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La commune de Sauveterre ()

Fig. 1. Les prairies de la vallée du Thoré et la Montagne Noire en arrière plan.

La présentation de la commune de Sauveterre qui suit est rédigée à partir d’observations menées sur place, de l’étude des cadastres et de la synthèse des recherches de quelques auteurs qui se sont intéressés à l’histoire et à la géographie des lieux1.

À l’occasion du classement des archives privées du château, Yvette Haber a écrit une histoire de Sauveterre dans laquelle elle cite de larges extraits2. Après elle, Jean-Pierre Ferrer3 a repris l’étude et a exploité des sources supplémentaires sans donner toujours de références

1 Voir la bibliographie en fin de texte. 2 Haber, (Yvette), Sauveterre, d’après les archives privées du château, document dactylographié, 1995. 3 Ferrer, (Jean-Pierre), Abrégé chronologique d’histoire de Sauveterre dans le Tarn, avec des éléments de géographie physique, économique, humaine et touristique, Les cahiers de Minerve, 2004.

Mission d’inventaire du patrimoine - CAUE du Tarn 1 exactes. C’est donc à partir de sources de seconde main que les éléments d’histoire sont synthétisés ici. Jean-Pierre Ferrer livre aussi une bonne présentation de la géographie d’où sont tirées l’essentiel des informations qui vont suivre.

Un territoire entre la vallée du Thoré et la Montagne Noire

Sauveterre est situé sur le versant nord de la Montagne Noire, aux confins du département du Tarn et de l’Aude. D’une superficie globale de 1201 ha, la petite commune s’étend sur 3 km du nord au sud, et à peine 2 km, à son maximum, d’est en ouest. Le territoire communal descend de manière très abrupte en direction de la vallée du Thoré au nord et s’étage entre 300 m d’altitude au plus bas, à près de 1000 m.

La commune présente un tracé général triangulaire dont l’une des pointes est étirée vers le sud (la pointe est marquée par la fontaine des Trois Evêques). Au nord, le Thoré marque la limite communale avec . À l’ouest, le ruisseau du Galinas marque la limite avec . À l’est, enfin, se trouve la commune de Lacabarède.

Fig. 2. Le Thoré marque la limite nord de la commune.

Le Candesoubre traverse Sauveterre d’est en ouest à environ 350 m d’altitude. Il prend sa source au sud de la commune, à la fontaine des Trois Evêques ou fontaine de Fongassière,

Mission d’inventaire du patrimoine - CAUE du Tarn 2 tout comme le ruisseau du Galinas. Les principaux autres ruisseaux qui coulent sud-nord sont le Cabanel, la Bagasse, le ruisseau de Granié et celui de Penthoy. Sur des pentes raides, souvent dénudées et déboisées, l’érosion est très prononcée. Les précipitations abondantes et les crues du Thoré et de ses affluents accélèrent encore l’érosion, entraînant sur leur passage graviers et argile. Le substrat de la montagne est formé de gneiss à grains fins et de micaschistes de l’ère Primaire. Dans la vallée, le sol est argileux.

À proximité de la vallée du Thoré, le piémont est encore composé de prairies qui témoignent d’une occupation ancienne du sol par l’élevage, aujourd’hui résiduel. Les premières hauteurs sont plantées de frênes, de noisetiers et de hêtres. Les reboisements récents sont faits en essences rapportées de résineux. À partir de 700 m, la forêt (Bois de Vaissières) est remplacée par de la lande (fougères, genêts à baies, ajoncs et myrtilles).

L’influence océanique est dominante. Les pluies et les vents d’ouest sont intenses. Le climat méditerranéen se fait sentir l’été par la sécheresse et les fortes températures. L’hiver, des pluies brutales et denses font craindre les crues du Thoré. Dans la montagne, le climat est rigoureux avec une forte présence du brouillard. Les nuages viennent de l’ouest, apportant une pluviométrie importante qui se situe entre 900 et 1500 mm. L’hiver, en altitude, la neige est fréquente. Les vents soufflent dans toutes les directions.

Mission d’inventaire du patrimoine - CAUE du Tarn 3 Fig. 3. Carte des limites communales (Carte IGN au 25000e).

Mission d’inventaire du patrimoine - CAUE du Tarn 4 L’implantation de l’habitat

L’église et le château, contigus, sont implantés au nord de la commune, sur un site naturellement protégé par un dénivelé assez important formé par une boucle du Thoré et d’un de ses petits affluents. Ils ont généré un embryon de village qui se résume à une quinzaine d’habitations seulement et se développe à l’ouest de l’église. Un gros hameau, le Ver, plus important que le chef-lieu, se développe à la limite ouest de la commune. Quelques fermes (ou anciennes fermes) ponctuent encore le paysage dans la partie nord : La Métairie Grande, Durenque, la Fontblanque, le Cornadou, Cabanel, les Régis, la Plaine (aussi appelée la Prade). Sur les hauteurs, seuls le Poul, les Acles et Rabasset conservent encore de l’habitat, majoritairement des résidences secondaires. Mais au-delà de 350 m, l’habitat a été déserté et on ne trouve plus que des ruines. Les hameaux de Gourgne4, de Sébot et du Tournet, et les anciennes métairies de l’Acapte, de Granié, de Merle, de la Borie Neuve, de Panthoy, de Berniqual, de Perdipo et du Four du verre sont à l’état de vestiges ou ont même parfois complètement disparu à la suite des reboisements.

Fig. 4. La ferme de Métairie Grande est l’une des dernières encore en activité.

4 À Gourgne, le four à pain a été restauré par une association locale en 2006.

Mission d’inventaire du patrimoine - CAUE du Tarn 5 Fig. 5. L’ancienne ferme de Durenque est construite à la limite de la forêt.

Le principal axe de communication est la Nationale 112, actuelle départementale, qui traverse la commune d’est en ouest et qui longe la vallée du Thoré. Cet axe relie à Bédarieux. Créée dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, cette route a d’abord été appelée Route Royale avant la Révolution, puis Route Impériale et enfin . La départementale 88 traverse le piémont d’est en ouest et dessert les hameaux et les fermes.

Historique

Historiquement, Sauveterre recouvre un rôle géographique particulier. Les limites orientales de la commune marquaient celles des sénéchaussées de (à laquelle Sauveterre appartenait) et de . À l’extrémité sud de la commune, la fontaine de Fongassière dite aussi fontaine des Trois Evêques marquait un point de frontière où aboutissaient les cinq consulats de Lacabarède, Cassagnoles, Lespinassière, Labastide-Saint- Amans et Sauveterre. C’est aussi l’endroit où se rejoignaient les diocèses de Narbonne (par Lespinassière), de Saint-Pons (par Cassagnoles), de (par Sauveterre et Lacabarède) et de Lavaur (par Labastide Saint-Amans)5. À cet endroit passait aussi un vieux chemin qui reliait Mazamet à Saint-Pons et qui est signalé en 12536.

5 Haber, 1995, p. 3. 6 Haber, 1995, p. 3, d’après la charte de Jourdain de Saïssac.

Mission d’inventaire du patrimoine - CAUE du Tarn 6 Fig. 6. Cartes montrant les limites des diocèses de Castres, Lavaur, Narbonne et Saint-Pons à l’extrémité sud de Sauveterre (A. D. Tarn, 1 Fi 351/4).

Si le contexte de la naissance de Sauveterre (Salva Terra) demeure inconnu, en revanche on sait qu’une sauveté constitue un village créé par une initiative religieuse (dépendant d’une église paroissiale ou d’une abbaye) avec l’appui d’un seigneur laïc local. La raison d’être de ces villages était de créer de nouveaux centres de peuplement afin de défricher les forêts et de mettre en valeur de nouvelles terres. Ce mouvement s’est développé principalement aux XIe et XIIe siècles. Les archives du château parlent du prieur de la commanderie d’Homs7 (Homps dans l’Aude) dont Sauveterre aurait dépendu. L’une des caractéristiques des sauvetés est que leur territoire était borné par toute une série de croix qui marquaient l’emprise de la sauveté et dans laquelle les habitants étaient protégés et bénéficiaient de la paix de Dieu. Le territoire de Sauveterre était effectivement jalonné par huit points précis. Yvette Haber donne le détail de ces points d’après un texte relevé dans les archives du château8 : « En partant de la fontaine Fongassière, on se dirige vers le nord jusqu’à la Peyre Ficade, grande pierre plantée de 6 pans de haut (mesure de ). De là, en suivant la même ligne, nous sommes passés près d’une grosse pierre appuyée par deux gatons qui sert de guide pour atteindre une autre borne appelée Peire Blance : pierre plantée de 2 pans de haut appuyée de deux gadous ou gachous. En continuant vers le nord, on arrive à une pierre couchée : la Peyre Blanche de 11 pans de longueur, 2 pans et demi de largeur (un peu moins sur les deux bouts).

7 Haber, 1995, p. 16, d’après les archives du château, doc. 21-1. 8 Haber, 1995, p. 3, d’après les archives du château, doc. 32-32.

Mission d’inventaire du patrimoine - CAUE du Tarn 7 En descendant tout droit vers la rivière de Candesoubre, nous trouvons un lieu appelé le Casal de Croix Rouyse qui est à quarante pans ou environ de la rivière, du côté du Midi. C’est un gros amas de rocher, bordé à l’ouest par un précipice. Après avoir traversé la rivière, nous montons vers Faumège puis nous allons vers la Fon del Fraisse et enfin, nous rejoignons les « Deux Sœurs ».

Le cadastre de 1837 utilise encore certaines de ces croix et fontaines pour préciser les limites orientales de la commune qui, sur ce côté, ne sont pas déterminées par des cours d’eau. Du nord au sud, on trouve : Croix et borne n° 1 dite de la Maye, La Fontaine al Pré de las Peyres, borne n° 2, Fontaine du Frayssé, borne n° 4, borne de Peyre Plantade ou borne n° 5, borne n° 6 et la Fontaine de Fongassière9.

Après 1229, juridiquement, la terre de Sauveterre, comme celles de Rouairoux et Lacabarède, dépendait du domaine du roi. Toutes trois étaient unies dans une même paroisse : Sainte-Marie de Rouairoux. À l’occasion de la vente du domaine du roi, la seigneurie est démembrée et la justice de Rouairoux est acquise par le seigneur de Rouairoux et celle de Sauveterre par celui de Sauveterre10. Selon Yvette Haber, ces faits doivent se situer vers 133011. Les premiers seigneurs de Sauveterre connus sont Roger de Vintrou et Bernard Raymond de Durfort qui possèdent la seigneurie à part égale en 133012. La seigneurie passe ensuite dans la famille de Electis, pour trois générations. C’est Guillaume de Electis qui vendit, avec sa sœur Jehanne, la terre et ses dépendances à Laurens et Guillaume d’Auxilhon en 145213. La seigneurie reste ensuite propriété de la famille d’Auxilhon pour cinq siècles.

En 1725, le consulat ne comptait que 50 feux14. Moins d’un siècle plus tard, en 1806, on signale 87 feux et 500 habitants15.

Dans les années 1835-1839, il a été question de démembrer la commune, qui aurait été partagée entre Saint-Amans-Labastide (aujourd’hui Saint-Amans-Soult) et Lacabarède16.

L’exploitation de la forêt

9 A. D. Tarn, 3P 278. 10 Haber, 1995, p. 17, d’après les archives du château, doc. 49-21. 11 Haber, 1995, p. d’après les archives du château, doc. 49-35. 12 Haber, 1995, p. 17, d’après les archives du château, doc. 29-1. 13 Haber, 1995, p.17, d’après les archives du château, doc. 49-46. 14 Haber, 1995, p. 11, d’après les archives du château, doc. 4-6. 15 Haber, 1995, p. 11, d’après les archives du château, doc.8-16. 16 Le Pottier, 1990, p. 475, d’après les A. D. Tarn, IX M3 110.

Mission d’inventaire du patrimoine - CAUE du Tarn 8 En 1336, le roi aurait accordé des privilèges sur la forêt aux habitants de Sauveterre. « Ils avaient le droit de défricher, de couper le bois pour leur chauffage et pour la construction, d’ouvrir des terres pour ensemencer en payant des droits seigneuriaux, ils pouvaient faire dépaître les troupeaux (sauf les chèvres) dans les sous-bois »17. En 1530, les habitants vendent une partie des droits qu’ils avaient sur la forêt au seigneur de Sauveterre18. Les bois de Sauveterre dépendaient de la forêt royale de la Narbonnaise qui constituait une forêt de haute futaie gérée par la Maîtrise des Eaux et Forêts de Saint-Pons19. Au XVIe siècle, il semble ressortir que le défrichement des terres est favorisé alors qu’au XVIIe siècle, à l’inverse, la forêt est protégée et les coupes sont strictement règlementées20. Le maire de Sauveterre parle en ces termes en 1806 à propos des défrichements passés : « Des défrichements ont eu lieu et cette montagne, d’immense forêt qu’elle était, est devenue en plusieurs endroits un pays cultivé et il s’y est formé plusieurs masages. Mes prédécesseurs, au lieu de s’opposer au défrichement des terres et à l’arrachement des arbres, favorisaient même cette entreprise pour augmenter leur revenu. C’est pourquoi ils furent punis de leur négligence et en 1673, ils durent payer 50 livres d’amende pour avoir favorisé les défrichements » 21.

Depuis plus d’un siècle et demi, la limite des terres boisées a tendance à gagner sur le piémont, à l’instar de beaucoup de villages du versant nord de la montagne. Les matrices cadastrales viennent préciser ces données pour Sauveterre : en 1837, il y avait sur la commune 367 hectares de bois, en 1953, on en comptait 449 et en 2003, il y en a 912.

Depuis le XVIe siècle au moins, on fait du charbon de bois dans la forêt de Sauveterre22.

Les verreries forestières

17 Haber, 1995, p.8, d’après les archives du château, doc. 49-35, 18-8, 10-11 et 11-2. 18 Haber, 1995, p.8, d’après les archives du château, doc. 11-11 et 49-6. 19 Haber, 1995, p. 8, d’après les archives du château. 20 Haber, 1995, p. 8, d’après les archives du château. 21 Haber, 1995, p. 11, d’après les archives du château, doc.8-16. 22 Haber, 1995, p. 8, d’après les archives du château.

Mission d’inventaire du patrimoine - CAUE du Tarn 9 Les bois de Vaissières ont favorisé le développement de verreries à l’instar de ce qui s’est produit dans tout le massif de la Montagne Noire23. L’activité semble s’être développée principalement entre le XIVe siècle et le XVIIIe siècle. La production consistait principalement en verre creux, verre à boire et objet de parure. Sept verreries ont été recensées24. Deux sont attestées par la bibliographie aux hameaux de Gourgne et du Four de Verre (le toponyme le confirme aussi), mais les repérages menés sur place ne révèlent aucun vestige probant. Cinq présentent des vestiges d'un atelier (Les Acles, Galinas, "La verrerie forestière", Le Tournet, le Mas Granié). Après l’arrêt de l’activité, quelques verreries ont été converties en métairies (Granié ou Mas Granié et Le Tournet), alors que d’autres ont simplement été abandonnées et se trouvent aujourd’hui à l’état de sites archéologiques.

Les moulins

Le moulin le plus important est celui situé sur une dérivation du Thoré au nord-ouest de la commune et qui constituait depuis 1478 au moins le moulin banal25. En 1525, il est décrit comme « ayant trois meules duquel, avec son écluse et ses droits il (le seigneur) retirait 12 setiers de rente »26. Le moulin, aujourd’hui en ruine, conserve des parties datées de l’extrême fin du XVIIIe siècle. Il était encore en activité en 1837, selon le premier cadastre. En plus de ce moulin, il en existait deux autres près de Salles « ayant chacun une meule » qui étaient la propriété du seigneur. « En 1780, le seigneur de Sauveterre possédait le moulin neuf de Rouan, moulin à deux meules qui confrontait du levant le Candesoubre et du couchant le Chemin de la scie à bois27 ». Ce moulin peut-il être assimilé à celui du Rabasset signalé sur la carte de Cassini et situé sur le Candesoubre ?

23 Saint-Quirin, 1904. 24 Caliste, 2006 et 2007. 25 Haber, 1995, p. 12, d’après les archives du château, doc. 14-20. 26 Haber, 1995, p. 12, d’après les archives du château, doc. 14-4. 27 Haber, 1995, p. 12, d’après les archives du château, doc. 18-35.

Mission d’inventaire du patrimoine - CAUE du Tarn 10 Fig. 7. Extrait de la carte de Cassini, repérage des deux moulins (le moulin du château et le Rabasset).

L’indication de 1780 qui sert à localiser le moulin de Rouan, livre aussi une information intéressante concernant une scie à bois qui aurait existé à proximité. Aucun document d’archive ne semble en faire état. Mais on sait par ailleurs que les scies à bois étaient fréquentes dans la Montagne Noire28. À la ferme de Durenque, aujourd’hui encore on trouve un bâtiment construit sur un petit ruisseau qui était une scie à bois, dans la première moitié du XXe siècle, probablement.

L a Mouline à fer : La présence de fer autour de l’ancien hameau de Merle a entraîné l’installation d’une mouline à fer mentionnée régulièrement dans les sources. Toujours selon Yvette Haber, le dénombrement du seigneur de Sauveterre mentionne en 1525 : « Item une mouline à fer avec ses maisons et cinq ou six septerées de terre et dix journées de prè sur le ruisseau de Candesoubre… »29. En 1549, les archives signalent que la mouline à fer « est assise au mas de Gourgne et arrentée depuis 1536 à Hugues de Montbrun, seigneur de la Motte Blanc »30. Ce dernier, en partant vers une autre mouline « de Mont Sequo », a emporté tous les ustensiles

28 Plusieurs scieries ont été repérées sur le piémont nord de la Montagne Noire : on en trouve deux à , une à mentionnée en 1491, et au hameau des Estrabauts Hauts à Saint-Amans-Soult, il en subsiste une qui fonctionne encore. 29 Haber, 1995, d’après le doc. 14-4. 30 Haber, 1995, d’après le doc. 8-1.

Mission d’inventaire du patrimoine - CAUE du Tarn 11 de celle de Gourgne. Cette mouline fonctionnait grâce à la présence d’une mine de fer au lieu- dit le Merle31. En 1683, est signalée la présence d’un « martinaïre »32. En 1725 encore, les sources indiquent qu’ « autrefois il y avait des mines de fer qui sont encombrées maintenant. Quand les mines étaient en service il y avait une forge à fer »33. En 1830, François Fau fait une demande à M. le marquis : « pour établir une forge à la catalane pour traiter la mine de fer du Merle ». Il s’occupe de la mine de fer du marquis d’Auxilhon à Sauveterre34. Il demande un plan pour finir de constituer le dossier de la forge. Il dit avoir vendu une quantité considérable de minerai à Madame Vieu de Castres. Enfin, en 1908, Chabbert, notaire à Saint-Amans-Soult demande un permis de recherche de gîtes métallifères dans les terrains communaux et le droit de les exploiter moyennant une redevance annuelle par hectares pendant la durée de l’occupation des lieux35.

L’agriculture

La terre de Sauveterre n’a pas permis de développer une agriculture variée. Les cultures qui ont été favorisées sont essentiellement le seigle, le froment, l’avoine et la pomme de terre. L’élevage a toujours été présent dans la vallée. En 1806, les terres défrichées représentent 471 ha. Le propriétaire du château possède dans ses métairies 1353 bêtes à laine, 77 bêtes à cornes et 142 ânes ou cochons36. En 1806, on dénombre 87 feux et 500 habitants. Cet accroissement considérable de la population s’explique par le défrichement et la mise en valeur des terres.

En 1893, la proportion de terres labourables avait encore augmenté : on en comptait 632 ha contre 366 ha de bois, 128 de prés et 13 de châtaigneraies. En 1914, les principales productions végétales sont le blé, le froment, le seigle, un peu de sarrasin, de l’avoine, du maïs, des haricots et surtout des pommes de terre. Le cheptel est représenté par des chevaux, les bovins, les ovins (1128), les chèvres (15), les porcs.

31 Haber, 1995, d’après le doc. 4-6. 32 Haber, 1995, p. 12, d’après les archives du château, doc. 14-18. 33 Ferrer, 2004, p.130. 34 Accaries et Cousinié, 2006, p. 13. Les auteurs ne donnent pas de sources précises. 35 Ferrer, 2004, p. 130-131. 36 Ferrer, 2004, d’après le doc. 8. 16.

Mission d’inventaire du patrimoine - CAUE du Tarn 12 Sonia Servant, chargée de l’inventaire du patrimoine Octobre 2008 © CAUE du Tarn © Région Midi-Pyrénées/Inventaire général

Mission d’inventaire du patrimoine - CAUE du Tarn 13 Bibliographie

ACCARIES (Yannick), COUSINIÉ (Laurence), « Sauveterre d’hier et d’aujourd’hui », Bulletin municipal, automne 2006, p. 7-18.

CALISTE (Lisa), Les verreries forestières de la Montagne Noire. Inventaire des sites archéologiques liés à l’artisanat du verre, dossier d’inventaire, CAUE du Tarn, juin 2006. CALISTE (L.), Le verre du Moyen Âge à nos jours, Guides du Patrimoine du Tarn, patrimoine en Montagne Noire, CAUE du Tarn, Édition Un Autre Reg’Art, , 2007.

FERRER (Jean-Pierre), Abrégé chronologique d’histoire de Sauveterre dans le Tarn, avec des éléments de géographie physique, économique, humaine et touristique, Les cahiers de Minerve, 2004, 149 p.

HABER (Yvette), Sauveterre, d’après les archives privées du château, document dactylographié, 1995, 73 p.

LE POTTIER (Jean), (sous la direction), Communes du Tarn, dictionnaire de géographie administrative, paroisses, étymologie, blasons, bibliographie, Archives et patrimoine, Albi, 1990, p. 475-476.

SAINT-QUIRIN, (Arthur Quirin de Cazenove), Les verreries du , 1290-1790, Montpellier, 1904.

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