Lien De Cuir, Lien Du Cœur
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Lien de cuir, lien du cœur Tome 4 Fuis par Sixtine Lust Sommaire Chapitre 1 6 Chapitre 2 16 Chapitre 3 33 Chapitre 4 46 Chapitre 5 59 Chapitre 6 78 Chapitre 7 97 Chapitre 8 113 Chapitre 9 128 Chapitre 10 147 Chapitre 11 159 Chapitre 12 170 Chapitre 13 181 Chapitre 14 192 Chapitre 15 205 Chapitre 16 219 Chapitre 17 235 Chapitre 18 253 Chapitre 19 268 Chapitre 1 Fabien — Bouge pas j’arrive ! dis-je rapidement en raccrochant le téléphone. Je cliquai sur la page de mon agenda, et vérifiai mes rendez-vous pour la semaine. Parfait, je n’avais qu’un rendez-vous important vendredi. Le reste pouvait facilement être déplacé. Je ferai mes appels téléphoniques une fois près d’Elena. Elle avait besoin de moi, je voulais bien la laisser réfléchir tranquillement. Passe encore qu’elle refuse de me parler ou qu’on passe un moment intime par Skype, je comprenais sa gêne face à son père présent sous le même toit, mais quand elle m’a annoncé la présence de son ex… là… Mon sang ne fit qu’un tour. Qu’est-ce que ce con fout dans la maison de son père ? Enfin la réponse était d’une telle évidence… Ça me bouffait qu’Elena ne le voie pas ! Mais non d’après elle, il était juste GENTIL de venir l’aider à repeindre les murs de certaines pièces et à déplacer les meubles. Gentil mon cul oui ! J’entassais des habits de rechange dans mon sac de sport, et sortis rapidement de ma chambre. Évidemment Rachel encore en petite tenue déambulait au milieu du salon. Elle aussi pourrait être un problème entre Ell et moi. Fallait qu’elle cherche une autre chambre. Je lui en parlerai à mon retour. — Encore un voyage d’affaires ? me demanda-t-elle en me voyant. Merde ! Mon ordi… je n’avais vraiment pas la tête à ce que je faisais ! Merci de m’y avoir fait penser. — Oui, une urgence. — J’espère que tu seras de meilleure humeur à ton retour. J’ai vraiment l’impression qu’on ne peut rien te dire. Sans l’écouter, je préparai mon câble, mes clés USB, le dossier le plus important et bien évidemment mon portable. Je jetai un coup d’œil rapide à mon bureau, puis m’approchai de Rachel pour la saluer. — Et qu’est-ce que je dis aux autres ? minauda-t-elle. — Comme d’hab… je serai de retour vendredi. Bye. — Et… à Lena je lui dis quoi si jamais elle appelle ? Merde ! Pourquoi elle me parle d’Elena ? Je ne marquai pas une seule seconde d’hésitation et lui dit : — Idem qu’aux autres. Elle n’a pas besoin d’en savoir plus ! — Ah… je… je croyais que… J’ouvris la porte, me retournai et lui demandai : — Je suis pressé Rachel, vas-y balance. Qu’est-ce que tu croyais ? — Ben ton humeur de dog toute la semaine… je pensais que c’était à cause de Sainte Nitouche. — Si elle n’est pas là, je vois pas pourquoi ça serait de sa faute. Et je ne suis pas du tout de mauvaise humeur. Juste préoccupé. — Ben je préfère quand tu es détendu… parfaitement détendu sauf ta queue ! Je soupirai sans lui donner la satisfaction de répliquer. Ça ne servait à rien ! Je refermai la porte, montai dans ma voiture et démarrai en trombe. Plus j’avalai les kilomètres et plus je m’impatientai. À chaque ralentissement, je frappai mon volant. Il fallait que je me calme. Si j’arrivai vers elle, aussi nerveux, je ne parviendrai jamais à la rassurer. Et je savais que son éloignement était dû à ses craintes. Je ne comprenais pas tout. C’était elle qui avait voulu aller chez Stefan. Elle connaissait les risques, savait qu’elle pouvait tout arrêter d’un seul mot, Stefan m’avait même confirmé le lui avoir rappelé. Suite à sa punition, elle était à nouveau totalement avec moi, détendue, heureuse, mouillant comme rarement, jouissant violemment. Et lorsqu’elle s’était finalement endormie dans mes bras, elle avait le sourire aux bords des lèvres. Elle m’avait même murmuré que c’était dommage qu’on ne le fasse pas plus souvent. Dormir ensemble. Je sais… j’avais mis cette barrière, craignant un trop grand engagement. Craignant les sentiments. Sortie 74… c’est là. Après il faut que je me fie au GPS. Je fis une pause juste après le péage, installai mon téléphone sur son support et me laissai guider. J’en avais encore pour une bonne heure de route. Je ralentis à l’entrée de son village et m’arrêtai à la boulangerie du coin. À cette heure, ils n’avaient plus un grand choix de pâtisseries, mais je trouvai malgré tout une magnifique tarte aux fruits. Je ne pouvais pas débarquer les mains vides et je n’avais même pas pensé à prendre une bouteille de vin pour son père. Je roulai lentement, écoutant attentivement les indications du GPS lorsque je reconnus la maison qu’Elena m’avait montrée en photo. Je me garai dans l’allée, derrière une voiture de sport. J’avais du mal à imaginer son père au volant de ce bolide. Mathieu ! Cette bagnole devait appartenir à Mathieu ! Heureusement que je venais de couper le moteur, sinon j’aurai pu la défoncer. D’un simple coup d’accélérateur. Je sortis de la voiture et sans même prendre le temps de regarder les alentours, je fonçai vers le perron. Des seaux de peinture tenaient ouverte la porte, des outils étaient éparpillés un peu partout. Je m’approchai à grand pas, mais dès que mon pied se posa sur la première marche, mes yeux rencontrèrent la silhouette d’Elena. Elle se tenait debout en face d’un mec, un tee-shirt dans une main, l’autre sur l’épaule de l’homme torse nu, vêtu d’une simple salopette en jean. L’homme avait ses mains dans le dos de ma Petite Chatte et approchait son visage du sien. Je me crispai sans pouvoir détacher mes yeux de la scène et attendis que cela se termine sans bouger. J’avais envie de hurler, de lui balancer mon poing en pleine tête, mais je ne fis rien. Je patientai en rongeant mon frein. Elena Les travaux chez mon père m’avaient permis de penser un peu à autre chose qu’à mes doutes, à mes craintes vis-à-vis des attentes de Fabien envers moi. Si j’aimais nos jeux, j’avais eu en horreur la punition. Même si elle avait été méritée, je n’aurais pas aimé quand même… Mais je ne savais pas comment expliquer ça à Fabien. Ça faisait partie de son monde, de sa façon de baiser. Pour lui, c’était normal, même obligatoire. Même s’il n’avait jamais vraiment levé la main sur moi, il me frustrait pour me punir. Parce que j’étais novice. Mais quand il me jugerait plus expérimentée, peut-être passerait-il lui aussi au martinet de cuir ? À la cravache ? J’avais encore mal aux fesses, là où Stefan avait le plus frappé, là où les lanières m’avaient le plus marquée. J’en étais là de mes pensées quand Mathieu arriva. En soupirant, je le regardai venir vers moi. Sa présence ne m’arrangeait pas du tout. Il était sans cesse à faire des allusions, des sous-entendus pas du tout subtils, sur notre histoire. Ce matin, quand j’avais eu Fabien au téléphone, et que je lui avais dit que Mathieu m’aidait, j’avais bien senti qu’il ne croyait pas le moins du monde à son altruisme gratuit. Repeindre les chambres dans la maison de mon père n’était qu’un prétexte pour se rapprocher de moi. D’ailleurs, il avait raccroché en me disant qu’il arrivait. Je me dégageai des bras de Mathieu et attrapai un tee-shirt pour qu’il le passe. Le voir se pavaner torse nu m’agaçait. De nouveau, ses mains attrapèrent ma taille pour me retenir près de lui. Je posai une main sur son épaule pour le repousser. — Juste un baiser pour te rappeler que nous deux, c’est bon… — Lâche-moi Mathieu ! Comme je te l’ai dit, nous deux, c’est fini, et ça ne reprendra pas. — Bébé, dit-il en m’enlaçant. Tu me dis toujours que ton histoire avec l’autre est compliquée. Et vu l’état dans lequel tu étais en arrivant, pourquoi tu ne le laisses pas tomber ? — Parce que je l’aime, murmurai-je tout bas. Un mouvement attira mon attention, et je poussai un cri en voyant Fabien dans l’entrée qui nous observait sombrement. Merde… Qu’est-ce qu’il m’a manqué ces derniers jours ! — Tu veux quoi mec ? demanda Mathieu. Tu vois pas que tu déranges ? Je me dégageai de son étreinte, et m’avançai vers Fabien, un sourire hésitant. J’avais une envie folle de me jeter dans ses bras, mais avec Mathieu c’était compromis. — Il ne dérange pas du tout, bien au contraire ! Je ne sais pas si mon soulagement s’entendit dans ma voix, mais il ronchonna en enfilant enfin le tee-shirt. Fabien ne faisait pas un geste, pas un mouvement. M’avait-il entendu quand j’avais dit que j’aimais quelqu’un ? Si oui, avait-il compris que je parlais de lui ? Et ça le faisait flipper ? — Je suis heureuse que tu sois venu, murmurai-je en tendant mes mains vers Fabien. Viens, je vais te présenter. Me hissant sur la pointe des pieds, je déposai un simple baiser sur sa joue, proche du coin de ses lèvres.