BAPTEMES DE CLOCHES A AU XVIIIe SIECLE

En parcourant les registres paroissiaux de Fonteny (arrondisse­ ment de Château-Salins), nous avons trouvé trois mentions intéressant l'histoire campanaire de qui méritent d'être tirées de l'oubli. La première concerne la bénédiction de deux cloches en 1730; l'une d'eUes eut comme parrain Charles Forget de , prévôt gruyer et chef de police de la baronnie de Viviers, puis prévôt à et comme marraine Antoinette de Busselot, épouse de François Antoine du Rocheret, seigneur d', ancien· capitaine au régiment de Languedoc-Infanterie.

« Ce jourd'huy 19 juin 1730, nous sousigné curé de Château-voué, archiprêtre d', en vertus et conséquence des pouvoirs à nous accordés par Monseigneur l'évesque de , duc de Coislin, pair de , premier aumônier du roy, commandeur de l'ordre du Saint-Esprit, avec la permission de maître Pierre Noirel, curé de Fonti­ gny, aumônier de son Altesse Royalle, avohs bénis deux cloches dans l'église dudit Fontigny pour l'usage de ladite paroisse dont les parein et mareine sont ledit Maitre Pierre Noirel et Mademoiselle Marguerite Bernard dont les noms sont imprimés. sur la clqche. Les parein et mareine de la .seconde sont Messire Charles de Barche, escuyer et pré­ vôt de la baronie de Vivier et Madame Anthoinette Busselot, épouse à messire François Elie Anthoine Durocheret, chevalier, seigneur d'O­ riocourt, Basoncourt, et Ozier, chevalier de l'ordre militaire de Saint-Louis et pensionnaire du Roy, représentée par Madamoiselle Roze Busselot sa cousine, lesquels ont signé avec nous et autres mes­ sieurs présents. » La seconde mention a trait aux cloches de Laneuveville-en­ Saulnois· qui ont, entre autres parrain et marraine, Nicolas et Marie- 112

Madeleine Sarrazin, appartenant à une famille très répandue dans la vallée de la Seille.

« Nous sousigné prêtre curé de Fonteny et Laneufville son annexe, certifions qu'en vertu des pouvoirs à nous accordez l'onze du présent mois de janvier par M. l'abbé de Vareilles, vicaire général du diocèse de Metz, et à la réquisition des habitants dudit Laneufville le vingt huit du présent mois, où étant, nous avons fait la bénédiction solennelle des cloches que lesdits habitants ont fait faire à leurs frais et dépens pour l'usage de leurdite église en présence de tous les paroissiens dudit Laneufville, dans laquelle bénédiction la grosse cloche pesant quatre cent dix livres a eu pour parain Nicolas Sarazin, laboureur audit lieu et pour maraine Marie Magdelaine Sarazin épouse de Jean-Pierre Jardin aussi laboureur audit lieu, et la petite pesant trois cent sept livres a eu pour parain Hubert Pierré, laboureur audit lieu et pour maraine Barbe Henriot, épouse de Jean-Louis Bernard, laboureur et maire du même lieu, lesquels parains et maraines ont donné à la grosse cloche le nom de Marie Magdelaine et à la petite le nom de Barbe, lesquels noms sont gravés sur lesdites cloches. En foi de quoi nous avons dressé le présent acte por y avoir recours en cas de besoin, lequel acte a été signé à Fonteny par les parains et maraines et plusieurs autres qui ont signé avec nous audit Fonteny le premier février mil sept cent quarante cinq ». La dernière mention nous ramène à Fonteny pour le baptême de la grosse cloche en 1775.

« Nous soubsigné prêtre curé de Fonteny et annexes, certifions qu'en vertu des pouvoirs à nous accordés le dix du présent mois par Monsieur l'abbé de Vareilles, vicaire général du diocèse de Metz, et à la réquisition des paroissiens dudit Fonteny, nous avons fait le vingt quatre septembre la bénédiction solennelle de la grosse cloche dudit Fonteny pesante quatorze cent quarante cinq livres que lesdits habitans ont fait faire à Nancy à leurs frais et dépens pour l'usage de leurdite église en présence de tous les paroissiens dudit lieu, dans laquelle bénédiction ladite cloche a eu pour parain Jean Denis Rodhain, fils de François Rodhain laboureur, fermier des dixmes dudit lieu et pour maraine Odile Roèhain, ville de Charles Rodhain, laboureur au même lieu, lesquels parain et maraine ont donné à ladite cloche les noms de Jean Denis et d'Odile, lesquels noms sont gravés sur ladite cloche; en foi de quoi nous avons dressé le présent acte pour y avoir recours en cas de besoin, lequel acte a été signé par les parain et maraine, les maire et syndics et plusieurs autres paroissiens qui ont signé avec nous ledit jour vingt quatre septembre mil sept cent septante cinq. » Ces cloches furent fondues au moment de la Révolution. Le chanoine Bour n'en parle pas dans ses Etudes Campanaires mosellanes, mais il signale qu'elles furent remplacées au XIX' siècle. H. TRIBOUT de MOREMBERT