E rrata Page 16 - 7e ligne : lire "conduiront" au lieu de "conduirent". Page 58 - 2e ligne : lire "1511" au lieu de "1551". Page 72 - Notes : barrer... (4), lire (4) au lieu de (5), lire (5) au lieu de (6).

IL A ÉTÉ TIRÉ DE CET OUVRAGE - CINQ CENTS EXEMPLAIRES - SUR PAPIER ROBERTSAU DES PAPETERIES PRIOUX, ' 1966 PARIS. Tous droits de reproduction interdits Histoire de

VILLAGE COMTOIS DE

par Robert Monnet Brussey

LA VALLÉE DE L'OGNON Le Chateau de Ruffey Demeure des Seigneurs de BRUSSEY A NOS AÏEUX qui ont tant souffert!

CARTE NATIONALE D'IDENTITÉ

Nom : B R U S S E Y

Prénoms: BRUCIACUM BRU CE Y Né le inconnu

Nationalité : Comtoise Domicile : Département Hte-Saône Canton de Marnay Profession : Agriculture Signes particuliers : Vallée de l'Ognon 3 0 km de Gray, 24 km de Besançon Taille 681 ha dont 27 3 de bois Pages PREFACE 11 AVANT-PROPOS 13 CHAPITRE PREMIER De la préhistoire au monde gallo-romain 19 CHAPITRE DEUXIEME L'âge féodal 33 CHAPITRE TROISIEME Mainmortables et seigneurs 55 CHAPITRE QUATRIEME Vers la franchise 81 CHAPITRE CINQUIEME De la franchise à la liberté 95 PIECES JUSTIFICATIVES 131 INDEX DES NOMS DE PERSONNES ET DE LIEUX ...... 198 Préface

En notre siècle de rendement et de vitesse, rares sont les chercheurs bénévoles qui consacrent leurs loisirs à consulter. les documents des Archives pour écrire l'histoire et apporter de l'inédit. Le XIXe siècle a vu fleurir partout des sociétés d'érudition où des messieurs patients et savants, historiens, militaires, rentiers venaient apporter leurs contributions à l'histoire locale. Ces temps sont révolus et les travaux des sociétés locales sont de plus en plus remplacés par les thèses et les mémoires des étudiants et des professeurs d'université. Aussi est-il particulièrement agréable de féliciter Monsieur Robert MONNET pour son travail historique. L'auteur, ingénieur des arts et manufactures, ingénieur en chef honoraire de la S.N. C.F., a du attendre la retraite pour trouver des loisirs lui permettant de fouiller Archives et bibliothèques pour écrire sa monographie de BRUSSEY. Comment ne pas admirer ses qualités d'ingénieur mises au service de l'histoire, sa persévérance et sa curiosité de plus en plus perspicace, son acharnement à ne rien laisser dans l'ombre pour éclairer le passé d'un village. Ce livre est un modèle de méthode en matière de recherches. Parti de la maison de ses ancêtres et des Archives de son village, Monsieur MONNET a d'abord rassemblé et classé tout ce qui était à sa Portée. Il a pris soin de s'adresser à l'archiviste pour savoir si son premier travail, l'inventaire des Archives municipales de BR USS'E y était satisfaisant. Depuis j'ai eu bien souvent la visite de Monsieur MONNET à , et j'ai suivi pas à pas, à travers sa correspondance, ses efforts et le succès de ses recherches. Aujourd'hui il nous apporte un livre qui nous fait espérer qu'il étendra ses études à des domaines de plus en plus vastes et que ce faisant, il suscitera d'autres vocations d'historiens et des concurrents qui auront à coeur de fouiller les Archives et les documents et non pas seulement de reprendre ce que d'autres ont déjà dit. Les Archives sont si riches qu'il y a toujours des faits nouveaux à découvrir et à rapporter. Sous le voile désintéressé de l'histoire, se cachent beaucoup de courage, de curiosité objective et de passion de la vérité.

CH. -H. LERCH Directeur des Archives et Conservateur des objets d'art de Haute-Sa6ne Avant-propos

Avoir entrepris d'écrire l'histoire d'un village qui apparemment n'en avait pas, a pu paraître une gageure insensée. On m'a dit, à plusieurs reprises, que c'était vouloir faire quelque chose avec rien ! Et pourtant... Pendant des millénaires des hommes ont vécu sur le territoire de BRUSSEY, ont travaillé, ont bâti, ont aimé, ont souffert, ont espéré... Comment auraient-ils pu tomber dans un oubli définitif ? J'ai pensé que, bien qu'à l'écart, par sa petitesse même, des grands événements, le village de BRUSSEY n'avait pu éviter d'en ressentir les remous, comme dans une petite crique d'une grande baie viennent mourir quelques vagues éparses. Descendant d'une famille qui, pendant des générations, a vécu sur ce terroir, j'avais, de tous temps, désiré tenter de pénétrer les secrets du passé. J'ai dû attendre d'en avoir le loisir. Dans le travail que j'ai entrepris, j'ai été aidé et conseillé par Madame REYNAUD, Conservateur aux Archives de , et par Messieurs LERCH et COURTIEU, Directeurs des services d'Archives des Départements de la Haute-Saône et du Doubs, qui m'ont largement ouvert leurs dossiers. Je tiens à leur adresser ici, ainsi qu'à tous ceux qui ont facilité ma tâche, l'expression de mes sincères remerciements. Mais je dois dire que ce n'est pas sans peine ni patience qu'il a été possible de recueillir les documents qui ont permis de lever quelques coins d'un voile qui cache tant de siècles écoulés. Avec quelques pierres, comment aurait-il été possible de bâtir autre chose qu'un édifice informe ? J'ai pourtant persévéré dans mon entreprise, en m'efforçant de m'appuyer sur l'histoire de la province et en cherchant à voir comment les petits faits relatifs à BRUSSEY pouvaient s'y intégrer (1). J'ai pu ainsi reconnaître que, de même que la découverte de quelques fossiles dans une région dont on possède la carte géologique permet de faire d'utiles confirmations, de même la connaissance de faits historiques minimes et très particuliers autorise souvent l'inscription de ceux-ci dans le mouvement de l'histoire. Mon travail prenait ainsi une certaine allure scientifique qui le justifiait dans mon esprit. Il avait cessé -pour moi- d'être un simple récit monographique : j'y voyais les raisons successives des formes de la condition paysanne au cours des siècles, avec l'aspiration continue de nos ancêtres à ce qu'ils pensaient être la liberté. En fait, c'est la vie même des habitants de BRUSSEY, avec les événements auxquels ils ont été mêlés, au cours des siècles, comme spectateurs ou comme acteurs, que nous voudrions essayer de conter. Mais les événements, propres au village, sont assez discontinus dans le temps. Pour les relier entre eux et les mieux faire comprendre, nous avons été conduits à les plaquer sur une trame, elle-même continue : l'histoire de la province, qui sera évoquée à grands traits, en ce qu'elle a pu avoir d'influence sur la vie de BRUSSEY.

(1) Au cours de mon récit, je serai très fréquemment amené à parler du village de Ruffey-le-Chûteau (Doubs, Arr. Besançon, Cant. Audeux) qui, au cours des temps, a eu des liens très étroits avec BRUSSEY. Les histoires de ces deux villages sont souvent confondues. Plusieurs auteurs de monographies de villages comtois ont divisé leur récit en chapitres correspondant aux diverses dominations qui se sont succédées : gauloise, romaine, barbare, impériale, bourguignonne, espagnole, française. Cette division, acceptable pour l'histoire d'une province, ne nous a pas paru convenir à celle d'un pauvre village, dont les habitants ne se souciaient souvent guère de la nation du souverain qui les régissait. Ils connaissaient surtout leurs seigneurs, laitues ou ecclésiastiques, auxquels ils avaient affaire et sous l'autorité desquels ils vivaient. Nous avons quant à nous, divisé l'histoire de BRUSSEY en chapitres qui nous ont semblé caractériser les divers stades de la condition des paysans : esclave dans les premiers siècles ; serve ou mainmortable sous la dépendance des monastères ou de la noblesse ancienne ; franche sous la noblesse récente ; libre enfin dans les régimes modernes. Un premier chapitre traitera de l'époque où la personne humaine était, pour ainsi dire, ignorée. Il va de la préhistoire au monde gallo-romain. Un second chapitre se rapportera à l'âge féodal ; le paysan tout en vivant dans un monde où il était pourtant reconnu créature de Dieu, n'en restait pas moins un misérable serf. Dans les troisième, quatrième et cinquième chapitres, le paysan, prenant peu à peu conscience de sa personnalité, luttera, avec ses faibles moyens, contre les puissants du jour et obtiendra finalement la LIBERTE. Les chapitres suivants, qui feront l'objet d'une publication ultérieure, feront assister, en marge des faits historiques généraux, à la transformation de la campagne au cours des XIXe et XXe siècles. On verra l'émiettement, puis un certain regroupement des propriétés, la diminution du nombre des habitants et sans aucun doute une amélioration continue de leur condition. Les historiens de l'avenir feront débuter, je le pense, à notre époque, une nouvelle période de cette histoire. Il apparaît en effet, que se prépare une transformation profonde des conditions de la propriété, de la nature et de la technique des cultures ou élevages ; il est à prévoir également que la notion de rentabilité appliquée à l'agriculture et le remembrement des propriétés conduirent à une concentration, donc à une réduction du nombre des exploitations, et par voie de conséquence, à la diminution sensible de la population essentiellement agricole. BRUSSEY prendra un nouveau visage. Abréviations

A. N. Archives Nationales Arc. HS. Archives départementales de la Haute-Saône Arc. Dbs. Archives départementales du Doubs B. N. Bibliothèque Nationale B. N. Ms. Bibliothèque Nationale - Manuscrits B. Bes. Bibliothèque municipale de Besançon Col. Collection S. A. H. S. Bulletin de la Société d'Agriculture, Lettres, Sciences et Arts du département de la Haute-Saône S. E. D. Mémoires de la Société d'Emulation du département du Doubs A. E. C. E. Revue archéologique de l'Est et du Centre-Est Op. cit. Ouvrage déjà cité fig. Figure P. J. N° Pièce justificative numéro pg. pp Page - Pages

CHAPITRE PREMIER

De la préhistoire au monde gallo-romain Les premiers habitants de l'age de la pierre et de l'âge du bronze . Leurs chemins . Une pointe de javelot en bronze . Arrivée des Celtes . Une pointe de lance gauloise . Hypothèse du passage des armées gauloise et romaine . L'oppidum Ruffiacum . Les villas gallo- romaines de Champol . La villa de Gemillianus . Le pont romain et les voies romaines . "Bataille" et la pièce d'or d'Aelius . Passage de Saint-Maurice et de la légion thébaine . La grande invasion de 407 . Martyre de Saint-Antide par Chrocus, roi des Vandales . Destruction totale. PLANCHE I. Couteau, lames mince et épaisse, grattoir, pointes de lance et de flèche, retouchoir, éclat, (époque chalcolithique). PLANCHE II. 1 - Pointe de javelot en bronze. (Age du bronze final) 2 - Pointe de lance en fer. (Epoque gauloise) DES hommes ont habité le territoire de BRUSSEY dès les temps préhistoriques. La riante vallée de l'Ognon (1), où la terre est fertile, où les plateaux qui la bordent sont sillonnés de ruisseaux et dominés par des forêts giboyeuses, ne devait pas manquer d'exercer un attrait particulier sur des hommes qui vivaient surtout de chasse et de pêche. Le climat, pour rude qu'il était, -et est encore-, semblait plus clément que celui des montagnes voisines ; il favorisait l'élevage des premiers animaux domestiques. Brussey, station préhistorique Il n'est donc pas étonnant que l'on puisse rencontrer assez couramment dans la campagne les témoignages de la présence de ces premiers habitants sous la forme de "silex taillés" qui constituaient leur principal outillage. La plupart de ces silex ont été trouvés, depuis quelques années, dans une zone assez étroite, longue de 3 à 4 km environ, située à quelque distance de la lisière de l'actuelle forêt. Peut-on supposer qu'il existait dans cette zone

(1) L'Ognon (écrit jadis Lougnon) est une rivière qui prend sa source dans les Vosges, au ballon de Servance, près de Château-Lambert (Haute-Sa6ne - Arr. Lure - Cant. Melisey). Il arrose Servance, (Haute-Sa6ne - Arr. Lure - Cant. Melisey), Melisey, Lure, (Haute-Sa6ne - Arr. Lure - Ch.li. Cant.) Marnay (Haute-Sa6ne - Arr. Vesoul - Ch.li. Cant.), (Haute-Sa6ne - Arr. Vesoul - Ch.li. Cant) et se jette dans la Sa6ne, près de Pontailler-sur -Saône (Côte d'Or - Arr. Dijon - Ch.li. Cant.), après un cours de 185 km environ. Diverses explications ont été fournies pour l'étymologie du nom de la rivière (L. PAGET : Monographie du bourg de Marnay - Vesoul 1926 - Page 18). Pour notre part, nous apprécions celle que donne FINOT : en celtique "liz" signifiait "bords" et "choi" ou "gnoi" signifiait "ronger". Lizgnoi aurait donné Lignon puis Lougnon : la rivière qui ronge ses bords. (FINOT - Mélanges). CARTE ANNEXE N° II Reproduction d'un extrait de la carie (111 1/25 000e, Besançon n" 1-2, publiée par l'Institut Géographique National.

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