Tania Mouraud Une Pièce De Plus 27 Novembre 2010 > 27 Février 2011 Dossier Pédagogique
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TANIA MOURAUD UNE PIÈCE DE PLUS 27 NOVEMBRE 2010 > 27 FÉVRIER 2011 DOSSIER PÉDAGOGIQUE 55 RUE MARCEL TRIBUT - 37000 TOURS T (+33) 02 47 66 50 00 - F (+33) 02 61 60 24 EMAIL : [email protected] - SITE : WWW.CCC-ART.COM TANIA MOURAUD Une pièce de plus 27 novembre 2010 > 27 févier 2011 SOMMAIRE Présentation de l’artiste page 1 Présentation de l’exposition page 2 Thématiques à découvrir autour de l’exposition page 4 Pistes d’activités à explorer au CCC et à continuer en classe page 7 Références artistiques page 9 Quelques sources d’inspiration de l’artiste page 13 Bibliographie page 14 Glossaire page 15 TANIA MOURAUD Une pièce de plus 27 novembre 2010 > 27 févier 2011 PRÉSENTATION DE L’ARTISTE Autodidacte, Tania Mouraud débuta véritablement son parcours artistique en 1969, après avoir orchestré l’autodafé de ses premières peintures. Elle mène alors une recherche sur l’espace et crée au tournant des années 70 une série d’environnements sensoriels absolument novateurs pour l’époque. L’exploration de la perception devient alors l’une de ses préoccupations majeures, le fil conducteur de son oeuvre polymorphe. Né dans la mouvance de l’art conceptuel et minimaliste, son travail n’a jamais cessé de se renouveler à travers les supports les plus variés tels que le wall painting, le langage, la photographie, le son ou la vidéo. Cette investigation de nos facultés perceptives, loin de créer une distance avec le monde extérieur, s’est toujours développée dans une relation directe avec la vie, la société et l’histoire. Les environnements de Tania Mouraud agissent par la stimulation sensorielle de notre perception. L’artiste utilise également les moyens plus analytiques de l’art conceptuel et du langage pour nous questionner sur notre manière de regarder, de voir le réel et d’être au monde. ‘Initiation rooms’, 1969-1973 ‘Ad Infinitum’, 2008 ‘Initiation spaces’, 1970 ‘Nitttsuasu’, 2006 EXPOSITIONS RÉCENTES DE L’ARTISTE INSTALLATIONS PERMANENTES 2010 ‘Tania Mouraud Photographe’, Rue Visconti, Paris. ‘WYSIWYG’ (1989-2007) Wall painting, Bibliothèque Publique d’Information, ‘La Fabrique’, Krasnoye Znamia, France-Russia Year 2010, St Petersbourg, Russie. Centre Georges Pompidou, Paris. ‘La Curée’ (2004) Vidéo installation, Château de Chambord. 2009 ‘At the Core’, Esba, Montpellier. ‘Ad Infinitum’, Musée des Beaux-Arts de Nantes, Chapelle de l’Oratoire. ‘HCYS’ (2005) Print on tarp, Collection Frac Lorraine, Metz. ‘Borderland’, Galerie Dominique Fiat, Paris. page 1 TANIA MOURAUD Une pièce de plus 27 novembre 2010 > 27 févier 2011 PRÉSENTATION DE L’EXPOSITION Alliant l’actualité la plus récente de Tania Mouraud et les fondements historiques de son travail, l’exposition réunit environnements sensoriels, wall painting et installation vidéo. Plus précisément, une large place est accordée à un projet majeur de l’artiste : la série des treize environnements sensoriels conçus au tournant des années 70. ‘Une pièce de plus’ est une occasion rare de réinvestir cette oeuvre marquante de l’artiste et de l’histoire de l’art contemporain. Les oeuvres dissiminées dans l’espace du CCC, témoignent des différents intérêts artistiques de l’artiste. Toutes invitent le spectateur à s’interroger sur son rapport à la perception par l’éveil de ses sens. Cet ensemble pour la première fois réuni livrera sa réelle ambition d’expérimenter une autre façon de s’inscrire dans la vie et non pas de INITIATION ROOMS, PLANS, MAQUETTES, PROTOTYPE ÉCHELLE 1 (1968 - 1973) «Cet environnement ne peut être appréhendé dans sa totalité par l’œil, il n’y a pas une approche formelle visuelle de la chose, et c’est cette non-appropria- Treize environnements sensoriels réunis pour la première fois dans leur totalité par le biais de tion, cette distance du spectateur même, cette impalpabilité quoique matérielle dessins originaux et de maquettes produites spécialement pour l’occasion. Ces espaces épurés en un sens, qui permet une approche psychique ressentie physiologiquement. à l’extrême, blancs, lumineux et sonores sont autant de propositions pour des « lieux d’expé- Dans sa partie visuelle, l’environnement n’est pas conçu en tant que réalisation rience pure », entièrement dédiés à l’exploration de la perception. Chacun constitue une «pièce formelle, mais bien comme une expérience psychosensorielle de l’espace.» de plus», une pièce pour soi dans le flux agité de la vie contemporaine. Tania Mouraud,in ‘Tania Mouraud’, ’Arnauld Pierre, Flammarion, Paris, 2004. «Chacun des projets constitue une sorte d’environnement psychosenso- INITIATION SPACES PLANS MAQUETTES (1970) , , riel destiné à placer le spectateur dans les conditions idéales de la médi- Tania Mouraud imagine également des environnements sensoriels à disposer en pleine nature. tation. Il y a d’abord le hall de déconditionnement, où l’on peut se libé- Les ‘Spaces’ proposent des espaces de contemplation et de recueillement destinés à se fondre rer du tourbillon de l’agitation urbaine avant de se livrer aux exercices dans le paysage naturel. Ils se réduisent ainsi à une simple plate-forme accrochée au flanc de spirituels, puis les chambres d’initiation entièrement closes et blanches, la montagne ou à une vasque en pierre au centre d’une clairière. Sur les plans et les vues de baignées d’un son continu et basses de plafond de manière que la seule l’artiste, des sites imaginaires sont le cadre de ces espaces qui soulignent leur caractère ` position possible soit la posture de méditation du yogi. Là tout est prévu utopique et placent le contemplatif en contact direct avec le ciel et les éléments. pour faciliter la “plongée” en soi-même. Enfin, viennent les installations d’extérieur : promontoire bétonné sur le flanc d’une montagne, cuvette en pierre creusée au milieu d’une forêt, lieux privilégiés plaçant l’individu « En proposant une pièce de plus aux appartements standards, à savoir une dans les meilleures conditions pour recevoir les énergies extérieures. (...) pièce à penser, à côté de la salle à manger, la chambre à coucher... une salle Tania Mouraud nous invite, à l’issue d’une expérience de ce genre, à re- sans mobilier et fonction apparemment définie, je m’opposais déjà à la société trouver les liens qui nous rattachent à l’univers – les liens fondamentaux de consommation pour prendre du recul par rapport à l’inflation des objets et oubliés depuis longtemps par l’occident rationaliste et technocratique.» des images. » Tania Mouraud, interview de Jérôme Sans, in ‘Tania Mouraud’, Bernard Borgeaud (artiste et critique), CAC Pablo Neruda Corbeil-Essonnes, 1989. “Mouraud: l’expérience spirituelle”, Pariscope, Paris, 1971 in Arnaud Pierre, ‘Tania Mouraud’, Flammarion, Paris, 2004. page 2 TANIA MOURAUD Une pièce de plus 27 novembre 2010 > 27 févier 2011 NITTTSUASU, WALL PAINTING (2006) La grande peinture murale NITTTSUASU sollicite tout autant notre rapport physique à l’espace L’œuvre de Mouraud est d’une nature a destabilisé notre confiance en nous- que notre expérience intellectuelle. Etiré à l’extrême, un texte se dissimule sur la surface du mur, même, dans la mesure où nous ne semblons même plus capable de réaliser jusqu’à devenir une pure forme visuelle abstraite, imbricant le vu et le lu. l’acte simple de lire. Même quand nous avons trouvé le texte, la signification en demeure insaisissable. La phrase associe le début d’un poème de Martin Luther King («Now is the time») et l’intitulé Avec ses œuvres, l’artiste met en évidence la façon dont des mots sans contexte d’une campagne contre le racisme dans les stades de foot initiée par Thierry Henry (‘Stand up ne délivrent aucune signification – ou seulement partielle -, surtout lorsque que le Speak Up’). Témoignant de l’engagement citoyen de l’artiste, mais aussi de la fonction qu’elle as- processus par lequel nous les appréhendons se trouve ralenti (…) en tant que signe à l’art, le texte «Now is the time to stand up and speak up» célébre les luttes universelles regardeur, nous sommes d’abord intrigués par ce qui se présente comme des pour l’égalité et le respect de la dignité humaine. formes abstraites. Tandis que nous réalisons que les formes produisent des mots, nous nous atten- dons à trouver du sens. Cependant, une fois le texte digéré, nous nous aperce- vons que nous n’en sommes pas beaucoup plus loin. Le sens ici n’est pas à décou- vrir, pas plus qu’il n’y a de donnée à déchiffrer mais il réclame d’être développé à partir des faibles éléments qui sont mis à notre disposition . Arnauld Pierre, ‘Tania Mouraud’, Flammarion, Paris, 2004. CAN I BE ANYTHING WHICH I SAY I POSSESS ?, CAISSON LUMINEUX (1974) «Le sujet est le regardeur. Et le travail que j’engage continue notamment à dé- Répondant à à la commande d’un collectionneur, le caisson lumineux est un portrait tout autant noncer ou à se servir du rapport fétichiste au monde post-industriel de l’objet photographique que conceptuel. Précisons, que l’artiste a réalisé à la même époque plusieurs pour aller vers des questions essentielles et recentrer le débat. portraits et autoportraits sur ce principe du photomontage. Il est certain que je prends en compte les connotations sociales des médiums que Tania Mouraud questionne la nature même de l’identité. La personne est représentée comme une j’utilise puisque mon travail se situe dans une volonté de mise en abîme de l’ignorance. équation mathématique permettant de rendre visible tant son corps physique que sa personna- (...) Il s’agit d’une confrontation du regardeur à la naïveté de son expérience esthétique, lité sensible et spirituelle qui constituent l’ensemble de son identité. naïveté souvent reliée à l’affect. (...) Pour chaque intervention j’utilise le médium qui me semble le plus efficace et ce, en me servant de sa spécificité.