INFO 800 « NON au 19 mars »

GHARDAÏA

Culminant à 489 mètres d’altitude, elle est située à 600 km au Sud d’ALGER et à 190 km à l’Ouest d’. C’est la capitale de la vallée du MZAB et fait partie du patrimoine mondial de l’humanité. Elle est considérée comme site touristique d'importance majeure en Algérie, de par son architecture et son histoire.

Climat désertique sec et chaud.

La LEGENDE Ghar DAYA « La grotte de Daya » Sous le signe de la légende, on raconte qu'un Musulman orthodoxe, envoyé dans le MZAB pour reconquérir les infidèles, oublia cette austère mission dans les bras d'une fille belle et malheureuse, contrainte de vivre avec son bâtard dans une grotte. Elle s'appelait DAYA. On chuchote qu'elle avait été abandonnée volontairement parce qu'elle attendait très jeune encore un enfant. Elle resta donc seule, dans la grotte qui servait de grenier à sa tribu. La DAYA ne manquait donc de rien si ce n'est de compagnie. Le soir, pour effrayer les bêtes et se réchauffer, elle allumait dans son trou un grand feu. Les nomades croyaient cette grotte hantée et craignaient son approche.

A peu de distance de là, sur la colline où est maintenant bâtie cette mosquée qui porte son nom, le Cheikh Sidi- Bou-Gdemma arrêta ses chameaux et planta sa tente. Après quelques autres péripéties...Sidi-Bou-Gdemma en fit sa femme, et comme semble-t-il, le dernier groupe de bâtisseurs venant de MELIKA arrivait, à la recherche de l'emplacement de la dernière ville, ils s'allièrent avec le Cheikh pour fonder GHARDAÏA, sur la colline de la caverne. Le Cheikh ne la quitta plus et lui dédia toute une ville.

Elle est située en amont de la vallée, et s'organise autour d'une colline. Les Escarpements rocheux et les oasis déterminent le paysage dans lequel sont localisées les villes de la pentapole du MZAB et autour duquel gravitent d'autres oasis (, EL-GUERRARA, . et beaucoup plus éloignée au Sud EL-MENIAA).

GHARDAÏA occupe une position centrale reliant les hauts plateaux avec le Sahara, ce qui fait d'elle une place tournante pour le développement de toute la région.

LE MZAB Selon le traducteur d’IBN-KHALDOUN, le mot MZAB provient du mot Al Azzaba « Les hommes non-mariés »

LE MZAB c’est le pays des protestants de l’Islam.

Au 8ème siècle de notre ère, des Berbères islamisés adhèrent à un schisme né en Perse. Ce sont les « IBADITES » Les Mozabites, population du Sud de l’Algérie, se définissent essentiellement par leur habitat géographique, le MZAB, et par leur doctrine religieuse : aux yeux des musulmans orthodoxes, ce sont des membres de la secte ibāḍite. Dans le Maghreb, leur type physique, leurs activités spécialisées contribuent également à individualiser ce groupe social. Les Mozabites (ou Mzabites) occupent dans le Sahara septentrional et central, à une centaine de kilomètres au Sud-est de , un territoire de quelque 8 000 km2, la Chebka (en arabe, filet), nom qui désigne, au sens géographique, un paysage original de plateau calcaire déchiqueté, raviné par les vents de sable et par les eaux et parsemé d'entablements résiduels (gour). Cinq villes, groupées sur neuf kilomètres le long de l'oued Mzab, constituent le MZAB proprement dit.

Source : Historia Magasine n°41

C’est en venant de LAGHOUAT et en se dirigeant plein Sud que l’on prend contact avec le véritable désert saharien. Sol aride dont les multiples ravins lacèrent le plateau rocailleux ; terre stérile où l’apparition des buttes témoins et des vallées coïncide avec l’affleurement des calcaires. C’est une région « de filets et de dentelles », comme l’appellent les Arabes, qui lui donnent le nom de « CHEBKA ». C’est le désert de la solitude et les IBADITES, au 11e siècle, vinrent y chercher refuge. Ils s’intégrèrent à la cuvette du MZAB et en prirent le nom, devenant ainsi les Mozabites (ou Mzabites). A vrai dire, la communauté mozabite n’a échoué dans cette région d’épouvante qu’après de multiples émigrations.

Aussi loin que l’on remonte dans le temps, on trouve des ibadites kharidjites, comme sont désignés les partisans d’une secte hérétique de l’Islam. Pour les ibadites (ou abadites), leur religion n’est pas distinctes de celle de l’Islam. Au contraire, ce sont eux qui détiennent la foi : celle du Coran, qu’ils entendent suivre à la lettre – « ne rien ajouter ni rien retrancher »-. Ils se considèrent comme les seuls véritables musulmans dont le Coran est le livre de la vie toute entière. Pour les Arabes, les Mozabites sont des hérétiques.

Un tel état d’esprit n’a pu que favoriser le fanatisme religieux, attiser les haines. C’est pourquoi leur histoire est celle de leurs persécutions. MASCATE et OMAN, ZANZIBAR, la Grande COMORE, Madagascar, la Tripolitaine, DJERBA (Tunisie), KAIROUAN, TIARET, où ils fondèrent un empire, sont autant d’étapes où la gloire se mêla la souffrance.

Les luttes religieuses, dès le 8e siècle, montrent aux ibadites qu’aucun accord ne pourra jamais être conclu avec les Arabes. Dès lors, contraints d’abandonner TIARET, ils s’enfoncent dans le désert là ou les Romains ne sont jamais allés. Ils atteignent SEDRATA, près d’OUARGLA, dans un exode que certains comparent à celui, plus récent, des Mormons en marche vers le Grand Lac Salé. Chassés de SEDRATA, ils s’implantent dans « le désert des déserts », à l’intérieur d’une cuvette d’où émergent, tout le long des crêtes qui l’enserrent, des rochers aux teintes livides qui paraissent calcinés par le soleil : c’est le MZAB, d’où ils ne bougeront plus et bâtissent la pentapole du MZAB qui se compose, bien sûr, de cinq cités :

-GHARDAÏA, chef lieu de région, -EL-ATTEUF (Le tournant), crée en 1017 -BENI-ISGUEN, (La ville Sainte) (créée 1347) -MELIKA (La reine) (créée en 1124) -, (La Lumineuse) (créée 1 046)

Il y a maintenant 9 siècles que les Mozabites défoncent les oueds pour mettre à nu l’assise gypseuse avec laquelle ils édifient leurs maisons. Ils longèrent d’abord la gouttière sablonneuse de l’Oued MZAB pour édifier leur ville et creusèrent des puits à la recherche de la nappe albienne. Car l’Oued MZAB purement saharien est censé alimenter la nappe phréatique de la gouttière d’érosion qui forme sont lit. L’eau doit être puisée à des profondeurs variables atteignant 40 à 50 mètres.

Mais il eut aussi des dissensions assez graves entre fractions de Mozabites. Les OULED-MAKTA, chassés du MZAB, s’implantent au 17e siècle à 100 Km au Nord-est de GHARDAÏA, près d’un petit Ksar, EL-MABERTEKB, créé vers la fin du 16e siècle par des fractions de GHARDAÏA et des individus expulsés de BENI-ISGUEN. Ces OULED-MAKTA fondèrent alors GUERRARA (en 1631). Peu après, en 1679, deux fractions de GHARDAÏA créent une nouvelle cité, BERRIANE, à 45 km au Nord de la pentapole. Cette fois, l’Heptapole est née et l’assise géographique des Mozabites prend sa forme définitive.

De nos jours les ibadites constituent une minorité clairsemée, c’est-a-dire la moins dense dans l’Islam. Les musulmans ibadites sont environ (1 %) et se trouvent dans la vallée du MZAB en Algérie, mais également dans le Sultanat d’OMAN, dans l’île tunisienne de DJERBA et dans le djebel NEFOUSA en Libye.

GHARDAÏA tire son nom du mot amazighe tagherdayt ; aujourd'hui capitale du MZAB. Sa date de fondation est 1048 ou 1053. C'est une cité (Aγerm) de type ksourien. Son architecture traditionnelle a largement inspiré l'œuvre de Le Corbusier.

Présence Française 1853 - 1962

Après la prise de LAGHOUAT par les Français, 14 délégués Mozabites concluent avec le « gouvernement » d'ALGER une convention dite RANDON (ndlr : Maréchal RANDON) qui les engage à payer une contribution annuelle de 1 800 francs pour obtenir l'autonomie.

En 1853, la Fédération des Sept Cités du MZAB signe cet accord avec la France, le 24 janvier; ce texte, issu de longues palabres, garantit une autonomie à la région. Cette convention a été confirmée par l’arrêté du Gouverneur général TIRMAN à la date du 25 décembre 1882. Puis, la France annexe le MZAB afin de mettre fin à l'oppression des pillards nomades (1882).

Jacques, Louis RANDON (1795/1871) Louis TIRMAN (1837/1899) - Gouverneur de 1881 à 1891

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Louis_Randon https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Tirman

6 MARS 1880 : L’EXPEDITION FRANCAISE DANS LE SUD ALGERIEN :

Source : Journal L’illustration

« Il y a quelques temps partait de Paris pour l’Algérie la mission française chargée d’explorer le désert, au point de vue du tracé du chemin de fer transsaharien. L’établissement de ce chemin de fer sera pour notre colonie algérienne, s’il est exécuté, d’une importance capitale, puisqu’il aura pour résultat de faire passer par ALGER tout le commerce du centre de l’Afrique qui passe actuellement soit par le Maroc, soit par TUNIS et la Tripolitaine.

« Partie de LAGHOUAT vers le milieu de janvier 1879, l’expédition prit une direction Sud-est, toucha GUERRARA, la partie Nord du pays de Béni MZAB et descendit jusqu’à OUARGLA, en passant par N’GOUSSA où elle campa et resta quelques jours. Ce temps écoulé, ils se remirent en route, mais en se dirigeant à l’Ouest, et après quatre jours de marche ils arrivèrent à METLILI. Ce ksar important, où domine exclusivement la grande tribu des Chambaa (Arabes), est situé au Sud-ouest du MZAB, dans lequel la colonne expéditionnaire ne tarda pas à pénétrer et dont elle visita les principales villes.

« Les Mozabites sont des tribus berbères qui, venues de la Tripolitaine, après avoir été longtemps nomades, finirent par se fixer dans la vallée de l’oued MZAB, éloignée de toutes voie de communication. Les Mozabites, qui appartiennent à la secte des Kharedjistes, sont plus rigides que les autres musulmans dans l’observance et les pratiques de la religion. Les cinq prières sont parmi eux d’obligation absolue, comme le jeûne, le pèlerinage aux villes saintes et l’aumône du centième de son revenu. L’usage des liqueurs fermentées, du tabac, du hachisch, l’usure, les jeux de hasard, la prostitution sont choses expressément défendues.

« Les traits principaux des Mozabites sont une sobriété à toute épreuve, une activité et un amour du gain poussé à l’extrême, et une grande probité commerciale. Ne pouvant être ni agriculteurs ni éleveurs, ils sont industriels ou commerçants.

« Leurs villes sont au nombre de sept, dont GHARDAÏA, la plus importante et la capitale politique de la confédération, comptant 12000 âmes et 2000 maisons. Nous ne décrirons pas ces villes : ce serait sept fois la même description. Qui a vu un ksar saharien les a tous vus. C’est partout le même mépris pour la ligne droite, les mêmes murailles élevées en dépit de tout équilibre, les mêmes maisons s éventrées, le même dédale : des ruines qu’on ne relève pas, des constructions de l’année précédente qui s’écroulent, des masures qui depuis un siècle menacent d’écraser l’imprudent qui va s’asseoir à l’ombre qu’elles projettent. La colonne du colonel Paul FLATTERS dut, disons-le en terminant, parfaitement reçue dans tous le pays. Chaque ville rivalisa avec la ville voisine et se mit en frais pour lui faire honneur. Salves de mousqueterie, acclamations, banquets chaque jours répétés et souvent plus d’une fois, rien n’y a manqué.

Paul-François-Xavier FLATTERS, né le 16 septembre 1832 à Paris et mort le 16 février 1881 à BIR-EL-GARAMA (Sahara).

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Flatters

Auteur : Lieutenant-colonel CHAPERON L’aspect le plus pittoresque peut-être, et qui est sans doute dû à la mentalité des Mozabites, est l’infrastructure de la ville, centrée sur la mosquée et sur le marché. En effet, la vie mozabite s’organise autour de deux foyers distincts : le monde du marché, profane et tribal, et l’édifice religieux, monde sacré et secret.

Mosquée et marché se dressent comme la marque vivante des activités spirituelles et matérielles de la communauté. La mosquée constitue l’élément générateur de la cité. Elle est surmontée d’un minaret, considéré par les habitants comme « le gardien de la ville ». Il résume le double rôle qui fut longtemps le sien : l’appel des fidèles et la défense de la cité. C’est de là que l’on surveille les bords escarpés de la Chebka. Car la mosquée domine l’agglomération, telle une acropole, comme firent certains temples de l’Antiquité… L’ombre portée du minaret évolue sur la ville à la manière d’un cadran solaire.

A l’intérieur de l’enceinte se trouve le marché, cœur de la cité, centre de rayonnement économique en même temps que centre politique et administratif des cités. Il est le siège de l’activité humaine. C’est une vaste cour bordée d’arcades innombrables où les commerçants permanents s’incrustent dans des niches, déballant des étalages de tout type.

Le sens commercial s’est développé dans ces places où les transactions se pratiquent parfois d’une façon originale, aux enchères, par exemple. Là se traitent surtout les ventes d’objets mobiliers, produit de l’industrie locale tapis, burnous, provenant de successions, de liquidations, parfois de ventes ordonnées par la justice. Après la prière, les habitants viennent s’installer sur les bancs ou s’asseoir par terre sur des tapis, et le crieur public, en annonçant les enchères, passe devant chacun pour présenter sa marchandise.

Entre les murs d’enceinte et la mosquée s’échelonnent en gradins les habitations serrées les unes contre les autres : constructions en général basses, carrées, comportant parfois un étage. Les murs de ces maisons sont aveugles, la plupart du temps, pour préserver le secret de la vie familiale. C’est le père blanc DAVID qui, en 1931, est parvenu à convaincre les Mozabites qu’une modeste ouverture rectangulaire donnerait un peu de lumière et de souffle de vie aux femmes qui restent dans leur maison. Un couloir d’accès aux dessins contrariés, toujours afin d’éviter l’indiscrétion des passants, conduit à un patio carré entouré de petites chambres longues et étroites servant aux travaux féminins, à la cuisine, au stockage des vivres et du matériel, à la sieste de l’été. L’exposition est calculée de telle sorte que les pièces composant le logis présentent, l’hiver comme l’été, les meilleures conditions de confort. A la fois pour limiter les infiltrations du soleil et les attaques frontales d’un ennemi toujours possible, des maisons judicieusement choisies, sont reliées entre elles par un couloir jeté par-dessus les ruelles étroites et tortueuses et qui laisse apparaître des meurtrières. Une ville mozabite serait, encore de nos jours, imprenable dans un combat de rue.

Tout cela met bien en valeur le courage, la ténacité, l’esprit d’entreprise, d’organisation et le sens d’urbanisme du Mozabite.

Dans ce cadre, l’homme a une raison morale de vivre, sa foi religieuse, et sa raison sociale est le commerce. Par nature le Mozabite est un travailleur acharné dont le labeur est considéré comme sacré, quelle que soit la branche dans laquelle il se développe. Contrairement aux coutumes de Touaregs, chez qui le travail – et par conséquent le travailleur – est méprisé, les occupations manuelles sont très appréciées. Aucune diminution de prestige, aucun déclassement n’en résulte pour celui qui le pratique.

LE CULTE DE LA CHEBKA

Mais le Mozabite est devenu un négociant. Très vite, il a réussi à monopoliser le commerce caravanier. Les longues caravanes en provenance d’AFLOU, d’OUARGLA, d’EL-GOLEA, convergent cers le MZAB. Comme une marée s’étendant insidieusement à travers le Tell, le commerce mozabite s’est répandu vers le Nord. Certains disent que le Mozabite est un arbre dont les racines sont au MZAB et les branches dans le Tell. Plus de 800 commerçants sont implantés dans les villes algériennes en 1960.

Le désir du Mozabite à vivre à l’intérieur de la cité découle tout naturellement de sa volonté de se concentrer à l’intérieur de la Chebka. Il trouve dans ses villes, en effet une protection matérielle et morale. Il se sent pris en charge par sa communauté et placé dans un cadre favorable à l’exercice de ses devoirs religieux. Il estime comme une perte de son droit de cité, comme une déchéance, d’être rejeté hors des limites étroites des remparts. La Chebka tient dans son cœur une place prépondérante, et avec elle son sol, ses villes, ses monuments, qui reflètent son passé et ses coutumes. Histoire du sarouel : https://sarouel.fr/blog/histoire-du-sarouel/

L’étude des cimetières elle-même est un facteur d’étonnement. Ils sont très nombreux au MZAB. D’abord, parce que les Mozabites ont la tradition bien établie de se faite enterrer chez eux, dans le cimetière de leur fraction dont le nom est emprunté à l’ancêtre qui, selon la tradition y repose. Il y a là un souci de continuité de la ligne familiale, et la mort lui apparaît plus douce lorsqu’elle le frappe au milieu des siens. Ensuite, parce qu’ils ont dû s’expatrier, ils tiennent à revenir mourir dans leur pays. Au besoin les moribonds effectuent ce voyage suprême, considérant qu’il n’y a pas plus grande détresse que de mourir loin de ses ancêtres. Le Mozabite se rattache en cela aux coutumes des pays de grande et vieille civilisation, comme la Chine. Cette coutume étant régulièrement suivie depuis la fondation des petites villes, les cimetières n’ont cessé de s’agrandir. Ils forment une sorte d’immense ombre portée de la cité vivante.

En effet le Mozabite vieillissant dont les enfants sont aptes à gérer ses affaires se retire de ses activités pour se retremper au sein de l’existence primitive, biblique, de ses pères. Vivant dans son Ksar natal, au milieu d’autres barbes blanches, il se consacre alors à des travaux simples de jardinage ou de maçonnerie, entrecoupés des prières rituelles. Il réalise la synthèse de l’homme physique et de l’homme spirituel.

LES FEMMES : des recluses

La place de l’homme est donc déterminante dan s la communauté mozabite. Celle de la femme, au contraire, est très effacée. Son domicile se limite aux quelques mètres carrés de la maison : sa part de ciel est celle de sa terrasse, à la condition qu’elle ne puisse être vue de personne ; sa raison d’être est définie par ses devoirs d’épouse, de mère de famille et de maîtresse de maison. Sa vie est celle d’une recluse.

Maintenue dans l’ignorance totale, elle ne connaît souvent que le dialecte berbère importé de TIARET. Il ne faut cependant pas méconnaître sa personnalité. Dans l’intimité, elle peut faire prévaloir ses droits et rappeler à son mari ses devoirs. Elle est la gardienne du foyer. Cela n’empêche pas le Mozabite partant vers le Nord de replier les tapis et de fermer à clé le frigidaire. Mais elle veille aux coutumes. Elle est l’assise permanente et conservatrice des traditions de la communauté. Les Mozabites savent avec quelle rigueur la femme impose le jeûne du ramadan.

Cependant, en dépit de son attitude à l’égard de la femme, rien n’est contradictoire chez le Mozabite. On pourrait penser que l’esprit de lucre est en contradiction avec les coutumes sévères de l’islam. En réalité, il n’en est rien. Comme le calvinisme, la doctrine de l’ibadisme exalte la discipline personnelle et l’ascèse laborieuse de ce monde. Elle impose le devoir d’acquérir des richesses non pas pour le bénéfice personnel, mais pour la gloire de Dieu et la permanence de la communauté.

LA FRANCE AU MZAB

On comprend que la présence française, officialisée par la convention de 1853, ait inquiété les Mozabites. Ils entendirent sauvegarder leur liberté religieuse et leur droit au commerce en s’assurant qu’aucune taxe ne viendrait grever ce commerce et qu’ils seraient dispensés de tout service militaire. Ils luttèrent de toute leur force morale en faisant appel à toute leur capacité d’intrigue pour s’opposer à l’influence française tout en cherchant à en tirer le maximum d’avantages.

Les événements d’Algérie, et même à partir de 1953, mettent à l’épreuve la cohésion de la communauté et, dans une large mesure, son indépendance. La France a, en effet, développé les communications, améliorant ainsi le commerce et les circuits de distribution, mais introduit aussi le modernisme avec ce que cela comporte d’évolutions. Il est certain que l’application des techniques modernes bouleverse les coutumes établies. Le développement de l’électricité a été, en son temps, furieusement combattu. Certains voyaient alors le commencement d’une ère nouvelle, d’une ingérence étrangère, d’installations profanes. Car l’électricité, c’est aussi la radio : un luxe condamnable, une parole étrangère insidieuse, un lien avec l’extérieur qui entraîne l’émancipation. Et que dire du cinéma, avec ses images tendancieuses et parfois licencieuses, montrant des pays où l’eau n’a pas besoin d’être puisée, où les femmes mènent une vie apparemment facile ! La voiture, avec ses possibilités d’évasion, a été longtemps considérée comme un cheval de Troie. Le MZAB disparaîtrait avec l’arrivée du modernisme.

Maison des Pères blancs à GHARDAÏA

Ce n’est donc que progressivement que les Mozabites s’ouvrent aux techniques modernes. Il est certain que depuis 1950, des chants profanes se font entendre dans les rues de GHARDAÏA ; que des jeunes mozabites circulent dans de somptueuses et rapides voitures avec leurs femmes voilées à leurs côtés ; que le cinéma déverse ses images et ses tentations ; que femme mozabite, ayant appris à tourner les boutons d’un poste radio, prend plaisir à l’audition de la musique et viole ainsi l’une des coutumes d’austérité de la loi mozabite. 1958 : ça se complique !

Tout compte fait, les Mozabites savent tirer profit de la France malgré le danger qu’elle représente pour le maintien de leurs coutumes. Ils entendent, en effet, en tirer un maximum d’avantages contre un minimum d’obligations. Cela implique pour eux de faire assurer leur sécurité par ce grand pays qui s’affirme protecteur ; d’obtenir des facilités pour leur commerce par l’application d’un régime douanier préférentiel ; de faire réaliser une infrastructure routière et une implantation de lignes à haute tension tout en mettant en valeur la nappe albienne par la construction de puits artésiens. Enfin, si possible, ils veulent faire développer certaines cultures vivrières et obtenir des prêts avantageux de l’Etat pour l’achat de semences sélectionnées.

Enfin les Mozabites se sont accommodés des événements d’Algérie. Le Sahara n’est pas l’Algérie. Le MZAB n’est pas non plus sur les axes de transit des armements, qui se trouvent plus à l’Est, à la lisière orientale du Grand Erg. Le commerce en revanche, y trouve sont compte.

Finalement, jusqu’en 1957, les Mozabites ont pu faire face aux difficultés que présentait la situation. Mais à partir de 1958, les affaires se compliquent…

[NDLR : Cette photo surprendra peut-être quelques négationnistes. Et pourtant elle est authentique. Bien après nous eûmes droit aux déclarations de qui vous savez : En 1958 il était dit « qu’ils seraient français à part entière ». Puis s’est substitué en 1959 « une place de choix pour la communauté », puis en septembre « l’autodétermination ». Enfin en janvier 1960 « la solution la plus française » pour laisser entendre en juillet 1960 « que l’Algérie pourrait avoir son gouvernement », en novembre « qu’elle sera un Etat » et « un Etat indépendant » est-il précisé en avril 1961…]

Les MOZABITES VIRENT DE BORD - Auteur : Lieutenant-colonel André CHAPERON -

Un vent de sable…

En effet, au MZAB, la rébellion se manifeste activement, en 1960, afin de justifier sa présence au Sahara et de préparer ses revendications. Mais ces bandes ont été, pour la plupart, écrasées par l’armée française. Mais que vaut une action militaire efficace s’appuyant sur une action politique qui se veut de concertation mais qui est, en fait, d’abandon ? Les Mozabites tirent les conséquences de la situation politique, la seule valable à leurs yeux, et préparent l’avenir. Leur problème est de sauver leur communauté, les intérêts de leur négoce.

La communauté mozabite connaît alors le poids mortel de l’angoisse. Semblable à quelqu’un qui se voit mourir, elle se remémore son histoire, ses exodes, elle sent planer sur elle la menace de la destruction. Certes, elle donne des gages à la rébellion. Elle maintient le contact dans l’espoir de sauvegarder son avenir. Elle sait exactement ce qu’elle peut attendre des malékites et eux savent parfaitement le jeu subtil qu’entend mener cette communauté. Il est certain que les hérétiques d’hier ont moins à craindre de la virulence des sentiments religieux qui s’émoussent. Mais la richesse connue des Ibadites provoque, à quelque mille ans de distance, les mêmes convoitises que suscita le luxe de TIARET ou de SEDRATA. Les Chaambas, traditionnellement ennemis des Mozabites dont le fief, METLILI, est 30 Km de GHARDAÏA, gagnés à la rébellion seront, pensent-ils, les premiers à se jeter sur les biens de Mozabites. Les Arabes, dont les Chaambas, représentaient alors le tiers de la population.

Devant ces événements graves mettant en cause leur avenir, leur vie même, les chefs mozabites réagissent en se plaçant à l’échelle de leur histoire. Ils renforcent les liens étroits avec les communautés extérieures de Tunisie, d’Egypte et du Maroc. Par là, ils obtiennent des renseignements précis sur le comportement des chefs de la rébellion comme sur leurs intentions.

Vis-à-vis de la rébellion, ils maintiennent des contacts, payant ce qu’il faut pour que leur communauté se poursuive paisiblement. La cohésion de la communauté permet à celle-ci de fournir sa redevance sans même qu’un seul de ses membres puisse, en toute bonne foi, être accusé de complicité : les collectes pour la remise en état de maisons religieuses à l’étranger (30 000 francs déjà en 1957) et la possession de comptes dans des banques étrangères assurent aux versements l’anonymat indispensable à leur sécurité.

Quant aux femmes, il importe de les reprendre en main. C’est leur vote qui avait amené l’élection du maire de GHARDAÏA et fait la décision. Elles peuvent prendre conscience d’un certain rôle. Le chef réformiste, au lendemain du référendum de 1958, avait admis que les femmes pourraient être « comme les sœurs blanches, face et mains dénudées ». Mais en 1959, il n’en est déjà plus question. Les diverses consultations qui s’échelonnent de 1958 à 1961 marquent un retrait progressif de la participation féminine allant jusqu’à 80 %.

Les jeunes filles continuent d’être mariées avant la puberté. Leur instruction est volontairement négligée. Les cars appartenant à des chefs conservateurs refusent de prendre à leur bord les fillettes se rendant à l’école. Tout au plus admet-on de les laisser, jusqu’à neuf ans, parfois dix, s’instruire chez les sœurs blanches, où l’ouvroir est la garantie que ces enfants auront un métier exploitable après leur mariage : celui du tissage des tapis.

Parallèlement, l’effort sur la construction des médersas est accentué. A la mosquée, le cheikh BAYOUD décrète que les maçons seront payés 18 francs par jour au lieu de 30, et ce, afin de terminer le programme dans les limites budgétaires. Interdiction est faite aux divers chefs de chantier du pays de proposer des chiffres supérieurs. Le programme est ainsi achevé.

Le Cheikh BAYOUD (à gauche) et son fils : https://remmm.revues.org/7872

Dès lors tout le possible a été fait. Il n’y a plus qu’à attendre. Lorsque le pavillon français est amené du bordj où il a flotté près de cent ans, les Mozabites espèrent limiter les dégâts. Le cheikh BAYOUD a été imposé par la France au nouveau gouvernement provisoire algérien qui siège à ROCHER-NOIR. Mais avant même que le dernier soldat français ait tourné le dos à la CHEBKA, quittant ses horizons torrides dans un vent de sable brûlant et tourbillonnant, le cheikh BAYOUD est renvoyé à GUERRARA. Les Mozabites devront faire un peu de place aux Arabes, céder la mairie de GHARDAÏA, pour ne conserver que la direction des villes de l’intérieur leur appartenant. L’immédiat est sauvé.

Mais ils ne peuvent s’opposer à l’empiétement arabe qui les envahit lentement mais sûrement. C’est sans doute dans ce repli sur eux-mêmes, dans leur sens communautaire, dans leur volonté d’unité qu’ils trouveront les forces nécessaires pour survivre. A leur manière il leur faut de nouveau ruser et résister.

La France, quant à elle, est partie sans bruit, un peu comme elle était venue. Elle n’est plus dès lors qu’un épisode dans l’histoire des Mozabites. Mais d’autres épreuves sont attendues, qu’il faudra surmonter coûte que coûte, une fois de plus, tant il est vrai que les difficultés, les privations, les luttes ne semblent réservées qu’à ceux qui entendent défendre et protéger un idéal : une certaine forme de vie et de pensée [Fin de citation CHAPERON).

GHARDAÏA (Source Anom) : Ville indigène, chef-lieu du cercle créé en 1882, puis de la commune indigène constituée en 1884. Un poste militaire y est établi et quelques Français y sont présents à partir des années 1890. L'agglomération et le cercle sont rattachés au territoire de GHARDAÏA par le décret du 14 décembre 1905.

Sur la rive gauche de l’oued Mzab s’élève la ville de GHARDAÏA. Cette immense ville est bâtie en amphithéâtre tout autour d’un mamelon dont la mosquée occupe le sommet. GHARDAÏA est entourée par une enceinte bastionnée percée de trois portes. Elle contient trois quartiers différents formant chacun, dans l’intérieur de la grande enceinte, trois villes bien distinctes. A l’Est, se trouve le quartier des Juifs, complètement isolés du reste de la ville par un mur continu. Dans ce quartier habite une communauté israélite très laborieuse et très riche, composée d’environ 300 cents familles, pour la plupart originaires du Maroc.

Les Juifs de GHARDAÏA sont tous bijoutiers, armuriers, tanneurs ou cordonniers. Ils ne possèdent pas de jardins dans l’oasis et ne peuvent pas légalement en posséder. Deux puits servent à l’alimentation en eau de leur quartier. Ils possèdent une synagogue très ancienne où l’on montre 70 rouleaux manuscrits de la bible, écrits sur vélin. La communauté israélite de GHARDAÏA est dirigée par un rabbin envoyé par le consistoire israélite d’Alger.

Les israélites, ainsi que tous leurs coreligionnaires installés au MZAB, sont soumis aux lois que les Arabes ou les Turcs imposaient aux juifs avec notre arrivée en Algérie. Les rigueurs de ces lois son même exagérées au Mzab. Il est inutile de dire que la corporation israélite de GHARDAÏA n’est pas représentée dans la Djemaa de cette ville. Le centre de la ville de GHARDAÏA est occupé par les Mozabites ; enfin, la partie Sud-ouest est formée par le quartier des Médabiah, lequel est séparé du reste de la ville par une enceinte continue. Les Médabiah ont été appelés à GHARDAÏA, il y a environ 4 siècles, par le parti des Oulad Ami-Aïssa. Ils sont originaires du Ksar de LELMAIA, au Sud du djébel Amour. Installés à GHARDAÏA pour donner, à prix d’argent, la supériorité au parti des Oulad Ami-Aïssa, les Médabiah ont souvent changé de parti. Ils sont indépendants à GHARDAÏA, et, malgré leur infériorité numérique vis-à-vis des Mozabites de cette ville, ils s’imposent à eux de manière à leur inspirer des craintes sérieuses, et leurs querelles avec les Beni-Mzab ont dû exiger souvent l’intervention de l’autorité française.

A côté de GHARDAÏA, se trouve le Ksar en ruines de Sidi-SAÂD. D’après la tradition arabe, ce Ksar aurait été assiégé dans le temps par un bey Turc, qui y aurait péri avec sa troupe. Tout porte à croire que ce petit ksar a été édifié par les Mozabites de GHARDAÏA, afin de protéger les débouchés de la rivière et de garder la ligne de hauteurs qui domine leur ville du côté du Sud, et qui s’étend d’une manière continue jusqu’aux limites de la Chebka, vers l’Ouest.

Les jardins de GHARDAÏA sont considérables : ils contiennent environ 80 000 palmiers et différents arbres fruitiers appartenant aux essences d’Europe. En outre de n ombreux puits qui servent aux irrigations de ces jardins en temps ordinaire, un immense barrage construit sur l’oued Mzab, en amont de GHARDAÏA, arrose et fertilise les terres de cette ville, avant celles des autres villes de la confédération. Aussi leur fertilité est-elle remarquable.

L’ingéniosité et le labeur des Mozabites à la récupération de la moindre goutte d’eau sont sans égale.

Pendant les 80 ans de la présence française (1882/1962) un quartier européen s’est développé au pied du bordj, en dehors des limites anciennes, à l’entrée de la ville en venant des BENI-ISGUEN, avec de belles villas entourées de jardins et des bâtiments administratifs : c’est là que se trouve la sous préfecture, la mairie, le meilleur hôtel (Hôtel Transatlantique), des écoles, la gendarmerie nationale, un tribunal, la poste, l’hôpital, diverses administrations

Les français notèrent notamment l'ingéniosité du système d'irrigation particulièrement développé par les mozabites dans leurs oasis et la motorisèrent. La région du MZAB fut notamment représentée en peinture par les peintres Maurice BOUVIOLLE, Marius DE-BUZON et d'autres peintres orientalistes français..

Marius DE-BUZON : meurt le 26 novembre1958 à Alger. Son fils Jean et son petit-fils Jean-Frédéric DE-BUZON seront assassinés en 1962 alors qu’ils essayaient de déménager et sauver l’atelier de leur père.

La présence française intra muros favorise les résistances religieuses. Les mesures prises par l’administration française en matière de scolarisation obligatoire (1893) dans le circuit français, le contrôle de l’enseignement religieux communautaire, et plus tard en 1912 la conscription obligatoire, sont vécus comme de véritables atteintes à leurs principes. Plus tard, à l’échelle locale, la volonté du Gouverneur général de faire voter un statut pour l’Algérie (1947), unifiant le territoire et le dotant d’une assemblée propre avec un collège pour les « musulmans » suscita une grande polémique. Elle opposa d’une part les réformistes, autour du cheikh BAYOUD qui, rompant avec la ligne tenue jusqu’ici, se déclara partisan de ce statut et de la participation aux élections ; et d’autre part, ceux que les sources nomment les « conservateurs ».

L'abrogation du décret CREMIEUX par le gouvernement de VICHY en 1940, ainsi que les lois sur le statut des juifs applicables tant en métropole qu'en Algérie, suscitèrent la crainte de la communauté juive algérienne d'une action génocidaire nazie semblable à la Shoah en France, les poussant à se réfugier dans le M’ZAB.

En mars 1956, à 70 km un gisement de pétrole à HASSI-MESSAOUD vient d'être découvert, la prospérité paraît assurée dans un Sahara doté de son propre Ministère et qui ne sera pas concerné dans les négociations de l'indépendance. En mars 1957, le Général de GAULLE est venu affirmer à GHARDAÏA que le pétrole saharien est « la plus grande chance de la France »

Le lâchage de cette région provoque une déception générale parmi les populations sahariennes et la panique dans la population juive qui compte 978 âmes (ce fut l'exode massif d'une communauté aux abois).

ETAT-CIVIL - Source ANOM –

NDLR : Beaucoup de registre sont absents

SP = Sans profession

-1er décès : 1883 (05/05) CAUCHY Clémentin (Militaire natif du Nord). Témoins Soldats CHAPPELLE Augustin et TONNERRE Alexandre; er -1 mariage : (21/04/1888) : M. PETROCCHI Carlo (Maçon natif ITALIE) avec Mlle VIAL Victoire (SP native ?) ; -1ère naissance : (23/12/1889) de MARTELLI Alexandre (Père receveur PTT natif de la Corse) ;

Les premiers DECES :

1883 (14/05) : de BONVIN Pierre (Soldat natif de l’Allier). Témoins soldats CHAPPELLE Augustin et TONNERRE Alexandre; 1883 (04/06) : de HAOUET Marie (Soldat natif S et Oise). Témoins soldats CHAPPELLE Augustin et TONNERRE Alexandre; 1883 (11/06) : de PSALMONT Louis (Soldat natif Seine Maritime).Témoins soldats SADOUL Victor et CHAPPELLE Augustin ; 1883 (11/06) : de DALZON Isidore (Soldat natif du Gard). Témoins soldats JOLIVET Jean et RAFFONT Henri ; 1883 (23/06) : de BALQUET Auguste (Soldat natif de la Seine). Témoins soldats JOLIVET Jean et RAFFONT Henri ; 1883 (02/08) : de MOUTON Honoré (Soldat natif de la Nièvre). Témoins soldats JOLIVET Jean et LOCHE Paul ; 1883 (19/10) : de BARJOL Félix (Brigadier natif du Vaucluse). Témoins soldats JOLIVET Jean et RAFFONT Henri ; 1885 (09/06) : de VAILLANT Auguste (Soldat natif de la Seine). Témoins MM DRILLIEN Philippe et CALMEL Antoine (Militaires) : 1885 (27/12) : de DESGARDIN Emile (Soldat natif du Pas de Calais). Témoins MM. BRAUD Auguste et LOGGERO Ange (Militaires) ; 1886 (02/06) : de BOUCHET Jules (Soldat natif de la Creuse). Témoins MM. PARENT Pierre et LEOMANT ? (Militaires) ; 1886 (21/10) : de MARESCHAL Etienne (Médecin natif de la Charente). Témoins MM. NOURY Georges et PAVIER Adrien (Militaires) ; 1887 (29/04) : de MITAINE Françiois (Soldat natif de l’Isère). Témoins MM. COLBRANT Victor et PAVIER Adrien (Militaires) ; 1887 (15/08) : de VERNHES Jules (Caporal natif Aveyron). Témoins MM. COLBRANT Victor et PAVIER Adrien (Militaires)

Années : 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 Décès : 5 2 2 2 4 3 7 4 4 1

Les MARIAGES relevés :

1901 (09/02) : M. ALI-BEN-DJELLOUL Augustin (Facteur natif EL-GOLEA) avec Mlle ZIAN Louise (SP native d’ALGER) ) ; 1902 (15/12) : M. ZERATH Simon (Employé natif de LAGHOUAT) avec Mlle COHEN Nehannia (SP native d’ALGER) ; 1904 (13/07) : M. GARGAR Vincent (Ferblantier natif d’ITALIE) avec Mlle VALERO Valentine (SP native d’EL-BIAR) ;

NAISSANCES relevées :

(*profession du père)

(1890) AD-KAOUI Léon (*Interprète) ; (1901) ALI Gabrielle (Facteur) ; (1897) ALI Léontine (Journalier) ; (1900) ALI Paul (Facteur) ; (1896) BARACASSA Isaac (Cordonnier) ; (1894) BOISSIER Paul (Officier) ; (1905) CASBI André (Cordonnier) ; (1903) CASBI Félix (Cordonnier) ; (1898) FONTAINE Etiennette (Maître d’hôtel) ; (1902) HEBEL Robert (?) ; (1900) JACOB Claire (Commerçant) ; (1903) KAHN Henriette (Comptable) ; (1905) KANN Gabriel (Employé) ; (1901) KANN Zoé (Comptable) ; (1896) KOENIG Eugénie (Receveur PTT) ; (1900) MASSON Marie (Journalier) ; (1904) MATHE Louis (Comptable) ; (1903) NAHON Joseph (Comptable) ; (1901) PALACIOS Lucie (?) ; (1905) POUYES Louis (Receveur PTT) ; (1899) RENOUX Emilie (Employé) ; (1897) RENOUX Henri (Employé) ; (1904) VALERO Anna (Maçon) ; (1898) YOUCEF Ben DAOUD (Négociant) ; (1895) ZENOU Samuel (Commerçant) ; (1904) ZERATH Anna (Employé) ; (1897) ZERATH David (Commerçant) ; (1904) ZERATH Edouard (Employé) ; (1896) ZARATH Judas (Commerçant) ;

NDLR : Si l’un des vôtres n’est malheureusement pas mentionné, je vous recommande de procéder comme suit : -Après avoir accédé à google vous devez alors inscrire anom algérie, -dès lors que vous êtes sur le site anom vous devez sélectionner GHARDAÏA sur la bande défilante. -Dès que le portail GHARDAÏA est ouvert, mentionnez le nom de la personne recherchée sous réserve que la naissance, le mariage ou le décès soit survenu avant 1905.

PATAOUET : Les MOUTCHOUX

Je ne peux terminer cette INFO sur le MZAB sans vous présenter ceux d'entre eux qui ont marqué notre jeunesse : les Moutchoux.

A ALGER, on n'allait pas chez l'Epicier, pas plus à l'Hyper qui n'existait pas encore, on allait chez le (mon) Moutch.

Pour vous parler de ces Moutchoux, je vous propose un texte de Pierre SCHURDEVIN :

« D'évidence, "le moutchou" faisait partie des figures incontournables dans les quartiers des villes d'Algérie. A noter, au passage, que le mot moutchou provient vraisemblablement de la déformation, vers les années 1870 -80, par les populations Hispaniques des quartiers populaires, de monsieur en moussiou puis en mouchou, pour finir en moutchou ...

Qui se souvient de "son moutchou" ?

Combien étaient-ils sur toute l'étendue de la commune d'HUSSEIN-DEY ? Le plus connu de tous était sans nul doute Djelloul, dans la rue de Constantine, mais d'autres aussi avaient leur notoriété dans les quartiers périphériques. Ces épiciers, bien avant nos stratèges de la grande distribution, avaient imaginé déjà le concept du groupement d'achat, par le biais d'une centrale commune.

Monsieur LECLERC n'aura donc rien inventé ! L'agencement de leurs boutiques n'était pas sans rappeler celui des « rhanouts » arabes du bled, mais en plus grand et en plus riche : l'abondance des marchandises, leur engageante présentation, tout contribuait à susciter l'envie d'acheter. C'était encore, dans ce domaine, une technique avant-gardiste.

Pour ces gens là, économes, le moindre profit n'était, en aucun cas, à négliger; aussi n'hésitaient-ils pas à pratiquer la vente, non pas au détail, mais, on dira, au sous détail. Ainsi les piécettes trouées de deux sous avaient largement cours chez eux. A la fin, à force de thésauriser, cela faisait des "petits paquets", puis des "gros paquets" ...

Leur mode de vie étriqué, leur ladrerie érigée en dogme faisaient qu'ils étaient plus ou moins déconsidérés auprès des autres communautés. Mais peu leur importait, l'essentiel était le négoce, rien que le négoce….

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DEMOGRAPHIE - Source GALLICA -

Année 1884 = 10 428 habitants dont 291 israélites non naturalisés français ; Année 1902 = 9 315 habitants dont 75 européens ; Année 1926 = 10 607 habitants ; Année 1954 = 14 046 habitants.

De nos jours GHARDAÏA est une ville composite qui comprend une communauté Mozabite importante, une population berbère, de confession ibadite, mais également une forte minorité arabe, de confession malékite.

TERRITOIRE DE GHARDAÏA (Source Anom) : Créé par la loi du 24 décembre 1902 et par le décret du 14 août 1905, organisé par celui du 12 décembre 1905, il comprend les territoires suivants : -Annexe de DJELFA, -Le cercle de LAGHOUAT, -Le cercle de GHARDAÏA, -L’annexe d’OUARGLA, D’abord fixé à DJELFA, son chef lieu est rapidement transféré à LAGHOUAT avec pour annexes :

LES TERRITOIRES DU SUD

Les Territoires du Sud sont créés par la loi du 24 décembre 1902. Il s'agit des territoires militaires relevant du gouverneur général de l’Algérie. Ils furent constitués les Territoires du Sud, par la réunion de ces nouveaux espaces avec d'importantes fractions des départements d’ORAN, d’ALGER et de CONSTANTINE incluses dans leurs « territoires de commandement ». Il s'agissait notamment des parties sahariennes des départements de Constantine (cercles de BISKRA et de ) et d'ALGER (cercles de LAGHOUAT et d’EL-GOLEA, où est compris le MZAB), et d'une partie des hauts-plateaux algérois (cercle de DJELFA) et oranais (cercles d’AIN-SEFRA, MECHERIA et GERYVILLE). A la suite d'une razzia de Touaregs du Hoggar sur le Tidikelt, une bataille se déroula à TIT le 7 mai 1902 entre les Français et les Touaregs, occasionnant à ces derniers la perte de 99 hommes, perte énorme puisque les tribus ne disposaient que de 1 200 combattants, et l’amenokal MOUSSA AG-AMASTANE dut se soumettre à IN-SALAH au début de 1904. La ville et ses oasis sont érigées en commune par arrêté du 20 décembre 1958, dans le département des Oasis.

DEPARTEMENT

Le département des Oasis fut un département français du Sahara créé le 7 août 1957 à la suite du démantèlement des Territoires du Sud.

Le territoire du département des Oasis recouvrait : Le territoire des Oasis ; La partie des territoires de GHARDAÏA et de TOUGGOURT relevant de l’Organisation commune des régions sahariennes (OCRS) ; La partie de l'ancienne commune mixte de GERYVILLE située à l'est de l’oued Es-Zergoun jusqu'à la Daeït El Khala. Sa superficie était de 1 297 050 km2 pour une population de 416 418 habitants.

MONUMENT AUX MORTS - Source : Mémorial GEN WEB - Le relevé n°54622 mentionne les noms de 64 Soldats « Morts pour la France » au titre de la Guerre 1914/1918 ; savoir :

ABDALLAH Ben Mâamar (Mort en 1917) ; ABDALLAH Ben Mohammed (1915) ; ABDEL Hafid (1919) ; ABDEL-AZIZ Ben Ahmed (1919) ; ABDELKADER Ben Siradj (1918) ; ABDELKADER Ben Sliman (1916) ; ABDELKRIM Ben Salah (1915) ; ABDERRAHMAN Ben Ahmed (1918) ; AHMED Ben Ali (1918) ; AHMED Ben Attalah (1916) ; AHMED Ben Bouhafs (1917) ; AHMED Ben Kaddour (1916) : AHMED Ben Mebarek (1918) ; AHMED Ould Embareck (1917) ; ALI Ben Abderrahman (1917) ; ALI Ben Aïssa (1918) ; ALI Ben Bouchenafa (1919) ; AMRATE Messaoud (1915) ; ATTALAH Ben Cheikh (1916) ; BAÏDARI Ben Mohamed (1918) ; BARKA Ben Mohammed (1915) ; BELLAL Bel Hadj Aïssa (1916) ; BEN HAOUA Ben Hamida (1916) ; BIGA Ben Salem (1918) ; BOUBEKEUR Ben Barka (1916) ; BOUCHEN Brahim (1915) ; BOUDJEMA Ben Mohamed (1917) ; BRAHIM Salah (1917) ; CHARÂALLAH Saadallah ben Hadj (1917) ; DAOUDI Mohamed (1916) ; DERBALI Ben Abdelkader (1916) ; EL KHEIR Ben Aïssa (1918) ; EL KHEIR Ben Mohamed (1915) ; EMBAREK Ben Mohamed (1916) ; EMBAREK Ben Salem (1915) ; EMBAREKI Ben Ahmed (1918) ; HAMADI Ben Bou Hous (1916) ; HAMADI Ben Messaoud (1914) ; M'HAMED (1919) ; M'HAMED Ben Ahmed (1914) ; MEDDANE Aïssa (1916) ; MESSAOUD Ben Belkheir (1914) ; MILOUD Ben Ahmed (1919) ; MOHAMED Ben Abdelkader (1915) ; MOHAMED Ben Ahmed (1914) ; MOHAMED Ben Brahim (1915) ; MOHAMMED Ben Abdeldaïm (1918) ; MOHAMMED Ben M'hamed (1914) ; MOHAMMED Ben Mâamar (1917) ; MOHAMMED Ben Salem (1917) ; MOHAMMED Debaire (1914) ; MORDJANE Yahia (1917) ; MOULAY Amed (1916) ; MOUSBAH Ben Djelloul (1914) ; MOUSSA Ben Bakka (1918) ; MOUSSA Ben Brahim (1918) ; NACEUR Ben Brahim (1917) ; NADJEM Ben Salem (1916) ; RAMDHANE Ben Barka (1916) ; SAÂD Ben El Hadj Mohamed (1918) ; SALAH Ben Smaïl (1916) ; SALEM Ben Kaddour (1915) ; SINGARI Abdelkader (1915) ; VÉJUX Pierre (1918) ;

EPILOGUE GHARDAÏA

De nos jours (recensement 2008) = 93 423 habitants.

SYNTHESE réalisée grâce aux Auteurs précités et aux Sites ci-dessous : https://encyclopedie-afn.org/Historique_Gharda%C3%AFa_-_Ville https://www.persee.fr/doc/medit_0025-8296_2002_num_99_3_3270 https://www.judaicalgeria.com/pages/ghardaia.html http://judaisme.sdv.fr/histoire/villes/strasbrg/sefarade/mzab.htm http://revueafricaine.mmsh.univ-aix.fr/n/Pages/1879_135_001.aspx https://tenes.info/nostalgie/GHARDAIA

BONNE JOURNEE A TOUS

Jean-Claude ROSSO