Communaute D'agglomeration De Longwy

DEPARTEMENT DE LA MEUSE DEPARTEMENT DE LA MEURTHE-ET-MOSELLE

COMMUNAUTE D’AGGLOMERATION DE LONGWY

ENQUETE PUBLIQUE

PROJETS DE DECLARATION D’UTILITE PUBLIQUE DE LA DERIVATION ET DE LA PROTECTION DES EAUX PRELEVEES AU CAPTAGE DE LA

PRISE D’EAU SUR L’OTHAIN A MONTMEDY

RAPPORT ET CONCLUSIONS

Commissaire enquêteur : Madame Claude SPECTE

PIECES JOINTES : 2 Registres d’Enquête Publique et 1 pièce jointe Procès-verbal de synthèse du 22 Mars 2019 1

ENQUETE PUBLIQUE

RAPPORT DU COMMISSAIRE ENQUETEUR

PARTIE 1 - DEROULEMENT DE L’ENQUETE

1 – Procédure 1.1 Objet de l’Enquête Publique 1.2 Saisine 1.3 Durée de l’Enquête 1.4 Publicité 1.5 Dossier d’Enquête 1.6 Contacts, visite des lieux par le Commissaire Enquêteur 1.7 Registres d’Enquête Publique 1.8 Permanences ouvertes au Public 1.9 Rapport et conclusions 1 .10 Pièces jointes

2 - Observations du Public recueillies au cours de l’Enquête

PARTIE 2 – ETUDE DU PROJET - CONCLUSIONS ET AVIS DU COMMISSAIRE ENQUETEUR

1 – Le projet : descriptif et incidences 1.1 La Communauté d’Agglomération de Longwy et son alimentation en eau 1.2 Le prélèvement sur l’Othain 1.3 L’aire d’alimentation de la ressource 1.4 Le réseau de production, de distribution et de contrôle 1.5 La qualité des eaux prélevées

2 – Les mesures de protection des eaux captées 2.1 Appréciation de la vulnérabilité des eaux et des risques de pollution 2.1 Le périmètre de protection immédiate 2.2 Le périmètre de protection rapprochée 2.3 Le périmètre de protection éloignée

3 – Avis formulés sur le dossier

4 – Dispositions à mettre en œuvre et travaux à réaliser

5 – Incidences financières

6 – Analyse des Observations recueillies au cours de l’Enquête

7 - Conclusions motivées et Avis du Commissaire Enquêteur

RAPPORT D’ENQUETE

1 PROCEDURE

1 – 1 : Objet de l’Enquête Publique

Par sa délibération du 27 Septembre 2018, la Communauté d’Agglomération de Longwy – 54 a sollicité la déclaration d’utilité publique de la dérivation et de la protection des eaux captées à la prise d’eau sur l’OTHAIN à MONTMEDY – 55 -, destinées à la consommation humaine, et la mise en place de périmètres de protection.

Les Préfectures de Meuse et de Meurthe-et-Moselle ont considéré que la demande de déclaration d’utilité publique ne porte pas sur une opération définie par l’article L.1213-2 du Code de l’Environnement, et que les enquêtes préalables devaient par conséquent être organisées en application du code de l’expropriation pour cause d’utilité publique.

Le projet porte par conséquent sur l’enquête préalable à la Déclaration d’Utilité Publique (DUP). Il s’appuiera principalement sur

- le Code de la santé publique, notamment dans ses articles L1321-2, R1321-6 à R1321-13, - le Code de l’environnement, notamment dans ses articles L123-2, L211-1 à L211-3, L214-1 à L214-6, L215-13, - le Code de l’Expropriation pour cause d’utilité publique, notamment les articles L121- 1 à L121-5, R112-1 à R112-23, R131-3 à R131-14 et R311-1 à R311-3, - le décret n°55-22 du 4 Janvier 1955 modifié portant réforme de la publicité foncière,

A la demande du pétitionnaire, la Communauté d’Agglomération de Longwy, il sera procédé :

- à une Enquête préalable à la déclaration d’utilité publique – DUP – pour la dérivation et la protection des eaux captées à la prise d’eau sur l’OTHAIN située sur le territoire de la Commune de MONTMEDY – 55 -, - à une Enquête Parcellaire en vue de déterminer exactement les terrains à soumettre aux servitudes de protection immédiate et rapprochée.

Les Enquêtes conjointes, coordonnées par la Préfète de la Meuse, ont été ouvertes en Mairie des Communes de MONTMEDY, VILLECROYE, et au Siège de la COMMMUNAUTE D’AGGLOMERATION DE LONGWY.

Ce rapport traitera exclusivement de l’Enquête Publique préalable à la déclaration d’utilité publique –DUP – et de la protection des eaux captées L’enquête parcellaire concomitante fera l’objet d’un rapport différencié. 3

- Décision de Madame la Présidente du Tribunal Administratif de Nancy par son ordonnance E18000142/54 du 10 Décembre 2018 désignant Madame Claude SPECTE en qualité de Commissaire Enquêteur. - Arrêté n° 2019-33 du 8 Janvier 2019 des Préfectures de la Meuse et de la Meurthe-et- Moselle, prescrivant l’ouverture d’enquêtes publique et parcellaire préalables à la déclaration d’utilité publique – DUP – de la dérivation et de la protection de la prise d’eau sur l’OTHAIN à MONTMEDY.

1 – 3 : Durée de l’enquête

Dix-sept jours consécutifs, du Lundi 4 Mars 2019 à 9 heures au Mercredi 20 Mars 2019 à 17 Heures.

1 – 4 : Publicité

L’Enquête a été portée à la connaissance du public par la publication d’Annonces Légales :

- Pour le Département de la Meuse dans le quotidien régional « L’est Républicain », édition de Meuse, des 6 Février et 6 Mars 2019, et l’hebdomadaire « La Vie Agricole » des 8 Février et 8 Mars 2019. - Pour le Département de la Meurthe-et-Moselle dans le quotidien régional « L’Est Républicain » édition de Meurthe-et-Moselle, des 6 Février et 6 Mars 2019, et l’hebdomadaire « Le Paysan Lorrain » des 8 Février et 8 Mars 2019.

La tenue des Enquêtes et leurs modalités d’organisation a fait l’objet d’avis publiés par voie d’affichage, aux lieux habituels d’affichage, et par tous autres procédés en vigueur dans les Communes de : - MONTMEDY, VILLECLOYE, BAZEILLES-SUR-OTHAIN, FLASSIGNY, VELOSNES et MARVILLE pour le Département de la Meuse, - OTHE, VILLERS-LE-ROND, HAUCOURT-MOULAINE, HERSERANGE, LEXY, MONT-SAINT-MARTIN, LONGLAVILLE, LONGWY et VILLERS-LA-MONTAGNE pour le Département de la Meurthe-et-Moselle, - ainsi qu’au Siège de la Communauté d’Agglomération de Longwy – CAL - à REHON,

8 jours au moins avant le début de la double Enquête Publique et Parcellaire.

L’accomplissement de ces mesures de publicité a été justifié par l’établissement d’un certificat établi par les Maire des Communes citées ci-dessus et par le Président de la CAL.

La CAL a également rappelé l’ouverture et l’objet de la double enquête par une publication sur son portail internet. La Mairie de VILLECLOYE a pour sa part communiqué dans son bulletin « Vivre à Villécloye » du mois de mars 2019.

Le dossier d’Enquête a été réceptionné par le Commissaire Enquêteur le 11 Janvier 2019. Constitué afin de servir la double enquête publique et parcellaire, il comportait les pièces suivantes : - Copie du procès-verbal des délibérations de la Communauté d’Agglomération de LONGWY – CAL – réunie le 27 Septembre 2018, sollicitant la déclaration d’utilité publique des eaux captées à la prise d’eau sur l’OTHAIN à MONTMEDY, alimentant le territoire intercommunal, destinées à la consommation humaine, et la mise en place de périmètres de protection, et autorisant le Président de la CAL à confier à l’AGENCE REGIONALE DE SANTE GRAND EST , Délégation Territoriale de Meurthe-et-Moselle, l’instruction de la procédure de déclaration d’utilité publique. - Notice explicative de la délégation territoriale de Meurthe-et-Moselle de l’AGENCE REGIONALE DE SANTE GRAND EST, non signée non datée, faisant état des avis des différents services consultés. - Projet d’arrêté interpréfectoral portant déclaration d’utilité publique des travaux de dérivation des eaux de la prise d’eau sur l’OTHAIN à titre de régularisation, et l’instauration des périmètres de protection de ce point d’eau, et portant autorisation d’utiliser cette eau pour l’alimentation en eau destinée à la consommation humaine. - Dossier technique préalable à la demande d’autorisation de prélèvement et de protection réglementaire réalisé par le bureau d’études ANTEA, en Septembre 2006 puis actualisé et complété en Octobre 2010. - Avis de Madame Evelyne COTE-CHOSSELER, hydrogéologue agréé au titre de l’hygiène publique, de Août 2012, déterminant les périmètres de protection. - Etat et plans parcellaires établis en Juillet et Septembre 2017 par Monsieur Jean-Michel KIRCHER, Géomètre Expert à LONGWY.

Le Commissaire Enquêteur a pu établir que la notice explicative de l’ARS a été rédigée le 18 Décembre 2018, venant ainsi actualiser le dossier.

1 – 6 : Contacts, visite des lieux par le Commissaire Enquêteur - A réception du dossier, contact téléphonique avec Madame Sylvie AUBIAT, Bureau de l’Environnement à la Préfecture de la Meuse. - Le 11 Janvier 2019 échange avec Monsieur FORGET, Maire de VILLECROYE, Monsieur LECLERCQ, Directeur des Services Techniques à la COMMUNAUTE D’AGGLOMETATION DE LONGWY, pour prises de rendez-vous. - Le 28 Janvier 2019, contact avec le Secrétariat Général de la Mairie de MONTMEDY pour vérification de la mise en œuvre des formalités (dont publicité et mise à disposition du public du Registre d’Enquête Parcellaire). - Le 29 Janvier 2019, rendez-vous avec Monsieur LECLERCQ au Siège de la CAL à REHON ; vérification de la mise en œuvre des formalités (dont mise à disposition du public à compter du 4 Mars 2019 du Registre d’Enquête Publique, remis en mains propres par le Commissaire Enquêteur dûment paraphé et signé), et des conditions d’exercice de la permanence du 9 mars 2019.

Enquête Publique du 4 AU 20 MARS 2019 préalable à la déclaration d’utilité publique pour la dérivation et la protection des eaux prélevées au captage de la prise d’eau sur l’Othain à Montmédy, au profit de la CAL de Longwy. Rapport et Conclusions du Commissaire Enquêteur Claude SPECTE - Le 30 Janvier 2019, échange avec Monsieur LE NEURES, de l’ARS, qui après recherches fournit les éléments d’information demandés, relatifs en particulier à la datation du rapport de l’ARS. - Le 6 Février 2019, rendez-vous avec Monsieur FORGET en Mairie de VILLECLOYE, pour vérification de la mise en œuvre des formalités, et des conditions d’exercice des permanences. Ce premier échange est suivi immédiatement d’une visite du site de captage et des environs. - Le 20 Février 2019, échange avec Madame PETIT, disposant de la compétence «Assainissement » à la Communauté de Communes « Terre Lorraine du Longuyonnais », relativement à l’assainissement de la Commune de OTHE. - Le 20 Février 2019, échange avec Madame MALACARNE, disposant de la compétence « Assainissement » à la Communauté de Communes du « Pays de Montmédy », relativement à l’assainissement de la Commune de BAZEILLES SUR OTHAIN. - Le 1er Mars 2019, échange avec Madame Evelyne COTE-CHOSSELER, hydrogéologue agréé, relativement à l’actualité du plan d’eau de MARVILLE. - Le 21 Mars 2019, échange avec Monsieur LECLERCQ, Directeur des Services Techniques à la CAL, pour prise de connaissance des observations formulées par le public au Registre déposé au Siège de la Communauté de Communes. - Le 22 Mars 2019, remise en mains propres du procès-verbal de synthèse des observations formulées, à Monsieur LECLERCQ, Directeur des Services Techniques à la CAL, récupération par le Commissaire Enquêteur de l’exemplaire »CAL » du Registre d’Enquête Publique. - Le 4 Avril 2019 réception par le Commissaire Enquêteur du mémoire en réponse au procès-verbal de synthèse des observations formulées (courrier électronique) - Et échanges avec les services « Assainissement » des Communautés de Communes « Terre Lorraine du Longuyonnais » et « Pays de Montmédy ».

1 – 7 : Registres d’Enquête Publique

Les Registres d’Enquête Publique ont été ouverts au Siège de la Communauté d’Agglomération de Longwy, 2 rue de Léxy à REHON, et en Mairie de VILLECLOYE. Côtés, paraphés et signés, ils ont été mis à la disposition du public pour recevoir ses observations le Lundi 4 Mars 2019 à 9 heures, date du premier jour de l’Enquête Publique. Dans l’un et l’autre site, ils ont été disponibles aux jours et heures habituels d’ouverture des bureaux, pendant toute la durée de l’enquête, et lors des permanences du Commissaire Enquêteur, afin que chacun puisse éventuellement apporter sa contribution. Les Registres d’Enquête Publique ont été clos le mercredi 20 Mars 2019 à 17 heures en Mairie de VILLECLOYE, en présence de Monsieur FORGET, Maire, et remis au Commissaire Enquêteur, à l’issue de la dernière permanence venant clôturer l’Enquête Publique, et au Siège de la CAL à REHON par Monsieur LECLERCQ, Directeur des Services Techniques et en charge du dossier de DUP. Ce second Registre a été remis au Commissaire Enquêteur le 22 Mars 2019. Des contributions au Registre d’Enquête pouvaient être apportées par courrier adressé en Mairie, 1 rue de la Mairie - 55600 – VILLECLOYE, à l’adresse électronique [email protected], au Siège de la CAL 2 rue de Léxy – CS 11432 Réhon – F54414 LONGWY CEDEX, à l’attention du Commissaire Enquêteur, à charge pour lui de les annexer aux Registres d’Enquête.

- en Mairie de VILLECLOYE les - Lundi 4 Mars 2019 de 9 h à 11 h - Samedi 16 Mars 2019 de 10 h à 12 h - Mercredi 20 Mars 2019 de 15 à 17 h - Et au Siège de la CAL à REHON le Samedi 9 mars 2019 de 10 à 12 h. Toutes ces permanences se sont déroulées dans de bonnes conditions et sans incidents.

1 – 9 : Rapport et conclusions Le rapport et ses conclusions ont été transmis le 10 Avril 2019 par pli recommandé à la Préfecture de la Meuse à Bar-le-Duc, Bureau de l’Environnement, et à Madame la Présidente du Tribunal Administratif de Nancy.

1 – 10 : Pièces jointes - Deux registres d’enquête publique (VILLECLOYE et CAL à Réhon) et une pièce jointe, - Le procès verbal de synthèse remis à Monsieur LECLERCQ, Directeur des Services Techniques à la Communauté d’Agglomération de Longwy à REHON, en date du 22 Mars 2019, - Le mémoire en réponse réceptionné par le Commissaire Enquêteur le 4 Avril 2019.

2 - OBSERVATIONS DU PUBLIC RECUEILLIES AU COURS DE L’ENQUETE

Cette Enquête Publique a reçu de très nombreuses marques d’intérêt. Au Siège de la CAL à REHON, aucune visite n’a été enregistrée, aucune contribution d’aucune sorte n’a été apportée. En revanche les Permanences tenues à VILLECLOYE ont été animées. De nombreuses personnes sont venues consulter le dossier pour se tenir informées des périmètres instaurés pour la protection du site de prélèvement, prendre connaissance des prescriptions touchant ces périmètres, et se sont exprimées sur des éléments touchant directement au dossier, ou plus ou moins en marge de celui-ci. La configuration des lieux ne permettait pas de séquencer les présences, ainsi qu’il est habituellement recommandé, et il est arrivé à de nombreuses reprises que plusieurs personnes, voire 5 à 6, consultent le dossier en même temps, et échangent entre elles sur leurs questionnements et/ou sujets de préoccupation.

Détail des contributions au registre d’enquête publique : Ont apporté une contribution au registre : - Monsieur Fabrice THIERCY, propriétaire et exploitant, - Madame Anne-Marie FOURNY, propriétaire d’un verger dans le PPR, - Madame Germaine MAUROY, de OTHE, - Monsieur Eric SAUNOIS du GAEC des Boulliers à BAZEILLES SUR OTHAIN, - Monsieur Michael CHALON - Monsieur Marc MILLET et Madame Joëlle MARIN - Monsieur Yann JONETTE, de OTHE, 7

Monsieur Fabrice THIERCY, Madame Anne-Marie FOURY, Monsieur Michael CHALON, Monsieur Marc MILLET, Madame Joëlle MARIN, Monsieur Dominique WAGNON, sont venus prendre connaissance des prescriptions touchant aux périmètres protégés. Madame Germaine MAUROY s’est inquiétée de l’Assainissement du Village de OTHE (environ 35 habitants). Monsieur Eric SAUNOIS, qui a capté une source destinée à l’alimentation d’une maison d’habitation et d’une pâture, souhaitait vérifier qu’elle se trouvait bien en dehors du périmètre de protection éloignée, ce qui est effectivement le cas. Monsieur Yann JONETTE, Messieurs Laurent et Olivier GEOFFROY, Monsieur FORGET, auraient souhaité que soient précisées les règles à appliquer pour l’aménagement des aires d’abreuvement du bétail. L’ARS a répondu sur ce point que la Chambre d’Agriculture pourrait être utilement consultée. Monsieur GEOFFROY s’inquiète par ailleurs de l’Assainissement de BAZEILLES-SUR- OTHAIN (plus de 120 habitants). Messieurs JONNETTE et GEOFFROY souhaiteraient avoir une meilleure communication sur les zones réputées inondables, existe-t-il des cartes les répertoriant ? Un Atlas des zones inondables a été réalisé dans le Département de la Meuse, les cartes sont disponibles sur le site de la Préfecture de la Meuse. Monsieur JONETTE, Monsieur FORGET, souhaiteraient avoir des précisions sur la plantation des arbres en bordure de rivière OTHAIN, dont il est fait mention au dossier. Qui serait responsable de la plantation, de l’entretien ? Qui supporterait les coûts des plantations, de l’entretien ? Qui serait responsable des embâcles créés par cette végétation ? A quelle distance de la rivière ces arbres seraient-ils implantés ? Cette recommandation de l’hydrogéologue agréée précise, tant pour le PPR que le PPE, que « des bandes enherbées ou boisées seront mises en place le long du cours d’eau avec une largeur minimale de 5 mètres ». Cette mention est reprise à l’identique dans les paragraphes 6.11.3 (PPR) et 7.12 (PPE) du projet d’arrêté interdépartemental. Il n’est pas fait mention de plantations boisées obligatoires et de surcroît sur la totalité du parcours de la rivière OTHAIN. Monsieur JONETTE s’interroge par ailleurs sur les terres cultivées en agriculture biologique avec assolement, passant de la luzerne au blé, puis à l’épeautre puis au trèfle ? Ces terres sont parfois en herbe, seront-elle alors considérées comme des prairies, le retournement sera-t-il possible si la précision de zone –inondable ou non inondable – n’est pas apportée ? L’ARS a apporté une réponse sur ce point, précisant que la totalité des terres cultivées serait concernée, agriculture biologique ou non. Monsieur FORGET, demande que soient précisées les règles pouvant s’appliquer à l’activité traditionnelle du distillateur ambulant qui opère actuellement à proximité immédiate de la rivière, dans le PPR. L’autorisation sera-t-elle maintenue, ou une nouvelle aire devra t-elle être aménagée ? Si oui, qui en supportera le coût ? (voir Chambre d’Agriculture). Monsieur LATAYE, es qualité ONF, Service Environnement/Chasse, est venu vérifier que sa demande avait été prise en compte et que l’article 7.10 du projet d’arrêté interpréfectoral avait 8

Madame et Messieurs Alexandra, Olivier, Sébastien THENEVIN, du GAEC DE LA CHAPELLE, ont déposé un courrier mentionnant : - une dégradation de la flore de la prairie de VILLECLOYE (et un impact sur la qualité des fourrages récoltés) depuis l’installation d’un barrage sur la rivière CHIERS (au niveau de la prise d’eau), suite à de nombreux débordements entraînant une stagnation de l’eau. (cet ouvrage fait l’objet d’une réflexion par ailleurs, des évolutions sont étudiées). - l’aspect des bassins de stockage, qui ne semblent pas nettoyés (il a été rappelé que le traitement de l’eau se réalise à l’unité de traitement de Cosnes et Romain), - des polluants trouvés dans la CHIERS, d’origine inconnue, - le fait que la CHIERS viendrait inonder la vallée de l’OTHAIN, - une interrogation sur le tracé du périmètre de protection (limites cadastrales), - l’assainissement de VILLECLOYE, et plus particulièrement le déversoir d’orage, - la difficulté à gérer les effluents d’élevage.

Ce courrier de 2 feuillets a été joint au Registre d’Enquête Publique.

Aucun courrier postal ou électronique, n’a été remis au Commissaire Enquêteur au titre de l’Enquête Publique, ni à VILLECLOYE, ni au Siège de la CAL à Réhon.

Dans leur majorité, les personnes venues consulter le dossier ont exprimé verbalement leur satisfaction de voir mises en œuvre la protection du captage et la sécurisation de la qualité de l’eau. Plusieurs ont observé que cette procédure n’était pas à leur profit alors que ce sont eux qui supportent les interdictions (il a été rappelé que la Commune de VILLECLOYE est elle-même alimentée en eau par VERNEUIL-GRAND). Ecrite ou non, la question de l’Assainissement dans l’aire d’alimentation de l’OTHAIN a été abordée à plusieurs reprises. Certaines personnes ont dit trouver anormal que « seuls les agriculteurs soient concernés par des obligations». Egalement, la question du « barrage » sur la CHIERS, juste après la confluence avec l’OTHAIN, a été soulevée à plusieurs reprises. Cependant la CAL pourra utilement communiquer sur le projet de modification en cours.

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ETUDE DU PROJET

CONCLUSIONS ET AVIS DU COMMISSAIRE ENQUETEUR

1 - LE PROJET : DESCRIPTIF ET INCIDENCES

1.1 - La Communauté d’Agglomération de Longwy et son alimentation en eau

Les besoins de la CAL

La Communauté d’Agglomération de Longwy – CAL - assure, dans le domaine de l’alimentation en eau, la fourniture d’eau potable aux collectivités publiques et aux industriels de la Communauté de Communes. La CAL a compétence sur les installations de production et sur son réseau de distribution. Elle n’est pas responsable des installations de distribution ou de production des Communes membres. Elle n’assure pas directement la distribution aux usagers, mais une vente en gros aux collectivités publiques.

Le réseau de distribution de la CAL permet d’alimenter toutes les Communes membres de la Communauté d’Agglomération. Mais en réalité, seules 5 Communes sont alimentées en permanence.

La CAL dessert directement en continu les Communes de : - HERSERANGE - MONT-SAINT-MARTIN - HAUCOURT-MOULAINE - LONGLAVILLE - VILLERS LA MONTAGNE qui totalisent environ 20 000 habitants.

Elle approvisionne également à la demande les Communes de LONGWY et le SIE – syndicat des eaux – de MEXY (en particulier pour l’approvisionnement du hameau de MOULAINE).

De plus, la CAL vend également de l’eau au Syndicat FENSCH LORRAINE, distribuant lui- même de l’eau à plusieurs Communes et Syndicats en Meurthe-et-Moselle, ainsi qu’à la SOCIETE WALLONNE DES EAUX – SWDE – en Belgique.

On peut considérer qu’une population d’environ 60 000 habitants de Meurthe-et-Moselle bénéficie des eaux produites par la CAL.

En 2018, on relève au total 115 abonnés dont les Communes citées ci-dessus ainsi que la Fensch et la SWDE, contre 94 en 2009. La distribution d’eau potable à ces abonnés était de 2,7 millions de m3 en 2017, 2.9 millions en 2018 (dont 2,7 millions de m3 pour la consommation humaine, soit 7 900 m3 par jour).

Alimentation en eau

L’alimentation en eau de la CAL est assurée par différents points de production :

- l’Exhaure du Lavoir de Réhon, qui dispose d’une DUP depuis le 17 Mai 1995,

- l’Exhaure de la Mine de Moulaine, qui dispose d’une DUP depuis le 28 Février 2017,

- et la Prise d’eau sur l’Othain à la station de pompage deMontmédy – 55 - (objet de ce présent rapport).

Volumes Les volumes d’eau prélevée à MONTMEDY sont significatifs en regard des besoins globaux de la CAL. - En 2017 ont été prélevés 2 253 000 m3 à MONTMEDY sur un total ressources de 4 083 000 de m3 soit 55 % de la ressource globale apportée par les 3 sites de prélèvements.

- En 2018 il a été pompé sur les 3 sites (MONTMEDY, REHON et MOULAINE) 3 694 000 m3, la part en provenance de MONTMEDY est de 1 849 000 m3 soit 50 % de la ressource sur l’année.

Cependant les chiffres enregistrent des variations importantes selon les années de référence, avec un maximum atteignant 61 % en 2011. En revanche en 2010 MONTMEDY ne représentait que 19 % de la ressource totale de la CAL. La moyenne sur les dix dernières années s’établit à 35 % de la ressource en eau brute.

Cette part significative dans la ressource totale en eau brute, et la fragilité des ressources de REHON et MOULAINE en période de sécheresse, ont totalement éloigné la réflexion relative à un éventuel arrêt des installations de MONTMEDY. Il s’agit en effet d’une ressource sans doute plus onéreuse (entretien des installations et de l’aqueduc) mais qui contribue singulièrement à sécuriser l’ensemble.

La perte sur le réseau est d’environ 9 % entre le volume pompé et le volume d’eau entrant dans l’usine.

Il est considéré que les besoins globaux sont stabilisés. Les prélèvements d’eau brute ne devraient donc pas évoluer. La prise d’eau de MONTMEDY a fait l’objet d’un arrêté préfectoral d’autorisation de prélèvement en date du 10 Juillet 1965, qui fixe les débits de prélèvement et le débit résiduel du cours d’eau. Les débits maxima prélevés sont : - débit horaire : 1 000 m3/heure - débit journalier : 20 000 m3/jour.

La procédure de DUP – Déclaration d’Utilité Publique

Protéger la ressource en eau constitue un enjeu majeur de santé publique. Conformément à la réglementation, les points de captage d’eau destinée à la consommation humaine doivent bénéficier d’une protection efficace afin d’éviter les pollutions liées aux activités humaines usuelles et réduire le risque de pollution accidentelle ou ponctuelle qui pourrait entraîner une contamination de l’eau.

Tout point de captage d’eau destiné à la consommation humaine doit faire l’objet d’une déclaration d’utilité publique – DUP - Conformément au Code de la Santé Publique, cette DUP définit des périmètres autour des ouvrages, sur lesquels différentes prescriptions s’imposent en vue d’assurer sa protection vis-à-vis des pollutions, et maintenir une bonne qualité d’eau.

Par délibération du 27 Septembre 2018, la CAL – Communauté d’Agglomération de Longwy - s’est engagée dans la procédure de Déclaration d’Utilité Publique – DUP – des prélèvements d’eau destinée à la consommation humaine et la mise en place des périmètres de protection des eaux de l’OTHAIN prélevées à MONTMEDY – 55. En effet, l’exploitation des eaux de l’OTHAIN prélevées au bénéfice de la CAL ne dispose actuellement d’aucune mesure de protection réglementaire.

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L’utilisation d’un captage d’eau destinée à la consommation humaine nécessite le respect des procédures administratives suivantes : - une autorisation ou une déclaration de prélèvement selon les débits pompés et le milieu dans lequel est réalisé le captage (article L214-1 du Code de l’Environnement), - une déclaration d’utilité publique – DUP - de dérivation des eaux au titre de l’article L215-13 du Code de l’Environnement, - une DUP d’instauration des périmètres de protection au titre de l’article L1321-2 du Code de la Santé Publique, - une autorisation de distribuer au public de l’eau destinée à la consommation humaine, en application de l’article L1321-7 du Code de la Santé Publique. Ces différentes procédures et obligations devront faire l’objet d’un arrêté interpréfectoral Meuse et Meurthe-et-Moselle, rédigé en concertation avec l’Agence Régionale de Santé Grand Est – ARS -, ayant pour objet de : 12

Le prélèvement et la protection de la prise d’eau sur l’OTHAIN est conforme aux préconisations du SDAGE et répond à plusieurs titres aux orientations définies :

- assurer à la population, de façon continue, la distribution d’eau potable de qualité, - préserver la qualité des masses d’eau vis-à-vis des différentes pollutions.

1.2 – Le prélèvement sur l’Othain

La prise d’eau est située dans la plaine alluviale de la CHIERS, à la confluence de l’OTHAIN et de la CHIERS, juste en amont de l’agglomération de MONTMEDY . L’OTHAIN afflue en rive gauche de la CHIERS. L’environnement immédiat est constitué par un secteur sans relief de type plaine alluvionnaire. Les terrains en rive droite sont occupés par des pâtures à bovins, les terrains en rive gauche par des cultures de céréales. Une mince ripisylve est présente sur la berge de l’OTHAIN. Le ruisseau peut constituer un point d’abreuvage pour les troupeaux en certains points de son cours où la clôture des parcs autorise un accès au cours d’eau.

Le point de prélèvement des eaux dans l’OTHAIN se trouve sur le territoire de la Commune de MONTMEDY, en limite de la Commune de VILLECLOYE. Il est situé à une distance d’environ 30 km à l’ouest de l’agglomération de LONGWY.

Les installations de dérivation des eaux et de pompage sont construites en bordure de la CHIERS, sur la rive gauche du cours d’eau pour la prise d’eau, et la rive droite pour les installations de pompage. L’accès se fait, à partir de MONTMEDY, par la route Départementale 981 reliant MONTMEDY à VERNEUIL-GRAND sur 1 km, puis par un chemin de 150 m en bon état. Le site est fermé et bien entretenu.

La prise d’eau est située sur la parcelle référencée YD 1 du ban communal de MONTMEDY, les installations de pompage sur la parcelle référencée AK 43 devenue AK 170. La CAL est propriétaire de ces terrains.

Les débits prélevés sont au maximum de : - débit horaire : 1 000 m3/heure - débit journalier : 20 000 m3/jour avec un débit journalier moyen de 12 000 m3. Ces débits sont fonction de la saison et de la disponibilité de l’eau de l’Exhaure de Moulaine et de l’Exhaure du Lavoir de Réhon. Le débit maximum de 1 000 m3 /heure présente un caractère exceptionnel pour permettre à la CAL de faire face à une demande de pointe, et dans tous les cas ne sera effectif que si les débits de l’OTHAIN le permettent dans le respect du débit réservé au titre de la « loi pêche » qui veille au respect de la préservation du milieu biologique.

L’existence ou l’absence de prélèvement d’eau sur l’OTHAIN n’a aucune incidence sur la ressource à l’origine de la rivière. En effet le drainage de la nappe est un drainage par déversement, et le prélèvement ne sollicite pas la ressource. Seules les eaux drainées naturellement par la rivière peuvent être prélevées à la prise d’eau.

De même la diminution de débit de l’OTHAIN liée à la prise d’eau n’a pas d’impact significatif sur le milieu et l’activité aquatiques, car la confluence avec la CHIERS ne se situe qu’à une vingtaine de mètres. Les niveaux au fil de l’eau étant les mêmes pour les deux cours d’eau à la confluence grâce à la présence en aval d’un seuil sur la CHIERS, les deux cours d’eau équilibrent leurs niveaux au droit de la prise d’eau sur l’OTHAIN. La ligne d’eau est maintenue même à l’étiage.

1.3 – L’aire d’alimentation de la ressource

Dans le cas d’une prise d’eau de surface, l’aire d’alimentation est définie en fonction du bassin versant hydrologique et hydrogéologique du cours d’eau.

La ressource captée par la CAL à MONTMEDY correspond essentiellement aux eaux de la rivière OTHAIN. Cette rivière, affluent de rive gauche de la CHIERS, prend naissance sur la Commune de GONDRECOURT-AIX, à 76 km en amont de la prise d’eau. La surface totale du bassin versant est de 256 k2 à la confluence avec la CHIERS. Ce cours d’eau, référencé « petit cours d’eau sur les côtes calcaires de l’est » principalement meusien, traverse 26 Communes, dont les trois principales sont DOMMARY- BARONCOURT, SPINCOURT, et MARVILLE. L’alimentation en eau principale de l’OTHAIN est assurée par l’aquifère des calcaires du Dogger affleurant essentiellement en aval de MARVILLE. On constate que le plus important du débit est acquis entre SPINCOURT et OTHE. De nombreux petits étangs sont présents sur la tête de bassin. La section amont s’apparente plus à un fossé. La partie meusienne a subi des travaux de recalibrage et reprofilage dans les années 70, depuis la limite départementale 54/55 jusqu’à l’amont de MARVILLE. Des ouvrages hydrauliques ont été réalisés. Ces travaux ont fortement uniformisé le milieu, avec une lame d’eau faible, notamment à l’étiage, des sous-berges absentes. Cependant le milieu tend à se recréer au gré des conditions de la dynamique propre du cours d’eau. Le secteur situé en aval de MARVILLE n’a pas été touché par de lourds travaux hydrauliques. Le milieu en amont du point de prélèvement est donc peu artificialisé.

Un plan d’eau artificiel avec une retenue a été créé à MARVILLE, à une quinzaine de kilomètres en amont de la prise d’eau, dont le niveau est réglé par une vanne déversante. Une base de loisir est implantée sur ce plan d’eau dont la superficie est d’environ 15 ha.

1.4 – Le réseau de production, de distribution et de contrôle

- l’ouvrage de prélèvement : 14

Les installations de la prise d’eau sont installées en rive gauche de la CHIERS ; le poste de refoulement et la bâche d’accumulation sont situés en rive droite.

La prise d’eau sur l’OTHAIN comprend : - un seuil en béton armé sur la CHIERS, en aval de la confluence avec l’OTHAIN - un canal de prise d’eau muni de deux dispositifs successifs de dégrillage, - un dispositif dessableur, - un bâtiment d’exploitation de dimensions au sol 7,40 m x 15 m comprenant, en sous-sol, une bâche d’accumulation, en rez-de-chaussée une salle de pompe et un local technique.

L’ouvrage de prélèvement, constuit en 1967, a été conçu pour prélever de préférence l’eau dans l’OTHAIN, du moins tant que le débit de la rivière est supérieur au débit de pompage de 280 litres/seconde.

L’installation comporte deux groupes électropompes de 500 m3/heure.

- la station de pompage de VILLECLOYE :

Les eaux brutes pompées dans la bâche d’accumulation de 1 500 m3 sont refoulées via un aqueduc vers un bassin de régulation à la station de pompage située sur la Commune de VILLECLOYE, à 1 125 m à l’est de la prise d’eau. Cette station, qui date de 1930, alimentait déjà le district de LONGWY au temps de la sidérurgie. Elle assure le transit des eaux de la prise dans l’OTHAIN à MONTMEDY vers la station de traitement de COSNES ET ROMAIN. Elle a été équipée de 3 pompes de 250 m3/heure.

- le réseau d’acheminement:

Les eaux sont dirigées vers l’usine de traitement par l’intermédiaire d’un aqueduc de près de 40 km. La CAL a porté l’investissement et est propriétaire des canalisations. L’entretien du réseau d’acheminement est réalisé par un prestataire.

Après son passage dans la station de VILLECLOYE, l’eau brute est dirigée vers la cheminée d’équilibre de BAZEILLES. De là elle parvient à la station du DORLON, quasiment identique à celle de VILLECLOYE et également équipée de 3 pompes de 250 m3/heure. A partir de cette station, l’eau est projetée vers la station d’équilibre de TELLANCOURT, puis refoulée vers l’usine de traitement de COSNES ET ROMAIN, où se mélange l’ensemble des eaux brutes des 3 provenances, REHON, MOULAINE et MONTMEDY.

- l’usine de traitement de COSNES ET ROMAIN :

Le fonctionnement de l’Unité de Traitement d’Eau Potable – UPEP - est entièrement automatisé. A leur arrivée dans l’usine, les eaux en provenance de MONTMEDY et REHON sont mélangées. L’eau de MOULAINE, de meilleure qualité, pratiquement exempte de turbidité et de bactéries, est admise directement lors des étapes d’affinage de la filière (ozonation, filtration sur charbon actif en grain, désinfection). 15

Nous ne retiendrons pas la mention du poste de pompage de « L’école de Plein Air » dont il est fait mention au dossier. Cette unité, dont la surveillance est assurée par l’ARS, reçoit l’eau d’un captage de LONGWY en provenance d’une veine de la mine de MOULAINE. Chlorée, elle dessert, occasionnellement, et exclusivement : - l’Ecole de Plein Air de MOULAINE - le Centre Aéré de HERSERANGE. Elle ne peut être répertoriée dans le réseau de production et de distribution de la Communauté d’Agglomération.

1.5 – La qualité des eaux prélevées

Les stations de qualité de l’OTHAIN indiquent une eau fragilisée et de qualité médiocre à mauvaise en amont du bassin versant, du fait de la présence de micro polluants et de sulfates, particulièrement en période d’étiage.

L’eau est de meilleure qualité vers l’aval, qui bénéficie des apports de quelques affluents et de l’effet épurateur du plan d’eau de MARVILLE

Un dispositif de contrôle en continu de la conductivité des eaux existe à la station de traitement de COSNES ET ROMAIN. Cependant, conformément aux recommandations, les moyens de surveillance ont été renforcés par l’installation d’une station d’alerte sur l’OTHAIN au niveau de la prise d’eau (pompe péristaltique) permettant de prévenir d’une éventuelle pollution. Le prélèvement est réalisé en continu, le système de surverse fait transiter l’eau brute sur des capteurs, les informations rapportées sont susceptibles de déclencher une alarme vers l’exploitant, cette alarme entraînant instantanément l’arrêt des pompes de MONTMEDY.

Des contrôles analytiques sont réalisés sur les eaux de l’OTHAIN au droit du site de prélèvement : - de type RS : 4 fois par an, - de type RS + coliformes : 1 fois par an, - de type RS + coliforme + salmonelle : 1 fois par an.

Les analyses effectuées montrent des eaux de qualité compatible avec la production d’eau destinée à la consommation humaine, tant du point de vue physico-chimique que bactériologique. On enregistre cependant des teneurs relativement élevées en produits phytosanitaires, nitrates et sulfates. Du point de vue bactériologique (coliformes totaux) les eaux ont une qualité relativement satisfaisante avant traitement. On constate globalement que la qualité de l’eau, bien qu’elle reste compatible avec la production d’eau destinée à la consommation humaine, est moins bonne durant la période des

La qualité de l’eau est d’autant moindre que le temps de séjour de l’eau brute dans le réseau est estimé à 11 jours, ce qui suppose une dégradation microbiologique lors de l’arrivée à l’usine de traitement, et justifie la complexité du traitement.

Vulnérabilités dans l’aire d’alimentation de la ressource

La vulnérabilité d’une ressource en eau superficielle dépend essentiellement de l’occupation des sols dans l’aire d’alimentation. La partie la plus contributive de l’aire d’alimentation est essentiellement rurale, elle est répartie essentiellement entre des zones de culture et de prairies. Dans le cas présent, l’occupation agricole représente un facteur de risque important de pollution par les pesticides notamment. Les prairies à bovins utilisent souvent le cours d’eau comme point d’abreuvage pour les animaux. Le trafic routier est faible et ne représente pas un risque de pollution important.

En revanche, les Communes présentes dans l’aire d’alimentation, et plus particulièrement dans le Périmètre de Protection Eloignée, présentent une déficience du système d’assainissement. Elles ne possèdent pas de station de traitement des eaux usées. Si VILLECLOYE a réalisé son assainissement, il n’en est pas de même pour les Communes de OTHE et BAZEILLES SUR OTHAIN où les équipements sont essentiellement très anciens et ne correspondent pour la plupart (hors constructions neuves) pas aux normes. La Commune de OTHE est équipée d’un digesteur, qui n’est plus considéré comme Assainissement Collectif. Il rejette directement dans l’OTHAIN. La Communauté de Communes «Terre Lorraine du Longuyonnais» précise que des travaux sont à prévoir à court terme. La Commune de BAZEILLES SUR OTHAIN dépend pour son assainissement de la Communauté de Communes du Pays de Montmédy. Là aussi, hormis pour le neuf et l’acheté, la situation est délicate. Un arrêté municipal récent pousse à la mise aux normes, mais la Commune, pour l’essentiel, rejette également dans l’OTHAIN ses déchets organiques et ménagers.

Interrogation sur le devenir du plan d’eau de MARVILLE et son effet épurateur

L’hydrogéologue précise que, si le plan d’eau fait effectivement office de bassin de décantation des pollutions survenues en amont (effet de décantation des matières en suspension et de la pollution organique), son rôle, réel, n’est pas capital. L’unité de traitement de COSNES ET ROMAIN assure la qualité finale de l’eau distribuée. Une éventuelle évolution de ce plan d’eau ferait en tout état de cause l’objet d’une procédure à part entière qui mesurerait l’impact sur l’ensemble du bassin versant, avec étude de l’incidence sur la qualité de l’eau.

2.1 – Appréciation de la vulnérabilité des eaux et des risques de pollution.

L’eau captée de l’OTHAIN, issue d’une ressource superficielle, est d’une qualité physico- chimique et bactériologique moins bonne que l’eau d’une ressource profonde.

On peut notamment constater de fortes teneurs en pesticides dues à l’agriculture, une turbidité élevée témoignant d’une grande concentration de matières en suspension dans l’eau, et un fort taux de sulfates.

La ressource en eau doit donc être sécurisée.

Conformément à la réglementation, un hydrogéologue agréé, Madame COTE-CHOSSELER, a été désigné afin de définir les limites des périmètres de protection et les servitudes associées nécessaires à la protection de la ressource. Dans ces périmètres, les dispositions de la réglementation générale devront être strictement respectées. Les prescriptions spécifiques créent des servitudes, interdictions et réglementations qui seront reprises ci-après.

Toutes mesures seront prise pour que le Président de la CAL et l’ARS Grand Est soient avisés sans délai de tout accident entraînant le déversement de substances liquides ou solubles à l’intérieur des périmètres de protection, y compris sur les portions de voies de communication traversant ces périmètres.

D’une manière générale, à l’intérieur de ces périmètres, est interdit tout fait ou activité susceptible d’altérer la qualité de l’eau ou d’en modifier les caractéristiques et le sens d’écoulement.

Le maître d’ouvrage indemnisera tout propriétaire ou exploitant dont les terrains seront soumis à des servitudes nouvelles et dûment évaluées par suite de prescriptions particulières, imposées par la protection du captage et des ouvrages annexes, dans le cadre de la réglementation en vigueur. L’indemnisation, examinée au cas par cas, devra être justifiée par un dommage direct, matériel, et certain.

2.2 – Le périmètre de protection immédiate – P.P.I.

Le PPI concerne les parcelles YD 1 et AK 43 devenue AK 170 pour partie. Il est situé en rive droite et en rive gauche de la CHIERS, immédiatement après sa confluence avec l’OTHAIN, sur le territoire de la Commune de MONTMEDY. La surface totale des 2 parcelles est de 1,17 ha Elles sont propriété de la CAL (qui tient sa propriété de la Communauté de Communes de Longwy, qui la tenait du District Urbain de Longwy) et devront le demeurer.

Les périmètres de protection immédiate - PPI – ont pour fonction d’empêcher la détérioration des ouvrages de prélèvement et d’éviter que des déversements de substances polluantes, de quelque nature que ce soit, ne se produisent à proximité du captage.

Le PPI au niveau du bâtiment de pompage est clôturé.

Une clôture devra être mise en place en limite aval du PPI, de manière à interdire l’accès aux ouvrages de prélèvement, sans porter préjudice au bon écoulement de l’eau.

2.3 – Le périmètre de protection rapprochée – P.P.R.

S’agissant d’une ressource superficielle, le PPR de la prise d’eau est déterminé par estimation des temps de transfert. Sur le tronçon de 23.5 km entre PETIT-FAILLY et la confluence avec la CHIERS, le débit moyen est de 2.40 m3/seconde, le temps de transfert estimé est de 16 h. On peut donc en déduire qu’un temps de transfert de 2h correspond approximativement à une distance de 3 km. L’hydrogéologue a donc proposé que le périmètre rapproché s’étende sur une longueur de 3 km en amont de la prise d’eau, correspondant à un temps de transfert de 2 h pour un débit moyen annuel. La pente estimée des berges est inférieure à 3%, l’extension latérale du périmètre rapproché sera donc étendue aux prairies les plus proches des berges. Sa superficie totale est de 69.60 hectares, sur les territoires des Communes de MONTMEDY et, essentiellement, de VILLECLOYE.

Prescriptions : En application des différentes dispositions en vigueur, les activités au sein du PPR sont, suivant leur type, soit interdites, soit soumises à une réglementation spécifique ou générale. Sont particulièrement interdites ou strictement réglementées dans ce périmètre les activités suivantes : - La création de tout ouvrage de captage d’eau, excepté pour le renforcement ou la substitution de la ressource actuelle, ou destiné à la surveillance de l’aquifère capté, - La création de sondages ou forages dans le but de réaliser de la géothermie horizontale ou verticale, - L’ouverture ou l’exploitation de carrières, - La création ou l’extension de mares, étangs ou plans d’eau, - Les dépôts, stockages, enfouissements de toutes nature, 19

Enquête Publique du 4 AU 20 MARS 2019 préalable à la déclaration d’utilité publique pour la dérivation et la protection des eaux prélevées au captage de la prise d’eau sur l’Othain à Montmédy, au profit de la CAL de Longwy. Rapport et Conclusions du Commissaire Enquêteur Claude SPECTE - L’implantation d’ouvrages de transport, de traitement (station d’épuration, lagunage, bassin de décantation), de rejet, d’épandage ou d’infiltration d’eaux usées d’origine domestique ou industrielle brutes ou épurées, à l’exception des dispositifs d’assainissement non collectif conformes à la réglementation en vigueur, - Les stockages d’effluents domestiques collectifs ou industriels, - L’implantation et les rejets de bassins d’infiltration d’eaux pluviales, - Les constructions et installations autres que bâtiments agricoles, la construction, l’aménagement de logements d’animaux, de bâtiments d’élevage ou d’engraissement, de silos produisant des jus de fermentation, - La création de cimetières, - Le camping, le caravaning, les habitations légères de loisir, les activités de loisirs nécessitant des installations fixes, - La création de terrains de golf, - La pratique des sports mécaniques, - Toute action susceptible d’attirer le gibier (sauf agrainage linéaire), la création et l’entretien de souilles artificielles, l’abandon ou l’enfouissement des dépouilles et de sous- produits de gibier, - Le traitement des aires de stationnement, des accotements de voies routières ou ferrées avec des produits herbicides, - Tout aménagement favorisant le regroupement des animaux, - La suppression des prairies permanentes, - La suppression des talus, haies, bandes enherbées et surfaces boisées, - Le drainage des terres agricoles, - Le rejet d’effluents agricoles, - Le stockage d’engrais organiques, y compris fumier et lisier, ou de synthèse, - L’épandage d’engrais azotés organiques type purin, lisier, jus d’ensilage, fientes de volailles, eaux brunes et blanches, - L’épandage de boues de station d’épuration et de boues industrielles, - Le stockage de produits phytosanitaires, - La préparation de bouillies de traitement et le remplissage du pulvérisateur, - La vidange de fonds de cuve de pesticides et de produits phytosanitaires, - L’épandage de tout produit phytosanitaire à moins de 5 mètres des berges de l’OTHAIN ainsi que sur les prairies et les jachères, - L’usage de produits herbicides par les collectivités publiques et privées et par les particuliers, - Les travaux sur les cours d’eau, - Le remblaiement, le drainage et l’assèchement des zones humides. Et plus généralement tous apports ou négligences pouvant impacter la qualité des eaux et tous travaux pouvant modifier l’écoulement des eaux superficielles. Sont, entre autres, autorisés mais soumis à une stricte réglementation : - Les captages existants, qui sont recensés et mis aux normes, - Pour les immeubles existants les cuves de stockage d’hydrocarbures, installées hors sol et isolées des eaux pluviales, 20

2.4 – Le périmètre de protection éloignée – P.P.E .

Le périmètre de protection éloignée prolonge le périmètre rapproché jusqu’au plan d’eau de MARVILLE, à environ 14 km de distance. Couvrant une surface de 619 ha, il correspond à un temps de transfert de 10 heures. Il concerne les Communes de : - VILLECLOYE, BAZEILLES-SUR-OTHAIN, VELOSNES, FLASSIGNY, et MARVILLE dans le Département de la Meuse, -OTHE et VILLERS-LE-ROND dans le Département de la Meurthe-et-Moselle.

Dans ce périmètre la réglementation générale devra être strictement respectée.

Prescriptions :

- Toutes les eaux usées domestiques de l’ensemble du périmètre devront faire l’objet d’un traitement avant rejet, - Les prises d’eau superficielles ne devront pas avoir d’incidence sur la prise d’eau sur l’OTHAIN, - Les projets de gravières, d’extension ou de construction de cimetières, les travaux sur l’OTHAIN, devront faire l’objet d’une étude hydrogéologique, afin de mesurer l’impact et d’annuler les effets néfastes, - Le remblaiement des excavations sera réalisé à l’aide de matériaux naturels et inertes, - Les prairies permanentes en zone inondable ne seront pas retournées, - Le pacage et le pâturage ne devront pas conduire à la destruction du couvert herbacé. Toute zone dégradée devra être reconstituée, - L’abreuvage dans l’OTHAIN se fera sur des aires aménagées pour le bétail,

3– AVIS FORMULES SUR LE DOSSIER

Ont été également consultés : - Les Communes de MONTMEDY, VILLECLOYE, BAZEILLES-SUR-OTHAIN, VELOSNES, FLASSIGNY, MARVILLE dans le Département de la Meuse, - Les Communes de OTHE, VILLERS-LE-ROND dans le Département de la Meurthe-et-Moselle, - La Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement Grand Est – DREAL - , - Les Directions Départementales des Territoires – DDT – de Meuse et de Meurthe-et- Moselle, - La Direction Départementale de la Protection des Populations et de la Cohésion Sociale – DDPPCS – de la Meuse, et la Direction Départementale de la Protection des Populations – DDPP – Meurthe-et-Moselle, - Les Conseils Départementaux de Meuse et de Meurthe-et-Moselle, - Les Chambres d’Agriculture de Meuse et de Meurthe-et-Moselle, - L’Agence de l’Eau Rhin-Meuse – AERM -, - L’Office National des Forêts – ONF -, - le Centre Régional de la Propriété Forestière Lorraine-Alsace – CRPF -, - La Commission Locale de l’Eau – CLE – du Schéma d’Aménagement et de Gestion de l’Eau – SAGE -. Les services de la DDT de Meurthe-et-Moselle, les Conseils Départementaux de Meurthe-et- moselle et de Meuse, le CRPF, la DREAL, la DDPP de Meurthe-et-Moselle, les Communes de BAZEILLES-SUR-OTHAIN, VELOSNES, FLASSIGNY, MARVILLE, et VILLERS-LE- ROND, n’ont pas émis de remarques de nature à modifier le projet. Des remarques ont été émises par : (les réponses apportées par l’ARS seront inscrites en italique)

DDPPCS 55 : Demande de notification des modifications apportées aux plans d’épandage des éleveurs utilisant l’épandage de leurs effluents sur des parcelles situées à l’intérieur du PPR projeté.

DDT de la Meuse :

- La DDT rappelle que la prise d’eau à MONTMEDY a fait l’objet d’un arrêté d’autorisation de prélèvement au titre du Code de l’Environnement en date du 10 Juillet 1965.

Le projet ne nécessite pas de régularisation de l’autorisation de prélèvement.

- Le périmètre de protection éloignée de la prise d’eau de MONTMEDY chevauche le périmètre de protection rapprochée de la source de la Cranière de la Commune de BAZEILLE-SUR-OTHAIN. La DDT demande que les prescriptions ne soient pas en opposition et que celles-ci soient harmonisées.

Les périmètres cités ci-dessus concernent deux ressources très différentes : l’une superficielle, l’autre souterraine. Les mesures et les prescriptions de ces périmètres ne peuvent être harmonisées. En cas d’opposition entre les prescriptions, ce sont celles qui sont les plus restrictives qui doivent s’appliquer.

- La construction de nouvelles installations classées dans le PPR n’est pas interdite, contrairement aux préconisations de l’hydrogéologue agréé.

Cette remarque est prise en compte, la prescription suivante a été rajoutée dans les activités interdites : « les constructions et les installations de toute nature quelle q’uen soit la destination, l’usage et l’objet, autre que celles strictement nécessaires à l’exploitation des installations et du réseau public d’alimentation en eau potable, à la défense incendie, et à l’exception - des nouvelles constructions raccordées au réseau d’assainissement collectif, ou équipées d’une installation d’assainissement non collectif conforme à la réglementation en vigueur, - de la reconstruction de bâtiments existants après sinistre ».

- La prescription sur l’interdiction de l’abreuvage dans l’OTHAIN et la mise en place d’abreuvage à moins de 50 mètres de la berge devrait être reprise.

Remarque faisant l’objet d’une réponse commune ci-après.

- Suggère de rajouter la possibilité de travaux sur la voirie, et que l’emploi d’herbicides soit interdit pour le traitement des accotements des routes.

Ce point est repris dans le projet d’arrêté « le traitement des aires de stationnement, accotements de voies routières et voies ferrées avec des produits herbicides » figure dans les activités interdites.

Une telle liste ne pouvant être exhaustive, la proposition n’est pas reprise.

- Demande que soit réécrit le point relatif à l’épandage d’engrais azotés.

L’épandage d’engrais azotés organiques de type purin, lisier, jus d’ensilage, fientes de volailles, eaux brunes et blanche, est interdit. L’épandage d’engrais azotés organiques ou de synthèse destinés à la fertilisation des sols, conformes aux prescriptions du programme d’action Directive Nitrates (dose, fractionnement…) est réglementé.

- Souhaite rajouter des prescriptions sur les espaces boisés, dans le périmètre de protection éloignée.

Ces remarques concernent habituellement le Périmètre de protection Rapprochée. Or il n’y a pas d’espace boisé dans le PPR.

- Rappelle la réglementation en vigueur et demande la réalisation des études et aménagements nécessaires à la mise en conformité des ouvrages de la prise d’eau conformément aux articles L.214-17 et L.214-18 du Code de l’Environnement et l’arrêté du 28 Décembre 2012.

Ces travaux de mise en conformité ne rentrent pas dans le cadre de la protection et la mise en conformité sanitaire du captage. Il s’agit d’une réglementation distincte, qu’il convient de respecter au même titre que l’arrêté de DUP. Cette remarque n’est pas reprise, cependant le projet d’arrêté sera modifié afin de ne pas être un facteur bloquant dans l’application de cette réglementation.

CLE du SAGE du basin ferrifère :

- Le prélèvement global annuel reste dans la continuité du prélèvement actuel (en moyenne 1 million de m3 par an sans excéder 1.6 million de m3 par an). Le débit réservé suffisant pour la vie aquatique et la fonctionnalité du cours d’eau doit être maintenu à l’aval de la prise d’eau.

Le débit de prélèvement et le débit résiduel en aval de la prise d’eau sont déjà fixés par l’arrêté d’autorisation de prélèvement du 10 Juillet 1965. Ces remarques n’ont par conséquent pas été prises en compte.

- Demande que les deux zones humides présentes dans l’aire d’alimentation du captage soient préservées au vu de leur impact positif sur la qualité du cours d’eau. Que soit respectées notamment les interdictions suivantes : suppression des prairies permanentes, drainage de terre agricole, remblaiement, assèchement de la zone inondable.

Les deux premières interdictions font déjà l’objet de prescription dans le périmètre rapproché. L’arrêté tiendra compte de la 3ème proposition au sein de ce même périmètre. Ces propositions ne pourront être reprises dans le périmètre éloigné, car l’arrêté de DUP ne peut interdire des activités dans cette zone. C’est la réglementation générale qui s’applique. Par ailleurs, la définition et la protection des zones humides ne rentrent pas dans le cadre de la protection et la mise en conformité sanitaire du captage. Il s’agit d’une réglementation 24

Les Chambres d’Agriculture de la Meuse et de la Meurthe-et-Moselle ont émis des remarques pour lesquelles une réponse commune est apportée.

- Les articles relatifs au stockage et à l’épandage d’engrais azotés (organique ou de synthèse) poseront des problèmes pour la gestion des effluents sur les exploitations agricoles. Les Chambres demandent un aménagement de la prescription en autorisant l’épandage de fumier de dépôts ou de compost.

La prescription suivante sera rajoutée pour assouplir l’interdiction d’épandage d’engrais organiques : « l’épandage de fumier stabilisé et le compost mature sont autorisés ».

- L’épandage de tout produit phytosanitaire à moins de 100 mètres des berges de l’OTHAIN sera interdit dans le PPR. Compte tenu de la réglementation déjà en vigueur, et de la présence d’une bande enherbée de 5 mètres, les Chambres d’Agriculture souhaitent alléger cette prescription.

L’hydrogéologue agréé a été consulté sur cette demande, et au vu des derniers éléments disponibles, la distance peut être réduite à 5 mètres. L’arrêté sera modifiée en conséquence, soit une interdiction d’épandage de produits phytosanitaires à moins de 5 mètres des berges à l’exception des prairies qui ne pourront être traitées qu’en cas de péril.

- L’interdiction de l’abreuvage des troupeaux dans l’OTHAIN et la mise en place de points d’abreuvage à plus de 50 mètres des berges, sont très contraignantes. En effet cela implique la mise en place de clôtures le long des berges et la création de nouveaux points d’abreuvage. La Chambre s’interroge sur le coût et l’entretien d’un tel dispositif.

Remarque faisant l’objet d’une réponse commune ci-après.

La Chambre de Meuse observe que les agriculteurs s’interrogent sur la délimitation des périmètres de protection.

Les périmètres sont définis par un hydrogéologue agréé, expert indépendant, sur la base d’une étude hydrogéologique et géologique, pour la mise en œuvre des mesures de protection de la ressource en eau.

La Chambre demande l’organisation d’une réunion d’information publique à l’initiative de l’ARS pour présenter la démarche de la procédure de DUP.

Les prescriptions qui auraient pu justifier l’organisation de cette réunion ont été modifiées selon les recommandations des Chambres d’Agriculture de Meuse et de Meurthe-et-Moselle. L’ARS ne voit donc pas de raison d’organiser une réunion publique, le Commissaire Enquêteur désigné sur cette enquête est là pour répondre aux interrogations des usagers et recueillir leur avis.

- l’AERM :

L’instruction et l’application de l’arrêté de DUP des captages ne s’appuie pas sur ces articles. Les inclure dans le projet pourrait fragiliser juridiquement l’arrêté. Cette proposition n’est pas reprise.

- Propose de modifier l’article relatif à la surveillance de la qualité de l’eau, avec notamment un suivi de l’eau brute.

L’eau brute fait déjà l’objet d’une surveillance réglementée par l’arrêté du 11 Janvier 2017 relatif au programme de prélèvements et d’analyses du contrôle sanitaire. Au total ce sont 9 analyses par an (une analyse comprenant plusieurs paramètres)qui sont réalisées sur l’eau brute. Cette remarque n’est pas prise en compte.

- Demande que soit reprise la proposition de l’hydrogéologue agréé concernant la mise en place d’une station d’alerte sur l’OTHAIN.

Une station d’alerte a été mise en place au niveau de la prise d’eau.

- Demande que la CAL s’engage dans la démarche de protection des aires d’alimentation sur le bassin versant de l’OTHAIN en amont de la prise d’eau, avec la réalisation des études nécessaires, la prise des arrêtés de définition de l’aire d’alimentation et du programme d’action correspondant.

Des travaux de mise en conformité de la prise d’eau et/ou la définition des aires d’alimentation de captages ne rentrent pas dans le cadre de la protection et la mise en conformité sanitaire du captage. Ils relèvent d’autres réglementations distinctes, qu’il convient de respecter au même titre que l’arrêté préfectoral de DUP ; Cette remarque n’est pas reprise, cependant le projet d’arrêté sera modifié afin de ne pas être un facteur bloquant dans l’application de cette réglementation.

L’ONF :

- Signale la présence d’aire de stockage de bois temporaire à moins de 200 mètres des berges de l’OTHAIN au sein du périmètre de protection éloignée. Elle souhaite une modification de l’article correspondant afin de permettre les stockages temporaires de moins de 6 mois.

La modification sera apportée afin de permettre le stockage temporaire de bois ou grumes. « Les dépôts temporaires de bois ou grumes ne doivent pas être stockés plus de 6 mois. Les aires de stockage de bois ou grumes permanents et les traitements éventuels associés devront être éloignés d’au moins 200 mètres de l’OTHAIN. » 26

- Observe que l’interdiction de l’abreuvage des troupeaux dans l’OTHAIN et la mise en place de points d’abreuvage à plus de 50 mètres des berges risquent de poser des problèmes aux exploitants, qui ne sont pas toujours propriétaires. De plus ces clôtures seront vulnérables lors des inondations et empêcheront l’accès aux berges pour la Société de pêche « Le Brochet de l’Othain ».

Remarque faisant l’objet d’une réponse commune ci-après.

La Commune de VILLECLOYE :

- Demande des précisions sur les Communes impactées par les périmètres de protection et les surfaces de ces derniers.

Lors de la consultation des services, les plans et états parcellaires des périmètres de protection étaient en cours d’élaboration. Ces documents sont désormais disponibles et annexés au dossier d’enquête publique. Les surfaces des périmètres et les Communes impactées ont été complétées en conséquence dans la notice et le projet d’arrêté préfectoral.

- S’interroge sur les aides techniques et financières qui seront apportées pour accompagner les exploitants agricoles (pose puis entretien des clôtures le long des berges de l’OTHAIN, perte de profit…) et les Communes.

Concernant les clôtures et les berges, la remarque fait l’objet d’une réponse commune ci- après. Les modalités d’indemnisation des servitudes (perte de profit) seront fixés et précisées dans l’arrêté.

La Commune de MONTMEDY :

- Demande si l’arrêté préfectoral et le périmètre de protection immédiat entraînent une extension de la zone actuellement clôturée autour de la prise d’eau.

L’article 5 et l’annexe 3 du projet d’arrêté préfectoral définissent les limites du périmètre de protection immédiate. La zone clôturée en amont de la prise d’eau restera inchangée, mais une nouvelle clôture devra être posée en aval.

Question commune à DDT de la Meuse, Chambres d’Agriculture, AERM, Communes de OTHE et de VILLECLOYE, relative à l’abreuvage dans l’OTHAIN et à la prescription suivante : « l’abreuvage dans l’OTHAIN ne pourra se faire et des points d’abreuvage seront aménagés à au moins 50 mètres des berges de l’OTHAIN ».

Au vu des éléments transmis par les différents services, il apparaît que les moyens à mettre en œuvre pour appliquer, et a posteriori pour contrôler cette prescription, sont disproportionnés.

Il est également ajouté :

Le pacage et le pâturage ne doivent pas conduire à la destruction du couvert herbacé. Toute détérioration du sol et de son couvert végétal entraînera le retrait immédiat de la totalité des animaux de la zone dégradée, qui ne pourra être à nouveau pâturée qu’après reconstitution de la végétation ».

4– DISPOSITIONS A METTRE EN ŒUVRE ET TRAVAUX A REALISER

- Le programme de surveillance de la qualité de l’eau est défini par l’ARS. - La station d’alerte a été mise en place, elle mesure en continu les paramètres pH, conductivité, température, turbidité, hydrocarbures, et toute alarme provoque l’arrêt des pompes. - En ce qui concerne le périmètre de protection immédiat, il n’y a pas de conformité particulière à mettre en place, sauf à compléter la clôture, dans un délai de 2 ans. - La CAL devra mettre en place un programme d’information relatif aux pratiques autorisées. - On pourra également recommander l’accélération du programme de mise en conformité de l’assainissement, le rejet des eaux usées domestiques n’étant pas conforme à la législation sur l’ensemble du périmètre de protection éloignée.

5 – INCIDENCES FINANCIERES

L’installation est existante et en bon état de fonctionnement. Il n’y a pas de travaux particuliers à réaliser, et les coûts de fonctionnement du captage, du transport par aqueduc, et du traitement, ne seront pas amplifiés. Ce projet est sans incidences sur l’équilibre financier du pétitionnaire.

6 – ANALYSE DES OBSERVATIONS RECUEILLIES AU COURS DE L’ENQUETE

L’Enquête Publique a suscité un fort intérêt. 35 personnes environ ont consulté le dossier, 14 d’entre elles ont souhaité apporter une contribution au Registre.

Les questions ont essentiellement porté sur les prescriptions liées à la protection du captage.

Dans leur majorité, les personnes venues consulter le dossier ont exprimé leur satisfaction de voir mises en œuvre la protection du captage et la sécurisation de la ressource en eau. Les points d’interrogation concernent essentiellement : 28

Le procès verbal de synthèse des observations recueillies a été remis le 22 Mars 2019 au Directeur des Services Techniques de la CAL. Dans son mémoire en réponse, la CAL apporte des éléments de réponse tenant : - à la question relative aux bandes enherbées et/ou boisées - au nettoyage des bassins de stockage d’eau.

Bandes enherbées et/ou boisées : - soit la bande enherbée et/ou boisée est existante, et dans ce cas le propriétaire continue d’entretenir à ses frais cette bande. S’il souhaite faire des plantations complémentaires, il a l’obligation de respecter ** les prescriptions environnementales en vigueur afin d’entretenir ces plantations, ** les obligations réglementaires déjà existantes et non spécifiques à la DUP de la prise d’eau sur l’OTHAIN à MONTMEDY.

- soit la bande enherbée et/ou boisée n’est pas existante, et le propriétaire a obligation de la créer si le terrain est une surface cultivée, en tenant compte des prescriptions de la limitation à 5 m. ** si le terrain est une prairie, il n’y a pas d’obligation de créer une bande enherbée et/ou boisée. ** s’il s’agit d’une terre cultivée, ne disposant pas d’une bande enherbée et/ou boisée, le propriétaire doit se mettre en conformité. Il a le libre choix entre l’enherbage et /ou le boisement, qu’il mettra en place tout en respectant les prescriptions environnementales en vigueur. L’entretien de cette bande enherbée et/ou boisée incombera au propriétaire.

La CAL rappelle la définition de l’entretien des berges : « Obligation des propriétaires en terme d’entretien régulier du cours d’eau, régie par l’article L.215-14 du Code de l’Environnement, qui se caractérise principalement par l’enlèvement des embâcles, débris et atterrissements, flottants ou non, permettant de maintenir un profil d’équilibre et un écoulement naturel des cours d’eau ».

La CAL rappelle la réglementation concernant la bande enherbée et/ou boisée : « la mise en place de cette bande dépend de 4 réglementations (la conditionnalité des aides PAC, les zones non traitées, le dispositif végétalisé permanent, et la directive nitrate ». Cette réglementation a été généralisée car elle est codifiée depuis 2017 selon l’article l.211-14 du Code de l’Environnement.

Nettoyage des bassins de stockage d’eau : La CAL fait procéder au nettoyage du canal d’arrivée d’eau a minima 1 fois tous les 2 ans en fonction de l’utilisation et de la qualité de la ressource en eau. 29

Le prélèvement et la protection de la prise d’eau sur l’OTHAIN est conforme aux préconisations du SDAGE et répond à plusieurs titres aux orientations définies : - assurer à la population, de façon continue, la distribution d’eau potable de qualité : l’utilisation de cette ressource permet à la CAL de diversifier et de sécuriser son approvisionnement en eau potable, qui concerne au total environ 60 000 personnes, avec une contribution tout à fait significative de l’apport de l’eau de l’OTHAIN.

- préserver la qualité des masses d’eau vis-à-vis des différentes pollutions : l’instauration d’une protection réglementaire va contribuer à réduire la contamination des eaux par les substances toxiques d’origine agricole et domestique.

L’initiative de la Communauté d’Agglomération de Longwy s’inscrit dans le cadre des dispositions : - du Code de la santé publique, notamment dans ses articles L1321-2, R1321-6 à R1321-13, - du Code de l’environnement, notamment dans ses articles L123-2, L211-1 à L211-3, L214-1 à L214-6, L215-13, - du Code de l’Expropriation pour cause d’utilité publique, notamment les articles L121-1 à L121-5, R112-1 à R112-23, R131-3 à R131-14 et R311-1 à R311-3,

L’utilisation d’eau prélevée dans le milieu naturel en vue de la consommation humaine doit être autorisée par arrêté préfectoral.

En ce qui concerne l’utilisation de l’eau à des fins de consommation humaine de la prise d’eau sur l’OTHAIN à MONTMEDY, il s’agit de la régularisation, et de la sécurisation, d’une situation existante. L’instauration de périmètres protégés, les prescriptions y relatives, favorisent la qualité des eaux brutes et le respect des règlementations dans l’aire d’alimentation du cours d’eau.

D’un point de vue qualitatif, l’eau s’avère répondre aux normes physico-chimiques pour l’ensemble des paramètres testés, avec cependant des teneurs non négligeables en nitrates

Le Public s’est montré très intéressé par l’Enquête Publique et le dossier a été largement consulté. Dans sa grande majorité le public a considéré, au moins dans son expression verbale, que les recommandations et prescriptions étaient fort raisonnables, en regard de l’importance capitale de l’alimentation en eau de qualité ne présentant aucun risque pour les populations. Toutefois des personnes ont estimé que les règlementations touchant aux périmètres de protection devraient être élargies à l’ensemble des sources de pollution et qu’il serait souhaitable d’accélérer les mises en œuvre d’assainissement normé dans l’aire d’alimentation.

En conclusion, le Commissaire Enquêteur considérant :

- Que l’Enquête s’est bien déroulée, dans le respect des dispositions de l’arrêté préfectoral n° 2019-33 du 8 Janvier 2019, qu’il a pu effectuer sa mission dans de bonnes conditions et

Donne un AVIS FAVORABLE au projet de Déclaration d’Utilité Publique de la dérivation et de la protection de la prise d’eau sur l’OTHAIN à MONTMEDY, tel que soumis à Enquête Publique du 4 au 20 Mars 2019.

Fait et clos à Verdun Le 10 Avril 2019 Le Commissaire Enquêteur, Madame Claude SPECTE