UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE

LA FILIERE HARICOT AU NIVEAU DE L’OPF BEMIRAI DANS LA COMMUNE RURALE D’ISALO

(DISTRICT DE – REGION )

Mémoire de maîtrise RANDRIAMAHALEO Rivo Arilanto

PROMOTION « SATRANA » Sous la direction de : Madame RAKOTOARISOA Jacqueline , Maître de conférences Année universitaire : 2007-2008

Membres de jury :

- Président : Mme Josette RANDRIANARISON, professeur titulaire

- Juge : Mr Mparany ANDRIAMIHAMINA, maitre de conférences

- Rapporteur : Mme Jacqueline RAKOTOARISOA, Maître de conférences Date de soutenance : 17 Avril 2009

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REMERCIEMENTS

Je rends grâce à Dieu qui était mon guide durant tout le processus de réalisation de mes études et en particulier de l élaboration de cette mémoire. J’exprime ma gratitude à : - Président de jury, Madame RANDRIANARISON Josette, Professeur titulaire en Géographie, qui a accepté de présider la présentation de ce mémoire. - Je remercie également Monsieur le juge, ANDRIAMIHAMINA Mparany, maitre de conférences qui a eu l’obligeance de me consacrer une partie de son temps à être membre de Jury pour juger ce travail. - Puis, je n’oublie pas aussi de remercier, mon rapporteur, madame Jacqueline RAKOTOARISOA, maitre de conférences, qui a partagé aimablement ses connaissances, ses expériences et ses conseils pour la réussite de ce travail. Mes plus vifs remerciements à - L’équipe de CTHA en particulier RANDIMBIARISON Harinjaka Arnaud qui m’a fourni toutes les informations qui me sont indispensables - L’équipe du Programme SAHA – National, Régional, surtout l’Antenne de Miandrivazo qui a beaucoup facilité mes travaux sur terrain et ma documentation. - La commune rurale d’Isalo et les membres de l’OPF qui ont toujours été disponibles pour moi a n’importe quel moment durant mes séjours sur terrain, - Monsieur SOAVY, le maire de la CR d’Isalo qui s’est beaucoup dérangé et m’a hébergée - Mon cousin RANDRIAMAHALEO Andriamaholy Nantenaina par ses aides constantes - Ma reconnaissance envers les différents responsables qui ont eu l’obligeance de me recevoir à savoir ; Madame NGADO Fleur DDR Menabe, Monsieur Thierry MAHONJO du GTDR, Monsieur DONNE chef du Service de l’agriculture Menabe, le chef du District de Miandrivazo. - Enfin l’expression de mon amour par la soutenance de ce mémoire à mes parents pour leur soutien indéfectible et leur confiance à mon égard. - Grand merci a tous mes amis ainsi qu’aux étudiants de la promotion SATRANA et ceux qui ont participé, de près ou de loin, à la réalisation de mes travaux.

Merci.

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SOMMAIRE INTRODUCTION ------1 PREMIERE PARTIE : ISALO ET LES CONDITIONS FAVORABLES A LA CULTURE DU HARICOT

CHAPITRE I: LES CONDITIONS FAVORABLES A LA CULTURE DU HARICOT ------5 I. Généralités sur le haricot ------5 II. Les conditions climatiques propices a la culture du haricot dans la commune rurale d’Isalo ------6 III. Les bonnes conditions pédologiques et hydrographiques d’Isalo ------9

CHAPITRE II : LES PAYSANS PRODUCTEURS ------13 I. La population rurale ------13 II.L’OPF et les ODB : productrices de haricots ------16 III. Les caractéristiques des paysans producteurs ------17

CHAPITRE III : LA SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE D’ISALO ------18 I. La présence des trois secteurs économiques ------18 II.L’importance de l’agriculture ------23 III. Les infrastructures liées aux activités agricoles ------25 DEUXIEME PARTIE : SITUATION DE LA FILIERE HARICOT DANS LA COMMUNE D’ISALO

CHAPITRE IV : LES CONDITIONS CADRES DE LA FILIERE ------32

I.L’organisation paysanne faitière BEMIRAI. ------32 II. Les collectivités territoriales décentralisées ------37 III. Les autres acteurs ------38 CHAPITRE V : LES FLUX DE PRODUCTION ------40 I. La place du haricot dans le système agricole ------40 II. La production ------45 III. La destination et la commercialisation de la production ------56

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CHAPITRE VI : LES SERVICES D’APPUI ------61 I.SAHA : Partenaires Techniques et Financiers par le biais des prestataires de service ------61 II.L’association LALONA : accompagnateur socio-organisationnel et gestion des activités -- 66 III. Le CTHA : encadrement technique de production ------69

TROISIEME PARTIE : BILAN DE LA FILIERE HARICOT DANS LA COMMUNE RURALE D’ ISALO CHAPITRE VII : LES IMPACTS DE LA REALISATION DES APPUIS ------73 I. Les résultats obtenus ------73 II. Les impacts sur l’OPF et ses activités------76 III. Bilan des activités durant la campagne 2008 ------78 Chapitre VIII : LES FACTEURS DE BLOCAGE POUR LE DEVELOPPEMENT DE LA FILIERE ------81 I. Les problèmes au niveau de la filière ------81 II. Les problèmes au niveau de la commune------86 III. Les problèmes fonciers ------87 Chapitre IX : PERSPECTIVES D’AMELIORATION DE LA FILIERE HARICOT ------88 I. Au niveau de la culture ------88

II. Au niveau de la commune ------91

III. Les stratégies pour promouvoir le développement ------93

CONCLUSION ------96

RESUME

TABLE DES ILLUSTRATIONS

GLOSSAIRE

ACRONYMES

ANNEXES

TABLE DES MATIERES

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RESUME

Dans les années1980-1995, a été l’un des pays exportateurs reconnus mondialement par la bonne qualité de haricots, mais peu a peu cette position s’est dégradée pour diverses raisons.

Actuellement, avec la révolution verte prônée par le gouvernement, la redynamisation des légumineuses est priorisée, des bailleurs de fonds travaillent avec le gouvernement malgache et financent ce programme. C’est le cas du programme SAHA qui appui la filière haricot dans la commune d’Isalo (district Miandrivazo) qui est réputée par la culture du haricot. En effet, le programme SAHA recrute des prestataires de service pour encadrer sur place les paysans producteurs. Cet appui est grâce à l’existence de l’OPF qui est une organisation paysanne productrice du haricot. Elle impose une nouvelle gestion et c’est autour de ce point que tourne notre analyse. Le thème s’intitule : « la filière haricot au niveau de l’OPF Bemirai dans la commune rurale d’Isalo (district Miandrivazo- Région Menabe).

Les résultats reflètent qu’Isalo est dotée de toutes les conditions favorables à la culture du haricot et grâce aux appuis, on a constaté une augmentation de la production (quantité et surfaces cultivées), l’amélioration du bénéfice par l’application des techniques enseignées et l’amélioration des conditions d’exploitation.

L’adhésion de nouveaux membres, la motivation, le changement de comportement des paysans, l’amélioration de l’organisation interne de l’OPF et la formalisation de l’OPF, le début de la maîtrise de la filière haricot et d’autres résultats positifs montrent les effets de ces appuis sur l OPF et ses activités. Toutefois, nombreux sont les problèmes qui bloquent le développement de la filière comme le mauvais état flagrant des infrastructures de base ; la persistance de l’insécurité, la destruction de l’environnement, les problèmes fonciers. Mais il y a des perspectives d’amélioration qui rendent possible le développement de la filière : l’amélioration des techniques, le suivi des consignes donnés par les formateurs, l’amélioration des infrastructures de base de la commune, la protection de l’environnement social, la mise en place d’un grenier communautaire villageoise (GCV) ainsi que l’installation des institutions de micros finances. D’autres stratégies telles l’adoption de l’approche participative par toute la population, la pérennisation des actions de SAHA et l’intervention des autres organismes d’appui comme l’AD2M et le MCA sont nécessaires pour promouvoir le développement de la filière et de la commune.

MOTS CLES

Redynamisation des légumineuses, la filière haricot, l’OPF, les appuis pour l’OPF

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TABLE DES ILLUSTRATIONS

LISTE DES CARTES Page

N° 1- Carte de localisation de la commune rurale a u niveau du district d’Isalo……………. 03

N° 2- Carte générale de la commune rurale d’Isalo …………………………………………....04

N° 3- Carte du milieu physique de la commune rural e d Isalo...... 12

N° 4 - Carte du nombre de la population dans la c ommune rurale d’ Isalo………………….15

N° 5- Carte du nombre de cheptel dans la commune r urale d’Isalo…………………...…….. 21

N° 6 - Carte des infrastructures de la commune rura le d’ Isalo………………………………...31

N° 7- Carte d’occupation du Sol de la commune rura le d’Isalo……………...………………. .55

LISTE DES TABLEAUX

N° 1- Evolution des superficies cultivées en harico t et productions globales au

niveau national………………………………………………………………………………...06

N° 2- Normales de température (en°C) de 1961 – 1990 ……………………………………...07

N° 3 - Normales de précipitation (en mm) de 1961 – 1990……………………………………08

N° 4 - Disposition des baiboho et des cultures…………… …………………………………….11

N° 5 - Répartition de la population par fokontany…… …………………………………………13

N° 6 - Effectif de bovin par fokontany………………………………… ………………………….20

N° 7 - Tableau de production de l’année 2008 dans l a commune d’Isalo (en tonne)……….25

N° 8 - Les Fokontany et leur distance par rapport a u chef lieu de la commune……………. 26

N° 9- Superficie cultivée en haricot par commune du rant les trois

dernières années………………………………………………………………………………42

N° 10 - Production en tonnes par commune au cours d es trois dernières années………….42

N° 11- Evolution de la production à Miandrivazo………… ……………………………………43

N° 12- Le calendrier global de la culture………………………… ……………………………..47

N° 13 - Les activités agricoles…………………………………………………… ………………..47

N° 14- Le coût de production…………………………………………………………… ………...49

N° 15 - Surfaces cultivées – rendement – production (Campagne 2007)……………………53

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N° 16 - Campagne 2008 pendant la saison asotry…………… …………………………………53

N° 17- Tableau de production de 2003 jusqu’ en 2008 ………………………………………...73

N° 18 - Augmentation de la surface cultivée de 2003 en 2008………………………………...7

N° 19 - Les ravageurs de la plante…………………………… …………………………………..81

N° 20 - Les maladies du haricot…………………………………………………… ……………..82

N° 21- Les données statistiques concernant les vols des bœufs venant

de la ZP d’ Isalo des années 2000, 2001 et 2002………………………………………….87

LISTE DES PHOTOS

N°0- Type de baiboho………………… …………………………………………………………..10

N° 1- Type d élevage bovin extensif dans la commune rurale d’Isalo………………………..19

N° 3- Le hangar du marché d’ Analambiby……………………………… ……………………...27

N° 4- La borne fontaine d’ Analambiby…………………………………… ……………………..29

N° 5- Réunion de formation des membres de l’OPF par CTHA……………………………… 36

N° 6- Chargement d’un camion d’ un collecteur……………… …………………………………39

N° 7- Les haricots de type lingot blanc……………………………… …………………………...46

N° 8 - Les autres variétés de haricot de type coco rouge et coco blanc………………………46

N° 9 - Le mode de transport de la récolte du baiboh o jusqu’ au village……………………….50

N° 10 - Illustration depuis la germination du haric ot jusqu’ au travail post récolte……………51

N° 11- Les maladies du haricot……………………………………………………… ……………83

LISTE DES GRAPHES

N° 1- Courbe ombro-thermique de la zone d’étude sel on la formule

de GAUSSEN P=2t……………………………………………………………………………08

N° 2- L’évolution de la production(en tonne) dans l a commune rurale d’Isalo………………74

N° 3- L’évolution des surfaces cultivées (en ha) da ns la commune rurale d’Isalo…………..75

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LISTE DES SCHEMAS

N° 1- Hiérarchisation des membres de l’OPF……………………… …………………………...34

N° 2- Hiérarchisation des membres de bureau de l’OP F………………………………………34

N° 3- Destination de la production de l’OPF……………… ……………………………………..56

N° 4- Le premier type de circuit de commercialisati on de la production dans la commune rurale d’Isalo…………………………………………………………………..57

N° 5- Le second type de circuit de commercialisatio n dans

la commune rurale d’Isalo……………………………………………………………………..58

N° 6- Proposition d’organisation de stockage de la production par l’OPF Bemirai…………..90

N° 7- Proposition de stratégie paysanne de gestion de semence par l’OPF Bemirai……………………………………………………………………………………...91

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GLOSSAIRE

Approche Genre : approche qui promeut la participation des femmes dans les actions de développement

Approche Pro poor : Approche spécifique pour mieux atteindre les plus pauvres

Baiboho : plaines inondées régulièrement, fertiles naturellement à cause des apports alluvionnaires toujours renouvelés

Contractualisation : Signature des contrats entre deux partenaires

Faitière : dans le cas de notre étude, c’est la fédération de plusieurs associations paysannes pour devenir une grande organisation ayant un statut légal et des règlements intérieurs communs.

Incidences visées : Changement de Comportement escompté

Institutions pérennes : exemple CTD et STD

PALI : Partenaire Limitrophe ou partenaire direct

PAPAR : Partenaire des partenaires (partenaire avec lequel collaborent le PALI)

Paradigme : modèle et idéal

SIC SAHA III : Système d’Information et de Communication SAHA phase 3 ou sont spécifiées les activités et stratégies priorisées pendant la phase 3 de SAHA

TDR : Terme de Référence, note où sont spécifiés le contexte, les objectifs, les résultats attendus spécifiques à une action à entreprendre à distribuer aux des prestataires de service qui vont élaborer leur offre technique et financière.

Thème transversal : thème qui doit être toujours évoqué dans toutes les actions à entreprendre

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ACRONYMES

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ACRONYMES °C : Degré Celsius ABIP : Agriculture Business Plan AC : Association des communes ACORDS : Appui aux Communes et Organisations pour le Développement du Sud AD2M : Appui au Développement du Menabe et du Melaky Ar : Ariary BIF : Birao Ifotony momba ny Fananantany BIT : Bureau International du Travail CAC : Centre d Appui aux Communes CCD : Conseiller Communal de Développement CECAM : Caisses d’Epargne et de Crédit Agricole Mutuels COI : Commission de l’Océan Indien COMESA : Common Market for East and South Africa CR : Commune Rurale CSB : Centre de Santé de Base CTD : Collectivités Territoriales Décentralisés CTD : Collectivité territoriale décentralisée. CTHA : Centre Technique Horticole d Antananarivo DDR : Direction du développement régional DRDR : Direction Régionale du Développement Rural DREN : Direction Régionale de l’Education Nationale DRR : Directorate of Rice Research EA : Exploitant Agricole FF : Franc Français FID : Fonds d Intervention pour le Développement FIDA : Fonds d Intervention pour le Développement agricole FOFIFA : Foibe Fikarohana momba ny Fambolena GCV : Grenier Communautaire Villageoise GTDR : Groupe de Travail pour le Développement Rural IMF : Institutions Mutualistes Financière MAEP : Ministère de l Agriculture de l Elevage et de la Pêche MAP : Madagascar Action Plan MCA : Millenium Challenge Account ODB : Organisation De Base OE : Opérateurs économiques OFSCR : Organisation faîtière de la société civile rurale ONE : Office National de l’Environnement ONG : Organisation Non Gouvernementale OPCI : Organisme public de coopération intercommunale OPF : Organisation Paysanne Faîtière OPF : Organisation paysanne faîtière ORSTOM : Office des recherches scientifiques et techniques d’ Outre Mer OTIV : Ombona Tahiry Ifampisamborana Vola PALI : Partenaire Limitrophe PAPAR : Partenaire des partenaires PCD : Plan Communal de Développement 11

PDFIV : Projet de Développement Forestier Intégré du PIC : Pôle Intégré de Croissance PLOF : Plan local d’occupation foncière. PNF : Programme National Foncier PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement PPN : Produits de Première Nécessité PSA : Prestataire de service en accompagnement PSDR : Programme de Soutien pour le Développement rural PTF : Partenaire Technique et Financier SAF /FJKM : Sampan’ Asa Fampandrosoana/ FJKM SAHA : Sahan’Asa Hampandrosoana ny Ambanivohitra STD : Services Techniques Déconcentrés STD : Service technique déconcentré SODEPA : Société de Développement et d’Exportation de Production Animale SOPEMO : Société de Pêcherie de Morondava SOCTAM : Société de la Culture de Tabac à Madagascar SODEMO : Société de Développement de la plaine de Morondava T : Tonne TDR : Termes de référence UADEL : Unité d Appui pour le Déveloement Local

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INTRODUCTION

Le choix du sujet s’est porté sur le thème par le fait que sur la côte Ouest de Madagascar, la culture de légumineuse à graines d’exportation constitue l’une des principales sources de revenu des petits producteurs. Ces cultures sont principalement le pois du cap (phaséolus lunatus) et le lingot blanc (phaséolus vulgaris) accompagnés d’autres types.

Toutefois, avec la diminution de la quantité et surtout de la qualité, cette exportation a dangereusement ralentie, ce qui affecte les acteurs de la filière.

Aujourd’hui, avec la mise en place du programme « révolution verte » par le gouvernement actuel, nombreuses sont les activités que mènent les organismes pour revaloriser ces cultures comme avec la culture du haricot à Miandrivazo.

Comme la culture de haricot sec constitue l’une des principales spéculations agricoles des paysans de la zone, le programme SAHA a sollicité l’appui des prestataires de service CTHA et l’Association LALONA dans le cadre de la promotion et du développement de la filière haricot sec.

L’intégration des acteurs privés et publics vise à rendre le haricot comme un produit professionnel en lui redonnant la place qu’il occupait autrefois dans l’exportation des produits malgaches et engendre un contexte nouveau dans la mise en valeur de la culture du haricot dans la commune rurale d’Isalo.

La présente étude analyse une partie de cette revalorisation dans le district de Miandrivazo avec la culture du haricot. Le thème en question est : « LA FILIERE HARICOT AU NIVEAU DE L’OPF BEMIRAI DANS LA COMMUNE RURALE D ISALO-DISTRICT DE MIANDRIVAZO-REGION MENABE »

La région du Menabe est une région côtière qui borde le Canal de Mozambique sur 350 km de long, séparée de l’Afrique de 400KM. Elle est limitée au Nord par la région du Melaky, à l’Est par les régions de Bongolava et de Vakinankaratra, au Sud-Est par la région d’Amoron’i Mania, et au Sud par la région d'Atsimo Andrefana.

Elle mesure 48860km2 soit 8,4% de la superficie totale du pays. Miandrivazo couvre 8982 km 2. Elle se place sur la RN 34 c’est-à-dire à 388 km d’Antananarivo.Cette région comprend cinq districts : Miandrivazo, Manja, Morondava, Belo sur Tsiribihina et .

La Commune rurale d’Isalo fait partie du district de Miandrivazo avec superficie de 340,71km2.

La problématique est : « Comment améliorer la filière haricot dans la commune rurale d’Isalo, district de Miandrivazo? »

Afin de trouver lés réponses à cette question, en tant que géographe, on s’est permis d’utiliser la méthode déductive qui privilégie la documentation auprès des personnes sources et effectuer la bibliographie dans divers centres de documentation. Cette référence bibliographique sera détaillée ultérieurement. L’étude a démarré au fin d’Aout 2008 jusqu’en Mars 2009(6mois et demi) et comporte 3 principales phases :

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1. La phase d’imprégnation : Dans un premier temps, des entretiens avec tous les responsables du SAHA étaient nécessaires pour préciser le contenu de la recherche à réaliser : problématiques, objectifs,… et savoir si leurs activités peuvent être étudiées, publiées et accessibles d’information.

2. La phase exploratoire : La phase exploratoire comporte :

• Les entretiens semi directifs auprès des services prestataires telle que LALONA et CTHA pour connaître la réalité de leurs activités. • l’étude bibliographique, s’est déroulée auprès des divers centres de documentation, principalement à Antananarivo. Elle a permis de collecter les informations disponibles et de préparer les enquêtes. 3. La phase opérationnelle : La phase opérationnelle comprend :

• l’élaboration de questionnaires adéquats au thème choisi pour bien cadrer le sujet de discussion. • La collecte des informations(les enquêtes) sur le terrain d’étude ; • Dépouillement, traitement des données, la rédaction et la cartographie.

Le plan du mémoire comporte trois parties :

- Les conditions naturelles d’Isalo : favorables à la culture du haricot

- La situation de la filière haricot dans commune rurales d’Isalo

- Le bilan des différentes activités d’appui et de la filière

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CARTE DE LOCALISATION DE LA COMMUNE D’ISALO AU NIVEAU DU DISTRICT DE MIANDRIVAZO, DE LA REGION MENABE ET DE MADAGASCAR

N° 1

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CARTE GENERALE DE LA COMMUNE RURALE D’ISALO

N° 2

LA COMMUNE RURAL E D’ISALO

LA COMMUNE RURALE D’ ISALO

LA COMMUNE RURALE D’ ISALO NNN

NNN

LEGENDE RESEAU HYDROGRAPHIQUE Cour s d eau Fleuve LEGENDE Lac RESEAU HYDROGRAPHIQUE RESEAU ROUTIER Cour s d eau RN (Route Nationale) Fleuve Piste Lac RESEAUZONE D HABITATIONROUTIER Limite de la CR Isalo RN (Route Nationale) PisteChef Lieu de Commune ZONEChef D HABITATION Lieu de Fokontany LimiteAutre Villagede la CR Isalo Chef Lieu de Commune SOURCE : Référentiel régional Menabe Chef Lieu de Fokontany Autre Village AUTEUR : RANDRIAMAHALEO

SOURCE : Référentiel régional Menabe

AUTEUR : RANDRIAMAHALEO

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PREMIERE PARTIE

ISALO ET LES CONDITIONS FAVORABLES A LA CULTURE DU HARICOT

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PREMIERE PARTIE

ISALO ET LES CONDITIONS FAVORABLES A LA CULTURE DU HARICOT

Chapitre 1 : LES CONDITIONS FAVORABLES A LA CULTURE DU HARICOT

I. GENERALITES SUR LE HARICOT

A- Les caractéristiques du haricot

Le haricot est une espèce de grains secs qui appartiennent à la famille légumineuse, principalement aux genres PHASEOLUS VULGARIS.  à la reine : végétale,  au embranchement : des Spermaphytes,  au sous embranchement des Angiospermes,  à la classe : des Dicotylédones,  à l’ordre : des Rosales,  à la famille : des Fabacées (légumineuse),  à la sous famille : des Papilionacées  à la tribu : des Phaséolées  au genre : Phaseolus  à l’espèce: Vulgaris [site web wikipedia ]. Le port du haricot se distingue en 2 types, les haricots nains (type lingot) à tige courte, buissonnante, avec une hauteur de 40cm, à croissance déterminée et les haricots grimpant (type coco) appelés aussi haricot à rame, de croissance indéterminée et qui ont besoin d’un support.

C’est une culture qui ameublit le sol et produit lui-même une partie de l’Azote dont il a besoin. « Son système radiculaire pivotant et profond pouvant atteindre 1,2m de longueur qui lui permet une meilleure prospection de la couche arable du sol et l utilisation des éléments qui se trouvent en profondeur. »1. C’est une culture qui se multiplie par semis direct. A Madagascar, le haricot se situe au cinquième rang des principales cultures vivrières pratiquées après le riz, le manioc, le maïs et la pomme de terre.

Plusieurs variétés sont cultivées à Madagascar, dont les plus courantes sont : de type le lingot blanc et de type coco blanc.

« On peut y produire une variété de lingot blanc analogue à l’Alubia d’ Argentine surtout dans la zone de Miandrivazo, que de nombreux pays concurrents sur le marché mondial du haricot ne peuvent produire pour des raisons climatiques »2

B- Les avantages de la culture du haricot L’utilisation du haricot présente des intérêts multiples.

1 Maryse RAMBELOSON, Fiankinantsoa RAKOTOZAFY. Commercialisation des produits mis sur le marche par les paysans KOLO HARENA encadres par LDI. Etude de la filière haricot. Mars 2003

2 Maryse RAMBELOSON,Fiankinantsoa RAKOTOZAFY. Commercialisation des produits mis sur le marche par les paysans KOLO HARENA encadres par LDI. Etude de la filiere haricot. Mars 2003

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- Le haricot permet de combler les problèmes de trésorerie familiale. Juste après la récolte, le haricot frais peut servir à résoudre les petits problèmes de trésorerie des paysans producteurs. C’est aussi une source de revenu pour les collecteurs, ainsi que pour les exportateurs. - C est un aliment d’appoint. Conservable à sec, le haricot constitue un aliment complet pour les paysans producteurs et les consommateurs. - La culture du haricot est facile à pratiquer pour les paysans et peut être une activité complément de la culture du riz.

Généralement, il est cultivé en petite exploitation paysanne et également en culture semi industrielle par certaines sociétés qui pratiquent une agriculture moderne et mécanisée (à Ambato Boeni).

- Du point de vue cultural, c’est un substrat, une légumineuse fixatrice d’Azote de l’air qui améliore le sol et protéagineux par le fait que c’est une source de protéine végétale de l’alimentation. - C’est un important produit de rente et il occupe une grande place tant sur le marché local que sur le marché international.

C- Les grandes zones de production du haricot a Madagascar A Madagascar, on produit le haricot essentiellement dans les régions suivantes :

- Dans les Hautes Terres Centrales : avec Fianarantsoa, Ambatofinandrahana, , , Ambatolamby, Soavinandriana, Ampefy et Manjakandriana - Dans l’Ouest avec Marovoay, Mampikony, Ambato Boeny, Port Bergé, Antsohihy - Dans le Sud Ouest avec Manja, Belo sur Tsiribihina, Morondava et Miandrivazo - Dans le Nord Est avec Andapa - Dans la région du Sud(Tuléar) qui est plutôt spécialisée dans la production de pois de cap

Tableau 1 : Evolution des superficies cultivées en haricot et productions globales au niveau national :

1997 1998 1999 2000 Superficie (ha) 82250 82610 83000 82990 Production(Tonne) 70000 72000 73765 74080 Rendement moyen 851,06 871,56 884,56 892.63 (T/ha) Source : Annuaire Statistique agricole 2000---MINAGRI

II. LES CONDITIONS CLIMATIQUES PROPICES A LA CULTURE DU HARICOT DANS LA COMMUNE RURALE D ISALO

A- Le type du climat d Isalo

De type tropical sec, le climat d’Isalo est caractérisé par deux saisons climatiques contrastées, avec une saison intermédiaire.

- Une saison chaude (température moyenne de 27,7°C en Janvier) et pluvieuse (90% de pluies) de cinq mois, allant de Décembre à Avril.

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- Une saison fraîche (21,5°C en juillet) et sèche de quatre mois, qui va de Mai à Août. - Une période intermédiaire de trois mois, caractérisée par le retour de la chaleur en Septembre, quelques petites pluies et la reprise de végétation en Octobre et Novembre.

B- Températures bien adaptées à la culture

B. 1- Les besoins en chaleur du haricot

Le haricot exige une température élevée pour sa croissance.

Les grains de haricot ne peuvent germer qu’au dessus d une température de 10 a 40 degré, mais optimum entre 15 et 30 degré.

Les variétés naines se développent bien à partir de 12 degré et 13 °C tandis que le développement de variétés à rames nécessite 14 à 15 degré.

Une étude montre que la pollinisation n’est possible qu’entre 15 et 25 degré et que cette pollinisation aurait généralement lieu la nuit.

Ces plantes sont sensibles au froid et gèlent à 0 degré et la croissance s’arrête vers 5 degré.

B. 2- Températures toujours élevées dans la zone

La température moyenne de cette zone est de 27,2°C. La moyenne du mois le plus frais est de 23 ,7°C. La température moyenne le plus chaud est de29°C. Tableau 2 : Normales de température (en°C) de 1961 - 1990 Mois Jan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Août Sep Oct Nov Déc TN 22,4 23,2 22,8 21,8 19,7 16,3 16,4 17,4 19,8 21,5 21,9 22,7 TX 34,5 34,0 34,9 34,2 32,9 31,1 31,9 33,0 35,1 36,9 37,0 35,4 TM 28,4 28,6 28,8 28,0 26,3 23,7 24,1 25,2 27,4 29,2 29,4 29,1 Source : Direction Générale de la Météorologie

TN = Température Minimale – TX = Température Maximale – TM = Température Moyenne

Comme Madagascar se trouve dans la zone chaude, les températures doivent être élevées mais si l’on considère de plus près, on note la présence de différents types de micro climat à l’échelle régionale dans le pays. Dans le cas du Sud Ouest où il y a la commune rurale d’ISalo, la température maximale sur une étude des températures normales peut atteindre jusqu’à 37, 0°C . Cette situation reflète que la température de la zone est élevée voire même très élevée. Elle peut s’expliquer par le fait que comme Madagascar est une ile montagneuse, la cote ouest ou se trouve Isalo est localisée dans une zone basse. Là, la loi du gradiant thermique intervient, plus on descend en altitude, plus la température augmente. Cette étude montre que les températures d’Isalo sont toujours élevées, il est donc possible de pratiquer la culture du haricot qui exige une température élevée c’est à dire 15 à 30 degré pour se développer normalement.

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C- Précipitations suffisantes pour le haricot

C. 1- Les besoins en eau du haricot

Durant toute sa végétation, le haricot demande 300 à 400 mm d eau. Ces pluies doivent être régulières, non violentes et bien reparties.

Sensible à la sécheresse, il possède un système radiculaire pivotant qui lui permet de profiter au maximum des réserves hydriques du sol et ces racines absorbent facilement l’eau dont elles ont besoin.

Un excès d’humidité en début du cycle végétatif entraîne souvent la chlorose et favorise le développement des maladies cryptogamiques jusqu’ à sa pourriture.

Au contraire, un manque d’eau accompagné d’un excès de chaleur provoque le flétrissement des fleurs.

C. 2- L étude des précipitations de la zone

Tableau 3 : Normales de précipitation (en mm) de 1961 - 1990 Mois Jan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Août Sep Oct Nov Déc

Normales 310,5 265,0 209,8 65,0 11,1 1,7 3,6 5,4 11,8 49,7 144,3 245,3

Source : Direction Générale de la Météorologie Normales = Moyenne d’observation sur 30 ans Ces données normales sont plus fiables que les données annuelles car ces dernières reflètent un grand écart qui explique difficilement les caractéristiques du climat.

( Graphe n° 1)Courbe ombro-thermique de la zone d’ étude selon la formule de GAUSSEN P=2t

P (mm) T° (°C)

600 500 400 300 200 100 0

P = Précipitations T = Température

D’après l’étude de ce tableau et cette courbe selon la formule de Gaussen, on peut déduire que le climat de la zone est un climat caractérisé par l’existence de deux saisons.

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Le mois de Décembre jusqu'en Avril correspond au P ≥2t, c’est la saison chaude et pluvieuse (dans la courbe, c’est la partie qui se trouve en haut de la courbe de la température)

Le mois de mai jusqu’en Aout correspondent au P ≤ t, c’est la saison froide et sèche (dans la courbe, c’est la partie qui se trouve en bas de la courbe de la température)

On note une faible montée de la température en Septembre et de la pluie en Octobre, c’est la saison intermédiaire.

Comme la culture du haricot n’a pas besoin d’une forte hygrométrie, elle se développe bien dans la zone d’Isalo ou elle se pratique pendant la saison sèche. Toutefois si un manque d’eau excessif survient, il peut être compensé par arrosage manuel ou par les composantes des baiboho du haricot qui peuvent lever cette contrainte.

III. LES BONNES CONDITIONS PEDOLOGIQUES ET HYDROGRAPHIQUES D’ISALO POR LA CULTURE DU HARICOT

A- Les éléments hydrographiques qui déterminent l’extension de baiboho A. 1- Les éléments hydrographiques de la Commune Rurale d’Isalo Elle est drainée par la rivière Tsiribihina qui passe au sud des villages de Bepeha et d’Isalo et qui sépare le Fokontany Adabozato des autres Fokontany. Il y a la rivière Mahajilo qui passe à l’ouest de Bepeha et joint la rivière Tsirbihina à Fiadanana avaratra. La présence de la rivière Tsiribihina rend difficile la communication entre les quatre Fokontany et les autres villages et entraîne l’enclavement total des Fokontany d’Adabozato et de Bepeha en saison de pluies. Les sols qui se trouvent à proximité de ces rivières sont soumis à des inondations lors des périodes des crues suivies d’une saison sèche après leur retrait. Ainsi, des alluvions arrachées aux terrains en amont sont déposés sur la couche superficielle du sol. Plus le lit majeur de ces cours d’eau est large, plus l’extension des baiboho est grande.

A. 2- La localisation et l’étendue des baiboho a Miandrivazo « Selon Thomas SCHULZ « les baiboho de Miandrivazo se localisent dans la grande dépression alluviale de Betsirisy, alimentés par les rivières Mahajilo et Mania qui se rejoignent plus en aval pour former le fleuve Tsiribihina ». Les zones de baiboho de cette zone est de 10 km de large et de 120 km de long, ce qui constitue près de 10000 ha de baiboho cultivés chaque année. (Évaluation selon CIRAGRI) permettant une activité agricole très développée. »3

B- La fertilité et les composantes des baiboho B. 1- La fertilité des baiboho L’importance agricole de la région est due à l’existence des baiboho qui est un environnement favorable aux cultures et en particulier le haricot qui font vivre plus de la moitie de la population d’Isalo.

3 THOMAS Shulz avec la participation de William RANDRIAFARA, Pascal RANAIVOSOA. Lal’ Ainasoa RAHARISON. Aperçu de l’agriculture sur baiboho dans la région de Miandrivazo. Décembre 1999

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La prépondérance de l’agriculture dans la commune s’explique par le fait que, localisées principalement sur la cote Ouest de Madagascar (dont fait partie la commune), ces zones de baiboho bénéficient des conditions climatiques et pédologiques propices au développement de nombreuses cultures : riz, haricot, tabac, coton, tomates,… . Pour les cultivateurs, baiboho est presque synonyme de fertilité, appellation très significative pour les activités agricoles. Une alimentation hydrique continue, des sols alluvionnaires ainsi que des climats secs et chauds permettent d’obtenir de meilleurs rendements ainsi que des produits de meilleure qualité. B. 2- Les composantes des baiboho La nature des dépôts d’alluvion est irrégulière sur l’ensemble des sols, en fonction du relief et du débit de la crue à cet endroit. Ainsi, les argiles (matériaux fins) sont déposées en eau calme dans les dépressions. Les limons (matériaux moyens) sur les faibles pentes des berges ; et les sables (matériaux grossiers) surtout déposés là ou le courant est fort. Selon leur nature, on distingue trois grands types de baiboho : les baiboho à dominante limoneuse, les baiboho à dominantes argileuse et les baiboho à dominante sableuse. B. 3- Les baiboho du haricot Ces 3 types de baiboho existent à Isalo mais les baiboho à dominante limoneuse sont ceux qui correspondent mieux à la culture du haricot et ils sont abondants dans les zones environnantes de Miandrivazo. Plus cette strate est profonde avant d’atteindre une couche de sable, plus le sol reste longtemps humidifié et meilleure est la production en quantité et en qualité. Le haricot est très sensible à la sécheresse lors de la phase semis-levée et durant toute la floraison, soit 30 à 45 jours après le semis. Une strate limoneuse suffisamment épaisse et un semis précoce (avant fin mai) permettent de lever cette contrainte. Photo N°01 : type de Baiboho

Source : CTHA

C- La position en altitude des baiboho

Par sa formation, les baiboho se localisent près d’un système hydrographique qui se trouve à bas niveau comme le cas de ceux d’Isalo.

Quoiqu’ il en soit, le haricot est indifférent à l’altitude, il pousse bien sur les hautes altitudes qu’à moyenne altitudes.

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Tableau 4 : DISPOSITION DES BAIBOHO ET DES CULTURES Altitude (m)

500 300 100

Texture et Très fine, dominante argileuse, Moyenne, Moyenne à Sol eau forte rétention en eau dominante grossière, latéritique limoneuse, dominante bonne rétention sableuse, faible en eau rétention en eau

Utilisation Riz de décrue, tomate, tabac Les meilleures Terrains Emplacem principale terres pour le privilégiés des ent des haricot paysans villages, démunis : peu des jardins fertiles mais le (fruits …) haricot peut s’y et parcs à pratiquer aussi bœufs

Rendement Moyen Très bon pour Mauvais s toutes les cultures surtout le haricot

D’ après ce tableau, on peut constater que le haricot peut se faire sur les différents types de baiboho mais il est beaucoup plus rentables sur les baiboho à dominante limoneuse ou l’eau n’est ni trop abondante ni trop faible.

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CARTE DU MILIEU PHYSIQUE DE LA COMMUNE RURALE D’ISALO

N° 3

LE MILIEU PHYSIQUE DE LA COMMUNE

RURALE D ’’’ISALO

NNN

LEGENDE

RELIEF

Plateau Colline Bas fond

RESEAU HYDROGRAPHIQUE Cours d eau Fleuve Lac RESEAURESEAU ROUTIER RN (R oute Nationale) Piste ZONE D HABITATION Limite de la CR Isalo Chef Lieu de Commune Chef Lieu de Fokontany Autre Village SOURCE : Référentiel régional Menabe

AUTEUR : RANDRIAMAHALEO

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Chapitre 2 : LES PAYSANS PRODUCTEURS

I. LA POPULATION RURALE

A- Les paysans ruraux

La commune d’Isalo est une commune qui a toutes les caractéristiques d’une commune rurale et compte 12930 habitants. La densité de la population est de 38 habitants par km2.

Le plus peuplé est le fokontany d’Analambiby avec 3524habitants, les moins peuplés sont le fokontany de Soatana Morlot, se trouvant à 8km d’Isalo avec 955, et le fokontany d’Adabozato, à 28km à vol d’oiseau qui n’en compte que 900.

Tableau N° 5 : Répartition de la population par fokontany :

N° Fokontany Nombre d’habitant 01 Isalo 2750 02 Analambiby 3524 03 Soatana Morlot 955 04 Antsikida 1250 05 Bepaha 1204 06 Mahatsinjo 1205 07 Adabozato 900 08 Soafaniry Mahavelo dit Beoro 1142 Total 12930 Source : fiche de recensement. Année 2008

La population d’Isalo est une population rurale, majoritairement agricole qui jumèle cette activité avec l’élevage bovin.

B- Les paysans agricoles

Tant pour toute de la région du Menabe que celle d’Isalo, la population vit en majorité de l’agriculture (exploitante ou ouvrière) mais ce taux varie selon le district.

Les occupations professionnelles secondaires ne sont pas toujours stables comme c’est le cas avec SOPEMO 4, SUCOMA 5, …dans les districts proches de Miandrivazo .Cette instabilité résulte de la crise dans le secondaire comme avec l’arrêt de la SODEPA 6 et de la SODEMO 7 qui oblige la population ouvrière à revenir dans l’agriculture et de la pêche.

Comme Isalo est une commune rurale, sa population se tourne vers l’agriculture.

4 Société de Pêcherie de Morondava

5 Sucrerie Complat de Madagascar

6 Société de Développement et d’Exportation de Production Animale

7 Société de Développement de la plaine de Morondava

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Dans le cas de la culture du haricot, près de 90% de la population de la commune la pratiquent dans le but de pouvoir exporter. Il y a déjà plusieurs années, l’exportation était à la portée des paysans producteurs avec la maîtrise de la production en termes de qualité et de quantité mais cela n a cessé de se dégrader. Malgré cela la population n’a cessé de pratiquer cette culture ne serait ce que pour en faire un complément de nourriture et qu’est aussi considéré comme une pratique courante dans la région. Actuellement avec l’appui de plusieurs organismes pour développer cette filière, le nombre des exploitants agricoles a nettement augmenté.

C- Les producteurs hors zone

Ce sont des gens qui habitent hors de la commune telles Morondava, Mahabo, Belo sur Tiribihina, ils peuvent être aussi des immigrants venant des régions environnantes et ils n’y viennent que saisonnièrement c’est à dire lors de la période de la culture : semis, sarclage et récolte. La plupart du temps ils utilisent la main d œuvre locale pour effectuer les travaux par exemple garder les champs de culture contre les maraudages. Ces exploitants sont des riches ou hauts fonctionnaires qui louent les baiboho aux propriétaires locaux à un prix motivant .ou acquièrent des terrains par achat. Pour eux, c est une activité secondaire, source de revenu complémentaire.

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CARTE DU NOMBRE DE LA POPULATION DANS LA COMMUNE RURALE D’ISALO

N° 04

LELE NOMBRE NOMBRE DE DE LALA POPULATIONPOPULATION DE DE LA LA COMMUNE COMMUNE RURALE D’ISALO RURALE D’ISALO

NNN

LE NOMBRE DE LA POPULATION DE LA COMMUNE RURALE D’ISALO

NNN

LE GENDE R ESEAU HYDROGRAPHIQUE Cours d eau Fleuve Lac RESEAU ROU TIER RN (Route Nationale) Piste ZONE D HABITATION Limite de la CR Isalo Chef Lieu de Commune Chef Lieu de Fokontany Autre Vill age LEGENDE NOMBRERESEAU DE HYDROGRAPHIQUE POPULATION Cours d eauPlus de 3000 2000 à 3000 Fleuve 100 0 à 2000 Lac 0 à 1000 RESEAU ROUTIER RN (Route Nationale) Piste ZONE D HABITATION SOURCE : Référentiel régional Menabe Limite de la CR Isalo AUTEUR : RANDRIAMAHALEO Chef Lieu de Commune Chef Lieu de Fokontany Autre Village NOMBRE DE POPULATION Plus de 3000 2000 à 3000 1000 à 2000 0 à 1000

SOURCE : Référentiel régional Menabe 15 AUTEUR : RANDRIAMAHALEO

II. L’OPF ET LES ODB : PRODUCTRICES DU HARICOT

A- La culture du haricot : activité principale de l’OPF et des ODB Avant, les paysans se sont déjà regroupés en petites associations ou organisations de base composée chacune de 6 à 10 personnes pour défendre leur intérêt en tant que producteurs. Ces associations ont travaillé avec le programme SAHA pour le développement de la filière arachide dans le cadre d un développement en approche marché. Toutefois des problèmes ont émergé et les ont poussés à se tourner vers la culture du haricot qu’ils ont marginalisée. Dans la conjoncture économique actuelle, ils doivent faire face à la concurrence des autres régions productrices du haricot Vakinankaratra, Itasy. Ils ont constitué l’OPF Bemirai afin de faciliter la demande de financement et d’aide pour maîtriser la production et la commercialisation. En bref, l’OPF Bemirai est constituée par 16 ODB, toutes composées par des paysans producteurs de haricot dont la plupart était à l origine des ouvriers de SOCTAM venant des diverses régions de Madagascar. B- Les membres de l’ OPF

L OPF BEMIRAI (composé de16 ODBs): est subdivisée en 2 entités : BEMIRAI Nord (constitué par 06 ODBs) et BEMIRAI Sud (constitué par 10 ODBs) à cause de l’éloignement des communes.  BEMIRAI Nord : circonscrite à , est constitué par 6 ODBs : • FIFABE (à Ampanasana Miandrivazo) : 04 paysans • Mifalia (à Ambatomena) : 05 paysans • Mahafaly (à Mahanintsy) : 10 paysans • Tsaravinta (à Ambakivao) : 05 paysans • Soafilongoa (à Tsinjorano) : 03 paysans • Vehivavy sahirana : 07 femmes chefs de familles  BEMIRAI Sud : est située dans la commune rurale d’Isalo, est constitué par 10 ODBs : • ILO (à Isalo) : 08 paysans • Fitalia (à Analambiby) : 22 paysans • Fandrosoana (à Analambiby) : 11 paysans • Ezaka (à Analambiby) : 09 paysans • Miray (à Soatana morlo) : 08 paysans • Fitavoa (à Antanambao) : 14 paysans • Maresaka (à Analambiby) :12 paysans • AIHH (à Analambiby) : 11 paysans • Soafaniry (à Antsikida) : 07 paysans • FITAMI (à Isalo) : 05 paysans.

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Soit un effectif total de 141 paysans Si on ne compte que le nombre des membres actuels de l’OPF Bemirai, qui s élèveà 141 paysans, tous producteur de haricot, cette situation montre que la population est en majorité productrice de haricot.

III. LES CARACTERISTIQUES DES PAYSANS PRODUCTEURS

A- Des paysans multiethniques

A. 1 - Rôles du phénomène de migration Le phénomène de migration a marqué le territoire de la région du Menabe. Les migrants ont joué un rôle important dans l’histoire du développement régional. Du temps du royaume Sakalava, la population est composé essentiellement de Sakalava. Au fil des temps, grâce à la fertilité des plaines alluviales de la région, à certaines attractions touristiques, à certaines activités à but ou non lucratif, nombreux sont les migrants venus de divers endroits pour s’installer dans la région du Menabe : les Vezo, les Masikoro, les Antaloatse, les Merina, les Mahafaly et les Antanosy. Mais les migrants historiques les plus importants sont les Antesaka (Korao), les Betsileo(Antanandro) et les Bara. A. 2 - Conséquence de la migration Ce phénomène a engendré la multiethnicité de la population qui touche les cinq(5) districts de la région. Depuis longtemps, la région du Menabe a été considérée comme une terre d’accueil. Miandrivazo qui est notre zone d’étude continue de recevoir une immigration saisonnière importante de main d’œuvre agricole (2000 personnes par an) pour les cultures de haricot, du tabac et de la pêche en eau douce. Dans la commune rurale d’Isalo, la population est cosmopolite. : Les Sakalava originaires de la région prédominent, les Antandroy tiennent la seconde place puis les Antaimoro et enfin les autres ethnies Betsileo, Vakinankaratra. Ce phénomène d’immigration est aujourd’hui loin de s’arrêter pour des raisons diverses : professionnelles, touristiques,… Dans le but de s’investir dans la culture, les migrants de la commune d’Isalo sont devenus des paysans agricoles.

B- La jeunesse des paysans

B.1 - Répartition par classe d âge moyenne de la population Une autre caractéristique qui marque les paysans producteurs est sa jeunesse. La population se divise comme suit : - 23ans d’âge moyenne pour la population masculine - 22 ans d’âge moyen pour la population féminine - 41% de la population en dessous de 15 ans Cette répartition reflète visiblement que la population qui constitue les paysans producteurs d’Isalo est jeune. B.2 - L âge de travailler

Comme il s’agit d’une commune rurale la norme d’âge pour pouvoir travailler, c'est-à-dire 18 ans, n’est pas respectée. Les jeunes travaillent très tôt pour pouvoir subvenir à leurs besoins et aider les parents.

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B.3 - Les avantages de la jeunesse des paysans

Cette jeunesse de la population peut présenter un avantage dans la mesure où elle devrait être capable de se former en alphabétisation fonctionnelle pour les adultes et en formation technique pour les plus jeunes.

C- Des paysans intellectuellement vulnérables et pauvres

Le faible niveau de qualification de la population ouvrière et de professionnalisation de la population agricole est dû à l’analphabétisme. En 1993 par RGPH, 54°% les chefs de ménages du Menabe n’ont jamais été à l’école Dans la commune d’Isalo, le taux d’analphabétisme s’élève à 75% de la population. Très peu des paysans producteurs ont fréquenté l’école à cause de l’insuffisance des infrastructures d’éducation, des enseignants et surtout l’éloignement entre les fokontany et les petits villages. A ceci ajouté à un fort taux d’analphabétisme les met en situation d illettrisme et de pauvreté.Les compétences locales sont très réduites. Maintenant, dans le cadre d’un développement social, une stratégie de lutte contre la pauvreté et toutes autres formes d’exclusion sociale est inclue dans le plan d’actions de la commune (don de semence et de terre pour les vulnérables, alphabétisation des adultes, augmentation du taux de scolarisation des enfants par la mise en place d’infrastructures scolaires).

CHAPITRE 3 : LA SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE D’ISALO

I. LA PRESENCE DES TROIS SECTEURS D’ACTIVITES ECONOMIQUES

Tous les secteurs d’activités existent dans l’exploitation économique de la commune rurale d’Isalo avec la prédominance de l’agriculture (culture, élevage et pêche), l’artisanat(vannerie),et le commerce.

A- Le secteur primaire :

La commune rurale d’Isalo vit en grande partie de l’agriculture puisque c’est l’activité principale de la population en symbiose avec les activités pastorales.

A.1- L’activité agricole :

L’activité agricole est dominée par la culture du haricot pratiquée sur les baiboho, de riz sur les sols hydromorphes, qui s’étendent le long des cours d’eaux où se trouvent au niveau des étangs (Ranovory), du mais, d’arachide, de manioc et de patate douce encore sur les baiboho.

Les autres cultures (cannes à sucre, banane, …) ne tiennent que des places secondaires et restent des activités d’appoint. Le maïs est produit pour l’autoconsommation, c’est la base de l’alimentation locale surtout pendant la période de soudure. Une partie de la production est à vendre et sert à couvrir les besoins financiers. Le haricot est destiné à la vente, principalement pour l’achat de bétails et c’est la culture principale de la commune.

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A.2- Les activités d’élevage avec la prépondérance des bovins

Le principal élevage de la commune d’Isalo est celui du bovin car il occupe une place importante vu son nombre par rapport aux autres espèces. Le cheptel bovin s’élève à 4651 têtes, l’aviculture suit car elle est pratiquée par chaque famille du fait de la présence importante de lacs. Actuellement, l’élevage porcin est délaissé par la population, de même que l’élevage caprin.

L’élevage occupe la deuxième place après l’agriculture. Il s’agit d’un élevage extensif traditionnel.

La vocation agropastorale de la zone n’est plus à démontrer. L’élevage bovin joue un grand rôle dans l’économie de la commune. Il en est de même au niveau socioculturel, car la possession d’un grand nombre de têtes de zébus n’est pas seulement un signe de richesse et de réussite sociale, elle est surtout source de considération sociale.

Malgré cela, une nette diminution des populations animales est constatée pour plusieurs raisons. L’élevage bovin rencontre des difficultés, avec la couverture vétérinaire qui est insuffisante dans la commune. A cela s’ajoute le problème de vols de bœuf qui font des ravages dans la zone class comme zone rouge

Photo 02 : Type d’élevage bovin extensif dans la commune d’Isalo

Source : Lanto

Il persiste dans la région, différents types de maladies contagieuses bovines, dont les plus graves sont le « besoroke »ou charbon, le « lotsoke », le « linta » ou douve de foie, le « fangerelio » ou coccidiose, « mamanilio » ou protoziose. Le choléra et la peste aviaire pour les maladies des volailles (source : enquête du chef de fokontany). La peste porcine pour les porcs.

En plus de l’insécurité, toutes ses raisons font qu’on assiste à une baisse tendancielle de la population animale à partir de l’année 2003.

Actuellement (année 2008), le total de cheptel est de 4651.

Un point important qui a un rapport direct avec cet élevage bovin est la nécessité des pâturages qui existent et sont multiples mais se trouvent loin des zones d’habitation qui accentue le grand problème d’insécurité dans la zone. En plus, les zones de pâturages sont détruites par les feux de brousse qui font des ravages chaque année.

Selon les paysans, environ 180ha par an sont détruits par les feux de brousse, provoqués par les bouviers et parfois par les « dahalo ».

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Les cultures sûres brulis et les défrichements sont pratiquées pour l’extension des nouvelles places pour les cultures et les zones forestières régressent.

Le phénomène d’érosions s’aggrave et favorise l’existence de nombreux « lavaka »

Tableau N° 6 : Effectif de bovin par fokontany

N° Fokontany Nombre de cheptel 01 Isalo 635 02 Analambiby 504 03 Soatana Morlot 425 04 Antsikida 67 05 Bepea 247 06 Mahatsinjo 1200 07 Adabozato 1417 08 Soafaniry Mahavelo 156 Total 4651 Source : livrets de bovidé (chef d’arrondissement). Année 2008

Selon ce tableau, on constate que 57% de l’effectif total du bovin de la commune se trouve dans les deux fokontany les plus enclavés : Mahatsinjo et Adabozato. Tandisqu’Antsikida n’en possède que 67 têtes.

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CARTE DU NOMBRE DE CHEPTEL DANS LA COMMUNE RURALE D’ISALO

N °5

LE NOMBRE DE CHEPTEL DANS

LA COMMUNE RURALE D’ISALO

NNN

LEGENDE RESEAU HYDROGRAPHIQUE Cours d eau Fleuve Lac RESEAU ROUTIER RN (Route Nationale) Piste ZONE D HABITATION Lim ite de la CR Isalo Chef Lieu de Commune Chef Lieu de Fokontany Autre Village NOMBRE DE CHEPTEL Plus de 1200 800 à 1200 400 à 800 0 à 400

SOURCE : Référentiel régional Menabe

AUTEUR : RANDRIAMAHALEO

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A.3 La présence des fleuves et lacs propices à la pêche :

Pour la pêche, selon le PCD2003, « environ 535 familles vivent de la pêche.

On observe différents espèces piscicoles : carpes, barahoa, vangolopaka (fibata), goujon, rere, fia fotsy, tilapia, menariva ou varilava. Jusqu’à maintenant, la pêche garde une place artisanale à cause de l’absence d’équipements et du manque d’organisation et d’encadrement des pêcheurs.

B- Le secteur secondaire :

Dans ce secteur, c’est surtout de l’activité artisanale qu’on va parler. Elle demeure une activité peu développée dans la commune. On y trouve la vannerie exercée par les femmes et les jeunes filles pour confectionner des paniers, des nattes et des vans. Les matériaux utilisés sont d’origine végétale : le « Satrana , vondro »(medemia nobilis).

La production est destinée aux usages familiaux pour les besoins domestiques, pour les cérémonies traditionnelles ou pour apporter un surplus de revenu familial pour les produits de première nécessité.

La production agricole étant aléatoire, l’artisanat contribue à l’équilibre financier et au déficit monétaire des ménages.

La commune dispose d’une décortiquerie privée qui marche toute l’année.

C- Le secteur tertiaire : C.1- Le tourisme :

Le secteur touristique n’est pas développé. Un seul site potentiel « ketrevo » se trouve dans le fokontany de Soafaniry Mahavelona mais ce fokontany est difficilement accessible. Il existe différentes faunes et flores (forêt, crocodile, flamant rose,…). Aujourd’hui, il n’y a pas encore de projet pour l’écotourisme malgré l’existence de quelques touristes qui viennent visiter. Toutefois, la descente touristique duTsiribihina est très célèbre en passant par Beoro.

C.2 - Le transport

Pour les activités de transport, deux types de transport existent dans la commune avec le transport terrestre qui relie la commune d’Isalo avec le chef lieu de district et le transport fluvial qui relie les différents fokontany et villages, en particulier pour aller à Adabozato.

C.3 - Le commerce

Concernant les activités de commerce, la commune possède un marché hebdomadaire tous les mardis (auparavant tous les dimanches) avec des infrastructures suivant les normes construites grâce à la collaboration avec le FID 8. Il est implanté dans le fokontany d’Analambiby. La population du fokontany et même des communes environnantes viennent s’y approvisionner et écouler les produits d’agriculture et de l’élevage. Des collecteurs viennent régulièrement pendant la saison de récolte

8 Fonds d’Intervention pour le Développement Agricol

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(haricot, mais, riz, arachide, bovin, volaille…). Quotidiennement, il y a des épiceries dans chaque fokontany pour les produits de première nécessité et les besoins des ménages.

On y rencontre un marché de bovidé qui fait la renommée de la commune au niveau régional.

II. L’IMPORTANCE DE L’AGRICULTURE

A- Les secteurs productifs

Les baiboho permettent de nombreuses cultures, parmi lesquelles celles du riz et le haricot « lingot blanc »dominent largement.

Comme partout à Madagascar, le riz offre la ressource alimentaire principale des paysans.

Deux cycles de riziculture, riz pluvial de saison de pluie et riz de décrue de contre saison, permettent à la région d’être autosuffisante et de vendre à l’extérieur ses surplus.

C’est cependant le haricot lingot blanc qui joue le rôle fondamental dans l’économie et l’évolution de la région. Cultivé par la majorité des paysans dans l’espoir d’être vendu à l’exportation, le lingot blanc constitue la première source de revenu de la région.

Les cultures du mais et du manioc occupent une place importante dans l’occupation des surfaces et de la production. Elles sont à la fois destinées à la consommation humaine, animales (pour le mais) et à la vente.

Enfin, il faut apporter une note particulière au tabac, bien qu’il ne représente plus grand chose dans le système agraire actuel.

Actuellement sur une superficie totale cultivée de 1290 Ha pendant la saison ASOTRY :

La culture du haricot blanc se fait sur 710 Ha et tient une large place.

Il s’ensuit la culture du maïs occupant 415 Ha.

La culture de l’arachide sur 105 Ha.

On voit que le haricot est la principale culture de spéculation de la zone. Tandis que les autres cultures comme mais, riz sont des sources de revenus complémentaires non négligeables.

Les arbres fruitiers comme les manguiers, les bananiers, les tamariniers, bien que présents en grand nombre, ne font pas l’objet d une culture spéciale, mais poussent à l‘état sauvage et se multiplient d une façon naturelle. Ils sont détruits progressivement par les feux de brousse et les cultures extensives.

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B- Les caractéristiques de l’agriculture d’Isalo

B.1- La pratique des activités agricoles selon chaque ethnie

Chaque ethnie de la commune d’Isalo pratique une culture qui lui est propre.

Les autochtones, Sakalava ou migrants anciens sont principalement occupés par l’élevage bovin et des cultures vivrières traditionnelles comme le riz, le maïs, patate douce et haricot,…

Les migrants, considérés comme les nouveaux installés, pratiquent la culture de rente, en particulier le haricot qui est pratiqué en quasi monoculture de contre saison, ainsi que le petit élevage de volaille, porc et moutons.

Mais comme partout dans le district de Miandrivazo, les espaces cultivés de cette zone présente des variations importantes.

Leurs spécificités sont liées à plusieurs facteurs : proximité de la route nationale par rapport à la zone de production et accès au marché extérieur, par rapport au comportement de l’eau, suivant son abondance ou non, durant la saison des pluies qui dicte la dimension du lit des rivières.

B.2- Utilisation des techniques rudimentaires

Les techniques agricoles restent en général rudimentaires comme l’utilisation de l’angady (bêche) et la plupart des paysans utilisent des petits matériels agricoles comme la charrue, la herse a traction animale. Les paysans n’utilisent pas encore de sarcleuse et de la fumure

Le non mécanisation des travaux agricoles est un fait très marqué dans l’agriculture d’Isalo. Ceci pose un grand problème au niveau de la production à cause de sa lenteur et des charges qui incombent pour les producteurs. Les matériels agricoles fréquemment utilisés sont la charrue, les bêches, les coupe-coupe, et les pelles.

Bref, le mode de culture est traditionnel et rend aléatoire la productivité des paysans.

B.3 - Les problèmes du secteur agricole

- L ensablement de « baiboho »

- Les maladies et les parasites nuisibles : tels les poux de riz, les maladies bactériennes, et les insectes terricoles. - L’insuffisance de technicité : il n existe pas d’agents vulgarisateurs dans la zone. - L insuffisance de matériels de production et de semences. - La difficulté dans l’écoulement des produits. - L’utilisation des matériels agricoles rudimentaires

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C- Les productions agricoles de la Commune d’Isalo

La répartition géographique des productions définit la spécialité de la commune à étudier.

Dans notre cas, la commune rurale d’Isalo est réputée pour la production du haricot ce qui constitue d’ailleurs l’objet de notre étude.

A l’intérieur de la commune, tous les fokontany pratiquent la culture du haricot d’importance variable associé à d’autres cultures plus ou moins importantes dans l’occupation du sol : mais, manioc, patate, … .

Pour la commune rurale d’Isalo, les spécialisations de chaque fokontany se répartissent comme suit mais avec l’omniprésence du haricot :

Le fokontany d’Analambiby est réputé pour la production du haricot vient ensuite le maïs et l’arachide

Quant à Isalo, le haricot, le riz et la pêche sont ses spécialités.

Le haricot et le riz constituent les principales cultures du fokontany d’Adabozato, Bepeha , Mahatsinjo, Beoro et Soatana Morlot.. Antsikida cultive le riz.

Tableau N° 7 : Tableau de production de l’année 2008 dans la commune d’Isalo (en tonne)

Saison asara(culture de saison) 2008

Vary asara Mais asara Arachide asara manioc Isalo 2590 330 95 360

Saison asotry (culture de contre saison) 2008

Vary asotry Mais asotry Arachide asotry haricot Isalo 90 1245 125 1420

III. LES INFRASTRUCTURES LIEES AUX ACTIVITES AGRICOLES A- Les infrastructures de communication et d échange

A.1 - Les routes

a- Voie terrestre

Isalo se trouve à 38km de Miandrivazo, elle est desservie par une route praticable mais en mauvais état. En saison sèche, il faut 1,5heures en voiture pour parcourir ce trajet.

Les pistes reliant les fokontany au chef lieu de la commune sont toutes en terre et en mauvais état malgré l’effort déployé par la population pour les entretenir.

La commune d’Isalo est dépourvue de pont sauf dans le fokontany d’Antsikida qui est construit en béton.

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Les routes praticables toute l’année sont les suivants :

- La Rn 34 sur 30km

- La piste RN 34 – Analambiby : 6 km

- La piste RN 34 Isalo : 8 km

La piste RN 34 Bepeha (12 km) n’est praticable qu’en saison sèche. Elle est inaccessible quatre mois dans l’année (de décembre à mars).

Le fokontany Adabozato est séparé du chef lieu de la commune par la rivière Tsiribihina, d’où la difficulté de l’accès en saison de pluie. Pendant cette saison la communication inter-Fokontany est difficile à cause du mauvais état des pistes rurales et l’éloignement entre les villages.

Tableau qui montre la distance des Fokontany par rapport au chef lieu de la commune :

Tableau 8 : Les Fokontany et leur distance par rapport au chef lieu de la commune

N° Fokontany Distance

01 Isalo 00 km

02 Analambiby 05 km

03 Soatana Morlot 08 km

04 Antsidika 08 km

05 Bepeha 25 km (4 km a vol d oiseau)

06 Mahatsinjo 7 km a vol d oiseau

07 Adabozato 28 km a vol d oiseau

08 Soafaniry Mahavelo (dit Beoro) 52 m a vol d oiseau

Source : Monographie d’Isalo. Association LALONA

b- Voie fluviale

Elle sert pour aller dans les Fokontany de Bepeha, Mahatsinjo, Adabozato, Soafaniry- Mahavelo avec l’ utilisation des pirogues et des « kanoto ».

A.2 - Les postes et télécommunication

Il n’existe pas d’agence postale ni d’infrastructure téléphonique mais il y a quelques points du chef lieu de la commune qui sont recouverts par le réseau du téléphone portable ORANGE et ZAIN.

La brigade de la gendarmerie possède un BLU pour son usage privé.

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B- Les infrastructures se rapportant a la culture du haricot B.1 - Place du marché

Sur ce point, il y a les pavillons et les hangars bazars suivant les normes qui sont nouvellement construits par le FID (Fonds d’Intervention pour le Développement).

Les marchands se multiplient remarquablement si bien que des petits pavillons fabriqués par des matériaux locaux surpassent de loin le nombre de nouveaux pavillons en dur.

Comme il est dit plus haut, la population des fokontany et même des autres communes viennent s’approvisionner ou écouler les produits de l’agriculture et de l’élevage.

Des collecteurs viennent aussi régulièrement surtout pendant la saison de récolte des produits agricoles.

Quotidiennement, des épiceries dans chaque fokontany sont ouvertes pour les produits de première nécessité et besoins de ménage (savon, huile, bougie,…).

PHOTO 04N°03 : Le : Lehangar hangar du dumarché marchéd’Analambiby d’Analambiby

B.2 - Le marché de bovidé d’Analambiby Source : RANDRIAMAHALEO Rivo Arilanto

B.2-Le marche de bovidé

Le marché de bovidé en question est en fait un marché qui fait la renommée de la commune rurale d’Isalo. Le jour de ce marché, nombreuses sont les gens issues des autres communes ou mêmes des autres régions qui viennent y choisir ou acheter des bétails dans la commune. Mais actuellement, comme la commune est réputée par l’insécurité où elle est classée parmi les zones rouges, les clients hésitent à venir y acheter des bœufs et ce marché commence à perdre sa place.

B.3 - Infrastructures hydro agricoles

Il n’y a pas de barrage hydraulique dans la commune et la maîtrise de l’eau constitue un problème sérieux pour les activités économiques.

Les berges sont brisées pendant la période des pluies et les zones de cultures sont inondées.

Les cultures sont conditionnées par la montée et la baisse du niveau des eaux et de la variation climatique.

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Pour la culture du riz, l’irrigation à partir de la rivière et de lacs est parfois utilisée, mais selon une technique traditionnelle non protégée d’où l’agrandissement du canal d’irrigation en saison de pluie et le déversement des sable (atsanga) dans les baiboho.

La population a demandé un appui à la mise en place de digue à Soarano, Mahavelo, Anosimena

C- Les infrastructures sociales C.1 - Les équipements sanitaires a. Les centres de santé

Isalo dispose d’un CSB I et II (Centre de Santé de Base). Ce dernier est implanté dans le fokontany d’Analambiby, qui a mis à la disposition de la population un médecin, une(1) sage femme et un dispensateur. Ce CSB II occupe un bâtiment de 05 pièces dont 01 pour les soins, 01 pour la consultation prénatale, 01 pour l’accouchement, 01 pour dispensaire et 01 pour l’hospitalisation.

Le taux de consultation est de 2,32% par mois à cause de l’inaccessibilité au CSB pendant la période des pluies. Alors, la population a cours au traitement traditionnel en comptant 27 guérisseurs traditionnels et 23 matrones.

Le CSB I est implanté dans le fokontany de Bepeha, il n y a qu’un seul infirmier. L’infrastructure ne suit pas les normes.

En général, la santé publique est précaire car en plus de l’insuffisance d’eau potable, les animaux domestiques divaguent dans les villages (porcs).

Les us et coutumes de la population n’acceptent pas l’usage des latrines, les habitants font leur besoin dans la nature, ce qui aggrave la vulnérabilité de la santé publique.

Selon le docteur du CSB II, le nombre de consultants enregistrés durant l’année 2007 s’élève à 3600 soit 28% de la population totale. Les maladies fréquentes sont : diarrhée, pneumonie, dysenterie, bilharziose et les maladies sexuellement transmissibles.

Sur l’état des lieux, le bâtiment du CSB II est en bon état, ce qui n’est pas le cas avec le CSB I qui a besoin de réhabilitation. Les nombres des personnels sont insuffisants.

b. Les équipements d’adduction en eau

La commune entière ne dispose pas d’adduction d’eau potable .Seul le fokontany d’Analambiby possède une pompe qui n’arrive pas à satisfaire les besoins en eau du fokontany.

La totalité de la population s’approvisionne dans les rivières, lacs et puits alors que ces derniers présentent des problèmes sur la propreté car les eaux sont fortement polluées et sources de contamination et de maladies diarrhéiques.

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PHOTO N°04 : La borne fontaine PHOTO 05 : La borne fontaine d’Analambibyd’Analambiby

Source : RANDRIAMAHALEO Rivo Arilanto

C2-L électricités et l éducation a. Les sources d’énergie (électricité)

100% des ménages non pas accès à l’électricité. Le pétrole, les bois de chauffe et la bougie constituent les combustibles les plus utilisés par la population. L’utilisation du groupe électrogène est faite pour les loisirs dans la commune

b. Les équipements d’éducation

Selon le chef ZAP la commune d’Isalo dispose de huit EPP et quatre écoles communautaires (EC) pour l’éducation primaire. Elle n’a pas de CEG, ni Lycée, ni école professionnelle.

Le taux d’analphabétisme s’élève à 75% de la population dont 70% jeunes et 30% adultes.

Pour cette année scolaire 2007 – 2008, les enseignants dans la commune d’Isalo sont au nombre de 26 dont 13 fonctionnaire et 13 maîtres FRAM avec 1862 élèves sur les plus de 5301 scolarisables.

A part l’EPP d’ Isalo nouvellement construite, les infrastructures scolaires sont en mauvais état, en particulier l’EPP de Mahatsinjo et d’Adabozato, elles ne suivent pas les normes requises, leurs capacités d’accueil ne peuvent pas satisfaire les besoins des Fokontany, il en est de même pour les matériels.

C.3 – La question de sécurité publique

Pour assurer la sécurité publique, la commune dispose d’un poste avancé de la gendarmerie sous le commandement d’un chef de poste accompagné par trois agents. Il occupe 02 bâtiments pour le logement du personnel et 01 servant de bureau.

Avant l’année 2008, l’insécurité régnait dans la zone, alors la commune a pris les dispositifs suivants :

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- Mise en place d’un poste avancé de la Gendarmerie dans le chef lieu de la commune

- Mise en place des « garde-kizo » (lieu de passage des « dahalo »)

- Recrutement des quartiers mobiles par fokontany

- Mise en place des « kalony »

Aujourd’hui, le kalony est un peu déstructuré car la population ne peut pas couvrir les besoins alimentaires des agents de kalony (patrouille journalière des villages).

Conclusion partielle de la 1 ère partie :

La commune d’Isalo dispose de toutes les conditions favorables à la culture à la culture du haricot que ce soit sur le plan humain ou sur le plan naturel. Mais l’insuffisance de l’infrastructure sociale peut avoir des répercussions négatives sur la filière. L’ampleur du phénomène de « dahaloisme » favorise d’ailleurs l’enclavement de la zone d’étude surtout sur le plan économique. En effet, pour comprendre la situation de la filière haricot dans cette commune rurale de Miandrivazo, on se demande quelles en sont les conditions cadres, comment s’organisent les exploitants depuis la production de semence jusqu’à la commercialisation, qui sont les divers acteurs qui ont une relation indirecte ou non avec la filière ? La partie suivante traite ses points de la filière depuis l’amont jusqu’à son aval.

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CARTE DES INFRASTRUCTURES SOCIO-ECONOMIQUES DE LA COMMUNE D’ISALO

N°06 LES INFRASTRUCTURES SOCIO -ECONOMIQUES DE

LA COMMUNE RURALE D’ISALO

NNN

LEGENDE RESEAU HYDROGRAPHIQUE Cours d eau Fleuve Lac RESEAU ROUTIER RN (Route Nationale) Piste ZONE D HABITATION Limite de la CR Isalo Chef Lieu de Commune Chef Lieu de Fokontany Autre Village INFRASTRUCTURES DE BASE

CSB I CSB II EPP

EC (Ecole Communautaire) Marché de bovidé

Poste Avancé de la ZP

SOURCE : Référentiel régional Menabe

AUTEUR : RANDRIAMAHALEO

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DEUXIEME PARTIE

LA SITUATION DE LA FILIERE HARICOT DANS LA COMMUNE RURALE D’ISALO

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DEUXIEME PARTIE

SITUATION DE LA FILIERE HARICOT DANS LA COMMUNE

D’ ISALO

CHAPITRE 4 - LES CONDITIONS CADRES DE LA FILIERE

I. L’ORGANISATION PAYSANNE FAITIERE BEMIRAI . A. L’OPF et les ODB membres

A.1 - L’OPF Le haricot a dans le district de Miandrivazo où est localisée la commune rurale d’Isalo une place très importante dans le système de production. Nombreuses sont les manifestations que mènent les différents acteurs pour développer leurs activités. Avec le haricot sec, deux OPF (organisation paysanne faîtière) ont demandé l’appui de SAHA pour se rendre plus professionnelles dans la filière. L’OPF « Betsiriry Miray Rà sy Aina izay Iasana » ou Bemirai s’est constitué en 2007. C’est le regroupement de petites collectivités paysannes ou organisations de base (ODB) pour devenir un ensemble beaucoup plus grand. Les ODB sont de petites associations paysannes (organisations actives constituées de manière formelle ou non le long de la filière) composées de 6 à 7 personnes. Et l’OPF est composée des ODB. La collaboration des ODB avec SAHA a déjà existé depuis 2006 avec le développement de la filière arachide. A l’époque, ces ODB avaient un contrat d’exclusivité avec un opérateur économique, Metalamad qui fournit les semences variétés « fleurs11 » tandis que le programme SAHA en collaboration avec l’agent de l’agriculture de Miandrivazo, assure l’appui technique. Malheureusement au bout de deux saisons infructueuses (asotry 2006 et asara 2007), l’opérateur économique s’est retiré et a rompu les contrats avec les ODB. En effet, le prix du marché étant élevé que celui que proposait Metalamad, les paysans ont vendu une partie de leur production à d’autres opérateurs locaux. Néanmoins, les ODB ont continué à développer la variété « fleur 11 » et biens des paysans commencent à tirer profit de la spéculation. Ce succès a entraîné l’émergence d’autres Organisations Paysannes. En analysant leur expérience, les paysans ont noté de nombreux blocages pour le développement de la filière arachide : • Sa concurrence directe avec le haricot • Peu de connaissances techniques C’est pourquoi en avril 2007, ils ont décidé de développer la filière haricot qui est la culture principale de la zone et sur laquelle ils ont de l’expérience avec la naissance de l’OPF Bemirai. Elle regroupe 16 Organisations de base, elle se subdivise en 2 groupes : Bemirai Nord et Bemirai Sud répartis dans la commune de Miandrivazo. Bemirai Sud est située à Isalo avec 10 ODB (noms énumérés dans la 1ere partie, page : 17) Bemirai Nord se trouve dans la commune rurale d’Anosimena.

Notre zone d’étude se trouve à Isalo aussi on ne va considérer que les activités y entreprises par les ODB membres de l’OPF Bemirai.

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Avec ce regroupement au sein de l’OPF, les paysans souhaitent sécuriser l’approvisionnement en semences, améliorer la qualité de la production et les rendements, étudier l’ensemble des marchés potentiels c'est-à-dire la mise en place d’un circuit organisé de communication de semences et de production de haricot de qualité.

A.2 - Objectifs L’OPF Bemirai a ses incidences visées (l’énoncé des incidences visées décrit la manière dont le comportement, les relations, les activités ou les actes d’un groupe changeront si leurs propres activités auront du succès) qu’on pourrait rapprocher des objectifs. La première incidence visée est d’être capable de gérer la vie institutionnelle et organisationnelle, de pouvoir mobiliser ses ressources propres pour son fonctionnement.

L’OPF mobilise ses compétences et ressources pour mettre en œuvre un plan d’actions concerté afin de répondre aux demandes des organisations paysannes de base surtout pour l’amélioration des activités génératrices de revenu de ces dernières.

Elle facilite la mise en relation et la contractualisation entre les organisations de base et les opérateurs économiques dans un but commun : améliorer l’approvisionnement, la production et la commercialisation des produits.

Elle accompagne les organisations paysannes membres à se mettre en relation avec les institutions financières décentralisées afin d’améliorer la mobilisation de l’épargne et l’accès au crédit.

Elle exprime ses idées aux réunions organisées au niveau intercommunal, régional, national et tisse des collaborations avec les partenaires aux niveaux districts, régional et national.

B. Le fonctionnement de l OPF 9

B.1 - Méthode de travail : - Recherche de la capacité pour les membres d’exprimer leurs idées - Valorisation des compétences des membres - Recherche de collaboration avec les différents partenaires - Possession des organisations membres de plans d’actions et budget pour qu’elles puissent soutenir l’OPF - Valorisation du genre dans la réalisation de toutes les actions - Recherche permanente d’échange d’idées générant des avantages pour tous les acteurs dans la zone de Miandrivazo - Tenue des comptes, de la gestion financière sur les rentrées d’argent, les sorties, les épargnes et les dettes avec un rapport annuel

B.2 - Sources de revenu - Cotisation annuelle de chaque ODB - Les dons ou aides - Fonds issus des activités faites par l’OPF et par l’utilisation de ses biens

9 SIC SAHA III

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B.3 - Organigramme de l’OPF

a-(Organigramme 01) Hiérarchisation des membres de l’OPF

OPF Bemirai

ODB 1 ODB 2 ODB 3

P1 P2 P3 P1 P2 P3 P1 P2 P3

b- (Organigramme 02)hierarchisation des membres de bureau

Président

Vice Président

Secrétaire Trésorier Conseiller

Chaque membre a ses propres rôles au sein de l’OPF

C. Rôles principales de l’OPF

C. 1- Rôles de l’OPF vis-à-vis de son bailleur 10

Vis-à-vis de SAHA, malgré l’appui de ce dernier sur la culture du haricot, l’OPF a ses parts de responsabilités pour l’exécution des travaux, inscrits comme conditions exigées par SAHA, elles concernent :

10 SIC SAHA III

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Les rôles de l’OPF dans l’exécution de son plan d’actions

a) La gestion opérationnelle des prestations de services

- Elaborer les TDR; - Sélectionner les prestataires de service ; - Suivre et évaluer les actions entreprises et analyser les rapports des prestataires de service ; - Résoudre les problèmes et/ou litiges survenus au cours de l’exécution des prestations demandées ; b) La gestion budgétaire et financière

- Assurer le suivi budgétaire : cohérence entre prévisions et dépenses effectives, analyse des écarts à des fins de prise de décision ; - Contrôler les dépenses avant tout paiement : réalité des dépenses (achats, prestations de services…), conformité avec les factures et/ou autres pièces justificatives, … ; - Effectuer le règlement (sur financement de SAHA ou sur fonds propre) des dépenses (fonctionnement et organisation des ODB). Ce fonds propre est obtenu grâce au droit d’adhésion que chaque ODB a payé pour son intégration dans l’OPF, le total de leur cotisation est de Ar 7000(35000fmg) par an plus 10kg de haricot par ODB. - Faire auditer systématiquement son compte c) La gestion de la relation avec les institutions financières

- Assurer l’ouverture d’un compte bancaire propre au PALI ; - Solliciter les aides des instituions financières dans les limites fixées par les statuts ou le règlement intérieur du PALI; d) La gestion du partenariat avec SAHA

- Fournir toute information relative à l’exécution du contrat programme (atteinte des résultats fixés, utilisation de la subvention SAHA, le respect des principes sur la réalisation des engagements contractuels) - Fournir à SAHA toute information donnée par l’audit du PALI et faciliter le déroulement de tout approfondissement nécessaire demandé par SAHA ; e) La gestion de l’organisation PALI

- Appliquer les règles de bonne gouvernance : règlement intérieur, manuel de procédure propre, bonne communication interne, compte rendu aux membres de la situation du PALI… ; - Prendre les décisions et les mesures concrètes pour résoudre les problèmes internes rencontrés. Dans tous les cas, à part les activités de l’OPF, elle participe aussi au développement de l’

économie locale.

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Photo 05 : Réunion de formation de l’OPF par CTHA

Source : Lanto C.2- Les rôles de l’OPF dans la filière haricot

• Intégrer les ODB situées dans les zones productrices enclavées qui veulent aussi bénéficier des aides. • Diffuser les techniques de production en formant les paysans membres (ceux qui ont pu assister aux formations conseillent les membres qui l’ont raté et les nouveaux membres). • Mettre en place les services de proximité (faire en sorte que tous les membres ont accès aux matériels collectifs en allégeant les droits d’utilisation). • Décider ensemble à qui et comment vendre (c’est la négociation commerciale : voir qui sont les opérateurs qui acceptent d’acheter les produits à bon prix et décider du contrat de vente c'est-à-dire comment le payer, les paysans ne sont-ils pas perdants à tel prix ?,…). Et si l’OPF a une chance de pouvoir effectué une vente groupée, tout les membres doivent s’entendre sur un même prix ; • Organiser la vente(Ou mettre les produits à vendre, avant de stocker, chaque ODB doit peser sa production devant les responsables de l’OPF, on définit ensuite une date pour le triage (éliminer les cassés, les abimés,…) afin d’éviter le « chacun pour soi », enfin, on prend la pesée de la récolte triée pour déterminer le poids final de chaque ODB et décider le prix de vente du produit). • Demander des conseils et appuis auprès des partenaires afin d’avoir des amples informations et nouvelles techniques sur la filière. L’OPF essaie de négocier aussi avec son bailleur d’avoir un paysan technique ou paysan formateur(PF) toujours disponible qui peut lui conseiller quand l’appui s’arrête et pour qu’elle puisse être indépendante dans ses activités. Durant toute la production jusqu’à la commercialisation, l’OPF joue un rôle important car elle vérifie si tous les techniques enseignés sont pratiqués par les paysans pour ne pas induire l’association en erreur aux yeux des acheteurs lors d’une vente groupée.

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II. LES COLLECTIVITES TERRITORIALES DECENTRALISEES : A- Rôles de la commune

La commune rurale en tant que partenaire de l’OPF a pour rôle d’appuyer et de faciliter les actions qui ont une relation avec les activités de développement économiques: Exemple : - La mise en place des services de proximité (magasin de stockage, moyens de transport quand par exemple il y a des réunions à faire à l’extérieur de la commune, …), l’accès à la terre et autres ressources, l’amélioration de la sécurité, l’amélioration des infrastructures pour l’évacuation des produits (marchés, pistes, recensement des opérateurs économiques), la mise en relation des organisations paysannes avec les opérateurs économiques, le contrôle de la régularité des opérateurs économiques (durant la pesée pour éviter le truquage sur le poids) - Elaborer et diffuser les informations économiques (acteurs, flux, goulots d’étranglement), effectuer le recensement agricole (paysans, superficie, production,…) - Le prélèvement des ristournes envers les opérateurs qui viennent faire la collecte durant le jour du marché qui se déroule à Analambiby le mardi.

Dans tous les cas, les activités de l’OPF s’inscrivent dans le plan communal de développement (PCD) pour que cette dernière puisse contribuer à l’atteinte de la vision régionale d’autant plus qu’elles facilitent les rôles de la commune rurale sur la formation des paysans.

B- Rôles du district de Miandrivazo

Il y a un arrêté régional qui concerne les activités économiques de la zone y compris la culture du haricot.

- Pour les semences : il incite les paysans à se regrouper pour faciliter l’achat des semences à un prix abordable.

- Pour la collecte : il exige une attestation de collecteur obtenue après paiement de droit. - Les collecteurs doivent payer les ristournes et le droit de collecte auprès du régisseur. - Il exige que les producteurs consultent le bureau d’agriculture pour lui dire quel type de culture ils font, quelles techniques, quelles semences,…. C- Rôles de la région

Dans le Plan Régional pour le Développement (PRD) il est spécifié que les rôles de la région du Menabe est la coordination des actions de développement rural. - Elle effectue la démarche de recherche de partenariat - Elle mobilise les ressources et les différents acteurs de développement - Elle définit les axes d’intervention prioritaires C’est la redynamisation de l’économie régionale traduite axe stratégique et a une grande importance pour la collaboration entre la Région et l’OPF car le haricot sec fait partie de l’un des quatre (4) secteurs porteurs qui sont : la riziculture, légumineuses, (filière grains secs, filière arachide), pêche et aquaculture, tourisme et écotourisme.

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Le principe de la Région est que toute intervention dans son territoire doit recevoir son aval, matérialisée par une convention ou contrat de partenariat ou de collaboration. Selon encore le PRD11 Menabe, cet axe est le système central de la réduction de la pauvreté dans le Menabe. Il vise deux (2) objectifs globaux : - Faire des quatre secteurs porteurs un levier de croissance économique et de la réduction de la pauvreté. - Assurer les conditions cadres de réussite des secteurs porteurs en :

o Etendant et ou renforçant les infrastructures à vocation économique : les conditions de base de croissance. o Instaurant un environnement économique favorable à un développement accéléré et soutenu : les mesures incitatives et les mesures d’accompagnement.

Bref, notre étude centrée sur l’OPF nous a permis de voir que nombreux sont les acteurs intervenant pour le développement de la filière haricot.

C’est le processus multi acteurs qui a pour objectif d’engager l’ensemble des acteurs concernés par les enjeux à trouver de manière concertée les solutions.Mais leurs rôles dans la filière peuvent être différents. Leur accompagnement peut être à tous les niveaux et sur un contenu convenu selon le partenaire limitrophe ou PALI 12 (OPF). Ils ont leurs façons d’accompagner et il y a autant de risque de contradiction ou de superposition que l’opportunité de complémentarité et de synergie d’où le besoin de mieux se connaître et de dialoguer. L’importance du processus multi acteur est aussi très pertinente car l’intégration d’autres acteurs que ce soit privés ou publics et leur association est le cœur du système qui « pousse » et crée des richesses.

III. LES AUTRES ACTEURS A- Les divers collecteurs

Leur présence est primordiale dans la filière haricot et ils ont pour rôles de :

- D’effectuer la collecte en emmenant leurs cartes de collecteur.

- De payer les ristournes auprès de la commune.

Mais on peut classer les collecteurs en plusieurs types selon leur mode de travail : A.1- Les sous collecteurs :

Ils sont employés par un collecteur principal pour collecter les produits des paysans au niveau d’une petite zone (un village ou un groupe de villages). Ils disposent toujours d’une balance et peuvent être associés à 1 ou 2 dockers. Soit, ils restent en permanence sur le même lieu et ils ont alors un local de stockage fixe à proximité, soient ils sont mobiles et chargent directement un canot, une pirogue ou un camion. L’argent leur est avancé par leur employeur et ils touchent une commission 30Ar/Kg. A eux de payer ensuite leurs éventuels dockers associés.

11 Plan Régional de développement du Menabe

12 PALI (explication : voir glossaire)

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A.2 - Les responsables de collecte par zone

Ils sont le relais du collecteur principal sur chaque grande zone ; ils sont essentiellement basés à Miandrivazo où ils disposent d’un local de stockage qui reçoit les produits de sous collecteurs transportés par canot, pirogue ou camion. A.3 - Les collecteurs

Ils n’assurent en général qu’un transport partiel jusqu’à un lieu de stockage qui rassemble l’ensemble des produits des différentes zones. Ces lieux sont surtout Antsirabe, Antananarivo, Morondava. Ils revendent à des grossistes locaux, ou à des exportateurs après avoir trié ou non. Ils ont :

 soit un contrat d’exclusivité avec un exportateur qui les finance,  soit ils revendent au plus offrant et sont alors autonomes financièrement. A.4 - Les collecteurs transporteurs

Ils assurent eux-mêmes le transport depuis le lieu de collecte jusqu’à celui de la vente locale, voire le lieu d’exportation, sans stockage intermédiaire. Ils trouvent généralement leurs propres financements.

B- Les autres operateurs

B.1 - Les grossistes locaux

Ils sont basés dans les grandes villes : Antsirabe, Antananarivo, Morondava.

B.2 - Les exportateurs

Ils achètent tout à des collecteurs, généralement des produits non triés.

Par contre, d’autres collecteurs appelés conditionneurs font du triage mais ils travaillent étroitement en collaboration avec l’exportateur. Ils sont basés à Antsirabe, Antananarivo, Morondava.

Le triage, réalisé par des femmes, consiste à séparer manuellement les écarts, les grains mangés, ridés, abîmés, non blancs, très petits. Intervient ensuite le calibrage soit manuel, soit à la machine.

Photo n° 06 : chargement d’un camion d’un collecteur

Source : Lanto

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CHAPITRE 5 : LES FLUX DE PRODUCTION I. LA PLACE DU HARICOT DANS LE SYSTEME AGRICOLE A- L’historique du haricot

A.1 -L’introduction du haricot dans la zone.

Comme il est dit dans les chapitres précédents, la population de toute la région du Menabe est cosmopolite, de même que celle de la commune rurale d’Isalo. On constate à travers les ouvrages que le début de l’introduction de la culture du haricot remontait vers les années 1950 et que depuis cette date, la place du haricot dans les cultures demeure importante jusqu’à maintenant. Il a été introduit par les migrants venus des régions environnantes : Betsileo et Imerina. A cette époque, la culture du tabac avait encore une place très prépondérante dans la mise en valeur des terres et était encore interdit par les concessionnaires à cause de sa concurrence directe avec le haricot. A.2 - L’apogée du haricot

« Son essor date du bitumage de la route Antsirabe Miandrivazo en 1975, renforcé un peu plus tard par celui de Morondava -Miandrivazo. Cet essor était considérable en 1989. A ces moments, l’arrivée des collecteurs a encouragé les paysans producteurs. »13 Cet essor s’explique par le fait que la période, de 1980-1990, marque l’ouverture de Madagascar au commerce international. A cette époque, malgré l’intérêt de la population, non seulement rurale mais aussi urbaine, à cultiver cette culture, les surfaces aménagées étaient encore faibles à cause des immenses concessions de tabac et aussi de la non maîtrise des climats et techniques culturales du haricot. Mais au fil de temps, la culture du haricot est devenue une tradition pour toute la population de la région du Menabe concernée par cette culture. Selon les documents étudiés, traditionnellement les gros importateurs de légumineuses de l’Europe et des îles de l’Océan Indien cherchent à Madagascar de nouvelles sources d’approvisionnement. A partir de 1989 par l’instauration des lois sur le libre échange, le réseau de collecte pour le lingot blanc s’intensifie. La demande de ce produit sur le marché international est très élevée et l’exportation a été de ce fait très importante. Selon les chiffres récoltés dans le livre de Thomas SCHULZ, la production double en cinq ans, de 2000 tonnes en 1990 à plus de 4000 tonnes en 1995. Cette année là, les prix étaient particulièrement très attractifs autant pour les exportateurs que pour les producteurs : 3500fmg le kilogramme alors que le coût oscillait autour de 1500fmg le kilo les années précédentes. C’est à partir de ce moment que les autres cultures traditionnelles jugées plus contraignantes et moins rémunératrices perdent du terrain. Le riz de contre saison et le tabac sont alors les plus touchés par la concurrence du haricot.

Le haricot « lingot blanc » fait de Miandrivazo un terroir de renommée mondiale pour son exportation.

A.3 - L’effondrement du haricot a) Non maîtrise des techniques culturales

Dans cette zone, le haricot rencontre différents problèmes :

13 H. Voajanahary RANDIMBIARISON. Une étude géographique des aspects de la ruralité d’une ville (l’exemple de Miandrivazo) . 1993

40

Au niveau de la production à cause de non maîtrise des techniques culturales

Mais aussi de la fluctuation des récoltes aux dépens du climat, du débit des eaux des rivières et des pluies et enfin de la fluctuation des prix.

b) La crise du haricot

En 1996 et 1997, la prospérité des cours internationaux du haricot est brusquement stoppée. Le prix international s’est effondré à 4 FF le kilo au lieu d’être 6FF. La réaction des producteurs régionaux était immédiate et la production a chuté pour repasser à son niveau le plus bas comme en 1994 c'est-à-dire en dessous des 2000 tonnes. Multiples en sont les causes telles que:  Les exportateurs traditionnels n’avancent plus de semences et collectent peu.  En réaction aux bas prix et faute de semence, les producteurs ont moins semé de haricots et se reportent vers le riz et le maïs.

c) Les conséquences de la crise du haricot Ces années (1996-1997) ont été considérées comme les années de la crise du haricot et elle a laissé des traces :

 Dégradation de la confiance entre producteurs et collecteurs par l’effet de la concurrence et des bas prix.  Une réorientation du marché du haricot, traditionnellement orienté vers l’exportation, pour se recentrer sur le marché local à cause des problèmes de quantité et de qualité.  Une fluctuation des prix du haricot.  Une tendance à la diversification des cultures de rente pour pallier aux risques désormais inhérents au marché du haricot.

B- Le haricot un des produits locaux très connu dans la zone

B.1 - Les grandes zones de production de haricot dans le district de Miandrivazo

Sur les 15 communes du district de Miandrivazo, 7 communes ne pratiquent pas la culture du haricot.

Les haricots, objet de notre étude, sont produits dans le district de Miandrivazo essentiellement dans (citée par ordre d’importance de production de l’année2007-2008) :

 Les communes d’Isalo et d’Anosimena dont la production dépasse les 1000 tonnes.  Les communes de Miandrivazo et de Bemahatazana dont la production est supérieure à 500 tonnes  Les communes d’ et d’Ambatolahy avec une production de plus de 200 tonnes  Les communes de et d’Ampanihy avec une production supérieure ou égale à 100 tonnes.

Ces communes sont concurrentes en termes de prospection de marché.

41

B.2 - Répartition de la production par commune

a) Superficie cultivée en haricot par commune au cours des trois dernières années

Tableau N° 9 : Surface cultivé (en Ha)

COMMUNES 2006 2007 2008

Miandrivazo 315 450 520

Ambatolahy 75 150 175

Manambina 40 90 105

Ankotrofotsy 90 215 245

Isalo 570 620 710

Dabolava - - -

Manandaza - - -

Itondy - - -

Anosimena 455 515 595

Ampanihy - - 50

Bemahatazana 105 325 375

Ankavandra - - -

Betsipolitra - - -

Soaloka - - -

Ankondromena - - -

b) Production en tonnes par commune au cours des trois dernières années

Tableau N° 10 : PRODUCTION (en T)

PRODUCTIONS 2006 2007 2008

Miandrivazo 385 810 935

Ambatolahy 90 225 260

Manambina 50 135 160

Ankotrofotsy 105 430 490

Isalo 680 1240 1420

42

Dabolava - - -

Manandaza - - -

Itondy - - -

Anosimena 365 925 1070

Ampanihy - - 100

Bemahatazana 125 390 675

Ankavandra - - -

Betsipolitra - - -

Soaloka - - -

Ankondromena - - -

D’après ces tableaux, les haricots sont surtout produits dans les communes d’Isalo et d’Anosimena avec de grandes surfaces cultivées par rapport aux autres communes. On peut expliquer l’augmentation des surfaces cultivées non seulement par la motivation des paysans à produire le haricot mais aussi par la mutation paysagère par le biais de la conversion des autres cultures en haricot lors de la campagne de la saison asotry. En termes de rendement et de qualité de production, toutes ces communes sont connues mais les deux premières communes surtout celle d’Isalo, tiennent toujours le record. Le lingot blanc est leur spécialité. Pour l’exportation, ce type de haricot est la plus recherchée et il est analogue à l’Alubia d’Argentine mais que de nombreux concurrents ne peuvent pas cultiver pour des raisons climatiques. Ceci représente un atout considérable pour Madagascar.

B.3 - Evolution globale du haricot Considérons l’évolution de la production du haricot dans le district de Miandrivazo à partir d’un tableau récapitulatif des productions depuis la campagne culturale de 1997-1998 jusqu’à celle de 2007- 2008 Tableau N° 11 : Evolution de la production à Miandrivazo : Année Surfaces Productions en Ha en tonne 1997-1998 + de 5 000

2001-2002 1 300 1 620

2002-2003 1 575 2 070 2003-2004 1 305 1 945

2004-2005 1 575 1 870

2005-2006 1 550 2 000

2006-2007 2 365 4 155

2007-2008 + de 2775 5110

Source : Mr. RABEMAHAFALY, CIRDR Miandrivazo.

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La production de Miandrivazo n’a cessé de diminué depuis 1997 (crise du haricot) jusqu’en 2004 en raison de la mauvaise qualité de semence, la non maîtrise des techniques culturales et la fluctuation des prix du produit. Mais elle a commencé à augmenter timidement en 2005 et prospérer en 2007 et 2008. Cette dernière est due à l’intervention de plusieurs acteurs agissant dans le développement agricole comme le PSDR, il est présent par exemple dans la commune d’Isalo déjà depuis plusieurs années avec l’association locale Soafaniry dans le cadre de la production de haricot.

Par ailleurs, les producteurs du haricot savent que le haricot est un produit très recherché sur le marché international et que Madagascar a encore beaucoup de possibilité pour augmenter sa production.

C- Impacts locaux de la filière

C.1 - Faible niveau de vie de la population

Au moment de l’apogée de l’exportation du haricot, la population du district de Miandrivazo productrice du haricot, de même que celle de la commune rurale d’Isalo avaient un niveau de vie plus ou moins élevé grâce à une bonne production et un prix très attractif du produit. Elle avait à cette époque le but de produire pour satisfaire les besoins de l’exportation. Mais depuis la chute de la production du haricot au niveau de l’offre internationale et celle du marché intérieur, les paysans producteurs de la zone effectuent la culture de subsistance qui consiste à produire pour la consommation familiale. On ne vend que ce qui reste de cette consommation. Souvent, les plantes à tubercules telles que le manioc ou la patate douce et les légumineuses sont réservées pour la consommation en vue de la période de soudure qui peut s’étaler sur plusieurs mois (de Décembre à Mars). Actuellement, cette situation est loin d’être améliorée à cause de la lourde charge des paysans producteurs pendant la période culturale du haricot (les mains d’œuvre et la location des matériels agricoles). C.2 - Les lourdes charges des paysans producteurs

D’autres engagements attendent les producteurs. Pour une production de 10 tonnes, ils doivent payer Ar 100000, ce qui correspond à Ar 10 par kilo de redevances auprès de la commune. Cette situation montre la lourdeur des charges que doivent payer les paysans producteurs alors que parfois le prix est très mauvais.

A la fin de la récolte et après la vente, on observe souvent une difficulté à récupérer les dépenses effectuées lors de la culture. A cela s’ajoute le fait que certains doivent payer la location des terres et le remboursement des semences qui est le double et même le triple des semences empruntées.

Selon une personne enquêtée, le coût de location pour 1ha est de Ar 250000 soit 1250000fmg, cette parcelle nécessite environ 8 daba de semences (1 daba= environ 18 kg) c'est-à-dire de 120 à 150kg. Si la production est bonne, elle peut atteindre 2 à 3 tonnes. Si une opportunité de vente de la production se présente, les prix proposés par les collecteurs sont toujours très bas. Pour la production de la campagne 2008, les prix sont très bas malgré la qualité et la quantité de la production obtenue. Ils ont été entre Ar 700 et Ar 800 le kilogramme. Ces prix ne sont pas motivants pour les producteurs mais profitables pour les collecteurs. Un autre phénomène très courant qui peut être facteur de ce faible niveau de vie des paysans est la mauvaise gestion familiale (production, argent). Elle se reflète parfois par le fait qu’à la veille de la fête de l’indépendance (26

44

Juin), ou de la fin d’année, beaucoup de ménages vendent presque la totalité de leur récolte de riz ou de leurs produits stockés (haricot,…) pour pouvoir acheter des vêtements et pour subvenir à d’autres besoins familiaux (articles de ménage, PPN,…). Ces ménages sont souvent victimes d’une pénurie car n’ont pu épargner une partie de leur production C.3 - Accentuation des conflits fonciers

Cette situation existe depuis toujours au niveau de la commune. On assiste actuellement à une accentuation des conflits fonciers surtout avec l’arrivée de divers organismes qui appuient la commune dans le développement agricole. Dans le cas de l’appui de SAHA par le biais de ses prestataires de service, une nette augmentation des surfaces cultivées est observée. En effet, les paysans veulent bénéficier de l’aide de cet organisme d appui pour prospérer tant au niveau production par l’adoption des techniques de culture améliorées, qu’au niveau extension des superficies cultivées. Mais l’accès à la terre n’est pas facile dans la commune, des conflits fonciers se manifestent.

II. LA PRODUCTION

A- Les semences utilisées

A.1 - Les origines des semences Les semences sont d’origine diverses car à partir des enquêtes réalisées auprès de différents responsables régionaux, elles proviennent : a) De la région de l’Itasy :

De Miarinarivo et d’Analavory selon les informations recueillies auprès du chef de service Agriculture de la Direction Régionale du Développement Rural (DRDR)

b) Des autres régions :

Variétés majoritairement originaires de la région de Vakinakaratra : toutes de type « Lingot blanc ». Achat de semence « tout venant » auprès des collecteurs ou aux marchés de Miandrivazo, Vakinakaratra (, Antsirabe, Bemaha, Betafo) Les producteurs ne font plus du coco blanc car cette variété est rampante.

Pour la campagne 2008, SAHA, qui a accepté d’aider l’OPF, a donné des semences de bonne qualité de 900kg qui ont été distribuées pour les organisations de base. A.2 - Les caractéristiques des variétés cultivées

Les variétés de haricot qu’on trouve dans la commune rurale d’Isalo sont nombreuses : elles sont presque toutes de type « lingot blanc ».Il n’exige pas de techniques difficiles. On avait cultivé le type coco blanc auparavant mais actuellement ce dernier n’est plus très attractif pour les paysans car c’est un type rampant qui nécessite plus de soins et un tuteur pour se développer et il est difficile à trouver.

a) Soafianara ou Baramino

Originaire du Vakinankaratra (Bemaha et Betafo), graine longiligne, de couleur blanche et mesurant 10mm, plus lourde que Begidro. Cette variété ne peut pas être stockée plus longtemps que l'autre (Begidro). C'est la variété qui domine dans la zone.

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b) Begidro

Semence originaire de Begidro (Région Menabe), graine de15mm de taille. Ces semences peuvent être stockées selon les paysans.

c) Rahampamata

Originaire de Miandrivazo (Région Menabe), graine longiligne, de couleur blanche et mesurant de 7mm. Il est bon mais son rendement est faible par rapport aux autres variétés citées précédemment.

Photo n° 07

TYPE : LINGOT BLANC

Fotsy lava Source :Lanto A.3 - Les autres variétés

a. Les variétés types rouges et marbrés

Les paysans ont autrefois cultivé les variétés types rouge et marbré mais actuellement ils ne le font plus à cause des problèmes de commercialisation des récoltes vers les années 90. D’autant plus que ces derniers nécessitent plus de soins pratiquement difficiles pour les paysans.

Photo n°08

TYPE : COCO BLANC – COCO ROUGE

Fotsy botra Menakely

B- Les travaux agricoles

Tous les travaux agricoles depuis la préparation du terrain jusqu’ au post récolte se font de Mi- Février jusqu’ à Mi-Octobre.

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B.1 –tableau N°12 : Le calendrier global de la culture

J F M A M J J A S O N D

Préparation du terrain ------

Semis ------

Désherbage ------

Récolte : arrachage ------

Post-récolte : séchage ------

Battage

La culture du haricot est une spéculation à cycle végétatif court qui dure de 80 à 100 jours

B.2 –Tableau N° 13 Les activités agricoles Taches Travaux Préparation du sol -Fauchage des mauvaises herbes -Brûlage des mauvaises herbes (Défrichage, nettoyage et aménagement des bordures -Déterrement des racines des mauvaises herbes -Brûlage des restes d'ordure -Labour a vec labour et herse) charrue à traction animale (zébu) -Hersage à traction animale (zébu)

Semis et entretiens (Sarclage -Triage avant le semis (graines abîmées, autres variétés) -Semis et buttage) suivant la ligne de herse, -La distance de plantation varie selon la vigueur des variétés : 10cm (Baramino) à 50cm (Begidro), différentes variétés sur différents terrains -Désherbage 1 à 2 fois (avant floraison et après floraison) -Gardiennage de parcelles à l'apparition des gousses

Récolte et opérations de -Récolte en arrachant totalement la plante quand les gousses post-récolte (Arrachage, jaunissent et flétrissent -Séparation des variétés volubiles lors de battage, vannage et la récolte. -Séchage sur un terrain nu ou avec jute à coté de stockage) la parcelle de plantation, les racines en haut. -Battage manuel des gousses par un tronc d'arbre. -Vannage. -Conditionnement dans des sacs de 50 à 100kg. -Transport par charrette vers les lieux d'habitation. -Entreposage dans la maison près de la porte (plus ou moins aérée et facile à sortir) durant une semaine à un mois. -Transport par charrette vers les lieux de vente

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ACTIVITES DATE COMMENTAIRE

Défrichage Dès le retrait de l’eau ; Lorsque les fleuves entament leur décrue, les et nettoyage courant Février Mars producteurs éliminent toute la végétation non désirable qui s’est développée sur les baiboho.

Cette opération est longue. Les grosses mottes doivent être absolument éliminées car elles peuvent empêcher ou ralentir la croissance de la plante

Préparation Mars Avril Les coûts relevés du labour suivi du hersage sont du sol comptés avec main d’œuvre et location du matériel avec zébus compris. Labour et herse Toutefois dans certains villages, on nous a indiqué que ce prix variait en fonction du prix de vente du haricot de l’année précédente.

Beaucoup d’agriculteurs, membres de l’OPF, rencontrés ayant au moins 1Ha de haricot. 1 des 5 membres enquêtés sont propriétaires de charrue, mais ils affirment le plus souvent louer d’autres charrues pour achever plus rapidement le travail. Il est ainsi courant de voir sur un même champ 2 ou 3 charrues et une herse pour travailler en même temps. Les sols sont fragiles et doivent être travaillés au bon moment pour pouvoir semer tôt.

Semis Mi-Avril au début Juin Densité :

L’idéal est d’avoir fini • En ligne derrière la raie charrue, tous les 10cm le semis fin Mai au sur la ligne, 30cm en interligne, soit 120kg/Ha plus tard de semences, de profondeur 5 à 10cm • A la volée, suivi d’un passage de herse, 150kg/Ha de semences. Lorsque les surfaces dépassent 1Ha, il fait appel à des mains d’œuvres.

Le semis mono grain en ligne est conseillé pour 2 principales raisons :

• avoir une bonne densité • faciliter le sarclage Sarclage et Entre Juin et Juillet Un sarclage est obligatoire. buttage Le sarclage+buttage est effectué de 3-4 semaines après le semis.

1 ou 2 passages selon les moyens du producteur et la

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végétation.

L’opération vise à détruire les adventices

A défaut d’herbicide, le sarclage manuel est nécessaire

Pour éviter une infestation trop importante de mauvaises herbes, une attaque nuisible des rats, et d’autres agents pathogènes, il est fortement conseillé de nettoyer les bords des parcelles.

Arrachage, Fin Juillet au début L’arrachage se fait tôt le matin, le battage de 11h à 17h battage et Septembre pour que les gousses et les grains soient bien secs et le vannage vannage quand il y a du vent, souvent l’après-midi.

Les pieds arrachés de haricots sont mis à sécher racines en l’air 2 à 3 jours sur le terrain avant d’être battus. Ils sont ensuite battus sur une bâche posée au sol avec de simple bâton, puis le haricot est simplement vanné.

Les pailles sont appréciées par les zébus.

Stockage Entreposage dans la maison près de la porte durant une semaine à un mois.

B.3 - Le coût de production Tableau 14: coût de production pour 1 ha

Tâches Activités agricoles H/J PU en Total Ar en Ar Préparation du sol Fauchage 20 4 850 97 000 Brûlage et nettoyage 10 4 850 48 500 Labour à la charrue 5 4 850 24 250 émottage à la herse 4 4 850 19 400

Semis 5 4 850 24 250

Entretiens Sarclage 10 4 850 48 500

Récolte et Arrachage 10 4 850 48 500 Séchage 3 4 850 14550 Post récolte Battage 6 4 850 29100 Vannage 4 4 850 19400 Triage 3 4 850 14550 Ensachage 3 4 850 14550 Transport Charrette 2 10 000 20000

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 Main d’œuvre h/j ; (homme jour): 2000 Ar +10 kapôka de riz (2850Ar) soit un total de 4850 Ar

Le total du coût de ces activités agricoles est d’Ar 422.550 (2112750 fmg)

 Moyenne de surface exploitée par paysan : 3ha (dont 1 ha appartient à la famille et environ 2 ha en location), la location de 1 ha est de 250000 Ariary(1250000 fmg)  Distance transport : charrette (kalesa) à zébus de capacité 500 kg (du baiboho jusqu’au village) : 10000 Ar  Produits récoltés : 800kg à 1300 kg en moyenne entre le champ et la maison d’habitation : 2km.

Mode d’approvisionnement en semence pour la majorité des paysans : crédit de 150 kg à la plantation. Et 300 kg à rendre à la récolte. Prix moyen de vente : Ar 1 000 le kilo. D’après ces détails sur la charge des producteurs, la dépense est très élevée et se totalise jusqu’à Ar 422.550 pour 1ha. Plus Ar 250000 (1250000fmg) par ha pour ceux qui louent. On constate ainsi que la charge des producteurs est lourde alors qu’ils doivent rembourser encore deux fois plus les semences qu’ils ont empruntées même si leurs produit ne sont pas vendus à un prix rémunérateur. Généralement, si on fait le calcul de bénéfice moyen par hectare, on a les renseignements suivants :

Frais de location du terrain 1250000fmg Production moyenne par hectare 1300kg + Cout de production 2112750fmg -Semence à rendre 300kg Dépense 3362750fmg Produit restant pour le paysan 1000kg

Produit restant pour le paysan 1000kg Prix total 5000000fmg X Prix moyen par kilo 5000fmg - Dépense 3362750fmg Prix total 5000000fmg Bénéfice 1637250fmg environ par hectare

Conversion en Ariary : 1 250 000 Fmg = 250 000Ar 3 362 750Fmg = 672 550Ar 2 112 750 Fmg = 422 550Ar 5 000 Fmg = 1 000Ar 5 000 000 Fmg = 1 000 000Ar 1 637 250 Fmg = 327 450Ar

Photo n°09 : Le mode de transport de la récolte du baiboho jusqu’au village

Source : RANDRIAMAHALEO Rivo Arilanto 50

Illustration des différentes étapes des travaux agricoles depuis la germination du haricot jusqu’aux travaux post récoltes:

Photo N°10 Les illustrations de l’émergence jusqu’à la floraison

Germination Entretien de la culture Jeune plant en Floraison (désherbage) pleine croissance

Les illustrations des travaux de post-récolte

Séchage Séchage après la récolte Battage et enlèvement de s gousses

Ensachage Stockage Triage

Source : RANDIMBIARISON Njaka et RANDRIAMAHALEO R. Arilanto Dans le district de Miandrivazo le haricot se fait en monoculture mais il peut être accompagné par d’autres spéculations : Manioc, maïs, taro, riz. La culture de haricot dans cette zone est pratiquée de manière traditionnelle c'est-à-dire sans engrais chimique, sarclage manuel, pas de traitement phytosanitaire avec des outils archaïques.Le fait qu’ils n’utilisent aucun engrais chimique s’explique par la fertilité des baiboho malgré le début de leur dégénérescence à cause de l’ensablement depuis 2001 avec les cyclones Gafilo et Elita.

C- L’accès a la terre

Il reste une question délicate dans la zone. Dans le district de Miandrivazo, peu ou pas de baiboho reste inapproprié. Généralement, plus on s’éloigne de Miandrivazo et de la proximité de la principale voie de la circulation (RN), moins le problème foncier se pose pour les producteurs. Les

51 migrants installés loin de la ville et des voies d’accès laissent inexploités des baiboho difficiles d’accès. S’approprier de nouveaux baiboho serait donc encore possible mais il faut s’installer loin, à plus de 20km des villages existants.

Dans les villages de la commune rurale d’Isalo, acquérir des nouvelles terres se fait soit par achat soit par location. Dans un contexte où la population d’Isalo est presque agricole et productrice du haricot, les stratégies d’accès à la terre sont primordiales.

C.1 - Les modes de faire valoir

Les achats de terres sont difficiles puisque les ventes sont rarissimes et elles ne surviennent que sous la contrainte : en cas de difficulté économique des ménages (maladies, soudure,…). En conséquence, les ventes s’effectuent principalement lorsqu’il faut préparer les sols, à la période de soudure (de Janvier à Février) ou suite aux « asa lakroa » (coutumes similaires aux exhumations des hautes terres) pour les cultures de saison (Octobre et Novembre).

Les ménages les plus touchés par les difficultés choisissent particulièrement de se défaire des baiboho les plus bas, considérant ceux en hauteur plus bénéfiques pour obtenir de bonnes récoltes. Ce mouvement de vente de terre profite aux producteurs les plus agiles, paysans mais aussi salariés et fonctionnaires qui disposent de liquidité .Certains réussissent par ce bais à agrandir considérablement leur patrimoine de baiboho fertiles et la plupart des terres (d’après les paysans) se trouve concentrée entre les mains de quelques gros exploitants alors que la demande en terre s’accentue avec la pression démographique. Des locations sont alors plus fréquentes dans la mesure où les contraintes économiques des propriétaires de terres les conduisent à les louer. Elles sont cependant suffisamment courantes pour que les demandeurs aient peu de difficultés à en trouver. Le mode de location est fixé selon les types de terrain et les cultures qu’ils peuvent accueillir :

a. Le métayage

Pour le riz et les cultures vivrières, seul le métayage semble se pratiquer. Dans ce cas, selon la fertilité du baiboho et selon que le métayer fournisse la semence, la récolte est partagée moitié-moitié ou 2/3 pour le métayer et 1/3 pour le propriétaire.

b. Le fermage

Pour les cultures de rente comme le haricot, le système de fermage est le plus répandu. Là aussi, les prix sont négociés pour chaque terrain, de même qu’ils soient fonction du prix de vente escompté de la récolte. .Les prix sont donc renégociés chaque année. C’est un mode d’ exploiation agricole dans lequel l’exploitant verse une redevance annuelle au propriétaire terrien.

c. Un autre mode apparenté au métayage 14

Un troisième mode de location apparenté au métayage se rencontre fréquemment, autant pour le riz que les cultures de rente : l’échange de terre contre le travail. En contre partie de la terre, le métayer travaille les parcelles du propriétaire, du défrichage à la récolte selon les négociations. Dans ce cas, le métayer garde sa récolte.

14 THOMAS Shulz avec la participation de William RANDRIAFARA, Pascal RANAIVOSOA. Lal’ Ainasoa RAHARISON. Apercu de l’agriculture sur baiboho dans la région de Miandrivazo. Décémbre 1999

52

Ce mode de location reflète avant tout la difficulté de nombreux petits producteurs à obtenir des liquidités. Il profite également aux grands propriétaires qui gagnent dans cet échange une main d’œuvre peu coûteuse, pour ne pas dire dans certains cas, sous payés.

Les baiboho proposés à la location se localisent couramment sur les sols les moins fertiles de type sableux.

C.2 - La superficie exploitée par paysan

Dans la commune d’Isalo, la moyenne de surface exploitée par paysan est de 3Ha dont 1Ha qui appartient à la famille et environ de 2Ha en location. Le mode de faire valoir mixte domine dans les activités agricoles. Ce mode de faire valoir mixte régit dans la mesure où un propriétaire de terrain possède une grande surface exploitable pouvant atteindre 5 à 7 ha qu’il ne peut pas exploiter seul. Un autre exploitant qui ne possède pas de terrain où dont le sien lui est insuffisant veut cultiver lui loue une partie de son terrain.Le mode de paiement de frais de location dépend du contrat entre le paysan producteur et le propriétaire du terrain mais ne se fait parfois qu’après la vente de la récolte.

C.3 - L’occupation du sol Etant la culture principale de la zone le haricot tient une place importante par rapport aux autres cultures dans l’occupation du sol de la zone.

Pour le voir, voici des tableaux récapitulatifs de toutes les cultures de la saison asotry existantes de l’année 2007 et 2008 dans la commune rurale d’Isalo :

Tableau N°15 : SURFACES CULTIVEES – RENDEMENT – PRODUCTION (Campagne 2007)

Surf. Rend. Prod. CULTURES (Ha) (T/Ha) (T)

HARICOT 620 2,000 1 240

ARACHIDE (saison) 80 0,821 65

ARACHIDE (contre saison) 105 1,474 155

MANIOC 145 2,517 365

Source : RABEMAHAFALY. CIRDR Miandrivazo

Tableau N°16: Campagne 2008 pendant la saison asotry

CULTURES Surf. Prod . Rend. Nbre .

(Ha) (T) (T/Ha) (EA)

HARICOT 710 1 420 2,000 1 775

RIZ Asotry 60 90 1,500 300

ARACHIDE Asotry 105 125 1,200 420

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MAÏS Asotry 415 1 245 3,000 845

Source : RABEMAHAFALY. CIRDR Miandrivazo

D’après ces deux tableaux, on note que de toutes les activités de culture dans la commune rurale d’Isalo, c’est le haricot qui a une place importante dans la mise en valeur des terres cultivées. C’est la culture source de revenu principale dans la zone. Malgré l’importance du mais, celui-ci reste une activité complémentaire de revenu pour les paysans.

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CARTE D’OCUPATION DU SOL DANS LA COMMUNE RURAL E D’ISALO

N° 07

L’OCCUPATION DU SOL DANS LA COMMU NE

RURALE D’D’ISALOISALO NNN

LEGENDE OCCUPATION DU SOL Foret dense Foret degradee Savane arboree Savane herbeuse Mosaïque de culture Sol nu RESEAU HYDROGRAPHIQUE Cours d eau Fleuve Lac RESEAU ROUTIER RN (Route Nationale) Piste ZONE D HABITATION Limite de la CR Isalo Chef Lieu de Commune Chef Lieu de Fokontany Autre Village SOURCE : Réferentiel régional Menabe

AUTEUR : RANDRIAMAHALEO

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III. LA DESTINATION ET LA COMMERCIALISATION DE LA PRODUCTION

A- La destination de la production

Organigramme 03 : Destination de la production spécifique aux membres de l’OPF Bemirai

20kg Nouveaux membres

Semence Semence Production A rendre 20 kg 900kg 20kg 550-660kg 50kg Pour le producteur SAHA par paysan par paysan par paysan (Achat PPN,…)

10 kg Fonctionnement de l’OPF

Selon ce schéma, les semences obtenues auprès de SAHA sont de 900kg, elles ne suffisent pas pour être distribuées à tous les membres de l’OPF Bemirai, seuls quelques paysans ont pu obtenir 20kg chacun dont 50 kg est à rendre à la fin de la récolte.

Sur ces 50kg, 20kg sont à distribuer aux autres membres qui n’ont pas pu bénéficier de la semence partagée auparavant venant de SAHA.

20kg appartiennent au producteur pour assurer l’achat des PPN.

10kg sont destinés pour le fonctionnement de l’OPF (achat des produits pour le traitement des produits stockés, …).

Pou cette semence de 20kg par paysan, si la récolte est bonne, la production peut atteindre 550 kg à 650kg. Le reste des 50 kg à rendre est donc destiné pour la vente.

B- Les circuits de commercialisation

Il y a deux types de circuits de commercialisation dans la commune rurale d Isalo

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B.1 - Organigramme 04 :Le premier type de circuit de commercialisation

Producteur au point de collecte ou carrière

Sous collecteurs

Responsable de collecte par zone

Collecteurs transporteurs Collecteurs Collecteurs exportateurs

Grossistes locaux Exportateurs

Détaillant Calibrage et Triage

Vente locale Exportation

La commercialisation de la production peut passer par plusieurs intermédiaires avant d’arriver aux consommateurs et leur nombre ainsi que les coûts occasionnés par les transports influencent le prix final du produit. Ce premier type n’est pas très courant avec la présence des exportateurs qui est très rare actuellement.

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B.2 Organigramme 05- Le second type de circuit de commercialisation

Le circuit le plus fréquent est le suivant :

Grossiste Collecteur - Droit d’arrivage - Patente Producteur - Ristourne - Transport - Manutention - Coût de - Gardiennage de nuit production - Manutention (docker) - Conditionnement - Abonnement de lieu de vente - ticket journalier

Détaillant - Transport Consommateurs -¨Manutention - Abonnement de lieu de vente - Ticket journalier

C- La vente de la production

C.1 - Les marches intérieures

a) Le marché local et régional

Les zones environnantes d’Isalo présentent tous des marchés profitables pour les produits de la commune.

Des collecteurs issus de diverses régions viennent acheter les haricots d’Isalo surtout pendant le jour du marché à un prix parfois bas qu’ils proposent aux producteurs, ils viennent de Morondava, d’Antsirabe et même d’Antananarivo. C est l’insécurité qui les empêche de venir régulièrement dans la commune.

Le prix du kilo de haricot varie en fonction de la qualité des produits vendus, de l’importance de l’offre et de l’époque de la collecte. D’autres facteurs influent aussi dans la détermination du prix final du haricot :

 Les frais occasionnés par le transport dû à l’éloignement du lieu de production.  Le nombre d’intermédiaires intervenant dans la chaîne de commercialisation.

Il y a deux façons de montrer l’évolution du prix du haricot sec : Par les paysans : • En Aout, Septembre et Octobre (période de la récolte): Ar 1000 le kilogramme

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Par les collecteurs chez les grossistes à Antsirabe pour la revente à Miandrivazo :

• En Janvier : Ar 1000 le kilogramme

• En Février : Ar 1400 le kilogramme (période de début de semis)

• En Mars : Ar 1750 le kilogramme (période de semis)

• En Juin : Ar 700 le kilogramme

a) la perte des producteurs

On constate que les paysans producteurs de Miandrivazo vendent leurs produits à un prix un peu modéré(Ar 1000/kg)pendant l’époque de moisson.

Au contraire ils les rachètent à prix élevé en Février et Mars(Ar 1400 et Ar 1750/kg) c'est-à-dire à une époque de semis.

En Mars, c'est-à-dire durant la période de semis et pendant laquelle ils sont obligés d’acheter pour la prochaine campagne agricole, le prix de vente du haricot s’élève jusqu’à Ar 1750 par kilo.

Cette situation reflète la perte de bénéfice des paysans producteurs. En achetant le haricot sec au mois de Mars, il perd Ar 750 par kilo en plus des Ar 1000 lors de leur vente précédente. On observe ainsi que les colleteurs s’enrichissent davantage que les paysans producteurs.

Cette année, c’est à dire pendant la campagne agricole 2008, la production est bonne en matière de quantité et de qualité. Malgré cela, le prix reste faible voire même mauvaise dans la mesure où il est descendu jusqu’à Ar 750 le kilo. Le meilleur prix ne dépasse pas les Ar 800 par kilo. Au niveau local, ce même produit se vend à Ar 200 jusqu’à Ar 250 le kapoaka (unité de mesure= boîte de lait). Au niveau régional, à l’exemple de Morondava, ce prix est d’Ar 350.

C.2 - Le marché national

a) L’existence de marchés potentiels

D’autres marchés potentiels existent au niveau national avec les gros opérateurs économiques et les collecteurs privés. Une rencontre, entre ces opérateurs et les deux OPF existantes (OPF Bemirai et OPF Ami), organisée par CTHA a déjà eu lieu à Antananarivo. Mais la séparation a été douteuse car le prix proposé par les OPF est élevé : Ar 1200(6000fmg) à Ar 1500(7500 fmg) puisque les paysans y ont inclus le coût de la main d’œuvre familiale. Les opérateurs n’acceptaient pas ce prix (SHOPRITE et des opérateurs individuels).

b) Les problèmes des collecteurs

Il est dit plus haut que la séparation des producteurs et des opérateurs était douteuse à cause des prix proposés par les OPF d’autant plus qu’ils ont peur d’aller sur le terrain de production même pour faire la collecte des produits à cause de l’insécurité avec les « dahalo »à Isalo qui est considéré comme zone rouge avec ce phénomène. Ils préfèrent faire l’échange dans les lieux où il y a des banques et ne

59 dépassent pas la ville d’Antsirabe qui leur semble beaucoup plus sécurisante. Enfin, ils ont peur de s’engager directement avec ces OPF car ils hésitent sur la qualité de ces haricots et veulent voir d’abord des échantillons.

c) Les conditions des collecteurs

D’après les analyses de CTHA, ces opérateurs sont satisfaits de la qualité des produits et veulent acheter même au prix d’Ar 1600 le kilo de tous les produits de bonne qualité si les conditions suivantes sont respectées :

 Que les haricots dans un sac soient bien triés et propres (sans déchet).  Que les haricots dans un même sac soient homogènes, ils ne veulent pas de tout venants.

C.3 - Le commerce international

a) L’exportation du haricot malagasy

Pour les marchés internationaux, plus de 90% de la production de Miandrivazo sont exportés. Le lingot blanc (qui fait le prestige de Miandrivazo) représente environ 20% des exportations de légumes secs malagasy.Les principaux importateurs du lingot blanc sont l’Europe de l’Est, le Moyen- Orient et le Japon.

Madagascar exporte aussi de modestes quantités de haricot rouge vers la France et vers la Réunion et exporte également de petites quantités de haricots rouges marbrés et de petits rouges.

b) La dégradation de l’exportation du haricot malagasy

L’exportation de grains secs ne cesse de diminuer d’année en année.

« Elle est passée de : 12 228 tonnes en 1978 à 5 458 tonnes en 2003 (Source : INSTAT). Il est à noter un évènement de petit et court sursaut en 2000 et 2001. Madagascar se trouve au cinquième rang des exportations africaines de légumineuses.

Les variétés exportées sont principalement le lingot blanc, secondairement les haricots rouge et marbré, le coco blanc, et tout récemment le haricot noir. L’exportation reste faible, moins de 2000 tonnes/an depuis 1998 (soit 3% de la production) si elles étaient de 4 000 tonnes/an au début des années 1990 (soit 5% de la production). »15

c) Les opportunités exploitables du haricot malagasy

Pour l’exportation du haricot sec malagasy, nombreuses sont les opportunités qu’on peut exploiter :

- Le marché extérieur est encore vaste avec les îles de l’océan Indien, l’Europe et les pays de COMESA et de COI dans le cadre du libre échange. - Madagascar est membre du réseau de recherche et développement par l’intermédiaire de FOFIFA et commercial (COMESA et COI) - Les haricots de Miandrivazo sont célèbres pour leurs qualités reconnues en Europe

15 MORGAN Priol. Contribution à l’étude du potentiel du marché Européen des légumes secs. Février 2000

60

CHAPITRE VI : LES SERVICES D’APPUI

I. SAHA : PARTENAIRES TECHNIQUES ET FINANCIERS PAR LE BIAIS DE PRESTATAIRES DE SERVICE A- SAHA : (Sahan’ Asa Hampandrosoana ny Ambanivohitra)

A.1 - Présentation de SAHA

Comme l’indique son nom, l’organisme SAHA appuie le monde rural pour son développement. Il a ses propres stratégies pour son fonctionnement, il est actuellement dans sa troisième phase L’appui sur la filière haricot à Miandrivazo est inscrit dans SAHA III qui définit la procédure pour le mode de fonctionnement et les activités à soutenir par l’organisme en question. Une note de cadrage pour la mise en œuvre de SAHA III essaie de décrire une orientation commune tout en développant des approches adaptées à la fois au contexte de SAHA III et aux réalités locales et régionales.

SAHA a une place importante pour le développement de la filière vue ses accompagnements sous différentes formes.

A.2 - Accompagnement basé sur le processus multi- acteurs 16

Trois éléments (3) sont retenus comme les orientations de base sur lesquelles ce processus multi acteurs repose dans le contexte de SAHA III.

a) Changement du niveau d’intervention:

Pour travailler, SAHA se désengage de l’accompagnement direct à la base en entrant en partenariat avec des organisations et des institutions pérennes. SAHA contribue au renforcement des relations entre les différents niveaux local, communal, régional et national, mais également entre les acteurs eux- mêmes. b) Changement de paradigme :

Dans son approche, SAHA axe ses interventions sur les leviers de développement du territoire. Le développement économique étant un enjeu fondamental par rapport à l’amélioration des conditions de vie de la population doit être combiné avec l’amélioration de la gouvernance afin de pouvoir mieux répondre aux besoins des acteurs à la base. SAHA ne travaille pas de manière isolée, il soutient les efforts de coordination au niveau communal et régional, il recherche la synergie et la complémentarité avec tous les acteurs/intervenants dans l’esprit de l’alignement et de l’harmonisation. c) Contribution pour le développement régional :

SAHA cherche à obtenir des effets significatifs sur le développement régional.

A.3 - Méthode pour la contribution au développement régional

SAHA s'inscrit dans les cadres de planification régionale et communale qui articulent progressivement les dynamiques locales avec les enjeux économiques et sociaux du pays et des régions

16 SIC SAHA III

61

SAHA intègre une démarche de développement territorial et spatial, l’ancrage de ses actions au niveau des structures communales, sous régionales et régionales permettra à ces dernières de prendre son relais de manière progressive et effective. L’accompagnement de SAHA est en relation pertinente avec l’OPF qu’il appelle PALI. Son but est que l’OPF puisse mieux fonctionner dans le paysage multi acteurs, en tirer profit dans l’atteinte de ses objectifs et contribuer au développement du territoire.

B- Les rôles de SAHA face a l’OPF

B.1 - L’accompagnement de SAHA pour l’OPF Selon son mode de travail, SAHA possède des noms spécifiques pour appeler ses partenaires, ainsi il appelle l’OPF « partenaire limitrophe » par le fait que celui ci travaille étroitement avec lui (partenaire direct). SAHA accompagne les PALI (OPF) :

- Saha accompagne les PALI aux moments forts du partenariat auxquels SAHA et le PALI partagent les valeurs, les principes, le processus, le contrat programme, le suivi et évaluation conjointe du contrat-programme. SAHA accompagne le PALI dans le suivi de la qualité des prestations d’accompagnement. - Saha contribue à l’accompagnement des PAPAR 17 , après concertation avec les PALI afin que ces PAPAR puissent jouer pleinement leurs rôles en tant que institutions pérennes et qui animent des dynamiques multi- acteurs. SAHA doit bien analyser le choix des appuis aux PAPAR car il doit éviter de créer la dépendance du PAPAR à ses appuis. - Saha veille à la qualité de l’accompagnement. Il met à la disposition du PALI un registre PSA de qualité, et renforce les capacités des PSA 18 . SAHA accompagne directement la négociation et la contractualisation des prestations d’accompagnement, et appuie le PALI à suivre la qualité de l’accompagnement. - Saha contribue « temporairement » à la facilitation des relations et interactions entre les différents acteurs et veille à l’application des principes de la subsidiarité, à la complémentarité et à la synergie des acteurs.

B.2 - Les partenaires limitrophes du programme SAHA

Au niveau d’une région, SAHA appuie les partenaires limitrophes ci-après :

- La commune

- L’Association des communes

- L’OPCI (Organisme public de coopération intercommunale)

- L’OFSCR (Organisation faîtière de la société civile rurale)

- L’OPF (organisation paysanne faîtière)

17 PAPAR = Partenaire des Partenaires (Explication : voir glossaire)

18 PSA = Prestataire de service en accompagnement

62

- Les chambres régionales d’Agriculture et de métiers

B.3 - L’intégration du processus multi-acteurs Il adopte le processus multi-acteur dans l’accompagnement de la dynamique locale pour un meilleur cadre de développement ; un cadre pouvant garantir par exemple la libération des initiatives économiques ainsi que la protection des biens et des personnes où les CTD (collectivité territoriale décentralisée) jouent pleinement leur rôle en matière d’octroi de service de qualité et les citoyens participent et contribuent à la recherche de solutions aux enjeux et problèmes locaux.

Le programme SAHA collabore aussi avec les institutions pérennes telles que : région, STD, CAC 19 , OE, … et les organismes d’appui tels que ACORDS, PIC, PNF, PNUD,…pour la massification des effets et l’institutionnalisation des approches.

Cette dernière stratégie revient à l’une des orientations de base du contexte du programme SAHA : changement du niveau d’intervention.

C- Les principes de collaboration 20

Avant d’accepter d’aider l’OPF, SAHA s’est basé sur les principes de collaboration ci-après qui se trouvent dans le cadre de la collaboration avec ses partenaires limitrophes.

C.1 - Les principes de négociation

a) Les principes négociables

• L’approche par la demande : SAHA maintient cette approche dans le but de renforcer la responsabilisation du PALI dans ses fonctions propres. Elle se manifeste par la soumission au programme d’une lettre de manifestation d’intérêt de collaborer ; • La contribution propre : pour mieux engager les partenaires dans la collaboration, une contribution propre leur est exigée. Cette contribution est évaluée en valeur monétaire précisée dans chaque contrat programme. Le respect de l’approche par la demande et l’exigence de la contribution des partenaires devraient renforcer l’appropriation sociale et la maîtrise d’ouvrage du partenaire limitrophe. • La prise en compte transversale du genre : le port des lunettes genre par les partenaires notamment les PALI est un défi important de la politique et stratégie d’intégration du genre nouvellement amendée pour cette phase III du programme. Pour ce faire, le renforcement de compétence et le développement du réflexe en interne notamment au niveau des cadres du programme et des prestataires de service seront faits de manière continue pour arriver à une réelle institutionnalisation de cette approche.

19 Centre d’Appui aux Communes

20 SIC SAHA III

63

• La lutte contre la pandémie du VIH-SIDA : cet aspect devient un principe de collaboration afin de rendre sensibles les PALI aux problèmes de la pandémie du SIDA, les inciter à s’engager dans la lutte. • Le respect mutue l : la collaboration de SAHA avec les partenaires limitrophes se traduit par une relation de partenariat qui se base sur une relation d’égal à égal en développant ensemble les stratégies, les approches et outils et où chacun s’enrichit mutuellement. • Le désengagement progressif : l’accompagnement de SAHA sera dégressif au cours de la collaboration pour permettre au PALI de mieux se responsabiliser de manière autonome et de prendre en main son propre développement institutionnel. • Autres principes de collaboration proposés par le PALI

b) Les principes non négociables :

Par ailleurs, les principes ci après sont non négociables et feront l’objet d’un engagement dans le contrat programme :

• La prise en compte de la dimension « pro poor » : SAHA appuie le PALI à développer une approche spécifique pour mieux prendre en compte les besoins des groupes vulnérables ; • La bonne gouvernance et l’intégrité : l’engagement du partenaire à la lutte contre la corruption qui se traduit par son engagement à respecter la loyauté, l’honnêteté et la transparence dans la conduite des actions, l’équité dans la relation avec ses membres, le professionnalisme dans l’exercice de sa mission. SAHA pour pouvoir collaborer exige en contrepartie des critères vis-à-vis des partenaires limitrophes afin d’accepter d’appuyer ces derniers.

C.2 - Les critères d’éligibilité de l’OPF

L’OPF, en tant que PALI a des critères d’éligibilité :

• Appartenance de l’organisation dans une des catégories de PALI définie par SAHA

• Le PALI a un ancrage dans une région touchée par SAHA (localisation du siège ou du bureau de coordination) • Le PALI est apolitique • Existence d’informations claires sur le ¨PALI • Existence d’une lettre d’intention dans laquelle on trouve : une lettre d’intention pour un partenariat avec SAHA, et une fiche de renseignement sur le PALI Spécifiquement pour l’OPF, elle doit être active sur une filière appuyée par SAHA qui est ici le cas de la filière haricot sec. Elle doit avoir aussi un respect pour l’environnement.

La négociation SAHA- PALI porte sur les termes du contrat programme selon le modèle déjà mis à disposition du PALI (les règles du jeu, les actions, le budget définitif,…) ainsi que les modalités de suivi et évaluation.

64

Les deux parties s’informent mutuellement sur les résultats de la consultation interne et se mettent d’accord sur les modifications engendrées par cette étape.

C.3 - Les responsabilités de SAHA dans ses activités pour l’OPF

Elles concernent :

• L’information du PALI :

- Partager aux PALI les informations générales sur SAHA III : principe, les stratégies privilégiées, modalité de collaboration

- Préciser aux PALI la démarche de collaboration

• L’accompagnement et l’appui :

- Accompagner le PALI à préparer la négociation avec SAHA

- Sur demande du PALI, l’accompagner à élaborer son règlement intérieur et/ou son manuel de procédures financières et proposer différentes options pour la gestion des fonds ; le former et l’aider à développer des outils de gestion des fonds et à maîtriser ses nouvelles responsabilités dans le cadre du partenariat ;

- Répondre aux sollicitations des PALI, en particulier en cas de problèmes : appuis à la recherche de solutions, soit directement, soit indirectement (recours à l’intervention des partenaires des partenaires, partenaires stratégiques) ;

• Le regard extérieur :

- Demander les PALI sur les problèmes relevés au cours de l’exécution du contrat programme ;

- Assurer un suivi conjoint de la qualité des prestations, et sur le respect de l’approche et des principes du SAHA.

• Le droit de contrôle :

- SAHA se garde un droit de regard sur tous les documents relatifs au contrat programme.

- En cas de besoin, SAHA peut faire effectuer, à sa charge, des audits (opérationnel et/ou financier) ponctuels sur toute ou une partie du contrat programme.

• L’amélioration de la qualité de l’offre

- Renforcer les capacités techniques et méthodologiques des prestataires de services. 21 - Amener les PS à adhérer à l’approche et aux principes de SAHA.

• Le suivi du développement du transfert de responsabilités et la Recherche- action

- Impliquer les PALI et les autres acteurs (les autres partenaires, accompagnateurs, institutions financières, …) dans l’évaluation des expériences.

- Appuyer les PALI à développer le réflexe de capitaliser ses expériences et ses bonnes pratiques.

- Appuyer les PALI à participer au dialogue des politiques. Comme il est dit précédemment, SAHA change de niveau d’intervention et se désengage de l’accompagnement direct à la base en entrant en partenariat avec des organisations et des institutions

21 Prestataire de Service

65 pérennes. C’est pour cela qu’il engage deux organismes privés qui effectueront de près c'est-à-dire sur le terrain même, les encadrements et les accompagnements nécessaires et serviront d’intermédiaires entre l’OPF et lui. SAHA accompagne donc la valorisation de la filière haricot au niveau de l’OPF par le biais des prestataires qu’il engage par un appel d’offre restreint.

o CTHA (centre technique horticole d’Antananarivo) pour l’encadrement technique.

o ONG Lalona pour l accompagnement. Ces derniers peuvent être aussi choisis par l’OPF ou elle est tenue de justifier son choix.

II. L’ASSOCIATION LALONA EN TANT QU’ACCOMPAGNATEUR SOCIO- ORGANISATIONNEL ET GESTION DES ACTIVITES

A- Présentation de l’association LALONA

A.1 - L’association LALONA et les raisons d’être

a) Présentation L’Association Lalona a été créée le 9 Octobre 2003 et a été initiée par le Projet de Développement Forestier Intégré du Vakinankaratra (PDFIV).

Elle a donc continué à appuyer les Communes par l’élaboration et la mise en œuvre des PCD, elle a reçu aussi le mandat de gérer un Bureau de Secrétariat Paysan pour servir les différents acteurs de développement en matière d’informations, d’appui conseil et de mise en relation.

Par la suite, elle a développé ses actions en collaborant avec divers Programmes parmi eux : l’Union Européenne, BIT, MCA et SAHA qui représente un intérêt particulier dans notre étude dans la commune rurale d’Isalo.

b) Objectif de l’Association LALONA L’objectif de l’Association LALONA est de contribuer à la promotion du développement local par :

• Le renforcement de capacités des institutions à la maîtrise d’ouvrage, à l’exercice de la bonne gouvernance et au développement de partenariats.

• L’appui à la gestion durable des ressources naturelles par l’acquisition des concernés de comportements responsables, et de gestion d’activités.

• L’accompagnement des différents acteurs de développement (Organisations Paysannes, Associations) pour leur maîtrise d’ouvrage et leur auto promotion.

A.2 - Mode et zones d’intervention

a) Mode d’intervention . C’est la formation, l’accompagnement, le partenariat et les enquêtes socio économiques.

b) Zones d’intervention actuelles Région Vakinankaratra : District d’, Districts d’Antsirabe II et de , District d’

66

Région Androy : District d’Ambovombe, District de Bekily Région Boina : District de Majunga II Région Ihorombe : tous les districts Région Analamanga : District d’Andramasina Région Diana : District d’Ambanja Région Sud- Ouest : tous les Districts Région Menabe : District de Miandrivazo dans lequel se trouve la commune rurale d’Isalo.

A.3 - Les partenaires

L’association LALONA, dans son fonctionnement, travaille avec de nombreux partenaires qui peuvent l’aider dans la réalisation de ses activités. En exemples voici les partenaires avec lesquels elle a déjà travaillé :

 Banque mondiale  UADEL Androy, UADEL Ihorombe et UADEL Atsimo Andrefana  SAHA Imerina et SAHA Menabe  BIT Antsirabe  MCA Antananarivo et FID Antananarivo  SAF/FJKM Antananarivo  CECAM Vakinankaratra,... B- Les taches de l’association LALONA face À L’OPF 22

En tant que prestataire de SAHA, l’association LALONA a des activités spécifiques. Elle forme l’OPF dans toutes ses activités en gestion et socio-organisation, et l’accompagner durant la durée de son contrat programme avec SAHA jusqu’en Décembre 2009. Avec son dispositif sur terrain, nombreuses sont les actvités déjà realisées auprès de l’OPF qui sont les suivantes:

B.1 - Aider l’OPF dans l’organisation et la gestion des activités

 Coordination générale des activités de l’OPF BEMIRAI.  Renforcement de capacités des responsabilités de chaque membre au niveau de l’OPF et de l’ODB.  Appui de l’OPF pour l’élaboration de statut et règlement intérieur de chaque ODB : formalisation.  Amélioration de la coordination des relations et système de communication de l’OPF vers ODB et ODB vers OPF.  Amélioration de la structure générale pour avoir une gestion efficace. B.2 - Former les responsables de l’OPF à maitriser la gestion proprement dite

 Formation des responsables de l’OPF et des leaders des ODB sur la gestion de l’organisation en leadership, en négociation, la gestion des conflits, le montage de projet, l élaboration d’offre. Ces formations sont suivies de pratiques.  Formation des responsables sur la gestion financière, gestion des stocks et calcul de prix de revient, mise en place d’un système de gestion financière avec des outils simples mais efficaces

22 TDR LALONA

67

pour l’OPF (comptabilité simplifiée) et les aider à disposer des outils de gestion compatibles à la demande pour faciliter la gestion financière et gestion des outils.  Appui des trésoriers de l’OPF et ceux des ODB sur la gestion de recette / dépense et le respect de la procédure sur la gestion financière.  Formation et appui des responsables pour permettre l’élaboration de compte de résultats d’exploitation au moment opportun.  Appui de l’OPF pour améliorer les sources de revenu (cotisation et activités …)  Appui de l’OPF pour la mise en place d’une structure de gestion collective des semences et coordonner le fonctionnement de cette structure. C- Les principes de collaboration

C.1 - Réalisation des activités prescrites dans le contrat programme

 Appuyer les comités responsables pour la définition des lignes d’actions, ses réalisations et la rédaction des rapports.  Appuyer les comités de suivi pour définir les activités de suivi à réaliser, exécuter le suivi évaluation. C.2 - Autres appuis

 Appuyer l’OPF Bemirai dans la pratique des formations sur la production des semences et la culture du haricot.  Appuyer l’OPF sur la recherche et la collaboration avec les partenaires en micro finance.  Aider et appuyer l’OPF Bemirai à la préparation des visites d’autres OPF qui ont les mêmes objectifs et activités qu’elle.  Appuyer l’OPF Bemirai à prendre en compte les gens vulnérables en leur donnant des terres et des semences.  Appuyer et aider l’OPF Bemirai sur la préparation des papiers sur les titres fonciers.

C.3 - Les résultats attendus 23

 Il y a une bonne organisation au sein de l’OPF car chacun connaît ses rôles (activités).  Les stratégies de communication entre les ODB et l’OPF sont mises en place et opérationnelles.  La gestion de l’organisation est bonne grâce à la connaissance et la maîtrise des outils de gestion des ODB et de l’OPF sur le savoir faire et le leadership, la négociation, la gestion des conflits, l élaboration et la gestion des projets,  Les trésoriers de l’OPF et des ODB maîtrisent la comptabilité pour la gestion financière et possèdent des outils simples pour faciliter la gestion de la finance, des matériels et les stocks.  Les responsables peuvent sortir un compte de résultats d’exploitation car ils ont obtenu des formations et aides sur ce point.  Grâce aux formations, les sources de revenu au niveau de l’OPF et de l’ODB s’améliorent.  Le plan de gestion collective des semences mise en place est opérationnel. Pour terminer , il est préférable de noter que vu le faible taux de scolarisation dans la commune, les formations dispensées par l’association LALONA étaient difficiles à appliquér pour les paysans sauf pour certains qui ont un meilleur niveau intellectuel ce qui est très peu.

23 TDR LALONA

68

III. LE CTHA POUR L’ ENCADREMENT TECHNIQUE DE PRODUCTION

A- Le centre technique horticole d’Antananarivo

A.1 - Présentation

Un entretien avec les responsables de CTHA et la consultation de ses fiches techniques nous ont permis d’acquérir les informations suivantes :

Le Centre Technique Horticole d'Antananarivo a pour vocation de fournir des services techniques aux acteurs des filières horticoles (fruits, légumes, plantes ornementales) en vue de contribuer au développement et à la promotion des produits horticoles. Les interventions auprès d'un groupe d'acteurs se font suivant une convention établie au préalable.

Ses activités concernent :

 La mise au point technique par des études et expérimentations réalisées en station, en laboratoire et chez les producteurs.  La diffusion des informations et des références techniques.  La réalisation de formations des formateurs, des techniciens et des acteurs des filières horticoles.  L animation de l'Interprofession horticole. Le CTHA possède deux stations d'expérimentation à Nanisana (Antananarivo) et (Antsirabe) et utilise un laboratoire de culture in vitro situé à Ambatobe mis à la disposition du CTHA par le ministère de l'Agriculture.

A.2 - Les filières d’intervention de CTHA

Le CTHA intervient sur les filières fruits, légumes et plantes ornementales dont les espèces ciblées sont les suivantes :

 Cultures fruitières : espèces essentiellement du genre pêche, pomme, Prune, fraise, grenadille.  Cultures légumières : espèces ayant un potentiel pour les marchés d'exportation et cultures innovantes : melon, oignon, pomme de terre, carotte, haricot vert, haricot sec, pois mange-tout ;  Cultures ornementales : Orchidées (Culture in vitro), fleurs coupées : anthurium, rose...

B- Modalités d'intervention du Centre Technique Horticole d'Antananarivo

B.1 - Les modalités à suivre

 Les acteurs horticoles voulant collaborer avec le CTHA formuleront une demande précisant leurs attentes sous forme de Termes de Références.  Sur la base de cette demande, le CTHA élabore une proposition technique et financière de son intervention. Si les parties concernées par la réalisation des travaux sont d'accord sur le contenu de la proposition, elles signeront ensemble une convention de collaboration.  Il est judicieux de discuter de la mise en place de la convention de collaboration un (01) mois avant le dé but de la campagne.  Les frais d'intervention sont évalués en fonction du type de travail et de l'importance de la préparation des travaux. Des dossiers techniques et fiches techniques (au prix de 1000 à 2 000 Ariary) sont disponibles au centre de documentation du CTHA.

69

B.2 - Les calendriers de formation

Le CTHA organise dans ses locaux depuis le deuxième semestre de l'année 2006 des formations techniques destinées aux techniciens, producteurs et amateurs de fruits, légumes et plantes ornementales.Le calendrier des formations dispensées par le CTHA est disponible auprès de son secrétariat.Les séances se composent essentiellement de partie théorique, d'exercices et de partie pratique.

B.3 - Les formations à la demande

Le CTHA peut aussi répondre à des formations techniques à la demande des acteurs horticoles. Pour ce faire, les demandeurs suivront les démarches de demande de collaboration.

Le CTHA dispose auprès de son centre de documentation les fiches techniques suivante s (version malagasy et française) :

o Fruits : Fraise, Kaki, Grenadelle, … o Légumes : cornichon, haricot vert ; haricot ; concombre, carotte, choux, petits pois, ails, oignon, poivron.

Le CTHA élabore des dossiers filières simplifiés sur les espèces suivantes : oignon, ail, carotte, pomme de terre, pomme. Les zones de production, les variétés utilisées, les périodes de production, les forces et faiblesses des filières figurent dans ces dossiers filières simplifiés.

C- La collaboration de CTHA avec le programme SAHA

C.1 - Raison de l’appui de CTHA

C’est grâce à sa capacité d’encadrement technique et son calendrier de formation que SAHA a pu négocier avec lui dans la réalisation des appuis au niveau de l’OPF. A rappeler que le CTHA organise dans ses locaux depuis le deuxième semestre de l'année 2006 des formations techniques destinées aux techniciens, producteurs et amateurs de fruits, légumes et plantes ornementales. Mais en réalité, la prestation sur cet encadrement pour SAHA exige des séjours fréquents sur le terrain en question qui est dans notre cas la commune rurale d’Isalo.

D’après tous les documents consultés et les enquêtes réalisées auprès des responsables, personnes ressources, techniciens, cette collaboration entre SAHA et CTHA a commencé depuis 2007 pour encadrer techniquement les paysans afin qu’ils puissent maîtriser les techniques améliorés afin d’obtenir de bonnes productions en quantité et en qualité, maîtriser les circuits de commercialisations dans le cadre d’une vente à meilleur prix. Un point essentiel de cet encadrement est aussi l’objectif qui vise à rendre l’OPF et ses membres professionnels dans la culture du haricot.

C.2 - L’exécution des travaux

Le mode de fonctionnement du CTHA :

Envoi sur le terrain des techniciens spécialisés (des ingénieurs agronomes) .Il appartient à ces derniers d’encadrer c'est-à-dire de transmettre aux paysans producteurs les techniques nécessaires et efficaces pour la culture : depuis la production (semences, préparation du sol, semis, entretiens, récolte, post-récolte comme le séchage et battage, stockage), passant par la destination de la production et se

70 terminant par la commercialisation des produits.

Une entrevue avec un technicien rencontré sur le terrain nous a permis de connaitre les formations que CTHA a dispensées pour les paysans. Tous les travaux à faire sont élaborés en bureau car chaque séjour sur terrain par les responsables concerne un thème précis de formation à dispenser en rapport avec les activités à exécuter et les résultats attendus.

C.3 - Les activités de CTHA pour l’OPF

L’illustration dans les détails de chaque descente sur terrain effectuée par cet organisme. Le programme de la première descente était d’informer les paysans (par organisation paysanne par zone) sur les spécificités de la filière haricot. Celle ci est plus précise par les enquêtes effectuées au préalable dans la zone, elle est basée sur les pratiques des producteurs qui cultivent le haricot sec sur Baiboho où le sol est de type alluvionnaire: techniques, organisation et commercialisation de production de haricot sec en mettant en évidence la destination de la production (semence, consommation, vente), le mode de collecte et la vente (quantité et prix du haricot auprès des producteurs) du haricot.

- Les résultats attendus de cette première descente est la compréhension des spécificités locales de la filière par les organisations de base (surtout les semences et la production) et la définition d’une stratégie de production de semences du haricot sur plusieurs campagnes. - Concernant le deuxième séjour sur terrain, le thème était de former théoriquement et pratiquement sur les techniques spécifiques de production de semences et de haricot sec les membres producteurs de l’OPF afin qu’ils puissent les maîtriser et que des supports de formation soient disponibles auprès de leur siège pour consultation si besoin est. - Les activités de la troisième descente sont très importantes pour les paysans producteurs car elles concernent l’apprentissage de techniques améliorées de production. Les thèmes sont : • Le suivi des parcelles durant le semis, la floraison et la récolte (qui était prévue pendant cette descente). Un test de germination a été faite durant le suivi : pour ce faire CTHA a procédé comme ceci : il a pris 100 graines de haricot venant de SAHA, 100 graines venant des haricots stockés par les paysans et 100 graines par les collecteurs. Successivement voici les résultats obtenus :  Sur les graines de SAHA, 96 ont germé.  90 germées pour celles des paysans.  86 pour les collecteurs. A partir de ce test, ils ont pu calculer le total de graines à semer pour 1 ha et ils ont pu trouver que 50 à 70 kg suffisent pour 01 ha au lieu de 120kg à 150kg de semence pratiquée autrefois par les paysans. • L’appui à la récolte et les travaux de post-récolte. Ils ont informé les paysans que le battage doit se faire sur une natte ou autre pour éviter que des poussières ou d’autres débris ne se mélangent avec le haricot. Ils ont insisté sur le système de triage pour ne pas mélanger les déchets et les haricots propres. Ils on ainsi vulgarisé un matériel agricole simple pour le triage. Formation sur le calcul du coût de production et l’estimation des rendements. • Formation sur la mise en place d’un système de collecte de données sur la production

71

à commercialiser. • Appui à la recherche des débouchés et à l’organisation de la vente. • Appui à l’organisation de stockage.

Ces activités visent à ce que les Organisations de base soient en mesure de commercialiser leurs produits et de stocker la quantité nécessaire pour leur besoin propre. Selon les avis du personnel de terrain, ils constatent que les paysans producteurs sont prêts à appliquer les techniques améliorées enseignées par CTHA, plus efficaces en comparaison à leurs techniques traditionnelles. Ils sont aussi prêts pour produire une bonne production en termes de qualité et quantité mais ils ont encore peur pour tout investir dans le haricot à cause des doutes sur les acheteurs (opérateurs économiques) qui dictent souvent le prix des produits.

Conclusion partielle de la 2 ème partie :

Bref, la situation de la filière haricot montre que nombreux sont les acteurs que ce soit directs ou indirects dans la filière. Ils interviennent à différents niveaux et ont chacun leurs propres rôles. L’OPF est considérée comme le producteur principal de la zone. L’encadrement du programme SAHA au profit de l’OPF fonctionne à partir des prestataires qu’il engage. Mais nombreuses sont encore les questions qui se posent comme : est-ce que l’existence de ces divers appuis est-elle vraiment importante ? A travers les réponses de cette question, on peut voir ses impacts au niveau de la production et de l’OPF, le bilan des activités qu’on a entrepris durant la campagne 2008. Mais pour un développement de la filière haricot de la zone, il faut percer au fond les problèmes de la commune rurale d’Isalo et de la filière pour pouvoir trouver les solutions appropriées. Les réponses à ces diverses questions seront traitées ultérieurement, ce qui constitue d’ailleurs le corps de la dernière partie intitulée : le bilan de la filière haricot dans la commune rurale d’Isalo.

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TROISIEME PARTIE

BILAN DE LA FILIERE HARICOT DANS LA COMMUNE RURALE D’ISALO

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TROISIEME PARTIE

BILAN DE LA FILIERE HARICOT DANS LA COMMUNE RURALE D’ISALO

CHAPITRE VII : LES IMPACTS DE LA REALISATION DES APPUIS

I. LES RESULTATS OBTENUS

A- Augmentation de la production

A.1 - Evolution de la production en termes de quantité

Les différents acteurs ont œuvré pour le développement de la filière haricot dans tous les domaines durant la campagne 2008, à savoir :

 CTHA pour l’encadrement technique  L association LALONA pour l’accompagnement de l’OPF en socio organisationnel et gestion des activités

Selon les enquêtes faites auprès des membres de l’OPF, on a pu constater une nette augmentation de production du haricot par rapport aux années précédentes tendant vers la qualité recherchée par les opérateurs économiques (LB 2). La production est de 1420T cette année (2008) si elle était de 855 T en 2004 dans la commune rurale d’Isalo.

Voici un tableau récapitulatif de l’évolution de la production du haricot dans le district de Miandrivazo, (la production de l’année 2008 non considérée).

Evolution de la production dans la commune d’Isalo

Tableau N° 17 : Tableau et graphe de productions

ANNEES PRODUCTIONS (T) 2003 - 2004 855 2004 - 2005 850 2005 - 2006 680 2006 - 2007 1240 2007 - 2008 1420 Source : RABEMAHAFALY.CIRDR Miandrivazo

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Graphe n° 2

Ce tableau chiffré montre que la commune d’Isalo occupe une place importante dans la production du district de Miandrivazo.

Les productions de l’année 2007 et de 2008 sont obtenues suite aux différents encadrements que SAHA a dispensés par l’intermédiaire de ses prestataires techniques et d’accompagnement.

A.2 - Augmentation de la surface cultivée

Tableau et graphe de surfaces cultivées

Tableau N° 18 : Evolution de la surface cultivée dans la commune rurale d’Isalo

SURFACES CULTIVEES ANNEES (Ha) 2003 - 2004 570 2004 - 2005 710 2005 - 2006 570 2006 - 2007 620 2007 - 2008 710 Source : RABEMAHAFALY.CIRDR Miandrivazo

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B- Amélioration du bénéfice des paysans par l’application des techniques préconisées

B.1 - Les avantages du semis mono grain en ligne: Les paysans ont constaté dans la pratique son avantage : • Economie de semences : 50 à 80 kg de semence par hectare au lieu de 120 à 150 kg • Le semis mono grain donne plus de gousses : 50 par pied au lieu de 20 à 30 auparavant. B.2 - Augmentation du rendement donc du revenu Pour le semis mono grain, la production moyenne par ha est de 1,5 tonne (25 kg distribués donne une moyenne de 650 kg). Pour la culture traditionnelle, les paysans récoltent au maximum 1 tonne. C- Amélioration des conditions d’exploitation

C.1 - Utilisation d’un magasin de stockage

Avant l’arrivée de ces prestataires techniques, les paysans producteurs de haricot n’ont pas pu stocker leurs productions à cause de l’inexistence de moyens. Quand.ils veulent les stocker, ils étaient obligés de le faire dans leurs maisons qui sont déjà de petites dimensions pour toutes les familles. Aussi, ils ne peuvent pas traiter leurs produits à cause du risque d intoxication des enfants.

Actuellement avec l’aide SAHA un magasin de stockage, suivant les normes leur sera attribué. Nombreux sont les avantages qu’ils peuvent en tirer comme la facilitation du traitement de semences car il est beaucoup plus facile d’acheter les produits nécessaires lorsqu’ ils se regroupent.

Pour ce traitement de semence, les paysans utilisent le K-Othrine PP2 avec 500g par tonne.

Pour le traitement du magasin de stockage, ils utilisent le K- Othrine WP.

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C.2 - Utilisation de pulvérisateur

Avant, les paysans n’ont jamais eu l’habitude de traiter la culture même pour lutter contre les divers ravageurs sur les baiboho. Aujourd’hui, avec la formation de CTHA, ils utilisent des pulvérisateurs.

C.3 - Utilisation d un matériel très simple pour le triage

Tamis pour enlever les débris et trieuse (ou calibreur) manuelle pour le calibrage (LB1, LB2) :

LB1 : La meilleure qualité

LB2 : De bonne qualité

LB3 : Pour la consommation animale

II. LES IMPACTS SUR L’OPF ET SES ACTIVITES

A- Impacts sur les paysans producteurs membres de l’OPF

A.1 - L’adhésion des nouveaux membres

Grâce à ces appuis mais dans un domaine autre que la production, on peut constater une augmentation du nombre de producteurs qui intègrent l’OPF pour pouvoir bénéficier de ces aides. Ce chiffre n’est pas encore disponible car les ODB n’ont pas encore communiqué le nombre des nouveaux adhérants.

A.2 - La motivation des paysans

Les paysans commencent à être motivés dans la culture du haricot et à en faire vraiment un produit spéculatif de bonne qualité et en quantité afin de le vendre à meilleur prix au niveau du marché local, régional, national et voire même international.

A.3 - Le changement de comportement.

Ils sont aussi convaincus de l’efficacité des techniques de productions améliorées enseignées par CTHA par rapport aux techniques traditionnelles qu’ils ont toujours utilisées et par les moyens de gestion de l’association dans plusieurs domaines par l’association LALONA. Ils sont ainsi décidés à changer leur comportement tout en adoptant désormais les techniques améliorées pour produire.

B- Impacts sur l’OPF

B.1 - Amélioration de l’organisation interne

Amélioration de l’organisation, la gestion interne et la coordination :

- Concernant la gestion et la coordination interne de l’OPF, on constate qu’il y a la mise en place des comités de surveillance, les modalités de versement d’argent et la gestion des livres de compte.

- Amélioration de la gestion et de la coordination des activités de suivi malgré l’éloignement des ODB de la zone Nord et de la zone Sud.

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B.2 - L’OPF BEMIRAI, une organisation formelle

L’OPF est constituée de manière formelle et est devenue une organisation légale avec un statut, elle possède un compte « Tsinjolavitra » pour la gestion financière de son compte.

Adhésion des nouveaux membres au niveau des ODB.

C- Impacts sur les activités de l OPF

C.1 - Le début de la maîtrise de la filière

- Pour la campagne haricot 2008 : il y eut une distribution de semences, une surveillance des cultures, une gestion collective des semences.

- Concernant ses activités sur la culture, les paysans producteurs membres de Bemirai commencent à maîtriser la production de la filière haricot.

- Ils ont acquis plus d’expérience et se professionnalisent au fur et à mesure des formations reçues pour avoir des produits de bonne qualité et compétitifs.

- Amélioration du savoir faire sur la culture professionnelle et la production de semence.

C.2 - Les autres résultats obtenus

Les résultats positifs :

• Le président de l’OPF s’habitue à faire des rapports après chaque réunion ou mission. • Les comités élus par l’Assemblée générale sont déjà validés et chacun d’eux est conscient de sa responsabilité auprès de l’organisation et exécute ses activités. • Les ODB membres connaissent le statut et les règlements intérieurs validés lors de l’assemblée générale. • Application des formations reçues, par exemple la gestion de conflits. Avant des problèmes existent à l’intérieur de l’organisation : le trésorier et le président ne s entendent pas mais grâce à l’application des formations de l’association LALONA le différend a pu être réglé. • La gestion financière s améliore. • Le bureau de l’OPF est ouvert le jour du marché à Analambiby (pour le stockage provisoire des semences), les membres peuvent y demander des informations et y déposer leurs produits. • Les paysans formés ont pratiqué les acquis des formations sur les techniques de CTHA et sont convaincus de leurs efficacités. Exemple : avantage avec le semis mono graine. • L’OPF Bemirai tient une place importante dans le développement de la commune d’Isalo. Exemple : quand il y a un plan de travail pour le développement communal, l’OPF Bemirai est toujours invité.

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III. BILAN DES ACTIVITES DURANT LA CAMPAGNE 2008:

A- Les succès - Constitution formelle de l’OPF - Formations sur la gestion d’organisation, le leadership, l’élaboration et la gestion de projet, la constitution de dossier d’appel d’offre. - La négociation avec la commune d’Isalo : la maison qui doit servir de maison de stockage est déjà obtenue et elle est déjà opérationnelle pour le stockage provisoire des semences. - Négociation avec le chef de service de l’agriculture à Miandrivazo sur l’attribution d’une salle de stockage définitive (il a déjà validé une demande). - Obtention de matériels : tables, chaises, tableau d’affichage. - Formation technique sur la production de semences, la culture du haricot depuis le semis jusqu’au stockage et la vente. - Rencontre avec les opérateurs économiques sur la commercialisation (Antananarivo et Antsirabe). - Les paysans sont motivés, ils ont effectué des demandes de crédit auprès des institutions de micros finances. - Obtention de matériels : exemple : pulvérisateur. - Don de 20kg de semences pour les membres vulnérables. - Participation à la réalisation du PCD de la commune, car c’est un membre de Bemirai qui est devenu président du CCD24 de la commune rurale d’Isalo. - Formation sur la gestion des stocks. - Augmentation du nombre des membres grâce aux nouvelles adhésions. - L’OPF a obtenu une diminution des prix sur la location des pavillons au marché. - Il n’y a plus de problème pour le stockage de la production puisqu’ il y a déjà une maison de stockage que la commune a prêté à l’OPF (avant, ce point pose un problème majeur pour l’amélioration des revenus des paysans car faute de maison de stockage, ceux qui sont allés vendre leurs produits sur les marchés extérieurs doivent céder les produits invendus à très bas prix puisqu’ils ne peuvent pas les ramener pour être stockés) - Les formations techniques de CTHA

B- Les lacunes - Elaboration de statut et règlement intérieur pour les ODB non encore formalisées. - Formation sur les techniques de négociation et de résolution des problèmes. - L’approvisionnement continu en produits phytosanitaires pour le stockage. - Lors du contrôle financier : les sorties d’argent ou dépenses ne sont pas encore bien ordonnées dans le cahier de compte.

- La participation des membres de Bemirai dans la collecte de fonds pour l’achat de petits matériels collectifs traîne. - La communication entre Bemirai de la zone Nord et de la zone Sud s’est dégradée à cause du manque de cohésion entre les ODB membres. - La communication à l’intérieur de l’organisation est encore fragile car certaines informations à communiquer n’arrivent pas au niveau des ODB ce qui constitue un handicap pour ces derniers.(ex : le communiqué pour une formation n’arrive pas et nombreux sont ce qui ratent la formation).

24 Conseiller Communal de Développement

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- Il n’y a pas de préparation par les membres du bureau avant les réunions à cause de l’éloignement. - CTHA n’a pu trouver des acheteurs pour les produits.

C- Les facteurs du retard ou de facilitation des changements

Pour comprendre ces changements à différents niveaux, voyons les causes des effets positifs et même négatifs :

C.1 - Causes de la facilitation des changements

- Chaque membre au niveau des ODB a pratiqué les acquis obtenus par les formations et ils ont la volonté de changer leur comportement pour pouvoir développer leurs activités : exemple : adoption des techniques améliorées, abandon des pratiques traditionnelles en matière de gestion, assistance aux formations pour être plus performant, recherche d’informations.

- L’observation sur l’efficacité et le bénéfice des techniques sur la culture comme la diminution des semences nécessaires à utiliser pour une culture C.2 - Causes du retard des changements

a. Les facteurs physiques

La distance entre les fokontany rend difficile l’information des intéressés ainsi que la distribution des convocations pour une formation.

b. Les facteurs économiques

- Les paysans sont occupés dans leur champ de culture et ne veulent pas perdre leur temps que pour une raison bien précise. - Concernant le stockage, le processus d’attribution du magasin de stockage par la commune à Analambiby était trop lent. - Le magasin de stockage à Miandrivazo nécessite une réhabilitation. - Les paysans appréhendent les pertes. - Les opérateurs hésitent parfois sur la qualité et la quantité des produits - L’obtention de pulvérisateur a été retardée à cause de la difficulté de la collecte des fonds par le biais des participations des membres avec la période de soudure. - Si l’on observe la question de production, l’insuffisance des outils agricoles est un blocage d’une importance considérable. - Les semences à distribuer pour la culture sont de quantités insuffisantes

c. Les facteurs sociaux

- Lors d’une formation, les paysans veulent être pris en charge pour leur déplacement. - Nombreux sont ce qui ne savent pas lire et écrire (illettrés). - L’insécurité leur fait peur pendant leur déplacement, même pour un petit déplacement inter- fokontany.

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- La décision de Bemirai Nord et Sud n’était pas claire ; ce qui a rendu difficile la question du stockage des produits d’autant plus qu’elles n’ont pas les mêmes opinions sur ce point. - L’inexistence d’une banque est aussi un facteur important dans ce retard (blocage pour les opérateurs). - Le BIF (Birao Ifotony ny Fananantany) ou guichet foncier n’est pas encore en place.

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Chapitre VIII : LES FACTEURS DE BLOCAGE POUR LE DEVELOPPEMENT DE LA

FILIERE

I. LES PROBLEMES AU NIVEAU DE LA FILIERE (PRODUCTION, COMMERCIALISATION)

A- Les ennemis et les maladies de la plante

La culture du haricot rencontre des problèmes dont les plus graves sont les maladies et les ravageurs de la culture du haricot.

A.1 tableau n° 19 - Les ravageurs de la plante :

Les ravageurs et gravités Facteurs Symptômes/ Moyens de lutte Manifestations

Mouche des semis : retard des - Sols riches en - Manque à la levée de Préventifs végétations matière plants borgnes uniquement : organiques décomposées, - Disparition des - utiliser des fraîchement plantes après la levée semences de bonne qualité travaillés (apport - Galeries dans les récent de fumier racines - dans les ou de lisier) situations à - froid et humidité risques (semi précoce) effectuer - levée lente un traitement de sol au moment du semis ou avant semis

Pyrale de maïs : - Chaleur, Dommages provoqués - Traitements humidité, absence par la larve : répétés des Chenilles dans les de vent fort haricots aux gousses et grains - Galeries dans les insecticides endommagés - Précédent maïs tiges ou culture de - Eviter les maïs à proximité - Galeries dans les précédents maïs gousses - Broyer et - Grains de flageolets enfouir grignotés et présence profondément les

de chenilles résidus de maïs infestés pour détruire les larves

Taupin ( ver gris ou - Précédent - Morsures sur collet et - Traitement

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« renim -pangaraka »), prairie racines pouvant insecticide du sol ver blanc, noctuelle conduire à leur terricole : perte de pied - Taux de disparition - Déchaumage matières précoce de la pouvant conduire à ressemer organiques culture important précédente

Noctuelle défoliatrice : - Temps chaud - Dégâts foliaires - Surveiller les cultures de Les Morsure de gousses - Morsures sur gousses manière à virus intervenir dès l’apparition des papillons

- Soigner le désherbage pour éviter la ponte

Rat ou « voalavo » : perte de Les rats coupent les production pouvant atteindre 30% à tiges et rongent les 100% de la production - gousses Dératisation

Bruches ou « Koroka » : - Les bruches attaquent Utilisation détérioration des grains stockés les haricots au d’insecticides stockage

A.2 tableau 20 - Les maladies du haricot

Les maladies Facteurs Symptômes Les moyens de lutte

Botrytis ou pourriture - Forte hygrométrie - Tâches - Eviter les excès de grise : (durée plus de 20 concentriques, végétations en maîtrisant heures) molles et grises sur l’irrigation et la fertilisation Chute de rendement et les tiges et gousses pourriture des gousses - Températures - Eviter les semis denses moyennes avoisinant - Extension rapide 20° au plus de la maladie aux parties saines de la - Végétation dense, plante mal aérée, versée

Slérotiniose : Chute - Humidité - Tâches humides et - Inclure de céréales dans la de rendement par permanente à la irrégulières sur rotation pourriture des gousses surface du sol gousses ou dessèchement des - Laisser le sol se dessécher - Température entre - Extension rapide en surface

82 plantes 15° et 25° du mycélium - Eviter les excès de entraînant la mort végétation -Végétation de la plante abondante versée - Favoriser l’aération du feuillage

Maladie des tâches - Forte précipitation et - Apparition des - Eviter les semis tardifs noires (Mouches de chute brutale de la points noirs sur les - Eviter les excès de haricots ou température gousses qui se végétation « lalitra ») transforment en - Culture tardive tâches étendues

- Forte exposition au vent

Mosaïque commune - Présence de - Gaufrage vert - Utiliser des variétés (virus du haricot) : pucerons (vecteur du foncé des feuilles résistantes virus) - Gousses tordues - Lutter contre les pucerons - Semence contaminée - Réduction de la - Désherber correctement - Température taille des plantes modérée 20° à 25° - Floraison perturbée

Altérnaria - Petites lésions brunes et régulières sur les feuilles âgées

- Forte humidité et - Défoliation Eviter les cultures tardives brouillards, prématurée température fraîche - Favoriser l’aération des plantes Rouille - Petites tâches sur Maladie - Culture tardive d’arrière la face inférieure des feuilles évoluant saison - Végétation dense et en des pustules brun mal aérée rougeâtre - Tâches brunâtres sur gousses

Photo n ° 11 : Les maladies de l’haricot Botrytis ou pourriture grise Rouille

Source CTHA Source CTHA

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A.3 - Les mauvaises herbes :

Comme toutes les cultures qui ont besoin d’une bonne structure et les fertilisants du sol fondamentaux pour la croissance et leurs développement, les mauvaises herbes constituent aussi des ennemis pour le haricot. Ces herbes n’attaquent pas directement la culture mais accaparent tous les besoins nutritifs nécessaires pour sa croissance, ce qu’il faut à tout prix éviter si l’on veut une bonne croissance du haricot.

B- Les problèmes de la production

B.1 - Accès difficile pour l’acquisition des semences

L’accès aux semences de bonne qualité est difficile pour les paysans producteurs, ce qui les incite parfois à pratiquer le système d’avances de semences remboursables à la collecte auprès des collecteurs déjà habitués à faire « affaire » avec eux. En terme local, ce système s’appelle « iray mandray roa ». Ce système est loin d’être bénéfique pour les paysans producteurs car ils sont victimes d’un remboursement exagéré de deux à trois fois la quantité de la semence avancée.

B.2 - Mauvaise qualité des semences et dégradation de Baiboho

Les semences employées par les producteurs sont des « tout venant ». Les semences sont hétérogènes en calibre et en variété et sont en plus en dégénérescence. Et quand elles existent, elles sont insuffisantes en quantité et leur qualité est médiocre.

On assiste à une dégénérescence des semences utilisées.

L’absence des Institutions Mutualistes Financière (IMF) dans le district de Miandrivazo empêche les paysans d’épargner et d’emprunter de l’argent pour la campagne suivante (CECAM et OTIV). Ils sont obligés de négocier avec les collecteurs qui leur prêtent de l’argent à un taux d’intérêt exagéré (100%).

A cela s’ajoute l’ensablement des baiboho qui les rendent moins fertiles lors des passages répétés des cyclones depuis 2001.

B.3 - Autres problèmes techniques

Les matériels et les infrastructures de post récolte (battage, séchage, stockage) sont inadéquats et insuffisants causant des pertes en quantité et en qualité et le triage manuel est encore importante. Les techniques utilisées par la majeure partie des producteurs sont encore traditionnelles avec l’utilisation des herses, charrues, angady,… La main d’œuvre est relativement chère par rapport à d’autres régions productrices d’ haricot. Le niveau de connaissance est faible sur les maladies et les ennemis de la culture d’où non utilisation de pesticide et l’inexistence de lutte efficace contre le rat. Le mauvais état des pistes rurales (entre Miandrivazo et Masiakapy, Analambiby) pour l’évacuation des produits.

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Les vols sur pieds, maraudage et l’insécurité ne rassurent pas les producteurs et les font reculer. La maîtrise des systèmes d’irrigation est encore insuffisante. Bref, la majorité des problèmes se situe au niveau du manque d’organisation des producteurs qui ont du mal à obtenir des semences, intrants et matériels de qualité. Le prix de vente ne les incite pas à produire beaucoup. Le manque de financement et d’infrastructure de stockage limitent la professionnalisation de la production.

C- Les problèmes de la commercialisation

C.1 - Pour la commercialisation en général Le prix du haricot sur le marché de Miandrivazo et des autres régions n’est pas motivant pour les producteurs. Il y a aussi le prix à l’exportation et sur le marché national qui est instable. A l’époque de CECAM, le crédit n’est pas disponible au bon moment de la culture. Il est difficile pour les petits opérateurs malgaches (grossistes et paysans) d’obtenir un financement de la banque pour investir dans la transaction. Les secteurs bancaires sont prudents et sélectifs d’où la dominance des indo-pakistanais sur tous les marchés d’exportation. Les procédures administratives pour l’exportation sont trop lourdes. A cause de la concurrence du prix avec les grands producteurs tels que l’Argentine et les USA sur le marché International, l’exportation n’est pas incitative si on ne travaille pas en volume. L’état de la route pour l’évacuation des produits est très mauvais. Le coût des pièces de rechange pour le transport est très élevé. Les prix du carburant ont augmenté sensiblement le coût de transport. Le prix de vente pendant la saison de moisson de l’haricot est trop bas. Il n’y a pas de contrat fiable et étable entre les producteurs et les acheteurs. C.2 - Les problèmes majeurs de l’exportation du haricot sec malagasy De grand pays producteurs tels que les Etats-Unis dominent les marchés de l’Europe de l’Ouest, particulièrement au Royaume-Uni où les importateurs indiquent qu’il faut renforcer les liens commerciaux avec Madagascar, de même qu’avec l’Ile Maurice et La Réunion. Les importateurs mauriciens se sont plaints du manque de transit régulier dans les ports de Madagascar. Les importateurs ont indiqué qu’un seul bateau venait toutes les 18 semaines, généralement après s’être arrêté à la Réunion. La fréquence moyenne d’expédition entre Madagascar et l’île Maurice est de moins d’un bateau par mois. Les problèmes de communication entre les îles freinent les transactions. Les importateurs de la Réunion et de l’île Maurice déclarent que l’absence de qualité de service de télécommunication entre Madagascar et les deux îles rend difficile le commerce. Les importateurs sont sensibles au prix vue qu’il existe d’autres fournisseurs bon marché en dehors de Madagascar. D’autres pays comme la Chine, Afrique du Sud, Mexique, l’Argentine, le Kenya,… sont en mesure de livrer certains types de haricots à des prix comparables à ceux de Madagascar, la concurrence est donc très rude. Les importateurs proposent que la qualité des haricots malagasy soit améliorée. Les importateurs de la Réunion et de l’île Maurice se plaignent de problèmes au niveau de la qualité des produits expédiés indiquant qu’on mélange souvent dans un même lot les vieux haricots et les nouveaux haricots, que ceux-ci ne sont pas propres et qu’ils ne sont pas triés correctement. Vu qu’il

85 n’existe pas de services d’inspection malgache pour les produits exportés, aucun certificat obligatoire de qualité d’exportation (fiable et significatif) n’est remis au port au moment du chargement. Les principaux exportateurs vus la qualité et la quantité sont les Etats-Unis et l’Argentine. Les exportations américaines ont la meilleure réputation du point de vue qualité en haricot. Mais l’Argentine offre des prix compétitifs. II. PROBLEMES AU NIVEAU DE LA COMMUNE

Divers problèmes, au niveau de la commune, bloquent le développement de la filière haricot.

A- Insuffisance ou mauvais état des infrastructures de base

A.1 - Mauvais état de la route Pour les infrastructures de base qui sont fondamentales pour les activités économiques, les problèmes sont dus au niveau du mauvais état de la route d’accès à la commune rurale d’Isalo ainsi que les pistes rurales qui assurent les liaisons inter fokontany. Les paysans producteurs sont réputés pour la qualité de leurs haricots alors qu’ils sont pauvres et ont besoin d’acheter les produits de première nécessité, ne possédant pas les moyens d’évacuer directement leur produit à l’extérieur de la zone de production, les collecteurs en profitent pour les acheter à bas prix. A.2 - La fragilité de la santé publique Il est à souligner la fragilité de la santé publique, vitale non seulement pour le développement de la société mais aussi pour le développement de l’économie car c’est la population qui constitue la main d’œuvre. Cette fragilité est due à l’insuffisance du nombre de médecins ; le corps médical comprend un docteur et une sage femme pour toute la commune au niveau de la CSB II sise dans le fokontany d’Analambiby. Le CSB I de Bepeha est peu opérationnel à cause de cette insuffisance de médecins alors que ce centre est quand même en bon état. Selon le médecin du CSB II, les maladies fréquentes qui touchent la population sont : la diarrhée, la pneumonie, la dysenterie, la bilharziose, le paludisme et les maladies sexuellement transmissibles.

A.3 - Problèmes d’adduction d eau potable et d électrification rurale La plupart de ces maladies peuvent provenir de l’insuffisance très marquée du système d’adduction d’eau potable car seul le fokontany d’Analambiby possède une pompe qui assure l’approvisionnement en eau potable des habitants .Les autres fokontany prennent leur eau dans des puits qui ne suivent pas les normes. L’éloignement de la mairie, qui est située dans le chef lieu de la commune d’Isalo par rapport aux autres fokontany, rend difficile les démarches administratives et services aux habitants comme par exemple : établissement des actes d’état civil (naissance, décès, reconnaissance,..) et la diffusion des informations,…

B- Les problèmes d’ insécurité

Au point de vue social, l’insécurité est permanente. Les actes des dahalo terrorisent la population comme les vols des bœufs et les vols des récoltes sur pied favorisant l’isolement qui entraîne l’enclavement de la commune.

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Pour bien illustrer ce phénomène de dahalo, voici les données statistiques concernant les vols des bœufs d’ Isalo des années 2000, 2001 et 2002 :

Tableau n° 21

Nombre de vol Annee de bœufs Bœufs voles Bœufs retrouves Crimes

2000 7 182 02 01

2001 6 112 21 0

2002 12 331 11 0

SOURCE : ZP d’Isalo

C- Dégradation de l’environnement Sur la question environnementale, malgré les efforts de reboisement, les feux de brousse sont encore une pratique très fréquente pour acquérir de nouveaux terrains d’exploitation et des terrains de pâturage.

Suite aux passages répétés des cyclones, on assiste actuellement à une érosion intense avec l’ensablement des baiboho.

III. LES PROBLEMES FONCIERS

A- La disparité des propriétaires terriens

C’est une question très délicate vue l’importance que ça implique dans la mise en valeur des terres. Dans la commune rurale d’Isalo ainsi que partout dans le district de Miandrivazo, les conflits fonciers sont fréquents.

Comme la population de la commune est majoritairement agricole, l’accès à la terre est primordial pour pouvoir cultiver. Le mode d acquisition peut être la location ou l’achat, ce qui est très rare. Une minorité de la population possède une grande partie des terrains exploitables ou prêts à bâtir. Tandis qu’une grande ne possèdent qu’une infime superficie des terres ne dépassant pas 2 à 3 ha.

B- L’héritage non garant de la sécurité foncière

La plupart des terres est obtenue soit par héritage qui appartenait autrefois aux grands parents soit par achat. L’immatriculation des terres n étant pas encore dans les pratiques locales cette situation génère des conflits car il peut y avoir plusieurs personnes se déclarant en même temps propriétaires d’une même portion de terre.

Dans tous les cas, il n’y a pas de sécurisation foncière car il n’y a aucun certificat permettant de justifier le titre foncier.

C- La lenteur de la mise en place d’un guichet foncier opérationnel

Un bureau sur le guichet foncier est mis en place par MCA mais n’est pas encore opérationnel. parce que toutes les infrastructures nécessaires pour son fonctionnement ne sont pas encore mises en place correctement, le personnel est pourtant déjà recruté.

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Le PLOF ou le plan local d’occupation foncière, primordial pour le fonctionnement n’est pas encore terminé, de plus les travaux exigent l’acquisition des matériels informatiques comme l’ordinateur alors que la commune n’est même pas équipée en électricité.

Aussi, le guichet foncier n’est pas encore opérationnel et on ne parle d’un guichet opérationnel que lorsque le PLOF est disponible.

Le personnel n’est pas encore formé pour l’utilisation des matériels. Ils doivent rejoindre le guichet foncier opérationnel qui se trouve dans le chef lieu du district (Miandrivazo) pour demander des conseils et informatiser tous les papiers. Ceci représente un grand problème pour eux car déjà, le coût de ce déplacement est cher.

Chapitre IX : PERSPECTIVES D’AMELIORATION DE LA FILIERE HARICOT

FILIERE

I. AU NIVEAU DE LA CULTURE A- Solutions techniques de la filière

A.1 - Les solutions proposées Pour une meilleure orientation de la culture, il faut : - Une négociation avec les institutions de micros finances tendant vers l’obtention de résultats satisfaisants. - Le renforcement de la recherche de débouchés. - La recherche de partenariat. Par exemple des bailleurs de fonds. - La collaboration avec les services techniques déconcentrés (DRDR, DREN,…) 25 . - Faire connaitre l’OPF à partir de manifestations économiques ou culturelles à tous les niveaux ; local, régional et national (Exemple : foire, FIER MADA etc.…). - L’adhésion à la plateforme régionale des producteurs des filières porteuses. - Sécuriser les titres fonciers en accélérant et multipliant la mise en place des guichets communaux par fokontany pour l’acquisition de certificats fonciers. - Organiser une concertation nationale (renforcement de la plateforme haricot sec) ou du moins un atelier régional à Miandrivazo en interpellant tous les acteurs de la filière. - Rétablir l’IMF à Miandrivazo. - Les producteurs peuvent accroître leur production s’ils ont des débouchés assurés. Les opérateurs économiques cherchent à acheter davantage s’ils peuvent avoir accès à un approvisionnement fiable et de bonne qualité à des prix raisonnables. A.2 – Améliorer les techniques culturales

Les problèmes concernent beaucoup la question technique aussi les solutions pour l’amélioration de la filière haricot sec s’y penchent donc un peu plus : - Analyser le sol pour les « baiboho » avant d’entamer une fumure. - Améliorer les connaissances des paysans sur la maîtrise du système d’irrigation. - Sensibiliser les paysans à produire, à utiliser des semences de bonne qualité en quantité suffisante ou multiplier et vulgariser des centres semenciers publics et privés.

25 Voir glossaire

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- L’approvisionnement en produits phytosanitaires pour le stockage, exemple par la mise en place d’un service de proximité. Actuellement les organismes d’appui, comme le Centre Technique Horticole (CTHA) ayant pour objectif d’améliorer la concentration des acteurs de la filière haricot sec et de renforcer les capacités techniques, ont effectué des formations sur la protection phytosanitaire et la production de semence dans la région du Menabe. - L’obtention des semences de qualité doit se faire au moment opportun et ne doit pas être en retard avant d’entamer le semis. - Améliorer les techniques : • Isoler les parcelles en fonction des variétés cultivées. • Inciter les producteurs à éliminer les rats : organiser une période de tuerie où toute la population participe activement. • Trier les haricots avant la vente (élimination des graines pourries, cassées, et mal formées, utilisation du calibreur manuel) pour répondre aux besoins du marché d’exportation. • Renforcer la connaissance des producteurs sur les maladies, les ravageurs et les luttes correspondantes. - Prévoir une salle de stockage d’une capacité de 300 tonnes selon les normes pour une longue durée. - Faciliter l’acquisition de petits matériels agricoles et/ou de produits phytosanitaires au niveau des groupements des paysans. Par exemple une balance qui leur semble primordiale à cause des truquages dans la pesée effectuée par les collecteurs - Appliquer les techniques améliorées pour avoir une bonne production sur la qualité et la quantité afin d’obtenir un bon prix au moment de la vente au marché local et de la vente à l extérieur. B- Les consignes données pour le stockage. Spécifiquement pour le stockage, voici les consignes pour avoir la meilleure conservation des produits stockés : B.1 - Le magasin de stockage : - Doit être propre. - Le dallage en ciment sans trous. - Les portes et fenêtres bien étanches, bloquant tout accès aux ravageurs. - Toiture étanche, sans suintement d’eau de pluie. B.2 - Avant l’entreposage - Vérifier s’il y a une odeur de moisissures. (+ traitement) - Contrôler la qualité par le prélèvement des échantillons (humidité, moisissure,..). - Déceler une éventuelle infestation et vérifier l’aération. B.3 - Lors de la mise en entrepôt - Bien respecter les espaces entre les murs et les piles, entres les piles elles-mêmes (1m), et entre les piles et les toitures (1m). - Remplacer immédiatement les sacs déchirés ou abîmés. - Poser et bien arrimer les sacs sur des palettes. B.4 - Consignes à suivre pendant le stockage : - Par jour : • Bien balayer le magasin de stockage, plus particulièrement les angles, recoins ouvertures, charpentes, piles et sacs : les ravageurs peuvent s’y cacher.

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• Brûler immédiatement les déchets ou résidus de nettoyage. • Vérifier l’existence des insectes rampants ou volants. - Par semaine : • Vérifier l’aération.

• Prélever des échantillons et Vérifier la présence éventuelle des ravageurs.

- Par mois : • Vérifier si le magasin n’est pas endommagé, le faire réparer immédiatement. • Nettoyer la surface environnante, arracher les mauvaises herbes ou broussailles jusqu’à 10 m alentour. • Brûler les ordures

Théoriquement, les consignes suivant sont nécessaire :

• Ecartement 1m entre les piles de sacs et les murs qui servira d’allée d’inspection et de traitement et pour éviter l’humidité sur les murs • Prévoir un couloir de manutention de 1m. Il s’agit d’un couloir central si le stock est de grand volume. • Distance de 1m entre la toiture et les sacs. Poser les sacs sur des palettes.

C- (Organigramme 06)Proposition d’organisation du stockage de la production par l’OPF Bemirai.

Salle de stockage de l’OPF. (Une personne responsable à désigner)

ODB1 (personne ODB 2 (personne ODB 3 (personne ODB 4 (personne responsable : Préside nt responsable : Président responsable : Président responsable : Président de l’ODB) de l’ODB) de l’ODB) de l’ODB)

P1 P1 P1 P1 P1 P1 P1 P1 P1 P1 P1 P1

- Les quantités de la production donnée par les producteurs au président de l’OPF doivent être marquées dans un cahier d’enregistrement. - Chaque président d’ODB doit, à son tour, donner au responsable de l’OPF la quantité de la production en provenance de chaque producteur. Chaque producteur devra enregistrer chez le président de l’ODB toutes les surfaces, les variétés, les dates de semis et les quantités de semences de haricots secs cultivées afin d’estimer la quantité produite.

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Les deux présidents de l’OPF rassemblent à leur tour les données recueillies au niveau de tous les ODB.

(Organigramme 07)Proposition de stratégie paysanne de gestion de semences. • Cas de l’OPF BEMIRAI

Vente (50%) Semence Production Producteur

Stocké Fonctionnement OPF (10%) OPF

Nouveau membre (10%)

Semences pour la campagne 2009 (30%)

A toutes ces propositions de solutions s’ajoutent les forces qui peuvent constituer des atouts qu’il faut exploiter au maximum pour développer la filière :

- Climat favorable au développement de la culture. (27° C, 1 400 mm)

- Baiboho fertile et peu infecté par les maladies comparées à celles des autres régions.

- Dans le temps, la qualité de haricot de Miandrivazo est reconnue en Europe (sac étiqueté haricot de Miandrivazo).

- Existence de marché tant au niveau régional comme le COI qu’international.

II. AU NIVEAU DE LA COMMUNE Si l’on parle de résoudre certains problèmes de la commune, ceux de la culture peuvent suivre facilement son exemple en marchant droit vers le développement non seulement de la filière mais aussi en atteignant le redressement de l’économie locale pour contribuer à l’atteinte de la vision régionale.

A- L’amélioration des infrastructures de base de la commune

A ce niveau, les solutions peuvent être :

- La réhabilitation de la route menant vers la commune rurale d’Isalo ainsi qu’à l’intérieur de la commune pour faciliter l’évacuation des produits et la communication interne et externe.

- L’adduction d’eau potable avec des bornes fontaines en nombre suffisant pour toute la population est fondamentale pour pallier aux problèmes de santé publique contre les diarrhées surtout pendant les périodes des pluies.

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- Il faut que la population change de comportements, de croyances pour la construction et l’utilisation des latrines. - Réaliser des campagnes de sensibilisations sur des thèmes se rapportant à l’utilisation de l’eau et à l’hygiène ; Les risques sanitaires lies à l’eau. Les raisons de protection des points d’eau. Les mesures d’hygiène liées au transport, au stockage et à l’utilisation de l’eau. L importance d’utiliser suffisamment d’eau pour l’hygiène personnelle et domestique. La contamination à partir du cycle féco orale. (C’est un cycle partant d effectuer ses besoins naturels dans la nature ou dans les latrines en revenir sans se laver les mains, manger ce qui entraine l apport de matière fécale dans la bouche provoquant ainsi des maladies diarrhéiques) ; - La mise en place de services de proximité est souhaitable comme un magasin de stockage, des moyens de transport journalier avec les taxis brousse facilitant les échanges avec l’extérieur et inter fokontany,… - La multiplication des infrastructures de base, comme les hôpitaux équipés de matériels avec des médecins qualifiés en nombre suffisant, proportionnel au nombre d’habitants est nécessaire. Ces hôpitaux sont importants car leur présence peut modifier la situation critique de la population locale sur la vulnérabilité de leur santé car elle constitue le moteur l’économie locale. - Les réhabilitations des écoles est nécessaires puisqu’elles constituent des infrastructures de base utiles puisqu’ elles sont des facteurs d’amélioration du niveau intellectuel local, d’autant plus que les enfants scolarisables dans la commune représentent un effectif important par rapport au nombre total de la population. - La mise en place de centres de loisirs (terrain de jeu,…), d’activités culturelles et cultuelles pour la population de tout âge freine le vagabondage et le larcin finissant par des actes de banditisme pouvant aggraver l’insécurité.

B- Protection de l’environnement social

La lutte contre les feux de brousse doit être renforcée avec des sanctions à l’encontre de ceux qui persistent à le faire. La promotion des reboisements au niveau des fokontany et de la commune est en cours. L’utilisation des latrines (WC) est conseillée et doit être obligatoire pour tout le monde pour éviter la prolifération des maladies L’auto défense villageoise à partir des actions des « kalony » en collaboration avec les gendarmes doit être effective. La formation des quartiers mobiles pour le maintien de la sécurité est préconisée. L’avènement de la sécurité rurale pourra engendrer des résultats positifs non seulement pour la population et la commune mais surtout pour le désenclavement de cette dernière. Le désenclavement entrainera le développement grâce a la venue de tous les acteurs ou partenaires économiques

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C- La mise en place d’un GCV et de ses annexes

La mise en place d’un Grenier Communautaire Villageois (sompitra iombonana) assuré par des microcrédits est très bénéfique pour les paysans cultivateurs. Ce GCV est opérationnel pour le stockage de la récolte jusqu’au moment où la conjoncture économique permet de la vendre à bon prix. Mais l’adoption de ce système est très difficile pour les producteurs qui doivent subvenir à leur besoin quotidien en achetant les PPN si le GCV n’est pas encore en place. Ils ne doivent pas vendre leurs produits pendant la période de bas prix des produits s’ils veulent la rentabilité, d’où le recours aux micros crédits pour assurer les PPN. La présence au niveau de la commune de ces institutions de micros crédits, comme OTIV et CECAM, est très souhaitée pour l’emprunt d’argent afin de pouvoir investir non seulement dans la culture mais aussi dans d’autres activités.

III. LES STRATEGIES POUR PROMOUVOIR LE DEVELOPPEMENT A- L’approche participative dans toutes les actions

Malgré l’appui de ces organismes, le niveau de vie de la population de la commune rurale d’Isalo est encore bas.Si la commune aspire à se développer, l’implication des responsables, des producteurs et de la population à chaque niveau est nécessaire. Il faut que les différents acteurs aient la ferme volonté d’œuvrer ensemble pour un développement réel et durable. Ils doivent mobiliser leurs ressources pour pouvoir aboutir à un développement économique.

L’appui des autres bailleurs, une collaboration étroite avec la région et les services techniques, le renforcement des capacités assuré par les ONG 26 partenaires, les institutions financières et autres, sont des atouts pour son développement.

B- Pérennisation des actions avec SAHA

Les contrats programmes entre SAHA et l’OPF ainsi que celui avec la commune rurale d’Isalo se termineront en Décembre 2009.

Selon les dires des paysans membres de l’OPF, ils sont satisfaits des résultats des activités qu’ont menées SAHA par le biais de ses prestataires : CTHA et l’Association LALONA et souhaitent la pérennisation de ces activités.

Le développement de leurs activités doit être tangible aussi ils vont continuer à faire preuve de bonne volonté en assistant aux formations inclues dans leurs plans d’actions respectifs et les appliquer comme il se doit. Exemples : sur la façon de persuader les bailleurs pour l’obtention des aides que ce soit technique ou financière, la réglementation des naissances à partir du planning familial etc…

Ils ont sollicité l’appui du programme SAHA pour l’électrification de la commune et l’adduction en eau potable, si possible dans la recherche de partenariat.

Le développement de la filière pêche est un .de leurs centres d’intérêt à cause de l’existence des lacs piscicoles aussi ont-ils demandé l’aide de SAHA.

26 Organisation Non Gouvernemental

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Dans le cadre de collaboration avec SAHA, les activités à court terme pour 2009 qu’ils vont réaliser sont le renforcement de capacité sur les techniques de lutte contre les maladies et les ennemis (animaux destructeurs) de la plante.

Ils demandent aussi un approvisionnement en outils agricoles (herse, charrue, …)

C- L’intervention des autres organismes d appui : MCA et AD2M

Les motivations de plusieurs partenaires à rechercher des synergies avec SAHA ou à prendre connaissance de ses expériences à travers les documents et outils produits sur les approches et méthodes facilitent les mobilisations communes vis-à-vis des mêmes partenaires et les alliances stratégiques. De nouvelles alliances ont été développées. Cas du MCA 27 et AD2M 28 .

Ces deux organismes d’appui : le MCA (Millenium challenge Account) et l’AD2M (Appui pour le développement du Melaky et du Menabe) interviennent dans la commune et ont déjà chacun un contrat pour l’année à venir(2009).

C.1 - MCA: Millennium Challenge Account - Le MCA est un organisme américain qui appuie Madagascar dans la lutte contre la pauvreté en général en participant au développement de l’économie rurale. Il travaille avec différents partenaires comme les ONG, Associations, OPF, investisseurs locaux, nationaux ou autres, les opérateurs économiques et les acteurs de développement qui agissent dans ses zones d’intervention. Son objectif est d’augmenter les revenus des ruraux par la mise en relation des producteurs avec les marchés. Il promeut l’économie de marché par l’abandon progressif de l’économie de subsistance qui est la pratique actuelle dans le milieu rural malgache et l’ obtention de produits qui suivent les normes, compétitifs sur les marchés internationaux. Des actions y afférentes seront menées dans la commune d’Isalo à partir de 2009. Le MCA agit dans les trois volets suivants : • Le volet foncier • Le volet finance • Le volet ABIP (Agriculture Business Plan) MCA contribue à l’amélioration de la loi sur la possession des terres en général. Selon un responsable régional du MCA, 70% des conflits au tribunal (moyenne national) sont des conflits fonciers .C’est pour cela que le contexte foncier est l’une de ses préoccupations en vue de la sécurisation foncière des paysans pour qu’ils puissent bien produire. Il agit dans la modernisation des services fonciers par le biais de l’informatisation et la numérisation de toutes les données. Il soutient les efforts de l’Etat malagasy par l’appui à la décentralisation des services fonciers (service de proximité pour les paysans) pour faciliter l’acquisition de certificat foncier par les producteurs.

27 Millenium Challenge Account

28 Appui au Développement du Menabe et du Melaky

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C.2 - AD2M : Appui au Développement de Menabe et de Melaky - AD2M ou APPUI AU DEVELOPPEMENT DE MENABE ET DU MELAKY est un organisme financé conjointement par l’Etat Malagasy et le FIDA (fonds d Intervention pour le Développement agricole). Son objectif est de contribuer à la réduction de la pauvreté à Madagascar par L’amélioration des conditions de vie des vulnérables, ce par l’acquisition de terre et d’eau potable ainsi que le développement de leurs activités productrices. Ses partenaires sont le DRDR, MAEP 29 et l’INTERCOOPERATION SUISSE Il agit dans les secteurs suivants : l’agriculture, la pêche, l’élevage, l’approvisionnement en équipement agricole, les magasins de stockage, les pistes de desserte des produits, les moyens de communication, les micros finances, l’adduction en eau potable. Ses zones d’intervention sont : Pour la région du Menabe : les districts de Mahabo, Belo sur Tsiribihina et Miandrivazo Pour la région du Melaky : les districts d’Antsalova et de Maintirano. Ses partenaires à la base sont les ODB et les communes rurales. Ses actions portent sur les actions priorisées dans les PCD. - Selon le maire de la commune rurale d’Isalo, le contrat entre la commune rurale et AD2M est déjà fait sur l’exécution de certains projets inscrits dans le PCD(plan Communal de Développement)comme l’installation des guichets fonciers, adduction d’eau potable, appui aux associations des femmes en vue d une bonne nutrition des enfants, la professionnalisation des activités locales(agriculture, pêche et élevage), amélioration des pistes agricoles pour l’évacuation de la production(exemple : pour le transport des champs de baiboho vers les villages) en dotant des moyens de transport efficace, installation des barrages pour l’irrigation. Actuellement, le projet de la mise en place d’un guichet foncier est en cours et des travaux sont déjà exécutés comme la mise en place de certains services de proximité, les agents fonciers ont suivi des formations. La sensibilisation est en cours de réalisation mais le guichet foncier ne sera véritablement opérationnel qu’avec la disponibilité d’un PLOF selon la loi foncière Ce plan constitue un outil primordial pour le bon fonctionnement du guichet car c’est dans ce plan qu’on peut voir la disponibilité ou non d’une terre, la personne qui occupe le terrain, quelles sont encore les terres qui peuvent être mises en valeur, L’élaboration de ce plan est d’ailleurs assez difficile techniquement ce qui explique la lenteur du fonctionnement de ce guichet.

Conclusion partielle de la 3 ème partie : Nombreux sont les impacts positifs qu’a engendré l’existence des services d’appui non seulement au niveau de la production du haricot mais aussi au niveau de l’OPF grâce aux formations obtenues par les bailleurs. Toutefois, le bilan montre quand même qu’il y a des lacunes et des problèmes au sein de la commune, de la culture du haricot et de l’exploitation agricole à savoir l’accès au foncier qu’on peut compenser en suivant les perspectives d’amélioration de la filière haricot. La prise de responsabilité par toute la population est aussi nécessaire. Et les efforts sont encore considérables pour le développement de la commune et celui de la filière. Enfin, il faut noter que la professionnalisation de l’agriculture y compris la production du haricot dans toute l’Ile de Madagascar est encore dictée par la conjoncture économique et politique du pays.

29 Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche

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CONCLUSION GENERALE

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CONCLUSION GENERALE Au terme de notre étude, on peut relever les points essentiels dans le développement non seulement du niveau de vie des paysans producteurs membres de l’OPF et de la commune rurale d’Isalo mais aussi dans la contribution à l’atteinte de la vision régionale et donc de celle du MAP, qui est la référence de toutes les régions de Madagascar. Les visions régionales doivent être en cohérence avec celle de la nation malagasy.

Les différentes parties de notre étude montrent les divers aspects pour développer la filière et rendre la culture du haricot plus professionnelle à l’avenir.

En résumant la situation, la géographie physique de la commune rurale d’Isalo est favorable pour la culture du haricot, ce qui a entrainé la renommée internationale du district de Miandrivazo comme « terroir du haricot ».

Pour le climat, il est de type climat sec caractérisé par une saison pluviale chaude de 4 mois de Novembre à Mars et la saison sèche plus fraîche d’Avril à Août. Une période d’environ deux mois existe avec le retour de la chaleur en Septembre, les premiers orages et la reprise de végétation en octobre. Ce qui est favorable à la culture avec une température moyenne de 27°C et une pluviométrie moyenne de 1400 mm. Elles sont suffisantes pour le développement de la culture.

Pour ce qui est du sol : la dominance du sol ferrugineux est remarquable, mais la culture du haricot se fait sur les baiboho qui sont des terres alluviales périodiquement inondées par les crues des cours d’eau et se distinguent par des dépôts d’alluvions arrachés en amont et transportés par l’eau en aval. Du fait de sa composition, les baiboho sont très fertiles et le haricot est très prospère sur ces sols surtout sur les baiboho à dominante limoneuse.

Bref, les potentialités du milieu physique de la zone : climat (température et pluviométrie), sols sont suffisantes pour le développent de la culture du haricot. A ces conditions s’ajoute le fait que ces baiboho sont peu infectées par les maladies comparées à celles des autres régions.

La situation de la filière dans la deuxième partie de notre devoir permet d’étudier la filière haricot depuis son amont jusqu’à son aval.

Les conditions cadres reflètent toutes les règles établies par chaque institution, autorités locales, organismes privés ou publics qui touchent ou ont une relation indirecte ou directe avec la filière haricot.

La seconde section de cette partie montre les flux de productions : depuis la production, en passant par la destination de la production jusqu’à la commercialisation vers la consommation.

Concernant la production, les semences utilisées, elles sont d’origines diverses : de la région de l’Itasy (Miarinarivo et Analavory), de la région du Vakinankaratra et des « tout venant » de Miandrivazo,Antsirabe, Bemaha, Mandoto et Betafo. Les variétés cultivées sont : Soafianara ou Beramino,Begidro, Rahampamata. Ce sont tous de type de lingot blanc qui est reconnu au niveau International. Il y a aussi le type de coco blanc mais il perd sa place au profit du premier type à cause de la difficulté des soins qu’il exige.

Les principaux travaux agricoles sont les suivants : la préparation du terrain : défrichage et nettoyage se font au mois du février et de Mars, labour et herse de Mars à Avril. On passe ensuite au semis de Mi- Avril au début Juin et l’idéal est de le finir fin Mai au plus tard. Le désherbage (sarclage

96 et buttage) entre Juin et Juillet. La récolte et le post-récolte (arrachage, battage, vannage) se font vers la fin du mois de Juillet- Début septembre.

Le coût de production depuis la préparation du sol jusqu’au transport est de Ar 422500 (soit 2521500) le total.

Le mode de faire valoir mixte prédomine dans l’accès a la terre. La moyenne de terrain d’exploitation par famille est de 3ha dont 1ha appartient à la famille et environ 2ha en location.

L’OPF Bemirai a sa propre stratégie de destination de production. Deux types de circuits de commercialisation existent dans les flux de production de la commune d’Isalo.

Toutefois, il faut admettre que les conditions naturelles favorables ne suffisent pas pour développer la filière du haricot, les paysans membres de l’OPF n’étant pas capables de maitriser certains détails techniques et organisationnels de la filière, ils ont fait appel au programme SAHA qui a accepté de les appuyer sur les activités du haricot.

Ces organismes d’appui qui interviennent dans la commune sont énumérés dans la dernière section de la deuxième partie.

D’abord, SAHA qui joue le rôle de Partenaire Technique Financier de l’OPF et aide cette dernière dans la culture du haricot par l’intermédiaire de ses prestataires.

C’est SAHA qui finance toutes les activités d’encadrement et d’accompagnement des paysans producteurs : CTHA encadre techniquement l’OPF et transmet à ses membres les techniques culturales par le biais des formations sur les différentes étapes de la culture (depuis la production jusqu’à la commercialisation) et l’association LALONA est responsable de l’accompagnement en socio organisation et la gestion des activités.

Enfin, il y a l’appui de la commune qui aide l’OPF par la facilitation aux accès à certains biens et services qu’elle est en mesure de faire (exemples ; acquisition des papiers administratifs, mise à disposition de salle de réunion, participation aux frais des membres pour les réunions à l’extérieur…).

Le bilan de ces services d’appuis est utile pour voir si ces derniers sont efficaces ou non par rapport aux objectifs posés.

On doit reconnaître qu’une augmentation de la production, du bénéfice et l’amélioration des conditions de vie sont observés au niveau des producteurs.

L’adhésion de nouveaux membres dans l’OPF, la motivation et le changement de comportement des paysans reflètent aussi les effets positifs des appuis réalisés.

Une amélioration de l’organisation, de la gestion interne et la prise de responsabilités dans les activités de développement de la commune montrent l’efficacité des formations dispensées par l’association LALONA au niveau de l’OPF malgré la difficulté de communication à cause du faible niveau intellectuel des paysans.

Mais les efforts à fournir sont encore considérables pour développer la filière haricot dans la commune d’Isalo : certains détails techniques pour la culture sont à améliorer, la possession d’infrastructures de base convenables au niveau de la commune est fondamental mais son avenir

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repose sur l’exécution de son plan communal de développement où interviennent d’autres organismes d’appui tels MCA et AD2M.

Enfin, on se demande quel sera l’avenir de cette redynamisation des filières légumineuses à grains secs tant priorisée dans le MAP avec la conjoncture politique actuelle ?

98

BIBLIOGRAPHIE

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BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES GENERAUX

1. Association Haona Soa, SAHA Coordination Nationale. Décembre 2002. Etude diagnostic de la filière légumineuse sèche dans la région du Menabe Central (Rapport Final). 2. FOFIFA. 1990. Légumineuses à graines. 3. GOEDEFROIT(Sophie). 1991. Les Sakalava au quotidien : approches anthropologiques de la société Sakalava du Menabe (Madagascar). ORSTOM. 4. MORGAN (Priol). Février 2000Contribution à l’étude du potentiel du marché Européen des légumes secs. 5. RAKOTONDRAFARA (Johnson). 1995. La production du haricot sec pour l’exportation. 6. RAMBELOSON (Maryse), RAKOTOZAFY (Fiankinantsoa). Mars 2003.Commercialisation des produits mis sur le marché par les paysans KOLO HARENA encadrés par LDI. Etude de la filière haricot. 7. SPECQ (Hélène). Novembre 1998.Contribution à l’étude des filières des légumineuses de baiboho entre Miandrivazo et Belo sur Tsiribihina. 8. THOMAS (Shulz) avec la participation de RANDRIAFARA (William), RANAIVOSOA (Pascal). RAHARISON (Lal’ Ainasoa). Décémbre 1999.Aperçu de l’agriculture sur baiboho dans la région de Miandrivazo.

OUVRAGES SPECIFIQUES

1. Association LALONA. Avril 2008.Monographie sommaire d’Isalo 2008. 2. Centre Technique et Horticole d’Antananarivo (CTHA). Terme de Référence et Offre Technique. 3. Monographie des régions 2007 4. Projet de Soutien pour le Développement Rural (PSDR). Avril 2003. Plan Communal de Développement (PCD) Isalo 2003. 5. SAHA (Coordination Nationale). Plan directeur de SAHA. SIC SAHA III. 6. Sata mifehy sy fitsipika anaty ny vovonam-pikambanana BEMIRAI. OPF BEMIRAI. Distrika Miandrivazo. Kominina Isalo. 7. UADEL Menabe et AIM Fiombonana antoko ho amin ny fampandrososana ifotony Taona 2008

MEMOIRE

8. RANDIMBIARISON (H. Voajanahary). 1993. Une étude géographique des aspects de la ruralité d’une ville (l’exemple de Miandrivazo).

100

9. RANDRIAMPARANY (Helisoa Zoe Eliette). 2002. Impact des successions des projets sur les organisations paysannes. L’exemple de Fikambanan’ny Tantsaha Mivondrona Ambalavao (FITAMIAM), sous-préfecture d’Antananarivo Antsimondrano.

RAPPORT

1. Centre Technique et Horticole d’Antananarivo (CTHA). Rapport de Mission sur les enquêtes de typologie de gestion de semences, de production, étude de marché 2. RABEMAHAFALY (CIRDR Miandrivazo). 2004. Les rapports annuels sur les productions agricoles du district de Miandrivazo (campagne 2003-2004). 3. RABEMAHAFALY (CIRDR Miandrivazo). 2005. Les rapports annuels sur les productions agricoles du district de Miandrivazo (campagne 2004-2005). 4. RABEMAHAFALY (CIRDR Miandrivazo). 2006. Les rapports annuels sur les productions agricoles du district de Miandrivazo (campagne 2005-2006). 5. RABEMAHAFALY (CIRDR Miandrivazo). 2007. Les rapports annuels sur les productions agricoles du district de Miandrivazo (campagne 2006-2007). 6. RABEMAHAFALY (CIRDR Miandrivazo). Février 2008. Les rapports annuels sur les productions agricoles du district de Miandrivazo (campagne 2007-2008). 7. UNILET. Mai 1998.Haricots pour la transformation.

LES CARTES .

1. Base de données (BD) 500 2. MAPInfo 8.0 3. Référentiel Menabe 4. Référentiel ONE

INTERNET

1. Documentation sur internet (Google) sur différents thèmes

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ANNEXES

102

ANNEXES I

LES QUESTIONNAIRES D’ENQUETE

RESPONSABLE D’ORGANISATION(ONG)

1. IDENTITE

Nom

Prénom

Sexe

Age

Responsabilité au sein de l’association

Votre rôle dans la culture du haricot a Isalo

2. SERVICE D’ENCADREMENT

- Bailleur

- Encager vous des techniciens qualifiés ou professionnels pour accompagner de près les cultivateurs du haricot ?

- Quelle relation entretenez-vous avec SAHA ?

- Comment organisez-vous cet accompagnement ?

- Votre projet est il à long terme ?

- Quels sont les problèmes que vous craignez ?

- Avez-vous d’autres partenaires que le SAHA dans cet encadrement ?

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RESPONSABLE TECHNIQUE : CTHA

1- IDENTITE

Nom

Prénom

Sexe

Responsabilité au sein de l’organisation

Siège

1. ORGANISATION

- Qui vous finance ?

- Engagez vous des techniciens spécialisés pour encadrer les paysans ?

- Depuis quand avez-vous travaillez avec SAHA ?

- Durée du contrat avec SAHA ?

2. AVIS SUR LA CULTURE DU HARICOT

- Pourquoi avez-vous choisi d’encadrer la culture du haricot ?

- Depuis quand ?

- Que constatez vous depuis et encadrement ?

- La production est elle déjà promise ?

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AUTORITES LOCALES DE LA COMMUNE RURALE D’ISALO

1. IDENTITE

- Nom

- Prénom

- Age

- Sexe

- Responsabilité dans la commune

2. INFORMATION SUR LA COMMUNE

- Superficie

- Nombre de fokontany

- Nombre de la population total

- Nombre de la population par fokontany

- L’activité principale de la commune

- L’activité principale de la commune

- Les infrastructures de base

- Les problèmes de la commune

3. ORGANISATION

- Avec qui collaborez-vous pour cette culture ?

- Quels sont les rôles de la commune dans cette culture ?

- Que constatez-vous depuis cet encadrement ?

- Que constatez-vous depuis le regroupement des paysans ?

- Quels sont les problèmes que vous constatez ?

- Avez-vous d’autres projets pour le développement de la commune ?

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LES MEMBRES DE L’OPF BEMIRAI

1. IDENTITE

- Depuis quand vous êtes vous groupés ?

- Pourquoi ?

- Quelles sont les conditions pour pouvoir s’y intégrer ?

- Que constatez-vous depuis votre regroupement ?

- Combien des membres maintenant ?

- Quels sont les statuts composant les membres ?

- Votre intérêt dans ces regroupements ?

- Quels sont les problèmes que vous constatez ?

- Votre projet de regroupement est il à long terme ?

- Quels sont les résultats que vous attendez avec l’intégration de ces organismes d’encadrement ?

- Qui vous approvisionne en matière de semence ?

- Collaborez vous avec d’autres OPF ? Si oui, dans quel cadre ?

- Etes vous satisfait des ces activités d’encadrement ?

- Que constatez-vous depuis cet encadrement ?

- Avez-vous d’autres clients pour la production de cette année ?

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MENAGE 1. IDENTITE Nom Sexe Age Origine Fokontany Niveau d’instruction Profession Situation familiale Nombres d’enfants Personnes à la charge Propriétaire ou locataire Frais de location 2. ACTIVITES ECONOMIQUES - Les types de culture que vous pratiquez ? - Destination de la production : o autoconsommation : o vente locale : o vente extérieure : 3. AVIS SUR LA CULTURE DU HARICOT ET DE L’OPF

- Etes-vous membres de l’OPF Bemirai ? - Depuis quand ? - Pourquoi avez-vous choisi d’y adhérer ? - Avant l’intégration de ces organismes, depuis quand avez-vous pratiqué la culture du haricot ? - Pourquoi avez-vous choisi le haricot ? - Pourquoi n’utilisez vous pas l’engrais ? - Quels sont les problèmes pour le développement de la culture du haricot ? - Pensez-vous toujours continuer cette culture ? - Que constatez-vous depuis l’encadrement des prestataires de SAHA ?

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- Quel est votre projet pour l’avenir ? Il faut noter que ces types de questionnaires ont étés traduits en malagasy avant d’effectuer les enquêtes proprement dits.

ANNEXES II

Afin de connaitre le nombre des personnes à enquêter, on a pris le plan de sondage au taux de 1/100è par rapport à la population globale. Ainsi, on a la formule suivante : 12930/100=129enquétés. Le taux est donc de 129x100/12930 = 0.99% NOMBRE DES PERSONNES ENQUETEES. DESCRIPTION NOMBRE

Les représentants de SAHA 11

Les représentants de l association LALONA 3

Les responsables de CTHA 7

Les responsables d’AD2M 3

Les responsables de MCA 5

Les membres de l OPF 52

Les autorités locales 13

Le responsable de sante 2

Le responsable de l éducation 1

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Les personnes sources 3

Les représentants de la population 29

TOTAL 129

ANNEXES III

CYCLE VEGETATIF DU HARICOT

0 7 14 21 28 35 42 49 56 63 70 77 80

PGPGPG

PCPCPC 0 – 8j PFPFPF 8 – 30j PMPMPM

21 – 60j

60 – 80j

PG : Phase de Germination

PC : Phase de Croissance

PF : Phase de Floraison

PM : Phase de Maturation

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ANNEXE IV

PIECE JUSTIFICATIVE DE LA CONSTITUTION DE L’OPF BEMIRAI

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ANNEXE V RAPPORT BRUT : budget ménage d’un paysan producteur du haricot pour 1Ha FIDIRAM-BOLA en Ariary FANDANIA NA en Ariary

Filazalazana Teti-bola Filazalazana Teti-bola

1- TAHIRY EO AM- 1- FIAINANA ANKAPOBENY PELATANANA Kesy (Ao an-trano) 350 000 Sakafo 1 200 000

Filàna an-davanandro (kitay, petrole, paraky, Tahirim-bokatra atao sakafo 400 000 100 000 sigara, cafe, siramamy …)

Fitaovana ilaina an-davanandro (vilia, vilany 100 000 2- FIDIRAM-BOLA sotro, …)

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Asa tselika na sarakatsaha (mibara, 400 000 Fitafiana 100 000 miasa tanin’olona, mihava, …)

Fialam-boly 90 000

Fondron-tany (mampanofa) 300 000 2- FAHASALA MANA Vidim-bokatra (tsaramaso, katsaka, 300 000 fitsaboana 50 000 mangahazo)

3- TROSA 3- FIVAVAHANA Vola 600 000 Adidy amin’ny Fiangonana, rakitra 60 000

Masom-boly 100 000 4- ADIDY

Adidy ara-piaraha-monina (fifaliana, 500 000 fahoriana): famadihana, fahafatesana, famoràna

5- FAMPIANARANA Fampianaran-jaza 200 000

6- ASA Fambolena (tsaramaso, katsaka, voanjo, 1 200 000 mangahazo, …)

Fiompiana (akoho amam-borona, …) 200 000

7- TROSA Famerenan-trosa (vola) 800 000

Famerenan-trosa (masom-boly) 200 000

8- HETRA Hetran-tany, trano, fitaovana

TOTALY 5 050 000 TOTALY 5 050 000 Source : Enquête personnel auprès de l’encadreur en gestion financière de l’OPF Bemirai : Mr RAVELO NARIVO Barilala.

Conclusion : Les revenus obtenus par l’exploitation agricole dans laquelle le Haricot domine, suffisent juste pour faire vivre la famille. Selon ce budget ménage, les paysans ne peuvent pas épargner, ce qui les oblige à s’endetter en cas des besoins imprévus.

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TABLES DES MATIERES

PAGE REMERCIEMENTS SOMMAIRE RESUME TABLE DES ILLUSTRATIONS GLOSSAIRE INTRODUCTION ...... 1 PREMIERE PARTIE ...... 5 ISALO ET LES CONDITIONS FAVORABLES A LA CULTURE DU HARICOT ...... 5 Chapitre I : LES CONDITIONS FAVORABLES A LA CULTURE DU HARICOT ...... 5 I GENERALITES SUR LE HARICOT ...... 5

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A- Les caractéristiques du haricot ...... 5 B- Les avantages de la culture du haricot ...... 5 C- Les grandes zones de production du haricot a Madagascar ...... 6 II-LES CONDITIONS CLIMATIQUES PROPICES A LA CULTURE DU HARICOT DANS LA COMMUNE RURALE D ISALO ...... 6 A- Le type du climat d Isalo ...... 6 B-Températures bien adaptées à la culture ...... 7 B. 1- Les besoins en chaleur du haricot ...... 7 B. 2- Températures toujours élevées dans la zone ...... 7 C-Précipitations suffisantes pour le haricot ...... 8 C. 1- Les besoins en eau du haricot ...... 8 C. 2- L étude des précipitations de la zone ...... 8 III-LES BONNES CONDITIONS PEDOLOGIQUES ET HYDROGRAPHIQUES D’ISALO POUR LA CULTURE DU HARICOT ...... 9 A- Les éléments hydrographiques qui déterminent l’extension de baiboho ...... 9 A-1- Les éléments hydrographiques de la Commune Rurale d’Isalo ...... 9 A-2- La localisation et l’étendue des baiboho a Miandrivazo ...... 9 B -La fertilité et les composantes des baiboho ...... 9 B.1- La fertilité des baiboho ...... 9 B.2- Les composantes des baiboho ...... 10 B.3- Les baiboho du haricot ...... 10 C-La position en altitude des baiboho ...... 10

Chapitre II : LES PAYSANS PRODUCTEURS ...... 13 I-LA POPULATION RURALE ...... 13 A- Les paysans ruraux ...... 13 B -Les paysans agricoles ...... 13 C- Les producteurs hors zone ...... 14 II-L’OPFET LES ODB : PRODUCTRICES DU HARICOT ...... 16 A- La culture du haricot : activité principale de l’OPF et des ODB...... 16 B - Les membres de l’ OPF ...... 16 III-LES CARACTERISTIQUES DES PAYSANS PRODUCTEURS ...... 17 A-Des paysans multiethniques ...... 17 A. 1 - Rôles du phénomène de migration ...... 17 A. 2 - Conséquence de la migration ...... 17 B - La jeunesse des paysans...... 17 B.1 - Répartition par classe d âge moyenne de la population ...... 17 B.2 - L âge de travailler ...... 17 B.3 - Les avantages de la jeunesse des paysans ...... 18 C-Des paysans intellectuellement vulnérables et pauvres ...... 18 CHAPITRE III : LA SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE D’ISALO ...... 18 I-LA PRESENCE DES TROIS SECTEURS D’ACTIVITES ECONOMIQUES ...... 18 A- Le secteur primaire ...... 18 A.1- L’activité agricole ...... 18 A.2- Les activités d’élevage avec la prépondérance des bovins ...... 19 A.3 La présence des fleuves et lacs propices à la pêche ...... 22

B -Le secteur secondaire ...... 22 C -Le secteur tertiaire ...... 22 C.1- Le tourisme ...... 22 C.2 - Le transport ...... 22 C.3 - Le commerce ...... 11 II-L’IMPORTANCE DE L’AGRICULTURE ...... 23 A- Les secteurs productifs ...... 23 B -Les caractéristiques de l’agriculture d’Isalo ...... 24 B.1- La pratique des activités agricoles selon chaque ethnie ...... 24 B.2- Utilisation des techniques rudimentaires...... 24

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B.3 - Les problèmes du secteur agricole ...... 24 C- Les productions agricoles de la Commune d’Isalo ...... 25 III-LES INFRASTRUCTURES LIEES AUX ACTIVITES AGRICOLES ...... 25 A- Les infrastructures de communication et d échange ...... 25 A.1 - Les routes ...... 25 a - Voie terrestre ...... 25 b-Voie fluviale ...... 26 A.2 - Les postes et télécommunication ...... 26 B - Les infrastructures se rapportant à la culture du haricot ...... 27 B.1 - Place du marché ...... 27 B.2 - Le marché de bovidé d’Analambiby ...... 27 B.3 - Infrastructures hydro agricoles ...... 27 C Les infrastructures sociales ...... 28 C.1 - Les équipements sanitaires ...... 28 a-Les centres de santé ...... 28 b-Les équipements d’adduction en eau ...... 28 C2- L électricités et l éducation ...... 29 a- Les sources d’énergie (électricité) ...... 29 b -Les équipements d’éducation ...... 29 C.3 – La question de sécurité publique ...... 29 Conclusion partielle de la 1 ère partie ...... 30 DEUXIEME PARTIE ...... 32 SITUATION DE LA FILIERE HARICOT DANS LA COMMUNE D’ ISALO ...... 32 CHAPITRE IV - LES CONDITIONS CADRES DE LA FILIERE ...... 32 I-L’ORGANISATION PAYSANNE FAITIERE BEMIRAI ...... 32 A-L’OPF et les ODB membres ...... 32 A.1 - L’OPF ...... 32 A.2 - Objectifs ...... 33 B -Le fonctionnement de l OPF ...... 33 B.1 - Méthode de travail ...... 33 B.2 - Sources de revenu ...... 33 B.3 - Organigramme de l’OPF ...... 34 a- Hiérarchisation des membres de l’OPF ...... 34 b-hiérarchisation des membres de bureau de l’OPF ...... 34 C-Rôles principales de l’OPF ...... 34 C. 1- Rôles de l’OPF vis-à-vis de son bailleur ...... 34 a) La gestion opérationnelle des prestations de services ...... 35 b) La gestion budgétaire et financière ...... 35 c) La gestion de la relation avec les institutions financières ...... 35 d) La gestion du partenariat avec le programme SAHA ...... 35 e).La gestion de l’organisation PALI ...... 35 C.2- Les rôles de l’OPF dans la filière haricot ...... 36

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II-LES COLLECTIVITES TERRITORIALES DECENTRALISEES ...... 37 A-Rôles de la commune ...... 37 B-Rôles du district de Miandrivazo ...... 37 C-Rôles de la région ...... 37 III-LES AUTRES ACTEURS ...... 38 A- Les divers collecteurs ...... 38 A.1- Les sous collecteurs ...... 38 A.2-Les responsables de collecte par zone ...... 39 A.3 - Les collecteurs ...... 39 A.4 - Les collecteurs transporteurs ...... 39 B -Les autres operateurs ...... 39 B.1 - Les grossistes locaux ...... 39 B.2 - Les exportateurs ...... 39 CHAPITRE V : LES FLUX DE PRODUCTION ...... 40 I-LA PLACE DU HARICOT DANS LE SYSTEME AGRICOLE ...... 40 A- L’historique du haricot ...... 40 A.1 -L’introduction du haricot dans la zone ...... 40 A.2 - L’apogée du haricot ...... 40 A.3 - L’effondrement du haricot ...... 40 a)-Non maîtrise des techniques culturales ...... 40 b)-La crise du haricot ...... 41 c)-Les conséquences de la crise du haricot ...... 41 B -Le haricot un des produits locaux très connu dans la zone ...... 41 B.1 - Les grandes zones de production de haricot dans le district de Miandrivazo ...... 41 B.2 - Répartition de la production par commune ...... 42 a) Superficie cultivée en haricot par commune au cours des trois dernières années ..... 42 b) Production en tonnes par commune au cours des trois dernières années ...... 42 B.3 - Evolution globale du haricot ...... 43 C-Impacts locaux de la filière ...... 44 C.1 - Faible niveau de vie de la population ...... 44 C.2 - Les lourdes charges des paysans producteurs ...... 44 C.3 - Accentuation des conflits fonciers ...... 45 II-LA PRODUCTION ...... 45 A- Les semences utilisées ...... 45 A.1 - Les origines des semences ...... 45 a) De la région de l’Itasy ...... 45 b).Des autres régions ...... 45 A.2 - Les caractéristiques des variétés cultivées ...... 45 a) Soafianara ou Baramino ...... 45 b).Begidro ...... 46 c).Rahampamata ...... 46 A.3 - Les autres variétés ...... 46 a) Les variétés types rouges et marbrés ...... 46 B -Les travaux agricoles ...... 46 B.1 –Le calendrier global de la culture ...... 47 B.2 –Les activités agricoles ...... 47 B.3- Le cout de production ...... 49 C-L’accès a la terre ...... 51 C.1 - Les modes de faire valoir ...... 52 a).Le métayage ...... 52 b).Le fermage ...... 52 c).Un autre mode apparenté au métayage ...... 52 C.2 - La superficie exploitée par paysan ...... 53 C.3 - L’occupation du sol...... 53

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III-LA DESTINATION ET LA COMMERCIALISATION DE LA PRODUCTION ...... 56 A- La destination de la production ...... 56 B -Les circuits de commercialisation ...... 56 B.1 -Le premier type de circuit de commercialisation ...... 57 B.2 - Le second type de circuit de commercialisation ...... 58 C-La vente de la production...... 58 C.1 - Les marches intérieures ...... 58 a) Le marché local et régional ...... 58 b) la perte des producteurs ...... 59 C.2 - Le marché national ...... 59 a).L’existence de marchés potentiels ...... 59 b).Les problèmes des collecteurs ...... 59 c). Les conditions des collecteurs ...... 60 C.3 - Le commerce international ...... 60 a).L’exportation du haricot malagasy ...... 60 b).La dégradation de l’exportation du haricot malagasy ...... 60 c).Les opportunités exploitables du haricot malagasy ...... 60 CHAPITRE VI : LES SERVICES D’APPUI ...... 61 I-SAHA : PARTENAIRES TECHNIQUES ET FINANCIERS PAR LE BIAIS DES PRESTATAIRES DE SERVICE ...... 61 A-SAHA: (Sahan’ Asa Hampandrosoana ny Ambanivohitra) ...... 61 A.1 - Présentation de SAHA ...... 61 A.2 - Accompagnement basé sur le processus multi- acteurs ...... 61 a).Changement du niveau d’intervention ...... 61 b).Changement de paradigme ...... 61 c).Contribution pour le développement régional ...... 61 A.3 - Méthode pour la contribution au développement régional ...... 61 B - Les rôles de SAHA face a l’OPF ...... 62 B.1 - L’accompagnement de SAHA pour l’OPF ...... 62 B.2 - Les partenaires limitrophes du programme SAHA ...... 62 B.3 - L’intégration du processus multi-acteurs ...... 63 C - Les principes de collaboration ...... 63 C.1 - Les principes de négociation ...... 63 c) Les principes négociables ...... 63 d) Les principes non négociables ...... 64 C.2 - Les critères d’éligibilité de l’OPF ...... 64 C.3 - Les responsabilités de SAHA dans ses activités pour l’OPF ...... 65

II-L’ASSOCIATION LALONA EN TANT QU’ACCOMPAGNATEUR SOCIO-ORGANISATIONNEL ET GESTION DES ACTIVITES ...... 66 A-Présentation de l’association LALONA ...... 66 A.1 - L’association LALONA et les raisons d’être ...... 66 a).Présentation ...... 66 b).Objectif de l’Association LALONA ...... 66 A.2 - Mode et zones d’intervention ...... 66 a).Mode d’intervention ...... 66 b).Zones d’intervention actuelles ...... 66 A.3 - Les partenaires ...... 67 B-Les taches de l’association LALONA face À L’OPF ...... 67 B.1 - Aider l’OPF dans l’organisation et la gestion des activités ...... 67 B.2 - Former les responsables de l’OPF à maitriser la gestion proprement dite ...... 67 C- Les principes de collaboration ...... 68 C.1 - Réalisation des activités prescrites dans le contrat programme ...... 68 C.2 - Autres appuis ...... 68 C.3 - Les résultats attendus ...... 68 III-LE CTHA POUR L’ENCADREMENT TECHNIQUE DE PRODUCTION ...... 69

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A - Le centre technique horticole d’Antananarivo ...... 69 A.1 – Présentation ...... 69 A.2 - Les filières d’intervention de CTHA ...... 69 B - Modalités d'intervention du Centre Technique Horticole d'Antananarivo ...... 69 B.1 - Les modalités à suivre ...... 69 B.2 - Les calendriers de formation ...... 70 B.3 - Les formations à la demande ...... 70 C - La collaboration de CTHA avec le programme SAHA ...... 70 C.1 - Raison de l’appui de CTHA ...... 70 C.2 - L’exécution des travaux ...... 70 C.3 - Les activités de CTHA pour l’OPF ...... 71 Conclusion partielle de la 2 ème partie ...... 72 TROISIEME PARTIE ...... 73 BILAN DE LA FILIERE HARICOT DANS LA COMMUNE RURALE D’ISALO ...... 73 CHAPITRE VII : LES IMPACTS DE LA REALISATION DES APPUIS...... 73 I-LES RESULTATS OBTENUS ...... 73 A-Augmentation de la production ...... 73 A.1 - Evolution de la production en termes de quantité ...... 73 A.2 - Augmentation de la surface cultivée ...... 74 B-Amélioration du bénéfice des paysans par l’application des techniques préconisées ...... 75 B.1 - Les avantages du semis mono grain en ligne ...... 75 B.2 - Augmentation du rendement donc du revenu ...... 75 C-Amélioration des conditions d’exploitation ...... 75 C.1 - Utilisation d’un magasin de stockage ...... 75 C.2 - Utilisation de pulvérisateur ...... 76 C.3 - Utilisation d un matériel très simple pour le triage ...... 76 II-LES IMPACTS SUR L’OPF ET SES ACTIVITES ...... 76 A-Impacts sur les paysans producteurs membres de l’OPF...... 76 A.1 - L’adhésion des nouveaux membres ...... 76 A.2 - La motivation des paysans ...... 76 A.3 - Le changement de comportement ...... 76 B-Impacts sur l’OPF ...... 76 B.1 - Amélioration de l’organisation interne ...... 76 B.2 - L’OPF BEMIRAI, une organisation formelle ...... 77 C-Impacts sur les activités de l OPF ...... 77 C.1 - Le début de la maîtrise de la filière ...... 77 C.2 - Les autres résultats obtenus...... 77 III-BILAN DES ACTIVITES DURANT LA CAMPAGNE 2008 ...... 78 A- Les succès ...... 78 B - Les lacunes ...... 78 C -Les facteurs du retard ou de facilitation des changements ...... 79 C.1 - Causes de la facilitation des changements ...... 79 C.2 - Causes du retard des changements ...... 79 a).Les facteurs physiques ...... 79 b).Les facteurs économiques ...... 79 c).Les facteurs sociaux ...... 79 Chapitre VIII : LES FACTEURS DE BLOCAGE POUR LE DEVELOPPEMENT DE LA ...... 81 FILIERE I-LES PROBLEMES AU NIVEAU DE LA FILIERE ...... 81 A -Les ennemis et les maladies de la plante ...... 81 A.1 - Les ravageurs de la plante ...... 81 A.2 - Les maladies du haricot ...... 82 A.3 - Les mauvaises herbes ...... 84 B -Les problèmes de la production ...... 84 B.1 - Accès difficile pour l’acquisition des semences ...... 84 B.2 - Mauvaise qualité des semences et dégradation de Baiboho ...... 84

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B.3 - Autres problèmes techniques ...... 84 C -Les problèmes de la commercialisation ...... 85 C.1 - Pour la commercialisation en général ...... 85 C.2 - Les problèmes majeurs de l’exportation du haricot sec malagasy ...... 85 II-PROBLEMES AU NIVEAU DE LA COMMUNE ...... 86 A-Insuffisance ou mauvais état des infrastructures de base ...... 86 A.1 - Mauvais état de la route ...... 86 A.2 - La fragilité de la santé publique ...... 86 A.3 - Problèmes d’adduction d eau potable et d électrification rurale ...... 86 B -Les problèmes d’insécurité...... 86 C-Dégradation de l’environnement ...... 87 III-LES PROBLEMES FONCIERS ...... 87 A -La disparité des propriétaires terriens ...... 87 B-L’héritage non garant de la sécurité foncière ...... 87 C-La lenteur de la mise en place d’un guichet foncier opérationnel ...... 87 Chapitre IX : PERSPECTIVES D’AMELIORATION DE LA FILIERE HARICOT ...... 88 I-AU NIVEAU DE LA CULTURE ...... 88 A-Solutions techniques de la filière...... 88 A.1 - Les solutions proposées ...... 88 A.2 – Améliorer les techniques culturales ...... 88 B -Les consignes données pour le stockage ...... 89 B.1 - Le magasin de stockage ...... 89 B.2 - Avant l’entreposage ...... 89 B.3 - Lors de la mise en entrepôt ...... 89 B.4 - Consignes à suivre pendant le stockage ...... 89 C-Proposition d’organisation du stockage de la production par l’OPF Bemirai ...... 90 II-AU NIVEAU DE LA COMMUNE ...... 91 A-L’amélioration des infrastructures de base de la commune ...... 91 B-Protection de l’environnement social ...... 92 C-La mise en place d’un GCV et de ses annexes ...... 93 III-LES STRATEGIES POUR PROMOUVOIR LE DEVELOPPEMENT ...... 93 A-L’approche participative dans toutes les actions ...... 93 B-Pérennisation des actions avec SAHA ...... 93 C-L’intervention des autres organismes d appui : MCA et AD2M ...... 93 C.1 - MCA: Millenium Challenge Account ...... 94 C.2 - AD2M : Appui au Développement de Menabe et de Melaky ...... 95 Conclusion partielle de la 3 ème partie ...... 95 CONCLUSION GENERALE ...... 96 ACRONYMES BIBLIOGRAPHIE LES ANNEXES

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