Alec Guinness
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Alec Guinness et Stanley Holloway (De l’or en barres) ntre 1947 et 1956, les studios cinématogra- L’ADRC Ephiques Ealing Studios imposèrent et TAMASA présentent leur approche pour le moins singulière de la comédie, pour offrir en moins d’une décennie quelques-uns des plus étonnants classiques de l’histoire du cinéma britannique. Figure emblématique des Studios, le comédien Alec Guinness aurait eu cette année 100 ans. L’occasion de (re)découvrir les titres phares récemment restaurés comme Tueurs de dames, L’Homme au complet blanc, De l’or en barres et Noblesse oblige. ALEC GUINNESS & FRIENDS 7 INOUBLIABLES COMÉDIES DES STUDIOS EALING EN VERSIONS RESTAURÉES Alec Guinness (De l’or en barres) Tueurs de dames Noblesse oblige STUDIOS EALING Whisky a gogo THE LADYKILLERS KIND HEARTS AND CORONETS WHISKY GALORE ! UK - 1955 - 1h31 UK - 1949 - 1h46 u sortir de la seconde guerre mondiale, UK - 1949 - 1h23 Couleur - VOSTF - 1,37 NB - VOSTF - 1,37 NB - VOSTF - 1,37 Visa : 17961 Visa : 9765 Ale Royaume-Uni connut une crise pro- Visa : 9625 fonde qui mena son gouvernement à prendre Réalisation Réalisation Robert Hamer Réalisation un certain nombre de mesures rigoureuses Alexander Mackendrick Scénario Robert Hamer, Alexander Mackendrick Scénario William Rose John Dighton pour assainir les finances publiques et Scénario Compton MacKenzie Photographie Otto Heller Photographie relancer l’économie nationale. Parmi celles- Photographie Gerald Gibbs Montage Jack Harris Douglas Slocombe ci, un décret imposant une taxe exorbitante Montage Joseph Sterling Musique Tristram Cary Montage Peter Tanner sur les importations de films étrangers vint Musique Ernest Irving Production Musique Ernest Irving stimuler la production locale, et c’est ainsi que les Production Michael Balcon Michael Balcon, Seth Holt Production Michael Balcon, Studios Ealing, basés dans l’ouest londonien, se Une petite veuve, délicieusement naïve, Héritier éloigné d’une prestigieuse lignée avec Basil Radford, En 1943, la petite île de Todday, au large Michael Relph développèrent. Sous l’impulsion du directif produc- avec Alec Guinness, accueille dans son domicile coquet cinq d’aristocrates, Louis entreprend d’élimi- Joan Greenwood, de l’Écosse, connaît « la plus grande cala- Cecil Parker, Herbert Lom, avec Alec Guinness, teur Michael Balcon, ils se spécialisèrent, de façon James Robertson Justice, locataires, menés par l’étrange Profes- ner, un par un, tous les membres de la mité depuis le déluge » : une pénurie de Peter Sellers, Danny Green, Dennis Price, Valerie Hobson, singulière, dans la comédie populaire : inscrits dans Gordon Jackson Katie Johnson seur Marcus : se présentant comme des Joan Greenwood famille le séparant du titre de Duc. whisky. Heureusement, un bateau chargé la réalité sociale ou économique d’un pays en crise, musiciens, ceux-ci viennent en réalité Souvent réduit, en France, à « la comédie de caisses s’échoue au large de ses côtes. habités de rebelles, de dames indignes, de voyous préparer chez elle un hold-up. où Alec Guinness joue huit rôles », Inspiré d’une improbable histoire vraie, Produit dans un contexte houleux opposant Noblesse oblige est devenu, en Grande- insolites ou de bricoleurs de génie, ces films ce film tourné dans les Hébrides incarne le scénariste William Rose (qui avait, selon Bretagne, un indémodable classique. Au- posaient sur l’époque et sur la société un par l’exemple bien des caractéristiques la légende, rêvé durant une nuit l’intégra- delà de ses qualités comiques indéniables regard nouveau, malicieux, souvent des productions Ealing (description d’une lité de son histoire), le puissant producteur – qui suscitent d’ailleurs plus la stupéfac- noir et profondément subversif. communauté fermée, insoumission à Michael Balcon, et le réalisateur Alexander tion ou la jubilation intellectuelle que l’hi- Pendant une courte décennie l’autorité, polysémie des dialogues…) mais Mackendrick, Tueurs de dames marque en larité – il doit ce statut à son esprit unique, enchantée, de 1947 à 1956, affirme également déjà la personnalité de quelque sorte l’achèvement de l’aventure aussi élégant dans la forme (notamment les comédies Ealing contri- son réalisateur, Alexander Mackendrick, Ealing, dont il illustre la plupart des vertus en termes d’écriture) que profondément buèrent à définir une partie ici aux commandes de son tout premier autant qu’il n’en explique l’épuisement. subversif dans le fond. Voilà en effet un long métrage. Avec une sorte de sévérité de ce que l’on considère Tour à tour comédie burlesque, suspense film qui bouscule les fondements moraux bienveillante, celui-ci traduit la petite mes- policier, satire sociale ou fable cauche- de la société britannique, en brouillant aujourd’hui comme quinerie quotidienne, les mensonges et les mardesque, le film séduit toujours par son constamment les frontières entre le bien l’essence même de manipulations de ses protagonistes dans ton unique, malicieux et macabre à la fois, et le mal… et qui le fait, qui plus est, avec l’humour anglais, entre des ambiances nocturnes sombres, parfois et demeure encore aujourd’hui l’un des un flegme et une ironie inimitables. Un flegme et sophistication, inquiétantes, mais toujours habitées de ce chefs-d’oeuvre les plus percutants de la diamant noir, à l’éclat inaltérable. élégance et cruauté, insolence et qu’il faut d’espièglerie et de malice pour comédie noire britannique. absurdité… stimuler le spectateur. Santé ! L’Homme au complet blanc De l’or en barres Passeport pour Pimlico Tortillard pour Titfield THE MAN IN THE WHITE SUIT THE LAVENDER HILL MOB PASSPORT TO PIMLICO THE TITFIELD THUNDERBOLT UK - 1951 - 1h25 UK - 1951 - 1h21 UK - 1949 - 1h24 UK - 1953 - 1h25 NB - VOSTF - 1,37 NB - VOSTF - 1,37 NB - VOSTF - 1,37 Couleur - VOSTF - 1,37 Visa : 12319 Visa : 11881 Visa : 9234 Visa : 14982 Réalisation Réalisation Charles Crichton Réalisation Henry Cornelius Réalisation Charles Crichton Alexander Mackendrick Scénario T.E.B. Clarke Scénario T.E.B. Clarke Scénario T.E.B. Clarke Scénario Roger MacDougall, Photographie Photographie Lionel Barnes Photographie John Dighton Douglas Slocombe Montage Michael Truman Douglas Slocombe Photographie Montage Seth Holt Musique Georges Auric Montage Seth Holt Douglas Slocombe Musique Georges Auric Production Michael Balcon Musique Georges Auric Montage Bernard Gribble Production Michael Balcon, avec Stanley Holloway, Production Michael Balcon, Musique Benjamin Frankel Michael Truman Michael Truman Un chimiste effectue des recherches qui Un employé de banque a un jour l’idée Hermione Baddeley, Dans le quartier londonien de Pimlico, au La communauté de Titflield est en émoi Production Michael Balcon, Margaret Rutheford, le conduisent à la découverte révolution- avec Alec Guinness, folle de voler les lingots qu’il convoie. sortir de la seconde guerre mondiale, une avec Stanley Holloway, lorsqu’il est décidé de fermer la ligne fer- Sidney Cole Stanley Holloway, Paul Dupuis Naunton Wayne, naire du tissu inusable et insalissable. bombe met à jour un décret médiéval ratta- roviaire reliant leur village. Qu’à cela ne avec Alec Guinness, Sidney James, Alfie Bass Alors qu’il doit signer le scénario d’un George Relph, John Gregson chant le quartier au duché de Bourgogne ! Joan Greenwood, Réalisateur le plus politisé d’Ealing, polar, le sujet de The Lavender Hill Mob tienne, certains vont se mobiliser contre Saisissant l’opportunité, les habitants Cecil Parker, Michael Gough, Alexander Mackendrick s’inspire d’une pièce - un hold-up orchestré par des qui- le gouvernement et la compagnie des bus décident alors de ne plus se soumettre aux Ernest Thesiger inédite de son cousin Roger MacDougall dams ordinaires - germe dans l’esprit pour empêcher le drame. contraintes de rationnement imposées par pour signer une fable visionnaire sur le du scénariste T.E.B. Clarke. Emballé, le Tout en célébrant l’esprit anglais, les films le gouvernement britannique. capitalisme. Les grands patrons comme patron d’Ealing Michael Balcon l’engage à d’Ealing y mêlaient toujours un message les ouvriers y sont renvoyés dos à dos, développer ce postulat en axant totalement Passeport pour Pimlico est probablement vantant l’individu contre l’institution. On ne l’incompétence des premiers rejoignant l’intrigue sur les apprentis criminels qui l’exemple le plus représentatif de l’apport, sera pas surpris de retrouver au scénario le syndicalisme forcené des seconds, et seront interprétés par Alec Guinness et majeur, du scénariste T.E.B. Clarke à T.E.B. Clarke qui avait offert un des plus un même égoïsme les lie pour détruire Stanley Holloway. Guinness est prodigieux l’histoire d’Ealing. Cet ancien journaliste beaux fleurons de ce thème avec cette invention qui menace leurs revenus. pour exprimer la dualité entre la normalité se spécialisera en effet dans ces his- Passeport pour Pimlico. Crichton offre Stratton est un électron libre dévoué à ses de son apparence et ses rêves de grandeur toires d’insoumission collective, où une une vision bucolique de ce village, s’atta- recherches, Alec Guinness apportant de qu’il saura faire miroiter à son acolyte communauté se dresse contre un ordre chant autant aux personnalités truculentes vraies nuances à ce personnage obses- Stanley Holloway. Cet aspect flamboyant établi pour revendiquer son indépendance. qu’aux paysages magnifiés par la photo sionnel indifférent au monde qui l’entoure. du personnage prend progressivement le Comme en témoigne idéalement ce film, de Douglas Slocombe. Le défi tient d’une La conclusion célèbre l’immobilisme du dessus jusqu’à faire de lui un dandy pro- Clarke aura contribué à définir le style, facette comique pour ces villageois guère collectif plutôt que le progrès par l’indi- digue et charmeur. Le réalisateur Charles spirituel et enlevé, des comédies les plus formés au métier, mais aussi épique avec vidu, mais l’ultime scène amusée montre Crichton mène l’ensemble avec une effica- populaires des Studios, dans lesquelles la des rebondissements spectaculaires met- que les génies n’ont pas dit leur dernier cité rare pour ce qui sera un des films les satire sociale la plus aiguë se mêlait à la tant en scène la locomotive.