Commune De Sorèze Généralités Communales
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Commune de Sorèze Généralités communales Fig. 1. Le territoire de Sorèze depuis la plaine. La géographie du territoire Située aux confins du département du Tarn, la commune de Sorèze s’étend sur une superficie de 4164 hectares entre la plaine dite du Sor et la Montagne Noire, dont elle constitue l’une des toutes dernières communes de l’extrémité occidentale. Elle est voisine de Revel, en Haute-Garonne. Mission d’inventaire du patrimoine – CAUE du Tarn 1 L’altitude varie entre 220 m et 750 m environ, déterminant ainsi une zone de plaine et une zone de montagne entre lesquels les collines du piémont conservent un paysage transitoire doux, semi-bocagé, encore marqué par l’activité agro-pastorale. Au nord, la plaine du Sor est constituée d’un bassin sédimentaire alluvionnaire. Les terres fertiles ont surtout permis de développer la culture du blé et l’élevage bovin. Autour des hameaux et des fermes subsistent encore quelques haies bocagères qui ont échappé à la culture intensive récente des céréales, ainsi que quelques bois, très localisés, aux abords des demeures des domaines agricoles. Fig. 2. Carte de la commune de Sorèze où sont situés les principaux éléments patrimoniaux. Mission d’inventaire du patrimoine – CAUE du Tarn 2 Vieux massif hercynien, la Montagne Noire présente un substrat de schiste et de micaschiste traversé par une large bande de gneiss. Les collines sont pénétrées par des bancs de calcaire qui ont engendré quelques micro-paysages de causse, en particulier à l’ouest de la commune, entre Pont- Crouzet et le bassin de Saint-Ferréol, et à l’est, sur le plateau du Causse, où se développe un réseau karstique et hydrologique souterrain important. Ce dernier abrite la grotte-mine du Calel 1, où l’exploitation du minerai de fer est attestée aux XI e et XII e siècles. Fig. 3. À l’ouest du territoire communal, des bancs de calcaire affleurant ont permis d’alimenter des fours à chaux. Aujourd’hui, la montagne est en grande partie boisée. De vieilles forêts de hêtres et de chênes subsistent, aux côtés de résineux plantés depuis une cinquantaine d’années. Les prairies constituent des percées plus ou moins vastes, encore nettement perceptibles autour des anciennes fermes, localisées essentiellement sur le haut plateau, à 700 m d’altitude. Fig. 4. Vue de la montagne depuis la plaine. 1. La grotte est classée Monument historique depuis 1977. Mission d’inventaire du patrimoine – CAUE du Tarn 3 La commune est traversée par la vallée de l’Orival, aux pentes abruptes, à l’entrée de laquelle est installé le village. Le Sor alimentait un chapelet de moulins établis de longue date, en aval des moulins à battre le cuivre (martinets) de Durfort, commune limitrophe. Le Sor marque aussi la limite des communes de Sorèze et des Cammazes, au sud-ouest. Plusieurs autres affluents du Sor et de l’Orival traversent la plaine et la montagne, selon un axe sud-nord. Le Laudot traverse le territoire communal sur quelques centaines de mètres seulement. Il fait office de limite communale à l’ouest. Fig. 5. Repérage des moulins de Sorèze sur la carte de Cassini, seconde moitié XVIII e siècle. Deux lacs de barrage se trouvent en partie sur la commune. Le plus ancien est le bassin de Saint-Ferréol construit dans la seconde moitié du XVII e siècle par Pierre-Paul Riquet pour alimenter le canal du Midi. Le second, celui des Cammazes, date de 1957 ; il a été construit pour régulariser le cours du Sor. La Rigole de la plaine qui démarre au lieu-dit Pont-Crouzet et qui constitue une dérivation du Sor, est, elle aussi, un aménagement de P.-P. Riquet pour subvenir à l’approvisionnement en eau du grand canal. Le Sor serait à l’origine du nom du village : Sorèze, en serait un diminutif en –icinu, signifiant donc « petit Sor »2. 2LE POTTIER, 1990, p. 490. Mission d’inventaire du patrimoine – CAUE du Tarn 4 Historique Le site de Berniquaut À 1 km au sud du village se trouve la montagne de Berniquaut, éperon calcaire, cerné au nord-est par la vallée de l’Orival, et sud-ouest par celle du Sor. Le site s’élève au point le plus haut à 568 m. Naturellement défendu, le site aurait été occupé depuis l’époque Néolithique 3. Un oppidum s’y est développé à l’époque protohistorique, vers le VII e siècle av. J.-C. Ce premier village, constitué de cabanes, vivait à l’écart des voies de communication. C’est aux II e et III e siècles av. J.-C. qu’est construit un premier rempart. Sous l’Empire s’ouvre une période de paix, la Pax Romana, le site de hauteur est abandonné au profit de la plaine. « Le défrichement et la mise en culture de la plaine de Revel sont entrepris, attirant les populations locales. Plusieurs stations gallo-romaines ont été découvertes autour de Revel, unies par des voies dont le tracé a été partiellement reconnu 4 ». Fig. 6. La colline de Berniquaut. À la fin du III e siècle et au IV e siècle, le retour de l’insécurité liée aux invasions voit le site de hauteur à nouveau réoccupé. Il le sera de manière continue jusqu’au Moyen Âge. Au Haut Moyen Âge, une forteresse publique carolingienne, succède à l’oppidum. Au Moyen Âge, un village fortifié existe sur la pointe de l’éperon. Il constitue une co-seigneurie 3 L’évolution du site de Berniquaut retracée ici est empruntée à S. Campech, 1988. 4 POUSTHOMIS-DALLE, 1982, p. 12. Mission d’inventaire du patrimoine – CAUE du Tarn 5 possédée en 1141 par le vicomte de Trencavel et l’abbé de Sorèze 5 qui le donnent en fief aux seigneurs locaux de Roquefort. À cette date, le texte confirme la double appellation du lieu, l’ancien nom Virdiminus, « Verdun », et le nouveau, Brunichellis, « Berniquaut ». À cette occasion, il est fait mention d’un castellum. Les textes et l’archéologie concordent pour dire que le castellum se présentait comme « un habitat aggloméré et fortifié d’une centaine de bâtiments auxquels s’ajoutait un faubourg hors-les-murs. Lui était lié en 1141 des droits sur les fours ainsi que des droits ecclésiastiques mais sans aucune mention d’église »6. En 1152, les seigneurs de Berniquaut rendent hommage au vicomte Raymond de Trencavel et à son fils Roger. Ils sont alors trois co-seigneurs à prêter hommage : Isarn-Jourdain, Jourdain et Hugues, fils d’Hugues de Saïssac, membres de la famille de Roquefort. Après la seconde moitié du XII e siècle, Berniquaut n’est plus cité dans les textes. Les investigations archéologiques confirment que le site est abandonné définitivement à partir du XIII e siècle. Il est probablement définitivement abandonné au profit du village de Sorèze. Fig. 7. Extrait de la carte de Cassini. 5 CAMPECH, 1988, p. 131, d’après Histoire générale de Languedoc, t. V, coll. 1046. 6 POUSTHOMIS-DALLE, 2000, p. 51. Mission d’inventaire du patrimoine – CAUE du Tarn 6 La grotte-mine du Calel La grotte-mine du Calel située sur le plateau du Causse au sud-ouest du village a servi de mine d’argile au Moyen Age 7. L’argile très fine qu’elle fournissait pouvait être directement utilisée pour alimenter les ateliers de potiers. Elle constitue aussi « un exemple d’exploitation de minerai de fer en milieu karstique 8 ». L’exploitation est attestée aux XI e et XI e siècles. Des traces de travaux miniers subsistent à ciel ouvert sur l’ensemble des calcaires du plateau du causse. Les ateliers de réduction directe du minerai contemporains ont été retrouvés à proximité. La grotte-mine renferme un dessin anthropomorphe d’un mineur brandissant un pic avec sa hotte sur le dos, tracé au trait noir sur les parois de la grotte. La chapelle Saint-Jammes À près de 700 m d’altitude, sur une petite éminence à proximité de la route d’Arfons, se trouvent aujourd’hui les ruines de l’église Saint-Jacques de Besaucelle, (appelée Saint-James en occitan). Le plan encore perceptible –un bâtiment rectangulaire à chevet plat– pourrait témoigner d’une construction pré-romane. L’histoire de l’église est très mal connue ; sa mention la plus ancienne remonte à 1130 9. Elle a été longtemps utilisée par les habitants de la montagne. Dans la seconde moitié du XVIII e siècle, il semble qu’elle était encore en élévation et entourée d’un cimetière. Mais en 1833, le cadastre ne la mentionne plus que comme ruine. Fig. 8 et 9. Les vestiges de la chapelle Saint-Jacques en 2005. 7 BLAQUIÈRE, 1974, p. 103-142. 8 Dossier Monument Historique. 9 MASSIP, 1996, p. 57. Mission d’inventaire du patrimoine – CAUE du Tarn 7 Fig. 10. L’église Saint-Jammes ou Saint-Jacques de Bezaucelle. (A. C. Sorèze, 2 N 2, XVIII e siècle) La Fendeille Sur le Causse, sur le versant oriental de la vallée de l’Orival, aurait été trouvée « une sorte de four barré de scories, enterré à 4 m sous terre et qui est apparu comme une fonderie de fer très rudimentaire. Plus largement, des scories de fer, et autres résidus de combustion ont été retrouvés sur l’ensemble du Causse »10 . La date de ces activités n’a pas pu être précisée. Elle peut cependant être datée globalement de la période médiévale. Au Moyen Âge, la naissance du village de Sorèze 11 L’histoire du village de Sorèze est liée à celle de l’importante abbaye bénédictine. Il est communément admis que l’abbaye est fondée au IX e siècle.