Découvrir Shanghai ?, Françoise Ged P
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> Photo de couverture : Musée Long, Atelier Deshaus architectes 2 SOUS LA DIRECTION DE Françoise Ged Rémi Ferrand Catherine Bastien-Ventura Émilie Rousseau 3 MODE D’EMPLOI DU «SÉMINAIRE EN MARCHANT» À LA PUBLICATION Françoise Ged, SHAO Yong, Catherine Bastien-Ventura, Rémi Ferrand, Émilie Rousseau Le Séminaire en marchant. Avec qui ? Organisé à Shanghai du 13 au 17 juillet 2014, le séminaire s’est adressé à un public large d’enseignants et de praticiens de la ville, de l’architecture, des arts plastiques. Pendant 4 jours, il a réuni une soixantaine de personnes, venues de France pour moitié, de Shanghai et de différentes villes de Chine pour les autres. Le programme a été conçu à Paris avec Rémi Ferrand et Emilie Cam (agence REW) avec Emilie Rousseau et Françoise Ged, et à Shanghai avec M. ZHOU Jian et Mme SHAO Yong (WHITRAP, Université Tongji), M. GUAN Yetong, Mme ZHU Ting et Mme WANG Xiao (Bureau d’Urbanisme et de gestion foncière de Xuhui). La confiance et l’intérêt du bureau d’urbanisme de Xuhui ont permis sa réalisation. Il a bénéficié des conseils d’amis et professionnels intéressés, qui tous n’ont pu y participer. Qu’ils en soient chaleureusement remerciés ! A Shanghai, Architecture Studio et l’Agence Jacques Ferrier se sont mobilisées pour nous accueillir ou participer au séminaire, de même que l’agence Original Design Studio dirigée par ZHANG Ming et ZHENG Peiguang qui nous a présenté lui-même Red Town, projet innovant de transformation d’une ancienne usine d’acier en complexe culturel. Le Séminaire en marchant. Pourquoi et comment ? Le Séminaire en marchant fait suite aux «Rencontres de Shanghai, la ville à l’horizon 2010 », que nous avions organisées en 2005 pour permettre aux deux milieux professionnels, chinois et français, des métiers de la ville et de l’architecture de se rencontrer. Ces journées avaient marqué une étape majeure dans la connaissance mutuelle. Elles clôturaient avec succès le «Programme présidentiel, 150 architectes, urbanistes, paysagistes chinois en France», qui avait ouvert une voie large aux échanges sur l’enseignement, la recherche, la pratique du projet, accueillant plus de 500 participants pendant trois jours. Dix ans plus tard, le temps de la découverte mutuelle n’est plus de mise. Les informations et les voyages se sont multipliés entre les deux pays mais nous avons gardé dans notre action le même fil directeur : la volonté de partager les meilleures pratiques, de permettre des échanges plus approfondis entre les participants et leurs différents métiers. La même ambition devait être servie par une autre forme. Nous avons proposé de nouvelles journées d’échanges, organisées cette fois autour de plusieurs promenades à pied. Pour les participants, ces parcours constituent autant d’invitations à comprendre et à se questionner sur les pratiques et les modes de faire la ville, qu’à aborder de menus propos de la vie quotidienne. Parce qu’il comporte beaucoup de situations emblématiques et présente une gamme de problématiques actuelles, nous avons choisi l’arrondissement Xuhui. Dans un périmètre relativement restreint, il nous permet de (re) découvrir des lieux signifiants, de tracer des itinéraires ouvrant sur des perspectives d’échanges fructueux. Nous avons choisi cinq sites (dont deux associés), pour leur représentativité dans les mutations actuelles de la ville : le secteur protégé des rues Hengshan-Fuxing, les abords de la cathédrale de Xujiahui, la Gare du sud et le secteur industriel de Caohejing, les berges du Huangpu (West Bund, en écho au Bund, le boulevard urbain créé le long du Huangpu au XIXe siècle, emblématique de la ville). Enfin, plusieurs thématiques nous ont guidés pour organiser ces journées et réfléchir à la fabrique et à la pratique de la ville : les ressources (de la nature dans la ville aux questions du recyclage des sols, des édifices et des matériaux) ; la mobilité et les déplacements ; les nouvelles technologies de l’information (et leur influence sur les lieux de la sociabilité et de créativité dans la ville) ; la construction de la ville sur la ville et l’intégration du patrimoine et des identités métropolitaines. Un séminaire en trois temps et quatre journées - Jour 1 et 2 : Mesurer le territoire et ses enjeux Shanghai est une métropole de 23 à 24 millions d’habitants avec une agglomération principale rassemblant près de 15 millions d’individus. Traverser ce territoire, grand comme la moitié de l’Ile de France, de l’est - où se trouve l’aéroport, en bordure de la mer de Chine - au centre-ville, puis du centre au nord en traversant le Yangzi, nécessite bien un jour de transports. C’est ce que nous avons fait à l’arrivée, pour aller sur l’île de Chongming, ce qui nous a permis d’appréhender la taille de ce territoire. Emprunter tunnel et ponts pour franchir l’imposante barrière liquide du plus long fleuve d’Asie ; longer les champs et les essais de culture hors-sol ; imaginer les relations nature-ville, écologiques, agricoles ou de loisir, pour cet ensemble de population ; emprunter les circuits rapides de déplacement ou marcher à pied, autant d’occasions pour les participants de tenter de comprendre et de mesurer, à partir de son vécu et de ses critères personnels une région et sa géographie. La seconde journée a été dévolue à la compréhension des enjeux spécifiques de cette mégapole. Nous sommes redevables à YU Sijia (Bureau d’Urbanisme et de gestion foncière de Shanghai), à sa collègue WANG Lin et au sociologue YU Hai de l’Université Fudan, d’avoir réussi en un temps limité à partager les « faits urbains » et les réalisations emblématiques des dernières années. Deux praticiens nous ont fait partager leur mode de pensée et leur positionnement intellectuel à travers leurs réalisations récentes : ZHANG Ming, directeur d’Original Design Studio, architecte connu en Chine et familier de la France où il a été invité par ADP il y a une quinzaine d’années, nous a présenté ses réalisations récentes et sa position en tant que praticien et enseignant, puis ZHANG Peiguang, directeur du Shanghai Sculpture Space à Red Town, venu en France assister à des sessions de formation sur le patrimoine organisé par l’Université Tongji et la Cité de l’architecture & du patrimoine en 2005 et 2006. Pendant cette seconde journée, les participants ont été répartis dans des équipes correspondant à chacun des sites. - Jour 3 : Marcher pour voir, percevoir et échanger en petits groupes Les parcours sur chacun des sites, par équipe franco-chinoise, ont été encadrés par des ‘pilotes’ et médiateurs, français et chinois, à même de partager et d’expliquer les différentes situations. 4 Le soir, les équipes se sont rassemblées pour des échanges libres en préparation de la synthèse du lendemain. - Jour 4 : Se concerter, se réunir et présenter collectivement aux représentants de la ville Le matin a été consacré à la mise en commun des perceptions, des réactions ou des propositions sur les secteurs par chacune des équipes. L’après-midi était réservée à une réunion conclusive, introduite par deux conférences, et suivie par un exposé des pilotes de chaque équipe présentant la synthèse des réflexions collectives, ouvrant ainsi des discussions très riches avec les représentants du Bureau d’urbanisme de Xuhui, avec l’ensemble des participants, auxquels se sont adjoints le professeur RUAN Yisan, ZHOU Jian, directeur du WHITRAP, Ségolène Dubernet, architecte à Shanghai et Emmanuel Lenain, Consul général de France à Shanghai. Une suite au séminaire. Pourquoi et comment ? La qualité des échanges et les retours des participants nous ont conduits à imaginer une suite au Séminaire. Comment rendre compte d’un évènement éphémère sans en détourner l’esprit ? Que conserver ce que qui a été présenté, vu, imaginé et comment le partager ? Enfin, comment aborder ce processus nouveau, celui de la marche collective et interprétative, comment l’intégrer dans les pratiques urbaines et universitaires à Shanghai et imaginer un jour sa reproductibilité ? Pour cette étape, nous avons associé les compétences et les regards de Catherine Bastien-Ventura (Direction Europe de la recherche et coopération internationales, CNRS), de Rémi Ferrand (architecte, enseignant) à celles de Françoise Ged et d’Émilie Rousseau (Observatoire de la Chine à la Cité de l’architecture & du patrimoine). En lien étroit avec les équipes pilotées par SHAO Yong au WHITRAP à Shanghai, nous avons lancé deux initiatives : l’organisation d’une journée de restitution à Paris et la mise au point d’une publication en français et en chinois. Appel à contribution Les participants au Séminaire ont été invités à contribuer à ces suites. La forme des contributions était libre (textes, photos, dessins), avec cinq entrées proposées comme des axes possibles de lecture ou de positionnement. - Ouvert / Fermé : comment les participants ont-ils perçu et compris les juxtapositions temporelles ou spatiales caractéristiques de Shanghai, les différents axes de porosité ou encore les logiques de spécialisation et de sectorisation ? - Sol / Hors sol : quelles réactions à la suite de la découverte territoriale de la région, depuis l’île de Chongming jusqu’à l’étagement urbain de la métropole ? - Liens dans le temps et l’espace : quelles perceptions intuitives, quelle compréhension du rapport complexe au passé en Chine, entre refoulement et valorisation ? - La ville plastique : quelles couleurs et matières spécifiques à Shanghai ont gardé en mémoire les participants ? Ces yeux neufs avaient-ils vus ce que les regards plus habitués avaient désappris à voir ? Les participants étaient libres de s’exprimer sur l’une des thématiques du séminaire, sur l’un des parcours, sur la ville… Restitution à la Cité de l’architecture & du patrimoine : «Shanghai à l’encontre des idées reçues» Le 23 mars 2015, a constitué un premier moment de partage des différentes contributions et aussi un temps d’ouverture à un public plus large, avec la présentation du film d’Hervé Carriou et deux tables rondes : « La ville chinoise a contre-courant des idées reçues » et « Shanghai en marchant, une nouvelle approche de la ville », en présence de SHAO Yong.