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UBUTUNZI NA Liovne BURUNDI ECO

Tous les lundis de 10h à 10h30

N°467 du vendredi 20 Août 2021, Rohero 2, Av. Moso n°25, Tél.: 22 27 78 68 Radio DESTINY FM 22, Av. Ririkumutima, Kabondo Ouest

Financement des coopératives collinaires (page 3) Un antidote à la pauvreté ?

La politique de création des coopératives collinaires affiche des résultats satisfaisants. Le chiffre d’affaires est passé de 29 milliards de FBu à plus de 33 milliards de FBu à la fin de l’exercice 2019- 2020 malgré pas mal de défis auxquels elles ont été confrontées.

AGRICULTURE TOURISME ELEVAGE

Cliniques des plantes Eaux thermales de Ruhwa Ruyigi Des cliniques des plantes pour booster la Un site touristique à l’agonie Ruyigi : une inspiration qui incite à production agricole (page 5) (page 6) investir dans l’élevage (page 8) Burundi Eco - Vendredi, 20 Août 2021 - n°467 EDITORIAL Editorial Vers la relance de l’économie nationale ? devises ont reculé de 35,7%. Elles sont Le Burundi renoue avec les parte- Une année plus tard, le FMI et la Ré- socio-économique initiés par le gou- passées de 113,5 millions USD à 73 naires traditionnels. En tout cas, les publique du Burundi viennent de vernement. millions USD entre 2019 et mars 2020. signes précurseurs sont là. Ces der- conclure un accord pour une assis- Les exportations n’arrivent pas à cou- niers jours, les responsables des ins- tance financière de 78 millions USD Le réchauffement des relations avec vrir les besoins en devises. Par consé- titutions financières régionales et au titre de la facilité de crédit rapide. les bailleurs traditionnels dont quent, les prix des produits importés internationales visitent le Burundi. Ce financement vise à soutenir les l’Union Européenne et les pays voi- augmentent. L’inflation est loin d’être Ils manifestent l’intérêt de collaborer efforts du Gouvernement dans la lutte sins permettra sans doute de remettre maîtrisée avec la nouvelle flambée avec le gouvernement. Les bailleurs contre les impacts de la pandémie l’économie sur les rails. D’ailleurs, des prix. Sur le plan macroécono- profitent de cette période d’accalmie de Covid-19, y compris les mesures « aucun pays, aussi puissant soit-il, mique, la dette publique explose avec pour relancer l’économie durement prises pour soutenir l'économie et la ne peut vivre seul », a confié le chef un endettement intérieur qui frôle les touchée par les crises à répétition. population ainsi que pour renforcer de la diplomatie Burundaise à nos 2000 milliards de FBu. La déprécia- les services de santé, selon le commu- confrères de Jeune Afrique. Les opé- tion monétaire se poursuit et le PIB Les institutions de Bretton woods, niqué officiel. rateurs économiques se frottent les réel enregistre une croissance timide. en l’occurrence le Fonds Monétaire mains. Ils espèrent que l’assainis- Internationale (FMI) et la Banque Très récemment, la Banque de Com- sement du climat des affaires et le Benjamin Kuriyo, Malgré les efforts du gouvernement Mondiale (BM) renforcent leur coopé- merce et de Développement (TDB), retour des partenaires va casser sans Directeur de publication pour accroître la production et l’élar- ration avec le gouvernement du Bu- ancienne banque de la ZEP annonce doute le différentiel de change qui gissement de l’assiette fiscale, on a rundi. Les experts du FMI travaillent son grand retour au Burundi. Cette mine les investissements. Les pays toujours du pain sur la planche pour de nouveau avec la Banque centrale institution rejoint la liste des autres partenaires dont la Chine, les Etats- ’impact de la crise socio-poli- relever l’économie toujours sous le après quatre ans caractérisés par des partenaires au développement. La Unis d’Amérique, le Japon ou encore tique de 2015 est sans appel. Les choc des crises politiques et sani- relations à sens unique. En juillet TDB s’est engagée à déployer des ex- les pays de l’UE affichent la volonté de indicateurs macroéconomiques taires. C’est ainsi que le pays fait re- 2020, le conseil d’administration du perts pour soutenir les investisseurs s’impliquer dans le développement restentL au rouge. Avec le désistement cours au financement extérieur pour FMI a approuvé un allégement de la en vue de promouvoir l’économie. du pays. Il en est de même des pays des bailleurs de fonds, les réserves réaliser des projets budgétivores. Il dette de 7,6 millions USD en faveur La Banque de Développement des africains dont la Tanzanie et le Nige- en devises ont sensiblement chuté et fait les yeux doux aux investisseurs et de la République du Burundi au titre Etats de l’Afrique Centrale (BDEAC) ria-des modèles économiques-qui restent faibles. Le rapport sur la poli- aux bailleurs de fonds. du fonds fiduciaire d’assistance et de étudie les possibilités d’investir dans relancent également la coopération tique monétaire établi par la Banque riposte aux catastrophes. de grands projets de développement bilatérale avec le Burundi. centrale montre que les réserves en

Campus France: Un coup de pouce à l’économie L’ancienne banque de la ZEP les chiffres numérique promet de soutenir l’économie ont triplé pour ans le cadre de la mise en œuvre du Projet d’Amélioration des Compétences et de l’Employabilité des Femmes et des Jeunes l’année 2020- (PACEJ), un accord de financement a été signé ce lundi 16 aout D2021 pour un montant de 80 millions USD. Ce projet vient en quelque 2021 sorte concrétiser la politique nationale de la formation et de l’emploi des jeunes initiée par le gouvernement du Burundi. ardi le 17 août 2021, Stéphane Grunberg, Ledit projet vise à améliorer l’accès à la formation et l’adéquation des Ambassadeur de programmes de développement des compétences et des opportunités MFrance au Burundi a présenté entrepreneuriales au marché du travail. Il s’adresse aux femmes et aux les résultats de la campagne jeunes, y compris réfugiés, lit-on dans un communiqué de presse du Campus France. Selon lui, 25 juin 2021 publié depuis Washington lors de l’approbation du projet. les chiffres ont triplé par D’après la même source, les activités prévues dans le cadre de ce projet rapport à l’année précédente. se penchent sur les compétences innovantes et pertinentes dans le Environ 1569 dossiers Etudes monde moderne afin d’aider les femmes et les jeunes à répondre aux en France(EeF) ont été validés besoins changeants du monde du travail et de l’économie numérique. par Campus France Burundi en Le nombre de bénéficiaires directs est estimé à 120 000 dont 16 000 2021 contre 552 en 2020. réfugiés. Plus de 550 candidats ont été Grosso modo, le projet va consolider les compétences numériques et admis en EeF contre environ investir dans l’apprentissage et l’entrepreneuriat tout en établissant 250 en 2020. Jusqu’au 17 août, des partenariats avec le secteur privé. Pour couronner le tout, le projet 336 visas ont été déjà accordés appuiera la création d’un nouvel Institut d’Informatique ou de Génie aux Burundais pour poursuivre Informatique et de transformation numérique rattaché à l’Université leurs études en France. En du Burundi en partenariat avec des universités de renommée 2020, 217 visas ont été accordés mondiale. au Burundais e mardi le 17 août 2020, Evariste Ndayishimiye, Président Néanmoins, la campagne de la République du Burundi a reçu en audience M. Campus France 2020-2021 au Admassu Tadesse, président et chef Exécutif de la Trade Burundi a été marquée par Cand Development Bank (TDB), l’ancienne banque de la ZEP. Ils ont 700 cas de fraude, soit près L’Egypte veut renforcer la échangé sur la situation socio-économique qui prévaut au Burundi, de la moitié des candidatures les opportunités et les avantages d’affaires et d’investissement qu’il traitées. coopération avec le Burundi offre pour attirer les investissements étrangers. Le chef de l’Etat a fait savoir que le pays a besoin des partenaires financiers tel que la Selon Célia Guivarch, TDB afin de soutenir les efforts du gouvernement dans ses projets responsable de Campus d’infrastructures socio- économiques, agricoles, miniers, etc. Le France, la nouvelle campagne chef de la TDB a indiqué que tous les partenaires au développement Campus France pour la rentrée qui coopèrent avec cette banque reconnaissent les avancées 2022 débutera le 1er octobre significatives du Burundi dans différents secteurs. 2021 pour tous les aspirants aux études en France. C’est dans ce cadre qu’ils ont promis de venir œuvrer au Burundi pour soutenir les efforts consentis pour un Burundi meilleur. Il a Créée en 2010, Campus France annoncé que la TDB va bientôt envoyer ses cadres au Burundi pour est l’agence française de soutenir les investisseurs en vue de promouvoir l’économie du promotion de l’enseignement pays. Il a également indiqué qu’ils veulent aider les investisseurs supérieur français dans le à réaliser de grands projets. On va alors identifier les secteurs monde. Il comprend plus prioritaires dans lesquels elle intervient. Ils ont déjà signé deux de 250 espaces. Au Burundi, accords de partenariat avec la Bancobu et la microfinance WISE. Ils l’Espace Campus France a été sont aussi en contact avec la BRB et le ministère ayant les finances créé en 2015. dans ses attributions pour explorer d’autres opportunités. e mercredi 18 août 2021, le Président de la République du Burundi Evariste Ndayishimiye a reçu en audience M. Yasser El-Atawi, Ambassadeur de la République Arabe d’Egypte au CBurundi. Comme on peut le lire sur le site de la Présidence du Burundi, les échanges entre ces personnalités ont porté sur l’état d’avancement Taux de change du 19 Août 2021 o de l’implémentation des accords de coopération conclus entre les Sources : BRB/www.brb.bi N 25 Av. Moso - ROHERO 2 deux pays. En effet, l’Egypte et le Burundi ont signé des accords Référence CNC : 100/CNC/236/2012 multidimensionnels de la coopération militaire et médicale qui ont Parution le vendredi déjà été concrétisés via des visites officielles. C’est dans ce cadre Marché officiel Tirage : 3000 exemplaires que le Burundi a accueilli les premiers équipements médicaux en Monnaies Directeur de publication et provenance de l’Egypte. étrangères Acheteur Vendeur Rédacteur en chef : Benjamin Kuriyo Lors de sa visite à la Présidence du Burundi, l’ambassadeur égyptien Dollar USA 1968 1999 Rédacteur en chef adjoint: qui a affirmé être porteur d’un message du président égyptien a Mélance Maniragaba rassuré que son pays travaille sur le renforcement des liens d’amitié Euro 2297 2334 Service commercial : avec le Burundi. “ Nous réitérons notre engagement à apporter Shi. Kenyan 17,9831 18,2731 notre appui dans les domaines clés de la vie du Burundi », a affirmé +257 22 277868 / 75129129 Shi.Tanzanien 0,8487 0,8624 l’Ambassadeur El-Atawi qui indique que son pays veut des résultats Shi. Ougandais 0,5568 0,5658 concrets. Selon lui, le Burundi est un pays important pour l’Egypte. Imprimé par Fr Rwandais 1,9524 1,9838

Site web : www.burundi-eco.com / Facebook : Journal Burundi-ECO / Twitter : @BurundiEco 2 Burundi Eco Burundi Eco - Vendredi, 20 Août 2021 - n°467 DEVELOPPEMENT Evaluation des coopératives collinaires La coopérative de la colline Kanyinya, un bon élève 62% de 2911 coopératives col- traçabilité comptable et financière linaires ont pu fructifier le de la coopérative doit être fiable pour capital de 10 millions de FBu éviter d’éventuelles fuites d’argent. leur octroyé par l’Etat au cours Avant 2019, il fait remarquer que le de l’exercice 2019-2020. Celle financement transitait directement qui porte le flambeau est la sur les comptes des coopératives. coopérative de la colline Ka- Désormais, avec l’intervention du nyinya de la commune Mukike ministère de l’Intérieur, du Dével- en province de Bujumbura qui oppement Communautaire et de la enregistre un chiffre d’affaires Sécurité Publique, ce financement de 80 millions de FBu. Le gou- est viré d’abord sur les comptes vernement s’en réjouit et pro- communaux pour sa bonne gestion. met de déployer plus d’efforts Après avoir vérifié si tout est en or- pour soutenir les coopératives dre, il est déposé sur les comptes des afin de booster la production coopératives. Que faire pour pérenni- ser les activités ? es résultats des travaux ef- fectués par les coopératives «Dans l’objectif de pérenniser les ac- collinaires sur financement tivités des coopératives, nous allons deL l’Etat exercice 2019-2020 sont faciliter le travail en synergie à trav- satisfaisants, indique Dr Serve- ers les mécanismes de coordination lien Nitunga, directeur général du quitte à ce que celles qui sont dans Fonds d’Investissement Communal des difficultés puissent se relever. Il (FONIC) dans un atelier organisé y aura le renforcement des capacités par le ministère de l’Intérieur, du en leadership. On va aussi identi- Développement Communautaire et fier les stratégies à mettre en œuvre de la Sécurité Publique à l’ endroit Martin Ninteretse (à droite), secrétaire permanent au ministère de l’Intérieur, du Développement Communautaire et pour aider les coopératives à être ré- des gouverneurs des provinces, des de la Sécurité Publique : « Le financement du secteur agricole et d’élevage ne date pas de 2020. Avant cette période, silientes face aux aléas climatiques. cadres de la police nationale et du l’Etat finançait les communes à hauteur de 500 millions de FBu ». Nous allons identifier les semences Fonic. Selon lui, dans un rapport et les intrants agricoles adaptés», d’évaluation de ces coopératives cooperative de Gasenyi située dans laisse entendre Nitunga. De sur- présenté mardi le 17 août 2021 par croît, la régionalisation des cultures le Fonic, 62% de ces dernières dé- la commune Rusaka en province de Mwaro qui enregistre un chif- et la spécialisation des coopératives passent actuellement un chiffre sont prévues. A titre d’exemple, il d’affaires de 10 millions de FBu que fre d’affaires de plus de 50 millions de FBu. La cinquième, pour ne citer s’inquiète du fait qu’il y a des pertes l’Etat leur a accordé pour investir qui ont été enregistrées, parce que surtout dans le secteur agricole et que celles-là est située dans la com- mune Gisuru de la province Ruyigi la régionalisation des cultures n’a d’élevage. 30% ont atteint un chiffre pas été respectée. Des prébases qui d’affaires estimé entre 5 et 10 mil- et enregistre un chiffre d’affaires de 49 millions de FBu. ont été mises en place par l’ISABU lions de FBu. Seulement 8% de ces à Kayanza devraient être cultivées coopératives ont atteint moins de 5 dans les régions qui ont presque le millions de FBu. Selon toujours lui, 2909 coopératives finan- même climat. Raison pour laquelle ces résultats sont satisfaisants. Au cées les coopératives qui ont planté ces regard de ces statistiques, Nitunga prébases à Gitega n’ont rien récol- conclut que ces coopératives sont Dans l’objectif d’augmenter la pro- té. Elles ont enregistré des pertes donc capables de rembourser le duction, ce cadre de Fonic fait savoir colossales. Selon toujours Nitunga, crédit que l’Etat leur a accordé. que l’Etat a jugé bon de financer on compte aussi collaborer avec le les coopératives collinaires depuis ministère ayant le commerce dans La colline Kanyinya 2020. Au niveau national, chaque ses attributions pour identifier les porte flambeau avec 80 colline bénéficie d’un capital de marchés d’écoulement des pro- millions de FBu 10 millions de FBu. Au total, 2911 duits. Les usines de transformation coopératives ont été ciblées pour vont être développées pour valor- en bénéficier. Malheureusement, iser les produits des coopératives. A titre illustratif, Fonic fait savoir seulement 2909 coopératives ont été que la coopérative de la colline L’encadrement des coopératives servies. Elles ont reçu un montant Dr Servelien Nitunga, directeur général du FONIC : « Les résultats des sera aussi renforcé. Kanyinya, commune Mukike en de 29 milliards 38 millions de FBu province de Bujumbura porte le travaux effectués par les coopératives collinaires sur financement de l’Etat contre 29 milliards 110 millions de exercice 2019-2020 sont satisfaisants ». Le gouvernement se réjouit du flambeau. Elle atteint un chiffre FBu prévus par l’Etat pour l’exercice d’affaires estimé à 80 millions de travail abattu par le Fonic. Selon 2019-2020. Le reste du montant a Martin Ninteretse, secrétaire per- FBu. La deuxième est la coopérative été spolié par une microfinance dé- coopératives ont un système de de Mirama située dans la commune Quid des défis ? manent au ministère de l’Intérieur, nommée CAPEDEBU qui a été par comptabilité bien organisé. Le du Développement Communau- Bugendana en province de Gitega. après fermée par la BRB. Au regard manque de hangars de stockage et Elle enregistre un chiffre d’affaires Nitunga confie que le mauvais man- taire et de la Sécurité Publique, le des travaux effectués par toutes ces agement est le défi majeur auxquels de pesticides, le manque de compé- financement du secteur agricole de 59 millions de FBu. La troisième coopératives, Nitunga se réjouit que tences suffisantes, les aléas clima- est la coopérative Gishikanwa situ- la plupart des coopératives ont été et d’élevage ne date pas de 2020. leur chiffre d’affaires est passé de confrontées pour tomber en fail- tiques, l’incompréhension entre les Avant cette période, l’Etat finançait ée dans la commune Bugenyuzi en 29 milliards de FBu à plus de 33 mil- administratifs et les gestionnaires province de Karusi qui enregistre lite. Par exemple, dans l’enquête les communes à hauteur de 500 mil- liards de FBu à la fin de l’exercice que le Fonic a effectué, il a été con- des coopératives, etc sont d’autres lions de FBu. Ce montant était uti- un chiffre d’affaires de plus de 52 2019-2020 malgré pas mal de défis anomalies qui se sont fait ob- millions de FBu. La quatrième est la staté que seulement 260 sur 2909 lisé dans l’achat des semences et des auxquels elles ont été confrontées. server. De plus, certaines sociétés intrants agricoles destinés à la pop- coopératives ont eu un problème ulation. Malheureusement, il a fait d’autonomie de gestion, car certains remarquer qu’un certain manque- administratifs se sont ingérés dans ment a été constaté. Les communes leur système de gestion. organisaient d’abord la passation des marchés publics. Dans cette ac- Celles qui ont enregistré des avan- tivité, une certaine malhonnêteté a cées significatives ont un bon été remarquée, car on ne visait pas leadership. Les administratifs par- l’intérêt général. A titre illustratif, ticipent à leur bonne gestion en des semences certifiées par l’ONSCS prodiguant des conseils constructifs ont été mélangées avec d’autres de aux gestionnaires de ces dernières. mauvaise qualité. Ce qui a suscité Elles ont aussi bénéficié des appuis des lamentations de la population. techniques de Fonic, de l’Anacoop et Pour inverser la tendance, l’Etat des bureaux provinciaux respectifs. s’est décidé d’octroyer ce finance- Et d’ajouter qu’en initiant leurs ac- ment sous une autre forme. Raison tivités, ces coopératives se sont rap- pour laquelle on finance directe- pelées de penser aux conséquences ment la population regroupée en liées aux aléas climatiques qui coopératives. Juste au début, cer- pourraient survenir. tains ont même politisé cette stra- tégie de l’Etat de booster la produc- Espoir de pouvoir rem- tion. D’autres disaient qu’il s’agissait bourser le crédit d’un investissement englouti desti- né à une catégorie de gens. Il précise Au terme de l’enquête de Fonic, il que les portes sont ouvertes à toute a été constaté que les coopératives personne qui souhaite adhérer aux sont capables de booster la produc- coopératives afin de combattre la tion. Il suffit qu’elles soient bien pauvreté au Burundi. gérées. Selon Fonic, les projets à financer doivent être bancables et Jean Marie Vianney Niyongabo 62% de 2911 coopératives collinaires ont pu fructifier le capital de 10 millions de FBu leur octroyé par l’Etat au cours cela doit être vérifié par les services de l’exercice 2019-2020. habilités. Selon toujours Nitunga, la

Burundi Eco Site web : www.burundi-eco.com / Facebook : Journal Burundi-ECO / Twitter : @BurundiEco 3 Burundi Eco - Vendredi, 20 Août 2021 - n°467 ECONOMIE Interopérabilité bancaire Switch monétique national : Un autre bon de plus Depuis que le switch moné- TPE chez les commerçants et nous tique national a été lancé offi- commencerons avec ceux de Bujum- ciellement, cette innovation bura. Nous prévoyons que la vul- du secteur bancaire enregistre garisation des TPE aura commencé des progrès au fur du temps. avant que cette année prenne fin », Pourtant, les utilisateurs des confie M. Ndayishimiye. guichets automatiques se sou- cient beaucoup de la perfor- Malgré tout, la perfor- mance de ces machines mance des guichets au- tomatiques inquiète les clients e lancement officiel du switch monétique national par la Certains clients des banques qui société Bi-Switch chargée de utilisent les cartes pour faire des mettreL en place l’interopérabilité opérations bancaires se lamentent d’un système de paiement moné- que les guichets automatiques ne tique a eu lieu le 21 mai 2021. Cette sont pas toujours performants. Par- innovation permet à un client d’une fois, ils tombent en panne. Ce qui banque détenteur d’une carte ban- fait qu’un client ne retire pas son ar- caire de retirer de l’argent ou de gent à n’importe quel moment alors demander le solde sur le distribu- que ces machines sont supposées teur automatique des billets. Il peut fonctionner 24h/24. faire d’autres opérations possibles dans une banque autre que la si- Réagissant à ces préoccupations des enne. Simplement, il suffit que les clients, M. Ndayishimiye explique banques en question soient inter- A part les banques pilotes, d’ici la fin de l’année, le switch monétique national intégrera d’autres institutions financières. que ces machines sont très utili- connectées. Jusque-là, les banques sées et peuvent connaître des soucis pilotes sont la BANCOBU, CRDB, techniques. Parfois, ces problèmes Ecobank et Interbank Burundi. Pour Quel est l’état des lieux se préparer à se connecter au switch sont avancées par rapport aux au- surviennent lorsque les banques le moment, les clients de ces institu- du switch monétique na- monétique national. Il s’agit notam- tres. Elles ont déjà réussi à faire des font la clôture des opérations de la tions financières se réjouissent de ment de la BCB, de BGF et de BCAB tests d’intégration au switch moné- journée, surtout vers le soir. Mais l’utilisation de cette technologie. tional ? ainsi que des services de transfert tique national. Bientôt elles vont en- cela ne dure pas longtemps. Une d’argent ECOCASH et LUMICASH. trer dans la phase de préparation de autre cause c’est que dans les heu- «Quand je veux retirer de l’argent, je Selon Joseph Ndayishimiye, chef n’ai plus besoin de me rendre dans Ces institutions sont à des phases la connexion en mode production res de pointe, lorsque les distribu- de service informatique monétique différentes, mais elles sont toutes pour rejoindre les banques pilotes. teurs automatiques de billets sont l’agence où est logé mon compte au sein de Bi-Switch et chargé de bancaire. Plutôt, je me dirige à la avancées dans leurs préparatifs. très sollicités, ils peuvent subir des la mise en œuvre du switch moné- « Nous sommes confiants qu’elles Même si les agences des banques arrêts momentanés. Pourtant, cette banque la plus proche», fait savoir tique national, l’interopérabilité un client de la BANCOBU rencon- auront toutes intégré le switch et les institutions de microfinance situation se rétablit rapidement. des banques pilotes est bel et bien monétique national avant la fin de travaillent d’arrache-pied pour En conséquence, quand le client a tré devant le guichet automatique opérationnelle. Leurs clients re- de la CRDB au centre-ville de Bu- cette année 2021 », rassure M. Nday- s’interconnecter, elles ne disposent besoin d’un distributeur automa- tirent chaque jour de l’argent sur ishimiye. pas en totalité de guichets automa- tique de billets et que cela coïncide jumbura. Malgré cela, les initiateurs des distributeurs automatiques des de cette interopérabilité avaient tiques. C’est pour cette raison qu’il y avec ce problème technique, il se billets et sur les Terminaux de Paie- Ce n’est pas que les banques, même a une politique de vulgarisation des met en tête que ça ne fonctionne promis que les autres banques ainsi ment Electroniques (TPE) de l’une et les institutions de microfinance les institutions de microfinance TPE. Et là aussi l’implémentation pas. de ces banques. Après la phase de sont à l’œuvre. On a commencé avec est satisfaisante. « Nous sommes s’ajouteront à cette interconnexion lancement officiel, il y a également pour faciliter davantage les clients. la CECM et la FENACOBU en fonc- encore dans la phase test et, dès que Gilbert Nkurunziza d’autres banques et institutions de tion de leurs préparatifs qui sont cette phase sera terminée, nous al- microfinance qui sont en train de jugés satisfaisants. Ce sont elles qui lons entamer le déploiement des

COMMERCE Les enfants utilisés comme nouveau mode opératoire par les contrebandiers L’Office Burundais des Re- fois pas précisé le nombre d’enfants cettes (OBR) s’inquiète du nou- attrapés. « Comme la loi n’autorise veau mode opératoire adopté pas l’emprisonnement des mineurs, par les fraudeurs et les contre- une fois attrapés, ils sont directe- bandiers ces derniers jours. ment relaxés. Par contre, ils n’osent Celui-ci consiste à utiliser les même pas dénoncer les incita- enfants dans le transport des teurs », indique M.Ngendakumana marchandises fraudées. Ils avant de signaler que parmi les sont également utilisés dans le conséquences de la fraude et de la commerce informel. Pourtant, contrebande figurent la baisse des ces enfants sont protégés par recettes, l’insuffisance des finance- la loi ments pour les projets de dével- oppement, la concurrence déloyale, la faillite des commerçants, la non compétitivité des entreprises, le L’utilisation des enfants comme pays qui s’appauvrit… moyen de transport devient fréquente dans la fraude Au lieu de s’exposer à ces con- «douanière, dans la fraude fiscale séquences, fait-il remarquer, l’OBR et dans la contrebande. Cela sur- sera contraint de forcer la loi. Cela tout sur les frontières et durant la en remettant ces enfants aux asso- période des vacances. Par ailleurs, ciations de défense des droits hu- ce phénomène se généralise égale- mains. Celles-ci vont pouvoir aider ment dans le commerce informel à amener les enfants à dénoncer les (commerce ambulant) au niveau incitateurs pour qu’ils paient non des centres commerciaux. Pourtant, seulement des amendes ajoutées le code du travail fixe l’âge mini- aux droits de douanes dus, mais mum de travail à 16 ans », déplore aussi qu’ils soient jugés pour abus L’utilisation des enfants comme moyen de transport devient fréquente dans la fraude douanière, dans la fraude fiscale Stany Ngendakumana, directeur de des enfants. et dans la contrebande (photo prise à Kobero / source : OBR). la communication et des services aux contribuables et porte-parole Tenir compte de la racine bande ne sont pas mûrs pour con- Sindayigaya, coordinateur national lème national de société pouvant de l’Office Burundais des Recettes du mal sentir. « Ils sont en train de subir de l’Observatoire Ineza des Droits causer les abandons scolaires. (OBR). une forme d’exploitation pouvant de l’Enfant au Burundi (OIDEB). «Les spécialistes en contrebande ex- même être qualifié de victime de La fraude et la contrebande sont Cela a été dit lors de la rencontre posent les enfants aux risques et les traite. Si l’enfant est exploité, la cir- « Dans les communautés, il y a beau- souvent causées par le faible niveau entre l’OBR et les intervenants dans poussent à devenir irréductibles», constance devient aggravante pour coup de spéculations. Il est facile de civisme fiscal, le fait d’éviter de le domaine de la protection des en- explique OPC1 Godefroid Baram- l’auteur », informe-t-il. d’utiliser les enfants en situation de payer les droits et taxes de douanes, fants à Bujumbura, le 17 août 2021. panze de la Police Nationale du Bu- rue en les payant 500 FBu ou 2 000 les peines qui ne sont pas appliquées L’objectif étant de sensibiliser les rundi (PNB). Ce qui constitue une Denise Bantegeyeko, chargée des FBu pour transporter une march- à la rigueur, les surtaxes et les taxes intervenants dans le domaine de bombe à retardement pour le pays. projets à l’Association de Prise andise d’une valeur de 2 millions de additionnelles, la rareté de certains la protection des enfants à la lutte en Charge des Orphelins du Sida FBu », avise-t-il. produits sur le marché, les barrières contre le travail des enfants dans le Pour OPC1 Térence Bahufise, com- (APECOS) estime que la situation non tarifaires, l’importation des commerce informel, la fraude et la mandant de la police des mineurs socio-économique des ménages fa- Le porte-parole de l’OBR avoue que produits sensibles… contrebande. et protection des mœurs, les enfants voriserait la flexibilité des enfants à ce phénomène ne concerne pas les utilisés dans la fraude et la contre- être utilisés dans de mauvaises pra- enfants de la rue seulement, surtout Mélance Maniragaba Le porte-parole de l’OBR n’a toute- tiques. Cet avis est partagé par Félix qu’il rapporte. Il le qualifie de prob-

Site web : www.burundi-eco.com / Facebook : Journal Burundi-ECO / Twitter : @BurundiEco 4 Burundi Eco Burundi Eco - Vendredi, 20 Août 2021 - n°467 DEVELOPPEMENT Commune Rugombo L’électrification des ménages n’est pas l’apanage de la Regideso En principe, ce sont les auto- ouvriers qui ont été utilisés étaient revenus vont bon train grâce à cette rités qui orientent les actions sous sa responsabilité. « Toutes ces connexion du réseau électrique de du gouvernement. Par équité, activités m’ont coûté plus de 27 mil- la Regideso. Il y a notamment des elles déterminent les zones qui lions de FBu », confie-t-il. Actuel- moulins et des salons de coiffure. « ont besoin d’être développées lement, tous les ménages qui se J’ai fait de mon mieux pour fournir de plus que d’autres. Mais, trouvent le long de la 7ème avenue du le courant électrique à mes voisins. avec l’appui du gouvernement, village Buhinyuza et ses environs La population locale n’est pas riche. la population peut s’organiser sont majoritairement électrifiés. Elle ne peut pas me rembourser cet pour le faire, tout comme les Malgré cette contribution si remar- argent. Ce qui me rend fier c’est que tiers qui disposent de leurs quable, le courant électrique reste j’ai contribué au développement de propres moyens. C’est le cas de la propriété de la Regideso. Pour ce mon village et les bénéficiaires en la commune Rugombo où un faire, tout un chacun qui a besoin sont reconnaissants », précise M. homme d’affaires a contribué d’électrifier sa demeure n’a qu’à se Hakizimana. à étendre le réseau électrique rendre à la Regideso pour régular- vers son village sur une dis- iser les formalités nécessaires. Les bénéficiaires s’en ré- tance d’environ 1,5 km jouissent Les autorités locales sont reconnaissantes « Cette initiative est à saluer. Dans le temps, ce village n’était pas élec- l s’appelle Jean Paul Hakizima- Gilbert Manirakiza, administrateur trifié et encore moins dynamique. na connu sous le sobriquet de de la commune Rugombo apprécie Mais cet entrepreneur n’a pas pensé « Ndondo ». C’est un homme cette initiative. Selon lui, au dé- à lui seul. Il pouvait peut-être s’offrir d’affairesI natif de la commune Ma- part, il était prévu que cet homme des panneaux solaires à mettre sur bayi. Il a déménagé vers Rugom- d’affaires soit remboursé par les le toit de sa maison. Par contre, il bo au chef-lieu de la province de bénéficiaires. Mais M. Hakizimana a pensé au développement com- Cibitoke dans un endroit qu’il juge indique qu’il n’a reçu aucun sou de munautaire. Raison pour laquelle sûr et bien organisé : le village de personne avant d’ajouter que les il a énormément contribué à rap- Buhinyuza. Dans le temps, ce village autorités locales lui ont facilité la procher la ligne électrique de notre n’était pas alimenté en courant élec- réalisation de ces activités. Mais, en village. Au finish, nous en profitons trique et la Regideso ne prévoyait retour, il n’avait pas gagné grand- tous », rassure le nommé Nzokira, pas le faire aussi rapidement. Avec chose même s’il a contribué au habitant le village de Buhinyuza. l’appui de cette entreprise publique, développement. Peut-être il aurait en juillet 2016, il s’est engagé à éten- été primé comme on a l’habitude Il partage le même avis que son dre le réseau électrique vers son vil- de le faire lors des fêtes nation- voisin Antoine Nisubire. Pour ce lage avec ses propres moyens. « Vu ales. Sinon, les autorités peuvent le dernier, comme cette ligne élect- que mon village avait besoin de cou- soutenir sous une autre manière. rique alimente une centaine de mai- rant électrique, j’ai pris les choses sons, l’intensité de l’électricité qui en main pour qu’il soit connecté aux Jean Paul Hakizimana, homme d’affaires de la province Cibitoke : « Ce Les bénéficiaires de cette œuvre sont arrive dans les ménages n’est pas câbles électriques de la Regideso qui me rend heureux c’est que j’ai réussi à contribuer au développement satisfaits. C’est compréhensible. satisfaisante. Il appelle la Regide- situés à une distance d’environ 1,5 communautaire ». Tout un chacun a besoin de vivre so d’augmenter un tout petit peu km », confie M. Hakizimana. Pour dans un endroit éclairé jour comme l’intensité du courant pour complé- y arriver, il a dû importer un câble de nuit. Les élèves révisent aisément ter cet entrepreneur qui a fait de son d’une longueur de 1 500 m depuis trouvé 27 poteaux nécessaires à la lui, cette société lui a donné des leurs cours pendant la nuit et ceux mieux pour le bien de la société. Bukavu (RDC). connexion à la Regideso et a payé techniciens qu’il a lui-même pris qui ont des télévisions à la mai- pour ça. Il s’est chargé même de en charge pendant les cinq jours son les visionnent sans problème. Gilbert Nkurunziza Après avoir obtenu ce matériel, il a leur déplacement. Selon toujours qu’ont duré les activités. Même les Même les activités génératrices de

AGRICULTURE Des cliniques des plantes pour booster la production agricole Le ministère en charge de et les ravageurs des plantes parce l’agriculture a lancé lundi le 16 qu’ils causent d’énormes pertes au août 2021 dans la commune de niveau de la production nationale», Mpanda de la province Buban- explique l’expert de l’ISABU. za les activités de mise en place des cliniques des plantes. C'est Le projet vise à atteindre 6000 mé- dans le cadre du projet « Plan- nages au cours des 3 prochaines twise » mis en exécution par années. Plus de 300 docteurs des l’ISABU et le « Centre for Agri- plantes seront formés et plus de culture and Biosence Interna- 150 cliniques de plantes seront in- tional » (CABI). Des docteurs stallées, a révélé Willis Ochio, coor- des plantes seront disponibles donnateur pays de CABI au Burun- pour trouver des solutions aux di. Il précise que cette organisation maladies et ravageurs qui at- fournit une expertise technique taquent les plantes permettant la mise en œuvre du projet, entre autres le renforcement des capacités, le développement d’outils pour la gestion, le traite- e programme des cliniques ment des données, etc. des plantes vise à contribuer à l’augmentation de la produc- Des cliniques mobiles tionL agricole du pays, a fait savoir Dr Ir Célestin Niyongere, chef du Dr Ir Niyongere précise que les cli- La mise en place des cliniques des plantes va permettre d’augmenter la production agricole du pays. Les agriculteurs programme Production Végétale niques des plantes seront mobiles. vont approcher les docteurs des plantes pour trouver des solutions aux maladies et aux ravageurs qui attaquent les à l’Institut des Sciences Agronom- Les docteurs des plantes vont se plantes. iques du Burundi (ISABU). Il est mettre dans des lieux de grand pub- financé par l’organisation Nuffic et lic. Par exemple devant les marchés. Les docteurs des plantes (15 de tes. Ils auront des parapluies étant des ravageurs ou pas. Les données l’ambassade du Royaume des Pays- « Ils vont informer par avance les ag- l’ISABU) et agronomes (26 moni- donné que les cliniques des plantes seront en outre utiles au niveau des Bas au Burundi. Il sera mis en exé- riculteurs des lieux de rencontre ». teurs agricoles du ministère en seront mobiles. programmes de développement. cution par l’ISABU en collaboration L’expert de l’ISABU fait savoir que les charge de l’agriculture) qui vont Cela va servir également dans les avec le CABI. Ce projet d’une durée docteurs des plantes vont d’abord intervenir en premier lieu dans ce Les docteurs des plantes utiliseront systèmes éducatifs. Les programmes de 3 ans va couvrir 16 communes faire le diagnostic des maladies (en programme ont bénéficié des for- également des tablettes (avec des pourraient être réorientés en tenant réparties dans 8 provinces pi- établir les symptômes) et proposer mations en renforcement des ca- cordonnées GPS) qui vont servir compte des données réelles pour lotes dont la Mairie de Bujumbura, des solutions consistant à prescrire pacités à l’enregistrement des donné (ali- proposer des solutions adéquates. Bubanza, Cibitoke, Gitega, Muram- les gammes de pesticides qui exist- menter une base de données na- vya, Kayanza, Ngozi et Mwaro. ent. Ce sera des pesticides ayant un Des outils technolo- tionale) telles que le nom du pro- Le programme « Plantwise » qui niveau moins élevé de toxicité et qui ducteur, la culture, les maladies, les vient d’être lancé au Burundi inter- Selon le chef du programme Pro- ne sont pas nuisibles à la santé hu- giques symptômes, etc. Pour Dr Ir Célestin vient dans 35 pays dans le monde. Il duction Végétale au sein de l’ISABU, maine et à l’environnement. « Dans Les docteurs des plantes vont uti- Niyongere, cette base de données va espère le gouvernement va intégrer la mise en place des cliniques des la nature, il y a des êtres vivants qui permettre de savoir les principales « Plantwise » dans son programme plantes va permettre d’augmenter sont importants pour les hommes et liser des appareils numériques de diagnostic, des fiches de diagnos- maladies des plantes au niveau na- agricole. Selon lui, les pays comme la production agricole du pays. Les qui doivent être protégés. Les doc- tional ou dans une localité, les prin- la Chine, l'Angleterre, le Royaume agriculteurs vont approcher les teurs de plantes feront attention à tic et des pesticides homologués au niveau national. Ils auront une cipaux ravageurs et à quelle période des Pays-Bas ont déjà intégré ce docteurs des plantes pour trouver la lutte biologique. Au niveau de ils se manifestent. « A partir de ces programme dans leurs systèmes ag- des solutions aux maladies et rava- l’environnement, il faut protéger les gamme de choix à proposer aux ag- riculteurs des produits qui sont ef- données, il sera facile de planifier ricoles. geurs qui attaquent les plantes. prédateurs qui contrôlent les rava- la gestion des contraintes pour pré- «On va se focaliser sur les maladies geurs », insiste Dr Ir Niyongere. ficaces pour faire face aux maladies et ravageurs qui attaquent les plan- dire si dans telle saison, il y aura Bruce Habarugira

Burundi Eco Site web : www.burundi-eco.com / Facebook : Journal Burundi-ECO / Twitter : @BurundiEco 5 Burundi Eco - Vendredi, 20 Août 2021 - n°467 TOURISME Eaux thermales de Ruhwa Un site touristique à l’agonie Le site thermal de Ruhwa dans pérature de cette eau avoisine100°C. la commune Rugombo de la «Nous avons même tenté des dé- province Cibitoke est un lieu monstrations d’y cuire une banane touristique susceptible d’ac- et cela a réussi», témoigne-t-il. Cette cueillir beaucoup de touristes eau est consommée par les curistes tant burundais qu’étrangers. dans l’objectif de guérir les patholo- Néanmoins, il est dans un état gies abdominales. déplorable. L’aménagement de ce lieu touristique serait d’une Une opportunité à saisir grande nécessité tant pour les touristes que pour la province A voir la disposition de ce site ther- qui l’héberge mal, tout était réuni pour en faire le lieu touristique le plus développé, le plus visité, mais aussi pouvant procurer de l’argent à la caisse com- ntre la rivière Ruhwa et le munale. Il est situé à quelques mè- poste-frontière de Ruhwa tres de la frontière entre le Burundi en commune Rugombo de et le Rwanda. Avant la fermeture de Ela province Cibitoke se trouvent cette frontière, elle constituait un différents bassins thermaux. Lor- passage pour les Congolais et les sque nous y sommes arrivé, des Rwandais qui entraient au Burundi personnes de tous âges composées comme l’a fait savoir Nsavyimana. d’hommes, de femmes et de jeunes Selon la même source, il y a une évi- empruntaient une vieille route go- A part le pavage autour de ce bassin, aucun autre aménagement n’a été fait. dence que si ce site touristique était udronnée longeant la clôture du bien aménagé, il acceuillerait beau- poste-frontière de Ruhwa et menant sin, aucun autre aménagement n’a confirmé qu’il n’y a pas de risques curiste âgé de 65 ans. Il se baigne coup de touristes plus que les sites à ce site thermal. été fait. Les algues qui poussaient à même s’il arrive qu’on en avale une dans ce bassin au moins 8 fois par thermaux des autres provinces. l’intérieur du bassin et une odeur gorgée lors du bain. Malgré la per- jour depuis deux semaines. Puisqu’il A la bifurcation de cette route, une suffocante en émanait en disent suasion de ce guide, à voir la couleur habite loin de ce site thermal et qu’il Ruben Tubirabe, conseiller chargé voie pavée relie les bassins ther- long. Dans ce bassin, la température de cette eau, ce n’est pas n’importe n’y a pas de restaurants ou hôtels du développement dans la prov- maux de différentes températures de l’eau gravite autour de 60°C. Il quel touriste qui oserait s’y baign- dans les environs, sa femme a dû ince Cibitoke a fait savoir qu’il a éparpillés sur moins d’1km carré. n’est pas préféré par les touristes à er sauf ceux qui n’ont pas d’autres amener avec elle des extensibles de été recommandé à la commune L’accès à ce site touristique situé au cause de sa température élevée. choix comme ceux qui fréquentent cuisine. Elle prépare chaque jour Rugombo de suivre l’exemple milieu des champs de différentes les bassins thermaux pour des fins de la nourriture pour son mari sous de la commune Rumonge dans cultures est libre, car il n’est pas clô- A moins de 50 mètres du premier thérapeutiques. Cette eau est moins l’ombre d’un arbre se trouvant sur l’aménagement de ses sites ther- turé. bassin thermal se trouve un autre chaude par rapport à celle du pre- ce site. Après s’être baigné dans ce maux. Selon toujours lui, des études dans lequel cinq jeunes garçons mier bassin thermal. Il est le plus site, ils maquisent chez un ami à sont en cours pour voir si la com- Différents bassins ther- nageaient tranquillement tout en préféré des curistes qui ont des der- eux qui habite dans les environs. mune sera à mesure d’aménager ses maux, différentes pro- montrant leurs performances en matoses comme l’indique ce guide. sites thermaux en comptant sur ses priétés natation dans cette eau chaude et Près d’une rigole acheminant l’eau propres moyens. Sinon, il y aura un boueuse dite « amashuha y’ibumba». Des curistes témoignent de ce bassin vers la rivière Ruhwa projet d’intercommunalité et les re- Jacques Nsavyimana, guide dans ce se trouve un tout petit bassin ther- cettes seront partagés par toutes les Le premier bassin thermal se trouve communes de la province Cibitoke. à quelques mètres du poste-fron- site touristique nous a rassuré que A quelques pas du deuxième bas- mal non aménagé. L’eau de ce bas- cette argile est un médicament pour sin thermal se trouve un autre, le sin est toujours en ébullition. Le tière de Ruhwa. A part le pavage Florence Inyabuntu de l’endroit situé autour de ce bas- pas mal de pathologies. Il a aussi troisième. Jean Hakizimana est un guide nous a fait savoir que la tem-

COMMERCE Poste-frontière de Ruhwa Les échanges commerciaux torpillés par la fermeture de la frontière Depuis l’apparition de la des produits agricoles burundais toke chargé des questions économ- pandémie de coronavirus, le étaient exportés au Rwanda. Les pre- iques s’est montré optimiste. Selon commerce transfrontalier est miers bénéficiaires du commerce lui, la province de Cibitoke ne pour- réduit à sa plus simple expres- entre les deux pays étaient les deal- rait pas rester à l’écart de la poli- sion au poste-frontière de Ru- ers des fruits. Désormais, le marché tique de rapprochement entreprise hwa. Les petits commerçants est réduit et ce commerce est totale- par les hautes autorités des deux subissent, malgré eux, les ef- ment handicapé. En revanche, les pays. «L’Etat noue actuellement de fets de cette longue interrup- Burundais de la frontière affirment bonnes relations avec le Rwanda et tion des affaires imposée par qu’ils avaient certains avantages à je crois que même notre gouverneur des raisons sanitaires. Les au- s’approvisionner en quelques biens pourra peut-être rencontrer celui torités provinciales regrettent au Rwanda. «Les téléphones mo- de la province frontalière du côté les conséquences de cette fer- biles étaient moins chers au Rwan- du Rwanda», indique cette autorité meture des frontières da et on pouvait s’en approvision- chargée des questions économiques ner dans ce pays», nous a expliqué dans la province de Cibitoke. Ce- un habitant d’un petit centre érigé pendant, il rappelle que les fron- non loin de la frontière qui regrette tières ont été fermées suite à des ur- ux environs de 15 heures, la fermeture des frontières entre les gences sanitaires, d’abord le fameux nous débarquons au poste- deux pays. virus à Ebola, puis la pandémie de frontière de Ruhwa, entre le Coronavirus. « Toutes les frontières BurundiA et le Rwanda. Du côté du « A part les échanges rwando-bu- sont actuellement fermées et le Rwanda et du Burundi, la morphol- rundais, de nombreux Congolais commerce transfrontalier a été sus- ogie des montagnes surplombant empruntaient cette route pour en- pendu » a-t-il fait savoir. Le chargé l’étroite plaine dans laquelle est trer au Burundi en traversant le des questions économiques dans logée la rivière Ruhwa est ample- Rwanda », nous a confié une source la province Cibitoke regrette le fait ment la même. Cet endroit qui était anonyme. Dorénavant, ils ont une que les échanges ne sont plus possi- auparavant marqué par un grand seule porte d’entrée, celle de Ga- bles au niveau de ce poste-frontière. mouvement de gens entre le Bu- Avec la fermeture du poste-frontière de Ruhwa, les populations frontalières tumba disposant d’un service mé- rundi et le Rwanda est aujourd’hui ont subi des pertes énormes. dical pour le dépistage de la Cov- A la question de savoir pourquoi vide d’hommes. A notre arrivée, seul id-19 pour tout voyageur. Selon cet ce poste-frontière n’a pas pu être un policier qui semble gagné par la homme qui indique que la popula- ouvert alors que d’autres l’ont été, solitude veille sur une barrière qui les deux pays jumeaux (Rwanda Des échanges mis à mal tion a subi des pertes enormes, le Tubirabe tente une explication. n’est jamais levée depuis de longs et Burundi), le coronavirus ren- gouvernement devrait faire tout ce Pour lui, les portes d’entrée au mois. « Non, personne n’a le droit dra la situation plus pire. Depuis Avant que la fermeture totale des qui est possible pour permettre un Burundi sont assez nombreuses. d’entrer dans la zone depuis que les l’apparition de cette pandémie qui frontières ne soit décidée par les mouvement au niveau de ce poste- « Peut-être qu’on a considéré les bureaux de la PAFE (Police de l’Air, s’est imposée en arbitre des mouve- hautes autorités au nom de la sé- frontière. points d’entrée les plus mouve- des Frontières et des Etrangers) ments entre pays, ce poste-frontière curité sanitaire des deux pays, cette mentés », a-t-il conclu. Pour lui, le sont fermés », a rétorqué le policier est totalement fermé. De l’autre côté frontière servait de lieu de négoce La réouverture du poste- commerce pratiqué au niveau du à qui nous adressions notre inten- de la rivière Ruhwa, on peut aperce- pour de nombreux opérateurs frontière de Ruhwa se poste-frontière de Ruhwa n’est pas tion de visiter les locaux de la PAFE. voir des Rwandais qui descendent économiques. Burundais, Rwan- fait toujours attendre très consistant. Aussi fait-il savoir Un peu plus loin, à une centaine de s’approvisionner en eau au niveau dais et Congolais échangeaient que la responsabilité de mettre en de cette rivière. C’est le même scé- place tout ce qui est nécessaire à la mètres, le drapeau burundais flotte des marchandises ou traversaient Interrogé sur la réouverture de la dans les airs. nario pour les Burundais de cette la frontière pour des raisons var- rouverture de cette poste-frontière contrée. En effet, les populations frontière entre le Rwanda et le Bu- revient à l’Etat. iées dont la trame de fond était des rundi, Ruben Tubirabe, conseiller Déjà mis à mal par la crise socio- frontalières des deux pays doivent opérations économiques. Selon des partager le problème d’accès à l’eau du gouverneur chargé du dével- Jonathan Ndikumana politique déclenchée en 2015 au témoignages recueillis sur place, oppement dans la province de Cibi- Burundi suivie des conflits entre propre.

Site web : www.burundi-eco.com / Facebook : Journal Burundi-ECO / Twitter : @BurundiEco 6 Burundi Eco Burundi Eco - Vendredi, 20 Août 2021 - n°467 TRANSPORT RN13 : quand le bon état de la route facilite la mobilité Les usagers de la RN13 (route donne a changé. Ce qui facilite les M.Sibomana informe que les re- Makebuko-Ruyigi) se ré- affaires », témoigne Séraphine Mu- cettes qu’il engrage ont diminué. jouissent de son état après sa kanyonga, usager de la RN13 habit- «Avant la réhabilitation de la RN13, réhabilitation. Comparé à une ant à Cankuzo. je faisais trois rotations par jour natte suite à son état neuf, les et j’encaissais entre 80 mille et 100 usagers affirment que le tra- La concurrence entre mille FBu. Cela parce que les véhi- fic s’est amélioré. Ce qui - faci transporteurs, un des im- cules qui faisaient ce trajet étaient lite les affaires. Les transpor- moins nombreux et le contrôle pol- teurs témoignent travailler en pacts de la réhabilitation icier n’était pas trop rigoureux », concurrence de la RN13 fait-il remarquer. M.Sibomana in- dique qu’actuellement il fait à peine « Avant la réhabilitation de la RN13, une rotation par jour. les déplacements sur cette route Vive les routes en bon état. s’effectuaient par des véhicules de «Le ticket Gitega-Ruyigi coûte 6 Après la réhabilitation de la type « Probox » et des véhicules type mille FBu. Nous sommes autorisés à RN13, la commune Makebuko « Coaster », de deux agences de voy- transporter 3 passagers sur le siège «en tire profit. Les agences de voyage age, à savoir Air ponctuel et Memen- se trouvant derrière le chauffeur. se sont multipliées. Celles-ci louent to », explique Wenceslas Sibomana, Le montant encaissé est de 24 mille des bureaux logés dans les infra- conducteur d’un véhicule de type FBu, soit 48 mille FBu par rota- structures communales. Il est facile « Probox » faisant le trajet Gitega- tion», signale-t-il. Et de poursuivre : pour les habitants de la commune Ruyigi depuis 2009. « Si on retranche 30 mille FBu, frais de se déplacer », déclare Yvette pour l’achat du carburant, 2 mille Kanyamuneza, administrateur de la Le nombre de véhicules faisant le transport des personnes et des marchandises Aujourd’hui, confirme-t-il, le -nom FBu, frais de restauration et 15 mille commune Makebuko. a augmenté sur la RN13. bre de véhicules faisant le transport FBu, frais de location du véhicule, des personnes et des marchandises on reste avec 1000 FBu. Ce qui occa- Alors qu’elle se présentait sous un a augmenté. Deux autres agences sionne souvent les mauvais charge- état défectueux, les travaux de réha- ko-Ruyigi (RN13) phase I-tronçon l’Est vers les autres provinces. La qui sont Volcano et Tramwex se sont ments ». bilitation de la RN13 ont commencé Makebuko-Butaganzwa », l’objectif population de la zone d’influence ajoutés dans le trafic des véhicules en 2014. Cela sous financement de de réhabilitation de la RN13 est sur la partie burundaise est estimée de type « Coaster ». La situation est ainsi, selon toujours plus de 12 millions USD dans sa de contribuer au désenclave- à environ 1,9 millions d’habitants, lui, alors que le prix des pièces de première phase par la Banque Af- ment de l’intérieur du pays et à soit environ 21% de la population Et de continuer : « Pour le mo- rechange a augmenté. Le pneu qui ricaine de Développement (BAD) l’amélioration des conditions de vie du pays. ment, je ne peux pas attendre pour s’achetait à 75 mille FBu est à 110 via le Fonds Africain de Développe- des populations rurales. embarquer les personnes prévues mille FBu actuellement, le prix de ment (FAD). Celle-ci concernait le Une quarantaine de kilomètres a d’être transportées. Pour éviter deux plaquettes est passé de 8 mille tronçon Makebuko de la province La zone d’influence indirecte -cou été réhabilitée dans les quatre com- qu’un autre véhicule me les prenne, FBu à 20 mille FBu… de Gitega jusque dans la commune vre les provinces de Gitega, Ruyigi, munes concernées qui sont Make- je pars tout en espérant trouver les Butaganzwa de la province de Ruyi- Cankuzo, Rutana et une partie de buko, Itaba, Butaganzwa et Ruyigi. passagers en cours de route. Ce- Toutefois, M.Sibomana partage avec gi. l’Ouest de la Tanzanie. La route pendant, les agences de voyage ra- les usagers de la RN13 que la durée permettra un meilleur écoulement « La route Makebuko-Ruyigi est flent les passagers aux autres véhi- pour faire ce trajet a diminué pas- Changer les niveaux de des productions agricoles et un ac- devenue une natte sur laquelle on cules de transport des personnes. sant de 2 heures 30 minutes à 47 cès facile aux infrastructures. Elle roule. Avant, lorsque je prenais Elles disponibilisent même des bo- minutes. vie des populations facilitera le transport des marchan- cet itinéraire, je devrais me laver nus pour les passagers qui les ont dises en provenance de la Tanzanie, la poussière à l’arrivée à destina- empruntés beaucoup de fois. Ce qui Mélance Maniragaba Selon le document « Projet de ré- l’acheminement des produits vivri- tion. En plus, la durée du trajet était justifie leur préférence ». habilitation de la route Makebu- ers en provenance de la région de longue et fatigante. Maintenant, la

ENVIRONNEMENT Délocalisation de Buceco Les tractations semblent avancer à pas de tortue La cohabitation entre la Bu- de l’usine, on a installé des ma- ceco et la population environ- chines archaïques qui dégagent des nante a continué à défrayé bruits assourdissants, de grandes la chronique depuis sa créa- quantités de poussière et des gaz», tion. Malgré d’interminables explique-t-il. Il rappelle que c’est à réclamations, la population partir de cette période que la popu- environnante n’est pas encore lation a commencé à soulever la prête à pousser un ouf de sou- question liée à la menace sanitaire lagement. Les autorités ras- que présente cette entreprise. surent l’opinion et semblent tenir bon quant au projet de Cependant, ce conseiller du gou- délocalisation de cette usine verneur ne rejette pas totalement cette entreprise qu’il considère comme un élément contribuant au développement de la province. e conflit opposant Buceco et la « Nous ne pouvons pas dire que la population environnante per- population n’a pas besoin de cette dure. Depuis plusieurs années, usine », indique-t-il. Interrogé sur lesL habitants ont toujours considéré le projet de délocalisation de ce- Buceco comme une usine enva- tte usine qui a été attendue depuis hissante ayant des effets nocifs sur longtemps, ce responsable a donné leur santé. Selon différentes sources, la lumière là-dessus et ses propos cette entreprise dont les machines Malgré d’interminables réclamations, la population environnante de la cimenterie Buceco n’est pas encore prête à semblent rassurants. tournent jour et nuit, générant des pousser un ouf de soulagement. bruits assourdissants constitu- Les autorités travaillent sur ce dos- erait un véritable un problème pour sier, rassure-t-il. Pour tranquilliser les habitants de la zone environ- le portail. Lentement, un agent Les autorités promettent tte haute autorité, l’usine présente la population, Tubirabe prend à nante. Dans un premier temps, le de sécurité s’approche voulant un danger pour la santé des popula- témoin le Président de la Répub- gouvernement avait l’intention de s’informer sur la raison de notre de trouver des solutions tions environnantes. lique et le ministre en charge de visite. « Etes-vous munis d’une let- l’environnement. « Le Président de délocaliser les ménages se trouvant Récemment, le ministre de dans le voisinage de cette société. tre vous autorisant à entrer ? », Les autorités locales la République a déjà dit que l’usine s’informe-t-il avant de nous faire l’Environnement a encore promis devra être délocalisée et le ministre Un projet qui sera abandonné plus de délocaliser Buceco. Pour défen- tranquillisent la popula- tard. Malgré la volonté et toutes les savoir que la présentation de ce de l’Environnement l’a aussi dé- document est obligatoire pour toute dre son projet de loi sur la protec- tion claré», indique-t-il. Le conseiller du promesses d’éloigner cette usine tion de l’environnement devant les taxée de pollueuse de la population, personne étrangère à l’entreprise. gouverneur se veut rassurant. «Ce élus du peuple en février 2021, Deo S’exprimant sur la question de la que nous savons c’est que le projet les tractations semblent avancer à Guide Rurema s’est montré ferme. délocalisation de Buceco, le con- pas de tortue. Là, tout fait montre d’une zone in- de délocalisation de Buceco sera dustrielle. Des ronronnements de « Certaines erreurs du passé se- seiller chargé du développement mis en exécution», dit-il. Selon lui, ront corrigées », a-t-il déclaré tout Le cauchemar perdure, la moteurs qui tournent 24h/24, des dans la province de Cibitoke a la question est actuellement dans nuages de poussière et des fumées en prenant exemple sur le cas de voulu partir de l’historique de ce les mains de l’Etat. population tient le coup mêlées à des gaz,...caractérisent ce l’entreprise BUCECO. Selon lui, ce- conflit. Ruben Tubirabe tente de milieu où se trouve érigée l’unique tte usine érigée au chef-lieu de la démontrer que Buceco ne causait Une commission serait déjà mise en Quand nous débarquons, il est aux cimenterie du Burundi. Des mé- province Cibitoke doit être éloignée pas de problème dans les premiers place pour assurer le suivi de ce dos- environs de 17 heures de l’après- nages sont séparés de quelques mè- du quartier résidentiel. « Un bâti- temps. Ce dernier indique que les sier. Mais alors, à quand le bouclage midi. Nous empruntons une rue tres de la clôture de la cimenterie. La ment érigé dans un lieu insalubre conflits de cohabitation ont été de ce dossier qui a fait couler beau- poussiéreuse. A pied, trois min- poussière couvre les toits et les par- sera démoli, peu importe le statut de déclenchés avec l’extension de ce- coup d’encre et de salive pendant utes suffisent pour atteindre les ois des murs des maisons proches son propriétaire », peut-on lire sur tte usine. «Buceco était dans ses des années? infrastructures de Buceco. Devant de cette cimenterie. le site de l’Assemblée nationale qui premiers temps une usine mod- l’entrée principale, deux camions rapporte les propos du ministre en erne qui ne causait aucun mal à Jonathan Ndikumana encore chargés stationnent devant charge de l’environnement. Pour ce- l’environnement. Avec l’extension

Burundi Eco Site web : www.burundi-eco.com / Facebook : Journal Burundi-ECO / Twitter : @BurundiEco 7 Burundi Eco - Vendredi, 20 Août 2021 - n°467 ELEVAGE Ruyigi : une inspiration qui incite à investir dans l’élevage Les membres de la coopérative « Aujourd’hui, nous arrivons à 30 CGOF/EJO BiTE ? de Ruyigi se porcs qui ne cessent de mettre bas. sont inspirés du cheptel bovin Les porcelets sont vendus et l’argent et des porcs distribués par les qu’on en tire est versé sur le compte Ongs afin d’investir à leur tour ouvert à la Coopérative d’Epargne et dans l’élevage des bovins et de Crédit (Coopec). Quant au bétail, dans celui des porcs. Depuis fin nous en arrivons à 13 têtes de bétail, 2018, ils en arrivent à 13 bovins toutes de race améliorée dont 6 en et à une trentaine de porcs. Ils gestation. Une vache donne déjà du comptent élargir le projet mal- lait. Elle donne 6 litres de lait par gré les contraintes jour qui sont vendus directement à 1 000 FBu le litre », se réjouit-t-il, sourire aux lèvres.

Nous avons remarqué que les M.Ndayishimiye informe que la personnes bénéficiaires des coopérative a engagé 4 personnes bovins de la part des Ongs en pour nourrir le bétail et un vété- «tirent profit. Ils reçoivent des races rinaire. « Nous projetons d’ici peu améliorées. Ce qui fait que ceux qui mettre en place une pharmacie vé- ont des vaches laitières traient une térinaire », notifie-t-il. quantité importante de lait par rap- port à ceux qui traient les vaches de Toutefois, il déplore que la coopéra- race locale. Ceux qui ont des tau- tive n’a pas encore terminé de payer reaux engrangent de l’argent lors de la place où elle pratique l’élevage. Et l’accouplement. De plus, comme ce de continuer : « Il nous reste à payer bétail est nourri étant à l’étable, il 24 millions de FBu ». Par ailleurs, procure beaucoup de fumier. Celui- avise M.Ndayishimiye, le bétail n’a ci est utilisé dans la fertilisation des pas un endroit adéquat pour se dé- champs », indique Edouard Nday- saltérer. ishimiye, membre de la coopérative CGOF/EJO BITE ? Yves Niyongabire a été employé comme soudeur par CGOF/EJO Après avoir constaté qu’investir BITE ? Marié et âgé de 28 ans, ce dans l’élevage est rentable, informe- lauréat de l’Ecole Normale a con- t-il, nous nous sommes associés vers firmé qu’il parvient à entretenir sa famille grâce à l’argent qu’il gagne à la fin de 2018 à 25, soit 17 hommes Avec environ 3 ans de fonctionnement, la coopérative CGOF/EJO BITE ? arrive à 30 porcs et 13 têtes de bétail. et 8 femmes pour créer une coopé- la coopérative. rative. Cela afin non seulement de créer de l’emploi et différentes ac- membres. Celles-ci ont été fixées débuté les activités de CGOF/ M.Ndayishimiye signale que la CGOF/EJO BITE ? a son siège social tivités génératrices de revenus, mais à 10 mille FBu par personne par EJO BITE ? comme le fait savoir coopérative a poursuivi ses activi- dans le quartier Sanzu de la com- surtout avec une vision de pratiquer mois», annonce-t-il. M.Ndayishimiye. « Nous avons em- tés par l’élevage de 3 porcs. Lorsque mune Ruyigi en province de Ruyigi. l’élevage. ployé 7 personnes avec un salaire ceux-ci ont mis bas, la coopérative De la soudure à l’élevage qui tient compte du rendement de a vendu des porcelets pour acheter Mélance Maniragaba «Pour y arriver, nous avons cherché travail », martèle-t-il. des vaches. le capital dans les cotisations des La pratique de la soudure a

DEVELOPPEMENT Quand le développement communal s'améliore Depuis 2013, le premier same- ances. Il indique que dans d’autres di du mois d’août est réservé à pays, les députés ont un bureau la fête communale. Toutes les dans leurs provinces. « Actuelle- communes du pays célèbrent ment, les conseillers collinaires cette journée. C’est l’occasion proviennent de toutes les collines. d’évaluer les réalisations des Ce sont eux qui devraient inform- communes. Les résultats sont er les populations sur l’exécution satisfaisants, selon le minis- du budget et la mise en œuvre des tère en charge du développe- projets », explique le secrétaire per- ment communautaire. Néan- manent au ministère en charge du moins, des défis persistent développement communautaire tout en ajoutant que la population a le plein droit d’aller demander à la commune comment sont exécutés a commune constitue la base les projets. de développement économ- ique et social de la population Des projets collinaires au établieL sur son territoire. Ses or- centre des communes ganes doivent veiller constamment à promouvoir le développement Face à ces défis, le secrétaire per- communal sur tous les plans, stip- manant au ministère tranquillise. ule l’article 6 de la loi communale Le budget des communes est utilisé dans les travaux de développement communautaire, notamment dans la construction « Ce qui va être fait, c’est que les de 2020 portant organisation de des infrastructures publiques telles que les écoles, les structures de soins de santé... projets qui vont être exécutés par l’administration communale. les communes seront élaborés au niveau collinaire. Les habitants Selon Martin Ninteretse, secrétaire La population n’est pas travaux de développement commu- en développement communautaire. nautaire, notamment la construc- Selon lui, la réalité sur terrain ne de la colline auront l’occasion de permanent au ministère en charge au courant de la gestion faire le suivi et l’évaluation de l’état du développement communautaire, tion des infrastructures publiques concorde pas avec ce qui devrait être des budgets telles que les écoles, les structures dans les projets de développement d'avancement des projets. Depuis la situation économique actuelle septembre jusqu’en octobre 2021, des communes est satisfaisante. Il de soins de santé, les projets agri- communautaire. Les conseillers La population affirme que coles et d'élevage ainsi que la con- communaux et les parlementaires on va s’atteler à l’exécution de ces précise que certaines communes l’administration communale la con- programmes. Les Plans Commu- collectent des sommes pouvant as- struction des maisons pour la pop- ne jouent pas leurs rôles convena- sulte dans l’élaboration des projets ulation à faible revenu. En ce qui blement. Les députés ne se rendent naux de Développement Commu- surer leur développement. « De de développement communautaire. nautaire seront le condensé de ces mars jusqu'en juin 2021, la com- est du budget de la commune, M. pas souvent dans leurs provinces Dans la commune de Ngozi, les hab- Ninteretse révèle qu’une fois que le d’origine pour faire l’état des lieux, projets collinaires », a informé M. mune Gitega (qui vient en tête) a itants saluent les projets mis en Ninteretse. enregistré 490 millions de FBu de budget est adopté, il doit être porté se lamente-il. place par cette commune. Même sit- à la portée de la population. Le se- recettes, la commune de Rumonge uation pour les habitants des prov- Les fonds des communes provien- qui vient en deuxième position a crétaire permanent invite les popu- Jean Berchmans Mbanye, député inces Ruyigi et Gitega. Les citoyens lations à aller le consulter dans les siégeant dans la commission des fi- nent des impôts et taxes, des sub- collecté 480 millions de FBu », fait-il rencontrés sur la colline Kirambi de ventions du gouvernement et autres savoir. bureaux communaux. « Ceux qui ne nances affirme que cette probléma- la commune Bweru informent qu’ils l’affichent pas vont à l’encontre de tique résulte du manque de moy- dons. Depuis 2015, le gouvernement sont consultés par l’administration la loi ». ens suffisants. Il insiste que dans accorde une subvention de 500 Toutefois, les autres communes pour les doléances sur les projets millions aux communes pour pro- sont à un niveau très bas. La com- d’autres pays, les députés ont des qu’ils souhaitent mettre en œuvre. budgets propres qui vont leur per- mouvoir le développement. Depuis mune Vyanda de la province Bururi Néanmoins, ils informent que leur Les parlementaires ne 2019, cette subvention a été revue à n’a enregistré que 20 millions de mettre de se rendre sur terrain pour rôle se termine par là. Ils ne sont pas jouent pas leur rôle voir la réalité en face, insiste-il. la hausse passant à 570 millions de FBu. Martin Ninteretse précise que au courant de l’adoption du budget FBu destinés aux coopératives col- certaines communes n’ont pas de ni de son utilisation. « Les programmes sont bons, mais linaires. sources de revenus qui peuvent gé- leur mise en œuvre reste problé- Pour Jean Marie Ndoricimpaye, les nérer des recettes. matique », fait savoir professeur députés devraient être auprès de la M. Ninteretse précise que le budget population pour recueillir ses dolé- Bruce Habarugira des communes est utilisé dans les Jean Marie Ndoricimpaye, expert

Site web : www.burundi-eco.com / Facebook : Journal Burundi-ECO / Twitter : @BurundiEco 8 Burundi Eco Burundi Eco - Vendredi, 20 Août 2021 - n°467 SOCIETE VBG, un danger imminent à Cibitoke Les violences basées sur le ignorent la loi comme le fait savoir genre sont une réalité dans la M.Niyonkuru. Lors des procès in- province de Cibitoke.55 cas tentés devant la justice, les victimes ont été enregistrés dans une ont besoin d’avocats pour plaider période d’un mois dans cette leurs causes. « Malheureusement, province. Augustin Niyonkuru peu sont les victimes qui sont à responsable-adjoint de la Di- mesure de se payer un avocat pour rection Provinciale de Déve- plaider leurs causes. Il faut que le loppement Familial et Social gouvernement rende disponible des (DPDFS) à Cibitoke suggère le avocats pour les victimes qui sont renforcement des actions des dans l’incapacité de s’en payer un », réseaux communautaires colli- suggère-t-il. naires pour éradiquer ce fléau Un autre défi réside au niveau du fonctionnement des réseaux com- munautaires de lutte contre les 55 cas de violences basées sur le violences basées sur le genre. Cer- genre ont été identifiés dans les 6 tains membres formés de ces ré- communes de la province Cibitoke seaux, surtout les chefs de collines pendant le mois de juillet 2021. ont été remplacés par d’autres qui Parmi ceux-ci,10 personnes de sexe n’ont pas bénéficié de ces forma- féminin ont été victimes de violenc- tions. Le manque de fonds bloque es sexuelles,11 autres ont subi des le renforcement des capacités des violences physiques. Un homme de membres de ces réseaux et la forma- plus de 45 ans et 15 personnes de tion de nouveaux membres. A cela sexe féminin ont subi des violences s’ajoutent les mentalités de certains économiques tandis que 18 per- qui restent réticents à la dénoncia- sonnes de sexe féminin ont témoi- tion des cas de violences basées sur gné avoir subi des violences psy- le genre. Tout cela handicape le chologiques. fonctionnement de ces réseaux qui sont d’une grande nécessité dans la Les cas de violences basées sur le province de Cibitoke. Niyonkuru se genre sont une triste réalité dans la Augustin Niyonkuru, responsable-adjoint de la DPDFS à Cibitoke : « La plupart des habitants de la province Cibitoke réjouit des tâches accomplies par province Cibitoke, comme l’explique ont compris la plus-value de dénoncer les cas de violences basées sur le genre ». la DPDFS dans la communauté de Augustin Niyonkuru, coordinateur- la province de Cibitoke. «La plupart adjoint de la Direction Provinciale des habitants de la province Cibi- de Développement Familial et So- réseaux communautaires de lutte ment communautaire de la part de médecins, de psychologues pour toke ont compris la plus-value de cial (DPDFS) du ministère ayant contre les violences basées sur le la DPDFS). Le reste des membres de la prise en charge sanitaire et psy- dénoncer les cas de violences basées la solidarité dans ses attributions. genre ont été mis en place sur les ces réseaux sont des leaders sociaux chologique des victimes. Il est doté sur le genre. Les cas d’arrangement Selon toujours lui, ces violences 131 collines qui composent cette comme les leaders religieux, etc. Ces aussi d’OPJ pour la prise en charge à l’amiable a diminué sensible- n’épargnent pas les personnes de province. Chaque réseau comprend réseaux ont pour rôle de sensibiliser juridique. ment», se réjouit-il. Une autre avan- sexe masculin même si les cas sont entre 14 et 17 membres. Il est prési- et de détecter les cas de violences cée se fait remarquer au niveau de rarement dénoncés. dé par un chef de colline, un agent qui se manifestent sur chaque col- Malgré les avancées, les la justice là où pas mal d’auteurs de communautaire (une personne line. Après identification, ces vic- défis persistent ces crimes ont été punis conformé- Des réseaux communau- formée par le ministère ayant la times sont orientées par un agent ment à la loi. taires contre les VBG santé dans ses attributions) comme communal de la DPDFS vers un Même s’il y a des avancées, ce sect- son adjoint et un secrétaire qui est centre intégré de la prise en charge eur connait beaucoup de manque- Florence Inyabuntu un sage de la colline (qui a bénéficié des victimes des violences basées ments. La plupart des burundais Dans la province de Cibitoke, des des formations sur le développe- sur le genre. Ce centre est doté de

ELEVAGE Rugombo : L’apiculture, un secteur au point mort Rugombo est l’une des com- CODAPS. Selon lui, leur coopérative provenant de différentes ruches munes les plus dynamiques de rassemble des agriculteurs et des se mélange alors que cela est dé- la province Cibitoke. Mais le apiculteurs qui se sont mis ensem- conseillé. Les principaux défis aux- secteur apicole n’est pas déve- ble pour promouvoir l’élevage des quels les apiculteurs font face, c’est loppé, car il fait face à pas mal abeilles. Avant, chaque apiculteur notamment le manque de matériels de défis. Les apiculteurs ont travaillait pour son propre compte apicoles perfectionnés, principale- besoin de matériel moderne et finalement ils se sont mis en- ment les ruches. pour aller de l’avant. La plu- semble pour suivre l’orientation part d’entre eux travaillent à du gouvernement qui incite les cit- Le rôle de l’Etat leur propre compte sans aucun oyens à travailler dans des associa- appui tions. L’ambition de CODAPS est de « Dans le cadre du développement produire du miel riche en qualité de l’apiculture au Burundi, notre comme en quantité. ministère a mis en place une direc- tion chargée de la promotion des l est midi passé de quelques L’utilisation des maté- politiques et des stratégies rela- minutes. Nous sommes sur la riels archaïques à l’ori- tives au développement du secteur colline Mparambo I de la com- agricole dans tous les maillons de muneI Rugombo, non loin du lac gine des rendements mé- la chaîne de valeurs. Et l’apiculture Dogodogo vers l’Ouest. Cet endroit diocres fait partie de ses attributions. Cette se situe à deux kilomètres de la RN5. direction encadre les producteurs Il surplombe la vallée de la rivière A l’instar des saisons culturales qui locaux, notamment les apiculteurs Rusizi et la frontière burundo-con- sont au nombre de trois, la récolte », fait savoir Médard Ndayikengu- golaise n’est qu’à moins de 200 m. du miel se fait normalement trois rukiye, directeur de la promotion Il est calme et assez aéré. Malgré fois l’année. Elle se fait en principe des filières agricoles et des produits l’ampleur de la sècheresse estivale, dans les mois de février, juin et oc- forestiers non-ligneux au sein du les plantes qui s’y trouvent sont plus tobre. Selon M. Ntatangwa, à chaque ministère de l'Environnement, de ou moins verdoyantes, les bananiers récolte, une ruche traditionnelle l'Agriculture et de l'Elevage. Selon comme les arbres fruitiers. Les buis- donne la quantité maximale de trois toujours M. Ndayikengurukiye ce sons regorgent d’un grand nombre kilos, soit 9 kilos par an. Pourtant, à ministère promeut l’apiculture en de ruches traditionnelles abritant chaque récolte, une ruche moderne collaboration avec ses partenaires des abeilles qui sont la propriété de produit environ 15 kilos, soit 45 ki- qui financent les producteurs à base la Coopérative de Développement los par an. En plus, pendant l’été, la de projets mis en place pour dével- Agro-pastoral et Sanitaire (CO- production du miel n’est pas bonne opper ce secteur. DAPS). Ces ruches sont fabriquées à parce que les abeilles parcourent de base de morceaux de bâtons entou- grandes distances pour trouver le Cela étant, que ce soit l’Etat ou ses rés de boue sèche et sont couvertes pollen et le nectar contrairement à partenaires, personne n’a donné un de paille ou de vieux sachets qui la période pluvieuse où la quasi-to- Les ruches traditionnelles sont à l’origine du faible rendement en miel. coup de pouce à la CODAPS. Ce n’est empêchent la pluie de pénétrer à talité des plantes sont verdoyantes que l’organisation SPARK qui l’a l’intérieur et fleuries. visité au moins une fois. Mais cette beaucoup mieux. Nous avons besoin du marché local où un kilo de miel coopérative n’a pas encore bénéficié «Nous pratiquons l’élevage des « Actuellement, nous avons envi- urgemment des ruches modernes coûte 8 000 FBu. Mais les outils d’un appui matériel ou financier abeilles dans le but de développer ron 300 ruches traditionnelles et pour accroître la production du qu’ils utilisent pour traiter le miel de la part de qui que ce soit. Mais, l’apiculture qui est au point mort. deux ruches modernes que nous miel », indique M. Ntatangwa. et les sous-produits de l’apiculture en attendant, les coopérateurs con- Si ce secteur était développé, pas sommes en train d’expérimenter. ne sont pas adaptés. Ils n’ont pas tinuent à travailler laborieusement mal de personnes en profiteraient», Quand nous aurons la chance d’être En ce qui est de la commercialisa- d’extracteur ou de maturateur mod- pour aller de l’avant. fait savoir Eddy Jean-Claude Nta- appuyés par l’Etat ou les organis- tion du miel, les apiculteurs de la ernes malgré leur importance dans tangwa, un des membres actifs de la mes non gouvernementaux, ce sera commune Rugombo se contentent le traitement du miel. Parfois le miel Gilbert Nkurunziza

Burundi Eco Site web : www.burundi-eco.com / Facebook : Journal Burundi-ECO / Twitter : @BurundiEco 9 DEVELOPPEMENTECONOMIE Burundi Eco - Vendredi, 20 Août 2021 - n°467 Loisirs et divertissements éducatifs

Le briquet (Conte de Hans Christian Andersen) « Pardon ! il est bien tard, dit le sol- Le lendemain matin, de bonne dat, mais je voudrais voir la prin- heure, le roi, la reine, la vieille dame cesse, ne fût-ce qu’un instant. » d’honneur et tous les officiers al- laient pour voir où s’était rendue la Et voilà le chien parti. Le soldat princesse. n’avait pas eu le temps de se retour- ner qu’il était revenu avec la prin- « C’est là ! dit le roi en apercevant cesse. Elle était assise sur son dos, la première porte marquée d’une si belle qu’en la voyant on devinait croix. une princesse. Le soldat ne put s’em- pêcher de l’embrasser, car c’était un – Non, c’est là, mon cher mari, répli- vrai soldat. qua la reine en voyant la seconde porte également marquée d’une Puis le chien s’en retourna avec la croix. princesse. Mais le lendemain, tout en prenant le thé avec le roi et la – En voilà une ! en voilà une ! » reine, elle leur raconta un rêve bi- dirent-ils tous, car ils virent des zarre qu’elle avait eu la nuit d’un croix sur toutes les portes. Alors chien et d’un soldat. Elle était mon- ils comprirent qu’il était inutile de tée à cheval sur un chien, et le soldat chercher. l’avait embrassée. Mais la reine était une femme d’es- prit, qui savait faire autre chose qu’aller en carrosse. Elle prit ses grands ciseaux d’or, coupa un mor- ceau de soie, et cousit une jolie pe- tite poche. Elle la remplit de grains de sarrasin, l’attacha au dos de la princesse et y fit un petit trou. Ainsi les grains devaient tomber tout le long de la route que suivrait la prin- cesse.

Le voilà donc enfermé. Quelle nuit! sonnes. Le roi et la reine étaient as- « Je ne veux pas... » dit le roi ; mais quelle tristesse ! Et puis on vint lui sis sur un trône magnifique : en face, le plus gros des chiens le prit avec dire : « Demain, tu seras pendu ! » Ce le juge et tout le conseil. la reine, et les lança comme les n’était pas une bonne nouvelle, et il autres. Les soldats s’effrayèrent, et avait oublié, le malheureux, son bri- Déjà le soldat était au haut de le peuple de s’écrier : « Petit soldat, quet dans l’auberge. Le jour suivant, l’échelle, on allait lui passer la corde tu seras notre roi, et tu épouseras la il vit, à travers les barreaux de sa fe- autour du cou ; il demanda la per- belle princesse ! » nêtre, le peuple qui sortait en foule mission de formuler un dernier sou- de la ville, afin de le voir pendre. hait. C’était l’habitude, observa-t-il, « C’est une histoire très jolie », dit la Tout le monde courait ; un garçon d’accorder cette grâce au pécheur reine. cordonnier, avec son tablier et des qui va mourir. Il avait grande envie pantoufles, courait même si fort, de fumer une pipe, ce serait la der- Cependant, la nuit suivante, on fit qu’une de ses pantoufles s’échappa nière. veiller une des vieilles dames d’hon- de son pied et vint frapper juste- neur auprès de la princesse, pour ment le mur derrière lequel était Le roi ne put lui refuser cela. Donc le voir si c’était un véritable rêve. assis le soldat regardant à travers soldat prit son briquet et fit feu : un, les barreaux. deux, trois ! Voici les trois chiens qui Le soldat mourait d’envie de revoir apparaissent tout à coup : celui dont la belle princesse ; le chien revint la « Eh ! cordonnier, ne te presse pas les yeux étaient aussi grands que des nuit, et l’emporta au grand galop. tant, lui cria le soldat, sans moi rien tasses à thé, celui qui les avait aussi Mais la vieille dame d’honneur mit Dans la nuit, le chien revint, prit ne se fera. Mais si tu veux courir larges que des roues de carrosse, et une paire de bottes à l’épreuve de la princesse sur son dos et la porta jusqu’à l’auberge où j’ai demeuré, et celui qui les portait aussi gros que la l’eau et courut bien vite après lui. chez le soldat. Celui-ci l’aimait si chercher mon briquet, je te donne- tour ronde. Lorsqu’elle eut vu la maison où il fort qu’il aurait bien voulu être rai quatre sous. Seulement ne laisse était entré : « Je sais maintenant prince pour en faire sa femme. pas traîner tes jambes ! » « Venez à mon secours, car on va me l’adresse», pensa-t-elle; et, avec un pendre ! » s’écria le soldat. morceau de craie, elle fit une grande Les grains de sarrasin tombaient Le garçon cordonnier, qui vou- croix sur la porte. Ensuite elle re- toujours depuis le château jusqu’à lait bien gagner quatre sous, vola Alors les chiens se précipitèrent sur tourna se coucher, et, peu de temps la porte du soldat ; le chien ne s’en comme un trait chercher le briquet, les juges et sur le conseil, prirent après, le chien revint aussi avec la apercevait pas. Le lendemain, le roi le remit au soldat, et – maintenant l’un par les jambes, l’autre par le princesse. Mais s’étant aperçu qu’il et la reine apprirent aisément où vous allez entendre ! nez, et les lancèrent si haut dans y avait une croix blanche sur la leur fille avait été. Le soldat fut pris l’air qu’ils retombèrent en mille porte du soldat, il prit un morceau et mis au cachot. morceaux. Et le soldat fut placé dans le carrosse de craie, et fit des croix sur toutes les du roi ; les trois chiens dansaient de- portes de la ville. Assurément c’était vant et criaient : « Hourra ! » très spirituel ; car, maintenant, com- ment la dame d’honneur pourrait- Les gamins sifflaient dans leurs elle retrouver la porte ? doigts, et les soldats présentaient les armes. La princesse sortit du château de cuivre et devint reine, ce dont elle ne fut pas médiocrement flattée. La noce dura huit jours ; les trois chiens y étaient invités, et à table surtout ils ouvrirent des yeux énormes.

En dehors de la ville on avait dressé FIN une grande potence, entourée de soldats et de plus de cent mille per-

Site web : www.burundi-eco.com / Facebook : Journal Burundi-ECO / Twitter : @BurundiEco 10 Burundi Eco Burundi Eco - Vendredi, 20 Août 2021 - n°467 Loisirs et divertissements éducatifs

Sélection de programmes de télévision

lundi 23 août 2021 à 20h50 mardi 24 août 2021 à 20h35 mercredi 25 août 2021 à 20h55 Film: Les derniers Doc: Au bout c'est la Doc: Les évadés de jours du monde mer l'enfer Genre : Drame Genre : Nature Genre : Société Durée : 130 mn Durée : 50 mn Durée : 45 mn Réalisateur Réalisateur : Nationalité : Angleterre : Jean-Marie William Japhet Larrieu Nationalité : France Nationalité : France Année : 2009

François Pécheux embarque pour un voyage qui le conduira Trois prisonniers élaborent un plan risqué afin de s'échap- Alors que s'annonce la fin du monde, Robinson Laborde se des montagnes polonaises jusqu'à la mer Baltique tout au per de la prison sous haute surveillance d'Indiana, dans la- remet peu à peu de l'échec d'une aventure sentimentale pour long de la Vistule. Ce fleuve de légende, long de plus de 1000 quelle la plupart des détenus sont enfermés pour meurtre. laquelle il s'était décidé à quitter sa femme. Malgré l'immi- km, traverse le pays entier. Il est connu pour serpenter à tra- Lance Battreal, condamné pour viol, décide de s'évader le nence du désastre, et peut-être pour mieux y faire face, il vers les plus grands trésors de la Pologne... jour où il apprend que son père malade... s'élance dans une véritable odyssée...

jeudi 26 août 2021 à 20h45 vendredi 27 août 2021 à 20h50 samedi 28 août 2021 à 20h55 Doc: Earth Film: Destination Film: Highlander finale 5 Genre : Documentaire Durée : 115 mn Genre : Horreur Genre : Fantastique Réalisateur : Nikolaus Durée : 90 mn Durée : 120 mn Geyrhalter Réalisateur : Réalisateur : Russell Nationalité : Steven Quale Mulcahy Allemagne Nationalité : Etats-Unis Nationalité : Angleterre Année : 2019 Année : 2011 Année : 1986

Chaque année, plusieurs milliards de tonnes de terre sont Lors d'un trajet en bus, Sam a une prémonition dans laquelle Connor MacLeod est un immortel. Il traverse les Ages depuis extraites, remuées, par les humains avec des pelles ou bien la plupart de ses amis et lui-même périssent dans l'effondre- son Ecosse de 1536, multipliant les rencontres, les expé- de la dynamite. Le réalisateur Nikolaus Geyrhalter part à ment d'un pont suspendu. Quand il revient à la réalité, il se riences et les combats... Car depuis plus de quatre cents ans, la rencontre d'hommes et de femmes qui tentent, que cela rend compte qu'il va se produire tout ce qu'il vient de visua- Macleod affronte dans des luttes sans merci d'autres immor- soit dans des mines, des exploitations... liser.... tels pour remporter «Le Prix»...

dimanche 29 août 2021 à 20h50 Proverbes

Film: : l'ultime rebellion « Aux grands maux les grands « Toujours sent le mortier les aux » remèdes » G e n r e : S c i e n c e - fi c t i o n On garde toujours quelque chose de son Durée : 120 mn éducation première, des milieux que l'on a Réalisateur : Face à des maux graves et périlleux, il faut savoir prendre des décisions énergiques. fréquentés. Nationalité : Etats-Unis Année : 2004 « Tard donner, c'est refuser » «Un chien regarde bien un évêque» Le capitaine Malcolm Reynolds est un vétéran endurci, qui eut jadis le tort de choisir le mauvais camp dans la guerre Donner un présent longtemps après avoir été Il ne faut pas s’offenser trop facilement des galactique. Les armes se sont tues, l'ordre règne sous l'auto- sollicité est équivalent à un refus. libertés que prend un inférieur en grade. rité de l', et Malcolm le rebelle s'est lancé dans de nouvelles aventures aux commandes du vaisseau Serenity...

« Un clou chasse l'autre » Mots croisés « Tel est pris qui croyait prendre » On subit souvent le mal qu'on a voulu faire à Se dit en parlant de personnes ou de choses autrui. qui se succèdent à d'autres et les font oublier.

«Toujours ne dure, orage ne guerre» « Un de perdu, dix de retrouvés » Les situations les plus difficiles prennent fin un jour. Les choses que l'on perd et à qui on attribue de la valeur sont en fait vite remplacées.

« Toujours pêche qui en prend un » « Un mauvais arrangement vaut Celui qui réussit forcément est un grand mieux qu'un bon procès » travailleur. S'entendre à quelque condition que ce soit vaut mieux que de plaider.

Mots croisés : Solution du numéro précédent « Un visage qui ne rit jamais est le témoin d'un coeur mauvais » L'humour est l'expression d'un coeur bon.

« Une hirondelle ne fait pas le printemps » On ne peut rien conclure d'un seul cas, d'un seul fait.

Burundi Eco Site web : www.burundi-eco.com / Facebook : Journal Burundi-ECO / Twitter : @BurundiEco 11 Burundi Eco - Vendredi, 20 Août 2021 - n°467 SOCIETE Ce qu’il faut savoir sur la genèse des quartiers dits « swahilis » Dans les agglomérations, il ex- centration des musulmans dans des dans différents centres du pays iste des quartiers réputés swa- cités bien précises. L’administration dans la même logique de séparer hiliphones. A travers le pays, s’opposera à l’installation des Swa- les Swahilis du reste de la popula- il est rare qu’on n’y trouve pas hilis au-delà des chefs-lieux ad- tion. Même à l’heure actuelle, il y a un quartier dit « swahili » sur- ministratifs, loin du contrôle de encore des quartiers dits «swahilis» tout aux chefs-lieux des prov- l’autorité. Il fut créé des quartiers dans les provinces comme Gitega, inces. Sur les traces de la créa- exclusivement swahilis dans diffé- Muramvya, Muyinga, Makamba, tion de ces quartiers pendant rentes localités du Burundi en vue Ngozi, Rumonge, Rutana, etc. la période coloniale de limiter l’influence musulmane dans le milieu rural. Le principe L’isolement des Swahilis du reste de n’était autre que de regrouper les la population était fait non seule- musulmans auprès de l’autorité eu- ment pour restreindre leur influ- ans son article intitulé «Pour ropéenne. « En 1924, on a regroupé ence dans le monde rural, mais aussi mieux connaître les Swahi- ces swahilis dans le village actuel pour les suivre de près. La présence lis du Burundi et compren- [Rumonge]. Ils étaient dispersés des Swahilis dans différents cen- Ddre leurs revendications», Me Ali dans les régions côtières et princi- tres du Burundi s’explique en partie Mbongo distingue trois groupes palement à Murembwe, Kwiteba, par la concentration forcée faite à qui composent la minorité swahilie Kigwena », décrit Claude Gakumba l’époque afin d’éviter la propagation du Burundi. Le premier groupe est dans son mémoire de licence de de la religion musulmane en cas composé d’« Arabes » (ils ont quasi- 1987 intitulé « L’Islam au Burundi d’un éventuel contact entre ceux-ci ment perdu leur identité d’origine) de 1896 à 1986 ». et le monde rural. descendants des « premiers colons » venus d’Asie comme commerçants, Et Adiel Kabayiza, à travers son Contrecarrer l’influence réfugiés politiques ou religieux, ar- mémoire de licence intitulé de l’Islam rivés sur la côte du lac Tanganyika «L’administration belge face à ème au cours du 19 siècle. l’évolution démographique dans Mgunwa Anzuruni, un septuagé- les Centres extra-coutumiers naire natif de Buyenzi précise : Le deuxième groupe est composé de d’Usumbura (1949-1960)», il fait En 1940, les Swahilis ont démenagé vers Buyenzi en provenance de Kabondo. «Pour freiner l’exode rural, mais métis ayant le sang arabe. Quant au savoir qu’en 1927, les Asiatiques de aussi empêcher une probable con- dernier groupe, ce sont les Africains Bujumbura se plaignaient auprès version des Burundais à l’Islam, des tribus côtières ou de l’intérieur mands en 1896 est aussi marquée tout dans les environs du fameux des autorités belges du manque l’administration exigeait aux per- établis dans la plaine de l’Imbo. Ils par un mouvement migratoire venu « marché Mukaza » dans un village d’hygiène et de l’insécurité causée sonnes souhaitant résider ou sé- ont adopté un mode de vie swahili de la Tanzanie avec des « Askaris » dénommé « Makangira ». Les habit- par les Noirs. Il fallait, selon eux, journer dans une cité swahilie, des et ont perdu leur affiliation tribale. (soldats africains). Pourtant, seuls ants de la localité étaient diversifiés écarter les Noirs. documents qui n’étaient pas du tout les Africains (noirs) sont appelés : les Asiatiques et divers Africains. A gratuits, entre autres une attesta- Dans sa thèse de doctorat de 1982 «Swahilis», et le reste sont appelés l’époque allemande, le swahili était Par la suite, une cité réservée aux tion d’identité et un permis de sé- intitulé « Recherches sur le swahili «Warabu». «A la fin de la première une langue officielle. Pour ce faire, Asiatiques et aux Noirs d’un certain jour». du Burundi : les nominaux », Alain décennie du 20ème siècle, la popu- les Allemands utilisaient les Swahi- niveau social fut créée. Et, en 1928, Benabou fait savoir que vers 1848, lation musulmane, composée de lis comme leurs auxiliaires, notam- avait eu lieu le premier déplace- A l'époque coloniale, selon toujours les esclavagistes arabes pénètrent "Wagoma" de Tanzanie, "Wabwari", ment les interprètes et les ouvriers. ment des Noirs (Swahilis) pour M. Anzuruni, les Swahilis vivaient au Burundi à partir de leur comp- "Wamasanze", "Wavira" du Congo, En plus de cela, ils étaient des com- les installer à Kabondo près du lac exclusivement du commerce. Il y toir d’Ujiji (Tanzanie). Ils amènent sera déjà en train de délaisser les merçants ambitieux. Ce qui fait que Tanganyika. Mais ce mouvement n’a avait une certaine distance entre avec eux des milliers de porteurs langues tribales pour adopter le l’influence musulmane n’était pas duré que moins de 15 ans. En 1940, à eux et le monde rural. Ce dernier originaires de la côte orientale qui Kiswahili, et opérer progressive- négligeable, surtout dans les cen- cause du caractère malsain de la lo- appelait des Swahilis ou simple- parlent swahili. Nombreux d’entre ment un mariage de leurs coutumes tres à caractère commercial. calité, les Swahilis ont été déména- ment les habitants d'un milieu ur- eux étaient musulmans. Et le terme en les adaptant à l’Islam », lit-on gés définitivement pour un Centre bain «Abasilimu», synonyme de « swahili » est parfois employé pour dans « Bujumbura Centenaire, 1987- Extra-Coutumier (CEC) de Buyenzi «civilisés» ou «évolués», donc c'était caractériser un « islamisé ». Une surveillance dégui- dit « village des Swahilis ». 1997 : Croissance et défis » dont la comme il y avait un «fossé» entre ces production a été coordonnée par le sée deux mondes. Les Allemands face aux géographe Sylvestre Ndayirukiye. En 1916, après le départ des Al- Ce n’est pas tout ! Swahilis lemands, le Burundi passe sous Gilbert Nkurunziza Sous l’occupation allemande, les A part Bujumbura, des cités exclu- l’autorité belge. A travers tout le Bu- sivement swahilies ont été créées L’arrivée des colonisateurs alle- Swahilis habitaient Kajaga et sur- rundi, les Belges ordonnent la con-

GOUVERNANCE La délimitation de la ville de Bujumbura, une nécessité Au moment où le maire de la Publique promet de résoudre cette A partir de 1980, Bujumbura s’est ville de Bujumbura demande question. Cela sera fait dans le cadre agrandi vers Kanyosha au sud et la délimitation de la capitale de la réduction du nombre des com- vers Gikoma au Nord. En 1983, les économique, le ministère de munes et des provinces au niveau quartiers VI et VII de Ngagara ont l’Intérieur, du Développement national. Certaines communes ou été créés. Jabe était en cours de con- Communautaire et de la Sé- provinces pourraient être fusion- struction. Kinindo et Kinanira (aut- curité Publique promet de le nées pour différentes raisons. our de l’Ecole Internationale de Bu- faire dans le cadre de la réduc- jumbura) ont été lôtis. Juste après, tion du nombre des communes Historique de la crois- Mutanga Nord est né et a donné et des provinces au niveau na- sance de la ville de Bu- naissance à Gihosha. Au Nord, des tional milliers de maisons étaient en train jumbura d’être construites par la SOCARTI pour donner naissance à un quarti- Suite à une démographie galopante, er qui aujourd’hui fait partie de la la ville de Bujumbura s’étire du jour commune urbaine de Kamenge. a délimitation de la ville de au jour et cela depuis belle lurette. Bujumbura est une nécessité, Aujourd'hui, la ville de Bujumbura De nouveaux quartiers naissent continue à s'agrandir avec de nou- estime Jimmy Hatungimana, comme des champignons. En 1963, MaireL de la ville de Bujumbura veaux quartiers comme Sororezo, le niveau des eaux du lac Tang- mardi le 17 août 2021. Même point Gasekebuye, Nyabugete, Carama et anyika et de ses affluents a monté. Kiyange. La Mairie est subdivisée en de vue pour Révérien Ndikuriyo, Ce qui a causé le déplacement d’une ex-président du Sénat dans une trois communes urbaines à savoir importante population. Ainsi, la Ntahangwa, Mukaza et Muha. Ces plénière organisée à l’intention zone de Cibitoke a été créée dans le des sénateurs ces derniers jours. dernières sont subdivisées en 13 but de les abriter. Le quartier belge zones urbaines, à savoir Zone Rohe- Selon lui, les frontières séparant B s’est également agrandi vers la la municipalité de Bujumbura et ro, Nyakabiga, Bwiza, Buyenzi pour mission Saint Michel et a été dé- la commune Mukaza ; Kamenge, la province de Bujumbura ne sont nommé « Rohero II » en 1964. En pas bien tracées. La mairie a tend- Kinama, Cibitoke, Ngagara, Bu- 1968, l’Institut National de Sécurité terere, Gihosha pour la Commune ance à s’accaparer de certaines La délimitation de la ville de Bujumbura est une nécessité. Sociale (INSS) a investi beaucoup infrastructures comme l’aéroport Ntahangwa et Musaga, Kanyosha et de fonds dans la création d’un nou- Kinindo pour la commune Muha. international Melchior Ndadaye. veau quartier : le quartier INSS. Ro- Selon lui, dans les autres pays, les causer des conflits entre la province qui devrait être changée, poursuit- hero I s’est agrandi pour rencontrer aéroports se trouvent même à plus de Bujumbura et la Mairie, car on il. Selon toujours lui, le problème La ville de Bujumbura a aujourd’hui Rohero II. Mutanga Sud et Kabondo une superficie de 14 500 hectares de 100 km, loin de la capitale. Cela dirait que cela est lié aux intérêts de la délimitation s’observe dans les ont vu le jour. Les quartiers admin- pourra même arriver pour le cas du inavoués des uns et des autres. Si communes de Muhuta et Bugarama. (d’après la nouvelle délimitation) istratifs et commerciaux ont été avec une altitude moyenne de 820 palais présidentiel Ntare Rushatsi. on s’accapare de l’espace où sont in- En principe, ces deux communes également agrandis. Entre 1962 et On souhaiterait qu’il fasse partie de stallés certains services comme ce- devraient être séparées par la riv- mètres. Estimée à 60 000 habitants 1984, les habitants de Bujumbura en 1962, Bujumbura compte actuel- la municipalité de Bujumbura. lui de l’aéroport, c'est-à-dire qu’on ière Rutunga, mais elles sont sé- ont vu la construction des bureaux va bénéficier de beaucoup de rec- parées par la rivière Nyaruhongoka. lement une population résidente de la Radio-Télévision nationale du d'un million d'habitants. Risque de probables ettes. Selon Ndikuriyo, envahir une Burundi (RTNB), du Campus Ka- localité quelconque réduit la super- Gervais Ndirakobuca, ministre conflits menge, de l’immeuble du ministère Jean Marie Vianney Niyongabo ficie de la commune dans laquelle se de l’Intérieur, du Développement des Finances, et de tant d’autres. Selon lui, cette situation risque de trouvait cette localité. Une attitude Communautaire et de la Sécurité

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