GHARDAÏA « NON Au 19 Mars »
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INFO 800 GHARDAÏA « NON au 19 mars » GHARDAÏA Culminant à 489 mètres d’altitude, elle est située à 600 km au Sud d’ALGER et à 190 km à l’Ouest d’OUARGLA. C’est la capitale de la vallée du MZAB et fait partie du patrimoine mondial de l’humanité. Elle est considérée comme site touristique d'importance majeure en Algérie, de par son architecture et son histoire. Climat désertique sec et chaud. La LEGENDE Ghar DAYA « La grotte de Daya » Sous le signe de la légende, on raconte qu'un Musulman orthodoxe, envoyé dans le MZAB pour reconquérir les infidèles, oublia cette austère mission dans les bras d'une fille belle et malheureuse, contrainte de vivre avec son bâtard dans une grotte. Elle s'appelait DAYA. On chuchote qu'elle avait été abandonnée volontairement parce qu'elle attendait très jeune encore un enfant. Elle resta donc seule, dans la grotte qui servait de grenier à sa tribu. La DAYA ne manquait donc de rien si ce n'est de compagnie. Le soir, pour effrayer les bêtes et se réchauffer, elle allumait dans son trou un grand feu. Les nomades croyaient cette grotte hantée et craignaient son approche. A peu de distance de là, sur la colline où est maintenant bâtie cette mosquée qui porte son nom, le Cheikh Sidi- Bou-Gdemma arrêta ses chameaux et planta sa tente. Après quelques autres péripéties...Sidi-Bou-Gdemma en fit sa femme, et comme semble-t-il, le dernier groupe de bâtisseurs venant de MELIKA arrivait, à la recherche de l'emplacement de la dernière ville, ils s'allièrent avec le Cheikh pour fonder GHARDAÏA, sur la colline de la caverne. Le Cheikh ne la quitta plus et lui dédia toute une ville. Elle est située en amont de la vallée, et s'organise autour d'une colline. Les Escarpements rocheux et les oasis déterminent le paysage dans lequel sont localisées les villes de la pentapole du MZAB et autour duquel gravitent d'autres oasis (BERRIANE, EL-GUERRARA, ZELFANA. METLILI et beaucoup plus éloignée au Sud EL-MENIAA). GHARDAÏA occupe une position centrale reliant les hauts plateaux avec le Sahara, ce qui fait d'elle une place tournante pour le développement de toute la région. LE MZAB Selon le traducteur d’IBN-KHALDOUN, le mot MZAB provient du mot Al Azzaba « Les hommes non-mariés » LE MZAB c’est le pays des protestants de l’Islam. Au 8ème siècle de notre ère, des Berbères islamisés adhèrent à un schisme né en Perse. Ce sont les « IBADITES » Les Mozabites, population du Sud de l’Algérie, se définissent essentiellement par leur habitat géographique, le MZAB, et par leur doctrine religieuse : aux yeux des musulmans orthodoxes, ce sont des membres de la secte ibāḍite. Dans le Maghreb, leur type physique, leurs activités spécialisées contribuent également à individualiser ce groupe social. Les Mozabites (ou Mzabites) occupent dans le Sahara septentrional et central, à une centaine de kilomètres au Sud-est de LAGHOUAT, un territoire de quelque 8 000 km2, la Chebka (en arabe, filet), nom qui désigne, au sens géographique, un paysage original de plateau calcaire déchiqueté, raviné par les vents de sable et par les eaux et parsemé d'entablements résiduels (gour). Cinq villes, groupées sur neuf kilomètres le long de l'oued Mzab, constituent le MZAB proprement dit. Source : Historia Magasine n°41 C’est en venant de LAGHOUAT et en se dirigeant plein Sud que l’on prend contact avec le véritable désert saharien. Sol aride dont les multiples ravins lacèrent le plateau rocailleux ; terre stérile où l’apparition des buttes témoins et des vallées coïncide avec l’affleurement des calcaires. C’est une région « de filets et de dentelles », comme l’appellent les Arabes, qui lui donnent le nom de « CHEBKA ». C’est le désert de la solitude et les IBADITES, au 11e siècle, vinrent y chercher refuge. Ils s’intégrèrent à la cuvette du MZAB et en prirent le nom, devenant ainsi les Mozabites (ou Mzabites). A vrai dire, la communauté mozabite n’a échoué dans cette région d’épouvante qu’après de multiples émigrations. Aussi loin que l’on remonte dans le temps, on trouve des ibadites kharidjites, comme sont désignés les partisans d’une secte hérétique de l’Islam. Pour les ibadites (ou abadites), leur religion n’est pas distinctes de celle de l’Islam. Au contraire, ce sont eux qui détiennent la foi : celle du Coran, qu’ils entendent suivre à la lettre – « ne rien ajouter ni rien retrancher »-. Ils se considèrent comme les seuls véritables musulmans dont le Coran est le livre de la vie toute entière. Pour les Arabes, les Mozabites sont des hérétiques. Un tel état d’esprit n’a pu que favoriser le fanatisme religieux, attiser les haines. C’est pourquoi leur histoire est celle de leurs persécutions. MASCATE et OMAN, ZANZIBAR, la Grande COMORE, Madagascar, la Tripolitaine, DJERBA (Tunisie), KAIROUAN, TIARET, où ils fondèrent un empire, sont autant d’étapes où la gloire se mêla la souffrance. Les luttes religieuses, dès le 8e siècle, montrent aux ibadites qu’aucun accord ne pourra jamais être conclu avec les Arabes. Dès lors, contraints d’abandonner TIARET, ils s’enfoncent dans le désert là ou les Romains ne sont jamais allés. Ils atteignent SEDRATA, près d’OUARGLA, dans un exode que certains comparent à celui, plus récent, des Mormons en marche vers le Grand Lac Salé. Chassés de SEDRATA, ils s’implantent dans « le désert des déserts », à l’intérieur d’une cuvette d’où émergent, tout le long des crêtes qui l’enserrent, des rochers aux teintes livides qui paraissent calcinés par le soleil : c’est le MZAB, d’où ils ne bougeront plus et bâtissent la pentapole du MZAB qui se compose, bien sûr, de cinq cités : -GHARDAÏA, chef lieu de région, -EL-ATTEUF (Le tournant), crée en 1017 -BENI-ISGUEN, (La ville Sainte) (créée 1347) -MELIKA (La reine) (créée en 1124) -BOUNOURA, (La Lumineuse) (créée 1 046) Il y a maintenant 9 siècles que les Mozabites défoncent les oueds pour mettre à nu l’assise gypseuse avec laquelle ils édifient leurs maisons. Ils longèrent d’abord la gouttière sablonneuse de l’Oued MZAB pour édifier leur ville et creusèrent des puits à la recherche de la nappe albienne. Car l’Oued MZAB purement saharien est censé alimenter la nappe phréatique de la gouttière d’érosion qui forme sont lit. L’eau doit être puisée à des profondeurs variables atteignant 40 à 50 mètres. Mais il eut aussi des dissensions assez graves entre fractions de Mozabites. Les OULED-MAKTA, chassés du MZAB, s’implantent au 17e siècle à 100 Km au Nord-est de GHARDAÏA, près d’un petit Ksar, EL-MABERTEKB, créé vers la fin du 16e siècle par des fractions de GHARDAÏA et des individus expulsés de BENI-ISGUEN. Ces OULED-MAKTA fondèrent alors GUERRARA (en 1631). Peu après, en 1679, deux fractions de GHARDAÏA créent une nouvelle cité, BERRIANE, à 45 km au Nord de la pentapole. Cette fois, l’Heptapole est née et l’assise géographique des Mozabites prend sa forme définitive. De nos jours les ibadites constituent une minorité clairsemée, c’est-a-dire la moins dense dans l’Islam. Les musulmans ibadites sont environ (1 %) et se trouvent dans la vallée du MZAB en Algérie, mais également dans le Sultanat d’OMAN, dans l’île tunisienne de DJERBA et dans le djebel NEFOUSA en Libye. GHARDAÏA tire son nom du mot amazighe tagherdayt ; aujourd'hui capitale du MZAB. Sa date de fondation est 1048 ou 1053. C'est une cité (Aγerm) de type ksourien. Son architecture traditionnelle a largement inspiré l'œuvre de Le Corbusier. Présence Française 1853 - 1962 Après la prise de LAGHOUAT par les Français, 14 délégués Mozabites concluent avec le « gouvernement » d'ALGER une convention dite RANDON (ndlr : Maréchal RANDON) qui les engage à payer une contribution annuelle de 1 800 francs pour obtenir l'autonomie. En 1853, la Fédération des Sept Cités du MZAB signe cet accord avec la France, le 24 janvier; ce texte, issu de longues palabres, garantit une autonomie à la région. Cette convention a été confirmée par l’arrêté du Gouverneur général TIRMAN à la date du 25 décembre 1882. Puis, la France annexe le MZAB afin de mettre fin à l'oppression des pillards nomades (1882). Jacques, Louis RANDON (1795/1871) Louis TIRMAN (1837/1899) - Gouverneur de 1881 à 1891 https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Louis_Randon https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Tirman 6 MARS 1880 : L’EXPEDITION FRANCAISE DANS LE SUD ALGERIEN : Source : Journal L’illustration « Il y a quelques temps partait de Paris pour l’Algérie la mission française chargée d’explorer le désert, au point de vue du tracé du chemin de fer transsaharien. L’établissement de ce chemin de fer sera pour notre colonie algérienne, s’il est exécuté, d’une importance capitale, puisqu’il aura pour résultat de faire passer par ALGER tout le commerce du centre de l’Afrique qui passe actuellement soit par le Maroc, soit par TUNIS et la Tripolitaine. « Partie de LAGHOUAT vers le milieu de janvier 1879, l’expédition prit une direction Sud-est, toucha GUERRARA, la partie Nord du pays de Béni MZAB et descendit jusqu’à OUARGLA, en passant par N’GOUSSA où elle campa et resta quelques jours. Ce temps écoulé, ils se remirent en route, mais en se dirigeant à l’Ouest, et après quatre jours de marche ils arrivèrent à METLILI. Ce ksar important, où domine exclusivement la grande tribu des Chambaa (Arabes), est situé au Sud-ouest du MZAB, dans lequel la colonne expéditionnaire ne tarda pas à pénétrer et dont elle visita les principales villes.