a dit que nous étions, et que nous sommes beaucoup plus que ce que la plupart d’entre nous ont jamais imaginé.

NOTRE ESPÈCE EST FAITE D’HISTOIRES Depuis l’époque de nos premiers ancêtres, nous avons toujours raconté des histoires pour expliquer le monde qui nous entoure et décrire la place que nous y avons. Parfois ces récits sont basés sur des faits, parfois ils ne le sont pas. Certaines histoires sont des métaphores que nous avons utilisées pour expliquer l’inexpliqué et donner un sens à notre existence. Pour les anciens Égyptiens par exemple, le Ciel, la Terre et le Monde Souterrain étaient considérés comme des mondes distincts. Dans leur vision de la Création, la Terre sous leurs pieds flottait sur Nun, l’océan primordial où le Nil prenait sa source. Le Ciel était formé par le corps de la déesse Nut, dont le ventre arrondi en forme de dôme était le foyer du soleil et des étoiles tandis qu’elle avançait face vers la terre, au fil du temps. Le Monde Souterrain, Duat, était le royaume où le soleil se rendait la nuit après avoir disparu à l’horizon après son coucher7. Chacun de ces royaumes avait des divinités – des dieux et des déesses – qui leur étaient associées et qui jouaient un rôle important dans la vie quotidienne du peuple égyptien. Et, même si ces histoires n’étaient aucunement fondées sur la science, les gens de l’époque y adhéraient. Ces récits proposaient un système d’explication de l’Univers que les anciens Égyptiens pouvaient intégrer dans leur vie ordinaire et qui les aidait à comprendre leur place dans le monde. Encore aujourd’hui, nous continuons à utiliser des histoires, des récits et des contes pour expliquer notre monde, et tous jouent un rôle plus important que jamais. Ces histoires ne se limitent pas à décrire la façon dont nous abordons la maladie et la guérison ou nos relations humaines et amoureuses. À l’échelle mondiale, l’avenir de notre planète et la survie de notre espèce, qui sont maintenant en jeu, dépendent aussi des histoires auxquelles nous choisissons de croire. C’est précisément pour ces raisons qu’il est vital que l’histoire que nous nous racontons soit une histoire juste.

NOS HISTOIRES DÉFINISSENT NOS VIES Nous chérissons les histoires que nous créons. Individuellement, nous relatons souvent avec fierté notre histoire familiale et les réalisations de nos ancêtres, et, à un niveau national, nous défendons fièrement les accomplissements athlétiques de nos équipes aux Jeux olympiques, les progrès scientifiques et les techniques qui ont permis d’envoyer nos astronautes sur la Lune, ou encore les drapeaux qui représentent nos pays. Cependant, nous nous retrouvons parfois à soutenir des histoires avec lesquelles nous avons grandi, même lorsque de nouvelles découvertes viennent nous confirmer que ces histoires sont fausses. C’est notre insistance à nous accrocher à une histoire familière même si de nouvelles preuves viennent nous montrer qu’elle est obsolète qui peut s’avérer le plus grand obstacle auquel nous soyons confrontés pendant que nous cherchons à nous adapter au mieux à un monde d’extrêmes.

Clé no 5 : Les histoires que nous nous racontons – et en lesquelles nous croyons – définissent nos vies.

On dit souvent que, si l’on entend quelque chose de façon répétitive, on finit par l’accepter comme un fait, que cela soit vrai ou pas. L’histoire aseptisée et communément acceptée jusqu’au début des années 1960 qui vantait les bénéfices de fumer du tabac en est un parfait exemple. Avant qu’un rapport ne soit rendu en 1964 sur les effets nocifs de la cigarette, les compagnies de tabac américaines étaient engagées dans une puissante campagne médiatique pour convaincre le public que fumer du tabac était bénéfique, voire une habitude saine. Des slogans attractifs tels que « Quand vous êtes tentés de vous laisser aller…, prenez plutôt une Lucky ! » ou « Je protège ma voix avec Lucky », ou encore « Votre dentiste vous recommande les cigarettes Viceroys » étaient autant de publicités que l’on voyait fréquemment dans les magazines ou à la télévision, ou que l’on entendait à la radio8. Dans les années 1940, une affiche particulièrement troublante faisant la promotion des cigarettes Camel mentionnait que, « selon un sondage national, de plus en plus de médecins préfèrent fumer des Camel9 ». Une recherche plus approfondie a révélé le fin mot de l’histoire. Les médecins interrogés pour ce sondage avaient reçu des paquets de Camel gratuits lors de réunions et de conférences avant d’y répondre. Ce n’est qu’après qu’ils eurent reçu ces cigarettes gratuitement qu’on leur avait demandé leur marque préférée, et cela avait faussé leur réponse en faveur des Camel. Les consommateurs américains ont cru en ces publicités et leur ont fait confiance, après tout, si la cigarette ne représentait aucun danger pour les médecins, comment aurait-elle pu en représenter un pour eux, n’est-ce pas ? La façon de percevoir de tels messages et l’usage du tabac lui-même a cependant changé avec une étude déterminante réalisée par le directeur du Service de Santé publique. Pour la première fois, une étude a révélé scientifiquement ce que beaucoup de gens soupçonnaient intuitivement. Elle décrivait un lien direct entre l’usage du tabac et les bronchites chroniques ou le cancer du poumon. Selon cette étude, « le comité juge que la cigarette contribue de manière substantielle à la mortalité due à certaines maladies spécifiques et au nombre général de décès10 ». En 1965, l’industrie du tabac a été tenue de placer des étiquettes d’avertissement sur chaque produit de tabac vendu ; celles-ci nous sont maintenant familières. Le but de cet exemple est d’illustrer la façon dont une croyance auparavant partagée communément par les médias traditionnels et le public en général a changé au fil du temps. Ainsi, la croyance que le tabagisme est sans danger était vouée à changer, car les preuves des maladies invalidantes dont souffraient tant de fumeurs ne correspondaient tout simplement pas à l’histoire populaire qui prétendait que la consommation de tabac était sans danger et bénéfique pour la santé. C’était incohérent avec ce que les gens vivaient réellement. NOUS ESSAYONS DE RÉSOUDRE LES PROBLÈMES DU XXIe SIÈCLE AVEC LA PENSÉE DU XIXe SIÈCLE De la même façon, quand il s’agit de nous et de l’histoire de nos origines, il existe actuellement une campagne d’information visant à fausser l’opinion publique. La théorie de l’évolution humaine du XIXe siècle est aujourd’hui enseignée dans nos salles de classe comme un fait incontesté, ne laissant aucune place pour considérer la possibilité d’une autre explication possible quant au mystère de notre existence. Et, comme l’histoire conventionnelle ne prend pas en compte les découvertes récentes, elle ne nous permet pas de résoudre les problèmes sociaux et les défis mondiaux que nous rencontrons aujourd’hui, y compris le terrorisme, le harcèlement, les crimes haineux, et l’épidémie de consommation abusive de drogue et d’alcool chez les jeunes. Puisque nous adhérons à la théorie de l’évolution, nous l’utilisons donc pour guider nos décisions, célébrer la concurrence et avoir recours à la force plutôt qu’à la coopération et à la compassion. Nous continuons, entre autres, à essayer de résoudre les problèmes liés aux différences raciales, religieuses et sexuelles, avec la pensée obsolète de la concurrence et de la « survie des plus forts », qui sont les paramètres mêmes sur lesquels est fondée la théorie de l’évolution de Darwin. En y réfléchissant bien, cela n’a aucun sens, et pourtant, pour des raisons d’habitude, d’argent, d’ego et de pouvoir, le système éducatif classique et les éducateurs s’accrochent à l’histoire révolue de l’origine de l’homme, qui n’est plus étayée par des preuves. L’histoire du tabac et celle de l’origine humaine illustrent parfaitement pourquoi il est essentiel que nous soyons clairs avec les histoires que nous racontons, et ce qui peut arriver lorsque ce n’est pas le cas.

CHANGEZ L’HISTOIRE, CHANGEZ VOTRE VIE En ce qui concerne la famille humaine, les histoires que nous relatons sur nos succès, nos drames ou nos actes héroïques sont des fils qui nous relient, et cette connexion est puissante, fondamentale et nécessaire. La technologie moderne nous permet aujourd’hui de partager des histoires qui soutiennent nos choix et l’avenir que nous désirons créer, et cela qu’il s’agisse de grands enjeux politiques ou religieux, de l’expédition d’armes aux « combattants de la liberté » dans les pays déchirés par la guerre à l’autre bout du monde, ou de problèmes extrêmement personnels tels que le droit pour les homosexuels de se marier ou celui de la femme d’avoir le contrôle sur son propre corps. Le romancier anglais Terence David John Pratchett, connu par son public comme Terry Pratchett, a magnifiquement décrit le pouvoir extraordinaire de nos histoires quand il dit : « Changez l’histoire, changez le monde11. » Je crois qu’il y a beaucoup de vérité dans ces mots. Notre vie est le reflet de ce que nous pensons de nous-mêmes et de la manière dont le monde fonctionne. L’observation de Pratchett est en fait si universelle que nous pouvons nous permettre de la pousser un peu plus loin. En ce sens, lorsque Pratchett déclare « Changez l’histoire, changez le monde », nous pouvons aller encore plus loin en disant : « Changeons l’histoire, changeons nos vies. » Les deux formulations sont vraies et nous offrent une profonde réflexion dans les moments les plus sombres de nos vies.

Clé no 6 : Lorsque nous changeons l’histoire, nous changeons nos vies.

L’histoire scientifique concernant l’immensité du cosmos, et notre insignifiance dans cette perspective, est un exemple parfait de la puissante influence qu’une histoire peut avoir sur nous. Cela illustre également l’axiome selon lequel si nous racontons une histoire suffisamment souvent, nous commençons à l’accepter comme une réalité. LA VIEILLE HISTOIRE : NOUS SOMMES PETITS, IMPUISSANTS ET INSIGNIFIANTS Depuis 150 ans, nous avons été imprégnés par une histoire qui nous laisse le sentiment de n’être guère plus que des grains de poussière insignifiants dans le vaste Univers, ou de simples supports biologiques dans le schéma général de la vie. Carl Sagan a parfaitement décrit cet état d’esprit lorsqu’il a commenté la perspective scientifique de notre place dans le cosmos : « Qui sommes-nous ? Nous constatons que nous vivons sur une planète insignifiante d’une étoile monotone, perdue dans une galaxie nichée dans un coin oublié d’un univers dans lequel il y a beaucoup plus de galaxies que de gens12. » Ce genre de réflexion limitée mis en avant par la communauté scientifique nous a conduits à croire que nous n’avons aucune importance au regard de la vie dans son ensemble et que nous sommes séparés du monde, les uns des autres, et finalement, de nous-mêmes. Albert Einstein a fait écho à ce sentiment d’insignifiance en remettant en question la validité des preuves, dans le domaine émergent de la physique quantique, qui suggéraient que toutes choses sont profondément connectées. Einstein ne pouvait accepter la réalité de cette connexion. Quand il déclare : « Si la théorie quantique est correcte, cela signifie la fin de la physique en tant que science13 », il ne laisse aucune ambiguïté dans notre esprit quant à ce qu’il pensait des nouvelles idées quantiques et de ce qu’elles impliquaient pour la science. Ses croyances ne lui permettaient pas de s’ouvrir à la possibilité que nous vivions dans un monde où toutes choses et toutes personnes étaient intimement reliées. Vivre dans un monde où tout est connecté sur un plan quantique signifie que nous avons la capacité d’influer sur ce qui se passe dans notre vie et que nous sommes responsables des résultats que nous créons, et c’est là l’une des raisons de la résistance d’Einstein aux idées de la nouvelle physique. En fin de compte, c’était sa ferme conviction que nous vivons dans un monde où les choses ne sont pas connectées entre elles qui l’a empêché de réaliser le rêve de sa vie. Il croyait profondément que ses recherches le conduiraient finalement à découvrir une vérité scientifique qui unirait toutes les lois de la nature, la « théorie du Tout ». Malheureusement, Albert Einstein est mort en 1955 sans que son rêve alors inaccessible, ne se réalise. Avec ce que Sagan et Einstein nous ont laissé en héritage en termes de pensée séparatrice et d’insignifiance humaine, il n’est pas surprenant que nous nous sentions souvent impuissants dans ce que nous expérimentons dans nos corps et dans nos vies. Dans un monde déconnecté, on nous dit que les choses se produisent de façon totalement aléatoire. Il n’est alors pas étonnant que nous nous sentions souvent impuissants face à un monde qui change si rapidement au point que certains disent qu’il est en train de « s’effondrer comme un château de cartes ». La proposition de Charles Darwin concernant l’évolution humaine au milieu des années 1800 a posé les bases pour des conclusions scientifiques confirmant notre insignifiance, conclusions qui ont été connues plus tard, au début des années 1900. La théorie de l’évolution était basée sur le principe que nous sommes l’ultime résultat d’une série d’événements aléatoires qui n’ont jamais été certifiés, prouvés ou reproduits, et que nous devons attribuer le fait que nous soyons toujours vivants à la « survie des plus forts » parmi nous. La théorie selon laquelle cette lutte nous a amenés là où nous en sommes aujourd’hui suggère que nous sommes irrémédiablement enfermés dans des vies faites de concurrence et de conflits. Culturellement, cette idée est maintenant acceptée à un tel point que beaucoup de gens croient que la meilleure façon de réaliser des choses, que ce soit dans leur travail ou au sein de la communauté des nations, est d’utiliser la force. Cette croyance qu’il nous faut lutter et entrer en conflit pour accomplir quelque chose se manifeste quotidiennement dans nos vies, que ce soit consciemment ou inconsciemment, et ce de manière parfois surprenante et inattendue. Lorsque, par exemple, des personnes qui nous sont proches et qui nous connaissent bien appuient sur nos points sensibles, même ceux d’entre nous les plus conscients spirituellement peuvent être amenés à craquer et à utiliser sur le moment des tactiques blessantes pour se protéger. Et cela n’est pas surprenant. Depuis le jour de notre naissance (voire avant, dans le ventre de notre mère), nous apprenons à vivre en nous référant aux pensées et aux sentiments de ceux qui prennent soin de nous. C’est, par exemple, à travers la voix de notre mère que nous savons si notre environnement est sûr ou s’il ne l’est pas. Nous apprenons également à associer la biochimie du stress et celle du plaisir dans notre corps à des voix, des sons et des expériences qui déclenchent la libération de certaines hormones. À moins que nous ayons été assez chanceux pour naître avec des parents extrêmement sains et équilibrés, il y a de fortes chances pour que la façon dont ils ont eux-mêmes répondu à leur environnement extérieur ait été basée sur un mauvais conditionnement qu’ils avaient reçu de leurs propres parents lorsqu’ils étaient enfants. Et ce sont précisément ces modèles provenant d’autres personnes, remontant parfois à plusieurs générations, qui deviennent aussi les nôtres. Ainsi, lorsque nous devenons adultes et que nous nous retrouvons dans des situations où nous nous sentons menacés, ces modèles conditionnés se manifestent sous la forme que notre esprit estime être la plus appropriée pour notre survie. Lorsque ces modèles commencent à s’activer, ils se nourrissent des profondes croyances programmées dans notre subconscient. La clé ici est de comprendre que ces croyances sont souvent enracinées dans les histoires et les expériences d’autres personnes. Réagissons-nous violemment comme nous avons été conditionnés à le faire à travers les histoires mettant en avant la « survie des plus forts » ? Ou répondons-nous à une situation avec confiance et intégrité en nous ouvrant à la profonde sagesse de notre connexion avec la vie, la vie sous toutes ses formes, y compris celle des personnes qui viennent appuyer sur nos points sensibles ? Entendons-nous bien, je ne suis pas en train de suggérer qu’il y ait ici une bonne ou une mauvaise réponse. Cependant, ce que je dis est que nos réactions ne mentent pas. Indépendamment de ce que nous pensons ou croyons, la façon dont nous répondons à une situation très personnelle est un reflet révélateur de ce à quoi nous croyons vraiment. Le fait est que les histoires que l’on nous a racontées pendant notre enfance, une période où nous étions extrêmement vulnérables et impressionnables, forment nos croyances les plus profondes. Et c’est là que l’histoire de nos origines entre aussi en jeu.

L’HISTOIRE DES DEUX ORIGINES Très tôt dans notre vie nous entendons des histoires sur l’origine de l’homme. Et, selon les croyances familiales, nous sommes même parfois exposés à deux histoires complètement différentes et conflictuelles que l’on nous enseigne à peu près simultanément – l’une à la maison, l’autre à l’école. Dans la plupart des écoles, on nous enseigne la théorie scientifique de l’évolution par la sélection naturelle, qui, pour un enfant, est une histoire stérile et troublante à entendre. Cette histoire commence il y a très longtemps, lorsque, par un hasard incroyable, les bons atomes se sont associés au bon moment pour créer les bonnes molécules dans les bonnes conditions pour conduire aux premières formes de vie, qui allaient éventuellement devenir les êtres complexes que nous sommes aujourd’hui. Le défenseur le plus passionné de la théorie de l’évolution a lui-même admis que le mystérieux et heureux hasard requis pour une telle série d’événements nécessite une grande imagination, ou une immense foi qu’un tel processus puisse même être possible. Comme je l’ai mentionné précédemment, Francis Crick a qualifié l’existence de l’ADN de « presque un miracle ». La théorie de l’évolution explique cet « heureux hasard », mais suggère cependant que c’est la lutte elle-même – la concurrence entre différentes formes de vie – qui a permis que cette combinaison improbable d’événements réussisse. Les partisans de la théorie de l’évolution affirment que c’est la concurrence qui nous a permis aujourd’hui d’être les gagnants de cette longue course que mène la nature pour sa survie depuis des millions d’années. La clé ici est de comprendre que l’on veut nous faire croire que « lutter » nous a si bien servi dans le passé que, par extension, ce n’est que par la lutte que nous pouvons encore évoluer aujourd’hui. En fait, la lutte nous a tellement réussi, nous dit-on, qu’elle est à présent littéralement « programmée » génétiquement dans notre corps. Ainsi, en raison de la sélection naturelle, nous serions donc maintenant supposément programmés pour la concurrence et la lutte. Au même moment où l’on enseigne à l’école aux enfants l’histoire scientifique de l’évolution et de la nécessité de lutter pour survivre, on leur raconte également une histoire religieuse tout aussi effrayante. Cette histoire commence aussi à l’époque de nos origines, et il faut là encore beaucoup d’imagination pour croire qu’elle soit même possible. Dans le judaïsme, le christianisme et l’islam, cette histoire est celle d’une force mystérieuse – Dieu – qui aurait créé le premier humain à partir de la poussière de la terre, puis aurait insufflé la vie à sa création, permettant ainsi au premier humain, Adam, de s’éveiller à la vie sur terre. Cette histoire nous apprend que nous sommes les descendants d’Adam et de ses enfants, et que nous venons au monde en tant qu’individus intrinsèquement imparfaits. La suite de l’histoire explique que nous sommes destinés à lutter entre le bien et le mal tout en cherchant un moyen de nous racheter de nos péchés. D’autres religions dans le monde utilisent également des histoires similaires pour expliquer l’origine de l’humanité et le but de la vie. L’histoire scientifique et l’histoire religieuse commencent toutes les deux il y a longtemps. L’une et l’autre comportent de mystérieuses lacunes concernant les détails. Et toutes les deux nous laissent le sentiment d’être séparés du reste du monde et, peut-être plus grave encore, le sentiment que nous sommes sur terre aujourd’hui comme des combattants malgré nous, enfermés dans une lutte désespérée pour survivre, soit avec la nature, soit entre le bien et le mal. Que ce soit du point de vue scientifique ou religieux, et aussi différentes ces histoires peuvent-elles paraître en surface, si nous y regardons d’un peu plus près, nous nous rendons compte qu’elles partent du même endroit – ce que nous sommes aujourd’hui – et qu’elles ont le même but : essayer de trouver des explications sur notre passé. Malgré l’émergence de preuves qui ne correspondent pas à l’histoire scientifique traditionnelle, les enseignants continuent à transmettre dans nos écoles la théorie de l’évolution et de la survie humaine comme si elle était un fait absolu et incontesté. Et c’est là que le problème commence : nous essayons de résoudre les problèmes actuels, qui nécessitent la coopération et l’entraide, en nous basant sur une histoire vieille de 150 ans fondée sur la concurrence et la lutte. Il n’est donc pas surprenant que l’histoire à laquelle nous avons adhéré – la théorie de l’évolution – n’ait désormais plus aucun sens et ne puisse expliquer d’où nous venons et comment nous sommes devenus ce que nous sommes. Nous avons profondément besoin d’une nouvelle histoire humaine qui puisse refléter les nouveaux éléments de preuve et ainsi briser le mythe des théories darwiniennes et son influence sur nous.

BRISER LE MYTHE DE DARWIN C’est en 1859 que Darwin a publié son livre le plus connu, L’Origine des espèces. Depuis sa publication et jusqu’à ce jour, les implications de cet ouvrage se sont répercutées jusque dans les fondements mêmes de notre société. Qu’il s’agisse de la controverse académique concernant d’où nous venons et la raison pour laquelle nous sommes ici, ou des problèmes extrêmement chargés émotionnellement concernant la conception, l’avortement et la peine de mort, qui divisent des familles et des communautés entières, les implications du travail de Darwin ont un impact sur nos vies comme peu d’autres idées novatrices en ont eu auparavant. Je me demande souvent si Darwin a lui-même imaginé un jour l’effet que son travail aurait sur le monde et à quel point ses idées influenceraient la vie de personnes ordinaires un siècle plus tard. Avant L’Origine des espèces, il existait peu de sources auxquelles se référer pour tenter de répondre aux plus grandes questions de l’existence. Avant le milieu du XIXe siècle, les grandes questions philosophiques sur l’existence, telles que : D’où venons-nous ? Pourquoi sommes- nous ici ? Comment pouvons-nous avoir une vie meilleure ? étaient confinées à la religion et au folklore traditionnel. Avec la publication du premier livre de Darwin, les choses ont changé. La théorie de l’évolution proposait une nouvelle histoire pour répondre aux grandes questions existentielles, et cette histoire ne faisait appel ni aux interprétations bibliques ni aux enseignements religieux. Clé no 7 : Pour la première fois dans les annales de l’histoire de l’humanité, la théorie de l’évolution de Charles Darwin, publiée en 1859, a permis à la science de répondre aux grandes questions sur la vie et nos origines sans avoir besoin de se référer à la religion.

Le titre complet du livre de Darwin, L’Origine des espèces au moyen de la sélection naturelle, ou la préservation des races favorisées dans la lutte pour la vie, peut sembler au premier abord compliqué, mais l’idée sur laquelle il repose est vraiment très simple. Darwin avançait que toute vie, y compris la vie humaine, avait commencé à partir d’un organisme primitif qui était apparu mystérieusement sur terre il y a très longtemps. Darwin n’a pas tenté de décrire comment cet organisme avait été lui-même originellement créé. En fait, contrairement à ce que beaucoup de gens supposent généralement, l’origine même de la vie n’était pas sa préoccupation principale. Alors qu’il reconnaissait facilement que la science de son époque n’avait pas encore élucidé cette énigme, il affirmait également qu’il n’était pas nécessaire de résoudre le mystère de l’apparition de la vie sur terre pour que sa théorie de l’évolution soit acceptée. Darwin a défendu ses idées en prenant pour exemple un autre mystère non résolu afin de faire valoir son point de vue : la loi de la gravitation. Il a souligné que celle-ci avait été approuvée scientifiquement et a utilisé cet exemple comme analogie pour justifier qu’une théorie puisse être approuvée même si elle ne pouvait pas être totalement expliquée. « Il n’y a pas d’objection valable devant le fait que la science n’ait pas encore fait la lumière sur le sujet beaucoup plus important qui est celui de l’essence de la vie ou son origine. Qui peut expliquer l’essence de la force d’attraction de la gravité ? Personne ne s’oppose à accepter les résultats obtenus concernant le phénomène inconnu de la gravitation14 », a-t-il déclaré. À partir de cette déclaration et d’autres proclamations similaires, il est clair que Darwin était moins préoccupé de la façon dont la vie était apparue sur terre que par ce qui s’était produit par la suite, plus précisément, de savoir comment les premières formes de vie qui avaient émergé dans le monde s’étaient transformées en la complexité et la diversité que nous observons aujourd’hui. Darwin a basé sa théorie sur son expérience personnelle et ses observations directes. Beaucoup d’entre elles ont été faites lors d’un voyage d’exploration qu’il avait entrepris à bord du navire de recherche britannique, le HMS Beagle15. Il y avait été désigné comme le naturaliste de l’expédition, dont on pourrait dire que la mission ressemblait beaucoup à celle du vaisseau spatial Enterprise (de la célèbre série Star Trek), qui était de rechercher d’autres formes de vie dans des galaxies inconnues. Darwin, lui, devait rechercher des nouvelles formes de vie sur des terres encore inexplorées au cours de l’expédition du Beagle. Son voyage a duré cinq ans, de 1831 à 1836, et il n’a révélé sa théorie que vingt-trois ans plus tard. Avec la publication de L’Origine des espèces, le fondement même de cette théorie fut accessible au grand public pour la première fois. Il écrit :

« Mais si des variations utiles à un être organique quelconque se produisent, assurément les individus ainsi caractérisés auront de meilleures chances d’être préservés dans la lutte pour la vie ; puis, en raison du principe puissant de l’héritage, ils tendront à produire des descendants similairement caractérisés. Ce principe de préservation, je l’ai appelé, par souci de brièveté, sélection naturelle16. » Aujourd’hui, plus de 150 ans après la publication du livre de Darwin, les scientifiques du monde moderne les plus estimés, issus des meilleures universités actuelles, ayant accès aux financements les plus importants dans l’histoire de la recherche, et utilisant la technologie la plus avancée jamais offerte, rencontrent encore des difficultés pour prouver la viabilité de cette théorie sur un plan général, mais, plus précisément, en ce qui concerne les humains. Les questions non résolues sont essentiellement les suivantes : • La théorie de l’évolution à elle seule peut- elle expliquer la diversité que l’on observe aujourd’hui dans le monde naturel ? • La théorie de l’évolution s’applique-t-elle aux humains ? Comme nous le verrons plus loin, les nouvelles découvertes nous conduisent à la nécessité de reconsidérer la façon dont nous avons répondu à ces deux questions dans le passé.

DARWIN AVAIT LUI AUSSI SES DOUTES À son époque, Charles Darwin ne possédait pas les connaissances sur le monde que nous avons aujourd’hui. Cela lui aurait été impossible. De nombreux domaines scientifiques que nous tenons pour acquis étaient tout simplement inexistants jusqu’au XIXe siècle/début du XXe. Par exemple, Darwin ne pouvait pas connaître la génétique. Bien qu’une génération puisse hériter des caractéristiques de ses parents ait été un fait reconnu de son temps, ce qui rendait précisément la transmission possible – l’ADN – n’a été compris qu’après sa mort. Darwin ne pouvait pas non plus connaître les cellules cardiaques spécialisées qui nous donnent accès à des capacités et des sensibilités extraordinaires qui seront décrites plus loin dans ce livre. Et il ne pouvait pas savoir que ces cellules et les capacités dont elles sont porteuses existaient déjà lorsque l’homme moderne est apparu il y a 200 000 ans. Darwin ne pouvait pas connaître ces choses, mais il soupçonnait fortement que les découvertes futures renverseraient au moins une partie de sa théorie, et il a exprimé cette possibilité dans ses écrits. Dans L’Origine des espèces, il déclare : « Si l’on arrivait à démontrer qu’il existe un organe complexe qui n’a pas su se former par une série de nombreuses modifications graduelles et légères, ma théorie ne pourrait certes plus se défendre17. » C’est parce que les conditions décrites par Darwin comme étant la pierre angulaire de sa théorie ont maintenant été renversées (car nos organes complexes ne se sont pas formés à travers « de nombreuses modifications graduelles et légères ») que cette théorie de l’évolution ne peut à elle seule expliquer ce que nous observons dans le monde réel. En d’autres termes, comme Darwin l’avait pressenti, sa théorie s’est effondrée. Dans L’Origine des espèces, Darwin a exprimé sa suspicion quant au fait que la théorie de l’évolution pourrait ne pas être suffisante pour expliquer la complexité de la vie. Bien que la déclaration suivante puisse sembler un peu redondante, c’est néanmoins son langage. Je la partage avec vous pour vous donner une idée des réserves qu’il avait émises – dans le cas présent il s’agit des fonctions complexes de l’œil.

« Il semble absurde au possible, je le reconnais, de supposer que la sélection naturelle ait pu former l’œil avec toutes les inimitables dispositions qui permettent d’ajuster le foyer à diverses distances, d’admettre une quantité variable de lumière et de corriger les aberrations sphériques et chromatiques18. » Le fait que la complexité de l’œil, ainsi que celle d’un certain nombre d’autres organes, réponde aux conditions que Darwin a lui-même explicitées, invaliderait sa théorie et ouvre la porte au thème de la première partie de ce livre : la théorie de l’évolution en elle-même ne suffit pas à expliquer les caractéristiques et les capacités extraordinaires qui sont les nôtres depuis le début. Les éléments de preuve suggérant que certaines caractéristiques physiques (y compris nos yeux, notre système nerveux très développé et notre cerveau) étaient déjà fonctionnelles lorsque des hommes modernes sont apparus jettent le doute sur la théorie de Darwin en ce qui concerne l’humanité.

L’ÉVOLUTION HUMAINE : LA SPÉCULATION ENSEIGNÉE COMME UN FAIT RÉEL La pensée conventionnelle actuelle nous laisse entendre que la théorie de l’évolution de Darwin est un « fait accompli » ; qu’il s’agit d’une affaire entendue et reconnue universellement par la communauté scientifique ; et qu’il y a peu de place pour le doute quant à l’explication de la vie telle que nous l’observons aujourd’hui. La théorie de l’évolution est décrite dans les manuels scolaires et enseignée dans les salles de classe comme un fait. Dans cet environnement où règne une approbation inconditionnelle de cette théorie, les découvertes scientifiques qui la remettent en question ne sont souvent pas rapportées, ou, pire encore, sont ridiculisées et taxées de superstitions, d’idées religieuses ou de pseudoscience. Pour cette raison, les gens sont souvent surpris lorsque l’on mentionne des découvertes mettant en doute cette théorie. Un exemple parfait de cette vue unilatérale est le choix du Public Broadcasting Service (PBS) d’exclure les théories scientifiques alternatives ou les critiques scientifiques de la théorie de l’évolution de la minisérie de huit heures très bien réalisée A Journey Into Where We’re from and Where We’re Going, qui fut diffusée en 2001. Selon les déclarations de PBS, les objectifs du programme étaient de « permettre au public de mieux comprendre la théorie de l’évolution et son fonctionnement, de dissiper les malentendus courants quant à son processus, et de nous éclairer sur la raison pour laquelle elle nous concerne tous19 ». Et, pour ceux qui connaissent cette série, c’est exactement ce qu’ils ont fait, présentant l’évolution uniquement du point de vue de Darwin, que de nombreux scientifiques considèrent comme faussé, pour des raisons qui seront décrites plus loin dans ce chapitre. Joshua Gilder, auteur et ancien rédacteur de discours de la Maison Blanche, a écrit une critique sur cette émission de PBS sans mâcher ses mots sur la façon dont le contenu a été produit : « Le problème [avec le documentaire PBS] est que rien de tout cela n’est vrai, ou si rempli d’incohérences, de contresens et de données incorrectes (parfois frauduleuses), qu’il est sans valeur sur un plan scientifique20. » Gilder a fondé en partie sa critique sur les découvertes scientifiques documentées par un biologiste moléculaire, Jonathan Wells, dans son livre Icons of Evolution, où les « preuves » de l’évolution humaine présentées par PBS sont démantelées une à une.

LE SUJET DE L’ÉVOLUTION PORTÉ DEVANT LES TRIBUNAUX La controverse sur l’évolution est particulièrement perceptible quand il s’agit de la législation et des lois nationales sur ce que les enseignants sont autorisés à enseigner dans les écoles publiques. Un récent projet de loi du Sénat dans l’État de l’Oklahoma en est un parfait exemple. En 2016, le sénateur républicain Josh Brecheen a adopté une loi permettant aux enseignants d’encourager leurs élèves à réfléchir de manière critique sur des sujets susceptibles d’affecter leur vie et leur avenir. La législation proposée par Brecheen, le projet de loi du Sénat 1322, stipule que l’objectif de la loi est « de créer dans les districts scolaires publics un cadre qui encourage les élèves à explorer des questions scientifiques, à approfondir les éléments de preuve, à développer une pensée critique, et à répondre de manière appropriée et respectueuse aux différences d’opinion sur des questions controversées… Les enseignants seront invités à aider les élèves à comprendre, analyser, critiquer et examiner de façon objective les forces et les faiblesses des théories scientifiques existantes couvertes par le cours enseigné21. » Le projet de loi de Brecheen ne mentionne pas spécifiquement l’enseignement de la théorie de l’évolution, mais il ressort clairement du parcours de Brecheen qu’il avait déjà introduit une législation similaire depuis son élection en 2010 en y incluant les termes « théories scientifiques », et que son objectif était de permettre aux enseignants de proposer à leurs élèves de découvrir des informations liées à l’origine de l’homme, y compris des informations ne soutenant pas l’histoire actuelle de l’évolution. En 2005 s’est ouvert un procès officieusement connu sous le nom de « Dover Case ». Il portait sur l’évolution et une nouvelle théorie alternative sur l’origine humaine connue sous le nom d’« intelligent design » (le dessein intelligent). L’affaire a fait les gros titres dans le monde entier car, c’était la première fois que le sujet d’une nouvelle théorie de l’évolution était présenté devant un tribunal fédéral des États-Unis. Le Dover Case a débuté lorsque onze familles ont intenté un procès contre le Dover Area School District of York County, en Pennsylvanie, refusant une modification du programme de biologie d’une classe de troisième. En 2004, le conseil scolaire de Dover avait décidé que le dessein intelligent serait également enseigné aux élèves au même titre que le darwinisme. Les partisans de la théorie du dessein intelligent, qui avait été utilisée dans le livre Of Pandas and People de Dean H. Kenyon et Percival Davis, en 1989, affirment que « certaines caractéristiques de l’Univers et des êtres vivants s’expliquent mieux par l’existence d’une source intelligente que par un processus non dirigé comme la sélection naturelle22 ». Les deux théories étaient proposées pendant les cours comme des explications possibles sur l’origine de l’homme. Les parents qui avaient porté plainte ont estimé que les idées contenues dans le dessein intelligent étaient trop semblables aux idées religieuses du créationnisme – la croyance que l’Univers et les organismes vivants sont issus d’une création divine –, ils ont donc exigé que l’enseignement de cette nouvelle théorie soit interrompu. L’affaire a été entendue devant un juge, sans jury, et le résultat a immédiatement suscité une controverse lorsque ce juge a statué que les conclusions tirées des découvertes scientifiques fondées sur le dessein intelligent n’avaient en fait rien de scientifique. La conclusion du United States District Court pour le Middle District of Pennsylvania, avec John E. Jones III (nommé par George W. Bush en 2002) siégeant en tant que juge à l’époque, se lit comme suit :

« L’enseignement du dessein intelligent dans les cours de biologie de l’école publique viole la clause d’établissement du premier amendement de la Constitution américaine (article I, section 3, de la Constitution de l’État de Pennsylvanie) du fait que le dessein intelligent ne peut être accepté comme une théorie scientifique valide et “ne peut être dissocié de ses antécédents créationnistes et donc religieux”23. » Immédiatement après le procès, des accusations de faux témoignage, même de parjure, ont été portées à propos de certains détails et de témoignages d’experts appelés à démontrer les preuves scientifiques du dessein intelligent. En raison d’un procès sans jury et des croyances religieuses et politiques du juge, ainsi que de témoignages douteux, la controverse continue aujourd’hui. Entendons-nous bien, je ne suis pas en train de suggérer que le dessein intelligent soit la réponse au mystère de l’origine de l’homme ou que le procès n’aurait pas dû avoir lieu. Ce que je voudrais dire ici, c’est que nous nous devons à nous-mêmes d’être honnêtes face à toute nouvelle découverte et que nous devons prendre en considération ce à quoi celle-ci peut nous conduire. Ce qui est troublant ici concernant la décision de la cour, c’est qu’il semble y avoir deux poids deux mesures pour écarter la science qui soutient le dessein intelligent. D’une part, la théorie de l’évolution, vieille de 150 ans, qui n’a pas encore été scientifiquement prouvée, est enseignée comme factuelle. D’autre part, les éléments de preuve scientifiques suggérant que la théorie de l’évolution est incomplète ou qu’elle nous conduit dans la mauvaise direction ne sont même pas autorisés à être mentionnés en classe. Lorsqu’on nous refuse la possibilité de remettre en question les théories existantes et de pouvoir en présenter d’autres sur la base de nouvelles preuves, nous perdons le pouvoir de la pensée critique qui nous est nécessaire si nous voulons affronter avec succès les défis du monde actuel et survivre à ceux du futur. C’est le caractère arbitraire de documentaires convaincants et magnifiquement réalisés, tels que ceux de la série Evolution de PBS, et la nature faussée des arguments juridiques, tels que ceux qui ont été présentés dans le Dover Trial, qui ont conduit de nombreuses personnes à croire que la théorie de l’évolution de Darwin était une affaire close en ce qui concerne la sélection naturelle. Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité. En fait, si de nombreux scientifiques ont accepté la théorie de l’évolution comme étant la meilleure pour expliquer le mystère de l’origine de l’homme, cela n’exclut pas qu’ils soient à ce jour ouverts à de nouvelles théories, surtout lorsque celles-ci sont fondées sur une juste démarche scientifique. Dans Nous ne sommes pas ce que la science a dit de nous, j’ai inclus les objections à la théorie de l’évolution pour deux raisons : 1. Donner une visibilité au fait que la théorie de l’évolution de Darwin n’est pas un fait avéré quand il s’agit d’expliquer scientifiquement qui nous sommes. 2. Donner la parole à un panel de scientifiques réputés qui s’opposent à la théorie de l’évolution d’une manière qui n’est pas reflétée aujourd’hui dans les médias traditionnels. Dans la suite de ce chapitre, je voudrais partager avec vous quelques-unes des opinions qui continuent d’alimenter les feux de la controverse concernant la théorie de l’évolution humaine. CENT CINQUANTE ANS D’OBJECTIONS Des objections passionnées à la théorie de Darwin sont apparues presque immédiatement après la publication de son livre, en 1859. La première a été soulevée par Louis Agassiz, considéré comme l’un des plus grands scientifiques du XIXe siècle. Son œuvre de pionnier est reconnue dans le domaine de l’histoire naturelle, en particulier son travail de recherche dans les domaines de la géologie, de la biologie, de la paléontologie et de la glaciologie. Son dévouement inlassable à ses recherches a pris une telle ampleur dans sa vie qu’il a déclaré un jour à l’un de ses collègues : « Je ne peux pas me permettre de perdre mon temps à gagner de l’argent24. » Autrement dit, il était si absorbé par ses recherches et ses découvertes du monde naturel que gagner sa vie était pour lui secondaire. Bien qu’Agassiz et Darwin aient utilisé tous deux les mêmes méthodes et les mêmes informations, leurs interprétations n’auraient pu être plus différentes. Commentant la théorie de Darwin dans une publication de 1874, Agassiz écrit : « D’une manière ou d’une autre le monde est apparu. La grande question demeure la façon dont cela s’est produit et la théorie de Darwin, comme toutes les autres tentatives pour expliquer l’origine de la vie, est jusqu’à présent purement hypothétique. Je crois qu’il n’a même pas formulé la meilleure des conjectures dans l’état actuel de nos connaissances25. » Agassiz n’était pas le seul à exprimer des objections. Une communauté de scientifiques respectés s’est opposée au travail de Darwin dès la publication de son premier livre. Cette communauté continue de grandir et la liste de ses membres ressemble maintenant à un bottin d’éminents scientifiques contemporains. Voici quelques-unes des critiques qui ont été soulevées depuis que Darwin a présenté sa théorie, en 1859, jusqu’à présent.

« La théorie de Darwin n’est pas inductive, elle n’est pas fondée sur une série de faits reconnus conduisant à une conclusion générale26. »

ADAM SEDGWICK (1785-1873), GÉOLOGUE BRITANNIQUE ET L’UN DES FONDATEURS DE LA GÉOLOGIE MODERNE – UNIVERSITÉ DE CAMBRIDGE.

« Il n’y a […] absolument aucun fait, ni dans les archives géologiques, ni dans l’histoire du passé, ni dans l’expérience du présent, auquel on peut se référer comme une preuve de l’évolution ou du développement d’une espèce à une autre par une sélection de quelque nature qu’elle soit27. »

LOUIS AGASSIZ (1807-1873), GÉOLOGUE AMÉRICAIN – UNIVERSITÉ HARVARD.

« La théorie souffre de graves incorrections qui deviennent de plus en plus apparentes au fur et à mesure que le temps passe. Elle ne peut plus s’accorder avec les connaissances scientifiques pratiques, et ne peut suffire à notre compréhension théorique des faits. […] Personne ne peut démontrer que les limites d’une espèce ont déjà été dépassées. Ce sont les Rubicon que les évolutionnistes ne peuvent pas franchir. […] Darwin a fouillé d’autres domaines de recherche pour trouver des idées […] mais tout son système demeure à ce jour étranger à la zoologie scientifiquement établie, car les changements d’espèces par de tels moyens sont encore inconnus28. »

ALBERT FLEISCHMANN (1862-1942), ZOOLOGISTE ALLEMAND – UNIVERSITÉ D’ERLANGEN.

« Dans un sens, l’évolution est devenue une religion scientifique ; presque tous les scientifiques y ont adhéré et beaucoup d’entre eux sont prêts à “assouplir” leurs observations pour s’y adapter29. »

H. S. LIPSON (1910-1991), PHYSICIEN BRITANNIQUE – INSTITUT DE SCIENCE ET DE TECHNOLOGIE DE L’UNIVERSITÉ DE MANCHESTER.

« L’évolution est la colonne vertébrale de la biologie et la biologie se retrouve ainsi dans la position particulière d’être une science fondée sur une théorie non prouvée. Est- elle alors une science ou une croyance ? Croire à la théorie de l’évolution est donc comparable à la croyance en une création particulière. Les deux sont des concepts que les croyants pensent être vrais, mais jusqu’à présent aucun des deux n’a été capable de le prouver30. »

LEONARD HARRISON MATTHEWS (1901-1986), ZOOLOGISTE BRITANNIQUE – UNIVERSITÉ DE CAMBRIDGE.

« La possibilité que des formes de vie supérieures aient pu apparaître de cette façon est comparable à la probabilité qu’une tornade balayant un entrepôt de ferraille puisse assembler un Boeing 747 à partir des matériaux éparpillés. J’ai du mal à comprendre la propension généralisée chez les biologistes à nier ce qui me semble évident31. »

SIR FRED HOYLE (1915-2001), ASTRONOME BRITANNIQUE AYANT ÉLABORÉ LA THÉORIE DE LA NUCLÉOSYNTHÈSE STELLAIRE – UNIVERSITÉ DE CAMBRIDGE.

« En fin de compte, la théorie darwinienne de l’évolution n’est ni plus ni moins que le grand mythe cosmogénique du vingtième siècle. La vérité est qu’en dépit du prestige de la théorie de l’évolution et de l’effort intellectuel considérable visant à réduire les systèmes vivants aux confins de la pensée darwinienne, la nature refuse d’être emprisonnée. En dernière analyse, nous en savons encore très peu sur la façon dont les nouvelles formes de vie apparaissent. Le “mystère des mystères” – l’origine de nouveaux êtres sur terre – est encore en grande partie aussi énigmatique que lorsque Darwin a embarqué sur le Beagle32. »

MICHAEL DENTON (1943-), BIOCHIMISTE BRITANNIQUE, AGRÉGÉ SUPÉRIEUR – CENTRE POUR LA SCIENCE ET LA CULTURE.

« Mais comment passe-t-on du néant à quelque chose de tellement élaboré si l’évolution est supposée passer par une longue séquence d’étapes intermédiaires, chacune étant favorisée par la sélection naturelle ? Il est impossible de voler avec un petit bout d’aile comme il est impossible de se protéger réellement en se camouflant avec un bout de feuillage. En d’autres termes, comment la sélection naturelle peut-elle expliquer les stades embryonnaires d’organismes qui ne peuvent être fonctionnels [tels que nous les observons aujourd’hui] que sous une forme beaucoup plus élaborée33 ? »

STEPHEN JAY GOULD (1941-2002), PALÉONTOLOGUE AMÉRICAIN ET BIOLOGISTE ÉVOLUTIONNISTE – UNIVERSITÉ HARVARD.

« Le fait est que la doctrine de l’évolution a déferlé sur le monde, non pas grâce à la force de ses mérites scientifiques, mais précisément par sa qualité de mythe gnostique. Elle affirme en effet que les êtres vivants se créent eux-mêmes, ce qui est une revendication essentiellement métaphysique. […] Ainsi, en dernière analyse, l’évolutionnisme est en vérité une doctrine métaphysique revêtue d’un habit scientifique34. »

WOLFGANG SMITH (1930-), MATHÉMATICIEN ET PHYSICIEN AMÉRICAIN.

Face à la théorie de Darwin, ces déclarations offrent des aperçus rarement connus du public et qui ne sont certainement pas proposés dans les salles de classe traditionnelles. En 2001, au moment où PBS diffusait sa minisérie Evolution, des scientifiques internationaux ont signé une déclaration qu’ils ont mise en ligne pour que le monde puisse savoir que, selon eux, le mystère de nos origines n’était pas encore résolu. En juillet 2015, cette déclaration avait été signée par 1 371 éminents scientifiques du monde entier, et la liste des signataires continue de s’allonger. La pétition est courte et se lit ainsi :

« Nous avons des doutes au sujet de la théorie qui avance que la complexité de la vie est due à une mutation aléatoire et à une sélection naturelle. Un examen attentif des éléments de preuve de la théorie darwinienne doit être encouragé35. » De toute évidence, quand il s’agit de résoudre le mystère de l’origine de l’homme, le jury reste toujours divisé quant à la viabilité de la théorie de l’évolution de Darwin. Il est évident, face à des objections telles que celles énumérées et d’autres encore, que la critique de la théorie de l’évolution continue avec passion, accompagnée de débats vigoureux. Les idées de Darwin datent de plus d’un siècle et demi, mais elles suscitent toujours autant de vives émotions à notre époque. Mon sentiment est que la raison de cette controverse est double : premièrement, la théorie a des implications profondément morales, sociales et religieuses ; et, deuxièmement, l’évolution est généralement présentée comme un fait scientifique, même si certaines questions conflictuelles demandent encore à être résolues.

MON RESPECT POUR CHARLES DARWIN Maintenant que nous avons pris connaissance de certaines objections à la théorie de l’évolution, j’aimerais profiter de cette occasion pour clarifier ma vision personnelle en tant que géologue, chercheur et auteur, en ce qui concerne Charles Darwin lui-même et ses idées sur l’évolution. Je commencerai par dire que j’ai un énorme respect pour Darwin et pour ce qu’il a accompli à son époque, en tant qu’homme et en tant que scientifique. Il vivait dans une société qui était extrêmement différente de celle de notre XXIe siècle. Il lui a fallu un immense courage pour proposer ce qu’il a fait, et pour la façon dont il l’a fait à son époque. Au XIXe siècle, l’Église catholique jouait un rôle puissant et dominant en Angleterre, et Darwin savait que sa théorie constituerait une menace directe pour la doctrine religieuse de l’Église. C’était précisément parce qu’il en avait conscience qu’il a attendu plus de vingt ans après la fin de son voyage à bord du HMS Beagle, en 1836 pour publier son livre. Dans une lettre qu’il a écrite au botaniste Asa Gray en 1860, il a exprimé sa préoccupation à ce sujet en disant qu’il « n’avait pas l’intention d’écrire de façon athéistique36 ». Quand le livre L’Origine des espèces a été publié, Darwin a vu ses craintes de telles critiques justifiées. Le cardinal Henry Edward Manning, officier catholique anglais du plus haut rang, a attaqué la théorie de l’évolution en la jugeant de « philosophie brutale », affirmant qu’elle impliquait que « notre Adam était un singe37 ». Malgré ces critiques, au moment de sa mort, en 1862, Darwin était considéré comme le plus grand scientifique de son époque. J’aimerais également souligner qu’une grande partie de la controverse causée par la théorie de Darwin à son époque, et encore aujourd’hui, est due 1) à un malentendu quant à ce qu’il avait exprimé et 2) au désir des universités, des professeurs de collège, de la communauté scientifique dans son ensemble et des politiciens, d’honorer son travail comme une œuvre sacrée et infaillible. En d’autres termes, les institutions et les personnes qui les soutiennent ont tenté de transformer son travail en quelque chose qu’il n’avait lui-même jamais eu l’intention qu’il soit. Ils ont voulu et veulent encore utiliser sa théorie à des fins qu’il n’avait jamais anticipées ou voulues délibérément. Darwin était à la fois naturaliste, paléontologue et géologue et, de toute évidence, un bon géologue. Il était intègre et honnête dans ses observations et dans ce qu’il croyait que celles-ci lui enseignaient. Son travail était bien pensé, méticuleusement documenté, et ses méthodes suivaient des lignes directrices communément acceptées à son époque. Là où je pense personnellement que le processus de Darwin a été faussé, c’est par rapport à ce qu’il a fait après avoir publié L’Origine des espèces. Comme sa théorie de l’évolution semblait correspondre à ce qu’il avait pu observer chez une forme de vie spécifique dans un endroit du monde spécifique, par exemple chez les pinsons des îles Galápagos, il a tenté de généraliser sa théorie et de l’appliquer à toutes les formes de vie, y compris aux humains. C’est à partir de ce moment-là que sa théorie semble s’effondrer. Bien que nous ne sachions toujours pas exactement ce qui s’est passé lorsque nos ancêtres humains modernes sont apparus il y a 200 000 ans, les meilleurs éléments de preuve que nous avons obtenus à partir de la chronique de fossiles ne soutiennent pas la théorie de l’évolution comme explication de la façon dont ils sont apparus. Je mentionne cela, car les grands médias et de nombreuses institutions académiques qui entretiennent la pensée darwinienne ont un intérêt direct à faire perdurer cette théorie pour faire croire que la controverse est terminée.

UNE THÉORIE EN BESOIN DE PREUVES Immédiatement après la publication de L’Origine des espèces en 1859, l’approbation générale de la théorie de Darwin a conduit à la recherche de preuves physiques pour la soutenir : celle des « chaînons manquants » entre les espèces, que l’on pensait trouver dans la chronique de fossiles. Si les scientifiques parvenaient à trouver ces indices, selon toute logique ils pourraient alors recréer notre arbre généalogique et comprendre son développement. De la même façon que nous documentons notre lignée familiale personnelle en la remontant depuis nos parents vers nos grands-parents, puis nos arrière-grands-parents et ainsi de suite, les scientifiques pensaient qu’il serait un jour possible de créer un arbre généalogique collectif de tous nos ancêtres. La pensée actuelle concernant l’arbre de l’évolution de l’homme est illustrée sur la figure 1.1. Sur cette illustration, les hommes modernes sont représentés par l’Homo sapiens, le point en gras dans la partie supérieure gauche du graphique. Les lignes qui forment les branches qui nous connectent avec les autres points (symbolisant des crânes) sur la partie inférieure de l’arbre représentent les différents chemins de développement – les chemins évolutifs – qui, selon les scientifiques, nous ont conduits des premiers primates à ce que nous sommes aujourd’hui. Figure 1.1. Exemple de l’arbre généalogique traditionnel de l’évolution de l’homme. Le problème avec la pensée représentée par cet arbre, c’est que les preuves physiques confirmant un lien entre les fossiles n’ont pas encore été découvertes. Ce manque d’éléments de preuve est la raison pour laquelle les lignes qui forment cet arbre sont qualifiées de « liens présumés ». En examinant l’illustration de la figure 1.1, on peut voir que les liens entre les fossiles sont indiqués en pointillé plutôt qu’en traits pleins. Cela signifie que les lignes représentent des liens spéculatifs ou présumés plutôt que des liens prouvés. Bien que l’on croie que ces liens existent, après plus de 150 ans de recherches, cela reste encore à prouver.

Clé no 8 : Bien qu’il semble que des liens entre les anciens primates et les humains modernes existent sur l’arbre généalogique de l’homme, cela n’a jamais été prouvé. À l’heure actuelle, ces liens ne sont que des spéculations et des présomptions.

En d’autres termes, les preuves physiques susceptibles de confirmer les liens évolutifs qui influencent les divers aspects de nos vies tels que les soins de santé, la justification morale des crimes haineux, le délibéré, le suicide assisté, la peine de mort, ainsi que les critères qui déterminent l’image que nous avons de nous- mêmes et nos relations intimes, n’ont pas encore été découvertes ! Depuis l’époque où la théorie de l’évolution a été introduite, en 1859, jusqu’à l’écriture de ce livre, il n’existe à ma connaissance aucune preuve évidente de la découverte d’une espèce transitionnelle qui aurait conduit à ce que nous sommes aujourd’hui – c’est-à-dire des fossiles représentant le parcours évolutif depuis des formes primitives jusqu’aux formes humaines actuelles. Thomas H. Morgan, lauréat du prix Nobel de physiologie ou médecine en 1933, n’a laissé à cet égard aucun doute dans l’esprit des lecteurs de son livre Evolution and Adaptation. Tandis que la science moderne applique ce que Morgan décrit comme « les tests les plus rigoureux utilisés pour distinguer les espèces sauvages », il déclare : « Dans l’histoire de l’humanité, nous n’avons connaissance d’aucun cas de transformation d’une espèce en une autre38. » Face à des débats scientifiques passionnés et à la technologie « futuriste » qui tente d’élucider les mystères les plus profonds de la vie, la dure réalité observée par Morgan demeure un avertissement quant au fait d’adopter sans réserve la théorie de l’évolution humaine. Cette théorie continue cependant d’être enseignée dans les écoles publiques comme si c’était un fait incontesté ! Dans L’Origine des espèces, Darwin a reconnu le paradoxe concernant le manque de preuves physiques pour soutenir sa théorie. Il a également fait remarquer que la raison de ce manque de preuves pouvait être expliquée de deux façons : soit les géologues interprétaient l’histoire de la Terre de manière incorrecte, soit il avait lui-même mal interprété les observations qui étaient devenues le fondement de sa théorie. Selon ses propres mots :

« Pourquoi nos collections de restes fossiles ne fournissent-elles pas la preuve évidente de la gradation et des mutations des formes vivantes ? […] Nous ne disposons d’aucune preuve en ce sens, et c’est là l’objection la plus sérieuse qu’on puisse opposer à ma théorie39. » C’est dans le contexte de ces idées et critiques qu’une découverte stupéfiante réalisée à la fin du XXe siècle a permis aux scientifiques de mettre à l’épreuve certains des arguments les plus solides en faveur de la théorie de l’évolution. Si l’évolution humaine s’est effectivement produite selon l’hypothèse émise par la théorie de Darwin, la meilleure façon de prouver celle-ci serait d’effectuer des analyses cellulaires comparatives entre nous et nos ancêtres. Pour ce faire, les scientifiques devraient prélever des échantillons d’ADN de nos premiers ancêtres et les comparer à l’ADN de nos corps actuels, ce qui s’avère être un problème, car l’homme moderne est présent sur la Terre depuis 200 000 ans. L’ADN étant très fragile, il ne se conserve pas aussi longtemps. Est-il possible que l’on puisse encore trouver aujourd’hui de l’ADN d’anciens primates ? Et, si c’était le cas, pourrions-nous tester cet ADN de la même façon que nous testons régulièrement notre ADN aujourd’hui ? Bien que ces questions puissent faire penser à l’intrigue du film Jurassic Park, qui dépeint la résurrection des anciens dinosaures en répliquant de l’ADN, la réponse à ces interrogations est apparue sous la forme d’une découverte exceptionnelle réalisée en 1987. Cependant, les révélations liées à cette découverte ont laissé davantage de questions sans réponse, ont engendré d’autres énigmes, et ont ouvert la porte à une possibilité marquée « territoire interdit » par la science traditionnelle. Chapitre 2

NOUS NE SOMMES PAS CE QUE LA SCIENCE A DIT DE NOUS Le mystère de la fusion de l’ADN

« Nous tous qui étudions l’origine de la vie, trouvons que plus nous y réfléchissons, plus nous avons le sentiment que celle-ci est trop complexe pour avoir pu évoluer1. »

HAROLD UREY (1893-1981), CHIMISTE – LAURÉAT DU PRIX NOBEL DE CHIMIE. Le samedi 28 février 1953, deux hommes sont entrés dans l’Eagle Pub, à Cambridgeshire, en Angleterre, et ont annoncé qu’ils avaient fait une découverte qui allait changer à jamais le monde et la manière dont nous nous percevons nous- mêmes. Ce jour-là, à midi, deux scientifiques de l’université de Cambridge, James Watson et Francis Crick, ont annoncé à leurs collègues qui déjeunaient au pub : « Nous avons découvert le secret de la vie2 ! » Watson et Crick venaient de faire une découverte révolutionnaire, celle de la structure de l’ADN, une molécule en forme de double hélice renfermant le code génétique de la vie. L’ADN est présent dans chaque cellule de notre corps sous forme de structures filiformes appelées « chromosomes ». Les humains possèdent 23 paires de chromosomes dans leurs cellules. Chaque chromosome à son tour est constitué de petits morceaux d’ADN que l’on appelle des « gènes ». Ce sont les codes contenus dans les gènes et les chromosomes qui déterminent tout ce qui concerne les fonctions de notre corps, y compris la régulation des hormones et la chimie du sang, la taille de nos os et la vitesse à laquelle ils grandissent, la taille de notre cerveau, la couleur et la forme de nos yeux, et combien de temps nous vivons – ils déterminent même les fonctions automatiques telles que la respiration, la digestion, le métabolisme et la température corporelle. Avec une découverte de cette ampleur, les plus grands mystères de notre existence auraient dû, semble-t-il, pouvoir être résolus. Beaucoup l’ont été. Cependant, en raison des observations approfondies rendues possibles par les découvertes sur l’ADN, les scientifiques se retrouvent maintenant confrontés à un dilemme lorsqu’il s’agit d’interpréter la façon dont ces nouvelles informations sur notre code génétique s’inscrivent dans l’histoire humaine communément acceptée.

PRÉLÈVEMENT D’ADN SUR UN NOURRISSON NÉANDERTHALIEN En 1987, une découverte bouleversante a été faite dans la région du Caucase, en Russie, près de la frontière entre l’Europe et l’Asie. Enterrés profondément dans un lieu appelé la « grotte de Mezmaiskaya », les scientifiques ont découvert les restes d’un nourrisson néandertalien – une petite fille qui avait vécu il y a environ 30 000 ans ! Pour référence, la dernière période glaciaire s’est terminée il y a environ 20 000 ans, ce qui signifie que ce bébé était vivant pendant l’ère glaciaire. Ses restes étaient dans un état de conservation extrêmement rare, ce qui a permis aux scientifiques de déterminer son âge en le situant entre un fœtus de sept mois et un nourrisson de deux mois. Le Dr William Goodwin, de l’université de Glasgow, a commenté cette découverte exceptionnelle : « Cela relève du mystère que les restes de cette enfant soient si parfaitement conservés. […] Habituellement, à ce stade de conservation, on obtient uniquement du matériel issu des zones de pergélisol3. » Si je donne ici beaucoup de détails, c’est parce que cette découverte historique s’est révélée être un moment décisif lorsqu’il s’est agi de répondre à la question de savoir où les humains se situent sur l’arbre généalogique de l’évolution. En utilisant des techniques d’identification médico-légales, comme la technologie futuriste utilisée dans la série télévisée CSI : Les Experts, les scientifiques ont pu extraire de l’ADN mitochondrial de l’une des côtes du bébé pour l’analyser. L’ADN mitochondrial (ADNmt) est une forme particulière d’ADN située dans les centres d’énergie (mitochondries) à l’intérieur de chacune de nos cellules, plutôt que dans les chromosomes, où se trouve la plus grande partie de notre ADN. La raison pour laquelle l’ADNmt est essentiel quand il s’agit de l’évolution humaine est qu’il est transmis uniquement par notre mère. Il passe de l’œuf de la mère à ses fils et à ses filles, et généralement sans aucune des mutations pouvant entraîner de nouvelles caractéristiques chez les enfants. Cela signifie que les chaînes mitochondriales d’ADN dans notre corps sont les descendantes directes et les correspondances parfaites de l’ADN mitochondrial de la première femme à l’origine de notre lignée spécifique, il y a très longtemps. En raison de cette qualité unique, l’ADNmt est utilisé pour étudier les liens entre des personnes et des populations d’une région spécifique avec des personnes et des populations se trouvant dans une autre région. C’est le caractère unique de cette forme d’ADN qui a ouvert la voie à la découverte extraordinaire révélée par le nourrisson néandertalien.

NOUS SAVONS MAINTENANT CE QUE NOUS NE SOMMES PAS En utilisant les techniques les plus avancées, avec des résultats reconnus par les plus hautes instances judiciaires, des scientifiques russes et suédois ont testé l’ADN du nourrisson de Néandertal pour voir s’il était semblable à celui des humains modernes. En d’autres termes, les scientifiques voulaient savoir si la petite fille de Néandertal était en fait l’une de nos ancêtres, comme l’arbre généalogique de l’évolution humaine nous conduit à le croire. Les résultats des premières études ont été publiés dans d’obscures revues scientifiques, qui, selon la Smithsonian Institution, ont conclu que « les séquences d’ADNmt de Néandertal étaient sensiblement différentes de l’ADNmt humain4 ». Bien que cette déclaration puisse sembler relativement anodine, elle fut comme un tremblement de terre dont l’épicentre se trouvait à la base de l’arbre de l’évolution humaine. Cependant, peu de médias classiques ont relayé cette découverte, et ceux qui l’ont fait ont parlé de détails techniques sans les vulgariser pour le public profane et sans donner d’explications quant à leur signification. Cependant, tout cela a changé en 2000, quand les chercheurs du Human Identification Centre de l’université de Glasgow ont publié les résultats de leurs propres investigations comparant l’ADN de Néandertal à celui de l’homme moderne. Les résultats de leur étude ont été partagés d’une manière intelligible même pour le lecteur n’ayant aucune connaissance scientifique, et il était impossible de rejeter les explications qu’ils ont données. La conclusion de leur rapport a été partagée dans la revue spécialisée Nature, déclarant sans détour que l’homme moderne « ne descendait pas de l’homme de Néandertal5 ». Désormais, il ne pouvait y avoir aucun retour en arrière. Bien que les scientifiques aient cru au départ que l’ADNmt du nourrisson de Néandertal résoudrait le mystère de notre ascendance, ce fut en fait tout le contraire.

Clé no 9 : La découverte d’un nourrisson néandertalien extraordinairement bien conservé – datant de 30 000 ans – et la comparaison de son ADN mitochondrial avec le nôtre nous montrent définitivement que les premiers hommes modernes n’étaient pas les descendants des anciens Néandertaliens. NOUS NE SOMMES PAS L’HOMME DES CAVERNES ORDINAIRE Si nous ne sommes pas les descendants des Néandertaliens, alors qui sont nos ancêtres ? Où nous trouvons-nous sur l’arbre de l’évolution ? Est-ce que nous appartenons même à la famille évolutionniste de Darwin ? L’analyse comparative de l’ADN des Néandertaliens avec celui d’autres primates fossilisés a permis d’apporter un éclairage différent sur cette question. Ce faisant, cela a également poussé les scientifiques à réfléchir à une nouvelle possibilité lorsqu’il s’agit de décrypter le mystère de nos origines. Lorsque j’étais à l’école, de 1960 à 1970, nous avions des cours d’histoire qui traitaient de l’homme de Néandertal et d’autres êtres préhumains tels que l’australopithèque (la fameuse Lucy) et l’Homo habilis (l’homme habile), et l’on nous enseignait aussi qu’un autre membre de l’arbre généalogique de l’évolution était également l’un de nos proches ancêtres. À l’époque, on avait nommé ce parent éloigné le « Cro-Magnon », mais ce nom n’est plus utilisé aujourd’hui. Les paléoanthropologues l’ont remplacé par un autre nom plus adapté, et la raison est explicite. Le nouveau terme utilisé pour identifier ceux qu’on appelait les « hommes de Cro-Magnon » est l’« homme anatomiquement moderne », ou HAM. Les scientifiques s’accordent généralement à dire que les HAM sont apparus pour la première fois dans la chronique de fossiles il y a environ 200 000 ans et marquent le début de la sous- espèce Homo sapiens sapiens – un terme pour décrire les humains qui vivent sur terre aujourd’hui6. Les fossiles des os sont plus résistants aux éléments et peuvent se conserver des millions d’années, mais l’ADN trouvé dans les os – dans la moelle osseuse – est beaucoup plus fragile, et on ne le trouve généralement que dans des restes relativement récents. Ainsi, bien que les HAM soient apparus sur terre il y a 200 000 ans, l’ADN le plus ancien qui ait été découvert chez eux jusqu’à présent est celui d’un homme qui a vécu en Sibérie il y a environ 45 000 ans7. En 2003, de nouveaux progrès dans la technologie génétique ont permis de comparer les premiers corps d’hommes anatomiquement modernes avec quatre corps néandertaliens récemment découverts. Une équipe de scientifiques européens a comparé l’ADN de deux HAM, l’un âgé de 23 000 ans et l’autre de 25 000 ans, avec l’ADN des restes de Néandertaliens datant chacun approximativement de 29 000 à 42 000 ans. Un article publié dans le National Geographic News à propos de ces découvertes cite l’un des coauteurs, qui a déclaré : « Nos résultats s’ajoutent aux preuves recueillies précédemment dans différents domaines, ce qui rend l’hypothèse d’un “héritage de Néandertal” très peu probable8. » Encore une fois, les Néandertaliens, souvent représentés dans les films et les dessins animés comme des hommes des cavernes primitifs, ont été éliminés comme possibles ancêtres des premiers hommes modernes. Maintenant que nous savons qui n’étaient pas nos ancêtres, les paléoanthropologues ont réorienté leurs recherches pour découvrir qui ils étaient. Les études sur l’ADN ont réduit leur large champ de recherches à un candidat spécifique. Et ce n’est pas le candidat auquel les partisans de la théorie de Darwin s’attendaient.

ILS SONT NOUS Les scientifiques croient à présent que les HAM sont nous et que nous sommes eux. Les différences entre les corps modernes et ceux des HAM du passé sont si minces qu’elles ne justifient pas un groupement séparé. En d’autres termes, bien que les anciens humains ne se soient pas forcément comportés comme nous le faisons, ils nous ressemblaient, fonctionnaient comme nous, et leur système nerveux semblait être « connecté » comme celui que nous avons aujourd’hui. En d’autres termes, indépendamment de nos incroyables réalisations technologiques, nous avons toujours la même apparence et fonctionnons comme ils le faisaient il y a 200 000 ans. Une étude réalisée en 2008 sur les restes d’un HAM (encore appelé Cro-Magnon à l’époque) par des généticiens des universités de Ferrare et de Florence, en Italie, nous montre que ces similitudes sont plus que superficielles. Les chercheurs rapportent : « Cet homme de Cro- Magnon qui vivait dans le sud de l’Italie il y a 28 000 ans était un Européen moderne, génétiquement et anatomiquement9. » C’est le fait que les membres de notre espèce Homo sapiens n’aient pas changé depuis que nos premiers ancêtres sont apparus pour la première fois dans la chronique de fossiles qui pose un problème pour l’histoire traditionnelle de l’évolution basée sur des transformations progressives s’étalant sur de longues périodes. Des découvertes qui n’auraient pas pu être réalisées au temps de Darwin ont jeté un nouvel éclairage sur ce mystère persistant.

L’ADN QUI NOUS DIFFÉRENCIE L’ensemble des constituants de l’ADN humain, le génome humain, fut la première séquence d’ADN d’un vertébré à être entièrement cartographiée. L’effort international qui a rendu cette cartographie possible – le projet génome humain (PGH) – a résulté du plus grand projet coopératif en biologie de l’histoire10. En juin 2000, le Premier ministre britannique Tony Blair et le président américain Bill Clinton ont révélé conjointement que la première ébauche du code de la vie avait été réalisée avec succès. Ce faisant, ils ont annoncé au monde que ce projet coopératif sans précédent avait ouvert une nouvelle ère à la médecine génétique, à l’industrie mondiale et au boom économique qui s’ensuivrait. Après le succès du PGH, les mêmes techniques utilisées pour cartographier l’ADN humain ont ensuite été appliquées à d’autres formes de vie. Pour la première fois, les scientifiques pouvaient aller au-delà des suppositions approximatives sur nos relations génétiques et comparer notre code de vie à celui de toute autre forme de vie. Les résultats ont été vraiment stupéfiants. Bien que les scientifiques aient su depuis longtemps que les chimpanzés, par exemple, sont nos parents les plus proches, pour la première fois les cartographies génétiques leur ont permis de voir à quel point nous le sommes vraiment. La cartographie génétique a révélé que la différence qui nous sépare des chimpanzés n’est que de 1,5 %, ou, autrement dit, nous partageons plus de 98 % du même ADN11. Lorsque les méthodes de cartographie ont été appliquées au- delà des primates, les résultats ont été tout aussi étonnants. Nous partageons par exemple 60 % de notre ADN avec la mouche des fruits, 80 % avec la vache, et 90 % avec un chat domestique. Nous ne ressemblons évidemment pas à une mouche, ni à une vache ou à un chat. La grande question qui ressort de telles révélations est la suivante : si nous avons génétiquement tellement en commun avec d’autres créatures, alors pourquoi sommes- nous si différents d’elles ? La réponse à cette question remonte à une découverte inattendue réalisée lors du PGH : un seul gène peut être activé de différentes façons, et à différents degrés, pour faire différentes choses. Cela nous montre qu’il ne s’agit pas tant de quels gènes nous avons en commun avec les chimpanzés, les vaches, les mouches et les chats, mais davantage de la façon dont ces gènes sont activés – ou dont ils s’expriment. Un gène appelé FOXP2, considéré à présent comme étant directement lié à notre capacité à former un discours complexe, est un exemple parfait de ce que je veux signifier ici. FOXP2 est un raccourci pour Forkhead Box Prottien P2, une protéine qui joue un grand rôle dans le langage. Située sur le chromosome 7 (précisément à l’emplacement 7q31), la protéine FOXP2 est codée à partir d’un gène qui porte le même nom, FOXP2, et qui est présent chez les humains et les chimpanzés12, 13. Il est bien sûr évident que les chimpanzés ne peuvent pas chanter Stairway to Heaven de Led Zeppelin comme une personne peut le faire ! Cela nous montre que quelque chose de plus que le gène lui-même est impliqué ici. Il y a quelque chose dans la manière dont le gène s’exprime qui nous permet de créer constamment les sons du langage. En 2009, une étude publiée dans le journal Nature nous donne une idée de ce que peut être ce « quelque chose ». Les résultats de recherches antérieures ont permis à des scientifiques de comprendre que les humains et les chimpanzés possédaient tous deux le gène FOXP2. Ils ont également déterminé que la version humaine du gène avait changé (muté) à un certain moment dans le passé, et que ce changement s’était produit rapidement, et non pas lentement et progressivement comme le suggère la théorie de l’évolution. Les chercheurs de l’École de médecine David-Geffen à l’UCLA avaient donc déterminé que cette modification s’était produite précisément à un moment critique du déroulement de l’histoire humaine. Selon ces scientifiques, la mutation s’était produite « rapidement, à peu près au moment où le langage a émergé chez les humains14 ». Il s’agissait d’une découverte cruciale, car, pour la première fois, une série de mutations spécifiques du gène FOXP2 était scientifiquement liée à notre capacité à créer un langage complexe. Des études supplémentaires ont conduit cette recherche encore plus loin et ont permis de déterminer le moment où ce changement particulier s’était produit. Selon Wolfgang Enard, de l’Institut Max-Planck d’anthropologie évolutive, les mutations du gène FOXP2 qui rendent notre langage complexe possible « se sont produites pendant la même période que celle où les humains modernes ont évolué15 ». Un rapport de la BBC News World Edition clarifie cette corrélation en déclarant que notre acquisition du langage a eu lieu lorsque « la transformation de deux lettres du code ADN (représentant les blocs de construction des acides aminés) s’est manifestée au cours des 200 000 dernières années de l’évolution humaine16 ». La rapidité et la précision des mutations du gène FOXP2 se produisant à deux endroits précis du code ADN sont d’autres exemples du type de changement qui ne se prête pas à la théorie de l’évolution, du moins pas dans le sens où nous l’entendons aujourd’hui. Pourquoi les changements se sont-ils produits de cette façon ? Qu’est-ce qui a pu causer la transformation des lettres d’ADN, juste au bon endroit et dans le bon chromosome, pour nous donner la capacité extraordinaire de pouvoir partager nos sentiments pendant un dîner amoureux aux chandelles, de chanter frénétiquement quand notre équipe gagne le Super Bowl ou la Coupe du monde, ou de murmurer à l’oreille de l’être aimé ? La science la plus évoluée du monde moderne nous a maintenant donné la réponse. La question est : désirons-nous accepter ce que l’ADN nous révèle ?

NOTRE ADN « MANQUANT » A ÉTÉ RETROUVÉ ! L’homme étant classé comme le membre le plus complexe et le plus évolué de la famille des primates, il était raisonnable pour les scientifiques de s’attendre que nous ayons plus de chromosomes que nos parents moins complexes. C’est ici que se produit un rebondissement inattendu dans l’histoire de notre ADN. Nos parents primates les plus proches, les chimpanzés, possèdent davantage de chromosomes que nous, soit 48 au total dans l’ensemble de leur génome. Ironiquement, les humains n’en ont que 46. Autrement dit, comparé aux chimpanzés, il semble qu’il nous manque deux chromosomes. Ce n’est que récemment, en utilisant des méthodes avancées de séquençage de l’ADN, que le mystère autour de la question « où sont-ils passés ? » semble avoir été résolu. Cependant, nous nous retrouvons à nouveau au seuil d’un mystère encore plus profond, qui présente des implications surprenantes ! Un examen plus approfondi de notre carte génétique montre que notre ADN « manquant » ne manque en fait pas du tout. Il a toujours été présent, mais il a été modifié et structuré d’une manière qui ne nous est pas apparue évidente dans le passé. De nouvelles recherches révèlent que le deuxième chromosome le plus important du corps humain, formant 8 % de l’ADN total dans les cellules, le chromosome humain 2 (HC2), contient en réalité les plus petits chromosomes « manquants » trouvés dans le génome du chimpanzé17. Autrement dit, à un certain moment dans le passé, pour des raisons qui restent controversées, deux chromosomes de chimpanzés ont fusionné en un seul chromosome plus grand que notre chromosome 2. C’est la façon dont ces plus petits chromosomes ont fusionné qui peut permettre de résoudre le mystère des mutations telles que celle de FOXP2 et, finalement, celui de l’origine de l’homme. Bien que les scientifiques reconnaissent que les mutations ont certainement eu lieu dans le gène FOXP2 et qu’elles sont advenues pendant la période correspondant à l’apparition de l’homme anatomiquement moderne (HAM), ils ne peuvent pas vraiment nous dire ce qui a provoqué ce changement. Mais ils le peuvent avec le chromosome 2. Et c’est cette différence qui démarque le chromosome 2. La nouvelle technologie a révélé précisément ce qui s’est produit pour créer HC2. Je vais vous parler de cette découverte de deux façons : d’abord dans le langage technique propre aux scientifiques à partir des Proceedings of the National Academy of Sciences, puis avec une description dans un langage profane pour illustrer pourquoi cette découverte est essentielle dans cette discussion. • L’explication technique. « Nous pouvons conclure que le locus cloné dans les cosmides c8.1 et c29B est la relique d’une ancienne fusion télomère-télomère et marque l’emplacement où deux chromosomes du singe ancestral ont fusionné pour donner naissance au chromosome 218. » • L’explication simplifiée. Il semble qu’il y a longtemps, deux chromosomes distincts chez les chimpanzés (les chromosomes 2A et 2B) ont fusionné dans l’unique et plus grand chromosome 2, l’un des chromosomes clés qui font de nous des humains. De nombreuses caractéristiques qui nous rendent exclusivement humains proviennent de la fusion de l’ADN qui a abouti au chromosome 2. Les caractéristiques associées à HC2 comprennent l’intellect, la croissance et le développement de notre cerveau, et, plus précisément, la partie la plus importante de notre cerveau, le cortex, qui nous permet de penser, d’agir, et de ressentir des émotions19. HC2 contient plus de 1 400 gènes qui continuent d’être cartographiés et explorés aujourd’hui. Dans le tableau suivant, je vous donne quelques exemples simplifiés de ces gènes pour que vous puissiez comprendre leur rôle crucial dans ce qui fait de nous des humains20.

Gène Influence

Gène Essentiel dans le développement du cerveau, en particulier TBR1 le développement du cortex (la partie la plus importante du cerveau humain, qui est associée à la façon dont nous pensons et agissons), le développement de notre capacité à ressentir les émotions, l’empathie et la compassion, et les fonctions des neurones (le « câblage » qui transporte des signaux dans le cerveau et dans tout le corps, pour traiter l’information).

Gène Essentiel dans le développement du cerveau moyen SATB2 et du cerveau antérieur.

Gène Essentiel dans l’ostéogenèse (formation du tissu osseux) ainsi que BMPR2 dans la croissance cellulaire du corps dans son ensemble.

Gène Connu comme étant un suppresseur de tumeur MSH2 ou un gène « gardien ».

Gène Essentiel dans le développement fœtal des organes comprenant SSB entre autres le cœur, le cerveau, les yeux, les reins, le foie, les poumons, le squelette et la rate. À partir de cet échantillonnage, il est clair que le chromosome 2 joue un rôle significatif en contribuant à qui et à ce que nous sommes. Cela est particulièrement manifeste pour les gènes TBR1 et SATB2, situés sur HC2, et le rôle qu’ils jouent dans le développement et la fonction de notre cerveau et de notre extraordinaire capacité à ressentir des émotions. Au regard de l’importance de HC2, la question de savoir comment il est apparu devient plus essentielle que jamais. Contrairement à l’exemple précédent du gène FOXP2, où les changements n’apparaissent qu’à travers une comparaison de génomes – ce qui signifie qu’à certains moments ces changements n’apparaissent pas dans la chronique génétique de fossiles, quand à d’autres moments ils sont présents –, le chromosome 2 a conservé un enregistrement de la façon dont il est apparu. C’est ce que les techniques médico-légales peuvent nous révéler qui a ouvert la porte à tant de spéculations. Et c’est là que l’histoire de notre passé prend une tournure inattendue, avec des implications telles que la question de nos origines commence à ressembler au thème d’un très bon roman de science-fiction. Les études des Proceedings of the National Academy of Sciences montrent que, même si ce type de fusion se produit parfois, cela reste néanmoins assez rare. Ce qui a accompagné la fusion elle-même ouvre la porte à notre nouvelle histoire humaine. Pour reprendre le langage scientifique des chercheurs décrivant cette découverte, la fusion était « accompagnée ou suivie d’une inactivation ou d’une élimination d’un des centromères ancestraux, ainsi que par des événements stabilisant le point de fusion21 ». Certes, ce langage est complexe, mais le message est simple et clair. L’étude nous montre que pendant la fusion, ou immédiatement après, les fonctions se chevauchant à partir de deux chromosomes qui étaient à l’origine séparés ont été soit ajustées, soit désactivées ou complètement supprimées afin de rendre le nouveau chromosome unique plus efficace. Cela implique fortement une intentionnalité. Et, comme nous l’avons déjà découvert précédemment, cette intentionnalité a conduit l’humanité à être dotée de nombreuses fonctions extraordinaires qu’on ne trouve dans aucune autre forme de vie sur terre.

Clé no 10 : Le chromosome 2, le deuxième plus grand chromosome du corps humain, est le résultat d’une ancienne fusion d’ADN qui ne peut s’expliquer par la théorie de l’évolution telle qu’elle est comprise aujourd’hui.

DEUX QUESTIONS SE POSENT : POURQUOI ET COMMENT ? Maintenant que nous savons où se trouve l’ADN manquant et comment deux chromosomes d’anciens primates ont fusionné dans le plus grand et nouveau chromosome 2, deux questions se posent naturellement : 1. Pourquoi cette ancienne fusion d’ADN s’est- elle produite ? 2. Comment les zones de chevauchement (redondantes) de la fusion ont-elles été « désactivées » ou complètement supprimées ? La réponse à la première question est que les scientifiques ne le savent tout simplement pas. Au moment même où j’écris ces lignes, ils sont incapables de dire avec une certitude absolue pourquoi l’ADN de primate a fusionné de cette manière, produisant les HAM. Bien qu’il ne manque certainement pas de théories et de spéculations visant à expliquer ce mystère, la vérité est qu’à l’heure actuelle, 25 ans après que cette constatation a été faite, il n’y a toujours aucun consensus scientifique quant à ce qui aurait pu déclencher cet événement miraculeux. Cependant, une chose est certaine, l’ADN qui fait de nous qui et ce que nous sommes n’est pas le résultat du processus d’évolution décrit par Charles Darwin. Mon sentiment est que, si nous pouvons répondre à la deuxième question – comment la fusion s’est produite –, ce que nous découvrirons nous aidera à répondre à la question « pourquoi », et à bien plus encore. Lorsque nous pourrons définitivement comprendre comment la fusion génétique s’est produite et la façon dont les parties spécifiques de la fusion ont été modifiées si précisément et si rapidement il y a 200 000 ans, la solution à ces mystères nous conduira directement à l’explication du « pourquoi » un tel événement extraordinaire a eu lieu. Comme vous pouvez l’imaginer, la découverte d’une fusion d’ADN ancienne et complexe est interprétée par les scientifiques de différentes manières, et les diverses interprétations ont déclenché un raz-de-marée de controverses. Même après la publication de l’article décrit précédemment dans les Proceedings of the National Academy of Sciences, les fervents partisans de la théorie de l’évolution ont fait valoir qu’il existe d’autres explications pour la fusion de l’ADN. L’une d’elles propose par exemple que les humains et les singes (comme les chimpanzés et les gorilles) partagent tous un ancêtre commun, et qu’une « scission » se serait produite, nous séparant d’eux. Si cela était vrai, nous et nous seuls aurions expérimenté la fusion du chromosome 2, et cela se serait produit après que nous avons été séparés des autres primates. Ils auraient conservé leurs 48 chromosomes et nous aurions expérimenté la fusion, qui nous en donne 46. Pour moi cette idée n’a pas beaucoup de sens, car elle suggère que l’ADN qui nous caractérise serait apparu après que la distinction spécifique qui a causé cette séparation se fut déjà produite ! Je ne suis pas le seul à penser cela et, à ce jour, les explications évolutionnaires n’ont pas reçu un grand soutien populaire. Je voudrais partager ici un exemple avec vous pour illustrer comment une découverte radicale qui tente de résoudre un mystère comme celui de la fusion de l’ADN dans le chromosome 2 peut engendrer davantage d’interrogations pendant qu’on cherche à en intégrer le sens. UNE COMPLEXITÉ IRRÉDUCTIBLE Une autre considération est à prendre en compte dans notre façon de réfléchir à l’évolution et au rôle qu’elle peut avoir joué dans nos vies. Et, bien que cette thèse ne soit pas proposée (pour l’instant) dans les salles de classe et les manuels scolaires, je pense qu’il est important de la partager ici pour être exhaustif. Cette thèse est appelée la « complexité irréductible ». Ce que ce terme signifie est beaucoup plus simple que ça n’en a l’air. J’ai mentionné précédemment que nous avons accès à notre époque à des connaissances que Darwin n’aurait jamais pu avoir de son temps. C’est cette réalité qui fait que la complexité irréductible vaut la peine d’être explorée aujourd’hui. Par exemple, Darwin n’était pas en mesure de savoir que même la bactérie la plus simple, la E. coli unicellulaire, a besoin de 2 000 protéines différentes pour exister ; et il ne pouvait pas non plus savoir que chacune de ces 2 000 protéines possède environ 300 acides aminés qui permettent à cette bactérie d’être ce qu’elle est. L’essentiel ici est de comprendre que ni Darwin ni aucun scientifique de la fin des années 1800 ou du début des années 1900 ne pouvaient connaître réellement la complexité extrême des êtres vivants. Jusqu’à récemment, personne ne le pouvait. La complexité irréductible signifie essentiellement que, si une partie quelconque d’un système cesse de fonctionner, tout le système s’effondre. Pour illustrer ce point, on peut utiliser l’image d’une simple souricière. Lorsque tous les éléments d’une souricière sont en place, elle remplit le rôle pour lequel elle a été conçue : elle déclenche un levier qui piège la souris qui a attrapé l’appât de fromage ou de beurre d’arachide et tue la souris. Le piège est un système qui comporte plusieurs éléments, chaque élément accomplissant une tâche spécifique pour atteindre l’objectif final, comme le levier qui maintient l’appât, et le ressort puissant qui descend avec une telle force quand la souris déplace l’appât qu’elle n’a même pas le temps de se rendre compte de ce qui l’a frappée. Alors que le piège ressemble à un simple gadget, la clé est la suivante : si un seul élément du dispositif est manquant, le piège ne peut tout simplement pas fonctionner. Sans le levier, le ressort ne pourra pas se déclencher. Puisque tous les éléments du piège sont nécessaires pour que le système fonctionne, il est juste de dire que nous ne pouvons pas simplifier davantage la souricière de quelque manière que ce soit. Nous ne pouvons pas simplifier le système et nous attendre qu’il soit fonctionnel. C’est « irréductiblement complexe ». Si nous appliquons cette idée au corps humain, nous observons un résultat similaire.

NOUS SOMMES UN EXEMPLE VIVANT DE LA COMPLEXITÉ IRRÉDUCTIBLE Nous savons tous que, lorsque nous nous égratignons un genou, la blessure saigne généralement brièvement, puis le saignement s’arrête. La raison pour laquelle le sang s’arrête de couler est qu’il se coagule à l’endroit de l’éraflure. Nous sommes tellement habitués à observer ce processus que nous avons fini par prendre pour acquise la complexité de notre coagulation sanguine. Nous savons simplement que cela se produira, et c’est là un parfait exemple de la complexité irréductible. Lorsque notre peau est éraflée, écorchée ou entaillée, 20 protéines distinctes doivent déjà être en place et prêtes à agir pour que notre sang puisse coaguler et le saignement s’arrêter. Cela est un élément clé de la complexité irréductible pour la raison suivante : si l’une des 20 protéines nécessaires pour la coagulation est absente, le saignement persistera. Que nous attendions dix minutes ou dix heures, le résultat sera le même. Notre sang ne peut coaguler que lorsque toutes les protéines qui rendent la coagulation possible sont en place. La capacité de coagulation de notre sang est l’exemple même d’une fonction vitale qui n’aurait pu se développer par l’évolution. Pour ce faire, 20 protéines auraient déjà dû être formées au même endroit avant que le sang, qui donne vie à notre corps, puisse se former. Si ces protéines n’avaient pas déjà été en place, nos ancêtres se seraient vidés de leur sang dès les premières petites blessures subies – ce qui signifie que nous ne serions probablement pas là aujourd’hui car ils seraient certainement morts avant même d’avoir engendré une descendance. Et cela n’est qu’un exemple parmi d’autres. En voici un autre. Les petits filaments ondulants (cils) qui permettent aux cellules, y compris les spermatozoïdes, de voyager dans les fluides comprennent plus de 40 éléments mobiles qui doivent tous être présents pour que les filaments puissent onduler. Si un élément est manquant, les cellules ne peuvent pas se déplacer. Si les anciens spermatozoïdes d’un homme de notre espèce n’avaient pas été immédiatement habilités à « nager » vers l’œuf d’une femelle, la reproduction n’aurait pas pu avoir lieu. Et il y a plus encore. La cellule humaine a été reconnue comme « un mécanisme plus complexe que n’importe quelle machine ». Jusqu’aux environs du XXe siècle, les cellules étaient essentiellement considérées comme de minuscules sachets d’eau salée contenant des éléments dissous. Nous savons maintenant que rien ne peut être plus éloigné de la vérité. En fait, si nous pouvions agrandir une cellule à la taille d’une ville, nous découvririons que la cellule est plus complexe que l’infrastructure qui permet à cette ville de fonctionner. Un échantillon des structures essentielles d’une cellule comprend : • Des ribosomes, qui fabriquent des protéines. • Le réticulum endoplasmique, qui produit et transporte des composants chimiques essentiels utilisés par la cellule. • Un noyau, qui transmet des instructions à la cellule pour qu’elle puisse fonctionner. • Des microtubules, qui permettent à la cellule de se déplacer et de changer de forme. • Des cils (petits filaments ondulants), qui permettent à certaines cellules de se déplacer dans les fluides. • Les mitochondries, qui génèrent de l’énergie pour la cellule. • Une membrane, qui communique avec l’environnement et détermine ce qui rentre et sort de la cellule. Ce n’est qu’un aperçu des innombrables processus qui se produisent à chaque instant dans chacune des près de 50 000 milliards de cellules du corps humain. Lorsque nous découvrons ce que chaque processus accomplit, il devient évident que toute cette machine cellulaire devait déjà avoir été créée et en place pour que nos premières cellules puissent réaliser ce qu’elles font. Que cela soit la coagulation du sang ou les cils ondulants, le corps comprend de nombreux exemples de la complexité irréductible. Même pour le scientifique le plus sceptique, il est évident que l’ADN repose sur la structure, l’organisation et le partage de l’information, qui indiquent à nos cellules ce qu’elles doivent faire et quand le faire. Dans la nature, ce type d’organisation est souvent considéré comme un signe d’intelligence. Clé no 11 : Les 20 protéines qui rendent la coagulation du sang possible et les plus de 40 éléments des cils qui permettent aux cellules de se déplacer dans les fluides ne sont que deux exemples des fonctions qui ne peuvent s’être développées progressivement sur une longue période de temps comme le suggère la théorie de l’évolution. Dans les deux exemples, même si une seule protéine ou un seul élément vient à manquer, la fonction des cellules est perdue.

Dans des interviews données dans ses vieux jours, Albert Einstein a partagé avec sincérité sa conviction qu’il existe un ordre d’information sous-jacent dans l’Univers, ainsi que sa perception personnelle quant à l’origine de cet ordre. Au cours de l’une de ces conversations, il a confié : « Je perçois un modèle, mais mon imagination ne peut pas visualiser le créateur de ce modèle. […] Nous dansons tous au rythme d’un air mystérieux joué au loin par un joueur de flûte invisible22. » Dans notre quête de nos origines, la présence même de l’ordre et de l’intentionnalité observés dans notre ADN est le signe que le joueur de flûte invisible d’Einstein existe bel et bien.

NOUS SOMMES « SUR-OUTILLÉS » ! Il existe une autre interprétation sur la théorie de l’évolution que j’avais délibérément attendu de mentionner jusqu’à maintenant. C’est un corollaire de la théorie de Darwin, formulé au départ par l’un de ses collègues et sympathisants, le naturaliste britannique Alfred Russel Wallace. À travers ses travaux de recherche, Wallace a défini le principe de l’évolution qui ouvre la voie à tout ce qui suit dans ce livre. En se basant sur l’œuvre originale de Darwin, Wallace a fait une observation incroyable sur le développement de nouvelles caractéristiques au sein d’une espèce. Je partagerai son corollaire tel qu’il le décrit avec ses propres mots, puis j’appliquerai sa déclaration à ce que nous savons aujourd’hui de notre propre développement. Dans le dernier chapitre de son livre Contributions to the Theory of Natural Selection, publié en 1870, Wallace ne laisse aucun doute dans l’esprit de ses lecteurs quand il dit : « La sélection naturelle n’aurait pu doter l’homme sauvage que d’un cerveau légèrement supérieur à celui du singe, alors qu’en réalité il en possède un à peine inférieur à celui d’un philosophe23. » Dans ce passage plus ou moins complexe, Wallace affirme que la nature ne nous donne que ce dont nous avons besoin, au moment où nous en avons besoin, à travers ce que Darwin a défini comme un processus d’évolution lent et progressif. En d’autres termes, sa théorie affirme que, si nous possédons les aptitudes qui sont les nôtres aujourd’hui, telles que la capacité de nous tenir debout, notre vision périphérique, la faculté de partager nos émotions par des expressions faciales comme des sourires ou des froncements de sourcils, c’est parce qu’elles nous ont été nécessaires à certains moments dans le passé. Voilà le problème. Nous sommes tous « sur- outillés » ! Et il semble que nous l’ayons été depuis l’aube de notre existence.

Clé no 12 : Les êtres humains sont apparus sur terre avec les mêmes cerveaux et systèmes nerveux évolués que nous avons aujourd’hui ainsi qu’avec la possibilité d’autoréguler les fonctions vitales déjà développées, ce qui contredit le corollaire de la théorie de l’évolution selon laquelle la nature ne nous dote pas de telles caractéristiques avant qu’elles ne s’avèrent nécessaires.

LA NOUVELLE HISTOIRE HUMAINE Après 150 ans de recherches dans lesquelles se sont engagés les esprits les plus brillants sous les auspices des universités les plus respectées au monde, financés avec d’énormes sommes d’argent et utilisant les technologies les plus sophistiquées disponibles pour résoudre le mystère de nos origines, si nous étions sur la bonne voie, il semblerait que nous en serions beaucoup plus loin que là où nous en sommes aujourd’hui. À la lumière de l’échec de la théorie de Darwin à expliquer notre existence, et compte tenu des nouveaux éléments de preuve que j’ai présentés, il me semble raisonnable de poser la question brûlante et délicate que personne ne veut évoquer. Et si la science moderne était sur la mauvaise voie ? Et si nous étions en train d’essayer de prouver une théorie incorrecte ? Et si l’histoire de l’homme que nous écrivons était erronée ? La réponse à cette question est la raison pour laquelle j’ai écrit ce livre. Si nous sommes sur la mauvaise voie, cela pourrait nous aider à comprendre pourquoi tant de solutions appliquées aux problèmes dans le monde ne fonctionnent pas. Cela signifierait que notre réflexion et les « solutions » que nos approches ont produites sont basées sur quelque chose qui n’est somme toute pas vrai ! Pourquoi ne pas permettre aux éléments de preuve de nous conduire vers l’histoire de notre passé, plutôt que d’essayer de forcer ces éléments à correspondre à un modèle créé il y a plus d’un siècle et demi ? Si nous voulons sérieusement résoudre le profond mystère de notre existence, il serait logique d’ouvrir notre esprit à une autre interprétation des informations que nous avons collectées pendant 150 ans de recherches. Et s’il n’existait pas de chemin évolutif menant à l’homme moderne ? Et si les pièces du puzzle génétique qui font de nous ce que nous sommes étaient toutes tombées en place soudainement plutôt que progressivement au fil du temps ? À quoi une telle histoire ressemblerait-elle ? Les informations provenant des recherches réalisées sur le chromosome 2, les diverses études sur l’ADN, le manque de preuves fossiles documentant la transition d’une espèce d’hominidés à une autre, le manque d’ADN commun entre les humains et les primates moins évolués, tout cela suggère que nous ne pouvons pas appartenir au même arbre que les premiers hominidés tel que cela est généralement présenté dans les manuels scolaires. En fait, ces informations suggèrent qu’il est possible que nous n’appartenions à aucun arbre du tout ! Les éléments de preuve indiquent que notre histoire pourrait tout à fait être représentée par un arbuste indépendant – un buisson évolutif – qui commence et se termine avec nous. Autrement dit, nous pourrions découvrir que nous sommes une espèce unique en soi.

Clé no 13 : Un nombre croissant de preuves physiques et génétiques suggère que notre espèce est apparue il y a 200 000 ans sans qu’aucun chemin évolutif ne conduise à notre apparition. Cela ne signifie pas que l’évolution n’existe pas ou qu’elle ne s’est produite nulle part. Elle s’est produite, et elle continue à le faire. En tant que géologue, j’ai pu observer par moi-même la chronique de fossiles de l’évolution qui s’est produite chez diverses espèces. Cependant, lorsque nous essayons d’appliquer ce que nous connaissons de l’évolution des plantes et des animaux aux humains, les faits ne soutiennent pas la théorie. Et ces faits ne permettent pas d’expliquer ce que les preuves révèlent. Si nous devions faire une liste précise de l’essentiel des nouvelles découvertes nous concernant, les énoncés qui suivent en proposent un bon résumé. De plus, ils peuvent nous donner une meilleure idée de la direction dans laquelle les nouvelles théories et notre nouvelle histoire sont susceptibles de se diriger.

VOICI CE QUE NOUS NE SOMMES PAS • La théorie de cellules vivantes évoluant (subissant une mutation aléatoire) pendant de longues périodes ne permet pas d’expliquer nos origines ni la complexité de notre corps. • L’arbre généalogique évolutif de l’homme n’est pas soutenu par des preuves physiques. • Les recherches sur l’ADN prouvent que nous ne descendons pas de l’homme de Néandertal comme nous avons pu le croire auparavant. • L’humain anatomiquement moderne est apparu dans la chronique de fossiles de la Terre il y a environ 200 000 ans, et, depuis le premier homme, nous n’avons pas changé. • Les événements précis ayant produit l’ADN qui nous donne notre caractère unique ne sont pas courants dans la nature. Donc, maintenant que nous savons ce que nous ne sommes pas, que nous dit la science actuelle sur ce que nous sommes ? À quoi ressemble la nouvelle histoire humaine ?

VOICI CE QUE NOUS SOMMES • Les HAM sont apparus sur terre il y a environ 200 000 ans en même temps que l’ADN, le cerveau évolué et le système nerveux complexe, qui nous distinguent des autres formes de vie déjà formées et fonctionnelles. • Nous semblons être une espèce unique en soi, possédant son propre arbre généalogique, plutôt qu’une fluctuation de formes de vie préexistantes tel qu’on peut le voir traditionnellement sur un arbre généalogique de plus en plus surpeuplé. • L’ADN qui nous rend unique est le résultat d’une organisation exceptionnelle des chromosomes fusionnés et optimisés d’une manière qui ne peut être identifiée comme étant aléatoire.

Clé no 14 : Un scientifique honnête qui n’est pas lié aux contraintes universitaires, politiques ou religieuses, ne peut plus ignorer les nouvelles preuves quant à notre origine humaine et demeurer encore crédible.

Au cours de ma vie, j’ai découvert que, lorsque pour moi quelque chose n’a aucun sens, c’est généralement parce que je ne possède pas toutes les informations. Je crois que la théorie scientifique conventionnelle sur les origines humaines – l’histoire à laquelle on nous a demandé d’adhérer – relève de cette catégorie. Les éléments de preuve que j’ai partagés avec vous dans ce chapitre ne reflètent clairement pas l’histoire de l’évolution selon Darwin. Bien que la science soit tout à fait respectable et que les méthodes utilisées par les scientifiques soient solides, il nous appartient de reconnaître les limites de ce qu’elles sont susceptibles de nous révéler. Comme je l’ai mentionné précédemment, si les preuves scientifiques peuvent effectivement nous dire ce qui s’est produit dans le passé, cela ne signifie pas forcément qu’elles puissent nous révéler pourquoi quelque chose s’est produit ou si c’est une conscience intentionnelle qui a conduit à l’événement en question. Par exemple, si nous apercevons un incendie lumineux au milieu d’un champ par une chaude nuit d’été, la science va expliquer que c’est une étincelle qui l’a déclenché : que cet incendie ne peut provenir que, a) d’une source de chaleur assez forte pour avoir créé un départ de feu (la température d’embrasement), ou b) d’un autre embrasement accidentel, comme celui dû à une étincelle après qu’une tondeuse a cogné contre une pierre, ou à une étincelle provoquée intentionnellement par une allumette ou un briquet, ou encore à la foudre qui a frappé le sol. Ce que je veux dire ici est que, sans connaître les circonstances autour du départ de feu, la science ne peut pas nous affirmer si, au départ, il s’agissait d’une étincelle accidentelle ou d’un acte intentionnel. Si un incendie s’est produit il y a des centaines ou des milliers d’années, une grande partie des indices liés aux circonstances autour de celui-ci s’est perdue dans le brouillard du temps. La seule chose que nous pouvons apprendre des restes calcinés d’une bûche ou d’une pierre brûlée, c’est qu’il y a bien eu un incendie. La fusion d’ADN dans le chromosome 2 est comparable à cet incendie dans le champ. La science peut nous dire que la fusion qui lui a permis de se produire a bien eu lieu, et comment cette fusion s’est produite. Mais, comme les scientifiques ne peuvent pas déterminer toutes les circonstances entourant la fusion (celles-ci ayant été perdues au cours des âges), nous ne pouvons compter que sur les faits, la logique, et un raisonnement déductif, pour donner un sens à ce que nous observons. Ce que je veux signifier ici concernant le chromosome 2 est également valable pour le gène FOXP2.

NOUS NE SOMMES PAS CE QUE LA SCIENCE A DIT DE NOUS Entendons-nous bien, ce que je vais dire par la suite n’est pas la conclusion d’une étude scientifique évaluée officiellement par des pairs, même si j’ai discuté avec des scientifiques reconnus qui m’ont dit qu’ils soupçonnaient que ce que j’avançais était vrai mais qu’ils étaient néanmoins réticents à exprimer publiquement leurs présomptions par peur de perdre leur réputation, leur crédibilité, voire leur emploi. En examinant honnêtement les éléments de preuve que je partage dans ces chapitres, il me paraît simplement logique de regarder au-delà de la théorie de l’évolution et d’un extraordinaire « heureux hasard » biologique pour expliquer notre existence. Des preuves irréfutables suggèrent que : 1. Nous sommes le résultat d’un acte intentionnel de la création : • Les mutations de FOXP2 et du chromosome 2 sont précises. • Les mutations de FOXP2 et du chromosome 2 semblent s’être produites rapidement et non par un processus d’évolution long et progressif. • L’optimisation du chromosome 2 qui s’est produite après la fusion semble être intentionnelle. • Après 150 ans de recherches, le fait qu’aucune preuve physique n’ait été découverte qui nous relierait à d’autres formes de vie sur l’arbre évolutif des primates suggère que nous pourrions être une espèce indépendante, sans histoire évolutionnaire. 2. Nous sommes le produit d’une forme de vie intelligente : • Le timing, la précision et l’exactitude de nos mutations génétiques ainsi que la technologie requise pour produire de telles mutations impliquent l’anticipation et l’intention d’une intelligence avancée. • L’intelligence responsable des modifications génétiques qui nous ont donné nos caractéristiques humaines possédait une technologie de pointe pour pouvoir faire, il y a 200 000 ans, ce que nous sommes en train d’apprendre à faire aujourd’hui (par exemple, la fusion de l’ADN et l’épissage de gènes).

Pouvoir reconnaître honnêtement ces possibilités nous ouvre les portes d’un nouveau paradigme qui transforme notre façon de nous percevoir nous-mêmes ainsi que notre place dans l’Univers. Cette transformation nous libère de l’ancien paradigme où nous étions seuls et insignifiants, et nous permet d’entrer en possession d’un héritage exceptionnel que nous ne faisons seulement que commencer à explorer. Et c’est là que ce livre commence. Nous sommes ici avec un corps et un système nerveux qui nous donnent des capacités de compassion, d’empathie, d’intuition, d’autoguérison, et bien plus encore. Le fait que ces qualités soient présentes en nous suggère que nous sommes destinés à utiliser et à maîtriser ces sensibilités avec lesquelles nous sommes arrivés. La nouvelle histoire humaine commence avec nos origines. Elle commence par le fait que, depuis le départ, nous avons été neurologiquement « programmés » pour avoir des capacités extraordinaires. Ce dessein nous offre des vies et des moyens de vivre également extraordinaires. Lorsque nous considérons que depuis notre origine nous possédons des caractéristiques aussi avancées, la question qui vient immédiatement à l’esprit est la suivante : comment pouvons-nous aujourd’hui éveiller pleinement ces capacités dans notre vie ? Dans les chapitres qui suivent, je vous invite à un voyage de découverte dans lequel nous allons faire de notre mieux pour répondre à cette question et explorer ce que signifie être humain par dessein. Chapitre 3

LE « PETIT CERVEAU » DU CŒUR Les cellules du cœur pensent, ressentent et se souviennent

« Si le XXe siècle a été, pour ainsi dire, le siècle du cerveau, alors le XXIe siècle devrait être le siècle du cœur1. »

DR GARY E. R. SCHWARTZ, ET DRE LINDA G. S. RUSSEK.

Les premiers fossiles des humains anatomiquement modernes ont été découverts dans un abri-sous-roche du sud-ouest de la France en 1868. Le nom donné à l’endroit où cette découverte a été faite est l’« Abri de Cro- Magnon » (c’est-à-dire le « trou appartenant à la famille Magnon »), qui fut raccourci en Cro- Magnon2. Cet endroit est devenu l’homonyme des humains Cro-Magnon, maintenant connus comme les HAM. Indépendamment du nom que nous utilisons pour décrire les premiers habitants de cette région de France, ces anciens humains étaient différents de toutes les autres formes de vie qui existaient à l’époque ou qui ont existé depuis. Tout comme les médecins légistes utilisent de nos jours des ordinateurs pour reconstruire la masse musculaire, les tissus de la peau ou les traits du visage d’un corps réduit à l’état de squelette, les scientifiques ont utilisé cette même technologie sur les squelettes HAM, et les caractéristiques qu’ils ont pu reconstituer ressemblent aux nôtres – parce qu’ils sont nous ! Les preuves archéologiques et ADN nous montrent que nous n’avons pas changé depuis 200 000 ans. Les humains anatomiquement modernes possédaient des caractéristiques qui les distinguent d’autres hominidés tels que les Néandertaliens, qui, nous le savons maintenant, vivaient à la même époque. Les HAM mâles mesuraient environ 1,75 m 3 et étaient plus grands que les mâles de Néandertal, qui mesuraient entre 1,63 m et 1,65 m 4. La structure osseuse des HAM était généralement plus fine, l’arrière de leur crâne plus arrondi, leur visage plus petit et leur menton plus pointu. En plus de ces différences visibles, les HAM possédaient des caractéristiques biologiques avancées – des différences qui ne pouvaient être observées à l’œil nu et qui leur donnaient un avantage sur toutes les autres formes de vie sur terre. De nombreux scientifiques attribuent leur survie depuis la dernière ère glaciaire jusqu’aux temps modernes à ces caractéristiques avancées, qui comprennent un cerveau près de 50 % plus grand que celui de leur parent primate le plus proche, un langage complexe, une anatomie qui leur permet de tenir debout, marcher et courir, et des pouces opposables aux autres doigts. Pour plus de clarté, je voudrais à nouveau souligner que la constitution des HAM d’il y a 200 000 ans a été déterminée à la fois génétiquement et physiologiquement comme étant essentiellement la même que celle des humains d’aujourd’hui. Pour cette raison, l’hypothèse est que nos ancêtres humains possédaient les mêmes caractéristiques avancées que celles que nous possédons aujourd’hui. Ces caractéristiques inhérentes incluaient la capacité d’utiliser l’ensemble du réseau des neurones, des organes vitaux et des glandes du corps pour déclencher consciemment et délibérément des qualités comme l’intuition profonde et l’autoguérison. Je fais une différence entre le réseau neuronal des HAM et celui des autres formes de vie qui en possèdent un, mais moins développé, ce qui les oblige à devoir compter sur un signal de leur environnement extérieur pour déclencher les qualités et les capacités de leur système biologique. Le petit poisson-zèbre, couramment utilisé dans les expériences de laboratoire, en est un parfait exemple. Ce n’est que lorsque ce poisson est stimulé par quelque chose d’extérieur – comme un signal visuel qui lui donne l’impression de dériver à contre-courant – que 80 % des neurones de son cerveau s’activent immédiatement. C’est comme si le signal Prêt, partez ! s’activait dans le corps du poisson. C’est l’activation simultanée des neurones qui donne au poisson un accès immédiat aux possibilités d’une expérience aussi cohérente. Dans le cas présent, le poisson-zèbre peut utiliser ce pouvoir neuronal pour nager et corriger rapidement sa trajectoire5. Les anciens humains pouvaient accéder à leur pouvoir neuronal sans avoir besoin d’un signal extérieur. Ils étaient capables d’activer délibérément le puissant réseau de leurs cellules et de leurs organes spécifiques. Et nous possédons encore cette capacité aujourd’hui. C’est ici que la nouvelle histoire humaine révélée par notre biologie s’écarte des idées de Darwin. Le fait d’avoir consciemment accès à notre réseau neuronal nous offre les pouvoirs « divins » de l’intuition, de l’autoguérison, de la supraconscience, et bien plus encore. De tout temps, ces qualités et ces capacités ont été utilisées par les yogis et les chamans et ont été décrites à de nombreuses reprises dans leurs textes mystiques sacrés. Il n’est donc pas surprenant que la clé pour accéder à des caractéristiques aussi avancées commence par la maîtrise de l’organe au centre des enseignements de nos ancêtres depuis des millénaires : le cœur humain. Une découverte récente sur le cœur est en train de secouer les fondements de ce que nous avons cru être son rôle. Il est intéressant de noter que, bien que cette découverte bouscule la pensée traditionnelle, qui est de croire que le cerveau est l’organe « maître » du corps, elle coïncide en fait avec les enseignements de nos traditions les plus anciennes et qui nous sont les plus chères.

LE CŒUR INEXPLORÉ Lorsqu’on demande aux gens quel est l’organe qui contrôle les fonctions essentielles du corps, la majorité répond le plus souvent la même chose : le cerveau. Et cela n’est pas surprenant. Depuis l’époque de Léonard de Vinci, il y a 500 ans, et jusqu’à la fin des années 1990, les Occidentaux ont cru que le cerveau était le chef d’orchestre qui dirigeait la symphonie des fonctions qui nous maintiennent en vie. C’est ce que l’on nous a enseigné. C’est ce que l’on nous a fait croire. C’est ce que les enseignants ont affirmé avec autorité. C’est la prémisse adoptée par les médecins et les professionnels de la santé pour prendre des décisions de vie ou de mort. Et c’est ce que la plupart des gens disent lorsqu’on leur demande de déterminer le rôle des organes les plus importants du corps. La croyance que le cerveau est l’organe-maître du corps a été adoptée et approuvée par certains des scientifiques et des penseurs les plus novateurs des institutions et des universités les plus respectées de l’histoire moderne, et elle persiste encore aujourd’hui dans la pensée conventionnelle. La page d’accueil du site Web de la Mayfield Clinic, affiliée au département de neurochirurgie de l’université de Cincinnati, est un bon exemple de cette façon de penser quand il s’agit du cerveau. On peut y lire :

« Le cerveau est un organe extraordinaire pesant 450 grammes qui contrôle toutes les fonctions du corps, interprète les informations du monde extérieur, et incarne l’essence de l’esprit et de l’âme. L’intelligence, la créativité, les émotions et la mémoire sont quelques-unes des nombreuses caractéristiques gouvernées par le cerveau6. » La croyance que le cerveau est le centre de contrôle du corps humain, de nos émotions et de nos souvenirs, a été universellement acceptée, à tel point qu’elle a été tenue pour acquise depuis longtemps, sans que cela n’ait jamais été remis en question – à savoir, jusqu’à présent. Comme les découvertes décrites dans les chapitres suivants vont le révéler, cette perspective n’est qu’une partie d’une histoire beaucoup plus importante. Aujourd’hui, ce que nous pensions savoir sur le cerveau est en train de changer. Et ce changement est nécessaire. La raison en est simple : les découvertes décrites dans ce chapitre et les dizaines d’années de recherches qui ont suivi nous montrent que le cerveau n’est qu’une partie de l’histoire. Bien qu’effectivement les fonctions du cerveau englobent des caractéristiques comme la perception, les compétences motrices, le traitement de l’information, la diffusion automatique de substances chimiques appropriées pour chaque envie ou besoin que nous ressentons (comme la fatigue, la faim, le désir sexuel) tout en maintenant l’équilibre de notre système immunitaire, il est également vrai que le cerveau à lui seul est incapable d’accomplir ces choses. Le cerveau n’est qu’une partie d’un ensemble plus vaste qui est en train d’émerger et qui est encore largement inconnu. C’est une histoire qui commence dans le cœur.

Clé no 15 : Le cœur en tant qu’organe principal informe le cerveau à travers le système nerveux de ce dont le corps a besoin à tout moment.

LE CŒUR HUMAIN : BIEN PLUS QU’UNE SIMPLE POMPE Quand j’étais à l’école, on nous apprenait que la fonction principale du cœur était de permettre au sang de circuler dans le corps. On nous enseignait que le cœur était une pompe, une pompe extraordinaire, mais juste une simple pompe. On nous apprenait également que l’unique fonction du cœur était de faire en sorte que le sang continue à circuler tout au long de notre vie. C’est en soi quelque chose de réellement extraordinaire, car le cœur adulte bat en moyenne 101 000 fois par jour. Ce faisant, il fait circuler environ 7 litres et demi de sang à travers plus de 96 500 kilomètres d’artères, de capillaires, de veines et autres vaisseaux sanguins7 ! Cependant, un nombre croissant de preuves scientifiques suggère maintenant que son rôle de pompe, aussi important soit-il, est bien pâle en comparaison de ses autres fonctions récemment découvertes. Autrement dit, si le cœur pompe effectivement le sang efficacement pour qu’il circule dans le corps, ce n’est pas son unique et principale fonction. Pendant des milliers d’années, nos ancêtres ont considéré le cœur humain comme étant le centre de la pensée, des émotions, de la mémoire et de la personnalité – comme le véritable organe-maître du corps. Des traditions ont été créées et transmises de génération en génération pour célébrer le rôle du cœur. Des cérémonies ont été réalisées et des techniques ont été développées pour utiliser le cœur comme canal pour l’intuition et la guérison. Le cœur est mentionné 830 fois dans la Bible catholique, et on trouve le mot « cœur » dans 59 des 66 livres de la Bible protestante8. Le livre des Proverbes décrit le cœur comme une source de grande sagesse qui nécessite une étude approfondie pour pouvoir l’appréhender : « Les desseins dans le cœur de l’homme sont des eaux profondes, mais l’homme intelligent sait y puiser9. » Le même sentiment est clairement exprimé dans la sagesse indigène du peuple Omaha d’Amérique du Nord, dont la tradition nous dicte : « Demandez avec le cœur et il vous sera répondu avec le cœur10. » Le Sūtra du Lotus de la tradition bouddhique Mahayana enseigne le « grand trésor caché du cœur11 ». Ce trésor est décrit dans les écritures comme étant « aussi vaste que l’Univers lui- même, et qui dissipe tout sentiment d’impuissance12 ».

Clé no 16 : Les traditions anciennes ont toujours estimé que le cœur, plutôt que le cerveau, était le centre de la profonde sagesse, des émotions, et de la mémoire, et qu’il servait de portail vers d’autres dimensions de l’existence. Des références comme celles-ci se réfèrent clairement au cœur comme à quelque chose de bien plus complexe qu’une simple pompe physique. Elles nous disent que le cœur est bien plus que ce que nous avons été amenés à croire, comme l’a formulé le philosophe visionnaire Rudolf Steiner, créateur de la méthode pédagogique Waldorf, ou comme John Bremer, spécialiste en agriculture biodynamique de l’université Harvard, l’a suggéré aux étudiants de l’école de médecine de Harvard au début du XXe siècle13. Si nous désirons comprendre les découvertes qui suivent et ce qu’elles ont à nous apprendre, il nous faut convenir, à l’instar de Steiner et de Bremer, que le rôle de notre cœur est certainement beaucoup plus mystérieux, puissant et magnifique que celui d’une simple pompe. Notre exploration afin de mieux nous connaître est un voyage qui oscille, à l’image d’un pendule. Je suis né au début des années 1950, et, jusqu’à ce jour, j’ai vu le pendule de mes pensées osciller, passant d’un point de vue extrême qui concevait le cœur telle une pompe isolée qu’on peut entretenir et remplacer comme une pièce de machine, puis revenant au centre dans une vision équilibrée où le cœur est beaucoup plus que cela. Le cœur commence à être reconnu non seulement comme un organe biologique qui nous insuffle la vie, mais comme une source essentielle de souvenirs, d’intuition et de sagesse profonde. Ce changement de point de vue nous invite à nous demander sincèrement quel organe devrait en fait être appelé l’« organe principal du corps ».

LE « PETIT CERVEAU » DU CŒUR En 1991, une découverte scientifique publiée dans la revue Neurocardiology a fait taire les doutes qui pouvaient subsister sur le fait que le cœur humain était bien plus qu’une simple pompe. Le nom même du journal nous donne un indice sur la découverte du lien puissant existant entre le cœur et le cerveau, qui était passé inaperçu auparavant. Une équipe de scientifiques dirigée par le Dr J. Andrew Armour, de l’université de Montréal, a étudié le lien intime entre le cœur et le cerveau et a révélé qu’environ 40 000 neurones spécialisés, ou neurites sensoriels, forment un réseau de communication dans le cœur14. Pour plus de clarté, le terme « neurone » décrit une cellule spécialisée qui peut être excitée (stimulée électriquement) afin qu’elle puisse partager des informations avec d’autres cellules dans le corps. Il est évident qu’un grand nombre de neurones sont concentrés dans le cerveau et le long de la moelle épinière, mais la découverte de ces cellules dans le cœur, et en plus petit nombre dans d’autres organes, nous offre un nouvel aperçu du profond niveau de communication qui existe dans le corps. Les neurites sont de minuscules prolongements du neurone qui remplissent différentes fonctions. Certains transmettent des informations du neurone vers d’autres cellules, tandis que d’autres détectent des signaux provenant de diverses sources et les rapportent vers le neurone. Ce qui rend cette découverte exceptionnelle, c’est que les neurites du cœur remplissent diverses fonctions que l’on retrouve dans le cerveau15. En d’autres termes, le Dr Armour et son équipe ont découvert ce qu’on appelle maintenant le « petit cerveau » du cœur et les neurites spécialisés qui rendent possible l’existence de ce petit cerveau. Comme le déclarent dans leur rapport les scientifiques qui ont fait cette découverte, « le “cerveau du cœur” est un réseau complexe de nerfs, de neurotransmetteurs, de protéines, dont les cellules sont semblables à celles que l’on trouve dans le cerveau proprement dit16 ».

Clé no 17 : La découverte de 40 000 neurites sensoriels dans le cœur humain ouvre la porte à de nouvelles possibilités qui coïncident avec celles décrites avec précision dans les écritures de certaines de nos traditions spirituelles les plus anciennes et qui nous sont les plus chères. Le rôle essentiel du petit cerveau du cœur est de détecter les modifications hormonales et autres substances chimiques dans le corps, puis de communiquer ces modifications au cerveau pour que celui-ci puisse répondre en conséquence à nos besoins. Pour ce faire, le cerveau du cœur convertit le langage du corps (les émotions) dans le langage du système nerveux (impulsions électriques) afin que ses messages soient compréhensibles pour le cerveau (crânien). Le cœur envoie des messages codés au cerveau pour lui indiquer si, par exemple, il nous faut plus d’adrénaline dans une situation stressante ou, si nous avons moins besoin d’adrénaline, pour qu’il se concentre davantage sur le renforcement de notre système immunitaire. Maintenant que le petit cerveau du cœur a été reconnu par les chercheurs, son rôle dans diverses fonctions physiques et métaphysiques a également été mis en évidence. Ces fonctions incluent : • La communication directe du cœur avec d’autres organes à travers les neurites des neurones sensoriels. • La sagesse du cœur, connue comme l’intelligence du cœur. • Des états d’intuition profonde intentionnels. • Des capacités de précognition intentionnelles. • Le mécanisme d’autoguérison intentionnel. • L’éveil de capacités de super-apprentissage. • Et bien plus encore. On a constaté que le petit cerveau du cœur fonctionnait de deux façons distinctes mais liées. Il peut agir : • Indépendamment du cerveau crânien pour penser, apprendre, se souvenir, et même percevoir par lui-même nos mondes intérieur et extérieur17. • En accord avec le cerveau crânien en nous offrant les qualités et les capacités d’un réseau neuronal puissant et unique partagé par les deux organes distincts18. La découverte du Dr Armour a le potentiel de transformer à jamais la façon dont nous nous percevons nous-mêmes. Elle donne un sens nouveau aux possibilités de notre corps et à ce que nous sommes capables de réaliser. Pour reprendre ses mots : « Il est apparu clairement ces dernières années qu’une communication bidirectionnelle sophistiquée se produit entre le cœur et le cerveau, chacun influençant la fonction de l’autre19. » Dans le nouveau domaine de la neurocardiologie, la science commence tout juste à rattraper son retard sur les croyances traditionnelles lorsqu’il s’agit d’expliquer l’intuition, la prémonition, et l’autoguérison. Cela est particulièrement évident lorsque nous examinons les principes proposés par certaines de nos anciennes traditions les plus chères. Presque universellement, ces enseignements démontrent l’importance de comprendre le rôle joué par le cœur et son influence directe sur notre personnalité, sur nos décisions quotidiennes et sur nos capacités à faire un choix moral comme le discernement entre le bien et le mal. Le chrétien copte saint Macarius, fondateur d’un ancien monastère égyptien qui porte son nom, a su exprimer avec force ce potentiel du cœur :

« Le cœur lui-même n’est qu’un petit vaisseau, et pourtant il y a des dragons, des lions, des bêtes venimeuses et des trésors de méchanceté ; et il y a chemins éprouvants à des degrés divers et des abîmes ; et il y a aussi Dieu, les anges, la vie et le royaume, la lumière et les apôtres, les villes célestes et les trésors, il y a toutes choses20. » Parmi les « toutes choses » décrites par saint Macarius, nous devons maintenant inclure les nouvelles découvertes qui documentent la capacité du cœur à se souvenir de certains événements, même lorsque le cœur ne se trouve plus dans le corps de la personne qui a vécu les événements en question.

LES MÉMOIRES VIVANTES DU CŒUR L’un des mystères de la transplantation cardiaque est qu’un cœur intact peut continuer à battre – parfois pendant plusieurs heures – après avoir été retiré du corps de son propriétaire d’origine ; et qu’il peut recommencer à fonctionner après avoir été transplanté dans un autre corps et connecté à de nouveaux nerfs et vaisseaux sanguins. L’essence de ce mystère est le suivant : si le cerveau était vraiment l’organe principal du corps chargé d’envoyer des instructions au cœur en lui disant de battre et de pomper le sang, alors le cœur ne s’arrêterait-il pas de fonctionner après avoir perdu sa connexion avec le cerveau ? Pourquoi fonctionne-t-il sans ces instructions ? Les histoires vraies qui suivent et les découvertes auxquelles elles ont conduit jettent la lumière sur le mystère du cœur et offrent un nouvel aperçu du rôle essentiel qu’il joue dans notre vie.

La première transplantation cardiaque réussie a été réalisée à Cape Town, en Afrique du Sud, le 3 décembre 1967. Ce jour-là, le Dr Christiaan Barnard a transplanté le cœur d’une femme de 25 ans qui avait subi un grave accident de voiture dans le corps de Louis Washkansky, un homme de 55 ans dont le cœur était endommagé21. D’un point de vue médical, la procédure fut une totale réussite. Le cœur de la femme a immédiatement commencé à fonctionner dans le corps de l’homme, exactement comme l’équipe de transplantation l’avait anticipé. Dans toute transplantation, y compris celle de Washkansky, l’un des principaux obstacles est que le système immunitaire du receveur (du cœur ou de n’importe quel autre organe) ne reconnaisse pas le nouvel organe comme étant le sien et essaie de rejeter le corps étranger. Pour cette raison, les médecins utilisent des médicaments spécifiques pour inhiber le système immunitaire du receveur et feinter le corps afin qu’il accepte le nouvel organe. La bonne nouvelle est que cette technique permet de diminuer les possibilités de rejet. Cependant, le succès a un prix. Avec un système immunitaire fortement affaibli, le receveur du nouvel organe devient très sensible aux infections comme le rhume, la grippe ou la pneumonie. Et c’est précisément ce qui s’est passé avec cette première transplantation cardiaque. Bien que le nouveau cœur de Louis Washkansky ait fonctionné parfaitement jusqu’à son dernier souffle, il est mort 18 jours après la greffe des complications d’une pneumonie. Cependant, le fait qu’il ait survécu avec un nouveau cœur pendant plus de deux semaines a démontré qu’une transplantation d’organe était une possibilité viable si l’organe du donneur décédé d’une maladie ou d’un accident était sain. Dans les décennies qui ont suivi la première transplantation de Barnard, les procédures ont été perfectionnées au point que la transplantation cardiaque est pratiquée aujourd’hui régulièrement. En 2014, environ 5 000 transplantations ont été réalisées dans le monde22. Bien que ce nombre soit élevé, lorsqu’on le compare à la liste des 50 000 personnes en attente d’un nouveau cœur d’un donateur compatible, il est clair que la demande de donneurs d’organes restera élevée dans un avenir proche23. La raison pour laquelle je parle ici du contexte des transplantations cardiaques est parce qu’il a un lien direct avec le sujet abordé dans ce chapitre. Depuis les premières procédures, il s’est produit à plusieurs reprises un phénomène curieux reconnu par la communauté médicale comme un éventuel effet secondaire de la transplantation cardiaque : c’est le transfert de mémoire. L’un des premiers exemples de ce phénomène ayant été documenté est celui de Claire Sylvia, une jeune femme qui avait subi une transplantation cœur-poumon en 1988. Son mémoire, Mon cœur est un autre, éd. J’ai lu, 2002, retrace son expérience en tant que receveuse et comment celle-ci a ouvert la voie aux chercheurs pour réaliser une étude sérieuse (et leur approbation éventuelle) sur la façon dont le cœur préserve des souvenirs quel que soit le corps dans lequel il se trouve24. Claire Sylvia, autrefois danseuse professionnelle, avait reçu le cœur et les poumons d’un donneur dont l’identité n’avait pas été initialement divulguée. Peu de temps après son opération, elle a commencé à ressentir des envies d’aliments qu’elle n’appréciait pas auparavant et elle s’est sentie attirée de façon inexplicable par la chaîne de fast-food KFC pour y commander des nuggets de poulet et des poivrons verts. Sylvia n’ayant jamais été attirée par ce type d’aliments avant son opération, cette nouvelle appétence a rendu ses amis, sa famille et son médecin perplexes. Juste avant son opération, on lui avait annoncé qu’elle allait recevoir les organes d’un jeune homme décédé dans un accident de moto. Bien que les informations concernant les donneurs ne soient généralement pas partagées avec le receveur, Sylvia a effectué des recherches et a pu découvrir l’identité du jeune homme dans un registre local d’avis de décès ainsi que l’adresse de ses parents. C’est lors d’une visite qu’elle leur a rendue que Sylvia a appris certains détails concernant leur fils Tim. Ces informations lui ont confirmé ce qu’elle avait déjà pressenti intuitivement : Tim aimait précisément cette marque de nuggets de poulet et de poivrons verts. Il était clair que l’appétence de Tim pour ces aliments de son vivant faisait maintenant partie d’elle et qu’elle lui avait été transmise par un transfert de mémoire25.

Clé no 18 : La documentation scientifique des souvenirs transmis à travers le cœur transplanté du donneur vers le receveur – le transfert de mémoire – démontre à quel point la mémoire du cœur est réelle.

L’histoire de Claire Sylvia est l’un des premiers témoignages les mieux documentés sur le transfert de mémoire après transplantation cardiaque. Depuis, il y a eu d’autres exemples où à chaque fois un changement s’est produit dans la personnalité du receveur. Ces changements reflétant les préférences et la personnalité du donneur peuvent aller d’une nouvelle préférence pour des aliments spécifiques à des changements de personnalité, voire d’orientation sexuelle. Et, bien que ces changements de personnalité soient déjà en soi fascinants, les histoires ne s’arrêtent pas là. Les souvenirs émotionnels de notre vie semblent être ancrés si profondément dans la mémoire du cœur qu’ils sont conservés avec une clarté extraordinaire et sont souvent réinterprétés par la personne qui a reçu la transplantation. Alors que les sceptiques des théories de la mémoire du cœur ont avancé un certain nombre d’explications alternatives quant à certains changements dans la personnalité et dans le mode de vie des receveurs à la suite de la transplantation, y compris des réactions aux médicaments et des influences subconscientes, un type d’expérience particulière ne peut être expliqué par les théories des sceptiques. Une étude sur ce type de cas a conduit à admettre le transfert de mémoire comme une réalité plutôt qu’une curieuse coïncidence.

SI LE CŒUR EST VIVANT, LES MÉMOIRES RESTENT Deux ans après la sortie du livre de Claire Sylvia, en 1999, le Dr Paul Pearsall, un neuropsychologue, a publié un autre ouvrage pionnier documentant des récits sur la mémoire du cœur. Ce livre, The Heart’s Code, comprenait des histoires vraies de souvenirs, de rêves, et même de cauchemars vécus par des personnes qui avaient subi une transplantation cardiaque. Ce qui rend l’un de ces témoignages si extraordinaire, c’est que l’expérience du receveur a pu être confirmée comme un événement factuel qui s’était produit dans la vie du donneur. Ce cas impliquait une fillette de 8 ans qui avait reçu le cœur d’une autre petite fille de deux ans son aînée. Presque immédiatement après l’opération, la fillette avait commencé à faire des cauchemars intenses et effrayants où elle était poursuivie, attaquée, puis tuée. Alors que sur le plan technique sa transplantation avait été un succès, l’impact psychologique des cauchemars a continué. Elle fut finalement envoyée chez une psychiatre afin d’évaluer sa santé mentale. Les événements et les images que la fillette a décrits étaient si clairs, cohérents et détaillés que la psychiatre fut convaincue que ses rêves étaient bien plus que d’étranges effets secondaires de la transplantation. Elle fut persuadée que la fillette décrivait les souvenirs d’une expérience réelle. La question était, à qui ces souvenirs appartenaient- ils ? L’affaire a fini par être portée à l’attention des autorités, qui ont rapidement découvert que l’enfant racontait les détails d’un meurtre non résolu qui avait eu lieu dans leur ville. La fillette a pu décrire où, quand et comment le meurtre avait eu lieu. Elle a même répété les paroles qui avaient été prononcées lors de l’agression et nommé le meurtrier. Sur la base des informations détaillées fournies par l’enfant, la police a pu localiser et arrêter un homme qui correspondait aux événements et à sa description. Il a finalement été jugé et condamné pour l’agression et le meurtre de la petite fille de 10 ans dont le cœur avait été transplanté dans le corps de la fillette de 8 ans26. Ce témoignage nous montre que le cerveau du cœur est une réalité et qu’il fonctionne d’une manière que l’on attribuait uniquement au cerveau crânien. La découverte de ce deuxième cerveau et la preuve de sa capacité à penser et à se souvenir ont ouvert la porte à un large éventail de possibilités. Que signifie le « potentiel caché du cœur » et qu’est-ce que cela implique dans notre vie ? Depuis les esquisses réalisées par Léonard de Vinci il y a près de 600 ans décrivant les nerfs reliant le cerveau aux organes principaux du corps, nous avons été conduits à observer le cœur et le cerveau de deux points de vue différents27. Des scientifiques, des ingénieurs et des analystes ont longtemps estimé que le cerveau crânien était le centre de contrôle principal des fonctions du corps et ont de ce fait souvent ignoré le cœur. Parallèlement, des artistes, des musiciens et des penseurs intuitifs ont souvent senti que le cœur était la clé de l’inspiration, d’une meilleure compréhension des épreuves de la vie et de la sagesse profonde qui nous guide dans l’existence, et ils ont délibérément ignoré les capacités intellectuelles du cerveau. La raison pour laquelle l’un ou l’autre de ces points de vue ne fonctionne pas apparaît à présent de façon évidente. Séparer le cerveau et le cœur nous donne une image incomplète de notre plein potentiel. De toute évidence, plus nous découvrons comment le cœur et le cerveau peuvent fonctionner ensemble comme un seul et même réseau capable de réguler le corps, plus il devient clair que nous avons tout avantage à harmoniser ces deux organes afin qu’ils œuvrent ensemble, plutôt que de nous focaliser exclusivement sur l’un ou sur l’autre. Plus nous apprenons à créer un équilibre entre le cœur et le cerveau, plus nous pourrons utiliser nos plus grands potentiels ! Clare Boothe Luce, dramaturge et congressiste du XXe siècle, a dit un jour : « La grandeur de la sophistication est la simplicité28. » La vérité qu’elle exprime s’applique particulièrement à la nature. La nature est simple et harmonieuse jusqu’à ce que nous la compliquions avec des descriptions maladroites et des formules complexes. Que peut-il y avoir de plus simple que le cerveau du cœur et le cerveau crânien créant spontanément un réseau unique et puissant nous permettant d’expérimenter profondément l’intuition, l’empathie et la compassion ? Ces merveilleuses qualités sont généralement attribuées aux capacités extraordinaires des mystiques, des moines et des yogis entraînés, cependant mon sentiment est que ce sont en fait des états de conscience ordinaires accessibles à chacun d’entre nous mais que notre culture a simplement oubliés. LA SAGESSE DU CŒUR DANS NOTRE VIE QUOTIDIENNE Avez-vous déjà été confrontés à une décision qui semblait impossible à prendre ? Peut-être s’agissait-il de décider s’il fallait continuer ou non une procédure médicale qui n’était pas en accord avec votre système de croyances ? Ou de poursuivre, ou non, une relation difficile ? Ou encore de prendre une décision qui pouvait avoir des conséquences de vie ou de mort pour vous ou pour un être cher ? Aussi différentes qu’elles puissent être, ces décisions ont pour point commun que personne ne détient la réponse absolue. Chaque situation n’est ni bonne ni mauvaise en soi. Lorsque vous êtes confrontés à des décisions difficiles, il n’existe pas une vérité absolue à laquelle vous pouvez vous référer qui vous dira quelle option est la meilleure. Et lorsque vous vous êtes trouvés dans une situation où vous avez dû prendre ce genre de décision, vous avez probablement découvert que tous les amis à qui vous avez demandé conseil avaient leur propre opinion quant à la bonne voie que vous devriez prendre, et vous avez fini par vous sentir encore plus confus que vous ne l’étiez au départ. Ou peut-être autre chose s’est-il passé ? Peut- être avez-vous suivi les conseils bien intentionnés d’un ami ou d’un parent proche ? Ou peut-être avez-vous essayé de prendre votre décision en utilisant la vieille méthode qui consiste à faire une liste des avantages et des inconvénients d’une situation ? Quand j’étais jeune, c’est exactement ce que ma mère me conseillait de faire pour gérer toute situation difficile. « Prends une feuille de papier et fais deux colonnes », me disait-elle. « Une colonne “Pour” où tu écriras les aspects positifs de ton choix, et une colonne “Contre”. Ensuite, additionne les avantages et les inconvénients et tu auras ta réponse. Et si ça ne marche pas, demande à ton père. » Je peux vous dire par expérience qu’aucune de ces solutions ne fonctionne. Avant que mon père ne quitte le foyer familial quand j’avais 10 ans, il était très rarement disponible lorsqu’il s’agissait d’aborder les grandes questions de la vie ; aussi, si ma mère ne pouvait pas répondre à ma question, j’avais peu d’options, et la liste qu’elle me demandait de faire semblait toujours biaisée pour aller dans le sens de ce que je voulais plutôt que d’une réponse juste. La raison pour laquelle il est si difficile de prendre de grandes décisions pour lesquelles il n’existe pas de réponse claire est directement liée à la façon dont nous avons été conditionnés à réfléchir. La plupart d’entre nous ont été formés à penser exclusivement avec leur cerveau. Et, bien qu’il y ait des moments où celui-ci nous sert assurément à utiliser notre raisonnement mental, comme lorsque nous établissons des plans pour la construction étape par étape de notre maison, pour résoudre un problème mathématique complexe ou pour établir un plan d’épargne en vue d’assurer notre sécurité financière pour l’avenir, nous nous limitons souvent nous-mêmes en essayant de répondre aux grandes questions de la vie uniquement par le raisonnement de l’intellect. Et cela peut parfois s’avérer un processus lent et fastidieux pour deux raisons principales : • Les choix basés uniquement sur le raisonnement sont généralement filtrés par nos perceptions et par notre expérience passée. Quand il s’agit par exemple de nous positionner dans une relation intime, notre décision se fait à travers les filtres de notre image de soi. C’est pourquoi notre réponse à la question Qui suis-je ? est tellement essentielle. Notre mental va faire le choix de continuer une relation ou d’y mettre un terme à travers le prisme du sentiment de notre valeur personnelle. Comme nous le verrons dans le prochain chapitre, ce sentiment résulte en partie de l’histoire scientifique de l’évolution et de l’impression d’insignifiance qu’elle génère en nous. • Notre mental a tendance à justifier les réponses auxquelles nous parvenons en utilisant un raisonnement circulaire, c’est-à-dire une façon de penser qui vient soutenir une conclusion en la réaffirmant. Par exemple, si je vous dis : « J’aime Bon Jovi parce que c’est mon groupe préféré », le raisonnement circulaire se manifeste par le fait que j’affirme deux fois la même pensée en utilisant les mots j’aime et préféré. J’utilise la seconde pensée pour justifier la première, et la première pensée pour justifier la seconde. Ce genre de raisonnement peut se manifester de façons inattendues, par exemple en renforçant notre peur d’accepter un nouveau travail qui nous est proposé mais qui comporte beaucoup de responsabilités, et en justifiant le fait de le refuser. Dans cet exemple, le raisonnement circulaire fonctionne de la façon suivante : J’ai déjà une situation sûre dans une bonne entreprise → Si j’accepte ce nouveau travail et ces nouvelles responsabilités, je ne pourrais peut-être pas répondre aux attentes qui l’accompagnent → Si je perds ce nouveau travail je ne serai plus en sécurité → J’ai déjà une situation sûre dans une bonne entreprise. Entendons-nous bien, je ne suis pas en train de suggérer que ces façons de procéder pour résoudre des problèmes soient bonnes ou mauvaises. Ce que je veux dire, c’est que pour résoudre au mieux les différents types de défis que nous rencontrons dans la vie, parfois nous devons utiliser notre cerveau et parfois notre cœur. Et bien que « penser » avec le cœur nous soit moins familier dans un monde où tout s’accélère dû à la technologie et l’information numérique, la sagesse du cœur est probablement « la technologie » la plus sophistiquée que nous puissions avoir à notre disposition. Plutôt que de réfléchir aux avantages et aux inconvénients d’une décision, ou de mesurer les probabilités qu’une expérience du passé puisse se répéter dans le présent, l’intelligence du cœur sait instantanément ce qui est juste pour nous. Que nous choisissions d’accepter ou d’ignorer la sagesse de notre cœur, elle est là pour nous. C’est vrai en ce qui concerne ce que nous ressentons à propos des autres, et c’est également vrai lorsque nous devons faire des choix importants dans notre vie. Quand il s’agit de faire confiance à une autre personne, les études scientifiques réalisées sur la justesse de nos premières impressions sont un parfait exemple de la sagesse du cœur que nous avons tous expérimentée à un moment donné dans notre vie.

LE CŒUR « SAIT » IMMÉDIATEMENT Une étude menée par le Dr Alex Todorov, psychologue de l’université de Princeton, a montré que, lorsque nous rencontrons une personne pour la première fois, notre appréciation de cette personne est presque immédiate. « Nous déterminons très rapidement si une personne possède les caractéristiques qui nous semblent importantes telles que la sympathie et le savoir-faire, même si nous n’avons pas échangé un seul mot avec elle », dit- il. « Il semble que nous soyons programmés pour tirer ce genre de conclusions rapidement et sans réfléchir29. » Lorsque nous pensons à la rapidité avec laquelle nous nous formons des opinions sur des personnes que nous n’avons jamais rencontrées, cela paraît en fait complètement logique. C’est une façon naturelle de se protéger. Nos ancêtres, par exemple, ne connaissaient pas le luxe de faire connaissance pendant des heures avec les individus auxquels ils se retrouvaient confrontés pendant qu’ils erraient en quête de nourriture et d’un climat favorable. Lorsqu’ils se retrouvaient encerclés par des individus enveloppés dans des peaux d’ours, la lance à la main, il n’était pas question de s’asseoir avec eux pour partager tranquillement une tasse de thé et discuter de leurs intérêts communs, de leurs histoires familiales, ou de leurs passe-temps favoris. Ils devaient savoir rapidement, presque instantanément, s’ils étaient ou non en danger. Et, si c’était le cas, ils devaient vite réagir et évaluer la situation en un dixième de seconde. Bien que les circonstances de notre vie aient assurément changé avec la société moderne, nos comportements restent fondamentalement les mêmes. Encore aujourd’hui, lorsque nous rencontrons quelqu’un pour la première fois, nous devons évaluer le plus rapidement possible 1) si nous sommes en sécurité et 2) si nous pouvons leur faire confiance. Cela est vrai dans les affaires comme dans les amitiés, et particulièrement quand il s’agit d’amour, de nos relations amoureuses, et d’intimité. Si les scientifiques ont traditionnellement attribué les premières impressions que nous avons les uns vis- à-vis des autres à des fonctions cérébrales, de nouveaux éléments de preuve suggèrent que le cerveau n’est pas le seul à porter une appréciation. Le cœur joue un rôle essentiel en nous aidant à prendre des décisions instantanées. L’Institut HeartMath, souvent abrégé en IHM, est un organisme de recherche pionnier dédié à l’exploration et à la compréhension du plein potentiel du cœur humain, dont le travail va parfois au-delà des recherches généralement réalisées dans les laboratoires universitaires et les salles de classe. Je tiens à préciser que, bien que je ne sois pas employé par l’IHM, j’ai collaboré étroitement avec ses chercheurs depuis plus de 20 ans et partagé un bon nombre de leurs découvertes scientifiques avec le grand public30. Avec leur permission, dans la suite de ce livre je ferai référence aux recherches et aux découvertes de l’IHM, ainsi qu’aux méthodes qu’ils proposent pour s’ouvrir au potentiel du cœur et à ce que cela peut induire dans notre vie. Un résumé des études menées par l’IHM en ce qui concerne, par exemple, l’intuition énonce magnifiquement le rôle du cœur dans nos décisions :

« Au centre de la capacité d’intuition se trouve le cœur humain, qui possède un niveau d’intelligence vaste et sophistiqué que nous continuons à explorer pour mieux la comprendre. Nous savons maintenant que cette intelligence peut être cultivée à notre avantage de plusieurs façons31. » Comme mentionné précédemment, c’est parce que l’intelligence du cœur contourne les filtres du cerveau (les pensées liées aux expériences passées, à l’estime de soi, etc.) qu’il lui est possible de prendre des décisions concernant notre sécurité et notre bien-être presque instantanément. Les recherches d’Alex Todorov ont révélé que, lorsque nous voyons un nouveau visage pour la première fois, il nous faut moins d’un dixième de seconde pour porter une appréciation. Des études complémentaires ont révélé que, tout comme nos mères nous l’ont souvent dit dans des termes moins scientifiques, « la première impression est généralement la bonne ». Cependant, du fait que nous vivons dans une société qui a le plus souvent écarté l’intuition dans le passé, quand il s’agit de choix essentiels dans notre vie, nous avons tendance à ignorer nos premières impressions. J’ai des amis qui m’ont confié par exemple que, lorsqu’ils avaient rencontré pour la première fois la personne qu’ils ont épousée par la suite, leur première impression avait été de fuir rapidement ! Plutôt que d’écouter la sagesse de leur cœur, ils avaient rationalisé ce qu’ils avaient ressenti et fait tout le contraire. D’après les apparences, il leur semblait à l’époque n’y avoir aucune bonne raison de ne pas s’engager dans ces relations. Par exemple, ce n’est qu’après 12 ans de mariage que l’une de mes amies, une femme avec laquelle nous partagions un bureau dans une entreprise, a admis que sa première impression lors de sa rencontre avec son mari n’avait pas été la bonne. Pendant leurs 12 ans de mariage, l’homme qu’elle avait épousé ne l’a pas plus respectée que ce qu’elle avait ressenti au moment où ils s’étaient rencontrés. La clé ici est qu’elle avait su – son cœur avait su – presque instantanément (en moins d’un dixième de seconde) que cette relation n’était pas sécurisante. Mais, parce qu’elle avait choisi d’ignorer la sagesse de son cœur, elle avait consacré 12 ans de sa vie à ce mariage pour finalement arriver à la même conclusion. Les expériences qu’elle a vécues au cours de ces douze années lui ont permis de se percevoir différemment et d’accepter d’être digne de recevoir davantage de respect que son mari ne lui en avait démontré. Lorsque nous entendons des histoires comme celle-ci, il est clair que, plutôt que de penser, en termes de décisions, tout pour ou tout contre, qui peuvent paraître valables en théorie, nous avons la possibilité de recevoir des informations depuis une sagesse beaucoup plus profonde qui transcende le parti pris du mental. En fin de compte, tout est question d’intuition et de ce que nous ressentons dans nos cœurs.

RÉVEILLER LA SAGESSE DE NOTRE CŒUR Accepter les bienfaits de la sagesse de nos cœurs peut nous propulser immédiatement au-delà des limites conventionnelles en ce qui concerne notre façon de vivre, notre capacité à résoudre des problèmes, et même notre capacité à aimer. C’est également cette aptitude qui nous offre la résilience nous permettant d’embrasser les grands changements dans notre vie – et de le faire de façon saine et équilibrée. Lorsque nous prenons en compte tout ce que nous savons à présent sur le cœur, comme : • le fait qu’il fasse partie d’un large réseau de neurones qui était déjà développé lorsque nos ancêtres sont apparus sur terre il y a 200 000 ans ; • le fait que le cerveau du cœur est constitué de cellules qui pensent, ressentent et se souviennent, indépendamment du cerveau crânien ; • et le fait que nous pouvons autoactiver les implications positives qui découlent de la relation entre le cerveau et le cœur. La question qui se pose maintenant : « Quelles sont les autres capacités du cœur que nous avons encore à découvrir et à comprendre ? » Quelles sont ces capacités qui attendent d’être découvertes aujourd’hui, que nous avons oublié que nous possédions, ou que nous sommes juste en train de commencer à appréhender plus pleinement ?

Clé no 19 : Le cœur est la clé pour réveiller l’intuition profonde, les souvenirs subtils, des capacités extraordinaires et jugées rares dans le passé, et pour reconnaître ces qualités comme faisant naturellement partie de notre vie quotidienne. Chapitre 4

LA NOUVELLE HISTOIRE HUMAINE Le sens de la vie

« Lorsque nous nions notre histoire, elle nous définit. Lorsque nous embrassons notre histoire, nous pouvons en écrire une nouvelle fin audacieuse1. »

BRENÉ BROWN (1965-), CHERCHEUSE AMÉRICAINE.

Lorsque nous répondons à la question Qui sommes-nous ? du point de vue de la science conventionnelle, est-il possible que non seulement nous soyons sur la mauvaise voie, mais que nous soyons aussi bloqués sur un chemin qui nous éloigne davantage de la capacité d’appréhender des vérités susceptibles de nous redonner le pouvoir dans notre vie ? Le fait d’être bloqué sur une mauvaise voie s’est déjà produit par le passé, et la communauté scientifique ne s’est pas encore remise d’avoir découvert à quel point ses prévisions étaient loin du compte la dernière fois qu’une théorie approuvée s’était révélée erronée.

CE N’EST PAS À CELA QUE LES SCIENTIFIQUES S’ATTENDAIENT ! À la fin du projet génome humain (PGH) en 2001, les scientifiques ont été très étonnés d’apprendre que le profil génétique humain était environ 75 % moins important qu’ils ne l’avaient présumé. Et ce n’était pas une simple petite erreur de calcul. C’était un énorme écart par rapport à leurs hypothèses de départ, et la communauté internationale des biologistes et des généticiens impliqués dans le projet a été contrainte de reconnaître cette dure réalité. Avant le PGH, la croyance était que chaque gène produisait une protéine spécifique dans notre corps. En partant de l’idée d’une correspondance biunivoque, les chercheurs s’attendaient à ce que le projet identifie au moins 100 000 gènes dans le profil génétique humain. En fait, les scientifiques et les investisseurs étaient tellement sûrs d’eux qu’ils avaient prévu de développer des produits pharmaceutiques pour modifier et « réparer » les gènes qu’ils avaient découverts, et créer une toute nouvelle industrie autour de la médecine génétique une fois que les résultats du projet auraient été connus2. Personne n’avait anticipé les résultats réels de ce projet. Et, lorsque ces résultats sont arrivés, les scientifiques des universités, des instituts de recherche et des laboratoires médicaux du monde entier ont dû se rendre à l’évidence face à cette nouvelle et surprenante réalité. Le PGH a révélé qu’il n’y avait environ que 20 000 à 24 000 gènes dans le génome humain, soit 75 000 de moins que prévu3 ! La question était de savoir où se trouvaient les gènes « manquants » ? Existaient-ils même vraiment ? D’autres recherches menées après le PGH ont révélé comment l’hypothèse de départ des scientifiques avait été faussée. Plutôt qu’un gène ne codant qu’une unique protéine, on sait maintenant qu’un seul gène peut produire les codes pour plusieurs protéines, parfois des milliers. Par exemple, un gène provenant d’une mouche à fruits peut coder jusqu’à 38 000 protéines différentes4. Le même principe semble s’appliquer pour les humains, même si c’est dans une moindre mesure. « Il semble qu’il soit question de cinq à six protéines en moyenne, à partir d’un gène », explique Victor A. McKusick, coauteur du document de référence décrivant les résultats du PGH en 20015. Mais comment une erreur si fondamentale n’a- t-elle pas été détectée pendant tout ce temps ? Comment l’hypothèse de base, au fondement même d’un nouveau domaine futuriste de la science, une hypothèse que l’on croyait être capable de créer une toute nouvelle industrie pharmaceutique, avait-elle pu être autant faussée ? La raison pour laquelle je donne ces explications est justement pour répondre à cette question. L’erreur était due à l’approbation scientifique d’une théorie non prouvée (l’hypothèse d’une correspondance biunivoque entre les gènes et les protéines) que des scientifiques avaient créée des années plus tôt, au milieu du XXe siècle. Craig Venter, président d’une firme dirigeant l’une des équipes qui cartographiaient les gènes pour le PGH, a reconnu immédiatement la portée des résultats du PGH en déclarant : « Il n’y a que 300 gènes chez l’homme qui n’existent pas chez la souris. Cela me porte à croire que les gènes ne peuvent pas expliquer tout ce qui fait de nous ce que nous sommes6. » Le PGH est un exemple parfait des conséquences d’avoir adopté une hypothèse scientifique comme un fait en l’absence de preuves pour l’appuyer. Dans le cas présent, l’ensemble du secteur scientifique et médical (ainsi que les personnes et les industries qui dépendent de la science et de la médecine) a été plongé dans une grande confusion, due à des erreurs de jugement. Les résultats du PGH ont également conduit à reconsidérer un principe fondamental qui avait été adopté sans réserve par les scientifiques et enseigné comme une réalité dans les cours universitaires. Et, si les scientifiques semblent être sur la bonne voie en ce qui concerne l’interaction entre les gènes et les protéines, ce qui s’est passé avec le projet du génome humain n’est pas la seule fois où une doctrine non prouvée a conduit des scientifiques et leurs hypothèses dans une impasse. Si c’était le cas, nous pourrions appeler cela une « anomalie », mais ce ne l’était pas. L’exemple du PGH illustre une façon de penser que nous avons déjà connue dans un passé pas si lointain.

MÊME EXPÉRIENCE, NOUVEAU MATÉRIEL ET NOUVEAU RÉSULTAT ! La croyance scientifique qui affirme que tout ce que nous pouvons voir et toucher est séparé de tout le reste est un autre exemple du type de pensée qui a conduit à une impasse scientifique. La notion de séparation est basée sur la célèbre expérience de Michelson-Morley, réalisée pour la première fois en 1887. Cette expérience, qui porte le nom des deux scientifiques qui l’ont conçue – Albert Michelson et Edward Morley –, était très attendue par la communauté scientifique afin de pouvoir régler une fois pour toutes la question qui était de savoir si un champ d’énergie universel reliait ou non toutes choses entre elles7. La pensée de l’époque était que, si un tel champ existait réellement, il devait se déplacer en fonction de la Terre ; et les scientifiques pensaient que puisque le champ serait en mouvement, il serait donc possible de le détecter. L’expérience eut lieu dans un laboratoire improvisé dans le sous-sol d’un immeuble de la Case Western Reserve University. Ses résultats, tels que les données ont été interprétées par des scientifiques de l’époque, ont montré qu’il n’existait aucun champ d’énergie universel, ce qui impliquait donc que toutes choses étaient distinctes entre elles et que ce qui se passait dans un endroit avait peu d’effet, voire aucun, sur ce qui se passait ailleurs. Ces résultats sont devenus le fondement de la théorie scientifique et de l’enseignement scolaire pendant près d’un siècle. L’expérience de Michelson et Morley du XIXe siècle a été reproduite au XXe siècle. Entre-temps, plusieurs générations ont grandi en croyant que nous vivions dans un monde où nous étions séparés les uns des autres et de l’environnement qui nous entoure, et que ce que nous faisions dans un endroit n’avait aucun effet par ailleurs. Cette croyance s’est reflétée dans notre civilisation de diverses façons, qu’il s’agisse de nos choix personnels, qui affectent les autres, de la croissance des systèmes économiques, qui profitent à certaines personnes aux dépens des autres, ou de la perspective plus vaste de la relation de l’humanité avec la Terre elle-même. Pour les scientifiques du monde entier, les hypothèses de Michelson et Morley ont été acceptées comme des faits…, c’est-à-dire, jusqu’à ce que l’expérience ait été revisitée 99 ans plus tard. En 1986, un scientifique nommé E. W. Silvertooth a reproduit l’expérience de Michelson et Morley grâce à des travaux de recherche financés par l’armée de l’air des États- Unis. La revue scientifique Nature en a publié les résultats sous le simple titre de « Relativité restreinte ». À l’aide d’un équipement de détection beaucoup plus sensible que celui utilisé par Michelson et Morley en 1887, Silvertooth a effectivement pu détecter le champ qui se déplaçait tout comme Michelson et Morley l’avaient prédit 100 ans auparavant8. Dans le processus, il a remis en question toute une vision du monde. Pendant près d’un siècle, la science la plus évoluée du monde moderne était basée sur une idée qui n’était tout simplement pas vraie. Heureusement, nous en savons plus aujourd’hui, et nous sommes en mesure d’appliquer ces connaissances. Néanmoins, bien que cette expérience ait prouvé l’existence du champ d’énergie universel et le rôle vital qu’il joue dans nos vies, la théorie de la séparation est toujours intégrée aujourd’hui dans les manuels et enseignée dans certains cours universitaires. Et, de ce fait, une autre génération s’est laissé égarer. Pour moi, l’expérience de Michelson et Morley et le projet du génome humain sont des exemples classiques de la façon dont une théorie scientifique tenue en haute estime à un moment donné peut et doit changer lorsqu’une nouvelle découverte renverse les hypothèses antérieures. C’est précisément ce genre de découverte qui fait voler en éclats la théorie de l’évolution darwiniste, et il est crucial que nous abandonnions personnellement et rejetions publiquement nos hypothèses passées concernant la croyance que l’ADN, qui fait de nous qui et ce que nous sommes, soit le pur fruit du hasard.

Clé no 20 : La volonté d’adopter une hypothèse scientifique comme un fait en l’absence de preuves pour l’appuyer peut nous conduire, et nous a déjà conduits dans le passé, à des conclusions erronées quant à la façon dont nous nous percevons ainsi que celle dont nous percevons notre relation avec le monde.

DES PROBABILITÉS IMPOSSIBLES L’histoire de la vie sur terre communément reconnue – la théorie de l’évolution – nous demande de croire qu’il y a longtemps les bonnes conditions seraient apparues de la bonne manière et au bon moment, créant le bon environnement permettant aux bonnes forces de former des atomes parfaits et de les façonner en des éléments qui auraient donné naissance à la première molécule du vivant. Comme s’il ne suffisait pas que l’on nous demande de croire que cette série d’événements improbables n’est pas une exagération, nous avons ensuite été invités à accepter que cette première molécule ait survécu et prospéré, se multipliant et se diversifiant d’innombrables fois, puis ait triomphé à travers les âges via une stratégie d’adaptation connue sous le nom de « survie du plus fort » pour devenir ce corps qui nous permet de mener la vie que nous avons aujourd’hui. Les probabilités que cette série d’événements se soit vraiment produite sont si minimes qu’elles semblent impossibles. Le chimiste Ilya Prigogine, lauréat de la médaille Rumford en 1976, puis du prix Nobel de chimie l’année suivante, a affirmé : « La probabilité statistique que les structures organiques et les réactions harmonisées les plus précises qui caractérisent les organismes vivants aient été générées par hasard est nulle9. » En accord avec Prigogine, de nombreux autres scientifiques utilisant les techniques disponibles les plus avancées sont maintenant en mesure de nous dire combien l’origine de notre ADN est totalement improbable. Avant sa mort, en 1989, le mathématicien et physicien suisse Marcel Golay a calculé que la probabilité que la protéine vivante la plus simple puisse se former par hasard est de 1 sur 10450, tandis que Frank Salisbury, botaniste et ancien directeur de la Utah State University, a calculé la probabilité de l’existence d’une molécule d’ADN commune comme étant de 1 sur 10600,10 Ces nombres sont d’une longueur tellement inimaginable et représentent une probabilité si infime qu’il puisse se produire quelque chose que je vais tenter ici brièvement de clarifier ce que les mathématiciens nous disent. Le nombre 10600 est une abréviation de l’unité britannique pour un centillion, soit 1 suivi de 600 zéros. Si nous convertissons ce nombre en écriture courante, cela donne ceci :

1,000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000 Ce nombre faramineux est la longue version écrite montrant la probabilité que la première molécule d’ADN se soit formée par hasard. Je souligne ce point, car les scientifiques acceptent communément que lorsque les probabilités sont de 1 sur 10110 ou plus, les possibilités qu’un événement se produise sont si minimes que c’est impossible. Si ce nombre représentait la probabilité de gagner à la loterie, nous jetterions certainement notre billet à la poubelle tellement nos chances de gagner seraient faibles. Donc, les scientifiques eux-mêmes sont en train de nous dire que le fait que l’ADN puisse même exister représente une probabilité qui est déjà « impossible » à 1 sur 10110, et cette impossibilité peut être multipliée par 5, de 1 à 10600, la rendant encore plus improbable ! Dans un livre coécrit par l’astronome anglais sir Fred Hoyle et l’astrobiologiste et mathématicien Chandra Wickramasinghe, ces derniers déclarent que les probabilités que l’ADN soit apparu par hasard sont encore plus faibles, soit de 1 sur 1040000, en se basant sur le nombre d’enzymes reconnues comme étant nécessaires à la vie11. Lorsque nous commençons à parler de probabilités si faibles, les nombres en eux-mêmes deviennent presque insignifiants. Pour le non-mathématicien, Hoyle a décrit de façon très pertinente ces statistiques extravagantes comme étant comparables à la probabilité qu’une tornade balayant un entrepôt de ferraille puisse assembler un Boeing 747 à partir des débris éparpillés12. Et c’est à travers le prisme de cette improbabilité que les scientifiques tentent de donner un sens à l’origine de la vie. Mais si les preuves démontrent que nous sommes le résultat de quelque chose de plus que le pur hasard proposé par la théorie de l’évolution, alors le fait même de notre existence doit également prendre un nouveau sens. Clé no 21 : Des scientifiques renommés nous disent qu’il est mathématiquement impossible que le code génétique de la vie ait émergé par le seul processus de l’évolution.

L’ÉVOLUTION : L’IMPOSSIBLE RÉSOLUTION DE LA QUADRATURE DU CERCLE – TENTER DE RÉSOUDRE UN PROBLÈME INSOLUBLE Lorsque Darwin a présenté sa théorie de l’évolution, au milieu du XIXe siècle, on croyait que, dans les décennies qui suivraient, de nouvelles découvertes permettraient de valider cette théorie, qui était en son temps déjà communément acceptée comme une réalité scientifique. Cependant, ce qui s’est passé depuis cette époque défie cette attente. Les éléments de preuve n’appuient pas sa théorie. Mais plutôt que de laisser ces éléments nous permettre d’écrire la nouvelle histoire de l’origine de l’homme, un effort concerté a eu lieu pour contraindre les nouvelles découvertes à rentrer dans le cadre de l’histoire existante de l’évolution. En résumé, nous avons des preuves en ce sens lorsque nous observons les efforts effectués par les scientifiques conventionnels pour établir un lien sur l’arbre évolutif entre les anciens fossiles de primates et les humains modernes. De plus, certains médias négligeant de proposer à leur public une perspective pondérée (comme l’a fait PBS avec sa série documentaire subjective sur l’évolution ou certains universitaires comme le biologiste Richard Dawkins, qui a été jusqu’à rabaisser et ridiculiser quiconque questionnait les connaissances conventionnelles concernant les origines de l’homme), cette insistance sur le fait que les preuves soutiennent les théories existantes est semblable à la fameuse expression « chercher la quadrature du cercle ». Ou, imagé autrement, à essayer de faire rentrer de force une cheville carrée dans un trou rond, sachant qu’elle ne pourra jamais s’y insérer parfaitement car ce n’est tout simplement pas sa place. Les découvertes sur l’ADN humain nous révèlent que notre espèce ne correspond pas à l’histoire traditionnelle de l’évolution. Cependant, les gens continuent d’essayer de confiner les faits dans cette théorie d’une manière qui nous empêche de résoudre correctement le mystère de notre existence.

LE POINT DE NON-RETOUR L’une de mes amies avait acheté un ordinateur de bureau dernier cri neuf ans plus tôt, avec tous les logiciels les plus récents. Mais au fur et à mesure que de nouvelles mises à jour du système d’exploitation étaient disponibles, comme l’amélioration de la sécurité du réseau, la vitesse de fonctionnement et les mises à jour du système, elle a négligé de les télécharger. Elle était tellement occupée à respecter les délais pour son travail qu’elle n’avait pas pensé que les messages de nouvelles mises à jour disponibles qui apparaissaient de temps à autre sur son écran étaient une priorité dans son emploi du temps. Les deux premières années, son incapacité de garder son système à jour n’a eu que d’infimes conséquences sur son ordinateur. Certaines des mises à jour étaient minimes, et cela n’a pas vraiment affecté ses besoins informatiques quotidiens. Les versions de ces petites mises à jour se lisaient comme suit : v1.1, v1.2, v1.3, etc. Mais lorsque les développeurs ont effectué de gros changements dans le logiciel qui nécessitaient une version entièrement nouvelle, par exemple une v2.0, ce fut une tout autre histoire, car les nouveaux programmes se mettaient à rechercher dans son ordinateur les fonctionnalités de la version précédente à partir desquels ils pouvaient s’installer. Un jour, mon amie, qui était alors très concentrée sur la rédaction de son nouveau livre, a essayé d’ouvrir un fichier qu’elle avait reçu de son éditeur, qui utilisait un autre système d’exploitation informatique. C’est là où tout a changé, et j’ai reçu un coup de téléphone de sa part me demandant de l’aide. « Mon ordinateur est bloqué ! Je ne peux même pas l’éteindre », m’a-t-elle dit. Après quelques suggestions inutiles de ma part, et connaissant son aversion pour les mises à jour des logiciels, j’ai compris ce qui se passait. « Quelle version de système d’exploitation utilises-tu ? », lui ai-je demandé. Sa réponse m’a confirmé la raison de son problème. Le système d’exploitation de son ordinateur était complètement obsolète. Le logiciel nécessaire pour qu’elle puisse lire les modifications de son livre dépendait d’une mise à jour récente de fonctionnalités qui n’existaient nulle part dans son système. Pour mon amie, les options étaient simples. Soit elle passait l’après-midi à télécharger et à installer une à une chaque version précédente du programme pour intégrer toutes les mises à jour qu’elle n’avait pas faites au fil du temps, soit elle achetait un nouvel ordinateur à jour avec les tout derniers logiciels. Connaissant sa façon de penser concernant la durabilité et la maintenance informatiques, je n’ai pas été surpris par son choix. Elle a passé toute la journée à essayer de mettre à jour son vieil et fidèle ordinateur.

UNE NOUVELLE HISTOIRE SUR D’ANCIENNES FONDATIONS L’histoire de mon amie et de son logiciel obsolète est une analogie avec ce que la communauté scientifique expérimente aujourd’hui lorsqu’il s’agit d’élargir les théories de l’évolution humaine. Quand Darwin a introduit sa théorie, en 1859, c’était une manière de penser « version 1.0 ». Au fur et à mesure que de nouvelles technologies sont devenues disponibles, les progrès scientifiques ont permis de faire de nouvelles découvertes incroyables sur la biologie moléculaire et le génome humain, la théorie aurait dû être mise à jour avec les versions v1.1, v1.2, etc. Mais cela n’a pas été le cas. La méthode scientifique repose sur le principe de l’observation à travers des travaux de recherche individuels conduisant à des « mises à jour » de notre base de connaissances commune. La science est destinée à être constamment révisée et actualisée à mesure que de nouvelles informations sont mises en évidence. Cependant, ce qui s’est passé est que la réticence, voire la résistance absolue, des communautés académiques et scientifiques à reconnaître les nouvelles découvertes liées au développement humain au cours des 150 dernières années est comparable à la réticence de mon amie à télécharger des mises à jour occasionnelles dans son système informatique. À présent, et apparemment de façon soudaine, des découvertes telles que la fusion de l’ADN dans le chromosome 2 sont en train de changer complètement l’histoire. Essayer d’intégrer ces types de découvertes dans l’histoire de l’évolution déjà existante est semblable à essayer de télécharger une version entièrement nouvelle d’un programme informatique sur un ordinateur qui ne peut pas le supporter. Les découvertes d’ADN v2.0 sont tellement différentes du concept d’évolution de départ qu’il n’y a pas de place pour elles. La théorie v1.0 ne correspond tout simplement pas à la réalité des faits. Mon amie a tenté de faire exactement ce que la communauté scientifique essaie de faire aujourd’hui : elle a essayé de « réparer » le système logiciel existant sur son ordinateur afin qu’il puisse intégrer des ajouts. Cependant, mon amie a découvert que, s’agissant des ordinateurs et des programmes qu’ils peuvent supporter, il y avait un point de non-retour. Le programme écrit pour un ordinateur est directement lié aux composants qui permettent à la machine de fonctionner : les puces électroniques, les processeurs et les capacités du système pour lequel ils sont conçus. Lorsqu’un système d’exploitation sophistiqué commence à nécessiter un volume de mémoire ou une vitesse de traitement qui ne sont pas pris en charge par le matériel existant, le nouveau programme ne peut être utilisé. Malgré tous les efforts de mon amie pour télécharger les mises à jour qui lui étaient proposées, elle fut finalement obligée d’investir dans un nouvel ordinateur capable d’intégrer les dernières versions du logiciel dont elle avait besoin pour travailler. C’est précisément là que nous en sommes avec l’histoire de l’origine de l’homme. La tentative d’inclure l’histoire des mutations précises et rapides de l’ADN (telles que celles que nous trouvons dans le gène FOXP2 et le chromosome 2) dans l’histoire existante du long et progressif processus d’évolution ne fonctionne pas. Et elle ne le peut pas, car les découvertes qui ont précédé cette tentative ont été ignorées dans la théorie de l’évolution. Nous avons atteint un point de non-retour. Tout comme le vieil et fidèle ordinateur de mon amie qui l’avait si bien servie avait atteint un point où il était obsolète, nous avons nous aussi atteint un point où l’histoire humaine que nous avons racontée dans le passé est maintenant révolue. Il est à présent temps pour nous de nous investir dans une nouvelle théorie qui englobe les informations atypiques que les scientifiques du passé n’ont pas pu expliquer. De même que les généticiens et les biologistes ont dû changer leur façon de penser en tenant compte des preuves du projet du génome humain, et tout comme les physiciens ont dû actualiser leurs théories pour s’adapter aux résultats les plus récents de l’expérience de Michelson et Morley, nous devons désormais aussi faire place à d’autres découvertes susceptibles de perturber certaines des croyances les plus chères à nos plus grands penseurs actuels. D’une fort belle manière, peut-être involontaire, il semble que la science nous ait déjà donné tout ce dont nous avons besoin pour le faire. Les éléments fondateurs de l’histoire humaine v2.0 existent déjà. Il s’agit maintenant de savoir comment nous choisissons d’intégrer ce que les preuves nous ont déjà révélé.

UNE MISE À JOUR DE L’HISTOIRE HUMAINE La science même supposée soutenir la théorie de l’évolution de Darwin et résoudre le mystère de notre origine a fait tout le contraire. Comme avec les résultats obtenus par le projet du génome humain, les nouvelles découvertes présentent des implications déroutantes pour la vieille tradition scientifique. Paradoxalement, les preuves concernant nos origines nous conduisent dans une direction concomitante à certaines de nos traditions les plus anciennes et les plus chères. Par commodité, j’inclus ici un résumé condensé des faits décrits dans les chapitres précédents comme éléments constitutifs de la nouvelle histoire humaine.

Fait no 1 : Les liens apparaissant sur l’arbre évolutif traditionnel ne sont que spéculatifs. Bien que ces liens soient censés exister et qu’ils soient enseignés comme factuels dans les écoles publiques, 150 ans de recherches n’ont pas permis de produire les preuves physiques confirmant les liens représentés sur l’arbre de l’évolution.

Fait no 2 : Si la chronique des fossiles est exacte, les humains anatomiquement modernes sont apparus soudainement sur terre il y a environ 200 000 ans avec des caractéristiques avancées qui les distinguaient de toutes les autres formes de vie qui s’étaient développées jusque-là, ou qui se sont développées depuis. Ces caractéristiques sont demeurées inchangées et incluent : • Un cerveau 50 % plus grand que celui de notre parent primate le plus proche, le chimpanzé. • Une posture verticale et une dextérité manuelle avancée. • La capacité d’un langage avancé. • Un réseau de neurones étendu offrant des capacités extraordinaires, telles que l’intuition profonde et l’accès à la sagesse du cœur « à la demande ». Fait no 3 : Le manque d’ADN commun entre les HAM et les Néandertaliens nous montre que les humains anatomiquement modernes ne sont pas descendus des anciens Néandertaliens. D’autres études révèlent que nos premiers ancêtres ont partagé la terre avec les Néandertaliens auparavant considérés comme nos ancêtres. Logiquement, si nous partagions la terre avec eux, nous n’aurions pas pu descendre d’eux. Fait no 4 : L’analyse de l’ADN révèle que : • L’ADN qui nous distingue des autres primates est le résultat d’un mystérieux processus de « fusion » qui a abouti au deuxième plus grand chromosome du corps humain : le chromosome 2. • La façon dont le chromosome 2 a été fusionné suggère que quelque chose qui dépasse la théorie de l’évolution a permis que notre humanité soit possible : une « désactivation » ou une suppression des fonctions se chevauchant, et le fait que cela se soit passé rapidement plutôt que progressivement dans le temps. Ces quatre et simples faits nous donnent des raisons plus que suffisantes pour reconsidérer l’histoire conventionnelle de qui nous sommes. De toute évidence, nous ne sommes pas le produit d’un processus évolutif, du moins pas celui que Charles Darwin avait à l’esprit lorsqu’il a proposé sa théorie originale au XIXe siècle. L’observation des probabilités scientifiques qui induiraient que l’ADN qui fait de nous des humains soit apparu par hasard (comme la tornade dans l’entrepôt de ferraille assemblant les pièces d’un avion) conduit à la conclusion que nous, les humains, ne sommes pas le résultat d’événements aléatoires ayant été déclenchés par pur hasard. La question qui se pose à présent est simplement celle-ci : voulons-nous adopter ce que la science la plus évoluée du monde moderne est en train de nous montrer ? Si nous répondons par l’affirmative, nous devons également embrasser une nouvelle histoire humaine qui reflète davantage les preuves que nous avons compilées. Et pendant que la science moderne se débat avec ce que ces nouvelles preuves signifient et la façon dont elles correspondent à l’histoire de notre origine, les peuples indigènes de la terre et les praticiens de certaines traditions spirituelles les plus communément reconnues, eux, ne se débattent pas. De leur point de vue, les preuves modernes ne font que simplement valider à nouveau et plus profondément leur adhésion aux anciens récits qui sont au cœur de leurs croyances. Avec plus de la moitié de la population mondiale qui professe suivre l’une des trois principales religions issues d’une histoire commune – le judaïsme, le christianisme et l’islam –, il n’est pas surprenant que les nouvelles preuves scientifiques soient si bien accueillies par une grande partie de l’humanité.

LES ANCIENS RÉCITS RELATANT UNE ORIGINE INTENTIONNELLE Presque universellement, les textes des traditions spirituelles les plus anciennes et les plus reconnues dans le monde conviennent que nous, les humains, sommes liés à quelque chose qui nous transcende ainsi que notre environnement immédiat. Et aussi différentes ces traditions puissent-elles être, s’agissant de l’histoire de l’origine de l’homme, leurs textes sont étonnamment similaires. Les thèmes communs incluent : • Une intelligence avancée et un acte intentionnel responsables de notre origine. – L’utilisation des termes ils ou les anges (dans les langues anciennes parlées par les auteurs) pour décrire la création humaine suggère qu’une intelligence de groupe était impliquée. • Des descriptions expliquant que nous sommes issus de la poussière/argile/terre de notre planète après avoir expérimenté une fusion avec une essence qui n’est pas de ce monde. – Dans les trois traditions abrahamiques : le judaïsme, le christianisme et l’islam, c’est la poussière, l’argile, ou la terre, qui sert à créer le premier corps humain. – Après la formation du premier corps humain, la vie est « insufflée » dans les narines de la personne, et le sang d’une intelligence supérieure est mélangé à son corps. Les traditions anciennes ont pris soin de détailler la nature intime de notre création et comment nous avons été pénétrés, comme nos premiers ancêtres, par ce qui a été décrit comme une étincelle particulière d’origine mystérieuse, nous reliant pour l’éternité les uns aux autres et à quelque chose que nous ne pouvons pas voir, qui existe par-delà notre monde physique. Bien que ces détails aient été largement modifiés dans les versions contemporaines de la Bible chrétienne, certains textes en hébreu ancien comme la Haggadah de Pessah et certains manuscrits « perdus », montrent que ce niveau de détails dans les textes originaux était délibéré. C’est cette étincelle mystique, dont la science n’a pas encore trouvé comment la mesurer, qui nous distingue de toutes les autres formes de vie sur terre. Voici quelques exemples clés de récits anciens qui illustrent les éléments communs de l’histoire à laquelle je fais référence.

L’histoire sumérienne de la création. L’ancienne Sumer était une région de l’actuel Irak et elle est traditionnellement considérée comme étant l’une des plus anciennes civilisations sur terre. (Les nouvelles découvertes d’autres sites d’anciennes civilisations tels que le Göbekli Tepe, en Turquie, montrent que ces sites sont presque tous aussi anciens.) L’histoire sumérienne de la création a été enregistrée sur une tablette de pierre trouvée dans le sud-est de l’Irak, dans l’ancienne ville de Nippur. Selon l’histoire de la création connue par les archéologues comme la « genèse d’Eridu », le premier être humain fut créé à Nippur. L’histoire décrit une époque où de nombreux dieux régnaient sur la terre. Pour des raisons qui sont détaillées dans le texte, l’un de ces dieux fut sacrifié et son sang fut mélangé à de l’argile afin de créer le premier être humain. Voici un extrait de ce texte :

« Dans l’argile, Dieu et l’homme seront liés, en une unité réunis, afin que, jusqu’à la fin des jours, la Chair et l’Âme qui, dans un dieu ont mûri, cette Âme soit liée dans une parenté de sang13. » En d’autres termes, cette histoire suggère que nous sommes le produit d’un acte intentionnel supervisé par des êtres « humanoïdes » supérieurs, et que nous sommes imprégnés des caractéristiques que ces dieux ont placées dans le nouvel être humain.

Le premier être humain dans les traditions juives, chrétiennes et islamiques. Parmi les thèmes récurrents des anciens récits sur la création se trouvent des descriptions de l’origine de l’homme attribuées à des êtres plus évolués d’un autre monde. Par exemple, dans les traditions orales du Midrash hébreu et de la Kabbale, plus récente, le créateur demande à ses anges :

« Allez et rapportez-moi de la poussière des quatre coins de la terre, et avec elle je créerai l’homme14. » En termes similaires, le Coran se réfère à Dieu, qui crée l’homme à partir d’éléments naturels :

« Nous vous avons créés à partir de la poussière15. » Cependant, dans une autre partie du Coran, la naissance de l’homme est attribuée à Dieu utilisant un fluide.

« C’est Lui [Dieu] qui a créé l’homme à partir de l’eau16. » Bien que ces deux dernières descriptions puissent sembler contradictoires, une observation plus attentive des versets nous permet de résoudre le mystère. Dans la première description, l’histoire d’Adam créé à partir de poussière fait partie d’une séquence plus large décrivant les événements qui ont conduit aux premiers êtres vivants. Les versets révèlent qu’Adam, le premier humain, a été formé à partir de la poussière, puis a été perfectionné selon un processus progressif. La description est telle que suit :

« C’est Nous qui vous avons créés de terre, puis d’une goutte de sperme, puis d’une adhérence, puis d’un embryon [normalement] formé aussi bien qu’informe pour vous montrer [Notre Omnipotence]17. » (Coran – sourate 22-5 Al Hajj) Le Coran complète ainsi les descriptions traditionnelles de la création d’Adam en apportant des détails sur la façon dont la « poussière de la terre » est devenue chair. D’une manière similaire, dans le monde occidental, lorsque nous demandons à quelqu’un de quoi était composé le premier humain sur terre, généralement la réponse est que nous sommes constitués des mêmes « éléments » que la nature : d’argile, de boue, ou de la poussière de la terre. Pour appuyer de telles affirmations, nous nous référons souvent à l’histoire biblique de la création dans le livre de la Genèse. Partagée par près de deux milliards de personnes de tradition juive et chrétienne, l’histoire d’Adam nous offre la description la plus élémentaire de l’origine de l’homme. Sous une forme un peu naïve, la Genèse raconte le miracle de la création humaine en quelques mots très simples :

« Le Seigneur Dieu forma l’homme de la poussière de la terre18. » L’histoire de la création chez les Mayas. Dans la période classique (250-900 de notre ère), la civilisation maya a prospéré à travers une vaste région de l’Amérique du Nord qui s’étend du nord du Mexique jusqu’au sud, englobant toute la péninsule du Yucatán, où se trouvent maintenant le Belize, le Guatemala, et certaines parties du Honduras et du Salvador. La civilisation maya est reconnue comme l’un des six « berceaux de la civilisation » qui semblent s’être développés en différents endroits de la terre, à différentes époques, et indépendamment les uns des autres. Les cinq autres « berceaux » sont la Mésopotamie et les civilisations du Nil, de l’Indus, du fleuve Jaune et des Andes centrales du Pérou19. Les anciens Mayas possédaient un système mathématique et une écriture hiéroglyphique complexes, une connaissance avancée des cycles cosmiques, et une histoire de la création très développée. Celle-ci est connue aujourd’hui par le Popol Vuh qui décrit le thème de la création humaine d’une manière qui ressemble beaucoup à l’histoire racontée dans certains textes sémitiques originaux. Le Popol Vuh nous dit que la première tentative de création humaine était imparfaite, et que les tentatives suivantes ont conduit à un affinement du processus créateur. Ce que je veux souligner ici, c’est que les Mayas, avec leur connaissance avancée du cosmos (qui n’a été confirmée qu’au milieu du XXe siècle), ont attribué leur existence à un processus conscient s’appuyant sur une intelligence déjà existante plutôt que sur un processus spontané et aléatoire de la nature. La description du Popol Vuh commence ainsi :

« Ensemble, ils ont créé un corps, mais il était imparfait… Nous devons essayer à nouveau20. » Les exemples précédents ne sont qu’un échantillon d’éléments communs à beaucoup d’anciens récits autochtones sur l’origine de l’homme. Bien que les détails de ces récits puissent varier, les thèmes généraux sont remarquablement cohérents. Ils nous disent que nous sommes : 1. le produit d’un acte intentionnel ; 2. en tant que tel, liés à l’existence d’une grande famille cosmique ; 3. imprégnés des caractéristiques de notre/nos créateur(s). Ce sont précisément les points que la théorie de l’évolution, dans sa forme actuelle, ne peut pas expliquer.

Clé no 22 : Presque universellement, les traditions anciennes et autochtones attribuent notre origine au résultat d’un acte conscient et intentionnel.

ÉVOLUTION ? CRÉATIONNISME ? OU… ? S’agissant de nos origines, l’ancien mode de pensée a toujours été binaire : si la théorie de l’évolution ne correspond pas à notre histoire, la seule alternative possible est automatiquement l’histoire racontée par les créationnistes, celle d’une création divine semblable au récit biblique. Avec ce genre de pensée, tous les « bagages » de la doctrine religieuse du point de vue créationniste, et tous les « bagages » des fanatiques de la science qui s’accrochent à la théorie évolutionniste fondamentaliste, ont rendu presque impossible l’exploration d’une troisième possibilité. Toutefois, les recherches sur l’ADN nous disent qu’il existe bien une troisième possibilité. La réalité scientifique concernant la mutation qui a rendu possible notre gène FOXP2 et notre langage complexe, la fusion d’ADN qui a créé le chromosome 2 et permis les fonctions cérébrales avancées qui y sont associées et les preuves qui suggèrent que ces mutations ne peuvent être attribuées à l’évolution seule nous invitent à considérer une possibilité au-delà du créationnisme et de la théorie de l’évolution en ce qui concerne l’origine de notre espèce. Aux fins de cette discussion, et pour respecter le fait que des mutations se sont effectivement produites tout en reconnaissant qu’une force bien plus grande que l’évolution a contribué à ces mutations, appelons notre troisième possibilité la « mutagenèse dirigée ». Ces termes sont très explicites. Une force qui n’est actuellement pas prise en compte dans l’histoire scientifique est responsable de la précision, du timing et des mutations qui nous ont perfectionnés jusqu’à faire de nous ce que nous sommes aujourd’hui. Cette force inconnue a orienté les mutations désormais reconnues par la science ; l’expression « mutagenèse dirigée » décrit parfaitement ce dont il est question, cependant elle ouvre la porte à la question évidente : qui, ou quoi, a dirigé tout cela ? Bien sûr, le fait même d’envisager la possibilité d’une mutagenèse dirigée nous conduit dans un domaine traditionnellement réservé aux interprétations religieuses de notre existence, ou, plus récemment, à des explications non terrestres qui échappent à la science, du moins à la science que nous connaissons aujourd’hui. La science étant basée sur la compréhension de la nature et de ses diverses expressions, les explications surnaturelles concernant l’origine de l’homme doivent, par définition, se situer par-delà la nature et les connaissances scientifiques. En tant que scientifique, mon sentiment est que la possibilité d’une mutagenèse dirigée va bien au-delà du darwinisme ou du créationnisme. Plutôt que de rechercher une explication surnaturelle, je crois que les éléments de preuve nous conduisent directement à une nouvelle et plus vaste compréhension du monde naturel. Cette nouvelle compréhension nous propulse à des années-lumière, par-delà les vues limitées que nous avons adoptées par le passé, s’agissant de la façon dont nous sommes devenus ce que nous sommes. En d’autres termes, c’est notre volonté d’embrasser les vérités les plus profondes sur nos origines qui peut enfin nous permettre de résoudre les plus grands mystères du cosmos et de comprendre notre place au sein de l’Univers. Ce chemin d’exploration conduit à ce que certains scientifiques ont appelé la « boîte de Pandore des possibilités ». Une fois la boîte ouverte, il est impossible de la refermer. Qu’il s’agisse du mystère de ce qui nous a rendus humains (mis à part le petit nombre de gènes découverts par le projet du génome humain) ou de celui des mutations qui ont abouti au gène FOXP2 et au chromosome 2, la nouvelle histoire humaine nous invite à reconsidérer la manière dont nos premiers ancêtres sont devenus anatomiquement modernes (conçus comme nous), une explication qui dépasse l’histoire de gènes et de mutations purement aléatoires. Notre volonté d’adopter la troisième option, celle d’une mutagenèse dirigée, nous conduit directement dans un domaine que la science a été réticente à considérer dans le passé, celui d’un champ d’énergie non mesuré où se trouvent une intelligence et des forces invisibles. C’est ici qu’un changement radical se produit quand il s’agit de répondre à la question Qui sommes-nous ? de façon scientifique. Lorsque nous sommes prêts à prendre en considération les nouvelles interprétations des preuves existantes, les nouvelles conclusions qui émergent nous permettent de nous ouvrir à de nouvelles possibilités dans notre façon de nous percevoir et de percevoir notre potentiel. Cela nous ouvre également à de nouvelles perspectives quant à notre façon de vivre et de résoudre nos problèmes, et, peut-être plus important encore, à transformer notre estime de soi et notre appréciation de la valeur de la vie humaine. De la même façon que nous sommes capables aujourd’hui de passer des heures à chercher des réponses dans des archives poussiéreuses ou sur des sites Web de généalogie susceptibles de nous éclairer sur notre passé familial afin de mieux nous comprendre individuellement, je crois que nous aspirons aussi à nous connecter à une vérité plus profonde concernant nos origines humaines. Lorsque nous explorons nos lignées et que nous découvrons ce que nos ancêtres ont accompli et surmonté – et qui nous a amenés à ce que nous vivons aujourd’hui –, nous ressentons un plus grand sentiment d’appartenance et une certaine forme de fierté. Et ces mêmes sentiments de fierté et d’appartenance se manifestent lorsque nous découvrons que notre vie est le résultat d’un acte conscient de mutagenèse dirigée. J’ai discuté avec des biologistes, des anthropologues et d’autres personnes de la communauté scientifique concernant justement les éléments de preuve et leurs implications que j’ai partagés avec vous dans les chapitres précédents. Ce qu’ils m’ont dit était prévisible. Au début, lorsqu’ils m’entendent suggérer que la théorie de l’évolution ne correspond pas à notre véritable histoire, ils pensent que je plaisante. Mais, lorsqu’ils se rendent compte que ma suggestion est tout à fait sérieuse, le ton de la conversation et l’expression sur leur visage changent. Certains d’entre eux se montrent indignés et deviennent même agressifs. Ils prennent cela personnellement et me demandent pourquoi, en tant que leur collègue, j’essaie de saboter leurs longues années de travail et leur réputation. D’autres se taisent et mettent fin à la conversation, ou me prennent parfois à part en me disant qu’ils savaient que cette conversation aurait lieu un jour, mais qu’ils ne savaient tout simplement pas quand. « Ça devait arriver, me disent-ils, parce que les découvertes qui ont été classées comme des anomalies ont continué à s’accumuler si rapidement qu’il est clair que la science a pris le mauvais chemin quand il s’agit de résoudre le mystère de notre origine. » Parallèlement à la nouvelle histoire humaine qui est en train d’émerger, une autre histoire se déroule à l’échelle de l’Univers, et elle décrit un tout autre genre de vie.

UNE PENSÉE « MORTE » DANS UN UNIVERS VIVANT Depuis plus de 300 ans, l’histoire scientifique sur l’origine de notre Univers nous a conduits à croire que nous vivons dans un Univers « mort ». D’un tel point de vue, le cosmos est constitué de matière inerte, comme la poussière d’étoiles qui ont éclaté ou les débris provenant de collisions d’astéroïdes ou de planètes désintégrées. Dans un Univers « mort », la vie n’a aucun sens, et il n’y a donc aucune raison de vivre. Mais de nouvelles découvertes réalisées par des chercheurs de pointe nous donnent de très bonnes raisons de reconsidérer cette histoire d’Univers mort, et d’envisager que la vie pourrait finalement avoir un sens. Duane Elgin, chercheur en sciences sociales, est l’un des précurseurs à avoir défini la façon dont le nouveau paradigme scientifique d’un Univers vivant peut influencer notre vie quotidienne. La philosophie d’Elgin, fondée sur des preuves fournies par la communauté scientifique, admet que l’Univers est une entité vivante qui se développe et évolue, et non pas un système sans vie. Elgin nous explique que notre perception de l’Univers et de la place que nous y occupons est le fondement même de notre mode de vie, de la façon dont nous résolvons nos problèmes et surtout de nos comportements les uns avec les autres. S’il était vrai que nous vivons dans un Univers sans vie, il serait alors logique de continuer à faire ce que nous avons déjà fait par le passé, c’est-à- dire exploiter toutes les ressources disponibles par tous les moyens possibles dans l’unique but de récolter les bénéfices de ces ressources. Selon Elgin, en adhérant à la croyance que nous vivons dans un Univers « mort », « nous profitons de ce qui est mort au nom du vivant. De la perspective d’un Univers sans vie, la consommation et l’exploitation ne sont que des conséquences logiques21 ». C’est ainsi que l’humanité a vécu jusqu’à présent, à de rares exceptions près. Ce n’est pas un hasard si la description de la consommation et de l’exploitation faite par Elgin reflète le monde dans lequel nous nous trouvons aujourd’hui. Tout comme la théorie de l’évolution nous a conduits à croire que la vie humaine est le résultat d’événements aléatoires, nous avons également été conduits à considérer l’Univers en termes de ressources que nous pouvons dominer et exploiter. Le problème avec cet état d’esprit est qu’il a fini par entraîner l’épuisement des ressources naturelles, des systèmes de production alimentaire non durables, et qu’il a engendré des conflits relatifs aux ressources limitées qui sont la cause de tant de souffrance aujourd’hui. Mais Elgin croit que nous faisons partie d’un système vivant et que la connaissance de la vérité va changer notre façon de communiquer les uns avec les autres, et nous conduire vers un mode de vie coopératif plus durable. Les similitudes qui existent dans l’Univers et dans tous les systèmes vivants connus permettent d’accréditer cette vision. Depuis les microbes et les réseaux neuronaux jusqu’aux écosystèmes et aux comportements de populations entières, tous les systèmes vivants, quelle que soit leur taille, présentent des caractéristiques témoignant du partage de l’énergie et de l’information. Pour soutenir sa théorie, Elgin décrit l’Univers comme étant : • complètement unifié et capable de communiquer instantanément avec lui- même de manières non locales qui transcendent les limites de la vitesse de la lumière ; • soutenu par le flux d’une quantité d’énergie inimaginable ; • libre, à ses niveaux quantiques les plus profonds22. Alors qu’Elgin admet sans hésiter que ces caractéristiques ne signifient pas en soi que nous faisons partie d’un Univers vivant, il note que chaque fait ajoute au nombre croissant d’informations qui vient soutenir cette théorie23. Par extrapolation, en tant qu’êtres vivants, nous faisons partie de cet échange d’énergie et d’informations. Comprendre le sens de notre existence est bien plus important que de payer nos factures à temps.

Clé no 23 : Un nombre croissant de preuves suggère que nous faisons partie d’un Univers vivant et vibrant plutôt que simplement constitué de poussière inerte, de gaz, et d’espace vide.

DANS UN UNIVERS VIVANT, LA VIE A UN SENS Il semble logique que, dans un Univers en vie, des systèmes vivants apparaissent régulièrement et sous différentes formes, puisque la vie est l’énergie même qui anime ces systèmes. Découvrir que nous existons en tant qu’êtres vivants dans l’environnement d’un système également vivant et plus vaste implique que notre vie ait un autre objectif que de simplement naître, profiter de quelques années sur terre, puis mourir. Cela implique que quelque part, de façon sous-jacente à tout ce que nous connaissons et observons, notre vie a un sens. Et c’est ici que notre histoire nous emmène au- delà des preuves scientifiques.

Clé no 24 : Si nous sommes le résultat de quelque chose de plus que le pur hasard, il est donc logique que notre vie soit également davantage que de la pure survie. Cela implique que notre vie a un sens.

En tant que société, nous nous trouvons maintenant au point de rencontre de deux façons de nous percevoir nous-mêmes ainsi que l’Univers dans lequel nous vivons. L’Univers vivant d’Elgin nous offre une plus vaste perspective du sens de la vie à tous ses échelons, de haut en bas – du macrocosme de l’Univers en tant qu’entité vivante au microcosme dans lequel s’expriment les cellules vivantes qui constituent notre corps. Les découvertes que j’ai partagées ici avec vous proposent une perspective de bas en haut – du microcosme de l’ADN ayant subi une mutation produisant des expressions plus complexes de la vie, au macrocosme de l’Univers vivant d’Elgin. Lorsque nous considérons l’Univers comme un système vivant, cela change tout. Elgin nous offre une magnifique description de cette perspective.

« Dans un Univers vivant, notre existence physique est imprégnée et soutenue par une vitalité inséparable de l’Univers plus vaste. Nous percevoir comme faisant partie intégrante du tissu ininterrompu de la création éveille notre sentiment de connexion et de compassion pour la totalité de la vie. Nous voyons notre corps comme un précieux véhicule biodégradable nous permettant d’acquérir des expériences de plus en plus profondes et vivantes24. » Nous pourrions donc trouver ici la réponse à notre questionnement sur le sens de la vie. L’existence d’un Univers vivant nous montre que nous faisons partie du monde qui nous entoure et que nous ne sommes pas séparés de lui, et que cette énergie qui est la nôtre fait partie d’une énergie encore plus grande. Et, comme le but même de la vie dans l’Univers est de se développer, se transformer et se perpétuer, ce sont précisément ces qualités que nous devrions essayer d’embrasser pendant le temps qui nous est imparti sur terre. Toutes les expériences que nous traversons nous permettent de mieux apprendre à nous connaître en tant qu’individus et en tant qu’espèce ; que ce soit à travers les satisfactions et les frustrations que nous rencontrons au travail, à travers l’extase ou le chagrin vécus dans nos relations intimes, à travers la joie indescriptible de donner la vie ou celle de l’insupportable douleur de perdre un enfant, à travers le choix auquel nous pouvons être confrontés d’ôter la vie à un autre être humain ou celui de sauver une vie, à travers tous les conflits que nous créons ou toutes les guerres auxquelles nous mettons fin. À un niveau non verbal, parfois subconscient, il est possible que nous créions précisément ces expériences afin de nous confronter aux limites des croyances que nous avons sur nous-mêmes et des choses que nous croyons être possibles. Et, chaque fois que nous nous confrontons à nos limites, nous grandissons et découvrons qu’il y a encore davantage à connaître. Nous pouvons alors choisir de nous ouvrir à cette énergie vivante et trouver du plaisir à le faire. C’est la définition même d’un Univers vivant et du rôle que nous y avons. Nos vies par elles- mêmes infusent l’essence de notre expérience unique dans une entité vivante déjà extrêmement diversifiée. Ray Bradbury l’a très bien résumé :

« Nous sommes le miracle de force et de matière se transformant en imagination et volonté. Incroyable. La Vie-Force expérimentant les formes. Vous l’une. Moi une autre. L’Univers s’est éveillé à la vie en hurlant. Nous sommes l’un de ces hurlements25. » Ray Bradbury, Bien après minuit. Les limites que la science s’est imposées aujourd’hui impliquent qu’il n’y a aucun moyen direct de connaître le sens de la vie avec certitude. Cependant, il est possible que la réponse à ce questionnement se trouve juste sous nos yeux. Il est possible que nous découvrions que c’est la présence même de nos capacités avancées – notre intuition, notre bienveillance, notre empathie et notre compassion – qui détient la clé pour résoudre ce mystère. Les recherches scientifiques d’Albert Einstein l’ont conduit précisément à cette conclusion. Comme c’est le cas avec tant de scientifiques qui s’efforcent de résoudre les mystères les plus profonds de notre existence, plus leurs découvertes les conduisent loin, plus ils reconnaissent qu’il y a quelque chose de plus à l’existence humaine que ce qu’un Univers stérile et sans signification aurait produit par hasard. Quand Einstein fut interrogé sur le sens de notre vie, sa réponse fut pleine d’élégance. J’en ai inclus ici un extrait relativement long pour replacer cette réponse dans son contexte. « Un être humain est une partie du tout, que nous appelons “Univers”, une partie limitée dans le temps et l’espace. Il s’expérimente lui-même, ses pensées et ses émotions comme séparés du reste, une sorte d’illusion d’optique de la conscience. Cette illusion est une sorte de prison pour nous, qui nous restreint à nos désirs personnels et à l’affection de quelques personnes qui nous sont les plus proches. Notre tâche doit être de nous libérer de cette prison en élargissant notre cercle de compassion afin d’embrasser toutes les créatures vivantes et la totalité de la nature dans sa beauté. Personne n’est capable de réaliser cela complètement, mais les efforts en ce sens constituent en eux-mêmes une partie de la libération et le fondement de la sécurité intérieure26. » La beauté de cette déclaration est qu’elle transcende les nombres, les statistiques, et la logique. C’est une réponse purement intuitive à une question scientifique sérieuse. C’est aussi un exemple parfait de la façon dont les progrès de la science moderne nous ont conduits aux limites de ce que la science conventionnelle peut nous dire avec certitude. Il existe une limite implicite où les principes fondamentaux scientifiques conventionnels échouent quand il s’agit de décrire la Vie, car nous sommes plus que des cellules, de la chair et des os. Les caractéristiques spécifiques de la vie humaine ne peuvent être définies en termes purement scientifiques, tels que ceux de la science aujourd’hui. Et ce sont ces caractéristiques qui nous permettraient potentiellement de comprendre les vérités les plus profondes de notre existence. Selon les membres de la communauté scientifique, « reconnaître le fait que la théorie de l’évolution ne correspond plus à notre histoire serait semblable à une boule de démolition qui détruirait en un jour la construction de 150 ans d’exploration et de dur labeur, ainsi que des années d’enseignements issus de ces recherches ». Je peux tout à fait comprendre la raison pour laquelle certaines personnes pensent de cette façon. Personne ne veut voir le fruit de toute une vie de travail être détruit. Mais j’entrevois aussi quelque chose de très différent. Aussi importante puisse être la science dans le monde aujourd’hui, tandis que nous repoussons la limite des connaissances scientifiques au seuil de leurs capacités à définir le monde, nous découvrons aussi les limites de leurs capacités à nous servir. Et c’est là que la science, telle que nous la connaissons aujourd’hui, s’effondre. Il existe des qualités humaines qui ne peuvent être ni mesurées ni définies.

LA SCIENCE NE PEUT PAS MESURER LA CAPACITÉ D’AIMER À certains égards, nous avons une opinion trop élevée de la science, et nous lui donnons trop de crédit par rapport à ce que nous croyons qu’elle est capable d’accomplir. Peut-être avons-nous placé la science et les techniques scientifiques sur un tel piédestal que nous présumons simplement que cette science possède déjà les réponses ou qu’elle a le potentiel de résoudre les mystères les plus profonds de l’existence, comme celui du sens de notre vie personnelle. Et, si c’est le cas, peut- être est-ce parce que nous nous reposons trop sur elle pour répondre à la question Qui sommes- nous ? C’est ce que nous rappelle le philosophe allemand Karl Jaspers lorsqu’il dit : « Les limites de la science ont toujours été la source d’une amère déception quand les gens attendaient quelque chose d’elle qu’elle ne pouvait offrir27. » L’« amère déception » décrite par Jaspers est précisément la source de la frustration que nous observons dans la communauté scientifique lorsqu’il s’agit de concilier les nouvelles découvertes avec la théorie existante sur l’origine de l’espèce humaine. Sans doute demandons-nous à la science de faire quelque chose dont elle est incapable et qu’elle n’a jamais été destinée à faire. Je dis cela en raison de sa nature même. Car, si la science peut effectivement nous expliquer comment les molécules de notre corps se comportent actuellement et comment elles se sont comportées par le passé, elle est incapable de nous dire pourquoi ces molécules sont apparues au départ. L’une des raisons pour lesquelles la science est incapable de nous fournir cette réponse est que les informations scientifiques sont basées sur des événements qui, soit sont observés dans la nature, soit sont reproduits en laboratoire en vue de valider une théorie. Le fait est qu’il n’y a personne en vie aujourd’hui qui puisse témoigner du moment où la première vie humaine est apparue sur terre. Et le processus qui rendrait possible un tel événement extraordinaire n’a jamais été reproduit dans un laboratoire. Bien qu’il existe des récits sur la création des humains liés aux traditions religieuses, écrits longtemps après les faits, il n’existe par contre aujourd’hui aucun témoignage direct du moment précis où l’homme a été créé, à part le témoignage de la création elle-même : c’est-à-dire nous. Si nous voulons résoudre le « pourquoi » de notre origine dans un Univers vivant, nous devons regarder au-delà du processus qui nous a permis d’arriver ici, et prendre davantage en considération ce que nous avons appris de notre long parcours. Il est possible que cela ne soit pas aussi difficile qu’il y paraît. Les indices qui nous permettent de connaître le sens de notre vie sont facilement accessibles à l’intérieur de chacun de nous, là où ils ont toujours été. Ces indices vivent en nous à travers les capacités extraordinaires que nous offre notre constitution génétique, et dans la façon dont notre réseau neuronal cœur-cerveau communique pour nous permettre d’être autonomes.

Clé n° 25 : Nos profondes capacités d’intuition, de bienveillance, d’empathie, de compassion, et aussi d’autoguérison, qui nous permet de vivre assez longtemps pour partager ces qualités, sont comme l’aiguille d’une boussole qui pointe directement vers le sens de notre existence.

Aucune autre forme de vie sur terre n’a une telle capacité d’aimer de manière désintéressée, de choisir d’embrasser un changement d’une manière saine et équilibrée, de se guérir elle- même, d’autoréguler sa longévité ou d’activer sa réponse immunitaire de façon intentionnelle. Et aucune autre forme de vie n’a la capacité d’expérimenter l’intuition profonde, la bienveillance, l’empathie et, finalement, la compassion, qui sont des expressions de l’amour, et de le faire délibérément. Ces expériences humaines uniques nous montrent que notre vie a véritablement un sens et que celui-ci est simplement d’embrasser ces capacités afin de nous connaître à travers elles. DEUXIÈME PARTIE

S’éveiller à la nouvelle histoire humaine Chapitre 5

NOUS SOMMES CONÇUS POUR ÊTRE CONNECTÉS Éveiller nos pouvoirs d’intuition, d’empathie et de compassion

« Le seul temps perdu est celui que nous passons à croire que nous sommes seuls1. »

MITCH ALBOM (1958-), AUTEUR ET JOURNALISTE AMÉRICAIN.

Avez-vous déjà connu cette impression de ne plus soudainement faire qu’un avec l’Univers ? Vous êtes là, en train de suivre votre routine quotidienne, quand tout d’un coup, et de la façon la plus inattendue, vous vous retrouvez dans un état d’harmonie totale avec tout ce qui vous entoure, les gens, les choses, et l’Univers. Peut- être cela vous est-il déjà arrivé alors que vous étiez par exemple arrêté à un feu rouge en train d’attendre que le feu passe au vert ? Ou en train de regarder par la vitre de votre voiture en attendant vos enfants à la sortie de l’école ? Quel que soit le scénario, « cela » surgit généralement du plus profond de nous, dans un « espace » entre nos pensées, lorsque nous ne sommes concentrés sur rien de précis. Peut-être avez-vous ressenti physiquement comme une vague de chaleur, ou la chair de poule sur vos bras, ou encore des picotements dans la nuque ? Et puis, soudainement, c’est comme si le voile entre les mondes se déchirait et vous avez un accès total au sens de votre vie, aux réponses à toutes vos questions, et la voie que vous devez prendre vous apparaît comme une évidence. Puis, aussi soudainement que cela avait commencé, tout s’arrête. Le feu tourne au vert, le conducteur derrière vous klaxonne pour vous presser d’avancer, et, en une fraction de seconde, cette clarté s’évanouit. Partie ! Et vous devez vous reconcentrer sur la réalité du gars qui est en train de klaxonner derrière vous et sur ce que vous allez préparer pour le dîner, tout en vous demandant où est passée cette perception si claire que vous aviez juste quelques instants auparavant.

NOUS SOMMES CONNECTÉS AVEC TOUT, PARTOUT, TOUT LE TEMPS Ce scénario n’est peut-être pas aussi exagéré qu’il en a l’air. Nous avons tous connu des moments de profonde lucidité où nous nous sommes sentis comme dans un « espace » de conscience particulière, avec la sensation d’être exactement là où nous devions être, au bon moment, au bon endroit, et en parfaite harmonie avec ce qui nous entoure. Quand nous nous trouvons dans cet espace, nous ressentons comme une impression d’intemporalité, car nous ne pensons à rien. Et là est la clé. Car cet espace s’effondre dès que nous commençons à analyser notre expérience, nous commençons à réfléchir, nous nous déconnectons de la conscience (le cœur) où nous ne pensons à rien, et nous basculons dans un autre espace (le mental) où nous devons faire un effort pour maintenir notre attention. Cet espace où nous ressentons la connexion, la confiance, l’omniscience et la paix est un état naturel qui naît dans notre cœur et que nous appelons l’« intuition ». L’intuition du cœur contourne la raison et la logique conventionnelles du cerveau pensant. Elle s’appuie sur quelque chose de plus profond et de plus ancien que le raisonnement abstrait, et pourtant, pour la plupart des gens, l’intuition est un sentiment familier. Cela n’est au fond pas surprenant, car l’intuition est le langage interne que notre corps utilise pour communiquer avec nous depuis que nous sommes nés. Nous ressentons les choses au niveau cellulaire avant même d’apprendre à parler. Et, en ce sens, il est parfaitement logique que cette forme de communication primitive – le sentiment intuitif – soit le langage utilisé par notre corps pour communiquer des messages essentiels lorsqu’il s’agit de confiance, de sécurité et de survie. Les situations comme celles données en exemple ci-dessus où nous expérimentons de façon non délibérée un état d’harmonie et de connexion sans rien faire de particulier illustrent un certain type d’intuition : l’intuition spontanée. C’est le genre d’intuition qui se manifeste spontanément et qui disparaît tout aussi spontanément, généralement sans que nous y soyons préparés. La question qui se pose alors est : Peut-on déclencher intentionnellement cette forme d’intuition lorsque nous en avons vraiment besoin ? Comment déclencher notre intuition profonde de façon intentionnelle ?

L’IMPULSION DE SE CONNECTER Ces flashs intuitifs spontanés se manifestent parfois très simplement, comme lorsque nous décrochons le téléphone pour appeler un ami et que celui-ci nous appelle juste au moment où nous allions composer son numéro. J’ai connu une période dans ma vie où j’ai vécu ce genre d’intuitions avec ma mère. Nous avions l’habitude de nous téléphoner chaque dimanche. Où que je puisse me trouver lors de mes déplacements, je faisais tout mon possible pour l’appeler afin de prendre de ses nouvelles et de partager avec elle ce qui s’était passé pendant la semaine. À la suite de son divorce d’avec mon père au milieu des années 1960, ma mère avait choisi de vivre seule. Comme nous nous voyions peu et que nos visites étaient espacées, nos appels téléphoniques hebdomadaires nous permettaient de rester en contact régulier. Quelque chose d’étrange s’était produit à plusieurs reprises qui illustre bien le genre d’intuition dont je veux parler ici. Quand je décrochais le téléphone pour composer son numéro, j’entendais déjà sa voix dans le combiné avant même que le téléphone n’ait commencé à sonner.

— Bonjour ! C’est maman. — Je sais, j’étais justement en train de faire ton numéro… Elle semblait moins étonnée que je ne l’étais, et un peu espiègle. — Tu vois, on est bien connectés, notre PES (perception extrasensorielle) fonctionne à merveille aujourd’hui ! Nous éclations de rire et c’était une belle façon de commencer notre conversation hebdomadaire. Je partage avec vous cette histoire avec ma mère pour illustrer un point. La connexion entre deux personnes qui rend possible un appel téléphonique simultané comme celui-ci n’est pas le produit d’une pensée consciente. Aucun rendez-vous n’a été pris pour s’appeler tel jour à telle heure, et, en fait, créer une telle connexion délibérément est pratiquement impossible. C’est justement le processus de réflexion (quand et à qui nous allons passer un appel) qui crée l’interférence empêchant la connexion intuitive de se produire. Lorsque je décroche le téléphone pour appeler ma mère, au moment où je le fais je réponds à une impulsion inconsciente. Il s’agit davantage du ressenti que c’est le moment de l’appeler, plutôt que de penser : Je dois l’appeler maintenant. Donc, je suis là, en train de suivre ma routine quotidienne, quand tout d’un coup je ressens l’élan – une intuition subite – de prendre le téléphone et d’appeler ma mère à ce moment précis. Et c’est parce que je réponds à cet élan intuitif qu’il arrive fréquemment que ma mère soit déjà en ligne. L’intuition ressentie de passer cet appel est une réponse à l’anticipation de ma mère que nous sommes sur le point de nous connecter. Si j’avais pensé téléphoner à ma mère et l’avais fait quelques secondes avant ou après, je serais passé à côté de l’instant T, et cette connexion intuitive avec elle n’aurait jamais pu se faire. Quand il s’agit d’expériences intuitives, nous découvrons presque immédiatement deux thèmes universels : • L’élan de se connecter n’est généralement pas une pensée consciente ou délibérée. • L’élan réciproque de se connecter apparaît spontanément lorsque nous ne le recherchons pas ou lorsque nous ne nous y attendons pas.

INTUITION OU INSTINCT ? Lorsque nous expérimentons une profonde connexion, comme dans les exemples du feu rouge ou de la connexion intuitive téléphonique avec ma mère, certaines questions émergent : Est- ce que cela se reproduira ? Et si oui, quand ? Devons-nous simplement attendre que l’Univers nous tape sur l’épaule en espérant que la prochaine expérience intuitive nous sera accessible quand nous en aurons besoin, ou y a-t- il plus que cela ? Sommes-nous capables de nous connecter à notre intuition délibérément ? Ce sont de bonnes questions. Et aussi différentes puissent-elles sembler, la réponse à chacune d’elles est la même : tout dépend de la façon dont nous expérimentons personnellement l’intuition. Car le mot « intuition » signifie différentes choses selon les personnes. Alors, commençons par le début. Qu’est-ce que l’intuition, et comment se manifeste-t-elle dans nos vies ?

L’intuition est une connaissance directe qui résulte de la façon dont nous sommes ouverts à nos perceptions physiques conscientes ou subconscientes. Comme je l’ai mentionné précédemment, la clé réside dans le fait que notre intuition n’est pas fondée sur le raisonnement. C’est davantage une appréciation subconsciente du moment présent qui nous permet d’accéder à une forme de conscience qui ne passe pas par la logique. Cette appréciation se fait en fonction de différents facteurs qui incluent nos impressions, notre expérience personnelle, nos sensations physiques et notre instinct. Grâce à notre intuition, nous pouvons tirer parti de ces facteurs et les traiter rapidement sans avoir à les analyser. Cette conscience est parfois décrite comme étant la boussole de l’âme, car elle nous aide à savoir ce qui est juste et vrai pour nous à un moment donné. L’auteur américain Dean Koontz décrit très bien cette perception en déclarant : « L’intuition, c’est voir avec l’âme2. » Il y a une différence entre l’instinct et l’intuition. L’instinct est la façon dont la nature nous informe rapidement de ce qui est le mieux pour nous et comment réagir à un moment donné grâce à des réponses « présélectionnées » ou « programmées » dans notre subconscient. Nos instincts sont basés sur des événements qui ont eu lieu dans le passé. Il peut s’agir de notre propre passé individuel, mais aussi du passé collectif de nos ancêtres lorsqu’ils ont dû répondre à une situation similaire. Lorsqu’une situation a été vécue plusieurs fois par plusieurs personnes, elle finit par s’ancrer profondément dans la psyché collective. Prenons par exemple la peur naturelle que peut ressentir un enfant qui a été laissé seul ne serait-ce que quelques instants dans un couloir d’épicerie pendant que l’un de ses parents s’est éloigné pour aller chercher une boîte de soupe. À l’instant où cet enfant regarde autour de lui et se rend compte que son parent est parti, la façon dont il réagit est généralement prévisible. Il se met à pleurer par détresse, ou même à crier, parce qu’il est terrorisé en se rendant soudainement compte qu’il est seul. Ce qui rend cet exemple si éloquent, c’est que les enfants peuvent en fait ressentir des dangers très réels même s’ils n’ont jamais eu personnellement de mauvaise expérience dans le passé qui puisse justifier leurs peurs. Dans l’exemple de cet enfant, il y a de fortes chances que la peur qu’il a ressentie soit basée sur l’instinct. Nos réponses instinctives reposent sur l’expérience collective de nombreuses générations qui ont appris, comme dans l’exemple précédent, qu’il est plus sécurisant d’être en présence des autres dans un environnement familier que d’être seul dans un environnement étranger. La peur de l’enfant est un instinct primitif de protection et de survie que nous avons tous en commun et qui se joue à un niveau subconscient. Généralement, notre instinct ne prend pas en considération le fait que nos connaissances et nos expériences personnelles puissent influencer une réponse subconsciente. Par exemple, notre instinct peut nous dire que nous devons nous défendre et répondre avec force à des amis ou collègues qui nous ont attaqués par leurs critiques. Que nous nous soyons sentis menacés dans notre grotte par la lance en silex d’un intrus il y a 10 000 ans, ou que nous nous sentions aujourd’hui « touchés au cœur » par les critiques négatives de quelqu’un que nous connaissons, notre instinct est le même – quand nous nous sentons attaqués, nous réagissons rapidement et avec force pour nous défendre. Cependant, dans une même situation, notre intuition nous communiquera qu’une réponse plus douce et modérée serait plus appropriée. Puisque notre intuition tient compte d’autres éléments qui dépassent nos instincts profondément ancrés, nous pouvons alors répondre de manière plus réfléchie et moins blessante. Prenons l’exemple de quelqu’un qui nous a critiqué. Nous savons que cette personne nous considère comme un ami, et que ce que nous avons perçu comme une attaque personnelle était en réalité une critique constructive. Dans un tel cas, l’instinct de défense est encore présent, mais notre sagesse intuitive nous permet de modérer notre réponse. Nous pouvons alors faire savoir à cet ami ou à ce collègue que nous nous sommes sentis agressés par ses critiques sans pour autant contre-attaquer de façon blessante. Être capable d’adapter notre réponse à la situation nous permet ainsi d’éviter d’affecter notre relation de façon irréparable.

Clé no 26 : L’intuition est une évaluation en temps réel qui s’appuie sur notre expérience personnelle et passée ainsi que sur nos impressions, alors que l’instinct est une réponse profondément ancrée dans notre subconscient comme mécanisme de survie.

SAVOIR DISTINGUER L’INSTINCT ET L’INTUITION Bien qu’il soit peu probable que nous nous souvenions de notre réaction s’il nous est arrivé d’avoir été laissés seuls quand nous étions enfants, en tant qu’adultes, nous nous retrouvons fréquemment dans des situations où notre instinct nous dit que quelque chose ne va pas et que nous sommes en danger. Un bon exemple est le sentiment d’inquiétude que nous pouvons ressentir lorsque nous marchons dans une rue sombre dans un quartier inconnu à une heure du matin. Bien que nous n’ayons peut-être jamais connu personnellement de mauvaise expérience dans une rue sombre tard dans la nuit, d’autres personnes l’ont vécu. En plus des dangers associés à une rue ou à un quartier spécifique, notre peur instinctive est en grande partie une réponse subconsciente basée sur les expériences accumulées par de nombreuses personnes qui ont marché dans le même genre de rues sombres, tard dans la nuit, pendant d’innombrables générations. De la même façon qu’il peut être effrayant pour un enfant de se retrouver seul dans un endroit étranger, nous assimilons souvent les rues sombres aux agressions que d’autres personnes y ont vécues dans le passé, jusqu’à ressentir encore aujourd’hui les mêmes inquiétudes lorsque nous nous retrouvons dans ce type d’environnement. Nous avons « enregistré » qu’il est plus facile d’être surpris par quelqu’un de mal intentionné lorsque la nuit est tombée et qu’il n’y a plus grand monde dans les rues. De ce fait, lorsque nous nous retrouvons à marcher seul dans une rue sombre tard dans la nuit, notre instinct se réveille et réactive notre mémoire collective pour nous préparer à l’éventualité d’être confrontés à une expérience similaire. Je fais ici la distinction entre l’intuition et l’instinct pour souligner la façon dont l’intuition se manifeste. Plutôt que de réagir exclusivement depuis la mémoire collective d’expériences passées, notre intuition nous informe sur notre réalité immédiate. Elle se manifeste rapidement et en temps réel, car elle n’a besoin ni de passer au crible toutes les expériences qui ont eu lieu dans les rues sombres de notre passé collectif, ni de filtrer les derniers faits divers criminels des journaux locaux. Notre intuition naît dans nos cœurs, plus spécifiquement dans le cerveau du cœur. Il s’agit d’un ensemble de cellules spécialisées qui pensent, ressentent et se souviennent, indépendamment du cerveau crânien ou de nos instincts viscéraux. Nos réponses intuitives et nos instincts peuvent parfois se contredire, et il est facile de devenir confus lorsqu’ils nous indiquent simultanément des directions différentes. Notre instinct peut par exemple nous dire que l’obscurité de la rue n’est pas sûre tandis que notre cœur nous fait sentir que dans telle rue et à tel moment nous sommes en sécurité. Alors, que devons-nous faire ? Comment savoir quelle voix écouter ? Celle de notre instinct viscéral ou celle de notre cœur ? Nous utilisons tous quotidiennement notre instinct et notre intuition, mais nous n’accédons à la profonde maîtrise de soi que lorsque nous sommes capables de les discerner et de les concilier. Pour ce faire, il nous faut avoir une compréhension claire de l’origine de l’intuition.

L’ŒIL DU CŒUR Une partie de mon héritage génétique est cherokee du Sud-Est américain. Dans la langue cherokee, il existe un terme pour nommer cette intuition présente en chacun de nous au-delà de la logique et de la raison : « chante ishta », qui se prononce « shawn-tay eesh-ta ». Tout comme le mot sanskrit « prana » n’a pas d’équivalent dans une autre langue et se traduit librement par « force de vie », chante ishta n’a pas de traduction directe. La traduction approximative de sa signification est l’« œil du cœur » ou l’« œil unique du cœur ». Chante ishta représente l’information qui provient de la sagesse naturelle du cœur. Autrement dit, l’intuition est un savoir rendu accessible grâce aux cellules spécialisées qui forment le cerveau du cœur. Les cellules de notre cœur sont connectées afin de percevoir le moment présent et de nous informer sur notre environnement immédiat. Et, bien que notre cerveau (crânien) soit capable de percevoir et de répondre à ce que nos cellules cardiaques détectent, il ne le fait pas nécessairement. Nous avons la capacité de capter la sagesse du cœur indépendamment des réponses instinctives et analytiques du cerveau crânien. La clé est d’éviter que nos instincts subconscients ne filtrent les informations provenant du cœur. La grandeur de la sagesse du cœur est qu’elle nous offre une perspective claire sur les actions des autres, les situations et les événements de la vie, qui transcende les polarités du jugement, de la partialité et de la peur.

UTILISER LE POUVOIR AVEC SAGESSE Le cœur ne connaît ni les règles de conduite sociale ni les lois établies par les législateurs locaux et fédéraux. Il ignore ce qui est correct ou non, que ce soit au niveau politique, sociétal, culturel et ce qui est « politiquement correct » en général. L’œil du cœur ne connaît que ce qui est juste pour vous à un moment donné et spécifique. Il vous offre un point de référence lorsque vous n’avez personne à qui demander conseil ou vers qui vous tourner quand vous êtes confronté à un choix difficile. Ainsi, la sagesse de votre cœur vous offre un retour sur votre situation immédiate qui est non filtré, non censuré et impartial. Cela étant dit, tout pouvoir implique une responsabilité, et s’agissant du pouvoir de la sagesse du cœur, notre responsabilité est d’utiliser celui-ci à bon escient, en usant de bon sens, et d’une manière qui nous honore et qui soit bienveillante envers les autres. Ce que je veux dire ici, c’est que l’intuition du cœur est un véritable guide dans notre vie et qu’elle ne doit pas devenir le support de règles rigides auxquelles nous devenions asservis. C’est donc à chacun de nous qu’il revient d’appliquer avec sagesse ce que nous dicte notre cœur, en équilibrant notre intuition d’une façon saine et responsable, qui soit cohérente avec les circonstances du moment.

LA SCIENCE DE L’INTUITION S’agissant de l’intuition et de ce qu’elle signifie dans notre vie, de nombreuses découvertes récentes ont été réalisées par des scientifiques de l’Institut HeartMath. À l’instar des conclusions des scientifiques au début du XXe siècle, les études actuelles de l’IHM suggèrent que la fonction de notre cœur est beaucoup plus profonde et subtile qu’on ne le croyait auparavant. Si nous arrivons à comprendre les paramètres dans le corps qui soutiennent l’intuition, nous pourrons alors les recréer délibérément plutôt que d’attendre que ces conditions se produisent de façon occasionnelle et aléatoire, comme c’était le cas avec les appels téléphoniques de ma mère. Heureusement, après 20 ans d’investigations, les chercheurs de l’IHM ont développé des méthodes pour précisément nous aider en ce sens. Une étude réalisée par ces chercheurs en 2007 a fourni des premiers éléments de preuve scientifiques sur ce qui se produit dans notre cœur et notre cerveau pendant ces moments intuitifs et suggère une façon de recréer ces conditions intentionnellement. L’objectif de cette étude était d’explorer l’un des liens émotionnels les plus forts qui puissent exister, à savoir le lien intuitif entre une mère et son enfant. Sur la base de résultats précédents montrant que « les signaux générés par le cœur ont la capacité d’affecter les autres autour de nous3 », dans cette étude spécifique les chercheurs ont utilisé des moniteurs pour mesurer à la fois les ondes cérébrales de la mère (l’EEG) et le rythme cardiaque du bébé (l’ECG, parfois connu sous le nom d’EKG) pendant que la mère tenait son bébé sur ses genoux. Le pronostic était que l’interaction entre les champs électriques du cœur du bébé et le cerveau de la mère alerterait la femme sur les besoins de son enfant4. Si, au départ, l’influence du rythme cardiaque du bébé était indétectable dans le cerveau de la mère, lorsque celle-ci a été invitée à déplacer son attention pour se concentrer uniquement sur son bébé, ses ondes cérébrales ont complètement changé, de façon inattendue. Lorsque la mère a focalisé son attention sur son bébé, les battements de cœur de l’enfant se sont répercutés dans les ondes cérébrales de la mère. L’étude a conclu que le fait qu’elle ait déplacé intentionnellement toute son attention sur son bébé l’avait rendue plus sensible et réceptive aux signaux électromagnétiques du cœur de son enfant5. Bien que cette étude puisse être valable dans divers domaines de notre vie, la raison pour laquelle je la partage ici avec vous est parfaitement résumée par les scientifiques eux- mêmes : « Ces résultats ont des implications fascinantes, car ils suggèrent qu’une mère dans un état psychophysiologique cohérent devient très sensible aux informations électromagnétiques subtiles codées dans les signaux électromagnétiques envoyés par son bébé6. » Cette cohérence peut être définie comme une harmonie énergétique qui se manifeste sous la forme d’un signal électrique entre deux organes du corps – dans le cas présent, entre le cœur et le cerveau de la mère. Les études régulières de l’IHM et d’autres instituts de recherche suggèrent à présent que le type de connexion intuitive démontrée entre la mère et son bébé peut être élargi pour y inclure notre capacité d’harmoniser nos ondes cérébrales avec les champs d’énergie subtils d’autres personnes, pour des raisons qui vont du soutien affectif et de la prière de guérison à des connexions informationnelles, indépendamment de la distance entre ces personnes et nous-mêmes. C’est sans grande surprise que les résultats de cette étude rejoignent ce que nous expérimentions ma mère et moi lors de nos appels téléphoniques du dimanche. Ils permettent également d’expliquer comment une mère peut ressentir ce qui se passe dans la vie de son enfant alors que celui-ci se trouve à l’autre bout du monde, comme ce fut le cas pour Kaye Young avec son fils Ronald engagé dans les forces armées en Irak.

L’INTUITION EN SITUATION RÉELLE En 2003, Ronald Young Jr. était adjudant-chef dans l’armée américaine, où il servait dans la 4e brigade de la 1re division de cavalerie, basée à Fort Hood, au Texas. Un dimanche soir, sa mère a eu le sentiment – une intuition – que son fils était en grande difficulté. À l’époque, Ron pilotait un hélicoptère Apache sur une mission militaire au sud-ouest de Bagdad en Irak. Selon les mots de Kaye : « J’ai simplement eu un sentiment viscéral de mère – j’avais l’impression que Ron était juste à côté de moi. Puis j’ai eu la sensation qu’il mettait ses bras autour de moi7. » Peu de temps après son intime prémonition, ses peurs ont été confirmées. Des militaires sont arrivés à la maison familiale et ont informé Kaye et d’autres membres de la famille que l’hélicoptère de Ron avait été abattu la veille dans la ville de Karbala. Ils avaient peu d’informations et ils ignoraient où se trouvait Ron, qui avait été porté sur la liste des disparus en mission. En entendant la confirmation officielle de la disparition de Ron, Kaye se souvient avoir immédiatement crié : « Je le savais ! Je le savais ! Je le savais ! » Et effectivement, elle le savait. Bien qu’elle n’ait pas su les détails de ce qui s’était passé, elle le savait, car son intuition l’avait déjà informée que son fils était en difficulté. Ce n’est qu’en visionnant un reportage sur une chaîne de télévision d’Abu Dhabi, la capitale des Émirats arabes unis, que la famille a appris ce qui lui était arrivé. Le reportage montrait Ron et un autre pilote, bien en vie mais en captivité, en train de parler avec une personne qui n’apparaissait pas à l’écran. Ils étaient prisonniers de guerre mais semblaient en bonne santé8. Heureusement, cette histoire s’est bien terminée. Ronald Young a pu être libéré grâce à un sauvetage périlleux effectué par des US Marines en avril 2003. David S. Williams, l’autre pilote présent avec Young dans l’hélicoptère, ainsi que cinq autres prisonniers de guerre de la 507e compagnie de maintenance technique, ont également été libérés9. La connexion intuitive que Kaye Young avait eue avec son fils lui avait permis de capter ce que celui-ci traversait avant même que la situation ne soit connue officiellement. C’est un puissant exemple de la façon dont des informations importantes concernant nos proches peuvent se manifester spontanément dans notre vie.

Clé no 27 : Le lien émotionnel qui existe entre une mère et ses enfants est maintenant scientifiquement documenté à travers des études qui donnent un aperçu de la connexion intuitive que nous pouvons tous développer dans nos relations.

L’INTUITION DÉLIBÉRÉE Dans les exemples précédents, la connexion intuitive entre les personnes s’est produite spontanément. Elles n’ont fait rien de particulier pour provoquer consciemment l’expérience. Cela s’est produit, tout simplement. Il est fréquent de ressentir ce genre d’intuition avec des personnes avec lesquelles nous avons des liens émotionnels forts, car ce qui se passe dans leur vie nous touche également dans la nôtre. Le terme technique donné à cette expérience intuitive est la « cohérence psychophysique », souvent abrégé en la « cohérence ». Or, bien que le fait de ressentir une connexion profonde avec une autre personne puisse être une expérience magnifique lorsque celle-ci est spontanée, il est cependant difficile de nous appuyer sur elle pour nous guider dans les moments où nous en avons le plus besoin, car nous ne savons jamais quand, où, et si, l’expérience va se reproduire. Si nous restons simplement là à attendre que les voiles tombent et que l’Univers nous montre la bonne décision à prendre concernant notre santé, le bon travail à accepter, le meilleur moment pour mettre fin à une relation, ou si c’est le bon moment ou pas de téléphoner à un ami dont nous nous préoccupons, nous risquons d’attendre très longtemps. Et cela est dû au fait que l’intuition spontanée est justement… spontanée ! Elle se manifeste quand elle veut, et pas nécessairement quand nous en avons besoin. C’est ici que l’intuition délibérée intervient. Tout comme nous pouvons aujourd’hui allumer notre télévision et regarder un film à grand succès à la maison en choisissant le jour et l’heure qui nous conviennent, nous pouvons également choisir délibérément de créer une cohérence entre notre cerveau et notre cœur, et déclencher de profonds états intuitifs lorsque nous le voulons. Nous avons la capacité de déclencher consciemment et intentionnellement cette intuition profonde qui va éveiller la sagesse de notre cœur, une capacité qui semblait auparavant plus sporadique et compliquée. Lorsque nous réfléchissons à la connexion entre Kaye et son fils en Irak, nous commençons à entrevoir le potentiel inexploité de cette capacité dans notre vie. Ce potentiel nous est accessible tout le temps, mais c’est généralement dans les plus grandes épreuves que la vie nous présente que notre intuition nous est le plus nécessaire. Un très bon exemple de cela le dilemme auquel j’ai été confronté à la fin des années 1990 : accompagner, ou pas, un voyage de groupe en Égypte que j’avais organisé. C’est aussi un parfait exemple d’une situation où la guidance intuitive du cœur s’est révélée de façon claire, directe et précise.

UNE DÉCISION DE VIE OU DE MORT En novembre 1997, je devais accompagner un voyage de groupe en Égypte, il faisait partie des pèlerinages annuels que j’organisais depuis 1992. Voyager en Égypte est plus que merveilleux, c’est absolument extraordinaire ! Se trouver devant le Sphinx, cette figure mystérieuse que j’avais étudiée quand j’étais enfant, ou en bas de la Grande Pyramide à admirer cet édifice de 140 mètres de hauteur tout en pierres autrefois recouvertes d’un parement de calcaire blanc maintenant nues et visibles, est une expérience unique. Et c’est précisément pour vivre et partager ce genre d’expérience que j’avais signé un contrat avec une grosse entreprise pour accompagner un groupe dans le désert égyptien. C’est alors que les médias ont commencé à montrer aux informations du soir du 17 novembre les terribles images des événements survenus ce jour-là. Bien qu’ils n’aient pas donné beaucoup de détails, l’essentiel de ce qui s’était passé était clair. Cinquante-huit touristes étrangers et quatre Égyptiens avaient été abattus par des terroristes armés dans une attaque particulièrement barbare au temple de la reine Hatshepsut, un site archéologique populaire proche de la ville de Louxor10. J’étais sur le point de partir avec mon groupe la semaine suivante pour faire un circuit qui comprenait justement un arrêt sur le site de cette tuerie. Ce qui est désormais connu comme le « massacre de Louxor » fut dévastateur pour l’Égypte à divers niveaux. L’industrie du tourisme s’est effondrée et des centaines d’agences de voyages ont immédiatement annulé leurs circuits et se sont retirées du pays. Les compagnies aériennes ont annulé leurs vols à destination du Caire, les hôtels se sont vidés, et la fierté du peuple égyptien fut profondément meurtrie. « Ce n’est pas nous », me disaient mes amis égyptiens au téléphone en suppliant : « S’il vous plaît, ne nous associez pas à ce qui s’est passé. » Immédiatement, j’ai commencé à recevoir des appels concernant le circuit prévu. Les personnes qui s’étaient inscrites pour ce voyage m’ont supplié de ne pas l’annuler, mais les autorités égyptiennes s’inquiétaient de la possibilité d’une autre attaque. L’agence de voyages m’a demandé de prendre une décision très rapidement, tandis que ma famille et mes amis insistaient pour que je ne parte pas. Les choix étaient clairs : soit je reportais le voyage ultérieurement, soit je l’annulais complètement, soit je le maintenais comme prévu. Je me sentais tiraillé de part et d’autre, chaque personne avec qui je parlais avait son opinion, et chacune de ces opinions avait un sens. Quand je pensais finalement avoir fait mon choix, quelqu’un m’appelait et me donnait une bonne raison d’en faire un autre. Rien n’est jamais tout blanc ou tout noir, et chaque choix n’était ni tout bon ni tout mauvais, et il n’y avait aucun moyen de savoir ce qui allait se passer au cours des jours et des semaines suivants. Il n’y avait que moi, mes instincts, mon intuition, et ma promesse de respecter mon groupe et de me respecter moi-même en faisant le meilleur choix possible.

LE LANGAGE DU CŒUR Submergé par la confusion due à tant d’informations et d’opinions, j’ai éteint mon téléphone pour ne plus recevoir d’autres commentaires. Ma maison se trouvant dans le haut désert au nord du Nouveau-Mexique, je suis parti faire une longue marche sur un chemin de terre comme je le faisais fréquemment quand j’avais besoin de prendre une décision difficile. J’ai appliqué une méthode que je partagerai plus loin avec vous, pour créer la cohérence entre ma tête et mon cœur et contacter mon intuition profonde au sujet de ce voyage. Je me suis arrêté de marcher pendant un moment, j’ai fermé les yeux en tournant mon attention vers l’intérieur, et je me suis concentré sur mon cœur. Comme me l’avaient conseillé certains moines, nonnes et yogis tibétains ainsi que certains de mes amis autochtones, j’ai posé le bout de mes doigts sur mon cœur pour m’aider à y porter toute mon attention. Puis, en ralentissant ma respiration, j’ai ressenti un sentiment familier de calme parcourir tout mon corps. Je me sentais moi-même, et plus je me sentais moi-même,plus les terribles événements du moment ont commencé à prendre une nouvelle signification. J’ai ressenti une profonde gratitude pour cette tranquillité intérieure et cette opportunité de faire un choix essentiel. Puis j’ai posé la question à laquelle personne d’autre ne pouvait répondre. Sans passer par le mental ou la pensée, dans l’espace de l’intelligence du cœur, j’ai demandé silencieusement : Le moment est-il juste pour que j’emmène mon groupe découvrir les mystères de l’Égypte ? Cela fait des années que j’utilise la méthode de l’intelligence du cœur, et j’ai appris que le cœur communique bien mieux lorsqu’on lui pose des questions brèves plutôt que d’utiliser des phrases longues ou nombreuses. Le cœur n’a pas besoin d’introduction à la question que nous lui posons, ni qu’on lui fasse un long développement sur le sujet en question. Notre cœur connaît déjà toutes ces choses. Pour certaines personnes, la sagesse du cœur se manifeste à travers un ressenti. Pour d’autres, elle peut se manifester à travers l’impression de connaître la réponse sans l’ombre d’un doute, et pour d’autres encore, la réponse se manifeste comme une voix familière. Dans mon cas, c’est généralement une combinaison de tout cela. Souvent j’entends d’abord une voix subtile, renforcée par une profonde sensation de réconfort, de sécurité et de certitude, suivi d’un sentiment de résolution et de complétude. Et c’est exactement ce qui s’est passé ce jour-là dans le désert. Avant même d’avoir fini de poser ma question, la réponse était là, complète, directe et claire. Immédiatement, j’ai senti, j’ai su, que notre voyage se passerait bien – et qu’il serait intense, profond, et guérisseur. Et surtout, j’ai su qu’en permettant à notre intuition de nous guider à chaque étape de notre voyage, nous serions en sécurité. À ce moment précis, j’ai su que je serais bientôt en Égypte avec mon groupe. Entendons-nous bien, ma décision de maintenir le voyage comme prévu était basée sur des ressentis reçus après avoir accompli un processus méthodique et scientifiquement établi. Il ne s’agissait pas d’un espoir abstrait que tout se passe comme prévu ou d’une confiance aveugle que tout irait bien. Même si ce type de confiance peut être tout à fait valable dans certaines situations, quand il s’agit de la vie et de la sécurité de tout un groupe de voyageurs, la décision doit être basée sur quelque chose de plus. Pour moi, ce « quelque chose » est l’intelligence intuitive profonde. Les étapes que j’ai appliquées pour déclencher mon intuition profonde coïncident avec un processus que d’autres personnes utilisent parfois de manière moins structurée, mais avec des résultats similaires. Cette merveilleuse possibilité d’accéder à l’intelligence du cœur nous permet de poser nos questions directement à chante ishta, l’œil du cœur, sans être attachés au résultat. Ma décision étant prise, j’ai appelé chacune des personnes inscrites à ce voyage pour les informer. Et toutes m’ont dit, indépendamment de leur âge ou de leur nationalité, qu’elles me faisaient confiance si je sentais qu’il était juste de faire ce voyage – ce qui était le cas. Clé no 28 : L’attention posée sur le cœur de façon intentionnelle nous permet d’expérimenter régulièrement et délibérément des états intuitifs profonds quand nous en avons besoin.

LE JUSTE RETOUR POUR AVOIR FAIT CONFIANCE À MON INTUITION Je suis parti pour l’Égypte comme prévu la semaine suivante avec 40 merveilleuses personnes pour une aventure authentique pleine de surprises. Nous sommes arrivés dans un pays qui pleurait la perte de nombreuses vies et qui essayait de se remettre de l’impact de l’attaque. Notre guide était un ami du président de l’Égypte de l’époque, Hosni Moubarak, et celui-ci s’est montré extrêmement reconnaissant que nous soyons venus dans son pays dans une période aussi difficile. Nous avons reçu une lettre officielle de Moubarak donnant au département des Antiquités l’autorisation d’ouvrir certains sites archéologiques exceptionnels pendant notre visite. Nous avons découvert plus tard que plusieurs d’entre eux n’avaient pas été ouverts au public depuis les premières fouilles réalisées dans les années 1800, et ils n’ont pas été réouverts depuis notre visite ! Il va sans dire que le voyage fut passionnant, et les liens d’amitié tissés entre les membres de notre groupe et certains Égyptiens perdurent encore à ce jour. La sagesse du cœur et les choix qui en résultent ont ceci de merveilleux, c’est qu’ils nous soulagent du fardeau de devoir anticiper nos décisions. C’est en me basant sur ce que cette sagesse m’avait dit à l’époque que j’ai estimé que la bonne décision était de maintenir le voyage, mais j’aurais pu tout aussi bien ressentir que je devais l’annuler, et j’aurais alors également accueilli cette décision comme étant la plus juste. En maintenant le voyage, j’ai le sentiment d’avoir respecté les personnes qui m’avaient fait confiance pour les guider, et de m’être respecté moi-même en faisant le meilleur choix possible. Cette histoire n’est qu’un exemple de la façon dont l’intuition profonde m’a servi en situation réelle comme elle l’a fait tant de fois et continue de le faire. S’il s’agit, avec cet exemple, d’une décision majeure impliquant l’accompagnement de 40 personnes à l’autre bout du monde, j’utilise exactement la même méthode quotidiennement pour m’aider à organiser mon emploi du temps, pour tempérer des situations relationnelles, et pour honorer les principes qui me sont chers quand je suis confronté à des défis. Ce que je sais avec certitude, c’est que nous ne pouvons jamais nous tromper quand nous honorons notre cœur. Je sais aussi que, si l’intelligence du cœur fonctionne pour moi, il en sera de même pour vous.

LA SAGESSE DE VOTRE CŒUR N’EST VRAIE QUE POUR VOUS, ET POUR VOUS SEUL L’intelligence de votre cœur est toujours avec vous. Constamment. Vous pouvez lui faire confiance. Il est important de le comprendre, car cela signifie que les réponses à vos questions les plus profondes et les plus secrètes auxquelles personne ne peut répondre existent déjà en vous. Le lien entre votre cœur et l’espace qui contient vos réponses est déjà établi, ce n’est pas quelque chose qu’il faut travailler ou créer avant de pouvoir l’utiliser. Depuis l’instant où vous êtes né, ce lien a toujours été présent en vous, et il ne dépend que de vous de choisir de l’utiliser comme une « hotline » pour accéder à vos vérités les plus profondes. Vous pouvez choisir de puiser dans la sagesse de votre cœur dans des circonstances spécifiques, lorsque vous ne savez pas quoi faire et que vous n’avez personne à qui demander conseil. Ou vous pouvez choisir de développer une relation avec votre cœur qui deviendra votre seconde nature et votre guidance chaque jour de votre vie. Indépendamment du rôle que vous choisissez de lui accorder, c’est à vous de savoir comment vous partagez les informations que vous dicte votre cœur et la façon de les appliquer dans votre réalité quotidienne. C’est ici que le discernement entre en jeu. Si les conseils de votre cœur sont justes pour vous, ils ne le sont pas forcément pour quelqu’un d’autre. Nos amis, nos enfants, nos frères et sœurs, nos partenaires de vie et nos proches possèdent chacun leur propre sagesse, à laquelle ils peuvent accéder. En cherchant à aider les autres à prendre une décision essentielle à un moment spécifique, nous ne pouvons pas savoir avec certitude ce qui est juste pour eux à ce moment-là. Nous ignorons les détails intimes de leur parcours de vie, qui les a conduits dans la situation qu’ils connaissent aujourd’hui. Et comme nous ne pouvons pas connaître ces choses avec certitude, nous ne pouvons pas anticiper la façon dont notre envie bien intentionnée de partager cette sagesse va affecter leur vie. Je mentionne cela simplement comme un point à prendre en considération. Lorsque vous vous demandez si vous devriez partager ce que votre cœur vous a révélé, je vous recommande, à titre indicatif, de vous poser les trois questions suivantes : 1. Quelle est mon intention en voulant partager ce que j’ai découvert ? 2. Qui bénéficiera de cette information ? Ou, plus spécifiquement, de quelle façon …………… bénéficiera-t-il/elle de cette information si je la partage avec lui/elle ? (Remplissez le blanc avec le nom de la personne avec qui vous envisagez de partager votre révélation.) 3. Qui est susceptible d’être blessé par mon choix de partager cette information ? Il est essentiel en se posant ces questions d’être absolument clair avec vous-même, particulièrement en ce qui concerne la première question. Conscientiser votre intention est le fondement de votre responsabilité personnelle. Une fois que vous avez clairement déterminé votre intention, il est alors facile d’évaluer vos réponses aux deux questions suivantes pour vérifier si elles respectent votre intention première. Que ce soit le cas ou non, grâce à ce simple processus, vous saurez s’il est approprié ou non de partager votre connaissance profonde. En gardant cela à l’esprit, abordons maintenant la façon d’appliquer les différentes étapes de la cohérence cœur-cerveau pour accéder à l’intelligence et à la guidance de votre cœur.

POSEZ UNE QUESTION À VOTRE CŒUR Maintenant que j’ai décrit le rôle du cœur pour accéder à l’intuition profonde, j’aimerais profiter de cette occasion pour partager avec vous une méthode éprouvée pour accéder à cette sagesse. J’aimerais que cet exercice soit très personnel, aussi je vais aborder cette partie comme si vous étiez assis avec moi dans l’intimité de mon salon. Cet exercice est l’un des points où la science et la spiritualité se rencontrent magnifiquement. Si la science peut décrire le lien étroit entre le cœur et le cerveau, les anciennes pratiques spirituelles et les techniques de connaissance de soi ont aidé les gens à s’appuyer sur ce lien pendant des milliers d’années et le font sans avoir besoin d’aucune explication scientifique. Ce n’est probablement pas un hasard si les techniques scientifiques rigoureuses développées par les chercheurs de l’Institut HeartMath coïncident étroitement avec certaines pratiques préservées par les traditions anciennes des monastères ou par les praticiens spirituels indigènes. Nous apprenons tous de façon différente et mon sentiment est que, lorsque quelque chose est vrai, cela se manifeste extérieurement sous différentes formes pour refléter la diversité de nos apprentissages. Gardant cela à l’esprit, avec l’autorisation de l’IHM, j’ai choisi de partager avec vous la méthode suivante, car elle est sûre et s’appuie sur une étude bien documentée qui en valide les étapes, elle a également été simplifiée de façon à la rendre accessible et facile à utiliser dans notre vie quotidienne. Cependant, comme pour toute méthode transmise de maître à élève, il est plus bénéfique d’expérimenter les étapes pour créer la cohérence cœur-cerveau en étant accompagné par un praticien aguerri pour faciliter le processus. Donc, pendant que je décris les principes permettant de créer cette cohérence dans les paragraphes suivants, je vous encourage à les expérimenter en utilisant les instructions gratuites en ligne sur le site Web de l’Institut (en anglais, voir la section Ressources). Cette méthode pour créer la cohérence cœur- cerveau est appelée Quick Coherence® Technique et a été simplifiée par l’Institut HeartMath en trois étapes très simples décrites ci-dessous. Indépendamment l’une de l’autre, chaque étape envoie un signal au corps, qui lui indique qu’un changement spécifique a été activé. Combinées, les étapes nous permettent de retrouver l’harmonie naturelle qui existait dans notre corps à un âge précoce, avant que nos conditionnements ne commencent à déconnecter notre réseau cœur-cerveau. Les étapes 4 et 5, où nous accédons à la sagesse de notre cœur, s’appuient sur la cohérence créée dans les étapes 1 à 3.

MÉTHODE Les cinq étapes pour poser une question à votre cœur Les étapes pour créer une cohérence rapide afin d’accéder à l’intelligence de votre cœur sont les suivantes. Étape n° 1 : Focalisez votre attention sur le cœur • Action : posez votre attention sur la région de votre cœur. • Résultat : un signal est envoyé à votre cœur qui lui indique qu’un changement est en train de se produire. Vous vous détachez de votre environnement extérieur et vous devenez conscients de votre monde intérieur. Étape n° 2 : Ralentissez votre respiration • Action : ralentissez votre respiration. Prenez environ cinq à six secondes pour inspirer, et expirez en gardant le même rythme. • Résultat : cette étape envoie un deuxième signal à votre corps, qui lui indique que vous êtes dans un espace où vous êtes accompagné en toute sécurité dans le processus. La respiration profonde et lente est depuis longtemps connue pour permettre la détente du système nerveux (ou système parasympathique). Étape n° 3 : Évoquez un sentiment agréable • Action : essayez au mieux de ressentir un profond sentiment de bienveillance, d’appréciation, de gratitude ou de compassion pour quelque chose ou pour quelqu’un. La clé de la réussite à cette étape est que votre sentiment doit être aussi profond et sincère que possible. • Résultat : la qualité de votre ressenti affine et optimise la cohérence entre votre cœur et votre cerveau. À cette étape, tout le monde est à même d’évoquer quelque chose d’agréable, mais vous devez trouver par vous-même ce qui vous convient le mieux.

Après avoir réalisé cette 3e étape, la connexion reliant le cœur et le cerveau – résultant en une cohérence cœur-cerveau – est maintenant établie ; le cœur et le cerveau communiquent désormais par le réseau neuronal qui les relie. Alors qu’ici se termine la méthode Quick Coherence® à proprement dit, c’est cependant le début d’autres processus. Nous pouvons utiliser la cohérence que nous avons créée pour accéder à des états de conscience approfondie, y compris l’intuition profonde décrite dans ce chapitre. C’est depuis cet état de cohérence cœur-cerveau que nous pouvons accéder à notre intuition profonde et recevoir la guidance de l’intelligence du cœur. Les étapes 4 et 5 nous guident pour le faire. Étape no 4 : Posez une question à votre cœur • Action : les trois étapes précédentes créent l’harmonie entre votre cerveau et votre cœur qui vous permet de puiser dans l’intelligence de votre cœur. Continuez à respirer en maintenant votre attention sur votre cœur. Il est maintenant temps de poser votre question. L’intelligence du cœur est plus efficiente lorsque nos questions sont brèves et pertinentes. Rappelez-vous, votre cœur n’a pas besoin d’une introduction ou d’une longue explication de la situation. Posez votre question silencieusement en une seule phrase concise, puis laissez votre cœur répondre de la façon la plus appropriée pour vous. • Résultat : votre intuition s’ouvre et un dialogue s’instaure.

Des personnes me demandent souvent d’interpréter les symboles qui apparaissent dans leurs rêves ou la signification d’une expérience qu’elles ont vécue. Je peux bien sûr leur offrir un avis, mais ce n’est qu’un avis. C’est ma perception personnelle de ce que ce symbole ou cette expérience peut signifier dans leur vie. La vérité est que je ne peux pas savoir ce que le rêve ou l’expérience d’une personne signifie pour elle. La vérité est aussi qu’elle le peut ! La clé pour réussir à dialoguer avec votre cœur est la suivante : si vous êtes suffisamment désireux de faire cette expérience, vous êtes alors en mesure de savoir par vous- même ce que cette expérience signifie. Je ne souhaite pas influencer votre processus de questionnement, mais un exemple peut parfois s’avérer utile. Prenons l’exemple d’un rêve étrange, c’est l’occasion parfaite d’appliquer la sagesse du cœur à une situation réelle. Une fois la cohérence cœur- cerveau établie après avoir effectué les trois étapes précédentes, posez les questions suivantes en remplissant le blanc avec le nom des personnes, des symboles ou autre chose dont vous souhaitez comprendre la signification. Ce ne sont que des exemples de formulations. Choisissez celles qui vous conviennent, sinon vous pouvez créer les vôtres en utilisant celles-ci comme modèles. • « Je demande à la profonde connaissance de mon cœur la signification de ______dans mon rêve. » • « Je demande à l’œil de mon cœur, qui connaît ma vérité, la signification de ______que j’ai vu dans mon rêve. » • « Aide-moi s’il te plaît à comprendre le sens de ______dans ma vie. »

Étape no 5 : Écoutez la réponse • Action : prenez conscience de ce vous ressentez physiquement pendant que vous posez votre question. Observez toutes vos sensations (chaleur, picotements, bourdonnement dans les oreilles, etc.) et toute émotion qui peut remonter. Pour les personnes qui savent déjà s’aligner avec leur corps et leur cœur, cette étape est la plus simple du processus. Pour ceux qui ne savent pas encore écouter leur corps, c’est un bon exercice de conscientisation. • Résultat : chacun apprend et expérimente les choses d’une manière unique. Il n’y a pas de bonne ou mauvaise façon de contacter la sagesse de votre cœur. La clé ici est de savoir ce qui vous convient le mieux.

Comme je l’ai déjà mentionné, j’ai tendance à recevoir la réponse de mon cœur à travers simultanément des mots et une sensation de chaleur dans mon corps. Certaines personnes n’entendent jamais de mots mais expérimentent des formes de communication non verbales, comme une chaleur irradiant de leur cœur ou dans leur ventre, et, pour d’autres, c’est la sensation d’être traversées par une onde de paix. Rappelez-vous que vous et votre corps êtes des partenaires uniques au monde et que ce qui importe ici est d’écouter votre propre corps pour comprendre la façon dont il communique avec vous et lui donner la possibilité d’être entendu.

Vous avez maintenant une méthode pour vous aider à faire face aux plus grands défis qui peuvent se présenter dans votre vie. Bien que vous ne puissiez probablement pas changer les situations qui se présentent à vous, vous pouvez assurément changer la façon dont vous les percevez et comment vous y répondez. Si ce n’est pas déjà le cas, vous découvrirez que la sagesse de votre cœur est une merveilleuse amie et l’une des plus grandes forces dans votre vie. La cohérence et la justesse des solutions que vous offre votre cœur vous permettent de faire face à toute situation, à toute personne, et à toute forme d’énergie, avec une confiance difficile à trouver quand vous vous sentez impuissant, submergé, ou perdu. Honnêtement, la sagesse de mon cœur ne m’a jamais conduit à faire un mauvais choix. Et même si je n’ai pas utilisé systématiquement cette méthode pour toutes les grandes décisions que j’ai été amené à prendre, je peux aussi dire honnêtement que les seuls choix que j’ai regrettés sont ceux que j’ai faits lorsque je n’ai pas honoré cette sagesse. Lorsque vous aurez terminé cet exercice, je vous invite à garder à l’esprit un point important : il n’y a pas de bonne ou de mauvaise manière de contacter l’intelligence de votre cœur. Chacun de nous est né avec un code unique qui lui permet d’accéder à cette sagesse et de l’appliquer dans sa vie. Le secret de ce code est de savoir ce qui vous convient le mieux.

Clé no 29 : Nous pouvons accéder à la sagesse de notre cœur grâce à un processus qui peut être résumé en cinq étapes simples : concentrez-vous, respirez, sentez, demandez et écoutez.

QUAND SOLLICITER NOTRE CŒUR DEVIENT UNE SECONDE NATURE Votre intuition peut vous aider à vous sentir plus fort face aux grands défis de la vie. Chaque fois que vous accédez à la sagesse du cœur, vous renforcez et consolidez les connexions neuronales qui rendent possible la cohérence cœur-cerveau. Les personnes qui intègrent l’intelligence du cœur dans leur vie quotidienne me disent souvent que la méthode Quick Coherence® devient plus facile avec le temps. Pour certaines personnes, solliciter leur cœur devient une seconde nature, de sorte que, pour elles, les réponses qu’elles reçoivent sont spontanées et non pas le résultat d’une méthode structurée. Ces personnes déplacent naturellement plusieurs fois par jour leur attention vers leur cœur, ce qui leur permet de mettre en perspective leurs problèmes et de concilier leurs obligations quotidiennes. Elles découvrent aussi qu’en restant dans le cœur leur capacité de compassion dans les épreuves qu’elles traversent devient aussi une seconde nature. Bien que je reste toujours émerveillé par ce processus, lorsque les gens témoignent de telles expériences, je ne suis au fond pas surpris par ce que j’entends, car l’intuition qui jaillit naturellement du cœur nous permet d’expérimenter plus profondément la sympathie, l’empathie et, finalement, la compassion. Et cela a tout son sens. Car, après tout, comment pouvons-nous être proches et compatissants avec quelqu’un si, au départ, nous ne pouvons pas nous identifier aux souffrances que cette personne éprouve, et le faire de façon saine et équilibrée ? La capacité de s’identifier à ce qu’une autre personne vit, que ce soit sa douleur, sa détresse ou un traumatisme, sans pour autant se charger de sa souffrance comme si c’était la nôtre (ce qu’on appelle parfois le surinvestissement émotionnel), est la clé pour soutenir efficacement cette personne dans ce qu’elle traverse. C’est ici que l’empathie entre en jeu. On appelle « empathie » la capacité de se sentir intimement proche d’une personne – ou de toute forme de vie. Notre aptitude à l’empathie est la clé de notre aptitude à la compassion.

L’EMPATHIE : UN TREMPLIN VERS LA COMPASSION Dans la série TV populaire Star Trek : La nouvelle génération (1987-1994), l’un des personnages principaux est la conseillère Deanna Troi (jouée par Marina Sirtis). Troi est une « empathe », c’est-à-dire une personne capable d’éprouver elle-même les ressentis et les émotions des autres. Sachant que la mission officielle de ce voyage futuriste à travers l’Univers est « d’explorer de nouveaux mondes étranges, découvrir de nouvelles vies, d’autres civilisations, et, au mépris du danger, reculer l’impossible », il paraît tout à fait normal qu’une empathe expérimentée ait été intégrée dans l’équipage du vaisseau. La durée de la mission de l’Enterprise s’étendant sur des années, il est probable que l’équipage soit amené à rencontrer des formes de vie ne communiquant pas par la parole comme le font les humains. Et, tout au long de la série, c’est précisément ce qu’il se passe ; mais, grâce aux compétences empathiques de la conseillère Troi, ces échanges non verbaux ne sont plus un problème. Bien que chaque rencontre avec une espèce extraterrestre soit unique, ces rencontres ont tendance à suivre un thème commun qui ressemble au scénario suivant. Le capitaine de l’Enterprise communique avec le chef d’un vaisseau extraterrestre soudainement apparu avec des intentions inconnues. Alors que le chef du vaisseau obscur s’adresse dans sa langue au capitaine en lui disant « Nous venons en paix », la conseillère Troi capte dans cette communication une tout autre intention non verbale. En tant qu’empathe, elle sent un danger sous-jacent dans l’échange entre les deux leaders. Pendant que le capitaine de l’Enterprise écoute l’extraterrestre, la conseillère Troi lui murmure à l’oreille ce qu’elle a ressenti : « Ils veulent nous détruire. » Il est donc facile de comprendre pourquoi le rôle de la conseillère est si précieux pour la mission de l’Enterprise. Bien que cette série ne soit que de la science- fiction, les aptitudes empathiques de la conseillère Troi, elles, sont réelles, et, dans une certaine mesure, chacun de nous les expérimente dans sa vie quotidienne, souvent même sans s’en rendre compte. Alors, qu’est-ce que l’empathie ? Comment est-elle liée à la sympathie ? Et comment pouvons-nous vivre ces deux qualités de façon saine et équilibrée ?

L’empathie et la sympathie sont toutes deux des formes d’intuition. Ces deux mots sont d’origine grecque, dérivés du mot « pathos », qui signifie « ce qu’on ressent ». C’est ici que quelques notions de base de grec nous permettent de faire une distinction claire entre ces deux mots et leur signification. Le préfixe sym- dans sympathie signifie « avec – ensemble », le préfixe em- dans empathie signifie « dedans ». En traduisant ces préfixes, la différence est claire. Avoir de la sympathie pour une personne signifie s’identifier à la douleur ou à la souffrance qu’elle ressent. Lorsque nous faisons preuve de sympathie, nous exprimons ce que nous ressentons par rapport à la perte ou à la situation difficile d’une personne. Par exemple, lorsque des amis ou des membres d’une famille vivent la mort d’un de leurs êtres chers, nous envoyons des cartes de sympathie pour leur faire savoir que nous reconnaissons leur perte et que nous ressentons ce que cela signifie pour eux. Lorsque nous faisons preuve de sympathie envers les autres, nous sommes des observateurs désireux de nous tenir près d’eux et de les soutenir dans ce qu’ils traversent. Nous leur exprimons parfois que nous ne pouvons « qu’imaginer » ce qu’ils ressentent par rapport à une telle perte. Et ce que nous exprimons à ce moment-là est totalement juste. Car la perte avec laquelle nous sympathisons n’est pas la nôtre directement, nous ne pouvons que nous identifier avec la douleur de nos proches en nous souvenant de nos propres expériences pour nous rapprocher de ce qu’ils sont en train de ressentir. La sympathie est la première étape vers l’empathie. Lorsque nous éprouvons de l’empathie pour les autres, nous allons au-delà de la sympathie. Nous commençons à combler l’écart entre la reconnaissance de la souffrance des autres en conservant une distance affective, et le fait de ressentir nous-mêmes leur souffrance. Nous nous mettons dans la situation des autres pour expérimenter tout ce qu’ils perçoivent et ressentent, et, ce faisant, nous nous identifions plus intimement, plus profondément, à leur souffrance. La sympathie et l’empathie sont les précurseurs de la compassion. Nous devons d’abord faire preuve d’empathie pour la souffrance d’une autre personne avant de pouvoir lui répondre de façon compatissante. Cependant, entendons-nous bien, avoir de l’empathie ne signifie pas nécessairement que nous deviendrons compatissants. Il est possible d’avoir de l’empathie pour ce que vit une personne sans que cette empathie conduise à la compassion. Être compatissant est un choix. Et lorsque nous faisons un tel choix, nous sommes amenés à expérimenter quelque chose d’encore plus profond.

Clé no 30 : L’intuition, la sympathie et l’empathie sont les tremplins vers la compassion.

Avec la compassion, nous nous impliquons. Nous agissons pour essayer d’alléger la souffrance d’autrui. Cependant, tandis que nous espérons que nos actions pourront contribuer à soulager la souffrance des autres, il s’agit moins du résultat lui-même mais du changement que la compassion opère en nous lorsque nous sommes conduits à faire des choix. Quand ces choix sont habités par la compassion, celle-ci devient partie intégrante de nous et se reflète dans tout ce que nous faisons. Depuis des siècles, les grands maîtres spirituels nous ont rappelé que la compassion pour les autres et le monde commence à l’intérieur de nous et s’exprime extérieurement dans la façon dont nous communiquons et nous nous comportons. Sous cet éclairage, nous pouvons considérer la compassion comme une puissante technologie intérieure, une forme d’intuition évoluée qui nous donne le pouvoir de créer des solutions durables de manière très personnelle. Tous les doutes que j’avais au départ sur le pouvoir de la compassion ont disparu après avoir eu l’occasion de rencontrer des Tibétains qui avaient baigné dans la tradition de la compassion depuis leur plus jeune âge.

RENCONTRE AVEC UN ABBÉ TIBÉTAIN Au printemps 1998, par un matin glacial en haute altitude, j’ai vécu une expérience dont j’avais rêvé d’aussi loin que je puisse m’en souvenir. J’accompagnais à l’époque un voyage de groupe qui associait des travaux de recherche et un pèlerinage dans l’un des endroits les plus magnifiques, les plus originaux, les plus isolés et les plus beaux du monde, le plateau tibétain, une région au relief accidenté où les monastères bouddhistes ont résisté aux conditions les plus rigoureuses depuis plus de 1 500 ans. Le seizième jour de notre périple, je me suis retrouvé avec quelques membres de mon groupe assi dans une petite chapelle exiguë au fond de l’enceinte en murs massifs de l’ancien monastère que nous visitions ce jour-là. Entourés d’autels bouddhistes et de tanka décolorés (des tapisseries brodées qui préservent les grands enseignements du passé) à peine visibles dans la faible lumière, nous nous sommes assis face au plus haut dignitaire du monastère, qui était aussi l’abbé le plus âgé. Grâce aux compétences de notre traducteur, nous avions pu être reçus en audience privée par cet éternel pratiquant de la méditation et de la compassion. Pendant cette rencontre privée, qui a duré environ une heure, j’ai eu l’occasion de lui poser des questions sur les traditions et les croyances tibétaines, et sur les profonds mystères de la vie. Mes questions étaient directes et sans détour, et l’abbé a semblé prendre plaisir à cette entrevue qui le changeait de sa routine quotidienne, au point qu’il a même résisté à l’incitation de ses assistants qui tentaient de lui rappeler qu’un autre rendez-vous l’attendait. Je partage cette histoire avec vous, car c’est le sentiment de confiance amical qui s’est dégagé de cette première entrevue qui a ouvert la voie à une deuxième entrevue dans une autre chapelle du même monastère sept ans plus tard. En 2005, j’ai eu l’occasion de visiter à nouveau les monastères du plateau tibétain. J’accompagnais cette fois un autre groupe de chercheurs et de pèlerins pour un voyage de 18 jours. Quand nous sommes retournés au monastère que j’avais visité sept ans auparavant, nous avons appris que le vieil abbé qui nous avait si généreusement accordé de son temps à l’époque n’était plus là ; il était décédé. Bien que nous n’ayons jamais su clairement quand et de quelle façon il était mort, les moines n’ont laissé aucun doute dans notre esprit quant au fait qu’il n’était plus de ce monde. Cependant, la relation que nous avions établie sept ans plus tôt avait apparemment laissé un bon souvenir chez ses anciens assistants et chez les moines qui vivaient encore dans le monastère. Donc, même si nous n’avions jamais rencontré le nouvel abbé, plus jeune que son prédécesseur (âgé seulement de près de 90 ans…), notre sincérité et la relation privilégiée que nous avions eue avec son aîné nous avaient précédés. Quand le nouvel abbé a appris que notre groupe était revenu, il nous a réservé un accueil chaleureux et nous a accordé l’opportunité de poursuivre la conversation commencée sept ans plus tôt.

L’ÉNERGIE QUI CONNECTE TOUTES CHOSES ENTRE ELLES C’est donc par un autre matin glacial, dans une autre chapelle du monastère, que nous nous sommes retrouvés assis face au nouvel abbé. Nous venions d’être conduits quelques minutes auparavant à travers un passage en pierres sinueux qui donnait sur une petite pièce froide et mal éclairée. Pendant que nous attendions l’abbé, je me souviens m’être dit que nous ne pouvions qu’imaginer toutes les conversations, les enseignements et les initiations qui avaient eu lieu dans cet endroit. J’ai entendu au loin un léger claquement de sandales sur le sol en pierres froid. Je savais que c’était l’abbé qui arrivait pour notre entretien. Au fur et à mesure que le bruit des sandales se faisait plus fort, le sentiment d’anticipation que cette réunion allait vraiment avoir lieu était palpable dans la pièce. L’abbé a repoussé la lourde tenture accrochée à la porte qui empêchait l’air froid d’entrer. Avec un grand sourire, il a porté le pouce de sa main droite sur son cœur, les autres doigts pointant vers le ciel dans un semi-mudra, tandis qu’il maintenait sa robe de son autre main tout en se glissant dans la pièce. Après les formalités de présentations et le rituel de bénédiction des katas (les katas sont des foulards en soie blanche traditionnellement offerts au guéshé en signe de respect lorsqu’on le rencontre), l’abbé a fait signe qu’il était disponible pour répondre à nos questions. C’est là, niché dans le silence de cet ancien monastère, que je lui ai posé une question au sujet du livre que j’étais en train d’écrire à l’époque, La Divine Matrice. « Dans votre tradition, quelle est l’énergie qui nous relie aux autres, au monde et à toutes choses ? Quel est ce canal qui porte nos prières au-delà du plan physique et qui maintient ensemble les éléments qui constituent l’Univers ? », lui ai-je demandé. L’abbé m’a regardé droit dans les yeux, son sourire ne quittant pas son visage tandis que notre traducteur lui a répété ma question en tibétain. Ce qui s’est passé ensuite fut tout autant une surprise pour moi que pour les autres personnes présentes dans la pièce. Immédiatement, l’abbé et le traducteur se sont lancés dans un échange animé accompagné de grands gestes qui ressemblait à une véritable joute dialectique traditionnelle ! Je ne comprenais pas un seul mot de ce qu’ils disaient, mais la nature de la conversation semblait évidente. Ils étaient en train de débattre sur le sens de ma question et la façon dont elle s’inscrivait dans les enseignements de l’abbé. Certes, il avait l’habitude de répondre à de telles questions venant de ses étudiants, qui avaient suivi des années de formation pour les préparer à une telle conversation, mais, là, l’abbé ignorait tout de moi. Il ne connaissait ni mon parcours de vie, ni mes traditions, ni mon expérience spirituelle, et il ne savait tout simplement pas comment me répondre. S’il m’avait répondu comme il l’aurait fait avec un ancien moine, cela aurait été comme un père expliquant à son jeune enfant la façon dont les bébés sont conçus sans que cet enfant n’ait aucune connaissance biologique des relations intimes. Il est bien sûr possible de répondre à la question de cet enfant, mais, pour lui, cette réponse n’aurait aucun sens sans qu’il n’ait de connaissances préalables. De la même façon, l’abbé pouvait certes répondre à ma question, mais il ignorait si j’étais à même de comprendre sa réponse.

UNE FORCE UNIVERSELLE, UN SENTIMENT HUMAIN, OU LES DEUX ? La pièce est soudainement devenue silencieuse. Tout le monde s’est arrêté de parler, et l’abbé a levé ses yeux vers les tanka qui couvraient les murs de la chapelle. Après avoir inspiré profondément l’air frais raréfié, il m’a répondu d’une façon surprenante et inattendue. Il m’a regardé, et m’a dit un mot, un seul, en tibétain. Instinctivement, j’ai regardé le traducteur. « Que dit-il ? Il n’a dit qu’un mot ! » Je ne m’attendais pas à la réponse que notre traducteur allait faire. « Compassion. Le guéshé dit que la “compassion” est la réponse à ta question. La compassion est ce qui nous relie à toute créature et à toutes choses. » La raison pour laquelle j’ai été surpris par cette réponse est que, d’après ce que j’avais appris, la compassion était quelque chose que l’on ressentait et que l’on pratiquait. Je pensais que, d’une part, nous ressentions de la compassion, que ce soit pour les autres ou pour nous-mêmes, lorsque nous étions confrontés à des situations difficiles ; et, de l’autre, que nous pratiquions la compassion en posant des actes en ce sens dans notre vie quotidienne. Mais, si j’avais bien compris la réponse de l’abbé, il était en train de nous dire que la compassion était plus qu’un ressenti, c’était une force universelle et naturelle. Je n’avais jamais entendu parler de la compassion comme étant une force naturelle. Et c’est pourtant par ce seul et unique mot qu’il avait répondu à ma question. Cette apparente contradiction a conduit à ma question suivante. « Comment est-ce possible ? », ai-je demandé au traducteur, cherchant à clarifier ce que je venais d’entendre. « La compassion est-elle une force universelle qui relie toutes choses entre elles, ou est-ce une émotion humaine que nous ressentons ? » Encore une fois, après que le traducteur eut transmis ma question à l’abbé, une discussion animée a commencé entre eux, et, encore une fois, l’abbé a pris une profonde inspiration avant de répondre à ma question avec un seul et unique mot. « Oui ! », a-t-il dit en tibétain. Telle fut sa réponse. Ce fut aussi la fin de notre échange. Après moins de dix minutes d’échanges animés et de plaisanteries partagées sur les éléments les plus profonds du bouddhisme tibétain, j’allais repartir avec comme seule réponse un mot, un seul, qui signifiait en Tibétain : la compassion. Je me souviens avoir quitté le monastère ce jour-là avec un sentiment d’incomplétude, comme si quelque chose s’était littéralement perdu dans la traduction. La réponse de l’abbé était énigmatique et ne semblait pas avoir de sens. Quelque chose ne correspondait pas. Quelques jours plus tard, j’ai découvert pourquoi. Je me suis retrouvé dans un autre monastère à poser les mêmes questions, cette fois-ci non pas à un abbé de haut rang mais à un moine érudit. Nous nous trouvions dans un tout autre environnement, celui d’une cellule ordinaire de moine. C’était une toute petite pièce sans fioritures où il mangeait, dormait, priait et étudiait quand il ne se trouvait pas dans la grande salle de prière. Notre traducteur connaissait bien maintenant la façon dont je formulais mes questions et ce que j’essayais de comprendre. Nous nous sommes serrés les uns contre les autres pour nous réchauffer à la lueur des lampes au beurre de yak qui brûlaient dans la pièce remplie de fumée, et j’ai regardé le plafond bas. Il était recouvert de suie noire due à d’innombrables années d’utilisation de ces lampes pour réchauffer la pièce et l’éclairer, comme c’était le cas par cet après-midi glacial. Une fois encore, j’ai posé la même question au moine en passant par le traducteur : « La compassion est-elle une force universelle ou un sentiment humain ? » Il a levé ses yeux vers le plafond recouvert de suie où je venais de poser mon regard quelques secondes auparavant. Puis il a pris une profonde inspiration, a réfléchi un instant comme pour s’inspirer de ce qu’il avait appris au monastère depuis qu’il y était entré à l’âge de 8 ans. Il paraissait maintenant en avoir 25. Puis il a lentement baissé les yeux et m’a répondu en me regardant. Sa réponse fut très courte. Et très puissante. Et elle avait beaucoup de sens. « Les deux ! m’a-t-il répondu, la compassion est à la fois une force universelle et un sentiment humain. » C’est à cet instant que la rencontre avec l’abbé a tout d’un coup pris tout son sens, et j’ai alors compris le profond enseignement qu’il nous avait transmis à l’époque. Clé no 31 : La compassion est à la fois une force universelle et un sentiment humain qui nous relie à la nature et à la Vie.

LA COMPASSION D’EINSTEIN Ce jour-là, à l’autre bout du monde, dans la cellule d’un moine, à une heure de la ville la plus proche et à plus de 4 500 mètres d’altitude, j’ai entendu des paroles habitées d’une sagesse si simple mais si puissante, que beaucoup de traditions occidentales, y compris la science, ont ignoré jusqu’à ce jour. Le moine nous avait simplement rappelé que le sentiment humain de la compassion, qui nous distingue de toutes les autres formes de vie, est la même force universelle qui nous relie intimement à toutes choses. Lorsque nous expérimentons la véritable compassion, le sentiment de séparation entre nous et les autres, ou avec toute forme de vie, et également à l’intérieur de nous-mêmes, disparaît. Albert Einstein a lui-même reconnu le pouvoir de la compassion et son profond potentiel à alléger les souffrances. Selon ses mots, « notre tâche doit être de nous libérer […] en élargissant le cercle de notre compassion afin qu’il embrasse tous les êtres vivants et la Nature tout entière dans sa splendeur11 ». Le quatorzième dalaï-lama, quant à lui, nous dit qu’il est essentiel de comprendre que notre guérison personnelle participe à la survie mondiale, en déclarant : « Je crois profondément que la compassion est le fondement de la survie humaine12. » La reconnaissance du rôle de la compassion dans notre vie ouvre la porte à une plus grande et plus profonde connaissance de soi ainsi qu’à des expériences extraordinaires qui nous rendent plus humains. L’abbé était un grand enseignant, et il considérait que c’était de sa responsabilité de répondre aux questions de ses élèves d’une manière qui soit à la fois respectueuse et significative. Ignorant tout de moi, de mon passé, de mon histoire et de mes croyances, il n’avait aucun moyen de savoir si ses connaissances me seraient bénéfiques et me conviendraient. Il ignorait les répercussions que ses mots pourraient avoir dans ma vie. Là était la cause du débat animé auquel j’avais assisté entre lui et notre traducteur avant qu’il ne prononce le mot « compassion ». Heureusement, mon traducteur était aussi un bon ami, et il me connaissait. Il connaissait ma famille, ma vie, ma formation universitaire et mon expérience en entreprise, mon éducation, et mon parcours spirituel. Il avait rassuré l’abbé en lui expliquant que tout ce qu’il choisirait de me dire saurait se frayer un chemin vers mon esprit et mon cœur de la juste manière et respectueusement. Il n’en avait pas fallu plus à l’abbé pour rassurer son sens des responsabilités. En me répondant comme il l’a fait, il m’a permis d’élargir la notion de compassion telle que je l’avais apprise et le rôle qu’elle joue réellement dans nos vies.

COMPASSION, SAGESSE ET ÉQUILIBRE Les enseignements de l’abbé tibétain et du bouddhisme tibétain en général sont basés sur la tradition mahayana, l’une des deux branches majeures du bouddhisme (ou des trois branches dans certaines classifications). Selon ces enseignements, le mahayana est la voie qui conduit rapidement un individu à l’Éveil dans un seul but : qu’il puisse utiliser son Éveil pour soulager les souffrances des autres. Le nom que l’on donne à une personne qui suit cette voie est « bodhisattva ». Je partage cela avec vous dans son contexte pour vous aider à mieux comprendre ce qu’est la compassion. La nature sensuelle et le langage poétique des enseignements mahayana (les sutras) m’ont toujours touché par leur beauté. Ils ont aussi été pour moi un refuge et une source de réconfort dans les moments les plus difficiles de ma vie. Lorsque, par exemple, les sutras décrivent la compassion, ils dépeignent les bodhisattvas avec deux ailes qui les emportent vers l’Éveil, dont l’une des deux représente la sagesse, et l’autre la compassion. Les sutras décrivent la sagesse et la compassion comme deux qualités égales et nécessaires pour tous ceux qui choisissent la voie de l’Éveil. Les sutras offrent une puissante description du détachement des bodhisattvas vis-à-vis du monde moderne : ils ne possèdent rien en propre, ni terre, ni biens, ni aucun attachement dans ce monde. Mais cette idée va encore plus loin en pénétrant l’essence même de la façon dont nous nous percevons dans le monde. La profondeur du bodhisattva est très bien décrite par Joanna Macy, éco-philosophe et experte en bouddhisme : « Il n’existe pas un moi solide, ni une identité immuable, ni aucune sécurité telle que nous la concevons aujourd’hui13. » Les bodhisattvas se déplacent avec confiance dans le monde, certains que la sagesse et la compassion qu’ils ont acquises leur permettront de traverser toute situation que la vie leur présente. L’idée essentielle ici est que la compassion doit être équilibrée avec la sagesse pour nous servir de la façon la plus juste. Si nous voulons exprimer nos plus profonds sentiments, nous devons le faire avec compassion et sagesse, ce sont nos meilleures alliées. Mon parcours personnel pour résoudre le mystère de l’intuition et de la compassion m’a conduit dans certains endroits les plus mystérieux et les plus isolés au monde. C’est dans les anciens monastères, dans les couvents de femmes, dans les pages friables des anciens manuscrits usés par le temps, et chez les peuples autochtones, que cette sagesse a été préservée pour nous aujourd’hui. Plutôt que de découvrir dans ces endroits des réponses toutes faites, j’y ai trouvé les clés d’une façon de concevoir la vie qui ouvre la voie à de nouvelles réponses et à de nouvelles façons de réfléchir. Il n’est sans doute pas surprenant que les indices qui permettent de résoudre les mystères les plus profonds de nos corps et qui mènent à nos plus grands pouvoirs soient cachés au sein même de notre vie quotidienne. Mais ces mystères ne sont pas résolus dès que nous avons appris le langage du cœur. Tout comme l’introduction d’un livre nous sert de guide vers les chapitres qui vont suivre, l’intuition et la compassion nous guident à travers les nuances de la vie et nous offrent un moyen de répondre aux questions qui surgissent dans notre vie quotidienne. Chapitre 6

NOUS SOMMES « PROGRAMMÉS » POUR LA LONGÉVITÉ Éveiller le pouvoir de nos cellules immortelles

« Beaucoup de choses peuvent prolonger votre vie, mais seule la sagesse peut la sauver1. »

NEEL BURTON (1978-), PSYCHIATRE ET PHILOSOPHE BRITANNIQUE.

« Nous commençons à mourir dès l’instant où nous sommes nés », me disait un ami très proche que j’avais connu dans le nord du Missouri quand j’étais jeune. (Je l’appellerai Michaël pour respecter sa vie privée.) Nous avions des parcours si semblables qu’on aurait pu nous prendre pour deux frères. Nos pères avaient quitté nos familles respectives lorsque nous avions 10 ans. Nous avions tous les deux un frère plus jeune ; nous étions tous les deux logés dans le même logement social ; nous faisions tous les deux le même trajet chaque matin pour nous rendre à la même école et dans la même classe. Par la suite, nous nous sommes tous deux tournés vers la musique, Michaël vers la batterie et moi vers la guitare, pour nous aider à supporter l’atmosphère tourmentée qui régnait dans nos foyers brisés. En 1968, nous avions découvert ensemble en direct à la télévision les répercussions de l’assassinat de Martin Luther King Jr., puis, à peine deux mois plus tard, ce fut celui de Robert Kennedy ainsi que les horribles meurtres des manifestants sur le campus de l’université d’État de Caroline du Sud, et la brutalité policière pendant les émeutes contre la guerre du Vietnam lors de la Convention nationale démocrate de Chicago. Nous faisions partie à l’époque du même groupe de rock, et après nos répétitions, qui finissaient souvent tard dans la nuit, nous restions éveillés jusqu’au petit matin pour parler de l’Amérique, de la politique américaine et de l’avenir du monde. C’est dans le contexte de cette amitié que Michaël avait prononcé ces mots, qui résumaient sa philosophie de vie : nous commençons à mourir dès l’instant où nous sommes nés. Je connaissais bien ce précepte pour l’avoir déjà entendu, je le considérais comme une idée marginale avec laquelle je n’étais pas forcément d’accord, mais que j’avais acceptée comme l’un des nombreux nouveaux points de vue émergents de l’époque. Mais, en entendant ces mots de la bouche de mon ami, quelque chose m’a semblé différent. Cette fois-ci, cela venait de quelqu’un qui m’était très proche, et Michaël semblait utiliser ce précepte pour justifier un mode de pensée et de vie fait d’excès et de complaisance, ce qui entrainait parfois de mauvaises situations. Ce jour-là, Michaël et moi étions plongés dans une grande conversation sur la vie et comment en profiter au maximum. Nos deux points de vue ne pouvaient être plus différents. Michaël croyait fermement que nos capacités commençaient à diminuer dès l’instant où nous étions nés, et il avait pris cela tellement à cœur qu’il en avait fait sa philosophie de vie. Il croyait que notre vie était littéralement une sorte de « réservoir » scellé contenant un potentiel défini et limité, et que, dès notre premier souffle, le jour de notre naissance, nous ouvrions ce réservoir et commencions à puiser dans ce potentiel. « On a ce qu’on a, et quand c’est fini, c’est fini », disait-il. « Quand il n’y a plus rien, il n’y a plus rien. »

VIVONS-NOUS DANS LE MOMENT OU EN FONCTION DU MOMENT ? Pour Michaël, deux inconnues mystérieuses étaient présentes au début de notre vie. La première était que, lorsque nous arrivions dans ce monde, nous ignorions jusqu’à quel niveau le « réservoir » de notre véhicule physique était rempli. La seconde était que nous ignorions à quelle vitesse nous utiliserions l’énergie limitée qui nous avait été octroyée. De sa perspective, si la vie nous avait dotés d’un réservoir plein, nous pouvions bénéficier d’une parfaite santé et vivre cent ans ou plus. « Mais, disait-il, si nous commençons notre vie avec un réservoir à moitié plein, notre potentiel de départ est moindre, nous l’utilisons plus rapidement, notre vie se voit d’autant plus raccourcie, et il est très probable que nous mourrons jeunes. » Michaël croyait que c’était précisément parce que nous ignorions le niveau de notre « réservoir d’énergie » que la logique était donc de vivre notre vie à fond en fonction du seul moment dont on pouvait être certain : le moment présent. Je comprenais ce qu’il voulait dire et la réflexion qui sous-tendait ses arguments, mais je savais aussi que ce genre de pensée était interprété différemment selon les personnes. Pour Michaël, l’idée de vivre en fonction du moment signifiait qu’il pouvait exprimer tout ce qui lui venait à l’esprit et faire tout ce dont il avait envie à n’importe quel moment. (Ce qui est très différent de vivre dans le moment présent, où nous accueillons pleinement ce que nous ressentons avec une perception accrue de ce qui nous entoure, en agissant et en nous exprimant de façon consciente et responsable.) Michaël, pour sa part, estimait que, pour vivre vraiment de façon spontanée, il n’avait pas à mettre des filtres sur ses mots ou ses actions. Chaque moment était simplement ce qu’il était. Et c’est précisément cette façon de penser qui avait déclenché notre conversation. Ce jour-là, il n’était pas étonnant que Michaël soit en pleine crise existentielle. Son interprétation de la vie qui devait selon lui être vécue en fonction du moment l’avait conduit à éviter à tout prix toute forme d’engagement : que ce soit l’engagement vis-à-vis de lui-même, de sa famille, de son corps et de sa santé, des autres en général, de ses amis ou de l’intimité. Les conséquences de son approche de la vie l’avaient rattrapé en lui apportant des déceptions, des rêves insatisfaits et le sentiment qu’une vie réussie, équilibrée et aimante était peut-être réalisable pour certaines personnes, voire pour tout le monde, sauf pour lui. À l’époque de cette conversation, Michaël se trouvait confronté à un gros problème de santé. Il n’était alors que dans sa vingtaine, mais sa forte consommation de drogues et d’alcool l’avait conduit à une maladie du foie qui nécessitait un traitement médical immédiat. Michaël était seul dans sa vie. Il n’avait pas d’argent, nulle part où vivre, et personne vers qui se tourner. À ma connaissance, j’étais le seul ami qui lui restait. Il était enlisé si profondément dans sa douleur qu’il ne lui était jamais venu à l’esprit qu’il pouvait y avoir une autre façon d’envisager l’existence. J’avais appris à temporiser lorsqu’il s’agissait d’offrir mes conseils à des amis (à moins qu’on ne me le demande), mais, ce jour-là, je n’ai pas pu me retenir. J’ai pris le risque de le faire en lui posant une question.

— Et si l’idée que nous commençons à mourir dès l’instant où nous sommes nés était exagérée ? lui ai-je demandé. — Que veux-tu dire par « exagérée » ? m’a-t-il répondu en me lançant un regard qui m’a fait comprendre que j’avais toute son attention. — Bon, j’essayais d’être gentil, lui ai-je répondu en souriant. Je ne voulais pas détruire d’un seul coup ta vision du monde. — D’accord, j’ai compris ! Qu’est-ce que tu essaies de me dire ? Vas-y, dis-le. C’était exactement ce que j’avais espéré. Il m’ouvrait la porte pour lui offrir un autre point de vue, et j’ai immédiatement saisi cette opportunité. « Et si la vie fonctionnait d’une manière complètement opposée à ce que tu crois ? Qu’est-ce que ça signifierait pour toi si tu découvrais que, dès le moment où nous sommes nés, nous commençons à guérir ? », lui ai-je demandé. Michaël a eu l’air stupéfait. Ce simple changement de perspective ne lui était jamais venu à l’esprit. Le seul fait d’entendre ces mots lui ouvrait la porte sur une possibilité qu’il n’avait jamais envisagée. « Eh bien, si c’était vrai, ça changerait tout ! Ça voudrait dire qu’on peut remplir notre réservoir d’énergie indéfiniment – ou du moins pendant longtemps », m’a-t-il dit. « Oui. C’est tout à fait ça. Et nous n’avons même pas besoin de nous demander si cette possibilité existe, parce que certains l’ont déjà découverte il y a bien longtemps, lui ai-je répondu. Les pratiquants d’anciennes traditions et techniques comme le yoga, le qi gong ou la médecine ayurvédique ont déjà découvert depuis longtemps que nos corps sont littéralement connectés pour guérir dès que nous sommes nés. Ils savent aussi que c’est à nous de choisir d’enclencher ce processus ou de l’arrêter. La clé est de créer les conditions qui rendent la guérison possible. Et il existe de nombreuses façons de le faire, c’est pour ça qu’au lieu de penser que la vie est un réservoir qui se vide jour après jour, nous pouvons la concevoir comme un réceptacle que nous remplissons continuellement. » Peu de temps après cette conversation, Michaël a déménagé dans une autre ville. Son père, qu’il ne voyait plus, l’avait contacté après avoir appris ce qui lui arrivait et lui avait proposé de venir habiter chez lui pendant qu’il s’occupait de ses problèmes de santé. Au fil des années, j’ai perdu contact avec Michaël. Je ne l’ai jamais revu. Mais, quand je pense à cette époque dans le nord du Missouri, j’ai toujours de la gratitude pour ces grandes discussions que nous partagions et qui nous ont permis à tous les deux d’aborder de nouvelles façons de voir le monde et de réfléchir à nos vies. Plus j’ai appris de choses sur la sagesse du corps humain et passé du temps avec des peuples indigènes qui ont adopté cette sagesse depuis longtemps, plus j’ai été amené à comprendre ce potentiel dont nous parlions avec Michaël. Nous possédons déjà la capacité de guérir et elle existe en chacun de nous. Que ce soit les yogis, les moines et les moniales du Tibet, les chamans, les mystiques ou les curanderos, dont les traditions respectives sont très différentes les unes des autres, il existe un thème fondamental qui tisse les fils de chaque tradition en une tapisserie puissante et unique. Ces anciennes traditions autochtones nous enseignent que la qualité et la durée de notre vie se résument essentiellement à la façon dont nous nous percevons nous-mêmes dans le monde. Remplacer les croyances limitantes que nos familles, nos amis et nos institutions sociales nous ont enseignées par de nouvelles perspectives qui nous rendent autonomes, « cela change tout », pour reprendre les mots de Michaël. Je l’ai découvert par moi-même de la façon la plus directe qui soit lors de ma rencontre avec une moniale tibétaine qui a ébranlé les connaissances classiques qu’on m’avait enseignées concernant l’âge et la longévité.

LE SECRET DE LA MONIALE Après environ deux semaines d’acclimatation à des altitudes de plus de 4 800 mètres, après avoir été bousculés sur les sièges rigides d’un vieux bus scolaire chinois le long de routes qui n’étaient guère plus que des sentiers effondrés, nous sommes finalement arrivés dans le monastère isolé. Il se trouvait à quelques heures du village le plus proche et n’était habité que par une centaine de moniales tibétaines qui avaient peu de contacts avec le monde extérieur et n’accueillaient que très peu de visiteurs. La poussière tourbillonnant au-dessus des collines environnantes avait averti les nonnes que nous étions en chemin. Lorsque nous sommes arrivés au monastère, elles nous attendaient tranquillement, entourées d’une ribambelle d’enfants timides mais curieux, d’agriculteurs locaux, d’éleveurs de yaks et de nomades aguerris aux intempéries. Au Tibet, chaque opportunité de faire une photo était ce que les membres de notre groupe appelaient un « National Geographic moment », ce qui signifiait que la photo prise était digne de faire la couverture de ce magazine populaire, comme ce fut le cas quand trois moniales se sont immédiatement avancées vers nous. Après des salutations chaleureuses, elles nous ont fait savoir qu’elles seraient nos guides officielles. Elles étaient vêtues de l’habit traditionnel des moniales : un drapé couleur bordeaux (zhen) recouvrant une jupe bordeaux (shemdop) pour le bas du corps et une chemise drapée jaune et bordeaux (dhonka) couvrant le haut du corps. Les larges sourires sur leurs visages et leur conversation animée m’ont fait comprendre qu’elles étaient très heureuses de nous rencontrer. En passant par notre traducteur, elles nous ont confié que vivre dans un endroit aussi isolé avait des avantages et des inconvénients. D’un côté, l’enceinte du monastère était si reculée que les inspecteurs du gouvernement et les spéculateurs fonciers ne venaient que très rarement perturber leur communauté ; mais, d’un autre, elles se trouvaient isolées et très loin de la ville la plus proche, et la route pour arriver au monastère était si mauvaise que le tourisme, qui aurait pu contribuer à l’économie du lieu, était presque inexistant. Notre bus pouvait accueillir exactement 40 personnes, plus un guide, un traducteur et moi-même. Inutile de dire que la vue de 43 personnes arrivant au monastère a été très bien accueillie et a immédiatement donné vie à la cour du monastère, où des petits stands sont apparus comme par magie dans tous les coins. Pendant une heure, nous avons soutenu de notre mieux l’économie locale en devenant de vrais consommateurs, achetant des magnifiques tapis tibétains, des tanka brillants et colorés, des accessoires religieux comme des drapeaux de prière, des bols chantants et leur maillet, ou encore des chapelets pour compter les mantras. Puis, soudainement, la scène a complètement changé. Comme s’ils suivaient une sorte de signal interne, les gens ont remballé les tapis de laine de yak, les bijoux en turquoise, les bols chantants et les tableaux dans de grands sacs de laine, les stands ont été démontés, et les nonnes se sont mises à marcher en silence vers les bâtiments. J’ai regardé notre guide en cherchant une explication. « Nous allons maintenant à la salle de prière, m’a- t-il murmuré. C’est l’heure de prier. » Nous nous sommes mis à marcher sur un chemin étroit creusé dans la montagne, et l’une des moniales est venue marcher à mes côtés. J’ai été immédiatement fasciné par sa présence. Elle était assez proche de moi pour que je puisse facilement estimer sa taille. Ma mère fait exactement 1,42 m, et le visage de la nonne se trouvait au niveau de ma poitrine comme celui de ma mère quand nous nous promenions ensemble. Mais c’était bien autre chose que sa taille qui me fascinait.

CENT VINGT ANS SUR TERRE, MAIS POURQUOI COMPTER LES ANNÉES ? Les yeux de la nonne étaient clairs et brillants, et elle n’a pas cessé de sourire tout au long de notre marche côte à côte. La peau de son visage était saine malgré les rides profondes autour de ses yeux et sur son front, qui témoignaient d’une longue vie exposée au soleil en haute altitude et aux éléments de la nature, ainsi qu’aux défis qu’elle avait dû connaître dans un environnement si difficile. Son crâne était fraîchement rasé. J’ai appris que ce n’était pas pour masquer une calvitie liée à l’âge, mais parce qu’il était impossible pour les moniales de se laver en entier en l’absence d’un système de plomberie adéquat dans le monastère. Pendant que la moniale et moi marchions ensemble, il m’est apparu clairement que mes compétences linguistiques tibétaines étaient bien pires que son anglais limité, aussi nous avons rapidement compris que nous ne pourrions pas nourrir une grande conversation. En tout cas, pas verbalement. Nous avons donc continué à cheminer en silence vers la salle de prière, son regard se portant alternativement sur le mien et sur le chemin. Quand nous sommes arrivés à l’entrée de la salle de prière, elle a incliné sa tête tout en repoussant la lourde tenture brodée qui empêchait le vent, la poussière et la lumière du soleil d’y entrer. Elle s’est avancée en premier, et, avant que je ne la suive, notre guide m’a arrêté. « As-tu apprécié ce moment avec la Guéshé ? », m’a-t-il demandé. « Guéshé » signifie en tibétain « grand enseignant », et, bien que j’aie pressenti que cette femme était une personne âgée respectée, j’ignorais qu’elle était tenue en si haute estime. De plus, mon guide avait fait spontanément référence à cette moniale en l’appelant Guéshé, titre traditionnellement réservé dans le bouddhisme tibétain uniquement aux hommes hautement instruits. Ce n’est qu’en 2011, trois ans après notre voyage au Tibet, que Kelsang Wangmo a marqué l’histoire en devenant la première femme Guéshé officiellement reconnue, ce qui a ouvert une nouvelle ère pour les femmes dans le bouddhisme tibétain. Je ne m’attendais donc pas que notre traducteur me dise : « Cette moniale est la gardienne de la mémoire de ce lieu et de la tradition de ces femmes. Nous l’appelons Guéshé parce que, non seulement elle connaît l’histoire de ce lieu, mais parce qu’en fait elle s’en souvient réellement. » « Que veux-tu dire par “elle s’en souvient réellement” ? lui ai-je demandé. Comment est-ce possible ? Comment peut-elle se souvenir de l’histoire qui s’est déroulée dans cet endroit depuis plus de cent ans ? » « C’est pour cette raison qu’elle est la Guéshé », a-t-il répondu avec un sourire. Puis, tout en me regardant dans les yeux, il m’a révélé la raison secrète pour laquelle il avait voulu que je la rencontre. « Si la Guéshé se souvient de l’histoire, c’est parce qu’elle l’a vécue. Elle est née ici en 1888 et a vécu dans ce village toute sa vie. » Au début, j’ai cru que mon guide plaisantait, mais j’ai vite compris que ce n’était pas le cas. « Oui, a-t-il dit. La Guéshé m’a montré ses papiers. Elle a eu cent vingt ans cette année. » (Le voyage dont je parle ici a eu lieu en 2008.) « Et elle n’est pas la plus âgée de tous ces gens, a-t-il poursuivi. D’autres personnes dans les montagnes sont beaucoup plus vieilles. » « Quel âge ont-elles ? », ai-je demandé. « C’est là le problème, a-t-il dit. Les plus âgés sont des hommes devenus yogis et qui sont partis vivre dans des grottes entre Lhassa et le mont Kailash, la montagne sacrée. Selon les villageois locaux, certains d’entre eux ont jusqu’à six cents ans ! Le problème, c’est qu’il y a six cents ans les certificats de naissance et autres papiers d’identité n’existaient pas ; on ne peut donc pas prouver leur âge avec certitude. » Et c’est précisément pour cette raison que cette rencontre avec la moniale tibétaine et ceux qui la connaissaient était si précieuse à mes yeux. Son âge exact était connu et documenté, car ses souvenirs avaient été conservés dans la bibliothèque du monastère. Elle était encore très vivante et dynamique, et aussi très heureuse de témoigner de sa longue vie et du secret qui lui avait permis d’atteindre cet âge avancé. Cet après- midi-là, avec l’aide du traducteur, j’ai osé lui demander le secret de sa longévité. Ma nouvelle amie ne s’est pas retenue pour me répondre. Sa réponse fut immédiate, simple, brève et concise, ne laissant aucune ambiguïté quant à ce qu’elle m’affirmait. « La compassion, m’a-t- elle répondu. La compassion est la Vie. C’est ce que nous pratiquons ici. C’est ce que nous avons appris de nos maîtres et c’est ce qu’ils ont appris des leurs. C’est ce qui est écrit dans ces livres », m’a-t-elle dit tout en montrant d’un geste de la main de vieux manuscrits en lambeaux rangés dans la bibliothèque du monastère. « Nous les préservons pour en partager le contenu avec tous ceux qui viennent étudier ici. » Aujourd’hui, sa réponse prend tout son sens avec la découverte récente d’une horloge biologique à l’intérieur de nos cellules qui programme la « minuterie » de la durée de notre vie.

REPENSER LA NOTION DE LONGÉVITÉ Ce n’est probablement pas une coïncidence que les âges les plus avancés documentés dans le monde aujourd’hui se situent aux alentours de celui de cette moniale rencontrée au Tibet, c’est-à- dire aux alentours de 120 ans. Bien qu’il existe certainement des exceptions, certaines un peu moins âgées et certaines un peu plus vieilles, l’âge de 120 ans semble représenter une sorte de limite mystérieuse en ce qui concerne la longévité humaine. D’un point de vue biblique, cela n’a pas toujours été le cas. Si nous en croyons les récits de la Torah hébraïque (et postérieurement de l’Ancien Testament chrétien), la vie des patriarches de la Bible se compte en siècles plutôt qu’en simples décennies. Mathusalem, par exemple, avait 187 ans quand il a engendré son fils Lamech. C’était donc un homme en pleine vitalité au moment où il est devenu père. Mathusalem a vécu encore 782 ans, contredisant la façon dont nous avons été amenés à concevoir la longévité et la diminution de la vitalité avec l’âge, et, pendant cette période, il a engendré d’autres fils et filles, ce qui représente une durée de vie de 969 ans ! Et Mathusalem n’est pas le seul à avoir vécu si longtemps. Cette même tradition biblique nous dit qu’à l’âge de 500 ans, Noé « a engendré Shem, Ham et Japheth2 ». Encore une fois, pour avoir engendré trois enfants, nous savons que Noé devait être à la fois dans la force de l’âge et de sa virilité. Ces deux récits présentent des idées très différentes sur la longévité par rapport à l’espérance de vie que nous avons aujourd’hui. Notre société et notre culture nous ont programmés pour croire en une relation inversée entre l’âge et le potentiel humain : nous croyons que plus nous vieillissons, plus nous perdons les capacités de notre jeunesse, ou, autrement dit, au cours de notre existence, la qualité de vie dont nous disposons diminue avec les années. C’est pour cela que, lorsque nous imaginons quelqu’un de plus de 100 ans, nous avons une image conditionnée d’une personne qui n’est plus que l’ombre d’elle-même. Nous visualisons un petit être au corps chétif avec des muscles affaissés sur des os fragiles, les yeux ternes et vides, essayant de s’accrocher à la vie jusqu’à son dernier souffle. Et, bien qu’il soit tout à fait possible de vieillir de cette façon – nous l’avons tous expérimenté un jour ou l’autre avec un membre de notre famille, l’un de nos amis ou voisins, et il n’y a évidemment rien de mal à accepter cette possibilité –, ce que je veux souligner ici est qu’il existe une autre possibilité. Une longévité pleine de vitalité est bien plus qu’un souhait ou un rêve, c’est une réelle possibilité. Que ce soit dans le passé ou actuellement, nous avons des exemples de personnes qui ont choisi une autre façon de penser et de vivre qui leur a permis de connaître une très grande longévité tout en restant en parfaite santé.

L’un des récits les plus curieux et les plus fascinants sur la grande longévité des patriarches dont j’ai parlé précédemment est celui du prophète Hénoch et la manière dont il a quitté ce monde à la fin de sa vie. Je dis « quitté ce monde » plutôt que « est mort », car c’est ce que les récits historiques décrivent. Selon les textes bibliques, Hénoch ne serait jamais mort. Avant que le livre d’Hénoch ne soit écarté du canon biblique officiel au IVe siècle de l’ère commune, il tenait une place influente et révérée dans l’histoire de l’humanité. Le livre attribué à Hénoch, qui aurait dicté les secrets de la création à un scribe avant sa disparition, décrit ses 365 années de vie sur terre. Cependant, un passage du livre fait une description de sa fin de vie qui n’a rien d’une mort habituelle. Hénoch ne serait pas mort en rendant son dernier souffle, et son corps ne serait pas retourné à la poussière, les textes disent qu’à la fin de sa vie « Hénoch marcha avec Dieu, puis il ne fut plus là, parce que Dieu l’avait pris3 ». Ce que ce passage signifie précisément et ce qui est arrivé à Hénoch est encore à ce jour un sujet de controverse dans les milieux religieux et philosophiques. Je partage cela avec vous car c’est un autre exemple de grande longévité qui dépasse de loin l’espérance de vie que nous avons aujourd’hui. C’est après que les événements décrits dans les textes ont conduit à un changement dans la façon dont les humains vivaient sur terre que les récits témoignant de telles grandes longévités s’arrêtent. À partir de ce moment-là et jusqu’à ce jour, il semble qu’une limite d’âge ait été instaurée. Ce n’est sans doute pas un hasard si certains récits contenus dans la bible à ce sujet coïncident avec les découvertes scientifiques de l’instauration d’une telle limite. Le paramètre biblique est précis. On peut y lire : « Alors l’Éternel dit : Mon esprit ne restera pas à toujours dans l’homme, car l’homme n’est que chair, et ses jours seront de cent vingt ans4. » (Genèse VI, 3) La limite de 120 ans décrite dans cet ancien passage biblique se rapporte directement à la découverte scientifique d’une horloge biologique dans notre ADN, qui détermine le nombre de divisions d’une cellule avant qu’elle ne devienne sénescente et finisse par mourir. Chacun d’entre nous a un accès direct à l’horloge biologique de ses cellules, et cette découverte, qui a abouti à un prix Nobel de médecine, est essentielle quant à la façon dont nous pouvons réinitialiser cette horloge qui détermine la durée de vie de nos cellules.

L’IMPORTANCE DE LA TAILLE DES TÉLOMÈRES Un nouveau mot crée actuellement une controverse dans les conférences sur la guérison et la longévité. Que ce soit des publicités télévisées qui promettent le rajeunissement et de retrouver une nouvelle vigueur sexuelle, ou des annonces suggérant que la médecine de demain sera contenue dans une pilule que vous pourrez acheter sur Internet, le sujet qui semble transformer instantanément des personnes ordinaires en experts en ADN est celui des télomères. Ce que sont les télomères et le rôle qu’ils remplissent est au fond assez simple ; mais ce dont ils sont capables relève du miracle. De la même façon qu’un petit capuchon en plastique protège les extrémités de nos lacets pour qu’ils ne s’usent pas au fil du temps, les télomères sont des séquences d’ADN spécifiques qui protègent les extrémités de nos chromosomes pendant que nos cellules continuent à se diviser. Pour les humains, la séquence apparaît sous la forme répétitive du code ADN : TTAGGG, TTAGGG, TTAGGG, etc. Ces lettres sont un raccourci pour les quatre bases possibles constituant l’ADN : la cytosine (C), la guanine (G), l’adénine (A) et la thymine (T). Cette séquence est la « matière » qui forme le capuchon de protection que nous voyons dans l’illustration de la figure 5.1. Figure 5.1. Cette illustration montre comment les télomères raccourcissent chaque fois qu’une cellule se divise jusqu’à ce qu’ils ne puissent plus supporter le processus. Les scientifiques pensent que le raccourcissement de nos télomères correspond à l’horloge biologique qui mène à la vieillesse et, finalement, à la mort. Lorsqu’une cellule se divise et que les chromosomes sont copiés afin que deux nouvelles cellules puissent être créées à partir de l’original, le processus de réplication ne se poursuit le long du brin d’ADN que jusqu’à un certain point, puis il s’arrête – avant d’avoir atteint l’extrémité du brin. C’est ici que les télomères entrent en jeu. Le télomère est un tampon de code supplémentaire qui apparaît après la transmission de l’information vitale du chromosome. Donc, quand le processus de réplication s’arrête, il s’arrête dans les télomères, où la copie incomplète est insignifiante, plutôt que pendant la transmission de l’information ADN ; les télomères subissent donc l’impact du traumatisme lié à la division d’une cellule. C’est un processus naturel pour s’assurer que la réplication de nos gènes soit complète et que la précieuse information contenue dans la cellule demeure entière et intacte chez ses descendants. Si, pour une raison quelconque, ce processus ne se produisait pas, la réplication s’arrêterait au milieu de la transmission d’une information ADN essentielle – comme l’information nécessaire pour renforcer le système immunitaire –, et la nouvelle cellule ne pourrait fonctionner qu’à partir d’une information incomplète. Une réplication incomplète se manifesterait alors comme un défaut génétique pouvant conduire à la maladie, à la sénescence et au vieillissement. Mais, grâce aux télomères, cela n’arrive pas. En observant ce processus, nous comprenons clairement pourquoi la longueur de nos télomères est si importante. Tant qu’ils demeurent assez longs pour garder le code ADN intact, la division cellulaire et nos cellules vitales sont saines et équilibrées et peuvent remplir leur rôle.

Clé no 32 : Les télomères sont des séquences ADN spécialisées situées aux extrémités d’un chromosome, qui servent de tampon pour protéger l’information génétique du chromosome lorsqu’une cellule se divise. Avec chaque division cellulaire, les télomères raccourcissent jusqu’à ce qu’ils ne soient plus en mesure de protéger l’information vitale de la cellule, auquel cas la cellule connaît un vieillissement, la sénescence, et finalement la mort.

Voici la raison pour laquelle j’entre autant dans les détails. Généralement, la longueur de nos télomères raccourcit au cours de notre vie. Par exemple, au moment de notre naissance, la longueur moyenne des télomères se situe entre 8 000 et 13 000 unités (paires de bases). Au fur et à mesure que nous vieillissons, ils deviennent généralement plus courts, et ce, de manière prévisible. Vers l’âge de 35 ans, les télomères d’un adulte typique ayant un mode de vie typiquement occidental sont réduits d’environ 29 %, c’est-à-dire autour de 3 000 unités. Et, lorsque cet adulte typique atteint l’âge de 65 ans, ce nombre baisse encore de 50 %, à environ 1 500 unités. J’associe à ces statistiques le mot « typique », car la longueur de nos télomères n’est pas prédéfinie, ou, pour reprendre l’expression, « elle n’est pas gravée dans le marbre ». Ces statistiques décrivent ce qui se produit si nous ne faisons rien pour contribuer à la santé de nos télomères. La bonne nouvelle est qu’il nous est possible de faire quelque chose. Nous pouvons même faire beaucoup de choses. Et, pour cette raison, les scientifiques reconnaissent maintenant que la rapidité et le degré auxquels nos télomères raccourcissent dépendent de nous et d’un certain nombre de facteurs que nous influençons à travers nos choix de vie. Ces facteurs comprennent l’alimentation, l’exercice et le sommeil, et parfois des facteurs préjudiciables comme la consommation de drogues et d’alcool. Le facteur souvent le moins considéré est celui du stress émotionnel, qui peut résulter de problèmes d’estime de soi et de confiance en soi.

LA DÉCOUVERTE DU MINUTEUR DANS NOTRE HORLOGE BIOLOGIQUE En 1961, un scientifique américain nommé Leonard Hayflick a découvert que le nombre de divisions que peuvent effectuer des cellules avec l’aide des télomères se situe entre 40 et 70 réplications. Lorsqu’on applique sa découverte en traçant un graphique en fonction de l’âge et de la fréquence à laquelle les cellules se divisent, on trouve ce qu’on appelle la limite de Hayflick. La limite de Hayflick prédit la durée de vie d’une cellule, et cette limite semble être les 120 ans que nous avons vus dans les exemples précédents. Donc, que nous examinions la longévité humaine d’un point de vue biblique ou à travers les yeux d’un biologiste, les questions sont les mêmes : • Savons-nous ce qui cause la limite de 120 ans ? • Pouvons-nous dépasser la limite de 120 ans ? À la lumière des nouvelles découvertes décrites dans ce livre, la réponse à ces deux questions est la même. C’est oui ! En 2009, le prix Nobel de physiologie ou médecine a été décerné conjointement à trois scientifiques : Elizabeth H. Blackburn et Carol W. Greider, de l’université de Californie à Berkeley, et Jack W. Szostak, de la faculté de médecine de l’université Harvard. Ce prix leur a été attribué pour la découverte en 1984 d’une enzyme directement liée aux télomères, en particulier pour sa capacité à les reconstituer, les régénérer et les rallonger. Le nom de cette enzyme parle de lui-même : la télomérase. La télomérase est associée aux extrémités des chromosomes, précisément là où se situent les télomères. Le rôle de la télomérase est parfaitement décrit dans ce communiqué de presse :

« Elizabeth Blackburn et Jack Szostak ont découvert qu’une séquence unique d’ADN contenue dans les télomères protège les chromosomes de la dégradation. Carol Greider et Elizabeth Blackburn ont identifié la télomérase, l’enzyme qui fabrique l’ADN des télomères. Leurs découvertes expliquent comment les chromosomes sont protégés par les télomères et que ces télomères sont fabriqués par la télomérase… Si les télomères sont raccourcis, la cellule vieillit. Inversement, si l’activité de la télomérase est élevée, la longueur des télomères est maintenue et le vieillissement cellulaire est retardé5. »

Clé no 33 : Le rôle de l’enzyme télomérase dans nos cellules est de reconstituer, régénérer et rallonger les télomères, qui déterminent la durée de vie de nos cellules.

La découverte de la télomérase a soudainement ouvert la porte à de grandes et nouvelles possibilités de guérison et de longévité. Avant que des recherches sur le potentiel de cette enzyme ne soient réalisées sur l’homme, les premières études ont été menées, comme c’est souvent le cas, sur des souris de laboratoire. Biologiquement, une souris est évidemment différente d’un humain, cependant la façon dont les cellules d’une souris se divisent et dont ces divisions sont régulées est identique chez l’humain. Il était logique de tester les théories de la télomérase et son rôle dans la longévité chez les souris avant de le faire sur des volontaires humains. Les résultats des études se sont révélés stupéfiants. Un article publié en 2010 dans la prestigieuse revue scientifique Nature n’a laissé aucun doute quant aux résultats des études réalisées. Le titre du document était bref et concis : « La télomérase inverse le processus de vieillissement ». La première phrase de l’article donne le ton aux possibilités suivantes : « Le vieillissement prématuré peut être inversé en réactivant une enzyme [la télomérase] qui protège les extrémités des chromosomes, comme le suggère une étude menée chez la souris6. » La revue scientifique Nature décrivait une étude réalisée sur un groupe de souris qui avait reçu un traitement spécifique pour voir si elles pouvaient se développer sans télomérase. Le résultat observé fut que, sans l’enzyme permettant de reconstituer leurs télomères, les chromosomes tampons raccourcissaient rapidement et les souris vieillissaient plus rapidement qu’elles ne l’auraient fait normalement. Il n’est pas surprenant que les souris aient vieilli en développant les mêmes maladies habituellement associées au vieillissement humain, telles que le diabète, l’ostéoporose et même des troubles neurologiques. La raison pour laquelle ces souris ont fait les gros titres est due à ce qui s’est passé par la suite. Elles avaient également reçu un traitement spécial pour que leurs enzymes télomérases soient réactivées lorsqu’elles atteignaient l’âge adulte (ce qui est réalisé en utilisant un produit spécifique appelé 4-OHT). Au bout d’un mois de traitement, ces souris ont été évaluées. Ce sont les conclusions de cette évaluation qui ont été décrites dans l’article. Le responsable des recherches a décrit les résultats comme étant « un effet proche de Ponce de León », faisant référence à l’explorateur espagnol et à sa quête légendaire de la fontaine de Jouvence. Non seulement les maladies liées à l’âge des souris adultes avaient été enrayées, mais elles s’étaient inversées ! « Les testicules ont retrouvé leur normalité et les animaux ont retrouvé leur fertilité. D’autres organes, comme la rate, le foie et les intestins, se sont régénérés. En un mois de traitement, la télomérase a également inversé les effets du vieillissement dans le cerveau7 », pouvait-on lire dans l’article. Cette étude a été depuis été reproduite à de nombreuses reprises et les résultats ont été publiés dans plusieurs revues scientifiques spécialisées. Chaque étude a abordé le vieillissement des cellules et testé le rôle de la télomérase, des télomères et du vieillissement d’une perspective légèrement différente. Mais aussi différentes que soient ces études les unes des autres, elles démontrent toutes la même chose. La présence de télomérase active dans le corps est un facteur clé pour enrayer et inverser le processus de vieillissement et la détérioration qui accompagne habituellement celui-ci. Grâce à ces études, pour la première fois, la relation entre la télomérase et la longévité a été confirmée chez la souris. Depuis lors, ces résultats ont également été appliqués aux humains. Bien que des facteurs ne dépendant pas de la longueur de nos télomères, tels que le mode de vie, l’environnement physique et la nutrition contribuent certainement à la longévité globale, le lien entre le vieillissement et la longueur des télomères semble indéniable et nous révèle trois choses : 1. On retrouve des télomères plus longs chez les personnes ayant une espérance de vie plus longue. 2. La télomérase est l’enzyme responsable de la fabrication, de la régénération et du rallongement des télomères. 3. L’activation de la télomérase stoppe la destruction des télomères et reconstitue ceux qui sont déjà endommagés. La longueur des télomères est maintenant reconnue comme un marqueur biologique (un signe mesurable) pouvant nous donner des informations sur notre espérance de vie. De plus, nous savons maintenant que ce marqueur peut être intentionnellement influencé et modifié positivement. Entendons-nous bien, le rallongement de nos télomères n’est pas une garantie absolue que nous aurons une longue vie. Cela n’aurait par exemple aucun sens de rallonger les télomères en espérant vivre longtemps tout en menant une vie d’excès incluant la consommation excessive et régulière d’alcool et/ou de drogues récréatives, et d’avoir une alimentation très riche en glucides raffinés, en gras trans, et en aliments très sucrés ou frits. Si de longs télomères ne garantissent pas une longue vie, les chercheurs ont par contre constaté que seules les personnes qui ont de longs télomères vivent plus longtemps et en bonne santé. Comme vous pouvez l’imaginer, la découverte des trois points énumérés précédemment a ouvert la voie à de nouvelles recherches, et à un nouveau marché économique allant du coaching de vie à la vente de produits nutritifs et de suppléments alimentaires destinés à rallonger nos télomères et nous promettant une longue vie et une parfaite santé. Et, bien que certains produits et techniques soient basés sur des preuves scientifiques solides et correspondent réellement aux arguments énoncés, pour d’autres ce n’est pas le cas. Voici ce que nous savons à ce jour. FACTEURS INFLUENÇANT LE RALLONGEMENT DES TÉLOMÈRES Pour ceux d’entre nous qui essaient de se tenir informés des dernières recherches sur l’adoption d’un mode de vie sain, ce qu’il faut faire ou ne pas faire en ce sens peut devenir un vrai casse- tête. Une partie du problème est que ce que l’on nous dit être bon pour nous et les conseils que l’on nous donne ne cessent de changer. Quand il s’agit de ce qui est bon pour nous et de ce qui ne l’est pas, les scientifiques et les professionnels de la santé changent constamment d’opinion tout au long de l’année. Deux parfaits exemples sont les œufs de poule et l’huile de noix de coco.

Les œufs de poule : la vieille idée. Dans les années 1980, on pensait que le cholestérol des œufs de poule contribuait au taux de mauvais cholestérol dans le sang et, par conséquent, aux problèmes cardiaques et cardio-vasculaires. Je me souviens qu’à cette époque on évitait les œufs comme la peste, et que cela soit aux menus des restaurants ou dans les publicités, tout était fait pour aviser le client que les plats proposés étaient faits à partir de recettes sans œufs.

Les œufs de poule : la nouvelle idée. La balance penche maintenant dans la direction opposée, car les scientifiques ont reconnu que le taux de cholestérol alimentaire contenu dans les œufs n’est pas le cholestérol qui contribue aux maladies cardiaques ni celui qui augmente le risque cardio-vasculaire chez les personnes en bonne santé8. Au lieu de cela, les études démontrent au contraire qu’en fait les œufs augmentent le « bon » cholestérol (HDL) et réduisent le « mauvais » cholestérol (LDL). Tout d’un coup, les œufs sont devenus un aliment « à la mode », reconnus comme une source parfaite de protéines, de fer, de matières grasses saines, contenant plusieurs vitamines et minéraux importants, et sont considérés comme un élément essentiel à un régime équilibré. Et les œufs ne sont pas le seul exemple de ce type de revirement à 180 degrés dans notre façon de percevoir certains aliments. L’huile de noix de coco : la vieille idée. Au milieu du XXe siècle, des études erronées sur l’huile de noix de coco ont alerté l’opinion publique en décrétant que c’était une huile à éviter à tout prix. Pendant des décennies, je me souviens avoir vu des publicités qui orientaient les consommateurs vers d’autres huiles végétales prétendument « saines », comme alternative à l’huile naturelle de noix de coco. Cependant, des recherches ultérieures ont révélé combien cette pensée laissait à désirer. Les premières études sur l’huile de noix de coco avaient été effectuées sur de l’huile partiellement hydrogénée et non sur de l’huile naturelle, et il s’est avéré que c’était justement le processus d’hydrogénation qui conduisait à des problèmes de santé, et non l’huile de noix de coco elle-même. Cela est d’ailleurs vrai pour toute huile qui subit un processus d’hydrogénation, y compris les huiles couramment utilisées telles que l’huile de carthame, l’huile de graines de coton, l’huile de maïs et l’huile de soja. Nous savons maintenant également que l’huile de canola se décompose en radicaux libres nocifs lorsqu’elle est chauffée pour cuisiner au-dessus de 176 degrés Celsius (350 degrés Fahrenheit).

L’huile de coco : la nouvelle idée. Nous savons maintenant que les personnes qui vivent dans certaines parties du monde où les noix de coco font partie intégrante de leur alimentation sont moins sujettes aux maladies cardio- vasculaires que celles vivant dans des pays comme les États-Unis, où les noix de coco entières et l’huile de noix de coco ont été ignorées depuis au moins deux générations. Soudainement, la noix de coco naturelle est reconnue non seulement comme un aliment sain, mais comme un superaliment. L’huile de noix de coco vierge et extra-vierge, ainsi que l’huile d’olive extra-vierge et l’huile d’avocat vierge, sont maintenant recommandées comme étant des huiles de grande qualité. Note : L’huile de noix de coco est particulièrement saine, car elle résiste bien aux températures élevées requises pour la cuisson. À la lumière des bienfaits de ces deux aliments à présent reconnus comme contribuant à une bonne hygiène de vie, il n’est pas surprenant qu’ils fassent également partie des aliments qui favorisent la longévité et l’extension des télomères. Comme je l’ai mentionné précédemment, un nouveau marché économique de suppléments alimentaires et diététiques a émergé ces dernières années qui promeut la possibilité de reconstituer et rallonger nos télomères. Il m’est impossible de décrire dans ce livre tous les produits, les compléments alimentaires et les types d’exercice bénéfiques. Ce que je peux par contre partager avec vous c’est que certains facteurs essentiels liés à notre mode de vie ont été confirmés comme étant nécessaires pour protéger les télomères. Ces facteurs répartis en grandes catégories incluent : • La réduction du stress. • L’exercice physique régulier. • La prise de compléments alimentaires spécifiques. Clé no 34 : Nos choix de mode de vie, incluant des exercices physiques, la prise de compléments alimentaires spécifiques et la réduction du stress dans le corps, sont des stratégies essentielles afin de ralentir, voire d’inverser, les dommages causés aux télomères et le vieillissement cellulaire.

Dans la suite de ce chapitre, j’identifierai les facteurs, les techniques et les compléments alimentaires que j’ai trouvés à travers mes recherches et mon expérience personnelle susceptibles d’avoir le meilleur impact sur les télomères et le vieillissement. Cette liste peut être utilisée comme guide, mais, comme toujours, il est important que vous vérifiiez par vous-même auprès de votre praticien de santé ce qui peut le mieux vous convenir, le cas échéant. L’ASSOCIATION VITAMINES- MINÉRAUX : COMPLÉMENTS ALIMENTAIRES ESSENTIELS POUR LES TÉLOMÈRES Il existe une variété de vitamines et de minéraux qui ont une action synergique pouvant contribuer à la santé de l’ADN et prévenir le raccourcissement prématuré des télomères. Dans une étude publiée par le Journal of Nutrition, les résultats ont montré que les hommes qui avaient les plus longs télomères avaient également des concentrations élevées de vitamines et de minéraux très spécifiques dans leur sang9. Parmi les compléments alimentaires décrits dans l’étude du Journal of Nutrition figurent les éléments suivants. Veuillez noter que certains d’entre eux sont inscrits dans des unités plus petites – en microgrammes (mcg) –, et certains dans des unités plus grandes – en milligrammes (mg).

Suppléments (Compléments alimentaires) Apport recommandé

Vitamine B12 500-1 000 mcg/jour

Folate (acide folique) 800 mcg/jour

Vitamine C 1 000-3 000 mg/jour

Vitamine E tocotriénols 40 mg/jour

Zinc 25-50 mg/jour

Magnésium 400-800 mg/jour

Toute la famille des vitamines B est positivement associée à des télomères plus longs. D’autres études ont également noté le bêta- carotène, la vitamine A, la vitamine D et le fer comme éléments nécessaires au bon développement de l’ADN et à la prévention du raccourcissement prématuré des télomères. Un régime végétal riche en antioxydants et phytonutriments issus des légumes verts feuillus a été reconnu comme étant directement lié à des télomères plus longs et à un ADN plus sain.

LE LIEN TÉLOMÈRE-STRESS Même avant que la docteure en biologie moléculaire Carol Greider et son équipe aient découvert l’enzyme télomérase et identifié sa capacité à inverser le raccourcissement des télomères, les scientifiques étaient sur le point de découvrir le rôle joué par les télomères dans le processus de vieillissement. Le titre d’un article publié par l’Académie nationale des sciences en 2004 résume la relation télomère-stress : « Accélération du raccourcissement des télomères en réponse au stress. » Et, bien que ce titre puisse paraître un peu complexe, le message de l’article ne l’est pas. En termes clairs et concis, il ne laisse aucun doute sur le rôle du stress dans le processus de vieillissement, affirmant : « Le stress chronique détériore les télomères, entrave la réplication de l’ADN et accélère ainsi le vieillissement10. » La clé ici est l’adjectif « chronique » associé au stress. Le stress chronique est un stress qui perdure sans qu’il semble possible de pouvoir y remédier, et cette distinction est importante par rapport à notre conception habituelle du stress. Nous connaissons tous une forme de stress dû à : a) des besoins concernant notre survie, comme la nourriture, l’eau, les soins médicaux ; b) la nécessité d’avoir un rendement productif au bureau ou dans un cadre professionnel ; c) un problème que nous devons résoudre dans nos relations personnelles ou professionnelles. Il est intéressant de noter que chaque personne associe différemment les événements de la vie à des types de stress différents. Nous avons par exemple tous entendu parler du stress constructif. C’est une forme de stress souvent ressentie par des personnes créatives en réponse à un délai qui doit être respecté ou à la pression éprouvée lorsqu’elles doivent créer ou produire quelque chose tendant vers un objectif ou un besoin spécifique. Un artiste peintre qui doit rendre des toiles à temps pour l’ouverture d’une galerie, un employé de bureau qui doit rendre des rapports financiers à la fin du trimestre, un auteur qui doit respecter un délai d’édition, ou un scientifique qui doit trouver d’urgence une solution pour préserver l’énergie d’une capsule spatiale en orbite désespérément faible en ressources (comme dans l’histoire d’Apollo 13) sont autant d’exemples de situations entraînant un stress constructif. Dans chacune de ces situations, il est possible d’identifier la cause du stress et la façon dont nous pouvons y mettre fin. Dans ce type de circonstances, les hormones du stress – adrénaline, norépinéphrine et cortisol – fournissent un apport en énergie qui stimule hautement la créativité et la résolution de problèmes. Au fur et à mesure que de nouvelles solutions apparaissent, le but semble être à portée de main, ainsi la sensation de stress s’apaise et les hormones du stress se dispersent. La clé du stress constructif se trouve ici dans le fait qu’il est temporaire et que son effet biochimique est généralement de courte durée. Lorsque nous atteignons notre objectif, « nous voyons la lumière au bout du tunnel ». Ce qui permet de vivre le stress créatif de façon positive est le fait qu’il y ait une lumière, une solution, vers lesquelles nous pouvons tendre, et que ses intenses effets sur le corps sont temporaires. Ce stress est très différent de celui que nous ressentons lorsque nous nous trouvons dans une situation exigeante ou éprouvante où il ne semble y avoir aucune lumière au bout du tunnel, ni aucune fin à la tension que le stress génère. Et, lorsqu’une situation semble particulièrement désespérée, nous ne sommes parfois même pas capables de voir le tunnel qui nous permettrait d’avancer vers la lumière. Nous nous trouvons par exemple dans une situation susceptible de créer ce genre de stress lorsque nous travaillons pour une grande entreprise où nous avons le sentiment de n’être qu’un pion. Dans une telle situation, il est évident que peu importe combien nous travaillons chaque jour ou quelle est notre capacité d’innovation dans notre travail, nous savons que ces conditions frustrantes, malsaines, voire blessantes, ne sont sans doute pas près de changer. Peu importe ce que nous faisons, peu importe combien nous travaillons, peu importe la bonne qualité de notre travail, notre frustration demeure non résolue. Dans de telles conditions, le stress peut devenir chronique et nocif. Le sentiment d’impuissance que génère ce genre d’expérience déclenche une réaction chimique dans notre corps qu’on appelle la réponse combat-fuite. Notre instinct biologique de survie se manifeste en déclenchant une montée du taux des hormones du stress mentionnées précédemment pour nous préparer à lutter pour notre sécurité, ou nous inciter à fuir à toutes jambes pour échapper à la menace. Si ce genre de réaction nous était utile quand nous devions fuir un tigre à dents de sabre à la fin de la dernière période glaciaire, dans l’environnement actuel d’un bureau ou à la maison, c’est une tout autre expérience.

LE STRESS DANS LE MONDE MODERNE Lorsque nos ancêtres réussissaient à échapper à un tigre à dents de sabre et reprenaient leur souffle ne serait-ce que pendant un court moment derrière un gros rocher, ce qui avait soudainement déclenché leur stress était résolu. Les niveaux d’hormones du stress dans leur corps commençaient à diminuer, leurs battements cardiaques ralentissaient et revenaient à la normale. Après quelques heures d’une sécurité toute relative, ils avaient métabolisé les niveaux élevés de ces hormones dans leur corps. Dans ce genre de situation dangereuse, les hormones du stress nous sont bien utiles lorsque nous en avons besoin en quantités élevées pendant un laps de temps très bref. Mais ce scénario ne correspond pas à ce qui se passe habituellement dans nos vies actuelles. Dans le monde moderne, nous ne sommes pas poursuivis par un animal qui menace notre vie. Notre stress vient souvent du fait que nous nous retrouvons dans des situations où nous nous sentons piégés, vulnérables et impuissants. Et, dans ces situations, la solution n’est pas aussi tranchée que lorsqu’il s’agissait d’échapper à un animal affamé. C’est ici que le problème se pose. D’une part, le corps est stimulé par les hormones du stress pour courir, se cacher, ou combattre, et, de l’autre, nous ne pouvons généralement faire aucune de ces choses. C’est comme si nous étions dans une voiture avec un pied sur l’accélérateur, prêt à démarrer, tout en appuyant avec l’autre pied sur la pédale de frein. Le moteur tourne à fond et nous restons sur place. Lorsque la source de notre stress est liée à l’emploi sécurisant qui nous permet de payer nos factures mais que nous détestons profondément, ou à une relation de couple de quinze ans dans laquelle nous nous sentons piégés, mais qui nous offre la sécurité pour nous et nos enfants, nous ne pouvons pas nous enfuir ni nous cacher. Du moins pas de la façon dont le faisaient nos ancêtres quand ils se réfugiaient derrière un rocher. Dans notre monde moderne, où est le rocher derrière lequel nous réfugier ? Si nous n’avons pas trouvé le moyen de nous sentir en sécurité et de soulager notre stress quotidien, des études montrent que le stress non résolu commencera à se manifester de façon nocive pour nos télomères. Et, bien que la science décrive ce lien très clairement, les effets du stress sont évidents même sans explication scientifique. Lorsque des personnes que nous connaissons sont en proie aux affres de problèmes émotionnels non résolus – comme ce peut être par exemple le cas lors d’un long divorce qui n’en finit pas, ou si ces personnes n’arrivent pas à décider si elles doivent rester dans un emploi ou une relation, ou y mettre un terme –, nous pouvons observer l’effet néfaste que le stress a sur elles. Ce stress est visible sur leur corps et leur visage vieillissants. Elles ont l’air d’être plus âgées qu’elles ne le sont réellement et elles commencent généralement à rencontrer des problèmes de santé qui n’auraient dû apparaître que des années, voire des décennies plus tard. Lorsque ces personnes sont confrontées à un stress chronique, souvent leur système immunitaire n’est pas préparé pour faire face au rhume et à la grippe qui se répandent inévitablement chaque année dans les bureaux ou les salles de classe. En plus de leur arrêt maladie, ces personnes sont parfois obligées de prendre tous les jours de congé qui leur restent, ou plus encore. Et, finalement, ce sont ces mêmes personnes qui succombent au stress, qui leur vole ce qu’elles chérissent le plus : la vie elle-même. En présence d’un stress chronique mal géré et durable, leur organisme risque de ne pas pouvoir résister très longtemps. Pour rester en bonne santé, il s’agit donc essentiellement d’offrir au corps l’environnement dont il a besoin pour qu’il puisse faire ce pour quoi il a été conçu – guérir – et cela au plus profond de son ADN.

Clé no 35 : C’est le stress non résolu qui détériore nos télomères et nous vole ce qui nous est le plus cher : la vie elle-même.

LES DIVERSIONS : BÉNÉFIQUES OU PAS ? Notre instinct nous conduit généralement à faire tout notre possible pour éviter de devoir faire face à des situations où nous ressentons qu’il n’y a pas de solution. Nous créons alors des diversions dans notre vie pour détourner notre attention du ou des problèmes rencontrés. Pour canaliser notre stress, nous pouvons nous engager dans des diversions saines, comme le yoga, la méditation, les sports individuels ou collectifs, l’art ou la musique. Mais, trop souvent, nous optons pour des choix beaucoup moins sains, comme manger même quand nous n’avons pas faim, consommer des drogues ou de l’alcool pour anesthésier nos émotions inconfortables, jouer excessivement aux jeux vidéo en ligne, ou encore entretenir des relations virtuelles sur Internet plutôt que de communiquer directement avec les autres. Ces choix sont souvent des moyens de diversion pour ne pas nous confronter aux émotions liées au stress que nous ressentons. Lorsque nous devenons dépendants des hormones libérées par les diversions que nous nous créons (comme la sérotonine et l’ocytocine qui améliorent notre humeur), ces diversions, qui nous permettent de produire ces hormones, deviennent alors des échappatoires régulières dont nous ne pouvons plus nous passer. Et, à moins que nous ne trouvions un moyen de résoudre la cause sous-jacente du stress lui-même, au fil du temps nous pensons que seules ces diversions peuvent nous apporter un certain bien- être, et elles finissent par remplacer nos amitiés, nos emplois, notre famille ou autres relations proches. C’est ce que nous révèle le journal de l’Académie nationale des sciences en nous expliquant précisément la nocivité du stress chronique : il raccourcit les télomères qui protègent le code génétique dans chacune des cellules de notre corps. La bonne nouvelle est que cette même science qui nous explique la nocivité du stress chronique nous donne également des solutions pour résoudre ce problème. EXERCICE Mieux comprendre le stress et comment le gérer La science est claire : le stress non résolu peut raccourcir les télomères, qui sont essentiels pour votre santé, votre guérison et votre longévité. J’ai créé un modèle concis pour vous aider à identifier ce type de stress. J’ai trouvé que ce modèle très simple s’était révélé particulièrement utile lorsqu’on ressent que quelque chose nous dérange sans que l’on puisse parvenir à clairement identifier ce que c’est. Je vous invite à saisir cette occasion pour clarifier tout facteur de stress que vous rencontrez dans votre vie en ce moment. Pour cet exercice, vous aurez besoin d’un papier et d’un stylo. La technique : en utilisant des mots simples ou des phrases brèves, notez vos réponses aux trois questions suivantes le plus honnêtement possible. Question n° 1 : Quelles sont les causes de votre stress actuel ? Essayez d’identifier, aussi honnêtement possible, les relations, les conditions ou les situations dans votre vie qui créent en vous un sentiment persistant d’anxiété et de frustration ou une réaction profonde, émotionnelle, « viscérale », d’incertitude lorsque vous y pensez. Faites une liste en laissant un espace de quelques lignes au- dessous de chaque point que vous identifiez. Question n° 2 : Comment réagissez-vous habituellement au stress ? Je vous invite à identifier et noter les diversions que vous utilisez généralement. Complétez la phrase suivante : « Lorsque cette situation déclenche en moi des sentiments d’anxiété, de frustration ou toute autre émotion profonde inconfortable, je me sens habituellement mieux quand je …… » Question n° 3 : Quelle nouvelle réponse aimeriez- vous donner à ces facteurs de stress ? Si vous souhaitez remplacer les diversions actuelles que vous avez mises en place face aux sources de stress que vous avez identifiées par de nouvelles réponses plus équilibrées, suivez la méthode suivante. Cela commence par réaliser un changement personnel : demandez à la sagesse de votre cœur de vous montrer la direction. Vous noterez que les étapes ci-dessous sont similaires à la méthode Quick Coherence® décrite au chapitre 5. • Étape no 1 : Focalisez votre attention sur le cœur. Laissez votre conscience se déplacer vers la région de votre cœur. • Étape no 2 : Ralentissez votre respiration. Inspirez pendant cinq à six secondes, puis expirez en gardant le même rythme. • Étape no 3 : Ouvrez-vous à votre intuition profonde. Continuez à inspirer et à expirer tranquillement tout en maintenant votre attention sur votre cœur et posez votre question intérieurement. • Étape no 4 : Écoutez/ressentez. Soyez à l’écoute de la réponse. Lorsque cette réponse se manifeste, notez-la ci-dessous en complétant la phrase : « La réponse à mon stress est …… »

Le but de cet exercice est double. Vous pouvez l’utiliser pour : • Prendre conscience des diversions vers lesquelles vous vous tournez, consciemment ou inconsciemment, lorsque vous êtes confronté à des situations stressantes pour lesquelles il ne semble y avoir aucune solution. • Remplacer toute diversion nocive en répondant de façon plus saine et équilibrée aux facteurs de stress dans votre vie. Cet exercice est essentiel dans le sens où même si nous ne sommes pas toujours en mesure de changer la situation immédiatement, nous pouvons par contre changer instantanément notre façon d’y répondre.

Après avoir terminé cet exercice, je vous invite à garder à l’esprit qu’il n’y a pas de bonne ou de mauvaise manière de contacter la sagesse de votre cœur. Nous sommes tous nés avec nos propres codes, qui nous permettent d’accéder à cette sagesse et de l’appliquer dans nos vies. Le secret du code est de savoir ce qui vous convient le mieux.

Clé no 36 : Grâce à la sagesse de notre cœur, nous pouvons demander et recevoir des réponses proposant des alternatives positives à nos diversions nocives.

À CHAQUE INSTANT, SOIT NOUS AFFIRMONS LA VIE QUI NOUS TRAVERSE, SOIT NOUS LA NIONS Si nous adoptons un mode de vie qui remplit constamment notre « réservoir d’énergie », pour reprendre les mots de Michaël, nous pouvons alors régénérer continuellement nos cellules. Ce faisant, nos télomères peuvent continuer à guérir, à s’allonger et à se diviser en reflétant cette vitalité. Les conseils pour agir en ce sens peuvent paraître simples, mais c’est au moment où il faut les appliquer que commence notre véritable « atelier de pratique ». Cela va nous demander du courage, de la discipline, et de faire des choix à chaque moment de notre vie. À travers les choix que nous faisons à tout moment quotidiennement – les aliments que nous choisissons de consommer, les exercices pour stimuler notre corps, les mots que nous utilisons pour exprimer nos pensées et ce que nous ressentons, les croyances que nous entretenons à propos de nous-mêmes et des autres – soit nous affirmons la vie, soit nous la nions. En choisissant de regarder la réalité en face, notre choix est simple. Il repose sur la décision consciente de choisir la vie à travers chaque mot que nous prononçons, chaque aliment que nous consommons, et chaque interaction que nous avons avec nous-mêmes, avec les autres et avec le monde. Cette clé de la longévité n’était aucunement un secret pour les disciples des anciennes traditions comme les esséniens, un ancien mouvement religieux qui s’est développé au IIe siècle avant Jésus-Christ jusqu’au Ier siècle après Jésus-Christ dans une région qui comprend aujourd’hui certaines parties de la Palestine, de la Jordanie et d’Israël11. L’essénien le plus reconnu aujourd’hui est sans doute le maître du Nouveau Testament, Jésus de Nazareth. Afin que ses disciples puissent comprendre les choix que nous sommes amenés à faire à chaque moment, Jésus leur parlait dans la langue vernaculaire de l’époque. Quand ils lui demandaient comment guérir leur corps, Jésus leur répondait d’une manière simple, directe et éloquente : « Si vous mangez de la nourriture vivante, cette même nourriture vous animera, mais si vous tuez votre nourriture, la nourriture morte vous tuera aussi. Car la vie ne vient que de la vie, et de la mort vient toujours la mort12. » La science la plus évoluée du monde moderne nous montre que ces mots directs, puissants et éloquents sont aussi vrais aujourd’hui qu’ils l’étaient il y a 2 000 ans. Lorsque nous consommons des aliments transformés, trop cuits ou chargés de conservateurs, nous ingérons une nourriture morte, car leurs enzymes, source de vie, ont été détruites. Nous définissons généralement la nourriture comme « Toute substance nutritive qui alimente les hommes et les animaux, ou qui est absorbée par les plantes, afin de maintenir la croissance et la vie13. » Nous pouvons voir à partir de cette définition que ce que nous appelons les « aliments transformés » n’est en aucun cas de la nourriture. Bien que ces aliments puissent remplir notre estomac et atténuer notre faim, les composants ajoutés dans les produits de restauration rapide font que ces aliments sont déjà morts avant même d’être emballés et n’apportent aucune vitalité à notre corps lorsque nous les consommons. Il n’est donc pas surprenant que les plats de restauration rapide populaires chargés d’huiles hydrogénées, d’ingrédients transformés, de conservateurs, de colorants et d’arômes artificiels, soient impliqués dans l’épidémie qui balaie le monde moderne avec des maladies comme le diabète, la démence et différents cancers. Cela semble tout à fait logique si l’on considère que nous dépendons d’aliments non nutritifs pour nourrir notre corps. Et, aussi forte puisse être notre prise de conscience concernant notre alimentation, le même principe s’applique aux choix que nous faisons à d’autres niveaux : les croyances que nous choisissons de nourrir à propos de nous- mêmes et des autres, de nos relations, ou de la façon dont nous nous considérons nous-mêmes. Ces interactions sont des nourritures spirituelles pour notre esprit et notre cœur. En gardant cela en tête, nous pourrions pousser plus loin la sagesse des enseignements esséniens et dire : « Car tout ce qui tue votre sens des valeurs, votre confiance en vous et votre estime de soi, tue aussi votre corps. » De toute évidence, la qualité de nos nourritures émotionnelles, psychologiques et spirituelles est tout aussi importante que les aliments que nous consommons. La clé ici est de comprendre que la guérison de nos télomères repose sur les choix que nous faisons. Parfois nos choix sont intentionnels et conscients, parfois ils sont inconscients, mais, quoi qu’il en soit, ce sont toujours nos choix. La clé de la longévité est de transformer nos choix conscients en habitudes subconscientes. Nous n’aurons alors plus besoin de nous arrêter pour réfléchir à ce que nous allons manger pour le déjeuner ou comment réagir dans un conflit amoureux, pour la simple et bonne raison que notre choix sera devenu implicite. J’ai appris cette leçon très tôt dans ma vie, et elle m’a donné un cadre pour la plupart des choix que je suis amené à faire quotidiennement. Chaque jour, qu’il s’agisse de mes repas, de mes amitiés, des partenariats ou relations dans lesquels je suis impliqué, ou encore quand je me surprends en train de critiquer quelqu’un, ou de me juger moi-même pour quelque chose que j’ai dit ou fait, je me pose la même question : Est-ce que c’est le meilleur que j’ai à offrir en ce moment ? La réponse immédiate à cette question me montre mes différentes possibilités – et c’est à ce moment précis que je vais faire un choix qui va soit affirmer, soit nier, la vie qui me traverse. En gardant à l’esprit les liens qui existent entre la nutrition, les croyances, le stress et les télomères, il est clair qu’en ce qui concerne la longévité, il s’agit davantage des conséquences des choix que nous faisons à chaque moment que d’essayer de savoir combien de temps nous vivrons. C’est de ce choix qu’il était question pendant notre conversation avec mon ami Michaël : à savoir, est-ce que nous nous percevons comme des réceptacles finis au potentiel limité, ou comme des réceptacles infinis au potentiel illimité ? C’est cette différence qui permettait à une époque de devenir père à l’âge de 500 ans.

Clé no 37 : À chaque moment, nous choisissons d’affirmer – ou de nier – la vie qui nous traverse. LE TEMPS, LA VIE, ET L’HORLOGE BIOLOGIQUE Au cours des années où j’ai accompagné des groupes au Tibet, j’ai observé un phénomène rarement abordé dans les manuels scolaires ou les documentaires de voyage. C’est le fait que les moines et les moniales tibétains ne font pas leur âge. La première fois que j’ai demandé son âge à un moine tibétain, sa première réaction a été d’éclater de rire. Il ne riait pas de mes mauvaises compétences linguistiques tibétaines, mais de la question que je venais de lui poser. Pour lui, ce n’était pas une question sérieuse, car, de son point de vue, l’âge n’avait absolument pas le même sens que celui que nous lui accordons dans notre culture. Lorsque le moine a compris que je lui posais la question sérieusement, il fut très heureux d’y répondre. S’il n’y avait pas répondu immédiatement, ce n’était pas que son âge ait été une sorte de secret, mais parce qu’il l’ignorait, tout simplement. Compter le nombre des années qui passent n’avait pour lui aucune importance. Si les moines célèbrent leurs anniversaires, ils ignorent leur âge. Ils célèbrent simplement l’achèvement d’une autre révolution solaire plutôt que compter le nombre d’années qui se sont écoulées depuis leur naissance. D’après ce que nous avons abordé précédemment, nous savons que les conséquences de cette façon de penser sont clairement positives. Si nous nourrissons la croyance que notre qualité de vie diminue avec chaque année qui passe et que compter les années confirme notre vieillissement, il semble alors logique que les moines veuillent ignorer leur âge ! Le moine devait certainement connaître l’année de sa naissance, car il m’a répondu en me posant une question à son tour. « En quelle année sommes-nous ? » Quand je lui ai répondu que nous étions en 2008, il a hoché la tête, a regardé sa paume ouverte et a commencé à y gribouiller des nombres invisibles avec son index. En fait, il calculait la différence entre l’année 2008 et son année de naissance. Puis il m’a regardé avec un grand sourire et m’a dit avec fierté qu’il était né en 1915. D’après son calcul, cela faisait 93 ans qu’il était sur terre. Sa réponse m’a vraiment surpris. Si j’avais dû estimer l’âge de cet homme par le teint et la fermeté de sa peau, la vivacité de son regard et l’agilité de ses pas, j’aurais dit qu’il avait entre 65 et 70 ans. Mais jamais je ne lui aurais donné plus de 90 ans ! Tout comme la Guéshé du monastère, ce moine témoignait que le nombre d’années que nous avons passé dans ce monde et l’état de notre corps ne sont pas forcément liés comme on me l’avait appris. Il était grand temps que le moine me transmette cette leçon.

VIEILLIR NE SIGNIFIE PAS ÊTRE VIEUX Si nous réglons la minuterie de notre téléphone mobile sur 60 minutes, à la fin des 60 minutes, nous aurons tous passé une heure de plus sur terre. Ces 60 minutes indiquent le temps chronologique qui s’est écoulé depuis que nous avons réglé la minuterie. Et, bien que nous ayons vécu chacune de ces 60 minutes, la question est : comment les avons-nous vécues ? Notre métabolisme cellulaire a effectivement été actif pendant ces 60 minutes, mais nos cellules ont- elles guéri et rajeuni ? Plus important encore, avons-nous offert à nos cellules les bonnes conditions pour guérir et rajeunir ? C’est notre réponse à cette question qui fait toute la différence entre la longévité et la vieillesse. La nature même de cette question rejoint la pensée existentielle du début de ce chapitre. Est- ce que nous croyons que nous commençons à mourir dès le moment où nous naissons, ou est- ce que nous acceptons l’idée que le moment de notre naissance déclenche le processus de guérison naturel et inhérent de notre corps ? Abordons cela de façon plus personnelle : pensez- vous avoir guéri et rajeuni depuis que vous êtes né ? La clé se trouve dans la réponse du moine, il ne m’a pas dit qu’il « avait 93 ans ». Il n’a pas dit qu’il avait déjà utilisé 93 ans de son « réservoir d’énergie ». Il a simplement dit que 93 années s’étaient écoulées depuis qu’il était arrivé sur terre. Autrement dit, il a confirmé sa longévité sans souligner les conséquences de son âge. Cette façon totalement naturelle et subtile de reconnaître notre temps sur terre a de fortes implications sur l’horloge biologique de nos cellules. C’est la clé de la longévité et de la qualité de vie que j’ai pu observer chez les moines et les moniales au Tibet. Depuis que j’ai appris à accueillir cette philosophie, je l’ai retrouvée dans beaucoup d’autres traditions autochtones qui ne sont pas influencées comme l’est le monde occidental avec ses conceptions de la vie, de la mort et de la longévité. J’ai une passion de longue date, celle d’étudier les personnes qui ont vécu jusqu’à un âge très avancé tout en menant une vie saine et équilibrée. J’ai focalisé ma recherche sur la découverte des dénominateurs communs partagés par les personnes les plus âgées du monde. Lorsque les moines m’ont dit que certains yogis étaient âgés de 600 ans, aussi incroyable que cela puisse paraître, j’ai eu le sentiment de n’avoir aucune raison de douter d’eux. Les dernières découvertes scientifiques suggèrent que ces âges avancés sont effectivement possibles, et les anciennes écritures nous confirment que des humains ont atteint des âges extrêmement avancés ! Personnellement, ce qui me paraît le plus important dans ces histoires, c’est que, lorsque ces personnes arrivent à la fin de leur vie qui a duré plusieurs siècles, elles ne correspondent absolument pas à l’idée que nous nous faisons dans notre société contemporaine d’une personne ayant atteint un tel âge. Ce que je veux dire par là, c’est qu’elles ne correspondent pas à l’image d’un corps flétri à la peau ridée accrochée à un squelette fragile que nous associons souvent à la vieillesse. Bien au contraire. Ces personnes, comme la moniale rencontrée au Tibet en 2008, ont les yeux brillants, le regard concentré, une peau saine et souple, et elles mènent une vie très active. Elles sont pleines de vitalité, sont en pleine possession de leurs moyens, elles profitent pleinement de leur vie et contribuent à la vie de leurs familles et de leurs communautés jusqu’à la fin de leur existence. Et, bien que nous ne possédions aucun document écrit en ce qui concerne les yogis dont mon guide a parlé, nous en avons un, en revanche, sur un homme qui a vécu jusqu’à un âge remarquable. C’est l’un des exemples les plus fascinants, les plus extrêmes et les mieux documentés parmi ceux concernant des humains ayant atteint une longévité exceptionnelle ; l’homme auquel il fait référence est Li Ching- Yuen, un homme qui fut honoré par le gouvernement militaire chinois pour ses 100e, 150e et 200e anniversaires, pour avoir servi dans l’armée.

LE MYSTÈRE DE LI CHING-YUEN Li Ching-Yuen était un Chinois pratiquant les arts martiaux, maître de qi gong et herboriste, qui a vécu en se nourrissant des plantes qu’il récoltait dans les hautes montagnes. Il a servi dans l’armée chinoise et il est décédé à l’âge avancé de 256 ans. Les dossiers militaires détaillés de l’armée chinoise indiquent que Li Ching-Yuen est né au Sichuan, en Chine, en 1677. Son entrée dans l’armée en tant que conseiller en stratégie militaire en 1749 ainsi que sa retraite 25 ans plus tard à l’âge de 97 ans sont bien documentées. À sa retraite, il a repris le mode de vie simple et rural qu’il avait mené avant son entrée dans l’armée en retournant dans les hautes chaînes montagneuses de la province chinoise du Sichuan, où il cultivait et récoltait des herbes médicinales dont il se nourrissait également. Je crois que ce choix de style de vie a été l’une des clés de sa longévité. En 1777, en remerciement pour sa carrière militaire distinguée, Li Ching-Yuen a reçu une lettre de remerciements pour le service accompli accompagnée d’une carte de vœux le félicitant pour son 100e anniversaire. Les militaires l’ont à nouveau félicité en 1827 pour ses 150 ans, et une fois encore en 1877 pour ses 200 ans. Cet homme à la longévité mystérieuse serait décédé en 1933. Je dis « serait », car, dans le milieu rural de son village natal, personne n’a jamais vu sa dépouille et il n’a jamais été enterré par sa famille. D’après sa femme, il serait mort pendant l’une de ses promenades en pleine nature14.

Figure 5.2. Cette rare photographie de Li Ching-Yuen a été prise au Sichuan en 1927, alors qu’il avait 250 ans. Les documents militaires indiquent qu’il est né en 1677 et qu’il est mort en 1933. Source : domaine public, People’s Republic of China / Wikipedia En 1933, le Time Magazine et The New York Times ont publié des articles sur Li Ching-Yuen contenant des interviews avec des habitants du village où il avait grandi15. Ces articles rapportaient des souvenirs de certains adultes qui avaient connu Li Ching-Yuen dans leur enfance, mais ces récits étaient rapportés par les petits- enfants de ces derniers. Au moment de sa mort, il est dit que Li Ching-Yuen avait eu 180 enfants issus de 14 mariages. Quand on lui a demandé à quoi il attribuait sa longévité, Li Ching-Yuen a répondu que le secret de la longévité reposait sur un principe simple : « Garder un cœur tranquille16. » Ces mots de Li Ching-Yuen prennent tout leur sens à la lumière des nouvelles découvertes réalisées sur les effets d’une vie centrée sur le cœur. La raison pour laquelle je partage cette histoire avec vous ainsi que mon expérience avec la moniale tibétaine qui était âgée de 120 ans lors de notre rencontre, n’est pas spécifiquement en raison de leur âge à proprement dit. Bien que cet âge soit effectivement impressionnant, le but de cette discussion concerne davantage l’apparence physique et l’état de santé exceptionnels de ces personnes. Ces exemples démentent la pensée que « nous commençons à mourir dès notre naissance » et semblent confirmer l’hypothèse dont j’avais parlé avec mon ami Michaël. Ce n’est que par un processus de guérison continuel – un rajeunissement qui commence au niveau de l’ADN de la vie elle-même – qu’il est possible d’atteindre des âges aussi remarquables. J’aurais tellement aimé pouvoir échanger avec Li Ching-Yuen avant qu’il ne quitte ce monde ! Je lui aurais posé des questions sur son régime, les exercices physiques qu’il pratiquait et son mode de vie, des questions que tout un chacun se pose devant une durée de vie telle qu’elle défie tous nos systèmes de croyances. Malheureusement, Li est décédé vingt ans avant ma naissance, et je suis passé à côté de cette opportunité.

LA LONGÉVITÉ : LE POINT COMMUN En 2008, l’agence Associated Press a révélé l’histoire de Mariam Amash, une femme arabo- israélienne du village de Jisr az-Zarka dans le nord d’Israël. Cette année-là, elle fut arrêtée à un point de contrôle de sécurité, apparemment parce que ses papiers d’identité avaient expiré. On lui a indiqué qu’il fallait qu’elle aille voir les autorités locales pour mettre à jour ses documents. C’est à ce moment-là qu’elle a fait les gros titres dans le monde entier. L’année de naissance indiquée sur ses nouveaux documents était 1888, ce qui signifie que Mariam avait 120 ans à l’époque où son histoire a fait le tour du monde17 ! Quand on lui a demandé à quoi elle attribuait sa santé et sa longévité, Mariam n’a pas réfléchi longtemps avant de répondre : « C’est l’amour. » Elle a expliqué que c’était l’amour qu’elle ressentait pour sa famille – ses enfants, ses petits- enfants, ses arrière-petits-enfants et ses arrière- arrière-petits-enfants – qui l’avait maintenue en vie depuis tant d’années. Elle sentait qu’elle tenait un rôle important dans leur vie. Elle les soignait, elle cuisinait pour eux, elle les conseillait, et tout cela avait contribué à un facteur essentiel et positif : Mariam sentait qu’on avait besoin d’elle. Elle sentait qu’elle contribuait à la vie des personnes qu’elle aimait de la façon dont ils en avaient besoin. Et c’est ce sentiment qui l’a conduite à vivre pleinement chaque jour de sa vie. En 2012, l’un de ses petits-fils a fait savoir à la presse que Mariam ne se sentait pas bien et qu’elle avait été emmenée en observation au célèbre Hillel Yaffe Medical Center en Israël, dans la ville de Hadera, pour y être soignée. Trois jours plus tard, Mariam est partie tranquillement entourée par les siens, sans avoir eu à traverser une longue maladie. Au moment de sa mort, elle était âgée de 124 ans, elle avait 10 enfants et environ 300 descendants. Et, tout comme Li Ching-Yuen, Mariam avait mené une vie active, saine et équilibrée jusqu’à son dernier jour. En pensant à Li Ching-Yuen, à Mariam Amash et à la moniale tibétaine, un point commun entre ces trois personnes apparaît immédiatement de façon évidente : toutes les trois ont attribué leur longévité à des expériences positives et centrées sur le cœur. Il ne serait donc pas surprenant que la positivité que procurent un cœur paisible et le fait de se sentir aimé et utile ait eu un impact puissant et bénéfique sur le corps de ces personnes. Les nouvelles découvertes scientifiques nous l’expliquent en détail. Quand nous comprenons le lien précis qui existe entre la façon dont nous percevons ce que nous vivons et la longévité, nous découvrons également comment éveiller cette capacité consciemment dans notre propre vie. Il est maintenant établi que tous les organes du corps humain ont la capacité de se régénérer et de guérir, y compris ceux que l’on croyait dans le passé être incapables de le faire. Le tissu musculaire cardiaque, le tissu cérébral, la moelle épinière, le tissu pancréatique et même les connexions nerveuses sont tous maintenant documentés comme ayant la capacité de se reconstituer et de guérir des dégâts qu’ils ont subis, et, ce, en utilisant les propres mécanismes de guérison du corps. La découverte de la télomérase nous explique pourquoi cette guérison globale est possible. Pour déclencher une telle guérison, la clé est de créer les bonnes conditions, c’est-à-dire le bon environnement à l’intérieur et à l’extérieur de notre corps. Ces conditions peuvent inclure notre environnement physique, l’environnement biochimique de notre sang et de nos cellules, et l’environnement émotionnel qui dynamise notre cœur et les fonctions de notre cerveau. Cette découverte a ouvert la voie à une nouvelle réalité dans le domaine de la biologie et à une nouvelle façon de percevoir la vie, qui commence par la découverte de cellules pouvant vivre indéfiniment – les premières cellules immortelles.

LES PREMIÈRES CELLULES IMMORTELLES Lorsque le prix Nobel de médecine 2009 a été décerné pour la découverte de la télomérase, ce fut comme si la dernière pièce manquante du puzzle de la recherche sur la longévité avait été posée. Depuis longtemps, les manuels de biologie contiennent une illustration similaire à la figure 5.1, qui montre les télomères devenant de plus en plus courts chaque fois qu’une cellule se divise. Et, comme on croyait que le nombre de divisions des cellules était limité (la limite de Hayflick), on disait des cellules qu’elles étaient mortelles. On croyait que leur durée de vie pouvait être calculée, et que l’on pouvait prédire combien de fois elles pouvaient se diviser. Cependant, avec la découverte de la télomérase et de sa capacité d’allonger les télomères et de développer la vie de la cellule, il fallait créer une nouvelle catégorie de cellules, les cellules immortelles. La raison de ce nom est due au fait que ces cellules ne sont pas dépendantes de la limite de Hayflick. En théorie, tant que les télomères continuent à se reconstituer et à guérir, les cellules peuvent continuer à vivre, grandir et prospérer. Et, toujours en théorie, ce processus pourrait se produire indéfiniment, rendant la cellule immortelle. Si l’idée de cellules immortelles peut ressembler à de la science- fiction, la réalité est qu’elles existent déjà. Et leur existence n’est pas une découverte récente non plus. Les premières cellules immortelles ont été découvertes en 1951. Et la vérité pour le moins étonnante est que ces cellules sont encore vivantes, car elles continuent à se reproduire à ce jour dans des laboratoires quelque soixante- cinq ans après qu’elles ont été reconnues. En 1951, un médecin du Johns-Hopkins Hospital a créé une culture à partir de tissus cellulaires prélevés chez une jeune femme atteinte du cancer du col de l’utérus. Dans son cas particulier, comme dans beaucoup d’autres formes de cancers, la mort cellulaire programmée par le corps, l’apoptose, qui habituellement détruit les cellules défectueuses avant qu’elles ne deviennent un problème, ne fonctionnait pas. Plutôt que de détruire les cellules qui ne s’étaient pas divisées correctement, son corps envoyait un signal complètement opposé. Il produisait de la télomérase pour garder toutes ses cellules vivantes afin qu’elles se reproduisent, y compris celles qui étaient défectueuses. C’est pourquoi ce médecin a créé une culture cellulaire en laboratoire à partir d’un échantillon des cellules de cette jeune femme. Il voulait comprendre pourquoi les cellules malignes continuaient à vivre et à se reproduire de cette façon. Cette femme s’appelait Henrietta Lacks, et on continue aujourd’hui à reproduire ses cellules dans les cultures de tissus cellulaires. La première culture créée par le médecin en 1951 se perpétue, et les cellules produites sont étudiées dans les salles de classe et les laboratoires de recherche médicale du monde entier. Ces cellules sont connues sous le nom de « lignée cellulaire HeLa » pour honorer le nom de leur donatrice. En théorie, les cellules HeLa peuvent vivre éternellement. Dans le cas d’Henrietta, un élément inconnu a déclenché une libération globale de télomérase dans son corps en 1951. Il est possible que cela ait été dû à une toxine environnementale. Ou cela aurait pu être dû à une réaction physiologique à un additif ou à un conservateur faisant partie des produits utilisés au milieu du XXe siècle et qui n’existent plus aujourd’hui ; ou encore à une concentration de métaux lourds dans son environnement. Ce qui importe ici, c’est le fait que les cellules d’Henrietta Lacks sont encore vivantes et continueront à se reproduire tant qu’elles seront constamment approvisionnées en télomérase.

SOMMES-NOUS VRAIMENT PRÊTS POUR LES CELLULES ÉTERNELLES ? L’existence des cellules immortelles d’Henrietta Lacks a permis de passer de la théorie trouvée dans un manuel scolaire à la réalité physique. La question n’est plus de savoir si oui ou non il est possible de produire des cellules immortelles, mais de savoir si cette immortalité peut être induite en toute sécurité chez un humain en bonne santé à travers l’alimentation, l’exercice physique et la prise de compléments alimentaires. Et, si la réponse est oui, la question suivante est beaucoup plus philosophique : Sommes-nous vraiment prêts pour l’immortalité et ce que cela pourrait impliquer dans nos vies ? Sommes-nous préparés émotionnellement à vivre des existences beaucoup plus longues, ce qui supposerait que nous survivions à tout ce qui nous est familier et à tous ceux que nous aimons ? La réponse à cette question est sérieusement prise en considération par les scientifiques, et c’est une bonne chose, car il semble que nous aurons besoin de cette réponse le plus rapidement possible. Tout au long de l’histoire de l’humanité telle que nous la connaissons, et peut-être même avant, nos vies ont suivi un modèle implicite en ce qui concerne nos relations, notre parcours professionnel et la famille. Habituellement, le schéma est à peu près le suivant : peu après être sortis de l’enfance, dans ce que certaines sociétés appellent l’adolescence, nous commençons déjà à faire des plans pour définir notre avenir professionnel. Puis nous cherchons un partenaire pour fonder une famille, nous faisons des enfants que nous éduquons jusqu’à ce qu’ils prennent leur autonomie, nous devenons grands-parents, puis nous mourons à la suite de complications liées au vieillissement en laissant les fruits de notre vie à la prochaine génération. Notre société tend vers ce processus, communément accepté comme étant l’ordre naturel des choses. L’organisation de notre parcours professionnel, de notre retraite et de notre plan d’assurance- maladie, est entièrement basée sur les statistiques de notre espérance de vie et sur le fait que nous soyons tributaires de ce système. Ces statistiques reflètent cet ordre naturel chez la majorité d’entre nous. Mais, aujourd’hui, les choses sont en train de changer. La technologie, l’hygiène de vie et la sécurité au travail se sont améliorées au cours des années et les statistiques montrent que l’espérance de vie générale a augmenté. Par exemple, en 1930, l’espérance de vie moyenne était de 58 ans pour un homme et de 62 ans pour une femme. Cet écart d’âge a généralement été attribué aux risques liés au travail des hommes en usine ou dans les mines, aux lourdes pertes humaines pendant les guerres, qui affectaient davantage les hommes que les femmes, et aux problèmes cardio-vasculaires, qui touchaient les hommes beaucoup plus tôt à cette époque. Il est intéressant de noter qu’en 1930 l’âge de la retraite était de 65 ans, ce qui signifie que la plupart des gens travaillaient toute leur vie sans jamais bénéficier d’une retraite de l’État ou des allocations sociales. Heureusement, l’amélioration du code du travail et du niveau de vie a considérablement changé ces chiffres. Selon la US Social Security Administration, en 1990, si un homme avait réussi à survivre au stress et aux éprouvantes difficultés de la vie et poursuivi sa carrière jusqu’à l’âge de 65 ans, il avait une espérance de vie de 15,3 ans supplémentaires après avoir pris sa retraite. Les statistiques sont encore meilleures pour les femmes. En 1990, une femme avait une espérance de vie moyenne de 19,6 ans après avoir pris sa retraite, soit 4,3 ans de plus que son homologue masculin18. À la lumière de ces nouvelles statistiques, l’ordre naturel des choses est resté le plus souvent inchangé dans les pays développés. En ce qui concerne la famille, un même processus peut être observé. Il est attendu que les parents assurent les besoins de leurs enfants pendant qu’ils grandissent, et que, lorsque les parents meurent, ils laissent leurs biens matériels et le fruit de leur travail à leurs enfants pour que ceux-ci puissent en profiter. Les partenariats et les mariages sont basés sur ce même modèle. Par exemple, lorsque nous nous marions, nous partons du principe que nous nous engageons pour une durée de vie commune se situant dans l’espérance de vie moyenne. L’hypothèse de l’immortalité, ou même d’une durée de vie de 100 ans supplémentaires, change toute la donne. Honnêtement, combien de personnes s’engageraient avec un seul et unique partenaire si elles savaient à l’avance qu’elles allaient vivre 200 ans ? Ou même 500 ans ? Voire éternellement ? Et, bien qu’il soit possible de régler les rouages du monde matériel – tels que les finances, les assurances et les emplois – pour s’adapter à des vies plus longues, le plus grand défi pour des personnes qui auraient une espérance de vie se calculant en siècles serait sans doute les répercussions émotionnelles des pertes qu’elles subiraient tout au long de leur vie. Une vie multicentenaire impliquerait la perte de tout ce qui leur était familier et de tous ceux qui leur étaient chers. Ces personnes subiraient la perte de leurs amis, de leur famille, de leurs collègues, de leurs partenaires, et il leur faudrait passer par un processus de deuil pour chacune de ces pertes. Cela s’avérerait particulièrement éprouvant s’agissant des parents vis-à-vis de leurs enfants. Le magazine Psychology Today décrit l’impact émotionnel de la disparition d’un enfant sur les parents :

« Produisant un stress plus important que le décès d’un parent ou d’un conjoint, la mort d’un enfant est particulièrement traumatisante, car elle est souvent inattendue et constitue une violation de l’ordre habituel des choses où c’est l’enfant qui est supposé enterrer ses parents. Le choc émotionnel associé à la perte d’un enfant peut entraîner toutes sortes de problèmes psychologiques et physiologiques, y compris la dépression, l’anxiété, des symptômes cognitifs et physiques liés au stress, des problèmes conjugaux, un risque élevé de suicide, la douleur et la culpabilité19. » En plus de la perte de leurs êtres chers, ceux qui seraient amenés à vivre une vie multicentenaire subiraient également la perte de leurs voisins, de leurs communautés et de certains modes de vie tandis que le monde continuerait à se développer et à évoluer, se transformant radicalement tout au long de leur très longue vie. C’est précisément ce scénario qui préoccupe depuis longtemps les scientifiques concernant les astronautes qui pourraient être amenés à voyager pendant des dizaines d’années lors de leurs missions de découverte d’autres mondes, lorsque le phénomène de dilatation temporelle prédit dans les équations d’Einstein deviendra un paramètre très réel. Les familles et les amis de ces voyageurs de l’espace continueraient à vieillir à un rythme normal sur terre, tandis que ces voyageurs vieilliraient plus lentement du fait de leur vitesse de déplacement dans l’espace. (C’est une des démonstrations de la formule E = mc2 d’Einstein.) En supposant qu’ils survivent à leur mission de plusieurs dizaines d’années et en fonction de la durée de leur absence et de la rapidité à laquelle ils voyageraient, à leur retour sur terre ils seraient beaucoup plus jeunes que les personnes qu’ils avaient laissées derrière eux. Même si aucun des scénarios mentionnés ici n’est un obstacle à des durées de vie exceptionnelles, ils offrent un aperçu de ce qu’implique l’expérience de la longévité depuis une perspective qui va bien au-delà de la simple conservation des cellules. Tout revient finalement à notre façon de percevoir le monde en mutation qui nous entoure. J’en ai eu personnellement un avant-goût avec mon grand-père avant son décès.

S’ADAPTER AUX CHANGEMENTS DANS LE MONDE Comme je l’ai mentionné précédemment, mon père a quitté le foyer familial quand j’avais 10 ans. Après son départ, c’est mon grand-père maternel qui a tenu le rôle de père pour moi, je me sentais d’ailleurs plus proche de lui que de mon père biologique. Bien que mon grand-père et moi ayons une vision du monde extrêmement différente, il était toujours ouvert aux nouvelles idées, prêt à écouter mes préoccupations, et heureux de partager ses connaissances quand je le lui demandais ou quand j’en avais le plus besoin. J’étais présent auprès de lui pendant la semaine où il est mort, mais j’ignorais que c’étaient les derniers jours de sa vie. Il venait juste d’avoir 96 ans, et nous avions organisé une petite fête en famille pour rendre hommage à tout ce qu’il avait vécu au cours de sa vie. La fête touchait à sa fin, et j’ai pris mon grand- père à part dans un endroit calme, je lui ai demandé de me parler un peu de sa vie et de ce que ces longues 96 années représentaient pour lui. Installés dans une pièce tranquille et loin du bruit, il a commencé par prendre une profonde inspiration, puis il a soulevé ses sourcils tout en roulant des yeux face à l’ampleur de ce que je venais de lui demander. « À une époque, le monde avait du sens pour moi », m’a-t-il dit. Puis il m’a expliqué sa façon de voir le monde et comment les choses fonctionnaient, se vantant de sa grande capacité à réparer ou arranger les choses quand c’était nécessaire, que cela soit la réparation du moteur de sa propre voiture ou de celles de ses amis et ses proches, ou de l’entretien du four à charbon dans le sous-sol de la maison familiale pendant les hivers rigoureux dans le Missouri. Il m’a raconté qu’il avait toujours travaillé pour obtenir ce qu’il avait, même pendant la période de la Grande Dépression, en 1929, et qu’il avait payé comptant sa maison et ses meubles sans jamais avoir reçu aucune aide financière de qui que ce soit. L’époque dont il parlait, lorsque pour lui « le monde avait du sens », c’était le XXe siècle, juste après la Première Guerre mondiale. « C’est là que quelque chose a changé, et le monde n’a plus eu de sens pour moi. Je n’ai pas réussi à m’adapter aux changements », m’a-t-il dit. Grand-père n’a pas pu mettre le doigt sur une raison spécifique qui aurait pu être la cause des changements qui l’avaient conduit à se sentir comme un laissé-pour-compte. « C’était tout à la fois, tout a changé ! », a-t-il dit. Juste après la Seconde Guerre mondiale, les technologies utilisées pendant la guerre ont commencé à avoir des retombées dans la vie quotidienne des gens. Que ce soit les avions à réaction, les systèmes de télécommunication – comme les télécopieurs –, les différents types de médecine, les industries entièrement nouvelles, les gadgets ou les modes de vie, tout ce qui a émergé après la Seconde Guerre mondiale fonctionnait sur des principes que mon grand-père ne comprenait tout simplement pas. En plus de la vague des nouvelles technologies, de nouveaux pays étaient également apparus qui n’existaient pas avant-guerre, comme Israël, la Jordanie, le Pakistan, l’Irak et le Népal. Grand- père ne pouvait absolument pas comprendre comment une nation inexistante le jour d’avant voyait soudainement le jour le lendemain. Tout cela lui avait laissé l’impression qu’il n’appartenait plus à ce monde. À 96 ans, il ne parvenait pas à concilier les changements existants avec le cadre de sa propre vie. Je n’étais pas auprès de mon grand-père quand il est mort plus tard cette semaine-là. J’ai reçu un appel alors que j’étais au travail, me disant qu’après son déjeuner Grand-père s’était assoupi dans son fauteuil en regardant la télévision, le bord de sa casquette de l’université du Missouri rabattu sur son visage, et qu’il ne s’était pas réveillé. Sa transition fut paisible, et j’ai toujours ressenti de la gratitude pour cela ainsi que d’avoir pu lui poser des questions sur sa vie avant son départ. Malheureusement, mon grand-père est mort comme un étranger dans le monde où il avait grandi. Je pense souvent à lui et à ce qu’un siècle de changements avait pu représenter pour lui, et je me demande ce que cela représenterait de devoir concilier en une seule vie une période de changements encore plus grande, comme deux siècles, voire plus. La bonne nouvelle est que cette même science qui rend la longévité et l’immortalité possibles a également fait le tour de la question et est maintenant capable avec ses connaissances de concilier ce que de tels changements signifieraient dans nos vies. EMBRASSER LES GRANDS CHANGEMENTS DE FAÇON SAINE ET ÉQUILIBRÉE Ce n’est sans doute pas un hasard si les facteurs qui insufflent le changement dans notre monde actuel – tels que la technologie et les découvertes qui ont conduit au développement des cellules immortelles et à reconnaître le pouvoir de la cohérence cœur-cerveau – se sont développés si rapidement. Ces découvertes étant réalisées dans une même période, il apparaît clairement que chacune d’elles a besoin de ce que l’autre peut offrir afin d’être utile dans nos vies. Dans le chapitre 3, j’ai décrit la découverte de la connexion cœur-cerveau (la cohérence) et les nombreux avantages qui nous sont offerts lorsque nous optimisons cette connexion. Outre les capacités extraordinaires de l’intuition profonde, du super-apprentissage, de la prémonition, d’une puissante stimulation du système immunitaire, et de la libération de l’enzyme télomérase porteuse de vie que j’ai mentionnée, la communication cœur-cerveau offre un autre avantage : la résilience. La résilience est la façon dont la nature nous aide à embrasser les grands changements d’une façon saine et équilibrée. Ces dernières années, les scientifiques ont découvert qu’en développant notre capacité de résilience face aux épreuves, nous réduisions le stress que celles-ci peuvent engendrer dans notre vie. Autrement dit, au fur et à mesure que nous renforçons les composants du système corps- émotion-esprit, nous transformons la façon dont nous percevons les épreuves auxquelles nous sommes confrontés, et nous le faisons de façon saine et équilibrée. Et cela est possible même si les circonstances qui sont la cause de nos épreuves peuvent ne pas avoir changé. Si nous sommes amenés à vivre extrêmement longtemps, c’est ce genre de résilience qui peut devenir la clé de la guérison des souffrances émotionnelles décrites précédemment. Ce qui est merveilleux, c’est que nous pouvons la développer à tout âge et à tout moment de notre vie.

Clé no 38 : Lors de la perte d’êtres chers qui accompagne inévitablement une espérance de vie prolongée, la résilience cœur-cerveau est la clé de la guérison émotionnelle.

UNE NOUVELLE RÉSILIENCE Qu’il s’agisse d’une personne ou d’une population entière, la résilience est communément reconnue comme une qualité intérieure qui nous permet de nous remettre d’un événement éprouvant comme la perte d’une personne chère, d’un emploi ou d’une relation. L’APA – American Psychological Association – définit ce genre de résilience comme « le processus d’adaptation positive face à l’adversité » et « la capacité de rebondir après des expériences éprouvantes20 ». Autant cette définition conventionnelle a toute sa place dans le cadre des explications vulgarisées du journal du soir, et autant cette définition peut sembler logique, il existe cependant un autre type de résilience profonde dont on parle rarement. Mais, quand on découvre son existence, elle nous paraît totalement évidente. Le Stockholm Resilience Centre décrit la résilience comme la capacité « de changer et s’adapter continuellement tout en demeurant au seuil critique21 ». Cette deuxième définition illustre parfaitement le type de résilience dont nous avons besoin pour embrasser tous les changements que nous sommes susceptibles de connaître si nous avons une longue espérance de vie. Il s’agit d’une façon de penser et de vivre qui nous offre la souplesse nécessaire pour continuellement nous transformer et nous adapter aux nouveaux défis, situations et modes de pensée et de vie, plutôt que de subir des pertes les unes après les autres. Cette forme de résilience est la clé de la guérison du stress chronique. Si nous considérons la résilience personnelle comme une force combinant des « accus » émotionnels, physiques et psychologiques qui nous permet de traverser les épreuves, le développement de la résilience est alors l’énergie qui maintient nos accus continuellement chargés. Tout commence par la résilience que nous développons dans notre cœur. Une façon de déterminer notre niveau de résilience est de mesurer les courbes de notre rythme cardiaque.

DÉVELOPPER LA RÉSILIENCE DE L’INTÉRIEUR La plupart des gens sont familiers avec le graphique des courbes du rythme cardiaque que le médecin examine lors de notre visite médicale annuelle, mais nous ignorons sans doute tout ce que ce graphique peut nous révéler. En plus de nous renseigner sur l’état général de notre cœur, il peut aussi nous renseigner sur l’état de notre système nerveux. Ce graphique lu par notre médecin est généralement un ECG, ou électrocardiogramme. L’ECG mesure l’activité électrique du cœur, c’est-à-dire les impulsions électriques que le cœur génère et envoie dans l’ensemble du corps. L’étude et l’interprétation du rythme cardiaque pourraient faire l’objet d’un livre entier, je voudrais simplement me concentrer ici sur un élément particulier à ce sujet, car l’un des aspects du rythme cardiaque est la clé pour développer la résilience. En observant le tracé des courbes d’un ECG, même une personne non avertie peut clairement voir qu’il existe des patterns récurrents illustrés par des pics correspondant aux battements du cœur (voir la figure 5.3).

Figure 5.3. Segment d’un ECG montrant les pics et les creux cycliques d’un rythme cardiaque typique. La distance entre le pic d’une onde R (R1) et la suivante (R2, R3, etc.) varie à chaque battement. C’est cette variabilité de la fréquence cardiaque qui nous permet de développer la résilience dans notre vie. Source : Dreamstime © Z_i_b_i. Ce qu’il est important de préciser ici, c’est que la distance entre le haut d’un pic (appelé onde R) et le suivant n’est pas toujours la même ; elle varie d’un battement à l’autre. Bien qu’il puisse sembler que l’espace entre deux pics soit identique, lorsque nous mesurons les intervalles, nous constatons que la distance qui les sépare n’est pas identique. Et c’est une bonne chose qu’il en soit ainsi, car c’est là que commence notre résilience. Plus la variabilité de la fréquence cardiaque est importante, plus notre capacité de résilience l’est aussi face au stress et aux changements auxquels nous sommes confrontés dans notre monde22. Nous appelons cette variabilité la variabilité du rythme cardiaque (VRC). La VRC est mesurée en très petites unités de temps : des millisecondes, et il est possible de mesurer l’intervalle entre deux battements cardiaques jusqu’en fractions de millisecondes. Lorsque nous sommes enfants, nous avons une forte VRC, et cela est tout à fait logique. Lorsque nous sommes jeunes et que nous explorons le monde en cherchant à nous y adapter, notre corps a besoin d’un moyen de s’ajuster à ce que nous découvrons. Et il doit le faire rapidement. Par exemple, la première fois que nos doigts découvrent l’eau chaude du robinet, ou quand nous découvrons malencontreusement que tous les chiens ne sont pas aussi amicaux que celui qui se trouve dans notre salon, nous devons réagir rapidement. La capacité du cœur à modifier ses rythmes – notre VRC – et à envoyer le sang là où c’est le plus urgent est la façon dont nous sommes biologiquement conçus pour répondre rapidement à une situation, cette réponse étant la clé de notre survie. C’est le signal envoyé par le cœur vers le cerveau qui crée la cohérence décrite précédemment. Pour être clair, le cœur et le cerveau sont naturellement dans un état de cohérence, mais, en raison du tumulte de notre vie quotidienne et en présence d’émotions négatives, nos niveaux de cohérence peuvent se retrouver affaiblis. Grâce à de simples exercices tels que celui décrit plus haut dans ce chapitre « Mieux comprendre le stress et comment le gérer » (voir page 184) et celui qui suit, nous pouvons transformer certains paramètres clés dans notre corps pour développer des niveaux de cohérence plus élevés. Il existe un lien direct entre la VRC dans nos corps, notre niveau de cohérence, et notre capacité de résilience face aux changements extrêmes de notre monde actuel, ou face aux pertes extrêmes que nous serions amenés à connaître si nous devions vivre pendant plusieurs siècles. Ce lien est le suivant : plus notre niveau de cohérence est élevé, plus notre VRC et notre résilience le seront aussi.

Clé no 39 : Une plus grande harmonie cœur- cerveau (cohérence) conduit à une plus grande résilience. Parmi les nombreuses découvertes récentes qui ont été réalisées en ce qui concerne la cohérence cardiaque, l’intelligence du cœur, et la façon de les utiliser dans nos vies, beaucoup ont été faites par les scientifiques de l’Institut HeartMath. Grâce à leurs recherches évaluées par des pairs, l’IHM a montré sans aucune ambiguïté que deux facteurs sont en lien direct avec notre résilience : • Nos émotions peuvent être régulées afin de développer la cohérence dans notre corps. • Nous pouvons utiliser des étapes simples pour développer la cohérence délibérément. En collaboration avec certaines organisations parmi les plus prestigieuses ainsi que des chercheurs parmi les plus audacieux au monde, l’IHM a développé une méthode très simple connue sous le nom d’Attitude Breathing® qui nous permet d’appliquer facilement dans notre vie quotidienne les découvertes réalisées dans ses laboratoires. Selon les chercheurs, le principal avantage de cette technique est que « le cœur harmonisera automatiquement l’énergie entre le cœur, l’esprit et le corps, augmentant la clarté et la cohérence23. » L’IHM a condensé la transformation des émotions qui crée les plus hauts niveaux de cohérence en trois étapes simples qui sont adaptées de l’ouvrage Transforming Stress, de Doc Childre et Deborah Rozman24.

EXERCICE Trois étapes vers la résilience personnelle : Attitude Breathing® • Étape no 1 : Quelle attitude désirez-vous changer ? Ce peut être une attitude, un sentiment ou une émotion, comme l’anxiété, la tristesse, le désespoir, la dépression, l’auto-jugement, la culpabilité, la colère, le sentiment d’être accablé – tout ce qui est éprouvant. • Étape no 2 : Une fois que vous avez identifié l’attitude ou le sentiment que vous désirez remplacer, inspirez et expirez lentement en imaginant que la qualité ou l’attitude que vous désirez acquérir traverse la région de votre cœur. Faites cela pendant un moment pour ancrer ce nouveau sentiment. • Étape no 3 : Détachez-vous du « drame » qui sous- tend votre sentiment/attitude négatif en vous répétant intérieurement de ne pas lui accorder autant d’importance. Faites cela en inspirant et en expirant tranquillement jusqu’à ce que vous ressentiez un changement. Rappelez-vous que même lorsqu’une attitude négative semble être justifiée, l’accumulation de ce type d’énergie émotionnelle finit par bloquer votre organisme. Adoptez une attitude déterminée et l’intention sincère de déplacer ces émotions vers un état plus cohérent. En pratiquant cet exercice régulièrement vous ouvrirez de nouvelles voies neuronales, les vieilles attitudes commenceront à disparaître et les résistances à lâcher. La science la plus avancée du monde moderne a révélé que nous commençons effectivement à guérir dès l’instant où nous sommes nés. Et cette guérison commence au plus profond de notre corps, dans notre ADN. Il nous appartient maintenant d’embrasser notre guérison et la réelle possibilité d’une vie multicentenaire, voire l’immortalité, si tel est notre choix. Cependant, indépendamment de la durée de notre vie dans ce monde, notre capacité d’autoguérison nous permet également de connaître une qualité de vie qui va déterminer la réussite de nos relations, de nos emplois et de nos carrières. C’est notre capacité à faire ces choix, d’une façon dont aucune autre forme de vie n’est capable, qui peut faire la différence entre succomber aux circonstances du destin et réaliser notre plus grande destinée. (© 2013 Institute of HeartMath.) Chapitre 7

NOUS SOMMES « PROGRAMMÉS » POUR ACCOMPLIR NOTRE DESTINÉE D’une évolution subie à une transformation choisie

« Le destin n’est pas une question de chance ; c’est une question de choix. Ce n’est pas quelque chose qui doit être attendu, mais une chose qui doit être accomplie1. »

WILLIAM JENNINGS BRYAN (1860-1925), POLITICIEN AMÉRICAIN. Parfois, la meilleure façon d’appréhender une idée complexe est à travers les yeux de quelqu’un qui voit le monde simplement. Le bon sens de Forrest Gump, le personnage principal joué par Tom Hanks dans le film du même nom en 1994 en est un exemple parfait. Quand on demande à Forrest quel est le rôle du destin dans notre vie, ses mots sont intemporels tant ils résonnent tout autant aujourd’hui que lorsqu’il les a prononcés pour la première fois sur le grand écran, il y a plus de vingt ans. « Je ne sais pas si nous avons chacun un destin ou si nous nous laissons porter par le hasard comme sur une brise, mais je crois que c’est peut-être un peu des deux2 », avait-il dit. La philosophie de Forrest Gump décrit précisément ce qu’est la transformation personnelle. Nous avons tous individuellement un destin qui nous attend afin que nous puissions accomplir notre plus grand potentiel. Notre destinée nous appartient, mais seulement si nous agissons. Il nous appartient de la revendiquer par les choix que nous faisons à chaque moment de notre vie. La certitude de savoir qui nous sommes et comment nous nous intégrons dans le monde est la boussole qui nous guide jour après jour dans nos choix.

DEUX CHEMINS VERS L’UTOPIE

Au début du XXe siècle, plusieurs romans audacieux ont offert un aperçu de notre avenir collectif si ce qu’il se passait à leur époque se poursuivait sans discontinuer. Ces romans décrivent tous un moment où les humains ont triomphé des problèmes naturels et technologiques qui étaient courants à l’époque où ces livres ont été écrits. Ce qui distingue ces livres entre eux est la façon dont les problèmes ont été résolus. Le plus connu d’entre eux est certainement Le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley, publié en 19323. La vision du futur de Huxley se déroule à Londres en 2540, six siècles plus tard. Dans ce futur, l’humanité a évolué au-delà des limitations et des souffrances du passé. Huxley décrit un monde où règne une coexistence pacifique, où la population est limitée au nombre d’individus que la Terre peut supporter, où la guerre appartient au passé, où tout le monde est heureux et a tout ce dont il a besoin, où chacun est éduqué, où la maladie n’existe plus, et où tout le monde demeure en parfaite santé jusqu’à son dernier jour. Mais ce futur qu’il décrit a cependant un prix très élevé. Pour atteindre le bonheur utopique décrit par Huxley, ces qualités humaines qui nous sont si chères sont devenues les victimes de la solution. Cette société perfectionnée a été rendue possible par l’abolition de la reproduction humaine naturelle. Dans Le Meilleur des mondes, les embryons humains sont créés et incubés dans des laboratoires contrôlés. Ils sont conçus de manière sélective – conçus génétiquement – pour atteindre des niveaux de QI spécifiques qui les qualifient pour des emplois également spécifiques, en accord avec leur future position dans la hiérarchie sociale. Chacun effectue le travail qui correspond à l’aptitude pour laquelle il a été conçu, et tous les individus sont satisfaits de leur travail parce que c’est tout ce qu’ils connaissent. Chaque individu est formé en fonction du travail qu’il doit accomplir. Tout le monde reçoit exactement le même salaire, ainsi il n’y a pas de jalousie. Dès leur enfance, les gens savent quand ils mourront, car leur espérance de vie est programmée à 60 ans. Mais personne n’a peur de mourir, et personne ne ressent de tristesse quand un proche ou une connaissance meurt, car les liens affectifs amicaux ou familiaux à l’origine d’une telle douleur ont également été abolis. Les moments paisibles et contemplatifs sont fortement déconseillés, et les gens sont encouragés à passer leur temps de loisirs en groupe en profitant des activités proposées et en consommant des aliments bons pour leur santé. Et tandis que le sexe ludique et récréatif est encouragé, la sexualité par amour est devenue obsolète. Tout cela se déroule au sein d’un État mondial dirigé par 10 leaders totalement neutres émotionnellement, connus chacun sous le nom de « Contrôleur mondial ». L’objectif de Huxley en écrivant ce livre est de montrer que s’il est possible de résoudre les problèmes qui ont affecté l’humanité depuis le début des temps, il est essentiel de le faire sans étouffer l’étincelle de l’individualité, de la créativité et de l’expression personnelle, qui fait de nous ce que nous sommes et qui donne un sens à nos vies. Le livre d’Huxley fut inspiré par des œuvres littéraires antérieures explorant notre avenir, comme M. Barnstaple chez les hommes-dieux, de H. G. Wells, publié en 19234. Ce livre fut écrit neuf ans avant Le Meilleur des mondes et l’histoire se déroule 3 000 ans dans le futur. Le personnage principal de l’histoire, un journaliste londonien nommé M. Barnstaple, se retrouve par un hasard extraordinaire propulsé dans sa voiture dans un monde futur en 4923, où les gouvernements, les religions et la politique ne sont que des souvenirs lointains faisant partie d’un passé mystérieux connu sous le nom d’« âge de la confusion ». Dans le futur décrit par Wells, la population mondiale a adopté une forme d’éducation et de gouvernement basée sur cinq principes de liberté : 1) la vie privée, 2) la libre circulation, 3) la connaissance illimitée, 4) la vérité et 5) la liberté d’expression. Comme on peut s’y attendre, M. Barnstaple trouve ce nouveau monde tellement attrayant qu’il désire y rester pour le restant de ses jours. Cependant, l’intrigue du livre prend un autre tournant lorsqu’il apprend que la meilleure façon d’assurer ce futur qu’il a découvert est de retourner dans le monde familier d’où il est venu et de partager ce qu’il a vu. Ce faisant, il plante des graines et cherche à mettre en application les idées susceptibles de rendre un tel futur possible.

LES PARALLÈLES AVEC CE QU’IL SE PASSE AUJOURD’HUI Je partage les détails de ces deux histoires avec vous pour contraster leurs visions de notre civilisation future. Les deux auteurs ont imaginé des mondes où les grands problèmes de notre époque ont été résolus. Dans ces deux perspectives, la guerre est devenue obsolète. Les deux livres décrivent une ère où les gens sont heureux et en bonne santé et ont transcendé les extrêmes et surmonté les dangers auxquels nous sommes confrontés dans notre monde actuel. Mais, pour atteindre ces résultats, chacun de ces romans décrit un chemin très différent : • L’un est au détriment des valeurs qui donnent du sens à nos vies et de l’expression de ce que signifie « être humain ». • L’autre parle de la culture des libertés mêmes qui rendent notre expression créative possible. Les parallèles entre ces livres et là où nous en sommes dans le monde actuel sont incontestables. Nous vivons dans un temps d’extrêmes. Nous sommes confrontés à des choix qui ne sont pas différents de ceux décrits à la fin du siècle dernier, des choix qui nous concernent tous quant à l’égalité sociale, éducative et financière, ainsi qu’à la nécessité d’adopter des moyens d’existence durables. La différence est que nous venons juste d’arriver au carrefour qui va déterminer ce à quoi nous voulons que notre vie ressemble et quel type d’avenir nous allons choisir. Clé no 40 : Nous avons encore la possibilité de créer un avenir sain pour notre humanité en définissant les valeurs que nous chérissons avant de mettre en œuvre des solutions qui causeraient des dommages irréversibles à notre planète et à nous-mêmes.

C’est ici que se pose la question qui est de savoir qui nous sommes. Une fois que nous aurons répondu à cette question, je crois que les valeurs qui nous permettent de réaliser notre plus grande destinée n’en seront qu’une conséquence naturelle. Notre capacité à maîtriser les remarquables potentiels de notre corps peut nous être extrêmement bénéfique, que cela soit individuellement ou collectivement en tant qu’espèce, ainsi que pour toute forme de vie sur terre. Exprimer ces potentiels nous permet de développer la résilience et nous offre de nouvelles voies pour résoudre nos défis les plus urgents. Maintenant que la science a percé les secrets de certaines vérités les plus protégées – telles que la réalité quantique, le code génétique et la fission nucléaire –, connaître les secrets de nos propres capacités est essentiel. Pour la première fois dans l’histoire humaine documentée, notre accès à ces secrets nous donne le pouvoir de tracer notre destinée collective ou de sceller notre destin collectif, et de le faire en une seule génération. C’est exactement la situation qu’Aldous Huxley décrit dans Le Meilleur des mondes. C’est précisément parce que nous avons percé tant de secrets de la nature et que nous avons acquis un tel pouvoir sur la vie terrestre que nous devons maintenant comprendre comment intégrer ces secrets dans nos vies et être très vigilants sur la ligne de conduite que nous allons adopter. Et si nous nous posons la question suivante d’un point de vue purement philosophique, c’est un sujet sérieux qui suscite des débats éthiques passionnés dans les milieux scientifiques depuis des décennies. QUEL DROIT AVONS-NOUS DE MANIPULER LES FORCES DE LA CRÉATION ? Depuis le milieu des années 1970 jusqu’au début des années 1990, j’ai eu le privilège de travailler avec des équipes de spécialistes en sciences de la terre et d’ingénieurs en aérospatiale qui développaient certaines des technologies les plus avancées que le monde ait jamais connues. Ce fut une énorme impulsion pour les entreprises et les universités, car l’Amérique était en train de repenser sa dépendance à l’égard du pétrole importé de l’étranger et de développer également des technologies futuristes pendant la guerre froide et le programme spatial. Il n’est pas surprenant que cette intense période de recherches ait été accompagnée d’une introspection tout aussi intense. Les scientifiques exploraient les limites de leurs nouvelles capacités à modifier la vie, le climat, et notre planète, à un niveau qui jusque-là ne dépendait que de Dieu et de la nature. Le degré de responsabilité qui accompagne un tel pouvoir a souvent suscité de vifs débats sur notre droit moral à utiliser ces technologies, des débats auxquels j’ai participé avec enthousiasme chaque fois que j’en ai eu la possibilité. Les discussions animées devant les distributeurs automatiques des bureaux et les fontaines à eau du laboratoire, qui se poursuivaient souvent dans les toilettes et à la cafétéria, participaient généralement de deux courants de pensée. Le premier courant estimait que notre capacité à « manipuler » les forces de la nature était en soi une sorte d’autorisation tacite d’explorer ces technologies au maximum de leur potentiel. Autrement dit, puisque nous sommes capables de modifier le climat et de créer de nouvelles formes de vie, nous devons le faire, juste pour voir où ces technologies peuvent nous conduire. La justification commune de cette pensée était : « Si nous n’étions pas censés faire de telles choses, nous n’aurions jamais découvert les secrets qui les rendent possibles. » Le deuxième courant de pensée était plus conservateur, suggérant que ce n’était pas parce que nous avions les capacités de « manipuler » les forces de la création que cela signifiait que nous avions le droit de le faire. Pour les partisans de cette approche, les forces de la nature représentaient des lois sacrées qui ne devaient pas être trafiquées ; comme modifier le code génétique de nos enfants avant leur naissance, ou chercher à contrôler les conditions climatiques en fonction de nos besoins. Pour eux, de telles manipulations violaient une « confiance » très ancienne, fondamentale, et tacite. Bien que cette « confiance » ne soit pas nécessairement clairement explicitée, ce deuxième courant de pensée soutenait que si nous franchissons la ligne qui sépare l’utilisateur du créateur, nous nous retrouvons en territoire interdit avec les conséquences indésirables que cela peut impliquer. Certains scientifiques s’appuient sur Le Meilleur des mondes de Huxley pour illustrer la pente glissante vers laquelle un tel chemin pourrait nous mener. En ce sens, ils font souvent l’analogie avec le compteur d’une voiture. Ce n’est pas parce que le compteur indique que notre véhicule peut atteindre 260 km/h que nous devons conduire à une telle vitesse ! Pour moi, cette métaphore illustre précisément une troisième possibilité encore non identifiée. Si un compteur indique qu’un véhicule peut rouler à 260 km/h, il est fort probable qu’à un moment donné certaines personnes tenteront de rouler à cette vitesse. Car après tout, c’est dans la nature humaine de chercher à tester et à repousser les limites, et de vouloir expérimenter au maximum nos capacités. Il est cependant essentiel que, lorsque nous testons nos limites, nous ayons le bon sens de le faire dans un cadre précis (comme l’heure, le lieu, et les conditions). Nous pouvons soit choisir de tester les limites d’un véhicule sur une longue route déserte, un jour où la météo est favorable, en minimisant ainsi la possibilité de blesser quelqu’un ou de nous blesser nous-mêmes, soit agir sur une impulsion et le faire sur une voie rapide très fréquentée, mettant notre vie en danger ainsi que celle des autres. Ce sont deux façons d’agir, l’une de façon responsable, l’autre de façon totalement irresponsable. Le même principe de responsabilité doit s’appliquer à la façon dont nous repoussons les limites lorsque nous manipulons les forces de la création. Nous vivons dans un monde où nous avons confié la direction de notre voyage exploratif à la science et aux scientifiques, voyage dont il est peu probable que nous revenions un jour. Les choix que nous sommes en train de faire avec leur assistance, qu’il s’agisse des combustibles fossiles, du climat, de la santé ou de l’économie mondiale, impactent chacun d’entre nous dans sa vie quotidienne. Ces choix vont jusqu’à influer sur nos régimes de retraite et d’épargne et notre capacité financière à payer des études à nos enfants. Ils influent sur le genre d’industries que nous allons développer et en conséquence sur le type d’emplois qui seront créés dans nos communautés. Ils déterminent l’avenir de notre système de santé : à savoir si nos médecins se limiteront à nous prescrire des traitements lorsque nos mauvais choix de modes de vie nous auront rattrapés, ou s’ils nous conduiront à adopter une vie plus saine et un style de vie plus équilibré qui ne nécessitent pas autant de médicaments. En honorant et en basant notre vie sur des valeurs fondamentales, nous nous assurons un avenir où nous pourrons réaliser notre plus grande destinée, et non une destruction mutuelle. Tandis que nous passons de l’ancienne histoire humaine, basée sur la séparation, la concurrence et le conflit, à une nouvelle histoire basée sur la connexion, la coopération et le partage, nous nous trouvons au bord d’un précipice où nous devons choisir les valeurs que nous chérissons le plus, à la fois en tant qu’espèce et en tant qu’individus. Nous nous trouvons à l’endroit « idéal », situé entre les anciens modes de pensée et les nouveaux, pour choisir l’avenir que nous désirons et le chemin qui va nous permettre d’y arriver. Tout nous ramène finalement à la question Qui suis-je ? et à la façon dont nous y répondons. LA BONNE NOUVELLE EST QU’IL Y A BEAUCOUP DE BONNES NOUVELLES ! Il y a beaucoup de bonnes nouvelles. Même si celles-ci sont souvent étouffées par le brouhaha de la machine médiatique qui cherche à focaliser notre attention sur la crise du moment, les bonnes nouvelles existent réellement. Certaines incluent des solutions déjà existantes susceptibles de résoudre aussi bien nos problèmes personnels que les problèmes mondiaux auxquels nous sommes confrontés. Voici le titre qui devrait figurer sur la première page du Journal du dimanche : « La vérité est que nos plus gros problèmes sont déjà résolus ! »

Clé no 41 : Nous détenons déjà toutes les solutions – toutes les solutions technologiques – aux plus grands problèmes auxquels nous sommes confrontés en tant qu’individus, communautés et nations. Contrairement à l’idée qu’il nous faut réunir les scientifiques, les ingénieurs, les enseignants spirituels et les leaders politiques du monde entier pour essayer de déterminer comment créer un monde meilleur et des modes de vie plus sains et équilibrés, la bonne nouvelle est que ces démarches existent déjà. Depuis plus d’un siècle, des cercles de réflexion, des groupes d’experts et des centres de décision ont déjà été créés afin d’atteindre précisément ces objectifs. Et ces organisations ont trouvé des réponses ! Que cela soit la fondation Carnegie Endowment for International Peace, fondée en 1910 pour « hâter l’abolition de la guerre internationale, la plus ignoble souillure de notre civilisation5 », ou le Tellus Institute, fondé à Boston dans le Massachusetts en 1976, « pour faire progresser le processus de transition vers une civilisation mondiale durable, équitable et humaine », le cadre est déjà en place pour identifier les options en vue d’un développement global. Par exemple, l’objectif actuel des recherches effectuées par le Tellus Institute est d’utiliser des techniques scientifiques avancées pour identifier les différents scénarios possibles concernant l’avenir de l’humanité. Cela inclut une étude pour déterminer un avenir durable et équitable ainsi que les choix, les mesures et les actions nécessaires pour y parvenir. Ce que je veux souligner ici est que le travail a déjà été accompli dans le sens où nous avons déjà identifié les solutions majeures et que nous savons ce qui est possible lorsqu’il s’agit de résoudre des problèmes tels que la sécurité alimentaire, l’énergie abondante, les économies durables et la sensibilisation aux questions de santé basée sur l’autoguérison. Et c’est une bonne chose que nous détenions déjà ces solutions, car nous ne voulons certainement pas attendre le dernier moment pour commencer à les chercher. Essayons d’avoir une vue d’ensemble pour observer certaines des solutions dont je parle, afin que vous puissiez mieux appréhender de quoi il retourne. Nous avons déjà toute la nourriture dont nous avons besoin. Nous avons déjà aujourd’hui toute la nourriture nécessaire pour nourrir chaque enfant, chaque femme et chaque homme sur terre. Selon le Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM), à moins d’un événement extrême et imprévu comme un astéroïde heurtant la Terre ou une guerre nucléaire mondiale, « il y a suffisamment de nourriture dans le monde aujourd’hui pour que chacun puisse se nourrir et avoir une vie saine, équilibrée et productive6 ». Le manque de nourriture n’est pas la raison pour laquelle près de 925 millions de personnes sont victimes de la faim dans le monde, soit « plus que les populations réunies des États-Unis, du Canada et l’Union européenne7 ». Ce qui manque cruellement, c’est une réflexion et un leadership qui permettent que la priorité soit donnée aux moyens de faire parvenir la nourriture dans les endroits où elle est le plus nécessaire. Entendons-nous bien, je ne suggère pas que ce leadership soit spécifiquement américain, ou que ce rôle soit attribué à un pays spécifique. Ce que je veux dire, c’est que c’est l’acceptation du statu quo elle-même qui conduit à la tragédie de la famine, et cela dans un monde où la nourriture est suffisamment abondante pour tous et où la technologie existe pour transporter cette nourriture dans les endroits où les populations en ont le plus besoin.

Nous possédons déjà l’énergie dont nous avons besoin. Nous disposons déjà de la technologie pour faire arriver l’électricité dans tous les foyers sur cette terre – une énergie verte, propre et durable qui avec zéro émission de gaz à effet de serre. Et nous disposons de cette technologie depuis plus de 60 ans. Lorsque nous parlons d’énergies, nous avons tendance à baser nos discussions sur les énergies du passé, principalement l’utilisation de combustibles fossiles : le charbon, le pétrole et le gaz naturel. Il nous faut être réalistes, ces formes d’énergie persisteront très certainement dans un avenir proche dans l’équation énergétique globale. Cependant, nous pouvons faire autrement. Nous détenons déjà des solutions qui rendent ces sources d’énergie obsolètes. Ce monde est en train de changer encore plus rapidement que ce que les « experts » avaient imaginé, et l’abandon de combustibles comme le charbon ou le pétrole pour actionner une turbine approche rapidement. Les sources d’énergie appartiennent à deux catégories principales. • Les énergies renouvelables conventionnelles. Lorsqu’on évoque les énergies renouvelables, trois sources principales d’énergie nous viennent généralement à l’esprit, l’énergie solaire, l’énergie éolienne et l’énergie hydroélectrique, et, dans une moindre mesure, l’énergie géothermique. Au lieu de considérer l’une de ces sources comme étant la seule solution aux besoins énergétiques globaux, il serait plus judicieux de penser localement, en prenant en compte ce que chaque environnement local peut offrir et produire. Bien que les sources d’énergie centralisées, puissantes et fiables, puissent être efficaces pour faire fonctionner les hôpitaux, les écoles, les immeubles de bureaux et les appartements dans les grandes villes, il existe des endroits où les sources locales peuvent fournir – et, dans certains cas, remplacer – les grands systèmes centralisés. Le désert du sud-ouest des États- Unis en est un exemple parfait. • La région des Four Corners aux États-Unis, où convergent l’Arizona, le Colorado, le Nouveau-Mexique et l’Utah, est connue pour ses longues journées d’ensoleillement et pour la qualité de la lumière dont elle bénéficie pratiquement toute l’année. Albuquerque, la plus grande ville du Nouveau-Mexique, connaît par exemple une moyenne de 278 jours d’ensoleillement par an, et certaines des plus petites communautés qui se trouvent dans les vallées septentrionales de l’État atteignent 300 jours d’ensoleillement par an. Dans de tels endroits, il serait donc tout à fait logique d’utiliser l’énergie solaire pour fournir l’électricité nécessaire aux maisons, aux bureaux et aux petites entreprises pendant la journée. Cependant, dans cette même région, d’autres formes d’énergie pourraient également être exploitées. Par exemple, en plus de l’énergie solaire, le régime climatique des Four Corners offre les bonnes conditions pour que l’énergie éolienne devienne une alternative viable aux combustibles fossiles. • L’énergie non conventionnelle mais éprouvée. Au milieu du XXe siècle, à l’époque du projet ultrasecret Manhattan, les États-Unis se sont mis en quête du minéral capable de faire tourner leurs réacteurs nucléaires et de produire des sous-produits du plutonium pouvant être transformés en armes pendant la guerre froide8. Même si beaucoup de gens sont au courant, certains sont surpris d’apprendre qu’au cours de ces travaux de recherche un autre minéral a été découvert possédant les qualités de l’uranium sans en avoir les effets secondaires dangereux et nocifs. Cet élément est le thorium, classé numéro 90 sur le tableau périodique des éléments. Le thorium fut détourné pour être utilisé comme combustible, en grande partie parce qu’il ne peut pas être transformé en arme comme l’uranium l’est aujourd’hui. • Un réacteur au thorium fonctionne selon un principe opposé à celui d’un réacteur nucléaire classique. Dans un réacteur au thorium, plus le liquide devient chaud, plus le taux de réaction nucléaire est lent9. Cela signifie que la substance qui produit la réaction est la même qui empêche toute réaction ultérieure à haute température. Cette différence signifie qu’une fusion comme celle qui a eu lieu à Fukushima ne pourrait jamais se produire avec un réacteur au thorium. Ses propriétés font que cela est impossible. • Beaucoup de gens sont surpris d’apprendre que l’énergie produite grâce au thorium a déjà dépassé le stade de la théorie. Elle existe déjà. • Plusieurs réacteurs au thorium ont désormais été construits et sont utilisés pour la recherche et à des fins commerciales dans des pays comme l’Inde, l’Allemagne, la Chine et les États-Unis. Deux réacteurs au thorium se trouvaient aux États-Unis sur les sites de la centrale nucléaire d’Indian Point 1, dans l’État de New York, qui fut opérationnelle entre 1962 et 1974, et de la centrale d’Elk River, dans le Minnesota, qui fut opérationnelle entre 1963 et 196810. Bien que nous ayons besoin d’effectuer d’autres recherches avant que le thorium puisse répondre aux besoins globaux, cette énergie promet une alternative propre, abondante, et relativement sûre comme mesure transitoire pendant que nous recherchons encore la source ultime d’énergie. La prochaine génération de production d’énergie sera basée sur l’« énergie libre » ou énergie infinie. Les principes de cette énergie ont été découverts il y a plus d’un siècle et sont aujourd’hui au centre des recherches réalisées par ceux qui sont en quête d’alternatives aux combustibles fossiles. UNE ÉCONOMIE BASÉE SUR LE PARTAGE PLUTÔT QUE SUR LA PÉNURIE Quand il s’agit du rôle des entreprises et des services dans le monde actuel, l’avènement des technologies modernes est en train de modifier la pensée conventionnelle. Le modèle historique est fondé sur l’idée que les produits ou les ressources qui nous sont nécessaires appartiennent à des grands groupes. Ces derniers proposent ensuite leurs biens et leurs services à un prix qui leur permet de couvrir leurs dépenses et de leur apporter un bénéfice. Dans ce modèle, le besoin de réglementation apparaît de façon évidente, cependant le nombre de réglementations et les moyens de s’y soustraire en « déjouant le système » ont rendu ce genre d’économie extrêmement pesante et impitoyable sur le plan compétitif. Un nouveau modèle est en train d’émerger qui répond à certains de ces problèmes. Il s’appuie sur ce qu’on appelle l’économie du partage ou l’économie collaborative. Ce système économique défie les idées traditionnelles de propriété et s’appuie sur la production partagée par les personnes mêmes qui utilisent le service. En ce sens, la concurrence agressive et la capitalisation des valeurs n’ont plus aucune signification. Les entreprises de transport Uber ou Lyft, ainsi que l’entreprise Airbnb, qui propose une alternative à l’hôtellerie, sont des exemples de la nouvelle économie du partage. Bien que les modalités du fonctionnement de ces nouveaux modèles soient encore vivement débattues, ce qu’il faut retenir est que ces modèles ont été créés par les personnes mêmes qui les utilisent, et qu’ils procurent une source de revenus opportune dans une période économique difficile. En 2013 par exemple, on estime que plus de 3,5 milliards de dollars de revenus ont été générés par les nouvelles entreprises de l’économie collaborative11.

LA CRISE SILENCIEUSE Les exemples que nous venons de voir aux paragraphes précédents nous montrent que nous avons déjà les solutions ; cependant, une question nous vient généralement à l’esprit. Cette question m’est régulièrement posée pendant mes présentations publiques, et cela quel que soit le pays dans lequel je me trouve. La question est la suivante : « Quelles sont les solutions aujourd’hui ? » Ma réponse surprend souvent le public. Il s’agit d’une crise rarement reconnue, et qui représente pourtant le plus grand obstacle auquel nous soyons confrontés dans notre vie. Cette crise est silencieuse. Elle est rarement mentionnée dans les médias conventionnels, et son pouvoir ainsi que le rôle énorme qu’elle joue dans notre vie ne sont jamais abordés dans nos cours universitaires. Elle demeure pourtant un mur invisible entre nous et toutes les belles solutions dont nous pourrions bénéficier aujourd’hui. Cette crise silencieuse est la crise d’un mode de pensée. Nous devons encore transformer notre façon de penser pour pouvoir nous ouvrir à d’autres solutions pour le bien de notre monde. Et en y réfléchissant bien, cela a tout son sens. Car, comment pouvons-nous embrasser des nouvelles idées et des nouvelles solutions tout en continuant à adhérer à de vieilles idées et solutions du passé ? Autrement dit, comment pouvons-nous ouvrir notre esprit et notre cœur à l’idée d’un monde nouveau si nous sommes encore remplis d’images, d’émotions et d’attentes appartenant à un monde révolu ?

Clé no 42 : La plus grande crise que nous rencontrons en tant qu’individus et en tant que société est la crise d’un mode de pensée. Comment pouvons- nous faire place au nouveau monde qui s’annonce si nous nous accrochons à un ancien monde révolu ?

C’est précisément pour ces raisons que les pensées que nous entretenons sur nous-mêmes, et également sur nos origines, sont maintenant au cœur des décisions que nous sommes amenés à prendre concernant notre avenir et dans notre vie quotidienne. Comment pouvons-nous appliquer les solutions qui existent déjà, et ce d’une manière qui respecte les valeurs que nous chérissons en tant qu’individus, en tant que familles, et en tant que sociétés et nations ? Jusqu’à présent, la science moderne nous a conduits dans la mauvaise direction.

DES CONCLUSIONS DANGEREUSES En octobre 1988, Stephen Hawking, astrophysicien de renommée mondiale, a résumé le point de vue scientifique traditionnel quant à la façon dont nous nous intégrons dans le plus vaste contexte de l’Univers. Dans le magazine allemand hebdomadaire Der Spiegel, il a déclaré : « Nous ne sommes qu’une race avancée de singes sur une planète mineure tournant autour d’une étoile très moyenne. Mais nous sommes capables de comprendre l’Univers, ce qui fait de nous quelque chose de tout à fait à part12. » Je me souviens de ma réaction quand j’ai lu les propos de cet homme que j’avais toujours respecté et tenu en grande estime. Après tout, Hawking était celui qui avait écrit Une brève histoire du temps, best-seller en 1988, un ouvrage de vulgarisation scientifique rendant accessible à tout un chacun les idées complexes de la cosmologie, du voyage dans le temps et aussi du trou noir, qui fait maintenant partie de notre vocabulaire courant. Mon sentiment est que Hawking voulait en fait signifier que nous sommes « spéciaux », mais il l’a fait en adoptant le point de vue de la science, qui nous dit justement le contraire. Ma réaction à sa déclaration « nous ne sommes qu’une race avancée de singes » a été immédiate. « Parlez pour vous, Stephen Hawking ! ai-je pensé. C’est peut- être votre histoire, mais ce n’est certainement pas la mienne ! »

QUAND LA SCIENCE FAIT FAUSSE ROUTE À mon avis, la déclaration de Hawking qui affirmait que « nous ne sommes qu’une race avancée de singes » est irresponsable. Elle n’est fondée sur aucun fait. Et je crois qu’elle est dangereuse. C’est un parfait exemple de la façon dont la science moderne a essayé de supprimer la sensibilité et les qualités humaines de notre histoire. En s’exprimant de cette façon, Hawking nous parle de lui, personnellement, et nous révèle sa propre vision du monde. Soit 1) il est mal informé et n’est pas au courant des dernières découvertes fossiles et génétiques qui rendent sa déclaration erronée, soit 2) il est au courant de ces découvertes et a choisi d’ignorer les faits. Et si Hawking a choisi d’ignorer les faits, je ne peux que spéculer sur la raison pour laquelle il a fait un tel choix. Peut-être est-ce pour préserver le statu quo concernant l’histoire de l’évolution humaine. Ou peut-être est-ce quelque chose de plus personnel. Peut-être qu’en nous considérant comme « une race avancée de singes » il est alors plus facile de justifier les extrêmes de notre monde et ce qui se passe dans nos vies. Tant que nous ne reconnaissons pas la réalité des faits concernant nos origines et les capacités extraordinaires inhérentes à notre existence, ainsi que le fait que nous sommes biologiquement conçus pour réguler ces capacités extraordinaires, nous demeurons les victimes impuissantes de notre biologie. Nous en sommes réduits à accepter que tout ce qui nous arrive est en quelque sorte la volonté d’un hasard naturel et hors de notre contrôle, plutôt que d’accepter notre responsabilité dans le monde et dans notre vie tels qu’ils sont. Si Hawking peut paraître extrême dans sa déclaration, il n’est cependant pas le seul à penser de cette façon. D’autres scientifiques reconnus ont adopté une vision similaire, et certains d’entre eux d’une manière si féroce que je me demande pourquoi ils continuent à défendre une vision obsolète avec tant d’ardeur.

FAUSSES CROYANCES ET CONCLUSIONS DANGEREUSES Le biologiste évolutionniste Richard Dawkins est un exemple très médiatisé de ce que je veux signifier ici. Dawkins va encore plus loin qu’Hawking en déclarant : « Il n’y a absolument aucun risque à dire que si vous rencontrez quelqu’un qui prétend ne pas croire en l’évolution, cette personne est soit ignorante, stupide ou folle13. » Bien que Dawkins n’indique pas clairement si cette déclaration concerne la théorie de l’évolution en général ou l’évolution humaine spécifiquement, dans les deux cas ce sont des mots pernicieux qui représentent une pensée dangereuse – en particulier venant d’un éminent scientifique et professeur d’université ayant une présence aussi visible sur la scène mondiale. La raison pour laquelle les mots de Dawkins sont si dangereux, c’est qu’ils fustigent ceux qui expriment de la curiosité et dénigrent ainsi l’essence même de l’exploration scientifique. Dans sa déclaration, Dawkins va au-delà d’une critique purement professionnelle de tous ceux qui ne sont pas d’accord avec lui et la théorie de l’évolution, allant jusqu’à rabaisser publiquement et même questionner la santé mentale de toute personne qui estime que le paradigme scientifique actuel n’est pas assez convaincant pour y adhérer. Je crois que la pensée promue par Dawkins et d’autres comme lui est dangereuse pour une autre raison également, qui est la façon dont leur raisonnement nous conduit à considérer les autres ainsi que nous-mêmes.

LA DESTRUCTION DE CE QUI FAIT DE NOUS DES ÊTRES UNIQUES Parmi les extrêmes auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui, certains environnements sont extrêmement chargés de haine. C’est un sujet très sensible à aborder. Il est difficile d’imaginer à quel point cela nous affecte profondément. Et pourtant, cette haine est présente. C’est une réalité, et elle fait partie de notre vie quotidienne. Une grande partie de la haine dans le monde provient de la peur que nous avons les uns des autres. Qu’il s’agisse de la réalité ou de notre perception de la réalité, la peur de l’inconnu est la cause fondamentale de la haine que l’on voit dans nos écoles, sur nos lieux de travail et dans les rues des plus belles villes du monde. Dans un contexte aussi fluctuant, la diversité (raciale, religieuse et culturelle), dont les biologistes nous disent qu’elle a toujours été notre force dans le passé, a été détournée et habilement présentée sous forme de courtes déclarations dans des débats télévisés ou des vidéos sur YouTube comme étant la source des points de divergence qui nous séparent et nous divisent. Ces divisions se produisent à différents degrés et divers niveaux selon les sociétés. Nous pouvons témoigner de l’habile pouvoir du marketing en observant le niveau de succès surprenant de l’effort effectué pour nous focaliser sur nos différences. Une grande partie du public y a cru. Par exemple, un récent sondage mené pour NBC News et The Wall Street Journal a montré un déclin marqué de la façon dont les Blancs et les Noirs des États-Unis perçoivent les relations interraciales. L’étude a révélé que, « selon le sondage, 45 % des Blancs et 58 % des Afro-Américains pensent que les relations interraciales sont moyennement ou extrêmement mauvaises, en comparaison avec 2009, où seulement 20 % des Blancs et 30 % des Noirs avaient un point de vue défavorable à ce sujet14 ». De toute évidence, concernant des facteurs comme la religion et la race, le sens que nous accordons chacun à ces valeurs va jusqu’à nous déchirer au cœur même de nos familles, nos lieux de travail, nos écoles et nos communautés. Et alors que ce genre de dissensions peut être quelque chose de nouveau pour la génération du millénaire (les jeunes nés à la fin du XXe siècle), l’histoire récente montre que ce n’est pas la première fois qu’elles se produisent.

UN NOUVEAU TERME POUR NOMMER « LA DESTRUCTION DE CE QUI FAIT PEUR »

Les historiens décrivent le XXe siècle comme le siècle le plus sanglant de l’histoire de l’humanité15. Pendant la Seconde Guerre mondiale, près de 50 millions de personnes sont mortes au combat et à cause des atrocités de la guerre16. Et les décès dus à ces abominations ont continué même après la fin de la guerre, jusqu’à la fin du siècle. En 1999, 80 millions d’hommes, de femmes et d’enfants de tous âges avaient trouvé la mort au cours du XXe siècle, suite à la violence des conflits ethniques, religieux et philosophiques ; soit cinq fois plus qu’en raison des catastrophes naturelles et de l’épidémie de sida réunies pendant une même période17. Si j’évoque ces terribles statistiques, c’est parce qu’elles sont les conséquences d’une pensée qui a engendré une nouvelle forme d’atrocité au cours du siècle dernier. Bien que des actes abominables aient été commis dans le passé, ils ont atteint une telle ampleur au XXe siècle qu’il a fallu leur attribuer un nom officiel pour les définir et les condamner juridiquement. En 1948, les Nations unies ont opté pour le terme « génocide » pour décrire ce genre de crimes et clairement définir et proscrire les meurtres de masse dans les politiques mondiales. L’acte de génocide a été défini comme « une intention de détruire » des sociétés ou des populations de régions géographiques entières, pour des raisons raciales, de convictions religieuses ou des questions de lignage18. La pensée utilisée pour justifier les génocides et qui les a rendus possibles est un exemple marquant de la façon dont les fausses sciences peuvent nous insiter à méconduire.

NOUS AVONS DÉJÀ VU CELA AUPARAVANT La pensée sous-jacente aux génocides contemporains, et pour certains ouvertement exprimée, est directement liée aux hypothèses faussées de Darwin et à la manière dont ses idées ont été acceptées, adoptées et perpétuées par la science moderne, même s’il a été prouvé qu’elles sont erronées. Richard Weikart, professeur d’histoire à l’université d’État de Californie, résume ce problème en écrivant :

« Le darwinisme a miné la morale traditionnelle et la valeur de la vie humaine. Par la suite, le progrès évolutionnaire est devenu le nouvel impératif moral. Cela a contribué à l’avancée de l’eugénisme (la croyance que la reproduction sélective et l’élimination des “inadéquations” peuvent créer une race humaine idéale), qui était ouvertement fondé sur les principes darwiniens… Certains darwinistes éminents ont soutenu que la concurrence et les guerres raciales font partie intégrante de “la lutte pour l’existence” de Darwin19. » Cette pensée est reflétée dans les idées portées par certaines œuvres philosophiques telles que les ouvrages tristement célèbres Le Petit Livre rouge, officiellement intitulé Citations du président Mao Tse-Tun20, et Mein Kampf, le livre détaillant la vision du monde d’Adolf Hitler21. Tous deux ont servi de support pour justifier les massacres sauvages qui ont coûté au moins 40 millions de vies pendant les génocides du milieu du XXe siècle. Malheureusement, la pensée clivante n’a pas disparu avec le temps. Depuis 1945, des génocides ont continué d’être perpétrés dans des régions comme le Cambodge, le Rwanda, la Bosnie et le Soudan. Ces tragédies documentées nous montrent que la pensée qui justifie les génocides est encore présente aujourd’hui22. Et, si nous croyons avoir évolué au-delà de la pensée génocidaire, cette conviction disparaît rapidement avec les tragédies liées à Daesh et les génocides du XXIe siècle qui ont lieu en Afrique et au Moyen-Orient. Dans L’Origine des espèces, Darwin exprime clairement sa conviction que l’« élimination » d’individus des espèces qu’il a observées dans la nature s’applique aussi aux humains :

« Ce n’est peut-être pas une déduction logique, mais dans mon imaginaire je préfère de loin voir les comportements instinctifs d’un jeune coucou qui éjecte ses congénères d’un nid, ou les fourmis esclavagistes […], comme des petites conséquences d’une loi plus vaste conduisant à l’avancement de tous les êtres organiques ; c’est-à-dire se multiplier, se diversifier, permettre au plus fort de vivre et accepter la mort du plus faible23. » Dans Mein Kampf, Hitler paraphrase clairement cette idée :

« La lutte pour le pain quotidien amène la défaite de tout être faible ou maladif, ou doué de moins de courage, tandis que le combat que livre le mâle pour conquérir la femelle n’accorde le droit d’engendrer qu’à l’individu le plus sain, ou du moins lui fournit la possibilité de le faire. Mais le combat est toujours le moyen de développer la santé et la force de résistance de l’espèce et, par suite, la condition préalable de ses progrès24. » Plus tard dans sa vie, Darwin a remis en question certaines de ses déclarations antérieures dans L’Origine des espèces concernant « la survie du plus fort ». Contrairement à ses premières conclusions quant à une force individuelle supérieure, ses travaux ultérieurs ont décrit des stratégies de survie dans la nature basées sur l’unité et la coopération, plutôt que sur la sélection naturelle et la survie du plus fort. Dans son livre suivant, La Descendance de l’homme et la sélection sexuelle, il résume ainsi ses observations : « Les communautés qui avaient le plus grand nombre de sympathisants se développaient mieux et engendraient une plus grande descendance25. » Bien que Darwin ait pu avoir un éclair de lucidité concernant ses hypothèses erronées à propos de la concurrence et de la lutte, il était trop tard. Le livre L’Origine des espèces était déjà devenu un texte classique et le fondement d’une pensée utilisée aujourd’hui pour nous détourner de nos instincts coopératifs et bienveillants.

LA COOPÉRATION : UNE LOI DE LA NATURE

Au début du XXe siècle, le naturaliste russe Pierre Kropotkine a corroboré le travail de Darwin en apportant ses propres observations. Tout comme Darwin avait observé les effets de l’évolution parmi différentes espèces d’oiseaux lors de son voyage de découverte dans les années 1830, Kropotkine a réalisé ses propres observations au cours de ses expéditions scientifiques dans l’un des environnements les plus difficiles du monde : le nord de la Sibérie. Il décrit comment il avait découvert que la coopération et l’unité, plutôt que la survie du plus fort, sont les clés du succès d’une espèce. Dans son livre L’Entraide, un facteur de l’évolution, publié, en 1902, Kropotkine décrit le royaume des insectes et la capacité instinctive des fourmis à vivre en sociétés coopératives plutôt que compétitives, avec les bénéfices qui en résultent.

« Leurs merveilleuses habitations, leurs constructions, relativement plus grandes que celles de l’homme ; leurs routes pavées et leurs galeries voûtées au-dessus du sol ; leurs salles et greniers spacieux ; leurs champs de blé, leurs moissons, et leurs préparations pour transformer les grains en malt ; leurs méthodes rationnelles pour soigner les œufs et les larves, et pour bâtir des nids spéciaux destinés à l’élevage des pucerons, que Linné a décrits d’une façon si pittoresque comme les “vaches des fourmis” ; enfin leur courage, leur hardiesse et leur haute intelligence, tout cela est le résultat naturel de l’entraide, qu’elles pratiquent à tous les degrés de leurs vies actives et laborieuses26. » Pour John Swomley, professeur émérite d’éthique sociale à la St. Paul School of Theology, à Kansas City, dans le Missouri, il ne fait aucun doute que nous avons tout avantage à trouver des moyens pacifiques et coopératifs pour construire le futur de nos sociétés. Citant les éléments de preuve présentés par Kropotkine et d’autres, Swomley déclare qu’une société prospère repose sur autre chose que les bénéfices de la concurrence pour se construire. De façon simple et concise, il explique que la coopération est « le facteur clé de l’évolution et de la survie27 ». Dans un article publié en février 2000, Swomley cite Kropotkine, qui déclare que la concurrence au sein des espèces ou entre les espèces « est toujours nuisible à l’espèce. De meilleures conditions sont créées par l’élimination de la concurrence grâce à l’entraide et au soutien mutuel28. » En 1993, dans le discours d’ouverture du Symposium on the Humanistic Aspects of Regional Development, à Birobidjan, en Russie, le coprésident Ronald Logan a offert aux participants un cadre favorable afin de considérer la nature comme un modèle pour les sociétés aspirant à la prospérité. Il s’en réfère directement à Kropotkine, qui déclare :

« Si nous demandons à la Nature : “Qui sont les plus forts ? Ceux qui sont continuellement en guerre les uns avec les autres ou ceux qui se soutiennent mutuellement ?” On observe immédiatement que les animaux, habitués à fonctionner de façon coopérative, sont sans aucun doute les plus aptes à la survie. Ils ont davantage de chances de survivre, et, selon leurs espèces respectives, le plus haut développement de l’intelligence et de l’organisation physique29. » Dans le même discours, Logan cite ensuite le travail d’Alfie Kohn, auteur de No Contest, qui décrit en termes clairs ce que sa recherche avait révélé quant au fait qu’un certain degré de concurrence pouvait être bénéfique dans les groupes. Après avoir examiné plus de 400 documents d’études sur la coopération et la concurrence, Kohn a présenté sa conclusion : « Le niveau idéal de concurrence […] dans n’importe quel environnement, que ce soit une salle de classe, le lieu de travail, la famille, un terrain de jeu, est nul. […] [La concurrence] est toujours destructrice30. » Un nombre croissant de preuves scientifiques et d’éléments de recherche parfaitement documentés suggère qu’en l’absence de conditions nous poussant à agir comme des animaux si nous y sommes obligés (comme dans un scénario de Mad Max où on assiste à l’effondrement total de la société, du commerce et du système médical), quand nous en avons la possibilité, nous préférons vivre une vie paisible et compatissante qui honore les aspects bienveillants de notre espèce. Autrement dit, lorsque les conditions que nous valorisons dans la vie sont satisfaites – c’est-à-dire lorsque nous sentons que nous et notre famille sommes en sécurité et que notre mode de vie est sûr –, notre véritable nature peut alors rayonner à travers tout ce que nous faisons. Comment pouvons-nous savoir avec certitude que ces conditions sont remplies ? Le poète Carl Sandburg, qui a reçu le prix Pulitzer, a répondu à cette question en quelques mots : « Un jour ils appelleront au combat et personne ne viendra31. »

Clé no 43 : Un nombre croissant de preuves scientifiques nous conduit à une conclusion inéluctable : la concurrence violente et la guerre contredisent directement nos instincts les plus profonds, qui aspirent à coopérer et à contribuer.

Tant que la diversité de nos langues, de nos religions, de nos orientations sexuelles et de nos couleurs de peau est représentée de façon erronée comme des défauts à craindre, les gens continueront à se retourner contre ceux dont les vies et les croyances diffèrent des leurs. Ils les éviteront, les critiqueront, les attaqueront, et tenteront même de détruire ceux dont ils ne reconnaissent pas les idéaux et les croyances. C’est le lien commun qui relie tous les exemples partagés ci-dessus. Chacune de ces atrocités illustre un profond manque d’estime pour la vie humaine. Une culture où la vie est appréciée et respectée ne se prêtera jamais aux atrocités décrites ici – ni à aucune des innombrables abominations qui remplissent littéralement des volumes entiers dans le bureau du Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH). DÉTRUIRE CE QUI EST DIFFÉRENT Le fait que les atrocités commises pour des raisons de race, de genre, ou de religion, opposant les hommes les uns contre les autres, se soient poursuivies jusqu’au début du XXIe siècle nous montre que, même si nous avons condamné les génocides impensables dont nous avons été témoins au XXe siècle, nous devons encore guérir la pensée qui les a rendus possibles. Qu’il s’agisse d’un génocide au niveau local ou national, du harcèlement dans nos écoles ou de la résurgence des crimes haineux aux États-Unis au cours des dernières années, le fait que des atrocités comme celles-ci puissent même exister indique que cette façon de penser semble se développer plutôt que d’être reléguée au passé. Les exemples suivants donnent un aperçu de ce que je cherche à dire ici. Ils ne représentent qu’un échantillon d’une tendance inquiétante qui semble aujourd’hui gagner en force dans notre société. Remarque : Les recherches liées à cette section et son écriture ont été émotionnellement éprouvantes. Mes efforts pour réduire le nombre de victimes dans chaque catégorie de crimes haineux à un seul exemple représentatif ne diminuent en rien les souffrances des victimes non mentionnées, ou la douleur que leurs familles continuent d’éprouver. En raison de la nature extrêmement violente de chaque exemple donné, j’ai choisi de résumer ce qui s’est passé d’une façon très générale pour 1) illustrer la pensée qui sous-tend chaque exemple et 2) souligner le fait que ce type de pensée existe encore aujourd’hui. Les lecteurs particulièrement sensibles peuvent passer à la section intitulée « Le fil commun ».

La cyberviolence. Bien que le harcèlement, l’ et la violence aient probablement toujours existé lorsque des jeunes sont confinés ensemble dans des salles de classe ou lors de regroupements, il semble que le degré de ce genre de violence ne cesse d’augmenter. Il existe différentes formes de harcèlement, qui vont du contact physique direct, comme frapper et cracher, aux attaques verbales sans contact physique. Une nouvelle forme d’ semble augmenter à travers les courriers électroniques, Facebook, Twitter et autres réseaux sociaux sur Internet : le cyberharcèlement. Dû à l’utilisation croissante des médias sociaux chez les jeunes, le cyberharcèlement est maintenant reconnu pour être très répandu. Selon le Centre américain des données statistiques en éducation, depuis 2007, près d’un tiers de l’ensemble des élèves âgés de 12 à 18 ans a été victime de harcèlement à l’école. Une étude réalisée en 2014 par le département de l’Éducation des États-Unis déclare : « Au cours de l’année scolaire 2009-2010, 23 % des écoles publiques ont signalé que le harcèlement se produisait parmi les élèves de façon quotidienne ou hebdomadaire32. » Les statistiques montrent que toutes les formes de harcèlement sont dangereuses, y compris le cyberharcèlement. Elles ont toutes des conséquences douloureuses, certaines se prolongeant jusqu’à l’âge adulte, et d’autres sont tellement insupportables qu’elles conduisent certains élèves à réagir de façon irréversible, comme par le suicide ou le meurtre. Le 14 janvier 2013, Jadin Bell, un élève de 15 ans désespéré, est entré dans la cour d’une école primaire et s’est pendu dans une aire de jeu extérieure. Jadin faisait partie de l’équipe des pom-pom girls du lycée et était victime de ce qui a été qualifié par les médias sociaux de harcèlement « intense », principalement en raison de son orientation sexuelle. Cependant, sa tentative de suicide a échoué, et il n’est pas mort immédiatement. Jadin a été retrouvé inconscient mais vivant et envoyé en urgence à l’hôpital le plus proche, où il est resté dans le coma et maintenu en vie artificiellement jusqu’à son décès, le 3 février, 21 jours plus tard33. Le suicide de Jadin a fait les gros titres aux États-Unis et a propulsé le phénomène du cyberharcèlement dans les débats au niveau national. Sa mort illustre avec force la façon dont le harcèlement psychologique peut avoir des effets émotionnels dévastateurs. Selon le père de Jadin, « [son] fils souffrait profondément à cause du harcèlement dont il était victime à l’école. Oui, il y avait d’autres problèmes, mais en fin de compte ils étaient tous dus au harcèlement, au fait qu’il n’ait pas été accepté parce qu’il était gay34. » Le suicide de Jadin n’est malheureusement pas un drame isolé. Un nombre croissant de jeunes adolescents estiment que mettre fin à leurs jours est le seul moyen de répondre aux du cyberharcèlement dont ils sont victimes. La nature du harcèlement des élèves varie, depuis les insultes sur leur apparence, leur poids ou leurs traits physiques, le partage de photos dénudées prises alors qu’ils étaient en toute confiance, jusqu’à des vidéos de jeunes filles filmées pendant leur agression et humiliées une seconde fois lorsque ces vidéos sont partagées publiquement sur les médias sociaux35.

La violence liée à l’orientation sexuelle. Les statistiques recueillies par le FBI, le Bureau du rencesement, le Pew Research Center, le Williams Institute et le site Internet SocialExplorer.com ont été utilisées pour comparer le nombre de crimes haineux survenus entre 2005 et 2014 aux États- Unis visant les LGBT, les juifs, les musulmans, les Noirs, les Asiatiques et les Blancs. Le résultat de ces neuf années d’étude est clair. Comme l’a résumé le New York Times, l’enquête a révélé que les personnes LGBT « sont deux fois plus susceptibles d’être ciblées que les Afro-Américains, et le taux de crimes haineux à leur encontre a dépassé celui des crimes perpétrés contre les juifs36 ». Le meurtre sauvage d’un jeune homme dans une région rurale du Wyoming est un exemple flagrant de la brutalité résultant de la pensée extrémiste vis-à-vis de l’orientation sexuelle. C’est cet exemple qui a conduit à cette étude. En 6 octobre 1998, Matthew Shepard, un étudiant en science politique à l’université du Wyoming et homosexuel s’était rendu à une soirée dans un bar local où deux hommes ont prétendu se lier d’amitié avec lui. À la fin de la soirée, ils lui ont proposé de le raccompagner chez lui, et il a accepté. Mais, au lieu de le ramener, ils l’ont emmené dans un endroit isolé où ils l’ont roué de coups jusqu’à ce qu’il perde conscience et soit laissé pour mort. En fait, il était dans le coma mais toujours en vie quand un policier l’a découvert dans cet endroit reculé dix- huit heures plus tard. Les médecins ont diagnostiqué des blessures de son tronc cérébral si graves qu’ils ne pouvaient pas l’opérer. Il fut gardé artificiellement en vie jusqu’à ce que son décès soit prononcé, le 12 octobre 199837. La forte médiatisation de l’histoire de Matthew et du procès des hommes reconnus coupables de son meurtre est en grande partie due à la motivation homophobe de leurs actes.

La violence raciale. Un soir de juin 1998, dans une région rurale du Texas, un homme qui faisait de l’auto-stop à proximité de la ville où il habitait est monté à bord d’un véhicule où se trouvaient trois hommes, dont l’un d’eux qu’il connaissait. L’auto-stoppeur, James Byrd Jr., était noir, et les hommes qui l’ont pris en auto-stop étaient blancs, et deux d’entre eux se proclamaient suprématistes. Les événements qui ont suivi et conduit à la mort de James ont été si violents qu’ils ont été censurés par les médias nationaux dans l’intérêt public. Ce fut cependant cet événement, ainsi que le crime haineux de Matthew Shepard au cours de la même année, qui a conduit à l’adoption d’une loi fédérale appelée « The Matthew Shepard and James Byrd, Jr. Hate Crimes Prevention Act », élargissant la loi fédérale américaine de 1969 sur les crimes haineux en y incluant les crimes motivés par le genre, l’orientation sexuelle, l’identité de genre ou le handicap. La loi a été adoptée par le Congrès des États-Unis le 22 octobre 2009 et approuvée par le président Obama le 28 octobre de la même année38.

La violence en raison de la religion. Dans les témoignages présentés à la Chambre des communes du Royaume-Uni en 2016, l’un des ministres britanniques présents a lu des extraits textuels d’une interview avec Ekhlas, une jeune fille de 15 ans vivant dans le nord de l’Irak, qui pratiquait avec sa famille l’ancienne religion du yézidisme. Après que le village d’Ekhlas a été envahi par les soldats de Daesh, elle fut capturée et réduite en esclavage jusqu’à ce qu’elle réussisse à échapper à ses ravisseurs39. Elle a décrit comment ces hommes étaient entrés dans la maison, tuant son père et ses deux frères, avant de la brutaliser ainsi que toutes les jeunes filles de son village qui avaient plus de 9 ans. Elle a expliqué que la raison du calvaire qu’ils avaient enduré était due à leur religion. « Nous avons été ciblés parce que notre religion et nos croyances sont différentes des leurs, et notre humanité est différente de la leur, parce que nous croyons en l’ange Malek Taous40. » Les crimes motivés par la haine ne se limitent pas au Moyen-Orient. Ils sont également en recrudescence dans d’autres parties du monde, y compris en Europe et aux États-Unis. Depuis 1996, le FBI enregistre des statistiques sur les violences commises aux États-Unis sur des personnes en raison de leurs croyances religieuses. Le rapport statistique sur les crimes de haine pour l’année 2014 indique que 5 479 crimes haineux ont été commis. 17,1 % de ce nombre étant des crimes perpétrés pour des raisons religieuses41. Il est intéressant de noter que ce pourcentage est très proche de celui associé aux crimes basés sur l’orientation sexuelle (18,7 %). Le rapport d’étude montre également que, parmi les agresseurs, « environ 58,2 % étaient antijuifs, 16,3 % étaient anti-islamiques et 6,1 % étaient anticatholiques42 ».

LE FIL COMMUN Il existe un fil commun entre ces crimes de haine que je viens de décrire. En suivant ce fil, cela nous donne une idée du type de pensée qui déchire nos familles, nos communautés et nos sociétés. Dans chaque cas, la brutalité du crime s’est produite à cause d’une croyance selon laquelle la vie de la victime n’avait aucune valeur.

Clé no 44 : La brutalité des crimes motivés par la haine n’est possible que dans une société où le sens de la valeur de la vie humaine a disparu. Les crimes de haine vont beaucoup plus loin que le fait d’ôter la vie à une personne. Ce sont des démonstrations de rage fondées sur une peur quasi primitive de l’inconnu associée à la conviction que la vie humaine est insignifiante et remplaçable. Et tandis que les exemples précédents sont des extrêmes vers lesquels une telle pensée peut conduire lorsqu’elle s’exprime extérieurement, la haine peut également être dirigée vers l’intérieur, témoignant d’un extrême d’un genre différent. Cette violence dirigée vers l’intérieur se propage dans nos écoles et impacte la vie de nos fils et de nos filles, de nos amis, de nos parents, et affecte nos jeunes comme une épidémie. Bien qu’elle se produise d’une manière plus subtile que les terribles crimes haineux que j’ai décrits, le résultat est le même. Les conduites autodestructrices comme l’abus de médicaments et d’alcool entraînent souvent la perte dévastatrice des personnes que nous chérissons le plus. La douleur de la perte d’un être cher quand celui-ci a retourné cette haine contre lui-même est presque indicible. Cette douleur est particulièrement vive lorsque les membres de la famille se retrouvent en proie à des questionnements laissés sans réponse et le sentiment que, si seulement ils avaient agi autrement, leur être aimé serait toujours vivant. Tara Lawley-Bergey, la sœur aînée de Derik Lawley, décrit cette douleur dans un ouvrage qu’elle a écrit après la mort de Derik, due à une dose létale de Fentanyl.

L’HISTOIRE DE TARA Dans un essai publié par une filiale de NBC Philadelphia en février 2016, Tara explique que son frère souffrait d’une dépendance à l’héroïne depuis deux ans et demi43. Elle raconte qu’elle n’a jamais vraiment su pourquoi Derik avait commencé à prendre de l’héroïne mais qu’elle émettait quelques hypothèses quant à ce qui s’était passé. Tara explique que son frère aimait la vie et ceux qui l’entouraient, en particulier sa fille de 3 ans. Mais il ne s’aimait pas lui-même. « L’héroïne aidait Derik à échapper à sa réalité, elle le mettait dans un état d’hébétement qui lui permettait d’oublier44 », écrit-elle. Et, bien qu’il ait essayé de se sevrer de sa dépendance au moins cinq fois, ses efforts ont échoué. Le corps de Derik a été retrouvé abandonné dans une allée boisée vingt-quatre heures après qu’on lui eut trompeusement vendu du Fentanyl, un analgésique réservé à l’anesthésie, alors qu’il croyait acheter sa dose habituelle d’héroïne. Il est mort des effets de la drogue, qui l’a plongé dans un sommeil si profond que sa respiration s’est arrêtée. Les mots de Tara traduisant sa douleur en pensant à ce que son frère avait vécu en sont un poignant témoignage :

« Mon cœur est mort à l’instant où Derik a rendu son dernier souffle. Son corps a été réduit en cendres tandis que le mien meurt lentement de l’intérieur. Les ténèbres se prolongent et des cauchemars se manifestent en plein jour. La douleur de la perte de Derik est insupportable, je me trouve au fond de l’enfer, j’étais sa sœur et je l’ai trahi. Quels que soient les chemins qu’ils prennent dans la vie, les frères et sœurs s’aiment et devraient être là pour se guider et se soutenir quand ils trébuchent, et être l’un pour l’autre une épaule sur laquelle s’appuyer. Mais je me suis éloignée de Derik et de son addiction, et il a cédé au mal. J’aurais dû être là pour lui, pour essuyer la sueur sur son front à chaque fois que ce maléfice cherchait à prendre possession de lui. Ou, au moins, j’aurais dû l’appeler, lui écrire ou lui envoyer un colis. Mais je l’ai ignoré, je ne lui ai offert aucun soutien, et je n’ai pas su voir dans ses yeux la véritable personne qu’il était. Je me suis montrée dure avec lui quand j’aurais dû lui témoigner de la compassion. C’est mon fardeau, ma culpabilité, la douleur qu’il me faudra supporter tous les jours jusqu’à la fin de ma vie45. » L’histoire tragique de Derik est un témoignage puissant d’une mort évitable. Une histoire qui n’est malheureusement pas rare. Maintes et maintes fois, des parents issus de diverses communautés, races et religions se retrouvent à poser la même question à travers leurs sanglots tandis qu’ils enterrent leur fils ou leur fille : Pourquoi ? « Pourquoi cela est-il arrivé à mon enfant ? » Et aussi différentes ces familles puissent-elles être les unes des autres, la réponse à leur question est la même. Un homme, une femme, ou un adolescent qui a de l’estime pour lui-même et pour qui la vie a de la valeur ne peut pas s’injecter de l’héroïne dans les veines, ou sniffer de la cocaïne dans les tissus délicats qui permettent à son corps de respirer, ou encore imbiber son foie et ses reins avec une quantité d’alcool telle qu’il tombe dans un coma éthylique.

Clé no 45 : Quand un individu se détruit par l’abus de drogues et d’alcool, c’est qu’il a perdu toute estime de soi et de sa propre valeur.

NOUS NE DÉTRUISONS QUE CE QUE NOUS NE VALORISONS PAS L’environnementaliste et auteure Rachel Carson a résumé la pensée qui conduit à de telles situations déchirantes et dévastatrices pour les familles dans le monde entier, quand elle a déclaré que « nous détruisons ce que nous ne valorisons pas, et nous ne pouvons pas valoriser ce que nous ne connaissons pas46 ». Cette observation décrit magnifiquement le thème de ce livre et l’essentiel de ce à quoi nous sommes confrontés aujourd’hui. Et, tandis que les experts attribuent l’augmentation des violences individuelles à l’inégalité qui existe entre ceux qui « possèdent » et ceux qui « ne possèdent rien » et à l’intolérance religieuse chez les chrétiens, les juifs et les musulmans, la véritable raison au cœur des explications concernant la violence croissante entre les gens est la source d’une vérité éprouvante. Nous avons créé une société extraordinaire et des technologies avancées, mais cela nous a coûté extrêmement cher. Quelque part, le long du chemin, nous avons perdu la valeur que nous accordons à la vie humaine. Et, sans le sens de cette valeur, la vie semble dérisoire. La façon dont les ouvriers du textile étaient traités au début du XXe siècle en est un parfait exemple. En 1911, quelques jours seulement après que des dizaines d’ouvrières furent décédées dans l’incendie de l’usine Triangle Shirtwaist à New York, Rose Schneiderman, une employée militante syndicaliste, a fait un discours en expliquant à quel point la vie humaine était sous-estimée :

« Ce n’est pas la première fois que des filles ont été brûlées vivantes dans cette ville. Chaque semaine, j’apprends la mort prématurée de l’une de mes camarades. Chaque année, des milliers d’entre nous se retrouvent mutilés. La vie des hommes et des femmes est bon marché et les possessions matérielles sont tellement sacralisées. Nous sommes tellement nombreux à rechercher un travail que cela importe finalement bien peu que 146 d’entre nous soient mortes brûlées vives47. » Bien que Rose Schneiderman ait fait ce discours il y a plus d’un siècle, les conditions qu’elle a décrites et la pensée qui rend celles-ci possibles n’ont pas beaucoup changé. Il suffit de lire les gros titres quotidiens internationaux pour comprendre à quel point l’idée que « la vie ne vaut pas cher » continue à être encore bien présente. • Entre 2001 et 2012, le nombre de femmes tuées aux États-Unis par leurs anciens ou actuels partenaires était de 11 766, soit plus du double du nombre total de soldats américains tués pendant les guerres en Afghanistan et en Irak réunies, pendant la même période48. • En 2013, le non-respect des conditions de sécurité dans une usine de confection à Dhaka, au Bangladesh, a entraîné l’effondrement du bâtiment et la mort de plus de 1 000 personnes, ce qui en fait la pire catastrophe de l’histoire dans ce secteur49.

Clé no 46 : Rachel Carson nous rappelle que nous ne détruisons que ce nous ne valorisons pas, et que nous ne pouvons valoriser ce que nous ne connaissons pas. Une solution durable aux problèmes qui nous divisent et aux niveaux croissants de harcèlements, de crimes haineux et d’atrocités en temps de guerre, est d’inculquer à la nouvelle génération et d’embrasser en nous-mêmes la nécessité de respecter et de valoriser toute forme de vie.

LE POUVOIR DE L’ESTIME DE SOI Dans notre environnement rempli d’extrêmes, nos croyances et notre perception de qui nous sommes et de nos origines sont un espace particulier et sacré. Ce sont précisément ces croyances qui sont susceptibles de fragmenter nos communautés, diviser nos nations, et de nous engager dans des guerres sans fin. Mais de telles croyances ont également le pouvoir de nous unifier. La vérité la plus profonde sur nos origines pourrait nous redonner le sens de la valeur de la vie humaine. C’est pourquoi il est si dangereux de croire à la fausse science et de nous mentir à nous-mêmes sur nos origines. S’il était vrai que « nous ne sommes qu’une race avancée de singes » et assez « ignorants, stupides ou insensés » pour croire autre chose que la doctrine communément acceptée de l’évolution humaine, il serait alors complètement logique d’adopter une façon de vivre qui reflète une telle conviction. Dans ce monde-là, la poursuite des richesses matérielles, les distractions de l’esprit et les plaisirs des sens deviennent les priorités les plus importantes. Dans un tel monde, il est normal de tout faire et à tout prix pour se satisfaire. Pourquoi pas ? Après tout, si nous ne sommes que le résultat hasardeux d’une loterie naturelle de mutations aléatoires, pourquoi n’agirions-nous pas de cette façon ? Pourquoi ne pas consommer n’importe quels produits chimiques ou remontants disponibles pour anesthésier nos souffrances ? Pourquoi ne pas administrer à notre corps des drogues ou des substances modifiant le fonctionnement de notre cerveau pour échapper à la folie de la guerre, à l’injustice de la pauvreté et aux horreurs des abus physiques et émotionnels ? Et pourquoi ne pas détruire tout ce ou tous ceux qui tentent de se mettre sur notre chemin pour nous empêcher d’obtenir ce dont nous avons besoin pour vivre une telle vie ? Voici où je veux en venir : tant que nous continuons à croire que nous ne sommes guère plus qu’un hasard de la nature, il est facile de penser que nous ou notre vie n’avons rien d’exceptionnel. Depuis ce point de vue quelque peu stérile, notre histoire est simple et dépourvue de toute signification profonde. Nous naissons. Nous vivons. Et nous mourons. Nous ne sommes que des fluctuations sur l’écran radar de la nature, tout comme des milliards de créatures l’ont été avant nous. Les paroles irresponsables de certains scientifiques et personnalités renommés ne font que rendre les choses encore pires en jetant de l’huile sur le feu de nos différences et de notre sentiment d’insignifiance.

LE CHOIX ENTRE UNE SOLUTION DE FORTUNE ET L’APPEL DE NOTRE DESTINÉE Notre potentiel de pouvoir passer d’une simple constatation et condamnation des atrocités qui découlent d’un manque d’estime de soi et de l’intolérance vis-à-vis de nos différences, à l’adoption d’une vie où de telles atrocités ne sont plus qu’un souvenir du passé, devient possible lorsque nous considérons l’impact positif de notre réponse à la question Qui sommes-nous ? Cette réponse, fondée sur la réalité que nous connaissons maintenant à propos de nos origines, et particulièrement la nature particulière de notre humanité, est la clé du dessein de notre nouvelle histoire humaine. Dans les cultures où la nature unique de la vie était pleinement reconnue, les gens ne se critiquaient pas mutuellement, ne se blessaient pas, et ne se tuaient pas avec la facilité et à la fréquence que nous voyons aujourd’hui. Agir ainsi n’aurait aucun sens à la lumière de ce que nous savons maintenant sur nos origines et de ce que cela signifie dans nos vies. En embrassant notre caractère unique et en valorisant la vie au plus profond de nous-mêmes et au sein de nos familles, en fondant l’éducation que nous donnons à nos enfants sur ces valeurs humaines précieuses, nous pouvons créer un changement fondamental, complet et radical, qui bénéficiera à tous et au monde entier, un changement qui nous conduit vers notre destinée, qui est de réaliser notre plein potentiel en tant qu’espèce. En faire moins équivaudrait à poser un simple bandage sur la plaie béante qui détruit nos familles, nos communautés et nos sociétés. Dans une culture où de telles valeurs seraient adoptées, Derik Lawley n’aurait jamais succombé à la tentation qui lui a coûté la vie, prendre de l’héroïne, James Byrd Jr. et Matthew Shepard seraient encore vivants aujourd’hui, et les génocides du XXe et du début du XXIe siècle n’auraient jamais eu lieu. Au niveau individuel, dans une société valorisant profondément la vie : • Un homme ne laisserait jamais éclater sa colère sur sa femme enceinte, sur ses enfants, ou sur toute autre personne qui lui est chère. • Nous respecterions l’équilibre délicat de notre nature unique. Personne n’empoisonnerait son corps en consommant de l’alcool ou des drogues destructrices pour nos organismes fragiles qui nous permettent d’être en vie. • Les adolescents n’utiliseraient jamais une arme contre un ami ni ne la retourneraient contre eux-mêmes parce qu’ils se sentent dépassés par une situation éprouvante. • Un conducteur ne sortirait jamais un pistolet pour tirer sur un autre conducteur juste parce que celui-ci lui a fait une queue de poisson sur une voie rapide. Et à une plus grande échelle : • Un soldat ou un combattant rebelle n’agresserait jamais un homme et sa famille simplement parce qu’ils ne partagent pas les mêmes croyances religieuses que lui. • Une nation n’envahirait jamais un autre pays en privant ses habitants d’eau et de nourriture et en détruisant les systèmes électriques permettant aux hôpitaux et aux écoles de fonctionner. La façon dont nous nous percevons nous- mêmes ainsi que les autres est au cœur des plus grandes peurs et des plus grandes souffrances que nous connaissons aujourd’hui. Nous pouvons adopter des lois pour sanctionner ces atrocités, envoyer des armées pour contraindre ceux qui les commettent, ou dénoncer les abominations une fois qu’elles se sont produites, mais ce ne sont que des solutions temporaires dans des situations qui ne peuvent changer qu’à travers une transformation fondamentale de la pensée, en particulier notre façon de nous percevoir nous-mêmes, de nos croyances sur nos origines, et de la valeur que nous accordons à toute vie sur terre. Et cette transformation fondamentale est précisément ce qui manque dans l’éducation que nous donnons aujourd’hui à nos jeunes. Albert Schweitzer, prix Nobel de la paix en 1952, nous a appris combien il est vital que nous respections toute forme de vie. « Ce n’est qu’en ayant de la révérence pour la vie qu’il nous est possible d’établir une relation spirituelle et humaine avec les autres et tous les êtres vivants qui nous entourent50 », dit-il. La révérence dont Schweitzer parle ici va au-delà de simplement respecter la vie et comprend notre capacité – notre devoir – de protéger et de défendre toutes les formes de vie dans le besoin. Il continue en déclarant : « Seulement de cette manière [la révérence] pouvons-nous éviter de nuire aux autres, et, dans les limites de nos capacités, leur apporter de l’aide à chaque fois qu’ils ont besoin de nous51. » Nous avons l’opportunité en ce moment même de notre histoire – l’endroit « idéal » décrit précédemment dans ce chapitre – d’établir l’équilibre entre ce que la science et la technologie ont rendu possible, et la façon dont nous pouvons mettre en œuvre ces possibilités dans nos vies. C’est là la différence entre le futur d’Aldous Huxley, dans lequel la créativité humaine, l’expression individuelle, la reproduction et la vie elle-même sont compromises au profit d’un monde uniforme et pacifique, et l’avenir décrit par H. G. Wells, dans lequel l’humanité atteint un mode de vie harmonieux résultant du respect des valeurs qui nous sont chères et de notre façon de les cultiver. Qu’il s’agisse de décisions personnelles liées à notre santé, à notre emploi, à nos relations ou à notre carrière, ou de problèmes planétaires comme la nécessité de trouver de nouvelles sources d’énergie propres et durables et de répondre à la réalité de la pauvreté, des changements sociaux, ou du nombre croissant de réfugiés dû à l’oppression et aux guerres dans le monde, aussi complexes ces problèmes puissent- ils sembler au premier abord, ils découlent tous de ce que nous croyons et pensons de nous-mêmes. Pour chacun de ces problèmes, et beaucoup d’autres, nous devons maintenant déterminer les valeurs qui nous sont chères et les revendiquer comme étant le principe directeur sur lequel baser nos décisions. Une fois que nous reconnaissons cela, ce n’est qu’en accueillant la valeur de chaque personne et de toute forme de vie que nous pouvons choisir la voie de notre plus grand potentiel. L’évêque anglican Desmond Tutu a parfaitement résumé cette idée en nous rappelant que c’est en partageant ce qui nous rend unique – notre capacité d’amour et de compassion – que nous découvrons notre valeur. « Vos actes d’amour et d’espérance ordinaires indiquent la promesse extraordinaire que toute vie humaine est d’une valeur inestimable52 », déclare-t-il. Mais par où devons-nous commencer quand il s’agit de créer un monde qui chérisse la vie humaine ? Par où et comment aborder les choses ? La première étape consiste à accueillir pleinement ce que nous avons découvert comme étant la nouvelle histoire humaine. Chapitre 8

ET MAINTENANT, QUE FAISONS-NOUS ? Vivre la nouvelle histoire humaine

« Notre destination n’est jamais un lieu, mais plutôt une nouvelle façon de regarder les choses1. »

HENRY MILLER (1891-1980), ÉCRIVAIN AMÉRICAIN.

La réponse traditionnelle à la question Qui sommes-nous ? est en train de s’étioler. Et il est nécessaire qu’il en soit ainsi, car elle s’appuie sur des informations que nous savons maintenant être fausses. Les découvertes clés qui renversent la façon dont nous nous percevons depuis 150 ans ne sont que le début de notre reconnaissance de la nouvelle histoire humaine. Une fois que vous avez découvert ces choses, vous ne pouvez plus vous voiler la face. Vous savez qu’elles existent. Elles font désormais partie de vous. Vous devez donc vous demander : « Et maintenant ? Comment intégrer ces informations dans ma vie et dans ce que je désire pour ma famille, mes amis, pour moi-même et pour la planète ? » Pour trouver des réponses à ces questions, vous devez commencer par déterminer jusqu’où vous êtes prêts à accueillir ce que vous avez découvert. Car, finalement, ce que vous allez faire par la suite se résume à un choix. Le vôtre. Qu’est-ce que vous acceptez et qu’est-ce que ce choix implique dans votre vie ? Personnellement, quand je suis confronté à de nouvelles informations susceptibles de transformer radicalement ma vie, comme ce fut le cas avec les preuves apportant une autre explication scientifique à nos origines que la théorie darwiniste, je me pose trois questions pour me guider dans mes choix.

EXERCICE Lignes directrices pour vous aider à faire un choix 1. Est-ce que je reconnais avoir un choix à faire ? 2. Est-ce que j’ai le courage de faire un choix ? 3. Est-ce que j’ai la force de m’engager dans le choix que je fais ?

S’agissant de la question très intime Qui suis- je ?, voici comment les lignes directrices peuvent être appliquées : 1. Est-ce que je reconnais que j’ai le choix entre croire à la vieille histoire de l’évolution humaine et les nouvelles preuves qui nous montrent que l’évolution selon Darwin ne correspond pas à notre véritable histoire ? 2. Est-ce que j’ai le courage de choisir de croire ce que la nouvelle science nous montre et de m’ouvrir à ces nouvelles découvertes ? 3. Est-ce que j’ai la force de m’engager à vivre ce qu’un tel choix implique quand il s’agit de ce que j’enseigne à mes enfants et de la façon dont je me comporte avec les autres ? Quelle que soit la situation dans laquelle vous vous trouvez, vos réponses à ces trois simples questions peuvent transformer votre façon de percevoir votre vie et de vous percevoir vous- même, et, peut-être plus important encore, elles peuvent changer votre façon d’agir. En vous posant systématiquement ces questions avant de faire quelque chose, vous augmentez automatiquement le nombre d’options qui vous sont offertes. Qu’il s’agisse de choix concernant votre alimentation, votre intégrité dans vos relations, votre santé, de nouvelles possibilités au niveau professionnel ou dans vos créations personnelles, ces simples lignes directrices vous aideront à faire vos choix de façon consciente et réfléchie. Vous serez peut-être surpris de découvrir à quel point vous êtes capable de façonner votre vie et de vous créer des lendemains épanouissants. La raison pour laquelle j’ai écrit ce livre était de partager de nouvelles découvertes qui offrent un sens nouveau à notre façon de nous percevoir nous-mêmes et les uns les autres. Mais cette raison va bien au-delà de mon désir de vous faire connaître des faits. Les preuves scientifiques qui affirment que nous avons été créés de façon intentionnelle par une force extérieure intelligente encore inconnue donnent un sens nouveau à notre existence. Elles nous conduisent au-delà de la notion de la « survie du plus fort », de la lutte et de la concurrence. Elles ouvrent la porte à la possibilité que nous soyons liés à quelque chose de bien supérieur que ce que nous avons été amenés à croire par le passé – et que nous pourrions avoir une histoire cosmique, une origine cosmique, et que nous puissions faire partie d’une vaste famille cosmique. En tant que scientifique, cette idée pourrait au premier abord ressembler à l’intrigue d’un grand thriller de science-fiction. Mais, ce qui me passionne, c’est ce à quoi ce thriller peut nous mener, c’est-à-dire à la possibilité de transformer nos vies et notre monde de la plus belle des façons, et de le faire en respectant les valeurs humaines que nous chérissons le plus. À certains égards, cela rejoint ce que H. G. Wells a décrit dans son livre M. Barnstaple chez les hommes-dieux, sauf que, si nous réussissons, cela se produira 3 000 ans plus tôt que dans son ouvrage.

REVOIR LA BASE DE RÉFÉRENCE DE VOS CROYANCES La lecture de ce livre vous a permis de faire certaines découvertes, et je voudrais vous inviter maintenant à compléter cette lecture en reprenant les questions que je vous ai posées au début de la première partie du livre. Juste avant le chapitre 1, je vous avais demandé de créer une base de référence de vos croyances concernant l’évolution, ce que celles-ci signifiaient dans votre vie et dans votre façon de vous percevoir vous-même. C’est maintenant le bon moment pour reconsidérer vos réponses et voir si ou comment elles ont éventuellement changé. Ouvrir la voie à notre plus grand potentiel humain commence par l’acceptation que cet extraordinaire potentiel existe. Après avoir répondu aux questions suivantes, je vous invite à comparer vos réponses à celles que vous avez notées au début de ce livre. Ma question générale est : Ce que vous avez découvert a-t-il transformé votre manière de vous percevoir, de percevoir vos limites et surtout, votre potentiel ?

EXERCICE Revoir votre base de référence La technique. En utilisant des mots simples ou des phrases brèves, répondez aux questions suivantes aussi honnêtement que possible. Pour les questions qui demandent un oui ou un non, entourez la réponse. Questions sur vos origines 1. Croyez-vous que l’origine de la vie dans son sens global soit le résultat d’un événement hasardeux qui s’est produit il y a longtemps, comme le suggère la science conventionnelle ? Oui Non 2. Croyez-vous que la vie humaine – votre vie – soit le résultat d’un événement aléatoire qui s’est produit il y a longtemps, comme le suggère la théorie de l’évolution ? Oui Non Questions sur votre potentiel 3. Croyez-vous pouvoir influencer consciemment les événements, la qualité, et la durée de votre vie ? Oui Non

Si vous avez répondu non à la question précédente, allez directement à « Définir vos croyances » ci- dessous. Si vous avez répondu oui à la question précédente, continuez ici :

4. Avez-vous confiance en votre capacité de vous autoguérir intentionnellement ? Oui Non 5. Avez-vous confiance en vos capacités intuitives intentionnelles ? Oui Non 6. Avez-vous confiance en votre capacité à autoréguler votre système immunitaire, vos hormones de croissance et votre santé globale ? Oui Non Définir vos croyances 7. Quand je remarque qu’il se passe quelque chose d’inhabituel dans mon corps (des douleurs soudaines, une éruption cutanée inexpliquée, une accélération du rythme cardiaque sans raison apparente, etc.), je ressens ______. 8. Quand je remarque qu’il se passe quelque chose d’inhabituel dans mon corps, la première chose que je fais est de ______.

La manière dont vous avez répondu à chacune de ces questions va vous permettre de voir comment vous percevez actuellement votre potentiel. Ces réponses peuvent également servir de boussole pour vous indiquer dans quelle direction explorer votre développement personnel. La clé ici est de comprendre que votre corps ne peut fonctionner qu’avec l’« énergie » des croyances que vous adoptez. Par exemple : • Si vous croyez que la vie, que ce soit dans son sens global ou individuellement, est le résultat d’un événement aléatoire qui s’est produit il y a longtemps, cette perception peut se refléter dans les choix que vous faites dans divers domaines de votre vie. Nous sommes plus enclins à ignorer le caractère sacré de la vie et la valeur de nos expériences si nous pensons être le résultat d’un événement biologique qui s’est produit il y a longtemps « par hasard ». Mais, lorsque nous nous ouvrons aux preuves croissantes qui suggèrent que nous sommes le résultat d’un acte intentionnel, quand nous comprenons que nous sommes ici par dessein, nous ressentons alors un sentiment d’émerveillement et une profonde gratitude pour la vie sous toutes ses formes. Cette appréciation se reflète alors dans notre façon de nous percevoir nous- mêmes et de nous comporter avec nos amis, notre famille et nos proches. • Si vous n’avez pas confiance en la capacité de votre corps à pouvoir se maintenir en bonne santé, à renforcer votre système immunitaire, à s’autoguérir, ou si vous doutez de votre capacité intuitive, cela peut se manifester à travers votre façon de réagir lorsque vous ressentez des changements inhabituels dans votre corps. Avez-vous peur dès que vous ressentez quelque chose de nouveau ou de différent dans votre corps ? Quand décidez-vous de consulter un médecin pour diagnostiquer les signes que votre corps vous envoie ? Entendons-nous bien, il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses à ces questions. Ce sont des réflexions très personnelles qui sont liées à la façon dont vous avez été conditionné à vous percevoir vous-même. Si cette façon de penser vous a servi dans le passé et continue de fonctionner pour vous aujourd’hui, ces questions peuvent vous permettre de conscientiser les croyances qui vous guident. Mais, si vous souhaitez désormais développer une relation plus approfondie avec votre corps, cela doit se faire à partir des croyances qui sont à la base de cette relation. Il n’est donc pas surprenant que plus nous nous connaissons nous-mêmes et plus nous prenons conscience du potentiel de notre corps, plus nous apportons du sens à notre vie. Et je crois que c’est finalement le but que nous recherchons tous : découvrir et embrasser notre raison d’être en expérimentant les multiples possibilités de la vie.

LE SENS DE LA VIE Les traditions autochtones du monde entier nous rappellent que nous sommes le résultat d’un acte de création conscient et intentionnel, que nous faisons partie d’une grande famille cosmique, et qu’au fur et à mesure que nous développons notre compréhension, notre véritable héritage prend une plus grande signification dans notre vie quotidienne. Dans les anciens écrits, qu’il s’agisse de l’écriture cunéiforme des Sumériens, des hiéroglyphes égyptiens, des sculptures et des pictogrammes découverts dans les jungles mayas d’Amérique centrale, ou de la sagesse orale des Amérindiens et des Indiens d’Amérique du Sud, nos ancêtres nous ont enseigné que nous faisons partie de quelque chose de vaste et magnifique. Comme le décrivent les écritures des traditions les plus anciennes du monde, nous sommes dotés de capacités extraordinaires – des caractéristiques divines – qui nous distinguent de toutes les autres formes de vie et qui nous permettent d’expérimenter des vies épanouissantes et enrichissantes où nous nous sentons connectés avec toute chose. Il nous est également rappelé que nous sommes les gardiens et les protecteurs de ce monde et de toutes les formes de vie qui s’y trouvent, non pas des maîtres dominants. Il nous a été accordé le privilège d’être les gardiens de la Terre, et c’est pour cela que nous avons été dotés d’extraordinaires capacités comme l’intuition, l’empathie et la compassion – des qualités uniques à notre espèce humaine. Un des plus grands visionnaires de l’histoire, le chef Seattle de la tribu des Squamish, dans le Nord- Ouest américain, nous rappelle notre rôle dans des termes clairs, éloquents et directs. Bien que la source de cette déclaration souvent attribuée au chef Seattle demeure inconnue, le sentiment qu’elle reflète est intemporel :

« L’homme n’a pas tissé la toile de la vie, il n’est qu’un fil de tissu. Tout ce qu’il fait à la toile, il le fait à lui-même. Toutes choses sont liées. Tout est connecté2. » La science actuelle la plus évoluée semble soutenir l’essence même de cette sagesse. Notre réseau neuronal et notre capacité à utiliser notre cœur, notre cerveau et notre système nerveux pour améliorer notre vie selon nos besoins sont maintenant scientifiquement reconnus. Bien que certains scientifiques ne partagent pas les interprétations (auto-) responsabilisantes des recherches scientifiques proposées dans ce livre, nous pouvons dire avec certitude qu’il n’y a rien dans ces nouvelles découvertes qui vienne nier la présence de ces capacités en nous, ou contredire que ces capacités sont le résultat d’une conception intentionnelle du génome humain. Même si nous ne comprenons pas complètement d’où proviennent nos aptitudes avancées, les éléments de preuve démontrent que nos extraordinaires facultés intellectuelles, notre capacité à faire preuve de compassion et d’empathie, et notre profonde intuition, ne sont pas un hasard. Elles ont toujours été présentes en nous, comme une sorte d’« outillage » d’origine. Elles sont inhérentes à notre nature et semblent avoir leur raison d’être – elles sont une partie essentielle d’une conception intentionnelle.

LE VRAI SENS DU TRAVAIL Le monde est en mouvement et nos vies évoluent avec lui. Maintenant que vous avez pris connaissance du contenu de ce livre, vous ne pouvez ignorer ce que vous avez lu. Vous ne pourrez pas simplement le refermer et oublier ces découvertes et l’immense pouvoir qui se trouve en vous. La fin de ce livre marque aussi le début d’autre chose. Et c’est là que commence le véritable travail. Lorsque vous refermerez ce livre, vous serez confronté à un choix, vous pourrez soit ignorer, soit embrasser, ce que vous avez découvert sur vous-même. Quel que soit votre choix, il demandera un investissement personnel. Quel que soit votre choix, cela demandera un véritable travail. Dans son livre intemporel Le Prophète, le philosophe Khalil Gibran a écrit un poème sur le sens du « travail » que je me souviens avoir lu quand j’avais 10 ans. À cette époque, mon père étant parti, nous vivions avec ma mère et mon frère cadet dans un logement social, et les textes de Khalil Gibran m’ont apporté une forme de guidance qui est restée la pierre angulaire de ma philosophie de vie. Gibran nous rappelle que « le travail est l’amour rendu visible3 ». Pour moi, cela a toujours signifié que l’investissement personnel qui accompagne toute tâche est plus important que la tâche elle-même. Si j’accepte de faire quelque chose, ce qui compte pour moi c’est le sens que je donne à ce « quelque chose ». Mon « amour rendu visible » signifie que j’y suis à cent pour cent présent, que je me donne entièrement dans ce que je me suis engagé à faire. Autrement dit, il ne s’agit pas de ce que nous faisons, mais de la façon dont nous le faisons. Être pleinement présent demande un certain travail, et, du point de vue de Gibran, ce travail est l’expression même de notre amour pour le monde, pour nous-mêmes et pour nos familles. Je suis réaliste face au travail que l’adoption de notre nouvelle histoire humaine va nous demander. Il va nous falloir par exemple changer les manuels scolaires, les fichiers informatiques, les notes de cours des enseignants, les présentations des expositions dans les musées du monde entier, etc. Cela va nous demander du travail d’enseigner cette nouvelle histoire à nos enfants, pour qu’ils puissent l’enseigner aux leurs. C’est donc grâce à notre travail, à notre amour rendu visible, que nous ouvrons la voie à notre plus grand potentiel : le choix de passer d’une évolution subie à une transformation choisie. La question qui se pose maintenant est : croyons- nous que cela en vaut la peine ? Croyons-nous que le travail que cela va nous demander – celui d’embrasser le potentiel extraordinaire qui réside en chacun de nous – en vaut la peine ? Nous n’aurons pas à attendre longtemps pour voir comment nous aurons répondu à cette question. Nous le saurons en regardant le monde que nous aurons choisi de laisser à nos enfants. LA NOUVELLE HISTOIRE HUMAINE EN 46 CLÉS Tout au long de ce livre, je vous ai présenté certains faits et découvertes qui nous donnent une raison de reconsidérer nos croyances et la façon dont nous nous percevons nous-mêmes. Pour souligner certains points, j’ai posé des repères dans le livre sous forme de « Clés » afin de mettre en évidence ces découvertes et ces idées essentielles. Mais ce qui n’apparaît peut-être pas de façon évidente, c’est que, si chacune de ces clés résume un thème important, lorsqu’elles sont lues ensemble, elles racontent une histoire. Cette histoire est l’essence même de la nouvelle histoire humaine. Pour vous faciliter la tâche, je les ai regroupées à la suite l’une de l’autre ci-dessous.

Clé no 1 : Malgré les plus grands progrès technologiques du monde moderne, la science ne peut toujours pas répondre à la question la plus fondamentale de notre existence : Qui sommes- nous ? Clé no 2 : Tout, qu’il s’agisse de notre estime de soi, du sens de notre valeur personnelle, de notre confiance, de notre bien-être, de notre sentiment de sécurité, et de la façon dont nous percevons le monde et les autres, tout découle de la façon dont nous répondons à la question Qui sommes-nous ?

Clé no 3 : En permettant aux nouvelles découvertes de nous conduire vers les nouvelles histoires qu’elles nous racontent plutôt que d’essayer de les faire entrer de force dans un cadre d’idées prédéterminé, nous pouvons enfin répondre aux questions les plus importantes de notre existence.

Clé no 4 : De nouvelles informations sur notre ADN suggèrent que nous sommes le résultat d’un acte de création intentionnel qui nous a dotés de capacités extraordinaires telles que l’intuition, la compassion, l’empathie, l’amour et l’autoguérison.

Clé no 5 : Les histoires que nous nous racontons – et en lesquelles nous croyons – définissent nos vies. Clé no 6 : Lorsque nous changeons l’histoire, nous changeons nos vies.

Clé no 7 : Pour la première fois dans les annales de l’histoire de l’humanité, la théorie de l’évolution de Charles Darwin, publiée en 1859, a permis à la science de répondre aux grandes questions sur la vie et nos origines sans avoir besoin de se référer à la religion.

Clé no 8 : Bien qu’il semble que des liens entre les anciens primates et les humains modernes existent sur l’arbre généalogique de l’homme, cela n’a jamais été prouvé. À l’heure actuelle, ces liens ne sont que des spéculations et des présomptions.

Clé no 9 : La découverte d’un nourrisson néandertalien extraordinairement bien conservé – datant de 30 000 ans – et la comparaison de son ADN mitochondrial avec le nôtre nous montrent définitivement que les premiers hommes modernes n’étaient pas les descendants des anciens Néandertaliens. Clé no 10 : Le chromosome 2, le deuxième plus grand chromosome du corps humain, est le résultat d’une fusion d’ADN ancienne qui ne peut s’expliquer par la théorie de l’évolution telle qu’elle est comprise aujourd’hui.

Clé no 11 : Les 20 protéines qui rendent la coagulation du sang possible et les plus de 40 éléments des cils qui permettent aux cellules de se déplacer dans les fluides ne sont que deux exemples des fonctions qui ne peuvent s’être développées progressivement sur une longue période de temps comme le suggère l’évolution. Dans les deux exemples, même si une seule protéine ou un seul élément vient à manquer, la fonction des cellules est perdue.

Clé no 12 : Les êtres humains sont apparus sur terre avec les mêmes cerveaux et systèmes nerveux évolués que nous avons aujourd’hui ainsi qu’avec la possibilité d’autoréguler les fonctions vitales déjà développées, ce qui contredit le corollaire de la théorie de l’évolution selon laquelle la nature ne nous dote pas de telles caractéristiques avant qu’elles ne s’avèrent nécessaires.

Clé no 13 : Un nombre croissant de preuves physiques et génétiques suggère que notre espèce est apparue il y a 200 000 ans sans qu’aucun chemin évolutif ne conduise à notre apparition.

Clé no 14 : Un scientifique honnête qui n’est pas lié aux contraintes universitaires, politiques ou religieuses, ne peut plus ignorer les nouvelles preuves quant à notre origine humaine et encore demeurer crédible.

Clé no 15 : Le cœur en tant qu’organe principal informe le cerveau, à travers le système nerveux, de ce dont le corps a besoin à tout moment.

Clé no 16 : Les traditions anciennes ont toujours estimé que le cœur, plutôt que le cerveau, est le centre de la profonde sagesse, des émotions, et de la mémoire, et qu’il sert de portail vers d’autres dimensions de l’existence.

Clé no 17 : La découverte de 40 000 neurites sensoriels dans le cœur humain ouvre la porte à de nouvelles possibilités qui coïncident avec celles décrites avec précision dans les écritures de certaines de nos traditions spirituelles les plus anciennes et les plus chères.

Clé no 18 : La documentation scientifique des souvenirs transmis à travers le cœur transplanté du donneur vers le receveur – le transfert de mémoire – démontre à quel point la mémoire du cœur est réelle.

Clé no 19 : Le cœur est la clé pour réveiller l’intuition profonde, les souvenirs subtils, des capacités extraordinaires et jugées rares dans le passé, et pour reconnaître ces qualités comme faisant naturellement partie de notre vie quotidienne.

Clé no 20 : La volonté d’adopter une hypothèse scientifique comme un fait en l’absence de preuves pour l’appuyer peut nous conduire, et nous a déjà conduits dans le passé, à des conclusions erronées quant à la façon dont nous nous percevons ainsi que celle dont nous percevons notre relation avec le monde. Clé no 21 : Des scientifiques renommés nous disent qu’il est mathématiquement impossible que le code génétique de la vie ait émergé par le seul processus de l’évolution.

Clé no 22 : Presque universellement, les traditions anciennes et autochtones attribuent notre origine au résultat d’un acte conscient et intentionnel.

Clé no 23 : Un nombre croissant de preuves suggère que nous faisons partie d’un Univers vivant et vibrant plutôt que simplement constitué de poussière inerte, de gaz, et d’espace vide.

Clé no 24 : Si nous sommes le résultat de quelque chose de plus que le pur hasard, il est donc logique que notre vie soit plus que de la pure survie. Cela implique que notre vie a un sens.

Clé no 25 : Nos profondes capacités d’intuition, de bienveillance, d’empathie, de compassion, et aussi d’autoguérison, qui nous permet de vivre assez longtemps pour partager ces qualités, sont comme l’aiguille d’une boussole qui pointe directement vers le sens de notre existence.

Clé no 26 : L’intuition est une évaluation en temps réel qui s’appuie sur notre expérience personnelle et passée ainsi que sur nos impressions, alors que l’instinct est une réponse profondément ancrée dans notre subconscient comme mécanisme de survie.

Clé no 27 : Le lien émotionnel qui existe entre une mère et ses enfants est maintenant scientifiquement documenté à travers des études qui donnent un aperçu de la connexion intuitive que nous pouvons tous développer dans nos relations.

Clé no 28 : L’attention posée sur le cœur de façon intentionnelle nous permet d’expérimenter régulièrement et délibérément des états intuitifs profonds quand nous en avons besoin.

Clé no 29 : Nous pouvons accéder à la sagesse de notre cœur grâce à un processus qui peut être résumé en cinq étapes simples : concentrez-vous, respirez, sentez, demandez et écoutez.

Clé no 30 : L’intuition, la sympathie et l’empathie sont les tremplins vers la compassion.

Clé no 31 : La compassion est à la fois une force universelle et un sentiment humain qui nous relie à la nature et à la vie.

Clé no 32 : Les télomères sont des séquences ADN spécialisées situées aux extrémités d’un chromosome, qui servent de tampon pour protéger l’information génétique du chromosome lorsqu’une cellule se divise. Avec chaque division cellulaire, les télomères raccourcissent, jusqu’à ce qu’ils ne soient plus en mesure de protéger l’information vitale de la cellule, auquel cas la cellule connaît un vieillissement, la sénescence, et finalement la mort.

Clé no 33 : Le rôle de l’enzyme télomérase dans nos cellules est de reconstituer, régénérer et rallonger les télomères, qui déterminent la durée de vie de nos cellules. Clé no 34 : Nos choix de mode de vie, incluant des exercices physiques, la prise de compléments alimentaires spécifiques et la réduction du stress dans le corps, sont des stratégies essentielles afin de ralentir, voire d’inverser, les dommages causés aux télomères et le vieillissement cellulaire.

Clé no 35 : C’est le stress mal géré qui détériore nos télomères et nous vole ce qui nous est le plus cher : la vie elle-même.

Clé no 36 : Grâce à la sagesse de notre cœur, nous pouvons demander et recevoir des réponses proposant des alternatives positives à nos diversions pernicieuses.

Clé no 37 : À chaque moment, nous choisissons d’affirmer – ou de nier – la vie qui nous traverse.

Clé no 38 : Lors de la perte d’êtres chers qui accompagne inévitablement une espérance de vie prolongée, la résilience cœur-cerveau est la clé de la guérison émotionnelle.

Clé no 39 : Une plus grande harmonie cœur- cerveau (cohérence) conduit à une plus grande résilience.

Clé no 40 : Nous avons encore la possibilité de créer un avenir sain pour notre humanité en définissant les valeurs que nous chérissons avant de mettre en œuvre des solutions qui causeraient des dommages irréversibles à notre planète et à nous-mêmes.

Clé no 41 : Nous détenons déjà toutes les solutions – toutes les solutions technologiques – aux plus grands problèmes auxquels nous sommes confrontés en tant qu’individus, communautés et nations.

Clé no 42 : La plus grande crise que nous rencontrons en tant qu’individus et en tant que société est la crise d’un mode de pensée. Comment pouvons-nous faire place au nouveau monde qui s’annonce si nous nous accrochons à un ancien monde révolu ?

Clé no 43 : Un nombre croissant de preuves scientifiques nous conduit à une conclusion inéluctable : la concurrence violente et la guerre contredisent directement nos instincts les plus profonds, qui aspirent à coopérer et à contribuer.

Clé no 44 : La brutalité des crimes motivés par la haine n’est possible que dans une société où le sens de la valeur de la vie humaine a disparu.

Clé no 45 : Quand un individu se détruit par l’abus de drogues et d’alcool, c’est qu’il a perdu toute estime de soi et de sa propre valeur.

Clé no 46 : Rachel Carson nous rappelle que nous ne détruisons que ce nous ne valorisons pas, et que nous ne pouvons valoriser ce que nous ne connaissons pas. Une solution durable aux problèmes qui nous divisent et aux niveaux croissants de harcèlement, de crimes haineux et d’atrocités en temps de guerre est d’inculquer à la nouvelle génération et d’embrasser en nous- mêmes la nécessité de respecter et de valoriser toute forme de vie. POUR ALLER PLUS LOIN

Intelligence du Cœur/Résilience The Institute of HeartMath, www.HeartMath.org « L’Institut HeartMath est un organisme de recherche et d’éducation à but non lucratif reconnu à l’échelle internationale destiné à aider les gens à réduire leur stress, à autoréguler leurs émotions, à créer de l’énergie et à développer la résilience afin d’accéder à une vie heureuse, saine et équilibrée. Grâce aux outils, à la technologie et aux formations proposés par l’Institut, toute personne peut apprendre à se connecter avec l’intelligence de son cœur et l’appliquer à la maison, à l’école, au travail ou pendant ses loisirs. » HeartMath – France : http://coherence-coeur.com/

Crimes de haine Hate Crimes National Organization for Victim Assistance (NOVA), www.trynova.org Les crimes de haine créent un ensemble complexe de circonstances et de besoins qui varient d’un individu à l’autre. Un certain nombre d’États américains offrent une assistance aux victimes, ainsi qu’une formation aux professionnels pour comprendre comment répondre à la haine. Ce site Web est un portail pour diverses organisations aux États-Unis. (En anglais uniquement.) Lectures recommandées L’Origine des espèces au moyen de la sélection naturelle, ou la préservation des races favorisées dans la lutte pour la vie, de Charles Darwin. Intelligence intuitive du cœur – Heartmath –, de Doc Lew Childre, Howard Martin et Donna Beech. Life Itself : Its Origin and Nature, New York, Touchstone, 1981, de Francis Crick. (En anglais uniquement). Popol Vuh : Le Livre des Indiens Mayas Quichés d’Adrián Recinos. NOTES & RÉFÉRENCES

Introduction : L’importance de nos origines 1. Carl Sagan, Contact, New York, Simon et Schuster, 1997, p. 430. 2. Une explosion de nouvelles recherches a eu lieu, explorant le pouvoir des croyances humaines, l’effet placebo, et la force de nos attentes s’agissant de la guérison du corps. Cet exemple particulier décrit une étude randomisée en double-aveugle menée auprès d’un groupe atteint de la maladie de Parkinson. Joseph Mercola, « How the Power of Your Mind Can Influence Your Healing and Recovery », Mercola.com (5 mars 2015). Disponible sur : https://articles.mercola.com/sites/articles/archive/2015/03/05/placebo- effect-healing-recovery.aspx 3. Elizabeth Palermo, rédactrice adjointe. « Niels Bohr : Biography & Atomic Theory » (14 mai 2013). Disponible sur : www.livescience.com Chapitre 1 : En finir avec le mythe de Darwin 1. Scott Turow, Ordinary Heroes, New York, Grand Central Publishing, 2011, p. 66. 2. Frank Newport, « In US, 42 % Believe Creationist View of Human Origins », Gallup.com (2 juin 2014). Disponible sur : http://news.gallup.com/poll/170822/believe-creationist-view- human-origins.aspx 3. Francis Crick, Life Itself : Its Origin and Nature, New York, Touchstone, 1981, p. 88. 4. Adrián Recinos, Popol Vuh : The Sacred Book of the Ancient Quiché Maya, « Creation Myth », chapitres 1-3, Delia Goetz et Sylvanus G. Morley, éds. (Norman, OK : University of Oklahoma Press, 1950), p. 167-168. Disponible sur : https://en.wikipedia.org/wiki/Popol_Vuh#Creation_myth. Le Popol Vuh, tel que nous le connaissons aujourd’hui, est tiré des archives écrites au tournant du XVIIIe siècle par le prêtre dominicain Francisco Ximénez. Le manuscrit est tombé dans l’oubli jusqu’ à ce qu’il soit « redécouvert » en 1941 par Adrián Recinos, à qui l’on attribue sa récente publication. Recinos explique : « Le manuscrit d’origine n’est pas divisé en parties ou en chapitres ; le texte se déroule sans interruption du début à la fin. Dans cette traduction, j’ai suivi la division en quatre parties de Brasseur de Bourbourg, chaque partie étant elle-même divisée en chapitres, car cette construction semble logique et conforme au sens et au sujet de l’œuvre. La version de l’abbé français étant la plus connue, cela facilitera le travail des lecteurs qui souhaiteraient éventuellement faire une étude comparative des différentes traductions du Popol Vuh » (Goetz, XIV ; Recinos, 11-12 ; Brasseur, XV). 5. The Holy Bible : Authorized King James Version, Genèse, chapitre 1, verset 26, Cleveland, OH, World Publishing Company, 1961, p. 9 (La Sainte Bible version King James). 6. The Torah : A Modern Commentary, Bereshit, chapitre 1, verset 26, W. Gunther Plaut, éd., New York, Union of American Hebrew Congregations, 1981, p. 19. 7. « Ancient Egypt : The Mythology », EgyptianMyths.net. Disponible sur: http://www.egyptianmyths.net/section- deities.htm 8. Ces slogans étaient populaires dans les publicités sur le tabac du début jusqu’au milieu du XXe siècle (comme pour les cigarettes Lucky Strike et leur promotion par l’acteur Edmund Lowe, ou les cigarettes Viceroy). Voir : « 10 Evil Vintage Cigarette Ads Promising Better Health », par Hadgirl – Healthcare Administration Degree Programs blog. Disponible sur : http://www.healthcare-administration-degree.net/10-evil- vintage-cigarette-ads-promising-better-health/ 9. Ibid. 10. Reportage de NBC TV (11 janvier 1964) par le correspondant Frank McGee, « Special Report : Smoking and Health ». Disponible sur : https://highered.nbclearn.com/portal/site/HigherEd/flatview? cuecard=68341 11. Terry Pratchett, A Hat Full of Sky, New York, HarperCollins, 2004. Extraits du livre disponibles sur : https://theillustratedpage.wordpress.com/2015/07/16/review- of-a-hat-full-of-sky-by-terry-pratchett/ 12. Carl Sagan, « The Backbone of Night », Cosmos épisode 7, 9 novembre 1980. 13. Albert Einstein, cité par Steven Pollock, Oliver DeWolfe et Steve Goldhaber, département de physique, université du Colorado, Boulder. « Physics 3220 : Quantum Mechanics » (automne 2008). Disponible sur : https://www.colorado.edu/physics/phys3220/phys3220_fa08/quotes.html 14. Charles Darwin, On the Origin of Species by Means of Natural Selection. Disponible sur : http://www.gutenberg.org/files/2009/2009-h/2009-h.htm. 15. Pour plus d’informations sur le voyage de Charles Darwin à bord du HMS Beagle, consulter le site : https://www.aboutdarwin.com/voyage/voyage03.html 16. Darwin, On the Origin of Species, p. 126-7. 17. Ibid., p. 219. 18. Ibid., p. 155. 19. « Evolution Series Overview », PBS.org (2001). Disponible sur : http://www.pbs.org/wgbh/evolution/about/overview.html 20. Joshua Gilder, « PBS Evolution Series is Propaganda, Not Science », WorldNetDaily.com (24 septembre 2001). Disponible sur : http://www.wnd.com/2001/09/11004 21. Lire le texte du Sénat de l’Oklahoma, article 1322 proposé par le sénateur de l’État Josh Brecheen lors de la deuxième séance de la 55th Oklahoma State Legislature (2016) disponible sur : http://www.oklegislature.gov/BillInfo.aspx? %20Bill=sb1322&Session=1600. 22. « Definition of Intelligent Design », Discovery Institute, Center for Science and Culture website (consulté le 30 janvier 2017). Disponible sur : http://www.intelligentdesign.org/whatisid.php 23. Décision déposée le 20 décembre 2005 dans le Dover Case par le United States District Court pour le Middle District of Pennsylvania. « Tammy Kitzmiller, et al., vs. Dover Area School District, et al. » Site Web du National Center for Science Education. Disponible sur : https://ncse.com/files/pub/legal/kitzmiller/highlights/2005-12- 20_Kitzmiller_decision.pdf 24. Louis Agassiz, « Evolution and Permanence of Type », Atlantic Monthly, janvier 1874, p. 10. Disponible sur : http://www.unz.org/Pub/AtlanticMon%20Monthly-1874jan- 00092 25. Ibid. p. 12, italique ajouté. 26. Adam Sedgwick, Spectator (mars 1860). Cité dans Darwin and His Critics : The Reception of Darwin’s Theory of Evolution by the Scientific Community, de David L. Hull, Cambridge, MA, Harvard University Press, 1973, p. 155-170. 27. Louis Agassiz : His Life and Correspondence, Elizabeth C. Agassiz, éds., Boston, Houghton Mifflin, 1893, p. 647. Disponible sur : https://ia902606.us.archive.org/28/items/louisagassizhisl02agas/louisagassizhisl02agas.pdf 28. Albert Fleischmann, « The Doctrine of Organic Evolution in the Light of Modern Research », Journal of the Transactions of the Victoria Institute or Philosophical Society of Great Britain, vol. 65, London, UK, 1933, p. 194-195, 205-206, 208-209. 29. H. S. Lipson, « A Physicist Looks at Evolution », Physics Bulletin, vol. 31, no 4, mai 1980, p. 138. 30. Leonard Harrison Matthews, « Introduction », The Origin of the Species by Charles Darwin, London, J. M. Dent and Sons, 1971, p. X-XI. 31. Fred Hoyle, « Hoyle on Evolution », Nature, vol. 294, no 5837 (12 novembre 1981), p. 105. 32. Michael Denton, Evolution : A Theory in Crisis, Chevy Chase, MD, Adler and Adler Books, 1986, p. 358. 33. Stephen Jay Gould, « Not Necessarily a Wing », Natural History, vol. 94, no 14, octobre 1985, p. 12-13. 34. Wolfgang Smith, Teilhardism and the New Religion : A Thorough Analysis of the Teachings of Pierre Teilhard de Chardin, Charlotte, NC, TAN Books, 1988, p. 24. 35. Le site « A Scientific Dissent from Darwin » est un site Web lancé par le Discovery Institute en 2001 qui contient la liste des scientifiques du monde entier qui n’ont pas accepté la théorie de Darwin sur l’évolution comme un fait établi. Disponible sur : https://dissentfromdarwin.org/ 36. Charles Darwin à Asa Gray, 1860, cité dans « Darwin and His Theory of Evolution », de David Masci, Pew Research Center, Religion and Public Life, 4 février 2009. Disponible sur : http://www.pewforum.org/2009/02/04/darwin-and-his-theory- of-evolution/ 37. Henry Edward Manning, cité dans « Darwin and His Theory of Evolution », de Masci. 38. Thomas H. Morgan, Evolution and Adaptation, New York, Macmillan Company, 1903, p. 43. 39. Autobiography of Charles Darwin, éd. Francis Darwin, Pacific Publishing Studio, 2010, p. 151. Chapitre 2 : Nous ne sommes pas ce que la science a dit de nous 1. Harold Urey, cité par le Christian Science Monitor, 4 janvier 1962, p. 4. 2. « This Day in History : February 28 : Lead Story : Watson and Crick Discover Chemical Structure of DNA », History.com (consulté le 30 janvier 2017). Disponible sur : www.livescience.com 3. William Goodwin, « Rare Tests on Neanderthal Infant Sheds Light on Early Human Development », Science News, 4 avril 2000. Disponible sur : https://www.sciencedaily.com/releases/2000/03/000331091126.htm 4. « What Does It Mean to Be Human ? Neanderthal Mitochondrial DNA », Smithsonian Institution, site Web du National Museum of Natural History (consulté le 30 janvier 2017). Disponible sur : http://humanorigins.si.edu/evidence/genetics/ancient-dna-and- neanderthals%20/neanderthal-mitochondrial-dna 5. Igor V. Ovchinnikov, Anders Götherström, Galina P. Romanova, Vitaliy M. Kharitonov, Kerstin Lidén et William Goodwin, « Molecular Analysis of Neanderthal DNA from the Northern Caucasus », Nature, vol. 404, 2000, p. 490-493. Disponible sur : http://cogweb.ucla.edu/Abstracts/Goodwin_00.html 6. « What Does It Mean to Be Human ? Homo Sapiens », Smithsonian Institution, site Web du National Museum of Natural History (consulté le 30 janvier 2017). Disponible sur : http://humanorigins.si.edu/evidence/human- fossils/species/homo-sapiens 7. Lizzie Wade, « Oldest Human Genome Reveals When Our Ancestors Had Sex with Neandertals », Science website (22 octobre 2014). Disponible sur : www.sciencemag.org 8. Hillary Maywell, « Neandertals Not Our Ancestors, DNA Study Suggests », National Geographic News, 14 mai 2003. Disponible sur : http://news.nationalgeographic.com 9. Public Library of Science, « Europe’s Ancestors : Cro-Magnon 28 000 Years Old Had DNA Like Modern Humans », Science Daily, 6 juillet 2008. Disponible sur : https://www.sciencedaily.com/releases/2008/07/080715204741.htm 10. Simon Tripp et Martin Grueber, « Economic Impact of the Human Genome Project », Battelle Memorial Institute Report, mai 2011. Disponible sur : www.battelle.org 11. Pour une description facile à comprendre des différences entre l’ADN des humains et celui des membres de la famille des primates, les chimpanzés, consultez le site Web « DNA : Comparing Humans and Chimps », American Museum of Natural History (consulté le 30 janvier 2017) : https://theillustratedpage.wordpress.com/2015/07/16/review- of-a-hat-full-of-sky-by-terry-pratchett/ 12. Le terme 7q31 est une notation abrégée de la façon dont les scientifiques décrivent la localisation d’un gène dans un chromosome. Le code est simple et composé de trois parties. 1re partie : Le premier chiffre nous donne une vue d’ensemble du chromosome dans lequel se trouve le gène. 2e partie : La lettre nous indique lequel des deux bras qui composent un chromosome porte le gène : le bras court (ou p) ou le bras long (ou q). 3e partie : Ce dernier nombre nous indique la position réelle du gène sur le chromosome, déterminée par le nombre de bandes foncées et claires visibles au microscope sur des échantillons spécifiquement teintés. Dans le cas présent, en comptant à partir du centre (centromère) du chromosome, le gène se trouve sur le chromosome 7, sur le long bras q, à la position 31. 13. « Study Links Evolution of Single Gene to Human Capacity for Language », Emory University, Yerkes National Primate Research Center, communiqué de presse, 11 novembre 2009. Disponible sur : https://www.colorado.edu/physics/phys3220/phys3220_fa08/quotes.html 14. Ibid. 15. Wolfgang Enard, interviewé par Helen Briggs. « First Language Gene Discovered », BBC News World Edition, 14 août 2002. Disponible sur : http://news.bbc.co.uk/2/hi/science/nature/2192969.stm 16. Ibid. 17. Michael Purdy, « Human Chromosomes 2, 4 Include Gene Deserts, Signs of Chimp Chromosome Merger », Washington University à St. Louis Source, 6 avril 2005. Disponible sur : https://source.wustl.edu. Voir aussi J. W. Ijdo, A. Baldini, D. C. Ward, S. T. Reeders et R. A. Wells, « Origin of Human Chromosome 2 : An Ancestral Telomere-Telomere Fusion », Proceedings of the National Academy of Sciences USA, vol. 88, no 20, 15 octobre 1991, p. 9051–9055. 18. J. W. Ijdo et al. Alors que certains scientifiques continuent de s’opposer à la conclusion selon laquelle le chromosome 2 humain est le résultat d’une ancienne fusion de gènes, les preuves indiquent néanmoins clairement une telle fusion. En résumé, les preuves indiquent : (1) que les séquences ADN des gènes distincts du chimpanzé sont presque identiques à celles trouvées dans le chromosome 2 humain ; (2) la présence d’un deuxième centromère « vestigial » inutilisé (le point qui sépare le bras long et le bras court du gène), ce à quoi l’on peut s’attendre lorsque deux gènes, chacun avec un centromère, fusionnent en une seule unité ; (3) la présence de télomères vestigiaux (la séquence ADN protectrice normalement présente aux extrémités des chromosomes) que l’on trouve dans la bande q13, plutôt qu’à l’extrémité du chromosome. 19. Pour une description détaillée des fonctions associées au chromosome 2 humain, consulter « Chromosome 2 (Human) », Wikipédia (consulté le 30 janvier 2017). Disponible sur : https://en.wikipedia.org/wiki/Chromosome_2_(human) 20. Ibid. 21. J. W. Ijdo, et al. 22. The Expanded Quotable Einstein, Alice Calaprice, éd. Princeton, NJ, Princeton University Press, 2000, p. 204. 23. Alfred Russel Wallace, Contributions to theory of Natural Selection, New York, Macmillan, 1870, p. 356. Chapitre 3 : Le « petit cerveau » du cœur 1. Gary E. R. Schwartz et Linda G. S. Russek, avant-propos de Paul P. Pearsall, The Heart’s Code : Tapping the Wisdom and Power of Our Heart Energy, New York, Broadway Books, 1998, p. XIII. 2. « Cro-Magnon », Wikipédia (consulté le 30 janvier 2017). Disponible sur : https://en.wikipedia.org/wiki/Cro-Magnon. 3. Ibid. 4. « Neanderthal Anatomy », Wikipédia (consulté le 30 janvier 2017). 5. Joshua Batson, « Watch 80 000 Neurons Fire in the Brain of a Fish », Wired, 28 juillet 2014. 6. « Anatomy of the Brain », Mayfield Clinic, Brain and Spine Institute (consulté le 30 janvier 2017). Disponible sur : http://www.mayfieldclinic.com/PE- AnatBrain.htm#.VYTaBFVViko 7. « Amazing Heart Facts », Arkansas Heart Hospital (consulté le 30 janvier 2017). Disponible sur : http://arheart.com/heart- health/amazing-heart-facts/ 8. L’hébreu, l’araméen et le grec ancien sont des langues qui ont contribué à la Bible que nous connaissons aujourd’hui. Dans les traductions anglaises, le nombre exact de fois qu’un mot spécifique apparaît dans la Bible varie en fonction de la traduction (par exemple dans la Authorized King James Version ou la New American Standard ). Pour connaître le nombre de fois où le mot « heart » (cœur) apparaît dans les différentes versions de la Bible, consulter « Word Counts : How Many Times Does a Word Appear in the Bible ? ». Christian Bible Reference : http://www.christianbiblereference.org/faq_WordCount.htm 9. The Holy Bible, Authorized King James, Cleveland, OH, World Publishing Company, 1961, p. 534 (Version King James de la Sainte Bible), Proverbes, chapitre 20, verset 5. 10. Rodney Ohebsion, « Native American Proverbs, Quotes and Chants », RodneyOhebsion.com (consulté le 30 janvier 2017). Disponible sur : http://www.christianbiblereference.org/faq_WordCount.htm 11. Daisaku Ikeda, « The Wisdom of the Lotus Sutra », Soka Gakki International (consulté le 30 janvier 2017). Disponible sur : http://www.sgi.org/about-us/president-ikedas-writings/the- wisdom-of-the-lotus-sutra.html 12. Ibid. 13. Voir : Ralph Marinelli, Branko Fuerst, Hoyte van der Zee, Andrew McGinn et William Marinelli, « The Heart Is Not a Pump », Frontier Perspectives (automne/hiver 1995). Disponible sur: http://www.rsarchive.org/RelArtic/Marinelli/ 14. J. Andrew Armour, Neurocardiology : Anatomical and Functional Principles, HeartMath Research Center, Institute of HeartMath, eBook (2003). 15. Ibid. 16. Ibid. 17. Ibid. 18. Quick Coherence® Technique pour adultes. Disponible sur : https://www.heartmath.com/quick-coherence-technique/ 19. Armour, Neurocardiology. 20. « Fifty Spiritual Homilies of Saint Macarius the Egyptian : Homily 43:7 », e-Catholic 2000 (consulté le 22 mars 2017). Disponible sur : http://www.ecatholic2000.com/macarius/untitled- 46.shtml#_Toc385610658 21. Tony Long, « Dec. 3,1967 : Patient Dies, but First Heart Transplant a Success », Wired, 3 décembre 2007. Disponible sur : https://www.wired.com/2007/12/dayintech-1203 22. « Artificial Hearts May Help Patients Survive until Transplant », communiqué de presse de l’American College of Cardiology, 27 mars 2014. Disponible sur : http://www.acc.org/about- acc/press-releases/2014/03/27/12/53%20/gurudevan-artificial- heart-pr 23. Ibid. 24. Claire Sylvia, A Change of Heart : A Memoir, New York, Warner Books, 1997. 25. Ibid., p. 226. 26. Paul Pearsall, The Heart’s Code, New York, Broadway Books, 1999, Introduction. 27. Charles E. Gross, « Leonardo da Vinci on the Brain and the Eye », Neuroscientist, vol. 3, no 5, 1er septembre 1997, p. 347- 354. Disponible sur : http://journals.sagepub.com/doi/pdf/10.1177/107385849700300516 28. Clare Boothe Brokaw (Clare Boothe Luce), Stuffed Shirts, New York, Horace Liveright, 1931, p. 239. 29. Chad Boutin, « Snap judgments decide a face’s character, psychologist finds », université de Princeton, 22 août 2006. Disponible sur : https://www.princeton.edu/news/2006/08/22/snap-judgments- decide-faces-character-psychologist-finds 30. Mon affiliation avec l’Institut HeartMath remonte à 1995. J’ai donné à cette époque des conférences et des séminaires de fin de semaine avec Howard Martin, vice-président exécutif, et la Dre Debbie Rozman, présidente et codirectrice générale ; j’ai également siégé au comité directeur du Global Coherence Initiative Project depuis sa création en 2008. Pour obtenir une liste des membres de l’équipe et des conseillers, consulter le site : https://www.heartmath.com/heartmath-team 31. Rollin McCraty, Mike Atkinson et Raymond Trevor Bradley, « Electrophysiological Evidence of Intuition : Part 1. The Surprising Role of the Heart », Journal of Alternative and Complementary Medicine, vol. 10, no 1, juin 2004, p. 133-143. Chapitre 4 : La nouvelle histoire humaine 1. Brené Brown, Own Our History. Change the Story. Disponible sur : http://brenebrown.com 2. Kristen Philipkoski, « Researchers Cut Gene Estimate », Wired (12 février 2001). 3. « The Human Genome Is More and Less Than We Expected to Find », The Tech Museum of Innovation (2013). 4. Guilherme Neves, Jacob Zucker, Mark Daly et Andrew Chess, « Stochastic Yet Biased Expression of Multiple Dscam Splice Variants by Individual Cells », Nature Genetics, vol. 36, no 3, 1er février 2004, p. 240-246. 5. Victor A. McKusick, cité dans « 2001 : Publication of the Human Genome Sequence », Genome News Network. 6. Craig Venter, cité par Tom Abate, « Genome Discovery Shocks Scientists », San Francisco Chronicle, 11 février 2001. Disponible sur : http://www.sfgate.com/news/article/Genome-Discovery- Shocks-ScientistsGenetic-2953173.php 7. Albert A. Michelson et Edward W. Morley, « On the Relative Motion of the Earth and the Luminiferous Ether », American Journal of Science, vol. 34, no 203, novembre 1887, p. 333-345. 8. E. W. Silvertooth, « Special Relativity », Nature, vol. 322, no 6080, août 1986, p. 590. 9. Ilya Prigogine, Gregoire Nicolis et Agnes Babloyantz, « Thermodynamics of Evolution », Physics Today, vol. 25, no 11, novembre 1972, p. 23-28. 10. Marcel Golay et Frank Salisbury, cité par Henry M. Morris, « Probability and Order versus Evolution », Acts and Facts, vol. 8, no 7, 1979. Disponible sur : http://www.icr.org/article/probability-order-versus-evolution 11. Fred Hoyle et N. Chandra Wickr amasinghe, Evolution from Space, London, J. M. Dent & Sons, 1981. 12. Fred Hoyle, « Hoyle on Evolution », Nature, vol. 294, no 5837, 12 novembre 1981, p. 105. 13. John Black, « The Origins of Human Beings according to Ancient Sumerian Texts », Ancient Origins, 30 janvier 2013. 14. Louis Ginzberg, The Legends of the Jews, vol. 1, From the Creation to Jacob, 1938, p. 54. Disponible sur : http://www.gutenberg.org/ebooks/1493 15. The Holy Qur’an, with English Translation and Commentary, Pilgrimage, chapitre 22, verset 5. Maulana Muhammad Ali, éd. Columbus, OH, Ahmadiyah Anjuman Isha’at Islam, 1917, p. 648. 16. Ibid. chapitre 25, verset 54, p. 705. 17. Ibid., p. 648. 18. The Holy Bible, Authorized King James Version, Cleveland, OH, World Publishing Company, 1961, p. 10. Genèse, chapitre 2, verset 7 (La Sainte Bible version King James). 19. Charles C. Mann, 1491 : New Revelations of the Americas before Columbus, New York, Alfred A. Knopf, 2005, p. 199-212. 20. Popol Vuh, Norine Polio, éd., Yale-New Haven Teachers Institute. 21. Duane Elgin, « Why We Need to Believe in a Living Universe », blog du Huffington Post, 15 mai 2011. Disponible sur : https://www.huffingtonpost.com/duane%20elgin/living- universe_b_862220.html 22. Ibid. 23. Ibid. 24. Ibid. 25. Ray Bradbury, « G. B. S. Mark V », dans I Sing the Body Electric ! And Other Stories, New York : HarperPerennial, 2001, p. 275. 26. Albert Einstein, Lettre à Robert S. Marcus, directeur politique du Congrès juif mondial, à l’occasion du décès de son fils suite à une polio, 12 février 1950. 27. Karl Jaspers, The Idea of the University, London, Peter Owen, 1965, p. 30, cité par James Cowan, « Climate Change : A Humanist Response », épigraphe, juin 2015. Chapitre 5 : Nous sommes conçus pour être connectés 1. Mitch Albom, The Five People You Meet in Heaven, New York, Hachette, 2003, p. 50. 2. Dean Koontz, cité dans Goodreads. Disponible sur : https://www.goodreads.com/quotes/95562-intuition-is-seeing- with-the-soul 3. « Mother-Baby Study Supports Heart-Brain Interactions », HeartMath Institute (20 avril 2008). 4. Ibid. 5. Ibid. 6. Ibid. 7. « Captured Pilot’s Mother Feutre Mother Something Was Wrong », CNN.com (24 mars 2003). 8. Ibid. 9. Ibid. 10. Alan Cowell et Douglas Jehl, « Luxor Survivors Say Killers Fired Methodically », New York Times, 24 novembre 1997. 11. Albert Einstein, Lettre à Robert S. Marcus (12 février 1950). 12. Dalaï-lama, The Art of Happiness : A Handbook for Living, 10th anniversary edition, New York, Riverhead Books, 2009, p. 119. 13. Joanna Macy, « The Bodhisattva », extrait d’une conférence au Barre Center for Buddhist Studies,« The Wings of the Bodhisattva », Insight Magazine, printemps/été 2001. Chapitre 6 : Nous sommes programmés pour la longévité 1. Neel Burton. Disponible sur : https://www.goodreads.com/quotes/7280473-many-things-can- prolong-your-life-but-only-wisdom-can 2. The Holy Bible, Authorized King James Version (Cleveland, OH : World Publishing Company, 1961), p. 13. Genèse, chapitre 6, verset 10 (La Sainte Bible version King James). 3. Ibid., Genèse, chapitre 5, verset 24, p. 12. 4. Ibid., Genèse, chapitre 6, verset 3, p. 13. 5. « Prix Nobel de physiologie ou de médecine 2009 », communiqué de presse Nobelprize.org (5 octobre 2009). 6. Ewen Callaway, « Telomerase Inverses Aging Process », Nature News, 28 novembre 2010. Disponible sur : http://www.nature.com/news/2010/101128/full/news.2010.635.html 7. Ibid. 8. Kristin Kirkpatrick, « Should I Stop Eating Eggs to Control Cholesterol ? (Diet Myth 4) », ClevelandClinic.org, 16 août 2012. Disponible sur : https://health.clevelandclinic.org/2012/08/should-i-stop- eating-eggs-to-control-cholesterol-diet-myth-4/ 9. John Phillip, « Targeted Nutrients Naturally Extend Telomere Length and Provide Anti-aging Effect », Natural News, 29 décembre 2011. Étude originale disponible sur : http://jn.nutrition.org/content/139/7/1273.full.pdf 10. Elissa S. Epel, Elizabeth H. Blackburn, Jue Lin, Firdaus S. Dhabhar, Nancy E. Adler, Jason D. Morrow et Richard M. Cawthon, « Accelerated Telomere Shortening in Response to Life Stress », Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, vol. 101, no 49, 28 septembre 2004, p. 17312–17315. Disponible sur : http://www.pnas.org/content/101/49/17312.long 11. « Essenes », Wikipédia (consulté le 30 janvier 2017). Disponible sur : https://en.wikipedia.org/wiki/Essenes 12. The Essene Gospel of Peace, Edmond Bordeaux Szekely, ed. and trans., Matsqui, BC, International Biogenic Society, 1937, p. 39. 13. Il existe des définitions juridiques et culturelles précises en matière d’alimentation. J’utilise une définition de Google qui aborde les aspects communs et pratiques de l’alimentation tels qu’ils sont compris dans notre société. 14. « Li Ching-Yuen », Wikipédia (consulté le 30 janvier 2017). Disponible sur : https://en.wikipedia.org/wiki/Li_Ching-Yuen 15. « Li Chiang-Yun Dead ; Gave His Age as 197 », New York Times, 6 mai 1933 et « China : Tortoise-Pigeon-Dog », Time, 15 mai 1933. 16. « Tortoise-Pigeon-Dog », Time. 17. Martin Patience, « World’s “Oldest” Person in Israel », BBC News, 15 février 2008. Disponible sur : http://news.bbc.co.uk/2/hi/middle_east/7247679.stm 18. « Life Expectancy for Social Security », Social Security Administration (consulté le 30 janvier 2017). 19. Romeo Vitelli, « When a Parent Loses a Child », Psychology Today, 4 février 2013. 20. American Psychological Association, « What Is Resilience ? », Psych Central (consulté le 20 mars 2017). Disponible sur : https://psychcentral.com/lib/what-is-resilience/ 21. « What Is Resilience ? », Stockholm Resilience Centre, 4 juillet 2008. Disponible sur : http://www.stockholmresilience.org/research/research- videos/2011-12-01-what-is-resilience.html 22. « Heart Rate Variability », Institut HeartMath (27 octobre 2014). Disponible sur : https://www.heartmath.org/articles-of-the-heart/the-math-of- heartmath%20/heart-rate-variability/ 23. Rollin McCraty, Raymond Trevor Bradley et Dana Tomasi, « The Resonant Heart », Shift, décembre 2004-février 2005, p. 15-19. Disponible sur : https://www.heartmath.org/research/research- library%20/relevant-publications/the-resonant-heart./ 24. Doc Childre et Deborah Rozman, Transforming Stress : The HeartMath Solution for Transforming Worry, Fatigue, and Tension, Oakland, CA, New Harbinger Publications, 2005, p. 99. Chapitre 7 : Nous sommes programmés pour accomplir notre destinée 1. William Jennings Bryan, citation tirée de « America’s Mission », un discours qu’il prononça lors d’un banquet donné par la Virginia Democratic Association à Washington, DC, le 22 février 1899. Disponible sur : https://archive.org/stream/speechesofwillia02bryauoft/_djvu.txt 2. Forrest Gump (1994), réalisé par Robert Zemeckis, écrit par Eric Roth, d’après le roman Forrest Gump de Winston Groom, New York : Vintage Books, 1986. 3. Aldous Huxley, Brave New World, London, UK, Chatto and Windus, 1931. 4. H. G. Wells. Men Like Gods, London, UK, Cassell & Company, 1921. 5. Carnegie Endowment for International Peace Records, 1910-1954, Carnegie Collections Rare Book and Manuscript Library, Columbia University. 6. « 11 Myths about Global Hunger », World Food Programme, 21 octobre 2011. 7. « By the Numbers : Hunger in the World », UFCW Canada, United Food and Commercial Workers Union 2017. 8. Richard Martin, « Meltdown-Proof Reactors Get a Safety Check in Europe », MIT Technology Review, 4 septembre 2015. Disponible sur : https://www.technologyreview.com/s/540991/meltdown- proof-nuclear-reactors-get-a-safety-check-in-europe/ 9. Ibid. 10. « Indian Point Energy Center », Wikipédia (consulté le 30 janvier 2017). Disponible sur : https://en.wikipedia.org/wiki/Indian_Point_Energy_Center 11. Doug Stephens, « Shared Interests : The Rise of Collaborative Consumption », Retail Prophet, 26 novembre 2013. Disponible sur : http://www.retailprophet.com/blog/shared-interests-the- rise-of-collaborative-consumption./ 12. Stephen Hawking, d’après une interview publiée dans un magazine allemand (traducteur inconnu). Von Klaus Franke et Henry Glass, « Wir alle wollen wissen, woher wir kommen », Der Spiegel, vol. 42, 17 octobre 1988. Disponible sur : http://www.spiegel.de/spiegel/print/d-13542088.html 13. Richard Dawkins, « Review of Blueprints : Solving the Mystery of Evolution », New York Times, 9 avril 1989, p. 34. 14. Neil Munro, « Poll : Race Relations Have Plummeted Since Obama Took Office », Daily Caller, 25 juillet 2013. 15. Eric Hobsbawm, « War and Peace in the 20th Century », London Review of Books, vol. 24, no 4, 21 février 2002. Les statistiques de Hobsbawm montrent qu’ à la fin du XXe siècle la guerre avait causé plus de 187 millions de pertes humaines. Disponible sur : https://www.lrb.co.uk/v24/n04/contents 16. Matthew White, « Worldwide Statistics of Casualties, Massacres, Disasters and Atrocities », The Historical Atlas of the Twentieth Century. Disponible sur : http://necrometrics.com/index.htm 17. Jonathan Steele, « The Century That Murdered Peace », The Guardian, 11 décembre 1999. 18. « Convention on the Prevention and Punishment of the Crime of Genocide », UN General Assembly resolution, 9 décembre 1948. Disponible sur : http://www.ohchr.org/EN/ProfessionalInterest/Pages/CrimeOfGenocide.aspx 19. Richard Weikart, From Darwin to Hitler : Evolutionary Ethics, Eugenics and Racism in Germany, New York, Macmillan, 2006. 20. Voir Stéphane Courtois, Nicolas Werth, Jean-Louis Panné, Andrzej Paczkowski, Karel Bartošek et Jean-Louis Margolin, Le Livre noir du communisme, éd. Bouquins. 21. Voir Adolf Hitler, « Nation and Race », Mein Kampf, vol. 1 : A Reckoning, 1925. Disponible sur : http://www.hitler.org/writings/Mein_Kampf/mkv1ch11.html 22. « Past Genocides and Mass Atrocities », United to End Genocide. Disponible sur: http://endgenocide.org/learn/past- genocides 23. Charles Darwin, On the Origin of Species by Means of Natural Selection, Seattle, Pacific Publishing Studio, 2010, p. 133. 24. Hitler, Mein Kampf. 25. Charles Darwin, The Descent of Man, Amherst, NY, Prometheus Books, 1998, p. 110. 26. Pierre Kropotkin, Mutual Aid : A Factor of Evolution (1902), Boston, Porter Sargent, 1976, p. 14. 27. John M. Swomley, « Violence : Competition or Cooperation », Christian Ethics Today, vol. 26, février 2000, p. 20. Disponible sur : http://pastarticles.christianethicstoday.com/cetart/index.cfm? fuseaction=Articles.main&ArtID=300 28. Ibid. 29. Ibid., cité par Ronald Logan dans « Opening Address of the Symposium on the Humanistic Aspects of Regional Development », Prout Journal, vol. 6, n° 3, septembre 1993. 30. Alfie Kohn, cité par Ronald Logan dans « Opening Address of the Symposium on the Humanistic Aspects of Regional Development ». 31. Carl Sandburg, The People, Yes (1936), New York, Mariner Books, 1990, p. 43. 32. Simone Robers, Anlan Zhang, Rachel E. Morgan, et Lauren Musu-Gillette, « Indicators of School Crime and Safety : 2014 », rapport établi par le National Center for Education Statistics, Institute of Education Sciences, juillet 2015. Disponible sur : https://nces.ed.gov/pubs2015/2015072.pdf 33. « Suicide of Jadin Bell », Wikipédia (consulté le 30 janvier 2017). Disponible sur : https://en.wikipedia.org/wiki/Suicide_of_Jadin_Bell. 34. Ibid. 35. « and Social Media », Megan Meier Foundation (consulté le 21 mars 2017). Disponible sur : https://www.meganmeierfoundation.org/cyberbullying-social- media.html ; Joe Vallese, « Audry and Daisy’ Exposes the Trauma of Teenage Sexual Assault and Slut Shaming », Vice (23 septembre 2016). 36. Haeyoun Park et Iaryna Mykhyalyshyn, « LGBT People Are More Likely to Be Targets of Hate Crimes Than Any Other Minority Group », New York Times, 16 juin 2016. Disponible sur : https://www.nytimes.com/interactive/2016/06/16/us/hate- crimes-against-lgbt.html 37. « Matthew Shepard », Wikipédia (consulté le 30 janvier 2017). Disponible sur : https://en.wikipedia.org/wiki/Matthew_Shepard 38. En plus d’offrir un compte rendu factuel du meurtre de James Byrd Jr., l’article de Wikipédia « James Byrd, Jr. » (consulté le 30 janvier 2017) décrit la législation fédérale consécutive à sa mort et au décès de Matthew Shepard : The Hate Crimes Prevention Act. Disponible sur : https://en.wikipedia.org/wiki/Murder_of_James_Byrd_Jr. 39. Transcription du témoignage présenté à la British House of Commons par la vice-présidente Natascha Engel, « DAESH : Genocide of Minorities », House of Commons Hansard, vol. 608, 20 avril 2016. Disponible sur : https://hansard.parliament.uk/Commons/2016-04- 20/debates/16042036000001/DaeshGenocideOfMinorities 40. Ibid. 41. « FBI Releases 2014 Hate Crime Statistics », FBI National Press Office, Washington, DC, 16 novembre 2015. Disponible sur : https://www.fbi.gov/news/pressrel/press-releases/fbi-releases- 2014-hate-crime-statistics 42. Ibid. 43. Tara Lawley-Bergey, « My Heart Died : A Sister Writes about Losing Her Brother to a Drug Overdose », NBC10, 8 février 2016. Disponible sur : http://www.nbcphiladelphia.com/news/local/My-Heart-Died-A- Sister-Writes-About-Losing-Her-Brother-to-a-Drug-Overdose- 367969281.html 44. Ibid. 45. Ibid. 46. Rachel Carson était une biologiste spécialisée en biologie marine et une conservationniste, dont le livre Silent Spring (1962, New York, Houghton Mifflin), publié à l’origine sous la forme d’une série d’articles dans The New Yorker, a propulsé le mouvement écologiste, résultant en une prise de conscience générale, ce qui a finalement mené à une interdiction des pesticides tels que le DDT. 47. « Rose Schneiderman », Wikipédia (consulté le 30 janvier 2017). Disponible sur : https://en.wikipedia.org/wiki/Rose_Schneiderman 48. « Domestic Violence Statistics », Hope Rising (consulté le 20 janvier 2017). Disponible sur : http://hoperisingtx.org/about/domestic-violence-statistics 49. Jim Yardley, « Report on Deadly Factory Collapse in Bangladesh Finds Widespread », New York Times, 22 mai 2013. Disponible sur : http://www.nytimes.com/2013/05/23/world/asia/report-on- bangladesh-building-collapse-finds-widespread-blame.html 50. Albert Schweitzer, Reverence for Life, Reginald H. Fuller, trad., New York, Harper and Row, 1969. 51. Ibid. 52. Desmond Tutu, « Made for Goodness », The Huffington Post, 13 mars 2012. Disponible sur : https://www.huffingtonpost.com/entry/made-for- goodness_b_1199864.html Chapitre 8 : Et maintenant, que faisons-nous ? 1. Henry Miller, Big Sur and the Oranges of Hieronymus Bosch, New York, New Directions Publishing, 1957, p. 25. 2. La formulation exacte de cette déclaration, bien qu’elle soit communément attribuée au chef Seattle, a récemment été remise en question. Les mots peuvent varier, mais son essence est conforme à sa pensée, comme en témoigne son discours de 1854 pour lequel il est le plus connu. Discours et commentaires de Walt Crowley disponibles sur : http://www.historylink.org/File/1427 3. Kahlil Gibran, The Prophet, New York, Alfred A. Knopf, 1963, p. 28. REMERCIEMENTS

Je me souviens du moment où j’ai décidé d’écrire Nous ne sommes pas ce que la science a dit de nous. Je rentrais chez moi après trois jours de présentations lors d’une conférence à Londres. En passant devant les écrans de télévision dans les couloirs de l’aéroport, j’ai remarqué qu’un thème commun reliait ce que les différents écrans diffusaient sur les ondes ce soir-là. Qu’il s’agisse des tragédies de la violence domestique aux États-Unis, de la tendance croissante au cyberharcèlement chez les jeunes, de l’épidémie de consommation de drogues dans toute l’Amérique, des atrocités indescriptibles commises en Syrie et en Irak, pays déchirés par la guerre, le thème principal qui apparaissait sur les différents écrans des chaînes d’informations était le même : une histoire fondée sur le manque d’estime pour la vie humaine. Il m’a paru évident que toute solution pour soulager de telles tragédies et souffrances devait aborder ce thème essentiel – la question fondamentale de la façon dont nous nous percevons nous-mêmes et les autres. C’est à ce moment précis que cet ouvrage a été conçu. Je voulais écrire un livre qui puisse être une source de nouvelles découvertes, accessible et précise, qui nous donne des raisons de changer notre façon de nous percevoir. Mais un livre n’est qu’une idée jusqu’à ce qu’on lui donne forme. S’il faut tout un village pour éduquer un enfant, pour qu’un livre voie le jour, il faut une communauté de personnes partageant les mêmes idées, parfois dispersées géographiquement sur différents fuseaux horaires. Je voudrais ici exprimer ma gratitude et ma considération à la famille élargie qui a soutenu mon engagement à partager notre nouvelle histoire humaine : les rédacteurs, les correcteurs, les concepteurs de mise en page, les graphistes, les représentants marketing, les publicistes et les producteurs d’événementiels qui ont travaillé dans les coulisses pour rendre la publication de ce livre possible. Je voudrais remercier toute la famille Hay House, la famille la plus dévouée avec laquelle je n’aurai jamais pu imaginer travailler, et tout particulièrement : Louise Hay, Reid Tracy et Margarete Nielsen – Merci pour la confiance que vous m’avez accordée, pour le regard que vous portez sur la façon dont nous, auteurs, pouvons contribuer à nos communautés, et pour le dévouement que vous mettez dans votre merveilleuse façon de gérer votre entreprise, qui est devenue la marque du succès de Hay House. Patty Gift – Je te suis profondément reconnaissant d’avoir cru en moi dès le début, pour ton soutien toujours présent, ta confiance, et surtout ton amitié. Nous ne sommes pas ce que la science a dit de nous est mon neuvième livre et marque mon 13e anniversaire en tant qu’auteur chez Hay House. J’ai hâte de voir où les 13 prochaines années vont nous conduire ! Anne Barthel – Je te suis reconnaissant au-delà des mots pour tes conseils, ton soutien et ton amitié. Les conseils que tu m’as donnés vont bien au-delà de ton rôle de responsable éditoriale, et je les ai appréciés plus que je ne pourrai jamais l’exprimer avec des mots. Richelle Fredson – C’est une joie d’avoir travaillé avec toi, ton instinct publicitaire est toujours si juste ! Merci pour ton dévouement et ton aide à toucher le plus de personnes possible avec ce message qui redonne à chacun sa liberté et sa responsabilité individuelle, et d’avoir permis de le faire avec tant de plaisir. Christy Salinas et Tricia Breidenthal – Vous et votre équipe si talentueuse, vous avez été si patientes avec moi, si ouvertes à mes idées, et vos couvertures de livres sont si belles qu’un « merci » semble bien insuffisant pour vous exprimer ma profonde gratitude. Kathryn Wells – Notre extraordinaire chef de projet Web. Je me sens tellement chanceux d’avoir eu ton soutien et celui de ton équipe. Ma plus grande gratitude pour le plus beau des sites Web, et les newsletters les plus inspirantes que j’aie jamais eues ! Mollie Langer – La meilleure organisatrice d’événementiels que je pouvais espérer ! Merci pour ton dévouement, ton professionnalisme, et de savoir honorer notre public avec de magnifiques événementiels en direct, et pour l’attention que tu apportes à tout ce que tu fais, et surtout pour ton amitié. Rocky George – Tu es le meilleur des ingénieurs du son et tu as toujours l’oreille juste pour trouver les bons sons. J’aimerais pouvoir t’emmener partout avec moi quand je fais des enregistrements. À Diane Ray et à l’ensemble de l’équipe Hay House Radio – Merci de rendre les séances radio si agréables et faciles. Ma sincère gratitude envers vous tous pour votre sens de l’excellence et votre souci de faire en sorte que chaque diffusion sur le Web et toutes les interviews et émissions de radio soient de si bonne qualité. À Melissa Brinkerhoff et à toutes les personnes toujours souriantes et travailleuses qui s’occupent de la mise en place des tables de présentation lors des événementiels I Can Do It ! et Celebrate Your Life events – vous êtes les meilleures ! Je ne pouvais rêver d’une équipe plus dévouée et de personnes plus gentilles pour soutenir mon travail. Votre enthousiasme et votre professionnalisme n’ont pas d’égal, et je suis fier de faire partie de toutes les belles choses que la famille Hay House apporte à notre monde. Ned Leavitt – Merci encore pour ta sagesse et la touche humaine que tu apportes à chaque projet que nous partageons. Je te suis profondément reconnaissant pour tes conseils en tant qu’agent avec toutes les différentes tâches que ce travail implique maintenant, et je te suis particulièrement reconnaissant pour la confiance que tu m’accordes et pour notre amitié. Stephanie Gunning, ma première conseillère éditoriale et mon amie depuis plus de dix- sept ans. Je te suis profondément reconnaissant pour ton bon sens, ton objectivité et ton dévouement dans l’aide que tu m’apportes pour partager les complexités scientifiques et les vérités profondes de la vie d’une façon joyeuse et pleine de sens. Je suis fier de faire partie de l’équipe virtuelle et de la famille qui s’est agrandie au cours des années autour de mon travail, dont fait partie ma si chère Lauri Willmot, ma directrice exécutive unique et préférée, représentante de Gregg Braden et Wisdom Traditions depuis 1996. J’ai pour toi une grande admiration et un profond respect. Je te suis très reconnaissant d’être toujours là pour moi, de tellement de manières différentes et à n’importe quelle heure, merci pour ton amour et ton soutien constants, et surtout pour ton amitié. Rita Curtis – J’apprécie profondément ta vision claire et tes compétences en tant que directrice commerciale, qui nous permettent d’atteindre chaque mois nos objectifs. Merci pour ta confiance et ton esprit ouvert aux nouvelles idées, et surtout pour ton amitié. À ma mère, la merveilleuse Sylvia Lee Braden – Tu as lutté pour que je vive quand j’étais encore dans ton ventre, c’est à moi maintenant qu’il revient de défendre ta santé et ta dignité alors que ta vie se transforme plus rapidement que ni toi ni moi n’aurions pu l’imaginer. À toi mon frère Eric, ma plus profonde gratitude pour ton amour infaillible et pour la confiance que tu m’accordes même quand tu ne me comprends pas. Même si notre famille est restreinte, nous avons découvert ensemble une famille d’amour élargie bien plus grande que nous n’aurions pu l’imaginer. À Martha – Ma merveilleuse femme et ma meilleure amie. Merci, au-delà des mots, pour ton approbation et ton soutien, ton amitié inébranlable, ton exquise et douce sagesse, et pour ton amour constant chaque jour. Toi et Woody, Nemo et M. Merlin, les créatures avec lesquelles nous partageons notre vie, vous êtes la famille qui me donne envie de rentrer à la maison après chaque voyage. Merci pour tout ce que tu me donnes et partages avec moi, et pour toute la joie que tu apportes dans ma vie. Un « merci » très spécial à tous ceux qui ont soutenu mon travail, mes livres, mes enregistrements et mes présentations publiques au fil des années. Je suis honoré par votre confiance, émerveillé par votre vision d’un monde meilleur, et profondément reconnaissant pour votre profond désir de contribuer à son avènement. Grâce à vous, j’ai appris à mieux écouter et à entendre les mots qui me permettent de partager notre message d’espoir et de nouvelles possibilités. À vous tous, je suis reconnaissant à jamais. À PROPOS DE L’AUTEUR

Gregg Braden est un auteur à succès dont cinq de ses livres ont été dans les listes des meilleures ventes du New York Times. Son travail lui a permis d’être reconnu aujourd’hui internationalement comme un pionnier qui relie la science et la spiritualité dans le monde réel. De 1979 à 1990, Gregg a travaillé pour de très grandes entreprises telles que Cisco Systems, Philips Petroleum et Martin Marietta Defense Systems, où il s’est attaché à trouver des solutions aux problèmes en période de crise. Aujourd’hui, il continue à se consacrer à la recherche de solutions en fusionnant la science moderne, la sagesse préservée dans les monastères reculés et les textes anciens oubliés. Ses découvertes ont conduit à 11 livres primés, désormais publiés en plus de 40 langues. Le magazine United Kingdom’s Watkins Journal a classé Gregg pour la cinquième année consécutive parmi les 100 « personnes actuelles les plus influentes spirituellement dans le monde », et, en 2017, il a également reçu une nomination pour le prestigieux prix Templeton. Gregg a donné des présentations et des ateliers de formation aux Nations unies, dans de grandes entreprises et dans l’armée américaine.