Calendrier pastoral et carte de transhumance des éleveurs exploitant les ressources pastorales de la commune de au Sud Bénin

Maximilien Azalou 1 * Alassan Assani Seidou 1 Brice Gérard Comlan Assogba 1 Josias Steve Adjassin 1 Hilaire Sorébou Sanni Worogo 1 Mohamed Nasser Baco 2 Ibrahim Alkoiret Traoré 1

Mots-clés Résumé Bovin, système d’élevage, Djidja est l’une des plus grandes communes productrices agricoles du départe- calendrier, transhumance, résidu ment du Zou au sud du Bénin. De par ses ressources fourragères et hydriques, ET FILIÈRES ■ SYSTÈMES D’ÉLEVAGE de récolte, pastoralisme, Bénin elle est devenue une destination des éleveurs transhumants. Les mouvements des éleveurs transhumants continuent de s’étendre, de même que les séjours Submitted: 21 May 2018 dans cette zone d’accueil s’allongent. L’étude a eu pour objectif global d’éla- Accepted: 9 April 2019 borer le calendrier pastoral et la carte de transhumance des éleveurs fréquen- Published: 20 May 2019 tant cette commune. Des entretiens semi-structurés ont été conduits auprès de DOI: 10.19182/remvt.31727 300 acteurs de la transhumance. L’enquête a montré que la transhumance dans cette commune était surtout due à la recherche de ressources fourragères et hydriques (78,7 %). Sept périodes (Seeto, Nduungu Mawdo, Nduungu Pamarel, Jahol, Djaamdè, Dabuundè et Cheedu) ont été identifiées dans le calendrier des transhumants fréquentant cette zone avec une particularité de deux périodes de Nduungu (saison des pluies). Cette particularité est liée aux données climatiques de la zone qui comprend quatre saisons, dont deux pluvieuses et deux sèches. Le calendrier pastoral, l’itinéraire suivi et les temps de séjour dépendaient de la disponibilité des ressources pastorales des zones d’attache, de transit et d’ac- cueil. Ainsi, la bonne connaissance des pistes empruntées, des points d’entrées et de sorties, et des périodes d’accueil des éleveurs transhumants serviront d’ou- tils aux décideurs en matière de gestion durable de la transhumance et des res- sources pastorales au sud du Bénin.

■ Comment citer cet article : Azalou M., Assani Seidou A., Assogba B.G.C., Adjassin J.S., Sanni Worogo H.S., Baco M.N., Alkoiret Traoré I., 2019. Pastoral calendar and transhumance map of herders using pastoral resources in Djidja Commune in Southern . Rev. Elev. Med. Vet. Pays Trop., 72 (1): 3-11, doi: 10.19182/remvt.31727

■ INTRODUCTION d’un pâturage, son évolution dans le temps et dans l’espace, son acces- sibilité aux différentes périodes sont autant d’éléments qui permettent Le système pastoral, mobile et extensif est basé sur la transhumance. à l’éleveur de décider des lieux de pâture et des dates de déplacements Les animaux et les hommes des pays du sahel se déplacent chaque (Schönegg et al., 2006). Cette mobilité saisonnière constitue une année vers les pays côtiers à la recherche de ressources pastorales. adaptation du système au changement climatique dans les zones sahé- Les critères d’appréciation d’un pâturage sont la quantité et la qualité liennes, soudaniennes et soudano-guinéennes (Duteurtre et al., 2002). (plus ou moins vert, ligneux, riche en graines…). Ainsi, la diversité La transhumance est également une forme de valorisation des grands espaces. Cela peut engendrer des problèmes dans le contexte actuel 1. Laboratoire d’écologie, de santé et de production animales (LESPA), Faculté de forte pression foncière, de changement climatique et de croissance d’agronomie, Université de Parakou, BP 123, Parakou, Bénin. démographique (Harchies et al., 2007). Cependant, certains éleveurs 2. Laboratoire société-environnement (LaSEn), Faculté d’agronomie, Université de transhumants prennent des dispositions pour prévenir les crises liées Parakou, Bénin. à l’exploitation des ressources pastorales (Marty et al., 2006). * Auteur pour la correspondance Tél. : +229 97 51 64 63 ; email : [email protected] Au Sud Bénin, l’élevage bovin contribue à 20 % au revenu des éleveurs. Il est très développé autour des villes et des villages des zones lacustres

https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/ des communes de Sô Ava, Dangbo et -Calavi (Floquet et Nansi, tropicaux, 2019, 72 (1) : 3-11 des pays et de médecine vétérinaire Revue d’élevage 3 Revue d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux, 2019, 72 (1) : 3-11 ■ SYSTÈMES D’ÉLEVAGE ET FILIÈRES Transhumance inSouthernBenin 4 pour élaborer le calendrier thématique dans cinq arrondissements de de arrondissements cinq dans thématique élaborer le calendrier pour d’échantillonnage ont Neuf villages retenus utilisée. été aété aléatoire d’entréeraisons éleveurs des àDjidja suivis, et la les méthode itinéraires 2015 mars entre et novembre 2016. et les périodes comprendre de Afin entretiens ont ont menés été Les les constitué approches utilisées. terrain les et personnes-ressources, lesveurs le observations sédentaires, sur entretiens avecLes les éleveurs agroéleveurs transhumants, et/ou éle Méthodes novembre. et juillet entre l’ordre 22–25 °C de °C février 36–37 entre de et et les mars, minima 2015). moyenne sont de est °C température La 28,5 de ; les maxima avec (Vissin, mm précipitations des mensuellesmars-avril 90 atteignant 1100–1200 moyenne année En pluvieuse la mm. saison en commence mi-novembrede A Djidja, à mi-mars. les pluies atteignent annuelles son pluvieuse septembre de àmi-novembre, sèche saison grande et une àdébut mi-juillet de sèche septembre, saison petite sai une petite une àmi-juillet, pluies des saison mi-mars de grande : une saisons quatre par humide, tropical caractérisé 2006). Son estAkomagni, type climat de (41,7 carrés kilomètres du département) (Guidibi la % de superficie et 7° 10’entre et 7° 31’ N, et 1° 39’ et 1° 13’ s’étend E. Elle 2184 sur (figure 1) du Zou, àenviron 180 le département d’altitude, dans mètres L’étude Djidja, de la commune dans au sud-ouest du Bénin réalisée aété Milieu d’étude ■ MATERIEL ETMETHODES àDjidjahumants gestion une durable pour la de transhumance. éleveurs des fréquentation de trans et périodes des itinéraires des sance connais meilleure àune contribuer de objectif aeu pour présent article (Assani, 2017conflits ; Hiya Maidaya et al., 2016 ; Lesse, 2016). Le sont les des causes fondamentales du terrain, réalités aux non adaptée et retour, de la loi la transhumance par pour fixés départ de périodes et les les itinéraires, les agriculteurs, des champs dans tion animaux des (type 3) (Azalou, semi-sédentaires 2016).les transhumants divaga La (type 1), (type 2) intercommunaux transfrontaliers et les transhumants la zone d’étude ont dans identifiés été transhumants : les transhumants opposentqui les éleveurs Trois agriculteurs. troupeaux aux de types les conflits nationaux et étrangers, malgré transhumants des destination (Guidibi ressources, ses elle est par 2006). devenue De et Akomagni, une et àDan teck entretenues plantationsde des et complétées par l’aspect d’une végétation ou arbustive, arborée forêts et deux de classées, Djidja de endroits d’îlots commune La par dispose forêts de donnant troupeaux. des la survie pour déterminant serait qui le itinéraires, choix leurs de flexibles dans la mobilité pastorale,concerne les éleveurs restent très transhumants revenus leurs de amélioration une et Sy,ainsi (Leclerc 2011) et la de diversificationpastoraux assurant activités des producteurs des l’installation de les zones parcours, de d’eau points de autour champs des devient plus de en plus complexe l’avancée de en raison sur cultures des al., 2012). le bétail par problème Le l’utilisation de pâture de aires des d’assurerafin les (de productions du troupeau Jode, 2010 ; Djenontin et encore disponibles fourrages les des sur pâturages suivrede la qualité développée aété spatio-temporelle lité les éleveurs, par permettant leur et al., (Kiema ou 2014). interzonales intrazonales tés Ainsi, la mobi éleveurs aux fourragères. permet Elle d’exploiter les complémentari précipitations des face crises àla et baisse aux pastorales ressources des d’adaptation est stratégie une veurs, la transhumance et d’exploitation là où elles trouvent se (Toutain et al., 2012). éle des la Pour plupart d’être au bétail imposent mobile, chercher façon de les àaller ressources les régions sèches dans fourragère la de disponibilité importants écarts Les l’utilisation à naturels. ont essentiellement pâturages des recours 2005). l’alimentation Pour assurer bovins, troupeaux des les éleveurs . En ce qui qui ce En ------α/2 les différentes périodes de l’année de périodes les pic de différentes durées, les et périodes leurs d’un d’entretien guide nous avons analysé avec les eux questions sur éleveurs et àl’aide village Les par bovins enquêtés de ont réunis été Faso, auet Burkina al. (2006) et Djenontin et de al. (2012) au Bénin. L’élaboration s’est pastoral du calendrier travaux des Kagoné de inspirée Calendrier pastoral sements retenus (, Dan, Djidja, , et Setto) (tableau I). les arrondis entre cinq 300, répartis étaient proportionnellement et ils 2016). àenquêter égal à était Ainsi, le nombre acteurs différents des (Assani, 2017 transhumance de les acteurs sur vaux ; Lesse, antérieurs où l’échantillon (n) avec la formule Dagnelie de (1998) : de la taille déterminer de sondage2006). Un de % apermis 92,4 de taux d’échantillonnage méthode La simple appliquée aété aléatoire (Ardilly, la d’entretiens base sur ont collectées été et structurés. semi-structurés (421) totaux transhumants selon l’élevage. de les services données Les l’échantillonnage.constituer 27 représentaient Ils Tous les éleveurs rencontrés (112) transhumants ont retenus été pour Un discussion de groupe au niveau organisé a été chaque de village. transhumance. les éleveursabritaient grande de même la après période et la concentration des élevagesbétail qui villages ces bovins de dans essentiellement l’accueil sur éleveurs des de les marchés transhumants, àDjidja. choix ce de ont basés été critères lade production animale Les éleveurs Djidja, de Setto, et Agouna, Dan et les responsables en charge fait aété choixla avec commune. villages des Le les responsables des valeur de la probabilité pour un seuil de signification α = 0,05,= α signification de seuil un pour probabilité la de valeur Figure 1 : localisationdela communedeDjidjaauSudBénin.

U = 1-α/2 3,84 et 3,84

représente la valeur de la variable aléatoire normale pour une une pour normale lareprésente la valeur de variable aléatoire d

= 0,03 la marge d’erreur fixée en tenant compte des tra % de l’effectif% de des U 2 1- - - Transhumance au Sud Bénin

Tableau I Acteurs de la transhumance et leur répartition dans les villages de la commune de Djidja au Bénin (mars 2015 à novembre 2016)

Acteurs Nb.

Eleveur 112 Agriculteur 91 Chasseur 12 Pêcheur 11 Garso 15 Responsable d’association d’éleveurs 15 Agent forestier 5 Figure 2 : jeu de cailloux pour l’élaboration du calendrier Services déconcentrés de l’Etat pastoral dans la commune de Djidja (Sud Bénin). (mairie, Carder 1, SCDA 2) 14 Organismes non gouvernementaux 9 Chef coutumier (chef de village) 16 avec les acteurs directs de la transhumance et de l’élevage dans la zone d’étude. Des observations participantes à travers des enquêtes Total 300 de terrain ont également été faites. Cette méthode a permis de vivre les réalités des éleveurs enquêtés et d’avoir un accès privilégié aux Arrondissements Villages Nb. d’acteurs informations inaccessibles ; – une méthode quantitative qui a été menée par des observations Agouna Sankpiti 33 standardisées, en l’occurrence à l’aide d’un questionnaire adressé Denou 34 aux transhumants étrangers et locaux des neuf villages. Les éleveurs Dan Dan 32 et les agroéleveurs sont des personnes qui habitent le village depuis Djidja Sovlègni 36 plusieurs années et maîtrisent les axes de transhumance de la zone. Zinkanmè 38 La spatialisation des éléments structurants des axes de transhumance Monsourou Kaka Tèhou 31 (terroirs d’attache, zone de transit, zone d’accueil) a été réalisée avec Monsourou 33 un système de géolocalisation (GPS) de type Garmin (Etrex Vista) Setto Setto 33 et le logiciel SIG (ArcView). Les relevés des points de repère sur le terrain ont été complétés par les données d’enquêtes. Enfin, les itiné- Gbadagba 30 raires de transhumance ont été obtenus en superposant aux données 1 Centres d’action régionale pour le développement rural ; 2 Secteur communal de l’étude un fond de carte topographique IGN de 1992. pour le développement agricole ■ RESULTATS de fréquentation de la commune au cours de l’année par les éleveurs transhumants, et les activités des éleveurs locaux et étrangers au cours Calendrier pastoral des éleveurs fréquentant Djidja de ces périodes. Ensuite, du point de vue thématique, les périodes d’acti- La décision de partir en transhumance relevait de l’éleveur proprié- vités pastorales et agricoles ont été précisées, ainsi que les positions des taire. Ainsi, les périodes de départ ou de retour des animaux en trans- troupeaux au cours de l’année. Nous avons pu alors dessiner sur une humance variaient en fonction de la pluviosité de l’année en cours, feuille avec les différents groupes de discussion une bande représentant de l’état des pâturages et des points d’eau, mais aussi des patrouilles l’année, et marquer les périodes et les événements. Un jeu de cailloux forestières. La figure 3 présente la succession des périodes dans le a permis de déterminer l’importance relative de chaque événement au calendrier pastoral des éleveurs à Djidja. La conduite du troupeau cours de chaque période (figure 2). Il a été demandé aux groupes de personnes d’estimer la proportion d’animaux présents ainsi que l’im- portance des activités pastorales dans cette commune pendant chaque période du calendrier pastoral. Pour traiter ces informations, les données collectées ont été soumises à l’analyse de fiabilité pour être appréciées par des personnes-ressources. Ces dernières ont été retenues parmi les acteurs de gestion de la transhu- mance à Djidja (éleveurs, bouviers et autorités locales). L’analyse d’inté- grité a été réalisée après la classification des données sur la base de références adaptées au terroir des éleveurs et à l’élevage bovin (Bardin, 1998 ; Apostolidis, 2006). L’identification et la classification des don- nées ont été assurées par l’analyse du contenu.

Carte de transhumance de la commune de Djidja Pour la collecte des données d’enquête, deux méthodes ont été adop- tées (Assani, 2017) : – une méthode qualitative qui a consisté en une collecte d’informa- Figure 3 : succession des périodes dans le calendrier pastoral des tions à travers des entretiens informels (individuels ou en groupe) éleveurs transhumants dans la commune de Djidja (Sud Bénin). tropicaux, 2019, 72 (1) : 3-11 des pays et de médecine vétérinaire Revue d’élevage 5 Revue d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux, 2019, 72 (1) : 3-11 ■ SYSTÈMES D’ÉLEVAGE ET FILIÈRES Transhumance inSouthernBenin 6 Dabuundè, s’appuyait : peul agropastoral du calendrier les sept sur périodes Couffo est généralement libre. libre. généralement est Couffo au fourrage. effet, En port l’accès àl’eau et fleuves des Zou surface de tion la indique compétition qu’il l’accès de yaautour àl’eau rap par d’abreuvement pouvait (54 libre être %) ou payant (46 %). situa Cette d’abreuvement. L’accès àl’eau bovins en transhumance troupeaux des et hydriques en et fonction points des variaient pâturage de lieux des L’enquête que amontré les d’accès modes fourragères ressources aux L’accès d’une autre. àune diffère ressource pastorales ressources aux d’attache. zone leur dans restent troupeaux période la de début au d’arachide niébé, de sont valorisées fanes Les culturaux. post pâturages des et spontanées repousses des maximum au fiter Djaamdè sont disponibles. récoltes de d’attache zones résidus les les lorsque sivement rejoindre progres descendent transhumants éleveurs Les récoltes. le des début Jahol qualité. bonne de et sont abondants campements des autour d’herbe fraîche pâturages Les première. àla rapport par pluviosité faible ici La est cultures. de zones éloignés des toujours sont transhumance petite une effectué ayant éleveurs Les cédente. Nduungu Pamarel agricoles activités des tenu compte considérablement réduit est commune cette d’animaux nombre dans Le animaux. les par champs des d’éviter s’éloigner afin de dégradation la est culture de zones des L’objectif d’herbacées. spontanée cient végétation la de l’éleveur de bénéfi et sont sédentaires bovins troupeaux petits Ces disponibles. l’éleveur de famille la de qu’aux pastorales sociaux ainsi ressources et alimentaires s’adaptent »qui besoins noyau et laitier aux trait de «bœufs appelés troupeaux des d’étude, zone la partie dans une resse, Nduungu Mawdo d’aliment le bétail. pour servent graminées de repousses premières où les période cette dant pen immergées, zones les dans troupeau leur conduisent sécurité, de mesure par éleveurs, certains l’alimentation animaux, des assurer pluies àDjidja. Pour premières aux suite pâturages des régénération la et transhumance grande la de troupeaux des le retour par marquée Seeto période. fleuves et Couffo, Zou sont cette les activités pendant pastorales le long d’eau cours des et l’abreuvement les retenues d’eau, dans les et senegalensis Khaya fourragers comme comme fourragers la commune. L’exploitation dans transhumants troupeaux ligneux de à l’épuisement liée taire résidus des et àl’abondance culture de des alimen pénurie de période une connaissent pluies. animaux Les Cheedu au début l’arrivée de étrangers. transhumants des et transhumance la grande pour troupeaux des au départ correspond celui éleveurs des Elle période. sont àcette en bien général alimentés ( récolte céréales des Dabuundè soienttorales plus que chargés d’autres. l’année, de - pas partie mois ou périodes grande une bien que certains l’agriculture et l’élevage. activités et d’élevage agricoles Les occupent existent àl’échelle l’année de périodes àdifférentes entre terroirs des qui synergiques interactions ou conflictuelles différentes des compte Jahol, (début des pluies ou période de transition sèche pluvieuse) sèche est transition de (début pluies ou période des (baisse des précipitations) annonce la maturité des céréales et et céréales des maturité la précipitations) annonce des (baisse et et (saison sèche chaude) s’étend janvier de jusqu’au début des (saison des récoltes des cultures) permet au bétail de pro de bétail au permet cultures) des (saison récoltes des Djaamdè ; les ; les plus sont les utilisés lignification en pâturages ; les (saison laaprès intervient sèche froide ou harmattan)

Cheedu, (en peul signifie grande saison des pluies) des saison grande (en signifie peul . Le calendrier agropastoral en sept périodes rend rend en sept périodes agropastoral calendrier . Le (petite saison des pluies) est similaire à la pré àla pluies) des saison similaire est (petite Pterocarpus erinaceus Pterocarpus Djaamdè

Seeto, Nduungu Mawdo, Nduungu Seeto, Afzelia africana ) à Djidja. Le bétail des agriculteurs et et agriculteurs des ) àDjidja. bétail Le , le pâturage des herbacées herbacées des , le pâturage , Terminalia glaucescens

Nduungu Pamarel, Nduungu . inté ------,

N. Pamarel N. àSeeto correspondait humide les (figure éleveurs 4). par pace transhumants pré Ainsi, la période relever de pratiques gestion de permis du traits des temps et l’es de - a climatique au diagramme pastoral superposition du calendrier La de lazoned’étude Calendrier pastoraletdiagrammeclimatique que le (42,6 campement lieu de mouvements de le choix– le guide itinéraires des pâturage. ainsi Il diversifiés (figure : 6) facteurs, les les en autres eau. avis Concernant disponibilité étaient basaienttés le choix l’itinéraire de et nuit du de campement la sur variable suivant lestance éleveurs. Tous les éleveurs (100 %) enquê d’impor étaient zones des populations traversées. contraintes Ces récolte, l’existence de et l’accueil de marchés, de la de sécurité des fonctionétait en eau, la de disponibilité en pâturage, en résidus de choix l’itinéraire de Le mouvement de et nuit de du campement Raisons duchoixdesitinéraires (figure 5). les transhumants par empruntés quelquesde les axes passage de points indiqués, on peut définir l’arrondissement par % faisaient entrée leur 60 Setto. de la Sur base les éleveurs par étrangers axes empruntés les principaux tuaient axes six à Djidja. empruntaient nationaux et étrangers consti Ils transhumants Les décrivaient les axes transhumance. de humants - les accueillaient trans qui et villages arrondissements différents Les Carte detranshumancedes et Abomey accueillent les animaux en transhumance pour la vente pour ; en transhumance et Abomey accueillent les animaux souvent environnantes, dont communes des lieu. marchés Les où échanges des villages d’informations des les marchés dans tuer ont (achatdépenses sel, provisions, de vétérinaires, produits etc.) àeffec (10,3– les marchés éleveurs). % des du Au trajet, petites yade cours il saison sèche fraîche sèche saison éleveurs). résidus Les récoltes de ne sont disponibles la que pendant (17,9– les résidus les animaux récoltes, par de appétés très % des et vols de d’animaux (21,2 éleveurs) % des et hommes, des bêtes des maladies de en perçue – la termes sécurité, agriculteurs éleveurs aux pas ne pose se sontpâturage résidents la plupart aussi car exemple Par loin en transhumance. partent qui leceux problème de les mouvements de dans et surtout Foulani des ment déterminant des éleveursdes chaque période. durant et locaux étrangers et les activités pastoral agricoles le présente calendrier tableau II Le et ETP : évapotranspiration ; ETP/2 : évapotranspiration/2 pluie ; climatique danslacommunede Djidja(SudBénin). P : : superpositionducalendrierpastoral audiagramme Figure 4 Cheedu . , ; Jahol et Djaamdè et ; Nduungu Mawdo àNduungu humide , la période , et la période posthumide àDabuundè posthumide , et la période % des éleveurs). des élé un constitue Il éleveurs fréquentantDjidja ; ; ------,

Transhumance au Sud Bénin

Tableau II Calendrier pastoral des éleveurs dans la commune de Djidja au Bénin (mars 2015 à novembre 2016)

Périodes Dabuundè Cheedu Seeto Nduungu Nduungu Jahol Djaamdè peules Mawdo Pamarel

Saison Saison Début Grande saison Petite saison Baisse Fin sèche froide sèche chaude des pluies des pluies des pluies des pluies des pluies

Déc. – mi-janv. Mi-janv. – fév. Mars Avr. – mi-juil. Mi-août – sept. Oct. Nov. – mi déc.

Position des Départ de Zones d’accueil Retour de Petite transhumance Zone d’attache / Animaux la grande de la grande la grande arrivée précoce transhumance transhumance transhumance

Activités - Vaine pâture - Pâturage sur - Pâturage - Pâturage - Pâturage - Pâturage - Pâturage pastorales dans les champs résidus après les d’herbe fraîche d’herbe fraîche d’herbe fraîche d’herbe fraîche d’herbes moins de céréales après récoltes tardives de graminées autour des abondante autour en fin de lignifiées les récoltes (maïs, - Pâturage précoces campements, des campements, croissance - Abreuvement niébé, arachide) de nouvelles - Abreuvement jachères jachères - Abreuvement dans les cours - Abreuvement repousses au niveau des - Abreuvement - Abreuvement dans les cours d’eau dans les cours de ligneux fleuves Zou, dans les cours dans les cours d’eau d’eau et retenues sur parcours Couffo et des d’eau d’eau et retenues d’eau non taries (Afzelia africana, cours d’eau d’eau Pterocarpus erinaceus...) et des herbes le long des bas- fonds

Activités Récolte du maïs, - Feu de brousse - Préparation - Travaux - Semailles mil- Premières - Maturité des agricoles niébé, sorgho - Récolte du des champs : d’entretien maïs récoltes en fin de céréales : récolte des éleveurs sorgho en début défrichement, (sarclo-buttage) - Travaux saison d’arachide, du locaux de saison, labour + semis - Récolte et d’entretien maïs sec plantation du maïs, sorgho, stockage du (sarclo-buttage) - Stockage d’igname arachide maïs, d’arachide, - Résidus pour la haricots période sèche - Préparation des champs et mise en place des champs de maïs, manioc en fin de saison

Activités Arrivée des - Arrivée massive - Exploitation des Remontée Remontée ou Retour progressif Début d’arrivée des éleveurs transhumants des transhumants ressources de la des éleveurs retour progressif des éleveurs des éleveurs étrangers - Usage des commune nationaux et des éleveurs nationaux étrangers dans la ressources de la - Retour des étrangers nationaux et commune commune transhumants étrangers

– l’accueil des populations des zones traversées et de la commune Deux mouvements de transhumance ont été observés à Djidja au (8 % des éleveurs). cours d’une année. Au début de la saison pluvieuse, les troupeaux Couloirs d’entrées et axes de transhumance transhumants ont quitté l’ouest du Bénin (Togo et Burkina Faso) et se sont dirigés vers l’est (Bohicon et Nigeria). Le mouvement inverse Sur la base des points de passage géoréférencés, on peut définir les a été observé au début de la saison sèche. Ceux qui se rendaient au axes empruntés par les transhumants. Il convient cependant de noter Nigeria étaient en quête de pâturage, alors que ceux qui allaient à que les points d’entrée dans la commune restent très diffus. Bohicon étaient des commerçants de bétail. Ils s’y rendaient pour Les mouvements des troupeaux variaient selon la période et les lieux vendre des animaux dans les marchés à bestiaux de Bohicon (Gni- de provenance et de destination. Ainsi, les éleveurs de bovins en djazoun, Zakpo, et Avokanzoun) et d’Abomey (Djègbé). La transhumance à Djidja étaient originaires du Nigeria, du Niger, du figure 5 montre plusieurs axes de transhumance. Burkina Faso et du Togo. La taille de leur troupeau a varié d’une année à l’autre les cinq dernières années. Les estimations des techni- Selon les résultats des enquêtes, l’axe de transhumance pendant la ciens d’élevage ayant en charge la gestion de la transhumance à Djidja saison sèche était choisi le plus souvent par l’éleveur propriétaire ont montré une évolution positive, allant de 13 126 têtes de bovins en après avoir reçu des conseils et des informations auprès du garso 2012 à 16 800 têtes en 2016 (figure 7). ou du saliki. Ce sont des éclaireurs qui fournissent des informations tropicaux, 2019, 72 (1) : 3-11 des pays et de médecine vétérinaire Revue d’élevage 7 Revue d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux, 2019, 72 (1) : 3-11 ■ SYSTÈMES D’ÉLEVAGE ET FILIÈRES Transhumance inSouthernBenin 8 cient l’accessibilité les résidus pastorales, ressources notamment aux de d’eau et points de pâturages négo éleveurs naturels. Les transhumants générale sud, àla recherche direction de une longues dans distances, très Pendant sèche, la saison déplacent les se éleveurs de sur transhumants du Bénin Dynamique destroupeaux transhumantsausud ■ DISCUSSION d’amendes.paiement ou du causent qui plusieurs de la mort animaux, leurs de conflits peuvent éleveurs, également changer selon de en raison certains l’axe. sur pastorales ressources des la disponibilité itinéraires Les notamment choisi le propriétaire, àchanger par humant le parcours mance. Toutefois,- le peut amener bouvier trans du terrain la réalité éleveurs entre la de transhu acteurs etgestion autres conflits des également la interviennent dans Ils séjourleur et la transhumance. faciliter sources, la pour pluviométrie que les axes ainsi àemprunter - res des la qualité sur et bouviers en transhumance propriétaires aux Sud Bénin). de mouvement etlecampementdenuit(communeDjidja, dechoixdeséleveurs :critères concernantl’itinéraire Figure 6 - - découpent l’année auxquelles réfèrent toujours se en ils sept périodes àchaque contexte adaptées éleveurs local. pastorales Les unités peuls du et temps l’espace de découpage un spécifique sur basés locaux en sont déplacements savoirs des réglés Les troupeaux des par techniques sensiblement. augmentent transhumance, même temps, les effectifs d’animaux, bovins en les troupeaux comme cultivées au changement et conséquences des liées climatique. le Dans l’augmentation de superficies des notamment raison en nuellement àDjidja est espaces leur pastoraux qui imposé. Les conti réduisent se lesinjustices éleveurs par perçues d’un locaux ressources des partage les etque sur souligne les accusations portent observations similaires lors déplacements. des les agriculteurs (2013) Gangneron des rapporte et les tensions entre et éleveurs existent en permanence transhumants les voisins champs dans nombreux de dégâts. occasionnant conflits Les font nombreuses face àde accusations pénètre lorsque troupeau leur contre, proximité. de Par lesressources éleveurs en transhumance peuls et d’autre, activitésdes part de menées tous les sont légitimes àutiliser bon voisinage de rapports des sont ils au regard par liés comme mais voisines communes des Djidja de avec ytranshument troupeaux, leurs culture, avec (Gonin locaux et Tallet, les producteurs 2012). éleveurs Les transhumance danslacommune. selon lestechniciensd’élevage delagestion encharge mant danslacommunedeDjidja(SudBénin)2012à2016 : évolution deseffectifsd’animauxétrangerstranshu- Figure 7 de Djidja(SudBénin). delatranshumancedanscommune carte Figure 5 : - Transhumance au Sud Bénin lorsqu’ils parlent de la conduite de leur troupeau. Ce résultat est simi- la recherche de pâturages de qualité, d’eau gratuite ou facile d’accès, de laire à celui rapporté par Dongmo et al. (2009) sur la gestion du terri- marchés, de meilleures conditions sanitaires, d’éléments minéraux et toire par les éleveurs peuls en zone soudano-sahélienne au Cameroun d’espace de pratique pastorale (Sy, 2011). et au Burkina Faso. La présence de multiples itinéraires de transhumance choisis en fonc- Le découpage de l’année en sept périodes dans cette étude diffère de tion de la disponibilité en ressources pastorales a des conséquences sur celui évoqué par Assani (2017), Djenontin et al. (2012), Dongmo (2009), ces ressources et la population. Pendant la saison sèche, la disparition et Vall et al. (2009) qui ont identifié cinq périodes pastorales : Ceedu, de la strate herbacée contenant les principales graminées fourragères Seeto, Nduungu, Djaamdè et Dabuundè. Le caractère pastoral du calen- des animaux rend difficile l’alimentation de ceux-ci (Assani, 2017). drier à Djidja est important car il permet à l’éleveur de connaître la dis- L’augmentation des effectifs d’animaux au moment où les ressources ponibilité et la qualité des fourrages et de l’eau d’abreuvement, indispen- pastorales fluctuent ou diminuent explique, entre autres, l’accroissement sables pour assurer l’entretien ou la production du troupeau bovin, ou des risques de conflits entre transhumants et sédentaires. Ces risques se pour la subdivision du territoire pastoral. Ainsi, Djidja reste le grenier du traduisent souvent en conflits. La compétition entre groupes qui reven- département du Zou en raison de ses fortes potentialités agricoles. Cette diquent les mêmes droits sur des espaces qui soutiennent leur système particularité serait liée à la forte descente des éleveurs transhumants en de production s’aggrave et se complique davantage lorsque des transhu- période sèche pour l’exploitation des ressources pastorales, notamment mants étrangers ajoutent de la pression à la charge pastorale déjà lourde les résidus de cultures et pâturages inexploités jusqu’alors. La référence (Sy, 2011). Les conflits d’usage de l’espace sont caractérisés par une au calendrier pastoral est à relier à la gestion des espaces pastoraux et forte diversité d’expression en fonction des activités, des usages autour culturaux, et à la gestion des relations avec les autres acteurs du terri- desquels ils prennent naissance, des territoires où ils se localisent, ainsi toire pastoral (Djenontin et al., 2012 ; Vall et al., 2009). que des caractéristiques des acteurs (Torre et al., 2010). A Djidja, le La petite transhumance à Djidja a lieu pendant les périodes de Nduungu mode de règlement des conflits mobilise différents niveaux d’instances. Mawdo, N. Pamarel et Jahol, coïncidant avec les activités agricoles Les niveaux retenus sont le règlement coutumier, la justice et la conci- (tableau II). Elle permet à l’éleveur d’éviter la dégradation des champs liation. « Si tous les conflits n’éclatent pas, il faut souligner l’impor- par les animaux tout en assurant les productions du troupeau (Djenontin tance de tous les processus peu ou pas visibles par lesquels des acteurs et al., 2004 ; Sokemawu, 2011). Ce type de transhumance impacte prin- en concurrence élaborent des compromis, renoncent à l’escalade d’un cipalement les éleveurs locaux qui ont des effectifs bovins importants conflit possible et arrivent à cohabiter sur le mode de la tension et/ou qu’il s’agit de déplacer du campement aux zones de pâturages. L’eau négociation, plutôt que celui de l’affrontement violent » (Kossoumna, influence le déplacement des Peuls, ainsi les mouvements de transhu- 2012). mance sont liés à l’abondance des pluies (Sokemawu, 2011). Dans ce contexte, les éleveurs transhumants, soucieux de la survie de La superposition du calendrier pastoral au diagramme climatique est leurs animaux, émondent fortement certains ligneux fourragers tels que similaire à celles obtenues par Assani (2017), Djenontin et al. (2012), Pterocarpus erinaceus, Khaya senegalensis, Afzelia africana (Houi- et Dongmo (2009) qui retrouvent les trois périodes principales du nato et Sinsin, 2000 ; Kagoné et al., 2006). L’émondage d’arbres fourra- groupe peul que sont Nduungu Mawdo et N. Pamarel, Dabuundè, et gers apporte un complément de nourriture aux animaux pendant cette Cheedu dans la plupart des calendriers proposés. Dans notre étude, une période de soudure alimentaire. La forêt classée de Dan joue également période de Djaamdè s’intercale entre les périodes de Nduungu Mawdo ce dernier rôle car elle regorge d’herbacées bien appétées par les bovins et N. Pamarel qui correspondent à la première récolte. Cette période comme Sporobolus pyramidalis, Andropogon gayanus, et des ligneux (Djaamdè) n’a pas été prise en compte par les éleveurs lors de la réali- très appétés comme Pterocarpus erinaceus, Terminalia glaucescens, sation du calendrier pastoral car elle n’influence pas la petite transhu- Khaya senegalensis et Afzelia africana. Cette affluence vers les forêts mance. Cette particularité peut être liée aux caractéristiques climatiques classées a été signalée dans plusieurs travaux (Assani, 2017 ; Sinsin, de la zone qui comprend quatre saisons, dont deux saisons pluvieuses et 1998 ; Yemadjè, 2004). De plus, au niveau des points d’abreuvement deux saisons sèches. des animaux, le comblement et la pollution des cours d’eau sont souvent observés. Ainsi, les défécations dans les cours d’eau sont sources de maladies aussi bien pour les animaux et leurs conducteurs, que pour les Itinéraires de transhumance, source de conflits populations vivant en aval (Assani, 2017 ; Bouraïma, 2007). Les parcours des animaux suivent une chronologie saisonnière précise. En saison sèche, les pasteurs peuls des pays ou des communes voisines Périodes de transhumance et périodes pastorales : de la zone d’étude conduisent leur troupeau à la recherche de ressources une alternance ? pastorales, ce qui suscite des querelles : « L’exploitation conjuguée par les éleveurs locaux et par ces grands pasteurs conduit à l’épuisement Tous les éleveurs rencontrés à Djidja ont distingué une petite transhu- précoce des pâturages » (Gangneron, 2013). Djidja constitue une zone mance (pendant la grande et la petite saison pluvieuse) et une grande d’accueil des transhumants pendant la saison sèche et une zone de transhumance (pendant la saison sèche) en prenant en compte les refuge pour les éleveurs pendant la saison pluvieuse. Les transhumants lieux et la durée de la transhumance. Chacune de ces périodes de transfrontaliers et nationaux font leur entrée dans la commune par les transhumance correspond à une période pastorale marquée par des arrondissements de Setto et Dan. Les axes de transhumance et les zones activités pastorales. Ainsi, le départ et le retour des éleveurs prati- d’accueil choisis sont fonction de la disponibilité en cours d’eau perma- quant la grande transhumance à Djidja correspondent respectivement nents (fleuves Zou et Couffo) et en pâturages, en l’occurrence ligneux à la période de saison sèche froide (Dabuundè) et de début des sai- et résidus de récoltes. Le même constat a été fait par Nori (2007), et sons des pluies (Seeto). Pendant la saison sèche chaude (Cheedu), Djenontin et al. (2009) qui soulignent que l’exploitation cyclique des les transhumants sont dans les zones d’accueil de la grande trans- pâturages naturels et leur extension progressive révèlent la variabilité de humance. La petite transhumance ou transhumance de saison plu- la disponibilité en fourrage, et aussi celle des itinéraires dans le temps vieuse se déroule pendant Nduungu Mawdo, N. Pamarel et Jahol et dans l’espace. Les zones d’accueil très parcourues disposent de pâtu- avec le retour des troupeaux dans leur zone d’attache à la saison des rages très appétés et dont la qualité s’est maintenue depuis des décen- récoltes des cultures (Djaamdè). Nos résultats sont similaires à ceux nies, principalement grâce à la mobilité du cheptel (Leclerc et Sy, 2011). de Assani (2017), et Djenontin et al. (2012) qui ont également fait un Plusieurs explications sont données par les pasteurs pour motiver le rapprochement entre le déplacement des troupeaux et le calendrier déplacement de leur campement principal vers d’autres zones d’accueil : pastoral lors de leur étude réalisée respectivement sur les troupeaux tropicaux, 2019, 72 (1) : 3-11 des pays et de médecine vétérinaire Revue d’élevage 9 Transhumance inSouthernBenin

10 Revue d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux, 2019, 72 (1) : 3-11 ■ SYSTÈMES D’ÉLEVAGE ET FILIÈRES psoii . 06 ersnain oilse raglto : une Apostolidis T., 2006. Représentations sociales et triangulation REFERENCES sa publication de Rev. en vue dans finale Elev. Vet. Med. Pays Trop à publier.finale Tous autorisent les la soumission auteurs la de version révision la et version sur ont accord du leur manuscrit critique donné d’analyse. les résultats et interprété àla et IAT ont MNB participé l’étude.de ont effectué les analyses et statistiques MNB MA, AAS version et IAT àla conception ont aussi MNB du manuscrit. participé et saisies.et les et ont BGCA MA ont dépouillées rédigé la première l’étude.de JSA MA, et HSSW le terrain sur ont les données collecté àla conception et et BGCA àla planification ont AAS MA, participé Déclaration descontributionsauteurs étude. cette pendant Djidjaet collaboration de précieuse la commune franche leur pour de éleveurs aux gratitude expriment transhumants leur auteurs Les Remerciements zones des résidence,autour de et d’accueil. transit de et flexibles, et entre diffus réseaux de autour sociospatiales articulées structures des et consolident en construisent permanence les pasteurs avec sociaux l’espace, rapports leurs pastorales.sources Ainsi, dans sites d’accueil sont qui choisis en fonction- res des la de disponibilité vers des les axes transhumance de par animées directions principales L’étude les éleveurs six par empruntés fait ressortir itinéraires des l’espace de efficace au sud et son de du troupeau Bénin. pastoral àl’éleveur permet Elle d’orienter gestion une déplacements ses pour àla zoneest d’étude, liée production céréalière. la forte notamment toral, en sept dehors des subdivisions qui générales, spécificité aune - pas calendrier troupeau. leur productions des Le de le maintien pour développé l’exploitation pour stratégies des et naturels pâturages des la zone d’étude. ont nationaux et éleveurs étrangers Les transhumants L’étude dans la gestion naturelles ressources des décrire de apermis ■ CONCLUSION et al., (Djenontin agricole 2004). àl’échelle autant du terroir que l’exploitation villageois de du terroir suivantpeau les en fonction saisons ressources des la de disponibilité fonctions des du hiérarchisation trou une montre duporelle troupeau flexible. etmique très Une l’évolution analyse de la de gestion tem bovins de selon est dyna et troupeaux les des périodes naturelles et al., (Kiema 2014).varier gestion de forme Cette ressources des humance. Suivant déplacement de les saisons, peuvent les périodes - en trans départ de les dates résidus des retarderait disponibilité La quittent le plus tôt. bovins de en transhumance que les troupeaux résidus de réalité,En peu les de zones disposant récolte de sont celles et les al., activités (Djenontin mieux pastorales 2012). est l’année fonction de d’organiserpeaux périodes des permettant au éleveurs du Nord gestion Bénin. La et trou des espaces pastoraux des la forêt fréquentant classée l’Alibori de transhumants et les supérieur Azalou M.,2016.Caractérisation destroupeauxbovins en transhumance Assani S.A.,2017. Transhumance dansla forêt classéedel’Aliborisupérieur Ardilly P., 2006.Lestechniques desondage,2 application enpsychologie socialedelasanté.Psicol. Teor.Pesqui., Master Prof.,Faculté d’agronomie,Université deParakou, Bénin,99 p. :casdelacommuneDjidja.Mém. dans lesrégionsdusudBénin sciences agronomiquesetdel’eau,Université deParakou, Bénin,203 p. l’exploitation desressources pastorales. Thèse Doct.,Ecoledoctorale des acteurs,pratiques d’élevage etmodèleconceptuelde au nordduBénin : 688 p. (2) : 211-226,doi :10.1590/S0102-37722006000200011 e édn. Technip, Paris, France, 22 . - - - -

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Transhumance au Sud Bénin

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Summary Resumen Azalou M., Assani Seidou A., Assogba B.G.C., Adjassin J.S., Azalou M., Assani Seidou A., Assogba B.G.C., Adjassin J.S., Sanni Worogo H.S., Baco M.N., Alkoiret Traoré I. Pastoral Sanni Worogo H.S., Baco M.N., Alkoiret Traoré I. Calenda- calendar and transhumance map of herders using pastoral rio pastoral y mapa de trashumancia de pastores que utilizan resources in Djidja Commune in Southern Benin recursos pastorales en la comuna de Djidja en el sur de Benin

Djidja is one of the largest agricultural-producing communes Djidja es uno de los municipios más grandes de producción of the department of Zou in Southern Benin. Because of its agrícola del departamento de Zou, en el sur de Benin. Debido fodder and water resources, it has become a destination for a su forraje y recursos hídricos, se ha convertido en un destino transhumant livestock farmers. Movements of transhumant para los ganaderos trashumantes. Los movimientos de los pas- herders continue to expand, as does the length of stays in tores trashumantes continúan expandiéndose, al igual que la this reception area. The overall objective of the study was to duración de las estancias en esta área de recepción. El obje- develop the pastoral calendar and transhumance map of the tivo general del estudio fue desarrollar el calendario pastoral herders staying in this district. Semi-structured interviews were y el mapa de trashumancia de los pastores que se alojan en conducted with 300 transhumance stakeholders. The survey este distrito. Se realizaron entrevistas semiestructuradas con showed that transhumance in this district was mainly caused 300 participantes en trashumancia. La encuesta mostró que by the search for fodder and water resources (78.7%). Seven la trashumancia en este distrito se debió principalmente a la periods (Seeto, Nduungu Mawdo, Nduungu Pamarel, Jahol, búsqueda de forraje y recursos hídricos (78,7%). Se identifica- Djaamdè, Dabuundè and Cheedu) were identified in the cal- ron siete períodos (Seeto, Nduungu Mawdo, Nduungu Pama- endar of transhumant herders in this area with the particular- rel, Jahol, Djaamdè, Dabuundè y Cheedu) en el calendario ity of two Nduungu periods (rainy season). This particularity is de pastores trashumantes en el área, con la particularidad de related to the climatic data on the area, which includes four dos períodos de Nduungu (temporada de lluvias). Esta parti- seasons, i.e. two rainy and two dry. The pastoral calendar, itin- cularidad está relacionada con los datos climáticos del área, erary followed and stay periods depended on the available que incluye cuatro estaciones, es decir, dos lluviosas y dos pastoral resources in the place of origin, during herd move- secas. El calendario pastoral, el itinerario seguido y los perío- ments, and in reception areas. Thus, a strong knowledge of dos de permanencia dependieron de los recursos pastorales transhumant routes, entry and exit points, and settling-down disponibles en el lugar de origen, durante los movimientos periods for transhumant herders will serve as tools for decision de la manada y en las zonas de recepción. Por lo tanto, un makers in the sustainable management of transhumance and sólido conocimiento de las rutas trashumantes, de los puntos pastoral resources in Southern Benin. de entrada y salida, y de los períodos de permanencia de los pastores trashumantes servirán como herramientas para los Keywords: cattle, rearing system, calendar, transhumance, diversos responsables de la toma de decisiones en la gestión crop residues, pastoralism, Benin sostenible de la trashumancia y de los recursos pastorales en el sur de Benin.

Palabras clave: ganado bovino, sistemas de cría, calendario, trashumancia, residuos de cosechas, pastoralismo, Benin Revue d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux, 2019, 72 (1) : 3-11 des pays et de médecine vétérinaire Revue d’élevage 11