34 5. MILIEUX NATURELS

5.1. PRE-DIAGNOSTIC

5.1.1. Contexte physique

Le projet d’extension de la carrière de Dampvalley-lès-Colombe est situé à l’extrémité Nord-Est des plateaux calcaires de la Haute-Saône, entité naturelle caractérisée par la rareté des écoulements superficiels, de vastes massifs forestiers, et la présence de nombreuses pelouses sèches au sein des espaces agricoles, souvent en cours d’enfrichement.

Plus localement, elle s’inscrit en marge d’un couloir étroit formé par la vallée de la Colombine et emprunté par la RN19.

5.1.2. Contexte biologique

Le secteur d’étude correspond, pour la végétation, à l’étage collinaire. La végétation marque en général une adaptation à une certaine sécheresse du substrat, la roche calcaire étant proche de la surface.

De façon générale, les combes ont été défrichées par le passé et sont actuellement le domaine de l’agriculture, tandis que les buttes sont réservées à la forêt.

La zone d’étude est située sur le flanc Sud-Ouest d’un relief. L’occupation des sols y est principalement agricole, et l’extension est prévue en partie :  sur des terres cultivées  sur des prairies pâturées ou mixtes  sur des boisements de feuillus et de résineux  sur des fourrés arbustifs

5.1.3. Contexte réglementaire (Figures 5 et 6)

L’emprise du projet est partiellement implantée au périmètre du site Natura 2000 des pelouses de la région vésulienne. Une superficie d'environ 1,75 ha est en interaction directe avec la zone d'implantation sollicitée dans le cadre du projet d'extension de la carrière de Dampvalley-lès-Colombe.

Par ailleurs, plusieurs zones protégées ou remarquables sont répertoriées aux abords du projet, sur la commune de Dampvalley-lès-Colombe ou sur celles limitrophes :

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial Sciences Environnement Eau Echelle : Cf Figure Environnement Géologie Figure 5 : Périmètres milieux naturels du secteur d’étude Déchets Assainissement Réf. dossier : 12-189

ZNIEFF de type I “Vallée de la Colombine entre Colombe-lès- et

ZNIEFF de type I “Plateau du Sabot de Frotey”

SIC et ZPS “Pelouses ~2ha de la région vésulienne et vallée de la Colombine” Réserve naturelle du Sabot de Frotey

ZNIEFF de type I “Trou de la Cotelotte” et APB “Grotte-mine de Cotelotte” Légende SIC et ZPS ZNIEFF Réserve Naturelle Périmètre d’autorisation Sciences Environnement Eau Environnement Figure 6 : Zones humides du secteur d’étude Géologie Déchets Assainissement Echelle : 1 / 20 000 Réf dossier : 12-189

Extension projetée

Carrière autorisée 35

Type de protection Date de Surface Élément Distance Référence Intitulé ou classement en ha déterminant au projet d’inventaire Milieux naturels, 00000153 Plateau du Sabot de Frotey - 202,08 1,8 km à l’Ouest faune, flore Vallée de la Colombine entre Colombe-lès-Vesoul et Milieux naturels, Limite Sud de la 00000163 - 451,07 Calmoutier faune, flore carrière actuelle

Combles de l’Église et autres bâtiments de 3,7 km ZNIEFF de 00000358 - 0,12 Chiroptères Calmoutier au Nord-Est type I 4 km 00000372 Mines de fer souterraines de Calmoutier - 0,1 Chiroptères au Nord-Est 1,6 et 1,9 km 00000376 Grotte-mine des Équevillons à (2 sites) - 0,11 Chiroptères au Nord 700 m 00000445 Trou de la Cotelotte à Dampvalley-lès-Colombe - 0,02 Chiroptères au Sud-Est ZNIEFF de ------type II 700 m Arrêté - Grotte-mine de Cotelotte à Dampvalley-lès-Colombe Arrêté 0,07 Chiroptères au Sud-Est Préfectoral préfectoral 1,6 et 1,9 km de - Grotte-mine des Équevillons à Montcey (2 sites) du 03/10/1989 0,11 Chiroptères au Nord Protection (biotopes à 4 km de Biotope - Mine de Calmoutier chiroptères) 0,10 Chiroptères au Nord-Est Réserve Décret du Milieux naturels, - Sabot de Frotey 97,68 2,1 km à l’Ouest naturelle 28/08/1981 faune, flore Pelouses de la région vésulienne et vallée de la Milieux naturels, FR4301338 (pSIC) 1941,00 Colombine (pSIC selon la Directive Habitats) faune, flore Environ 1,75 ha Arrêté concernés Pelouses de la région vésulienne et vallée de la Milieux naturels, FR4312014 ministériel du 1941,00 Colombine (ZPS selon la Directive Oiseaux) faune, flore 12/04/2006 Site

Natura 2000 Cavités à Rhinolophes de la région de Vesoul 1,5 km au Nord de (pSIC selon la Directive Habitats) : l’extension FR4301345 Grotte-mine des Équevillons à Montcey (pSIC) 13,00 Chiroptères 4 km au Nord-Est du site Cavité à Calmoutier (ancienne mine de fer)

Tableau 4 : Périmètres de protection et inventaires milieux naturels aux abords du projet

Nombre de ces sites concernent les chiroptères (sites d’hivernage, sites de mise bas). Un certain nombre disposent d’ailleurs de plusieurs statuts d’inventaires et de protections et apparaissent à ce titre à plusieurs reprises dans le tableau, à l’instar de la Grotte-mine des Équevillons, qui est à la fois une ZNIEFF de type I, un Arrêté de Protection de Biotope et un site Natura 2000 (ZPS et ZSC).

Plusieurs sites sont situés en limite de la zone d'implantation. Il s’agit des sites suivants :  Le site Natura 2000 « Pelouses de la région vésulienne et vallée de la Colombine » classé en Zone de Protection Spéciale (ZPS) au titre de la Directive Oiseaux et en Zone Spéciale de Conservation (ZSC) au titre de la Directive Habitats-Faune-Flore.  La ZNIEFF I « Vallée de la Colombine entre Colombe-lès-Vesoul et Calmoutier ».

Quelques zones humides sont également signalées par la DIREN de Franche-Comté : elles sont toutes situées au fond de la vallée de la Colombine et ne concernent pas le projet ni ses abords proches, comme indiqué sur la figure 6.

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 36 5.1.4. Site Natura 2000 : Pelouses de la région vésulienne (Figure 7, 8 et 9) ◊ Présentation

Ce site morcelé est distribué autour de l'agglomération vésulienne et présente un ensemble de secteurs longeant les vallées du Durgeon et la Colombine d'une part et s'établissant sur la bordure du plateau calcaire orienté nord-est/sud-ouest d'autre part. La majeure partie de ces secteurs est couverte par des pelouses, formations herbacées développées sur des sols peu épais, moyennement riches en matière nutritive et non fertilisés.

Ces milieux participent largement à la diversification des paysages de la Haute-Saône où prédominent les labours et la forêt. Il s'agit : - du Sabot de Frotey, au nord de Frotey-les-Vesoul et dominant la vallée du Durgeon, - des pelouses et de quelques bois de la vallée de la Colombine entre Calmoutier et Frotey-les-Vesoul (pelouses de la Croisotte, du Charmont, des Accots et des Grandes Planches, pelouses au pied de la Craye, Côte de Roncourt, Moulin Saint Martin et ouest du Moulin des Bois, nord du bois de Calmoutier, du Bois Camet, du Bois du Fay et du Bois de la Grande Côte), - des bois et bocages de Montcey, - des prairies humides au nord du lac de Vaivre-et-Montoille (les Collonges, la Paillarde, Près Couchot, le Marais, le Clos, les Vayes), sur Pusey, Vaivre-et-Montoille et Vesoul, - des pelouses des Fraumons et du Camp de César, et boisements voisins, à Charriez, Mont le Vernois, et Vaivre-et-Montoille, - de la Côte d', - de la pelouse de Champfleury à Noroy-le-Bourg, - du Mont d'Autrey sur la commune de Borey, - des pelouses de et du Plateau de Cita sur les communes de Navenne, la Demie et Echenoz-la- Méline, - enfin des pelouses de Sainte-Anne à .

La végétation herbacée qui recouvre les différents secteurs des environs de Vesoul est de 4 types : - La pelouse thermoxérophile à brome et à fétuque recouvrant une superficie importante, notamment les sommets des collines calcaires et les pentes bien exposées. Le groupement haut-saônois se rapproche des communautés floristiques bourguignonnes. C'est une pelouse d'herbes hautes dominée par le Brome dressé, le Brachypode penné et la Fétuque. On la rencontre sur l'ensemble des pelouses du site étudié, - L'ourlet thermophile à Brachypode, sur les sols plus épais et ombragés où disparaissent les espèces caractéristiques des pelouses (brome, fétuque,...). On le rencontre localisé sur l'ensemble des pelouses, excepté sur les Grandes Planches, - Les groupements de pierriers, sur les sols nus où apparaissent les dalles calcaires. Seules des espèces adaptées peuvent s'y implanter. Ils sont fréquents sur les sommets de collines, notamment au Sabot de Frotey et sur les pelouses des Accots et des Charmonts, situées au sud, - La pâture mésophile due à une eutrophisation et/ou un surpâturage de la pelouse à brome et fétuque. Elle accompagne généralement la pelouse, dès que le sol devient plus profond et plus frais ou que le pâturage s'intensifie.

La végétation herbacée s'accompagne d'une lisière forestière qui s'apparente à la forêt caducifoliée à charme et chêne sessile typique de l'étage collinéen. Cette dernière recouvrirait les collines du plateau vésulien en l'absence d'activité humaine. Trois types de groupements ligneux forment cet ensemble : - Le groupement arbustif mésophile à Noisetier constituant l'ossature de la haie ou du bosquet. Ce groupement est en relation spatiale étroite avec la pâture mésophile ou la pelouse à Brome. On le rencontre au Sabot de Frotey, sur les pelouses de Charmont sud et des Grandes Planches, - Le groupement arboré mésophile à chêne sessile, frêne et charme correspondant à l'évolution naturelle du groupement à noisetier. Il est observé sur le Sabot de Frotey,

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial Sciences Environnement Figure 7 : Carte des habitats naturels Eau Environnement dans le Natura 2000 (tirée du DOCOB) Géologie Déchets Assainissement Echelle : 1 / 20 000 et 1 / 35 000 Réf dossier : 12-189

Légende Chênaie-charmaie-hêtraie mésophile à aspérule

Pelouse, fruticée, bois mixte sur pelouse

Echelle: 1/20 000

Pelouse

Echelle: 1/35 000 Sciences Environnement Eau Réf dossier : 12-189 Environnement Figure 8 : Carte des habitats d’espèces de l’annexe II de la Géologie Déchets Directive Habitats dans l’aire d’incidence (tirée du DOCOB) Echelle : 1 / 30 000 Assainissement

Aire d’incidence

Extension

Carrière Sciences Environnement Eau Réf dossier : 12-189 Environnement Figure 9 : Carte des habitats d’espèces de l’annexe I de la Géologie Déchets Directive Oiseaux dans l’aire d’incidence (tirée du DOCOB) Echelle : 1 / 30 000 Assainissement

Extension

Carrière 37 - Le groupement arbustif thermophile à Genévrier, sur les secteurs plus ou moins pentus et bien exposés. La strate supérieure est dominée par des épineux thermophiles tels que genévrier, épine- vinette, aubépine et églantier. Ce groupement apparaît sur le Sabot de Frotey et les pelouses de Charmont et des Accots.

Cet ensemble présente un grand intérêt biologique : la pelouse à brome et fétuque abrite de nombreuses orchidées, qui en font un des sites à orchidées les plus riches de Franche-Comté, comparable à ceux observés en Côte-d'Or.

La richesse patrimoniale offerte par ces secteurs de milieux secs est largement complétée par celle de deux autres sites abritant des habitats plus humides et certaines espèces associées. Il s'agit de la vallée de la Colombine entre Calmoutier et Frotey-lès-Vesoul, de la plaine de Frotey-les-Vesoul et des prairies de Pusey. Les inventaires entomologiques (Jugan 2003) ont notamment démontré sur le territoire de la réserve naturelle du Sabot de Frotey, la présence simultanée de nombreuses espèces inféodées aux zones sèches et humides.

La faune rencontrée est particulièrement intéressante, notamment l'avifaune. Les pelouses calcaires du site sont très appréciées par les espèces nicheuses que sont l'Engoulevent d'Europe, l'Alouette lulu et la Pie-grièche écorcheur. L'Engoulevent d'Europe, encore bien représenté sur le site puisqu'on y compte 15 à 18 mâles chanteurs, est menacé par la réduction de son biotope et la raréfaction des gros insectes. L'Alouette lulu, habitante des clairières forestières ou des plateaux parsemés d'arbres est elle-aussi bien représentée, par une trentaine d'individus-chanteurs. Quelques râles des genêts nichent depuis plusieurs années dans la plaine humide de Frotey et dans la vallée de la Colombine. Cette espèce vit presque exclusivement dans les prairies de fauche des vallées. Le maintien de cette population, capital pour le devenir de cette espèce en Haute-Saône, nécessitera la mise en œuvre de mesures agri-environnementales telles que la mise en place de bandes refuges, ou encore la pratique d'une fauche tardive et centrifuge*. Des rapaces, tels que le Busard Saint Martin, le Milan noir et le Milan royal utilisent le plateau comme terrain de chasse.

Les pelouses sont aussi favorables au développement d'une faune entomologique thermophile dont l'intérêt repose sur sa parenté avec celle du centre ouest de la ; trois papillons sont d'intérêt communautaire, le Damier de la Succise, le Cuivré des marais et la Laineuse du Prunellier. Ce dernier fréquente forêts, lisières et haies où sont présents les arbres nourriciers de chenilles (chêne, prunellier, aubépine, épine-vinette).

En relation avec les nombreuses lisières, les reptiles sont bien représentés. On y observe le Lézard vert, la Couleuvre d'Esculape ou encore la Couleuvre verte et jaune.

Le site constitue un terrain de chasse privilégié pour de nombreuses chauves-souris, dont 6 d'intérêt européen. Parmi elles, le Grand Rhinolophe, espèce la plus représentée sur le secteur, hiverne, chasse et se reproduit sur le site. D'autres espèces comme le Petit Rhinolophe ou le Grand Murin ne font qu'hiverner sur le site et se reproduisent dans des villages proches, à Calmoutier notamment.

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◊ Habitat d'intérêt communautaire du site (Fig 7)

Figure 2 : Liste des habitats, INPN en ligne au 14.11.12 (http://inpn.mnhn.fr/site/natura2000/FR4301338/tab/habitats)

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 39 ◊ Espèces d'intérêt communautaire (Figure 8 et 9)

Figure 3 : Liste d'espèces, INPN en ligne au 14.11.12 (http://inpn.mnhn.fr/site/natura2000/FR4301338/tab/especes)

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Figure 4 : Liste d'oiseaux, INPN en ligne au 14.11.12 (http://inpn.mnhn.fr/site/natura2000/FR4301338/tab/especes)

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 42

Fonctionnalité écologique du site

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 41 5.1.5. Continuité écologique

Continuum forestier : localement le continuum forestier représente environ la moitié de l’occupation du sol. Les massifs forestiers sont bien structurés, présentant un linéaire de lisière important. Leur proximité facilite les échanges à travers le continuum agricole. La zone d'extension au Nord-est entrainera le morcèlement de ce continuum en s'implantant sur des fourrés et des pinèdes. Elle n'entravera cependant aucun axe de déplacement important.

Continuum agricole : l’unité agricole peut être considérée comme moyennement intensive. A l’instar du continuum forestier, elle est bien structurée. Des trames bocagères sont encore présentes et l’agriculture intensive reste ponctuelle. La zone d'extension au Nord entrainera le morcèlement de ce continuum en s'implantant sur des prairies et des cultures. Toutefois, les carrières ne sont pas des obstacles infranchissables pour la faune (et la flore).

Continuum zones humides : il s’agit de la vallée de la Colombine et de ses milieux humides associés. D’orientation principale NE/SO, cette zone correspond en partie au site Natura 2000 des pelouses de la région. A ce titre, elle abrite une faune et une flore relativement bien conservée. Cette unité n’est pas concernée par le projet d’extension de la carrière.

Continuum thermophile : le continuum thermophile est très morcelé sur la zone d’étude. Il occupe les secteurs orientés au Sud et souvent en bordure de la vallée de la Colombine. L'extension de la carrière s'étend en marge de ce continuum (pelouses sèches) sans pour autant le morcelé.

Corridor d’intérêt local : ils sont constitués par les lisières et les haies autour de la zone de la carrière. Sur la zone d’implantation potentielle, la haie qui traverse les prairies est un axe de déplacement privilégié. Les haies périphériques de la carrière actuelle constituent de bons corridors de déplacement pour la faune. Ils seront en en partie maintenu sur la zone de renouvellement. Sur la zone d'extension, des haies périphériques seront plantées afin de récréer ces axes.

Corridor d’intérêt supra local : la vallée de la Colombine constitue un axe de déplacement supra-local pour la faune aquatique et la faune volante.

Obstacle aux déplacements : Une contrainte forte limite cependant les déplacements de la faune terrestre entre le Nord et le Sud. Il s’agit de la RN19, à forte circulation, où les risques de collisions sont élevés. Elle est accentuée par la présence parallèle du cours d’eau.

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 43 5.1.6. Analyse bibliographique

Flore :

L’atlas des plantes rares ou protégées de Franche-Comté (Ferrez & al.) signale deux espèces protégées sur la commune de Dampvalley-lès-Colombe :

Ophrys apifera : on le rencontre dans des pelouses calcaires (Mesobromion) plus ou moins thermophiles, sur des sols marneux temporairement inondés et même en sous bois clair.

Orchis purpurea : espèce plutôt calcicole, on la rencontre en pleine lumière dans les pelouses (Mesobromion), lisières, talus ; c’est également une plante forestière qui croît en hêtraie ou chênaie (surtout Quercion pubescenti-petreae).

5.1.7. Enjeux identifiés

La flore et les habitats : Enjeux sur la présence potentielle : • d’habitats patrimoniaux d’après la nature du substrat (roche calcaire) et l’exposition du secteur : hêtraies calcicoles (9150), pelouses sèches (6210), … ; • d’espèces rares ou protégées (ophrys apifera, orchis purpurea, …)

Les oiseaux : Enjeux sur la présence potentielle d’espèces patrimoniales : • de milieux ouverts : pie-grièche écorcheur, alouette lulu, busard Saint-Martin,… • de milieux boisés : pic noir, pic cendré, milan royal, milan noir, bondrée apivore,… • de milieux rupestres (carrière) : faucon pèlerin, grand-duc d’Europe, …

Les amphibiens : Au vu de la nature du substrat calcaire drainant et de l’absence de milieux humides cartographiés, il n’y a pas d’enjeux particuliers pour ce groupe intimement lié aux zones humides. Toutefois, il reste un enjeu sur la présence potentielle de sonneur à ventre jaune en milieu boisé (ornières) et sur la carrière (flaques temporaires).

Les reptiles : Enjeux sur la présence d’espèces menacées, rares ou protégées en milieux thermophiles (lisières, carrière, …) : lézard des murailles, lézard vert à deux raies, couleuvre vipérine, …

Les mammifères : Enjeux sur la présence potentielle d’espèces menacées, rares ou protégées en milieux ouverts ou boisés : hérisson d’Europe, écureuil roux, chat sauvage, …

Les chiroptères : Enjeux sur la présence d’espèces remarquables sur la zone d’étude.

Les insectes : Enjeux sur la présence potentielle d’espèces de papillons de jour (rhopalocères) ou d’orthoptères menacées, rares ou protégées en milieux ouverts.

Du fait de l’absence de milieux humides cartographiés, il n’y a pas d’enjeux particuliers pour les odonates.

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 44 5.1.8. Définition de l’aire d’étude

◊ Zone potentielle d’implantation des travaux

Il s’agit de la zone à l’intérieur de laquelle le projet est techniquement et économiquement réalisable. La carrière de Dampvalley-lès-Colombe bénéficie actuellement d’une autorisation d’exploitation. Le projet correspond à l’extension de la carrière existante, la zone d’implantation potentielle est donc attenante au périmètre d’exploitation actuel. Au Sud, l’extension de la carrière est limitée par la RN19, voie de circulation relativement dense entre Vesoul et Lure. La topographie du site, formant une colline dont le point le plus haut se trouve au Nord de la carrière actuelle, justifie le choix de l’extension dans cette direction. Toutefois, la présence d’habitations limite en partie la superficie potentielle vers le Nord. La zone d’implantation potentielle concerne alors les terrains situés sur le versant exposé au Sud-Ouest de la colline, entraînant ainsi le recul des fronts de taille vers le Nord-Ouest. La limite supérieure est constituée par la lisière des Bois de Frotey. Une légère extension vers le Nord-Est est occupée par des formations boisées, dont une partie est inscrite dans le périmètre Natura 2000 des « Pelouses de la région Vésulienne et vallée de la Colombine ». A ce titre, une notice d’incidence du projet d’extension sera réalisée sur les espèces et les habitats d’intérêt communautaire ayant justifié la classification de ce périmètre.

◊ Zone d’influence directe des travaux

Cette zone prend en compte tout le territoire perturbé pendant la réalisation des travaux. Elle se limitera à la zone soumise aux dépôts de poussières ou aux émissions de bruit. En effet, les pistes existent déjà dans la carrière actuelle, l’évacuation des matériaux s’effectue par la RN19 et les modifications hydrauliques éventuelles sont traitées par ailleurs dans l’étude d’impact.

◊ Zone des effets éloignés et induits

Cette zone prend en compte l’ensemble des unités écologiques potentiellement perturbées par l’aménagement. Dans le contexte de la zone d’étude, elle correspondra aux habitats homogènes réduits ou fractionnés par le projet.

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Aire d'étude

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5.2. FLORE ET HABITATS (FIGURE 10)

5.2.1. Méthode

L’analyse de la végétation a été effectuée les 14.04, 12.05, 06.08.2009 au moyen de relevés phytosociologiques. La dénomination des groupements et des peuplements est basée sur différentes publications, notamment Royer et al. (2006), Bardat et al. (2004) et CBFC (2004). Enfin, chaque groupement identifié suit la nomenclature des types d’habitats français issue du manuel CORINE biotopes (traduit et adapté par l’ENGREF en 1997).

Principes et notions liés à la nomenclature phytosociologique :

La première perception est globale et se place au niveau du paysage. Ce paysage se décompose en un ensemble de formes élémentaires appelées « individus d’association » (I.A.), eux-mêmes décomposables en individus végétaux. L’I.A. est caractérisé par une homogénéité interne qui se traduit par une physionomie et une composition floristique uniformes. Il est désigné par le nom d’une des deux espèces choisies parmi les plus représentatives, le second étant muni d’un suffixe « etum ». Ces associations sont regroupées en unités d’ordres supérieurs : alliance (suffixe « ion »), ordre (suffixe « etalia ») et classe (suffixe « etea »).

Les relevés phytosociologiques sont disponibles en annexe 2.1.

5.2.2. Habitats de la zone d’extension

◊ Parcelles agricoles intensives

Relevé : aucun Code CORINE Biotopes : 82.2

Groupement phytosociologique :

Cette communauté d’origine artificielle n’appartient à aucun syntaxon élémentaire.

Localisation :

Les cultures occupent des parcelles situées à l’Ouest de la carrière actuelle. Elles représentent environ 25 % de la surface sollicitée en extension.

Aspect :

Ces cultures monospécifiques forment une strate herbacée moyenne à haute selon la plante cultivée.

Intérêt :

Ces formations peuvent être accompagnées d’autres espèces adventices, parfois rares. Toutefois, l’utilisation intensive d’herbicides, la mécanisation du sol et la sélection des semences limitent considérablement l’apparition de ces plantes.

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial Sciences Environnement Eau Environnement Géologie Figure 10 : Carte des habitats Echelle : 1 / 5 000 Réf. dossier : 12-189 Déchets Assainissement

Pelouse mésoxérophile à brome et à fétuque CB 34.3227 - 6210 Zone de renouvellement (29ha17a79ca) Fourré mésophile à épine noire CB 31.811

Fruticée à genévriers communs CB 31.88 - 5130 Zones d ’extension (19ha97a23ca + 4ha28a63ca)

Pré mésophile et mésotrophe à crételle CB 38.112 Limite Nord du site Natura 2000 Parcelle agricole intensive CB 82.2

Boisements de pins CB 83.31

Chênaie - charmaie calcicole CB 41.13 / 9130

Carrière CB 86.3

Carrière réaménagée CB 86

Plan d’eau artificiel

Natura 2000 6 Numéro de relevé phytosociologique Superficie de l’extension : 19ha 97a 23ca

Zone d ’extraction

Superficie de l

4ha28a63ca

’extension:

Superficie totale du renouvellement : 29ha 17a 19ca 47

Culture de céréale (premier plan)

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◊ Pré mésophile mésotrophe à crételle

Relevé : 1, 2 et 3 Code CORINE Biotopes : 38.112

Groupement phytosociologique :

D’après le synopsis des groupements végétaux de Franche-Comté (version provisoire – Ferrez, 2009), ce groupement relève du :

Cynosurion cristati (Thymo pulegioidis – Cynosurion cristati) Sanguisorbo minoris – Cynosurenion cristati Medicagini lupulinae – Cynosuretum cristati

Localisation :

Il s’agit d’une prairie pâturée mésophile, planitaire, mésotrophe et calcicole se développant sur des sols superficiels à moyennement profonds.

En Franche-Comté, cette association est potentiellement présente de l’étage planitaire jusqu’à la base de l’étage montagnard en contexte calcaire.

Sur l’aire d’étude, elle occupe le versant Nord de la butte où s’est implantée la carrière. Environ 75 % de la zone d’extension est recouverte par cette association.

Aspect :

Sa physionomie est celle d’une prairie pâturée à l’aspect sèchard, constituée de zones rases très pâturées mais présentant peu de zones de refus.

Il s’agit d’un groupement prairial caractérisé par la présence du pâturin des prés (Poa pratensis), du trèfle des prés (Trifolium pratense), du dactyle (Dactylis glomerata) ou encore du trisète jaunâtre (Trisetum flavescens). Les espèces typiques des pâtures sont présentes : la crételle (Cynosurus cristatus) et le trèfle rampant (Trifolium repens). Les espèces de pelouses sont très présentes, notamment le brome érigé (Bromus erectus), marquant ainsi le caractère mésotrophe de l’association.

Intérêt :

Les prairies pâturées ne sont pas reconnues d’intérêt communautaire. Ce groupement mésotrophe est considéré d’intérêt régional comme habitat pour les invertébrés lorsqu’il présente une diversité structurale (zones pâturées, zones arasées, zone de refus).

Toutefois, la forte pression de pâturage exercée ici limite l’apparition de refus et entraîne une homogénéité structurale qui limite l’intérêt de cet habitat pour les invertébrés. Dans le cas de la prairie mixte (fauchée / pâturée), les coupes répétées accentuent l’uniformisation végétale et limitent d’autant plus son intérêt faunistique.

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Prairie mésophile

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 50 ◊ Groupements à Pinus nigra

Relevé : 6 et 7 Code CORINE biotopes : 83.31 (x 41.271)

Groupement phytosociologique :

Cette communauté d’origine artificielle n’appartient à aucun syntaxon élémentaire. Elle pouvait être associée au Mellitto-Quercetum ou au Mesobromion avant colonisation par le pin noir.

Localisation :

Cette formation, constituée de pins noirs, occupe des terrains situés à l’Est de la carrière actuelle. Elle tend à coloniser les milieux ouverts dans cette partie de la zone d’étude.

Aspect :

Elle se présente sous forme d’une futaie de pins noirs (Pinus nigra) et, en moindre mesure, de pins sylvestres (Pinus sylvestris) âgés, dont quelques arbres sont morts sur pied ou en chablis. La strate buissonnante, très dense, est marquée par la présence du buis (Buxus sempervirens) et du genévrier (Juniperus communis). Les autres espèces sont entre autres le fusain (Euonymus europaeus), troène (Ligustrum vulgare), cornouiller (Cornus sanguinea). Du fait du fort recouvrement arbustif, la strate herbacée est quasi-nulle.

Au Nord, une faible partie de la zone d’extension présente un faciès à buis (Buxus sempervirens) se rapprochant de la chênaie – charmaie thermo-xérophile à mélitte (Mellitto - Quercetum).

Intérêt :

Ces formations sont liées à la colonisation très dynamique des milieux ouverts abandonnés par les pins. L’homogénéité des peuplements appauvrit considérablement l’intérêt écologique de ces formations. Bien qu'ils résultent de l'enfrichement de milieux patrimoniaux que sont les pelouses sèches, il parait délicat de restaurer ces milieux compte tenu du stade avancé de l'enfrichement (peuplement de pins d'au moins 40 ans)

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Sous-bois à Buis dans la pinède

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◊ Fourré mésophile à épine noire

Relevé : 4 et 5 Code CORINE biotopes : 31.811

Carpino betuli – Prunion spinosae (Ribeso alpini – Viburnion lantanae) Ligustro vulgaris – Prunetum spinosae

Les fourrés mésophiles s’expriment sur des sols épais, des replats et des pentes mal exposées. Il s’agit d’une association fréquente de l’étage collinéen à la base de l’étage montagnard dans le massif du Jura et au niveau des plateaux calcaires haut- saônois.

Sur l’aire d’étude, elle est localisée sur une parcelle au sommet de la butte exploitée par la carrière actuelle. Elle est bordée au Nord par une chênaie-charmaie à Buis et au Sud par une pinède.

Cette formation se présente sous forme de fourrés denses avec ça et là des faciès de pelouses embuissonnées. Les espèces dominantes sont lé prunellier, le cornouiller sanguin, la viorne lantane et le buis, très recouvrant. La strate herbacée est très réduite.

Cette formation résulte la coupe à blanc des boisements de type groupement à Pinus nigra.

Il s’agit de formations dont la dynamique naturelle évolue rapidement vers des chênaies – charmaies mésophiles relevant de l’Asperulo–Fagetum. Ces stades préforestiers présentent peu d’intérêt floristique et faunistique.

◊ Chênaie - charmaie - calcicole

Code CORINE biotopes : 41.131 Code Natura 2000 : 9130-5

Ce groupement peut être rattaché au Galio odorati - Fagetum.

Sur la zone d’étude, cette formation occupe principalement le versant opposé au périmètre d’extension (dans la zone Natura 2000). Elle est également représentée par des fragments résiduels dans les prés pâturés au Nord de la carrière.

Il s’agit plus d’une chênaie – charmaie du fait de l’absence de hêtre. La strate arbustive est variable selon les traitements. Les plantations d’épicéa accentuent la dénaturation de cette formation.

Cette association, reconnue d’intérêt communautaire, est courante à l’étage planitaire, où elle constitue la majorité des forêts.

Sur la zone d'implantation, la fragmentation et la gestion sylvicole intensive appauvrissent considérablement cet habitat. Son intérêt écologique est faible. On notera également qu'il n'a pas été retenu dans le périmètre Natura 2000 tout proche.

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Fourrés de recolonisation

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5.2.3. Habitats hors de la zone d’extension ◊ Fruticée à genévriers communs

Code CORINE biotopes : 31.88 Code Natura 2000 : 5130

Ce groupement peut être rattaché au Berberidion.

Cette formation à genévrier commun (Juniperus communis) occupe une frange du coteau du Charmont à l’Est de la carrière actuelle. Elle fait partie intégrante du site Natura 2000.

Elle se rencontre en mosaïque avec une pelouse méso-xérophile à Brome et à Fétuque. Elle correspond à un stade de recolonisation des pelouses calcicoles du Festuco – Brometalia, lié à des pratiques pastorales extensives permettant l’installation du genévrier.

La dynamique de cet habitat n’est pas stable, il s’agit d’une junipéraie secondaire reconnue tout de même d’intérêt communautaire.

◊ Pelouse méso-xérophile à brome et à fétuque

Code CORINE biotopes : 34.3227 Code Natura 2000 : 6210

Ce groupement peut être rattaché au Festuca lemani – Brometum erecti.

Les pelouses occupent deux sites distincts sur l’aire d’étude : un coteau relativement éloigné à l’Est et le coteau qui borde la carrière au Sud. Ce dernier est déconnecté de la carrière par le passage de la route nationale.

Ces pelouses sont reconnues d’intérêt communautaire ou prioritaire dans le cas de sites à orchidées remarquables. D’après le DOCOB du site Natura 2000, elles ne sont pas prioritaires.

◊ Chênaie – charmaie thermo-xérophile à mélitte

Code CORINE biotopes : 41.271

Ce groupement peut être rattaché au Melitto - Quercetum.

Sur la zone d’étude, cette forêt thermo-xérophile est localisée sur les marges de la pelouse sèche au Sud de la carrière.

Ces forêts ne sont pas reconnues d’intérêt communautaire.

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◊ Vergers / Milieux fortement artificialisés

Code CORINE biotopes : 83.15 / 86

Une petite surface en verger occupe l’aire d’étude, à l’Est. Bien qu’ils ne soient pas reconnus d’intérêt communautaire, les vergers ont un intérêt faunistique (torcol fourmilier, chevêche d’Athéna, …)

Les milieux très artificialisés représentent les habitations, ici une ferme au Nord de la carrière.

5.2.4. Zones humides (figure 6) Les inventaires phytosociologiques réalisés ont mis en avant la présence de certains milieux sur la zone d'implantation du projet. Parmi ces habitats, aucun ne présente les caractéristiques définies par l'arrêté du 24 juin 2008 modifié le 1er octobre 2009.

La nature karstique du sol n’est pas favorable à la présence prolongée d’eau dans le sol.

Aucune zone humide n’a été identifiée sur la zone d’étude.

Rappelons que les principales zones humides signalées par la DIREN sont situées le long de la Colombine et ne concernent pas le projet ni ses abords proches (cf. figure 6).

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5.2.5. Boisements à défricher Une partie de la zone d'implantation concerne des boisements soumis à autorisation de défrichement.

Il s'agit principalement de futaie de pin noir (2ha9a04ca), de fourrés de recolonisation (1ha37a59ca) et de la chênaie-charmaie (86a02ca).

Ce sont des boisements privés (199p, 1039p, 797p) et communaux (parcelle 749p).

L'intérêt sylvicole des formations concernées est très faible. En effet, l'absence de sol entraine une très faible productivité.

Au total, ce sont donc 5 ha 14 a 65 ca qui seront défrichés dans le cadre de ce projet.

Ancien Contenance Surface d'extension (m²) Section Numéro Lieu-dit numéro cadastrale (m²) = défrichement

B 199p 7 830 Aux dessus de Charmont 4 116 B 1039p 197 55 889 Aux dessus de Charmont 4 486 B 797p 30 000 Aux dessus de Charmont 13 759 B 749p 115 168 Friche de Charmont 29 104 Total à défricher : 51465

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 57 5.2.7. Sensibilité des habitats

Valeur État de Espèce floristique Sensibilité Habitat (CB) patrimoniale conservation protégée écologique (N2000 / LRR) Sur zone d’extension Prairies pâturées mésotrophes Moyen - - Modérée (CB 38.112) Cultures Mauvais - - Faible (CB 82.2) Boisements de pins Bon - - Faible (CB 83.31) Fourrés mésophiles Bon - - Faible (CB 31.811) Chênaie-charmaie-hêtraie Moyen 9130-5 - Faible mésophile (CB 41.131) Hors zone d’extension Fourrés à genévrier Bon 5130 - Modérée (CB 31.88) Pelouses mésoxérophiles Mauvais à bon 6210 - Faible à forte (CB 34.3227) Chênaie-charmaie-hêtraie Moyen 9130-5 - Modérée mésophile (CB 41.131) Chênaie-charmaie thermo- Bon - - Modérée xérophile (CB 41.271) Plantations d’épicéa Mauvais - - Faible (CB 83.31) Vergers / Milieux artificialisés Mauvais - - Faible (CB 83.15 / 86) Zone humide Aucune Aucune

Globalement, les formations qui entourent la carrière sont de sensibilité écologique modérée. La pression anthropique (agriculture et pâturage intensifs) qui pèse sur ces habitats est la principale cause de leur appauvrissement floristique.

Les milieux d’intérêt patrimonial sont situés dans le périmètre Natura 2000 (pelouses sèches, fruticée à genévriers) ou dans les grands ensembles forestiers (chênaie-charmaie-hêtraie mésophile), notamment au Nord de la carrière.

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5.3. LES PEUPLEMENTS FAUNISTIQUES (FIGURE 11) Selon la note méthodologique pour la réalisation des études d’impact éditée par la DIREN Champagne- Ardenne, cette période d’inventaire est propice à l’observation de la flore (floraison), des oiseaux (marquage territorial et indice certain de nidification), des mammifères (reproduction et déplacements), des amphibiens, des insectes et des reptiles.

DATE TEMPS GROUPE INVESTIGUE SPECIFIQUEMENT 04/02/09 couvert sans pluie, vent faible, Avifaune (pèlerin), mammifères (indices) ; amphibiens ; température ? reptiles (pose plaque-abris)

14/04/09 Couvert sans pluie, vent calme, Avifaune (IPA) ; mammifères (indices) ; amphibiens ; reptile température 13°C (relève plaque-abris)

12/05/09 dégagé, vent calme, température Avifaune (IPA ; écoute nocturne) ; mammifères (indices) ; 17°C (nuit 13°C) amphibiens ; reptile (relève plaque-abris) ; insectes

06/07/09 dégagé, vent calme, température Avifaune (patrimoniales ; écoute nocturne) ; mammifères 21°C (nuit 15°C) (indices) ; amphibiens (écoute nocturne) ; reptile (relève plaque-abris) 06/08/09 dégagé, vent calme, température Avifaune (patrimoniales) ; mammifères (indices) ; 21°C amphibiens ; reptile (relève plaque-abris) ; insectes

22/03/12 couvert sans pluie, vent faible, Avifaune (écoute nocturne) ; mammifères (indices) ; température 11°C (nuit 9°C) amphibiens (écoute nocturne) ;

20/04/12 couvert sans pluie, vent calme Avifaune (IPA, écoute nocturne) ; mammifères (indices) ; température 13°C (nuit 9°C) amphibiens (écoute nocturne) ;

16/05/12 couvert sans pluie, vent calme, Avifaune (IPA, écoute nocturne) ; mammifères (indices) ; température 18°C (12°C) amphibiens (écoute nocturne) ; insectes (patrimoniale)

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial Sciences Environnement Eau Environnement Figure 11 : Carte de la faune Géologie Déchets Assainissement Echelle : 1 / 8 500 Réf dossier : 12-189

Contacts de Lullula arborea

Contacts de Falco peregrinus Aire

Contacts de Bubo bubo

IPA 4 Contacts de Caprimulgus caprimulgus Emplacement des gîtes probables Transect 1 Contacts de Minois dryas

IPA 3 Aire de Corvus corax Transect 2 IPA C Parcours « chiroptère » IPA 4/D IPA 2/B Parcours « insectes » Eptesicus serotinus IPA E Contacts de IPA 1/A Contacts de Pipistrellus pipistrellus 59 5.3.1. Avifaune (annexe 2.2) ◊ Méthode

Cortège diurne (Annexe 2.2)

La méthode des IPA a été utilisée pour les relevés avifaunistiques.

Elle consiste à réaliser des points d’écoute et d'observation fixes pendant un laps de temps déterminé (20 minutes). Chaque indice de reproduction est codifié par "1" et chaque contact simple par "0.5". Deux passages articulés autour de la date charnière du 8 mai ont été nécessaires pour appréhender les espèces nicheuses précoces et tardives. Cette méthode permet de connaitre la diversité et la richesse spécifique du peuplement avifaunistique de la zone d'étude.

Au total, 5 points ont été réalisés en 2009 (IPA 1 à 5) et 5 points en 2012 (IPA A à E). En 2009, les points étaient répartis sur une zone d'étude élargie. En 2012, afin de réactualiser les inventaires, la localisation de 2 points a été modifiée (en italique dans le tableau) pour correspondre aux limites d'implantation du projet.

1er IPA 14/04/2009 couvert, sans pluie, vent calme, température 13°C IPA 1 Culture et haie sur merlon IPA 2 Prairie rases et haies IPA 3 Futaie de chêne (Hors zone) IPA 4 Prairie rases et haies (Hors zone) IPA 5 Friche arbustive et lambeau de pelouses 2eme IPA 12/05/2009 dégagé, vent calme, température 17°C

1er IPA 20/04/2012 couvert, sans pluie, vent calme température 13°C IPA A Cultures et haie sur merlon IPA B Prairies rase et haies IPA C Chênaie-charmaie IPA D Friche arbustive et lambeaux de pelouses IPA E Pinède 2ième IPA 16/05/2012 couvert, sans pluie, vent calme, température 18°C

Seuls les couples d’espèces patrimoniales (rares ou menacées) sont localisés sur la figure de localisation des espèces remarquables. Il est irréaliste de localiser les nids de chaque espèce recensée, au mieux une estimation du peuplement a été donnée.

Cortège rupestre et nocturne

Les carrières offrent des conditions adéquates à l'installation des espèces rupestres. Des points d'observations d'une demi-heure ont été réalisés en 2009 (04/02, 14/04, 12/05, 06/07 et 06/08/2009) et 2012 (22/03, 20/04 et 16/05/2012) afin de connaitre les espèces qui fréquentent les fronts de tailles de la carrière.

Des écoutes crépusculaire ont été réalisées les (12/05 et 06/07//2009 ; 22/03, 20/04 et 16/05/2012) pour les espèces nocturnes.

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 60 ◊ Résultats

Cortège diurne

En 2009 et 2012, 54 espèces (2008 n = 41 ; 2012 n = 45) ont été contactées via la méthode des IPA, sur les 56 totalisées dans cette étude. Entre ces trois années, on constate 13 espèces supplémentaires et 8 espèces déficitaires.

25

20

15 Richesse 10 Diversité

5

0 IPA 1 IPA 2 IPA 3 IPA 4 IPA 5

Figure 5 : Synthèse des IPA en 2009

30

25

20

15 Richesse Diversité 10

5

0 IPA A IPA B IPA C IPA D IPA E

Figure 6 : Synthèse des IPA de 2012

Les IPA C et E ne sont pas comparables aux séries réalisées en 2009. Ils correspondent respectivement à la chênaie-charmaie et à la pinède sur la zone d'extension. Les IPA 3 et 4 sont hors zone d'implantation. Les IPA 5 et D sont les mêmes.

Les résultats des IPA figurent en annexe 2.2.

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 61 Cortège rupestre et nocturne

Le résultat des chaque point d'écoute et d'observation est résumé dans le tableau suivant :

Date Faucon pèlerin Grand corbeau Grand-duc Engoulevent 04/02/2009 - (couple historique - - - absent) 14/04/2009 - - - - 12/05/2009 - - - - 06/07/2009 1 mâle - - 1 individu (sexe ?) 06/08/2009 - - - - 22/03/2012 1 couple 1 individu (2 nid) 1 mâle (chant) - 20/04/2012 1 couple 1 couple (couve) 1 mâle (chant) 1 mâle (chant) 16/05/2012 1 couple 1 couple (couve ?) 1 mâle (chant) 1 mâle (chant) En gras : les écoutes crépusculaires

Aire du couple de faucon pèlerin, au pied du pin

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 62 ◊ Discussion

Parmi les 56 espèces contactées sur la zone d'étude :

• 37 se reproduisent de manière probable ou certaine sur la zone d'implantation ; • 7 se reproduisent de manière possible sur la zone d'implantation ; • Enfin, 12 sont de passages sur le site.

En se focalisant sur les espèces reproductrices sur ou en limite de la zone d'implantation :

• 36 bénéficient d'un statut de protection en France, les autres étant chassables ; • 7 espèces sont inscrites en liste rouge Franche-Comté ; • 4 espèces sont inscrites en liste rouge France ; • 4 espèces sont d'intérêt communautaire (annexe I de la directive Oiseaux) • 4 espèces sont déterminantes (ZNIEFF) en Franche-Comté

Comté Nom français Nom latin - UICN France et conditions et UICN F Directive Oiseaux Directive Protection France Directive Habitats Déterminant ZNIEFF

Alouette lulu Lullula arborea Esp, biot I LC NT° d** Bruant jaune Emberiza citrinella Esp, biot NT LC Engoulevent d'Europe Caprimulgus europaeus Esp, biot I LC VU d* Faucon pèlerin Falco peregrinus Esp, biot I LC VU* d* Grand-duc d'Europe Bubo bubo Esp, biot I LC VU* d* Linotte mélodieuse Carduelis cannabina Esp, biot VU DD Mésange huppée Parus cristatus Esp, biot LC DD Mésange noire Parus ater Esp, biot NT LC Mésange nonnette Parus palustris Esp, biot LC DD Pouillot fitis Phylloscopus trochilus Esp, biot NT LC

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 63 Parmi les espèces de passage sur le site (n=12) :

• Les pipits farlouses et spioncelles sont des migrateurs pré-nuptiaux ; • Le pic noir occupe un territoire très vaste (~500 ha), il se nourrit sur le site ; • Le gobemouche gris et le bouvreuil pivoine se reproduisent dans les boisements limitrophes de la zone d'étude.

Comté Nom français Nom latin - UICN France UICN et conditions et UICN F Directive Oiseaux Directive Protection France Directive Habitats Déterminant ZNIEFF

Bouvreuil pivoine Pyrrhula pyrrhula Esp, biot VU DD Gobemouche gris Muscicapa striata Esp, biot VU DD Pic noir Dryocopus martius Esp, biot I LC LC d** Pipit farlouse Anthus pratensis Esp, biot VU NT° d* Pipit spioncelle Anthus spinoletta Esp, biot LC CR d*

Avifaune de la zone d’extension

La zone d’extension est occupée par des prairies rases ponctuées de bosquets et de haies ; des cultures, des fourrés et une pinède.

La pression de pâturage élevé et l'amendement limitent les potentialités d’accueil des espèces caractéristiques des milieux enherbés. On y observe toutefois l’alouette des champs, l’alouette lulu (O1, NT, LC) et la bergeronnette grise, qui niche à même le sol.

Avec 3 chanteurs en 2009 et 4 chanteurs en 2012, dont un sur la zone d’extension, l’alouette lulu présente une densité importante sur la zone d’étude élargie. Ce résultat est corrélé avec la surface d’habitat disponible. Cette espèce, potentiellement menacée en Franche-Comté, montre une prédilection pour les zones de plateau à basse altitude (plateaux de Haute-Saône). Elle est d’ailleurs présente sur la plupart des communes des environs de Vesoul (Weidmann & Morin, 2002). La liste rouge régionale donne un effectif estimé à 57 couples en périphérie de Vesoul, sur une population régionale estimée entre 400 et 800 couples. La population vésulienne constitue donc un bastion pour l’alouette lulu. Le déclin soupçonné de l’espèce n’est pas confirmé par le STOC. L’espèce présente cependant des fluctuations importantes qui pourraient masquer pour l’instant toute tendance à long terme, qui est à l’augmentation récemment (fermeture des milieux, effet ZPS). L’Alouette lulu est tout de même en forte augmentation en Europe depuis le milieu des années 80.

Les haies et les bosquets abritent les espèces caractéristiques du bocage, accompagnées de quelques espèces typiquement sylvatiques. On y trouve le bruant jaune (LC, NT), la fauvette à tête noire, la linotte mélodieuse (DD, VU), le merle noir, la mésange charbonnière, le pinson des arbres, le pouillot véloce, le pouillot fitis (LC, NT), le roitelet à triple bandeau, le rossignol philomèle et le troglodyte mignon.

Le bruant jaune est signalé comme potentiellement menacé en France, mais non menacé en Franche- Comté. Cette espèce montre un déclin prononcé, très similaire à celui noté outre-manche (-34% de 1990

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 64 à 2000 au Royaume-Uni) et en Europe. Le bruant jaune illustre bien le fait que les espèces septentrionales sont en déclin en France, alors que les espèces méridionales semblent bénéficier du réchauffement climatique. Si l’on ajoute les effets de l’intensification de l’agriculture, l’avenir du bruant jaune ne semble pas florissant en France.

La linotte est un symbole du déclin des espèces spécialistes des milieux agricoles. La chute sévère des populations est sans doute liée à la diminution de ses ressources alimentaires, des petites graines d’herbacées souvent considérées comme de mauvaises herbes et donc éliminées des zones de grandes cultures. Le déclin observé est comparable à celui enregistré au Royaume-Uni (-62% de 1975 à 2000) ou en Europe. Le statut de cette espèce est cependant à définir en Franche-Comté où les données sont encore insuffisantes pour déterminer son évolution. Elle apprécie les milieux ouverts, ensoleillés, où domine une végétation herbacée, parsemée de quelques buissons (Joveniaux, 1993).

Le pouillot fitis est un peu l’espèce symbole du programme STOC tant son déclin persistant et régulier depuis 1989 a été révélé par ce programme. Ce déclin est par ailleurs confirmé en Angleterre (alors que l’espèce se porte bien en Écosse) et en Europe. Il est probable que cette espèce, dont le gros des populations européennes se trouve en Scandinavie, soit victime du réchauffement climatique.

Une originalité de l’avifaune observée sur l’aire d’étude concerne le contact, en 2009, d’un engoulevent d’Europe (O1, VU, LC) au Sud-Est des prairies de la zone d’extension. Cette espèce, considérée comme vulnérable en Franche-Comté, se distribue principalement sur les plateaux de Haute-Saône (environs de Vesoul) et au Sud de la petite montagne. D’après la base de données en ligne de la LPO FC, la maille concernée par cette commune accueille 8 données de nicheurs probables et 3 données de nicheurs possibles en 2009, ce qui confirme la présence de cette espèce dans ce secteur. Son habitat se constitue de végétation basse, clairsemée, avec des placettes nues, sèches voire semi- arides (Dejaifve in Rocamora et al., 1999). Il affectionne les pinèdes basses, les pelouses enfrichées et les fourrés à genévriers. Le nid est placé à même le sol, où l’espèce se camoufle et s’immobilise pour éviter la prédation. La localisation précise du nid n’a pas été identifiée compte tenu du caractère discret de l’espèce. Aucun chanteur n’a été entendu au cours des prospections en 2009, il s’agit probablement d’un individu en chasse sur les prairies pâturées. La présence d’habitat de reproduction sur l’aire d’étude présumait la reproduction de l’espèce au niveau de la pinède et des fourrés à genévriers à l’Est de la carrière. Cette présomption a été confirmée en avril et en mai 2012 par l'observation d'un male chanteur en limite de la zone d'extension au Nord-est. L'oiseau était à chaque fois posté sur un arbre mort au-dessus des lambeaux de pelouses au sein des fourrés arbustifs.

En 2012, les boisements de pins noirs ont été prospectés par la méthode des IPA. Ce type de boisement abrite 6 espèces de mésanges : à longue queue, bleue, charbonnière, nonnette (LC, DD), huppée (LC, DD) et noire (NT, LC). Elles sont des spécialistes des milieux forestiers. La pinède vieillissante offre des conditions favorables à leur reproduction.

Concernant la mésange nonnette, le fort déclin de l’espèce de 1989 à 2000 est en partie compensé par une remontée depuis. Ce déclin initial s’inscrit dans le pattern de déclin des espèces spécialistes de milieu forestier et à distribution plutôt septentrionale. Le réchauffement climatique, en désynchronisant reproduction de la nonnette et le pic d’abondance d’insectes au printemps, pourrait être le mécanisme sous-jacent de ce déclin. La tendance européenne est au déclin. La mésange nonnette a été entendue depuis l’IPA E en pinède.

La mésange noire est également une espèce spécialiste des milieux forestiers qui décline depuis 1989. L’espèce est stable au niveau européen. La mésange noire a été entendue depuis le point d’IPA E, dans la pinède.

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 65 Les inventaires menés en 2012 ont également permis de contacter un grand-duc d'Europe (O1, LC VU) sur la zone d'extension. Ce hibou affectionne falaises naturelles ou non. Sa présence à proximité immédiate de la carrière semble indiquer l'installation d'un couple dans les fronts de taille non exploités depuis quelques années. Un mâle a été entendu et observé à deux reprises dans la pinède de la zone d'extension. Aucune observation de couple ou de jeunes n'a été faite, mais l'espèce est également réputée pour sa discrétion en période de reproduction. Il est certain que les vieux pins de la pinède servent, à minima, de dortoir diurne pour le mâle.

Avifaune de la zone de renouvellement (carrière actuelle)

Les milieux artificiels de la carrière offrent des conditions d’accueil favorables à plusieurs espèces : le rougequeue noir, le grand corbeau, le faucon pèlerin (O1, LC, VU) et le grand-duc d'Europe (O1, LC, VU).

Le faucon pèlerin, vulnérable en Franche-Comté, a été signalé nicheur en 2007 sur la carrière de Dampvalley-lès-Colombe. En mars 2008, le suivi de la reproduction a permis de déceler un mâle nourrissant une femelle sur le nid. Le couple s’est installé dans un banc marneux d’un front de taille de la carrière. En 2009, le front de taille qui accueillait le couple reproducteur l‘année précédente était abattu. Un seul individu a été entendu au mois de juillet en fin d’après-midi, aucune autre observation n’a eu lieu au cours des prospections cette année. En 2009, la carrière de Dampvalley était donc occupée par un individu, laissant présager une future reproduction si les conditions favorables étaient réunies (couple adulte, aire adaptée, quiétude,…). Sans surprise, lors de l’actualisation des inventaires en 2012, un couple de pèlerin a été observé, la femelle couvant à chaque observation.

En Haute-Saône, l’espèce est peu fréquente et principalement présente dans le Nord-est du département (Weidmann & Morin 20027). Suite à la saturation des sites naturels et la concurrence avec le grand-duc d’Europe, l’espèce exploite de nouveaux territoires dont font partie les carrières de roche massive (Monneret in Sciences Environnement, 2008).

L’année 2012 a été marquée par un fait original pour la carrière de Dampvalley, la première mention d’un couple reproducteur pour le département de la Haute-Saône. Alerté par la LPO Franche-Comté en mars 2012, une écoute crépusculaire réalisée le 27 mars a permis de contacter un mâle chanteur de 19h30 à 21h30 au moins. L’individu a commencé à chanter depuis la pinède à l’Est de la carrière (en zone Natura 2000), puis s’est rapproché progressivement du front de taille Est. Une fois la nuit tombée, après une courte absence (de chant ?), il a été entendu sur le front de taille Nord de la carrière. Le grand-duc a un statut de conservation « vulnérable » en Franche-Comté, il connait une expansion depuis une vingtaine d’année dans la région. Les principales menaces sur l’espèce sont les dérangements en milieu rupestre, l’empoisonnement et enfin le risque de collision et d’électrocution. Une espèce rupestre supplémentaire agrémente les fronts de taille de la carrière : le grand corbeau. Un nid occupé (couvaison) a été observé les 22 et 27 mars 2012. L’espèce n’avait pas été contactée en 2009. Le grand corbeau n’est pas menacé en Franche-Comté.

7 Weidmann & Morin 2002 : Répartition régionale de 80 espèces d'oiseaux prioritaires en Franche-Comté 1990-1999 SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 66 ◊ Avifaune de passage

Certaines espèces ont été contactées en vol au-dessus du site. Il s’agit de la corneille noire, du corbeau freux, de la buse variable et de l’hirondelle rustique. Aucune de ces espèces n’utilise les habitats de la zone d’implantation pour se reproduire.

Des observations anecdotiques, comme celles du bouvreuil pivoine, du pipit farlouse, du pipit spioncelle, du héron cendré sont le fait d’individus en déplacement (migration ou chasse) hors de leur aire de reproduction.

Avifaune de l’aire d’étude (hors zone d’extension)

L’avifaune qui niche hors de la zone d’extension sur la zone d’étude est principalement sylvatique. La chênaie-charmaie et la pinède accueillent, parmi les plus menacés, le gobemouche gris (DD, VU), la mésange noire (LC, NT) et la mésange nonnette (DD, NT).

D’après le STOC, à partir d’un effectif très limité, un déclin est détecté pour le gobemouche gris. La diminution est par ailleurs bien documentée au Royaume-Uni, pour cet insectivore strict. En Europe, l’espèce est aussi en déclin. Dans le Jura, ce gobemouche, sans être abondant, ne paraît pas menacé (Crouzier in Joveniaux, 1993). Au moins un couple, contacté lors de l’IPA 3, se reproduit dans une futaie de chênes au Nord de l’aire d’étude.

5.3.2. Amphibiens

◊ Méthode

En 2008, ils ont été recherchés au cours de 3 saisons, en fin d’hiver, au printemps et en été, par prospection visuelle des différents milieux favorables, sur la zone d’implantation et la zone d’influence directe des travaux ; principalement par la recherche d’ornières pour le sonneur à ventre jaune. La faible profondeur des pièces d'eau ne justifiait pas l'utilisation d'un troubleau ou d'un phare.

En mars, avril et mai 2012, un complément d’inventaire a été réalisé dans les flaques et pièces d’eau de la zone d’étude.

◊ Résultats

Aucune espèce d’amphibiens n’a été observée sur la zone d’extension.

La nature karstique du sol et méso-xérophile du substrat est peu propice à la présence d’eau et donc de milieu de reproduction pour les amphibiens.

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 67 5.3.3. Reptiles

◊ Méthode

Les reptiles ont des mœurs discrètes (Arnold et al. 2004). Ils ont été recherchés en début de matinée sur les milieux ensoleillés comme les lisières, bords de chemin, pierriers, pelouses, etc. au printemps et en été 2009 (14/04, 12/05, 06/07 et 06/08/2009). L’actualisation des inventaires a été réalisée les 14/04 et 12/05/2012.

Leur observation est souvent très aléatoire en l’absence de méthode spécifique. C’est pourquoi, une méthode inspirée de celle pratiquée par Reading (1996) a été mise en place à Dampvalley. Les milieux les plus favorables sur l’emprise sont constitués de prairies et de pelouses mésophiles, parfois en cours d’enfrichement. La méthode consiste à déposer des caches artificielles facilitant l’observation des reptiles. Ces caches sont constituées d’une plaque ondulée noire favorisant de fait l’accumulation de chaleur bénéfique aux reptiles. Cette méthode est basée sur les mœurs et la physiologie des reptiles. En effet, ces animaux hétérothermes (= à « sang froid ») recherchent dans leur environnement les éléments se réchauffant rapidement pour atteindre leur température optimale d’activité. Les plaques ont donc été déposées dans les prairies pâturées et dans les fourrés de colonisation de la pelouse. Un total de 4 plaques a été installé comme suit : 3 en pelouse mésophile et 2 en bordures de fourrés.

Les caches ont été systématiquement visitées lors des différentes prospections.

◊ Résultats

Les caches disposées sur l’aire d’étude ont été contrôlées à chaque prospection, sans succès.

Le lézard des murailles a été contacté spontanément. Il est présent au niveau de la carrière existante. Il est très ubiquiste mais recherche principalement dans ses habitats, la présence d’un substrat minéral, sableux ou rocailleux. Ce type d’habitat artificiel correspond à 79,2% des stations en Franche-Comté (Pinston et al.). Il est donc favorisé par la carrière où il exploite ses marges. Plusieurs secteurs sont situés à l’écart de l’activité, notamment les aménagements réalisés au Sud qui assurent la quiétude de l'espèce. Le lézard des murailles bénéficie d’une protection stricte de son habitat de reproduction.

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 68 5.3.4. Mammifères ◊ Méthode

Mammifères hors chiroptères

La nature farouche et discrète des mammifères limite les contacts visuels avec la plupart des espèces. De ce fait, les relevés sont réalisés par observation des empreintes, laissés, traces, etc. le long des sentiers, des chemins forestiers et des lisières. Le parcours le plus fréquemment emprunté est celui indiqué "parcours des chiroptères" sur la cartographie de la faune. Trois sorties crépusculaires supplémentaires ont été réalisées en 2012, parallèlement aux écoutes nocturnes avifaune.

Les prospections ont été réalisées en 2009 (04/02, 14/04, 12/05, 06/07 et 06/08/2009) et 2012 (22/03, 20/04 et 16/05/2012).

Chiroptères

Le groupe des chiroptères a fait l’objet d'études spécifiques : - le 06/07/2009 de 22h15 à 23h15, cette période correspond à la période sensible de mise-bas des chauves souris. Les femelles se rassemblent entre mai et mi-juillet pour donner naissance à un jeune qu'elles vont ensuite allaiter pendant 3 à 5 semaines. Durant cette période elles ont besoin d'une forte ressource alimentaire à proximité des gites de mise bas. C'est un moment propice pour leur inventaire. - et le 27/03/2012 de 19h30 à 21h30, un parcours de détection a été réalisé sur la zone d’étude (L= 2225 mètres). Cette période correspond au transit des chiroptères entre les gites d'hiver, comme les grotte- mine des Équevillons ou de Calmoutier par exemple, et les gites d'été, potentiellement présent sur la zone d'implantation. C'est donc une période importante dans le cycle biologique des chiroptères. Chaque contact de chiroptères a été noté à l'aide d'un détecteur d'ultrason D240x. Les enregistrements effectués ont été analysés à l'aide du logiciel Batsound.

Les prospections ont été réalisées par ciels dégagés ou nuageux sans pluie et vent calme.

◊ Résultats

 Carnivores

Deux espèces fréquentent la zone d’implantation du projet :

Le renard roux (Vulpes vulpes), dont certains indices de présence (fèces) ont été observés au niveau de la haie qui sépare les prairies pâturées. En 2012, la prédation sur un agneau a été constatée sur la route qui mène à la ferme. Cette espèce, assez ubiquiste, est commune et non menacée en Franche-Comté.

La marte des pins (Martes martes), dont la course poursuite de 2 individus a été observée le long du merlon périphérique Nord de la carrière. Il s’agissait probablement de 2 jeunes, en raison de la date (août) et de la proximité des individus lors de l’observation à découvert. Cette espèce, aux mœurs discrètes, n’est pas menacée en Franche-Comté.

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 69  Ongulés

Des traces de chevreuil (Capreolus capreolus) et de sanglier (Sus scrofa) sont présentes sur l’aire d’étude, à proximité des cultures et des boisements au Nord. La fauche précoce et le pâturage intensif des prairies limitent les possibilités de reproduction du chevreuil sur l’aire d’étude. Le sanglier préfère les boisements de feuillus pour se reproduire.

 Chiroptères

Au cours du transect parcouru en juillet 2009, à travers tous les types d’habitats présents sur l’aire d’étude, 2 espèces de chauves-souris ont été contactées par détecteur d’ultrasons :

La sérotine commune (Eptesicus serotinus), une espèce ubiquiste qui chasse dans les espaces agricoles dégagés, les lisières forestières, les plans d’eau… Les gîtes de maternité sont situés presque exclusivement dans les bâtiments. Sur la zone d’étude, elle fréquente principalement les lisières des boisements de pins, et se reproduit probablement au niveau de la ferme.

La pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus), qui est une espèce très flexible dans le choix de son habitat. Le gîte de maternité est situé dans un bâtiment. C’est l’espèce la plus commune en Franche- Comté. Elle fréquente l’ensemble de l’aire d’étude et se reproduit probablement au niveau de la ferme.

En 2012, le même cortège d'espèce a été contacté (Pipistrelle commune (n=1) et Sérotine commune (n = 3))

 Rongeurs

L'écureuil roux fréquente les boisements de pins. Il est protégé en France.

 Insectivores

Le hérisson est présent sur la zone d'étude. Au moins un individu mort a été contacté sur la route départementale au niveau de la carrière. Des fèces étaient présentes au niveau de la zone de fourrés. Cette espèce affectionne le bocage, il vit proche des habitations, la ferme du Charmont et ses alentours peuvent abriter un ou plusieurs couples.

 Lagomorphes

Lièvre brun et lapin de garenne fréquente les milieux ouverts de la zone d'implantation. Le lièvre est commun dans la région. Le lapin de garenne est essentiellement issu des "lâchés" cynégétiques.

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 70

Comté Nom français Nom latin - UICN France et conditions et UICN F Directive Oiseaux Directive Protection France Protection Directive Habitats Directive Déterminant ZNIEFF Déterminant

Sérotine commune Eptesicus serotinus Esp, biot LC LC* Pipistrelle commune Pipistrellus pipistrellus Esp, biot LC LC Chevreuil Capreolus capreolus Chasse LC LC Hérisson d'Europe Erinaceus europaeus Esp, biot LC LC Lièvre brun Lepus europaeus Chasse LC LC Martre des pins Martes martes Chasse LC LC Blaireau européen Meles meles Chasse LC LC Lapin de garenne Oryctolagus cuniculus Chasse NT NE Écureuil roux Sciurus vulgaris Esp, biot LC LC Sanglier Sus scrofa Chasse LC LC Renard roux Vulpes vulpes Chasse LC LC Tableau 5 : Liste des espèces de mammifères contactés sur la zone d'étude

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 71

5.3.5. Insectes

◊ Méthode

Trois groupes sont concernés parmi les insectes : les rhopalocères (papillons de jour), les odonates (demoiselles et libellules) et les orthoptères (sauterelles, grillons et criquets).

En 2009, deux parcours (transects) ont été réalisés à travers la zone d’implantation en capturant les individus à l’aide d’un filet ; les contacts spontanés au cours des différentes prospections ont également été relevés. Ils ont été réalisés les 12/05/2009 et 06/08/2009 par temps clair et dégagé, vent calme et températures douces.

En 2012, les prairies et anciennes pelouses de la zone d’étude ont fait l’objet d'un inventaire complémentaire afin de s’assurer de la présence/absence d’espèces sensibles. Il a été réalisé le 12/05/2012, par ciel dégagé, vent calme et température clémente.

◊ Résultats

 Rhopalocères

Les transects réalisés au travers de la zone d’étude ont permis d’observer 19 espèces de papillons de jour. Une seule espèce est potentiellement menacée en Franche-Comté, il s’agit du Grand nègre des bois (Minois dryas). Les autres espèces ne sont pas menacées dans la région.

Prot. Dir. Hab. LR FC LR F Nat. Procris Coenonympha pamphylus LC LC Soufré Colias hyale LC LC Demi-Argus Cyaniris semiargus LC LC Azuré du trèfle Everes argiades LC LC Citron Gonepteryx rhamni LC LC Flambé Iphiclides podalirius LC LC Petit sylvain Limenitis camilla LC LC Cuivré fuligineux Lycaena tityrus LC LC Bel-Argus Lysandra bellargus LC LC Myrtil Maniolia jurtina LC LC Mélitée du mélampyre Mellicta athalia LC LC Grand damier Mellicta phoebe LC LC Grand nègre des bois Minois dryas NT LC Téchla du chêne Neozephyrus quercus LC LC Sylvaine Ochlodes venatus LC LC Tircis Pararge aegeria LC LC Piéride de la rave Pieris rapae LC LC Argus bleu Polyommatus icarus LC LC Belle dame Vanessa cardui LC LC N1 : protection nationale NT : potentiellement menacée VU : vulnérable O1 : annexe II de la dir Habitat DD : Données insuffisantes LC : non menacée

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 72 Le grand nègre des bois est lié aux grandes graminées. Devenu très rare en Suisse, il régresse en France. Quelques individus ont été observés, le 06 août 2009, le long de la lisière qui sépare les fourrés et la pinède à l’Est de la carrière. En 2012, les réactualisations étaient réalisées de mars à mai. L'espèce étant volante en juillet/aout, elle n'a pas été observée.

On notera dans ce groupe la présence de l’ascalaphe souffré (Libelluloides coccajus) sur la partie remise en état de la carrière actuelle. Cet insecte se rapproche, en Haute-Saône, de sa limite Nord de répartition en France.

 Orthoptères

Au total, 17 espèces d’orthoptères ont été répertoriées sur la zone d’étude, auxquelles on ajoutera la mante religieuse.

Ces espèces ne sont pas menacées en France, leur statut en Franche-Comté n’est pas défini en l’état actuel des connaissances.

Prot. Dir. Hab. LR FC LR F Nat. Calloptène italien Calliptamus italicus - 4 Criquet mélodieux Chorthippus biguttulus - 4 Criquet des jachères Chorthippus mollis - 4 Criquet des pâtures Chorthippus parallelus - 4 Criquet des pins Chorthippus vagans - 4 Criquet des clairières Chrysochraon dispar - 4 Conocéphale bigarré Concephalus fuscus - 4 Gomphocère roux Gomphocerippus rufus - 4 Grillon champètre Grillus campestris - 4 Mante religieuse Manta religiosis - ? Méconème fragile Meconema meridionale - 4 Decticelle bicolore Metrioptera bicolor - 4 Phanéroptère porte-faux Phaneroptera falcata - 4 Decticelle cendrée Pholidopera griseoaptera - 4 Decticelle chagrinée Platycleis a. albopunctata - 4 Conocéphale gracieux Ruspolia nitidula - 4 Tétrix des carrières Tetrix tenuicornis - 4 Grande sauterelle verte Tettigonia viridissima - 4 N1 : protection nationale 1 : Proche de l'extinction 3 : menacées, à surveiller O1 : annexe II de la dir Habitat 2 : fortement menacée d'extinction 4 : non menacées actuellement

Le criquet des pins (Chorthippus vagans), typique des pelouses sèches et des ourlets thermophiles, est considéré comme « menacé » en Bourgogne (Bardet, 2007) et très localisé en Lorraine (Sardet & Jacquemin, 2006). Dans la région, il est connu des quatre départements mais est signalé comme assez localisé dans la région vésulienne (Bettinelli & al., 2007).

 Odonates

Aucune espèce d’odonate n’a été observée sur la zone d’étude lors des différentes prospections réalisées.

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 73

5.3.6. Sensibilité de la faune

Au terme des prospections, plusieurs espèces protégées, rares ou menacées ont été identifiées sur l’aire d’étude. Elles sont, pour la plupart, liées à la présence de milieux ouverts plus ou moins thermophiles structurés par des lisières ou des haies broussailleuses.

Dir. Ois. - Prot. Nat. LRR LRN Hab. Oiseaux Alouette lulu Lullula arborea N1 O1 NT LC Bruant jaune Emberiza citrinella N1 LC NT Engoulevent d'Europe Caprimulgus europaeus N1 O1 VU LC Faucon pèlerin Falco peregrinus N1 O1 VU LC Gobemouche gris Muscicapa striata N1 DD VU Grand-duc d’Europe Bubo bubo N1 O1 VU LC Linotte mélodieuse Carduelis cannabina N1 DD VU Mésange noire Parus ater N1 LC NT Mésange nonnette Parus palustris N1 DD LC Pouillot fitis Phylloscopus trochilus N1 LC NT Mammifères Sérotine commune Eptesicus serotinus N1 LC LC Pipistrelle commune Pipistrellus pipistrellus N1 LC LC Insectes Grand nègre des bois Minois dryas NT LC N1 : protection nationale NT : potentiellement menacée VU : vulnérable O1 : annexe II de la dir Habitat DD : Données insuffisantes LC : non menacée

Ainsi, l’alouette lulu et l’engoulevent d’Europe, inscrits à l’annexe I de la directive Oiseaux et sur la liste rouge régionale, trouvent, dans la mosaïque de prairies rases et de buissons, un biotope favorable à leur présence. Ce type de milieu est présent au Nord de la carrière, à l’interface de la prairie pâturée et de la pinède. Pour ces deux espèces encore bien représentées dans la région vésulienne, le maintien des landes et des pelouses par une exploitation agricole adaptée ou une gestion conservatoire est la principale mesure de conservation à mettre en œuvre (Weidmann & Morin, 2002).

La présence du faucon pèlerin et du grand-duc dans les fronts de la carrière correspond à la dynamique de colonisation de ces sites artificiels face à la saturation des sites naturels. Ces espèces, inscrites à l’annexe I de la directive Oiseaux et vulnérables dans la région, nécessitent la mise en place de mesures de conservation sur le site de Dampvalley-lès-Colombe.

Certaines espèces potentiellement menacées ou vulnérables en France trouvent refuge dans les haies de l’aire d’étude. Il s’agit de trois espèces d’oiseaux dont les populations sont en déclin (pouillot fitis, bruant jaune, linotte mélodieuse). Ces milieux sont répandus à l’échelle régionale. C’est pourquoi, hormis la linotte mélodieuse dont le statut est encore incertain, leur état de conservation n’est pas menacé en Franche-Comté.

La linotte mélodieuse se reproduit dans les broussailles qui colonisent les merlons périphériques de la carrière. Ces milieux, d’origine anthropique, seront pérennisés par l’extension de la carrière.

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 74 Trois autres espèces, typiquement sylvatiques, sont liées à la présence de boisements matures en périphérie de la zone d’étude. Il s’agit de deux espèces vulnérables en France, le gobemouche gris et la mésange noire, dont le statut est incertain dans la région, à l’instar de la mésange nonnette.

Ces trois espèces sont situées en dehors de la zone d’implantation de la carrière, et de fait ne présentent pas de vulnérabilité particulière par rapport au projet.

Les deux espèces de chauves-souris, bien que protégées en France, ne présentent pas de sensibilité particulière car elles ne sont pas menacées en Franche-Comté.

Un seul insecte est potentiellement menacé en Franche-Comté, il s’agit du grand nègre des bois (Minois dryas), dont une petite population fréquente les lisières de la pinède à l’Est de la carrière. Son maintien sur la zone d’étude passe par la conservation de son habitat caractéristique, c’est à dire les lisières et les forêts claires sèchardes.

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 75

5.4. ÉVALUATION DES INTERACTIONS ENTRE LES SITES NATURA 2000 ET LE PROJET

◊ Interaction physique

Le projet d’extension concerne un habitat en partie situés dans le périmètre Natura 2000 des pelouses de la région vésulienne et de la vallée de la Colombine (ZSC 4301338 et ZPS 4312014). Il s'agit du groupement à Pinus nigra. Ce groupement est décrit comme une plantation de conifère sur pelouses mésoxérophiles à brome et à fétuque (IC 6210) dans sa moitié Sud et à plantation de conifère simple dans sa moitié Nord. Comte tenu de l'échelle de cartographie (cf. DOCOB), cette interprétation est peu précise. Aucune différence n'est observée sur le terrain.

Au niveau topographique, la zone d’extension domine le site Natura 2000 qui occupe, dans cette partie, la vallée de la Colombine et ses versants.

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 76 ◊ Habitat d'intérêt communautaire

Au total, trois types d’habitats sont reconnus d’intérêt communautaire sur la zone d’étude, ils sont tous situés en dehors de la zone d'implantation :

Seules les anciennes pelouses mésoxérophiles sont reconnues d'intérêt communautaire (IC 6210) sur la zone d'implantation. Elles sont décrites sur une très faible superficie dans le zonage Natura 2000, mais relèvent du même habitat dans l'ensemble. Toutefois, elles sont aujourd'hui entièrement recouvertes par le pin noir (Pinus nigra) et le buis (Buxus sempervirens). Il faudrait alors remettre en place un pâturage relativement intensif après défrichement pour obtenir à nouveau des conditions favorables à l'expression d'une flore caractéristique des pelouses d'IC.

État de Habitat Code Natura 2000 Sensibilité conservation Fourrés à genévrier Bon 5130 Modérée (CB 31.88) Anciennes pelouses méso- 6210 dégradé xérophiles colonisées par le pin Mauvais Faible voire disparu (CB 83.31 sur 34.3227) Pelouses méso-xérophiles ouvertes Bon 6210 (CB 34.3227) Chênaie-charmaie-hêtraie Moyen 9130 Modérée mésophile (CB 41.13)

Les pelouses occupent les coteaux situés à l’Est et au Sud de la carrière, parfois en mosaïque avec les fourrés à genévriers. Elles ne sont pas reconnues d’intérêt prioritaire. Elles sont localisées en dehors de la zone d'implantation. Les pelouses enfrichées de la ZNIEFF I font l'objet de mesures de ré-ouverture par conventionnement avec le CREN FC dans le cadre du précédent arrêté d'autorisation.

Les habitats de la zone d’implantation potentielle au Nord (prairies, cultures) ne sont pas reconnus d’intérêt communautaire et ne sont pas rares ou menacés en Franche-Comté.

L’implantation du projet dans la continuité de la carrière existante n’entraînera pas de morcèlement des milieux naturels. Elle modifiera sensiblement les axes de déplacements de la faune, sans constituer d’obstacles pouvant nuire aux échanges de populations faunistiques du site Natura 2000 vers l’extérieur.

◊ Espèce d'intérêt communautaire

D’après les prospections réalisées au cours de l’année 2009 et 2012, parmi les espèces concernées par l’annexe I de la directive Oiseaux, plusieurs sont présentes sur l’aire d’étude. Il s’agit de l’alouette lulu (Lullula arborea), de l’engoulevent d’Europe (Caprimulgus europaeus), du grand-duc d’Europe et enfin du faucon pèlerin (Falco peregrinus).

Un seul couple d’alouette lulu se reproduit sur la zone d’extension, hors zone Natura 2000. Trois autres couples sont connus autour de la carrière, principalement au Sud-est et au Sud (zone Natura 2000). La population de la région vésulienne est estimée au minium à 57 couples sur la base des inventaires ZPS. Elle varie entre 400 et 800 couples sur la région. Le projet aura pour incidence la disparition d'un territoire d'alouette lulu.

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 77

Dans l'étude avifaunistique réalisée en 2008 sur les pelouses vésuliennes8, la population d'engoulevent d'Europe était estimée entre 16 et 20 chanteurs sur toutes les pelouses. En 2008 sur la zone Natura 2000, 7 chanteurs étaient répertoriés. Sur un territoire prospecté au-delà de l'enveloppe de la ZPS, la population a été estimée à 28 chanteurs. L'observation en 2009 et en 2012 sur la zone d'implantation s'inscrit alors dans la répartition régionale de l'espèce. Le projet aura pour incidence la disparition d'un territoire d'engoulevent d'Europe.

Avec de rares et récentes apparitions en Haute-Saône, le grand-duc d'Europe semble étendre son aire de répartition à l'Ouest de l'arc jurassien. Sa population régionale est estimée à 40-50 couples. Le projet aura pour incidence la disparition (partielle ?) d'un territoire de grand-duc d'Europe.

La reproduction du faucon pèlerin est connue sur la carrière de Dampvalley, après la disparition de son aire de reproduction en 2009, le couple a pu retrouver une aire favorable sur les fronts de taille de la carrière en 2012. La population régionale est estimée à 120-140 couples, dont 110-130 dans le Doubs et le Jura. Le projet aura pour incidence la destruction d'un territoire de faucon pèlerin.

Parmi les espèces ayant justifiées la désignation en ZSC, aucune n'est présente sur la zone d'implantation de la carrière.

Ce projet fera l’objet d’une évaluation des incidences sur les espèces ayant justifié la désignation en ZPS FR4312014 et en ZSC 4301338.

5.5. PROTECTION DES ESPECES ET DE LEUR BIOTOPE

Les inventaires faune et flore ont permis de recenser un certain nombre d'espèce sur la zone d'implantation. Parmi celles-ci, certaines bénéficient d'une protection stricte ainsi que leur biotope de reproduction et de repos selon les arrêtés du 23 avril 2007 pour les mammifères, du 29 octobre 2009 pour les oiseaux et du 19 novembre 2007 pour les amphibiens et les reptiles.

Une dérogation à cette protection sera sollicitée dans un dossier spécifique déposé en parallèle à cette étude d'impact. Elle concernera les espèces suivantes :

8 Déforêt (BCD-E) & Morin (LPO) - Etude ornithologique dans le cadre de la mise en œuvre du docob du site natura v2000 pelouses vésuliennes et vallée de la colombine, novembre 2008. SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 78

Taxon Français Latin Statut Reptile Lézard des murailles Podarcis muralis Esp, biot Ois passe Accenteur mouchet Prunella modularis Esp, biot O Alouette lulu Lullula arborea Esp, biot Ois passe Bergeronnette grise Motacilla alba Esp, biot Ois passe Bouvreuil pivoine Pyrrhula pyrrhula Esp, biot Ois passe Bruant jaune Emberiza citrinella Esp, biot Ois passe Bruant zizi Emberiza cirlus Esp, biot Ois. Rapace Buse variable Buteo buteo Esp, biot O Coucou gris Cuculus canorus Esp, biot O Engoulevent d'Europe Caprimulgus europaeus Esp, biot Ois. Rapace Epervier d'Europe Accipiter nisus Esp, biot Ois. Rapace Faucon pèlerin Falco peregrinus Esp, biot Ois passe Fauvette à tête noire Sylvia atricapilla Esp, biot Ois passe Gobemouche gris Muscicapa striata Esp, biot Ois passe Grand corbeau Corvus corax Esp, biot Ois. Rapace Grand-duc d'Europe Bubo bubo Esp, biot Ois passe Grimpereau des jardins Certhia brachydactyla Esp, biot Ois passe Grosbec casse-noyaux Coccothraustes coccothraustes Esp, biot Ois. Ech, pal Héron cendré Ardea cinerea Esp, biot O Hirondelle rustique Hirundo rustica Esp, biot Ois passe Linotte mélodieuse Carduelis cannabina Esp, biot Ois passe Loriot d'Europe Oriolus oriolus Esp, biot Ois passe Mésange à longue queue Aegithalos caudatus Esp, biot Ois passe Mésange bleue Parus caeruleus Esp, biot Ois passe Mésange charbonnière Parus major Esp, biot Ois passe Mésange huppée Parus cristatus Esp, biot Ois passe Mésange noire Parus ater Esp, biot Ois passe Mésange nonnette Parus palustris Esp, biot Ois passe Moineau domestique Passer domesticus Esp, biot Ois pics Pic épeiche Dendrocopos major Esp, biot Ois pics Pic noir Dryocopus martius Esp, biot Ois pics Pic vert Picus viridis Esp, biot Ois passe Pinson des arbres Fringilla coelebs Esp, biot Ois passe Pipit farlouse Anthus pratensis Esp, biot Ois passe Pipit spioncelle Anthus spinoletta Esp, biot Ois passe Pouillot fitis Phylloscopus trochilus Esp, biot Ois passe Pouillot véloce Phylloscopus collybita Esp, biot Ois passe Roitelet à triple bandeau Regulus ignicapilla Esp, biot Ois passe Roitelet huppé Regulus regulus Esp, biot Ois passe Rossignol philomèle Luscinia megarhynchos Esp, biot Ois passe Rougegorge familier Erithacus rubecula Esp, biot Ois passe Rougequeue noir Phoenicurus ochruros Esp, biot Ois passe Serin cini Serinus serinus Esp, biot Ois passe Sittelle torchepot Sitta europaea Esp, biot Ois passe Tarier pâtre Saxicola torquatus Esp, biot Ois passe Troglodyte mignon Troglodytes troglodytes Esp, biot Ois passe Verdier d'Europe Carduelis chloris Esp, biot Mam chiropt Sérotine commune Eptesicus serotinus Esp, biot Mam chiropt Pipistrelle commune Pipistrellus pipistrellus Esp, biot Mam autres Hérisson d'Europe Erinaceus europaeus Esp, biot Mam autres Écureuil roux Sciurus vulgaris Esp, biot

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 79

5.6. DIAGNOSTIC ECOLOGIQUE (FIGURE 12)

L’analyse de l’état initial a permis de définir les sensibilités écologiques de la zone d’étude.

Globalement 3 niveaux d’intérêt écologique ont été identifiés :

 Une zone de sensibilité écologique forte, située au Sud et au Sud-est de la carrière et intégrée au site Natura 2000. Elle est composée de pelouses et de boisements faiblement anthropiques, en bon état de conservation. La faune et la flore qu’elle abrite est souvent patrimoniale. L'interface que constitue les fronts de taille, entre la carrière et la pinède, sert de site de reproduction à deux espèces emblématique des "falaises" : le grand-duc d'Europe et le faucon pèlerin. Néanmoins, ces milieux ont été façonnés par l'activité d'extraction, ce qui leur confère une sensibilité moindre.

 Une zone de sensibilité écologique modérée, située au Nord et à l’Est de la carrière. Elle est composée de milieux en mauvais état de conservation : prairies pâturées (amendées), pinèdes de recolonisation, fourrés (reprise de la végétation) et chênaies-charmaies (sylviculture). Elle abrite néanmoins des espèces faunistiques remarquables comme l’engoulevent d’Europe, l’alouette lulu ou le grand nègre des bois.

 Une zone de sensibilité écologique faible, englobant la carrière actuelle et les terrains situés à l’Ouest de la carrière actuelle. Elle est composée de milieux fortement anthropiques comme les cultures ou les plantations.

La figure 9 synthétise les différentes sensibilités écologiques sur l’aire d’étude. L’analyse des impacts sera effectuée sur la base de ce diagnostic.

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial Sciences Environnement Eau Environnement Figure 12 : Carte de diagnostic écologique Géologie Déchets Assainissement Echelle : 1 / 8 500 Réf dossier : 12-189

Zone à intérêt écologique fort

Zone à intérêt écologique modéré

Zone à intérêt écologique faible 80

5.7. BILAN DES ENJEUX ECOLOGIQUES

Sujet Commentaires Enjeux

• 1 habitat d’IC (6210) dégradé (anciennes - Habitat & flore ★ pelouses colonisées par les pins)

• 4 espèces d'oiseaux rares et menacées en FC : grand-duc, pèlerin, alouette lulu et - Faune engoulevent ★★ • 1 espèce d'insecte rare et menacée : grand nègre des bois

- Fonctionnalité • Partiellement en Natura 2000 ★ écologiques

- Continuité • Extension des limites actuelles 0 écologique

Si la plupart des espèces sont protégées au niveau national, elles ne sont pas pour autant rares ou menacées en Franche-Comté. La Liste Rouge régionale permet de définir les réels enjeux au niveau local. C'est pourquoi toutes les espèces protégées ne sont pas prise en compte dans le bilan des enjeux écologiques. Elles constituent cependant un enjeu réglementaire dans le cadre de l'étude d'impact.

Un dossier de demande de dérogation à leur protection stricte sera déposé parallèlement à ce dossier.

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 81 6. PAYSAGE

6.1. CONTEXTE PAYSAGER GLOBAL – UNITE PAYSAGERE

6.1.1. Notion d’unité paysagère

Une unité paysagère est définie comme un paysage porté par une entité spatiale dont l’ensemble des caractères du relief, d’hydrographie, d’occupation du sol, de formes d’habitat et de végétation présente une homogénéité d’aspect. Elle se distingue des unités voisines par une différence de présence, d’organisation ou de forme de ces caractères. Enfin, les unités paysagères sont de taille variable, mais sont toujours elles-mêmes composées de l’assemblage de divers faciès paysagers récurrents.

6.1.2. Unité paysagère concernée par le secteur d’étude (Figure 13)

Selon l’Atlas des paysages de Franche-Comté [DIREN, Conseil Régional de Franche-Comté – Néo édition, 2000], la carrière de Dampvalley-lès-Colombe se situe dans l’unité paysagère dite des « plateaux calcaires centraux ».

Les plateaux calcaires centraux forment un grand ensemble qui barre en écharpe le département de la Haute-Saône. La topographie tabulaire de cette unité est altérée par toute une série de replis et de vallons qui s’appuient sur des failles disloquant l’armature calcaire pour faire apparaître les marnes sous-jacentes. Malgré une couverture qui reste sensible, la forêt présente des contours complexes en raison du jeu combiné des rides topographiques où elle tend à se localiser, et des terroirs agricoles qui ouvrent des clairières aux contours très indentés.

Le paysage de cette vaste unité paysagère est caractérisé par :

L’espace urbain : L’habitat occupe généralement les points bas du relief ; il est assez dispersé. De nombreux hameaux se sont développés autour de fermes.

Les boisements : Les boisements sont une composante omniprésente dans le paysage. Ils constituent d’importants massifs connectés par de nombreux petits boisements, haies ou bosquets. Ils occupent principalement les bombements et constituent ainsi l’arrière-plan paysager. Tous ces espaces boisés forment localement de petits écrans visuels qui contribuent, avec la topographie, à délimiter des espaces visuels de faible ampleur avec des axes de vue réduits, conférant ainsi au paysage un aspect plus ou moins fermé.

L’espace agricole : Les zones de pente sont essentiellement occupées par des pâtures et des prairies de fauche, l’espace agricole est morcelé : les nombreux bosquets, haies et friches cloisonnent le paysage et lui confèrent un aspect très hétérogène. Les terrains plus plats sont voués à la culture. Les haies et les bosquets se font plus discrets, donnant au paysage un aspect plus ouvert.

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial Sciences Environnement Eau Environnement Réf dossier : 12-189 Géologie Figure 13 : Unités paysagères de Haute-Saône Déchets Assainissement DÉPARTEMENT DE LA HAUTE-SAONE Unités Paysagères de l’Atlas des Paysages Source : DIREN Franche-Comté

Carrière de Dampvalley-lès-Colombe 82

6.2. CONTEXTE PAYSAGER LOCAL

Le contexte paysager local est celui de la vallée de la Colombine. D’orientation Nord-Est / Sud-Ouest, elle s’évase progressivement en direction de Vesoul. La vallée est encadrée par des collines de faible altitude (moins de 400 m) aux silhouettes lourdes. Le versant Sud de la vallée (ubac, exposé au Nord) est le plus souvent occupé par des forêts de feuillus, alors que les versants exposés au Sud (adret) sont le domaine de l’agriculture. Le tracé de la rivière « La Colombine » est particulièrement sinueux.

L’habitat est majoritairement regroupé et les constructions isolées restent l’exception.

La présence de la carrière est révélée par son front de taille qui constitue une saignée de couleur claire dans le contexte paysager local, et confère localement à ce secteur un caractère anthropique plus marqué.

6.3. ANALYSE A L’ECHELLE DU BASSIN VISUEL (FIGURE 14)

6.3.1. Notion de bassin visuel

Un bassin visuel est une unité spatiale relativement fermée où le regard d’un individu est circonscrit par des limites constantes, quel que soit l’endroit du bassin où se trouve cet individu. Ces limites sont de plusieurs ordres : lignes de crêtes, épaulements, ruptures de pente, boisements et haies, constructions.

Sur le secteur d’étude, les distances prises en compte sont de quelques centaines de mètres à plusieurs kilomètres. A grande échelle, certains secteurs d’un bassin visuel peuvent se retrouver isolés et constituer des sous-bassins visuels en raison de la topographie, de la végétation, de la présence de constructions formant des barrières visuelles infranchissables... Des communications d’un bassin visuel à l’autre peuvent également exister.

6.3.2. Caractéristiques du bassin visuel concerné

◊ Composantes paysagères principales

On distingue 3 composantes paysagères principales sur le secteur d’étude :

 Les massifs forestiers : Ils s’étalent sur l’ensemble du versant de la vallée exposé au Nord, des sommets des collines jusqu’à la limite du lit majeur de la Colombine. Ils occupent également les parties sommitales du versant exposé au Sud.

 Le domaine agricole : Les cultures et prés de fauche s’étendent sur le versant exposé au Sud dont la pente est relativement douce. La trame parcellaire y est bien lisible et se caractérise par un maillage qui va s’élargissant vers le sommet de la pente.

 Le fond de la vallée de la Colombine :

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial Sciences Environnement Eau Environnement Echelle : 1 / 25 000 Réf dossier : 12-189 Géologie Figure 14 : Délimitation du bassin visuel Déchets Assainissement

1

Extension

1 2 Carrière actuelle

3

4

3

4 Légende Périmètre actuel de la carrière Périmètre de l’extension projetée Bassin visuel

2 Couloir visuel 4 Prise de vue

83 La pente s’accentue vers le fond de la vallée. Sur les talus relativement abrupts qui bordent la rivière, se développent des formations végétales plus ou moins hautes qui cloisonnent l’espace.

◊ Structure du paysage

Les limites du bassin visuel sont constituées par les lignes de crêtes des reliefs alignés de part et d’autre de l’axe de la vallée. Elles délimitent donc un paysage relativement restreint et fermé. Toutefois, des échappées visuelles en direction des extrémités de la vallée sont possibles lorsque l’on s’élève sur ses flancs.

Les principales composantes paysagères se disposent en faisceaux parallèles à l’axe de la vallée représenté par la rivière de la Colombine. Il existe donc une forme d’étagement des composantes paysagères du fond de la vallée aux sommets des versants qui l’entourent. Les linéaments structurants du paysage sont donc des lignes parallèles et sub-horizontales disposées selon une orientation Est- Ouest. La lisibilité de cette organisation est accentuée par le fait que les contacts entre composantes paysagères sont brutaux. On note l’absence de linéaments secondaires transversaux.

Bien que les activités économiques locales soient hétérogènes (agriculture, industrie), l’expression claire des fonctions et de l’occupation du sol confère à l’organisation de l’espace un grand ordonnancement.

6.3.3. Protections réglementaires locales au titre des paysages

Le projet d’extension de la carrière n’est inclus dans aucun périmètre de protection au titre des paysages. Néanmoins, trois sites inscrits et un site classé sont recensés par la DIREN aux environs du site. Ils sont localisés sur la figure 15 présentée plus loin.

Type de site Date de classement ou Nom du site Surface Description succincte d’inscription

Il s’agit d’une forme d’érosion remarquable d’un Site classé Le Sabot de Frotey - entablement calcaire en forme de sabot, le Durgeon et son 22 juillet 1913 (Frotey-lès-Vesoul) (ponctuel) affluent la Colombine ayant entaillés le plateau.

Le site correspond à la résurgence karstique de la Fontaine de Champdamoy, qui collecte par un réseau souterrain les La Font de - eaux du Puits Frais situé quelques kilomètres en amont. Site classé Champdamoy Elle donne naissance au ruisseau de la Font, affluent de la 22 juillet 1913 (ponctuel) (Quincey) Colombine en rive gauche, et alimente également un canal artificiel débouchant dans la Colombine en aval du Moulin de Champdamoy.

Remarque forme d’érosion, la Motte est une butte témoin du plateau calcaire dégradé par un méandre du Durgeon. Site classé La butte dite La Motte La colline est couverte par des vergers et pré-bois 74 ha 9 mars 2004 à Vesoul surmontés d’un entablement calcaire. Un chemin de croix conduit à la chapelle érigée en 1858 au point culminant de la Motte. L’ensemble est le symbole de la ville de Vesoul.

Ensemble architectural témoignant de la formation progressive de la ville de Vesoul au Sud du château Site inscrit Quartiers anciens de couronnant la Motte, notamment à partir du XIIème siècle. 34,08 ha 5 juillet 1977 Vesoul Ce quartier possède plusieurs maisons Renaissance ainsi que de beaux témoignages de l’architecture des XVII et XVIIIème siècles.

Tableau 6 : Sites inscrits et classés recensés aux abords de la carrière SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 84

Le sabot de Frotey est clairement positionné en dehors du bassin visuel considéré, aucune vue sur la carrière n’étant possible depuis le site.

La butte de la Motte et les anciens quartiers de Vesoul sont quant à eux positionnés aux portes de ce bassin visuel, dans le prolongement d’un couloir visuel qui les rend perceptibles depuis certains secteurs du bassin visuel. Néanmoins, la position latérale de la carrière par rapport à ce couloir visuel et l’existence entre deux de deux buttes culminant à plus de 340 m et supportant le Sabot de Frotey et le Bois de Frotey empêche toute vue franche sur la carrière depuis ces deux sites emblématiques de la ville de Vesoul. La vue la plus nette sur la carrière est ainsi obtenue depuis le sommet de la Motte, au niveau de la table d’orientation : elle permet juste, avec un œil averti, de distinguer au loin une zone plus claire correspondant à la carrière, partiellement cachée par les arbres de haut-jet entourant le promontoire de la Motte.

Carrière S.C.F.C.

Figure VII : Vue vers la vallée de la Colombine et la carrière depuis le promontoire de la Motte

Quant à la Font de Champdamoy, elle est située au sein du bassin visuel de la carrière, mais sa position basse à 224 m d’altitude au fond d’une petite vallée très encaissée limite considérablement les perspectives visuelles sur les alentours depuis ce site classé, depuis lequel la carrière n’est pas visible.

Enfin, aucun secteur sauvegardé et aucune ZPPAUP – Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager – ne sont recensés aux environs de la carrière.

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 85

6.4. PERCEPTION VISUELLE DU SITE ET SENSIBILITE VISUELLE (FIGURE 15)

6.4.1. Perception du site depuis les villages et le principal axe de communication

Le site d’extraction actuel s’ouvre sur le flanc Sud-Ouest de la colline dite du Charmont.

Depuis le village de Dampvalley-lès-Colombe, situé à l’Est et en contrebas du site, la carrière est très peu visible. Elle n’est même pas du tout visible depuis plus des deux tiers des habitations de part leur position basse dans la vallée de la Colombine. Seule une partie des arbres de haut-jet plantés en périphérie du site le long de la RN19 sont discernables depuis quelques maisons perchées sur les hauteurs du village. Aussi, bien que constituant la première zone bâtie à proximité de la carrière, ce secteur est considéré comme une zone à sensibilité paysagère très faible.

En périphérie des villages de Quincey et Colombe-lès-Vesoul, la carrière révèle partiellement ses fronts de taille dont la couleur ocre-jaune se détache nettement du fond verdoyant du paysage. Ces deux villages constituent les zones de sensibilité paysagère les plus importantes du secteur. Toutefois, l’éloignement entre les points de vue et les éléments visibles de la carrière (fronts de taille Nord et Nord-Est), qui est d’au moins 1,5 km pour les habitations de Colombe-lès-Vesoul et de 3,5 km pour celles de Quincey, atténue notablement l’impact paysager de la carrière. Le bourg de Quincey est ainsi considéré comme une zone à sensibilité paysagère faible à moyenne, et celui de Colombe-lès-Vesoul comme une zone à sensibilité paysagère moyenne à forte.

Lorsque l’on circule sur la RN19 de Vesoul à Lure, le regard vient buter contre les fronts de taille qui constituent alors le point d’appel principal du paysage plus de 2 km avant le site (zone de sensibilité paysagère forte à très forte selon les secteurs). A hauteur de l’entrée de la carrière, ils disparaissent quasiment du champ de vision, dissimulés par la haie de pins implantée le long de la limite Sud du site sur un merlon édifié par l’exploitant de la carrière il y a une vingtaine d’années. La haie arborescente s’est depuis étoffée d’un sous-étage arbustif qui accentue l’efficacité de cet écran visuel végétal périphérique.

En provenance de Lure, l’impact visuel depuis la RN19 est faible à très faible, les automobilistes n’apercevant que de manière fugitive l’extrémité Sud-Est du site.

6.4.2. Diagnostic paysager ◊ Méthode

L'appréciation de l'intérêt paysager du bassin visuel repose sur les critères suivants : 1 - Diversité des composantes paysagères 2 - Rareté du paysage 3 - Identité du paysage 4 - Degré d'anthropisation

Cinq degrés d'appréciation peuvent être envisagés pour les 3 premiers critères :

Degré d'appréciation Faible Faible à moyen Moyen Moyen à fort Fort

Gradient correspondant 1 2 3 4 5

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 86

Le 4ème critère (degré d'anthropisation) est apprécié comme suit :

Degré d'appréciation Faible Faible à moyen Moyen Moyen à fort Fort

Gradient correspondant 5 4 3 2 1

Le gradient maximal d'intérêt paysager est établi à 20, selon l’échelle suivante :

Niveau d'intérêt paysager Gradient

Grand intérêt paysager 14 à 20

Intérêt paysager moyen 8 à 13

Faible intérêt paysager 4 à 7

Cette méthode de diagnostic permet, autant que faire se peut, d’objectiver l’appréciation de l'intérêt paysager d’un site.

◊ Résultat

La notation attribuée aux différents critères d'intérêt paysager du bassin visuel considéré est la suivante : Bassin visuel Diversité des composantes paysagères 4 Rareté du paysage 2 Identité du paysage 4 Degré d'anthropisation 4 Niveau d'intérêt paysager (total des points) 14

Le bassin visuel considéré est constitué de forêts, de prairies, de pâtures, de petits vallons et de surfaces urbanisées : les composantes paysagères sont donc plutôt bien diversifiées. Ce type de paysage de vallées encaissées surmontées par des collines est par contre assez répandu aux abords de Vesoul, et l’identité du paysage est assez bien marquée. De plus, le relativement faible degré d’anthropisation confère au bassin visuel son relativement fort intérêt paysager.

6.5. BILANS DES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX

Sujet Commentaires Enjeux • Composantes paysagères bien Paysage ★★ diversifiées

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial Sciences Environnement Eau Environnement Echelle : 1 / 25 000 Réf dossier : 12-189 Géologie Figure 15 : Sensibilité visuelle Déchets Assainissement

Quartiers anciens de Vesoul (Site inscrit) Le Sabot de 1 Frotey-lès-Vesoul (Site classé)

Extension

Carrière actuelle 2

1

La butte dite La Motte (Site classé) 2

3 4 5

Font de Champdamoy à Quincey (Site classé)

Légende Périmètre actuel de la carrière

3 Périmètre de l’extension projetée Bassin visuel

Couloir visuel

Site classé

Site inscrit

Zone de sensibilité paysagère très faible

Zone de sensibilité paysagère faible à moyenne

Zone de sensibilité paysagère moyenne à forte 5 Zone de sensibilité paysagère forte à très forte

4 4 Prise de vue

87 7. ASPECTS HUMAINS

7.1. POPULATION ET HABITAT

L’aire d’étude retenue est ici la commune d’implantation du projet, qui regroupe l’essentiel de l’habitat résidentiel aux abords du site. Les données sont issues des enquêtes annuelles et périodiques de recensement de l’INSEE, l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques.

La commune de Dampvalley-lès-Colombe compte actuellement 117 soit 5 habitants de plus qu’au dernier recensement de 1999. D’une superficie de 6,26 km2, la commune affiche donc une faible densité de population avec 18.7 habitants/km2.

La population de la commune a plus que doublé entre 1968 et 1990 en passant de 58 à 131 habitants. Ceci s’explique par un solde migratoire très important (+ 68 personnes sur la période 1962-1990) et un solde naturel légèrement positif sur la même période. Elle a ensuite baissé entre 1990 et 1999 passant de 131 à 112 habitants, et ce essentiellement à cause d’un solde migratoire largement négatif (-16 personnes). Depuis 1999 la population augmente de nouveau grâce à un solde migratoire positif qui contrebalance un sole naturel légèrement négatif.

La population de Dampvalley-lès-Colombe est composée à 18.8% de personnes âgés de 0 à 19 ans équilibrée, à 63.2 % de personnes âgés de 20 à 64 ans et à 16.2% de personnes âgés de 65 ans et plus.

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 88 Les hommes sont légèrement plus nombreux que les femmes : en 1999, on comptait sur la commune 60 hommes et 57 femmes.

En 2009, 75.3 % des actifs avaient un emploi, soit 48 personnes.

Parmi les 60 logements recensés à Dampvalley-lès-Colombe, 47 sont des résidences principales, 6 sont des résidences secondaires et 7 logements sont vacants.

96.6 % des logements sont des maisons individuelles (soit 58 logements) et 3,4 % sont des appartements (soit 2 logements).

Pour mémoire, les habitations les plus proches du site sont :  Ferme et habitation attenante du Charmont, situées respectivement à environ 180 et 200 m au Nord des limites du projet ;  Première habitation de Dampvalley-lès-Colombe, située environ 350 m à l’Est des limites du projet.

7.2. ACTIVITES

7.2.1. Activités artisanales et industrielles

Les principaux équipements et services se trouvant principalement dans l’agglomération vésulienne toute proche, Dampvalley-lès-Colombe ne dispose d’aucun des équipements définis par l’INSEE pour dresser le profil d’une commune9. La commune ne dispose pas de commerces, ni d’infrastructures spécifiques d’accueil touristique (restaurant, hôtel, gîte, camping…).

L'activité économique est basée sur l'agriculture. On trouve néanmoins une entreprise d’aménagement d’espaces verts sur la commune. Deux Installations Classées pour la Protection de l’Environnement sont par ailleurs recensées sur le territoire communal : la carrière actuelle de S.C.F.C., ainsi que l’établissement de la SPA « Boule de poils », autorisé sous la rubrique ICPE 2120 « Elevage, vente, transit, garde, fourrières de chiens », à hauteur de 100 chiens.

7.2.2. Activités médicales

La commune de Dampvalley-lès-Colombe ne dispose pas d’infrastructure médicale ou de professionnel de santé sur son territoire. L’hôpital le plus proche est celui de Vesoul.

9 Ces 19 équipements essentiels recensés par l’INSEE sont : Garage, Maçon, Électricien, Alimentation générale / épicerie, Boulangerie / pâtisserie, Boucherie / charcuterie, Bureau de poste, Librairie / papeterie, Droguerie / quincaillerie, Salon de coiffure, Café / débit de boissons, Bureau de tabac, Restaurant, École maternelle ou classe enfantine, Collège public, Dentiste, Infirmier ou infirmière, Médecin généraliste, Pharmacie SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 89

7.2.3. Activités agricoles Six exploitations agricoles sont en activité sur le territoire communal d’après la base de données AGRESTE du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche, qui publie notamment les études et statistiques agricoles issues d’un recensement réalisé en 2000.

La Superficie Agricole Utilisée sur le territoire communal atteint 448 ha (soit 72% du territoire communal), 50% concernant des terres labourables (223 ha) et 50% des superficies toujours en herbe (225 ha). On recensait également 418 têtes de bovins dont 132 vaches en 2000 sur la commune selon cette même base de données AGRESTE.

7.2.4. Activités touristiques et loisirs

La commune possède des terrains de sport pour l’exercice du foot, du basket, de la pétanque et du jeu de quilles. La pêche est pratiquée sur la commune au niveau de la rivière La Colombine, c’est l’AAPPMA de Vesoul (Association Agréée de Pêche et de Protection des Milieux Aquatiques) qui gère le domaine.

On notera également la présence au Nord-Est de la carrière du champ de tir de Montcey. Il est géré par l’Ecole de tir de Vesoul, et permet la pratique du ball-trap, du tir sur cibles et du tir à l’arc à partir du stand de tir de la Craye positionné à plus d’1 km au Nord-Est des limites de la carrière et de son projet d’extension. Le stand de tir est ouvert de façon discontinue : d’une part le mercredi après-midi durant toute l’année, et d’autre part le samedi après-midi et le dimanche toute la journée de début février à fin août.

7.3. OCCUPATION DU SOL ET URBANISME

7.3.1. Occupation du sol

La surface agricole utilisée à Dampvalley-lès-Colombe est de 448 ha (données 2000), ce qui représente 72 % du territoire communal.

Les espaces boisés sont assez bien représentés sur la commune, avec le petit Bois de Charmont au Nord- Ouest, les Bois du Fays et Bois de la Grand Côte qui traversent de part en part la commune en son centre, et enfin, au Sud de la commune, la frange septentrionale du Bois de Noroy.

Les forêts occupent ainsi 118 ha, soit environ 19 % du territoire communal.

7.3.2. Document d’urbanisme

La commune de Dampvalley-lès-Colombe ne dispose d’aucun document d’urbanisme spécifique à son territoire, de type Plan d’Occupation des Sols (POS), Plan Local d’Urbanisme (PLU) ou carte communale. C’est donc le Règlement National d’Urbanisme (RNU) qui s’applique.

En vertu de ce règlement, aucune contrainte d’urbanisme ne s’oppose à l’extension de la carrière existante de Dampvalley-lès-Colombe.

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 90 Aucune zone urbanisée ne se situe à proximité de la carrière. Cette dernière est entourée de cultures, de boisements et d’un axe de communication majeur, la RN 19. Par ailleurs, aucun espace boisé classé n’est présent sur la commune de Dampvalley-lès-Colombe.

7.4. PATRIMOINE CULTUREL (FIGURE 16)

7.4.1. Monuments historiques

L’aire d’étude retenue pour les monuments historiques est celle du bassin visuel précédemment défini, la présence d’un monument historique dans ce bassin étant susceptible de modifier la sensibilité paysagère d’un site. Cette aire d’étude est toujours au minimum de 500 mètres autour des limites du projet afin de tenir compte des contraintes réglementaires associées aux monuments historiques.

D’après la base de données Mérimée10 de la direction de l’architecture et du patrimoine du Ministère de la culture et de la communication, voici la liste des monuments historiques inscrits ou classés recensés sur les communes du secteur d’étude :

Monument Distance aux limites Commune Eléments protégés et époque historique du projet

Dampvalley-lès- - - - Colombe Château Colombier, logis, cheminée, salon, 1,9 km Inscrit par arrêté du élévation, toiture, décor intérieur au Sud-Ouest 05/09/1988 18ème siècle Cimetière 1,9 km Croix de cimetière Colombe-lès-Vesoul Inscrit par arrêté du au Sud-Sud-Ouest 15ème siècle 24/01/1927 Dolmen 1,5 km Classé par arrêté du Dolmen au lieu-dit « La Pierre qui Vire » au Sud-Sud-Est 24/08/1976

Frotey-lès-Vesoul - - -

Comberjon - - -

Quincey - - -

Montcey - - -

Tableau 7 : Liste des monuments historiques recensés sur les communes du bassin visuel

Plusieurs monuments classés ou inscrits au titre des monuments historiques sont recensés dans le secteur d’étude.

10 Base de données créée en 1978, qui recense le patrimoine monumental français dans toute sa diversité : architecture religieuse, domestique, agricole, scolaire, militaire et industrielle SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial Sciences Environnement Eau Environnement Figure 16 : Patrimoine culturel du secteur Géologie Déchets Assainissement Echelle : 1 / 25 000 Réf dossier : 12-189

Légende Périmètre actuel de la carrière Périmètre de l’extension projetée Monument historique classé ou inscrit et son rayon de protection de 500 m

Entité archéologique

Extension

Carrière actuelle

1 3

Dolmen de Colombe-lès-Vesoul (MH classé)

2

Château de Colombe-lès-Vesoul Cimetière (MH inscrit) de Colombe-lès-Vesoul (MH inscrit) 91 La carrière et le projet d’extension se situent en dehors des périmètres de protection de 500 mètres définis autour de ces monuments historiques. Le monument historique le plus proche est le Dolmen de Colombe-lès-Vesoul, situé 1,5 km au Sud-Sud-Est des limites du site.

7.4.2. Patrimoine archéologique

L’aire d’étude retenue pour le patrimoine archéologique est celle de la commune d’implantation du projet, la présence d’une entité archéologique recensée n’étant susceptible de modifier l’occupation des sols qu’au droit des parcelles concernées par le projet. Néanmoins, le projet étant situé en limite Ouest de la commune de Dampvalley-lès-Colombe, les entités archéologiques de la commune limitrophe de Frotey-lès-Vesoul ont également été recherchées.

Dans cette aire d’étude, le Service Régional de l’Archéologie de la DRAC de Franche-Comté a recensé plusieurs lieux où ont été retrouvés des vestiges archéologiques :

Coordonnées Référence Commune N° Epoque Nature (descriptif DRAC) Lambert 2 figure

Non localisé Poterie : céramique médiévale (dans 2457 - Moyen-Age par la DRAC une source) Non localisé 10086 - Indéterminée Pont par la DRAC

Non localisé 14251 - Indéterminée Moulin par la DRAC

X : 893560 Mine de fer (Grotte de la Cotelotte, Bois 1481 1 Indéterminée Dampvalley Y : 2299220 de la Grande Côte) X : 893900 10085 2 Indéterminée Monastère (au Sud du village) Y : 2297700

X : 894730 Extraction de minerai de fer (Combe de 8405 3 Contemporaine Y : 2299200 la Chaille)

X : 889100 Camp romain, espace fortifié, habitat 1016 Moyen-Age Y : 2299600 groupé X : 889120 Hors figure 9709 Gallo-romain ? Y : 2298320 (vestiges tous situés à Vesoul - X : 888970 l’Ouest de la

lès 9710 Moyen-Age Château non fortifié - Y : 2298150 RD919 et de l’aérodrome X : 888860 Frotey 1286 de Vesoul- Indéterminée Enceinte (lieu-dit « Le Sabot ») Y : 2299470 Frotey) X : 889640 1040 Indéterminée Grotte de Frotey (lieu-dit « Bayard ») Y : 2297760

Tableau 8 : Patrimoine archéologique local

L’aire d’étude possède donc un patrimoine archéologique riche et diversifié. Cependant, la carrière actuelle et le projet d’extension se situent en dehors des secteurs où des vestiges archéologiques ont été recensés. Les plus proches sont localisés à plus de 600 mètres de la carrière (référence 2).

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 92

7.5. TRANSPORTS La commune de Dampvalley-lès-Colombe est traversée d’Ouest en Est par un axe routier d’importance nationale : la RN 19. Cet axe borde la carrière sur sa frange Sud.

On note également la présence d’axes routiers secondaires à proximité, et notamment :  La RD 119 qui permet de rejoindre Montcey à partir de la RN 19 ;  La RD 233 qui assure la jonction entre la RN 19 au Nord et la RD 13 au Sud, cette dernière permettant de relier Colombe-lès-Vesoul à Noroy-le-Bourg.

Les comptages journaliers de véhicules réalisés sur la RN 19 nous ont été fournis par la DIR Est (Direction Interdépartementale des Routes Est). Il s’agit des données disponibles les plus récentes, qui datent de 2007 et 2008 :

PR PR TV total dans Section PL % PL Début de section Fin de section les 2 sens Vesoul/Les Repères Frotey-lès-Vesoul Vesoul PR 41+600 PR 43+200 25 086 - - Intersection N19/D10 Intersection N19/N57 Frotey-lès-Vesoul Quincey 12 767

Quincey PR 43+200 PR 44+1009 - -

19 Intersection N19/N57 Intersection N19/D9

RN Quincey Lure Ouest Calmoutier PR 45+000 PR 69+400 9 064 1631 18 % Intersection N19/D9 Intersection N19/D64 Lure Ouest Lure Est Lure PR 69+400 PR 74+700 16 729 - 14,6% Intersection N19/D64 Intersection N19/D438

Légende :

16 729 Trafic station 2008 (non italique, non surligné) PR : Point de référence du comptage

25 086 Trafic calculé par la Dir Est (italique) TV : Tous Véhicules, y compris les poids lourds

9 064 Trafic 2007 (italique souligné) PL : Poids lourds

Tableau 9 : Trafic routier journalier sur la RN 19 aux abords de Dampvalley-lès-Colombe

La portion de RN 19 qui borde la carrière actuelle correspond à la section « Calmoutier » comprise entre le PR 45,000 (intersection avec la RD 9 vers Quincey) et le PR 69,400 (intersection avec la RD 64 à l’Ouest de Lure).

Les comptages témoignent d’un important trafic routier sur la RN 19, tant en véhicules totaux qu’en poids lourds, classant cet axe parmi les routes à grande circulation.

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 93

7.6. EQUIPEMENTS ET RESEAUX

7.6.1. Alimentation en eau potable

Dampvalley-lès-Colombe est alimenté en eau par le Syndicat Intercommunal d’alimentation en eau potable de Villers-le-Sec. La carrière est raccordée au réseau AEP communal afin d’alimenter en eau les installations du site (sanitaires, bureaux, système d’arrosage des poussières de l’installation de concassage-criblage, système de lavage des roues des camions).

Le tracé des réseaux sur le secteur figure sur le plan réglementaire fourni dans le dossier de demande et intitulé « Plan d’ensemble des dispositions projetées de l’installation et de l’affectation des terrains dans un rayon de 35 mètres ».

7.6.2. Collecte et traitement des eaux usées

La commune assure la gestion des eaux usées en régie municipale (collecte et traitement). Elle dispose à cette fin d’une station d’épuration communale d’une capacité de 200 Equivalent Habitants, munie d’un lit bactérien à faible charge. Cette station est située à l’Ouest du bourg de Dampvalley, à proximité de la RD 233. Aucun établissement industriel connu à l’Agence de l’Eau n’est connecté à cette station. Les eaux usées collectées sont ainsi exclusivement les eaux de la population locale, environ 90% des habitations de la commune étant connectées au réseau collectif. Le milieu récepteur des eaux épurées est la rivière de la Colombine.

La carrière de Dampvalley-lès-Colombe n'est pas reliée au réseau d'assainissement collectif : elle dispose sur le site d’un système d'assainissement autonome assurant le traitement des eaux usées (eaux sanitaires et eaux vannes).

7.6.3. Collecte et traitement des déchets ménagers

La collecte des déchets ménagers est assurée au porte à porte chaque jeudi par le SICTOM du Val de Saône. Par ailleurs, un dispositif de tri sélectif est en cours de mise en place pour les déchets recyclables. La commune ne dispose pas de déchetterie sur son territoire, les plus proches étant celles de Quincey et de Vaivre.

Le traitement des déchets collectés est ensuite assuré par le SYTEVOM (SYndicat mixte à vocation unique pour le Transfert, l’Elimination et la Valorisation des Ordures Ménagères), dont fait partie le SICTOM du Val de Saône. Ce syndicat créé en 1993 regroupe de nombreuses collectivités qui représentent un total de 588 communes et 240 000 habitants répartis sur les départements de la Haute- Saône et du Doubs. Il gère et exploite les déchetteries de son périmètre d’action ainsi que le centre de stockage des déchets de Vadans et le centre de valorisation des déchets de Noidans-le-Ferroux (centre de tri des emballages recyclables et unité de valorisation énergétique des ordures ménagères résiduelles), où sont acheminées les ordures ménagères de Dampvalley-lès-Colombe.

7.6.4. Réseaux de communication

La commune de Dampvalley-lès-Colombe est traversée d’Ouest en Est par un axe routier d’importance nationale : la RN 19. Cet axe borde la carrière sur sa frange Sud.

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 94 Elle est également desservie par des axes routiers secondaires, et notamment :  La RD 119 qui permet de rejoindre Montcey à partir de la RN 19 ;  La RD 13 qui permet de relier Colombe-lès-Vesoul à l’Ouest et Noroy-le-Bourg à l’Est ;  La RD 233 qui assure la jonction entre la RN 19 au Nord et la RD 13 au Sud.

Par ailleurs, l’agglomération vésulienne dispose d’un aérodrome à Frotey-lès-Vesoul, localisé à environ 1 km des limites de l’extension projetée de la carrière. Implanté sur un terrain d’environ 15 ha, l’aérodrome est propriété du Conseil Général de la Haute-Saône depuis les années 1990, époque à laquelle il a procédé à son réaménagement complet. Il sert de support à la pratique de l’aviation légère de loisirs et à des missions liées à l’aviation d’affaires. Il est géré par l’Aéroclub de la Haute-Saône qui dispose sur le site d’une école de pilotage et d’un centre école ouvert aux jeunes de moins de 21 ans.

7.6.5. Autres réseaux

Le tracé des réseaux sur le secteur figure sur le plan réglementaire fourni dans le dossier de demande et intitulé « Plan d’ensemble des dispositions projetées de l’installation et de l’affectation des terrains dans un rayon de 35 mètres ».

Les réseaux situés à proximité de la carrière sont les suivants :  Une ligne électrique alimentant les bureaux et les installations industrielles du site, notamment l’installation de concassage-criblage, ainsi que les bâtiments de la ferme du Charmont ;  Une ligne téléphonique alimentant les bureaux ;  Une ligne électrique haute tension 63kV (ligne aérienne Lure – Pusy) qui chemine juste au Sud de la RN19 ;  Une canalisation pour l’alimentation en eau potable des bâtiments de la carrière.

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 95

7.7. PROJETS ACTUELLEMENT AUTORISES A PROXIMITE Il n’y a pas d’autres activités classées ICPE ou SEVESO sur la commune de Boujailles. Dans les communes adjacentes il n’y a pas d’activités SEVESO, par contre on retrouve 8 ICPE selon la base de données des installations classées du site de la DREAL Franche-Comté. (http://www.installationsclassees.developpement-durable.gouv.fr/rechercheICForm.php) :

Numéro de la rubrique Commune Nom de l’entreprise ICPE MALPLANCHE (SCEL) 1530 et 2101 Montcey MICOULOT LIONEL MARCEL 1530 Colombe- GOUX Philippe 1530 Lès-Vesoul L2C 2510 et 2515 Noroy le Bourg ROGER MARTIN SAS 2510 et 2515

GAEC des BRULEUX 1530 et 2101 GAEC CHAUDEY 1530 et 2101 Colombier GAEC la CORNE DU NOYER 1530 et 2101 EARL PRE MAILLEY 1530 et 2101 MICHEL Michèle 1530 Villers le Sec EARL du PRE 1530 et 2101

7.8. PROJETS ACTUELLEMENT EN COURS D’INSTRUCTION DANS LE DEPARTEMENT DE HAUTE-SAONE Les projets en cours d’instruction dans le département de Haute-Saône actuellement publiés sur le site internet de la DREAL Franche Comté (http://www.franche-comte.developpement- durable.gouv.fr/departement-de-haute-saone-a191.html) sont présentés en annexe 1 du présent dossier. Il y a actuellement, au 13 août 2012, 23 projets en cours d’instruction dans le département de Haute-Saône. Sur ces 23 projets, 6 sont situés à moins de 20 km de la zone sollicitée.

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 96 Le tableau suivant présente le projet à proximité du site :

Distance par Objet Maître d'ouvrage Date de l'avis rapport au projet (à vol d’oiseau) Demande d’autorisation d’exploiter une usine de charcuterie-salaisons à Société BAZIN 19/08/2011 19.3 km -lès-Luxeuil Demande d’autorisation d’exploiter un élevage de plus de 100 vaches GAEC de la Gare 08/12/2010 15.6 km laitières à Equevilley Demande d’autorisation d’exploiter une carrière à ciel ouvert de SA Granulats de 10/12/2010 16.5 km matériaux calcaires à Mailley-et- Franche-Comté Chazelot Demande d’autorisation d’exploiter une installation de stockage de liquides inflammables et de produits PSA Peugeot Citroën 01/10/2009 7.1 km en aérosols, préconditionnés en emballages individuels à Noidans les Vesoul Construction d’une centrale photovoltaïque de 5.1 MW à Avenir Photovoltaïque 23/03/2011 13 km et Projet d’aménagement foncier agricole et forestier avec extension Conseil général 17/06/2010 19.1 km sur la commune de Lure

7.9. BILANS DES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX

Sujet Commentaires Enjeux

Activités Economiques - ★ Présence d’une ligne électrique et d’une Equipements et réseaux ★★ ligne téléphonique alimentant la carrière Occupation du sol Carte communale compatible ★

Tourisme et loisirs - ★ Le projet se situe hors des périmètres de Patrimoine archéologique protection de l'ensemble de ces monuments et historique Pas de vestige archéologique sur la 0 commune Transport et accès RN19 à proximité ★ SEVESO, ICPE actuel Pas de SEVESO, ni d’ICPE sur la commune de et projet en cours Dampvalley autre que la carrière 0 d’instruction

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 97 8. BRUIT – POUSSIERES – VIBRATIONS

8.1. BRUIT Afin d’établir un état « initial » de l’ambiance sonore régnant aux environs de carrière, une série de mesures a été effectuée à l’arrêt des infrastructures de la carrière (hors fonctionnement des installations de concassage-criblage, hors circulation des camions et chargeurs…). Les mesures ont été réalisées le 9 novembre 2011. Les conditions météorologiques lors des mesures étaient les suivantes : Temps ensoleillé – Température avoisinant les 13°C – Vent nul.

8.1.1. Méthodologie des mesures Les mesures ont été effectuées conformément aux prescriptions de l’arrêté du 23 janvier 1997 modifié relatif à la limitation des bruits émis dans l’environnement par les installations classées pour la protection de l’environnement, et notamment son annexe intitulée « Méthode de mesure des émissions sonores ».

Elles ont été réalisées suivant la méthode dite d’expertise de la norme AFNOR NF S31-010 de décembre 1996 « Caractérisation et mesurage des bruits de l’environnement – Méthodes particulières de mesurage », sans déroger à aucune de ses dispositions.

Les intervalles de référence retenus sont d’une part l’intervalle diurne de 7h00 à 22h00, et d’autre part l’intervalle nocturne de 22h00 à 7h00.

La durée des mesures, dite « intervalle de mesurage », a été retenue à 30 minutes, et la constante d’intégration utilisée est de 1 seconde.

Les différents niveaux de pression acoustique mesurés sont :  Leq en dB(A) : niveau acoustique équivalent continu pendant la durée de la mesure selon la pondération temporelle de type A La pondération temporelle de type A correspond à un filtre en fréquences simulant l’audition humaine. Elle peut également rendre compte de la nocivité, pour l'ouïe, des bruits industriels de forte intensité et de différentes compositions spectrales.  Lmax en dB(A) : pression sonore maximale pendant la durée de la mesure  Lmin en dB(A) : pression sonore minimale pendant la durée de la mesure  L90 en dB(A) : niveau dépassé pendant 90 % du temps de mesure  L50 en dB(A) : niveau dépassé pendant 50 % du temps de mesure  L10 en dB(A) : niveau dépassé pendant 10 % du temps de mesure

8.1.2. Appareillage Nous avons utilisé un sonomètre intégrateur 01 dB Solo Master portant le numéro de série 10778, de classe 1 et un calibreur acoustique Brüel et Kjaer de type 4331 portant le numéro de série 2389075, mesures effectuées suivant la norme NF S-31-010.

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 98 Le sonomètre est installé sur un trépied à 1,5 m du sol. La vitesse moyenne du vent est mesurée pendant la mesure grâce à un anémomètre à main Windmaster II.

Les appareils de mesure sont vérifiés tous les deux ans par le Laboratoire National de Métrologie et d’Essais.

Les données ont été analysées à partir du logiciel dB Trait 32.

8.1.3. Emplacement et temporalité des mesures Le positionnement de l’appareil lors de la mesure doit permettre d’obtenir une valeur représentative du Leq exprimé en dB(A).

Les emplacements sont choisis en fonction des sensibilités du secteur (habitations et zones constructibles les plus proches), et de façon à intégrer au mieux l’ensemble des sources de bruit liées au site. Ils sont répartis autant que possible dans différentes directions cardinales.

Les points de mesures contrôlés aux abords de la carrière de Dampvalley lors de cette campagne ont été les suivants :  Point A : Première habitation du bourg de Dampvalley-lès-Colombe  Point B : Habitation localisée au « Charmont »  Point C : En limite Sud de la carrière

Remarque : Compte tenu de la configuration du site au « Charmont », une seule mesure de bruit a été réalisée au point B (ferme + habitation).

Ces points sont reportés sur le plan de localisation ci-après.

Deux mesures ont été effectuées au niveau des habitations (une en fonctionnement de la carrière et une à l’arrêt - contrôle d’émergence) et une seule mesure en limite de la carrière (une en fonctionnement – contrôle du seuil limite).

La carrière fonctionnant avant 7h00 du matin, des mesures de nuit ont également été effectuées.

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 99

Figure 17 : Localisation des points de mesures de bruit

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 100 8.1.4. Résultats des mesures de jour (Période 7h00 – 22h00)

Point A : Limite de la carrière

Sébastien WATEL Opérateur Société Sciences Environnement

Sonomètre intégrateur 0,1dB Metravib Sonomètre n°série 007202

Calibreur Brüel et Kjaer 4331 Calibreur n° de série 2389075 MESURES

Activité de la carrière En fonctionnement

Date de la mesure 09/11/11

Début de mesure 10h00

Fin de mesure 10h30

Durée de la mesure 30 minutes

Temps d'intégration 1 seconde

Conditions météorologiques Brouillard, 13°C

Vent au niveau du microphone Nul RESULTATS

L Aeq (dB(A)) 58,9 L max (dB(A)) 66,8 L min (dB(A)) 39,6 L 90 (dB(A)) 45,7 L 50 (dB(A)) 53,5 L 10 (dB(A)) 59,6 Sat (%) 0

• Activité de la carrière • Passage de camions Fond sonore • Circulation sur la RN 19 • Oiseaux

Bruits particuliers • Activité de la carrière : passages d’engins

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 101

Point B : Au niveau de l’habitation au lieu-dit « le Charmont »; au Nord de la carrière

Sébastien WATEL Opérateur Société Sciences Environnement

Sonomètre intégrateur 0,1dB Metravib Sonomètre n°série 007202

Calibreur Brüel et Kjaer 4331 Calibreur n° de série 2389075 MESURES

Activité de la carrière En fonctionnement A l’arrêt

Date de la mesure 09/11/11

Début de mesure 10h45 12h00

Fin de mesure 11h15 12h30

Durée de la mesure 30 minutes

Temps d'intégration 1 seconde

Conditions météorologiques Ensoleillé, 14°C

Vent au niveau du microphone Nul RÉSULTATS

L Aeq (dB(A)) 44,3 41,1 L max (dB(A)) 65,4 72,1 L min (dB(A)) 34,1 32,6 L 90 (dB(A)) 37,4 34,8 L 50 (dB(A)) 41,2 39,8 L 10 (dB(A)) 45,7 41,7 Sat (%) 0 0

• Circulation sur la RN 19 • Circulation sur la RN 19 Fond sonore • Oiseaux • Oiseaux

• Passage de voitures à proximité du sonomètre • Passage de voitures à proximité Bruits particuliers • Passage d’un avion à haute du sonomètre altitude • Activité de la carrière

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 102

Point C : Au niveau des habitations de DAMPVALLEY-LES-COLOMBE, à l’Est de la carrière

Sébastien WATEL Opérateur Société Sciences Environnement

Sonomètre intégrateur 0,1dB Metravib Sonomètre n°série 007202

Calibreur Brüel et Kjaer 4331 Calibreur n° de série 2389075 MESURES

Activité de la carrière En fonctionnement A l’arrêt

Date de la mesure 09/11/11

Début de mesure 11h30 12h30

Fin de mesure 12h00 13h00

Durée de la mesure 30 minutes

Temps d'intégration 1 seconde

Conditions météorologiques Ensoleillé, 14°C

Vent au niveau du microphone Nul RÉSULTATS

L Aeq (dB(A)) 43,8 41,8 L max (dB(A)) 69,1 73,6 L min (dB(A)) 32,3 33,1 L 90 (dB(A)) 36,1 36,8 L 50 (dB(A)) 40,1 37,9 L 10 (dB(A)) 44,7 43,6 Sat (%) 0 0

• Circulation sur la RN 19 • Circulation sur la RN 19 Fond sonore • Oiseaux • Oiseaux

• Passage de voitures à proximité du sonomètre • Passage de voitures à proximité Bruits particuliers • Aboiements de chiens du sonomètre • Passage d’un avion à haute altitude

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 103 8.1.5. Résultats des mesures de nuit (Période 22h00 – 7h00)

Point C : 1ère habitation du bourg de Dampvalley-lès-Colombe

Sébastien WATEL Sébastien WATEL Opérateur Chargé d’études Géologue Chargé d’études Géologue Société Sciences Environnement Société Sciences Environnement Sonomètre intégrateur 0,1dB Sonomètre intégrateur 0,1dB Sonomètre Solo master Solo master n° série 10778 n° série 10778 Brüel et Kjaer type 4231 Brüel et Kjaer type 4231 Calibreur n° série 2389075 n° série 2389075 MESURES

Activité de la carrière En marche A l’arrêt

Date de la mesure 04/12/08 04/12/08

Début de mesure 5h30 4h00

Fin de mesure 6h00 4h30

Durée de la mesure 30 minutes 30 minutes

Temps d'intégration 1 seconde 1 seconde

Conditions météorologiques Brouillard Brouillard

Température 0°C 0°C

Vent au niveau du microphone Nul Nul RESULTATS

L Aeq (dB(A)) 40,1 37,1 L max (dB(A)) 55,8 45,7 L min (dB(A)) 27,5 30,1 L 90 (dB(A)) 33,7 32,9 L 50 (dB(A)) 38,7 35,8 L 10 (dB(A)) 40,6 37,8 Sat (%) 0 0

Fond sonore • circulation sur la RN 19 • circulation sur la RN

Bruits particuliers • voitures (2) à proximité

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 104

Point B : Habitation au « Charmont »

Sébastien WATEL Sébastien WATEL Opérateur Chargé d’études Géologue Chargé d’études Géologue Société Sciences Environnement Société Sciences Environnement Sonomètre intégrateur 0,1dB Sonomètre intégrateur 0,1dB Sonomètre Solo master Solo master n° série 10778 n° série 10778 Brüel et Kjaer type 4231 Brüel et Kjaer type 4231 Calibreur n° série 2389075 n° série 2389075 MESURES

Activité de la carrière En marche A l’arrêt

Date de la mesure 04/12/08 04/12/08

Début de mesure 6h00 4h30

Fin de mesure 6h30 5h00

Durée de la mesure 30 minutes 30 minutes

Temps d'intégration 1 seconde 1 seconde

Conditions météorologiques Brouillard Brouillard

Température 0°C 0°C

Vent au niveau du microphone Nul Nul RESULTATS

L Aeq (dB(A)) 37,6 34,1 L max (dB(A)) 59,8 52,8 L min (dB(A)) 30,1 28,9 L 90 (dB(A)) 34,1 30,1 L 50 (dB(A)) 36,8 33,8 L 10 (dB(A)) 39,8 34,9 Sat (%) 0 0

Fond sonore • circulation sur RN 19 • circulation sur RN 19

Bruits particuliers

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 105

Point A : En limite de carrière

Sébastien WATEL Opérateur Chargé d’études Géologue Société Sciences Environnement Sonomètre intégrateur 0,1dB Sonomètre Solo master n° série 10778 Brüel et Kjaer type 4231 Calibreur n° série 2389075 MESURES

Activité de la carrière En marche

Date de la mesure 04/12/08

Début de mesure 6h30

Fin de mesure 7h00

Durée de la mesure 30 minutes

Temps d'intégration 1 seconde

Conditions météorologiques Brouillard

Température -1°C

Vent au niveau du microphone Nul RESULTATS

L Aeq (dB(A)) 52,1 L max (dB(A)) 70,8 L min (dB(A)) 39,7 L 90 (dB(A)) 43,2 L 50 (dB(A)) 45,3 L 10 (dB(A)) 53,8 Sat (%) 0

• Activité de la carrière Fond sonore (installation de traitement) • Circulation sur la RN 19

Bruits particuliers

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 106 8.1.6. Interprétation des résultats ◊ Rappel sur la réglementation en vigueur

Les niveaux d’émission sonore que doivent respecter les installations classées pour la protection de l’environnement sont précisés à l’article 3 de l’arrêté du 23 janvier 1997 modifié, relatif à la limitation des bruits émis dans l’environnement par les installations classées pour la protection de l’environnement.

Cet article s’applique aux carrières depuis le décret du 24 janvier 2001. Il stipule que les bruits émis par la carrière ne doivent pas être à l’origine, à l’intérieur des locaux riverains habités ou occupés par des tiers, que les fenêtres soient ouvertes ou fermées, et le cas échéant, en tous points des parties extérieures (cour, jardin, terrasse) de ces mêmes locaux, d’une émergence supérieure à celles définies dans le tableau suivant :

Niveau de bruit ambiant Emergence admissible Emergence admissible existant dans les zones à émergence pour la période allant de 7h à 22 h, pour la période allant de 22 h à 7 h, réglementée (incluant le bruit de sauf dimanches et jours fériés ainsi que les dimanches et jours fériés l'établissement)

Supérieur à 35 dB(A) et inférieur ou égal à 6 dB(A) 4 dB(A) 45 dB(A)

Supérieur à 45 dB(A) 5 dB(A) 3 dB(A)

L’émergence est définie comme étant la différence entre les niveaux de bruit mesurés lorsque l’ensemble de l’installation est en fonctionnement et lorsqu’elle est arrêtée.

Par ailleurs, l’article 3 de l’arrêté du 23 janvier 1997 indique que les niveaux de bruit à ne pas dépasser en limites de propriété de l’établissement sont fixés par l’arrêté préfectoral d’autorisation, et qu’ils ne peuvent excéder, sauf si le bruit résiduel pour la période considérée est supérieur à cette limite :  70 dB(A) en période jour ;  60 dB(A) en période de nuit.

Le contrôle de l’émergence est défini au chapitre 2.5.b) de l’annexe de l’arrêté du 23 janvier 1997 modifié. Dans le cas général, l’émergence est calculée sur la base des Leq des niveaux sonores initial et résiduel. Dans les cas particuliers où la différence Leq – L50 est supérieure à 5 dB(A) (situation rencontrée notamment lorsqu’il existe un trafic très discontinu à proximité), l’émergence est calculée sur la base des indices fractiles L50 des niveaux sonores initial et résiduel.

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Lieu Fonctionnement de la carrière Différence Leq-L50 Résultat Niveau sonore utilisé pour l’émergence

Marche 45,6 – 40,2 > 5 dB(A) Point A L50 Arrêt 44,1 – 38,7 > 5 dB(A) 22h00) Marche 43,5 – 41,1 < 5 dB(A) Point B Leq - (7h00

Mesure de jour Arrêt 42,1 – 38,7 < 5 dB(A)

Marche 40,1 – 38,7 < 5 dB(A) Point A Leq

7h00) Arrêt 37,1 – 35,8 < 5 dB(A) Marche 37,6 – 36,8 < 5 dB(A) Point B Leq - (22h00 Mesure de nuit Arrêt 34,1 – 33,8 < 5 dB(A)

◊ Calcul des émergences

• Mesures de Jour (7h00-22h00)

Niveau sonore avec Emergence Niveau sonore avec Emergence Lieu installation en réglementaire installation à l’arrêt* calculée fonctionnement* admissible

Point A 1ère habitation du L = 38,5 dB (A) L = 40,0 dB (A) + 1,5 dB(A) 5 dB (A) bourg de 50 50 Dampvalley

Point B Habitation au Leq = 42,0 dB (A) Leq = 43,5 dB (A) + 1,5 dB(A) 6 dB (A) « Charmont »

Valeurs arrondies au demi-décibel près conformément à la norme AFNOR NF S31-010

Ces émergences calculées sont faibles. Le bruit de la carrière n’est pas perceptible, l’élément sonore majeur du secteur étant l’importante circulation sur la route nationale 19 toute proche, qui joue un effet de masque.

Ces émergences sont inférieures aux seuils de 5 et 6 dB(A) définis dans l’arrêté du 23 janvier 1997, et donc en tous points conformes à la réglementation en vigueur.

• Mesures de Nuit (22h00-7h00)

Niveau sonore avec Emergence Niveau sonore avec Emergence Lieu installation en réglementaire installation à l’arrêt* calculée fonctionnement* admissible

Point A 1ère habitation du L = 37,0 dB (A) L = 40,0 dB (A) +3,0 dB(A) 4 dB (A) bourg de eq eq Dampvalley

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Point B Habitation au Leq = 34,0 dB (A) Leq = 37,5 dB (A) + 3,5 dB(A) 4 dB (A) « Charmont »

Valeurs arrondies au demi-décibel près conformément à la norme AFNOR NF S31-010

Ces émergences calculées sont moyennes. Cependant, les émergences proviennent essentiellement de l’augmentation du trafic (camions principalement) sur la route nationale. En effet, le trafic est réduit vers 4h00 du matin (lors des mesures à l’arrêt) et il augmente vers 5h30 (lors des mesures en fonctionnement). Le bruit de la carrière n’est pas perceptible.

Ces émergences sont inférieures au seuil de 4 dB(A) défini dans l’arrêté du 23 janvier 1997, et donc en tous points conformes à la réglementation en vigueur.

◊ Vérification du respect des exigences réglementaires en limite de site

Niveau sonore avec installation en Niveau sonore réglementaire

fonctionnement* admissible

Mesure de jour Leq = 64,0 dB (A) 70 dB (A)

Mesure de nuit Leq = 52,0 dB (A) 60 dB (A)

Valeurs arrondies au demi-décibel près conformément à la norme AFNOR NF S31-010

Ces niveaux sonores sont inférieurs au niveau admissible défini dans l’arrêté du 23 janvier 1997.

8.1.7. Conclusion La carrière, dans sa configuration actuelle, est conforme à la réglementation relative aux émissions de bruits puisque les niveaux sonores en limite d’exploitation et les émergences en limite des habitations sont inférieurs aux niveaux réglementaires.

L’exploitant a aménagé la zone d’extension grâce à des merlons périphériques. Ainsi actuellement, l’ensemble de l’excavation est bordé par ces merlons qui contribuent, de même que les fronts de taille, à limiter la propagation du bruit à l’extérieur du site et donc à diminuer l’impact sonore de la carrière. Ces merlons sont doublés de plantations arbustives et arborées qui jouent également un rôle d’écran acoustique.

Les résultats de cette campagne de mesure permettent de conclure au faible impact sonore de la carrière. Le bruit prépondérant dans le secteur provient de l’important trafic routier sur la route nationale 19 dont le tracé longe les limites du site par le Sud.

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8.2. POUSSIERES (ANNEXES 3 ET 4)

8.2.1. Rappel des sources de poussières Dans la région de Dampvalley-lès-Colombe, les poussières sont actuellement essentiellement générées par la carrière en activité. La RN 19 qui longe le site constitue également une importante source de poussières, le trafic routier y étant dense et constant.

Dans les carrières, les quantités de poussières mises en suspension dans l’atmosphère varient en fonction de l’activité (importance de la production de granulats), mais également en fonction de conditions externes :  Conditions atmosphériques (pluie, force et direction des vents, taux d’humidité dans l’air, …)  Mode d’extraction du gisement (abattage par tirs de mine, extraction à la pelle hydraulique… en eau ou hors d’eau)  Mode de traitement des matériaux (à sec ou lavés)  Utilisation de dispositifs de dépoussiérage ou limitant la dispersion des poussières (arrosage ou brumisation, capotage, aspiration)

Au niveau de la carrière de Dampvalley-lès-Colombe, où les matériaux sont traités à sec, les sources de poussières peuvent être les suivantes :  Explosion des tirs pour l’abattage : source très ponctuelle dans le temps et dans l’espace, émissions faibles,  Alimentation de l’installation par dumper : source mobile, émissions généralement faibles, le brut d’abattage générant peu de poussières,  Traitement des matériaux (broyage, criblage) : source fixe, émissions importantes,  Chute des matériaux depuis les bandes transporteuses sur les stocks : source fixe, émissions généralement modérées, dépendantes de la hauteur de chute et de la granulométrie du matériau,  Chargement des camions, mise en stocks : source mobile, émissions généralement faibles mais qui dépendent de la granulométrie du matériau,  Circulation des engins et camions sur pistes : source mobile, émissions dépendant directement de l’état du sol (humide ou sec).

8.2.2. Les mesures de réduction déjà en place La source de poussières la plus importante est l’installation de traitement. Cette dernière est équipée de dispositifs de réduction des émissions de poussières par brumisation. Le principe consiste à pulvériser de façon automatique de fines gouttelettes d’eau additionnée de tensioactifs pour éviter l’envol des poussières aux postes amont et aval des concasseurs, ainsi qu’au niveau des zones de chute des matériaux, tant au droit des cribles que des chutes au sol des produits finis.

Ces dispositifs de rabattement des poussières font l’objet d’une maintenance régulière et minutieuse afin d’assurer leur efficacité sur le long terme.

De plus, la configuration en partie en fosse et la végétation ceinturant la carrière limitent également la dispersion des poussières pouvant être émises par l’activité.

SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n° 2012/189 – Carrière de DAMPVALLEY LES COLOMBE (70) Etude d’impact – Etat Initial 110 Un laveur de roues est également disposé au niveau du pont-bascule et permet de limiter le dépôt de poussières sur les voies de communication. Ce dispositif est complété par un système d’arrosage de la voie d’accès située entre la bascule et la sortie de la carrière, qui fonctionne notamment en période sèche et venteuse afin de limiter l’envol des poussières accumulées au sol lors du passage des engins de chantier et des camions.

Enfin, la foreuse est munie d’un système d’aspiration des poussières.

8.2.3. Résultats des mesures de retombées de poussières environnementales Conformément à l’article 19 de la circulaire du 22 septembre 1994, des mesures des retombées de poussières environnementales sont nécessaires pour toutes les carrières de roche massive d’une production annuelle supérieure à 150 000 tonnes.

Aussi, un réseau de mesure des retombées de poussières environnementales a été mis en place aux abords de la carrière de Dampvalley-lès-Colombe. Il comporte quatre points de mesure qui sont :

• Poste 1 : à proximité de l’habitation du « Charmont » ; • Poste 2 : en limite Est du site, entre le merlon et la route nationale ; • Poste 3 : en limite Sud du site, entre le merlon et la route nationale ; • Poste 4 : en limite Ouest du site, en arrière du merlon vers les parcelles agricoles.

Figure 18 : Localisation des postes de mesure des retombées de poussières

Les mesures de retombées de poussières environnementales sont effectuées quatre fois par an, par campagne de 15 jours. On a donc une campagne par saison.

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Les résultats du suivi de ces poussières environnementales pour la campagne 2012-2013 figurent en annexe 3.

8.2.4. Résultats des mesures de retombées de poussières alvéolaires et inhalables Des mesures de poussières inhalables et alvéolaires sont également régulièrement effectuées sur les employés de la carrière. Les résultats du suivi de ces poussières inhalables et alvéolaires pour la campagne 2013 figurent en annexe 4.

8.3. VIBRATIONS (ANNEXE 5) Mis à part l’exploitation de la carrière, il n’y a actuellement aucun chantier ou usine susceptible de générer des vibrations dans le secteur de l’exploitation. Les vibrations nocives pour les constructions sont issues des tirs de mines, les installations de concassage-criblage ne produisant pas de vibrations nocives.

La charge unitaire mise en place dans le cadre de l’exploitation de la carrière de Dampvalley-lès- Colombe est limitée à 90 kg (et à seulement 44 kg dans le cadre du plan de tir type pour la découverte).

Rappel : Lors d’un tir de mine, la charge à prendre en considération dans l’existence des vibrations est la charge unitaire puisque c’est la charge instantanée maximale sur l’ensemble du tir.

Les tirs de mines ne doivent pas être à l’origine de vibrations susceptibles d’engendrer dans les constructions avoisinantes des vitesses particulaires supérieures à 10 mm/s.

Les tirs de mine réalisés à la carrière de Dampvalley-lès-Colombe sont régulièrement suivis par des mesures de vibrations au niveau des habitations les plus proches, telles que localisées comme suit :  Point n°1 : Ferme et pavillon du Charmont (« Ferme Cautenet »), localisés environ 180 m au Nord-Est des limites du projet d’extension,  Point n°2 : 1ère maison de Dampvalley-lès-Colombe (« Maison Descrains »), localisée environ 350 m à l’Est des limites du projet d’extension.

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Figure 8 : Localisation des sismographes

Les résultats des mesures de vibrations réalisées durant l’exploitation de 1997 à 2009 au niveau des habitations les plus proches sont présentés dans le tableau ci-dessous :

Tableau récapitulatif Charge Distance Résultats (mm/s) Date Point de mesure Position du tir instant. Conformité (m) (kg) Xl Xt Xv Valeur limite: 10mm/s dans les 3 directions

10/11/1997 Charmont 41 600 0,75 0,92 0,39 Conforme

09/02/2001 Charmont front intermédiaire 72 250 1,7 2 0,8 Conforme

07/04/2004 Maison DESCRAINS 85 600 0,2 0,2 0,4 Conforme

01/03/2005 Maison DESCRAINS ? 600 Sismographe non enclenché (<0,3) Conforme

21/04/2005 Charmont 130 500 0,8 0,7 0,3 Conforme

08/08/2005 Maison DESCRAINS 140 600 0,2 0,3 0,4 Conforme

07/09/2005 Charmont 70 600 0,4 0,5 0,3 Conforme

13/01/2006 Charmont 98 500 2,2 1 1 Conforme

21/06/2006 Maison DESCRAINS 150 600 0,4 0,5 0,3 Conforme

13/12/2006 Charmont Front III 120 300 2 2,3 1 Conforme

13/12/2006 Charmont marne bleue 30 300 2,5 2,3 1,4 Conforme Front II (au dessus 09/01/2007 Charmont 100 300 2,4 2,3 2,1 Conforme des C. à polypiers) 25/05/2007 Charmont 160 500 6,7 5,1 2,8 Conforme

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front III sous la 12/02/2008 Maison DESCRAINS ? 600 Sismographe non enclenché (<0,3) Conforme marne bleue 14/01/2009 Charmont 200 480 1,93 1,05 1,58 Conforme

14/01/2009 Maison DESCRAINS 200 750 0,29 0,33 0,31 Conforme

13/10/2009 Charmont marne bleue 85 275 2,15 1,5 1,55 Conforme

26/10/2009 Maison DESCRAINS Front inférieur 100 800 0,47 0,23 0,22 Conforme front III sous la 28/04/2010 Charmont 95 270 2,67 2,23 2,02 Conforme marne bleue front III sous la 18/06/2010 Maison DESCRAINS 95 750 0,98 0,56 0,56 Conforme marne bleue front III sous la 15/10/2010 Maison DESCRAINS 86 700 0,62 0,47 0,33 Conforme marne bleue 21/03/2011 Charmont Front I 43 600 0,5 0,4 0,42 Conforme Front II (au dessus 28/03/2011 Maison DESCRAINS 100 770 0,41 0,39 0,23 Conforme des C. à polypiers) 20/09/2011 Charmont Front I Nord-Ouest 82 560 0,45 0,8 0,48 Conforme Front II (au dessus 18/10/2011 Maison DESCRAINS 62 715 0,34 0,35 0,46 Conforme des C. à polypiers) 08/10/2012 Charmont Front II Nord 150 420 1,27 1,08 0,87 Conforme

29/10/2012 Maison DESCRAINS Front II Nord 140 660 0,39 0,4 0,64 Conforme

XL : Vitesse particulaire longitudinale XT : Vitesse particulaire transversale V : Vitesse particulaire verticale

Tableau 10 : Résultats des mesures de vibrations réalisées aux habitations les plus proches

Le compte-rendu détaillé des dernières mesures de vibrations figure pour information en annexe 5.

Les résultats des mesures de vibrations réalisées depuis 1997 au droit des habitations les plus proches de la carrière sont tous conformes aux prescriptions réglementaires qui limitent les vitesses particulaires à 10 mm/s dans les constructions avoisinantes.

8.4. LES TIRS DE MINES ET SCENARIO D’EXPLOSION Ce type d’extraction nécessite l’emploi d’explosifs. Il n’y a pas de stockage ni de fabrication d’explosif sur la carrière; ils sont livrés sur le site et directement mis en œuvre. Remarque : La charge unitaire instantanée maximale est de 72 kg équivalent TNT.

Le transport des explosifs est réalisé par une entreprise spécialisée soumise à la réglementation ADR. Les charges et détonateurs sont séparés, disposés dans des unités de conditionnements spéciales.

Les tirs à l’explosif seront effectués par des spécialistes titulaires du CPT et ayant reçu l’habilitation préfectorale pour l’emploi, la garde et la mise en œuvre de produits explosifs. Les consignes prévues pour l’emploi des explosifs seront rigoureusement appliquées par le personnel qualifié en vue d’éviter tout accident.

Le type d’explosif utilisé nécessite l’emploi de détonateur pour initier la réaction. Le risque d’une explosion avant le remplissage du trou est donc très faible, voir inexistant.

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8.5. BILANS DES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX

Sujet Commentaires Enjeux Milieu rural perturbé par un fond sonore Bruit discontinu d'un axe de circulation. ★★

Poussières - ★★

Vibrations - ★★

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9. BILAN DES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX DE L’ETAT INITAL

9.1. TABLEAU DE SYNTHESE DES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX

Sujet Commentaires Enjeux

Géomorphologie Extraction à flanc de coteau 0 Ressource calcaire abondante dans la Géologie 0 région Eau de surface : • Pas de réseau hydrologique 0 - Qualitatif superficiel sur le site 0 - Quantitatif • Exploitation en dent creuse Eau souterraine : • Résurgence à 2.8 km au Sud- ★★★ - Qualitatif Ouest à La source de la Font de 0 - Quantitatif Champdamoy • La carrière est située dans le Alimentation en eau périmètre de protection rapprochée de la ★★★ potable Font de Champdamoy • Continental humide à influence Climat 0 océanique Milieu Naturel Habitat, faune et flore ★★ • Composantes paysagères bien Paysage ★★ diversifiées Activités - ★ Économiques Équipements et Présence d’une ligne électrique et France ★★ réseaux Telecom à proximité Carte communale compatible avec Occupation du sol ★ l’occupation d’une carrière Tourisme et loisirs ★ Le projet se situe hors des périmètres de Patrimoine protection de l'ensemble de ces archéologique et monuments 0 historique Pas de vestige archéologique sur la commune Transport et accès RN19 à proximité ★ SEVESO, ICPE actuel Pas de SEVESO, ni d’ICPE sur la commune et projet en cours de Dampvalley autre que la carrière 0 d’instruction Milieu rural perturbé par un fond sonore Bruit ★ ★ discontinu d'un axe de circulation.

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Poussières - ★ ★

Vibrations - ★ ★

Séisme Aléas sismique modéré ★

Foudre Activité semblable à la moyenne nationale ★

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CHAPITRE II – ANALYSE DES EFFETS DIRECTS ET INDIRECTS, TEMPORAIRES ET PERMANENTS DE L’INSTALLATION SUR L’ENVIRONNEMENT

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PREAMBULE

Les effets potentiels du projet sur l’environnement naturel et humain sont exposés ci-après. Ces effets sont donnés à titre indicatif : ils seront en effet diminués par les mesures préventives et correctives exposées au chapitre V « Mesures envisagées pour supprimer, limiter et si possible compenser les inconvénients de l’installation sur l’environnement ».

1. GEOLOGIE – GEOMORPHOLOGIE – PEDOLOGIE

1.1. GEOLOGIE

1.1.1. Effets quantitatifs Les matériaux calcaires exploités sont considérés comme une richesse naturelle non renouvelable et par conséquent, le volume extrait représente une diminution de ce patrimoine.

Néanmoins la région est composée en grande partie de terrains calcaires. De ce fait le volume de matériaux extraits par l’exploitant ne représente qu’une infime proportion des volumes de matériaux constituant le sous-sol de la région. L’effet quantitatif sur la ressource naturelle sera donc négligeable.

1.1.2. Effets sur la stabilité L’extraction d’un volume important de matériaux peut dans certains cas compromettre la stabilité des terrains.

L’exploitation porte ici essentiellement sur des roches calcaires compactes au pendage faible, peu enclines aux phénomènes de glissement de terrains. Aussi, pendant la durée de l’autorisation d’exploitation, les effets potentiels se limiteront principalement aux chutes de pierres qui peuvent se produire localement et ponctuellement depuis un front de taille non purgé et/ou non réaménagé.

Néanmoins, des phénomènes de glissement peuvent être accentués par la présence de bancs marneux ou argileux. Les fronts de taille actuels présentent quelques interlits marneux étendus et continus, il s’agit de l’horizon des marnes vésuliennes. De part leur très faible pendage et la nature du banc, les risques de glissements de terrains des marnes vésuliennes sont jugés très faible.

De plus, quelques cavités, fissures et anciens conduits karstiques, souvent comblés par des matériaux argileux et terreux meubles, ont été mis à jour. Ces matériaux meubles peuvent être localement à l’origine d’un glissement de terrain d’ampleur restreinte et sans risque majeur pour le personnel.

1.2. GEOMORPHOLOGIE La carrière actuelle de Dampvalley-lès-Colombe est située sur le flanc Sud-Ouest de la butte du Charmont, butte qui culmine à près de 360 mètres d’altitude. Il s’agit d’une carrière en fosse à flanc

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120 de coteau, qui entaille le massif calcaire du Jurassique moyen et se présente sous une forme légèrement allongée, de plus grand axe Est-Ouest.

Elle est actuellement exploitée sur trois gradins de 15 m maximum de hauteur. Les cotes des fronts de taille supérieurs périphériques au carreau s’échelonnent de 272 mNGF à l’extrémité Sud-Ouest à 342 mNGF à l’extrémité Nord-Est, là où la topographie naturelle aux abords du périmètre d’autorisation de la carrière est la plus élevée.

Les terrains concernés par le projet d’extension se situent quant à eux au Nord de la carrière actuelle, et représentent une superficie d’environ 24 ha. Ils correspondent respectivement au versant Ouest et à un petit secteur du versant Sud-Est de la butte du Charmont que la carrière actuelle entaille par le Sud, et présentent une pente régulière du centre de l’extension vers ses extrémités latérales.

Le projet présenté dans ce dossier conduira à l’extension vers le Nord-Ouest et le Nord-Est et l’approfondissement de la fosse artificielle actuelle résultant de l’extraction du gisement. Le front de taille Nord-Est sera alors agrandi mais sa cote supérieure sera très peu modifiée (343,5 mNGF maximum aux abords du périmètre d’extension projeté). Le front de taille Nord-Ouest sera quant à lui bénéficiera d’un rabattement de sa cote supérieure de 343 mNGF (cote maximale actuelle) à 303 mNGF (cote maximale future du front de taille définitif), ce qui permettra de limiter d’autant son impact paysager.

Au final, le réaménagement paysager coordonné à l’exploitation et la réflexion menée sur le plan de phasage de l’extraction permettront de limiter l’impact sur le paysage.

1.3. PEDOLOGIE Les horizons pédologiques appelés terre végétale seront mobilisés lors des opérations de décapage. Rappelons toutefois que leur épaisseur est limitée sur le secteur d’étude à une trentaine de centimètres en moyenne.

Le sol est le produit de l’altération, du remaniement et de l’organisation des couches supérieures de la roche mère sous l’action de la vie, de l’atmosphère et des échanges d’énergie qui s’y manifestent.

L’impact d’une exploitation sur les sols peut se mesurer par son effet sur la qualité pédologique. Les phénomènes d’évapotranspiration et de lessivage seront les principaux facteurs diminuant la qualité des sols lors du stockage.

Cependant, le décapage sera limité aux besoins de l’exploitation de l’année en cours, et le stockage de la terre végétale sera limité, le réaménagement étant coordonné à l’exploitation. Le processus d’évolution des sols étant très lent (échelle du millénaire), le temps de stockage n’aura pas d’incidence importante sur les caractéristiques de ce sol.

Enfin, le réaménagement final envisage la réutilisation du sol décapé comme support à la végétalisation. La lente évolution chimique, biochimique, et biologique du sol mis en œuvre dans le réaménagement se poursuivra alors dans des conditions quasiment identiques à celles initiales avant décapage.

Les effets des phénomènes décrits précédemment seront donc limités.

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2. HYDROLOGIE – HYDROGEOLOGIE

L’objectif est de permettre à l’exploitation de se comporter comme un milieu perméable d’un point de vue quantitatif (transit normal des eaux) et comme un milieu imperméable d’un point de vue qualitatif pour protéger le milieu naturel de toute éventuelle pollution.

2.1. HYDROLOGIE L’exploitation se situant sur un relief calcaire, les circulations des eaux superficielles sont nulles au droit et à proximité du site, et se limitent au ruissellement. Les eaux de pluie s’infiltrent à la faveur de fissures puis s’acheminent vers la zone saturée du système karstique sous-jacent. Les effets à prendre en compte sont donc directement liés aux précipitations.

 Aspect quantitatif

Dans le cas de l’exploitation de Dampvalley-lès-Colombe, le ruissellement n’est pas augmenté à l’extérieur de la carrière, exploitée en fosse. Il n’est accéléré qu’au droit du carreau d’extraction au sein de la carrière, les banquettes intermédiaires des fronts de taille ayant déjà été réaménagées et végétalisées. Les effets à considérer peuvent être le ravinement le long des pistes de chantier par exemple.

L’infiltration peut être difficile dans certaines zones où le calcaire n’est pas fracturé. Ce phénomène peut se coupler avec une accumulation de fines sur le carreau, au point bas, favorisant ainsi l’apparition de flaques d’eau temporaires. Cependant, l’exploitation à l’explosif favorise le décolmatage des zones de fracturation, l’ouverture de fissures et par conséquent l’infiltration.

La carrière de Dampvalley-lès-Colombe est exploitée en « dent creuse » : les eaux météoriques du carreau restent dans l’enceinte de la carrière, et n’engendrent pas de ruissellement vers l’extérieur de l’emprise. Les eaux de ruissellement sont ainsi soit récoltées dans le bassin de décantation situé vers l’entrée de la carrière, soit s’infiltrent dans le karst : elles ne rejoignent donc aucun cours d’eau directement.

Les colorations réalisées au droit du carreau d’extraction de la carrière en 2001 et 2003 ont confirmé l’appartenance de la carrière au bassin d’alimentation de la Font de Champdamoy, source karstique captée pour l’alimentation en eau potable située environ 2,8 km au Sud-Ouest du site. La carrière est de fait située dans l’un des périmètres satellites de protection rapprochée de la Font de Champdamoy.

 Aspect qualitatif

Ces risques qualitatifs sont limités à la période d’exploitation, et sont essentiellement liés à l’utilisation d’hydrocarbures. Il existe également un risque de pollution accidentelle liée à des actes de malveillance ou à des dépôts sauvages.

Néanmoins, le projet est situé à distance de tout lit mineur, espace de mobilité, lit majeur ou zone inondable de cours d’eau. Il est notamment éloigné en tout point de plus de 200 m de la rivière La Colombine. Aucun ru ou ruissellement de surface n’a été mis en évidence sur le site et à ses abords immédiats.

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Les effets sur les eaux superficielles, tant quantitatifs que qualitatifs, seront donc faibles. Néanmoins, des mesures préventives drastiques seront prises afin de protéger au mieux les eaux souterraines et la ressource AEP stratégique de la Font de Champdamoy, et donc par conséquent également les eaux superficielles. Ces mesures sont décrites dans le chapitre IV de l’étude d’impact.

2.2. HYDROGEOLOGIE Les effets à prendre en compte sont surtout qualitatifs. En effet, le milieu karstique n’offre pas de filtration efficace, et de ce fait, les fines et les substances polluantes éventuelles se propageraient rapidement du point d’infiltration à l’exutoire.

 Aspect quantitatif

L’exploitation de la carrière s’effectuera hors d’eau. Elle n’aura aucun effet sur les écoulements souterrains dans ce secteur.

Les conditions d’infiltration seront favorisées par la fracturation de la roche dans certains secteurs et plus difficiles dans les zones d’accumulation des fines.

L’impact quantitatif est donc négligeable.

 Aspect qualitatif

L’exploitation présente deux risques principaux :

• Une pollution accidentelle due à la présence de substances potentiellement polluantes dans l’enceinte de la carrière (essentiellement des hydrocarbures). Les principaux risques sont :

- Un déversement accidentel sur le sol d’hydrocarbures, d’huile ou de graisse lié à une collision entre engins ou à la rupture du circuit hydraulique d’un engin. - Une fuite d’huile de transmission depuis l’installation de traitement des matériaux. Cependant, les quantités présentes sont faibles. - Un dysfonctionnement ou un débordement du décanteur déshuileur. - Un débordement d’un réservoir au moment de son remplissage. - Une fuite depuis un réservoir défectueux. - Un acte de malveillance.

En cas de déversement accidentel sur le sol, les hydrocarbures s’infiltrant dans le réseau des circulations souterraines sont susceptibles de réapparaître au niveau de sources ou de ruisseaux, dont le captage AEP de la Font de Champdamoy.

Les risques liés aux hydrocarbures sont cependant notablement limités par le choix de ne pas stocker d’hydrocarbures sur site. Les engins sont ainsi ravitaillés en carburant exclusivement à l’aide d’un camion-citerne, qui stationne sur l’aire étanche du site le temps du ravitaillement.

• Une pollution chronique due à la présence de particules minérales fines, matières en suspension dont se chargent les eaux de ruissellement du carreau.

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L’eau s’accumule au niveau des points bas du carreau et forme des flaques avant de s’infiltrer lentement vers le karst profond. Cette infiltration lente permet donc la décantation des particules fines de ces eaux avant qu’elles ne rejoignent le karst profond.

• Une pollution accidentelle ou chronique due au stockage sur site de matériaux allochtones.

Ces matériaux suivent avant acceptation et mise en remblai une procédure complète d’acceptation et de contrôle afin de s’assurer de leur caractère inerte. Néanmoins, afin de s’affranchir de tout risque de faille dans cette procédure et vu la sensibilité du contexte hydrogéologique, la zone de stockage des inertes a été intégralement étanchée en fond à l’aide d’une membrane en PeHD, ainsi qu’équipée d’un puits au point bas permettant de pomper les eaux de percolation et de les acheminer pour traitement dans un décanteur-déshuileur, puis dans le bassin de décantation des eaux de la carrière.

Les risques de pollution accidentelle ou chronique liés à la réception sur site de matériaux inertes sont donc jugés négligeables au regard des procédures mises en place et des aménagements réalisés.

Les risques de pollution sont donc principalement accidentels et liés aux hydrocarbures. Ces risques sont limités dans le temps à la période d’activité de la carrière. Ils prennent fin avec l’arrêt de l’exploitation. De plus, de nombreuses mesures de précaution et de protection décrites dans le chapitre IV seront appliquées.

2.3. ALIMENTATION EN EAU POTABLE Comme nous l’avons vu, la carrière et son extension sont situées dans l’un des périmètres de protection rapprochée du captage AEP de la Font de Champdamoy, source karstique à forte valeur patrimoniale alimentant plusieurs communes alentour dont la ville de Vesoul.

Des données d’analyses des eaux de la station de pompage de la Font de Champdamoy située à Quincey montrent qu’il n’y a pas eu de pollution engendrée par les activités de la carrière depuis au moins 1999. (annexe 3.1). Ces résultats montrent l’innocuité des activités de la carrière sur la qualité des eaux potables de la Font de Champdamoy durant les quinze dernières années et ce bien que l’activité de remblaiement par des inertes existait déjà.

Des mesures particulières sont prises afin de protéger cette ressource en eau d’importance stratégique. Elles sont décrites dans le chapitre IV de l’étude d’impact.

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3. MILIEUX NATURELS

3.1. EFFET DU PROJET SUR LA FONCTIONNALITE ECOLOGIQUE DU SITE Le projet consiste en une extension de carrière existante. L'implantation est donc relativement ponctuelle dans l'espace (à l'inverse d'une infrastructure linéaire) et n'entravera pas les échanges entre les différents écosystèmes qui entourent la carrière. Il n'entrainera pas l'isolement des populations, la continuité écologique sera maintenue.

Les corridors qui existent autour de la carrière seront partiellement maintenus dans la zone de renouvellement (en jaune sur l'illustration ci-dessous). Ceux situés sur la zone d'extension seront délocalisés sur ses limites par la plantation de haies. Les animaux pourront ainsi contourner le site.

Le projet est situé en dehors des corridors de zones humides.

Les continuums thermophiles (pelouses sèches) sont maintenus par les actions de restauration et l'entretien des pelouses sèches du "Charmont".

En conclusion, le projet n'aura pas d'effet notable sur la fonctionnalité du site.

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3.2. EFFET DU PROJET SUR LA VEGETATION ET LES HABITATS

3.2.1. Destruction des habitats et de la flore Aucune espèce végétale protégée n'a été répertoriée sur la zone d'implantation. Le décapage ne remet pas en cause la préservation d'espèces patrimoniales.

Le projet de la zone d'extension aura pour effet direct la réduction d'environ 20 ha de milieux ouverts (prairies et cultures) et 4,5 ha de milieux forestiers (feuillus et résineux).

On peut distinguer 4 habitats différents :

Valeur État de Espèce floristique Sensibilité Habitat (CB) patrimoniale conservation protégée écologique (N2000 / LRR) Prairies pâturées mésotrophes Moyen - - Modérée (CB 38.112) Cultures Mauvais - - Faible (CB 82.2) Boisements de pins Bon - - Faible (CB 83.31) Fourrés mésophiles Bon - - Faible (CB 31.811) Chênaie-charmaie calcicole Mauvais 9130 - Faible

Aucune de ces formations ne présente un enjeu floristique du fait de leur composition et de leur forte représentativité locale et régionale.

La destruction d'habitat de faible sensibilité n'aura pas d'impact notable sur le milieu naturel.

3.2.2. Incidences sur les habitats d'intérêt communautaire

État de Habitat Code Natura 2000 Sensibilité conservation Fourrés à genévrier Bon 5130 Modérée (CB 31.88) Anciennes pelouses méso- 6210 dégradé xérophiles colonisées par le pin Mauvais Faible voire disparu (CB 83.31 sur 34.3227) Pelouses méso-xérophiles ouvertes Bon 6210 Forte (CB 34.3227) Chênaie-charmaie-hêtraie Moyen 9130 Modérée mésophile (CB 41.13)

Au total, trois types d’habitats sont reconnus d’intérêt communautaire sur la zone d’étude, ils sont tous situés en dehors de la zone d'implantation, sauf la chênaie-charmaie (9130), dont une très faible superficie en mauvais état de conservation est concernée par le projet. L'essentiel de ce groupement occupe la zone Natura 2000. Les parcelles situées sur la zone d'implantation ne sont cependant pas inclus dans le périmètre Natura 2000.

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Seules les anciennes pelouses mésoxérophiles sont reconnues d'intérêt communautaire (IC 6210) sur la zone d'implantation. Elles sont décrites sur une très faible superficie dans le zonage Natura 2000, mais relèvent du même habitat dans l'ensemble. Toutefois, elles sont aujourd'hui entièrement recouvertes par le pin noir (Pinus nigra) et le buis (Buxus sempervirens). Il faudrait alors remettre en place un pâturage relativement intensif après défrichement pour obtenir à nouveau des conditions favorables à l'expression d'une flore caractéristique des pelouses d'IC.

Les pelouses occupent les coteaux situés à l’Est et au Sud de la carrière, parfois en mosaïque avec les fourrés à genévriers. Elles ne sont pas reconnues d’intérêt prioritaire. Elles sont localisées en dehors de la zone d'implantation. Les pelouses enfrichées de la ZNIEFF I font l'objet de mesures de réouverture par conventionnement avec le CREN FC dans le cadre du précédent arrêté d'autorisation.

Les habitats de la zone d’implantation potentielle au Nord (prairies, cultures) ne sont pas reconnus d’intérêt communautaire et ne sont pas rares ou menacés en Franche-Comté.

Dès lors les incidences sur les habitats d'intérêt communautaire situés sur la zone d'implantation, même s'ils sont intégrés au périmètre Natura 2000, ne sont pas notables.

3.2.3. Effet indirect : modification des conditions stationnelles aux abords

L’activité d’extraction entraînera l’émission et le dépôt de poussières sur la végétation située à proximité immédiate de la carrière. Il s’agit principalement de haies et de prairies du même type que celles observées sur la zone d’implantation. Le recouvrement par la poussière ralentira l’activité de photosynthèse. Cet impact, très faible, sera très localisé et temporaire, chaque pluie venant éliminer les dépôts sur les feuilles.

Les modifications des conditions micro-climatiques (ensoleillement, vent,...) dans les boisements proches n'aura pas d'effet notable sur l'état de conservation de ses boisements.

3.2.4. Synthèse des effets sur les habitats et la flore Les inventaires phytosociologiques n'ont pas mis en avant la présence d'habitats patrimoniaux sensibles vis-à-vis du projet.

Les pelouses colonisées par le pin (Pinus nigra) n'ont plus la valeur intrinsèque des pelouses sèches.

Le projet n'aura pas d'effet notable sur le bon état de conservation des habitats et la végétation qu'ils abritent.

3.3. EFFET SUR LA FAUNE ET SES BIOTOPES

3.3.1. Effet direct : destruction directe

La destruction directe concerne la faune pendant sa période de reproduction ou d'hibernation. Des mesures seront prises pour éviter ces périodes et ainsi éviter le risque de mortalité sur ces espèces.

Le décapage aura un impact négligeable une fois les mesures d'évitement mis en place.

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3.3.2. Effet direct : dérangement sonore Le dérangement sonore sera lié à l’activité liée au chantier et aux tirs de mines.

Les espèces présentes autour du site, actuellement en exploitation, se sont accoutumées à ces activités. Le projet d'extension n’engendrera pas de nuisances supplémentaires.

Les perturbations n’auront lieu que pendant les horaires d’exploitation de la carrière.

Enfin, la plantation d'écrans boisés en périphérie du site permettra de réduire les nuisances sonores.

Les perturbations sonores n'auront pas d'impact notable sur la faune.

3.3.3. Effet direct : perte d'habitat pour la faune

C'est l'effet principal ressenti par la faune. Le projet aura pour effet la destruction de 20 ha de milieux ouvert (prairies, cultures) et 4,5 ha de boisements (fourrés, pinèdes). Cet effet aura pour conséquence la perte de territoire de reproduction de la faune, parfois patrimoniale.

Plusieurs taxons sont concernés, les effets seront distingués selon chaque groupe.

◊ Les oiseaux

Parmi les espèces qui se reproduisent sur la zone d'implantation :

• 36 bénéficient d'un statut de protection en France, les autres étant chassables ; • 7 espèces sont inscrites en liste rouge Franche-Comté ; • 4 espèces sont inscrites en liste rouge France ; • 4 espèces sont d'intérêt communautaire (annexe I de la directive Oiseaux) • 4 espèces sont déterminantes (ZNIEFF) en Franche-Comté

Le projet aura pour effet la destruction de leur biotope de reproduction (arbres, friches, prairies, front de taille, etc.).

Compte tenu de leur sensibilité à l'échelle régionale ou nationale des mesures proportionnées à ces enjeux seront nécessaires afin d'assurer le bon état de conservation de leur population.

Comté Nom français Nom latin - UICN France et conditions et UICN F Directive Oiseaux Directive Protection France Directive Habitats Déterminant ZNIEFF

Alouette lulu Lullula arborea Esp, biot I LC NT° d** Bruant jaune Emberiza citrinella Esp, biot NT LC Engoulevent d'Europe Caprimulgus europaeus Esp, biot I LC VU d* Faucon pèlerin Falco peregrinus Esp, biot I LC VU* d* Grand-duc d'Europe Bubo bubo Esp, biot I LC VU* d* Linotte mélodieuse Carduelis cannabina Esp, biot VU DD SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n°2012/189 – Projet d’extension de la carrière de Dampvalley-lès-Colombe (70) ETUDE D’IMPACT – ANALYSE DES EFFETS

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Mésange huppée Parus cristatus Esp, biot LC DD Mésange noire Parus ater Esp, biot NT LC Mésange nonnette Parus palustris Esp, biot LC DD Pouillot fitis Phylloscopus trochilus Esp, biot NT LC Tableau 11 : Liste des espèces d'oiseaux patrimoniaux de la zone d'implantation

Des mesures seront également mise en place afin d'éviter, d'atténuer voir de compenser la perte de biotope des espèces protégées "communes" et non menacées.

◊ Les mammifères

Parmi les mammifères recensés, 4 sont protégés : la sérotine commune, la pipistrelle commune, le hérisson et l'écureuil.

Les deux espèces de chiroptères établissent leur gîte de reproduction davantage dans le bâti qu'en milieu forestier. Le hérisson trouvera également des biotopes favorables au niveau de la ferme. Le projet n'aura alors pas des d'impact notables sur le biotope de reproduction de ces espèces.

L'écureuil construit son "nid" assez volumineux dans un arbre. La pinède avec un sous-bois dense peut lui être favorable. Même si cette espèce est commune et peu menacée en Franche-Comté, des mesures d'atténuation seront prise en sa faveur.

◊ Les insectes

Les inventaires ont permis de recenser une espèce patrimoniale sur la zone d'implantation. Il s'agit du grand nègre des bois. Les plantes hôte de cette espèce sont des graminées hautes (brome dressé, dactyle, brachypode penné, etc.). Elles sont présentes au niveau des pelouses du Charmont qui font l'objet de mesure de réouverture.

Sur la zone d'implantation, les lisères de la pinède lui sont favorables. Dès lors, des mesures proportionnées seront mises en place afin de maintenir un bon état de conservation des populations de cette espèce.

◊ Les reptiles

Une seule espèce de reptile a été observée sur le site d'étude, il s'agit du lézard des murailles. Cette espèce est commune et peu menacée, néanmoins elle bénéficie d'un statut de protection stricte en France. Des mesures seront mises en place afin de compenser la perte de son biotope de reproduction.

3.3.4. Effet indirect : création de biotope pour la faune

L'activité d'extraction entraine la création de fronts et de banquettes de roches massives. Ces milieux artificiels ont la particularité de se substituer à certain milieux "naturels".

Ainsi, les zones décapées sur les banquettes abandonnées offrent des conditions similaires aux dalles calcaires qui abritent l'Alysso-sedion (habitat d'intérêt communautaire). Le cortège d'espèces spécialisées peut s'y installer. Ces milieux peuvent être favorables à l'engoulevent d'Europe.

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Les fronts de taille de la carrière ont montré leur intérêt pour la faune rupestre. Le faucon pèlerin y niche depuis plusieurs années, malgré la délocalisation de son aire en 2009 suite à l'abattage du front qui l'accueillait. Il s'y est réinstallé au moins en 2012 avec une nidification réussie. Le grand corbeau y a construit deux nids, et cette année (2012) un grand-duc fréquentait la carrière.

La formation de mares sur le carreau résiduel présente également des conditions favorables au cortège pionnier des amphibiens (alyte accoucheur, sonneur à ventre jaune, crapaud calamite, etc.).

3.3.5. Synthèse des impacts sur la faune

L'effet principal lié à l'extension est la destruction d'habitat de reproduction pour certaines espèces patrimoniales. C'est peut être le cas pour le lézard vert, autrefois présent dans ce secteur.

Cependant, beaucoup de ces espèces sont peu sensibles aux perturbations anthropiques, elles bénéficient même parfois des nouvelles conditions crées par la carrière : front de taille pour les espèces rupestres.

Des mesures proportionnées aux enjeux identifiés lors des inventaires viseront à éviter, réduire voire compenser ces impacts.

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3.4. INCIDENCE SUR LE SITE NATURA 2000

3.4.1. Incidence sur les habitats d'intérêt communautaire Le projet d’extension concerne un habitat en partie situés dans le périmètre Natura 2000 des pelouses de la région vésulienne et de la vallée de la Colombine (ZSC 4301338 et ZPS 4312014). Il s'agit du groupement à Pinus nigra. Ce groupement est décrit comme une plantation de conifère sur pelouses mésoxérophiles à brome et à fétuque (IC 6210) dans sa moitié Sud et à plantation de conifère simple dans sa moitié Nord. Comte tenu de l'échelle de cartographie (cf. DOCOB), cette interprétation est peu précise. Aucune différence n'est observée sur le terrain.

La zone d'implantation rognera environ 1,75 ha de cette formation en limite de la zone Natura 2000.

Illustration 1 : habitat d'intérêt communautaire sur le site Natura 2000

Le projet aura une incidence notable sur l'habitat d'IC 6210 en mauvaise état de conservation. Cet effet direct concerne environ la moitié de la superficie implantée en Natura 2000 (correspondant à la partie Sud), soit un peu moins de 1 ha.

Dans le DOCOB du site, l'ensemble des pelouses sèches méso-xérophiles (CB 34.3227) du site Natura 2000 atteint 366.3 ha.

Pour faire le ratio, la superficie détruite correspond à 0.27 % des pelouses du site.

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Des mesures de réouverture de pelouse seront mises en place sur le site Natura 2000 afin de compenser à 1/1 cette perte d'habitat d'intérêt communautaire.

3.4.2. Incidence sur les espèces d'intérêt communautaire

Parmi les espèces d'intérêt communautaire ayant justifié la désignation du site Natura 2000 (ZSC et ZPS), 3 espèces sont présentes sur la zone d'implantation : le pic noir (Dryocopus martius), l'alouette lulu (Lullula arborea) et l'engoulevent d'Europe (Caprimulgus europaeus).

Deux espèces d'IC supplémentaires ont été recensées : le faucon pèlerin (Falco peregrinus) et le grand-duc d'Europe (Bubo bubo). Notons que leur présence est exclusivement liée à la carrière.

Aucune espèce de l'annexe II de la directive Habitat n'a été recensée.

Le territoire d'un couple d'alouette lulu sera détruit par le projet. La population du site Natura 2000 est estimée à 20-30 couples.

Le territoire d'un couple d'engoulevent sera détruit par le projet. La population du site Natura 2000 est estimée à 15-18 couples.

Le pic noir n'est que de passage sur le site. Il ne sera pas concerné par le projet.

Enfin, les sites artificiels du faucon pèlerin et du grand-duc seront détruit par le projet. La population du site Natura 2000 de ces deux espèces n'est pas estimée.

Comte tenu de l'incidence du projet sur des populations d'espèces d'intérêt communautaire, des mesures seront mises en place pour maintenir leur bon état de conservation.

3.5. EFFETS DU DEFRICHEMENT

3.5.1. Effets du défrichement sur la faune et la flore Au total, ce sont 5 ha 14 a 65 ca de formations boisées qui disparaitront progressivement lors de l'avancé du projet d'extraction.

Ces milieux sont le biotope de reproduction de quelques espèces d'oiseaux, dont certaines sont protégées. Aussi, le défrichement occasionnera une perte de biotope de reproduction progressive.

Bien que la plupart de ces espèces soient communes et non menacées, et qu'elles aient des capacités de recolonisation importantes dans les milieux similaires annexes, les effets du défrichement seront néanmoins faibles sur ces populations. Des mesures proportionnées à ces enjeux seront mises en place dans ce projet.

L'effet indirect et temporaire des travaux de défrichement aura un impact faible sur la faune, principalement en période de reproduction. Des mesures permettront de maitriser cet impact en intervenant à la bonne période.

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3.5.2. Effets du défrichement sur les sols L'érosion des sols n'est pas notable compte tenu de l'activité d'extraction qui suit le défrichement.

L'accès aux parcelles et l'enlèvement des grumes seront effectuée depuis la route carrossable qui mène à la ferme.

Les effets du défrichement sur les sols ne seront donc pas notables.

3.5.3. Effets du défrichement sur les eaux Aucune zone humide n'est concernée par la zone d'implantation. Il n'y aura donc aucun effet notable du défrichement sur les eaux superficielles.

3.6. SYNTHESE DES IMPACTS SUR LA FLORE, LE FAUNE ET LES HABITATS L’évaluation de l’importance est réalisée pour chaque impact définis ci-dessus. On utilise une échelle de 5 niveaux différents : nul ou négligeable, faible, modéré, fort et très fort.

L’intérêt de l’évaluation des impacts est de mettre en évidence le ou les effets les plus importants pour que les mesures à mettre en œuvre soient proportionnées à l’ampleur de l’effet. L’impact est classé de 1 à 5. Les impacts positifs du projet sont notés «+».

• Un impact de 1 est nul ou très faible sur l’élément biologique concerné et aucune mesure spécifique n’est à mettre en œuvre. • Un impact de 2 a un effet faible qui ne remet pas en cause la survie de l’élément biologique. • Un impact de 3 est moyen. • Un impact de 4 ou 5 est fort à très fort et nécessite des mesures adaptées pour supprimer, réduire ou compenser la dégradation.

Il est nécessaire de prendre en compte plusieurs critères pour hiérarchiser les impacts :

• L'importance de l’effet : la destruction d'un milieu est plus nuisible qu'un dépôt de poussière (direct/indirect ; permanent/temporaire) ;

• La sensibilité (valeur patrimoniale) de l'élément concerné : plus l’élément est patrimonial (protégé, communautaire, déterminant, rare et/ou menacé), plus l’impact est fort ; toutefois la capacité de régénération ou d’adaptation de l’élément dépend du type biologique de la population considérée ; les animaux mobiles sont moins impactés par une perte d’habitat que des animaux peu mobiles ; une espèce à reproduction précoce et à grand amplitude écologique s’adaptera beaucoup plus facilement qu’une espèce à reproduction tardive et spécialisée.

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Importance Sensibilité de l'élément Importance Mesure de l'effet de l'impact Fonctionnalité Continuum Faible : fragmentation Faible : habitats largement répartis 1 - écologique des habitats (réduction localement surfacique)

Corridor écologique Faible : implantation Modéré : axes de déplacement 2 Plantation de haies, maintien des ponctuelle dans secondaires lisières l'espace Habitat et flore Flore protégée - - - -

Gpmt de pin noir Fort : destruction Modéré : anciennes pelouses, habitat 3 Restauration de pelouses sèches d'IC (ancienne pelouse) partielle d'intérêt communautaire dégradé par enfrichement Fourrés Fort : destruction Faible : largement répandu 2 Aménagement de bosquets partielle

Prairies mésophiles Fort : destruction Faible : largement répandu, dégradé par 2 Aménagement de prairie partielle amendement

Faune Tout taxon Fort : mortalité Modéré : nombreuses espèces 3 Travaux hors des périodes de sensibilité protégées, rares et/ou menacées (reproduction et hibernation) sensibles en période de reproduction ou d'hibernation Oiseaux Fort : perte de biotope Fort : espèces patrimoniales (grand-duc; 4 Aménagement de biotope de engoulevent, pèlerin, lulu, etc.) substitution avant et pendant l'autorisation

Modéré : espèces protégées communes 3 Aménagement de biotope de et non menacées substitution pendant et après l'autorisation (remise en état du site)

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Importance de l'effet Sensibilité de l'élément Importance de l'impact Mesure Faune Reptiles Fort : perte de biotope Modéré : espèces 3 Aménagement de biotope protégées communes et de subsitution pendant et non menacées (lézard des après l'autorisation murailles) (remise en état du site)

Insectes Fort : perte de biotope Fort : espèces 4 Aménagement de biotope patrimoniales (grand de substitution avant et nègre des bois) pendant l'autorisation

Mammifères Fort : perte de biotope Modéré : espèces 3 Aménagement de biotope protégées communes et de subsitution pendant et non menacées (écureuil) après l'autorisation (remise en état du site)

Amphibiens - - - -

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4. PAYSAGE

4.1. MODIFICATION DU PAYSAGE Le bassin visuel dans lequel s’intègre la carrière est limité d’une part par la topographie très vallonnée du secteur (succession de buttes et de monts qui encadrent la vallée de la Colombine), d’autre part par la végétation (plusieurs bois de belle ampleur, le plus souvent accrochés aux sommets des monts).

La perception visuelle de la carrière s’analyse à partir des axes de circulation majeurs et des zones habitées situés aux alentours. L’état initial a ainsi montré que la carrière actuelle était nettement visible depuis la RN19 pour les automobilistes circulant dans le sens Vesoul-Lure. La carrière est également bien visible depuis le bourg de Colombe-lès-Vesoul, et dans une moindre mesure depuis celui de Quincey. Elle n’est par contre quasiment pas discernable depuis le village le plus proche qu’est celui de Dampvalley-lès-Colombe.

Sur un plan paysager, l’exploitation d’une carrière tranche dans l’environnement naturel par :  l’absence de couvert végétal et de sol au droit du carreau et des fronts de taille,  la dominante colorée claire, ton ocre,  la géométrie régulière des fronts de taille,  la présence de diverses installations (concasseurs-cribleurs, sauterelles, ponts-bascule, bureaux, ateliers…) et de stocks de matériaux.

Dans le cas présent, l’exploitation de la carrière s’effectue en fosse, et l’ensemble des installations est positionné sur le carreau d’extraction, en contrebas des terrains naturels alentour. Cette situation empêche toute visibilité des infrastructures du site depuis l’extérieur.

Par ailleurs, le projet consiste en un renouvellement et une extension d’une carrière présente sur la commune depuis de nombreuses décennies. Il n’y aura donc pas de modifications conséquentes du paysage, mais plutôt une continuation de l’impact paysager actuel, avec un renforcement local de la perception visuelle du site (cf. ci-dessous).

4.2. PERCEPTION VISUELLE DE L’EXTENSION FUTURE Le projet consiste à poursuivre vers le Nord l’exploitation du versant Ouest de la butte du Charmont. La perception du site augmentera donc par rapport à la situation actuelle depuis la zone la plus sensible qu’est la RN19 et, dans une moindre mesure, le village de Colombe-lès-Vesoul. L’ouverture du versant Ouest entraînera l’allongement du front de taille Nord de la carrière, front de taille le plus visible (voire le seul en fonction des secteurs de perception).

Le linéaire des nouveaux fronts de taille sera caractérisé par la couleur claire de la roche calcaire fraîchement mise à nu, avant d’être affectée par l’altération naturelle du calcaire créant une dominante colorée grisâtre.

Les travaux de réaménagement déjà réalisés en limite Sud-Ouest de la carrière limiteront quelque peu cet impact (merlon planté), d’autant que les plantations sont encore jeunes et qu’elles prendront de l’ampleur dans les années à venir. Les aménagements réalisés en bordure des fronts de

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136 taille Nord vont quant à eux totalement disparaître avec le recul progressif de ce front vers le Nord dans le cadre du projet d’extension.

Au global, la carrière et ses fronts de taille Est resteront visibles depuis les zones de perception identifiées, le sommet du front de taille Est dominant de plus de 70 m le sommet du front de taille Ouest situé en vis-à-vis. Néanmoins, la hauteur des fronts de taille ne sera pas significativement augmentée par rapport à celle actuelle, étant donné que la cote maximale atteinte à l’extrémité Nord-Est des limites actuelles (front de taille visible) ne sera pas ou peu modifiée par le projet d’extension.

L’impact paysager sera fort à très fort depuis la RN19, qui constitue le secteur sensible le plus proche de la carrière. Il faut signalement également que cette impact est très fort sur la RN19 parce que à cet endroit elle se situe un point haut qui surplombe légèrement la carrière. Cet impact va diminuer ensuite très rapidement en suivant le tracé de la RN19 car il va baisser d’altitude allant jusqu’à devenir nul au pied de la carrière 400 mètres plus bas.

Il est cependant difficile d’envisager dès à présent cet impact étant donné que les travaux de doublement de la RN19 n’ont pas encore été réalisés et qu’ils risquent de modifier de façon substantielle le contexte paysager du secteur et les aménagements de bord de route.

Il sera moyen à fort depuis le village de Colombe-lès-Vesoul, mais l’importante distance entre l’observateur et la carrière ne modifiera pas l’intensité de vue, l’impact paysager étant globalement estimé comparable à celui actuel.

Depuis le village de Quincey, l’impact de l’extension ne sera significativement accru par rapport à celui actuel : l’impact paysager de l’extraction devrait rester modéré. Enfin, l’extension de la carrière ne sera pas visible depuis le village de Dampvalley-lès-Colombe, les perceptions visuelles sur la carrière actuelle se limitant aux arbres de haut-jet délimitant le site au Sud le long de la RN19, et ce pour quelques maisons situées sur les hauteurs du village.

Impact paysager Impact paysager Zone de sensibilité Commentaire actuel attendu

Impact évalué sujet à modification par les RN19 aux abords du site Fort à très fort Légèrement supérieur futurs travaux sur la RN19

Pas de modification Dampvalley-lès-Colombe Très faible Pas d’impact supplémentaire attendu significative

La carrière sera légèrement plus visible Pas de modification qu’actuellement (front de taille plus large), Colombe-lès-Vesoul Moyen à fort significative mais l’éloignement minimal des fronts de taille reste important (1,5 km)

Pas de modification Quincey Faible à moyen Pas d’impact supplémentaire attendu significative

Tableau 12 : Synthèse de l’évolution attendue de l’impact paysager du site

Les phases de remblaiement ont été étudiées afin de limiter l’impact paysager de la carrière et de l’intégrer plus harmonieusement dans le paysage. Cependant au cours de ces phases il peut se

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137 produire des passages obligés où le remblaiement aura un impact paysager avant l’état final (remblai à vue, terre végétal mise à nu, engin de chantier….).

Phase 1 : Cette première phase n’aura pas d’impact paysager lors des premières années car elle consiste au remblaiement d’une partie du site seulement visible depuis la carrière. A la fin de cette phase avec l’élévation du remblai, les engins deviendront visibles pour la finalisation (mise en terre végétale et régalage) de la zone. Cet impact à une durée très faible dans le temps.

Phase 2 : La surélévation de la partie Sud-Ouest se réalisera en partant du bas jusqu’à la partie sommitale. Elle permettra une revégétalisation en continu des parties basses déjà remblayées et une diminution de l’impact paysager. Les engins de chantier et la couleur des remblais dénoteront sur le paysage mais l’impact sera limité par le processus de remblaiement et de revégétalisation.

Phase 3 :

Le remblaiement se poursuivant en direction du Nord Est n’aura pas d’impact paysager pour des observateurs en dehors de la carrière, l’activité se dirigeant vers l’intérieur de la carrière.

4.3. CONCLUSION La carrière se trouve donc dans un bassin visuel au relativement fort intérêt paysager. L’impact du projet d’extension sur le paysage local est quant à lui globalement faible dans ce grand bassin visuel, mais également localement fort, notamment depuis la RN19.

Aussi, l’intégration paysagère de la carrière dans son environnement constitue l’un des fils directeurs des travaux de remise en état du site pendant et après exploitation, au même titre que son réaménagement à vocation écologique. Il sera en effet nécessaire d’effectuer des aménagements adaptés et anticipés pour réduire les impacts visuels de l’extension.

Un plan de phasage des travaux à réaliser a donc été établi en fonction de l’avancement de l’extraction des matériaux et la réutilisation des stériles, afin de limiter au maximum l’impact paysager. Ce plan de phasage des travaux de réaménagement paysager est présenté dans le chapitre IV.

En fin d’exploitation, le site s’intégrera plus harmonieusement à son contexte naturel, notamment grâce à la réalisation de vires et de redents pour casser la rectitude des fronts, à l’alternance entre des zones talutées et végétalisées et des falaises…

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138

5. MILIEU HUMAIN

5.1. PATRIMOINE CULTUREL ET ARCHEOLOGIQUE

 Patrimoine culturel

La carrière et son extension se situent hors des périmètres de protection (rayon de 500 m) des monuments historiques classés ou inscrits présents à proximité du projet.

Le projet d’extension de la carrière n’est inclus dans aucun périmètre de protection au titre des paysages (site inscrit, site classé), et aucun secteur sauvegardé ni ZPPAUP ne sont recensés aux environs de la carrière.

 Patrimoine archéologique

La carrière actuelle et le projet d’extension se situent en dehors des secteurs où des vestiges archéologiques ont été recensés par la DRAC de Franche-Comté. Les plus proches sont localisés à plus de 600 mètres du projet.

L’exploitation de la carrière s’effectuera conformément à la loi du 17 janvier 2001 modifiée (loi du 20 février 2004 notamment) relative à l’archéologie préventive et son décret d’application du 16 janvier 2002. Suivant la sensibilité du secteur, le préfet indiquera si un diagnostic archéologique préalable s’avère nécessaire. De plus, l’exploitant signalera sans délai au Service Régional d’Archéologie de Franche-Comté toute découverte archéologique fortuite lors des travaux de décapage ou d’extraction, et prendra toutes les mesures nécessaires à la conservation des vestiges mis à jour.

5.2. TOURISME - LOISIRS L’activité d’extraction ne sera pas susceptible de perturber les activités de tourisme et de loisirs du secteur :  pêche dans la vallée au niveau de la rivière de La Colombine, à bonne distance de la carrière (secteur ne bénéficiant d’aucune perspective visuelle sur la carrière, et duquel ni le bruit ni les poussières engendrées par l’activité ne sont perceptibles),  pratique du ball-trap, du tir sur cibles et du tir à l’arc au niveau du champ de tir de Montcey, positionné à plus d’1 km au Nord-Est des limites du projet d’extension,  aucun sentier de petite ou de grande randonnée recensé aux abords de la carrière et du projet d’extension,  aucun monument historique ou naturel situé à proximité de la carrière.

La remise en état de la carrière sera coordonnée à l’extraction et tiendra compte des particularités du site et de son contexte. Elle est détaillée dans le chapitre V de l’étude d’impact, et aura plusieurs objectifs :  Ecologique, avec l’aménagement de différents milieux pour l’installation et le développement d’espèces animales et végétales déjà présente.  Paysager, pour une intégration harmonieuse du site dans son contexte paysager.

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L’activité ne constitue donc pas une gêne réelle pour le tourisme.

5.3. OCCUPATION DU SOL La commune de Dampvalley-lès-Colombe ne dispose d’aucun document d’urbanisme spécifique à son territoire, de type Plan d’Occupation des Sols (POS), Plan Local d’Urbanisme (PLU) ou carte communale. C’est donc le Règlement National d’Urbanisme (RNU) qui s’applique. En vertu de ce règlement, aucune contrainte d’urbanisme ne s’oppose à l’extension de la carrière existante de Dampvalley-lès-Colombe.

La zone d’extension est actuellement occupée d’une part par des prairies au Nord-Ouest, et d’autre part par des boisements au Nord-Est.

Un dossier de demande d’autorisation de défrichement est donc déposé à la DDT de Haute-Saône, parallèlement à la présente demande d’autorisation.

5.4. TRANSPORT La carrière étant proche des pôles de consommation, l’évacuation des matériaux élaborés s’effectue par transport routier. Ce moyen de transports peut occasionner des nuisances telles que le bruit, les poussières et parfois les vibrations, les sources de ces nuisances ayant la particularité d’être mobiles. L’impact peut donc être important lorsque les camions traversent des villages.

L’un des intérêts de la carrière de Dampvalley-lès-Colombe réside dans sa desserte directe par la RN19, qui constitue un axe routier majeur reliant les villes de Vesoul à l’Ouest et de Lure à l’Est, en minimisant les impacts dus au transport, et notamment en évitant la traversée du village de Dampvalley-lès-Colombe.

Avec une production moyenne de 525 000 t/an, le trafic routier engendré par l’exploitation peut être estimé à 105 rotations de camions par jour, sur la base de 250 jours d’activité par an et une capacité utile de 20 tonnes par camion. Le rythme de production envisagé étant inférieur par rapport à celui actuellement autorisé, le trafic routier attendu du fait de l’extension sera inférieur à celui actuel.

En considérant une production maximale de 800 000 t/an, le trafic routier serait de 160 rotations par jour.

De plus, le remblaiement d’une partie du site à l’aide de matériaux inertes, autorisé à un rythme de 50 000 m3 à 93 500 m3 maximum, soit de 80 000 t/an à 150 000 t/an maximum, engendre également un trafic routier supplémentaire. Ce dernier est cependant limité par le contre-voyage mis en place, qui concerne environ 50% de ce trafic routier : les camons arrivent chargés en matériaux inertes et repartent chargés de matériaux élaborés sur la carrière. Aussi, le trafic routier supplémentaire peut être estimé entre 9 rotations de camions par jour et 17 rotations par jour au maximum.

En conditions moyennes, environ 114 rotations par jour de camions transiteront donc par la carrière de Dampvalley-lès-Colombe. En condition de maximum d’activités ce sont 177 rotations par jour. On notera néanmoins que ces estimations correspondent à une moyenne annuelle, le trafic réel pouvant varier de façon assez conséquente d’une période à une autre en fonction des chantiers à desservir.

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140

5.5. SECURITE PUBLIQUE Les dangers que représente l’exploitation pour des personnes étrangères au chantier seront limités en nombre et en importance. Ils sont essentiellement liés à :

• L’évolution des engins d’extraction. • L’évolution des engins mobiles utilisés pour les opérations de décapage et de remise en état. • L’évolution des camions sur les pistes de chantier. • L’évacuation des matériaux élaborés par camions (évolution des camions au sein de l’exploitation sur les pistes de chantier, et en dehors de l’enceinte de la carrière sur la voirie publique). • L’apport de matériaux inertes également par camions (idem plus haut). • La projection de pierres lors de tirs de mine. • La chute depuis un front de taille.

Le risque le plus important reste la collision entre un camion qui évacue les matériaux élaborés hors du site et un véhicule privé ou un promeneur.

Ces risques sont déjà pris en compte dans le cadre de l’exploitation actuelle. Ainsi, les mesures prises et les aménagements réalisés pour signaler la carrière et limiter l’accès aux seuls besoins de l’exploitation (clôture, barrière, merlons, panneaux de signalisation…) resteront en place pour le renouvellement, et seront régulièrement entretenus voire améliorés au fur et à mesure de l’exploitation.

5.6. EQUIPEMENTS ET RESEAUX Aucun réseau de quelconque nature ne traverse le site ou les terrains projetés pour l’extension de la carrière. Seule une ligne électrique moyenne tension, une ligne téléphonique et une canalisation d’eau potable recoupe une toute petite partie du site, vers l’entrée et les bâtiments d’accueil, afin d’alimenter les installations en électricité, eau et téléphone.

Le projet d’extension de la carrière ne nécessitera donc aucun déplacement de réseau, et n’est concerné par aucune servitude qui pourrait être associée aux réseaux cheminant à sa périphérie.

La carrière et son extension n’auront donc pas d’impact sur les réseaux du secteur.

5.7. ACTIVITES ECONOMIQUES La poursuite de l’exploitation permettra de préserver les emplois sur la carrière ainsi que tous les emplois indirects qui en découlent (chauffeurs routiers, entreprises d’entretien, …). Elle contribue également au revenu de la commune de Dampvalley-lès-Colombe par le versement de la taxe professionnelle et des revenus associés au contrat de fortage négocié avec la municipalité pour l’exploitation des terrains qui sont propriété communale.

La carrière et son extension auront donc un impact positif sur l’activité économique du secteur.

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6. BRUIT – POUSSIERES – VIBRATIONS

6.1. LE BRUIT Le bruit est ressenti comme une nuisance par les riverains et peut en outre gêner la faune des environs. Le projet se situe dans une zone où il existe déjà un trafic routier important (proximité de la RN19).

Les principales émissions de bruit liées à l’activité de la carrière sont issues : • Des engins utilisés : - pour le décapage et la remise en état (pelle hydraulique, chargeuse sur pneus, dumper, bull à lame), - pour le transfert du gisement vers l’installation de traitement et son chargement dans les camions (tombereaux, pelles), • Des opérations d’extraction du gisement par foration et tirs de mines. • Des camions venant s’approvisionner en produits finis sur le site et apportant des matériaux inertes pour le remblaiement du site. • De l’installation de traitement (concassage-criblage).

6.1.1. Mesures de bruit - rappel La carrière, dans sa configuration actuelle, est conforme à la réglementation relative aux émissions de bruits puisque les niveaux sonores en limite d’exploitation et les émergences en limite des habitations sont inférieurs aux niveaux réglementaires.

L’exploitant a aménagé la zone d’extraction grâce à des merlons périphériques. Ainsi actuellement, l’ensemble de l’excavation est bordé par ces merlons qui contribuent, de même que les fronts de taille, à limiter la propagation du bruit à l’extérieur du site et donc à diminuer l’impact sonore de la carrière. Ces merlons sont doublés de plantations arbustives et arborées qui jouent également un rôle d’écran acoustique.

Les résultats de cette campagne de mesure permettent de conclure au faible impact sonore de la carrière. Le bruit prépondérant dans le secteur provient de l’important trafic routier sur la route nationale 19 dont le tracé longe les limites du site par le Sud.

6.1.2. Calcul théorique du bruit émis L’extension de la carrière modifiera la configuration du site et les distances par rapport aux habitations. Le calcul théorique présenté ci-après permet d’évaluer l’émergence qui sera ressentie pour l’exploitation de l’extension.

On notera qu’il ne s’agit ici que d’une simulation qui se veut la plus proche possible de la réalité pressentie, mais est forcément entachée d’imprécisions. Aussi, les résultats obtenus devront faire l’objet d’une vérification dès la mise en exploitation de l’extension.

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Le bruit se propage de façon assez variable, en fonction de divers éléments : topographie, qualité de l'air ambiant, conditions climatiques.

Les niveaux sonores prévisionnels calculés ci-après sont issus d'un rapport de recherche du Laboratoire des Ponts et Chaussées.

Niveaux sonores unitaires à 30 mètres d’actions élémentaires sur un chantier d’extraction de roches massives

(d’après Zouboff, Rapport de recherche LPC n° 146 de juillet 1987, « Constat, réduction et prévision du bruit autour des installations d’élaboration des granulats et des carrières »)

EMISSION UNITAIRE A 30 EVENEMENT ELEMENTAIRE DESCRIPTION DE L’EVENEMENT METRES

DECAPAGE ET REMISE EN ETAT Chargement d’un tombereau par une pelle Décapage – Chargement camions 61 dB(A) hydraulique sur chenille 55 dB (A) plein Circulation de deux tombereaux Vitesse de 15 km/h sur un sol compact 52 dB (A) vide ¼ de tour à l’arrivée Déversement d’un tombereau Recul de déchargement 48 dB(A) ¼ de tour et départ Reprise du stock de terre, dépôt, manœuvre de Régalage de la découverte au bouteur 62 dB(A) régalage, avance/recul Total du décapage et de la remise en état 65,3 dB(A) EXTRACTION Réalisation d’un trou par tir de mine et Foreuse 65 dB(A) déplacement de la machine Circulation de deux tombereaux pour acheminer le 55 dB(A) plein Vitesse de 15 km/h sur un sol compact gisement aux installations de traitement 52 dB(A) vide Total de l’extraction 65,6 dB(A) TRAITEMENT Chargement avec des matériaux venant du front de Chargement de l’installation de traitement 59 dB(A) taille

Fonctionnement de l’installation de traitement Criblage + Concassage 71 dB(A)

Total du traitement 71,3 dB(A) CHARGEMENT Arrivée d’un camion, chargement à l’aide d’une chargeuse sur pneumatiques, départ en charge du 61,0 dB(A) camion

TOTAL DE TOUTES LES OPERATIONS 73,1 dB(A)

La somme des niveaux sonores, dans le cas le plus défavorable et à une distance de référence de 30 m, est donnée selon la formule suivante :

Leq (a+b) = 10 log (100,1a + 100,1b)

Le résultat obtenu représente le cas le plus défavorable, où : • L’ensemble des activités fonctionnent simultanément (décapage + extraction + traitement + chargement) ;

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• Le chantier est regroupé c’est à dire que toutes les sources de bruit sont concentrées à 30 m du point de mesure ; • La distance de référence qui sépare la source du point de mesure ne présente aucun obstacle.

6.1.3. Atténuation par la distance L'atténuation du bruit due à la distance est calculée à l'aide de la formule suivante, issue du rapport de V. ZOUBOFF : LP = LPref - 23 log (d/dréf) Avec : LPref = niveau sonore à la distance de référence dref (30 m) LP = niveau sonore à la distance d

Cette formule est applicable pour des distances entre la source et le récepteur comprises entre 50 et 600 m, avec un point de réception en vue directe de l’installation, et vent portant ou de travers.

Dans le tableau suivant, on calcule une atténuation par la distance entre la carrière et les premières maisons :

Distance Localisation du récepteur Lp atténué source-récepteur

B. 1ère habitation du bourg de Dampvalley-lès-Colombe 350 m 48,6 dB(A)

C. Habitation localisée au Charmont 180 m 55,2 dB(A)

6.1.4. Atténuation par la topographie et les écrans Les calculs précédents ont été réalisés pour des cas situés en champ libre, or il existe entre la carrière et les premières maisons des écrans topographiques (fronts de taille du fait de l’exploitation en fosse) ainsi que des écrans végétaux (haies, bosquets et boisements). L’atténuation par les écrans peut varier de 1 à 25 dB(A) en fonction de la nature et des caractéristiques de l’écran.

Le rapport de V. ZOUBOFF indique notamment que l’atténuation espérée par la situation de l’ensemble de l’installation dans le fond d’une carrière, sans qu’aucun matériel ne dépasse le niveau du terrain naturel, se situera autour de 13 à 15 dB(A) pour des distances supérieures à 100 mètres.

Le projet de Dampvalley-lès-Colombe répond à ces critères vis-à-vis du point de mesure B, étant donné que toutes les infrastructures seront disposées sur le carreau d’extraction, dont le niveau est situé largement en contrebas du terrain naturel avoisinant (275 m pour la cote des installations de traitement et 345 m minimum pour la cote du terrain naturel avoisinant l’extension en direction du Charmont). L’atténuation topographique pour ce point B sera retenue à 20 dB(A).

Quant à la 1ère habitation du bourg de Dampvalley-lès-Colombe, située en contrebas de la carrière, elle est séparée par des fronts réaménagés et par un merlon. L’atténuation est évaluée à 10 dB(A).

Atténuation par les Localisation du récepteur Lp atténué écrans B. 1ère habitation du bourg de Dampvalley-lès-Colombe - 10 dB(A) 38,6 dB(A)

C. Habitation localisée au Charmont - 20 dB(A) 35,2 dB(A)

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6.1.5. Emergence théorique L’émergence est la différence entre les niveaux de bruit mesurés lorsque l’ensemble de l’installation est en fonctionnement (niveau sonore prévisionnel) et lorsqu’elle est arrêtée (niveau sonore initial).

Le niveau sonore prévisionnel résulte de l’addition du niveau sonore de l’exploitation (simulé) après atténuation par la distance et les écrans, et du niveau sonore mesuré « in situ » dans l’état initial avec la formule Leq (a+b) = 10 log (100,1a + 100,1b)

Dans les cas particuliers où LAeq - L50 > 5 dB(A), situation rencontrée notamment lorsqu’il existe un trafic discontinu à proximité, l’émergence est calculée par la différence entre les indices fractiles L50 calculés sur le bruit ambiant et le bruit résiduel (article 2.5 de l’annexe de l’arrêté du 23 janvier 1997 modifié).

Les mesures de bruit réalisées de jour au niveau de la 1ère habitation du bourg de Dampvalley-lès- Colombe reflètent ce cas particulier : l’émergence sera donc calculée sur la base des L50. Comme nous ne disposons pas de telles valeurs pour les niveaux sonores simulés de l’exploitation, nous considérerons dans une approche majorante que le L50 simulé est égal au Laeq simulé.

Lp : Niveau sonore de Niveaux sonores Niveau sonore l'exploitation simulé Emergence Point de mesure initiaux mesurés prévisionnel Emergence (atténuation par la réglementaire (« bruit résiduel ») (« bruit ambiant ») distance et les écrans)

Mesures de jour

B. 1ère habitation du bourg de 41.1 dB(A) 38,6 dB(A) 43.0 + 1.9 dB(A) + 5 dB(A) Dampvalley-lès- Colombe

C. Habitation localisée au 41.8 dB(A) 35.2 dB(A) 42.7 + 0.5 dB(A) + 5 dB(A) Charmont

Mesures de nuit

B. 1ère habitation du bourg de 37,1 dB(A) 38.6 dB(A) 40.9 dB(A) + 3.8 dB(A) + 4 dB(A) Dampvalley-lès- Colombe

C. Habitation localisée au 34,1 dB(A) 35.2 dB(A) 37.7 dB(A) + 3.6 dB(A) + 4 dB(A) Charmont

De jour, soit dans la période d’ouverte de la carrière allant de 7h à 21h du lundi au vendredi, les émergences simulées sont inférieures aux seuils fixés par l’arrêté du 23 janvier 1997.

De nuit, soit dans la période d’ouverture de la carrière allant de 5h à 7h du matin du lundi au vendredi, les émergences simulées sont inférieures aux seuils réglementaires. Toutefois, elles sont proches de la limite réglementaire, des mesures de bruit seront effectuées en fonction de l’avancement de l’extraction, afin de valider ce calcul théorique.

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145

6.2. POUSSIERES Les poussières peuvent être la cause d’une pollution atmosphérique si elles sont émises en quantités importantes. Leur dispersion dépend du climat, de la topographie et de la granulométrie des particules véhiculées. Elles sont principalement émises en période de sécheresse, et sont plus facilement dispersées en période de grand vent.

Rappelons qu’il s’agit ici de poussières minérales calcaires.

6.2.1. Analyse des effets par type de source Les principaux points d'émission sont le minage, le traitement des matériaux et la circulation des véhicules.

 Le minage

La foration des trous de mines entraîne la production de poussières au pied de la foreuse. C’est la raison pour laquelle cette dernière est équipée d’un système d’aspiration automatique des poussières émises. Sauf en présence d’un vent de forte intensité, la production de poussières à ce niveau sera donc très limitée dans le temps et dans l’espace.

Les tirs de mines occasionnent également la formation de poussières mais elles sont limitées au périmètre de la zone de tirs et sont très épisodiques (source très ponctuelle dans le temps et dans l’espace). De plus, la configuration en fosse de la carrière, les fronts de taille et la végétation des alentours limitent fortement leur dispersion.

 Le traitement des matériaux

Les opérations de traitement des matériaux demeurent les plus importantes sources de poussières de l’activité. Les activités de concassage et criblage, de même que la chute des matériaux depuis les bandes transporteuses au cours du stockage, occasionnent des émissions de poussières qui atteignent leur taux maximum en période estivale.

Cependant, l’exploitant a réalisé d’importants investissements afin de réduire les émissions de ce poste fixe. L’installation de traitement actuelle est équipée d’un dispositif spécifique de réduction des émissions de poussières par brumisation. Le principe consiste à pulvériser de façon automatique de fines gouttelettes d’eau additionnées de tensioactifs pour éviter l’envol des poussières aux postes amont et aval des concasseurs, ainsi qu’au niveau des zones de chute des matériaux, tant au droit des cribles que des chutes au sol des produits finis.

De plus, les bandes transporteuses de l’installation de traitement sont pour partie capotées. Depuis 1998 il existe un système de rabattage de poussières.

 La circulation des véhicules

La circulation des engins de carrière et des camions, de même que leur chargement, entraînent la formation de poussières dans leur périmètre d’évolution (sources mobiles contrairement au traitement des matériaux). En effet, la surface du sol (carreau et pistes) est assimilable à une source

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146 de poussières. Ces dernières sont susceptibles d’être remises en suspension dans l’air avec le passage des véhicules ou entraînées par les eaux de ruissellement lors des épisodes pluvieux. De même, les poussières peuvent se déposer sur les routes d’accès à la carrière lors de la sortie des camions, et alors entraîner une gêne pour les riverains ou encore des problèmes d’insécurité sur la voirie publique (chaussée rendue glissante par la formation de boue en cas de pluie, et visibilité réduite au niveau des pare-brise).

Aussi, afin de limiter les émissions liées à la circulation, différentes mesures ont été prises : • Limitation de la vitesse de circulation des engins et des camions sur les pistes de la carrière à 30 km/h (des panneaux rappellent les limitations de vitesse à l’entrée de la carrière). • Passage des camions sortant de la carrière dans un laveur de roues positionné au niveau du pont bascule. Ce laveur de roues fait l’objet d’un suivi et d’un entretien régulier, et fonctionne en circuit fermé avec un bassin de décantation afin de limiter la consommation d’eau. • Arrosage par temps sec de la voie d’accès située entre la bascule et la sortie de la carrière. La sortie de la carrière est par ailleurs goudronnée jusqu’à la route nationale. • Maintien et si besoin renforcement des merlons périphériques et écrans végétaux mis en place aux abords de l’exploitation, qui, outre leurs avantages en terme paysager, limitent la propagation des poussières en dehors du site. • Les engins seront conformes à la réglementation relative aux pollutions engendrées par les moteurs. Ils seront régulièrement entretenus et révisés.

6.2.2. Conséquences des émissions de poussières Les conséquences de l’émission et de la dispersion des poussières minérales sont : • la détérioration de l’esthétique du paysage et de la végétation, • la détérioration de la qualité des eaux superficielles.

Ces impacts surviendront principalement au droit du site et à ses abords immédiats.

Les secteurs habités présents autour de la carrière, et notamment ceux disposés sous les vents dominants, seraient susceptibles de subir les effets des poussières générées par l’activité du site. Néanmoins, leur éloignement, la configuration en fosse de la carrière, ainsi que la présence de végétation autour du site diminuent la propagation de ces poussières et les confinent principalement à l’intérieur du site. Ils ne devraient donc pas subir de retombées de poussières significatives.

6.2.3. Rappel des résultats de mesures de retombées de poussières Conformément à l’article 19 de la circulaire du 22 septembre 1994, des mesures des retombées de poussières environnementales sont effectuées aux abords de la carrière depuis de nombreuses années. Les points de mesure sont les suivants :

• Poste 1 : à proximité de l’habitation du « Charmont » ; • Poste 2 : en limite Est du site, entre le merlon et la route nationale ; • Poste 3 : en limite Sud du site, entre le merlon et la route nationale ; • Poste 4 : en limite Ouest du site, en arrière du merlon vers les parcelles agricoles.

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Les retombées de poussières obtenues lors des campagnes de mesure montrent que le site peut être classé comme « faiblement pollué ». Ces particules peuvent cependant générer une gêne pour les riverains. La difficulté d’établir une norme objective repose sur la notion de gêne, très subjective. La norme AFNOR NF x 43-007 considère 1 000 mg/m²/jour comme limite entre les zones « fortement » et « faiblement » polluées. Dans la campagne de mesure de 2012/2013, ce seuil n’a jamais été dépassé. Les valeurs sont toujours comprises entre 11,4 et 80,5 mg/m²/jour, ce qui est très faible. (cf annexe 3).

Des mesures de poussières inhalables et alvéolaires sont également régulièrement effectuées sur les employés de la carrière. Les résultats du suivi de ces poussières inhalables et alvéolaires figurent en annexe 4.

6.3. VIBRATIONS Les vibrations ont essentiellement pour origine les tirs de mines, l’ébranlement lié au fonctionnement des installations de concassage-criblage étant négligeable. Toute installation humaine est sensible aux vibrations : habitations, relais hertziens, antennes, …

6.3.1. Réglementation L’arrêté du 22 septembre 1994, relatif aux exploitations de carrière et aux installations de premier traitement des matériaux de carrières, fixe à 10 mm/s la valeur seuil de vitesse particulaire au niveau des constructions avoisinantes susceptible de générer un impact sur une habitation (fissuration de la maison, ébranlement des meubles). La vitesse particulaire caractérise l’intensité d’une vibration dans le sous-sol à un endroit donné.

6.3.2. Habitations susceptibles d’être concernées par les vibrations Dans la zone d’influence des tirs à l’explosif, seules les maisons situées sur le territoire communal de Dampvalley-lès-Colombe peuvent être soumises aux vibrations issues des activités d’extraction du site.

Les maisons les plus proches sont celles du hameau du Charmont, situées sur le même compartiment géologique que les terrains de la carrière. En fonction de la charge utilisée lors des tirs de mine, elles sont donc susceptibles d’être soumises aux ondes de chocs.

Les habitations du village de Dampvalley-lès-Colombe sont quant à elles positionnées sur un compartiment géologiquement isolé de celui de la carrière par une faille d’orientation Nord-Est / Sud-Ouest. Les failles ayant la propriété d’atténuer les ondes de choc transmises par le sous-sol, la structure géologique locale devrait donc a priori permettre une bonne atténuation des vibrations en direction du village.

6.3.3. Résultats des mesures de vibrations in situ - Rappel Les nombreuses mesures réalisées au niveau des habitations les plus proches montrent que les vitesses particulaires limites de 10 mm/s ont toujours été respectées.

Les quantités maximales de produits explosifs pouvant être reçues en une seule expédition sont de 4 500 kg, avec 50 détonateurs.

De plus, la récente nécessité de miner les marnes bleues et la plaquette qui ne sont pas valorisées en granulats supposera d’adapter les moyens utilisés, tant en nombre de détonateurs que de poids de la

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148 charge. Ces adaptations seront réalisées dans le respect des prescriptions réglementaires en vigueur, et notamment le plus strict respect de la valeur seuil de vitesse particulaire fixée à 10 mm/s. Cette dernière sera comme actuellement régulièrement contrôlée au droit des habitations les plus proches par des mesures de vibrations réalisées à l’aide d’un sismographe.

6.3.4. Estimation par calcul des mesures de vibrations attendues dans le cadre du projet d’extension

L’extension de la carrière modifiera les distances entre les tirs de mines générateurs de vibrations et les habitations riveraines. Le calcul théorique présenté ci-après s’attache ainsi à estimer les vitesses particulaires attendues dans le cadre du projet d’extension.

La propagation des vibrations dans le sol est fonction de la résistance des terrains. La vitesse particulaire pondérée s’obtient, pour un signal mono-fréquentiel, en pondérant (amplification ou atténuation) la valeur mesurée par le coefficient lié à la fréquence correspondante et résultant du tableau figurant dans l’article 22.2 de l’arrêté ministériel du 22 septembre 1994 relatif aux carrières.

La loi de CHAPOT11 permet d’estimer la vitesse particulaire (Vr en mm/s) en fonction de la charge unitaire (Q en kg), de la distance entre le point de tir et le point de mesure (D en m), d’un coefficient de site (K), et d’un coefficient d’amortissement en fonction du mode de tir (Δ caractérisant l’atténuation des ondes).   Vr = K  D  -∆    Q 

Le coefficient Δ caractérise l’atténuation des ondes : il est classiquement retenu à 1,8 pour les tirs d’abattage.

Le coefficient K caractérise le massif traversé et le type de tir pratiqué. Il évolue classiquement entre les valeurs suivantes : • pour un tir d’abattage o en massif calcaire : 1000 à 2500 o en massif éruptif : 2000 à 5000 • pour un tir bloqué en tranchée ou tunnel o en massif calcaire : 2000 à 4000 o en massif éruptif : 3000 à 6000

La valeur de K sera ici fixée à 2500, valeur prudente classiquement retenue pour les tirs d’abattage réalisés en massif calcaire.

Remarque : Les valeurs maximales ne seront atteintes que dans les conditions les plus défavorables, c’est à dire les très rares cas où les ondes de surface sont prépondérantes et pour lesquelles l’amortissement en fonction de la distance est moins rapide. Les ondes de surface se propagent essentiellement dans les matériaux de recouvrement et les roches altérées.

Au cours de l'exploitation de la carrière, les zones d'extraction seront toujours distantes de plus de 180 m des plus proches habitations (habitation du Charmont). On notera que la distance D correspond pour chaque estimation au cas le plus défavorable, c’est à dire lorsque les fronts de taille

11 CHAPOT, P. 1981. Étude des vibrations provoquées par les explosifs dans les massifs rocheux. Laboratoire Central des Ponts et Chaussées de Nancy, Rapport de Recherche n°105 : 1-56. SCIENCES ENVIRONNEMENT – Dossier n°2012/189 – Projet d’extension de la carrière de Dampvalley-lès-Colombe (70) ETUDE D’IMPACT – ANALYSE DES EFFETS

149 en exploitation seront les plus proches des habitations. La charge unitaire utilisée lors des tirs sera quant à elle au maximum de 72 kg équivalent TNT.

A partir de ces hypothèses de calcul, la vitesse particulaire au niveau des habitations peut être estimée à partir de la formule de Monsieur CHAPOT :

Distance par rapport à la Vitesse particulaire Mesure carrière estimée

1. Ferme du Charmont 180 m 10.2 mm/s 2. Première habitation de 350 m 3.09 mm/s Dampvalley-lès-Colombe

Au niveau de l’habitation la plus proche (Ferme du Charmont), la vitesse particulaire est estimée à 10.2 mm/s.

La vitesse particulaire obtenue est très légèrement supérieur à la vitesse particulaire limite (10 mm/s) qui ne doit pas être dépassée suivant les différents axes de la construction conformément à l’arrêté du 22 septembre 1994. Des mesures devront donc être prise afin de ne pas dépasser le seuil des 10 mm/ s notamment lorsque les activités d’extraction se rapprocheront de la ferme dans la partie Nord-Est du site.

Remarques : Ces calculs sont basés sur les cas les plus défavorables (distance la plus proche entre l’exploitation et les habitations, simultanéité des activités de la carrière …). Les résultats obtenus lors des mesures in-situ sont généralement largement inférieurs aux calculs.

Compte-tenu de la distance entre les habitations les plus proches de la carrière et les fronts de taille, ainsi qu’en raison des charges unitaires maximales envisagées, l’impact des vibrations engendrées par les tirs de mines pourra se révéler très légèrement supérieur à la réglementation pour la ferme du Charmont dans le cadre du projet d’extension de la carrière.

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150

6.4. LES PROJECTIONS L’activité de concassage-criblage et l’abattage des matériaux calcaires entraîneront des projections de cailloux et blocs qui se limiteront respectivement à :

• l’aire d’installation de l’unité de concassage-criblage, • au périmètre d’influence des tirs de mines.

Les seules personnes autorisées à se déplacer autour des installations de concassage-criblage sont les personnes qui travaillent sur le site. Celles-ci peuvent être touchées par des projections de matériaux issus des installations de criblage-concassage qui ne sont pas couvertes. Des matériaux peuvent également tomber des bandes transporteuses. Le niveau de risque reste relativement faible et le port obligatoire du casque, de chaussures de sécurité voire de lunettes au cours de certaines opérations, pour les employés, restreint la possibilité d’accident.

Concernant l’abattage, l’aire de projection de pierres lors de tirs de mines est réduite à l’espace situé devant le front de taille. Par conséquent, la zone à l’intérieur de laquelle il existe un éventuel danger est très réduite.

Par ailleurs, l’éloignement substantiel des fronts principaux vis à vis des voiries et des habitations met en sécurité les usagers de la route et les riverains par rapport à toute projection de pierres.

Enfin, rappelons qu’un tir de mine effectué correctement, avec une méthode adaptée à la nature et aux caractéristiques de la roche, n’occasionne pas de projections. Les tirs seront réalisés par des professionnels (personnel compétent de l’entreprise demandeuse, ou bien un sous-traitant spécialisé).

L’impact est donc facilement réduit.

6.5. LES TIRS DE MINES ET SCENARIO D’EXPLOSION L’arrêté du 20 avril 2007 fixant les règles relatives à l'évaluation des risques et à la prévention des accidents dans les établissements pyrotechniques a abrogé l’arrêté du 26 septembre 1980 fixant précédemment les règles de détermination des distances d’isolement relatives aux installations pyrotechniques.

Dans chaque installation pyrotechnique élémentaire, c’est à dire dans chaque emplacement de travail situé en plein air ou dans un local, isolé ou faisant partie d’un atelier, dépôt ou magasin et contenant une charge de matières ou objets explosibles, cette charge se trouve à l’origine de zones dangereuses dont il faut distinguer les cinq catégories indiquées ci-après, classées selon la gravité probable des dangers qu’elles présentent pour les personnes et pour les biens :

Zone Z1 Z2 Z3 Z4 Z5

Extrêmement graves (blessures Conséquences sur Effets indirects mortelles dans Très graves Graves Significatives l’homme par bris de vitres plus de 50 % des cas)

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Dégâts Destructions Extrêmement Importants et prévisibles aux Graves Légers significatives de graves effets dominos biens vitres

Les valeurs de références relatives aux seuils d'effets de surpression sont, pour ces différentes zones, définies comme suit :

Zone Z1 Z2 Z3 Z4 Z5

Effets sur l’homme > 430 hPa > 200 hPa > 140 hPa > 50 hPa > 20 hPa

Effets sur les > 300 hPa > 200 hPa > 140 hPa > 50 hPa > 20 hPa structures

Les valeurs de références relatives aux seuils d’effets thermiques sont, pour ces différentes zones, définies comme suit :

Zone Z1 Z2 Z3 Z4 Z5

Effets sur l’homme > 16 kW/m² > 8 kW/m² > 5 kW/m² > 3 kW/m² -

Effets sur les > 200 kW/m² > 16 kW/m² - > 8 kW/m² > 5 kW/m² structures

Les limites de ces zones sont définies selon les formules suivantes dans l’arrêté du 26 septembre 1980 :

Zone Z1 Z2 Z3 Z4 Z5

Distance R 0 < R1 ≤ 5Q1/3 < R2 ≤ 8Q1/3 < R3 ≤ 15Q1/3 < R4 ≤ 22Q1/3 < R5 ≤ 44Q1/3 (en mètres) à la charge de ≤ ≤ ≤ ≤ ≤ masse Q (en kg) R1 21 m R2 33 m R3 62 m R4 92 m R5 183 m Rayons calculés pour une charge unitaire instantanée Q équivalent TNT présente devant le trou de 72 kg.

Ces différents rayons de zones d’effets sont reportés sur la figure 16 bis jointe qui prennent en compte les mesures présentées au chapitre IV.

Les habitations sont toutes situées en dehors des zones d’effets les plus pénalisantes que sont les zones Z1, Z2, Z3, et Z4. Seule l’habitation « du Charmont » est incluse dans la périphérie extérieure de la zone Z5 des effets indirects par bris de vitres et effets associés. Une portion de la RN19 est située en zones Z3, Z4 et Z5.

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Sciences Environnement FIGURE 16 BIS: ZONES D’EFFETS DE SURPRESSION ET D’EFFETS THERMIQUES DU Eau Environnement SCENARIO EXPLOSION Géologie Déchets Assainissement Echelle : 1 / 25 000 Réf dossier : 12-189

Colombier

Montcey

Comberjon

Frotey-lès-Vesoul

Dampvalley-lès-Colombe

Légende Colombe-lès-Vesoul Zone Z1 : Dégâts extrêmement graves (21 m) Zone Z2 : Dégâts très graves et effets dominos (33 m) Zone Z3 : Dégâts graves (62 m) Zone Z4 : Dégâts significatifs (92 m) Zone Z5 : Bris de vitres et effets associés (183 m)

Périmètre de la carrière

Périmètre de l’extension projetée

Quincey Limites communales

Villers-le-Sec 152

7. EFFET SUR L’HYGIENE, LA SANTE ET LA SALUBRITE PUBLIQUE

Rappelons que ce chapitre permet d’analyser tous les risques envisageables, même si leur éventualité est quasi nulle. La santé et sécurité du personnel sont traitées par ailleurs, dans la notice d’hygiène et de sécurité.

7.1. RAPPEL DU CONTEXTE DE L’ETUDE Les habitations les plus proches des limites d’extension de la carrière sont les suivantes : • Ferme et habitation attenante du Charmont, situées respectivement 180 et 200 m au Nord ; • Première habitation de Dampvalley-lès-Colombe, située 350 m à l’Est.

L’alimentation en eau potable de Dampvalley-lès-Colombe est gérée par le Syndicat Intercommunal d’alimentation en eau potable de Villers-le-Sec. Ce syndicat alimente environ 1 400 habitants et exploite plusieurs captages sur les communes avoisinantes, notamment des captages à Dampierre- sur-Linotte, et achète également un complément d’eau à la ville de Vesoul.

Les colorations réalisées au droit du carreau d’extraction de la carrière en 2001 et 2003 ont confirmé l’appartenance de la carrière au bassin d’alimentation de la Font de Champdamoy, source karstique captée pour l’alimentation en eau potable située environ 2,8 km au Sud-Ouest du site. La carrière est de fait située dans l’un des périmètres satellites de protection rapprochée de la Font de Champdamoy.

Dans le cas de cette carrière, des consignes de sécurité et des mesures de protection sont déjà mises en place, afin d’éviter tout incident susceptible de générer une pollution, et de pouvoir intervenir rapidement en cas de déversement accidentel d’un produit polluant.

Les activités prises en compte pour évaluer les effets du projet sur l’hygiène, la santé et la salubrité publique sont l’extraction du gisement, le fonctionnement des installations de traitement et la circulation des engins.

7.2. EFFETS SUR L’HYGIENE ET LA SALUBRITE PUBLIQUES L’activité concernée entraîne très peu de risques vis-à-vis de l’hygiène et de la salubrité publique.

Les quelques déchets produits, liés au fonctionnement et à l’entretien normal d’une exploitation de carrière, seront collectés et évacués vers les filières de traitement agréées et dûment autorisées : • les DIB (Déchets Industriels Banals) et DIS (Déchets Industriels Spéciaux) pouvant être produits sur le site seront collectés et par une entreprise spécialisée. Rappelons que les grosses réparations des engins seront réalisées dans les ateliers de la société localisés à Vesoul. La petite maintenance et l’entretien courant seront quant à eux réalisés sur le site, sur l’aire étanche.

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• les OM (Ordures Ménagères) liées à la présence de personnel sur le site seront collectées et traitées par le SICTOM du Val de Saône en même temps que les déchets des ménages de Dampvalley-lès-Colombe. • Les déchets dangereux (cartouche graisse, chiffon souillé d’hydrocarbure…) seront repris par la société CHIMIREC.

Les émanations de gaz seront réduites à celles des moteurs des engins de chantiers mobiles et des camions routiers, ainsi que de l’installation mobile de 1er traitement, alimentée par groupe électrogène, et qui n’est présente sur le site que par campagnes bisannuelles d’une durée de 1 à 2 mois tout au plus.

Seule l’utilisation d’hydrocarbures (huile hydraulique, huile des moteurs, et carburant contenu dans les réservoirs des engins) peut être de nature à engendrer une pollution. Ce risque est cependant faible compte-tenu d’une part de l’absence de stockage de carburant sur site, et d’autre part des mesures de prévention qui sont prises pour éviter, même en cas d’incident, le déversement intempestif d’hydrocarbures dans le milieu extérieur.

De plus, l’activité ne génère ni n’utilise de substance ou produit favorisant le développement de micro-organismes susceptibles d’affecter l’hygiène et la salubrité publique.

Par conséquent, les effets sur l’hygiène et la salubrité publiques sont négligeables.

7.3. EFFETS SUR LA SANTE PUBLIQUE L’étude des risques sanitaires est réalisée dans le cadre de l’étude d’impact qui concerne le fonctionnement normal de l’exploitation et comprend également les phases de fonctionnement critique (dysfonctionnement d’un décanteur-déshuileur, arrêt d’un système de dépollution…).

Cette étude ne concerne donc pas le fonctionnement accidentel comme l’explosion, l’incendie ou l’émission de substances normalement confinées (l’accident correspond à un flux brutal de substances polluantes), visé quant à lui par l’étude des dangers.

Elle s’effectue par l’inventaire des catégories de substances, rejets et nuisances provenant de l’installation et susceptibles d’avoir un effet sur la santé publique. Elle comprend : • Une détermination de leurs potentiels effets néfastes directs et indirects, intrinsèques et conjugués. • Une analyse des voies de transfert des polluants ou nuisances et une identification des populations pouvant être affectées. • Une évaluation des niveaux d’exposition des populations aux polluants et nuisances (en prenant en compte le niveau initial d’exposition). • Une évaluation du risque sanitaire par comparaison entre les niveaux d’exposition et les valeurs de référence reconnues lorsqu’il en existe.

Les catégories de substances, rejets et nuisances susceptibles d’être engendrées par l’activité sont les suivantes : • Bruit. • Poussières.

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• Vibrations. • Liquides. • Gaz et odeurs.

7.3.1. Bruit  Inventaire des sources

Il s’agit de bruits plus ou moins continus (activité d’exploitation avec fonctionnement de l’installation de traitement des matériaux par concassage-criblage et circulation des engins de chantier).

Des évènements particuliers de courte durée nécessaires pour la sécurité de l’exploitation, tels que les avertisseurs de recul des engins, peuvent également être source de gênes pour la population (fréquence émergente par rapport au bruit ambiant habituel).

Rappelons que l’ambiance sonore aux environs du site est en partie tributaire de l’intensité du trafic sur la RN19 toute proche.

 Effets potentiels

L’action spécifique du bruit est celle exercée sur l’organe auditif. Cette action consiste en la diminution de l’acuité auditive, pouvant aller jusqu’à la surdité.

Ainsi, l’exposition à un niveau sonore très élevé (supérieur à 120 dB(A), seuil de la douleur) entraîne une lésion de l’oreille moyenne avec rupture du tympan et luxation des osselets. L’exposition à un bruit intense (supérieur à 80 dB(A)), si elle est prolongée ou répétée, provoque une baisse de l’acuité auditive, temporaire ou définitive lorsque l’oreille interne est lésée (destruction des cellules ciliées).

Ces lésions peuvent être la conséquence de facteurs multiples (intensité du bruit, gamme des fréquences, caractère brusque, répétition, milieu d’émission).

Les effets non auditifs du bruit peuvent être immédiats et passagers : augmentation du rythme des battements du cœur et de la tension artérielle, diminution de l’attention, de la capacité de mémorisation, agitation, réduction du champ visuel, troubles gastro-intestinaux. A long terme, ils peuvent entraîner une fatigue physique et/ou nerveuse, insomnie, boulimie, hypertension artérielle (exposition chronique à des bruits supérieurs à 85 dB(A)), anxiété, comportement dépressif ou agressif…. Ces conséquences liées au stress sont plus durables mais, dans la plupart des cas, elles n’aboutissent pas à des lésions irréversibles.

Ces effets gênants ou irritants du bruit résultent d’interactions entre plusieurs facteurs que sont les paramètres liés au bruit lui-même, et les paramètres de nature psychologique ou électrophysiologique liés au sujet exposé.

 Voies de transfert et populations cibles

La propagation des ondes acoustiques entre les émetteurs et les récepteurs dépend de nombreux paramètres tels que la topographie, la présence d’écrans ou de réflecteurs, les caractéristiques d’absorption du sol, les effets météorologiques, …

L’atténuation des ondes sonores est d’autant plus importante que la source est éloignée. De plus, la présence de fronts de taille et obstacles topographiques tels que les merlons jouent un grand rôle dans l’atténuation des bruits issus du site.

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Les populations potentiellement concernées par les émissions sonores de l’activité sont les habitations les plus proches du site et/ou situées sous les vents dominants.  Niveaux d’exposition

Les mesures réalisées aux abords de la carrière ont permis de quantifier les niveaux sonores et les émergences induits par l’activité au droit des habitations les plus proches (bruits continus de l’activité). Les résultats, liés à la configuration actuelle de la carrièr,e sont en tous points conformes aux seuils réglementaires en vigueur, tant en période diurne que nocturne.

Les estimations réalisées afin d’évaluer l’impact sonore attendu du fait de l’extension du périmètre d’autorisation de la carrière ont également donné des émergences conformes en période diurne au droit des deux points de mesure, mais dépassant les seuils en période nocturne. On notera néanmoins qu’il ne s’agit que d’une simulation qui se veut la plus proche possible de la réalité pressentie, mais est forcément entachée d’imprécisions. Aussi, les résultats obtenus devront faire l’objet d’une vérification dès la mise en exploitation de l’extension.

En tout état de cause, l’exploitant s’engage à mettre en œuvre tous les moyens nécessaires afin de garantir le respect des seuils réglementaires au droit des habitations riveraines (capotage renforcé de l’installation de traitement, merlons supplémentaires, écrans anti-bruit éventuels…). Ces moyens seront définis, le cas échéant, à la suite du contrôle qui sera réalisé dès la mise en exploitation de l’extension. L’impact sonore induit par le fonctionnement de la carrière ne devrait donc pas être à l’origine de troubles pour les populations voisines.

 Evaluation des risques sanitaires

Les faibles niveaux d’exposition des populations concernées par les émissions sonores engendrées par l’activité vis-à-vis des critères de risque pour la santé, et le respect des seuils réglementaires qui sera assuré y compris en période nocturne par la mise en place des mesures adéquates permettront d’assurer l’absence de risque sanitaire.

Il convient néanmoins de rappeler que la perception du bruit et surtout son interprétation restent influencées par la personnalité des sujets et par l’activité qu’ils pratiquent.

7.3.2. Poussières  Inventaire des sources

Il s’agit de poussières minérales provenant de l’extraction et du traitement des matériaux, ainsi que de la circulation des engins d’exploitation ou des camions routiers. La plus grande source de poussières reste néanmoins le traitement des matériaux par voie sèche et la chute des matériaux fins depuis les tapis en période estivale.

Rappelons également que la présence de la RN19 constitue une importante source de poussières pour les habitations environnantes de part l’intensité du trafic routier qu’elle supporte.

 Effets potentiels

Dans son environnement, l’être humain est exposé à une multitude de poussières d’origines diverses, responsables du développement de pathologies spécifiques.

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A côté des risques infectieux et allergiques liés aux poussières animales et végétales, les poussières peuvent provoquer une irritation des yeux, de la peau et du tractus respiratoire (toxicité aiguë). L’inhalation chronique de poussières peut quant à elle engendrer des pneumoconioses (toxicité chronique). Ces affections pulmonaires dues aux poussières entraînent des lésions de fibrose caractéristiques lorsqu’elles sont provoquées par la silice en particulier (silicose).

Une pneumoconiose dépend de plusieurs facteurs :

• La nature des minéraux en jeu (notamment la silice libre (SiO2), le quartz en étant la forme la plus répandue) ; • La taille des particules ; • La quantité de poussières déposée dans les alvéoles pulmonaires ; • La durée d’exposition.

Les lésions silicotiques se développent en réponse à l’inhalation de particules de silice libre pouvant atteindre les alvéoles pulmonaires. Suivant leur dimension, les particules de poussières pénètrent plus ou moins profondément les voies respiratoires. On distingue ainsi la fraction inhalable comprise entre 0 et 100 µm de diamètre (organes cibles : bouche, nez), de la fraction alvéolaire dite PM10 (poussières fines en suspension d'un diamètre aérodynamique inférieur à 10 µm pouvant atteindre le poumon profond ou les alvéoles). Concernant la fraction alvéolaire, les organes respiratoires de l’homme ne permettent pas d’expectorer des poussières de cette taille, invisibles à l’œil nu. Les poussières sont dites alvéolaires siliceuses lorsque la teneur en quartz de la fraction des poussières alvéolaires dépasse 1 %. La fiche toxicologique de l’INRS n°232 – Silice cristalline – précise notamment que les particules siliceuses de 0,5 à 5 µm de diamètre atteignent la trachée, les bronches et les zones alvéolaires.

Par ailleurs, des facteurs tels que la susceptibilité individuelle, les habitudes de vie, les infections virales et bactériennes peuvent notablement influencer l’évolution de la maladie. De même, un milieu ambiant très poussiéreux peut induire une nuisance morale (problème d’entretien ménager par exemple).

 Voies de transfert et populations cibles

Les populations potentiellement concernées par les émissions de poussières engendrées par l’activité sont, en dehors du personnel de l’exploitation (le plus exposé), les habitants ou tiers situés à proximité immédiate du site et plus encore ceux exposés sous les vents dominants (vents de secteur Sud-Est et Sud-Ouest dans le cas présent).

Dans le cas présent, les vents dominants sont : • D’une part de secteur Est-Sud-Est, ce qui veut dire qu’ils soufflent en direction de l’Ouest- Nord-Ouest, direction dans laquelle on ne rencontre aucune habitation à moins de 3 k des limites de l’extension projetée. • D’autre part de secteur Sud-Ouest, ce qui veut dire qu’ils soufflent en direction du Nord- Est, soit vers l’habitation du Charmont, habitation la plus proche du site (180 m des limites de l’extension projetée).

On notera également que les habitations du bourg de Dampvalley-lès-Colombe, dont la plus proche du projet d’extension en est distante de 350 m, ne sont pas situées sous les vents dominants. Les retombées de poussières dans ce secteur seront très faibles et ne seront pas augmentées par rapport à celles actuelles.

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La configuration en fosse de la carrière ainsi que la présence de merlons, haies et boisements périphériques contribuera à la limitation de la dispersion des poussières susceptibles d’être émises lors des activités du site. L’éloignement des habitations est par ailleurs suffisant pour limiter considérablement leur exposition aux poussières.

 Niveaux d’exposition

Conformément à l’article 19 de la circulaire du 22 septembre 1994, des mesures des retombées de poussières environnementales sont effectuées aux abords de la carrière depuis de nombreuses années. Les points de mesure sont les suivants : • Poste 1 : à proximité de l’habitation du « Charmont » ; • Poste 2 : en limite Est du site, entre le merlon et la route nationale ; • Poste 3 : en limite Sud du site, entre le merlon et la route nationale ; • Poste 4 : en limite Ouest du site, en arrière du merlon vers les parcelles agricoles.

La norme AFNOR NF x 43-007 considère 1 000 mg/m²/jour comme limite entre les zones « fortement » et « faiblement » polluées. Dans la campagne de mesure de 2012/2013, ce seuil n’a jamais été dépassé. Les valeurs sont toujours comprises entre 11,4 et 80,5 mg/m²/jour, ce qui est très faible. (cf annexe 3).

Le suivi du taux d’empoussiérage des postes de travail présents sur le site, obligatoire dans le cadre du Règlement Général des Industries extractives (RGIE), vise à assurer la sécurité du travail et la santé des opérateurs. Bien que ne concernant pas directement le voisinage, ce suivi est essentiel pour évaluer les niveaux d’exposition. Il permet en effet d’étudier l’importance des émissions à la source et surtout de connaître le taux de quartz des poussières et par la même d’apprécier le risque de toxicité. Ce suivi comprend : • Des mesures des poussières inhalables à proximité des sources d’émissions. • Des mesures des poussières alvéolaires siliceuses (avec mesures du taux de quartz) aux différentes fonctions de travail.

Les résultats du dernier suivi de ces poussières inhalables et alvéolaires figurent en annexe 4. Ils montrent que pour les trois postes de travail étudiés (conducteurs de la pelle, du chargeur s’occupant du déstockage et du tombereau alimentant l’installation), les concentrations en poussières inhalables et en poussières alvéolaires sont très faibles et conformes aux seuils réglementaires. Le dosage de quartz de l’échantillon de poussières alvéolaires montre un taux de quartz nul, dont inférieur à 1%.

Enfin, on rappellera que les éventuelles nuisances liées aux poussières sont temporaires, liées à une période sèche et à la durée de l’autorisation. De nombreuses mesures ont été prises afin de limiter leurs émissions, comme détaillé au paragraphe 6.2 du chapitre II.

 Evaluation des risques sanitaires

Le dosage de quartz de l’échantillon de poussières alvéolaires montre un taux de quartz nul, dont inférieur à 1%. Les risques de pneumoconiose sont écartés pour le personnel, et donc a fortiori pour les riverains au regard de la distance séparant l’exploitation des premières habitations.

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7.3.3. Vibrations Avec une charge unitaire de 90 kg, les estimations réalisées avec la formule de Chapot indiquent des vitesses particulaires supérieures au seuil défini par la réglementation, à savoir 10 mm/s, en ce qui concerne uniquement la Ferme du « Charmont ». Des mesures seront prises afin de ne pas dépasser ce seuil notamment lorsque l’on se rapprochera de la limite Nord Est de l’extension afin de ne jamais dépasser ce seuil (cf Chapitre IV).

Les risques sanitaires pour les populations voisines sont donc inexistants.

7.3.4. Liquides (Annexe 6)  Inventaire des sources

En période de fonctionnement normal de l’exploitation et compte-tenu des nombreuses mesures préventives prises, le risque sanitaire est quasi inexistant vis-à-vis des substances suivantes : • Hydrocarbures : absence de stockage de carburant sur le site ; effets potentiels liés essentiellement aux petits entretiens ou au ravitaillement des engins ; cependant, tous deux sont réalisés sur une aire étanche, dont les eaux de ruissellement sont intégralement collectées pour être acheminées vers un décanteur-déshuileur, puis enfin un bassin de décantation. • Eaux usées des locaux : collectées puis traitées dans un dispositif d’assainissement autonome. • Déchets Industriels Banals et Déchets Industriels Spéciaux stockés dans des conteneurs fermés, correctement dimensionnés, sur l’aire étanche ou sur rétention, et évacués vers des filières de traitement adaptées. Rappelons que le gros entretien des engins sera réalisé dans les ateliers de Vesoul, spécialement conçus à cet effet. • Déchets inertes importés sur le site : procédure d’acceptation et de contrôle complète, zone de stockage intégralement étanchée, récupération et traitement des eaux de percolation dans un décanteur-déshuileur puis un bassin de décantation.

En période de fonctionnement critique, des dysfonctionnements des matériels et dispositifs de dépollution doivent être envisagés.

En cas de dysfonctionnement du dispositif d’assainissement des eaux usées (pas de vidange de la fosse et débordement), le pouvoir auto-épurateur du sol ne serait alors pas suffisant pour assurer le traitement des eaux, c’est à dire la réduction de la pollution organique, des microbes et parasites.

En cas de dysfonctionnement du séparateur d’hydrocarbures, un rejet d’eaux non épurées vers le milieu naturel serait alors envisageable.

Enfin, la fuite d’un réservoir d’engin ou la rupture d’un flexible d’huile hydraulique, par exemple, seraient susceptibles d’occasionner un rejet de substance polluante vers le milieu naturel.

 Effets potentiels

Une éventuelle pollution microbiologique (pollution fécale) avec des germes pathogènes peut entraîner des gastro-entérites, voire des affections comme des hépatites.

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Les hydrocarbures constitutifs des carburants et des lubrifiants peuvent être recherchés dans les milieux aquatiques par l’intermédiaire des paramètres analytiques HCT (hydrocarbures totaux) et HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques). Des valeurs limites de qualité pour les eaux douces superficielles utilisées pour la production d’eau destinée à la consommation humaine sont fixées par le décret n°2001-1220 du 20 décembre 2001 : 0,2 µg/l pour les HAP et 0,001 mg/l pour les hydrocarbures totaux dissous ou émulsionnés.

Certains hydrocarbures aromatiques, le plus connu étant le benzo(a)pyrène, ont des propriétés cancérigènes unanimement reconnues.

Cependant, il est pratiquement impossible de boire par inadvertance une eau contenant suffisamment d’hydrocarbures pour que des effets toxiques puissent se présenter. En effet, à de telles concentrations, le goût et l’odeur de l’eau sont déjà très prononcés.

 Voies de transfert et populations cibles

Le transfert d’une éventuelle pollution vers les populations aurait lieu essentiellement par l’intermédiaire du karst profond.

La vulnérabilité des eaux souterraines dépend d’une part des possibilités de transit de la pollution de la surface du sol vers le karst et d’autre part de la propagation dans le karst lui-même.

Le transfert des bactéries et virus dans les sols est limité d’une part, par la filtration (dans le sol, fonction de la porosité du sol traversé, peu efficace pour des graviers et sables – dans l’aquifère, fonction des conditions hydrauliques : vitesse et direction d’écoulement) et d’autre part, par l’adsorption (les virus étant notamment plus fortement adsorbés sur des matériaux colloïdaux que sur des sables). Cette fixation n’est toutefois pas irréversible : des variations de pH, une forte pluie peuvent les libérer. La distance et donc le temps de transit sont des facteurs positifs pour la destruction des coliformes.

Sur le carreau de la carrière, le sol est décapé, il n’y a donc plus de filtre. De même, la circulation dans le karst est rapide et n’offre que très peu de filtration. En cas de déversement accidentel sur le sol, les hydrocarbures s’infiltrant dans le réseau des circulations souterraines sont donc susceptibles de réapparaître à terme au niveau du captage AEP de la Font de Champdamoy. La carrière et son extension sont en effet situées dans l’un des périmètres de protection rapprochée du captage, source karstique à forte valeur patrimoniale alimentant plusieurs communes alentour dont la ville de Vesoul.

S.C.F.C. à Dampvalley-lès-Colombe est une entreprise certifiée ISO 14 001 (annexe 6.1), elle réalise régulièrement pour ses employées des formations 1/4h sécurité (annexe 6.1).

 Niveaux d’exposition

Le scénario décrit n’est susceptible d’apparaître qu’en période de fonctionnement critique de l’activité. Il s’agit d’une situation au caractère exclusivement temporaire et exceptionnel. En outre, la sensibilité hydrogéologique du secteur impose la mise en place de mesures particulières afin de protéger la ressource en eau d’importance stratégique de la Font de Champdamoy.

Compte-tenu de ces mesures retenues (qui sont décrites au chapitre IV de l’étude d’impact), les niveaux d’exposition seraient nécessairement réduits, voire négligeables du fait :

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• Des faibles quantités de polluants qui peuvent potentiellement être émises dans le milieu naturel en cas d’incident (aucun stockage de carburant sur site). • Des faibles quantités de polluants susceptibles d’atteindre le karst avant intervention. • Des dilutions importantes que subiraient ces polluants entre le site et l’exutoire.

 Evaluation des risques sanitaires

Le caractère temporaire et exceptionnel du scénario décrit et les mesures retenues pour limiter tant la probabilité de survenue que l’importance d’un éventuel sinistre, ainsi que les niveaux d’exposition nécessairement limités du fait de la dilution qui s’effectuerait permettent de considérer les risques sanitaires comme fortement réduits.

Rappelons qu’en cas de pollution accidentelle, le personnel est formé à intervenir ; une consigne écrite spécifique a été rédigée par l’exploitant et communiquée aux salariés du site (cf. annexe 6.2).

Néanmoins, dans l’éventualité d’une pollution qui ne pourrait être totalement maîtrisée, les gestionnaires du captage AEP de la Font de Champdamoy seront rapidement avertis afin de stopper l’exploitation de l’eau, le temps que la pollution se résorbe et/ou que les mesures adéquates soient mises en place.

7.3.5. Gaz et odeurs  Inventaire des sources

Les substances gazeuses rejetées dans l’atmosphère ont pour origine les gaz d’échappement des engins de chantier.

Il s’agit : • Du monoxyde de carbone (CO).

• Du dioxyde de soufre (SO2) et autres composés soufrés émis principalement par les moteurs diesel.

• De l’oxyde d’azote (NOx). • Des Composés Organiques Volatils (COV).

Rappelons également que la présence de la RN19 constitue une importante source locale de gaz de part l’intensité de son trafic.

 Effets potentiels

L’action spécifique des gaz d’échappement est celle exercée sur l’appareil respiratoire. Cette action consiste à un accroissement de la sensibilité des bronches aux infections microbiennes et des maladies respiratoires chroniques (chez les fumeurs), et au développement d’asthme et de bronchopathie aiguë.

En milieu confiné, le monoxyde de carbone, entraîne des maux de tête, vertiges, troubles sensoriels. Dans le cas du projet (milieu ouvert), il n’y a donc aucun risque d’intoxication au monoxyde de carbone.

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 Voies de transfert et populations cibles

Les propagations gazeuses varient considérablement en fonction des facteurs topographiques ou météorologiques, mais elles peuvent agir à longue distance. Les émissions gazeuses occasionnées par le projet restent dérisoires par rapport à celles induites par la proximité de la RN19 et par les villes environnantes (Vesoul…). Les habitations les plus concernées par les émissions gazeuses sont les habitations les plus proches et/ou disposées sous les vents dominants. Cependant, la présence d’écrans (arbres, merlons) réduit la dispersion des émissions gazeuses.

 Niveaux d’exposition et évaluation des risques sanitaires

Compte-tenu des faibles volumes rejetés dans l’atmosphère, de l’éloignement des 1ères habitations et du contrôle régulier de la conformité des engins utilisés avec la réglementation en vigueur, le risque sanitaire est inexistant.

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8. COTATION DES IMPACTS

Le décret n° 93-245 du 25 février 1993, modifiant le contenu des études d’impact, introduit une distinction entre effets directs et indirects, temporaires ou permanents.

Les effets analysés dans les pages précédentes, qu’ils soient positifs ou négatifs, sont ainsi classés dans le tableau ci-dessous selon leur nature et leur durée.

Définition : • Effets directs : directement attribuables aux travaux et aménagements projetés. • Effets indirects : pour lesquels la carrière n’est qu’un vecteur ou un amplificateur. • Effets temporaires : limités à la phase des travaux (chantier) ou plus durables mais dont les effets s’atténuent rapidement. • Effets permanents : non limités dans le temps, ils peuvent être définitifs, ou tout au moins être valables sur du très long terme.

Notation semi-quantitative des impacts :

Effets négatifs Effets positifs Nul 0 0 Faible - + Modéré - - ++ Important - - - +++

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Paramètre Effet Effet Effet Effet Nature des effets environnemental direct indirect temporaire permanent Utilisation d'une ressource non renouvelable 0 à - 0 à - Géologie Risque d’instabilité 0 à - 0 à - Modification des écoulements souterrains 0 0 0 0 Eaux souterraines Vulnérabilité des eaux souterraines 0 à - - - 0 à - Vulnérabilité durant l’activité 0 à - 0 à - 0 Eaux superficielles Infiltration accélérée, ruissellement 0 à - 0 à - 0 Disparition de biotopes -- 0 0 -- Milieu naturel Incidence Natura 2000 - 0 0 - Diversification des habitats + 0 0 + Perception de l’installation de traitement 0 0 0 0 Paysage Perception des fronts d’exploitation - - à - - - 0 - - - 0 à - Loisirs : Développement touristique de la région 0 0 0 0 Transport : Augmentation du trafic - - 0 Traversée d’agglomération 0 à - 0 à - 0 Activités humaines Patrimoine culturel et archéologique 0 0 0 0 Occupation du sol : perte de terrain agricole - - Economique : Pérennité de l’activité +++ +++ +++ Sécurité publique : Présence d’engins de - 0 - 0 à - chantier et de fronts de taille Bruit Augmentation du niveau sonore 0 à - 0 à - 0 Poussières Extraction, traitement et transport 0 à - 0 à - 0 Vibrations Tirs de mines - 0 à - 0 Danger pour le personnel de la carrière et les Projections 0 à - 0 à - 0 promeneurs Santé Bruit Installation de traitement 0 à - 0 à - 0 Risque de silicose pour le personnel 0 0 Poussières 0 Poussières environnementales 0 à - 0 à - Vibrations 0 0 0 Hydrocarbures utilisés dans les engins Liquides - Eau 0 à - - 0 à - - 0 Captage AEP situé à l’aval hydrogéologique Gaz et odeurs Rejet de gaz d’échappement 0 0 0

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