Saint-Denis-Le-Vêtu. Du Xviie Siècle À Nos Jours
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
Henri LEGOUPIL curé de St-Denis-le-Vêtu SAINT-DENIS-LE-VETU DU XVIIe S » A NOS JOURS 1975 BIBLIOGRAPHIE ET SOURCES A) Bibliographie succincte : 1) RENAULT, St-Denis-le-Vêtu. dans Annuaire de la Manche, 1855, p.21-24 2) Abbé E.QUI NETTE, Une paroisse normande. Notice historique sur St-Denis-le-Vêttu Avranches, Gi- bert, 1889. ln-12, 114 P." Dans la première partie (jusqulen 1790 environ), l'auteur compile di- vers documents qu'on peut consulter aux Archives départementales. Depuis 1790 environ, il utilise surtout la tradition orale; et, là, son texte est cousu d'erreurs ou d'à-peu-près. A partir de 1750, utiliser cet ouvrage avec précaution. 3) Em.BRIDREY, Cahiers de doléances du bailliage de Cotentin, Paris, Impr.nat., t.1er, 1907, p.549- 552 B) Principales sources (utilisées ou utilisables) 1) Archives municipales : Etat civil (depuis 1700); registres de délibérations (1806-1970); etc. 2) Archives paroissiales: Reg.de catholicité (depuis 1803); reg.du conseil de fabrique (1803-1906); livre paroissial (1906-70); cahiers de prône (1900-70) 3) Archives départementales de la Manche : a) Fonds détruits en 1944 : A 151 , 155, 156, 243, 3922, 4184; H 578-597, 1354-55. 4519-27 b) Fonds existants : - Notice historique sur St-D.-le-V, par l'instituteur (1913) - Tabellionage de Coutances. Par exemple : procès-verbal de la seigneurie de St-D.-le-V„, 28 sept.1765; inventaires de Ch.-Bonaventure dtHenault, sgr de St-D., le 26 nov,1758, et de sa bru, Marie Monplé, le 11 février 1774; inv.des papiers de la terre des chatillons, le 26 dée.1751 ; etc. etc. - Archives paroissiales de St-D.-le-V. [en dépôt] (depuis le XI le s., copie).- Cartulaire (XVIe s.), inventaires des titres (1565, 1759), comptes (1549-1869), recettes de rentes (1653-1791), quittances (1636-1872), délibérations des paroissiens (1654-1827), procès de dîmes, fondations, locations de bancs; etc. etc. 4) Archives de l'évêché : fonds manuscrits et collections imprimées (Semaine religieuse, Ordo dio- césain, Bull.des anciens du collège de St-Lô-Agneaux) 5) Diverses archives privées (actes notariés) des familles Fauchon, Le Roux, Guenon, qui nous ont été communiquées 6) Inscriptions (avec date de construction et souvent le nom du propriétaire) figurant sur 25 mai- sons de la commune 7) Nous avons utilisé aussi le témoignage oral de plusieurs anciens, et surtout celui de deux person- nes âgées de 82 et 90 ans, à la merveilleuse mémoire, sur la période commençant environ en 1895. 8) En cours de route, nous donnons des indications plus parti cuti ères. SITUATION GEOGRAPHIQUE DE SAINT-DENIS-LE-VETU Si la Sienne allait droit son chemin de Hambye au Pont de la Roque, elle passerait, au mi- lieu de ce parcours, par Saint-Denis-te-Vetu ; mais, si elle trouve passage à travers les plateaux qui dominent Villedi8u ou Gavray, elle ne peut franchir le mur que constituent St-Denis-le-Gast et Lengronne ; elle va mouiller Cérences pour aller, au Nord, se jeter dans la mer, entre les hauteurs d'Agon et de Montmartin. A 10 km au Nord, la Soulles, venue de Montabot, va rejoindre la Sienne au Pont de la Roque. Entre ces deux rivières, un ruisseau prend sa source à Notre-Dame-de-Cenilly, traverse St- Martin, contourne Roncey, vient limiter St-Denis-le-Vêtu et Guéhébert, Trelly et Contrières, pour se jeter lui aussi dans la Sienne, à Quettreville : c'est la Vanne, et c'est sur ses bords que viennent tomber les collines qui dominent au Nord St-Denis-le-Vttu : la lande à 90 m. près du terrain de mo- to-cross ; la Théloterie, à 80 m. au centre de la commune ; le Bouley à 60 m. au Nord-Ouest. Et nous ne parlons pas des ruisseaux, qui coupent la commune en largeur et en sculptent le relief. Les pentes en sont escarpées, comme du moulin de Brucourt à l'Aumesnil. Nous voici donc à 10 km à l'Est de Montmartin-sur-Mer ; à 10 km au Sud de Coutances, dans un coin plantureux de k Normandie occidentale et chargé dhistoire. INTRODUCTION DES ORIGINES A 1700 1°) On sait qu'en 911, le traité de Si-Clair sur Epte, entre Rollon et le Roi Charles le Simple, con- sacre l'installation des Normands en Haute-Normandie, et qu'il faut attendre 933 pour que le fu- tur département de la Manche soit relié au Duché, après avoir été donné aux Bretons en 867. La paroisse de St-Denis-le-Vêtu qui existait sans doute depuis les temps mérovingiens avec une égli- se en bois, fut alors divisée en un double fief : le premier, les deux tiers du territoire, de- vient la propriété des Seigneurs de La Haye-du-Puits ; le second tomba aux mains du Seigneur de Brucourt ou de Savigny. 2°) En 1154 ou 55, Richard de La Haye fonde l'abbaye St-Nicolas de Clanchelande, où s'installent les chanoines réguliers dits Prémontrés. "En 1199, l'église de St-Denis est donnée à l'abbaye par Guillaume de Rollos et par Isabelle sa femme, et fille de Richard, avec les rentes des dîmes. Déjà Guillaume do Brucourt avait donné le même patronage et Jean de Brucourt y ajouta plusieurs traits de dîmes en 1211. Il y a, dans la paroisse, une chapelle St Marc, fondée par le même Jean de Bru- court ; et une chapelle Notre-Dame de Bon Secours au hameau de la Moricière, qui eut des chape- lains jusqu'en 1790". (Lecanu, 2, p. 328-329). Aux 13e et 14e siècles, la famille d'Aumesnil est aussi bienfaitrice de l'abbaye. (1) Rui sseaux dépourvus de noms propres. 3°) Vers l'an 1415, c'est la Guerre de Cent ans, les Anglais ont conquis la Normandie et s'installent dans les châteaux et manoirs ; ils les rebâtissent et les adaptent selon leurs goûts, Mais en 1450, après la débâcle anglaise, les seigneurs de la paroisse retrouvent leur do- maine ; les Colombières, Brucourt ; les d'Hérouvit le, Bosville ; les sieurs du Chàtel, le Châ- teau : aujourd'hui le Petit Château» 4°) En 1490. une procédure entre l'abbé et Geoffroy Herbert, évêque de Coutances, sur le droit de pa- tronage, aboutit à un accord en 1492 : Jt-Denis sera placé, pour 300 ans, sous un triple patrona- ge ; l'évêque, puis l'abbé nommeront chacun leur tour le curé. De plus, un seigneur laïc deviendra patron honoraire : M. Le Conte de l'Epiney sera le pre- mier choisi ; on l'appellera M. de St-Qenis. De 1480 à 1490, le curé se nommait Nicolas Varrot. Le 1er curé, présenté par l'évêque? à partir de 1492, était Durand de Commergon. 5°) En 1500. le premier curé du siècle fut Nicolas d'Oessey, présenté par l'Abbé. On construit alors la tour actuelle de l'église : 1506, ce chiffre est gravé sur la pierre. C'est un nommé "Goesle" d'une importante famille de St-Denis qui entreprend ce travail. En 1508, Robert de Longueil est présenté à la cure par l'évêque Geoffroy Herbert. Il est, nous dit Qui nette (p, 14) de la famille du Cardinal de Longueil, évêque de Coutances de 1453 à 1470, Le patron honoraire est alors Raoult Le Conte de l' iEpiney ; nous le savons par la procédu- re que ce seigneur eut à soutenir en 1510 contre l'abbé de Bianchelande. En 1512, trois cloches viennent prendre place dans le clocher. Il y a alors deux vicaires à St-Denis, Pierre Crouin, receveur des rentes de l'église en 1511,et Richard Le Boulley, trésorier de la fabrique et maîttre d'école en 1515. Deux autres prêtres : Enguerrand Le Conte, bienfaiteur de l'église en 1515,et Richard Es- nault, enterré dans l'église vers 1517. Le droit de patronage passe alors des Le Conte aux 0e Venne du manoir de Fontenay. En 1537, Pierre Tronquet prend possession de la cure. Cette même année, Messire jean de Co- lombières et Gilles, son frère, vendent le domaine de Brucourt - contrat du 20 septembre - à Rou- l and Escoulant, sieur de Hautmanoir, de St-Denis-le-Gast. Au milieu du siècle on signale encore 4 prêtres : en 1542, Pierre Guislard, vicaire, devenu fermier des dîmes du chapitre de la cathédrale. En 1549, Paul Barbou, prêtre et trésorier de la fabrique qui signe les comptes avec Joachim de la Rue, un des ancêtres de la dynastie, ainsi que M.M. Léonard Jourdan et Gilles Lenormand, prêtres, Au siècle suivant, les Barbou seront à l'apo- gée de leur puissance. Me Jean Barbou deviendra curé de la Rondehaye et archidiacre du Val de Vire. 6°) De 1562 à la fin du siècle, les Guerres de religion dévastent la contrée ; on retrouve parmi les chefs huguenots des noms déjà rencontrés au moment de la Guerre de Cent ans : François de Colom- bières, "un Bricqueville, seigneur de Colombières en Bessin qui n'a pour seul rapport avec l'au- tre famille, que de posséder ce fief de Colombières que la famille du même nom - ruinée par la Guerre de Centans - avait dû vendre, vers 1450, à l'évêque de Bayeux" (Rod. de Mons). Yoland d'Hérouville, sieur de Bosville, surnommé "Colonel St-Denis", un des principaux lieutenants de Colombières - et le seigneur du Châtel ou de la Vallée (voir Qui nette, p. 17 à 24). Après la mort du premier au siège de St-LÔ, le 10 juin 1573, le Colonel St-Denis continua la gué- ri lia jusqu'au 1er dimanche de juin 1597. Ce jour-là, à la Fauvellière, en Savigny, il fut tué alors qu'il allait enlever et rançonner Jean Yvelin, seigneur de Bel val, vieillard impotent.