LE MONDE ÉCONOMIE LE MONDE EMPLOI a Le cas irlandais, un test pour l’euro a Les offres d’emploi

Demandez notre supplément www.lemonde.fr 57e ANNÉE – Nº 17447 – 7,50 F - 1,14 EURO MÉTROPOLITAINE MARDI 27 FÉVRIER 2001 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI La crise Paris : le débat inégal fausse-t-il la campagne ? alimentaire b Maire sortant et candidat à sa succession, Jean Tiberi est exclu du débat national sur Canal+ a A Bruxelles, les entre ses deux rivaux, Bertrand Delanoë et Philippe Séguin b Le Conseil d’Etat invoque la liberté Quinze divisés sur les de la communication audiovisuelle b Notre enquête sur la mise hors-jeu du service public

mesures pour soutenir LE CONSEIL D’ÉTAT a tranché, communication audiovisuelle ». Tou- samedi 24 février, la polémique sur tefois, le Conseil d’Etat demande les éleveurs de bovins l’organisation d’un duel télévisé orga- qu’un « traitement équitable » soit nisé par Canal+ entre Bertrand Dela- accordé au maire sortant. a noë (PS) et Philippe Séguin (RPR), L’organisation d’un débat entre La France veut mercredi 28 février, et contesté par les candidats à la Mairie de Paris a deux autres candidats à la Mairie de fait l’objet de différentes proposi- REUTERS obtenir des aides Paris, Jean Tiberi et Yves Contassot tions de la part des chaînes de télévi- (Verts). Le juge administratif a rejeté sion. France 3 a d’abord suggéré aux MEXIQUE directes de l’Europe la requête du maire de Paris, qui quatre principaux candidats un demandait que ce débat soit annulé débat sur les ondes de France 3 Paris- a ou organisé à quatre. De fait, le Ile-de-France-Centre, puis un débat Marcos L’épizootie de fièvre face-à-face organisé par Canal+, lors national à 20 h 50, qui n’a pas davan- du seul débat télévisé national des tage eu l’agrément des candidats. aphteuse britannique municipales, exclut le maire sortant Devant l’impossibilité d’organiser parle dont le bilan est pourtant contesté un ou des débats donnant la parole pourrait gagner par MM. Delanoë et Séguin. aux quatre têtes de liste, France 2 a Le sous-commandant Marcos (photo), Le Conseil d’Etat a rappelé que renoncé à en organiser avant le pre- emblème de la guérilla du Chiapas, a com- le continent « la communication audiovisuelle est mier tour. C’est finalement Canal+, mencé, dimanche 25 février, une « longue libre » et que, « même si la loi a con- qui avait proposé un duel entre marche » de 3 000 kilomètres vers Mexico. a fié au Conseil supérieur de l’audiovi- M. Delanoë et M. Séguin dès Le traité de Nice, suel la mission de veiller au respect » novembre 2000, qui a été choisi par « Nous allons faire une politique sans passe- d’un certain nombre de principes, les candidats. En province, les chaî- montagne, mais avec les mêmes idées », signé le 26 février, parmi lesquels « l’égalité de traite- nes de télévision ont adopté des a-t-il déclaré à Ignacio Ramonet, directeur ment et l’expression du pluralisme des solutions très variables, en fonction, du Monde diplomatique. Il devait arriver le doit être ratifié par les courants de pensée et d’opinion », d’abord, de la décision des princi- cela ne confère pas au CSA « le pou- paux candidats. 11 mars à Mexico. L’entretien p. 15 Parlements nationaux voir de se substituer aux services de et notre reportage p. 4 communication audiovisuelle dans la Lire page 6 Lire pages 2, 3 et 38 définition et la mise en œuvre de leur et notre éditorial page 17 f www.lemonde.fr/chiapas L’économie Les aveux d’Amana Mona, complice du meurtre d’un lycéen israélien par Internet JÉRUSALEM, conduire près d’El Bireh, dans la banlieue de tronique suivie avec plusieurs Israéliens. Vou- mondiale en débat de notre correspondant Ramallah, où elle le livra à deux Palestiniens lant attirer l’attention sur le sort des enfants Mort à cause d’Internet, Ophir Rahum, un qui le tuèrent aussitôt de plusieurs rafales de palestiniens tués dans l’Intifada, elle décida L’ÉTAT de l’économie mondiale jeune lycéen israélien de seize ans, originaire pistolet-mitrailleur. Son corps criblé de balles d’enlever l’un d’eux pour l’exhiber lors d’une a fait débat. Interrogé par Le Mon- d’Ashkelon, repose sous une pierre tombale en fut retrouvé le lendemain, sommairement conférence de presse, mais ses deux compli- de, Stephen Roach, économiste en forme d’ordinateur. « Il aimait les ordinateurs enterré non loin du lieu de sa mort. ces, Hassan Alkadi et Abdul Fatah Doleh, tous VANINA LUCCHESI chef de la banque américaine Morgan plus que tout et nous avons pensé qu’il fallait ren- C’est l’ordinateur de la victime qui donna l’ex- deux responsables de la milice armée du Fatah Stanley, affirme que les Etats-Unis dre hommage à cette passion qui le représentait plication du meurtre. Grâce au contenu du dis- à Ramallah, en décidèrent autrement. « Elle FOOTBALL sont actuellement « en récession ». Pré- si bien », ont expliqué ses parents. que dur, la police israélienne n’eut aucun mal à n’avait aucune intention meurtrière », a expli- sident de l’Institut d’économie mondia- Ophir Rahum est mort assassiné près de identifier Amana Mona, qui fut arrêtée par une qué dimanche son avocat, Me Jaouad Boulos, à le de Kiel, l’Allemand Horst Siebert est Ramallah, le 17 janvier 2001, attiré dans un unité spéciale de Tsahal, le 20 janvier, à Bir Naba- la télévision israélienne. En route vers plus optimiste et pense que l’économie guet-apens mortel par une jeune Palestinien- lah, en zone sous contrôle sécuritaire israélien. Lors des obsèques de leur fils, les parents américaine « va repartir », après un ne de vingt-cinq ans avec laquelle, via l’Inter- Palestinienne originaire de Jérusalem, diplômée d’Ophir Rahum avaient lancé un appel dans la le Mondial ! passage difficile. En tout état de cause, net, il échangeait des messages. Les deux jeu- en sociologie de l’université de Bir Zeit, Amana presse demandant « aux enfants de ne pas s’ap- Les Bleus affrontent l’Allemagne, mardi il estime que, faute de réformes, l’Euro- nes gens s’étaient d’abord rencontrés dans un Mona possédait une carte d’identité israélienne. procher de l’Internet qui tue ». Quelques semai- 27 février, au Stade de France. Cette ren- pe ne peut devenir le moteur de l’éco- forum de discussion sur la Toile puis, pour de Journaliste occasionnelle, elle travaillait parfois nes plus tard, l’oncle de la victime a ajouté un contre amicale est la première d’une série nomie mondiale. C’est dans ce bon, à Jérusalem, en décembre 2000. Lors de pour un magazine de mode de Ramallah. correctif à cette mise en garde. « Indirectement, contexte de turbulences économiques cette première rencontre, la jeune femme, A l’unisson de sa famille qui dénonçait une l’Internet a causé la mort d’Ophir, a-t-il déclaré en vue de la Coupe de monde 2002. que DaimlerChrysler a levé le voile sur Amana Jawad Mona, s’était fait passer pour manipulation israélienne, et avec l’appui d’un au quotidien Yediot Aharonoth, mais en réalité Roger Lemerre a appelé cinq joueurs son plan de restructuration. Il lui coûte- une touriste. Rapidement, tous deux convin- comité de défense des prisonnières palesti- ceux qui l’ont tué sont ceux qui étaient derrière absents des campagnes mondiale et euro- ra la somme considérable de 4 mil- rent d’une seconde rencontre. Le 17 janvier niennes, Amana Mona avait obstinément nié l’ordinateur, et non l’ordinateur lui-même. » péenne de 1998 et 2000, tels Claude liards d’euros. 2001, l’adolescent, qui rêvait d’une grande toute implication dans l’assassinat d’Ophir Makelele (photo), du Real Madrid, ou Ste- aventure avec une belle étrangère, se rendit à Rahum. Il y a quelques jours, elle a finalement Georges Marion Lire les entretiens pages 16 et 20, la gare centrale des autobus, à Jérusalem. Ama- craqué. Selon ses aveux, rendus publics diman- ve Marlet, de l’Olympique lyonnais. p. 30 et sur DaimlerChrysler page 21 na Mona vint l’y prendre en voiture pour le che, elle entretenait une correspondance élec- Lire nos autres informations page 5 et nos informations sportives p. 28 et 29 « Sciences-Po » Les trois France pour tous ? des élections municipales SITUÉES JUSTE UN AN avant avant dans leur motivation la per- les grandes échéances électorales sonnalité des candidats plutôt que de 2002, les élections municipales l’orientation politique des listes. Le du mois prochain constituent un jour du vote, chacun connaissant enjeu politique de première gran- personnellement beaucoup des deur. Pourtant, leur couverture par candidats, l’abstention est faible : les médias et les instituts de sonda- 23 % en moyenne en juin 1995 ADAGP/K. ROTHKO PRIZEL & C. ROTHKO ges est forcément imparfaite. Dans contre 40 % dans la partie urbaine ce scrutin éclaté en 36 000 commu- du territoire. EXPOSITION nes, les médias ne peuvent relater Dans la France rurale ou des peti- RICHARD DESCOINGS la situation que des seules grandes tes communes, l’emprise des partis villes, et les instituts sont dans l’im- politiques est réduite : moins de Les Rothko LE DIRECTEUR de l’Institut d’étu- possibilité de procéder à des enquê- 15 % des conseillers municipaux des politiques de Paris, Richard Des- tes d’intention de vote nationales, élus peuvent être rangés sous une de Bâle coings, lance, à la rentrée prochaine, nous offrant le miroir grossissant étiquette partisane, l’immense Après Paris, Bâle propose une centaine une nouvelle voie d’accès en premiè- d’une sélection de villes aux enjeux majorité étant soit « divers gau- re année. Des élèves issus de lycées les plus spectaculaires. Il serait che », soit « divers droite ». L’orien- d’œuvres du maître américain de l’abs- o sensibles des régions parisienne et pourtant utile de distinguer trois tation politique est cependant mas- traction (en photo, N 7, 1960), jusqu’au nancéienne pourront entrer à « Scien- parties du territoire national : la sivement favorable à la droite 29 avril. Intitulé « Mark Rothko. Union ce-Po » sans passer le concours. France rurale ou des petites com- modérée, qui représentait 59 % des approfondie entre peinture et specta- munes, la France urbaine, celle des suffrages exprimés et 63 % des con- teur », l’exposition offre la particularité Lire page 10 villes de plus de 9 000 habitants, et seillers municipaux en 1995. Une enfin Paris, qui, dans ce scrutin, codification effectuée par le minis- de présenter des ensembles tels qu’ils Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 10 F ; Autriche, occupe à lui seul une place parti- tère de l’intérieur mais guère con- ont été conçus par le peintre. p. 32 25 ATS ; Belgique, 48 FB ; , 2,50 $ CAN ; Côte d'Ivoire, 900 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; culière. testable puisqu’elle est grosso Espagne, 225 PTA ; Gabon, 900 F CFA ; Grande-Breta- La première France représente modo la même, que le ministre gne, 1 £ ; Grèce, 500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 3000 L ; International...... 2 Carnet...... 27 Luxembourg, 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; 97 % des communes, 93 % des s’appelle Pierre Joxe (en 1989) ou France...... 6 Aujourd’hui ...... 28 Pays-Bas, 3 FL ; Portugal CON., 270 PTE ; Réunion, 10 F ; conseillers municipaux et 54 % du Jean-Louis Debré (en 1995). Sénégal, 900 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,20 FS ; Société...... 10 Météorologie ...... 31 Tunisie, 1,4 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. corps électoral. Là, l’élection est Régions ...... 14 Jeux ...... 31 fort peu politique et laisse une gran- 0123 Jérôme Jaffré pour Horizons ...... 15 Culture ...... 32 de place aux choix de personnes. M 0147 - 227 - 7,50 F Entreprises...... 20 Guide culturel ...... 35 Selon une enquête récente de la Lire la suite page 17 Communication...... 22 Kiosque ...... 36 Sofres, 74 % de ces habitants quali- et nos informations pages 8 et 14 Tableau de bord ...... 23 Abonnements ...... 36 fient le scrutin de local plutôt que Immobilier-annonces ... 26 Radio-Télévision ...... 37 3:HJKLOH=UU\ZUV:?a@m@c@r@a; f de politique, 77 % mettent en www.lemonde.fr/municipales 2 INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 27 FÉVRIER 2001

ALIMENTATION Les ministres ché de la viande bovine et de s’en- type d’agriculture, mais à court ter- tations d’éleveurs, réclame le verse- atmosphère déjà passablement ten- de l’agriculture des Quinze se réunis- tendre sur un plan à plus long terme me les gouvernements ont des inté- ment d’aides directes b L’ÉPIDÉMIE due. Plusieurs milliers de porcs et de sent, lundi 26 et mardi 27 février à pour diminuer les primes à l’éleva- rêts différents d’un pays à l’autre et de fièvre aphteuse en Grande-Breta- moutons ont dû être tués. Des abat- Bruxelles, pour adopter des mesures ge. b LA CRISE de la vache folle obli- divergent sur les solutions. La Fran- gne, qui menace de prendre des pro- tages préventifs d’animaux impor- d’urgence afin de stabiliser le mar- ge l’Union à envisager un nouveau ce, qui redoute de violentes manifes- portions dramatiques, alourdit une tés ont commencé en Allemagne. Les Quinze examinent des mesures d’urgence pour sauvegarder leurs élevages Conseil de crise, lundi et mardi à Bruxelles : face à l’effondrement du marché de la viande de bœuf et l’aggravation de l’épidémie de fièvre aphteuse au Royaume-uni, les ministres européens de l’agriculture sont divisés sur les moyens de rassurer consommateurs et producteurs

BRUXELLES d’échéances électorales conduit les nes de viande supplémentaires, se, notamment parce que certains de notre bureau européen Situation épidémiologique de l'ESB à fin février 2001 gouvernements à ménager une s’ajoutant aux 500 000 tonnes déjà pays – comme l’Allemagne – se Alors que l’Europe s’efforce de « clientèle » agricole qui sait se faire prévues. La France estime qu’une posent en gardiens vigilants du prendre la mesure des conséquen- entendre. Nul ne conteste la nécessi- telle approche serait inefficace compromis de Berlin et que la 177 417 ces agricoles et financières de la cri- Irlande du Nord 1 803 té de réduire la production de vian- pour parvenir à une maîtrise de la Grande-Bretagne se précipiterait se de la vache folle, celle-ci pourrait GRANDE- de bovine à travers l’Union, de faire production et considère que le stoc- dans la brèche pour demander une BRETAGNE DANEMARK bien dégénérer en crise politique. A 3 évoluer une politique agricole com- kage est une mesure coûteuse qui indemnisation de ses éleveurs de 437 la veille du conseil des ministres de IRLANDE 587 mune (PAC) marquée par des décen- revient à prolonger la crise. Privilé- porcs victimes de l’épidémie de fiè- l’agriculture du lundi 26 et mardi nies de développement productivis- giant les primes d’incitation à l’abat- vre aphteuse. PAYS-BAS 27 février, les chances d’aboutir à te et intensif vers une approche plus tage, elle s’oppose notamment à En position de repli, Paris, comme une position commune paraissaient Ile de Man extensive et biologique, en un mot l’Allemagne qui, tout en prônant l’a déjà annoncé Lionel Jospin, veut 9 ténues, tant les Quinze sont divisés 29 plus « verte ». Pour certains, la crise un élevage extensif, fait preuve de obtenir un feu vert européen pour quant aux remèdes pour répondre 587 Guernesey 695 23 ALLEMAGNE de la vache folle doit être l’occasion peu d’empressement pour mettre octroyer des « aides nationales » à 149 BELGIQUE aux profondes perturbations du Jersey 1 LUX. d’amorcer une telle mutation ; pour en œuvre le programme de destruc- ses éleveurs. Mais, sur ce point aus- marché de la viande bovine provo- NOMBRE DE CAS d’autres, il n’est pas question de D'ENCÉPHALOPATHIE 245 quées par la crise de l’encéphalopa- SPONGIFORME s’engager dans un processus poten- thie spongiforme bovine (ESB). Or BOVINE SIGNALÉS 2 tiellement déstabilisateur pour le Manifestations et cortège de tracteurs… (cercles proportionnels 367 LIECHTENSTEIN il y a urgence. La baisse continue de sauf pour la Grande-Bretagne) FRANCE monde agricole. la consommation au sein de l’Union Plusieurs centaines de tracteurs convergeaient, lundi matin SUISSE européenne, la chute brutale des ÉQUILIBRES FINANCIERS 26 février, vers le centre de Bruxelles où se tenait, dans l’après-midi, la exportations vers des pays clients, Pour tous, la ligne rouge, c’est le réunion des ministres européens de l’agriculture consacrée en particu- l’effondrement des prix, imposent 3 respect des grands équilibres finan- lier à la gestion de la crise de la vache folle, a annoncé la police belge. PORTUGAL 509 des mesures drastiques pour adap- 29 ITALIE ciers du budget communautaire et La manifestation des agriculteurs belges, qui perturbait la circulation ter la production à la demande. Il ESPAGNE donc de la PAC, arrêtés lors du som- sur de nombreux accès à la capitale, tentait de se rendre devant le bâti- est d’autant plus nécessaire d’agir met de Berlin de mars 1999. Or il ment du Conseil européen, placé sous la surveillance d’une vingtaine que la crise de la vache folle a pris Source : Office international des épizooties est évident que ce n’est pas en de camions de la gendarmerie, dont plusieurs véhicules antiémeutes. une dimension mondiale, comme raclant les fonds de tiroir des « éco- Les agriculteurs belges réclament, comme leurs collègues français, l’a récemment souligné l’Organisa- sa) pour se prémunir contre une teurs. Le risque est donc grand, sur nomies de gestion » ou de « subven- des aides directes de l’Union européenne pour faire face aux consé- tion des Nations unies pour l’ali- possible transmission à l’homme fond de débat sur les organismes tions à l’exportation » non débour- quences de la crise. La Confédération paysanne européenne, dont la mentation et l’agriculture (FAO). de la maladie de la vache folle, via génétiquement modifiés (OGM), sées que l’on parviendra à éponger Confédération paysanne (française) de José Bové fait partie, a appelé En outre, la dangereuse spirale la consommation de mouton, ont de voir l’ensemble des produits de les conséquences financières d’une à manifester à Bruxelles à partir du début du conseil agricole. – (AFP.) de la perte de confiance des accentué les doutes. l’agriculture frappés de discrédit. crise qui n’est nullement circonscri- citoyens européens envers leur L’ampleur d’un tel enjeu justifie- te. La Commission européenne, agriculture – un phénomène en ÉCHÉANCES ÉLECTORALES rait que les gouvernements des par la voix de Franz Fischler, com- tion systématique déjà agréé par si, il semble peu probable qu’elle partie irraisonné et en partie accen- L’embargo décrété précipitam- Quinze mettent une sourdine à la missaire à l’agriculture, a proposé les Quinze. Paris insiste, d’autre obtienne rapidement satisfaction. tué par une certaine démagogie ment par l’Union européenne à préservation de leurs intérêts parti- un plan en sept points pour éviter part, pour que des aides directes Au mieux, la réunion des quinze politique – ne cesse d’être alimen- l’encontre de la viande et du lait en culiers au profit d’un plan d’action « la formation de montagnes de vian- soient accordées aux éleveurs les ministres de l’agriculture risque de tée par des nouvelles inquiétan- provenance du Royaume-Uni, pour restaurer la confiance. Or c’est de bovine à l’horizon de l’Europe ». plus touchés par la crise, et estime se solder par un catalogue de mesu- tes : les mesures de précaution pré- pour cause de menace d’épizootie le contraire qui semble prévaloir : Paradoxalement, il est prévu d’ins- que quelque 40 000 éleveurs fran- res insuffisantes pour répondre à conisées par l’Agence française de de fièvre aphteuse, a encore accru en France, en Allemagne et au taurer un nouveau « régime d’achat çais devraient en bénéficier. Coût une situation exigeant des mesures sécurité sanitaire des aliments (Afs- l’appréhension des consomma- Royaume-Uni, la perspective spécial » aux termes duquel les d’un tel programme ? La presque sans concession. Au pire, l’étalage Etats membres pourraient choisir totalité des fonds encore disponi- des divergences politiques entre de détruire les bovins âgés de plus bles pour financer de nouvelles Etats membres ne fera qu’accroître de 30 mois, ou de stocker la viande mesures de maîtrise du marché, le divorce entre les consommateurs Les propositions de la Commission de Bruxelles en attendant des jours meilleurs. soit 250 millions d’euros… et l’agriculture européenne. Le but de la Commission est de Autant dire qu’il paraît exclu LE CONSEIL AGRICOLE qui a lieu les 26 et à l’hectare, contre 2 aujourd’hui. La prime pour la « dégager » du marché 300 000 ton- que la France obtienne gain de cau- L. Z. 27 février à Bruxelles est saisi d’un plan en sept points production de bovins mâles, un des principaux ins- présenté par la Commission européenne pour assai- truments de soutien, ne pourra plus être attribuée nir l’élevage des bovins, le limiter et réduire l’engorge- que pour un nombre maximum de 90 têtes de Margareta Winberg, ministre suédoise de l’agriculture ment du marché dû à l’encéphalopathie spongiforme bétail par exploitation, sans modulation possible. bovine (ESB) et à la baisse de la consommation. Ce Le plafond régional de droits à cette prime serait plan prévoit les mesures suivantes : remplacé par un système de droits individuels à la « Arrêtons de produire de la viande pour la détruire » b La confirmation du retrait du marché des prime. bovins de plus de trente mois. Mais la Commission Enfin, pour réduire le nombre de naissances, les éle- « La Commission propose plu- ses agricoles. Les chefs d’Etat l’ont d’un certain seuil], qui avait été discu- propose de remplacer, dès que les tests seront obliga- veurs devront obligatoirement avoir, dans leur contin- sieurs mesures pour réduire la pro- dit clairement à Nice. Il y a donc une tée avant Berlin, parce que c’est un toires, le « régime d’achat en vue de la destruction », gent de vaches éligibles à la prime à la vache allaitan- duction bovine. Pensez-vous opposition massive à tout des moyens de dégager des fonds. imposé dans l’urgence fin 2000, par « un régime te (qui concerne uniquement les races à viande), un qu’un accord des Quinze soit possi- “déplafonnement” budgétaire. Lors- D’autre part, il faudra bien mettre un d’achat spécial », qui donnerait le choix entre détruire nombre minimum de 20 % de génisses (vaches ble sur cette base ? que nous avons préparé le budget terme aux subventions à l’exporta- la viande ou la stocker. Ces achats sont financés à n’ayant pas encore vêlé). – La forte baisse de la consomma- rectificatif en décembre, on pré- tion, qui ont pour effet de mettre en 70 % par l’Union. b Encouragement des pratiques agricoles tion de viande bovine dans plusieurs voyait une baisse de la consomma- péril l’agriculture des pays en déve- b La suspension du plafond d’intervention. plus respectueuses de l’environnement. Les ter- pays, comme l’Allemagne et la Fran- tion de 10 %, or elle est de 27 % loppement. Autre réforme nécessai- Pour limiter le coût des mesures de retrait, Bruxelles res mises en jachère avec des financements com- ce, nous force à agir, et les proposi- aujourd’hui. Nous ignorons quelle re : il faudra en finir avec ce système propose de ne pas appliquer pour 2001 et 2002 le pla- munautaires pourraient être utilisées par les agri- tions de la Commission sont néces- sera la situation à la fin de l’année. Il très bureaucratique et dépassé des fond de 350 000 tonnes prévu pour l’achat à l’inter- culteurs bénéficiant du label biologique pour pro- saires. Nous devons en effet réduire faudra de toute façon trouver cet quotas laitiers. Il faut s’en débarras- vention publique, système qui donne une garantie de duire des légumineuses fourragères, comme le la production car on ne peut accep- argent quelque part et ce doit être à ser dès 2003, à l’occasion de l’évalua- prix aux éleveurs si les prix du marché tombent trop trèfle. ter de produire de la viande pour la l’intérieur du budget agricole. Il fau- tion à mi-parcours de la PAC. bas. Ces propositions ont fait l’objet de critiques : Paris détruire ou même la stocker. dra peut-être envisager de réduire – Etes-vous également en b Quatre mesures d’encouragement à l’exten- défend notamment la destruction pure et simple des – La crise de la vache folle risque les paiements directs qui sont actuel- faveur du cofinancement par les sion de l’élevage. Pour bénéficier des primes spé- bovins de plus de trente mois. La France réclame éga- de faire exploser le budget commu- lement accordés aux agriculteurs. Etats des dépenses agricoles qui ciales à la production de viande (primes pour les lement le retour de la « prime Hérode », qui consiste nautaire. Comment la financer ? – Cela veut dire que l’Union doit sont aujourd’hui totalement pri- bovins mâles et les vaches allaitantes), les éleveurs à tuer les petits veaux (nés de vaches laitières) de – Il n’y aura pas d’augmentation envisager une réforme radicale de ses en charge par le budget com- ne devront pas dépasser une densité de 1,8 animal moins de 10 jours. du budget européen pour les dépen- la politique agricole commune munautaire ? (PAC) ? – Au niveau des principes, c’est – Absolument, mais cela peut pren- une formule acceptable. Mais je ne dre du temps. Rappelez-vous ce qui suis pas favorable à une renationali- s’est passé lors du sommet de Berlin sation de la PAC. Nous devons con- [en mars 1999] : Franz Fischler server et simplifier le mécanisme [commissaire européen à l’agriculture] communautaire. Cependant, s’agis- avait proposé des réformes qui, tout sant du développement rural, on en étant modestes, allaient dans le peut imaginer de laisser plus d’auto- bon sens. En raison de l’opposition nomie aux autorités nationales. de Jacques Chirac, le Conseil en a – En France, une nouvelle encore réduit la portée. Cela montre inquiétude a surgi, s’agissant que des changements rapides ne sont d’une éventuelle contamination pas faciles à décider. Cependant, la des moutons par l’encéphalopa- crise de la vache folle constitue une thie spongiforme bovine (ESB). occasion d’introduire des change- Qu’en pensez-vous ? ments. Un rendez-vous est prévu en – Nous sommes satisfaits de la sur- 2003 pour ajuster les décisions prises veillance sanitaire qu’exerce la Com- à Berlin et il faut en profiter. mission. Ainsi, si vous comparez – Cela veut-il dire que vous sou- l’ESB à la salmonellose, vous consta- haitez une agriculture moins pro- tez que la seconde tue plus de 2 000 ductiviste ? personnes par an en Allemagne, alors – Je suis convaincue que nous que l’ESB a fait environ 90 morts devons nous diriger vers une agricul- depuis dix ans dans toute l’Europe ! ture plus extensive, plus naturelle, De même n’est-il pas admissible que plus soucieuse du bien-être des ani- l’Union verse 1 milliard d’euros par maux et de l’environnement et aussi an aux producteurs de tabac, alors plus économe. La présidence suédoi- que le tabagisme tue plus de se réfléchit dans ce sens et j’espère 500 000 personnes par an dans l’UE ! que nous serons prêts [à soumettre Il faut toujours comparer les risques. des propositions] d’ici un mois. Je dois dire à ce sujet que je suis quel- – Cela passe-t-il notamment par que peu étonnée de l’ampleur prise une réduction des paiements par le débat sur l’ESB, en France et en directs actuellement versés aux Allemagne… D’où ma question : qui producteurs de céréales ? est à l’origine de la psychose ? » – Oui, sans aucun doute. Il faudra revenir sur cette idée de dégressivité Propos recueillis par des paiements directs [le montant de Philippe Lemaître l’aide à l’hectare diminuerait au-delà et Laurent Zecchini INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 27 FÉVRIER 2001 / 3

La modification des habitudes alimentaires face à la crise ÉVOLUTION DE LA CONSOMMATION EN UN AN en % ÉVOLUTION DE L'ACHAT DE VIANDE EN FRANCE Une fosse commune découverte POISSON AGNEAU PORC VOLAILLE en millers de tonnes 12 juin au 12 juin au 30 24 déc. 1999 24 déc. 2000 25 à Grozny avec vingt cadavres BŒUF 170,0 153,0 -17% 20 MOSCOU. Une fosse commune contenant les cadavres de vingt Tchét- chènes a été découverte, samedi 24 février, vient d’affirmer le parquet VEAU 45,8 46,7 +6% 15 de Grozny. Des premières informations avaient fait état de deux cents corps dans cette fosse découverte dans la banlieue de Grozny, non 10 MOUTON / AGNEAU 42,4 42,6 * loin de Khankala, le quartier général des forces russes en Tchétchénie. 5 PORC 138,0 143,3 +4% Cette fosse contient les cadavres d’habitants locaux qui ont vraisem- blablement été ensevelis à des périodes différentes. Le procureur n’a nc nc 0 CHEVAL 6,8 7,5 +10% pas exclu que ces civils aient été tués par des rebelles indépendantis- tes. Trois corps ont été identifiés, dont celui d’un adolescent de sei- -5 * VOLAILLES FRAÎCHES 221,0 237,9 +8% ze ans disparu en décembre 2000, a affirmé le procureur. Dans un premier temps, l’administration militaire de Grozny avait affirmé que ces cadavres étaient ceux de « combattants tchétchènes *PRÉVISIONSROYAUME-UNI FRANCE ITALIE ALLEMAGNE total 691,6 691,6 tués lors de la prise de Grozny par les Russes », au début de l’année * déc.1999/déc. 2000 Source : Time/secodip 2000. Mais selon les indépendantistes, les corps sont ceux de « jeunes Tchétchènes arrêtés à l’occasion d’opérations de ratissage dans Grozny Les nouvelles craintes des consommateurs européens face au risque de contamination par l'agent de la maladie de la vache folle ont et sa banlieue, puis détenus à [la base militaire de] Khankala, avant profondément modifié les habitudes alimentaires. d’être portés disparus », comme l’a affirmé, samedi à l’Agence France- Presse, Arbi Saïdov, un porte-parole du service de presse du président indépendantiste Aslan Maskhadov. – (AFP.) L’épizootie britannique de fièvre aphteuse Attaque armée pourrait menacer le continent sur la capitale du Burundi LONDRES annulées pendant le week-end à bêtes de la ferme du Devon, der- l’abattage, mais elle comporte aus- NAIROBI. En prélude musclé au sommet d’Arusha (Tanzanie) consa- de notre correspondant travers les régions touchées pour nier foyer confirmé, ont probable- si 600 bovins qui devaient être exa- cré, lundi 26 février, à la paix au Burundi, la rébellion hutue a lancé ce Un scénario cauchemardesque, éviter de propager un virus, qui ment été exportées sur le conti- minés de près dès lundi. week-end une attaque de vaste ampleur sur un quartier de Bujumbu- avec la mise à mort potentielle de peut coller aux chaussures ou aux nent. A ce jour, 450 bovins, ra, où elle a réussi à prendre pied. Quinze personnes au moins ont été centaines de milliers de têtes de vêtements des visiteurs. Selon Willy Cleave, le propriétaire de 1 300 porcs et 250 moutons ont été tuées. bétail, l’abattage massif de gibiers Anthony Gibson, directeur régio- ladite exploitation, est l’un des plus abattus sur les six premiers sites Avant les discussions en vue d’un cessez-le-feu, les rebelles des Forces comme les sangliers et les cerfs du nal de la NFU, le principal syndicat importants maquignons du pays : infectés. Samedi soir, Nick Brown, nationales de libération (FNL) ont donc choisi la surenchère sur le ter- royaume, sans parler des bêtes à agricole, l’épizootie pourrait se il possède une douzaine d’éleva- fort de l’absence de cas confirmés rain. Quelques heures avant l’ouverture du sommet, des combats très sabots concentrées dans les zoos révéler « pire que celle de 1967 », ges, dont dix dans le Devon et deux au cours des vingt-quatre heures violents avaient toujours lieu dans le quartier de Kinama, fui par la qui ont été fermés dans plusieurs au cours de laquelle près d’un en Cornouailles, ses camions char- précédentes, espérait que l’épizoo- majorité de ses habitants. Le ministre de la défense a d’ailleurs exhor- régions, est peut-être sur le point demi-million de bêtes avaient dû gés de porcs, de vaches ou de mou- tie avait été circonscrite. Diman- té les habitants de la capitale à la vigilance, redoutant d’autres offensi- de se concrétiser en Grande Breta- être abattues. Faisant face d’ores tons circulent sans cesse sur les rou- che, tous ces espoirs s’étaient envo- ves. Mais ce retour en force des rebelles pourrait masquer des dissen- gne. Avec la découverte, dimanche et déjà à d’énormes problèmes tes du royaume, visitent tous les lés et le ministre n’excluait plus sions profondes dans leurs rangs. Des combats ont en effet eu lieu au matin 25 février, d’un septième logistiques et de personnels, le abattoirs et il exporte régulière- que « d’autres cas » puissent être cours de la semaine passée entre différentes factions au sein de leur foyer d’infection dans le Devon, décelés ailleurs « dans les pro- mouvement, la tendance favorable aux négociations, emmenée par dans le sud-ouest de l’Angleterre, chains jours ». Nul n’imagine plus Kossan Kabura, le chef des FNL, étant apparemment violemment con- à plus de 600 kilomètres des précé- Le virus de la mite extermine les abeilles d’Angleterre que l’embargo européen décrété, testée par les tenants de la branche dure, opposée à tout compromis. dents foyers détectés depuis une mercredi, et pour une semaine seu- – (Corresp.) semaine dans le nord et le sud-est Un virus extrêmement virulent, transporté par une mite microscopi- lement, sur l’exportation de toutes du pays, « la situation devient très que, est en train d’exterminer les abeilles d’Angleterre, s’alarmait, les viandes britanniques ne puisse DÉPÊCHES grave et très inquiétante », a estimé dimanche 25 février, The Independent de Londres. Cette mite, dite « var- pas être reconduit pour une pério- a ALGÉRIE : trente personnes, dont vingt-sept islamistes armés, Jim Scudamore, la plus haute auto- roa », aspire le sang des abeilles, des larves et des jeunes adultes, leur de au moins identique. ont été tuées vendredi 23 et samedi 24 février dans des violences en rité vétérinaire du royaume. transmettant un virus qui paralyse leurs ailes et leur troue la peau. En Algérie, selon les estimations de la presse algérienne. Les forces de provenance de Russie, elle serait arrivée sur le sol anglais en 1992. PÉRIODE D’INCUBATION sécurité auraient mené deux importantes opérations à Aïn Defla DES PARCS NATURELS FERMÉS Selon l’Institut national de recherche des cultures agricoles, le Les Etats-Unis, le Canada, l’Aus- (160 kilomètres à l’ouest d’Alger) et Mascara (360 kilomètres à Dimanche soir, tandis que brû- virus a déjà été identifié sur plus de 4 000 individus. La solution, un tralie, la Corée du Sud, Singapour, l’ouest). – (AFP.) laient sur de grands feux de traver- moment autorisée par le gouvernement, d’importer des abeilles de Chypre, la Russie, la Chine et la a La Sonatrach, Société nationale des d’hydrocarbures algérien- ses de chemins de fer, de paille, au Nouvelle-Zélande pour repeupler le cheptel a dû être abandonnée Malaisie avaient annoncé des ne, compte investir 21 milliards de dollars (près de 23 milliards milieu des vapeurs de fuel, les car- lorsque le même virus a été identifié dans les ruches de ce pays. «Si mesures analogues à la veille du d’euros) d’ici à 2004 pour développer ses activités et atteindre une pro- casses de plusieurs centaines de nous ne parvenons pas à contrôler ce problème, c’en est fini de cette belle week-end. Les autorités britanni- duction de 1,5 million de barils/jour, d’après la radio d’Etat. Sonatrach porcs abattus ces derniers jours image, c’en est fini de la belle image du miel anglais sain et naturel », ques, qui se flattent d’avoir réagi a réalisé 22 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2000. – (AFP.) dans le Northumberland (nord- regrette Andrian Waring, ancien secrétaire général de l’Association très rapidement lors de la découver- a MOLDAVIE : les résultats partiels des législatives anticipées, qui est) et l’Essex (sud-ouest), on des apiculteurs britanniques. – (Corresp.) te du premier cas suspect le se sont tenues dimanche 25 février, donnent la majorité au Parti com- apprenait qu’un abattoir du pays 19 février – encore que plusieurs muniste, selon la commission électorale centrale. Le PC moldave de Galles à Gaerwen était bouclé spécialistes n’excluent pas que les recueille 50,2 % des suffrages après le dépouillement de 97 % des suf- par la police après qu’un mouton ministère britannique de l’agricul- ment une partie de sa production premiers porcs atteints dans l’Es- frages exprimés. – (AFP.) suspect y eut été détecté. Résultat ture envisageait de faire appel à sur le continent européen. Comme sex aient été en période d’incuba- a TURQUIE : le gouverneur de la Banque centrale, Gazi Ercel, a des tests lundi. D’autres tests sont des éradicateurs européens et amé- pour toutes les autres, un cordon tion depuis au moins quatre semai- démissionné en raison de la crise financière que traverse le pays effectués sur les cheptels d’une ricains pour l’aider à se débarras- sanitaire de 8 kilomètres de rayon nes (la neige et les basses tempéra- après la décision de laisser flotter la monnaie nationale, a rapporté la demi-douzaine d’autres sites dans ser aussi rapidement que possible a été établi autour de sa ferme de tures qui règnent en ce moment en presse turque, dimanche 25 février. M. Ercel, 56 ans, a présenté sa le Kent et plusieurs parcs naturels des troupeaux potentiellement Highampton (Devon), désormais Angleterre favoriseraient des pério- démission au premier ministre, Bülent Ecevit, vendredi 23 février, soit du pays ont été fermés au public et infectés. placée en quarantaine, et les autres des d’incubation longues) –, affir- deux mois avant l’expiration de son mandat à la tête de l’institution. – interdits aux randonneurs. A Lon- Nick Brown, le ministre de l’agri- exploitations de la chaîne mises ment ne négliger aucune piste (AFP.) dres même, trois parcs royaux culture, qui devait faire, lundi sous étroite surveillance. C’est que, pour contenir la maladie. Elles s’in- hébergeant du gibier ont été fer- après-midi, une déclaration appro- contrairement aux précédentes quiètent en particulier du nombre més à minuit, dimanche soir, et priée au Parlement de Londres découvertes qui ont presque tou- « étonnamment élevé » de porcins Soudan : appel à un parrainage sont désormais gardés jour et nuit. avant de s’envoler pour Bruxelles tes été faites sur des porcs, cette chouchoutés comme des animaux Plusieurs centaines de compéti- afin de participer avec ses homolo- fois les traces de l’épizootie ont été de compagnie dans de nombreuses tions sportives, de sorties d’éco- gues européens au conseil de crise détectées sur 51 moutons apparte- familles du sud de l’Angleterre… international des négociations de paix liers, de parties de chasse et autres sur l’épizootie, a dû prévenir tout nant à M. Cleave. Son exploitation manifestations publiques ont été le monde, dimanche, que certaines en compte 1 500, qui risquent Patrice Claude WASHINGTON. Un groupe de réflexion international, qui réunit des représentants du gouvernement américain, de l’ONU, de la Norvège, d’organisations non gouvernementales, de chercheurs africains, et par- rainé par le Centre d’études stratégiques et internationales (CSIS) basé à De nouvelle mesures à l’étude sur la consommation d’abats de mouton washington, a proposé, lundi 26 février, un parrainage international d’un règlement négocié du conflit qui oppose les forces gouvernementa- OUTRE LES ASPECTS financiers de « tremblante » (maladie neuro- ge de manœuvre de M. Glavany au ovins provenant de troupeaux qui les à la guérilla sudiste au Soudan. Il demande à la nouvelle administra- des conséquences de la crise de la dégénérative proche de l’ESB sein du conseil agricole, et ce ne sont pas indemnes de tremblan- tion américaine de mettre sur pied une coalition internationale qui super- vache folle, le conseil agricole, qui connue depuis plus de deux siècles d’autant plus que le comité scienti- te. Il reste, dans ce contexte, à viserait des négociations de paix entre les protagonistes au Soudan. se réunit lundi 26 et mardi 27 et sévissant sur un mode endémi- fique directeur de la Commission savoir si les inquiétudes manifes- Selon le texte, cette initiative vise à garantir les droits du Nord et du Sud, février à Bruxelles, prévoit de trai- que dans de nombreux pays) ne européenne est moins précis dans tées à Paris, Londres et Berlin per- selon la formule « un pays, deux systèmes qui, si elle est appliquée avec bon- ter de la délicate question des nou- soient en réalité des formes ovines les mesures de précaution devant mettront de définir une position ne foi et si elle est assortie de garanties internationales, préserverait l’unité velles mesures sanitaires devant de la maladie de la vache folle. A être prises. Le ministre français européenne commune. du Soudan ». Il y aurait deux régions autoadministrées et viables. être prises vis-à-vis de la consom- l’échelon de l’Union, des mesures pourra toutefois compter sur la Le Soudan est en proie depuis 1983 à une guerre civile, menée par l’Ar- mation de certains abats de mou- préventives ne commencèrent tou- nouvelle lecture qui est faite de ce Jean-Yves Nau mée de libération du peuple soudanais (SPLA, animiste et chrétienne) ton. Jean Glavany, ministre français tefois à être prises que durant l’été risque encore théorique mais qui, contre les gouvernements successifs, représentant le Nord arabo- de l’agriculture, devait exposer les 1996, après l’annonce britannique face aux inquiétudes grandissantes f www.lemonde.fr/prion musulman. – (AFP.) nouvelles données contenues dans du passage de l’agent de l’ESB des consommateurs européens, ne le dernier avis de l’Agence française dans l’espèce humaine. peut plus être ni ignoré ni négligé. de sécurité sanitaire des aliments C’est ainsi que la Grande-Bretagne (Afssa). Cet avis est fondé sur les SÉLECTION GÉNÉTIQUE et l’Allemagne devraient, en toute conclusions du comité interministé- Pour l’Afssa, l’heure est venue logique, soutenir la politique défen- riel des maladies à prions que prési- de prendre de nouvelles mesures due par le gouvernement français de le professeur Dominique Dor- préventives et de renforcer la régle- au nom du principe de précaution. mont et fait suite à la demande for- mentation en ramenant de dou- Dans l’attente du lancement mulée par le gouvernement en ze mois à six mois la limite d’âge d’un plan national de grande novembre 1999 de réévaluation du des ovins et des caprins pour les- ampleur pour tenter d’éradiquer la dispositif français de prévention à quels la cervelle, les yeux, les amyg- tremblante – à partir d’une sélec- l’égard de l’épidémie d’encéphalo- dales, la moelle épinière doivent tion génétique des béliers repro- pathie spongiforme bovine (ESB). être détruits et en ordonnant le ducteurs –, Londres doit compter La découverte depuis quelques destruction de la rate et des intes- avec le récent avis de la jeune semaines de cas d’ESB dans des tins quel que soit l’âge des ani- Agence britannique de sécurité pays qui se disaient indemnes (Alle- maux. « Le fait d’anticiper la sanitaire des aliments, qui préconi- magne, Espagne et Italie), la pour- démonstration éventuelle d’un ris- se une série de mesures drastiques suite de l’épidémie en Grande-Bre- que avéré chez les ovins et les pour prévenir un risque de conta- tagne (où une trentaine de cas conti- caprins, dont toutes les instances mination humaine. Il postule que nuent à être diagnostiqués par consultées au plan international l’agent de l’ESB peut être présent semaine) au Portugal et en France a s’accordent à indiquer qu’elle indui- chez les ovins britanniques com- actualisé la question de la possible rait un scénario de crise aiguë, per- me chez ceux d’autres pays euro- présence de l’agent de l’ESB dans mettrait une mise en place rapide péens, voire de pays tiers. les cheptels ovins des pays de mais progressive des mesures supplé- L’Allemagne pour sa part a l’Union. mentaires qui seraient retenues », adressé, fin janvier, un mémoran- D’un strict point de vue scientifi- souligne Martin Hirsch, directeur dum à Bruxelles dans lequel elle que, cette question est officielle- général de l’Afssa, dans l’avis daté alerte sur l’insuffisance des mesu- ment soulevée depuis 1993 lorsque du 14 février. res prises dans ce domaine à l’éche- des chercheurs britanniques ont A l’échelon français, cet avis, lon de l’Union et exhorte la Com- démontré que l’on peut aisément défendu par le premier ministre, a mission à intensifier la lutte, à met- infecter par voie orale les ovins par été très vivement critiqué par le tre en place un programme de le prion pathologique de l’ESB. On président de la République, ce qui tests de dépistage et à exclure de pouvait alors craindre que des cas ne peut manquer de réduire la mar- la consommation humaine les 4 / LE MONDE / MARDI 27 FÉVRIER 2001 INTERNATIONAL

Ukraine : appels à la démission Le sous-commandant Marcos a commencé sa marche contre Leonid Koutchma sur Mexico pour rassembler ses partisans Sept mille personnes ont manifesté à Kiev Le gouvernement de Vicente Fox approuve cette initiative et la qualifie de « pont vers la paix » pour exiger le départ du chef de l’Etat, accusé Le sous-commandant Marcos, leader de la gué- pour rassembler ses partisans avant de repren- ans. Au terme d’un voyage de 3 000 kilomètres rilla du Chiapas (sud) a commencé, dimanche dre éventuellement des négociations avec les dans 12 Etats du Mexique, il doit arriver à Mexico d’avoir ordonné le meurtre d’un journaliste 25 février, une « longue marche » sur Mexico autorités, dans l’impasse depuis plus de quatre le 11 mars (lire aussi notre entretien page 15).

KIEV pulées. A la demande de l’opposi- TUXTLA GUTIERREZ (Mexique) ville du Chiapas), près de de notre envoyée spéciale tion ukrainienne, des experts basés de l’envoyé spécial de l’AFP 10 000 sympathisants lors d’une réu- Le mouvement d’opposition en Autriche doivent se prononcer Le sous-commandant Marcos, nion marquée par la réapparition L’Ukraine sans Koutchma, apparu le mois prochain sur l’authenticité chef de la guérilla du Chiapas (sud) du fondateur du mouvement zapa- trois mois après le meurtre d’un de ces cassettes. a commencé, dimanche 25 février, tiste, le commandant « German », journaliste, Gueorgui Gongadze, L’entourage de M. Koutchma une « longue marche » sur Mexico de son vrai nom Fernando Yanez. qui dénonçait la corruption du pou- s’efforce de circonscrire la crise en pour rassembler ses partisans avant « German » considéré comme un voir, a montré, dimanche criant à la « déstabilisation » du de reprendre éventuellement des tenant de la ligne « dure », arrêté 25 février à Kiev, qu’il comptait pays. Lors d’une visite cette semai- négociations avec les autorités, blo- en 1995 puis libéré quelques mois durer, malgré les obstacles dressés ne à Kiev, une délégation du Con- quées depuis plus de quatre ans. A après, sera chargé, au terme de la par l’appareil d’Etat. Dans un froid grès américain a mis le président Tuxtla Gutierrez, capitale du Chia- marche zapatiste, de mener des dis- glacial, quelque sept mille person- Koutchma en garde contre « l’usa- pas, à 900 kilomètres au sud de cussions avec des parlementaires nes se sont rassemblées sur l’artère ge de la force » et suggéré que le Mexico, il a été accueilli par une fou- en vue d’une éventuelle reprise de principale du centre-ville, le boule- FBI contribue à l’enquête. Les auto- le enthousiaste et a participé à une négociations. Les Indiens ne se font vard Krechtchatyk, afin de récla- rités ukrainiennes ont multiplié les réunion publique, sur la place cen- pas de grandes illusions sur le résul- mer la démission du chef de l’Etat, entraves aux investigations. Cher- trale, rassemblant plusieurs centai- tat du voyage à Mexico. « Nous Leonid Koutchma. Des banderoles chant sans doute à reculer l’échéan- nes de personnes pour la plupart allons bien voir ce que vont donner proclamaient : « Koutchma, sou- ce des obsèques du journaliste, le acquises de longue date à sa cause. les discussions à Mexico », déclare viens-toi de la Roumanie ! », en allu- pouvoir rechigne à reconnaître offi- L’écrasante majorité des partici- avec réticence un « coordonateur de sion au renversement de Nicolae ciellement la dépouille de M. Gon- pants voyait ainsi pour la première la mobilisation zapatiste » qui se Ceausescu, en décembre 1989. gadze, identifiée « à 99,99 % » par fois en chair et en os le leader de la refuse à révéler son identité. « Les M. Koutchma est accusé par les des experts russes. guérilla, devenu pour eux, au fil des gens veulent simplement dire au manifestants d’avoir ordonné l’éli- ans, un personnage quasi mythique. revoir à leurs chefs », ajoute-t-il. mination de Gueorgui Gongadze VAGUE DE MÉCONTENTEMENT Certains étaient toutefois surpris A Mexico, après un grand rassem- dont le corps décapité a été retrou- Le mouvement L’Ukraine sans par sa taille, l’imaginant nettement blement au centre de la capitale, vé en novembre 2000 dans une Koutchma réunit de nombreux étu- plus grand qu’il n’est en réalité. face au palais présidentiel, le sous- forêt. Ce journaliste était connu à diants, notamment une associa- « Cette marche zapatiste est une avoir à plusieurs reprises mis en conduit à Mexico tandis que ses par- commandant Marcos a l’intention Kiev pour avoir animé, lors de la tion basée à Lviv, dans l’ouest du excellente chose ; elle prouve que le doute la bonne volonté du chef de tisans l’acclament au passage. Passe- de défendre, devant les députés, campagne présidentielle de 1999, pays ; d’anciens dissidents qui Mexique est désormais une démocra- l’Etat, ne souhaite nullement brûler montagne noir et chemise marron une loi accordant une relative auto- des émissions de radio où les audi- dénoncent la persistance au sein tie », estimait, perdu dans la foule, les étapes et, conscient que sa gué- tombant sur un pantalon sombre, nomie aux Indiens du Chiapas que teurs pouvaient intervenir en de l’élite dirigeante des vieilles Manuel Orlando Licea, un fonction- rilla est désormais menacée de dis- casquette beige usée jusqu’à la cor- le président Fox a déposée en direct pour critiquer le pouvoir de structures de la nomenklatura com- naire de 45 ans. « Les mesures prises paraître, souhaite la transformer en de : rien ne manque à la panoplie décembre 2000 au Parlement. L’ap- M. Koutchma. Il publiait aussi muniste ; des groupes nationalis- par le président Fox pour relancer le force politique, en marge des partis du guérillero, à part les armes sage- probation de cette loi est l’une des dans un journal accessible sur tes radicaux ; des retraités et dialogue avec la guérilla sont insuffi- traditionnels. ment remisées avant d’entrepren- conditions posées par le leader gué- Internet, des articles dénonçant le employés exaspérés par la crise santes, mais c’est un bon début », dre son voyage. rillero pour reprendre des négocia- système « oligarchique » en Ukrai- économique et la pauvreté ; ainsi ajoutait-il. ÉPREUVE DE FORCE Protégé par un imposant disposi- tions avec les autorités. Il a exigé ne. Dimanche, l’espace réservé à la que le Parti socialiste de l’ancien Le président Vicente Fox, malgré Le règlement du conflit du Chia- tif de sécurité composé de aussi la fermeture de sept camps manifestation a été restreint, les président du Parlement, Olexan- de fortes résistances de l’armée, du pas a pris ainsi l’allure d’une épreu- 2 000 policiers, l’autobus dans militaires au Chiapas et la libération autorités ayant subitement décidé der Moroz. Les manifestants ont monde des affaires et de certains ve de force entre le chef de l’Etat et lequel voyagent Marcos et ses lieu- de tous les prisonniers zapatistes, d’organiser sur le même boulevard demandé la libération de l’ancien- hommes politiques, a approuvé la le chef guérillero, l’un et l’autre con- tenants est précédé par des voitures estimés à une centaine. Depuis son des concerts marquant une fête ne vice-premier ministre, Ioulia marche, estimant qu’elle pourrait sidérés comme des spécialistes de de polices, gyrophares en action. investiture en décembre 2000, le paysanne jusque-là ignorée. Des Timochenko, emprisonnée ce conduire à un règlement du conflit l’image et du « marketing politi- Deux hélicoptères tournoient dans président Fox a fait fermer quatre haut-parleurs municipaux s’effor- mois-ci pour détournement de du Chiapas et mettre ainsi fin à une que ». le ciel et surveillent constamment camps militaires et ordonné la libé- çaient de noyer dans la musique fonds. guérilla apparue en janvier 1994. Portant toujours le passe-monta- l’autocar suivi par quelques sympa- ration de 58 prisonniers zapatistes, les discours des opposants présent Réélu en 1999 pour cinq ans, Leo- « La marche zapatistes sera un pont gne qui l’a rendu célèbre, le sous- thisants et une meute de journalis- des mesures que le sous-comman- à la tribune. nid Koutchma, soixante-deux ans, vers la paix », a dit le chef de l’Etat. commandant Marcos, accompagné tes. dant Marcos a toutefois jugées Les organisateurs ont lu des fait face à une importante vague « Les Mexicains lui donnent la bienve- de 24 lieutenants, redécouvre son Avant son départ, le sous-com- insuffisantes. extraits d’enregistrements appa- de mécontentement. Les manifes- nue », a-t-il déclaré. Le sous-com- pays, fumant tranquillement sa mandant Marcos a rassemblé, same- remment réalisés dans le bureau tations, guère massives, se succè- mandant Marcos, de son côté, après pipe à bord de l’autocar blanc qui le di soir à San Cristobal (la deuxième André Birukoff du président Koutchma. Ces casset- dent cependant à un rythme régu- tes, au cœur du scandale, ont été lier depuis le début de l’année, à rendues publiques par l’intermé- Kiev et en province. Le scandale diaire d’un ancien garde du corps des cassettes a en outre privé le A Bornéo, la police reste passive devant la violence des Dayaks du président. Celui-ci, craignant chef de l’Etat d’une majorité claire pour sa sécurité, s’est réfugié à au Parlement, où l’opposition l’étranger avec sa famille. On parle de lancer une procédure en Djakarta dépêche des troupes d’élite pour mettre fin aux exactions contre les migrants venus de Madura entend sur ces bandes une voix, destitution. Celle-ci s’annonce tou- présentée comme celle du chef de tefois compliquée et a sans doute BANGKOK dans la lutte complexe pour le pou- cipé au sommet musulman du D 8, seule province de la partie indoné- l’Etat, suggérer que « Gongadze peu de chances d’aboutir. L’entou- de notre correspondant voir dont Djakarta est le théâtre le président Abdurrahman Wahid sienne de Bornéo où les Dayaks soit enlevé par des Tchétchènes », rage présidentiel a en outre entre- en Asie du Sud-Est depuis la chute du général Suharto avait déclaré, dans un communi- demeurent majoritaires. menacer de faire « couper les pris de se rallier le soutien, moyen- L’anarchie s’est étendue ces der- en mai 1998. qué, que l’Indonésie était menacée En partie christianisés, les couilles » d’un juge n’obéissant pas nant finances, selon certains obser- niers jours à Kalimantan, partie Armés de lances, de poignards, de « désintégration » par « plusieurs Dayaks tiennent peut-être leur aux ordres, et commander que les vateurs, du groupe le plus nom- indonésienne de Bornéo, et person- de flèches empoisonnées et de parlementaires » qui sapent l’autori- revanche sur des migrants madu- chefs des administrations locales breux au Parlement, c’est-à-dire ne ne savait encore, lundi machettes, les Dayaks ont vidé de té de son gouvernement. La diffu- rais musulmans plus entreprenants, lui garantissent des résultats favo- les communistes. Ce scénario, s’il 26 février, comment mettre fin aux sa population maduraise Sampit, sion de ce communiqué a été suivie auxquels ils reprochent de ne res- rables lors des élections, « sinon ils se confirme, rappellerait l’accord exactions des autochtones dayaks chef-lieu de district de la province d’une manifestation de plus de pecter ni leurs coutumes ni leurs ter- seront tous virés ». La présidence conclu en Russie entre le Kremlin contre des migrants venus de Madu- de Kalimantan central. Par impuis- 20 000 partisans de M. Wahid à res ancestrales. Mais la reprise d’an- ukrainienne a fini par reconnaître de Vladimir Poutine et les élus du ra, petite île surpeuplée au nord-est sance ou indifférence, policiers et Madium, l’un des fiefs du président ciennes pratiques, comme la décapi- que le bureau présidentiel avait bel Parti communiste. de Java. Il était tout aussi difficile militaires se sont contentés de pro- à Java-Est. tation et le cannibalisme, ne peut se et bien été mis sur écoutes, mais de mesurer la nouvelle donne intro- téger les réfugiés et d’organiser le manifester sans une cérémonie assure que les bandes ont été mani- Natalie Nougayrède duite par cette bouffée de haine transfert, par camions ou bateaux, ANCIENNES PRATIQUES préalable au cours de laquelle les d’une trentaine de milliers d’entre Le bilan officiel des tueries à Sam- hommes se droguent. Personne, jus- eux vers Kalimantan sud et, sur- pit s’élevait à près de 300 morts lun- qu’ici, n’en a fait état. Il y aurait eu tout, vers Java. « Nous avons tenté di mais les résultats de la traque des une rixe, à Sampit, au cours de Rade Markovic, chef de la police secrète la persuasion, mais les Dayaks sont Madurais par les Dayaks en dehors laquelle quelques Madurais et venus de partout et nous ont surpassé de la ville demeuraient une incon- Dayaks auraient été tués. La police en nombre », a déclaré le chef de la nue. Plus de 100 000 Madurais ont a également mentionné le limogea- de Slobodan Milosevic, a été arrêté en Serbie police de la province pour défendre été réinstallés à Kalimantan au ge, dans le cadre de l’application la passivité de ses hommes. «Des cours des quatre dernières décen- d’une loi d’autonomie, de deux SI L’EXTRADITION de Slobo- meurtres politiques, dont celui de vision publique (la RTS), Dragoljub gangs, des corps décapités ou mutilés nies, et les exactions commises fonctionnaires des services des dan Milosevic vers le Tribunal Slavko Curuvija, directeur de jour- Milanovic. et des policiers qui jouent aux depuis le 18 février, si elles se pour- forêts qui se seraient vengés en pénal international de La Haye naux d’opposition, assassiné par Un courant minoritaire au sein de échecs », a résumé un étranger qui suivent, pourraient les chasser défi- payant des Dayaks pour qu’ils (TPIY) relève encore de l’improba- des inconnus en avril 1999, ainsi l’ODS, des ONG et, surtout, une par- s’est rendu sur place dimanche. nitivement de Kalimantan central, sèment des désordres. ble, en revanche ses jours de liber- que la disparition, non encore éluci- tie de la communauté internationale Le même jour, des bandes de jeu- Quelle que soit la version, elle té sont peut-être comptés. Cette dée, d’Ivan Stambolic, en attendent davantage. Les Etats-Unis nes Dayaks ont chassé les Madu- n’exclut pas la manipulation. Si le question, qui revient avec insistan- août 2000. ont ainsi donné à Belgrade jusqu’au rais, qui se sont enfuis, par milliers résultat souhaité est l’expulsion des ce depuis la victoire de Vojislav Nommé en octobre 1998 à la suc- 31 mars pour commencer à coopérer dit-on, dans la forêt, pendant que Madurais, on peut se demander à Kostunica en octobre et de l’Oppo- cession de Jovica Stanisic, l’âme avec le TPIY sous peine de se voir pri- Sampit brûlait. Les Dayaks contrô- qui peut bien profiter le crime. A sition démocratique serbe (ODS) damnée de M. Milosevic à la tête ver d’aide. laient les routes alors qu’une dizai- des intérêts forestiers, dans une aux élections législatives de décem- des services secrets pendant une Outre Slobodan Milosevic, quatre ne de milliers de Madurais atterrés région où « le bois est de l’or » ?A bre, en Serbie, est une nouvelle décennie, Rade Markovic n’avait autres anciens dirigeants yougosla- attendaient leur évacuation dans des politiciens, qui voudraient fois posée avec l’arrestation, ven- démissionné de son poste que le ves - dont l’actuel président serbe un camp improvisé à la porte du davantage discréditer un président dredi 23 février, de l’ancien chef de 25 janvier. Il avait été remplacé par Milan Milutinovic - sont en effet commissariat de police de Sampit. Wahid déjà bien mal en point ? Cer- la police secrète serbe, Rade Marko- Goran Petrovic. accusés par le TPIY de crimes com- Lundi, à Palangkaraya, chef-lieu tains s’interrogent également sur la vic (54 ans), un proche de l’ancien mis au Kosovo. Mais une majorité au de Kalimantan central, où le calme coïncidence entre cette flambée de président yougoslave. PROFESSION DE FOI sein de l’ODS cherche à gagner du était revenu dans la matinée après violence et la reprise d’enquêtes Symbole de la dérive autoritaire Le maintien de M. Markovic à la temps, sous prétexte que le linge sale l’incendie, la veille, de plusieurs pour corruption contre des mem- du régime de Slobodan Milosevic tête des services secrets après la se lave en famille et non au Tribunal habitations et commerces madu- bres de la famille de l’ex-dictateur en Serbie, Rade Markovic est soup- chute de son mentor, le 5 octobre, de La Haye, comme le requièrent rais, le ministre indonésien de la Suharto. Enfin, relèvent d’autres, çonné de « meurtre avec prémédita- avait jeté le voile sur la volonté, pourtant les conventions internatio- sécurité, Susilo Bambang Yudhoyo- les services de renseignement mili- tion », a indiqué le ministre serbe pourtant déclarée, des nouvelles nales. no, a estimé qu’il faudrait « trois taire ne pouvaient ignorer ce qui se de la justice, Vladan Batic. Cette autorités de faire le ménage parmi Ainsi, la loi sur la coopération avec jours » pour rétablir le calme, tout tramait. interpellation, ainsi que celle de les dirigeants de l’ancien régime. La Haye ne devrait pas être prête en reconnaissant que « certains L’évacuation vers Java de mil- deux autres employés du ministère « La lutte contre le crime est une des avant le mois de juin. Et si, à en croire signes laissent à penser que les problè- liers, sinon de dizaines de milliers de l’intérieur, est liée à la tentative priorités du gouvernement serbe (…) le ministre de l’intérieur serbe, Dusan mes pourraient s’étendre à des zones de Madurais, risque de créer, sur d’assassinat perpétrée, le 3 octobre Nous avons engagé une lutte sans Mihajlovic, Slobodan Milosevic pour- plus difficiles d’accès », une allusion une île déjà congestionnée et ten- 1999, contre le leader de l’opposi- compromis et personne ne sera intou- rait être prochainement inculpé, ce à des rapports sur des violences due, un nouveau noyau de mécon- tion de l’époque, Vuk Draskovic. chable. Personne n’échappera à ses ne serait que pour… faux et usage de dans la région de Pangkalanbuun, à tents à la disposition de fauteurs de Quatre personnes avaient alors responsabilités », a cependant réaf- faux documents lui ayant permis de l’extrême ouest de la province. Les troubles. Déjà aux prises avec des trouvé la mort lorsqu’un camion firmé, samedi, M. Batic. Cette pro- s’approprier une villa peu avant sa Madurais ont fui Palangkaraya sans affrontements ethnico-religieux s’était volontairement projeté con- fession de foi s’appuie sur l’arresta- chute. Loin, très loin des charges de attendre que les violences gagnent aux Moluques et des conflits sépara- tre les voitures de M. Draskovic et tion, ces dernières semaines, de plu- crimes contre l’humanité retenues ce chef-lieu de province de tistes à Atjeh et en Irian-Jaya, l’Indo- de son entourage. La presse de Bel- sieurs proches de M. Milosevic : contre l’ancien maître de Belgrade 200 000 habitants. Un bataillon des nésie n’avait sûrement pas besoin grade et des organisations de « son » chef des douanes, Mihalj par la justice internationale… « réserves stratégiques », unité de cette épreuve supplémentaire. défense des droits de l’homme Kertes, « son » banquier, Borka d’élite, a été dépêché en renfort. imputent à M. Markovic d’autres Vucic, et le directeur de « sa » télé- Christophe Châtelot Samedi soir, du Caire où il a parti- Jean-Claude Pomonti INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 27 FÉVRIER 2001 / 5

Colin Powell exhorte Israël et M. Arafat L’Irak, sujet de préoccupation à contribuer au retour au calme majeur pour Washington Le secrétaire d’Etat américain poursuit sa première tournée au Proche-Orient M. Powell justifie les raids et le maintien des zones d’exclusion aérienne, Lors de rencontres éclairs séparées avec le premier le secrétaire d’Etat américain, Colin Powell, a demandé tout en préconisant un réexamen constant des sanctions. ministre israélien Ariel Sharon, et son prédécesseur leur contribution au retour au calme. Il a pu constater Ehoud Barak, et le président palestinien, Yasser Arafat, le fossé qui sépare les deux parties. Bagdad pourrait avoir repris la fabrication d’armes biologiques

JÉRUSALEM mément aux décisions prises au Puis chacun est reparti vers ses LE SECRÉTAIRE d’Etat améri- sont certainement pas une chose la suspension des inspections de de notre correspondant sommet de Charm el-Cheikh, en affaires. Pour Ariel Sharon, la seule cain, Colin Powell, est arrivé, avec laquelle nous voulons vivre l’ONU en décembre 1998, le nom- Vite arrivé et encore plus vite octobre 2000, « toutes formes de siè- qui compte aujourd’hui concerne dimanche soir 25 février, au éternellement », a-t-il ajouté. bre de sites irakiens impliqués reparti, Colin Powell, qui faisait ge et de punitions collectives », ces- le gouvernement d’union nationa- Koweït pour se joindre aux partici- D’après des informations dans la fabrication de substances son premier déplacement dans la ser la construction de nouvelles le, dont la formation dépend tou- pants – dont George Bush père – publiées par la presse allemande le chimiques serait passé de 20 à 80, région depuis sa nomination com- colonies et accepter la venue sur jours de la décision du Parti tra- aux festivités du dixième anniver- jour où M. Powell commençait sa dont un quart serait lié à la fabrica- me secrétaire d’Etat du nouveau place d’observateurs étrangers. vailliste. Ce dernier devait réunir saire de la libération de l’Emirat. tournée, les services secrets alle- tion d’armes. D’importants achats président américain George Lorsque reviendra le temps de la son comité central ce lundi, au L’Irak est le thème principal de ses mands – le BND – détiendraient auraient par ailleurs été observés W. Bush, n’a pas eu besoin de vingt- négociation, a poursuivi M. Arafat, cours d’une séance qui s’annonçait entretiens avec les dirigeants des des informations selon lesquelles à l’étranger, et la fabrication d’ar- quatre heures pour montrer que la il faudra reprendre là où elle a été particulièrement animée. pays inclus dans sa tournée-mara- l’Irak pourrait menacer ses voisins mes biologiques pourrait repren- nouvelle administration américai- interrompue, lors du sommet avor- Après avoir subi une défaite élec- thon de la région qu’il a entamée, avec une arme nucléaire dans trois dre à tout moment – si elle n’a pas, ne n’avait, pour le moment, pas té de Taba, en janvier. torale cuisante, les travaillistes se samedi, en Egypte et qui l’a déjà ans. Des travaux en ce sens déjà, recommencé. grand-chose à dire sur la situation Pour le premier ministre élu d’Is- déchirent entre partisans et adver- conduit en Israël, dans les territoi- auraient été observés à Al Kaim, A Bagdad, le vice-premier minis- violente dans laquelle s’enfoncent raël, c’est aux Palestiniens de ces- saires d’une collaboration avec res palestiniens et en Jordanie. Il Palestiniens et Israéliens depuis ser, d’abord, de recourir à la violen- Ariel Sharon. Ils se sont vu offrir la doit encore se rendre en Arabie près de cinq mois. ce et d’arrêter les « terroristes » qui défense nationale que, d’abord, ils saoudite et en Syrie. Washington et Moscou vont dialoguer sur le projet NMD Arrivé à Jérusalem en provenan- courent la campagne. Et lorsque ont acceptée, puis refusée, puis « Le message que j’ai l’intention ce du Caire, samedi 24 février, M. Arafat aura fait une déclaration réclamée à nouveau. Ehoud Barak, de délivrer aux dirigeants et à l’opi- Sans parvenir à un consensus sur le projet américain de bouclier M. Powell a appelé ses interlocu- radiodiffusée demandant solennel- qui devait occuper ce poste, a fina- nion publique dans la région est antimissile (NMD) critiqué par la Russie, le ministre russe des affai- teurs à contribuer au retour au cal- lement à son peuple de déposer les lement renoncé à toute fonction, que la cause du problème que nous res étrangères, Igor Ivanov, et le secrétaire d’Etat américain, Colin me. Il a demandé aux Israéliens de armes, Israël, qui, a assuré M. Sha- forçant Shimon Pérès, qui avait avons est à Bagdad », où « Sad- Powell, qui se sont rencontrés, samedi 24 février, au Caire, sont conve- « lever le siège », notamment éco- ron, « n’est pas favorable aux mesu- juré n’être intéressé que par les dam Hussein refuse d’abandonner nus d’engager rapidement un dialogue, au niveau des experts, sur le nomique, qu’ils imposent aux terri- res de punitions collectives », est dis- affaires étrangères, à trouver quel- la production d’armes de destruc- sujet. « Le plus important, a déclaré M. Ivanov, est que nous avons trou- toires palestiniens, a rencontré le posé à lever les bouclages, assou- que intérêt à la défense. Puis, à tion massive », a-t-il déclaré d’en- vé une compréhension mutuelle. » Concernant le projet NMD, le minis- premier ministre sortant Ehoud plir les sanctions économiques et à envisager un retour aux affaires trée de jeu au Caire. Saddam Hus- tre russe a ajouté : « Cela aurait été bon si nous avions pu résoudre tou- Barak, vu le premier ministre revenir à la table des négociations. étrangères, lorsque le parti a annon- sein « a déjà utilisé [ces armes] et tes nos divergences dès la première rencontre. Mais cela dépasse nos atten- entrant Ariel Sharon et parlé avec Celles-ci, affirme M. Sharon avec cé que, tout compte fait, la défense je pense que nous avions tous l’obli- tes. » M. Powell a accepté une proposition russe de réunir des experts Yasser Arafat, tout en assurant l’accord de son prédécesseur et des lui convenait. Aux dernières nouvel- gation solennelle de le tenir en res- des deux pays pour discuter d’une réduction des missiles balistiques Israël de l’attachement « solide Américains, ne reprendront pas là les, deux anciens ministres pect », a-t-il dit. « Dans le cadre de et des différends actuels sur le projet de système antimissile. M. Iva- comme un roc » que l’Amérique où le demandent les Palestiniens, d’Ehoud Barak, Benyamin Ben Elie- cette obligation, les Etats-Unis et la nov avait indiqué, il y a quelques jours, que la diplomatie était beau- portait à sa sécurité. La nouvelle conformément au principe décidé zer et Matan Vilnaï, tous deux Grande-Bretagne ont installé des coup plus efficace qu’un bouclier antimissile « pour neutraliser » des administration américaine, a enco- antérieurement, selon lequel les dis- anciens généraux, seraient intéres- zones d’exclusion aérienne, pour pays comme la Corée du Nord ou l’Iran. – (Corresp.) re promis le secrétaire d’Etat avant cussions deviennent caduques si sés par le poste. protéger les personnes de ces zones. de reprendre l’avion, continuera à elles n’aboutissent pas à un accord. Au sommet de l’appareil, les De temps en temps, l’Irak a mis au s’intéresser aux affaires de la empoignades pour la direction du défi notre présence, et lorsqu’il le considéré comme le principal cen- tre, Tarek Aziz, a réclamé diman- région. TRISTE VAUDEVILLE parti et les rapides changements fait, nous devons répondre pour sou- tre du programme nucléaire ira- che « la levée totale de l’embargo et Le seul intérêt, fort relatif, de ce Sans se départir de la prudence d’alliance qui les accompagnent tenir nos pilotes, chargés de proté- kien. Bagdad serait également en l’application de l’article 14 de la voyage aura été de permettre à verbale qu’il respecte depuis son font ressembler les combats de gla- ger les gens dans ces zones. » train de mettre au point des fusées résolution 687 qui stipule l’élimina- M. Arafat et à M. Sharon de répé- élection, M. Sharon a également diateurs à d’aimables jeux d’en- Quant aux sanctions imposées à courte portée capables de trans- tion des armes de destruction massi- ter quelques-unes de leurs idées du estimé que les concessions consen- fants. « Un chaos total », résumait, en août 1990 par le Conseil de porter une charge de 300 kilos sur ve dans la région (…) dont Israël ». moment, démontrant combien la ties sur Jérusalem par son prédéces- dimanche, un responsable travaillis- sécurité de l’ONU, elles doivent, 150 kilomètres. Des engins à « Ils [l’ONU] ont tout fait avec l’Irak situation était toujours celle du dia- seur étaient trop importantes et te interrogé par Yediot Ahronoth selon lui, être « constamment moyenne portée capables d’emme- mais ils ont omis Israël (…) qui logue de sourds. Pour le président qu’il ne fallait pas diviser la ville. Il qui, comme toute la presse, fait ses réexaminées » pour qu’elles n’af- ner une charge sur une distance de détient tous les genres d’armes de de l’Autorité palestinienne qui, a affirmé que son gouvernement choux gras de ce triste vaudeville. fectent pas le peuple irakien, mais 3 000 kilomètres pourraient voir le destruction massive, nucléaires et poli, s’est félicité d’une rencontre ne construirait pas de nouvelles maintiennent « sous contrôle les jour d’ici 2005, ce qui mettrait l’Eu- autres », a-t-il ajouté. – (AFP, Reu- « positive et très franche », Israël colonies, mais qu’il fallait prendre Georges Marion ambitions de de rope à portée des missiles ira- ters.) doit cesser « son agression contre le en compte la « croissance naturel- développer des armes de destruc- kiens. peuple palestinien », lever, confor- le » de celles qui existent. f www.lemonde.fr/israel tion massive ». « Les sanctions ne Toujours d’après le BND, depuis f www.lemonde.fr/irak

(Publicité) 6 FRANCE LE MONDE / MARDI 27 FÉVRIER 2001

MUNICIPALES Le Conseil d’Etat a Séguin (RPR). b LE JUGE ADMINISTRATIF a tant. b LES MÉDIAS AUDIOVISUELS, dans soutien aux candidats socialistes pari- décidé, samedi 23 février, d’autoriser un rejeté la requête de Jean Tiberi, qui s’esti- les grandes villes de province également, siens : il a dîné avec Bertrand Delanoë et débat sur Canal+, le 28 février, entre les mait lésé par ce « duel », mais il a deman- sont partagés entre leur liberté éditoriale Pierre Aidenbaum dans le 3e et a accompa- deux principaux candidats à la Mairie de dé au CSA et à la chaîne de veiller à l’égali- et un traitement équitable des différents gné, dimanche, Pierre Shapira dans le 2e Paris, Bertrand Delanoë (PS) et Philippe té de traitement en faveur du maire sor- candidats. b LIONEL JOSPIN a apporté son (Lire aussi notre éditorial page 17). L’égalité de traitement des candidats tourne au casse-tête pour les télévisions Le débat controversé entre les deux principaux candidats parisiens, Bertrand Delanoë (PS) et Philippe Séguin (RPR), aura bien lieu le 28 février sur Canal+. Le Conseil d’Etat l’a validé tout en demandant un traitement « équitable » pour le maire de Paris, Jean Tiberi. Le problème se pose également en province

C’EST DONC Canal+ qui organi- tés au casse-tête de l’organsisa- te que leur prestation ne devait des reportages et de la poursuivre l’antenne ». Début février, Fran- France 2, l’accord se noue avec sera le débat entre Bertand Dela- tion d’un débat sur Paris. Ils devai- pas se limiter à une diffusion par un débat. Pour Paris, M. Tibe- ce 2 croit avoir trouvé la solution Canal +. La chaîne cryptée est ainsi noë (PS) et Philippe Séguin (RPR), ent faire face à cette situation rela- auprès des télespectateurs franci- ri, M. Contassot et M. Delanoë en proposant l’organisation de récompensée d’avoir été la premiè- les deux principaux candidats à la tivement inédite d’organiser un liens, ils n’ont même pas pris la pei- donnent leur accord de principe deux débats séparés. L’un avec re à se soucier de l’organisation mairie de Paris. Il sera diffusé mer- débat entre des candidats qui, soit ne de répondre. Du coup, la chaî- alors que Philippe Séguin prend Bertrand Delanoë et Philippe d’un débat. Dès novembre, Alain credi 28 février en direct et en ne voulaient pas se rencontrer, ne régionale a envisagé un débat du temps pour réfléchir et finit par Séguin et, en compensation, un de Greef, alors directeur général clair, sous réserve que la chaîne soit n’acceptaient pas d’apparaître national qui aurait été programmé dire non, début février. En réalité, autre entre Jean Tiberi et Yves chargé des programmes, avait donne, par ailleurs, la parole de sans les autres. Les responsables un dimanche soir à 20 h 50, ce qui les responsables de France 2 ont Contassot. Mais Jean Tiberi fait écrit à Bertrand Delanoë et à Phi- façon équitable aux deux autres des chaînes ont dépensé beau- ne leur a pas convenu non plus. En très vite été confrontés à la reven- alors savoir qu’il s’oppose à un tel lippe Séguin pour proposer cette principaux candidats, Jean Tiberi coup d’énergie depuis le début de revanche, Bertrand Delanoë et Phi- dication plus ou moins énoncée scénario. « Après réflexion, nous confrontation. Le candidat socialis- et Yves Contassot (Verts). l’année pour tenter de résoudre lippe Séguin semblent s’être enga- d’un débat à deux. Il leur est avons estimé que le jeu n’en valait te avait accepté alors que celui du En effet, le Conseil d’Etat a tran- cette difficulté avec la perpective gés à participer à l’un des soixante notamment apparu que Bertrand pas la chandelle et qu’en tout état RPR n’avait pas répondu. Il sem- ché, samedi 23 février, la polémi- d’un joli « coup » politico-médiati- débats que la chaîne organisera Delanoë refusait d’apparaître de cause le débat à deux est un ble que plus l’échéance approche, que lancée par le maire sortant de que et de quelques points supplé- simultanément dans 60 villes, mer- dans un débat à trois duquel Philip- débat de second tour », explique moins Philippe Séguin se sente en la capitale à propos de ce débat. mentaires d’audience. credi 14 mars, entre les deux tours. pe Séguin aurait été absent. Celui- Pierre-Henri Arnstam, directeur position de refuser la confronta- Sa décision tient un peu du juge- Relais a priori privilégié d’une ci persistait à refuser de se voir général, chargé de la rédaction. tion télévisée avec son rival. ment de Salomon. Il donne, en campagne municipale, Fran- REFUS PERSISTANT confronter à Jean Tiberi. En même Cette décision a été prise après L’analyse que fait TF1 des élec- effet, raison à Canal+ et rejette la ce 3 s’était rapidement mise sur Dès le mois de décembre, Fran- temps, le Conseil Supérieur de une réunion avec Marc Tessier, tions municipales a fait que la chaî- requête du maire de Paris que ce les rangs ; elle a proposé aux qua- ce 2, elle, avait imaginé de traiter l’Audiovisuel (CSA) faisait savoir, PDG de France Télévision, Michè- ne privée a été moins victime de débat soit annulé ou organisé à tre protagonistes de venir échan- la campagne municipale en organi- le 8 février, son souci que « l’en- le Cotta, directrice générale de cet imbroglio. « Paris n’est pas la quatre. Il rappelle que « la commu- ger leurs arguments sur un plateau sant deux émissions spéciales con- semble des candidats se voient France 2 et Rémy Pflimlin, direc- France. Nous n’avions pas envisagé nication audiovisuelle est libre » et de la station régionale Paris-Ile-de- sacrées à Lyon et à Paris. L’idée accorder un traitement équitable teur général de France 3. d’organiser des débats dans le ajoute que, « même si la loi a con- France-Centre. Estimant sans dou- était de commencer l’émission par dans la présentation et l’accès à Pendant ces discussions avec cadre de cette élection », explique fié au Conseil supérieur de l’audiovi- Robert Nahmias, directeur de l’in- suel la mission de veiller au res- formation. Il n’empêche que lors- pect » d’un certain nombre de prin- que, invité du journal de 20 heu- cipes, parmi lesquels « l’égalité de Les conseils de Lionel Jospin à Bertrand Delanoë res, le 6 février, Philippe Séguin traitement et l’expression du plura- annonce qu’il est prêt à un débat lisme des courants de pensée et RIEN n’est venu perturber le week-end pari- et du déba t. Car « Bertrand » a, quand même, caméra, pas de journaliste », a dit le premier avec Bertrand Delanoë, Robert d’opinion », notamment pendant sien du premier ministre Lionel Jospin. Pas tenu a prendre l’avis de « Lionel » sur son duel ministre qui en a, quand même, sélectionné, Nahmias essaie d’en être l’organi- les périodes de campagnes électo- une seule infirmière en lutte, pas le moindre annoncé avec Philippe Séguin. « Reste toi- deux ou trois. M. Jospin souhaite « parler aux sateur et prend contact avec les rales, cela ne confère pas au CSA éleveur en colère. Samedi soir 24 février, dans même, a conseillé le premier ministre. Proche gens ». Il leur parle donc, serre des mains, état-majors des candidats. Il se « le pouvoir de se substituer aux ser- un restaurant branché du 3e arrondissement, des Parisiens. Surtout pas de polémique et évite croise le maire (divers droite) du 2e arrondisse- retrouvera vite confronté aux vices de communication audiovisuel- dimanche matin, sur le marché de la rue Mon- les petites phrases. » M. Aidenbaum rapporte ment, Benoîte Taffin, une directrice d’associa- mêmes chausse-trappes que les le dans la définition et la mise en torgueil, dans le quartier des Halles, le citoyen- que « Jospin trouve que Bertrand fait une excel- tion, un marchand de pain d’épices et même autres chaînes. œuvre de leur communication premier-ministre, entouré de sa petite famille, lente campagne ». L’intéressé, du coup, s’auto- un écailler de l’île de Ré. Accoudé au zinc de la Les enjeux du débat sur Paris audiovisuelle ». Mais le juge admi- a pu – enfin – goûter aux charmes de ces rise un soupçon de distance. « Lionel ne peut Grappe d’Orgueil, il s’inquiète de savoir si préoccupent même les chaînes, nistratif ne récuse pas complète- « déambulations en milieu non hostile » dont pas rester indifférent » au sort de son vieil ami « Bertrand » est bien présent sur tous les moins soucieuses d’information ment les arguments du maire de rêvent pour lui ses conseillers. mais ce combat est « un combat municipal tracts de la campagne. On le rassure, c’est bien politique. A M6, qui ne diffuse guè- Paris. Le choix d’un « duel » « con- La tournée a démarré chez Omar, rue de Bre- d’abord ».Et« Lionel a beaucoup de respect prévu. Certains passants donnent à « Ber- re de débats, les sujets qui seront duit, en pratique, à des difficultés tagne, « une sorte de Lipp de la rive droite », pour cela ». trand » du « Monsieur le maire », d’autres ris- consacrés à Paris, comme aux pour assurer le respect du principe selon le maire (PS) du 3e, Pierre Aidenbaum, quent, visant « Lionel », une allusion à 2002. autres grandes villes feront l’objet de l’équité de traitement des candi- ordonnateur de la soirée. Une seule consigne PETIT COUP DE POUCE « Ce sont les électeurs qui tranchent », gronde d’une attention particulière. dats ». Cette difficulté, insiste le pour ce dîner : famille et copains. L’épouse du Le respect n’interdit pas, si nécessaire, un gentiment le chef du gouvernement. Un soup- « Tout sera minuté, annonce Conseil d’Etat, est « accrue par le premier ministre, leur trois enfants, M. Aïden- petit coup de pouce, mis en scène sans en çon de légèreté, de la spontanéité, un vrai Michel Cellier, directeur de la fait que M. Tiberi est le maire de baum et ses enfants « et quelques copains » avoir l’air. Le lendemain, dimanche, le marché « contact »… Mardi, ce sera au tour de Jean- rédaction de M6. Nous voulons évi- Paris sortant, candidat à sa succes- ont donc pris place. Bertrand Delanoë les a de la rue Montorgueil accueille donc le pre- Pierre Chevènement d’aller soutenir le candi- ter les déséquilibres de temps de sion ». rejoint. De quoi a-t-on parlé au cours de ce mier ministre. La famille et les enfants sont dat socialiste. « Fallait peut-être pas le dire aux parole. » Cela fait plusieurs semaines que dîner « privé » ? Mais de « rien » justement. encore présents. Cela tombe bien, le maire du journalistes », pouffe M. Delanoë. les dirigeants des différenteschaaî- Ou alors « de tas de choses », « de la vie, 2 e, Pierre Schapira, très proche de M. Jospin, Françoise Chirot nes de télévision étaient confron- quoi ! » et « un tout petit peu » de la campagne a, lui aussi, de « grands enfants ». « Pas de Christine Garin et Gérard Courtois Le CSA préfère la concertation à la sanction en matière d’équité Des débats à géométrie variable ont été organisés COMME à l’approche de cha- l’autorité de régulation distingue gnes électorales, cette notion que scrutin, le Conseil supérieur deux types de scrutin : l’élection d’équité s’appuie sur « l’équilibre dans les principales villes de province de l’audiovisuel a publié, le présidentielle et les autres. entre le juste et l’injuste ». Mais s’il 28 novembre 2000, ses recomman- Dans le premier cas, la règle est entre une part de subjectivité LA QUESTION du rôle des utiles dans une campagne. C’est tions duelles, a connu quelques dif- dations en vue des élections muni- celle de l’égalité du temps de paro- dans l’équité, la comptabilisation médias audiovisuels dans la campa- même le seul moyen pour les gens de ficultés pour l’avant premier tour. cipales et cantonales des 11 et le des candidats et de leurs sou- du temps de parole, qu’effectuent gne municipale ne se pose pas seu- trancher entre deux candidats, de se A Marseille, le maire sortant, 18 mars 2001. Publié au Journal tiens. Le CSA chronomètre minu- en permanence les services du lement dans la capitale. faire une opinion sur leurs proposi- Jean-Claude Gaudin (DL), a refusé officiel du 22 décembre, ce texte tieusement les interventions et CSA, permet d’observer les déri- b Lyon. Il y eut, vendredi tions ». de rencontrer son challenger de fait obligation aux radios et télévi- peut rappeler à l’ordre les chaî- ves. 23 février, celui de Marianne, ani- b Toulouse. Personne, parmi gauche René Olmeta (PS). Officiel- sions de veiller à ce que les candi- nes, comme il l’avait fait en jan- Régulièrement interpellé par les mé par Jean-François Kahn au les autres candidats à Toulouse, lement il s’agissait, pour le maire dats « bénéficient d’une présenta- vier 1995 à l’encontre de TF1, qui candidats, et singulièrement à Palais des congrès puis, diman- hormis le candidat du MNR, Jean- de Marseille, de respecter le princi- tion et d’un accès équitables à l’an- avait accordé une place trop large Paris, le CSA a donc rappelé, le che 25, celui de Radio scoop. Le Pascal Serbera, n’a fait appel à l’an- pe d’égalité de tous les candidats. tenne, en rendant compte de toutes à Edouard Balladur. 8 février, que, « dès lors que deux 1er mars, ce sera Le Progrès, ensuite cien maire, président du CSA, En réalité, M. Gaudin voulait sur- les candidatures ». candidats seraient susceptibles de Télé Lyon Métropole (TLM), avant Dominique Baudis : pourtant Fran- tout éviter de donner de la notorié- La loi de 1986 a confié au CSA le UNE PART DE SUBJECTIVITÉ bénéficier d’une tribune importan- France 2, le 5 mars, après 23 heu- ce 3 et Sud Radio n’avaient invité à té à un adversaire qui en manque. soin de fixer les règles concernant Pour toutes les autres élections, te » en vue des municipales, les res, et, encore, le plateau d’i-télévi- débattre en direct, jeudi 22 février, A Avignon, Marie-José Roig la programmation, la production les chaînes doivent accorder aux chaînes devraient « prévoir pour sion. Les candidats à la mairie de que les deux favoris du scrutin, Phi- (RPR), maire sortante, insistait et la diffusion des émissions relati- différents candidats un « traite- leurs concurrents un dispositif leur Lyon sont véritablement gavés de lippe Douste-Blazy (UDF) et Fran- pour que soit présente sur le pla- ves aux campagnes électorales. Le ment équitable ». Comme le souli- permettant de développer de maniè- débats. Tous les médias locaux, çois Simon (PS). Pendant une peti- teau la liste de la gauche de la gau- Conseil a ainsi mis en place une gne Joseph Daniel, membre du re significative leurs arguments ». régionaux et même nationaux te heure, interrogés par trois jour- che, Avignon 2001, qui n’a pas jurisprudence sur le traitement CSA et président du groupe de tra- organisent, depuis plus d’un mois, nalistes, les deux candidats ont encore de tête de liste. Dans les des candidats. Schématiquement, vail sur le pluralisme et les campa- Frédéric Roy des confrontations entre les postu- joué leur partie, M. Douste-Blazy deux cas, comme l’explique lants à la succession de Raymond se montrant très à l’aise, M. Simon Hugues Girard, spécialiste politi- Barre, soit sous forme d’un duel combatif. que de la station, France 3 avait entre Marie-Françoise Mendez, pour proposé que des reportages insé- Michel Mercier, le candidat offi- les Verts, et Salah Amokrane, pour rés dans la discussion présentent ciel de la droite RPR-UDF, et les Motivé-e-s, les têtes des deux les positions et têtes de listes des Gérard Collomb, le représentant autres principales listes, n’ont pas candidats plus petits afin de respec- de la gauche plurielle, ou d’un eu besoin de protester : ils se sont ter le principe d’égalité, selon une débat élargi à Charles Millon, le retrouvé au centre du débat entre recommandation du CSA. Quatre candidat dissident de la droite et, les candidats de la droite et de la débats avec les responsables de plus rarement, à Bruno Gollnisch gauche. Non seulement M. Douste- (presque) toutes les listes ont (FN) et Marylène Cahouet (extrê- Blazy et M. Simon ont longuement cependant eu lieu à Toulon, Gap, me gauche). La présence de polémiqué à propos d’un projet de Cannes et Nice. M. Millon, longtemps boycotté tramway, qui n’est défendu que après qu’il eut accepté les voix de par les Verts, mais ils se sont grave- Sophie Landrin, l’extrême droite au conseil régio- ment interrogés sur les raisons du Jean-Paul Besset nal, en 1998, ne se pose plus guère succès promis par les sondages à la et Michel Samson depuis qu’il est crédité dans les son- liste associative et alternative des dages de quelque 18 % des inten- Motivé-e-s, chacun tentant d’appa- tions de vote. raître comme le plus à l’écoute des Dimanche soir, alors qu’il était préoccupations qu’elle exprime. attendu sur les ondes de radio- b Marseille. Difficultés au pre- scoop aux côté de MM. Millon, mier tour, accords pour le second : Gollnisch et Collomb, M. Mercier, France 3-Méditerranée organisera, qui n’apprécie guère ce genre le 14 mars, entre les deux tours, d’exercice, s’est fait représenter cinq débats sur Avignon, Mar- par son « second », le RPR Jean- seille, Toulon, Cannes et Nice, Michel Dubernard. Informé de ce avec les protagonistes du second désistement en arrivant sur le pla- tour qui ont donné leur accord de teau, M. Collomb a indiqué aux principe. Ils seront diffusés simulta- futurs organisateurs de débats nément durant 52 minutes, chacun qu’il n’accepterait pas de se con- dans leur zone, entre 20 h 30 et fronter avec des « remplacants ».A 21 h 30. La station régionale, qui ses yeux, ces débats sont « hyper souhaitait organiser des confronta- 8 / LE MONDE / MARDI 27 FÉVRIER 2001 FRANCE

Lionel Jospin évite Le fantôme de Philippe Séguin plane Saint-Etienne en raison sur les élections municipales à Epinal des agriculteurs Le maire Michel Heinrich défend son héritage contre Gérard Weltzer (PS) Épinal a du mal à oublier Philippe Séguin, plus de rich (RPR), maire depuis 1997, et l’avocat Gérard ment Christian Poncelet (RPR) et Christian Pierret trois ans après sa démission de la mairie. Deux Welzer (PS), pour la majorité plurielle. Dans les (PS) – candidats dans deux cantons diffé- La FDSEA et le CDJA annonçaient des heurts candidats se disputent son héritage : Michel Hein- Vosges, un autre affrontement oppose indirecte- rents – pour la présidence du conseil général.

OUF ! Tout va mieux à Paris, ou se : « Historiquement, c’est assez ÉPINAL une campagne « agressive », chif- bien à Villeneuve-Saint-Georges, juste, d’ailleurs », avant d’évoquer de notre correspondante fres à l’appui, attaquant l’équipe dans le Val-de-Marne : à peine un les menaces des agriculteurs, Plus de trois ans après sa démis- sortante sur l’endettement et la quart d’heure de la capitale dans d’une part, la discrétion de Jac- sion de la mairie d’Epinal, Philippe pression fiscale avant de promet- l’Espace citoyenne qui véhicule le ques Chirac de l’autre. « Je ne pour- Séguin continue de hanter le chef- tre le « renouveau ». Le candidat premier minis- rais pas laisser passer ces élections lieu des Vosges. Personne n’a socialiste conduit sa campagne tre lorsqu’il en restant dans mon bureau », oublié celui qui est toujours dépu- comme il mène une plaidoirie cesse d’être commente-t-il. Il explique encore, té de la première circonscription, dans un prétoire : avec de grands premier minis- mais avec une sophistication sup- même si ses apparitions sur place effets de manche. M. Heinrich a tre. Avant plémentaire, comment il faut dé- sont de plus en plus rares. La rela- été requalifié, au passage, d’un d’annuler une crire ses déplacements « citoyens » tion quasi passionnelle qui lie tou- peu gratifiant « ex-adjoint de Philip- nouvelle éta- (Le Monde du 23 février) : une cam- jours un peu les Vosgiens à pe Séguin ». pe de son pagne « locale », donc, « sur un M. Séguin est une énigme. Né à MUNICIPALES périple muni- arrière-plan de politique gouverne- Tunis, ce « parachuté » a su sédui- RUMEUR DE RETOUR cipal, lundi 26 février, à Saint- mentale générale ». re les habitants d’un département En son temps, le mimétisme phy- Etienne, en raison de menaces Autrement dit, résume M. Jospin, attachés au terroir et aux tradi- sique entre Philippe Séguin et son d’agriculteurs de la FDSEA et du « je suis heureux d’y participer, mais tions et plutôt méfiants envers qui premier adjoint – même sourire, CDJA de la Loire, qui promettaient d’y participer sans excès ». Le pre- n’est pas issu du pays. Question de même regard à la fois triste et char- de lui dérouler « un tapis de ron- mier ministre saute les quelques cen- caractère sans doute : colérique, meur, même réserve et même ces » plutôt qu’« un tapis rouge » timètres du praticable : « Je trouve ombrageux, fonceur et rêveur, Phi- imperméable beige – donnait de la (le Monde daté 24-25 février), Lio- que c’est déjà trop haut, c’est pour- lippe Séguin aurait, dit-on, un vrai force au tandem. Aujourd’hui, nel Jospin est venu soutenir, same- quoi je vais redescendre. De toute caractère de Vosgien. On lui par- M. Heinrich aimerait bien se défai- di 24 février, le ministre de la façon, il y a toujours un moment où donne tout, ou presque, même si re de cette étiquette qui lui colle à recherche, Roger-Gérard Schwart- on redescend, il faut se dire ça. Mais, son départ de la mairie a laissé un la peau, même s’il accepte l’hérita- zenberg, qui, comme cinq autres des fois, on peut remonter aussi. » goût un peu amer. « Il était si bien ge. L’attachée parlementaire du de ses collègues, affronte un « sor- Lundi, après des « visites » au ici », regrettent ses supporters les député des Vosges est également tant » de droite. Plessis-Trévise et à Paris, M. Jos- plus fervents. Depuis sa déclara- tion de grandes entreprises dans le engouffré dans la brèche. L’avocat attachée à mi-temps au cabinet du Ici, pas d’agriculteurs. « Notez pin devait se rendre à Lyon et à tion de candidature à la mairie de secteur… Mais, pour financer ses de Marie-Ange Laroche dans l’af- maire. Désormais, elle gère la cam- qu’on a quand même pris des ris- Montélimar, sans passer par Saint- Paris, on n’en suit pas moins, de ambitions, le maire d’Epinal a dû faire Grégory et de parties civiles pagne de M. Heinrich et orchestre ques ! », sourit le candidat radical Etienne. Dans une lettre rendue très près, les pérégrinations dans augmenter la pression fiscale et fai- dans les procès de Klaus Barbie, de les rares apparitions du député de gauche, qui a prévu un par- publique par le candidat socialiste, la capitale de l’ancien maire. re appel à l’emprunt. M. Heinrich Paul Touvier et de Maurice Papon, dans le département. cours entre les étals et dans le mar- Gérard Lindeperg, il explique que A Epinal, la bataille pour sa suc- a beau défendre le bilan de son aimerait aujourd’hui avoir un aus- Au plus mauvais des sondages, ché couvert, avec donc, forcé- « plusieurs organisations syndicales cession est ouverte. Seules deux lis- ancien « patron », après son si beau palmarès politique. Dépu- une rumeur courait dans les rues ment, un risque d’« œufs et de agricoles (…) ont publiquement fait tes s’affrontent. D’un côté, le dau- départ, il a dû serrer la ceinture. té des Vosges de 1986 à 1988, l’an- d’Epinal. On disait que le député tomates ». La promenade, sous état de leur volonté très nette de per- phin : Michel Heinrich. Le premier « Les marges de manœuvre budgé- cien candidat malheureux face à des Vosges pourrait bien tenter un haute protection, s’est bien dérou- turber, par tous les moyens, cette adjoint a repris la barre en novem- taires de la ville ne permettent pas Philippe Séguin aux législatives de come-back aux prochaines législa- lée, quoique sans ferveur. M. Jos- visite amicale (…) par des manifes- bre 1997, lors du départ du « capi- de diminuer les impôts avant quatre 1997 part à l’assaut de la ville d’Epi- tives en cas d’échec aux municipa- pin a rencontré les banderoles des tations, voire des affrontements, taine » pour d’autres horizons. ou cinq ans », explique-t-il. nal avec une équipe entièrement les à Paris. amis du maire, Roger Grésil totalement étrangers aux enjeux de Avec un certain courage d’ailleurs. Du pain béni pour son concur- renouvelée et comprenant toute la (divers droite), qui, se souvenant la campagne que tu conduis ».Et Le bilan laissé par Philippe Séguin rent, Gérard Welzer (PS), qui s’est majorité plurielle. M. Welzer mène Katrin Tluczykont qu’ils ont battu M. Schwartzen- puisque, après Dominique Voynet, n’est pas toujours simple à assu- berg sur ce thème, en 1995, récla- M. Lindeperg lui a donné ce mer : pendant quatorze ans, il ment « un maire à plein temps », et conseil, « comme toi, je pense donc aura ravalé les façades, fleuri et « pas un ministre parisien ». qu’il est préférable d’annuler ce changé l’image de la ville. On lui Christian Pierret (PS) à l’assaut du conseil général M. Schwartzenberg accueille en déplacement », écrit le premier doit l’aménagement du temps de deux mots le « premier militant de ministre – pardon, Lionel Jospin. l’enfant, la piscine olympique, une la gauche plurielle ». Parfait, le toute nouvelle zone portuaire des Vosges de Christian Poncelet (RPR) « titre » va à l’intéressé, qui préci- Ariane Chemin récemment inaugurée, l’implanta- ÉPINAL à renouvellement, cette année, pas moins de douze de notre correspondante sont détenus par la droite, et cinq seulement par la Voilà vingt-cinq ans que Christian Poncelet (RPR) gauche, qui risque donc moins de pertes. est solidement vissé dans son fauteuil de président du Face à l’appétit de son adversaire, M. Poncelet affi- conseil général des Vosges. Conseiller général depuis che une sérénité à toute épreuve. Il ne peut se permet- 1963, président de l’assemblée départementale depuis tre de perdre la présidence du conseil général, faute 1976, maire de Remiremont depuis 1983, le président de quoi sa position à la tête du Sénat risquerait d’être du Sénat fait partie de ceux pour qui le cumul des man- fragilisée après le prochain renouvellement sénato- dats est un service rendu aux citoyens. M. Poncelet, rial, qui aura lieu en septembre. Pour défendre son dont le canton est renouvelable, affrontera indirecte- bilan, il met notamment en avant le fait que les Vos- ment, les 11 et 18 mars, un autre cumulard, rival ges se situent au 82e rang des départements en ce qui sérieux à la tête du département : Christian Pierret concerne la pression fiscale, ainsi que le désenclave- (PS). Le secrétaire d’Etat à l’industrie, candidat à la ment du département, basé sur un grand programme mairie de Saint-Dié, tente de conquérir un autre can- routier. ton, le plus petit du département, celui de Provenchè- Sur ce terrain, justement, M. Pierret se veut très pré- res-sur-Fave. M. Pierret, qui vient de démissionner de sent. Samedi 24 février, c’est dans les Vosges que le son mandat de conseiller régional, estime qu’une secrétaire d’Etat a annoncé la solution retenue pour la dynamique « rose » est enclenchée au sein du départe- remise en service du tunnel transvosgien de Sainte- ment. « Il convient juste de changer de braquet », Marie-aux-Mines (le percement d’une voie de souligne-t-il. secours), actuellement fermé aux camions. Jean- L’affrontement entre ces deux poids lourds risque Claude Gayssot, ministre des transports, « nous présen- d’être serré. Pour conquérir le département, la gauche tera la solution qu’il propose après les élections », a ajou- doit l’emporter dans trois cantons. En effet M. Ponce- té M. Pierret dans le cadre de sa campagne cantonale. let dispose d’une majorité de dix-huit sièges, contre treize à la gauche. Or, parmi les dix-sept sièges soumis K. T. La droite se déchire à Aix-les-Bains CHAMBÉRY des réunions dans les bistrots de la che plurielle se prend donc à de notre correspondant ville, d’ailleurs perturbées, parfois, rêver, du moins d’arriver en tête Une nouvelle fois, la droite se par de fausses alertes à la bombe. du premier tour, ce qui, dans cette déchire à pleines dents à Aix-les- Le député libéral n’a pas de mots ville très ancrée à droite, constitue- Bains (26 000 habitants), deuxiè- assez durs pour fustiger les métho- rait une performance. me ville du département de la des d’un maire sortant « qui n’écou- Savoie. Comme en 1989 et en te personne », parle de « népo- MÉTHODES MUSCLÉES 1995, la cité thermale est le théâtre tisme » sans oublier de mentionner Il y a six ans, le duel droite-droi- d’un affrontement fratricide. Cette l’« âge du capitaine ». te opposant M. Grosjean au maire fois, il oppose le maire sortant, Agé de soixante-quinze ans, sortant UDF, Gratien Ferrari – qui André Grosjean (RPR), au député André Grosjean, qui brigue son avait conquis la mairie en 1989 au Dominique Dord (DL), également sixième mandat, ironise de son détriment de M. Grosjean –, s’était vice-président du conseil général. côté sur le « racisme anti-vieux » révélé catastrophique pour la gau- Le 27 novembre 2000, les deux du député. « Physiquement je suis che, qui avait obtenu seulement élus avaient annoncé qu’ils étaient en pleine forme. Dès 5 h 30 du 20,9 % au premier tour et à peine parvenus à un accord pour consti- matin, je suis aux ateliers munici- 15,24 % au second, lors d’une trian- tuer une liste commune. Mais, paux pour le départ des employés », gulaire. Cette fois, son chef de file, début janvier, leur union de façade affirme même le maire, grand ama- M. Maucci, pense que les choses a volé en éclats. Depuis, les deux teur de vélo. Pour sa nouvelle cam- peuvent tourner différemment. hommes ne se font plus de pagne, il a toutefois préféré l’avi- Lui aussi dénonce les méthodes cadeaux. Le comité départemental ron. Sur son affiche électorale, il musclées du maire, estimant qu’il du RPR s’est bien gardé de pren- occupe ainsi la place du barreur du a été incapable de préparer l’ave- dre position dans le conflit. bateau, tandis que ses colistiers nir. « Quant à Dominique Dord, De son côté, Hervé Gaymard, font semblant de tirer sur les avi- c’est un cumulard qui court après député RPR et président du con- rons. « Grosjean rame », ont beau les mandats », remarque-t-il. Ce seil général de Savoie, qualifie la jeu d’ironiser les proches de jeune agrégé de géographie de situation de « navrante ». Après M. Dord. Un sondage les a rassu- vingt-sept ans est ainsi convaincu avoir tenté en vain de rapprocher rés sur les chances de leur cham- que les querelles de ceux qu’il sur- les deux hommes, il a décidé de se pion. Réalisé par l’institut CSA nomme les « frères ennemis » fini- tenir à l’écart de la campagne élec- auprès de cinq cents personnes ront par lasser l’électorat. torale aixoise. pour le compte de France 3 et du Aux deux listes de la droite parle- groupe Messager, ce dernier place mentaire pourrait s’ajouter celle du CAMPAGNE DE PROXIMITÉ M. Dord en tête du premier tour Mouvement national républicain Car M. Dord a pris la tête d’une avec 33 % des intentions de vote, (mégrétiste), conduite par la con- liste largement ouverte, où figurent suivi du candidat de la gauche plu- seillère régionale Nicole Mina, qui au moins trois adhérents du RPR. Il rielle, Fabrice Maucci (32 %), et n’était pas présente il y a six ans… a également choisi de faire une d’André Grosjean, crédité de 29 %. campagne de proximité en tenant Face à la droite éclatée, la gau- Philippe Révil FRANCE LE MONDE / MARDI 27 FÉVRIER 2001 / 9

Contre la pollution de l’air, Le découpage de la Réunion en deux départements une association se lance oppose les communistes locaux aux centristes dans une « guérilla juridique » Les socialistes sont partagés entre leur rôle à Saint-Denis et l’espoir de bénéficier de la réforme Le débat sur la « bidépartementalisation » de la Le centriste Jean-Paul Virapoullé (UDF), maire de droite) et à laquelle s’est finalement rallié le Parti Réunion, souhaitée à l’origine par le PC réunion- Saint-André, s’oppose à cette réforme, que socialiste. Celui-ci détient pourtant la mairie de Une requête est déposée à l’encontre de trois ministres nais, n’a pas cessé avec le report de la réforme. défend le député André Thien Ah Koon (divers Saint-Denis, l’actuel chef-lieu de la Réunion.

LA POLLUTION de l’air est de l’Etat » et les sommant d’agir. SAINT-DENIS DE LA RÉUNION d’être autour de l’assiette au beur- nom des partisans du député divisé sur les modalités d’applica- devant les juges. Une association Le 5 décembre, Jean-Claude Gays- de notre envoyé spécial re ». Le député du Parti communis- André Thien Ah Koon (divers tion de la réforme. Au terme d’une de défense de l’environnement, sot, Dominique Voynet et Domini- « Coup’pa nou ! » Les partisans te réunionnais (PCR) et maire de droite), maire du Tampon, que son bataille homérique, qui a conduit à Ecologie sans frontière, a déposé, que Gillot, alors chargée de la san- de la création d’un second départe- Saint-Pierre, Elie Hoarau, a beau chiraquisme affiché n’empêche un changement de direction à la vendredi 9 février, une requête té, avaient cosigné une réponse de ment – projet relancé par le pre- souligner qu’« aucun chiffrage offi- pas de cohabiter harmonieuse- tête de la fédération, la nouvelle devant le tribunal administratif de cinq pages où ils mettaient en mier ministre lors de son déplace- ciel n’a été fait » et réaffirmer que ment avec les communistes. Selon équipe dirigeante socialiste est par- Paris contre trois ministres – de avant les efforts consentis par le ment à la Réunion (Le Monde du la réforme vise à « résorber les ce premier découpage, le Nord, venue à obtenir un report de l’en- l’environnement, des transports et gouvernement. « La pollution de 27 janvier) – ont beau dénoncer la retards accumulés par le Sud »,la réduit à la portion congrue, était trée en vigueur de la réforme et, de la santé. L’organisation repro- l’air est une préoccupation réelle et démagogie du slogan, le cri du dimension politicienne de l’affaire destiné à la droite « virapoul- surtout, un autre découpage. Le che aux responsables politiques de légitime de nos concitoyens qui con- cœur des adversaires de la bidép’, semble avoir pris le pas, désor- léenne ». Port et La Possession ayant été rat- n’avoir pas pris les mesures néces- cerne à la fois la protection du bien- qui ne veulent pas être « coupés », mais, sur toute autre considé- tachés au Nord, le PS peut envisa- saires pour éviter la dégradation être, des biens, de l’environnement fait florès. Dans la capitale nordis- ration. BATAILLE HOMÉRIQUE ger d’emporter la présidence de de l’air, malgré la multiplication, et de la santé publique. L’étude (…) te de l’île, Saint-Denis – première De fait, les positions des forces Contre la réforme, donc, l’UDF, cet éventuel futur conseil général. ces dernières années, de recher- vient confirmer la nécessité de pour- ville d’outre-mer avec ses 132 000 politiques de la Réunion semblent dirigée par Jean-Paul Virapoullé et En panne de dirigeant depuis le ches en exposant les conséquen- suivre le travail engagé par les pou- habitants —, on y est fort logique- dictées par les contours des lieux qui préside, par l’intermédiaire de départ de Michel Debré, député de ces sanitaires. voirs publics depuis plusieurs ment plus réticent que dans le de pouvoir qu’elles détiennent. Jean-Luc Poudroux, maire de Saint- 1963 à 1988, et de ligne directrice Franck Laval, président de l’asso- années », concluait la missive. Sud, mais il serait faux de mettre Pour la réforme : le PCR, dont le Leu, l’actuel conseil général. Si depuis la dissolution de son comi- ciation, s’appuie notamment sur Ecologie sans frontière a jugé les ces réserves uniquement au chef de file, Paul Vergès, président M. Virapoullé a signé, en té départemental, en 1998, à la une étude de l’Organisation mon- arguments peu convaincants et a compte d’un refus de partager le du conseil régional, verrait son mars 1998, un document dans suite de déchirements internes, le diale de la santé (OMS), publiée en attaqué en nullité cette réponse pouvoir. influence renforcée si le conseil lequel il s’engageait à œuvrer pour RPR a d’autant plus laissé libre septembre 2000 par la revue scienti- devant le tribunal administratif de « Je n’en vois absolument pas l’in- général, qui a basculé à droite en la création d’un second départe- cours aux états d’âme de ses élus fique The Lancet (Le Monde du Paris. « Nous voulons entamer une térêt », affirme ainsi l’un des vice- mars 1998, perdait la moitié de son ment, ce ne fut, assure-t-il, que par que Jacques Chirac s’était lui- 2 septembre 2000). « Selon ce rap- guérilla juridique afin que les cho- présidents de l’université de la Réu- pouvoir. Le premier découpage souci tactique, afin d’éviter que même déclaré favorable à la réfor- port, la pollution atmosphérique ses bougent enfin », estime nion, Bernard Vidal, qui met en envisagé aurait abouti, en outre, à « TAK » n’apporte ses voix à me. A l’instar des petits maires serait à l’origine, en France, de M. Laval, qui a été proche de Brice avant le « coût » de la réforme – lester le Sud d’un poids écono- M. Vergès lors de l’élection du pré- « takistes » du sud de l’île, Alain 31 700 décès par an, de 500 000 cri- Lalonde, militant Vert, et se dit les estimations couramment avan- mique et politique certain, en y sident du conseil régional. Depuis, Bénard, maire de Saint-Paul, est ses d’asthme, de 25 000 nouveaux aujourd’hui revenu à la vie associa- cées oscillent entre 300 et 400 mil- intégrant les communes du Port et son combat contre la bidép’ a été favorable à la bidép’. Le RPR de cas de bronchite chaque année, de tive parce que « déçu par l’action lions de francs —, avant d’affirmer de La Possession, gérées par le de tous les instants. Saint-Denis y est, lui, hostile. très nombreux cas de bronchiolites politique ». Laurence Husson, qu’il s’agit uniquement de « per- PCR. Celui-ci aurait alors partagé Le PS, qui n’avait pas grand-cho- chez l’enfant, de plus de 16 millions médecin de trente-neuf ans, s’est mettre à plus de personnel politique le pouvoir avec les « takistes », du se à gagner dans cette affaire, s’est Jean-Baptiste de Montvalon de journées d’incapacité de travail associée à la plainte de l’associa- par an et aurait un coût économique tion. Cette femme s’affirmant équivalant à 1,7 % du produit inté- « très sportive » et « ne fumant rieur brut », rappelle M. Laval. Fort pas » explique souffrir d’asthme de ces chiffres, Ecologie sans fron- depuis qu’elle s’est mise à prati- tière a envoyé, le 4 octobre 2000, quer le vélo dans Paris. une mise en demeure aux trois ministres, fustigeant la « carence Benoît Hopquin Jack Lang et l’« ordre moral » des années 1970 INTERROGÉ au « Grand Jury RTL-Le Monde-LCI », dimanche 25 février, sur une pétition qu’il avait signée, en 1977, en défense de trois hommes poursuivis pour attentats à la pudeur sur mineurs de moins de quinze ans (Le Monde du 23 février), Jack Lang, ministre de l’éduca- tion nationale, a déclaré : « Il y a eu les années 1970, où (…) un ordre moral très puissant pesait sur la société. Il y a eu toute une série de réac- tions libertaires pour secouer cette chape de plomb. Dans le cas que vous signalez, il y avait aussi le rejet de la détention provisoire abusive, trois années de détention provisoire sans jugement. » M. Lang a ajouté : « Depuis quelques années, il y a eu la prise de conscience que des enfants pouvaient être victimes d’une prétendue liber- té, celle d’un adulte qui s’autoriserait des actes de violence, éventuelle- ment de violence sexuelle. C’est proprement inacceptable, intolérable, et [ces actes] doivent être sanctionnés avec la dernière sévérité. » DÉPÊCHES a ÉLYSÉE : Bernadette Chirac continue sa tournée par Avignon. L’épouse du président de la République, qui s’est déjà rendue à Paris, à Toulon et au Havre pour soutenir les candidats de la droite aux élec- tions municipales, poursuivra sa tournée par Avignon, mercredi 28 février. Elle passera la journée auprès de Marie-Josée Roig (RPR), maire sortante, qui se représente face à la ministre de l’emploi et de la solidarité, Elisabeth Guigou. a POLÉMIQUE : Noël Mamère attaque Mme Chirac qu’il accuse de « faire perdre la droite » en apportant son soutien à des candidats aux élections municipales. « Si elle a un objectif avec son mari – qui est sans doute de faire perdre Séguin et de le casser définitivement pour qu’il ne soit pas un candidat crédible en face du président sortant –, là, je pense qu’à tous les deux, ils se sont bien organisés », a ironisé le porte-parole des Verts sur RMC. a MUNICIPALES : Arlette Laguillier, porte-parole de Lutte ouvriè- re, a annoncé lundi 26 février sur RMC, que son parti présentera aux élections municipales « entre cent vingt et cent trente listes, soit plus du double qu’en 1995 ». Selon elle, il faut « mobiliser la population pour contrôler la gestion des municipalités, pour que les choix budgétaires tien- nent plus compte des quartiers en difficulté que des centres-villes, qui sont souvent le plus “arrosés” ».Mme Laguiller a également confirmé qu’elle sera candidate à la prochaine élection présidentielle. a ROUEN : l’écart se réduit entre les candidats au second tour mais la liste de gauche, conduite par le maire (PS) sortant Yvon Robert, l’emporterait toujours aux élections municipales, selon un sondage Ipsos publié lundi 26 février par Le Figaro, réalisé les 21 et 22 février auprès de 501 personnes. La liste de M. Robert gagnerait avec 52 % des voix contre 48 % à la liste de droite conduite par Pierre Albertini (UDF). Ipsos a pris comme hypothèse un ralliement des Verts (crédités de 12 % des voix) à la liste PS mais celui-ci n’est pas acquis, les Verts contestant, notamment, la politique sociale de la mairie. a DROITE : Michèle Alliot-Marie a mis en garde, dimanche 25 février, lors d’une réunion des jeunes responsables du RPR, ceux qui, à droite, refuseraient de faire l’union au second tour des munici- pales. « Les quelques-uns qui ne se plieraient pas à ça, a lancé la prési- dente du RPR, doivent le savoir : nos électeurs, et nous non plus, n’oublie- ront pas ceux qui auront fait perdre leur camps. » a AGRICULTURE : près de 600 000 visiteurs et une quarantaine de personnalités politiques ont visité l’édition 2001 du Salon internatio- nale de l’agriculture, qui a eu lieu du 18 au 25 février, à Paris. Mille sept cents personnes ont assisté aux conférences organisées afin d’informer le public sur l’ESB et la crise du monde agricole, selon les organisateurs. L’an prochain, le Salon ouvrira un jour de plus, du samedi 23 février au dimanche 3 mars. a HÔPITAUX : le coût de la revalorisation des carrières et des salaires proposée par le gouvernement aux 725 000 agents de la fonc- tion publique hospitalière devrait s’élever, à terme, à près de 2 mil- liards de francs. A l’issue de la réunion entre son ministère et les syndi- cats, vendredi 23 février, Elisabeth Guigou, ministre de l’emploi et de la solidarité, s’est « félicitée de la qualité du dialogue ». Une prochaine rencontre est prévue le 1er mars, le protocole d’accord devant être ratifié le 14 mars. 10 SOCIÉTÉ LE MONDE / MARDI 27 FÉVRIER 2001

ÉDUCATION L’Institut d’études concours certains bacheliers issus de parisienne. b LES CANDIDATS après un entretien « de motivation DE MÉRITE, créées en 1998 par politiques de Paris (Sciences-Po) lycées sensibles. b SEPT ÉTABLISSE- seront repérés dès la seconde, béné- et de ritualisation ». b SCIENCES-PO Claude Allègre, permettent déjà ouvre, en octobre, une nouvelle voie MENTS de la banlieue parisienne et ficieront d’un suivi particulier, entend recruter, à terme, par cette aujourd’hui à 493 étudiants modes- d’entrée à l’école. Présentée lundi 26 de la région de Nancy ont signé des seront sélectionnés par le lycée en voie, 60 élèves, soit 15 % de l’effec- tes de préparer les concours des février, elle prévoit de dispenser de conventions avec la grande école terminale, puis choisis par l’école tif total de l’école. b DES BOURSES grandes écoles. Sciences-Po s’ouvre aux élèves défavorisés en les dispensant de concours A la rentrée prochaine, l’Institut d’études politiques, temple de l’élitisme républicain, ouvre une nouvelle voie d’entrée en première année. Constatant que les inégalités sociales se creusent, l’école se contentera d’un entretien pour sélectionner des candidats méritants présentés par leur lycée

DES BACHELIERS venus des se du rectorat de l’académie, les Un concours qui accentue les inégalités temps un établissement socialement et d’étudier les copies des étu- lycées « sensibles » recrutés à Scien- lycées Félix-Mayer de Creutzwald, discriminant, on pourrait même ajou- diants, accueillera les candidats ces-Po Paris : ce devrait être chose Saint-Exupéry de Fameck et Ponce- GROUPES SOCIAUX DES ÉLÈVES ADMIS À SCIENCES-PO en pourcentage ter que les inégalités sociales se sont pour des visites, mettra à leur dis- faite dès septembre prochain. La let de Saint-Avold. CADRES ET PROFESSIONS creusées. La proportion des enfants position ses moyens audiovisuels, grande école a présenté, lundi 56 INTELLECTUELLES SUPÉRIEURES des classes sociales supérieures est en dans leur lycée, pour les former à 26 février, les conventions qu’elle DÉMYTHIFICATION effet passée de 77 % en 1987 à 81,5 % l’expression orale. Des petites ses- vient de signer avec sept lycées de la Tous répondent aux mêmes critè- CHEFS D'ENTREPRISE en 1997 », relèvent Madani Cheurfa sions de formation aux méthodes banlieue parisienne et de la région res : une proportion d’élèves issus et Vincent Tiberj, doctorants en de travail sont aussi envisagées. En nancéienne. Ces établissements des catégories sociales défavorisées ARTISANS ET sociologie politique à Sciences-Po. terminale, la première cuvée de COMMERÇANTS vont repérer leurs meilleurs élé- de vingt points supérieure à la 9,5 Sur les 2303 dossiers des candidats candidats présentera, devant un ments, proposer à l’Institut d’étu- moyenne nationale (qui est à 32 %), 2,5 15,5 au concours d’entrée en première jury interne au lycée, un travail de des politiques de Paris (Sciences- un classement en zone d’éducation année en 1998, ils ont dénombré recherche et une note de synthèse AUTRES, AGRICULTEURS, PROFESSIONS Po) d’ici au mois de mai une liste prioritaire (ZEP) ou en « zone sensi- 5,5 7,5 64 % de fils d’enseignants, de basés sur l’étude d’un dossier de d’admissibles, qui seront accueillis ble », une politique volontariste RETRAITÉS, MILITAIRES DE L'ENSEIGNEMENT cadres et de professions intellectuel- presse. A l’avenir, cette « épreuve 0,5 sans passer le concours à la rentrée d’excellence. « On a là le moyen de OUVRIERS 2 les supérieures, 4 % d’employés, d’admissibilité » s’appuiera sur les 2001. L’école se contentera de leur démythifier ces grandes écoles qui ne 1,5 % d’ouvriers. En ce qui concerne travaux personnels encadrés (TPE) EMPLOYÉS PROFESSIONS INTERMÉDIAIRES faire passer un entretien « de moti- paraissent être que pour les autres », les admis, c’est pire : 72 % ont des en voie de généralisation au lycée. vation et de ritualisation ». Sciences- estime Alain Raymond, proviseur du parents enseignants ou cadres supé- DIFFÉRENCE ENTRE LE NOMBRE DE CANDIDATS Le concours d'entrée à Po crée ainsi sa troisième voie d’ac- lycée de Creutzwald. Ici, « mes élèves ET LE NOMBRE D'ADMIS PAR GROUPES SOCIAUX Sciences-Po accentue rieurs. « Le concours accentue les iné- UN SOUTIEN FINANCIER cès sans concours, méritocratique, sont marqués par leur milieu social et en pourcentage les inégalité sociales. Les galités sociales », conclut leur étude, Une fois dans la place, pendant après celles offertes aux bacheliers certains atavismes du bassin minier lor- + 47,6 enfants de professeurs et ce quel que soit le niveau acadé- leurs cinq années d’études, les ayant décroché une mention très rain. A dix-sept ans, beaucoup ne sont constituent 10,5 % des mique des étudiants ou leur origine ex-lycéens de ZEP bénéficieront d’un bien (une centaine d’admis) et aux jamais allés à Metz, le chef-lieu du + 4,7 candidats, mais 15,5 % scolaire. soutien financier – 40 000 francs étudiants étrangers. département, situé à 50 kilomètres. des reçus, soit une Sciences-Po a pourtant étoffé annuels au titre des bourses de méri- - 8,3 Pour conduire ce projet, Richard Ceux qui vont en prépa choisissent For- - 17,4 - 11,8 augmentation de près de ces dernières années sa politique te de l’éducation nationale et 48 %. Les enfants de Descoings, le directeur de l’école, a bach ou Metz, ils jugent Paris trop éloi- - 44,4 - 37,5 sociale. Un quart des étudiants est 20 000 francs d’aide au logement four- recruté un normalien, professeur gné et inaccessible. Les houillères vont cadres et de professions exonéré des droits d’inscription nis par l’école. Mais aussi d’un tuto- - 66,7 agrégé au collège Jean-Vilar de La fermer en 2005 : il faut casser le cor- intellectuelles supérieures (6 200 francs) et l’école verse, en rat. Par groupe de deux ou trois, une constituent 53,5 % des Courneuve. Celui-ci a ouvert les don ombilical avec Creutzwald. complément des bourses d’Etat, heure par semaine, ils disposeront de R. candidats, mais 56 % premières portes des lycées de Sei- Quand on aura une vingtaine d’an- 3,1 millions de francs d’aides à la l’aide d’un enseignant. Il pourront RTIS. ET des reçus. A eux seuls, A COMM. ne-Saint-Denis. Proviseurs et ensei- ciens élèves sortis de Sciences-Po, on OUVRIERS scolarité. Au total, les soutiens aussi s’appuyer sur un étudiant « réfé- EMPLOYÉS ces deux groupes repré- RETR., MIL. gnants ont été directement contac- aura construit quelque chose ». INTEL. SUP. financiers aux étudiants sont pas- rent ». Et seront, comme les étu- CHEFS D'ENT PROF. INTERM. sentent 72 % des admis. PROF. DE L'ENS. AUTRES, AGRIC., tés, et parfois surpris de voir l’un Une vingtaine de bacheliers CADRES ET PROF. sés de 5 millions de francs en 1994 diants étrangers actuellement, for- des temples de l’élitisme « passer devraient accéder à Sciences-Po Source : Sciences-Po à 7,9 millions en 2001. Insuffisant més pendant sept semaines à la le périph’». Les lycées Jean-Zay par cette voie en 2001, l’objectif pour « démocratiser l’accès aux éli- méthodologie et aux langues vivan- d’Aulnay-sous-Bois, Auguste-Blan- étant, à terme, d’en recruter une coings. Les futurs étudiants doivent plus obligatoire pour passer le tes », juge la direction. tes. « Ce seront des étudiants comme qui de Saint-Ouen et Maupassant soixantaine, soit 15 % des effectifs être sélectionnés par leurs ensei- « grand oral » terminal, on conti- Les étudiants des « conventions les autres, défend Richard Descoings, de Colombes ont signé. Un autre de première année. « Il s’agit de gnants sur leur potentiel, ce que l’en- nue d’étudier entre soi : les enfants ZEP » seront, dès la seconde, pré- dont le projet a suscité quelques crain- établissement de l’académie de Ver- bâtir, entre l’enseignement secondai- seignement supérieur public ne sait d’employés sont six fois moins parés à cette perspective. Sciences- tes au sein de l’école. Mais on ne les sailles doit les rejoindre. L’école a re et le supérieur, ce qui existait plus faire, le concours ne mesurant représentés qu’à l’université, les Po viendra les informer à la deman- enverra pas au casse-pipe. » aussi profité de son implantation à autrefois entre le primaire et le qu’un stock de connaissances. » enfants d’ouvriers douze fois de de leurs professeurs, proposera Nancy pour séduire, par l’entremi- secondaire, explique Richard Des- A Sciences-Po, si la cravate n’est moins. L’école « est depuis long- à ces derniers d’assister à des cours Nathalie Guibert L’éducation nationale tente depuis vingt ans de corriger les inégalités scolaires et de promouvoir la méritocratie SI LA DÉMOCRATISATION de moyenne, un enfant de cadre y pas- geoisie. Ce n’est plus le cas. » d’excellence que constituait la filiè- des milieux favorisés réussissent sur la situation générale de l’école », l’accès à l’école est désormais acqui- se 7,6 ans et un enfant d’ouvrier Comment faire alors pour que les re scientifique et donner sa chance mieux, n’est-ce pas aussi parce que regrette M. Baudelot. « Si ces jeu- se, l’égalité face à la réussite scolai- 3,5 ans. En outre, 52 % des élèves de enfants de milieux défavorisés au plus grand nombre. « Une politi- les compétences que valorise l’école nes bénéficient uniquement d’aides re reste en panne. Le fait de scolari- classes préparatoires, 36 % des étu- acquièrent les mêmes chances de que qui réduit les chances d’échec de sont en adéquation avec leur éduca- financières, sans accompagnement ser massivement tous les jeunes diants universitaires, 14 % des ins- réussir à l’école que leurs camara- beaucoup d’élèves est donc possi- tion ? Faisant fi des polémiques pédagogique, l’expérience risque de dans les mêmes structures éducati- crits en BTS sont enfants de cadres, des de milieux plus aisés ? Des ble », juge Claude Thélot. qu’une telle évolution ne manquerait ne pas donner grand-chose », esti- ves – le collège unique, puis, peu à alors qu’ils représentent 16 % des mesures de discrimination positive Toutefois, d’autres pistes demeu- pas de soulever, M. Thélot se deman- me de son côté M. Thélot. peu, le lycée (68 % d’une génération jeunes de 20 à 25 ans. Ces chiffres ont été lancées dans les années 80 rent, selon lui, insuffisamment explo- de donc si les programmes ne Enfin, paradoxalement, l’expé- y a aujourd’hui accès) – a entretenu passent à 7 % en classes prépas, avec les zones d’éducation prioritai- rées. « Que le système éducatif soit devraient pas davantage prendre en rience de Sciences-Po Paris, qui, l’illusion que chacun allait y trouver 12 % à l’université et 25 % en BTS re. Elles ont surtout profité aux élè- capable de repérer ses meilleurs élèves compte des « éléments mieux maîtri- d’une certaine manière, introduit les mêmes chances de réussir. Les pour les enfants d’ouvriers, qui ves qui rencontraient peu ou pas de et de les encourager par le biais des sés par les milieux populaires ». l’idée d’une politique de quotas, ris- bourses de mérite récemment distri- constituent 37 % de la classe d’âge. difficultés scolaires. La création des bourses, très bien. Mais il devrait, tout L’octroi de bourses de mérite, s’il que de froisser les tenants de la buées par le ministère de l’éduca- bacs professionnels en 1985 a au long de la scolarité des jeunes, pren- tente de compenser des inégalités méritocratie pure et dure. Un prin- tion nationale ou l’expérience lan- PLUS GRANDE HIÉRARCHISATION ouvert une nouvelle voie dans l’ac- dre davantage en compte les seuls cri- sociales, risque donc de ne pas cipe qui prend uniquement en cée à Sciences-Po Paris tentent de « De fait, la démocratisation a aus- cès au baccalauréat. Poursuivant ce tères scolaires dans ses décisions modifier le fonctionnement global compte les talents de chacun, quels corriger les injustices. si profité aux enfants de cadres, souli- même objectif de diversification, la d’orientation. Aujourd’hui, le poids de du système. « Ces mesures, sympathi- que soient l’origine sociale, ethni- Néanmoins, en dépit d’inégalités gne le sociologue Christian Baude- réforme des lycées de 1992 a amor- l’origine social, du sexe, de l’établisse- ques pour ceux qui en bénéficient, ris- que ou le sexe des candidats. persistantes, des progrès ont été réa- lot. Il y a trente ans, la moitié de ces cé la reconnaissance des différents ment, voire de la classe de l’élève, y est quent d’accentuer la sélection mais lisés. « L’école est moins inégalitaire enfants accédaient à l’université, ils talents, afin de casser le moule encore trop important. » Si les élèves n’auront pas d’influence significative Stéphanie Le Bars qu’il y a vingt ou trente ans », affirme sont aujourd’hui 80 %. Dans le Claude Thélot, auteur, avec Philip- même temps, la proportion est pas- pe Joutard, de Réussir l’école : les sée, pour les enfants d’ouvriers, de redoublements sont moins sociale- 4 % à 14 %. Qui en a le plus profi- Les bourses de mérite, des aides « tombées du ciel » pour intégrer les grandes écoles ment typés, l’université s’est démo- té ? » La massification de l’ensei- cratisée. « Il y a trente ans, les gnement supérieur, ajoute-t-il, C’ÉTAIT l’une des rares décisions Pour ceux de la première promo- ne, également étudiante à Sciences- et « suivre des cours d’urbanisme ». enfants d’ouvriers avaient 28 fois s’est accompagnée d’une plus gran- de Claude Allègre à n’avoir suscité tion, cette troisième année universi- Po Strasbourg. Sans la bourse, elle Car, si elle tentera plus tard le moins de chances d’y accéder que les de hiérarchisation entre les filières aucun débat. En créant, à la rentrée taire aidée est celle de tous les pos- n’aurait pas pu passer une année concours de l’ENA, c’est « pour enfants de cadres ; aujourd’hui, c’est universitaires et entre l’université 1998, les bourses de mérite de l’en- sibles. « Ça change la vie », lâche d’études en Grande-Bretagne. voir », mais Camille dit n’avoir «ni 7 fois moins. » Pourtant, alors que et les grandes écoles. « Auparavant, seignement supérieur pour restau- Frédérique, qui bénéficie d’une Alors elle profite de cette « chan- l’envie, ni l’attirance, ni l’ambi- les jeunes qui font des études supé- entrer à l’université revenait à acqué- bourse de mérite depuis 1998. ce » et s’achète tous les livres néces- tion » pour cette grande école. Elle rieures y consacrent cinq ans en rir un brevet d’accès à la petite bour- TÉMOIGNAGES « Sans cette aide, je n’aurais jamais saires à la préparation de l’ENA. préférerait intégrer un troisième « Ça change la vie », pu quitter Dijon. On est trois étu- cycle d’urbanisme, sa vraie pas- diants à la maison et mes parents ne « MOTIVATION SUPPLÉMENTAIRE » sion. résume Frédérique, qui pouvaient pas tout financer. » Etu- Romain, lui, prend cette aide Sur les 493 boursiers de mérite, vise l’ENM et savoure diante en licence de droit à l’univer- comme « une motivation supplé- près de 50 % se sont engagés à pas- son indépendance sité Strasbourg-III, cette jeune fem- mentaire ». Etudiant en licence de ser le concours de l’ENA, 26 % une me de vingt ans savoure son indé- droit, il vit chez ses parents et, grande école scientifique, 17 % pendance, la liberté qu’elle a eue de depuis trois ans, ce fils d’employé l’ENM et 8 % médecine. Pour l’ins- rer « la promotion sociale républicai- choisir sa fac et les achats (ordina- « ne se prive de rien ». De l’ordina- tant, le ministère de l’éducation ne », l’ancien ministre de l’éduca- teur, livres) qu’elle a pu effectuer. teur aux rollers, il profite de la vie nationale ne dispose d’aucun bilan tion nationale avait fait l’unanimi- Après sa maîtrise de droit des affai- et a obtenu aisément son deug de détaillé sur l’origine bachelière de té. En 1999, Ségolène Royal, alors res, elle tentera l’ENM. Avant que droit. Réussir l’ENM ? Pourquoi ces étudiants, le taux d’abandon ministre déléguée à l’enseignement cette bourse lui « tombe du ciel », pas, car Romain refuse de « partir mais aussi le taux d’utilisation de scolaire, lui emboîtait le pas en lan- elle n’aurait jamais imaginé postu- battu d’avance ». La vie sans tour- ces bourses, dont le nombre devrait çant le même système pour les col- ler un jour à cette école. Mainte- ments financiers, Camille l’évoque atteindre 800 à la rentrée 2001. légiens. Aujourd’hui, les ministres nant, « je me suis vraiment mis cette aussi. « Cette bourse m’est tombée « Nous n’avons pas de dispositif de ont changé mais les « méritants » idée en tête ». En attendant, le dessus comme une bonne surpri- veille », explique-t-on à la direction n’en ont pas pâti. De 186 en 1998, le magistrat qui la parraine l’aide à se », juste après l’obtention de son des enseignements supérieurs. nombre d’étudiants boursiers de obtenir des stages dans des tribu- bac économique mention très Enfin, dans le secondaire, mérite est passé à 493 à la rentrée naux ou des bureaux d’avocats. bien. « Je l’ai pris de manière prag- 10 000 bourses de mérite, d’un 2000. Pour toucher un pécule Aline aussi se dit heureuse d’être matique, poursuit-elle. Je ne me dis montant de 5 000 francs, ont été annuel de 40 000 francs, ils ont dû « indépendante » et de « vivre pas qu’il faut que je devienne une distribuées à la rentrée 2000 par remplir deux conditions : être issus bien ». Cette bachelière scientifi- bonne fonctionnaire au service de des commissions départementa- de familles modestes (éligibles à que mention très bien effectue sa l’Etat qui m’a aidé. Cet argent exis- les. Attribuées à des élèves de troi- une bourse sur critères sociaux) et troisième année de Sciences-Po te, autant qu’il serve à quelque cho- sième déjà boursiers et ayant de être de très bons bacheliers (men- Strasbourg en Allemagne. Elle se se. Et c’est vrai qu’il facilite les très bons résultats scolaires, ces tion bien ou très bien exigée). Ecole prépare au concours de l’ENA mais débuts de la vie. » Avant de com- aides sont versées jusqu’à l’obten- nationale d’administration (ENA), elle le considère « tellement diffici- mencer sa troisième année à Scien- tion du bac. Pour cette première Ecole nationale de la magistrature le » qu’elle a déjà envisagé de se ces-Po Grenoble, cette fille d’infir- année, ce sont la Réunion, la Seine- (ENM), médecine, grandes écoles rabattre sur l’école de la santé mière a choisi de se prendre « une Saint-Denis, le Pas-de-Calais et les scientifiques… : tous se sont enga- publique en cas d’échec. « C’est année pour réfléchir ». Grâce à l’ar- Bouches-du-Rhône qui en ont le gés sur l’honneur – sans obligation important de donner une chance à gent qu’elle a mis de côté, elle est plus distribué. de résultats – à tenter l’un de ces ceux pour qui les portes ne sont pas partie depuis septembre à Amster- concours. toujours ouvertes », considère Céli- dam, pour « parfaire mon anglais » Sandrine Blanchard 12 / LE MONDE / MARDI 27 FÉVRIER 2001 SOCIÉTÉ La police tente d’empêcher le départ des boat people kurdes vers les pays voisins Depuis vendredi 23 février, les deux tiers des 902 Kurdes naufragés de l’« East-Sea » auraient quitté le centre d’accueil provisoire de Fréjus. La Police aux frontières a renforcé ses contrôles tout le week-end pour intercepter les candidats à une nouvelle émigration, vers l’Allemagne et la Suisse Entre 550 et 600 Kurdes naufragés de l’East- gne et la Suisse pour retrouver de la famille arrivés, dimanche, à l’aube, à la gare de Un premier départ collectif et encadré vers dre la réponse de l’Ofpra à leur demande Sea auraient quitté le Centre d’accueil pro- ou des proches. Tout le week-end, la Police Lyon. Pour éviter ces départs intempestifs, Modane a été organisé dimanche soir. La d’asile. Le couple de Palestiniens menacé visoire de Fréjus depuis vendredi 23 février. aux frontières a renforcé ses contrôles pour le ministère de l’intérieur prévoit d’organi- plupart des 82 Kurdes acheminés étaient d’expulsion par le ministère de l’intérieur a Munis de leur sauf-conduit de huit jours, tenter d’empêcher la « fuite » des réfugiés. ser un départ de 150 réfugiés, mardi, vers munis d’une autorisation provisoire de été remis en liberté après une décision de des groupes ont tenté de gagner l’Allema- A Paris, plusieurs dizaines de Kurdes sont des centre d’hébergement dans le Sud-Est. trois mois qui doit leur permettre d’atten- la cour d’appel d’Aix-en-Provence.

LES RÉFUGIÉS KURDES de Curunet, directeur-adjoint des opé- demande de statut de réfugié. vers les pays voisins, notamment nature d’après des témoignages de Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) l’East Sea continuent de donner des rations de la Croix-Rouge à Fréjus. « Tout se passe bien pour ces familles l’Allemagne et la Suisse, la PAF a réfugiés que nous avons recueillis », pour examiner les demandes d’asile sueurs froides aux autorités françai- Quatre-vingt-deux Kurdes, « tous nombreuses qui resteront à Modane renforcé ses contrôles. Une cinquan- indique Emmanuel Hugo, de la déposées. Celle-ci doit traiter leur ses comme à leurs homologues euro- volontaires », selon la Croix-Rouge, le temps qu’elles voudront, assure taine de Kurdes de l’East-Sea se Croix-Rouge-Paris, qui a assuré un dossier et régler la question de leur péennes. Durant tout le week-end ont été acheminés dimanche vers le Stéphane Mantion, directeur de la sont ainsi retrouvés bloqués entre premier accueil dans la gare. Trente- hébergement. du 24 et 25 février, les fonctionnai- Centre national de formation de l’as- communication de la Croix-Rou- vendredi et dimanche à la frontière huit personnes ont été conduites au Afin d’éviter ces départs intem- res de la Police aux frontières (PAF) sociation L’Albaron à Modane ge. Elles sont vraiment candidates à franco-allemande : 34 personnes centre Emmaüs Agora, en milieu pestifs, le ministère de l’intérieur ont tenté, en vain, de mettre fin aux (Savoie). La plupart étaient munis une installation en France. » ont été refoulées par les autorités d’après-midi. « Elles étaient très fati- prévoit d’organiser, mardi départs individuels ou en groupe de d’une autorisation provisoire de allemandes et renvoyées à Forbach guées, un peu déboussolées aussi, 27 février, le départ de Fréjus de réfugiés vers les frontières alleman- séjour de trois mois qui doit leur per- « FATIGUÉS ET DÉBOUSSOLÉS » et Strasbourg, tandis que la police raconte Jérôme Le Dû, d’Emmaüs. 150 réfugiés. Ils devraient être ache- des et suisses. Selon la Croix-Rouge, mettre d’attendre la réponse de l’Of- Pour les autres familles, égaillées interceptait une quinzaine d’autres En fin de journée, le SAMU social minés vers des centres d’héberge- entre 550 et 600 personnes auraient fice français de protection des réfu- dans la nature, les informations à la gare de Strasbourg. A Bâle, ce leur a trouvé un toit au centre d’hé- ment à Villeurbanne (Rhône), déjà quitté le camp de Fréjus depuis giés et apatrides (Ofpra) à leur manquent. Craignant une « fuite » sont neuf Kurdes qui étaient refou- bergement Baudricourt et dans Istres, Port-de-Bouc (Bouches-du- vendredi soir 23 février. Lundi lés dimanche matin vers Mulhouse. trois hôtels. Lundi matin, la direc- Rhône), et Manosque (Alpes-de- matin, le ministère de l’intérieur Le même jour, un couple et trois tion à l’action sanitaire et sociale de Hautes-Provence). n’était pas en mesure de donner des Drame de Douvres : ouverture du procès du chauffeur enfants ont été interpellés à Ott- Paris indiquait que les boat people informations précises. marscheim (Haut-Rhin). Seize réfu- kurdes allaient être aiguillés vers la Bertrand Bissuel Munis de leur sauf-conduit de Le procès d’un routier néerlandais, qui transportait les cinquante- giés qui cherchaient à se rendre à Cafda, structure mise en place à et Sylvia Zappi huit jours, qui les autorise à circuler, huit immigrants chinois découverts morts étouffés dans son camion, Sarrebrück (Allemagne) ont été des groupes ont tenté de gagner l’Al- le 18 juin 2000, à Douvres, devait s’ouvrir, lundi 26 février, à Maidsto- interceptés à la gare de Metz. lemagne ou la Suisse pour retrouver ne (sud-est de l’Angleterre). Inculpé d’homicides involontaires, Perry A Paris, plusieurs dizaines de Kur- de la famille ou des proches. Diman- Wacker est passible d’une peine de prison à vie, au terme d’un procès des sont arrivés dimanche, peu Les rêves d’Allemagne che soir, seuls 350 repas auraient été qui pourrait durer six semaines. Deux autres personnes, dont une avant 7 heures, à la gare de Lyon, distribués dans le centre d’accueil femme, avaient été inculpées d’association de malfaiteurs. Mais seu- après avoir quitté la veille, de leur provisoire de Fréjus. « Nous n’avons le Ying Guo sera jugée en même temps que le routier néerlandais, propre initiative, le camp militaire des Kurdes yazidis refoulés à Cologne pas de chiffre précis car vu les condi- pour complicité de trafic d’immigrants clandestins. Les charges con- de Fréjus. Remarqués par des poli- tions climatiques de froid et de gel sur tre le deuxième suspect ont été abandonnées en l’absence d’éléments ciers alors qu’ils erraient sur les FLORANGE (Moselle) Géorgie et de Syrie, viennent leur la région, il ne fait que quinze degrés probants, a précisé le parquet anglais. Le 18 juin, les douaniers du quais de la Seine, les boat people ont de notre envoyée spéciale rendre visite. Ils ont appris leur arri- dans le centre, et beaucoup ont été port de Douvres avaient découvert les corps sans vie des Chinois dans été rassemblés à la gare d’Austerlitz Ils ont été arrêtés au terminus du vée par la télévision. Et entre yazi- chercher plus chaud ailleurs, notam- un camion immatriculé aux Pays-Bas et débarquant d’un ferry en pro- en fin de matinée. « Dix à quinze Paris-Cologne. Treize Kurdes ira- dis, persécutés parmi les persécu- ment à la gare », explique Bruno venance de Zeebrugge, en Belgique (Le Monde du 21 juin 2000). réfugiés se seraient volatilisés dans la kiens de la minorité religieuse des tés, souvent ostracisés, au sein yazidis, munis d’un sauf-conduit même du peuple kurde, par les Kur- pour circuler en France le temps de des musulmans, l’entraide va de formuler une demande d’asile. Ils soi. n’ont pas bien compris les docu- ments. A moins qu’ils n’aient sim- DES LARMES, DES CRIS DE JOIE plement pas voulu attendre. Soudain, un téléphone portable Ils ont pris le car jusqu’à Mar- concentre toute l’attention. Un seille, puis le train. Un « cousin » numéro est composé en Allema- était venu les chercher dans le gne. L’appareil passe de main en camp militaire de Fréjus où étaient main dans la chambre, on se l’arra- retenus les 908 clandestins de che, on rechigne à le rendre mais l’East-Sea, presque tous yazidis, tout le monde y passe, des enfants échappés du Kurdistan irakien. On à la grand-mère. Une jeune fille s’est étonné de l’apparence soi- parle à sa mère, pousse des cris de gnée de leurs vêtements, d’appren- joie, fond en larmes quand son dre qu’ils n’étaient pas les plus tour s’achève. « Pourquoi n’avez- malaisés. Les trois familles interpel- vous pas voulu venir en Allema- lées à Cologne venaient, elles, d’un gne ? » demande la mère à l’autre village de la région de Mossoul. Ils bout du fil. « On n’a pas pu, on a ne possédaient rien, pas de terres, été attrapés », répond sa fille. pas même un seul mouton, rien. « Alors, vous ne voulez pas venir ? », Ce qu’ils savaient en prenant la rou- insiste la mère. « C’est de votre fau- te, c’est qu’ils voulaient partir. te, lui répond une autre femme en Qu’ils étaient prêts à tout pour fuir commençant à s’énerver. C’était l’Irak, les persécutions et la misère. mal organisé pour venir nous cher- Qu’ils voulaient débarquer quel- cher. » Quelqu’un finit par raccro- que part en Europe, n’importe où, cher. Le calme revient vaguement, mais en Europe, croyant trouver là on s’essuie les larmes. « C’est nor- un seul pays. En arrivant à Fréjus, mal d’être séparés quand on est loin, ils ont compris. Il restait encore du mais là, en Europe, pourquoi, alors chemin à faire car l’Eldorado, pour qu’on est si près ? » beaucoup d’entre eux, c’est l’Alle- « Il y a deux ans, c’était la même magne. Là où se trouve la plus for- chose avec les Kosovars, raconte la te concentration de Kurdes. Là, sur- responsable d’un foyer de la tout, où résident la quasi-totalité région. L’Allemagne, l’Allema- des Kurdes yazidis. gne ! » Lundi, les treize réfugiés Au foyer de Florange (Moselle), devaient être accompagnés à la pré- samedi 24 février, c’est l’excitation. fecture pour remplir les dossiers Les treize réfugiés avaient été con- destinés à l’Ofpra. « D’ici à lundi, duits là dans la nuit après avoir été ils auront peut-être disparu »,se refoulés par la police allemande. Ils désolait-elle. Dimanche matin, en bavardent maintenant en grand effet, il manquait déjà cinq person- désordre dans l’une des chambres, nes. Et, le soir, la police en amenait sans paraître savoir eux-mêmes ce quinze autres, arrêtés en plein rêve qui l’emporte, du soulagement ou vers l’Allemagne. du désarroi. Des yazidis des envi- rons, originaires de Turquie, de Marion Van Renterghem Les Palestiniens menacés d’expulsion ont été remis en liberté LA COUR D’APPEL d’Aix-en- fier ses droits au jeune Palestinien, Provence a ordonné, samedi celui de 48 heures pour la jeune 24 février, « la remise en liberté femme a en revanche été jugé immédiate » des deux Palestiniens « très largement tardif ». La deman- que le ministère de l’intérieur vou- de de prolongation du maintien en lait expulser vers la Turquie. Moha- zone d’attente est par ailleurs jugée med Khalifa et Hayam Manana « insuffisamment motivée » et pour étaient arrivés avec les naufragés partie « erronée ». Enfin, l’adminis- kurdes, samedi 17 février. Le minis- tration s’est appuyée à tort sur l’arti- tère de l’intérieur avait accordé une cle 35 ter de l’ordonnance du autorisation provisoire de séjour 2 novembre 1945 qui oblige l’entre- aux Kurdes, mais demandé au tribu- prise de transport à rapatrier elle- nal de grande instance de Dragui- même le clandestin qu’elle a ache- gnan, et obtenu, la prolongation de miné. Ce texte ne pouvait être appli- huit jours du maintien en zone d’at- qué dans le cas des deux Palesti- tente du couple palestinien (Le niens, puisqu’ils ne sont pas arrivés Monde du 23 février). par une compagnie régulière et que Mes Marie-Noëlle Fréry, de Lyon, « l’entreprise de transport » qui les a et Jean-Eric Malabre, de Limoges, conduits en France est défaillante. avaient été dépêchés par la Cimade Tous ces moyens de droit avaient et le Gisti (Groupe d’information et été soulevés devant le tribunal de de soutien aux travailleurs immi- Draguignan, qui ne paraît pas très grés) pour défendre les Palesti- au fait des procédures en matière niens. Christine Aubry-Camoin, de droit étranger. Le tribunal admi- conseillère à la cour d’appel d’Aix, nistratif de Nice non plus : saisi a suivi pour partie leur démonstra- d’un référé mardi 20 février, il avait tion et annulé le placement en zone 48 heures pour statuer et n’a tou- d’attente. Compte tenu des circons- jours pas examiné la requête. tances, la cour n’a pas estimé exces- sif le délai de 20 heures pour noti- Franck Johannès SOCIÉTÉ LE MONDE / MARDI 27 FÉVRIER 2001 / 13 Un séisme secoue le sud-est Un livre controversé affirme dévoiler de la France sans faire de dégâts UNE SECOUSSE TELLURIQUE d’une magnitude de 4,9 sur l’échelle un scandale dans la finance internationale ouverte de Richter a été ressentie dans la région de Nice, dimanche 25 février, vers 19 h 35, selon le Centre interrégional de coordination et d’organisation des secours (Circosc). L’onde de choc a été percepti- « Révélation$ » dénonce un vaste système de dissimulation au Luxembourg, sans prouver son existence ble par les habitants, de Marseille jusqu’à la région d’Imperia, sur la côte ligure (nord-ouest de l’Italie). Ce séisme, dont l’épicentre était Dans un livre, Révélation$, qui doit paraître mer- cent l’existence d’un système de dissimulation stream. Faute de toutes les vérifications nécessai- situé en mer, à 29 kilomètres au sud de Nice, est l’un des plus impor- credi 28 février, l’écrivain Denis Robert et un d’opérations financières organisé par une société res, l’enquête souffre d’une méthode fondée prin- tants de ces dernières années. Il n’a toutefois provoqué aucun dégât, ancien cadre bancaire luxembourgeois dénon- de compensation du Luxembourg, Clear- cipalement sur l’affirmation et la juxtaposition. ni matériel ni humain. Interrogé sur d’éventuelles répliques, un officier du Circosc a indiqué RÉVÉLATION$ ne pouvait pas entreprises industrielles d’avoir en projecteur plus précis sur la faillite trats ayant signé l’appel de Genève que celles-ci sont « toujours possibles », en précisant que « les répliques passer inaperçu. La sortie du livre de direct de tels comptes. retentissante de la banque pakista- « mais le courant n’est pas passé, (...) sont toujours moins fortes que la première secousse ». Tous les ans, l’écrivain et ancien journaliste Denis Les auteurs publient des extraits naise BCCI, la Bank of commerce ses explications étant trop alambi- 600 séismes environ sont détectés sur le territoire national, notam- Robert a été magistralement orches- de listes de comptes témoignant, and credit international, en 1990. Il quées ». Si Bernard Bertossa, le pro- ment sur la façade méditerranéenne, dont seulement 10 à 15 sont trée par son auteur et sa maison selon eux, de cette multiplication. rappelle que le Luxembourg était le cureur général du canton de Genè- ressentis par la population. d’édition, Les Ces documents paraissent toutefois maillon faible de ce réseau bancai- ve, a accepté de répondre à quel- Arènes. Le difficiles à interpréter. Il n’est pas re. L’ancien cadre de Cedel a en sa ques questions dans le reportage de DÉPÊCHES livre, à paraî- démontré dans le livre que ces possession « des microfiches Canal +, il avance avec prudence. a JUSTICE : un homme ayant avoué le meurtre d’une étudiante à tre mercredi « comptes non publiés » aient pu détaillant les transferts effectués par Reste que la technicité du sujet Perpignan, qu’il dit avoir étranglée lors d’une dispute, a été mis en 28 février, se être utilisés pour des opérations Cedel en cet été 1991 ». Après avoir le rend vraiment difficile à abor- examen pour « meurtre précédé d’enlèvement et séquestration », double d’un douteuses, ni vraiment comment ils visionné ces microfiches, il dit être der. Le livre de Denis Robert et samedi soir 24 février, et écroué. Marc Delpech a indiqué avoir jeté à documentai- auraient pu l’être. Les auteurs se en mesure d’affirmer que la BBCI a Ernest Backes a donc au moins la mer le corps de Fatima Idrahou, dont la disparition, le 9 février, re, « Les dissi- contentent de citer des exemples de effectué des opérations postérieure- une vertu : celle d’attirer l’atten- avait fait redouter l’action d’un tueur en série (Le Monde daté BIBLIOGRAPHIE mulateurs, ces comptes prétendus louches. ment au 7 juillet 1991, jour de fer- tion sur des systèmes de compen- 25-26 février). révélations sur les circuits de l’ar- C’est là que le bât blesse : dans un meture judiciaire de la banque. Les sation stratégiques pour la finance a Un sexagénaire, soupçonné de viols et d’agressions sexuelles gent invisible », que Canal + diffuse- livre qui prétend apporter des révé- auteurs publient les reproductions internationale et pourtant mécon- commis sur quatre filles et garçons mineurs entre 1990 et 1997, a ra dans son émission « 90 minu- lations de cette ampleur, les auteurs d’une de ces microfiches. M. Bac- nus. La crédibilité des révélations été mis en examen et écroué, jeudi 22 février, à Gap (Hautes-Alpes). tes », jeudi 1er mars à 22 h 30. ne semblent pas, à plusieurs repri- kes affirme qu’elle retrace un vire- qu’il promet n’en souffre pas Début février, une enquête avait été ouverte après que l’une des victi- Son auteur n’est pas un inconnu. Il ses, avoir repecté les règles minima- ment illégal, réalisé alors que la ban- moins de graves défauts de métho- mes, devenue adulte, s’était confiée à son père. Le suspect, un retraité a déjà à son actif un gros succès de les de l’investigation journalistique. que était sous séquestre. Le vire- de. Une série d’affirmations, loin de soixante et un ans, était, à l’époque des faits, le chauffeur d’un librairie : Pendant les « affaires », les Plutôt que d’aligner des faits véri- ment part vers un compte « non d’être toutes vérifiées dans les centre social à Barret-le-Bas (Hautes-Alpes), qui accueillait des jeunes affaires continuent (Stock, 1996). Sur- fiés et indéniables, le livre procède publié » de la Banque générale du règles, ne vaut pas une démonstra- placés par les directions des affaires sanitaires et sociales (DASS) tout, avec le même éditeur, Laurent principalement par allusion et juxta- Luxembourg, que les auteurs disent tion en bonne et due forme. Les d’autres départements. Beccaria, il a soutenu, dans La justice positions (lire ci-dessous). « très liée à la cour grand-ducale » faits que dénoncent Révélation$ a Trois gendarmes ont été légèrement blessés à l’occasion d’une ou le Chaos (Stock, 1996), l’appel de Les auteurs vont en effet très loin, du Luxembourg, laissant entendre restent donc à prouver. rave-party organisée dans le Gard, qui a réuni plusieurs milliers de Genève contre la délinquance finan- soupçonnant le patron de Clears- que plusieurs familles royales d’Eu- jeunes gens, samedi 24 et dimanche 25 février, près du Grau-du-Roi. cière, lancé en 1996 par sept magis- tream, l’administrateur délégué rope auraient bénéficié d’un traite- Sophie Fay L’un d’eux a été renversé par un participant qui a foncé avec sa voitu- trats. Denis Robert a cette fois déci- André Lussi, d’avoir mis en place ment de faveur. Sans preuve. re sur un barrage de gendarmerie placé à proximité du lieu de rassem- dé de rentrer dans un monde très une « double comptabilité ». Ils ne Autre aveu de faiblesse du livre, e Révélation$, de Denis Robert et blement. Les deux autres ont été blessés en s’interposant dans des technique, celui des chambres de citent toutefois comme source d’in- Denis Robert reconnaît qu’il a pré- Ernest Backes, édition Les Arènes, bagarres entre jeunes gens. Trois participants à la fête, qui n’avait pas compensation internationales, dites formation qu’un témoignage anony- senté Ernest Backes à des magis- 455 pages, 138 francs. reçu d’autorisation officielle, ont été placés en garde à vue. sociétés de « clearing », qui sont au nombre de deux en Europe : Euro- clear, basée à Bruxelles, et Clears- Une grosse erreur tream, bien connue au Luxembourg. Celles-ci ont été créées pour faciliter à propos de la DGSE les échanges de titres et d’espèces entre banques intervenant sur les La dérive du système de com- marchés financiers à la fin des pensation internationale Clears- années 60. C’est surtout à Clears- tream repose, selon Denis Robert tream, qui a été fondé sous le nom et Ernest Backes, sur la multiplica- de Cedel – pour Centrale de livrai- tion de comptes dits « non sons de valeurs mobilières – par publiés », « en infraction avec le 66 banques, pour ne pas laisser le règlement intérieur » de la société. champ libre à Euroclear, que l’auteur « Compte tenu de leur caractère s’intéresse. La genèse du livre vient encore plus hermétique, un accès de sa rencontre avec Ernest Backes, aux comptes non publiés de Cedel un ancien cadre bancaire luxembour- pourrait être particulièrement ins- geois qui a participé aux premières tructif », affirment-il. Car les années de Cedel avant d’en être auteurs pensent tenir une « révéla- remercié, en 1983. Ernest Backes tion » sous la forme d’un listing co-signe le livre, qui s’appuie large- d’étiquettes, dont ils publient une ment sur son témoignage. reproduction et qui fait apparaî- La thèse centrale est que Clears- tre un « compte non publié de la tream a permis de mettre en place Banque de France mis à la disposi- « un système de dissimulation d’opé- tion de la DGSE », intitulé : « Ban- rations bancaires (...) avec l’aval de que de France, comptabilité dirigeants de banques, de directeurs DGSE ». Selon nos vérifications, financiers, d’administrateurs de ce compte n’a rien à voir avoir sociétés implantées partout dans le celui des services secrets français, monde, et d’hommes politiques mais serait simplement celui de influents. (...) Les motifs de ces dissi- la Direction générale des services mulations de transferts bancaires étrangers (DGSE) de la Banque de internationaux sont nombreux. Ils France, service de la banque cen- peuvent aller de la simple recherche trale qui intervient sur le marché de confidentialité dans le cadre des changes. Son apparition, chez d’opérations commerciales au blan- Cedel, n’est pas surprenante. chiment d’argent sale, en passant par le délit d’initiés, la corruption ou l’évasion fiscale. » La fraude, selon me. Ils interrogent certes un ancien les auteurs, pourrait s’évaluer «à directeur général de Cedel, Jacques- des centaines de milliards de dol- Philippe Marson, cadre de BNP Pari- lars » : « Peu importe la quantité de bas. Mais celui-ci dit ne jamais avoir zéros. Il importe d’expliquer qu’un eu connaissance d’une telle prati- système au départ sain, visant à faci- que, même s’il avoue que M. Lussi, liter les échanges bancaires interna- qui a la réputation de pas partager le tionaux, a été détourné de ses objec- pouvoir, ne lui permettait pas « d’ac- tifs initiaux », affirment-ils. céder aux comptes de Cedel », ce qui La dérive du système vient, disent- l’a, entre autres, poussé à quitter la ils, du développement très rapide société. de la pratique dite des « comptes non publiés », dans les années 90. « EXPLICATIONS ALAMBIQUÉES » Normalement, une chambre de Le livre cite beaucoup d’autres compensation permet aux banques scandales financiers. Pêle-mêle, les qui y sont inscrites de s’échanger auteurs évoquent la banque Ambro- titres et espèces, de manière totale- siano, la banque russe Menatep ou ment dématérialisée, pour équili- les comptes du Crédit lyonnais. Le brer le solde des opérations qu’elles fait que ces noms traversent l’histoi- ont fait pour leur compte ou pour re de Cedel ne peut toutefois pas celui de leurs clients sur un titre constituer une preuve en soi. Le financier (action ou obligation). Au principe même d’une société de départ, chaque banque a donc un clearing est d’avoir le plus d’adhé- compte. Mais, peu à peu, Cedel a rents possible dans le monde ban- autorisé les banques à ouvrir des caire, à partir du moment où ces sous-comptes, que les auteurs derniers ont obtenu l’agrément des appellent « comptes non publiés ». autorités de tutelle financières. Elle aurait également permis à des Ernest Backes braque toutefois un

Pour Clearstream, « c’est un non-sens complet »

Interrogé par Le Monde, David Cowan, le directeur de la communica- tion de Clearstream, récuse la thèse du livre : « L’éditeur ne nous l’a pas envoyé. Nous sommes apparemment accusés de blanchiment d’argent à tra- vers les comptes non publiés. C’est un non-sens complet. Nous ne faisons pas circuler d’argent mais uniquement des titres. » Concernant les comp- tes non publiés, il explique : « Nous offrons la possibilité à nos clients de rendre public l’intitulé de leurs comptes sur notre site Internet, ce qui facili- te leur travail, mais ils peuvent aussi ne pas le faire. Cela ne change rien au fonctionnement. Tous les comptes sont audités par KPMG. » Il rappelle que Clearstream est contrôlé par plusieurs autorités, un contrôle ren- forcé depuis sa fusion en mai 1999 avec la société de compensation de titres de la Bourse de Francfort. Pour M. Cowan, « les auteurs ne com- prennent pas comment le système de règlement-livraison fonctionne aujourd’hui dans une société devenue internationale, avec 2 000 salariés. M. Backes a quitté la société il y a dix-huit ans ». 14 LES VILLES EN CAMPAGNE LE MONDE / MARDI 27 FÉVRIER 2001 Caen, le remue-méninges des cafés-citoyens La capitale de la Basse-Normandie bruisse de mille débats portés par des associations ou des individus. MUNICIPALES Une effervescence intellectuelle pour tenter de sortir de « la sclérose des politiques »

CAEN dans le décor chaleureux du pre- ville, détruite à 75 % au moment l’université, dont elle est si fière un remède miracle, leur intention de nos envoyés spéciaux mier étage du café La Coupole du Débarquement, n’a eu de cesse, (elle fut créée en 1432 par Hen- de s’attaquer au déficit d’image de Ce lundi-là, dans la mezzanine (bibliothèque et Déclaration des depuis, que de se développer dans ri VI, roi d’Angleterre), qui, si elle Caen, que les Français, semble-t-il, du Mémorial de Caen, une centai- droits de l’homme au mur), l’asso- l’harmonie et un quasi-consensus, se tournait davantage vers l’Euro- situent mal sur la carte, et que les ne de personnes affrontaient ciation Arcadie se penchait sur la en protégeant comme des reliques pe, et notamment vers l’autre côté étrangers confondent régulière- CAEN ensemble une question vertigineu- violence chez les jeunes. Un sujet ses quartiers et bâtiments resca- du Channel, pourrait sans doute ment avec Cannes. Caen, ville de se : « Peut-on distinguer le bien du en résonance avec le meurtre pés, en diversifiant prudemment accueillir plus d’étudiants que les culture ? Oui, mais qui le sait ? Qui mal ? » Il y avait là des commer- récent d’un jeune garçon dans un ses pôles d’activité économique et 24 500 actuels, et qui mériterait lui associe les noms du musicien çants, des professeurs, des étu- quartier nord de la ville. Et une en misant sur sa qualité de vie. d’être mieux insérée dans la ville William Christie, chef des Arts flo- diants, des retraités. Des amateurs confrontation « citoyenne », ani- Il faut voir comme les Caennais et l’espace économique ? rissants, et de la chorégraphe Kari- de philo et de simples curieux. L’oc- mée par un étudiant en biologie, parlent de leurs deux abbayes et D’ailleurs, quelles niches d’em- ne Saporta ? Il faudrait un grand Population totale casion, comme chaque lundi soir Marc Houssaye, « pour relancer le des demeures seigneuriales, de plois, dans la région cannaise, festival, rêvent alors tout fort les 114 007 hab. depuis presque cinq ans, de réflé- débat démocratique, inciter à la leurs théâtres, musées et du pour compenser l’hémorragie de candidats en enviant les Transmu- (District chir en commun dans le cadre apai- réflexion personnelle, redonner au fameux Zénith de 7 000 places Moulinex ? Quelles initiatives sicales de Rennes ou Les Allumés 198 486 hab.) sant du Mémorial, qui, bien plus peuple l’initiative en formulant des dans lesquels des artistes comme pour consolider le pôle de la micro- de Nantes. qu’un musée populaire propositions ». Une volonté de con- Eddy Mitchell aiment à venir répé- électronique autour de Philips Caen, laboratoire du futur ? Oui, Evol. démographique + 1 141 (410 000 spectateurs en 2000), se cret, donc. Et d’engagement. mais qui l’eût cru, avant d’oser (1990-1999) révèle un formidable espace de Un exemple ? La décision, à l’is- franchir la limite nord de la ville débats. sue d’un café-citoyen consacré au Ville de culture ? Oui, mais qui le sait ? pour découvrir Citis, sur Population étrangère 3 540 Pas commode, le sujet. Difficile, « blocage démocratique », de faire Hérouville-Saint-Clair, stupéfiante • Europe 993 l’expression. Mais l’écoute était reconnaître et respecter le choix Qui lui associe les noms du musicien technopole aux lignes futuristes, • Hors Europe 2 547 bienveillante et le micro passait de du vote blanc en créant… un Parti conçue sur un plan d’eau, qui se main en main, sous l’œil encoura- blanc. Parti « sans parti pris », William Christie, chef des Arts florissants, révèle un vivier de start-up. Caen, Parc de logement social 236 % geant de Charles-Edouard Leroux, mais qui, présentant une liste dont ville du Mémorial ? Ah oui, ce mes- l’animateur chaleureux de ces tous les membres s’engagent à sage-là au moins est passé, à et de la chorégraphe Karine Saporta ? Taux de chômage 7,3 % cafés-philo. « Ce fut dès le départ démissionner en cas d’élection, grand renfort de communication. une belle surprise, commente celui- devrait permettre aux mécontents Et il sera précieux en 2002, lorsque (d'après l'Insee) ci. Les Normands, réputés si pudi- de manifester leur défiance et d’af- ter ; du grand stade Michel-d’Orna- Composants et ceux de la recher- s’ouvrira un nouvel espace qui dou- ques, si discrets, lourds de secrets, faiblir les résultats des autres lis- no, du bassin Saint-Pierre bordé che et de la science autour du blera le musée et permettra d’orga- Taux de fiscalité locale ont soif de débattre. Avec un vrai res- tes. « Une façon de ramener les depuis peu de terrasses, et puis de Ganil, ce grand accélérateur natio- niser sa visite, à cheval sur une soi- • Taxe d'habitation 14,42 % pect de l’opinion des autres. Et un citoyens vers les urnes, explique Blai- cette extravagante prairie du cen- nal à ions lourds qui attire du mon- rée au centre-ville, au spectacle, • Taxe professionnelle 17,94 % formidable intérêt pour la marche se Hersent-Lechatreux, un jeune tre-ville, d’où on observe les para- de entier physiciens et cher- ou au pied du château de Guillau- du monde. » ingénieur caennais, responsable des du canard colvert, le ballet des cheurs ? Quelle stratégie pour le me et Mathilde dont l’histoire Revenu moyen/hab./an 43 271 F La politique est-elle un métier ? de ce nouveau parti. Et une révolte sarcelles d’hiver, le vol des bécassi- port, gravement atteint en d’amour est une carte romantique (d'après les revenus imposables La culture protège-t-elle de la bar- devant ce dégoût que manifestent nes et les coquetteries d’une cigo- 1993 par l’extinction de l’industrie que les professionnels du tourisme de l'année 1998) barie ? Qu’est-ce que la majorité de plus en plus les Caennais à gne. Une ville « douce », insistent- sidérurgique, et quelles perspecti- entendent jouer à fond. Source : AMGVF, Insee silencieuse ? Est-ce toujours la fau- l’égard de partis politiques désespé- ils, « fluide », à deux heures de ves concrètes derrière ce slogan Le vieux maire, donc, s’en va. Et te des autres ?… Les Caennais, rants, trop enlisés dans leurs querel- Paris et à deux pas de la mer. mille fois lancé de Caen-sur-Mer ? les Caennais perçoivent combien donc, débattent. Et c’est apparem- les intestines pour soulever les vrais Mais cela suffit-il ? Quid du posi- Quels espoirs enfin dans le secteur le départ de Girault l’humaniste, si ment récent dans cette ville si dis- débats qui sous-tendent l’avenir de tionnement de Caen par rapport à du tourisme auquel on attribue viscéralement attaché à sa ville, crète et si sage, longtemps absor- Caen. » Rouen, Rennes, Le Mans, autre- déjà 4 000 emplois en ville mais tourne une page importante de bée par sa reconstruction et sou- Des minidébats pour pallier l’ab- ment plus peuplées ? Quid de son qui, dynamisé et orienté vers les l’histoire de Caen. Et exige une cieuse de son calme. En quelques sence de grands, en quelque sorte. incapacité à s’imposer comme capi- Britanniques, devrait pouvoir dou- vision, un remue-méninges, un années, dans la foulée du café-phi- Des initiatives individuelles pour tale régionale de la Basse-Norman- bler d’activité ? Non, de ces grands nouvel élan. Caen est pleine de res- lo, se sont ainsi créés une dizaine secouer « la sclérose des politi- die et à transformer son district en sujets-là, des vrais défis à venir sources, clament-ils avec sincérité de cafés-débats aux thématiques ques »… Il est vrai que l’extrême communauté d’agglomération d’une ville attachante qu’aucune au cours de mille et un débats. diverses : un café-famille, un café- stabilité de Caen qui, pendant tren- – que l’Etat, pourtant, dote riche- catastrophe majeure ne menace à Mais de la relève politique, la plu- théologie, un café artistique, un te ans, se développa sous l’égide ment ? Quid du retard accumulé court terme, plutôt un étiolement, part, il est vrai, désespèrent. café des sciences, un café du bien- paternelle du maire centriste Jean- sur sa desserte routière et ferroviai- les candidats en campagne ne par- être, deux cafés-citoyens… Marie Girault, n’incitait guère aux re, notamment vers Cherbourg, lent pas. Annick Cojean Samedi 24 février, par exemple, idées révolutionnaires. Et que la Rennes, Le Mans, Roissy ? Quid de Tout juste évoquent-ils, comme et Jean-Jacques Lerosier

ÉVÉNEMENT LE TUNNEL DE TOUS LES ESPOIRS

Le samedi après-midi, pour deux francs la séance, les enfants du quartier HLM de la Grâce de Dieu peuvent s’initier à la batterie ou à la guitare basse et rêver de devenir des stars du rock, du rap, du raï. Ils se retrouvent dans un lieu culte du quartier : le « tunnel ». Un vrai tunnel. Enfin, disons, un vieux tunnel aujourd’hui aménagé en studio de répétition. Avec acousti- que « nickel » et matos « d’enfer ». C’est là que viennent répéter les musiciens du groupe Raï sans fron- tières (RSF) repérés par le patron du Zénith, Serge Langeois qui, après leur avoir ouvert sa salle de concert en 1997, a continué de les parrainer et de les épauler par l’in- termédiaire de l’association munici- pale Chansons à Caen. Un emploi jeune permet ainsi à un membre du groupe d’entretenir le lieu. Louis Mexandeau (PS) espère que sa cinquième tentative sera la bonne Mais le quartier a de toute façon trop de respect pour son « tunnel » CAEN million de lettres. Alors ça m’embête- net d’adresses d’ancien ministre ferino. La droite se moque, bien l’environnement ? Pour trancher, – ouvert aussi le week-end et le de nos envoyés spéciaux rait salement qu’après tout ce que sera sacrément utile pour la ville. sûr. Mais à voix basse. La liste le maire se reporta semble-t-il à un soir – pour vouloir l’abîmer. Ni al- Quelle jubilation ! Ah, en voilà j’ai fait pour Caen, et au moment où L’âge ? Allons ! Rappelle-t-on sans d’union que mène Brigitte Le sondage. Et c’est ainsi qu’il adou- cool, ni cigarette, ni bazar, garan- un, au moins, qui ne se force pas une fenêtre de tir se présente, un arrêt à Chirac sa date de naissan- Brethon, une agrégée d’économie ba, mollement, la militante RPR, tit un musicien : « Jamais de problè- pour faire les marchés, serrer mille monsieur Bidule quelconque rafle la ce ? Je suis finalement de la même de quarante-neuf ans, est en effet vice-présidente du conseil régio- me, jamais de flic ! » Et ça marche. mains, embrasser à tout va : «Ça mise ! » décennie que Jospin ! Et si vous incapable de cacher ses propres nal, et adjointe aux affaires socia- Les petits rêvent donc désormais va-t’y, la p’tite dame ? Tiens, une p’ti- Bidule ? Ses colistiers sourient. voyiez combien de Caennais, crai- fêlures et replâtrages. Car la con- les depuis 1983. Au remuant véto, de musique, les vieux suggèrent les te bise. » Survolté, Louis Mexan- Tout le monde a compris l’allusion gnant d’être orphelins, me crient : currence fut âpre pour diriger la encarté depuis peu UDF, mais éga- chansons qui leur rappellent le deau, malgré ses soixante- au maire ébouriffant d’Hérouville- “Loulou, c’est votre tour !” » liste et l’on frôla de peu les dissi- lement démarché dans le passé par bled, les ados ébauchent quelques neuf ans. Galvanisé par le combat. Saint-Clair, François Geindre, Le PC s’est rallié à « Loulou » dences. la gauche, de se plier à l’arbitrage raps, les filles se transforment en Et hilare dans le restaurant du port socialiste de cinquante-cinq ans, dont Laurence Dumont, députée Le vétérinaire de sensibilité éco- et de passer sous les fourches Cau- danseuses orientales. Et RSF, sur où, entouré d’une poignée de colis- qui aurait volontiers quitté la mai- de Bayeux, est la deuxième de liste. logiste Luc Duncombe, quarante- dines de « Brigitte ». La greffe se qui repose aujourd’hui tout l’es- tiers, il arrose volontiers à l’avance rie, qu’il cède après trente ans à Mais ni les Verts (16 % aux euro- quatre ans, n’aspirait-il pas lui aus- fait dans la douleur. « Nous devien- poir d’un quartier, enregistre à son accession à une mairie dont il son premier adjoint, pour celle de péennes), ni l’extrême gauche, ni la si au siège de Jean-Marie Girault, drons complices », clame Brigitte Paris son premier disque. Violon, rêve depuis un quart de siècle. Caen. Un profil à l’opposé de celui liste Citoyens à Caen, tous stupé- dont son père fut l’ami en même Le Brethon, connue pour sa main guitare, batterie, derbouka, syn- « C’est le couronnement de ma de Mexandeau dont l’âge, la faits de l’arbitrage de la rue de Sol- temps que son adjoint mythique à de fer. Duncombe rechigne, se thé, congas… Les influences sont carrière, évidemment ! J’ai échoué culture, les méthodes le séparent. cabre, effrayé de l’incompatibilité multiples, à l’image des musiciens quatre fois, d’accord. Mais Girault Un programme inspiré des réalisa- de caractère et du peu de cas fait originaires du Zaïre, du Congo, du était indégommable. Et ça ne m’a tions novatrices de sa ville, un tic- Avis à la population de sa famille politique, dans une vil- Maroc et de Normandie. pas empêché d’être député depuis ket avec le député socialiste Philip- le traditionnellement au centre. Et RSF entend bien évoluer, flat- vingt-huit ans ! De militer des pe Duron, le soutien de la fédéra- Depuis un mois, Louis Mexandeau (PS) roule en ville à bord d’une « Enfermé dans un bocal avec une té qu’un professionnel comme Lan- années aux côtés de Mitterrand, de tion PS du Calvados et le rallie- voiture bariolée à son nom : les Caennais l’appellent la « louloumobi- vipère, c’est normal qu’on gigote. » geois ait pu leur faire confiance, et labourer et de convertir une terre ment de toute la gauche plurielle… le ». Brigitte Le Brethon, son adversaire RPR, est plus discrète et plus Ambiance… Un sondage mettait fiers que la ville les soutienne. longtemps rétive à la gauche ! Ce En temps ordinaire, voilà qui cons- affective avec son slogan, « Une femme pour l’amour d’une ville », et récemment droite et gauche à égali- « Sacrée cité, dit Charley, le bassis- serait quand même normal qu’un tituerait des atouts, surtout si l’on ses prospectus frappés d’une coccinelle bleue. Louis Mexandeau pose té. « Un match nul, dans tous les te. J’en ai traversé quelques autres, jour ça finisse par payer ! Oui, j’ai y ajoute des sondages favorables. sur ses affiches en bras de chemise, avec un chien, qui n’est pas le sens du terme », a aussitôt commen- comme Le Mans dernièrement. Et envie d’être maire de Caen. J’ai méri- Mais les voies de François sien, sur une photo prise en Haute-Savoie… « Caen pour tous » pour té François Geindre, désormais vous savez ce que je me dis ? Eh té ! Car c’est une vie de sacrifice, la Hollande sont parfois impénétra- lui, « Caen pour l’avenir » pour elle, les deux candidats rivalisent de hors concours. bien, que Caen est la plus belle, la vie d’un militant comme moi. Réu- bles, et l’arbitrage du premier secré- projets sur leurs sites Internet. Louis Mexandeau promet un salon du plus élégante et la plus remuante ! nions, porte-à-porte, cafés, préaux, taire du PS aboutit, mi-janvier, à livre, un musée vivant, un festival de musique de la chanson fran- A. Co. et J.-J. Le Personne n’a l’air de le savoir, mais permanences. Interventions tous azi- laisser le champ libre à l’ancien çaise, un festival européen du cinéma, « un événement sportif de haut moi, je vous le dis : c’est un beau muths. J’ai dû aider ou tenté d’aider compagnon de Mitterrand, qui niveau », un pôle de la mémoire… Brigitte Le Brethon s’engage aussi petit endroit de Normandie ! » entre 60 000 et 70 000 personnes, n’avait d’ailleurs pas attendu pour pour un salon du livre, « un événement culturel d’ampleur interna- Demain rien que ça ! J’ai fait bien plus d’un commander ses affiches. « Mon car- tionale », et l’aménagement du château de Caen. – (Corresp.) BORDEAUX A. Co. LE MONDE / MARDI 27 FÉVRIER 2001 / 15 HORIZONS ENTRETIEN

Le « sous-commandant » Marcos, (debout), le major Moisés (à gauche) et le commandant Tacho, (à droite) donnent une conférence de presse le 22 février à la Realidad, annoncant le départ de la marche vers Mexico.

OUT commence par une lettre du « sous-comman- dant » Marcos que je reçois à Paris, dans laquelle il m’annonce la mar- che des dirigeants zapatistes sur Mexico, du 25 février au 11 mars, et Tme dit en même temps : « Puisque vous avez suivi de près les principaux événements de ces temps globalisés, votre vision élargie et vos profondes connaissances de la “machine” néoli- bérale sauront reconnaître le désir de justice qui alimente notre cause. » Et il m’invite à l’accompagner dans cet- te marche. Des engagements anté- rieurs pour ces mêmes dates, que je ne peux éluder, m’empêchent d’ac- cepter son invitation. Mais je me sens très frustré. La marche des zapatistes sur Mexico est, comme le dit Carlos Monsivais, « une idée géniale », qui a déconcerté toute la classe politique mexicaine, laquelle ne s’est pas encore remise du choc du 2 juillet 2000, quand, après soixante-dix ans de pouvoir, le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) a perdu l’élection présidentielle. lui-même, un maître de la communication politique, qui ne s’était jamais exprimé publique- ment à propos des zapatistes, a admis qu’avec cette idée de la mar- EDUARDO VERDUGO/AP che, « Marcos donne au monde une leçon de bon usage de la symbolique politique ». Je réponds à Marcos que je ne puis suivre la marche, mais que j’aimerais venir le voir dans sa base de la forêt des Lacandons, pour qu’il m’explique l’objectif de cette mar- che et ses projets pour l’avenir. Mar- cos accepte. Et après un voyage La longue marche de Marcos épuisant et sept heures de piste de montagne, j’atteins enfin La Reali- dad, la sympathique bourgade au dons, du Chiapas, et marcher sur droite mexicaine ou des grands sec- un parti normal. Tu maintiens ce cœur de la pluvieuse forêt des Le sous-commandant Marcos, Mexico, cela représente la fin teurs de l’argent au Mexique à notre projet ? Lacandons, près de laquelle se trou- d’un cycle pour le zapatisme. Cer- sortie. Ils disent : « Nous n’allons pas – Oui. Pour nous transformer en ve le quartier général clandestin de emblème de la guérilla tains pensent que cette marche savoir que faire d’eux quand ils seront organisation politique. Nous établis- Marcos. Il me reçoit avec ponctuali- est une idée géniale, d’autres sortis au grand jour et quand ils sons une différence entre parti et té, accompagné du commandant du Chiapas, a commencé, pensent que toi et les autres com- feront de la politique. Le problème organisation. Parce que notre projet Tacho et du major Moisés. Il a lu mandants courez un risque mor- n’est pas le passe-montagne, le problè- politique n’est pas de prendre le mes livres, et moi j’ai lu tous ses dimanche 25 février, une tel. Comment la décision d’orga- me est que nous ne voulons pas qu’ils pouvoir. Il n’est pas de prendre le écrits (en plus de livres sur lui, en niser une telle marche a-t-elle sortent au grand jour. Nous ne vou- pouvoir par les armes, mais pas non particulier Marcos, le Seigneur des « longue marche » de 3 000 été prise ? lons pas qu’on parvienne à un accord plus par la voie électorale, ni par Miroirs, de Manuel Vazquez Montal- – La marche est une folie. Mais de paix. OK pour qu’ils sortent dans une autre voie, « putschiste », etc. ban), aussi commençons-nous à kilomètres. Le 11 mars, nous pensons que, depuis le les médias, qu’ils donnent leurs confé- Dans notre projet politique, nous converser comme de vieux amis. 2 juillet, il y a un autre pays, un rences de presse, qu’on les interviewe, disons que ce qu’il faut faire, c’est « Penses-tu que c’est le zapatis- il doit arriver à Mexico afin autre Mexique. Et nous ne pouvons qu’on forme des caravanes d’aide, subvertir la relation de pouvoir, me qui, le 2 juillet 2000, a fini par pas garder la même attitude mais il ne faut pas qu’ils viennent à entre autres raisons parce que le cen- vaincre le PRI ? de discuter avec le nouveau qu’avant. Le pays est en pleine dis- Mexico pour faire de la politique, par- tre du pouvoir n’est plus dans les – Nous avons fait indiscutable- cussion. Nous avons analysé les ce que leur projet dérange notre jeu. Etats nationaux. Cela ne sert donc à ment partie des forces qui ont vain- pouvoir mexicain résultats des élections, et ceux-ci Nous ne voulons pas des zapatistes fai- rien de conquérir le pouvoir. Un gou- cu le PRI. De même qu’au niveau révèlent que la société mexicaine est sant de la politique au grand jour. vernement peut être de gauche, de mondial, nous nous voyons comme du président Fox. plus politisée, mieux informée et Nous ne voulons pas la paix. D’ac- droite, centriste et, finalement, il ne un symptôme, au niveau du Mexi- plus désireuse de participer à la poli- cord, c’est très coûteux de les éliminer pourra pas prendre les décisions fon- que, il y avait une série de résistan- Ignacio Ramonet, directeur tique. Nous croyons fondamentale- militairement, mais nous pouvons tou- damentales. Ce dont il s’agit, c’est ces contre le PRI, plus combatives ment que toute la société mexicai- jours parier qu’à la longue, ils s’épuise- de construire une autre relation poli- les unes que les autres, et l’une d’el- du « Monde diplomatique », ne, comme la société internationale, ront politiquement. » tique, d’aller vers une « citoyennisa- les a été l’Armée zapatiste de libéra- est convaincue que la situation – Ta relation avec la violence tion » de la politique. Finalement, tion nationale (EZLN). Mais, fonda- l’a rencontré avant son actuelle des peuples indigènes est est très singulière. Tu incarnes ceux qui donnent un sens à cette mentalement, le vainqueur du PRI a insoutenable et qu’il faut y remé- d’une certaine façon l’antiterroris- nation, c’est nous, les citoyens, et été la société non organisée. Cette départ. Notre mensuel dier. Par conséquent, nous sommes me. Le zapatisme est un mouve- non l’Etat. Nous allons faire une société indéfinie, non organisée, pro- à un moment où convergent beau- ment armé, mais il n’a jamais politique sans passe-montagne, fite d’une ouverture [les élections reviendra plus longuement coup de situations qui rendent possi- commis un attentat. Il ne réclame mais avec les mêmes idées. du 2 juillet 2000] et, s’opposant à ble que cette dette, que la nation pas non plus l’indépendance, ni la – Après l’arrivée de la marche à une grande campagne de corrup- sur cette rencontre dans son mexicaine a envers ses peuples sécession ; au contraire, il exige Mexico, le dimanche 11 mars, est- tion lancée par le gouvernement de indiens, soit soldée. En comprenant que le Chiapas soit mieux intégré ce que Marcos va disparaître ? Zedillo et du PRI pour gagner une numéro en vente le 2 mars que la nation mexicaine est formée au sein de l’Etat mexicain. Quel – Ce qui va changer, la paix fois de plus la présidence, elle déci- de différents peuples, contraire- genre de guérilla mène l’EZLN ? signée, c’est qu’une organisation de de dire : « Non ! ». Il reste à ment à ce qu’ont affirmé tous les – Bien que les indigènes soient les politico-militaire, comme l’est l’EZ- savoir ce que disait exactement cet- gouvernements fédéraux depuis Jua- plus oubliés, l’EZLN a pris les armes LN, va cesser de l’être. Cette organi- te société. La réponse à cette interro- rez, pour lesquels il s’agissait d’une pour réclamer la démocratie, la liber- sation va cesser d’avoir les relations gation reste ouverte. Le « non » ne nation fondamentalement métisse. té et la justice pour tous les Mexi- de commandement qui existent au signifie probablement pas un aval à Non. C’est une nation formée par cains, et pas seulement pour les indi- sein d’une structure politico-militai- la droite, ni au PAN [Parti d’action différents peuples. gènes. Nous ne voulons pas l’indé- re. Et, fondamentalement, la figure nationale], ni à Fox [Vicente Fox, – Pour le moment, tout le mon- pendance, nous voulons faire partie de Marcos s’est construite autour de président de la république, membre de semble soutenir cette marche. du Mexique, être des indigènes ce mouvement. Quand Marcos du PAN]. Jusqu’au président Fox, qui a mexicains. L’EZLN est organisée parle, c’est un mouvement, un col- – Le pays est encore sous le appelé « la nation entière » à comme une armée et respecte tou- lectif qui parle. Et c’est ce qui donne choc de la défaite historique du appuyer la marche. Comment tes les dispositions internationales sa force et son intérêt à ce que dit PRI. Dans quelle mesure ce crois-tu que va réagir la société pour être reconnue comme une Marcos. Que ce mouvement se moment très particulier permet-il au passage de la caravane zapa- armée. Nous avons toujours respec- transforme et, cessant d’être une à l’EZLN de lancer de nouvelles tiste ? té les conventions internationales et armée, devienne une force politi- initiatives politiques, comme l’est – La société va répondre. Elle com- les lois de la guerre. Nous déclarons que, et rien ne sera plus pareil. la marche des « commandants » prend que les indigènes luttent pour les hostilités dans les règles, nous Il est probable qu’on découvrira zapatistes sur Mexico ? occuper leur place. Nous ne voulons avons des uniformes, des grades et alors que la qualité littéraire des tex- – Le pays veut construire, à partir plus jamais être des spectateurs, ou des insignes reconnaissables, et tes du sous-commandant n’était de la chute du PRI, quelque chose que quelqu’un résolve notre problè- nous respectons la population civile pas aussi bonne qu’on le pensait. de nouveau. Et nous pensons pour me pour nous. C’est le moment. La et les organismes neutres. L’EZLN a Que ses analyses critiques ou de FRED JACQUEMOT/TANGO PHOTOS notre part qu’en ce moment, ensem- marche, en plus de résoudre le pro- des armes, une organisation et une sciences sociales n’étaient pas aussi ble avec la société, les peuples indi- Marcos et Ignacio Ramonet au quartier général de l’EZLN. blème des peuples indigènes, ouvre discipline militaires, mais elle ne pra- justes, etc. gènes que nous sommes peuvent se la porte à l’EZLN, aux zapatistes, tique pas le terrorisme, et elle n’a Dès le moment où elle disparaî- construire un espace. Sans vouloir nous bâtir une place digne et de ser- et les minorités indociles se voient aux guérilleros armés et encapu- jamais commis d’attentat. L’EZLN tra, la figure de Marcos, avec tout ce donner une place hégémonique à ce vir, en notre qualité de peuples indi- assigner des coins. Mais, surprise, le chonnés, elle leur donne la possibili- lutte pour qu’il ne soit pas nécessai- qui l’entoure, va se trouver démythi- projet nouveau pour le pays, mais gènes, à la construction d’un Etat monde est rond ! Et l’une des carac- té de faire de la politique sans le re d’être clandestin et armé pour fiés. Cela ne veut pas dire que Mar- sans accepter non plus que l’histoire national au Mexique, plus juste et téristiques de la rotondité est qu’elle « glamour » ou sans le mur du pas- combattre pour la justice, la démo- cos va cesser de lutter, que Marcos se répète et que nous restions en plus solidaire. Dans ce projet, il n’y a n’a pas de coins. Nous voulons qu’il se-montagne et des armes. Pour cratie et la liberté. Voilà pourquoi va se consacrer à la culture des légu- arrière, à la queue. Nous sommes aucune raison pour que notre place n’y ait plus jamais de coins pour se nous, tant que nous restons ainsi et nous disons que nous luttons pour mes ou à autre chose. Mais tout ce fiers de nous être rebellés. Non seu- soit la dernière. Nous ne voulons débarrasser des indigènes, des gens ici, le projet politique a cette limita- disparaître. qui a rendu possible Marcos, l’EZ- lement contre un système injuste, pas être de nouveau la dernière qui gênent, pour les mettre dans un tion. Or nous voulons quelque cho- – Dans un de tes textes, tu avais LN, sera radicalement modifié. » mais aussi contre un système qui roue de la voiture ou le dernier coin comme on met les poubelles se qui nous projette, et non quelque annoncé, voici des années, ton nous assigne le rôle de mendiants et wagon du train, mais une part digne dans un coin afin que personne ne chose qui nous limite. Et c’est pour- intention de marcher sur Mexico Propos recueillis par qui ne nous tend la main que pour de cette géographie de la reconstruc- les voie. quoi nous observons aussi que tout où le zapatisme, tel que nous le Ignacio Ramonet nous donner une aumône. Nous tion. Dans la globalisation actuelle, – Sortir, pour la première fois le monde ne soutient pas cette mar- connaissons aujourd’hui, pour- Traduit de l’espagnol pensons que c’est le moment de on assiste au quadrillage du monde depuis 1994, de la forêt des Lacan- che. Nous voyons la réaction de la rait disparaître et se convertir en par François Maspero 16 / LE MONDE / MARDI 27 FÉVRIER 2001 HORIZONS-ENTRETIENS

Horst Siebert, professeur d’économie, président de l’Institut d’économie mondiale de Kiel (IFW) Faute de réformes, l’Europe ne peut devenir le moteur de l’économie mondiale Absents de la nouvelle économie et handicapés par une population vieillissante, les Quinze taxent trop les entreprises et n’encouragent pas assez la concurrence pour pouvoir atteindre le dynamisme des Etats-Unis

« L’économie américaine, après – Non, pas seulement, même si sur l’année atteindra environ 2 %. que sera beaucoup plus vaste, et neuf années de forte croissance, cet aspect est essentiel. Mais il faut Les problèmes structurels sont réels c’est très bien, mais aussi plus hété- vient de connaître un brutal aussi ouvrir les portes de la concur- et Wall Street ayant fortement crû rogène avec des pays moins déve- recul. Est-ce l’heure de l’Euro- rence partout et en particulier dans avant de chuter, on a fait le parallèle loppés, moins productifs et donc pe ? Certains estiment que le les secteurs des hautes technologies avec l’éclatement de la bulle finan- avec un taux d’inflation intrinsèque- Vieux Continent s’est réveillé et, comme les télécommunications. On cière du Japon. Je ne pense pas que ment plus fort. Entre le centre et la loin de l’immobilisme, a engagé a mis trop longtemps à basculer cette comparaison soit valable. Le périphérie, les tensions seront for- des restructurations et des réfor- d’une logique de services publics à Japon est plus rigide et, de surcroît, tes, engendrant un risque de conflit. mes qui vont maintenant le con- une logique de marché, freinant l’in- il a mené une désastreuse politique Dans une Europe à Quinze, les pays duire à vivre, à son tour, une lon- novation. L’autre aspect est la quali- économique ces dernières années les moins riches, Portugal ou Grèce, gue phase de prospérité. Parta- fication des personnels. Les Euro- en multipliant, en vain, les mesures avaient un poids total faible. Mais gez-vous cet avis ? péens jouissent d’une bonne forma- de relance budgétaire et monétaire. dans une Europe élargie, le rapport – Les perspectives sont souriantes tion par rapport aux Américains. – L’euro a deux ans. C’est un va s’inverser en défaveur du centre. pour le court terme. Cette année, et Mais les systèmes universitaires succès à vos yeux malgré sa fai- » Je crois donc nécessaire de met- en particulier au premier semestre, européens doivent être soumis à la blesse ? tre en place, en plus des critères de la croissance sera plus rapide de ce compétition. La gestion des facultés – Sa faiblesse provient de la diffé- convergence que les pays candidats côté de l’Atlantique que de l’autre. est encore bureaucratique et orien- rence de croissance, l’an passé, devront respecter pour pouvoir Mais que de peu. Si on regarde sur le tée vers la quantité : plus d’étu- entre les deux rives de l’Atlantique. entrer dans l’Union, en ajouter un plus long terme, il reste à faire beau- diants, plus de professeurs, plus de Cela devrait se corriger en partie cet- cinquième pour l’entrée dans coup de choses en Europe pour obte- diplômés, etc. Cela relève encore de te année. Mais globalement l’euro, l’Union monétaire : qu’ils attei- nir une économie aussi dynamique l’économie planifiée. oui, est un succès. Le vrai test vien- gnent une richesse minimale par qu’aux Etats-Unis. – Quels sont les autres handi- dra lorsqu’il y aura une importante habitant. Concrètement il faudrait, – L’Europe ne peut pas être, à caps européens ? divergence des conjonctures au sein par exemple, que le produit inté- vos yeux, le moteur de l’écono- – La trop faible flexibilité du mar- de la zone euro ou une crise profon- rieur brut par tête dépasse une pro- mie mondiale ? Pourquoi ? ché du travail. Malgré les change- de dans un Etat-membre. Car alors portion minimale de la moyenne de – En effet, je ne le crois pas dans ments opérés dans tel ou tel pays on verra la contradiction au grand l’Euroland. les conditions actuelles. Elle souffre d’Europe, le mot reste tabou. Com- jour entre une politique monétaire » Mais je reviens à votre ques- de multiples handicaps. Le premier me si on avait introduit une flexibili- européanisée et confiée à une ban- tion. Un statu quo en matière de est son absence de la nouvelle éco- té honteuse. Mais il ne s’agit plus de que centrale indépendante et des défense ou de politique étrangère nomie. Aux Etats-Unis, on a observé faire des réformes sous la table. La systèmes de décisions politiques fera de l’Europe un acteur de une nette hausse de la productivité flexibilité doit être un sujet exposé demeurés au niveau national. Il y a deuxième rang derrière les Etats- du travail depuis 1995, preuve d’une au grand jour,. La loi, qui est discu- là un clash potentiel. L’éviter impose Unis. En matière économique, je ne transformation en profondeur. Rien tée en Allemagne au sujet de la une discipline de fer entre les dis pas que c’est complètement ini- de tel en Europe, du moins pour cogestion, montre qu’au fond, il nations et donc une adhésion des maginable. En théorie, l’Europe l’instant. Les nouvelles technologies s’agit encore de défendre les ancien- opinions publiques qui n’est pas peut continuer ainsi avec une coor- n’ont pas pénétré dans l’ensemble nes façons de faire et d’aider les syn- donnée d’avance. dination intergouvernementale de l’économie, en tout cas ce n’est dicats à maintenir leurs positions. La – Les économistes ont toujours amplifiée. Mais, à mon avis, cette pas encore repérable dans les statisti- nouvelle économie ne se développe- dit que l’union monétaire devait méthode, bâtie sur les seules con- ques. Pour bénéficier comme les ra que si on trouve des nouveaux s’accompagner d’une union politi- fiance et bonne volonté, trouvera Américains du renouveau, de ce modèles sociaux orientés vers la que plus étroite. Etes-vous satis- vite ses limites. Le mécanisme est dynamisme-là, il faudrait forcer l’al- flexibilité. fait du résultat du sommet de trop lâche, les hommes politiques lure d’une série de réformes, à com- – Mais peut-on faire des réfor- Nice concernant la réforme du auront toujours une élection en vue mencer par celle des impôts qui mes en Europe plus rapidement fonctionnement de l’Union dans pour s’en tenir à l’égoïsme national. n’est qu’engagée. Il faudrait simpli- tout en les discutant avec les par- la perspective de l’élargissement ? Il faudra donc se convertir, dès le DESSIN DE IVAN SIGG fier les tranches et abaisser les taux. tenaires sociaux ? Après tout, le – Je crains que ce qui a été décidé premier choc dur, à des contraintes En Allemagne, même après la réfor- marché des télécommunications à Nice soit très insuffisant. Le systè- plus solides, donc à plus de fédéra- me annoncée, le taux marginal maxi- s’est ouvert, les impôts baissent… me de décisions mis en place ne me lisme. mum sera encore de 42 % en 2005 – La réforme des retraites n’est sans doute des différences entre les les conséquences de ce vieillisse- paraît pas en mesure d’éviter les blo- – Les gouvernements disent le contre 33 % aux Etats-Unis dans le pas faite, celle du marché du travail Quinze sur ce sujet. Mais globale- ment. L’équilibre et la pérennité des cages. La grande question est celle- contraire. Ils estiment que leurs plan Bush. C’est indispensable pour non plus. En tout cas, pas autant ment nos sociétés vieillissent. Nos systèmes de retraite ou de santé ci : est-il possible de continuer à politiques commencent à être sys- attirer les capitaux mais plus encore qu’il faut. Nous évoquons les condi- économies vont souffrir d’une réduc- seront remis en cause. Il va falloir y vivre avec des approches et des poli- tématiquement mises en regard les ingénieurs et les entrepreneurs. tions pour donner à l’Europe un tion des populations actives, consacrer une part très importante tiques différentes, régulées tant bien de celles des pays voisins sur tous Ce sont ceux qui apportent l’innova- dynamisme économique semblable c’est-à-dire des forces potentielles du PIB, et les mesures nécessaires que mal par des réunions des minis- les sujets. Et cette comparaison tion. Tout devrait être fait dans la à l’Amérique. Et je pense que beau- de croissance. Sans changement de ne sont pas vraiment engagées. tres ou des chefs d’Etat ? Ou bien force les rapprochements. politique économique pour les atti- coup de ces conditions sont loin nos politiques d’immigration, cela Mais au-delà, les changements faut-il, devant la montée des problè- – C’est vrai. Les Etats-nations rer et les garder en Europe. d’être remplies. Autre handicap signifiera un affaiblissement des seront de plus grande ampleur : les mes communs aux Européens, sont mis en concurrence pour attirer – Est-ce seulement une affaire européen à plus long terme : le taux de croissance en Europe. structures productives et financières céder des parts de souveraineté ? les capitaux ou les créateurs de start- d’impôts trop élevés ? vieillissement des populations. Il y a » On imagine encore mal toutes vont devoir s’adapter et se détour- Concrètement, cela signifierait de up, et pour offrir les meilleures ner de l’exportation pour couvrir les donner à Bruxelles un budget cen- infrastructures de transports, d’édu- nouveaux besoins intérieurs de loi- tral important pour s’attaquer à ces cation, etc. Personne ne peut plus sirs, de soins, etc. Quel effet cela problèmes communs et, naturelle- hausser les impôts sans tenir comp- Un chef de file libéral aura-t-il sur le commerce extérieur ? ment, d’accompagner cela d’une te de ses voisins. Il s’agit d’un outil Quel effet sur l’épargne ? Quel effet représentation politique chargée de très puissant de coordination et LE PROFESSEUR, docteur, Horst tourné vers l’étranger. Employant sur l’euro ? Le système politique lui- le décider et de le contrôler. A mon d’harmonisation. Mais cela concer- Siebert, soixante-deux ans, est mem- environ 350 personnes, il a pour mis- même va devoir viser un électorat avis, il faut aller dans ce sens. Régler ne les politiques structurelles qui bre du Conseil des cinq sages, organis- sion de collecter tous les ouvrages éco- qui, globalement, redoutera le ris- les problèmes communs européens définissent la compétitivité d’un me indépendant qui rend une fois par nomiques paraissant dans le monde ; que. Tout cela va concourir à freiner par des réunions intergouvernemen- pays. Il reste que cette coordination- an un rapport sur la politique condui- la bibliothèque compte ainsi plus de la croissance européenne. L’Europe tales fait une Europe loin des gens. Il là, aussi utile soit-elle, ne suffit pas te par le gouvernement et auquel 2,2 millions d’ouvrages. va donc connaître une année de arrivera vite un moment où il appa- d’un point de vue de la politique éco- celui-ci doit répondre devant le Parle- Le professeur Siebert travaille sur meilleure croissance que l’Améri- raîtra illégitime de voir les chefs des nomique générale. La théorie ensei- ment. Président de l’Institut für l’Union européenne et l’euro. Outre le que. Mais sur le moyen terme, nos nations décider d’un budget com- gne que l’optimum de la policy-mix Weltwirtschaft (IFW), professeur manque de volonté de réformes de handicaps nous coûteront sans dou- mun sans contre-pouvoirs politi- n’est pas la somme des optimums d’économie théorique à Kiel, il est l’Etat-providence, il critique les institu- te un ou un point et demi de crois- ques autres que nationaux. C’est nationaux mais doit se définir au l’un des représentants les plus connus tions européennes. La création de sance par rapport aux Etats-Unis. inacceptable et il faudra bien en niveau global. Et, plus important, de l’école libérale, très dominante en l’euro devrait, dit-il, s’accompagner – Pour l’instant, les Etats-Unis venir, dans les années qui viennent, elle apprend aussi que chaque REUTERS Allemagne. Il a étudié et enseigné aux HORST SIEBERT d’un renforcement du budget fédéral frôlent la récession. Et ils souf- à plus de fédéralisme. niveau d’organisation doit avoir sa Etats-Unis avant de revenir en RFA. chargé des problèmes communs aux frent d’un déficit d’épargne et – Ne peut-on pas imaginer une propre compétence budgétaire. Seu- Spécialiste des relations de travail, il s’élève réguliè- Quinze. Il partage sur ce point les positions du chance- d’un déficit des comptes exté- Europe institutionnelle qui le une fédération européenne peut rement contre les politiques sociales en Europe qui, lier Gerhard Schröder et de son ministre des affaires rieurs de 370 milliards de dollars. demeure en l’état ? permettre de l’atteindre. » favorisant les salaires et les aides aux chômeurs, affai- étrangères, Joschka Fischer, d’une nécessité de renfor- – Je suis optimiste en ce qui les – Certainement pas une Europe blissent la demande de travail et jouent en définitive cer le fédéralisme européen. concerne. Ils vont sans doute peiner élargie à vingt-sept nations. Au Propos recueillis par contre l’emploi. Parmi les six grands instituts de pendant deux trimestres, mais l’éco- minimum, le système de décisions Eric Le Boucher recherche en économie outre-Rhin, l’IFW est le plus E.L.B. nomie va repartir et la croissance devra changer. L’espace économi- et Arnaud Leparmentier Jack Lang, ministre de l’éducation nationale, au « Grand Jury RTL- “Le Monde”-LCI » « Les phénomènes de violence vraiment inacceptables se produisent dans deux ou trois académies » « Voici près d’un an que vous vons avancer et progresser, ce qui nécessité, ici ou là, par des travaux quand cet enfant se sent à l’écart positions que je ferai viseront à – L’école a-t-elle les moyens avez succédé à Claude Allègre. En ne veut pas dire qu’on soit d’ac- en petits groupes, par un meilleur de la maison commune, la langue redonner un sens au collège. Je de faire face à la violence ? apparence, en tout cas, la sérénité cord sur tout. encadrement, de permettre cette nationale. n’ai pas l’intention de renoncer à – L’école doit rester un sanctuai- est revenue au sein de l’éducation – Vous avez cédé aux syndi- réussite des élèves. » A la langue nationale, ques- l’ambition d’un collège qui donne re laïque, à l’abri des violences de nationale, mais à quel prix ? cats, notamment sur les effectifs – On constate, avec les jour- tion première, s’ajoute l’obligation à l’ensemble des enfants un haut la société. Mon engagement, – Si on veut transformer profon- et sur les moyens, qui sont leur nées d’appel de préparation à la d’apprentissage d’une langue niveau d’éducation, même si l’on celui de mes collaborateurs, des dément notre éducation nationale, demande permanente bien qu’il défense, que l’illettrisme non vivante étrangère. Notre objectif doit, en même temps, respecter la recteurs, des inspecteurs d’acadé- il faut d’abord créer un climat de y ait moins d’élèves en France seulement ne régresse pas, mais est que, à l’avenir, les enfants diversité des intelligences et des mie, des éducateurs, est total sérénité et de dialogue. Dans une du fait de la démographie… a tendance à augmenter. Que apprennent deux langues vivantes talents. pour éradiquer la violence là où démocratie moderne, on ne trans- – Grâce au premier ministre, comptez-vous faire ? étrangères au collège, dont l’une – La carte scolaire ne défavori- elle se produit. On peut gagner forme pas dans le bruit, la fureur, nous avons pu créer un certain – Après avoir mis sur rails la commencée à l’école primaire. se-t-elle pas les enfants déjà cette bataille contre la violence. l’inquiétude et l’angoisse. Il faut nombre de postes dont nous avi- réforme des lycées, dont on dou- Déjà, cette année, l’enseignement défavorisés socialement ? La preuve en est qu’elle a été tenter d’établir des liens avec les ons besoin pour accomplir des tait beaucoup, j’ai souhaité recom- d’une langue vivante étrangère est – S’agissant de la carte scolaire gagnée dans de nombreux uns et les autres, de capter les changements et des réformes à mencer par le commencement, assuré dans l’ensemble des cours ou, plutôt, de la sectorisation, je suis endroits, ce qu’on ne dit pas ondes positives en faveur du chan- l’école, au lycée, au collège et à c’est-à-dire l’école de base. Dès le de CM 2. L’année prochaine, ce pour la mixité sociale. J’ai mis en pla- assez. Ramenons les choses à leur gement plutôt que d’exacerber les l’université. Le plan pluriannuel, mois de juin 2000, un plan a été sera dans l’ensemble des cours de ce un petit groupe pour essayer juste proportion ! Il y a trente aca- ondes négatives qui rendent impos- c’est-à-dire la programmation arrêté concernant la lecture et CM 1, et nous commencerons peut- d’améliorer encore cette mixité démies en France. Les phénomè- sible tout changement. pour cinq années des créations l’écriture ; l’accent a été mis sur être dans certaines écoles mater- sociale. Il n’est pas faux que certains nes de violence inacceptables, » Ma conception – notre concep- d’emploi et des recrutements, est l’expression orale, telle que les maî- nelles. Il faut arriver, avant cinq parents cherchent parfois à détour- vraiment inacceptables, se produi- tion – est fondée sur le respect des une idée du premier ministre. Une tres et les maîtresses l’encoura- ans, à la généralisation de cet ensei- ner la sectorisation, surtout à Paris. sent aujourd’hui dans deux ou personnes et, d’abord, des pre- très bonne idée. Pourquoi ? Parce gent, notamment, à la grande sec- gnement, par la formation des maî- J’ai bien l’intention de prendre des trois académies de la région pari- miers serviteurs de l’école, les pro- que, au lieu de subir le temps qui tion de maternelle. Mon ambition tres de l’école primaire, mais aussi mesures, car je n’accepte pas que la sienne. Ailleurs, la violence a dis- fesseurs, les maîtres, ceux qui ont passe et de répondre dans l’urgen- est de pouvoir, si j’ose dire, grâce à des assistants en langues règle républicaine soit détournée. paru ou elle a reculé très sensible- la mission de transmettre les ce, le gouvernement a souhaité “livrer” au collège, en sixième, des étrangères plus nombreux, plus La mixité n’est pas seulement un ment grâce à l’action menée par savoirs et, surtout, d’éveiller en maîtriser le futur. Nous devons enfants qui soient entièrement qualifiés et mieux encadrés. principe républicain, mais, tout le les chefs d’établissement. » chaque enfant ou jeune la soif de mieux former, mieux préparer, maîtres de la langue. Un enfant – N’est-il pas temps de consta- montre, c’est la condition même de connaître, l’envie de progresser. Ils mieux encadrer, vaincre l’échec qui n’est pas maître de la langue ter l’échec du “collège unique” la réussite des enfants. Donc, non Propos recueillis par sont les piliers de notre société. A scolaire, aider les enfants qui sont nationale, c’est un enfant blessé, et d’en tirer les conséquences ? seulement je maintiendrai les règles, Patrick Jarreau, partir du moment où il y a un cli- en difficulté, les prendre par la amputé, malheureux. Parfois, c’est – J’aurai l’occasion de m’expri- mais je vais peut-être les rendre plus Olivier Mazerolle mat de respect mutuel, nous pou- main, les accompagner. D’où la là que la violence commence, mer d’ici un mois et demi. Les pro- sévères. et Pierre-Luc Séguillon HORIZONS-ANALYSES LE MONDE / MARDI 27 FÉVRIER 2001 / 17 La Russie se dépeuple massivement 0 123 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD – 75242 PARIS CEDEX 05 PRISE EN TENAILLES entre un taux de morta- les femmes – au moyen de primes – à avoir plus Quant aux morts civils tchétchènes, qui s’en Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 202 806 F lité qui ne cesse de croître (14,7 ‰) et une natalité d’enfants (1,2 par femme actuellement). Le recours soucie ? Estimés à 45 000 par le président tchétchè- Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 Changement d’adresse et suspension : 0-803-022-021 (0,99 F la minute). qui n’en finit pas de chuter (8,4 ‰), la Russie con- à l’avortement est resté, comme à l’époque soviéti- ne Aslan Maskhadov, ils seraient près de deux fois Internet : http: // www.lemonde.fr naît, depuis les années 1990, un net déclin de sa que, l’outil principal de régulation de naissance. plus nombreux (87 000) de source médicale tchét- population – passée de 147,8 millions en 1989 à L’Organisation mondiale de la santé (OMS) chène. Dernièrement, le ministre russe de l’inté- ÉDITORIAL 145 millions en 2001. Rebattu par les nationalis- répertoriait 1 971 interruptions de grossesses rieur, Vladimir Rouchaïlo, affirmait que les pertes tes, brandi régulièrement par le Comité d’Etat aux pour 1 000 naissances en 1990, soit deux avorte- civiles étaient des « cas isolés », tandis que le prépo- statistiques, le thème de la chute de la démogra- ments pour une naissance. Dix ans plus tard, rien sé du Kremlin à la question tchétchène, Sergueï Ias- phie, après avoir provoqué les rires des parlemen- ou presque n’a changé avec 1 696 avortements trjembski, donnait le chiffre de « 700 civils tués ». Un débat tronqué taires de la Douma – lorsque le député xénopho- pour 1 000 naissances. Les femmes n’ont pas les L’incertitude est la même qu’à la fin du précé- be Jirinovski proposa la polygamie comme remè- moyens de se procurer des contraceptifs. En dent conflit (1994-1996), lorsque les morts civils ES exclus du débat qui pales forces politiques nationales ». de à la dénatalité –, a récemment mis les autorités moyenne, elles subissent 3 ou 4 avortements (con- tchétchènes avaient été évalués entre 40 000 et doit opposer mercredi sur Et il est quasiment assuré que les en alerte. tre 0,63 en Europe occidentale et 1,5 pour l’Euro- 100 000 sans que la lumière n’ait jamais été faite. Canal+ les deux princi- deux têtes de liste se retrouveront La baisse démographique « menace la survie de pe orientale) et la pandémie de prostitution n’a « Un pays qui ne compte pas ses morts ne peut être Lpaux candidats à la mai- face à face au second tour, le la nation », avait averti le président russe en fait qu’accentuer ce phénomène, dommageable à un pays normal », a asséné récemment le chef du rie de Paris ont assurément de 18 mars. Mais, s’il est dès lors juillet 2000. « Il s’agit aussi d’un problème économi- la santé et la fécondité. parti d’opposition Iabloko, Grigori Iavlinski. bonnes raisons de crier au scanda- compréhensible éditorialement que », a indiqué récemment le premier ministre, Bien sûr, le Comité d’Etat aux statistiques, le Enfin, ni les statisticiens officiels ni le Kremlin le et à l’inéquité : le duel qui met- – en termes de mise en scène –, le Mikhaïl Kassianov. Le gouvernement, a-t-il expli- gouvernement et le Kremlin restent muets quant n'ont, à ce jour, fourni d'explications à un phéno- tra en présence Philippe Séguin choix de Canal+ n’est assurément qué, pourrait à l’avenir faire appel à la main d’œu- à l’impact de la guerre en Tchétchénie sur la récen- mène étrange : plus la population décline, plus le et Bertrand Delanoë tiendra en pas équitable politiquement : il vre immigrée… cela, dans un pays qui a du mal à te et brusque augmentation du taux de mortalité. nombre d'électeurs augmente. Le 19 décembre effet à l’écart non seulement les revient en quelque sorte à sauter supporter ses propres ressortissants caucasiens. Officiellement, 2 600 soldats ont perdu la vie au 1999, à l'occasion des législatives, les listes électora- « petites listes » d’extrême droite le premier tour. Les mauvaises conditions de vie, le délitement combat entre octobre 1999 et novembre 2000. les mentionnaient 108 075 046 électeurs inscrits. et d’extrême gauche, mais aussi le Or, comme l’a souligné à juste du système de santé (40 % des hôpitaux n’ont pas Toutefois, ce chiffre semble irréel. Il serait trois Trois mois plus tard, à la veille de l'élection prési- maire sortant, Jean Tiberi, candi- titre le Conseil d’Etat, « M. Tiberi, l’eau chaude) et l’absence de politique sociale ont fois plus élevé, affirme le Comité des mères de sol- dentielle du 26 mars – qui verra la victoire de Vladi- dat à sa propre succession, et les s’il n’a pas reçu une investiture ana- fait reculé l’espérance de vie à 59 ans pour les dats. Cet avis est partagé par Pavel Felguengauer, mir Poutine –, les listes affichaient 109 375 046 ins- écologistes, qui représentent à logue à celles de M. Delanoë et de hommes (contre 63,8 ans dans les années 1960) et spécialiste russe des questions militaires, qui expli- crits, soit un « gain » de 1 300 000 électeurs, resté à Paris une force non négligeable. M. Séguin, est le maire de Paris sor- 72 ans pour les femmes (contre 72,4 à la même que : « Rien qu’en temps de paix, entre 2 000 et ce jour totalement inexpliqué. Il est vrai qu’il est difficile d’or- tant, candidat à sa succession ». période). Les hommes sont, bien plus que les fem- 4 000 soldats décèdent chaque année d’accidents, ganiser, à l’occasion des élections Voilà un homme qui est la cible mes, victimes de l’alcoolisme et du tabac : des suites de mauvais traitements ou de suicide. » Marie Jégo municipales, des débats télévisés des attaques conjointes de ses 27 000 personnes sont mortes en 2000 après avoir qui soient de nature à satisfaire deux principaux adversaires, un ingéré de l’alcool frelaté dont la production, esti- tout le monde. Les candidats sont homme dont la gestion est au cen- mée à 50 % du marché, ne cesse d’augmenter. trop nombreux pour être invités tre du débat public et qui deman- 50 % de la population masculine fume (contre Gens de Moscou par Ahmet Sel en même temps et la loi, si elle de aux Parisiens de lui renouveler 25 % chez les femmes). oblige les chaînes à veiller à leur confiance, et cet homme sera Avec 3 milliards de paquets de cigarettes ven- « l’égalité de traitement et l’expres- absent de la grande confronta- dus chaque année, la Russie est un eldorado pour sion du pluralisme des courants de tion médiatique des élections les multinationales du tabac. Et si, dans les coins pensée et d’opinion », ne leur impo- municipales, la seule qui, en rai- les plus reculés, légumes et fruits manquent ou se pas, comme pour l’élection pré- son du caractère particulier de la sont inabordables, cigarettes et vodka sont tou- sidentielle, un strict décompte bataille parisienne, soit organisée jours à portée de main dans la « lavotchka » (kios- des temps de parole. Dans ces con- à l’échelon national. Il y a, que, petite boutique) du coin. Or l’alcool est res- ditions, le Conseil supérieur de incontestablement, dans une telle ponsable d’accidents de la route, de noyades, l’audiovisuel a eu raison de poser mise à l’écart, quelque chose de d’homicides. La consommation d’alcool et de en principe la liberté de communi- choquant. tabac est une des causes de la prévalence des cation et son corollaire, la liberté Il y a aussi, dans cette façon de maladies cardiovasculaires (736 décès pour de choix éditorial : les médias procéder, quelque chose de trom- 100 000, contre 267 en Belgique). devraient être capables d’assurer peur. Car les querelles qui divi- une couverture honnête de la sent la droite font partie des don- PESSIMISME DES DÉMOGRAPHES campagne sans s’enfermer dans nées de la campagne, comme les Des maladies comme la tuberculose, l’hépati- des règles bureaucratiques qui ris- divergences entre les socialistes te B ou l’infection par le virus de l’immunodéfi- queraient de nuire à l’intérêt de et les Verts. On peut regretter cience humaine (VIH) connaissent une croissance la confrontation. qu’aucune chaîne publique n’ait exponentielle. Selon le démographe américain Il est vrai aussi que Philippe été en mesure de réunir les qua- Murray Feshbach, de l’université de Georgetown, Séguin et Bertrand Delanoë appa- tre chefs de file et que, finale- « entre 1998 et 1999, le nombre de décès dus à la raissent aujourd’hui comme les ment, la mise en scène retenue tuberculose a crû de 30 % ». Et si 80 000 personnes seuls prétendants sérieux à la vic- épouse les choix tactiques des sont officiellement enregistrées comme porteuses toire finale. Ils sont investis, com- deux principales têtes de liste, au du virus du sida, en fait « un demi-million de per- me l’a dit le Conseil d’Etat, par les détriment des autres partenaires, sonnes sont infectées », selon Vadim Pokrovski, partis « constituant les deux princi- de droite comme de gauche. chargé de la lutte contre cette maladie au ministè- re de la santé. 0123 est édité par la SA LE MONDE Ces nouveaux fléaux – sans parler de la hausse Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani des suicides et des meurtres ou de la piètre situa- Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; Noël-Jean Bergeroux, directeur général adjoint tion écologique, responsable de l’augmentation des cancers – ne peuvent qu’inciter démographes Directeur de la rédaction : Edwy Plenel Directeurs adjoints de la rédaction : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau et statisticiens au pessimisme. Si la chute de la Directeur artistique : Dominique Roynette démographie devait se poursuivre à ce rythme Secrétaire général de la rédaction : Alain Fourment Rédacteurs en chef : (pour la seule année 1999, la population a chuté Alain Frachon (Éditoriaux et analyses) ; Laurent Greilsamer (Suppléments et cahiers spéciaux) ; de 768 000 personnes, soit 0,5 %), « en 2050, le Michel Kajman (Débats) ; Eric Fottorino (Enquêtes) ; pays n’aura plus que 100 millions d’habitants », sou- Éric Le Boucher (International) ; Patrick Jarreau (France) ; Anne Chemin (Société) ; Claire Blandin (Entreprises) ; Jacques Buob (Aujourd’hui) ; Josyane Savigneau (Culture) ; Christian Massol (Secrétariat de rédaction) ligne Murray Feshback. Rédacteur en chef technique : Eric Azan Certains, tel Vladimir Sokoline, le président du Comité d’Etat aux statistiques, y voient le « prix du Médiateur : Robert Solé progrès » ; d’autres misent sur l’amélioration – tou- Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg jours à venir – des conditions de vie pour inverser Lena Loukachina. Demy est l’ancien nom de scène de Lena Loukachina. Sportive de Conseiller de la direction : Alain Rollat ; directeur des relations internationales : Daniel Vernet ; la tendance. Durant la dernière réunion du gouver- haut niveau, danseuse, strip-teaseuse dans une boîte chic de Moscou, elle a créé son partenariats audiovisuels : Bertrand Le Gendre nement consacrée à ce thème, le 15 février, des propre atelier de couture où elle emploie une douzaine d’employés. Les racketteurs de Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président mesures financières ont été envisagées pour inciter son quartier ne cessent de la menacer. Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994)

pond simplement au rééquilibrage les performances des courageux par- rieurs, ne recueillant en revanche Le Monde est édité par la SA LE MONDE Durée de la société : cinquante ans à compter du 10 décembre 1994. Les trois France observé depuis 1997 ou si la gauche tis à l’assaut de municipalités de droi- que 32 % des voix chez les retraités Capital social : 166 859 ¤. Actionnaires : Société civile Les Rédacteurs du Monde, parvient à franchir une nouvelle éta- te. Il serait excessif de parler d’échec et inactifs, très nombreux dans la Fonds commun de placement des personnels du Monde, Association Hubert-Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, pe dans sa progression. Pour s’en si la gauche ne conquiert pas Avi- capitale. Le Monde Europe, Le Monde Investisseurs, Le Monde Presse, Le Monde Prévoyance, Claude-Bernard Participations. des élections tenir aux seules villes de plus de gnon ou Béziers puisque Jacques Chi- S’il se confirme, le basculement de 20 000 habitants, le rééquilibrage à rac y était largement majoritaire au Paris serait pourtant un événement 50/50 devrait permettre à la gauche second tour de la présidentielle avec considérable. Parce que la capitale ILYA50 ANS, DANS 0123 municipales de gagner une vingtaine de villes sup- 55 % des voix. équivaut à elle seule à cent villes de plémentaires. Au-delà – chaque vingt mille habitants. Parce que, Suite de la première page point représentant sept à huit vil- MUTATION SOCIOLOGIQUE depuis un siècle, elle est le cœur de « Libérez Pétain ! » les –, on pourra estimer que la gau- A lui seul, Paris constitue l’une des la droite française. Cœur de la droite Tout laisse penser que, hormis che creuse un nouvel écart au détri- trois France de ces municipales, par- nationale et presque ligueuse dans QUELQUES incidents ont mar- être exclu de notre souvenir. Nous une place plus grande faite aux fem- ment de la droite. ce que la droite y offre le spectacle l’entre-deux-guerres où le Paris de qué, hier dimanche, la cérémonie n’avons pas ici à faire de politique, mes sur les listes, cette moitié de la Le deuxième enjeu-clé réside de la mise en scène de son suicide droite s’opposait à la banlieue rou- religieuse organisée à Notre- nous n’avons pas à discuter sur les France restera clairement orientée à dans l’évolution de l’extrême droite collectif. Elle a d’abord réussi l’ex- ge, le conseil municipal de la capitale Dame à l’occasion du trente-cin- faits qui se sont déroulés en ces der- droite. dont le scrutin dira si l’affaiblisse- ploit de saper l’action de son maire allant jusqu’à être le centre politique quième anniversaire de Verdun. nières années et sur les jugements Dans la France urbaine hors Paris, ment est bien confirmé et, si c’est le en place sans pour autant obtenir des émeutes du 6 février 1934. Cœur L’allocution prononcée par portés par les hommes. Nous l’élection municipale est jugée par cas, comment s’opère la redistribu- son effacement. Elle a ensuite com- du gaullisme aux municipales de Mgr Feltin au cours de la messe fut n’avons qu’à nous rappeler Verdun ses habitants « politique » (48 %) tion des anciens partisans de Jean- mis l’erreur de confier à des commis- 1947, où le RPF disposait à lui seul interrompue à deux reprises par et celui qui nous a commandés, plutôt que « locale » (42 %) et, dans Marie Le Pen. La droite, en particu- sions partisanes sans crédit le choix de la majorité absolue des suffrages des applaudissements et a provo- là-bas, en des heures tragiques. les facteurs du choix électoral, lier dans les villes du Sud-Est, peut y de son candidat plutôt que de lui exprimés dans quatorze des vingt qué parmi les fidèles des remous Nous savons qu’il souffre ; notre cha- l’orientation politique des listes trouver le réservoir de voix lui per- donner la légitimité d’une désigna- arrondissements, ou encore en 1962 que l’orateur a lui-même calmés rité chrétienne comme notre titre de (43 %) compte autant que la person- mettant de compenser son propre tion démocratique. Enfin, la candida- quand les 31 circonscriptions de la du geste. « Nous sommes ici pour soldats combattants sous ses ordres nalité des candidats (43 % égale- recul. En 1995, le Front national ture de Philippe Séguin dans une vil- capitale élurent 31 députés UNR. nous souvenir et pour prier, adit nous invitent à adresser à Dieu pour ment). Ici ou là, on annonce sur cet- était présent au premier tour dans le au lointain passé bonapartiste et Cœur de la chiraquie pendant un notamment l’archevêque de Paris. lui une prière profonde. » te partie du territoire une vague 421 villes de plus de 9 000 habitants qui est l’une des plus proeuropéen- quart de siècle avec un grand chelem Rappelons-nous les camarades que A la fin du discours de l’archevê- rose. Mais, avant toute évaluation, il et assez fort pour passer le seuil des nes de France (62,6 % de « oui » au en 1983 puis 1989 et son maire y nous avons connus et qui sont restés que de Paris, M. Haag, préfet de la convient de revenir aux précédentes 10 % et se maintenir au second tour référendum sur Maastricht) laisse devançant Giscard d’Estaing en là-bas, parmi tous ces ossements Seine, le représentant du ministre municipales. En juin 1995, les résul- dans 218 de ces communes. On peut songeur. 1981, battant Mitterrand au second anonymes recueillis à l’ossuaire de des anciens combattants, ainsi que tats y étaient nettement défavora- estimer que, dans une trentaine de Au fond des choses, la progres- tour de 1988, surclassant Balladur en Douaumont. » plusieurs conseillers municipaux bles à la gauche : ses listes (avec les ces communes, les triangulaires ain- sion de la gauche à Paris – comme 1995. Au second tour, Jacques Chi- « Pensons à nos chefs, à tous nos de Paris ont quitté la cathédrale, Verts) n’y recueillaient au premier si créées ont grandement favorisé la dans d’autres grandes villes de Fran- rac, enfin, y recueillait face à Lionel chefs, qui nous ont conduits, par tandis qu’à 18 h 30, sur la place de tour que 43,9 % des suffrages expri- victoire de la gauche. Ce fut en parti- ce – renvoie à l’étonnante mutation Jospin 60 % des suffrages. leur compétence et leur courage, à l’Etoile, quelques dizaines de ma- més contre 54,8 % aux listes de droi- culier le cas à Colombes, Tourcoing, sociologique de sa base électorale Stabilité à droite de la France rura- cette victoire de Verdun si chère- nifestants ont crié : « Libérez te et d’extrême droite (46,1 % à la Creil, Beauvais ou Vienne. Une qui veut qu’elle recueille désormais le, progression de la gauche dans la ment acquise et prélude de la vic- Pétain ! ». droite modérée et 8,7 % au Front année avant les législatives, il sera de meilleurs scores dans les catégo- France urbaine, l’incertitude des toire finale. Aucun d’eux ne doit (27 février 1951.) national). Là où on peut le mesurer, précieux de savoir si la gauche par- ries aisées du salariat que dans sa municipales se concentre sur Paris. le rapport binaire gauche/droite était vient ou non à garder ces cités mal- fraction populaire. Les grandes vil- La fièvre médiatique est telle que le de 47/53 en faveur de cette dernière. gré la fin probable de la plupart des les, où les cadres supérieurs sont sauvetage in extremis de la droite lui 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS Depuis 1997, ce rapport de forces triangulaires. beaucoup plus nombreux que dans permettrait de passer pour victorieu- est complètement dépassé puisque, On sera enfin attentif au sort des le reste du pays, contribuent ainsi à se des scrutins de mars alors qu’elle Adresse Internet : http: // www.lemonde.fr à toutes les consultations depuis qua- membres du gouvernement engagés accentuer l’impression de poussée n’aurait réussi qu’à sauver l’un de Télématique : 3615 code LEMONDE tre ans, il est à l’équilibre, voire légè- dans l’élection, la droite espérant de la gauche. A Paris, par exemple, ses fiefs. A l’inverse, il est vrai, le bas- Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC (5,57 F/mn) rement favorable à la gauche. Dans relativiser un éventuel échec pari- selon la moyenne d’enquêtes Ipsos culement à gauche de Paris apparaî- ou 08-36-29-04-56 (9,21 F/mn) ces conditions, la progression des sien par la défaite de quelques som- et CSA, la gauche et les Verts obtien- tra comme une avant-dernière étape partis de la majorité aux prochaines mités. Encore faudra-t-il distinguer nent 53 % des intentions de vote dans la descente aux enfers de la Le Monde sur CD-ROM : 01-44–88-46-60 Index du Monde : 01-42-17-29-89. Le Monde sur microfilms : 03-88-71-42-30 municipales relève de la quasi-certi- les scores obtenus par les ministres chez les ouvriers, 56 % parmi les pro- droite chiraquienne. tude. La question est plutôt de et secrétaires d’Etat dans les villes où fessions intermédiaires et ils culmi- Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 savoir si cette progression corres- ils étaient déjà victorieux en 1995 et nent à 62 % chez les cadres supé- Jérôme Jaffré pour 0123 18 / LE MONDE / MARDI 27 FÉVRIER 2001 HORIZONS-DÉBATS Anatomie du coup d’Etat constitutionnel américain par Bruce Ackerman

L y a aux Etats-Unis une crise saire au Congrès, ainsi que l’assen- Washington, piégeant les élites du Jeb Bush, gouverneur de Floride, de déterminer les modalités d’une vant – et crucial – du raisonne- de la Constitution écrite, cau- timent des trois quarts des Parle- Congrès et rendant la situation de ne pas envoyer sa liste de élection ; c’en est une autre pour ment de la Cour. Après avoir insis- sée par le fossé géant qui ments des cinquante Etats fédérés. incontrôlable. Si l’on est hanté par grands électeurs au Congrès. Une lui que d’autoriser l’élection popu- té sur le besoin de standards plus Is’est creusé entre la Constitu- Le fossé qui, de ce fait, sépare la le spectre d’une crise d’une telle fois cette liste législative éliminée laire des grands électeurs de Flori- précis, l’étape suivante consistait tion de 1787 et la Constitution Constitution écrite de la Constitu- acuité, il devient certes possible de par décision judiciaire, la situation de le 7 novembre 2000, pour chan- dans le fait de renvoyer l’affaire en vivante de ce début de XXIe siècle. tion vivante explique les problè- donner une représentation plus aurait été considérablement clari- ger ensuite le résultat par le Floride afin de permettre aux Pendant les trente-cinq jours qui mes posés par l’accession de Bush charitable de l’intervention des fiée sur le plan juridique. Comme moyen d’un fiat législatif. L’action cours étatiques de satisfaire aux ont suivi l’élection, les Constitu- à la présidence des Etats-Unis. juges : quel que soit le mal que la tous les autres Etats, la Floride de la Cour suprême contre le coup exigences fédérales, puis de pour- tions écrite et vivante ont ainsi Si ses décisions n’avaient pas Cour s’est auto-infligé, n’a-t-elle n’aurait alors proposé qu’une d’Etat de Bush n’était pas seule- suivre le recomptage. C’est précisé- interagi d’une manière si imprévisi- concerné la présidence des Etats- pas, ce faisant, sauvé la structure seule liste de grands électeurs ment exigée au nom de principes ment ce que la Cour suprême a ble et maladroite que les engage- – ayant promis leurs voix, selon démocratiques, mais également refusé de faire. ments fondamentaux de l’Améri- l’issue finale du décompte des par le texte constitutionnel. Supposons un instant que j’aie que envers la démocratie et l’Etat Dès lors que la Cour suprême n’accepte voix, soit à Bush, soit à Gore. Si La décision Bush contre Gore est commenté la récente élection de de droit en ont été défiés. Or ce tant est que l’intervention judiciai- en elle-même une affaire pitoya- Vincente Fox à la présidence du défi s’est révélé trop grand pour que 80 requêtes en vue d’auditions, re était justifiée, il reste que la ble. La conclusion à laquelle est Mexique. J’aurais décrit la manière être relevé par l’élite juridique et Cour suprême s’est trompée d’ob- parvenue la majorité de la Cour ne dont une bande d’émeutiers parti- politique du pays. il s’agissait bien de supplanter jectif. Le nœud du problème rési- peut se déduire logiquement de sans de Fox étaient parvenus à Succombant aux tentations par- dait dans le coup d’Etat de Bush, ses prémisses. Et, surtout, l’opi- interrompre le décompte des voix tisanes les plus grossières, les répu- de manière agressive le Congrès et non l’exigence judiciaire selon nion de la majorité ne remet pas à Mexico City, dont le directeur de blicains sont ainsi parvenus à pla- laquelle toute voix devait être pri- en question la demande formulée la campagne de Fox avait usé de cer leur homme, George W. Bush, dans son empressement à trancher l’élection se en compte. par la Cour de Floride que fût son autorité de chef des opéra- à la Maison Blanche, au prix de Il y aurait eu un autre avantage entrepris un recomptage manuel ; tions électorales pour empêcher le graves préjudices causés aux à une telle solution : elle aurait per- elle remet simplement en cause le décomptage de se poursuivre, idéaux et aux institutions de la Unis, mais une fonction de moin- constitutionnelle dans son ensem- mis à la Cour de rédiger une déci- standard selon lequel il avait lieu. dont le frère de Fox avait abusé de nation. Il faudra plus d’une décen- dre importance, la Cour suprême ble d’un dommage encore plus sion sensée d’un point de vue juri- La cour de Floride avait enjoint sa position de gouverneur pour nie pour prendre la mesure des de Floride aurait gagné une inscrip- grand ? dique. Le texte constitutionnel aux personnes habilitées d’inspec- retirer l’élection présidentielle aux coûts à long terme de cette crise tion mineure au tableau d’hon- Peut-être. Mais ces esprits pessi- reconnaît aux Parlements la com- ter chaque bulletin afin de détermi- électeurs, dont la Cour suprême électorale, notamment pour la pré- neur des annales du droit mistes devraient interroger aussi pétence de déterminer « la maniè- ner l’intention de l’électeur. Aux était intervenue pour réduire à sidence et pour la Cour suprême américain. Une fois de plus, cepen- la manière dont la Cour a choisi re » dont sont sélectionnés leurs yeux de la Cour Suprême, une néant, sans la moindre base juridi- – et plus particulièrement encore dant, les forces déchaînées par d’intervenir. La solution la plus grands électeurs. Mais une secon- telle méthode faisait la part trop que pour ce faire, le dernier espoir pour cette dernière, sur laquelle la l’enjeu du collège électoral ont démocratique eût été, non pas de disposition reconnaît au belle à l’arbitraire dans l’évalua- de décompte total des voix. décision Bush contre Gore ne man- tout submergé. d’interdire aux tribunaux de Flori- Congrès le pouvoir de fixer la date tion des bulletins individuels. La Serions-nous alors en train de célé- quera pas de faire longtemps pla- Plutôt que de ne pas intervenir, de d’ordonner le recomptage des à laquelle devra intervenir le choix Cour suprême jugea que des critè- brer dans l’élection du président ner une ombre. la Cour suprême s’est jetée dans le voix, mais d’empêcher les frères de ces électeurs à travers les Etats- res plus précis dans l’évaluation Fox l’avènement d’une nouvelle Selon la Constitution vivante, le tourbillon politique. Curieuse- Bush de créer un chaos constitu- Unis. Le Parlement de Floride a des bulletins devaient être détermi- ère démocratique à Mexico ? président américain est le diri- ment, la Cour nie avoir eu quelque tionnel en soumettant une secon- violé ces dispositions en acceptant nés pour que le recomptage puisse geant qui symbolise la nation, le choix que ce soit en cette affaire et de liste de grands électeurs sélec- de fixer son choix de grands élec- se poursuivre. titulaire d’un mandat démocrati- affirme qu’il en allait de sa « res- tionnés par le Parlement. La Cour teurs en décembre, un mois après Je ne remets pas en question Bruce Ackerman est profes- que, le moteur des réformes sur le ponsabilité non sollicitée » de la aurait pu résoudre toutes les diffi- le jour de leur élection. C’est en cette conclusion doctrinale. Mais seur de droit et de science politique à plan national et de l’engagement résoudre. Mais tout juriste améri- cultés sérieuses en enjoignant à effet une chose pour un Parlement elle ne justifie en rien le point sui- la faculté de droit de l’université Yale. international. Cette fonction d’au- cain sait qu’il faut comprendre torité est, à bien des égards, une exactement le contraire. Tout com- création du XXe siècle, le fruit de me des milliers d’autres cas chaque l’action de leaders comme Wilson, année, Bush contre Gore a été dis- Roosevelt et Reagan. Mais elle ne crétionnairement inscrit au rôle de ressemble en rien à la présidence la Cour. Dès lors que la Cour n’ac- telle que les pères fondateurs cepte que quatre-vingts requêtes l’avaient imaginée et inscrite dans en vue d’auditions, il s’agissait bien la Constitution. Ces gentlemen du de supplanter de manière agressi- XVIIIe siècle vivaient dans un ve le Congrès dans son empresse- monde sans partis politiques ni suf- ment à trancher l’élection. frage universel. Le Collège électo- L’activisme judiciaire n’est pas ral est le reflet de leur vision fédé- nécessairement considéré comme raliste. Chaque Etat compte – et un vice en Amérique, tant qu’il est non chaque électeur. bien pensé et délicatement exécu- Les idées du XVIIIe siècle ont été té. Mais, lors des célèbres interven- balayées par l’histoire, mais le texte tions passées de la Cour, les juges demeure pour l’essentiel intact. En ont fait des efforts héroïques pour 2000 comme en 1787, la Constitu- parvenir à l’unanimité, ou pour tion pénalise les Etats les plus peu- s’en rapprocher, avant de se préci- plés ; et chaque Etat choisit des piter au beau milieu de la scène grands électeurs comme s’ils politique. Certes, il n’y a pas eu allaient, par leur vote, formuler des beaucoup de temps pour délibé- jugements indépendants. La nature rer. De manière générale, la Cour fédéraliste du choix d’un tel systè- travaille de longs mois avant de me est encore accrue par le fait que rendre un jugement décisif ; Bush les grands électeurs ne se dépla- contre Gore fut rendu trente-qua- cent même pas à Washington DC. tre heures après le débat contradic- Ils votent dans leurs Etats, et toire. Ce n’est pas la meilleure envoient leurs bulletins au Congrès recette pour garantir la réflexion afin qu’ils y soient dépouillés. juridique la plus claire. Ce rituel fédéraliste est depuis Un seul élément joue à décharge longtemps réduit à un rôle de pure pour la Cour et explique son saut façade. La montée en puissance précipité en politique présidentiel- du suffrage universel a contraint le. Dans un scénario – le mien – les Parlements des Etats à céder la hypothétique, la Chambre et le désignation des grands électeurs Sénat seraient parvenus à une solu- au corps électoral, et l’ascension tion de bon sens, soit en choisis- des partis politiques a mis fin à la sant Gore, soit en suivant le précé- prétention de ces grands électeurs dent de l’institution d’une commis- à exercer des choix indépendants. sion bipartisane. Mais des esprits La Constitution écrite est notoi- pessimistes pourraient agiter le rement difficile à amender : une spectre de hordes d’extrémistes de majorité des deux tiers est néces- droite et de gauche marchant sur

AU COURRIER DU « MONDE » par mois) et 1,4 SMIC. Pour une per- sonne seule, travaillant à mi-temps, LE TROISIÈME HOMME rémunérée au SMIC horaire, l’aide La compétition des deux adversai- annuelle correspondra exactement res pour l’élection présidentielle de à la moitié de l’aide perçue par une 2002 prend désormais l’effet d’un personne au SMIC à temps plein, affrontement permanent où tous soit 750 francs en 2001, 1 500 francs les coups sont permis. (…) Chacun en 2002 et 2 250 francs en 2003. fourbit ses arguments et rivalise La « prime pour l’emploi » ne lais- d’attaques et de coups tordus. se donc en dehors du champ que Et si cette comédie burlesque les travailleurs à temps très partiel. devait durer quinze mois ? Nicolas Perrette Au fond, il nous manque un troi- Besançon (Jura) sième larron. Qu’il soit du centre, de droite ou de gauche, peu LE GRAND PARIS importe. Il pourrait au moins arbi- Il est tout de même étrange que trer cette foire d’empoigne. le débat sur l’organisation de l’ag- Georges Jerosme glomération parisienne soit absent Mer (Loir-et-Cher) de la campagne des municipales à Paris intra-muros comme dans sa L’IMPÔT NÉGATIF banlieue. A Paris, dont la taille est ET LE TEMPS PARTIEL comparable aux autres grandes Dans son article consacré à l’im- métropoles européennes, on ne tou- pôt négatif (Le Monde du 6 février), che à rien ! La ville, on devrait plu- Daniel Cohen commet une erreur tôt dire le centre-ville, évolue isolé- dans l’analyse du dispositif « prime ment, enfermé par son périphéri- pour l’emploi » mis en place par le que, obstacle plus psychologique gouvernement Jospin en affirmant que réel, au sein d’une région au qu’« elle [la prime] laisse donc quasi- nom récemment sortie des limbes. ment en dehors du champ de la redis- On parle de Franciliens là ou tribution tous les travailleurs pauvres ailleurs on dirait Berlinois, Mosco- dont l’échelle de revenu se situe entre vites ou Londoniens. (…) le RMI et le SMIC à taux plein. Tra- L’agglomération de Paris, qui for- vailleurs précaires, étudiants, sala- me un tout concret et indissociable, riés à temps partiels en sont donc pri- ne mérite-t-elle pas, au moins, un vés ». En effet, pour bénéficier de vrai débat sur son organisation et cette mesure, le revenu d’activité sur son identité ? doit être compris, pour chaque Renaud Raymond actif, entre 0,3 SMIC (1 714 francs Paris HORIZONS-DÉBATS LE MONDE / MARDI 27 FÉVRIER 2001 / 19 Il était une fois Dany le Rouge Le débat, pas la chasse à l’homme par Romain Goupil par Régis Debray, Jean-Claude Guillebaud et Paul Thibaud

HIENLIT – fils à papa – Interdit de voir Le Petit Soldat. dans les usines, de dialoguer avec INSI, le combat des tenir lieu de débat politique. Nous et l’éloge tous azimuts de la dissi- anarchiste allemand – Interdit de voter, de conduire les ouvriers sans passer par la hié- idées vire à la chasse à ne sommes pas en phase avec les dence couvrir la mise au ban des petit bourgeois – hippie – avant vingt et un ans. rarchie syndicale et politique. l’homme. Et la nécessai- positions dites libérales libertaires dissidents maison, ce serait avali- Cgauchiste – agent de Interdit de mélanger filles et gar- Interdit de parler aux immigrés Are critique des illusions ou radical-chic. Daniel Cohn- ser le remplacement du débat poli- l’étranger – youpin – agent provo- çons dans les lycées. sans passer par la bureaucratie syn- sociales s’élude dans l’expulsion Bendit, de son côté, a souvent cari- tique et moral (que ce soit sur cateur – pédé – drogué – sale rou- Interdit d’aimer pour Gabrielle dicale. frénétique du mauvais sujet. C’est caturé et vilipendé celles qui nous 1968, le communisme ou le tiers- quin – fasciste rouge – baba – ter- Russier. Interdit de siffler les bureau- notre citoyenneté que nous avilis- sont prêtées. C’est le jeu. Mais mondisme) par l’inculpation judi- roriste – embourgeoisé – yuppie – Interdit de parler aux informa- crates, les apparatchiks, les secré- sons en laissant avilir, sans analyse nous sommes scandalisés que la ciaire et moraliste d’X ou Z. Ce starlette narcissique – retourne à tions de l’ORTF sans en référer à taires nationaux. ni réflexion, la personne d’un hom- vox populi lui demande de démis- serait entériner le besoin qu’éprou- Dachau – combustible pour les l’Elysée. Interdit de se maquiller, lèvres, me politique. sionner pour avoir consigné il y a ve une opinion de s’innocenter fours – pédophile. Interdit de demander des comp- yeux, ongles, dans les lycées de périodiquement en désignant cha- Doux Jésus ! Trente-trois ans tes à Papon sur le 17 octobre 1961. filles. que mois le nouveau bouc émissai- d’insultes pour celui qui symbolise Interdit de demander des comp- Interdit de distribuer des tracts à Nous sommes scandalisés que la vox populi re. Ce serait accepter de fuir ce qui la génération qui aura cherché à tes à Papon sur Charonne. l’extérieur des lycées. devrait être l’objectivation métho- lutter contre les interdits, les Interdit de dire à Aragon : Interdit de rester la nuit dans le demande à Daniel Cohn-Bendit dique et sereine du passé, notre tabous d’une Petite France rance, « Tu as du sang sur les cheveux dortoir des filles dans les cités uni- passé à tous (ce à quoi, hélas, Cohn- confite, moisie, xénophobe, racis- blancs » ou de crier « hourra versitaires. de démissionner pour avoir consigné Bendit résiste), dans l’exorcisme et te, antisémite, issue du XIXe siècle, l’Oural », ce qui signifiait « hourra Interdit d’avorter. le doigt pointé. aux valeurs hiérarchiques et le Goulag ». Interdit aux mineures d’acheter il y a vingt-cinq ans ce que presque tout Ce n’est pas seulement dans les patriarcales. Papa, Patrie, Patron. Interdit de parler du pacte ger- la pilule. affaires sexuelles ou de mœurs que Il était interdit de parler de la tor- mano-soviétique. Interdit d’aider à avorter. l’ establishment intellectuel, notre bonne société a joyeusement ture en Algérie. Interdit de compter les millions Interdit aux femmes d’être sol- erré et continue de le faire. Pour- Interdit de lire La Question. de morts en Ukraine sous Lénine dates. et journalistique, de l’époque quoi, puisqu’on y est, ne pas évo- Interdit de voir Les Sentiers de la ou Staline, sauf à vitupérer les Il était… quer non seulement le brouillage gloire. koulaks. Il était une fois, il y a très long- cosignait des deux mains des générations, mais aussi le rejet Interdit de critiquer l’armée ou Interdit de voyager aux Etats- temps. sardonique de l’Etat, du principe d’y lire un journal. Unis si on avait été communiste. Il était une fois Dany le Rouge et d’égalité, de l’institution, de la Interdit de voir Sur les quais. Interdit de savoir pour Ben des millions de manifestants. Nous pouvons, comme Euro- vingt-cinq ans ce que presque tout règle collective par tant de plumes Interdit de parler du SAC et des Barka. Il était une fois la plus grande péens, ne pas être d’accord avec le l’establishment intellectuel, et jour- et de voix autorisées ? Ne fut-il pas barbouzes. Interdit de demander aux journa- grève en France et dans l’histoire ministre Joshka Fischer. Et penser nalistique, de l’époque cosignait autrement ou non moins pervers Interdit de demander des comptes listes compte de leurs mensonges, de l’humanité. que, comme beaucoup d’anciens des deux mains. dans ses retombées que l’éloge à la République sur les rafles anti- et aux ministres de leurs bêtises. Ça vaut mieux que de bouffer gauchistes, il passe de l’autre côté Qu’on n’y voie pas un réflexe convenu du touche-pipi ? Ou veut- juives et sur la collaboration avec les Interdit de tutoyer les autorités. des pizzas dans un pays où les du cheval, côté empire et marché. d’autodéfense ou de classe d’âge. on, là encore, fuir l’observation des nazis, car la République ce n’était Interdit d’avoir les cheveux charniers s’accumulent. Mais nous ne pouvons admettre Les soussignés, anciens de Phares causes dans la quête de l’effet ? pas la France ou je ne sais même longs dans le secondaire. Je ne sais comment conclure ; qu’une presse hargneuse lui et Balises, n’ont jamais épousé les Et si c’était le même conformis- plus quel hypocrite mensonge. Interdit de parler des essais j’aurais dû téléphoner à Charles demande de démissionner parce pensées dominantes de la généra- me qui criait hier « vive le trouble- Il était interdit de voir La Reli- nucléaires au Sahara. Trenet, mais il est mort. qu’il aurait pris son petit déjeuner, tion parvenue aujourd’hui aux pos- fête » et aujourd’hui « sus au pédo- gieuse. Interdit de demander des comp- il y a trente ans, avec telle jeune tes de commande. Si nous deman- phile » ? Interdit de dire que Marchais tes à Bousquet ou Touvier. femme. Ni que la publication des dons un minimum de respect pour Daniel Cohn-Bendit, tes oppo- était stalinien. Interdit d’avoir un local syndical Romain Goupil est cinéaste. plans d’un appartement puisse tous ceux qui prennent part à la sants aussi veulent le débat loyal. conversation nationale, et qu’on ne prenne pas des coups au-dessous de la ceinture pour des arguments, Régis Debray est écrivain et phi- c’est pour mettre en garde nos con- losophe. citoyens contre ce qui devient une lâcheté dangereuse. Jean-Claude Guillebaud Laisser sans broncher le mimétis- est éditeur et journaliste. me médiatique brûler en deux jours ce qu’il a vingt années adoré, Paul Thibaud est écrivain. « L’écoute, sorte de vol toléré » ? par Peter Szendy

L importe de rappeler, après teurs » (le gouvernement dit envisa- la décision de la justice améri- ger une « campagne » sur ce thè- caine dans l’affaire Napster me), la tâche risque d’être difficile I(Le Monde du 14 février), que quand, par ailleurs, on laisse accroi- les questions touchant au droit re qu’une œuvre est une propriété d’auteur nous concernent tous. comme une autre. Si l’on ne veut Non seulement dans leurs retom- pas que ladite « sensibilisation » res- bées financières concrètes, mais te épidermique, voire allergogène, aussi dans leur histoire. Celle du il est tout aussi important de l’ac- droit d’auteur reste malheureuse- compagner d’un appareil critique et ment l’affaire des spécialistes, historique, c’est-à-dire d’un ensei- c’est-à-dire des juristes. Auteurs ou gnement digne de ce nom, permet- auditeurs semblent en hériter sur tant de dépasser des analogies aussi un mode passif, alors qu’il s’agirait, naïves que dangereuses. Ce qui au contraire, que chacun s’appro- n’est malheureusement pas le cas, prie cette histoire de façon active et du collège à l’université (en dehors, responsable. L’avenir de ce qu’on bien sûr, des filières spécialisées en appelle encore des œuvres en droit). dépend. Ce n’est pas non plus en condam- En lisant la « lettre ouverte des nant purement et simplement le chanteurs pour la défense de leurs piratage musical au nom de grands droits », rendue publique au Midem principes abstraits que l’on se don- le 21 janvier dernier (Le Monde du nera les chances d’élaborer une 25 janvier), j’ai été saisi par cette culture auditive responsable. On affirmation selon laquelle les aura beau fermer Napster ou ren- auteurs, artistes et producteurs dre le site payant, il renaîtra (il auraient sur leurs œuvres un « droit renaît déjà) ailleurs. Là encore, il est de propriété qui n’est (…) pas diffé- nécessaire d’engager et de partager rent de celui que chaque Français a, une réflexion sur notre histoire par exemple, sur sa maison, sa voitu- d’auditeurs. Laquelle passe par une re ». Les signataires semblent immense variété de « comporte- oublier ou ignorer que, au terme ments prédateurs » qu’il faut analy- d’une longue évolution conceptuel- ser, différencier plutôt qu’amalga- le autant que jurisprudentielle, une mer, et dont il faut reconnaître et œuvre n’est pas, n’est plus, une sim- penser les pulsions, voire, parfois, ple chose. Si elle l’était, rien ne justi- les nécessités profondes. Ce qui fierait d’ailleurs qu’elle cesse de se vaut sur la scène politique en géné- transmettre d’héritier en héritier au ral vaut aussi pour une micropoliti- bout de soixante-dix ans : un meu- que de l’écoute : il nous manque ble de famille, que je sache, ne tom- aujourd’hui, au-delà des débats sou- be jamais dans le domaine public. vent caricaturaux et simplistes, une Et surtout, si une œuvre était vrai- véritable culture historique, criti- ment comme une maison ou une que et informée, des droits et res- voiture, rien n’empêcherait qu’une ponsabilités réciproques des fois cédée elle soit transformée, auteurs et auditeurs. modernisée, repeinte, bref, altérée On est loin du compte quand, par son acquéreur. (A la différence entre la lettre ouverte des chan- du système américain du copyright, teurs et la « morale » de la fable l’appareil juridique français connaît Napster, on entend dire en substan- ce qu’on appelle le droit moral…) ce que, avec les œuvres musicales, De plus, sur un plan « symboli- c’est comme avec les voitures : il suf- que », la logique de la propriété a le fit de les acquérir et de bien (se) con- vol pour corrélat ; tandis que celle duire… A ce train-là, le constat de d’une œuvre est – ou devrait être – l’un des fils de Bach (Carl Philipp autre. Comparer une œuvre à une Emanuel) risque d’être longtemps voiture, c’est donc se situer dans la indépassable : « l’écoute », écrivait- logique même que l’on cherche à il, est une « sorte de vol toléré ». combattre. Dès lors, s’il est sans doute nécessaire, comme le décla- rait récemment Lionel Jospin, de Peter Szendy est musicologue, « sensibiliser le grand public » aux conseiller éditorial à l’Ircam et ensei- conséquences du piratage et des gnant à l’université Marc-Bloch de divers « comportements préda- Strasbourg. 20 ENTREPRISES LE MONDE / MARDI 27 FÉVRIER 2001

CONJONCTURE Dans un entre- que traverse l’économie des Etats- exclu que la récession soit plus lon- ble de la balance des paiements et capacité de la Réserve fédérale (Fed) tien au Monde, Stephen Roach, éco- Unis. b IL PRÉVOIT une contraction gue », ajoute M. Roach. b L’ÉCONO- excès d’investissements dans les à relancer l’économie. Alan Greens- nomiste en chef de la banque améri- du produit intérieur brut lors des MIE AMÉRICAINE présente pour lui technologies de l’information. pan, le président de la Fed, « est le caine Morgan Stanley Dean Witter, deux premiers trimestres de l’année, de nombreux déséquilibres : taux b M. ROACH met aussi en garde con- premier à dire que l’économie est souligne l’ampleur de la récession puis une reprise molle. « Il n’est pas d’épargne négatif, déficit considéra- tre une trop grande confiance dans la une science incertaine », rappelle-t-il. Le président de la Réserve fédérale n’a pas de « pouvoirs magiques » Dans un entretien au « Monde », Stephen Roach, économiste en chef de la banque Morgan Stanley Dean Witter, affirme que l’économie américaine traverse une récession et souligne la difficulté de la tâche pour la Fed

« Les experts sont partagés sur matière de taux d’intérêt, nous pré- voulu restaurer la confiance. Il est montre qu’il y a un réel flottement. – M. O’Neill affirme qu’il s’agit l’ampleur du ralentissement de voyons une baisse des taux par la peut-être allé trop loin, ce qui peut Début février, 65 % des ménages d’un malentendu. Mais je ne suis pas l’économie américaine. Vous Fed de 1 % dans les mois qui vien- nuire à sa crédibilité. Trois jours interrogés estimaient que la situa- sûr qu’il soutiendra le dollar autant êtes économiste en chef de la nent. Mais si la récession était plus après son discours devant le Con- tion économique se détériorait et qu’a pu le faire l’administration Clin- banque américaine Morgan Stan- longue que prévu, la Réserve fédéra- grès, dans lequel il évoquait la séréni- craignaient que le chômage progres- ton. Nous tirons trois conclusions de ley Dean Witter et considérez le pourrait finalement détendre les té des ménages, l’université du se au cours de l’année, alors que ce ses déclarations. Premièrement, que les Etats-Unis sont entrés en taux de 1,5 % à 2 %. Michigan faisait état d’une forte chu- taux n’était que de 27 % en novem- nous pensons que les autorités vont récession. Pourquoi ? – La Fed n’a-t-elle pas tardé à te de confiance début février. bre 2000. Le degré d’inquiétude sur conclure qu’un dollar fort n’est pas – Nous avons attiré l’attention agir si les premiers signes de – Malgré le discours rassurant la sécurité de l’emploi a plus que ce qu’il y a de mieux pour une indus- sur les risques d’un retournement retournement de conjoncture de M. Greenspan devant le Con- doublé en quelques mois. Cela place trie en récession. Le deuxième point de l’économie dès l’été 2000. Cinq étaient perceptibles dès la fin de grès, le Nasdaq a continué à recu- la Fed dans une situation inconforta- important, qui nous paraît très posi- facteurs nous paraissaient alors l’été 2000 ? ler. Pensez-vous que le président ble, car elle ne peut agir sur la con- tif, est que M. O’Neill semble vouloir pousser les Etats-Unis vers la réces- STEPHEN ROACH – Elle réagit aux tendances plutôt de la Fed a perdu de son influen- fiance des ménages qu’en renver- mettre fin au risque de l’aléa moral, sion : l’impact différé des hausses de qu’elle ne les anticipe. A la fin de ce ? sant positivement l’effet de richesse, c’est-à-dire au risque que certains taux de la Réserve fédérale américai- marquée que nous l’anticipons. l’été, elle ne croyait pas que le ralen- – Les investisseurs sur le Nasdaq et donc en baissant fortement ses pays et acteurs mènent une politi- ne (Fed) entre la mi-1999 et la L’économie américaine présente de tissement économique pouvait sont en train de revenir à la réalité. que délibérément inconséquente, mi-2000, des prix de l’énergie très nombreux déséquilibres. Trois d’en- déboucher sur une récession. Ils comprennent que le marché de la avec la certitude qu’en cas de crise élevés, des marchés d’actions orien- tre eux m’inquiètent : le taux d’épar- – Après un discours résolu- technologie aux Etats-Unis est en « Alan Greenspan me majeure ils seront sauvés par une tés à la baisse, entraînant un effet de gne négatif, le niveau du déficit de ment alarmiste, en janvier, Alan très forte contraction. Néanmoins, intervention des Etats-Unis ou des richesse négatif pour les ménages, la balance des paiements et le Greenspan, le président de la la Fed a toujours une grande influen- paraît trop optimiste autorités internationales. En cas de le renchérissement des coûts de record des dépenses d’investisse- Fed, a paru ensuite plus optimis- ce sur les marchés d’actions. L’un crise bancaire ou de change dans un financement pour les entreprises, et ment. Nous avons trop investi dans te le 13 février devant la commis- des plus vieux adages à Wall Street lorsqu’il estime pays émergent, il pose la question enfin ce que les économistes appel- les technologies de l’information. sion bancaire du Sénat. Ce chan- peut se résumer à : “Ne vous opposez de savoir s’il est opportun de les sau- lent le “contrecoup cyclique” qui suit Ces excès ont besoin d’être purgés gement de discours vous éton- pas à la Fed.” Quant à M. Greens- que les technologies ver systématiquement en leur généralement une période de forte pour que l’économie retrouve le che- ne-t-il ? pan, il faut cesser de croire qu’il a envoyant beaucoup d’argent. Cette croissance économique. A la fin de min de la croissance. – Ce changement de ton est sur- des pouvoirs magiques ! Il est le pre- de l’information attitude rendra de plus en plus diffici- l’année 2000, il y a eu deux chocs – Le débat porte actuellement tout stratégique. Si un président de mier à dire que l’économie est une le la mise en place de plans de sauve- supplémentaires : une flambée des sur la forme à venir de la courbe Banque centrale évoque la récession science très incertaine et que trou- peuvent amortir tage par le Fonds monétaire interna- prix du gaz et le plongeon du Nas- de croissance aux Etats-Unis : en trop tôt, il risque d’aggraver la situa- ver la bonne politique monétaire exi- tional. Enfin, troisième message, daq, qui ont altéré la confiance des U, V, L ou W. Quel est votre scé- tion. Néanmoins, je ne suis pas d’ac- ge à la fois beaucoup d’adresse et le ralentissement M. O’Neill a signifié au reste du mon- consommateurs. nario ? cord avec plusieurs points avancés beaucoup de chance. Je ne crois pas de que les Etats-Unis avaient été » Aujourd’hui, nous pensons que – Je ne vois pas l’économie se par M. Greenspan. Il me paraît trop qu’il ait perdu son doigté, mais il est de l’économie » trop longtemps le moteur de la crois- l’économie est en récession et que redresser rapidement pour revenir à optimiste lorsqu’il estime que les sans doute entré dans une période sance de l’économie mondiale et la confiance des consommateurs une croissance de 5 %, conformé- technologies de l’information peu- où sa chance risque de tourner. qu’il ne fallait plus compter unique- continue à se détériorer. Les signes ment au scénario en V. Nous envisa- vent amortir le ralentissement de – La multiplication des annon- taux. Ce faisant, elle peut entraîner ment sur eux. L’Amérique va traver- sont clairs : les ventes de Noël ont geons plutôt une courbe en U, où l’économie. Les entreprises américai- ces de réductions d’effectifs et un regonflement de la bulle des mar- ser une période moins faste. A leur été désastreuses, les stocks remon- l’économie chute, puis se stabilise, nes ont fait trop d’investissements les perspectives plus prudentes chés d’actions. tour, les autres pays doivent prendre tent, la production ralentit, le chô- avant de se redresser graduellement. dans ce domaine et nous avons pas- des entreprises n’ont-elles pas – Que pensez-vous des déclara- les mesures nécessaires et engager mage augmente. Nous prévoyons Rien ne permet dès aujourd’hui d’en- sé le point où cela permet d’amélio- plus d’influence sur le moral des tions du secrétaire d’Etat au Tré- les réformes structurelles pour être une contraction du produit inté- visager le scénario en W, qui signifie- rer la productivité. Au contraire, ménages que les discours de sor, Paul O’Neill, dans la presse plus efficaces. » rieur brut (PIB) de 1 % par trimestre rait que l’économie se redresse puis elles doivent aujourd’hui couper M. Greenspan ? allemande, laissant entendre au cours du premier semestre, puis rechute. Enfin, le risque nous paraît dans leurs dépenses technologiques. – La sécurité de l’emploi et des que les Etats-Unis étaient moins Propos recueillis par une reprise molle qui conduira à faible d’avoir un scénario en L, com- M. Greenspan se fie aux prévisions revenus est un facteur déterminant soucieux de la force du dollar ? Sophie Fay une croissance de 3 % au second me au Japon, où l’économie chute des analystes de Wall Street, qui dans le comportement de consom- Est-ce le signe d’un changement et Cécile Prudhomme semestre. Il n’est pas exclu que la puis stagne durant une longue pério- sont encore ridiculement optimistes mation et la confiance des ménages. de politique de la nouvelle admi- récession soit plus longue ou plus de, mais nous ne l’écartons pas. En sur les sociétés technologiques. Il a L’étude de l’Université du Michigan nistration ? f www.lemonde.fr/eco-americaine

PROFIL UN « PESSIMISTE » L’insaisissable valeur du Nasdaq et des entreprises de la nouvelle économie Économiste en chef de la banque SI la valeur des actions cotées Deux ans pour rien actions) une multitude de sociétés tes. Une croissance annuelle de américaine Morgan Stanley Dean sur le Nasdaq a pu doubler en un cotées, sans jamais avoir dégagé un 15 %, celle de l’industrie du PC dans Witter (MSDW), Stephen S. Roach an, puis être ensuite divisée par INDICE NASDAQ seul dollar de bénéfices. les années 1990, est apparue com- anime régulièrement les « morning plus de deux en moins de douze en points me une référence plus crédible. 5 500 10-15 avril 2000 meetings » des salles de marché de mois, c’est que ce marché boursier sept. 2000 LA FIN DE LA BULLE INTERNET Choc pétrolier, surendettement « e-krach », le Nasdaq perd début du « technokrach », sa banque, ces réunions matinales – engagé dans une course à la taille un quart de sa valeur Le « e-krach » de mars 2000 a des ménages, ralentissement de la 5 000 inquiétude sur la croissance au cours desquelles les analystes dis- et une concurrence frontale avec le d’abord marqué la fin de la bulle conjoncture, démarrage moins rapi- 10 mars 2000 sèquent les tendances pour les ven- New York Stock Exchange (Nyse) – 4 500 Internet. Beaucoup de valeurs se de que prévu de certains investisse- deurs d’actions et d’obligations. Ses a révolutionné les lois de l’analyse record historique : 5 132,52 points sont effondrées, le marché compre- ments liés à Internet : les analystes collègues n’ont pas oublié cette con- financière. Le Nasdaq a inventé en 4 000 2 260 nant qu’elles ne pourraient dégager se demandent de combien l’investis- férence de septembre 2000 au quelques années le concept de le 23 fév. de bénéfices à un horizon prévisi- sement technologique doit progres- cours de laquelle il a annoncé qu’il « marché des valeurs de croissan- 3 500 ble. Le « techno-krach » commen- ser en 2001 pour justifier les valori- y avait, selon lui, plus de 45 % de ce » spécialisé sur les valeurs tech- cé à l’automne 2000 a ensuite tou- sations actuelles du Nasdaq. Selon chances que l’économie américaine nologiques (Microsoft, Intel, Cisco, 3 000 ché les grandes sociétés d’infrastruc- Merrill Lynch, le surinvestissement entre en récession. Il était l’un des JDS Uniphase, Sun Microsys- tures comme Cisco ou Sun Micro- des entreprises américaines dans la premiers à évoquer cette possibili- tems...), et sur les nouveaux modè- 2 500 systems. Depuis le troisième trimes- technologie (la « techmania »), de té. les économiques (Yahoo !, eBay, tre 2000, ces entreprises ont com- 1998 à 2000, puis sa rechute ont 2 000 3 janvier 2001 L’économiste se défend d’être Amazon...). Ayant permis de finan- + 14,2 % en une séance après la mencé à revoir drastiquement en maintenant été « purgés pour l’es- pessimiste. C’est pourtant dans cet- cer les grandes évolutions technolo- baisse d' un demi-point des taux par la Fed baisse leurs prévisions de résultats. sentiel ». Compte tenu du reflux des te catégorie qu’il est classé à Wall giques, le Nasdaq a fait des émules 1 500 Les mirages nourris par la technolo- investissements, les analystes de Street. « Sa vision n’est pas catastro- un peu partout dans le monde J M M J S N J M M J S N J F gie, deuxième industrie du monde Salomon Smith Barney ont révisé phiste », corrige Eric Chaney, son depuis cinq ans : du Neuer Markt à 1999 2000 2001 derrière la finance, ont commencé en baisse de 20 % leurs prévisions confrère de MSDW à Paris. Ce der- Francfort (lire ci-dessous) en pas- à s’évanouir. Après une fin d’année de résultat pour les 100 premières nier se souvient qu’en 1994 Steve sant par le Nouveau Marché à Paris Dans le même temps, les titres de cotation sur le Nasdaq de quasi- 1999 et un début 2000 exception- valeurs du Nasdaq. Selon leurs Roach était l’un des tout premiers à et leurs équivalents à Hongkong, l’indice Dow Jones valent en projets ne faisant pas encore de nels – dus aux investissements liés modèles, cet indice est surévalué, avoir défendu, au sein de la Broo- Tokyo et même au Brésil. moyenne 20,8 fois leurs profits ! profits et venus chercher d’impor- au passage de l’an 2000 et au refi- encore de plus de 20 %, sur la base kings Institution, l’un des presti- La valeur des actions du Nasdaq Cette surévaluation a été justifiée, tants financements pour dévelop- nancement massif de l’économie des résultats 2001. La reprise gieux cercles de réflexion de Wash- ne repose pas sur un calcul finan- par le passé, de deux façons : en per des « nouveaux modèles » éco- par la Réserve fédérale américaine, aidant, sa valeur pourrait néan- ington, l’idée que les investisse- cier traditionnel. Même après la évoquant d’une part le « taux de nomiques. Comme Amazon.com, après la faillite du fonds LTCM –, moins rebondir de façon considéra- ments en technologie allaient baisse, les cours représentent en croissance » supérieur des valeurs valeur phare du commerce électro- les analystes ont commencé à com- ble à la fin de 2002. L’analyse finan- entraîner d’importants gains de pro- moyenne 144 fois les profits technologiques, capables de croître nique, qui a levé plusieurs centai- prendre que les fameux «30%de cière est une science difficile. ductivité aux Etats-Unis et doper la annuels estimés par action des de plus de 30 % par an sur une lon- nes de millions de dollars et rache- croissance » promis par les valeurs croissance. Il relève également que sociétés cotées, selon Bloomberg. gue période ; et, d’autre part, la té (par échange de ses propres technologiques n’étaient pas réalis- Adrien de Tricornot ses prévisions de reprise mondiale étaient parmi les plus optimistes après la crise asiatique. Bon connais- seur de la Réserve fédérale – il y a L’image dégradée du Neuer Markt travaillé six ans avant de rejoindre Morgan Stanley en 1982 et a fait FRANCFORT en mars 2000, l’indice phare du de présenter des résultats décevants faire des pertes pendant plusieurs bre réduit de valeurs. « En soi, la cor- son doctorat d’économie à l’univer- de notre correspondant Neuer Markt, le Nemax-50, a reculé dans les prochaines semaines », années », affirme un expert, tandis rection n’est pas mauvaise, mais il ne sité de New York comme Alan Le Neuer Markt, souvent présen- de plus de 75 %. Après une phase explique Volker Borghoff, analyste que les banques sont accusées faudrait pas qu’elle continue trop Greenspan –, M. Roach avait bien té comme le Nasdaq européen, se de croissance exceptionnelle après à la DG Bank. Selon ce spécialiste d’avoir amené à la Bourse des socié- longtemps », souligne un banquier. anticipé le mouvement, même s’il porte mal. Secoué depuis le prin- sa création en mars 1997, un senti- du Neuer Markt, « le décrochage a tés trop fragiles. Même Deutsche Mise en cause, la Deutsche Bör- s’est fait dépasser par son ampleur. temps 2000 par le recul de son ment de défiance s’est imposé. Les été plus fort qu’au Nasdaq. Les socié- Telekom, numéro un européen, se, l’exploitant de la Bourse de M. Roach appelle depuis long- modèle américain, le marché des premières faillites de la génération tés allemandes sont souvent en moins pourrait renoncer au placement de Francfort, tente de réagir en pro- temps à se méfier de la bulle Inter- valeurs technologiques de la Bour- Internet ont marqué les esprits. bonne position que leurs concurren- sa filiale de téléphonie mobile. mettant de développer la transpa- net. Il redoute que l’effet de riches- se de Francfort est entraîné dans L’une des sociétés moribondes, tes américaines ». Les déboires du Neuer Markt sus- rence. Elle entend par exemple obli- se, qui donne confiance aux ména- une spirale de baisses. Chaque jour Gigabell, a même été retirée de la citent un vaste débat. Pour les uns, ger les dirigeants-actionnaires ges lorsque la Bourse monte, ne ou presque, un de ses titres vedet- cote le 23 février. Des listes noires INTRODUCTIONS REPORTÉES le fleuron de la finance allemande d’une société à informer le public soit asymétrique et se fasse sentir tes défraie la chronique. En décem- circulent sur les entreprises les plus Du côté des émetteurs, même vivrait une crise de croissance ; les quand ils se séparent d’un paquet plus violemment dans les marchés bre 2000, le négociant de droits mal en point. Certaines stars prudence. Tout en restant soutenu, différents opérateurs concernés, de titres. Mais rien ne dit que ces baissiers. Ses confrères chargés des audiovisuels EM-TV s’est écroulé, déchues, à l’instar d’EM-TV, font le rythme des introductions s’est Bourse, banques, investisseurs, mesures seront suffisantes pour prévisions boursières chez Morgan permettant au magnat des médias l’objet d’instruction pour délit d’ini- ralenti au fil de l’année 2000, pour sont en phase d’apprentissage. rétablir la confiance. Une chose est Stanley, Barton Biggs et Byron Kirch de voler opportunément à tié. Des petits actionnaires com- atteindre de justesse le niveau Pour les autres, l’assainissement sûre : le Neuer Markt, qui rêvait de Wien, font eux aussi figure de con- son secours. Début janvier, une mencent à porter plainte contre les record établi en 1999, avec 133 nou- actuel est normal, car les compa- s’affranchir de l’influence de son servateurs à Wall Street, à l’opposé société phare de la nouvelle écono- dirigeants suspectés de les avoir veaux promus. D’après la Deutsche gnies cotées au Neuer Markt ont grand frère, est plus que jamais de leur rivale, Abby J. Cohen, gou- mie, Intershop, présente dans les trompés. Bank, une cinquantaine d’opéra- longtemps bénéficié d’une valorisa- dépendant de la tendance du Nas- rou de Goldman Sachs. logiciels de commerce électroni- « L’ambiance est très mauvaise, tions ont été reportées. « Il n’est tion supérieure à leurs concurren- daq. que, a bu la tasse. car de nombreuses entreprises des plus question d’introduire des socié- tes américaines du Nasdaq, du fait S. F. Depuis son plus haut historique, secteurs Internet et médias risquent tés du secteur Internet condamnées à de l’afflux de liquidités sur un nom- Philippe Ricard ENTREPRISES LE MONDE / MARDI 27 FÉVRIER 2001 / 21

La restructuration de Chrysler coûtera La CGT mobilise 4 milliards d’euros à sa maison mère contre la précarité DaimlerChrysler annonce 19 300 suppressions d’emplois dès cette année chez McDonald’s Jürgen Schrempp, président du directoire de Chrysler. Même si celle-ci génère 3,3 milliards d’euros. Au même moment, le président de Mit- DaimlerChrysler, a annoncé lundi 26 février le d’euros d’économies, Chrysler afficherait en subishi, détenu à 34 % par DaimlerChrysler, plan de restructuration de sa filiale américaine, 2001 un déficit d’exploitation de 2,6 milliards annonçait 9 500 suppressions d’emplois. Toute la restauration rapide est en ligne de mire

STUTTGART en étroite coopération avec Mitsu- et la direction de DaimlerChrysler, n’est pas arrivé à compenser les LE MCDO PARISIEN du boule- De son côté, le jeune Jérôme de notre envoyé spécial bishi. Confronté au ralentissement sans restriction de temps, pour le déboires de Chrysler. vard Saint-Germain est en passe Paris, délégué CGT chez McDo C’est une vaste contre-offensive de l’économie américaine, engagé moment », dit-on auprès de la La contre-offensive lancée par de devenir aussi célèbre que celui dans le Val-de-Marne, à l’origine que Jürgen Schrempp, un rien ten- dans une politique de rabais très Deutsche Bank, le premier action- Jürgen Schrempp ne va pas empê- de Millau (Aveyron). Deux mois du rassemblement, jouait les modé- du pour l’occasion, a présenté lun- coûteuse, Chrysler a vu son résul- naire du groupe, qui détient 12 % cher le groupe de connaître un exer- après y avoir mené quatorze jours rateurs. « On n’a rien contre les di 26 février, afin de sortir Daimler- tat opérationnel baisser de 90 % en du capital. La création du conseil cice 2001 très tendu. Le chiffre d’af- de grève, la CGT appelait, samedi Etats-Unis. On n’est pas là pour cas- Chrysler de l’impasse. Sous pres- 2000, à 500 millions d’euros, après automobile doit permettre à faires devrait reculer de 162,4 mil- 24 février, à un rassemblement ser l’entreprise. Au départ, les jeunes sion depuis plusieurs mois, le prési- une fin d’année dans le rouge M. Schrempp, qui a envoyé de pro- liards d’euros en 2000, à 140 mil- devant ce restaurant pour dénon- ou les mamans qui bossent chez dent du directoire du quatrième (1,5 milliard d’euros de pertes au ches lieutenants dans les deux filia- liards en 2001, en particulier à cau- cer les conditions de travail chez McDo ne sont pas syndiqués. Ils le constructeur automobile mondial quatrième trimestre). Pour 2001, les en difficulté, d’avoir la haute se des difficultés de Chrysler. Le Mc Donald’s, Pizza Hut, Quick et deviennent par nécessité. Tout ce semble avoir obtenu un répit pour les perspectives sont plus sombres main sur le redressement, expli- résultat sera quant à lui très influen- Disneyland Paris, qualifiés « d’es- qu’on veut, c’est bénéficier d’un inté- engager une des plus vastes res- encore, avec une perte opération- que-t-on chez DaimlerChrysler. cé par le coût des mesures annon- clavagistes des temps modernes ». ressement, de la participation et tructurations jamais survenues nelle comprise entre 2,2 milliards Ce plan, auquel s’ajoutent les cées. Au premier trimestre 2001, Un mois après le sommet antimon- avoir une politique salariale et socia- dans cette industrie. D’ici à trois et 2,6 milliards d’euros. mesures prises chez Mitsubishi qui DaimlerChrysler annonce ainsi une dialisation de Porto Alegre, au Bré- le digne de ce nom. ans, 35 500 emplois seront suppri- vont coûter 400 millions d’euros, perte opérationnelle comprise sil, la gauche de la gauche ne pou- Ce discours modéré a l’air de pas- més, dont 26 000 au sein de la filia- CONSEIL DE CONTRÔLE AUTOMOBILE doit permettre de regagner la entre 3,8 milliards et 4,3 milliards vait laisser passer l’occasion. ser. William n’a sa carte à la CGT le américaine Chrysler et 9 500 En outre, DaimlerChrysIer a déci- confiance des investisseurs, ébran- d’euros. Le bénéfice opérationnel Relayé par SUD, Attac, AC !, la que depuis trois jours. Depuis chez le japonais Mitsubishi dé de réorganiser son manage- lée par le recul de l’action Daimler- devrait représenter entre 1,2 et CNT, l’UNSA et l’Unef-ID, l’appel qu’un délégué CGT du McDo Saint- Motors (lire ci-dessous). ment, pour mieux piloter le double Chryler en 2000, au plus bas fin 1,7 milliard cette année. Soit bien de la CGT fut entendu par environ Germain s’est rendu au restaurant Les mesures annoncées chez processus d’assainissement enga- décembre. En 2000, le résultat opé- loin des résultats promis dans 300 personnes, un chiffre considé- de Chelles (Seine-et-Marne) pour Chrysler devraient représenter gé chez Chrysler et Mitsubishi : un rationnel du groupe, hors élé- l’euphorie de la fusion. ré comme un succès par les organi- appeler à manifester. « J’en ai assez 4 milliards d’euros, dont 3 mil- conseil de contrôle automobile, ments exceptionnels, a reculé de « M. Schrempp a obtenu un répit, sateurs. Dans la manifestation, cha- de faire le boulot d’un manager et liards provisionnés sur le seul pre- présidé par Jürgen Schrempp, est 49 %, à 5,2 milliards d’euros. Il mais il ne contrôle pas l’évolution des cun avait ses objectifs. « Avec José d’être payé comme un équipier. J’en mier trimestre 2001. Moins de créé en aval du directoire pour con- atteint 9,8 milliards d’euros, en marchés asiatiques et américains, Bové, démontons le Medef », propo- ai assez des heures sup’ jamais trois ans après l’annonce spectacu- duire le groupe. Cet organe doit tenant compte de la cession des estime Georg Stürzer analyste auto- sait l’extrême gauche. « Pour une payées et des plannings qui chan- laire de la fusion entre l’allemand entre autres superviser les coopéra- activités informatiques de Debis à mobile à l’HypoVereinsbank. Si l’as- allocation d’études et contre des gent au dernier moment », explique Daimler et l’américain Chrysler, en tions entre Mitsubishi et Chrysler. Deutsche Telekom, et du passage sainissement annoncé tarde à porter emplois jetables », scandaient les William. Selon M. Paris, la CGT est mai 1998, M. Schrempp est donc Les deux contructeurs doivent en de Dasa, la filiale aéronautique ses fruits, à partir de 2002, la situa- (nombreux) étudiants de l’Unef- présente dans onze des soixante- décidé à tout faire pour sauver sa effet multiplier les échanges de sous pavillon EADS. Malgré des tion sera intenable pour lui. » ID, qui rappelaient qu’« un étu- six McDo non franchisés. « vision » d’un constructeur mon- composants, voire établir des liens résultats records, Mercedes, le fleu- diant sur trois n’a que les petits bou- dial, présent dans tous les types de avec Mercedes. Ils doivent en parti- ron haut de gamme du groupe, Philippe Ricard lots pour financer ses études ». Frédéric Lemaître véhicules. culier développer des plates-for- Principal responsable des déboi- mes communes pour les modèles res du constructeur, Chrysler doit de petite et de moyenne tailles. sortir « modestement » du rouge Ce plan d’envergure a été bouclé en 2002. Six usines de Chrysler doi- dans l’urgence ces dernières semai- vent être fermées mais il n’est pas nes, avant d’être présenté au con- exclu qu’une septième le soit égale- seil de surveillance, vendredi ment. Dieter Zetsche, qui préside 23 février et lundi 26. Sous pres- Chrysler depuis fin 2000, doit aussi sion depuis plusieurs mois, après opérer une réduction de 15 % sur l’annonce des pertes colossales de les achats de composants. Outre sa filiale Chrysler, M. Schrempp ces mesures drastiques de réduc- semble avoir obtenu un répit pour tion des coûts, Chrysler entend lancer le redressement de son grou- renouveler sa gamme, si possible pe. « Nous soutenons le programme Filiale du groupe germano-américain, Mitsubishi va supprimer 9 500 emplois TOKYO nellement le meilleur mois, cette correspondance nouvelle déconvenue fragilise Mit- DaimlerChrysler se serait sans subishi à un moment-clé. Ses ven- doute bien passé d’avoir à faire le tes ont chuté de plus de 10 % sur ménage chez le nouveau venu de quatre des six derniers mois. Le l’alliance, le japonais Mitsubishi nouveau rappel coûtera à Mitsu- Motors, dont le groupe de Jürgen bishi 17 milliards de yens (162 mil- Schrempp a pris 34 % du capital en lions d’euros), soit 7 milliards de 2000. Les Allemands ont laissé le yens de plus que celui de l’autom- soin à Takashi Sonobe, l’actuel pré- ne dernier. Cette dépense viendra sident de Mitsubishi Motors, d’an- encore gonfler des pertes nettes noncer, lundi 26 février, les détails d’ores et déjà prévues à 140 mil- d’un plan de restructuration sur liards de yens (1,3 milliard trois ans. Celui-ci entraîne la sup- d’euros) pour l’année fiscale pression de 14 % des effectifs (soit 2000-2001 (close en mars). environ 9 500 personnes). Mitsu- Parallèlement, Mitsubishi est de bishi Motors fermera l’une de ses nouveau accusé d’avoir lésiné sur quatre usines japonaises, vraisem- le contrôle de qualité et dissimulé blablement celle d’Oye, la plus des défauts, cette fois en Chine, où ancienne. Cela permettra de rédui- la firme aurait attendu six mois re de 20 % ses capacités au Japon. avant de divulguer des problèmes A l’instar de Nissan, Mitsubishi concernant le système de freinage Motors propose un trop grand d’un modèle Pajero. Alors que le nombre de modèles (pas moins de Japon est en proie à de nouvelles 25 au Japon), dont la plupart ne pressions déflationnistes, le ralen- sont vendus qu’à 20 000 unités par tissement que subit l’économie an. Le constructeur devrait donc américaine, sur laquelle Mitsu- réduire sa gamme de moitié, tout bishi et son repreneur Daimler- en abaissant de 15 % ses coûts. Chrysler fondaient leurs espoirs de L’objectif est d’atteindre une mar- rebond, ne peut qu’assombrir les ge opérationnelle de 4,5 % en 2003. perspectives de redressement de la Par ailleurs, Mitsubishi a annon- firme. cé le rachat à Volvo des 50 % que le Du coup, celui-ci dépend plus constructeur suédois détenait dans que jamais de la détermination de Nedcar, une entreprise destinée à M. Eckrodt, et de la marge de fabriquer des petits véhicules en manœuvre qu’on lui laissera au Europe que les deux sociétés possé- sein de la nébuleuse Mitsubishi, daient jusqu’ici conjointement. un keiretsu plus conservateur et plus homogène que celui auquel NOMBREUX RAPPELS DE VOITURES appartient par exemple Nissan. Certes, DaimlerChrysler n’aurait Lorsqu’il a pris les rênes de ce der- jamais pu acquérir une minorité nier, Carlos Ghosn avait pu jouer de blocage chez le cinquième cons- sur le sentiment de crise aiguë par- tructeur nippon si celui-ci avait été tagé par une firme en désarroi, qui en bonne santé. Mais la tâche qui tentait vainement de se remettre à attend Rolf Eckrodt, nommé vice- flot depuis plusieurs années. Ce cli- président et dirigeant opération- mat est beaucoup moins évident nel de la firme aux trois diamants, chez Mitsubishi, dont l’expansion n’a pas été facilitée par les ennuis tous azimuts remonte seulement à répétition qui frappent Mitsu- aux années 90. bishi. Après le scandale des La concomitance des difficultés défauts cachés, qui a ébranlé la de Chrysler et de Mitsubishi pour- marque l’été dernier – et qui a rait, paradoxalement, avoir des d’ailleurs permis à DaimlerChrys- effets bénéfiques. Les deux mar- ler d’obtenir un rabais sur son « tic- ques, plus proches l’une de l’autre, ket d’entrée » – Mitsubishi Motors par leurs segments et leurs mar- a dû annoncer, le 16 février, un chés cibles, que ne l’est Mercedes nouveau rappel de véhicules, por- de Chrysler, devraient être plus à tant cette fois sur 1,5 million de même de dégager des synergies en voitures, au Japon et aux Etats- matière de partage des plates-for- Unis. Certains des modèles rappe- mes et des composants. lés le sont pour la seconde fois. Au Japon, où mars est tradition- Brice Pedroletti 22 COMMUNICATION LE MONDE / MARDI 27 FÉVRIER 2001 La rigueur imposée par Vivendi Universal à Canal+ touchera les salariés Pour retrouver la rentabilité en trois ans, après une perte qui devrait avoisiner 1 milliard de francs en 2000, la chaîne cryptée lance un programme d’économies. Aucun licenciement sec ne devrait intervenir, selon la direction, qui compte sur la mobilité interne pour reclasser les quelque 200 personnes concernées

VIVENDI UNIVERSAL n’en fait 1999, l’équilibre pour 2000 et 1 mil- chaîne. Pour la rentrée 2001, le ment reclassées à l’intérieur du tionner cette offre sportive. Cette « En septembre, Groupe Canal+ ne pas mystère : « La direction du liard de francs de bénéfices pour nouveau tandem de Canal+ devra groupe. Un mouvement effectué diminution semble, au moins en sera plus propriétaire à 100 % d’i- groupe Canal+ sera jugée sur ses l’année suivante. On en est loin. réaliser ses projets avec une enve- « sans licenciements secs », croient partie, liée au coût des droits de télévision mais en restera l’opéra- résultats » , indique l’entourage du En 2000, la filiale télévision et ciné- loppe allégée de 10 %. Un premier savoir les syndicats. Toutefois, retransmission des matches. Dès teur », indique M. Lescure. PDG, Jean-Marie Messier. Dirigée ma de Vivendi Universal devrait pas pour réduire le coût de «la « ceux qui souhaitent s’en aller sont 2001, la facture du football fran- Canal+ souhaite conserver 50 % du par un tandem constitué de Pierre afficher plus de 1 milliard de grille des programmes en clair, dont déjà reçus à bras ouverts par la çais réglée par Canal+ va doubler : capital et céder l’autre moitié à des Lescure – PDG de Groupe Canal+ francs de pertes. Face à un tel gouf- le coût a explosé en dix ans », souli- direction qui les aidera même à par- 1,6 milliard de francs par an, con- « partenaires industriels ». Pour et codirecteur général de Viven- fre, M. Messier est pressé de voir gne-t-on chez Canal+. tir », confie un salarié. tre près de 800 millions aupara- approvisionner sa chaîne en ima- di – et de Denis Olivennes, direc- l’amorce d’un redressement. Très A partir de septembre, vant. Toutefois, Canal+ conservera ges de l’actualité internationale et teur général de Groupe Canal+, la pressé, même. « Canal+ a six mois Canal+ devrait donc réaliser moins PÉRIMÈTRE D’ACTIVITÉS REVU ses exclusivités et devrait compo- en informations économiques et filiale doit se plier aux règles ins- pour donner de premiers résul- de productions en interne et faire Hormis les émissions en clair, le ser sa nouvelle chaîne sportive dès financières, le groupe pourrait s’en- taurées par la maison mère. L’ob- tats », signalent certains à la direc- appel à des producteurs extérieurs. reste de la programmation devrait que la clause de non-concurrence tendre avec le britannique ITN, jectif fixé est « d’atteindre l’équili- tion de Vivendi Universal. Déjà, M. Denisot a demandé à des être retouché. Pour Canal+, la pro- d’un an, liée à son récent départ du déjà actionnaire majoritaire de la bre dans deux ans et d’être bénéfi- M. Lescure s’affirme prêt à rele- sociétés, notamment Réservoir chaine retransmission du débat capital d’Eurosport, arrivera à chaîne paneuropéenne d’informa- ciaire dans trois ans », indique la ver ce défi. Il n’a pas attendu l’in- Prod présidée par Jean-Luc Dela- Delanoë-Séguin (lire page 6) sera échéance. tion Euronews. direction de Canal+. Cette nouvel- jonction de M. Messier pour se rue, de lui faire des propositions une occasion de manifester sa Les personnels ne seront pas les Parallèlement, Canal+ est «en le ambition annule et remplace fixer comme objectif que d’émissions. In fine, cette rigueur volonté d’évolution. Par ailleurs, la seuls touchés par ce train d’écono- négociation en ce moment » pour l’imprudente prévision de Pierre « Canal+ retrouve au plus vite les « pourrait concerner 200 person- chaîne pourrait proposer un peu mies. Le périmètre d’activités du céder son réseau câblé NC Numéri- Lescure qui avait annoncé, en bénéfices ». En pratique, c’est nes » qui devraient être majoritaire- moins de football et mieux sélec- groupe devrait aussi être revu. câble, qui « est toujours à vendre », M. Olivennes qui a la charge de fait-on savoir à Canal+. UPC serait dégager « un chiffre d’affaires plus sur les rangs. De même, la cession 15,3 millions fort et de réduire les dépenses ». de 45 % du capital de Telepiù, filia- Cette compression annoncée des La disparition d’un poids plume du numérique le italienne de Canal+, vient d’être d’abonnements coûts fait craindre aux syndicats une fois de plus « inscrite à l’ordre « un plan social rampant ». Pour LE 1er MARS, Canal Europe ment les programmes de Canal ma payantes en option, a décidé du jour ». Enfin, le bouquet numéri- b Chiffre d’affaires : le chiffre l’heure, la direction de la chaîne Audiovisuel devrait rendre définiti- Europe Audiovisuel, comme de ne plus référencer l’offre de que polonais Cyfra+, commerciali- d’affaires du groupe Canal+ s’est cryptée ne veut pas entendre par- vement l’antenne. Depuis décem- c’était le cas jusqu’au 15 juillet. A Canal Europe Audiovisuel. Par sé par Canal+, pourrait opérer un élevé à 3,8 milliards d’euros en ler de licenciements. Elle préfère bre 1998, ce mini-bouquet numéri- cette date, la diffusion a été choix, le bouquet numérique limi- rapprochement avec son concur- 2000 (24,9 milliards de francs) prêcher la « mobilité interne ». que en français, mais de droit momentanément interrompue, te à 200 le nombre de program- rent Wyjza. Bibiane Godfroid, nou- contre 3,2 milliards un an plus tôt. luxembourgeois, diffuse trois chaî- afin de « recomposer le tour de mes proposés automatiquement à velle directrice générale adjointe En 1999, Canal+ avait enregistré MOINS DE PRODUCTION EN INTERNE nes en clair via le satellite Astra. table et lancer une véritable chaîne ses abonnés via ses décodeurs qui chargée des chaînes et des servi- une perte de 335 millions d’euros Les syndicats s’interrogent sur Cette société, qui a investi 20 mil- de cinéma », précise Laurette peuvent théoriquement en servir ces, s’est récemment rendue en (2,2 milliards de francs). les conséquences des économies lions de francs et emploie une Mokrani, directrice de la communi- jusqu’à 500. Pologne pour tenter de pacifier les b Effectifs : le groupe compte envisagées. Les premiers secteurs quinzaine de salariés, comptait cation en instance de licenciement Pour échapper à la fermeture, relations entre les deux compéti- plus de 3 500 salariés répartis dans touchés par le « dégraissage » pour- profiter du 1,6 million d’abonnés à de Canal Europe Audiovisuel. Un Canal Europe Audiovisuel s’est teurs. dix pays. 3 000 sont regroupés au raient être la « production et l’ex- CanalSatellite, bouquet numéri- délai mis à profit pour accueillir adressé au Conseil supérieur de Pour séduire les analystes et les sein d’une union économique et ploitation », selon la CFDT. Des que de Canal+ retransmis depuis dans le capital du bouquet, actuel- l’audiovisuel, sans résultat jusque- investisseurs, Canal+ devra aussi sociale (UES) qui vient d’intégrer chiffres circulent déjà. La produc- la même position orbitale, pour lement propriété de ses fonda- là. Une plainte en référé près le tri- accroître son chiffre d’affaires par les collaborateurs de la chaîne tion compterait « entre 20 % et trouver les téléspectateurs pour teurs, « la filiale française du grou- bunal de commerce de Paris n’a abonné. Notamment grâce aux d’information en continu 40 % de personnes en trop ». L’ex- ses trois programmes, Grand Tou- pe d’assurances suisse Zurich Assu- pas eu plus d’effet. L’instance revenus des services interactifs. Un i-télévision. ploitation serait moins pléthori- risme (automobile), No Zap (ciné- rances ». En devenant « actionnai- s’est déclarée « incompétente pour « défi difficile » pour Edouard b Abonnés : à la fin de 2000, le que, avec « 10 % à 20 % de salariés ma) et tout récemment Grand re majoritaire de Grand Canal, juger des relations entre deux opéra- Tétreau, analyste financier du Cré- groupe rassemblait 15,3 millions en trop ». Le chiffre définitif, esti- Canal (senior). Une directive euro- Zurich Assurances visait une clientè- teurs de l’audiovisuel », se désole dit lyonnais Securities Europe, car d’abonnements, dont 7,8 millions me le syndicat, « dépend de la pro- péenne impose en effet aux opéra- le de seniors ». Christophe Couasse, président de « le lancement de la Net Top box à l’étranger. Au 31 décembre 2000, chaine grille de rentrée » sur laquel- teurs de satellite de permettre la Canal Europe Audiovisuel. Le bou- [nouveau décodeur numérique de la chaîne cryptée Canal+ le planchent Michel Denisot, direc- réception de tous les programmes. DÉPÔT D’UNE PLAINTE quet va prochainement porter Canal+ conçu pour ces nouveaux réunissait 4,62 millions d’abonnés. teur général délégué de Canal+ SA, Depuis le 1er décembre 2000, CanalSatellite, dubitatif sur la plainte auprès de la Commission services] pourrait être repoussé à la A la même date, CanalSatellite et Alexandre Drubigny, qui a rem- cependant, les décodeurs numéri- qualité de ces programmes gra- européenne. Pour le principe. fin de 2001 ou au début de 2002 ». comptait 1,6 million de placé Alain de Greef comme res- ques des abonnés de CanalSatelli- tuits, de surcroît susceptibles de souscripteurs. ponsable des programmes de la te ne proposent plus automatique- concurrencer ses chaînes de ciné- G. D. Guy Dutheil Le site d’échanges de fichiers Le spectre de la Stasi place l’audiovisuel public allemand en position délicate FRANCFORT « Le MDR est un employeur, pas un ARD. D’autres réclament au con- derniers étaient en particulier pré- musicaux Napster fait appel de notre correspondant tribunal d’honneur », estime traire « de mettre fin au plus vite à sents dans des services sensibles, Présentateurs privés d’antenne, M. Reiter. Pour lui, ce sont les dos- cette discussion ». Certains dans les susceptibles d’être en contact avec LE SERVICE d’échange de musique en ligne Napster a demandé, ven- réputations brisées, auditeurs divi- siers de salariés blanchis voici quel- Länder issus de l’ex-RDA n’appré- l’étranger (le sport), et les milieux dredi 23 février, à la totalité des juges de la cour d’appel fédérale de San sés, le MDR (Mitteldeutscher Run- ques années qui ressortent. cient pas que la leçon soit faite par « dissidents » (la culture). Sans Francisco de réexaminer l’arrêt pris par trois de ses juges, le 12 février. dfunk), basé à Leipzig, serait-il rat- Ces explications n’ont pas mis des journaux de l’ouest, les quoti- oublier le courrier des lecteurs et Il visait à faire cesser l’échange gratuit sur Internet de fichiers musicaux trapé par son passé ? Onze ans fin à la polémique. Leipzig, siège diens conservateurs Die Welt et auditeurs, dont la moindre lettre protégés par des droits d’auteur. après la chute du Mur, l’un des du MDR et ville très en pointe lors FAZ étant très engagés dans la polé- suspecte était envoyée à la Stasi, Les trois juges avaient estimé que Napster « encourageait et aidait plus importants groupes audiovi- de la révolution est-allemande, est mique. grâce à des informateurs bien pla- sciemment ses utilisateurs à violer les droits d’auteur des maisons de dis- suels publics de l’ex-RDA est sur la à nouveau confrontée à ce passé cés. ques » et avaient renvoyé l’affaire devant un juge de première instance, sellette : des salariés de la maison tout proche. Une table ronde sur le UNE PURGE MENÉE DANS L’URGENCE Au lendemain de la chute du suceptible de demander la fermeture du site. Un des porte-parole de sont soupçonnés d’avoir travaillé sujet a fait salle comble voici quel- « L’enjeu est de savoir comment Mur, la purge a parfois été menée Napster justifie ce recours en expliquant que les arrêts délivrés jusqu’à pour la Stasi, la police politique de ques semaines. Elle était organisée l’on tourne la page du passé. La ques- dans une certaine urgence. « Le tra- présent par la justice « entreraient en conflit avec certaines autres déci- l’ancien régime communiste. Ces dans un lieu de sinistre mémoire : tion s’était déjà posée après la secon- vail de vérification n’a sans doute sions prises par la Cour suprême ». En demandant aux 25 juges de la révélations, étayées au fil des les anciens locaux de la Stasi. Ce de guerre mondiale à propos des pas été fait partout avec la même cour d’appel fédérale de San Francisco de réexaminer la décision de semaines par des journalistes de la qui a suscité, dans les quotidiens nazis. Beaucoup ont continué à tra- intensité », dit un ancien journa- leurs collègues, Napster obtient de facto un nouveau sursis. presse écrite, ont déclenché un régionaux, des pleines pages de vailler dans la presse, après la chute liste, aujourd’hui en poste à l’uni- débat que beaucoup croyaient courrier des lecteurs. de Hitler, même pour des titres versité de Leipzig. Sous la pression, DÉPÊCHES enterré. Que faire des anciens Les détracteurs du MDR atten- importants », explique Michael Hal- le MDR a suspendu, sur différentes a MULTIMÉDIA : le réseau pour la Recherche et l’innovation en « inoffizieller Mitarbeiter » (« IM », dent davantage de sévérité. Les ler, un chercheur sur les médias qui chaînes et radios, les présentateurs audiovisuel et multimédia (RIAM), destiné à favoriser la coopération collaborateur non officiel) anciens IM ne peuvent rester en partage son temps entre Ham- mis en cause. De plus, le passé des entre l’Etat et les entreprises privées, a été lancé, mardi 20 février, par employés par les services secrets place. Leur maintien discréditerait bourg et Leipzig. Très contrôlés salariés et des pigistes doit faire les ministères de la culture et de la recherche ainsi que par le secrétariat pour espionner leurs collègues, voi- l’ensemble des programmes de ce par le parti unique, les journaux, l’objet d’un nouveau contrôle. d’Etat à l’industrie. Son budget sera de 135 millions de francs (20,5 mil- re leur entourage ? pôle audiovisuel, l’une des compo- radios et télévisions de l’ex-RDA lions d’euros) en 2001. Le directeur du MDR, Udo santes du réseau public allemand employaient de nombreux IM. Ces Philippe Ricard a Les groupes Telecinco et Fact Based Communications (associé à Reiter, un ancien de la radio-télévi- l’International Herald Tribune) vont créer en Espagne un groupe multi- sion bavaroise recruté pour réorga- média d’information économique et financière destiné au grand public. niser les programmes en 1991, est a TÉLÉVISION : la reine de l’érotisme allemand, Beate Uhse, lance- sous pression : on lui reproche de Fashion TV doit bannir les défilés de lingerie en Inde ra le 1er mars sa propre chaîne télévisée, qui sera diffusée sur la plate- n’avoir pas été assez vigilant au forme payante Premiere World (Kirch). moment de la transition. A l’épo- NEW DELHI condamnation, en septembre 2000, à Paris, du direc- a L’Association des chaînes du câble et du satellite (ACCeS) s’in- que, seuls deux employés du MDR de notre correspondante en Asie du Sud teur de FTV, Adam Lisowski, à deux ans de prison dont quiète de la nouvelle disposition des câblo-opérateurs, qui souhai- ont été licenciés pour motifs politi- « La police du téton », pour reprendre un titre de un an ferme pour agression sexuelle sur un manne- tent faire payer aux chaînes l’utilisation de la bande passante. Cette ques. M. Reiter, dans un article l’Hindustan Times, a dû composer. Fashion TV (FTV), la quin n’a pas pesé sur le sort de la chaîne en Inde. charge supplémentaire est, selon l’ACCeS, « parfois supérieure aux rede- publié dans le quotidien Frankfur- chaîne française qui diffuse de la mode vingt-quatre L’enjeu pour FTV était important. Dès le début de vances versées » actuellement et romprait « le modèle économique qui a ter Allgemeine Zeitung (FAZ) début heures sur vingt-quatre, ne sera pas interdite en Inde. l’affaire, ses dirigeants, dans l’ignorance de ce qu’on permis aux chaînes de se développer ». février, s’est défendu de tout laxis- L’entretien qu’a eu, mardi 20 février à New Delhi, Fran- leur reprochait exactement, avaient manifesté leur a PUBLICITÉ : les annonceurs ont investi, en 2000, près de 1,6 mil- me : sur 1 206 personnes contrô- çois Thiellet, directeur général de MCM, la chaîne volonté de dialogue. L’accord obtenu devrait satisfaire liard de francs en publicité sur les 60 chaînes diffusées par câble et par lées, 76 se sont révélées être d’an- musicale en charge de la commercialisation et du déve- les deux parties, et ce d’autant plus que, affirme satellite, selon le syndicat national de la publicité télévisée (SNPTV). ciens IM. Certains ont quitté la sta- loppement de FTV, avec la ministre de l’information, M. Thiellet, « notre objectif est de développer plus ou Ces « télévisions de complément » représentent 5 % du marché publici- tion volontairement, d’autres sont Sushma Swaraj, a été « positif », et quelques ajuste- moins rapidement un signal particulier pour l’Inde », taire, les six grandes chaînes ayant engrangé 95 % des recettes, soit décédés. Dans 44 cas, la commis- ments de programmes suffiront à permettre à cette c’est-à-dire quelques programmes spécifiques locaux, 30,2 milliards de francs. sion interne chargée de trancher a chaîne reçue dans 25 millions de foyers indiens de ainsi qu’un site Internet dédié à ce marché. FTV pro- a PRESSE : la division santé de Vivendi Universal Publishing a décidé de passer l’éponge, car il poursuivre ses émissions. « Nous éviterons de program- gramme chaque jour une émission d’une demi-heure acquis HC Com, qui édite notamment Visite Actuelle, un mensuel desti- s’agissait de collaboration passagè- mer des clips qui peuvent être considérés comme provoca- sur des créateurs indiens, et la chaîne joue, selon né aux visiteurs médicaux (16 000 abonnés). re, voire obtenue sous pression. teurs entre 18 heures et 22 heures », affirme M. Thiellet. M. Thiellet, « un rôle certain pour leur diffusion à Exit les défilés de lingerie aux heures de grande écoute. l’étranger ». Tous ces créateurs s’étaient émus d’une Depuis plusieurs semaines, l’affaire faisait grand éventuelle interdiction de FTV, seul moyen pour beau- bruit en Inde, où les gardiens de moralité qui se multi- coup de se tenir au courant des tendances de la mode plient pour déterminer ce qui est bon ou mauvais pour sur le plan international. Pays de textile, l’Inde devient la culture indienne demandaient l’interdiction de cette un pays de design, et les collections rencontrent un suc- chaîne diffusée par satellite. « Si FTV n’est pas en phase cès croissant parmi une élite attachée à ses traditions avec notre culture », elle sera interdite, avait déclaré, mais en quête de modernité. Les récents succès d’In- début janvier, Mme Swaraj, affirmant toutefois qu’elle diennes dans les concours de beauté internationaux prendrait l’avis du comité consultatif parlementaire. ont aussi amplifié le besoin de voir ce qui se passe ailleurs. PROGRAMMES LOCAUX Si FTV ne gagne pas pour l’instant d’argent en Inde, Dûment convoqués, vingt-trois députés et séna- la publicité inespérée faite à travers cette polémique teurs avaient dû visionner des cassettes fournies par le – signe d’une intolérance croissante dénoncée large- ministère de l’information avant d’arriver à la conclu- ment par la presse anglophone – pourrait aider à son sion unanime que la chaîne n’avait rien de pornogra- développement. phique, qu’elle devait simplement revoir ses program- mes. Ils n’ont trouvé aucun motif pour l’interdire. La Françoise Chipaux FINANCES ET MARCHÉS LE MONDE / MARDI 27 FÉVRIER 2001 / 23

EUROPE

TABLEAU DE BORD ÉCONOMIE

FRANCFORT DAX 30 LONDRES FT100 PARIS CAC 40

TITTDUU SQVRDQH

SWSSDWH Ercan Kumcu, un ancien banquier

TUVI TIUI

AGENDA francs (6,1 millions d’euros), soit TRHQ Les ventes de détail central, à la suite de la démission

TTRT THHI trois fois plus que les premières TQII de Gazi Ercel, selon l’agence Reu-

TSII SVQI estimations, ont été décelées dans TPIW en hausse au Japon ters. M. Ercel a présenté sa démis-

les comptes de la société de sion vendredi soir en raison de la TQUT STTP MARDI 27 FÉVRIER TIPU

prêt-à-porter féminin, indique après quatre années crise financière qui secoue les mar-

TPRI SRWP

a JAPON : statistiques sur les lundi le quotidien Les Echos.La THQS chés turcs depuis une semaine

TIHT SQPP

exportations automobiles (jan- cotation de Regina Rubens est [[[SWRQ [[[ [[[de baisse (Le Monde du 24 février). M. Kum-

PU xF IP tF PT pF PU xF IP tF PT pF vier). suspendue depuis le 24 janvier. PU xF IP tF PT pF cu, qui a été vice-gouverneur de la a FRANCE : construction neuve LES VENTES DE DÉTAIL au banque centrale pendant six ans, Indices cours Var. % Var. % (janvier) et conjoncture Insee dans SERVICES Europe 9h57 f se´lection 26/02 23/02 31/12 Japon ont enregistré une hausse jusqu’à la mi-1993, est actuelle-

l’industrie (février). de 1,2 % en janvier par rapport au ment membre du conseil d’admi- ± HDTV IHDTP EUROPE EURO STOXX 50 RPTSDUW

a b

ÉTATS-UNIS : commandes de AIR INDIA : la compagnie ± même mois l’an dernier, mettant nistration de la Tekfen Bank. RIIIDUR HDSH WDUU EUROPE ƒ„yˆˆ SH

biens durables et ventes de loge- aérienne Air France a confirmé ± fin à près de quatre années de bais- QSVDTT HDTQ VDRT EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ QPR

a

± HDST TDTV ments neufs (janvier) ; indice de samedi 24 février avoir retiré sa EUROPE STOXX 653 QQSDUR se. Le gouvernement n’est pas ALLEMAGNE : l’inflation s’est

± SQVRDQH IDIS WDIS confiance des consommateurs du candidature, conjointe avec celle PARIS geg RH pour autant persuadé qu’une repri- à nouveau accélérée en février,

FFFF FFFF FFFF Conference Board (février). de la compagnie américaine Delta PARIS wshgeg se réelle de la consommation soit contre toute attente, après avoir

± QTWRDHS IDHT VDIU Airlines, à une prise de PARIS ƒfp IPH pour un avenir proche. La hausse déjà progressé en janvier, rédui-

FFFF FFFF FFFF

MERCREDI 28 FÉVRIER participation dans le capital d’Air PARIS ƒfp PSH des ventes de détail est la première sant encore un peu plus les chan-

 FFFF FFFF FFFF India. PARIS ƒigyxh we‚gri enregistrée depuis mars 1997, mois ces de voir les taux d’intérêt bais-

a ± SVWDWR HDUW UDRU JAPON : production industrielle AMSTERDAM eiˆ qui avait précédé la plongée de ser très rapidement dans la zone

b ± PWUTDPW HDVH IDSW et mises en chantier de logements SABENA : SAirGroup, BRUXELLES fiv PH l’économie nippone dans une euro.

±

TITTDUU IDSH RDIS neufs (janvier) ; réunion du comité l’actionnaire privé de la FRANCFORT heˆ QH récession. Malgré la hausse notée

±

SWSSDWH HDPI RDPV de politique monétaire de la Ban- compagnie aérienne belge, a LONDRES p„ƒi IHH en janvier, le ministère de l’écono- a GRANDE-BRETAGNE : la crois-

WRIQDSH HDUR QDQQ que du Japon. évoqué « la possibilité d’un MADRID ƒ„ygu iˆgrexqi mie, du commerce et de l’industrie sance s’est ralentie au dernier tri-

± RHISSDHH HDTI VDIS a FRANCE : chômage et indice désengagement à moyen terme », MILAN wsf„iv QH a fait savoir qu’il ne modifiait pas mestre 2000, le produit intérieur

± UTSRDRH HDTP SDWI Insee des prix de vente industriels dans une lettre envoyée jeudi ZURICH ƒ€s son estimation de la situation et brut (PIB) affichant une hausse de (janvier). 22 février à tout le personnel de la jugeait toujours que la consomma- 0,3 % par rapport aux trois mois a ALLEMAGNE : prix à l’importa- Sabena par le président de son ´ tion restait étale. « Si seulement la précédents, contre 0,8 % (chiffre tion et à l’exportation (janvier). conseil d’administration, Eric AMERIQUES consommation des ménages devait révisé) au trimestre précédent, a a ÉTATS-UNIS : croissance au Honegger. reprendre, nous aurions plusieurs confirmé vendredi 23 février l’Offi-

quatrième trimestre (deuxième NEW YORK Dow Jones NEW YORK Nasdaq EURO / DOLLAR points de pourcentage de croissance ce national des statistiques (ONS).

IHRRIDWH PPTPDSI estimation) et audition du prési- b VIVENDI UNIVERSAL : HDWIP économique », a déclaré lundi a La balance commerciale s’est

IHWVQ QHIS dent de la Fed, Alan Greenspan, le groupe français et le HDWSS 26 février le ministre des finances, détériorée en décembre 2000, avec

par la commission des finances de britannique Vodafone ont revu Kiichi Miyazawa, qui s’exprimait un déficit de 2,806 milliards de IHVSH PVTI

la Chambre des représentants. à la baisse leurs ambitions 2001 HDWQR devant une commission parlemen- livres sterling (4,54 milliards

IHUIU PUHU

pour Vizzavi, leur portail offrant HDWIR taire. d’euros), contre 2,303 milliards de

IHSVR PSSQ

JEUDI 1er MARS des services Internet à partir de HDVWQ a Le gouverneur adjoint de la livres en novembre (chiffre révisé),

IHRSI PQWV téléphones mobiles, en invoquant HDVUP Banque du Japon (BoJ), Yutaka a annoncé vendredi l’Office natio-

a IHQIV PPRR JAPON : ventes de véhicules la pénurie de terminaux HDVSI Yamaguchi, a incité les banques nal des statistiques (ONS).

neufs (février). disponibles, rapporte lundi le [[[ [[[ [[[à accélérer le nettoyage de leurs PU xF IP tF PQ pF PU xF IP tF PQ pF a FRANCE : marché automobile quotidien britannique Financial PU xF IP tF PT pF très importantes mauvaises créan- a PAYS-BAS : les Pays-Bas ont (février). Times. Indices cours Var. % Var. % ces, laissant entendre que la ban- enregistré un excédent commer- Ame´rique 9h57 f se´lection 23/02 22/02 31/12

a ALLEMAGNE : croissance au que centrale nippone les soutien- cial de 16 milliards d’euros sur l’en-

± ± IHRRIDWH HDVI QDPH E´TATS-UNIS hy‡ tyxiƒ

quatrième trimestre. drait en assouplissant sa politique semble de l’année 2000, contre

± ± IPRSDUP HDSU SDTS FINANCES E´TATS-UNIS ƒ8€ SHH

a SUISSE : ouverture du Salon de monétaire, dans une interview au 9,9 milliards d’euros en 1999, selon

± PPTPDSI HDUV VDRP E´TATS-UNIS xeƒhe gyw€yƒs„i

l’automobile de Genève (jusqu’au b CHIYODA : l’assureur Tokyo Shimbun publiée dimanche des chiffres publiés vendredi par

± ± VHPVDVI IDPV IHDIQ TORONTO „ƒi sxhiˆ

11 mars). américain AIG a annoncé 25 février. Un tel mouvement l’Office néerlandais des statisti-

ITISUDUS IDSS SDVW SAO PAULO fy†iƒ€e

a ÉTATS-UNIS : demandes hebdo- vendredi 23 février la reprise de devant libérer des pressions défla- ques (CBS). ± QQHDVS HDTI RDUH MEXICO fyvƒe

madaires d’allocations chômage, l’assureur-vie japonais, en faillite tionnistes, la BoJ en tiendra comp- RTHDRI HDIS IHDRU BUENOS AIRES wi‚†ev

revenus et dépenses des ménages, depuis le 9 octobre 2000, Chiyoda te pour définir sa politique moné- a ITALIE : la hausse de l’indice ± IHHDRQ HDRP RDTI SANTIAGO s€ƒe qixi‚ev

dépenses de construction (jan- Mutual Life, douzième taire. national des prix à la consomma- ± UTTVDPI IDHW IPDQS CARACAS ge€s„ev qixi‚ev vier) ; indice d’activité du NAPM assureur-vie nippon. tion a été de 0,4 % en janvier par (février). L’endettement net du groupe, de a THAÏLANDE : le nouveau pre- rapport à décembre et de 3 % sur 5,5 milliards d’euros, sera alors ASIE - PACIFIQUE mier ministre, Thaksin Shinawa- douze mois, a annoncé vendredi VENDREDI 2 MARS comblé. tra, a confirmé lundi, dans son dis- 23 février l’Institut national italien TOKYO Nikkei HONGKONG Hang Seng EURO / YEN cours programme devant les parle- de la statistique (Istat), dans le

a JAPON : prix à la consommation mentaires, qu’il allait accroître les cadre de son évaluation définitive. IQPHIDIR IHSDVS RÉSULTATS ISPQHDPP

(janvier). dépenses publiques pour relancer

ISITV IIPDP

a ÉTATS-UNIS : commandes a HSBC : le groupe bancaire bri- ITITQ l’économie. « Le gouvernement a AFRIQUE : les grands ban-

IRURW IHVDT

industrielles (janvier). tannique a annoncé lundi un béné- ISUPV maintiendra un déficit budgétaire quiers internationaux, venus en

IRQQH IHS

fice avant impôts part du groupe à ISPWP pendant quelque temps pour stimu- Afrique pour « écouter mais pas

IQWII IHIDR 6,63 milliards de dollars (7,2 mil- IRVST ler l’économie et reviendra à un bud- donner des leçons », affichent une

AFFAIRES liards d’euros) en 2000, en hausse get équilibré avec la croissance »,a approche plus souple et plus nuan- IQRWP WUDU

de 23 %. Le CCF, filiale française IRRPH expliqué M. Thaksin lors d’une ses- cée pour tenter de sortir le conti- IQHUQ WRDI

INDUSTRIES d’HSBC, a enregistré en 2000 un [[[IQWVR [[[ [[[sion commune de la Chambre des nent du marasme dans lequel il se

PU xF IP tF PT pF PU xF IP tF PT pF bénéfice net part du groupe en haus- PU xF IP tF PT pF représentants et du Sénat. Ce trouve toujours, malgré des décen- b DAIMLERCHRYSLER : la se de 6,3 %, à 478 millions d’euros. Indices cours Var. % Var. % choix attendu va globalement à nies d’aide internationale. Au ter-

restructuration du constructeur Zone Asie 9h57 f se´lection 26/02 23/02 31/12 l’encontre de la politique économi- me d’une tournée d’une semaine,

± ± IQPHIDIR HDQR RDPR automobile américain Chrysler a BLUE CIRCLE : le cimentier bri- TOKYO xsuuis PPS que suivie par l’équipe de son pré- achevée dimanche 25 février, le

± ISPQHDPP HDQQ HDVW coûtera jusqu’à 4 milliards d’euros, tannique, en passe d’être racheté HONGKONG rexq ƒixq décesseur démocrate, Chuan Leek- président de la Banque mondiale,

IWTHDQI HDTW IDUR a annoncé lundi sa maison mère, par le groupe français Lafarge,a SINGAPOUR ƒ„‚es„ƒ „swiƒ pai, plus proche d’une ligne libéra- James Wolfensohn, et le directeur

UQDHW HDPT ISDQU

DaimlerChrysler (lire page 21). annoncé lundi un bénéfice avant SE´OUL gyw€yƒs„i sxhiˆ le, depuis la crise de 1997. général du Fonds monétaire inter-

QPRWDQH HDPR Q

impôts et exceptionnels de SYDNEY evv y‚hsxe‚siƒ national, Horst Koehler, ont ren-

± PPDUQ IDQS PPDHI

b REGINA RUBENS : des 325,4 millions de livres (516,5 mil- BANGKOK ƒi„ a TURQUIE : le gouvernement contré vingt-deux chefs d’Etat lors

± RIIWDWH HDHS QDUP

irrégularités comptables portant lions d’euros) en 2000, en hausse de BOMBAY ƒixƒs„s†i sxhiˆ turc a proposé le poste de gouver- de deux sommets, à Bamako puis à

IWVQDUP HDHW RDQP environ sur 40 millions de 20 %. WELLINGTON xƒiERH neur de la banque centrale à Dar es Salaam.

VALEUR DU JOUR SUR LES MARCHÉS Taux de change fixe zone Euro Hors zone Euro

Euro contre f Taux contre franc f Taux Euro contre f 23/02

HDISPRS UDRTQS FRANC ...... TDSSWSU EURO ...... COURONNE DANOISE.

´ QDQSQVS VDPRSS

Action Deutsche Telekom PARIS NEW YORK DEUTSCHEMARK ...... IDWSSVQ DEUTSCHEMARK ...... COUR. NORVEGIENNE

QDQVUUR WDHVIV

L’avenir du PDG LIRE ITALIENNE (1000) . IDWQTPU LIRE ITAL. (1000) ...... COUR. SUE´DOISE ......

` QDWRPQV QRDSUVH

en euro à Francfort LUNDI 26 février, dans les pre- LES MARCHÉS d’actions améri- PESETA ESPAG. (100) .... IDTTQVT PESETA ESPAG. (100) .... COURONNE TCHEQUE

QDPUIWH IDUQTH ESCUDO PORT. (100).... PDHHRVP ESCUDO PORT. (100) .... DOLLAR AUSTRALIEN .

RDUTUHQ IDQWQU

de Deutsche Telekom 50 miers échanges, la Bourse de Paris cains, initialement chahutés par de SCHILLING AUTR. (10) . IDQUTHQ SCHILLING AUTR. (10).. DOLLAR CANADIEN ....

VDQPVWR UDHTWT

s’appréciait de 0,98 %, à mauvaises nouvelles dans le sec- PUNT IRLANDAISE...... HDUVUST PUNT IRLANDAISE...... DOLLAR HONGKONG .

´ ´ ´ ´ PDWUTTH PDIHWS

5 375,04 points sur l’indice CAC 40, teur informatique et les télécom- FLORIN NEERLANDAIS PDPHQUI FLORIN NEERLANDAIS DOLLAR NEO-ZELAND IDTPTHU PTTDIPHH en question 24,60 FRANC BELGE (10) ...... RDHQQWW FRANC BELGE (10) ...... FORINT HONGROIS ....

45

IDIHQPR PRRSS le 23 fév. dans le sillage du mouvement de munications, sont parvenus à limi- MARKKA FINLAND...... SDWRSUQ MARKKA FINLAND...... LEU ROMAIN ......

IDWPSHQ QDUSHT LE VENT MAUVAIS qui souffle rattrapage observé en toute fin de ter leurs pertes, vendredi 23 février DRACHME GREC. (100). QDRHUSH DRACHME CREC. (100). ZLOTY POLONAIS ...... sur le marché des télécommunica- 40 séance sur le marché américain en fin de séance, grâce à des spécu- tions n’épargne pas Deutsche vendredi. La Bourse de Paris avait lations de baisse des taux de la Coursdechangecroise´s Telekom. Le groupe allemand est fortement chuté, vendredi, de Réserve fédérale américaine. L’indi- 35 Cours Cours Cours Cours Cours Cours

en pleine tourmente et les rumeurs 2,38 %. Elle avait ainsi enregistré sa ce Dow Jones a clôturé en baisse 26/02 9h57 f DOLLAR YEN(100) EURO FRANC LIVRE FR. S.

d’un possible départ de son PDG, sixième séance de baisse consécuti- de 0,83 %, à 10 439,87 points, après DOLLAR ...... FFFFF HDVTIWT HDWIPVS HDIQWIQ IDRSPSS HDSWRPI

Ron Sommer, s’amplifient une nou- 30 ve, pour revenir à ses niveaux de avoir abandonné plus de YEN ...... IITDHISHH FFFFF IHSDVSSHH ITDIRHHH ITVDSQSHH TVDWPSHH

velle fois. Une hypothèse qu’il a novembre 1999, à 5 322,84 points. 230 points en cours de séance. Les EURO...... IDHWSRU HDWRRTW FFFFF HDISPRS IDSWIRS HDTSIHS FRANC...... UDIVURH TDIWTSS TDSSWSU FFFFF IHDRRQQS RDPUHHS

immédiatement démentie. Quant valeurs technologiques américai-

25 LIVRE ...... HDTVVRR HDSWQQS HDTPVQS HDHWSVH FFFFF HDRHVWS au gouvernement allemand, princi- FRANCFORT nes ont même réussi à terminer en FRANC SUISSE ...... IDTVPWH IDRSHWH IDSQSWS HDPQRIS PDRRSQH FFFFF pal actionnaire de l’opérateur, il a légère hausse. Après avoir aban- déclaré vouloir s’en remettre à la 20 L’INDICE DAX des grandes donné plus de 3 % en séance, l’indi- Taux d’inte´reˆt(%) Matif décision du conseil de surveillance. SON DJ F valeurs de la Bourse de Francfort ce composite du Nasdaq a clôturé Le parcours boursier du géant alle- 2000 2001 progressait fortement en début de par un gain de 0,78 %, à Taux Taux Taux Taux Volume dernier premier Taux 23/02 f j. j. 3 mois 10 ans 30 ans Cours 9h57 f 26/02 prix prix

mand est la cause de cette polémi- Source : Bloomberg journée, lundi, de 1,34 %, à 2 262,51 points.

Notionnel 5,5 RDTT RDWV SDRT

FRANCE ...... SDUH

VWDQT VWDQS

que. Vendredi 23 février, à la Bour- 6 156,75 points. Il effaçait une par- MARS2001...... IQVWW RDUT RDVP SDQS ALLEMAGNE .. RDVP

SDTI RDWU RDSQ

se de Francfort, son titre, commu- liards d’euros de dettes, Deutsche tie de ses pertes de vendredi, où le TAUX GDE-BRETAG. SDPS Euribor 3 mois

xg xg xg RDUI SDPU SDVS

nément « action T », passait sous Telekom n’échappe pas à la règle. marché avait perdu 3,23 %, à ITALIE...... RDVP MARS2001......

HDPH IDRR PDIH JAPON ...... HDQH

le seuil des 25 euros. Elle terminait Le titre a littéralement plongé. Les 6 075,34 points. LES EMPRUNTS d’Etat en Europe RDWQ SDII SDRW E´TATS-UNIS... SDRU

QDQR QDSP RDHU

la semaine en recul de 7,35 %, à petits actionnaires apprennent à s’inscrivaient en très légère haus- SUISSE ...... PDUS Pe´trole

RDUI RDWS SDRI 24,60 euros – elle se négociait à leurs dépens que loin d’être un pla- se, dans les premiers échanges, PAYS-BAS...... RDUU LONDRES Cours Var. % 104,9 euros en mars 2000. Depuis cement de père de famille, « l’ac- lundi 26 février. Evoluant à En dollars f 23/02 22/02

septembre, la capitalisation bour- tion T » a tout d’une valeur spécula- LA PLACE de Londres était en légè- l’inverse des cours, le taux des obli- ` ` FFFF Matieres premieres BRENT (LONDRES) ...... PTDSP

sière a fondu de moitié. tive. Des associations d’actionnai- re hausse, lundi matin, l’indice gations françaises se détendait à C HDIH WTI (NEW YORK) ...... HDPW

Cours Var. % C IDHU LIGHT SWEET CRUDE.... PVDVP Or, « l’action T » a valeur de sym- res ont décidé de porter plainte Footsie gagnant 0,58 %, à 4,97 %. Le marché américain En dollars f 23/02 22/02

bole en Allemagne. Lors de l’intro- contre l’opérateur. 5 978 points. Vendredi, il avait per- s’était sensiblement redressé ven- ME´TAUX (LONDRES) $/TONNE

± HDQR

duction boursière de Deutsche Dans ce contexte, Deutsche du 0,99 %, à 5 943,7 points. dredi, les emprunts du Trésor à CUIVRE 3 MOIS...... IURQ Or ±

HDSV

Telekom, M. Sommer avait réussi à Telekom a revu à la baisse la valeur 10 ans affichant un rendement de ALUMINIUM 3 MOIS...... ISRH

± HDRH PLOMB 3 MOIS ...... RWR

convaincre les particuliers alle- de ses actifs fonciers, et révise le 5,09 %, contre 5,16 %, et ceux à Cours Var %

± HDPW

TOKYO ETAIN 3 MOIS...... SITH En euros f 23/02 22/02

±

HDPH

mands, jusqu’alors réticents à bénéfice annoncé pour 2000, de 30 ans se situant à 5,48 %, contre ZINC 3 MOIS...... IHPI

±

HDQP

OR FIN KILO BARRE ...... WPPH

± HDSU

NICKEL 3 MOIS...... THWS

investir en Bourse, à franchir le 7,4 à 5,9 milliards d’euros. Ce qui a LA BOURSE de Tokyo a enregistré 5,52 %. C HDPP

OR FIN LINGOT...... WPWH

ME´TAUX (NEW YORK) $/ONCE

FFFF

pas. Ils n’ont pu que s’en féliciter contribué à amplifier les rumeurs lundi une baisse de 0,34 %, l’indice ONCE D’OR (LO) $ ...... PTTDRH

±

HDPP

ARGENT A TERME ...... RDRS C

HDWU

PIE`CE FRANCE 20 F ...... SPDIH

±

HDQT jusqu’au printemps 2000. L’explo- de départ de Ron Sommer. Le PDG Nikkei s’inscrivant à PLATINE A TERME ...... ISPSSPDSH C IDQT MONNAIES PIE`CE SUISSE 20 F ...... SPDPH

´

± HDQW sion du prix des licences de télépho- espère toujours concrétiser l’acqui- 13 201,14 points à la clôture. L’indi- GRAINES DENREES $/BOISSEAU PIE`CE UNION LAT. 20 .... SIDUH

C

C HDIH ´ PSWDSH PDHU

nie mobile UMTS a alors modifié le sition de l’opérateur de téléphonie ce large TOPIX a gagné 0,58 %, à LUNDI en début de journée, l’euro BLE (CHICAGO)...... PIE`CE 10 DOLLARS US ... IVS

C PHWDSH HDIP FFFF ` QTP

sentiment des marchés financiers mobile américain Voicestream, 1 264,97 points. Les valeurs bancai- était stable face au dollar, légère- MAIS (CHICAGO) ...... PIECE 20 DOLLARS US ... ± C ITHDSH HDIP QDVT SOJA TOURTEAU (CHG.) PIE`CE 50 PESOS MEX. .... QSH

envers les valeurs de télécommuni- pour 50,7 milliards de dollars, res ont fortement rebondi, le mar- ment en dessous du seuil de SOFTS $/TONNE

C HDWT cations. Ils s’inquiètent, depuis, de avant fin mai. ché saluant la perspective d’un 0,92 dollar. Il s’échangeait à CACAO (NEW YORK) ...... IITH

Cotations, graphiques et indices en temps

FFFF

l’endettement massif des opéra- plan d’allègement de leurs créan- 0,9179 dollar, tandis que le billet CAFE´ (LONDRES) ...... FFFF

FFFF SUCRE BL. (LONDRES)... FFFF re´elsurlesiteWebdu«Monde». teurs européens. Avec 56,4 mil- Laurence Girard ces douteuses, à la fin mars. vert se situait à 116,02 yens. www.lemonde.fr/bourse 24 / LE MONDE / MARDI 27 FÉVRIER 2001 FINANCES ET MARCHÉS

STOXX 653 sur 1 an sur 5 jours EURO STOXX50 sur 1an sur 5 jours

RPTSDUW

VALEURS EUROPE´ENNES QQSDUR

RHS SRUP

SPPT VALEURS EUROPÉENNES QWI QRRDTQ RRVUDSR

b b RQRPDSI RWVI Le titre du groupe industriel diver- La chute des valeurs technologi- QUU

sifié Finmeccanica, premier action- ques a plombé le cours des trois pre- RUQT QTP QQSDUR RRIRDQS QRIDIR

naire de STMicroelectronics (com- miers courtiers en ligne européens, RPTSDUW

QQRDSQ RRWH

QRV QQWDUH posants électroniques), a terminé tous cotés à Francfort. L’action RPRSDIP

RPRS en baisse de 3,71 %, à 1,064 euro, Direkt Anlage Bank s’est effon- QQR

[[[[[[[[ [[[[[[[[

 à   à  †F PW ey „PTpi†F ww t † v PV pi†F PW ey „PTpi†F ww t † v vendredi 23 février, touché par le drée de 15,18 %, à 27,10 euros, celle PV pi

ralentissement de l’industrie des de Consors a chuté de 9,44 %, à

semi-conducteurs. 27,35 euros. Le titre Comdirect, filia- e C e ± ± ± PDUQ PDPS xv RIDWH PDIH ƒi PHDPT HDSR qf UDSQ HDTQ TELE PIZZA iƒ HEINEKEN HOLD.N VOLVO -A- W.H SMITH

C C C e IPHQDPI HDWQ q‚ IVDUH FFFF ƒi PIDPS HDUV qf UDRS HDRQ b L’avertissement sur ses résultats le de la Commerzbank, s’est replié THE SWATCH GRP gr COCA COLA HBC VOLVO -B- WOLSELEY PLC

C C C e

PRVDIR PDPV q‚ IQDVV FFFF RUWDTS HDVW QSQDUU HDWR

lancé par le fabricant américain de 3,49 %, à 14,65 euros. THE SWATCH GRP gr HELLENIC SUGAR f DJ E STOXX IND GO P f DJ E STOXX RETL P

C C e RRDIS PDPU hi IIDRS RDHW THOMSON MULTIME €e KAMPS

b e ± d’équipements de communications L’action UPC a bondi de 7,21 %, à ± IDQS HDUR qf PPDQS HDIR WW/WW UK UNITS s‚ KERRY GRP-A-

C e ± IPDWV QDVQ s„ PDIQ HDRU

Motorola a pesé sur ses concurrents 10,40 euros. Le câblo-opérateur a WILSON BOWDEN qf MONTEDISON ASSURANCES HAUTE TECHNOLOGIE

C C RDTP PDRR gr PQRUDHU HDII

WM-DATA -B- ƒi NESTLE N

C

e C

qf PDHR HDUW

URDQH PDWI

européens. L’action du finlandais annoncé avoir renoncé à racheter à AEGIS GROUP AIXTRON hi

e e C

PHDRH FFFF xv RRDUV HDHR

WOLFORD AG e„ KONINKLIJKE NUM

e C

e C xv QRDUR HDHW

RQDVR QDIS

AEGON NV ALCATEL-A- p‚

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IDIH s„ IDTV HDTH Nokia a perdu 7,16 %, à sa maison mère UnitedGlobalCom IRUDST

f DJ E STOXX CYC GO P PARMALAT e

± e

p‚ TU HDUR

TDWP FFFF AGF q‚

e ALTEC SA REG. ±

UQDTH HDSR

PERNOD RICARD p‚ e

± 23,58 euros, celle du britannique une participation de 25 % dans l’opé- C

s„ ISDWV HDIP

SDRI IDIW ALLEANZA ASS qf

e ARM HOLDINGS ± IDVU RDIH

RAISIO GRP -V- ps e

± C hi QSQ HDVU

PDVI HDSU

Marconi a reculé de 6,29 %, à rateur britannique Telewest. De ALLIANZ N ARC INTERNATION qf

C

VDQQ HDUU

SCOTT & NEWCAST qf e

e C xv WQ FFFF

PRDSH RDUH

PHARMACIE ASR VERZEKERING ASM LITHOGRAPHY xv

VDQV FFFF

485 pence. Le titre de l’allemand Sie- plus, celle-ci lui apportera 1 milliard SOUTH AFRICAN B qf

e C e

p‚ IQHDTH IDUI

PDUH FFFF

AXA BAAN COMPANY xv C

RQIDUP SDHV

ACTELION N gr ± RDIP HDUU

TATE & LYLE qf

C

C

IISVDPI HDQR mens s’est replié de 6,91 %, à d’euros en garantissant son émis- gr

RDPI TDVV

BALOISE HLDG N BALTIMORE TECH qf e C

ISWDUS HDRU

ALTANA AG hi ±

QDQH QDPU

UNIQ qf

C

C

qf ITDPS HDUW

WDTT SDHQ

BRITANNIC BOOKHAM TECHNOL qf

±

RWDQP HDTI

121,85 euros. sion d’options d’achats de titres. ASTRAZENECA qf e ± THDTH IDQH

UNILEVER xv

C

qf ISDTU IDUT

IUDIT FFFF

e CGNU SPIRENT qf

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VPDVH HDIP

AVENTIS p‚ ± VDPV HDUT

UNILEVER qf

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C p‚ QSDTI IDHV

RDUU PDHS

CNP ASSURANCES BAE SYSTEMS qf C

VRWDHW HDIS

BB BIOTECH gr IHDHI FFFF

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± e C

iƒ PSDIV PDUV

ISDWS UDSS

CORP MAPFRE R BROKAT hi

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CELLTECH GROUP qf C

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± DJ E STOXX F & BV P qf PIDVR PDPW

OXFORD GLYCOSCI e C e hi ITQDRH PDIQ ±

PDWT IDQQ

ERGO VERSICHERU BULL p‚

QUDWV FFFF

ELAN CORP si

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ISDWH HDQP

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RHODIA e C q‚ IRDUR FFFF

UUDUH RDVT

ETHNIKI GEN INS BUSINESS OBJECT p‚ e C

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26/02 10 h 07 f pays en euros 23/02 ESSILOR INTL p‚

e C

SVDSH HDIU

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SOLVAY e C p‚ SIDSH IDQR

IWI IDWP

e EULER CAP GEMINI p‚

±

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FRESENIUS MED C hi ´

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PWDIQ HDIH

fi BIENS D’EQUIPEMENT

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PIDQR PDPP

CODAN COLT TELECOM NE qf

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e GAMBRO -A- ƒi

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AUTOMOBILE xv

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KON. VOPAK NV C e fi QIDPW IDWP

WIDWS HDUI ps UDSU PDWW

ABB N gr FORTIS (B) COMPTEL

±

QHDQT IDHR

GLAXOSMITHKLINE qf

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H. LUNDBECK hu

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C

e C qf RDPH IDSR ±

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NOVO-NORDISK -B hu

e

e C e C e ± q‚ IQDRH FFFF

p‚ PWDQT IDSR ps IDTI TDTP IW HDVH

hi ALSTOM INTERAM HELLEN F-SECURE CONTINENTAL AG C VDTH HDUS

´ NYCOMED AMERSHA qf

e CONGLOMERATS e C qf IQDIR FFFF ± ±

p‚ UQ IDPS qf SDQV QDUI SPDSS HDIH

hi ALTRAN TECHNO IRISH LIFE & PE FILTRONIC DAIMLERCHRYSLER e C PQ IDUU

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e C e C s„ SDRH FFFF

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PQR HDRU

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e C e C ± qf PDUT FFFF

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QHU HDSP MICHELIN fi ASSOC BR PORTS MEDIOLANUM GN GREAT NORDIC ± WURTDQP HDQU

GBL ROCHE HOLDING G gr

e

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e C e C hi QRQ HDPW

ƒi PSDQQ HDRR hi QUDSH IDWH p‚ QIPDVH HDPT e C

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GEVAERT SANOFI SYNTHELA p‚

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C e e C ps RQDUH PDQR

ƒi PRDPP HDTW p‚ IUDRH PDQS C s„ QDWV HDPS

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e ± e e C qf ISDSQ HDPI

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UNAXIS HLDG N SMITH & NEPHEW qf

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e C s„ IWDHP HDWR

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± PDUS IDIS qf CAPITA GRP SWISS RE N NOKIA C TWSDIW HDVS

TOMKINS SYNTHES-STRATEC gr

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e C e ± p‚ SPDSS FFFF

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DJ E STOXX CONG P UCB fi

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C e C e

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e CMG qf ST JAMES’S PLAC PSION ± iƒ IRDRP HDHU

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´ ´ COOKSON GROUP P qf STOREBRAND SAGE GRP TELECOMMUNICATIONS C SQRDIT HDPU

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ABN AMRO HOLDIN xv f DJ E STOXX HEAL

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C e ± gr VWHDVQ HDRR WTRTDWS SDTP p‚ IISDPH HDPT

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ALL & LEICS ATLANTIC TELECO qf

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PDQS QDPW

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C

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e DAMSKIBS SVEND hu ZURICH FINL SVC SAP VZ

C

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ALPHA BANK BRITISH TELECOM qf E´NERGIE

C

e C ± RHWDRS HDIP SSDPH HDSR qf VDUQ HDIV

e E.ON AG hi f DJ E STOXX INSU P SEMA

C e„ TP FFFF

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C C e C RDIS HDQW p‚ PPDQI HDPU gr TSSDRI PDSS

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qf ITDPV QDIQ

PSDUS QDVQ

BANK OF IRELAND DEUTSCHE TELEKO hi

C e C ± qf WDHP HDIV qf IHDVR HDSW

IPSDVH PDWS

e BP AMOCO ELECTROCOMPONEN SIEMENS AG N hi

e C q‚ IRDWV FFFF

IHPDUH IDIV

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C e C e e

IHDVW IDWU hi UQDQH IDVI hi QDUH FFFF

CEPSA iƒ EPCOS MEDIAS MB SOFTWARE

C

C qf IIDWR HDSR

ITDSW HDSS

BK OF SCOTLAND ELISA COMMUNICA si

C C e C e

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COFLEXIP p‚ EUROTUNNEL SPIRENT

e C e C s„ WDVH IDHQ

C

iƒ QWDVU IDRS

UDPT PDWR

BANKINTER R ENERGIS qf MONDADORI

e e C ± ±

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C C

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BARCLAYS PLC EQUANT NV hi BSKYBGROUP

C

e C e s„ TDUQ HDQH qf SDVT QDTU

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TDUP PDSP

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C

IHDIH HDWT hu ISPDUR FFFF ƒi RDTV FFFF

ENTERPRISE OIL qf GROUP 4 FALCK TELE 1 EUROPE

e C

qf TDIS FFFF e C s„ WDWS IDHP

TSDPS IDWS

BCA AG.MANTOVAN FRANCE TELECOM p‚ CAPITAL SHOPPIN

e e C WDRH FFFF s„ IDHV IDVW gr IPQDWI FFFF

HELLENIC PETROL q‚ FINMECCANICA THINK TOOLS

± e C VDHR HDUW

e qf s„ IPDVT HDHV

ISDUV FFFF

BCA FIDEURAM HELLENIC TELE ( q‚ CARLTON COMMUNI

e C QDPR FFFF ps PIDSH FFFF qf IDIP IDRS

LASMO qf FINNLINES THUS

e C ±

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IHPDTH FFFF

BCA INTESA HELS.TELEPH E ps DLY MAIL & GEN

C e

qf PDIR FFFF qf QDRS QDVS

QP FFFF

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e C e C

xv IRDWH IDHP C s„ IHDWH HDVQ PDRT QDQT

BCA LOMBARDA KINGSTON COM qf ELSEVIER

C

PDHP

f DJ E STOXX TECH P SSUDIU

e C Â qf IRDQS IDWQ

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e C ± qf IDTR Q

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e C e C UDRS IDPP e s„ s„ SDPV HDSU ±

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e C s„ IPDQU HDPR PPDSH IDSV B.P.VERONA E S. MOBILCOM hi GWR GROUP

e C e C ISDQQ PDPH e p‚ e s„ IDIU HDVT ± q‚ TDVP FFFF IHDTT IDQH BCA ROMA PANAFON HELLENI HAVAS ADVERTISI ACEA s„

e C e ± s‚ PDVS PDUQ

e e C iƒ ISDWR HDTQ IHDIS FFFF s„ PDTH HDUV BBVA R PT TELECOM SGPS €„ INDP NEWS AND M AEM

e C qf VDWW HDWH

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e e C p‚ TIDVH HDRW C iƒ QUDUS FFFF ± PTHDSQ HDTQ qf RDIQ IDVW BCO POPULAR ESP SWISSCOM N gr LAGARDERE SCA N BRITISH ENERGY

e e q‚ IPDVV FFFF C C

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e e C p‚ QIDSP RDQU

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e C e C s„ IIDSS HDVU C

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e e C ±

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C e C qf PQDUH QDIP

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e e C iƒ ITDVW IDUS ±

C e C e iƒ IIDHQ HDPU UDHQ HDVT s„ QDUR HDPU BSCH R T.I.M. s„ PRISA ENEL

e C hi PVDRH IDRQ e C e xy SDWP FFFF ± ITDPT HDVU e„ QQDUT HDSW CHRISTIANIA BK TISCALI s„ PROSIEBEN SAT.1 EVN

e e ± €„ IWDVR FFFF

e C e s„ TDTU HDUR ± IHDVH PDVT ps RDQH HDPQ COMIT VERSATEL TELECO xv PT MULTIMEDIA R FORTUM

e e C p‚ QSDIH HDQI

C e C q‚ SHDRH FFFF qf PDWU HDSR IVDVI HDPU COMM.BANK OF GR VODAFONE GROUP PUBLICIS GROUPE GAS NATURAL SDG iƒ

C e C gr RTWDSR IDRI C e

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e C ±

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C qf IUDQV QDHQ

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e C VQDWH IDHV

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e C ± xv IHDWI RDWH

C qf ISDPT TDWI

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e C hi ISDWS FFFF IUVDTH IDQH

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LLOYDS TSB WOLTERS KLUWER SYDKRAFT -C- ƒi

RDVU FFFF

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±

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C UDTH FFFF ƒi REPSOL YPF WDSV HDVR

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C PSDHT HDTR

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C e qf WDIS HDUH

C q‚ RDTP FFFF

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e C

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e ±

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GRUPO DRAGADOS iƒ ALTADIS

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hi TUDSH HDUR IU FFFF

STANDARD CHARTE qf f DJ E STOXX ENGY P HEIDELBERGER DR

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iƒ UDVW IDVI ±

PPDVV IDSW

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± q‚ TDRV FFFF IUDHU PDVS

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C C e s„ UDUS HDQW

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SV HANDBK -A- ƒi IFIL e ± ± e„ TUDTV HDUT

UDIS HDRR

HANSON PLC qf TABAK A EURO

± ± ƒi RDRQ IDUI RDHW IDSR

SWEDISH MATCH SERVICES FINANCIERS IMI PLC qf

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qf QDPP FFFF

TRDWS IDHI

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C e

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TDVV FFFF

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e C ±

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PIDVH HDSI

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± e ± RQDIH HDIR e fi p‚ RTDHQ IDVT

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± RIDQV FFFF e q‚

qf VDQT HDSU

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C

C

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ISDQI HDUP

f DJ E STOXX BANK P ƒi

C INVESTOR -B- e C C qf PHDSW HDRU

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HOLDERBANK FINA gr AMVESCAP CASINO GP ´

± MARCHE USDHQ IDHT

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e C

IDHU SDWR

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WWDVP FFFF

e COPENHAGEN AIRP hu e ± qf VDQH FFFF ± e fi RUDQR IDQU iƒ IRDVI HDWR QDRT FFFF

ACERALIA MICHANIKI REG. q‚ CANARY WHARF GR COLRUYT

e

UQ FFFF

e KONE B ps ± qf TDIS FFFF ± ± qf RDTT PDQR iƒ QSDHT HDPV IDVH HDVV

ACERINOX R PILKINGTON PLC qf CAPITAL SHOPPIN FIRSTGROUP

e AMSTERDAM

p‚ PQRDSH FFFF

e LEGRAND C qf RDUI FFFF

± qf IDTV IDWR q‚ QWDVV FFFF IIDWR HDSQ

ALUMINIUM GREEC RMC GROUP PLC qf CATTLES ORD. FREESERVE

e C

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hi SR HDUR

C AIRSPRAY NV ± LINDE AG ISDQP PDHR e qf

± ± qf UDIV HDTU qf URDVQ HDHR ITVDIH HDIV

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C

e C

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e hi ANTONOV C ± e C

C PDIQ HDRU s„ MAN AG fi RIDQH IDPQ ƒi PHDRV HDPU RRDVI IDIP

ASSIDOMAEN AB SKANSKA -B- ƒi MONTEDISON GIB

e C QDWH FFFF

IRDUS HDPH

e hi C/TAC C e ± fi TQDWH IDVR

± MG TECHNOLOGIES gr QHSDPH HDII ± fi RTDUV HDRS QDIV I

BEKAERT TAYLOR WOODROW qf COBEPA GIVAUDAN N

C

C RDUT

e QDQH

ps PQ IDIH

e C e C CARDIO CONTROL C PWDQU UDQW e hi

± WARTSILA CORP A hi UQDQH HDVQ qf RDUW HDQQ IST IDTQ

BILLITON TECHNIP p‚ CONSORS DISC-BR HENKEL KGAA VZ

FFFF

e PQDWH

±

IIDUW HDHV e ps CSS ± e C PRDQI HDQU e iƒ

IIDSU FFFF METSO qf e„ RIDHV IDRQ QUDUV FFFF

BOEHLER-UDDEHOL TITAN CEMENT RE q‚ CORP FIN ALBA IMPERIAL TOBACC

±

PDHV UDHS

C

qf RDVP HDQQ C e HITT NV C IWVDPS IDQQ

e gr ± IHDVH FFFF MORGAN CRUCIBLE €„ qf UDPH HDRS TSDWH IDPH

BUNZL PLC VINCI p‚ CS GROUP N JERONIMO MARTIN

C

IWDIH HDSQ

C

ƒi QUDWW IDQP e C e INNOCONCEPTS NV

± hi VR IDVP e C ps IIDSP HDTW IDIU FFFF qf TELE2 -B- PQDTW HDTV

CORUS GROUP WIENERB BAUSTOF e„ DEPFA-BANK KESKO -B-

IHDSS FFFF

C

hu PRRDSP IDQW e C e e C NEDGRAPHICS HOLD hi PVDWS TDVQ

± p‚ VIDIS IDRR RDIT FFFF q‚ NKT HOLDING HDIQ

ELVAL f DJ E STOXX CNST P PQUDQQ DIREKT ANLAGE B L’OREAL

C

PDSH PDHS

± C ISDRU HDRI

e qf e SOPHEON qf IPDST IDHQ xv WDRH FFFF QDRS FFFF

ISPAT INTERNATI xv MAN GROUP EXEL LAURUS NV

WR FFFF

± e C VDRI PDHR qf PROLION HOLDING

± p‚ UTDRH IDVU ± qf QDHT IDHQ IUDHT HDHW

JOHNSON MATTHEY qf EURAFRANCE PACE MICRO TECH MORRISON SUPERM

±

IDSP

e IDWS ± e C RING ROSA ps IQDHI IDRR

e C ± fi QIDPW IDWP qf IRDQV HDWW SR IDIT

MAYR-MELNHOF KA e„ CONSOMMATION CYCLIQUE FORTIS (B) PARTEK RECKITT BENCKIS

HDHP FFFF

C e ± C RING ROSA WT

RDVU HDQQ e qf

xv QIDHT IDSH ± qf RDVV HDQQ UDRS HDTU

METSAE-SERLA -B ps FORTIS (NL) PENINS.ORIENT.S SAFEWAY

e C

RT HDRR

ACCOR p‚

C

IDUU

e e SDUS ± UCC GROEP NV ±

ps IHDSH QDTU

p‚ IHIDTH IDVR qf TDQH FFFF QIDIT FFFF

HOLMEN -B- ƒi GECINA PERLOS SAINSBURY J. PL

e C

URDVH HDRH

ADIDAS-SALOMON hi

e C

e C qf TDHS HDPT

fi RR FFFF ± qf IDPI IDQQ

IHDQS HDPW

OUTOKUMPU ps GIMV PREMIER FARNELL STAGECOACH HLDG

e C

PQDHT HDVU

AGFA-GEVAERT fi

C

e C e

qf RDSP HDQS qf ISDRU IDHR ± hi IQDHS FFFF SIDRS IDHT

PECHINEY-A- p‚ GREAT PORTLAND RAILTRACK T-ONLINE INT

e C

PIDQT PDVR

AIR FRANCE p‚

e C

e ± e

qf UDVI FFFF xv IUDPS HDVT iƒ IQDIV PDHW

RDRT FFFF

RAUTARUUKKI K ps HAMMERSON RANDSTAD HOLDIN TERRA LYCOS BRUXELLES

RDRU FFFF

AIRTOURS PLC qf

e C C C

xv URDWQ IDHP

qf QDPT FFFF qf RDQR HDQU PHDQR IDSI

RIO TINTO qf ING GROEP RENTOKIL INITIA TESCO PLC FFFF

e TDQH

± ARTHUR

IDVV IDHS

ALITALIA s„

C e

e ± ±

hu USDIU HDIV

qf RDIP HDQW xv PSDSS IDSH

RDHP FFFF

SIDENOR q‚ REALDANMARK REXAM TNT POST GROEP FFFF

e HDRI

± ENVIPCO HLD CT

ITDRU HDQH

AUSTRIAN AIRLIN e„

C C e e C e

qf IRDPW HDST

p‚ UDUR PDSP p‚ UVDRS HDSV PUDUH FFFF

SILVER & BARYTE q‚ LAND SECURITIES REXEL WANADOO FFFF e IVDSH

± FARDIS B

IPDPS HDVI

AUTOGRILL s„

e e

± qf VDQH FFFF

xv UDVH FFFF

e„ PPDWS HDHW PDHI FFFF

SMURFIT JEFFERS qf LIBERTY INTL RHI AG WORLD ONLINE IN FFFF

INTERNOC HLD HDVH

RQDSS FFFF

BANG & OLUFSEN hu

e C e C

hi IIQDQH Q

RPWDVU HDTS ps IHDWS FFFF QIPDQV FFFF

STORA ENSO -A- MARSCHOLLEK LAU RIETER HLDG N gr f DJ E STOXX N CY G P FFFF

e INTL BRACHYTHER B W

IDWS FFFF

BENETTON GROUP s„

e ±

e C C

s„ IIDWQ HDUS ps IIDIQ HDPU QDPT HDWW

STORA ENSO -R- MEDIOBANCA qf FFFF ROLLS ROYCE RDVH

C LINK SOFTWARE B

IQDSH IDTV

BERKELEY GROUP qf

e ± C

iƒ IVDSH RDIS

± ƒi PR IDIT PSDVV HDPI

SVENSKA CELLULO METROVACESA ƒi FFFF SANDVIK HDRS

C PAYTON PLANAR

TDSW HDRW

BRITISH AIRWAYS qf

e

qf TIDUR FFFF ± ± hi IWDQH HDSP

RUPDVI PDHQ

THYSSENKRUPP PERPETUAL PLC SAURER ARBON N gr COMMERCE DISTRIBUTION

e C

IPDSP IDPI

BULGARI s„

e ±

IPDUU QDQV

qf e fi RQDSH FFFF

TWDTS FFFF

UNION MINIERE PROVIDENT FIN SCHNEIDER ELECT p‚

e C

RUDHS HDII qf VDTP FFFF

CHRISTIAN DIOR p‚ ALLIANCE UNICHE

e e C xv RSDHS HDII

e C ps QPDIS FFFF

IDTU PDRS

UPM-KYMMENE COR e RODAMCO CONT. E SEAT PAGINE GIA s„ e ±

IHPDTH HDPW hi QS FFFF

CLUB MED. p‚ AVA ALLG HAND.G FRANCFORT

e e

xv RRDUH FFFF ± C p‚ ISDQW PDQS

PDUI PDRI

USINOR e RODAMCO NORTH A SECURICOR qf

±

PQDSH FFFF qf WDVH HDIT

DT.LUFTHANSA N hi BOOTS CO PLC

FFFF

UNITED INTERNET IUDPR

e C

qf PIDQT QDHV

q‚ IHDPR FFFF

± IWDVP HDVQ

VIOHALCO SCHRODERS SECURITAS -B- ƒi

C C e

IUDSI IDTH xv QQDHS HDRT

ELECTROLUX -B- ƒi BUHRMANN NV

FFFF

AIXTRON IISDSH e C

e C

p‚ UTDPH HDRT

e„ QIDSP HDSR

±

VDSU HDST

VOEST-ALPINE ST SIMCO N SERCO GROUP qf C

e C e

TDUH QDVV p‚ TS IDHI

EM.TV & MERCHAN hi CARREFOUR

FFFF

AUGUSTA TECHNOLOGIE PHDQP C

C

qf TDTW HDRV qf TDQU IDSQ

SLOUGH ESTATES e C TV HDIS

J DWETHERSPOON hi

C SGL CARBON e

UDUW PDQI p‚ PSS FFFF

EMI GROUP qf CASTO.DUBOIS

C

HDIP

e BB BIOTECH ZT-D VRDWH

±

e C

p‚ IWH HDSP p‚ IWDUH HDUU

UNIBAIL C PDTS IDPP

WORMS N qf

e SHANKS GROUP e C

±

HDTV PDVT iƒ IRDIT HDPV

EURO DISNEY p‚ CC CARREFOUR

C

IDQP

e BB MEDTECH ZT-D ISDRH

±

iƒ VDPI IDHV ± IVIDII HDRW

f VALLEHERMOSO e C QS PDWI

DJ E STOXX BASI P p‚

C SIDEL

±

QDHS PDIR gr IPUDVP IDUS

GRANADA qf CHARLES VOEGELE

±

PPDSH

e BERTRANDT AG HDRR

±

hi PHDWH HDWS

WCM BETEILIGUNG ±

PDRU HDTR

e INVENSYS qf e ± IRWDSH IDTR iƒ IWDHP FFFF

HERMES INTL p‚ CONTINENTE

C

TDQI

BETA SYSTEMS SOFTWA HDVH C

IDHP

f PVSDTV

DJ E STOXX FINS P e C

hi PRDSH VDQI

e SINGULUS TECHNO e C IDIT FFFF fi PQR HDRU

HPI s„ D’IETEREN SA C

RDSU

CHIMIE CE COMPUTER EQUIPME WDTI IVDPV FFFF

e ƒi

SKF -B- ± PUDSH FFFF qf SDVU QDTT

HUNTER DOUGLAS xv DEBENHAMS

C

IQDQH

CE CONSUMER ELECTRO RDQI

±

qf IIDII HDPW

C e C e

± SMITHS GROUP HDWR IDIT p‚ ISHDSH xv PTDVH qf RDIV

AIR LIQUIDE KLM HDUR DIXONS GROUP

C

UDPI

CENIT SYSTEMHAUS PQDVH

ALIMENTATION ET BOISSON ± hu PVDWR IDVP

C

e C e ± SOPHUS BEREND - SIDPS IDPS qf QDUH HDVU p‚ IWSDPH HDTP

AKZO NOBEL NV xv HILTON GROUP GAL LAFAYETTE

C

RDSV

DRILLISCH IDUV

C

qf TDIW PDII

C C C e C e e

RUDHS HDWU p‚ TTDRH IDQH qf TDWR HDRT hi RHDTH HDPS

BASF AG hi LVMH ALLIED DOMECQ SPIRENT GEHE AG

FFFF

EDEL MUSIC RDSH

qf TDRV FFFF

C C e C e

SIDVU HDTV hi VVDVH QDPR qf UDVS FFFF qf VDQH IDIU

BAYER AG hi MEDION ASSOCIAT BRIT F T.I.GROUP PLC GREAT UNIV STOR

FFFF

ELSA TDTH

± gr IHWSDTH HDSW

C C e e ± ± ITDTH IDIU p‚ RDPV IDVQ qf IIDUS HDSR xv WSDVS IDUS BOC GROUP PLC qf MOULINEX BASS TECAN GROUP N GUCCI GROUP

e C iƒ IUDUI PDPS

C e e C e ± ± IVDWH IDHS iƒ IRDUS HDTV e„ RQDSS IDHP ƒi PHDSW HDPU CELANESE N hi NH HOTELES BBAG OE BRAU-BE TELEFONICA HENNES & MAURIT

e C

iƒ TDTS IDSQ C e C e

± UHDUT FFFF qf SDUT IDIH e„ RQDRT IDHW hi QUDQH HDVI

CIBA SPEC CHIMI gr P & O PRINCESS BRAU-UNION TPI KARSTADT QUELLE e CODES PAYS ZONE EURO

e C

p‚ RRDQW IDUP C C ±

QSIDSI FFFF qf SDQQ HDQH qf UDIV HDPP qf UDVR HDVP

CLARIANT N gr PERSIMMON PLC CADBURY SCHWEPP THALES KINGFISHER FR : France - DE : Allemagne - ES : Espagne

± C e e C xy PIDIT HDPW ± QUDTH FFFF xv QSDIQ PDIP hu SIDRS IDSW qf QDWI HDRI

hi TOMRA SYSTEMS

DEGUSSA-HUELS ROY.PHILIPS ELE CARLSBERG -B- MARKS & SPENCER IT : Italie - PT : Portugal - IR : Irlande

C e e C qf TDHP FFFF ± QWDRU HDPH hi RIDPH HDPR hu RUDIT FFFF qf VDQP HDQW

xv TRAFFICMASTER

DSM PREUSSAG AG CARLSBERG AS -A MATALAN LU : Luxembourg - NL : Pays-Bas - AT : Autriche

C C C e gr PPIDUQ PDST ± ± RWUSDVU HDPH qf PDUW QDVS hu RQDPV HDQI hi SPDPS IDHT

EMS-CHEM HOLD A gr RANK GROUP DANISCO UNAXIS HLDG N METRO

FI : Finlande - BE : Belgique - GR : Gre`ce.

e C C C e ± e„ QSDWS IDRU VDPV IDIU si IPDQH FFFF p‚ ISHDWH IDSS qf IQDHI HDUQ ICI qf RYANAIR HLDGS DANONE VA TECHNOLOGIE NEXT PLC

e C e C e e xv IPDWS FFFF TDPH FFFF gr IRSDPU IDPS q‚ WDTV FFFF p‚ PPPDPH IDQP

KEMIRA ps SAIRGROUP N DELTA HOLDINGS VEDIOR NV PINAULT PRINT. CODES PAYS HORS ZONE EURO

C C ± ± hu SPDPS IDSP IIDHT FFFF hu IIDWP IDII qf IIDQH HDVS qf IDPH IDQS

LAPORTE qf SAS DANMARK A/S DIAGEO VESTAS WIND SYS SIGNET GROUP CH : Suisse - NO : Norve`ge - SE : Sue`de

e C C e e ± ±

p‚ TSDWH IDPH gr TUWDSR p‚ THDRH HDTT q‚ PIDSH FFFF gr PIRDST HDWP

LONZA GRP N HDTV SEB ELAIS OLEAGINOU VINCI VALORA HLDG N GB : Grande-Bretagne - DK : Danemark.

e e C e e ± ± RSDSR FFFF p‚ PHV FFFF p‚ IHHDUH HDRH p‚ RSDSH HDUV xv ISDQU HDSP NORSK HYDRO xy SODEXHO ALLIANC ERID.BEGH.SAY VIVENDI ENVIRON VENDEX KBB NV

FINANCES ET MARCHÉS LE MONDE / MARDI 27 FÉVRIER 2001 / 25

C C C C ± ± PDHT RQDUS PVTDWV PDWR UW SIVDPI SDQQ QQDRH PIWDHW HDTH PSDUU ALCATEL...... w PUDTV EURAFRANCE...... w REMY COINTRE..... w

C C C C ± ± % Var. VDSQ PSDWP SDVS PVPDHT QDVT HDTV RDRT PDVT SVDUS QVSDQU HDTH RQ w w

ALCATEL O ...... EURO DISNEY ...... RENAULT ...... Cours Cours % Var.

31/12 C C C C International ± ± f IPDVQ TDWH HDWR IWPDVS IDRI IDHU UDHP PDVV UVDRS SIRDTH HDSV

ALSTOM ...... w PWDRH EUROTUNNEL ...... w REXEL...... w en euros en francs veille

 le™tion

ne se (1)

C C C C ± ± QHDRU UQ RUVDVS IDPS SRDVH QSWDRT IDVT ISDWH IHRDQH HDQP QDTQ VALEURS FRANCE ALTRAN TECHN .... w WDIP FAURECIA...... w RHODIA ...... w

C C C C C C C ± IHTDWH UHIDPP IDSP QU PRPDUH HDIT TDUW RRDSR HDPW TUSDSH RRQHDWW QDSP QDIP IHDRH IDRP ATOS CA ...... w RPDSQ FIMALAC SA C ...... w ROCHETTE (LA ...... ADECCO ......

C C ± ± ± ± ± IHDSH IRDRU IQDPP RHDIV SVDUI FFF IHS TVVDUS RDSS WUDSH TQWDST PDTQ RWDVS QPTDWW HDPV ARBEL...... VDWS F.F.P. (NY)...... ROYAL CANIN...... w AMERICAN EXP......

VALEURS FRANCE C C C ± ± ± ± VPDTS SRPDIS HDQH IPIDTH UWUDTR PDTP TRDWS RPTDHR IDHW PH IQIDIW HDWW FFF IIDTH TDRT w TDRU

b AVENTIS ...... FINAXA ...... ROUGIER #...... AMVESCAP EXP......

C C C ± ± IHDST IQHDPH VSRDHT IDRH IHU UHIDVU FFF FFF IVUS IPPWWDIW FFF QSDHS PPWDWI HDII RDQQ L’action Club Méditerranée cédait AXA ...... w ISDRS FIVES-LILLE ...... RUE IMPERIAL...... ANGLOGOLD LT ....

C C C C C

± ± VDPS RDHI QHDPQ VT STRDIP QDQU QIDPH PHRDTT HDTV FFF FFF FFF PQ ISHDVU HDRR

0,29 %, à 102,6 euros, lundi 26 février dans AZEO(EXG.ET ...... w WDTT FONC.LYON.#...... SADE (NY) ...... A.T.T. #......

C C ± ± ± ± ± PDTP IPI UWQDUI FFF TSDIS RPUDQT IDVH IISDPH USSDTT HDPT ITDSR IHVDSH PDIQ IWDIH QDVW w w PWDIR w

les premiers échanges. Lors de son assem- BAIL INVESTI...... FRANCE TELEC ..... SAGEM S.A...... BARRICK GOLD......

C C ± ± ± ± PDHS ISDVQ FFF FFF FFF RRPDSH PWHPDTI PDWP TVDSH RRWDQQ HDUP FFF FFF FFF UDSU BAZAR HOT. V...... FROMAGERIES...... SAGEM ADP...... PHDQR COLGATE PAL......

C C C C

± ± ± ± WDVV HDRU RTDHQ QHIDWR IDVT IWSDPH IPVHDRQ HDTP ITVDIH IIHPDTT HDIV UDSH RWDPH IHDPW QDVR blée générale du 13 mars, le groupe de tou- BIC...... w GALERIES LAF ...... w RDQI SAINT-GOBAIN...... w CROWN CORK O....

C C C

± ± ± IDRQ ISH WVQDWR FFF RPDIH PUTDIT RDQP TV RRTDHS FFF RU QHVDQH IDQV WDIR TUDVS

risme proposera de procéder à un rachat BIS ...... GAUMONT # ...... HDUI SALVEPAR (NY ...... DE BEERS #......

C C ± ± ± ± ± ± VVDTH SVIDIV IDHQ IHIDTH TTTDRS IDVR TH QWQDSU HDHV IIDQW URDUI PDPR HDQW ISDRW PDUQ BNPPARIBAS...... w SDPR GECINA...... w SANOFI SYNTH...... w DIAGO PLC......

C C ± ± ± ± d’actions pouvant atteindre jusqu’à 10 % du ± IWT IPVSDTV IDHV UHDTH RTQDII HDWI TWDUS RSUDSQ HDIR FFF FFF FFF IDQW IHDPQ IUDHU BOLLORE...... w TDSU GEOPHYSIQUE...... w SCHNEIDER EL...... w DOW CHEMICAL....

C C C C ± ± ± RDWU IQDRS IWDIH ISDTI QIUDVI HDWR PWDIH IWHDVV QDWQ SPDSS QRRDUI FFF RTDHR QHP IDST

capital. BOLLORE INV...... RVDRS GFI INFORMAT ..... w SCOR ...... w DU PONT NEMO ...

C C C C C C ± ±

QVDUS PSRDIV RDQP PP IRRDQI IDVS THDRH QWTDPH HDTT HDVI SDQI IHDWT IRDRH RDPP IIQDIS

b Le titre France Télécom progressait de BONGRAIN ...... IHDUI GRANDVISION...... w S.E.B...... w ECHO BAY MIN ......

C C C C ± ± ± VDUP PRDPH RPDQS PUUDVH IDTV IQQ VUPDRP FFF RUDIH QHVDWT IDHS ITDRP IHUDUI SDWH RDTS BOUYGUES ...... w IPDPP GROUPE ANDRE... SEITA...... w ELECTROLUX ......

C C C C C C ± TDVH QDQP IRDVT IIDUS QQWDUW IDIU VU SUHDTV FFF IU IIIDSI QDHQ IQS VVSDSR QDPQ 2,58 %, à 65,65 euros, lundi matin. Le grou- BOUYGUES OFF..... w SIDVH GROUPE GASCO ... SELECTIBAIL(...... ELF GABON......

C C C C ± ± ± ± QWDSR PUDTV PSDST QSDWQ IWDQS IDTU VQDTH SRVDQV IDPI QS PPWDSV PDWI VDWR SVDTR QDUI

pe a annoncé, vendredi, une baisse de ses BULL# ...... w PDWS GR.ZANNIER ( ...... SIDEL...... w ERICSSON #...... w

C C C C C C ± ± UUDUH SHWDTV RDVT TTDTH RQTDVU RDQI ITIDVH IHTIDQR HDIP QHDVH PHPDHQ IDTS PQDUP ISDVP PHDQI w HDWU

tarifs pour l’accès des opérateurs concur- BUSINESS OBJ ...... GROUPE PARTO.... SILIC CA ...... FORD MOTOR #.....

C C C ± ± ± SDRP QDPT FFF FFF FFF FFF VUDSH SUQDWT HDSU UT RWVDSQ HDPH SHDPS QPWDTP PDTP B T P (LA CI...... GUYENNE GASC ... w SIMCO...... w GENERAL ELEC ...... QDQT

C C C C ± ± ± IDIH IDVP IDPV VDRI SIVDPI FFF ISDPQ WWDWH IDSQ ITDTW IHWDRV HDHT SV QVHDRT PDHP rents à la boucle locale, mais cette nouvelle BURELLE (LY) ...... UW HAVAS ADVERT ..... w SKIS ROSSIGN ...... GENERAL MOTO....

C C C ± ± ± ± ±

QDRU PPDUT IDIU IPHDIH UVUDVH HDQQ TSDSH RPWDTS IDQI RDIT PUDPW QDPT WDIT HDUR IDHS

offre ne répond pas totalement aux deman- CANAL + ...... w IMERYS ...... w SOCIETE GENE ...... w GOLD FIELDS...... ISDSS

C C C C C ± IWIDSH IPSTDIT PDIW FFF FFF FFF PHV IQTRDQW FFF RDWR QPDRH IDWV IDTH SDRP TDWP CAP GEMINI...... w IIDRT IMMOBANQUE ..... SODEXHO ALLI ...... w HARMONY GOLD ..

C C C C des de l’Autorité de régulation des télécom- C ± TDTH IHDTU TDHP QDII QPRDUH IDHP FFF FFF FFF FFF FFF FFF WDTH TPDWU IDTW CARBONE-LORR.... w RWDSH IMMEUBLES DE .... SOGEPARC (FI ...... HITACHI # ......

C C C C ± ± ± ±

PDWV WDQU UDVQ HDSV RPSDUP HDVS IUDRH IIRDIR PDQS QPDQS PIPDPH HDQI ISDSH IHIDTU RDHP munications. CARREFOUR ...... w TRDWH INFOGRAMES E .... w SOPHIA ...... w HSBC HOLDING .... w

C C C C C C C

± QDRP QDPH TDRH PRDUS UISDTS HDQU QPSI PIQPSDIT HDIP TTDSH RQTDPI PDQI IIRDRH USHDRI HDPT

b L’action TotalFinaElf restait stable, lun- CASINO GUICH...... w IHWDIH IM.MARSEILLA ...... SOPRA # ...... w I.B.M...... w

C C C C C ± ± TWDSH RSSDVW PDIQ PVDVS IVWDPR IDSR URDQH RVUDQV IDHW FFF FFF FFF PDUI PDQU QDPT CASINO GUICH...... INGENICO ...... w SPIR COMMUNI .... w I.C.I...... UDSU

C C C ± ± ± ± ± IHDPV QHDUH ISDPV ITDWS ITPRDIS HDWT VUDSH SUQDWT HDSU PW IWHDPQ IDRH THDQS QWSDVU HDPS di matin, à 154,3 euros. Le groupe pétrolier CASTORAMA DU ... w PRUDTH ISIS...... w SR TELEPERFO ...... w ITO YOKADO # ......

C C C C C C ± ± RDUP ISDWR SDUT UDVV IPTRDHQ QDIU PPDHQ IRRDSI HDHW II UPDIT IDUW RQDSH PVSDQR QDSU

français envisagerait de vendre sa participa- CEA INDUSTRI...... IWPDUH KAUFMAN ET B..... w STUDIOCANAL ...... I.T.T. INDUS ......

C C C C C C ± QHDHU SDVW TDUP PDQT THPDVP FFF IHT TWSDQI HDIW QIIDIH PHRHDTV HDHQ UDVH SIDIT HDPT WIDWH w w

tion dans la compagnie pétrolière espagno- CEGID (LY) ...... KLEPIERRE ...... SUCR.PITHIVI ...... KINGFISHER P ......

C C C ± ± ± ± VDIU IUDTR ISDIS IWDPP PWWDIP FFF IHRDPH TVQDSI HDUT IUVDTH IIUIDSR IDQH PI IQUDUS IDIV CFF.RECYCLIN ...... RSDTH LAFARGE ...... w SUEZ LYON.DE ...... w MATSUSHITA......

C C C C ± ± ± ± WDHI RDIU PPDVU HDPR RHUDHP IDUP TIDWS RHTDQU HDUQ UQU RVQRDRH IDHU QPDTH PIQDVR IDWS le Cepsa, selon des informations de l’agen- CGIP ...... w TPDHS LAGARDERE ...... w TAITTINGER ...... MC DONALD’S......

C C

± ± ± ± ± QDPV UPDQH RURDPT FFF SVDSS QVRDHT HDSW RUDQQ QIHDRT HDUH VRDQS SSQDQH HDQH IUDTV IRDHI

ce Reuters, qui cite « des milieux pétroliers à CHARGEURS...... LAPEYRE ...... w WDWP TF1...... w MERK AND CO......

C C C C ± ± ± ± IQDHR TDVP TDHV SDVH SQUDVV PDWH SWDPH QVVDQQ HDSH RRDQW PWIDIV IDUP UDSI RWDPT RDHP VP w

Londres ». Cette participation, héritage CHRISTIAN DA ...... LEBON (CIE) ...... THALES (EX.T...... MITSUBISHI C......

C C C C C ± ± UDVQ QDIQ WDHT HDWH QHVDTQ HDII PQRDSH ISQVDPP FFF IST IHPQDPW IDTQ PQSH ISRIRDWW HDRU CHRISTIAN DI...... w RUDHS LEGRAND ...... w TECHNIP...... w NESTLE SA #...... w

C C C C C

± ± HDPS ITDSV SDII IIUDVH UUPDUP FFF IQUDIH VWWDQP IDUP RRDII PVWDQR PDIV RS PWSDIV PDSS d’Elf, est estimée à environ 1,4 miliard CIC -ACTIONS ...... LEGRAND ADP...... THOMSON MULT . w IIDRW NORSK HYDRO......

C C

± ± ± ± ± ± HDRI SQDHS QRUDWW PDTT RVDPH QITDIU IDPT ISQDTH IHHUDSS HDRS RVDVH QPHDII IDRI QDHQ HDRR

d’euros aux cours actuels. TotalFinaElf s’est CIMENTS FRAN ..... w QDSR LEGRIS INDUS ...... w TOTAL FINA E ...... w PFIZER INC......

C C C C C C ± ± HDPP PTDTS QIDHU VDVR SUIDWW HDQR UDVR SIDRQ IDHQ RWDWR QPUDSV PDWU SIDPH QQSDVS QDQI CLARINS...... w VUDPH LIBERTY SURF...... w TRANSICIEL # ...... w PHILIP MORRI ......

C C C C ± ± ± refusé à tout commentaire et Cepsa a décla- ± IHPDTH TUQDHI HDPW IPR VIQDQW HDUP QTDVU PRIDVS IDHI VP SQUDVV HDUQ IIDIS WDSR QDUQ CLUB MEDITER ..... w IPDVU LOCINDUS...... UBI SOFT ENT ...... w PROCTER GAMB ....

C C C C C ± ± ± IIDWT IPDQV QSDTI PQQDSW IDHV VIDIH SQIDWV IDQV IWH IPRTDQP HDSP PHDIS IQPDIV PDTS IIDIU

ré ne pas être au courant d’un tel projet. CNP ASSURANC .... w ITDSV L’OREAL...... w UNIBAIL ...... w RIO TINTO PL......

C C C C

± ± ± ± IIDTH PIDUU IWDIR QPDUH TQPDHI I UTDSS SHPDIR HDSV IIPDVH UQWDWP PDRS TTDRS RQSDVV RDUQ

b L’action Vivendi Universal gagnait COFACE...... w WTDQS LOUVRE #...... UNILOG ...... w SCHLUMBERGER...

C C C C C C ± ± TDIU ITDWV WDRS IIHDUI IHQWDHR HDQP TTDIS RQQDWP HDWP ISDQW IHHDWS PDQS PHDRT IQRDPI HDSR COFLEXIP ...... w ISVDRH LVMH MOET HE.... w USINOR...... w SEGA ENTERPR......

C C C C C ± ± ± IDHW ISDSS PIDTQ VUDRU QTIDUT HDHW IHR TVPDPH HDRV SUDVS QUWDRU HDTW VDTV STDWR HDPQ 0,22 %, à 69 euros. Selon le Financial Times, COLAS...... w SSDIS MARINE WENDE... w VALEO ...... w SEMA GROUP #...... w

C C C C C ± IHDUI PRDQP PDTQ QDTV QHSDHP FFF IPDRP VIDRU PDUQ SVDRH QVQDHV HDIU FFF FFF FFF

le portail Internet Vizzavi, créé par Vivendi CONTIN.ENTRE..... RTDSH MAUREL ET PR...... VALLOUREC ...... w SHELL TRANSP ......

C C C C C ± ± ± PDQR SPDIH QRIDUS HDIH TDIV RHDSR PDTT QQDPH PIUDUV HDRS UWDSH SPIDRW PDWI QDUS VDRS PIDRI w

Universal avec Vodafone, a revu en baisse CPR...... METALEUROP ...... VIA BANQUE ...... SONY CORP. # ......

C C C C C ± ± ± IQDVV WIDHS QDSV RQDIU PVQDIV HDRP TTDWH RQVDVR HDHU UUDUS SIHDHI HDQP PQDUU IIDWV IWDHQ CRED.FON.FRA...... WDVI MICHELIN ...... w VICAT...... T.D.K. # ......

C C C C ± ± PDIS ISDPT HDWI QV PRWDPT FFF PPDSH IRUDSW HDWH TTDIH RQQDSW HDWH TDPP RHDVH FFF ses prévisions de chiffre d’affaires. CREDIT LYONN ..... w MONTUPET SA...... VINCI...... w TOSHIBA #...... IHDUT

C C ± ± ± ± ± PDIS IDSP IUDRH IIRDIR UDPU FFF RDPS PUDVV PDSP RSDSH PWVDRT HDUV VRDIS SSIDWW I CS COM.ET SY...... MOULINEX ...... PDIT VIVENDI ENVI...... w UNITED TECHO.....

C C C ± ± ± ± ± HDSS IDRW TDVP RPDPP SPVDQU HDST IHHDWH TTIDVT HDIH TWDHS RSPDWR HDPW HDTR RDPH IDSR DAMART ...... VHDSS NATEXIS BQ P ...... w VIVENDI UNIV ...... w ZAMBIA COPPE......

C C C ± ± ± ISHDVH WVWDIV IDRV PRDSH ITHDUI PDQH UDUP SHDTR PDPS PDHH IIDPT DANONE...... w TDIH NEOPOST ...... w WANADOO...... w

C C C C

± ± PIS IRIHDQI IDTH PHDSP IQRDTH HDHS IWDUH IPWDPP HDUU IRDHH IPDPS

´ DASSAULT-AVI...... PDPU NORBERT DENT ... WORMS (EX.SO...... ABRE´VIATIONS

C C PREMIER MARCHE C ± ± ± PHDQR VDRH UDIS QVIDRR QDVR PVDHP IVQDVH HDTR PTWDQH IUTTDRW HDRS

DASSAULT SYS...... w SVDIS NORD-EST...... ZODIAC...... w

B = Bordeaux ; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille ; Ny = Nancy ; Ns = Nantes.

C C ± ± TQDRH RISDVV HDHV PUDVH IVPDQT TDRU FFF FFF FFF FFF VDTU ______QDPH w DE DIETRICH...... NRJ GROUP......

C C C C WPDRS THTDRQ HDPP IUDRS IIRDRT PDHS FFF FFF FFF FFF PDHR

DEVEAUX(LY)# ...... IHDHS OBERTHUR CAR.... w ...... SYMBOLES

Â

v xhs PT pi†‚si‚ C C C ± IDRP IQDVH WHDSP PDPP UDWQ SPDHP HDVW FFF FFF FFF FFF

Cours a` 9h57 DEV.R.N-P.CA...... OLIPAR...... ISDPT ...... 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication cate´gorie 3 ;

C C ±

ISDRH IHIDHP IDIT VDWH SVDQV HDUW FFF FFF FFF FFF FFF

DMC (DOLLFUS..... WDPI ORANGE ...... w ...... a coupon de´tache´ ; b droit de´tache´ ; # contrat d’animation ;

hernier jour de ne go™i—tion des yƒ‚h X PT m—rs

C ± ± QDSU PU IUUDII HDQU FFF FFF FFF FFF FFF FFF FFF

DYNACTION ...... WDQW OXYG.EXT-ORI...... o = offert ; d = demande´ ; x offre re´duite ; y demande re´duite ;

C C ± ±

SDVT TTDTS RQUDPH HDWV SIDRH QQUDIT IDIS FFF FFF FFF FFF w w SDST

EIFFAGE ...... PECHINEY ACT...... d cours pre´ce´dent ; wValeur pouvant be´ne´ficier du service

C C C % Var. ± IRDVS WUDRI IDUI SS QTHDUV PDRV FFF FFF FFF FFF IRDSV w WDSI

Cours Cours % Var. ELIOR ...... PECHINEY B P ......

31/12 de re`glement diffe´re´. France C ± f ± RDHP PPDSH IRUDSW FFF TWDVH RSUDVT HDPW FFF FFF FFF FFF en euros en francs veille ELEC.MADAGAS..... TDHS PENAUILLE PO...... w ......

(1) ` ´ C ± ± ± HDIQ PV IVQDTU IDRI UQDTH RVPDUV HDSR FFF FFF FFF FFF DHH ENTENIAL(EX...... T PERNOD-RICAR .... w ...... DERNIERE COLONNE PREMIER MARCHE (1) :

C C C C C C

PDHP UDVH PWDQV QHIDIS HDPR RTDWS QHUDWU HDHW QIQDSH PHSTDRQ HDRV FFF FFF FFF FFF ACCOR ...... w RSDWI ERAMET ...... w PEUGEOT ...... w ...... Lundi date´ mardi : % variation 31/12 ; Mardi date´ mercredi :

C C C ± ± ±

TU RQWDRW HDUR IHHDUH TTHDSS HDRH PPPDIH IRSTDVV IDPV FFF FFF FFF FFF WDRS PDWU AGF ...... w ERIDANIA BEG...... w VDUR PINAULT-PRIN...... w ...... montant du coupon en euros ; Mercredi date´ jeudi : paiement

C C C ± ± VDRI SDWW QWDHQ PSTDHP IDWQ QQQDIH PIVRDWW HDWR IIS USRDQS FFF FFF FFF FFF FFF

AFFINE(EXIMM ..... ESSILOR INTL ...... w RDIR PLASTIC OMN...... w ...... dernier coupon ; Jeudi date´ vendredi : compensation ;

C C C C ± ± IRDST SDRP IDTH IRHDII PDVR TV RRTDHS HDUQ UPDWS RUVDSP PDQI FFF FFF FFF FFF

AIR FRANCE G ...... w PIDQT ESSO ...... PSB INDUSTRI ...... Vendredi date´ samedi : nominal.

C C ± ± ± ± SDUP SDSW PDRU WVPDTP HDRU SIDSH QQUDVP IDQR QSDIH PQHDPR HDQI FFF FFF FFF FFF AIR LIQUIDE ...... w IRWDVH EULER...... w PUBLICIS GR...... w ......

C C ± HDIQ FFF QRDWH PPVDWQ IDIT IUDPQ IIQDHP HDUT IIRDSH USIDHU PDIR CHEMUNEX DS.... d HDHP GUILLEMOT # ...... NETGEM...... w GENERALE LOC ....

C C ± IPIDQS PDUV HDPS IDTR RDIU QDTT PRDHI IDHV SUDIH QURDSS FFF CMT MEDICAL ..... IVDSH GUYANOR ACTI .... NETVALUE # ...... GEODIS......

C C

NOUVEAU ± IRIDIH TDRV SS QTHDUV FFF QDWR PSDVR IDHQ PVDVH IVVDWP SDQH COALA # ...... PIDSI HF COMPANY ...... NEURONES #...... SECOND GFI INDUSTRI......

C

± IVQDTU TDHT WH SWHDQT RDIS VH SPRDUU FFF TWHH RSPTIDHQ FFF

COHERIS ATIX...... PV HIGH CO.#...... NICOX #...... ______GRAND MARNIE .. d

± ±

WQDVH PDUP T QWDQT FFF QIDTH PHUDPV PDUU RSDSH PWVDRT FFF

´ COIL...... IRDQH HIGH BS 01 ...... d OLITEC...... GROUPE BOURB... d C ± ± ±

PQDTI IDTW VSDSH STHDVR IH S QPDVH HDPH IQHDIH VSQDRH RDWU

MARCHE CION ET SYS...... QDTH HIGHWAVE OPT ... w OPTIMA DIREC..... MARCHE´ GROUPE CRIT ......

C ± ITUDPU IDWP IQDPH VTDSW FFF R PTDPR QDWH IPRDVH VIVDTQ FFF CONSODATA # ..... PSDSH HIMALAYA ...... OPTIMS # ...... GROUPE J.C.D......

± ± ± QPDVT WDUQ QDRH PPDQH WDQQ HDSW QDVU FFF IRWDSH WVHDTT IDTR

CONSORS FRAN .. SDHI HI MEDIA ...... OXIS INTL RG ...... HERMES INTL...... w Â

†ixh‚ihs PQ pi†‚si‚

± ± ± ±  SHDUU QDPS UDTH RWDVS S QQDVQ PPIDWI UDHT QPDUH PIRDSH IDSU CROSS SYSTEM.... UDUR HOLOGRAM IND.. PERFECT TECH .... HYPARLO #(LY ...... v xhs PT pi†‚si‚

C

±

SQDIQ QDII IHDVH UHDVR FFF SDUI QUDRT HDIV QWDQH PSUDUW FFF

CRYO # ...... VDIH HUBWOO.COM ..... PERF.TECHNO...... I.C.C.#...... d

 le™tionF

ne se Cours releve´sa` 18 h 11

ne se le™tionF

C C ± ± ´ ` QQDRS P ITDSH IHVDPQ TDUV IUDVH IITDUT IDWQ VDUH SUDHU PDPQ CRYONETWORKS. SDIH IB GROUP.COM .... PHARMAGEST I.... Cours relevesa9h57 IMS(INT.META ......

C ± ± VDSQ QDIU PDUS IVDHR SDIU RDWV QPDTU PDUQ TW RSPDTI FFF CYBERDECK # ...... IDQH IDP ...... PHONE SYS.NE..... INTER PARFUM ....

Cours Cours % Var. Cours Cours % Var. C C ± ISHDVU RDSS IDHU UDHP FFF PSDSW ITUDVT PDQT THDPH QWRDVW RDRR

CYBER PRES.P ...... PQ IDP BON 98 (...... d PICOGIGA...... JET MULTIMED ....

Valeurs f en euros en francs veille Valeurs f en euros en francs veille

C ± ± IWDTI HDQQ HDIS HDWV FFF STDRH QTWDWT IDUR IRR WRRDSV VDII CYBERSEARCH ..... PDWW INTERACTIF B...... d PROSODIE #...... L.D.C......

C ± ± ± VVDSS PDIU PDSR ITDTT IDIU HDQH IDWU FFF IR WIDVQ FFF RHDUS PTUDQH QDSS QPDSH PIQDIW IDVV ABEL GUILLEM..... IQDSH CYRANO #...... INTERACTIF B...... d PROSODIE BS ...... d AB GROUPE ...... LAURENT-PERR ....

C C C C ± QWDRW HDIU VDSV STDPV RDTQ IPDSH VIDWW FFF V SPDRV IDUV VDHV SQ HDQU IHDSH TVDVV IDWR AB SOFT ...... TDHP DALET # ...... IGE +XAO ...... PROLOGUE SOF ... ACTIELEC REG ..... LECTRA SYST......

C C C ± ± TTDPS RDPU SDTQ QTDWQ UDRH PRDSH ITHDUI HDVT IDPV VDRH FFF WTDHS TQHDHS HDHS IHDPS TUDPR HDUW ACCESS COMME .. IHDIH DATATRONIC ...... ILOG #...... PROXIDIS ...... d ALGECO #...... LOUIS DREYFU .....

C C ± IRUDSW FFF PDUS IVDHR FFF P IQDIP FFF PDWV IWDSS QDII RVDHS QISDIW IDWR UU SHSDHW HDQW ADL PARTNER ...... PPDSH DESK #...... IMECOM GROUP.. QBIOGENE ...... ALTEDIA...... LVL MEDICAL......

C C C ± ± SSDUT FFF TIDQH RHPDIH HDQQ IDHI TDTQ QDHT PSDUV ITWDII HDQI IRPDIH WQPDII PDPQ QIDSP PHTDUT RDQU ALGORIEL #...... VDSH DEVOTEAM #...... w INFOSOURCES...... QUALIFLOW ...... ALTEN (SVN) ...... w M6-METR.TV A...... w

C C ± ± ± WDVR IPDPV IIDVR UUDTU IDQQ PDPH IRDRQ FFF RDSH PWDSP TDPS PQUDTH ISSVDSS HDHV UU SHSDHW RDUT ALPHAMEDIA ...... IDSH DMS #...... INFOSOURCE B .... d QUANTEL ...... APRIL S.A.#( ...... MANITOU #......

± ± ± RUDVV QDWS UDII RTDTR PDTH QVDWH PSSDIU RDTT WDSH TPDQP FFF IQP VTSDVT FFF THDIS QWRDST FFF ALPHA MOS #...... UDQH D INTERACTIV ..... INFOTEL # ...... R2I SANTE...... ARKOPHARMA # .. MANUTAN INTE...

C C SDQV FFF UDPH RUDPQ FFF PQDIH ISIDSQ FFF QQDQH PIVDRQ WDWU RR PVVDTP IDIS IRH WIVDQR FFF ALPHA MOS BS .... d HDVP D INTERATIVE...... d INFO VISTA ...... RECIF # ...... ASSYSTEM # ...... MARIONNAUD P ..

C C C ± ± VWPDIH PDHQ RQ PVPDHT HDHP SDQI QRDVQ SDTV RWDRH QPRDHR I IT IHRDWS QDWH IIU UTUDRU FFF ALTAMIR & CI ...... IQT DIOSOS ...... INTEGRA NET...... w REPONSE # ...... AUBAY ...... PARCDESEXPOS.... d

± ± PWDQW FFF PWDSP IWQDTR IH FFF FFF FFF UDWS SPDIS FFF IPT VPTDSI HDWR PPDSV IRVDIP FFF ALDETA ...... d RDRV DIREKT ANLAG .... INTEGRA ACT...... REGINA RUBEN ... d BENETEAU CA# .... PCAS #......

C C ± ± URDUV PDHT PVDRV IVTDVP IHDPI PDRT ITDIR FFF IRDSH WSDII IIDHR VPDVH SRQDIQ FFF RPDWW PVP PDQT ALTI #...... IIDRH DIREKT ANLAG .... INTERCALL #...... d RIBER #...... BOIRON (LY)#...... PETIT FOREST......

C ± ± ± VIDHI FFF HDWV TDRQ IRDHR WPDRH THTDIH PDRR IQH VSPDUR PDPT QQDSH PIWDUS HDIS SRDWH QTHDIP FFF ALTI ACT.NOU...... d IPDQS DURAND ALLIZ.... IPSOS # ...... w RIGIFLEX INT...... BONDUELLE...... PIERRE VACAN......

C C ± ± ± IIWQDVR HDSS IWDVH IPWDVV SDUI TDQH RIDQQ HDUW IHDUH UHDIW SDIR WSDIH TPQDVP FFF PVDIT IVRDUP HDII A NOVO # ...... w IVP DURAN DUBOI .... IPSOS BS00...... RISC TECHNOL .... BQUE TARNEAU... d PINGUELY HAU ....

C ± ± ± WQDIS IDQW IDWS IPDUW FFF UDPW RUDVP PDVH WDWH TRDWR UDHQ SPDWS QRUDQQ HDHW WUDTH TRHDPI FFF ARTPRICE COM.... IRDPH DURAN BS 00 ...... d ITESOFT...... SAVEURS DE F...... BRICORAMA # ...... POCHET...... d

C C ± ± ± SDSV FFF IPDSH VIDWW IDIW VDQH SRDRR HDTI IV IIVDHU IDQU IQUDSH WHIDWR HDQT ITIDSH IHSWDQU S ASTRA ...... HDVS EFFIK # ...... IT LINK...... GUILLEMOT BS .... BRIOCHE PASQ .... RADIALL # ......

C ± ± ± ± ± PVDSQ RDRH RPS PUVUDVP UDTI IDTU IHDWS TDIV UDWS SPDIS HDQV IIDPS UQDVH PDPU THDRH QWTDPH IDPQ AUFEMININ.CO.... RDQS EGIDE #...... IXO...... SELF TRADE...... BUFFALO GRIL..... RALLYE (LY)...... w

C C C ± ± UVDUV QDSQ WDVW TRDVU HDWP IDPW VDRT UDSH SP QRIDIH HDWS WQ TIHDHR FFF QVPDWH PSIIDTT IDHQ AUTOMA TECH .... IPDHI EMME(JCE 1/1...... JOLIEZ-REGOL ...... SILICOMP #...... C.A. OISE CC ...... d RODRIGUEZ GR ...

C ± ± ± ± QUDRT SDUV SIDWH QRHDRR HDIW WDPS THDTV IVDVT PUDTH IVIDHR IDUV PSW ITWVDWQ HDSH QSDUH PQRDIV FFF AVENIR TELEC...... w SDUI ESI GROUP ...... KALISTO ENTE...... SITICOM GROU.... C.A. PARIS I...... SABATE SA #......

± ± ± ± IUDHS PDPT TDIW RHDTH HDIT IHDWW UPDHW QIDQI W SWDHR VDHU IRPDSH WQRDUR FFF IHSDIH TVWDRI FFF AVENIR TELEC...... PDTH ESKER...... KALISTO NV J...... SODITECH ING .... C.A.PAS CAL...... SECHE ENVIRO .....

C ± THDQS FFF QHDVH PHPDHQ HDWV QDSH PPDWT PDUV VDHS SPDVH FFF RRDWH PWRDSP FFF IW IPRDTQ FFF BAC MAJESTIC...... WDPH EUROFINS SCI...... KEYRUS PROGI ..... SOFT COMPUTI.... CDA-CIE DES...... SINOP.ASSET...... d

C C ± ± ± WVDPT IDPP QHDSH PHHDHU FFF HDUU SDHS SDRV PPDWH ISHDPI HDRQ SS QTHDUV SDHW QHDIV IWUDWU HDHU BARBARA BUI ...... IRDWV EUROFINS NOU... d KAZIBAO ...... SOI TEC SILI...... w CEGEDIM #...... SIPAREX CROI ......

C ± ± ± UVDUI IHDRS IHDVH UHDVR HDUS UDHR RTDIV HDUI IUDSQ IIRDWW QDWS IIS USRDQS FFF PWI IWHVDVQ FFF BCI NAVIGATI...... IP EURO.CARGO S.... LACIE GROUP ...... SOI TEC BS 0...... CIE FIN.ST-H ...... d SOLERI ...... d

± ± ± ± VVDSS FFF SDVH QVDHS QDVI IVDWW IPRDSU HDHS SDPH QRDII IDVW SUDSS QUUDSH FFF VTDTH STVDHT HDRT BELVEDERE...... IQDSH FIMATEX # ...... w LEXIBOOK #...... SQLI ...... CNIM CA# ...... SOLVING #......

C ± ± ± PSDSP PDSI UDQR RVDIS IDHV PH IQIDIW FFF SDIS QQDUV RDIH STDSH QUHDTP FFF RRDPI PWH HDRV BOURSE DIREC .... QDVW FI SYSTEM # ...... w LEXIBOOK NOU .... d STACI # ...... COFITEM-COFI..... d STEF-TFE # ......

C C C ± QUQDWH HDIV IDPH UDVU WDHW PWDTS IWRDRW FFF HDRU QDHV FFF QDST PQDQS II IRS WSIDIR IDQQ BRIME TECHNO... SU FI SYSTEM BS...... LINEDATA SER...... STELAX...... DANE-ELEC ME.... STERIA GROUP .....

C C C ± ± IQDIV HDSH VDSH SSDUT QDTT PDWH IWDHP IIDSR IRDQW WRDQW HDHU SIDSH QQUDVP HDSV RUDWH QIRDPH FFF BRIME TECHN...... PDHI FLOREANE MED .. LYCOS EUROPE..... SYNELEC # ...... ENTRELEC CB ...... SYLEA ...... d

C ± ± ± ± IHIDHP PDSQ RDVS QIDVI PDVI UDQW RVDRV FFF PSDSH ITUDPU TDPS WDTH TPDWU PDHR QPDWH PISDVI HDQH BUSINESS ET ...... ISDRH GAMELOFT COM . MEDCOST #...... SYSTAR # ...... ETAM DEVELOP ... SYLIS # ......

C C C ± ± QWDHQ HDVS QPDHI PHWDWU PDHV IIQDWH URUDIR RDSH S QPDVH WDVW WS TPQDIT FFF SHDPH QPWDPW IDIV BUSINESS INT ...... SDWS GAUDRIOT #...... MEDIDEP #...... SYSTRAN ...... EUROPEENNE C... SYNERGIE (EX ......

C C C C ± ± PHQDRI WDVS IWDSH IPUDWI UDIR WS TPQDIT PDUH IPDRH VIDQR HDWH SPDIH QRIDUS HDQW PRDHT ISUDVP RDTI BVRP ACT.DIV...... QIDHI GENERIX # ...... METROLOGIC G ... TEL.RES.SERV...... EXPAND S.A...... TEAM PARTNER ...

C C ± ± PPDQH FFF PVDPW IVSDSU SDUH VDQT SRDVR VDIQ SDQH QRDUU UDHU IRDTH WSDUU FFF SI QQRDSR P CAC SYSTEMES..... d QDRH GENESYS #...... MICROPOLE ...... TELECOM CITY..... FINACOR...... d TRIGANO ...... w

C C ± WRDPT RDVW RPDPH PUTDVI FFF SDWH QVDUH FFF PDIH IQDUV IDRS IISDIH USSDHI FFF IVUDPH IPPUDWS IDHT CALL CENTER...... IRDQU GENESYS NV 0 ..... d MONDIAL PECH ... TETE DS LES ...... FINATIS(EX.L ...... d UNION FIN.FR......

C ± ± ± IHSDHP SDWW UDQH RUDVV FFF U RSDWP ITDTU PRDWH ITQDQQ HDPH QRDPH PPRDQR RDSV USDPS RWQDTI FFF CAST ...... ITDHI GENESYS BS00 ..... d MULTIMANIA...... THERMATECH I.... FININFO...... VILMOR.CLAUS .....

C C C ± ± ± TTWDHV P PWDVH IWSDRV IDHP IIDQT URDSP HDIV IPDQV VIDPI HDVH PRDIT ISVDRV IDQW WPDHS THQDVI PDHU CEREP...... IHP GENSET...... w NATUREX...... TITUS INTERA ...... FLEURY MICHO ... VIRBAC......

C ± ± ± ± R UDSV QRDWS PPWDPT PDWP PQDUW ISTDHS RDPS QDSS PQDPW TDSV TSDHS RPTDUH IDVI FFF FFF FFF CHEMUNEX # ...... HDTI GL TRADE #...... NET2S # ...... TITUS INTER...... FOCAL (GROUP......

´ QHVDTQ PSGHP IRDVT WUDRV PQGHP ECUR. TECHNOLOGIES ...... RUDHS CIC OBLI LONG TERME D....

Fonds communs de placements SG ASSET MANAGEMENT

IUVHDHU PSGHP ´ PUIDQU PRHDQR PQGHP

ECUR. TRIMESTRIEL D ...... CIC PIERRE ...... QTDTR

PQWDVV PPGHP

WEB INTERNATIONAL ...... QTDSU Serveur vocal : IVTDPW PSGHP ´ PVDRH QHTPDRU PQGHP SICAV et FCP EPARCOURT-SICAV D ...... EUROCIC LEADERS ...... RTTDVU

´ 08 36 68 36 62 (2,21 F/mn) PPPWDPI IRTPPDTT PSGHP WQTSDRW HUGHP

GEOPTIM C ...... MENSUELCIC...... IRPUDUT

LEGAL & GENERAL BANK

ISSDTT IHPIDHT PQGHP ISPDHS HUGHP

Fonds communs de placements RENTACIC...... PQDIV CADENCE 1 D......

ISQDSW IHHUDRV PQGHP

QSQIDPV PPGHP ´ SQVDQR  le™tionF

ne se Cours de cloˆ ture le 23 fe´vrier UNION AMERIQUE ...... CADENCE 2 D...... PRWDUW PSGHP

E´CUREUIL E´QUILIBRE C ...... QVDHV

ISIQDUS PPGHP

STRATE´GIE IND. EUROPE .... PQHDUU

IHHVDVT PQGHP

CADENCE 3 D...... ISQDVH

PPHDRH PSGHP

E´CUREUIL PRUDENCE C ...... QQDTH Fonds communs de placements

ITHPDUU PQGHP

´ ´ Fonds communs de placements CONVERTIS C ...... PRRDQR PWHDVS PSGHP e RRDQR

RRIHDSW PQGHP

´ Valeurs unitaires Date ECUREUIL VITALITE C ...... CIC EURO OPPORT ...... TUPDQW

QURDTP PQGHP

Emetteurs f ´ SUDII RTQIUDSP PPGHP

ee STRATEGIE CAC ...... UHTIDHT INTEROBLIG C ......

UHDPS PQGHP

Euros francs cours CIC NOUVEAU MARCHE´ ...... IHDUI

SUHDQS PQGHP

´ ´ VTDWS TTPTUDHI PPGHP

STRATEGIE INDICE USA...... IHIHPDQR INTERSELECTION FR. D......

VUSDHS PQGHP

´ CIC TECHNO. COM...... IQQDRH IPTPDPT PQGHP AGIPI CREDIT AGRICOLE SE´LECT DE´FENSIF C...... IWPDRQ

www.lapostefinance.fr ´ IUVRDPU PQGHP

08 36 68 56 55 (2,21 F/mn) SELECT DYNAMIQUE C ...... PUPDHI

IVSDQI PQGHP

AGIPI AMBITION (AXA) ...... PVDPS www.clamdirect.com Sicav Info Poste :

IIURDHQ PQGHP

SE´LECT E´QUILIBRE 2...... IUVDWV

SHTDHR QQIWDRH PQGHP

IWRDPQ PQGHP

AGIPI ACTIONS (AXA)...... PWDTI ATOUT CROISSANCE ...... 08 36 68 50 10 (2,21 F/mn)

IIIUDRW PQGHP

SE´LECT PEA DYNAMIQUE .... IUHDQT

PQHUDUW PQGHP

ATOUT FONCIER ...... QSIDVP

IRRVDUS PPGHP

EURCO SOLIDARITE´...... PPHDVT ´ PQUDVV ISTHDQW PQGHP

TVQDPR PSGHP

ADDILYS C ...... IHRDIT SELECT PEA 1 ...... SVVDWV PQGHP

3615 BNP ATOUT FRANCE ASIE D ...... VWDUW

TPUWDUR PQGHP

LION 20000 C/3 11/06/99 ...... WSUDQR

SIWDSQ QRHUDVW PQGHP

TUUDVU PSGHP

ADDILYS D...... IHQDQR SG FRANCE OPPORT. C...... IRHTDWT PQGHP

08 36 68 17 17 (2,21 F/mn) ATOUT FRANCE EUROPE...... PIRDRW

SRVPDPW PQGHP

LION 20000 D/3 11/06/99 ...... VQSDUU

RVTDRS QIWHDWH PQGHP

IWIDRU PSGHP

AMPLITUDE AME´RIQUE C.... PWDIW SG FRANCE OPPORT. D......

QRRDUI PQGHP

ATOUT FRANCE MONDE...... SPDSS

IPQQDUP PQGHP

´ IVVDHV ISWHRDQQ PQGHP

BNP MONE COURT TERME.. PRPRDTH SICAV 5000 ......

STRDIT QUHHDTS PQGHP

IVUDUQ PSGHP

AMPLITUDE AME´RIQUE D ... PVDTP SOGENFRANCE C ......

ISIVDIS PQGHP

ATOUT FUTUR C ...... PQIDRR

QPWDSI PITIDRR PQGHP VUQURDQQ PQGHP

BNP MONE´ PLACEMENT C .. IQQPHDIQ SLIVAFRANCE ......

SHVDRH QQQRDVW PQGHP

PRTDQI PSGHP

AMPLITUDE EUROPE C...... QUDSS SOGENFRANCE D......

IQUSDTU PQGHP

ATOUT FUTUR D...... PHWDUP

UTPVTDPP PQGHP

´ IITPWDUT PTIDWW PQGHP

BNP MONE PLACEMENT D.. SLIVARENTE...... QWDWR

IHVDIR UHWDQS PQGHP

PQWDIH PSGHP

AMPLITUDE EUROPE D...... QTDRS SOGEOBLIG C......

VIHDRQ PQGHP

ATOUT SE´LECTION...... IPQDSS

WWQPRUDPU PQGHP ´ ´ ISIRIWDSU

IIIVDQR PQGHP

BNP MONE TRESORERIE ..... SLIVINTER ...... IUHDRW

PWPDIT PQGHP ´ RRDSR

IUPPDWR PSGHP

AMPLITUDE MONDE C ...... PTPDTT SOGEPARGNE D......

PPHHDSR PQGHP

COEXIS ...... QQSDRU

ITUDHW IHWTDHR PQGHP

RVWWDUR PQGHP

BNP OBLIG. CT ...... TRILION...... URTDWT PTWDVP IUTWDWH PQGHP

ISSWDRI PSGHP

` AMPLITUDE MONDE D...... PQUDUQ SOGEPEA EUROPE...... QHRSDHP PQGHP

DIEZE ...... RTRDPI

PPUDIT PQGHP

BNP OBLIG. LT...... QRDTQ

UPDSP RUSDUH PQGHP

IQIDRS PSGHP

Fonds communs de placements AMPLITUDE PACIFIQUE C.... PHDHR SOGINTER C...... QWSTDVT PQGHP

EURODYN...... THQDPP

WUIDVU PQGHP

BNP OBLIG. MT C ...... IRVDIT

IPUDSP PSGHP

AMPLITUDE PACIFIQUE D ... IWDRR

PHIDRT IQPIDRW PQGHP

VSVDHT PPGHP

INDICIA EUROLAND...... IQHDVI ACTILION DYNAMIQUE C * . Fonds communs de placements

VWIDTR PQGHP

BNP OBLIG. MT D...... IQSDWQ ´ QPPDIR PSGHP

ELANCIEL FRANCE D PEA .... RWDII

IWRDIQ IPUQDRI PQGHP

PWUIDVI PPGHP

RSQDHS ´ IPHDUH PPGHP

INDICIA FRANCE...... ACTILION DYNAMIQUE D * . DECLIC ACTIONS EURO ...... IVDRH

IIUQDWH PQGHP

BNP OBLIG. SPREADS ...... IUVDWT

UTVDUP PSGHP

E´LANCIEL EURO D PEA ...... IIUDIW

UWDHV SIVDUQ PQGHP QHPDRT PQGHP

´ RTDII

RHVDQQ PPGHP

´ INDOCAM AMERIQUE ...... ACTILION PEA DYNAMIQUE DE´CLIC ACTIONS FRANC ..... TPDPS IPRUVDQR PQGHP

BNP OBLIG. TRESOR...... IWHPDQI

PRPDTR PSGHP

E´MERGENCE E.POST.D PEA . QTDWW

IPIRDIV PQGHP ´ IVSDIH IQWDWV PQGHP PIDQR ´ PUPDPP PQGHP

INDOCAM ASIE...... ACTILION EQUILIBRE C *..... DECLIC ACTIONS INTER...... RIDSH

UTQDUQ PSGHP

Fonds communs de placements GE´OBILYS C ...... IITDRQ IITHDUP PQGHP ´ IUTDWS IUTDHR IISRDUS PQGHP QVRDSW PPGHP

INDOCAM MULTI OBLIG...... ACTILION EQUILIBRE D * .... DE´CLIC BOURSE PEA...... SVDTQ

´ UHPDSQ PSGHP ´ IHUDIH IITTSDTU PQGHP

BNP MONE ASSOCIATIONS.. IUUVDRP GEOBILYS D......

QVDPI PSHDTR PQGHP IUPDUI IIQPDWH PQGHP

IITDIH PPGHP

INDOCAM ORIENT C...... ACTILION PRUDENCE C *.... DE´CLIC BOURSE E´QUILIBRE IUDUH

IQIDSP PSGHP

INTENSYS C ...... PHDHS

QRDHQ PPQDPP PQGHP IHVHDWS PQGHP

ITRDUW ´ IIH PPGHP

INDOCAM ORIENT D...... ACTILION PRUDENCE D * ... DECLIC OBLIG. EUROPE...... ITDUU

IIRDPH PSGHP

BANQUE POPULAIRE ASSET MANAGEMENT INTENSYS D...... IUDRI

ITQDIP IHUH PQGHP PPRDVQ IRURDUW PPGHP

IWQDHS PPGHP

INDOCAM JAPON ...... INTERLION ...... DE´CLIC PEA EUROPE...... PWDRQ

ISSVDQT PSGHP

KALEIS DYNAMISME C...... PQUDSU

PPHUDST PPGHP

www.bpam.fr 01 58 19 40 00 QQTDSR RUUDTU PPGHP ´ UPDVP TWQDIS PQGHP

INDOCAM STR. 5-7 C...... LION ACTION EURO ...... IHSDTU DECLIC SOGENFR. TEMPO...

ISISDSW PSGHP

KALEIS DYNAMISME D ...... PQIDHS

PHWDQV IQUQDRR PPGHP

TIHDPQ RHHPDVS PPGHP QIIDRI PHRPDUP PPGHP UHRDPR PQGHP

BP OBLI CONVERTIBLES ...... INDOCAM STR. 5-7 D ...... LION PEA EURO...... IHUDQT SOGINDEX FRANCE C ......

SVPDIH PSGHP

KALEIS DYNAMISME FR C.... VVDUR

WUDIR TQUDPH PQGHP

FFFF FFFF FFFF UQSDQQ PPGHP

BP OBLI HAUT REND...... IIPDIH OBLIFUTUR C......

IQSSDWW PSGHP

KALEIS E´QUILIBRE C...... PHTDUP

VQDTI SRVDRS PQGHP

SPRDTQ PPGHP FFFF FFFF FFFF

BP MEDITERRANE´EDE´V...... UWDWV OBLIFUTUR D......

IQIQDTW PSGHP

KALEIS E´QUILIBRE D...... PHHDPU IUIDHS IIPPDHI PQGHP

IHHTDPR PPGHP ´ ISQDRH FFFF FFFF

REVENU-VERT ...... FFFF

BP NOUVELLE ECONOMIE ... ´ ´ ´ ...... IPRVDTV PSGHP

KALEIS SERENITE C...... IWHDQT

TQDPQ RIRDUT PQGHP

SHDQI QQHDHI PQGHP FFFF FFFF FFFF ITTDRP PQGHP

BP OBLIG. EUROPE ...... UNIVERS ACTIONS ...... PSDQU

CM EURO PEA...... ´ ´ ´ ...... IPHUDHQ PSGHP

KALEIS SERENITE D ...... IVRDHI

PUVDQW PQGHP

´ ´ RPDRR WWWUIDRV TSSUTWDWP PQGHP FFFF FFFF FFFF RQDTP PQGHP

BP SECURITE...... UNIVERS-OBLIGATIONS ...... CM EUROPE TECHNOL...... TDTS ......

SRHDHS PSGHP

KALEIS TONUS C...... VPDQQ

ITSDPV IHVRDIU PQGHP FFFF FFFF FFFF PTWDPU PQGHP

EUROACTION MIDCAP...... Fonds communs de placements CM FRANCE ACTIONS ...... RIDHS ......

UITDPR PSGHP

OBLITYS C...... IHWDIW

IPIDUS UWVDTQ PQGHP

FFFF FFFF FFFF

PRWDPT PQGHP

FRUCTI EURO 50 ...... CM MID. ACT. FRANCE...... QV ......

THVDPU PPGHP

ATOUT VALEUR ...... WPDUQ UITDPR PSGHP

OBLITYS D ...... IHWDIW

WWDIR TSHDQP PSGHP

FFFF FFFF FFFF

PQIVDRI PQGHP

FRUCTIFRANCE C ...... CM MONDE ACTIONS...... QSQDRR ......

PHVHDIU PPGHP

INDOCAM VAL. RESTR...... QIUDIP ´ QIRDTT PSGHP

PLENITUDE D PEA ...... RUDWU

QPVDVR PISUDHS PPGHP

FFFF FFFF

FRUCTIFONDS FRANCE NM FFFF

TVHDTW PQGHP

CM OBLIG. LONG TERME .... IHQDUU ...... QPRDQI PIGHP

MASTER ACTIONS ...... RWDRR ITTVIDWH PSGHP

POSTE GESTION C ...... PSRQDIR

FFFF FFFF FFFF

PPSDRS PQGHP

CM OPTION DYNAM...... QRDQU ...... IWUDTR PIGHP

MASTER OBLIGATIONS ...... QHDIQ

ISPVUDPI PSGHP

www.cdcixis-am.fr POSTE GESTION D...... PQQHDSP

FFFF FFFF

´ FFFF QSTDWU PQGHP SRDRP ......

IQRDUQ PPGHP

OPTALIS DYNAMIQ. C ...... PHDSR CM OPTION EQUIL......

RSQRQDQT PSGHP

POSTE PREMIE`RE...... TWIPDSS

FFFF FFFF

...... FFFF ISW IHRPDWU PQGHP

IPWDPP PPGHP

OPTALIS DYNAMIQ. D...... IWDUH CM OBLIG. COURT TERME .. ` PTVVHPDHT PSGHP

POSTE PREMIERE 1 AN...... RHWUVDTI

FFFF FFFF

...... FFFF

PIRTDIT PQGHP

´ QPUDIV IPVDII PPGHP

OPTALIS EQUILIB. C ...... IWDSQ CM OBLIG. MOYEN TERME . ` SUUHRDIR PSGHP

POSTE PREMIERE 2-3...... VUWTDWR

FFFF FFFF

...... FFFF

IHURDQW PQGHP

MULTI-PROMOTEURS ITQDUW IIWDVR PPGHP

´ IVDPU CM OBLIG. QUATRE......

SRQDPH PSGHP

OPTALIS EQUILIB. D...... PRIMIEL EUROPE C...... VPDVI

FFFF FFFF

´ FFFF QPWTDQV PPGHP

NORD SUD DEVELOP. C...... SHPDSQ ...... IUDRV IIRDTT PPGHP

SIHUDVU PSGHP

OPTALIS EXPANSION C ...... Fonds communs de placements REVENUS TRIMESTRIELS ..... UUVDTW

FFFF FFFF FFFF

PTUSDSP PPGHP

NORD SUD DE´VELOP. D ...... RHUDVV ...... IUDQS IIQDVI PPGHP

IIVSDWU PSGHP

OPTALIS EXPANSION D...... THE´SORA C...... IVHDVH IPRDSU PQGHP

CM OPTION MODE´RATION . IVDWW

FFFF FFFF

...... FFFF

IITDPR PPGHP

´ ´ ´ IUDUP ´ IHHRDQR PSGHP

Sicav en ligne : OPTALIS SERENITE C ...... THESORA D...... ISQDII

FFFF FFFF

´ ´ ´ ...... FFFF ITDHP IHSDHV PPGHP

QHIVRWDII PSGHP

08 36 68 09 00 (2,21 F/mn) OPTALIS SERENITE D ...... ASSET MANAGEMENT TRE´SORYS C...... RTHITDTH

FFFF FFFF

...... FFFF

UTDQI SHHDST PHGHP

PQTPDWS PSGHP PACTE SOL. LOGEM...... QTHDPQ

´ SOLSTICE D...... SVDPQ QVIDWT PSGHP FFFF FFFF

ECUR. 1,2,3... FUTUR ...... FFFF

SQPDPR PHGHP

PACTE SOL.TIERS MONDE.... VIDIR ´ WTRDSP PPGHP

´ AMERIQUE 2000...... IRUDHR UTDVH SHQDUU PSGHP FFFF FFFF

ECUR. ACT. FUT.D PEA...... Fonds communs de placements ...... FFFF

IPPVDPI PUGHP

UNIVAR C ...... IVUDPR

SPWDRP PPGHP

ASIE 2000 ...... VHDUI

TPPDUH PSGHP

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ECUR. ACTIONS EUROP. C ... DEDIALYS FINANCE...... FFFF

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UNIVAR D...... IVRDSI

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NOUVELLE EUROPE...... PRVDIW RVPDVS PSGHP

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ECUR. CAPITALISATION C.... DEDIALYS MULTI-SECT...... FFFF

PPUWSDPW PPGHP

SAINT-HONORE´ CAPITAL C . QRUSDIP ´ ´ IHPDRS TUPDHQ PSGHP

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ECUR. DYNAMIQUE+ DPEA. DEDIALYS SANTE ...... FFFF

PIRIVDII PPGHP

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´ ´ SAINT-HONORE CAPITAL D. SHDRT RWDRI QPRDII PSGHP FFFF FFFF

ECUR. ENERGIE D PEA...... DEDIALYS TECHNOLOGIES...... FFFF

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RISDUS PSGHP ´ TQDQV

WQVVHDSH PSGHP ´ IRQIIDWW ST-HONORE CONVERTIBLES FFFF FFFF

ECUR. EXPANSION C...... DEDIALYS TELECOM...... FFFF

RITDPH PPGHP ´ TQDRS

RIVDQS PURRDPH PQGHP VVDVU SVPDWS PSGHP PTVDVI PSGHP E´CUR. EXPANSIONPLUS C.... RHDWV CIC EPARCIC...... ST-HONORE FRANCE...... POSTE EUROPE C......

UQUDRW PPGHP ´ IIPDRQ

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E´CUR. INVESTIS. D PEA...... TIDQI CIC FINUNION ...... ST-HONORE PACIFIQUE ...... POSTE EUROPE D ...... ´

WQWDUW PPGHP ´ IRQDPU PRHDSR PQGHP QTDTU ` LEGENDE IPSRDQP PSGHP ´ ´ IWIDPP IRQIDWS PSGHP EC. MONET.C ...... PIVDQH CIC FRANCIC...... ST-HONORE TECH. MEDIA .. POSTE PREMIERE 8 ANS C...

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PTITDWR PPGHP ´ ´ QWVDWS PQVDII PQGHP IUSDSR IISIDRU PSGHP ´ ´ QTDQH ` IPQRDVR PSGHP EC. MONET.D...... IVVDPS CIC MONDE PEA ...... ST-HONORE VIE SANTE ...... POSTE PREMIERE 8 ANS D... Hors frais. A titre indicatif. * Part div. par 10 au 5/5/99.

IIQQDUT PSGHP IRDVT WUDRV PQGHP IHWDQI UIUDHQ PPGHP IHHDQW TSVDSP PSGHP E´CUR. OBLIG. INTERNAT. .... IUPDVR CIC OBLI LONG TERME C..... ST-HONORE´ WORLD LEAD. . REMUNYS PLUS ...... LeMonde Job: WMQ2702--0027-0 WAS LMQ2702-27 Op.: XX Rev.: 26-02-01 T.: 10:07 S.: 111,06-Cmp.:26,13, Base : LMQPAG 01Fap: 100 No: 0099 Lcp: 700 CMYK

CARNET LE MONDE / MARDI 27 FÉVRIER 2001 / 27

DISPARITION « sages » sur le code de la nationa- – Ses amis les plus proches Conférences Natalia Avtonomova : « Penser en Colloques lité (1987) et de la commission na- ont la tristesse de faire part du décès de Russie aujourd’hui ». – Dans le cadre du séminaire de 1er et 29 mars, 3 mai et 7 juin, Jean SALEM, a LÉON BOUTBIEN, qui fut résis- tionale consultative des droits de Jacqueline OUTIN, recherche « Les enjeux économiques et 18 heures-20 heures, amphi A, Carré des professeur à l’UFR de philosophie tant, député (SFIO) de l’Indre, puis l’homme (1989). En février 1998, sociaux de la nouvelle économie », le e de l’université Paris-I, professeur agrégée d’espagnol. sciences, 1, rue Descartes, Paris-5 . membre du comité central du lors du procès de Maurice Papon, Crédoc et le Germe (université Paris-VII) donnera une conférence e RPR, est mort des suites d’un can- il avait, en tant que président de le 17 février 2001, à son domicile. vous invitent à la conférence de Pierre Alain Badiou : « De quoi le XX siècle portant sur son dernier ouvrage : Le Quéau sur le thème : « Les paradoxes a-t-il été la fin, et de quoi le Philosophie de Maupassant cer, le jour de ses quatre-vingt-six l’Union internationale des résis- commencement ? (III et fin) ». Fille de de l’exclusion sociale dans la nouvelle (Paris, Ellipses, 2000). ans, dimanche 25 février, à son do- tants et président d’honneur des économie ». Discussion introduite par 7 et 21 mars, 9 et 23 mai, 20 heures- Jeudi 1er mars 2001, à 17 heures, micile de Lanloup (Côtes-d’Ar- Médaillés de la Résistance, témoi- Marceau PIVERT, 22 heures, amphi 45, université épouse de Robert Castel, mardi 6 mars 2001, à à la Sorbonne, amphithéâtre Liard, 17 heures, université Paris-VII, 2, place Paris-VII - D.-Diderot, 2, place Jussieu, 17, rue de la Sorbonne, Paris-5e. mor). Né le 25 février 1915 à Paris, gné en faveur de l’ancien secré- e Régis OUTIN, e Paris-5 . médecin, Léon Boutbien s’était en- taire général de la préfecture de la Jussieu, Paris-5 , amphi 24. Entrée libre. gagé dans la Résistance dès 1940. Gironde pendant l’Occupation. Elle n’aura survécu que sept mois à sa Inscription : [email protected] Tél. : 01-40-77-85-70. Jean-Paul Doguet : « Berkeley : Arrêté en février 1943, il est dé- Léon Boutbien était grand croix de fille, signification et métaphysique ». Communications diverses porté au camp du Struthof, en Al- la Légion d’honneur et du Mérite. 2, 16 et 30 mars, 27 avril, 11 mai, Dominique, 1er juin, 18 h 30-20 h 30, salle RC2, Séminaires – Conventions sace, puis à Dachau, d’où il fut li- Séminaires université Paris-VII - D.-Diderot, 2, place Réunions – Kick off béré le 8 mai 1945. Député (SFIO) décédée le 10 juillet 2000, à Santiago du Jussieu, Paris-5e. de l’Indre de 1951 à 1955, il avait COLLÈGE INTERNATIONAL JOURNAL OFFICIEL Chili, le temps de fonder l’Association DE PHILOSOPHIE quitté le Parti socialiste en 1962 et franco-chilienne Dominique-Outin, que Antonia Soulez : « Le “voir” des vous pouvez aider. philosophes ». fondé en 1971 le mouvement Pré- Au Journal officiel du samedi Conférence 6 mars, 3 et 24 avril, 22 mai et 5 juin, Trouve pour vous l’intervenant adapté sence socialiste, qui s’intégra à la 24 février est publiée : Claude Calame : « Sujet amoureux et 18 h 30-20 h 30, amphi Stourdzé, Carré Experts, facilitateurs, atypiques Elle a fait don de son corps à la science. e majorité gaulliste d’alors. Conseil- b une ordonnance re- Il n’y aura pas de cérémonie. instance de discours : Sappho et des sciences, 1, rue Descartes, Paris-5 . Travail : Foucault ». Tél. : 05-34-66-13-13 – www.meltis.fr ler économique et social de 1969 à lative à la transposition de la direc- 7 mars, 18 heures-20 heures, audito- Marie-Christine Hamon, Franz 1979, Léon Boutbien siégea ensuite tive communautaire relative à la 132, boulevard Exelmans. Kaltenbeck, Diana Kamienny- 75016 Paris. rium, Institut finlandais, 60, rue des au comité cental du RPR, tout en mise en œuvre du principe d’égali- Ecoles, Paris-5e. Boczkowski, Geneviève Morel et Michael Soutenances de thèse étant vice-président du Comité té de traitement entre hommes et Turnheim : « Dits et contre-faits : la transmission de l’expérience – Iddir Amara a soutenu le 23 février d’action de la Résistance. Il fut femmes dans les régimes profes- – Ses enfants, ses petits-enfants et Séminaires Jean-Claude Gens : « A l’aube et à analytique ». 2001, à l’université Panthéon membre de la commission des sionnels de Sécurité sociale. arrière-petits-enfants, 2 mars, 27 avril, 18 mai et 22 juin : ont l’immense chagrin de faire part du l’horizon de l’herméneutique de l’art : Sorbonne-Paris-I, une thèse de doctorat l’héritage de Winckelmann ». 20 heures-22 heures, amphi B, Carré des intitulée : « L’art rupestre dans le décès de sciences, 1, rue Descartes, Paris-5e. 3, 17 et 31 mars, 7 avril, 5 et 19 mai, sud-ouest de l’Atlas saharien (Algérie). Etude analytique et typologique des AU CARNET DU « MONDE » – On nous prie d’annoncer le décès Machla ROTBART, 10 heures-12 heures, amphi B, Carré des Samedi autour d’un livre sciences, 1, rue Descartes, Paris-5e. figurations de la période récente », sous subit, le 12 février 2001, de née BROMBERG, Logique et mathématiques chez la direction de M. Roger Joussaume. Anniversaires de naissance Bernard Bolzano, de Jan Sebestik, Jean-Jacques Forte, Jean Lévèque, avec Jan Berg, Jan Sebestik, Houria Gaby JAMET, qui nous a quittés, le 23 février 2001, trois Le jury, composé de MM. les – 26 février 1983, mois après son époux, Georges Leyenberger et Jean-Philippe Sinaccur et Antonia Soulez. avocat honoraire à la Cour. Milet : « La fiction de l’homme ». 3 mars, 9 h 30-12 h 30, amphi Stourdzé, professeurs Denis Vialou, Jean Polet, Jean-Loïc Le Quellec, Michel Barbaza, a Constance est née ! Jacques ROTBART. 2, 16 et 30 mars, 27 avril, 11 mai, Carré des sciences, 1, rue Descartes, De la part de 1er juin, 18 h 30-20 h 30, amphi Stourdzé, Paris-5e. décerné la mention Honorable. Ses cousins et cousines. [email protected]. Un soleil est entré dans nos vies, elle Carré des sciences, 1, rue Descartes, La famille de Pierre ✝ et Elise ✝ Veron, Paris-5e. L’accès à toutes les activités du est notre joie et notre fierté. avocats à la Cour, dont elle fut pendant Collège est libre et gratuit (dans la 50 ans l’amie et la précieuse collabo- Anniversaires de décès limite des places disponibles). Papa, maman, Antoine, Edouard, Philippe Nys : « Le moment contem- CARNET DU MONDE ratrice. porain de la fabrique du paysage ». Renseignements sur salles, grand-père, grand-mère. – 27 février 1996, 1er et 15 mars, 18 heures-20 heures, répondeur : 01-44-41-46-85. Autres Fax : 01-42-17-21-36 renseignements : 01-44-41-46-80. Les obsèques ont eu lieu le 16 février amphi B, Carré des sciences, 1, rue Téléphone : à Cancale. Jacques BARQUISSAU Descartes, Paris-5e ; 27 mars, 17 heures- 01-42-17-39-80 Décès 20 heures, amphithéâtre, EHESS, GESTION DU STRESS Une messe sera célébrée à son intention Il aimait à deviser des choses de 105, boulevard Raspail, Paris ; 26 avril, – Le professeur et Mme Gérard Bloch, l’esprit. Le docteur Evelyne Oberto propose 01-42-17-38-42 le jeudi 1er mars à 19 heures, en l’église 20 heures-22 heures, amphi B, Carré des Sandrine et Muriel, trois jours de formation pour les Saint-Jacques du Haut-Pas, 252, rue sciences ; 4 et 10 mai, 18 h 30-20 h 30, entreprises sur la gestion du stress. 01-42-17-29-96 Le professeur Paul Didier et ses Son épouse, Simone Tardy-Barquissau. Saint-Jacques, Paris-5e. amphi Stourdzé, Carré des sciences, 1, rue Stage en résidentiel (Corse) e-mail:[email protected] enfants, Descartes, Paris-5e. Site : gestionstress.com. M. et Mme Thierry Garçon, Julien et Emilie, – A tous ceux qui ont connu et aimé me – M. Sylvain Lacrosnière, M. et M Pierre Didier, son époux, Le professeur Philippe Didier, Michel LÉVY, Serge et Denise Lacrosnière, X 70, Les familles Guérin, Payen, Didier, Clarisse Lacrosnière, Piwnica, Laurent et Laurence Lacrosnière, me une pieuse pensée est demandée en ce L’an 2000 à la loupe M Hélène Niesporek, ses fils et belles-filles, vingt-neuvième anniversaire de sa mort. ont la tristesse de faire part du rappel Catherine et Eric Serfaty, à Dieu de Jérôme, Nicolas, Emmanuel, – Il y deux ans, le 27 février 1999, me Julia, Joan et Axel Lacrosnière, M Edouard BLOCH, ses petits-enfants, née Paulette GUÉRIN, Thomas et Léna Serfaty, Stéphane SIRCHIS (SIRKIS), ses arrière-petits-enfants, compositeur et instrumentiste, leur mère, belle-mère, grand-mère, Jean et Raymonde Mandel, cofondateur du groupe Indochine. arrière-grand-mère, parente et alliée, son frère et sa belle-sœur, Et toute la famille, quittait ses proches, ses amis, son public. le 24 février 2001, dans sa quatre-vingt- ont la grande douleur de faire part du quatorzième année, munie des sacrements décès de de l’Église. Souvenir me La cérémonie religieuse sera célébrée M Jeanne LACROSNIÈRE, – Il y a quatre ans, le mardi 27 février, à 11 heures, en l’église née MANDEL, Saint-Pierre de Neuilly. Adrien, survenu le jeudi 22 février 2001, dans sa L’inhumation aura lieu dans la plus quatre-vingt-sixième année, tu nous quittais, à l’âge de quinze ans. stricte intimité, le mercredi 28 février, à 14 h 30, au cimetière de Lugrin (Haute- et y associent le souvenir de son fils, On t’aime tant. Savoie), dans le caveau de famille. Alain, « Tu n’es pas dans ta mort » Cet avis tient lieu de faire-part. (Christian Bobin) décédé le 8 janvier 2001. 11, rue Tournefort, 75005 Paris. Les obsèques auront lieu le mardi 27 février, au cimetière de Passy, 2, rue Vous pouvez du Commandant-Schloesing, Paris-16e. nous transmettre –Mme Benedicte Brasseur-Kermadec, vos annonces la veille Hugo et Diego, On se réunira, à 10 h 30, à l’entrée. M. et Mme Philippe Brasseur-Kermadec, pour le lendemain Tristan et Tania, Cet avis tient lieu de faire-part. jusqu’à 17 heures ses enfants et petits-enfants, M. et Mme Robert Desrayaud, La famille exprime sa reconnaissance à Permanence le samedi M. et Mme Jacques Desrayaud-Deray, toutes les personnes qui l’ont soignée jusqu’à 16 heures Mme Hélène Chenard, avec dévouement. ses frères et sœur, Toute la famille et ses amis, ont la tristesse de faire part du décès de

Mme Nicole BRASSEUR-KERMADEC, née DESRAYAUD,

survenu le 23 février 2001, à Paris.

La cérémonie religieuse sera célébrée e le jeudi 1 er mars à 9 h 30, en l’église numéro de mars Saint-Ferdinand des Ternes, Paris-17e, suivie de l’inhumation au cimetière de Levallois-Perret. L’analyse de l’actualité économique, sociale indispensable pour avoir toujours sous la

munes 1,83 / F 12 La révolution des com et politique de 174 pays. Une vision précise et main les derniers chiffres et les commentai- Ni fleurs ni couronnes. originale de la France et une analyse res les plus récents sur l’économie mondiale. ● Au débat ancien sur la décentralisation Des dons peuvent être adressés à la détaillée de ses 26 régions. De plus, cette Ligue nationale contre le cancer, s’ajoute de nouvelles interrogations atignon année, le Bilan du monde vous offre une En compagnie des meilleurs spécialistes de la 1, avenue Stephen-Pichon, Paris-13e. depuis l’ouverture du processus de M nouveauté avec le classement régional des rédaction du Monde et de ses correspondants 7, rue Saint-Dominique, sur la Corse entreprises les plus performantes. locaux et à l’étranger, la dernière année du 75007 Paris. siécle n’aura plus de secret pour vous. Le Bilan du monde édition 2001, est l’outil – Sa famille Et ses amis proches ont la douleur de faire part du décès de La politique en crise 200 pages BILAN DU MONDE 50F (7,62 E) Hélène DUMAS, ● Les scandales ne sont pas nouveaux, quients. ont secoués professeur agrégé d’histoire-géographie, la démocratie et bousculé les gouvernem ent, les citoyens inventent EN VENTE CHEZ VOTRE MARCHAND DE JOURNAUX survenu le 5 février 2001, à Paris. Parallèlem CHEZ es d’action politique2VOTRE Un service religieux sera célébré à sa de nouvelles form MARCHAND mémoire en l’église de l’Assomption, DE 90, rue de l’Assomption, Paris-16e, le + les clés de l’info JOURNAUX jeudi 1er mars, à 17 heures. Les villes en campagne Les pages régions continuent leur tour des grandes villes de France. Lundi : Caen - mardi : Bordeaux - mercredi : Clermont-Ferrand 0123 jeudi : Saint-Etienne - vendredi : Brest - samedi : Perpignan 0123 Du lundi 26 février au samedi1 3 mars 28 AUJOURD’HUI LE MONDE / MARDI 27 FÉVRIER 2001

SPORTS A un an des Jeux olympi- qui avaient été largement entamés l’arrivée de nouveaux membres, qui de répétition générale sur les instal- des Jeux comme d’une tribune, mais ques d’hiver, que la capitale de par les affaires de corruption révé- ont apporté rigueur et transparence lations, désormais achevées, qui ont rejettent toute volonté de prosélytis- l’Utah accueillera du 8 au 24 février lées en décembre 1998. b C’EST LE pour tenter d’en restaurer la crédibi- semblé donner satisfaction aux ath- me. Contrairement à une idée reçue, 2002, Salt Lake City semble avoir RÉSULTAT d’une refonte du comité lité. b TOUT AU LONG de l’hiver, des lètes. b LES MORMONS, majoritai- la consommation d’alcool est autori- retrouvé un moral et une confiance d’organisation, et notamment de épreuves préolympiques ont servi res dans l’Utah, comptent se servir sée dans l’Etat mormon. A un an de ses Jeux, Salt Lake City a retrouvé le moral Affaiblis par les affaires de corruption, les organisateurs des prochains Jeux d’hiver, qui auront lieu du 8 au 24 février 2002, semblent avoir réussi à restaurer la confiance de leurs concitoyens et de leurs partenaires

SALT LAKE CITY ont été achetés par des gens de ces dix derniers jours plusieurs de notre envoyé spécial l’Utah, où la population ne dépasse épreuves préolympiques pour tes- Est-ce l’influence espiègle des pourtant pas 2,2 millions de person- ter les installations et inviter les montagnes, dressées comme un nes. C’est la preuve que la confiance équipes étrangères à découvrir les rempart au-dessus de la ville ? Ou la est vraiment de retour . » lieux. Les avis ont été unanimes : présence plus lointaine du Grand Pour les habitants de Salt Lake ces Jeux se présentent pour le Lac Salé ? Nul ne le sait, pas même City, le miracle porte un nom : Mitt mieux. « La piste est d’excellente qua- les plus anciens. Mais ses habitants Romney. Appelé à la rescousse en lité, assure Bruno Mingeon, le pilo- le reconnaissent : le temps a sou- février 1999, au plus sombre de la te du bobsleigh français. Un peu vent l’humeur changeante, à Salt crise, ce natif de l’Utah s’était fait courte, malheureusement, mais assez Lake City. Jeudi dernier, un ciel d’un jusque-là une spécialité de sauver intéressante en termes de pilotage. Et bleu limpide illuminait le décor et les entreprises en péril. Bardé de tout a été pensé pour favoriser le spec- réchauffait les pentes, faisant crain- diplômes, invité au conseil d’admi- tacle et les performances. Les Améri- dre le pire pour les épreuves préo- nistration d’une bonne demi-dou- cains ont vraiment mis les moyens. » lympiques prévues en fin de semai- zaine de multinationales, Mitt Rom- Même son de cloche du côté de ne. Le lendemain, la tempête n’a eu ney a été choisi pour ses qualités Soldier Hollow, un coin de terre besoin que d’une heure pour recou- d’homme d’affaires. De plus, préci- posé à une heure de route à l’est de vrir tous les trottoirs de la ville sion presque inutile, le bonhomme Salt Lake, où seront regroupées les d’une lourde chape neigeuse. est mormon, comme le sont envi- épreuves de biathlon, de ski de Il en est ainsi depuis les premiers ron 70 % de la population de l’Etat. fond et de combiné nordique. « Les jours, un siècle et demi en arrière, A son arrivée, le SLOC accusait gens ont fait un boulot énorme, lorsque le prophète mormon Bri- un déficit de 379 millions de dollars. reconnaît Julien Robert, l’un des gham Young a posé sa canne dans Aujourd’hui, son budget est sur les quatre biathloniens français cham- ce bout de désert de l’Utah et déci- rails. La recette ? « Nous avons pions du monde de relais, en début dé d’y bâtir une église, puis de lui réduit les coûts, répond Mitt Rom- de mois en Slovénie. Ils ont préparé adjoindre une cité. Ici, le temps se ney. Et repris tout à zéro pour séduire une quarantaine de kilomètres de déplace en zigzag. Et le reste aime de nouveaux partenaires privés. piste avec de la neige artificielle, sur suivre. Dernier exemple en date : le Nous avons également réussi à con- une épaisseur d’au moins cinquante AFP dossier olympique. Désignée en Le stade olympique Rice-Eccle accueillera les cérémonies d’ouverture et de clôture vaincre le Congrès américain et la centimètres. Le tracé est agréable, le juin 1995 pour recevoir les Jeux d’hi- des Jeux de Salt Lake City. Les installations sportives des Jeux de 2002 sont achevées. Maison Blanche de nous aider, mal- pas de tir de bonne qualité et le ver de 2002, la ville n’a pas célébré gré le scandale. Comment j’y suis par- public pourra suivre l’essentiel de la longtemps la bonne nouvelle. de dollars en « cadeaux » pour volontaires, lancé par le comité d’or- remonter la pente. Et la confiance est venu ? En jouant la transparence. J’ai course. » acheter les voix du collège olympi- ganisation des Jeux (SLOC) à la fin revenue. » dit la vérité, notamment à Washing- Le 8 février, un mauvais hasard TROP BEAU POUR ÊTRE VRAI ? que. Aujourd’hui, pourtant, Salt de l’année passée, a été tellement Trop beau pour être vrai ? Le poli- ton. Je n’ai caché aucun des problè- du calendrier avait fait coïncider les Fin 1998, les révélations de cor- Lake City offre au visiteur un visage bien entendu que les retardataires ticien bouscule le scepticisme en mes que nous avions. Il fallait restau- festivités de l’anniversaire de ruption lâchées par Marc Hodler, sur lequel l’impatience et l’optimis- seront bientôt gentiment refoulés. l’étouffant sous les chiffres. « Atlan- rer notre crédibilité, c’était l’essen- l’ouverture des Jeux avec la premiè- l’un des doyens du Comité interna- me se devinent au premier regard. « Nous avions besoin de 30 000 ta avait réussi à amasser plus de 400 tiel. » re audition du procès de Tom tional olympique (CIO), l’ont préci- Douze mois la séparent encore des volontaires, mais plus de 50 000 per- millions de dollars de partenariat, Volontiers radical, Mitt Romney Welch et Dave Johnson. Aux Etats- pitée en enfer. Les sponsors lui ont Jeux, qui se dérouleront du 8 au sonnes ont fait acte de candidature, nous en avons obtenu près de 700 mil- a poussé le zèle jusqu’à ouvrir au Unis, toute la presse avait relevé tourné le dos, la presse internationa- 24 février 2002, mais la ville semble se réjouit Lane Beattie, un ancien lions, dit-il. L’Etat de l’Utah a prêté public les réunions du conseil d’ad- l’anecdote. A Salt Lake City, Mitt le l’a montrée du doigt et la justice fin prête pour l’événement. Les ins- sénateur chargé du dossier olympi- 59 millions de dollars au comité d’or- ministration du SLOC. Et s’est fait Romney s’en est ouvertement amu- du pays a réclamé la tête des fau- tallations sportives sont toutes ter- que auprès du gouverneur de l’Etat. ganisation, mais nous savons que une règle de conduite de communi- sé. Le scandale n’est pas oublié. tifs, Tom Welch et Dave Johnson, minées, la plupart ont même déjà Le scandale de corruption n’est pas celui-ci nous les rendra, avec en pri- quer à la presse tous les documents Mais les gens, aujourd’hui, ont pris les deux figures les plus visibles du été testées. Les travaux d’aménage- oublié. Un procès est toujours en me un bonus de 40 millions pour le passés entre ses mains. Le résultat, le parti d’en rire. comité d’organisation, accusées ment du réseau routier ont été bou- cours, il pourrait même se tenir pen- fonctionnement des installations. aujourd’hui, inspire le respect. Les d’avoir dépensé plus d’un million clés bien avant l’heure. L’appel aux dant les Jeux. Mais nous avons su Plus de 40 % des billets déjà vendus organisateurs avaient programmé A. M. A Athènes, l’Eglise orthodoxe joue les promoteurs Les visiteurs olympiques ne seront pas privés d’alcool L’Eglise orthodoxe de Grèce a déposé trois demandes de construction d’hôtels de luxe à Athènes et dans sa région en vue des Jeux olympiques SALT LAKE CITY chargé de mission olympique auprès du gouver- Leur accès est réservé aux possesseurs d’une car- d’été à Athènes en 2004, a-t-on appris, samedi 24 février. L’Eglise, non de notre envoyé spécial neur de l’Etat. « La polémique autour de l’alcool te d’adhérent, vendue cinq dollars pour une séparée de l’Etat grec et créditée d’une immense fortune sur laquelle Salt Lake City est une ville sans surprise, faite est sans fondement, soutient Mitt Romney, le pré- durée de deux semaines. elle a toujours gardé le secret, veut construire trois établissements à d’un seul bloc, sans recoin obscur ni face cachée. sident du comité d’organisation des Jeux Commentaire de Michael Kaplan, le propriétai- Athènes et dans les stations balnéaires proches de Vouliagméni et de Les avenues s’y croisent toutes en parfait angle (SLOC). Les gens pourront en trouver dans les re du « Mother Urban’s », un club de Park City, Kavouri (pour un total de 1 400 chambres) où elle dispose de terrains droit, la plus large mène au temple. Dans le cen- bars, les restaurants, et même dans certains lieux l’une des stations choisies pour les épreuves olym- d’une superficie globale de 7,2 hectares. Soixante-quatre autres deman- tre, les immeubles de verre abritent des de compétition. Il sera interdit aux cérémonies piques : « Ces lois sont ridicules, elles nous compli- des portant sur quelque 13 500 chambres ont été également déposées, bureaux. Ailleurs, les quartiers résidentiels s’éti- d’ouverture et de clôture et proscrit sur l’esplanade quent la vie et frustrent tout le monde, mais elles ne pour satisfaire les besoins d’hébergement des JO. La Banque nationale rent avec paresse. On s’y déplace en voiture. Il y où se tiendront les cérémonies de remise des changeront pas pour les Jeux. En temps normal, je de Grèce (BNG), première banque du pays contrôlée par l’Etat, la socié- neige en hiver, on y transpire l’été. Sans surpri- médailles. Ailleurs, les amateurs de bière auront ne peux plus servir d’alcool après une heure du té touristique et foncière (ETA, contrôlée par l’Etat) et la Société du port se, donc. Sauf une, rapidement visible : la bière y de quoi étancher leur soif. » matin. Je bataille pour obtenir une heure de plus du Pirée ont déposé onze dossiers. Les grands groupes hôteliers étran- est admise. Mieux : elle y coule à flots. pendant les Jeux, mais sans aucune garantie. » gers et grecs présents à Athènes – Hilton, Ledra Marriott, Astir, Electra – Partout ailleurs dans le pays, l’information UN SEUL VERRE À LA FOIS A en croire la promesse de Lane Beattie, les lois ont aussi fait part de leur intention d’agrandir leurs établissements. aurait valeur d’évidence. En Utah, elle tord le Il n’empêche, lever le coude en Utah n’est pas sur l’alcool ne devraient pas perturber les visi- cou à un cliché aussi vieux et solide que les fon- un exercice aussi simple qu’ailleurs. Il requiert teurs olympiques. « En fait, elles gênent surtout les dations de l’hôtel de ville. Les mormons, on le une bonne connaissance des lois et certaines habitants de l’Utah », explique l’ancien sénateur. TROIS QUESTIONS À... mons, comme nous étions une ban- sait, ne boivent pas d’alcool. Une règle de con- habitudes. Première règle : l’importation d’alcool Pas tous, semble-t-il. Pour preuve cette anecdote de de Savoyards à Albertville, en duite qui a suffi pour faire circuler l’idée, dès le y est interdite. Il doit être acheté sur place, exclusi- rapportée par Alex Dusser, un restaurateur fran- JEAN-CLAUDE 1992. Ce n’est pas sans importan- choix de Salt Lake City comme ville hôte des vement dans les magasins d’Etat. Deuxième prin- çais installé à Park City : « Quand je suis arrivé ce, mais ces Jeux ne seront pas des Jeux d’hiver de 2002, que la quinzaine olympi- cipe : sa consommation est illégale dans les lieux dans l’Utah, j’ai loué un moment la maison d’une KILLY Jeux mormons. Salt Lake City n’est que serait aussi sèche qu’un désert. publics. Ultime détail : seuls les restaurants et les famille de mormons. La première porte que j’ai pas un village de montagne, c’est Un raccourci simpliste. Et forcément trom- clubs privés ont le droit d’en servir. Dans les pre- ouverte, dans la cuisine, renfermait le bar. Il était Vous avez suivi, en qualité de une ville de plus d’un million d’ha- peur. « Notre ville possède plus d’endroits où boire miers, le consommateur ne peut avoir devant lui caché dans un placard. » 1vice-président de la commission bitants, avec une circulation à une bière qu’en possédaient Nagano et Lilleham- qu’un seul verre à la fois. Les clubs privés, eux, de coordination du CIO pour les l’américaine, beaucoup de moder- mer réunis », assure fièrement Lane Beattie, le obéissent à une réglementation assez obscure. A. M. Jeux d’hiver de 2002, le dossier nisme et un certain gigantisme. Salt Lake City. Que vous inspire-t-il Elle possède tellement de facilités aujourd’hui, un peu plus de deux pour organiser un tel événement ans après les révélations de corrup- que cela fait presque envie. Ces Les mormons comptent profiter des JO pour « rétablir certaines vérités » tion du mouvement olympique ? Jeux seront ceux de Salt Lake City, Il m’inspire la plus grande con- de l’Utah et des Etats-Unis, dans SALT LAKE CITY prêté par l’Eglise mormone. Aux l’Eglise. Pourquoi le ferions-nous ? l’occasion de ces Jeux, nous voulons fiance et un réel optimisme. Nous cet ordre. Ils ne seront en aucun de notre envoyé spécial Etats-Unis, le choix a semblé sur- Nous comptons aujourd’hui plus de exposer nos vraies valeurs. » sommes à une année des Jeux, cas ceux des seuls mormons. La première image que le mon- prendre. En Utah, on l’a jugé natu- 11 millions de membres dans le mon- Comment ? Les mormons ont mais tout est déjà presque prêt. de apercevra des prochains Jeux rel. Mitt Romney est mormon. Roc- de. Et il en vient tous les jours de tout prévu. Et même plus encore. Les Américains avaient commencé Comment voyez-vous ces Jeux d’hiver ne sera pas celle d’un ky Anderson, lui, ne l’est plus. nouveaux. L’an passé, nous avons Avec une idée fixe : conquérir les les travaux très tôt, notamment 3d’hiver ? A quoi vont-ils ressem- skieur, d’un patineur, ni même Anecdotique ? Sûrement pas. A dû construire près de 400 églises médias. L’actuelle bibliothèque du pour les installations sportives. Le bler ? d’un timide flocon. Il s’agira de cel- Salt Lake City, les Jeux n’échappe- pour accueillir ces nouveaux fidèles. John Smith Memorial, le plus roco- scandale de corruption les a obli- Ils seront à l’image de cette ville le d’une église, ou plutôt d’un tem- ront pas à l’influence des mor- Notre religion connaît un succès co des monuments de Temple gés à marquer un temps d’arrêt, et de cet Etat, efficaces et chaleu- ple, propriété de l’Eglise de Jésus- mons. « Ils seront partout, on ne ver- grandissant. Et elle n’a pas besoin Square, fera bientôt place à un cen- mais il a également eu pour effet reux. Ce sont des Anglo-Saxons. Il Christ et des saints du dernier ra qu’eux », promet Keith Fidone, des Jeux olympiques pour croître et tre de presse assez vaste pour rece- de les faire travailler encore plus n’est pas question pour eux de per- jour, le nom exact de la religion un bénévole du comité d’organisa- se développer. » voir plusieurs centaines de journa- dur et, surtout, de les conduire à dre de l’argent. Et il est même des mormons. Vaste bâtisse de tion. Au dernier recensement, ils listes. Le site Internet de l’Eglise mettre en place une équipe beau- recommandé d’en gagner. Mais ils pierre grisâtre, il dresse sa lourde représenteraient environ 70 % de « EXPOSER NOS VRAIES VALEURS » sera enrichi d’une centaine d’idées coup plus solide. Les organisateurs voudront aussi bien recevoir leurs silhouette au cœur de la ville. Avec la population de l’Utah. Ils ont bâti Pas question pour eux de lâcher de sujets destinés à la presse natio- actuels m’ont fait très forte impres- hôtes. Pour l’Utah et pour Salt cinq millions de visiteurs annuels, la ville, au milieu du siècle dernier, dans la foule des athlètes ou visi- nale ou étrangère. Enfin, les plus sion. Ce sont des exécutifs pragma- Lake City, ces Jeux constituent un il serait le monument le plus couru après avoir fui les persécutions teurs une armée de missionnaires polyglottes des 60.000 missionnai- tiques et très ambitieux, de vrais véritable orgueil national. S’ils de l’Utah. dont ils faisaient l’objet sur la côte portant à bout de bras le Livre des res dépêchés par l’Eglise sur les durs, des entrepreneurs privés for- échouent, cela se saura. Et les con- En février prochain, le temple atlantique. Ils en tiennent encore mormons. Mais pas question non cinq continents seront rappelés au més aux méthodes américaines. Ils séquences pourraient être très gra- des mormons accrochera le regard solidement les rênes. Et tous atten- plus de rester loin de la scène, les pays pour œuvrer pendant les n’ont peur de rien et ils sauront, ves. Mais je ne crois pas à un échec. des caméras de télévision avec la dent les Jeux de pied ferme, avec mains sur les hanches et le sourire Jeux. « Nous serons très occupés, j’en suis certain, sortir le lapin du Aujourd’hui, tous les indicateurs force d’un aimant. Le comité d’or- l’intention plus ou moins avouée aux lèvres. « En fait, nous voulons mais nous saurons rester à notre pla- chapeau. sont au vert. Les organisateurs ont ganisation des Jeux (SLOC) a déci- de s’en servir comme d’une tribu- profiter des Jeux pour rétablir certai- ce, prévient Mike Otterson. Nous retenu les leçons des erreurs d’At- dé d’installer sous ses fenêtres le ne. nes vérités sur notre religion, pour- ne sommes pas un sponsor des Jeux, Partagez-vous l’idée, souvent lanta. Ils ne commettront pas les podium où seront remises les Interrogés sur leur « plan » suit Mike Otterson. Il est exact, com- nous n’allons pas nous amuser à met- 2développée dans la presse amé- mêmes. Ces Jeux seront une réussi- médailles olympiques. Rocky olympique, les dirigeants mor- me on le raconte partout, que nous tre les anneaux sur la façade du tem- ricaine, selon laquelle ces Jeux te, cela ne fait pour moi aucun Anderson, le maire de Salt Lake mons se défendent farouchement proscrivons l’alcool, le tabac, la caféi- ple. » A Salt Lake City, il se murmu- seront très fortement marqués de doute. City, avait proposé un autre lieu : de la moindre intention de prosély- ne et les relations sexuelles avant le re pourtant que l’idée les a un l’empreinte des mormons, majori- le parvis de l’hôtel de ville. Mitt tisme. « Nous ne voulons convertir mariage. Mais nous ne sommes pas moment effleurés. taires dans l’Etat de l’Utah ? Propos recueillis par Romney, le président du SLOC, lui personne, promet Mike Otterson, polygames. L’Eglise a condamné la Pas du tout. Ce sont des mor- Alain Mercier a préféré le terrain gracieusement le directeur des relations presse de polygamie depuis plus d’un siècle. A A. M. AUJOURD’HUI-SPORTS LE MONDE / MARDI 27 FÉVRIER 2001 / 29

Bernard Amsalem, président de la Fédération française d’athlétisme « Nous devons réussir nos championnats du monde L’UCI va dépister l’usage d’EPO en 2003 et les Jeux olympiques de 2004 » L’Union cycliste internationale souhaite Dans un entretien au Monde, Bernard Amsalem, ment de Philippe Lamblin, expose les grandes organisés à Paris, et les JO d’Athènes, en 2004. mettre en place des tests antidopage renforcés le nouveau président de la Fédération française lignes de son programme. Ses objectifs sont Pour cela, entraîneurs et athlètes seront liés à la d’athlétisme (FFA), élu le 27 janvier en remplace- clairs : réussir les championnats du monde 2003, FFA par de véritables contrats d’objectifs. dès les classiques du printemps

« Quelle sera la différence tions de directeur technique – Qu’envisagez-vous en matiè- UN PEU PLUS de dix ans après fois ces valeurs établies que la pro- entre l’ère Philippe Lamblin, national le 5 mars, vous a-t-elle re de lutte antidopage ? l’apparition de l’érythropoiétïne cédure de vérification des urines votre prédécesseur, et l’ère Ber- été imposée par le ministère de – Un renforcement des contrô- (EPO) de synthèse dans l’arsenal serait enclenchée, laquelle donne- nard Amsalem ? la jeunesse et des sports ? les et du suivi longitudinal et une des produits dopants et près d’un rait lieu, en cas de résultat positif, – J’arrive à un moment où il faut – Cela est du domaine du ragot. modification des règlements dans an après la mise au point d’un sys- aux sanctions disciplinaires. rénover l’athlétisme sur le plan de J’avais pensé à lui depuis le mois le sens du durcissement. Ma philo- tème de L’UCI est la première fédération la direction technique nationale et de novembre 2000 sur les indica- sophie, c’est que lorsqu’un athlète détection de sportive internationale à « oser » mettre en place un plan de restruc- tions d’amis bretons qui l’ont est pris la main dans le sac, il ne la molécule pareille initiative alors que le test turation pour qu’elle soit plus opé- côtoyé en club en tant qu’athlètes. mérite plus une sélection en équi- exogène dans élaboré à la fin de l’hiver 2000 par rationnelle. Il faut apporter un ser- Je n’ai rien dit avant le mois sui- pe de France. Je serai dur, plus dur les urines, le laboratoire national antidopage vice de haut niveau avec un méde- vant, puis on m’a fait comprendre là-dessus qu’on ne l’a jamais été. l’Union cyclis- français de Châtenay-Malabry cin à plein temps, une prévention que je n’avais pas de légitimité en – Votre prédécesseur a souf- te internatio- (Hauts-de-Seine) n’a toujours pas au niveau de la lutte contre le ce qui concernait cette question BERNARD AMSALEM fert d’un emploi du temps sur- nale (UCI) reçu les validations scientifiques dopage, un service marketing pour avant l’assemblée générale électi- chargé en cumulant carrière pro- CYCLISME s’apprête à indispensables. De leur côté, les la gestion de l’image du haut ve du 27 janvier. Il est vrai que la – Vous étiez jusqu’ici vice-pré- fessionnelle et fonctions fédéra- en dépister l’usage lors des contrô- dirigeants du Comité international niveau et un suivi social personna- procédure de nomination est très sident de la FFA, chargé des rela- les. Qu’en est-il pour vous ? les antidopage. Selon le quotidien olympique (CIO) n’ont toujours lisé pour assurer la reconversion longue, mais le ministère n’est pas tions avec les collectivités territo- – Je suis maire de Val-de-Reuil, L’Equipe, qui a révélé l’informa- pas donné signe d’un quelconque des athlètes et professionnaliser le intervenu. riales. Vous avez donc vécu de dans l’Eure, jusqu’à fin mars. Mais tion dans son édition de samedi progrès dans ce domaine. Depuis haut niveau. – Vous êtes partisan d’une près cet échec olympique. Que je ne me représente pas et je suis 24 février, cette nouveauté devrait les JO de Sydney, malgré des décla- – Excepté le médecin à plein reprise en main énergique, pour- vous a-t-il inspiré ? en négociation avec mes futurs entrer en vigueur au début du prin- rations fracassantes, le CIO refuse temps, toutes ces structures exis- tant vous qualifiez 2001 d’année – Je ne m’attendais pas à cet employeurs, qui savent que j’aurai temps 2001 à l’occasion des classi- toute mesure qui permettrait une taient déjà… de « transition » alors que les échec, car on avait probablement besoin de disponibilité. ques qui marquent traditionnelle- avancée visant au renforcement – Oui, mais seulement à l’état championnats du monde d’Ed- une des meilleures équipes jamais – Vous allez aussi reprendre ment ce moment de la saison des moyens de lutte contre le embryonnaire. Nous travaillerons monton sont prévus en août et présentées par la France aux Jeux. un poste de conseiller régional… cycliste. Le porte-parole de l’UCI a dopage. dans une certaine continuité de ce que Paris doit accueillir ceux de Avec le recul, je crois que ce qui – Oui, car j’étais le premier non refusé de confirmer ces informa- C’est à la fin du mois de qui a été fait, mais Philippe Lam- 2003 au Stade de France… manquait dans cette opération, élu de ma liste en Haute-Norman- tions au Monde tout en admettant mai 2000 que, à la suite de fortes blin et moi n’avons pas le même – Le temps de latence entre Syd- c’est un pilote autoritaire pour die et, dès mars, certains que « des mesures nouvelles seront pressions émanant du ministère style. Je veux consolider des initia- ney et l’arrivée de Robert Poirier maintenir la cohésion entre athlè- conseillers en place seront frappés annoncées avant le 1er avril ». des sports français, le professeur tives prises par lui, mais aussi est certes très préjudiciable, mais tes et éviter les tensions entre par le cumul des mandats. Mais je La méthode de détection retenue Jacques de Ceaurriz et sa collabora- renouer un lien avec les clubs et la mon objectif à moi est de réussir entraîneurs. Mais j’étais moi- ne dois participer qu’à quatre ou sera celle d’un couplage sang et uri- trice Françoise Lasne avaient pré- base. L’équipe technique porte 2003, car nous sommes organisa- même déjà à la fédération, donc cinq sessions par an. Si cela ne s’in- ne. Les contrôles sanguins inopinés senté leurs travaux aux instances une grande partie de l’échec de teurs. Je veux aussi réussir les JO j’assume une partie de cet échec. tègre pas dans mon emploi du réalisés sur les courses quelques cyclistes internationales. Moins Sydney. Il n’était pas possible de d’Athènes en 2004. Entre aujour- – Il vous faudra malgré tout temps, j’arrêterai. heures avant le départ serviront de d’un mois plus tard, après une repartir avec cette image. d’hui et 2003, il y a des rendez- composer avec des personnali- – Vous êtes un proche de Lau- base afin de repérer les tricheurs publication partielle de leur métho- – La candidature de Robert Poi- vous incontournables, mais je ne tés délicates mais incontourna- rent Fabius et Robert Poirier est potentiels. Deux paramètres servi- de dans la revue anglaise scientifi- rier, qui doit prendre ses fonc- veux pas être jugé là-dessus. bles… également de sensibilité socialis- ront à désigner les suspects : l’hé- que de référence Nature, l’UCI – Nous établirons avec les entraî- te. L’athlétisme devient marqué matocrite (taux de globules rouges avait autorisé la congélation des neurs des contrats d’objectifs sur politiquement… dans le sang) et le recensement des urines prélevées durant le Tour de A Liévin, Hicham El Guerrouj a repris la main quatre ans et nous procéderons à – C’est vraiment le hasard. L’ath- réticulocytes (les globules rouges France, afin de vérifier a posteriori une évaluation annuelle. Pour les létisme n’est ni de droite ni de gau- récemment produits). En matière la présence éventuelle de traces A deux semaines des Mondiaux d’athlétisme en salle de Lisbonne, athlètes, il s’agira de conventions che. Je m’entends d’ailleurs à mer- d’hématocrite, les valeurs de réfé- d’EPO exogène. Pour l’heure, à le Marocain Hicham El Guerrouj et la Roumaine Gabriela Szabo ont annuelles contenant des obliga- veille avec les élus fédéraux, qui rence pourraient être ramenées de l’exception de ceux appartenant confirmé leur bon début de saison, dimanche 25 février, sur la piste tions de représentation et de bon- sont plutôt de droite, car l’amour 50 % à 47 %, voire 45 %. aux coureurs de la formation du meeting de Liévin. Battu aux Jeux olympiques de Sydney, Hicham ne tenue par rapport à l’équipe de de l’athlétisme est notre leitmotiv, Toutefois, le principe du repos US Postal sous le coup d’une El Guerrouj s’est imposé dans le 1 500 mètres, en 3 min 37 s 20. Le France. Le suivi longitudinal et la notre souci commun. » obligatoire adopté en 1997 pour enquête judiciaire, les échantillons Français Mehdi Baala a pris une décevante quatrième place, à plus coopération avec les différents ser- toute personne présentant un sont restés dans les congélateurs. de deux secondes du vainqueur. vices mis en place en feront partie Propos recueillis par hématocrite supérieur à 50 % La Roumaine Gabriela Szabo n’a laissé aucune chance à ses adver- aussi. Nous avons commencé à Patricia Jolly serait maintenu. Ce n’est qu’une Yves Bordenave saires dans le 1 500 m féminin. La championne olympique a franchi leur distribuer ces conventions le la ligne en 4 min 3 s 42 devant la Russe Natalia Gorelova. Dans le week-end dernier aux champion- 60 m masculin, le Nigerian Deji Aliu a profité de la blessure du Gha- nats de France en salle de Liévin. néen Myles-Mills pour s’imposer devant l’Américain Gregory Sad- Ceux qui refuseront de les signer dler. Comme lui, le Britannique Christian Malcolm a signé la meilleu- se mettent eux-mêmes hors jeu et re performance de l’année dans le 200 m (20 s 46), devant les Améri- encourent le risque d’être privés cains Greg Saddler et Coby Miller. de sélections nationales.

PROFIL que et sportive) de Vernon (Eure) l’édition inaugurale de la Coupe puis celui de Toulouse (Haute- d’Europe, il devint le premier Fran- ROBERT POIRIER, Garonne). çais à gagner une épreuve : celle Né le 16 février 1942 à Rennes du 400 m haies, toujours. UN DTN HABITUÉ (Ille-et-Vilaine), il a aussi été un Il fut aussi un des inspirateurs athlète de classe internationale d’une génération animée de ce AUX OBSTACLES d’une fidélité indéfectible envers que l’athlétisme tricolore nomma son club d’origine : le Stade ren- « l’esprit de Dole ». Petite ville du Le futur directeur technique nais. Entre 1962 et 1968, il a hono- Jura, Dole a servi de cadre privilé- national (DTN) de l’athlétisme fran- ré 31 sélections en équipe de Fran- gié de stage aux juniors français çais a la réputation d’un homme à ce. Sa discipline de prédilection pendant les années 60. En 1968, poigne. S’il n’a pas exercé de res- était les haies basses. Il fut grâce à leur esprit d’équipe et à ponsabilités directes dans l’athlétis- médaillé de bronze aux champion- une volonté farouche, les me depuis longtemps, Robert Poi- nats d’Europe sur 400 m haies et « petits » juniors français y dominè- rier maîtrise son sujet. Ancien quatrième du relais 4 × 400 m en rent la grande nation soviétique entraîneur national d’athlétisme, 1966 à Budapest (Hongrie). Il a, en lors d’un match international. A il fut aussi conseiller ministériel de outre, participé aux Jeux olympi- l’athlétisme actuel, Robert Poirier Frédérique Bredin, et directeur du ques de Tokyo (1964), où il fut éli- souhaite réinsuffler cette cohésion haut niveau à l’Insep (Institut miné en séries du 400 m haies, et à et ce profond désir de conquérir national du sport et de l'éducation ceux de Mexico (1968), où il se clas- les victoires sur le stade. physique) avant de diriger le Creps sa sixième de la demi-finale de la (Centre régional d’éducation physi- même discipline. En 1965, pour P. Jo. Régine Cavagnoud a perdu toute chance de s’imposer au classement général de la Coupe du monde RÉGINE CAVAGNOUD a mal Reste que la Française n’a pas succès de Régine », indique-t-elle, terminé, dimanche 25 février, un tout perdu. Elle conserve 83 points tout en soulignant : « Je ne suis pas week-end qu’elle avait pourtant d’avance sur Renate Goestschl au jalouse, mais frustrée. » L’Italienne bien commencé samedi en termi- classement de la Coupe du monde Isolde Kostner a remporté cette nant deuxième de la descente de de super-G et toutes ses chances course devant l’Autrichienne Rena- Lenzerheide de décrocher le titre dans cette spé- te Goetschl, la grande gagnante de (Suisse). cialité. Même sa rivale l’admet- la course dominicale. Favorite du tait : « L’écart est trop important. Il Championne du monde de la super-G au faudrait qu’elle sorte, ou quelque spécialité en 1996 et 1997, vice- vu de ses chose dans ce genre. C’est une illu- championne du monde en 2001, trois victoires sion [pour moi] de vouloir gagner Isolde Kostner s’adjuge sa premiè- de la saison cette Coupe du monde du re victoire de la saison dans la disci- dans la spécia- super-G. » pline, la douzième de sa carrière SKI lité, la Fran- en Coupe du monde. De son côté, çaise, championne du monde en CAROLE MONTILLET BRILLE Renate Goetschl, déjà deuxième titre, a perdu près de deux secon- Mais une autre Française a brillé du super-G de Garmisch il y a une des et toute prétention au classe- dimanche. Une semaine après sa semaine, vice-championne du ment général de la Coupe du mon- victoire dans le super-G de Gar- monde de descente, réalise la bon- de en ne prenant que la 24e place. misch, la première de sa carrière, ne opération de la journée. Grâce « Tel est le ski. Rien n’est jamais Carole Montillet est montée sur aux 80 points engrangés, elle recol- joué à l’avance », commentait, un un podium de Coupe du monde le à 39 points de la Croate Janica brin désabusé, la Haut-Savoyarde pour la quatrième fois de la saison, Kostelic (11e), leader de la Coupe de La Clusaz, qui abordera l’épreu- en s’installant sur la troisième mar- du monde, à quatre épreuves de la ve d’Are (Suède), dans quinze che. A vingt-sept ans, la Savoyarde fin de la saison. Avec l’avantage jours, sans inquiéter l’Autrichien- de La Plagne signe une nouvelle certain, à l’inverse de Kostelic, spé- ne Renate Goetschl et la Croate performance et réalise ainsi la cialiste des épreuves techniques et Janica Kostelic, respectivement meilleure saison de sa carrière. «Je invaincue en slalom cette saison, deuxième et première au classe- rivalise avec les meilleures, mais de pouvoir marquer des points ment général provisoire. mes résultats sont occultés par les dans toutes les disciplines. – (AFP.) 30 / LE MONDE / MARDI 27 FÉVRIER 2001 AUJOURD’HUI-SPORTS Décimé, le XV de France rappelle Vedette de la Liga espagnole, Claude Makelele Sadourny, Lombard et Bory JEAN-LUC SADOURNY (Colomiers), Thomas Lombard (Stade Fran- est impatient de commencer sa vie en Bleu çais) et David Bory (Montferrand) ont été appelés, dimanche 25 février, en renfort au sein d’un XV de France décimé par les blessu- res. Ils sont amenés à remplacer Pépito Elhorga (contracture à un mol- L’équipe de France affronte l’Allemagne au Stade de France en match amical let), Yannick Jauzion (élongation aux ischios-jambiers de la cuisse droite) et Emile Ntamack (douleur aux ischios-jambiers de la cuisse L’équipe de France accueille l’Allemagne, mardi pe du monde 2002. Le sélectionneur national, international zaïrois, l’ancien joueur de Nantes et gauche), forfaits pour le déplacement en Italie, samedi 3 mars, pour le 27 février, au Stade de France, pour le premier Roger Lemerre, a appelé le milieu de terrain défen- de Marseille ne fait pas partie des champions d’Eu- compte de la 3e journée du Tournoi des six nations. Avec Xavier Garba- d’une série de matches amicaux en vue de la Cou- sif du Real Madrid, Claude Makelele. Fils d’un rope, comme quatre autres sélectionnés. josa, victime d’une déchirure musculaire à la cuisse droite et remplacé par Sébastien Bonetti (Biarritz), cela porte à quatre le nombre de MADRID joueurs des lignes arrières contraint au renoncement suite à des pro- correspondance blèmes musculaires. Le vétéran Jean-Luc Sadourny, âgé de trente-qua- Il le dit avec le sourire : « J’ai le tre ans, devrait débuter la rencontre à l’arrière. Thomas Lombard et foot dans le sang : quand j’étais Sébastien Bonetti devraient constituer la paire de centres. jeune, je jouais tout le temps et mes PORTRAIT Tennis : Nicolas Escudé La presse espagnole était stupéfaite gagne le tournoi de Rotterdam de ne pas le voir à l’Euro 2000 LE FRANÇAIS Nicolas Escudé a gagné le tournoi de Rotterdam (Pays- Bas), en battant en finale, dimanche 25 février, le Suisse Roger Fede- rer (7-5, 3-6, 7-6 [7/5]). Face à un adversaire qui restait sur un bilan de copains de l’époque étaient persua- 14 succès pour une seule défaite en salle en 2001, le Français (vingt- dés que je deviendrais profession- cinq ans), classé 32e au classement ATP 2001, et issu des qualifica- nel. » Claude Makelele, milieu de tions, s’est adjugé le deuxième tournoi de sa carrière, après Toulouse terrain adulé du Real Madrid, est en 1999. « Mentalement, je n’ai jamais été aussi fort qu’en ce moment », un garçon heureux. Il fait partie a expliqué Escudé, qui avait notamment battu le Suédois Jonas Bjork- des cinq joueurs qui n’ont été ni man et le Britannique Tim Henman lors des tours précédents. Il succè- champions du monde en 1998, ni de au palmarès du tournoi à son compatriote Cédric Pioline. champions d’Europe en 2000, mais qui ont été retenus en équipe DÉPÊCHES de France pour affronter l’Allema- a BASKET-BALL : Villeurbanne a consolidé sa place de leader du gne, à l’occasion d’un match inter- championnat de France aux dépens du Havre (108-71), samedi national amical, mardi 27 février, 24 février, pour le compte de la 19e journée. L’ASVEL dispose de au Stade de France, « Je suis dans 3 points d’avance sur Le Mans, vainqueur d’Evreux (96-72). le groupe et j’en suis très content », a FOOTBALL : le Bayern Munich a été tenu en échec sur son terrain affirme-t-il sans se poser – publi- par Cologne (1-1), samedi 24 février lors de la 23e journée du cham- quement – la question de savoir si pionnat d’Allemagne. Les Bavarois comptent toujours 2 points d’avan- VANINA LUCCHESI/AFP le sélectionneur national, Roger Claude Makelele (à g.) est fier de jouer au Real Madrid, « le plus grand club du monde ». ce sur Schalke 04, auteur d’un match nul face à Dortmund (0-0). Lemerre, l’alignera ou pas. a Manchester United, grâce notamment à 3 buts de Dwight Yorke, a Fils d’un international zaïrois « Mais, je dois dire que l’accueil pas présent, en raison d’une bles- te. Finalement, j’ai eu la chance de écrasé Arsenal (6-1), samedi 24 février, lors du match au sommet de la qui fut professionnel en Belgique dans les vestiaires a été formidable. sure à la cheville. « On nous sur- signer à Nantes. » Claude Makele- 28e journée du championnat d’Angleterre. Grâce à ce 20e succès de la et en France, Claude Makelele a Les joueurs, ici, m’avaient déjà tous classait tous les week-ends pour le devient alors le coéquipier de saison, les Red Devils filent vers leur 7e couronne en neuf ans, laissant de qui tenir. Son père, pourtant, rencontrés en championnat», expli- jouer avec l’équipe réserve, en D3. Nicolas Ouédec, Reynald Pedros, leurs dauphins et adversaires du jour à seize longueurs. ne voulait pas qu’il devienne foot- que-t-il. Avec Lilian, on s’entendait bien : on Japheth N’Doram, le Tchadien, a Liverpool a gagné, dimanche 25 février, la Coupe de la Ligue anglai- balleur. « Il a vu la vie qu’il a Devant les performances répé- était les "petits jeunes" de l’équi- et… Christian Karembeu, qu’il rem- se en battant Birmingham City (D2) aux tirs au but 5-4 (1-1 après pro- menée. Devoir changer de ville, de tées du Real Madrid, qui est pe. » placera plus tard au Real Madrid longation) au stade du Millennium de Cardiff (pays de Galles). club tout le temps. A l’époque, d’ores et déjà qualifié pour les Leurs routes ont ensuite diver- et qu’il retrouvera aussi en équipe a Le Real Madrid, auteur d’un match nul important (2-2) chez son c’était plus difficile que mainte- quarts de finale de la Ligue des gé, Claude Makelele intégrant le de France. « C’était vraiment une dauphin Le Deportivo La Corogne, samedi 24 février, au cours de la nant. Il voulait que je termine mes champions et qui occupe actuelle- lycée sport-études de Brest. belle époque. On était presque invin- 28e journée du championnat d’Espagne, a maintenu son avance de études », se souvient le fiston, qui ment la première place au classe- « C’était une période un peu diffici- cibles », raconte le milieu de ter- 4 points en tête du classement. a commencé à taper dans un bal- ment de la Liga avec 4 points le, je n’avais pas beaucoup de rain de vingt-sept ans. a L’AS Rome, victorieux de Vicence (2-0) sur le terrain neutre d’Udi- lon à Boussy-Saint-Antoine d’avance sur le Deportivo La Coro- temps pour moi entre les études, le ne, a conservé son avance de 6 points sur la Juventus Turin, qui a facile- (Essonne). gne (sur le terrain duquel il a obte- foot au lycée et le club de Brest qui OUBLIÉ PAR LA FRANCE ment disposé du Milan AC (3-0), lors de la 20e journée du championnat nu le nul 2-2, samedi 24 février), le me convoquait tout le temps pour En 1997, les Canaris volent en d’Italie, dimanche 25 février. La Lazio Rome, qui a dominé Vérone PUBLIC ENFIN SÉDUIT public et la presse ont fini par se des matches avec l’équipe secon- éclats et Claude Makelele part à (5-3), conserve la 3e place à huit longueurs du leader. S’il est actuellement l’un des rendre à l’évidence : les dernières de. » l’Olympique de Marseille pour a JUDO : Michel Vial, seul candidat déclaré, a été réélu pour un troi- joueurs les plus en vue du cham- prestations du Français, notam- A l’époque, Brest et son prési- une saison avant de rejoindre le sième mandat consécutif à la présidence de la Fédération française de pionnat espagnol, la Liga, Claude ment contre la Lazio Rome en dent, François Yvinec, dépen- Celta Vigo, au début de la saison judo et des disciplines associées (FFJDA), samedi 24 février à Paris. Makelele n’a pas connu des Ligue des champions, ont été saient sans compter pour s’impo- 1998. Considéré comme un des a RUGBY : le Stade Français, vainqueur à Périgueux (26-21), a débuts très faciles dans son nou- bruyamment saluées, comme si le ser en division 1. Alors que Claude meilleurs joueurs de la Liga, il est conservé la tête de la poule 1 du championnat de France devant Cas- veau club, le Real Madrid, qu’il a stade Santiago-Bernabeu voulait Makelele fait ses armes, une plé- courtisé par Valence et le Real tres, vainqueur de Perpignan (28-16), samedi 24 février lors de la rejoint à l’été 2000 en provenance se faire pardonner les sifflets du thore de joueurs de renom, tels Madrid alors que son président 11e journée. Montferrand, bien qu’exempté, a profité de la défaite de du Celta Vigo en échange de mois de septembre. Bernard Lama et David Ginola, fait des pieds et des mains pour Toulouse à La Rochelle (19-18) et de celle de Biarritz à Colomiers 120 millions de francs. l’Argentin Sergio Goycoechea, le tenter d’enrayer les négociations. (35-23), pour conserver la tête de la poule 2, au cours de la 14e journée. Appelé à remplacer l’Argentin DÉBUTS CHAHUTÉS Brésilien Julio Cesar ou encore le « Quand tu es au Celta, qui est a Bernard Lapasset, en poste depuis 1991, a été réélu à la présidence Fernando Redondo, qui occupait En équipe de France, Claude Paraguayen Roberto Cabanas, par- quand même un grand club, tu as de la Fédération française de rugby (FFR) lors de l’assemblée générale alors une place spéciale dans le Makelele retrouvera aussi des ticipent aux heures de gloire du l’impression d’être un peu oublié en élective, samedi 24 février à Paris. cœur des supporteurs du Real, joueurs qui le connaissent bien. club breton, promis à une faillite France », explique celui qui, à la a SKI ALPIN : l’Italienne Isolde Kostner a gagné le super-G de Len- Claude Makelele devait aussi faire Lilian Thuram, avec lequel il a par- aux débuts des années 90. grande stupéfaction de la presse zerheide (Suisse) comptant pour la Coupe du monde devant l’Autri- face à la concurrence du Brésilien tagé le maillot du FC Melun (Sei- « Cela été un choc : j’allais deve- espagnole, n’a pas été retenu pour chienne Renate Götschl et la Française Carole Montillet, dimanche Flavio Conceiçao et des internatio- ne-et-Marne), ne sera toutefois nir pro dans un club, et il fait failli- l’Euro 2000. 25 février. A quatre épreuves de la fin de la saison, l’Autrichienne naux espagnols Pablo Celades et « Je n’étais pas à l’Euro parce revient à 39 points de la Croate Janica Kostelic (11e ), au classement Ivan Helguera. Six mois plus tard, que je n’y étais pas. Je ne vais pas général de la Coupe du monde. La veille, l’Américaine Kirsten Clark il est désormais le favori de l’en- Le coach allemand Rudi Völler séduit par les Bleus revenir sur le passé, appuie-t-il. Je s’était imposée en descente devant la Française Régine Cavagnoud. traîneur, Vicente Del Bosque. suis dans le groupe France aujour- a TENNIS : Nathalie Tauziat s’est inclinée (6-4, 6-4) devant la Suisses- « Je savais que les premiers Le sélectionneur Rudi Völler a estimé, dimanche 25 février, que la d’hui, et c’est là l’essentiel. Le sélec- se Martina Hingis, en finale du tournoi de Dubai, samedi 24 février. La temps seraient durs ici, mais l’im- France était « l’absolue favorite » de la rencontre amicale qui doit se tionneur décide de qui jouera et je Suissesse signe ainsi son 3e titre 2001 sur cinq finales. portant c’était de faire ce que l’en- disputer mardi 27 février, au Stade de France. « Cette équipe est actuel- suis à sa disposition pour faire ce a LOTO : résultats des tirages no 16 effectués samedi 24 février. Pre- traîneur me demandait. Je savais ce lement ce qui se fait de mieux en Europe et certainement au monde. Elle a qu’il me demande. L’avenir, pour mier tirage : 9, 16, 18, 25, 28, 35 ; complémentaire : 40. Rapports pour que j’avais à faire sur le terrain et je non seulement maintenu son niveau depuis le Mondial 98, mais a encore moi, c’est 2002 . Quand j’étais petit, 6 numéros : 2 198 465 F (335 153 ¤); 5 numéros et complémentaire : le faisais », raconte le joueur, qui progressé au plan offensif », a déclaré l’ancien avant-centre de Mar- je rêvais de jouer dans un grand 166 565 F (25 392 ¤) ; 5 numéros : 6 415 F (977 ¤) ; 4 numéros et com- n’a pas oublié cette période où le seille, qui a pris ses fonctions de sélectionneur après l’élimination pré- club en Italie. Aujourd’hui, je joue plémentaire : 288 F (43,90 ¤) ; 4 numéros : 144 F (21,95 ¤) ; 3 numéros public le sifflait quand il refusait maturée de l’Allemagne au premier tour de l’Euro 2000. au Real Madrid, le plus grand club et complémentaire : 28 F (4,26 ¤) ; 3 numéros : 14 F (2,13 ¤). Second les grandes courses vers l’avant En tête de son groupe qualificatif pour le Mondial 2002, après ses du monde. Et, maintenant, je rêve tirage : 14, 18, 23, 31, 46 , 49 ; numéro complémentaire : 47 . Rapports ou lorsqu’il se débarrassait systé- victoires sur la Grèce (2-0) et en Angleterre (0-1), la Manschaft se pré- de pouvoir participer à une Coupe pour 6 numéros : 14 049 345 F (2 141 808 ¤) ; 5 numéros et complémen- matiquement du ballon en l’écar- sentera sans plusieurs de ses titulaires, dont Jens Nowotny (Leverku- du monde. » taire : 75 925 F (11 574 ¤) ; 5 numéros : 5 890 F (897 ¤) ; 4 numéros et tant vers les ailes sans chercher à sen), Alexander Zickler (Bayern Munich), Jens Lehmann (Dortmund), complémentaire : 284 F (43,29 ¤) ; 4 numéros : 142 F (21,64 ¤) ; 3 numé- porter le danger lui-même. et Sebastian Deisler et Stefan Beinlich (Hertha Berlin). Patrick Snowy ros et complémentaire : 30 F (4,57 ¤) ; 3 numéros : 15 F (2 28 ¤). Coupe de la Ligue : Saint-Etienne sombre à Niort LA DESCENTE aux enfers conti- cinquantaine de supporteurs de des champions, championnat, nue de plus belle pour l’AS Saint- l’ASSE ont alors escaladé les Coupe de France, Coupe de la Etienne. Avant-dernier au classe- grilles du stade René-Gaillard et Ligue). ment de division 1 après avoir per- ont envahi la pelouse en guise de Autre gros budget de D1, du 6 points sur tapis vert en rai- protestation. l’AS Monaco s’est également qua- son de sa responsabilité présu- lifiée pour les demi-finales de mée dans l’affaire des faux passe- GÉRARD BOURGOIN PRIS À PARTIE l’épreuve grâce à sa victoire (1-0) ports, le club du Forez a été élimi- Repérant Gérard Bourgoin, sur le terrain de Châteauroux né (2-1), dimanche 25 février, sur qu’ils avaient copieusement insul- (D2). Un but de l’Argentin Marce- le terrain d’une équipe de division té lors de la rencontre, une partie lo Gallardo a mis fin à l’aventure 2, les Chamois niortais, en quarts de ces individus ont endommagé des Berrichons, tombeurs de Bor- de finale de la Coupe de la Ligue. la voiture du président de la Ligue deaux (1-0) lors du tour précé- Alors qu’ils s’étaient fait sur- nationale de football (LNF) alors dent. prendre d’entrée de match par un que celui-ci quittait les lieux au Blessé à la cheville droite au but de l’attaquant Frédéric Garny milieu d’une volée de coups de cours de la rencontre, le défen- (4e minute), les Verts étaient pour- pied. seur monégasque Philippe Chris- tant parvenus à redresser la barre Niort, qui occupe actuellement tanval est incertain pour le match en égalisant par le Brésilien Alex la 4e place du classement de D2, international France-Allemagne, (11e), dont c’était le retour après sera le seul club n’évoluant pas en mardi 27 février. Le sélectionneur sa suspension de deux mois fer- D1 à figurer parmi le dernier carré national, Roger Lemerre, a appelé me, puis en prenant l’avantage de la Coupe de la Ligue. Trois en renfort le joueur de Manches- grâce à Alex Di Rocco (21e). jours après son déplacement à ter United Mickaël Silvestre. Après le repos, un coup franc Arsenal en Ligue des champions, Le dernier quart de finale de la d’Abdelnasser Ouadah (46e)et l’Olympique lyonnais s’est facile- Coupe de la Ligue, entre Troyes et une tête de Jean-Luc Escayol ment imposé (2-0), samedi Nantes, a été reporté à une date (58e), le tout en douze minutes, 24 février, face à Amiens, club de ultérieure, les Troyens ayant dû ont transformé en cauchemar National (ex-D3), sur un doublé disputer un match en retard de (2-3) le déplacement des Stépha- de Steed Malbranque. L’OL championnat face à Rennes (3-1) nois dans les Deux-Sèvres. Peu demeure en course dans quatre vendredi 23 février. après le coup de sifflet final, une compétitions différentes ( Ligue F. P. AUJOURD’HUI LE MONDE / MARDI 27 FÉVRIER 2001 / 31 ------Neigeux et pluvieux 27 FEVRIER 2001 Oslo Stockholm CARNET Prévisions Moscou Ensoleillé MARDI. Sur la plupart des périodes de soleil. Les températu- vers 12h00 DU VOYAGEUR régions, de nombreux nuages por- res atteindront 6 à 8 degrés. teurs de pluie ou de neige circule- Poitou-Charentes, Aquitaine, Peu ront. Seule la façade Est bénéficie- Midi-Pyrénées. Les nuages seront Belfast nuageux a ITALIE. Les transports italiens ra de périodes ensoleillées. Les très nombreux. Des pluies parfois Liverpool risquent d’être sérieusement per- Dublin températures resteront hivernales. orageuses se produiront. Il neigera Varsovie Kiev turbés dans les prochains jours Bretagne, pays de Loire, Basse- au-dessus de 700 mètres sur le Amsterdam Berlin Brèves avec, d’une part, l’annonce d’une Normandie. Le temps sera insta- relief pyrénéen. Les températures éclaircies grève des pilotes et copilotes de la ble avec des nuages parfois por- maximales seront comprises entre Londres compagnie aérienne Alitalia, le 50 o Bruxelles teurs d’averses. Celles-ci pourront 7 et 9 degrés. Prague 27 février, et, d’autre part, une grè- tomber sous forme de neige, en Limousin, Auvergne, Rhône- Couvert ve générale dans les chemins de particulier sur les régions le plus à Alpes. A l’est du Rhône, nuages et Paris Strasbourg Vienne fer, les 3 et 4 mars. Budapest a l’est. Le vent de nord à nord-ouest éclaircies se partageront le ciel. Brume SALON. Les Thermalies 2001, Nantes e se renforcera progressivement Sur les autres régions, le temps Berne brouillard 19 édition du Salon de la santé, du avec des rafales jusqu’à 90 km/h sera perturbé avec des chutes de Bucarest thermalisme et de la thalassothéra- en soirée. Les températures attein- neige à très basse altitude. Les tem- Lyon Milan pie qui, cette année, est jumelé à dront 7 à 10 degrés. pératures, négatives le matin, Belgrade Sofia Averses Aqua-Expo sous la bannière du Nord-Picardie, Ile-de-France, atteindront 6 à 9 degrés. Toulouse Istanbul Salon international de l’eau, se Centre, Haute-Normandie, Arden- Languedoc-Roussillon, Proven- tiendront du 1er au 5 mars, à Paris, Pluie nes. Les nuages seront présents ce-Alpes-Côte d’Azur, Corse. Le Rome au Palais des Congrès, porte tout au long de la journée. De fai- temps sera perturbé. Des précipita- Barcelone Naples Maillot. Ouverture à 12 heures le bles chutes de neige pourront se tions parfois abondantes se produi- 40 o Madrid jeudi, de 10 à 19 heures les autres produire le matin. Les températu- ront, principalement en fin d’après- Lisbonne Athènes Orages jours. Gratuit. 210 exposants y pré- res maximales seront comprises midi et soirée. Des orages éclate- senteront 116 stations thermales entre 4 et 7 degrés. ront et il neigera à très basse altitu- Séville et 62 centres de thalassothérapie Champagne, Lorraine, Alsace, de. Le vent d’est à sud-est en Médi- Tunis Neige français et étrangers. Projection de Bourgogne, Franche-Comté. Les terranée se renforcera avec des Alger films de l’équipe Cousteau, sur le brouillards givrants du lever du rafales jusqu’à 90 km/h. Les tempé- Nil, le lac Baïkal, à Madagascar, à jour laisseront la place à de belles ratures atteindront 7 à 11 degrés. Rabat 0o 10o 20o Vent fort Haïti, en Amazonie, etc.

PRÉVISIONS POUR LE 27 FEVRIER 2001 PAPEETE 25/29 C KIEV -8/-7 * VENISE -4/8 S LE CAIRE 17/29 S Ville par ville, les minima/maxima de température POINTE-A-PIT. 19/27 S LISBONNE 8/12 S VIENNE -5/5 S NAIROBI 16/28 S et l’état du ciel. S : ensoleillé; N : nuageux; ST-DENIS-RÉ. 26/30 S LIVERPOOL 1/5 C AMÉRIQUES PRETORIA 16/18 P EUROPE LONDRES 2/7 S BRASILIA 19/26 P RABAT 10/14 S C : couvert; P : pluie; * : neige. AMSTERDAM -2/6 C LUXEMBOURG -4/5 C BUENOS AIR. 22/31 C TUNIS 5/16 S FRANCE métropole NANCY -4/7 N ATHENES 10/14 S MADRID 3/8 S CARACAS 20/25 S ASIE-OCÉANIE AJACCIO 1/11 N NANTES 3/6 P BARCELONE 5/11 S MILAN -2/5 C CHICAGO -7/-2 C BANGKOK 24/35 S BIARRITZ 5/9 P NICE 3/9 P BELFAST -4/3 S MOSCOU -15/-8 C LIMA 21/25 P BEYROUTH 15/20 S BORDEAUX 4/6 P PARIS 1/6 C BELGRADE -4/4 S MUNICH -9/5 S LOS ANGELES 12/14 C BOMBAY 18/28 S BOURGES 1/7 C PAU 1/6 P BERLIN -4/4 S NAPLES 5/10 S MEXICO 9/23 S DJAKARTA 26/29 S BREST 2/6 P PERPIGNAN 6/11 C BERNE -9/5 C OSLO -17/-9 C MONTREAL -14/-7 S DUBAI 16/24 S CAEN -1/4 P RENNES 2/7 P BRUXELLES 0/6 C PALMA DE M. 6/11 P NEW YORK -2/5 S HANOI 19/22 C CHERBOURG 2/7 P ST-ETIENNE -1/7 C BUCAREST -4/4 S PRAGUE -8/3 S SAN FRANCIS. 9/16 S HONGKONG 18/25 S CLERMONT-F. -2/7 * STRASBOURG -5/6 N BUDAPEST -5/5 S ROME -1/10 S SANTIAGO/CHI 12/29 S JERUSALEM 13/25 S DIJON -3/8 N TOULOUSE 0/8 P COPENHAGUE -4/1 C SEVILLE 8/15 S TORONTO -7/-2 S NEW DEHLI 8/25 S GRENOBLE -4/8 N TOURS 2/6 P DUBLIN -3/5 S SOFIA -2/4 S WASHINGTON -1/9 C PEKIN 2/11 S LILLE 1/4 C FRANCE outre-mer FRANCFORT -3/7 S ST-PETERSB. -11/-5 C AFRIQUE SEOUL 1/9 S LIMOGES 1/4 * CAYENNE 24/28 C GENEVE -5/5 C STOCKHOLM -13/-6 S ALGER 6/14 P SINGAPOUR 25/30 C LYON -1/7 C FORT-DE-FR. 22/26 S HELSINKI -11/-9 C TENERIFE 12/18 S DAKAR 22/27 S SYDNEY 23/28 S MARSEILLE 1/8 P NOUMEA 25/30 S ISTANBUL 8/14 S VARSOVIE -7/1 S KINSHASA 22/30 P TOKYO 2/12 S Situation le 26 février à 0 heure TU Prévisions pour le 28 février à 0 heure TU

ASTRONOMIE Configuration de printemps

NORD

CIEL DU 15 MARS À 22 HEURES Léz Ciel de mars ard (HEURE DE PARIS) Cé n phée go COMME pour compenser le sen- Lune, qui nous donnent des éclip- Mais il vaut mieux qu’elle reste à ra D e A timent d’immense solitude emplis- ses, les astres errants font en revan- bonne distance (environ 500 an- l n u d c sant les âmes des amoureux des che figure de grands solitaires. Cer- nées-lumière). Car, en bonne su- r r o e C m nuits, les Anciens, qui nommèrent tes, il arrive parfois aux vagabonds pergéante, Antarès – que les H a è s T

s d i r o e les habitants des cieux, les ont célestes de cheminer à deux, com- Chinois appelaient l’Etoile-Feu – i a p

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g bien souvent fait marcher par me c’est, depuis plusieurs mois finira, d’ici à quelques millions r e

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l a deux : la Petite et la Grande Our- déjà, le cas de Saturne et de Jupi- d’années, par exploser en une vio- n o

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ses, le Grand et le Petit Chiens, ter. Mais il ne s’agit là que d’une lente supernova. Mars se retrou- r

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o r Céphée et Cassiopée, Persée et alliance de circonstance, d’un ren- vera alors seule. En attendant, les se G r

C e i G l E Andromède, Castor et Pollux, etc. dez-vous sans lendemain, mécani- deux astres entreront en conjonc- e é U r é C a s B Q r I Fixées au firmament à l’échelle que, et nullement passionnel. Il tion dans la nuit du 5 au 6 mars, h n T e i d IP e e P L comme deux rubis luisant au cœur n d’une vie ou d’une civilisation, les existe pourtant une exception à la B O r C e r É

d O o u h e e u e r c t étoiles et les constellations, modè- règle des planètes seules : Mars. des ténèbres. Dix jours plus tard, s o i n U v c e C r T h p E i u S e a u S

les de fidélité, conviennent parfai- L’astre du dieu romain de la guerre la Lune viendra se mêler au duo. r s J t T E C s a d h e S tement au petit jeu de qui est avec (successeur de l’Arès grec) a un Autres rendez-vous pris par notre e e v B e qui. rival, ou plutôt une rivale, avec satellite : les visites qu’elle rendra é lu P Lynx ux u ré r et a a er e i ém e n t L G r Si l’on met de côté les amours laquelle il forme la seule associa- à Jupiter et à Saturne les 1 ,2,28 ic io u e n a tumultueuses du Soleil et de la tion planète-étoile de notre cosmo- et 29 mars, en début de soirée. V T ie rg ncer graphie occidentale : Antarès, la Le 20 mars sonnera l’heure de e Ca Li SOLEIL ET LUNE DE LA SEMAINE plus brillante représentante de la l’égalité pour tous les Terriens. Du on tit Pe n • vendredi 2 mars 2001 (à Paris) • constellation du Scorpion. pôle Nord au pôle Sud, de Paris à hien o C ri Antarès est la contraction Sydney, tous auront droit à douze O d’« anti-Arès ». En raison de son heures de jour et douze heures de C éclat rougeoyant, l’étoile a été per- nuit. Le printemps commence ou pe Licorne çue par les Grecs de l’Antiquité chez nous, mais c’est l’automne au comme le seul astre capable de pays des kangourous. re 7h32Lever Coucher 18h34 Hyd ièv re ien L contrebalancer les ardeurs de la Grand Ch planète rouge. Mais Antarès – en Pierre Barthélémy réalité une supergéante rouge plu- POUR LIRE CETTE CARTE, sieurs centaines de fois plus grosse e Vient de paraître L’Astronomie, IL FAUT SE TOURNER que le Soleil – serait davantage en de la Préhistoire à nos jours, de VERS LE SUD ET LA METTRE AU-DESSUS DE SA TÊTE. SUD ROTATION DU CIEL EN 1 HEURE : 15° 10h55Lever Coucher 2h25 mesure de rivaliser avec Mars si Christian Nitschelm, éditions (le3/3) elle habitait plus près de nous. Burillier, 256 p., 169 F (25,76 ¤). Infographie : Le Monde

Retrouvez nos grilles MOTS CROISÉS PROBLÈME Nº 01- 049 sur www.lemonde.fr AFFAIRE DE LOGIQUE PROBLÈME Nº 212

123456789101112 Solution du jeu nº 211 paru dans tiale où n a augmenté de 1 et où b avec méthode. - 8. Des feuilles et un Rationalité Le Monde du 20 février. a diminué de 1. I peu d’eau chaude. Abaisse le centre Au bout de 4 coups, n a augmenté de gravité. - 9. Retourne à l’envoyeur. UN NOMBRE est dit « ration- b 78 – 86 – 95 – 104 – 114 – 124 – de 2 et b diminué de 2. II Coup de vent que l’on voudrait nel » s’il s’écrit comme le quotient 135 – 146 – 158 – 170 – 183 – 196 Au bout de 2b coups, n a augmen- discret. - 10. Sous pression, elle est de deux entiers. (carré de 14). té de b, et b est nul. III enivrante. Consacrée avant d’être Existe-t-il deux rationnels dis- b Le premier carré suivant 2 001 Le premier carré est donc (n + b)2.

servie. - 11. Personnel. Réponse tincts tels que la différence de est 4 225 (carré de 65). – Cas 2 : N1 est plus proche du car- IV référendaire. Peut maintenant siéger. leurs cubes soit le double de leur b Plutôt que de détailler le cas ré supérieur. 2 ≤ ≤ - 12. Remettre en bon ordre. différence ? 2 001, montrons qu’on tombe tou- N1 =n + c, avec n + 1 c 2n. 2 V jours sur un carré parfait, quel que Le deuxième nombre N2 =n +n+ Philippe Dupuis Elisabeth Busser soit le nombre de départ. c = (n + 1)2 +(c-n-1)=(n+1)2 +b VI et Gilles Cohen Deux cas se présentent quand le est plus proche du carré inférieur 2 SOLUTION DU N° 01 - 048 © POLE 2001 nombre de départ N1 n’est pas déjà (n + 1) que du carré supérieur VII un carré : (n + 2)2 puisque b = c - n - 1 ≤ n+1.

Horizontalement Solution dans Le Monde du 6 mars. – Cas 1 : N1 est plus proche du car- On se retrouve dans le cas 1. Le pre- VIII I. Séismographe. - II. Ecrou. Rochet. ré inférieur que du carré supérieur. mier carré est donc le carré de 2 ≤ ≤ 2 - III. Roitelet. Tri. - IV. Must. Elision. N1 =n+ b, avec 1 b n. Le (n + 1) + (c - n - 1), soit c . 2 b 2 IX - V.Otais. On. Sic. - VI. Ne. Sent. Bise. deuxième nombre s’écrit N2 =n + 2001 = 44 + 65. Chaque jeudi avec 2 - VII. Nubile. Eeeml (mêlée). - VIII. n + b, et le suivant Ν3 = n +2n+b= 65 est supérieur à 44. On est dans X Erre. Ring. Ea. - IX. Arçon. Un. - X. (n + 1)2 + (b - 1). le cas 2. Raisonnement. 0123 On se retrouve dans la position ini- Le premier carré est 652 = 4 225. HORIZONTALEMENT Gâteaux, oiseaux ou champignons. Verticalement DATÉ VENDREDI - IX. Vit dans les fonds avant de 1. Sermonneur. - 2. Ecouteur. - 3. I. Créateur d’ambiance. - II. Sans passer à table. Avec les autres. Belle Irisa. Brai. - 4. Sottisiers. - 5. Mue. Sel. retrouvez Chaque mardi avec précaution aucune. Pour saluer en en Bretagne. - X. Il est là pour Co. - 6. Le. Néron. - 7. Grelot. Inn. - passant. - III. Beaucoup d’oiseaux s’y arranger les rencontres. 8. Rotin. En. - 9. Ac. Bégum. - 10. LE MONDE sont laissé prendre. Le premier fut Phtisie. Ne. - 11. Héroïsme. - 12. DES LIVRES le Bon. - IV. Vivent dans les arbres. VERTICALEMENT Etincelant. 0123 Une fois en place, ses membres deviennent sages. Un peu d’ombre. 1. Dans la rencontre, elle ne se DATÉ MERCREDI - V. Surveillent le territoire. Refuse laisse pas faire. - 2. Ne laisse pas l’avancement. Accueillit bien mal. - vraiment le choix. - 3. N’a pas eu le retrouvez VI. Permettent à l’auteur de se temps de devenir fou. Possessif. En reprendre. A la chute du dernier, le toutes lettres. - 4. Mit bas. Détruire. caillou est nu. - VII. Apporte son - 5. S’attaquer à bien plus petit que LE MONDE INTERACTIF soutien. Petits ou grands, il faut les soi. - 6. Fait la liaison. Assure la liaison tenir. - VIII. La moitié de huit. dans les côtes. - 7. Etudié et calculé 32 CULTURE LE MONDE / MARDI 27 FÉVRIER 2001

ARTS La Fondation Beyeler pré- maître américain de l’abstraction, né le peintre les avait conçus, rendant réaliste de Rothko (1940-1947) et chage de l’art contemporain et rap- sente à Bâle, en Suisse, l’exposition en 1903 et mort en 1970. b RICHE de aux œuvres la pleine force de leurs des œuvres de la fin de sa vie, les pelle comment les artistes, en adop- « Mark Rothko. Union approfondie quelques toiles rarement montrées, couleurs et leur émotion. b PLUS Black and Gray Paintings. b TOU- tant le blanc, ont contraint les ama- entre peinture et spectateur », qui cette exposition a surtout la qualité SURPRENANT, l’exposition juxta- JOURS à Bâle, l’exposition « Weiss » teurs à accorder aux œuvres toute réunit une centaine d’œuvres du de présenter des ensembles tels que pose des travaux de la période sur- se penche sur la question de l’accro- l’attention qu’elles méritent. A Bâle, les chapelles ardentes de Mark Rothko En réunissant des ensembles conçus par le peintre puis dispersés, la Fondation Beyeler rend leur résonance picturale aux œuvres séquentielles imaginées par le maître de l’abstraction américaine. La grande exposition présentée à Paris en 1999 n’avait pas eu cette chance

ADAGP/KATE ROTHKO PRIZEL & CHRISTOPHER ROTHKO « Untitled » (étude pour « Harvard Mural »), 1961. Les « Harvard Murals » sont réunis à Bâle pour la première fois depuis plus de vingt ans.

Passons sur la présence heu- Même chose pour ce qui concer- versité américaine, à Cambridge, fond de la pièce, est conservé à la contre les effets de la crise écono- MARK ROTHKO. Union appro- reuse de No 2/No 30 (Yellow Center) ne la salle que le musée de Wash- conçu par l’architecte José Luis National Gallery of Art de Wash- mique de 1929. fondie entre peinture et specta- de 1954 et de No 5 (Sienna, Orange ington doit à la générosité du col- Sert. Malgré une restauration en ington : il est à Bâle, et marque, L’un des tableaux, intitulé teur. Fondation Beyeler, Basels- and Black on Dark Brown) de 1962, lectionneur Duncan Phillips, qui 1980, elles sont dans un triste état, comme un signal, l’entrée de l’ex- Entrance to Subway, accompagna trasse 101, CH-4125 Riehen/Bâle. anciennes propriétés de la chaba- l’avait lui-même constituée en et la tonalité d’origine a totale- position. Pour le reste, il faut se Rothko toute sa vie. C’est un de Tél. : 00-41-61-645-97-00. Inter- nou, conservées aujourd’hui au 1960, encouragé par Rothko, ment disparu. Les caciques de contenter des maquettes. ceux qu’il aimait présenter lors- net : www.beyeler.com. De Musée de Téhéran. Les Iraniens, après avoir vu l’exposition de Sid- l’université se désintéressèrent Mais la centaine d’œuvres réu- qu'un visiteur demandait à voir 10 heures à 18 heures. Le mercre- autrefois peu prêteurs, semblent ney Janis. Transportée telle quelle rapidement des cinq grandes toi- nies à Bâle compensent ample- un exemple de ses travaux de jeu- di de 10 heures à 20 heures. Cata- s’ouvrir et avaient déjà fait preuve à Bâle, elle regroupe quatre les, et les glacis subtils et fragiles ment cette petite déception. L’ac- nesse. Il date de 1938, Rothko logue, éditions Hatje Cantz, de générosité lors de la précé- tableaux aux harmonies plus sour- de Rothko, saturés par des lu- crochage est plus sensible que avait alors trente-cinq ans. Sui- 204 p. Broché, 58 francs suisses dente exposition de Beyeler, des, peints entre 1953 et 1957. Un mières trop intenses, virent leurs chronologique, juxtaposant allè- vent des œuvres de sa période sur- (35,37 ¤) ; relié, 91 francs suisses consacrée à Andy Warhol (Le petit banc permet de patienter le pigments virer et leur couleur se grement les périodes, les ma- réaliste (1940-1947), juxtaposées (55,49 ¤). Jusqu’au 29 avril. Monde du 22 décembre 2000). Pas- temps nécessaire pour que la pein- modifier. nières et les époques. Il n’est pas avec des tableaux peints à la fin sons sur le somptueux Greens and certain par exemple qu’il soit perti- de sa vie, les Black and Gray Pain- On croyait connaître Mark Blue on Blue de 1956, qui sort pour nent, après l’émotion ressentie tings de 1969. Rothko (1903-1970), depuis la la première fois du palais d’un col- Le sens du tragique contre le risque décoratif devant les grands formats som- C’est la partie la plus déroutan- remarquable rétrospective que lui lectionneur privé italien… bres et lourds, de terminer l’expo- te de l’accrochage. Le commissai- avait consacrée le Musée d’art Dans un essai décisif sur l’impact de Matisse sur les peintres améri- sition par l’autoportrait clairon- re s’en explique : « Ces œuvres ont moderne de la Ville de Paris (Le LE FRÉMISSEMENT DE LA COULEUR cains (La Violence décorative, éditions Chambon, 1998), l’historien nant peint par Rothko en 1935. des points communs. Le premier Monde du 15 janvier 1999). On se Arrêtons-nous sur les raisons de d’art Eric de Chassey rappelle la crainte de Rothko d’être décoratif, Cependant, il y a quelques salles pourrait être leur relative discré- trompait. Un pèlerinage effectué ces emprunts. Le tableau de Téhé- son « vif rejet de la décoration et de la couleur plaisante en soi, qui ne étonnantes, sans doute parce tion au sein de son travail : en effet, jadis à Houston, à la chapelle com- ran, par exemple, No 2/No 30, figu- provoquerait que de la délectation. Alors que Rothko se rapprochait par- qu’Oliver Wick a tenu à respecter les pièces surréalistes n’ont guère mandée à l’artiste par Dominique rait à l’exposition de Rothko orga- fois dans ses premiers Multiforms de cette pure délectation colorée, la volonté de l’artiste, attestée par été connues à l’époque de sa ma- de Menil en 1964, aurait pu nous nisée à New York par la galerie d’une façon qui le liait à la fois à Bonnard et aux œuvres niçoises de des photographies de la rétrospec- turité artistique, et Rothko n’a mettre la puce à l’oreille : il s’y Sidney Janis en 1955. Rothko avait Matisse, à partir de 1949, ses tableaux affirment une volonté très diffé- tive organisée par le Museum of présenté ses dernières œuvres qu’à déroulait une messe funéraire, tenu à le placer dans une petite rente, empreinte de gravité. (…) Cette gravité se pare de l’apparence de Modern Art de New York en de rares visiteurs de son atelier, dans la pénombre. La cérémonie pièce rectangulaire, dont chacun tonalités vives, qui ne doivent pourtant pas faire illusion. Pour Rothko 1961 : Rothko aimait accrocher entre 1969 et 1970. En ce sens, ces achevée, on s’enquit de plus de des quatre murs recevait une lui-même, dans les années 1950, ses tableaux sont les plus “violents” de haut, Rothko aimait accrocher œuvres dessinent une accolade tem- lumière. « Inutile », répondit la gar- toile : celle-ci, une seconde qui ap- l’époque ». Et Rothko, conscient de ce que leur beauté risquait de les dense. porelle entre début et fin, prologue dienne, qui s’exécuta pourtant. partient à la fille de Rothko, Kate ; faire paraître décoratifs, donnait pour instruction d’accrocher serré : et épilogue, encadrant sa produc- Elle était dans le vrai : les tableaux une autre conservée au Musée ainsi, « le tragique de chaque tableau » devient plus visible. JUXTAPOSITION DÉROUTANTE tion “classique”. » L’idée est inté- sombres, une fois éclairés, deve- d’art contemporain de Los Ange- Il y a aussi quelques tableaux ressante. Il n’est pas certain naient noirs, perdaient leurs nuan- les, et une quatrième qui est au familiers au public parisien : les qu’elle plaira. Cela dit, le passage ces. Il fallut éteindre pour les entre- Carnegie Museum de Pittsburgh. ture fasse son effet : il s’agit là Cette faiblesse technique peut vues de métro par exemple, cou- de cette part sombre du travail de voir, s’asseoir et méditer. Les quatre tableaux ont conver- d’un environnement, plus que expliquer l’absence d’un autre des loirs, voies ferrées, salles d’at- Rothko à la lumière – même tami- Bâle est loin de Houston, et la gé vers Bâle et sont réunis pour la d’un accrochage, qui correspond grands travaux de Rothko, la série tente, que Rothko peint au mitan sée – de l’œuvre abstraite est un chapelle est intransportable, mais première fois depuis quarante- à merveille à ce que Marjorie et de peintures murales comman- des années 1930, et qu’une très contraste absolu. l’esprit de Rothko y règne aujour- cinq ans, dans les conditions exac- Duncan Phillips attendaient de dées en 1958 pour le Seagram intéressante étude publiée dans le Un dernier point : la chapelle d’hui. La Fondation Beyeler a tes qu’avait voulues Rothko. La leur collection : « Vivre avec, tra- Building de New York. Lorsque catalogue de l’exposition rap- de Houston est dédiée à saint Tho- organisé une rétrospective qui se salle, exiguë, oblige le visiteur à se vailler avec, et l’aimer. » Rothko eut connaissance de la des- proche des projets de décoration mas. Comme lui, Rothko pensait distingue de celle de Paris par quel- plonger dans la peinture, à ressen- Le troisième point fort de l’ex- tination du lieu – un restaurant –, murale du métro lancés en 1936 que rien, et surtout pas les mots, ques prêts exceptionnels, obtenus tir, lorsqu’il regarde un tableau, le position est la réunion, pour la il rompit le contrat, rendit le chè- par les artistes qui œuvraient ne remplace l’expérience directe : grâce à l’entregent d’Ernst Beye- frémissement de la couleur de ses première fois depuis plus de vingt que et reprit les tableaux. Il fit don pour le New York Federal Art le pèlerinage à Bâle s’impose ler, le maître des lieux, et la téna- voisins. Emotion garantie, surtout ans, des Harvard Murals que de neuf Seagram Murals à la Tate Project, un avatar des grands tra- donc. cité d’Oliver Wick, le commissaire lorsque l’on a la chance d’être seul Rothko réalisa à partir de 1963, Gallery de Londres en 1969. Un vaux décidés par le gouver- de l’exposition. dans la pièce. dans un bâtiment de la célèbre uni- dixième, prévu pour le mur du nement américain pour lutter Ha. B. Tableau blanc sur mur blanc, ou les défis de l’accrochage contemporain L’exposition « Weiss » étudie à Bâle le rapport entre les œuvres et les pièces qui les accueillent

wig Fischer, c’est que le blanc est ner ses surfaces. La couleur est, aux conservateurs d’en faire WEISS, Museum für Gegenwarts- une des caractéristiques majeures parfois, en dessous. La touche est autant, et c’est à une telle démons- kunst der Öffentlichen Kunstsam- de l’art du XXe siècle. Revenons à tantôt très présente, tantôt pres- tration que se sont livrés ceux de mlung Basel und der Emanuel Robert Barry : ses exigences de que invisible. Bâle, en insistant sur le fait qu’in- Hoffmann-Stiftung, St. Alban- monstration témoignent d’un pro- Après une conversation avec troduire ce type d’œuvre dans un Rheinweg 60, CH-4010 Basel. fond changement, survenu peu ou Daniel Buren, en 1974, Ryman espace modifiait radicalement Tél. : 00-41-61-272-81. Tous les prou au début des années 1950, « réduisit de façon drastique les l’échelle et le sens de la pièce, jours sauf lundi, de 11 heures à dans les caves de Saint-Germain- possibilités de transformation for- exactement comme le fait de 17 heures. Jusqu’au 18 mars. des-Prés ou dans les lofts de Man- melles de l’œuvre dont ceux qui la reproduire une œuvre de Robert hattan où s’ouvraient les galeries possèdent s’arrogent habituelle- Barry dans une page imprimée Soit une œuvre de Robert d’art moderne, les white cubes : ment allègrement les droits. C’est à peut en perturber le bel ordon- Barry, artiste qui, depuis 1969, elles avaient des sols bruts et les partir de ce moment-là que le clou, nancement. écrit, entre autres sur les murs, murs blancs. le crochet, la vis, l’accroche, le Conçue à partir des collections des mots simples, descriptifs, allu- Avant elles, un marchand se fût cadre, la réglette, la tige de fer, locales, l’exposition ne peut pré- sifs. Celle qui nous occupe date de déshonoré de ne point feutrer les l’écrou, centrés, excentrés, décen- tendre à l’exhaustivité. Néan- 1970. Elle doit être montrée dans pas de ses clients d’une épaisse trés, symétriques, dissymétriques, moins, en réunissant des œuvres des conditions définies par l’artis- moquette, un collectionneur en fer, en aluminium, en bois, en aussi différentes qu’un Mondrian te, avec un caractère précis, et n’eût pas consenti à jeter un acier inoxydable, etc., entrèrent de 1929, un Moholy Nagy de sept dans un « contexte artistique » : regard sur un tableau ne reposant dans le registre de la peinture, au ans son cadet, des sculptures de galerie d’art, collection, musée. pas, solidement encadré, pendu à même titre que le support pro- Brancusi, Giacometti, mais aussi Ici, le Museum für Gegenwarts- un cordon de soie, sur un mur prement dit et la matière – pein- Sol Lewitt, Bruce Nauman ou kunst, de Bâle, qui a bâti une intri- recouvert de brocart. ture – qui vient s’y poser ». Felix Gonzalez-Torres, le commis- gante exposition sur le thème du Allez accrocher un Mondrian saire de l’exposition rappelle à blanc. Le mot lui sert à qualifier là-dessus. Ou un Robert Barry… MONDRIAN ET BRANCUSI bon escient que, en se plongeant aussi bien les armes que la voix, Donc l’art moderne se pose de Dans le petit livre qu’il a publié à corps perdu dans le blanc, les certains mariages, quelques chè- préférence sur des surfaces blan- sur ce sujet (L’Ineffable, éditions artistes ont contraint les ama- ques qui ne sont pas de bois, des ches. Mais que faire si l’art est Jannink), Buren précise que ces teurs à accorder à l’œuvre, et à sa angoisses de folliculaires et des sai- blanc lui-même ? La question nouveaux modes d’accrochage situation dans l’espace, toute l’at- ARCHIVIO PANZA/GIORGIO COLOMBO,gnées MAILAND trop prolongées. s’est posée avec acuité à l’Améri- font désormais partie de l’œuvre tention qu’elle mérite. Robert Barry, « It is wholly indeterminate... », 1970. Mais ce que souligne à juste cain Robert Ryman, qui, depuis et qu’il arrive à Ryman d’en jouer Une œuvre montrée à Bâle dans l’exposition « Weiss ». titre l’exposition conçue par Hart- ses débuts, laisse les blancs domi- de façon formelle. Il arrive aussi Harry Bellet CULTURE LE MONDE / MARDI 27 FÉVRIER 2001 / 33 « Apocalypse Les 26es Césars consacrent Now » achevé « Le Goût des autres » La version définitive du chef-d’œuvre et « Harry… » de Coppola sera Des films de qualité forts d’un succès populaire présentée à Cannes CONSENSUELLE, émouvante et acteur (Sergi Lopez), meilleur mon- VINGT-DEUX ANS après la révé- de bon aloi : telle fut, à tous égards, tage et meilleur son. Ce palmarès lation d’Apocalypse Now, de Fran- la vingt-sixième cérémonie des traduit l’assentiment de la profes- cis Ford Coppola, au Festival de Césars qui s’est tenue, samedi sion à des films de qualité qui, avec Cannes, la version définitive du 24 février, au Théâtre des Champs- respectivement 3 800 000 et film, riche d’une cinquantaine de Elysées à Paris. La somme de ce qui 1 800 000 entrées, ont su démontrer minutes supplémentaires, sera pré- fut délibérément laissé au vestiaire leur potentiel populaire. sentée au mois de mai prochain, cette année l’indique assez claire- Oubliés Les Destinées sentimenta- en présence du cinéaste, à l’en- ment. Ce fut d’abord l’élimination les, d’Olivier Assayas, et, dans une droit même où cette œuvre déliran- des extrêmes cinématographiques, moindre mesure, Saint Cyr, de Patri- te et monumentale – 150 millions depuis la grosse comédie populaire cia Mazuy (meilleurs costumes) et de francs de budget, trois ans de MEGA/GERRETSEN (Taxi 2, de Gérard Krawzcik) jus- Beau Travail, de Claire Denis tournage et de postproduction, Francis F. Coppola (à droite) dirige des acteurs sur le tournage d’« Apocalypse Now », en 1979. qu’aux films d’auteurs de l’année (meilleure photo). 600 kilomètres de pellicule impres- 2000 (Esther Kahn, d’Arnaud Desple- En revanche, distinctions irrépro- sionnée – remporta la Palme d’or nous avons décidé, avec mon collè- tune personnelle de Coppola, sa tars. Depuis les six versions diffé- chin, ou La Captive, de Chantal Aker- chables attribuées à Dominique 1979, ex aequo avec Le Tambour, gue Walter Murch [monteur du vie conjugale faillit sombrer, le rentes du scénario écrit par John man). Ce fut ensuite la réduction au Blanc (César de la meilleure actrice de Volker Schlöndorff. film], d’en faire la version définitive. tournage aux Philippines fut un Milius d’après le roman Au cœur strict minimum syndical de l’esprit pour son rôle dans Stand By, de On savait que le réalisateur tra- Rapidement ce “travail” s’est révélé cauchemar, balayé par deux des ténèbres, de Joseph Conrad, en de dérision made in Canal +, avec Roch Stéphanik), à Sylvie Testud vaillait depuis le début de l’année (enfin !) être un plaisir : il ne s’agis- typhons et un tremblement de passant par le film à petit budget un Edouard Baer en maître de céré- (César du meilleur jeune espoir fémi- au montage de cette nouvelle ver- sait pas seulement de réintégrer les terre, Harvey Keitel, interprète du tourné en 16 millimètres et en monie étonnamment sobre. Ce fut nin pour son rôle dans Les Blessures sion, mais rien ne laissait explicite- scènes coupées lors du premier mon- capitaine Willard et rôle principal, noir et blanc qui devait initiale- enfin l’évitement des sujets qui assassines, de Jean-Pierre Denis), ou ment prévoir qu’il éprouverait le tage mais de procéder à un vrai fut renvoyé, et son remplaçant, ment être tourné sous la direction fâchent, alors même que l’industrie à l’excellent film de Laurent Cantet, désir de retourner « aux sources » remontage à partir du matériel origi- Martin Sheen, fut frappé d’une de George Lucas, jusqu’aux varian- du cinéma français, des cartes Ressources humaines, qui prend des en en réservant la primeur aux festi- nal. Le résultat, c’est un film plus crise cardiaque. tes qu’en a proposées Coppola lui- d’abonnement illimité jusqu’à la paris sur l’avenir en remportant à la valiers de la Croisette. Deux des long de cinquante-trois minutes, même, entre la version cannoise fusion de Vivendi-Universal, vient fois le prix du meilleur premier film principales séquences manquantes, dont le thème général émerge plus inachevée, et celles sorties au de vivre les bouleversements les et en valant à son interprète princi- dont on connaît l’existence par des clairement, un film plus inquiétant, « Mon film n’est pas Etats-Unis en 70, puis en 35 milli- plus inquiétants de son histoire pal, Jalil Lespert, celui du meilleur témoignages, pourraient être utili- quelquefois plus amusant, plus mètres. depuis l’après-guerre. jeune espoir masculin. sées ici : celle de la plantation fran- romantique aussi, et dont la pers- un film. Il ne parle Gilles Jacob, président du Festi- Demeurait un étrange mélange Ce n’en est pas moins par la ban- çaise, au cours de laquelle le com- pective historique est devenue plus val de Cannes, se félicite quant à d’optimisme de façade et d’angois- de, en quelque sorte, que l’émotion, mando américain se heurte à l’hos- forte. (…) Le remontrer en l’an 2001 pas du . lui de la venue à Cannes du der- se sous-jacente, dont le déroule- l’intelligence, la grâce et la dignité se tilité d’anciens colons français, et sur le grand écran de la salle Lu- nier avatar en date : « Il me semble ment de la cérémonie et son palma- sont emparés de la cérémonie. On celle de l’improvisation finale de mière, c’est comme si, avec la même Il est le Vietnam. important, vingt et un ans après rès ont témoigné. Ouverte par les doit aux trois Césars d’honneur Marlon Brando (qui interprète le émotion, je le présentais pour la pre- avoir contribué à inscrire une date Daniel Toscan du Plantier sur le remis à Charlotte Rampling, Darry colonel Kurtz), dont Coppola n’a mière fois. » Sa trajectoire reflète marquante dans l’histoire du ciné- registre du deuil, pour déplorer la Cowl et Agnès Varda. Soit une actri- conservé que deux minutes sur les Reviennent alors en mémoire les ma et juste un an après la première disparition de Claude Sautet et de ce magnifiquement ressuscitée – et dix-huit qu’elle comporte. paroles de Francis Ford Coppola celle de l’Amérique visite d’un président américain sur Robert Enrico, la cérémonie a conti- magnifiquement saluée par Patrice Dans un communiqué publié lors de cette fameuse première le sol vietnamien, de montrer que nué en couronnant deux films. Chéreau –, un des plus grands et des par le Festival de Cannes, le ci- fois, durant la conférence de pres- au Vietnam » l’œuvre n’a rien perdu de sa force ni plus poétiques comiques français de néaste s’en explique longuement : se qui suivit la projection du film à de sa troublante actualité. » TROIS CÉSARS D’HONNEUR tous les temps, et une cinéaste indé- « Tout dans ce film fut démesuré, la Cannes : « Mon film n’est pas un Francis F. Coppola Mais s’agira-t-il, avec ce remon- Le Goût des autres, d’Agnès Jaoui, pendante, qui remercia le CNC et les préparation, la production, le tour- film. Il ne parle pas du Vietnam, il tage à froid à vingt ans de dis- neuf fois nommé, a remporté qua- chaînes de télévision de lui permet- nage, et même le montage. Quand est le Vietnam. Sa trajectoire reflète tance, de la même œuvre ? Ré- tre Césars – meilleur film, meilleur tre de créer un cinéma différent. Per- Apocalypse Now fut projeté sur la celle de l’Amérique au Vietnam. Présenté à Cannes comme un ponse à Cannes en mai prochain, scénario et meilleurs acteurs dans sonne n’eut le courage de demander Croisette, il était à peine terminé. Nous avions trop d’argent, trop de work in progress, ce délirant projet, où l’on se prend à rêver, au côté de un second rôle : Anne Alvaro et ce qu’Agnès Varda semblait laisser L’accueil du public et du jury reste matériel… et, peu à peu, nous som- fruit de la fuite en avant d’un des celle du réalisateur, de la présence Gérard Lanvin. Harry, un ami qui en suspens : pour combien de temps un merveilleux souvenir. Il donna à mes devenus fous. » Il y avait de rares génies contemporains du de Marlon Brando. vous veut du bien, de Dominik Moll, encore ? Apocalypse Now un écho extraordi- quoi. Un tiers du budget englouti cinéma américain, n’aura en fait a lui aussi raflé quatre compres- naire. Au début de l’année 2000, dans le film provenait de la for- jamais cessé de susciter des ava- Jacques Mandelbaum sions : meilleur réalisateur, meilleur J. M. A Vizille, le Musée de la Révolution française ouvre sa bibliothèque aux citoyens GRENOBLE me un musée des beaux-arts, avec d’historiens, celle de Jacques Gode- volutionnaires et révolutionnaires de notre correspondante pour mission de « présenter des chot, auteur de chroniques dans de la micro-édition Les Archives de Vingt ans après sa création, le œuvres et des objets contemporains Les Annales historiques de la Révolu- la Révolution française. Musée de la Révolution française, de la Révolution, et de s’intéresser à tion française, et très récemment, Le musée compte sur le nouvel situé à Vizille, au sud de Grenoble tout ce qui s’y réfère ou s’en inspire celle de Jean-René Suratteau, axée équipement pour élargir l’audien- (Isère), franchit une nouvelle éta- depuis deux siècles ». Plus de sur le monde germanique et le ce de la bibliothèque. Depuis quel- pe dans son développement. Jus- 40 000 personnes le visitent cha- Directoire. Le fonds s’est par ques années, il met gracieusement que-là, sa bibliothèque et son très que année (dont un tiers de scolai- ailleurs enrichi régulièrement par à la disposition des chercheurs qui important fonds ancien étaient dis- res) et plus de 650 000 promeneurs des acquisitions, grâce à un budget en font la demande un logement séminés entre les salles de réserve fréquentent son domaine, qui annuel de 150 000 francs alloué dans un pavillon spécialement et les bureaux de la conservation. inclut un parc somptueux de par le département, ainsi que par aménagé en bordure du parc. Pour Désormais, les quelque vingt mille 102 hectares, ce qui en fait le site divers dons, échanges ou dépôts. autant, l’accueil du public reste titres sont réunis dans un espace patrimonial le plus fréquenté de la une priorité. « Le rôle de Vizille est de 700 m2 aménagé dans l’aile région Rhône-Alpes. HISTOIRE DE L’ART d’aider aussi bien le jeune collégien nord du château, une imposante Le Centre de documentation qui Outre le fonds strictement histo- que le chercheur érudit, la personne bâtisse construite par Lesdiguiè- vient d’ouvrir au public complète rique, et un fonds patrimonial d’en- handicapée qui travaille à distance res, aujourd’hui propriété du opportunément cet ensemble. viron trois mille cinq cents livres et et nous demande de la documenta- département. D’un coût estimé à 6,5 millions de brochures d’époque, en particulier tion sur un tableau de Greuze, que En 1924, l’Etat s’en était porté francs, dont 5 ont été financés par d’ouvrages consacrés à la presse, la famille qui vient passer l’après- acquéreur, animé déjà par le souci le conseil général de l’Isère et au théâtre, à la chanson, et aux MUSÉE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE, VIZILLE midi », insiste M. Chevalier. de préserver ce lieu symbolique, où 1,5 million par l’Etat, son aménage- récits de voyage, le Centre de docu- Le Centre de documentation compte 3 500 ouvrages d’époque. se tint la fameuse assemblée qui ment a été conçu par François Bot- mentation de Vizille dispose d’une Nicole Cabret devait préluder aux événements de ton, architecte en chef des Monu- collection de quelque trois mille « Il fallait, dit-il, faire passer les tion de Vizille rassemble toutes les 1789. Il fallut la volonté de plu- ments historiques. titres consacrée à l’histoire de l’art idées nouvelles, mettre en avant de disciplines, peinture, sculpture, e Musée de la Révolution fran- sieurs historiens pour qu’au début L’acte fondateur, inscrit dans le européen, des Lumières jusqu’au nouveaux concepts. » Cette riches- arts décoratifs, mais aussi architec- çaise, château de Vizille. e-mail : des années 1980 le musée voie projet d’origine, est le dépôt en romantisme. se a pourtant été occultée « au pro- ture. C’est cette diversité qui, selon [email protected]/Tél. : enfin le jour, contre l’avis même de 1984 par la Bibliothèque nationale Tous les mouvements y sont fit d’une vision négative de la Révo- Alain Chevalier, confère au lieu 04-76-68-07-35. Du lundi au ven- la direction des Musées de France, d’une collection riche de quelque représentés, « du néo-rococo au lution, liée à la Terreur », argumen- son originalité. « Un chercheur a ici dredi, de 10 heures à 18 heures. sceptique sur la création d’un éta- trois mille cinq cents titres ayant néo-baroque », énumère le conser- te Alain Chevalier. accès à des documents qui, ailleurs, Consultation sur demande ou ren- blissement ne disposant pas d’une appartenu à Albert Soboul, histo- vateur du musée, Alain Chevalier, A la différence de l’Institut uni- sont dispersés », explique le respon- dez-vous. Catalogue en cours d’in- collection au départ. rien de la Révolution française. Le qui rappelle que la période révolu- versitaire de la Révolution françai- sable du lieu, en précisant notam- formatisation, accessible sur le Vingt ans plus tard, Vizille a trou- musée a également bénéficié du tionnaire a été « une période de se de la Sorbonne, essentiellement ment la possibilité de consulter les réseau des bibliothèques de Greno- vé sa légitimité. Il se définit com- legs de deux autres bibliothèques création artistique prodigieuse ». historique, le Centre de documenta- trente mille titres d’imprimés préré- ble : www.bm.grenoble.fr/ 34 / LE MONDE / MARDI 27 FÉVRIER 2001 CULTURE Atterrissage délicat du Printemps de Cahors dans les hauts murs culturels de Toulouse Les acteurs locaux s’agacent de l’arrivée non concertée, mais richement dotée, du festival d’arts visuels

TOULOUSE photographie, dont Sophie Calle, Fauché. La subvention allouée par festival dans une ville déjà riche et de notre envoyé spécial Roland Fischer, Urs Lüthi ou Sté- la municipalité au futur festival – voudrait que Marie-Thérèse Perrin Le festival n’a pas encore de nom phane Couturier. 2,8 millions de francs – provoque trouve « des synergies » avec le mais il fait parler de lui dans les Mais les mêmes acteurs culturels aussi envie et inquiétude. Ainsi, riche réseau des centres d’art ins- milieux artistiques toulousains. Sur- regrettent ou dénoncent la façon Michel Dieuzaide : «Mme Perrin va tallés dans les villes environnantes tout à quelques jours d’un scrutin dont ce festival a atterri dans la vil- recevoir près de 3 millions de francs (Colomiers, Tarbes, Albi, Castres, municipal indécis qui pourrait bou- le rose : sans concertation, sans pour quinze jours de festival, alors Lectoure). Les Abattoirs ont le leverser la donne. L’ex-Printemps tenir compte du paysage existant, que le Château-d’Eau reçoit 2,4 mil- même souci. Mme Perrin est d’ac- de Cahors, festival d’arts visuels simple « fait du prince », en l’occur- lions pour quinze salaires et une pro- cord. Les centres d’art ne sont pas (photographie et vidéo) brouillé rence Dominique Baudis. Le minis- grammation annuelle. » La galerie contre. François Saint-Pierre, avec cette cité du Lot, récupéré par tère de la culture a été agacé par directeur du centre photographi- Dominique Baudis avant sa démis- cette décision « municipale et unila- que de Lectoure, y est même « très sion (Le Monde du 29 janvier), térale » entre le maire d’alors, La subvention allouée favorable ». Mais s’il est compli- débarque dans une ville qui est déjà Dominique Baudis, et Marie-Thérè- qué, pour un festival, de traverser l’une des plus riches en lieux artisti- se Perrin, la présidente du festival. par la municipalité la Garonne, que dire alors s’il faut ques. L’une des rares, aussi, où il Le plus virulent est Michel Dieuzai- faire des dizaines de kilomètres ?… existe une tradition de galeries pri- de, directeur du centre d’art photo- au futur festival Reste le contexte des municipa- vées et de collectionneurs. graphique du Château-d’Eau : «Je les et la bataille serrée entre La plupart des acteurs toulou- trouve choquant de débarquer dans – 2,8 millions Philippe Douste-Blazy (UDF) et sains (musées, centres d’art, gale- une ville comme s’il n’y avait rien. François Simon (PS). Ce dernier va ries) voient d’un bon œil que ce Mme Perrin m’a fait savoir qu’elle de francs – provoque rencontrer les acteurs culturels, le festival de notoriété internationa- viendrait au Château-d’Eau. Je l’at- 28 février, pour discuter de son le ne soit pas mort à Cahors et tends toujours. » Il est vrai que la envie et inquiétude projet. Parmi treize propositions, qu’il puisse revivre en Midi-Pyré- programmation du Château-d’Eau, le PS, qui s’était abstenu en nées. C’est le cas des imposants intimiste et classique, est à l’oppo- conseil municipal sur l’arrivée du Abattoirs, musée d’art moderne et sé de ce festival, très « tendance » du Forum s’étonne aussi de ne festival de Mme Perrin, prévoit de contemporain. « Il peut provoquer et tapageur. recevoir que 10 000 francs de la vil- « créer une manifestation d’art une dynamique favorable aux lieux Beaucoup s’étonnent aussi que le alors qu’elle organise, en mai, contemporain qui donnerait une toulousains », estime Brice Fauché, Dominique Baudis se soit précipi- un Forum de l’image (cette année vitrine aux créateurs régionaux et de la galerie Sollertis, en phase té sur ce festival pointu, il est vrai centré sur l’Espagne) avec dix aux galeristes ». Un festival de plus avec la philosophie du festival (ils médiatique. « Il ne peut y avoir pire expositions et des conférences au à Toulouse ? P. LASVENES ont collaboré par le passé), qui pré- que Baudis pour l’art contempo- musée des Abattoirs. Le sentiment Marie-Thérèse Perrin, directrice de l’ex-Printemps de Cahors, sente 50 % d’artistes utilisant la rain », juge, parmi d’autres, Brice est proche au Bond de la Baleine à M. G. au côté du photographe Helmut Newton, en 1994. Bosse (BBB), un centre régional d’art contemporain installé dans Le « droit à l’image » de Dominique Baudis les quartiers nord (défavorisés) de TROIS QUESTIONS À… m’a fait des listes de propositions 2002, parce que nous aurons plus Toulouse, qui fait un travail de mais ce n’est pas satisfaisant. Le de temps. En juin 2000, juste avant l’inauguration des Abattoirs, le musée d’art fond mais ne reçoit que MARIE-THÉRÈSE PERRIN nouveau nom du Printemps sera moderne et contemporain attendu pendant si longtemps à Toulouse, 20 000 francs de la ville. Sa directri- dévoilé le 2 mars, date à laquelle Comment envisagez-vous vos le maire, Dominique Baudis, est venu en visite. Des acteurs locaux ce, Eléna Arnal, craint que le fossé Vous êtes directrice de l’ex-Prin- seront fixés les nouveaux statuts 3relations avec l’Etat et la s’en souviennent et se sont étonnés que ce dernier fasse « des ajuste- ne s’élargisse entre « une culture 1temps de Cahors. Les acteurs de l’association. région, qui n’ont pas applaudi à ments » en faisant « décrocher des choses ». Son intervention la plus de prestige et une action moins visi- culturels toulousains vous repro- l’arrivée d’un festival dans une vil- remarquée concerne une installation du Néerlandais Nick van de ble mais nécessaire ». chent de débarquer en terrain Allez-vous travailler avec ces le déjà riche en offres artistiques, Steeg : un gros cube posé sur le sol. Sur chacune des quatre faces de Pour corriger le tir, Marie-Thérè- conquis, sans les avoir consultés. 2acteurs locaux ? et avec le prochain maire ? deux mètres de long, l’artiste avait dessiné à la craie, sans les caricatu- se Perrin a invité à dîner, début J’ai dû quitter Cahors au der- Je le souhaite. Ils sont d’abord Il faut que le vent de folie rer, les visages de Dominique Baudis, Philippe Douste-Blazy, François février, la plupart des acteurs tou- nier moment, quand j’ai su que ce libres de venir ou pas, sachant retombe un peu. Je demanderai Simon, et ceux du groupe de rock Zebda. Soit le maire sortant, les lousains du milieu artistique pour n’était plus possible d’y travailler. qu’ils ont souvent déjà program- une subvention à l’Etat comme à deux principaux candidats aux municipales et le groupe autour envisager des collaborations dès la D’autres villes d’accueil de la mé un artiste ou une exposition la région après les élections. S’ils duquel a été créée la liste Motivé-e-s. Bref, une intervention bien sen- première édition, qui aura lieu la région ont été étudiées. Seule pour fin septembre. Mais j’espère refusent, je me débrouillerai avec tie au vu du débat municipal actuel. Affirmant qu’il ne voulait pas dernière semaine de septembre. Toulouse était viable. Il a fallu à la bien arriver à quelques accords, nos mécènes, dont l’apport est paraître « mégalo », Dominique Baudis a invoqué son « droit à l’ima- « Elle n’avait rien de concret à pro- fois aller très vite pour qu’une édi- notamment avec les Abattoirs déterminant. Quant à la ville, j’ai ge » et a fait effacer son visage, ce qui a provoqué le retrait de l’œuvre. poser », s’étonne un convive qui se tion puisse avoir lieu – et donc pour y présenter de la vidéo. Il des relations de confiance avec demande si la présidente n’essaie pour sauver le festival – et rester faut aussi que ces lieux, suivant Philippe Douste-Blazy, qui souhai- pas de faire croire à un dialogue discret, à cause du contexte des notre formule, puissent accueillir tait accueillir notre festival. Je ne pour rassurer les décideurs, politi- élections municipales, jusqu’au gratuitement le public jusqu’à connais pas son adversaire, Fran- ques comme culturels. Mais à part verdict des urnes. On me fait donc 1 heure du matin le week-end. çois Simon, mais, s’il l’emporte, le Château-d’Eau, absent au dîner un procès d’intention. Dans mes J’espère aussi que des centres j’irai évidemment le voir. Ce der- et qui semble bouder, tout le mon- dépliants de Cahors, je mention- d’art installés dans des villes pro- nier peut toujours dénoncer la de attend d’en savoir plus sur les nais les expositions des autres ches pourront trouver un thème convention signée par la munici- intentions du festival, notamment lieux, comme à Toulouse, et d’exposition en résonance avec palité précédente, mais j’ai son thème, annoncé autour du même des autres festivals. Et puis celui que dévoilera bientôt Val confiance. « narratif ». j’ai rencontré récemment tous ces Williams, la directrice artistique Mais les lieux institutionnels ont acteurs locaux. L’appellation nou- invitée. Mais c’est vrai que les Propos recueillis par déjà un programme pour septem- velle n’est pas encore trouvée. On choses seront plus simples en Michel Guerrin bre. C’est le cas du Château-d’Eau – « la porte n’est pas fermée pour 2002 », affirme Michel Dieuzaide – et des Abattoirs, qui accueilleront la belle exposition de la Japonaise Yayoi Kusama (Le Monde du CONCERTS 17 février), mais qui pourraient présenter des œuvres vidéo du fes- tival dans leur auditorium. En revanche, une galerie comme Sol- lertis a laissé sa programmation ouverte, en attendant de rencon- trer Val Williams. « On a bon espoir, mais il faudra aller vite avec une vraie concertation qui respecte notre identité. » Reste un problème géographi- que. Le festival devrait être concen- tré sur la rive droite de la Garon- ne, autour du pont Neuf. Or la quasi-totalité des lieux d’art, notamment les Abattoirs, le Châ- teau-d’Eau, la galerie du Forum et l’Espace Saint-Cyprien, sont situés sur l’autre rive. La galerie Sollertis est aussi à l’écart. Comment trou- ver une cohérence quand le char- me de Cahors était lié pour partie à un périmètre resserré ? L’Etat, soucieux de décentralisa- tion harmonieuse, n’a pas vrai- ment digéré le transfert d’un CULTURE LE MONDE / MARDI 27 FÉVRIER 2001 / 35 Leçon d’architecture SORTIR PARIS Lulendo Né en Angola, il s’installe à Paris Wim Vandekeybus en 1983, après un passage au dans les murs de l’école Pour la deuxième fois, Zaïre, et il accompagne des le chorégraphe flamand a les chanteurs originaires de son honneurs du Théâtre des premier pays d’exil, tel Papa Frédéric Borel livre à Paris une maternelle Abbesses. Dans Scratching the Wemba. Puis il met sur pied Inner Fields, spectacle composé le groupe Kizomba, qui brasse protectrice et ouverte, dont les formes mêmes et interprété par sept femmes, soukouss, samba et salsa, avant il tente de comprendre les d’opter pour une formule plus se veulent porteuses d’éducation mécanismes les plus subtils dépouillée, interprétant dès lors du corps féminin. Mixant danse, de limpides mélodies FRÉDÉRIC BOREL, quarante- Quelques jeunes et bonnes signa- théâtre, texte, cette pièce saupoudrées de percussions trois ans, dont trois ou quatre tures s’y retrouvent, tandis qu’un s’annonce comme un pendant et de likembé, le lamellophone dans l’atelier de Christian de Port- anonyme surdoué est parvenu à souverain à la très belle et utilisé dans la musique zamparc, a depuis acquis une noto- préserver l’originalité de l’impasse uniquement masculine In Spite of traditionnelle d’Angola. riété foudroyante grâce à trois Lécuyer en inventant un bâtiment Wishing and Wanting. Guinguette Pirate, quai François- immeubles décoiffants à Paris. Le sabre qui éperonne joyeusement Théâtre des Abbesses, 31, rue des Mauriac, Paris-13e.Mo Quai-de- la- premier, construit pour la Régie le boulevard avant qu’il ne passe Abbesses, Paris-18e. 20 h 30, du gare. Jonque au pied de la BNF. immobilière de la Ville de Paris Clignancourt. 27 février au 3 mars. Tél. : 20 heures, le 27. (RIVP), 100, boulevard de Belle- C’est, on l’aura compris, un quar- 01-42-74-22-77. De 95 F à 140 F. Tél. : 01-56-29-10-20. 30 F. ville (20e), sentait encore, en 1986, tier marqué par la guerre urbaine. son carton-pâte. Le deuxième, un Frédéric Borel y propose une solu- ensemble de logements pour La tion inverse de celle qu’il préconi- GUIDE Poste, 113, rue Oberkampf (11e), sait pour les hauteurs de Belle- révélait en 1993 la nature libre et ville : un bâtiment limpide, posé, lyrique de ce jeune maître d’œu- discret et suffisamment fort, FESTIVAL CINÉMA On ne badine pas avec l’amour vre pourtant réservé, presque cependant, pour définir le côté d’après Alfred de Musset, mise en scène de Cathy Girard-Deray. timide. d’une place ou d’un square à venir. Imaginer la réalité Documentaires de fin d’études réalisés Cartoucherie - Théâtre de la Tempête, Troisième insolence urbaine, Ouvert ? Fermé ? Ce qui vaut pour route du Champ-de-Manœuvre, par les étudiants de la National Film e o imaginée pour la SGJM, une autre une porte, qui devrait être ou l’un and Television School (NFTS), diffé- Paris-2 .MChâteau-de-Vincennes. société immobilière de la Ville de ou l’autre, ne vaut pas pour cette D.R. rents tant dans leur style que dans leur 20 h 30, les 27, 28 février et les 2, 3, e er Paris, les trente logements du pièce d’architecture où les L’école maternelle de la ZAC de la Moskowa (Paris-18 ). contenu. 6 mars ; 19 h 30, le 1 ; 16 heures, le 4. Tél. : 01-43-28-36-36. 60 F. 15, rue des Pavillons (20e), qui ont enfants, tout en étant protégés des Un volume solide et opaque, percé de larges baies lumineuses. Centre Pompidou, place Georges-Pom- pidou, entrée par la piazza, Paris-1er. L’Opérette imaginaire attiré en 1996 l’attention de la tracas et des bruits du monde, o de Valère Novarina, mise en scène de M Châtelet. Salle cinéma 2 (niveau –1). presse architecturale internatio- sont en situation de dialogue per- tesse aux enfants ce qu’on pour- exprimée lors d’une conférence Claude Buchvald. Avec la participation Séances à 12 h 30 et 20 heures, le 28. d’une chorale d’Ile-de-France. nale. Immeuble pied de nez, manent avec la ville. Malheur aux rait espérer aussi pour toutes les au Royal Institute of British Archi- Tél. : 01-44-78-44-49. 15 F et 20 F. immeuble phare, qui, par la cou- bavards, et surtout aux distraits, écoles d’architecture. « La cohéren- tects (RIBA), à Londres, en 1994 : Bouffes du Nord, 37 bis, boulevard de la Chapelle, Paris-10e.Mo Gare-du- leur et le plus imprévu des dessins, qui devront d’abord apprendre ici ce de l’organisation interne, la « Les images les plus fortes nous TROUVER SON FILM Nord. A partir du 27. 20 h 30, du mardi exaltait paradoxalement le respect la vertu d’attention. simplicité du dessin, l’homogénéité viennent lorsque nous percevons vio- Tous les films Paris et régions sur le au samedi ; 16 heures, le dimanche. de la trame ancienne des rues. des matériaux, continue Borel, lemment des effets de sédimenta- Minitel, 3615 LEMONDE, ou tél. : Tél. : 01-46-07-34-50. De 90 F à 160 F. Pour ce motif, d’ailleurs, la Ville de doivent concourir à l’éducation de tion : l’émergence de l’enceinte 08-36-68-03-78 (2,23 F/min). Jusqu’au 25 mars. Nantes lui a passé commande du Les enfants, l’enfant. » médiévale dans un hôtel particulier Parsifal e ENTRÉES IMMÉDIATES de Wagner. Placido Domingo (Parsi- plus difficile des projets à l’angle Pas d’expérimentation in vivo : du XVII siècle ou d’une barre des fal), Julia Juon (Kundry)… James Con- du cours des Cinquante-Otages et tout en étant la maternelle n’est pas une occa- années 1970 dans un tissu pavillon- Le Kiosque Théâtre : les places de cer- lon (direction), Graham Vick (mise en de la rue de la Boucherie. sion pour produire une grande naire. C’est sur cette matière qu’il tains des spectacles vendues le jour scène), Ron Howell (chorégraphie). Mais, dans les entre-temps de protégés des tracas symphonie… Comme elle est dou- nous faut œuvrer en retrouvant sur même à moitié prix (+ 16 F de commis- Opéra-Bastille, place de la Bastille, e o cette aventure extraordinaire, Fré- ce à entendre, cette résurgence du fond de contradictions et de conflits sion par place). Paris-11 .M Bastille. 18 heures, le 27. Place de la Madeleine et parvis de la Tél. : 08-36-69-78-68. De 60 F à 670 F. déric Borel concourt à tour de bras bon sens. Pour autant, l’architecte la continuité essentielle de la ville. et des bruits gare Montparnasse. De 12 h 30 à Anne-Sophie Schmidt (soprano), (pour perdre) et plus rarement édi- ne s’est nullement trahi, qui, en Que ce soit par addition, juxtaposi- 20 heures, du mardi au samedi ; de Michaël Dian (piano) fie, à Metz-Tessy (Haute-Savoie), du monde, sont évoquant l’image du « monoli- tion ou superposition, tout doit se 12 h 30 à 16 heures, le dimanche. Erik Satie et l’école d’Arcueil. Œuvres à Brive-la-Gaillarde (Corrèze), à the », révèle sans doute une des mélanger. Il faut assumer la Affabulazione de Satie et Hahn. Agen (Lot-et-Garonne), des bâti- constantes secrètes de son œuvre, différence, le cosmopolitisme et de Pier Paolo Pasolini, mise en scène Bibliothèque nationale de France, quai en situation de François-Mauriac, Paris-13e.Mo Quai-de- ments plus institutionnels et, par- une sorte de fascination pour le l’impureté. » Armé de ces justes d’Arnaud Meunier. Saint-Denis (93). Théâtre Gérard- la-Gare. 19 heures, le 27. Tél. : 01-53- tant, plus rangés. Ce n’est pas faire dialogue permanent lancer de menhir, le dressage de sentiments, il construit actuelle- Philipe, 59, boulevard Jules-Guesde. 79-59-59. 100 F. de l’« ethnocentrisme » que de dolmen, le saut de roche en roche, ment le palais de justice de Nar- 20 h 30, du 27 février au samedi La Femme silencieuse s’intéresser à nouveau à une réali- avec la ville à Carnac : quelque chose d’obstiné- bonne (Aude) et un lycée pour 3 mars ; 16 heures, le 4. Tél. : 01-48- de Strauss. Philharmonia Orchestra, sation parisienne, puisque c’est la ment armoricain, alors qu’il est 900 élèves à Marne-la-Vallée (Sei- 13-70-00. 50 F. Jusqu’au 24 mars. Christoph von Dohnanyi (direction), Marco Arturo Marelli (mise en scène). dernière livrée : l’école maternelle natif de Roanne, dans la Loire. ne-et-Marne). Michèle Noir et Solo Stockhausen Théâtre de la Cité internationale, 21, Théâtre musical de Paris, 1, place du er o de la toute nouvelle ZAC de la Le dispositif de Borel pour l’éco- Une fascination pour l’ordre tel- e o Châtelet, Paris-1 .MChâtelet. e 2 boulevard Jourdan, Paris-14 .M Cité- Moskowa (18 ), dans une rue qui le (2 000 m , huit classes, pour un lurique qui s’est magnifiquement Frédéric Edelmann Universitaire. 18 heures, le 27. Tél. : 19 h 30, le 27 février et les 2, 5, 8 mars ; n’a toujours pas d’autre nom que montant hors taxes de 15 millions 01-43-13-50-50. 70 F. 16 heures, le 11. Tél. : 01-40-28-28-40. voie BZ18, et n’a d’identité que de francs [2,29 millions d’euros]) Noctambule De 70 F à 670 F. Claudio Basilio (chorégraphie). Créa- Le Couronnement de Poppée par son débouché rue Leibniz. consiste à ouvrir de façon stratégi- de Monteverdi. Barbara Ducret (Pop- Aussi la Moskowa se présen- que son volume, par ailleurs solide tion pour six danseurs, quatre musi- La cantatrice Natalie Dessay ciens et une chanteuse. pée), Ariana Vafadari (Néron), Ekate- te-t-elle comme une sorte d’entre- et opaque, l’éclairant de larges Malakoff (92) Théâtre 71, 3, place du rina Godovanets (Ottavia). Orchestre deux, un quartier cisaillé au nord baies, d’où l’on peut voir piailler la 11-Novembre. Mo Malakoff - Plateau du département de musique ancienne par le boulevard Ney, au sud par marmaille. Il livre aux mêmes chè- dans les espaces infinis de l’amour de Vanves. 20 h 30, les 27 et 28 février. du Conservatoire national supérieur Master classes de György Kurtag de Paris, Emmanuelle Haïm (direction), l’aride résidu du chemin de fer de res petites têtes d’imprenables Jean-Claude Berutti (mise en scène). Pédagogue, le pianiste et compositeur petite couronne que recèlent la vues sur le voisinage immédiat. Byriel rend les traits attendus du bar- Conservatoire national supérieur de György Kurtag s’appliquera pendant rue Leibniz et son double, la rue « L’école est un espace de forma- DIE SCHWEIGSAME FRAU (La bon grincheux, mais son interpréta- musique, 209, avenue Jean-Jaurès, deux jours à faire partager aux jeunes e o Paris-19 .M Porte-de-Pantin. 19 h 30, Beliard, par-delà un terre-plein tion où l’on apprend des choses sim- Femme silencieuse), opéra-comi- tion un rien linéaire (un timbre uni- musiciens sa lecture du répertoire clas- les 27 et 28. Tél. : 01-40-40-46-46. central. Une politique urbaine ples comme le haut et le bas, la droi- que de Richard Strauss, sur un forme et des aigus manquant de sique ainsi que ses propres composi- Entrée libre. intelligente a préservé l’essentiel te et la gauche, ou demain, hier et livret de Stefan Zweig. Avec relief) gomme par trop les extrê- tions. Jérôme Barde Quartet du vieux tracé tout en renouvelant aujourd’hui », dit le maître d’œu- Natalie Dessay (Aminta), Die- mes : la sourde désespérance d’un Cité de la musique, 221, avenue Jean- e o Petit Opportun, 15, rue des Lavandiè- les immeubles les plus fatigués de vre à propos de ce projet, à l’occa- trich Henschel (Le Barbier), Sten homme au seuil de la mort et, sur- Jaurès, Paris-19 .MPorte-de-Pantin. res-Sainte-Opportune, Paris-1er.Mo Châ- 20 heures, le 27 ; 14 h 30 et 20 heures, telet. 22 h 30, le 27. Tél. : 01-42- ce vieux royaume de squatters. sion duquel il propose avec jus- Byriel (Sir Morosus), Juan José tout, les derniers frémissements le 28. Accès libre sur réservation. Tél. : Lopera (Henry Morosus), Jill Gro- d’un cœur que revigore un temps la 36-01-36. 80 F. 01-44-84-44-84. Paolo Fresu Angel Quartet ve (La Gouvernante), Marco perspective d’un jeune amour. Peut- Carte blanche aux auteurs Cergy-Pontoise (95). Théâtre des Arts, Arturo Marelli (mise en scène, être quelque morose influence… Feu ! place des Arts. 20 h 30, le 27. Tél. : décors, lumières), The Philhar- Ce qui ne sera pas le cas du volubi- Véronique Olmi dessine son autopor- 01-34-20-14-14. 100 F. monia Orchestra, Christoph von le Barbier campé par Dietrich trait à travers des mises en lecture de Dee Dee Bridgewater ses propres textes, dont Mathilde (iné- Dohnanyi (direction). Henschel. Eblouissant ! Aussi à l’aise Corbeil-Essonnes (91). Théâtre, 20, rue dit), et de ceux d’auteurs qui ont Félicien-Rops. 20 h 45, le 27. Tél. : THÉÂTRE DU CHÂTELET, 1, pla- dans sa voix que dans son rôle de nourri son écriture, notamment René er o 01-60-89-75-57. De 50 F à 100 F. ce du Châtelet, Paris-1 .M Châ- maître valet. A la fois le cerveau de Char et Henri Barbusse. Charles Dumont telet. Tél. : 01-40-28-28-40. 70 F l’affaire et le doigt de la providence. Petit-Odéon, place de l’Odéon, Pa- Théâtre de Dix-Heures, 36, boulevard e o (10,67 ¤) à 670 F (102,14 ¤). ris-6 .MOdéon. 18 heures, du 27 fé- de Clichy, Paris-18e.Mo Pigalle. 20 h 30, vrier au 2 mars. Tél. : 01-44-41-36-68. er Prochaines représentations : les GRAVITÉ, HUMOUR ET POÉSIE les 27 et 28 février ; les 1 , 2 et 3 mars. Entrée libre sur réservation. Tél. : 01-46-06-10-17. De 120 F à 150 F. 27 février, 2, 5 et 8 mars, à Face à une telle accumulation de Les Juives Salvatore Adamo 19 h 30 ; le 11 mars, à 16 heures. dons, difficile pour les autres de de Robert Garnier, mise en scène d’Eric Olympia, 28, boulevard des Capucines, trouver leur place. Et pourtant, nul Génovèse. Paris-9e.Mo Opéra. 20 h 30, les 27 et 28. Théâtre du Marais, 37, rue Volta, Tél. : 01-47-42-25-49. De 190 F à 270 F. Strauss a soixante-dix ans, Zweig dans la petite « troupe de comé- e o cinquante et un ans – tous deux diens » ne démérite. A commencer Paris-3 .M Arts-et-Métiers. A partir du David Olney 27. 20 heures, du mardi au vendredi ; Hôtel du Nord, 102, quai de Jemma- sont au faîte de la gloire – lorsque par Henry Morobius, mari amou- 15 heures, les samedi et dimanche. pes, Paris-10e.Mo Jacques-Bonsergent. se produit le petit miracle de cette reux, neveu déshérité puis héritier Tél. : 01-44-78-98-10. De 80 F à 120 F. 20 heures, les 27 et 28. Tél. : 01-53- rencontre unique autour de cette comblé. En dépit d’aigus un peu Jusqu’au 29 avril. 19-98-88. De 100 F à 120 F. Femme silencieuse, de 1935. Adap- verts et d’une tournure parfois tée par Zweig d’après Epicoene, or empruntée, Juan José Lopera rend The Silent Woman de l’élisabéthain bien la juvénilité solaire du rôle. Ben Jonson, l’œuvre sera accouchée Rien à reprocher à la composition aux forceps en pleine expansion d’Ofelia Sala (une Isotta qui joue et nazie, contribuant à la disgrâce du chante « juste »), de Gabriele Sima compositeur et bientôt à l’exil tragi- (inénarrable paysanne en sabots), que de Zweig. Le 24 février, le Châte- sans parler du trio des basses – maî- let remontait la production créée au tre Vanuzzi (Marek Gasztecki) et Wiener Staatsoper en 1996, qui vit ses deux accolytes Morbio (Mat- triompher Natalie Dessay. thias Henneberg) et Farfallo (André Natalie Dessay qui, une fois pas- Eckert). Quant à Jill Grove, elle sau- sée une certaine crispation au pre- ra donner à la Gouvernante le ten- mier acte, a largement dissipé les dre visage de la consolation. rumeurs de méforme alimentées De la trépidation à la nostalgie, la par l’annulation de son récital du mise en scène de Marco Arturo 14 mars prochain (et la déception Marelli est un véritable contrepoint face à une production soporifique à la musique. Rythmée, voire rythmi- de La Somnambula en janvier à la que, elle sait aussi s’infléchir en une Scala). Car le rôle d’Aminta est gravité discrète, mais sans se dépar- funambule, vertigineux de virtuosi- tir d’humour et d’une poésie que té, cœur pur et ardent, mais aussi rehausse la beauté des costumes de tête forte et pied d’argile : une Rosi- Dagmar Niefind-Marelli. Dans la ne qui aurait l’âme de la Comtesse, fosse, Dohnanyi et le Philharmonia et, ça, Dessay le sait ! auront donné à l’univers straussien Dans la spirale infernale d’un toute la richesse de son ambiguïté : décor entre pont de bateau et tour précision, équilibre et beauté des de guet, s’est enfermé Sir Morosus : timbres (le solo de cor à la presque un passé aventureux de pourfen- fin de l’acte II). Une Femme silencieu- deur des mers réduit au présent de se qui n’a pas peur des espaces infi- maquettes navales et d’un tapis en nis de l’amour. forme de mappemonde… De l’hom- me au patronyme atrabilaire, Sten Marie-Aude Roux 36 KIOSQUE LE MONDE / MARDI 27 FÉVRIER 2001 EN VUE a Colin Powell, secrétaire d’Etat La caricature menacée par le vide de la politique américain, à qui Abdallah II de Jordanie venait de prêter sa Mercedes Benz V-12, a reconnu, La revue « Sociétés & représentations » s’interroge sur le grotesque et la caricature aujourd’hui, et se demande dimanche 25 février, après plus d’une heure d’entretiens intensifs si le genre n’est pas affadi par l’aseptisation du débat politique et le « commercialement correct » des médias sur le processus de paix au Proche-Orient : « Superbe voiture, « QUELLES sont les limites du du théâtre de Shakespeare en Alle- de ne plus offrir aucun trait saillant. des Guignols sur cette même c’est bien d’être roi. » rire ? La satire n’est-elle qu’une magne. « Assimilé à l’interrogation Le problème reste posé. » Michel chaîne, confirme l’« adoucisse- consolation ? » La revue Sociétés générique sur la tragédie et la comé- Irurria, dessinateur de Sud-Ouest, ment » de cette série. « Mais ce a « Il est impressionnant »,a & représentations consacre son der- die », il devient, « par dérivation, le répond : « On nous reproche souvent n’est pas forcément volontaire. Au conclu Tony Blair, premier nier numéro « au grotesque et à la fer de lance des dramaturges en mal de participer à la désaffection du poli- départ, il y avait une recherche de ministre britannique, ayant caricature » au travers d’études de liberté » et, de là, « ne se sépare tique, j’ai l’impression que nous som- caricature assez cinglante, puis on abordé sans le moindre historiques, d’entretiens avec des pas de la réflexion philosophique sur mes là au contraire pour faire une a dû refaire des personnages, par désaccord « un nombre énorme de humoristes, dont Plantu, et d’un l’individu et la raison ». espèce d’instruction civique, pour exemple Anne Sinclair et Christine sujets » avec le président George dossier sur le dessin de presse au La caricature, elle, connaît son rétablir précisément un lien avec le Ockrent. Personnellement, je ne suis W. Bush, samedi 24 février aux XXe siècle sur le syndicalisme et le heure de gloire à la révolution politique. » pas pour la caricature féroce comme Etats-Unis. mouvement ouvrier. française. La revendication de li- chez les Anglais. Une certaine lassi- « Repoussoirs et formes extrêmes berté qu’elle représente et qu’elle ex- « UNE JOLIE TACHE » tude menace au bout de quelque a Si la dette extérieure de la norme », caricature et gro- prime ne cessera plus. Dans « Napo- Plantu, du Monde, craint pour temps avec des caricatures trop pakistanaise n’est pas annulée tesque donnent une vision de fond léon en images », J. Grand-Carteret l’avenir du genre : « Certains direc- accentuées. » d’ici au 26 février 2002, Julius du réel. Grossissant le trait pour la note : « Dans la lutte à coups de teurs artistiques tendent à préférer le « La caricature est un contre- Salik, ancien ministre, menace de caricature, le déformant pour le crayons et à coups de mitraille, ce dessin d’illustration et à transformer pouvoir, comme la presse elle- se suicider par le poison, devant grotesque, ils sont tolérés aux mar- sont les crayons qui eurent le dessus ; ce qui était un dessin porteur de sens même », écrit Hélène Duccini, le quartier général de la Banque ges, « tant qu’ils restent annexes et le puissant empereur qui avait mis en en une jolie tache au milieu de la maître de conférences à Paris-X - mondiale à Islamabad, « comme mineurs » et nous disent où passe déroute les armées entières et boule- page. » Jérôme Deschamps, cocréa- Nanterre dans la revue Historia, qui Socrate ». cette limite à ne pas dépasser. L’uni- Au-delà des monstres de Bosch et versait les empires ne put avoir raison teur de la série « Les Deschiens » consacre également un dossier spé- versité n’y a pas porté son regard. de Bruegel, le grotesque, écrit de ces feuilles volantes. » sur Canal+ : « Je pense qu’on a cher- cial à « La caricature, deux siècles a Sami Atta Youssef, A tort, parce que l’image est consi- Mireille Silhouette, remonte au Aujourd’hui, se demande Chris- ché à occulter ce qu’il y avait de plus de dérision salutaire ». Elle pou- restaurateur du quartier dérée comme « peu sérieuse » moins aux satyres grecs. Tradition tian-Marc Bosséno, « n’est-ce pas la émouvant et de radical dans cette suit : « Mais, pour plaire, pour être populaire de Daher au Caire, a depuis le XVIIIe, qui a canonisé le perpétuée par le mime, le genre s’ap- force de la caricature qui conduit à série, pour ne retenir que la forme achetée, elle doit être en phase avec gravement intoxiqué, en leur texte. L’image est aussi associée, proche de la commedia dell’ arte, l’aseptisation du politique ? (…) De comique et la moquerie des systèmes ses lecteurs : amuser, certes, criti- vendant des sandwiches pourris aujourd’hui, à une télévision puis traverse au XVIIIe un moment crainte de voir caricaturer ce qui de la bêtise. » quer, bien sûr, mais en respectant les pour des aphrodisiaques plus décriée. décisif avec la réception particulière dépasse, les politiques tenteraient-ils Alain Duverne, marionnettiste limites acceptables par le lectorat du puissants que le Viagra, trente-six journal. » Aujourd’hui, le dessin de clients qui les ont avalés sans en presse aborde les grandes peurs : perdre une miette en se pinçant DANS LA PRESSE de conseillers municipaux de sexe d’une certaine idéologie post-soixan- les antiques certitudes. D’ici à 2050, épidémies, sida, aliments transgé- le nez. féminin, soit 108 000 femmes qui siè- te-huitarde dont quelques consé- les Quinze auront perdu 40 millions niques… souligne Historia, qui con- RTL gent parmi les élus locaux. A l’issue quences furent épouvantables : oui ! d’habitants. Incapable de freiner clut : « Les polémiques se révèlent a Traian Basescu, maire de Alain Duhamel du scrutin, elles seront, en chiffres Cela fait des années que nous le l’érosion de sa population, l’Europe beaucoup moins acerbes : antimilita- Bucarest où 22 000 personnes ont a Les élections municipales ont lieu ronds, 150 000 de plus. demandons et que nous nous y sera victime d’un cercle particulière- risme, antiracisme (…) apparaissent été mordues en 2000, envoie les dans deux semaines tout juste, mais essayons. Mais à froid. Sereinement. ment vicieux : pénurie de main-d’œu- comme des thèmes rebattus, voire chiens errants dans des chenils : on connaît déjà le nom du camp vic- MARIANNE Objectivement. Sans bûcher. (…) Il vre, pertes de productivité, crise infla- dépassés. Comme l’écrit Wolinski : la des « camps de la mort », selon torieux : ce sera celui des femmes. La Jean-François Kahn convient de remettre tout à plat, tionniste. Ce n’est qu’en s’ouvrant haine n’est plus porteuse. » Brigitte Bardot. Au bout de dix loi sur la parité votée l’an passé s’ap- a C’est Cohn-Bendit lui-même qui non d’immoler des boucs émissaires progressivement à une immigration jours, ils sont euthanasiés par les pliquera en effet pour la première a initié le mouvement. « Notre histoi- pour mieux liquider les séquelles maîtrisée que le Vieux Continent Eric Le Boucher services du docteur Liviu fois aux élections municipales. Il y re, a-t-il déclaré à l ’occasion d’un d’un ancien culte ! pourrait rebondir. Elle pourrait pren- Harbuz, « docteur Mengele » aura donc automatiquement le plus retour à cette Sorbonne qui l’avait dre la forme d’une green card à l’amé- e Sociétés & représentations, d’après les amis des bêtes. large renouvellement de conseillers vu naître, on y trouve des pages noires LE TEMPS ricaine, généreux système de quotas no 10. Publication de la Sorbonne, municipaux jamais enregistré depuis et aussi des pages dont nous pouvons, Serge Enderlin qui a largement, en son temps, fait 180 F, 27,44 ¤. a « J’ai 13 ans. Mon frère, mon leur désignation au suffrage univer- dont nous devons avoir honte. »(…) a Il est une réalité, celle de la démo- ses preuves. Qui aura le courage de e Historia,no 651, mars 2001, 30 F, père, mes oncles, mon grand-père, sel en 1884. Il y a aujourd’hui 21,8 % Faire enfin la critique des méfaits graphie, qui fera fatalement exploser le proposer en premier ? 4,57 ¤. mon arrière-grand-père ont chassé le gibier dans les basses vallées d’Anjou. A mon tour dans quelques SUR LA TOILE années » : une pancarte www.biovivaonline.com émergeait de la manifestation des PUBLICITÉ EN LIGNE chasseurs, samedi 24 février, dans a Selon une étude publiée par les rues de Nantes, brandie par Gagner un voyage au bout du monde en apprenant à respecter l’environnement le webmagazine Lettredumarke- un garçon souriant de toutes ses ting.com, le premier support publici- dents. QUE FAIT UNE PUNAISE pour crire en langage simple. Comme c’est taire du Web français pour l'année attirer les termites ? Où poussent un jeu fondé sur des quiz, il fallait 2000 a été le site Yahoo France, qui a a Des indépendantistes, réunis à les plantes carnivores ? Comment aussi trouver des réponses appro- diffusé 3 207 bannières de 473 annon- Rennes samedi 24 février, ont le pharaon Kheops payait-il les chantes, parfois avec des jeux de ceurs. Il devance Voila France, Wana- protesté contre l’installation d’un ouvriers travaillant à la construc- mots pour amuser le joueur. » doo, TF1 et Lycos France. dépôt d’ordures sur la lande de tion de sa pyramide ? L’internaute Dans sa version classique, Bio- Saint-Aubin, théâtre d’une ne dispose que de quelques secon- viva s’est déjà vendu à plus de COACHAT bataille où, en 1488, six mille des pour choisir la bonne solution 100 000 exemplaires et a été tra- a Le plus important site européen Bretons sont tombés pour la parmi trois propositions. S’il a bien duit en quatre langues. La version d'achat groupé LetsBuyIt.com, qui liberté du duché. répondu, il a droit à un petit com- électronique est sans doute moins avait dû cesser ses activités à cause mentaire explicatif : « Les ouvriers conviviale, car l’internaute joue de problèmes financiers, a annoncé a « En tirant dessus, le parachute du pharaon Kheops étaient payés en seul face à l’ordinateur, mais plus sa réouverture prochaine en Alle- était encore attaché à la oignons. Pour faire l’appoint de leur évolutive : un nouveau concours magne, en France, au Royaume- combinaison du pilote, dans salaire, on complétait avec de l’ail et tous les six mois, des questions réac- Uni et en Suède. Le plan de restruc- laquelle on a retrouvé ses du persil. Plutôt économique, tualisées et bientôt illustrées d’ani- turation du groupe comprend la ossements », témoigne un non ? » Fort de ses nouvelles mations et de séquences vidéo… suppression de 200 de ses 350 habitant de La Longueville, près connaissances, le joueur peut pour- Pour lancer ces innovations, emplois. – (Reuters.) de Maubeuge, où William suivre son périple dans le site Biovi- M. Winstel cherche à présent des Patton, aviateur américain de la va, où il découvrira les grands sponsors et des sites partenaires, MESSAGERIE MÉDICALE deuxième guerre mondiale, vient milieux naturels de la planète : sava- qui seraient intéressés à la fois par a Cegetel.rss (Réseau santé social) d’être exhumé. ne, toundra, taïga, océans… Après le jeu en ligne et par la défense de et France Télécom se sont accordés avoir répondu à quarante ques- l’environnement – à l’image du sur une norme de « messagerie sécu- a Secourue au milieu de la nuit tions, il obtiendra son classement même nom, consacré à la nature et une base de données de 1 300 ques- joueur idéal qui, à la fin de chaque risée sur Internet » qui permettra au dans le nord de la Pologne, une et pourra évaluer ses chances de à l’environnement. En 1996, Jean- tions : « C’est un travail de fou. Pen- partie, peut s’engager à acheter des personnel médical – hospitalier Allemande de soixante ans, gagner le premier prix : un voyage Thierry Winstel, ingénieur agrono- dant un an, je me suis enfermé chez produits équitables, à prendre son comme libéral – « d'échanger des égarée, épuisée, a été ramenée au au bout du monde offert par la me, eut l’idée d’un jeu qui serait en moi pour lire et relire des centaines vélo plutôt que sa voiture ou à fer- messages chiffrés et signés et toute village de Bytowo d’où elle était société Atalante, spécialisée dans même temps un outil pour sensibili- d’ouvrages sur les découvertes scienti- mer le robinet pendant qu’il se bros- autre information ou dossier confi- partie la veille à trottinette. l’écotourisme. ser le public au respect de l’environ- fiques, la faune et la flore. Je cher- se les dents… dentiel en toute sécurité ». Bioviva Online est l’adaptation nement. A force d’effort et de chais les informations les plus perti- www.cegetel.rss.fr Christian Colombani électronique du jeu de société du patience, il parvient à constituer nentes, que je devais ensuite trans- Sylvie Dodeller www.francetelecom.fr F par Abonnez-vous au pour seulement 173 mois Bulletin à compléter et renvoyer accompagné de votre relevé d’identité bancaire ou postal à : LE MONDE, Service Abonnements - 60646 Chantilly Cedex par Luc Rosenzweig F a Cuisine spectacle Oui, je souhaite recevoir Le Monde pour 173 (26,37 ) par mois par prélèvement automatique. ❑ M. ❑ Mme Prénom : Nom : IL EN EST ADVENU de la cuisi- tée Ginette Mathiot, qui manifes- avec de la convivialité provençale Adresse : ne à la télévision comme de la tait à son égard quelque tendresse, artificielle, l’arrivée opportune du Code postal : Localité : météo : de séquence essentielle- tout en affirmant, perfide : « Coffe pescadou au visage buriné qui Offre valable jusqu’au 31/12/2001 en France métropolitaine pour un abonnement postal. 101MQPA1 ment informative, voire pédagogi- vient du théâtre, c’est un acteur, pas amène juste les bons poissons en que, elle s’est muée en un divertis- un gastronome, sinon son restau- bonne quantité, et la maman Autorisation de prélèvements N° NATIONAL D'ÉMETTEUR ORGANISME CRÉANCIER : LE MONDE sement animé par des amuseurs rant aurait marché ! » Il faut ajou- idolâtrée par ses fils, le cuisinier et N° 134031 21 bis, rue Claude-Bernard 75242 Paris Cedex 05 J'autorise l'établissement teneur de patentés. Au commencement ter, pour être juste, que nombre le pâtissier, car elle leur a tout mon compte à effectuer sur ce dernier TITULAIRE DU COMPTE A DÉBITER étaient Raymond Oliver et Cathe- de grands chefs sont allés devant appris… Et surtout l’insupportable les prélèvements pour mon abonnement Nom ...... rine Langeais : le grand cuisinier les caméras, pour montrer leur tro- omniprésence du chroniqueur au journal Le Monde. Prénom ...... expliquait patiemment la confec- gne ou leur bagout avec accent du Petitrenaud qui virevolte au milieu N° ...... rue ...... tion de plats prestigieux à la ména- terroir, à des fins publicitaires plu- de tout ça, picorant par ci, embras- Je resterai libre de suspendre provisoire- Code postal Ville ...... …...... gère un peu godiche qu’était cen- tôt que pour dévoiler leurs secrets sant par là ses « vieux amis », et ment ou d’interrompre mon abonnement à tout moment. NOM ET ADRESSE DE L’ÉTABLISSEMENT sée incarner la mère de toutes les de fabrique… commentant le tout avec des mimi- DU COMPTE A DÉBITER (votre banque, CCP ou Caisse d’épargne) speakerines. La vision de la « gran- L’émission « Carte postale gour- ques et des propos elliptiques de Date :...... de bouffe » en train de se faire suf- mande », de Jean-Luc Petitrenaud, valeur informative proche du Signature : ...... fisait alors à épater des Français à est en la matière une sorte d’abou- néant. N° ...... rue ...... peine sortis des temps de vaches tissement, encore qu’on puisse, La nouvelle nous est parvenue Code postal Ville ...... maigres. Puis, peu à peu, on a glis- hélas, faire pire. Le numéro de ce qu’une chaîne thématique bapti- sé vers la cuisine spectacle : l’émis- dimanche, à midi sur La Cinquiè- sée « Gourmet » allait bientôt voir IMPORTANT : merci de joindre un relevé DÉSIGNATION DU COMPTE A DÉBITER Code Etablissement Code Guichet N°de compte Clé RIB sion de Maïté avec ses pigeons me, était consacré à l’art de vivre le jour, dirigée par Guillaume Crou- d’identité bancaire ou postal, à votre autorisa- ramiers bardés de lard, farcis au culinaire dans le Var. Aïoli au zet, estimé chroniqueur de ce jour- tion. Il y en a un dans votre chéquier. foie gras et arrosés d’huile a fait milieu des cigales pour la matinée, nal. Serait-ce l’importuner que de Pour tout renseignement concernant le portage à domicile, le prélèvement automatique, les tarifs d’abonnement, etc : les beaux jours de France 3, avant bouillabaisse dans un restaurant lui suggérer humblement et amica- Téléphonez au 01.42.17.32.90 de 8h30 à 18h du lundi au vendredi. que sa solide animatrice ne se du port du Lavandou le midi, des- lement de faire, de temps à temps, Pour un changement d’adresse ou une suspension vacances, un numéro exclusif : 0 803 022 021 (0,99FTTC/min) reconvertisse dans le cinéma. Les sert et confitures d’orange dans un à la télé un peu de cette vraie infor- “Le Monde” (USPS=0009729) is published daily for $ 892 per year “Le Monde” 21, bis, rue Claude-Bernard 75242 Paris Cedex 05, France, periodicals postage paid at diverses tentatives de Jean-Pierre cabanon l’après-midi. C’était, com- mation culinaire et gastronomique Champlain N.Y. US, and additionnal mailing offices, POSTMASTER : Send address changes to IMS of N.Y. Box 15-18, Champlain N.Y. 129191518 Pour les abonnements souscrits aux USA : INTERNATIONAL MEDIA SERVICE, Inc. 3330 Pacific Avenue Suite 404 Virginia Beach VA 23-451-2983 USA-Tél. : 800-428-30-03 Coffe donnent raison à la regret- me on dit, « scénarisé à mort » qu’il pratique dans nos colonnes ? LeMonde Job: WMQ2702--0037-0 WAS LMQ2702-37 Op.: XX Rev.: 26-02-01 T.: 11:12 S.: 111,06-Cmp.:26,13, Base : LMQPAG 01Fap: 100 No: 0100 Lcp: 700 CMYK

RADIO-TÉLÉVISION LE MONDE / MARDI 27 FÉVRIER 2001 / 37 LUNDI 26 FÉVRIER GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

20.50 Légendes. Fran Dresher. Téva TÉLÉVISION DÉBATS 21.00 La France. THÉÂTRE ARTE Le Conflit Lip, 1973-1974. Histoire 18.00 Paroles d’Europe. Les langues : 20.55 Accalmies passagères. TF 1 19.00 En pirogue sur Internet. année européenne. Public Sénat 22.25 Henri Guillemin présente... Pièce de Xavier Daugreilh. Une famille indienne d’Amazonie. 20.45 et 1.00 Le Club. Yves Contassot. LCI Blaise Pascal. [2/2]. Histoire Mise en scène d’Alain Sachs. TMC 17.35 Sunset Beach. 19.45 Météo, Arte info. 20.05 Hommage au poète : 22.45 Soirée Les Gangs. Danger réel. 18.25 Exclusif. 20.15 Reportage. Bronx 1969-1989. 13ème RUE TÉLÉFILMS Nivel, l’impossible pardon. chantons Trenet. Forum 19.05 Le Bigdil. 23.05 Propriétaire à Auschwitz. Planète 20.45 Sue perdue 22.40 Mots croisés. 17.10 Mont-Oriol. 20.00 Journal, Météo. dans Manhattan a Immigration, droit d’asile : faut-il 23.40 La Vie en questions. 20.55 Florence Larrieu, le juge Un don pour toujours. France 3 Serge Moati [2/2]. Festival Film. Amos Kollek (v.o.) %. réouvrir nos frontières ? France 2 est une femme. L’Usine de jouets. 22.15 et 23.55 Court-circuit. 23.45 Martin Luther King. Histoire 20.55 Rastignac ou les ambitieux. Alain Tasma [1/4]. %. France 2 22.45 Y’a pas photo ! Chirurgie 22.20 Dormez, je le veux ! MAGAZINES 23.55 Enquêtes médico-légales. esthétique : nos enfants aussi ! Film. Irène Jouannet &. Epidémie à Milwaukee. Planète SÉRIES 0.15 Exclusif. 0.10 Ne me demandez pas si j’aime. 18.30 L’Invité de PLS. 0.10 Ne me demandez pas si j’aime. 0.45 TF1 nuit, Météo. Le cinéaste Amos Kollek. Charles Pasqua. LCI Le cinéaste Amos Kollek. Arte 19.25 Hill Street Blues. 18.30 Nulle part ailleurs. 0.25 Palestine. [2/3]. Rébellion. Planète Une main d’or. &. TMC FRANCE 2 M6 Invités : Alain Souchon, Christine Ockrent, Edouardo Noriega. Canal + 19.50 Michael Hayes. SPORTS EN DIRECT Affaires de drogue. &. Série Club 20.55 Angèle aaa 16.30 Des chiffres et des lettres. 17.25 Mariés, deux enfants. 19.30 Rive droite, Marcel Pagnol. 20.55 Florence Larrieu, 17.05 Un toit pour trois. 17.55 Highlander. rive gauche. Paris Première 20.00 Rugby à XIII. Avec Orane Demazis, Fernandel le juge est une femme. (France, 1934, N., 135 min). France 3 17.35 Viper. 18.55 Buffy contre les vampires. 21.00 La Route. Invités : Pascal Sevran, Championnat de France 18.25 Tutti frutti. 19.50 I-minute, Le Six Minutes, Météo. François Gibault. Canal Jimmy (19e journée) : Lyon-Villeurbanne - L’Usine de jouets. TF 1 21.00 Le Sixième Sens aa e 19.15 Qui est qui ? 20.05 Une nounou d’enfer. 21.05 Le Point. Quand les élèves font la loi. Saint-Cyprien. Pathé Sport 21.25 3 planète après le Soleil. Michael Mann (Etats-Unis, 1986, Le bonheur au travail. L’état de santé [2/2]. Fun With Dick and Janet v.o., 120 min) %. Paris Première 19.50 Un gars, une fille. 20.40 Qui décide ? Le bio. de la presse russe. TV 5 MUSIQUE (v.o.). &. Série Club 22.15 Les Nuits fauves aaa 20.00 Journal, Rugby, The Race, Météo. 20.50 Sens unique a 0.35 Strip-tease. La chute finale. 21.45 New York Police Blues. [1/2]. Cyril Collard (France, 1992, 20.55 Rastignac ou les ambitieux. Film. Roger Donaldson. %. 135 min). TV 5 Pastorale atomique (no 4). France 3 21.00 Les Noces de Figaro, de Mozart. La dernière rafle. %. Canal Jimmy Téléfilm. Alain Tasma [1/4] %. 22.55 Garde à vue a 0.40 Futur antérieur. Mise en scène de Thomas Langhoff. 22.55 Spin City. 22.20 Le Roman d’un tricheur aaa 22.40 Mots croisés. Film. Claude Miller &. Justice internationale, Par l’Orchestre philharmonique de Paulo le fou. &. TSR Sacha Guitry (France, 1936, Immigration, droit d’asile : 0.30 Culture pub. Berlin, dir. Daniel Barenboïm. Muzzik N., 85 min) &. Ciné Classics faut-il réouvrir nos frontières ? souveraineté nationale. 23.25 Taxi. Tony’s Baby (v.o.). Série Club 0.55 Jazz 6. Wynton Marsalis Invités : Robert Badinter, 21.45 Soirée musique italienne. 22.20 Roger la Honte aa 0.15 Journal, Météo. & The Lincoln Center Jazz Orchestra. e 23.45 Michael Hayes. Bernard Bertossa, Rony Brauman, Musique italienne du XVII siècle. André Cayatte (France, 1945, 0.40 Futur antérieur. Paul Thibaud. France 2 Par l’ensemble Europa Galante, Affaires de drogue. &. Série Club N., 95 min). Festival dir. Fabio Biondi. 22.55 Concerto pour 23.45 Invasion planète Terre. 22.30 Misery aa piano no 23, de Mozart. Par l’Orchestre ème FRANCE 3 L’enfant de l’alliance. %. 13 RUE Rob Reiner (Etats-Unis, 1990, RADIO DOCUMENTAIRES philharmonique de Veinne, 105 min) ?. Téva dir. Karl Böhm. Mezzo 23.55 Emotions. 16.35 MNK, A toi l’actu@. 20.15 Reportage. Carole, jeune mariée. !. RTL 9 0.55 Jazz 6. Wynton Marsalis 22.30 La Femme défendue aa 17.50 C’est pas sorcier. FRANCE-CULTURE Nivel, l’impossible pardon. Arte 0.30 La Quatrième Dimension. Philippe Harel (France, 1997, & The Lincoln Center Jazz Orchestra : 18.15 Un livre, un jour. 20.30 Sur la route de Java. Planète For Dancers Only. M6 Sam Kelly. &. Série Club 100 min) &. Ciné Cinémas 2 20.30 Décibels. Invités : Jean-Pierre Gutton, 23.45 Les bourreaux 18.20 Questions pour un champion. Peter Szendy, Louis Dandrei. meurent aussi aa 18.50 Le 19-20 de l’information, Météo. 22.12 Multipistes. Fritz Lang (Etats-Unis, 1943, N., 20.10 Tout le sport. 22.30 Surpris par la nuit. Surpris par la v.o., 120 min) &. Ciné Classics 20.20 Tous égaux. poésie. Invités : Jacqueline Risset : 0.20 Inquiétude aa 20.55 Angèle aaaFilm. Marcel Pagnol. Philippe Beck ; Pascal Boulanger. Manoel de Oliveira (Portugal, 1998, 23.10 Météo, Soir 3. 0.05 Du jour au lendemain. PARIS PREMIÈRE ARTE FRANCE 3 v.o., 110 min) &. Ciné Cinémas 1 23.40 La Vie en questions. Hubert Damisch (L’amour m’expose). 0.30 Frankenstein s’est échappé aa Un don pour toujours. 21.00 Le Sixième Sens aa 20.15 Nivel, l’impossible pardon 23.40 La Vie en questions Terence Fisher (GB, 1957, v.o., 0.35 Strip-tease. FRANCE-MUSIQUES 90 min). TCM Première apparition d’Hannibal le Retour sur l’agression dont fut vic- Ce documentaire de Laurent 1.30 Aléas. Sous l’Opéra, le métro. 0.40 Kamikaze aa Les silences de l’arsenal. 20.00 Concert. Donné par l’Orchestre cannibale, dans un thriller vertigi- time le gendarme Daniel Nivel, à Guyot parle du don d’un de ses Didier Grousset (France, 1986, [email protected]. national symphonique de la Radio neux et hallucinant, que populari- Lens, en plein Mondial de football, reins puis de son foie par un père à 85 min) %. Ciné Cinémas 2 polonaise, dir. Antoni Wit. Œuvres de Messiaen, Lutoslawski, Chopin, Sikora. sera ensuite le roman de Jonathan il y a trois ans. Des hooligans alle- son fils. Il montre aussi une opéra- 1.30 Les Nuits fauves aaa CANAL + Cyril Collard (France, 1992, 22.00 Jazz, suivez le thème. Rosetta. Demme, Le Silence des agneaux. mands le laissèrent pour mort. Le tion de transplantation du foie, 23.00 Le Conversatoire. 125 min). TV 5 f En clair jusqu’à 20.35 Lecter (appelé Lektor) ne tient pas reportage d’Olivier Montels et avec une acuité impressionnante. 1.45 Les Jeunes Maris aa 18.00 Futurama. le rôle principal, et l’intrigue a été François Cauwels explique les cir- Mais ce qui frappe, au-delà de ces Mauro Bolognini (Italie, 1957, N., RADIO CLASSIQUE v.o., 95 min) &. Ciné Classics 18.25 Nulle part ailleurs. habilement simplifiée, débarrassée constances de cette tragédie, suit deux volets du documentaire, ce 1.55 La Veuve Couderc aa 20.35 Mister G a 20.40 Les Rendez-vous du soir. des méandres pyschanalytiques de le retour (lent) à la vie du gen- sont deux hommes, le père, tout à Pierre Granier-Deferre Film. Stephen Herek &. Œuvres de Indy, Le Flem, Varèse, l’enfance malheureuse et de la jeu- darme et évoque le formidable sa volonté de « redonner la vie » à (Fr., 1971, 85 min) %. Ciné Cinémas 3 22.25 Peau d’homme, cœur de bête a Josquin des Prés, Jolivet, Roussel, 2.00 Les Harvey Girls aa Film. Hélène Angel ?. Bartok. nesse tourmentée du tueur. A ne élan de solidarité à son égard, en son fils, et le professeur Belhiti, George Sidney (Etats-Unis, 1946, 0.10 Lundi golf. La saison 22.38 Les Rendez-vous du soir (suite). pas manquer. Allemagne. grand praticien mais humble. v.o., 100 min). TCM historique de Tiger Woods. Œuvres de Beethoven, Brahms.

MARDI 27 FÉVRIER GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

19.10 Albanie, la transition. Planète 21.25 Debussy et Mendelssohn 13.30 Sur la route de Madison aa TÉLÉVISION DÉBATS Clint Eastwood (Etats-Unis, 1995, LA CINQUIÈME/ARTE 19.40 Henri Guillemin présente... par Celibidache. Par l’Orchestre v.o., 140 min). TCM symphonique de Stuttgart. Mezzo 14.05 Les Dessous de la Terre. 18.00 Studio ouvert. L’économie Blaise Pascal. [1/2]. Histoire 14.50 Les bourreaux TF 1 des sports d’hiver. Public Sénat 19.55 L’Egypte. [4/5]. Odyssée 22.20 Trois fois trois. Muzzik 14.35 La Cinquième rencontre... 22.40 L meurent aussi aa La médiation pénale. 20.45 et 1.00 Le Club. 20.05 Jazz Heroes. [3/6]. Planète ’Ouverture d’« Obéron », Fritz Lang (Etats-Unis, 1943, 13.55 Les Feux de l’amour. Bertrand Delanoë. LCI 16.00 Avis de flexibilité. 20.15 New York sur bavures. Arte de Weber. Par l’Orchestre de N., 120 min) &. Ciné Classics 14.50 Alliance interdite. 21.00 Le Ku Klux Klan. Forum la Radio-télévision suisse italienne, Téléfilm. Tommy Lee Wallace %. 16.30 Les Ecrans du savoir. 20.30 L’Arche, 2000 ans après. dir. Serge Baudo. Mezzo 16.00 La Voce della luna aa 17.35 100% question 2e génération. 23.00 Albanie, l’apprentissage Federico Fellini (Italie, 1989, 16.40 Les Dessous de Palm Beach. [9/16]. Les tortues. Planète 18.05 Zucco et le boa. de la liberté. Forum 23.10 Jazz à Antibes 1990. 120 min) &. Cinétoile 17.35 Sunset Beach. 20.45 La Vie en face. Russie secrète. Avec Martial Solal, piano ; 18.35 Le Journal de la santé. L’armée oubliée. Arte 17.30 Cul-de-sac aaa 18.25 Exclusif. Toots Thieleman. Muzzik 19.05 Le Bigdil. 19.00 Archimède. MAGAZINES 20.50 La Roulette russe. Odyssée Roman Polanski (GB, 1965, 23.15 Don Giovanni. Opéra de Mozart. N., 110 min) &. Cinéfaz 20.00 Journal, Tiercé, Météo. 19.45 Météo, Arte info. 21.00 Kalachnikov. Histoire Mise en scène de Michel Hampe. 20.30 Football. Match amical. 20.15 New York sur bavures. 14.35 La Cinquième rencontre... Par l’Orchestre du Gürzenich 18.05 Retour à Howards End aa 21.00 Jardins à la française. Mezzo France - Allemagne. 20.45 La Vie en face. Russie secrète [1/2]. Justice - Société : de Cologne et les Chœurs de l’Opéra, James Ivory (Grande-Bretagne, 1991, La médiation pénale. La Cinquième 21.30 Le Cavalier de la nuit. dir. James Conlon. Mezzo v.o., 140 min) %. Ciné Cinémas 3 22.40 Le Temps d’un tournage. 21.30 Thema. Couleur sang. 17.00 Les Lumières du music-hall. Meurtre raciste. Planète 20.30 Victor, Victoria aaa 22.45 Ciel mon mardi ! 21.31 Sang sacré, désir sanglant. Jean-Jacques Goldman, 21.30 Ils ont fait l’Histoire. THÉÂTRE Blake Edwards (Etats-Unis, 1982, 1.05 Les Rendez-vous de l’entreprise. 22.20 The Big Shave. Dick Rivers. Paris Première Primo Levi. Histoire 130 min) %. Ciné Cinémas 1 Court métrage. Martin Scorsese. 22.25 Le Prix du sang. 18.30 L’Invité de PLS. 21.31 Thema. Couleur sang. 23.40 Reviens dormir à l’Elysée. 20.35 Ghost Dog, la voie FRANCE 2 23.20 The Addiction aa Pierre Moscovici. LCI Enquête sur la sève de la vie. Pièce de Georges Folgoas. Mise du samouraï aa Film. Abel Ferrara (v.o.). 18.30 Nulle part ailleurs. Sang sacré, désir sanglant. en scène de Michel Roux. Festival 14.00 Flic de mon cœur. 0.45 La Vie de Marianne. Le Prix du sang. Arte Jim Jarmusch (Etats-Unis, 1999, Invités : PJ Harvey, Anne Brochet, v.o., 110 min) %. Canal + Vert 14.45 En quête de preuves. Téléfilm. Benoît Jacquot [2/2]. Claude Miller, Sara Abitbol, 21.40 Tsiganes. Odyssée Stéphane Bernardis. Canal + TÉLÉFILMS 22.05 La Revanche de 15.35 Planque et caméra. 22.00 André Masson. [4/6]. Histoire M6 19.00 Archimède. Un riz enfin complet. Roger la Honte aa 15.40 Tiercé. 20.30 Le Pianiste. Mario Gas. Festival 15.55 Cap des Pins. Lutte contre le cancer du sein. 22.15 Jardins d’agrément. Mezzo André Cayatte (France, 1946, 13.35 Les Sources de l’amour. Menaces sur l’île de Wight. N., 95 min). Festival 22.35 La Mémoire et l’Identité. 20.40 Les Repentis. John Woo. %. TF 6 16.20 Un livre. Téléfilm. Brad Turner. &. Sauvons la grande outarde ! 16.30 Des chiffres et des lettres. Portrait : Margherita Hack. Arte Argentine, les enfants 22.35 Un terrible doute. 22.25 Croupier aa 15.20 Les Routes du paradis. des disparus. Planète Michael Scott. %. M6 Mike Hodges (Grande-Bretagne, 1996, 17.05 Un toit pour trois. 16.15 M comme musique. 19.30 et 0.35 Rive droite, v.o., 90 min) &. Canal + Vert 23.30 L’Histoire du monde. 22.55 Les Chroniques de San Francisco. 17.35 Viper. 17.25 Mariés, deux enfants. rive gauche. Paris Première Les Incas, un destin [1/6].Alastair Reid 22.45 Miss Barrett aa 18.25 Tutti frutti. 17.55 Highlander. écrit dans le ciel. Odyssée Sidney Franklin (Etats-Unis, 1934, N., 20.55 Vie privée, Vie publique. et Pierre Gang Téva 19.15 Qui est qui ? 18.55 Buffy contre les vampires. Cherche maman désespérement. v.o., 115 min). TCM 0.45 La Vie de Marianne. 19.50 Un gars, une fille. 19.50 I-minute, Le Six Minutes, Météo. Invités : Hervé Vilard, Smaïn, SPORTS EN DIRECT Benoît Jacquot [2/2]. Arte Marie-Claire Allorant, Yves-Henri, 20.00 Journal, Rugby, The Race, Météo. 20.05 Une nounou d’enfer. Charles-Edouard, Martine, Gabrielle, 20.55 La Femme de mon pote 20.40 E=M6 découverte. Claude Ameline, Marie-Christine Le 16.00 Tennis. Tournoi de Dubaï (Emirats COURTS MÉTRAGES Film. Bertrand Blier. &. e 20.50 Une femme Boursicot, Sophie Marinopoulos, arabes unis) (2 jour). Eurosport 22.40 Fous d’humour. Georgina Souty-Baum, 22.20 The Big Shave. très très très amoureuse. 17.00 Basket-ball. Euroligue féminine 0.45 Journal, Météo. Film. Ariel Zeitoun &. Patrick Presse. France 3 (8e de finale) Match aller : Martin Scorsese. Arte 21.00 Le Gai Savoir. Ruzomberok - Bourges. 22.35 Un terrible doute. 20.00 Match aller : 1.15 Les Mains de Violeta. FRANCE 3 Téléfilm. Michael Scott %. L’histoire est-elle un roman ? Lucia Sanchez. France 3 Invités : Erik Durschmied ; US Valenciennes Olympique - 0.15 Capital. Toujours moins cher. Dominique de Villepin ; Dynamo Moscou. Pathé Sport 13.55 C’est mon choix. Etienne de Montety ; 20.30 Football. Match amical. SÉRIES 14.55 Tecumseh. Serge Branly. Paris Première France - Allemagne. TF 1 Téléfilm. Larry Elikann. RADIO 21.05 Temps présent. 19.30 Hill Street Blues. 16.35 MNK, A toi l’actu@. 21.00 Boxe. Combat international WBC. [1/2]. Le printemps. &. TMC Ecstasy, LSD, cocaïne, l’enfer Poids légers : Thembikosi 17.50 C’est pas sorcier. des raves.Les jeunes et le luxe. TV 5 Mtyenene - Zimele Mpusulwa. 20.45 Invasion planète Terre. 18.15 Un livre, un jour. FRANCE-CULTURE 22.15 Ça se discute. Poids lourds : Sedrick Fields - L’Atavus. %. 13ème RUE 18.20 Questions pour un champion. Comment vit-on l’adaptation Baldwin Mlonqwane. Eurosport 20.50 La Vie à cinq. 18.50 Le 19-20 de l’information, Météo. 19.30 In vivo. de sa vie au cinéma ? TV 5 [1/2]. Tout est bien... &. Téva 20.10 Tout le sport. De la philosophie à la bioéthique. 21.30 Friends. The One Where Ross Meets 20.30 Fiction. 0.15 Capital. MUSIQUE 23.20 The Addiction aa 20.20 Tous égaux. Toujours moins cher. M6 Elizabeth’s Dad (v.o.). &. Canal Jimmy La Frileuse, de Juliette Heymann. Abel Ferrara. Avec Lili Taylor, 20.55 Vie privée, vie publique. 22.12 Multipistes. 1.00 Top bab. 19.30 Le Requiem, de Verdi. 21.30 First Wave. Christopher Walken (EU, 1995, Cherche maman désespérément. ème Invité : Tom Jones. Canal Jimmy Lors du Festival de Cardiff. Avec Stuart Echec et mat. 13 RUE N., v.o., 85 min). Arte 22.55 Météo, Soir 3. 22.30 Surpris par la nuit. Burrows, ténor. Par l’Orchestre Autour de Persévérance, 22.15 Le Damné. 23.20 Alien 3 a philharmonique de Cardiff It’s a Helluve Life. %. Série Club de Serge Daney [1/4]. DOCUMENTAIRES et les Chœurs du Festival. Muzzik Film. David Fincher ?. 0.05 Du jour au lendemain. 22.25 Sex and the City. What goes around 19.50 Octuor pour quatre violons, 1.15 Libre court. 17.25 Chine, les enfants comes around (v.o.). %. Téva deux altos et deux violoncelles, FRANCE-MUSIQUES de la révolution. Muzzik 22.50 Twin Peaks. CANAL + Par le Quatuor Gewandhaus Episode n0 20 (v.o.). %. 13ème RUE 18.05 Le Monde des animaux. et le Quatuor Arzberger. Œuvre 18.00 Le jazz est un roman. 23.25 Taxi. Jim’s Mario’s (v.o.). Série Club 15.15 + de zapping. Zucco et le boa. [3/24]. La Cinquième de Mendelssohn-Bartholdy. Mezzo Bill Evans. 21.00 Solti dirige le London 23.40 Dharma & Greg. 15.50 Les Dragons de Komodo. 19.07 A côté de la plaque. 18.10 Plogoff, des pierres The Dancing Game (v.o.). &. Téva 16.20 Nulle part ailleurs. contre des fusils. Histoire Philharmonic Orchestra (2). 20.00 Un mardi idéal. Symphonie no 8» en fa majeur, op. 93, 23.40 Gabriel Bird, 16.25 Le Maître des lieux Invités : Illico ; Richard Galliano. Film. James Orr &. 18.30 L’Actor’s Studio. de Beethoven ; Symphonie no 1» en ut profession enquêteur. 22.00 Jazz, suivez le thème. Billy Crystal. Paris Première mineur, op. 68, de Brahms. Muzzik Les affaires sont les affaires. 13ème RUE f En clair jusqu’à 20.35 Some Other Spring. 18.00 Futurama. 18.25 Nulle part ailleurs. RADIO CLASSIQUE 20.35 Limbo a Film. John Sayles. &. 20.40 Les Rendez-vous du soir. 22.40 Le Pique-Nique de Lulu Kreutz Le chef d’orchestre Seiji Osawa. Film. Didier Martiny. &. Œuvres de Schubert, Mahler, Chopin, 23.45 Le Grondement de Mozart, Prokofiev, Takemitsu. ARTE FRANCE 3 ARTE 0.20 Les Deux Visages la montagne aa 22.45 Les Rendez-vous du soir (suite). du docteur Jekyll aa Le gambiste Juan Manuel Quintana, 20.15 New York sur bavures 20.55 Vie privée, vie publique 23.20 The Addiction aa Mikio Naruse. Avec Setsuko Hara, Film. Terence Fisher (v.o.). &. Yôko Sugi (Japon, 1954, N., la claveciniste Céline Frisch « Que faire quand la police vous ar- La quête de la mère reste un be- Un soir, une femme mystérieuse v.o., 95 min) &. Ciné Classics 1.50 Le Commissaire et la violoniste Amandine Beye. Film. George Sluizer (v.o.) &. Œuvres de Rameau, Couperin, Marais. rête », c’est la question que posent soin irrépressible pour les enfants agresse Kathleen, jeune étudiante 0.15 Ginger et Fred aaa des policiers newyorkais aux nés sous X..., c’est-à-dire abandon- à l’université de New York, et la Federico Fellini (France - Italie, 1986, 120 min) &. Cinétoile jeunes des quartiers difficiles de la nés à leur naissance ou peu après. mord au cou. La jeune fille devient SIGNIFICATION DES SYMBOLES Big Apple afin d’éviter le pire entre Mireille Dumas, pour la dixième un vampire. Abel Ferrara réfléchit 0.20 Les Deux Visages jeunes et policiers. On y évoque la édition de son magazine, invite des au mal et à la rédemption, en ima- du docteur Jekyll aa Les codes du CSA Les cotes des films Terence Fisher (Grande-Bretagne, & a peur, celle des jeunes comme celle gens célèbres ou non à évoquer ginant cette histoire de vampire, Tous publics On peut voir 1960, v.o., 90 min) &. Canal + % Accord parental souhaitable aa A ne pas manquer des cobs, mais aussi les statistiques cette blessure permanente, les re- transe morale imagée dans la- 0.35 Brazil aa ? Accord parental indispensable aaa Chef-d’œuvre ou classique et les options du maire de New cherches qui sont ensuite faites quelle passent des scènes terri- Terry Gilliam (Grande-Bretagne, 1984, ou interdit aux moins de 12 ans Les symboles spéciaux de Canal + York, farouche défenseur de la dans les hopitaux, les associations, fiantes. Lili Taylor y est impres- v.o., 140 min) &. Cinéfaz ! Public adulte DD Dernière diffusion « tolérance zéro » envers les petits etc. Une émission intelligente et sionnante ; sa rencontre avec 0.40 John McCabe aa Interdit aux moins de 16 ans d Sous-titrage spécial pour Robert Altman (Etats-Unis, 1971, # délinquants. émouvante. Christopher Walken, formidable. 125 min). TCM Interdit aux moins de 18 ans les sourds et les malentendants 38

MARDI 27 FÉVRIER 2001 Le pacs blanc Les ministres des affaires étrangères des Quinze par Pierre Georges signent sans enthousiasme le traité de Nice ILS SE PACSÈRENT. Eurent ble au pays, façon gardarem lou de nombreux petits points. Et lycée ! mutèrent ensemble. Bon, ainsi Ce retour au pays, vœu émis Il doit maintenant être ratifié par les Parlements nationaux raconté, le conte de fées paraît par toutes sortes d’honnêtes plus abscons que romantique. gens, gendarmes, policiers, fac- BRUXELLES compromis obtenu à force de mar- rations renforcées » qui devrait per- – il n’est pas exclu que l’Europe Mais cela résume assez bien ce teurs, ne s’obtient pas si facile- de notre bureau européen chandages de plus en plus aigres, à mettre à l’avenir à une avant-gar- soit parvenue à une sorte de palier phénomène étrange et drôle, ment que cela. Il suppose que Les ministres des affaires étrangè- l’aube du 11 décembre, s’est révélé de de pays désireux de poursuivre dans la « communautarisation » quoique plutôt incivique, d’une l’on ait fait d’abord ses preuves, res des Quinze devaient se retrou- l’ombre de l’ambition qui avait été l’intégration d’aller de l’avant sans de ses politiques –, mais sans dou- épidémie de pacs au bahut. que l’on ait accumulé des points ver, lundi 26 février, à Nice pour la initialement affichée, tant par la être retardés par les plus réticents, te davantage par la mauvaise pré- Ainsi que Le Monde l’avait donnant prioritairement droit à signature du traité européen qui France, la Commission de Bruxelles mais ils n’ont que très peu élargi le paration d’un sommet dont les raconté, il y a quelques semai- sa demande. Bref, que l’on pren- porte le nom de la cité des Anges, et bon nombre d’Etats membres. champ de la prise de décision à la enjeux n’ont pas été expliqués de nes, en faisant le bilan des pac- ne sa place dans la file d’attente. et dont le plus grand mérite est majorité qualifiée, du moins sur façon pédagogique aux citoyens sés de l’an I, il semble bien Etant entendu que la demande d’exister : en dépit de ses lacunes PAS DE VOLONTÉ POLITIQUE des sujets essentiels que sont la fis- européens. Il aurait fallu pour cela qu’au sein de l’éducation natio- est très supérieure à l’offre. – qui sont nombreuses ––, l’absen- Outre que son contenu ne don- calité, la sécurité sociale, l’immigra- une volonté politique qui a fait nale cette louable avancée des Or que se passe-t-il ? Reve- ce d’un traité à l’issue du sommet ne pas à l’Union les moyens institu- tion. De même, s’agissant de la défaut. mœurs ait suscité des vocations nons à nos enseignants en espé- européen de décembre dernier tionnels de dominer l’inévitable taille de la Commission européen- Mais Nice n’est qu’une étape de inattendues. rance de Brive (Zambèze). Un aurait sans aucun doute porté un lourdeur bureaucratique et politi- ne, ils se sont bornés à prévoir la construction européenne. Le Quelques centaines, voire professeur célibataire, méritant, coup au processus d’élargissement que que ne va pas manquer d’en- qu’une limitation du nombre de traité signé lundi ouvre aussi la quelques milliers d’enseignants et nonobstant corrézien-accro, de l’Europe. Jacques Chirac, Lionel traîner une Europe qui devrait ses membres – à 27 – n’intervien- voix au prochain chapitre, qui auraient ainsi inventé le pacs de obtiendra vaillamment ses dix Jospin, Göran Persson, premier compter un jour jusqu’à 27 mem- dra que dans une dizaine d’an- s’écrira dans le cadre d’une nouvel- convenance. Ils mettraient leurs points l’an. Le même, pacsé à ministre suédois, dont le pays assu- bres, le traité de Nice n’aura appor- nées. Même pusillanimité à pro- le conférence intergouvernementa- noms, par deux, au bas d’un par- son double, son « pays », sa me la présidence de l’Union, Nicole té aucune réponse aux questions pos de la pondération des voix au le, en 2004, et dont les principaux chemin dans un but absolument « payse », décrochera d’un coup Fontaine, présidente du Parlement essentielles induites par l’impor- Conseil des ministres, où l’instaura- points de l’ordre du jour seront la imprévu par le législateur : le d’un seul quatre-vingt-dix européen, et Romano Prodi, prési- tant débat qui s’est developpé tion d’une majorité à « trois clefs » répartition des compétences en pacte civil accélérateur de muta- points. dent de la Commission européen- depuis un an sur la future architec- laisse mal augurer du fonctionne- Europe (quelles responsabilités res- tion (pacam). Les chiffres peuvent être discu- nes vont donc, tour à tour, saluer ture politique de l’Europe, ses ment d’une institution déjà passa- pectives pour les institutions euro- Selon diverses sources, en tés. L’esprit de la manœuvre res- ce résultat, qui n’est pas mince, et « frontières » et surtout son modè- blement sclérosée. péennes, les Etats, les régions ?) ; effet, et différents calculs qui te celui-là. Pour faire passer son qui a été reconnu comme un suc- le, puisque la question posée est Nice fut donc le sommet de la l’inscription dans les traités de la immédiatement nous exté- dossier du dessous au dessus de cès historique dans les pays d’Euro- de savoir si l’Europe de demain préservation des intérêts, Charte des droits fondamentaux et nuent, les heureux pacsés bénéfi- la fameuse pile administrative, pe centrale et méditerranéenne qui sera ou non plus fédéraliste. c’est-à-dire des égoïsmes natio- une éventuelle constitutionnalisa- cieraient, par la seule magie de rien ne vaut un petit pacs blanc font antichambre à la porte de Le bilan de la conférence inter- naux, au détriment de cet esprit tion des traités. leur union, de points de gratifica- de derrière les fagots. D’autant l’Union européenne. gouvernementale (CIG) chargée communautaire qui fonde l’« aven- tion de nature à leur faire pren- évidemment que, mutations Les Quinze auront bien du mal à de la réforme des institutions est ture » européenne. Une telle Laurent Zecchini dre la file de gauche, la file gran- obtenues, le chiffon de papier masquer que Nice fut au moins maigre : les Quinze ont certes approche s’explique peut-être par de vitesse sur l’autoroute des peut être facilement annulé. autant une occasion manquée. Le assoupli le mécanisme des « coopé- le niveau d’intégration déjà atteint f www.lemonde.fr/ue demandes de mutation. Les futurs et heureux divorcés Soyons plus concrets, plus du pacs seraient ainsi suffisam- pédagos en somme. Enoncé du ment nombreux pour que le problème : prenez deux ensei- corps enseignant, majoritaire- gnants. De Corrèze par exem- ment honnête et patient, ple. Ou, pour ne vexer person- s’émeuve de ces manœuvres de ne, de quelque autre contrée du contournement et de flibusterie Zambèze français. Ces deux à la mutation. Pourquoi tant enseignants, du sexe qui leur d’envie ? Ces braves tourte- convient, font leurs classes dans reaux, avant que de muter, nous un établissement Paul-Valéry paraissent tout à fait prioritaires ou Charles-Trenet d’une aima- pour enseigner l’instruction civi- ble banlieue parisienne. Il faut que : comment truander dans bien que pédagogie se passe ! les files d’attente. Comment Mais, outre leur vocation, ces détourner la loi à son profit. deux enseignants cultivent un Comment s’asseoir aux places rêve. Revenir le plus vite possi- réservées. Et ainsi de suite.

Des biologistes de San Francisco ont créé des souris « humanisées » UNE ÉQUIPE de biologistes conservés par congélation et ne américains a révélé, dimanche faisant plus l’objet d’un projet 25 février à San Francisco, avoir parental ? Les scientifiques amé- réussi à créer des souris dont une ricains ont pour leur part fait fraction importante du cer- l’économie de ce questionne- veau – le quart environ – avait ment éthique. Ils expliquent été colonisée par des neurones aujourd’hui être parvenus à intro- provenant de cellules issues duire et à faire se développer des d’embryons humains. Les souris neurones humains issus de cellu- ainsi « humanisées » ne sem- les souches dans des cerveaux de blent pas avoir, selon leurs créa- souris. Ils font aussi valoir que teurs, un comportement très dif- cette avancée pourrait rapide- férent de leurs congénères stric- ment conduire à la mise au point tement animales. de traitements pour des affec- Quelques jours seulement tions neurologiques aussi graves après les résultats du décryptage que les maladies d’Alzheimer ou de la quasi-totalité du génome de Parkinson ainsi que pour les humain et la découverte des fai- conséquences des accidents vas- bles différences existant entre culaires cérébraux. les espèces humaine et murine, cette première soulève dès à pré- DES TRAVAUX DÉRANGEANTS sent de nouvelles et troublantes A l’origine de ces travaux aussi questions éthiques. Elle consti- prometteurs que dérangeants, tue dans le même temps un spec- on retrouve la société californien- taculaire rebondissement dans la ne de biotechnologie StemCells, toute récente controverse sur la l’Institut Salk (La Jolla) et le pro- provenance et l’usage qui, raison- fesseur Irving Weissman (univer- nablement, peuvent être faits sité Stanford). « Nous ne recréons des cellules souches humaines. pas un cerveau humain. Nous On sait que ces cellules, dotées cherchons seulement à compren- d’une extraordinaire plasticité dre comment ces souches cellulai- parce qu’elles ont conservé tou- res peuvent fonctionner, et com- tes leurs facultés de différencia- ment elles peuvent servir au traite- tion, laissent entrevoir de ment de maladies particulières », prodigieuses applications théra- a fait valoir Ann Tsukamoto, vice- peutiques dans le champ des présidente des activités scientifi- maladies humaines dégénérati- ques chez StemCells. ves jusqu’ici presque toujours Pour sa part, le professeur incurables. Weissman explique que la pro- Depuis quelques mois, le débat chaine étape de ce travail devrait portait moins sur l’usage scienti- consister à fabriquer des souris fique et médical qui pouvait être au cerveau entièrement ou pres- fait de ces cellules que des voies que composé de cellules humai- par lesquelles les biologistes pou- nes. Un modèle expérimental est vaient se les procurer. Pouvait- d’ores et déjà au point, mais le on, à cette fin, les laisser créer scientifique californien souhaite des embryons via la nouvelle que l’on ouvre auparavant un lar- technique du clonage thérapeuti- ge débat éthique. Il aimerait en que comme la Grande-Bretagne effet savoir à partir de quel pour- vient de le décider ? centage de cerveau de souris Faut-il, comme le souhaite le constitué de cellules humaines il premier ministre français, laisser devrait commencer à s’inquiéter quelques équipes obtenir ces et pourquoi, au juste, il convien- « cellules de l’espérance » à partir drait de s’inquiéter. de quelques milliers d’embryons humains fécondés in vitro, Jean-Yves Nau

Tirage du Monde daté dimanche 25 - lundi 26 février 2001 : 587 673 exemplaires. 1-3 MARDI 27 FÉVRIER 2001

EUROPE BOUSSOLE Le Train de l’emploi pp. XII à XVII Jacek Le nouveau premier ministre a Saryus- libanais s’efforce de relancer a OFFRES D’EMPLOI Wolski, l’activité économique Un fort clivage politique b Banques, assurances pp. XVIII à XX b sondage 34 % des étudiants Carrière dans l'enseignement 52 ans, et s’attaque à la dette publique b Marketing p. XXI et des jeunes cadres souhaitent travailler dans 46 % secrétaire b (page V) la fonction publique, d’après un sondage effectué Conseil pp. XXII à XXIV d’Etat pour La croissance libanaise 8% b par la Sofres pour Le Monde-Le Train de High-tech pp. XXV à XXIX l’intégration européenne en % du PIB b Industrie p. XXX l’emploi (page IX) Gauche Droite depuis avril 2000, prépare la 33 b b La jeune société belge Babel Technologies prend Gestion et administration pp. XXXI à XXXIV Pologne à rejoindre l’Union b Carrières internationales p. XXXIV 0 une longueur d’avance dans la synthèse vocale (page X) (page IV) -1 b b Les salariés du Net ont-ils besoin d’une convention collective ? (page XI) Collectivités territoriales pp. XXXV et XXXVI 1998 1999 2000 2001

L’avertissement donné à l’Irlande par ses pairs montre Premier règlement que la coordination est le maillon faible de l’Union monétaire de comptes à Euroland ais de quoi j’me tionniste, leur réticence à baisser tions. « Tant sur la forme que sur le mêle ? », aurait deman- trop rapidement les taux d’intérêt fond, cette “culture de la coordina- Le « bon élève » se fait taper sur les doigts dé en son temps, européens. tion” doit être développée, aussi bien M outrée, Zazie, avec son L’autre test est, par ricochet, à usa- dans les pays membres que chez les accent de titi parisien, à l’importun. ge externe. L’avertissement donné futurs candidats », estime-t-il. « Les Etats membres ont parfaite- en priorité à Dublin, dans une moin- Dans le cas irlandais, la réaction de ment le droit de déterminer leur pro- dre mesure à La Haye, sans oublier la Commission et de l’Ecofin lui appa- pre politique budgétaire nationale », Paris qui fait également l’objet de raît « disproportionnée et déplacée ». tonne, aujourd’hui, agacé, Charlie quelques remarques, est aussi dirigé, Mais « tout cela montre que le systè- McCreevy, le bouillant ministre indirectement, vers les pays candi- me cherche ses marques. Il finira par irlandais des finances, parti en dats à l’Union. Une façon de leur rap- les trouver », assure Pierre Jacquet. guerre contre les empêcheurs de peler les équilibres drastiques – Pour l’heure, il reste que l’Irlan- gouverner en rond et aussitôt notamment en matière de discipline de, longtemps présentée comme le relayé par les bataillons d’europho- budgétaire – qu’ils devront respec- « modèle » à suivre, caractérisée bes britanniques. La raison de cette ter. par une croissance en flèche (11 % Irlande montée d’adrénaline souverainis- « Ces pays interpréteront sans en 2000) et un chômage quasi Taux de chômage : te ? La « recommandation » faite à doute l’exemple irlandais comme une inexistant, voisin de 4 %, est brus- 4,1 % en 2000 la mi-février au gouvernement de confirmation des engagements que quement devenue le mouton noir 1,4 Dublin, par la Commission de représente l’adhésion. Il ne s’agit pas européen. Ce psychodrame n’aurait Excédent budgétaire : Bruxelles d’abord, par les quatorze de soumettre ses propres politiques certainement pas pris une telle 4,2 % du PIB autres grands argentiers de l’Union au diktat de Bruxelles, mais d’accep- ampleur si l’Europe, alertée par le européenne ensuite, de revoir sa ter qu’elles soient définies de façon ralentissement de l’économie amé- copie budgétaire pour l’année certes décentralisée mais dans le ricaine, n’était pas contrainte de se 2001 et de la mettre en conformité cadre d’un exercice mené largement poser, elle aussi, des questions sur avec les grandes orientations euro- en commun au niveau de la zone la solidité de sa croissance. Et sur la 1,9 péennes de politique économique. euro », souligne Pierre Jacquet, nécessité de faire bloc. Cette admonestation – publique directeur adjoint de l’Institut fran- 6,0 et collective – est une première çais des relations internationales Laurence Caramel 3,7 dans l’histoire récente de l’Union (IFRI) et spécialiste de ces ques- et Serge Marti économique et monétaire (l’euro 0,3 31,7 est né le 1er janvier 1999) qui a valeur de test. A plusieurs titres. Au chapitre des grands principes, 21,5 3,1 c’est la discipline solidaire des Quin- ze qui est mise à l’essai, aujour- 1,7 17,6 d’hui affaiblie par la poussée infla- tionniste de l’Irlande (et des Pays- 9,0 Bas), demain, peut-être, par le laxis- me budgétaire ou fiscal prêté par avance à l’Allemagne, à l’Italie ou à la France. Avec un bémol, toute- fois, celui d’un Pacte de stabilité et de croissance qui s’avère parfait POIDS R ELAT IF DE 1,8 pour faire respecter le fameux cri- CHAQ UE ÉT tère de 3 % du produit intérieur AT D ELA brut qu’il ne faut pas dépasser, ZONE EURO mais beaucoup moins adapté (et EN % DU P dépourvu de réel pouvoir de sanc- IB tion) lorsqu’il s’agit des autres enga- gements – ou contraintes – sous- crits à Maastricht. Au demeurant, personne n’avait prévu que le premier casus belli de l’Eurogroupe proviendrait de la hausse des prix, un mal que chacun croyait terrassé. A l’exception nota- ble de la Banque centrale européen- DES PERFORMANCES DE CROISSANCE ET D’INFLATION TRÈS VARIABLES ne, gardienne du temple anti-infla- tion et qui, dans l’affaire, se frotte 9,81,6 les mains. La montée au créneau de l’autorité politique de l’Union 5,3 7,5 4,0 4,2 3,8 3,9 en matière économique (le conseil 3,0 2,9 3,5 3,0 3,4 3,0 2,8 2,1 2,8 2,7 2,9 2,6 Ecofin qui regroupe les quinze 1,8 1,6 2,0 2,3 1,4 ministres des finances) et de son poste de pilotage technocratique (la Commission de Bruxelles, via ANDE TALIE GRÈCE I FRANCE IRL son président, Romano Prodi, qui ESPAGNE FINLANDE PAYS-BAS AUTRICHE BELGIQUE PORTUGAL ALLEMAGNE s’est autopromu interlocuteur natu- LUXEMBOURG rel de la BCE) permet aux « gno- Croissance en volume du PIB en 1999 (en %) Hausse des prix en 2000 (en %) mes » de Francfort de reconquérir une certaine virginité. Et de justi- Infographie : Le Monde - Source : Eurostat fier, par le danger de l’hydre infla- II / LE MONDE / MARDI 27 FÉVRIER 2001 ̄ CONVERGENCE Le cas irlandais : un test pour la zone euro Questions-réponses FRANCFORT l’Union européenne qui hésitent Le problème posé par l’Irlande de notre correspondant L’enjeu est la mise en encore à frapper à la porte de ne concerne en rien le pacte de sta- es recommandations adres- l’euro que pour les Etats d’Europe bilité et de croissance : celui-ci Qu’est-ce que européenne (BCE). Celle-ci esti- sées à l’Irlande par ses par- place d’une référence centrale et orientale candidats à fixe les limites à respecter dans les le Pacte de stabilité me que la hausse des prix ne tenaires européens sont l’Union. Bien que l’arrivée de ces domaines du déficit, un chapitre 1 et de croissance ? doit pas dépasser le seuil de Lbien davantage qu’une valable pour les derniers ne soit pas pour l’immé- où l’Irlande engrange des résul- Les pays qui ont choisi de par- 2,2 % en moyenne dans la zone grande première dans l’histoire de diat, ces pays risquent de se tats très confortables. Il s’agit sur- ticiper à l’Union économique et euro. Cette limite a été légère- la zone euro. Elles ont valeur de Douze, en particulier retrouver dans une position pro- tout de la voir respecter un autre monétaire se sont engagés à limi- ment dépassée au cours des der- test pour l’union monétaire. La che de celle de l’Irlande : leur éco- outil-clef : les grandes orienta- ter leurs déficits publics dans les niers mois, ce qui a justifié un portée du geste des ministres des pour les économies nomie est en phase de rattrapage, tions de politique économique, seuils fixés par le Pacte de stabili- resserrement de la politique finances va en effet bien au-delà ce qui peut entraîner une situa- mises au point chaque année en té et de croissance, la mauvaise monétaire de la BCE. Mais dans de l’Irlande. les plus importantes tion de surchauffe. concertation avec Bruxelles. santé des finances publiques le cas de l’Irlande et des Pays- L’île, très performante en matiè- Enfin, le bras de fer avec l’Irlan- étant considérée comme une Bas, il semble que la machine se re de croissance, et de déficit de l’union monétaire de survient, opportunément, au TÂCHE DÉLICATE source potentielle de fragilité soit emballée. Pour le premier public, à la traîne sur le plan de moment où les pays membres de D’après le traité de Maastricht, pour l’euro. Ce pacte, prévu par pays, l’indice flirte avec les 6 %, l’inflation, représente moins de L’enjeu du bras de fer avec l’Ir- l’euro cherchent à améliorer la complété à Amsterdam, les pays le traité de Maastricht, a été ava- alors que pour le second, il a 1 % du produit intérieur brut des lande est triple. Tout d’abord, cet- coordination de leurs politiques membres doivent assurer une lisé lors du conseil européen de bondi de 2,9 % à 4,2 % entre douze membres de l’euro. Quoi te première recommandation a économiques. Les efforts en ce « coordination plus étroite des Dublin de juin 1996. Puis il a été décembre et janvier. C’est ce qui qu’il arrive, l’impact de la politi- valeur d’exemple pour les mem- sens se sont multipliés depuis le politiques et une convergence sou- complété lors du sommet d’Ams- justifie l’ire de la Commission et que expansionniste menée par bres de l’union monétaire. Il s’agit lancement de l’euro, avec, en par- tenue des performances économi- terdam, un an plus tard, par un la réprimande de leurs partenai- son gouvernement sera, de l’avis de mettre en place une référence ticulier, la montée en puissance ques ». Une tâche délicate, car cha- volet sur la croissance et l’em- res qui redoutent un effet de général, des plus faibles pour valable pour les Douze, en particu- de l’Eurogroupe, qui réunit les que capitale est encore habituée à ploi, ce dernier devant être inté- contagion. Même si ces deux l’évolution de la zone. Néan- lier pour les économies les plus ministres des finances de la zone. agir seule. « Les choses s’amélio- gré aux objectifs de politique pays ne représentent, ensemble, moins, le cas irlandais risquait de importantes de la zone. «Siun Mais des couacs restent possibles, rent, le contact informel entre les économique que les Etats mem- que 7 % environ du produit inté- provoquer un malencontreux pré- grand pays met en œuvre une politi- comme l’a illustré en septem- ministres est de plus en plus appro- bres présentent chaque année à rieur brut des douze pays de la cédent, au moment où les Etats que économique semblable à celle bre 2000 le cavalier seul de la Fran- fondi », dit un membre de la Com- leurs partenaires. zone euro. membres de l’union monétaire de l’Irlande, nous aurons un problè- ce, en matière de taxes sur les pro- mission de Bruxelles. L’objectif à atteindre à moyen sont engagés dans un délicat me réel », dit un haut fonctionnai- duits pétroliers. Les mesures Dans ce contexte, le Conseil des terme est l’élimination totale Qu’entend-on apprentissage de la vie en com- re européen. Autre enjeu, démon- annoncées à Paris ont été prises ministres des finances (Ecofin, au des déficits publics, mais d’ici-là par convergence mun. trer aux pays candidats que l’adhé- sans consultation préalable des niveau des Quinze, l’Eurogroupe, il est impératif de les limiter à 3 des politiques Un détail ne trompe pas. Alors sion à l’union monétaire compor- partenaires européens, qui ne se plus informel, pour la seule zone moins de 3 % du produit inté- économiques ? que ministres des finances de te aussi des devoirs. L’exemple sont pas gênés pour le faire remar- euro) est chargé de surveiller la rieur brut. Un Etat qui contre- Les partenaires de l’Union l’Eurogroupe et Commission vaut aussi bien pour les pays de quer. conformité des politiques écono- viendrait à cette obligation, en européenne ont défini, dans le orchestraient à Bruxelles, lundi miques menées par chaque gou- dehors de circonstances excep- cadre du passage à la monnaie 12 février, la publication de cette vernement avec les grandes orien- tionnelles comme une récession unique, cinq critères de conver- recommandation, les banquiers Un dossier-clé pour les gardiens monétaires tations définies en commun. Les d’une ampleur supérieure à 2 % gence, destinés à rendre plus centraux, qui pilotent au quoti- recommandations formulées en du PIB, s’exposerait à des sanc- aisé le pilotage économique et dien l’euro, observaient avec inté- La Banque centrale européenne (BCE) est restée discrète lors de la cas de litige ne sont cependant tions, celles-ci ne pouvant être monétaire de la zone. rêt cet épisode encore inédit. récente poussée de fièvre entre Bruxelles et Dublin. « Cette recom- pas contraignantes. décidées que par le conseil des Quatre d’entre eux condition- Quelques jours avant la recom- mandation est de la responsabilité des ministres des finances ; elle illus- Pour Pedro Solbes, le commis- ministres. Après rappel à l’ordre nent le passage à l’euro. Il s’agit mandation, Wim Duisenberg, le tre le bon côté de la coordination économique », dit-on à Francfort. Fait saire européen chargé des affaires de l’Etat concerné, celui-ci aura d’abord de la stabilité des prix – président de la BCE, avait apporté rarissime, le président de la BCE, Wim Duisenberg, qui répugne en économiques et monétaires, «le dix mois pour réagir. Si aucun le taux de la hausse des prix, sur un soutien sans ambiguïté aux général à citer nommément un pays, a pourtant suggéré au gouver- système de pression des pairs progrès n’est constaté, l’Etat une période d’un an avant l’exa- ministres des finances de la zone : nement irlandais, début février, de « prendre des mesures moins procy- (NDLR : les autres gouverne- incriminé devra verser un dépôt men, ne doit pas dépasser de « Les projets budgétaires du gouver- cliques que celles qui ont été décidées ». ments) est un outil très puissant » non rémunéré compris entre plus de 1,5 point la moyenne des nement irlandais sont clairement Jürgen Stark, le vice-président de la Bundesbank – l’un des pères pour faire plier l’Irlande. Reste à 0,2 % et 0,5 % du PIB et si, dans trois pays les plus vertueux de la sans rapport avec les grandes orien- du pacte de stabilité et de croissance lorsqu’il était secrétaire d’Etat savoir si ces pressions seront suffi- un délai de deux ans, les déficits zone. Deuxièmement, les taux tations qu’il avait acceptées aupara- au ministère allemand des finances –, est lui aussi monté au créneau santes. En cas de blocage persis- n’ont pas été réduits, ce dépôt d’intérêt à long terme ne doi- vant. » Une fois n’est pas coutu- pour soutenir par avance l’initiative de l’Ecofin : « Cette recommanda- tant avec Dublin, le test n’aura sera encaissé au profit du bud- vent pas dépasser de deux me, le constat des gardiens de tion est en fait la seule possibilité de sanction, quand un pays n’agit pas pas été très convaincant. get communautaire. points la moyenne des trois l’euro rejoint celui des responsa- comme il s’est engagé à le faire », a-t-il dit au quotidien allemand Bör- meilleurs élèves pour la stabilité bles politiques de la zone. sen Zeitung. Philippe Ricard Pourquoi l’Irlande des prix. Troisièmement, un et les Pays-Bas pays ne doit pas avoir connu de 2 sont-ils critiqués ? fluctuation excessive de sa mon- Si l’on s’en tient aux perfor- naie au cours des deux dernières mances de croissance et d’em- années, et, quatrièmement, sa Quand Romano Prodi agace les grands argentiers ploi, ces deux pays affichent les dette publique rapportée au PIB meilleurs résultats de la zone. ne doit pas excéder 60 %. our l’instant, l’affrontement se joue à Lesdits ministres y ont vu une « maladresse Agacés, ils le sont aussi quand Romano Prodi L’Irlande connaît une croissance Le dernier critère concerne le fleuret moucheté. Mais si ça continue, de plus » du chef de l’autorité bruxelloise et ont essaye d’imposer la présence d’un membre de économique vigoureuse qui niveau des déficits publics – qui le président de la Commission euro- préféré ne pas relever, à l’instar du Français la Commission dans des rencontres jusqu’alors s’est même accélérée, passant doivent être inférieurs à 3 % du P péenne, Romano Prodi, pourrait – à Pierre Moscovici, ministre délégué aux affaires réservées aux politiques ou qu’il réclame un siè- de 8,6 % en 1998 à 11 % en 2000. PIB. C’est le seul critère explicite- son tour – recevoir un coup de sifflet des minis- européennes, qui s’est alors borné à déclarer : ge dans le groupe qui pourrait être chargé de Le chômage est très faible ment repris par le pacte de stabi- tres des finances de la zone euro. Ceux-ci, réu- « Les Etats membres sont assez grands pour coor- représenter la zone euro dans les réunions inter- (4,2 %), et l’économie butte doré- lité et de croissance, qu’il faut nis au sein de l’Eurogroupe, qui englobe les dou- donner leurs politiques économiques. » nationales. La participation – pour la première navant sur la contrainte du plein donc respecter après le passage ze pays de la zone, apprécient peu l’offensive fois – du commissaire européen aux affaires emploi. L’Irlande est aussi le à la monnaie unique. menée par « il Professore » pour donner un rôle RENCONTRES RÉSERVÉES AUX POLITIQUES économiques, Pedro Solbes, à la conférence de pays le plus vertueux en matière A côté de ces critères de majeur à la Commission dans la coordination Mais Romano Prodi ne souhaitait visible- presse de l’Eurogroupe, à l’issue de la réunion budgétaire dans la zone euro, convergence, la coordination des politiques économiques. ment pas en rester là. Le 7 février, la Commis- des sept pays les plus industrialisés (G 7), de avec un excédent proche de 5 %. des politiques économiques pas- Tout a commencé en octobre 2000, devant le sion a publié une série de propositions pour ren- Palerme, le 17 février, a été perçue comme un Les Pays-Bas, avec une crois- se également par une harmonisa- Parlement européen de Strasbourg, quand forcer la coordination des politiques économi- faux pas de plus par Paris. sance moins exceptionnelle – de tion des politiques fiscales. Mais Romano Prodi, dans un discours musclé sur ques dans la zone euro. A quelques jours du « La Commission est invitée au même titre que l’ordre de 4 % au cours des der- il n’y a ici rien de contraignant l’avenir de l’Europe, n’a ni plus ni moins propo- conseil Ecofin de Bruxelles, certains Etats la Banque centrale européenne aux réunions de nières années –, ont aussi réussi puisqu’aucune décision ne peut sé que « la Commission, interlocuteur évident de jugent qu’il aurait pu avoir la courtoisie d’en l’Eurogroupe, rappelle-t-on dans l’entourage de à résorber le chômage, tombé à être prise sans l’accord de cha- la Banque centrale européenne », pilote la politi- réserver la primeur aux ministres, avant d’en Laurent Fabius. Elle aimerait certainement jouer 2,6 %. Ils afficheront également, que membre. C’est la règle de que économique de la zone euro. Ce qui est informer la presse. Mais surtout, certaines un rôle plus politique, mais les traités sont clairs, pour la seconde année consécuti- l’unanimité qui explique le peu contraire aux traités européens, qui stipulent idées avancées chiffonnent clairement leur sou- elle est un instrument institutionnel au service des ve, un excédent de leurs finan- de progrès faits en la matière. que la coordination des politiques économi- veraineté, par exemple quand la Commission ministres. » Le 12 mars, lors du prochain Ecofin, ces publiques. Pour autant, et c’était récem- ques est une responsabilité qui revient au Con- suggère que « les Etats membres de la zone euro les ministres des finances discuteront des pro- Mais ces parcours en apparen- ment le cas de la France à pro- seil des ministres. Le rôle de la Commission se se plient au principe d’informer la Commission et positions de la Commission. Nul doute que ce ce exemplaires s’accompagnent pos de la fiscalité pétrolière, un limite à faire des recommandations au Conseil les autres membres de l’Eurogroupe avant de sera l’occasion de quelques mises au point. d’une évolution de l’indice des pays peut être vertement rappe- sur les « grandes orientations de politique écono- prendre des décisions de politique économique Même si, à l’extérieur, il n’en filtrera rien. prix bien supérieure aux limites lé à l’ordre pour avoir failli à la mique » (GOPE) présentées tous les ans par les susceptibles d’avoir une incidence sur l’économie fixées par la Banque centrale règle collective. Etats membres. de la zone ». Laurence Caramel La sainte alliance Londres-Dublin contre les donneurs de leçons

LONDRES Une heure après la réunion des lent de 31 milliards d’euros d’aides nation », assure le Daily Mail. «En ministre des finances – Gordon de notre correspondant Les reproches ministres des finances européens européennes diverses depuis 1973, clair, renchérit le Telegraph, si nous Brown – lequel, dit-on, n’est pas rlande - Grande-Bretagne, mê- au cours de laquelle le chancelier qui affiche depuis dix ans une inso- abolissons la livre sterling (pour aussi chaud que lui pour faire me combat contre les eurocra- adressés à l’Irlande de l’Echiquier britannique ne s’op- lente santé économique et qui est entrer dans l’euro), ce sont des tech- entrer le Royaume-Uni dans la tes ? A en juger par les com- posa point, du reste, à l’avertisse- conséquemment le plus europhile nocrates non élus qui gouverneront zone euro. Imentaires de la presse britan- renforcent le camp ment lancé à son collègue irlan- de l’Union, nul ne craint, si la que- nos finances. » Le chancelier de l’Echiquier a fixé nique du 13 février, au lendemain dais, ce dernier était sur toutes les relle Dublin-Bruxelles ne s’aggrave Francis Maude, le ministre des cinq critères économiques suffisam- du « carton jaune » délivré par les des europhobes chaînes de télévision pour mon- pas trop, une chute importante du affaires étrangères du cabinet ment vagues pour lui permettre de ministres des finances européens à trer sa colère. Et expliquer que baromètre de l’européisme local. conservateur « fantôme », frappe décider, le jour venu – « dans les leur homologue irlandais, le britanniques même si son plan d’investisse- En Grande-Bretagne, c’est exac- encore plus fort : « Nous devons deux premières années de la prochai- bouillant Charlie McCreevy, on ments massifs dans les services tement l’inverse et la querelle ne absolument garder notre capacité à ne législature », a précisé Tony pourrait le croire. tait à la BBC, au soir « fatal » du publics – doublement des dépen- pouvait pas tomber à un plus mau- nous gouverner nous-mêmes, à déci- Blair aux Communes –, si oui ou De fait, comme le reconnaissait 12 février, combien sa mésaventu- ses annuelles prévues dans l’éduca- vais moment pour les partisans tra- der notre niveau d’impôts, notre poli- non le gouvernement appellera ses The Guardian, l’un des rares jour- re avec Bruxelles avait « une gran- tion, la santé et les transports qui vaillistes de l’adhésion à Euroland. tique fiscale, nos dépenses. Nous sujets aux urnes pour décider de naux britanniques europhiles dans de pertinence pour ce Royaume-Uni en ont tous bien besoin, à partir de Lorsque Charlie McCreevy rappelle n’avons nul besoin d’un gouverne- l’adhésion à la monnaie unique. un pays où 80 % de la classe média- avec lequel nous avons tant de cho- 2003 – risquait d’aboutir à un défi- que si l’entrée de son pays dans ment de Grande-Bretagne qui aurait Objet de la vindicte irlando-bri- tique est eurosceptique, voire euro- ses en commun ». Le thème de « l’in- cit budgétaire de 1,1 % en 2004, il l’euro a signifié un total abandon à rendre des comptes à la Commis- tannique, le président de la Com- phobe, « toute cette affaire est pain tolérable atteinte à notre souveraine- n’y changerait rien. « Nous ne som- de souveraineté quant à la fixation sion européenne. » mission européenne, Romano Pro- bénit pour les adversaires de l’union té démocratique », tel qu’il fut décli- mes pas d’accord avec la Commis- des taux d’intérêt par la Banque di, était à Londres le 15 février. monétaire ». Presque tous les né sur tous les tons les jours sui- sion européenne, martela Charlie centrale européenne, mais n’a ÉLECTIONS ANTICIPÉES Devant ses interlocuteurs, notam- médias, partagés quant à la jus- vants, reçut d’autant plus d’écho McCreevy. Nous pensons qu’elle a « jamais impliqué que nous renon- Du pain bénit pour l’opposition ment des journalistes europhobes, tesse des reproches adressés au que le chancelier de l’Echiquier bri- une vue étroite » des critères de cions à notre droit de fixer nos politi- – qui vient de lancer, le 10 février, il a posé le problème de l’abandon grand argentier irlandais, le « cou- tannique prit lui aussi très mal, la convergence. ques budgétaires et fiscales de maniè- une grande campagne nationale de souveraineté en ces termes : rageux Thatcher celte qui a osé « remontrance » dont il fut l’objet. La veille, son collègue britanni- re indépendante », il met précisé- pour « sauver la livre » – et un très « Sachant que vous êtes cernés par défier Bruxelles », comme écrivait Que les critiques de la Commis- que, qui est sans doute chez ment le doigt sur ce que les euros- mauvais coup pour Tony Blair, qui l’euro, dites-moi comment vous pou- The Daily Telegraph, ont fait des sion envers l’Irlande et la Grande- lui – question de tradition politi- ceptiques britanniques appellent prépare des élections générales vez effectivement contrôler votre éco- gorges chaudes de la simultanéité Bretagne ne soient ni du même que – le plus institutionnellement « le cœur » du problème. anticipées, sans doute pour début nomie sans avoir votre représentant des reproches adressés à Londres poids institutionnel ou politique, puissant parmi tous ses homolo- « C’est ce que nous expliquons mai. Le premier ministre de la au sein du groupe (des Douze) ?A et à Dublin par l’Ecofin, le club des ni techniquement de la même eau, gues européens, avait invité les depuis toujours », écrivent avec un « troisième voie », qui vient tout vous de décider si vous perdez plus ministres des finances des Quinze. puisque la première est dans l’euro experts de la Commission à se bel ensemble presque tous les jour- juste de se séparer de son ministre ou moins de souveraineté en restant « La Grande-Bretagne et l’Irlan- et l’autre non, que l’une déborde montrer plus « intelligents » dans naux opposés à la monnaie uni- le plus europhile (Peter Mandel- à l’extérieur. » Un parler vrai assuré de refusent de se courber devant d’excédents budgétaires tandis leurs critiques. C’est que le contex- que : « Une fois dans l’euro, nous son, éjecté du gouvernement pour de peu d’écho pour l’instant. Bruxelles », claquait la « une » du que l’autre envisage un déficit ne te politique est délicat. En Irlande, perdons la faculté de gérer notre éco- « mensonge »), se retrouve face à Telegraph. Charlie McCreevy racon- change rien à l’affaire. dans un pays qui a reçu l’équiva- nomie dans le meilleur intérêt de la son rival interne et tout-puissant Patrice Claude LE MONDE / MARDI 27 FÉVRIER 2001 / III

Pierre Jacquet, directeur adjoint de l’Institut français des relations internationales (IFRI) ̄ CHRONIQUE « Le pacte de stabilité par Alain Lebaube est beaucoup moins pertinent aujourd’hui » La concurrence du public

« En tant que membre du publiques visent à distribuer une que surcharge ailleurs ? Cepen- différence, mais sans prendre posi- Conseil d’analyse économique « cagnotte » qui n’a ici rien d’illu- dant, si la formulation me semble tion sur le taux normal à retenir. et du privé pour l’emploi (CAE), vous êtes l’auteur d’un soire. inadéquate, elle traduit un réel pro- De fait, l’Irlande appliquera en rapport sur la coordination euro- » Deuxièmement, ce n’est pas la blème : comment faire cohabiter 2003 un impôt uniforme de 12,5 %, péenne des politiques économi- contraction budgétaire qui permet- des systèmes fiscaux si différents, encore très avantageux. Il me sem- aleur refuge des années difficiles, l’emploi dans la fonc- ques. Pensez-vous que l’épisode tra le mieux de gérer le choc asymé- susceptibles d’alimenter la concur- ble que, au-delà des négociations tion publique pourrait connaître des difficultés de irlandais n’est qu’un incident trique irlandais, mais plutôt le diffé- rence en matière de taxation des fiscales, il faudra un jour reconnaî- recrutement alors que, pour des raisons démographi- conjoncturel ou bien l’exemple rentiel d’inflation. L’Irlande a con- revenus, de localisation des activi- tre le succès de l’Irlande et en tirer ques, l’Etat devrait se soucier du renouvelle- de ce que pourrait être un vrai nu des gains de productivité supé- tés et des hommes ? Sans parler les conclusions nécessaires en ce Vment – total ou partiel – des massifs et prochains départs à la choc asymétrique ? rieurs au reste de la zone. Or, du d’uniformisation fiscale, il semble qui concerne la destination des retraite. – L’exemple irlandais illustre en fait de l’union monétaire, qui empê- clair que des codes de conduite doi- aides européennes. Au moment où Elisabeth Guigou se félicite de la création de effet, au moins en partie, la problé- che tout ajustement d’un taux de vent être peu à peu élaborés. Je pré- – Le pacte de stabilité et de 517 000 emplois salariés supplémentaires en l’an 2000 dans les matique de la coordination euro- change nominal dorénavant irrévo- férerais d’ailleurs parler de mise en croissance, qui est censé con- secteurs concurrentiels – « la plus forte progression jamais enre- péenne des politiques écono- cablement fixé, le pays connaît une cohérence fiscale plutôt que d’har- traindre les Douze à une discipli- gistrée en France » –, cette question se pose d’autant plus crû- miques. Il est révélateur du besoin, sous-évaluation de sa monnaie en monisation fiscale. ne commune, montre aujour- ment que la rivalité va être forte avec le secteur privé. Même si en union monétaire, de traiter les termes réels, c’est-à-dire des prix » L’objectif de l’Irlande de placer d’hui ses limites. Estimez-vous la ministre de l’emploi et de la solidarité estime que le fort volu- conjonctures et les politiques éco- relatifs qui lui donnent un surcroît l’impôt sur les sociétés à un niveau nécessaire d’en réviser la concep- me des embauches réalisées apporte un démenti à ceux qui se nomiques nationales comme un de compétitivité. La correction pas- extrêmement faible pose problème tion ? plaignent de pénuries de main-d’œuvre, la différence, à terme, sujet d’intérêt commun. Mal- se par une hausse des salaires et aux partenaires de l’Irlande depuis – Je n’ai jamais beaucoup aimé entre les besoins et les ressources ne pourra qu’alimenter les heureusement, la réaction de la davantage d’inflation. plusieurs années, et ce problème ce pacte de stabilité et de croissan- tensions sur le marché du travail. Commission et de l’Ecofin, dans ce – Les économistes se focalisent ne peut qu’être amplifié par la mon- ce, qui me semblait beaucoup plus Cela devrait donc être l’occasion de s’interroger sur le cas précis, me semble aussi, par sur le problème irlandais, alors naie unique. Initialement, l’Irlande reposer sur des considérations meilleur usage possible des moyens disponibles, à commencer, son caractère inadéquat, montrer que les cambistes et la Banque traitait mieux les entreprises étran- politiques liées à la négociation bien entendu, par le retour l’ampleur du chemin qui reste à centrale européenne (BCE) sem- gères que les entreprises nationa- relative à la création de l’union Répartition des candidats à l’emploi des 2,1 millions parcourir. blent davantage préoccupés par les, en soumettant les premières à monétaire que sur une problémati- Au concours de recrutement de chômeurs. Mais, à quel- » Ce que le rapport du CAE a les dérapages inflationnistes qui un taux de 10 % et les secondes à que économique convaincante du des agents de recouvrement du Trésor de 1998, ques exceptions près, les montré, c’est la nécessité d’évaluer pourraient résulter des prochai- un taux « normal » de 32 %. La fonctionnement de la zone. Cela en pourcentage entreprises n’en sont pas les politiques nationales en consi- nes négociations salariales en Commission européenne a conclu dit, ce pacte a joué un rôle impor- encore là. Elles n’ont pas BAC INF. À LA LICENCE dérant leurs conséquences sur la Allemagne, qu’en pensez-vous ? avec le pays en 1998 un accord de tant pour encadrer les efforts des renouvelé les opérations zone euro. Comme il n’y a pas de – Les cambistes et la BCE me démantèlement progressif de cette pays membres en termes de réduc- LICENCE SUP. À LA LICENCE du type « bas niveaux de gouvernement centralisé pour la semblent en la matière plus prag- tion des déficits budgétaires. 40 qualification », mises en zone, la façon de procéder semble matiques ! Le PIB de l’Irlande repré- Cependant, il est aujourd’hui beau- place à la fin des années assez claire : définition de grands sente moins de 1 % du PIB de la coup moins pertinent. Il ne dit rien 35 1980. Pareillement, les principes généraux et objectifs de zone euro. Un dérapage inflation- sur le rôle de la politique budgétai- grandes administrations la politique économique, élabora- niste de l’Irlande, très franche- re en tant que telle et sur l’orienta- 30 n’ont toujours pas élaboré tion par chaque pays membre de ment, s’il est maîtrisé, ne gêne per- tion à lui donner, que ce soit au de politiques anticipatri- sa politique en respectant ces prin- sonne. En l’occurrence, il ne gêne niveau national ou au niveau euro- 25 ces. Sauf le ministère de cipes, puis discussion entre pairs et même pas l’Irlande, puisqu’il per- péen, ni, comme l’exemple irlan- l’éducation nationale, qui 20 modifications éventuelles. met de rétablir des positions de dais le montre, ce qu’il convient de a annoncé un vaste pro- » Or, dans le cas irlandais, la compétitivité relative jugées désé- faire en cas d’excédents. Il est donc 15 gramme, sans toutefois l’in- recommandation européenne s’ap- quilibrées et qu’il contribue à con- nécessaire de reposer le problème tégrer dans une vraie stra- puie davantage sur le bien-fondé trarier la surchauffe. de la coordination de façon plus 10 tégie de redéploiement, ni du choix irlandais pour l’Irlande » En revanche, tout dérapage général et doctrinal. tenir compte du contexte elle-même que sur une analyse salarial dans un grand pays de » En outre, une limite de 3 % 5 sur le marché du travail. convaincante de la meilleure façon l’union monétaire aurait des impli- ̄ pour le déficit budgétaire ne De plus, l’examen du pas- de gérer, au niveau de la zone euro, cations beaucoup plus préoccupan- permet pas de traiter le problème 0 sé montre que la fonction le problème lié à l’asymétrie que la tes pour l’ensemble de la zone, par de moyen terme, pour les finances INSCRITS ADMIS publique est condamnée à Source : "La Gazette de la société et des techniques" situation irlandaise a créée du fait l’intermédiaire de la réaction de la Pierre Jacquet publiques, lié au vieillissement de la une refonte de ses modes du différentiel de croissance. BCE. A un moment où la croissan- population et aux charges qu’il de recrutement. C’est » Au-delà de la réaction prévisi- ce en Europe semble de plus en b Agé de 45 ans, ce spécialiste impliquera pour le financement des d’ailleurs ce qui ressort d’un mémoire de fin d’études d’ingé- ble de l’Irlande à la réprimande de plus devoir buter sur des contrain- des relations économiques retraites ou l’évolution des dépen- nieurs du corps des Mines, publié dans la Gazette de la société et l’Ecofin, deux remarques s’impo- tes d’offre, cette inquiétude n’est internationales est, depuis trois ans, ses de santé. De ce point de vue, le des techniques (n˚ 6, janvier 2001), consacré à la présence en sent. Premièrement, l’Irlande est, pas purement théorique. membre du Conseil d’analyse pacte ne représente qu’une répon- nombre de surdiplômés dans l’administration. dans la zone euro, le pays le plus – La réussite de l’Irlande repo- économique (CAE) pour lequel se très incomplète et simpliste au Le prospectiviste Michel Godet avait déjà dit, et écrit, que le « vertueux » en matière budgétai- se en partie sur une politique de il a rédigé plusieurs rapports problème de gestion des finances concours est une forme légale d’exclusion quand l’emploi vient re. Il y a quelque cocasserie à voir dumping fiscal. Est-ce tolérable sur les questions monétaires. publiques à moyen terme. » à manquer. De fait, ces dernières années, les plus diplômés ses partenaires moins vertueux l’ex- au sein de la zone euro ? b Directeur adjoint de l’Institut « raflent » la majorité des postes offerts, au détriment des can- horter à l’être encore davantage. – Je n’aime pas l’expression de français des relations internationales Propos recueillis didats dont le profil correspond, a priori, à la définition pro- Pour une fois que les projets de « dumping fiscal ». En quoi y (IFRI), il est aussi professeur par Laurence Caramel posée. baisse d’impôt et de dépenses aurait-il dumping en Irlande plutôt à l’Ecole polytechnique de Paris. et Serge Marti Mais la conjoncture économique, à l’époque défavorable, n’explique pas tout. Elle n’aurait en outre pas des effets identi- ques selon le « prestige » des administrations ou le nombre de places accordées, la part des surdiplômés ayant varié de 13 % à 95 % en 1998. Il y aurait également une dimension structurelle Feu orange pour l’économie néerlandaise au phénomène, « la production de diplômés » ayant atteint un niveau qui ne coïncide pas avec des débouchés équivalents, dans le secteur concurrentiel comme dans la fonction publique. LA HAYE poussée au quatrième trimestre, il années de franche embellie écono- Dans les deux cas, la surqualification structurelle signifie que de notre correspondant L’inflation a bondi s’agit surtout d’une anticipation mique, ne doit pas se traduire par la relation entre la formation et l’emploi se modifie. Or, dans ouche écossaise pour par les consommateurs de leurs un resserrement des cordons de la l’administration, le blocage des niveaux statutaires de recrute- l’économie néerlandaise. de 2,9 % à 4,2 % achats, avant l’augmentation du bourse. Les organisations syndica- ment, dans un environnement évolutif, aboutit à transformer En quelques jours, les taux de TVA. les réclament des hausses de salai- ce décalage en injustice. D’autant que la correction dans la Dinformations contradic- en un mois. En raison Le CPB a revu ses pronostics de res bien supérieures à l’inflation. durée par les concours internes, saturés, montre ses limites. toires se sont accumulées : l’infla- croissance du PIB pour 2001 : de Les sociaux-démocrates, eux, veu- Sont alors pris au piège les « doublement surdiplômés » (bac tion est en hausse, la décrue du chô- d’une hausse 4,25 %, ils sont passés à 3,25 % en lent continuer à investir dans l’édu- + 5 pour un poste niveau bac) qui représentent un risque d’ex- mage s’est tassée et les prévisions décembre dernier, pour descendre cation et dans la santé, deux sec- plosion. A moins que, découragés, ils ne rejoignent le privé. de croissance pour 2001 sont à la de la TVA, mais aussi à 3 % selon les dernières estima- teurs touchés par des réductions baisse. Mais, fin 2000, le produit tions, publiées le 20 février. «Le budgétaires et par un manque fla- intérieur brut (PIB) a continué à bat- de l’approche ralentissement de l’économie améri- grant de personnel. tre des records, tandis que la haus- caine et sa conséquence sur le com- se des prix ne serait, aux yeux de du passage à l’euro merce mondial constituent la princi- CRISE DE LA SANTÉ certains, qu’un cahot sur la route pale cause de cette rectification », Car la santé est en crise : on de l’assainissement de l’économie. évidence des fraudes sur le taux de explique le ministère de l’écono- compte deux à trois fois moins de Le premier feu orange s’est allu- change – à la hausse et non à la mie. Pour 2002, le CPB prévoit une médecins généralistes et de spécia- mé lorsque le Bureau central des baisse – afin d’obtenir un compte croissance de 2,75 %. listes aux Pays-Bas que dans la plu- statistiques (CBS) a publié les chif- rond en euros ! Conclusion de Sur le front de l’emploi, le CBS part des pays voisins, les médecins fres de l’inflation en janvier 2001. l’hebdomadaire spécialisé Informa- constate un tassement de la bais- de famille répugnent à se déplacer Stupeur : en un mois, le taux avait tions statistiques et économiques : se. A fin janvier 2001, les Pays-Bas et multiplient les consultations par bondi de 2,9 % à 4,2 % ! Après sept ce sont surtout les petits biens de comptaient 187 000 chômeurs, téléphone, les médicaments, par- années d’inflation maîtrisée, à 3 % consommation courante qui ont soit 2,6 % de la population active. mi les plus chers de l’Union euro- en moyenne, les experts pré- vu leurs prix fortement augmen- La décrue ne concerne que 7 000 péenne, sont délivrés au compte- voyaient en 2001 un taux entre 4 et ter. personnes depuis novembre 2000. gouttes et, surtout, le manque de 4,5 %. A qui la faute ? Au gouverne- Le mouvement est encore limi- Rien de grave, disent certains, puis- personnel et de moyens dans les ment, a laissé entendre le CBS. té, précisent le CPB et le « Consu- que, avec un tel taux, le pays peut hôpitaux sont à l’origine de listes Explication : une profonde réfor- mentbond », l’organisation des être considéré comme étant en d’attente qui se traduisent chaque me de l’impôt est entrée en vigueur consommateurs. Toutefois, la Ban- situation de plein emploi. année par des décès de patients en au 1er janvier. L’impôt sur le revenu que centrale a jugé opportun de Dans le monde politique et mal d’opérations chirurgicales. En a été allégé, mais la TVA a augmen- lancer une enquête sur « la politi- social, chacun a lu ces résultats à tout, 150 000 patients sont sur des té de 17,5 à 19 %. La taxe sur l’envi- que des prix liée à l’euro des entre- l’aune de ses convictions. Pour les listes d’attente, d’une durée ronnement appliquée à l’énergie a prises et des commerces ». sociaux-démocrates et les syndi- moyenne de 24 semaines. L’Organi- également été revue à la hausse, de Les chiffres de la croissance peu- cats, le ralentissement de la crois- sation mondiale de la santé a clas- même que les impôts immobiliers. vent également être lus de deux sance, qui survient après des sé les Pays-Bas au 17e rang mon- Résultat, l’augmentation des prix façons. Optimiste : le PIB a aug- dial pour la qualité de ses soins, est, pour un point, à mettre au menté de 3,3 % au quatrième tri- loin derrière Singapour ou le sulta- compte de ces réformes. mestre 2000, en hausse de 1,2 % Bibliographie nat d’Oman. par rapport au trimestre précé- Mais pour les libéraux et les COUP DE POUCE AUX ÉTIQUETTES dent. Du coup, la croissance pour b « Questions européennes », employeurs, l’heure est à la pru- Autre facteur, peut-être plus l’année entière atteint 3,9 %, « soit rapport du Conseil d’analyse dence budgétaire. Le ministre des inquiétant : selon le Bureau cen- quatre années consécutives d’aug- économique (La Documentation finances, le libéral Gerrit Zalm, tral de planification (CPB), l’intro- mentation du PIB autour de 4 %. Ce française, septembre 2000, 271 p., envisagerait même jusqu’à un mil- duction du double étiquetage n’était pas arrivé depuis le début 45 F, 6,86 ¤). liard d’euros d’économies sur le avant l’arrivée de l’euro va de pair des années 70 », se félicite le CBS. b Géographie économique budget 2002. Le débat n’est pas avec une forte augmentation des En outre, les exportations ont aug- de l’Europe, rapport du Plan encore tranché. Pour l’instant, le prix en florins afin d’arrondir la menté de 8,4 %, un taux supérieur (Economica, 1999, 91 p., 90 F, premier ministre social-démocra- somme en euros. L’office gouver- aux pronostics des spécialistes. 13,72 ¤). te, Wim Kok, s’est contenté d’appe- nemental donne l’exemple d’un Pessimiste : la croissance de la b L’Europe en perspective, ler les syndicats à la modération, sandwich au fromage dont le prix demande intérieure se tasse. Elle « Cahiers français » afin « de ne pas alimenter la spirale en florins est soudainement passé dépassait les 4 % ces dernières (La Documentation française, haussière salaires-inflation ». de 4,75 à 5,07 pour arriver à 2,30 années, elle est tombée à 3,7 % en n˚ 298, septembre-octobre 2000, euros. Le CPB a également mis en 2000. De plus, si l’on constate une 104 p., 57,72 F, 8,8 ¤). Alain Franco IV / LE MONDE / MARDI 27 FÉVRIER 2001 ̄ La hausse des prix du pétrole APRÈS L’UNION MONÉTAIRE profite à la majorité des pays de l’ex–URSS par Gérard Moatti es dix ans de crise qui ont contrôlent les activités les plus ren- extérieur contre le marasme écono- Elargissement : faut-il suivi l’effondrement de L’Ouzbékistan tables. mique. Les deux démarches ont l’Union soviétique, puis le BIÉLORUSSIE. Le « libéralisme réussi, mais la moitié de la popula- Lkrach russe de 1998, est le seul pays à avoir sans le chaos » cher au président tion vit en dessous de la limite de avaient conduit la Communauté Loukachenko consiste en un lou- pauvreté. réformer la BCE ? des Etats indépendants (CEI) au retrouvé le PIB voiement entre l’économie de mar- MOLDAVIE. Le pays ne par- bord de la faillite. Le bilan des ché et les nostalgies du soviétis- vient toujours pas à faire la preuve années 1999-2000 dressé par la qu’il avait atteint me. La croissance semble là, mais de sa viabilité. La Moldavie est le u sommet de Nice, en décembre 2000, lors des discussions Documentation française apporte grâce à des subventions : 80 % des pays le plus pauvre d’Europe. sur la réforme des institutions européennes – de plus en un certain soulagement : les onze il y a dix ans entreprises appartiennent à l’Etat Quand son industrie progresse de plus urgente à mesure que se rapproche la perspective de pays qui flanquent la Russie se por- et 81,8 % des terres demeurent col- 20 %, c’est l’agriculture qui recule l’élargissement —, un sujet a été laissé dans l’ombre, ou du tent un peu mieux, assure la publi- ARMÉNIE. L’incontestable assai- lectives. de 9 % en raison de la sécheresse. moinsA très discrètement traité : celui de la Banque centrale européen- cation Le Courrier des pays de l’Est nissement du secteur bancaire et GÉORGIE. Le tableau économi- Les efforts méritoires pour conte- ne (BCE). Certes, la BCE n’est pas immédiatement concernée par (nº1010, novembre-décembre la faible inflation s’accompagnent que n’est pas réjouissant : les paies nir les déficits publics et l’inflation l’élargissement, puisque l’adhésion à l’Union n’implique nullement 2000, 18 ¤ ou 118,07 F). La croissan- de déséquilibres persistants des des fonctionnaires et les pensions n’ont pas réduit l’énorme dette l’adoption de l’euro. Mais il est clair que, pour la plupart des pays can- ce aurait atteint, en 2000, le ryth- déficits extérieurs et d’une rentrée des retraités sont versées avec un accumulée auprès de ses fournis- didats, la seconde étape devrait suivre d’aussi près que possible la pre- me de 4 %, Russie comprise. médiocre des impôts. Le chômage retard de trois à quinze mois ; les seurs d’électricité et de gaz. mière. Il faut compter aussi avec l’effet d’entraînement qu’un élargis- Les causes de cette amélioration serait toujours au-dessus de 30 %, habitants de Tbilissi ont droit à six OUZBÉKISTAN. c’est le seul sement vers l’Est de l’Union économique et monétaire pourrait avoir sont connues : la Russie a retrouvé ce qui explique qu’un tiers de la heures d’électricité par jour ; l’éco- pays de l’ex-Union soviétique à sur les trois pays de l’Union encore réfractaires à l’euro : le Royaume- du tonus, à la surprise générale, population ait choisi de s’expa- nomie parallèle représente 80 % du avoir retrouvé le PIB qu’il avait Uni, la Suède et le Danemark. grâce à une sévère dévaluation du trier. PIB ; la corruption est généralisée. atteint il y a dix ans. Les réformes Ainsi, avec les sept candidats les plus proches de l’adhésion (Polo- rouble et à la hausse des prix du AZERBAÏDJAN. La croissance a KAZAKHSTAN. Le président ne sont pas la préoccupation gne, Hongrie, République tchèque, Slovénie, Estonie, Chypre et Mal- pétrole. « Elle revient en force, com- été portée par le boom pétrolier Nazarbaiev a fait oublier une ré- majeure du pouvoir. te), l’Union économique et monétaire (UEM) pourrait compter dix mente Marie-Agnès Crosnier, qui a permis de compenser les élection peu démocratique par TADJIKISTAN. La hausse des membres supplémentaires bien avant la fin de la décennie. La BCE rédactrice en chef du Courrier des effets de la sécheresse sur le coton une croissance tirée par le pétrole cours mondiaux de l’or, de l’alumi- restera-t-elle alors gouvernable ? Il n’est pas trop tôt pour soulever la pays de l’Est. Elle s’impose comme le et le tabac. Les comptes extérieurs et des promesses de privatisation nium et du coton ont permis une question, car les membres actuels et futurs de la zone ont besoin de gardien des frontières et le protec- s’améliorent, tout comme la collec- qui tardent à se concrétiser. Si les légère croissance dans un pays très savoir par qui, et de quelle façon, sera élaborée la politique monétai- teur face à l’insécurité. » La Russie te fiscale et la maîtrise de l’infla- cours des matières premières chu- pauvre (85 % de la population se re qui s’imposera à leurs économies. Au sein de la BCE, l’organe de absorbe toujours le tiers des expor- tion. En revanche, les inégalités se taient, le Kazakhstan perdrait son trouve sous le seuil de pauvre- décision suprême est le conseil des gouverneurs, composé d’un direc- tations de ses onze partenaires. creusent avec, d’un côté, huit cent attrait actuel aux yeux des investis- té). Mais les talibans et la famine toire de six membres et des gouverneurs de chacune des banques cen- Le mieux constaté sur le front mille réfugiés du Karabagh et de seurs étrangers. menacent. trales nationales. La zone euro comportant douze pays depuis l’ad- russe ne peut dissimuler les maux Géorgie qui vivent dans des condi- KIRGHIZSTAN. Le président TURKMÉNISTAN. Qui l’empor- mission récente de la Grèce, ce conseil comprend donc aujourd’hui dont souffrent encore les autres tions précaires et, de l’autre, les Askar Akaiev a joué la Russie tera des projets pharaoniques du 18 membres – et peut-être 28 dans quelques années. Or c’est un orga- pays de la CEI : clans proches du pouvoir qui contre les islamistes et l’emprunt président Niazov ou de la croissan- ne collégial, où les décisions se prennent selon le principe « un hom- ce des exportations gazières ? De me, une voix ». la réponse à cette question dépen- L’élargissement de l’UEM pose donc un triple problème. D’abord Les dégâts de dix ans de crise dent l’explosion ou non de la dette celui de l’efficacité. De passage à Paris récemment, le Prix Nobel NIVEAU DU PIB RÉEL EN 1999 indice 100 en 1989 et la généralisation du mécontente- d’économie Robert Solow mettait l’accent sur la rapidité de réaction 93,9 ment qui fait le lit du fondamenta- de la Réserve fédérale américaine, par opposition à la lenteur de la 81,4 lisme musulman. La croissance y BCE. Une des raisons en est peut-être que le Federal Open Market 74,0 atteint 14 %. Committee (FOMC), organe de décision de la Fed, ne comporte que 62,0 66,2 60,3 57,6 UKRAINE. Tirée par la demande douze membres, dont huit sont permanents et quatre « tournants » étrangère, la croissance semble (les présidents des différentes Fed régionales). Même si l’on met à 46,8 reprendre dans ce pays, géré de part les différences de caractère entre les dirigeants des deux institu- 39,3 31,5 31,3 33,1 façon dictatoriale par le président tions, la collégialité fonctionne évidemment mieux à 12 qu’à 18 – ou à Leonid Koutchma. Les échanges 28. extérieurs sont en baisse, l’endette- Le deuxième problème est politique. Au conseil de la BCE, les gou- ment en hausse et les réformes en verneurs de banque centrale nationale ne sont, en principe, pas là panne pour cause de soviétisme pour représenter leur pays, mais persistant. Le premier ministre Vic- Quel pays acceptera pour mener la politique monétaire tor Ioutchenko s’est attelé aux pri- de l’ensemble de la zone euro. RUSSIE RMÉNIE A GÉORGIE UKRAINE vatisations et à la réforme du sec- de ne pas être Cependant, qui peut garantir qu’ils MOLDAVIE teur de l’énergie. pourront toujours assumer harmo- BIÉLORUSSIE TADJIKISTAN AZERBAÏDJAN KAZAKHSTANKIRGHIZSTAN OUZBÉKISTAN nieusement cette « double person- TURKMÉNISTAN représenté au sein Source : "Le Courrier des pays de l'Est", n° 1010, nov.-déc. 2000 Alain Faujas nalité », européenne et nationale ? du conseil Or, l’accroissement du nombre de pays va précisément augmenter le de la Banque centrale poids des gouverneurs par rapport à celui du directoire, dans une zone Jacek Saryus-Wolski, champion de la Pologne européenne ? euro élargie où les conditions écono- miques seront beaucoup plus hété- Une formule rogènes qu’aujourd’hui. Le risque de tiraillements « nationaux » sera dans la bataille de l’élargissement de rotation risque donc plus grand. Enfin, la question du poids relatif de conduire des « petits » et « grands » pays va BRUXELLES nistrative pour retrouver le monde Pologne, lors des votes au conseil devenir plus épineuse. Aujourd’hui de notre bureau européen Européen convaincu universitaire en se consacrant au des ministres… à des configurations déjà, il est théoriquement possible e n’est assurément pas collège d’Europe de Natolin, dans Il aurait le profil parfait pour qu’une majorité composée des six une personnalité facile. depuis sa jeunesse, la banlieue de Varsovie, dont il est être le premier commissaire polo- bizarres membres du directoire, plus le Un journal polonais cité un vice-recteur énergique. nais et on devine qu’il en rêve. Luxembourg, le Portugal et la Grè- Cpar European Voice, l’heb- il aurait le profil Lorsque l’alternance joue à nou- « Mais ces choses-là ne se font pas ce, l’emporte sur une minorité où figureraient les gouverneurs des domadaire édité par The Econo- veau en 1999 (depuis 1989, les objectivement », commente un de banques centrales allemande, française, italienne et espagnole… mist à Bruxelles, le qualifiait « d’ar- parfait pour être le règles démocratiques s’appliquent ses proches. Ce risque s’accentuera avec l’élargissement : il y a quinze pays can- rogant, insupportable, charmeur et sans problème), il devient le con- Bien que n’ayant jamais été ins- didats, mais leur PIB total ne représente que 8 % de celui de l’actuelle têtu ». Un cocktail qui se révèle for- premier commissaire seiller du premier ministre et, à crit dans un parti politique, ses Union européenne. Les discussions sur ce sujet au sommet de Nice se midablement efficace. partir d’avril 2000, dirige en tant liens avec le premier ministre et sont traduites par l’inclusion, dans le projet de traité, d’une dizaine C’est avec une détermination polonais. Sauf si que secrétaire d’Etat le Comité avec l’actuelle coalition le mar- de lignes fort discrètes autorisant le Conseil européen à modifier l’ar- rare que Jacek Saryus-Wolski, pour l’intégration européenne. quent plutôt à droite. Si le SLD ticle 10-2 des statuts de la BCE, c’est-à-dire les modalités de vote au 52 ans, principal conseiller du pre- les post-communistes C’est là où il va donner toute sa (post-communiste) gagne les pro- sein du conseil des gouverneurs. Cette clause peu remarquée ouvre la mier ministre Georges Buzek et, mesure : alors que la Pologne a chaines élections, ce que semblent voie à de larges réformes, puisqu’elle permet de remettre en cause le depuis avril 2000, secrétaire d’Etat gagnent pris quelque retard dans la trans- indiquer les sondages, et conserve principe « un homme, une voix ». Reste à savoir quels sont les chan- pour l’intégration européenne, pré- position des règles communautai- le pouvoir jusqu’à l’adhésion, ses gements souhaitables, et possibles. pare la Pologne à rejoindre les prochaines res dans sa propre législation et chances deviendront effective- Une première idée, pour parer à la dérive « politique » de l’instan- l’Union européenne (UE). Une que certains chuchotent déjà à ment minces. Ce serait sans doute ce suprême de la BCE, serait d’accroître le nombre des membres du adhésion qu’il veut « pleine, com- élections… Bruxelles qu’elle pourrait bien ne dommage pour la Pologne comme directoire (actuellement de six) afin de contrebalancer l’entrée de plète et rapide », c’est-à-dire au pas faire partie de la première pour l’Europe. nouveaux gouverneurs. La France est très hostile à cette solution, 1er janvier 2003 et, notamment en mer, à l’université de Lodz, la ville vague d’adhésions, il mobilise d’abord parce qu’elle alourdirait le fonctionnement de l’institution, matière de subventions agricoles du textile où il est revenu ensei- ministères et administrations pour Philippe Lemaître mais aussi pour une autre raison : elle tient à ce que soit préservé le et régionales, sur un pied de totale gner, un centre de recherche axé que, moyennant un agenda très principe d’une large décentralisation sinon des décisions de la BCE, égalité avec les actuels Etats mem- sur le processus d’intégration strict, l’ensemble de « l’acquis » du moins de leur application par les banques centrales nationales bres. Qui s’étonnerait que ce « bull- européenne, avant même que les puisse être repris avant la fin 2002, (par exemple en matière de supervision des systèmes bancaires). Il dozer » écarte comme une insulte communistes ne quittent le pou- n’hésitant pas à imposer des modi- s’agit de préserver la vitalité des autres places financières européen- tout ce qui pourrait ressembler à voir. En 1980-1981, il est l’un des fications pour éviter des difficultés nes face à Francfort, qui abrite le siège de la BCE. Dans ces condi- une adhésion au rabais ! porte-parole du syndicat Solidar- avec Bruxelles. tions, tout renforcement du « centre » – notamment par une montée nosc de Lech Walesa et, depuis en puissance du directoire – est mal vu à Paris. BOULIMIQUE lors, il est resté fidèle à ce mouve- ACCÉLÉRATION La solution la plus plausible serait alors de diminuer le nombre des Ce rôle de champion de la Polo- ment, à ce courant qui a conduit L’été 2000, il obtient de la Diète, gouverneurs au sein du conseil de la banque. Mais quel pays accepte- gne dans la bataille de l’élargisse- la résistance polonaise contre le la Chambre basse polonaise, com- ra de ne pas y être représenté ? Une formule de rotation serait sans ment, il le partage avec Ian communisme. me du Sénat, qui y étaient d’abord doute plus facilement admise, mais elle risque de conduire à des con- Kulakowski, son aîné, qui dirige Peu après la défaite électorale hostiles, la création d’une « Gran- figurations bizarres – par exemple si, au hasard du calendrier, le con- l’équipe de négociation. Il est de du PC polonais lors des premières de Commission » chargée de s’as- seil ne comportait, pendant quelques mois, aucun gouverneur des notoriété publique que la cohabi- élections libres (novembre 1989), surer que les élus joueront le jeu. ̄ quatre grands pays de l’UEM. tation entre ces deux hommes Jacek Saryusz Wolski devient Lorsque celle-ci est officiellement Dans une publication récente, le chef économiste de la banque intelligents, meilleurs connais- ministre délégué à l’intégration installée, Wladyslaw Bartoszews- américaine Goldman Sachs, Thomas Mayer, propose une solution ins- seurs dans leur pays des arcanes européenne et, à ce titre, négocie ki, le ministre des affaires étrangè- Jacek Saryusz-Wolski pirée de l’exemple américain : un conseil de douze membres, où siége- de l’Europe communautaire – fran- l’« accord européen » d’associa- res, bousculant le protocole, le raient, à côté des six membres permanents du directoire, six gouver- cophiles et francophones – n’est tion à la Communauté. Ce n’est pousse au premier rang : « Mets- b Né en 1948 à Lodz, neurs de banque centrale nationale, dont aucun ne devrait représen- pas simple. pas une mince affaire. Déjà les toi là, c’est ton œuvre. » Jacek Saryusz-Wolski fait ter moins de 10 % du PIB de la zone euro. Ce qui conférerait un siège En effet, Jacek Saryus-Wolski, Douze (l’Autriche, la Finlande et la Cette accélération des travaux une carrière universitaire avant permanent à l’Allemagne (34 % du PIB), à la France (23 %) et à l’Italie qui ne passe pas une semaine sans Suède n’entreront qu’en 1995) se préparatoires à l’adhésion, qui a de devenir porte-parole adjoint (18 %), les autres pays se regroupant pour atteindre le poids requis. rencontrer un ministre des Quinze montrent généreux en paroles, permis au commissaire Günther de Solidarnosc de la région de Lodz Le même auteur recommande que le choix des membres du direc- ou un Commissaire, manifeste par- mais retors dès lors que leurs inté- Verheugen de rendre en novem- en 1980-1982. toire et l’élection de son président soient aux mains non des gouver- fois des tendances à déborder sur rêts, surtout commerciaux et agri- bre dernier un avis positif sur b De 1991 à 1996, il est ministre nements, comme c’est le cas aujourd’hui, mais de ce collège des gou- le territoire de son collègue… coles, sont en cause. l’état de la situation en Pologne, délégué à l’intégration européenne, verneurs de banque centrale. Cette réforme, quelque forme qu’elle « C’est un boulimique et là se trouve c’est donc très largement le résul- et négocie l’accord d’association prenne, ne peut qu’aggraver les tensions entre « grands » et sa limite », note un observateur MONDE UNIVERSITAIRE tat de son action. entre la Pologne « petits » pays, entre fédéralistes et souverainistes, comme entre gou- varsovien. Le jeune ministre délégué se Et c’est encore lui qui, lors du et la Communauté. vernements et banquiers centraux. Elle se révélera pourtant nécessai- Cette ardeur européenne montre ferme, en rudoie plus d’un sommet de Nice, se trouve au côté b En 1999, il devient conseiller re, et pourrait même constituer, pour la crédibilité de la BCE, un test remonte à sa jeunesse. En 1972 et et ne se fait pas que des amis. Lors- de Georges Buzek lorsqu’il s’agit principal auprès du premier décisif. 1973, jeune économiste, il a passé que le SLD (post-communiste) d’établir les contacts pour contrer ministre et en avril 2000, deux ans au centre européen de revient au pouvoir, de 1997 à 1999, l’initiative française visant à don- secrétaire d’Etat Gérard Moatti est directeur de la rédaction de la revue « Sociétal ». l’université de Nancy, avant d’ani- il quitte sa fonction politico-admi- ner plus de voix à l’Espagne qu’à la pour l’intégration européenne. LE MONDE / MARDI 27 FÉVRIER 2001 / V

EUROPE Les indicateurs économiques internationaux « Le Monde » / Eurostat

Les ventes au détail toujours à la hausse UE 15 ZONE EURO ALLEMAGNE BELGIQUE ESPAGNE FRANCE ITALIE PAYS-BAS ROY.-UNI E.-U. JAPON PRIX PRODUCTION INDUSTRIELLE VENTES DÉTAIL PRODUCTION INDUSTRIELLE (nov. 00, en %) en % en % 1,0 0,4 Sur un an ...... 4,0 4,4 5,6 – 0,2 4,1 4,3 2,3 1,8 0,8 6,3 (oct. 00) 3,9 (oct. 00) 0,8 0,3 Sur un mois ...... 0,8 0,6 0,5 – 0,4 2,5 0,1 1,0 2,8 0,1 0,2 (oct. 00) – 3,5 (oct. 00) 0,6 0,2 PRIX À LA CONSOMMATION (déc. 00, en %) 0,4 0,1 Sur un an ...... 2,3 2,6 2,3 3,0 4,0 1,7 * 2,8 2,9 * 0,9 3,4 – 0,5 (nov.) 0,2 Sur un mois ...... 0,1 0,1 0,1 – 0,3 0,3 0,0 * 0,1 – 0,5 * 0,0 0,2 – 0,2 (nov.) 0 0 PIB EN VOLUME - 0,2 - 0,1 (3e trimestre 00, en %) Sur un an ...... 3,4 3,4 3,6 ** 3,1 3,9 ** 3 ,1 2,4 3,6 2,9 5,4 0,8 ** - 0,4 - 0,2 Sur trois mois ...... 0,7 0,7 1,1 ** 0,4 0,9 ** 0,7 0,5 0,8 0,7 0,7 1,0 ** J A S O N D J A S O N 2000 2000 DÉFICIT PUBLIC/PIB (en %) ZONE EURO UE 15 Source : Eurostat 1999 ...... – 0,7 – 1,3 – 1,4 – 0,7 – 1,1 – 1,8 – 1,9 1,0 1,3 1,0 – 7,6 a EN NOVEMBRE 2000, les ventes du commerce de détail dans la zone DETTE PUBLIQUE/PIB (en %) euro ont progressé de 0,2 % par rapport au mois précédent (+ 1,2 % par rapport à novembre 1999). L’équipement ménager a connu sa plus forte 1999 ...... 68,1 72,2 61,1 116,1 63,7 58,9 115,1 62,9 45,7 59,3 105,4 hausse (+ 4,1 %), tandis que le textile-habillement-chaussures enregis- SOLDE COMMERCE EXTÉRIEUR trait une baisse de 0,3 %. (en milliards d'euros, nov. 00) a C’EST EN IRLANDE que, tous produits confondus, la progression des ventes de détail a été la plus élevée. – 7,2 * 1,7 * 8,3 – 0,0 – 3,4 (oct.) – 0,2 0,4 (oct.) 0,7 (oct.) – 5,4 (oct.) – 40,2 (juil.) 11,3 (juillet) a LES PRIX À LA PRODUCTION INDUSTRIELLE ont, parallèlement, INVESTISSEMENT (FBCF) diminué de 0,4 % en décembre, après des hausses régulières observées (3e trimestre 00, en %) depuis le mois de juin ; sur un an, la progression est de 5,4 %. C’est dans Sur trois mois ...... 1,1 1,3 1,4 2,7** 2,5 1,7 0,5 – 0,7 – 0,5 0,6 1,4** le secteur des biens intermédiaires que l’on observe la plus forte hausse des prix (+ 9,7 %), alors que les résultats enregistrés dans celui des biens * provisoire **2e trimestre 2000 de consommation durable (automobiles notamment) sont restés très modérés (+ 1,5 %) Pour plus d'informations : http://www.europa.eu.int/comm/eurostat

PAYS ÉMERGENTS Les indicateurs français INNOVATION

Les comptes extérieurs de la Malaisie sous surveillance DERNIER MOIS VARIATION Les Français changent d'opérateur téléphonique en milliards de ringgit CONNU SUR UN AN pour payer moins cher Motif du changement, en % 24 PRIX ATTRACTIFS 85 CONSOMMATION DES MÉNAGES 20 + 0,8 % (novembre) + 2,9 % BALANCE DES BIENS 16 (en produits manufacturés) TARIFICATION SIMPLE 51 BALANCE COURANTE 12 TAUX D'ÉPARGNE 15,7 % ( 2e trim. 00) – 0,7 PUBLICITÉ ATTRACTIVE 21 8 MEILLEURES RELATIONS 20 COMMERCIALES 4 POUVOIR D'ACHAT DES MÉNAGES + 0,3 % (2e trim. 00) + 1,8 0 SERVICES INNOVANTS 13 BALANCE GLOBALE PROBLÈMES RENCONTRÉS –4 COMMERCE EXTÉRIEUR – 0,2 (déc. 00) – 0,7 AVEC FRANCE TÉLÉCOM 5 –8 (en milliards de francs) (CVS, CJO) BALANCE DES SERVICES OFFRE COUPLÉE, PROPOSÉE –12 (solde cumulé sur 12 mois) + 12,2 (00/99) – 95,3 PAR UN PARTENAIRE, PROMOTION, 3 PARRAINAGE, 1997 1998 1999 2000 4 AUTRES ENQUÊTE MENSUELLE SUR LE MORAL Source : Malaysian department of statistics + 7 (janvier) – 2 ** Source : ART DES MÉNAGES * a DEPUIS LE TROISIÈME TRIMESTRE 2000, les chiffres du commerce a LA PART DE MARCHÉ des nouveaux opérateurs de télécommunica- extérieur malaisien révèlent que les exportations de marchandises se ENQUÊTE MENSUELLE DANS L'INDUSTRIE * tions a augmenté de 78 % entre 1999 et 2000, selon une étude réalisée par sont fortement contractées. La balance courante va continuer de se opinion des chefs d'entreprise la Sofres pour l’Autorité de régulation des télécommunications (ART). sur les perspectives générales de production + 17 (janvier) + 37 ** dégrader. Elle atteint 16 % des foyers français. La facturation détaillée gratuite est a LA SITUATION DE LA BALANCE DES PAIEMENTS COURANTS le service le plus connu des abonnés de France Télécom, mais seulement n’est guère plus favorable, en raison de fortes sorties de capitaux à court CRÉATIONS D'ENTREPRISES 23 540 (décembre) + 6,1 % 56 % des abonnés l’ont demandée. terme au troisième trimestre – qui se sont poursuivies en octobre et en a LES PROBLÈMES DE QUALITÉ de communication augmentent. Ils novembre –, entraînant la diminution des réserves en devises. sont évoqués par 20 % des consommateurs (tous opérateurs confondus), a LA CRÉDIBILITÉ du peg malaisien – c’est-à-dire de sa parité fixe : le DÉFAILLANCES D'ENTREPRISES *** 3 497 (novembre) + 16,2 % contre 15,5 % en 1999. L’augmentation de l’utilisation d’appareils sans fil change est fixé à 3,8 ringgits pour un dollar américain depuis 1998 – pour- et des communications vers des mobiles expliquerait ces chiffres, esti- rait être mise en question, si l’ensemble des monnaies asiatiques, avec le * solde de réponses, cvs, en % ** solde net douze mois auparavant *** par date de publication ment les auteurs de l’étude. 98 % des foyers français ont le téléphone, yen, se dépréciait vis-à-vis du billet vert. (Source : CDC IXIS) Sources : Insee, Douanes mais seulement 4 % ont deux lignes et plus. Le Liban s’efforce de relancer la croissance et s’attaque à la dette publique

a tâche du gouvernement publics : télécommunications, étant réalisés en Europe. L’autre de Rafic Hariri, en place Les relations avec transport aérien, eau, électricité, La récession de 1999-2000 intérêt du pays du Cèdre à négo- depuis quatre mois, est régie des tabacs… CROISSANCE INFLATION cier avec l’Union européenne est (en % du PIB) 8,9 (en %) ardue. Le nouveau premier l’Union européenne, La politique de ciel ouvert pour 7,7 de bénéficier des dons inscrits L dans le programme MEDA de coo- ministre avait déjà occupé ce pos- les marchandises et les passagers, 4,5 pération euro-méditerranéenne te entre 1992 et 1998, et il avait lais- premier partenaire mesure qui a été prise lors de la 4 4 sé le Liban dans une situation éco- première réunion du conseil des 3 3 3 (184 millions d’euros ont été accor- nomique des plus préoccupantes. commercial du Liban, ministres, s’inscrit dans ce contex- 1,5 dés entre 1996 et 1999) et des Durant cette période, le pays te. L’objectif est de développer –1 0 0,2 financements de la Banque euro- s’était fortement endetté (la dette sont prioritaires l’aéroport de Beyrouth, qui n’est péenne d’investissement. Ceux-ci atteint aujourd’hui 24 milliards de utilisé, pour l’instant, qu’à un tiers 1996 97 98 99 2000 01* 1996 97 98 99 2000 01* ont atteint 200 millions d’euros dollars pour 4 millions d’habi- pour le chef de sa capacité, ainsi que toutes les sur la période 1997-2000. Il est vrai tants), et les déséquilibres macro- activités afférentes à ce domaine. EXPORTATIONS IMPORTATIONS BALANCE COMM. que la reprise des négociations économiques ont persisté depuis. du gouvernement, Le Liban retrouverait alors sa voca- (en millions de dollars) (en millions de dollars) (en millions de dollars) entre Bruxelles et Damas facilite Les tentatives de réforme de tion de centre régional d’import- les discussions libano-européen- l’équipe de Sélim Hoss, qui a gou- Rafic Hariri, export. nes. 7 559 7 463

verné entre 1998 et 2000, n’ont pas L’atout de l’équipe de Rafic Hari- 7 060 Bien évidemment, la forte ten- 6 206 permis d’assainir la situation. Com- depuis quatre mois ri est d’avoir une majorité solide et 6 228 sion que connaît le Proche-Orient,

posée de technocrates qui une stabilité politique qui ne peu- 1 017 – 5 511 – 5 514 depuis le mois d’octobre 2000,

716 717 695 714 – 6 343 – 6 542 n’avaient pas les relais nécessaires au pouvoir vent que rassurer les investisseurs – 6 747 avec la reprise de l’Intifada, a des répercussions sur le Liban. La ques- dans les administrations et les cou- étrangers. Il bénéficie ainsi d’un 1996 97 98 99 2000 1996 97 98 99 2000 1996 97 98 99 2000 rants politiques, elle a eu le plus recettes du fait du report de la état de grâce de quelques mois. * Prévisions Sources : FMI, NSE tion des réfugiés palestiniens dans grand mal à faire adopter les réfor- mise en œuvre de la TVA qui était Rafic Hariri a également entre- ce pays se pose en termes particu- mes qui étaient pourtant indispen- censée rapporter 700 milliards de pris des tournées dans les pays ara- té la région, à y revenir. Les boule- plus aucune raison géostratégique lièrement aigus. L’Etat libanais ne sables : réforme du mode d’imposi- livres dans le précédent projet. En bes, au Japon, en Europe et aux versements qui sont intervenus au au maintien de l’armée syrienne peut pas intégrer ces quelque tion, introduction de la TVA, et lut- effet, Rafic Hariri a préféré impo- Etats-Unis pour expliquer les Liban sud ont permis d’aborder la au pays du Cèdre, ce dernier repré- 300 000 réfugiés qui vivent dans te contre la corruption… ser une forte réduction des droits orientations de sa politique et atti- nature des relations avec Damas. sente un débouché indispensable une situation précaire pour la Pendant ce temps, la situation de douane, décision qui a été prise rer des capitaux. Déjà, la diaspora Ce sujet se trouve depuis au centre à l’armée pléthorique de Damas, majorité d’entre eux, et il souhaite sociale s’est dégradée à un point en décembre dernier. soutient fortement l’économie du la vie politique libanaise. qui retire des avantages matériels qu’un règlement intervienne au tel que, lors du scrutin législatif de pays par ses apports de capitaux. Après la disparition de Hafez non négligeables de sa présence plus tôt avec Israël. l’été 2000, les Libanais ont apporté PRIVATISATIONS Ces flux contribuent à l’équilibre El Assad, le président syrien, en au Liban. Une quarantaine de professions un cinglant désaveu à cette équi- La deuxième mesure a trait à un de la balance des paiements et juin dernier, et le retrait de l’armé En politique étrangère, le dos- sont interdites aux réfugiés en rai- pe, lui préférant Rafic Hariri, pour- système de taxe sur les produits de expliquent la forte différence israélienne du Liban sud, une évo- sier prioritaire de Rafic Hariri est son de la crainte d’une remise en tant fortement mis en cause pour consommation courante. Selon le entre la balance globale et celle lution des relations est percepti- celui des relations avec l’Union cause de l’équilibre confessionnel sa gestion des affaires. Celui-ci a premier ministre, celui-ci est des transactions courantes. ble. De nombreuses voix s’élèvent européenne. Il a déclaré, lors de qui régit la vie du pays. Dans ce néanmoins été perçu comme un « plus facile, moins compliqué que L’ouverture à l’investissement au Liban pour contester l’occupa- son arrivée aux affaires, qu’il sou- contexte, l’arrivée au pouvoir homme « providentiel » en raison celui de la TVA ». Le précédent étranger est sûrement l’évolution tion syrienne. Mais le premier haitait négocier avec Bruxelles d’Ariel Sharon en Israël inquiète de sa fortune amassée en Arabie budget prévoyait une baisse doua- majeure par rapport au gouverne- ministre, Rafic Hariri, soucieux de afin de conclure un accord de libre- les Libanais, qui craignent une saoudite et de ses bonnes rela- nière moindre, qu’il compensait ment de Sélim Hoss. L’inconnue ménager Damas, a affirmé, lors de échange d’ici à la fin de l’année. recrudescence de la violence dans tions avec nombre de chefs d’Etat par de nouvelles ressources prove- demeure l’évolution de la situa- sa déclaration de politique généra- Premier partenaire commercial la région. arabes ou occidentaux, dont l’aide nant de l’application de la taxe sur tion au Proche-Orient, mais Rafic le, que « le Liban a besoin de l’ap- du Liban, l’Europe, à travers les est indispensable pour redresser le la valeur ajoutée. Hariri a pris soin de ne pas inscrire pui de la Syrie et de son armée » et importations libanaises, représen- Agnès Levallois pays. Son objectif est de relancer L’autre priorité consiste à relan- le développement de son pays uni- a rappelé que les liens sont codi- te 53 % des achats à l’étranger, (« Nord-Sud Export », groupe l’activité économique, après la cer la croissance, à créer des quement par rapport à la situation fiés par le « traité de fraternité, de 33 % des exportations libanaises Le Monde ) récession de 1999-2000. emplois, à accroître les recettes de régionale. coordination et de coopération » l’Etat, et surtout à trouver une Autre défi pour l’équipe Hariri, signé en 1991. DROITS DE DOUANE solution à la question de la dette le développement du Liban sud, Plus de 500 000 Syriens tra- Sa première mesure a concerné publique, qui ne cesse d’augmen- après vingt-deux ans d’occupation vaillent au Liban (certains parlent la révision de la loi de finances ter et qui hypothèque tout déve- par l’armée israélienne. Cette même d’un million), et les agricul- pour 2001. Le conseil des ministres loppement. région sous-développée vivait teurs libanais manifestent réguliè- a revu le budget d’« austérité » tel L’accélération du processus des sous perfusion israélienne grâce rement contre l’invasion de pro- qu’il avait été préparé par le gou- privatisations a déjà été annoncée. aux salaires versés aux miliciens duits agricoles syriens au Liban. vernement précédent. Les modifi- Pour cela, Rafic Hariri a lancé un de l’Armée du Liban sud, milice cations portent essentiellement certain nombre de chantiers tels supplétive de Tsahal, et aux tra- ARMÉE SYRIENNE sur la réévaluation à la hausse des que la révision de la législation et vailleurs libanais qui se rendaient Une complémentarité existe dépenses, notamment celles du la remise en ordre des entreprises quotidiennement en Israël. néanmoins : les hommes d’affaires service de la dette qui est supé- publiques appelées à être privati- Après le retrait israélien, un profitent du système bancaire de rieur de 200 milliards de livres liba- sées dans le cadre d’un program- mini-plan Marshall a été mis en Beyrouth, et les premières ban- naises (1 livre libanaise = environ me de privatisations équivalent à 5 place afin de développer les infras- ques autorisées à travailler en 0,005 F) par rapport au projet de milliards de dollars. Cela concerne tructures, les services publics et zone franche syrienne sont des éta- Sélim Hoss, et la réduction des prioritairement les services inciter la population, qui avait quit- blissements libanais. S’il n’existe VI / LE MONDE / MARDI 27 FÉVRIER 2001 ̄ Quand la nouvelle économie perturbe le calcul du PIB LA MÉCANIQUE DE L’ÉCONOMIE

es statistiques officielles ment) changent de puissance et de 0,1 % de croissance aux PIB des par Jean-Paul Betbèze mesurent-elles correcte- Les statisticiens prix souvent plus d’une fois par an. années 1998 et 1999. ment l’apport de la « nou- Conscients de l’inefficacité de L’effondrement de la piste Lvelle économie » au PIB ? ont développé leurs méthodes traditionnelles, les « hédoniste » à travers des compa- Le doute existe depuis plusieurs statisticiens ont développé des tech- raisons franco-américaines a, en La Bourse années. L’apport d’Internet, des des techniques niques de calcul nouvelles dites revanche, fait surgir un lièvre nou- téléphones mobiles ou des logiciels « hédonistes » qui poussent à bais- veau. Celui du partage entre à la croissance est loin d’être anec- qui sous-estiment ser systématiquement les relevés « emplois finals et emplois intermé- dotique. Il s’avère d’une impor- de prix. Cette sous-estimation diaires ». Une des difficultés statisti- et la voie tance cruciale pour les analystes volontairement volontaire des prix est menée de ques réside dans le partage des financiers, les gouverneurs de ban- manière plus agressive encore aux dépenses des entreprises entre for- ques centrales en charge de la lutte les prix Etats-Unis (– 25 % parfois). Il est mation brute de capital fixe (FBCF uels liens y a-t-il eu entre Bourse et activité économique contre l’inflation, pour les gouver- vrai que c’est outre-Atlantique que ou investissement) et consomma- au cours des derniers mois ? Quel type de relations établi- nements soucieux de prévoir leurs les déclarations de TVA d’un échan- les critiques contre une surestima- tion intermédiaire (CI). La premiè- ront-ils à l’avenir ? Comment la politique monétaire les recettes fiscales et pour les entrepri- tillon de 132 000 entreprises autori- tion de l’inflation ont été les plus re fait partie du PIB, la seconde Q prend-elle en compte ? Si l’on considère d’abord la mon- ses qui ont besoin de mesurer leur sent des sondages d’une « très bon- violentes. Pour François Lequiller, n’en fait pas partie. Or la limite tée (passée) des cours de Bourse, on peut penser qu’ils ont productivité. ne fiabilité ». Et si des révisions ont l’usage plus intensif des techniques entre FBCF et CI est ténue, notam- soutenu la croissance. Les ménages qui avaient des titres se sentaient Le scepticisme qui, depuis plu- lieu, elles ne concernent « pas plus « hédonistes » aux Etats-Unis pour- ment dans les produits logiciels plus riches, et pouvaient donc dépenser plus. Ils pouvaient se dire sieurs années, accable les données la nouvelle économie que l’ancien- rait produire à terme des décalages dont les versions se succèdent rapi- aussi qu’ils avaient de quoi faire face aux imprévus, gager des des grands instituts de statisti- ne ». Deuxième problème, sans statistiques. dement. emprunts nouveaux, estimer que leurs retraites seraient mieux assu- ques – des voix autorisées ont émis solution rapide celui-là : l’incessant Des calculs de PIB simulés en rées (cela, bien sûr, dans les pays à fonds de pension). Cet effet posi- l’idée que la sous-estimation de la changement des produits et des France à l’aide d’indices « hédoni- SIMULATIONS tif s’étendait aux autres ménages, ceux qui ne possédaient pas de croissance économique en France prix dans les nouvelles technolo- sés » dérivés des indices améri- En France, les statisticiens ont valeurs mobilières, mais qui pensaient que la marche actuelle – et sur- oscillait entre 0,5 et 0,9 % – a fini gies rend difficile la décomposition cains n’auraient pas produit de choisi d’estimer la FBCF à partir des tout future – des affaires était synthétisée par le marché boursier. par troubler la sérénité de l’Institut par produits. résultats probants. Des variations déclarations des entreprises utilisa- Une étude américaine montre ainsi que les cours boursiers sont géné- national de la statistique et des étu- Une fois cernée la question de la de l’ordre de 0,04 % auraient été trices, notamment sur leurs immobi- ralement utilisés comme un indicateur avancé de l’activité par les des économiques (Insee). fiabilité des données à prix cou- décelées qui s’expliquent en gran- lisations en produits logiciels, ce qui ménages (Maria Ward Otoo, Board of Governors of the Federal rants, François Lequiller s’attaque de partie par le fait que les techno- donne un ratio FBCF/CI faible. Les Reserve System, novembre 1999). COMPILATION au « partage volume/prix ». Le cal- logies de l’information sont impor- comptables américains, eux, sans Jusqu’à présent, pour les entrepreneurs, la montée des Bourses per- François Lequiller, chef du dépar- cul de la croissance se fonde sur tées et que les importations inter- doute parce que leur pays est le prin- mettait de s’endetter plus facilement ou, mieux encore, de se finan- tement des comptes nationaux à des progressions de volumes viennent en négatif dans le calcul cipal producteur de solutions logi- cer par émission d’actions. Elle permettait aussi, dans le cas d’offre l’Insee, a donc tenté de calmer les « déflatés » de l’indice des prix. Or du PIB. En revanche, une sous-esti- cielles, ont choisi d’affecter à la publique d’échange (OPE), de payer en papier la croissance externe. inquiétudes, en présentant, vendre- le calcul de l’indice des prix est ren- mation de l’explosion de la télépho- FBCF la totalité des ventes des entre- Un pays dont la croissance boursière dépassait celle des autres di 16 février, les principales conclu- du plus difficile dans le secteur des nie mobile – faute de séries statisti- prises productrices. Ce qui débou- nations, attirait des capitaux ; sa valeur de change s’élevait. Le pays sions d’une longue étude intitulée nouvelles technologies car les ques fiables – va obliger l’Insee à che sur un ratio FBCF/CI élevé. importait de la désinflation. Au total, il avait une croissance non infla- « Nouvelle économie et mesure de machines (ordinateurs notam- corriger ses calculs et à rajouter Des simulations ont montré que, tionniste plus forte, soutenue et financée sans problème, avec des la croissance du PIB ». appliquées au PIB américain, les capacités d’extension hors des frontières. D’emblée l’Insee s’affirme con- méthodes de calcul françaises Symétriquement, pour le pays dont les performances boursières fiant, notamment sur le rassemble- L'apport des nouvelles technologies à la croissance auraient obligé les grands instituts étaient moins bonnes, le processus inverse se mettait en place. Une ment des « données à prix cou- TECHNOLOGIES DE L'INFORMATION (TIC) ET PIB indice 100 en 1995 de statistiques américains à corri- part croissante de ses avoirs cotés était détenue par l’étranger, avec à rants ». Le répertoire Sirene sur les 160 ger la croissance du PIB de 0,2 %. terme des effets structurels lourds. Si les performances boursières entreprises, les enquêtes et les Un chiffre pas négligeable, mais devenaient franchement mauvaises, sa propre Bourse pouvait entrer bases de données fiscales garantit 150 pas très élevé non plus. A un détail en crise, voire disparaître. C’est ce qui s’est passé avec la Bourse bel- « une excellente évaluation des chif- près : ce différentiel moyen de crois- ge, qui a beaucoup souffert de sa taille relative jusqu’au regroupe- fres d’affaires, y compris des plus peti- 140 VALEUR AJOUTÉE sance augmente avec le temps. ment dans Euronext. C’est aussi ce qui se produit dans les pays émer- tes entreprises comme les start-up », DES TIC EN VOLUME Une solution doit être trouvée à gents, où les entreprises les plus importantes entendent se faire coter indique François Lequiller. 130 ce problème. Elle « n’est pas évi- dans un grand centre (New York pour l’Amérique latine). Ce phéno- Premier problème : il faut deux dente » et passe peut-être par une mène entraîne aussi une concentration des places boursières. ans pour compiler l’ensemble des 120 harmonisation internationale, no- La progression des places boursières accélère la croissance et les données concernant les 2,5 mil- VALEUR AJOUTÉE tamment dans le cadre de l’Organi- restructurations. Mais vient un moment où son effet sur la formation 110 DES TIC À lions d’entreprises du territoire PRIX COURANTS sation de coopération et de déve- des prix des autres actifs (terre, national. En janvier 2001, les con- loppement économiques (OCDE), Si la situation boursière immobilier), puis des prix courants, sommateurs de statistiques Insee 100 estiment les auteurs de l’étude. En inquiète les banquiers centraux. Ils PIB EN VOLUME ont donc surtout une vision de attendant, l’Insee peut continuer d’une firme pourront alors parler d’exubérance rétroviseur sur 1998. Sont-ils réelle- 90 ses calculs tranquilles, la révolution irrationnelle des marchés, comme ment démunis pour aborder le Internet ne l’oblige pas à une refon- se détériore le fit Alan Greenspan, le président deuxième trimestre de l’année en 80 dation globale. de la Réserve fédérale américaine le cours ? Pas tout à fait puisque les 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 et que ses salariés 5 décembre 1996. statistiques mensuelles basées sur Source : Insee Yves Mamou Qu’implique, en sens opposé, une obtiennent une correction boursière ? Il est clair que la baisse, pas plus que la haus- réappréciation du prix se, ne peut laisser insensible l’acti- vité dite réelle. Il faut savoir aussi Les recettes du Conseil de l’emploi de leurs stock-options que les effets à la baisse ne sont pas symétriques des effets haussiers, ou davantage étant plus rapides et plus violents. Assez vite, les ménages revoient la pour le retour à l’activité des peu qualifiés d’options, la Bourse nouvelle valeur de leurs avoirs. Ils peuvent penser à réajuster leur intégrera, outre patrimoine. C’est le fameux effet a dénomination s’y prêtait : Ce paradoxe s’explique par chir les obstacles monétaires de Pigou (1877-1959), selon lequel les le nouveau Conseil de l’em- L’organisme, présidé l’existence d’un traitement diffé- court terme la charge financière agents conserveraient par-devers ploi, des revenus et de la rencié entre revenus d’activité, Cependant, relève le CERC, à la eux un même pouvoir d’achat en Scohésion sociale (CERC), par Jacques Delors, d’une part, et revenus de remplace- différence d’une allocation qui de cet ajustement, encaisse, ce qui, bien sûr, accentue créé par Lionel Jospin en ment et minima sociaux, d’autre serait dégressive, il est temporaire les effets récessifs des corrections. février 2000 pour remplacer le a rendu son premier part, pour les prestations sous con- et non permanent, ce qui s’accor- l’idée que L’idée de s’endetter encore, de Conseil supérieur de l’emploi, des ditions de ressources (allocation- de mal avec l’instabilité, la préca- dépenser plus est proscrite. Celle de revenus et des coûts, consacre son rapport. Il suggère logement, abonnement à l’électrici- rité et la faible rémunération des les responsables dépenser moins gagne. premier rapport au délicat sujet de té, au téléphone, aide au trans- emplois auxquels accèdent en Ce qui est nouveau, c’est que la l’accès à l’emploi des personnes un crédit éducation port…). Ces prestations peuvent général les personnes les plus ne croient plus Bourse intervient plus directement peu qualifiées. disparaître ou être fortement rédui- démunies. De plus, ce mécanisme dans les comportements. Les entre- Au-delà des incitations suscepti- pour les sans-diplôme tes en cas de retour à l’emploi. n’intervient qu’en situation d’em- à un retour preneurs doivent éviter d’émettre bles de stimuler l’entrée sur le mar- Cette distorsion entre revenus ploi, alors qu’une allocation un signal négatif sur leurs profits ché du travail et des aménage- que le document. Il y a là, pour le d’activité et revenus de remplace- dégressive s’appliquerait, elle, à aux cours antérieurs futurs (le fameux « profit warning ») ments souhaitables de l’actuel dis- CERC, un enjeu fort, compte tenu ment a récemment été corrigée toute personne satisfaisant à des pour éviter autant que possible la positif fiscal et de protection so- du poids des personnes peu quali- pour la taxe d’habitation et devrait conditions de ressources. baisse de cours qui s’ensuit et qui peut mettre à mal l’indépendance ciale, ce rapport, qui doit être pré- fiées dans la population active, l’être prochainement pour l’alloca- Ces observations conduisent le de leur firme. Ils vont donc agir le plus en amont possible du ralentis- senté le 27 février, juge non moins plus élevé en France que dans tion-logement et l’aide personnali- CERC à suggérer la mise à l’étude sement annoncé. Ce sera le temps des économies et de la recherche essentiel, pour réduire le nombre beaucoup de pays d’Europe du sée au logement. Mais, souligne le d’une mesure concentrée sur les de gains de productivité côté coûts, et des actions commerciales côté de travailleurs pauvres, de ren- Nord. Certes ce handicap structu- rapport, « il subsiste bien d’autres travailleurs pauvres, qu’ils aient revenus, pour soutenir la rentabilité du capital. En même temps, un forcer la formation permanente rel tend à se résorber avec l’amélio- anomalies, en particulier en matière déjà un emploi ou qu’ils veuillent y nombre parfois significatif de salariés, en tout cas les plus impor- au profit des personnes les plus ration de la formation initiale des d’aides sociales mises en place par accéder. Une mesure qui concilie- tants, dispose de stock-options, c’est-à-dire de revenus différés fonc- fragiles. jeunes générations. « Mais, relève les collectivités locales ». rait un objectif de soutien du pou- tion de la valeur future de l’entreprise. Dans le cas de la baisse du Le Conseil, présidé par le père le CERC, il pèsera encore pour de voir d’achat des bas salaires, com- cours, ils concourront avec ardeur à la mise en œuvre des corrections de la loi de 1971 sur la formation nombreuses années, n’ayant pas été TAILLE DE LA FAMILLE me le fait la prime à l’emploi nécessaires (une part significative de leur patrimoine est en jeu). professionnelle continue, Jacques compensé par un effort suffisant de La question de l’attractivité récemment mise en place par le Si la situation boursière de la firme se détériore encore et que les Delors, va jusqu’à préconiser l’oc- formation permanente, puisque cel- financière du travail tient aussi gouvernement, et un moyen de salariés demandent – et obtiennent – une réappréciation du prix de troi d’un crédit éducation à toutes le-ci a porté sur les salariés les plus pour beaucoup à la nature diffé- maintenir le niveau de vie des tra- leurs stock-options antérieures (en anglais un « repricing ») ou les personnes sorties du système qualifiés. » rentielle des minima sociaux, et vailleurs pauvres permettant d’as- davantage d’options, la tension sera plus forte encore. La Bourse inté- éducatif sans diplôme, ou avec un Or c’est parmi les personnes les notamment du RMI : toute hausse surer un passage continu entre le grera en effet, outre la charge financière de cet ajustement, l’idée CAP ou un BEPC. moins qualifiées que l’on note le de revenu, notamment d’activité, RMI et un revenu salarial mini- que les responsables ne croient plus à un retour aux cours antérieurs. Ce crédit « garantirait, avec un sous-emploi le plus important. induit une baisse d’allocation à mum. C’est ce qui se passe dans la nouvelle économie, même chez les plus revenu de remplacement, l’équiva- C’est parmi elles aussi que l’on ren- due concurrence. Reprendre un Il ne s’agit pas néanmoins, pour grands comme Microsoft. Actuellement, le rôle de ces comporte- lent d’un an de formation qui pour- contre le plus d’emplois précaires emploi ne garantit pas dès lors un le Conseil, de s’arrêter à la seule ments microéconomiques liés aux actifs boursiers est sous-estimé. rait s’ajouter à un moment ou à un et mal payés. Des emplois qui dans gain immédiat. Le travail devient comparaison des gains liés au tra- Or l’économie y devient de plus en plus sensible, peut-être autant autre de la vie professionnelle de l’in- bien des cas conduisent à disposer rémunérateur au-delà d’un certain vail et au non-travail. La faiblesse qu’aux taux d’intérêt. téressé aux autres possibilités offer- d’un niveau de vie guère plus seuil seulement. Et ce seuil s’élève du gain monétaire immédiat asso- Certains auteurs mettent alors en avant l’intérêt d’une interven- tes par la loi, et devrait être associé important, voire plus faible, que avec la taille de la famille puisque cié à une reprise d’activité peut en tion de la banque centrale pour éviter les envolées des cours et lisser à une démarche d’insertion ou de celui perçu sous allocation de res- le RMI est majoré en fonction de effet être compensée par des pers- l’appréciation des actifs. Leurs opposants soulignent les difficultés promotion professionnelle », indi- sources. celle-ci, alors que le revenu d’acti- pectives d’améliorations ultérieu- de l’opération : comment connaître les vraies valeurs des titres et vité ne l’est pas. res ouvertes par le retour à l’em- apprécier les stratégies des firmes ? Pourquoi se mettre à la place des Ainsi, une personne seule au ploi (meilleure expérience, possibi- acheteurs qui ont leurs raisons et leurs attitudes face au risque ? Le « seuil de pauvreté », une donnée variable RMI doit, aujourd’hui, travailler lité d’accéder à un emploi plus La banque centrale qui agit en tenant compte de la Bourse, ne peut- 18,5 heures par semaine au SMIC rémunérateur…). elle se trouver prise au piège, cas classique d’aléa moral, et forcée de La pauvreté se définit par un niveau de vie inférieur à une norme, horaire pour commencer à aug- Il est important, estime le CERC, tenir les cours en cas de correction trop sévère ? Mais, répondent les le « seuil de pauvreté ». L’Institut national de la statistique et des étu- menter son revenu net. Avec un de prendre en compte les chances premiers, que se serait-il passé si la Banque du Japon avait calmé le des économiques (Insee) fixe ce seuil à la moitié du niveau de vie enfant à charge, il doit travailler des personnes d’évoluer vers un jeu boursier en 1980 ? Et si l’autorité de Hong Kong n’avait pas, en médian. Selon la dernière enquête « Revenus fiscaux » de l’institut, 27,5 heures. emploi meilleur. Or, là encore, le juillet 1998, tenu la Bourse ? Au-delà de ces oppositions, il faut sans en 1996, le seuil de pauvreté était estimé pour une personne seule à Ce phénomène a été atténué niveau de qualification est un fac- aucun doute que la banque centrale renforce son contrôle pruden- 3 500 francs de revenu mensuel disponible, pour un couple à avec la possibilité offerte de cumu- teur discriminant. S’il faut s’assu- tiel. Il faut que les entreprises et les particuliers ne s’endettent pas 5 250 francs, et pour un ménage avec deux enfants à 7 350 francs. ler temporairement des revenus rer que le retour à l’emploi soit trop et que les banques ne prêtent pas trop aisément. La Bourse mon- Aujourd’hui, ces seuils sont de l’ordre de 3 800, 5 700 et 8 000 francs. d’activité avec une allocation facilité et valorisé pour les person- tre la voie, et peut donc aider la politique monétaire. Mais à condi- Une telle définition donne une idée très figée des situations de pau- (RMI, allocation unique dégres- nes peu qualifiées, il s’agit bien aus- tion que la banque centrale lui évite de se dévoyer. vreté qui sont, elles, fluctuantes. Le nombre de « travailleurs pau- sive…). Ce mécanisme d’intéresse- si de renforcer les moyens et l’effi- vres » est à l’évidence plus élevé que celui révélé par un tel indica- ment aide les personnes retrou- cacité de leur formation. Jean-Paul Betbèze est directeur des études économiques et financières teur. Ainsi, si l’on augmente le seuil de pauvreté de 700 francs, le nom- vant un emploi ou souhaitant aug- au Crédit lyonnais. bre de « travailleurs pauvres » passe de 1,3 à 2,4 millions. menter leur offre de travail à fran- Laetitia Van Eeckhout VIII / LE MONDE / MARDI 27 FÉVRIER 2001 ̄ Banques : leur santé nous intéresse LIVRES par Christian de Boissieu par Philippe Arnaud ’il est un domaine où la coopération inter- bles et la concurrence sur le marché du rating nuation de certaines préventions bancaires à nationale a produit des résultats tangi- reste modique ; seulement 15 % des entreprises l’égard des PME, du moins pour les plus saines bles, c’est bien celui de la réglementation européennes font l’objet d’une notation d’entre elles. Le risque de crédit est difficile à S bancaire. La définition de nouvelles externe ; etc. – conduisent désormais à mettre modéliser malgré l’essor des techniques proba- Contre l’uniformisation règles de solvabilité pour les établissements de l’accent sur la notation interne des emprun- bilistes. En l’espèce, le passé n’est pas nécessai- crédit, à l’initiative du Comité de supervision teurs élaborée par les banques elles-mêmes. rement le meilleur guide pour l’avenir, de même bancaire à Bâle, en fournit une illustration de Chaque établissement aura le choix entre un que la prochaine crise bancaire a de grandes LE PROCÈS DE LA MONDIALISATION, plus. Le débat est technique, mais l’enjeu est modèle standard faisant un large appel aux chances de ne pas ressembler à la précédente. sous la direction d’Edward Goldsmith et Jerry Mander, tout autre. Car il y va des conditions d’une con- notations externes (fournies par les agences de La réglementation est inévitablement en Fayard, 488 p., 148 F, 22,56 ¤ currence loyale, mais surtout de la santé de nos rating, les assureurs-crédit, etc.) et une modéli- retard par rapport aux innovations des mar- systèmes bancaires et financiers en pleine res- sation, plus ou moins sophistiquée, reposant chés. Mais pour minimiser ce décalage, la ous vivons une époque formidable, sous le signe de la réversi- tructuration et, par là, de leur contribution à la sur son propre système de notation interne. Ce démarche pragmatique proposée par Bâle et bilité. On ne sait plus qui est qui. Les ex-révolutionnaires sou- croissance et à l’emploi sur le moyen-long ter- dernier devra être validé par les superviseurs reprise, pour l’essentiel, par la Commission tiennent des dictatures, les progressistes deviennent réac- me. Le Japon d’aujourd’hui en sait quelque cho- nationaux afin de satisfaire les exigences de européenne va dans la bonne direction. Cela tionnaires, les écolos « fachos », les « fachos » libéraux, etc. se. Le ratio Cooke a défini des règles de solvabi- sécurité et de concurrence loyale. dit, il faudra accorder une attention particulière UnN doute nous effleure, donc, lorsque nous ouvrons Le Procès de la lité suivies aujourd’hui dans une centaine de Dans sa quête de l’équilibre entre harmonisa- à plusieurs aspects. Compte tenu de l’intégra- mondialisation, un ouvrage qui a reçu, aux Etats-Unis, le Prix du pays. Un périmètre qui va bien au-delà du comi- tion et décentralisation, le dispositif suppose de tion croissante entre banques, assurances, socié- meilleur livre politique de l’année. Piloté par Edward Goldsmith, Anglo- té de Bâle, et qui se comprend aisément : la comparer des méthodologies diverses. Ainsi les tés de Bourse, etc., il faudra accompagner l’ag- Français fondateur de la revue The Ecologist (et frère de feu le financier sécurité est déterminante pour commissions bancaires nationa- giornamento de la réglementation bancaire de Jimmy Goldsmith), et par Jerry Mander, politologue américain, tous la réputation et la compétitivité Les règles les (ou l’équivalent) devront réformes parallèles pour les autres intermédiai- deux codirecteurs du Forum international de la globalisation – IFG – des systèmes bancaires et des être à même de noter les systè- res financiers et de progrès dans la supervision (voir « Le Monde Economie » du 23 janvier 2001), l’ouvrage se présente places financières. On l’a consta- de solvabilité définies mes de notation interne, com- des conglomérats financiers. Autre impératif, la sous la forme d’un réquisitoire en trois parties, et réunit plus de vingt té à nouveau lors des crises de me elles le font déjà pour les nécessité de préciser assez vite la catégorie des contributions des meilleurs spécialistes antimondialisation libérale. 1997-1998 dans les pays émer- par le ratio Cooke modèles d’évaluation des ris- risques opérationnels, encore fort hétérogène. Le premier volet examine les « moteurs de la mondialisation ». gents ou en transition. ques de marché. Outre l’adapta- En outre, la référence à la « discipline de mar- Deux chapitres aux titres sonores sont consacrés à deux géants indus- Le nouveau dispositif pruden- vont céder la place tion des règles de supervision ché » vient en bout de course, et elle paraît triels : « Monsanto : l’arrogance d’une transnationale » et « Vivendi : tiel, qui prendra effet en 2004, sur base consolidée (pour les réduite à la portion congrue. Elle devra être pré- anatomie de la pieuvre ». Les historiens croiront peut-être un jour que, repose sur trois piliers : en 2004 à un nouveau groupes), deux autres innova- cisée, car le leitmotiv de la transparence finan- à la fin du XXe siècle, une minorité d’hommes a pu gérer le monde com- 1. De nouvelles règles pour le tions méritent une attention cière est susceptible de déboucher sur des me une « entité économique intégrée », alors que les lignes de fracture calcul des fonds propres exigés, dispositif prudentiel, spéciale. La ventilation des niveaux d’exigence fort différents. Il faut asso- Est-Ouest et Nord-Sud avaient disparu comme par enchantement, le ratio Cooke devenant le ratio emprunteurs en classes de ris- cier au maximum les pays émergents ou en tran- pour faire place à la loi d’airain du marché global, rebaptisé consensus McDonough (du nom du prési- dit ratio McDonough, que dans l’actuel ratio Cooke sition à la définition de règles les concernant de Washington. dent du comité de Bâle). est clairement déficiente. Par également et, dans le même temps, se montrer C’est aux conséquences de cette mutation qu’est consacrée la deuxiè- 2. Une approche renouvelée qui cernera mieux exemple, pourquoi mettre tou- ferme dans l’application par eux des principales me partie. Uniformisation de la culture planétaire, changement climati- de la supervision bancaire, per- tes les entreprises privées non normes bancaires internationales. Ceci impli- que, bilan de cinq ans d’Organisation mondiale du commerce (OMC)… mettant aux superviseurs de les risques garanties par l’Etat dans la que de trouver le bon équilibre entre, d’un côté, Pour les auteurs, la « grande confiscation » de la nature, des gènes, de mieux apprécier la qualité de la même classe ? L’élargissement le souci de convergence, et de l’autre, la recon- la reproduction, de l’imaginaire et de la pensée… s’aggrave. Est-elle le gestion et du contrôle interne et renforcera de la gamme des pondérations, naissance de certaines spécificités nationales résultat d’un complot ? L’hypothèse semble absurde. Pourtant des dans chaque établissement. Les combiné à la notation interne, ou régionales. signes inquiétants font penser le contraire. Walden Bello, professeur autorités auront une marge le contrôle interne va permettre une mesure et une Justement, l’Europe doit faire entendre sa d’économie aux Philippines, « relativise » par exemple l’échec des pour, au cas par cas, obliger cer- gestion plus fines du risque. En voix et reconnaître certaines de ses particulari- plans d’ajustement structurels, en notant que si, dans certains pays, taines banques à se situer nettement au-dessus outre, il va être demandé aux banques de cou- tés, sans nier la cohérence d’ensemble. Les prin- leurs buts avoués n’ont pas été atteints, les « buts cachés », à savoir pri- du minimum réglementaire inchangé à 8 % vrir par leurs fonds propres, en plus des risques cipes du marché unique introduisent en effet vatiser, et permettre aux classes les plus aisées – et aux mafias locales – pour le ratio global, dont au moins la moitié en de crédit et des risques de marché, les risques certaines modulations (nature des engage- de s’enrichir un peu plus, sont pleinement réalisés. Le diagnostic est fonds propres de base. opérationnels (exemple : des dysfonctionne- ments, champ d’application du ratio de solvabi- hélas terriblement convaincant. 3. Le recours accru à la « discipline de mar- ments dans leur système informatique). Là aus- lité), par rapport aux recommandations de La troisième partie de l’ouvrage examine les voies « vers la relocalisa- ché », avec des exigences renforcées pour la si, elles auront le choix entre différentes métho- Bâle. Il est évident que, dans le contexte de tion ». Au chapitre des propositions, il est naturel que les choses se transparence de l’information financière, spé- dologies. l’union économique et monétaire, l’adoption compliquent. Quelle issue collective proposer à la « marchandisa- cialement celle concernant les risques et les Le programme est donc ambitieux, et la con- de nouvelles règles prudentielles ne pourra pas tion » du monde ? « Sauver les communautés », propose Wendell fonds propres. certation avec la profession bancaire doit se être séparée de la discussion en cours, et loin Berry, écologiste du Kentucky et prophète de la société rurale américai- C’est le désir de serrer au plus près la réalité dérouler d’ici au 31 mai 2001. Un temps à peine d’être close, sur l’approfondissement de la coor- ne. Reconstituer la paysannerie ? Développer les systèmes d’échange des risques et de renforcer le contrôle interne suffisant pour effectuer les premières simula- dination entre les régulateurs nationaux et la locaux ? Les solutions sont variées et ne sont pas toutes immuno-com- qui constitue le cœur de la réforme. Le comité tions, vérifier que l’impact sur la charge globale possible mise en place, plus tard, de régulateurs patibles. Le néocommunautarisme affiché par les auteurs table sur de Bâle avait d’abord proposé d’améliorer la en fonds propres du système bancaire pris dans européens. « l’effondrement inévitable de l’économie mondiale ». Mais ne fait-il pas mesure du risque de crédit (ou de signature) par son ensemble est limité, voir – parmi les ban- « le lit du nationalisme de droite » ?, comme le demandent deux des la considération de la notation externe fournie ques – quelles seront les gagnantes et les per- Christian de Boissieu est professeur à l’univer- auteurs, sans aller au fond de la question ? Dommage. Comme il est par les agences de rating. Des remarques de dantes (en fonction de leur taille, de leur clientè- sité Paris-I - Panthéon-Sorbonne et au Collège dommage – pour nous – que ce livre stimulant fasse comme si l’Euro- bon sens – ces agences sont loin d’être infailli- le…). Il faudra plus de temps pour espérer l’atté- d’Europe (Bruges). pe n’existait pas. Les établissements financiers américains PARUTION b L’EURO ET LA BANQUE CENTRALE EUROPÉENNE, UN PREMIER BILAN, de Patrick Artus. confrontés au ralentissement économique Après deux ans d’existence, l’euro a surpris. Il est structurellement faible par rapport au dollar, n’a pas facilité la vie des gouvernements et n’a guè- par Guy Adjiman re été soutenu par l’institut d’émission européen. L’auteur, directeur des études à la Caisse des dépôts et consignations, analyse les raisons qui ont e ralentissement programmé de la crois- Le ralentissement en cours de la croissance Ces mauvaises nouvelles ne doivent pas occul- amené la Banque centrale européenne (BCE) à pratiquer une politique sance américaine place aujourd’hui le sys- américaine (ramenée à 2,5-3,5 % au lieu de 5 % ter le formidable mouvement de concentration monétaire prudente depuis le 1er janvier 1999, date de la création de tème bancaire des Etats-Unis dans une à la mi-2000), devrait induire un tassement des qui s’est produit aux Etats-Unis, destiné à conso- l’euro. Une large part de l’ouvrage est bien entendu consacrée au dollar, L situation délicate. A priori, le monde flux financiers des entreprises. Certaines, par- lider le secteur. De 1983 à 1999, 5 888 banques qui règne toujours sur les échanges internationaux. Les « objectifs et les financier jouit, outre-Atlantique, d’une impres- fois lourdement endettées, pourraient connaî- immatriculées auprès des autorités de tutelle méthodes d’analyse » de la BCE sont également passés au crible, et le dan- sionnante bonne santé. De 1993 à 1998, le résul- tre des difficultés de remboursement. Défaillan- ont disparu. Leur nombre est aujourd’hui à ger d’interventions « inefficaces » sur les marchés de capitaux est claire- tat net des banques a progressé de 8,7 % en ces d’entreprises et défauts de paiement se 8 477. Cette vague de fusions-acquisitions sans ment mis en valeur. moyenne annuelle et de 16 % en 1999, pour sont multipliés depuis le début de l’exercice. précédent s’est traduite par des flux d’investisse- Pour Patrick Artus, le décalage entre les principes de départ de la BCE s’établir à 71,7 milliards de dollars, record abso- Pour l’instant le risque paraît cantonné au sec- ments de plus de 1 000 milliards de dollars. Ce (lutte contre l’inflation définie au milieu des années 1980) et le risque lu de la décennie. Le retour sur fonds propres teur des entreprises ; il pourrait toucher in fine mouvement de grande ampleur a été rendu pos- social (inflation et chômage) qui prévaut aujourd’hui contribue au malai- s’est stabilisé à un niveau compris entre 14 % et certains particuliers en cas de détérioration pro- sible par l’évolution du cadre juridique qui a per- se. La faiblesse de l’euro tient au fait que les marchés financiers ont un 15 % sur la période, voire plus pour les grandes fonde de l’économie. Les banques vont devoir mis l’élimination d’importantes restrictions pru- jugement global ; ils ne peuvent dissocier l’euro des problèmes structu- banques qui disposent de sources de revenus faire face à un ralentissement de leur activité dentielles (géographiques ou d’activités). rels de la zone euro : « Incapacité à réagir en cas de récession dans un petit plus diversifiées. Les capitaux propres à fin d’intermédiation, déterminante pour nombre Cette évolution, voulue, a largement contri- pays, absence de coordination entre politiques monétaire et budgétaire, ins- 1999 représentaient 8,37 % du total des actifs. d’entre elles (elle représente environ 65 % de bué à consolider le système bancaire et permis titutions inadaptées à l’élargissement. » L’auteur n’indique pas si ces pro- Les résultats trimestriels très contrastés de leurs revenus), mais aussi à un accroissement une meilleure répartition des risques. Les blèmes sont de jeunesse ou non. A moins qu’un autre livre… (Economica, l’exercice 2000 (premier trimestre record à de leurs provisions. fusions de grande ampleur intervenues ont élar- 124 p., 89 F, 13,57 ¤). Y. M. 19,5 milliards de dollars, puis 14,7 milliards les Les alertes sur les bénéfices escomptés (profit gi les frontières géographiques des établisse- trois mois suivants et rebond à 19,3 milliards warning), diffusées par les analystes, accompa- ments bancaires, à l’exemple de NationsBank- ensuite) annoncent sans doute la fin de cette gnent cette inquiétude. Le montant des provi- Bank of America, devenu le premier réseau qua- période exceptionnelle et confirment le retour- sions à venir sera largement déterminé par si national aux Etats-Unis. Par ailleurs, il s’est nement durable et éventuellement prononcé l’évolution du ratio des prêts douteux. Celui-ci produit un mouvement de concentration hori- 0123 de la conjoncture et des marchés américains. pourrait avoisiner 1-1,2 % ou 2-2,5 % (avec zontal, à l’exemple de celui de Citicorp-Trave- En dépit d’une activité soutenue – encoura- dans ce cas au moins un doublement des pertes lers, qui illustre de façon exemplaire le rappro- gée par les prêts – au cours des douze derniers récemment enregistrées), selon que l’atterrissa- chement de certains métiers. Cette globalisa- mois (+ 12,4 %), le revenu des intérêts n’a pro- ge de l’économie s’effectuera en douceur ou en tion des activités devrait s’accentuer, le mouve- à l’école gressé que de 5,8 % en raison d’un tassement douleur. Sans que ce ratio puisse toutefois ment de fusions-acquisitions devant se poursui- continu de la marge financière. Signe plus atteindre les records enregistrés par les meilleu- vre au cours des exercices à venir. Ce sont là inquiétant, les provisions ont augmenté de res banques au cours de la crise financière qui a des éléments forts dans le contexte économi- pendant une semaine 25,9 % sur la période, après une forte poussée sévi au tournant de la précédente décennie. En que du moment. des prêts douteux et litigieux (+ 17,8 %) ; par l’état actuel des données financières connues, Passé la tempête actuelle, les banques améri- Pour suivre l’actualité sur toute une semaine ailleurs, le montant des abandons de créances et sauf choc économique externe, le risque sys- caines, fortes de leurs acquis, devront répondre s’est accentué (+ 11,3 %). témique ne paraît pas menacer. aux exigences du marché qui seront peut-être et mieux comprendre la presse revues à la baisse. Ces exigences (progression Le crédit se resserre Un besoin accru de provisions de 15 % des profits annuels par action) ont sans doute conduit nombre d’établissements peu Du 12 au 17 mars 2001, pourcentage net de banques resserrant en milliards de dollars diversifiés, œuvrant sur des segments matures, leurs conditions de prêts aux Etats-Unis Le Monde vous propose son à accepter certains types de risques en vue 80 150 d’une rémunération plus élevée ou à accroître GRANDS ET MOYENS de façon artificielle leur rentabilité (distribu- 145 ETABLISSEMENTS tion de dividendes élevés ou rachat d’actions 60 propres). Les banques devront poursuivre une KIT-PRESSE 140 stratégie de diversification de leurs sources de revenus, rendue impérative par le mouvement 40 ● 20 exemplaires du Monde par jour pendant 5 jours. 135 de désintermédiation financière. Le second ● TOTAL CRÉDIT PROVISIONNÉS enjeu consistera à trouver hors des frontières la nouvelle mallette pédagogique et sa vidéo. 130 des revenus complémentaires, permettant de 20 PETITS répondre aux exigences déjà évoquées. Large- Tarifs et commandes : ETABLISSEMENTS 125 ment présentes en Europe, les grandes banques d’affaires nord-américaines seront tentées d’y Tél. : 01-42-17-37-64 / 33-04 0 120 étoffer leurs activités, en valorisant leur savoir- Fax : 01-42-17-21-70 faire, notamment dans le domaine de la gestion e-mail : [email protected] -20 115 d’actifs. 1990 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 1994 95 95 96 97 98 99 00 Guy Adjiman est économiste au Crédit Offre réservée aux établissements scolaires Source : Federal Reserve Source : DRI agricole. Depuis le e-krach, l’esprit d’entreprise des étudiants 34 % des étudiants et des jeunes cadres et des jeunes cadres est en baisse, d’après un sondage de la veulent entrer dans la fonction publique es valeurs du Nasdaq ne treprise (5 %) : « Ils restent très con- jeunes de gauche et jeunes de droi- avant tout, seulement 44 % des me-femme. Les résultats sont Sofres réalisé sont pas les seules à s’écrou- ventionnels », constate Philippe te, l’un des enseignements les plus femmes. Elles mettent davantage homogènes. Même élan positif con- pour « Le Monde »- ler. L’esprit d’entreprise qui Méchet, directeur des études politi- frappants du sondage tient à la en avant la sécurité de l’emploi cernant les enseignements dispen- Lsemblait flotter depuis un ques de la Sofres. ligne de partage qu’il dessine entre (35 % contre 21 % pour les hom- sés qui, pour 76 % des sondés, cor- an ou deux a suivi le même mouve- C’est le moins que l’on puisse femmes et hommes : « un clivage mes) avec sûrement en arrière-pen- respondent aux activités économi- Le Train de l’emploi. ment. A lire les résultats du sonda- dire. Comment expliquer autre- important, presque sidérant », com- sée qu’il faut assurer le quotidien ques dominantes de la région. ge de la Sofres réalisé pour Le Mon- ment le tiercé de tête des secteurs mente le directeur des études politi- d’une famille. Ce plébiscite comporte néan- 77 % des jeunes de-Le Train de l’emploi, auprès des où ces 18-25 ans envisagent de tra- ques de la Sofres. On est ici dans Cette sexualisation des réponses moins trois zones d’ombre. La pre- étudiants du supérieur et des jeu- vailler. Numéro 1 : l’enseignement l’ordre du cliché sociologique. Pri- est tout aussi flagrante concernant mière concerne les étudiants en let- interrogés préfèrent nes cadres en activité, l’aventure (31 %) – qui monte à 37 % pour les mo, les femmes se montrent plus les secteurs d’activité choisis. L’in- tres et sciences humaines. Ils sont attendra : 38 % des interrogés sou- seuls étudiants. Numéro 2 : l’infor- généreuses, plus « tournées vers formatique ? « Un truc d’homme », les insatisfaits du sondage. Alors trouver un emploi haitent travailler dans une grande matique, les nouvelles technolo- l’humain, la société et ses réalités confirme Philippe Méchet. 35 % que tous les autres défendent leur entreprise, 34 % dans la fonction gies, les télécoms (27 %), et numé- leur importent beaucoup plus ». souhaitent y faire carrière contre filière – école de commerce, école en province, publique et 13 % dans une PME ou ro 3 : l’industrie (22 %). Petites 64 % des hommes pensent salaire 20 % de femmes. Celles-ci chéris- d’ingénieur, médecine, économie, une start-up ! Et si l’on isole de fleurs perdues au milieu de cet uni- sent plutôt l’environnement (21 % etc. – en expliquant combien elle contre 17 % l’échantillon les seuls étudiants, la vers grisounet : les scores réalisés contre 15 % pour les hommes), les est formidable, ils ne sont que 28 % fonction publique vient en tête par l’environnement (18 %) et l’hu- Des entretiens métiers liés à la santé et à la phar- à juger performante la leur. avec 41 % des suffrages ! manitaire (15 %) « pour lesquels on macie (20 % contre 10 %), et l’hu- La deuxième concerne – et c’est en région La mobilité ? Le rêve américain ? sent percer de véritables préoccupa- dans onze villes manitaire (18 % contre 11 %). « Les un point majeur du sondage – les Eux aussi en sommeil. 77 % des son- tions », note Philippe Méchet. hommes ont en tête un avenir profes- passerelles existantes entre les éco- parisienne. Deux dés veulent trouver, en priorité, un Si 34 % des interviewés disent Le sondage de la Sofres réalisé sionnel plus industriel, plus macroé- les ou les universités, d’une part, et emploi en province, 17 % dans la envisager de créer un jour leur pour Le Monde -Le Train de l’em- conomique, plus global en som- les entreprises, d’autre part. 70 % clivages majeurs région parisienne. Cet attachement entreprise, il faut néanmoins nuan- ploi a été réalisé du 12 au me… », constate Philippe Méchet. des sondés les trouvent insuffisan- au terroir est encore plus prononcé cer cet enthousiasme. Combien 16 février 2001 auprès d’un Cerise sur le gâteau : la création tes. Il n’y a que les écoles de com- apparaissent dans les pour les étudiants les plus jeunes, passeront à l’acte ? L’expérience échantillon de 550 étudiants du d’entreprise, une idée très masculi- merce, en réalité, et encore pas les 18-20 ans (83 %). Et si le choix prouve que, dans ce domaine, il y a supérieur et jeunes actifs diplô- ne : 45 % des hommes l’envisagent, avec un score massif (56 %) qui choix professionnels : se posait entre la France et l’étran- souvent un décalage important més du supérieur (deuxième ou contre 23 % des femmes. avancent le contraire. ger, l’Hexagone l’emporte à une entre la déclaration d’intention et troisième cycle universitaire, La seconde partie du sondage Enfin dernier motif de méconten- hommes-femmes majorité de 74 %. la réalité. En revanche, les étu- grandes écoles), interrogés en s’intéresse à l’environnement local. tement : 58 % des interviewés esti- Leur moteur ? Tout simplement diants et jeunes cadres semblent face-à-face par le réseau des Etudiants et jeunes cadres actifs ment que l’enseignement supé- et droite-gauche le salaire (54 %), suivi par l’intérêt avoir intégré à 57 % qu’ils seront enquêteurs de la Sofres. sont contents de leur sort. A 77 %, rieur, dans leur région, est insuffi- porté au secteur (51 %), l’ambian- amenés à changer fréquemment Les entretiens ont été menés ils estiment que leur ville et leur samment tourné vers l’internatio- ce à l’intérieur de l’entreprise d’entreprise. Mais ils ne sont plus dans onze villes : Paris, Lyon, région proposent une diversité de nal – un résultat qui grimpe à 63 % (34 %). En cinquième position ? la que 51 % (contre 46 %) à imaginer Marseille, Strasbourg, Toulouse, formations qui répond à leurs pour les 21-22 ans. sécurité de l’emploi (28 %) et en changer souvent d’emploi. Outre Bordeaux, Montpellier, Lille, attentes. Et là, plus question d’op- queue de peloton… l’image de l’en- des options politiques fortes entre Nantes, Rennes, Poitiers. tions politiques ou de clivage hom- Marie-Béatrice Baudet

Des étudiants peu aventuriers...... et attirés par la qualité de la vie A gauche, on veut enseigner, Pour votre premier emploi ou pour le prochain emploi Souhaiteriez-vous travailler en priorité : auquel vous postulerez, souhaiteriez-vous travailler :

77 DANS UNE 38 79 GRANDE ENTREPRISE 45 EN PROVINCE à droite, créer son entreprise 32 75 DANS LA 17 34 18 DANS LA FONCTION RÉGION i des candidats aux munici- détonnent. La droite (17 %) devan- 28 17 PUBLIQUE PARISIENNE pales s’interrogent sur l’uti- Les sondés de droite ce la gauche (13 %), exception fai- 41 lité de faire campagne sur te, bien sûr, des écologistes (38 %). 6 13 SANS RÉPONSE 3 des thèmes de gauche ou Mais sur le sujet, les étudiants RPR DANS UNE PME souhaitent des 17 8 S OU UNE START-UP de droite, il leur suffira de lire les se sentent beaucoup plus concer- 10 résultats du sondage de la Sofres responsabilités, ceux nés (24 %) que ceux du Parti socia- 74 pour savoir que, vis-à-vis des étu- liste (12 %). 7 EN CRÉANT VOTRE EN FRANCE 78 3 diants et des jeunes cadres, ils y de gauche réclament Reste, bien sûr, la question de la PROPRE ENTREPRISE 70 ont tout intérêt… « Il existe très peu création d’entreprise. 46 % des son- 11 d’enquêtes où le clivage droite-gau- dés de droite – et 54 % de ceux qui 20 la sécurité de l’emploi 4 À L'ÉTRANGER 15 che fonctionne si bien, confirme Phi- affichent une préférence militante EN PROFESSION 5 25 LIBÉRALE lippe Méchet, directeur des études lopper dans leur région des forma- pour le RPR – veulent devenir leur 4 politiques de la Sofres. Cela faisait tions bac + 2, IUT ou BTS. Quant à propre patron. Exception faite des 6 SANS RÉPONSE 7 longtemps que nous n’avions pas l’humanitaire, les écologistes sont étudiants en école de commerce 4 5 obtenu de tels résultats. » ses plus grands fans (30 %) alors (58 %), des économistes (50 %) SANS RÉPONSE 2 Les chiffres sont, il est vrai, que seuls 19 % des RPR y pensent. (cibles naturelles) et des futurs 2 en pourcentage ENSEMBLE JEUNES ACTIFS ÉTUDIANTS assez limpides. Ainsi, pour le choix Les résultats enregistrés pour médecins et pharmaciens (67 %) du premier emploi, 43 % des inter- l’environnement, en revanche, qui vont évidemment créer leur rogés qui avouent une préférence cabinet ou leur officine, c’est le La création d'entreprise reste masculine partisane à gauche choisissent la meilleur résultat. Vous envisagez de créer votre entreprise : en pourcentage fonction publique, contre 14 % à Le Train de l’emploi A gauche, patatras, les sondés droite. Les étudiants RPR préfè- ne sont que 27 % à envisager de se Très sérieusement, rent nettement travailler dans une Le Train de l’emploi réunit, à lancer dans l’aventure ; les écolo- Pas du tout dans les mois ou Pas du tout grande entreprise (51 %). l’initiative du Monde, 33 grandes gistes se montrent les plus entre- les années à venir Une fois en poste, à quoi nos entreprises qui, du 5 au 19 mars, prenants (28 % contre 25 % pour le 10 militants ou sympathisants atta- proposeront 30 000 postes à des Parti socialiste). 25 3 45 chent-ils le plus d’importance ? Au jeunes en fin d’études (bac + 4/5) « Nous sommes clairement dans salaire, répondent-ils en chœur, et à des cadres de moins de cinq le mythe de l’entreprenariat, cher à Assez avec très peu de différence entre ans d’expérience. Alain Madelin, commente le direc- HOMMES 35 sérieusement, 20 FEMMES les scores affichés – 59 % à gauche, Les candidats seront reçus teur des études politiques de la mais à plus 55 % à droite. Deux items, en dans onze villes : Strasbourg, Sofres. Les étudiants de droite réaf- long terme revanche, recréent un fossé : les Lille, Rennes, Nantes, Poitiers, firment là leur volonté de pouvoir. sondés de droite veulent, à 50 %, Bordeaux, Toulouse, Marseille, Alors qu’à gauche – bien sûr, il exis- 29 avoir rapidement des responsabili- Montpellier, Lyon et Paris. Pour te de nombreuses exceptions –, on 31 tés (31 % à gauche). Quant à la en savoir plus, il est possible de semble moins s’y intéresser ». 1 sécurité de l’emploi, à droite elle consulter le site : www.emploi. indiffère complètement (13 %), lemonde.fr M.-B. B. Pas vraiment sans réponse Pas vraiment tandis qu’à gauche elle est récla- mée (39 %). Cas d’école : le secteur d’activité Des options politiques déterminantes privilégié. 46 % des interviewés de Parmi les secteurs d'activités suivants, dans lesquels envisagez-vous de travailler dans les prochaines années ? gauche choisissent l’enseignement Réponses en pourcentage contre 8 % à droite qui, elle, donne ts, , son meilleur score à l’industrie ent (31 %), au commerce et à la distri- ture bution (27 %), et au secteur de la EnseignementInformatique,nouvellestélécoms techn.Industrie EnvironnementCul Commerce,distributionConseil Santé,pharmacie HumanitaireBanque,assurancesTransportourisme Bâtimtravaux publicsSport Autressecteurs Sansréponse banque et des assurances (19 % GAUCHE 46 30 24 13 24 6 18 17 14 7 12 7 4 5 0 contre 7 % à la gauche). « On a le sentiment d’être dans dont PARTI SOCIALISTE 44 29 25 12 17 6 17 18 12 8 11 9 4 6 0 les années Pompidou, analyse Phi- lippe Méchet. La droite prêchait ÉCOLOGISTES 38 22 15 38 12 9 10 13 30 7 8 3 5 12 0 l’industrialisation à tous crins », et DROITE 82531171327251113196158230 les bataillons de gauche étaient soit instituteurs soit professeurs. dont RPR 10 26 25 24 11 23 23 8 13 14 8 12 1 24 0 Ce n’est donc pas un hasard si les interrogés de gauche sont les plus SANS PRÉFÉRENCE PARTISANE 24 29 18 12 16 25 14 17 9 14 8 4 4 11 1 nombreux (28 %) à souhaiter déve- Source : Sofres Opinion, Jeunes cadres, février 2001 X / LE MONDE / MARDI 27 FÉVRIER 2001 EMPLOI

EUROPE Les indicateurs sociaux internationaux « Le Monde » / Eurostat 10 % d'apprentis parmi les 15-19 ans Proportion d'apprentis parmi les jeunes UE 15 ZONE EURO ALLEMAGNE BELGIQUE ESPAGNE FRANCE ITALIE PAYS-BAS ROY.-UNI E.-U. JAPON

25 25 ÉVOLUTION DE L'EMPLOI AU 3e TRIMESTRE 2000 (en % sur un an) 1,8 2 1,5 1,6 3,3 2,4 1,6 2,5 1,1 1,5* – 0,6* STRUCTURE DE L'EMPLOI part de l'emploi salarié...... 72* 71* 65* 75 55 62 53* 71* 71 64* N. D. 17 part de l'emploi à temps partiel.... 21* 16* 48* 39 45 49 38* 50* 61 N. D. N. D.

TAUX D'EMPLOI 2000 (en %) 10 8 Hommes + femmes (15-64 ans).... 62 * 60 * 65 * 75 54,7 61,7 53 * 71 * 71,2 64 (1998) N. D. 7 6 Hommes + femmes (50-64 ans).... 49 * 45 * 48 * 39,2 44,6 48,7 38 * 50 * 60,7 N. D. N. D. 4 3 112 DURÉE DE TRAVAIL SALARIÉ À TEMPS PLEIN 2000 (h/semaine) U.E. B. DK. ALL. ESP. FR. IRL. LUX. P.-B. AUT. FIN. R.-U. Source : Eurostat 40,4 * 39,7 * 40,1 * 38,5 40,6 38,9 38,5 * 39 * 43,6 N. D. N. D. a EN ALLEMAGNE ET EN AUTRICHE, un jeune de 15-19 ans sur qua- ÉVOLUTION DU COÛT DU TRAVAIL tre est apprenti. Un chiffre supérieur à celui de l’Union européenne, qui (en % sur un an) 3e trim. 2000 4e trim. 99 compte, en moyenne, 10 % d’apprentis parmi les 15-19 ans et 4 % parmi e les 20-24 ans. + 3,9 + 3,9 + 3,7 + 1,8 + 3,6 + 5,5 + 0,8 + 5,2 + 3,9 + 4,6 (2 tri.) N. D. a LES SITUATIONS, en réalité, varient beaucoup d’un Etat membre à TAUX DE CHÔMAGE DÉC. 2000 l’autre. L’apprentissage concerne ainsi 17 % des jeunes Danois, 8 % des (en %) juil. 00 oct. 00 sept. 00 Néerlandais et 6 % des Français. L’apprentissage touche également les Hommes + femmes...... 8,1 8,7 8,1 8,3 13,6 8,9 10,5 2,8 5,5 4,0 4,7 20-24 ans, surtout en Allemagne et en Autriche, deux pays à forte tradi- Moins de 25 ans...... 15,8 16,5 9 22,6 25 18,8 31,9 5,1 12,6 9,1 9,6 tion de formation en alternance. a DANS CERTAINS ÉTATS MEMBRES, en revanche, la définition même de l’apprentissage – selon les normes de la formation profession- PART DU CHÔMAGE DE PLUS D'UN AN 2000 (en %) nelle européenne – n’existe pas. C’est le cas en Italie, au Portugal et en 46 * 49 * 52 * 56 42 40 61 * 44 * 28 8 (1998) N. D. Suède. En Suède, il n’existe aucun programme en alternance, tandis qu’au Portugal, les stagiaires formés ne perçoivent pas de salaire. N. D. : non disponible * 1999 Pour plus d'informations : http://www.europa.eu.int/comm/eurostat

FLASH APEC / « LE MONDE » Le marché du travail français FLASH SYNTEC RECRUTEMENT / « LE MONDE » Les candidats se font de plus en plus rares DERNIER MOIS VARIATION La nouvelle économie cherche des directeurs Nombre de candidature par offre de l'Apec CONNU SUR UN AN de ressources humaines en missions 116 552 110 1995 2000 111 475 100 TAUX DE CHÔMAGE DES JEUNES 16,4 % (déc.) – 1,4

58 58 PART DU CHÔMAGE DE LONGUE DURÉE 33,3 % (déc.) – 3.8 51 57 56 20 45 38 13 15 11 13 24 25 EMPLOIS PRÉCAIRES (en milliers) : 18 15 18 15 5 2 2 4 CDD...... 975 + 9, 2 %*

INTÉRIM...... 550 + 23,1 %* Banques assurance- Industrie Grande Services Total consommation Missions VENTE PROJETS GESTION APPRENTIS...... 285 + 3,2 %* DIRECTIONGÉNÉRALE CHANTIERS TERTIAIRE FINANCIÈRE PERSONNEL 4e trimestre (41 missions) 3e trimestre (40 missions) PRODUCTION,FABRICATION, MERCATIQUE,COMMERCIAL,SPÉCIALISTES ETUDES, RECH., COMPTABILITÉ, ADM.,ORGANISATION GESTION, INFORMATIQUE CONTRATS AIDÉS...... 462 + 8,8 %* Source : Apec Source : Syntec (Syndicat du conseil en recrutement) a a EN CINQ ANS, le nombre des offres d’emplois confiées à l’Association SALAIRE NET MÉDIAN (en francs constants) AU QUATRIÈME TRIMESTRE 2000, 7 % des missions de recrutement pour l’emploi des cadres (APEC) a été multiplié par trois : 128 000 offres Femmes...... 7 000 (mars) + 0,9 %* de dirigeants d’entreprise ont concerné la fonction ressources humaines. en 2000 au lieu de 43 000 en 1995. Sur la même période, le nombre Hommes...... 8 666 (mars) + 0,6 %* Un pourcentage en baisse par rapport au trimestre précédent. moyen de candidatures a été divisé par trois : 18 candidatures par offre a L’ANALYSE PAR SECTEUR D’ACTIVITÉ révèle que la plus grande en 2000, au lieu de 54 en 1995. SMIC (en francs) partie de ces missions sont réalisées pour le compte d’entreprises de ser- a LA FONCTION INFORMATIQUE est, de loin, celle pour laquelle les Horaire...... 42,02 (juillet) + 3,2 % vices (37 %). Les entreprises de la nouvelle économie sont à la recherche postulants se font les plus rares : quatre candidatures en moyenne par Mensuel...... 7 101 (juillet) + 3,2 % de directeurs des ressources humaines, afin de développer des stratégies offre. Les ingénieurs d’études et recherche, les spécialistes du tertiaire de fidélisation de leurs salariés fort recherchés sur le marché des compé- (banque, assurances, immobilier), les commerciaux et les ingénieurs de NOMBRE D'ALLOCATAIRES tences. production sont devenus, également, des perles rares. En réalité, aucune DU REVENU MINIMUM D'INSERTION (en milliers) 1 137,4 (juin)** + 2,3 %*** a L’INDUSTRIE arrive en deuxième position (32 %), alors qu’il y a trois fonction ne semble échapper à la pénurie de main-d’œuvre, y compris les * variation sur quatorze mois (mars 00 / janv.99) ** chiffres semestriels *** variation sur six mois mois, elle était encore à l’origine de la moitié des recrutements au poste ressources humaines. Sources : Insee, Dares, CNAF de direction des ressources humaines. AGENDA Babel Technologies prend une longueur d’avance b FORMATION. Le Salon de la formation continue et le Salon des nou- velles technologies et de l’e-learning – deux Salons en un – s’adressent aussi bien aux professionnels de la formation qu’aux particuliers « acteurs de leur formation professionnelle ». Colloques, tables rondes, dans la synthèse vocale ateliers sont prévus pour s’informer, échanger des expériences et pren- dre des décisions. L’importance accordée au e-learning devrait permet- tre de faire la part des choses entre le discours et la réalité. BRUXELLES rons d’une technologie de synthèse tes proportions. Transformer la Les Salons seront ouverts les 1er , 2 et 3 mars, de 10 heures à 19 heures, correspondance Le chiffre d’affaires vocale qui vaudra bien celle de voix en une interface naturelle au Parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris. omment tirer profit d’une notre concurrent », indique en sou- entre l’homme et la machine, cela catastrophe industrielle de la jeune entreprise riant Vincent Fontaine. reste possible. Faire communiquer b FINANCES. Le colloque « Epargne et retraite », organisé par l’Insti- frappant un concurrent A Mons, on a, il est vrai, tiré les entre eux des hommes par l’inter- tut de sciences financières et d’assurances (ISFA) avec le soutien de la Cpour s’imposer sur un mar- de Mons, fondée leçons d’une affaire qui boulever- médiaire des outils vocaux semble, région Rhône-Alpes, de la Fédération française des actuaires, se tiendra ché ? Babel Technologies, une se encore en Belgique le monde en revanche, relever du rêve. les 13 et 14 mars à Lyon, université Claude-Bernard - Lyon-I. jeune entreprise de Mons, dans le par des chercheurs des affaires. La stratégie de L & H « Un vrai marché est en train de Renseignements : 04-72-44-83-53 ; [email protected] Hainaut belge, est peut-être en était de combiner la reconnaissan- naître, mais certains ont laissé croi- train de fournir une réponse exem- en 1997, a doublé ce et la synthèse vocales en y ajou- re que l’on aurait besoin de la recon- b TÉLÉVISION. La chaîne de télévision La Cinquième consacre sa case plaire à cette question d’école. A tant la traduction automatique. La naissance vocale pour ouvrir son documentaire « La Cinquième rencontre Travail/Economie » à un thè- moins de 100 kilomètres de la ville chaque année première discipline consiste à ce réfrigérateur », explique le direc- me particulier : l’intégration par l’économie. wallonne, l’entreprise flamande qu’un ordinateur comprenne les teur de Babel. Autant dire que cet- Deux documentaires seront diffusés sur ce sujet : « Le marché aux Lernout & Hauspie, spécialiste recherches du laboratoire de traite- mots prononcés par une person- te technique n’aura aucune utilité puces de Marseille » et « Des Kurdes et des Chinois à Paris ». Après la mondiale de la technologie vocale, ment du signal, un département de ne. Elle est utilisée pour l’appren- pratique pour le commun des mor- diffusion des documentaires, Elizabeth Martichoux s’entretiendra avec est empêtrée dans d’énormes diffi- la faculté polytechnique de Mons. tissage des langues, les serveurs tels ? « Pas du tout !, objecte Vin- un spécialiste du thème abordé. cultés qui résultent d’une gestion La mini-entreprise, fondée par d’information, les systèmes de cent Fontaine. Imaginez, demain, Diffusion : lundi 12 mars à 14 h 35. financière chaotique et d’une poli- sept chercheurs qui détiennent navigation, etc. La deuxième vise à votre bonheur si vous pouvez parler tique d’acquisitions hasardeuse. chacun 10 % du capital (22 % sont faire lire un texte par l’ordinateur. à votre magnétoscope pour pro- b DIALOGUE SOCIAL. L’utilisation des nouvelles technologies de l’in- Sous l’impulsion de Philippe Bod- entre les mains d’autres scientifi- Elle est utile aux non-voyants, per- grammer un enregistrement ! » formation et de la communication par les syndicats (informations en son, l’ancien patron de Tractebel, ques, 8 % sont la propriété de l’uni- met de prendre connaissance de ligne sur un conflit, utilisation du courrier électronique…) donne- la flamboyante société d’Ypres versité elle-même), compte 15 ses e-mails sur un téléphone porta- HUIT LANGUES ra-t-elle un nouveau souffle au dialogue social ? En attendant, ces nou- entame une phase de purge et de employés aujourd’hui. Elle espère ble ou de s’informer sur l’état des C’est toutefois dans l’industrie velles pratiques se heurtent aux usages en place et posent de nouveaux cession aux résultats toujours doubler ce chiffre avant la fin de routes. La troisième, aujourd’hui que Babel cherche évidemment problèmes aux directions des ressources humaines. incertains. l’année. En 2001, son résultat jugée presque inaccessible, laissait ses principaux débouchés, en Entreprise et Personnel et Liaisons sociales se sont associés pour tenir A Mons, pendant ce temps, devrait être de 10 millions de entrevoir la possibilité que deux misant sur la hausse de la producti- un point d’actualité sociale de 9 h 15 à 14 heures à l’Hôtel Nikko, 63, Babel, jeune entreprise de pointe francs français, pour 5 millions en individus parlant des langues diffé- vité. Telia, un opérateur suédois quai de Grenelle, 75015 Paris. Parmi les thèmes abordés : droit actuel issue de l’université, sort de l’om- 2000 et 1 million en 1998 ! rentes puissent communiquer du téléphone mobile, fut son pre- sur la question, les pratiques d’ores et déjà repérées dans les entrepri- bre que lui faisait L & H et s’impo- Ironie du sort : alors que Babel entre eux grâce à la technique. mier acheteur. JC Decaux, Conver- ses, un témoignage d’un responsable de la DRH de Renault. se, tranquillement, parmi les dix apparaissait comme le Petit Pou- Pour certains, ces projets pha- se et Parrot ont suivi, préférant la Renseignements : 01-43-92-13-00. entreprises mondiales qui produi- cet face au géant L & H qui avait raoniques et inaboutis ont fini par firme wallonne à ses concurrents, sent des outils de reconnaissance acquis au passage l’américaine Dic- faire douter de l’intérêt même des qui sont aujourd’hui Philips, Nuan- b PÉNURIE DE MAIN-D’ŒUVRE. L’association Développement et et de synthèse vocales. taphone, la société est aujourd’hui technologies vocales. Pour ce ou Systemworks. Emploi et le département « stratégies et territoires » d’Algoé consa- Au centre commercial de Vélizy, citée comme l’un des candidats à d’autres, dont Vincent Fontaine La force actuelle de Babel, c’est crent l’une de leurs rencontres au thème très actuel des difficultés de la société JC Decaux installe une la reprise de l’un des pans dont fait partie, l’affaire L & H, révélée d’avoir mis au point les instru- recrutement de main-d’œuvre qualifiée par les entreprises. Cette réu- borne interactive à commande devraient se défaire les nouveaux au monde entier grâce au Wall ments les plus performants dans le nion de travail sera précisément centrée sur « Les aspects locaux des dif- vocale. Cet instrument, que l’on patrons de L & H. « On a effective- Steet Journal, a plutôt permis de domaine de la reconnaissance en ficultés de recrutement ». retrouvera bientôt dans des aéro- ment parlé de nous à cette occasion. mieux faire connaître cette techno- milieu bruité : un logiciel trop sen- Trois thèmes seront particulièrement abordés : analyse et problémati- ports, des musées, des centres Dans quelques mois nous dispose- logie tout en la ramenant à de jus- sible au bruit ambiant, dans une que, implication des collectivités territoriales dans le traitement des dif- urbains, est signé Babel. L’équipe- voiture ou une usine, n’aura aucu- ficultés, implication des secteurs et évolution des critères de recrute- mentier Parrot propose à Citroën ne utilité. ment. La rencontre aura lieu le mercredi 21 mars, de 9 heures à 12 h 30 un matériel de reconnaissance voca- Une mini-société face à un mastodonte Petite et sans doute sous-capita- à la Maison de l’Europe, 35, rue des Francs-Bourgeois, 75004 Paris. le qui peut fournir en direct au con- lisée, Babel entend aussi transfor- Renseignements : 01-43-46-28-28. ducteur une série d’informations, Vincent Fontaine et une dizaine d’ingénieurs, à Mons. Philippe Bod- mer sa faiblesse en un atout : la par exemple sur son itinéraire. Ce son et 6 600 employés mondiaux, à Ypres. Quel contraste entre les flexibilité. Déjà disponibles en huit b EXPORTATION. Le douzième Salon de l’exportation se tiendra les 7, « car kit » est le fruit d’une techno- hommes et les situations sur le marché de la technologie vocale ! Une langues, ses instruments peuvent 8 et 9 mars au CNIT de Paris-la Défense. Il sera doublé du douzième logie élaborée par Babel. mini-société wallonne face à un mastodonte flamand. Un jeune s’adapter à un nouvel idiome en Salon de la mobilité internationale, Avenir Expat 2001. Les entrepre- Posé et discret dans son petit manager un peu effacé, face au plus flamboyant des patrons belges, l’espace de quelques semaines. A neurs pourront s’informer sur les dernières techniques en matière d’ex- bureau du boulevard Dolez, Vin- un Wallon appelé à la rescousse du fleuron de l’industrie de Flandre. l’heure actuelle, les ordinateurs de portation. cent Fontaine, le directeur de la Pourtant, Babel Technologies et Lernout & Hauspie sont aujourd’hui Babel s’initient au tchèque et au Renseignements : www.avenir-export.com et www.avenir-expat.com société montoise, n’est pas du bel et bien rivales au sein du cercle étroit des producteurs mondiaux. turc… Les patrons, eux, réfléchis- genre à pousser des cris de joie. Et le plus faible n’est pas celui qu’on croit : L & H prépare une res- sent au moyen de rester dans le b FORMATION OUVERTE. La formation ouverte et à distance : transi- Cet ingénieur de 31 ans voit pour- tructuration et un plan social afin de calmer les banques qui récla- clan des trois ou quatre produc- tion, mutation ou rupture ? Ces rencontres organisées par le Forum tant son chiffre d’affaires doubler ment des mesures censées répondre à l’endettement de l’entreprise teurs mondiaux qui, à terme, vont français pour la formation ouverte et à distance (FFFOD) auront lieu les chaque année depuis 1997, l’année (quelque 3 milliards de FF) ; Babel, elle, va augmenter son capital et régenter ce nouveau marché. 29 et 30 mars au Palais des congrès du Futuroscope à Poitiers. où Babel Technologies est née, est observée avec attention par les sociétés européennes et américai- Renseignements : 05-49-62-69-00. dans le but de commercialiser les nes qu’elle concurrence sans complexe. Jean-Pierre Stroobants LE MONDE / MARDI 27 FÉVRIER 2001 / XI ̄ VIE DES ORGANISATIONS Les salariés du Net par Jean-Pierre Le Goff ont-ils besoin d’une convention collective ? Réformer e 23 janvier, Jean-Marie branche. Pour les secondes, s’il sommes démunis. » Elle exhorte Messier, président de Les opérateurs de s’agit de sites de vente, par exemple, donc les employeurs de médias à Vivendi Universal, jetait un elles doivent opter pour la conven- s’entendre. Faute de quoi, les opé- les réformateurs Lpavé dans la mare du petit télécommunications tion collective correspondant au pro- rateurs de télécommunication monde de l’Internet. Dans un duit commercialisé (fleurs, automo- imposeraient leur vision des cho- entretien accordé au Parisien, il étudient la création biles, produits alimentaires, etc.). ses.« Il faut aller vite, car les télé- e qu’on appelle la « réforme de l’Etat » et qui concerne en annonçait sa volonté « d’ouvrir le Peu importe le média utilisé pour coms iront vite, poursuit Danielle fait des services publics diversifiés, donne lieu régulière- chantier d’une convention collective d’un dispositif cette commercialisation (télévision, Rived. Le premier qui aura accapa- ment à des ouvrages qui soulignent les retards, les dysfonc- spécifique aux entreprises de l’Inter- Minitel, mais aussi Internet) ». ré le champ imposera ses règles à tionnements divers et l’urgence de réformes qui paraissent net ». Pourquoi ? « Je suis un défen- a minima qui ne serait C’est également la position d’Oli- lui. » marquéesC par le sceau du bon sens et du pragmatisme. Il est cepen- seur acharné du rôle des syndicats. vier Da Lage, vice-président de la C’est toute l’astuce de Jean- dant des vérités sur la modernisation des services publics qui sem- […] Or les métiers de l’Internet sont pas trop coûteux commission de la carte des journa- Marie Messier : non seulement ses blent largement échapper aux réformateurs qui se veulent pourtant des métiers nouveaux où les règles listes et membre du Syndicat natio- propos lui confèrent une bonne sans concessions dès qu’il s’agit d’indiquer les « points de blocage ». minimales de protection sociale pour les firmes nal des journalistes : « On est jour- image sociale, mais en prenant les Depuis plus de quinze ans, les petites phrases déstabilisatrices, sont quasiment absentes », expli- naliste quel que soit le support sur devants, il gagne une position de lâchées dans les médias qui déconsidèrent les fonctionnaires aux quait-il. vention, qualifiée par beaucoup lequel on s’exprime. » Deux cents force. yeux de l’opinion publique n’ont pas manqué. A-t-on jamais vu, par Aussitôt dit, aussitôt fait. Les de « fourre-tout », a l’avantage cartes ont ainsi été attribuées à exemple, un ministre de la République, Claude Allègre en l’occurren- deux fédérations patronales que d’être assez accueillante, mais l’in- des journalistes travaillant sur des JEU DE GO ce, s’en prendre publiquement aux fonctionnaires qui sont sous sa sont l’Union nationale des entre- convénient de protéger relative- sites d’information non dépen- Il prend aussi la main dans la responsabilité, alors que dans le même temps il entend procéder à prises de télécommunication (Une- ment mal les salariés. D’autres dants d’entreprises de presse tradi- définition de ce que pourraient une modernisation qui les concerne directement ? tel) et le Réseau des services télé- entreprises encore ont adopté, tionnelle. Mais pour qu’il en soit être ces entreprises réellement Le sentiment qu’ont les fonctionnaires d’être mal traités par ceux- coms (RTS) ont lancé une étude comme la loi le prévoit, la conven- ainsi, il faut que les statuts de l’en- nouvelles, couvertes par aucune là mêmes qui les dirigent est-il infondé ? Combien de managers sur le sujet. Elle a été confiée à Ber- tion de branche de leur activité treprise, propriétaire du site, préci- convention. Plus ce champ sera lar- n’ont pas rêvé de pouvoir disposer des mêmes moyens que ceux du nard Jaïs, ex-directeur des ressour- dominante. sent que l’information du public ge, plus l’opérateur pourra impo- privé pour mener les salariés des services publics à marche forcée ces humaines de France Télécom Comme l’explique Philippe est sa principale mission. ser ses vues : « Quand le patronat dans la modernisation, suscitant par là même méfiance et repli ? et président honoraire de l’Unetel, Rozec, du cabinet d’avocats Bar- Pour Danielle Rived, secrétaire se mêle de créer ou de réviser une Mais, dans bien des cas, les directions des entreprises privées n’ose- et à Jean-François Colin, directeur thélemy, spécialisé dans le droit générale de la fédération Commu- convention collective, c’est pour fon- raient pas appliquer à leur personnel les méthodes et les grilles d’éva- général adjoint, en charge du déve- du travail, « il faut faire une distinc- nication culture de la CFDT, cette der ou réviser a minima », analyse luation mises en place dans certaines entreprises publiques. loppement social de Vivendi. Cet- tion entre les véritables nouveaux condition peut poser problème : Marie-Thérèse Deleplace, secrétai- Les référentiels de professionnalisme dans un centre de tri postal te « mission exploratoire », com- métiers de l’Internet et les entrepri- « Un journaliste travaillant sur Inter- re fédérale de SUD-PTT. de province, par exemple, définissent des niveaux de comporte- me la qualifient les intéressés, ses qui utilisent Internet en tant net sera reconnu comme tel en fonc- Les syndicalistes auraient donc ments dans lesquels on trouve pêle-mêle des exigences profession- devrait remettre ses conclusions à qu’outil de développement de leur tion de la bonne volonté de l’em- tendance à estimer que ce nouvel nelles et des comportements du genre : « disponibilité spontanée en la fin de l’année. activité. Pour les premiers, les ployeur. » Elle reçoit quotidienne- espace est quasi inexistant. Ils ne cas de surcroît exceptionnel ou tempo- conventions collectives existantes ne ment plusieurs appels de journalis- sont pas les seuls. Un spécialiste Le sentiment qu’ont raire de travail au-delà de ses horai- JOURNALISTES sont pas la solution du problème et tes sur le Web, qui ne disposent du secteur, Gwenaël Bousquet, res habituels de service », « défend Actuellement, les salariés des il serait en effet judicieux de s’orien- d’aucun pouvoir. « Ils ne peuvent directeur des ressources humaines les fonctionnaires les orientations stratégiques de La entreprises du Net relèvent de sys- ter rapidement vers la négociation aller aux prud'hommes, puisqu’il de Yahoo! France, une entreprise Poste et le fait de façon convaincan- tèmes de protection sociale d’une ou plusieurs conventions de n’y a pas de réglementation, nous dont on peut penser qu’elle est d’être maltraités te », « aide le chef d’équipe à mettre variés. A minima, c’est le code du une création du Net, s’avoue ainsi en place le changement en convain- travail qui prévaut. Ce qui était très satisfait de la convention col- par ceux-là mêmes quant ses collègues », ou mieux enco- par exemple le cas des salariés de Indemnités de licenciements : de 1 à 10 lective des télécommunications re, « communique à l’équipe et à la Yahoo France jusqu’au 1er novem- dans son état actuel. « Je ne sais qui les dirigent hiérarchie sa motivation dans le tra- bre 2000, date de « l’extension » La partie de bras de fer à laquelle pourraient se livrer employeurs pas ce qu’il resterait pour une vail »… par le ministère du travail de la et salariés du Net pour la définition d’une convention collective a des convention collective Internet ; il n’y est-il infondé ? Les bureaucrates et les caporaux, convention collective des télécom- enjeux importants. Le calcul des indemnités de licenciement en est a pas tant de spécificité. » qui existent au sein des services munications. Depuis cette date, la un exemple. Actuellement, ces indemnités peuvent varier dans un Derrière cette affaire de conven- Dans bien des cas, publics, comme ailleurs, peuvent filiale française du célèbre portail rapport de 1 à 10, selon le système auquel on se réfère. tion collective, c’est une véritable changer de look, prendre les nou- s’est ralliée à la nouvelle conven- Si l’employeur estime qu’il ne relève d’aucune convention collec- partie de jeu de go, aux implica- les directions veaux habits du jeune cadre dynami- tion des télécommunications pour tive, le code du travail s’applique et les indemnités s’élèvent à un tions sociales, mais aussi fiscales que en gardant le même autoritaris- tous ses salariés. dixième de mois de salaire par année de présence. En revanche, si ses et sociétales, pour définir le terri- des entreprises privées me et en se montrant toujours aussi D’autres firmes ont opté pour la salariés relèvent de la convention collective des journalistes, les toire des entreprises du Net, qui incapables d’écouter et de compren- convention du Syntec, syndicat indemnités s’élèvent à un mois de salaire par année de présence. Les est en train de se jouer. n’oseraient pas dre leurs subordonnés. L’introduc- des sociétés de conseil, des dispositions prévues par la convention du Syntec et celle des télécom- tion de nouvelles méthodes de mobi- bureaux d’études, etc. Cette con- munications se situent entre ces deux extrêmes. Annie Kahn appliquer lisation et d’« évaluation de la res- source humaine » dans une adminis- à leur personnel tration et des entreprises publiques qui accordent une grande importan- les méthodes et ce aux procédures, aboutit souvent L’encadrement intermédiaire à une incroyable littérature produite les grilles d’évaluation par les services centraux et régio- naux. Celle-ci décrit jusqu’au moin- mises en place dre détail les façons de faire pour s’ouvre aux diplômés de l’enseignement supérieur unifier et évaluer les salariés, trans- dans certaines formant les cadres en des sortes de nouveaux militants d’une moderni- raditionnellement issu de du supérieur signifierait remettre supérieur. A contrario la situation entreprises publiques sation qui prend les accents d’une la catégorie ouvrière, par Ces nouvelles en cause le Meister, sa formation allemande tend à la limiter, grâce révolution culturelle. Au sein d’EDF, la voie de la promotion et son parcours. « De fait, au Meister, d’autant que l’évolu- dans le cadre du programme de changement, l’encadrement peut ain- Tinterne, l’encadrement politiques, qui l’existence de ce brevet très spécifi- tion des effectifs des diplômés du si avoir pour tâche de faire partager la vision, les objectifs et valeurs intermédiaire dans l’industrie est que constitue une sorte « d’obstacle supérieur est relativement conte- du groupe aux salariés, grâce à un « guide de l’animateur » sophisti- de plus en plus souvent assuré par remettent en cause au recours de diplômés de l’ensei- nue et que le nombre de sortants qué élaboré par un organisme extérieur. des diplômés de l’enseignement gnement supérieur », estime Marti- des formations d’ingénieurs a Réunis en petits groupes, les salariés doivent cocher des cases cor- supérieur. Quelle est l’ampleur de la promotion interne ne Moebus, chargée d’études au même récemment fortement dimi- respondant à d’étranges valeurs, telles que « client », « performan- ce phénomène ? Menace-t-il, à ter- Cereq. nué. ce », « engagement », « ouverture aux autres », « reconnaissance », me, l’avenir ouvrier et celui des sor- des ouvriers, tendent En France et au Royaume-Uni, il Quant à la France, elle réalise « solidarité », « environnement ». La déclinaison de ces valeurs tants des filières professionnelles n’existe pas un tel diplôme. La une sorte de synthèse des deux cas dans leur unité de travail s’effectue en donnant un plus ou moins et technologiques ? C’est là le thè- aussi à une gestion France dispose toutefois depuis précédents, par la coexistence de grand nombre de points à chacune d’entre elles. Le tout donne lieu à me d’une étude réalisée en Allema- une quinzaine d’années du bac pro- salariés promus et de diplômés de une incroyable synthèse, où doivent être cochées des réponses du gne, en France et au Royaume-Uni plus serrée fessionnel, qui devrait « permettre l’enseignement supérieur. Néan- genre : « Nous devons faire preuve d’initiative et développer l’innova- pour le compte de la Commission à l’industrie de disposer d’un poten- moins, « les mécanismes de sélec- tion », « Nous devons remettre en question nos pratiques et nos habitu- européenne par des instituts des de la masse salariale tiel de qualifications suffisant pour tion et de concurrence jouent en des »… C’est peu de dire que les salariés concernés ont le sentiment trois pays, dont, en France, le Cen- alimenter l’encadrement intermé- défaveur de la voie promotionnel- d’être pris pour des imbéciles. tre d’études et de recherches sur ment permet aux entreprises de fai- diaire. Un vivier que nombre d’entre- le », souligne l’étude. Ces discours et ces outils ne reflètent pas, heureusement, l’ensem- les qualifications (Cereq), qui en a re des économies à court terme, prises n’ont pu se constituer à ce « Le système éducatif français est ble du management développé dans les services publics. Mais la récemment publié quelques résul- d’autant que ce mode de gestion jour faute d’avoir recruté suffisam- fortement ancré dans la formation question demeure : comment a-t-on pu laisser se développer de tel- tats dans sa lettre intitulée Bref. s’accompagne « dans plusieurs cas ment de jeunes ces dernières initiale et la poursuite des études le les méthodes, alors qu’on ne cesse de proclamer haut et fort qu’il Les conditions dans lesquelles d’une révision à la baisse des posi- années », souligne l’étude. plus loin possible, constate Martine faut se situer en dehors de toute idéologie, dans une logique d’effica- les industriels de ces trois pays tions hiérarchiques occupées par les Les statistiques montrent qu’en Moebus, et c’est selon moi une cité et de pragmatisme ? L’introduction de ces discours et de ces recourent aux diplômés du supé- diplômés du supérieur », relèvent Allemagne les diplômés du supé- orientation irréversible. Aussi, si l’on outils dans des organisations qui demeurent largement bureaucrati- rieur présentent des caractéristi- les chercheurs. rieur représentent 2 à 4 % des veut maintenir la coexistence des que, produit des manœuvres et des luttes de redistribution des pou- ques communes. « Dans la majori- Toutefois, au-delà de ces simili- cadres intermédiaires, contre 12 % modes d’accès à l’encadrement voirs entre les dirigeants et les différents services, des déstabilisa- té des cas observés, les changements tudes, les modalités du renouvelle- en France, les données britanni- intermédiaire, il faut revitaliser la tions en chaîne du haut en bas de la hiérarchie. Et si « l’intérêt bien dans le mode d’accès à l’encadre- ment de l’encadrement intermé- ques n’étant pas disponibles. Il ne filière promotionnelle en renforçant compris des fonctionnaires est de bouger », encore s’agit-il d’être capa- ment intermédiaire se produisent diaire ne sont pas indentiques par- s’agit donc pas d’un phénomène toutes les voies d’acquisition de certi- ble de leur indiquer clairement où aller. dans un contexte de réorganisation tout. Ainsi, l’ampleur de ce phéno- de substitution par les diplômés fications par la formation continue, L’évolution des télécoms, mais aussi de La Poste, et d’EDF-GDF des entreprises », constate l’étude. mène dépend en partie des fluctua- des ouvriers promus. Néanmoins, notamment par le biais de la valida- est significative. Au fil des ans, l’écart s’est de plus en plus accentué La refonte des équipes ou des grou- tions des effectifs. Les modes de ces derniers perdent du terrain. tion des acquis professionnels et des entre les discours des directions sur le service public et une adapta- pes de travail, la plus grande for- recours aux diplômés pour les pos- Le contexte britannique, qui certificats de qualification profes- tion à des évolutions que les politiques eux-mêmes ne semblent pas malisation des procédures, l’impor- tes d’encadrement intermédiaire subit une désindustrialisation rapi- sionnels reconnus dans les conven- en mesure de maîtriser, donnant l’impression d’un pilotage à vue et tance croissante des normes (de sont eux-mêmes très divers. Ils de et un fort turnover des salariés, tions collectives. » d’un glissement progressif face aux pressions libérales présentes au qualité, de sécurité, environnemen- vont du cas – très exceptionnel – semble le plus susceptible de favo- sein de l’Union européenne. tales) constituant des contraintes de l’embauche directe de débu- riser le recours aux diplômés du Francine Aizicovici Les incohérences et les méandres de tels discours ont de quoi déso- nouvelles qui pèsent sur l’encadre- tants diplômés du supérieur, au rienter, et le rappel des grands principes du service public apparaît ment intermédiaire. recrutement interne ou externe de alors largement comme un simulacre. Le constat des évolutions et diplômés expérimentés, en pas- les audits dans tous les domaines sont devenus un nouveau mode COMPÉTENCES sant par le recours à de jeunes déconcertant de mener les réformes, en légitimant des orientations Pour justifier le recours aux diplômés appelés à rejoindre l’en- Chaque mardi avec et des choix qui ne sont pas clairement assumés. La situation paraît diplômés, les responsables de la cadrement intermédiaire après un ubuesque : de multiples réunions sont censées faire participer les gestion du personnel de ces gran- parcours initiatique spécialement salariés en toute transparence à des évolutions sur lesquelles person- des entreprises utilisent «un conçu dans cet objectif ou après ne ne semble avoir de prise. même argumentaire », note le un emploi dans un poste de pro- 0123 La question ironique posée par de nombreux salariés des services Cereq : la nécessité d’avoir des duction, constate l’étude. publics ne manque pas de pertinence : « Y a-t-il encore un pilote dans connaissances plus formalisées, de En outre, si l’accès traditionnel à DATÉ MERCREDI l’avion ? » Le premier obstacle à la modernisation est celui des réfor- pratiquer un autre style d’encadre- ces postes de cadre intermédiaire mateurs arrogants, incohérents et dominateurs. Leur slogan « chan- ment et de mettre en œuvre de repose partout sur la promotion ger les habitudes et les mentalités » les concerne en premier chef. La nouvelles compétences relationnel- des ouvriers, il n’obéit pas partout retrouvez levée de cet obstacle est la condition sine qua non pour que la les, voire commerciales. aux mêmes mécanismes. En Alle- modernisation des services publics puisse être menée à bien. Ces nouvelles politiques, qui magne, ces postes correspondent remettent en cause la promotion à une véritable qualification, le Jean-Pierre Le Goff est sociologue au laboratoire Georges-Friedman interne des ouvriers, a aussi pour Meister, un brevet reconnu, acquis (Paris-I, CNRS). but une gestion plus serrée de la par la formation continue. Recou- LE MONDE INTERACTIF masse salariale. Rajeunir l’encadre- rir de façon massive aux diplômés