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ma 3 mars 20h Récital Simon Keenlyside Malcom Martineau

PROG_KEENLYSIDE_140x190.indd 1 11/02/2020 11:14 récital +/- 1h45 avec entracte

Simon Keenlyside Malcom Martineau

Lieder, mélodies et songs , Francis Poulenc, Ralph Vaughan Williams, Arthur Somervell, Peter Warlock, Hugo Wolf

Avec Simon Keenlyside baryton piano

Simon Keenlyside © Uwe Arens

PROG_KEENLYSIDE_140x190.indd 2-3 11/02/2020 11:14 Présentation Programme Un programme de récital implique toujours Franz Schubert (1797-1828) des partis pris. Simon Keenlyside a ici Liebesbotschaft D 957/1 privilégié l’hétérogénéité à l’homogénéité, Kriegers Ahnung D 957/2 les contrastes à une forme d’unité née d’une Der Atlas D 957/8 langue, d’une époque ou d’un style unique. Freiwilliges Versinken D 700 Les poèmes des romantiques germaniques Ständchen D 957/4 – l’alpha schubertien et l’oméga wolfien du Der Jüngling an der Quelle D 300 programme - entourent les vers français Das Fischermädchen D 957/10 et anglais, structure formelle ô combien Im walde D musicale. Les derniers lieder de Franz Schubert inaugurent un geste qui passera Francis Poulenc (1899-1963) par les harmonies complexes et suaves de Francis Poulenc pour s’achever par les songs Le travail du peintre S 161 traditionnelles, matériau folklorique que Cycle de 7 mélodies subliment Ralph Vaughan Williams et Peter Warlock en les faisant entrer dans la sphère — Entracte — de la musique savante. Mais la cohérence de ce programme est aussi à chercher dans Ralph Vaughan Williams (1872-1958) la richesse de l’imaginaire visuel que ces The vagabond (Songs of travel n°1) pièces développent, au fur et à mesure. Youth and love (Songs of travel n°4) C’est à n’en pas douter un récital coloré, pictural et plastique. Une fille de pêcheur, John Ireland (1879-1962) comme une silhouette esquissée, côtoie un The three ravens guerrier amoureux ou un marin sur le départ, à la lumière orangée d’un soleil couchant puis sous un ciel nocturne. Les toiles de Peter Warlock (1894-1930) Picasso, Chagall, Braque, Juan Gris, Paul My own country Klee, Joan Miró et Jacques Villon entrent en Cradle song résonance avec un vieux tableau allégorique Piggesnie et biblique, un vagabond rencontre trois corbeaux, petites tâches noires dans le John Ireland (1879-1962) vert et le gris d’un paysage irlandais… Sea fever La musicalité des vers fait tournoyer ces figures dans un espace sonore dans lequel Hugo Wolf (1860-1903) l’imaginaire romantique s’allie subtilement à la poésie moderne. Der Knabe und das Immlein (Mörike-Lieder n°2) An die Geliebte (Mörike-Lieder n°32) Camille Prost Wo find’ ich Trost? (Mörike-Lieder n°31) Docteure en Philosophie de la Musique Auf ein altes Bild (Mörike-Lieder n°23) Université de Lille Gesang Weylas (Mörike-Lieder n°46) Lied vom Winde (Mörike-Lieder n°38)

PROG_KEENLYSIDE_140x190.indd 4-5 11/02/2020 11:14 Kriegers Ahnung Pensées de Guerrier Textes chantés (Schwanengesang, livre 1, 1828) Poème de Ludwig Rellstab (1799-1860) Franz Schubert (1797-1828) In tiefer Ruh liegt um mich her Autour de moi, dans une profonde quiétude, Liebesbotschaft D 957/1 Message d’amour Der Waffenbrüder Kreis ; Dorment en cercle mes compagnons d’armes ; (Schwanengesang, livre 1, 1828) Mir ist das Herz so bang und schwer, J’ai le cœur si lourd et inquiet, Poème de Ludwig Rellstab (1799-1860) Von Sehnsucht mir so heiß. Je suis brûlant de désir.

Rauschendes Bächlein, Ruisselet murmurant, Wie hab’ ich oft so süß getraümt J’ai si souvent doucement reposé So silbern und hell, Argenté et si clair, An ihrem Busen warm ! À la chaleur de son sein ! Eilst zur Geliebten Presse-toi vers ma bien-aimée, Wie freundlich schien des Heerdes Gluth, L’ardeur du héros semblait si agréable So munter und schnell ? Gai et rapide Lag sie in meinem Arm ! Quand elle se tenait en mes bras. Ach trautes Bächlein Ah ! fidèle ruisselet, Mein Bote sey Du ; Sois mon messager ; Hier, wo der Flammen düstrer Schein Ici, où la sombre lueur des flammes Bringe die Grüße Apporte-lui le salut Ach nur auf Waffen spielt, Ne joue hélas que sur des armes, Des Fernen ihr zu. De l’absent. Hier fühlt die Brust sich ganz allein, Ici le cœur se sent tout seul, Der Wehmuth Thräne quillt. Et les larmes mélancoliques jaillissent. All’ ihre Blumen Toutes ses fleurs, Im Garten gepflegt, En son jardin cultivées, Herz ! Daß der Trost Dich nicht verläßt ! Mon cœur ! Que le réconfort Die sie so lieblich Qu’avec tant de charme Es ruft noch manche Schlacht. ne t’abandonne pas ! Am Busen trägt, Elle porte à la poitrine, Bald ruh’ ich wohl und schlafe fest, Il y a encore maints combats à venir. Und ihre Rosen Et ses roses Herzliebste - Gute Nacht ! Bientôt je prendrai un bon repos In purpurner Gluth, Dans leur éclat purpurin, et dormirai profondément, Bächlein, erquicke Ruisselet, réconforte-les Amour de mon cœur, bonne nuit. Mit kühlender Fluth. De ton flot rafraîchissant.

Wenn sie am Ufer, Lorsque sur la rive, Der Atlas D 957/8 Atlas In Träume versenkt, Perdue en ses rêves, (Schwanengesang, livre 2, 1828) Meiner gedenkend En pensant à moi Poème de Heinrich Heine (1797-1856) Das Köpfchen hängt; Elle penche sa petite tête, Tröste die Süße Console la douce Ich unglücksel’ger Atlas! eine Welt, Moi l’infortuné Atlas ! Moi l’infortuné... Mit freundlichem Blick, D’un regard ami, Die ganze Welt der Schmerzen muß ich Le monde, le monde entier des peines - je le Denn der Geliebte Car le bien-aimé tragen, dois porter. Kehrt bald zurück. Sera bientôt de retour. Ich trage Unerträgliches, und brechen Je porte l’insupportable, Will mir das Herz im Leibe. Et en moi mon cœur voudrait se briser. Neigt sich die Sonne Le soleil se couche Mit röthlichem Schein, Dans une lumière rouge, Du stolzes Herz! du hast es ja gewollt, Ô cœur trop fier, tu l’auras bien voulu ! Wiege das Liebchen Il berce la bien-aimée Du wolltest glücklich seyn, unendlich Tu voulus être heureux - heureux sans In Schlummer ein. Qui s’endort. glücklich partage ; Rausche sie murmelnd Chuchote-lui Oder unendlich elend, stolzes Herz, Ou pour jamais malheureux - cœur trop fier - In süße Ruh, Un doux repos Und jetzo bist du elend. À présent tu es malheureux. Flüstre ihr Träume Et murmure-lui Der Liebe zu. Des rêves d’amour. Freiwilliges Versinken Chute volontaire D 700 (1820) Poème de Johann Baptist Mayrhofer (1787- 1836)

Wohin, o Helios ? Wohin in kühlen Fluthen, Vers où, ô Hélios ? Vers où ? Dans les flots frais, Will ich den Flammenleib versenken, Je veux plonger mon corps de flammes. Gewiß im Innern, neue Gluthen Intimement convaincu, avec de nouveaux brasiers Der Erde feuerreich zu schenken. D’accorder à la terre mes richesses de feu.

PROG_KEENLYSIDE_140x190.indd 6-7 11/02/2020 11:14 Ich nehme nichts, ich pflege nurgewohnt zu Je ne prends pas, j’ai seulement pour Linderung sucht’ ich bei euch, und sie zu Je cherchais l’apaisement près de vous et à geben; fonction de donner ; vergessen, die Spröde; l’oublier, la cruelle. Und wie verschwenderisch mein Leben, Et comme ma vie est prodigue, Ach! und Blätter und Bach seufzen : Ah, et les feuilles et le ruisseau soupirent, Umhüllt mein Scheiden goldne Pracht, Mon départ est entouré de splendeur dorée, Luise dir nach! Louise, pour toi ! Ich scheide herrlich, naht die Nacht. Je pars noblement, la nuit approche.

Wie blaß der Mond, wie matt die Sterne! Comme la lune est pâle, comme les étoiles Das Fischermädchen La fille du pêcheur So lang ich kräftig mich bewege, sont ternes ! D 957/10 Erst wenn ich auf die Berge meine ab Krone Tant que je me meus vigoureusement ; Schwanengesang, livre 2, 1828) lege, Seulement quand je poserai ma couronne Poème de Heinrich Heine (1797-1856) Gewinnen sie an Mut und Kraft in weiter Ferne. sur les montagnes Elles acquerront courage et force au loin. Du schönes Fischermädchen, Toi, jolie fille du pêcheur, Treibe den Kahn an’s Land ; Tire la barque à terre ; Komm zu mir und setze dich nieder, Viens vers moi et assieds-toi, Ständchen D 957/4 Sérénade Wir kosen Hand in Hand. Cajolons-nous main dans la main. (Schwanengesang, livre 1, 1828) Poème de Ludwig Rellstab (1799-1860) Leg’ an mein Herz dein Köpfchen, Pose ta petite tête sur mon cœur, Und fürchte dich nicht zu sehr, Et n’aie pas peur ; Leise flehen meine Lieder Doucement mes chants t’implorent Vertrau’st du dich doch sorglos Insouciante, n’as-tu pas confiance, Durch die Nacht zu Dir ; À travers la nuit ; Täglich dem wilden Meer. En la sauvage mer, chaque jour. In den stillen Hain hernieder, En bas, dans le calme bosquet, Liebchen, komm’ zu mir ! Mignonne, rejoins-moi ! Mein Herz gleicht ganz dem Meere, Mon cœur tout pareil à la mer, Hat Sturm und Ebb’ und Fluth, Connaît les tempêtes, le jusant et le flot, Flüsternd schlanke Wipfel rauschen Chuchotant, les sveltes cimes chantent Und manche schöne Perle Et parfois une belle perle In des Mondes Licht ; Dans la lumière de la lune ; In seiner Tiefe ruht. Repose en son sein. Des Verräthers feindlich Lauschen Le guet malveillant du perfide, Fürchte, Holde, nicht. Belle, ne le crains pas. Im walde D Dans la forêt Hörst die Nachtigallen schlagen ? Entends-tu chanter les rossignols ? 834 op. 93/1 (1825) Ach! sie flehen Dich, Ah ! Ils t’implorent, Poème d’Ernst Schulze (1789-1817) Mit der Töne süßen Klagen D’une douce voix plaintive, Flehen sie für mich. Ils t’implorent pour moi. Ich wand’re über Berg und Tal Je voyage par monts et par vaux Und über grüne Heiden, Et sur la bruyère verte, Sie verstehn des Busens Sehnen, Ils comprennent le cœur alangui, Und mit mir wandert meine Qual, Et avec moi va ma douleur, Kennen Liebesschmerz, Connaissent la peine d’amour, Will nimmer von mir scheiden. Qui ne me quitte jamais. Rühren mit den Silbertönen Ils touchent de leurs voix d’argent Und schifft’ ich auch durch’s weite Meer, Même si je voguais sur la vaste mer, Jedes weiche Herz. Celui au cœur tendre. Sie käm’ auch dort wohl hinterher. Elle me suivrait là aussi.

Laß auch Dir die Brust bewegen, Laisse aussi ton cœur s’attendrir, Wohl blüh’n viel Blumen auf der Flur, Bien que davantage de fleurs fleurissent dans Liebchen, höre mich! Mignonne, écoute-moi ! Die hab’ ich nicht gesehen, la prairie Bebend harr’ ich Dir entgegen; En tremblant je t’attends ! Denn eine Blume seh’ ich nur Que je n’en ai jamais vues, Komm’, beglücke mich! Viens, fais-moi plaisir ! Auf allen Wegen stehen. Je ne vois qu’une seule fleur Nach ihr hab’ ich mich oft gebückt Sur tous les chemins où je suis. Und doch sie nimmer abgepflückt. Je me suis souvent penché vers elle, Der Jüngling an der Quelle Le jeune homme à la source Mais je ne l’ai jamais cueillie. D 300 (1817) Poème de Johann Gaudenz Freiherr von Die Bienen summen durch das Gras Les abeilles bourdonnent au-dessus de Salis-Seewis (1762-1834) Und hängen an den Blüten; l’herbe Das macht mein Auge trüb’ und naß, Et s’accrochent aux fleurs ; Leise, rieselnder Quell, ihr wallenden, Doucement, source qui coule ! Vous, Ich kann mir’s nicht verbieten, Ce qui rend mes yeux tristes et humides, flispernden Pappeln, peupliers qui se balancent et chuchotent, Ihr süßen Lippen, rot und weich, Je ne peux l’empêcher. Euer Schlummergeräusch wecket die Liebe Vos murmures endormis ne réveillent que Wohl hing ich nimmer so an euch! Lèvres douces, rouges et tendres, nur auf. l’amour. Jamais je ne me suis ainsi accroché à vous !

PROG_KEENLYSIDE_140x190.indd 8-9 11/02/2020 11:14 Gar lieblich singen nah und fern Si doucement, près et loin, chantent Coquilles des moissons brisées par le soleil. Joan Miró Die Vögel auf den Zweigen; Les oiseaux sur les branches ; Toutes les feuilles dans le bois disent oui, Wohl säng’ ich mit den Vögeln gern, J’aimerais chanter avec les oiseaux, Elles ne savent dire que oui, Soleil de proie prisonnier de ma tête, Doch muß ich traurig schweigen. Mais je dois me taire tristement. Toute question, toute réponse Enlève la colline, enlève la forêt. Denn Liebeslust und Liebespein, Car la joie et la peine de l’amour Et la rosée coule au fond de ce oui. Le ciel est plus beau que jamais. Die bleiben jedes gern allein. Restent chacune volontiers seules. Un homme aux yeux légers décrit le ciel Les libellules des raisins Am Himmel seh’ ich flügelschnell Dans le ciel je vois voler vite d’amour. Lui donnent des formes précises Die Wolken weiterziehen, Les nuages qui filent au loin, Il en rassemble les merveilles Que je dissipe d’un geste. Die Welle rieselt leicht und hell, Les vagues roulent légères et brillantes. Muß immer nah’n und fliehen. Devant toujours approcher et refluer. Comme des feuilles dans un bois, Doch haschen, wenn’s vom Winde ruht, Alors quand ils se reposent du vent, à Comme des oiseaux dans leurs ailes Nuages du premier jour, Sich Wolk’ und Wolke, Flut und Flut. s’attraper Et des hommes dans le sommeil. Nuages insensibles et que rien n’autorise, Ils jouent, les nuages et les flots. Leurs graines brûlent Ich wand’re hin, ich wand’re her, Juan Gris Dans les feux de paille de mes regards. Bei Sturm und heiter’n Tagen, Je me promène ici, je me promène là, Und doch erschau’ ich’s nimmermehr Dans la tempête et dans les jours plus De jour merci de nuit prends garde À la fin, pour se couvrir d’une aube Und kann es nicht erjagen. paisibles, De douceur la moitié du monde Il faudra que le ciel soit aussi pur que la nuit. O Liebessehnen, Liebesqual, Et pourtant je ne les regarderai plus jamais, L’autre montrait rigueur aveugle Wann ruht der Wanderer einmal? Et je ne les atteindrai pas. Jacques Villon Ô désir d’amour, peine d’amour, Aux veines se lisait un présent sans merci Quand le voyageur trouvera-t-il le repos ? Aux beautés des contours l’espace limité Irrémédiable vie Cimentait tous les joints des objets familiers Vie à toujours chérir Francis Poulenc (1899-1963) Marc Chagall Table guitare et verre vide En dépit des fléaux Le travail du peintre S 161 (1956) Sur un arpent de terre pleine Et des morales basses Poèmes de Paul Eluard (1895-1952) Âne ou vache coq ou cheval Jusqu’à la peau d’un violon De toile blanche d’air nocturne En dépit des étoiles fausses Et des cendres envahissantes Pablo Picasso Homme chanteur un seul oiseau Table devait se soutenir Danseur agile avec sa femme Lampe rester pépin de l’ombre En dépit des fièvres grinçantes Entoure ce citron de blanc d’œuf informe Journal délaissait sa moitié Des crimes à hauteur du ventre Enrobe ce blanc d’œuf d’un azur souple et fin Couple trempé dans son printemps Des seins taris des fronts idiots La ligne droite et noire a beau venir de toi Deux fois le jour deux fois la nuit En dépit des soleils mortels L’aube est derrière ton tableau L’or de l’herbe le plomb du ciel De deux objets un double objet Séparés par les flammes bleues Un seul ensemble à tout jamais. En dépit des dieux morts Et les murs innombrables croulent De la santé de la rosée En dépit des mensonges Derrière ton tableau et toi l’œil fixe Le sang s’irise le cœur tinte Paul Klee L’aube l’horizon l’eau Comme un aveugle comme un fou L’oiseau l’homme l’amour Tu dresses une haute épée dans le vide Un couple le premier reflet Sur la pente fatale, le voyageur profite

De la faveur du jour, verglas et sans cailloux, L’homme léger et bon Une main pourquoi pas une seconde main Et dans un souterrain de neige Et les yeux bleus d’amour, découvre sa Adoucissant la terre Et pourquoi pas la bouche nue comme une La vigne opulente dessine saison Éclaircissant les bois plume Un visage aux lèvres de lune Qui porte à tous les doigts de grands astres Illuminant la pierre Pourquoi pas un sourire et pourquoi pas des Qui n’a jamais dormi la nuit. en bague. larmes Et la rose nocturne Tout au bord de la toile où jouent les petits Georges Braque Sur la plage la mer a laissé ses oreilles Et le sang de la foule. clous Et le sable creusé la place d’un beau crime. Un oiseau s’envole, Le supplice est plus dur aux bourreaux Voici le jour d’autrui laisse aux ombres leur Il rejette les nues comme un voile inutile, qu’aux victimes chance Il n’a jamais craint la lumière, Les couteaux sont des signes et les balles Et d’un seul mouvement des paupières Enfermé dans son vol, des larmes. renonce. Il n’a jamais eu d’ombre.

PROG_KEENLYSIDE_140x190.indd 10-11 11/02/2020 11:14 Youth and love Le jeune homme et l’amour* (Songs of travel n°4, 1904) — Entracte — Poème de Robert Louis Stevenson (1850- 1894)

To the heart of youth the world is a Pour le cœur d’un jeune homme, le monde highwayside. est le bord d’une route. Passing for ever, he fares; and on either hand, Toujours passant, il avance ; et de chaque côté, Ralph Vaughan Williams (1872-1958) Deep in the gardens golden pavilions hide, Au cœur des jardins, des pavillons d’or se cachent, The vagabond Le vagabond Nestle in orchard bloom, and far on the level Nichés dans les vergers en fleurs, et au loin (Songs of travel n° 1, 1904) land sur la plaine Poème de Robert Louis Stevenson (1850- Call him with lighted lamp in the eventide. Ils le hèlent de leurs lampes allumées, une 1894) fois le soir venu. Thick as stars at night when the moon is Give to me the life I love, Qu’on me donne la vie que j’aime, down, Aussi nombreux que les étoiles, quand la Let the lave go by me, Que passe le reste loin de moi, Pleasures assail him. He to his nobler fate lune se couche, Give the jolly heaven above Qu’on me donne le ciel sur la tête Fares; and but waves a hand as he passes on, Les plaisirs l’assaillent. Vers un sort plus noble And the byway nigh me. Et le chemin près de moi. Cries but a wayside word to her at the Il avance, et salue seulement de la main Bed in the bush with stars to see, Un lit dans le taillis, les étoiles à voir, garden gate, lorsqu’il passe, Bread I dip in the river - Du pain à tremper dans la rivière – Sings but a boyish stave and his face is gone. Adresse en chemin un mot à la belle, au There’s the life for a man like me, Voilà la vie pour un homme comme moi, portail du jardin, There’s the life for ever. Voilà la vie pour toujours. Chante un refrain enfantin, et son visage disparaît.

Let the blow fall soon or late, Que le coup tombe tôt ou tard, * traduction Laurent Bury Let what will be o’er me; Que le sort s’abatte sur moi ; John Ireland (1879-1962) Give the face of earth around Qu’on me donne la surface de la terre alentour, The three ravens Les trois corbeaux And the road before me. Et la route devant moi. Wealth I seek not, hope nor love, Je ne cherche pas l’or, l’espoir ni l’amour, There were three ravens sat on a tree, Il y avait trois corbeaux assis sur un arbre, Nor a friend to know me; Ni un ami qui pense à moi ; Down a down hey down hey down. Ils étaient aussi noirs que se peut. All I seek, the heaven above Tout ce que je cherche, c’est le ciel sur la tête They were as black as they might be, L’un d’eux dit ; « Où allons-nous prendre And the road below me. Et la route au-dessous de moi. With a down. notre petit-déjeuner ? » Then one of them said to his mate : Tralala Tralalalère... Or let autumn fall on me Que l’automne tombe sur moi «Where shall we our breakfast take?» Where afield I linger, Dans les champs où je m’attarde, With a down derry derry derry down down. Silencing the bird on tree, Faisant taire l’oiseau sur l’arbre, Biting the blue finger. Mordant le doigt bleui. Down in yonder greenfield, Là-bas, dans un champs vert, un chevalier White as meal the frosty field- Blanc comme farine le pré givré – Down a down hey down hey down. meurtri est couché sous son bouclier. Warm the fireside haven- Chaud le havre du foyer – There lies a knight slain under his shield; Ses chiens sont à ses pieds, Not to autumn will I yield, À l’automne point ne céderai, With a down. afin de veiller sur leur maître. Not to winter even! Ni même à l’hiver ! His hounds they lie down at his feet, Tralala Tralalalère... So well they can their master keep. Let the blow fall soon or late, Que le coup tombe tôt ou tard, With a down derry derry derry down down. Let what will be o’er me; Que le sort s’abatte sur moi ; Give the face of earth around, Qu’on me donne la surface de la terre His hawks they fly so eagerly, Ses faucons tournoient si assidûment, And the road before me. alentour Down a down hey down hey down. qu’aucun oiseau de proie n’oserait Wealth I ask not, hope nor love, Et la route devant moi ; There is no fowl dare him come nigh l’approcher. Nor a friend to know me; Je ne demande pas l’or, l’espoir ni l’amour, With a down. Une biche enceinte descend vers lui. All I ask, the heaven above Ni un ami qui pense à moi ; But down there comes a fallow doe, Tralala Tralalalère... And the road below me. Je ne demande que le ciel sur la tête As great with young as she might go. Et la route au-dessous de moi. With a down derry derry derry down down.

PROG_KEENLYSIDE_140x190.indd 12-13 11/02/2020 11:14 She lifted up his bloody head, Elle soulève sa tête ensanglantée, Cradle song Berceuse* Down a down hey down hey down. elle embrasse ses blessures rouges. Poème de John Philipp (n.c) And kissed his wounds that were so red. Tralala Tralalalère... Dans Patience and Meek Grissill (1561) With a down. She got him up upon her back Be still, my sweet sweeting, no longer do cry ; Chut, mon doux doucet, ne pleure plus ; And carried him to earthen lake. Sing lullaby, lullaby, lullaby baby ; Fais dodo, dodo, mon bébé ; With a down derry derry derry down down. Let dolours be fleeting, I fancy thee I, Que les douleurs s’envolent, moi je t’aime, To rock and to lull thee I will not delay me. Et je ne tarderai pas à te bercer et à t’endormir. She buried him before the prime, Elle l’enterra avant matines, Down a down hey down hey down. elle était morte avant vêpres. Lullaby baby, lullaby baby, Dodo, bébé, dodo, bébé, She was dead herself ere evensong time. Tralala Tralalalère... Thy nurse will tend thee as duly as may be. Ta nourrice veillera sur toi comme il se doit. With a down. Que Dieu envoie à tous gentilhommes Now God send every gentleman de tels faucons, de tels chiens, What creature now living would hasten thy woe? Quel être vivant causerait ton chagrin ? Such hounds, such hawks and such a leman. et une telle dame. Sing lullaby, lullaby, lullaby baby; Fais dodo, dodo, mon bébé ; With a down derry derry derry down down Tralala Tralalalère... See for thy relieving the time I bestow Vois pour t’apaiser le temps que je consacre To dance and to prance thee as prett’ly as À danser et à sauter bien joliment. Peter Warlock (1894-1930) may be. My own country Mon pays à moi* Poème de Hilaire Belloc (1870 – 1953) Lullaby baby, lullaby baby, Dodo, bébé, dodo, bébé, dans The Four men (1911) Thy nurse will tend thee as duly as may be. Ta nourrice veillera sur toi comme il se doit.

I shall go without companions, Je m’en irai sans compagnon The gods be thy shield and comfort in need; Les dieux seront ton bouclier et ton réconfort And with nothing in my hand; Et sans rien dans la main ; Sing lullaby, lullaby, lullaby baby; dans le besoin ; I shall pass through many places Je passerai par bien des lieux They give thee good fortune and well for to Fais dodo, dodo, mon bébé ; That I cannot understand - Que je ne comprends pas – speed, Qu’ils t’accordent bonne fortune et bon vent, Until I come to my own country, Pour arriver dans mon pays à moi, And this to desire I will not delay me. Et je ne tarderai pas à te le souhaiter Which is a pleasant land! Une terre agréable ! Lullaby baby, lullaby baby, Dodo, bébé, dodo, bébé, The trees that grow in my own country Les arbres de mon pays à moi Thy nurse will tend thee as duly as may be. Ta nourrice veillera sur toi comme il se doit. Are the beech tree and the yew; Sont le hêtre et l’if ; Many stand together Beaucoup poussent ensemble * traduction Laurent Bury And some stand few. Et d’autres isolés. In the month of May in my own country Au mois de mai dans mon pays Piggesnie (1922) Fleurette* All the woods are new. Tous les bois sont nouveaux. Poète anonyme

When I get to my own country Quand j’arriverai dans mon pays She is so proper and so pure, Elle est si pure et si correcte, I shall lie down and sleep; Je me coucherai pour dormir ; Full steadfast, stable and demure, Fort sérieuse, constante et modeste, I shall watch in the valleys Je regarderai dans les vallées There is none such, ye may be sure, Il n’en existe aucune, soyez-en sûr, The long flocks of sheep. Les longs troupeaux de moutons. As my sweet sweeting. Comme ma douce doucette. And then I shall dream, for ever and all, Et puis je rêverai, à tout jamais, A good dream and deep. Un bon rêve profond. When I behold my sweeting sweet, Quand je vois ma doucette douce, Her face, her hands, her minion feet, Son visage, ses mains, ses pieds mignons, * traduction Laurent Bury They seem to me there’s none so meet Il me semble qu’aucune n’est aussi bien As my sweet sweeting. Que ma douce doucette.

In all this world, as thinketh me, En ce bas monde, il me semble, Is none so pleasant to my eye, Aucune ne ravit tant mon œil, That I am so glad so oft to see Ne me plaît tant à voir souvent As my sweet sweeting. Que ma douce doucette.

PROG_KEENLYSIDE_140x190.indd 14-15 11/02/2020 11:14 Above all other praise must I Par-dessus tout je dois vanter Lieb hat einen Garten, «Mon aimée a un jardin And love my pretty piggesnie, Et aimer ma jolie fleurette, da steht ein hübsches Immenhaus: avec une bien jolie ruche ; For none I find so womanly Car aucune ne me semble autant femme kommst du daher geflogen ? est-ce là d’où tu viens ? As my sweet sweeting. Que ma douce doucette. schickt sie dich nach mir aus ? est-ce elle qui t’envoie vers moi ?

* traduction Laurent Bury O nein, du feiner Knabe, -Oh non ! mon gentil garçon, John Ireland (1879-1962) es hieß mich Niemand Boten gehn ; je ne suis la messagère de personne. Sea Fever dieses Kind weiß nichts von Lieben, Cette gamine ne connaît rien à l’amour ; Poème de John Masefield (1878-1967) hat dich noch kaum gesehn. elle t’a à peine vu.

I must go down to the seas again, to the Je dois repartir vers les mers, vers la mer Was wüßten auch die Mädchen, Que peuvent savoir les fillettes lonely sea and the sky, solitaire et le ciel, wenn sie kaum aus der Schule sind ! à peine sorties de l’école ! And all I ask is a tall ship and a star to steer Et tout ce que je demande, c’est un grand Dein herzallerliebstes Schätzchen Ton petit trésor adoré her by, navire et une étoile pour le guider, ist noch ein Mutterkind. n’est encore qu’une enfant. And the wheel’s kick and the wind’s song Et l’élan de la barre et la chanson du vent et and the white sail’s shaking, le tremblement de la voile blanche, Ich bring’ ihm Wachs und Honig ; ade ! Je vais lui porter cire et miel ; And a grey mist on the sea’s face and a grey Et une brume grise sur le visage de la mer et ich hab’ ein ganzes Pfund ; adieu ! J’en ai une pleine livre, dawn breaking. une aube grise qui naît. wie wird das Schätzchen lachen, comme ce petit trésor va rire ! I must go down to the seas again, for the call Je dois repartir vers les mers, car l’appel de la ihm wässert schon der Mund - elle en a déjà l’eau à la bouche. of the running tide marée montante Is a wild call and a clear call that may not be Est un appel sauvage, un appel clair auquel Ach, wolltest du ihr sagen, - Ah ! Veux-tu bien lui dire denied; on ne peut résister ; ich wüßte, was viel süßer ist : que je connais quelque chose de beaucoup And all I ask is a windy day with the white Et tout ce que je demande, c’est un jour nichts Lieblichers auf Erden plus doux : clouds flying, venteux où les nuages blancs volent, als wenn man herzt und küßt! il n’y a rien de meilleur au monde And the flung spray and the blown spume Où les embruns déferlent, où l’écume est que d’aimer et d’embrasser !» and the seagulls crying. emportée et où les mouettes crient. I must go down to the seas again, to the Je dois repartir vers les mers, vers la vie An die Geliebte À la bien-aimée vagrant gypsy life, errante des gitans, (Mörike-Lieder n°32, 1888) To the gull’s way and the whale’s way where Suivre la mouette et la baleine là où le vent the wind’s like a whetted knife; est comme un couteau aiguisé ; Wenn ich, von deinem Anschaun tief gestillt, Lorsque dans la paix profonde où je te regarde, And all I ask is a merry yarn from a laughing Et tout ce que je demande, c’est le conte Mich stumm an deinem heilgen Wert je m’abîme en silence dans la contemplation fellow-rover, joyeux d’un camarade vagabond, vergnüge, de ce qui en toi est sacré, And quiet sleep and a sweet dream when Un sommeil tranquille et un beau rêve quand Dann hör ich recht die leisen Atemzüge j’entends alors nettement le souffle léger the long trick’s over. mon long quart s’achève. Des Engels, welcher sich in dir verhüllt. de l’ange qui se drape en toi.

Hugo Wolf (1860-1903) Und ein erstaunt, ein fragend Lächeln quillt Et un sourire étonné, interrogateur, s’esquisse Auf meinem Mund, ob mich kein Traum sur mes lèvres. Der Knabe und das Immlein Le gamin et la petite abeille betrüge, Ne serais-je pas le jouet d’un rêve (Mörike-Lieder n°2, 1888) Daß nun in dir, zu ewiger Genüge, où s’accomplit à jamais en toi Poèmes de Eduard Mörike (1804-1875) Mein kühnster Wunsch, mein einzger, sich erfüllt mon vœu le plus fou, mon unique désir ? ? Im Weinberg auf der Höhe Dans la vigne sur la colline, Mon esprit plonge d’abîme en abîme ein Häuslein steht so winde bang ; il y a une maisonnette qui craint le vent ; Von Tiefe dann zu Tiefen stürzt mein Sinn, et je perçois, venus des lointains nocturnes hat weder Tür noch Fenster, elle n’a ni porte ni fenêtre, Ich höre aus der Gottheit nächtger Ferne de la divinité, die Weile wird ihm lang. et le temps lui dure. Die Quellen des Geschicks melodisch le bruissement mélodieux des sources du rauschen. destin. Und ist der Tag so schwüle, La journée est si étouffante sind all’ verstummt die Vögelein, que tous les oiseaux se sont tus. Betäubt kehr ich den Blick nach oben hin, Interdit, je tourne mon regard vers le ciel, là-haut, summt an der Sonnenblume Et voilà qu’une petite abeille toute seule Zum Himmel auf - da lächeln alle Sterne ; où me sourient toutes les étoiles ; ein Immlein ganz allein. s’en vient bourdonner près du tournesol. Ich knie, ihrem Lichtgesang zu lauschen. et je tombe à genoux pour écouter leur chant de lumière.

PROG_KEENLYSIDE_140x190.indd 16-17 11/02/2020 11:14 Wo find’ ich Trost ? Où trouver la consolation ? Auf ein altes Bild Sur un tableau ancien (Mörike-Lieder n°31, 1888) (Mörike-Lieder n°23, 1888)

Eine Liebe kenn ich, die ist treu, J’ai l’expérience d’un amour indéfectible In grüner Landschaft Sommerflor, Dans un vert paysage d’été en fleurs, War getreu, solang ich sie gefunden, — qui le fut aussi longtemps que je m’y retrouvai — Bei kühlem Wasser, Schilf, und Rohr, près d’une onde fraîche, avec roseaux et joncs, Hat mit tiefem Seufzen immer neu, qui, toujours conciliant, et avec une Schau, wie das Knäblein Sündelos regarde comme le Tout petit sans péché Stets versöhnlich, sich mit mir verbunden. constance sans illusion, s’est attaché à moi. Frei spielet auf der Jungfrau Schoß ! joue librement sur le sein de la Vierge ! Und dort im Walde wonnesam, Et, là-bas, dans cette si belle forêt, Welcher einst mit himmlischem Gedulden C’est l’amour de celui qui a bu jadis avec une Ach, grünet schon des Kreuzes Stamm! ah, verdit déjà le bois de la Croix ! Bitter bittern Todestropfen trank, patience céleste Hing am Kreuz und büßte mein Verschulden, l’amertume de l’amer breuvage de mort, Bis es in ein Meer von Gnade sank. a été suspendu à la Croix et a expié ma faute Gesang Weylas Le chant de Weyla jusqu’à ce qu’elle fût engloutie dans une mer (Mörike-Lieder n°46, 1888) de Grâce. Du bist Orplid, mein Land ! Ô Orplid, c’est toi mon pays ! Und was ist’s nun, daß ich traurig bin, Mais que se passe-t-il maintenant, que je sois Das ferne leuchtet ; toi qui miroites au loin ; Daß ich angstvoll mich am Boden winde ? triste Vom Meere dampfet dein besonnter Strand sur ton rivage ensoleillé s’exhale une brume Frage : Hüter, ist die Nacht bald hin ? et dans l’angoisse au point de me tordre par Den Nebel, so der Götter Wange feuchtet. de mer Und : was rettet mich von Tod und Sünde ? terre ? qui rend humides les joues des dieux. J’interroge : veilleur, la nuit sera-t-elle bientôt passée ? Uralte Wasser steigen Rajeunies, les eaux immémoriales Et puis : qu’est-ce qui me sauvera de la mort Verjüngt um deine Hüften, Kind ! enserrent tes hanches, mon enfant ! et du péché ? Vor deiner Gottheit beugen Devant ta divinité les rois s’inclinent : Sich Könige, die deine Wärter sind. ils sont tes protecteurs. Arges Herze ! Ja gesteh’ es nur, Mauvais cœur ! Allez, avoue-le Du hast wieder böse Lust empfangen ; tu as à nouveau accueilli en toi des désirs Lied vom Winde Chanson du vent Frommer Liebe, frommer Treue Spur, coupables ; (Mörike-Lieder n°38, 1888) Ach, das ist auf lange nun vergangen. pieux amour, fervent vestige de fidélité, ah, tout cela est depuis longtemps bien Sausewind, Brausewind, « Vent mugissant, vent sifflant, dépassé ! Dort und hier ! partout à la fois, Deine Heimat sage mir ! dis-moi où est ta patrie ! Ja, daß ist’s auch, daß ich traurig bin, Bien sûr que c’est ainsi : je suis triste Daß ich angstvoll mich am Boden winde ! et dans l’angoisse au point de me tordre par “Kindlein, wir fahren — Mon enfant, nous allons Hüter, Hüter, ist die Nacht bald hin ? terre. Seit viel vielen Jahren par le vaste, vaste monde Und was rettet mich von Tod und Sünde ? Veilleur, veilleur la nuit sera-t-elle bientôt Durch die weite Welt, depuis tant et tant d’années, passée ? Und möchten’s erfragen, nous posons la question, Et qu’est ce qui me sauvera de la mort et du Die Antwort erjagen, nous pourchassons la réponse péché ? Bei den Bergen, den Meeren, que ne connaissent jamais Bei des Himmels klingenden Heeren: ni les monts ni les mers, Die wissen es nie. ni les nuées sonores du ciel. Bist du klüger als sie, Si tu es plus avisée qu’eux, Magst du es sagen. tu n’as qu’à le dire. - Fort, wohlauf ! Allez, tout va ! Halt uns nicht auf ! Ne nous retiens pas ! Kommen andre nach, unsre Brüder, D’autres nous suivent, nos frères, Da frag wieder !” Demande-leur à nouveau.

PROG_KEENLYSIDE_140x190.indd 18-19 11/02/2020 11:14 Halt an ! Gemach, — Tout doux, arrêtez-vous Repères biographiques Eine kleine Frist ! un instant ! Simon Keenlyside Malcolm Martineau Sagt, wo der Liebe Heimat ist, Dites-moi où est la patrie de l’amour, Ihr Anfang, ihr Ende ? où elle commence, où elle finit ? baryton piano Simon Keenlyside est né à Londres et a fait Malcolm Martineau est né à Édimbourg “Wer’s nennen könnte ! — Qui pourrait le savoir ! ses débuts à l’Opéra de Hambourg. Il se et a étudié au St Catharine’s College de Schelmisches Kind, Enfant insensée, produit, depuis, dans tous les grands opéras Cambridge ainsi qu’au Royal College Lieb’ ist wie Wind, l’amour est comme le vent, du monde. Il incarne à la scène Prospero of Music. Reconnu comme l’un des Rasch und lebendig, rapide et vif, (), Posa (Don Carlo), Germont (La meilleurs pianistes accompagnateurs de Ruhet nie, sans repos, Traviata), Papageno (La Flûte enchantée), le sa génération, il a notamment travaillé Ewig ist sie, éternel, Aber nicht immer beständig. mais souvent inconstant ! comte Almaviva et les rôles principaux dans avec , , Olaf Bär, -Fort ! Wohlauf ! Allez, tout va ! , Eugène Onéguine, Pelléas , Elīna Garanča, Dorothea Halt uns nicht auf! Ne nous retiens pas ! et Mélisande, , , , Röschmann, Sarah Connolly, Angela Fort über Stoppel und Wälder und Wiesen! En route, au-dessus des chaumes, des forêts, et . Simon Keenlyside se Gheorghiu, Susan Graham, Thomas Wenn ich dein Schätzchen seh’, des prairies ! produit également en récital dans les salles Hampson, Della Jones, Simon Keenlyside, Will ich es grüßen. Si je vois ton amoureux, les plus prestigieuses et a également chanté , Felicity Lott, Kindlein, ade!” je lui donnerai le bonjour. avec le Chamber Orchestra of Europe, le Christopher Maltman, Karita Mattila, Ann Mon enfant, adieu ! » City of Birmingham Symphony Orchestra, Murray, Anne Sofie von Otter, Joan Rodgers, le London Symphony, les Philharmonia and Michael Schade, Frederica von Stade, Sarah Cleveland Orchestras, et les Orchestres Walker et . philharmoniques tchèques, de Vienne et Il se produit également en soliste dans toute de Berlin. Il a reçu de très nombreux prix et l’Europe notamment au de récompenses en Angleterre notamment, Londres et au Barbican, à de Milan, mais aussi en Autriche, en Allemagne et aux au Châtelet, au Liceu de Barcelone, à la États-Unis. Philharmonie et au Konzerthaus de Berlin, Cette saison, Simon Keelyside est de retour au Concertgebouw d’Amsterdam et aux à l’Opéra de Vienne pour Posa (Don Carlo), Konzerthaus et Musikverein de Vienne, au Ford () et Germont (La Traviata) ; à Carnegie Hall de New York, à l’Opéra de l’Opéra d’État de Bavière pour Rigoletto, Sydney et dans le cadre des Festivals les Amfortas (Parsifal) et Germont ; à l’Opéra plus renommés : Aix-en-Provence, Vienne, d’État de Hambourg pour Golaud ; au Édimbourg, Schubertiade, Munich et Deutsche Oper Berlin pour Amfortas ; et Salzbourg… Il a enregistré de nombreux à Bratislava pour Posa. Simon Keenlyside disques, a reçu un prix de la Royal Scottish apparaîtra notamment en concert avec le Academy of Music and Drama en 2004 Swedish Radio Symphony Orchestra sous la et a été nommé Fellow international direction de Daniel Harding, le Cleveland d’accompagnement en 2009. Orchestra sous la direction de Franz Welser- Möst, avec l’ORF Radio-Symphonieorchester Wien sous la direction d’Alexander Joel et avec l’Orchestre de Paris sous la direction de Daniele Rustioni.

PROG_KEENLYSIDE_140x190.indd 20-21 11/02/2020 11:14 L’Opéra de Lille L’Opéra et vous L’Opéra de Lille L’Opéra de Lille, institué Théâtre lyrique d’intérêt national en octobre 2017, est un Établissement public de coopération culturelle financé par : Restauration la Ville de Lille, Avant le spectacle au bar de la Rotonde la Métropole Européenne de Lille, avec Marie et Lulu la Région Hauts-de-France, le Ministère de la Culture (DRAC Hauts-de-France) Bar d’entracte Dans le cadre de la dotation de la Ville de Lille, l’Opéra de Lille bénéficie du soutien du Casino Barrière. À l’entracte, dans le Grand Foyer avec Méert Mécènes et partenaires

L’Opéra de Lille remercie ses mécènes Mécènes associés au projet et partenaires pour leur soutien : d’ateliers de pratique vocale Finoreille

Grand Mécène

Mécènes associés à la saison

Aux côtés de l’Opéra de Lille depuis son ouverture en 2004, le CIC Nord Ouest apporte un soutien spécifique aux productions lyriques. Parrains d’événements Cette saison, il soutient plus particulièrement les opéras Les Pêcheurs de perles et Falstaff.

Mécène principal de la saison 19.20 Partenaires associés

Mécènes associés aux retransmissions live de Falstaff Mécénat en nature Méert, à Lille depuis 1677… Fondation et partenaire de l’Opéra de Lille depuis sa réouverture en 2004. Pour devenir partenaire, contactez-nous : entreprises@-lille.fr

Partenaires médias

Nord-Pas-de-Calais

PROG_KEENLYSIDE_140x190.indd 22-23 11/02/2020 11:14 19.20 belleville 2019 — illustration Françoise Pétrovitch, artiste représentée par la galerie Semiose par la galerie représentée artiste Pétrovitch, Françoise — illustration 2019 belleville

opera-lille.fr

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