AGERIN SAS Aménagement et Gestion de l’Environnement et du Risque Naturel 11, avenue du 8 mai 1945, 09120 Varilhes

Centrale hydroélectrique de Larréginie Communes de Laval-de-Cère (46) et de Camps-Saint-Mathurin-Léobazel (19)

Dossier de demande de renouvellement d’autorisation d’exploitation et d’augmentation de puissance

Annexe 4 : ETUDE D’IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT

30 mai 2018

Rédaction : Anja MÜLLER, Alexis MERCIER, Cédric BARRAU, Armeline BOISSARD, Marion JEULIN Relecture : Cécile PASQUIER Contrôle qualité : Alexis MERCIER

AGERIN SAS au capital de 60 000 €uros Etudes et conseils. Aménagement et Gestion de l’Environnement et des Risques Naturels. TEL : 05 61 64 63 31 FAX : 09 72 47 51 86 E-Mail : [email protected] RCS Foix : 441 584 752 SIRET : 441 584 752 00022 Centrale hydroélectrique de Larréginie Dossier de demande d’autorisation d’exploitation : Etude d’impact (annexe 4) 30 mai 2018 SOMMAIRE

1 RESUME NON TECHNIQUE ...... 5 2 DESCRIPTION DU PROJET ET METHODOLOGIE ...... 6

2.1 DESCRIPTION DU PROJET ...... 6 2.1.1 Historique et objet de l’étude ...... 6 2.1.2 Caractéristiques de l’aménagement ...... 7 2.1.3 Caractéristiques des travaux ...... 7 2.2 CADRE REGLEMENTAIRE ...... 8 2.2.2 Arrêté du 11 septembre 2015 ...... 9 2.2.3 Incidences Natura 2000 ...... 10 2.3 METHODOLOGIE ...... 11 2.3.1 Méthodologie générale ...... 11 2.3.2 Documents consultés ...... 11 2.3.3 Protocoles de mesures et d’inventaire ...... 11 2.3.4 Difficultés rencontrées ...... 12 3 ETAT INITIAL ...... 13

3.1 DESCRIPTION DU TERRITOIRE ...... 13 3.1.1 Situation administrative et localisation ...... 13 3.1.2 Historique du site...... 14 3.2 DESCRIPTION DE L’ENVIRONNEMENT PHYSIQUE ...... 14 3.2.1 Réseau hydrographique ...... 14 3.2.2 Environnement morphologique ...... 15 3.2.3 Contexte géologique ...... 17 3.2.4 Contexte hydrogéologique ...... 18 3.2.5 Risques sismiques ...... 19 3.2.6 Formations superficielles et contexte pédologique ...... 19 3.2.7 Contexte climatique...... 19 3.2.8 Contexte hydrologique ...... 20 3.2.9 Morphodynamique de la Cère ...... 22 3.3 CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE ET OCCUPATION DU SOL ...... 26 3.3.1 Occupation du sol ...... 26 3.3.2 Données socio- économiques ...... 27 3.3.3 Urbanisme et structures territoriales ...... 27 3.3.4 Infrastructures ...... 28 3.3.5 Usages de l’eau ...... 28 3.3.6 Gestion du cours d’eau ...... 29 3.3.7 Paysage et sites ...... 30 3.3.8 Patrimoine culturel et archéologique ...... 33 3.4 ZONAGE ENVIRONNEMENTAL ET REGLEMENTAIRE EXISTANT ...... 33 3.4.1 Site Natura 2000 ...... 34 3.4.2 Zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) ...... 38 3.4.3 Réserve de Biosphère de la Dordogne ...... 39 3.4.4 Trame verte et bleue ...... 40 3.4.5 Zonages réglementaires liés à l’eau ...... 40 3.5 ENVIRONNEMENT SONORE, ATMOSPHERIQUE ET BILAN ENERGETIQUE ...... 41 3.5.1 Environnement sonore ...... 41 3.5.2 Environnement atmosphérique ...... 42 3.5.3 Bilan énergétique ...... 42 3.6 ETAT DES MASSES D’EAU SUPERFICIELLES ET SOUTERRAINES ...... 43 3.7 QUALITE PHYSICO-CHIMIQUE ET BIOLOGIQUE DE LA CERE ...... 45

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3.7.1 Etat physico-chimique et biologique de la Cère ...... 45 3.7.2 Evolution de l’état physico-chimique de la Cère ...... 46 3.7.3 Evolution de la qualité hydrobiologique (IBGN) ...... 47 3.8 ETUDE DES PEUPLEMENTS PISCICOLES ...... 48 3.8.1 Généralités ...... 48 3.8.2 Données RHP ...... 48 3.8.3 Données piscicoles EDF ...... 49 3.8.4 Résultats des études de peuplement réalisées dans le cadre de cette étude ...... 50 3.8.5 Bilan de l’étude de la population piscicole ...... 52 3.9 CONTINUITE ECOLOGIQUE...... 54 3.9.1 Contexte de migration piscicole de la Cère ...... 54 3.9.2 Evaluation de la franchissabilité ...... 55 3.10 ENVIRONNEMENT TERRESTRE ...... 63 3.10.1 Végétation des berges de la zone étudiée ...... 63 3.10.2 Faune, flore et milieux naturels environnants et patrimoniaux ...... 63 3.10.3 Patrimoine naturel semi-terrestre ...... 64 3.11 BILAN DE L’ETAT DES LIEUX ENVIRONNEMENTAL ...... 65 4 EFFETS DU PROJET SUR L’ENVIRONNEMENT ...... 66

4.1 CONTEXTE DE L’ETUDE D’IMPACT ...... 66 4.2 INCIDENCES SUR LES MILIEUX AQUATIQUES ...... 67 4.2.1 Incidences sur le milieu physique (écoulement, niveau d’eau, volumes d’eau affectés) ...... 67 4.2.2 Incidences sur la qualité de l’eau ...... 68 4.2.3 Incidences d’ordre hydrobiologique ...... 69 4.2.4 Incidences sur les usages de l’eau ...... 69 4.3 INCIDENCES SUR LES MILIEUX TERRESTRES ...... 70 4.3.1 Incidences vis-à-vis des sites et paysages, du sol, de l'air et du climat ...... 70 4.3.2 Incidences sur les milieux naturels, les équilibres biologiques, la faune et la flore ...... 70 4.3.3 Incidences sur les activités humaines ...... 70 4.4 INCIDENCES EN RAPPORT AVEC LES HABITATS ET ESPECES PRIORITAIRES DU SITE NATURA 2000 ...... 71 4.4.1 Incidences sur les habitats naturels et espèces terrestres et semi-aquatiques d’intérêt communautaire référencés sur le site Natura 2000 ...... 71 4.4.2 Incidences sur les habitats et espèces aquatiques d’intérêt communautaire référencés sur le site Natura 2000 ...... 72 4.5 INCIDENCES DES TRAVAUX LIES A LA MISE EN PLACE DES MESURES CORRECTRICES OU COMPENSATOIRES ...... 73 4.5.1 Nature des travaux prévus ...... 73 4.5.2 Impacts potentiels en phase travaux ...... 74 4.6 PRECAUTIONS LORS DE LA PHASE CHANTIER ...... 75 5 MESURES D’EVITEMENT, DE REDUCTION ET DE COMPENSATION ...... 78

5.1 GENERALITES ...... 78 5.2 SOLUTIONS EXAMINEES ...... 79 5.2.1 Solutions examinés pour respecter le débit réservé ...... 79 5.2.2 Solutions pour améliorer / rétablir la continuité écologique ...... 79 5.3 MESURES D’EVITEMENT PREVUES DANS LE CADRE DE LA PHASE TRAVAUX ...... 80 5.3.1 E1 : Choix de la période d’intervention et de la durée des travaux ...... 81 5.3.2 E2 : Délimiter les emprises du chantier ...... 82 5.4 MESURES DE REDUCTION PREVUES DANS LE CADRE DE LA PHASE TRAVAUX...... 83 5.4.1 R1 : Mise en place de batardeau pour la préservation des habitats aquatiques et limitation du transport de particules fines issues du chantier ...... 84 5.4.2 R2 : Réalisation d’une pêche électrique de sauvegarde ...... 84 5.4.3 R3 : Limiter les pollutions accidentelles par le chantier ...... 84 5.4.4 R4 : Veille à préservation des habitats naturels ...... 84 5.5 MESURES CORRECTIVES PREVUES DANS LE CADRE DE L’OUVRAGE EXISTANT ...... 85 5.5.1 Gestion du débit réservé ...... 85 5.5.2 Amélioration de la continuité écologique ...... 86

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5.5.3 Résultats et propositions d’aménagement...... 87 5.5.4 Aménagements ...... 92 5.6 JUSTIFICATION DES CHOIX RETENUS ...... 96 5.7 MODALITES DE SUIVI ...... 96 5.8 SYNTHESE DES INCIDENCES, MESURES ET EFFETS RESIDUELS ...... 96 5.9 COUTS ATTENDUS DES MESURES CORRECTIVES ET D’EVITEMENT ...... 99 6 COMPATIBILITE AVEC LES PLANS ET PROGRAMMES ...... 100

6.1 COMPATIBILITE AVEC LES DOCUMENTS D’URBANISME ...... 100 6.2 COMPATIBILITE DU PROJET AVEC LE SDAGE ...... 100 6.3 COMPATIBILITE DU PROJET AVEC LA GESTION DES RISQUES ...... 100 6.4 COMPATIBILITE DU PROJET AVEC D’AUTRES PROJETS ...... 100 7 CONCLUSIONS DE L’ETUDE D’IMPACT ...... 101 BIBLIOGRAPHIE ...... 102 LISTE DES CARTES, TABLEAUX, PHOTOS ET FIGURES ...... 106

LISTE DES FIGURES /ILLUSTRATIONS/SCHEMAS ...... 106 LISTE DES TABLEAUX ...... 106 LISTE DES CARTES ...... 107 LISTE DES PHOTOS ...... 108 ANNEXES ...... 109

ANNEXE 4.1 : FICHES ICE ...... 109 ANNEXE 5 : RAPPORT PECHE ELECTRIQUE JL. BELLARIVA ...... 109

AGERIN SAS Aménagement et Gestion de l’Environnement et des Risques Naturels - Etudes et Conseil 4 Centrale hydroélectrique de Larréginie Dossier de demande d’autorisation d’exploitation : Etude d’impact (annexe 4) 30 mai 2018 1 Résumé non technique

La centrale de Larréginie, dite Moulin de Pra, située à Camps-Saint-Mathurin-Léobazel (19) fait l’objet d’une demande de renouvellement et de régularisation de l’autorisation d’exploitation. Suite à une erreur de la hauteur de chute stipulée dans l’autorisation actuelle d’exploitation de la centrale de Larréginie sur la Cère, datée du 2 juillet 2015 et basée sur celle historique de 1926, la société Hydro- électrique Besse a engagé les démarches afin de la corriger. En effet, il s’avère que la hauteur de chute stipulée dans l’autorisation, soit 1,70 m, est inférieure à la hauteur de chute actuelle évaluée à 2,50 m. Cela est dû notamment à l’arasement d’un seuil à l’aval, la chaussée de la famille Labrousse- Roussilhe, dans les années 1950. Cette action, qui n’a jamais été prise en compte dans les autorisations précédentes, a eu pour effet d’abaisser le niveau d’eau aval. Cela signifie que la puissance maximale brute (PMB), contrairement à ce qui est indiqué dans le précédent droit d’eau (400 kW) s’élèverait en réalité à 589 kW. De ce fait la demande de renouvellement d’autorisation d’exploiter nécessite la réalisation d’une étude d’impact, car pour les autorisations d’installation d'une puissance maximale brute totale supérieure à 500 kW une étude d’impact est exigée en application des articles R. 122-2 et R. 122-3 du Code de l’Environnement. Le présent rapport constitue en conséquence l’étude d’impact annexée à la demande d’autorisation d’exploiter la centrale de Larréginie, dite Moulin de Pra sur la Cère et propose des mesures correctrices au regard des incidences potentielles et actuelles constatées. Conformément aux exigences réglementaires, le dossier d’autorisation auquel est joint l’étude d’impact contient une description détaillée de l’aménagement existant qui fait office d’état initial du projet existant. A cela a été joint une analyse de l'état initial de la zone susceptible d'être affectée par l’aménagement existant et de son environnement, notamment en ce qui concerne la faune et la flore des milieux aquatiques et les effets cumulés avec les aménagements hydrauliques situés à l’amont et à l’aval (centrales EDF de Laval-de-Cère 1 et 2 à l’amont et ouvrage EDF de Brugale à l’aval). Il en ressort que les principaux enjeux affectés par l’aménagement existant sont la continuité écologique pour la faune aquatique et la continuité du transport solide. Les autres incidences sur l’environnement ou sur la santé humaine étant considérées comme nulles ou négligeables en raison de la présence historique de l’ouvrage hydraulique faisant l’objet d’une demande de renouvellement d’autorisation. Ainsi, de manière à corriger ces incidences, sont proposées des mesures correctrices proportionnées:  mise en œuvre d’un ouvrage de franchissement à la montaison ainsi qu’un ouvrage de dévalaison intégré dans une prise d’eau ichtyocompatible ; Des mesures d’évitement adaptées permettront d’atténuer les impacts qui pourraient être provoqués par les travaux de mise en place des mesures de correction. Par contre, en raison de la faiblesse des incidences résiduelles, liées au fait qu’il n’y a pas de changement dans les modes d’exploitation, aucune mesure compensatoire n’a été nécessaire, ni de suivi des effets sur l’environnement de l’ouvrage déjà existant. Enfin, l’étude d’impact comporte un chapitre sur les principales solutions de substitution examinées pour corriger les incidences sur les milieux aquatiques et plus particulièrement sur la continuité écologique, avec une indication des principales raisons du choix qui a été fait, eu égard aux effets sur l'environnement. Divers types de passes à poissons possibles sont exposés pour justifier le choix retenu.

AGERIN SAS Aménagement et Gestion de l’Environnement et des Risques Naturels - Etudes et Conseil 5 Centrale hydroélectrique de Larréginie Dossier de demande d’autorisation d’exploitation : Etude d’impact (annexe 4) 30 mai 2018 2 Description du projet et méthodologie

2.1 Description du projet

2.1.1 Historique et objet de l’étude Le barrage du moulin de Pra, situé en travers de la Cère, existe depuis une date antérieure à 1660. Les documents relatifs au dernier droit d’eau (1926) stipulent une hauteur de chute de 1,7 m. Durant les années 1950, les exploitants de l’époque ont démoli un seuil qui se situait en aval (chaussée de la famille Labrousse-Roussilhe), ce qui a conduit à une augmentation de la hauteur de chute (2,5 m après arasement du seuil), donc à une augmentation de puissance. Cette situation nécessite en conséquence une régularisation du dossier d’autorisation qui fait l’objet d’une demande renouvellement tenant compte de l’augmentation de puissance. La puissance maximale brute (PMB) atteignant 589 kW cela implique la réalisation d’une étude d’impact conformément à la rubrique 25 de l’annexe de l’article R122-2 du Code de l’Environnement. Le dossier de demande de renouvellement d’autorisation d’exploiter livre une description détaillée du projet qui comprend en conséquence une demande d’augmentation de puissance. Comme cela a été mentionné en introduction du dossier d’autorisation, l’augmentation de la puissance maximale brute dans le dossier d’autorisation résulte de la régularisation de la hauteur de chute et PMB erronée dans le dossier précédent et n’est aucunement liée à une quelconque modification de l’aménagement en lui-même. Le projet se présente donc comme une demande d’autorisation pour l’aménagement tel qu’il se présente aujourd’hui, car aucune modification des caractéristiques d’exploitation de l’ouvrage n’a été prévue sur le moulin de Pra dans le cadre de la demande de renouvellement d’autorisation. En revanche, l’étude d’impact conclut à la présence d’un impact de l’ouvrage existant sur la continuité écologique, impact bien entendu historique en raison de l’ancienneté de l’ouvrage à l’emplacement en question. L’étude d’impact induit la nécessité de la mise en œuvre de mesures de réduction de l’impact conformément aux exigences de dispositions de l’arrêté du 11 septembre 2015 qui prévoit une réduction des impacts d’ouvrage sur la continuité écologique, nécessaire dans le cadre de renouvellement d’autorisation (ou nouvelles autorisations suite à la correction de la hauteur de chute) sur ce tronçon de cours d'eau non classé au titre de l'article L. 214-17, à condition d’être réalisable à un coût économiquement acceptable au regard des avantages attendus pour les poissons migrateurs. Le pétitionnaire du présent dossier est : Dénomination SOCIETE HYDROELECTRIQUE BESSE Adresse SOCIETE HYDROELECTRIQUE BESSE 57 T Avenue Bouloc Torcatis 81400 CARMAUX

SIREN 398 075 051 SIRET 398 075 051 00043 Activité (Code NAF ou APE) Production d’électricité (3511Z) Forme juridique Société à responsabilité limitée Date immatriculation RCS 22/08/1994

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La centrale de Larréginie, dite Moulin de Pra fait l’objet d’une demande de renouvellement (et de régularisation) de l’autorisation d’exploitation, suite à une erreur de la hauteur de chute stipulée dans l’autorisation actuelle d’exploitation basée sur celle historique de 1926. En effet, il s’avère que la hauteur de chute stipulée dans l’autorisation, soit 1,70 m, est inférieure à la hauteur de chute actuelle évaluée à 2,50 m, dû notamment à l’arasement d’un seuil à l’aval (la chaussée de la famille Labrousse-Roussilhe), dans les années 1950. Cela signifie que la puissance maximale brute (PMB), contrairement à ce qui est indiqué dans le précédent droit d’eau (400 kW) s’élèverait en réalité à 589 kW. Le seul changement dans la situation de l’ouvrage est la demande d’un renouvellement d’autorisation auprès de la DDT de la Corrèze, ce qui permettrait de régulariser la situation et correspond à une demande d’augmentation de puissance passant par une procédure d’autorisation. En effet, l’autorisation initiale accordée à l’installation de 1926 pour une durée de 75 ans n’a pas été renouvelée en 2001. Devenue caduque et ne pouvant réglementairement bénéficier d’une reconduction tacite (attribuée à tort pour 30 ans de 2001 à 2031 par la DDT du , alors que le moulin se situe en Corrèze), la régularisation de la situation administrative de l’installation conduit à la demande d’obtention d’une nouvelle autorisation établie par l’autorité compétente (DDT de la Corrèze) et sur les caractéristiques actualisées, dont notamment la hauteur de chute de 2,5 m et la Puissance Maximale Brute de 589 kW.

2.1.2 Caractéristiques de l’aménagement La centrale de Larréginie (autrement appelée Moulin de Pra) se situe en rive droite de la Cère. L’ouvrage de dérivation des eaux, un barrage-déversoir de 108 m de long, s’appuie en rive gauche sur la commune de Laval-de-Cère (Lot) et en rive droite sur celle de Camps-Saint-Mathurin-Léobazel (Corrèze) avec une cote d’environ 166 m NGF, plus précisément de 166,60 m NGF en rive gauche (RG), et de 166,28 m NGF en rive droite (RD). Le niveau d’eau de la retenue normale est 166,28 m NGF. Un dispositif de débit réservé (ouverture dans le barrage) est situé en rive gauche avec une largeur de 0,7 m et un radier à la côte 165,67 m NGF. Les 5 vannes de prise d’eau permettent d’amener directement les eaux dérivées aux turbines, sans le passage par un canal d’amenée. Trois groupes fonctionnent pour un débit maximum utilisable total de 24 m3/s. Un canal de fuite est situé directement à l’aval de l’usine. Ici le niveau d’eau a été évalué à environ 163,78 m NGF avec variations possibles en fonction du débit. La hauteur de chute est ainsi estimée à 2,50 m. L'électricité est actuellement vendue à l'opérateur EDF suivant les modalités d’un contrat H07 rénovation. Dans le cadre de la rénovation H07, la centrale a été automatisée et équipée de suivi à distance. Tous les défauts (mécaniques, thermiques, électriques, etc.) font donc l'objet d'une alarme qui est communiquée à distance à HYDROCOP (gestionnaire de l’installation), et si besoin, d'arrêt de la production pour mise en sécurité de la centrale. Un gardien d’astreinte effectue manuellement le dégrillage, qui n’a pas encore été automatisé. Un dégrilleur sera installé courant 2017 pour automatiser cette tâche.

2.1.3 Caractéristiques des travaux Initialement, aucune modification de l’ouvrage, donc aucuns travaux n’étaient prévus dans le cadre de la demande de renouvellement (et de régularisation) de l’autorisation d’exploitation.

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Cependant, la présente étude d’impact nécessaire à l’élaboration du dossier police de l’eau (demande d’autorisation) a mis en évidence des effets dommageables pouvant être corrigés par une série de mesures détaillées après. Ces mesures de correction provoqueront des travaux pour le projet détaillé au paragraphe §5.3.2. du dossier d’autorisation. Ces travaux sont décrits dans le dossier d’autorisation et repris dans cette étude d’impact au §4.5.2.1.

2.2 Cadre réglementaire

2.2.1.1 Dossier d’autorisation au titre de la rubrique 3.1.1.0 Conformément au chapitre correspondant dans le dossier de demande de renouvellement d’autorisation, la présente installation fait l’objet d’une demande de renouvellement d’autorisation conformément à la rubrique 3.1.1.0. La nomenclature des installations, ouvrages, travaux et activités soumis à autorisation (A) ou à déclaration (D) en application des articles L. 214-1 à L. 214-6 figure au tableau annexé à l’article R214-1 du code de l’environnement : « 3.1.1.0. : Installations, ouvrages, remblais et épis, dans le lit mineur d'un cours d'eau, constituant : 1° Un obstacle à l'écoulement des crues (A) ; 2° Un obstacle à la continuité écologique : a) Entraînant une différence de niveau supérieure ou égale à 50 cm, pour le débit moyen annuel de la ligne d'eau entre l'amont et l'aval de l'ouvrage ou de l'installation (A) ; b) Entraînant une différence de niveau supérieure à 20 cm mais inférieure à 50 cm pour le débit moyen annuel de la ligne d'eau entre l'amont et l'aval de l'ouvrage ou de l'installation (D). Au sens de la présente rubrique, la continuité écologique des cours d'eau se définit par la libre circulation des espèces biologiques et par le bon déroulement du transport naturel des sédiments. »

2.2.1.2 Etude d’impact pour une installation > 500kW D’après l’article R214-6 du Code de l’environnement le dossier d’autorisation pour des installations utilisant l'énergie hydraulique doit comporter un document d’incidences directes ou indirectes, temporaires et permanentes, du projet sur la ressource en eau, le milieu aquatique, l'écoulement, le niveau et la qualité des eaux, y compris de ruissellement, en fonction des procédés mis en œuvre, des modalités d'exécution des travaux ou de l'activité, du fonctionnement des ouvrages ou installations, de la nature, de l'origine et du volume des eaux utilisées ou affectées et compte tenu des variations saisonnières et climatiques. En outre, il doit comporter une évaluation des incidences du projet sur un ou plusieurs sites Natura 2000, au regard des objectifs de conservation de ces sites, indiquer la compatibilité du projet avec les plans et programmes (SDAGE, SAGE, Gestion du risque, ….), préciser s'il y a lieu les mesures correctives ou compensatoires et indiquer les raisons pour lesquelles le projet a été retenu parmi les alternatives. Lorsqu'une étude d'impact est exigée en application des articles R. 122-2 et R. 122-3, elle est jointe à ce document, qu'elle remplace si elle contient les informations demandées. En effet, conformément à la rubrique 25 (Installations destinées à la production d'énergie hydroélectrique) de l’annexe de l’article R122-2, les installations d'une puissance maximale brute totale supérieure à 500 kW (sauf modification d'ouvrages existants en lien avec la sécurité ou modifiant la puissance dans la limite de 20 % de la puissance initiale, ainsi que des demandes de changement de titulaire, des changements de destination de l'énergie ou des avenants ne modifiant

AGERIN SAS Aménagement et Gestion de l’Environnement et des Risques Naturels - Etudes et Conseil 8 Centrale hydroélectrique de Larréginie Dossier de demande d’autorisation d’exploitation : Etude d’impact (annexe 4) 30 mai 2018 pas la consistance ou le mode de fonctionnement des ouvrages) doivent faire l’objet d’une étude d’impact. La présente étude d’impact se joint donc à la demande d’autorisation constituant le dossier principal et fait office de document d’incidences comportant les éléments prévus par l’alinéa 4° de l’article R214-6 du Code de l’Environnement.

2.2.1.3 Contenu de l’étude d’impact D’après l’article L 122-3 du Code de l’Environnement, le contenu de l'étude d'impact comprend au minimum une description du projet, une analyse de l'état initial de la zone susceptible d'être affectée et de son environnement, l'étude des effets du projet sur l'environnement ou la santé humaine, y compris les effets cumulés avec d'autres projets connus, les mesures proportionnées envisagées pour éviter, réduire et, lorsque c'est possible, compenser les effets négatifs notables du projet sur l'environnement ou la santé humaine ainsi qu'une présentation des principales modalités de suivi de ces mesures et du suivi de leurs effets sur l'environnement ou la santé humaine. L'étude d'impact présente également une description des principales solutions de substitution qui ont été examinées par le maître d'ouvrage et une indication des principales raisons de son choix, eu égard aux effets sur l'environnement ou la santé humaine; elle comprend un résumé non technique des informations prévues ci-dessus; L’article R122-5 du code de l’environnement, modifié par le Décret n°2011-2019 du 29 décembre 2011 précise le contenu de l’étude d’impact environnemental. Le contenu de l'étude d'impact « est proportionné à la sensibilité environnementale de la zone susceptible d'être affectée par le projet, à l'importance et la nature des travaux, ouvrages et aménagements projetés et à leurs incidences prévisibles sur l'environnement ou la santé humaine. ». Les éléments constitutifs de l’étude d’impact sont fixés par ce même article 122-5 du CE et ont été respectés dans le présent document, s’ils ne sont pas déjà décrits en détail dans le dossier de demande d’autorisation auquel est jointe cette étude d’impact.

2.2.2 Arrêté du 11 septembre 2015 L’arrêté du 11 septembre 2015 fixant les prescriptions techniques générales applicables aux installations, ouvrages, épis et remblais soumis à autorisation ou à déclaration en application des articles L. 214-1 à L. 214-3 du code de l'environnement et relevant de la rubrique 3.1.1.0. de la nomenclature annexée à l'article R. 214-1 du code de l'environnement a paru au Journal Officiel le 26/09/2015. Il est entré en vigueur le lendemain de sa publication. Ce texte s'applique à la création de nouvelles installations et au renouvellement des autorisations arrivées à échéance. L'arrêté permet de fixer le débit à restituer à l'aval du cours d'eau, en particulier le débit minimum biologique, ainsi que les mesures nécessaires à la restauration de la continuité écologique des cours d'eau. Le nouvel arrêté concerne également les installations hydroélectriques d'une puissance maximale brute inférieure à 4 500 kWh, dont la procédure d'autorisation a été harmonisée avec celle des IOTA par un décret du 1er juillet 2014. Certaines dispositions sont également applicables aux modifications des ouvrages et installations existants, ainsi qu'à la remise en service d'installations autorisées en vertu d'un "droit fondé en titre" ou d'une autorisation délivrée avant le 16 octobre 1919 pour une puissance hydroélectrique inférieure à 150 kW. Le nouvel arrêté fixe donne, pour les ouvrages existants ou nouvellement autorisés, les prescriptions nécessaires à la préservation des milieux aquatiques, et notamment les mesures nécessaires à la restauration de la continuité écologique.

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L’article 6 de l’arrêté précise : « Le projet de construction d'un nouvel ouvrage est établi en réduisant au maximum son impact sur la continuité écologique par des dispositifs de franchissement ou des mesures de gestion adaptées aux enjeux du cours d'eau. Les enjeux relatifs au rétablissement de la continuité écologique sont examinés dans le document d'incidence et le pétitionnaire propose les mesures à mettre en œuvre au regard de cet examen. Le choix des moyens d'aménagement ou de gestion doit tenir compte des principes d'utilisation des meilleures techniques disponibles ainsi que de proportionnalité des corrections demandées au regard de l'impact de chaque ouvrage et de proportionnalité des coûts par rapport aux avantages attendus. La réduction d'impact sur la continuité piscicole peut ne pas nécessiter l'aménagement d'un dispositif de franchissement à la montaison ou à la dévalaison, dès lors que le pétitionnaire démontre que cette continuité est garantie, sans un tel dispositif, à un niveau suffisant pour permettre l'accomplissement du cycle biologique des poissons migrateurs et garantir le brassage génétique et la diversité des structures d'âge. L'exigence d'efficacité du franchissement est maximale pour les espèces amphihalines, compte tenu des effets liés au cumul d'obstacles sur leurs migrations. La prise en compte d'une espèce amphihaline est appréciée au regard de sa présence effective dans la section de cours d'eau où l'ouvrage est projeté ou du calendrier programmé de reconquête de cette section par cette espèce à l'issue d'un plan ou programme de restauration de sa migration adopté ou en cours à l'aval de cette même section. La réduction de l'impact sur la continuité sédimentaire vise à assurer le bon déroulement du transport sédimentaire en évitant autant que possible les interventions au moyen d'engins de chantier. Ces dispositions sont également applicables dans le cadre : - des renouvellements d'autorisations ; - des modifications d'ouvrages ou installations existants conduisant à une augmentation de la hauteur du seuil ou du barrage, si cette augmentation est susceptible d'avoir des impacts négatifs sur la continuité écologique ; - des modifications d'ouvrages ou installations existants conduisant à une nouvelle autorisation. Dans ces trois cas, sur les cours d'eau non classés au titre de l'article L. 214-17 du code de l'environnement, l'autorité administrative peut dispenser de la mise en place d'un dispositif de franchissement à la montaison ou à la dévalaison, si le pétitionnaire justifie dans le document d'incidences qu'il n'existe aucun dispositif techniquement réalisable à un coût économiquement acceptable au regard des avantages attendus pour les poissons migrateurs et qu'il met en œuvre des mesures particulières de réduction ou de compensation des incidences. »

2.2.3 Incidences Natura 2000 Conformément à l’article R122-5 du code de l’environnement, l’étude d'impact vaut étude d'incidences si elle contient les éléments exigés par l'article R. 414-23, soit un dossier d'évaluation des incidences Natura 2000 comprenant dans tous les cas : 1° Une présentation simplifiée du document de planification, ou une description du programme, du projet, de la manifestation ou de l'intervention, accompagnée d'une carte permettant de localiser l'espace terrestre ou marin sur lequel il peut avoir des effets et les sites Natura 2000 susceptibles d'être concernés par ces effets ; lorsque des travaux, ouvrages ou aménagements sont à réaliser dans le périmètre d'un site Natura 2000, un plan de situation détaillé est fourni ; 2° Un exposé sommaire des raisons pour lesquelles le document de planification, le programme, le projet, la manifestation ou l'intervention est ou non susceptible d'avoir une incidence sur un ou plusieurs sites Natura 2000 ; dans l'affirmative, cet exposé précise la liste des sites Natura 2000

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susceptibles d'être affectés, compte tenu de la nature et de l'importance du document de planification, ou du programme, projet, manifestation ou intervention, de sa localisation dans un site Natura 2000 ou de la distance qui le sépare du ou des sites Natura 2000, de la topographie, de l'hydrographie, du fonctionnement des écosystèmes, des caractéristiques du ou des sites Natura 2000 et de leurs objectifs de conservation. Dans l'hypothèse où un ou plusieurs sites Natura 2000 sont susceptibles d'être affectés, le dossier comprend également une analyse des effets temporaires ou permanents, directs ou indirects, que le document de planification, le programme ou le projet, la manifestation ou l'intervention peut avoir, individuellement ou en raison de ses effets cumulés avec d'autres documents de planification, ou d'autres programmes, projets, manifestations ou interventions dont est responsable l'autorité chargée d'approuver le document de planification, le maître d'ouvrage, le pétitionnaire ou l'organisateur, sur l'état de conservation des habitats naturels et des espèces qui ont justifié la désignation du ou des sites.

2.3 Méthodologie

2.3.1 Méthodologie générale Cette étude d’impact contient les éléments requis par l’article R122-5 du code de l’environnement. Dans un premier temps l’exploitation des sources bibliographiques et bases de données disponibles (géolocalisés ou non) a permis une caractérisation du contexte. La description de l’état actuel des milieux (aquatique, terrestre et contexte socio-économique) a été réalisée suite à la reconnaissance et prospection sur le terrain et tenant compte de l’étude bibliographique. Les incidences potentielles ont été évaluées par la suite en confrontant l’état des lieux avec les contraintes potentielles et réelles engendrées par l’aménagement tel qu’il se présente aujourd’hui. Puisqu’aucune modification de l’aménagement n’est initialement prévue et n’a été effectuée depuis la précédente autorisation d’exploiter, c’est cet état actuel qui est analysé en rapport avec son impact potentiel sur les milieux physiques, biologiques et anthropiques ainsi qu’en rapport avec d’autres projets et aménagements connus. A la suite de cette analyse des modifications de l’installation peuvent être proposées afin de réduire les effets de l’aménagement actuel sur l’environnement. Ces aménagements seront alors présentés comme les mesures compensatoires relatives au projet de renouvellement de l’autorisation.

2.3.2 Documents consultés Les documents consultés et utilisés figurent dans la bibliographie en fin de document.

2.3.3 Protocoles de mesures et d’inventaire

2.3.3.1 Prospection de l’ouvrage et ses environs Plusieurs visites et prospections sur le terrain entre automne 2015 et septembre 2016 ont permis de rassembler les informations nécessaires à l’établissement de l’étude. Les prospections de terrain se sont limitées au tronçon de la Cère de 300 m en amont du barrage du Moulin de Pra jusqu’à 1 km en aval de la restitution de la centrale (au niveau de l’usine de BROWN). Lors des levés de topographie, la franchissabilité de l’ouvrage a été évaluée (protocole ICE) et les habitats naturels prospectés.

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2.3.3.2 Pêche électrique Pour la description des peuplements piscicoles, une pêche électrique a été réalisée par l’équipe de J.- L BELLARIVA, hydrobiologiste (voir rapport annexe pour les détails). Tenant compte du fait que dans cette zone la Cère présente une largeur moyenne de plus de 20 mètres, il a été opté pour une pêche partielle par points (Echantillonnage Ponctuel d’Abondance, norme NF EN 14011 et XP T90-383). La station a été échantillonnée sur une longueur d'environ 300 mètres. La particularité de cette dernière est la présence d'une île au milieu du lit du cours d'eau. Les deux bras enserrant l'île ont donc été échantillonnés. Les points sont répartis régulièrement le long de la station et sont au nombre de 75. Pour chaque point c’est un demi-cercle d’environ 1,5 mètre de rayon qui est échantillonné sans déplacement de l’opérateur. Dans ces conditions la superficie pêchée est d’environ 12,5 m². Une distance minimale d'environ 10 mètres a été observée entre deux points d'échantillonnage. Pour chaque point il a été relevé la granulométrie, la profondeur et la vitesse de courant ainsi que sa position dans le cours d'eau. La présence/absence d’espèces aquatiques a été notée et les individus capturés ont été placés en stabulation dans des bacs spécifiques, respectant une bonne oxygénation de l'eau. A la fin de la manipulation les poissons ont été mesurés au millimètre près et pesés au gramme près. Pour cet échantillonnage il a été utilisé un matériel électroportatif Efko 1700. L'opération s'est effectuée avec 4 opérateurs (une anode, deux épuisettes et un opérateur dédié à la prise de note pour chaque point).

2.3.4 Difficultés rencontrées Pour la réalisation de l’étude d’impact nous n’avons pas rencontré de difficultés particulières.

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3.1 Description du territoire

3.1.1 Situation administrative et localisation Le Moulin de Pra (centrale de Larréginie) est situé entre Brive-la Gaillarde et Aurillac sur la commune de Camps-Saint-Mathurin-Léobazel, en Corrèze (19), en rive droite de la Cère et près de la limite départementale avec le Lot (46) (en rive gauche et aval). Le moulin de Pra est donc en Corrèze, tandis que le seuil est localisé à cheval sur les deux départements : il prend appui en rive gauche dans le Lot, et sur la centrale en rive droite, en Corrèze. La Cère est une rivière du Massif central appartenant au bassin versant de la Dordogne (cf. Carte 1) qui s’écoule dans les départements du Cantal (15), de la Corrèze (19), et du Lot (46) et traversant ainsi trois régions (Auvergne, Limousin et Midi-Pyrénées) et 29 communes.1

Carte 1 : Localisation du moulin de Pra dans le bassin versant de la Cère et de la Dordogne

1 Communes traversés par la Cère : Saint-Jacques-Des-Blats (15192), Laroquebrou (15094), Camps-Saint-Mathurin-Leobazel (19034), Montvert (15135), Saint-Julien-Le-Pelerin (19215), Goulles (19086), Lacapelle-Viescamp (15088), Siran (15228), Comiac (46071), Saint-Gerons (15189), Gagnac-Sur-Cère (46117), Saint-Etienne-Cantales (15182), Laval-De-Cère (46163), Lamativie (46150), Giou-De-Mamou (15074), Yolet (15266), Polminhac (15154), Vic-Sur-Cère (15258), Thiezac (15236), (46228), (46038), Biars-Sur-Cère (46029), Pers (15150), Saint-Mamet-La-Salvetat (15196), Ytrac (15267), Sansac-De-Marmiesse (15221), Roannes-Saint-Mary (15163), Arpajon-Sur-Cère (15012), Vezac (15255).

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Environ 700 m en amont du moulin de Pra se trouvent les deux centrales EDF de Marconcelles dits Laval-de-Cère I et II qui exploitent les prises d’eau de Camps sur la Cère, de l’Escaumels sur le ruisseau de l’Escamels et de Candes sur le ruisseau de Candes. En aval de la centrale du moulin de Pra, le barrage EDF de la centrale de Brugale, situé à 3 km environ, est un barrage écrêteur de crues. Il est classé comme grand ouvrage infranchissable.

3.1.2 Historique du site Le moulin de Pra était à l’origine une ancienne pêcherie à anguilles, propriété de la Société des Tannins Français (source : Hydrocop.fr) : le barrage poids d’une construction antérieure au 8 mars 1660 permettait d’exploiter la retenue comme pêcherie. La centrale a été mise en service en 1926 par la Société des Tannins de , dans le but de fournir de l’énergie nécessaire au fonctionnement de l’usine des Tannins de Laval-de-Cère. Suite à une erreur de la hauteur de chute stipulée dans l’autorisation actuelle d’exploitation de la centrale de Larréginie, dite Moulin de Pra sur la Cère, datée du 2 juillet 2015 et basée sur celle historique de 1926, la société Hydrocop a engagé les démarches afin de la corriger. En effet, il s’avère que la hauteur de chute stipulée dans l’autorisation, soit 1,70 m, est inférieure à la hauteur de chute actuelle évaluée à 2,50 m. Cela est dû notamment à l’arasement d’un seuil à l’aval (la chaussée de la famille Labrousse-Roussilhe) dans les années 1950. Cette action, qui n’a jamais été prise en compte dans les autorisations précédentes, a eu pour effet d’abaisser le niveau d’eau aval. Cela signifie que la puissance maximale brute (PMB), contrairement à ce qui est indiqué dans le précédent droit d’eau (400 kW) s’élèverait en réalité à 589 kW.

3.2 Description de l’environnement physique

3.2.1 Réseau hydrographique La Cère est le plus important affluent rive gauche de la Dordogne et atteint près de 121 km de long. Elle prend sa source dans le Cantal sur le flanc occidental des Monts du Cantal à la Font de Cère à 1 276 m d'altitude. Le bassin versant de la Cère, situé sur le versant occidental du Massif central occupe 1059 km². La Cère forme l'une des vallées principales des monts du Cantal avant de déboucher dans le petit bassin sédimentaire d'Aurillac, s’encaisse ensuite dans ses gorges qui s’élargissent à partir de Laval-de-Cère et se jette enfin dans la Dordogne par la rive gauche, à l'aval de Bretenoux. Le moulin de Pra est situé sur la Cère à l’aval des gorges de la Cère et en amont de Laval-de-Cère.

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Carte 2 : Localisation du site dans le bassin versant de la Cère

3.2.2 Environnement morphologique Le moulin de Pra se situe à environ 166 m NGF, à l’aval des gorges de la Cère et en amont du village de Laval-de-Cère où les gorges s’élargissent pour faire place à une vallée à fond plat qui s’élargit progressivement jusqu’à la confluence avec la Dordogne situé à environ 16,5 km plus à l’aval (cf. Carte 2 : Localisation du site dans le bassin versant de la Cère). De ce fait le moulin se situe à une rupture de pente du profil en long qui passe d’une pente moyenne de 1,01 % dans les gorges (entre le moulin de Pra et le pied du barrage de Saint-Etienne-Cantalès à 453 m NGF) à une pente moyenne de 0,22 % entre le moulin de Pra et la confluence de la Dordogne. Cette dernière se situe à

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126 m NGF. Les usines hydroélectriques de Camps-Saint-Mathurin-Léobazel et de Marconcelles (Laval-de-Cère I et II) sont localisées pour cette raison à l’amont du moulin de Pra. En amont du moulin de Pra, la Cère forme des gorges sur plus de 20 km de linéaire qui se manifestent par une vallée étroite (en forme de V) et boisée, profonde d’environ 200 à 450 m par rapport aux plateaux environnants. La relative inaccessibilité des gorges n’a pas empêché la mise en place d’importants aménagements (voie ferrée et installations hydroélectriques), mais la vallée a néanmoins fait l’objet d’un classement en site Natura 2000 pour le cours aval de la Cère.

Figure 1 : Profil de la vallée « en V » au niveau de la retenu de la centrale (entre Talamet au nord et Mialet au sud), encaissé de plus de 200 m (profil élaboré avec https://www.geoportail.gouv.fr/) Les gorges de la Cère en amont de Laval-de-Cère débutent réellement en amont des usines électriques de Laval-de-Cère I et II (EDF), où elles sont fortement encaissées avec un fond de vallée très étroit et n’ont alors pas fait l’objet d’aménagements particuliers autres que ceux liés à l’hydroélectricité ou à la voie ferrée qui suivent de plus ou moins près le linéaire. Sur 25 km de linéaire en amont de Marconcelles et en aval de Laroquebrou, seule l’ancienne gare et cité ouvrière de Lamativie près de l’usine électrique est desservie par une route qui constitue alors le seul pont sur cette portion du linéaire. Les gorges de la Cère semblent ainsi profiter d’un cadre relativement préservé par la présence humaine, sans pour autant négliger des pollutions diffuses provenant des terres environnantes, les effets liés au débit réservé et artificialisé, ainsi que la présence de la voie ferrée. Les effets cumulés des installations hydroélectriques seront abordés dans le chapitre concernant l’impact des aménagements hydrauliques.

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3.2.3 Contexte géologique Le bassin versant de la Cère se situe sur le versant occidental du Massif central et sa partie amont occupe plus précisément le flanc sud-ouest des Monts du Cantal. A ce titre, les formations dominantes dans le bassin versant sont d’origine volcanique à l’amont du bassin versant (Monts du Cantal) et de type cristallin métamorphique et plutonique à l’aval. Ces deux domaines sont séparés par des formations d’origine tertiaire que l’on rencontre dans le secteur d’Aurillac. Le moulin de Pra se situe immédiatement à l’amont d’un jeu de failles connus sous le nom de la faille d’Argentat. La faille d’Argentat est un accident majeur lié à la mise en place du Massif Central et sépare deux domaines : la zone limousine à l’ouest et le plateau de Millevaches à l’est. A l’ouest, donc à l’aval du site, la formation rattachée au Limousin est dominé par des gneiss, micaschistes et leptynites. A l’est, donc au niveau du moulin de Pra et dans les gorges de la Cère à l’amont on constate essentiellement des formations micaschisteuses et des roches granitoïdes (granite, granodiorites, biotite). A l’amont du moulin de Pra, les formations métamorphiques et granitiques forment ainsi un plateau largement boisé à l'habitat dispersé, sans agglomérations importantes, avec une activité agricole principalement tournée vers l'élevage. Les altitudes s'y élèvent régulièrement d'Ouest en Est de 300 m jusqu'à 783 m à Labastide-du-Haut-Mont, point culminant du département du Lot. Ce plateau est profondément entaillé par la vallée de la Cère, l'une des plus sauvages de cette région.

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Carte 3 : Contexte géologique du bassin versant de la Cère et au niveau du site

3.2.4 Contexte hydrogéologique Dans les gorges de la Cère la nappe d’accompagnement de la Cère peut être considérée comme négligeable en raison de la fréquence importante de secteurs où le substrat rocheux affleure dans le lit mineur. Le fond de vallée s’élargit progressivement depuis les usines hydroélectriques de Laval-de- Cère I et II mais ne dépasse pratiquement pas la centaine de mètre avant le début du remous de la retenue de Brugale. Le lac de retenue de Brugale au niveau d’eau variable joue enfin le rôle de contrôle aval pour les conditions hydrogéologiques du fond de vallée au niveau du site.

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3.2.5 Risques sismiques Bien que le moulin de Pra soit situé pratiquement sur la faille d’Argentat qui est une zone de cisaillement complexe passant sous le village de Laval-de-Cère, le risque sismique est faible. En effet, le risque sismicité dans tout le département de la Corrèze est classé en zone de sismicité très faible (décret n° 2010-1255 du 22 octobre 2010 portant délimitation des zones de sismicité du territoire national) et aucun séisme récent n’a été constaté au niveau de la faille. Réellement, depuis le 1er janvier 2000 aucun séisme de magnitude (ML) supérieure à 2,2 n’a été enregistré dans le secteur (latitude 44,4 à 45,5 - longitude 1 à 2,4) à l’exception d’un faible séisme survenu à 6 km au sud-est de Jumilhac-le-Grand en Dordogne (ML=3,06) situé à environ 90 km du moulin de Pra.

3.2.6 Formations superficielles et contexte pédologique Le moulin de Pra a été édifié sur des formations quaternaires alluviales déposées par la Cère au cours de l’Holocène. En dehors du lit mineur et moyen remodelé au gré des crues, des sols jeunes ont pu être installés sur les alluvions et colluvions de fond de vallée aux alentours des zones urbanisées de Laval-de-Cère. On ne note cependant pas d’exploitations agricoles en rive droite, ni en amont de la zone artisanale en rive gauche.

3.2.7 Contexte climatique La pluviométrie du secteur correspond à la situation des contreforts du Massif central s’exposant aux masses d’air de dominance atlantique. Les précipitations annuelles sont d’environ 1200 mm par an (source : projet de SAGE Dordogne amont) avec une tendance d’augmentation vers l’est (1000 à 1200 mm à l’ouest du site, 1200 à 14000 mm à l’est du site, avant de diminuer de nouveau vers le bassin d’Aurillac). Le Moulin de Pra se situe à peu près entre les stations de Gourdon dans le Lot (à moins de 50 km à l’ouest-sud-ouest) et d’Aurillac (à environ 35 km à l’ouest). On peut observer que les deux courbes de précipitations moyennes mensuelles de 2005 à 2015 pour ces deux stations suivent une répartition annuelle similaire avec des précipitations relativement continues le long de l’année avec deux maxima, dont le plus fort se situe au printemps. Les précipitations sont cependant plus importantes à Aurillac (310 mm de plus par an) et le cumul mensuel moyen présente un minimum estival à Gourdon et plutôt automnal à Aurillac. A savoir que les précipitations à Aurillac sont considérées comme relativement faibles par rapport au secteur des gorges de la Cère. Dans les détails il s’avère que l’on observe ces dernières 10 années une très forte variabilité interannuelle pour les deux stations (entre 557 et 984 mm pour Gourdon et entre 823 et 1250 mm pour Aurillac). Les températures moyennes annuelles sont de 11,9°C à Gourdon et de 10,6°C à Aurillac.

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Figure 2 : Pluviométrie moyenne mensuelle pour deux stations à proximité du site (source : infoclimat.fr)

3.2.8 Contexte hydrologique Le module de la Cère au droit du moulin de Pra a été évalué à 23,6 m3/s dans le dossier de demande de renouvellement d’autorisation auquel est jointe cette étude d’impact. Au vu de la taille du bassin versant de la Cère au droit de la zone d’étude (955 km²), la station hydrométrique la plus proche est celle de Gagnac-sur-Cère située à l’aval. Cependant, le nombre d’années de mesures est faible pour cette station. L’étude hydrologique s’appuie donc sur la station de Biars-sur-Cère.

Tableau 1 : Caractéristiques des quelques stations hydrométriques sur la Cère Surface du Module Nombre Code Banque Début des Station bassin versant spécifique d’années de Hydro enregistrements (km²) (m3/s) mesure

Biars-sur-Cère P1962910 1096 25,8 1966 33

Gagnac-sur-Cère P1942910 963 19,2 1990 7

Sansac-de- P1772910 350 11,3 1964 43 Marmiesse

Si on prend comme référence la station de Biars sur Cère2 avec un bassin versant de 1096 km2 et des données depuis 1983, les données suivantes sont affichées.

2 Données Banque Hydro pour la station Biars sur Cère, code hydro P1962910

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Tableau 2 : Ecoulements moyens mensuels à Biars sur Cère (source : Banque Hydro)

Tableau 3 : Valeurs caractéristiques hydrologiques à Biars sur Cère (source : Banque Hydro)

Tableau 4 : Débits classés à Biars sur Cère (source : Banque Hydro)

3 Le débit maximum turbinable inscrit actuellement dans le droit d’eau est QD = 24 m /s. Le débit non utilisable qui est réservé aux aménagements hydrauliques liés au respect de la continuité écologique

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3.2.9 Morphodynamique de la Cère

3.2.9.1 Faciès d’écoulement Les faciès d’écoulement sur le tronçon étudié sont artificialisés à l’amont de l’usine par la présence de la chaussée de l’ouvrage qui forme un faciès profond à l’écoulement lent (chenal lentique) au niveau de la retenue du barrage. A l’aval de la chaussée on note un secteur à la diversité des faciès nettement plus intéressante, constitué de plats courants, radiers et chenaux lotiques jusqu’au remous du barrage de Brugales qui débute environ 800 m en aval du pont, au droit de l’Usine « Brown ». C’est notamment au niveau des îlots situés à l’amont et à l’aval du pont de Laval-de-Cère que les habitats aquatiques (faciès) sont les plus intéressantes avec de nombreux plats courants au niveau des bras secondaires en eau. Une analyse cartographique des faciès d’écoulement (précision cartographique 1/7500ème) permet de quantifier approximativement la répartition relative des faciès d’écoulement entre l’ouvrage (seuil) EDF situé à l’amont de la centrale étudiée et le pont du chemin de fer menant à l’usine Brown située à l’aval de l’ouvrage (voir carte ci-dessous).

Carte 4 : Cartographie des faciès d’écoulement simplifié au 1/7500ème (AGERIN SAS, 2016) Les deux figures suivantes permettent de saisir la part relative des divers faciès d’écoulement, sur la totalité du tronçon étudié depuis l’ouvrage EDF situé à l’amont d’une part, et sur le tronçon situé à l’aval de l’ouvrage (Moulin de Pra) étudié d’autre part.

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Il apparait que les faciès d’écoulement de type « chenal lotique » dominent deux tiers du tronçon entre l’ouvrage EDF de Laval-de-Cère et l’usine Brown. Environ 1/10ème de la surface est occupé par la retenue du barrage du moulin de Pra, les faciès d’écoulement à écoulement plus turbulent de type radier et plat courant situés à l’aval de l’ouvrage occupent environ un quart du tronçon étudié.

Figure 3 : Surface des différents faciès d’écoulement occupant le tronçon étudié entre le seuil de l’ouvrage EDF de Laval-de-Cère et le remous du barrage de Brugale (à l’aval du pont de la voie ferrée) (AGERIN SAS, 2016)

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Figure 4 : Part relative des faciès d’écoulement à l’aval du Moulin de Pra, plus précisément depuis le canal de restitution de la centrale de Larréginie et le remous du barrage EDF de Brugale (AGERIN SAS, 2016) A un niveau d’eau proche de l’étiage le chenal principal (situé du côté rive droite) reste assez profond et se présente sur la plus grande partie du linéaire comme un chenal lotique, à l’exception de deux secteurs turbulents (radiers, rapide) situés à l’aval du pont de Laval-de-Cère. En 2016 certains secteurs à plats courants ou chenaux lotiques peu profonds sont peuplés d’herbiers aquatiques (cf. Ranunculus penicillatus).

3.2.9.2 Etat du transport solide La profondeur du chenal lotique à l’aval de l’usine ne permet pas une analyse fine du transport solide à cet endroit, en revanche on constate les affleurements de schistes au pied de l’ouvrage et en rive gauche à l’aval de l’ouvrage. Toutefois des blocs et pierres grossières (petits blocs et gros galets) semblent ici dominer dans le fond du lit. Plus à l’aval, au niveau des plats courants des îlots en amont du pont de Laval-de-Cère dominent petits blocs et pierres grossières dans une matrice constituée essentiellement de sables grossiers et graviers fins. En tête d’atterrissement ou îlots se forment quelques plages de sable. Dans quelques secteurs plus calmes des bras secondaires, des cailloux fins et grossiers peuvent localement dominer, mais toujours accompagnés de pierres fines et grossières. Les faciès à graviers et cailloux fins restent cependant rares. Au niveau des îlots à l’aval du pont, les 75 points de prospection de la pêche électrique ont permis de disposer d’un échantillonnage granulométrique à partir d’une estimation de la surface occupée par les diverses classes granulométriques (voir graphique ci-dessous). Ils confirment la dominance de la classe de gros blocs, une faiblesse des galets et graviers et une relative abondance de sables dans les zones à écoulement plus calmes (plats lentiques et lotiques).

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Repartition des classes granulométriques à l'aval du pont de Laval- de-Cère en fonction du faciès d'écoulement 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 Gros Petits Gros Petit Gravillo Lit Graviers Sables Vases Herbiers Racines blocs blocs galets galets ns rocheux Radier 57 13 5 2 2 0 0 0 10 7 0 Plat courant 31 23 6 1 7 2 4 0 19 8 1 Plat 0 7 19 0 17 0 49 0 0 0 9

Figure 5 : Répartition des classes granulométriques sur 75 points échantillonnées lors de la pêche électrique (source : rapport pêche électrique : Bellariva J-P, mise en forme AGERIN SAS)

3.2.9.3 Etat de la mobilité du lit La mobilité du lit est naturellement limitée dans les gorges la Cère très encaissées. A la sortie des gorges et notamment à l’aval des usines de Marconcelles (Laval-de-Cère I et II) la mobilité est inhibée par la dynamique faible, due à l’écoulement lent au niveau de la retenue formée par la chaussée du moulin de Pra. A l’aval de la chaussée, les affleurements rocheux constituent une limite naturelle à la mobilité latérale du lit. Au niveau des îlots plus à l’aval la mobilité latérale des berges et rive gauche et rive droite est limitée par la présence des murettes consolidant les berges en rive gauche et rive droite. En revanche, la mobilité entre les bras secondaires dans la zone des îlots n’est pas compromise par la présence des piliers du pont de Laval-de-Cère. La zone des ilots présente une emprise plus large pour le lit de la rivière (îlots compris) que les secteurs situés plus à l’aval, où la présence de la voie ferré en rive droite et l’usine en rive gauche compromet l’espace de mobilité de la rivière.

3.2.9.4 Etat des berges Sur le tronçon étudié, le cours d’eau présente un tracé longitudinal assez rectiligne avec des berges anthropisées par la présence des ouvrages hydrauliques décrits, du bourg de Laval-de-Cère et la proximité de la voie ferré. A l’aval de la centrale de Larréginie, les berges en rive droite et rive gauche sont le plus souvent pourvues de murettes de soutènement des terrasses (et jardins) sus-jacentes. A un niveau d’eau correspondant aux basses eaux estivales/automnales (< 8 m3/s à Biars), les berges non stabilisées en rive droite sont exondées d’environ 40 à 50 cm et subverticales (60° à 80°) et sont composées essentiellement de blocs et pierres liés par une matrice de fines (sables grossiers et gravillons). Des affleurements rocheux schisteux peuvent être observés en rive gauche au niveau de la centrale de la Larréginie. Des dépôts anciens, végétalisés, d’alluvions (probablement dépôts de curage) sont disposés sur plusieurs dizaines de mètres en berge rive gauche, en amont du premier îlot situé à l’aval de la centrale (largeur moyenne 4m des dépôts). Les berges des îlots situées du côté

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3.3 Contexte socio-économique et occupation du sol

3.3.1 Occupation du sol Le bassin versant de la Cère occupe 1059 km². D’après CORINE Land Cover (2006), les territoires agricoles dominent le bassin versant. Occupation du sol du bassin versant de la Cère Classes CORINE Landcover : Pourcentage de la superficie totale

Surfaces en eau Territoires Zones humides 0.56% 0.06% artificialisés 3.62%

Forêts et milieux semi-naturels 38.79% Territoires agricoles 56.97%

Figure 6 : Occupation du sol du bassin versant de la Cère3

3 Source : http://services.sandre.eaufrance.fr/Courdo/Fiche/client/fiche_courdo.php?CdSandre=P1--0290

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3.3.2 Données socio- économiques

3.3.2.1 Démographie En rive droite, la commune de Camps-Saint-Mathurin-Léobazel accueille 242 habitants (chiffres 2013) et appartient avec 2608 habitants à une des plus petites communautés de communes de Corrèze en termes démographiques. En rive gauche et à l’aval du site, la commune de Laval-de-Cère compte 342 habitants en 2013 avec une densité de 43 hab. /km². Avec , commune située plus à l’amont en rive gauche, ils adhèrent à la communauté de communes de Cère et Dordogne sur le département du Lot avec 8726 habitants (chiffres 2011).

3.3.2.2 Secteurs d’activité dominants Dans le Lot et la Corrèze, les secteurs d'activités industrielles et agricoles sont plus développés que sur l’ensemble du territoire national avec respectivement 16 % contre 13 % concernant le secteur industriel et 7 %/5 % contre 3 % pour la moyenne nationale pour le secteur agricole. A l’amont, dans le Cantal, le secteur agricole est encore plus important avec 12 % des personnes actives de 25 à 54 ans en 2012 (données INSEE). A Camps-Saint-Mathurin-Léobazel où se situe l’usine du moulin de Pra et dans les 8 autres communes qui entourent le site (Altillac et Mercoeur en Corrèze, ainsi que Cahus, Comiac, Estal, Gagnac-sur-Cère, Laval-de-Cère et ) ces moyennes d’activité par secteur sont beaucoup plus élevées avec 19 % de la population active de 25 à 54 ans (703 personnes) occupé dans le secteur agricole et 38 % dans le secteur industriel, soit plus de la moitié de la population active. A cela, il faut ajouter la présence de l’usine Brown, située en rive gauche de la Cère à environ 1,1 km en aval du moulin de Pra et qui est spécialisée dans les fils et barres d’alliages spéciaux. Elle employait 62 personnes en 2013 (source : www.brown-europe.com).

3.3.3 Urbanisme et structures territoriales En rive droite, sur le département de la Corrèze, les communes environnantes se sont associées en la communauté de communes de Mercœur. La commune de Camps-Saint-Mathurin-Leobazel où se trouve le moulin de Pra, ainsi que les autres communes appartenant à l’EPCI de Mercoeur sont classées en zone de montagne. En rive gauche, les communes riveraines de la Cère appartenant au département du Lot sont organisées dans les communautés de communes (EPCI) de la Cère et Dordogne à l’aval des gorges de la Cère jusqu’à la confluence avec la Dordogne, et du Pays de Sousceyrac pour les communes Comiac et Lamativié situées au sud des gorges de la Cère. Les communes riveraines de la Cère sur le département du Lot sont par ailleurs associées dans le syndicat mixte du Pays de la Vallée de la Dordogne (SMPVD). Le SMPVD est né du regroupement de trois structures, dont le SYMAGE (Syndicat Mixte pour l’Aménagement et la Gestion de l’Eau et de l’Espace), devenu aujourd’hui pour partie le pôle Eau-Environnement et qui est en charge de mettre en œuvre le plan pluriannuel de gestion des cours d’eau du syndicat. Cette structure est en train de mettre en œuvre un Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT). Le SCoT du Pays de la Vallée de la Dordogne (parfois appelé SCoT du Nord du Lot) devrait voir le jour fin 2017. Un diagnostic territorial a été élaboré.

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Sur le territoire de la Corrèze il n’existe pas de Schéma de Cohérence Territoriale dans le périmètre étudié, cependant, le SCoT Sud-Corrèze est en cours d’élaboration au sud-ouest du département.

3.3.4 Infrastructures La vallée de la Cère sur notre secteur est bordée par la voie ferrée, les routes départementales D31 et D29, ainsi que des voiries communales.

3.3.5 Usages de l’eau

3.3.5.1 Activité hydroélectrique Le bassin versant de la Dordogne constitue l’un des trois plus gros parcs hydroélectriques français : «Cette situation est due à sa pluviométrie (pluies abondantes), aux caractéristiques de son régime hydrologique (forts débits aux époques de grande consommation d’électricité au printemps, à l’automne et en hiver) et aux reliefs accentués qui ont permis d’aménager des barrages capables de stocker de considérables volumes d’eau. Les ouvrages hydroélectriques du bassin de la Cère représentent 13% de la puissance installée sur le bassin de la Dordogne (265 MW) et permet de générer un productible de 560 GWh/an (près de 15 % du productible du bassin de la Dordogne). » (source : DOCOB Vallée de la Cère, EPIDOR, tome 1, p.56) En effet, les gorges de la Cère situées à l'amont du moulin de Pra ont connu pendant des siècles une histoire industrielle importante liée à l’hydroélectricité. De nombreuses usines et conduites forcées sont encore en service dans ce secteur aujourd’hui.

Légende :

Figure 7 : Aménagements hydroélectriques EDF dans les gorges de la Cère (source : Extrait plaquette de présentation EDF GEH Dordogne-Tulle) A l’aval de la zone d’étude se trouve l’usine de Brugale (EDF), dont le lac de retenue débute à environ 1,4 km en aval du site en fonction des variations du niveau d’eau. A environ 700 m en amont du moulin de Pra se situent les deux usines hydroélectriques de Camps- Saint-Mathurin-Léobazel et de Marconcelles dits Laval-de-Cère I et II. A la sortie des gorges de la Cère ils turbinent les eaux amenées par les conduites forcées. A l’amont des gorges enfin se trouvent les barrages et retenues liés aux usines et conduites forcées, notamment le barrage EDF de Saint-Etienne-Cantalès, haut de 69 m qui se situe sur la Cère à l’aval d’Aurillac et forme un lac de retenue des 600 ha, long d'environ 12 km. Construit de 1939 à 1945 par les Forces motrices du Cantal ce barrage poids-voûte en béton fait aujourd’hui partie du GEH (groupe d’exploitation hydraulique) de la Dordogne avec une puissance installée de 106 MW.

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Tableau 5 : Production des usines hydroélectriques sous concessions EDF situées sur la Cère aval (source : DOCOB du site Natura 2000, EPIDOR, juin 2015, tome 1, p.57)

3.3.5.2 Activité halieutique Le secteur des gorges entre le barrage de Brugale et le barrage de Nèpes est réputé pour la pêche de la truite et assez fréquenté malgré des accès difficiles.

3.3.5.3 Schéma de cohérence hydroélectricité-milieux aquatiques Une étude d’un schéma de cohérence entre production d’hydroélectricité et bon état des milieux aquatiques sur le bassin versant de la Dordogne a été portée par EPIDOR en 2012. Puisque le bassin de la Dordogne se trouve fortement équipé en hydroélectricité, avec une puissance installée de l’ordre de 1850 MW et une production annuelle moyenne de l’ordre de 3200 GWh, il en résulte un conflit potentiel avec les activités développées autour des rivières et du tourisme vert. En raison de nombreux impacts environnementaux liés aux aménagements hydroélectriques (rupture de continuité écologique, destruction d’habitats, éclusées qui perturbent les milieux aquatiques et usages nautiques, tronçons court-circuités, stockage de polluants dans les retenues), des voies de conciliation entre les politiques nationales de développement de l’hydroélectricité et d’atteinte de bon état des cours d’eau et pour répondre aux objectifs du SDAGE Adour-Garonne, devraient être identifiés (source : EPIDOR). Ce schéma élaboré en 2012 mentionne les possibilités d’accroître la production hydroélectrique du bassin, tout en espérant une amélioration sensible de la prise en compte des enjeux environnementaux notamment dans le contexte de renouvellement des concessions sur les rivières Dordogne et Maronne en 2012, 2020 et plus tard. Une évolution notable pour la Cère ne semble pas à l’ordre du jour d’après ce document.

3.3.6 Gestion du cours d’eau

3.3.6.1 Contrat de rivière du bassin de la Cère Le bassin versant de la Cère avait été doté d’un contrat de rivière animé par l’EPTB de la Dordogne (EPIDOR). Ce contrat de rivière de la Cère concernait trois départements (Cantal, Corrèze et Lot) et trois régions (Auvergne, Limousin et Midi Pyrénées). Le contrat de rivière Cère initial (1999 – 2003), a été prolongé de 3 ans jusqu'en 2006. Ce contrat de rivière s'est terminé en 2007 par une dernière année bilan. Le suivi de la mise en œuvre de ce contrat a été assuré par un Comité de Rivière qui regroupait l'ensemble des acteurs du territoire: élus, propriétaires, riverains, administrations, usagers, associations, etc. Les objectifs du Contrat de rivière du bassin versant de la Cère étaient d’améliorer la qualité des eaux du territoire et la gestion quantitative de l'eau, de préserver et restaurer les espèces et milieux aquatiques et de favoriser le développement touristique autour de la rivière de la Cère (source : EPIDOR).

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3.3.6.2 EPIDOR EPIDOR, l’Etablissement public territorial du bassin de la Dordogne a été créé en 1991 par les départements du Puy de Dôme, du Cantal, de la Corrèze, du Lot, de la Dordogne et de la Gironde afin de promouvoir le dialogue territorial au travers d’études, de programmes de gestion et d’animation menés sur tout le bassin de la Dordogne. En 2006, EPIDOR a été reconnu par arrêté du préfet du bassin Adour Garonne en tant qu’Etablissement Public Territorial du Bassin de la Dordogne (EPTB). Une réflexion à l’échelle du bassin versant de la Dordogne a été envisagée en 4 SAGE : SAGE Isle Dronne, SAGE Vézère, SAGE Dordogne atlantique et SAGE Dordogne amont. Ce projet a été validé par le Conseil d’Administration d’EPIDOR le 28 novembre 2008.

3.3.6.3 SAGE Dordogne amont Le bassin versant de la Cère est inclus dans le périmètre du SAGE Dordogne amont. Ce dernier est en cours d’élaboration (source : http://www.gesteau.eaufrance.fr/sage). EPIDOR a rédigé le dossier de consultation du périmètre du SAGE Dordogne amont et a saisi les préfets du bassin concerné le 25 mars 2011. L'arrêté de périmètre a été pris le 15 avril 2013 et l'arrêté fixant la composition de la Commission Locale de l'Eau (CLE) a été pris le 10 décembre 2013. Des arrêtés modifications ont été pris par la suite, le dernier est daté du 27 juillet 2015. Le périmètre du SAGE s'étend sur une superficie de 9700 km2, depuis les sources de la Dordogne jusqu'à la confluence avec la Vézère à Limeuil. Le territoire recouvre 591 communes, 53 communautés de communes et 4 communautés d'agglomération sur le territoire de 6 départements (Puy de Dôme, Cantal, Creuse, Corrèze, Lot et Dordogne). Les documents de consultation peuvent être téléchargés sur le site d’EPIDOR: http://www.eptb- dordogne.fr/contenu/index/idcontenu/260.

3.3.7 Paysage et sites Le site est localisé dans un secteur de gorges et de plateaux constitués de roches cristallines. Les vallées sont très encaissées et généralement boisées en raison des pentes accentuées. Sur les plateaux dominent les prairies et l’on trouve de nombreux étangs artificiels ainsi que des zones humides semi-naturelles à naturelles. La vallée de la Cère est considérée comme un site emblématique. En rive gauche (département du Lot), les communes environnantes sont considérées comme appartenant à l’entité paysagère des Ségalas. Les Ségalas se caractérisent par une opposition franche entre des hauts plateaux dominés par la polyculture et des vallées fortement encaissées et boisées, à l’habitat peu dense. Aucun site classé ne se trouve à proximité du site étudié. Le site inscrit le plus proche reste le site inscrit « la vallée de la Dordogne ».

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Figure 8 : Extrait de la carte de Cassini : on observe des moulins en rive gauche et rive droite de l’actuel emplacement de la retenue du barrage de Brugale. Historiquement, les paysages entourant le site et visibles depuis ce dernier ont peu évolué depuis les 50 dernières années. Sur les photos aériennes de 1948 et 2004 (ci-dessous), on peut déjà constater la présence des usines de Laval-de-Cère I et II situées à l’amont, le village de Laval-de-Cère, la voie ferrée, la rive gauche boisée, la présence de l’usine et de son lotissement à l’aval en rive gauche. On remarque cependant le reboisement d’un certain nombre de parcelles de fond de vallée et du versant rive droite, ainsi qu’un agrandissement des parcelles agricoles encore existantes. « Les habitants de Laval de Cère, peu nombreux, vivaient de la pêche et de petits lopins de terre. Mais l'important pour les habitants était la présence de l'usine des « Tannins Français », qui occupait une partie des hommes. Cette usine utilisait de grosses quantités de bois de châtaignier dont elle récupérait le tannin. Mis dans des tonneaux, ce produit partait dans toute la France. Bénéfique pour le commerce local, en effet, les fournisseurs de ce bois qui étaient aussi producteurs de seigle, repartaient avec du ravitaillement et de la farine de seigle; à cette époque il existait trois moulins, avec leurs prises d'eau et barrages sur la Cère. De plus, ces moulins étaient équipés pour la pêche de l'anguille qui remontait au moment du frai de la mer des Sargasses, il fallait voir les nasses spéciales qui servaient à cette opération. Depuis l'installation des barrages en amont, cette pêche a pratiquement disparue. Un de ces moulins était équipé pour la fabrication de l'huile de noix (moulin de M. ROUSSILHES). » (source : www.laval-de-cere.fr)

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Photo 1 : Extrait la photographie aérienne de 1948

Photo 2 : Extrait de la photo aérienne couleur de 2004

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3.3.8 Patrimoine culturel et archéologique Le secteur de Laval de Cère se caractérise par un bâti d’une grande qualité architecturale, propre à la région. Les maisons de bâti ancien sont couvertes de Lauze. A titre d’exemple, sur la commune de Camps-Saint Mathurin-Léobazel, l’église paroissiale de Saint- Mathurin (XII-XIVème) est classée monument historique et comporte des groupes sculptés, bas- reliefs, statues et statuettes recensées.

On trouve à proximité le château de Laborie qui domine la centrale en rive gauche, ancienne demeure des seigneurs de Merle, situé sur la commune de Laval- de-Cère. « Ce type de bâtisse caractéristique des gentilhommières cantaliennes, qui présente un corps de logis rectangulaire, accompagné de deux grosses tours rondes, la façade opposée est coupée en son centre par une tourelle qui a conservé son chemin de ronde à mâchicoulis. Un souterrain reliant Photo 3 : Le château de Laborie (source : www.laval-de-cere.fr) le château au moulin seigneurial dans la vallée, non loin de Granges permettait l'approvisionnement de la seigneurie. Aujourd'hui, le moulin est noyé dans les eaux du barrage de Brugales. » (Source : www.laval-de-cere.fr).

3.4 Zonage environnemental et réglementaire existant

Plusieurs zonages environnementaux concernent directement le site d’exploitation du moulin de Pra : un site Natura 2000, les zonages ZNIEFF de type 1 et de type 2 ainsi que la réserve de biosphère de la Dordogne.

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Carte 5 : Carte des zonages environnementaux (1/15000ème)

3.4.1 Site Natura 2000

3.4.1.1 Généralités concernant le site Natura 2000 Les aménagements concernés par l’étude d’impact se situent à l’intérieur du site Natura 2000 : « Vallée de la Cère et tributaires » (FR7300900) (voir carte ci-dessous). La ZSC (Zone Spéciale de Conservation) s’étend sur une superficie de 3 031 ha et se trouve à cheval entre les trois départements Cantal, Corrèze et Lot.

La ZSC concerne donc la vallée de la Cère entre Siran dans le Cantal et Bretenoux dans le Lot au titre de la Directive Européenne «habitats faune flore» et vise notamment les habitats alluviaux (forêts

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3.4.1.2 Habitats naturels présents Avant l’inventaire initial du site, le Formulaire Standard de Donnée [FSD] indiquait la présence probable de 5 habitats d’intérêt communautaire sur le site, dont un habitat (9190 - Vieilles chênaies acidophiles des plaines sablonneuses à Quercus robur) a été mis en doute par les experts ayant réalisés et supervisés les inventaires. Les inventaires réalisés en 2013 ont pu mettre en évidence neuf autres habitats d’intérêt communautaire génériques en plus de 4 des 5 habitats d’intérêt communautaires pressentis par le FSD élaboré avant les inventaires (habitats 4030, 8220, 9180 et 91E0 figurant ci-dessous en caractères gras) à savoir :  3110 - Eaux oligotrophes très peu minéralisées des plaines sablonneuses (Littorelletalia uniflorae)  3130- Eaux stagnantes, oligotrophes à mésotrophes avec végétation du Littorelletea uniflorae et/ou du Isoëto-Nanojuncetea  3150 - Lacs eutrophes naturels avec végétation du Magnopotamion ou de l’Hydrocharition  3260 - Rivières des étages planitiaire à montagnard avec végétation du Ranunculion fluitantis et du Callitricho-Batrachion  3270 - Rivières avec berges vaseuses avec végétation du Chenopodion rubri p.p. et du Bidention p.p.  4030 - Landes sèches européennes  6430 - Mégaphorbiaies hygrophiles d'ourlets planitiaires et des étages montagnard à alpin  6410- Prairies à Molinia sur sols calcaires, tourbeux ou argilo-limoneux (Molinion caeruleae)  8150 - Eboulis médio-européens siliceux des régions hautes  8220 - Pentes rocheuses siliceuses avec végétation chasmophytique  9120- Hêtraies acidophiles atlantiques à sous-bois à Ilex et parfois à Taxus (Quercion robori-petraeae ou Ilici-Fagenion  9180* - Forêts de pentes, éboulis ou ravins du Tilio-Acerion *  91E0* - Forêts alluviales à Alnus glutinosa et Fraxinus excelsior (Alno-Padion, Alnion incanae, Salicion albae) *

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Les deux derniers habitats mentionnés (en caractères italiques) sont des habitats d’intérêts prioritaires. Ci-dessous, un extrait de la cartographie des habitats permet de localiser le moulin de Pra dans un environnement dominé par un cours d’eau de la zone à truites (Code Corine Biotopes 24.21) avec présence de végétation des rivières mésotrophes (Code CB 22.43), notamment à l’aval de la chaussée, qui caractérise l’habitat d’intérêt communautaire des Rivières des étages planitiaire à montagnard avec végétation du Ranunculion fluitantis et du Callitricho-Batrachion (code Natura 3260). La ripisylve avait été majoritairement classée dans les formations de frênaies-chênaies (code CB 41.23), mais on note également la présence de formations végétales associées aux Aulnaies- Frênaies (code CB 44.32), soit l’habitat d’intérêt communautaire prioritaire des forêts alluviales (code Natura 91E0) à l’aval immédiat de la chaussée (rive gauche et îlot central).

Carte 6 : Extrait de la cartographie des habitats naturels au sens de la Directive Habitats-Faune-Flore (source : DOCOB du site Natura 2000 FR700900, tome 3, p.7, EPIDOR/ mai 2015) _ Les forêts alluviales y figurent en vert foncé à trame pointillée rouge à l’aval de la chaussée

3.4.1.3 Espèces présentes sur le site Natura 2000 Les inventaires réalisés ont par ailleurs permis d’identifier 20 espèces animales d’intérêt communautaire présentes sur le site de la Vallée de la Cère, dont 6 insectes, 8 mammifères, 4 poissons, 1 crustacé et 1 mollusque4 : Poissons :  Saumon atlantique (Salmo salar) (1106) ;  Lamproie marine (Petromyzon marinus) (1095) ;  Lamproie de planer (Lampetra planeri) (1096) ;

4 http://www.eptb-dordogne.fr/contenu/index/idcontenu/263 http://reseaunatura2000lot.n2000.fr/reseau-natura-2000-lotois/vallee-de-la-cere-et-tributaires

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 Chabot (Cottus gobio) (1163). Crustacés  Ecrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes) (1092) Mollusques  Moule perlière (Margaritifera margaritifera) (1029) Mammifères  Loutre d’europe (Lutra lutra) (1355) ; dont chauve-souris  Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum) (1304) ;  Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros) (1303) ;  Murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus) (1321) ;  Barbastelle (Barbastella barbastellus) (1308) ;  Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersii) (1310) ;  Grand murin (Myotis myotis) (1324) ;  Murin de Bechstein (Myotis bechsteinii) (1323). Insectes dont odonates :  Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii) (1041) ; dont lépidoptères :  Damier de la Succise (Euphydryas aurinia) (1065) ;  Ecaille chinée (1078) ; dont coléoptères :  Lucane cerf-volant (Lucanus cervus) (1083) ;  Rosalie des alpes (Rosalia alpina) (1087) ;  Grand capricorne (Cerambyx cerdo) (1088).

L’étude d’impact de l’installation du moulin de Pra concerne essentiellement les espèces piscicoles présentes en amont du barrage de Brugale (EDF), réputé infranchissable pour les migrateurs amphihalins (Saumon atlantique, Lamproie marine, Anguille, …), soit pour le Chabot et la Lamproie de Planer, confirmés par la pêche électrique réalisée dans le cadre de cette étude. Dans une moindre mesure, l’étude d’impact doit également s’intéresser à la loutre et à la cordulie à corps fin, potentiellement présentes sur le tronçon du moulin de Pra, tandis que les conditions écologiques actuelles semblent plus défavorables à la présence de l’écrevisse à pattes blanches ou de la moule perlière.  La loutre dispose d’un habitat favorable notamment dans les gorges de la Cère où la « ripisylve, et dans une moindre mesure la forêt alluviale, sont encore bien implantées, en contact direct avec la Cère sur des linéaires importants. De nombreuses caches existent aussi au sein des milieux rocheux qui jouxtent où surplombent la rivière offrant des sites potentiels de gîtes. L’urbanisation et l’aménagement de voies de circulation au plus près de l’eau restent limités. » (DOCOB, tome 1,

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p. 164). La présence de forêt alluviale et les annexes fluviales présentes à l’aval du moulin de Pra, ainsi que la ressource piscicole sur place font que les environs de l’usine sont potentiellement visités par cette espèce.  La cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii) est présente à proximité du périmètre de la vallée de la Cère, car elle a été observée sur la commune de Comiac, au niveau de l’Etang des Vergnes (W. RATEL, 2014). Il s’agit d’une première mention dans le secteur. Des prospections complémentaires seront donc nécessairse pour préciser la répartition de l’espèce, notamment au niveau de la Cère où des habitats favorables à la reproduction de l’espèce sont potentiellement présents : son habitat typique est constitué par les rivières et les fleuves, dans les parties calmes et ombragées des eaux courantes. On peut également la trouver dans des canaux à courant lent et des bras morts, ainsi que dans des zones plus stagnantes.  Quant à la moule perlière, elle est mentionnée en rapport avec le site Natura 2000 de la vallée de la Cère sur un de ses affluents, et plus précisément sur « le ruisseau de l’Escalmels (et son affluent principal, le ruisseau de la Ressègue) [qui] abrite l’une des plus belles populations au niveau national. Ce cours d’eau est un affluent direct de la Cère au sein du périmètre Natura 2000 et se trouve à seulement quelques km des limites actuelles du site de la vallée de la Cère. » (DOCOB, tome 1, p. 156).  Concernant l’écrevisse à pattes blanches, elle est connue dans l’enceinte du site Natura 2000 ou à sa proximité seulement sur les affluents de la Cère. Au sein du site Natura 2000 un seul lieu est connu « sur le ruisseau de Laprade sur la D25 à proximité de la Gare de Lamativie (commune de Lamativie) ». A proximité du site Natura 2000 et de la centrale de Larréginie on peut mentionner encore 2 populations « Sur le ruisseau du Fossat sur la D81 lieu-dit St-Géraud (commune de Camps-St-Mathurin-Leobazel) » et « Sur le ruisseau du Jonjon le long de la RD 653 au lieu-dit le Jonjon (commune de Siran) ». (DOCOB, tome 1, p. 160).

3.4.2 Zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) Pour rappel, les ZNIEFF constituent un inventaire du patrimoine naturel à l’échelle nationale. Ces ZNIEFF ont pour objectif d’identifier et de décrire des secteurs présentant de fortes capacités biologiques et un bon état de conservation. Les ZNIEFF sont prises en compte dans l'aménagement du territoire et consultées pour les études d'impact et l'évaluation environnementale. Non prévues pour être opposables, la jurisprudence en a fait toutefois un référentiel reconnu et utilisé par les tribunaux. On distingue en effet deux types de ZNIEFF :  les ZNIEFF de type I : secteurs de grand intérêt biologique ou écologique ;  les ZNIEFF de type II : grands ensembles naturels riches et peu modifiés, offrant des potentialités biologiques importantes. La ZNIEFF de type 2 présente généralement une surface bien plus importante et englobe des ZNIEFF de type 1. Tel est le cas dans le secteur d’étude, où deux ZNIEFF de type 2 englobent toute la vallée de la Cère aval et de ses affluents, le ruisseau d’Orgues et de Nègreval. La ZNIEFF de type 1 se limite au fond de vallée (+/-lit majeur) du lit de la Cère aval, du ruisseau d’Orgues et du ruisseau de Nègreval ainsi qu’au versant boisé de la rive gauche des gorges de la Cère dans le département du Lot.

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L’usine de la centrale de Larréginie se situe dans le périmètre d’une ZNIEFF de type 1 (730011031 - Rivière de la Cère et ruisseau d'Orgues)5 et d’une ZNIEFF de type 2 se limitant à la vallée de la Cère au niveau du département de la Corrèze (740006130 - Vallée de la Cère)6 et épouse ici les limites du site Natura 2000. En rive gauche, sur le département du Lot, la chaussée se situe dans le périmètre de la ZNIEFF de type 2 n° 730030134 - Vallée et gorges de la Cère.7 L’intérêt des ZNIEFF dans le secteur s’explique notamment par le contexte forestier escarpé et fluvial encaissé de la vallée de la Cère, très sauvage dans le secteur des gorges, et qui héberge un grand nombre d’espèces patrimoniales. Il fait mention d’un caractère montagnard, malgré l’altitude relativement faible. Les fiches de ZNIEFF mentionnent un grand nombre d’espèces règlementées présentes dans la zone, notamment la loutre, de nombreuses espèces de chauve-souris et d’oiseaux ainsi que des insectes dont le carabe d’Espagne endémique du sud du Massif central. Les poissons d’intérêt patrimonial réglementés, présents sur la Cère y sont mentionnés (Lamproie de Planer, Chabot, mais aussi Lamproie marine, Saumon atlantique, Brochet, Anguille, que l’on retrouve notamment à l’aval du barrage de Brugale).

3.4.3 Réserve de Biosphère de la Dordogne La centrale de Larréginie sur la Cère est dans une réserve internationale de Biosphère. En effet, depuis juillet 2012, le bassin versant de la Dordogne a été classé en Réserve internationale de Biosphère par le Programme MAB (Man and the Biosphere).8 A cette occasion le bassin de la Dordogne a intégré le Réseau mondial des Réserves de biosphère qui rassemble 631 sites à travers les cinq continents. Ce réseau met en relation à travers le monde, les populations et les acteurs des réserves de biosphère qui, au quotidien, expérimentent des solutions nouvelles. C’est à la fois un laboratoire du développement durable, un catalyseur de bonnes pratiques et un lieu de partage des expériences. La désignation d'une zone en tant que réserve de biosphère permet la mise en place d'une structure de coordination entre des actions de protection, de recherche, de développement, de formation et d'éducation. Cette coordination permet d'harmoniser les actions envisagées dans le bassin versant de la Dordogne et de faciliter l'appui d'organisations nationales ou internationales (PNUE, etc.). Les espaces désignés réserves de biosphère continuent de relever de la seule souveraineté de l'Etat dans lequel ils se situent et sont soumis à sa seule législation. Leur protection est assurée par le biais des outils juridiques propres à l'Etat concerné. En France, la gestion et la coordination des réserves de biosphère peuvent ainsi être assurées par le biais d'un classement en parc national (réserve de biosphère de Guadeloupe, réserve de biosphère des Cévennes, de parcs naturels régionaux (réserve de biosphère du Luberon), de syndicat mixte (Mont Ventoux) etc. Sur le Bassin de la Dordogne, la structure et coordination de la réserve de Biosphère a été conférée à EPIDOR.

L’aire centrale de la réserve de biosphère se concentre sur le lit de la Dordogne protégée par arrêté de biotope de la Dordogne (APPB). L’aire centrale est enveloppée d’une zone tampon comprenant la vallée de la Dordogne au sens large (lit majeur / plaine alluviale). Le reste du bassin versant, dont le site étudié, sont compris dans l’aire de transition de la réserve.

5 https://inpn.mnhn.fr/docs/ZNIEFF/znieffpdf/730011031.pdf 6 https://inpn.mnhn.fr/docs/ZNIEFF/znieffpdf/740006130.pdf 7 https://inpn.mnhn.fr/docs/ZNIEFF/znieffpdf/730030134.pdf 8 http://biosphere-bassin-dordogne.fr/ et http://mab-france.org/fr/biosphere/reserve-de-biosphere-du-bassin-de-la- dordogne/

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3.4.4 Trame verte et bleue Pour rappel, la Trame verte et bleue (TVB) est une démarche qui vise à maintenir et à reconstituer un réseau d’échanges sur le territoire national pour que les espèces animales et végétales puissent, comme l’homme, communiquer, circuler, s’alimenter, se reproduire, se reposer..., c’est-à-dire assurer leur survie, en facilitant leur adaptation au changement climatique. A ce titre, elle vise à limiter la fragmentation des habitats naturels, première source d’érosion de la biodiversité dans les pays industrialisés. Elle est une des réponses au constat que la conservation de la biodiversité ne peut plus se réduire à la protection de la faune et de la flore dans des espaces protégés et se limiter aux espèces protégées. La loi n°2009-967 du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l'environnement (Grenelle 1) a posé l'objectif de création d'une TVB jusqu’en fin 2012. Elle a également modifié l'article L.110 du code de l'urbanisme pour y intégrer la préservation de la biodiversité notamment par la conservation, la restauration et la création de continuités écologiques.  Au niveau régional, l'État et les Régions élaborent ensemble des documents de planification, appelés schémas régionaux de cohérence écologique (SCRE), en association avec un comité régional « trames verte et bleue » regroupant des acteurs locaux. Ces schémas, soumis à enquête publique, prennent en compte les orientations nationales et identifient la Trame verte et bleue à l'échelle régionale. Le SRCE du Limousin est valable pour le département de la Corrèze (rive droite), le SRCE de Midi-Pyrénées est valable pour le département du Lot en rive gauche.  Au niveau local, la mise en œuvre de la Trame verte et bleue reposera sur les documents de planification et les projets de l'État, des collectivités territoriales et de leurs groupements particulièrement en matière d'aménagement de l'espace et d'urbanisme qui prennent en compte les schémas régionaux de cohérence écologique ainsi que de nombreux outils, notamment contractuels, permettant d'agir pour garantir la préservation et la remise en bon état des continuités écologiques, par le biais de la gestion des espaces constitutifs de la TVB. Ainsi des précisions sur le TVB peuvent être attendues concernant la rive gauche dans le cadre du SCoT de la Vallée de la Dordogne en ce qui concerne le département du Lot, en cours d’élaboration. On distingue dans la sous-trame bleue les « réservoirs de biodiversité » et les « corridors ». Le SRCE du Limousin définit les secteurs aval de la Cère et de la Dordogne, y compris le tronçon du moulin de Pra, comme un secteur d’enjeu pour les « continuités interrégionales ». Le site est compris dans la trame bleue identifiée dans le projet de SCoT de la Vallée de la Dordogne, et notamment dans le réservoir de biodiversité potentiel de la sous-trame de zones humides.

3.4.5 Zonages réglementaires liés à l’eau

3.4.5.1 Classement des cours d’eau Le secteur étudié se situe en dehors des sections de cours d’eau classés en liste 1 ou liste 2 au titre de l’Article du Code de l’Environnement. Le tronçon sur lequel se situe le moulin de Pra se trouve donc actuellement « déclassé » (voir carte des zonages environnemental). Le classement des cours d’eau vise à la protection et à la restauration de la continuité écologique des rivières. Une révision du classement des cours d’eau avait été engagée en janvier 2010. Les listes 1 et 2 des cours d’eau, classés au titre de l’article L214-17 du code de l’environnement, ont été arrêtées par le préfet coordonnateur du bassin Adour-Garonne le 7 octobre 2013 et ont été publiées au

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En raison de la présence du barrage infranchissable de Brugale situé à l’aval du moulin de Pra, l’axe grand migrateur identifié dans le précédent SDAGE 2010-2015 s’arrêtait sur la Cère aval au pied du barrage de Brugale.

3.4.5.2 Zone de répartition des eaux (ZRE) L’ouvrage ne se situe pas en zone de répartition des eaux (ZRE).

3.5 Environnement sonore, atmosphérique et bilan énergétique

3.5.1 Environnement sonore Le niveau sonore aux environs de la centrale de Larréginie se situe à un niveau tout à fait acceptable, car il est perçu seulement en cas d’absence de surverse au niveau du barrage de la centrale et à proximité immédiate des bâtiments. Mise à part le bruit de fonctionnement émis par la centrale de Larréginie et du barrage en cas de surverse, les principales sources de bruit dans l'environnement proche du site sont la circulation très restreinte des routes d’accès aux usines EDF de Laval-de-Cère I et II en rive gauche et rive droite, le bruit de fonctionnement de ces usines, un vrombissement associé aux nombreuses lignes de haute tension qui franchissent la Cère au niveau des usines EDF en direction essentiellement nord-sud. D’éventuels bruits émanant de l’usine Brown à l’aval en rive gauche n’ont pas été perçus lors de la prospection sur le terrain aux environs de la centrale de Larréginie, et restent sans doute recouverts par le niveau sonore de la rivière en écoulement turbulent au niveau du pont de Laval-de-Cère.

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3.5.2 Environnement atmosphérique A l’heure actuelle l’environnement atmosphérique n’est pas modifié par la présence et le fonctionnement normal de l’usine de Larréginie. Vu la nature de la demande de renouvellement d’autorisation liée à cette étude d’impact, aucun impact sur l’environnement atmosphérique n’est attendu.

3.5.3 Bilan énergétique La circulaire ministérielle du 10 mars 2006 prise en application des articles 44 et 45 de la loi n°2005- 781 du 13 juillet 2005 de programme fixant les orientations de la politique énergétique (POPE) est venue préciser la forme du bilan énergétique préconisé par l’article 45 de ladite loi. Conformément aux indications de la circulaire, le présent paragraphe a pour objet de constituer le bilan énergétique de l’usine du Moulin de Pra faisant actuellement l’objet d’une procédure de demande d’autorisation d’exploitation conformément à l’article R 214-72 du Code de l’environnement. Dans le cadre du présent dossier de demande d’autorisation, les modes de production thermique alternatifs à considérer pour évaluer la quantité de gaz à effet de serre évitée sont le cycle combiné gaz et charbon. De plus, la loi POPE s’inscrit dans la continuité des engagements en matière de promotion des énergies renouvelables ; elle mentionne, dans son article 4, l’objectif de diversification du bouquet énergétique français en assurant la production de 10% des besoins énergétiques français à partir des sources d’énergies renouvelables à l’horizon 2010, et une part de production intérieure d’électricité d’origine renouvelable à hauteur de 21% de la consommation en 2010. Le renouvellement de cette autorisation permet le maintien d’une puissance à hauteur de 0,266 MW et d’une production de 2 098 MWh d’énergie renouvelable.

Tableau 6 : Emissions en C02 des différentes filières de production d’électricité9 Modes de production 1 kWh Hydraulique 1 kWh Cycle combiné 1 kWh Charbon Emissions de CO par kWh 2 4 427 978 (en grammes)

En considérant l’évaluation du contenu moyen en CO2 des modes de production thermique pour le charbon et pour le cycle combiné au gaz naturel, estimé à 974 (978-4) et 423 (427-4) grammes de

CO2 par kWh pour le charbon et le cycle combiné au gaz naturel, la centrale hydroélectrique du Moulin de Pra en raison de sa production de 2,098 GWh, permettra d’éviter :  2 044 T de CO2 en considérant le charbon, ce qui représente la quantité émise par la consommation résidentielle de 866 habitants ou les émissions moyennes annuelles de CO2 d’un parc de 938 voitures particulières ou les émissions moyennes de CO2 d’une voiture parcourant 12 896 284 km.  888 T de CO2 en considérant le cycle combiné au gaz naturel, ce qui représente la quantité émise par la consommation résidentielle annuelle de 332 habitants ou les émissions

moyennes annuelles de CO2 d’un parc de 359 voitures particulières ou les émissions moyennes de CO2 d’une voiture parcourant 4 932 203 km.

9 Sources : Etude ACV - DRD - Issu de la Société Française d’Energies Nucléaires (SFEN)

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3.6 Etat des masses d’eau superficielles et souterraines

La rivière Cère englobe quatre masses d’eau « rivière » et une masse d’eau de type :  FRFR292 : La Cère de sa source au confluent de la Jordanne  FRFR295B : La Cère du confluent de la Jordanne au barrage de Saint-Étienne-Cantalès  FRFL90 : Retenue de Saint-Étienne-Cantalès  FRFR295A : La Cère du barrage de Saint-Étienne-Cantalès au confluent de l'Escalmels  FRFR86 : La Cère du confluent de l'Escalmels au confluent de la Dordogne L’ouvrage « Moulin de Pra » est situé au sein de cette dernière masse d’eau « La Cère du confluent de l'Escalmels au confluent de la Dordogne » (FRFR86).

Carte 7 : Carte de l’état des masses d’eau (état des lieux du SDAGE 2016-2021) Dans le cadre des objectifs affichés par la directive cadre sur l’eau (DCE), l’atteinte d’un « bon état » des masses d’eau de surface (rivières, lacs, …) et souterraines (aquifères) se fonde sur un grand nombre de paramètres chimiques, physico-chimiques et d’indices biologiques. L’état chimique d’une masse d’eau de surface est déterminé au regard du respect des normes de qualité environnementales (NQE) par le biais de valeurs seuils concernant 41 substances dangereuses ou prioritaires.

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L’état écologique d’une masse d’eau de surface résulte de l’appréciation de la structure et du fonctionnement des écosystèmes aquatiques associés à cette masse d’eau. Il est déterminé à l’aide d’éléments de qualité biologique (espèces végétales et animales), hydromorphologique et physico-chimique et apprécié par des indicateurs (par exemple les indices invertébrés ou poissons en cours d’eau). L’état

écologique global est donné par l’état le plus Figure 9 : Définition de la notion de "bon état" des déclassant entre la physico-chimie et la masses d'eau biologie. La qualification de l’état physico- chimique porte sur 12 paramètres, regroupés en 4 groupes d’éléments de qualité : le bilan de l’oxygène, la température, les nutriments et l’acidification. Pour qualifier l’état biologique, sont retenus comme indices biologiques : les diatomées (IBD), les macro-invertébrés (IBGN) et les poissons (IPR). Les macrophytes (IBMR) n’entrent pas dans l’évaluation biologique. La carte précédente recense l'état écologique des masses d’eau retenues pour le SDAGE 2016-2021 en cours d’élaboration (données 2009 / 2010). Cet état des lieux des masses d’eau servira de base au prochain cycle de gestion des masses d’eau par le SDAGE. On peut constater que l’état des masses d’eau du bassin versant de la Cère est globalement moyen.

Tableau 7 : Etat des masses d’eau selon le SDAGE 2010-2015 et le SDAGE 2016-2021 pour les 5 masses d’eau qui concernent le linéaire de la Cère (source : SIEAG)

SDAGE 2010-2015 SDAGE 2016-2021

)

e e

(SDAGE (SDAGE (SDAGE

2015) 2021)

- 2015) - 2021)

2015

- -

-

2015) 2021)

- -

Masse d’eau

Code station Code d qualité mesure de référence Code masse d’eau masse Code Bon Etat Objectif 210 (SDAGE Etatchimique 2010 Etatécologique 2010 (SDAGE données Acquisition (Etatécologique 2010 SDAGE Etatchimique 2016 Etatécologique 2016 (SDAGE données Acquisition (Etatécologique 2016 SDAGE

La Cère de sa source au 2015 bon bon Mesuré mauvais moyen Mesuré

confluent de la FRFR292

Jordanne 05066000

La Cère du confluent de la Jordanne au 2021 bon moyen Mesuré bon moyen Mesuré

barrage de Saint- 05064000

Étienne-Cantalès FRFR295B

Retenue de Saint- 4003

2027 nc nc Modélisé bon médiocre Mesuré -

Étienne-Cantalès

FRFL90 P18

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SDAGE 2010-2015 SDAGE 2016-2021

)

e e

(SDAGE (SDAGE (SDAGE

2015) 2021)

- 2015) - 2021)

2015

- -

-

2015) 2021)

- -

Masse d’eau

Code station Code d qualité mesure de référence Code masse d’eau masse Code Bon Etat Objectif 210 (SDAGE Etatchimique 2010 Etatécologique 2010 (SDAGE données Acquisition (Etatécologique 2010 SDAGE Etatchimique 2016 Etatécologique 2016 (SDAGE données Acquisition (Etatécologique 2016 SDAGE

La Cère du barrage de Saint-Étienne- Cantalès au 2021 bon moyen Modélisé nc moyen Mesuré

confluent de FRFR295A l'Escalmels 05062950

La Cère du confluent de l'Escalmels au 2021 bon moyen Mesuré bon moyen Mesuré

confluent de la FRFR86

Dordogne 05062950

3.7 Qualité physico-chimique et biologique de la Cère

Le suivi de la qualité physico-chimique et biologique des cours d'eau s’est amélioré depuis les années 1990 et notamment depuis la mise en œuvre de la directive cadre sur l’eau (DCE). C’est dans le cadre de la DCE que les suivis de qualité des eaux se sont multipliés. L’état de qualité des masses d’eau sera présenté ci-dessous. Les derniers résultats de l’état écologique et de l’état chimique pour les quatre stations de mesure de qualité récemment étudiés sur le linéaire de la Cère (dont trois se situant au sein du périmètre de la ZSC10) peuvent être consultés dans le tableau ci-dessous. On observe un état physico-chimique plutôt « bon » à l’aval et des mesures biologiques globalement « moyennes ». C’est l’état biologique qui disqualifie généralement l’état écologique des eaux. Les caractéristiques hydromorphologiques mentionnées ci-dessus fournissent un élément de compréhension important pour appréhender la qualité des eaux sur le bassin versant de la Cère. En effet, le fonctionnement hydromorphologique influence le fonctionnement auto-épuratoire des cours d’eau. Les faciès d’écoulement et la morphologie du lit mineur conditionnent directement un certain nombre de caractéristiques physiques. A titre d’exemple, les faciès lentiques à courant faible (en amont d’obstacles de type chaussée et barrage ou seuil naturel) se caractérisent par un réchauffement thermique de la masse d’eau pendant son transit et diminuent la capacité d’autoépuration des eaux. On peut supposer un effet positif des gorges de la Cère sur la qualité physico-chimique des eaux. Les éclusées peuvent cependant avoir un impact non négligeable sur l’état biologique des cours d’eau.

3.7.1 Etat physico-chimique et biologique de la Cère La station de mesure de qualité « La Cère en amont de Laval de Cère » (05063300) est la plus représentative pour cette étude.

10 Des données détaillées sur la qualité des eaux peuvent être consultées sur le site de l’Agence de l’Eau Adour-Garonne (http://adour-garonne.eaufrance.fr/)

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Tableau 8 : Qualité chimique et écologique en 2013, classes DCE - stations renseignées au sein du périmètre du

bassin versant de la Cère en 2014

chimie,

(mg/l)

-

-

(physico

chimique(oxygène,

- Libellé de la station de mesure (ordonnées de

l’amont à l’aval)

Année de Année mesure station Code Etat chimique Etatécologique biologie et polluantssp.) Etat physico nutriments,acidification & température) Etat biologique Polluantsspécifiques Températurede l'Eau nitrates en Teneur NO3 La Cère à Comblat 2014 05066000 nc nc bon nc bon 14.2 2.6 le Pont

La Cère à Sansac 2014 05064000 nc nc bon nc nc 17.8 5.6

La Cère en aval du 2014 05063750 nc nc bon nc nc 13.4 7.4 barrage de Nèpes La Cère en aval de 2014 05063800 nc nc bon nc nc 14.1 5.5 Laroquebrou La Cère en amont 2014 05063300 nc nc bon nc nc 16.8 6 de Laval de Cère Cère en aval de 2014 05063100 nc nc Très bon nc nc 18.1 nc Biars-sur-Cère Cère en aval de 2014 05062950 nc nc bon nc bon 17.4 6.4 Bretenoux Cère en aval de 2014 05062950 nc nc Très bon nc nc 18.6 nc Bretenoux

3.7.2 Evolution de l’état physico-chimique de la Cère Les paramètres physico-chimiques sont globalement bons à moyens avec une amélioration notamment de la teneur en nutriments (phosphore total, ammonium, orthophosphates) sur la station de Sansac. Ces 3 dernières années, seule la faible teneur en oxygène disqualifiait encore l’état physico-chimique sur les 5 stations comparées. On note que l’état physico-chimique à l’aval semble meilleur qu’à l’amont.

Tableau 9 : Evolution de la qualité physico-chimique de 2004 à 2014, classes DCE - stations de qualité renseignées au sein du bassin versant de la Cère (source : SIEAG). Caractère disqualifiant *=température ; %=taux d’oxygène ; £=Orhtophosphates ; $=nitrates ;

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30 mai 2018

Libellé de la station de

mesure

chimie 2004 chimie 2005 chimie 2006 chimie 2007 chimie 2008 chimie 2009 chimie 2010 chimie 2011 chimie 2012 chimie 2013 chimie 2014 chimie

------(ordonnées - de l’amont à

l’aval)

Physico Physico Physico Physico Physico Physico Physico Physico Physico Physico Physico La Cère à moyen moyen moyen moyen moyen Comblat le bon bon bon bon bon bon % % % % % Pont La Cère à Moyen Moyen Moyen Moyen Moyen Moyen Moyen Moyen bon bon bon Sansac *§£ *§£ §¤ §¤ $ £ £ £ La Cère en moyen moyen moyen aval de bon bon bon bon bon bon % % % bon bon Laroquebrou Cère en aval de Biars-sur- bon bon bon bon bon bon- bon- bon- bon- bon- bon- Cère Cère en aval bon bon bon bon bon bon- bon- bon- bon- bon- bon- de Bretenoux

3.7.3 Evolution de la qualité hydrobiologique (IBGN) Si l’on compare les mesures de l’état biologique des eaux par des indices biologiques (IBD, IBMR, IBGN, IPR) pour les 4 stations de mesures de qualité situé sur la Cère et disposant d’une série de mesure assez longue, on peut constater un état biologique globalement moyen, le plus souvent en raison de l’indice biologique de diatomées peu satisfaisant. On observe une meilleure qualité de l’eau dans les gorges de la Cère (en aval de Laroquebrou). On peut s’interroger sur une légère tendance à l’amélioration sur les 7 dernières années.

Tableau 10 : Evolution de la qualité biologique de 2007 à 2013, classes DCE - stations de qualité renseignées au sein du bassin versant de la Cère (source : SIEAG). Paramètres déclassants : *=IBD 2007, §=IBG RCS, ¤=IBD, $=IBMR, £=IPR.

Libellé de la

station de mesure (ordonnées de l’amont à

l’aval)

Biologie 2007 Biologie 2007 Biologie 2008 Biologie 2009 Biologie 2010 Biologie 2011 Biologie 2012 Biologie 2013 Biologie 2014 Biologie La Cère à Médiocre Moyen Moyen Moyen Moyen Moyen Moyen Moyen Moyen Comblat le ¤ * * * * * * * $ Pont La Cère à Médiocre Moyen Moyen Moyen Moyen Moyen Moyen Moyen Moyen Sansac ¤ *§£ *§ *§ *§ * * * *$ La Cère en Moyen aval de nc nc nc nc Bon Bon Bon Bon * Laroquebrou Cère en aval Médiocre Médiocre Moyen Moyen Médiocre Moyen Moyen Moyen de Biars-sur- nc £ £ * *§ $ * * * Cère

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3.8 Etude des peuplements piscicoles

3.8.1 Généralités D’après la Fédération de pêche du Lot, la Cère héberge un nombre non négligeable d’espèces piscicoles patrimoniales (source : SCoT Vallée de la Dordogne, diagnostic, p.192), notamment :  Anguille  Brochet  Lamproie marine  Lamproie de Planer  Saumon atlantique  Truite de rivière A noter qu’au moins une partie de ces espèces (Lamproie marine, Saumon…) n’a pas été constatée en amont du barrage de Brugale et concerne la Cère aval.

3.8.2 Données RHP Les données hydrobiologiques et piscicoles de l’ONEMA (RHP, BD Image) donnent les valeurs de l’indice poisson rivière (IPR) pour les cours d’eau de France et classent la Cère à Bretenoux en « bon état » en 2013. Bretenoux se situe à l’aval du site ainsi qu’à l’aval du barrage de Brugale. Entre 2011 et 2013 les pêches électriques effectuées en fin d’été/automne ont permis de mettre en évidence 19 espèces, dont 5 espèces patrimoniales (Saumon atlantique, Anguille, Chabot, Lamproies), avec cependant des effectifs très faibles pour ces dernières (0 à 12 individus selon les pêches).

Tableau 11 : Données du réseau hydrobiologique et piscicole (ONEMA) : pêches électriques réalisées entre 2011

et 2013 à Bretenoux à l’aval du barrage de Brugale et du moulin de Pra

ue

rivière

Données Ablette d'Europe Anguille fluviatile Barbeau Brochet Chabot Chevaine Gardon Goujon Gremille planer de Lamproie marine Lamproie franche Loche commun Ombre Perche Sandre atlantiq Saumon de Truite Vairon rostrée Vandoise Date de Date pêche

24/08/2011 1 4 3 1 59 29 84 4 2 3 90 1 1 2 84

Somme des 22/08/2012 12 13 2 63 11 113 4 2 6 43 2 4 198 3 effectifs (ind.) 09/09/2013 19 3 11 41 116 145 7 1 3 107 2 1 1 7 221 2

24/08/2011 51 291 18 1.2 125 117 10 7 0.4 3 13 0.1 1.3 6 4 Somme de la densité en 22/08/2012 370 165 104 161 123 58 12 0.7 4 8 3 4 29 0.7 masse (g/100 m²) 09/09/2013 4 73 21 14 371 55 4 0.4 2 24 38 16 8 36 32 8

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3.8.3 Données piscicoles EDF Des inventaires piscicoles ont été réalisés par ECOGEA pour le compte d’EDF en été et automne 2013 dans les gorges de la Cère en amont du moulin de Pra, et sur les affluents (ruisseau d’Escalmels) qui rejoignent les gorges. Ces données permettent de compléter les observations du RHP faites en aval du barrage de Brugale et du moulin de Pra pour mieux situer les résultats de la pêche faite dans le cadre de cette étude (§ 3.8.4 suivant). Deux pêches électriques réalisées en juillet et septembre 2013 en amont de la prise d’eau de Montvert à 17 km en vol d’oiseau du moulin de Pra font état de la population piscicole suivante :  En juillet 2013, six espèces ont été décomptées pour 388 individus capturés sur 75 EPA (Echantillonnage Ponctuel d’Abondance) distribuées sur une station de 300 m de long et 30 m de large. Environ 45 % de l’effectif était constitué par des truites. Les autres espèces rencontrées sont notamment le vairon, mais aussi la loche franche, le goujon, l’épinoche et la lamproie de Planer (4 individus).  En septembre 2013, cinq espèces ont été décomptées pour 289 individus capturés sur 80 EPA distribuées sur la même station. Là encore la truite était dominante (70 % des effectifs). La lamproie de Planer n’a pas été constatée. Les plus gros individus de truites pêchés en juillet et septembre atteignaient entre 30 et 36 cm (un individu). Deux pêches électriques réalisées en juillet et septembre 2013 dans le tronçon court-circuité de Lamativie à 7,8 km en vol d’oiseau en amont du moulin de Pra :  En juillet 2013, cinq espèces ont été décomptées pour 664 individus capturés en trois passages sur un tronçon de 72 m de long. Environ 58,5 % de l’effectif était constitué par des truites. Les autres espèces rencontrées sont notamment le vairon, une population importante de lamproie de Planer (136 individus), accompagnée de quelques individus de loche franche et de goujon.  En septembre 2013, les cinq mêmes espèces ont été décomptées pour 664 individus capturés en deux passages sur le même tronçon de 72 m. Environ 40 % de l’effectif était constitué par des truites, quasiment égalées en nombre par les vairons. La lamproie de Planer (120 individus) est encore fréquente. Deux pêches électriques réalisées en juillet et septembre 2013 dans le tronçon court-circuité de Camps à 6,6 km en vol d’oiseau en amont du moulin de Pra :  En juillet 2013, cinq espèces ont été décomptées pour 664 individus capturés en trois passages sur un tronçon et six espèces ont été décomptées pour 1150 individus capturés en deux passages sur un tronçon de 167 m de long. Environ 60 % de l’effectif était constitué par des truites. Les autres espèces rencontrées sont notamment le vairon, mais aussi la loche franche, le goujon, l’épinoche et une population intéressante de lamproie de Planer (133 individus). Un individu de truite de taille exceptionnelle de 59,5 cm a été constaté.  En septembre 2013, les six mêmes espèces ont été décomptées pour 1149 individus capturés en deux passages sur le même tronçon. Environ 53 % de l’effectif était constitué par des truites, et on compte encore de nombreux vairons. La lamproie de Planer est bien représentée avec 114 individus. Sur le TCC de Camps, les truites juvéniles de l’année représentent près de 90 % de l’effectif. Sur le TCC de Lamativie la densité des alevins a nettement régressé entre le mois de juillet et septembre, ce qui est interprété comme une dérive de certains individus en dehors de la station. La présence de la moule perlière mentionnée par le DOCOB du site Natura 2000 a été confirmée pour l’affluent de la Cère : le ruisseau d’Escalmels.

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3.8.4 Résultats des études de peuplement réalisées dans le cadre de cette étude Le rapport complet de la pêche électrique réalisée se trouve en annexe 5 du dossier d’autorisation.

 Annexe 5 : Rapport pêche électrique JL. BELLARIVA

L'échantillonnage (voir méthode exposée au § 2.3.3.2) a eu lieu le 19 Novembre 2015. Le débit moyen journalier (Qjm) à Bretenoux (station de Biars sur Cère) était de 9,34 m3/s.

Photo 4 : Pêche électrique de la Cère en cours (crédit AGERIN)

La station d'échantillonnage a été positionnée en aval de l’usine de Larréginie et du pont de Laval-de- Cère sur la commune de Laval-de-Cère (département du Lot).

Carte 8 : Localisation du site de pêche (extrait rapport Annexe 5, J.P. Bellariva)

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Tableau 12 : Caractéristiques principales de la station d’échantillonnage (extrait rapport Annexe 5) Largeur Longueur Superficie Nombre Superficie totale moyenne (m) totale (m) totale (m²) de points des points (m²) 22,5 300 6 750 75 937,5 La station est composée de trois faciès d'écoulement différents. Un faciès de type plat courant, un faciès de type radier et un faciès de type plat lentique. La granulométrie moyenne de cette station (en pourcentage) ainsi que la vitesse de courant moyenne (cm/s) et la profondeur moyenne (cm) sont données dans le tableau suivant. La granulométrie est plutôt grossière avec une présence d'herbiers.

Tableau 13 : Granulométrie moyenne de la station ainsi que vitesse et profondeur moyennes. (extrait rapport Annexe 5, J.P. Bellariva), (GB : gros blocs, PB : petits blocs, GG : gros galets, PG : petits galets, Gr : gravier, S : sable, V : vase, D : dalle, Lit. : litière, Emb. : embâcle, Rac. : racines, Herb. : herbiers) Vitesse Profondeur GB PB GG PG Gr S V D Lit. Emb. Rac. Herb. Moyenne Moyenne 40 17 7 1 6 6 0 1 1 2 6 13 48 55

Dix espèces ont été constatées lors de la pêche électrique, dont le Chabot et la Lamproie de Planer, visés par la directive Habitats-Faune-Flore applicable sur le site Natura 2000 de la vallée de la Cère :

Tableau 14 : Biométrie des différentes espèces présentes (extrait rapport Annexe 5, J.P. Bellariva) Effectifs Taille Taille Taille Poids Poids Poids Biomasse Espèces Effectifs pour mini maxi moyenne moyen mini (g) maxi (g) Totale (g) 100 EPA (mm) (mm) (mm) (g) Chabot 11 15 58 88 72.9 2 11 6.3 69 Chevesne 5 7 190 245 221.6 90 165 125.2 626 Goujon 4 5 80 120 99.8 6 22 13.3 53 Grémille 3 4 87 92 90 11 13 12 36 Loche 5 7 60 115 92.4 2 17 8.4 42 Perche 7 9 98 165 123.7 10 53 26.7 187 Tanche 2 3 65 80 72.5 2 7 4.5 9 Truite 53 71 105 325 184.8 13 364 87.2 4623 Vairon 24 32 20 90 61.7 1 11 4.1 98 Lamproie 12 16 80 154 119.2 6 12 8.4 101 de Planer Le rapport détaillé concernant la pêche électrique réalisée met en évidence la répartition des effectifs par classe d’âge de la truite, les effectifs pour les autres espèces sont trop faibles pour justifier des observations sur la structure dans les classes de taille. Pour la truite commune les juvéniles issus de la reproduction de l’année représentent 29,5 % de la population de truites soit 21 individus pour 100 EPA. Les individus issus de la reproduction de l’année précédente (1+) sont moins bien représentés puisque l’on comptabilise 9 individus pour 100 EPA soit 16,9 % de la population de truites. Enfin on comptabilise 15 individus à la maille soit 21,1 % de la population.

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16

14

12

10

8 Fréquence (%) Fréquence 6

4

2

0 0-5 20- 40- 60- 80- 100- 120- 140- 160- 185- 205- 225- 245- 265- 285- 305- 325- 345- 370- 395- 25 45 65 85 105 125 145 165 190 210 230 250 270 290 310 330 350 375 400 Classes de taille des truites (mm)

Figure 10 : Classe de taille observés pour la truite fario (extrait rapport Annexe 5, J.P. Bellariva) Le calcul de l’indice poisson rivière (IPR) permettra, ici, d'apprécier l'état biologique de cette station. Le tableau suivant récapitule les différentes métriques nécessaires au calcul de l'IPR pour cette station. Tableau 15 : Métriques pour le calcul de l'IPR (extrait rapport Annexe 5, J.P. Bellariva) Surface Distance Largeur T°C T°C Surface Pente Profondeur Altitude Unité BV source moyenne moyenne moyenne (m²) (‰) moyenne (m) (m) Hydro (km²) (km) (m) Juillet (°C) Janvier (°C) 960 937,5 105 22,5 2 0,55 170 21,47 4,41 GARO

Le tableau suivant donne la valeur de l'IPR et la classe de qualité associée pour cette station. Tableau 16 : Valeur IPR (extrait rapport Annexe 5, J.P. Bellariva) Valeur IPR Classe d'état (2010) Classe d'état (2015) Code couleur 7,946 2 - Bon 2 - Bon

3.8.5 Bilan de l’étude de la population piscicole La diversité spécifique est assez bonne pour ce type de cours d'eau. La population est largement dominée par la truite commune et dans une moindre mesure par le vairon, espèce accompagnatrice. Les autres espèces accompagnatrices de la truite commune, goujons et loches, sont également présentes mais de manière marginale. La présence du chabot indique des eaux de bonne qualité. On notera également la présence, non négligeable de la lamproie de Planer qui représente près de 10 % de la population. On constate cependant que la répartition en classe de taille pour les différentes espèces ne semble pas toujours équilibrée. Ainsi la pêche électrique n’a pas pu mettre en évidence des juvéniles de chevesnes, pas d'adultes de perches ou de tanches. En revanche, la proportion de juvéniles de l’année pour les truites est assez importante avec près de 30% de recrutement.

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Selon les stations inventoriées en 2013 par ECOGEA pour EDF, 5 à 6 espèces ont été échantillonnées (récapitulatif tableau suivant). A chaque station c’est la truite commune qui domine la population, les espèces accompagnatrices sont toujours présentes mais c’est le vairon qui est en plus grande abondance. Il est également observé une forte proportion de Lamproie de Planer à toutes les stations sauf en amont de Montvert. Lors de l’échantillonnage réalisé en 2015 à Laval de Cère se sont 10 espèces qui ont été capturées. Hormis l’épinoche toutes les autres ont été échantillonnées à Laval-de-Cère accompagnées d’autres espèces comme le chevesne, la grémille, la tanche, le chabot ou encore la perche. Ces observations peuvent laisser penser, que dans l'état actuel des choses, le peuplement piscicole est caractéristique de ce type de cours d’eau, notamment avec la station placée en amont de la queue de retenue du barrage de Brugale.

TCC Camps TCC Lamativie Amont Montvert Aval Moulin de Pra ECOGEA J.-P. Bellariva De Lury De Lury EPA EPA Juillet Septembre Juillet Septembre Juillet Septembre Novembre 2015 2013 2013 2013 2013 2013 2013 CHA (11) CHE (5) EPI (4) EPI (7) - - EPI (19) EPI (1) - GRE (3) GOU (20) GOU (15) GOU (8) GOU (7) GOU (3) GOU (25) GOU (4) LOF (74) LOF (48) LOF (14) LOF (4) LOF (56) LOF (54) LOF (5) LPP (133) LPP (114) LPP (136) LPP (120) LPP (5) - LPP (12) PER (7) TAN (2) TRF (687) TRF (616) TRF (107) TRF (222) TRF (232) TRF (261) TRF (53) VAI (232) VAI (349) VAI (117) VAI (204) VAI (203) VAI (55) VAI (24) Tableau 17 : Espèce et abondance brutes capturées en 2013 (Ecogéa) et 2015 (JP Bellariva), voir rapport Pêche électrique (Cabinet JP Bellariva) En ce qui concerne la truite fario, avec une proportion de juvéniles de l’année assez importante de près de 30% dans le secteur étudié (voir résultats ci-dessus) on est proche des valeurs constatées à l’amont de Montvert par ECOGEA en 2013, mais très en-dessous des valeurs observées aux TCC de Camps et Lamativie (échantillonnages effectués par ECOGEA en Juillet et Septembre 2013) (voir tableau ci-dessous). La reproduction naturelle dans la zone semble donc effective.

TCC Camps TCC Lamativie Amont Montvert De Lury De Lury EPA Juillet 2013 Septembre Juillet 2013 Septembre Juillet 2013 Septembre 2013 2013 2013 0+ (%) TLC (%) 0+ (%) TLC (%) 0+ (%) TLC (%) 0+ (%) TLC (%) 0+ (%) TLC (%) 0+ (%) TLC (%) 76.5 4.7 89 4.7 76.2 4.4 73.4 5.9 33 14.2 47 12.6 Tableau 18 : Proportion des 0+ et des individus maillés (TLS = 230 mm) aux différentes stations pêchés en 2013 (Ecogéa) (Compilation : JP Bellariva) La proportion d’individus maillés est également importante et légèrement supérieure à celle observée à l’amont de Montvert et très supérieure à celles relevées aux TCC de Camps et de Lamativie. Enfin d’après ce qu’a pu observer ECOGEA lors de ses échantillonnages pour EDF, la

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3.9 Continuité écologique

3.9.1 Contexte de migration piscicole de la Cère L’amélioration de la continuité écologique sur le bassin de la Dordogne constitue l’un des enjeux principaux du PLAGEPOMI (plan de gestion des poissons migrateurs) Garonne-Dordogne-Charente- Seudre-Leyre. Il s’agit de permettre au maximum d’individus de parvenir sur les habitats de croissance et/ou de reproduction les plus fonctionnels des bassins. Pour cela, des actions visent à rétablir ou améliorer le plus rapidement possible la circulation à la montaison et à la dévalaison, en mettant en œuvre les meilleures techniques disponibles, sur les cours d’eau stratégiques du bassin. Les ouvrages de Bergerac, Tuilières et Mauzac sur la Dordogne à l’aval de la confluence de la Cère (et de la Vézère) exerçant encore des impacts conséquents (montaison et/ou dévalaison) sur toutes les espèces, malgré les équipements déjà réalisés, et doivent être considérés à ce titre comme des ouvrages hautement stratégiques. Sur la Cère, le barrage de Brugale situé à l’aval du site constitue un obstacle majeur à la continuité écologique et notamment à la remontée de poissons migrateurs amphihalins présents dans le bassin versant de la Dordogne (Saumon atlantique, Anguille, Lamproie marine, Alose …).

Carte 9 : Cours d'eau accessibles et barrages équipés d'un système de franchissement pour les poissons migrateurs (Garonne et Dordogne) en 2000 (Boyer et al. ; Bull. Fr ; Pêche Piscic. 357/358 p. 331)

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Figure 11 : Extrait du Document d’objectif NATURA 2000 de la Vallée de la Cère (EPIDOR, juin 2015, tome 1, p.43) _ Présence/ absence de passes à poisson.

3.9.2 Evaluation de la franchissabilité

3.9.2.1 Elaboration du protocole ICE Pour évaluer le risque d’entrave d’un ouvrage à la circulation des espèces aquatiques et des sédiments, l’ONEMA a coordonné l’élaboration d’un protocole national standardisé de recueil de données destiné aux agents de l’ONEMA et autres acteurs de l’environnement et de l’aménagement du territoire chargés de recenser les obstacles. Appelé ICE (informations sur la continuité écologique), ce protocole a été élaboré avec un groupe de scientifiques nationaux et internationaux. Dans notre cas, le protocole a été scrupuleusement suivi en suivant les préconisations du guide d'acquisition des données terrain d'octobre 2014. Ainsi, l'ensemble des fiches ICE ont été complétées, à savoir :  Fiche 1 : Référence ROE et référence ICE.  Fiche 2 : Description de l'ouvrage.  Fiche 3 : Prise de mesures.  Fiche 6 : Prise d'eau. Note : Les fiches 4 et 5 n'ont pas été complétées puisque nous ne sommes pas en présence d'ouvrages de marée ni de dispositif de franchissement.

 Annexe 4.1 : Fiches ICE

Ci-dessous ce trouve un recueil photographique (clichés : AGERIN 2015) pris le jour de réalisation du protocole ICE.

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Photo 5 : Vue de l'ouvrage depuis l'amont (cliché AGERIN)

Photo 6 : Vue de l'ouvrage depuis l'aval (AV)

Photo 7 : Vue de l'ouvrage depuis l'amont et de l'orifice de débit réservé

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Photo 8 : Vue depuis l'aval de l'orifice de débit réservé situé en rive gauche de l'ouvrage

Photo 9 : Vue du point de référence situé à 166,28 m NGF (REF) - Sommet ouest de la chaussée

Photo 10 : Vue du seuil en enrochement libre situé à l'aval de l'ouvrage

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Photo 11 : Vue du canal de fuite depuis l'aval

Photo 12 : Vue de la rive gauche de la prise d'eau

Photo 13 : Vue de la rive droite de la prise d'eau

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Le seuil en enrochement libre situé au niveau du tronçon court-circuité à l'aval de l'ouvrage n'a pas fait l'objet d'un protocole ICE. Il présente une chute d’environ 50 cm sur une largeur de plus de 30 mètres et est situé à plus d'une dizaine de mètre du pied de l'ouvrage du moulin de Pra. Sa franchissabilité à la montaison a été quand même appréciée (voir paragraphe suivant).

3.9.2.2 Diagnostic de la franchissabilité à la montaison Le protocole ICE a permis d'aboutir à l'attribution d'une classe de franchissabilité à la montaison pour l'ouvrage.

Figure 12 : Classes de franchissabilité (source ONEMA : Informations sur la continuité écologiques - ICE)

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Nous sommes ici en présence d'un seuil complexe constitué de plusieurs éléments :  Le seuil en enrochement libre situé à une dizaine de mètres à l'aval de l'ouvrage [hauteur de

chute de 50 cm, largeur de 30 mètres, pente de 10 %, tirant d'eau hmin de 25 cm, sans redans].  La partie rive droite de l'ouvrage assimilable à un seuil à parement aval incliné [hauteur de 2,18 m avec une chute aval de 26 cm], dont la pente ne dépasse pas 150 %.  La partie rive gauche de l'ouvrage constitué d'un orifice (assimilé à un ouvrage routier dans le protocole ICE) dont la vitesse moyenne est de 1,5 m/s avec un redan aval d'une hauteur de 47 cm.

Tableau 19 : Franchissabilité à la montaison selon groupe d'espèces (évaluation effectuée par AGERIN SAS Classe ICE de franchissabilité à la montaison Groupe Espèces Seuils en Partie rive Partie rive gauche de l'ouvrage Ensemble du enrochement droite de tronçon court- ICE cibles Chute aval Orifice avec redans aval l'ouvrage circuité Truite de 4a rivière [25- 1 0 0 0 0 55] Truite de 4b rivière [15- 1 0 0 0 0 30] 7a Chevesne 1 0 0 0 0 Perche 8c 0,66 0 0 0 0 Tanche Goujon Grémille 9b Lamproie 0,33 0 0 0 0 de planer Loche 10 Vairon 0 0 0 0 0

Pour chaque élément de l'ouvrage, le paramètre bloquant la franchissabilité piscicole à la montaison (Classe ICE = 0) est :  pour la partie rive droite de l'ouvrage, la hauteur de chute dépassant la possibilité maximale de saut pour les plus grosses espèces mais aussi la profondeur réduite de la fosse d'appel

(Hfmin = 1,4 cm) ;  pour la chute aval de la partie rive gauche de l'ouvrage, la hauteur de fosse nécessaire en

pied de chute quasi-verticale (Hfmin = 85 cm) ;

 pour l'orifice de la partie rive gauche de l'ouvrage, la hauteur du redan aval (cmax = 0,3 m pour les plus grosses truites alors qu'il est de 0,5 m).

Ainsi, l'ensemble du tronçon court-circuité est infranchissable à la montaison et la classe de l'ouvrage est à 0 pour l'ensemble des espèces cibles.

Au vu des voies de circulation piscicoles préférentielles dans le TTC, l'attractivité maximale sera située en rive gauche au droit de l'ouvrage. L'implantation d'un futur ouvrage de franchissement piscicole se fera donc préférentiellement en rive gauche.

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3.9.2.3 Diagnostic de la franchissabilité à la dévalaison Le protocole ICE n'inclut pas de diagnostic de dévalaison. Il convient toutefois d'apprécier la franchissabilité piscicole à la dévalaison à dire d'expert. Tout d'abord, l'état médiocre des grilles, l'entrefer dépassant 80 mm et l'absence d'ouvrage réel de dévalaison laissent à croire que l'attraction dans le système de turbine va être très forte pour l'ensemble des espèces cibles. La méconnaissance des caractéristiques des turbines ne nous permet pas de statuer sur la mortalité des individus transitant par les installations hydromécaniques. Même si la part d'individus pouvant dévaler l'ouvrage semble être très faible, les risques de heurt sur le bloc situé en sortie de l'orifice de débit réservé semblent être élevés, tout comme le risque de dommage corporel du poisson suite à une probable glissade le long du parement incliné qui se termine le plus souvent par un radier béton sans fosse de réception. Ainsi, on peut dire que l'ouvrage constitue un obstacle majeur à la dévalaison.

Note : Pour le nouvel aménagement de dévalaison, il faudra tenir compte du tirant d’eau minimum nécessaire pour les espèces ciblées ainsi que de la vitesse minimum à maintenir dans l’ouvrage.

푉𝑖푡푒푠푠푒 푚𝑖푛𝑖푚푢푚 ∶ 푈푚푎푥 = 0,4 + 7,4. 퐿푚표푦 ′ 푡𝑖푟푎푛푡 푑 푒푎푢푚𝑖푛𝑖푚푢푚 ∶ ℎ푚푖푛 ≈ 2,5. 푘. 퐿푚표푦 (푎푣푒푐 푘 = 0,17)

Tableau 20 : Synthèse des critères limites de dimensionnement de l'aménagement de dévalaison pour les espèces ciblées lors de la pêche électrique de J-L. BELLARIVA Taille moyenne Vitesse de pointe Tirant d'eau minimum Espèces Lmoy (cm) Umax (m/s) hmin (cm) Chabot 7,29 0,94 3,1 Chevesne 22,16 2,04 9,4 Goujon 9,98 1,14 4,2 Grémille 9 1,07 3,8 Loche franche 9,24 1,08 3,9 Perches 12,37 1,32 5,3 Tanches 7,25 0,94 3,1 Truites fario 18,48 1,77 7,9 Vairons 6,17 0,86 2,6 Lamproie de Planer 11,92 1,28 5,1

3.9.2.4 Observations annexes et bilan Contrairement au barrage de Brugale situé à l'aval du Moulin de Pra qui parait infranchissable à la montaison comme à la dévalaison, le seuil de la centrale de Marconcelles situé en amont semble être lui franchissable à la montaison (par les plus gros individus) comme à la dévalaison.

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Photo 14 : Vue de l'aval du barrage de Brugale (cliché AGERIN)

Photo 15 : Le seuil de la centrale de Marconcelles (cliché AGERIN) Il convient de préciser que lors de la campagne de terrain effectuée le 19/11/2015, il a été observé de nombreuses tentatives de franchissement piscicole par saut au niveau de la partie médiane de l'ouvrage du moulin du Pra. Au vu des éléments justifiés ci-dessus, y compris la présence potentielle d’habitats favorables à la reproduction des espèces dominantes (truites, …), la restauration de la franchissabilité piscicole à la montaison se trouve justifiée, bien que la restauration de la continuité piscicole à la centrale de Larréginie trouvera son plein sens seulement en cas d’une restauration de la franchissabilité piscicole situé à l’aval (barrage de Brugale) afin de rétablir la continuité écologique entre la Dordogne et les gorges de la Cère.

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3.10 Environnement terrestre

3.10.1 Végétation des berges de la zone étudiée Dans le secteur étudié (linéaire d’environ 1000 m à l’amont et à l’aval de l’ouvrage) la végétation boisée des berges (ripisylve) est constituée essentiellement de Peupliers (Populus cf. nigra), Aulnes (Alnus glutinosa), Saules (Salix cf. atrocinerea, Salix cf. alba, Salix purpurea), Frênes (Fraxinus excelsior) et Ormes (Ulmus glabra) pour les stations hygrophiles du secteur des îlots, mais aussi de Tilleuls (Tilia cordata) de Charmes (Carpinius betulus) et de Robinier Faux-acacia (Robinia pseudoacacia) sur les stations les moins hygrophiles des berges et îlots. Sur les berges les plus hautes et en amont de l’ouvrage les boisements de berges d’Aulnes, Peupliers, Frênes, Tilleuls et Charmes sont complétés par des Châtaigniers (Castanea sativa), de Hêtres (Fagus sylvatica) et d’Erables (Acer campestris). Sur les berges dépourvues d’arbres on trouve comme arbustes principalement le Sureau noir (Sambucus nigra), des saules (Salix cf. atroncinerea, Salix cf. purpurea) et l’arbre à papillons (Buddleia davidii) ainsi qu’une végétation nitrophile composée essentiellement de ronces (Rubus sp.) et d’Orties (Urtica dioica). En sous-bois des îlots boisés, on a constaté également le Laurier-cerise (Prunus laurocerasus) et du Houx (Ilex aquifolium). La strate herbacée comporte : Angelica sylvestris, Brachypodium sylvestris, Carex pendula, Geum urbanum, Luzula sylvatica, Hedera helix, Lamium galeobdolon, Scrophularia nodosa, typiques pour ces milieux, ainsi que divers fougères (Athyrium filix-femina, Dryopteris spp., Polystichum sp.). Les habitats constatés sont donc essentiellement des lambeaux de forêt alluviale de type Aulnaie- Frênaie (code Corine Biotopes 44.3), voire Saulaie blanche (code Corine Biotopes 44.1) pour deux, trois stations réduites. Les atterrissements en tête ou queue d’îlot comportent des roselières basses à Baldingère (Phalaris arundinacea) (code CB 53.16), la végétation nitrophile à hautes herbes (Orties et Liseron des Haies, Convolvulus sepium) compte parmi les voiles de cours d’eau (code CB 37.72 Lisières des sols humides riches en azote), et la forêt riveraine à l’amont de Laval-de-Cère peut-être classée dans les Chênaies-Charmaies (code Corine 41.2), marquée par la forte présence de Charmes. En complément aux espèces citées ci-dessus, on notera la présence d’Impatiens noli-tangere dans les lisières forestières en rive gauche, et de Chrysoplenium oppositifolium et Carex remota à proximité des suintements et rus rejoignant la rivière Parmi les espèces exotiques envahissantes constatées dans le secteur on notera le Robinier Faux- acacia (Robinia pseudoacacia), l’arbre à papillons (Buddleia davidii), le Galinsoga cilié (Galinsoga quadriradiata) et la Balsamine de Balfour (Impatiens balfouri).

3.10.2 Faune, flore et milieux naturels environnants et patrimoniaux En excluant les environnements semi-terrestres et aquatiques, les milieux naturels environnants se limitent essentiellement à une ripisylve sous forme d’alignement d’arbres assez denses et aux zones boisées des versants rive gauche et rive droite. Les inventaires réalisés dans le cadre des zonages ZNIEFF et Natura 2000 permettent de préciser la nature des forêts environnantes dans le contexte de CORINE Biotopes, soit des chênaies acidiphiles, des plantations de conifères, et de châtaigneraies en rive gauche (parcelles reboisées depuis 1948) et un cordon rivulaire associé aux frênaies-chênaies subatlantique à primevère, soit une chênaie dite « édaphique » typique des fond de vallée et stations fraîches (Fraxino-Quercion). On se situe donc dans le domaine collinéen à montagnard des feuillus de type chêne.

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Mise à part le cordon rivulaire arboré, les milieux terrestres non inondables qui entourent l’usine sont essentiellement de nature anthropisée, parfois pourvus d’une végétation rudérale ou régulièrement entretenue : routes, talus entre la route, la voie ferrée, les zones boisées et la rivière. La faune associée à ces milieux est celle mentionnée dans les fiches ZNIEFF et inventaires Natura 2000, bien trop longues pour être mentionnées ici (se référer aux inventaires cités ci-dessus), mais on peut toutefois citer quelques espèces emblématiques comme l’aigle botté, le faucon pèlerin, le Circaète Jean-le-Blanc, le Bondrée apivore, l’Autour des Palombes, le Grand Corbeau et le Pic noir pour ce qui est des oiseaux ou encore la Genette, divers Rhinolophes et Myotis et autres genres de chauve-souris protégées pour ce qui est des mammifères.

3.10.3 Patrimoine naturel semi-terrestre Parmi les espèces animales terrestres ou semi-terrestres inféodées aux milieux aquatiques il faut revenir bien-sûr sur la présence de la loutre, mais aussi celle du cincle plongeur, qui, bien que vivant la majorité du temps hors de l’eau, dépendent des ressources et de l’habitat naturel fluvial à disposition. Les inventaires ZNIEFF font également mention de l’osmonde royale (Osmunda regalis), grande fougère qui colonise les zones de marnage des eaux vives et stagnantes et qui dispose d’un statut de protection dans plusieurs Photo 16 : L’osmonde royale (cliché AGERIN, Rivière Viaur) départements de Midi-Pyrénées. Elle n’a cependant pas été constatée aux abords de la centrale, ni dans la zone aval prospectée (inventaires non exhaustifs).

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3.11 Bilan de l’état des lieux environnemental

L’état des lieux environnemental met en évidence la localisation du moulin de Pra à la charnière entre les gorges et la partie aval de la Cère, et cela de plusieurs points de vue :  Position de transition géologique et géomorphologique : La faille d’Argentat séparant divers domaines géologiques se situe directement à l’aval de la centrale et a pour conséquence une transition morphologique : le moulin de Pra se situe à la sortie des gorges de la Cère où la vallée de la Cère commence à s’élargir. A ce titre, l’environnement physique de la centrale la rend difficilement comparable à d’autres situations « témoin » sans aménagement existant.  Modification des conditions hydrologiques et hydromorphologiques : C’est la fin des tronçons court-circuités des gorges de la Cère et deuxième seuil à l’aval des gorges de la Cère après le seuil de stabilisation EDF rattaché aux usines de Laval-de-Cère I et II. Le débit « naturel » du bassin versant de la Cère est donc restitué au lit naturel de la Cère seulement à quelques centaines de mètres au-dessus de l’usine et sous forme de restitutions gérées par EDF, qui ne correspondent pas forcément à l’ampleur et fréquences des variations de débits naturels. L’hydromorphologie des gorges de la Cère et en conséquence de l’ensemble du secteur se trouve à ce titre modifié par les dits aménagement hydrauliques avec notamment la modification des débits.  Evolution des conditions écologiques et du mode d’anthropisation : Le moulin de Pra se situe dans la zone de transition entre une vallée encaissée, mais avec un fond de vallée fortement anthropisé par la présence de lacs de retenus, villages et usines (à l’aval) et une partie plus sauvage, les gorges de la Cère, étroites et boisées situées à l’amont. Cependant, le fond de vallée reste fortement impacté par la présence des installations hydroélectriques provoquant des tronçons court-circuités. La faune sauvage associée plus ou moins aux milieux aquatiques (loutre, odonates, chauve-souris, …) va privilégier à priori la partie amont, les cortèges piscicoles entre l’amont et l’aval diffèrent donc.  Limite des zonages et conditions favorables à la migration de la faune aquatique : L’ancien classement d’axe migrateur s’arrête à quelques kilomètres à l’aval au niveau du barrage de Brugale, infranchissable à la montaison comme à la dévalaison. Cet obstacle majeur à la continuité écologique conditionne à la fois l’actuel classement des cours d’eau et plus particulièrement le déclassement du tronçon sur lequel se situe l’usine de Larréginie, ainsi que les solutions qui pourraient être envisagées pour restaurer la migration piscicole sur la Cère en amont de Brugale, soit au sein du site Natura 2000.

AGERIN SAS Aménagement et Gestion de l’Environnement et des Risques Naturels - Etudes et Conseil 65 Centrale hydroélectrique de Larréginie Dossier de demande d’autorisation d’exploitation : Etude d’impact (annexe 4) 30 mai 2018 4 Effets du projet sur l’environnement

4.1 Contexte de l’étude d’impact

Globalement, les effets négatifs et positifs, directs et indirects, temporaires et permanents du « projet » doivent être observés dans leur contexte particulier :  En effet, l’étude d’impact a été demandée en vue de l’augmentation de la puissance maximale brute dans le dossier d’autorisation alors qu’initialement, aucune modification de l’aménagement existant en lui-même n’avait été prévue pour le renouvellement de l’autorisation d’exploitation.  II s’avère que la hauteur de chute stipulée dans l’autorisation précédente, soit 1,70 m, est inférieure à la hauteur de chute actuelle évaluée à 2,50 m. Cela est dû notamment à l’arasement d’un seuil à l’aval, la chaussée de la famille Labrousse-Roussilhe, dans les années 1950. Cette action, qui n’a jamais été prise en compte dans les autorisations précédentes, a eu pour effet d’abaisser le niveau d’eau aval depuis l’arasement. Cela signifie que la puissance maximale brute (PMB), contrairement à ce qui est indiqué dans le précédent droit d’eau (400 kW) s’élèverait en réalité à 589 kW. De ce fait, la demande de renouvellement d’autorisation d’exploiter nécessite la réalisation d’une étude d’impact (PMB> 500kW) malgré l’absence de modification des caractéristiques hydrauliques de l’aménagement. Les effets du « projet » sont en conséquence les effets de l’aménagement hydraulique déjà existants sur son environnement depuis les années 1950 (l’arasement du seuil situé à aval) et ne peuvent, en ce sens, pas être évalués correctement en l’absence d’un état des lieux datant de cette époque. La modification de la hauteur de chute étant par ailleurs provoquée par l’arasement du seuil aval, c’est l’impact de l’arasement de l’ancien seuil qui a provoqué une modification des conditions environnementales depuis cette date, puisque la ligne de cote de l’ouvrage n’a pas été modifiée depuis l’autorisation initiale de 1926. Malgré cette absence de projet de modification initiale on s’efforcera ici de donner un avis sur l’impact de l’aménagement tel qu’il se présente aujourd’hui afin d’en présenter un bilan environnemental, proposer des mesures correctrices et d’obtenir une autorisation d’exploiter avec une rectification des caractéristiques de hauteur de chute et de puissance maximale brute. On abordera donc les effets de l’aménagement actuel sur l’environnement sous forme d’incidences actuelles et potentielles car en l’absence d’état des lieux avant la mise en place de l’aménagement les impacts ne peuvent pas être évalués de façon précise. En conclusion des effets de l’ouvrage sur l’environnement nous allons proposer la mise en place de mesures correctrices qui impliqueront des modifications de l’ouvrage, non prévues initialement. Ces mesures ne sont donc pas intégrées dans le projet initial, mais sont considérées comme des travaux résultant de l’analyse des impacts de l’ouvrage existant. L’étude d’impact et l’évaluation des incidences se justifie donc dans le contexte de l’évolution réglementaire depuis l’attribution de l’autorisation initiale de 1926 et notamment l’émergence de l’évaluation environnementale au titre du code de l’environnement et plus particulièrement sur les sites concernés par un périmètre Natura 2000.

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4.2 Incidences sur les milieux aquatiques

4.2.1 Incidences sur le milieu physique (écoulement, niveau d’eau, volumes d’eau affectés) L’absence initiale de travaux de modifications sur l’installation (usine, barrage, dispositif de débit réservé) laisse conclure à une situation inchangée des incidences de l’aménagement hydraulique depuis son autorisation initiale. Les incidences de l’ouvrage édifié antérieurement à 1926 sont difficilement mesurables en l’absence d’un état des lieux initial hypothétiquement non perturbé. Néanmoins, en l’absence de modifications de l’ouvrage lors de la demande de renouvellement de l’autorisation cette étude comprend un récapitulatif global des incidences actuelles ou potentielles de l’ouvrage hydraulique sur le milieu aquatique physique.

4.2.1.1 Incidences sur les eaux superficielles, l’hydromorphologie et le transport sédimentaire La modification du droit d’eau n’est pas en mesure d’avoir une incidence sur l’hydromorphologie de la Cère. En analysant l’impact de l’ouvrage existant on peut cependant ajouter un certain nombre d’observations :  Un impact sur la continuité sédimentaire reste à relativiser car il peut résulter de l’impact cumulé des ouvrages hydroélectriques installés à l’amont. De plus cet impact se limite à un tronçon relativement restreint de 800 m jusqu’au remous du barrage de Brugale qui bloque le transport solide de manière définitive.  Actuellement, le dispositif de débit réservé en place, constitué d’une ouverture dans le barrage en rive droite, délivre un débit réservé d’environ 0,59 m3/s, soit très en deçà du débit réservé de 2,6 m3/s comme inscrit dans l’arrêté interpréfectoral du 2 juillet 2015.  La nature de l’obstacle transversal à l’écoulement provoque intrinsèquement une modification des faciès d’écoulement qui étaient naturellement présents avant la construction de l’ouvrage et qui devraient sans doute être de nature lotique à l’égard de la pente moyenne naturelle sur ce tronçon et des faciès d’écoulement présents à l’aval de l’ouvrage. Aujourd’hui l’écoulement à l’amont de l’ouvrage est de nature lentique avec une profondeur d’eau nettement plus importante à l’amont de la chaussée qu’à l’aval. Ceci provoque une modification de l’habitat piscicole, moins favorable aux salmonidés et convenant davantage aux cyprinidés. Cependant la faible longueur du remous ne semble pas impacter outre mesure les populations associées aux cours d’eau salmonicole et peut même être considérée comme peu importante en comparaison avec la taille nettement plus importante de la retenue du barrage de Brugale située juste à l’aval. L’ancienneté de la probable modification de l’habitat piscicole sous forme d’un probable appauvrissement de la diversité des habitats aquatiques doit être considérée comme relativement faible. Ce qui est en rapport avec l’ancienneté de l’aménagement ici considéré, ainsi que par son impact presque négligeable par rapport à l’installation du Brugale situé à l’aval et à la richesse des habitats sur les 25 km de tronçons (court-circuités) situés dans les gorges de la Cère à l’amont.  Le niveau d’eau est artificiellement relevé à l’arrière du barrage par rapport à la pente longitudinale naturelle du cours d’eau. Ce relèvement du niveau d’eau reste cependant fort ancien (cf. chap. historique du site) et n’affecte donc pas les milieux aquatiques actuellement installés sur les berges à l’amont de l’ouvrage. La profondeur du remous à l’amont de la crête

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du barrage, ou plus précisément l’augmentation artificielle du niveau d’eau ne peut raisonnablement pas dépasser la hauteur de chute exploitable, et reste en conséquence inférieure à 2,5m. La présence d’un verrou rocheux sous le barrage et une estimation visuelle suggèrent une profondeur plus faible. La longueur du remous du barrage est estimée à 250 m au plus (rive gauche) et dépend du débit en temps réel. Sur les 250 m à l’amont du barrage l’effet du relèvement du niveau des eaux superficielles par l’ouvrage sur les milieux peut en conséquence être considéré comme peu important à l’égard de l’âge de l’aménagement et l’absence d’effet sur les milieux rivulaires amont qui se sont adaptés à cette modification ancienne. Aussi, aucun enjeu anthropique n’est menacé par cette modification ancienne du niveau d’eau.  Pour cette usine au fonctionnement au fil de l’eau, on peut constater que les volumes d’eau utilisés pour la production hydroélectrique sont variables en fonction du débit en temps réel (aux débits saisonnièrement variables s’ajoute l’effet des éclusées des usines de Laval-de- Cère 1 et 2). En outre, le fonctionnement au fil de l’eau de la centrale de Larréginie réduit l’impact potentiel de type éclusées et ne provoque pas des tronçons court-circuités notables à l’exception du cours de la Cère sur les quelques dizaines de mètres entre la crête du barrage et le canal de restitution. Le procédé au fil de l’eau n’a donc pas d’impact majeur sur le fonctionnement des milieux physiques, bien qu’il puisse avoir d’autres effets non négligeables liés à la présence de l’installation sur le fonctionnement biologique et physique (mentionnés ci-dessus et ci-dessous).

 Il apparaît cependant que l’on peut même s’interroger sur l’effet potentiellement positif de l’aménagement (retenue du barrage) sous forme d’une réduction des effets d’éclusée provoqués par les installations EDF situés à l’amont.

4.2.1.2 Incidences sur les eaux souterraines et incision du lit  Résultant d’une modification du niveau des eaux superficielles par la présence de l’ouvrage, les échanges avec la nappe alluviale provoquent une modification du niveau d’eau souterrain artificiellement relevé à l’amont du barrage par rapport à la pente longitudinale naturelle du cours d’eau. Ce relèvement du niveau d’eau reste cependant fort ancien (cf. chap. historique du site) et n’affecte donc pas les milieux aquatiques actuellement installés sur les berges à l’amont de l’ouvrage. En l’absence de constructions en berge plus anciennes sur les 250 m en amont de la chaussée on peut conclure à l’absence d’effet du relèvement du niveau de la nappe alluviale sur les aménagements anthropiques riverains.  Le déficit de transport solide à l’aval de l’ouvrage est susceptible d’avoir provoqué dans le passé une légère incision du lit mineur à l’aval de l’ouvrage. Cependant cette incision potentielle étant forcément antérieure à la réalisation du profil en long NGF en raison de la présence de longue date d’un ouvrage à cet endroit, l’ampleur de l’incision ne peut être évaluée. Le contrôle aval de l’incision est actuellement donné par le barrage de Brugale. Les piliers du pont de la D31 à Laval-de-Cère ne semblent pas avoir subi de déchaussement notable.

4.2.2 Incidences sur la qualité de l’eau  Il faut mentionner que le caractère lentique de l’écoulement à l’amont du barrage peut avoir une incidence sur la qualité physico-chimique de l’eau et des processus biologiques qui en dépendent. La nature calme, non-turbulente et lente de l’écoulement ainsi que la profondeur de la retenue (ou l’augmentation de la ligne d’eau) peuvent provoquer une

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légère augmentation de la température moyenne de l’eau dans ce secteur. Toutefois ces effets doivent rester relativement négligeables d’une part par la (relativement) faible étendue du plan d’eau (<0.8ha), d’une faible augmentation du niveau d’eau (ou profondeur de la retenue) ne pouvant théoriquement pas dépasser la hauteur de chute de 2,5 m ainsi que par la relative fraîcheur des eaux restituées à la Cère par les conduites forcées à quelques centaines de mètres en amont de l’usine par les installations de Laval-de-Cère I et II et provenant de conduites en partie souterraines.  Enfin, l’absence de travaux de modifications de l’ouvrage prévues dans le cadre de la demande d’autorisation permet de conclure dans un premier temps à l’absence de nuisances sur les milieux physiques aquatiques dus à des chantiers. Cette absence de modification prévue ne tient pas compte des travaux pouvant résulter de la mise en œuvre des mesures correctrices (voir ci-dessous).

4.2.3 Incidences d’ordre hydrobiologique  La présence du barrage induit une rupture de la continuité écologique. Si cela n’a pour l’instant pas d’impact pour les grands migrateurs qui restent bloqués par le barrage de Brugale situé à l’aval du moulin de Pra, cela peut impacter les populations de truites qui, elles, ont besoin de pouvoir effectuer des migrations fonctionnelles pour se reproduire, se nourrir ou encore compenser les effets de dérive sur les juvéniles. Cela est d’autant plus important que les dérives peuvent être très fortes dans les tronçons soumis à éclusée, ce qui est notre cas. Il en est de même pour les autres espèces présentes à l’aval de l’ouvrage (cf. résultats pêche électrique fourni en annexe). On peut donc considérer qu’il y a un impact sur les migrations piscicoles à la montaison et à la dévalaison du fait du barrage et de la centrale (cf. résultats évaluation continuité écologique §3.8.4). En outre, ce besoin migratoire est confirmé par la présence de populations salmonicoles importantes en aval du barrage et par les observations qualitatives de tentatives avortées de franchissement que nous avons faites lors de nos campagnes de mesures à l’automne 2015.  La présence de la centrale peut aussi induire des impacts lors de la dévalaison des juvéniles de truites du fait du passage dans les turbines. En effet, le plan de grille existant, avec un inter-barreau irrégulier de l’ordre de 5 à 10 cm n’induit pas d’effet de barrière (ni physique, ni comportementale) pour les poissons. Nous pouvons donc considérer que les poissons passent dans les turbines. Si l’on se base sur les types de turbines rencontrées et les données moyennes de mortalité dans les différents types de turbine11, on peut considérer que l’on a des mortalités de l’ordre de 19 à 20 % dans la turbine Kaplan et de l’ordre de 30 à 40 % dans la turbine Francis. Pour la turbine « SOMPEYRAC », nous ne disposons pas de références donc nous considérerons une mortalité de 100 %.  La présence du barrage induit aussi une modification des habitats en amont par substitution d’habitats lotiques par des habitats lentiques. Toutefois, la faible longueur du remous (250 m environ) relativise l’importance de cet impact.

4.2.4 Incidences sur les usages de l’eau En dehors de l’activité halieutique, qui n’est pas à proprement parler un usage de l’eau, aucun autre usage de l’eau n’est susceptible d’interférer avec le projet de demande de renouvellement et de correction de l’autorisation à exploiter.

11 Données ONEMA (www.onema.fr)

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L’activité halieutique pourra cependant profiter d’une incidence positive sur la faune piscicole si des mesures compensatoires ou correctrices de type aménagement d’une passe à poissons sont décidées.

4.3 Incidences sur les milieux terrestres

4.3.1 Incidences vis-à-vis des sites et paysages, du sol, de l'air et du climat Il n’y a pas de changement de l’installation susceptible de générer de nouveaux impacts sur le milieu, le moulin étant installé depuis très longtemps. L’impact présent du fonctionnement de l’usine sur le climat est mis en évidence dans le chapitre « bilan énergétique ». Une incidence notable sur le sol ou le ruissellement des eaux pluviales de par la centrale en place ne peut pas être constatée, en raison de la nature de l’aménagement et la relative faiblesse de surface sur les milieux terrestres occupés par l’usine. Seules les mesures compensatoires et correctrices pourront engendrer des travaux qui peuvent avoir un impact atmosphérique, dans la limite des rejets des gaz d’échappements émis par les engins des travaux en rivière. L’ancienneté de l’usine exclut un nouvel impact paysager de l’aménagement en place. L’impact paysager des mesures correctrices (passe à poisson) reste très limité en raison de l’emprise décamétrique en longueur et décimétrique en hauteur, ainsi que de la présence importante de ripisylve à proximité du futur emplacement, cachant en partie cet aménagement d’une vue lointaine.

4.3.2 Incidences sur les milieux naturels, les équilibres biologiques, la faune et la flore Il n’y a pas de changement de l’installation susceptible de générer de nouveaux impacts sur le milieu, le moulin étant installé depuis très longtemps. Les seuls changements résulteront de la mise en place d’ouvrages relatifs à la continuité écologique (mesure correctrice) qui aura alors un impact favorable, notamment sur la faune piscicole. Les impacts de l’ouvrage en place et les mesures correctrices sur les habitats naturels, la flore et la faune patrimoniale visés par la directive habitats sur le site Natura 2000 seront détaillés dans le chapitre ci-dessous (§4.3).

4.3.3 Incidences sur les activités humaines Il n’y a pas de changement de l’installation susceptible de générer de nouveaux impacts sur les activités humaines.

4.3.3.1 Impact sonore Il n’y a pas de changement de l’installation susceptible de générer de nouveaux impacts sonores sur le milieu, le moulin étant installé depuis très longtemps. En outre, le bruit émis par la centrale est assez faible, perceptible difficilement au-delà de quelques dizaines de mètres et uniquement si le barrage ne déverse pas.

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Seules les mesures compensatoires et correctrices pourront engendrer des travaux qui peuvent avoir un impact sonore, dans la limite sonore des travaux en rivière.

4.3.3.2 Impact sur les infrastructures Il n’y a pas de changement de l’installation susceptible de générer de nouveaux impacts sur les infrastructures, le moulin étant installé depuis très longtemps. En outre, on peut considérer que le moulin n’induit pas d’impacts sur les infrastructures.

4.3.3.3 Impact socio-économique Le seul impact socio-économique est celui des taxes apportées à l’Etat et les collectivités locales, ainsi que le travail d’une personne pour gérer l’installation.

4.4 Incidences en rapport avec les habitats et espèces prioritaires du site Natura 2000

Comme mentionné plus haut, on ne note pas d’incidences particulières du « projet » de régularisation du dossier d’autorisation sur le site Natura 2000, car initialement aucune modification de l’aménagement hydraulique n’avait été prévue pour le renouvellement d’autorisation. L’effet de l’aménagement sur son environnement depuis les années 1950 (époque de l’arasement du seuil situé à l’aval provoquant un relèvement de la hauteur de chute qui n’a jamais été régularisé dans le droit d’eau) ne peut en ce sens pas être évalué correctement en l’absence d’un état des lieux datant de cette époque. Toutefois, seront exposés ci-dessous des effets temporaires ou permanents, directs ou indirects de l’aménagement en place sur les espèces et habitats visés par le périmètre du site Natura2000 existant sur place, afin d’évaluer l’incidence d’éventuelles mesures correctrices ou compensatoires.

4.4.1 Incidences sur les habitats naturels et espèces terrestres et semi- aquatiques d’intérêt communautaire référencés sur le site Natura 2000 L’impact sur les habitats naturels terrestres, semi-aquatiques et aquatiques de cet ouvrage installé pour majeure partie dans le lit de la rivière peut être considéré comme négligeable car existant depuis longue date. Les habitats naturels se sont donc adaptés depuis un certain temps au niveau d’eau moyen du fil de l’eau et de la nappe alluviale que l’on peut constater en amont et en aval de l’ouvrage. Les arbres présents sur le site ne dépassent vraisemblablement pas l’âge de l’existence d’un barrage au droit de la centrale actuelle du Moulin de Pra. Les espèces animales et végétales terrestres ne sont pas concernées par la modification du droit d’eau dans la mesure où il n’y aurait pas de diminution du débit réservé. Une éventuelle augmentation des débits dans le tronçon court-circuité (TCC) en fonction de l’aménagement piscicole retenu (voir aménagements décrits dans l’annexe 7) ne pourra qu’être bénéfique aux habitats et espèces présentes dans ce TCC. En ce qui concerne les espèces semi-aquatiques comme la loutre d’Europe et la cordulie à corps fin, l’aménagement en place n’a vraisemblablement pas d’impact notable sur ces espèces car il n’entrave pas la liberté de leurs mouvements (migration entre le tronçon amont et aval), ni la disponibilité de leurs ressources alimentaires.

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Les forêts alluviales et herbiers aquatiques se situant à l’aval de l’installation ne subissent pas d’effet négatif dû à la présence de l’ouvrage. A contrario on peut même s’interroger sur un possible effet positif du barrage et de l’usine fonctionnant au fil de l’eau sur ces habitats, du fait que la retenue à l’amont de l’ouvrage réduirait potentiellement les effets des éclusées provoquées par les ouvrages EDF situés à l’amont.

4.4.2 Incidences sur les habitats et espèces aquatiques d’intérêt communautaire référencés sur le site Natura 2000 La modification du droit d’eau n’est pas en mesure d’avoir une incidence écologique sur les écosystèmes de la Cère, en l’absence de modifications réelles des caractéristiques d’exploitation de l’ouvrage. Il n’y a pas de changement de l’installation susceptible de générer de nouveaux impacts sur les milieux, le moulin étant installé depuis très longtemps. En revanche, si le pétitionnaire décide de mettre en place des mesures compensatoires et correctrices, des incidences positives peuvent émaner du projet, plus particulièrement lors de la mise en place d’une passe à poissons et d’une correction de l’ouvrage de restitution du débit réservé. En effet, l’actuelle situation d’infranchissabilité écologique a été exposée au chapitre §3.9. et présente à l’heure actuelle un impact réel de l’aménagement existant sur la continuité écologique. C’est dans ce sens que des effets dommageables subsistent sur l'état de conservation des habitats naturels et des espèces, des mesures correctrices peuvent alors être proposées, bien que le tronçon du cours d’eau sur lequel se situe l’usine n’est actuellement ni classé en liste 1, ni en liste 2. La modification du droit d’eau implique la mise en place d’ouvrages de montaison et d’une prise d’eau ichtyocompatible qui dispose d’une barrière physique à l’entrée des turbines ainsi que d’un dispositif de dévalaison adapté aux espèces de site (notamment la truite fario qui est l’espèce repère). Cette mise en place va améliorer la situation pour les espèces piscicoles. Dans le cas de la création de ces mesures correctrices, les changements induits par l’ajout d’ouvrages relatifs à la continuité écologique auront alors une incidence favorable sur un certain nombre d’espèces d’intérêt prioritaires, notamment sur:  la Lamproie de planer (Lampetra planeri) (1096) ;  le Chabot (Cottus gobio) (1163). En effet, bien qu’il ne s’agisse pas là d’espèces migratrices à proprement parler, au moins les dévalaisons accidentelles permettraient un échange génétique entre les populations situées à l’amont et à l’aval de l’ouvrage. Dans l’hypothèse d’un reclassement du tronçon en liste 2, et en conséquence l’aménagement d’une franchissabilité au niveau du barrage de Brugale (EDF) situé à l’aval, la mesure compensatoire proposée pourra avoir ultérieurement une incidence positive également sur le repeuplement de la Cère par les migrateurs amphihalins d’intérêt communautaire :  le Saumon atlantique (Salmo salar) (1106) ;  la Lamproie marine (Petromyzon marinus) (1095). Les autres espèces mentionnées par le Document d’Objectif du site ne sont actuellement pas ou peu concernées par l’infranchissabilité de l’ouvrage. En revanche, la mesure correctrice aurait une incidence très positive sur des espèces non directement visées par la directive habitats, notamment pour la truite. En outre il ne faut pas perdre

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4.5 Incidences des travaux liés à la mise en place des mesures correctrices ou compensatoires

4.5.1 Nature des travaux prévus

4.5.1.1 Nature des aménagements et travaux associés La nature des travaux est décrite dans le dossier d’autorisation et ses annexes. Ils sont repris ci-après.

La zone de travaux de l'ouvrage de montaison nécessite la réalisation d'un batardeau de soixantaine cinq mètres situé de part et d'autre de la chaussée (20 m de batardeau pour la zone aval). Durant la période de travaux, le débit réservé sera assuré par une canalisation associée à une pompe qui se rejettera à l'aval de la zone de travaux. La zone de travaux au niveau de la prise d'eau et de la goulotte de dévalaison nécessiteront la mise en œuvre de batardeaux (barrage à aiguille à l’amont et batardeau en big bag à l’aval) une pompe d’assèchement au niveau de la fosse et derrière le batardeau en aiguille pourront être mis en œuvre. Les travaux de l'ouvrage de montaison et de la prise d’eau avec l'ouvrage de dévalaison pourront se conduire en même temps. Une durée maximale des travaux de trois mois sera privilégiée.

Figure 13 : Zones provisoires des chantiers

4.5.1.2 Périodes d’intervention et durée des travaux Les travaux sont programmés pour une durée maximale de trois mois en dehors des périodes préjudiciables pour la faune piscicole (voir § mesures d’évitement et dossier d’autorisation).

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4.5.2 Impacts potentiels en phase travaux

4.5.2.1 Accès au chantier et emprise des travaux La mise en place de la passe à poissons nécessitera de créer un accès aux engins de chantier en rive gauche. En effet, une ancienne piste, peu végétalisée est déjà en place de ce côté et pourra être réouverte aisément jusqu’à quelques mètres du chantier. Les derniers mètres d’accès à l’emplacement de la passe (environ 5 mètres de dénivelé) devront être prévus. Pour mesurer l’impact des travaux de construction de la passe, les arbres à proximité sur le futur emplacement de la passe ont été prospectés. Il s’agit notamment de deux tilleuls, d’un charme et d’un châtaigner qui devront très certainement être abattus pour permettre l’accès à l’emplacement de la passe et l’ancrage de l’ouvrage dans la roche ici affleurant. L’abattement de ces essences ne pose pas de problème particulier en termes de réduction des habitats naturels, tenant compte des espèces considérées (ni essences de forêt alluviale, ni chênes ou hêtres pouvant héberger des insectes visés par la directive Flore-Faune-Habitats), l’âge des individus (<40 cm de diamètre) et l’absence de cavités (trous d’arbres) qui auraient pu constituer un nichoir ou abri pour l’avifaune ou les chiroptères potentiellement présents sur le site Natura 2000. L’impact de la création d’accès au chantier de la passe à poissons peut donc être considéré comme négligeable, surtout en vue du gain écologique attendu, à condition de limiter l’emprise du chantier et de l’accès au chantier au minimum nécessaire (voir mesure E3). Les prospections de terrain ont pu confirmer que l’emprise du futur chantier ne se situe pas sur des habitats d’intérêt communautaire présents à proximité (91E0et 3260). Le cortège floristique sur les berges en rive gauche ne s’apparente pas non plus à l’habitat d’intérêt communautaire 9120, mentionné dans le DOCOB du site Natura 2000. Les arbres situés à proximité de l’emplacement sont d’âge juvénile à âge moyen et ne comportent pas d’individus / espèces nécessitant un traitement particulier (Robiniers, chênes, …). L’accès en rive droite est existant (voirie) et se limite aux abords de l’ouvrage non végétalisé, ce qui laisse conclure à une absence d’impact sur la zone de chantier.

4.5.2.2 Impact des travaux en phase chantier Les travaux décrits ci-dessus impliqueront des incidences potentielles ou attendues sur les milieux aquatiques et terrestres dans les limites et au-delà des zones de chantier :  Les terrassements hors lit mineur en phase travaux constituent potentiellement une source d’émission de poussières dans l’environnement. En vue de l’emprise au sol des terrassements et de la nature du substrat potentiellement relativement humide en raison de sa proximité avec le cours d’eau, la quantité de poussières générées est considérée comme négligeable.  Le risque de pollution mécanique par des MES est faible car l’ensemble des travaux sera réalisé hors de l’eau. Le risque de pollution mécanique par des MES reste limité à la traversé des engins en début et fin de chantier et à la réalisation du batardeau et à son élimination en fin de chantier. Pendant les travaux, compte tenu de la réalisation du batardeau, aucun engin ne circulera dans le lit en eau de la rivière (après l’installation du chantier), le risque de pollution mécanique ne pourrait alors venir que d’une rupture du batardeau par une crue.

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 En vue de la taille (surface) du chantier restant relativement modeste, l’impact des eaux de ruissellement est considéré comme négligeable et ne nécessitera pas la mise en place d’un système de concentration / traitement.  Les travaux produiront du bruit supplémentaire par rapport à une exploitation normale.  La libre circulation des poissons à la dévalaison sera entravée par la phase travaux, bien qu’il faille noter que l’ouvrage est actuellement infranchissable à la montaison. Une pêche électrique de sauvegarde sera mise en place afin de limiter l’impact (mesure E6).  Aucun prélèvement n’étant prévu pour la phase chantier, la ressource quantitative ne sera pas impactée.  Durant la phase de travaux, il n’y aura pas de surélévation du niveau des eaux au droit du batardeau puisque son emprise ne concerne pas l’ensemble de l’ouvrage.

4.6 Précautions lors de la phase chantier

Un document de consultation des entreprises (DCE) sera réalisé. Il comportera les pièces nécessaires à la consultation des candidats aux marchés de travaux. Ce document précisera et imposera un certain nombre de précautions devant être suivies lors de la phase chantier. Les prescriptions seront notamment les suivantes:  Les entreprises intervenant sur le chantier s'engagent à respecter la réglementation en vigueur, tenant compte notamment : o des émissions sonores et de la protection des travailleurs contre le bruit ; o de l’élimination des déchets, les emballages et la récupération des matériaux ; o et dispositions communes applicables aux matériels et engins de chantier.  Un responsable de chantier au sein de chaque entreprise sera désigné au démarrage du chantier et sera le garant du respect des règles établies. o Il devra être présent dès la préparation du chantier et assurer une permanence sur le chantier, jusqu’à la livraison. o Il s'assurera de la connaissance et de la prise en compte du DCE par tous les intervenants o Il effectuera le contrôle des engagements contenus dans le DCE notamment: . La propreté du chantier . L’exécution correcte du tri des déchets sur le chantier et leur évacuation  Le DCE précisera les modalités (qui, quand, comment, …) de signalisation et d’information concernant le chantier : o Il précisera notamment les accès prévus, les règles de sécurité. Ce document imposera à chaque entreprise la réalisation, à minima, d'une analyse des risques liés à leur intervention. o Mise en place de la clôture des zones de chantier, le piquetage du chantier conduit, etc. o Sont définies et délimitées les différentes zones du chantier :

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. aires de livraison et stockage des approvisionnements ; . aires de fabrication ou livraison du béton ; . aires de tri et stockage des déchets ;

 Concernant la gestion des déchets et émissions potentielles le DCE précisera que: o Le brûlage des déchets de chantier est interdit. o Des moyens sont mis à disposition pour assurer la propreté du chantier (systèmes de rétention et de collecte, bacs de rétention, bacs de décantation, protection par filets des bennes pour le tri des déchets ...), en vue de l’élimination des produits en conformité avec la règlementation. o Les déchets de chantier seront triés et regroupés dans les aires prévues pour être évacués au fur et à mesure de l'avancement du chantier. o Concernant la gestion et collecte sélective des déchets le DCE imposera : . une préparation du chantier minutieuse ; . l’évitement d’emballages superflus, notamment de nature indésirable (emballages limités dans leur quantité, réalisation des boites de réservation utilisant d’autres matériaux que du polystyrène). o Les modalités de collecte, tri et valorisation des déchets seront précisées : . Règles de tri à respecter. . Mise en place et signalisation des bennes ou récipients de tri sélectif. o L’ensemble des actions pouvant conduire à une pollution fera l’objet de précautions et contrôles, en particulier : . Concernant les substances polluantes des systèmes de rétention et de collecte doivent être prévus par toutes les entreprises : Les substances polluantes seront notamment stockées dans des bidons étanches placés sur film plastique imperméable. . Toutes précautions seront prises pour éviter la pollution des eaux du fait des engins mécaniques mis en œuvre (les systèmes hydrauliques et les réservoirs de carburant seront vérifiés. . Les dépôts, déchets, … issus du nettoyage des outils et engins devront être récupérés et évacués en déchetterie. Les sols ne devront pas être pollués par ces nettoyages. . Les conditions de stockage du carburant et des produits dangereux seront précisées. . La présence d’un kit anti-pollution sera assurée. o La garantie des équipements conformes aux normes acoustiques. o Afin de limiter des émissions de poussières et de boue: . La propreté des engins sera contrôlée avant leur arrivée sur site . Des bacs de rétention seront mises en place pour récupérer les eaux de lavage des outils.

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. Des installations fixes de récupération des eaux de lavage des bennes à béton seront mises en place. Après une nuit de sédimentation, chaque matin, le dépôt béton extrait des cuves de décantation jeté dans la benne à gravats inertes. L’eau claire sera réutilisée pour les bétonnages suivants. . Les nettoyages d’engins sur sites seront à éviter dans la mesure du possible, sinon des dispositifs particuliers de nettoyage seront à prévoir de façon à ne provoquer aucune émission dans les milieux naturels. . Le matériel de ponçage utilisé sera muni d’un aspirateur.  Concernant les produits chimiques utilisés, une fiche produit doit être fournie par l’entreprise au maître d’œuvre.  Afin de limiter le risque d’incendie o Les feux à foyer ouverts sont interdits ; o Le stockage et l'usage de matériaux et de machines thermiques et matériaux inflammables doit être fait dans les règles de l’art ; o Des moyens de lutte contre les incendies doivent être mis à disposition et leurs utilisations présentés au personnel lors de la réunion initiale; o Afin de diminuer le risque d’incendie, les abords du chantier seront nettoyés régulièrement ;  Il sera effectué une remise en état et un nettoyage complet des lieux par l’ensemble des entreprises intervenant sur le chantier  Concernant le comportement à adopter face aux milieux aquatiques, il sera rappelé que : o La période de travaux choisie pour les travaux en milieu aquatique correspond à une période d'étiage. o Des filtres (en paille) seront installés au niveau des rejets des pompes permettant l'assèchement derrière les batardeaux si des matériaux fins sont présents dans l’emprise des batardeaux. Si cela est nécessaire, un bassin de décantation devra être mis en place en complément de ces mesures. o Les batardeaux devront être réalisés selon les préconisations du maître d'œuvre. Des opérations de suivi de MES pourront être imposées en temps réel lors des phases les plus critiques (confection et retrait du batardeau).

Enfin, un rendez-vous sur site sera réalisé avec le gestionnaire du site Natura 2000 avant les opérations de piquetage des pistes d’accès pour identifier les enjeux et mettre en œuvre d’éventuelles mesures afin de limiter les impacts sur le milieu et éviter la dissémination des espèces invasives.

AGERIN SAS Aménagement et Gestion de l’Environnement et des Risques Naturels - Etudes et Conseil 77 Centrale hydroélectrique de Larréginie Dossier de demande d’autorisation d’exploitation : Etude d’impact (annexe 4) 30 mai 2018 5 Mesures d’évitement, de réduction et de compensation

5.1 Généralités

La séquence « éviter, réduire, compenser » (ERC) a pour objectif d'éviter les atteintes à l’environnement, de réduire celles qui n’ont pu être suffisamment évitées et, si possible, de compenser les effets notables qui n’ont pu être ni évités, ni suffisamment réduits. Elle s’applique aux projets et aux plans et programmes soumis à évaluation environnementale ainsi qu’aux projets soumis à diverses procédures au titre du code de l’environnement (autorisation environnementale, dérogation à la protection des espèces, évaluation des incidences Natura 2000, etc.).

Figure 14 : Le bilan écologique de la séquence ERC (Source : Commissariat général au développement durable, 2017) En vue des quelques effets dommageables que représente l’installation à l’heure actuelle (débit réservé, continuité écologique), nous exposons ci-dessous des solutions examinées et mesures qui seront prises pour supprimer ou réduire les effets dommageables. Il est utile de rappeler, que la modification du droit d’eau n’engendrera pas de modification des conditions d’exploitation de la centrale. Pour réduire les effets dommageables de la centrale sur la continuité écologique, et conformément aux dispositions de l’arrêté du 11 septembre 2015, nous proposons de mesures correctives visant à réduire l’impact actuel de la centrale. Dans tous les cas, les moyens seront mis en œuvre pour garantir l’exploitation en respectant la cote légale. Conformément au principe de donner la priorité aux mesures d'évitement avant la réduction puis la compensation (doctrine ERC) il sera ici question essentiellement de mesures de réduction pour corriger dans la mesure du possible les impacts sur l’environnement de l’ouvrage actuel constatés ou supposés. L’ouvrage hydraulique existant d’ores et déjà il ne peut plus être question de mesures d’évitement concernant l’obstacle à l’écoulement proprement dit. L’absence de nouveaux impacts générés par l’ouvrage (l’obstacle d’écoulement) n’envisage pas des mesures de compensation.

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Quant aux travaux issus des mesures de réduction de l’impact de l’ouvrage sur la continuité écologique, ils pourront faire l’objet de mesures d’évitement et de réduction (ou de mesures d’atténuation au sens de l’évaluation des incidences Natura 2000) afin de réduire les incidences potentielles de la phase chantier.

5.2 Solutions examinées

Ci-dessous nous proposons une description des solutions alternatives envisageables et des mesures envisagées pour compenser les effets dommageables qui permettent de justifier l'approbation de la demande de renouvellement d’autorisation.

5.2.1 Solutions examinés pour respecter le débit réservé Plusieurs solutions se présentent pour garantir le débit réservé sur l’intégralité du tronçon court- circuité:  Restitution intégrale du débit réservé par l’ouvrage de franchissabilité situé à l’extrême amont du tronçon court-circuité ;  Restitution partielle du débit réservé par l’ouvrage de dévalaison d’une part et par l’ouvrage de montaison d’autre part ;  Restitution intégrale ou partielle du débit réservé par un ouvrage spécifique (et l’ouvrage de franchissabilité).

5.2.2 Solutions pour améliorer / rétablir la continuité écologique L’amélioration ou le rétablissement de la continuité écologique peut être envisagé(e) par différents moyens. Plusieurs possibilités existent en ce qui concerne l'ouvrage de montaison. L'ouvrage de dévalaison est quant à lui assez bien défini. En effet, la configuration du site actuel n’offre pas beaucoup de solutions possibles d’aménagements. La seule solution envisagée est donc une prise d’eau ichtyocompatible (grille de pente 26° avec inter barreaux de 20 mm), surmontée d'une goulotte de dévalaison se rejetant dans le tronçon court-circuité).

Tableau 21 : Les différentes solutions (types) d'ouvrage de montaison examinées (AGERIN SAS, 2016) Type de passe Caractéristiques Coût Exemples Rampes Travaux : Demande une importante technicité Entre 150 à rugueuses lors de la mise en œuvre. Terrassement. 200 k€ Nécessité l'apport de grosse quantité de matériaux (blocs, remblai, béton).

Dimensionnement succinct : Pente minimale de 5 %. 40 mètres de long et de 4 à 20 mètres de large.

Préconisations d'usage : Entretien régulier et difficile. Ouvrage difficilement isolable.

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Pré barrage Travaux : Terrassement et ouvrage maçonné. De 100 à 150 k€ Dimensionnement succinct : 9 pré bassins de 5 x 6 mètres soit 45 de longueur.

Préconisations d'usage : Entretien régulier et difficile. Ouvrage difficilement isolable.

Bassins Travaux : Terrassement et maçonnerie De 80 à successifs 120 k€ Dimensionnement succinct : 9 bassins successifs en béton vibré. Complément du débit à l'aide d'un déversoir d'attrait de 1 à 1,5 m3/s. Cf. Plan de situation suivant.

Préconisations d'usage : Entretien très régulier nécessaire mais facile. Ouvrage facilement isolable pour nettoyage.

5.3 Mesures d’évitement prévues dans le cadre de la phase travaux

L’évitement d’un impact implique avant tout l’étude de toutes les solutions/variantes possibles d’aménagement, y compris celle du statu quo. La mesure d’évitement consistera alors à choisir, parmi les variantes envisagées, la moins impactante tout en considérant les enjeux socio- économiques. Cela peut se traduire par une modification du projet initial (de tracé ou de site/forme d’implantation) afin d’éviter l’impact sur une zone sensible. Cette phase est particulièrement importante dans le cadre de la justification de la solution retenue, car elle permet d’apporter les éléments comparatifs et l’argumentaire nécessaire lorsque cette dernière demeure impactante (Source : DEAL Réunion - Guide : mesures de compensation à la perte résiduelle de biodiversité - Janvier 2013).

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Figure 15 : Exemple de mesure d’évitement (Source : DEAL Réunion - Guide : mesures de compensation à la perte résiduelle de biodiversité - Janvier 2013)

5.3.1 E1 : Choix de la période d’intervention et de la durée des travaux Les chantiers de travaux seront planifiés en respectant la période de fraie. A ce titre ils seront notamment adaptés aux espèces patrimoniales (Lamproie de Planer et Chabot) et dominantes (Truite, Vairon), soit une intervention en rivière en fin d’été et automne, coïncidant avec la période des basses eaux.

Espèce constatée Période de fraie (mois)

Nom Nom

1 2 3 4 5 6 7 8 9

11 12 Code Période 10 scientifique commun Lampetra Lamproie LPP avril-mai planeri de Planer Cottus gobio Chabot CHA mars-avril (-mai) période Salmo trutta début-novembre- Truite TRF fario mi-février favorable Phoxinus aux Vairon VAI mai-juillet phoxinus travaux Perca fluviatilis Perche PER avril-juin Squalius Chevesne CHE avril-juin

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Espèce constatée Période de fraie (mois) cephalus Barbatula Loche LOF avril-mai barbatula franche Gobio gobio Goujon GOU mai-juin Gymnocephalus Gremille GRE avril-mai cernua Tinca tinca Tanche TAN mai-juillet = période de fraie indicative Tableau 22 : Périodes défavorables/ favorables aux travaux en milieu aquatique Les périodes de fraie pour les espèces considérées s’étalant du 15 novembre à mai, il sera préférable d’envisager les travaux sur les mois d’ août àoctobre. La durée des travaux sera limitée au minimum (réalisation des aménagements des dispositifs de montaison et de dévalaison soit 3 mois).

5.3.2 E2 : Délimiter les emprises du chantier Comme décrit en § 4.5.2.1, la mise en place de la passe à poissons nécessitera de créer un accès aux engins de chantier en rive gauche. La mesure d’évitement et d’atténuation d’incidence consiste à limiter au minimum les interventions sur le milieu naturel dans la mise en place de l’accès au chantier et son emprise en rive gauche ainsi que l’emprise du chantier en délimité par les batardeaux dans les habitats aquatiques (R1). Cela comprend notamment :  délimitation de la zone de chantier au strict minimum, o en évitant notamment l’accès aux lambeaux de forêt alluviale de type Frênaie- Aulnaie et Saulaies existants à l’aval de l’ouvrage dans la zone des îlots ; o en conservant au maximum les berges en l’état et plus particulièrement de la ripisylve.  abattage d’arbres et défrichement seulement là où c’est nécessaire, en évitant, si possible l’abattage de vieux spécimens de chênes ou d’arbres creux ou comportant des cavités (ont été prospectés seulement les arbres situés sur les berges, le tracé précis d’accès au chantier n’étant pas encore connu au stade d’avant-projet). o D’éventuels arbres situés sur le tracé de la voie d’accès susceptibles d’accueillir des chiroptères (cavités), ne pourront être évités en modifiant le tracé d’accès. Ils ne devront pas être ébranchés dans la mesure du possible. Ils devront rester à terre pendant au moins toute une nuit, afin de permettre aux chiroptères de s’échapper avant d’évacuer le bois de façon classique. Il pourra être fait appel aux gestionnaires du site Natura2000 ou associations naturalistes pour déterminer la présence d’arbres sensibles sur la tracé définitif d’accès au chantier. Bien que l’emprise du chantier ne concerne pas les habitats d’intérêt communautaire (type 91E0, 9120 et 3260) situés à proximité, il est à rappeler que la zone de chantier se situe dans les limites du périmètre Natura 2000. Les travaux doivent donc être réalisés dans le respect du document d’objectif validé sur ce site et respecter les habitats naturels hébergeant potentiellement des espèces d’intérêt communautaire.

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5.4 Mesures de réduction prévues dans le cadre de la phase travaux

Les mesures de réduction permettent de limiter les effets d’emprise ou de coupure, les risques de pollution ou de perturbation sur les milieux naturels environnants (planification des travaux en dehors de la période de reproduction, de nidification d’une espèce, restauration d’un couvert végétal ou arboré, bandes boisées, installation de passages à faune…). Ces mesures se déploient au niveau du projet lui-même, il s’agit essentiellement de réaliser des adaptations techniques au tracé ou à l’implantation afin de réduire les impacts sur les milieux. En théorie, lorsque la réduction est totale, l’impact peut être considéré comme supprimé. En pratique il demeure fréquemment un impact résiduel après réduction qu’il convient d’évaluer avec précision par un suivi, le cas échéant, pouvant conclure à la nécessité de compenser. Les mesures concernent aussi bien la phase chantier, qui est souvent la cause d’impacts mal maîtrisés sur le milieu naturel, que la phase d’exploitation. Les mesures de réduction en phase chantier concernent plus précisément la limitation de l’emprise des travaux, la planification et le suivi, la gestion des éclairages, la mise en place de bassins temporaires ou de filtres pour les eaux de ruissellement. Les chantiers importants peuvent faire l’objet d’une certification et d’un management environnemental global.

Le maître d’ouvrage peut, voire se verra dans l’obligation de, confier une mission de suivi environnemental à un expert qui se chargera: • de la mise à jour des enjeux environnementaux en corrélation avec la précision du projet; • de la retranscription des impacts identifiés et des mesures d’évitement et de réduction préconisées dans l’étude d’impact, dans le cadrage de la mission de maîtrise d’œuvre, et pour prise en compte dans les dossiers de consultation des entreprises et le plan assurance qualité et sa déclinaison environnementale qu’elles devront produire; • de l’accompagnement (formation, sensibilisation, coordination) et du contrôle de leur intégration et réalisation à pied d’œuvre; • de dresser un bilan des travaux et de proposer d’éventuelles actions de rattrapage (Source : DEAL Réunion - Guide : mesures de compensation à la perte résiduelle de biodiversité - Janvier 2013).

Figure 16 : Exemple de mesure de réduction (Source : DEAL Réunion - Guide : mesures de compensation à la perte résiduelle de biodiversité - Janvier 2013)

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5.4.1 R1 : Mise en place de batardeau pour la préservation des habitats aquatiques et limitation du transport de particules fines issues du chantier Les travaux seront réalisés dans une zone isolée par des batardeaux en rive gauche et en rive droite du barrage. L’ensemble des travaux seront ainsi réalisés hors d’eau. La zone sera maintenue à sec par la mise en place d’une pompe. Lors de la réalisation des batardeaux, un suivi visuel sera réalisé afin de conduire les opérations de façon à limiter le risque de création de matière en suspension. Selon la concentration de l’eau en MES (suivi visuel de la turbidité des eaux rejetées) un filtre à paille pourra être mis en œuvre au niveau du rejet de la pompe. La mise en place du chantier et son repliement sera menée de façon à limiter au maximum l’introduction de matières en suspension (MES) dans les milieux aquatiques. A la fin du chantier, le cours d’eau sera remis en état de manière à reconstituer les habitats naturels pré-existants.

5.4.2 R2 : Réalisation d’une pêche électrique de sauvegarde Suite à la mise en place des batardeaux une pêche électrique de sauvegarde sera effectuée. Elles seront au nombre de deux durant la phase de travaux. Les pêches électriques de sauvegarde permettront de supprimer les éventuels impacts des travaux sur la vie piscicole (voir description travaux).

5.4.3 R3 : Limiter les pollutions accidentelles par le chantier L’entreprise réalisant les travaux prendra toutes les précautions nécessaires durant le chantier pour prévenir les pollutions accidentelles et leurs traitements (stockage des engins et matériaux hors du lit). Elle organisera la récupération des déchets sur une aire spécifique avec si besoin en fonction des quantités des bennes ou/et des containers. Les engins de chantier seront entretenus régulièrement pour éviter les fuites d’hydrocarbures. L’approvisionnement en hydrocarbures des engins ne se fera pas sur place / à proximité du lit. En cas d'intempérie, (crue, montée rapide des eaux), l'entreprise prendra toutes les dispositions nécessaires pour pouvoir évacuer rapidement les hommes et les machines du site de construction (matériaux mis préventivement hors d'eau).

5.4.4 R4 : Veille à préservation des habitats naturels Outres les mesures d’évitement et de réduction prévus pour limiter l’impact sur les milieux aquatiques (E1, E2, E3, E4) et terrestres (E3, E4) et afin de préserver les habitats naturels d’intérêt communautaire d’autres mesures sont prévues pour préserver la qualité des habitats naturels :  Limiter le risque de dispersion des espèces envahissantes constatées dans le secteur, soit Renouée du Japon, Buddleia (Arbre à papillons), Balsamines, Galinsoga, etc.

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o L’entreprise exécutant les travaux veillera notamment à limiter la dispersion de la Renouée par contamination de la zone de chantier par propagation des parties de plantes depuis d’autres chantiers.  Veiller à limiter les poussières issues du chantier. o Bien que la surface concernée par des terrassements reste très modeste et le substrat restera à priori relativement humide, il sera veillé à ce que le chantier ne produit pas de poussières pouvant impacté les habitats naturels voisins. o Par mesure de précaution, pour limiter les envols de poussières et conformément aux normes et réglementations en vigueur ils respecteront la limitation de la vitesse à 30 km/h sur l’emprise du chantier.

5.5 Mesures correctives prévues dans le cadre de l’ouvrage existant

La compensation vise à contrebalancer par une action positive les effets résiduels négatifs qui ne peuvent être évités par la conception d’un plan ou projet alternatif (scénarios, variantes) ou suffisamment atténués par la mise en œuvre de mesures de réduction. Elle ne doit être envisagée ou intervenir qu’après ces deux premières étapes si malgré tout il subsiste un dommage dit « résiduel » et « acceptable » au regard des enjeux technico-socio-économiques. Elle doit théoriquement rétablir un état écologique fonctionnel a minima proche de la situation antérieure au projet ou plan de façon à maintenir les espèces et leurs habitats dans un état équivalent ou meilleur à celui observé avant la réalisation de ce dernier (Source : DEAL Réunion - Guide : mesures de compensation à la perte résiduelle de biodiversité - Janvier 2013).

Des précisions sur les différents aménagements prévus pour restaurer la continuité écologique pourront être trouvées dans l’avant-projet décrits dans l’annexe 7 du dossier d’autorisation et au paragraphe §5.3.2. du dossier d’autorisation « Avant-Projet : Aménagements afin de restaurer la continuité écologique».

5.5.1 Gestion du débit réservé

5.5.1.1 C1 : Correction de l’ouvrage de restitution du débit réservé Comme mentionné plus haut, le dispositif en place, constitué d’une ouverture dans le barrage en rive droite, délivre un débit réservé d’environ 0,59 m3/s, soit très en deçà du débit réservé stipulé dans l’arrêté interpréfectoral du 2 juillet 2015 de 2,6 m3/s. Ce dispositif sera remplacé par une double délivrance du débit réservé qui se fera par un ouvrage de montaison et une passe de dévalaison. Il sera constitué comme suit : - dispositif de montaison : 1,35 m3/s, composé de : o passe multi-espèce à bassins successifs : 0,502 m3/s o déversoir d’attrait : 0.848 m3/s - dispositif de dévalaison : 1.25 m3/s (4 % du débit maximum turbiné de 24 m3/s).

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5.5.2 Amélioration de la continuité écologique

5.5.2.1 C2 : Mise en place d’un ouvrage de franchissabilité à la montaison A ce jour la continuité à la montaison n’est pas garantie malgré des besoins biologiques évidents. Il conviendra de mettre en place une passe à poissons multi-espèces dont les paramètres hydrauliques permettront de faire remonter toutes les espèces présentes (mises en évidence lors des pêches électriques)

5.5.2.2 C3: Mise en place d’une prise d’eau ichtyocompatible (avec plan de grille adapté) Pour ce qui est de la mortalité piscicole à la dévalaison par les turbines, il conviendra de mettre en place un plan de grille qui orientera les poissons vers une goulotte de dévalaison. Sur la Cère, nous sommes en présence d’un milieu salmonicole où plusieurs espèces sensibles accompagnent la truite (chabot et lamproie de planer) et les pêches électriques montrent un bon taux de grossissement de truites avec d’une part des juvéniles 0+ au-dessus de 100 mm à 8 mois, et d’autre part une taille moyenne des salmonidés au-dessus de 180 mm. Pour cette raison, la prise d’eau devra être ichtyocompatible.

5.5.2.3 C4: Adaptation de la goulotte de dévalaison La goulotte située actuellement au sommet des grilles (d’une largeur de 73 cm et peu profonde) sera détruite. Une goulotte collectrice adaptée ainsi qu’un canal de transfert (goulotte de dévalaison) et une fosse de restitution seront créés. Ces ouvrages sont dimensionnés pour les espèces ciblées lors de l’étude d’impact.

5.5.2.4 C5 : Création d’une zone de frai Une zone de frai sera créée pour la reproduction piscicole. Cet aménagement est développé dans le §5.5.4.

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5.5.3 Résultats et propositions d’aménagement Modélisation hydraulique de l’impact des ouvrages : L’analyse de l’impact des aménagements sur le cours d’eau a été réalisée grâce aux relevés topographiques effectués sur site :

PHASES OUTILS

- Choix du périmètre de modélisation

- Levés topographiques sur le périmètre GPS modélisé (modèle de terrain) Tachéomètre

- Compilation du semi de points (en 3 dimensions) issus des levés topographiques et de la bathymétrie - Constitution des lignes de rupture de pente Logiciels ArcGis et QGIS - Tracé des lignes de berges - Reconstitution des ouvrages (seuils, ponts,

etc.)

- Création du terrain, du maillage et calages des paramètres de modélisation Logiciel HEC-RAS 5.0 avec RAS - Calculs Mapper - Exploitation des résultats de calcul

- Visualisation des hauteurs d’eau et des Logiciels ArcGis, QGis et vitesses Mapinfo - Identifications des zones éventuelles de piégeages

Illustration 17 : Phasage et outils de modélisation Nous avons modélisé plusieurs cas de débit afin de retranscrire les différentes situations qui peuvent survenir : Modélisation n°1 : Situation relevée le 11/09/2017 : Cette modélisation a permis d’affiner les paramètres de calage. Les données se basent sur les informations relevées sur le terrain lors de la réalisation de nos levés topographiques : - Débit transitant par l’échancrure : 0,43 m3/s - Débit déversant au-dessus du seuil : 0,182 m3/s

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Photo 17 : Vue d’une partie du tronçon court-circuité (lors de nos levés topographiques)

Modélisation n°2 : Débit réservé sans turbiner : Dans cette modélisation, nous prenons le cas où les travaux proposés ont été mis en œuvre. On note que pour une situation où aucun déversement n’est constaté, le débit dans le tronçon court- circuité sera plus de 4 fois supérieur à celui constaté lors de notre visite (voir photographie n°4). - Débit réservé de projet : 2,6 m3/s (dont 1.35 m3/s pour la dévalaison, 1.25 m3/s pour la passe à poissons et le déversoir d’attrait) - Débit déversant au-dessus du seuil : 0 m3/s - Débit turbiné : 0 m3/s

Modélisation n°3 : Débit réservé et turbinage : Cette troisième modélisation correspond au cas où les turbines fonctionnent à leur maximum et où aucun débordement n’est constaté sur l’ouvrage. Nous nous plaçons à nouveau dans le cas où les travaux proposés ont été mis en œuvre :

- Débit réservé de projet : 2,6 m3/s avec la même répartition que celle décrite pour la modélisation n°2 - Débit déversant au-dessus du seuil : 0 m3/s - Débit turbiné maximum selon les capacités des turbines: 24 m3/s

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5.5.3.1 Résultats

5.5.3.1.1 Résultats de la modélisation n°2 (débit réservé de projet et pas de turbinage) :

Illustration 18 : Hauteur d’eau (m)

Illustration 19 : Vitesses (m/s)

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5.5.3.1.2 Résultats de la modélisation n°3 (débit réservé de projet et turbinage) :

Illustration 20 : Hauteur d’eau (m)

Illustration 21 : Vitesses (m/s)

L’ensemble des modélisations révèle une zone de piégeage potentielle située en pied du déversoir. Cette analyse est confirmée par les analyses de terrain réalisées.

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Zone de piégeage potentielle

Photo 18 : Zone de piégeage potentielle

Cette zone devient problématique pour les faibles débits car la barrière d’enrochements située en pied de barrage génère un piège lorsque les débits baissent.

La modélisation et les observations sur le terrain mettent également en évidence pour certains débits qu’un axe d’écoulement préférentiel se localise au niveau du radier, en rive droite et en rive gauche avec un franchissement non aisé par les petits poissons en rive droite pour les petits débits.

Afin de remédier à ce constat, plusieurs mesures seront mises en œuvre.

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5.5.4 Aménagements

Aménagement du radier en rive droite

Photo 19 : Vue de la partie aval rive droite du Photo 20 : Vue du radier le 19/11/2015 radier le 11/09/2017

Lors de notre visite de terrain, nous avons constaté que le radier présente des difficultés de franchissement. Pour pallier à cette problématique, nous aménagerons un chenal en déplaçant quelques blocs sur site pour que la population piscicole puisse franchir le seuil sans difficulté. Les blocs seront déplacés à la pelle mécanique pour créer ce chenal comme décrit sur le schéma suivant :

Déplacement du bloc vers l’aval Positionnement du bloc supprimé à l’amont et d’un bloc secondaire en provenance de la zone aval du barrage pour finaliser le chenal

Ecartement des deux blocs

Photo 21 : Aménagement du chenal au sein du radier Le déplacement des deux blocs n’impactera pas la forme générale du radier ni la ligne d’eau amont.

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Aménagement de la zone aval du seuil En pied de barrage, on constate une rangée de blocs qui forme, en basses eaux, une barrière difficilement franchissable pour la faune piscicole (analyse confirmée par la modélisation), générant des phénomènes de piégeage.

Photos 22 : Vues du barrage et de la rangée de blocs Cette rangée de blocs s’étend sur toute la longueur du barrage. Nous proposons de créer des zones de passage (échancrures dans l’alignement de blocs) en retirant des blocs de façon ponctuelle. Une première zone située au niveau de la sortie de la dévalaison sera concernée par le retrait des blocs sur toute la largeur de celle-ci en raison de la mise en place de la fosse de réception. Puis les blocs seront enlevés sur environ 0.5 m (un ou deux blocs) tous les 10-12 m selon le schéma présenté page suivante. Ils seront repositionnés perpendiculairement au barrage (en amont de la fosse de réception de la dévalaison). Ce repositionnement permettra de conserver un "cordon" de pierres pour garder le matelas d'eau en pied de barrage même pour les bas débits.

Cette proposition rétablira plusieurs zones d’accès et évitera que des poissons se retrouvent piégés derrière cette rangée de blocs. Concernant le «matelas d’eau » en pied de barrage, si des poissons dévalent par le radier, un volume d’eau significatif arrivera en pied de barrage car une lame d’eau importante est nécessaire pour qu’un poisson puisse dévaler par le barrage. La rugosité du cordon de pierre restant plus élevée que celle de la crête du barrage et que du lit naturel du cours d’eau, une surélévation de la hauteur d’eau sera constatée en pied de barrage jusqu'à noyage total de celui-ci par l'aval. Ce matelas d’eau assurera donc la réception des poissons dévalant par le barrage.

Lorsque le barrage ne déversera pas, la quantité d’eau retenue derrière les blocs restera suffisante, En effet, lors de nos mesures, seuls 0.43 m3/s transitaient par l’orifice de débit réservé, or suite aux travaux, un débit de 1,25m3/s transitera via l’ouvrage de montaison et l’échancrure calibrée.

Durant la réalisation des travaux, il sera veillé à ce qu'une partie de l'eau issue de la fente de débit réservé continue à alimenter cette zone située derrière le "cordon" de pierres. Si cela s'avère nécessaire, lors de travaux, les blocs situés en aval de la fente de débit réservé pourront être aménagés afin que cela ait bien lieu.

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Création d’une zone de frai Lors des travaux, nous mettrons en place une zone de frai qui se situera dans l’ombre hydraulique de la passe à poissons (voir plan page précédente) :

Radier

Zone de frai

Illustration 22 : Localisation prévue pour la future zone de frai

La zone a été choisie grâce aux analyses réalisées sur site, aux modélisations hydrauliques, aux analyses des impacts des futurs aménagements et aux contraintes de surveillance et d’accès à la zone. Sur cette zone, la vitesse du courant sera d’environ 0.15-0.4 m/s en période d’étiage (sans déversement par-dessus le barrage). Un apport de matériaux sera réalisé pour créer une zone de frai présentant les caractéristiques suivantes : - Présence de graviers (5 mm à 2 cm) et galets (2 à 5 cm) sur 20 cm d’épaisseur. - Mise en œuvre dans une zone recouverte par environ 30 cm d’eau en période d’étiage. - Mise en œuvre sur 12.5 m de long et 4 m de large, pour un volume de 10 à 15 m3.

En amont de cette zone quelques blocs (dont le diamètre sera compris entre 0.7 m et 1m) seront disposés afin de réaliser une différenciation du substrat et de varier les habitats piscicoles. Ces blocs permettront de ralentir un peu les écoulements et ainsi de limiter l'arrachement du substrat mis en place pour la zone de frai. En amont, il sera également disposé quelques blocs permettant d’améliorer l’habitat piscicole. L’ombre hydraulique de la passe permettra de limiter les risques d’arrachement du substrat lors de fortes crues. Un suivi annuel de l’état de la frayère sera réalisé et un apport de matériaux complémentaire pourra être envisagé.

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5.6 Justification des choix retenus

Ci-dessous, nous exposons les raisons pour lesquelles il n'existe pas d'autre solution meilleure que celle retenue :  La mise en place du débit réservé réglementaire nécessite, dans tous les cas, une intervention sur l’ouvrage ;  Bien que le cours d’eau ne soit ni classé en liste 1, ni en liste 2, l’arrêté du 11 septembre 2015 stipule que, dans le cas de renouvellement d’autorisation, soient examinés les enjeux relatifs au rétablissement de la continuité écologique. Le choix des moyens d'aménagement ou de gestion doit tenir compte des principes d'utilisation des meilleures techniques disponibles ainsi que de proportionnalité des corrections demandées au regard de l'impact de l’ouvrage et de proportionnalité des coûts par rapport aux avantages attendus ;  L’absence de dispositifs de franchissement et le constat d’une réelle infranchissabilité de l’ouvrage à la montaison et à la dévalaison pose problème en termes d’effet significatif dommageable pour les espèces piscicoles ; Nous considérons que les mesures compensatoires exposées ci-dessus permettent donc une compensation efficace et proportionnée au regard de l'atteinte portée aux objectifs de conservation du site Natura 2000 concernés et du maintien de la cohérence globale du réseau Natura 2000, ainsi que des objectifs de continuité fixés pour la trame bleue. Ces mesures compensatoires sont mises en place selon un calendrier permettant d'assurer une continuité, dans les capacités du réseau Natura 2000 à assurer la conservation des habitats naturels et des espèces.

5.7 Modalités de suivi

L’ensemble des installations fera l’objet d’un suivi et d’un entretien régulier de manière à garantir leur fonctionnement en tout temps. Au minimum une fois par mois, le personnel d’exploitation réalise un contrôle visuel rapide des ouvrages et vérifie leur bon état de fonctionnement. Suite à des événements particuliers (pluies importantes, crue, séisme…), les exploitants réalisent une visite consécutive à l’évènement, lors de laquelle un contrôle visuel rapide de l’ouvrage est réalisé et où est vérifié le bon fonctionnement des organes mobiles. Si des problèmes sont constatés, la société HYDROCOP met tout en œuvre afin de réparer les anomalies dans les meilleurs délais. Un suivi annuel de l’état de la frayère sera réalisé et un apport de matériaux complémentaire pourra être envisagé.

5.8 Synthèse des incidences, mesures et effets résiduels

Les deux tableaux ci-dessous récapitulent de façon synthétique d’une part pour la phase exploitation et d’autre part pour la phase chantier les principales incidences constatées, les mesures correctives et d’évitements prévues et permettent d’estimer un effet attendu en se basant sur la différence avec un effet résiduel possible.

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Tableau 23 : Tableau synthétique des principales incidences de l’ouvrage, mesures correctives et effets résiduels attendus

Impact potentiel ou réel Type Durée impact Intensité Mesures Effet en phase exploitation impact avant mise en impact mises en résiduel avant place des avant œuvre (intensité) mesures mesures mesures Restitution du débit Direct et permanent modérée C1 absent réservé dans le tronçon indirect court-circuité Rupture de la continuité Direct et permanent fort C2 faible écologique piscicole à la indirect montaison Mortalité piscicole à la Direct permanent modérée C3 négligeable dévalaison par les turbines Rupture de la continuité Direct et temporaire et modérée C4 négligeable écologique piscicole à la indirect permanent dévalaison Perturbations liées au Direct et temporaire et faible Aucune faible bruit (exploitation) indirect permanent Perturbations liées à la Direct et permanent faible Aucune faible modification des faciès indirect d’écoulement (lentique à l’amont)

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Tableau 24 : Tableau synthétique des principales incidences des travaux liés à la mise en place des mesures de correction avec mesures et effets résiduels attendus

Impact potentiel ou réel Type Durée impact Risque Mesures Effet en phase en phase impact avant mesures (Intensité) mises en résiduel chantier avant de l’impact œuvre (intensité) mesures avant mesures Perturbation de la Direct temporaire fort E1 absent reproduction piscicole Dégradation des habitats Direct et temporaire et fort E2 négligeable aquatiques indirect permanent Faune piscicole menacée Direct et temporaire fort E3 négligeable par les travaux indirect Dégradation des habitats Direct et temporaire et modérée E4 négligeable naturels par l’emprise du indirect permanent chantier Risque de pollutions Direct et temporaire et modérée E5 faible accidentelles (travaux) indirect permanent Perturbations liés aux Direct et Temporaire négligeable E6 négligeable poussières indirect Prolifération d’espèces Direct et Temporaire modérée E6 faible envahissantes indirect Perturbations liés au Direct Temporaire faible aucune faible bruit (chantier)

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5.9 Coûts attendus des mesures correctives et d’évitement

Nous considérons dans le chiffrage suivant que les travaux d’aménagement des dispositifs de dévalaison et de montaison se feront en parallèle afin d'avoir des coûts d'installation et de replis de chantiers communs. Les dépenses à engager, consécutivement au renouvellement du titre d’autorisation, sont relatives aux ouvrages de franchissements et aménagements liés (montaison, dévalaison grille, etc..). Les coûts suivants sont un estimatif sommaire des dépenses à venir. Ces estimatifs devront être affinés au cours du projet.

Tableau 25 : Estimation des coûts attendus pour la mise en place des mesures correctrices

Désignation de Solution de base Désignation de l’article l'aménagement Quantité Prix HT Installation 1 25 000 € Préparatifs Dérivation et installation des batardeaux 1 45 000 € Sous Total Hors taxes 70 000 € Préparation Déblais/terrassement Passe à Béton de propreté poissons à Béton vibré 1 115 000 € bassins Armatures successifs Coffrages Déversoir d'attrait Sous Total Hors taxes 115 000 € Reprise du radier et prolongation 1 60 000 € Déplacement des vannages 1 40 000€ Reprise du mur de berge 1 37 000 € Aménagement Réfection de la grille 1 60 000 € de la dévalaison Aménagement du dégrilleur 1 90 000 € Goulotte de dévalaison 1 20 000 € Mise en place de la fosse 1 5 000 € Sous Total Hors taxes 312 000 € Repli et remise en état 1 6 000 € Finitions Sous Total Hors taxes 6 000 € TOTAL HORS TAXES 503 000 € Ces dépenses sont exprimées hors taxes et hors maîtrise d’œuvre.

AGERIN SAS Aménagement et Gestion de l’Environnement et des Risques Naturels - Etudes et Conseil 99 Centrale hydroélectrique de Larréginie Dossier de demande d’autorisation d’exploitation : Etude d’impact (annexe 4) Version 1.0 - 30 mai 2018 6 Compatibilité avec les plans et programmes

6.1 Compatibilité avec les documents d’urbanisme

Sur le département de la Corrèze, le site n’est pas concerné par un périmètre SCoT. L’usine se situe sur la commune de Camps-Saint-Mathurin-Léobazel. L’absence de modification des caractéristiques de l’installation pour cette demande de renouvellement d’autorisation laisse conclure à la compatibilité de l’aménagement existant avec les documents d’urbanisme en vigueur.

6.2 Compatibilité du projet avec le SDAGE

En l’absence d’un SAGE Dordogne (en cours d’élaboration), c’est la compatibilité avec le SDAGE Adour-Garonne qui est évalué. Le projet est compatible avec le SDAGE Adour-Garonne dans la mesure où il n’y initialement aucune modification des caractéristiques de l’ouvrage prévu pour le renouvellement de l’autorisation et a forteriori une amélioration de continuité écologique par la mise en place d’ouvrages de franchissement piscicole. Le projet répond ainsi favorablement à l’orientation fondamentale du SDAGE 2016-2021, « GÉRER, ENTRETENIR ET RESTAURER LES COURS D’EAU, LA CONTINUITÉ ÉCOLOGIQUE ET LE LITTORAL ». Avec la réalisation d’une passe à poissons et le respect du débit réservé, les mesures correctrices s’insèrent parfaitement dans les objectifs de l’amélioration de la situation actuelle et ainsi de l’état biologique et hydromorphologique des masses d’eau.

6.3 Compatibilité du projet avec la gestion des risques

Il n’existe pas de plan de prévention contre le risque d’inondation (PPR, PPRI) qui concernerait la commune de Camps-Saint-Mathurin-Léobazel où se situe la centrale de Larréginie. Le Plan Communal de Sauvegarde (PCS) de la commune de Camps Saint-Mathurin-Léobazel a été arrêté par le maire le 16/10/2013. Un PPI reste à arrêter concernant cette commune et une DICRIM à réaliser. L’ouvrage et l’aménagement hydraulique ne sont pas en contradiction avec les objectifs et dispositions du PGRI (plan de gestion du risque inondation) 2016-2021 applicable au bassin Adour- Garonne. L’installation ne se trouve pas dans une zone TRI (territoires à risques importants) dont les plus proches sont ceux de Tulle-Brive (19) et Bergerac (24). Le département de la Corrèze dispose d’un dossier départemental des risques majeurs mis à jour le 15 décembre 2015 : Camps Saint-Mathurin-Léobazel y figure comme une commune exposée à un risque majeur (il existe un risque de rupture de barrage lié au barrage de Saint-Etienne-Cantalès). On peut conclure qu’il n’a y pas d’incompatibilité de l’installation avec tout plan ou programme de gestion du risque.

6.4 Compatibilité du projet avec d’autres projets

A notre connaissance, aucun autre projet n’est susceptible d’interférer avec cette demande de renouvellement d’autorisation.

AGERIN SAS Aménagement et Gestion de l’Environnement et des Risques Naturels - Etudes et Conseil 100 Centrale hydroélectrique de Larréginie Dossier de demande d’autorisation d’exploitation : Etude d’impact (annexe 4) Version 1.0 - 30 mai 2018 7 Conclusions de l’étude d’impact

Conformément au contexte exposé §2, nous nous sommes ainsi efforcés d’analyser les impacts d’un « projet » qui constituait initialement uniquement en une régularisation d’une hauteur de chute erronée suite à l’effacement d’un seuil situé à l’aval, donc une erreur résultant d’une intervention dans les années 1950 se situant en dehors de la portée du maître d’ouvrage. La régularisation du dossier faisant apparaître la nécessité de réaliser une étude d’impact en raison d’une PMB indirectement augmentée au-delà de 500 kW, l’analyse de l’état initial a rapidement fait apparaître la possibilité de réduire les impacts de l’ouvrage existant, sans laisser trop de possibilités pour les éviter, puisque l’ouvrage se trouve en place depuis des décennies, voire des siècles. L’étude d’impact était donc l’occasion de faire l’inventaire de l’existant dans un secteur fortement anthropisé d’un point de vue hydraulique, hydromorphologique et avec la présence d’infrastructures, mais qui présente toutefois un intérêt écologique, mis en évidence par le zonage Natura 2000 qui le concerne. Bien que le tronçon de cours d’eau étudié n’est pas classé au titre de l’article L214-17 du code de l’environnement, ni en grand axe migrateur, sans doute en raison des installations hydroéléctriques EDF existantes en amont et en aval de la zone d’étude, il a donc été proposé, conformément aux dispositions de l’arrêté du 11 septembre 2015, de réduire au mieux l’impact de l’ouvrage sur la continuité écologique. Pour cela, nous avons étudié les diverses solutions possibles afin d’identifier la meilleure proposition à l’égard des objectifs de continuité écologique et migration piscicole recherchés en rapport avec un coût raisonnable, conformément à la loi n°2009-967 du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement, qui précise de « privilégier les solutions respectueuses de l’environnement, en apportant la preuve qu’une décision alternative plus favorable à l’environnement est impossible à coût raisonnable ». L’étude d’impact du projet se présente donc comme le résultat de recherche d'amélioration de la qualité du projet dans un souci de réduire l’impact de l’ouvrage existant sur les milieux naturels, et conformément à la doctrine de mise en œuvre vertueuse de la séquence éviter, réduire, compenser (ERC), pour ne plus constituer que des impacts négatifs résiduels les plus faibles possibles.

AGERIN SAS Aménagement et Gestion de l’Environnement et des Risques Naturels - Etudes et Conseil 101 Centrale hydroélectrique de Larréginie Dossier de demande d’autorisation d’exploitation : Etude d’impact (annexe 4) Version 1.0 - 30 mai 2018 BIBLIOGRAPHIE

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Règlementation  Conseil de l’Europe, 1992. La directive 92/43/CEE du conseil du 21 mai 1992 concernant la conservation des Habitats ainsi que de la faune et de la flore sauvage, éditions du Journal officiel des Commissions Européennes.

Plaquettes et Lettre infos  EPIDOR: Lettre Info Rivière n°15 Spécial Poissons Migrateurs, novembre 2013  Plaquette EDF : GEH Dordogne-Tulle

Sites internet, bases de données et documentation en ligne  Agence de l’eau Adour-Garonne : http://www.eau-adour-garonne.fr/  Agreste : Données agricoles www.agreste.agriculture.gouv.fr  Catalogue régional préliminaire des habitats naturels d'Aquitaine : http://www.cbnsa.fr/habitats- aquitaine/fichiers/methodologie.html  Banque hydro : http://www.hydro.eaufrance.fr/  BD Carthage / Sandre: http://www.sandre.eaufrance.fr/  BRGM: http://infoterre.brgm.fr/  Cahier habitats: http://inpn.mnhn.fr/telechargement/documentation/natura2000/cahiers-habitats  www.culture.gouv.fr/culture/inventai/patrimoine  DDT Corrèze http://www.correze.gouv.fr/  DREAL Midi-Pyrénées : www.midi-pyrenees.developpement-durable.gouv.fr/ o Données téléchargeables : . adelie.application.equipement.gouv.fr . carto.mipygeo.fr/cgi-bin/mapserv

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. http://www.mipygeo.fr/accueil/catalogue  Geoportail: http://www.geoportail.gouv.fr/accueil  ICPE http://www.installationsclassees.developpement-durable.gouv.fr  http://www.insee.fr/  Inventaire national du Patrimoine naturel (Muséum national d'Histoire naturelle) : http://inpn.mnhn.fr.  www.legifrance.gouv.fr  (Ancien) Portail Natura 2000 : http://natura2000.environnement.gouv.fr/ et www.natura2000.fr  ONEMA: http://www.onema.fr/  AEAG : Redevance irrigation  www.risques.gouv.fr  VigiCrue : http://www.vigicrues.gouv.fr/  RHP/ BD IMAGE : www.image.eaufrance.fr/  RPG (Référentiel Parcellaire Graphique) www.data.gouv.fr  SDAGE Adour-Garonne : http://www.eau-adour-garonne.fr  SIEAG (Système d’Information sur l’Eau Adour-Garonne): http://adour-garonne.eaufrance.fr/ (Masses d’eau, données qualité, …)  SRCE Limousin : http://www.limousin.developpement-durable.gouv.fr/acceder-a-la-version- definitive-du-srce-srce-a2162.html  Trame verte et bleue et SRCE http://www.trameverteetbleue.fr/vie-tvb/avancement-srce  http://www.lesgorgesdelacere.fr/patrimoine_hydroelectrique.htm

AGERIN SAS Aménagement et Gestion de l’Environnement et des Risques Naturels - Etudes et Conseil 105 Centrale hydroélectrique de Larréginie Dossier de demande d’autorisation d’exploitation : Etude d’impact (annexe 4) Version 1.0 - 30 mai 2018 LISTE DES CARTES, TABLEAUX, PHOTOS ET FIGURES

Liste des figures /illustrations/schémas

Figure 1 : Profil de la vallée « en V » au niveau de la retenu de la centrale (entre Talamet au nord et Mialet au sud), encaissé de plus de 200 m (profil élaboré avec https://www.geoportail.gouv.fr/) .... 16 Figure 2 : Pluviométrie moyenne mensuelle pour deux stations à proximité du site (source : infoclimat.fr) ...... 20 Figure 3 : Surface des différents faciès d’écoulement occupant le tronçon étudié entre le seuil de l’ouvrage EDF de Laval-de-Cère et le remous du barrage de Brugale (à l’aval du pont de la voie ferrée) (AGERIN SAS, 2016) ...... 23 Figure 4 : Part relative des faciès d’écoulement à l’aval du Moulin de Pra, plus précisément depuis le canal de restitution de la centrale de Larréginie et le remous du barrage EDF de Brugale (AGERIN SAS, 2016) ...... 24 Figure 5 : Répartition des classes granulométriques sur 75 points échantillonnées lors de la pêche électrique (source : rapport pêche électrique : Bellariva J-P, mise en forme AGERIN SAS) ...... 25 Figure 6 : Occupation du sol du bassin versant de la Cère ...... 26 Figure 7 : Aménagements hydroélectriques EDF dans les gorges de la Cère (source : Extrait plaquette de présentation EDF GEH Dordogne-Tulle) ...... 28 Figure 8 : Extrait de la carte de Cassini : on observe des moulins en rive gauche et rive droite de l’actuel emplacement de la retenue du barrage de Brugale...... 31 Figure 9 : Définition de la notion de "bon état" des masses d'eau ...... 44 Figure 10 : Classe de taille observés pour la truite fario (extrait rapport Annexe 5, J.P. Bellariva) ..... 52 Figure 11 : Extrait du Document d’objectif NATURA 2000 de la Vallée de la Cère (EPIDOR, juin 2015, tome 1, p.43) _ Présence/ absence de passes à poisson...... 55 Figure 12 : Classes de franchissabilité (source ONEMA : Informations sur la continuité écologiques - ICE) ...... 59 Figure 13 : Zones provisoires des chantiers ...... 73 Figure 14 : Le bilan écologique de la séquence ERC (Source : Commissariat général au développement durable, 2017) ...... 78 Figure 15 ...... 81 Figure 16 : Exemple de mesure de réduction (Source : DEAL Réunion - Guide : mesures de compensation à la perte résiduelle de biodiversité - Janvier 2013) ...... 83 Illustration 17 : Phasage et outils de modélisation ...... 87 Illustration 18 : Hauteur d’eau (m) ...... 89 Illustration 19 : Vitesses (m/s) ...... 89 Illustration 20 : Hauteur d’eau (m) ...... 90 Illustration 21 : Vitesses (m/s) ...... 90 Illustration 22 : Localisation prévue pour la future zone de frai ...... 95

Liste des tableaux

Tableau 1 : Caractéristiques des quelques stations hydrométriques sur la Cère ...... 20 Tableau 2 : Ecoulements moyens mensuels à Biars sur Cère (source : Banque Hydro) ...... 21 Tableau 3 : Valeurs caractéristiques hydrologiques à Biars sur Cère (source : Banque Hydro) ...... 21 Tableau 4 : Débits classés à Biars sur Cère (source : Banque Hydro) ...... 21

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Tableau 5 : Production des usines hydroélectriques sous concessions EDF situées sur la Cère aval (source : DOCOB du site Natura 2000, EPIDOR, juin 2015, tome 1, p.57) ...... 29 Tableau 6 : Emissions en C02 des différentes filières de production d’électricité ...... 42 Tableau 7 : Etat des masses d’eau selon le SDAGE 2010-2015 et le SDAGE 2016-2021 pour les 5 masses d’eau qui concernent le linéaire de la Cère (source : SIEAG) ...... 44 Tableau 8 : Qualité chimique et écologique en 2013, classes DCE - stations renseignées au sein du périmètre du bassin versant de la Cère en 2014 ...... 46 Tableau 9 : Evolution de la qualité physico-chimique de 2004 à 2014, classes DCE - stations de qualité renseignées au sein du bassin versant de la Cère (source : SIEAG). Caractère disqualifiant *=température ; %=taux d’oxygène ; £=Orhtophosphates ; $=nitrates ; ...... 46 Tableau 10 : Evolution de la qualité biologique de 2007 à 2013, classes DCE - stations de qualité renseignées au sein du bassin versant de la Cère (source : SIEAG). Paramètres déclassants : *=IBD 2007, §=IBG RCS, ¤=IBD, $=IBMR, £=IPR...... 47 Tableau 11 : Données du réseau hydrobiologique et piscicole (ONEMA) : pêches électriques réalisées entre 2011 et 2013 à Bretenoux à l’aval du barrage de Brugale et du moulin de Pra ...... 48 Tableau 12 : Caractéristiques principales de la station d’échantillonnage (extrait rapport Annexe 5) 51 Tableau 13 : Granulométrie moyenne de la station ainsi que vitesse et profondeur moyennes. (extrait rapport Annexe 5, J.P. Bellariva), (GB : gros blocs, PB : petits blocs, GG : gros galets, PG : petits galets, Gr : gravier, S : sable, V : vase, D : dalle, Lit. : litière, Emb. : embâcle, Rac. : racines, Herb. : herbiers) 51 Tableau 14 : Biométrie des différentes espèces présentes (extrait rapport Annexe 5, J.P. Bellariva) 51 Tableau 15 : Métriques pour le calcul de l'IPR (extrait rapport Annexe 5, J.P. Bellariva) ...... 52 Tableau 16 : Valeur IPR (extrait rapport Annexe 5, J.P. Bellariva) ...... 52 Tableau 17 : Espèce et abondance brutes capturées en 2013 (Ecogéa) et 2015 (JP Bellariva), voir rapport Pêche électrique (Cabinet JP Bellariva) ...... 53 Tableau 18 : Proportion des 0+ et des individus maillés (TLS = 230 mm) aux différentes stations pêchés en 2013 (Ecogéa) (Compilation : JP Bellariva) ...... 53 Tableau 19 : Franchissabilité à la montaison selon groupe d'espèces (évaluation effectuée par AGERIN SAS ...... 60 Tableau 20 : Synthèse des critères limites de dimensionnement de l'aménagement de dévalaison pour les espèces ciblées lors de la pêche électrique de J-L. BELLARIVA ...... 61 Tableau 21 : Les différentes solutions (types) d'ouvrage de montaison examinées (AGERIN SAS, 2016) ...... 79 Tableau 22 : Périodes défavorables/ favorables aux travaux en milieu aquatique ...... 82 Tableau 23 : Tableau synthétique des principales incidences de l’ouvrage, mesures correctives et effets résiduels attendus ...... 97 Tableau 24 : Tableau synthétique des principales incidences des travaux liés à la mise en place des mesures de correction avec mesures et effets résiduels attendus...... 98 Tableau 25 : Estimation des coûts attendus pour la mise en place des mesures correctrices ...... 99

Liste des cartes

Carte 1 : Localisation du moulin de Pra dans le bassin versant de la Cère et de la Dordogne ...... 13 Carte 2 : Localisation du site dans le bassin versant de la Cère ...... 15 Carte 3 : Contexte géologique du bassin versant de la Cère et au niveau du site ...... 18 Carte 4 : Cartographie des faciès d’écoulement simplifié au 1/7500ème (AGERIN SAS, 2016) ...... 22 Carte 5 : Carte des zonages environnementaux (1/15000ème) ...... 34

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Carte 6 : Extrait de la cartographie des habitats naturels au sens de la Directive Habitats-Faune-Flore (source : DOCOB du site Natura 2000 FR700900, tome 3, p.7, EPIDOR/ mai 2015) _ Les forêts alluviales y figurent en vert foncé à trame pointillée rouge à l’aval de la chaussée ...... 36 Carte 7 : Carte de l’état des masses d’eau (état des lieux du SDAGE 2016-2021) ...... 43 Carte 8 : Localisation du site de pêche (extrait rapport Annexe 5, J.P. Bellariva) ...... 50 Carte 9 : Cours d'eau accessibles et barrages équipés d'un système de franchissement pour les poissons migrateurs (Garonne et Dordogne) en 2000 (Boyer et al. ; Bull. Fr ; Pêche Piscic. 357/358 p. 331) ...... 54

Liste des photos

Photo 1 : Extrait la photographie aérienne de 1948 ...... 32 Photo 2 : Extrait de la photo aérienne couleur de 2004 ...... 32 Photo 3 : Le château de Laborie (source : www.laval-de-cere.fr) ...... 33 Photo 4 : Pêche électrique de la Cère en cours (crédit AGERIN) ...... 50 Photo 5 : Vue de l'ouvrage depuis l'amont (cliché AGERIN) ...... 56 Photo 6 : Vue de l'ouvrage depuis l'aval (AV) ...... 56 Photo 7 : Vue de l'ouvrage depuis l'amont et de l'orifice de débit réservé ...... 56 Photo 8 : Vue depuis l'aval de l'orifice de débit réservé situé en rive gauche de l'ouvrage ...... 57 Photo 9 : Vue du point de référence situé à 166,28 m NGF (REF) - Sommet ouest de la chaussée ..... 57 Photo 10 : Vue du seuil en enrochement libre situé à l'aval de l'ouvrage ...... 57 Photo 11 : Vue du canal de fuite depuis l'aval ...... 58 Photo 12 : Vue de la rive gauche de la prise d'eau ...... 58 Photo 13 : Vue de la rive droite de la prise d'eau ...... 58 Photo 14 : Vue de l'aval du barrage de Brugale (cliché AGERIN) ...... 62 Photo 15 : Le seuil de la centrale de Marconcelles (cliché AGERIN) ...... 62 Photo 16 : L’osmonde royale (cliché AGERIN, Rivière Viaur) ...... 64 Photo 17 : Vue d’une partie du tronçon court-circuité (lors de nos levés topographiques) ...... 88 Photo 18 : Zone de piégeage potentielle ...... 91 Photo 19 : Vue de la partie aval rive droite du radier le 11/09/2017 ...... 92 Photo 20 : Vue du radier le 19/11/2015 ...... 92 Photo 21 : Aménagement du chenal au sein du radier ...... 92 Photos 22 : Vues du barrage et de la rangée de blocs ...... 93

AGERIN SAS Aménagement et Gestion de l’Environnement et des Risques Naturels - Etudes et Conseil 108 Centrale hydroélectrique de Larréginie Dossier de demande d’autorisation d’exploitation : Etude d’impact (annexe 4) Version 1.0 - 30 mai 2018 ANNEXES

Annexe 4.1 : Fiches ICE

Annexe 5 : Rapport pêche électrique JL. BELLARIVA

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