Dossier Des Noces De Jeannette
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
LES NOCES de JEANNETTE Opéra comique en un acte de Victor Massé. Livret Jules Barbier et Michel Carré Mise en scène Patricia Samuel A.P.A.L Distribution : JEANNETTE, soprano : Patricia Samuel JEAN, baryton : Patrice Berger Double de JEANNETTE, danseuse : Vanessa Cailhol Double de JEAN, danseur : Johan Nus « M » le Marionnettiste, danseur : Michel Béjar Mise en scène : Patricia Samuel Chorégraphie : Michel Béjar Conception Lumières : Frédéric Lhuillier A.P.A.L L’argument : Jean et Jeannette s’aiment et désirent se marier. Une histoire banale ! Pourtant, si l’issue est attendue, le récit tracé emprunte souvent le mode sinueux du non-dit pour révéler une réalité complexe. Jean aime Jeannette. Mais le matin des noces, à l’instant de prononcer le « oui » fatidique devant monsieur le maire, Jean prend la fuite et rentre chez lui ! Sa fiancée, Jeannette, avec dignité et malgré son chagrin, vient lui demander des explications. Jean, très embarrassé, finit par lui avouer que le mariage lui fait peur et part, sur le champ, rejoindre ses amis au cabaret. Demeurée seule, Jeannette laisse éclater sa peine jusqu’au moment où elle entend les rires de Jean qui boit, chante et danse en compagnie de Margot, Rose et les autres. La colère remplace aussitôt les larmes et la jeune fille décide de se venger… … mais plutôt que d’aller chercher, seule, ailleurs, un autre amour, elle décide de garder le sien, son Jean, et de le forcer à l’aimer, ici et maintenant ! Ce que femme veut … ! A.P.A.L Note du metteur en scène : L’opéra-comique Noces de Jeannette présente une histoire singulière et pourtant universelle : celle de la confusion des sentiments. Les personnages veulent et ne veulent plus, disent et ne disent plus, font et défont ce que le cœur pourtant leur dicte… Un double langage : La Danse et le Chant. J’ai choisi le langage de la danse pour représenter la réalité intérieure confuse des deux personnages. Les deux chanteurs sont doublés de deux danseurs : double de Jean, double de Jeannette. La danse, comme métalangage, est un accès complémentaire à la lecture de cette œuvre et nous permet ici d’entendre avec les yeux ce que les mots ne parviennent pas à exprimer. Une nouvelle lecture : un Opéra-Ballet. Une double réalité : Hasard ? Fatalité ? Une manipulation. Poussés, repoussés, attirés, ballottés, perdus... Nos protagonistes sont les jouets de puissances contradictoires intérieures qu’ils ne perçoivent pas. Où est l’acteur et où est le manipulateur ? Pour mieux rendre compte de ce jeu complexe et invisible, il m’a semblé nécessaire de créer un troisième personnage: « M » le marionnettiste, le manipulateur, le magicien qui joue à positionner ça et là nos personnages, entre rêve et réalité, dans le théâtre de la vie. Une histoire d’Amour avant tout. Quelle que soit la profondeur des impasses sentimentales qu’ils vont explorer, Jean et Jeannette se retrouvent enfin, grâce à la constance miraculeuse de leur amour. Un amour vrai, sans artifice. Ainsi après maints détours manipulateurs, la magie de l’amour a opéré et Jean rouvre les yeux et son cœur. Patricia Samuel A.P.A.L A propos de VICTOR MASSE … Né à Lorient le 7 mars 1822, Félix Marie (dit Victor) Massé n’a que cinq ans quand il accompagne sa mère à Paris à la mort de son père. Il acquiert une très solide formation musicale à l’Institut royal de musique religieuse, fondé par Alexandre Choron. En 1834, il est admis au Conservatoire de musique de Paris où il remporte plusieurs premiers prix : piano (1839, classe de Zimmermann), harmonie et contrepoint (1840), fugue (1842). Après avoir suivi l’enseignement de Halevy (pour la composition), il obtient le premier Grand prix de Rome (1844). Son goût pour la musique vocale l’orientera toute sa vie : en 1860, il devient chef des chœurs à l’Opéra, est élu, en 1872, à l’Institut (dans le fauteuil d’Auber), et sera nommé professeur de composition au Conservatoire (1866-1876). Son catalogue ne comporte que des œuvres vocales : 21 ouvrages lyriques, environ 135 mélodies et quelques pages pour duo vocal accompagné. La mélodie est un genre qui lui convient particulièrement, car il possède le sens mélodique, une grande facilité d’écriture et une solide connaissance du piano. Comme de très nombreux compositeurs du XIX ème siècle, Victor Massé, grand admirateur de Boieldieu, Hérold et Auber, avait pour ambition d’écrire des ouvrages lyriques : son prix de Rome lui facilita grandement la tâche en lui ouvrant les portes de l’Opéra-Comique où furent représentées pas moins de neuf de ses œuvres, dont on peut garder en mémoire Galathée (1852), Fior d’Aliza (1866), Le Fils du Brigadier (1867), Paul et Virginie (représenté à la Gaité Lyrique)… Mais c’est avec les les Noces de Jeannette, crée à l’Opéra Comique en 1853, qu’il atteindra la célébrité, cette partition ayant fait les délices du public des théâtres pendant plus d’un siècle et jusqu’à nos jours. A propos des Noces… Richard Wagner, répondait, à propos de ce qui lui avait plu d’entendre au Théâtre de la Salle Favart : « Je me rappelle avoir assisté à la représentation d’une petite pièce dans laquelle deux paysans […] chantaient des motifs d’une simplicité qui m’a beaucoup plu. La jeune femme, surtout, avait des phrases d’un sentiment naturel, qui m’ont ému plus que tout ce que j’avais entendu à ce théâtre : je me suis demandé pourquoi les compositeurs français n’écrivaient pas plus souvent dans ce style que tout le monde comprend […] » A.P.A.L A propos des Noces… « Les Noces de Jeannette : Une éducation sentimentale » Par Gérard Condé, compositeur, écrivain, critique musical. « […] Une pièce curieuse quand on sait que le Théâtre de l’Opéra-Comique où elle fut créée le 7 février 1853, était le lieu où les mariages se nouaient. Les futurs époux et leur famille s’y rendaient pour jouir ensemble d’un spectacle mélodieux […] Ainsi les auteurs pouvaient-ils souffler aux fiancés dans la salle : jeunes filles soyez patientes, supportez les bourrasques des hommes qui sont à la merci de votre industrie ; garçons n’ayez pas peur des femmes qui ne vous enferment que pour mieux vous dorloter. Mais les futurs époux plus perspicaces pouvaient décrypter le message inverse : voilà exactement ce qu’il ne faut pas faire, rebroussez chemin avant qu’il ne soit trop tard ! […] Cette éducation sentimentale ne manque pas de piquant, d’autant qu’elle est servie par la plus jolie musique qui soit […] On retrouve dans Les Noces de Jeannette le charme et l’élégance de l’opéra-comique du dix-huitième siècle habité par une sensibilité nouvelle. Comme l’Angélus de Millet peut se souvenir de Greuze, Massé procède de Dalayrac ou de Boieldieu et succède à Adolphe Adam. La partition de Victor Massé est le vivant témoignage d’une époque qui a dépassé l’opposition entre le romantisme flamboyant et le cynisme bourgeois, qui redécouvre les charmes d’un classicisme sensible, d’un équilibre sans froideur. […] A un siècle de distance, Victor Massé a renouvelé l’exploit de Pergolèse avec La Serva Padrona : un petit ouvrage de rien du tout qui, dans le feu de la représentation, fait oublier tous les autres.» A.P.A.L A propos des Noces… « C’est avec ses « Noces » que Victor Massé a fléchi la sévère Postérité. Qui se souvient de La Chanteuse Voilée, des Quatre Saisons, de La Reine Topaze, de La Mule de Pedro, de Paul et Virginie, malgré de réels mérites, de Galathée, malgré deux airs quelquefois fredonnés ? Ces divers ouvrages eurent, à leur époque, leur comptant de succès. Ils n’en sont pas moins oubliés, tandis que « Les Noces de Jeannette » a toujours sa page sur le livre d’Or de la Musique. Rien de plus simple, de plus naïf, même, que le scénario dont le sous-titre pourrait être : « ce que femme veut », une femme amoureuse surtout ! Ce qui risquait d’être une banale paysannerie est devenu une charmante œuvre d’art, grâce à la musique facile, parfois, mais toujours distinguée, touchante ou animée, pleine de tours heureux, si bien que la plupart des numéros de la partition connaissent encore une durable popularité, et grâce enfin à la l’écriture de M.Carre et J.Barbier, auteurs expérimentés s’il en est (ils ont signé les livrets de Faust , Mireille …), qui ont réussi à créer des personnages forts et émouvants, tous deux très vrais, pleins de vie et d’énergie, et dont les aspirations assez proches, en somme, se réaliseront ensemble, après cependant quelques déboires, et en empruntant des chemins inattendus. » Texte de Guy Dumazert A.P.A.L A propos des Artistes : Le choix des artistes est souvent délicat ! J’avais besoin, pour cette création des Noces de Jeannette en « Opéra-Ballet », de confier ces rôles à des artistes de grand talent et aux multiples facettes. En effet il fallait des Voix, belles, sachant danser et jouer la comédie, et des Corps, beaux, habiles, danseurs énergiques et pleins d’une beauté touchante…l’union des arts me tenait à cœur : comédie, chant, danse, pantomime… Leur talent, leur expérience professionnelle et leur polyvalence se sont imposés à moi. Je les remercie d’avoir relevé le défi et aussi et de leur passion dans le travail. Et je tiens particulièrement à remercier Frédéric Lhuillier, directeur du Festival de Lamalou les Bains, de m’avoir fait confiance en me permettant de créer sur scène cette idée et cette esthétique des Noces de Jeannette. Patricia Samuel : Soprano Mise en scène Après des études de violon, danse, théâtre et une maîtrise de philosophie à la Sorbonne-Paris1, Patricia Samuel se consacre définitivement à l’art lyrique.